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Le soldat et l'Amazone

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Jeu 19 Mar - 12:07

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Le Soldat ∞ L'Amazone
Bloqué sur la cité depuis des semaines.
Darren n’avait plus sa place en tant qu’explorateur. On l’avait radié depuis qu’il n’était plus utile aux administratifs sur la diplomatie avec les Gaëlliens. Sa dernière mission, ou plutôt sa mésaventure, n’y avait rien changé au final. En tout cas, ça avait été si compliqué que le soldat n’avait pas fait d’histoire quand la notification lui avait été adressé.

Depuis, il avait repris son ancien job et patrouillait dans les couloirs de la cité. Ça pouvait arriver parfois qu’on l’appelle en renfort pour des interventions. Mais rien de bien fou au final.

Fallait l’avouer : le gars déprimait grave.
Il était harcelé par la nostalgie, à tel point qu’il acceptait des remplacements de garde autour de la Porte rien que pour pouvoir la regarder s’activer. Voir ces nantis, valeureux élus revenir de mission, lui filait autant le sourire que le blues.

La solution vint de ses amis du D-4. L’escouade l’avait tiré du lit son seul jour de congés, défonçant quasiment la porte du dortoir et le posant devant un ordi alors qu’il avait encore les yeux collés.
Un appel au volontariat…
C’était plutôt rare ce genre de procédure. Généralement c’était pour de la basse besogne, du petit boulot que seul un rêveur naïf pourrait accepter. Mais ça signifiait aussi traverser la Porte. Donc…

Au début, le jeune homme n’avait pas lu la description ni même l’avis. Il trouvait simplement bizarre que personne ne se soit inscrit alors que l’annonce était vieille de trois jours. Elle s’ouvrait même aux civils.
L’euphorie passée (la fête avec les copains aussi), Darren s’était penché sur le détail et n’avait pas tiqué. Aller sur une planète pour chasser une sale bête. Effrayés, les villageois avaient offert des ressources sous forme d’une prime adressée à Atlantis pour se faire aider.

La description de la cible était même ajoutée. Rien de bien fou...alors pourquoi ?
Il y avait une inscrite, Lyanna. Et visiblement, Darren était le seul à ne pas la connaître.

« LA SORCIÈRE D’ATLANTIS !!! Tu vas en mission avec la SORCIÈRE !!! » avait gueulé Max en lui secouant les épaules. « Tu me lègues ta guitare ? »

Quelques heures plus tard, Clive s’était adressé à l’administration pour récupérer son dossier. Le type aux bandes rouges qui lui faisait face le regardait drôlement.
« Le départ sera cette nuit. Il sera environ huit heures sur la planète cible. Je vous recommande de dormir un peu pour éviter le décalage horaire. »
«Ok, merci.»
« Il y aura aussi un Malp avec des affaires à remettre à votre contact local. Un certain Vergil. »
«Vergil.» nota Darren à voix basse.
L'administratif continuait de le fixer avec un air bizarre. A force, il finit par lâcher le morceau.
« Vous...vous partez avec la sorcière, vous le savez ? »
«Hum ? Une certaine Lyanna. Pourquoi tout le monde l’appelle comme ça au fait ?»
« Oula. Vous...vous ne savez vraiment pas qui c’est ?!? »
«Vu votre tronche, une célébrité j’imagine. Mais je ne les connais pas toutes.»
« La sorcière. C’est une sorte d’Amazone de Pégase qui n’a pas vraiment les hommes en odeur de Sainteté, si vous voyez c’que je veux dire. »

Darren leva le nez de son dossier et fronça les sourcils.
«Si vous pouviez être plus clair, ça m’aiderait.»
Le type regarda autour de lui. Il avait vraiment peur d’être surpris par cette femme ?!?
« Bon. Imaginez-vous le plus endurci des misogynes. Un mec qui peut pas piffer les femmes. Qui n’attends qu’une excuse pour en flinguer une. Ok ? »
«J’ai un ou deux visages qui me viennent en tête oui. Mais quel rapport ?»
« Ben c’est elle ! Une misogyne...mais contre les hommes. »

Le militaire éclata de rire.
«Je pars en mission avec une femme...qui a des problèmes conflictuels...avec les hommes ? C’est bien sérieux tout ça ?»
« Je pensais pas que quelqu’un s’inscrirait à cette mission. On raconte qu’elle a déjà agressé pas mal de monde sur la cité. »
«Physiquement ?»
Le type n’avait pas l’air très sûr. Et il fallait toujours se méfier des racontars.
Darren sentit son penchant tête brûlée le titiller salement. C’était intéressant ça...pour une fois que c’était une femme qui faisait sa “misogyne”.
« Vous...pouvez encore faire marche arrière. Je n’ai pas encore validé votre candidature. » lui confia l’agent avec un air très solidaire.
Darren se marra une fois de plus. Il referma son dossier et le regarda franchement :
«Il y a un endroit où je peux me documenter sur les Amazones ?»

Pour le laps de temps qu’il lui restait, Darren prit les choses très au sérieux.
Il passa un certain temps à la bibliothèque pour faire une comparaison entre la société matriarcale des Amazones et ce que le dossier voulait bien dire de sa future collègue (les pages ajoutées discrétos par son allié administratif). Le type lui avait même filé une photographie administrative de la dame, sûrement dans l’espoir de le terrifier et de lui faire faire demi-tour.
Mais Clive voyait un mur et il adorait l’idée d’y foncer tête baissée.
On était sur Atlantis. Quelqu’un qui se targuait de faire peur à la cité entière finissait soit sur le droit chemin soit sur un départ par la Porte. Qu’en était-il de celle là ?

Les informations qu’il recoupa de ses recherches lui donna déjà une bonne base sur l’état d’esprit des Amazones en règle général. Darren s’intéressa ensuite à des faits plus récents. Il rechercha et discuta avec les quelques personnes qui avaient eu des mésaventures avec elle.
Son investigation fût largement plus simple qu’il ne pensait. Il lui suffisait de brandir la photo administrative de Lyanna et ses interlocuteurs ne voulaient plus entendre parler d’elle. Pas forcément des agressions physiques comme son allié de l'administration l’avait laissé entendre. Mais effectivement, la combattante avait un sacré problème quand elle rencontrait le genre opposé.

Cerise sur le gâteau : on disait qu’elle ne s’était pas inscrite sur cette mission. On la lui avait imposé avec l’ordre de mettre de l’eau dans son vin.
Elle connaissait le sens de cette expression au moins ?

Le soir, à vingt-trois heures, Darren rejoignit la salle d’embarquement avec son équipement, prêt à l’exploration. Il avait le cœur léger, il était heureux de pouvoir de nouveau traverser la Porte. Sauf que cette fois, un cran supplémentaire s’ajoutait à son trac avec la rencontre qu’il attendait depuis ce matin.
La sorcière…
Elle était là, avec les quelques gars qui finissaient de préparer le MALP. Darren les salua d’un signe de tête et avisa la passerelle qui le surplombait. L’administratif était là pour observer le spectacle, l’anxiété peint sur la figure. Cette situation lui étira le sourire et il approcha de la jeune femme avec un air avenant.
Étrangement, les deux techniciens du MALP se sauvèrent avant qu’il ne puisse les atteindre. Clive fronça les sourcils, contourna l’engin, puis vint se planter devant celle qu’on surnomme “La Sorcière”.

Accrochez vous les mecs.
Trois...deux...un. Action !!


«Salut ! Lyanna, c’est ça ?»
Il lui tendit la main.
«Darren Clive. On fait équipe...»

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Lyanna
Guerrière
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Jeu 19 Mar - 23:43

Lyanna
Le Soldat ∞ L'Amazone
L'
avantage d'être une guerrière de Pégase qui frappait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un homme était que la piscine était très tranquille lorsque j'y étais. Certes, l'aube se levait à peine, et beaucoup de monde était encore couché à cette heure ci. Exceptés quelques adeptes du sport ou du travail qui aimaient se lever aux premières heures du jour. C'était mon cas, et depuis mon arrivée sur Atlantis, je n'avais pas encore quitté la Cité. Mon soucis avec les hommes ne m'aidait pas à m'intégrer suffisamment pour que je puisse faire partie d'une équipe. Et rares étaient les équipes exclusivement féminines. J'étais donc coincée ici, à ne rien faire d'autre que passer le temps, lorsque je n'étais pas bouclée dans mes quartiers de surveillance pour avoir frappé un militaire qui avait osé me regarder de travers, ou casser le membre d'un scientifique ou d'un technicien qui avait eu le malheur de poser la main sur moi. Maintenant, la plupart de la gente masculine faisait tout pour m'éviter, pour mon plus grand bonheur. Les rares hommes qui venaient me parler, comme John Sheppard que je tolérais brièvement parce qu'il était un chef sur Atlantis, désespéraient à me faire comprendre qu'il était dans mon intérêt de cesser de faire preuve d'agressivité. Que voulez vous, on ne changeait pas des centaines d'années et des dizaines de générations en quelques mois. Ma haine pour les hommes était profondément ancrée dans ma chair et mon esprit. Et ce que j'avais vu et vécu sur ma planète depuis ma naissance n'allait pas me faire changer d'avis d'un claquement de doigt. Voilà donc pourquoi personne n'osait venir utiliser la piscine à cette heure matinale, alors que je m'y trouvais.

Lentement, je faisais quelques longueurs, m'habituant peu à peu à l'idée de nager correctement. Sur Kirana, je ne m'étais jamais retrouvée dans l'eau, à part barboter dans la rivière pour me laver. On ne pouvait pas vraiment appeler ça de la nage. Imaginez la stupéfaction que j'avais eu en voyant l'utilisation d'une douche, c'était de la pure sorcellerie. J'appris la natation sur Atlantis grâce à une amie, Teyla Emmagan, une Athosienne arrivée sur Atlantis depuis la venue de ces humains dans notre Galaxie. Elle était un peu mon mentor qui me donnait des cours de méditation, et avec qui je m’entraînais au combat. La jeune femme était plutôt diplomate et sage, elle essayait de m'aider à m'intégrer, mais même elle avait du mal, bien qu'elle était l'une des rares personnes à parvenir à calmer mon tempérament explosif. Elle même avait appris à nager, même si elle était loin d'être une professionnelle, et à son tour, elle m'enseigna ce qu'elle avait appris. Voilà pourquoi aujourd'hui, je parvenais à faire des longueurs de bassin en pratiquant la brasse ou le crawl sans me noyer. Nager me faisait beaucoup de bien, c'était comme si j'étais sur un autre monde, loin de cette Cité. Alors que j'arrivais au bout du bassin, une voix retentit depuis l'entrée de la salle. Celle de Teyla.

"Lyanna ?! Tu es là, je te cherchais partout. J'ai une bonne nouvelle".

Intriguée, je m'arrêtai de nager et retournai vers le bord de la piscine pour m'y agripper. Pendant ce temps, l'Athosienne arriva à ma hauteur et s'accroupit devant moi, tout sourire.

"Une bonne nouvelle ? Comment ça ?"

"Je viens d'apprendre que tu allais partir en mission. Tu vas enfin pouvoir voir autre chose que cette cité, toi qui tournait en rond depuis ton arrivée".

Partir en mission ? Moi ? J'avais du mal à le croire. Après tout, mon tempérament s'était un peu calmé ces derniers temps vu que tout le monde m'évitait, mais quand même. La hiérarchie d'Atlantis acceptait enfin que je puisse partir sur une autre planète pour faire une exploration ? Ces gens avaient peut être peur que je ne devienne une folle furieuse à force d'être enfermée entre quatre murs.

"Tu es sûre ?"

"Si je te le dis. Je t'avais prévenue qu'en arrêtant d'agresser tout le monde à chaque coin des couloirs, ils finiraient par accepter de t'envoyer voir d'autres mondes. Et voilà, ce jour est arrivé".

Je souris à cette nouvelle, soulagée de faire autre chose que de nager, me battre et courir en permanence. Je connaissais Atlantis presque par coeur à force d'arpenter ces couloirs en long, en large et en travers pour me maintenir en forme.

"Tu sais avec qui je pars ? Et combien de personnes ?"

Je m'imaginais déjà être dans l'équipe de Karola Frei, l'une des femmes qui était venue à ma rencontre sur ma planète. Ou alors pourquoi pas Pedge Allen, un officier ? Le sourire de Teyla disparut et elle secoua la tête.

"Hélas non, on ne m'a rien dit à ce sujet. J'ai juste entendu parler d'une sorte de mission de sauvetage, ou d'aide à une population en détresse. Je n'en sais malheureusement pas plus".

"Ah ... d'accord" lançai je, dubitative.

Je plongeai dans mes pensées, espérant qu'il n'y avait pas d'homme dans cette équipe. Cependant, c'était sans doute trop demandé à l'Administration d'Atlantis. Il y aurait sûrement un ou plusieurs mâles, pour mon plus grand désarroi. Je soupirai en secouant la tête. Teyla remarqua ce changement d'attitude chez moi, et elle posa sa main sur mon épaule dans un geste compatissant.

"Ecoute, je sais que tu ne veux pas te retrouver avec des hommes. Mais je pense qu'il s'agit d'une sorte de test pour voir comment tu te comporteras pendant la mission. Ils veulent sûrement connaitre ton potentiel, et voir si tu parviens à te maîtriser. Souviens toi de ce que je t'ai enseigné, calme tes pulsions et reviens ici sans tuer personne. Tu leur feras bonne impression".

"Mais comment veux tu que j'y parvienne ? Dès que je vois un mâle, je veux le tuer sur le champs, c'est plus fort que moi. Ils méritent tous la mort".

"Lyanna, tout se passera bien si tu te contrôles. Je t'ai déjà expliqué que les hommes sur Atlantis ne sont pas comme ceux que tu as connu. Ils n'ont rien à voir avec les monstres qui ont peuplé ton monde. Certes, certains sont mauvais et méchants, mais ils ne sont pas tous comme ça. La plupart sont civilisés et respectueux des autres. Ils ne te feront aucun mal".

"C'est toi qui le dis" dis je avec une pointe de moquerie.

"Attends de voir ce qui t'attend pour cette mission. Tu pourrais être surprise. Fais attention à toi, et ne t'en prends pas à la mauvaise personne. Tu me le promets ?"

Je ne répondis pas tout de suite, mais devant l'insistance de Teyla, je finis par hocher doucement la tête, même si je me doutais que je ne tiendrais probablement pas cette promesse. Si jamais Matt m'accompagnait, il ne passerait sans doute pas la Porte des Etoiles avant que je ne lui saute dessus pour l'éliminer. Je n'avais pas oublié notre combat où cet homme avait osé prendre le dessus. Teyla semblait soulager de me voir essayer de me contrôler, mais elle ressentait quand même de l'inquiétude.

"Le départ est prévu pour ce soir. Sois à 23 heures dans la salle d'embarquement, prête à partir. Et s'il te plait, met la tenue d'exploration d'Atlantis".

"Hors de question" lançai je avant de pousser le rebord de la piscine pour m'éloigner et reprendre la nage.

Moi, enfiler une tenue d'homme ? Jamais de la vie, plutôt mourir. Teyla s'était doutée de ma réponse, elle ne s'en formalisa pas. Si j'avais accepté, elle aurait cru que j'étais souffrante. La jeune femme me souhaita bonne chance et quitta la pièce, me laissant seule pour la fin de ma séance de natation. Une fois fatiguée, je quittai la piscine, me séchai et m'habillai. Je me dirigeai vers le mess où je pris de quoi calmer une fringale naissante, et comme à mon habitude, je partis dans mes quartiers pour manger, m'isolant du reste des membres de la Cité. Le départ en mission était prévu pour le soir même, il me fallait donc me reposer. Après une douche pour enlever le chlore de la piscine, je finis par m'endormir sur mon lit.

Peu avant le début de la mission, je m'habillai avec ma tenue habituelle. Quoi, personne ne pouvait porter une jupe et des bottes pendant une mission d'exploration ? Et bien moi, si. Pourvu qu'il ne fasse pas froid sur la planète, sinon j'allais avoir des ennuis, mais peu m'importait. Je n'avais pas encore eu l'occasion de connaitre ce désagrément. Une fois mon couteau à la ceinture, et mes épées dans leurs fourreaux placés dans mon dos, je quittai mes quartiers et partis pour la salle d'embarquement. Heureusement qu'on m'avait appris à lire les heures sur une montre ou une pendule, même si cet apprentissage avait été assez difficile et pénible. A mon arrivée, le personnel de la Cité s'activait autour d'une étrange machine, un MALP d'après ce que j'avais entendu dire. Mais je ne comprenais toujours pas à quoi cela servait, ni comment cela fonctionnait. J'étais encore perdue dans cette différence de technologie entre Kiranna et les Atlantes. Les hommes me lancèrent des regards inquiets, mais qu'ils n'aient pas peur voyons. Je préférais rester loin d'eux, et essayer de faire comme si je ne les avais pas vu. Je savais qu'ils ne feraient pas partis de l'expédition, ce qui me rassura et m'évita donc de les fusiller du regard. Un homme vêtu de la tenue administrative se trouvait sur la passerelle à côté de la salle de contrôle. Il semblait surveiller quelque chose. Quoi ? Le départ de l'expédition ? D'ailleurs, où étaient les autres membres ?

Je regardai autour de moi, m'attendant à voir un visage familier vu que je n'avais pas de soucis avec les femmes d'Atlantis. Au contraire, je m'entendais généralement bien avec beaucoup d'entre elles. Hélas, ce ne fut pas une femme qui entra dans la salle d'embarquement. Mais un mâle. Et vêtu comme il était, c'était un guerrier de ce peuple prêt pour partir en mission. L'homme vint vers moi et me parla, osant me tendre la main. Les autres avaient déjà déguerpis, comme s'ils sentaient le danger venir. Mes yeux se baissèrent vers cette main tendue, comme s'il s'agissait d'une agression. Puis, je posai un regard noir et glacial sur ce Darren.

"Comment oses tu essayer de me toucher, mâle ! Estime toi heureux que je ne te casse pas le bras sur le champs".

On pouvait clairement sentir de la colère dans ma voix, mais je considérais le geste de Darren comme un affront. Teyla m'avait bien dit de calmer mes pulsions, et je ne trouvais rien de mieux que de reculer de quelques pas pour mettre de la distance avec lui. Pour son bien à lui, soyez en sûr. Je regardai autour de moi.

"Où sont les autres ?" lançai je avec impatience, pour ne pas me retrouver seule avec lui.

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Jeu 19 Mar - 23:59

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Le Soldat ∞ L'Amazone
Darren s’attendait à une forte personnalité.
Mais une telle agressivité d’emblé, c’était inquiétant.
Inquiétant...mais aussi TRÈS intéressant.
Le soldat n’avait pas peur parce qu’il en avait déjà vu d’autres. Mais surtout, il se savait sur Atlantis, dans le même camp que cette jeune femme. Elle avait surement dû l’oublier en chemin. L’amnésie sélective est un précieux outil par moment.

Clive abaissa aussitôt sa main tout en fronçant les sourcils d’un air perplexe.
Bon, le coup de l’appeler “mâle” ne le dérangeait pas. Si ça l’aidait à faire un pas sur le chemin de l’acceptation, tant mieux. Mais pour ce qui était de la menace de lui casser un bras...elle était sérieuse ???

«On est tous là.» répondit ironiquement le soldat pour donner forme à ce qui semblait être un cauchemar pour elle.

«Et ça...» ajouta le jeune homme en secouant sa main devant elle. «C’est un signe de politesse et de respect. Je pensais que quelqu’un aurait pris la peine de te l’expliquer.»
Il avait parlé sans agressivité, avec une légère pointe d’humour, histoire de voir si elle en avait aussi.

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Lyanna
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Ven 20 Mar - 0:01

Lyanna
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J
e fronçais les sourcils lorsque l'homme avoua que tout le monde était présent. Comment ça, tout le monde était là ? L'équipe ne se composait que de lui et de moi ? Oh ça non, hors de question. C'était un véritable cauchemar. Quelqu'un lui jouait un coup tordu. Et voilà que maintenant, Darren se moquait d'elle en agitant sa main, tout en expliquant que c'était un signe de respect et de politesse. Il méritait vraiment que je lui casse le bras, celui là. Ou juste la main, comme ça il saurait à l'avenir qu'il valait mieux éviter de dire et faire certaines choses en sa présence. Ou pourquoi pas simplement lui arracher la langue pour ne plus l'entendre ?

"C'est une plaisanterie ?" demandai je sur le ton de la colère.

Je levai mon regard noir vers l'administratif, ce dernier se faisait tout petit comme s'il craignait que je ne bondisse sur le balcon pour le jeter dans le vide. Puis, je reportai mon attention sur Darren, le fusillant toujours du regard. Celui ci me provoquait, je n'en doutais pas un seul instant. Il allait vite se rendre compte que, contrairement à lui, je n'avais pas le moindre humour lorsque j'étais en présence d'un homme.

"Je sais ce que c'est qu'un signe de politesse et de respect. Mais il est hors de question que je témoigne le moindre respect, ou une quelconque politesse à un mâle. Et la prochaine fois que tu oseras me tendre à nouveau la main, je te la coupe très lentement avec un couteau rouillé, c'est clair ?"

«D’accord...»

Moi, partir avec cet homme ? Même pas en rêve. Je préférais refuser cette mission, même si cela devait me condamner à rester ma vie entière sur Atlantis sans voir le monde extérieur. Je secouai la tête avant de faire demi tour, faisant déjà quelques pas pour m'en aller.

"Inutile de continuer, vas y tout seul à cette mission. Je retourne dans mes quartiers".

«Ok.»

Le soldat fit un signe aux technicien de la salle de contrôle pour leur demander de lancer l’activation.

«Mais euh...j’ai le droit de poser une question au moins ?» dit-il sans vraiment me demander d’autorisation.

C’était surtout pour me retenir sur une petite cartouche qu’il avait placé de côté, juste histoire de…

«Dans ta culture, comment est-ce que vous traitez une femme qui mange, boit, dort...sans jamais rien apporter en retour ? Toi, tu la considères comment ?»

Je finis par m’arrêter non loin du couloir menant vers les quartiers d’Atlantis, et je soupirai. A quoi jouait-il, celui là ? Pourquoi me parler de mes soeurs ? S’il cherchait à me provoquer davantage, il était sur la bonne voie. Je me retournai et lui lançai un regard mauvais.

"Bien que cela ne te regarde pas, il n’y a jamais eu de femme dans mon village qui n’avait pas un rôle à jouer. Toutes savaient quoi faire pour contribuer à la vie de notre peuple. Il n’y avait que les mâles qui étaient exécutés s’ils n’obéissaient pas ou ne faisaient rien, on ne s’encombrait pas de vies inutiles. Ils avaient intérêt à travailler s’ils ne voulaient pas mourir. Je déteste ceux qui ne font rien et qui sont fainéants".

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Ven 20 Mar - 0:03

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Le Soldat ∞ L'Amazone
Darren avait plus ou moins réussi son coup. La jeune femme était appâtée, même avec ce regard qui lui promettait toutes formes de morts horrible. C’était une technique qu’il utilisait assez souvent quand il devait garder son client près de lui. Quitte à le mettre en colère et se faire détester, il fallait attirer son attention.
Le militaire l’écouta silencieusement, collectant les informations pour préparer son prochain argument. Dans leur dos, la Porte activait ses chevrons les uns après les autres. Mais parce qu’il ne savait pas si Lyanna irait jusqu’à se jeter sur lui, surtout avec l’éléctrochoc qu’il prévoyait de lui balancer, il se recula d’un pas l’air de rien.

«Ben j’ai une mauvaise nouvelle pour toi : tu ne fais rien, tu es fainéante, et tu encombre inutilement des quartiers d’habitation. Comme un homme quoi.»

Il leva ses deux mains pour retenir en avance le bond qu’il l’imaginait faire. Est-ce qu’elle comptait lui sauter à la gorge et lui planter ses dents dans la tronche ?
Les récits et divers documents sur les traitements que les Amazones réservaient aux hommes avaient de quoi filer des cheveux blancs. Il y pensait tout en ajoutant dans la précipitation :

«Eh ! J’exprime ta propre logique ! Moi je ne te juge pas.» se défendit-il en retenant un sourire mesquin. «Mais tu dois comprendre qu’Atlantis ne va pas te garder si tu ne joues pas le rôle qu’ils t’ont choisi ce soir.»
Le jeune homme fit la grimace, comme s’il compatissait, puis termina sur une question pleine de sous-entendu, la posant malgré tout avec sincérité :
«Tu ne veux plus rester parmis nous ?»

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Lyanna
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Ven 20 Mar - 0:05

Lyanna
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D
arren devait véritablement être suicidaire. Ou alors complètement fou. Le voilà qui osait m'insulter de fainéante. Et surtout, il me comparait à un mâle. Voilà un affront que je ne pouvais pas laisser passer. Si un regard pouvait tuer sur le champs, le militaire serait déjà mort. Il me mettait en colère avec ses paroles, cela pouvait sûrement se lire sur mon visage. J'avançai d'un pas décidé vers lui, mais Darren semblait avoir deviné mes intentions vu qu'il reculait de quelques pas, tout en levant les mains comme pour calmer le jeu. Je m'arrêtai aussitôt, pendant que le guerrier continuait ses paroles en soulignant le fait que parce que j'étais moi même inutile sur Atlantis, personne ne voudrait me garder. Je continuai de le fusiller du regard.

A mon arrivée sur la Cité, je l'aurais déjà sûrement exécuté en lui ôtant la tête du reste du corps pour avoir osé lancer de telles paroles. Pourtant, même si l'envie de le tuer était très forte, il était toujours là devant moi. Je devrais l'éliminer, je le savais, mais je ne le fis pas. Pas encore. Peut être parce qu'il y avait trop de monde qui nous regardait, comme cet homme en haut de son perchoir, à l'abri. Ou encore des militaires non loin de là, présents comme pour éviter qu'une catastrophe se passe. A moins qu'ils ne soient là simplement parce que la Porte des Étoiles s'activait.

"C'est une menace ?" demandai je sur un ton mauvais lorsque Darren mentionna le fait qu'Atlantis ne voulait pas de quelqu'un d'inutile.

Et dire que le militaire était à deux doigts de rendre son dernier soupir. Je m'avançai encore de quelques pas dans sa direction, sans me calmer.

"Comment oses tu me ..."

"Lyanna, arrête !"

Je stoppai aussitôt mon avancée en entendant la voix de Teyla. Celle ci avait sans doute été appelée en renfort tandis que la conversation dégénérait. Elle vint vers moi, m'obligeant à m'éloigner un peu de Darren.

"Tu m'avais promis que tu ferais un effort" dit elle sur un ton ferme et autoritaire.

"Je sais que je te l'ai dit, mais je n'y peux rien. Ce mâle n'arrête pas de me provoquer, et il veut avoir le dernier mot. Je ne le supporte pas".

Teyla prit mes mains dans les siennes tout en me regardant, essayant de m'apaiser.

"Écoute moi. Je sais que c'est difficile pour toi, et je ne savais pas avec qui tu partirais en mission. Mais le Première Classe Clive a raison sur une chose : si les Atlantes ne voit en toi aucune utilité, ils ne te garderont pas. Tu veux vraiment être livrée à toi même dans une Galaxie pleine de dangers, avec aucun point de repère ?"

Je soupirai en baissant les yeux. Je voulais protester, mais Teyla avait sans doute raison.

"On m'a expliqué que cette mission était une épreuve pour toi, afin de voir comment tu réagis et si tu fais des efforts. S'il te plait, fais cette exploration avec lui. Tu n'es pas obligée de l'apprécier, ni même de lui parler. Mais ne t'emporte pas dans ta haine contre lui".

Je me mordis la lèvre, j'aurais pu refuser d'un signe de tête. Faire équipe avec un mâle était beaucoup me demander. Mais Darren et Teyla avaient raison. Que ferais je si je devais quitter Atlantis ? Je finis par hocher la tête à contre coeur, et je lâchai les mains de Teyla, avant de m'éloigner vers la Porte des Etoiles, mettant de la distance avec Darren. J'attendis que cette horrible mission commence, même si je doutais fortement de réussir à contrôler mes pulsions et mes instincts.

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Ven 20 Mar - 0:06

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Le Soldat ∞ L'Amazone
S
on père lui avait dit ça un jour : “Quelqu’un qui veut t’agresser trouvera toujours la bonne excuse pour le faire”. Dans ce cas là, elle avait pris son sous-entendu pour une menace directe.
Lorsqu’il la vit progresser sur lui avec toute cette joyeuse agressivité, Darren leva ses deux sourcils d’un air perplexe et se prépara à l’accueillir. Elle voulait tellement régler les comptes à coups de poings ?!?
Si la poulette pensait qu’il allait se laisser savater comme une victime, c’était mal le connaître.
Clive n’avait pas l’intention d’entrer dans son jeu en jouant les bourrins. L’homme le plus malin n’est pas celui qui répond à l’affront. C’est celui qui l’ignore.
Encore une remarque de son paternel ça…

Oui, le plan était ficelé. Il allait la faire tourner comme un âne autour du MALP avant de s’extraire lui même par la Porte lorsqu’elle serait active. Il ne restait plus qu’un ou deux chevrons. Il fallait juste temporiser en espérant que ce n’avait pas affaire à une Xéna façon gymnaste.

En fin de compte, le salut ne vint pas de l’horizon des événements qui se déclenchait avec la même allure impressionnante mais d’une Athosienne à l’aspect familier.
Comme s’appelait-elle déjà ?!? Tey...Teyla ! Une bonne amie de Sheppard que l’on disait douée dans le négoce. Elle avait aidé Atlantis à se faire ses premiers partenaires commerciaux.
Le jeune homme l’avait bien croisé plusieurs fois sur la cité sans véritablement lui adresser la parole. Étonnant puisqu’il était lui-même présent depuis le début.
Darren préféra ne pas jeter d’huile sur le feu et il se concentra sur la préparation du MALP, même s’il n’y avait plus grand chose à y faire que récupérer la télécommande de guidage. Au moins, il laissait le champ libre à l’Athosienne qui ne déméritait pas question diplomatie.
Il y avait juste un ou deux trucs qui ne lui plaisait pas trop. Du genre à donner raison à cette femme de rouler des biceps en pensant avoir l’ascendant sur tout le monde. La belle illusion...
Si Lyanna savait la chance qu’elle avait de ne pas se faire virer à coup de pieds dans le cul. Les rebelles ne faisaient jamais long feu dans un endroit aussi fermé. Beaucoup s’y étaient cassés les dents avant elle. Et il y en aurait d’autres à venir. Sheppard n’en était pas à son premier cul qu’il remodelait à la semelle Rangers de 44.

Alors que Lyanna s'éloignait, semblant accepter malgré elle cette mission, Teyla repris son souffle. Affronter la jeune femme n'était pas chose facile, mais l'Athosienne l'appréciait, elle voulait lui venir en aide, même si c'était difficile. Elle regarda la guerrière s'arrêter devant la Porte des Étoiles, puis elle s'approcha de Darren avec un petit sourire gêné.

"Excusez moi, est ce que je pourrais vous parler quelques instants ?" demanda Teyla suffisamment bas pour que Lyanna ne l'entende pas. Celle ci était trop loin pour surprendre la conversation.

«Mais bien sûr.» murmura le soldat sur le même ton, amusé par ces messes basses. Il rangea la télécommande dans l’un des poches de son gilet tactique tout en la suivant à l’écart.

"On m'a dit que vous vous étiez porté volontaire pour cette mission. Saviez vous que vous feriez équipe avec Lyanna ? J'ai du mal à croire que vous ayez accepté en sachant qui elle était, aucun homme ne veut l'approcher".

«Quand je vois une fenêtre, je me jette au travers sans regarder en dessous.» avoua le soldat avec le sourire. Une façon de lui faire comprendre son côté tête brulé. D’ailleurs, pour ajouter le geste à la parole, il posa sa main discrètement sur son gilet tactique et palpa la surface.

Ses doigts trouvèrent le bouton d’amorçage par-dessus le tissu de la poche et il commanda la lente avancée du MALP. Puisqu’il était bien situé et que ça ne demandait pas de manipulation complexe, Darren le fit voyager jusqu’aux côtés de Lyanna, devant la Porte, comme si la machine lui disait qu’elle était prête à partir.

«Et puis...faut bien que quelqu’un se dévoue pour l’acclimater. Lyanna ne fera pas long feu si elle colle une mandale à chaque mec qui lui dit bonjour.»

Darren se laissa gagner par un petit sourire en coin et fixa Teyla. Autant éviter de lorgner la réaction l’autochtone qui pourrait voir dans ce bout de métal, conduit par un homme, un nouvel acte de provocation.
L’idée de pouvoir passer de nouveau la Porte était géniale. Mais de se coltiner en plus de ça une Amazone fêlée, c’était le petit plus de l’Expédition.

Le trait d’humour passé, Darren reprit plus sérieusement.

«Je me suis renseigné, je sais avec qui je pars.»

Teyla regarda la réaction de Lyanna à l'approche du MALP vers elle et la Porte des Étoiles. La guerrière ne connaissait pas cette technologie, elle avait juste entendu dire que l'appareil était envoyé avant une équipe pour savoir si l'arrivée était risquée ou non. Mais à part ça, c'était difficile de comprendre le fonctionnement pour quelqu'un d'un niveau technologique primaire. Lyanna se contenta de regarder le MALP avec méfiance et recula de quelques pas pour ne pas être sur son chemin. Teyla reporta son attention sur Darren, et ses paroles la firent sourire.

"Je suis rassurée de savoir que vous vous êtes renseignée sur elle, et que vous ne partez pas dans l'inconnu. Mais je dois vous avouer que je m'inquiète pour elle, mais aussi pour vous".

Teyla se tut quelques secondes avant de reprendre la parole.

"Je sais très bien comment est Lyanna, elle éprouve une haine farouche à l'égard de chaque homme qui croise son chemin. J'essaie de lui enseigner et montrer que les Atlantes sont différents de la plupart des peuples qui se trouvent dans la galaxie de Pégase, mais il m'arrive d'avoir l'impression de parler à un mur de temps en temps."

L'Athosienne se souvenait des premiers contacts qu'elle avait eu avec Lyanna. Sa colère et sa fureur cachaient de la tristesse et de la peur. C'était pour cette raison que Teyla s'était prise d'affection pour cette unique survivante de son peuple.

"Je voulais vous parler d'elle, justement. Je sais que son comportement est contraire aux règles de vie sur Atlantis, et que visiblement, elle n'a pas sa place parmi nous. Mais j'espère vous faire comprendre pour quelle raison elle agit ainsi. La violence dont elle fait preuve n'est pas tolérable, mais je sais qu'elle a vu et vécu des choses atroces depuis son enfance. Les horreurs que son peuple et elle ont subi depuis des générations, aucune femme ne devrait subir ça. Cette haine est profondément ancrée en elle, et la perte de son peuple n'a rien arrangé. Pour elle, tous les hommes sont les mêmes, et effacer cette image risque de prendre du temps".

Teyla regardait Darren pour voir s'il pouvait comprendre la souffrance que ressentait Lyanna, même si cette dernière le montrait de façon agressive.

"Je ne peux malheureusement pas vous en dire davantage sur sa vie, ce n'est pas à moi de dévoiler ce genre de chose. Je ne veux pas la dédouaner ou minimiser ses actes. J'essaie simplement de vous dire qu'il faut de la patience avec Lyanna. Il faut apprendre à la connaitre même si elle n'en a pas envie, afin de gagner son respect. Je vous assure que si elle apprend à avoir confiance en vous, et aux Atlantes en général, elle sera une alliée précieuse. J'en suis certaine".

Teyla eut un nouveau regard pour Lyanna.

"Aidez moi à lui faire comprendre que les Atlantes sont différents des barbares qu'elle a connu".

Sur le moment, Clive avait soupiré.
En manquant de respect, il se serait même permis de lever les yeux au ciel en se disant : “Ca y est, re-bonjour le couplet de la violence faite aux femmes. Encore une violée qui hurle vengeance et qu’on va dédouaner de mettre tout le monde dans le même sac”.
C’était un peu sa pensée brute, même s’il savait que plusieurs points étaient largement discutable sur son raisonnement.

Pourtant, Teyla était une excellente oratrice, il devait le reconnaître. Plusieurs de ses arguments se tenaient et il commençait à percevoir une image de comparaison assez valable. L’Athosienne semblait avoir prise cette Amazonne sous son aile, comme si elle voyait un certain potentiel en elle. C’est ce qu’elle lui disait d’ailleurs.
Elle était un peu devenue une sorte de “Pascale, la grande soeur”. qui redresse les torts et ramène les effrontés sur le bon chemin.

Et puis, d’un autre côté, il pouvait aussi comprendre que cette jeune femme avait une haine permanente si elle n’avait pas pu vivre en paix. Comme une soif de vengeance que le sang n’étancherait même pas. Emmagan lui conseillait la patience. Darren le serait jusqu’à une certaine mesure.

«Je ne serais pas une victime.» lui répondit-il avec une certaine complicité. «Pour le reste, je suis carrément partant pour jouer le jeu. Mais il m’en faut un peu plus.»

Il avisa un regard dans sa direction.

«C’est Lyanna tout court ? Quelle est spécialité au combat ?»

"Oui, elle s’appelle seulement Lyanna. Les noms de famille n’étaient visiblement pas une priorité pour son peuple. Lyanna excelle dans l’utilisation des armes blanches, d’où la présence de ses deux épées qu’elle manie en même temps. c’est une guerrière redoutable dans ce domaine, et elle sait également se battre à mains nues. Je crois qu’elle n’a jamais voulu apprendre à se servir de l’une de vos armes à feu, je pense qu’elle n’aime pas ça ou qu’elle ne comprend pas comment ça fonctionne, même si elle en a déjà utilisé brièvement le jour où elle a été trouvée".

«Xéna la guerrière...» s’amusa le soldat en terme de conclusion avant de se rendre compte que l’Athosienne ne pouvait pas savoir de quoi il parlait. Le jeune homme balaya la boutade d’une main.

Teyla regardait Lyanna pendant qu’elle parlait, avant de reporter son attention sur Darren.

"Elle était une chef de guerre, un sorte d’équivalent du Colonel Sheppard. Elle menait les guerrières au combat, elle les entraînait et elle protégeait ses Soeurs, comme elle les appelle. Je pense que sa forte personnalité vient de là, de son statut au sein de son peuple. Et elle est maintenant l’unique survivante qui ne commande plus personne, j’imagine que ça doit être très déstabilisant pour elle".
«J’imagine, oui...»

Darren soupira discrètement. A tous les coups, Lyanna allait lui donner des ordres comme si elle avait affaire à un esclave. Il allait devoir mettre la fierté en sourdine et c’était assez difficile dans la mesure où il trouvait que trop d’efforts avaient déjà été consenti pour elle.

En revanche, il se demandait comment Sheppard réagirait si les Wraiths faisaient couler cette cité et qu’il se retrouvait seul, en unique survivant, dans une communauté qu’il ne connaissait pas. Le colonel en ferait sûrement un deuil discret. Lyanna faisait sa Xéna avec le dos bien droit, ses épées croisées, mais elle ne devait pas en mener moins large. Tout son univers s’était écroulé en fin de compte. Darren reconnaissait la circonstance atténuante.
«Vous auriez à votre connaissance quelque chose que je peux utiliser en cas de coup dur pour la raisonner ? Une botte secrète, une info, un truc pour la calmer ?»

Teyla réfléchit longuement à la question de Darren qui était légitime, mais c’était difficile de répondre.

"Quelque chose pour la calmer ? Si vous n’êtes pas une femme, cela sera sans doute difficile à faire. Peut être que … si elle cherche à s’en prendre physiquement à vous, essayez de lui rappeler que s’il vous arrive malheur, elle sera renvoyée immédiatement d’Atlantis. Ca la poussera peut être à freiner ses ardeurs contre vous".
Teyla ne doutait pas que Lyanna préférait sans doute rester sur Atlantis plutôt que d’être livrée à elle même sur une autre planète. Lui rappeler les règles qui la mèneraient directement à son expulsion de la cité pouvait probablement la calmer. Du moins, elle l’espérait.

«Déjà fait. Le premier essai n’a pas été concluant.» fît Darren avec le sourire. Il acquiesça malgré tout. C’était une bonne tactique. L’Amazone n’était pas stupide, elle n’irait pas jusqu’à se faire virer d’Atlantis.

"D’une façon générale, restez calme face à elle, même lorsqu’elle est en colère. Ne l’agressez pas verbalement, elle prendra ça pour de la provocation. Et bien sûr, évitez tout contact physique si vous le pouvez. Peut être qui si vous cherchez à la comprendre et à la connaître, elle finira par parler d’elle, se confier un peu avec du temps et de la patience. Du moins, je l’espère. Et de votre côté, parlez lui de votre monde, vos coutumes afin d’attiser sa curiosité. Elle sera peut être réceptive et curieuse pour certaines choses".

L’Athosienne réfléchit à d’autres idées, mais c’était difficile d’aider un homme à calmer Lyanna. Elle même y parvenait, mais elle était une femme, c’était plus simple. Darren nota ces conseils et les casa dans un coin de sa tête. Il s’apprêtait à y aller, la Porte était active depuis un petit moment maintenant.

"Vous êtes sûr de vouloir y aller seul avec elle ? Si vous voulez, je peux demander à vous accompagner".

«Ca ira, Teyla.» la remercia Darren.

Il lui tendit la main pour conclure l’affaire. Il espérait secrètement que Lyanna soit en train de fixer la scène pour se sentir un peu bête. Se rendre compte que Teyla ne réagissait pas aussi négativement qu’elle à ce même signe. D’ailleurs, Lyanna remarqua ce geste. Elle secoua la tête sur un air énervé, avant de détourner les yeux, les bras croisés sur la poitrine, gardant toujours ses distances.

«Je vous la ramène entière et avec le sourire.»

Il s’avançait en disant ça. Mais après tout, c’était un défi intéressant qu’il comptait relever. Il adressa un petit clin d’oeil à son interlocutrice et la quitta avec l’intention de se placer devant l’horizon des événements.
Mais au dernier moment, Darren hésita et fît quelques pas en arrière, répétant très fidèlement la marche comme une cassette que l’on rembobinait pour le ramener devant Teyla.

«Oh, euh...si vous voulez bien me rendre un service...j’ai un ami qui s’appelle Max. Il partage le même dortoir que moi, l’unité D-4.»

Il fixa l’Athosienne avec humour.

«Si je ne reviens pas : donnez-lui ma guitare. Ok ?»

Etonnée, Teyla haussa les sourcils à cette demande. Puis, elle acquiesça d’un hochement de tête en souriant.

"Bien sûr, je n’y manquerais pas. Mais j’espère ne pas en arriver là".

Le soldat rejoignit la porte et sa collègue très spéciale. Le MALP, à ce moment là, servait un peu de frontière entre eux deux. Darren commanda son avancée pour que la flaque miroitante l’engloutisse entièrement. D’un geste habituel il vérifia rapidement son équipement, le plus vital, pour être sûr de ne rien oublier, puis il s’avança dans le passage sans lui faire de signe. Elle l’aurait mal pris à coup sûr.

Le coup du toboggan sidéral avec son étrange sifflement lui avait énormément manqué. En émergeant de l’autre côté, le soldat s’immobilisa en appréciant jusqu’à la dernière seconde l’impression que ça lui donnait jusqu’au fond des tripes.

«Ca m’avait manqué !!!» s’exclama-t-il avec ardeur.

Le jeune homme ne s’adressait pas directement à Lyanna. Il conduisit le MALP à l’avant et attendit de voir, par sa réaction, qu’elle était prête à suivre le chemin. La Porte se trouvait sur une petite colline, bien en évidence, à l’écart du village. C’est un chemin de terre visiblement très emprunté qui serpentait jusqu’à eux. Une fois les quelques marches descendues (Le MALP l’avait fait façon rodéo), Darren guetta les multiples offrandes sans y toucher. Il y avait surtout des fruits, de la viande séchée et des colifichets visiblement d’orientation religieuse.

Comme dit dans le dossier, ils arrivaient en plein jour sur cette planète. Ca avait l’air d’un printemps très doux, le soleil agréable et une température parfaite. On ne demanderait pas mieux pour un pique nique en bord de forêt. D’ailleurs, il avisa les quelques parcelles boisées dont la ligne était trop directe pour être naturelle. C’était un peuple qui travaillait l’élevage et l’agriculture. Ils avaient su s’approprier les terres et délimiter leurs parcelles de pousse. Pourtant, il trouvait que ça manquait d’animation. Il régnait ici un silence particulièrement gênant.
Non pas qu’il avait l’oreille exercée pour ça. Mais le MALP était le seul à faire du bruit en bougeant et c’est ce qui attirait son attention. Darren n’était pas un vétéran mais pas un bruit, pas un sifflement, pas même la brise du vent qu’il sentait caresser son visage...ça faisait bizarre.

«C’était plus animé chez nous...» commenta Darren à la volée.
Il pointa le chemin de terre du doigt et ajouta, toujours en direction d’un interlocuteur fantôme :
«C’est par là...»

Le militaire conduisit le MALP sans chercher à régenter les mouvements de Lyanna. Il préférait l’observer, voir comment elle se conduirait, si elle se déplaçait comme si elle était seule, en l’ignorant totalement.
Ou bien si elle consentait à un minimum d’esprit d’équipe.
Pour l’instant, Clive ne savait pas trop quelle portée avait eu les paroles de Teyla. Il espérait simplement ne pas échouer la mission en se battant avec l’Amazone.

«Est-ce que tu lis notre langue ?»

Il tourna un regard vers elle.
Oui, bon. C’est vrai qu’elle n’était pas jouasse à l’idée qu’un homme lui parle. Darren poursuivi en conduisant l’engin.

«On doit livrer ce matériel à notre contact sur place. Un dénommé Vergil. Il doit avoir un certain rang dans cette société.»

Darren marqua une pause et poursuivit. Il veillait à regarder devant lui. Comme disait Teyla, il devait éviter qu’elle se sente provoquée.

«Le principe d’Atlantis sur sa diplomatie est simple. Elle apporte son aide en envoyant du monde. On devient un peu la vitrine de ce qu’ils ont à vendre, tu vois ? Si on se comporte bien avec eux, les diplomates pourront bosser plus facilement, et ils signeront du négoce plus avantageux.»

Il fit tourner le MALP au prochain virage. La suite serait un peu plus épineuse mais il comptait tenter le coup.

«Tu es une femme qui vient d’Atlantis. Donc pour eux, tu représentes “toutes” les femmes qui vivent sur la cité. Ils auront sûrement une façon particulière de te considérer. Ne le prend pas mal s’ils te font des remarques. Il y a énormément de vieilles croyances, de légendes, qui circulent sur ce qu’on représente.»

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Lyanna
Guerrière
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Ven 20 Mar - 0:08

Lyanna
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J
e regardai Darren s'approcher de la Porte des Étoiles, et faire passer le MALP à travers le vortex. Restant à bonne distance de lui, je continuai de le fixer du regard avant que celui ci ne disparaisse à son tour sans faire attention à moi. Tant mieux. Je me retournai et vis que Teyla était toujours là, m'observant avec encouragement pour que je suive l'homme. Je finis par soupirer et j'avançai à mon tour vers la Porte. Je m'arrêtai quelques secondes, encore impressionnée par cet étrange objet. Etant donné que je ne l'avais passé qu'une seule fois, c'était normal d'appréhender un second passage. Respirant profondément, je passai l'horizon des événements.

Une fois de l'autre côté, je repris mon souffle quelques secondes. Le froid m'avait un peu engourdie, mais la température clémente sur la planète aidait à me sentir mieux. Je regardai autour de moi, intriguée de voir un paysage si différent. On aurait pu croire que j'étais de retour sur ma planète, excepté que la Porte des Étoiles se trouvait sur une colline contrairement à chez moi. Décidément, je ne comprenais pas du tout cette technologie. Darren s'occupait de faire avancer le MALP en parlant tout seul. Honnêtement, s'il s'adressait à moi, je ne l'écoutais pas. Je me contentais d'avancer à plusieurs pas derrière lui, en retrait, tout en regardant autour de moi. L'endroit était tranquille. Trop tranquille à vrai dire. Pas un seul bruit de la nature, pas de vent, rien. C'était très pesant, et je ne n'aimais pas ça. Mon instinct me soufflait que quelque chose n'allait pas, mais nous continuâmes à marcher.

Darren se mit alors à me parler, me posant des questions, me faisant des remarques sur le travail que nous étions venus accomplir, notamment la transaction qu'il fallait faire avec un certain Vergil. Encore un mâle. Je fis mine de ne pas l'entendre, accélérant un peu mon avancée pour me retrouver devant lui, ouvrant la marche à plusieurs mètres de l'homme. De cette manière, je ne pouvais pas le voir et faire comme s'il n'était pas là. Mais les paroles de Teyla me revinrent en mémoire. Il allait bien falloir que je réponde à Darren à un moment ou un autre. Cependant, rien ne m'empêchait de répondre avec dédain ou froideur.

"Je me fiche de ce que tu dois faire avec un autre mâle".

Au moins, les choses étaient claires. J'allais tout faire pour ne pas participer à cette transaction, et ainsi éviter tout débordement violent. Teyla m'avait bien dit que cette mission était un test, et que j'allais devoir calmer mes ardeurs. Autant tout faire pour ne pas devenir furieuse concernant quelque chose qui n'était pas de mon ressort. Dans mon peuple, le marchandage n'était pas ma vocation, alors ce n'était pas ici que j'allais commencer. J'allais me contenter de rester éloignée, le plus loin possible de cette réunion de mâles. Mais allais je y arriver ?

"Je ne sais pas lire" dis je simplement à Darren pour répondre tardivement à sa question précédente, toujours sans le regarder.

Cependant, lorsque Darren me fit remarquer que certains villageois allaient sans doute me dire des choses qui n'allaient pas forcément me faire plaisir, je m'arrêtai aussitôt de marcher, me tournant pour lui faire face. Ce détail là me chiffonna beaucoup.

"Je me moque de leurs croyances. S'ils osent me parler, me manquer de respect ou faire quoi que ce soit contre moi, je leur répondrais de la façon que je jugerais méritée" lançai je avec agressivité.

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Ven 20 Mar - 0:10

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Le Soldat ∞ L'Amazone


«D’accord. Comme tu veux.» lâcha platement Darren en s’arrêtant également. C’était une adulte, il n’allait pas la braquer en l’obligeant à mettre les formes. Déjà qu’elle en était incapable avec son propre collègue...Darren haussa des épaules et ajouta sur un ton avenant : «Mais, sans te commander, tu devrais t'interroger sur l’identité du diplomate qui gère le commerce avec ce peuple. Il y a de bonnes chances que ce soit Teyla vu toute l’aide qu’elle apporte à la Cité en terme de négoce.»
Histoire de ne pas la défier du regard et d’éviter le côté insultant que son interlocutrice voyait partout, Darren reprit sa progression tout en concluant, l’air de rien :
«C’est surtout à ton amie que tu feras du tort en réagissant comme ça.»

Lyanna continuait de fixer Darren, même si ce dernier ne faisait pas attention à elle, et qu’il la dépassait en continuant son chemin. La jeune femme serra les poings, mais le mâle avait sans doute raison. Si Teyla était bien à l’origine des négociations sur cette planète, est ce que son comportement agressif allait réduire tous ses efforts à néant ? Cela serait considéré comme un déshonneur pour la guerrière, elle ne souhaitait pas décevoir son amie, ou lui apporter des problèmes. Lyanna ne voulait certainement pas admettre que Darren avait raison. Elle finit par soupirer avant de reprendre la marche, restant derrière le militaire sans dire un mot de plus.

Le chemin devenait un peu plus boueux alors qu’ils entraient dans un petit terrain forestier. C’était probablement un abri laissé là volontairement pour la faune locale qui fuyait les terres agricoles. Il y faisait plus frisquet et les arbres, bien développés, cachaient la lumière du soleil. L’humidité était conservée, par une certaine condensation, qui offrait un contraste saisissant entre l’extérieur et l’intérieur.
Encore une fois, Darren fixa les abords que la route de terre tranchait net. Le silence morbide était le même.
«C’est trop calme, je trouve...» confia-t-il tout en continuant d’avancer.

A mesure qu’ils sortaient de la parcelle, l’air prit une odeur plus forte et irritante. La fraîcheur venait de s’envoler pour quelque chose de bien plus déplaisant. L’environnement semblait surchargé d’un phénomène inhabituel. Ça piquait le nez, même un peu les yeux. Le temps qu’ils franchissent le petit bois, les équipiers aperçurent un brutal changement d’atmosphère plusieurs centaines de mètres plus loin.
La route sinueuse s’étalait jusqu’à un hameau. Mais entre deux, non loin de clôtures et de pâturages délimités par des barrières en bois, une autre surface boisée était littéralement en flammes. On ne devinait pas, depuis cette position, le brasier qui tempêtait dans ses entrailles. Mais d'impressionnantes colonnes de fumées tirées par les vents tapissaient ce tableau plaisant d’une tâche sombre et malfaisante.
Par moment, on remarquait des traits de balistes enflammés s’envoler en cloche avant de retomber dans la forêt.

«Je vais aller jeter un oeil.» lui dit Darren en reprenant la progression.

Il ne s’affolait pas. Après tout, peut-être que les villageois usaient de la technique de la terre brûlée. Mais son instinct lui laissait entendre que quelque chose clochait. Le soldat était curieux de comprendre ce qu’il se passait là-bas et il mit le MALP en marche à vitesse maximum. Il suivit la route et s’arrêta lorsqu’il atteignit le lieu de l’incident. C’est en quittant la route de terre, regardant brièvement par dessus son épaule si Lyanna le suivait, qu’il fût surpris par le désastre.

La clôture en bois. Le pâturage qui les séparait du brûlot. Il était...couvert de sang.
L’herbe avait bu l’hémoglobine a un tel point qu’elle en était devenue noire. Elle formait ici et là, au milieu des cadavres d’une cinquantaine de ruminants infestés de mouches, des lacs et des ruis de fluide.
Instantanément, l’odeur de mort et de putréfaction lui fouetta le visage. Darren se passa une main sur les narines pour s’acclimater à l’odeur et échangea un nouveau regard avec Lyanna. C’était le résultat de la bête qu’ils étaient supposés chasser ?

Ça ne ressemblait en rien à une attaque de prédateurs, comme une meute de loup par exemple, qui serait venue se nourrir. Les carcasses avaient été éventré, déchiquetés. Ça ressemblait à des sortes de vaches laitières mais à l’aspect beaucoup plus proche du cheval. En progressant prudemment parmi les rares espaces d’herbe encore sain, Darren analysa le massacre, les mains posées sur son P90 au cas où.
C’était un déchainement de violence et de cruauté. Et ça n’avait pas l’air d’avoir été fait par la main de l’homme. Clive n’avait pas assez d’expérience pour conclure véritablement sur le sujet. C’était la première fois qu’il tombait sur un massacre pareil, presque gratuit. Il comptait sur les compétences de Lyanna pour essayer de comprendre ce qui avait pu se passer ici.

On aurait cru que des bestioles surpuissantes avaient décidé de faire un carton dans un troupeau sans la moindre défense. Certains de ces cadavres présentaient même des traces d’acharnement. Des pattes coupées, la tête tranchée sur le long. Les tripes répandues sur quatre ou cinq mètres. Darren trouva même un bovin qui avait été transpercé d’un côté à l’autre. Une balle de gros calibre n’aurait pas donné ce résultat. Il pouvait voir le sol à travers le trou béant dans le flanc de l’animal.

Les mouches et l’odeur avaient envahi l’endroit. Des bouillonnements actifs de milliers de vers répandus en tous sens rendaient la scène écoeurante. Même plusieurs oiseaux et rapaces venaient participer au festin. Certain en attaquant les globes oculaires vide des victimes. D’autres en piochant dans les larves de toutes tailles qui garnissaient les cadavres.
Plus loin, Darren devinait la silhouette de plusieurs locaux occupés à manipuler des balistes bricolées à la hâte. Ce n’était pas des engins de guerre finement construits et usités par l’expérience de guerre. On les avait monté avec les matériaux du coin pour produire des traits enflammés que l’on jetait sans la moindre précision dans la forêt.
Sans surprise, tout ce sang avait collé aux basques des responsables du massacre. Un sillon profond et étonnamment large retournait vers cette forêt. Quelque chose d’imposant...ou un meute innombrable, avait laissé les traces sanglantes d’un aller et retour.

Pendant que les villageois s’écriaient en se donnant des ordres, déployant toute leur énergie à ravager la forêt, un promontoire en bois avait été installé un peu en retrait. Darren reconnut le même symbole que sur les colifichets. Une sorte de triangle en suspension avec un croisement végétal à l’intérieur.
Un homme grisonnant, à la longue barbe, portait une bible locale et une soutane aux bas maculés de sang. Il psalmodiait avec l’air d’une sagesse infinie en levant la main vers cette forêt. Et lorsque son regard, qui allait d’un villageois à l’autre, tomba finalement sur Lyanna et Darren, il se tût.
Comme ça, d’un coup, il cessa sa prière et se pencha légèrement dans un signe de bienvenue très poli. Sa main se décolla alors de sa bible gardée sous l’aisselle et il les ouvrit dans leur direction dans un appel à la rencontre.

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Lyanna
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Ven 20 Mar - 0:11

Lyanna
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J'
entrai à mon tour dans la forêt, en restant prudente car ce sentiment de malaise concernant l'environnement pesant ne me quittait pas. Un frisson me parcourut à cause de la baisse de température associée à une hausse du taux d'humidité dans l'air. Heureusement que cette forêt était petite, sinon j'aurais attrapé froid vu ma tenue court vêtue. Je regardai autour de moi, essayant de percevoir ce qui pouvait bien s'y passer, ou si un danger pouvait nous tomber dessus. L'absence de bruit était très déstabilisant, et cela me rendait un peu nerveuse. Je n'étais pas une chasseresse sur ma planète, mais je savais que s'il n'y avait pas de trace de vie animale, cela ne présageait rien de bon. Je ne fus d'ailleurs pas la seule à m'inquiéter de ce silence pesant. Darren eut la même pensée, mais je ne lui répondis pas, me contentant d'avancer avec prudence, attentive au moindre signe de danger.

Soudain, une odeur âcre et nauséabonde arriva dans l'air. Je toussai un peu pour m'habituer à cette odeur, même si c'était difficilement faisable. Au bout d'un moment, nous finîmes par sortir de la forêt pour déboucher sur une clairière menant à un village. Et l'origine de cette odeur horrible se présenta à nous. De la fumée, du feu, une forêt prise dans un incendie. Des objets enflammés partaient dans le ciel depuis quelque part à côté du village, lancés en direction de la forêt. Cela ressemblait à des machines que j'avais vu lors de sièges, un peu le même genre d'engins qui lançaient des projectiles. Que se passait il, ici ? C'était l'objectif de la mission ? Darren s'éloigna avec le MALP, se dirigeant le plus rapidement possible vers un enclos endommagé. Je restai là où je me trouvais quelques instants, regardant partout autour de moi. Puis, à mon tour, je marchai vers là où s'était arrêté le militaire, visiblement en proie à quelque chose d'insoutenable. La véritable origine de l'odeur écoeurante, mélangé avec la fumée toxique de l'incendie. A mon tour, je pus observer la scène qui se présentait à moi. Une découverte macabre, des corps d'animaux, du bétail, mutilés qui jonchaient le sol dans une mare de sang. Il y avait d'ailleurs beaucoup de sang partout. L'air était presque irrespirable, et je dus malgré moi faire un effort pour ne pas rendre ce que j'avais dans l'estomac. Je toussai à nouveau. La vision cauchemardesque me laissait presque insensible, j'avais déjà vu plusieurs boucheries dignes de ce nom pendant les guerres que j'avais menée. Mais l'odeur, je ne m'y faisais pas.

Sans demander l'accord de Darren, ni même lui adresser la parole, je décidai de pénétrer dans l'enclos en faisant attention à là où je marchais. Je n'avais pas envie de glisser et de tomber dans une mare de sang. Un groupe de personnes se trouvaient non loin de là, sur une estrade, à faire je ne savais quoi. Mais je ne m'en préoccupais pas. Mon attention était attirée par les cadavres d'animaux. Que s'était il passé, ici ? Je m'accroupis près d'un corps, et commençai à l'examiner. Bien que je n'avais pas de talent particulier pour du pistage ou une connaissance approfondie de la faune et la flore, je savais parfaitement reconnaître une trace animale ou humaine. Et ce que je vis sur la carcasse de l'animal n'était pas dû à une quelconque arme, exceptée un seul trou bien net au niveau du coeur. Une marque que je retrouvais sur d'autres carcasses, probablement faite par une épée ou un couteau. Les villageois avaient sans doute achevé ces pauvres bêtes à l'agonie. Mais le reste des blessures provenaient d'un ou plusieurs animaux.

"Ce sont des prédateurs qui ont fait ça, mais je ne saurais pas dire ce que c'est. Je dirais plusieurs animaux vu le nombre et la taille des différents blessures. Là, il y a une trace très claire de griffures. Et cette entaille a été faite avec des crocs pour arracher la chair. Mais la bête n'a pas été dévorée, c'est étrange. Aucune d'elles n'a été mangée, comme si les créatures responsables de cette attaque l'avaient faite uniquement pour le plaisir de massacrer avec violence. Certains animaux ont été tués pas des objets, sûrement pour abréger leurs souffrances".

Je ne me rendis même pas compte que je parlais à Darren, formulant simplement mes suppositions à voix haute, sans me soucier qu'un mâle m'écoutait. J'étais trop concentrée sur mes recherches pour ça. Je me redressai et continuai mes investigations par ci par là, m'accroupissant de temps à autre pour regarder l'herbe souillée de sang. Ainsi que des traces étranges sur le sol.

"Il y a bien eu plusieurs animaux, mais je ne peux pas dire combien. Sûrement un nombre assez important. Ces traces sont plutôt petites, mais celles là sont plus grandes. Je ne sais pas quelle taille ces choses pourraient faire, mais ces traces là sont assez profondes. Et vu l'herbe et la terre piétinées, les créatures ont encerclés leurs proies avant de les attaquer, comme pour les empêcher de fuir. Puis, elles sont reparties par là où elles sont arrivées".

Je touchai légèrement l'herbe pour voir que le sang n'était même pas sec sur mes doigts. Le massacre avait eu lieu seulement quelques heures avant notre arrivée.

"Je pense que ça s'est passé récemment, le sang n’est pas sec. Les créatures ne sont peut être pas très loin".

Alors que je me redressai à nouveau, un mâle présent sur l'estrade et vêtu étrangement nous remarqua et nous fit un signe pour ... quoi ... nous accueillir ? C'était un signe de bienvenue, son geste avec ses mains ? Je ne savais pas, et je préférai ne pas m'approcher, méfiante. Après tout, c'était un homme, je ne voulais pas l'approcher ou lui parler. Je gardai mes distances, remarquant que le bas de sa tenue était maculée de sang, comme s'il avait passé ces dernières heures à sillonner la zone du massacre. Mais pourquoi ? Je ne le savais pas du tout, je n'avais encore jamais vu quelqu'un vêtu comme lui, et j'ignorai complètement ce qu'il était entrain de faire. Je continuai de rester à l'écart, tout en revenant près de la clôture.

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Ven 20 Mar - 0:12

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Le Soldat ∞ L'Amazone
D
arren se sentit agréablement surpris par la participation de Lyanna. Son examen du site et les informations qu’elle lui apportait trahissait, en quelque sorte, le fait qu’elle s’investissait dans la mission malgré ce qu’elle essayait de faire paraître. Des informations plus que bienvenues puisque ce n’était pas du tout le terrain du militaire.
Clive écouta les propos de sa partenaire tout en la suivant. Il conservait souvent une petite distance pour ne pas l’envahir, histoire qu’elle ne sente pas trop la présence de “l’homme” par dessus ses épaules. Au terme de cet examen, Darren commençait à avoir un sacré doute. Ca ne ressemblait pas beaucoup à l’objectif de la mission. On les avait envoyé parce qu’une bête les effrayait.
Une...pas plusieurs...capable de ce massacre.
«La situation a dû s’aggraver très vite. La Cité n’aurait pas envoyé une Amazone et un militaire pour une situation pareille.»

Lyanna s’immobilisa en fixant le religieux.
C’était étonnant, elle ne savait pas ce que c’était ? Ou ce que son signe signifiait ?
Darren était tout aussi intrigué que curieux. La jeune femme n’affichait pas sa mine hostile ou agressive. Elle avait l’air...perplexe.
«Un homme de religion.» se risqua de préciser le militaire en approchant de quelques pas. «Sûrement perçu comme un Saint, un rempart à ce que la populace pourrait se faire comme idée diabolique de ce massacre. Il pourra sûrement nous donner des détails.»
Darren se laissa gagner par un sourire en coin.
«Ou alors on reprends la route pour rencontrer Vergil. Tu préfères quelle option ?»

Lyanna se surprit à écouter les paroles de Darren, même si ce que lui disait le militaire ne l'intéressait pas. Elle continuait de fixer le mâle étranger, ce dernier restait sur l'estrade. Elle ignorait ce qu'était un religieux, et elle s'en fichait royalement. Alors que Darren lui demandait ce qu'elle voulait faire pour la suite de la mission, la jeune femme secoua la tête, tout en gardant son air froid et distant.

"Ce sont deux mâles, ni l'un ni l'autre ne m'intéressent" dit elle, alors qu'elle s'éloignait de quelques pas en direction de la forêt, avant de s'arrêter non loin de l'entrée. Son intérêt pour partir en chasse de ce qui avait causé ce massacre était palpable, ce n'était pas difficile de voir qu'elle voulait en savoir plus sur les créatures cachées dans les bois.

«Lyanna !» soupira Darren en la suivant. «On croisera des mâles partout où on ira. Là, on bosse en équipe pour Teyla. Je te le propose simplement : Vergil ou le Saint ?»

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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
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√ Arrivée le : 14/07/2018
√ Nationalité : Kiranienne

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Ven 20 Mar - 0:15

Lyanna
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e lançai un regard noir à Darren lorsque celui ci me sermonna gentillement.

"Tu es vraiment énervant, je devrais te couper la langue sur le champs pour ne plus t'entendre" dis je sur un ton menaçant.

«Ben je te parlerai avec mes mais après...ça va compliquer notre communication.» plaisanta Darren en essayant d’appuyer un peu le côté humoristique.

Je fis un effort colossal pour ne pas mettre mon acte à exécution, et me retournai en direction du religieux qui continuait de nous regarder. Je réfléchis quelques secondes, avant de soupirer.

"D'accord, vas voir ce mâle, il sait peut être quelque chose sur les créatures. S'il refuse de répondre, je le torturerais pour l'obliger à parler".

Je fis quelques pas en direction de l'estrade, mais je m'arrêtai non loin de là pour ne pas avoir à m'adresser au religieux.

"Après, on ira voir l'autre mâle pour en finir rapidement".

«Bien m’dame...»

Approcher de l’estrade déclencha une réaction du religieux qui nous fixait depuis tout à l’heure. Il inspira lentement et profondément avant de descendre les quelques marches.

«Les Atlantes, enfin...nous y sommes.»

«Bonjour. Je suis ...»

«La bonté, la conscience.» le coupa-t-il doucement tout en s’approchant de Darren. Il fît une sorte de révérence avant de se décaler pour me faire face. Il déclencha immédiatement une petite appréhension chez Clive.

«Et vous...pureté de la vindicte. Ca se voit au regard. Vous êtes nos valeureux garands...»

Je n'appréciais pas que le religieux me dévisage comme ça. Je me sentais agressée, et alors que je fus sur le point de m'avancer pour répliquer en le fusillant du regard, Darren reprit la parole.

«Je ne comprends pas votre discours.» fît Clive en espérant attirer l’attention de l’homme sur lui. «Et nous ne sommes là que pour faire une livraison.»

«Ce n’est pas ce que prévoit la prophétie. Le Saint texte relate les étapes de la Sombre Moisson. Ce sont les héros venus d’ailleurs qui nous sauverons du malin.»

Il marqua une pause et insista du regard sur moi.

«Je peux le sentir en vous.»

Je fronçai les sourcils en dévisageant l'un après l'autre les deux mâles qui se trouvaient en bas des marches de l'estrade. Je ne comprenais pas du tout ce que le religieux disait, et sa façon encore plus insistante de me regarder eut le don de me mettre en colère. Une prophétie ? Mais qu'est ce que ça venait faire là dedans ? Pourquoi cet homme était il aussi énigmatique ? Tant de questions sans réponses qui m’énervèrent un peu plus, tandis que je m'avançais déjà d'un pas menaçant.

"Je ne comprends rien à ton histoire de prophétie, mâle, et je m'en fiche. Dis nous seulement qui a fait ça, si tu ne veux pas que je te casse un membre ! C'est compris ?" lançai je sur un ton glacial.

«Ma soeur...auriez-vous le déshonneur de frapper un homme de religion ?» s’inquiéta soudainement le prêtre.

«Ma partenaire est une rude et fière guerrière qui n’aime pas les détours !» intervint brusquement Darren.

D’un geste trop spontané, il avait levé la main sur mon chemin pour m’interdire d'exécuter ma menace. Mais le regard qu’il laissait à mon égard me demandait surtout de me retenir sans d’autres formes de reproches. Là, il tentait de faire le médiateur. Mais il avait surtout besoin que je le laisse faire.

Je jetai un regard noir sur Darren. Ce mâle m’empêchait de m’en prendre au religieux qui avait osé me surnommer "ma Soeur", nom que je ne donnais qu’aux femmes de mon peuple. Il ne méritait qu’une seule chose : que je le frappe pour un tel affront. Pourtant, je me retint au prix d’un énorme effort. Et non sans ressentir de la fureur, je reculai de quelques pas, avant de dévisager l’autre mâle comme un prédateur le ferait sur sa proie.

«Nous voudrions savoir ce qu’il se passe ici.»

«La Moisson Noire. La récolte des âmes pour le tourment éternel.» =

«D’accord, d’accord.» fît le soldat avec diplomatie. «Comment c’est sensé se passer ?»

«Le Saint Texte décrit le mal perfide, tapis dans l’ombre des forêts, en l’attente de tous nous emporter avec lui jusqu’au chaudron du mal. Ses suppôts attaquent. Ils commencent par le bétail puis, ensuite, attendront que la famine de l’homme le rende fou pour acheter son âme.»

«La Moisson Noire a débuté il y a longtemps ? Combien de troupeaux ont été attaqué ?»

«Il y a sept jours, mon fils. Beaucoup de tête de bétail ont déjà péri.»

«De la même façon ?»

«Oui. Lorsque les cris d’agonie de nos animaux nous éveillent, nous avons à peine le temps de brandir nos torches que les suppots sont déjà repartis. Et lorsque l’aube se lève... »

«Merci mon père. Nous allons rencontrer Vergil. Vous savez où il se trouve ?»

Le prêtre avait bien compris qu’il ne valait mieux pas s’adresser à moi. Il jetait son dévolu sur Darren qui, de son côté, profitait de son discours religieux pour collecter quelques informations. Quand il apprit que leur contact local se trouvait dans le plus grand bâtiment au centre du hameau, il salua poliment le religieux et se retira avant que celui-ci n’embraye sur le couplet des “sauveurs” venu de l’anneau.

Darren retourna en direction du MALP en silence, espérant que l’écart avec cet homme pourrait temporiser un peu mes ardeurs.

«Permission de parler intelligemment sans me faire couper la langue, Lyanna ?»

Il appuya sur la commande pour faire avancer le MALP.

Je n’étais pas déçue de devoir m’éloigner du religieux, bien au contraire. J’étais ravie de pouvoir partir, surtout que j’étais perdue dans les paroles du mâle, sans comprendre un seul mot qu’il avait prononcé. Cet homme était visiblement dérangé, et quand quelqu’un était dérangé, mieux valait l’achever dans son intérêt. Mais bon, je m’éloignai sans un regard pour lui, reprenant ma route vers le minuscule village. Darren me posa alors une question, à laquelle je consentis à répondre sans même le regarder.

"Vas y, du moment que tu ne dis rien qui m’énerverait davantage".

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Ven 20 Mar - 0:20

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Le Soldat ∞ L'Amazone
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arren coula un regard espiègle dans sa direction. Il avait envie de lui dire que le simple fait de respirer l’énervait et que rien de ce qu’il pourrait faire la soulagerait. A part, peut-être, s’étrangler lui-même devant ses yeux.
«C’est un prêtre, tout ce qu’il voit se rapporte à sa croyance. Autant le laisser parler, faire le tri entre le vrai et le faux. Par exemple...»
Il accentua la vitesse de l’engin maintenant qu’ils étaient en ligne droite.
«Maintenant on sait que ça leur est déjà arrivé il y a longtemps. Tellement longtemps que c’est devenu une croyance. Et qu’ils ont reçu de l’aide de l’extérieur. C’est pour ça qu’il nous voit comme ses sauveurs. L’histoire qui se répète, c’est ça une prophétie.»
Darren décortiquait mentalement les propos du prêtre.
«Quoique ce soit, ça s’attaque au bétail. Et quand il n’y en aura plus assez, ils s’en prendront aux villageois. Tu comprends pourquoi je l’ai laissé parler ?»

Lyanna fronça les sourcils, et secoua la tête.

"Non, pas du tout, je ne comprends pas pourquoi tu ne lui as pas ordonné de se taire. Il n’avait qu’à répondre que des créatures les attaquaient, point final. J’aurais du m’en occuper, on n’aurait pas perdu autant de temps à l’écouter déblatérer des idioties inutiles".
«D’accord, moi aussi ça m’agace d’entendre cette façon de parler. Mais on ne peut pas obtenir des informations en brutalisant les gens. Là il nous a fait tout son discours, j’en ai profité pour obtenir plus de détails.»
Il acquiesça d’avance, d’accord avec ce qu’elle pensait déjà.
«Des détails qu’on aurait dû obtenir plus facilement, c’est vrai. Mais regarde, on en sait déjà un peu plus, et personne ne t’accuse d’agression sur un homme pieux. C’est un bon début ! »

Lyanna s'arrêta et regarda froidement Darren, pas du tout d'accord avec son point de vue.

"Je m'en fiche de frapper un mâle pieux comme tu dis, ou un guerrier. L'important, c'est le résultat. Et bien sûr que si, c'est légitime de torturer quelqu'un pour avoir les informations qu'on cherche. Tous les mâles le font, c'est dans leur nature. Dans votre nature, quoi que tu dises. Vous ne connaissez que la violence, alors pourquoi ne pas faire la même chose ? Pourquoi les mâles auraient le droit, et pas moi ?"

En colère, Lyanna reprit sa route d'un pas décidé.

"Plus vite on avait ces informations, plus vite la mission se terminerait. Je croyais que le plus important, c'était la mission, non ? Le reste n'a pas d'importance, la finalité non plus. Si quelqu'un se met en travers de mon chemin, je m'en occupe, c'est tout. Même si c'est toi qui te trouve sur mon chemin".

Darren resta interdit un petit instant.
Il avait bien cru qu’il se battrait contre elle cette fois-ci. Même si elle l’avait surpris avec une réaction plus colérique que d’habitude, le soldat se fit violence pour écouter ce qu’elle disait. Parfois, on livrait des informations sous le coup de la colère. Celui qui parvenait à rester calme, ne pas se braquer inutilement, pouvait capter des subtilités très intéressantes. Pour le coup, Darren ne serait pas déçu de l’avalanche que Lyanna lui foutait dans le pif.

A part le fait qu’elle le mettait dans le même sac et qu’elle lui lançait une énième menace de mort, il comprenait soudainement que quelque chose de grave lui était arrivé, une expérience suffisamment traumatisante à base de “mâles” pour justifier toute cette haine.
Pendant une fraction de seconde, le soldat se demanda où est-ce qu’il habitait et pourquoi des huiles auraient pris le risque de laisser des armes à une combattante moralement instable. C’était du repos, des psys et du temps qu’il lui fallait. Pas un mission avec la représentation de ce qui déclenchait toute cette haine.
Darren n’avait pas toutes les informations. Mais il venait de mettre le doigt sur quelque chose d’important et c’était quelque chose !

«J’ai bien compris, ma vie ne dépend que de ta bonne volonté.» balança-t-il tout en reprenant la marche. Il haussa le ton pour qu’elle soit forcée d’entendre : «Tu n’es pas forcée de te conduire comme ceux que tu détestes.»

Lyanna était furieuse, et elle se contrôlait comme elle pouvait pour ne pas sauter à la gorge de Darren. A son arrivée sur Atlantis, elle l’aurait sans doute fait. Mais les paroles de Teyla résonnaient dans son esprit, et même si c’était difficile, elle essayait de faire un effort. Pour l’instant. Le militaire avait repris sa marche derrière elle, et c’était sans s’arrêter que Lyanna lui répondit.

"Si, j’y suis forcée. Si je ne fais pas preuve de violence et d’autorité, alors je ferais preuve de faiblesse. Et si je deviens faible, je serais à la merci des mâles. Je deviendrais leur esclave, c’est comme ça que les mâles traitent les femmes. C’est hors de question que je devienne une esclave !"

Lyanna se rendit compte qu’elle en disait beaucoup trop, qu’elle se confiait trop. Et ça la mit encore plus en colère de dévoiler une part d’elle même car elle était mal à l’aise. Elle se retourna pour regarder Darren sans s’arrêter de marcher, le fusillant de ses yeux noirs de haine.

"Maintenant, tais toi, je ne veux plus parler de ça, tu m’entends ? Sinon tu le regretteras" lança-t-elle avant de reprendre le cours de sa marche, augmentant la vitesse à cause de la colère qu’elle ressentait.

Le soldat s’éxécuta sans broncher.
Il attendit patiemment qu’elle lui tourne le dos avant de se garnir d’un grand sourire ravi. L’état émotionnel de Lyanna ne le faisait pas marrer mais elle avait fait une erreur. Elle en prenait conscience que trop tard.

En à peine quelques mots, elle s’était ouverte et lui avait fait la confidence du siècle. Une petite introduction de l’explication, un morceau de la raison qui la rendait aussi dure. Ok, ils ne finiraient pas bras dessus dessous en bon camarade mais Darren savait déjà qu’il avait une ouverture maintenant. Une sacrée opportunité s’il jouait bien son coup.
Lyanna avait parlé au lieu de tarter. C’était ce que Teyla avait voulu lui dire en lui conseillant la patience. Il y avait de la matière, du grain à moudre, de quoi formuler de solides hypothèses. L’Amazone devait bien voir que les hommes d’Atlantis ne ressemblaient pas du tout au tableau bien moche qu’elle dressait et qu’elle s’efforçait d’intégrer.

Il y avait un peu comme une lueur d’espoir pour un échange humain et constructif.
Une petite victoire personnelle qu’il dégustait silencieusement avec une mesquinerie tout à fait assumée. C’était une peur avouée ça ! La crainte de paraître trop faible, de finir esclave, dans une situation miroir de ce qu’elle avait dû vivre comme traumatisme.
Darren avait une ouverture, il le sentait. Il pourrait lui montrer dans quelques temps, prudemment, et surtout subtilement, qu’elle n’avait pas besoin d’être aussi violente pour imposer sa force. Et que ce type de jugement et de chute sociale, ce drame cauchemardesque façon fin du monde, n’existait pas sur la cité et sa communauté.

Darren y songeait tranquillement, montant déjà quelques plans pour s’infiltrer dans la brêche de cette carapace. Challenge accepted du défi de battre Teyla au jeu du “Pascal, le grand frère”. Ca commençait même maintenant !
Il réduisit même la vitesse du MALP pour aller à son rythme et laisser à sa partenaire le loisir de creuser toute la distance qu’elle voulait. Il la laissa s’éloigner autant qu’elle voulait, la laissant souffler jusqu’à ce qu’ils soient à l’entrée du hameau. Une fois là, le changement soudain d’environnement l’obligea à reprendre une posture professionnelle. La route principale avait été bloquée par des chevaux de frise en bois, une barrière de défense hérissé de pic en bois, généralement employé pour se retrancher.

Déjà, Darren trouva étrange de percevoir les quelques masures dont on avait laissé portes et fenêtres grandes ouvertes. Il ne semblait plus y avoir aucun activité à l’intérieur et, sur les bords de la route, divers outils agricoles semblaient avoir été abandonné là. Le militaire contourna la barrière et s’enfonça un peu plus dans le hameau pour atteindre le centre. L’animation provenait surtout de là-bas. Il y en avait tant que c’était difficile de tourner la tête. C’était même difficile de circuler tranquillement.

Sur la place centrale du village, des dizaines de chariots avaient été alignés. Les différentes familles entassaient leurs affaires. Les maris chargeaient le plus lourd dans une organisation logique et performante pendant que leurs femmes rassuraient les enfants marqués par l’inquiétude. On leur avait mis des vêtements chaud et on les avait installé d’avance. Si certaines familles angoissaient beaucoup et transmettaient le virus à leur progéniture, d’autres semblaient beaucoup plus calme.
Le convoi de chariots, de dilligence et de fiacres pointaient tous à l’opposé, vers l’autre sortie du village. Exactement à l’opposé de la Moisson Noire et de la purge qui s’y déroulait. La préparation ponctuée de calme et d’agitation offrait un tableau d'exode de guerre. Les gens s’accordaient, s’entraidaient au chargement. Quelqu’un, par exemple, proposait de prendre la grand mère dans sa charrette puisqu’elle avait visiblement une cheville brisée, qu’elle pourrait s’allonger à l’intérieur, sous la bâche à l’abri du vent.

En progressant, Darren capta une nouvelle scène au bord d’un atelier de menuiserie. L’artisan et ses apprentis concevaient à même la rue des traits de baliste en recyclant les meubles abandonnés par les habitants. Des paysans, des éleveurs et des cueilleurs avaient cessé leurs activités pour la mobilisation. Ils récupéraient les munitions dès qu’un menuisier avait terminé, ils le garnissaient d’une paille chargée d’un produit inflammable et ils manutentionnaient la charge sur des chiens géants. Clive marqua un arrêt pour les observer, étonné. Des Saints Bernards qui faisaient sa taille et qui se tenaient aussi stoïquement et tranquillement que des chevaux de traits. Les créatures ne ressemblaient pas vraiment aux canidés de la même espèce sur Terre bien entendu. Rien qu’à les fixer, et en dehors de la taille, il leur trouvait déjà plusieurs différences. Mais vulgairement parlant, c’était des sortes de St Bernard aussi grand qu’un homme. Dingue…
Le soldat observa le paysan qui terminait d’arnacher les munitions sur la monture puis il prit la direction du catapultage en promettant de revenir rapidement.

Darren ne pu s’empêcher d’échanger un regard inquiet à l’adresse de Lyanna. Des choses plus grave se tramaient. “Un Wendigo fait peur aux habitants”, tu parles !! Une évacuation totale était en cours. Parmis les mouvements très dense de foule, le soldat trouva les ruminants rescapés. Quelques éleveurs, aidés par leurs jeunes enfants, terminaient d’attacher les cornes des troupeaux pour former une colonne solide. Ils s'apprêtaient manifestement à les emmener loin d’ici.

«Atlante ?» fît la voix d’une adolescente sur sa gauche.
Le soldat n’y prêta pas tout de suite attention, trop absorbé par une nouvelle scène d’un forgeron qui s’empressait d’ouvrir en grand ses fenêtres et ses portes avant d’emmener sa famille loin d’ici.
Darren le sentait dans ses entrailles. Il y avait quelque chose de grave.
«Atlante !» fît de nouveau la voix, un peu plus fort, en surmontant le brouhaha général de l’évacuation.

Clive se tourna vers elle et fût surpris.
Il faisait face à une adolescente, à peine adulte, qui avait pourtant une certaine prestance et un bon charisme. Elle portait des habits s’apparentant au moyen-âge mais très raffiné, l’oeuvre d’un tailleur de renom à ne pas douter. Du velour, de la soie et de la broderie en or. Si cette jeune femme occupait un rang social élevé, c’était certain que ça ne se limitait pas qu’à ce hameau. Darren l’avouait intérieurement, il la trouvait très jolie. Son regard très clair, surtout, qui semblait hypnotiser un peu. Ca lui faisait penser à quelqu’un qui avait l’habitude d’être de son sujet.

Le soldat et l'Amazone Heimda10

«Darren Clive.» se présenta-t-il en rangeant maladroitement la télécommande du MALP avant de lui tendre la main. «Tout le monde m’appelle Darren.»
La jeune observa ce signe, amusée par son originalité, puis elle le mima avec exactitude sans comprendre qu’il se terminait par le contact d’une empoignade. Elle mit un vent magistral au soldat qui demeura avec sa main levée, l’air idiot, avant qu’elle ne déclare aimablement :
«Bonjour Darren. Je suis Heimda, la fille du chancelier Vergil.»
«Enchanté. Je vous présente Lyanna, ma collègue.»
«Atlante Lyanna, bienvenue à Héstevic. C’est un plaisir de vous rencontrer.» lui dit-elle avec politesse.
Heimda reproduit une nouvelle fois le geste d’une poignée de main qui ne trouvait pas de finalité. Elle reprit de façon générale. Son sourire et son air avenant lui donnait l’impression d’être totalement hermétique à la psychose qui avait envahi ses sujets.

«Je vois que vous nous avez apporté les marchandises. Votre ponctualité est très appréciée...»
Elle se mordit la lèvre inférieure.
«Malheureusement...nous ne pourrons pas honorer ce premier échange. Notre situation économique s’est quelque peu...détériorée...comme vous pouvez le constater.»
«Je pense que mes dirigeants ne seront pas contre l’idée de vous laisser ce chargement. Vous pourrez toujours payer plus tard. Surtout que votre situation est tout de même assez légitime.»
Darren marqua une pause.
«Nous avons vu ce qu’il reste de l’un de vos troupeaux.»
Heimda afficha un sourire contrit.
«J’aurai souhaité que vous n’en soyez pas témoin. Héstevic ne se réjouit pas de l’image qu’elle donne à ses partenaires commerciaux.»
«Je n’ai pas à vous juger Heimda. On m’a donné pour mission de vous apporter les marchandises et d’aider à résoudre un problème de “Wendigo”. Mais...»
Il fît un geste de main.
«J’ai l’impression que c’est plus grave que ça.»
«Oui, en effet. Notre interlocuteur d’Atlantis, Monsieur Macon, sous-estime beaucoup le contenu de notre message pour vos dirigeants. Je m’attendais à une aide plus immédiate et, pardonnez ma franchise, un nombre de guerriers moins...décevant.»

Macon...macon…
Ce n’était pas l’administratif qui avait voulu garder l’inscription de Darren sous le coude lorsqu’il était venu retirer son dossier ? Celui qui les regardait partir du haut de la passerelle ? Pourquoi ce type n’avait pas transmis le message d’Héstevic à qui de droit ?
Normalement, ça aurait dû partir en copie à quelqu’un comme Teyla ou un administratif plus haut placé...
Le militaire échangea un bref regard avec Lyanna, se demandant si elle déduisait la même chose que lui. Le fameux Macon n’avait pas fait son boulot. Ou alors il avait un certain intérêt à ce que le pacte commercial avec cette planète tombe à l’eau. Ce type avait forcément dû s’arranger pour que cette mission paraisse comme une ballade de club med au lieu d’un appel de détresse. Ca l’agaçait déjà dans la mesure où il était facile de deviner qu’Heimda demandait le soutien d’Atlantis depuis plus d’une semaine. On l’avait laissé croupir avec son peuple dans le mépris et le silence.

«Monsieur Macon a toujours été votre contact ?»
Elle secoua négativement la tête. Son nez frémit en lui donnant un air d’enfant innocent.
«Non, c’était une diplomate du nom de Teyla, un tempérament adorable. J’aurai aimé pouvoir garder contact avec elle. Je la savais à l’écoute.»
«On la connaît. Ce que je vais faire, c’est que je lui demanderai de reprendre contact avec vous le plus rapidement possible. D’accord ? »

Clive sentait le vent tourner.
Il ne pouvait pas s’investir, sa mission se limitait à livrer la marchandise. L’histoire d’aider les villageois à chasser le Wendigo était devenu littéralement hors sujet. Il devait retourner sur la cité, dénoncer l’obscur agissement de Macon, et faire envoyer illico de l’aide à ce village. Au moins un responsable qui pourrait décider de ce qu’Atlantis ferait pour eux.
Mais Heimda ne pouvait pas se permettre de les laisser repartir comme ça. Ils le savaient tous les deux. La jeune femme avait manifestement besoin d’aide extérieure pour affronter cette crise et, en les laissant partir, elle prenait le risque que la Porte devienne muette à tout jamais.
Darren ne pouvait pas sortir du cadre de sa mission. Mais en même temps, il était touché par cette jeune femme et la situation qu’il avait perçu dans le pâturage plus tôt. C’était le problème dans les missions extérieures : on avait souvent la tentation de jouer les redresseurs de torts.
Ce qui lui fendit d’autant plus le coeur que cette jeune adulte gardait la tête droite et l’honneur intact en restant pro jusqu’au bout. Elle ne cherchait pas à les émouvoir, à susciter la pitié ou à les supplier en foutant son amour propre dans l’oubli.
«Lyanna, Darren, mon père serait ravi de vous recevoir. Il s’entretient actuellement avec les quatre conseillers municipaux en l’attente de votre visite.»

Elle ouvrit son bras dans un geste d’accueil très chaleureux. Mais Darren y voyait surtout l’aveu de sa détresse. C’était parfaitement dissimulée de la part d’Heimda.
Clive hésita un petit moment. Son regard allait souvent de l’Amazone à la fille du chancelier.
«Vos conseillers municipaux sont des hommes ?» finit-il par demander.
«Oui, pourquoi ?» fit-elle très étonnée.
«Simple curiosité Heimda. Vous permettez ?»

Darren s’écarta un peu d’elle et du MALP en espérant pouvoir attirer Lyanna dans son sillage. La fille du chancelier croisa ses bras et attendit avec une abnégation presque fataliste. Elle ne le prenait pas mal, ne montrait pas la moindre once de colère, si ce n’est cet accueil chaleureux. C’est ça qui sentait mauvais. Vraiment mauvais.
«Lyanna...»
Darren considéra le sauve-qui-peut général.
«On est pas sensé aller plus loin. La marchandise est livrée, le coup de la bestiole a chasser ne tient plus. Et je dois t’avouer que le type qui te matais depuis la passerelle, le vieux à lunette, a vraiment pris le message d’Heimda à la légère. A tel point que sa situation a surement été...prémédité.»
Il accrocha ses deux mains sur son P90, s’en servant d’appui tandis qu’il lui parlait avec discrétion. Il finit par lâcher le morceau.
«C’est fini, tu peux rentrer Lyanna. Me concernant...je vais rester ici pour essayer d’arranger les choses. Quand j’aurai dénoncé Macon, Teyla sera peinée de savoir comment il a traité ces gens. Elle va vouloir rattraper le coup. Et pour ça, il lui faudra de bons arguments, mes actes en quelque sorte.»
Darren marqua une pause, plongé dans ses pensées.
«Je vais rester pour enquêter et vérifier qu’Atlantis reçoive toutes les infos cette fois. J’apprécierai si tu décidais de rester avec moi. Une équipière de combat ne sera vraiment pas de trop...»
Il pointa le grand bâtiment du doigt.
«Mais si tu entres là-dedans. C’est vraiment important que tu retiennes tes poings. C’est même vital. Les politiciens sont pire que le Saint que tu voulais torturer. »

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Lyanna
Guerrière
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Ven 20 Mar - 0:23

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J'
étais loin de me douter que cette confidence, une faiblesse que je venais de dévoiler malgré moi, était une porte grande ouverte que Darren ne se priverait pas de franchir. Ce qui allait sûrement m'exaspérer davantage. Mais le silence retomba entre nous, cela me fit beaucoup de bien. Je continuais d'avancer rapidement, prenant de la distance avec le militaire, sans remarquer que ce dernier faisait exprès de traîner pour ne pas me coller. Tout en marchant, je regardais autour de moi. Il y avait le même silence pesant que depuis notre arrivée, et l'air était encore envahi par l'odeur de la fumée et de la mort, mais bien moins présente que toute à l'heure. C'était plus respirable que dans le champs, même si c'était toujours désagréable.

Mes pas me conduisirent jusqu'à l'entrée d'un petit village, mais ce que je vis me fit arrêter, laissant Darren me rattraper pour voir la même chose. Ce n'était pas un hameau accueillant, loin de là. Des barrières de défense en bois trônaient en travers du chemin. Des maisons de chaque côté étaient visiblement abandonnées. Des objets de travail agricole jonchaient le sol. On aurait dit que le village était totalement désert, mais en y avançant, je vis au loin plusieurs chariots tirés par d'étranges animaux que je n'avais jamais vu. Ainsi que beaucoup de monde, probablement les habitants du village, qui étaient entrain de préparer un départ forcé, une fuite, abandonnant ainsi leurs foyers. Certains avaient l'air effrayé, d'autres tentaient de calmer les plus inquiets. Est ce que cette décision avait un lien avec cette soit disant prophétie étrange sur l'arrivée des ténèbres ? Je regardais autour de moi, faisant attention au cas où du danger qui nous guette. Certains villageois nous dévisageaient, aussi bien Darren que moi. Que voulez vous, un homme vêtu étrangement avec un objet mystérieux dans les mains qui donnait la mort sans même un contact physique, et une femme arborant une jupe courte, un haut tout aussi court et des épées dans le dos, nous devions attirer l'attention par rapport à ces gens.

Une voix s'éleva non loin de nous, une voix de femme. Contrairement à Darren, je l'entendis la première fois et je me tournai pour voir d'où elle provenait. Une jeune fille qui ne devait pas être encore adulte s'approchait à grands pas de nous et vint nous parler. Vu ses vêtements, différents de ceux des autres villageois, elle devait faire partie d'une famille de haut rang. Darren et elle échangèrent quelques mots pour se présenter. Puis la jeune femme ne sembla pas comprendre le geste que fit le militaire pour la saluer, ce fameux geste avec la main que les Atlantes aimaient faire. Heimda me salua à mon tour en tendant la main comme l'avait fait Darren, même si elle ne semblait pas avoir compris de quoi il s'agissait.

Je regardai sa main, et ce geste me rappela d’ailleurs ce que le militaire avait essayé de faire dans la salle d’embarquement. Quelle horreur, il avait voulu me toucher au risque de perdre sa main. Quelle folie. Cependant, avec Heimda, c’était différent. Bien sûr que c’était différent, car j'avais à faire à une femme. Non, pas une femme. Bien que celle si paraissait mature, elle était si jeune, presque une enfant. Elle me rappelait les adolescentes qui peuplaient mon village avant le massacre, innocentes, enlevées par les wraiths ou violentées et exécutées par ces barbares d’Urgals. Je tendis ma main et pris celle d’Heimda, la serrant doucement en la secouant de haut en bas, comme j'avais vu Teyla faire plusieurs fois. Ce geste démontrait à Darren que je savais ce qu’il voulait dire, mais que je n’avais pas eu envie qu’un mâle me touche. J'acquiesçai d’un petit hochement de tête en regardant Heimda, arborant un léger sourire en coin. J'étais une Lyanna bien différente de celle que la plupart des Atlantes connaissaient.

"Le monde d'où vient ce mâle, les gens se serrent la main comme ça pour se saluer. C'est une coutume étrange mais banale, ils le font tous" dis je avant de lâcher sa main.

Heimda nous expliqua ensuite qu'un message avait été envoyé sur Atlantis pour demander de l'aide, mais elle était surprise de ne voir que deux personnes. Y avait-il un problème ? Effectivement, si les choses étaient plus graves qu'il n'y paraissait, pourquoi est ce que Darren et moi étions les seuls à avoir été envoyés ? Je ne connaissais pas ce Macon, j'ignorais donc que cet homme avait soit sous estimé la gravité de la situation, soit caché quelque chose. Darren avait eu raison sur un point, c'était Teyla qui avait l'habitude de faire du commerce avec ce peuple. Cela serait un déshonneur pour moi de ruiner tout son travail. Heimda nous invita à venir discuter avec son père, quelqu'un de visiblement important au sein du village, ainsi que ses conseillers. Je fronçai les sourcils, car je ne voulais pas discuter avec un mâle. Surtout que la jeune femme répondit au militaire que les conseillers étaient tous des mâles. De quoi m'exaspérer encore plus. Avec un soupir, je m'écartai de quelques pas en suivant Darren, qui avait probablement senti les ennuis arriver face à cette nouvelle. Il m'expliqua alors que je pouvais repartir sur Atlantis, tandis que lui restait là pour venir en aide à ces gens, et donc parler aux conseillers. Si je décidais de rester également, j'allais devoir faire un effort colossal pour me maîtriser et éviter de me jeter sur quelqu'un alors que ces hommes étaient sans doute des monstres, vu que le militaire prétextaient qu'ils étaient pire que le religieux.

Je tournai la tête pour regarder le chemin depuis lequel nous étions venus. L'idée de rentrer sur Atlantis et d'être ainsi très loin de ce mâle me traversa l'esprit. J'avais une furieuse envie de m'en aller, de fuir et d'être débarrassée de lui. Pourtant, la détresse d'Heimda me revint en tête. Elle avait besoin d'aide. Elle et son peuple, bien entendu. Les hommes du village, je m'en fichais, mais il y avait des femmes, et beaucoup de fillettes qui ne demandaient qu'à vivre. Elles ne survivraient pas toutes seules, il leur fallait quelqu'un pour les aider. Je réfléchis longuement, puis je regardai l'adolescente qui nous observait un peu plus loin. Elle avait beau montrer un calme maîtrisé, le désespoir se lisait dans ses yeux. Je finis par soupirer, acceptant malgré moi d'affronter les mâles pour le bien d'Heimda et des autres. Et non pour Darren qui venait d'avouer vouloir mes talents de guerrière à ses côtés pour l'épauler.

"Je reste. Pour elle. Pour l'aider".

"C’est évident ! " affirma le soldat avec un mélange d’ironie et de triomphe. Il était bien content de me voir rester.

Je n'aurais qu'à me tenir à l'écart pendant que le militaire s'occupait de l'audience. Après tout, si les mâles ne me parlaient pas, je pourrais réussir plus facilement à me contrôler.

"Pourquoi ne pas envoyer quelqu'un à l'Anneau de Pierre pour demander à d'autres de venir aider ?" demandai je sans me douter que quelque chose n'allait pas dans le comportement de Macon.

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Ven 20 Mar - 0:30

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«On fera un essai. »
Darren préférait ne pas en rajouter. Sa comparse détestait suffisamment les hommes comme ça, il ne valait mieux pas lui expliquer tout de suite que l’un d’eux voyait un intérêt particulier à ce que ces renforts n’arrivent pas. A ce stade, il ne faisait que repousser l’échéance, c’est vrai. Seulement, la guerrière s'apprêtait à entrer dans un nid de politiciens, autant la ménager un peu.

Heimda les vit s’approcher et elle comprit rapidement par un échange non verbal qu’ils comptaient rester. La jeune femme ne parvint pas à contenir le soulagement qui la submergea à ce moment précis et elle hocha la tête tout en déclarant, de sa façon très diplomatique :
« Héstevic ne brillera pas pour son ingratitude, je puis vous l’assurer. »
Elle entreprit un geste de la main pour reproduire l’invitation.
« Par ici. »

L’adolescente les conduisit dans le bâtiment d’en face. Ainsi situé sur la place du village, on aurait pu s’attendre au siège du pouvoir, comme un hôtel de ville ou une mairie. C’était en réalité une longère rectangulaire assez étendue, manifestement conçue pour accueillir le troupeau durant l’hiver. Dès que la porte principale s’ouvrit, une odeur très forte et agressive lui fouetta le visage. Cela lui rappelait ces demeures isolées à flanc de montagne où l’on faisait la traite des vaches et des chèvres à l’ancienne. Une odeur de terroir très particulière y régnait en maître. Pourtant, la bonne centaine d’emplacements pour le bétail demeurait résolument vide. La paille n’était plus très fraiche, prenant des airs de lisiers, en laissant entendre que l’on avait cessé soudainement l’activité et abandonné l’endroit à la hâte. L’éclairage des lampes à huile s’était laissé mourir. A la place, on avait ouvert en grand toutes les fenêtres pour tenter de dissiper l’odeur.
Une pure perte de temps. La puanteur s’était imprégnée dans les murs et le sol.

Heimda poursuivit son chemin en remontant cette scène d’élevage apocalyptique dans une assurance étonnante. Son aspect vestimentaire guindée semblait la protéger du décors, elle le perçait comme un couteau dans un motte de beurre, le tout dans une indifférence totale. Darren estimait qu’elle déployait tous ses talents à ne pas leur paraître pitoyable. Pour lui, il était évident qu’elle était plus que concernée. L’air de rien, le soldat échangea un regard avec Lyanna. Une guerre sanglante n’aurait pas eut meilleur effet d’abandon.

La diplomate poussa une lourde porte en bois, symbole de l’âge de la bâtisse, qui avait dû voir passer un sacré paquet de générations. Ils s’enfoncèrent dans une réserve de fromage. Cette fois, les étagères en bois qui permettait le séchage n’étaient pas vides, quelques paysans s’affairant à les empaqueter soigneusement dans des linges avant de les transporter dehors. Sur le passage d’Heimda, ils s’écartèrent très poliment en la saluant d’un signe très respectueux. Hommes et femmes, ils otaient leurs couvre-chef sur son passage. Et s’ils n’en avaient pas, ils mimaient carrément le geste.

«Ces gens partiront très bientôt.» expliqua-t-elle d’un murmure conspiratoire.
«C’est une évacuation totale.»
«Père est un dirigeant aimant. Il préfère écarter son peuple de la menace plutôt que de le laisser exposé au danger.»
«C’est sage de sa part.»
«Vous verrez que le conseil n’est pas du même avis. La sagesse de mon père leur coûte un lourd tribut.»

Après les fromages, le ché des viandes séchées. Là où ils pratiquaient la salaison pour traiter les pièces de bétail. Saucissons, blocs de viande en tout genre, ils étaient également en cours de retrait, des chariots grinçant sous le poids cumulé de toutes ces vivres. Elle finit enfin par leur ouvrir une porte qui ramenait à un couloir plus “général”, là où l’odeur perdait du terrain au profit de décoration sommaire.
Darren et Lyanna évoluèrent à l’étage supérieur en longeant le bâtiment rectangulaire en sens inverse. Cette fois, ce qui était pleinement occupé par du bétail plus bas, se trouvait être de nombreux bureaux administratifs. La même scène d’abandon général offrait des clichés prenant au tripes. Des chaises renversées, des papiers manuscrits échoués au sol que personne n’avait pris la peine de ramasser. Des tiroirs et des armoires d’un bois massifs, origine artisanale, qu’on avait laissé ouvert. Ils répendaient de leurs entrailles des vêtements, des documents et des encriers sans ordre.

«Toutes les familles du quartiers Est d’Héstevic venaient récupérer leurs allocations de vivres ici. Nous avons été contraint de tout déplacer. La famine s’est abattue malgré tous nos efforts, le changement a été trop brutal. » confia-t-elle en s’arrêtant devant un bureau.
Lyanna suivait Darren et Heimda en silence, regardant partout autour d’elle, tout en écoutant la jeune femme. Elle porta un intérêt particulier aux choses qu’elle voyait. Même si ce qu’elle avait vu sur Atlantis était toujours aussi impressionnant pour elle, vu la différence de technologie entre ce monde et celui des Anciens, cette planète était également plus avancée que la sienne. Elle observait chaque objet abandonné, se demandant quelle était leur utilité, mais elle ne posa aucune question, continuant d’avancer sans dire un mot.

Une bougie avait été laissé allumée jusqu’à la fin. A présent, sa cire s’était répandue comme du lierre sur le bougeoir et la table, asséché par le temps.
La jeune femme reprit la route et atteignit rapidement un bureau plus imposant. Elle toqua à la double porte, faisant taire immédiatement une discussion enflammée dont on ne percevait que les éclats de voix.

«Père. Les Atlantes nous ont rejoint.» fit-elle en entrant.
Elle se décala et présenta le binôme avec une politesse infinie.
Les visages d’en face se peignaient déjà de consternation.
«Les soldats Darren et Lyanna nous ont gracieusement offert leur aide.»

Cette grande salle semblait appartenir à celui qui gérait ce centre de ressource. Un grand bureau au fond la pièce, plutôt richement décoré, et une énorme table rectangulaire plus avant pour les réunions d’importance. Trois grandes fenêtres diffusaient un éclairage important et bienvenue. Si ça sentait encore la laine de mouton et le lisier, c’était cette fois bien plus acceptable. Comme une marque de fabrique.
C’est là que se trouvait le fameux conseil. Quatre hommes d’âge mûrs arborant le pouvoir et la richesse de façon bien plus ostentatoire qu’Heimda. Chapeau melon, tunique finement brodée, du fil doré lié avec une précision inégalé. L’un s’appuyait lourdement sur une canne ciselé se terminant d’un pommeau argenté. C’était une sorte de sirène sur un rocher marin, le flanc battu par une vague.
L’autre, à côté, ajustait son monocle d’une main gantée de soie en secouant négativement la tête, atterré par ce que Darren et Lyanna représentaient à ses yeux.
Et au centre, pris entre les feux, un homme encore plus âgé dont la modestie le stupéfia.

Il était habillé très simplement, d’une combinaison à la couleur olive unie, sans le moindre détail clinquant. Les bras croisés par effet de défensive face au conseil, le père d’Heimda était bien le seul à les accueillir avec le sourire et un regard habité d’une vive étincelle. Darren se disait que s’il y avait du y avoir accord commercial, c’était certainement avec lui et Heimda. Les pingouins qui transpiraient la richesse faite sur le dos des miséreux ne s’affichaient que comme des embûches. Le tout au nom de leurs ambitions, c’était peu dire.

Le soldat et l'Amazone Bruce10

« Nous avons été floué ! Ils ne sont que deux ! » s’écria tout de suite le premier.
«Les fameux protecteurs Atlantes ? Vous nous avez fait un tableau trop peu méritant, qu’est ce donc ?»
«Virgil ! Justifiez cela ! C’est de la bonimenterie !»

C’était déjà le foutoir. Et cela ne plut pas du tout à Lyanna qui lançai un regard noir à chaque homme présent dans la salle. Darren lui avait bien dit qu’ils étaient des politiciens, et qu’elle allait entrer dans un nouveau monde horrible. Mais elle était loin de se douter que ces hommes là lui déplaisaient grandement, alors qu’ils n’avaient rien de guerriers ou soldats. Leur attitude et leur comportement avaient quelque chose qui mettaient la jeune femme sur ses gardes. Mais comme elle avait accepté de suivre Darren, elle se plaça au fond de la salle, derrière le militaire, les bras croisés sur sa poitrine. Sans un mot, le regard froid, elle fixait la scène, tandis que les hommes continuaient de parler avec des airs supérieurs.

Apparemment, le chef du village avait l’habitude de gérer les piaillements de ces gars-là et il s’en trouvait soulagé. Darren aurait plus de facilité à s’accorder avec lui et sa fille que les rigolos qui s’acharnait déjà sur le capitaine d’un navire au bord du naufrage.

«Messieurs ! Peut-être devriez vous patienter avant de juger à la levée nos invités, vous ne faites pas une image de marque.»
«Je plussoie.» gronda Heimda en leur jetant un regard noir.
Le chef Virgil leva les mains en vœu de paix.
«Nous reconduirons notre réunion, membres du conseil. Je dois m’entretenir d’urgence avec eux.»
«Alors nous restons !» fulmina l’homme à la canne. «C’est mon bois que le Saint Prêche met en cendres.»
«Deux de mes épiceries, et mon Maréchal Ferrant, vendent à un bourg fantôme !»
«Vous râlez des évidences.» répliqua Virgil.
A l’opposé de sa dernière parole, il se saisit de l’avant bras de la jeune femme venue le rejoindre avec un amour paternel incontestable.
«Veux-tu bien offrir à boire à nos hôtes dinstingués ? Que nous n’oublions pas la dernière de nos politesses...»
«Oui, père, bien sûr.» répondit-elle aimablement.

Heimda s’écarta avec un sourire sincère. C’était dans la culture de leur peuple de recevoir dignement des invités, un peu comme eux, sur Terre, qui offrait le coup à boire en recevant des amis. La jeune femme s’éloigna d’un pas certain vers la sortie lorsque les conseillers éructèrent grassement.
« Profitez-en pour m’amener un cigare mon petit. »
« Un verre de lait ! »
«Du vin, surtout !!!»

Ce dernier chercha un consentement de la part de Lyanna, ajoutant d’un air faussement hilare :
«Se faire respecter donne soif !»
Darren se racla la gorge, espérant que sa collègue saisissait le message. Il lui avait dit de faire attention aux politiciens, on était pile dedans cette fois.

Dire que Lyanna fut agacée par ses paroles était totalement faux. En réalité, la jeune femme commençait à sentir la colère l’envahir, alors que ces mâles osaient donner des ordres à Heimda comme si elle n’était qu’une servante destinée à obéir à leurs moindres caprices. Et l’un d’eux osa même la regarder, comme si ses ordres étaient tout à fait normaux. Cela en fut trop pour Lyanna. Elle s’avança d’un pas vers l’homme qui avait osé lui adresser la parole.

"Tu oses lui donner un ordre, mâle ? Tu crois qu’elle est ton esclave ?"

Lyanna continuait de s’avancer, sa main posée sur la poignée de son couteau qu’elle portait à sa ceinture, prête à la dégainer et à s’en servir. La situation devenait critique, la jeune femme était courroucée par ce qu’elle venait d’entendre et de voir, malgré les recommandations de Darren.

"Si tu veux quelque chose, tu lèves ton énorme fessier de cette chaise, et tu y vas toi même. Si tu oses encore donner un ordre à cette jeune fille, je te coupe la langue sur le champs ! Cela te fera passer l’envie d’avoir une esclave à ton service".

Dès les premiers mots de Lyanna, Darren avait fermé les yeux dans un intense désespoir. Il savait que ça ne plairait pas à sa collègue mais elle sortait encore les menaces physique. C’était usant...elle qui disait se contenir pour Teyla et Heimda.
D’ailleurs, cette dernière s’était arrêtée en chemin, une main posée sur sa poitrine tant elle était saisie d’effroi. Son regard écarquillé, loin d’être surjoué, faisait une percée totale du masque qu’elle contrôlait régulièrement. Les nobles s’étaient tous tourné vers Lyanna, avec un mélange de perplexité et d’étonnement, ne comprenant pas pourquoi l’étrangère s’emportait de la sorte.
Virgil, les bras croisés, la fixait avec un air pincé, comprenant son discours sans pouvoir abonder dans son sens.

«Eh bien eh bien.» fît le concerné en tapotant sa canne fébrilement sur le sol. «Les talents diplomatique de votre fille sont à revoir, Virgil. Vous nous avez fait venir une Atlante complètement dérangée...»
Les deux autres ricannèrent grassement.
«Teyla.» fît distinctement Darren dans le dos de sa collègue.
Il fît quelques pas pour la rejoindre. Lyanna s’était arrêtée en entendant le nom prononcé par Darren, mais elle continuait de fixer sa proie encore quelques instants, tendit que le militaire arrivait à sa hauteur.
«Tu ne m’avais pas dit que tu voulais faire un tour avec Heimda, connaître un peu plus son rôle dans la société ?.» lui demanda-t-il l’air de rien, avec un regard chargé de sous-entendus.
Lyanna finit par tourner son regard vers Darren. Lui aussi, lui donnait des ordres ? Sa mâchoire se crispa pendant qu’elle dévisageait l’Atlante de son regard noir. Mais elle se retint d’agir in extremis, et finit par tourner les talons, se dirigeant d’un pas précipité vers la porte pour quitter cette salle.

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Lyanna
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Ven 20 Mar - 0:35

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J
e me retrouvai dans le couloir que j’avais emprunté un peu plus tôt, seule, Darren ne m’ayant pas suivi. Les échos d’un nouvel échange remuèrent à l’intérieur du bureau sans que je ne puisse en discerner la teneur. Pourtant, quelques bribes comme “c’est comme ça que …” ou “vous vous prenez pour qui de …” me parvinrent quand la porte s’ouvrit quelques instants. Les mains croisés devant elle, sa tenue toujours impeccable, Heimda s’approcha de moi avec un air curieux.

«Atlante ?» fit-elle très poliment. «Les excuses de mon père pourraient-elles vous soulager de ces griefs ?»

J’essayais de me calmer, mais c’était difficile pour moi. Si j’écoutais mes pulsions, ces hommes auraient été égorgés avant d’avoir pu prononcer un mot. Mais cela n’aurait pas du tout plu aux Atlantes. Lorsque Heimda me rejoignit, j’écoutai sa proposition, avant de secouer la tête.

"Je ne reçois pas d’excuses venant d’un mâle, quel qu’il soit. Ils ne savent pas ce que le mot excuse veut dire".

«Et bien. Je ne m’oppose pas à votre avis. Mais je défends la valeur de la parole de mon père. Ses excuses seraient sincères.»

Heimda coula un regard vers la porte close, ne doutant pas du venin que les nobles déversaient sur Virgil et Darren.

«Je suppose que votre colère vient surtout du conseil. Mais rassurez-vous, je veillerai à ce que vous n’ayez pas à traiter avec eux. Est-ce que...je peux faire quelque chose pour vous aider à calmer vos émotions ?»

Je soupirai, mais je ne répondis pas tout de suite, réfléchissant aux paroles d’Heimda. Accepter les excuses du père de cette dernière ? J’avais bien remarqué que l’homme avait l’air différent des autres, même s’il était un mâle lui aussi. Pourtant, curieusement, ma colère n’était pas vraiment dirigée contre lui, mais contre les deux autres.

"Je ne veux plus voir ces trois mâles, sinon je me jetterais sur eux pour avoir leur tête. Il te traite comme une esclave, et c’est quelque chose qui me remplit de rage. Sur ma planète, je les aurais déjà tué depuis longtemps".

Heimda resta silencieuse un petit instant, se garnissant d’un sourire espiègle.

«Père vous couvrirait de cadeaux si vous l’autorisiez à envoyer son conseil sur votre planète.» fit-elle en plaisantant. «Mais, pour le moment, ils ont leur utilité ici. Je...ferais attention à les tenir à l’écart.»

Elle ouvrit son bras pour me désigner le chemin.

«Voulez vous me suivre ? Je vous serais grée de me parler de Teyla. Vous semblez bien la connaître. Mais avant, votre partenaire et vous êtes amis ?»

Je suivis Heimda afin de m’éloigner des membres du conseil, ce qui n’était pas pour me déplaire. J’avais tenté de me contenir en laissant Darren intervenir, mais j’avais échoué. Décidément, les politiciens sont donc aussi dangereux que les guerriers. J’avais raison de ne pas leur faire confiance, c’était des mâles après tout. L’adolescente voulait parler de Teyla, et à nouveau, un sourire se dessina sur mes lèvres.

"Oui, je la connais. Lorsque je suis arrivée sur Atlantis, elle est devenue mon amie. Elle m’apprend beaucoup de choses, et elle essaye de calmer mon tempérament avec les Atlantes. Mais, elle n’y arrive pas toujours, bien qu’elle soit la personne la plus sage que j’ai jamais rencontré. Elle m’a encouragé à venir ici, à participer à cette mission pour laquelle j’ai été désignée. J’aimerais bien ne pas la décevoir, mais ce n’est pas simple pour moi".

Mon sourire disparut lorsque Heimda me demanda si Darren et moi étions amis. Au contraire, je la dévisageais avec incrédulité et horreur.

"Moi, amie avec ce mâle ? Jamais de la vie. Il est comme les autres, les mâles sont tous des monstres, dangereux et impitoyable. Je ne ferais jamais confiance à un mâle, alors je ne serais jamais son amie. Je préfère mourir".

«Vous portez un discours qui me surprend.» admit-elle après m’avoir écouté jusqu’au bout. «Vous semblez porter beaucoup de haine contre les hommes. Pourtant, celui-ci sait visiblement comment vous éviter de faire une collection de langues...»

Sur la dernière phrase, Heimda ponctua d’un petit clin d’oeil puis ouvrit une porte. Elle y trouva quelques connaissances à qui elle demanda aimablement de préparer le cigare, le verre de lait et de vin. Puis elle reprit son chemin vers une destination mystérieuse, ayant sa petite idée.

«Si vous n’aimez pas les hommes, j’en conclus donc que vos goûts se portent plus vers les femmes ?» demanda-t-elle avec innocence, bien que la question s’avérait orientée.

J’écoutai Heimda en continuant de la suivre, pendant que celle ci organisait la préparation des boissons pour le Conseil. Je soupirai lorsque l’adolescente parla à nouveau de Darren.

"Je hais les mâles, ils sont un véritable fléau sur ma planète. Voilà pourquoi je les considère tous pareils. Celui ci est peut être différent, je n’en sais rien. Il sait que si j’échoue cette mission, j’aurais de sérieux problèmes. Et je crois que Teyla lui a parlé. Il exécute peut être les ordres de Teyla à contre coeur. Quoi qu’il en soit, c’est un véritable casse pied qui adore m’énerver. Il passe son temps à me taper sur le système. Mais c’est sans doute le premier mâle Atlante qui ne soit pas un chef haut placé qui parvient à me calmer, rien qu’en parlant de Teyla".

La seconde remarque d’Heimda était curieuse, je fronçai d’abord les sourcils, cherchant une réponse. Puis, je finis par secouer la tête.

"Non, je n’ai jamais eu d’attirance pour les femmes. Je suis juste une guerrière, pas une reproductrice. Je n’ai donc pas à tolérer la présence des mâles pour enfanter".

«Oh» fit simplement Heimda, plutôt surprise. «Je comprends.»

Rien n’était moins sûr.
La jeune femme poursuivit sa route tout en me posant beaucoup de question sur mon peuple, sur ma nature de guerrière et mon expérience de vie. En bonne diplomate, elle évitait soigneusement tous les sujets relatifs aux hommes et dérivait parfois sur Teyla lorsqu’elle sentait la nervosité me gagner. Subtilement et aussi sûrement que le faisait Darren.

Finalement, elle se tourna avec une certaine émotion vers une double porte et l’ouvrit doucement.

«Je pense que ceci devrait vous plaire.»

L’adolescente ouvrit en grand et s’écarta pour me permettre d’évoluer. L’ouverture présentait un large couloir poussiéreux et mal entretenu. Pourtant, les tapisseries et les ornements laissaient entendre que cet endroit avait servi d’autel ou de musée. Récemment, on avait recouvert nombre de tableaux de draps et on les avaient décrochés en l’attente de les emporter. L’éclairage y demeurait tout de même.

Heimda épousseta l’un de ces draps, essayant d’épargner ses vêtements, avant de dégager une magnifique peinture artistique. Le créature avait non seulement représenté une belle scène de bataille mais il s’était également servi de la peinture pour en faire des reliefs. On y trouvait des vaisseaux ruches en atmosphère lançant des darts pour faire une importante sélection.

Au sol, beaucoup de Wraiths dévoraient sans la moindre pitié des hommes et des femmes du peuple. Mais sur la droite, une vague blanche déferlait, des guerrières brandissant des lances aussi belles que du cristal. Celle qui menait la troupe portait exactement le même habit qu’Heimda.

«C’est ma mère.» fit-elle après avoir marqué l’expression que j’avais d’un petit rire. «Elle a sacrifié sa vie sur le champ de bataille pour protéger son peuple.»

Parler d’autres choses que du Conseil ou des mâles en général aidait à calmer Lyanna, jusqu’à ce que je me trouve devant la peinture. Je regardai avec attention l’oeuvre d’art, pendant que Heimda me parlait du tableau. Je laissai même parcourir mes doigts sur les reliefs, fascinée par l’oeuvre qui se trouvait devant moi. Mais l’aveu de l’adolescente me surprit beaucoup, j’eus même du mal à la croire, passant à plusieurs reprises mon regard du tableau vers Heimda.

"C’est ta mère ?"

«C’est vrai, oui.»

Je reportai mon attention sur la toile. Ainsi donc, la mère de l’adolescente avait combattu les wraiths ?

"C’était une héroïne. Peu de personnes parviennent à s’en prendre à ces monstres. Elle devait être très forte, c’était une redoutable guerrière ?"

«Hmmm non.» répondit-elle honnêtement. «Mère était femme de naissance. Elle aidait l’accouchement des nouvelles mamans. Le courage l’a distingué sur le champ de bataille. La lance lui servait parce qu’elle accompagnait mon père à la chasse.»

Pleine d’émotions, Heimda caressa la silhouette de l’héroïne d’un frôlement léger des doigts.

«Les Wraiths ne se repoussent pas. Alors elle a chargé avec toute sa détermination et son courage pour offrir du temps à notre peuple. Elle a été la première qui a mené toutes les autres mères. Celles qui n’ont pas oublié ces précieuses mains pour mettre au monde leurs enfants. Ils sont certes devenus orphelins...mais ces sacrifices ont permis au peuple de rejoindre les profondes grottes au sud, elle les a tous sauvé...»

J’écoutai le récit d’Heimda, qui était loin de ce que j’avais imaginé. La mère de l’adolescente n’était pas une guerrière, mais son acte, ainsi que celui des autres femmes comme elle, était encore plus brave et courageux que tous les guerriers réunis. L’histoire d’Heimda était triste, mais bien similaire à tant d’autres personnes. Beaucoup avaient souffert de l’apparition de ces monstres, mais peu avait eu le courage de la mère de l’adolescente.

"Je comprends. Les wraiths sont également venus plusieurs fois sur ma planète depuis plusieurs générations. Lors de la dernière sélection, mon peuple a presque été exterminé. Les survivantes ont été ensuite massacrées par un peuple ennemi qui voulait notre destruction. Je suis l’unique survivante. Je n’ai pu sauver personne, et j’ai cru que j’allais moi aussi mourir et suivre mes soeurs dans l’au delà".

Je continuais de contempler la peinture. Repenser à mon passé était douloureux, une lueur de tristesse passa dans mon regard.

La diplomate eut un petit sourire contrit. Elle ne voulait pas évoquer d’anciennes blessures chez la moi. La jeune femme s’empressa d’ajouter habilement :

«Peut-être que cela vous a grandi. Horriblement, certes. Mais vous avez accepté de venir me protéger, protéger mon peuple.»

Sa voix était empreinte d’une gratitude mesurée.

«Vous portez toutes les valeurs de vos soeurs et je les trouve vraiment belles. Digne de cette peinture. Peut-être aurez vous la vôtre chez les Atlantes...»

Je me repris, laissant ce sentiment de tristesse de côté pour redevenir la guerrière forte et maîtresse d’elle même que tout le monde connaissait. Je ne devais montrer aucune faiblesse, je préférais cacher mes sentiments. J’acquiesçai d’un hochement de tête aux paroles de la jeune fille.

"Mon devoir de guerrière est de te protéger, alors je le ferais".

Avoir une peinture à mon effigie sur Atlantis, comme la mère d’Heimda ? Cela était tentant, mais je secouai la tête en souriant.

"Ce n’est pas mon genre de me voir sur une oeuvre d’art. Je préfèrerais éviter".

«L’histoire ne vous laissera pas le choix je suppose..»

Heimda échangea un regard entendu avec moi. Elle comptait ouvrir la bouche lorsque la voix de Darren la coupa dans son élan.

«Le conseil est parti.»

Il grimaça en s’approchant du binôme. Le changement dans mon visage était instantané, passant de la douceur d’être en compagnie d’une femme, à la froideur de voir un mâle. Le militaire préféra éviter mon regard pour se reporter sur la diplomate.

«C’est votre père qui m’envoie vous chercher, Heimda. Il veut vous parler.»

«Donc, c’est urgent. J’y vais de ce pas.»

Heimda offrit un signe de tête respectueux et se tourna vers moi.

«Dame, si vous m’y autorisez, je vous rendrai visite prochainement avec un ouvrage qui vous fera grand plaisir. En l’attente, je vous remercie grandement pour votre attention.»

J’eus un petit sourire pour Heimda, et acquiesçai d’un hochement de tête.

"Bien sûr, j’en serais honorée. Discuter avec toi m’a fait plaisir".

«Honneur partagé. A très vite, Dame.»

Heimda me laissa ensuite seule avec Darren.

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Ven 20 Mar - 0:36

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Le Soldat ∞ L'Amazone


«Heimda et son père sont adorables.» déclara Darren une fois qu’elle fût partie. «On peut compter sur eux pour bosser.»
Il la dévisagea un instant et ajouta d’une voix neutre :
«Tu tiens le coup ?»

Lyanna reporta son attention sur la peinture, écoutant Darren. Elle ne savait pas comment réagir avec lui, elle était un peu perdue. D’un côté, c’était un mâle. Mais de l’autre, Heimda avait raison, il essayait de l’aider.

"Ca va mieux, elle m’a aidé à calmer ma colère" lança-t elle plus doucement que d’habitude, mais sans un regard pour Darren. Elle continuait de contempler la peinture avec cette héroïne qui avait donné sa vie pour sauver sa fille et tant d’autres.

Sur le moment, Clive pencha la tête de côté, un peu surpris de ne pas trouver l’agressivité habituelle dans sa voix. Il ne savait pas trop si Heimda était une magicienne pour l’avoir calmé à ce point là où cette peinture, dont le sens lui échappait totalement, avait un effet bénéfique. Toujours est-il que ça faisait sacrément plaisir.
«Je savais que tu avais une voix sympa quand tu n’es pas en colère.» souligna-t-il en attirant son attention.
Il ajouta rapidement à la volée :
«Je parie que je suis capable de te faire sourire, on parie ?»

La remarque de Darren eut le don de faire lever les yeux de Lyanna au ciel. La guerrière avait bien dit à Heimda que le militaire pouvait être un casse pied de première. Elle secoua la tête, reprenant son attitude froide et distante, alors que Darren venait de la complimenter sur sa voix.

"Un conseil : ne t’y habitue pas, tu ne l’entendras pas souvent, cette voix".

Darren était un joueur, il lança un pari à Lyanna qui le dévisagea avec un air incrédule.

"Me faire sourire ? Toi ? Tu as perdu d’avance. Tu es un mâle, et aucun mâle ne me donne envie de sourire" dit elle en commençant à replacer le drap sur la peinture.
«Je serais le premier ! Alors, tu paries ?!? Si je gagne, tu réponds à une question sur ton monde ! Et si je perds, je te dis quelque chose que tu ne sais pas sur Teyla. C’est honnête non ?!?»

Lyanna avait envie d’envoyer Darren au diable, mais après tout, que risquait elle ? Elle était sûre de gagner si elle acceptait ce pénible pari. Jamais le militaire ne parviendrait à faire naître un sourire sur ses lèvres. L’idée de jouer avec un mâle était quelque chose d’impensable pour Lyanna. Mais si accepter lui permettait de lui clouer le bec une bonne fois pour toute, alors pourquoi pas. La jeune femme finit par soupirer, résolue.

"D’accord, d’accord, si tu y tiens. Je sais déjà que je vais gagner, tu perds ton temps".
Un sourire bariola son visage. Il songea intérieurement que cette perte de temps participait activement à baisser un fragment du mur de Chine qu’elle avait érigé entre eux. L’air parfaitement sûr, Darren fit un pas vers elle pour lui montrer qu’il n’avait pas peur du tout et il déclara lentement, de façon détachée :
«Un gang de bandits, des “mâles”, coupe la route de repli la plus rapide au reste du convoi. Virgil nous a demandé de nous en occuper et de lui ramener une preuve.»
Il laissa sa phrase mourir quelques secondes avant de lui faire reprendre du volume.
«Comme des oreilles...ou des langues. Ce que tu souhaites !»

Lyanna lutta pour ne pas reculer d’un pas lorsque Darren s’avança, ou tout simplement lui coller une droite pour le faire reculer. Elle resta sans bouger, l’affrontant du regard, tandis qu’il lui expliquait la situation. Tiens donc, ramener une preuve comme un membre coupé ? Cela était très intéressant. Couper une langue ou une oreille à un mâle n’était pas du tout déplaisant pour la guerrière. Cette idée lui plaisait bien, mais alors qu’elle allait esquisser un sourire de satisfaction, le pari lui revint en tête. Darren essayait de la faire tomber dans un piège, fourbe qu’il était, comme tous les mâles. Cependant, il échoua, Lyanna se retint de sourire, même si au fond d’elle, elle jubilait de combattre ces bandits.

"Je t’ai dit que tu perdais ton temps, ça ne marchera pas".
«J’ai entendu ton estomac sourire à ta place !» rétorqua-t-il, souriant.
Ce n’était qu’une question de temps. Le pari ne s’arrêtait pas sur un seul essai...

Lyanna s’éloigna de Darren, marchant vers la sortie de la salle.

"Pourquoi se contenter d’une oreille ou d’une langue ? Leur tête sera suffisante".
«Apparemment, ils font comme ça ici. Le Lord met les bandits sous primes et on rapporte une preuve comme ça. On dirait que personne n’a eu la mauvaise idée de découper quelqu’un d’autre à la place...»
Il haussa des épaules.
«Ca fait plus lourd à transporter mais si les têtes t’intéressent, pourquoi pas. C’est juste que...je te conseille de ne pas t’en vanter sur Atlantis, d’acc ?»

Lyanna s’arrêta devant la porte, et réfléchit quelques secondes à la dernière remarque de Darren. Effectivement, si Atlantis apprenait qu’elle s’en donnait à coeur joie avec des ennemis, elle aurait sûrement des ennuis.

"D’accord. Mais tu as intérêt à tenir ta langue, toi aussi".
«Bien sûr, je ne te veux pas de mal.» glissa-t-il, bien heureux de pouvoir faire passer le message.

"Toi, ne pas me vouloir de mal ? Je ne te crois pas du tout, ce n’est pas dans ta nature, de ne pas blesser une femme".
«D’accord. Mais à part te donner envie de me fendre la tête en deux, qu’est-ce que j’ai fais de mal jusqu’ici ?» la défia-t-il en la suivant.
"Tu es un mâle, c’est une raison suffisante".
«C’est pauvre comme argumentaire...» lâcha ironiquement le soldat sans insister davantage.
Lyanna soupira, avant de regarder Darren.
"D’accord. Alors, tu es mâle qui a tendance à me taper sur les nerfs de façon régulière. Ca te va, là ?"
«Nan. J’ai dis “à part ça”. Suffit simplement d’avoir quelque chose entre les jambes pour te taper sur les nerfs. Toi tu me parles de souffrance. Donc, je t’ai causé quoi ?»
"Grrrrr tu m’énerves" lança-t elle simplement, avant de s’éloigner de Darren incapable de lui donner une raison valable. Ce qui pouvait prouver qu’elle avait tort, et que le militaire avait sans doute raison. Le concerné garda pour lui son sentiment de victore. Il gagnait du terrain. Une minuscule progression. Mais mis bout à bout, ça commencerait à faire effet plus tard.
C’était surprenant à quel point Teyla avait vu juste. Tout n’était pas à jeter chez sa collègue.

La jeune femme quitta la pièce, cherchant la sortie de cette bâtisse. Elle avait envie de frapper quelqu’un, depuis le temps qu’elle se contrôlait, l’arrivée de ces bandits était plus que bienvenue pour elle.

"Bon, c’est par où ?"
«On a du chemin à faire. On va récupérer quelques petits trucs !»
Darren avait été mystérieux exprès, s’avançant vers une grange dont les portes étaient grandes ouvertes : signe que l’occupant avait déjà évacué. Il y trouva la charrette déplaçable à dos d’homme. Ironiquement, ça ressemblait un peu aux pousse-pousse chinois mais en version transport de fret. Il avisa un vieux poncho tout décrépi et s’en vêtit. Il rabattit la capuche, se rendant ainsi beaucoup moins reconnaissable en tant qu’Atlante et ouvrit les bras.
«Sexy hein ?»
"Ca veut dire quoi, sexy ?" demanda-t elle en fronçant les sourcils, sans comprendre l’origine de ce mot terrien.
«Heu...être attirant !»
Lyanna regarda alors la tenue de Darren, et eut une grimace de dégoût.
"Non, c’est laid".
«Ok. Il faudra que je t’apprenne le concept de l’humour par l’auto-dérision. Je le note !»

D’un geste rapide il fouilla l’intérieur du chariot et déploya sa bâche.
«Bon. Puisque je ne suis qu’un sale mâle, ça sera à moi de tirer ce chariot avec toi planquée dedans. Comme ça, quand nos merveilleux amis nous tomberons dessus et qu’ils lèveront cette toile pour découvrir leur récompense. Ils tomberont….SUR TOI !»
Il sourit.
«Partante ?»

Lyanna regarda la bâche et la charrette. Savoir que Darren allait s’occuper de tirer la charrette était une très bonne idée, c’était plaisant. Enfin, il faisait quelque chose qui lui correspondait, selon le point de vue de la guerrière bien entendu.

"D’accord, ça me va. Je vais pouvoir leur tomber dessus avant qu’ils ne comprennent ce qui leur arrive".

Lyanna ne se pencha pas sur le fait que ce plan venait d’un mâle, elle monta dans la charrette, impatiente d’en découdre et de libérer ses pulsions avec un combat, tout en dégainant ses épées.
«Faut que tu me fasses une promesse.»
Il se rendit immédiatement compte de l’infaisabilité de la requête.
«Non, que tu rendes un service à Heimda et son père plutôt...laisse en un en état de parler, d’accord ? C’est important de savoir si quelqu’un les a envoyé !»

Avant de se placer sous la bâche, Lyanna soupira à l’idée de devoir laisser un bandit en vie. Cela allait contre ses envies. Mais comme le suggéra habilement Darren, cela aiderait Heimda. Elle finit donc par acquiescer avec une attitude à faire froid dans le dos lorsqu’on ne la connaissait pas.

"D’accord, l’un d’entre eux aura la vie sauve. Je lui couperais la jambe à la place, comme ça, il vivra".
«Vous êtes d’une telle générosité !» ironisa Clive en s’esclaffant.
Sans lui laisser le temps de répliquer, il rabattit la toile sur elle et posa tout un tas de bazar, de bibelots, autour d’elle. Il veillait à donner à son transport un air assez appétissant avant de prendre la route.
Tranquillement mais sûrement, Darren quitta le village en tirant la charrette. Vêtu de son horrible poncho, il prit son temps et longea le chemin que Virgil lui avait indiqué. Il lui avait appris qu’un convoi entier s’y était perdu et que les braves gars qu’il avait envoyé n’était pas revenus. Juste que quelques types louches avaient tenté de vendre au marché, juste avant sa fermeture, des biens appartenant aux familles disparues. Les lascards avaient plié bagage avant que Virgil ne trouve de rudes volontaires pour les appréhender.
Dans la folie de l’évacuation, ils avaient disparu très facilement.
Le Lord était persuadé qu’ils occupaient encore la route, même s’il ne savait pas où exactement.

«Pas de problèmes !» avait soutenu Darren en regardant la carte avec lui. Les bandits visaient les biens des réfugiés. Alors un type isolé avec sa caravane et l’air vieillot, c’était un casse-dalle gratis pour eux. Ils ne s’attendraient pas à y trouver une Lyanna frustrée à l’intérieur. Le soldat en avait déjà mal pour eux.

Les minutes s’écoulèrent. Longuement...très longuement...jusqu’à en devenir des heures. Pris dans son jeu d’acteur, Darren se mit à chanter à tue-tête, d’une voix complètement fausse, des airs militaire.
«Allez, avec moaaaaa ! I SING IN THE RAINNNNN !» entonnait-il gaiement à l’adresse de sa collègue dissimulée avant de reprendre le refrain.
"Arrête ça tout de suite, tu me casses les oreilles !!!" lança Lyanna depuis sous la bâche, horrifiée par le chant de Darren. Bien qu’elle avait découvert l’art de la chanson et de la musique sur Atlantis, avec de très belles voix et mélodies, le militaire était vraiment un piètre chanteur, et l’écouter était une épreuve très difficile à supporter. Ou alors, il le faisait exprès pour l’exaspérer.

Le soleil était bien haut dans le ciel maintenant.
Darren venait de gravir une côte plutôt sévère et il était désormais à bout de force. Il se traina longuement sur le côté, dans un petit sentier s’éloignant du chemin principal pour se mettre à l’ombre, au couvert des arbres. Le poncho l’avait rendu ruisselant de sueur.
«Pause repas, Lyanna.» annonça-t-il en toquant le bois. Sans attendre davantage, il alla se poser entre les arbres, cherchant à être bien couvert.
Il patienta que sa soeur d’arme daigne sortir de sa cachette pour le rejoindre. Il tapota le sol pour l’inviter à s’installer à ses côtés tandis qu’il avait sorti sa gourde et ouvrait son gilet tactique. Ce faisant, il coulait un regard sur la tenue de sa compère façon Xena. Elle n’avait pas peur de se prendre un coup de couteau quelque part...l’armure ne couvrait pas tout. Et il était certain qu’elle n’avait pas emporté de vivres.
Normal quelque part, Teyla lui avait dit qu’elle n’avait pas beaucoup voyagé. Et ils étaient censés faire une mission très courte.
Darren aussi avait fait cette erreur au début, trop habitué à trouver des restau durant ses voyages sur Terre. Ou se fier aux plans de missions trop optimistes. Là, en l’occurence, il détenait mieux qu’une ration militaire classique.

Lyanna quitta enfin la charrette, ayant hâte de sortir de sous cette bâche, et rangea ses lames dans leur fourreau. La guerrière était cachée depuis des heures, recroquevillée sur elle même, elle commençait à avoir chaud la dessous, et elle ne voulait qu’une seule chose : se dégourdir les muscles. Cet arrêt était une bénédiction, elle n’en pouvait plus. Une fois sur la terre ferme, elle détendit chacun de ses membres, non sans montrer involontairement chaque partie de son corps et sa tenue à Darren qui pouvait sans doute l’observer pour la première fois de manière minutieuse, sans hâte. Et surtout comparer la différence de leur deux culture niveau tenue vestimentaire. Lyanna avait toujours porté ce genre de vêtements, ou plutôt une quasi absence de vêtement vu le peu qui dissimulait son corps. Elle était plus à l’aise ainsi que vêtue de longues robes ou jupes, et sur sa planète, la température avait toujours été très clémente. La jeune femme ne savait pas ce qu’était un hiver, ni le froid, ni la neige. Bien sûr, être habillée ainsi avait des inconvénients. Combien de fois Lyanna s’était elle battue et avait reçu des coups de lame dans sa chair ? Par endroit, on pouvait voir quelques cicatrices, mais le temps et les plantes médicinales des guérisseuses avaient bien fait leur office, on ne les voyait presque pas. Du moins, à une certaine distance. Il fallait s’approcher bien plus près pour les découvrir vraiment. Plus près au risque bien sûr de s’en prendre une, ou de finir avec un membre en moins. Lyanna n’était pas dérangée par ses cicatrices, c’était des blessures de guerre, la preuve de son courage et de sa détermination pour protéger son peuple. Et elles restaient discrètes. Après avoir détendu ses muscles, elle regarda en direction de Darren qui tapotait le sol près d’elle. Il pensait vraiment que la jeune femme allait s’asseoir à côté de lui ? C’était beau de rêver. La guerrière partit dans sa direction, mais elle s’installa à plusieurs mètres de lui, gardant ses distances.

«Hé.» fit-il pour attirer son attention.
Darren avait le visage creusé par la fatigue et la poussière du chemin. Sa respiration était encore un peu agitée. Avoir trainé Lyanna durant des heures lui avait couté et, s’il n’était pas dans le respect, il aurait même pu se permettre un commentaire sur son poids. Ce serait tellement mesquin…
«Je voudrais te montrer quelque chose...»
Il sortit de l’intérieur de sa veste un linge enroulé autour d’un carré compact. Avec une précaution infinie, il déplia le torchon et révéla un gâteau au chocolat. Le genre qui avait été fait amoureusement dans un plat, qui avait gonflé dans un véritable four, et connu le vrai cacao Terrien.

Le soldat et l'Amazone Emilie10

Lyanna regarda Darren sortir quelque chose, emballé dans un torchon. Elle avait déjà vu cette chose, un aliment, au mess lorsqu’elle y passait pour prendre de la nourriture. Mais, elle n’avait jamais gouté ça, ni même demander ce que c’était. Bien que Darren était un mâle, et qu’elle préférait rester loin de lui, elle était curieuse, intriguée.

"Qu’est ce que c’est ?"
«C’est un gâteau “Emilie”. Au chocolat, tu connais ?»

Lyanna fit un signe négatif de la tête, observant toujours le morceau de gâteau dans la main du militaire. Elle ignorait ce qu’était le chocolat, elle n’en connaissait pas du tout le goût, n’ayant rien mangé qui en contenait. Il fallait dire que depuis son arrivée sur Atlantis, elle s’était cantonnée à prendre ce qu’elle connaissait, comme de la viande ou des légumes, des choses qu’elle avait connu, ou qui étaient similaires à son monde. Alors bien sûr, le chocolat ou les gâteaux, elle n’avait pas essayé d’en manger.

Darren extirpa sa baïonnette et en trancha une bonne part qu’il tendit à la jeune femme, tout sourire.
«Je te promets que ce n’est pas de la nourriture de “mâle”. Ma pote de section, April, me l’a offert quand elle a su que je partais en mission.»
Il avait été très touché par son attention. Sa camaraderie militaire lui plaisait énormément et il tapota distraitement sa photo sous son gilet, là où figuraient les traits de ses copains sur Normandie. Il eut dans l’envie de le lui montrer…lui présenter la solidarité militaire homme/femme.
«Concocté par une guerrière ! Elle l’a fait avec un fruit à coque qui vient de ma planète. Très apprécié mais très dur à trouver sur Atlantis.»
Il s’arrêta là, suivant simplement Lyanna du regard pour lui laisser l’occasion de tester la pâtisserie. Il était presque sûr qu’elle adorerait. Franchement...qui détestait le chocolat ?
April était douée en plus. Il fondait carrément dans la bouche.

Comme pour en montrer l’exemple, Darren croqua dans sa part et la dégusta avec un mime d’extase.
«Trop bon !»

Lyanna fronça les sourcils lorsque Darren lui tendit le morceau de gâteau qu’il lui tendait, à la fois curieuse mais sur la défensive, méfiante, comme si elle cherchait une duperie de la part du militaire. Celui ci lui assurait que cet aliment avait été confectionné par une femme. Avec hésitation, elle finit par prendre sa part, la regardant dans sa main pour l’examiner de plus près, pendant que Darren commençait à manger. Bon au moins, cela n’avait pas l’air empoisonné, sinon le mâle serait mort tout de suite. Après quelques secondes, la jeune femme finit par porter le morceau de gâteau vers sa bouche, et en croqua un bout. Le chocolat se mit effectivement à fondre dans sa bouche, c’était exquis. Après avoir mâché et avalé son morceau, elle s’empressa d’en croquer un autre, puis un autre. Darren avait raison, Lyanna venait de tomber amoureuse du chocolat, comme la plupart des femmes en fait.

"Mmmmmhhhhhh" fut le seul son qui émanait de la guerrière, pendant qu’elle engloutissait sa part. Littéralement, car en plus, elle commençait à avoir faim, n’ayant rien emporté avec elle.

Après quelques minutes, il ne resta plus une miette. Lyanna se sentait mieux, elle n’avait jamais connu cette sensation en mangeant quelque chose. C’était vraiment délicieux, et elle aurait voulu en avoir encore. Deviendrait elle accroc au chocolat sans le savoir ?

"C’était très bon. J’irais voir cette April pour lui demander de m’en, faire un autre. Un gros. Un énorme rien que pour moi" lança Lyanna, si satisfaite d’avoir connu ça qu’elle en oubliait que le gâteau venait de lui être offert par un mâle. Un petit sourire apparut sur son visage sans qu’elle ne s’en rende compte, commettant ainsi l’erreur fatale.

«Elle t’apprendra même à les faire toi-même.» observa le soldat tout en saisissant son expression.
"Je ne sais pas cuisiner, ce n’est pas mon rôle".

C’était la victoire ! Il n’avait pas spécialement tablé sur le gâteau pour lui arracher un sourire mais c’était tout comme : elle venait de perdre le pari. Pas mal pour un “mâle”, hein ?!?
«Au fait, Lyanna...»
Il la fixa intensément.
«Tu souris !!!»

A ces mots, Lyanna se rendit compte de son geste, et cela eut l’effet d’un électrochoc. Son sourire disparut aussi vite qu’il était apparu, et elle fusilla Darren du regard.

"Non, je ne souris pas !"

Comme s’il allait la croire.

"Et puis d’abord, ce n’est pas toi qui m’a fait sourire, c’est ce gâteau. Donc, ça ne compte pas. Je n’ai pas perdu le pari !"
«Le gâteau, c’est moi qui te l’ai fait découvrir. Je t’ai fait sourire !!!» s’extasia le soldat, bien heureux de l’avoir piégé.
«Tu dois répondre à une question, tu t’étais engagée !»
L’air de rien, Darren découpa la part qu’il lui restait en deux morceaux. L’un d’eux s’agita sous le nez de la guerrière pour la tenter odieusement.
«Si tu fais la mauvaise tête, je mange ta part !»

Lyanna dévisagea Darren, bien sûr qu’il n’avait pas accepté sa remarque. Pour lui, il avait tout simplement gagner, et ce contre la volonté de la jeune femme. Et voilà que maintenant, il jouait encore plus avec elle en lui agitant un petit morceau de gâteau restant qu’il venait lui même de couper. Quelle honte, ce mâle ne reculait devant rien pour l’énerver davantage. La guerrière prit sa tête des mauvais jours.

"Je peux aussi te taper pour le récupérer, si tu veux. Non ?"
Darren se plongea dans une intense réflexion exagérée.
Il acquiesça :
«Agresser un collègue pour lui prendre sa part de gâteau ? Ca se fait surtout chez les enfants en bas âge ! »
Il agita encore une fois le morceau de gâteau.
«Les poings ou l’honneur ?» demanda-t-il malicieusement.

En cet instant, Lyanna avait vraiment envie d’étrangler Darren. Et dire que Heimda s’était demandée si ces deux là étaient amis. Rien qu’à les regarder, on pouvait clairement voir que non. Pourquoi cette question lui était passée par la tête ? Et voilà que maintenant, Darren la provoquait encore plus, tout ça pour une histoire de pari, un sourire et un gâteau. Vexée, Lyanna détourna les yeux, et croisa les bras sur sa poitrine pour ne pas céder à l’appel du chocolat.
«Ne me dit pas qu’une combattante aussi solide que toi me boude !» s’étonna Darren.
Il croqua dans la part de Lyanna et continua de parler la bouche pleine :
«Hmmm...et en plus...ché toi qui a dit oui pour le bari...faut pas voir le mal bartout ! D’ailleurs...Deyla serait tellement viere de toi !»
Il prit une nouvelle bouchée avec lenteur, veillant à lui faire sentir que le gâteau se réduisait dangereusement pour son estomac.

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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
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√ Arrivée le : 14/07/2018
√ Nationalité : Kiranienne

√ Gène : ATA
√ Messages : 179

Ven 20 Mar - 0:39

Lyanna
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E
ntendre Darren manger était de la torture psychologique, il me retirait le pain de la bouche avec ce délicieux gâteau qu’il m’avait fait découvrir. Pendant qu’il savourait son morceau, je lui jetai un regard noir de colère. En colère contre lui, mais surtout en colère contre moi même, car j’avais envie de céder à cette nouvelle gourmandise. J’avais raison, le militaire n’était qu’un vil profiteur fourbe. Comme tous les mâles, je devais me méfier de lui. Pourtant, comme il l’avait dit un peu avant, il ne m’avait pas fait de mal. Pas encore, mais ça ne saurait tarder, n’est ce pas ? Je gardai le silence pendant un moment, tandis que le morceau de gâteau continuait de se rétrécir. Puis, finalement, s’en fut trop pour moi. Toujours énervée, je foudroyai Darren.

"Bon d’accord, tu as gagné, tu es content, mâle ? Tu as le droit à une seule et unique question. Après ça, tu auras intérêt à ne plus rien me demander, c’est clair ?" dit elle sur un ton froid et colérique.

Le militaire resta figé, les dents en avant, en menaçant le gâteau à l’agonie. Il se mit à sourire et amena son autre main, restée plaquée contre son flanc, où se trouvait l’autre moitié. Celle qu’il me réservait en réalité, même si je continuais de faire la gueule.
Bon, ça n’allait pas me plaire de me rendre compte qu’il avait bluffé sans la moindre gêne. Mais lui trouvait ça marrant dans le fond. Sur ce qu’il restait du gâteau, de ces deux moitiés, il n’avait finalement rien touché de celle qui me concernait.

Le soldat patienta le temps que je m’en empare sans s’attarder sur mon agressivité. Au début, il le prenait au premier degré. Maintenant il parvenait à relever la subtilité. Je savais qu’il allait mettre les pieds dans le plat, Darren avait réuni toutes les conditions pour et il se trouvait en position de force. Ce n’est pas ça qui allait me rendre le sourire.
Pourtant, des réponses, il en avait bien besoin.

«Donc ! Question : Qu’est-ce que les “mâles” de ta planète t’ont fait subir pour que tu haïsses tout le monde au point de passer à côté de ta vie ?!?»

Je fixai le morceau intact de gâteau que me tendit Darren. Ainsi donc, il avait osé me duper pour arriver à ses fins ? Décidément, il méritait vraiment de mourir de ma main, celui là. Je pouvais le frapper ici et maintenant, lui trancher la gorge, le découper la tête, le démembrer morceau par morceau, personne n’en saurait rien. Je n’aurais qu’à dire aux Atlantes qu’ils avaient été attaqués, et que Darren avait été tué. Cela serait tellement simple. Pourtant, pour une raison inconnue, je n’en fis rien. Je ne levai même pas la main sur lui, alors que j’en avait une furieuse envie. Je me contentai de prendre le morceau de gâteau sans un mot, sans un remerciement, et le mangeai comme si je craignais que le militaire ne me le reprenne. Même si c’était dangereux pour lui de faire une telle chose. Alors que je terminais mon goûter, toujours aussi délicieux, la question de Darren tomba. Ce qui eut l’effet d’une douche froide pour moi. Innocemment, le militaire voulait savoir quelque chose qu’il ignorait, mais cette question avait le mérite de refaire surgir la tristesse et le chagrin chez que je ressentais, enfouis au fond de moi. Une question blessante. Je secouai la tête et détournai le regard, comme si j’allais m’en tirer aussi facilement.

"Ca ne te regarde pas".

«Bien sûr que si !» contre-attaqua Darren en prenant le ton de l’évidence. «Je suis un mâle. Je mérite bien de savoir pourquoi tu veux me buter, c’est bien légitime !»

Darren était vraiment têtu, il n’allait pas lâcher l’affaire. J’étais persuadée qu’il serait capable de me harceler pour avoir cette réponse tant attendue. Je pouvais choisir de ne rien dire, il finirait sûrement par abandonner, non ? Ou alors il se remettrait peut être à chanter et m’empêcherait de dormir ? Fourbe comme il était. Oh non, c’était horrible s’il décidait de faire ça. Je finis par soupirer, mais je continuais d’éviter son regard, lui tournant le dos. Mes yeux observaient droit devant moi, fixant le chemin que nous venions d’emprunter, et la forêt qui nous entouraient. Darren voulait une réponse ? Alors il allait en avoir une. Une seule.

"Pourquoi je veux te tuer ? Parce que tu es un monstre, comme tous les mâles."

Je laissai ma phrase en suspend, je savais que cela ne suffirait pas à Darren, et qu’il allait contester mes propos. Et puis, il voulait connaître mon histoire, non ? Un détail de mon passé, une chose de ma vie qui s’était produite, et qui expliquait cette haine des hommes.

"Sur ma planète, les mâles des tribus rivales ont toujours été de véritables bêtes, avides de sang, de violence et de pouvoir. Cela a toujours été comme ça, les mâles étaient et sont encore aujourd'hui les dominants, les femmes leurs esclaves pour leurs plaisirs les plus pervers, les tâches ingrates, avant de les exécuter quand bon leur semblait. Un jour, des femmes se sont rebellées et ont fuit, avant de créer ma tribu. Chaque femme née dans ce village était libre, mais cela avait un prix. Elles étaient régulièrement attaquées pour être tuées ou réduites en esclavage. Alors, elles sont appris à être forte, à se battre, et à devenir plus sauvages qu'eux pour leur résister. J'ai appris depuis mon enfance à me battre, j'étais destinée à la guerre. Tu voulais savoir ce qui m'est arrivé ? Alors je vais te le dire, mâle".

On pouvait clairement entendre de la souffrance et de la fureur dans ma voix au fur et à mesure que je parlais. A aucun moment, je ne regardai Darren.

"Une nuit, alors que j'avais sept ans, ces barbares nous ont attaqué en nombre. Ils ont massacré beaucoup d'entre nous, et ils ont détruit une grande partie de mon village. L'une de mes Soeurs qui était à peine plus âgée que moi a été violée sous mes yeux par l'un de ces monstres. Il l'a ensuite égorgée pendant qu'il continuait de la ravager encore et encore, en riant de ses prouesses. Et une fois qu'il a fini sa besogne, il l'a laissée là, agonisante dans son sang. Je l'ai vu, et je n'ai rien pu faire, j'étais encore en apprentissage. J'ai failli moi même subir leur bestialité, le mâle avait déjà déchiré mes vêtements pour me prendre avec brutalité. Mais une guerrière est arrivée à temps pour me sauver. Je n'oublierais jamais cette nuit là, toute l'horreur dont ces mâles étaient capables de faire. Que tous les mâles sont capable de faire partout, à se croire supérieurs aux femmes pour en faire le jouet de leurs fantasmes et décider de leur vie. Jamais je ne ferais confiance à un mâle, quel qui soit. Vous êtes tous les mêmes, avides de pouvoir et de contrôle, fourbes, guidés par vos plus bas instincts pour faire du mal".

Ma voix se durcit sous la colère que je ressentais, hantée par ces souvenirs douloureux. Je serrai les poings avec force, puis je finis par me relever, avant de m'éloigner de Darren de quelques pas et de me rasseoir un peu plus loin, les bras croisés sur ma poitrine. Intérieurement, je m'en voulais d'avoir dévoilé une partie de mon passé éprouvant à un mâle. Très peu de personne sur Atlantis étaient au courant de mon histoire. Et aucun homme n'en faisait parti.

"Voilà, t'es content ? Maintenant, fiche moi la paix !"

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Ven 20 Mar - 0:40

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Le Soldat ∞ L'Amazone
T
out s’était écoulé comme une cascade agité dans le début. Puis un effondrement, suivi d’une avalanche. Depuis le temps que Darren cherchait à savoir ce qui lui valait autant de haine et d’agressivité, il ne comptait pas faire marche arrière. Le dos retourné de Lyanna ajoutait au sentiment de malaise qui l’habitait tout de même. Pour quelqu’un si prompt à se jeter à la gorge du premier venu, cette manière de ne pas pouvoir l’affronter n’était pas surjoué. C’était une preuve d’un traumatisme, du genre que l’on voyait naitre chez les copains de la section qui connaissaient les drames, ou qui n’avaient jamais su tourner la page.

Le déchirement mesuré dans la voix de Lyanna et l’écoulement d’un flot probablement retenu trop longtemps rappelait en lui des souvenirs déplaisants. Comme des échos de sa propre mémoire, de missions échouées et de décisions difficiles, qui pouvaient plus ou moins se rapprocher de l’aveu de Lyanna.
Comme cette fois où il avait décidé de ne protéger que son contrat, ne pouvant pas se charger des cinquantes autres âmes qui lui suppliait de l’abriter du seigneur de guerre local. Planqué avec son client, ils étaient restés cachés en voyant mourir chacun de ces innocents. Des souvenirs qui marquaient par leur cruauté.
Et de la cruauté, Lyanna avait effectivement eu plus que le compte.

Finalement, la dernière bouchée de gâteau restée dans la main du soldat s’envola au loin. Il venait de la jeter d’un geste frustré et ennuyé. Des histoires de viols et de meurtres, comme d’hab...et après on se plaignait du civisme sur Terre…
Il compatissait sincèrement avec la détresse de cette femme. Quelque part, elle avait été longuement conditionnée pour détester le genre opposé sans se poser de questions. Mais c’était terminé maintenant...

«Tu n’es plus une enfant, Lyanna.» amorça-t-il d’une voix compatissante après avoir respecté un long silence.
Il tourna son regard vers elle. La jeune femme lui tournait toujours le dos, sûrement pour dissimuler les émotions qui lui brisaient le visage.
«Maintenant tu es grande, solide et puissante. C’est peut-être le moment pour toi de comprendre qu’il y a les bêtes, ces mâles qui méritent effectivement la mort. Mais aussi les “hommes”. Ceux qui vivent et cotoient les femmes dans le respect. Ces hommes sincères que tu croises sur Atlantis et dont je fais partie.»
Il regarda le paysage en face de lui.
«J’ai voulu faire cette mission avec toi pour te prouver qu’il existe une autre catégorie de mâles : les hommes. Pas les bêtes.»

Lyanna ne répondit pas tout de suite à Darren, réfléchissant à ses paroles. Il avait raison, la jeune femme le savait, mais elle ne voulait pas l’avouer. Depuis son arrivée sur Atlantis, elle avait bien vu que les hommes vivant sur la cité étaient différents de ceux qu’elle avait côtoyé toute sa vie. Même s’il y avait également des machos qui se croyaient supérieurs. Mais la différence était flagrante. Cependant, Lyanna ne voulait pas l’admettre, elle ne voulait pas le reconnaître.

"Je sais très bien que je ne suis plus une enfant. Je suis une adulte, une combattante, une chef de guerre. Et je suis là pour protéger les plus faibles, comme Heimda qui est l’esclave de ces mâles".

Bien qu’était à plusieurs pas de Darren, Lyanna se retourna et lui fit enfin face. Il n’y avait pas de tristesse dans son regard, elle prenait bien soin de dissimuler ce genre de sentiment pour ne pas dévoiler de faiblesse. C’était de la détermination qui se lisait sur son visage, ainsi que dans son regard froid. Un véritable mur, une carapace qui la protégeait.

"Les mâles se sentent toujours supérieurs aux femmes. J’en ai vu sur Atlantis, alors que vous êtes soit disant plus civilisés que mon peuple. Tu ne m’as peut être pas encore fait de mal, ou essayé d’abuser de moi. Mais rien ne me garanti que tu ne le feras pas plus tard. Comme eux".

Le jeune homme ouvrit de grand yeux et il éclata de rire. Forcément, il sentait que sa collègue allait le prendre mal, raison pour laquelle il battit des mains pour lui montrer qu’il ne se moquait pas d’elle.
«Alors...de un : tu sous-estimes largement Heimda. Ce n’est pas parce qu’elle joue le jeu de ces traines savates qu’elle est soumise.»
Il leva un deuxième doigt.
«Chez nous, quand tu vois un mec jouer d’un air supérieur, c’est généralement pour impressionner les filles. Et elles ne sont pas toutes sensibles à ça.»
Et il recommença à se marrer, son troisième doigt rejoignant ses copains.
«Et si j’avais l’intention de faire quoi que ce soit avec toi, Lyanna, je chercherai plutôt à te draguer plutôt que d’employer la force.»
Il secoua la tête.
«Entre hommes et femmes, ça ne se passe vraiment pas comme ça sur Atlantis, tu sais ?»

La colère monta chez Lyanna lorsque Darren se mit à rire. Il osait se moquer d’elle ? Il était vraiment suicidaire. Mais alors que la jeune femme était sur le point de lever la main pour se saisir de son couteau, le militaire leva les mains et s’expliqua par rapport à tout ce qu’elle venait de dire. La guerrière le foudroya du regard, mais en fronçant les sourcils, ne comprenant pas tout. Elle ne voulait pas le croire, alors elle secoua la tête. Cependant, les paroles de Darren eurent le mérite de la calmer un peu.

"Je n’ai pas vu ce que tu as dit sur ta cité" se contenta-t-elle juste de dire, ne sachant pas comment se défendre sur ce point.

"Et puis, ça veut dire quoi, draguer ? C’est quoi ? Une nouvelle technique de combat que je ne connais pas, et qui vient de chez vous ?"

Le sourire de Darren s’effrita lentement.
«La drague...la séduction.»
Il pencha la tête, cette fois-ci stupéfait.
«Quoi, tu sais pas ce que c’est ? Je veux dire, un homme ne t’a jamais...»
Sa phrase ne trouva aucune fin. Qu’il était con !! Il se remémora immédiatement ce qu’elle venait de lui expliquer. Si son clan matriarcal avait été attaqué, que la femme n’avait jamais été rien de plus qu’une esclave tout juste bonne à remplir des tâches et assouvir des besoins, la notion de séduction, voir même de sentiments, ne lui parlerait tout simplement pas. C’était logique...mais impressionnant. Incroyable !

L’idée même que Lyanna soit entièrement dépourvue d’expérience et de connaissance sur le sujet l’ahurissait parce qu’il ne s’y attendait vraiment pas. L’Amazone, le distributeur de bourre-pifs de la cité, ne connaissait pas le concept de relation homme-femme ?!?
«Pardon, attends !»
Il se redressa soudainement et chercha frénétiquement autour de lui.
Darren fini par trouver une ridicule fleur, une espèce de marguerite un peu déplumée, et la cueilla. Il s’approcha d’elle puis se courba, un peu révérencieux, en lui offrant la petite fleur.
«Tu vois, chez nous. Quand un homme ou une femme t’intéresse, tu attires son attention. Celui qui t’aborde offre un verre parfois, une fleur. Une petite attention délicate. Souvent on cherche l’originalité, pour dire “hey Lyanna, je t’ai vu !”.»
Il chercha dans son regard un signe d’approbation. Mais visiblement, il l’embourbait davantage. Alors il chercha à expliquer différemment.
«Chez les Atlantes, on fait comme ça. On se voit de plus en plus souvent ensemble. Puis si ça se passe bien et que ça accroche, que la femme aime rester avec l’homme, que l’homme aime rester avec la femme. Ils finissent par conclure. C’est consentant...ils s’embrassent spontanément. Ils couchent ensemble volontairement. C’est la vie de couple qui débute, personne n’est contraint...»

Pendant toutes les explications de Darren, Lyanna n’avait pas bougé. Elle l’observait aller chercher une fleur, après son incompréhension sur quelque chose qu’elle ne comprenait pas. Puis, alors qu’il lui tendait une petite fleur en faisant une sorte de révérence, la jeune femme prit la fleur sans même savoir ce qu’elle devait en faire, fronçant les sourcils. Elle essayait de comprendre ce que le militaire lui disait, mais elle était totalement perdue. De quoi parlait il ? Des questions traversèrent son esprit, et sa curiosité fut piquée au vif.

"Je ne comprends pas. Pourquoi offrir quelque chose pour dire qu’on voit la personne ? La personne est devant toi, donc tu la vois. Alors, inutile de lui donner quelque chose, non ?"

La suite des paroles de Darren ne furent pas mieux pour la compréhension de Lyanna. Et plus il parlait, plus il s’enfonçait. Il parlait maintenant des relations entre les gens, et du déroulement d’une situation de séduction. Sauf que pour la guerrière, c’était du charabia, elle ne comprenait pas l’utilité de la chose. Ni comment c’était possible, d’ailleurs.

"Mais, à quoi ça sert ? Pourquoi faire ?"

Lyanna continuait de froncer les sourcils, une lueur d’incompréhension passant son regard. Elle tentait de visualiser la situation, mais son ignorance totale en la matière ne l’aidait pas à s’y retrouver. Surtout quand Darren utilisait des termes qu’elle ne connaissait pas.

"Conclure ? Conclure quoi ? Il faut signer un contrat ? Ah, quand tu parles de coucher, c’est pour dormir dans le même lit. Mais pourquoi faire ? Et ça veut dire quoi, s’embrasser ? Et un couple, c’est quoi ?"

Darren ouvrit grand la bouche devant l’insurmontabilité de la tâche.
Lyanna...ne connaissait...RIEN !!! Strictement rien ! Rien de rien de rien !
«Je..heu...nan mais qu’on me réveille là...tu n’as jamais embrassé personne ? Même pas un petit bisou d’adolescente ?!?»
Il écarquilla les yeux face à cette réponse silencieuse d’une totale incompréhension.
«S’embrasser, c’est joindre ses lèvres à celle que l’on aime...un bisou sur la bouche pour montrer des sentiments amoureux...rassure-moi, ça t’es arrivé au moins une fois ? Ou tu en as rêvé un soir, une nuit ?»

Le militaire lui expliqua ce qu’était un baiser, mais Lyanna secoua la tête, n’ayant jamais connu ça. Bien sûr que non, elle ne pouvait pas connaître. Comment avoir eu l’occasion d’embrasser un homme avec la vie qu’elle a mené, et la culture qui la définit ? Elle n’avait jamais non plus embrassé une femme, mais elle n’était pas attirée par elles du point de vu amoureux, comme l’expliquait Darren.

"Non, bien sûr que non, je n’ai jamais fait ça. Quelle horreur. Je suis une guerrière, je tue les mâles, je ne fais pas ce genre de choses".

Lyanna voyait bien la réaction d’incrédulité totale de Darren, mais elle ne comprenait pas pourquoi cela semblait le choquer autant.

"Et qu’est ce que ça peut faire si je n’ai jamais fait ça ? C’est une obligation, chez toi ? Je vais devoir le faire aussi ? C’est hors de question. Ca a l’air écoeurant, encore plus que faire ce qu’il faut pour enfanter. C’est immonde".

Darren se garnit d’un sourire jusqu’aux oreilles.
«Allez, lève-toi...» fit-il avec un signe de la main, évitant le ton trop tranchant.
«Il faut absolument que tu comprennes...»

Lyanna ignorait pour quelle raison Darren voulait qu’elle se lève. Mais elle n’aimait pas sa façon de lui donner un ordre, bien qu’il se soit justifié par la suite.

"Pourquoi tu veux que je me lève ? Que veux tu me faire comprendre ?"
«Le meilleur moyen d’apprendre, c’est d’essayer !» lâcha-t-il avec un air espiègle.
"Apprendre quoi ? Je ne comprends pas".
«Ca ne s’explique pas avec des mots...as-tu peur, guerrière ?!?» la défia-t-il tout en remuant ses doigts pour insister sur son invitation à se redresser.

C’était une chose à ne pas dire à Lyanna. Avec un air résolu, elle se leva et se plaça devant Darren pour l’affronter. Etre si près d’un homme n’était pas dans ses habitudes, et d’ordinaire, elle l’aurait déjà fait reculer.

"Non, je n’ai pas peur. Tu ne me fais pas du tout peur, mâle !"
«Parfait ! Donc...»
Il s’approcha d’un pas. Lyanna se mit un peu sur la défensive en le voyant approcher plus près d’elle, ne sachant pas ce qu’il cherchait à faire.
«Le genre humain, ce n’est pas ce que tu as vécu sur ta planète...»
Un dernier pas termina d’absorber les frontières personnelles. Il glissa une main à sa taille et l’autre au niveau de son épaule. A ce contact très rapproché, la jeune femme retint son souffle, ne sachant pas du tout comment réagir. Son instinct la poussa à frapper Darren, et pourtant, elle ne fit rien. De plus, le militaire continua sur sa lancée.
«Chez les Atlantes, c’est ça...»
Et il scella ses lèvres aux siennes. Fierté virile oblige, il y mit du sien et de son expérience en espérant ne pas finir castré par l’une des épées de l’Amazone.

Lyanna n’eut pas le temps de réagir que Darren vint poser ses lèvres sur les siennes, avec une étonnante douceur venant d’un mâle. Interdite, la jeune femme ne bougea plus, totalement immobile, regardant autour d’elle. Elle cherchait un plan de secours, et plusieurs idées lui vinrent en tête. Comme frapper Darren. Lui envoyer son genou dans les bijoux de famille. Le repousser puis le transpercer de sa lame pour cet horrible affront. Lui broyer les membres. Et d’autres idées encore. Crispée, elle mit du temps à se décider. Et finalement, contre toute attente, et à sa plus grande surprise, Lyanna se contenta de fermer les yeux, se laissant davantage gagner par la curiosité.

Conscient qu’il n’était pas encore au sol, répandant tout son sang, le soldat déduisit qu’il avait fait carton plein. Ou alors...l’Amazone attendait tout simplement que ça passe. Elle n’en donnait pas l’air. Il prit le temps en faisant migrer la main qui garnissait l’épaule jusqu’au milieu de sa colonne vertébrale, se rappelant de l’endroit où le croisement des fourreaux laissaient la place à son épiderme pour une légère caresse.
Darren se retira, juste le temps de lui laisser reprendre son souffle, avant de replonger une dernière fois. Le but, c’était surtout de lui transmettre ce qu’offrait le côté un peu passionné du premier baiser, la douceur et l’affection. Le genre de chose qu’elle n’avait forcément pas connu.

Darren recula un peu, juste de quelques centimètres, profitant de maintenir son étreinte contre elle pour voir si elle se dégagerait dans la haine et la colère. Ou si le courant charnel l’empêchait de replonger derrière ce bouclier de rage qu’elle avait oublié deux secondes.
«Voilà...» dit-il simplement. «Est-ce que ça t’a fait mal ?»

Bien qu’évoluant dans l’inconnu total, et étant mal à l’aise par cette soudaine proximité avec un homme, Lyanna se laissa faire. Le temps semblait s’être arrêté, et étrangement, la jeune femme se sentait bien. C’était très curieux, cette sensation bizarre, mais pas déplaisante. Les lèvres de Darren étaient chaudes, se mouvant contre les siennes. Elle sentit la main du militaire évoluer dans son dos, et elle frissonna sous sa légère caresse. Ce simple contact éphémère était électrisant en cet instant. Pourtant, quand un homme la touchait, ça ne lui avait jamais donné cette impression. Pourquoi ressentait elle cela maintenant ? Sans même s’en rendre compte, elle s’était un peu rapprochée de Darren pressant son corps contre le sien, guidée par l’étreinte de son partenaire de mission. Elle tenta même de suivre son mouvement avec ses lèvres, mais elle était maladroite. Une fois le baiser terminé, et alors que Darren s’était légèrement reculé en lui demandant si c’était douloureux, Lyanna garda les yeux fermés, comme encore plongée dans ce qui venait de se passer soudainement. Puis, elle ouvrit les paupières, perdue dans ce qu’elle ressentait.

"Oh … heu … ben … heu ... " furent les seuls sont qui sortirent de sa bouche.

Lyanna ne s’était pas du tout attendue à cette sensation, elle était terrifiée. Mais elle devait reconnaître que, malgré elle, c’était plaisant. Elle finit par émerger et passa furtivement le bout de sa langue sur ses lèvres.

"Je … non … ce n’était pas douloureux … c’était ..." dit-elle, incapable de terminer sa phrase, encore un peu sous le choc et perdue dans ce qu’elle ressentait. Une chose était sûre pour Darren : il n’y avait pas d’envie de meurtre dans le regard de la jeune femme. Une grande première quand on connaissait Lyanna.

«Je sais, c’est nouveau pour toi...» reconnu-t-il en se détachant complètement. «Tu vas sûrement avoir du mal à l’accepter mais on est fait pour ça, se rapprocher, s’aimer. C’est comme ça qu’un homme agit envers une femme. Ce n’est jamais contraint, jamais douloureux.»
Il lui sourit.
«Là, c’était qu’un baiser entre nous. Mais le jour où tu seras amoureuse d’un homme...un gentil, pas un monstre...ça sera mille fois mieux que ça. On est fait comme ça, et toi aussi. On appelle ça l’amour. Ce n’est pas un métier ni un but. C’est dans notre nature. »

Lyanna se remit peu à peu de cette étrange sensation, et elle recula elle aussi d’un pas. Elle ne savait plus vraiment quoi penser, ni que ressentir à ce sujet. Darren venait de lui démontrer la différence entre les hommes de sa planète, et ceux d’Atlantis. Ces derniers faisaient tous ça ? Avec cette douceur ? Vraiment ? C’était difficile à croire. Pourtant, elle en avait eu un aperçu. Restant à quelques mètres du militaire, la jeune femme semblait avoir complètement oublié ce qui l’entourait, ainsi que la raison pour laquelle ils étaient venus sur la planète. Elle eut cependant une réaction assez inhabituelle, croisant ses bras sur sa poitrine. Subitement, la Lyanna forte, sûre d’elle et glaciale avait disparu.

"Je … j’ai bien aimé … ça".

Elle n’était pas encore sûre de savoir si elle devait haïr Darren pour ce qu’il avait osé faire, ou au contraire le remercier. Après quelques instants, elle finit par secouer la tète, en regardant autour d’elle. Ce baiser, cette nouvelle sensation plaisante, l’avait autant émoustillée qu’effrayée. Et le seul mécanisme de défense qu’elle connaissait pour ça, c’était soit de tuer celui qui était à l’origine de ça, soit prendre la fuite. Dans ce cas, Lyanna choisit curieusement la seconde solution.

"On devrait peut être y retourner. Je veux dire, les bandits" précisa t elle, comme si elle craignait que ses paroles soient mal interprétées.
Le soldat repliait le torchon désormais vide de la moindre miette de gâteau. La petite maladresse bon-enfant le fit rire doucement et il trouvait une vérité cachée dans ce double-sens. Forcément qu’elle en redemanderait si ça lui avait plu et qu’elle voulait creuser la question. C’était comme découvrir une fonction cachée de son corps, la pauvre avait au bas mot une dizaine d’années à rattraper.
«Bien sûr, il suffit de demander...» répondit-il exactement dans le même double sens.
Lyanna se raidit aussitôt, avant de secouer la tête, gênée par les paroles de Darren. Ce n’était pas le quiproquo qui lui fit perdre ses moyens, mais de savoir que le militaire avait l’air de comprendre son sous entendu de tout à l’heure.

"Non non … je … je parlais de la mission. Des bandits. Pas de … enfin … tu vois".

La soudaine vive réaction de Lyanna, et sa justification peu convaincante, démontrait clairement qu’elle avait réellement apprécié le baiser, son premier baiser, et qu’elle en redemanderait à l’avenir. Après s’être raclée la gorge, la jeune femme fit comme si de rien n’était, et s’avança d’un pas rapide vers la charrette.

Darren n’avait rien dit de plus. Il avait de la peine pour elle, se voyant gamin lorsqu’il avait commencé ses conquêtes et qu’il cherchait à préserver des apparences qui n’avaient nul besoin de l’être. Inutile de remuer le couteau dans la plaie. Toute la cité connaissait la Lyanna colérique qui collait des pains à chaque fois qu’un mec ouvrait la bouche. Personne ne saurait qu’il existait une autre Lyanna là-dessous qui découvrait que, non, la nature d’un homme ne consistait pas à torturer sa prochaine.
Mais...il y aurait tout de même une exception. Darren s’autorisa mentalement, quel que soit le chemin qu’il prenait en enseignant tout cela à Lyanna, d’en parler à Teyla. Déjà parce qu’elle serait stupéfaite de découvrir la progression de son amie dans son relationnel avec l’homme. Mais également parce qu’elle aurait à lui éviter les pièges grossiers du sentiment.

C’était probablement l’élément le plus délicat qu’il aurait à lui expliquer à un moment. Qu’il existe dans le relationnel le sentiment, le sentiment et le physique. Et parfois, simplement le physique. Lyanna avait mis le doigt dans l’engrenage, elle ne pourrait pas se méfier comme une adolescente le fait lors de ses toutes premières aventures.
Il faudrait quelqu’un pour veiller à ce que son épanouissement sur la cité, lorsqu’il s’opérerait, soit un peu surveillé par Teyla. Histoire que quelques mauvaises surprises dans des relations sur la cité ne convainq pas définitivement l’Amazone de la catégorie “tous des mâles à buter !!!!”.

«Hé Lyanna...» fit le soldat en se portant à sa hauteur, puisqu’elle était de nouveau allongée dans la charrette. «Tu ne laisseras pas le comportement des bandits ternir ce que j’essaie de t’apprendre sur les hommes, d’accord ?»

Alors que Lyanna avait dégainé ses lames, et qu’elle s’apprêtait à replacer la bâche sur elle, Darren vint lui poser une question. Elle réfléchit quelques secondes avant de répondre.

"Je ne sais pas. Pour l’instant, je n’ai vu que toi en gentil. Enfin, tu ne m’as pas fait de mal pour l’instant. Je n’ai vu personne d’autre comme toi, donc je ne sais pas ce que je penserais des mâles ensuite. Et si l’un d’eux veut m’embrasser, je fais quoi ?"

Etonnant comme question. Le soldat organisa ses idées et lui répondit franchement :
«Là, tu t’es laissée embrasser parce que tu voulais bien découvrir, c’est une exception. Normalement, une femme se laisse embrasser parce qu’elle en a envie. Elle le veut.»
Il ria.
«Que ce soit moi, ou n’importe qui d’autre, Lyanna. Celui qui t’approche et qui t’embrasse alors que tu n’as pas envie, repousse-le en disant non. Et s’il insiste, là tu peux l’assommer en le traitant de “mâle pervers” !!!»

Lyanna médita sur les paroles de Darren. Effectivement, si l’un de ces mâles essayaient de faire quelque chose qu’elle ne voulait pas, c’était un ennemi. Elle agirait en conséquence.

"Hhhmmm … ok. S’il y en a un qui tente ça, je lui explose ses bijoux de famille" dit elle simplement, avant de placer la bâche sur elle.

“Bijoux de famille”. Terme typiquement Terrien, elle l’avait forcément appris sur Atlantis.
Darren profita de la disparition de son binôme pour simuler le signe d’un “YESSS” avec le poing, pleinement victorieux, en soulignant le changement radical de tempérament chez elle. Fini la haine et l’agressivité pour l’instant. Darren ne doutait pas qu’une fois les bandits alpagués, ses vieux démons ressurgiraient rapidement. Ou que cette séparation temporaire la ferait réfléchir et lui donnerait la mauvaise idée de se sentir trahie, manipulée par cette découverte.
C’était malgré tout une bonne victoire. Darren était content et, il l’avouait, une fierté masculine un brin exagéré. La “sorcière d’Atlantis” s’était détendue entre ses bras. Si c’était pas un accomplissement de mec, ça !!

C’est donc avec cette forme de satisfaction que le soldat replaça son poncho dégueulasse avant de reprendre la route. Il parcouru le sentier encore un long moment, oscillant entre ce qu’il était encore nécessaire d’apprendre à Lyanna selon lui, la façon dont il présenterait les choses à Teyla pour le pas se garnir l’image du parfait pervers opportuniste, mais également le fait qu’il ne tombait toujours sur aucun bandit.
Quelques heures plus tard, Darren commençait sérieusement à s’épuiser et il décortiquait son échange passé avec Virgil pour comprendre là où il avait pu se foirer. Pile au moment où il se décidait à arrêter le chariot et dire à Lyanna que c’était peine perdue...il vit une demi-douzaine de personnes en armes émerger d’un surplomb rocheux. Une simple petite colline qui avait autrefois servi de carrière de pierre, les reliquats de roches vieillies offrant des couverts et des cachettes conséquente.
En frêle civil vulnérable et isolé qu’il était, l’ennemi n’avait même pas fait l’effort de se cacher. Ils approchaient, secouant des lames et des haches. Une matraque et une lance.
Darren secoua brièvement le chariot, de façon inhabituelle, pour alerter sa collègue.
«Six. Peut être entraîné...épées, haches, matraque...une lance.» dit-il d’une voix mesurée avant qu’on ne soit trop proche pour l’entendre.
Là, il prit la voix d’un vieillard affaibli.
«Ohhhhhh...enfin de l’aide !!!! Je n’y croyais plus !!!!»
«On va t’aider, on va t’aider...» fît l’un d’eux.
«Il est plutôt lourd ce chariot. Que transportes-tu ?»
«Euh...RIEN !!! RIEN DE VALEUR !!! J’vous jure !!»
«On va quand même vérifier...on paie le passage ici. Tout le monde paie.»
«Non, n’approchez pas, je...»

Un violent coup bien placé impacta son estomac. Darren s’étouffa dans un mélange de cri de douleur et de surprise alors qu’il s’effondrait sur le sol, les rires sadique montant déjà autour du chariot. Les hommes l’entouraient tout en bougeant des bibelots, grimaçant face au manque de richesse perceptible.

La tension s’accentuait petit à petit. Darren avait mal mais il s’y attendait, il jouait son rôle de victime en se ratatinant sur le sol, profitant de la couverture du poncho pour sortir son neuf millimètre et attendre son heure. Pourtant, un bon coup de botte le fît rouler sur le côté. Le chef de la troupe le dévisagea, d’abords surpris par le fait qu’il ne s’agissait pas d’un vieillard, puis il beuga complètement en découvrant l’uniforme sous la cape. Rien de comparable à sa société.
Dans le même temps, l’un des sbires avait grimpé sur le chariot pour jeter les bibelots et s’approcher de la bâche. Il éructait et ricanait grassement, probablement en plein fantasme sur ce que recélerait la cache. Sa main sale se referma sur le drap et il le tira d’un coup simple pour dévoiler...Lyanna.
Le type ne vit pas les armes. Il voyait surtout la femme qui se cachait, donc une victime, et l’éclat de son regard ressembla à ceux des mâles qui s’évissaient sur la planète de l’Amazone, le genre de possession par la force, une puissance d’abus physique.
«IL CACHE UNE FEMME, CA VA ÊTRE L’ORGIE !!!!» hurla-t-il, joyeux, en attirant l’attention du chef de son air extatique.
Il s’était même entièrement détourné de Lyanna, la dernière erreur...

Lyanna avait entendu les mots prononcés par Darren, à l’approche de leurs cibles. Elle savait qu’elle allait se retrouver face à six mâles, armés d’armes blanches. Savaient ils se battre ? Elle ne s’en savait rien, et elle s’en fichait complètement. La guerre lui manquait, se battre et tuer lui manquait. Elle serait ravie de se lancer dans cette bataille. La charrette s’arrêta, et la jeune femme entendit les voix s’élever autour d’elle. Puis, un bruit sourd, suivit de ricanement. Visiblement, Darren avait eu des ennuis. Quelqu’un monta sur la charrette et s’approcha d’elle. Les mains serrées sur la garde de ses épées, Lyanna se préparait à se redresser rapidement dès qu’elle serait repérée. Ce fut le cas, son adversaire avait l’air ravi de trouver une femme, pensant à voix haute à se la faire. De quoi énerver la guerrière qui sentit la colère monter en elle. Profitant de la distraction de cet idiot, elle leva son épée gauche et planta rapidement la lame dans le service trois pièces du mâle, qui hurla sous la douleur et la surprise. Puis, elle se redressa aussitôt, faisant tourner l’épée dans la chair pour le faire davantage souffrir.

"Même pas en rêve, mâle. Tu vas crever, c’est tout ce que tu mérites".

Aussitôt, son épée droite vint égorger l’homme qui tomba dans la charrette dans un horrible gargouillis. Lyanna en profita pour descendre de la charrette, se retrouvant au milieu des autres hommes qui se dirigeaient vers elle, alertés par leur compère. Regardant autour d’elle, tout en analysant la situation, la guerrière observa chacun de ses adversaires, effectuant des moulinets avec ses épées. Elle attendait le bon moment pour frapper.

Les bandits ne paniquaient pas, lui révélant une certaine expérience dans le combat, les échaufourrées tout du moins. Certains de leurs nombre, ils entourèrent Lyanna en gardant leur distance, visant à permettre la présence d’au moins un des leur dans son dos pour la rendre vulnérable.
De son côté, Darren avait perforé le torse du chef de bande d’une série de tir. Le problème, c’est que la fameux poncho venait d’entraver son mouvement. Alors qu’il se relevait, le soldat remarqua tardivement l’approche d’un bandit qui chassa le neuf millimètre d’un coup de hache. Une chance incroyable dont il n’avait pas conscience : la lame n’avait pas atteint ses doigts. Il aurait pu être amputé de ses phalanges sur le coup.
Darren était pris dans sa lutte. Il se fit emporter par le lourdaud et chuta douloureusement sur le sol. Entrainé, il ramena ses bras en équerre au niveau de sa tête pour esquiver le premier coup. Il se tortilla comme un vers pour se saisir de sa baïonette et offrir une sévère résistance à l’ennemi.

«Pour toutes les vies que tu prendras, c’est ton p’ti cul qui le paiera.» siffla l’un des types à l’intention de Lyanna, loin d’être intimidé par sa chorégraphie martiale.
A l’échange de regard, les hommes continuaient habilement leur encerclement.

Lyanna continuait de fixer ses adversaires avec férocité, essayant de les avoir toujours dans son champs de vision. Celui qui se trouvait derrière elle était le plus imprévisible, mais elle se méfiait surtout du mâle armé d’une lance. Au corps à corps, elle avait moins de chance de réussir à l’avoir que les autres. Et lui avait davantage de possibilités de la blesser. L’un de ses adversaires la provoqua, ce qui eut le don de penser qu’elle avait raison. Les mâles étaient tous pareils. Elle lui lança un regard noir.

"C’est toi qui va te retrouver avec une lame dans le cul, et tu vas gueuler, je peux te l’assurer !"

A peine avait elle finit ses paroles que l’homme armé d’une hache chargea dans sa direction. Étant sur la défensive, elle para sans soucis son coup, et contre attaqua pour le faire reculer. Mais elle sentit un mouvement dans son dos. La guerrière se retourna juste à temps pour voir l'adversaire équipé d’une matraque qui lui fonçait dessus. Elle leva ses deux épées pour bloquer son attaque, et avec rapidité, baissa sans épée droite pour la porter jusqu’à l’homme, le touchant légèrement au torse. Lyanna dut alors reculer car la lance failli l’atteindre au ventre. Ses adversaires étaient coriaces, mais elle l’était également, la rage au ventre. Elle partit à l’assaut de l’un d’eux, enchainant les attaques pour affaiblir sa cible, tout en faisant attention aux autres. En particulier à la lance qui ne cherchait qu’à la transpercer.

Ils occupaient alors une formation en triangle autour d’elle. Le brigand qui subissait l’attaque cherchait la fuite à tout prix quand les autres lui montaient à l’assaut des flancs. Et dès qu’elle changeait de cibles, les rôles s’échangeaient.
Du harcèlement visant à l’affaiblir ! Soudain, un cri perçant vint de l’homme à la lance qui s’avança pour un coup d’estoc. Mais ce cri portait un message, ce n’était pas un “ah” d’assaut. Mais un mot, épelé distinctement, qui vit l’homme à la hache lui envoyer son arme à la façon d’un tomahawk. Lyanna avait déjà connu des combats de longues durées, aussi elle faisait son possible pour contrôler et économiser son souffle et ses forces. Lorsqu’elle vit la hache lancée dans sa direction, elle effectua une roulade instinctive en avant pour l’esquiver. Ce qui la fit atterrir devant le lanceur maintenant désarmée, épée en avant pour l’atteindre.
Le type lui fonçait déjà dessus dans l’idée de la renverser, permettre à ses copains de la rouer de coups une fois au sol. Il n’avait pas imaginé que la souplesse de son ennemie lui permettrait de se rétablir aussi rapidement avec ses armes. Sa contre-poussée ne lui permit pas de s’écarter suffisament, le brigand s’empala comme un grand dans les deux épées, ses chairs se déchirant au passage dans un horrible bruit de succion.
Etranglé par la douleur, l’homme cerna l’une des lames en tremblant de tous ses membres. Il approcha ensuite ses mains de la jeune femme, une tentative sans vraiment de logique, ses doigts accrochant à peine l’avant de ses cheveux dans une frêle tentative.

FSSSCHHHHHH !!!!!

La lance siffla brusquement dans son dos, la pointe acérée faisant son atterrissage en direction de son coeur.
Lyanna sentit une vive douleur dans son bras gauche, alors que la lance vint se planter dans le coeur de son adversaire. Bien qu’elle était visée, la pointe de la lance était passée à côté d’elle, ne faisait que la blesser légèrement. La jeune femme saignait, mais sur le coup, elle s’en fichait. Son adversaire s’étouffait dans son sang avant de tomber sur le sol. Ses lames rougies, la guerrière se retourna et dévisagea l’homme qui avait failli la tuer s’il avait visé correctement. Maintenant qu’il était désarmé, elle serait sans pitié. En poussant un cri, elle s’élança dans sa direction, et le frappa de toutes ses forces à plusieurs reprises, traversant sa chair à divers endroits pour le faire souffrir.

Ce cri puissant de guerrière rompu au combat saisit d’effroi le dernier adversaire qui abandonna ses armes pour se lancer dans un sprint impressionnant. Les ailes du désespoir ou celui de la peur, il prit rapidement de la distance dans l’espoir d’atteindre les bois tandis que le lancier hurlait d’agonie. Darren s’était finalement libéré du sbire après un échange acharné et bien moins recherché que Lyanna. Expérimenté, il savait qu’il perdrait trop de temps à récupérer son neuf millimètres. Il jeta un simple regard sur le côté, en se redressant, notant seulement le fait que Lyanna s’en sortait. Il épaula son P90, bascula le sélecteur de tir sur le coup par coup et aligna son regard dans l’organe de visée.
Il appuya sur la détente. Une fois, deux fois, trois fois.
Les impacts se discernaient très bien dans le sol, le bandit comprenait que ces choses apportaient la mort et il zigzaguait comme un dératé. Mais la dernière tentative de Darren se solda par un trou bien net dans le dos du bougre, traversant son poumon et cisaillant son coeur avant de ressortir. Il s’étala raide mort dans un dernier sursaut.

Essoufflé, Darren baissa son arme et se tourna vers l’origine de tous ces cris. Il sentit l’angoisse, pour quelques secondes, qu’il s’agisse de Lyanna en difficulté. Or, il remarqua qu’elle allait bien...et qu’elle était littéralement en train de torturer le dernier homme en état de parler. Pris de cours, le jeune homme migra rapidement vers elle et demeura de trois quart, espérant ne pas recevoir un coup de lame réflexe de sa part.

«LYANNA ! LYANNA, du calme !!!» tenta-t-il pour la sortir de sa frénésie barbare.

Lyanna prenait un malin plaisir à faire souffrir sa victime, après ce que ces mâles lui avaient promis de lui faire toute à l’heure. A eux de supplier. Mais Darren ne l’entendait pas de cette oreille, et la jeune femme eut du mal à stopper ses gestes. Elle le regarda, les yeux noirs de haine, avant de finalement reculer. Elle abandonna son adversaire blessé, mais vivant.

"Ca va, il n’est pas mort. Je me suis juste amusée un peu avec lui."

Lyanna n’avait pas oublié la promesse qu’elle avait faite à Darren concernant le fait de laisser un vivant parmis les bandits. A regret bien sûr, elle aurait voulu les exterminer tous. Reprenant son souffle, elle s’éloigna du militaire et du blessé, et partit faire ce qu’elle avait dit qu’elle ferait. Après avoir essuyé le sang de ses épées sur l’habit d’un macchabé, elle les rangea et s’empara de la hache qui était plantée dans le bois de la charrette. Puis, elle alla décapiter les morts, s’y prenant à plusieurs reprises pour détacher ces têtes qu’elle fourra sans ménagement dans un sac. Elle plaça ensuite celui ci dans la charrette, sans se demander si Darren n’allait pas être choqué de ces actes barbares, ou s’il allait voir qu’elle était blessée.

Le soldat revint peu de temps après à sa hauteur. Il s’était arrêté un instant devant un corps décapité, comprenant ce qu’il s’était passé durant son interrogatoire. Parce qu’ils en avaient déjà parlé avant et qu’il ne voulait pas confronter Lyanna dans un sujet épineux, il décida d’esquiver cette réalité dérangeante. Même si dans le fond il réprouvait cette pratique, il se rappelait que Virgil lui avait demandé des preuves. Et que cette façon de faire semblait tout aussi légitime chez eux que d’acheter une baguette de pain.
Darren ramassa son pistolet qui trainait sur le sol et le rangea dans son holster.
«Tu t’es trop amusée, il n’a pas tenu deux minutes...» dit-il sans formuler de reproche.
Il s’interrompit dans son mouvement, captant le sang qui tapissait le bras de la jeune femme. Avec son élan de sauvagerie, elle s’était foutue de l’hémoglobine un peu partout. Les zébrures empourprés provoqués par les coups d’épées garnissaient autant sa tenue de Xéna que son épiderme, ce n’était pas facile de savoir si c’était elle qui saignait vraiment.
Le soldat s’approcha et avança une main en direction de son bras. Il en cerna doucement la surface de ses doigts, y appliquant un pression douce et pas trop intrusive pour constater que ce suintement provenait vraiment d’elle.
«On doit s’occuper de ça, si tu ne veux pas que ça s’infecte...»
Il ouvrit la poche la plus grande de son gilet tactique pour sortir son kit de secours.
«Tu me laisses faire ?»

Lyanna avait bien vu que Darren s’était approché d’elle, et l’examinait de la tête aux pieds. Elle fronça les sourcils lorsqu’une marque sur son bras captait son attention. Mais comme toute à l’heure, elle ne fit rien d’agressif pour le repousser et l’empêcher de la toucher. Le militaire constata qu’elle était blessée, et sortit de quoi la soigner en lui demandant son accord.

"Ce n’est rien, j’ai déjà vu pire".
«Et c’est une raison pour ne pas se soigner ?» lui demanda-t-il avec ironie.

Vu l’insistance de Darren pour nettoyer l’entaille, Lyanna finit par soupirer, et elle lui tendit son bras.
«Sage décision...»
Il commença par nettoyer son épiderme pour faire le tri entre sang ennemi et sang d’Amazone. C’était une partie du boulot de Darren de savoir maintenir le client en vie. Un escort sans connaissance médicale ne faisait pas long feu dans le mercenariat. Alors, même si ses compétences se limitaient à de la stabilisation, il savait quoi faire sur ce type de bobo. Un peu de gaze, un bandage plutôt fin, il s'attèla à être rapide et précis.
Sans vraiment que ce soit délibéré, il veilla à se montrer assez doux pour préserver toute la progression qu’il avait obtenu envers la guerrière. Il était en train de terminer le bandage lorsqu’il reprit :
«Ton souffre douleur a quand même eu le temps de me donner des informations intéressantes. Son groupe a été payé pour attaquer les convois civils passant par là. Et dans cette mine de pierre...il y aurait des civils retenus en otage.»
Darren coula un regard vers l’étendue rocailleuse.
«La mission pour Virgil est accomplie. Tu en dis quoi, toi ?»

Lyanna ne prononça pas un seul mot pendant que Darren s’occupait de sa blessure. Elle préférait même ne pas le regarder. Le militaire était doux dans ses gestes, et la jeune femme ne parvint pas à savoir s’il s’en rendait compte ou pas, ou s’il faisait exprès d’appliquer le bandage avec douceur. Une fois soignée, elle se recula, tandis que son partenaire lui disait qu’il y avait peut être des otages dans la mine située un peu plus loin. Cependant, leur travail ici était terminé, il fallait retourner au village. Ils étaient partis depuis des heures, et rien ne garantissait qu’il y avait vraiment des otages. Et puis, même s’il y en avait, c’était peut être des mâles. Lyanna n’allait pas risquer sa vie pour sauver des hommes, surtout après ceux qu’elle avait rencontré en combat. Elle réfléchit, puis secoua la tête.

"On rentre au village, voir Heimda et son père pour lui rapporter ça" lança t elle en désignant le sac rempli de trophées.

Son regard se posa sur les cadavres de ses adversaires, et elle soupira en marchant, non sans lancer une remarque exaspérée à Darren.

"Je te l’avais dit, tous les mâles sont pareils".
«Je te l’avais dis : “ne te laisse pas obscurcir par ces animaux.”» répliqua Darren. «Eux sont des mâles. Pas des hommes...»

"Tu dis ça, mais je te signale que à part Atlantis, ça fait deux planètes que je connais. Et sur ces deux planètes, les mâles sont comme ça, identiques dans leurs barbaries et leurs envies".
«Oui. C’est vrai que Virgil correspond parfaitement à ce genre là ! Il n’y en a pas un pour racheter l’autre !»

Lynna s’arrêta de marcher, et fit face à Darren, constatant l’ironie de sa réplique.

"Et les quatre idiots qui étaient avec lui, tu en fais quoi ? Je ne le connais pas, ce Virgil. Il est peut être pareil. Et même si c’était pas le cas, ça fait quoi ? Un mâle bien par planète contre des milliers de barbares sanguinaires qu’il faut tuer ? Toi aussi, tu es peut être la seule exception d’Atlantis".
«Mais non voyons...»
Le soldat récupéra le sac de têtes coupées et s’approcha de Lyanna.
«C’est ta première exploration et elle n’est pas positive. Tu devrais attendre d’en avoir fait d’autres avant de porter ce jugement, non ?»
Il lui plaça le sac dégoulinant dans les bras. Elle avait insisté pour rapporter de lourdes têtes à la place d’oreilles, il fallait l’assumer. Darren ne comptait pas ramener cette vieille charrette sur tous ces kilomètres.
«Je peux t’assurer qu’il y en a plein d’autres comme moi. Même mieux. Il y en a des planètes entières. Soit un peu plus patiente, Lyanna...»

Lyanna lança un regard mauvais lorsque Darren lui donna le sac, ne voulant pas du tout s’en préoccuper. Elle leva les yeux au ciel, et marcha au bord du chemin, tenant le sac dans sa main, alors que le militaire l’encourageait à être patiente, et qu’elle rencontrerait des hommes biens un jour. Cette perspective ne l’enchantait pas, et elle ne se priva pas pour s’en cacher.

"Patiente, patiente, mais bien sûr" marmonna t elle à voix basse pour elle même.

Darren n’entendit pas.
Il marchait le long du chemin en examinant le secteur, préférant s’assurer que rien ne les attendait. Comme une embuscade supplémentaire par exemple. Le chemin du retour débutait à peine, plus rapidement qu’en charrette, mais tout de même bien usant. Le soldat avait donné beaucoup d’énergie dans cette entreprise et son endurance déclina sérieusement au début de la deuxième heure. C’était à Lyanna de l’attendre cette fois. Le soldat peinait à suivre le rythme et le moment vint où il ne pouvait plus dissimuler son épuisement.
Il était clairement à bout de force, dans le besoin de se reposer. Il enchaîna quelques pauses couvert des moqueries amusées de Lyanna. Pas étonnant, elle devait avoir passé sa vie à courir, se bagarrer, toujours en mouvement. Question activité, cette journée devait surement ressembler à un week end à la plage chez elle.
Mais Darren n’était pas en reste. A sa prochaine boutade sur ses performances, il argua le contre-argument suivant :
«Pas mal pour un type qui t’a transporté une demi-journée en chariot, hein ?...»
Bon, dans son esprit, une autre version bien moins polie disait : “Tu faisais moins la fière quand je te faisais fondre dans mes bras”.
Mais ça aurait tout aussi mesquin que puéril.

Conscient qu’il ne tiendrait pas la route et qu’il se ferait probablement plus de mal qu’autre chose, Darren préféra ne pas se surpasser. Non pas qu’il était étranger à ces rudes efforts. C’était un militaire expérimenté qui avait fait ses classes et pouvait se targuer d’être vétérans de plusieurs conflits. Mais il faut être malin et savoir se préserver. Impossible de savoir combien de temps ils resteraient là à aider Heimda et son père. Darren serait bête de gaspiller toutes ses forces dès le premier jour.
Donc, à force de pinailleries et de remarques, il parvint enfin à convaincre Lyanna de s’arrêter pour camper. Clive trouva un site un peu surélevé, qui donnait la vue sur la route qu’ils empruntaient depuis une lisière de forêt. D’ailleurs, il se demandait même si ce n’était pas celle où ils avaient déjeuner ce midi.
Il y avait de grande chance.

Le militaire prépara un feu enterré.
C’est à dire un foyer placé dans un trou dans le sol, en-dessous duquel il avait foré un petit conduit de terre pour la circulation de l’air. Un système enseigné à tous les soldats et fortement reconnu dans les diverses armées sur Terre. C’était le moyen de se réchauffer, de faire chauffer sa cuisine tout en évitant de se faire repérer.
Après avoir réuni suffisamment de branchage et de bois, Darren se débarrassa de son sac et souffla bruyamment d’aise en s’installant. Il avait pensé à prendre une ration militaire, de quoi faire un bon repas consistant à partager avec l’Amazone. Après ça, il aurait tout intérêt à se rapprocher d’Heimda pour refaire le plein.
«Je vais te faire découvrir nos rations de combat...» expliqua-t-il tranquillement en contrôlant les conserves sur le feu.
«On recherche un bon équilibre entre le plaisir du goût, l’efficacité et la durée de conservation. Bien sûr, on pourrait manger un truc dégueu qui nourrit bien. Mais l’expérience de notre armée fait qu’on a conscience de l’importance du moral. Ca commence par la cantine.»
Pendant ce temps, il avait fait bouillir de l’eau dans son quart militaire.

Depuis le début de l’aventure, Lyanna et lui s’était partagé une seule gourde standard. Ils s’étaient arrêté un peu plus tôt au bord d’un ruisseau pour faire le plein et le soldat avait refusé de boire tant qu’il n’avait pas fait bouillir. Il ne savait pas si sa partenaire connaissait ce principe de sécurité sanitaire.
La ration de combat standard permettait de préparer trois repas. C’était prévu pour une journée. Dans ce cas là, ce serait un bon festin pour ce soir. Le soldat comptait surprendre sa comparse par la qualité des rations. Il avait bien comprit que son travail de bonne entente avec elle était largement favorisé lorsqu’il contentait son estomac.
Un ronon au féminin, non ?
La simple image de Lyanna avec des tresses de Satédien lui fila des frissons.

«Donc...je te présente le gratin de macaronis au boeuf. La salade de gésier au Quinoa rouge et...l’hachis parmentier de canard.»
C’était de la conserve mais les rations s’étaient vraiment améliorées avec le temps. C’était presque devenu un plaisir de les manger, ce qui n’était pas le cas des années cinquante où l’armée américaine les sunommait “les mets refusés par tous”.
Le militaire fît chauffer les trois conserves dans le feu enterré et profita des quelques oeillades qu’il échangeait avec elle lorsque la bonne odeur montait jusqu’à elle. Il lui raconta quelques anecdotes tournées là-dessus puis sortis les plats pour les lui présenter.
«Les biscuits secs, ça remplace le pain...ça se conserve mal.» lui dit-il en tendant les barres en biscuit.
Pour lui montrer, il plongea le sien dans le gratin et le goûta avec un régal feint. Une fois captivée, Darren attendit que son amie fixe son choix sur l’un d’eux pour en obtenir la conserve entière. Il comptait partager les deux autres de toute façon.

Au fil du repas qui tournait au festin, il vida sa ration en lui présentant les suppléments. Les douceurs prévues pour les soldats comme les pâtes de fruits, les bonbons à la menthe et le café. Il faisait soif et il divisa le contenu de la gourde bouillie avec son quart militaire. Le reste commençait à chauffer pour lui faire connaître le fameux café militaire.
En revanche, il buta un peu pour lui expliquer la présence d’une cartouche de cigarettes, lui expliquant autant les bienfaits sur le moral et les dégâts sur le corps à long terme.

Après lui avoir fait posé les lèvres sur l’amertume du café, lui déclenchant un rire franc et amical, le soldat termina sur la dernière surprise.
«Et dans les rations...il y a toujours du chocolat !» lui annonça-t-il en agitant une barre sous le nez.

Au moins, le repas avait permis une entente et une approche que Darren n’avait pas jugé possible au début de leur mission. Lyanna semblait un peu plus réceptive et détendue. Parfois gênée, parfois rebutée sur les sujets qui fâchent : les fameux “mâles”. Mais dans l’ensemble, il arrivait un peu à lui faire oublier cet état de fait.
En tout cas, il en oubliait pour ce soir la haine gratuite qu’elle portait. Clive ne se sentait pas visé dès le départ. Mais depuis qu’il prenait cette voie pédagogue, que ce soit dans le culinaire comme dans le relationnel, le fameux point de départ étant ce baiser, il lui semblait vraiment voir un changement s’opérer chez Lyanna.
Lent et progressif. Mais un changement positif et bénéfique.

Alors qu’ils digéraient le copieux repas ensemble, Darren se permit de s’approcher un peu plus d’elle après avoir tiré une photographie de sa veste.
Sa proximité immédiate n’avait pas de but précis à part permettre un bon éclairage de l’image depuis le foyer dissimulé.
«Regarde. C’est ma section, le D4...»

Le cliché le représentait avec ses trois frères d’armes. Max, April et Jim en tenue et arme. Ils posaient ensemble devant le drapeau Américain qui avait été planté dans le sable désertique du BOC. Le groupe du D4 se tenait devant l’antre dévastée et encore fumante de l’infrastructure de Méda’Iyda. C’était la dure guerre de l’opération Normandie.
Ensemble, ils avaient volontairement pris ce cliché à la fin d’un très rude combat. La crasse, le sang et la sueur qui les recouvraient, comme l’air profondément blasé et épuisé, témoignait du fait qu’ils étaient bien moins intéressés de poser à ce moment là. Ca avait été dur...très dur. Mais cette image représentait maintenant son meilleur souvenir de guerre. Ses amis et lui, solidaire au combat.

«Moi je suis ici, au centre. J’avais perdu mon casque dans la bagarre. A droite, avec le fusil levé en l’air, c’est Jim. Le plus vieux de l’équipe. C’est un peu notre protecteur, il veille sur nous comme une mère poule !»
Son doigt se décala sur celui qui tenait le fusil à pompe, agenouillé en une position charismatique.
«Là, c’est Max. Le plus jeune et le plus dynamique du groupe. Un vrai môme quand il s’y met. Et April....»
Il glissa sur une forme qui n’avait rien de féminin avec la tenue militaire. Alourdie par son casque et une lourde M60 dans les bras, le torse bariolé d’une bande de cartouches, elle posait avec un sourire en coin plein d’espièglerie. Elle était plus large que tous les autres avec ce matériel et son allure pourtant moins sportive contrastait avec le poids qu’elle supportait. Rien ne semblait la gêner pourtant.
«Elle est là, tu vois ?...notre mistinguette.»
Il ricana.
«Elle adore faire le mec. Pas le mâle, attention. Mais elle surjoue notre propre nature...des fois, en rigolant, elle monte sur la table en exhibant ses muscles. Et elle nous crie : “La honte, vous autres, je suis plus mec que mec !!!”»
C’était très nostalgique comme discours. Mais il avait un amour profond de camaraderie pour eux.
«Quand tu seras moins en colère contre les hommes, ça te dirai que je te les présente ? Tu verras, ils sont très drôle !»

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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
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√ Arrivée le : 14/07/2018
√ Nationalité : Kiranienne

√ Gène : ATA
√ Messages : 179

Ven 20 Mar - 0:43

Lyanna
Le Soldat ∞ L'Amazone
D
écidément, Darren était de plus en plus exaspérant. Voilà que maintenant, alors que nous étions sur le chemin du retour, le militaire traînait les pieds, avançant à la même vitesse qu’un escargot. Je dus m’arrêter plusieurs fois pour l’attendre, cela en devenait irritant. Et bien sûr, je ne manquais pas une occasion pour le rabrouer et me moquer de lui. Il ressemblait aux mâles qui travaillaient dans mon village, et qui recevait le fouet s’ils n’allaient pas suffisamment vite, ou s’ils rechignaient à la tâche. Heureusement pour Darren, je n’avais pas de fouet en cet instant. Sinon je l’aurais fait avancer comme un boeuf ou un cheval pour qu’il retourne à l’étable. Alors, je me contentais de soupirer en levant les yeux au ciel. A ce rythme là, nous n’allions pas arriver avant la nuit.

Ce qui devait arriver arriva. La nuit commençait à tomber, et nous étions encore en pleine nature, loin de notre destination. Et de plus, Darren paraissait fatigué. Il proposa d’ailleurs de passer la nuit sur une petite colline, ce fut une autre occasion pour me moquer de lui.

"Sérieusement ? Tu es fatigué à cause d’une marche à pied et d’un petit combat ? Les mâles Atlantes ne sont pas endurant, à ce que je vois".

Curieusement, ma voix était moins cinglante que lorsque nous nous étions rencontrés. A croire qu’avec Darren, je commençais à m’adoucir. Je laissai le militaire s’occuper de préparer un feu, pendant que j’effectuai un tour de ronde autour de notre futur campement provisoire, afin de m’assurer qu’aucun danger ne nous menaçait, comme d’autres bandits ou des animaux sauvages. J’attachai le sac en hauteur, dans un arbre, afin d’éviter d’attirer les prédateurs vers nous. En m’éloignant, je tombai sur un petit ruisseau, et j’en profitai pour me laver rapidement, passant de l’eau fraîche sur ma peau souillée pour retirer le sang. Je ne pouvais rien faire pour mes vêtements dans l’immédiat, et le ruisseau n’était pas assez large ni profond pour prendre un bain, je fis donc le minimum. Puis, sans avoir les mêmes préoccupations de Darren concernant la santé, je bus quelques gorgées d’eau pour me désaltérer. De là où je venais, l’eau était puisée directement dans la rivière, alors je ne me souciais pas d’attraper une maladie. Sans compter que l’eau n’était pas polluée, contrairement à ce qu’on trouvait sur Terre. Après m’être nettoyée et rafraîchie, je retournai au campement de fortune.

En arrivant, je détachai mes fourreaux et le posai non loin de moi, avant de m’asseoir près du feu, comme Darren venait de le faire. La nuit était plutôt fraîche, l’air s’était refroidi, et ma petite tenue ne me réchauffait pas beaucoup. J’allais devoir passer la nuit près du feu pour ne pas mourir de froid, sauf si le feu s’éteignait. Je m’en préoccuperais plus tard. Pour le moment, c’était autre chose qui m’inquiétait. Mon estomac se mit à gronder, je n’avais rien mangé depuis le début de la mission, excepté les deux morceaux de gâteau. J’étais quelqu’un qui mangeait peu par rapport à un Atlante, la faim étant quelque chose de commun sur ma planète lorsque les vivres et le gibier se faisaient rares. Mais au bout d’un moment, l’estomac me rappelait à l’ordre, et je n’avais rien emporté avec moi. Je pourrais aller chasser, mais ce n’était pas ma spécialité. Débusquer un petit animal en pleine nuit, et lancer mon couteau dessus pourrait prendre un long moment. J’avais davantage de chances de revenir les mains vides, je n’avais pas été éduquée pour devenir une chasseresse. Aussi, la venue des rations proposées par Darren fut la bienvenue, même si je n’en montrais rien. Et cette odeur de nourriture tandis que les plats mijotaients, ne faisait qu’accentuer ma faim. Darren me dévoila ce qu’il y avait à manger, mais affamée comme j’étais, j’aurais pu manger presque n’importe quoi. Regardant chaque plat, je pris le hachis parmentier au canard, intriguée par la texture étrange qui était en réalité de la purée de pommes de terre; la viande étant cachée dessous. Je mangeai en silence, et même si d’un point de vue terrien, les rations de survie étaient loin d’être de la haute gastronomie, je m’en contentais, n’ayant rien mangé de tel. C’était nouveau pour moi de m’alimenter avec de la purée, mais j’aimais ça. Comme Darren partageait le reste des plats, je pus goûter à chacun d’entre eux, agrémentant de temps à autre son plat d’un biscuit comme lui avait montré le militaire. Je connaissais déjà les pâtes, et je n’étais pas fan de la salade au quinoa. Par contre, les morceaux de gésier avaient rapidement disparu, engloutis. Au moins, mon estomac était rempli, cela me fit du bien.

Par la suite, Darren me montra le reste de ses affaires pour terminer le repas. Des tas de choses que je ne connaissais pas, ainsi que du café. Alors que j’en bus une gorgée, je me mis à tousser à plusieurs reprises en grimaçant. Le goût me déplut fortement, comment pouvait on boire ça ?

"Je n’aime pas ça, ce n’est pas bon, le goût est horrible".

«C’est vrai. Mais c’est parfait pour se réveiller le matin !»

Je reposai la tasse sans la finir, lorsque mon regard fut attiré par la barre chocolatée que Darren me faisait miroiter. Décidément, il savait comme m’appâter, maintenant que j’avais découvert la drogue qu’était le chocolat. D’ailleurs, la barre ne fit pas long feu. Je fus ensuite intriguée par le paquet de cigarettes, je ne comprenais pas comment quelque chose pouvait être à la fois bénéfique et néfaste. Je retournais le paquet dans mes mains, en sortant même une cigarette pour la regarder. J’avais vu certains Atlantes mettrent cet objet dans leur bouche, ce qui produisait de la fumée, mais c’était la première fois que j’en voyais de près. Et je ne comprenait pas le fonctionnement, ni ce que s’était, même si Darren m’expliquait rapidement.

"Mais pourquoi utiliser ça si c’est néfaste pour le corps ? Ca ne sert à rien."

La situation était vraiment très étrange, et je ne me rendis même pas compte de mon comportement. En temps normal, je serais restée à plusieurs mètres d’un mâle, sans le regarder, et encore moins discuter avec lui. Pourtant, en cet instant, ma curiosité prenait le dessus. Et comme Darren s’était montré plus doux que les mâles que j’avais rencontré, cela avait sûrement un effet calmant sur moi. Mon tempérament et ma haine étaient mis de côté pendant quelques heures, alors que j’étais intriguée par tout ce que je voyais qui était nouveau pour moi. Au moins, je pensais à autre chose qu’au mâle assis à mes côtés, que j’aurais sûrement frapper dans d’autres circonstances. D’ailleurs, je ne réagis même pas alors que le militaire se rapprochait de moi, cherchant quelque chose dans sa poche. Qu’allait il sortir cette fois ? Il me tendit un petit papier coloré que je pris dans mes mains. J’avais déjà vu ça, mais j’avais oublié ce que c’était. On aurait dit une peinture en miniature, mais je ne sentis pas les coups de pinceau en parcourant la surface avec mon doigt. Le militaire me présenta chacun des membres de son équipe. Je ne m’attardai bien sûr pas sur les mâles, mais mon attention fut attiré par la jeune femme, April. La fameuse fabriquante de gâteaux au chocolat. Je fronçai les sourcils en la regardant, intriguée.

"C’est une femme ? On dirait un mâle."

Effectivement, sur la photographie, c’était difficile de voir qu’April était en réalité une femme. Elle ressemblait beaucoup à un mâle, surtout avec cette tenue. J’avais remarqué que les Atlantes s’habillaient comme eux, mettant leurs tenues. Même Teyla le faisait lorsqu’elle partait en mission. Et c’était une chose que je ne comprenais absolument pas. C’était un sacrilège de se vêtir comme eux. Une honte. Une soumission. Pourquoi les mâles ne mettraient pas des jupes et des robes, si les femmes doivent s’habiller comme eux ? Cela me déplaisait, et c’était la raison pour laquelle je refusais d’enfiler la tenue d’exploration, même si dans certaines circonstances, comme le climat, avoir un pantalon pouvait être plus bénéfique qu’une jupe. Et visiblement, cette April ne faisait pas exception.

Darren m’expliqua qu’April était un vrai garçon manqué, et il me proposa de les voir un jour, si j’en avais envie. Et lorsque j’aurais réglé mon soucis avec les mâles. Ce n’était pas demain la veille. Bien sûr, parler à April ne me dérangeait pas, même si son envie de s’habiller et agir comme les mâles me déroutait complètement. Mais les autres, c’était une autre histoire. Je réfléchis en fronçant les sourcils, perdue dans mes pensées et mes envies.

"Elle oui. Pas eux".

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Ven 20 Mar - 0:44

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Le Soldat ∞ L'Amazone
L
e soldat prit son temps pour lui détailler les réponses.
La curiosité de Lyanna n’avait pas de fin, surtout depuis qu’ils avaient établi un terrain propice à l’échange. Avec le temps, il avait remarqué qu’elle se crispait moins lorsqu’il s’approchait pour lui montrer, que ce soit sa photo, ou bien l’histoire de la cigarette. Bien entendu, le changement lui serait trop brutal. Darren ne fît pas grand cas de son insistance à appeler “mâle” tout ce qui présentait un attrait masculin. C’était les soubresauts des limites qu’elle s’était forgée et qui étaient devenues éventées face aux nouvelles révélations.

Comme lorsque l’on participe à une discussion intéressante ou enflammée, le temps s’envola sans même qu’il ne puisse en prendre la mesure. Darren ne se rendit compte de l’heure tardive que lorsqu’il dû aller reprendre du bois, désormais à court. Il s'exécuta tout en continuant de partager son expérience avec la jeune femme, s’évertuant à lui apporter des éléments qui prouvait que les relations sur sa planète était bien loin d’être une référence.

«C’est ta différence de culture qui fait ça mais c’est vraiment différent chez nous.»
Darren se pencha et continuait de ramasser du bois.
«Quand tu te dis guerrière, tu en as fait ton métier : c’est ta vie professionnelle. C’est juste pour le travail. Ensuite, il y a aussi la vie personnelle, lorsque tu fais autre chose de ton temps. Généralement, c’est pour les loisirs, voir ses copains, échanger. Par exemple : passer la journée avec Teyla pour te choisir une nouvelle tenue, juste pour le plaisir.»
Il marqua une pause et releva son air dubitatif. Il fonctionnait beaucoup au non-verbal qu’elle laissait paraître maintenant.
«C’est juste un exemple. Et pour finir : tu as ta vie intime, amoureuse. Généralement, on en fait pas l’étalage, sauf avec ses amis les plus proches. C’est un grand signe de confiance. Ca concerne ton couple, tes relations sentimentales, tes ébats sexuels.»

Darren était bien chargé de bois. Il fît route pour revenir vers le camp en se souvenant tout le mal qu’il avait eu à lui expliquer ce qu’était un couple.
«Je sais que tu as du mal avec ces notions. Mais j’insiste là-dessus : ce n’est pas aussi technique que tu le décris. On n’a pas des relations juste “pour se reproduire”. On le fait aussi bien avant pour se faire plaisir, faire plaisir à l’autre.»
Il haussa des épaules.
« Des fois même, entre les partenaires, c’est juste physique. Un soir, comme ça, histoire de se faire du bien.»

Lyanna observa Darren pendant que celui ci était entrain de ramasser du bois. Elle n’allait pas l’aider, c’était une tâche que les mâles faisaient dans son village. C’était donc le rôle du militaire, non ? Pendant qu’elle l’écoutait parler, elle fronça les sourcils, ne comprenant pas tout ce qu’il disait. Passer du temps entre amis pour des loisirs ? Mais qu’est ce que c’était que ça ?

"Je ne vois pas de quoi tu parles. Pourquoi aurais je besoin de choisir de nouvelles tenues ?" dit elle sans comprendre la notion d’exemple. "Les miennes me conviennent, je n’en ai pas besoin d’autres. Mon rôle est de me battre et de me m’entraîner. Je ne fais rien d’autre, c’est inutile. Je n’ai rien à faire à part me maintenir à niveau dans mes techniques de combat".
« Je te l’ai dit, ce n’est qu’un exemple. Le loisir...c’est faire autre chose que ton rôle habituel, quelque chose qui te plait, pour t’amuser...»

Et oui, pour quelqu’un comme elle qui a passé sa vie en temps que guerrière, et dont les coutumes ignoraient complètement ce qu’étaient des loisirs, il était difficile de comprendre cette notion.

« Bon, c’était peut-être pas adapté. Hmmm...disons que tu as du temps de libre sur la cité. Qu’est-ce que tu fais à part maintenir tes techniques de combat ? Tu ne restes quand même pas tout le temps dans tes quartiers ? »
Il insista.
« Qu’est-ce que tu fais alors ?.»

Lyanna réfléchit quelques secondes.

"Tu veux dire à part frapper les mâles ? Je vais dans votre salle de sport, ou alors je cours"
« Mais c’est de l’entrainement ça. » rétorqua le soldat, ignorant volontairement son ironie.
« Tu es déjà allé voir un film ? Ou bien participé à un club ?»
Clive pariait qu’il serait rapidement inondé de nouvelles questions.

"Heu … non. Enfin, j’ai appris à nager avec l’un des clubs de la cité. Tu veux parler de ça ?"

Lyanna fronça les sourcils.

"C’est quoi, un film ?"
« Un film...heu...je te raconterai ça plus tard. C’est un peu long à expliquer. Mais nager ! Du coup, est-ce que tu y vas pour te détendre ? »
"Me détendre ? Bien sûr que non. J’y vais pour me maintenir en forme. On m’a dit que c’était un sport efficace, et comme je ne savais pas nager, j’ai appris et j’y vais régulièrement. Quand il n’y a personne".
Darren ne répondit pas. Il sentit au fond de lui une petite forme de lassitude à l’idée que sa collègue n’avait jamais connu le moindre loisir, à l’image de l’absence total de relationnel avec un homme banal. Il ne pouvait pas lui jeter la pierre pour ça, il comprenait que toute cette partie de la vie avait été chassé par sa culture.
Mais pour permettre à Lyanna de récupérer sa vie, la vraie, il allait devoir se retrousser les manches.
« Bon. Dès qu’on aura un moment de libre, je te montrerai ce que c’est le loisir. » décida-t-il avec un air bienveillant. « Tu vas galérer à comprendre le concept mais, quand ce sera fait, tu ne pourras plus t’en passer ! Comme le chocolat. »

Mais le pire fut la suite, lorsque Darren parla à Lyanna des relations intimes, sexuelles pour le plaisir, que ça soit par amour ou pour simplement se faire plaisir de temps en temps. La jeune femme ne savait pas du tout ce qu’était l’amour, excepté l’amour sororal qu’elle ressentait pour les femmes qu’elle considérait comme ses soeurs. Mais être amoureuse d’un homme était une chose incompréhensible pour elle, elle en ignorait le sens. Et encore moins comment prendre du plaisir à avoir une relation avec un mâle, alors que pour elle, cet acte n’avait que pour seul but d’avoir des enfants. Avec un air à la fois innocent et sceptique, Lyanna dévisageait le militaire.

"Je ne comprends pas. Pourquoi vouloir chevaucher un mâle si le but n’est pas d’enfanter ? Quel plaisir y a-t-il à faire ça ? C’est déjà une chose écoeurante, une véritable corvée, je ne vois pas en quoi cela peut être plaisant. Je n’ai pas du tout envie d’en arriver là avec un mâle".
« Pourtant Lyanna, je serai prêt à parier que tu tiendrais le même discours si on te demandait ce que l’idée d’embrasser un homme te faisait. Avant que je te montre ça, tu aurais trouvé l’acte écoeurant ? »

Lyanna dévisageait Darren, puis elle détourna la tête.

"Oui, c’est un acte écoeurant. Tout ce qu’on fait avec un mâle est écoeurant".
Darren rigola de bon coeur.
« Tu ne me disais pas la même chose ce midi ! »

La jeune femme savait que le militaire avait raison, d’où le fait qu’elle n’osait pas le regarder en cet instant. Elle se souvint de ses lèvres chaudes posées sur les siennes, et cela lui avait étonnamment plu. Elle n’avait jamais imaginé que faire quelque chose de physique avec un homme pouvait être plaisant. Cependant, elle ne voulait pas le reconnaître, même si son corps la trahissait. Car rien que de penser à cette scène fit naître une légère couleur rouge sur ses joues.

« “Chevaucher un mâle”, c’est pas vraiment le terme approprié. Mais quand c’est bien fait, c’est encore plus agréable que de s’embrasser. C’est juste que tu n’as jamais eu l’occasion de connaître ça. Justement, ça finira peut-être changer de discours.»

"Comment ça, ce n’est pas approprié ? Chez nous, les mâles étaient allongés sur une paillasse, et les reproductrices se plaçaient à califourchon sur eux pour être fécondées. On aurait dit qu’elles étaient sur des chevaux, donc elles les chevauchaient. Tu vois que c’est approprié comme terme" lança-t-elle en toute innocence.

"J’ai déjà essayé une fois, et je n’ai pas du tout aimé. C’était très désagréable. Je suis sûre que si je recommençais, je n’aimerais pas du tout. Alors autant ne pas le faire pour m’éviter une horrible corvée".

Darren nota mentalement les informations qu’elle partageait. Il y avait à peine une journée, elle faisait son premier aveu dans la haine et la colère. Maintenant elle se confiait spontanément. Teyla serait impressionnée de cette évolution à pas de géant.

Lyanna ramena ses genoux vers elle, les enlaçant dans ses bras pour se réchauffer. Le feu diminuait peu à peu vu qu’il n’y avait plus beaucoup de bois, et elle commençait à avoir froid. Darren s’en rendit compte. Il ajoutait du combustible, bien que la nature enterrée du feu réduisait considérablement la source de chaleur.

"C’est quoi, une relation amoureuse ?" demanda-t-elle, curieuse.

Le soldat rajouta encore quelques morceaux de bois puis il se redressa pour venir dans sa direction. Il calculait l’endroit où il se poserait, son sac lui servant d’oreiller, pour espérer passer une bonne nuit à la belle étoile.
« Une relation amoureuse... » mima-t-il en étant soudainement happé par un sentiment nostalgique. « C’est être la priorité de l’autre, Lyanna. »

Darren retira son gilet tactique pour le déposer à côté de son lit de fortune puis il ouvrit sa veste.
« C’est fait de gestes et d’attentions. De la douceur, de la compassion. Des tas de petits trucs qui comptent sans que tu aies besoin de le dire, de le demander. Par exemple, ça peut-être... »
Il lui déposa sa veste sur les épaules.
« Réchauffer sa moitié quand on voit qu’elle a froid. »
Darren assura le vêtement sur elle et lui tapota le bras avant de s’éloigner. Il s’installa sur son lit tout en poursuivant.
« Tu vas me dire que tu en as pas besoin, blablabla, tu es une superbe guerrière très résistante. Que tu as l’habitude de supporter le froid. Mais peu importe. C’est ça, avoir de l’attention pour quelqu’un. C’est bienveillant, c’est sincère. »
Le soldat s’allongea en croisant ses mains sous sa nuque. Il mira la voûte étoilée qu’il ne trouvait pas très compétitive face à celle de Lantia.
« C’est quelqu’un qui pense à toi. Tu sens ton coeur qui bat plus vite quand il te parle. Son sourire ou ses compliments te font fondre. Ca te chatouille l’estomac, le temps s’envole sans que tu ne t’en rendes compte. Ca te dit vraiment rien, le terme “amour” ? »

Lyanna écouta attentivement les explications de Darren. A croire que ce qu’il disait, il l’avait vraiment vécu pour expliquer les détails aussi bien. C’était peut être le cas d’ailleurs, mais cela ne regardait pas la jeune femme. Et bien qu’elle avait du mal à comprendre réellement le sens du mot amour, elle essayait d’imaginer, de visualiser la situation. Les mots du militaire étaient forts, elle devait le reconnaître. Et si tout ce qu’il disait était vrai, cela devait être très étrange, mais également intéressant à ressentir et à apprendre. Elle ne savait pas comment une telle chose pouvait se produire, surtout pour elle avec un mâle. Pour la guerrière, c’était inconcevable, mais elle ne dit rien. Elle resta silencieuse à écouter et à regarder Darren. Elle fut surprise lorsque ce dernier plaça sa veste sur ses épaules pour qu’elle se réchauffe, expliquant qu’un homme amoureux effectuait le même geste avec celle qu’il aimait. Incapable de dire quoi que ce soit, ou même protester, Lyanna garda la veste, la serrant même autour d’elle. Même si elle ne voulait pas qu’un mâle l’aide, elle avait moins froid, il fallait le reconnaître. Pourquoi Darren avait-il fait ça ? Pourquoi était il gentil avec elle ? Faisait il semblant pour la piéger ? Ou l’était il vraiment, étant différent ainsi des mâles qu’elle connaissait, comme le lui avait dit plusieurs fois Teyla ?

Alors que Darren était allongé sur le sol, regardant le ciel, Lyanna gardait le silence quelques secondes. Le militaire lui posa alors une simple question, mais elle secoua la tête, n’ayant jamais ressenti ce qu’il venait de décrire.

"Non, ça ne me dit rien. J’ai toujours ressenti de la haine et du dégoût pour les mâles. Je ne peux pas ressentir autre chose pour eux, et encore moi ce truc … l’amour. J’en suis incapable, ça serait un signe de faiblesse de me rapprocher d’un mâle".

« Tu dois apprendre à tourner la page... » déduit-il après un petit moment de silence.
Il tourna sa tête vers elle pour recevoir son expression curieuse.
« Une expression de chez nous. C’est arrêter de s’attarder sur le passé pour profiter de son avenir. »
Darren se tourna un peu pour continuer de lui faire face.
« Tu as vécu l’horreur dans ton Pays. Les exemples que tu me donnes ont de quoi faire froid dans le dos. Je comprends pourquoi tu as autant de haine pour les hommes de chez toi. Mais ce n’est pas une généralité Lyanna. » lui expliqua-t-il tranquillement.
« Tu n’as jamais rencontré d’hommes qui voulaient ton bien en fin de compte. Et puisqu’une relation, dans ton esprit, se résume juste à “chevaucher” un type qui te dégoûte et que tu hais, ça ne compte pas en terme d’expérience. Tu ne sais pas ce que c’est non plus. »
Darren acquiesça pensivement. Il avait fait référence à ce qu’elle avait partagé précédemment sur sa tentative de “reproduction”.
« Toute ton expérience de la vie est faussée. Je serais bête de te dire d’oublier ce que tu as vécu. Alors je préfère t’encourager à continuer d’explorer comme tu le fais. D’observer, de comprendre. Si tu te renfermes dans ta tirade du mâle détesté, tu vas passer à côté de ce qu’il y a de plus important dans la vie. Tu comprends ? »
Il sourit.
« Ou je t’ai perdu dès la première phrase ? »

Lyanna avait écouté attentivement les explications de Darren, essayant de comprendre tout ce qu’il disait. Pourtant, certaines choses lui échappaient encore, et il lui faudrait sans doute du temps et de la patience, et bien sûr de l’envie, pour mettre en pratique un jour ce que le militaire lui disait.

"Passer à côté de ce qui est important dans la vie ? Comment ça ? Et pourquoi est ce si important ? C’est une obligation ?"
« Non. Bien sûr que non... » répondit-il aussitôt. « Mais la vie, ça ne se limite pas à une fonction. Je suis Darren Clive, spécialiste de l’escorte et militaire. Tu es Lyanna, spécialiste du bourrepif anti-mâle. C’est une simple fonction, pas un mode de vie ! »
Sa tête oscillait au rythme de son argumentaire.
« Toi, ta fonction, c’était de dégommer du mâle sur ta planète. Bien, c’est fait. Il n’y en a plus. Quelle est ta raison d’être maintenant ? »

Lyanna réfléchit à la question de Darren, mais elle ne savait pas quoi répondre. Elle avait beau chercher, elle ignorait pour qu’elle raison elle se battait et vivait maintenant, vu qu’elle avait tout perdu. Elle détourna les yeux, observant le feu, pensive et envahie par la tristesse.

"Je ne sais pas. J’ai perdu mes soeurs, ma famille. Je n’ai plus rien à faire. Je ne sais plus ce que je dois faire. Je n’ai plus de raison d’être car je n’ai plus personne à protéger. Elles ont toutes disparu, j’ai échoué dans ma tâche".

Le soldat tiqua.
Il avait beau travailler la jeune femme pour lui faire intégrer les nouveautés d’une véritable vie, ça ne se faisait pas sans ouvrir d’anciennes blessures, celle-ci étant visiblement la plus fraîche. Darren s’en voulut un peu sur le moment, se disant que Lyanna n’avait certainement pas besoin qu’on lui rappelle qu’elle n’avait plus de raison de vivre. Mais dans le fond, c’était vraiment le sujet.

« Pourtant, tu es toujours là. Parce que c’était ta fonction, pas ta vie. »
Il posa sur elle un regard compatissant.
« Ta nouvelle raison d’être, c’est ta nouvelle famille sur Atlantis. L’idée que tu puisses peut-être retrouver des soeurs égarées. Qui sait, elles sont peut-être pas toutes mortes ? Participer à défendre Atlantis, protéger les femmes de mondes où les mâles se comportent de la même façon. Tu as fait tout ce que tu as pu, je n’en doute pas. Ca t’a mené vers une nouvelle tâche. Et surtout... »
Le jeune homme voulu modérer ses propos pour éviter l’effet de l’ironie du sort.
« Être heureuse, en paix. »
Il lui sourit.
« C’est pas profondément caché dans tes tripes, ça ? »
"Je ne sais pas. Bien que ma vie n’était pas de tout repos, et que le danger nous guettait sans cesse, j’étais heureuse avec mes Soeurs. J’ignore si je pourrais retrouver cette sensation un jour, loin de mon peuple".

Lyanna médita sur les paroles de Darren sans quitter le feu des yeux. Peut être avait il raison. Elle n’avait plus sa famille, mais il y avait d’autres personnes qui étaient en danger. Certes, les femmes sur Atlantis savaient visiblement se défendre, mais d’autres vivants sur d’autres planètes pouvaient connaître le même sort que sur son monde. Les protéger pouvait bien être une autre vocation, là où elle avait échoué avec son peuple. Après quelques instants de silence, la jeune femme finit par se lever, gardant la veste autour d’elle. Cela la réchauffait. Elle se pencha pour prendre ses épées.

"Dors. Je vais surveiller les alentours".

Darren resta muet un petit instant.
Il la fixa, là debout, avec ses lames en main, en train de prévoir tout sauf de se reposer. Le soldat tombait de son côté. Il avait tiré cette fichue charette toute la sainte journée et se sentait aussi vide qu’après une manoeuvre. Les sourcils un peu froncé, il se demanda si Lyanna tenait vraiment à instaurer un tour de garde ou si ce n’était pas une excuse pour s’éloigner.
Après tout, peut-être que ce qu’il disait était dérangeant. Ou que ça finissait par l’ennuyer.

« D’accord. Mais je le fais parce que ça avait l’air d’un ordre... » se moqua-t-il avec un petit sourire.

Il ne comptait pas la retenir si elle avait le besoin de s’éloigner. Dans d’autres circonstances, il aurait sorti la vieille rengaine sur le fait qu’un binôme ne devait pas se séparer. Mais avec ce qu’il avait vu des compétences martiale de l’Amazone, il n’y avait pas grand chose à craindre la concernant qu’un petit rhume.

« Et si tu continues d’avoir froid, hésite pas à venir dormir contre moi. Ça réfutera dans le même temps ta certitude du dégoût masculin. » conclut-il en se trouvant une bonne position pour dormir.

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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
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√ Arrivée le : 14/07/2018
√ Nationalité : Kiranienne

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Ven 20 Mar - 0:48

Lyanna
Le Soldat ∞ L'Amazone

"Ca ira. Ton vêtement tient chaud. Et il y a le feu".

J’étais en réalité perturbée par tout ce qui venait de se passer. Entre le baiser qui avait abaissé mes défenses, notre discussion et ces aveux et confidences que j’avais commencé à dévoiler me concernant et au sujet de mon passé, c’était trop pour moi. J’ignorais même pourquoi je me dévoilais autant à un mâle, cela ne me ressemblait pas. Je ne savais plus vraiment où j’en étais, et surtout quoi penser de Darren. Ma défense était l’éloignement, et la remarque du militaire sur le fait de venir se blottir dans ses bras pour avoir plus chaud était peut être tentante, mais cela m'effrayait. J’avais peur d’apprécier ce geste comme le baiser, ce qui irait à l’opposé de ce que je ressentais pour les mâles. Le chemin serait long pour que je me laisse ainsi aller avec l’un d’entre eux. Et puis, m’éloigner m’empêcherait de dormir. Je n’avais pas suffisamment confiance en Darren pour m’endormir près d’un mâle qui pouvait faire tout ce qu’il voulait pendant que j’étais inconsciente, sans que je puisse m’en rende compte.

Sans un mot de plus, je m’éloignai et laissai Darren près du feu. Je fis une petite ronde dans la forêt, attentive au moindre bruit suspect. Mais je ne repérai aucun danger. Je finis par trouver une souche d’arbre, et m’assis en s’adossant contre le tronc, posant mes armes à côtés de moi. Puis, je retirai la veste de Darren, curieuse. Je la regardai attentivement, c’était la première fois que je tenais l’un des vêtements atlantes dans mes mains. Et bien que j’avais horreur des pantalons car pour moi, c’était un habit d’homme, la veste me rebutait moins. En regardant de plus près, je remarquai une ouverture. Je me souvins que Darren avait glissé sa main dans ce genre d’ouverture pour en sortir des objets. Intriguée, j’enfouis ma main dans les poches que je trouvais. J’en sortis d’abord la photographie que le militaire m’avait montré, celle de sa section, que je posai sur le sol à côté de moi. Puis, je trouvai une autre photographie. De moi même. Ce qui fit naître des interrogations dans mon esprit. Pourquoi le militaire avait il une photo de moi, alors que nous ne nous étions jamais rencontrés ? Après avoir également posé la photo par terre, je cherchai d’autres poches, et en trouvai à l’intérieur de la veste.

J’agrippai un morceau de cuir rectangulaire, replié, qui s’avérait être un portefeuille chargé de quelques informations. Comme la carte militaire de Darren qui le désignait comme spécialiste de l’escorte. Des billets US, une montre sans bracelet qui semblait encore fonctionner, autant d’objets inconnus pour moi. Puis, dans le repli, la photographie d’une jeune femme. Une blonde, le visage fin, qui avait la vingtaine. Je regardais la femme sur la photo, je ne l'avais pas vu sur Atlantis. Qui était elle ? Je posai l’objet à côté de ma propre image et de celle de la section de Darren, et continuai de fouiller dans le portefeuille. J’y trouvai quelque chose de bien étrange. Un carré en plastique, et en passant mon doigt dessus, je sentis une forme circulaire à l’intérieur. Il y avait des inscriptions dessus, mais ne sachant pas lire, j’ignorais de quoi cela parlait. Curieuse, je déchirai le plastique, et en sortis l’objet qui ne ressemblait à rien de ce que je connaissais, une sorte d’anneau. Je n’en avais jamais vu sur la cité. La forme circulaire semblait être enroulée sur elle même, alors forcément, je le déroulai comme je pus, en tirant un peu dessus. La matière était très curieuse au toucher, et je me demandais ce que ça pouvait être, et à quoi ça servait. Je ne comprenais pas du tout. Cela se mettait il sur un doigt ? Mais pourquoi faire ?

Dans le flou total, je posai ce qui restait du pauvre préservatif à côté des photos, ainsi que le portefeuille, et continuai mes recherches dans les autres poches. Je trouvai alors une barre de chocolat, comme celle que Darren avait toute à l’heure. Maintenant que j’étais seule, je pus sourire en voyant cette confiserie. Et bien que j’avais suffisamment mangé, ma gourmandise naissante eut raison de moi. Sans attendre, et sans aucune gêne, je mangeai la barre chocolatée. Cela était toujours aussi plaisant. Puis, je posai le papier vide à côté du reste. Je regardai ensuite la veste dans son ensemble, n’ayant plus de poche à découvrir, et je m’attardai sur les manches. C’était donc par là qu’il fallait glisser les bras ? Sans attendre, je fis de même, devant m’y reprendre à plusieurs reprises pour parvenir à placer la veste correctement sur moi. J’avais maintenant plus chaud, le tissu serré autour de mon corps. Je restai assise un long moment dans l’obscurité, levant à mon tour la tête pour regarder le ciel. Le temps passa sans que je ne bouge, et finalement, je m’endormis contre l’arbre où j’étais assise, plongeant dans le sommeil sans m’en rendre compte, étant moi aussi fatiguée.

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Ven 20 Mar - 0:50

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Le Soldat ∞ L'Amazone


Le coup du décalage horaire en départ de mission et sa première journée sur le terrain l’avait complètement assomé. Dans les méandres de son sommeil, il s’était souvenu s’être retourné à plusieurs reprises. Il savait qu’il avait oublié de réalimenter le feu puisqu’il avait froid. Et la dureté du sol, l’environnement étranger, l’avait à peine dérangé dans la qualité de son sommeil.
Ce n’était pas vraiment une bonne chose à remarquer. Un groupe d’éventuels brigands auraient pu le surprendre sans qu’il ne puisse réagir.

Les cendres étaient bien froides, le soleil s’était levé.
Pourtant, les rayons qui perçaient au travers des feuillages, qui lui réchauffaient le visage, prenaient l’effet pervers de le bercer au lieu de le tirer de son sommeil. C’est le craquement un peu trop insistant dans le coin qui provoqua une mise en alerte dans son cerveau. Une branche qui claque en cassant, pour la troisième fois, ça raviva tout de suite les automatismes militaire.

La main de Darren s’enroula tout de suite autour de la crosse de son neuf millimètre et il pointa la direction du bruit avec une sorte d’appréhension embrumée. Là, à quelques mètres en face, un buisson remouait sous les assauts d’un mouvement qui n’avait rien de naturel. Quelque chose trainait là dedans, maladroitement, comme un homme qui se foire dans sa tentative d’approche furtive.
Le soldat tira le chien de l’arme d’un mouvement du pouce et il conserva son doigt hors de la détente. Tant qu’on ne sait pas ce qu’on vise, on n’y laisse pas le doigt. La pression monta d’un cran puis s’effondra aussitôt qu’il croisa l’air médusé d’une étrange créature. L’animal prit la fuite à quatre pattes en faisant remuer tous les buissons dans son sillage. Darren souffla puis se redressa en s’essuyant les yeux.

« Ca c’est du tour de garde ! » balbutia-t-il avec l’air du type levé du mauvais pied.
Il comprenait que Lyanna avait dû s’assoupir ou qu’elle ne lui faisait pas suffisament confiance pour partager la garde. Par contre, le fait de songer à elle lui fit tourner la tête vers le dernier endroit où s’était tenu sa silhouette.

Elle n’était plus là…

Aussitôt, le militaire se releva à la hâte, manquant de perdre l’équilibre vu son éveil parfait. La tête dans le gaz, il sonda le camp de fortune en se forgeant différente hypothèse. Il lui aurait fait peur en l’invitant à partager la chaleur de ses bras, même s’il l’avait fait marcher et que ce n’était pas si sérieux. Elle aurait pris peur et se serait enfuie !

Non. Le sac de tête était toujours là, elle ne serait pas partie sans.
Ses trophées d’hommes décapités pour Heimda avait une certaine valeur pour l’Amazone.

Alors...les brigands n’étaient pas seuls, ils avaient attendu pour faire une sorte de manoeuvre commando et la capturer. Mais...sans faire de bruit ? Sans que son binôme n’en démonte un ou deux au passages ? Il y aurait eu des cris, des chocs, ça l’aurait réveillé pourtant.

« Lyanna ? » l’appela-t-il, se demandant ce qu’il se passait, alors que son poing gardait l’arme en l’air.

Il y avait un ruisseau pas loin. Peut-être y faisait-elle sa toilette ou qu’elle s’y baignait.
Ca se tenait mieux que les autres hypothèses.

Sa première idée fût de laisser tomber et de préparer son café. Il ne tenait vraiment pas à surprendre son amie en petite tenue si elle se rafraichissait. Pourtant, plus il y pensait, plus il s’inquiétait.
Ne valait-il pas mieux s’attirer ses foudres mais vérifier qu’elle était en bonne santé ?
Darren aurait l’air bien con s’il préférait son café à un partenaire porté disparu.

« Mais où est-ce que tu es partie faire ta garde... » marmonna-t-il en s’équipant de son gilet tactique.

Darren avait pris sa décision. Il arma son P90 et s’enfonça plus profondément dans le bois, visant à suivre exactement la même direction qu’elle la veille, là où il l’avait vu disparaître.

A sa surprise, l’attente ne fût pas bien longue.
Plusieurs dizaines de mètres plus loin, il finit par croiser l’image de deux pieds et d’une moitié de jambe nue. C’était Lyanna, forcément. P90 bien collé contre l’épaule, le jeune homme progressa vers elle en silence, trouvant étrange qu’elle ne bouge pas. Son champ de vue se dégagea et il découvrit son visage éteint, la guerrière adossée à un arbre en portant sa veste militaire.
Darren s’immobilisa et se concentra sur elle. L’examen lui demanda quelques secondes avant de se révéler positif. Elle respirait, elle n’avait pas l’air blessée. Lyanna donnait tout l’air de s’être endormie à l’écart du camp...étrange…

Lyanna avait l’air détendue comme ça. Une Xéna sauvage, les épées à portée de main, mais avec une sorte de paix qu’il ne lui trouvait pas quand elle était éveillée. S’il avait pu l’approcher d’aussi prés sans qu’elle fasse un bon de deux mètres, c’est qu’elle avait dû être tout aussi crevée que lui. La charmante cogneuse cachait simplement mieux son jeu que lui.
Darren était sur le point de la complimenter sur ses goûts vestimentaire Atlante mais l’amorce de sa voix s’éteignit dés qu’il capta d’autres détails.
La guerrière lui avait fait les poches pendant qu’il avait le dos tourné. Les photos y étaient, même son portefeuille. Elle avait tout fouillé.

Quelque part, Darren se félicita de ne plus porter celle qui le représentait en compagnie d’Emilia. Il ne comptait pas lui parler de ce sujet et encore moins lui apprendre que les histoires pouvaient se finir mal. Mais pour le reste...il se sentait vexé, insulté. La colère lui bouffait déjà les entrailles que sa raison le suppliait de ne pas faire le con.
Les photos, la barre chocolatée qu’il lui avait réservé pour le déj. Et même la capote ! SA capote !!
Le militaire se racla la gorge tout en abaissant son arme. Ca...c’était vraiment pas cool. Mais il allait faire quoi maintenant ? Engueuler Lyanna comme du poisson pourri pour avoir été curieuse ? Risquer de foutre en l’air les efforts de la veille pour lui faire voir les hommes sous un autre jour ?

La facilité le tentait vraiment. Peut-être qu’il serait tombé dans le panneau si Lyanna n’était pas encore en train de dormir. Là, il se faisait violence pour retrouver un comportement raisonné. Le soldat soupira finalement en acceptant ce que disait sa petite voix et il vint s’agenouiller auprès de la guerrière.
Le risque de se prendre un coup de lame ne le rendait pas serein. Son binôme n’avait pas spécialement l’habitude de voir un visage de mâle au petit lever. Il espérait surtout qu’elle y verrait celui d’un ami avant l’homme.

« Lyanna ? »
ll lui pressa l’épaule en la secouant légèrement. La voix tout de même un peu sèche.
« Allez, on se réveille... »

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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
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√ Arrivée le : 14/07/2018
√ Nationalité : Kiranienne

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Ven 20 Mar - 0:54

Lyanna
Le Soldat ∞ L'Amazone
A
lors que je dormais profondément, je sentis quelqu’un me secouer légèrement, et m’appeler dans mon sommeil. Une voix de mâle qui me tirait peu à peu de ma torpeur. Alors que j'ouvrais lentement les yeux, encore ensommeillée, mon instinct me mit aussitôt en garde car un homme se trouvait près de moi. J’étais donc en danger. C’était difficile, le réveil. Ma main étant près de mon couteau que je portais à la ceinture, je m’en emparai rapidement, et portai aussitôt la lame vers ma cible, la posant sur la gorge du mâle qui était accroupi à mes côtés, ne l’ayant pas reconnu car j’étais encore à moitié endormie. Après quelques secondes, avant de faire le moindre geste avec mon couteau qui aurait pu égorger Darren, j’émergeai enfin.

"Toi ?"

« Eh oui...j’aurai dû te réveiller à distance en te tripotant avec un bâton. » fit-il d’un air fataliste sans m’opposer de résistance.
Darren se sentait bien con en revanche. Il s’était préparé à une réaction de ce genre, se disant qu’il aurait le temps de réagir si je me jetais sur mes épées. Mais le couteau, en revanche, il ne l’avait pas vu venir.

« Je t’ai dis que je ne te ferais jamais de mal... »

Il passa ses doigts entre sa gorge et la lame puis procéda à une pression visant à écarter cette arme de lui. Non seulement il avait la pression mais, en plus de ça, il n’avait pas une âme de soumis. Il repoussa donc la lame tout en terminant sa phrase :

« Le même retour serait très apprécié. »

Ma respiration était saccadée à cause de mon réveil en sursaut, mais alors que je reprenais peu à peu mes esprits, j’écoutai la voix de Darren qui repoussait doucement mon couteau. Je le laissai faire, puis je baissai la lame et la remit dans mon fourreau, respirant profondément. Je me redressai ensuite, courbaturée de m’être endormie en position assise. Je grimaçai et détendis tranquillement mes muscles.

"Tu m’as surprise. J’ai cru que j’étais attaquée par un mâle".

« Oh, oui ! Tu parles de l’odieuse attaque de la main sur l’épaule !!! Moi aussi, ça me surprend une telle sauvagerie ! » se moqua-t-il tout en s’agenouillant.
Il récupéra son portefeuille et rangea ses affaires avec une expression contrariée.

Je regardai Darren reprendre son portefeuille, et ranger ses affaires. Je n’étais nullement gênée d’avoir fouillé dans ses affaires, le secret de la vie privée était une notion que je ne connaissais pas. Je retirai alors la veste et la tendis au militaire, non sans ressentir un frisson dû au froid matinal.

"Pourquoi tu as une photo de moi ? On ne se connaissait pas, je ne t’avais jamais vu avant hier".

Le soldat défit son gilet tactique pour enfiler sa veste. Les questions arrivaient déjà, légitimes, mais ça ne l’empêchait pas d’être vexé comme un pou. Il garda le silence de longues secondes, dans un mélange de mauvaise foi et de l’envie de marquer sa colère. Mais de toute évidence, je ne voyais pas le mal.

« C’est parce que je me suis renseigné sur toi avant qu’on parte en mission. » répondit-il sans diplomatie. « Sur Atlantis, on ne te connaît pas sous le nom de Lyanna. Donc l’administration m’a donné une photo de toi et, dès que je la présentais, on te connaissait sous le terme de “celle qui cogne les hommes”. »

Darren haussa des épaules.

« J’ai oublié de la rendre. Pourquoi, tu veux la récupérer ? »

Il finissait de fermer son gilet tactique lorsque son regard s’attarda sur la capote bien disposée en évidence sur le sol, pas loin de la photo de sa soeur. Ca le fit grogner.

"Non, je ne la veux pas, je n’en ai pas besoin. Je ne comprenais simplement pas pourquoi toi, tu avais ça".

J’avais remarqué que Darren se comportait différemment de la veille. Il avait l’air contrarié, mais j’ignorais pour quelle raison. Je baissai les yeux vers le reste des affaires qui se trouvaient encore au sol.

"Et la jeune femme aux cheveux d’or, qui est ce ? Une autre personne de ta section ?"

« Pourquoi tu tiens à le savoir ? » lâcha-t-il en montant un regard sur moi. « C’est pour ça que tu t’es écartée cette nuit ? Pour fouiller dans mes affaires personnelles ? »

Je me sentis aussitôt offensée, et je défiai Darren du regard, ayant perdu cette innocence et cette tranquillité qui m’habitait depuis la veille.

"Tu me traite de voleuse ?"

J’avançai d’un pas vers le militaire, lui jetant un regard noir.

"Je me suis éloignée pour vérifier qu’il n’y avait aucun danger dans les environs. J’ai tournée pendant plus d’une demi heure pour assurer tes arrières. Et je te rappelle que c’est toi qui m’a donné ta veste. Avec ce qui était à l’intérieur. Tu n’as aucun droit de me faire des reproches. Tu n’avais qu’à garder tes affaire si tu ne voulais pas que je regarde !"

Darren se fit violence pour ne pas faire un pas en arrière. Avec moi, la bagarre pouvait se déclencher pour un simple mot de travers. Il ne comptait pas me faire le plaisir d’avoir ce mouvement de retrait.

« Belle mentalité, Lyanna. En attendant, chez nous sur Atlantis, c’est très irrespectueux. Je te prête ma veste en te parlant de bonnes intentions, pour te protéger du froid, et toi tu en profites pour fouiller dans mes affaires. C’est une injure. »

Il pointa ses épées du doigt.

« Du coup, je peux faire pareil ! Ca te dérange pas si je te les prends pour m’amuser avec ? »

"Si tu les touches, je te tue !" lançai je aussitôt, par réflexe.

Je continuai de lancer un regard noir à Darren, obligée de lever la tête pour plonger mes yeux dans les siens. Puis, je fis demi tour et ramassai mes fourreaux que je replaçai dans son dos, bouclant la lanière de cuir.

"Je ne connais pas tes coutumes, il n’y a pas ça chez moi. Mon peuple n’avait aucun secret, nous partagions tout entre nous" lança-t-elle sur un ton froid.

Une fois prête, je m’éloignai sans un regard vers Darren, retrouvant cette attitude glaciale et distante que j’avais au début de cette mission. Tous les efforts qui avaient été fait depuis la veille semblaient s’être volatilisés.

"Allons y, on a une mission à finir".

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Ven 20 Mar - 0:55

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Le Soldat ∞ L'Amazone
E
lle disparut dans la forêt pour aller chercher le sac de trophées.
Blasé comme jamais, Darren la regarda filer comme une enfant. Il demeura silencieux, tout seul comme un con devant sa capote, puis il battit des bras.
« Nan mais Teyla, je veux bien faire des efforts. Mais si elle a un QI de moule aussi, j’suis pas magicien !!! »

Le soldat ramassa ses affaires puis sortit un mouchoir pour envelopper la défunte protection. Il n’avait pas envie de la transporter jusqu’à une poubelle d’Atlantis. Mais il n’avait pas non plus envie de laisser trainer ça ici. Darren retourna ensuite vers son campement et, sans chercher l’affront, il tenta de raviver le feu. Si elle voulait se barrer, lui ne léverait pas le camp sans avoir pris son café. Il posa donc son cul devant le foyer naissant et prépara son quart. Il comptabilisa ce qu’il restait pour déjeuner...puisque la barre chocolatée avait également fait les frais du “tout-accès” de Lyanna.

Comme elle ne buvait pas de café vu qu’elle n’aimait pas ça, et que Darren l’avait énervée, Lyanna prit la direction du chemin, s’éloignant ainsi du campement de fortune. Arrivée sur le sentier, elle se retourna et constata que le militaire ne la suivait pas. Non mais, il était où, celui là ? Heureusement pour lui que la jeune femme n’avait pas son fouet, elle s’en serait donnée à coeur joie pour le faire obéir. Lyanna posa le sac, et fit les cent pas en attendant Darren. Mais après une dizaine de minutes, le mâle ne vint toujours pas. Exaspérée, la guerrière finit par reprendre le sac en soupirant, et commença à partir toute seule, marchant le long du chemin, en espérant prendre la direction du village.

Le soldat Clive avait pris tout son temps dans le duel passif de celui qui voulait avoir raison. Tout en buvant le café sans parvenir à en apprécier le goût, il se repassait en tête ses remarques et ne les trouvaient pas si insultantes que ça. Lyanna était une sacrée tête de mule, il suffisait que quelque chose ne lui plaise pas pour se refermer comme une huître. Pourtant, le coup de fouiller dans ses affaires, ce n’était pas une histoire de coutume pour lui. C’était surtout une question de bon sens.

Dire qu’il aurait souhaité trouver la guerrière sur le chemin était trop beau. Fatalement, en reprenant la route après s’être équipé, il ne trouva aucune trace d’elle. L’Amazone avait foutu le camp et se baladait sur une planète à moitié composée d’hommes...avec un sac de têtes décapitées dans la main. Génial…

« A tous les coups, elle va me trouver le moyen d’en buter quelques uns au voyage. » grommela Clive tout en hâtant le pas.

Pourtant, son binôme avait passé tout le trajet allongé dans la charrette sous une bâche. Est-ce qu’elle était vraiment en train de suivre le chemin sans savoir où est-ce qu’il se terminait ?
L’idée qu’elle puisse se perdre et semer la mort pour quelques regards d’hommes commençait vivement à l’inquiéter. Darren saurait ce qu’il pourrait répondre si sa hiérarchie lui demandait des comptes, il n’était pas responsable des agissements de son binôme. Mais il souhaitait vraiment éviter tout ça.

Conscient qu’il ne pourrait pas marcher plus vite qu’elle - et il ne comptait certainement pas lui courir après - Darren prit la décision de quitter les sentiers battus en direction d’une colline assez élevée. Elle était loin mais ça lui offrirait la vue sur la vallée, ce qu’il avait vraiment besoin pour espérer trouver Lyanna.

Une heure après, il se tenait au sommet en scrutant le chemin qui menait au village. Il n’y avait pas l’ombre d’une vie humain sur cette route de terre. Rien...pas même des cadavres ou une Amazone en furie en train de tabasser des gens.
« Mais bon sang !!! Quitte à te barrer, tu pourrais au moins aller au bon endroit !» lâcha-t-il, plus par inquiétude que par reproche.
Puis, à force de jouer des jumelles, il discerna une silhouette au loin. Ce n’était guère plus qu’un point reflété par le soleil mais qui suivait une route de terre. Si c’était Lyanna, elle avait manqué la bifurcation et foncé droit vers une montagne. Darren secoua négativement la tête en se disant qu’elle n’en loupait pas une et qu’il n’aurait pas la moindre chance de la rejoindre dans la journée. Entre son détour pour prendre de la hauteur et le rythme de marche de la guerrière, il y avait tout un sacré paquet de kilomètres à couvrir.
Le militaire comptait sur un élément. Le fait que Lyanna déduirait qu’elle n’avait jamais croisé de montagne depuis son arrivée au village. Elle allait forcément comprendre qu’elle avait loupé quelque chose sur le chemin et faire demi-tour, non ?

Clive croisait les doigts.
Parce que si Lyanna n’avait pas cette déduction, il était parti pour lui courir après pour un long moment.
“Elle s’est gourée….”
“Putain...elle s’est trompée de chemin” ne cessait-il de ressasser en la poursuivant.
Heimda et son père allaient sûrement penser que les brigands avaient eu leur peau. Mais ce n’était pas le plus gros souci de Darren en cet instant. Il continuait de filer à la suite de Lyanna tout en profitant de chaque relief pour dégainer ses jumelles. Parfois, il parvenait à la discerner, marchant comme une forcenée sans prendre de repos. Et d’autres, il la perdait de vue dans les reliefs des différents champs qui s’étalaient sur le chemin.

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