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Some Help [Evelyn]

 :: Cité d'Atlantis :: Niveau 8 - Zone Médicale :: Cabinets Médicaux
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Lun 29 Aoû - 14:06

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Some help

♕ Evelyn & Blanche ♕



-Tu le sais Blanche que tu es très courageuse ?

Je ne suis pas certaine de comprendre toutes ces choses qu'elle me dit. Je la regarde penaude tout en détaillant son visage. Je la regarde fixement dans les yeux et je sais qu'elle ne ment pas, mais au fond de moi, je ne suis pas convaincue qu'elle dise vrai. Je ne me trouve pas courageuse du tout. Si je l'étais réellement, je ne serais pas là à détailler avec cette psy tous les problèmes que je rencontre. Puis vraiment, est-ce normal pour une gamine de douze ans de devoir faire face à ce genre de problèmes ? Elle ne comprend pas, elle ne comprend pas que je me sens si seule. Ok, j'ai une famille aimante, des parents qui seraient prêts à tout pour me rendre heureuse, des grands-parents qui m'offrent ce que je veux, mais même moi, je ne sais même pas ce que je veux. Oh si je le sais, mais je ne l'aurai jamais. A quoi bon ? Déjà très jeune j'ai évolué avec tous ces problèmes, et encore adulte, je me trimbale ce sac remplit de mauvaises choses. Oui, j'ai réussi professionnellement, mais qu'est-ce qu'il en est du reste ? Alors oui, ces séances devaient me rendre meilleure, enfin c'est ce que je pensais la première fois que j'ai franchi le bureau de ma psychologue. Elle me regardait avec compassion, elle m'encourageait à me libérer de tous mes maux. Mais rien n'y faisait. Rien ne pouvait me rendre mieux. Même à la mort de ma sœur, j'ai l'impression que mes problèmes ont empiré. J'ai fait en sorte de minimiser les choses, mais j'ai échoué lamentablement. Quand j'ai pu enfin toucher du bout des doigts le bonheur, j'ai préféré fuir.

Quelle idiote je fais. Me voilà encore à me triturer de long en large, à croire que je suis vraiment maso. Faut croire que j'aime me faire du mal. Même mon corps n'est pas épargné. La preuve, je ne l'écoute pas. Quand mon estomac grogne comme un chacal, je préfère faire comme si de rien n'était. Au lieu de prendre un repas, je préfère m'abreuver de caféïne. Je ne me rappelle même pas quand j'ai pris un repas solide. Peut-être que si je mangeais un peu mieux, tout irait mieux. Je ne me sentirais moins faible déjà. Mais bon, j'ai d'autres chats à fouetter pour le moment, et puis, prendre une pause déjeuner avec tous ces gens bruyants, ne m'intéresse pas vraiment. Je me félicite d'avoir demandé une cafetière dans les laboratoires, comme ça, je peux en toute conscience profiter d'un peu de calme et puis, on ne peut pas mourir si on ne mange pas, le principal, c'est d'hydrater son corps. Ce sont de fausses idées conçues et reçues alors que j'étais gamine à la recherche de la perfection de mon corps. Exit les kilos superflus, exit tout ce qui fait grossir. Tant de bannissement dans ma vie.

C'est fou, mais très jeune, je me suis mis plein d'interdits. Et ces choses, me sont toujours restées. Il m'est arrivé de dîner au restaurant, il m'est arrivé de me faire plaisir, mais après, je me mettais au sport intensif. Je faisais en sorte de détruire toutes ces toxines qui pourraient m'empoisonner. C'est débile tout ce qui se passe dans ma tête, mais faut croire que je ne suis pas en paix. Alors oui, tous ces gens que j'ai côtoyés, tous mes collègues, tous ceux que j'ai pu malmener, ils me prenaient pour une personne forte. Une personne dont rien ne pouvait atteindre, mais c'est faux. Tout ça n'était qu'un masque que je portais afin de ne pas montrer mes faiblesses. J'étais froide pour ne pas qu'on m'approche, ni même qu'on cherche à faire ami-ami avec moi. Jusqu'à présent, cela a bien fonctionné.

Alors oui, je me suis rendue compte qu'il y avait beaucoup de travail à faire avec moi, et je sais que même avec toute la volonté du monde, Isia ne pouvait pas toujours être ma bouée de secours. Il me fallait l'aide d'une tierce personne. L'aide d'un professionnel. Non pas que cette superbe blonde n'était pas professionnelle, mais j'avais besoin d'un peu plus que ce que m'apportait Isia. Alors, oui, ce jour là quand j'ai pianoté sur mon ordinateur pour demander un rendez-vous avec le Docteur Stanford, j'ai ravalé ma fierté. Je ne savais pas comment commencer, mais je n'ai été que dans les détails. Je lui ai juste dit que j'avais besoin de parler. J'avais besoin de me retrouver avec moi-même et de faire le point dans ma vie. Le besoin de surmonter ce que je prenais pour des échecs. Je n'ai pas joué la carte de la sincérité non plus, ni même joué la carte de la pauvre fille désespérée. Je n'allais pas me jeter du haut d'une falaise, ou bien me pendre. Non, je n'en étais pas rendue jusque là, et tant mieux même. J'avais certaines idées noires, mais pas au point de mettre ma vie en danger non plus. Avec ma chance, j'allais finir sur un fauteuil roulant et je ne pourrai m'en prendre qu'à moi-même. Non, je ne pouvais pas faire ça. Finalement, le Docteur Stanford me répondit aussi cordialement que moi et me proposa un rendez-vous dans la semaine à venir. Ma réponse fut sans équivoque. Je pourrais enfin me libérer. Enfin, j'espérais que je tiendrais jusqu'au bout et que je ne me défilerais pas comme j'avais l'habitude de le faire. J'appréhendais cet entretien, mais de toute façon, elle ne m'avait pas forcé. C'était de ma propre initiative.

C'était le jour J tant attendu. J'étais derrière la porte où s'affichait le nom de la psychologue. Il ne tenait qu'à moi de toquer et d'entrer dans cet endroit. Je frappe d'un coup sec. Une voix s'élève à travers la porte et j'entre finalement tout en respirant un grand coup histoire de me donner du courage. Je détail machinalement ce grand bureau et je lui trouve un certain charme. Et je m'arrête sur la grande baie vitrée qui donne accès la vue la plus magnifique qui me soit donnée : La vue sur l'océan. C'est tellement beau. Au final, bien que l'endroit ne me soit pas inconnu-tous les bureaux des psy se ressemblent un peu trop- mais ici, il y a un certain sentiment de bien-être. C'est assez chaleureux sans l'être. C'est assez intimiste. Je m'arrête enfin sur l'occupante des lieux. Une brune assez mignonne dans son genre. Elle doit avoir les nerfs bien accrochés. Peut-être que dans le fond, aider les autres, lui permet de s'aider elle-même ? Allez savoir... Peut-être que dans le fond, elle a autant de soucis que nous-ceux qui sont amenés à venir ici-et qu'elle aussi, ça lui ferait du bien de s'installer sur ce grand sofa et de parler ?

Je n'attends même pas d'être conviée à m'installer que je prends place sur ce sofa. Il me tendait les mains depuis mon arrivée, pourquoi attendre l'invitation ? Je ne me sens pas capable de prendre place en face de son bureau et de l'affronter, bien qu'elle ne me semble pas dangereuse pour un sou. Je m'allonge confortablement tout en prenant mes airs. Oui, on pourrait penser que je suis mal élevée, mais ce n'est pas une première pour moi, même si je trouve ça un peu cliché de devoir s'allonger pour parler. Mais soit, c'est mieux ainsi.

-Je vous remercie de me recevoir, dis-je tout d'une voix douce en brisant ainsi le silence.

Je suis rentrée un peu comme une voleuse sans même un soupçon de courtoisie. M'en tiendrait-elle rigueur ? Je ne sais pas vraiment, mais il est certainement trop tard pour le dire à présent.

-Je ne sais pas comment vous fonctionnez, si vous êtes la première à prendre la parole, ou bien si vous voulez qu'on échange des futilités avant de commencer ?

Tout en parlant, j'avais basculé la tête afin de la regarder. C'est toujours plus respectueux de parler à son interlocuteur en le regardant, et puis bon, j'avais reçu une éducation très poussée, et malgré mon asociabilité, je savais faire preuve de respect. Elle n'était pas mon ennemie, ni même mon amie, mais elle pourrait vraiment me venir en aide. Enfin, elle serait l'épaule sur laquelle je pourrais me reposer. J'étais encline à l'accepter. Même si dans le fond, je n'avais qu'une envie : Fuir ! Je ne savais pas par où commencer ni même ce que je pouvais lui dire. J'avais par habitude de mettre des barrières, je voulais garder mon jardin secret intact, mais je sais par habitude, que ça n'a pas toujours été la meilleure des choses à faire, bien au contraire.

Finalement, j'attendais ses directives comme une enfant sage. J'attendais qu'elle me donne son feu-vert. J'attendais patiemment et puis, pendant ce temps-là, je faisais le tri dans mes problèmes. Il n'était pas question de tout déballer à la va-vite, le but c'était de travailler en profondeur sur les problèmes. Il fallait prendre chacun des problèmes et trouver une solution afin que ceux-ci ne viennent pas empiéter dans ma vie. Je pouvais vivre avec, mais ils m'empêchent constamment d'avancer. C'était comme avancer et reculer de deux grands pas. Ce n'était pas l'idéal et je devenais invivable, voir ingérable. En somme, j'avais besoin qu'elle me fournisse avec ce que je pouvais lui dire, les clés. Les clés qui me permettraient d'avancer plus sereinement. J'en avais bien besoin, car seule, il m'était très difficile d'y faire face. Alors si elle était prête à m'offrir de son temps, autant ne pas la décevoir. Et autant prendre le temps de poser mon sac et de le déballer, même si ce n'était pas facile. Etre ici, n'était pas facile, mais au moins, j'avais une once de courage, enfin c'est ce que je pensais...


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Mar 30 Aoû - 17:51

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❝Some Help❞
Blanche & Evelyn

Blanche Phillips, première fois que je vais voir l'épidémiologiste dans mon bureau. Contrairement à la plupart des personnes qui passent ici, c'est elle qui m'a demandé ce rendez-vous. Même si mon agenda est plutôt plein, je ne lui ai pas dis non. Il y a ceux qu'on "force" de venir me voir et ceux qui sont volontaires. C'est peut être stupide, mais je pars du principe que si la personne est volontaire c'est qu'elle ressent un besoin important, un besoin de venir parler. C'est donc sans hésitation que j'ai donné un rendez-vous à la jeune femme sur ma pause déjeuner. C'est une nouvelle journée chargée mais comme j'aime bien le dire, il n'y a pas de repos pour ceux qui veulent aider ceux qui en ont besoin. Je jette un rapide coup d'oeil à ma montre, normalement elle ne va pas tarder. J'ai pris soin d'aller rapidement à la cafétéria pour récupérer quelques sandwichs, bouteilles d'eau et petits gâteaux. On sait jamais, tout comme moi, elle n'a peut être pas eu le temps de déjeuner.

Je m'affaire à tout disposer sur la petite table quand quelqu'un frappe à la porte. J'ai à peine le temps de dire à la personne d'entrer, qu'une jolie blonde entre avant de refermer la porte. Je me redresse et je lui adresse un sourire qui se veut franc et amical.

- Mlle Phillips, enchantée.

Je lui tend la main et avant même que je lui dise de s'installer là où elle le souhaite, elle prend place sur le divan. Décidément, ça me change, je ne suis pas vraiment habituée à ce genre de comportement mais je dois avouer que ça fait plaisir de voir que je ne fais pas peur à tout le monde. Je la laisse donc s'installer et je la laisse me poser ses questions.

- On fait comme vous voulez. C'est vous qui menez la barque, je ne suis que votre second dans ce bureau.


Nouveau sourire, je m'installe dans le fauteuil près du sien et j'attend. Je n'ai pas à la forcer de quoi que ce soit, si elle veut parler, elle sait quand et comment elle veut s'y prendre. D'un geste de la main, je désigne les encas sur la petite table.

- Si vous n'avez pas eu le temps de déjeuner, servez vous, je les ai amenés ici exprès.

Je marque une pause avant de m'emparer d'un sandwich.

- Personnellement je meurs de faim.

Nouveau sourire.

© Pando

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Mar 30 Aoû - 19:47

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Some help

♕ Evelyn & Blanche ♕





Que dire de mon interlocutrice ? Je ne sais pas trop, ce qui m'agace chez elle, c'est sans doute son petit air gentil. Tout en elle semble mignon. Même sa voix est douce sans aucun chichis. Une voix nette et franche. Elle ne se formalise pas de mes petits airs ni même de mon manquement de politesse. C'est vrai, je l'ai fait spontanément, j'ai pris mes aises, mais elle pourrait penser que je me sens bien. Ce n'est pas tout à fait vrai, ni tout à fait faux. C'est vrai que son bureau reste accueillant et on s'y sent bien. C'est vrai que cette doctoresse est agréable. Alors qu'est-ce qui cloche bordel ? Rien, vraiment rien, ni même son air gentil, ne m'agace pas plus que ça. Alors qu'elle me propose de me servir dans les en-cas apportés pour l'occasion, je la regarde en rendant son sourire. A cet instant, je ne peux qu'écouter mon estomac. Lui il aimerait bien avoir pour une fois quelque chose à se mettre sous la dent. Il aimerait bien pour une fois ne pas à avoir digérer les litres de café, ni même la fumée âcre des cigarettes. Je dois reconnaître que quand elle croque dans son sandwich, j'ai envie de faire de même. J'ai faim. Pour une fois je sais ce que c'est d'avoir une faim de loup. Oui, je mets de côté mon éternel égoïsme, et je me relève. Je regarde les sandwichs étalés devant mes yeux et j'ose en prendre un. Je la gratifie d'un sourire comme pour la remercier en silence. Première bouchée. Ça va, ce n'est pas si désagréable et je prends plaisir à déguster ce morceau de pain. Ce n'est pas du Bogguss, mais ça se mange. Je mange en silence tout en nous laissant savourer notre repas. Même mon estomac remercie la bienveillance du docteur. Je ne mange qu'à moitié le sandwich, et je ne manque pas de camoufler les grognements de mécontentement de mon estomac en bafouillant dans ma barbe.

-Décidément, il en a jamais assez ce bougre, dis-je dans un demi rire. Heureusement, je ne me laisse pas dominer par mes instincts primaires, sinon je serais depuis longtemps devenue une petite grosse.

Oui bon, dans la famille, nous n'avons pas de soucis d'obésité. Toute la famille semble avoir été façonnée dans un moule. Aucun pet de graisse, mais qu'importe. Depuis toujours, je vis de restrictions en tout genre. On pourrait parler de ce problème, mais il faudrait remonter à très loin. D'ailleurs, je ne sais même pas pourquoi je suis obnubilée par les calories, pourquoi je me refuse des petits écarts. Je ne sais pas. Pourquoi je bois de la bière alors que je ne devrais pas ? J'ai la chance d'avoir un corps gaspilleur et qu'il rejette tout afin que je garde une ligne impeccable. Ma mère me répétait sans cesse qu'il fallait souffrir pour être belle. Il vient de là principalement le problème. Merci Maman. Rassure-toi je ne t'en veux pas. Au point où j'en suis, il est bien trop tard maintenant.

-J'ai l'impression de gâcher tout ce que je construis, repris-je après m'être allongée de nouveau. Toute ma vie est une succession d'échecs en tout genre. Vous savez cette impression d'être inutile ? Je sais, repris-je tout en ne cessant d'observer le plafond, vous me direz que je me trompe, que ce n'est pas vrai et me sortirez le blabla traditionnel, mais c'est ce que je pense. Comprenez bien que je ne suis pas fermée au dialogue. J'ai appris très tôt ce qu'il en était. Quand on vient dans ce genre d'endroit, nous étalons nos problèmes et on nous dit des choses qui font du bien à entendre. Enfin, c'est ce que l'on croit. Mais dans le fond, tous vos beaux discours sont surfaits. C'est comme quand on promet le grand amour, on nous fait avaler tout un tas de choses qui font du bien au cœur, mais après ça ? Il ne reste qu'un gros dégoût.

Je m'attendais à une réplique de sa part, mais pourtant il n'en est rien. E,fin si c'était le cas, je dois dire que je n'y prête pas attention, car là, je me suis enfermée dans ma bulle et je déballe sans aucun sens tout ce que j'ai sur le cœur. Hé oui ! C'est un tel bordel dans ma tête ! Une éternelle guerre qui m'entraîne dans le fond de l'océan. Même s'il y avait une lueur d'espoir dans tout ça, je serais incapable de remonter à la surface tellement c'est dur. parfois, j'ai même plus envie de me battre et parfois, je me dis que ça en vaut la peine. Mais je ne supporte pas les échecs et quand j'échoue, hé bien, je suis encore plus mal. J'ai conscience de ce qui ne va pas, mais j'ai pas les clés. Putain, j'ai l'impression de les avoir perdues et qu'elles ne me reviendront jamais. J'ai beau placarder les murs d'affiches, elles restent introuvables !

-La seule chose positive, c'est que j'ai au moins réussi dans mon travail. J'en suis fière même ! Mais j'aurais voulu que les choses se passent autrement. J'aurais souhaité pouvoir être aussi droite dans mon travail que dans ma vie sociable. Oui tiens, parlons-en de ma vie sociable ! Je n'ai jamais eu vraiment d'amis et vous savez pourquoi ? Je vous le donne en mille, continuais-je sans vraiment réellement recevoir une réponse de sa part, parce que j'étais trop occupée à mon travail. C'est bête à dire hein ?! A croire que je me suis donnée corps et âme dans mon job. Oui, je suis mariée à mon emploi et le plus choquant c'est qu'il me tue à petit feu... Mais je suis bien trop idiote pour m'en rendre compte. Enfin, je ne m'en rends compte quand il est trop tard. La dernière fois, repris-je, j'étais dans les bras d'un mec et alors que je savais que nous allions passer un bon moment, j'ai préféré prendre la tangente parce que j'avais du travail ! C'est ironique quand même ? Car je suis là à me morfondre alors que le problème ne vient que de moi. Je fais des choix, les mauvais choix et après la culpabilité vient frapper mon visage. Quand j'ouvre les yeux, hé bien, c'est trop tard... Et le pire ? C'est que je ne fais que ça... Je préfère fuir, je préfère la compagnie de la solitude car je sais que si je suis déçue, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même... Remarquez, il ne me reste que mes yeux pour pleurer dans ces moments-là.

Je marque une courte pause. peut-être que tout ça n'a aucun sens ? peut-être que je devrais effectivement prendre mes jambes à mon cou et mettre fin à ce ramassis de conneries. Je déballe tous mes maux sans vraiment réfléchir. Je ne sais même pas si elle a compris un traître mot. Ou alors c'est qu'elle doit être carrément douée. Même moi j'ai rien compris de ce que je débitais. Il semble que je n'ai plus aucune prise sur rien. Je laisse filer ces mots sans pouvoir les retenir. Si ça se trouve, elle a mis quelque chose dans les sandwichs. La pilule de la vérité ! Ni plus ni moins. C'est bon Blanche ne sois pas si stupide, si tu es là, c'est que tu en avais besoin. réellement besoin. On s'en fiche de la façon que tu les dis. Il faut que tu te libères d'un poids. Bon ok, tu aurais pu faire ça dans l'ordre, mais le principal, c'est de les dire. Tu verras tu te sentiras plus légère. J'espère...

-Vous remarquerez, enchaînais-je après une courte pause, que je suis dans un gros merdier ! Je me souviens d'une psy qui me disait qu'un jour je rencontrerais le bonheur et que je serais heureuse, hé bien, elle a eu tort. Depuis très jeune, je ne crois pas à ces conneries. Même petite je n'ai pas su ce que c'était le bonheur, pensez-vous que je serais capable de le rencontrer une fois et de pouvoir en profiter ? Pensez-vous réellement que le bonheur peut rendre heureux les gens ? C'est quoi exactement le bonheur ? Épargnez-moi ce qui se dit sur le papier, mais concrètement, qu'est-ce que c'est ? S'il était à ma portée, pensez-vous que je pourrais être capable de le recevoir ? Vous savez ce que c'est quand vous êtes entourée de gens, des gens qui sont censés vous aimer, et que vous vous sentez seule au point de ne pas exister à leurs yeux ? Moi, c'est ce que j'ai ressenti tout au long de ma jeunesse. Et ça me travaille toujours autant même après toutes ces années. Je crois que cet amour que je chérissais, s'est transformé en une haine qui me dévore les tripes.

C'était la première fois que j'avouais ça. Je suis restée interdite un moment en affrontant ce que j'avis osé dire. Il n'y a que mon subconscient qui avait conscience de ça, mais jamais, je ne l'avais dit à qui que ce soit. Je me suis toujours conduite comme la petite fille modèle. Aucun faux-pas. Enfin, il y a des choses quand même que je préfère taire. je n'ai pas toujours été toute blanche non plus, mais quand on est jeune, on est con.

-Ma sœur a été atteinte d'une maladie. Une maladie qui m'a empêchée de vivre en harmonie avec mes parents et plus particulièrement ma mère. Je comprends que ma sœur avait plus besoin d'eux que moi d'eux. Moi, j'étais cette petite chose qu'on regardait rarement, qu'on ne prenait pas dans les bras. Quand j'étais triste, c'était ma boule de poils qui me réconfortait. Je ne demandais pas grand chose, continuais-je tout en m'efforçant de rester impassible, même si dans le fond, je sentais l'émotion me submerger. Je demandais juste qu'on s'intéresse un peu à moi. Qu'on ne me mette pas à l'écart. C'est égoïste je sais bien, mais à cause de ça, je ne peux pas évoluer comme j'aimerais. Alors oui, quand je suis venue ici, je pensais que tout ça serait derrière moi, mais je me suis trompée. peut-être que je devrais simplement prendre mes clics et mes clacs et partir d'ici. De toute façon pour ce que ça changerait hein ? Même en mission j'ai été nulle, une vraie catastrophe ambulante.

Et ça c'était vrai ! Ça été un vrai enfer, j'ai vraiment tout foiré du début à la fin. Un vrai danger pour moi ainsi que pour les autres. En y réfléchissant, je me demande encore pourquoi ils m'ont choisie ? Ils ont fait la plus grosse erreur de leur vie... Et moi aussi en somme...





© FICHE CRÉÉE PAR AMYLITH SUR LIBRE GRAPH

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Ven 2 Sep - 21:54

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❝Some Help❞
Blanche & Evelyn

Je souris quand je vois ma patiente du moment se servir de quoi manger. Au moins, le rendez-vous ne lui coupe pas l'appétit, c'est déjà une bonne chose. Je la laisse faire comme elle veut, elle prend ses aises et c'est une bonne chose. Je finis mon sandwich et je nous sers un verre d'eau chacune. J'avale une gorgée et je manque de m'étouffer quand j'entend ce qu'elle me dit. Je me pince les lèvres en me rendant compte que Blanche est du genre à se dévaloriser et ça, à grands coups de cuillère à pot. Elle s'allonge sur le divan, je ne dis rien, je me contente d'observer ses mimiques, ses expressions. Elle me parle mais j'ai l'impression qu'elle est ailleurs, qu'elle n'est pas vraiment avec moi dans cette pièce. Je ne sais pas ce qu'elle a vécu comme épreuve et encore moins ce qui lui donne cette opinion assez basse d'elle même. Bon c'est vrai que là, pour le coup, je ne suis pas la mieux placée pour juger la façon qu'elle a de se dénigrer. Il y a une époque, je continuais de penser que mon ex mari avait raison de me taper dessus, que j'étais une incapable et une bonne à rien. Les années ont passé et même si j'ai fais un immense travail sur moi, j'ai encore et toujours du mal à penser que je suis quelqu'un de bien et qui a des capacités.

J'hausse un sourcil quand elle me dit que je vais lui sortir les mots habituels, lui dire qu'elle se trompe. Je me tais mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que mon boulot n'est pas de dire aux gens qu'ils ont tort ou pas, mon boulot c'est tout simplement de les aider à comprendre certaines choses. Ce sont eux qui font le travail, moi je suis juste là pour les aiguiller, c'est tout. Quand elle se met à parler du grand amour qui n'existe pas et qui généralement finit en drame, je ne peux pas m'empêcher de me pincer les lèvres... Il y a quelques temps, j'avais le même point de vue qu'elle sur la question... A l'époque je me pensais incapable d'éprouver quoi que ce soit pour quelqu'un, mais depuis que j'ai rencontré le militaire, je commence à me dire que je me trompais. Que finalement tout n'est pas aussi noir que ce que je le pensais.

Alors que je m'apprête à dire quelques mots, Blanche reprend aussi tôt son récit. Je crois que c'est la première fois que je me retrouve bloquée, à ne pas pouvoir en placer une. En temps normal, je suis obligée d'arracher les vers du nez de mes patients, mais là, je suis assez étonnée de voir que les vers, elle se les arrache toute seule. Perplexe, j'avale une gorgée d'eau alors qu'elle parle encore et encore. Bon dieu, mais c'est qu'elle en a des choses à dire.

Je ne sais pas au bout de combien de temps elle s'arrête, mais finalement, un silence s'installe dans la pièce. Je me lève, j'attrape ma chaise et je vais me placer près d'elle, de façon à ce qu'elle me voit. Je ferme mon carnet et je retire mes lunettes de vue, la mine fermée. Je prend une profonde inspiration avant de m'adresser à elle.

- Vous avez raison, votre vie est un sacré merdier.
Je marque une pause avant de reprendre. - Je ne vais pas vous dire que la vie est toute rose, que tout va bien, parce que c'est un mensonge et mon boulot ce n'est pas de mentir.

Je croise les bras sur ma poitrine et je la fixe sans ciller.

- Par contre, il y a une chose que je peux vous dire... Secouez vous.

Mon ton est calme, posé, je ne suis pas énervée bien au contraire.

- Vous êtes là pour quoi ? Parce que vous êtes une erreur ? parce que vous êtes une incapable ? inutile ? J'en doute.

Je lui souris, je sais qu'elle va mal réagir face à ce que je lui dis, mais tant pis. Je sers aussi à ça, à servir d’électrochocs à toutes ces personnes qui sont convaincues qu'elles n'ont rien à apporter.

- Mademoiselle Phillips, vous seule avez le pouvoir de changer l'opinion que vous avez de vous. Croyez moi, vous êtes la seule à avoir ce pouvoir là. Il faut juste que vous trouviez comment vous en servir et comment le déclencher.

© Pando

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