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Dépaysement ou marqué par le passé ? [Evelyn Stanford]

 :: Cité d'Atlantis :: Niveau 8 - Zone Médicale :: Cabinets Médicaux
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Jeu 2 Juin - 18:57

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Quelques jours s’étaient écoulés depuis son arrivée sur Atlantis. Les premiers avait été dédiés à l’acclimatation à ce nouvel environnement, et si tôt l’entretien avec le capitaine Frei terminé, d’autres avaient suivi selon le protocole en vigueur. Remise de tenues réglementaires, accréditations et visite des installations. Mise à part le contexte –à des années lumières de la Terre-, il y avait bien peu de différences avec ses arrivées précédentes lors de nouvelles affectations. Il y avait simplement un nouveau vocabulaire pour désigner les particularités de la Cité Atlante. Porte des Etoiles. Jumper. Gène des Anciens. Tant de nouvelles choses à assimiler.

Et avec ces obligations pleinement liées à son travail, il y avait aussi celles moins agréables. La première, il s’agissait du check-up médical complet avec prise de sang et tout le toutim. Le genre de truc qui vous prend la journée et se révèle être d’un ennui mortel. Mais on ne plaisante pas avec le protocole. Aussi, David s’était-il plié à la moindre exigence du personnel de la cité qui s’était mis en tête de l’analyser sous toutes les coutures. Il avait beau avoir passé quelques examens avant de monter à bord du Dédale, le soldat les avait refaits et de nouveaux étaient venus s’y greffer. La journée avait fini par être épuisante, non par les exigences physiques requises par ces fameux tests –David était en grande forme- mais par l’ennui qu’ils lui procuraient. Pour un homme habitué à être allongé sur le sol, immobile, un fusil de précision calé contre l’épaule, être contraint à répondre à d’innombrables questions et à gesticuler dans tous les sens pour quelque chose qu’il trouvait inutile, c’était une véritable punition. Plus que d’avoir attendu plusieurs jours pour rencontrer la hiérarchie Atlante. Au moins avait-il pu soulever de la fonte et faire quelques exercices bien plus intéressants !

L’infirmière lui indiqua que les tests étaient terminés. David remit son teeshirt et enfila la première manche de sa veste en se dirigeant vers la sortie de la zone médicale lorsque la jeune femme le héla :

- Mais où allez-vous ?!
- Vous avez dit que c’était terminé.
- Oui, les examens médicaux. Maintenant vous devez voir le Dr Stanford. Pour l’examen psychologique.

L’ancien SEAL resta interdit après avoir été surpris par la suite des hostilités. C’était probablement pire que tout pour un homme qui parle aussi peu que lui. Il allait devoir répondre à d’intimidantes questions sur ses sentiments profonds. Et tout ça pour savoir quoi ? S’il n’avait pas vrillé devant tous ces changements. Honnêtement, vous pensez qu’un mec qui tire à des centaines de mètres sur des gens –parfois des gosses malheureusement- serait plus dérangé par une mutation dans une autre galaxie ?

Dépité, il termina de mettre sa veste et suivit l’infirmière qui le guida jusqu’au bureau du psychologue. Elle lui fit signe d’attendre, frappa à la porte, entra, disparut un instant pour réapparaître et lui indiquer qu’elle l’attendait. Elle. Une femme, en plus. David retint une grimace et entra à son tour. Une femme aux cheveux bruns était attablée et se leva pour l’accueillir. Pas de sourire. Ni de l’un, ni de l’autre. Juste une expression professionnelle d’une part, contrite de l’autre. Le soldat ne salua pas la civile, tout juste fit-il un signe de tête avant de se présenter.

- Caporal David Kyle, madame.

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Jeu 2 Juin - 22:55

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❝Dépaysement ou marqué par le passé❞
David & Evelyn

Certains diront que mes journées se ressemblent toutes, d'autres que je fais toujours la même chose de mon temps, mais moi je leur répondrais que non. Oui je suis la plupart du temps dans mon bureau à éplucher des dossiers, oui je passe la plupart de mes journées à écouter les gens me parler de leurs états d'âme mais ce n'est pas pour autant que je me sens inutile, bien au contraire. Tout les jours, je sais que je suis utile à quelqu'un et même si certaines personnes ne supportent pas ce que je fais, ce que je suis, j'ai bien l'intention de leur montrer que même si je ne suis qu'une psy, je peux tout de même apporter quelques pierres à l'édifice. Assise derrière mon bureau, le nez encore dans mes dossiers et les yeux rivés sur l'écran, je continue de me mettre à jour dans mes papiers pour ne pas prendre trop de retard. Je ne sais plus depuis quelle heure je suis là, ce que je sais en revanche c'est que j'ai passé une assez mauvaise nuit et que j'en suis à mon troisième litre de café depuis que je suis arrivée dans mon bureau.

La matinée est déjà bien avancée et j'ai envie de dormir un peu mais je ne peux pas. Je sais que j'ai un rendez-vous qui ne va pas tarder et d'après ce que j'ai cru comprendre, je dois faire le bilan psychologique d'un nouvel arrivant pour assurer à ses supérieurs qu'il est en état de partir en mission. J'étouffe un bâillement et je ramène mes cheveux en arrière avant de les attacher rapidement à l'aide d'un crayon à papier. Je m'étire dans mon fauteuil et je lève les bras au dessus de la tête histoire de faire craquer mes épaules et mon cou. Va vraiment falloir que je trouve un truc à faire pour retrouver un minimum d'heures de sommeil. Je me lève pour aller me servir une énième tasse de café. Pas étonnant que je ne trouve pas le sommeil la nuit, avec tout ce que j'ai de caféine dans le sang, ça ne me surprend même pas que je tourne en rond le soir...

Alors que je m'installe pour continuer ma paperasse le temps que mon rendez vous arrive, on frappe à la porte. J'autorise à entrer et je suis surprise de voir une infirmière. Elle me fait savoir que mon rendez vous est là et je lui demande de lui dire de rentrer. L'infirmière disparaît et laisse place à un militaire assez baraqué et qui doit faire une bonne tête de plus que moi. Je sais que cette expédition demande les meilleurs, mais je ne peux pas m'empêcher d'être surprise à chaque fois qu'un molosse entre dans mon bureau. A voir sa tête, je suis prête à parier qu'il n'est pas ravie d'être là et ça ne m'étonne même pas. A force, je me suis habituée à ce que les gens aient du mal avec mon métier et j'essaye de faire au mieux pour leur faire comprendre que je ne suis pas là pour les juger ni même les descendre. Contrairement à ce qu'ils peuvent penser, je suis là pour les aider à avancer. Je me lève et d'un signe de tête je lui fais signe de s'installer où il le souhaite.

- Bonjour Caporal. Vous pouvez m'appeler Evelyn...

Le madame qu'il vient de me sortir fait un peu constipé mais au moins, il est poli, ça on ne peut pas le lui enlever. Je m'installe dans mon fauteuil et je sors ce qu'il me faut pour prendre des notes.

- Alors Caporal, comment se passe votre installation sur Atlantis ? Vous arrivez à vous faire à votre nouveau chez vous ?

Je commence en douceur, je n'ai pas envie qu'il se braque alors qu'il vient tout juste d'arriver.


© Pando

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Dim 5 Juin - 19:50

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La psy lui rendit son signe de tête pour l’accueillir et lui proposa de s’installer où bon lui semblait. Ses yeux parcoururent la pièce découvrant une décoration qui dénotait fortement avec le reste de la base. Si les couloirs de la cité étaient spartiates et froids, de la vie semblait avoir été insufflée dans le bureau du Dr Stanford. Elle se payait même le luxe d’avoir une plante verte dans un coin, la pièce baignant dans une chaleureuse lumière perçant à travers une vitre offrant une vue à couper le souffle. Le contraste entre son bureau et le reste de la base était saisissant. Tout pour détendre le patient. Cette idée le fit tiquer, amer à l’idée d’avoir un quelconque trouble psychologique qui demandait à être résolu. Il n’en était rien, il se savait en pleine maîtrise de ses moyens. Cette décoration, ça n’était pas pour lui. Mais pour ceux qui en avait besoin.

Le soldat prit place sur un fauteuil face à la femme brune en acquiesçant de la tête. Il s’y planta, le dos droit alors qu’à l’accoutumée, il était affalé, peu importait qui était son vis-à-vis. Il s’en rendit compte aussitôt et se laissa négligemment glisser pour adopter sa posture habituelle. Ses bras reposaient sur les accoudoirs et ses mains pendaient dans le vide. Son regard, clair, balayait la pièce. Il en avait déjà mémorisé le moindre détail, mais pour autant, il avait l’impression d’être dans une cage dorée qu’il voulait fuir le plus vite possible, peu important qui la partageait avec lui ou pour quelles raisons. Le stylo gratta le papier et ses yeux revinrent dessus au même instant, comme s’il avait vu sa cible enfin bouger et qu’il pouvait enfin l’abattre. Mais ce n’était pas un ennemi. Du moins, pas au sens guerrier. Mais il pouvait en représenter un. Et elle écrivait déjà.

Elle parla, d’une voix douce et calme. Elle cherchait à le mettre en confiance pour qu’il s’épanche sur ses sentiments. Le bleu clair de ses yeux croisa le noir des siens. Elle attendait qu’il réponde. Elle restait impassible, professionnelle. Et pourtant, une expression avenante peignait son visage. Elle l’encourageait à répondre.
Mais il savait qui elle était. Une psy. Du genre qui est capable de vous flanquer d’un grave trouble psychologique juste parce que vous hésitez à répondre à une question. Est-ce que ça vous ébranle d’avoir plus d’une centaine de victimes à votre actif ? Bien sûr. Mais lorsque vous avez conscience des vies que vous avez sauvées en appuyant sur la gâchette, vous dormez sur vos deux oreilles. Le genre de truc qu’un mec –ou une femme- diplômé d’une grande école et passant sa vie le cul assis sur une chaise n’arrive pas à comprendre. Mais au moins celle-ci était-elle partie pour une autre galaxie. Ce simple fait permettait de ne pas la ranger dans la case « chieur-qui-connait-rien-à-la-vie ».

Il passa sa main droite dans sa barbe, hésitant, puis la laissa retomber sur l’accoudoir. Cette femme, elle avait au moins autant de pouvoir que ses supérieurs. Qu’il ne se montre pas en possession de ses moyens, et il resterait cloîtré dans ces exiguës couloirs. Qu’il lui cache quelque chose, et jamais il ne sortirait de son bureau. Plus vite il parlerait, plus il partirait.

- Ça va.

On avait fait plus convaincant, plus loquace, qu’en pensez-vous ? Son stylo n’avait pas bougé. Son regard non plus. Elle le sondait du regard, comme si ses yeux sombres et noir pourraient le transpercer. Il la quitta un instant pour l’observer à nouveau. Elle ne se démontrait pas. Elle en avait probablement maté des plus durs. Mais lui, il n’était juste pas loquace. C’était comme ça. Demandez-lui ce que ça lui a fait d’abattre son premier gamin. Il avait hésité, une fraction de seconde, puis tiré. Il avait répondu laconiquement « c’était nécessaire ». Guère plus. Mais elle en voulait davantage.

- C’est étriqué, confiné. L’air sent le renfermé. Je n’ai jamais été détaché autre part que sur des bases terrestres, à l’air libre, ouverte. Ici, c’est… trop étroit.

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Lun 6 Juin - 22:14

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❝Dépaysement ou marqué par le passé❞
David & Evelyn

Je devrais pourtant avoir l'habitude de travailler avec des militaires. Avant de venir sur Atlantis c'était ce que je faisais... J'avais laissé tomber les patientes civils, cela avait été ma façon de ne plus penser à ma vie d'avant, à toutes ces années passées à subir les coups de mon ex mari... Pourtant, ici, je dois bien avouer que la plupart des militaires sont bloqués dés qu'ils entendent le mot "psychologue". C'est comme si ils se mettent une barrière, un mur psychologique que je ne peux pas traverser. Heureusement, je suis du genre patiente et je leur laisse le temps d'apprendre à me connaître et surtout de se rendre compte que je ne leur veux pas de mal. Assis face à moi, le Caporal ne bouge pas, sauf ses yeux qui semblent scruter les moindres détails de la pièce. Silencieuse, je ne bouge pas, je reste là, sans rien dire. Je lui ai posé mes premières questions, il y répondra quand il sera prêt.

Il lui faut du temps avant de me répondre et quand finalement il ouvre la bouche, c'est pour me répondre par un simple mot. Okay, alors je veux bien être patiente, je veux bien leur laisser le temps et surtout je n'ai pas envie de les brusquer mais il ne faut quand même pas qu'ils abusent. Je demande quand même un peu plus qu'un simple "oui". Mon manque de sommeil commence à se faire sentir, je sais que si il n'y met pas du sien, je vais vite perdre patience et là, il aura raison de ne plus vouloir venir en entretien. Je prend une profonde inspiration et je ferme les yeux quelques secondes histoire de me calmer. Une fois la chose faite, je l'observe, j'observe chacune de ses mimiques, de ses réactions et je les note dans mon carnet. C'est curieux, j'ai comme une impression de déjà vu et j'ai la sensation d'avoir assis, en face de moi, le Sergent Eversman. Tant pis, moi qui aurais aimé avoir quelqu'un de coopératif ce matin, je fois faire avec et surtout, ça ne doit pas m'empêcher de faire mon boulot convenablement. Je m'apprête à ouvrir la bouche pour lui dire qu'il doit faire un peu plus d'effort quand il se met enfin à parler et à prononcer plus qu'un simple mot. Je l'écoute avec attention et ce qu'il me dit me fait sourire intérieurement. Je crois qu'en arrivant ici, on a tous cette sensation là, la sensation d'être coincé sans aucune échappatoire. Je pose mon stylo sur mon bureau et j'entrelace mes doigts. J'affiche un petit sourire avant de m'adresser à lui.

- Vous avez raison, ça fait toujours cette impression les premiers jours. Vous allez finir par vous rendre compte que ce n'est pas si petit et confiné que ça ici.

Je repousse une mèche de cheveux avant de le fixer droit dans les yeux. Je veux pouvoir déceler toutes ses réactions.

- Vous partiez souvent en mission ? Vous pouvez me raconter ce que vous faisiez ?

Pour que quelqu'un apprenne à vous faire confiance, il faut que vous lui parliez de ce qu'il aime et pour un militaire, la chose qui compte pour eux, c'est leur boulot, le devoir qu'ils ont de protéger leur pays.


© Pando

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Mar 7 Juin - 17:46

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Il avait aligné plus d’une dizaine de mots. Un exploit pour un gars qui passe la majeure partie de son temps allongé sur le sol, immobile, silencieux, aux aguets. David avait été bref mais sincère. Il se sentait à l’étroit et il avait besoin d’air frais. Il n’y avait, selon lui, pas mille façons de le dire. Et il était comme ça de toute façon, franc, direct. Finalement, l’air sévère qui avait glissé sur le visage d’Evelyn avait laissé place à une expression plus avenante, satisfaite qu’il ait daigné lâcher quelques mots.
Elle le rassura alors à propos de ce sentiment d’enfermement qu’il ressentait. Lui resta impassible. Pouvait-elle seulement faire autrement ? Lui dire qu’il avait raison, que ça ne changerait jamais et il pouvait aussi bien quitter les lieux en courant. Et il ne s’agissait pas simplement de son bureau à elle. Son boulot à elle, c’était de garder les gars stables, psychologiquement, comme ceux qui sont présents sur le terrain, là-bas, sur Terre. Ils tirent la sonnette d’alarme lorsque le soldat n’est plus apte à faire son boulot mais le plus clair du temps, ils le passent à rassurer les gars, à les conserver concentrer en évoquant des passades, comme des brises qui chassent les feuilles d’automne amoncelées sur le sol. Il n’était pas dupe. Il aspirait simplement à ne pas rester confiné dans ces lieux, à respirer un peu. A tirer, surtout. Il ne disposait d’aucun moyen de s’entraîner au tir longue distance ici, sur Atlantis. Il avait ouïe dire d’un continent, tout près, qui pourrait mieux convenir à sa spécialité. Encore fallait-il passer tous les tests, dont celui-ci.

Leurs regards restèrent fixés l’un sur l’autre. Il ne doutait pas qu’elle le sondait, que si elle n’écrivait plus, elle était parfaitement capable de mémoriser la moindre expression sur son visage, que ses yeux la fuyaient pour revenir à elle, son air hésitant. Ce n’était pas elle qui le troublait –non pas qu’elle n’était pas jolie, au contraire- mais elle était surtout une psy. Il devait donc parler. De son propre ressenti. Et ne pas être trop synthétique en plus. Le genre qu’il détestait. Vraiment.
Mais elle avait aussi un job à faire, il le comprenait. Elle protégeait aussi, à sa façon. Et il aurait détesté qu’on l’empêche de faire le sien, de boulot. Aussi fit-il un effort pour lui répondre. Surtout qu’elle partait sur un sujet plutôt facile pour un soldat.

- J’ai passé les dernières années plus souvent sur le terrain qu’à la maison, il avait lâché cette phrase avec un étrange détachement, faisant un mouvement de la main comme si ça n’avait aucune importance. C’est difficile de rester les bras croisés devant sa télé quand on voit les gars se faire tirer dessus ou exploser par les mecs d’en face. C’est pire qu’être là-bas.

Son regard s’était perdu sur le mur derrière la jeune femme. Il resta silencieux un bref instant puis hocha la tête, acquiesçant à sa propre remarque. Oui, c’était pire d’être impuissant. Et de voir les siens se faire tuer quand on est à milliers de kilomètres de là, tranquillement assis à siroter une bière dans son fauteuil. Il reporta son attention sur la doctoresse, le visage impassible, comme s’il racontait la vie banale d’un gars qui se lève le matin et raconte sa journée type, inintéressante, classique. Quand on vit l’horreur de la guerre tous les jours, elle devient simplement banale. Il faut survivre au jour qui vient, et à celui d’après. C’était simple. Toujours laconique, la voix neutre, il reprit.

- Mon boulot, là-bas, c’était de protéger les gars. Je suis tireur de précision, ça veut dire que je suis pas au centre de l’action, mais que je vois tout, et que je dois tout anticiper. Les gars dans la rue, ils voient rien, ils avancent avec des mecs, des femmes, même des enfants, aux fenêtres, sur les toits, au coins des rues, qui attendent que ça de se faire des américains. C’est leur sport national de nous tirer dessus et de compter leurs victimes. Moi je dois faire en sorte que les convois de véhicules et d’hommes, ils traversent sans souci. Il faut ramener tout le monde à la maison. En vie. Alors…

Il mima le geste d’appuyer sur la détente avec son index.

- Je tire quand il y a une menace. Peu importe ce qui se trouve dans mon viseur.

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Ven 10 Juin - 9:54

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❝Dépaysement ou marqué par le passé❞
David & Evelyn

Finalement, ça ne va peut être pas être compliqué de discuter avec le Caporal. Contrairement à ce que je pensais quand je l'ai vu entrer dans mon bureau, il a quand même l'air un peu plus enclin à la discussion que certaines personnes. Je l'écoute alors qu'il m'explique ce qu'il faisait là-bas. Un tireur de précision... je crois que c'est la première fois que j'en rencontre un. Je hoche la tête pour lui dire que je comprend quand il me dit que c'est plutôt difficile de rester sans rien faire, chez soi, alors que ses camarades sont sur le terrain. Je ne peux que comprendre son sentiment. En plus de leur dévouement pour leur pays, les militaires sont tous liés entre eux. Ils n'abandonnent jamais un homme à terre et rien que pour ça, ils méritent le plus grand respect.

Je suis toujours silencieuse, je l'écoute toujours avec attention et je note rien sur mon cahier. J'ai envie qu'il comprenne que pour l'instant, c'est lui qui compte et pas ce que je vais pouvoir conclure de cet entretien. Cependant, je ne peux pas m'empêcher de voir dans son regard une certaine colère quand il me parle de ceux qui prennent plaisir à leur tirer dessus. Cette colère est tout à fait légitime et je ne vais pas le blâmer pour ça. C'est normal qu'il ressente ce genre de chose. Il doit faire son travail, son travail c'est de protéger les gens et pas de se faire tirer dessus quand il est en train de le faire. Je ne peux pas m'empêcher de frissonner quand je m'imagine les choses qu'il a du vivre et je me dis que même en imaginant le pire je dois être loin de la réalité. Quand il me dit que son boulot c'est de tirer, qu'importe qui il a dans le viseur, je comprend aisément qu'il a du déjà tuer des femmes et des enfants. Au début, quand un militaire me disait ça, j'avais un peu de mal à cacher ce que je ressentais, je n'arrivais pas à me dire qu'on avait le droit de tuer des enfants. Puis j'ai finalement compris que là-bas, eux non plus n'avaient aucun remord quand il fallait envoyer un enfant avec une ceinture d'explosifs en plein milieu d'un village. Les militaires n'ont pas d'autres choix que de tuer pour vivre qu'importe l'âge et le sexe de la personne qu'ils avaient en face. Là encore, beaucoup de militaires m'ont cru incapable de gérer la chose mais ils se trompent. Je ne suis pas le genre de psy fragile qu'ils ont l'habitude de côtoyer. J'ai pris des coups dans ma vie, j'en ai même pris beaucoup et plusieurs fois j'ai moi même eu envie de les rendre. Je ne vais pas les descendre parce qu'ils doivent tuer pour vivre. La survie c'est un besoin primaire chez l'homme et c'est légitime. Je croise les bras sur la poitrine et je fixe le soldat.

- Je ne vais pas vous blâmer pour ça Caporal. Je ne peux que comprendre ces actes...

Je repense à la fois où mon ex m'avait planté son couteau dans l'épaule et à l'envie que j'avais eu de lui sauter à la gorge pour la lui trancher et le voir se vider de son sang. Mes doigts se crispent sur les accoudoirs de mon fauteuil et je ferme les yeux quelques secondes avant de reporter mon attention sur le Caporal.

- Qu'est ce qui vous a donné envie de devenir tireur de précision ?


© Pando

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Lun 13 Juin - 14:47

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Lui avait parlé avec un certain détachement lorsqu’il avait mentionné son rôle et le besoin vital d’abattre quiconque intentait à la vie d’un des hommes qu’il protégeait. Elle, elle n’avait pas donné un seul instant l’impression d’en être choqué. Evelyn avait simplement son regard posé sur lui et l’écoutait avec intention, les bras croisés, son regard sombre le sondant avec intensité. Il ne faisait aucun doute qu’elle arrivait à voir au-delà des mots, à percevoir les sentiments qui se cachaient derrière son exposé. La doctoresse écoutait simplement d’une oreille attentive. David aussi de la quittait pas des yeux et n’était pas étonné qu’elle ne bronche pas en l’entendant narrer son histoire. Elle avait probablement dû en écouter de bien pires, surtout là-bas, où l’ennemi semblait doué d’une cruauté incroyablement supérieure aux pires atrocités de la Terre. C’était peut-être pour cela qu’elle restait presque de marbre, autant que lui était détaché de son propre récit.

Le Dr Stanford exprima toutefois son ressenti, et il fut bien accueilli par le soldat. Mise à part ceux qui avaient vécu cette guerre, ils étaient bien peu à reconnaître que parfois, les pires extrémités s’avéraient nécessaires pour leur survie. Elle faisait donc partie de ces rares exceptions et le Caporal préférait croire que cela allait plus loin que son rôle de psychologue, qu’elle ne le rassurait pas juste pour le faire parler davantage. Elle comprenait vraiment et ce fut à cet instant précis que son masque d’impassibilité se fissura légèrement.

Un tireur de précision a l’habitude d’analyser aussi les gens. Il tient en joug un individu, de loin, mais guette le moindre mouvement, la moindre expression qui peut trahir ses intentions, de sorte que, si elles sont mal intentionnées, il soit capable de réagir au quart de seconde car, nombreux sont ceux qui l’oublient, une balle tirée à des centaines de mètres volent pendant quelques secondes. Et s’il hésite un dixième de seconde en trop, tout peut déraper. C’est aussi pour ça qu’ils ont quelques bases en psychologie et que le Caporal était à même de déceler ce bref changement dans son comportement avant que la femme qui lui fait face n’essaie de reprendre contenant pour poursuivre leur entretien.

Lorsqu’elle ouvra les yeux, David l’observait à son tour. S’il avait compris qu’il avait touché quelque chose en elle, il était par contre bien incapable d’en savoir quoi. Mais ce n’était pas son rôle, c’était lui qui avait le rôle du patient et il aurait été bien impoli de la questionner à ce sujet. D’autant plus que malgré sa formation, il pouvait parfaitement se tromper. Il accepta donc qu’elle en revienne à lui en lui demandant d’où pouvait lui venir sa spécialisation.

Il parla d’un même timbre monocorde qu’auparavant. Rappeler les souvenirs du passé ne l’émouvait pas plus que la guerre.

- Mon père m’emmenait chasser quand j’étais gosse. Avec un fusil à lunette. Je savais tirer avant de savoir monter à cheval. Pour un Texan, ça veut tout dire. Du coup, ça s’est imposé de lui-même, d’autant que les instructeurs ont vite vu que j’avais un bon niveau. Y en a qui ont le don pour lire les gens, vendre des trucs à n’importe qui. Moi, je sais tirer.

Pour la première fois, l’envie de lui retourner la question se faisait sentir mais il ne s’agissait pas simplement d’une petite discussion entre deux personnes qui faisaient connaissance. Il s’agissait d’un entretien très sérieux entre un homme et une femme, dont cette dernière devait estimer s’il était ou non apte au service. Aussi se retint-il et attendit la question suivante.

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Sam 18 Juin - 14:55

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❝Dépaysement ou marqué par le passé❞
David & Evelyn

Je me relâche et je me détend. Ce n'est pas du tout le moment de sombre et encore moins de montrer que je suis faible. Oh je sais que je ne le suis pas mais j'ai toujours la sensation que les gens, les patients que je peux avoir me voient toujours comme une petit chose fragile et qui n'a pas la moindre force en elle. J'y ai cru pendant plusieurs années, j'ai toujours pensé que j'étais quelqu'un de faible, que j'avais besoin de Lui pour vivre et un jour, j'ai finalement compris que c'était n'importe quoi et que c'était de sa faute à Lui si j'avais fini par me penser comme ça. J'avais tellement peur de faire tout de travers que j'étais devenue la plus discréte possible. Même après le divorce, même après avoir été libérée de son emprise, il avait fallu que fasse un travail sur moi et c'était encore le cas aujourd'hui...

Mes doigts finissent par se détendre et je lâche les accoudoirs alors que je sens le regard du Caporal fixé sur moi. Je sais qu'il a remarqué que quelque chose ne va pas, je sais qu'il a envie de me demander ce qu'il se passe, ça se voit sur son visage mais je ne lui dirais rien, parce que j'en ai pas envie et aussi parce qu'il ne me posera pas la question. Je me concentre sur sa voix, sur ce qu'il me raconte, sur comment il est devenu sniper. Je bloque mon esprit pour évite qu'il m'envoie des images de mon passé. Un sniper aurait sûrement été utile quand il a essayé de me tuer. Peut être que j'aurais évité d'avoir cette vilaine cicatrice. Sa dernière phrase me fait sourire car je sais que le début m'est destiné. Je m'enfonce dans mon fauteuil et croise les bras sur ma poitrine.

- Oh je ne sais pas lire les gens... Je sais juste déchiffrer leur comportement...

D'ailleurs à cet instant précis, je vois clairement qu'il a envie de me demander quelque chose. Je le fixe, impassible, avant de me pencher sur mon bureau, les deux bras posés dessus.

- Et là, je vois clairement que vous avez envie de me demander quelque chose. Je me trompe ?

Et oui, généralement je travaille avec la méthode du "donnant donnant". Je trouve ça normal que les personnes ont envie de me poser des questions puisque je leur en pose énormément. Et puis ça leur permet de voir que je suis moi aussi humaine et que même si je suis psy, j'ai mes défauts et mes petits soucis. Tant que ça n'entre pas dans le domaine du privé, je ne vois pas pourquoi je ne peux pas répondre à leurs interrogations.


© Pando

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Lun 20 Juin - 16:50

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Il la voyait reprendre contenance, le masque impassible du psy se réinstaller peu à peu sur les traits de la doctoresse. Leurs regards se croisèrent et tous deux comprirent. Elle ne partagerait pas les raisons où sa propre histoire s’était rappelée à elle et lui ne demanderait jamais ce qu’il s’était passé. Ce n’étaient pas deux amis. C’était un patient et un docteur. Ça l’avait été depuis le début et ça le resterait jusqu’au bout.

Mais il parvint malgré tout à lui décrocher un sourire plus sincère, qui ne correspondait pas à cette attitude rassurante qu’elle avait prise pour l’inciter à parler. Il s’agissait du sourire d’Evelyn, et non du docteur qu’elle arborait. Il avait un quelque chose de différent des précédents, plus timide, mais pourtant plus doux aussi. La jeune femme le corrigea malgré tout à propos de sa remarque, qu’elle avait décidé de prendre pour elle, à raison. Elle ne lisait pas les gens, elle déchiffrait leurs actes. Pour elle, la différence résidait probablement dans des nuances liées à la psychanalyse ou autre truc qu’il trouvait farfelus –parce qu’il n’y comprenait rien, plus certainement-. Pour lui, c’était la même chose. S’il la regardait dans les yeux alors qu’il parlait, elle lirait en lui sa sincérité, son détachement émotionnel, son irritation. Ou le déchiffrerait dans les mimiques de son visage, le mouvement de ses mains, la vibration de son pied. Dans les deux cas, elle saurait ce qu’il y avait derrière ce mur qu’il érigeait inconsciemment avec l’extérieur.

Evelyn s’accouda alors à son bureau et ne fit qu’affirmer ce qu’il venait d’expliquer. Elle avait vu qu’une question le démangeait. Et elle l’invitait à l’énoncer à voix haute avec le même visage impassible que lui affichait depuis le début de l’entretien. Ses yeux clairs observaient leurs homologues sombres. Il hésita un instant et finit par faire « non » de la tête.

- Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir psychologue ? lâcha-t-il simplement en écho à sa question précédente.

Allait-elle sortir le banal discours d’une femme qui adore l’incroyable capacité du cerveau à nous faire dire que tout va bien alors qu’en fait, on s’effondre intérieurement ? Ou bien allait-elle expliquer qu’enfant, elle avait été trop facilement influençable et qu’elle préférait désormais maîtriser le caractère manipulateur des hommes ? Il avait dû entendre ça dans des émissions et s’attendait presque à ce qu’elle lâche une réponse du genre. Ou bien se cacherait-elle derrière une excuse toute trouvée qui lui rappellerait qu’elle était celle qui posait vraiment les questions ici. Dans tous les cas, qu’elle soit sincère ou non, elle n’aurait aucune justification à apporter. C’était elle qui dirigeait cet entretien. Mais ce léger sourire appelait à la connaître davantage, songea-t-il.

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Invité
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Jeu 23 Juin - 11:46

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❝Dépaysement ou marqué par le passé❞
David & Evelyn

Assise bien confortablement dans mon fauteuil, j'attend. J'attend que le Caporal me pose la question qu'il a sur le bout des lèvres, parce que oui, je sais qu'il en a une. Ils ont tous la même expression quand ils ont envie d'en savoir un peu sur moi et le militaire assis en face de moi, ne déroge pas à la règle. Les bras posés sur les accoudoirs, silencieuse, je ne dis rien. Je le laisse prendre son temps, il se lancera quand il en aura envie.

J'ai ma petite idée sur la question qu'il va me poser mais j'attend de voir. Peut être que je me trompe, je ne suis que psy, je n'ai pas la capacité de lire dans la tête des gens comme certains pourraient bien le croire. Le Caporal pose enfin la question qui lui brûle les lèvres et je souris avant de me redresser pour pouvoir lui répondre. Je souris et je lui donne l'explication sur le choix de ce métier, mon métier.

- Ma réponse va peut être vous sembler bizarre, mais j'ai choisi de devenir psy pour pouvoir aider les gens...

Oui je sais, j'aurais du faire infirmière ou médecin et pas psy. Mais même si je ne guéris pas des blessures visibles, je m'occupe de celles qu'on ne voit pas forcément.

- Je ne supporte pas la vue du sang en trop grande quantité et psy est pour moi un bon compromis. Il n'y a pas que les blessures par balles qui peuvent faire mal. Il y a aussi toutes celles qu'on cache au plus profond et à long terme, elles peuvent devenir dangereuses si on ne les soigne pas...

Faire psy, contrairement à ce que pensent les gens, ça ne veut pas dire entrer dans la tête des gens et faire un semblant de lavage de cerveau.

- Avant, j'étais dans le civil puis on m'a demandé si je voulais aider ceux et celles qui rentrer d'opé... Vous vous battez tout les jours pour nous, pour votre pays... Alors j'ai eu envie de vous apporter mon aide, à ma façon.

Je joue avec mon stylo sans quitter le soldat des yeux. Oui j'aurais pu faire médecin sur le terrain mais j'ai la sensation que je suis toute autant utile ici, à les aider à battre leurs démons intérieurs parce que croyez moi, même si ils n'en donnent pas l'air, certains de ces hommes se battent avec des choses trop fortes pour eux.


© Pando

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Jeu 30 Juin - 16:51

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Le soldat énonça tout haut la question qui lui était venue un peu plus tôt. La jeune femme l’avait attendue, le sourire aux lèvres. Pas le sourire sincère, mais celui qui invite à la confiance et à la confidence. Celui du docteur, pas celui d’Evelyn. Un sourire de façade, un sourire professionnel. Comme la réponse qui s’ensuivit. Existait-il un seul psy au monde qui pouvait répondre « pour enfoncer mes patients » lorsque l’on en arrivait à lui demander ce qui avait pu l’inciter à faire ce métier ? David aurait été curieux de rencontrer un tel énergumène, si tant est qu’il existait.

Aussi, la réponse classique de la doctoresse ne le surprit pas le moins du monde. Toutefois, elle s’expliqua un peu plus, la tête qui lui tournait devant trop d’hémoglobine, elle avait préféré se tourner vers le soin d’esprits tourmentés. Elle avait raison, bien des hommes survivaient à la perte d’une jambe, d’une main ou d’un œil. On peut survivre d’un handicap physique, mais parfois, si la blessure était visible à tout un chacun, elle meurtrissait souvent le cœur des hommes bien davantage qu’un membre arraché, comme elle le soulignait. David en avait vu des gars qui craquaient, horrifiés par ce qu’ils voyaient, choqués d’assister à une guerre sans fin. Ils rentraient au pays, blessés de ne pas avoir tenu leur rôle, et cela les suivait longtemps et changeait leur vie, et celles de leurs proches pour les plus touchés, à jamais. Du coup, ça se comprenait que l’on veuille faire ça, on sauvait probablement autant de personnes qu’un bon chirurgien, mais là où une plaie béante indique tout de suite où le mal se trouve, soigner l’esprit demandait plus de délicatesse et surtout de patience.

Evelyn n’avait par contre pas choisi d’aider les soldats envoyés au front et il lui avait été demandé de mettre ses qualités au service des hommes qui défendaient son pays. Lorsqu’elle prononça ce mot, cela frappa le SEAL comme un poing à travers la figure, elle avait un accent qui ne lui était pas connu. Pourtant, au front, il en avait croisé des gars venant d’un peu partout. Mais le sien, il ne le connaissait pas.

- Vous dites votre pays. Vous êtes américaine ?

Pour lui, seuls les américains faisaient preuve aussi ouvertement d'un tel esprit de patriotisme. Mais elle le corrigea en lui révélant ses origines. La doctoresse n’arborait pas la veste grise classique qui révélait le pays d’où il venait. Elle avait simplement un tee-shirt jaune qui indiquait son appartenance au corps médical. Égyptienne, donc, il n’en connaissait aucun. Tout juste savait-il que les pays nord-africains vivaient des conflits comparables à ceux du Moyen-Orient et qu’avec les récentes révolutions des pays arabes, la donne en était probablement plus compliquée encore.

Mais elle était là désormais sur Atlantis, bien loin de l’Egypte et de la Terre. Qu’est-ce qui avait bien pu la pousser à abandonner la terre qui l’avait vu naître pour gagner une telle expédition ?
Presque sans y réfléchir, il lui demanda tout de go.

- Pourquoi avoir rejoint Atlantis alors ? Les vôtres sont toujours impliqués dans des conflits armés, non ?

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Dim 3 Juil - 17:15

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❝Dépaysement ou marqué par le passé❞
David & Evelyn

La discussion est fluide entre le Caporal et moi. Contrairement à l'idée que je m'étais faite quand il est arrivé, il ne me bloque pas, il ne m'empêche pas de discuter avec lui. J'apprécie, en fait, aujourd'hui je n'avais pas vraiment envie de devoir batailler, je suis tellement fatiguée que j'en aurais même pas la patience... On se parle de nos métiers, on explique pourquoi on a chacun choisit de faire ce boulot. Il m'explique ses raisons, je lui donne les miennes, rien d'extra-ordinaire. Une discussion tout ce qu'il y a de plus banale même si je retiens tout ce qu'il me dit. Du peu que je vois et du peu que j'entend de la part du militaire, je sais déjà que je n'ai aucune raison de le déclarer inapte, au contraire. Kyle finit par me demander si je suis américaine ou pas. Je souris et je secoue la tête négativement. Techniquement oui, je suis américaine, j'ai toujours vécu aux Etats-Unis mais je suis née en Egypte et ma mère était égyptienne. Je crois que depuis que je suis sur la cité, c'est la première fois qu'on me demande si je suis américaine ou pas. Peut être parce que là, je ne porte pas la veste avec le drapeau.

- Je suis née en Egypte et ma mère est égyptienne, mais j'ai toujours vécu aux Etats-Unis...

L'Egypte, pays plein de richesses mais qui est malheureusement en proie à des conflits qui le détruisent à petit feu. Il y a tellement longtemps que je ne suis pas retournée là-bas... J'aimerais tellement revoir les marchés parfumés, les sourires des gens qui vous accueillent avec plaisir... Je ne sais pas si j'y retournerais un jour. En tout cas, avec tout ce qui s'y passe actuellement, je ne sais pas si ça sera possible... Je pousse un soupir et la nouvelle question du Caporal me sort de mes pensées. Je m'enfonce dans mon fauteuil, je sais déjà que je vais devoir lui mentir. Je n'ai pas envie qu'il ait pitié de moi, je n'ai pas envie que tout le monde sache que je me faisais battre.

- Disons que j'avais envie de laisser certaines choses derrière moi... et changer de galaxie m'a parut être une très bonne solution...

Je joue avec mon stylo, je fais ce que je sais faire de mieux, cacher ma nervosité et faire en sorte que mes mensonges soient très bien ficelés pour éviter d'autres questions un peu trop personnelles. Je me mordille la lèvre, je souris pour noyer le poisson et à mon tour, je retourne la question au Caporal.

- Et vous ? Dites moi pourquoi vous êtes venu ici, sur Atlantis.

Comme depuis le début de cet entretien, je laisse mon carnet fermé, placé un peu plus loin sur le bureau. Je ne vais pas prendre de notes maintenant, je n'en ai pas spécialement besoin et je n'ai pas non plus envie qu'il se sente gêné par ça. La discussion qui s'est établie entre nous est ce que je cherche à chaque entretien. Je suis surtout à la recherche de discussion sincère et celle que j'ai avec le soldat en est une. Je ne vais pas gâcher tout ça.


© Pando

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Lun 4 Juil - 11:48

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Après l’avoir informé de sa nationalité, David nota le léger soupire qu’elle laissa échapper avant qu’il ne pose son autre question. Etait-ce parce qu’il l’importunait ou parce qu’elle regrettait le pays ? S’il s’agissait de la première possibilité, elle aurait tout aussi bien pu décider de mettre fin à cette discussion et davantage se concentrer sur le véritable objet de cet entretien : son aptitude au service. Mais s’il s’agissait plutôt de mélancolie, il la comprenait. Que ce soit les USA ou l’Egypte qui lui manquent, c’était un sentiment qu’il connaissait. La famille, les amis, le pays, tout ça, ça finissait forcément par vous manquer à un moment ou à un autre. Et si en plus, la terre natale était en guerre…

Evelyn lui répondit alors qu’elle avait besoin de rompre avec sa vie d’avant, et alors que certains divorcent, changent de boulot, déménagent dans un autre pays, la jeune femme avait décidé quelque chose de plus radical : changer de galaxie, comme elle le souligna. Ajoutez à cela les contraintes concernant le protocole imposé pour faire partie du programme et la rupture avec son passé devenait bien facile. Le sujet semblait délicat malgré tout et David nota que son vis-à-vis jouait distraitement avec son stylo, comme pour mieux évacuer quelque chose. Elle cachait difficilement sa nervosité et le signal, indiqué par un maigre sourire, qui sonnait la fin de ce petit égarement dans l’entretien fut bien reçu.

La doctoresse lui retourna la question, l’air de rien. Mais si cela semblait banal lors d’une discussion classique, là, elle avait toute son importance étant donné qu’elle devait lui permettre de valider ou non l’aptitude au service du soldat sur Atlantis. Son intérêt pour la discussion venait de fondre comme neige au soleil. David posa son regard clair sur la jeune femme et reprit cet air détaché qu’il arborait lorsque l’on en venait à parler de son intimité, de ses motivations ou de son histoire.

- Mon père disait qu’il y a trois types de personnes dans le monde : les moutons, les loups et les chiens de berger. Les naïfs, qui croient que le mal n’existe pas et qui sont incapables de se protéger s’ils étaient menacés, ce sont les moutons.
- Viennent après les prédateurs, qui utilisent la violence, les menaces, pour intimider les autres, ce sont les loups.
- Et il y a ceux qui ressentent le besoin irrépressible de protéger les autres, coûte que coûte, et qui sont assez forts pour se battre avec les loups, ce sont les chiens de berger.
- Mon père n’a pas élevé un mouton et m’a interdit de devenir un loup.


David venait de raconter une discussion qu’ils avaient eu, lui et son paternel, lorsqu’il était tout gamin et était rentré de l’école avec un cocard. Il s’était battu et son père n’avait pas admis que son enfant devienne l’un de ces gars violents qui, au final, finissent par battre femmes et enfants et deviennent des délinquants. Il voulait un gamin dont il serait fier, un gamin qui aimerait sa famille, son pays. Mais, sans qu’il ne le sache, son gamin était marqué des coups d’un autre enfant parce qu’il s’était jeté pour protéger l’un de ses amis, victime de ces petites brutes haïssables. Son père en avait fait un chien de berger. A vie.

- Quand on est venu me proposer de défendre quelque chose de bien plus important que mon pays, j’ai envoyé paître ces gars. Puis, ils m’ont montré. Une liste de noms. Et m’ont expliqué que, ce que je faisais tous les jours pour protéger des gars qui se battaient pour mon pays, je devais le faire pour protéger des gars qui se battaient pour ma planète. Dit comme ça, ça faisait un peu cinglé. Mais il m’en faut peu pour réveiller la fibre patriotique. Et puis, j’espère qu’un jour, on arrêtera de se battre entre nous, là-bas.

Espoir naïf mais qui lui semblait plus rapidement réalisable que l’union universel à travers la galaxie.

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Mar 5 Juil - 10:47

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❝Dépaysement ou marqué par le passé❞
David & Evelyn

Assez parlé de moi. Maintenant, je veux en savoir plus sur le soldat que j'ai en face de moi. Même si il n'y a pas de raison pour que je le déclare inapte, j'essaye d'en apprendre un maximum sur lui. Ce n'est pas de la curiosité personnelle, c'est de la curiosité professionnelle. Je sais que la plupart des réponses à mes questions se trouvent très certainement dans son dossier mais je veux avant tout voir si il veut la jouer franc jeu ou pas. C'est vicieux, oui et non. C'est un moyen tout simple de m'assurer qu'il ne me cache rien. C'est dans son intérêt de la jouer franc, pas dans le mien. Le Caporal me parle de ce que lui a toujours dis son père et en un sens ça ne m'étonne pas d'entendre ce que j'entend. Les texans ont toujours été réputé pour leur caractère et sans préjugés, aucun, je ne peux que constater que c'est bel et bien le cas. A sa dernière phrase je souris. C'est sûr, ce n'est ni un loup ni un mouton, ça se voit dans son caractère et dans sa façon d'être et de faire. Assis en face de moi, se trouve un homme prêt à tout pour protéger ceux qui comptent pour lui et Kyle ne fait que le confirmer en m'expliquant pourquoi il a rejoint le projet Atlantis.

Silencieuse, je ne dis rien, je me contente de l'écouter le menton posé sur les mains. Tout comme lui, j'espère qu'un jour, tout ces malheurs, toutes ces guerres vont cesser mais maintenant que j'ai découvert qu'en plus de toutes les mauvaises personnes qu'on a sur terre, il y a toutes celles que cette galaxie abrite... ça donne le vertige de se dire que partout, que sur terre et ici et même sûrement dans d'autres galaxies, il y a des gens, des créatures qui font leur loi et qui se permettent de décider de la vie ou de la mort... Tout ça me fait froid dans le dos et moi qui ne suis pas du genre optimiste, je suis convaincue que tout ça va mal finir. Je m'enfonce dans mon fauteuil et je soupire.

- J'ai bien peur qu'on se lance dans une guerre dont le sort est déjà décidé...

Je passe une main sur mon front et je ramène une mèche de cheveux. Je me lève de mon fauteuil et je vais me mettre près de la grande baie vitrée. L'océan est plutôt calme aujourd'hui et sa couleur est assortie à celle du ciel. Les bras croisés et sans regard vers le Caporal, je m'adresse à lui.

- Si il y a bien une chose que je dis à tout les militaires que je vois en consultation, c'est faites attention...

Je ne peux pas m'empêcher de penser à John et au pincement que j'ai à chaque fois que je le vois franchir la porte. J'ai toujours peur qu'il lui arrive quelque chose... Je me tourne vers le Caporal et je souris avant de retourner m'asseoir.

- Bien, je n'ai aucune raison de vous interdire quoi que ce soit. Vous avez mon autorisation pour partir en mission Caporal.


© Pando

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