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Bureau A. Hoffman : Une petite dose d’enzyme ou de thé ?

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Sam 13 Aoû - 1:43

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Une petite dose d’enzyme ou de thé ?
feat Erin Steele & Alexander Hoffman


Suite du rp : A nous trois on dominera le monde
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Voilà deux semaines qu'il travaillait avec la consultante sur le dossier épineux de l'enzyme. Ils ne comptaient plus leurs heures, dans le bureau de celle-ci, à débattre et à mettre en place un projet cohérent et surtout acceptable pour le CIS. Alexander, fournissait la majorité du travail étant donné que c'est lui le porteur de projet, mais il semblait apprécier la présence d'Erin, pour la tenir aux faits des nouveaux éléments et de l'intégrer dans la boucle. Comme elle ne semblait pas réceptive bien au contraire, leur collaboration fut immédiate et surtout d'une grande efficacité. Au-delà, de ce qu'il espérait. Et au final, il faut l'avouer, il n'eut fallu pas longtemps, pour que les deux humains, commence à se charrier de plus en plus. La retenu de leur première rencontre, n'étant plus là, ils commençaient à se connaître de plus en plus et cela fusait entre eux. Au final, ils furent assez familier l'un avec l'autre au bout des deux semaines tout en restant élégants dans leur propos. Certains soirs Alexander, restait un peu plus tard, juste pour parler avec elle, à refaire le monde. Leur conversation commençait toujours sur le boulot avant de finir sur des dérivés et des théories ensemble, aucuns sujets n'étaient épargnés et les tons moqueurs de l'anglais ne ratais rien. Surtout quand Erin répliquait. Harry, quant à lui était un brin trop ravie de pouvoir se loger régulièrement sur les genoux de la consultante qui était loin d'être radine sur les caresses.

Le grand jour arriva, une vidéo-conférence fut mis en place, un moyen pratique pour présenter les projets a des milliards d’années-lumière de la terre, en s’épargnant deux semaines de voyage en dédale. En ayant l’E2PZ, les contacts avec la terre étaient plus fréquents et surtout plus stables. Ainsi, avec la technologie lantienne, la salle de réunion s’’illumina des membres du CIS projeter en hologramme dans l’environnement. Seul Erin, Élisabeth et Alexander était en chair et en os. D’ailleurs le docteur Weir était déjà dans la salle, un brin inquiète comme à son habitude. Elle n’aimait pas vraiment ce genre de réunion et avait acceptée d’y participer, juste pour juger du travail d’Hoffman. Comme, elle n’avait pas pu assister aux autres séances, elle ignorait si le chef de projet était réellement bon. Elle n’allait point être déçue en tout cas. Et puis, elle avait quand même besoin d’être là, pour affirmer sa présence et participer à la vie bureaucratique de la cité.

En sortant de son bureau, l'anglais, laissai son chat dans celui-ci. L'une des rare fois, où Harry ne suit pas son maître, c'est pour les réunions de présentation de projet. Afin, d'éviter que l'assemblée soit obnubilée par le petit matou malicieux. De plus cela, n'était pas toujours apprécié par autrui. Il s'en fichait quand ce fut lui, le patron, mais là, il se devait de faire attention à certaines susceptibilités. En quittant son antre, il alla vers celle d'Erin, connaissant que trop bien le chemin. Faut dire qu'ils étaient qu'à 3 bureaux d'écart, donc pas très loin l'un de l'autre, même si celui d'Hoffman était le dernier du couloir. Habillé d’un costume bleu nuit, chemise blanche et une cravate du même ton que son costard, il frappa à la porte de la demoiselle. Une fois, l'autorisation entendue, il pénétra, un petit sourire charmant comme accueils. Il était d'excellente humeur, c'est peut-être maso, mais il adore ce genre de rencontre, où il faut défendre son bout de gras ! Faut dire qu'il était à l'aise dans ce genre de situation.


« Bonjour » Dit-il d’un ton joyeux « On y va Ariel ? » Cette fois il fut amusé, ce petit surnom était resté depuis que la fameuse chanson « sous l’océan » du Disney qui avait couper leur conversation la première fois qu’ils se sont rencontré. Ariel était donc un petit sobriquet couramment utilisé par Alexander avec « la sorcière pourpre ».


Ses prunelles trouvèrent naturellement leurs chemins dans les tons nuancés de verts et d'ocre du regard d'Erin. Une palette de couleurs qu'il aimait bien. On a tous nos préférences chez quelqu'un et sans aucun doute, outre la personnalité de la sorcière pourpre, il adorait ses yeux. Il pouvait les regarder durant des heures (et dans un sens, il n'avait que ça à faire comme elle se parait de rouge, un rouge qu'il lui était un brin trop vif) sans jamais se lasser découvrant à chaque fois une autre nuance colorée. Comme d'habitude elle avait du rouge sur elle et comme d'habitude il restait sur son visage pour ne pas être gêné par la couleur de son uniforme. L'une de ses mains tenait sa valise d'ordinateur, qui servirait à être projeté. Il l'attendit bien sagement, discutant un peu avec elle, de banalités du jour, comme « comment tu vas, tu es prête etc. ». Malgré ses grands airs guindés, il était assez différent avec Erin, moins froid et plus expressif, mais dès qu'une tierce personne rentrait dans la danse, il reprenait ses airs de glaçon.

Ils cheminèrent ensemble, jusqu'à la salle de réunion, saluant une Weir, qui ne tenait plus en place. Elle était aussi anxieuse qu'une étudiante le jour du bal de promos, espérant que le garçon pour qui elle a eu le béguin l'invite à danser. Il toisa Erin, un sourire sur les lèvres pour lui murmurer.


« À croire que c’est elle qui passe à la casserole ! » Il pouffa un peu, laissant apparaître quelques risettes sur son visage habituellement calme.


Weir, commençait à bombarder Alexander de question, s’inquiétant de savoir si tout était prêt etc. L’homme, resta d’un calme olympien, lui répondant par des signes de tête ou des « hum ». Weir, l’amusait et il en joua grandement pour la dérouter, faut dire que la femme était assez prévisible dans ses actions et voir se peindre des expressions sur son visages au trains haché était un moment qu’aimait bien Alexander. Après tout, il tenait du chat et naturellement, il devait jouer un peu de son comportement pour observer et tester les autres. Weir était un bon cobaye car elle avait une palette d’expression contrarié assez vaste. Rien de pervers dans tout cela. Elle commençait à être un peu envahissante et stressante, même si bon, sur l’anglais, cela n’avait aucun effet, glissant sur lui comme de l’eau sur des plumes d’un canard. Pendant qu’elle le harcelait de questions, il installait le matériel avec calme, levant les yeux de temps à autre sur la jeune femme au bord de la crise nerf. Trop de café tue le café…

« Il faudrait que vous arrêtiez le café Docteur Weir » une manière subtile de lui dire qu’elle était un brin trop stresser. [/color]


Prit de court la cheffe de la cité, se sentie obliger de justifier les 4 gobelets qu’elle avait avalées juste avant. Il lui sourit avant de reporter son intention sur la projection, vérifiant que tout marchait bien. Enfin bon l’homme était calme et ses attitudes semblait attendre la cheffe de la cité qui était de moins en moins gesticulantes

« Ne vous inquiétez pas, tout se passera bien
« Sheppard me dit pareil et on va parfois à la catastrophe »


Il aurait bien été tenté de lui dire de ne pas le comparer à un militaire un brin casse-cou et suicidaire. Mais bon, cela n'aurait servi à rien, mise à part à enclencher une justification inutile et chronophage. Il eut un rictus au coin plantant ses prunelles métalliques dans le regard brun de la cheffe qui soutenue celui-ci.

« Vous pourrez comparer comme ça » dit-il de son flegme anglais qui déroutait autrui. Cela ne maqua pas avec Weir, qui ne savait pas vraiment comment le prendre. Mais au moins, elle partit rejoindre une chaise pour s’asseoir et se clamer un peu.


Il était 14h00, et le CIS n’est jamais en retard. Les protagonistes activèrent l’hologramme et la salle fut peuplé rapidement.

La suite de réunion se passa d'une manière charmante. Comme à son habitude et pour la plus grande joie de ses interlocuteurs (qui l'avaient déjà eu à plusieurs reprises), il fut son petit numéro. L'homme était calme, sûr de lui et surtout savait capter la foule. On avait presque l'impression d'assister à un one man show qu'à une présentation ennuyeuse sur l'enzyme, ses limites et ses avantages dans un processus de guérissons des maladies ou blessures. Voilà, une force d'Alexander, réussir à synthétiser pour ne pas dire vulgariser les éléments scientifiques pour les rendre intéressant. Plusieurs fois, il ponctuait d'humour sa présentation, rien de grossier ou de pipi caca, juste des phrases élégantes qui font sourire ou rire selon l'intensité de sa voix. Étant maître de lui en toutes circonstances, il savait capter ses partenaires, en modulant les tonalités de son timbre. Son power point était sobre et efficace, on voit que notre ami anglais, avait eu le droit au fameux court de présentation à la Steve Jobs ! Faut dire que ses années d'études lui avaient appris à créer des présentations nickels et attrayantes, sa dernière année avait été l'apothéose des power point, il en mangeait tellement, qu'il connaissait par cœur le célébré logiciel de Microsoft office.

Une fois sa présentation finit, il répondit avec une grande aisance aux diverses questions, sans jamais douter. Il connaissait très bien son dossier et il faut avouer, qu’il avait préparé les éventuelles questions à l’avance. Merci Erin. En tout cas, elle pouvait voir qu’il ne lui avait pas fait à l’envers… mais bien au contraire, il avait joué franc jeu avec elle depuis le début. Lui laissant penser que leur appréciation mutuelle, n’était pas juste de l’intéressement pour qu’il l’utilise à ses fins. En gros, il n’était point un connard qui lui avait mis le nez dans sa propre merde pour la laisser suffoquer dedans.

Il dut partir quelques instants avec Weir pour laisser la commission du CIS décider, laissant Erin en pleine débat ou discussion avec des hologrammes. Quand ils pénétrèrent à nouveau dans la salle, la commission était d'accord pour financer le projet de l'enzyme en tant que baume ou crème, pour soigner les blessures plus rapidement, avec applications médiales sur les maladies qui ont une phase de destructions du corps. Laissant sous-entendre qu'il faudrait bien utiliser la fameuse machine lantienne que leur avait si bien vendu le chef de projet, afin d'éviter de toucher à l'éthique humaine. L'homme hocha honorablement la tête, jetant un petit regard à la consultante, il y avait de grande chance que ce point « humain » ait été une condition très importante pour qu'Erin valide ce projet et le recommande à ses pairs. Pour cela, qu'il avait bien trouvé une parade et il comptait s'y tenir. Hors de question de se servir de Ford comme cobaye ou autres créatures, surtout quand on a la technologie pour.

La réunion se termina, par quelques remarques ravies sur la qualité de la présentation et autres futilités polies. Et les hologrammes prirent fin avec la fermeture de la porte des étoiles. Weir, satisfaite et nettement moins stressé parla un peu, avant de partir rapidement, car elle était attendue pour une autre réunion, un briefing du major Lorne apparemment. Alexander la salua poliment, avant de ranger son matériel et lever les yeux vers ceux de sa sirène favorite. Il se questionna sur un fait, savait-elle aussi bien nagé que cette créature mythologique ? Nul doute que si Erin, s’adonne à ce genre d’activité, la piscine intérieure d’Atlantis, devait être pleine d’homme, ravis de mâter une si belle être dans son élément. Il quitta bien vite cette pensée parasite et indécente. Pour se concentrer sur son interlocutrice.


« Il est 16h, une tasse de thé ou d’enzyme ? » Son regard était brillant de taquinerie. C’est plutôt l’heure du goûter mais bon, une tasse d’un liquide qu’ils adorent tout deux ne ferait pas de mal.


Une fois son matériel bien ranger dans sa sacoche, il ouvrit la porte laissant passer sa collègue pour rejoindre son bureau. Il se rendit compte que c’est la première fois qu’elle venait dans le siens.

« Il me semble que c’est la première fois que tu viens dans mon bureau ? »Questionna-t-il de sa voix de velours. « si c’est le cas les français disent qu’il faut faire un vœux » commença-t-il à parler dans un français un peu chantant avec son accent anglais. Il avait bien retenu que la jeune femme avait fait ses études dans ce pays.


Comme d'habitude tout était rangé et nickel, mise à part peut-être les papiers sur son bureau qui avait un ordre bien précis... enfin avant qu'Harry ne dorme dessus, c'est bien connu que les feuilles de papiers invoquent toujours un chat, alors pourquoi déroger à la règle ?

À leur arrivés, le matou, s'étira et roucoulant, queue levée en regardant ses deux humains favoris. Il sauta du bureau se frottant en ronronnant aux jambes d'Alexander avant de trouver celle de la consultante encore plus attirantes. Sans surprise, le chat était attiré comme un aimant par Erin. L'homme flatta son chat de quelques caresses, avant de se diriger vers son bureau.

« Je t’en prie, assise toi »Il accompagnant ses paroles avec un geste élégant pour qu’Erin prenne place dans le petit salon.


Il déposa sa sacoche sur la grande planche de bois. Il avait déjà sorti à l’avance les boîtes de thés, de grandes boites métalliques ornées de quelques motifs floraux ou abstraits, bien alignées sur la table basse. Elles attendaient bien sagement d’être ouvertes. Il en avait 32 au total avec deux tasses ornées de motifs sans représentations faits au pinceau. Oui, vous pouvez supposer, qu’il comptait bien l’inviter dans son bureau depuis le début, cela ne serait pas faux.

Visuel Tasse:

« Avant de Débriefer, j’ai quelque chose pour toi. » dit-il d’un air malicieux.


Il contourna son bureau pour y prendre un paquet, enrobé dans du papier souple et rose pâle. Il se rapprocha d'Erin, lui tendant le grand paquet avant de s'asseoir en face d'elle. Ledit objet était conséquent et moue, laissant deviner qu'il y avait un vêtement dedans.

Et en effet, il y avait une cape longue en tissus un peu épais, mais surtout de couleur pourpre avec un capuchon type chaperon rouge. Il avait fini par passer commande auprès d'une Athosienne, qui était venu proposer des vêtements sur la cité. Faute de trouver une cape dans la liste des vêtements autorisés par le SGC. La jeune Athosienne avait eue de belle cape, mais aucune de la couleur désirée. La jeune femme, avait été réactive, pour lui fournir le vêtement rapidement et surtout il était d'une finition incroyablement belle et qualitative. Petit clin d'œil, à l'intérieur il y avait une petite broderie dorée : le logo du pégase d'Atlantis avec un chapeau de sorcière avec écris en dessous « sorciers pourpres ». Oui, tout dans le détail. Il avait dessiné le pictogramme et l'artisan avait eu le talent de bien le reproduire.

Visuel de la cape:

Sagement assis sur le fauteuil, laissant le canapé à la consultante, il l'observait ouvrir le paquet, s'amusant intérieurement de sa future réaction




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Lun 22 Aoû - 19:45

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La réunion avec la commission était la touche finale d’une collaboration de deux semaines sur un sujet ô combien sensible concernant l’utilisation de l’enzyme Wraith. Ford avait ouvert le champ des possibles, en démontrant qu’on pouvait vivre avec cette substance, malgré des séquelles psychologiques importantes. Sans parler des séquelles physiques. Du coup, il semblait évident que les scientifiques, les politiques, et autres gais lurons dans ce genre-là, s’intéressent à des développements potentiels. Il fallait donc présenter à la commission un dossier orientant les premières recherches sur l’hormone afin que tout cela reste sous contrôle et éthiquement correct. Les deux cadres administratifs avaient travaillé dur pour avoir une réalisation impeccable défendant leur point de vue tout en le rendant assez sexy pour que la C.I.S. l’accepte. Alexander en était le principal investigateur et Erin lui fournissait de la matière tout en lui indiquant les tendances susceptibles de plaire. Ce n’était pas du détournement d’information, mais une façon de travailler en équipe en joignant les ressources pour que tout cela soit plus efficace et plus présentable. Au fil de ces deux semaines, les deux jeunes gens avaient familiarisé l’un avec l’autre, se taquinant de plus en plus franchement, laissant les barrières de la première rencontre à leur première rencontre justement. De ces petits jeux verbaux s’était installée une forme de complicité qui leur permettait de bosser efficacement. Quand ils estimaient que la journée avait été suffisamment bien exploitée, ils embrayaient certains soirs sur des sujets plus globaux, refaisant le monde à coup de vision d’esprit et de théories en tout genre. Alexander était régulièrement dans la moquerie là où Erin était dans l’ironie, donnant de sacrées joutes verbales respectueuses et intelligentes. Jamais ils ne s’attaquaient personnellement quand leur point de vue divergé, mais chacun essayait de discuter avec l’autre, d’une part pour comprendre, mais aussi, pour convaincre. Bref, Erin n’avait pas vu les deux semaines passées, et elle était plutôt contente d’avoir trouvé quelqu’un susceptible de lui rendre la pareille.

Erin profitait des ouvertures de la Porte vers la Terre pour faire passer les rapports et autres documents qu’elle devait transmettre. Généralement, quand une ouverture était programmée, les différents personnels pouvaient faire une visio conférence avec leur proche, dans un cadre strictement terrien pour préserver la confidentialité du projet, des milliers de mails partaient vers la Terre et vice-versa, des communications audio et radio s’établissaient entre les deux galaxies. Les serveurs étaient saturés d’informations. Tout ce chambardement était nécessaire du fait qu’une connexion avec leur planète natale était très gourmande en énergie. Alors, on employait ce moment précis pour faire un maximum de chose en un minimum de temps afin de limiter la consommation. Il est vrai que depuis qu’ils avaient découvert un nouvel E2PZ qui se rechargeait, les connexions Atlantis – Terre étaient bien plus fréquentes, et surtout plus stables. Cette fois, c’était la réunion qui était à l’origine de l’ouverture de la Porte, pour permettre aux différents membres de la commission internationale de surveillance d’échanger avec leur agent sur le terrain, le chef de projet, et la cheffe d’expédition.

Erin était fin prête. Comme de coutume, elle était entichée de son uniforme officiel à bandes rouges. Elle s’était simplement coiffée en un chignon qui n’avait rien de strict puisque des mèches de cheveux se promenaient ici et là, notamment deux longues qui encadraient son minois avenant. Le maquillage comme à son habitude, était léger et discret. Elle n’était pas du genre à se coller la tronche dans un pot de peinture. Alexander frappa à sa porte. A la longue, elle savait reconnaître sa façon de toquer. Elle lui donna l’autorisation d’entrée. Elle avait vu juste en voyant débouler dans son bureau le chef de projet tout pimpant dans son costard. Erin se fit la réflexion qu’elle devait vraiment faire sac de patate à côté de lui et qu’elle ferait mieux de s’habiller autrement. Bon, c’était décidé, elle allait faire à sa façon désormais ! Toujours est-il qu’il entra avec l’air de ceux qui vont passer un excellent moment, lui adressant un « bonjour » joyeux. Amusé, il l’appela par le prénom de la petite Sirène, en hommage à ce grand moment de solitude que l’américaine avait éprouvé quand son réveil s’était mis en route sur l’air du dessin animé de Disney.

- Bonjour ! Ariel est prête. En avant Polochon !

C’était une nouveauté qu’elle venait de se permettre, mais après-tout, il le cherchait depuis quelques jours en la surnommant régulièrement de la sorte. Le temps pour elle de réunir des dossiers, de prendre une petite clé USB, et d’échanger des banalités ordinaires avec l’anglais, les deux jeunes gens purent se mettre en route. Le fait qu’Alexander la toise directement ne gênait en rien la consultante qui avait pris le pli elle aussi et lui rendait son regard comme d’ordinaire. Ils arrivèrent rapidement à la salle de conférence, dans laquelle se trouvait déjà Elizabeth. Cette dernière, pourtant grande diplomate, avait la bougeotte, signe manifeste qu’elle était anxieuse. Certes, c’était une première pour elle, mais Erin avait du mal à la cerner par moment. Pour sa part, la jeune femme commençait à avoir l’habitude, et elle arrivait avec le sentiment du bon élève qui connaissait son sujet sur le bout des doigts. Alexander ne put réprimer une remarque qu’il murmura à sa comparse. Erin afficha un sourire amusé, plutôt neutre pour ne pas éveiller les soupçons de Weir quant à leurs murmures.

- Pourtant la casserole, elle devrait la connaître par cœur, ironisa la jeune femme sur le même ton de la confidence qu’Alexander. Les remarques et autres blagues se mettaient doucement en route.

Ils n’eurent pas vraiment le temps d’épiloguer là-dessus que la responsable en chef bombarda l’anglais de questions diverses et variées qui revenaient invariablement sur le degré de préparation de ce dernier pour affronter la commission. Erin le laissa se débrouiller avec elle, allant s’installer. Il s’en sortait toujours très bien, et elle voyait bien dans ses réponses laconiques que tout cela l’ennuyait. D’autres que lui aurait eu la pression qui serait montée d’un cran, mais le flegme du chef de projet semblait invariable. Erin l’admirait pour ça. Elle-même commençait à sentir une certaine forme de stress monter en elle, mais à la différence de Weir, c’était plutôt un stress positif qui permettait d’avancer tout en franchissant les obstacles. Pas de ce genre de stress à vous clouer sur place en attendant que Godzilla ne vous bouffe. Alexander conseilla subtilement à la diplomate de se faire un peu moins de mouron en prenant l’excuse du café. Mauvaise pioche, elle se justifia sur les quantités monstres qu’elle avait ingurgité. Erin restait en retrait, observant le petit manège des deux autres humains dans la pièce. Le jeune homme continuait tranquillement de faire son petit business avec son ordinateur. Finalement, il eut pitié de Weir en lui suggérant de pas s’inquiéter et que tout se passerait bien. Son calme olympien laissait transparaître une totale confiance que Weir commençait à sentir malgré tout. Elle se calmait. Néanmoins, sa réponse fit rire Erin.

- Tout est dans le « parfois », Madame.

Finalement, la doctoresse prit une chaise, laissant l’anglais gérer son truc. Après-tout, s’il merdait, ce serait entièrement sa faute. Certes, elle allait devoir essuyer les plâtres… Enfin qu’importe. Erin était déjà assise non loin de là.

14h00.

Comme pour un conseil Jedi, les différents membres de la commission de surveillance se matérialisèrent via un hologramme. La réunion allait pouvoir officiellement commencer. Les banalités d’usages effectuées, Alexander commença son show, car s’en était un. L’anglais était aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau dans ce qu’il faisait, synthétisant et vulgarisant les données scientifiques pour que les ronds de cuirs les assimilent facilement. Erin connaissait l’essentiel du travail, mais elle écoutait d’une façon intéressée, suivant le tempo qu’instillait le chef de projet, souriant ou riant quand c’était approprié. Tout comme ses collègues au demeurant, ce qui était une bonne chose. La brune découvrait par ailleurs le PowerPoint qui faisait office de support visuel, sobre et efficace, comme elle les aimait. Tout cela était rondement mené et dénoté d’une maitrise parfaite du sujet, des supports, et de la façon d’amener tout ça oralement. Ce gars était un pro.

Erin nota que l’essentiel des points qu’ils avaient évoqué ensemble étaient présents. Il n’y avait rien qui pouvait lui laisser penser qu’Alexander avait joué contre elle en se servant de la position de la consultante à son avantage. Certes, ils avaient potassé les différentes questions susceptibles d’être posées par les membres de la commission, et cela constituait un atout indéniable. Néanmoins, Alexander ne lui avait pas mis à l’envers avec du gros sel et jusqu’au coude. De toute façon, cette perspective peu reluisante n’était plus d’actualité depuis une bonne semaine, depuis qu’il se connaissait un peu plus, qu’ils papotaient tard le soir, qu’ils se marraient bien en se charriant. La consultante en était venue à se dire que cet homme-là n’avait rien d’un connard déguisé en dandy.

Après cette série de question, Elizabeth et Alexander quittèrent momentanément la salle de réunion, laissant l’agent avec ses pairs. Ils échangèrent sur les différents thèmes abordés. Certains membres voulurent savoir si tout se passait bien (y avait quand même des humains là-dedans, bonne nouvelle !) et si la collaboration avec l’anglais n’était pas trop pénible. Elle rassura tout le monde sur chaque point. Finalement, il y eut un consensus et l’ensemble des propositions furent adoptées. On se dirigeait donc vers une utilisation sous forme de baume ou de crème. Les tests sur les humains étaient proscrits grâce à la machine lantienne, et c’était là une excellente nouvelle. Erin n’en avait pas démordu elle non plus. Alexander et Weir revinrent pour écouter l’avis de la commission internationale de surveillance. Finalement, tout s’était bien passé dans l’ensemble. Les politesses se succédèrent, alors qu’Alexander et Erin échangeait un petit regard entendu. Puis tout le monde se quitta quand les hologrammes disparurent. Rideau.

Le docteur Weir ne s’attarda pas longtemps. La jeune femme était rassurée, contente du résultat, mais elle avait des tonnes et des tonnes de travail. Erin la plaignait sincèrement. Finalement, les deux sorciers se retrouvèrent seuls encore une fois. L’un démontait son matériel, tandis que l’autre, en appuis contre une table, le regardait faire. Leur regard se croisèrent fugacement, et la brune lui fit un sourire, loin de se douter des pensées parasites qui venaient l’habiter en cet instant. Oh, il arrivait qu’elle aussi en ait, imaginant le beau jeune homme dans différentes situations où il serait un peu moins habillé que ça… ne serait-ce que torse nu en train de faire du sport par exemple. Elle ne l’imaginait pas bien pratiquer, mais elle sentait quand même qu’il était affuté, signe qu’il se tenait en forme.

Un franc sourire naquit sur les lèvres de la consultant suite à la proposition humoristique de l’anglais :

- Cela aurait pu être une idée de proposer l’enzyme en sachet à infuser. Nul doute que Berkham aurait sauté sur l’idée pour pouvoir honorer sa dame un peu plus régulièrement.

Elle rigola doucement. Berkham était une des personnes qui venait d’assister à la réunion. C’était un petit homme sans envergure à la calvitie avancée qui était un vrai connard avec la gente féminine. Voilà pourquoi la jeune femme se permettait une réflexion assez dégradante le concernant.

- Mais je préfère un thé, bien volontiers.

Galamment, Alexander orienta Erin vers son bureau. C’était la première fois qu’elle allait pénétrer dedans. L’ours ouvrait ses portes à la sirène. D’ailleurs, l’anglais lui fit la remarque à peine avait-elle franchit la porte pour entrer dans la pièce. Pour une fois, Erin ne le toisa pas tandis qu’elle lui répondait alors qu’il venait de parler en français. Elle était occupée à scruter les environs en faisant quelques pas vers le centre de la pièce. Néanmoins, elle répondit en français elle aussi, à la constatation d’Alexander, ainsi qu’à sa proposition de faire un vœu.

- Effectivement, c’est la première fois. Elle aussi avait une légère teinte anglaise dans sa façon de parler français. C’était dur de lutter là-dessus. Je vois que tu as potasser les coutumes françaises, finit-elle par dire en se retournant vers lui avec un petit sourire sur les lèvres. Elle prit une posture réflexive avant d’ajouter : Je ne suis pas douée pour les vœux. Si quelque chose me vient, je n’hésiterai pas.

C’était Harry qui vint mettre un terme à l’exploration visuelle d’Erin. Le félin se frotta contre son maître avant de s’en prendre à l’américaine.

- Je me disais qu’il manquait quelqu’un aujourd’hui ! remarqua-t-elle avec beaucoup de dérision. Il était vrai que le chat n’avait pas accompagné son humain à la réunion avec la commission. C’était certainement délibéré et surtout, beaucoup plus pro. Elle le caressa une fois qu’Alexander eu fini de le flatter. Salut toi !

Erin était un peu gaga avec le matou qui lui rendait bien. Finalement, elle se redressa pour admirer un petit peu le bureau. Elle avait une sensation étrange. Cette drôle d’impression qui donnait à un lieu un sentiment de déjà-vu. Certes, la consultante n’imaginait pas le bureau du chef de projet autrement, mais elle ne l’avait pas imaginé comme ça non plus. Maintenant qu’elle y était, cela semblait une évidence. Le parquet donnait le change aux mobiliers noirs. Le tout était disposé de façon élégante et attrayante. Elle voyait bien l’anglais passer ses journées ici avec Harry. Il y avait également un arbre à chat, et une niche pour l’animal qui semblait se plaire par ici. Au mur, il y avait ces grands tableaux, peint en noir et blanc, déchiré par endroit d’une teinte de rouge. Ils étaient fascinant, captant le regard du spectateur. Abstraits ou non, ils ne laissaient pas indifférents par les formes qu’ils représentaient, faisant appel à l’imaginaire du contemplateur. Erin s’y laissait prendre.

Alexander la tira de là en la priant de s’asseoir, ce qu’elle fit en lui passant devant, accompagnant le mouvement de son geste.

- Merci. Elle se faisait l’effet d’une princesse avec son prince charmant devant les manières circonstanciées de son hôte. Elle se morigéna intérieurement pour ne pas paraître cruche. La « table » était mise, signe évident que l’embuscade pour aller boire un thé était planifiée depuis le début de la journée. La jeune femme affichait un petit sourire, en lorgnant les différentes boites de thé, les tasses stylisées, et le décorum général. Elle n’était pas mal à l’aise, bien au contraire, contente d’être enfin dans l’antre du chef de projet et de son petit compagnon à poils.

Quand Alexander annonça qu’il avait quelque chose pour elle, avec un air malicieux, la brune se mit sur ses gardes, pas de manière agressive, mais elle se tendit quelque peu, prête à affronter la « surprise » du jeune homme. A dire vrai, elle était curieuse comme tout. Néanmoins, elle s’attendait à une vacherie, étant donné qu’ils se tiraient dans les pattes gentiment.

- Ah oui ? dit-elle surprise, ne s’attendant tout de même pas à avoir un cadeau aujourd’hui.

La jeune femme suivit du regard le jeune homme qui contourna son bureau, pour en revenir avec un paquet important, souple, enrobé dans un papier rose pâle. Il lui tendit et elle s’en empara délicatement, à deux mains.

- Et bien, je suis gâtée, constata-t-elle en pressant légèrement le papier entre ses mains. C’était souple et mou. Surement un vêtement. Erin commençait vraiment à être intrigué. La consultante déchira le papier, même si dans un premier temps, elle essaya de le défaire proprement mais le scotch résista. Ses longs doigts fins touchèrent le tissu, encore enrobé dans le papier. Elle essayait de deviner sans voir. Ses yeux se braquèrent sur ceux scrutateurs d’Alexander qui observait sans doute la réaction qu’elle allait avoir en découvrant son petit cadeau. Elle plissa les yeux pour essayer de déchifrer son visage mais rien ni fit. Finalement, la brune reporta son attention sur le présent et elle en tira une longue cape pourpre. Le tissu était épais et de qualité, artisanal et fait main, d’un grand agrément. Il y avait une petite broderie dorée, représentant le logo de l’expédition accompagné d’un chapeau de sorcière.

- Alexander, dit-elle à mi-voix. C’est magnifique.

Certes, il y avait toute la symbolique de leur petite confrérie dont ils s’étaient fait ambassadeurs lors de leur première rencontre, mais le vêtement était vraiment magnifique. Et dire que tout cela était parti d’un petit jeu entre eux sur la perception des autres vis-à-vis des cadres administratifs. Erin lui avait souhaité intérieurement bien du courage pour trouver pareille cape s’il lui prenait l’envie de l’affabuler de ce genre d’accessoire, et au final, l’anglais s’était quand même débrouillé pour en dégoter une. Elle caressait délicatement le tissu, adorant la sensation sur ses doigts. Pas de doute que le chat allait adorer dormir dessus. La jeune femme allait devoir faire attention à ne pas la laisser trainer.

Elle se leva et la passa par-dessus son uniforme, allant même jusqu’à mettre la capuche en enlevant son chignon pour laisser cascader sa chevelure de part et d’autre de ses épaules. Le Petit Chaperon Rouge était de retour ! Elle tourna sur elle-même. Erin semblait aussi ravie qu’une petite fille.

- Vraiment, elle est magnifique. Elle approcha de l’anglais pour lui dire à nouveau en français : Comme le veut la tradition en France, le Petit Chaperon Rouge peut te faire la bise pour te remercier. Elle ajouta d’un air mutin : Mais si tu préfères qu’il te serre la main…

Elle attendit une réaction quelconque, l’invitant à l’une ou l’autre des propositions. Il était comme elle, et il n’aimait pas tellement qu’on joue dans son espace personnel. Mais pour le coup, c’était approprié, en plus d’être fugace. Quoiqu’il en soit, elle avait clairement adopté la cape et elle espérait que l’anglais s’en était prise une pour lui, qu’ils puissent roder dans les couloirs le soir pour foutre les pétoches aux couches tard et autre scientifiques trop absorbés dans leurs travaux. C’était certain qu’ils rigoleraient bien. Deux gamins.

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Mar 23 Aoû - 18:05

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Bureau A. Hoffman : Une petite dose d’enzyme ou de thé ? 1471045297-tumblr-njhxvg5yvh1qdd8wro5-250

Une petite dose d’enzyme ou de thé ?
feat Erin Steele & Alexander Hoffman


D'excellente humeur, le chef de projet pénétra dans le bureau de sa comparse pourpre, qui rebondissait sur son salut, l'affûtant d'un nouveau surnom. Un rictus s'illumina sur son visage, c'est bien trouvé Polochon. Immédiatement l'image du petit poisson bariolé de jaune et de bleu aux airs enfantins se dessina dans sa tête. Ce sobriquet ne le dérangea pas, il s'en amusa intérieurement, depuis le temps qu'il la cherchait en la nommant pas le prénom de la célèbre sirène de Disney. Elle aurait pu être plus sadique en le nommant par le patronyme du crabe coincé et casse pied : Sébastien. Mais cela faisait trop humain, il préférait largement Polochon, au moins le poisson était drôle et cabotin. Un peu à l'image de leur amitié qui avait pris racine en deux semaines de collaboration, sans parler des soirées à refaire le monde. Cela avait été rapide, mais bon sur un sol fertile les plantes poussent toujours plus vite.

Son regard dévia sur sa coiffure : un chignon semi-décoiffé, il se fit la remarque qu'il était dommage qu'elle s'affûte de l'uniforme fade et surtout avec les bandes rouges. Vraiment les « stylistes » s'il en avait eu, pour créer les uniformes auraient dû être viré ou noyer (les deux). L'uniforme allait bien qu'aux militaire, alors pourquoi donner cet accoutrement aux civils (en mission, il le concevait, mais là sur la cité) ? Et surtout il n'appréciait pas le code couleur associée, non pas à cause de ses problèmes de vision mais bien pour le côté « castre » qui en découle. Toi tu es un « rouge » donc un vilain dirigeant, toi tu es jaune « donc un médoc », toi vert « donc un petit technicien de sous profession », tu es bleu ? Mais tu n'es qu'une grosse tête insociable et égocentrique !… le problème avec les couleurs c'est les clichés qui en découlent. Ça bloque un peu la discussion entre les personnes. Enfin c'est son avis...

Une fois dans la salle de conférence et enfermé avec une Weir stressée, il ne put retenir une remarque, Erin lui sourit neutrement comme pour ne pas attirer l'intention de la louve qui s'agitait devant eux. Il se cala sur sa neutralité, afficha un rictus amusé à la réponse de la sirène. À croire que oui, Weir, ne semblait pas s'habituer à cette casserole. Enfin bon, il la comprenait, elle avait beaucoup de choses à gérer et un mal fou à déléguer et se retrouver là, avec un homme qu'elle ne connait pas vraiment, elle ne peut que s'inquiéter. Surtout sur un sujet aussi délicat. Le sujet de Ford, l'avait excédée rapidement et avait préféré ne pas trop s'y impliquer, de peur de faire jouer ses sentiments personnels dans cette histoire. Élément assez sage. Il regretta juste de ne pas pouvoir répondre à cette boutade, puisque la cheffe de l'expédition le monopolisa.

Quand Weir mentionna le chef militaire, le petit rire de la consultante fit relever la tête de l'anglais de sa préparation informatique. Une petite moue narquoise se dessina sur lèvres de l'homme. Il était reparti dans son self-contrôle habituel, donc assez radin de ses expressions faciès, mais Erin le connaissait suffisamment pour savoir que ça pique, le faisait rire intérieurement. Weir, eu un petit éclat avant de s'asseoir (enfin) bien sagement.

La réunion commença et tout se passa comme il l'avait prévu, c'est-à-dire bien et efficacement. Son regard balayait régulièrement les visages de l'assemblée, même celui d'Erin qui était calme et souriant au bon moment. Alors, elle connaissait la majorité du dossier, elle semblait ne pas s'ennuyer des éléments qu'elle redécouvrait. Tant mieux, cela lui fit dire qu'il avait réussi (aussi) dans cette épreuve.

Une fois finit, Weir disparue dans les couloirs, pour vaquer à ses occupations. Parfois, elle devrait prendre un(e) assitant(e), histoire de la soulager de la charge de travail, ou d'arrêter de mettre son petit nez un peu partout. Mais encore une fois, pour cela il faut savoir faire confiance et réussir à déléguer à autrui. Il douta qu'elle est une formation managériale ou de gestionnaire d'unité. Cela lui manquait. Il n'aurait jamais mis une diplomate dans ce rôle, mais bon Atlantis roulait et montrait que la cheffe de la cité, n'était pas aussi incompétente que certain voulait dire. Ou du moins, la cité n'était pas au plus mal.

Erin était adossée à une table, alors que certaines pensées parasites venaient l'embêter, il relava le regard vers la demoiselle qui lui affichai un petit sourire qui lui rendit. Il en profita pour lui faire une proposition humoristique. Son idée de l'enzyme en sachet n'était pas bête, cela ferait sûrement des ravages. Le « nouveau produit stimulant ». Elle allait plus loin dans une moquerie envers un homme qu'elle semblait mépriser. Il était rare que la belle brune, soit dans ce registre, préférant l'ironie à la moquerie. Finalement, le sachet remplacerait la petite pilule bleue ? Il connaissait que peu ce Berkham, mais avait pu déjà assister à son machisme et ses réflexions dégradantes envers les femmes et notamment envers sa secrétaire, une petite blonde soumise et timide. La pauvre jeune femme, était régulièrement traité comme un torchon et encore cet objet à une place plus respectable qu'elle. Autre fait, elle n'avait pas quitté une seule seconde des yeux le chef de projet durant la prestation sur l'enzyme. Il avait un peu de pitié pour elle, travailler pour un pareil imbécile devait être proche de la torture mentale. En tout cas, il émit un petit rire à la remarque de sa comparse pourpre.


« Enfin même avec ce sachet magique, il ne pourra pas remplacer le jardiner ». Répliqua-t-il sur le même ton. C’est une raillerie bien basse, hors peut-être pas tout à fait fausse.


Berkham, avait un anneau à l'annuaire, confirmant qu'il avait une femme qui devait l'attendre dans sa maison cossue et sûrement bourgeoise. Hors, l'anglais était certain, que pour être avec ce genre d'homme (de manière consentante), il faut qu'il ait un portefeuille bien remplis et un jardiner (ou autre profession qui entretien la maison, manquerait plus que la bourgeoise se casse un ongle en passant le plumeau) bien foutu pour combler le dégout qu'il devait inspirer au lit.
Une fois son approbation faite, ils se dirigèrent vers le bureau du chef de projet. La consultante fut happée par le décor de l'office, observant la pièce comme pour la comparer à ce qu'elle s'était imaginée. Il était quand même étrange au final, qu'en deux semaines, ils ne se soient jamais retrouvés ici. En y repensant, cela avait un côté un peu ridicule, mais bon, ils avaient fait autrement. Même le soir, ce fut soit au Mess, ou dans les petits salons, installés dans la salle de repos ou des digues qu'ils papotaient. Enfin bon, ce n'est rien, maintenant qu'elle connaissait le chemin elle pourrait revenir plus régulièrement.

Il lui proposa de faire un vœu, en parlant dans la langue de Molière. Il n’avait pas un super niveau, mais s’exprimait correctement pour être compris et surtout comprendre les mots feutré et assez beau de se dialecte terrien. Elle fit de même, il put entendre qu’elle avait le même problème que lui avec son accent américain. Dans un sens, on ne se débarrasse pas facilement de ce genre de vocalise. Même en parlant anglais couramment, car langue natale, il était facile de différentier les sonorités américaines à cette de l’anglais.


Il l’observa et lui fis un petit sourire amusé quand elle lui indiqua qu’il avait bien potassé les coutumes françaises. Il hocha la tête comme un bon élève qui attendait son « bon point ». « Oui, la maîtresse m’a donnée toutes les étoiles pour valider mon semestre ». Le rictus garda sa place au moment où elle lui avoua qu’elle n’était pas douée pour faire des vœux « Ah ? Je ne savais pas qu’il fallait être doué pour désirer quelque chose. » Dit-il malicieusement. « Tu peux souhaiter de ne pas te faire croquer par un Wraiths, qu’il neige en pleins été, de ne pas te faire couler dans la piscine, que Berkam s’étouffe avec ses affreux biscuits aux graines bio … » il pouffa un peu, il ne manquait pas d’imagination, si elle était en panne de vœux. Et encore, il lui épargna les sujets cocasses.


Le chat venu accueillir ses deux humains, se frottant aux jambes dans l’espoir de recevoir quelques caresses, qu’il eut bien sûre. Augmentant la gâgaterie de la consultante qui lui parlai. Le petit chat, se retournai plissant des yeux avec amour et miaula à son tour, racontant sûrement une journée palpitante à la jeune femme. Harry était un grand bavard et répondait toujours aux vocalises humaines quand elles s’adressaient à lui. Il devait incontestablement se dire que les humains lui narraient des aventures et qui devait faire de même, même s’il ne pigeait rien du tout. Pour ce côté assez pipelette, l’anglais, pensait que le matou devait avoir un peu de sang siamois dans ces nombreux mélanges. S’il avait trouvé une minette pour s’accoupler (et qu’il ne soit pas castré aussi si cela va être dur de faire des bébés), cela ne l’aurait pas étonné de voir des petits chatons blancs aux patounes marbrées de marron avec des yeux bleus.

Elle se perdit dans la contemplation des tableaux. L’homme la regarda faire avec un petit sourire radieux. Que voyait-elle dans ses dessins ? Qu’imaginait-elle ? Il en était très curieux, mais retenu celle-ci malgré tout. Il avait peint lui-même les « œuvres » qui ornaient son bureau. Certain, y verrait un petit côté égocentrique de ne mettre que ses propres réalisations comme décoration. Cela n’était pas une preuve d’autosatisfaction, il les avait peints, prenant différents ressentis et chacun avait sa petite histoire. Et quand dans certains moments, le doute ou le cafard, le prenait il lui suffisait d’arpenter son bureau regardant les pentures pour se remémorer quelques souvenirs et autres anecdotes qui le font avancer. Certains prennent des photos pour se souvenir de leur vie et de leurs proches. Lui avait ses pinceaux, couchant sur des toiles vierges, les brides éphémères de la mémoire de son passé.

La consultante prit place et se mit sur une position défensive quand il lui annonça qu’il avait quelque chose pour elle. Il devina qu’elle devait s’attendre à une connerie de sa part, comme depuis le début, ils étaient restés sur les taquineries. Mais, qu’elle se rassure ce présent n’est pas une vacherie. Enfin bon, qu’elle ne se fasse pas trop d’illusions n’ont plus, les prochains pourront être en effet, des objets contentieux.

Enfin, elle fut surprise de le voir arriver avec l'énorme paquet rose pâle. D'un geste délicat elle réceptionna celui-ci, affirmant qu'elle était gâtée. Il eut un faible rictus confirmant cela, faut dire que le présent était de bonne facture et non une cape de farce et attrape. Il allait s'asseoir en face, croisant ses jambes dans cette posture élégante, qu'il abordait à chaque fois. Mettant son coude sur l'accoudoir pour que sa main touche son visage et qu'il puisse y adosser nonchalamment sa tête.
Cela l'amusa de la voir essayer de déchirer proprement le paquet, mais en vain. C'est bien connu, que ce genre de « politesse » ne sert à rien, le papier est fait pour être éparpillé et non pour être réutilisé. Enfin bon, il quelque « oncle piscou » qui vont jusqu'à réutiliser les papiers de leurs cadeaux pour emballer des présents. Elle glissa une main dedans, elle essayait de trouver ce que cela pouvait bien être et ce n'est pas en sondant son regard d'acier qu'elle pourrait y trouver un indice à cette énigme.

Un sourire sincèrement satisfait se mu sur son visage quand il entendit l'exclamation dite à mi-voix du ravissement de la jeune femme. Bien heureux qu'elle lui plaise. Mine de rien, trouver cet accessoire n'avait pas été facile et le résultat d'une fabrication artisanale était au-delà de son espérance. Bien mieux, que s'il en avait trouvé une dans une boutique sur terre. En repensant à l'Athosienne, il faudrait vraiment qu'il emmène Erin à ce fameux marché immense sur la terre d'accueil de ce peuple. À moins, qu'elle y soit déjà allée ? Peut-être bien, mais il comptait bien y retourner, avec elle de préférence.

Son regard la suivie au moment où elle décida de l'enfiler en retirant son chignon d'un geste souple. Ses longs cheveux bruns, tombèrent en cascade sur ses épaules. L'effet avec le capuchon, lui donnait des airs de magicienne ou d'ensorceleuse au choix. Il détailla ou plutôt admira la tenue, la couleur ne l'agressait pas et les nuances pourpres contrastaient avec les bruns de sa coiffe. Donnant de reflets tout autres à ces brins soyeux. C'est bien là son problème à cet homme, c'est qu'il fut rapidement en contemplation, sur les nouvelles nuances magnifiques que reflétaient les cheveux d'Erin, se doutant bien qu'il devait être le seul à les percevoir avec son cerveau distordu. Il n'était même pas sûr qu'elles existent vraiment. Sa vision lui déformait la réalité sur les teintes, au point que par moment, il aimerait bien voir comme les autres, histoire de comparer l'étendue de cette folie visuelle. Il releva son regard vers le visage voilé de la profonde capuche, quand elle tourna sur elle, même, dévoilant le plus gros défaut de cette belle image. Le seul hic, était l'uniforme en dessous qui gâchait l'effet.

Sans surprise, elle lui allait à merveille et il put se satisfaire d’avoir bien estimé la taille de la jeune femme, la longueur de la cape fut suffisamment grande pour lui tomber jusqu’aux pieds. Ne touchant pas le sol à quelques millimètres près. Elle lui évoquait le compte du petit chaperon rouge, la question était où était la grand-mère et le méchant loup ?


« Ravi qu’elle te plaise » répondit-il simplement, même si son visage était suffisamment expressif pour qu’elle comprenne qu’il était enchanté qu’elle l’ait adoptée. « Elle te va bien. Une vraie magicienne. ». Un autre sourire sincère s’afficha sur son visage, mais son regard se figea sur son uniforme « J’aurais dû te prendre l’accoutrement qui va avec pour mettre en dessous ». Dit-il d’un air espiègle, une manière élégante de dénigrer cette affreuse combinaison. Il l’imaginait mieux, avec un pantalon slim noir et une chemise blanche, avec un sert taille en cuir, qu’en gris avec des bandes rouges.


Harry, rappliqua, sentant la cape qu’abordait la jeune femme, puis il s’en désintéressa rapidement quand elle rejoignit l’anglais. Préférant sauter dans le papier cadeau, pour se rouler dedans essayant de se cacher sous celui-ci, papier qui émettait des petits bruits vachement rigolos pour le petit félin.

Le regard de l'homme chercha les prunelles de la jeune femme, quand elle fut proche de lui. Reflexe, car les affreuses bandes rouges vives, étaient voilées sous la belle cape, un peu lourde. Dans un françai impeccable elle lui proposa une autre tradition française, avant d'enchainer d'un air mutin une solution de replis, s'il ne désirait pas être touché. Il est vrai que les « mangeurs de grenouille », sont très tactiles. Il avait été un peu décontenancé quand il avait travaillé dans ce beau pays, de devoir « lécher les pommes » de ces collègues de travail. Au début, bien sûr le serrage de main était de circonstance, mais, dès le moment, où quelques échanges amicaux se faisait, il fallait faire la bise (ou les). Encore entre homme, cela ne se faisait pas trop, mais dès qu'une femme connue était présente, il fallait lui offrir cette marque de salut. Il s'était plié à cette tradition, détestant quand ses interlocuteurs lui stipulaient que chez eux « c'est 3,4 ou 5 bises », à croire que selon les régions françaises, les habitants aiment plus ou moins les contacts rapprochés.

Il avait lu une étude, stipulant, qu’il était plus hygiénique de faire la bise que de se serrer la pince. Puisque nous touchons pleins d’éléments « sales » avec nos jolies mimines alors, que nos joues, sont intactes de salissures. Hors, ce n’est par souci d’hygiène que l’anglais, appréciait aussi peu le contact, c’est dans sa nature de ne pas être tactile (enfin après tout dépend du contexte aussi, vous serez étonnés de le voir dans l’intimité).

Face à ce genre de proposition, il aurait pu hésiter et réfléchir quelques courtes secondes. Hors, là, non, il se leva d’un mouvement agile. La circonstance s’y prêtaient et en y cogitant bien, le contact de la consultante ne le dérangeait en aucun cas. L’une des rares personnes et la seule sur cette cité au final.


« Aussi horrible soit-il, je pense supporter ton contact Ariel », dit-il en français, d’un ton taquin. Il serait dommage de passer à côté d’une petite vacherie.


Il se rapprocha, pour faire le traditionnel geste français. Il aurait dû le parier ça ! Au moment où ils s'avancèrent pour se toucher les joues, il eut ce petit moment de latence, quand l'un des deux va à gauche l'autre va dans le sens contraire. Et ce fut Alexander à l'origine de ce geste maladroit. Aller savoir pourquoi… ils avaient soit tous les deux envies d'initier le premier geste soit par habitude d'un côté… bref. Il se redressa légèrement gêner de son geste empoté qui était assez inhabituelle chez lui. Faut dire qu'à chaque fois qu'il fait la bise, une fois sur trois ça arrive ! Il devait avoir quelque chose (un lutin malicieux peut-être) qui se passe, déclenchant ce mouvement incertain avec son interlocuteur.

« J’espère que tu ne piques pas,»… soupira-t-il ironiquement, pour masquer son exaspération par son propre comportement..


Il resta stoïque, attendant de voir de quel côté souhaite mettre son visage Erin et quand elle se décida, il tendit la bonne joue en se baissa légèrement, il y avait quand même 10 bon centimètres d’écart entre eux. Rien que pour ça, elle pourrait le charrier et il l’aurait bien mérité.

Une fois fait et sans encombre cette fois, il se décala, pour mettre de l’eau à chauffer, il fallait bien le boire ce fameux thé. Il se retourna vers le petit chaperon rouge.

« Faudra que le petit Chaperon rouge, face attention à ne pas se faire manger par un grand méchant loup dans les couloirs ». Ironisait-il


Manquerait plus, qu'elle se fasse accoster dans la cité par un loup qui voudrait lui prendre son goûter (sa galette) ou autre chose pour les esprits plus pervers. Mais, si elle se balade dans les boyaux d'Atlantis avec sa cape, elle risquerait d'avoir des remarques de certains. Le fantasme du chaperon rouge … et s'il veut être méchant, il dirait que certains militaires assez grivois serait ravis de s'inventer des histoires de jeu de rôle avec elle. Il allait loin là quand même dans ses pensées. Mais bon, il était proche de la réalité, quand il s'entraînant dans le gymnase, il entendait régulièrement, les « gros muscles » se gargariser des belles minettes qui habitaient la cité, de leurs conquêtes ou des futurs espoirs. Il ne fallait pas grand-chose, pour enflammer leur pantalon à ces hommes-là. À croire qu'être militaire c'est aussi d'être en manque constamment. Après l'anglais n'a pas une grande estime des gris en général.

Après, sa boutade sur la potentielle existence d'un canidé sauvage, il attrapa dans l'un des petits tiroirs, sous de la table qui servait de support à la bouilloire, deux boules à rigolotes. Il aimait bien les objets un peu originaux. La première était en forme d'un sous-marin (jaune, en référence à la célèbre chanson des Beatles) et l'autre d'une chouette orange et blanche. Une fois que l'eau eue atteint sa température d'ébullition, il retira le récipient chaud de couleur ébène, pour verser dans les tasses de la table base son contenue.

Il lui laissa le choix de son arme pour affronter les 34 boites de thés qui l'attendaient bien sagement. Pour sa part, il choisit un mélange de thé vert, menthe orange, abricot et fleur de sureaux. Des reposes « sachet » était à côté des tasses ornées de motif d'encre.

Il reprit sa position assise qu'il avait un peu plus tôt toisant sa comparse des sorciers rouges, parée de sa jolie cape. « La réunion a été un franc sucée », Il leva sa tasse d’eau chaude aromatisé « A notre collaboration magicienne pourpre ! ». Décidément il semblait bien aimer les surnoms. Cela n’est pas faux.






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Sam 27 Aoû - 10:03

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Les uniformes et les couleurs pouvaient certainement alimenter une discussion entre les deux cadres administratifs sur l’utilité des premiers et la présence de ces dernières, mais la conversation ne dévia pas là-dessus. Erin le mettait toujours parce qu’elle respectait le règlement, mais elle commençait à en avoir marre de porter cet accoutrement ridicule depuis qu’elle était arrivée. L’habit et ses bandes rouges faisaient partis du folklore de l’expédition, des missions SG, du programme Porte des Etoiles. Mais à la longue, le côté découverte et émerveillement s’atténuait par la routine du travail (même s’il restait présent pour tout le reste – difficile d’être blasé dans un monde radicalement différent du notre) et l’habitude de se fringuer comme l’on voulait revenait vite hanter les petits matins où il fallait se vêtir pour aller bosser. Erin avait toujours pris soin d’elle, tant physiquement que d’un point de vue vestimentaire, et cela commençait sérieusement à lui peser. Bref, la brune remarqua qu’elle avait fait mouche avec son petit sobriquet : le rictus de l’anglais ne lui laissait aucun doute. La jeune femme commençait à savoir lire les différentes mimiques de l’homme, décryptant les émotions fugaces qui se dessinaient sur son visage. Elle avait remarqué également, et cela se confirmerait quand ils seraient en présence du docteur Weir, qu’il était beaucoup plus fermé quand il y avait une tierce personne de présente. Erin interprétait tout ça comme une certaine forme d’intimité entre eux, une forme de complicité mutuelle qu’ils partageaient et qui s’était renforcée depuis deux semaines.

La réunion fit son bonhomme de chemin, Alexander réussissant parfaitement « à vendre » son projet à la commission et ils se retrouvèrent bientôt seuls dans la salle de réunion. L’un observait l’autre pendant que l’autre défaisait son matériel informatique qui avait été nécessaire à la présentation du projet. Ils finirent par se moquer de l’agent Berkham, le misogyne de service. A la remarque acerbe et moqueuse de la consultante, Alexander répliqua sur le même ton qu’elle, la faisant rire un peu plus.

- Et son maniement exceptionnel du râteau, ajouta-t-elle directement derrière les propos du jeune homme avant de rire de sa propre bêtise et de ce commentaire pour le moins osé. Ici, l’ustensile de jardin ne faisait clairement pas référence à un refus amoureux comme ce pouvait l'être en France. Il s'agissait bien d'une comparaison phallique.

Mais l’anglais devait avoir raison. La famille Berkham, puisqu’il était marié et outre l’alliance à son doigt, Erin avait déjà rencontré sa femme lors d’une soirée privée, devait certainement employer des personnes entretenant leur maison. Qu’il fût jardinier ou majordome, c’était à peu près sûr qu’il se tapait la dame du commissionnaire – lui-même devant abusé de sa position pour se taper des minettes. Quoiqu’Erin ne serait pas surprise d’apprendre qu’il faisait venir des filles de joies.

Une fois le matériel remballé (celui informatique bien entendu), les deux administratifs se retrouvèrent dans le bureau du chef de projet pour débriefer ensemble cette première collaboration fructueuse et efficace. C’était la première fois, aussi étonnant que cela paraisse, que la consultante mettait les pieds dans l’antre boisée du sujet de sa Majesté (et du fier représentant terrien de la race des chats de gouttières domestiques). Pour la jeune femme, qui extrapolait souvent des explications là où il n’y en avait peut-être pas, il s’agissait d’une forme de cap qu’ils venaient de passer. Il lui permettait, jour après jour, de découvrir une partie de lui, dans la limite de quelques miettes ici et là. Qu’importe, désormais, elle connaissait le chemin et elle serait plus à même de venir taper à son tour à sa porte pour le « déranger ».

- Je ne doute pas que tu étais un élève modèle avec la « maitresse », répliqua-t-elle sur un ton qui pouvait laisser sous-entendre qu’elle ne parlait pas de l’institutrice en évoquant ce mot, mais bien d’une conquête clandestinement érotique. Elle ne fit qu’un fin sourire pour accompagner cette phrase, entrant dans le jeu pince sans rire de son interlocuteur. C’était typiquement le genre de répartie qu’elle ne se serait pas permise il y a deux semaines lors de leur première rencontre. Enfin après tout, cette remarque pouvait être véridique. Quoi de mieux pour découvrir un pays que de partager la vie d’un habitant de ce dernier ? Les cours de langue se faisaient dans tous les sens du terme, et pour découvrir les us et coutumes, c’était la panacée. Un cours particulier en somme.

Il alla la taquiner sur le souhait. Elle le laissa évoquer une petite panoplie de vœux, avant de lui emboiter le pas :

- Ou que les sorciers pourpres prennent le contrôle du monde, qu’il fasse jour la nuit ou nuit le jour, que je sois douée pour faire du surf, ou que Berkham s’étouffe avec ses affreux biscuits aux graines bio…. conclut-elle sur la même note humoristique (en était-ce ?) que l’anglais. Elle lui fit un sourire avant d’ajouter, avec un air innocent : Je pensais à un vœu plus sérieux, monsieur Hoffman.

Harry vint faire diversion à grands coups de coups de tête et de petits miaulements, surtout quand la consultante se pencha vers lui pour lui parler et lui dire bonjour. Lui aussi avait des choses à raconter il semblerait, ou bien est-ce qu’il lui disait bonjour et que cela était plus long à dire en langue chat qu’en humain ? Un peu comme les Ents à qui il fallait trois plombes pour dire une phrase courte et notamment, pour se saluer. Bref quoiqu’il en soit, il fit la fête à la jeune femme qui lui rendit bien, avant de finalement reporter son attention sur la décoration du bureau. Elle était à mille lieux de s’imaginer que c’était le chef de projet administratif qui avait réalisé les toiles accrochées aux murs. Peut-être qu’un jour elle serait dans la confidence, et ils échangeraient là-dessus, mais pour le coup, elle resta mutique face aux œuvres qui s’étalaient devant elle. Elle était néanmoins certaine d’une chose, c’était là l’œuvre d’un même auteur. Pour le moment, cela ne lui évoquait rien de particulier, et elle n’eut pas vraiment le temps de s’épancher devant les tableaux qu’il l’invita à prendre place sur le canapé, ce qu’elle fit.

C’est à ce moment précis qu’il choisit de lui offrir un paquet cadeau. Il est vrai que la consultante s’attendait à une vacherie de la part du jeune homme, habituée à ce qu’ils se cherchent gentiment et se taquinent généreusement. Or, il n’en était rien puisqu’il s’agissait réellement d’un présent et de très bonne facture. La cape que la jeune femme retira du paquet cadeau était tout bonnement superbe, d’une qualité extraordinaire et pour le moins seyante. Alex ne prendrait pas beaucoup de risque en emmenant Erin faire un tour au marché sur le continent. Elle n’y était jamais allée, mais c’était le genre d’endroit qu’elle pouvait apprécier, surtout si les choses proposées étaient de cet aloi. Qui plus est, elle serait certainement contente de faire une promenade en sa compagnie, dans un cadre autre que celui de la cité et pour des raisons personnelles tenant du fait qu’ils passeraient un moment ensemble parce qu’ils le souhaitaient et non par contrainte professionnelle, même s’il fallait reconnaître que ces deux-là ne semblaient pas le moins du monde contraint à quoique ce soit.

La cape s’étirait jusqu’à ses talons, l’emmitouflant complètement. Elle la referma une ou deux fois sur elle pour l’essayer complètement. Elle était tellement fan. Non seulement du look qu’elle avait avec cet accessoire, mais aussi de la texture de ce dernier, de la qualité des matériaux et de la couleur. Bon il est vrai qu’avec l’uniforme juste en dessous, ce n’était pas des plus esthétique, malgré que la cape eût tendance à le masquer.

L’anglais se permit quelques commentaires, apparemment satisfait que le présent plaise à l’américaine. Il lui fit quelques compliments avant de « boguer » sur son uniforme, tout en lui faisant une remarque élégante sur la médiocrité de ce vêtement. Et elle en avait bien conscience.

- Ah oui, et qu’est-ce que tu aurais pris comme vêtement à mettre en dessous ? répondit-elle du tac au tac, sur le même ton que l’anglais, histoire de jauger ses goûts. A dire vrai, elle savait pertinemment qu’il pouvait tout aussi bien répondre une vacherie à sa question, que de répondre sérieusement. De là à ce qu’il lui dise qu’elle serait mieux uniquement avec la cape, il n’y avait pas loin. Néanmoins, elle ne l’imaginait pas se permettre ce genre de remarque. Ils étaient familiers désormais, mais pas encore au point de se faire des boutades de ce genre-là qui pourraient indiquer une forme de désir de l’autre. Après, dans ce genre de collaboration homme / femme qui fonctionnait bien, de laquelle découlait une forme de complicité naturelle, des tensions sexuelles pouvaient apparaître ajoutant un peu de piment aux échanges et aux jeux de séductions implicites de l'un et l'autre : en gros, chacun cherchait l'autre sans jamais indiquer clairement à l'autre qu'il ne s'agissait probablement pas que « d'un jeu », dans le genre « je t'aime moi non plus ». Cette forme de tension pouvait alimenter une collaboration dans le bon sens du terme, et faire exploser cette dernière si jamais elle était révélée par l'un ou l'autre des deux comparses. Ce n'était cependant pas toujours le cas. Et bon an mal an, ils s'orientaient quelque peu dans cette direction avec leur vacheries respectives.

Elle ajouta quand même, histoire de donner le change : ça fait quelques semaines que je commence à en avoir marre de cet uniforme et je crois que je vais le ranger une bonne fois pour toute.

Le chat vint voir ce qu’il en était, reniflant la cape avant de trouver que le papier déchiré et en boule, c’était drôlement mieux pour s’amuser. Erin lui jeta un coup d’œil rieur avant de reporter ses prunelles vertes sur celles de l’anglais qui refixa immédiatement son regard. Elle lui proposa une autre tradition française qui consistait à se faire la bise en guise de remerciement. Pour sa part, elle se limiterait à deux mais il était vrai qu’en France, selon les coins, les gens en faisaient plus ou moins. C’était amusant et horripilant en même temps. Bien entendu, l’anglais accepta, tout en se permettant une vacherie. Le contraire aurait été étonnant et Erin se fendit d’un franc sourire, ombragé par la capuche de la cape qui la cachait de la lumière. Néanmoins, pour lui faire la bise, elle la descendit sur ses épaules. C’était plus pratique.

- Si tu t’évanouis, ne compte pas sur moi pour te rattraper, dit-elle en réponse à sa petite boutade. Et ce sera l’occasion de te permettre de me dire si je sens le poisson, puisque tu ne sembles plus avoir de problème pour dire les choses. Et bim. Elle avait aussi de la répartie la petite. Référence à leur première rencontre où il lui avait répondu qu’il ne se serait pas permis de lui faire remarquer si elle sentait le poisson si tel était le cas. Désormais, il semblait se permettre un peu plus de chose la concernant. La remarque était taquine et sans agressivité et elle approcha quand même sa joue.

Et dire qu’ils se taquinaient pour une histoire de bise…

Et ce n’était pas fini ! Alors qu’elle allait se pencher à droite, il initia le mouvement à gauche, se plaçant sur la même trajectoire qu’elle. Pour se donner une contenance, il la charria un peu plus encore. Loin de se démonter, elle y alla de son propre commentaire :

- J’ai une excellente mousse à raser, lâcha-t-elle avec malice, avant d’ajouter : Néanmoins, c’était la bise que je voulais te faire, pas t’embrasser. Nous n’avons pas connu les mêmes traditions avec nos « maitresses » respectives il semblerait !

Voilà qu’elle remettait ça tout sourire avec les yeux moqueurs et qu’elle l’enfonçait un peu plus histoire de. Il ne pouvait pas dire qu’il ne l’avait pas cherché. Elle haussa les sourcils en le toisant, avec l’air de celle qui s’amuse beaucoup. D’un côté, il était rare de le voir empoté et elle en profitait pleinement pour lui montrer qu’elle avait remarqué. Finalement, elle initia le mouvement et il s’accorda sur elle et ils se firent (ENFIN) la bise. Il se baissa un peu en pliant le buste, elle se redressa un peu sur la pointe des pieds, et les joues s’accrochèrent deux fois.

- Et bien, si j’avais su, j’aurais prévu une échelle. Pas trop traumatisé par mon affreux contact Polochon ? Elle ajouta plus sérieusement, n’attendant pas spécialement de réponse pour les boutades qu’elle venait de lui lancer : Merci pour ce cadeau, Alexander. Ça me touche beaucoup.

L’anglais se décala pour aller mettre de l’eau à chauffer avant de se retourner vers Erin qui reprenait place dans le fauteuil, bien emmitouflée dans sa cape. L’essayer, c’était l’adopter ! Il lui fit une remarque pleine d’ironie. Le conte du petit Chaperon Rouge était à double sens. Innocent pour les gamins, beaucoup moins pour les adultes. Erin ne savait pas trop sur quel versant se situait l’anglais suite à sa petite boutade. Avec son flegme et sa capacité à manier l’ironie, la moquerie, et l’humour pince sans rire, elle ne savait pas toujours sur quel pied danser. Elle ne se doutait pas qu’il poussait sa réflexion vers un horizon fantasmagorique, celui du déguisement et du costume. Bon après-tout, elle-même c’était imaginée un peu plus tôt nue sous cette cape suite à la réflexion du chef de projet sur son souhait de lui prendre le reste des vêtements qui allaient bien.

- Je ferai attention à mes arrières, répondit-elle tranquillement. Puis Harry me protègera du grand méchant loup, n’est-ce pas Harry ?

Elle attrapa le chat au vol qui passait à toute vitesse, éjecté des papiers cadeaux par une crise fofolle de course en tout genre. L’excitation d’avoir joué certainement. Elle le retourna dans le creux de ses jambes pour lui papouiller le ventre avec ses doigts. Instinctivement, il referma ses pattes sur ses mains tout en essayant de la morde. Elle le grattouillait et retirait ses mains rapidement pour ne pas subir le jeu des griffes du chat. Finalement, elle le poussa gentiment au niveau de son arrière train pour qu'il file alors que l'anglais rapportait l'eau chaude qu'il versa dans les tasses. La jeune femme avisa les deux boules à thé, l'une en forme de sous marin jaune, dont elle saisit la référence, et l'autre en forme de chouette. Elles étaient mignonnes et originales. Décidément, il avait bon goût. Quant au choix du thé, il y avait de quoi faire. L'essentiel des saveurs qui s'étiraient devant elle lui étaient inconnues. C'était donc en se basant sur ses précédentes expériences qu'elle fit un choix : un thé noir fruité et fleurit, au miel, à la lavande, aux fleurs de bleuets, fraise, et rhubarbe. Ça ne pouvait qu’être bon.

Elle jeta son dévolu sur la chouette, après tout, la sorcière ici, c'était elle, dans sa belle cape rouge, laissant le sous-marins des Beattles à son ami anglais qui partageait les mêmes origines que le défunt groupe. Elle glissa la chouette dans la tasse stylisée aux motifs d’encres, pour laisser infuser la décoction aromatisée. Alexander reprit place face à elle et porta un toast.

- Une réussite totale. Oui, n’ayons pas peur des mots. Erin laissa sous sourire suspendu à ses lèvres tout en trinquant aussi. A notre collaboration, qui ne fait que commencer. Elle préféra s’abstenir de boire directement, l’eau étant encore très chaude. Elle attendait toujours que la température descende pour déguster son thé. Nous formons un bon duo, un peu comme John Steed et Cathy Gale. A moins que vous ne préfériez Turner et Hooch. Deux références datant du siècle dernier. La dernière était plus une provocation qu’autre chose, où elle ne précisa pas qui était Hooch de Turner dans leur relation. L’anglais devait se douter qu’elle l’associait au chien, naturellement. Elle aurait pu faire des références plus actuelles, comme Kate Beckett et Richard Castle, ou encore Lisbonne et Jane. Les duos hommes/ femmes dans les séries télévisées étaient à la mode. Néanmoins, dans son souvenir, Steed et Gale ne cédaient jamais à leur pulsion, tandis que les quatre derniers succombaient l'un envers l'autre à un moment donné. La référence n'était donc peut être pas si anodine que ça, bien que ce serait à l'avenir de décider dans quelle forme de duo célèbres ils rentreraient.

Erin nota qu’il la surnommée régulièrement. Elle ne s’en offusquait pas outre mesure, voyant dans cette façon de communiquer une forme d’amitié et de complicité qui les liaient désormais. Puis c’était sans doute affectif. D'ailleurs, elle-même, rien qu'avec sa dernière remarque, balançait des surnoms à tout va.

- Alors, soulagé d’être parvenu à tes fins ? demanda-t-elle en le toisant, comme à son habitude, dans le bleu affuté de ses prunelles. Elle rompit le contact quelques secondes en se penchant pour retirer la chouette de sa tasse afin de la déposer dans le réceptacle prévu à cet effet. Puis elle laissa de côté la tasse fumante pour qu’elle refroidisse tout en soulageant la chaleur qu’elle ressentait sur ses doigts. Enfin, elle se repositionna dans le fauteuil, croisant les jambes, le dos bien contre le dossier, et les doigts noués autour de son genou en appui sur sa cuisse.

Histoire de faire aussi la conversation, et aussi pour orienter le sujet vers des considérations plus personnelles, Erin balaya le bureau du regard avant de faire une remarque, tandis que le chat venait de s’étaler sur le parquet un peu plus loin, probablement calmé après sa petite crise de folie.

- La déco est sympa. C’est plus personnel que mon bureau, nota-t-elle. A dire vrai, elle avait posé « ses meubles » de façon standardisée sans se dire qu’elle serait là pour un moment. Elle devait encore être dans une phase où elle sentait qu’elle n’était là que pour un temps, du coup, elle avait rendu les choses plus distantes, même si elle aimait l’agencement de son bureau. Avec le temps, elle comblerait tout ça. Elles sont toutes du même artiste, n’est-ce pas ? finit-elle par conclure en montrant du bout du nez une des toiles qu’elle avait dans son champ de vision.

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Jeu 1 Sep - 18:46

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Bureau A. Hoffman : Une petite dose d’enzyme ou de thé ? 1472748342-tumblr-o8pnipguls1sm4glco4-540

Une petite dose d’enzyme ou de thé ?
feat Erin Steele & Alexander Hoffman



L'agent Berkham devait avoir à ce moment-là, les oreilles qui sifflent. Enfin, à force de se toucher, il devait être sourd ce brave homme, en plus d'avoir contracté un syndrome nombrillique qui l'empêche de lever le museau du point de naissance de son cordon ombilicale. Et si le pauvre homme, pouvait quand même entendre le bourdonnement dans ses tympans, il n'était pas au bout de ses peines, car son nom allait revenir plus tard, mais ne se moquant nullement de son maniement de son râteau, mais de son alimentation ridicule. Dans un sens, avait-il quelque chose d'agréable chez lui ? Mise à part la forme de jouissance de se foutre ouvertement de sa figure ronde et rouge ? Non. Il existe malheureusement des personnes, qui ont comme but dans leur existence de n'être que des parasites.

Une fois dans le bureau, la langue de Molière fut utilisée et face à la bonne application des cours de français de l'anglais, Erin laissât paraître une allusion tout autre. Outre, le sous-entendu qu'elle laissait dans l'air, le ton, une belle imitation de celui de d'Alexander, fit sourire d'un air narquois homme. Il lui laissa le plaisir de ses fantasmes qui n'étaient pas tout à fait faux. Faut dire que l'apprentissage des langues via une conquête était toujours plus efficace et surtout agréable. Et ayant travaillé en France, les cours du soir son parfois plus intéressant que d'autres.

La panoplie de vœux, fut complété par le propre crus d'Erin, il aimait particulièrement le premier. Et cela ne serait pas un monde voyons mais des ! Pourquoi se limiter quand une galaxie entière vous attend bien sagement ! Il eut un autre rictus, imaginant Erin sur une planche de surf, le genre de sport assez frustrant. Pourquoi frustrant ? Eh bien, cela a toujours l'air facile de voir les surfeurs se dresser sur leurs planches pour caresser la vague dans un mouvement artistique, mais en pratique c'est juste la merde. Il n'a jamais été aussi dur de se redresser et de tenir en équilibre que sur cette maudite planche, même quand vous appreniez à marcher cela fut plus simple !

/ ! Attention alerte stéréotype en vue ! / !\ Et puis bon, l'anglais n'avait pas les longs cheveux blonds ni l'articulation lente et un peu shooté, donc comment voulez-vous qu'il daigne être dans le « mou'v ». / ! Alerte stéréotype passé / !. Il avait essayé dans sa jeunesse, malgré son goût pour le sport, il avait trouvé dans le surf rien de bien palpitant, mise à part se prendre des gamelles dans les rouleaux, seul moment à son avis, réellement amusant. Bref, la fin de la liste se finissait sur les petits gâteaux de super misogyne. D'un ton innocent elle lui fit souligner qu'elle désirait un vœu sérieux. Il haussa les épaules.



« Dominer le monde me parait être un vœu très sérieux » dit-il de son petit ton pince sans rire.


Erin lui évoqua une princesse qui tourne sur elle-même, heureuse d’avoir reçue une nouvelle robe pour le bal. Oui, décidément ils vont rester dans les comptes pour enfants. Dans tous les cas, le présent avait fait mouche, seul élément principal après tout. Tout comme le papier cadeau qui semblait satisfaire une tierce personne. Heures ment qu’il n’y avait pas de bolduc, car sinon le petit chat aurait été dans une transe proche de la folie.

Face à la remarque élégante sur l’uniforme disgracieux, l’américaine répliqua du tac o tac à l’anglais, qui lui lança un petit regard espiègle. Il se fit la remarque, que plus ils passaient du temps ensemble et plus ils se vannaient. En deux semaines, leurs relations avaient pris un tournant rapide et impressionnant. Qu’en sera-t-il dans quelques mois ?

Plusieurs tenues lui vénèrent en tête, dont celle évoquée plus haut, pour compléter la panoplie de magicienne. Il aurait bien entendu pu penser à quelque chose de plus osé, comme une tenue d'Ève qui lui siérait sans nul doute, mais en toute franchise, cela ne lui effleura à peine l'esprit. Et même s'il aurait pu le formaliser dans son esprit, il ne lui évoquerait guère ce genre de choses, par respect et surtout cela laisserait planer une ambiguïté assez déplacée. C'est naturellement qu'il lui répliqua :


« Je t’emmènerai au marché et tu pourras voir par toi-même des vêtements assortis avec ta belle cape ».Finit-il par conclure.


Il était assez satisfait de pouvoir lui soumettre cette proposition qui lui trottait dans la tête depuis qu’il avait acheté ledit vêtement. Après, si elle insiste en lui demandant une précision, sur l’accoutrement qu’il imagine, il lui répondrait en toute franchise, après tout il avait louvoyé sa question. Mais nullement dans un but de cacher de bien sensuels pensées.

« Si ma présence dans un contexte autre que professionnelle, ne te dérange pas », Finit-il par conclure.


Après tout, elle pouvait très bien, ne pas vouloir partager une sortie avec un collègue, même si au vu de leur complicité grandissante, il serait étonné et déçu qu’elle s’y refuse. Il appréciait beaucoup la jeune femme et l’idée du marché était une occasion agréable de partager une journée, loin du travail en bonne compagnie. Surtout, qu’elle risquait d’adorer les petites étoles et autres étales emplis d’objets traditionnelles et de grandes factures. En sommes, il ne serait que pénalisant de ne pas y profiter à deux.

Elle spécifia qu’elle souhait abandonner l’uniforme. Voilà une bonne idée ! L’anglais ne pouvait que la soutenir dans son acte de rébellion envers les mauvais goûts du SGC en matière de mode.

« Une très bonne initiative ! Tu auras un bon point », il fit un clape de ses mains, histoire de renforcer le petit côté ironique. Il avait pensé à une remarque plus vache du genre « j’aurais moins honte de te trimballer dans les couloirs ainsi », mais il se retenu, il aurait bien d’autre occasion de la bâcher plus tard sur ses efforts vestimentaires. Chaque chose dans son temps.


Harry, trouva l’emballage du présent bien mieux que n’importe quel de ses nombreux jouets, et commença son petit manège amusant grandement les deux humains présents dans la pièce. La proposition acceptée, Erin répondit sans surprise à la vacherie de l’anglais, celui-ci eut un grand sourire avec quelques rires discrets. Par moment il avait l’impression que leur discutions étaient composée que de vacheries qui s’envoient en ping pong. Elle avait marqué un superbe point, il hocha la tête amusée. Mais le mouvement si facile de bise, fut une catastrophe et la réplique attendue se fit sentir, la consultante ne le loupa pas.

« C’est parce qu’elle était franco-russe » répondit-il d’un air innocent. Nos amis Russe et leurs joyeuses traditions entre bain de vodka et bises langoureuses, un savoureux mélange pour se réchauffer, dans un pays où le temps à oublier d’être en positif.

La bise enfin faite, à croire que ce fut la croix et la bannière pour réaliser un geste aussi « simple », il lui afficha un sourire au coin. « Je suis heureux de voir que ta demie part de poisson ne se trouve pas en haut » fut une réponse, pour lui dire qu'elle ne sentait pas le poisson et que son constat avait n'avait pas été déplaisant.


Dans un sens, qui trouverait ça déplaisant de faire la bise à Erin ? Hin franchement, qui oserait dire pareille ineptie ? Il est vrai que malgré sa taille la jeune femme du quand même s’élever sur la pointe des pieds. La prochaine fois il se baisse un peu plus.

Il hocha la tête ravie que son geste fut aussi bien apprécié par la demoiselle. À vrais dire, il ne pensait pas que cela lui ferait autant plaisir. Et bien tant mieux, quand on offre quelque chose, on reçoit aussi une forme de bien-être, le fameux « plaisir d'offrir » sur certaine étiquette était autant un plaisir de recevoir que de donner.

L'anglais alla préparer les boissons tant promues par le chef de projet. Après tout ne lui avait-il pas fait lorgner le fait qu'il avait une belle collection de feuilles de thé ? Maintenant, qu'elle était là, il fallait bien en profiter. De toute manière, il y avait de quoi tenir un siège avec les doses de breuvage originaire de Chine. Sans, parler du fait qu'il en recevait régulièrement dans des colis, d'amis ou de sa famille. Une collection qu'il comptait agrandir avec les saveurs Athosiennes (et on parle du thé hin !). L'allusion au compte de Charles Perrault fit mouche au vu du double sens qu'il avait habillement laissé sous-entendre. La consultante attrapa au vol le petit matou, qui la regardai intrigué avant de lui attraper les mains pour jouer. Il ne mettait jamais les griffes sur la peau humaine, par contre les vêtements cela l'indifférait au plus haut point.

« Le meilleur de tous les chasseurs », répliqua l'Anglais en versant l'eau chaude dans lestasse graphiques.


Harry fila entre les jambes de son maître, partant dans une crise de folie, propre au chat. Il arrondit son dos, marchant en crabe, comme pour défier un chat imaginaire et sautiller partout. Il finit sa course folle dans le papier se jetant dedans. Alexander suivi les mouvements de son animal, avant de pouffer en voyant l'animal sur le dos, en train de se battre avec toute l'énergie du monde, pour se défaire de sa prison de papier. L'idiot s'était enroulé dedans.

Ils trinquèrent ensemble à cette collaboration sous le signe de la réussite et de la complicité. L'anglais hocha la tête avec un sourire satisfait sur le visage. Sa tasse était bouillante, il tourna le petit sous-marin nonchalamment et la musique du célèbre groupe de musique, lui venu immédiatement en tête. La mention des deux duos arracha un rictus amusé à l'homme. Il n'était pas très amateur de série télévision, mais les deux duos mentionnés était quand même des références assez classiques. La seconde, clairement provocante, fit lever les yeux bleu acier d'Alexander dans le vert profond de sa comparse pourpre.


« Quitte à avoir un chien comme collègue, autant qu'il soit élégant. Rintin ou Rex ont une certaine présence ». Oui cela changeait du molosse à la fasse écrasé de Hooch. Bien entendu il venait de retourner les rôles, se doutant que la jeune femme lui donnait le rôle canin. Il lui fit un clin d'œil taquin. « Mais je t'avouerai que préférai une « Clarence » ».


Référence à une série, l'une des rares séries qui a bercé son enfance, son père était fan de Daktari. Il était logique que l'homme mentionne une source féline, étant plus un homme à chat qu'à chien. Surtout que depuis qu'il se fut attaqué par des molosses de combats il avait la phobie des canins domestiques. Passé 9 mois à l'hôpital entre la vie et la mort, ça de quoi traumatisé un gosse. Après sa peur se manifestait dans les souvenirs, les douleurs ressenties quand sa peau fragile fut transpercée par des crocs pointues et baveux, la peur et la certitude que tout était fini. L'impuissance de pouvoir se débarrasser d'animaux musclés et bien trop puissant. L'agressivité d'un chien, lui remémorait cette sombre aventure, mais si un chien est calme, l'anglais rester à distance plus que respectable. Pourtant, le plus ironique c'est qu'il aime bien les chiens.


« Vous ? Depuis quand tu englobes mes autres personnalités ? » Dit-il amusé, face au vouvoiement de la consultante.


Les surnoms étaient une forme d'affections chez lui. Enfin, attention, il surnomme régulière autrui, mais la variété de ceux-ci et surtout leur mention régulière comme chez Erin, traduit de son affection. Il est rare que l'homme, vous le dises clairement, c'est par ses petits sobriquets affectueux que vous pouvez juger de l'attachement qu'il vous porte. Un surnom ne signifie rien, plusieurs prouves l'amitié chez l'anglais. Ainsi, Erin, avait surement compris que l'homme lui montrait son attachement.

Il croisa ses longues jambes équerre comme toujours, laissant son regard se noyer dans le vert nuancé de brun et d'ocre de la jeune femme brune. Elle soutenait toujours l'acier de ses prunelles, donnant des échanges assez étranges pour l'extérieur mais naturels pour les deux.

« Satisfait plutôt ».


Le mot soulagement laisserait paraître qu'il doutait de ça non réussite, hors là, cela peut paraître un peu pompeux, mais il n'avait peu cette incertitude. Il observa la position générale de la demoiselle, elle aussi avait choisie de s'adosser au dossier en croisant les jambes d'une manière élégante. Sa main visée sur son genou, lui donnant une certaine prestance que peu de personnes possèdent.

On n'entendait plus Harry se battre dans son papier rose pâle, il était allongé calmement, pour ne pas dire comme un pantouflard, profitant de la fraîcheur du sol, pour faire baisser sa température corporelle après avoir couru partout. Ce chat c'est un véritable petit clown.

Erin fit une remarque sur la décoration, la comparant aux tons neutres et professionnelle du sien. Oui, en effet celui de la sorcière était plus sobre, il fallait le temps d'agencer son bureau et de le construire, c'est après tout un espace de vie, important. Pour sa part, l'anglais avait besoin d'agencer ses lieux de vie, pour se sentir bien. C'est son petit côté artiste de vouloir repeindre les murs et de les personnalisés à ses goûts. Il suivit son regard quand elle lui montra du bout de son petit nez pointu une toile. Les pupilles de l'homme se reportèrent à nouveau sur le visage agréable de la jeune femme.

« En effet ». Cela pouvait être pour répondre aux deux phrases. Hors il enchaîna avec un petit sourire « Elles te plaisent ? ».


Grand souci des « artistes » de savoir l'avis des autres sur leurs créations. Il espérait bien qu'elle développe un peu.




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Sam 10 Sep - 22:16

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Le jeune homme ne la relança pas quand elle alla le taquiner sur le terrain d’une maitresse potentielle en France. Néanmoins, son rictus narquois ne la laissait pas dupe, il se gardait une boutade sous le coude pour plus tard. Elle aimait bien le détailler quand elle lui balançait une petite pique (lui-même ne se gênant aucunement pour le faire) histoire de jauger les réactions minimalistes qu’il était en mesure de produire, même si elle devait reconnaître qu’en sa présence, il était limite extraverti tant il était pingre sur la panoplie d’expressions faciales avec une tierce personne. Ils en arrivèrent à parler des vœux, l’un emboitant le pas de l’autre dans une énonciation de vœux loufoques – ou pas – qui se terminait toujours sur une délicate attention envers ce cher pervers de Berkham.

Elle fit une petite moue désabusée quand il finit par conclure que dominait le monde était très sérieux. Personnellement, ça ne la bottait pas tant que ça.

- Ca ne m’étonne pas de toi tiens, fit-elle sur le ton de la constatation. Il semblait se dégager de lui une certaine forme de pouvoir, une forme d’influence, une certaine prestance qui lui donnait toute la carrure d’un monarque. Elle était suffisamment observatrice et fine analyste pour se rendre compte de la stature du chef de projet et de l’effet qu’il faisait sur autrui.

Ce n’était pas l’anniversaire de la consultante, mais Alexander lui offrit un somptueux présent : une cape pourpre faite d’une matière agréable et d’une qualité à couper le souffle. Erin était comme une gamine avec son accessoire. Face à la remarque élégamment amenée par l’anglais sur l’aspect plus que moche de son uniforme, l’américaine ne se démonta pas et entreprit de creuser les goûts en matière de vêtements du chef de projet. Il s’en tira avec une belle pirouette, doublée d’une invitation à aller se promener sur le continent.

- Monsieur ne se mouille pas, répondit-elle, espiègle. Il est vrai que leur relation avait sérieusement évoluée en deux semaines. Il lui demanda quand même si ça présence dans un contexte autre que professionnel ne la dérangerait pas. La question pourrait se poser, puisqu’elle était surtout dans une optique de limiter sa vie privée et sa vie pro, mais elle n’éprouvait pas le besoin de mettre pareilles limites avec Alexander. Non du tout, ce serait avec plaisir. Promis, je me tiendrai bien.

Elle avait hésité à inverser les rôles en lui précisant qu’elle venait à l’unique condition qu’il se tienne bien, mais elle avait préféré se limiter à elle. Ce n’était pas de la timidité, ou l’appréhension de lancer une vacherie, mais elle ne pouvait pas le tacler à chaque répartie qu’elle faisait, ça deviendrait surement assez lourd. Au regard du tissu qu’il lui avait offert, elle était pour le moins pressée de voir les différents étales, présentoirs, artisans, et produits qui seraient proposés à ce marché. Nul doute qu’il devait y avoir une myriade de choses toutes plus intéressantes les unes que les autres. Puis, à dire vrai, la perspective d’y aller en compagnie du chef de projet l’enchantait. Elle s’entendait bien avec lui sur un plan professionnel, et elle était curieuse de voir comment il était dans un autre contexte que celui de la cité. Erin avait déjà eu un aperçu sommaire de leur relation en privée, lorsqu’ils passaient leur soirée à débattre, à refaire le monde et autres joyeusetés de ce genre. Tout cela tombait dans la sphère privée, s’éloignant sensiblement des sujets qu’ils pouvaient traiter dans leur domaine respectif. Non là, c’était plutôt la perspective de le découvrir dans un lieu et un univers différents, bref dans un contexte autre que celui des couloirs de la cité.

- Oh merci, c’est gentil. Au bout de trois, qu’est-ce qu’il m’attend ?

La question était naturelle. Après tout, s’il lui donnait de bon point, c’était en vue d’une éventuelle récompense. Alors, plutôt que de s’offusquer faussement sur le côté enfantin de cette remarque (laquelle était accompagnée d’une petite claque dans les mains histoire d’appuyer un peu plus le propos), elle sauta sur l’occasion pour l’inciter à réfléchir encore une fois. Après tout, il n’avait qu’à pas la bâcher gentiment. Heureusement qu’elle ne soupçonnait pas la possible réplique qu’il aurait pu faire.

Finalement, ils en vinrent à se faire la bise, non sans mal, se charriant mutuellement avant d’y parvenir. A sa remarque sur les origines de sa maîtresse franco-russe, elle se contenta de lui faire un sourire en secouant un peu la tête. On lui donnerait presque le bon Dieu sans confession. Ou était-ce une forme de résignation face à sa répartie ? La seconde remarque était un compliment déguisé, du moins, il était dit de façon alambiquée. Ce ne serait pas Alexander s’il ne disait pas les choses de façons élégantes ou détournées. Elle se contenta de hocher la tête de façon entendue même si une image de tête de poisson s’attardait dans son esprit, une tête de sardine faisant la bise à un humain. Elle chassa très vite ce trait de son imagination délurée pour s’installer dans le fauteuil et jouer avec le chat. Le matou ne mettait pas les griffes et c’était plaisant de sentir ses coussinets attraper avec douceur les mains. La jeune femme le remit dans la course une fois que son maître eut commencé à verser l’eau chaude dans les tasses en y allant de son petit commentaire concernant le chat. Néanmoins, le chat continuait d’attirer l’attention des deux humains en adoptant une démarche ubuesque et en se faisant des trips imaginaires. Le félin devait avoir passé sa matinée à roupiller et il était en forme, heureux comme tout d’avoir à nouveau de la compagnie. Et quelle compagnie ! Ses deux humains préférés.

Ils trinquèrent avec leur tasse de thé, à cette fameuse collaboration et à la réussite des négociations avec la commission internationale de surveillance. Erin était satisfaite de l’accord qui avait trouvé, accord obtenu sans concession par Alexander qui avait fait une présentation magnifique. Certes, il était idiot de limiter le succès de cette opération à une simple présentation, aussi bien foutue soit-elle. La forme était à la hauteur du fond, travaillé et soigné, un vrai travail de pro.

Erin voulu faire de l’esprit, les associant tous deux à des personnages de séries télévisées, ou de film. Loin de se départir de son flegme et de sa répartie habituelle, l’anglais lui emboita le pas, arguant qu’il préférait plutôt être un Rintintin ou un Rex qu’un Hooch. Bon, il marquait un point, un berger allemand, c’était quand même plus classieux qu’un molosse à la tronche écrasée et qui bavait des seaux de cinq litres de salive gluante et visqueuse. Sans parler de la faculté qu’avait ses chiens à faire trembler les murs par leurs ronflements une fois qu’ils dormaient. Erin opina donc du chef, avant d’ajouter, histoire de remettre les rôles dans le bon sens.

- Il est vrai que tu as plus la rectitude d’un berger allemand que la trogne écrasée d’un Hooch. Elle ne connaissait pas la race du chien en question. Elle ajouta, taquine : A moins que tu ne baves la nuit. Pour le coup, elle ne saisit pas la référence concernant « Clarence ». Cette série, elle ne l’avait jamais vu et ce n’était pas ses parents qui regardaient peu la télé qui auraient pu lui faire découvrir, surtout vu l’année de parution. Aussi répondit-elle, interrogative : Une « Clarence » ? Excuse-moi mais pour le coup, je n’ai pas saisi.

La jeune femme n’aimait pas être sur la touche, surtout pour une boutade. Il fallait cependant bien se résoudre à accepter qu’on ne pouvait pas tout connaître sur tout. Elle était certaine qu’il se ferait une joie d’éclairer sa lanterne. Il releva le fait qu’elle l’avait vouvoyé. Qu’est-ce qui lui avait pris ? Une réminiscence de leur première rencontre ? Au final, ils s’étaient tutoyés assez rapidement, laissant le vouvoiement s’estomper petit à petit. Manifestement, la jeune femme avait déraillé dans ses propos, peut-être trop pressée de lui balancer sa boutade.

- Désolée, dit-elle confuse, même si elle ne semblait pas si gênée que ça. Après tout, ça pouvait arriver. Néanmoins, puisqu’il en parlait, elle alla le chercher sur ce terrain là : Parce que tu as plusieurs personnalités ? Le gentleman anglais laisserait il la place de temps en temps à un mauvais garçon ?

Erin avait effectivement compris qu’il lui manifestait une certaine forme d’affection au travers des surnoms qu’il employait à son égard. Elle maitrisait suffisamment les différentes formes de langages et autres styles de communications pour percer cet état de fait. C’était un peu comme les compliments qu’il pouvait lui faire de façon détournée, jamais directement. Il ne lui dirait pas « tu sens bon » comme il aurait pu le faire toute à l’heure, au lieu de ça, il s’était contenté de dire qu’il « était heureux que sa demie part de poisson ne se trouvait pas en haut ». Le sens était le même, mais il fallait le décrypter. A force de le côtoyer et de discuter avec lui, Erin voyait tout ça et elle s’en accommodait parfaitement. De toute façon, l’anglais devait bien se douter que l’américaine décryptait tout cela puisqu’elle avait de la répartie sur ses boutades.

Alors qu’il prenait sa position fétiche (oui elle avait remarqué (aussi) qu’il l’utilisait souvent), et que son regard venait accrocher le sien, il corrigea les propos de la jeune femme, précisant qu'il était plutôt satisfait que soulagé. Elle fit un petit geste de la tête, manifestant par là qu’elle était d’accord. Finalement, elle orienta le sujet vers la décoration intérieure du bureau, et notamment, vis-à-vis des toiles accrochées au mur. Il lui confirma qu’elles étaient du même artiste. Erin n’était pas franchement douée pour catégoriser des tableaux à des peintres donnés, mais ici, il y avait une touche visible qui permettait aisément de deviner qu’une seule et même personne se trouvait à l’origine des peintures. Naturellement, le chef de projet lui demanda son avis. Elle tenta de développer son ressenti, puisqu’elle se doutait bien qu’un simple « c’est sympa j’aime bien » ne serait pas à la hauteur des différentes conversations qu’ils avaient pu avoir par le passé.

- Elles sont atypiques. Pour tout dire, ce côté fragmenté me plaît beaucoup. Ça change des tableaux qui ne s’étirent que dans un rectangle donné. C’est plus contemporain.

Ses yeux sautèrent entre plusieurs tableaux, du moins ceux qui étiraient leurs formes dans son champ de vision. Elle prenait son temps pour développer ce qu’elle ressentait, cherchant certainement à mettre le mot juste sur l’émotion ou la perception qu’elle avait de l’œuvre.

- Il y a un petit côté Sin City là-dedans, ce mélange entre des tons noirs, gris blanc et soudainement, ce rouge qui vient te frapper. Et même dans le rouge, on retrouve des traces de noirs et de gris. C’est assez abstrait, alors j’ai du mal à verbaliser ce que ça m’inspire, mais j’aime beaucoup.

Elle reporta son attention sur l’anglais, tout en espérant qu’il ne se moque pas d’elle et de sa piètre interprétation de conseillère en art contemporain. Elle ajouta, une fois que son regard avait refixé le sien.

- J’adore le rouge, et je trouve que ça lui donne une valeur supérieure parmi les autres teintes plus obscures. Même le blanc parait moins… blanc. Elle haussa des épaules, persuadée qu’il comprenait ce qu’elle voulait dire, malgré la répétition. Elle tenta une conclusion, sur le ton de la plaisanterie : Dommage n’est-ce pas ? J’aime la décoration, alors ça ne ma dérangera pas de venir plus souvent dans ton bureau.

Elle lui fit un sourire entendu. Loin de se douter qu’il s’agissait des œuvres d’Alexander, Erin ne posa pas la question de savoir de qui pouvaient-elles être, pour la bonne et simple raison qu’elle était assez ignare dans le domaine. Il lui aurait répondu un nom d’un peintre contemporain, certainement assez côté, et elle n’aurait pu qu’acquiescer sans même savoir de qui il s’agissait. Alors à quoi bon. Néanmoins, si elle avait eu un doute que l’anglais était plutôt doué dans le domaine, elle lui aurait demandé. Peut-être qu’il prendrait la peine de lui dire. Oh, elle aussi avait un petit secret concernant un petit talent d’artiste qu’elle exerçait en amatrice depuis toute jeune, sous l’influence de Dame sa mère.

Erin jeta un œil au chat qui faisait office de descente de lit. Il était étalé de tout son long sur le sol, profitant de la fraicheur du parquet pour se refroidir le ventre. Sa bouille lui rappela celle de Lanille. Est-ce qu’elle avait déjà parlé de l’expédition sur PX-587 à Alexander ? Elle n’en avait pas souvenir. Lui qui aimait les félins, il serait certainement intéressé par les Tairis.

- Tu sais, je suis allée sur une planète récemment, afin de déterminer si elle était viable pour accueillir le nouveau site Alpha. On a fait une rencontre surprenante. Des Tigres à Dent de Sabre. En fin observateur qu’il était, Alexander avait surement remarqué que les prunelles de la consultante s’étaient illuminées sous le coup des souvenirs. Et je sais que ça peut paraître dingue, d’ailleurs, tu vas certainement croire que je tente une vacherie, mais les Tairis, c’est le nom de leur espèce, parlent, raisonnent, font des feux, construisent des abris, et j’en passe. C’est assez fascinant. Je pense que je vais y retourner prochainement pour contrôler l’avancement du site Alpha. Les travaux sont lancés et j’espère revoir les Tairis comme ça. J’ai bien familiarisé avec une femelle, et je commence à essayer d’apprendre la langue.

Elle fit une pause, observant le chat qui dormait toujours. Une question la tarabusta :

- Au fait, tu pars souvent en expédition, du fait de ton poste ?

La question était anodine, mais pas dénuée d’intérêt. Il est vrai que les cadres administratifs, comme elle d’ailleurs, n’étaient pas souvent sur le terrain.

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Dim 11 Sep - 19:22

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Une petite dose d’enzyme ou de thé ?
Erin Steele ✧ Alexander Hoffman
Une petite moue désabusée fut une réponse pour le vœu de dominance du monde. L’anglais, haussa les épaules une nouvelle fois.
Bien entendu cela n’était pas surprenant venant de lui. Il avait des airs supérieurs et les assumaient pleinement, même s’il avait un tant soit peu de modestie pour ne pas se croire au-dessus de la chaine alimentaire. Il restait convaincu, cependant, que cela pouvait être un vœu qu’aurait certaine personne, comme ce chère Berkham. Décidément, il en prenait pour son grade le petit père !

Sans surprise, l’anglais, ne se mouilla pas en effet, sur le choix d’une tenue que lui avait demander la belle jeune femme. Il lui lança un regard assuré, qui confirmait le fait qu’il n’avait pris aucun risque. Même si bon, la seule chose qu’il l’avait vraiment intéressé était de lui lancer avec tact une invitation. Il fut ravi qu’elle l’accepte, encore une fois il aurait été déçu du cas contraire. Et cela permettait de se connaitre autrement que lors de leur petite soirée « canapé » à refaire le monde avec de belles paroles. Et puis bon, c’est un lieu pittoresque, bon à partager avec autrui.

« Je l’espère bien, il serait dommage de te mettre au coin ». répondit-t ’il amusé.
Après tout, même si elle sautille de partout, telle une petite fée d’étale en étale, il ne lui en porterait pas ombrage. Il aimait bien les petit « grains » de folie des autres, même si pour sa part il restait globalement d’un calme olympien.
Hors, il pouvait, avec le temps se lâcher un peu. Laissant loin derrière lui, l’aspect coincé qui lui collait à la peau. Mettez-le sur une piste de danse et vous comprendrez l’erreur de le croire trop guinder pour se mouvoir en rythme.

Elle lui demanda, qu'elle sera sa récompense si elle obtenait trois bons points. Très bonne question, qui méritait réflexion quand même. Il aurait été tenté de lui dire « un gâteau », élément logique et bateau dans ce genre de récompense.
Mais, cela aurait été une grande déception pour la consultante. Puisque l'anglais, était un piètre pâtissier, pour ne pas dire un mauvais cuisinier. Il faisait ainsi, honneur au stéréotype, de la mauvaise nourriture anglaise. Pourtant, il avait toujours cuisiné seule, durant ses études, mais dire que cela avait été bon, aurait été une grande blague. Ces anciennes petites amies, étaient au début ravie de sortir (certes avec lui) avec un homme qui manie la cuillère en bois… mais très vite, elles ont toutes préférés reprendre les fourneaux. Pourtant, il y mettait une bonne volonté, mesurant les doses au gramme près, mais à chaque fois, il y avait quelque chose qui merdait. À croire qu'il était maudit de la casserole !

Il se souvenait que lors de son pot de départ pour Atlantis, il avait tenté de faire des cookies, pour celui-ci… prenant la recette de Brigitte sans délirante assistante de la Falcon. Elle faisait des cookies, merveilleux, limite orgasmique à chaque bouché. En lui demandant sa recette, il pensait pouvoir réaliser ce petit exploit. Mais croyez-le, ou non, malgré sa rigueur à tout faire correctement, les gâteaux avaient été fade. Agacé par cet énième échec culinaire, l'homme avait commandé des petites gâteries au traiteur d'en face, qui lui au moins, savait ce qu'il faisait.

Selon Brigitte, il fallait y mètre de l'amour. Mouia, dans ce cas, la prochaine fois c'est Harry qui cuisine avec ses petites pattes douces. L'anglais était certain que son chat réussirait mieux que lui. Comme quoi, on ne peut pas être bon partout et cette constante énervait Alexander, qui pourtant avait mis toute sa volonté. Au final, lassé de se sustenter de nourriture médiocrement réalisé, il commandait régulièrement (quand il n'avait pas une petite amie qui lui préparait de bon petit plat) sur les applications de restauration rapide, mangeant ainsi des plats équilibrés et livrer chez lui.

Il ne pouvait pas lui répondre : ce que tu veux, car cela pouvait vite dégénérer en tout et n'importe quoi. Même si, cela serait surprenant qu'Erin abuse de ce genre de proposition. Plus il la côtoyait, plus il en apprenait sur elle et ce genre de bassesse n'était pas au niveau de la grande dame qu'elle ait. Il la mettait quand sur un certain pied d'estale. Les deux s'entendaient très bien et le temps n'arrangerai sûrement rien à cette complicité, presque inné chez eux.
Il réfléchissait un peu, essayant de trouver une pirouette pour détourner son intention. Hors, elle était suffisamment intelligente et observatrice pour comprendre sans explications, ses mots cachés dans les roses pompeuses de ses phrases. C'est une chose qu'il aimait beaucoup chez elle, sa rapidité d'esprit, la façon dont elle le comprenait, sans ouvrir de grands yeux de merlan frit.
Cette capacité d'avoir du tact et de l'humour, pouvant ainsi parler durant des heures sur le ton d'une plaisanterie construite. C'est-à-dire, qu'ils pouvaient évoquer de sujets sérieux à travers des tons fleuris. Alors, que pour quelqu'un d'extérieure il n'y entendrait que des blagues à longueur de journée, omettant le fond caché de leurs paroles.

« La suite de ta panoplie de Mélusine » finit-il par conclure assez rapidement. Comme ça, elle aurait sa réponse sur ses goûts. Enfin, sur comment il l'avait imaginé avec la cape.

Erin, lui fit quelques sourires face aux remarques sur la maîtresse franco-russe et le compliment détourné. De toute manière il n’y avait rien à répondre de plus.
Il partit faire le thé, quand elle joua avec un Harry surexcité. De toute manière le chat semblait toujours d’humeur joyeuse, d’autant plus quand il y avait Erin.
Le combo suprême était d’avoir ses deux humains favoris. Ont dit que les chats choisissent leur « maîtres », il était évidant que ce fut le cas pour la jeune femme. Il l’avait choisie dès le premier jour, lui faisant la cour tel un paon. S’octroyant ses genoux, comme panier.

Une fois leurs joies exprimées sur la réussite de cette collaboration, Erin fit de l'esprit en mentionnant des duo célèbre. Évidemment l'anglais, n'allait pas laisser passer de peu flatteuses comparaisons canines. Erin, se chargea de remettre les rôles en place, rappelant que le chien, ici c'est bel et bien lui. Au moins, sur ce point, d'élégance elle avait raison et l'anglais, bien loin d'être radin d'expression en sa présence, lui fit un rictus sarcastique. Elle ignorait la référence du lion Clarence, il ne la charia pas sur ce « manque » de culture, car la série était assez vieille et tout savoir sur tout, lui est réservé.
« Clarence est un lion, dans la série Daktari, qui raconte la vie d'un vétérinaire en Afrique qui lutte contre les braconniers et défende les animaux » Il ne lui spécifia pas que le lieu avait un fort strabisme, cela n'aurait pas été pertinent.
« En conséquence, je préfère avoir en face de moi une lionne qu'une femelle berger allemand. » Il précisa quand même, pour lui faire plaisir et après tout elle avait remis en place les rôles animaliers. Il acceptait d'être l'animal tant que c'est sous cette condition « Ou être un gros matou qu'un stupide cabot » dit-il dans un petit clin d'œil.

L’épisode sur le vouvoiement était assez amusant, il faut le reconnaître.
Elle n’avait même pas fait attention à cet égarement. Malheureusement pour elle, l’anglais ne la loupa pas. Ne voulant pas perdre la face l’américaine, rebondissait sur une magnifique perche que l’anglais hésita à saisir. Il décida de ne pas trop l’envoyer dans les choux, car depuis tout à l’heure il n’arrêtait pas de la rembarrer, certes avec gentillesse mais bon.
« Il faut faire attention à l’envers du miroir » dit-il d’un ton mystérieux. Une belle métaphore sur ce qu’on perçoit à travers la face réfléchissante de l’objet et ce qu’on ait réellement. Il ne pouvait bien entendu pas lui dire un simple oui ou une vacherie, il faut toujours qu’il complique les choses.

La conversation dévia sur l'art, un sujet qu'aimait particulièrement l'anglais.
Il ne quitta pas le regard de son interlocutrice, habitude manifeste qu'il avait gardée. Il put apprécier l'effort qu'elle eut de développer un peu plus, arrachant un rictus satisfait à l'homme. Il suivi ces prunelles, quand elles dévièrent sur certaines toiles, essayant de décrypter ses ressenties… il aurait dû faire psychologue, vraiment, montré des dessins, aux autres et leur demander ce qu'il y voie, c'est bien un test de Rorschach…

Attentif à ses paroles, il n'allait nullement se moquer d'elle ; bien au contraire.
Elle lui avoue que sa couleur favorite était le rouge. Tout comme lui, mais les teinte du liquide de vie, était en seconde position après le bleu nuit. Par ailleurs, dans ses quartiers il y avait des tableaux de cette couleur apaisante et douce.
Il avait utilisé les tons cramoisis dans son bureau, pour le dynamiser et lui donner la pèche. Il croyait à la colorimétrie, dans un sens, il a un gros problème avec la couleur en général. Et se demanda une nouvelle, fois comment voyait les yeux d'Erin, les toiles.

La mention sur le blanc, lui arracha un grand sourire, un peu inconsciemment, il se gargarisa d'avoir réussi à faire passer à quelqu'un avec une vision « normal » que le blanc, n'était pas juste « blanc » mais parsemé d'autres couleurs difficiles à qualifier. Puisque lui, ne voyait pas de teinte net, dispersé d'autres nuances, tout comme les beaux yeux émeraudes de la jeune femme, qui étaient certes, à dominance verte, mais il serait dommage de les réduire à cette couleur uniquement.

Elle conclut sur le ton de la plaisanterie. Il ria un peu.
« Si ta présence me devient insupportable, je t'en ferai un et le problème sera réglé ».
Il venait de lui dire qui était le peintre. Comme toujours de manière détournée.

Ils quittèrent l'art pour parler de la nouvelle planète qui accueillait le site alpha. Il la connaissait « bien », puisqu'il était le chef de projet de cette construction de folie. Mais, mise à part les rapports et autres vidéos et photos, il n'avait encore jamais pu mettre (à sont plus grand malheurs) les pieds sur cette terre sans jour. Pourtant, il en crevait littéralement d'envie, surtout en entendant les propos enjoués d'Erin.

Rencontrer ses Tairis, lui plairait énormément, voir même un peu trop. Il adore les fauves et a toujours eu une fascination pour les tigres justement. Alors, apprendre qu'ils sont intelligents, est juste un rêve de gosse qui se réalise. Étant curieux, il avait tendance à demander à son chef de chantier, comment ça se passait avec les Smilodons, hors, Marc Herra n'était pas un grand amoureux des Tairis, ni même des militaires. Il abreuvait la curiosité de l'Anglais de trop maigres informations.

Alors, quand Erin, lui dit qu'elle désirait y retourner prochainement, pour voir l'avancement du site alpha et surtout de retrouver la tigresse, l'homme vit une occasion ! Weir, avait refusée qu'il parte seule, sur le site, préférant limité les expéditions à plusieurs personnes, tant que le nouveau E2PZ vert, n'était pas optimal. Une incohérence, avec les réunions depuis la terre, qui avait agacé fortement le chef de projet. Mais bon, quand la cheffe a dit ont fait. Point. Dans un sens, elle ne voulait pas que l'homme passe toute sa vie sur alpha et elle désirait combiner les visites avec d'autres personnalités, choses compressibles. M'enfin bon.

« Quand j’ai des projets sur d’autre planètes oui. » il fit une pause, regardant la Chevelure brune et ocre d’Erin, qui tombait en cacade sur son épaule, il réfléchissait en arrière-plan. « Mais globalement, oui je suis amené à partir en mission ».

Il reporta son regard bleu acier sur le visage harmonieux de la consultante, un petit rictus aux lèvres qui lui signifiait qu’elle allait recevoir une taquinerie. « Ce peuple à l’air fascinant en effet. Ça ne ferait pas de mal à Harry de rencontrer ses cousin… peut-être qui lui apprendrons à faire quelque chose de ses pattes ». Il cachait admirablement bien son grand intérêt pour la planète, ne voulant pas lui mettre la puce à l’oreille.
« Tu devrais faire gaffe, a force de hanté ton bureau, on pourrait t’embêter en mission, puisque je suis habilité » dit’il d’un air innocent, mais qui laissait sous-entendre un défi.

« J'imagine bien le matou avec ses grands cousins. Je me demande ce que ça ferait tiens... » fit-elle de manière pensive. À la suite de sa deuxième remarque, elle arqua un sourcil amusé : « Je ne pense pas avoir besoin de faire gaffe, malgré ton habilitation très cher ». Elle adoptait un ton de défi comme le laissait sous-entendre l'anglais malgré son air innocent.

Alexander eu un sourire en adéquation avec la pique de défis qu’elle venait de prendre.
« Et pourquoi donc, ne ferrait tu pas gaffes ? » Après tout autant pousser un peu plus l’agent du CIS, pour l’amener à lancer le bon ton, pour l’idée qu’il avait derrière la tête.

« Tu n'as pas autant d'influence sur moi pour me hanter de si loin. » Répondit-elle avec un sourire entendu.
Le rictus de l’homme ne quitta pas ses lèvres, peut-être même il s’agrandissait un peu plus, mimant un certain amusement.
« Tu veux parier ? »

La consultante fit un petit geste de la main, une façon de dire qu'elle ne prenait pas ça au sérieux. « Si tu veux, pari tenu ».
Elle ne savait pas encore que ce fût un amateur du genre.

L’anglais hocha la tête, profondément satisfait d’avoir réussi à ses fins. La pauvre Erin, ne savait vraiment pas dans quoi elle venait de s’embarquer. Elle l’apprendra à ses dépens, qu’il ne faut jamais parer avec lui, sauf si cela devient un jeu.
© Starseed

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Mar 13 Sep - 18:38

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Il répondit sur un ton amusé à sa promesse de bien se tenir. Il ne devait pas bien s’inquiéter des manières de la jeune femme qui avaient toujours été courtoises, avenantes, et polies. Il n’y avait aucune raison qu’elle se mette à insulter les athosiens au marché sous un quelconque prétexte. Puis bon, il avait employé un ton qui ne laissait pas de doute à Erin sur le fait qu’il prenait tout cela au second degré. Quoiqu’il en soit, elle était, maintenant, impatiente d’allait faire un tour sur le continent avec le chef de projet, pour plusieurs raisons : elle n’était jamais allée sur la terre ferme de Lantia depuis son arrivée à Atlantis ; elle voulait voir évoluer Alexander dans un contexte différent de celui-ci ; elle aimait passer du temps avec lui, à disserter oralement sur de grands sujets (ce qui était assez comique quand on remettait dans le contexte tout cela, sachant que l’essentiel des sujets concernaient la Terre et qu’ils en étaient très, mais alors, très loin !) ou à échanger sur des thèmes de la vie quotidienne ; c’était aussi l’occasion de passer du temps en dehors de la cité, cela représenterait une forme de soupape bienvenue lui permettant de souffler un peu et de décompresser après deux semaines, qui outre le fait qu’elles étaient fortes intéressantes, avaient été prenantes en terme d’horaire de travail et d’investissement personnel.

- J’ai toujours été une élève modèle, répondit-elle du tac au tac. Elle n’avait jamais eu le droit au bonnet d’âne ni même au piquet. D’un côté, elle était une enfant qui était arrivée sur les bancs de l’école après que ces formes de punitions soient passées de mode.

Bien entendu, elle ne rata pas l’occasion de faire la curieuse et de questionner l’élégant jeune homme sur ce qu’il comptait faire quand elle aurait trois bons points. C’était un peu culotté de sa part, elle qui venait de recevoir un cadeau, mais Erin était le genre de femme qui aimait recevoir, autant qu’elle aimait offrir. Et puis là, le contexte était différent, et sa petite demande relevait plus de la taquinerie que d’une envie particulière d’avoir un cadeau à tout prix. L’anglais semblait réfléchir, et Erin ne le brusqua pas, ce n’était pas son genre. Elle l’observait, essayant de déchiffrer ses pensées, mais c’était une chose impossible au regard des mimiques plus que limitées qu’il proposait aux yeux d’autrui. La clé résidait dans son regard bleu acier, que l’américaine aimait détailler, même si elle ne pouvait en percevoir toute la gamme de couleur comme lui en était capable. Les yeux sont le miroir de l’âme et elle pouvait y lire que ses pensées allaient bon train. Néanmoins, elle était à milles lieux de s’imaginer qu’il ressasser ses piètres talents culinaires.

Pour sa part, la jeune femme n’était pas un cordon bleu, mais ce n’était pas non plus une empoisonneuse. Elle aimait cuisiner, mais elle ne s’exerçait pas souvent. Cela était d’autant plus vrai depuis qu’elle était sur Atlantis. Le personnel n’avait pas de cuisine à disposition pour se faire de bons petits plats, tout passait par le mess, le restaurant ou les bars qui proposaient quelques petits trucs également. Finalement, la réponse qu’il lui servit fit sourire la demoiselle.

- Mélusine, je vois.

Elle n’en dit pas plus, mobilisant ses souvenirs pour remettre une image sur la fée en question. Elle la voyait avec un ensemble noir par-dessus duquel elle avait enfilé une robe verte. Sans parler du chapeau de la même couleur. Au moins, par l’entremise de cette réponse, elle voyait quelque peu les possibilités qu’il aurait pu lui servir quand elle lui avait posé la question de savoir qu’est-ce qu’il aurait pu lui prendre comme vêtement afin de compléter la panoplie de la cape.

Alexander prit ensuite le temps de lui expliquer qui était Clarence, dans la série Daktari. Ainsi donc, il la voyait comme une lionne. C’était certes plus flatteur qu’un chien. Et plus prestigieux. Après tout, l’animal était le roi de la jungle.

- Je n’ai jamais entendu parlé de cette série, mais quitte à être la bestiole, la lionne me va bien. Mais mon animal préféré est le loup, qui se rapproche plus du chien, malgré tout.

Elle accueillit sa proposition d’être un félin plutôt qu’un cabot avec un petit sourire. Il avait réussi à la faire quelque peu culpabiliser, parce qu’elle voyait maintenant un sens qui lui avait échappé. Celui de le traiter de chien dans le sens péjoratif du terme, au-delà de la simple comparaison. Hors, ce n’était pas le cas, et même s’il devait s’en douter au regard de son clin d’œil, elle embraya, un peu gênée :

- C’était juste pour comparer et te taquiner, je ne pense pas que tu sois un petit toutou, bien entendu.

Les quiproquos de ce genre entre ces deux là étaient plutôt rares, surtout qu’ils se comprenaient assez facilement, malgré qu’ils ne disaient pas les choses de façon claires. Mais Erin était comme ça, et Alexander le remarquerait plusieurs fois par la suite : elle lançait souvent une vacherie, ou une taquinerie gentillette, la poussant à se justifier ou à raconter quelque chose d’équivalent sur elle-même, histoire de faire passer la pilule. Ce n’était pas automatique, mais selon les situations et les réactions de l’anglais, cela pouvait arriver. Son flegme et son humour souvent pince sans rire continuaient de la déstabiliser par moment. Ce pouvait être un comble pour le jeune homme qui était plutôt expressif avec elle, ce qui ne lui arrivait quasiment jamais avec autrui.

Mais Erin ne se lassait pas, pour le moment, de leurs petites joutes verbales, et de leurs taquineries bienveillantes. La preuve était qu’elle prit avec philosophie le fait qu’elle l’ait vouvoyé, se permettant même d’aller le chercher sur le terrain de ses multiples personnalités, comme il le laissait sous entendre. Il lui servit une réponse sur un ton qui appelait au mystère. Elle failli rire franchement pour se moquer de lui et de sa façon de jouer aux hommes secrets. Ce n’était pas qu’elle pensait le connaître sur le bout des doigts, loin de là, mais c’était juste sa façon de l’avoir dit qui l’amusa un tant soi peu. Il fallait toujours qu’il tourne les choses de façons élégantes, ou sous forme d’énigmes à décrypter par le chaland.

- L’épée à toujours deux lames, oserai-je ajouter. Elle aussi pouvait verser dans les réparties quelque peu philosophiques, tout en lui montrant indirectement qu’elle adhérait à ses propos et qu’ils s’appliquaient certainement à elle aussi. Après tout, tout le monde avait sa part de secrets, et de mystères. Ils étaient plus ou moins lourds à porter, et chacun n’en trainait pas le même nombre. Le fardeau était plus ou moins costaud.

Alors qu’elle détaillait ce qu’elle aimait et ce qu’elle percevait des peintures qui trônaient fièrement dans le bureau d’Alexander, sous l’impulsion de ce dernier qui lui avait demandé ce qu’elle en pensait, elle sentait peser son regard métallique sur sa petite personne. Oh, elle n’était pas du genre à jouer les jeunes filles intimidées sous le regard du professeur, mais cette sensation avait fugacement traversée son esprit. Néanmoins, comme à son habitude, elle ne perdit pas de sa prestance tout en lui parlant des toiles. De temps en temps, elle reportait son regard sur lui pour lui parler, alors que par moment, il se promenait de tableaux en tableaux. C’était sa petite conclusion humoristique qui allait la mettre sur la voie du peintre à l’origine des œuvres, et il n’était autre que l’homme aux allures guindées, assis dans son fauteuil avec prestance, la jambe en équerre, qui l’observait.

- Elles sont de toi alors, dit-elle sérieusement, sans prendre la peine d’y aller par quatre chemins comme il venait de le faire. L’américaine hocha de la tête avec une petite moue admirative. Tu as du talent, et je serai presque tentée d’être insupportable pour pouvoir avoir le droit d’en avoir une.

Ses yeux parcoururent de nouveau les toiles, comme-ci, à la lumière de la connaissance de leur origine, elle les voyait autrement. Au final, est-ce qu’elle ne s’en était pas doutée ? Cela collait parfaitement avec le personnage qu’elle avait en face d’elle. C’était un peu mégalo d’afficher que ses toiles et aucunes autres. Toujours est-il que sa curiosité était piquée au vif et qu’elle avait envie de parler de cette passion.

- Et tu fais que des toiles abstraites comme ça, ou tu peins aussi des choses concrètes ? Elle attendit sa réponse avant d’ajouter : je suis une bien piètre dessinatrice, je reconnais que c’est du travail. Je suis désolée si je n’ai pas su trop détailler mon ressentiment. Elle hésita un instant, mais puisqu’ils en étaient à parler de talent artistique, elle aborda le sien. Après tout, ils se parlaient aussi pour ça, pour se connaître et aussi échanger sur différents sujets. L’art en était un. J’ai plutôt une oreille musicale, je joue un peu de piano à mes heures perdues… même si ici, ce n’est pas l’instrument le plus courant, je le reconnais. Mais disons que j’arrive mieux à sentir les émotions que me procure la musique, même si c’est tout aussi abstrait que la peinture.

Elle ne savait pas s’il voyait ce qu’elle voulait dire mais elle pensait que oui. L’art avait ça d’immense qu’il allait chercher quelque chose en chacun de nous, quelque chose de personnel et qui pouvait différer de ce que l’artiste avait voulu faire passer comme message au travers de son œuvre. Une fois qu'il « l'offrait » au monde, l’œuvre ne lui appartenait plus, elle était à tout le monde au travers de l'interprétation personnelle qui en était faite. L'art était universel. Qui plus est, toutes les formes d’art n’étaient pas égales selon l’individu qui les considérait. Erin était par exemple plus sensible aux mélopées qu’aux illustrations graphiques comme ici. Ca ne l’empêchait pas d’apprécier le travail et d’y ressentir quelque chose, ce quelque chose qu’elle avait essayé de traduire par des mots auprès du jeune homme.

Quand ils eurent épuisés le sujet artistique, Erin enchaina sur les Tairis, la planète, les missions. Erin ne se doutait pas une seconde qu’il était le chef de projet du nouveau site Alpha. Et pourtant, si elle avait fait fonctionner ses neurones deux minutes, elle aurait du faire le lien. Bien entendu, Alexander ne lui rapporta pas cette information, occupé à tisser une toile autour de la consultante qui ne vit rien venir. Il noyait bien le poisson en allant la titiller personnellement pour qu’elle prenne la mouche. Bref, elle se faisait manipuler sans vraiment sans rendre compte, mais ça, elle lui ferait payer par la suite. Ca allait couter un uniforme à la cité. Elle resterait dans l’ignorance de ce pari prit à la débottée jusqu’au jour où elle serait sur le pied de départ pour retourner sur Alpha en compagnie d’un sergent et d’une scientifique et qu’elle verrait arriver, et le chat, et le maître de ce dernier.

Aussi, histoire de donner le change et de ne pas rester sur ce pari qu’elle avait fait en réaction aux propos du chef de projet laissant transparaître qu’il était imbu de lui-même concernant l’effet qu’il faisait sur ses pensées, elle ajouta :

- Un jour, tout comme tu m’as proposé d’aller faire un tour au marché sur le continent, je t’emmènerai faire un tour sur Alpha.

Un sourire illumina son visage, signe qu'elle essayait de ne pas rire, alors qu’elle ajoutait, avec toute l’innocence simulée du monde :

- Enfin, si ma présence dans un milieu autre que professionnel ne te dérange pas.

Elle extirpa complètement les bras de sa cape pour se pencher vers sa tasse de thé qui fumait nettement moins, l’obligeant à déplier ses jambes. L’anglais pu constater que malgré le port de l’uniforme, elle ne portait pas les rangers qui allaient habituellement avec. Au lieu de ça, elle avait une chaussure fermée noire avec des talons épais. Il ne fallait pas pousser le vice jusqu’aux paires de chaussures imposées. Enfin qu’importe, de toute façon, elle était bien décidée à se séparer de l’habit règlementaire. Le thé avait eu le temps de refroidir pendant la conversation. Le pari était déjà oublié vu qu’elle s’était empressée de lui retourner la monnaie de sa pièce en le citant mot pour mot suite à sa proposition d’aller visiter les étales du marché athosien.

Quand elle se cala naturellement dans le fond du fauteuil, elle entreprit de déguster son thé tout en observant les réactions de l’anglais suite à sa taquinerie. Cela devenait une habitude, avec celle de toujours se toiser dans le blanc des yeux. Erin ne cillait pas, un air mutin sur le visage. Elle commençait à se trouver un peu trop à l’aise avec lui, mais cela ne lui faisait pas spécialement peur.

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Ven 16 Sep - 23:36

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Une petite dose d’enzyme ou de thé ?
Erin Steele ✧ Alexander Hoffman


Il l'imaginait bien en petite fille sage et studieuse dans sa jeunesse. Le genre d'élève à qui on donnerait le bon dieu sans confession, celle qui est discrète et qui rapporte les notes au top du classement. Celle avec de grandes lunettes rondes, qui ne fait rien pour être avec les filles « à la mode » et pourtant qui pourrait sans peine rivaliser avec elles, si elle ôtait ces binocles. Le genre de jeune fille, avec la voix douce et modeste, jamais en colère et qui se fichait des racontars. Mais qui une fois sortie de la salle de classe devenait un joyeux tourbillon de joie et d'espièglerie, cataloguer de « petite folle » par ses copines un peu coincées, mais authentiques.

Une bien ubuesque image qui venait de s'afficher dans la tête du chef de projet, il n'en savait rien de son passé d'intello a grande lunette et si surtout cela avait été le cas. Hors, cela l'avait amusé et la réplique sur l'élève modèle, qu'elle était ne faisait que renforcer une « mini Erin » derrière un pupitre bien trop grand pour elle.
Il avait pris la référence de Mélusine, en rapport avec la petite sorcière rousse, trouvant le sobriquet plus adapté, même si le style vestimentaire qui l'accompagnait n'était pas le même. Il est bon, de lui laisser croire certaines choses. Enfin, il ne savait pas quand elle allait pouvoir acquérir les deux points restant. Qu'importe si elle atteignait le quota, cela aurait un coté comique que l'anglais appréciait. Limite, s'il ne lui aurait as dessiner une étoile sur un bout de papier pour qu'elle les collectionne.

Le sujet des séries survenues et surtout l'explication sur cette vieille émission contenant un lion « biglouche » et la trouve de joyeux vétérinaires qui essayaient de sauver les animaux d'Afrique. Il se souvenait qu'enfant il aurait bien aimé vivre dans ce pays, pour partager sa maison avec des guépards ou des zèbres. Rêves de gosse qui espérait s'enfuir de cette petite banlieue londonienne, sale et sombre. Dans un sens, il avait sauvé quelques chiens de combats d'une mort certaine, ou en adoucissant leurs fins tragiques… il se remontrait une « Lady », cette chienne staff grande « championne » des tournois sanglants qui avait été déchue par un mâle dopé. Elle était devenue laide avec son œil borgne et ses multiples cicatrices. Hors, cela n'avait aucune d'importance, elle avait été la seule « survivante » qui avait vécue aussi longtemps avec lui. Ne mourant pas suite à ses blessures ou de maladies.

Les propos de sa comparse rouge, éloigna très vite ce souvenir nostalgie avant qu'il ne se teinte de rouge et d'amertume. Elle lui indiqua que c'est le pendant sauvage de nos canins domestiques qu'elle préférai. Il est vrai qu'une louve lui allait tout aussi bien, voir même plus, car les loups vivent en meute et sont « prévoyants » entre eux (sauf avec un oméga souffre-douleur). Cela collait avec les propos et le comportement de la jeune femme qui se préoccupait souvent d'autrui, comme il allait le constater très vite.

« Le loup à un esprit libre que le chien n’a jamais eu » Répondit l’homme d’un air un peu énigmatique. On pouvait y comprendre plusieurs significations, dont le fait qu’Erin était suffisamment « libre » pour se forger un avis loin de ses employeurs et non baisser l’échine face à leur « ordres » et de prendre comme acquis tout ce qu’ils disaient.

Comme pour prouver sa théorie sur la grande importance qu’elle apportait au bien-être des autres, elle se sentie l’obligation de s’excuser et d’expliquer sa petite taquinerie. L’homme, eu un sourire ironique et leva les yeux au ciel.
« Tu vas finir par le perdre ton bon point avec ce genre d’excuse superflue ».
Elle n’avait pas besoin de clarifier ses boutades surtout avec son air gêner, il n’allait nullement se vexer au contraire. Elle avait un comportement assez altruiste et parfois, cela, était encore plus drôle de la voir balancer une vacherie et de trouver un équivalent personnel ou de s’excuser. Cela faisait partie de son charme.

La réplique sur les différentes personnalités de l’anglais fut accueillie à nouveau par une énigme, mais venant de la jeune femme. Il lui fit un sourire en hochant la tête, comprenant que trop bien les significations cachées dans ses propos. Il aimait bien, s’exprimer de manière détournée et parler avec la consultante était très agréable, car elle le décodait que trop bien, donnant des conversations très palpitantes pour l’homme et surement pour la jeune femme. Un brin original pour des échanges verbaux.

Le sujet de l'art arriva, l'anglais décortiquait avec un grand intérêt les mouvements et explications de la consultante. Elle n'avait que peu de connaissances en art, mais, il n'attendait pas à ce qu'elle lui fasse un exposé sur l'art moderne ou sur les artistes morts qui auraient puent inspirer les toiles. Non, ce qui l'intéresse n'est autre que son ressentie, l'émotion qu'on peut percevoir en mirant les peintures. L'art, c'est ça, s'émouvoir et non simplement voir. Il finissait par rebondir sur taquinerie, lui mentionnant que si elle devenait trop pénible, il avait une solution pour la faire partir.

Sans détour, elle affirma qui était l'auteur des décorations murales, il hocha la tête modestement, acceptant le compliment sans rebondir dessus. Il avait du mal avec ce genre de « réception ». Quand on le complimentait, il restait souvent mutin, hochant la tête avec parfois un rictus. Cela pouvait paraître égocentrique d'afficher ses tableaux aux murs, mais l'homme était loin d'être habité par pareil sentiment. Certains mettent de photos d'eux, de leur famille, de leur chien… des souvenirs prit à des instants donnés, lui se sont des peintures qui faisait office de souvenirs, il avait besoin de s'approprier un lieu et d'y mettre un peu de son histoire. Seul lui, pouvait lire les lignes noirs tracées aux pinceaux, qui n'étaient pas jetées au hasard… racontant une pensée, un récit, un fragment de passer ponctué d'émotions et teintée de sagesse, car nous apprenons du passé pour construire le futur.

Il lui sourit quand elle mentionna le fait qu'elle serait insupportable. Oui, peut-être qu'un jour il lui en ferait un. Après tout, il aimait peindre et aussi pour les personnes qui trouvaient grâces à ses yeux.

« Qu’importe, ce qui m’intéresse c’est ce que tu ressens, pas que tu saches si c’est du travail » dit-il d’un ton calme et complice.
« Non, je peins aussi beaucoup dessins réalistes, pour m’occuper ou m’aider à réfléchir en même temps. J’ai du mal à avoir les mains fixes, quand je chercher des solutions, j’ai besoin de gribouiller ». Il se leva, marchant vers son bureau ou une immense pochette verte a marbrée de vert était adossée. Quitte à parler un peu de ce hobby, autant partager avec elle ses dessins. Il le faisait tellement peu. Il l'ouvrit et sortir un carnet en format A4 et le tendit à la jeune femme. Il y avait toutes sortes de croquis, fait au stylo bille, crayons de papier, fusains etc. représentant des paysages, beaucoup d'animaux dans des positions en mouvements, notamment des prédateurs, des objets, des dessins d'Harry… et si elle décidait de feuilleter le carnet, elle y trouverait à la fin, une jeune femme lui ressemblant étrangement avec un petit Bengale sur les genoux.

Ainsi, elle avait l'oreille musicale ? Intéressant, il avait fait un peu de piano, mais très vite il s'en était lassé préférant largement écouter les autres. Il comprenait parfaitement, lui exprimait mieux ces sentiments par le dessin qu'avec les paroles. Il lui sourit.

« Il doit y avoir un piano caché dans l’une des salles de repos » Il serait étonnant de e pas avoir une salle d’instruments.
« Je serais curieux de d’entendre des sonates ». En réalité, il en serait enchanté, il aime toutes les formes d'art, que cela soit de la danse à la musique et plus particulièrement l'opéra. Grand amateur, il y allait avant au moins deux fois par mois, ou même plus quand le travail lui laissait le temps pour s'adonner à ce loisir.

La discussion dériva sur les Tairis et un pari pris à la légèreté par la jeune femme. Un élément qui aurait dû être pris d'une manière plus sérieuse, car elle allait se retrouver avec un Chat et son maitre en surprise dans une expédition dynamique, avec des personnalités très comiques. Pour donner le change, elle lui fit une proposition voilée, ayant un peu de mal à cacher le rire qui devait l'animer intérieurement. En tout cas, ses yeux pétillants, la rendait encore plus rayonnante. Il rit quand, elle lui balança mot pour mot sa phrase. Très bien joué mademoiselle Steele.

Elle extirpa l’un de ses bras pour déguster son thé, il put alors voir, par son mouvement, qu’elle n’avait pas poussé le « moutonage » de l’uniforme, jusqu’aux chaussures. Les rangers accompagnés, des bouts de torchons gris, n’étaient pas très élégantes et d’un confort limité à l’avis de l’anglais. Cela allait bien, pour partir en mission, mais rester dans le bureau avec, c’est comme ce trimballer H24 en chaussures de randonnées. En tout cas, le regard de l’homme avait baissé le regard un court moment, pour observer ce nouvel élément, puis automatiquement l’acier de ses yeux retrouvèrent l’émeraude des prunelles de la belle jeune femme.

« Non du tout, ce serait avec plaisir » Il lui fit une moue sérieuse, mais elle était élargie par les ridule d’amusement « Mais je ne te promets pas d’être sage ».

Il prit son thé à son tour, pour le boire. La conversation fit son chemin, sur divers sujets, dérivant sur quelques espiègleries de l’un et de l’autre. Et quand ils se rendirent compte qu’il était peut-être judicieux de se coucher, la pendule affichait un beau 2heures du matin. Encore députer des heures en moins au quota de sommeil des deux administratifs.


© Starseed

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Sam 17 Sep - 20:49

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Elle ne pouvait qu’être d’accord avec lui sur le fait que les loups gardaient un esprit libre que les chiens ne possédaient plus. Certaines espèces de chiens conservaient une certaine forme d’indépendance vis-à-vis de l’humain, mais jamais au point de devenir sauvage comme un loup le serait. En France, lors d’un déplacement scolaire, elle avait eu le loisir d’aller découvrir le parc des loups du Gévaudan, et elle était tombée sous le charme de l’animal. Son préféré restait le loup blanc du Canada, dont le pelage immaculé le faisait correspondre à la représentation qu’elle avait de Croc Blanc, le loup du livre éponyme. Le directeur du parc, à l’époque, un certain Gérard Ménatory, confiait déjà dans une courte vidéo, que le loup, à la différence du chien, était impossible à dresser. Ces quelques mots avaient profondément déçu la jeune Erin qui se voyait déjà avec un de ces « grands chiens » à la maison. Pour se consoler, elle s’était offerte une peluche avec les quelques sous que ses parents avaient consenti à lui donner pour ce voyage pédagogique. Elle se contenta d’opiner du chef. Bien entendu, la jeune femme aurait pu abonder dans son sens, en complétant sa déclaration dite sur un ton énigmatique d’une autre du même genre, mais elle était occupée à réfléchir sur le sens profond de sa déclaration. Erin aimait se retrouver dans l’idéologie du loup, et bien souvent, on ne préférait pas un animal uniquement pour des aspects visuels. Son comportement, son attitude, sa façon d’être, tout cela entrait en ligne de compte.

L’américaine se contenta de sourire quand le chef de projet la tança avec humour sur le fait qu’elle s’excusait de manière superflue et que cela la conduirait à perdre son bon point. Elle aurait pu lui dire qu’elle n’allait pas se refaire à son âge, mais cela n’était pas le genre de réponse qu’il attendait. Toujours est-il que cette remarque n’entra pas dans l’oreille d’un sourd, et qu’elle en tiendrait compte pour les discussions futures dans lesquelles émergeraient sans doute des boutades et autres taquineries susceptibles de la contraindre à s’excuser. D’un côté, elle trouvait cela stupide de le faire, et d’être gênée de lui rendre la monnaie de sa pièce. D’un autre côté, s’il était un peu moins pince sans rire et flegmatique, elle saurait plus sur quel pied danser.

Il est vrai qu’elle pouvait répondre elle aussi de façon énigmatique, comme son comparse des sorciers pourpres. C’était une façon de jouer verbalement et de tourner les phrases qui pourraient se révéler anodine de façon plus alambiquée pour inciter à la réflexion. Elle aimait ce genre d’échange, même si ce n’était pas spécialement naturel chez elle de s’exprimer de la sorte. Le faire ne la dérangeait pas, et surtout, elle ne faisait aucun effort dans ce sens-là, preuve s’il en est qu’elle en était tout à fait capable et qu’elle ne se forçait pas à s’exprimer de façon alambiquée simplement pour imiter son interlocuteur. Mais c’était de façon directe et sans ambages qu’elle affirma que les toiles étaient de lui suite à sa remarque détournée. A son compliment, il se contenta d’hocher de la tête, chose qu’elle aurait certainement faite elle aussi si les rôles étaient inversés. Elle comprenait parfaitement les sentiments qui devaient se bousculer chez lui, partage de gêne d’être flatté et de ravissement d’être reconnu comme un artiste compétent.

Elle lui fit un sourire face à sa première remarque, l’histoire du ressenti face à la perception du temps passé à ce « travail ». Elle comptait néanmoins expliquer son propos :

- Oui j’en ai bien conscience, et je t’ai expliqué ce que je ressentais face à tes toiles, mais cela ne m’empêche pas de voir toute la technique qu’il y a derrière. Le sens profond m’échappe certainement, celui que tu as voulu distiller dans ces toiles, mais il t’appartient et je pense qu’en les exposant, tu acceptes qu’il soit travesti par le sens que le spectateur veut bien donner à ces formes.

Il lui sourit, un rictus qui pouvait être pris de différentes manières : qu’il rejoignait ces propos ou qu’il était simplement content de parler de ce thème
« Exactement, j’aime bien savoir ce que les autres ressente, voir si ces brins d’histoire peints sur une toile, projettes des émotions, similaires ou différentes à celles que j’ai voulue mettre dedans ».

- Je ne suis pas trop rentrée dans les émotions que cela m’inspirait, mais si je devais le faire, je dirais qu’il y a une sensation de peur dans certain tableau, ce mélange de traits noirs qui fuient, ou encore de colère, avec ce rouge qui vient balayer cette noirceur. Comme un appel à la vie. Alors, est-ce différent ou bien similaire à ce que tu as voulu mettre dedans ?

Erin avait bien conscience qu’elle touchait une partie intime de l’artiste, et elle ne se vexerait pas s’il bottait en touche comme il savait si bien le faire. Mais elle était curieuse d’en apprendre un peu plus sur lui, à moins que ce ne soit son instinct d’enquêtrice qui refaisait surface.

Il réajusta sa position, sa main sur sa tête se pencha légèrement comme s’il voulait voir un élément derrière la jolie tête que trop bien faite de la consultante. Signe d’intérêt certes mais surtout qu’elle avait mis le doigt où il fallait. Elle le sidérait par ses capacités d’analyse.
« Similaire » fit-il gardant son rictus mais son regard sondait encore plus les micro expression de la jeune femme.

Elle sentait qu’elle avait fait mouche, de part ses réponses laconiques et elle s’en voulait un peu d’aller sur ce terrain qui allait toucher à l’intime. Aussi, se contenta-t-elle d’hocher de la tête, en déclarant un simple :

- Je ne suis pas si mauvaise alors. Le tout ponctué par un petit sourire. Elle ne souhaitait pas le pousser plus loin pour aujourd’hui, peut-être qu’un jour, il s’en ouvrirait s’il le souhaitait.

« Plutôt bonne » Dit-il sur un ton plus léger.

L’anglais lui expliqua ensuite qu’il peignait aussi beaucoup de dessins réalistes, lui confiant qu’il faisait ça pour s’occuper, ou réfléchir. Un peu comme le psychologue qui gribouillait sa feuille pendant qu’il écoutait son patient. Ce n’était pas forcément une manifestation de l’ennui de cette écoute, mais plutôt une façon de canaliser ses pensées et de suivre le cours des élucubrations de son patient. Il se leva pour aller chercher une grande pochette verte marbrée, adossée à son bureau. Erin plissa les yeux : comment avait-elle pu la rater, là où elle se trouvait. Elle aurait pu tirer des conclusions de cette observation pour faire un lien entre les tableaux et Alexander, puisque ce genre de pochette n’avait qu’une utilité, garder les dessins parfaitement intacts, laissant les feuilles planes et sans froissements. S’il en possédait une, c’était qu’il aimait dessiner. Certes, cela aurait pu être des plans, mais un petit malin avait jugé utile de les disposer dans des rouleaux. Il l’ouvrit et extirpa un carnet A4 qu’il lui tendit. Elle le feuilleta, admirant le coup de crayon. Il y avait différents dessins, exécutaient avec différents matériels, comme des stylos, des crayons, ou encore du fusain. Erin aimait particulièrement les dessins d’animaux, très réalistes et parfaitement croqués. Quand elle arriva au bout, elle trouva un dessin d’une jeune femme avec un petit chat Bengale sur les genoux. La référence crevait les yeux. Yeux qu’elle remonta vers ceux du jeune homme pour le toiser.

- Et là, qu’elle émotion t’a conduit à le réaliser ? dit-elle d’un air parfaitement sérieux. Elle ajouta : c’est d’ailleurs le seul croquis avec un humain.

Elle faillit lui sortir une vacherie, comme quoi le chat était mieux dessiné que la jeune femme sur le croquis, mais cela aurait cassé sa demande formulée sur un ton sérieux.

L’homme buvait son thé, laissant son regard parcourir certains tableaux et se perdre dedans. Cela était bien conscient qu’il ne voulait pas forcément la regarder et ce fut sa voix sérieuse qui ramena sa ses prunelles sur la jeune femme. Il savait très bien ce qu’il y avait à la fin et il aurait pu lui épargner cette découverte en lui donnant un carnet moins récent. Il lui répondit parfaitement sérieusement « Les émotions, ne se traduisaient pas avec des traits réalistes. Les souvenirs si ». Pirouette et cacahouète, encore un pas de danse pour ne pas lui répondre, même si elle aura la réponse juste après. Il bue une gorgée avant de lui répondre « C’est le seul, car, je ne suis pas un grand amateur du portrait et je n’ai pas rencontré beaucoup d’humain qui avait de l’intérêt a l’heure actuelle ». Qu’elle se démerdes avec cette phrase assez forte, qui était assez sincère et lourde d’interprétation.
Il aurait pu lui dire que ce fut la seule avec Harry, mais même s’il avait aimé l’image de complicité et d’amour dans les yeux de son chat face à cette humaine qui était inconnue, il avait quand même choisi d’immortalisé ce moment, un soir. Bloqué sur le dossier sur lequel il travaillait ensemble, il avait laissé sa main courir sur le papier et il avait vite constater que la silhouette était Erin et Harry.

Erin dégustait son thé elle aussi, écoutant la réponse du jeune homme. Décidément, elle ne lui épargnait rien ce soir. Néanmoins, derrière sa façon d’être, il venait de lui confier qu’elle était intéressante pour lui. C’était agréable à entendre, mais tout compte fait, elle ne voulait pas en savoir plus de peur d’être mal à l’aise. Aussi fit-elle elle aussi une pirouette :

- Et bien, elle en a de la chance alors.

Malgré tout, Alexander pouvait voir qu’elle cogitait suite à ses propos. Tout était dans son regard aux prunelles vertes, qui pétillait légèrement mais qui s’agitait sensiblement, signe qu’elle réfléchissait. Le sens de ses propos, lâché comme une bombe, pouvait être multiple. Il pouvait tenir à elle. Il pouvait la considérer comme une femme intéressante. Comme une collègue intéressante. Comme un arbre à chat intéressant ? Bref, les nuances étaient multiples, et laissaient libre cours à l’imagination. Pourquoi l’avoir dessiné elle et pas une autre ? Pourquoi uniquement elle ? Erin était en droit de se demander, et elle aurait pu le faire, lui poser la question du pourquoi. Qu’elle aurait été sa réponse ? Elle était presque curieuse de mettre les pieds dans le plat. Il la regarda de façon amusée, et elle orienta la conversation vers la musique, préférant changer de sujet.

Quand elle lui confia qu’elle avait plutôt l’oreille musicale, et qu’elle lui avoua être pianiste à ses heures perdues, il ne perdit pas le nord et entreprit de réfléchir où il pouvait y avoir un piano. Elle n’avait jamais joué devant un « public » autre que ses parents, ou de la famille proche, et elle n’était pas certaine d’y parvenir. Mais il s’était ouvert à elle avec ses dessins, aussi ne pourrait-elle pas se soustraire à l’exercice le moment venu. Et à dire vrai, cela lui disait bien de remettre ses doigts sur le clavier.

- A l’occasion alors, dit-elle pour entretenir l’espoir qu’il puisse entendre sa partition. D’en avoir parlé lui donnait une forte envie de jouer. Il fallait qu’elle se renseigne si la cité était équipée de ce genre d’instrument.

Pour sa part, elle n’était pas une grande amatrice d’opéra, même si elle adorait en écouter. Néanmoins, elle n’était jamais allée dans une salle vivre cela « pour de vrai ». L’expérience lui tenterait bien. Elle était classique mais pas totalement, adorant les partitions d’orchestre, mais sur des musiques plus actuelles, comme les musiques de films par exemple. Elle adorait les mélanges d’instruments, l’alliance de la symphonie la plus totale des instruments classiques comme le violon, la flute, la contrebasse à la rudesses d’une guitare électrique, la percussion d’une batterie et autres synthétiseurs, le son caractéristique des cornemuses, etc. Si là-dessus, une voix, de préférence féminine, de méso soprano étirait sa gamme de tonalité, elle était capable de verser une larme tellement cela venait la chercher aux tripes.

La conversation vira vers les Tairis, et ce fut l’occasion d’une prise de risque sous-estimée de la part de la consultante, concernant un pari. Finalement, Erin fit une contre-proposition à Alexander, reprenant les termes exacts de la sienne. Elle se mit à rire quelque peu quand il ne put lui promettre d’être sage. C’était là le revers de la médaille, l’autre tranchant de l’épée, l'Alexander vilain garçon, voilà tout. La conversation bifurqua sur d’autres sujets, et de fils en aiguilles, le temps se rappela à eux. Il était deux heures du matin. Elle se redressa sur le canapé, pour enfin se lever.

- Je vais finir par te facturer mon anti cernes, dit-elle avec humour. Merci pour cette soirée et cette cape, et à bientôt. Je connais le chemin maintenant, dit-elle en lui faisant un clin d’œil.

Ils se saluèrent comme de coutume et la consultante se retira dans ses « appartements », ombre fugace traversant les couloirs agrémentait d’une cape pourpre, la capuche rabattue sur ses cheveux. Qui pensait que le Petit Chaperon Rouge n’amènerait pas une galette à la Mère Grand Pégasienne ?

[END 17/09/2016]

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