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L'oeil dans le viseur, la tête dans le guidon - PV Esfir

 :: Galaxie de Pégase :: Planètes explorées :: Paradize - PS4-122
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Jeu 25 Mar - 18:28

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Dans la nature on respire ce que l'âme ressent et on expire ce que l'esprit évacue
L'oeil dans le viseur, la tête dans le guidon
TEMOINS PRESENT
Esfir Lunienko
&
Warren Butler



Il s’en était passé, des choses, depuis que le Commandant n’était plus. En fait, il s’en était passé des choses depuis qu’il était arrivé sur Atlantis. Globalement, Warren n’avait jamais eu des affectations simples, ça bougeait toujours, il y avait à faire, à refaire. C’était ça l’armée. Mais un coup d’état, ça… jamais. La situation était revenue à la normale mais il avait fallu gérer la suite, la crise de confiance dans l’armée, et tout le reste avec les alliés d’autres planètes, les missions qui avaient repris, etc etc. Il s’était également retrouvé sur une planète Génii, coupé d’Atlantis, un certain temps, jusqu’à résoudre la situation un peu de lui-même grâce à une femme qui était en guerre contre sa propre faction. Les mois avaient filé, tant et si bien qu’il n’avait pas vu le temps passer.

Et pourtant, il n’avait pas oublié qu’il devait honorer deux paris auprès d’Esfir, cette femme russe qu’il avait rencontré à son premier soir sur la cité, et qu’il avait recroisé rapidement lors d’un acte de résistance pour faire chier la milice et le commandant lui-même, mais depuis, impossible d’avoir du temps à lui pour payer sa dette.
D’ailleurs, comme il comptait bien réussir à la faire tirer avec une arme de précision, il avait dû batailler ferme avec sa hiérarchie pour pouvoir emprunter ce genre d’armement et de munition, pour un “treck” en condition. Officiellement, il partait seul quelques jours dans la pampas d’une planète qui avait tourné plusieurs fois de casquette : Paradize. Tantôt alliée, tantôt ennemie, ça faisait quelques années qu’elle était restée du côté des atlantes, et il n’y avait rien à signaler du côté de la diplomatie interne qui indiquerait un changement de comportement de la part des autochtones. Et de sources sûres, il savait que la directrice Steele veillait à cela, ayant été impliquée dans un rapt sur cette planète.

Sauf que le jour J, il s’était démerdé pour qu’un pote à la planification lui colle une civile dans les pattes pour un stage de survie. Il en avait déjà fait un avec cette fille là, Thyra White, un peu bizarre certes, mais globalement, ça s’était bien passé, et l’expérience avait plu aux pontes, si bien qu’elle était renouvelée. Et comble de coïncidence - merci le copain - c’était une certaine Esfir Lunienko qui devait l’accompagner.

Du coup, il patientait en salle d’embarquement, avec tout son équipement, qu’elle daigne montrer le bout de son nez. Il restait encore vingt bonnes minutes avant que ce ne soit l’heure de partir, mais il prenait toujours un peu large.

(c) princessecapricieuse

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Ven 26 Mar - 17:18

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Esfir Lunienko
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Se racheter une conduite... putain que c’était dur! Depuis que Darren l’avait aidée à se remettre sur les rails, elle faisait du mieux qu’elle pouvait, mais son moral jouait encore les montagnes russes et il était parfois difficile de ne pas retomber au milieu de ses démons quand malgré ses efforts, les regards en coin et les chuchotements sur son passage lui rappelaient tout ce qui c’était passé ces derniers mois. Ce tourbillon infernal dans lequel elle s’était vautrée et dont il était devenu impossible de sortir... jusqu’à ce qu’un ami brave sa haine et son venin pour lui prendre la main et l’extirper de force.

On avait beau lui avoir “pardonné” son acte de traîtrise et avoir accepté qu’elle avait été plus manipulée que manipulatrice, sa réintégration ne se faisait pas sans mal. Il faut dire qu’après le coup d’état du Commandant, la traîtrise on aimait encore moins dans les couloirs d’Atlantis. On l’avait interdite de mission, elle était cantonnée à des boulots sans grand intérêt sur la Cité, fini les labo d’armement et la technologie lantienne. A ce rythme, elle allait finir pas faner complètement.
Mais aujourd’hui, on lui offrait l’occasion de sortir, d’aller sur une autre planète. Bon c’était pour un stage de survie ce qui aurait pu paraître complètement rébarbatif à un équipier habituer à mettre le nez dehors. Mais pour Esfir, l’ancienne dépravée, la presque plus droguée, ex traîtresse de son état... c’était la plus belle journée qu’on lui promettait depuis des semaines!

Ce matin, elle avait eut un petit sourire lorsqu’elle était sortie du lit. Elle avait encore évité de se regarder dans le miroir, même si elle avait repris un peu de poids, son regard n’avait plus l’étincelle d’autrefois, surtout quand il se posait sur son reflet. Elle avait enfilé une tenue confortable, pantalon treillis t-shirt sombre, un veste à capuche et un petit sac à dos avec quelques bricoles. Elle partait du principe que le matériel serait fourni par l’instructeur.
Alors que ses pas la conduisaient vers le point de rendez-vous, elle fut soudain saisit d’un doute... et si ce stage n’était qu’une machination pour la faire disparaître au milieu d’une nature hostile ? Caldwell serait il capable d’un tel subterfuge ? Après la frousse qu’il lui avait filé le jour de son arrestation, une part d’elle continurait de se demander de quoi l’homme chauve était capable.

Mais ce petit doute pernicieux disparu lorsqu’elle découvrit l’identité de celui qui l’accompagnerait. Warren Butler aka oeil de lynx ! Ce n’était pas qu’elle le connaissait vraiment au final mais entre leur partie de fléchette mémorable et leur casse du siècle avec le major Frei, elle avait une bonne impression et était convaincue que si on devait l’emmener dans un Guantanamo stellaire, ce ne serait pas ce genre de soldat qu’on lui donnerait pour escorte.

C’est donc plus soulagée qu’elle approcha du soldat.
« Oeil de lynx ? C’est toi mon instructeur du jour ? »

Cette fois, elle ne lui avait pas sauté au cou et sa façon de parler manquait de cette spontanéité qui était avant sa marque de fabrique. Mais le sourire qu’elle lui adressa était sincère et de ces sourires là, elle n’en offrait plus beaucoup depuis sa dérive.

(c) princessecapricieuse

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Ven 26 Mar - 18:05

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Warren acquiesça tranquillement de la tête en ajoutant :
« Du jour et du jour de demain. », affirma-t-il avec son flegme habituelle. « Sauf si tu es super efficace et qu’on rentre avant ce soir. » Il lui adressa un sourire. Il savait qu’elle en avait bavé ces derniers temps, ayant entendu des histoires et des rumeurs comme tout le monde, mais si elle n’avait pas été viré, c’était pour une bonne raison. Elle était là, elle faisait partie des membres de l’expédition comme tout à chacun, ça n’allait pas plus loin dans sa petite tête blonde.

Esfir lui adressa un regard un poil suspicieux en précisant « On ne m’a pas prévenue d’emporter des affaires de rechange. Il faut que j’ailles refaire mon sac. Tu me laisses quinze minutes ? »
Ce qui la dérangeait le plus n’était pas tant la petite culotte en coton qui allait lui manquer mais plutôt, la petite dose de remontant de laquelle elle avait encore du mal à se passer malgré la désintoxe qu’on lui avait faite.

« On part dans dix sept minutes et vingt secondes. », fit-il en consultant sa montre analogique. « Mais tu sais on ne part pas dans un quatre étoiles. », crut-il bon de faire remarquer, ça restait de la survie quand même. Après, elle faisait comme elle le sentait.

La petite russe s’excusa et fila faire le plein de son petit sac à dos, vêtements de rechange, petite gélule oxycodone qui avaient remplacé la drogue si efficace de Teshara Lays et deux barres chocolatées, son péché mignon seule constante dans sa vie depuis quelques temps.
Le tout fut rapide et elle fut de retour près du jumper au bout de seize minutes.
En temps normal elle se serait présentée au garde à vous avec une petite phrase du style “A vos ordres chef, parés pour Kho Lanta” ou une autre bêtise du genre ou “Est ce que je devrais emporter Wilson ?” en référence au film seul au monde.
Mais là elle se contente de quelque chose de plus simple.
« Mes affaires sont prêtes, on peut y aller chef. C’est toi qui conduis où je dois me mettre aux commandes ? »

« On aura notre pilote, il nous laissera dans une zone convenue à l’avance. Du coup, c’est peinard pour le moment. », affirma-t-il. D’ailleurs, on leur faisait signe que c’était à eux d’embarquer et qu’on allait pouvoir y aller. Il l’invita à passer devant, avant de s’installer sur une banquette à l’arrière, en face d’Esfir.
Le jeune homme plaça le fusil entre ses jambes pour le maintenir, et tapota dessus affectueusement, non sans déclarer : « Comme promis. Tu vas pouvoir essayer. »

La jeune femme suivit les mouvements du soldat, découvrant l’arme à laquelle elle ne s’attendait pas. Ce pari semblait remonter à des années en arrière dans l’esprit de la rouquine, à une autre vie. Ces quelques mots firent ressurgir une série de souvenirs heureux, des souvenirs où elle s’amusait, insouciante et naïve. Le bon temps.
« Je le crois pas, tu t’en es souvenu ? »
Cette formation s’annonçait plus complète et prometteuse qu’elle ne le pensait ce matin en se levant. « Et ça fait parti de l’équipement standard en mode survie un fusil à lunette ? »

Il afficha un sourire, comme pour dire “et ouais”. Bien sûr qu’il s’en était souvenu. Il haussa ensuite des épaules en extirpant une clope de son gilet tactique, qu’il glissa entre ses lèvres sans l’allumer. Pas dans le Jumper. « Pour les gars comme moi, oui, ça fait parti de l’équipement standard. » Il ne lui dirait pas qu’il avait bataillé pour obtenir l’autorisation, au fond ce n’était pas important, l’important, c’était qu’il en était doté pour lui faire essayer. Puis, il glissa ses doigts dans une autre pochette de son gilet, et extirpa une balle assez importante. C’était du gros calibre. Il la tendit à Esfir. « T’écrira ce que tu veux dessus, c’est pour tuer le passé. Tradition. », marmonna-t-il.


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Mer 21 Avr - 10:31

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Esfir se saisit de la balle mais son sourire s’effaça à mesure qu’elle la contemplait. Tuer le passé... que pouvait elle écrire là dessus, est ce que ça pouvait être si simple.
« Je crois qu’il faudrait au moins un obus pour qu’il y ai la place d’écrire tout ce que j’ai à tuer... » elle l’avait dit plus pour elle que pour lui mais c’était on ne peut plus vrai.
Même si ce n’était qu’une tradition parmi tant d’autres, elle revêtait pour elle, à ce moment de sa vie, une symbolique bien plus forte.
Elle la serra dans sa paume avant de la fourrer dans sa poche.

Le Jumper décolla tranquillement, entamant la séquence de passage par la Porte pour se rendre sur Paradize. Le bourdonnement caractéristique de la machine avait tendance à apaiser, du moins un gars comme Warren. Il opina du chef en déclarant : « J’ai quelques chargeurs si tu veux faire un roman. ». Il afficha un sourire. « Parce que franchement, autant j’ai réussi à pouvoir t’emmener tirer, autant je ne suis pas certain qu’on me donne l’autorisation de t’emmener utiliser un mortier. »
Malgré son air tranquille, il voyait bien qu’elle n’était pas aussi joviale que la dernière fois, cela dit, comme ils s’étaient rencontrés dans un bar, peut-être que l’alcool l’avait un peu désinhibé aussi. Lors de l’évasion, le sérieux avait été de mise également. Enfin. Il avait deux jours pour tenter de lui arracher sourire un peu moins palot.

Il avait le don de faire renaître un sourire presque aussi vite qu’il s’était effacé. L’image de sa petite silhouette en train de manipuler un de ces espèces de petits canons avait quelque chose de ridicule.
« Je me contenterai du chargeur alors. »
Elle s’adossa au siège, jetant un oeil vers l’avant de l’appareil où un ciel bleu avait envahi le hublot maintenant qu’ils avaient traversé l’horizon des événements.
« Au moins on aura beau temps. » elle tourna de nouveau son visage vers Warren « Comment tu as réussi à convaincre les pontes de m’apprendre à tirer ? Surtout après... tout ça quoi... c’est à peine s’ils me laissent sortir de la Cité, alors là, une sortie plus du tir de précision... t’es le père noël. »

Suivant son regard, il considéra l’extérieur. Oui, Paradize était réputée pour son beau temps, mais aussi pour ses pluies violentes. Un climat tropical en somme. Il acquiesça, avant de rire un peu quand elle le qualifia de père noël.
« Le père noël ne révèle pas ses secrets je crois. », répliqua-t-il de son ton bourru en s’esclaffant un peu. Il se passa une main dans les cheveux, un peu gêné, avant d’ajouter : « Bah, disons que j’ai un ami qui a croisé les motifs, normalement je devais partir seul pour tirer solo, et puis de là c’est greffé un stage de survie, et curieusement, tu t’es retrouvée sur la liste. » Il haussa des épaules. Il fallait savoir se débrouiller quand on était un commando, et ça, ils l’apprenaient dès les premiers stages en école. Il n’était pas le plus truand de l’équipe à l’époque, il se souvenait d’un certain Rogers - parait qu’il était colonel maintenant cet enfoiré - qui, pour avoir fait le stage l’année d’avant, connaissait les parcours des instructeurs et il avait été planqué de la bouffe à droite à gauche pour “améliorer le quotidien”. Tout le monde était content, mais il ne fallait pas se faire chopper.
« Puis sincèrement, je crois que tu as besoin de voir le soleil. Alors j’espère que tu ne m’en veux pas. », fit-il finalement en lui adressant un sourire.

Elle lui rendit un sourire sincère. Il avait raison, elle avait besoin de sortir, de prendre l’air loin de la Cité et des regards tantôt accusateur, tantôt méprisant qu’elle croisait chaque jour sur son chemin.
« Je ne te connaissais pas ce côté machiavélique. »le taquina t’elle doucement avant de continuer plus sérieusement « Mais merci, tu n’imagines pas à quel point j’étouffe là bas. »
Elle se souvenait que Darren lui avait donné l’exemple de Eversmann avant qu’elle ne lui balance une tranche de lard à la figure. Ou est ce que c’était après? Peu importait, cela remontait à plusieurs semaines maintenant et elle avait fait du chemin depuis, même si les larmes n’étaient jamais loin lorsqu’elle repensait à tout ce qui s’était passé en quelques mois à peine.
Eversman avait dû lui aussi traverser cette longue période de réhabilitation, faire face aux même regards. Bon, de ce qu’elle savait lui ne se coltinait pas une réputation de putes droguée en plus... mais ouais aujourd’hui, elle avait une meilleure compréhension du courage qu’il lui avait fallu pour ne pas juste claquer la porte et rentrer sur Terre.
Elle se frotta le soin de l’oeil du revers de la main.
« Promis, j’essaierai de pas plomber l’ambiance. Mais ton pote doit te croire cinglé maintenant d’avoir voulu mettre mon nom en haut de la liste. Cinglé, ou maso ou pervers... tu as le choix » conclut elle avec un sourire un peu forcé.

Il afficha un sourire sincère en opinant du chef. Il imaginait, il imaginait. Il adorait être dans la nature, alors rester enfermé comme ça toute la journée, dans une ambiance aussi pesante, ça devait quand même peser sur la conscience, et il avait vu juste. Quant à son côté machiavélique, il y avait encore pas mal de chose qu’elle n’avait pas vu de lui.
« Peut-être. Franchement... » il laissa un peu de suspens avant de déclarer en soupirant, avec l’air du type content de sa connerie : « J’espère les trois à la fois. Je serai déçu du contraire. » Il rigola un peu. C’était dans sa nature de relever les bêtes blessées, et d’être bienveillant avec les autres. Il n’allait pas jeter tout ça aux orties du jour au lendemain, ça non.
« Tu sais, si tu avais vraiment fait quelque chose de mal, tu ne serais plus ici pour me faire des promesses sur l’ambiance de notre petite randonnée pédestre. »

Cet air nonchalant tout en racontant des conneries, voilà qui arracha un petit rire à la technicienne, mais lorsqu’il évoqua ce qu’elle aurait pu faire, ses yeux se perdirent dans la contemplation de ses chaussures.
S’il savait, il serait peut être moins amical. Elle qui avait vécu une moitié de sa vie à mettre un point d’honneur à assumer qui elle était et à dire la vérité tel quel. Allait elle mentir pour préserver la bonne image que quelques trop rares personne avaient encore d’elle ?
« J’ai fait de sacrées conneries, j’ai blessé des gens dans tous les sens du terme... je crois que si je suis encore là, c’est qu’ils ont du avoir pitié parce que j’ai plus rien qui m’attends sur Terre. »
Elle releva le regard vers Warren tout en gardant la tête à demi baissée.
« Ou pour être sur que je raconte rien d’autres aux russes »
Cette dernière phrase se voulait une blague, mais elle manquait un peu trop d’entrain pour la raconter.

Warren l’observait sans trop sourciller, la toisant de son air habituel. Il haussa de nouveau les épaules, tandis qu’une légère sensation dans le ventre accompagna la descente du Jumper. Ils étaient bientôt sur zone, et bientôt livrés à eux-même dans la jungle de Paradize.
« La pitié ? Allons bon, depuis quand un programme qui dépense des milliards de dollars dans une expédition comme ça se soucie-t-il d’avoir pitié de quelqu’un ? Tu as des compétences, et tu continueras à les exercer ici, même si ça prendra un peu de temps avant que tu ne retrouves ta place. »
Il lui adressa un sourire, déjà debout. Il lui tendit la main pour l’inviter à se lever, tandis que l’appareil venait de se stabiliser. Il allait bientôt ouvrir sa nacelle arrière. « Prête à sauter dans ta nouvelle vie camarade ? », fit-il alors que la porte arrière s’ouvrait à cinq bons mètres de hauteur, au dessus d’un lagon d’eau turquoise.

Esfir sourit sans tout à fait croire au speech du soldat Butler, mais saisit la main qui lui était tendue au propre comme au figuré et elle le suivit jusqu’au pas de la porte qui s’ouvrait en révélant une étendue d’eaux turquoise plutôt accueillante... s’ils n’avaient pas été aussi haut !
La dernière fois qu’elle avait sauté de si haut, c’était la piscine de la cité, accompagnée d’une blonde incendiaire. Les souvenirs liés à Teshara Lays créé encore des sentiments très conflictuels dans son esprit, elle avait été un poids qui l’avait entraîné plus profondément dans les ténèbres, mais aussi une amie qui voulait lui offrir une forme particulière d’avenir... un souvenir sulfureux, douloureux, vivant. Elle était tombée si bas, avait frappé si fort qu’elle avait eu du mal à s’en remettre. Sauter dans sa nouvelle vie ?... Pourquoi pas, il était temps d’avoir de nouveaux souvenirs vivants.

Décidée à essayer de prendre le meilleur de cette sortie, elle se tourne une seconde vers Warren et glissa « C’est parti ! » puis lâcha sa main pour sauter sans plus de cérémonie, les pieds en avant, les muscles contractés pour se préparer à l’impact.
Le choc fut violent, ses pieds crevèrent la surface alors que son corps s’enfonçait à la verticale provoquant quelques remous concentrique sur cette surface digne des plus belles îles de la Terre.
Une fois sous l’eau, elle écarte bras et jambes, faisant des mouvements les plus amples possible pour ralentir sa plongée au milieu du lagon.
Lorsqu’elle ressorti la tête de l’eau en la secouant pour chasser l’eau de ses yeux, un « Whouhou ! » spontané s’échappa de sa gorge alors que les battements de son coeur et l'essoufflement de ses poumons lui rappelaient qu’elle n’avait pas fait ce tragique plongeon depuis la digue. Et aujourd’hui, en pensées, elle remercia Darren pour ce prodige.
(c) princessecapricieuse

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Mer 21 Avr - 15:52

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TEMOINS PRESENT
Esfir Lunienko
&
Warren Butler



Un gros plouf accompagna sa remontée en surface, alors que Warren s’était à son tour laissé tomber dans l’eau. Enfin… L’équipement en premier, l’arme du plusieurs kilos reliée à son sac conçu pour flotter, sinon elle l’entrainerait par le fond sans autre forme de procès. Le jeune homme suivait immédiatement après. Il remonta prestement à la surface. La différence de température entre l’extérieur de l’eau et l’intérieur, n’était pas flagrante. En tenue, ce n’était pas super pour nager mais il aurait l’occasion de profiter plus tard. Après tout, survie ne voulait pas dire que ce serait chiant tout le temps !
Le jumper était déjà en train de foutre le camp vers de nouveaux horizons. Warren le regarda partir une seconde avant de se préoccuper de l’instant présent. Parait que dans la mer proche, il y avait des poissons carnivores, mais il n’était fait nullement état de ce même genre d’espèce dans les lagons de la planètes. Il espérait que ça avait été vérifié, et bien vérifié.
« J’ai déjà connu pire comme entrée en matière pour un stage de survie ! », fit-il tout content de nager. Ce n’était clairement pas son élément préféré malgré qu’il venait de la marine et des SEAL’s. Il faisait avec, et subissait toujours les nages, mais il avait appris à aller au dessus de ça et à faire avec. Une contrainte du métier quoi.
La terre était à une bonne cinquantaine de mètres sur la droite, rien de dramatique à gérer.
« J’suis quand même déçu que tu ne m’ais pas laissé le temps de te pousser... », fit-il avec un sourire en nageant vers elle tout en traînant sa bouée.
« Tu espérais me faire peur ? » demanda t’elle un peu amusée en attendant qu’il la rejoigne.
« J’ai déja sauté d’aussi haut, va falloir faire mieux que ça pour m’impressionner »
« Pas spécialement, mais maintenant que tu mets au défi pour… va falloir que je le relève. », répliqua-t-il en la rejoignant.
Décidément, entre eux, tout était question de défi et de paris.
« On rejoint la rive ou on patauge ? »
« J’ai déjà commencé à nager vers la rive, moi. », fit-il en amorçant une petite brasse vers le rivage. Il voulait bien patauger, mais sans tout son bordel.
« Au fait j’t’ai pas dit, mais le but c’est de rejoindre une tribue au nord d’ici. Normalement, y en a pour deux jours, mais on est large. Tu te débrouilles pour t’orienter ? »
Esfir se mit en route vers la rive à son tour. Nager avec un pantalon et un sweat qui pesait une tonne ne facilitait pas les mouvements, mais elle devrait s’en tirer et finir probablement échouée telle un baleineau sur la rive.
« M’orienter ?...Euh... si tu aimes te perdre, file moi la boussole » répondit elle haletant sous l’effort.
« Ah ouais…. ben écoute… y avait écrit “maso” sur la liste je crois. », baragouina-t-il en reprenant son souffle. Qu’est-ce que ça tuait de se traîner tout l’équipement dans la flotte. Il opta pour une réponse courte, inutile de converser de trop en nageant. La terre était pas loin de toute façon. D’ailleurs, ils commençaient à avoir pied, enfin pour le plus grand des deux, mais ça restait plus pratique de nager.
En tout cas, pas de poissons mordeurs pour le moment, et ça c’était une bonne nouvelle ! Une fois sur la plage, il se laissa tomber sur le cul pour reprendre son souffle, non sans avoir tiré son sac au sec. Maintenant le sable. Il détestait le sable. Vivement une petite source d’eau douce, ou un truc comme ça pour rincer le matos.
« Tu as du bol, le nord c’est par là où pointe l’aiguille sur une boussole. », blagua-t-il en lui tendant l’objet.
Ca n’avait pas manqué, Esfir s’était échoué sur le bord de la rive, traînant ses membres ankylosés sur le sable pour se mettre sur le dos et reprendre son souffle.
Il lui fallut un peu de temps avant de se redresser, pleine de sable mouillé sur des vêtements trempés. Ses cheveux lui collaient sur le visage lorsqu’elle regarda la boussole que le soldat lui tendait, plutôt content de son petit tour.
« T’aime le risque toi... »
Elle se saisit du petit outil de guidage et le posa à plat dans la paume de sa main.« C’est celle avec la pointe rouge qui montre le Nord c’est ça ?
Après que Warren ait acquiescer, elle demanda une nouvelle confirmation. « T’es sur ? Non parce que le Nord... c’est de l’autre côté du lagon!»
« Nan ? », fit-il en s’approchant. « Tu déconnes ? ». Il pensait qu’elle blaguait, forcément, et essayait du coup de voir la boussole.
« Niet... ou alors la boussole est fichue» répondit elle en lui tendant l’objet du débat.
Il considéra l’objet. Non, elle s’obstinait à marquer le nord de l’autre côté, en effet. Il soupira. « Ça m’apprendra à nager vers la rive la plus proche tiens. », grogna-t-il en considérant un point de l’autre côté du lac. Il se passa la main dans la barbe.
« Et c’est toi qui est censé assurer ma survie?» demanda t’elle un tout petit peu moqueuse.
Il reporta son attention vers elle, un rictus se dessinant sur les lèvres. Il était un peu embarassé, il devait le reconnaître.
« C’est qu’un petit détour. », fit-il avec un peu de mauvaise foi parfaitement assumée.
Esfir leva les yeux au ciel... un petit détour.... rien que ça...
« Tu disais quoi tout à l’heure? Qu’on était...large!»
« Ouais ! On est passé de large comme ça... » Il écarta les mains avant de les rapprocher un peu : « à large comme ça ! Ça reste large, mais moins large. Tu vois ? »
« Mouais» dit elle peu convaincue.
Elle prit le temps d’essorer ses cheveux, se battant avec les grains de sable qui s’y étaient invité avant de reprendre. « Du coup on contourne ou on construit un radeau comme McGyver?»
« Faut pas croire toute la propagande américaine. McGyver, c’est du chiqué. », répliqua-t-il en se tournant pour assurer son sac sur son dos et refaire passer le fusil sur son torse. Il ajusta une casquette qu’il venait d’extirper de son gilet, trempée elle aussi.
« On va devoir contourner. Aller, dès qu’on en a marre, on se cale quelque part et on profite un peu de la plage. C’est l’avantage ! », fit-il pour essayer de positiver un peu. Il était contrarié, mais au fond, il n’était pas si embêté que ça. Il aimait passer du temps dans la nature, un peu plus, un peu moins, ce n’était pas bien grave. En plus, il était en bonne compagnie, ce qui n’était pas désagréable non plus, et ça restait un privilège parce qu’il ne partageait pas toujours ces moments là avec quelqu’un. « Et le premier qui aperçoit une source d’eau douce, fais signe à l’autre. », proposa-t-il. Il lui adressa un sourire avec un petit hochement de tête.

Esfir cala son propre sac dans son dos. Le poids du paquetage venant appuyé sur le tissus trempé contre sa peau faisait une sensation des plus désagréable!
« Je peux déjà dire que j’en ai marre ?» demanda t’elle plaintive mais tout en commençant à avancer à la suite du soldat.
« Bien sur, sinon tu ne serais pas une civile. », répondit-il avec emphase et une pointe d’humour, non sans l’attendre du regard avant de marcher à ses côtés.

Le lagon avait une certaine circonférence qui n’était pas parfaitement ovalisée. Il allait falloir faire avec les dénivelés, les zone à contourner, et tout le reste. Parfois, ils auraient l’impression de ramer, et la chaleur tropicale n’aidait pas vraiment. Il fallait donc penser à s’hydrater régulièrement, et de fait, la source d’eau douce devenait primordiale à trouver rapidement, ne serait-ce que pour se ravitailler. La journée était déjà avancée, et nul doute qu’ils n’auraient pas fait le tour avant la fin de celle-ci. Il allait falloir camper sur les bords du lac, à la périphérie de la jungle. Ce n’était pas un problème. Ce qui était désagréable, c’était l’humidité, qui rendait difficile l'évaporation de l’eau des vêtements, lesquels restaient collés à la peau.

Le chemin était fatiguant, elle devait bien l’avouer et l’eau qui avait pénétré jusque dans ses chaussettes ajoutée à la chaleur qui montait rendait l’exercice presque pénible. Heureusement, la beauté du paysage et le soulagement de voir autre chose que les murs de la Cité et son océan infini lui faisait du bien et l’aidait à tenir sans trop se plaindre. Ils cheminaient dans le calme, Esfir n’interrompant que rarement le silence pour demander quel était cette fleur, ou ce petit animal qui fuyait à leur approche.

N’étant pas un grand bavard de nature, Warren répondait avec spontanéïté à Esfir si elle lui parlait, mais il ne cherchait pas toujours à combler les moments de blancs qui pouvaient se produire, de façon naturelle de toute façon. La marche demandait un certain effort avec tout le matériel qui plus est, mais il était rompu à ce genre d’exercice. Par contre, fait surprenant, il s’arrêta une minute pour extirper un appareil photo de son sac, protégé hermétiquement.
« J’adore faire des photos. », se justifia-t-il en montrant l’appareil. Il en fit quelques unes du lagon et de la forêt qui s’étirait autour, qu’ils longeaient sans s’y enfoncer, en restant sur la plage qui semblait interminable.

Esfir profita de cette pause impromptu pour s’écrouler sur le sable. Warren semblait encore en pleine forme malgré la balade et ses contraintes, mais il n’en allait pas tout à fait de même pour la technicienne qui supportait de moins en moins de sentir le mélange d’eau et de sable sur sa peau.
« J'en peux plus...» admit elle sur un ton légèrement exagéré.
Elle défit son sac et fouilla à l’intérieur mais le contenu était lui aussi trempé ce qui lui fit émettre un soupir déchirant.
« Je te laisse à tes photos, je vais essayer de faire un peu sécher tout ça.» lui expliqua t’elle en s'éloignant vers de gros rochers qui bordaient le lagon en plein soleil.
« Ça roule. », fit-il en opinant du chef. Il cala son propre sac contre une roche, libérant son dos et ses épaules du poids de tout ce merdier. Ça faisait un bien fou !
Elle commença par y étaler le contenu de son sac à dos, sauf les barres chocolatées et les médicament qu’elle cacha à l’ombre de la roche. Puis elle retira ce qu’elle avait sur elle, ne gardant que son débardeur et ses sous vêtements qui sécheraient sur elle.
« Tu aurais quand même pu me prévenir d’emmener mon maillot de bain!.» lui lança t’elle par dessus son épaule alors qu’elle entrait dans l’eau jusqu’aux genoux et profita du liquide turquoise du lagon pour rincer ses mains et ses cheveux du sable qui s’y était collé.

Forcément, il ne s’était pas intéressé tout de suite à ses photos, surtout quand il avait aperçu du coin de l’oeil la russe en débardeur et en sous vêtement s’avancer dans l’eau. Ça ferait une belle photo, mais sans sa permission, c’était hors de question. A voir sa peau blanche, il se demanda d’ailleurs si elle avait pris de la crème solaire. Il en avait dans son sac, et lui proposerait ensuite si besoin était.
Voilà qu’elle râlait maintenant. Un rictus se forma sur ses lèvres alors qu’il allait se détourner de sa contemplation passive et répondit :
« Impossible, Paradize est cent pour cent anti textile ! », blagua-t-il de loin avant de la lâcher du regard. Il ferait sécher ça plus tard pour sa part, quand il aurait trouvé de l’eau douce. D’ailleurs, il en vint à se dire qu’il pouvait profiter de cet intermède pour voir s’il n’y en avait pas dans le coin un peu plus loin, quitte à s’enfoncer un peu dans la forêt si besoin était.
« J’reviens, tu n’as qu’à hurler si tu as un problème, je reste normalement à portée de voix ! J’vais trouver de l’eau ! Pas salée ! », crut-il bon de préciser, puisque de l’eau, il y en avait à profusion dans ce lagon.

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Mar 1 Juin - 14:44

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Esfir Lunienko
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Warren Butler



L’ancienne Esfir l’aurait mis au défi de finir leur aventure survie comme à l’époque d’Adam et Eve... après tout n’étaient ils pas a Paeadize ! Mais ça c’était avant, avant de se rendre compte que sa vie s’était dissoute et que ses penchants vers la légèreté n’avait été qu’un outil de plus gracieusement offert aux russes. Alors même si pour elle la pudeur restait toute relative, elle s’était un peu assagit et se contenta d’un petit rire avant de confirmer d’un simple ok qu’elle avait bien entendu le message du soldat.

Il attendit une réponse quelconque avant de marcher au delà des roches. Rien dans le sable ne laissait penser qu’il y avait de l’eau dans le coin, qui pourrait alimenter le lac par exemple. Ceci dit, son oreille capta un bruit de flotte dans le sous-bois de la jungle qui s’étirait sur la droite. Il était ténu, mais audible, donc pas très loin. En prenant soin de ne pas tomber entre les rochers dissimulés sous des feuilles de palmiers mortes, les lianes, les embûches du terrains, il progressa cinq minutes dans la jungle et tomba finalement sur une cuvette d’eau douce, alimentée par un ruissellement continu qui serpentait entre deux roches. L’eau ne stagnait pas, et c’était l’essentiel, car les maladies avaient moins le temps de s’y développer. Au travers des arbres, il distinguait le lagon. Ce serait un bon coin pour se poser un moment, ou pour passer la nuit si jamais Esfir était vraiment dans le mal. Toute façon, deux jours, c’était de la théorie, y avait la pratique ensuite, et Atlantis pourrait souffrir d’un retard. En tout cas, cet oasis était bienvenue. Près du point d’évacuation de l’eau, il se rinça le visage avant de repartir en direction de la plage.

Même si l’eau était salée, son contact sur la peau était agréable et avec la chaleur que diffusait le soleil, ses vêtements ne prendraient pas longtemps à être plus supportable si ce n’était sec.
Elle pris le temps de retourner les bouts de tissus sur la roche pour qu’ils séchent de manière uniforme puis s’appuya contre la pierre tout en gardant les pieds dans l’eau.
Elle ferma les yeux pour profiter tout en protégeant son regard de la réverbération, mais un chatouillement la sortie de cet instant de communion avec la nature. Elle sursauta et poussa un cri aigu en découvrant une espèce de petite libellule aux couleurs vives posée sur son genoux.
Mais l’insecte, plutôt que de fuir, effrayé par cet humain devenu gesticulant, ne fit que voleter de plus bel autour de la rouquine qui avait ramené ses bras contre elle comme un maigre bouclier tout en sautillant d’un pied sur l’autre sur le sable, ne sachant que faire de ce visiteur importun.

En revenant tranquillement, Warren vit la rousse sauter bêtement d’un pied sur l’autre, sans trop savoir ce qu’elle faisait. Ce n’est qu’en approchant qu’il vit la bestiole lui tourner autour en bourdonnant presque… gaiement. Il attrapa son sac, comptant étaler ses affaires lui aussi puisqu’ils allaient rester un moment là, tout en contemplant la scène de la petite bête qui voulait manger la grosse.
« Alors, on s’est fait un nouvel ami ? », fit-il avec un sourire, avant de poser son sac dans le sable près des rochers. L’intérieur n’était pas humide grâce à la protection, mais ça n’empêchait pas qu’il y avait souvent des fuites. Du coup, il vérifia, et étala quelques vêtements quand même, terminant d’ailleurs torse nu pour faire sécher son t-shirt, exposant d’ailleurs son tatouage de chat gravé dans la peau de son omoplate droite. Pudiquement, il préférait garder le reste.
« Il y a de l’eau douce dans la forêt là. », finit-il par dire en s’appuyant contre la roche chaude, observant la libellule qui n’en était pas vraiment une.
La petite bestiole était agaçante... et l’immobilisme du soldat face à son désarroi encore plus.
« Arg...saleté de p’tite... mais.... hey tu vas m’aider un peu.....», elle tenta un petit geste pour éloigner l’intruse qui revint immédiatement à la charge, conduisant la rousse à faire un petit bond en arrière tout en se recroquevillant un peu.

« Mon père disait toujours... », commença-t-il en se détachant du rocher pour approcher. « Que le meilleur moyen de s’en sortir quand on dérangeait un essaim, c’était... » Sans en avoir rien à faire de la bestiole volante, il poussa Esfir dans la flotte en déclarant : « de se jeter à l’eau ! Les insectes n’aiment pas ça ! »

La jeune femme poussa un petit cri minable au moment où elle atterri dans l’eau avec un petit plouf sans grande envergure. Elle ne mit pas longtemps à se relever, si proche du bord, ce n’était pas très profond, elle avait de l’eau jusqu’à la taille maintenant.
« GGrrr j’étais en train de sécher! Je t’apprendrais à me foutre à l’eau:» grogna-t-elle en envoyant une grosse gerbe d’eau vers la libellule et accessoirement vers Warren.

Et la libellule en question s’égaya dans les airs avant d’aller chercher les ennuis ailleurs. Warren en fit la remarque avec un sourire, sans chercher à se soustraire à l’onde qui lui arrivait dessus : « Tu vois que ça marche petite brindille ! » Le surnom était revenu avec tout le naturel possible sans qu’il ne songe un instant qu’il l’avait appelé comme ça la dernière fois, malgré le temps qui avait passé.
Esfir croisa les bras, un peu boudeuse, même s’il avait raison, elle ne comptait pas lui céder la victoire si facilement.
« Mouais... tu voulais juste faire un concours de tshirt mouillé!: » lâcha t’elle en revenant vers la rive maintenant que la bébête volante s’était enfui.
« Je ne me souvenais pas que tu avais un côté pervers...oeil de lynx » ajouta-t-elle plus légèrement en passant près de lui pour retrouver ses affaires.
Il s’écarta légèrement, gardant à l’esprit ses réactions un peu enflammées de la fois précédente, même s’il restait amusé.
« Ben… j’ai quand même mis ton nom en haut de la liste. », fit-il en haussant des épaules, en revenant à la discussion qu’ils avaient eu dans le Jumper. « Et puis… c’était pour rendre service, à cause de la bestiole… Je n’allais pas prendre le risque de me faire mordre. Non ? »
Elle se retourna vivement « Oh parce que ça mord ce truc en plus ? » demanda t’elle une petite pointe d’inquiétude revenant dans sa voix.
« Me semble que ça pince ouais. », confirma-t-il. « Mais bon, pas les plus grosses bêtes qu’elle. » Il haussa une nouvelle fois des épaules : « Après je connais pas bien la faune et la flore de cette planète. » En tout cas, elle était partie, et il doutait fortement qu’elle aurait fait quoique ce soit à Esfir.
« Ouais... j’ai connu plus rassurant comme instructeur de survie.. » elle n’avait pas lâché ça méchamment mais elle devait bien avouer que le fait qu’il reconnaisse ne pas bien connaître la zone n’aidait pas trop. Avec moins de drogue dans le sang, elle était redevenue la jeune femme pas toujours très sûre d’elle qu’elle était avant.
C’était dingue de voir comment les défauts revenaient plus vite que les bons côtés.
Elle rassembla ses affaires sur le rochers et les prit dans ses bras, sans oublier de récupérer ses petits trésors cachés à l’ombre du rocher et de les fourrer dans son sac.
« Tu parlais d’eau douce tout à l’heure? Tu me montres?. »
« Je te montre. », dit-il en récupérant son sac et son t-shirt, calant la bretelle du premier sur une épaule, et le second sur l’autre. Tout en avançant, il crut bon de se justifier, pas le moins du monde vexé cela dit.
« T’sais, on nous apprend à nous débrouiller n’importe où, on ne connaît pas tous les environnements, même sur Terre, ce serait impossible. Ça va bien se passer. » Il écarta une branche pour la laisser passer, la source se devinait à presque cinquante mètres à l’intérieur de la végétation. « Bon, pour le Nord, j’suis quand même impardonnable. », fit-il avec un peu d’autodérision dans la voix.

Elle le suivit sagement, découvrant sur son épaule un morceau de dessin à moitié caché par le mouvement du t-shirt au rythme de sa démarche. Il avait un discours qui se voulait rassurant et qui n’était pas dénué de logique.
« Je t’en veux pas... tu m’offres une sortie inespérée alors je ne t’en tiendrai pas rigueur. » répondit-elle plus sérieuse qu’elle ne l’aurait voulu en passant sous la branche qu’il retenait à son intention.
Elle s’immobilisa une seconde après pour ajouter d’un ton plus blagueur « Pour cette fois. » et elle le laissa repasser devant. Cela le fit sourire, mais il ne commenta pas plus. Il trouverait bien le moyen de lui remettre dans son plat à un moment ou à un autre.
Même si à cette distance elle pouvait entendre le bruit discret de l’eau, elle préférait le laisser ouvrir le chemin... au cas où une nouvelle bestiole volante déciderait de faire irruption.
Elle profita de sa position pour écarter un peu le t-shirt qu’il avait négligemment posé sur son épaule alors qu’il la dépassait.
« Oh un p’tit chat! C’est trognon! » s'exclama-t-elle surprise de voir un tatouage aux traits si élégants sur l’épaule d’un soldat.

Il ne s’était pas méfié, pensant que c’était une branche ou une connerie comme ça qui lui chatouillait l’épaule. Mais non. D’un côté, il n’y pensait tellement pas à ce tatouage qu’il assumait depuis des années maintenant, qu’il ne le cachait pas non plus. Si vraiment ça l’embêtait, il l’aurait fait recouvrir ou enlevé, parait que ça se faisait et que c’était facile avec des traits fins comme ça. En tout cas, il s’était arrêté une seconde en souriant face à la source, le qualificatif de “trognon” y étant pour quelque chose sans doute. Il se remit en route.
« Et toi, tu es tatouée ? », demanda-t-il en se tournant légèrement vers elle tout en prenant garde de ne pas prendre une gamelle.

« Non, une page blanche» répondit-elle. Ses doigts effleurèrent machinalement ses cuisses, qui quelques semaines plus tôt portaient encore les traces de sa dérive. Mais heureusement, les blessures qu’elle s'était infligées ne se voyaient presque plus.
« Pourquoi un chat ?» continua-t-elle, se refusant à replonger dans de plus tristes souvenirs.

Il acquiesça, alors qu’ils arrivaient à cette fameuse source. Il posa de nouveau son sac avec un soupir, et suspendit son t-shirt à une branche avant de répondre.
« On m’appelait le “chat maigre” chez les SEAL’s. Un copain qui me l’a tatoué en souvenir. On avait tous nos petits surnoms. » Il afficha un sourire, non sans se passer la main sur le menton. « Ça ne t’a jamais tenté ? »
«De t’appeler le chat maigre ?» dit elle amusée en le détaillant un instant. « Non, j’aurais pas dit maigre » conclut elle avec un sourire.
Il se tapota sur le ventre comme pour faire écho à sa conclusion, ne se prenant pas au sérieux le moins du monde. C’était un surnom pour les types agiles comme lui, mais c’était dans le milieu militaire.
Elle répondit plus sérieusement à sa question en étalant ses affaires là où elle trouvait de la place mais en gardant ses petits trésors cachés au fond du sac.
« Ca ne m’est jamais vraiment passé par la tête en fait. Et a bien y réfléchir, je ne vois pas ce que je pourrais y mettre.» elle eut un petit reniflement de mépris en ajoutant pour elle même plus qu’autre chose « Quoi qu’il y en a surement plus d’un sur la Cité qui aurait une idée là dessus..»
Une fois ses affaires disséminées autour de la source, elle se releva et chercha un coin où s’asseoir.
« Et le motif, c’est toi qui a choisi ou ton copain? Non parce que... bah... disons qu’il fait un peu féminin comme dessin»
Lui même n’avait jamais escompté faire de tatouage. Beaucoup de militaires avaient sur le bras ou une autre zone du corps, l’écusson de leur première unité, ou de leur unité coup de coeur, mais pas lui, et si son pote ne lui avait pas fait ce chat sur l’omoplate, il serait tout aussi une page blanche que la russe.
« C’est lui. J’ai mis du temps à l’assumer, et ça a bien fait marrer les collègues. », fit-il avec un rictus. Maintenant, il s’en moquait, mais il reconnaissait qu’il n’était pas super adapté à un type. Enfin qu’importe, affectueusement, il aimait ce qu’il représentait. Il vint s’asseoir près d’elle, et lui glissant un doigt sur l’épaule il ajouta :
« Je vois bien un petit coeur là, avec une banderole avec écrit “I love Mom”. » Il ne put s’empêcher de ricaner bêtement essayant de la faire dédramatiser un peu vis-à-vis de ce qu’on pourrait lui faire si on laissait certain de la cité la tatouer.
Esfir fit la grimace en imaginant un tel tatouage « T’as des gouts de chiottes tu sais ? » mais au moins avait-il réussi à décocher un sourire.
Elle laissa son regard glisser de Warren à la verdure environnante, même si imaginer un dessin de biker sur son épaule l’avait amusé, son sourire perdit de son éclat en visualisant le mot “Mom”. Maman.
« Et de toute façon, je ne sais même pas qui est ma mère, j’ai plus de famille. » la morosité était pire qu’un océan, quoiqu’on fasse, il vous renvoyait une vague en pleine gueule au moment où on s’y attendait le moins.
Il allait répliquer quelque chose sur ses soi-disant “goûts de chiottes” mais elle fut plus rapide que lui pour embrayer sur une note un peu moins joviale, pour ne pas dire carrément morose. En plein dans le mille Warren, pensa-t-il en contemplant l’eau qui s’écoulait indifféremment devant eux.
« Désolé, j’voulais faire une blague avec le petit côté rock’n roll motard… », crut-il bon de se justifier, un peu embêté l’air de rien. « C’est dommage, elle n’aura pas eu la chance de connaître son joli brin de fille, pour ce que mes goûts de chiottes en disent. », tenta-t-il maladroitement histoire de faire passer la pilule. C’était le genre de moment où il n’était pas le plus à l’aise, lui qui aimait bien fuir les relations sociales dans sa nature chérie ou qui conservait une certaine distance avec les autres, passant pour le bourru du coin.
« Je suis désolée. » elle prit une profonde inspiration pour se donner du courage et s’efforcer d’être de meilleure humeur. Il la sortait de la Cité, et tenait même à honorer leur pari et ceci malgré tout ce qui s’était passé ces derniers mois. Et même s’il n’en connaissait pas les détails, les diverses rumeurs et vérités qui se frayaient un chemin sur son passage ou au mess ne l’avaient pas dissuader de l’emmener... s’arrangeant même pour mettre son nom en haut de la liste! Elle lui devait bien ça.
« Ca manque d’une cible de fléchette non ? » dit elle se forçant a un ton plus joyeux et ne trouvant rien de mieux à dire.
« Ouais. », fit-il en lui servant un petit rictus. Il opina, essayant de prendre sur lui également pour saisir cette perche plus légère qu’elle lui tendait. « Si tu trouves un bar dans le coin, je suis près pour un nouveau challenge. » Il la considéra et ajouta : « Mais bon, j’ai deux paris de retard, va falloir que je songe à les honorer avant d’en avoir d'autres au compteur ! »
« Oui et j’ai comme l’impression que le resto ce sera pas pour cette fois! » répondit-elle en souriant. « Par contre, je compte pas louper mon tour avec ton engin » ajouta-t-elle en pointant du menton le fusil qu’il avait apporté tout spécialement pour ça.
Il se contenta de sourire vis-à-vis de l’histoire du restaurant, et ledit sourire s’étira un peu sur ses lèvres en entendant la suite. Il ne releva pas le côté un peu licencieux des propos de la russe, du moins pas verbalement même si dans sa tête, forcément, il y avait pensé, et ça se traduisait par son sourire un peu plus franc.
« Tu es la première sur la liste d’attente. », fit-il en lorgnant le fusil. « Demain matin, je te fais tirer. On se trouvera un bon site pour. » La pénombre du sous-bois faisait du bien, la chaleur étant quand même assez élevée sur la plage. Il tenait toujours sa clope dans son bec, un peu humide mais pas allumée. Il n’y pensait plus en fait, c’était juste une habitude.
« Vivement demain alors » conclut elle trépignant l’impatience d’essayer ce nouveau jouet... qui n’en était pas un.
L’endroit était agréable, après le bain de chaleur, c’était apaisant et la russe s’y serait bien vue passer la journée à profiter du point d’eau qui était ici, plus fraîche qu’au lagon. Soudain une idée lui traversa l’esprit « Au fait, t’as prévu le repas ou on est censé le chassé avant ? » la petite grimace que dessina ses lèvres indiquait clairement qu’elle préférait la première option.

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Jeu 24 Juin - 18:44

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Il était bien d’accord, il avait hâte de lui montrer comment tirer avec le fusil. Ce n’était pas tous les jours qu’il prendrait le temps de faire un exercice de ce style. Il acquiesça en tapant du bout du pied sur son sac posé un peu plus loin. « Pour ce soir, c’est tout bon, par contre à compter de demain, faudra qu’on se débrouille. Avec tous les fruits qu’il y a dans le coin, on ne mourra pas de faim ! », fit-il confiant. Il comptait bien y ajouter un peu de poissons, ou de coquillages, n’importe.
« Tu as des notions en survie ou pas du tout du coup ? Même si là, ça n’a de survie que le nom, si on mange pas jusqu’à ce qu’on arrive, on sera fatigué mais pas mort. »
Elle fit non de la tête tout en gardant le sourire « Tu m’as vu tout à l’heure avec la bestiole ? Tu crois vraiment que je peux être douée en mode survie, moi ?» Bon ok, elle venait de survivre a bien pire qu’un week end sur une planètre tropicale... mais la survie face à la nature, pour une citadine qui avait peur des insectes et de toute ce qui pouvait de près ou de loin lui faire du mal que ce soit réellement ou dans sa tête... non, elle n’était définitivement pas une très bonne candidate pour ce genre d’exercice.
« Moi Jane, toi Tarzan... toi chasser... moi... me baigner !» conclut-elle en se tournant vers leur petit point d’eau.
Bon, effectivement, il s’en doutait un peu, mais ça valait le coup de demander quand même. Peut-être qu’elle avait peur des bestioles, mais qu’elle avait des notions.
« Ouais ouais, trop facile ça. », répondit-il du tac au tac. De toute façon, pour aujourd’hui, la nourriture se trouvait dans les rations qui étaient dans le sac. Il était d’ailleurs en train de défaire ses rangers pour sauter le premier dans la flotte l’air de rien. Y arriverait-il avant elle ? Il essayait en tout cas !

N'ayant rien de plus a retirer, Esfir n'avait plus qu'à se lancer depuis son rocher, ce qu'elle fit dans un plouf caractéristiques.
L'eau était plus fraîche que celle du lagon mais elle c'était agréable avec la chaleur ambiante et la marche qu'ils avaient fait jusque là.
Elle plongea la tête dans l'eau pour se rafraîchir complétement et lorsqu'elle la ressorti elle secoua la tête aspergeant le soldat de centaines de petites goutelettes.

Lequel était toujours accroupi en train de s’empêtrer avec un nœud dans ces foutus lacets de godasses réglementaires ! Finalement, malgré la pression subit par les gouttes d’eau - froides - sur son dos, il parvint à en venir à bout et à les escamper sur le côté. En fait, il aurait vraiment dû prendre le maillot, et lui dire de prendre le sien, mais il n’y avait tout simplement pas pensé… parce qu’il n’avait pas dans l’idée de prendre du temps pour la trempette… Ce qui était con quand on venait sur Paradize, il fallait le reconnaître. Il descendit dans la flotte avec précaution, même si l’eau froide ne lui faisait pas spécialement peur, ayant connu pire lors de manoeuvre par exemple, ou lors de la cession de recrutement chez les SEAL’s où on leur avait demandé de traverser un lac par une nuit à 4°C. Autant dire que l’eau n’était pas beaucoup plus chaude, et il avait failli lâcher l’affaire à la suite de cette épreuve un peu trop costaud pour lui. Et puis, il avait fait front, avec les collègues, et ils en étaient venus à bout dans un esprit de corps.
« Hum, toi aussi tu sens des trucs te glisser entre tes jambes ? », demanda-t-il avec sérieux. Il avait certes son pantalon encore, et même s’il ne sentait rien, il comptait la faire flipper un peu. Après tout, n’avait-il pas promi qu’il se mettrait en tête de lui faire peur ?

La jeune femme se raidit tout a coup.
« Non... T'as senti quoi ? Y'a des bêtes là dedans ? »
Elle commençait déjà à se diriger vers le bord pour sortir de l'eau.

« En fait… rien de spécial. Mais j’en vois une grosse de bête ouais. », fit-il avant d’aller se mouiller la tête sous la petite cascade qui serpentait le long du rocher. Rien de violent, mais c’était agréable. « Tu flippes vraiment en fait ! », fit-il pour se moquer un peu.

Esfir arrêta son mouvement, cherchant à vérifier s'il blaguait vraiment ou pas. Et quand elle comprit qu'il se moquait d'elle, elle afficha une mine outrée.
« Oui je suis une flipette Monsieur et ce n'est pas gentil de se moquer ! »
Elle revint dans sa direction et une fois à distance raisonnable plongea les bras dans l'eau puis les releva vivement pour lui en projeter une brassée en pleine figure.
Cela le fit rire, et il ne chercha même pas à esquiver, se contentant de recracher doucement l’eau par la bouche devant lui. « Je ne me moque pas, je constate. Tarzan besoin de découvrir femme humaine dans son fonctionnement. », mima-t-il grossièrement en prenant une voix plus grave qu’elle ne l’était déjà.
« C'est simple pourtant. Femme humaine s'amuse pendant que Tarzan » elle le pointa du doigt tout en s'approchant d'un pas. « ... Chasse, pêche, fait tout le boulot et protège Madame des sales bestioles. Sinon Femme puni Tarzan ! » et elle explicita ses propos d'une nouvelle gerbe d'eau.
« Tarzan comprit ! » fit-il en se protégeant cette fois de l’eau qu’elle lui envoyait. « Tarzan peche gros poisson ! » Il plongea, s’appuya contre le mur et se propulsa vers elle sous l’eau pour la couler un bon coup. Ça lui apprendra à l’arroser !

La russe n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait qu’elle était la tête sous l’eau en train de se débattre comme une diablesse. Quand sa tête émergea de nouveau, elle toussa tout en éclatant de rire. Elle plissa les yeux pour éviter que plus d’eau encore n’y rentre tout en se pinçant le bout du nez pour en chasser les gouttes. « Tarzan pas gentil » établit-elle toujours en rigolant et toussant d’avoir un peu bu la tasse. elle aurait bien aimé répliquer de suite en lui foutant la tête sous l’eau... mais il fallait d’abord faire passer cette petit toux, elle n’avait pas eu assez de temps pour se préparer à ce vilain traitement.

« Ah ? Pourtant Tarzan pas recevoir d’eau comme punition ? », fit-il avec l’air le plus simple possible, en nageant autour d’elle tout en lui laissant le temps de reprendre sa respiration correctement.

Enfin dégagée de l’eau ruisselant sur son visage, la jeune femme envoya une nouvelle gerbe d’eau lorsque le gros poisson du coin passa a proximité. Puis profitant de l’aveuglement temporaire provoqué, elle sauta sur son dos pour tenter de lui mettre la tête sous l’eau.

Il résista pour la forme, mais finalement, il se laissa couler jusqu’à toucher le fond, avant d’essayer de lui attraper un pied ou quelque chose pour la chatouiller depuis le dessous de la l’onde. Tarzan n’a jamais dit qu’il se laisserait faire !

Esfir jubila d’avoir réussi son coup, mais très vite, elle sentit que quelque chose... ou plutôt quelqu’un enserra sa cheville et un chatouillement insupportable naquit sous la plante de son pied. Elle battit des jambes encore plus fort, ne supportant pas cette sensation à peine atténuée par l’eau. Cette surface d’eau n’avait sans doute pas souvent été agitée par autant de remous.

Il se souvenait qu’elle était chatouilleuse, pour lui avoir flatter les flancs aux fléchettes afin qu’elle tire à côté. Mais, il ne s’attendait pas à une réaction aussi prononcée, et forcément, malgré qu’il soit quand même costaud, il lâcha ce pied qui vint s’écraser sous son menton. Il laissa échapper quelques bulles d’air de surprise et remonta à la surface, riant à moitié, tout en se massant le dessous de la mâchoire.
« J’espère que tu ne t’es pas pétée un orteil... », grogna-t-il plus sérieusement en clignant des yeux pour chasser la flotte. Ce serait vraiment pas de bol de se luxer un doigt de pied en faisant les cons, surtout dans un stage de survie. Pour ce qui était de sa mâchoire, elle en avait vu d'autres, et il était certain de ne pas marquer. Heureusement qu’il était sous l’eau et qu’il n’avait pas la bouche ouverte ceci dit, c’était un coup à se croquer la langue bêtement.

Une fois à nouveau stable et sans chatouilles, elle le regarda en fronçant les sourcils et en croisant les bras.
« C’est bien fait pour toi, c’est tout ce que tu mérites! »
Elle avait pris sa petite voix faussement autoritaire, l’amusement redonnant un peu plus de vie à ses anciennes habitudes.
« Tu sauras que je déteste... ou plutôt je hais qu’on me chatouille les pieds... c’est à tes risques et périls, dans ces cas là je ne réponds plus de rien! » la fin de sa phrase, bien que toujours souriante, était dite avec un fond de sérieux.
« Ca va, je t’ai pas fait mal ? » s’enquit elle quand même, elle s’en serait voulu qu’un geste de défense purement réflexe ait blessé celui grâce à qui elle avait rit comme ce n’était plus arrivé depuis des mois.

Quel numéro quand même. Il s’inquiétait de savoir si elle ne s’était pas fait mal, et elle le houspillait tranquillement. Cela l’amusait plus qu’il n’en paraissait et il se laissa faire en ayant la moitié de la tronche sous l’eau.
« Ah ben je t’assure, je le sais maintenant. », répliqua-t-il en ressortant un peu de l’eau pour pouvoir parler. Il secoua négativement la tête et ajouta : « Non t’inquiète. J’ai toujours mon accent de merde ? C’est que tout va bien. », blagua-t-il.
« Un accent de merde et des gouts de chiottes... tu fais un sacré bon parti » se moqua-t-elle ouvertement.
« Et encore, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. », renchérit-il pour ne pas lui laisser le dernier mot, ce qu’il ne faisait pas souvent habituellement.

Il s’extirpa de l’eau pour s’asseoir sur le bord du bassin, laissant quand même ses jambes barboter.
« Parce que je n’ai pas préparé du tout la mission, il se pourrait qu’à une heure de marche, si on s’était trompé accidentellement de direction, il y ait un lieu sympa où dormir ce soir. Tu te sens de nouveau d’attaque ? »
Elle se rapprocha du bord à son tour et répondit en le regardant du coin de l’oeil.
« Ce n’est pas très pro de ne rien préparer et de s’en remettre au hasard... et en plus d’en accuser mes compétences d’orientation minable»
Elle avait répliqué comme si elle était offusquée mais la pointe de rire dans sa voix ne trompait personne. Elle se hissa hors de l’eau sans gêne pour ses sous-vêtements trempés qui, heureusement pour elle étaient de couleurs sombres. Seul son débardeur bleu clair laissait maintenant se dessiner la forme de ses dessous par transparence. « On se remet en route alors... j’ai hâte de tomber par hasard sur ce petit coin de Paradize »
« C’est que… j’étais trop occupé. », se justifia-t-il sans se justifier en fait. La réponse passe partout. Il s’efforçait de ne pas avoir le regard qui déviait mais ce n’était pas toujours évident.
Elle vérifia ses fringues pour trouver les plus sèches et se rhabiller un peu plus convenablement pour une randonnée tropicale. Un pantalon à poches, ses chaussures de marche et elle fit un petit signe à Warren lui indiquant de se tourner dos à elle, le temps qu’elle troque son débardeur trempé pour un t-shirt vert tout sec.
« Prête! » déclara t-elle fièrement.
« Suivez le guide. », fit-il en se mettant en route. Il avait patienté le temps qu’elle se change, profitant lui même pour passer un t-shirt sec et changer de pantalon et de chaussettes aussi. Ça faisait quand même du bien de ne plus se sentir tout humide. Du coup, il avait accroché son pantalon à son sac à dos, histoire qu’il sèche en avançant. A l’ancienne quoi.

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