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Au centre, c'est cinquante points - Esfir

 :: Cité d'Atlantis :: Niveau 3 - Zone de Restauration et de Loisirs :: Bar athosien
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Mer 15 Avr - 16:46

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Au centre, c'est cinquante points
feat Esfir Lunienko



C’était quelque chose cette cité. Warren avait eu le droit à une visite guidée de la part d’un sous-off qui n’avait pas manqué de lui montrer certains coins et recoins, et de lui faire le tour du propriétaire. Pour une première journée d’arrivée, ça avait été intense et selon les dires du bonhomme, il n’avait pas tout vu encore. Pas étonnant qu’on le le retrouvait donc le soir, vermoulu de fatigue, attablé au bar athosien, un coude sur le bois vernis de la table sur laquelle il avait pris place, la joue dans la main, tandis qu’une bière patientait tranquillement à ses côtés, et que son pied accompagnait la petite musique d’ambiance. Il attaquait le boulot officiellement que le lendemain sur les coups de quatorze heures, selon l’planning.

Les yeux dans le vide, mais les pensées dans le plein, il se repassait le film de cette première expérience dans une autre galaxie. Au final, tout ne semblait pas si différent à une ville humaine, sur Terre. Il y avait de quoi se restaurer, le mess principalement, mais il semblait y avoir un restaurant, il y avait cet endroit béni de Dieu où on pouvait se payer une mousse quelques soirs dans la semaine, des clubs de musiques, de lecture, de sport, pour rappeler le monde associatif, des zones réservées à l’activité physique, et dans tout ça, un quartier militaire pour que quand même, on ne se sente pas trop dépayser. Bien sûr, ce qui changeait, c’était l’architecture, le fait d’être dans une ville qui flottait au milieu de l’océan (même si sur Terre, ça commençait à arriver, surtout dans les pays riches et désertique), tout en sachant que s’il regardait les étoiles, comme tout bon marin sait le faire, il en perdrait son latin, autre galaxie oblige.

Pour sûr, ça changeait des camps de bases d’Afghanistan ou de Syrie. Il y avait la touche “civile”, celle qui faisait que c’était moins centré sur la vie militaire et les opérations. Après tout, il s’agissait ni plus ni moins que d’une expédition scientifique, d’un projet de science, et la présence de personnel armé pour défendre l’endroit n’était qu’une anecdote en réalité. Un peu comme ceux qui défendaient le Pentagone, ou les sites sensibles, ou qui accompagnait tel ou tel chercheur dans une zone sensible.

Bon, certes, il y avait le côté “expédition” qu’il n’y avait pas pour des boulots de surveillance standard. Puis il semblait y avoir une menace extraterrestre assez balèze dans le coin, si bien que les missions ne se bornaient pas qu’à accompagner des scientifiques pédant se faire les dents sur telle ou telle planète. Y avait aussi de gros conflits, comme on le lui avait expliqué et montré, avec une chié de camarade mort pour la cause.

« A vous les gars. Force et honneur. », grommela-t-il en levant sa bière de sa main libre. Il s’enfila une gorgée. Les Wraiths. Le briefing qu’il avait eu avant son voyage, les lui avait dépeint comme des monstres. Mais ces connards n’étaient pas invincibles, et cette expédition s’était chargée de leur rappeler, plusieurs fois maintenant.

Bon, il était un peu tôt pour se déprimer la gueule. De sa table, dans le fond du bar, il avait une vue imprenable sur l’endroit, et il commençait à observer tranquillement ce beau monde qui allait et venait. Une bonne façon de s’imprégner des lieux, de cette nouvelle communauté, de sa nouvelle vie, tout simplement.
Et… son regard revenait régulièrement sur la cible et les fléchettes. Y avait une paye maintenant qu’il n’avait pas fait une petite partie. Généralement, c’était assez disputé chez les SEALs, mais quand il avait quitté l’unité, il n’avait plus trouvé d’adversaire vraiment doué, et souvent, il n’osait plus se taper l’incruste dans les parties.

« Nouvelle galaxie, nouveaux adversaires. », fit-il en soupirant, soupir provoqué par le décollement de son fessier royal de ce siège rembourré et moelleux. Il attrapa sa bière au passage, et se fraya un chemin souplement vers le jeu. Personne ne s’y intéressait vraiment pour le moment, mais il espérait bien amorcer un mouvement autour de lui.
Il s’approcha, posa sa bière sur l’étagère sur le côté de la cible, et alors qu’il allait empoigner la série de fléchettes noire et rouge, il rencontra la main d’une personne. Il s’excusa d’un geste avant de dire d’une voix rendue rauque par la cigarette :

« J’suis désolé, je ne vous avez pas vu arriver. ». Il lui tendit les flèches, pointes vers lui, empennages vers cette inconnue. « A vous l’honneur du choix de la couleur. »

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Mer 15 Avr - 21:44

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feat Esfir Lunienko



C’était une soirée banale sur la Cité d’Atlantis. De ces soirées où les hommes fatigués venaient oublier les difficultés du quotidien.


Certains venaient oublier leur solitude, d’autres noyer leur chagrin, de jeunes hommes cherchaient des conquêtes d’une nuit, des jeunes femmes vérifiaient si elles savaient toujours séduire d’un regard. Des soldats tentaient de ne plus penser aux wraith, ni aux copains qui n’étaient plus, d’autres encore venaient conter leur dernier exploit sous les vivas des copains.


Enfin, certains venaient juste là, pour profiter de l’ambiance et ne plus penser au scientifique vaniteux qui avait passé la journée à les houspiller.


Esfir était de ces derniers et c’était l’esprit détendu et un sourire radieux aux lèvres qu’elle était entrée dans le bar athosien. Cal, Andréa et Alvaro devaient la rejoindre une fois leur service terminé. Ils étaient parti explorer une parti de la Cité et auraient sans doute de nouvelles histoires à lui raconter pendant leur petite partie de fléchette rituelle.


Son niveau aux fléchettes étant toujours aussi moyen, plusieurs trous dans le mur pouvait en attester, elle décida de s’entraîner en attendant qu’ils arrivent.


Lorsqu’elle avança sa main vers les petites pointes, elle fut heurtée par une autre main toute masculine.


Elle tourna la tête un grand sourire aux lèvres pensant découvrir Cal, mais celui qui s’excusa poliment en lui offrant le choix de la couleur, n’était de toute évidence pas l’anglais auquel elle s’était attendu.


Son sourire ne se rétrécit pas pour autant et elle accueillit cordialement cet inconnu à la barbe blonde.


Rouge, les russes prennent toujours le rouge


Ok, c’était carrément cliché mais Esfir aimait jouer de cette carte histoire de briser la glace. Elle se saisit des fléchettes à l'empennage rouge tout en dévisageant celui qui lui faisait face.


T’es nouveau toi, non ? Je crois pas t’avoir déjà vu ici.


Elle passa les fléchettes dans son autre main, les bloquant entre deux de ses doigts et son verre de bloody mary, et tendit la main ainsi libérée vers ce nouveau venu.


Je m'appelle Esfir et toi ?


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Jeu 16 Avr - 17:08

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Même pas une hésitation. Ça devait être très certainement sa blague communiste préférée. Un demi sourire s’étira sur les lèvres du jeune homme suite à cette boutade sortie de nulle part. Il fallait qu’il s’habitue désormais, au fait que cet endroit soit un regroupement de plusieurs nationalités.

« Et moi qui pensait que Coca avait même fini par racheter le rouge des coco et que c’était pour ça que ça s’était cassé la gueule. », ironisa-t-il, ce demi-sourire toujours fiché sur les lèvres.

Il opina du chef, avant de serrer la main de la jeune femme, prenant garde à ne pas lui écraser les doigts, une manie qu’il avait habituellement et qu’on pouvait lui reprocher assez facilement, surtout quand il ne faisait pas attention. La faute à son vieux ça : « Y a que l’poltrons fils qui ont la main molle. Si ta main est molle, le reste aussi ». De là à savoir s’il parlait de son entrejambe ou de son cerveau, il n’avait jamais été explicite sur ce fameux “reste”, le padre.
Bref, ne souhaitant pas se faire taxer d’entrée de jeu de tricheur en bousillant les instruments de lancer des fléchettes de son adversaire par une poigne trop virile, il fit attention et se présenta à son tour, adoptant le tutoiement à la suite de la prénommée Esfir, puisqu’elle y allait franco. Il se sentait un peu con de l’avoir vouvoyée, et c'est peut-être pour ça qu’elle avait grillé directement qu’il s‘agissait d’un nouveau venu.

« Warren. C’est le bronzage de la Voie Lactée qui te fait dire que je suis nouveau ? », blagua-t-il en lâchant la main de son interlocutrice et de reprendre ses fléchettes, les noires donc, dans la main droite. Il attrapa sa bière de la gauche, et se déplaça tranquillement vers le pas de tir qui était matérialisé au sol. Une façon de mettre les gens au bon endroit et de faire en sorte qu’en jouant, ils n’emmerdent pas ceux qui consomment tranquillement autour en se rapprochant trop près de leur table. En plus, juste à côté, il y avait une table haute qui permettait de poser son verre le temps de tirer. Il alla s’y accouder.

Il considéra la jeune femme, essayant de déterminer ce qu’elle faisait sur la cité, et qui elle était exactement. A tout les coups, c’était la taulière, ou une habituée, du genre de celle qui remarque directement qu’on venait d’entrer sur son terrain de jeu. Ou peut-être qu’à force de croiser tout le monde, un nouveau venu se repérait facilement. Il verrait à l’usure s’il serait aussi affuté qu’elle. En tout cas, pour sa part, avec son pantalon réglementaire, son t-shirt noir estampillé du logo de l’expédition et d’un drapeau américain sur la manche courte, sans parler de sa paire de rangers pourries - mais confortables, il n’y avait pas trop de doute sur le corps de métier dont il était issu.

« Quelques tours de chauffe histoire de se mettre en jambe ? », fit-il en faisant jouer les fléchettes entre ses doigts d’une façon distraite. « Tu fais quel type de partie d’habitude ? ». Pour lui, peu importait, il était rodé sur pas mal de style de jeu.

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Sam 18 Avr - 15:43

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Esfir émit un petit grognement de dédain après que le petit nouveau ait renchérit d’une blague sur Coca Cola et les communistes. Elle balaya la boutade d’une main en répondant 
Bah vous les américains, vous croyez qu’on peut tout acheter! Bande de capitalistes!


Son sourire démentait toute animosité dans ses propos et la glace ainsi brisée, les adversaires de fléchettes pouvaient continuer les présentations sur un ton détendu.


C’est que j’ai l’oeil de cougar!” plaisanta t elle en se trompant volontairement sur le nom de l’animal habituellement utilisé dans cette expression. “Je connais pas mal les gens qui trainent ici et toi c’est la première fois que je te vois. Et comme un nouveau contingent vient d’arriver...


Elle finit par un petit haussement d’épaule qui terminait sa phrase à sa place. De plus l’allure et la tenue du blondinet parlait d’elle même, soit c’était un scientifique qui voulait jouer les macho, soit c’était un des nouveaux militaires que venait de recevoir la cité, et cette seconde solution était plus crédible.


Son verre de bloody mary alla rejoindre la bière aussi blonde que la barbe de son adversaire du soir, sur la table haute réservée aux joueurs de fléchettes. Lorsqu’il lui proposa de s’échauffer, elle alla prendre place derrière la ligne de tir, un magnifique ruban de chatterton vert, et se plaça, la fléchette à la main, fixant la cible et préparant son lancé de quelques petits mouvements du poignet.


Mais la question qui suivit, la fit éclater de rire et la fléchette partie dans une parabole malheureuse et termina sa course au pied du mur.


Ah ah ah! Excuse moi, tu ne sais pas encore... je suis pas très douée, je suis désolée...” elle parvint à reprendre un peu son sérieux avant de continuer.
Les copains m’ont juste dit, tu vises le centre, c’est cinquante point, alors c’est ce que je fais... avec un succès plutôt aléatoire..


La technicienne alla récupérer sa fléchette au sol, lorsqu’elle se redressa, elle profita de l’occasion pour expliquer à Warren.
Tu vois ces petits trous là, là et là ? Bah c’est moi qui les ait fait..” Elle revint vers l’américain les mains sur les hanches de son jean bleu nuit et l’air plus sérieux dans sa chemise blanche nouée sur un débardeur violet dont le col en dentelle soulignait un petit pendentif en forme d’étoile.

Tu dois être déçu. Si tu veux faire une vraie parti, vaut peut être mieux que t’attende que mes amis arrivent. Eux ils savent mieux jouer..

Sa proposition était sincère, ses amis continuaient de jouer avec elle, uniquement parcequ'ils appréciaient sa présence, et que même si elle n'apportait aucun élément à l'aspect compétitif, les trois autre se challengeaient suffisamment.




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Dim 19 Avr - 11:55

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« La faute aux dollars et à son pouvoir magique, pas d’notre faute. », finit-il par répondre du tac au tac d’un ton bourru de vieil ours des forêts, accentué par le côté un peu rocailleux de sa voix. Il ne prenait pas la mouche, bien au contraire, aimant les traits d'esprits et les petites joutes verbales, surtout avec les demoiselles, il devait bien le reconnaître. Quant à se faire traiter de capitaliste, il ne pouvait renier un fait aussi véridique que celui-là, même si dans son genre, il se satisfait de plaisirs simples, sans avoir besoin d’avoir le dernier modèle d’Iphone à la mode… Bon il se rattrapait avec les objectifs photos qui coûtaient un bras… Chacun son péché mignon.

Elle confirma plus ou moins qu’elle était un des piliers du bar, peut-être pas dans le sens de la consommation, mais dans sa fréquentation, puisqu’elle arrivait à se rendre compte des nouvelles têtes dans les parages. Il s’était amusé du fait qu’elle se soit trompée, et s’il la connaissait davantage, il lui aurait certainement répondu qu’elle était un peu jeune pour une cougar. Il ne se permit pas ce genre de remarque, se contentant de hausser des épaules lui aussi à la fin de sa phrase, par imitation instinctive plus que volontairement. Nouvelle tête plus nouveau contingent, au final, c’était facile de deviner qu’il venait de débarquer en associant les indices.

En tout cas, les nouvelles allaient vites !

« Et bien je suis déjà démasqué alors. », fit-il en souriant alors qu’il se dirigeait maintenant vers la table pour poser sa bière après lui avoir laissée les fléchettes rouge.

Comme dans toute compétition, il fallait savoir observer son adversaire si on voulait le battre. Warren, pas macho pour deux sous, n’avait pas fait le raccourci que de nombreux mecs auraient fait, à savoir que comme c’était une femme, elle serait forcément nulle à ce jeu là. Du coup, alors qu’il l’observait faire ses petits mouvements de poignets pour s’échauffer, et qu’il posa sa question sur le type de jeu qu’elle pratiquait habituellement, il fut surpris de l’entendre rire et de voir le tir partir en cacahuète.
Forcément, quelqu’un qui rit d’un coup comme ça, ça fait rire aussi, plus nerveusement qu’autre chose, et il se passa une main dans les cheveux, cherchant à savoir où il avait été rigolo dans ses propos.

« Ah ! Ah… non c’est moi, désolé. T’inquiète, y a pas de soucis. », fit-il en la suivant du regard alors qu’elle allait récupérer sa fléchette malheureuse. « C’est une bonne stratégie de viser le centre. », ajouta-t-il en souriant et en opinant du chef, alors qu’il reprenait sa bière en main pour en tirer une lampée. Ses yeux firent le focus sur les trous dans le mur qu’elle lui montrait du bout des doigts. Un fin sourire étira ses lèvres tandis qu’elle revenait vers lui, plus sérieuse. Il se redressa de la table, approcha du pas de tir tandis qu’elle passait derrière ce magnifique ruban de chatterton vert, et tout en ajustant son coup, il balança en se concentrant sur la cible :

« J’suis pas là pour la compétition. Puis si tu regardes bien, tu n’as pas fini d’écrire “ESFIR” sur le mur avec tes trous. ». C’était une blague, puisque les trous étaient surtout très aléatoires. Une petite façon de se moquer gentiment, mais aussi de dire qu’il n’était pas contre de jouer avec elle, même si cette jolie rousse n’était pas une pro du lancer de fléchettes.

Pas grave pour la compétition, et de toute façon, ses amis devaient arriver. Apparemment, ils étaient meilleurs qu’elle ne l’était. Bah, après il s’en moquait un peu. Il débarquait là pour la première fois, le but était surtout de faire des connaissances, pas de mettre une taule à tout le monde, pensa-t-il en lançant son projectile vers la cible. Dans un bruit mat, elle se ficha dans le mur.
« Tiens voilà, je viens de mettre le point sur le “i”. ».

Alors ça, c’était complètement con. Heureusement, personne ne le connaissait dans le coin pour savoir qu’il avait fait exprès, sinon il se serait fait jeter pour détériorer le matériel. Il se tourna vers elle en laissant ses bras retomber le long de son corps, l’air faussement dépité qu’il ponctua d’un haussement d’épaule blasé. Un peu comme si le sort s’acharnait sur lui en somme, même si son sourire pince sans rire en coin ne devrait pas tromper grand monde.
« Doit-être une question de gravité. », marmonna-t-il en se dirigeant vers le mur pour décrocher le projectile qui laissa tomber un peu de poussière de plâtre.

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Mer 22 Avr - 14:46

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Après que Warren l’ai rassurée sur ses besoins de compétition dans cette partie de fléchettes, il prit place à son tour sur le pas de tir et rata pitoyablement la cible... enfin pitoyablement... un petit rictus à peine visible fit comprendre à la russe que son échec n’était sans doute pas un hasard.
Ouais ouais... t’essaye déjà de me mettre les points du les i ?” 

Elle se rapprocha de son adversaire du soir et lui glissa quelques mots plus discrètement.
Fait attention que le barman ne te voit pas faire des trous dans le mur... il m’a déjà menacé plusieurs fois de m’interdire de fléchettes.” précisa t’elle en cachant sa bouche derrière sa main comme s’ils complotaient.

Elle se remit en position, gardant la cible en ligne de mire, prit une inspiration, bloqua et propulsa sa fléchette vers l’avant. Elle alla se ficher dans la zone noire qui s’élargissait vers le 8.
Elle fit une moue insatisfaite, c’était mieux que dans le mur, mais ce n’était pas vraiment la zone qu’elle avait visé.

Et du coup tu joues avec quelle régles Monsieur l’expert maladroit ?” demanda t’elle d’un ton taquin tout en préparant un nouveau lacé.

Sa deuxième fléchette atteignit cette fois la zone du 12.
Elle s’arrêta, les mains sur les hanches en admirant son manque de réussite.

Encore trop à gauche!” 

Elle se décala d’un demi pas sur la droite, espérant ainsi gagner les quelques centimètres qui lui manquait dans cette direction. Ce n’était certes pas la stratégie avalisée par l’illustre inconnu qui avait inventé ce jeu, mais elle avait le don de compenser facilement un défaut de tir.
La troisième fléchette percuta le 13 mais rebondit sur la cible sans s’y planter.

Oh là... c’est pas gagné ce soir!” dit elle en reprenant sa place près de la table et son verre avant de continuer à faire la conversation.

Et ‘es quel genre de militaire toi ?

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Mar 14 Juil - 16:34

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Il haussa des épaules d’un air innocent, sans se départir de ce petit sourire en coin. Qui pouvait vraiment savoir s’il savait bien jouer ou non après tout. Alors qu’il revenait vers le pas de tir, elle lui confia avec des manières de comploteuses que le barman voyait d’un très mauvais oeil les tirs dans le mur. Comme à peu près tous les barmans de la planète terre, il en avait bien conscience. Cela dit, acheter une consommation était souvent un bon moyen de se faire pardonner, et il gardait cette carte dans la manche au cas où.

« Reçu sergent. », fit-il d’un air sérieux en opinant du chef pour acquiescer, adoptant un ton plus bas lui aussi, mais sans se masquer la bouche. Par contre, il jeta un coup d’oeil vers le barman en question, lequel était trop occupé pour le moment pour se rendre compte qu’on martyrisait son mur.

Il s’accouda de nouveau, pour siroter sa bière tranquillement en observant la jeune femme lancer ses fléchettes. Il avait bien quelques conseils à lui donner pour améliorer sa façon de faire, mais il préférait les garder pour lui pour le moment, ne voulant pas faire le gros lourd. La technique de se déplacer sur la gauche ou la droite en fonction de la courbe de lancer était d’ailleurs assez bonne, même si guère réglementaire. Il l’avouait facilement, il faisait pareil quand il faisait du bowling. Pour une raison mystérieuse, il n’arrivait jamais à tirer droit à ce fichu sport, adaptant sa position sur la piste selon ses premiers lancers.

« Oh... », commença-t-il en reposant sa bière sur la table. « N’importe lesquelles. ». Il lui adressa un sourire qu’elle ne pouvait pas voir, étant donné qu’elle était concentrée sur la cible. Alors qu’il allait lui dire qu’elle était trop à gauche, la fléchette alla chercher le douze. Il fit une petite moue amusée alors qu’elle confirmait son pronostic. Il se décida de compléter sa réponse :
« 501 ou 301 double out, l’horloge, le bâtard, le Shangaï…. J’en passe, y a plein de variantes. », fit-il en se redressant alors que la troisième fléchette ne se plantait pas dans la cible. A force de taper le mur, les pointes devaient être émoussées.

« L’enculette aussi, j’ai toujours aimé le nom de ce type de partie. ». Il fit un rictus en se positionnant sur le pas de tir. En bon tireur d’élite, il visait avec les deux yeux ouverts.

Esfir pouffa de rire.
« L’enculette...sérieux ? »
« Pour un jeu de bistrot, c’est même assez… sage ? ouais on peut dire ça comme ça. », s’amusa-t-il.

Il lança son premier projectile. Toujours dans le tour de chauffe, il opérait comme il le faisait d’habitude, à savoir viser les numéros dans l’ordre. La fléchette se planta dans le numéro 1. La seconde s’envola vers le numéro 2. Sans se retourner, il répondit à sa question sur son métier :

« Tu vas trouver que c’est biaisé d’avance comme partie, mais j’suis tireur d’élite. ». La fléchette se planta dans le numéro 3. Il se retourna et fit une moue d’excuse à la jeune femme. Ca lui faisait bizarre qu’elle termine sa phrase par “toi”, mais c’était peut-être à cause de sa nationalité et du fait qu’elle ne dût traduire en direct ce qu’elle disait. « Et toi, tu fais quoi de spécial sur la cité ? », demanda-t-il avec son léger accent de petit gars du Mississippi qu’il n’avait jamais vraiment perdu et qui était souvent sujet à des moqueries de la part de ses collègues.

La jeune femme fronça les sourcils l’air entendu.
« Ah ouais, en fait c’est carrément de la triche! Si je veux avoir une chance, faudrait que tu tire depuis le fond de la salle ! »
Qu’il soit meilleur qu’elle ne la dérangeait pas tant que ça mais l’imaginer tirant de l’autre bout de la pièce l’amusait beaucoup.
« J’ai un ami qui est tireur aussi tiens, je pourrais te le présenter la prochaine fois qu'il sort les fesses du Dédale si tu veux. »
Matt et Warren semblait avoir le même type de poste, ils auraient sans doute des tas de trucs de sniper à se raconter et si Warren était aussi “tireur” de jupon qu’Eversman, ils deviendraient sans doute les meilleurs amis de la galaxie!
« Et moi bah, je suis mécano, enfin technicienne ils disent ici. L’une des petites mains de la Cité, toujours à se faire crier dessus par les grosses têtes quand un truc fonctionne pas comme ils veulent.. »
Elle termina sa phrase en haussant les épaules, résignée face à ce constat concernant son métier.

Il lui fit un sourire qui se voulait rassurant, tout en prenant le temps de lui répondre avant d’aller récupérer les projectiles qu’il venait de lancer en suivant l’ordre numéraire de la cible. Ca s’appelait l’horloge comme type de jeu. Il aimait bien s’échauffer de cette façon.
« T’inquiète, quand ils gueulent, c’est qu’ils sont emmerdés. S’ils sont emmerdés, ils sont encore plus emmerdés de dépendre de quelqu’un qui est soi-disant une petite main. Sans vous, ça ne tournerait pas c’foutoir. ». Il était soldat du rang, le petit peuple, c’était lui aussi. Il connaissait ce genre de comportement, et il avouerait volontiers qu’il craignait ce genre de comportement de la part du personnel civil à la tête de la cité.
En tout cas, ça ne changerait rien au quotidien d’Esfir, ce qu’il racontait de manière simpliste, mais des fois, ça faisait du bien à entendre quand même.
« Et pour ta gouverne, rajouta-t-il, même de l’autre côté de la salle, je suis sûr de te mettre une fess… raclée. » Il arqua les sourcils cette fois, pour appuyer son petit côté boute-en-train, alors qu’il allait dire « fessé», ce qui, jugea-t-il, n’était pas approprié. Avec des potes de régiment, il n’aurait pas réfléchi, avec une civil dans le seul pub de la cité, il préférait assurer le coup et ne pas se montrer trop familier, surtout qu’il ne la connaissait que depuis cinq minutes. Malgré tout, elle mettait en confiance, avec son rire communicatif. « Mais je veux bien rencontrer ton ami ouais. », ajouta-t-il de son ton bourru.

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Ven 17 Juil - 12:00

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Esfir retint un petit éclat de rire lorsque le soldat se corrigea. Etait ce de la pudeur ou de la galanterie ? La jeune russe était d’un naturel très optimiste et un peu exubérante à sa manière. Elle disait les choses comme elles lui venaient sans se soucier de savoir si elle avait face à elle un gradé, un inconnu ou son meilleur pote depuis des années. Avec le temps, elle avait appris à faire preuve d’un peu plus de discernement pendant ses heures de travail et en mission, la peur et le stress calmait ce tempérament parfois vu comme un peu trop amical.

« Tu es trop poli Warren... On essaiera de s’organiser un truc, une visite sur le continent peut être pour que je te le présente... Sinon, si tu entends parler de Matt Eversmann, c’est lui tu pourras lui faire un coucou de ma part.. »


Le jeune homme haussa des épaules face au constat de politesse, tout en ajoutant : « Ça roule, Eversman ok. », alors qu’il se déplaçait déjà pour récupérer les fléchettes, qu’il rapporta pour les déposer sur la table. « Tu peux y aller, il regarde le groupe de femmes là bas au fond. ». Si elle suivait son regard, elle verrait qu’il parlait du barman, et que le groupe de femme en question, si on suivait le regard dudit barman, était composée d’Isia, de la directrice Steele, et de Nelly Bricks.

Esfir observa la direction que le regard de Warren lui indiquait. Le barman observait ostensiblement trois des plus belles femmes de la Cité. La russe mima de façon un peu exagérée un air outré.

« Quoi? Il regarde une autre femme que moi ?! Je suis déçue... moi qui le croyait hypnotisé par mon charme. » déclara t elle, terminant avec un petit tour sur elle même tout en rejoignant le pas de tir.

Après son petit manège, elle garda les yeux un instant rivé sur le nouveau venu et précisa pour le taquiner « Tu sais qu’il est très impoli de dire à une femme que les hommes qui l'entourent en regarde une autre ?» Elle prit une de ses fléchettes, reprenant les petits mouvements qu’elle faisait toujours avant de les tirer. « Ca mériterait une fléchette entre les deux yeux... tu as de la chance que je ne sois pas bonne tireuse » elle pivota finalement vers la cible en ajoutant «J’aurais peut être plus de chance de te toucher si je vise la cible en fait »

« Surtout en me tournant le dos ouais. », répondit Warren du tac au tac, amusé, et par le comportement de la jeune femme et par ses manières. Il n’était pas en reste du moins pour la mettre en boîte un petit peu. Elle le cherchait en même temps. « Mais je te signalais juste qu’il ne regardait pas de notre côté pour que tu puisses tirer dans le mur sans complexe, c’était avant tout pour toi, pas pour t’manquer de politesse. », ajouta-t-il d’un ton empreint de sérieux, même si ses propos pouvaient laisser supposer qu’il se moquait encore un peu. Ce n’était pas méchant, bien au contraire, surtout venant de lui. Enfin, fallait le connaître un peu pour savoir que c’était une bonne patte et jamais le premier pour dire du mal de quelqu’un.

La fléchette d’Esfir alla se ficher dans le 20, ce qui n’était pas en soit un mauvais score, mais ne correspondait toujours pas au 50 qu’elle visait. Il fallait bien avouer que cette petite discussion anodine ne l’aidait pas vraiment à se concentrer.
Elle jeta un petit regard par dessus son épaule vers les trois femmes qui devisaient joyeusement sous l’oeil envieux du barman.

« Bon au moins, il me délaisse pour trois des plus belles de la Cité... je devrais réussir à me faire une raison. »

Elle se retourna complètement dos à la cible et continua tout en désignant de l'empennage de sa fléchette, les femmes attablées.
« La blonde c’est le Docteur Lawrence, un sacré caractère d’après ce que j’ai entendu dire... moi je fuis l’infirmerie comme la peste alors je ne la connais pas trop. La brune élégante, c’est la directrice Steele, la dame de Sir Hoffman, pareil je ne la connais pas bien mais elle à l’air gentil et elle fait un beau couple avec le directeur... qui soit dit en passant est un fabuleux danseur! Et, la petite brune exubérante là, c’est Nelly Bricks, un sacré bout de femme, pleine d’énergie, on a jamais eu l’occasion de traîner ensemble mais, je sais pas pourquoi je suis sûre qu’on s’entendrait super bien toutes les deux.. »

Après avoir terminé son exposé, en bonne petite commère qu’elle était, elle reprit place pour tirer les fléchettes qui lui restaient en main et tenta de nouveau vainement de les placer au centre.


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Sam 18 Juil - 16:16

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Forcément, Warren s’était ajusté sur la table pour regarder du côté des femmes que le barman observait, puisque de base, il était tourné vers Esfir, et vers la cible, tournant le dos à la scène qu’il n’avait aperçu qu’en revenant avec les fléchettes. Ses yeux allaient de l’empennage des flèches de la russe, à ses cibles désignées attablées un peu plus loin. L’avantage avec ces trois personnes là, c’était qu’elles avaient toutes les trois une couleur de cheveux différentes. Ça facilitait la description de son adversaire du soir. Forcément, en bon bonhomme qui se respecte, Warren se faisait un jugement au fur et à mesure : la blonde était vraiment pas mal, et elle disputait un air espiègle à la brune élégante qui lui répondait d’un air mutin. Elle se défendait côté charme, avec un petit côté classieux qui ne devait pas la suivre au lit. Sur cette réflexion purement masculine, il s’attarda enfin sur la jeune femme typée hispanique. Une latina. Bien dotée pour une cravate de notaire, y avait pas à chier, elle semblait effectivement exubérante. Les yeux de celle qu’Esfir avait présenté comme étant la directrice accrocha son regard quelques secondes, signe qu’elle avait capté qu’on parlait de leur table.
Ni une ni deux, Warren qui ne cherchait pas spécialement à attirer l’attention, comme d’hab, préféra se tourner et se concentrer de nouveau sur la jeune femme avec qui il jouait, qui avait largement le droit de se trouver à la table des “trois plus belles de la cité”, comme elle disait. Franchement, elle n’avait rien à leur envier, bien au contraire.

« Merci pour ce petit cours rapide. », fit-il en regardant voler la troisième fléchette. « Toujours bien de savoir pour qui on bosse. » Ça valait surtout pour la directrice cette remarque, mais c’était une façon de lui signifier que ça avait été utile.
Il se redressa, laissa sa bière qui commençait à être bien plus vide qu’elle n’était pleine, pour se saisir de ses fléchettes, puisque son tour venait et que Esfir revenait à la table avec ses flèches malheureuses.
« Après cette volée, je vais aller m’chercher une autre bière. Si tu veux quelque chose, hésite pas. J’en profiterai pour toucher un mot au barman. » Il la toisa d’un air entendu, avant de préciser : « Tu sais, pour ta jalousie le concernant. » Il se tourna vers la cible, s’apprêtant à lancer ses projectiles, pour compléter sa tournée dans le sens chronologique : 4 - 5 - 6.

Aux derniers mots du soldat, Esfir écarquilla les yeux avant de s’approcher de lui l’air menaçant, en lui agitant ses fléchettes sous le nez.

« Je t'interdis d’aller chercher quoique ce soit au bar jusqu’à la fin de cette soirée... et si tu dis quoi que ce soit... au prochain tour, c’est toi ma cible! »

Ce type ne l’intéressait pas vraiment... ou plutôt elle l’avait déjà connu assez intimement pour ne pas avoir envie de remettre le couvert. Elle avait fait son petit numéro tout simplement parce qu'elle aimait faire son petit numéro. Etre le centre d’attention lui plaisait et lorsqu’elle était dans son élément, comme ici, elle adorait virevolter comme un papillon de lumière dans une salle obscure.
Cette nouvelle menace acheva de faire sourire le militaire, qui fut tenté d’étendre un de ses bras et de la décaler sur le côté en la poussant par l’épaule, mais il se contenta d’un regard qui semblait vouloir dire : cause toujours, tu ne me fais pas peur, pousse toi je tire petite brindille.. Le tout accompagnement d’un petit grognement.

Esfir répondit à ce regard d’une moue boudeuse avant de contiuer.
« La dernière fois, il ne m’a pas rappelé ... ce n’est pas vraiment un mec bien. Alors JE m’occupe des commandes avant que tu ne lui dises une bêtise qui lui fasse croire qu’il pourrait avoir à nouveau sa chance. »

Elle fila jusqu’au comptoir avant que Warren ne puisse la prendre de court, l’homme tirait ses fléchettes plus vite que son ombre, en plus de mettre dans le mille à chaque fois, elle ne pouvait donc pas perdre de temps si elle voulait le prendre de vitesse. Elle revint tout sourire avec une chope mousseuse dans une main et un second bloody mary dans l’autre. Elle les posa sur la table fière de son coup.

« Et voilà pour Monsieur! J’ai aussi commandé une assiette de charcuterie, tu verras, le cuistot fait un jambon génial avec une sorte de porc sauvage du continent... la viande est naturellement un peu salée... tu verras c’est super bon.»

Elle reprit ses fléchettes sur la table puisque son tour était venu, mais même si ses tirs étaient toujours aussi inégaux, même si le premier s’approcha du centre, le second finit sur le 13 double, et le dernier à l’extérieur de la zone des points, mais fort heureusement tout de même dans la cible.

Il n’avait pas eu le temps de dire “ouf” qu’elle s’était envolée. Cette fille était une vraie pile. Bon, d’un côté, il avait une certaine flemme pour bouger son cul jusqu’au comptoir, même pour attraper une bière au passage. Il était bien là, dans son coin. Il profita de son absence pour lancer ses flèches. Il continua comme prévu sa série de points tout en méditant sur les propos de la jeune femme. Quand il pensait qu’elle était la taulière ici, il ne pensait pas au point de s’être envoyé en l’air avec le serveur. Il haussa des épaules en allant chercher ses flèches. C’était bien de s’amuser. La vie était trop courte pour ne rien se refuser, tant qu’on se respectait.

Fière comme un paon, elle revint avec les consommations. La pression avec sa mouche fraîche lui faisait envie, et il en vint à se dire que pour une bière, il aurait quand même bougé son cul, surtout avec cette belle robe blonde et sa mousse parfaite.
« Merci m’dame. », fit-il en déposant ses projectiles sur la tables. L’idée de l’assiette de charcut’ était vraiment bonne. Finalement, ce bar avait tout d’un bar terrien, et c’était le pied.
Il posa un demi cul sur la chaise, étant donné qu’il allait se relever sous peu, pour observer la nouvelle phase de tir de la russe. Quand la seconde flèche pointa le treize, le fameux barman posa la fameuse assiette.
« Et voilà pour les joueurs. », lança-t-il en la faisant glisser d’une main expérimentée sur la table en bois. Il extirpa un torchon de sa ceinture, lui fit faire une rotation sous la chope et le verre cocktail en les levant de façon dextre, et avant de les redeposer, il ajouta deux dessous de verre.
« Elle tire aussi bien aux fléchettes que dans un plumard. », glissa-t-il doucement à Warren en ramassant les consommations vides alors que la dernière fléchette de la jeune femme venait de taper le bord de la cible sans marquer de point.

Le destinataire du message déporta son regard sur la face amusée du type, et répondit simplement : « C’est cool. T’oublieras pas de ramener à boire quand les verres seront finis. », de sa voix bourrue et peu amicale. Le faciès tranquille de l’armoire à glace qui le fixait dans le blanc des yeux acheva de faire comprendre au subtil barman qu’il avait certainement d’autres clients à servir ce soir, et qu’il faisait bien de ne pas s’attarder.

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Ven 24 Juil - 11:59

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Esfir avait entraperçut l’assiette de charcuterie portée par un porc et son oreille avait alors trainé, cela expliquant en parti l’échec cuisant de son dernier lancé.
Lorsqu’elle entendit les mots du barman, son visage se rembrunit, en plus de ne pas l’avoir considéré comme un simple objet, il s’était vanté par la suite et voilà qu’il l’insultait maintenant. Qu’il n’ai pas voulu lier de vraie relation, soit, il n’était pas le premier et ne serait sans doute pas le dernier. La jeune russe n’était pas du genre farouche et sa réputation de fille légère l’avait étrangement précédée sur la Cité. Mais de là, à aller la calomnier et lui parler comme si elle n’était qu’une moins que rien.
Elle avait une forte envie de lui coller son poing dans la figure, mais cela la placerait sur la liste noire du bar et la priverait de cette fabuleuse aire de jeu et de sociabilisation.
Heureusement pour elle, lui aussi avait sa petite réputation. Mais depuis cette fâcheuse histoire, elle se demandait toujours si ceux, qui tentaient une approche vers elle, voulaient juste vérifier les propos du barman ou s’ils étaient sincères.

Elle se contenta alors de broyer ses fléchettes dans sa main lorsqu’elle les ramassa, heureusement pour son moral, Warren semblait avoir remis le barman à sa place et il fila avant que la jeune femme revint à la table.
L’américain lui tendit son verre de Bloody Mary de sa main gauche, tenant sa chopine de sa main droite, et quand elle le receptionna, fit claquer son verre contre le sien, manquant d’en foutre partout, en baragouinant un :
« Na zdrovie ! Comme on dit dans ton pays ! ». Ce n’était pas un verre de vodka, mais qu’importe. Il avait attendu patiemment avant de boire. C’est que sa mère l’avait bien éduqué quand même, ce ptit loupiot du Mississippi. Il s’enfila une bonne rasade qui laissa de la mousse dans sa barbe, avant de piocher dans l’assiette. Effectivement, le cochon avait un bon goût de salé, ce qui était appréciable à plus d’un titre. Il y avait d’autres mets dans cette assiette qui faisaient de l’oeil au soldat, mais ça pouvait attendre son prochain tir.

« Tu sais quoi, petite brindille, j’ai bien envie de te donner deux trois trucs pour que tu t’améliores. Le temps que tes potes arrivent. Enfin, si ça te dit. Au moins, quand tu me menaceras à nouveau, j’aurai au moins l’impression que tu es crédible. ». Il leva sa chope une nouvelle fois en inclinant un peu la tête en esquissant un sourire, puis se leva souplement de sa chaise pour compléter sa série.

Esfir salua l’effort de Warren pour parler sa langue en lui offrant un sourire amical, bien qu’un peu atténué par l’échange qui avait eu lieu derrière son dos. Elle siphonna presque la moitié de son verre... une façon de reprendre courage.
La paille de son bloody toujours dans la bouche, elle releva le petit surnom que l’américain avait utilisé

«Petite brindille ? C’est mignon.»

Elle reprit une gorgée de son nectar personnel et reposa son verre avant de répondre à sa proposition d’un cours particulier.

«Je veux bien! Cal à parié une caisse de barres chocolatées que je ne mettrai jamais au centre deux fois de suite. »

Elle se pencha légèrement vers lui d’un air de conspirateur.
«Si grâce à toi je gagne... je suis même prête à partager le butin gros nounours... blondinet...dartman...Oeil de lynx..l’amerloc....non j’ai pas encore trouvé de petit nom mais je finirai par t’en trouver un.»
Au fure et à mesure de son énumération de surnoms, elle s’était redressée et sa voix avait repris son volume sonore habituel puis elle se saisit d’une tranche de ce succulent jambon dont elle avait vanté le goût.
«Ché bon hein ?.» dit elle, la bouche pleine, en prenant soin toutefois de ne pas postillonner partout sur la table, malgré cet effort, ça ne restait pas très classe, mais la gourmandise était un autre de ses défauts.

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Sam 25 Juil - 11:46

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Warren avait opiné du chef. Il ne savait pas si c’était mignon ou pas, peut-être un peu oui, mais il trouvait qu’elle avait l’allure d’une petite brindille. Il était le genre de gars à filer des surnoms au gens selon leur physique ou leur façon d’être, une manière de se souvenir des gens. Ce n’était jamais méchant ou à des fins mesquines cela dit.
Elle semblait donc partante pour qu’il lui file quelques tuyaux pour mieux tirer. De là à lui faire remporter un pari… C’était une autre histoire. Mais il acceptait d’essayer de relever le défi. Il s’amusa également de sa tentative de lui trouver un surnom alors qu’il s’était penché vers elle pour écouter sa conspiration. Il en avait déjà un, de surnom, parmi ses confrères, mais il se garda bien de le lui donner, c’était plus plaisant quand l’autre personne en trouvait un. C’était plus personnel.
Il ne doutait pas qu’elle allait trouver quelque chose, au regard de sa façon d’être. Bref, il la regardait tandis qu’elle machouillait sa tranche de jambon tout en parlant, méditant sur ce qu’il avait déjà vu dans ses tirs pour trouver une façon de l’aider. Ca ne le dérangeait pas, ce naturel flagrant, lui qui était plutôt simple et pas prise de tête. Pas du genre à s’offusquer parce que madame ne buvait pas son thé en levant son petit doigt, bien au contraire.
Il acquiesça donc à ce fameux “ché bon hein” en prenant un tranche de jambon lui aussi et de répondre :

« Ouais, ça m’fait penser à c’cochon qu’ils ont au Japon. », fit-il avant de fourrer le morceau dans sa bouche en poussant un petit grognement satisfait alors qu’il se tournait vers la cible, non sans le faire descendre avec une autre rasade de bière. A ce rythme là, sa consommation allait descendre tout aussi rapidement que celle de cette jeune femme.

Esfir haussa les épaule avant de répondre «Chamé gouté.»

« Bon, on lance officiellement la mission barre choco. », fit-il en faisant aller les fléchettes entre ses doigts. Il pointa la cible de l’empennage de ses projectiles, tout en se tournant vers elle : « Ta mission, taper trois fois le centre. Ouais, je sais, c’est deux, mais si tu peux faire trois, tu peux faire deux. ». Simple comme bonjour. Aller à l’essentiel et assurer le coup, c’était la marque de fabrique de son optimisme coutumier.
Il était tenté de se baisser et de décoller le chaterton pour le rapprocher de vingt centimètres de la cible, mais il jugea cela pas très fair play, et ce n’était pas un bon message à faire passer à la petite brindille. Non, elle pouvait y arriver. C’était juste une question de technique et de confiance. Le centre, ça restait simple, c’est pour ça que la majorité des jeux aux fléchettes ne s’en souciaient guère pour opter sur des composantes plus précises que ce fameux centre.
« Bon déjà, tu vas arrêter de tirer comme un cowboy qui descend de cheval, c’est moyen pour une ruskov. », fit-il en se mettant en position. Ce n’était pas celle qu’il utilisait, mais elle était parfaite pour débuter. « Épaules à 90 degré de la cible, dans l’alignement de tes hanches, ton pied dans la longueur de la ligne de tir, ton autre pied parallèle à ton pied de devant, tu sors les pecs, tu te tiens droite, on est fier tu vois, il prit la position en se tenant bien droit, tu vises d’un oeil, et tu lances franchement, en décrivant un arc de cercle de ton épaule vers la cible. » Ce qu’il fit. Son épaule étant à 90 degré de la cible, ça devait logiquement partir en ligne droite. Sa fléchette se planta dans le centre rouge.

« Vas-y essaie. », fit-il avec un demi sourire en s’écartant un peu pour lui laisser la place, mais en restant proche pour corriger sa position si besoin.

Esfir tiqua un peu d’être comparée à un cowboy, mais ce n’était que son orgueil de russe qui était touché et elle le prit avec bonhomie. Elle écouta attentivement ses conseils et observa sa position d’un oeil curieux et appréciateur car elle aimait à observer les hommes tout comme eux le faisait avec les femmes, après tout il n’y avait nulle raison de se priver.

Lorsque l’américain lui passa le relais, elle se saisit de ses propre fléchettes et alla s’installer derrière le chatterton vert . Elle se plaça comme il le lui avait indiqué, à 90° de la cible,bombant le torse comme un bodybuilder un oeil fermé, elle se prépara à lancer sa fléchette... mais c’est finalement un éclat de rire qui se saisit de tout son corps.

«Excuse moi... mais...j’ai l’impression d’avoir l’air bête comme ça.»
Ce n’était pas qu’elle se moquait des conseils qu’il lui avait donné, mais entre la gêne de se sentir observée et donc jugée sur ses compétences, la certitude qu’elle louperai son coup comme d’habitude et l’alcool qui venait doucement désinhiber le peu qu’il y avait encore à désinhiber chez elle, le pouffement de rire lui avait complètement échappé.

«Pardon, je réessaie.»

Elle se plaça à nouveau devant la cible, suivant les conseils un peu trop à l’extrême ce qui lui donnait une position certes un peu ridicule. Elle dut se reprendre a une ou deux fois avant que son petit fou rire ne la laisse enfin tranquille et tira sa première fléchette qui alla se ficher dans le 13 mais très proche du centre, ce qui n'empêcha pas la russe de pester à nouveau dans sa langue natale et d’attirer le regard moqueur du barman.

« Oh t’sais, tu as l’air bête comme ça, je confirme. », fit-il avec un sourire en coin qui était parfaitement moqueur. C’était le côté où il fallait bomber le torse et se tenir comme un piquet qui faisait ça, mais c’était aussi une façon d’affermir son corps pour tirer afin de ne pas donner de mouvements parasites au lancer.
« Mais n’empêche, tu t’approches du centre. Faut recommencer plusieurs fois, toujours le même geste, la même posture, et ça va le faire. Y a pas de raison. ». Comme toujours, il était plutôt optimiste comme garçon, et cela se sentait régulièrement dans ses propos quand il s’exprimait. Il posa une de ses mains sur son épaule, celle qui permettait de lancer la fléchette, en appuyant un peu dessus : « Détend moi tout ça, j’veux pas être responsable de ta tendinite. », ajouta-t-il, sa chope dans l’autre main, les yeux allant de son visage à la cible.

Bien qu'un tantinet moqueur, le tireur avait au moins le mérite de trouver quelques mots encourageant. Elle opina du chef, les yeux rivés sur la cible, bien motivée à faire taire les moqueries dont elle savait être parfois la cible lorsqu’il s’agissait de ce jeu. Mais lorsque le soldat posa une main sur son épaule en lui demandant de détendre ses muscles, elle ne put s’empêcher d’y ajouter une petite remarque amusée et pleine de sous entendus.
«Un petit massage pour m’aider ?.»
Elle avait beau savoir que ce genre de petites allusions pouvaient être dangereuse lorsqu’on connaissait peu la personne en face, ça sortait toujours avant qu’elle ait eu le temps de réfléchir à la manière dont son interlocuteur le prendrait. C’était sans doute ce genre de comportement qui l’avait conduite un peu trop facilement sous les draps du barman qui lui faisait payer un peu chèrement sa légèreté.

« J’pense pas que ça marche ça mamzelle, sinon les sergents instructeurs auraient fait ça depuis longtemps au lieu de nous botter l’cul à longueur de journée. », répondit-il avec un certain humour.

Elle se re concentra sur la cible, tentant de suivre les conseils de son professeur du soir, mais bien que son geste était un peu plus droit, elle n’avait pas prêter attention au fait que le petit mouvement de torsion qu’elle avait fait en s’adressant à Warren avait désaxé son bassin.et le tir partit une fois de plus trop à gauche.
«БЛЯДЬ!.»
Elle reprit tout son positionnement depuis le début, bombant fièrement le torse, prenant garde au millimètre à sa position, dégourdissant ses épaules de quelques petits moulinets... un peu ridicule pour une petite brindille au milieu d’un bar... mais son troisième tir fît mouche! En plein centre! Un petit “Yiha!” un peu trop américain franchit ses lèvres dans un cri de victoire et elle remercia sans gêne Warren d’une franche accolade.
«Je sens que je vais y arriver! A moi le chocolat!.»

Warren afficha un petit sourire. Il était content qu’elle y soit arrivé. C’était bien de sortir le meilleur de soi-même vers un objectif et de le concrétiser. Bon, ce n’était qu’un tir parmi d’autre, mais ça restait tout de même un tir réussi, et en plein dans le centre.
« Et oui, il n’y a plus qu’à maintenant. Est-ce que je viens de donner les clés du succès à celle qui arrivera à me battre sur ce rafiot ? », fit-il en réfléchissant un peu, tout en attrapant ses fléchettes pour les tendre à Esfir. Ça lui évitait d’aller chercher les siennes pour réessayer tout de suite. Pendant qu’elle était chaude.
« Trois nouveaux essais avant que tes potes arrivent, s’ils arrivent un jour. A mon avis ils ont eut peur quand ils ont vu que tu venais de tirer dans le centre. »
Il termina d’un trait le reste de sa choppe, et la posa sur la table haute, s’y accoudant un peu pour observer la jeune femme tirer. Franchement, il aurait pu mal tomber en venant dans ce bar. Il prenait souvent les choses comme elle venait, ainsi que les gens, ne se formalisant pas trop de leur caractère, mais il devait reconnaître qu’elle était amusante, sympa, et plutôt pas mal avec ce petit cul roulé dans ce jean. Enfin, au moins la soirée avait le mérite d’être agréable.
« S’ils viennent pas et que tu réussis, j’ai pas d’chocolat à te donner par contre. »


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Mar 4 Aoû - 21:43

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Esfir s’était saisi des fléchettes de Warren sans se départir de son sourire. Elle avait pris soin de respecter la position que Warren lui avait indiqué, dénouant dénouant à nouveau ses trapèzes par de petits moulinets des épaules. Ce mouvement lui avait porté chance pour son dernier tir alors peut être deviendrait il son geste porte bonheur.Bon le premier tir ne fit pas mouche mais la fléchette ne se ficha pas loin du centre, le second vint se ficher juste en dessous de son premier tir centré, en plein dans la zone verte centrale, arrachant un nouveau cri de victoire à la jeune russe.
Esfir écouta d’une oreille les paroles de Warren alors qu’elle se préparait pour le troisième tir qui ricocha sur les fléchettes en jeu et finit sa course par terre.

«Ah voilà! Tu me dis qu’il n’y aura pas de chocolat et ma chance à déjà tourné !» se moqua t’elle de son propre échec.

Elle alla récupérer toutes les fléchettes avant de rejoindre le militaire accoudé à la table haute, en chemin elle avisa l'horloge qui trainait au dessus du bar et indiquait une heure plus avancée qu’elle ne s’y attendait. Il fallait dire qu’entre cette rencontre fortuite et ce petit cours improvisé elle n’avait pas vu le temps passer. Ce fut donc la mine un peu assombri qu’elle prit son verre pour siroter son cocktail préféré.

«Vu l’heure, je pense pas qu’ils viendront... j’espère que ça va bien pour eux...»

Cal et Alvaro étaient partis en mission d’exploration et si Alvaro ne venait pas, Andréa ne pointait bizarrement jamais le bout du nez. Esfir avait fini par se dire que la scientifique ne l’appréciait pas plus que ça et qu’elle ne participait aux soirées fléchettes que pour être sûre que la technicienne ne se mette pas à draguer son copain hispanique. Elle ne s’inquièterait donc pas d’avertir la rousse du retour ou non de son copain et de leur ami.

Après avoir vidé la moitié de son verre, Esfir s’appuya des deux mains sur la table pour se motiver à ne pas imaginer le pire et à profiter de la soirée et de cette compagnie surprise.

«Si c’est comme ça, on va passer aux choses sérieuses ! Chocolats ou pas, va falloir trouver quelque chose à mettre en jeu, tu proposes quoi ?»

Warren opina du chef. Il espérait également que ça allait bien pour eux. Le métier était dangereux, et la galaxie plus encore. Ce n’était jamais agréable d’apprendre de mauvaises nouvelles. Mais comme on avait l’habitude chez les Seals, de ne pas avoir de nouvelles, on partait du principe que pas de nouvelles voulait dire bonne nouvelle, et qu’il ne fallait pas se miner le moral avec des suppositions. Les copains n’auraient pas apprécié qu’on se fasse continuellement du sang d’encre pour eux.

Il allait répliquer quelque chose quand elle annonça qu’ils allaient passer aux choses sérieuses. Le jeune homme la toisa en relevant un peu le menton, l’air de demander ce qu’elle appelait passer aux choses sérieuses.
« Ah ouais ? Tu es le genre à jouer avec du challenge alors. C’est assez couillu de ta part quand on voit la bête en face de toi. », fit-il en se montrant avec ses index l’air suffisant. Du second degré, comme d’habitude. Ces bières commençaient à lui donner des envies pressantes. Vraiment une saloperie ce genre de breuvage, mais qu’est-ce qu’il aimait ça.

« Mais puisque c’est ça... », commença-t-il, considérant la cible, les fléchettes et la jeune femme. « Je te propose... » Il n’avait pas d’idées, à part une toute masculine. Il se passa la main dans les cheveux, et ajouta : « Je reviens, et tu me diras ce que toi tu proposes. C’est toi qui veut du challenge la brindille. » Il afficha un sourire entendu ponctué d’un rire bref qui pouvait laisser dire “je t’ai eu”, et lui mit une petite bourrade dans l’épaule avec sa grosse main, avant de la dépasser pour se diriger vers les toilettes. Si fallait passer aux choses sérieuses, ce n’était pas avec une envie pressante qu’il allait gagner. Valait mieux être détendu. En passant, il fit signe au barman de remettre un coup.

Les mimiques du soldat amusèrent d’abord la russe mais lorsqu’il s’éclipsa en lui renvoyant sa propre question à la figure, elle le regarda la bouche ouverte et l’air choqué de tant d'impudence!

Quel enjeu... du chocolat il n’en avait pas... une visite guidée de la CIté ? Il était nouveau, ça pouvait toujours marcher, mais si par chance elle gagnait... ça ne pouvait marcher que dans un sens... une tournée peut être ?

Perdue dans ses pensées, elle n’avait pas vu le barman approcher avec les troisième tournée et elle sursauta quand il posa avec brusquerie les verres sur la table.
« Tu espères le saouler assez pour gagner ou pour le mettre dans ton pieux?. » lui lança t’il d’un ton où pointait l’amertume.

«Ni l’un ni l’autre...merci»

Le barman renifla avec dédain avant de continuer « Faut que tu saute tout ce qui bouge toi... tu les prends fraichement débarqué maintenant...t’espères qu’ils savent pas encore ce que t’es ?. »

Esfir se redressa pour faire face à son détracteur.

«Et je suis quoi au juste ?i»

Le barman la regarda de bas en haut un sourire de dégoût sur les lèvres avant de se retourner pour rejoindre le bar où attendaient déjà d’autres clients.

«Je vais te...»

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Mer 5 Aoû - 7:23

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Warren revint juste à l’instant où Esfir attrapa la chemise de celui qui l’avait insultée d’un simple regard, prête à lui coller son autre poing dans la figure.

Warren passa sans s’arrêter, indiquant juste pour la forme : « Pense à bien fermer ton poing avec ton pouce. ». Franchement, s’ils en étaient là tous les deux, c’était pour une bonne raison. Les propos peu fameux de l’autre ahuri tout à l’heure n’y était certainement pas pour rien, et il était même très probable qu’il eût remis une couche en rapportant les boissons. Du coup, prendre une droite ne lui ferait certainement pas de mal, sauf dans son égo peut-être. Cependant, la soirée s’annonçait compromise, car elle allait certainement se faire sortir, et lui avec pour l’avoir fréquentée.

Le coup parti, en pleine trogne. Le barman recula en gueulant, se tenant le pif. De son côté, Warren attrapa la cible et la décrocha avant de la caler sous son bras, récupéra les fléchettes d’une main, et revint au moment où le type allait certainement répondre par un coup de poing lui aussi. Il le poussa rudement, le renvoyant sur une chaise, alors que la salle s’était retournée pour voir ce qu’il se passait.

« Pas b’soin d’appeler la sécurité, elle est déjà là. Je sors madame du bar, elle ne vous causera plus de problèmes. », grogna le géant blond, non sans attraper Esfir par le bras pour l'entraîner avec lui.
« Aller, on s’en va. Pas envie d’être privé de bar le premier jour. », fit-il mi amusé, mi sérieux, alors qu’il avait la cible sous le bras. Rien que pour ça, il aurait des emmerdes, mais ils avaient une partie de fléchettes à terminer merde.

« Nоцелуй меня в задницу ! ты просто большое дерьмо !» gueula la russe, tout juste retenue par la poigne du militaire qui l’emmenait loin du barman et loin d’ennuis plus grands si le face à face s’était transformé en véritable baston.

Warren sentait que l’alcool lui tapait un peu, mais il tenait le coup pour l’instant, restant lucide pour de bon. Il avait pris des cuites plus importantes que ça dans sa carrière, ce n’était pas trois pintes qui allaient le coller par terre.

« M’sieurs dames. », salua-t-il en sortant avec un petit geste de la tête. Heureusement, les trois dames de toute à l’heure semblaient être parties avant cet incident, car de ce qu’il avait compris, y avait une ponte dans le petit lot.

Esfir le suivit tout en bougonnant sa hargne contre son ex d’un soir. Comment une simple coucherie avait elle pu tourner ainsi ? Qu’avait elle fait à son amour propre pour qu’il ne cesse de la harceler de cette manière depuis? C’était la première fois que ça tournait aussi mal avec l’un de ses anciens partenaire, soit le barman était amoureux, soit c’était un con fini doublé d’un pervers sadique... elle penchait plus pour la seconde option.

« Si tu connais un coin où suspendre ça pour qu’on termine notre partie... », fit-il au bout de quelques mètres dans le couloir, après l’avoir lâché et en lui présentant la cible. Un rictus amusé se dessina sur ses lèvres, visible dans sa barbe. « Jolie droite cela dit. Ça va le poignet ? »

Toute à sa rage, elle son cerveau ne lui avait pas encore transmis les mots que ses oreilles avaient pourtant bien entendu, et ce n’est que lorsqu’il demanda des nouvelles de son poignet que la jeune femme réagit en s’arrêtant au beau milieu du couloir.
« C’est qu’un sale connard...» lâcha t’elle en regardant son poignet.

Elle releva enfin la tête vers celui qui l’avait traîné dehors et éviter que ça ne dégénère davantage. Elle lui sourit malgré son corps encore tendu par ce qui venait de se passer.
« Ca, ça va.. c’est pas le premier qui s’en prend une... même si ça faisait longtemps que ça m'était pas arrivé.» lui expliqua t elle en lâchant son poignet pour venir saisir la main de l’américain.
« Viens, je sais où on pourra jouer tranquil.»

Warren acquiesça tranquillement à ces propos. Son attitude neutre avait pour vocation de ne pas entretenir la colère et de la faire redescendre en pression. S’il s’emportait contre ce type, elle ne redescendrait pas, alimentée par son comportement qui lui renvoyait une réciprocité légitiment sa rage. Avec un sourire, il se laissa entraîner, ne connaissant de toute façon pas assez la cité pour proposer quelque chose. Et puis, il ne prenait pas un grand risque à se retrouver coincé dans un coin sombre avec ce petit bout de femme de toute façon.

Elle l’emmena jusqu’au niveau inférieur, dans ce secteur, tout était calme et plongé dans une pénombre caractéristique des zones moins fréquentées de la Cité. La majorité des portes gardaient en sécurité du matériel de toute sorte, fournitures, carburant, pièce électroniques, outils...
Celle que la russe ouvrit ne faisait pas défaut, plusieurs lourdes caisses flanqué du logo de l’expédition s’éparpillaient dans une vaste salle.
Au premier abord, la pièce semblait pleine, mais après avoir zigzagué entre deux rangées de caisses et étagères, Warren découvrit un espace dégagé avec quelques sac rembourrés installés contre des caisses, une table basse pliante où quelques cadavres de bouteilles exhalaient une odeur de vieil alcool, accompagnées par une odeur de clope froide que quelques mégots diffusaient.
L’un des murs était dégagé et on y avait accroché un calendrier des plus douteux, affichant un montage montrant la directrice Erin Steele et le major Frei en tenue d’Eve dans une posture aguicheuse. A côté, une photographie d’un homme chauve, qui n’était autre que le colonel Caldwell arborait quand à lui quelques coups de crayons le transformant en diable à la moustache hitlérienne.

La russe lâcha Warren lorsqu'ils arrivèrent à destination et se planta au milieu de la zone dégagée, fière de lui faire découvrir cette planque incongrue.
« Voilà le trou ! C’est ici que les gars de la maintenance se planque pour rien glander... Je pense qu’on peut décrocher ces dames... elles ne nous en voudront pas de les remplacer par une cible...au contraire ! Je n’ose pas imaginer ce que certains de ces gars font en regardant cette photo....» conclut elle en secouant légèrement ses épaules comme si un frisson lui glaçait le dos.

Franchement, comme ne pouvait-il s’imaginer des trucs quand il se retrouvait entraîner main dans la main par une jolie rousse dans une zone sombre de la cité, dans laquelle se trouvait des remises ? Le cerveau du soldat, assez placide habituellement, carburait quand même un peu, se demandant si la partie de fléchettes n’allaient pas se finir avec une autre sorte de fléchette et une autre sorte de cible.
Il se laissait donc guidé par cette jeune femme, tout comme il se laissait guider par la vie. Il était de toute façon comme ça, à prendre les choses comme elles venaient, tant que ça lui convenait bien entendu. En tout cas, elle savait où elle allait, et il serait bien en peine de retrouver le chemin de la sortie, surtout après avoir zigzagué entre ces caisses. En passant par dessus à la limite, encore que certaines piles étaient assez haute pour flirter avec le plafond.
Au détour d’une étagère, ils se retrouvèrent dans un endroit aménagé. Le genre d’endroit qu’il adorait, installé clandestinement pour les besoins de se retrouver entre potes, sans les huiles, sans la hiérarchie, le genre d’endroit qui dégageait une atmosphère à lui tout seul. C’était le “QG” quoi.
Le jeune homme fit quelque pas dans la “pièce” aménagée, opinant positivement du chef, mouvement de la tête qui s’accentua un peu quand il tomba sur le calendrier. Bon, le chauve à côté avait de quoi refroidir, mais les deux nénettes valaient le coup d’oeil. C’était un montage forcément, mais il était pas trop mal fait.

Le trou. Voilà, c’était parfait, cet endroit avait son petit nom. En tant que militaire, ses collègues et lui l’auraient appelé le “QG” si c’était le leur, mais le trou, c’était parfait. Warren arqua un sourcil alors que la jeune femme passait à côté de lui (il était resté planté près du calendrier après avoir fait quelque pas dans l’endroit), pour décrocher le fameux photo montage. Pas le temps de jeter un oeil aux autres mois.

« Ouais… Mieux vaut pas imaginer. », fit-il, lui qui imaginait bien. Bon, ce n’était pas trop son délire de se masturber devant des photos, surtout truquées, même s’il concevait que ça avait un petit côté excitant qui demandait à être regardé. Bref. Il suspendit la cible à la place de ce calendrier et se tourna vers la russe.
« Sympa le coin. J’adore ce genre de “trou”. », fit-il, en comprenant un peu tard le double sens de sa phrase. Loin d’être gêné, le gaillard se passa une main dans les cheveux avant de s’assurer que la cible tenait bien, et revint vers le centre, attrapant deux cadavres de bouteilles tout en faisant la conversation.

Heureusement pour lui, la russe n’avait pas saisit le sous entendu qui pouvait se cacher sous cette phrase, bien qu’elle commence à connaître beaucoup d’expressions et de synonymes, la notion plus salace du mot “trou” lui échappait encore.

« Ce sera parfait pour terminer notre petit duel. J’suis sûr que tu as réfléchi en chemin à ce qu’il y avait à gagner. », fit-il avec un sourire, en se penchant pour poser les deux bouteilles vides au sol, espacées de cinquante centimètres. Il venait de délimiter le pas de tir. Pas de chaterton, on faisait avec les moyens du bord.
« Tu fumes ? », demanda-t-il dans la foulée en se redressant.

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Mer 5 Aoû - 10:02

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« Heu non, à moins que ce soit des clopes magiques?» La question était sortie toute seule, mais la russe se reprit immédiatement , sa tête faisant non avant même que ses paroles ne corrigent ce petit écart de conduite. « Non, non... non ça non plus...non, on va dire que j’ai arrêté. Je me suis fait la promesse y’a des années de devenir une fille bien... j’ai pas encore totalement réussi mais je me suis déjà sacrément améliorée, t’as pas idée !»
Elle ponctua sa phrase en levant les yeux vers le plafond, comme si elle prenait le ciel pour témoin de la véracité de ses dires.
« Et pour l’enjeu... j’allais te proposer un truc basique, de payer ta tournée, mais là ça va plus trop être possible à cause de cet enfoiré... »
Elle fit mine de réfléchir avant de continuer «Sinon, si je gagne tu le tabasse ? ... Non, je veux pas t’attirer d’ennui puis, je préfères encore faire ça moi même... Si tu gagnes, je peux toujours te proposer une visite guidée de tous les bons coins de la Cité... bon c’est un peu classique j’avoue, si t’as mieux à proposer te gênes pas !»

Le jeune homme la considéra un instant. Tout ce qui était drogue, ce n’était pas son truc. Drogue douce et dure, en dehors de la clope et de l’alcool bien entendu. Parce que bon, ça en était quand même… même si c’était légal. Mais bon, pour faire l’armée comme il l’avait fait, il ne devait abuser de rien, si ce n’est de sport, aussi n’était-il pas un gros buveur (sauf à l’occasion et il encaissait bien), ni un gros fumeur, même s’il avait déjà la voix un peu éraillée par moment. Qui plus est, il avait le droit à des dépistages réguliers, et ça ne plaisantait pas trop avec tout ça.

Il ne la connaissait pas. Dieu seul savait quelle histoire elle se traînait, et quelles conneries elle avait pu faire par le passé. C’était sans doute pour cela qu’il ne la jugeait pas. D’ailleurs, il ajouta avant de rebondir sur l’enjeu :

« Rien de tel qu’une promesse faite à soi-même pour avancer. », fit-il en souriant. « Et j’suis désolé, mais ils sont nazes tes enjeux. ». Il rigola un peu en la charriant gentillement, sans sortir finalement ce paquet de clope qui lui titillait l’esprit. Au final, il s’en passera, ne voulant pas imposer l’odeur et la fumée à sa comparse de soirée.
« Je te propose un truc. Celui qui gagne se fait inviter par l’autre au restau. J’ai vu tout à l’heure qu’il y en avait un. Ça m’a surpris, mais pourquoi pas. Alors ? Deal ? », fit-il en bon américain qui se respecte en tendant son poing.

«Vendu !» déclara Esfir en levant son poing pour sceller le deal.
C’était un enjeu simple, mais la demoiselle n’était jamais contre l’idée d’un repas gratis !
Et si c’était lui qui gagnait...et bien au pire cela promettait une soirée sympa en bonne compagnie. Même si le barman avait mis ses nerfs en pelote et un peu gâché la soirée, Warren avait su alléger l’atmosphère par son coté hyper détendu et à aucun moment Esfir ne se sentit jugée ou testée et ça, c’était hyper agréable.
«Je commence...si je te vois réussir tes tirs d’entrée de jeu, ça va me mettre trop de pression et je vais tout louper»

La technicienne s’empara des fléchettes rouge et alla se placer derrière la ligne imaginée dessinée par les deux bouteilles au sol. Elle se dégourdit les épaules avec la même attitude un peu exagérée qu’elle avait prise au bar, mais qui avait fini par lui permettre de mettre dans le centre.
Premier tir dans le 20 un peu au dessus du centre, le deuxième dans le 13 et le dernier dans le deux... ce n’était pas idéal mais ça aurait pu être pire.

Elle se tourna vers Warren avec une moue dubitative avant de demander «On joue avec quelles règles au fait ? On part avec 501 et c’est le premier qui arrive à zéro ?»

La russe laissa la place au militaire et partit fouiller derrière une pile de caisses, lorsqu’elle ressortit, elle tenait deux bouteilles de bières fraîches dans les mains.
«C’est pas parcequ’on peut pas en faire un enjeu que je peux pas t’offrir une tournée» dit elle avec fierté tout en tendant une des bouteilles à l’américain.

Warren observait tranquillement. Il n’avait rien dit sur le fait qu’elle commence, cela ne le dérangeait pas le moins du monde. Il méditait sur les propos de la jeune femme quant au fait de tabasser le bonhomme du bar. Ce n’était définitivement pas son style, et si ça ne tenait qu’à lui… en fait, ça ne tenait qu’à lui, de faire remonter l’information à sa hiérarchie, qui en ferait bien ce qu’elle en voulait. Après tout, on était limite dans le harcèlement sexuel, et ce n’était pas très bien vu sur la cité, comme sur Terre d’ailleurs, et même si chez les SEAL’s il n’y avait pas de bonnes femmes, des campagnes étaient organisées de temps en temps pour sensibiliser les mecs. Et Dieu sait qu’il y en avait besoin parmi les gus qui servaient dans l’armée. Voilà les loustics !

Ce n’était pas si mal ses tirs. Il opinait positivement du chef quand elle demanda pour les règles. Il la gratifia d’un sourire avant de répondre :
« Ouais on fait ça. A moins que tu préfères qu’on fixe un score et le premier à l’atteindre remporte la mise. ». Il était pas chiant sur les règles.
«Partons de 501 on verra où ça nous mène... à moins que tu sois trop fatigué pour tenir la partie ?» Elle avait un peu de défi dans la voix, mais s’il était réellement fatigué, elle ne l’en blâmerait pas non plus, les premiers jours sur la Cité étaient tellement riche en découverte qu’ils venaient à bout des plus solides gaillards.
« J’aurai le temps de dormir le temps que tu arrives à faire zéro pile. », répondit-il du tac au tac avec un regard entendu.


Ses yeux la suivirent alors qu’elle farfouillait dans le bordel et qu’elle extirpa deux bières fraîches.
« Et ben, tu es décidément pleines de ressources. », dit-il admiratif en hochant de la tête. Il fit sonner le cul de sa bouteille sur celui-de la russe, avant de se tourner vers la cible pour tirer.
« Même si je soupçonne une vaine stratégie russe de bourrer l’amerloc pour gagner. ». Sur cette petite boutade, il tira ses flèches à son tour. Il visait le triple vingt à chaque fois, parce que c’était la case qui rapportait le plus de points. Malheureusement, ce n’était pas non plus la plus accessible, et même s’il mit les trois flèches autour, aucune ne fit mouche dans le précieux emplacement. C’était un triple vingt, mais un triple vingt de vingt simple, avec trois fléchettes.

«C’est pratique d’être mignonne, les mecs veulent tellement t’impressionner qu’ils te balancent tous leurs secrets... même leur planque d’alcool!»
Elle pris une gorgée de bière, c’était loin d’être son breuvage préféré mais ici, il ferait bien l’affaire.
«Vous n’êtes pas doués en alccol vous les américains... s’il y avait eu de la vodka, je serais sure de gagner !»

« Ouais ouais…. C’est ça, c’est ça. A toi l’honneur d’une nouvelle volée. », fit-il en extirpant son téléphone de sa poche pour noter les scores, ne faisant pas vraiment confiance à sa mémoire, surtout qu’il commençait à écluser pas mal de houblon.

Elle passa près du militaire pour rejoindre la ligne de lancé avec ses fléchettes. Au passage, elle lui glissa avec une oeillade aguicheuse.
«Et des façons de déstabiliser l’adversaire... j’en connais de plus rapides et efficaces.»
Elle se mit à nouveau en position de tir.
«Aller, cette fois, cinquante...» dit elle, plus pour elle même que pour son compagnon de jeu.
Une flèche... 12 points.... deux flèches....20....
Elle s’arrêta une seconde en contemplant la cible, elle la regarda avec insistance comme si elle pouvait la plier à sa volonté.
«J’ai dit cinquante.»
Elle s’installa à nouveau, ferma les yeux une seconde tout en se mettant dans la position que Warren lui avait indiqué, ouvrit son oeil directeur... tira et 50 !
Elle sauta tout en se retournant vers son acolyte et lui tendit la main pour fêter cette victoire, aussi petite soit elle.


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Mer 5 Aoû - 11:39

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Avec un sourire, il tapa dans sa main, plutôt content de voir qu’elle y était parvenue. Ça commençait à rentrer la méthode de lancer, et elle allait s’améliorer en pratiquant, c’était comme tout.
« Ah ça, dès qu’il faut payer le restau, les femmes sortent l’artillerie lourde pour s’y soustraire. », blagua-t-il.
L’homme nota le score. Elle en était rendue à 384 points, quand lui même n’en comptait que 441, avec une volée de retard. Il se positionna sur la ligne de tir, mais avant de lancer sa première flèche, il tourna son regard vers Esfir et ajouta :
« Et pas de conneries quand je tire. On reste fairplay madame je connais des méthodes pour déstabiliser l’adversaire. » Le ton était à l’humour. Il la garda quand même du coin de l’oeil, et lança ses flèches. Peu concentré, il tira un peu au pif. Un 13, un 5 et un 7. Pas folichon. 416 pour lui désormais.

Esfir aurait bien eu quelques idées à mettre en pratique pour le déconcentrer, mais mieux valait attendre qu’il oubli un peu ce qu’elle avait dit, là il était sur le qui vive, ça fonctionnerait moins bien.
Et finalement aux vues de ses tirs peu précis, il aurait été dommage de gâcher ‘un de ses tours vu le résultat.
«Ah ah ! Je n’ai eu besoin que d’une phrase pour que tu perdes ton oeil de lynx le sniper ! .» ricana t’elle tout en prenant une petit gorgée de bière avant de poser la bouteille sur la petite table au centre de la pièce.

Elle fixa des yeux la cible, comme dans un duel du far west, tout en prenant place sur le pas de tir.

Il attendit qu’elle se mette en position et qu’elle tire sa première flèche pour lui demander : « Tu sais pourquoi les hommes aiment la bière ? » Et sans attendre qu’elle réponde, parce que le but était de la déconcentrée, il balança : « Parce que y a la même enzyme dedans que dans le sexe d’une femme. »
Bon… Il commençait à avoir un coup dans le nez, car jamais en étant sobre il n’aurait sorti ce genre de connerie graveleuse. Mais bon, si ça ça n’était pas déstabilisant comme news. Surtout avec son air sérieux, son petit mouvement de bras pour la saluer avec sa bière, et d’en prendre une rasade.

Et bim! Une fléchette dans le mur!
Esfir éclata de rire au moment même où le projectile quittait sa main, la déviant très largement de la trajectoire souhaitée. Elle se retourna l’air faussement scandalisé.
«Voilà qui est très classe Monsieur Fairplay !.» Elle le pointa avec sa deuxième fléchette tout en continuant «Et maintenant on se tait...ou je vous scotche la bouche!.»

« J’serai vous, je me concentrerai pour ne pas abîmer les pointes de flèches. », fit-il en ricanant un peu, bien content de son effet dévastateur sur le lancer de la rousse. Cela dit, il la laissa se concentrer et tirer ses autres flèches. Ce ne serait pas marrant de lui faire foirer une volée complète !

Elle tenta de se re concentrer en chassant de son esprit l’information que Warren avait partagé avec elle et dont elle se serait bien volontier passé... elle qui n’était pas une grand amatrice de bière, aurait sans doute encore plus de mal à en boire après ça.
Second tir, un 6... il fallait qu’elle se concentre encore. Troisième tir 11... c’était mieux que rien.
«A ton tour Monsieur Fairplay !.» dit elle en l’invitant à prendre place sur un ton qui imitait l’agressivité.
Il hausse des épaules, de son allure tranquille comme si cela ne l'atteignait pas, bien au contraire.

Elle attendit qu’il soit en place et le laissa tirer sa première fléchette dans le calme le plus serein, puis lorsqu’il fut prêt à tirer la seconde, tout juste quand il reculait son poignet avant de lâcher le projectile, elle se mit à simuler un orgasme digne d’un film très tardif sur canal le samedi soir.

Franchement, sur la première, il s’attendait à quelque chose. Quoi ? Il ne savait pas, mais quelque chose. Néanmoins, il fit mine de lancer une fois, et rien. Alors, non sans lui jeter un regard suspicieux, il lança réellement le projectile, qui vola vers le 15.
Bon, il savait que ça allait venir, mais quand ? Alors qu’il lançait la seconde fléchette, il perçut nettement les bruits tendancieux et exagérés de la jeune femme dans son dos, et cela le fit rire. La fléchette se planta dans la cible, à quelques millimètres du double vingt, mais dans le cadre extérieur. Il serait quitte pour un zéro pointé sur cette flèche.
« Je vois que Madame Fairplay a rejoint la partie. C’est bien. », fit-il avec le sourire. « Maintenant, je vous prie de vous taire. » Il la toisa pour voir si elle allait recommencer ou non, puis s’apprêta à tirer sa troisième flèche. Cette fois, bruits d’orgasmes ou non, il se concentra pour mettre dans le triple 18. Fallait revenir au score quand même, qui d’ailleurs s'établissait à : 347 pour lui et 367 pour elle. Satisfait, il ajouta : « Rien de tel qu’un 69 pour repasser devant. » Quitte à être dans le registre…

Esfir s’approcha pour regarder les scores par dessus, ou vu sa taille sur le côté, de l’épaule de Warren.
«Hum...je vois qu’en plus de faire des sous entendu cochon...Monsieur n’est pas assez gentleman pour me laisser gagner....»
Elle le planta là, le laissant choisir s’il voulait prendre ou non au sérieux cette petite réprimande.
Elle prit de nouveau position avant de reprendre la parole «Alors, dans ce contexte le meilleur score c’est le triple vingt... ça ne doit pas être plus compliqué que le centre... enfin si personne ne vient tricher!.»
Il leva les mains, la mine d’un parfait innocent peint sur le visage. Mais de quoi parlait-elle voyons ?
Après un regard en arrière, elle se re concentra sur la cible. Il fallait viser le haut cette fois... mais pas trop haut.
Première flèche, trop bas ce serait un 20. Flèche suivante... trop haut, elle ricocha sur le dessus de la cible et vint atterrir au sol.
«Bon, c’est pas simple non plus....»
La troisième fléchette ne mis toujours pas dans le mile et alla se ficher au dessus de la zone des points... au moins cette fois était elle dans la cible au moins.
La jeune femme récupéra ses flèches puis laissa la place au militaire.
«T’es plutôt gros ou petit mangeur ?...» Demanda t’elle sachant bien que ses chances de remporter la partie était des plus mince, à moins qu’elle ne monte d’un cran ses techniques de déconcentration.

« En fait... », commença-t-il en haussant des épaules. « Je n’ai pas besoin de tricher, et même si je voulais être gentleman, je peux difficilement faire pire... », fit-il avec l’ai air contrit du type pas désolé du tout. « Mais pour répondre à ta question… Disons que je mange bien, mais t’embête pas pour ça. » Il afficha un sourire. A ce niveau là, il n’était pas prise de tête pour deux sous, surtout sur la nourriture. Il s’installa sur le pas de tir improvisé le long de l’axe des deux bouteilles de bières vides. Il avait d’ailleurs terminé la sienne, remisée sur une caisse.
« Bon… Pas de bruit d’orgasme. De toute façon, ça marchera plus. », la prévint-il en la menaçant de l’empennage de ses fléchettes qu’il agitait devant son petit nez.
Il s’apprêtait à tirer et se ravisa. « Si tu veux, je me rajoute un handicap. Je tire de la main gauche. Mais si je gagne quand même, on parie un truc en plus. » Restait à savoir quoi. Il l’interrogea du regard pour finalement conclure sur un petit ton de défi : « A moins que tu aies foi dans ta capacité à me déconcentrer. Mais n’oublie pas que vous avez déjà perdu la guerre froide. » Un fin rictus vint étirer ses lèvres.

Et voilà que Monsieur lui lançait un défi! Comment pouvait elle résister, d’autant plus avec ces conditions. Elle le toisa, avec une petite moue de désaccord lorsqu’il évoqua la guerre froide.
« De la main gauche... et je peux toujours tenter de te déconcentrer... Intéressant...Et qu’est ce que tu veux parier en plus ? »
Elle jouait avec sa bouteille tout en parlant, appuyée les bras croisés contre une des caisses de la pièce.

« Ah parce que en plus tu veux me déconcentrer si je joue de la main gauche. », fit-il amusé. En réalité, il proposait de jouer de la main gauche s’ils pariaient un truc en plus, ou alors, si elle ne souhaitait rien parier de plus, et qu’elle croyait en ses techniques de distractions, tenter de gagner comme ça malgré le fait qu’il conserva sa main droite pour jouer. Mais qu’importe, cela lui permettait une petite taquinerie supplémentaire.
« Enfin, concernant le pari, je ne sais pas encore, mais je vais y réfléchir. » Le problème était de trouver un truc à parier en plus. Ils avaient quand même mis du temps à trouver pour le restau. « Mais si tu as une idée, je suis preneur. », ajouta-t-il avant de se retourner vers le pas de tir, faisant switcher ses fléchettes de sa main gauche vers sa droite, sauf une. Bon… Ca n’allait pas être simple de ce bras là. Il y avait égalité entre eux, c’est à dire 347 à 347, mais il avait une volée d’avance.
Il s’appliqua, s’attendant à être embêté quand même. Il n’était pas très concentré, son esprit turbinant sur la jeune femme. Ses bruits d’orgasmes, même s’ils étaient exagérés, lui restaient en tête. Franchement, faire gémir une nénette comme elle devait être assez grisant. Enfin… Il devait se reconcentrer. Cela faisait bien dix ou vingt secondes qu’il était planté là, le coude fléchi, la pointe de la flèche vers la cible, à cogiter.

Esfir se demanda si elle aussi prenait autant de temps à préparer son lancer.
« Tu essaie de m’imiter ou tu as juste peur que je te prépare un sale coup? »
« Je prends mon temps, pour faire un beau lancer. », répondit-il avec une forme d’aplomb de grand seigneur qui s’apprêtait à faire un beau coup.

Il lança sa première flèche. C’était nettement moins franc que de son autre bras, et nettement moins précis. Alors qu’il visait le 20, la grosse case, pas la petite ou un triple, il tira trop bas, dans le 3. Bon, c’était sur la même ligne, mais l’axe n’était pas bon !
« M’ouais. », fit-il pour lui même. Les deux suivantes étaient pas vraiment mirobolantes. Il tirait trop bas. Ainsi, fit-il un 19 et un 7. Tout dans la même zone, mais dans celle inférieure, alors qu’il visait au dessus. Il allait falloir s’ajuster. C’était quand même 39 points, ce qui le rendait à 308 points contre 347.

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Mer 5 Aoû - 11:51

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Esfir frappa dans ses mains.
« Bravo, en effet de la main gauche, tu me laisses mes chances, ça mérite de bien réfléchir à ce nouveau pari! »
Elle s’installa à nouveau derrière la ligne imaginaire et se prépara à tirer, elle voulut jouer les pros et ne se concentra pas suffisamment, elle mis dans dans le 5.
il fallait dire que viser et chercher un enjeu de taille n’était pas facile mais une idée lui vint, elle se retourna alors vers son camarade du soir.
« J’ai une idée, si c’est moi qui gagne, tu m’apprends à tirer comme un sniper »
Elle se retourna vers la cible prête pour les lancés suivant. Elle prit un peu plus de temps cette fois et parvint à faire un 50 qui la fit sauter sur place pour exprimer sa joie.
Mais sa petite danse de la joie l’empêcha d'exécuter son troisième tir avec suffisamment de sérieux et il atterrit dans le 4. Cela restait un score honorable pour elle de 59 points.
Elle rejoint le centre de la petite pièce et repris sa bière qui avait finalement très peu descendu depuis qu’ils étaient arrivés là.
« Bon tant que ton score est nul de la main gauche, promis, je ne chercherai pas à t’embêter... mais si tu deviens trop bon... je ne te promets rien »

Franchement, il était tout aussi content qu’elle quand elle planta le cinquante, tapant même dans ses mains pour applaudir. Décidément, elle était pleine de ressources et de surprises. Il considérait sa proposition, son enjeu. Lui apprendre à tirer comme un sniper ? Il pouvait lui filer une base, ça pouvait être amusant de la diriger pour un tir de précision. Est-ce qu’il aurait le droit cela dit ? Rien n’était moins sûr. Ça serait surement débattu avec sa hiérarchie, et il savait que le plus direct et le plus sûr des arguments des officiers, c’était : NON. Et quand c’était non, ben c’était non. M’enfin, il y avait peut-être moyen, qui sait ? Cette cité permettait beaucoup de chose.
Elle termina par un quatre alors qu’il méditait sur sa demande.
« J’ai quand même fait trente neuf points. », fit-il en faisant mine de s’offusquer. Il se positionna. Toute cette bière, et tirer de la main gauche. Franchement Warren, pensa-t-il, tu as d’autres idées à la con ?

288 à 308. 20 points d’écart. C’était jouable. Même si au final, il avait envie de la voir gagner. L’idée de la faire tirer au fusil et de la diriger pour cela lui plaisait assez. Ce serait un moment supplémentaire à deux.
« Bon, et pour le pari, je suis d’accord sur le principe, mais faudra surement que je négocie avec les huiles. Je te promets rien. » A lui de trouver une contrepartie maintenant.
« Si c’est moi qui gagne par contre... », commença-t-il en tirant sa première flèche qui arriva dans le 15. « Tu m’apprends le russe. J’ai quelques bases, mais je ne saurai pas tenir une conversation. » Bon, c’était vague comme terme de pari, parce que à partir de quand pouvait-on juger qu’il avait appris le russe ?
« On a un deal ? », fit-il en la toisant, avant de se tourner en l’écoutant, pour lancer ses autres fléchettes. 1 et 4. Nouvelle égalité à 288 points. C’était la galère !

« Vendu !» dit elle en s’approchant doucement dans son dos et veillant sur le score pour voir si une nouvelle diversion serait utile pour assurer sa victoire.
« Et t’inquiètes pour les huiles, y’a plein de coins discret pour qu’ils ne nous voient pas » ajouta t’elle alors qu’il lançait ses deux autres fléchette.
Il put alors sentir le déplacement d’air provoqué par les bras de Esfir qui retombaient alors qu’elle partagea une forme amusée de déception.
«Oh c’est trop nul... j’ai même plus d’excuse pour te déconcentrer ! »
Elle le poussa légèrement de côté pour prendre sa place derrière la ligne de tir.
«Oust que je te mette la pâtée ! »

Des coins discrets hein ? pensa-t-il. Un peu comme celui-là ? Pour apprendre les langues, il était parfait d’ailleurs, mais pour tirer avec une arme longue portée, ce serait plus compliqué… Sa pensée allait plutôt sur le genre de coin discret dans lequel il se trouvait actuellement que sur le genre de coin discret pouvant laisser tirer deux jeunes gens en toute quiétude. Avec une arme bien entendu.
Il préférait ne pas s’attarder sur les questions techniques : sortie du matériel, des munitions, cibles, etc etc. Il s’en foutait pour l’heure, car de toute façon, il fallait encore qu’elle gagne la partie, et que lui la perde, et franchement, cette partie n’avançait pas, la faute aux scores ridicules qu’ils produisaient depuis toute à l’heure.
Et après ? Il s’en foutait clairement de la partie, seul comptait vraiment le moment qu’il passait, songea-t-il en se laissant pousser par le petit bout de femme roux. Ah si madame commençait à se montrer tactile…
« Mais je t’en prie, fais donc, fais donc, je veux voir ça. », fit-il en faisant une courbette grand seigneur après avoir fait quelques pas sur le côté, après l’impulsion de la jeune femme pour le pousser de là.

Elle se prépara, tâchant de prendre la bonne position mais l’atmosphère très détendue et amusante qui s’était installée ne l’aidait pas vraiment à se concentrer sérieusement. Elle réussi néanmoins un 18 honorable et fanfaronna «Вы потеряете американца ! (hrp: Tu vas perdre l’américain)»
Elle prépara son second tir avant de se raviser pour poser une question à son comparse. «Est où est ce que tu as appris tes bases de russe ? »
Elle se retourna en écoutant sa réponse, les fléchettes étaient un jeu de bar avant tout, pour elle encore plus que pour quiconque, elle ne voyait pas l'intérêt de ce jeu si c’était pour rester silencieux et hyper concentrés à tour de rôle.
Sa deuxième flèche atterrit dans le 20 mais la troisième alla s’échouer en bordure de cible alors qu’elle tentait le bien difficile triple 20.
«Uhm...38... dommage pour la dernière flèche... tu as encore tes chances le blondinet »


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Mer 5 Aoû - 11:55

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Pour preuve qu’il ne connaissait pas le russe réellement, il ne comprit pas ce qu’elle baragouina en fanfaronnant. Pour sûr que ça devait être à son intention, encore qu’elle pouvait tout simplement exulter d’avoir fait un 18.
« Je commence presque à avoir des excuses pour te déconcentrer moi, par contre. Presque. », blagua-t-il.
Il escomptait d’ailleurs la pousser légèrement au moment où elle allait tirer, mais fut pris de cours par sa question, qui chassa toute envie de faire le guignol momentanément.
« Sur l’oreiller. Ma première copine... » Il se ravisa après une pause qui vit la flèche numéro 2 s’envoler vers le 20 et ajouta tandis qu’elle lançait sa troisième flèche : « Ma première expérience plutôt, était la fille d’un marin russe, elle m’a appris quelques mots comme ça quoi. ». Il n’avait aucun problème à livrer ce genre d’anecdote, même si elle reposait sur un fond sexuel pour le coup. Tout le monde avait bien une première fois, et puis, son vocabulaire russe venait de là, ce n’était pas de sa faute !
Esfir se retourna brièvement avant son dernier lancé.
«Je vois, tout ce que tu dois connaître en russe c’est Oh oui! Encore ! Vas-y ! Uhm...c’est bon! » lui lança t elle un peu moqueuse.
Mais lorsqu’elle se retourna pour tirer, sa concentration avait fichu le camp et son score s’en ressentit.
Le jeune homme ne put s’empêcher de rire cette fois. Elle était barrée. « Merci de faire de moi une machine à orgasmes pour ma première fois, ça me flatte. », railla-t-il en secouant la tête. Alala, elle lui en faisait dire des conneries. Mais avec ça, elle avait loupé son lancer. C’était bien fait !

« Dommage oui, tu aurais pu prendre de l’avance. » Il ne se moquait pas pour le coup, tout en considérant ses tirs. Il jouait certes pour le challenge, mais comme il le pensait un peu avant, qu’il gagne ou qu’elle gagne ne l’importait que peu. Tant qu’il passait un bon moment, ça lui allait bien.
« R’garde un peu ce que le blondinet y va faire petite brindille. », fit-il en se tenant l’épaule et en la faisant rouler comme s’il s’échauffait pour un exercice.

Les sensations étaient vraiment différentes dans cette foutue main gauche. Rien que la prise sur la flèche ne lui semblait pas naturelle, alors le lancer… n’en parlons pas. Cependant, il fut plus chanceux. Un 20, un 18 et un 17. 233 à 250, à son avantage. Avec un sourire satisfait, il se tourna vers la jeune femme, avec dans le regard un petit “alors ?” bien suffisant.

Esfir lui céda la place, lui lançant un regard dédaigneux face à son petite air macho. Elle alla s’adosser à une des colonnes de caisses tout en reprenant machinalement cette bière qu’elle n’arrivait décidément pas à boire. Elle le suivit des yeux, appréciant le paysage et appréciant la facilité qu’il avait à lui changer les idées. Cette fin de soirée aurait pût être un désastre, entre ses amis qui n’étaient finalement pas venu et les nouvelles piques de ce crétin de Sam. Et finalement Warren, le petit nouveau du bar, avait transformé ça en franche rigolade. Elle n’était pas pour rien, son indéfectible optimisme la rendait d’un naturel facile et enjoué. Mais alors que le militaire enchaînait des tirs plus que raisonnable malgré son handicap, une petite partie de l’esprit de Esfir pria secrètement que ses amis allaient bien.

Ce n’est que lorsqu’il se retourna qu’elle sortit de la torpeur où l’avaient plongé ses pensées. Elle prit une gorgée de bière pour se donner contenance et les quelques secondes nécessaires pour vérifier le score. Lorsqu’elle baissa la bouteille avec une petite grimace, elle la pointa vers le militaire, un sourire aux lèvres.
«Pas la peine de faire le fier mon bonhomme ! » Elle rejoignit le pas de tir avec énergie, plaquant sa bière à moitié pleine contre le torse de Warren au moment où ils se croisèrent, tout en le dévisageant et en ajoutant «J’ai pas dit mon dernier mot. »
Il réceptionna la bière à deux mains pour pas que la bouteille ne se sauve, et accompagna le passage de la belle rousse d’une rotation pour la suivre du regard puisqu’elle le dévisageait.
« J’espère bien, parce qu’il te reste… 250 points à faire. Après si tu abandonnes. » Il ne termina pas sa phrase, préférant la laisser en suspens, loin de partager les craintes de la jeune femme quant à ses collègues.

Elle chassa ses craintes de son esprit, a quoi bon se rendre triste par anticipation. Il ne leur était probablement rien arrivé comme bien souvent et si jamais elle n’avait pas cette chance, elle aurait mille fois le temps de se morfondre demain. Qu’elle profite ou non de la soirée ne changerait rien au destin de ses collègues.
Elle détendit ses épaules pour s’aider à se re concentrer, le premier tir fut un 3 fort décevant.
Elle ferma les yeux, leurs derniers enjeux lui donnaient quand même bien envie de gagner; Elle qui savait à peine tirer s’imaginait bien à plat ventre avec un fusil à lunette entre les mains, son instructeur à ses coté. Elle s'imaginait que cette position de tueur lointain et implacable devait offrir une sacré sensation de pouvoir. Oui maintenant elle avait envie de gagner... et puis ça lui clouerait le bec au blondinet!
Elle rouvrit les yeux et regarda la cible, prépara son tir et.. 50 !
Elle jubila, fêtant cette réussite d’une petite danse parfaitement ridicule, faisant un tour sur elle tout en levant les bras au ciel telle une indienne invoquant la pluie.
«Je t'avais dit que je ne me laisserai pas faire!. » puis elle leva un doigt autoritaire «Pas un mot, il me reste un tir. » Avec un grand sourire, il mima au niveau de ses lèvres une fermeture qu’on ferme.
Elle se retourna d’un bloc vers la cible, fixa le centre avec tout autant de volonté, mais la fléchette alla se planter dans le 9, ce n’était pas le résultat espéré mais, le tout donnait tout de même un petit 62 plutôt correct.
La jeune femme récupéra ses fléchette puis mima une révérence semblable à celle qu’avait faites Warren un peu plus tôt pour l’inviter à prendre place.
Elle recula de quelques pas pour le laisser s’installer sans qu’il soupçonne quoi que ce soit, puis lorsqu’il fut à deux doigts de lancer sa première fléchette, elle le gratifia d’une petite tape tout amicale sur les fesses tout en s’éloignant comme si de rien n’était.

Les bras croisés, il attendait ce dernier tir. Allait-elle refaire un 50 ? En tout cas, il était content de voir qu’elle y arrivait de plus en plus. Il pouvait se targuer de dire que c’était en partie grâce à lui, mais c’était surtout elle qui gérait sa position et son lancer comme il fallait. Le mérite revenait donc à la jeune femme qu’il toisait de profil, avec son petit air concentré qui la rendait toute mignonne, et qui donnait envie de l’emmerder.
En arrivant ici, il était à milles lieues de s’imaginer passant ce genre de soirée. Peinard dans une remise avec une jolie fille à lancer des fléchettes, en buvant des bières. Merde, beaucoup d’hommes auraient payé cher pour ce genre de loisir. Bon, il n’aurait pas été contre un petit gueuleton à manger, car ce n’était pas l’assiette de charcuterie qu’ils avaient partagé au bar qui lui remplissait l’estomac, et l’alcool avait tout le loisir de faire son effet.
« Merci. », fit-il humblement en voyant la jeune femme faire une courbette pour lui laisser la place. Dommage pour ce 9 en guise de conclusion, mais ça restait une bonne volée. Les scores s’établissaient donc à 188 contre 233.
D’ailleurs, en parlant de bière, il ne l’avait pas rendu à Esfir, et il avait même tapé dedans pour ainsi dire. Elle était quasi vide, et posée sur une caisse. Franchement, il ne voulait plus rien ingurgiter de la soirée. Il avait chaud, et le sol n’était plus très sûr, même s’il n’en paraissait rien, plutôt stable sur ses deux jambes. Il s’apprêtait à tirer, pas très convaincu de parvenir à rattraper la belle, quand cette dernière lui claqua les fesses. Sa flèche alla se planter dans une caisse à deux mètres de la cible non sans avoir glissée sur le sol trois bon mètres au moins.

Alors là… Il se tourna vers la jeune femme qui repartait tranquillement un peu plus loin pour patienter le temps qu’il tire. Il la toisa quelques secondes, un demi sourire sur les lèvres, et le genre de regard qui disait : tu viens de déclarer la guerre.
Il prit une inspiration, se retourna et lança ses deux autres fléchettes. 3 et 8. Super.

222 à 188. Merde, ça s’annonçait compliqué pour remporter la manche ! Il alla récupérer ses projectiles, dont le malheureux planté tout seul loin de sa cible, et revint vers la jeune femme.
« J’ai bu ta bière je crois. » Il la pointa avec l’empennage des flèches. « Pas de commentaires sur ma prestation, merci. », dit-il avec sérieux. Volontairement, il croisa les bras, et resta dans la zone entre les deux bouteilles qui délimitaient le pas de tir. Y avait de la place pour deux certes, mais il comptait bien rester là pour l’embêter. Le tout en discutant, l’air de rien comme si ce n’était pas fait exprès.
« Et du coup, tu es mécanicienne, tu répares quoi ? Les objets que tu tapes ? », dit-il avec un sous-entendu faisant référence à sa petite claque sur le cul.

Esfir le regarda faire son petit manège puis s’immobiliser là, pile sur le pas de tir. Qu’il boive sa bière ne la dérangeait pas le moins du monde, qu’il l'empêche de lancer ses fléchettes, c’était autre chose.
Elle se planta devant lui, devant lever le nez pour le regarder bien en face.
«Ouais je répare tout... et je sais démonter aussi quand y’a besoin » dit elle avec un air de menace.
Elle fit un petit geste de la main signifiant “dégage de là”, mais comme le militaire ne bougeait pas d’un poil, elle finit par se mettre en position de tir dans l’espace qui restait.
Elle avait forcément moins d’amplitude et son regard passait sans arrêt de la cible à l’homme qui la regardait les bras croisés content de lui même.
Elle toussota et pris son parti d’essayer de faire comme s’il n’était pas là, elle tenta de se concentrer, mais elle s’attendait trop à un sale coup de la part de son adversaire qu’elle ne pouvait s'empêcher de le surveiller.... et la flèche alla s’écraser dans la zone du 2.
«Monsieur le juge? Je ne suis pas sûre que la place de mon adversaire soit très réglementaire! »

Elle avait de la répartie, la petite brindille, et cela amusait fortement le soldat qui restait d’un calme olympien. Bon, il l’avait embêté sur son premier lancer, il pouvait bien la laisser tranquille maintenant non ? C’était amusant de la sentir tendue, pas rassurée, alors qu’il était juste en train de patienter.
« Le juge est d’accord, je vais me pousser. », finit-il par dire avec un sourire. Sauf qu’au lieu de se reculer, il avança sur elle, et avec un « Извините мисс » (pardon mademoiselle), il posa ses deux mains sur ses épaules, la souleva un peu, la fit tourner et le reposa à la place qu’il occupait quelques secondes auparavant, avant de se reculer satisfait de sa connerie.
« Et j’ai un peu plus de vocabulaire que “oh oui c’est bon”. »

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Mer 5 Aoû - 13:50

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Esfir l’avait regardé avec de gros yeux alors qu’il la faisait décoller de quelques centimètres du sol juste en la tenant par les épaules. Ouais ok, niveau muscu elle avait encore du boulot pour en arriver là.
«La démonstration de force de Monsieur est terminée… on peut jouer aux fléchettes maintenant ? » demanda t’elle faussement outrée.
Elle leva le nez dans un mouvement hautain avant de reprendre la position de lancé qu’il lui avait apprise. Elle n’avait pu s’empêcher de jeter un oeil aux biceps de l’américain, elle se demanda si les pectoraux et les abdos étaient tout aussi entraînés… mais non, il fallait qu’elle se concentre, ce n’était pas le moment.

« Les fléchettes n’attendent que toi. », dit-il l’air de rien en lui montrant la cible de la main.

«Et apparemment je n’ai rien à t’apprendre en russe… donc autant me laisser gagner non ? » dit elle en ponctuant sa phrase d’un petit rictus satisfait.
Elle reporta son regard sur la cible, prit une grande inspiration, bloqua et lança, elle ne voulait pas lui laisser le temps de faire quoique ce soit d’autre qui la déconcentre à nouveau. Cette fois, ce fut un magnifique triple 18… qu’elle devait bien plus à la chance qu’à tout autre chose, mais cela ne l'empêcha pas de lancer un petit regard narquois au militaire qui prenait bien trop de place, d’autant que maintenant, il était du côté de son bras de lancé.
Il lui restait une fléchette… qu’il était dur de se concentrer sous ce regard sournois d’un bleu profond… elle ne cessait de lancer des oeillades dans sa direction… que préparait il ?
Qu’a cela ne tienne, plus elle laisserai de temps s’écouler plus la situation empirait… elle tira… et ce fut un 20… un autre coup de chance… ça amenait le tout a 76.
«Ah! Ah! Monsieur Gros Bras! »
Une nouvelle danse de la victoire… voilà qui sentait bon la réussite et la poudre d’un fusil à lunette!

Et ben. Elle avait passé la vitesse supérieure la petite brindille ! Il était carrément dans le vent, et il sentait qu’il allait devoir payer le restaurant ! Et lui apprendre à tirer. Il ne savait pas ce qu’il préférait en réalité. Sûrement les deux, ce serait marrant. En tout cas, le contact était bien passé avec elle, et après une soirée comme ça, la revoir n’était pas une corvée, bien au contraire.
Elle avait eu du mal à lancer, perturbée par sa présence proche, et c’était compréhensible, mais il ne l’embêta pas autrement que par le fait qu’il empiétait encore sur son espace.
« J’vais même pas avoir besoin de te laisser gagner on dirait. », constata-t-il avec un sourire. Il sentait son parfum là tout proche, qui se dispersa d’autant plus qu’elle faisait sa petite danse de la victoire ridicule. « Enfin, faut encore faire le score pile poil pour conclure. », ajouta-t-il en prenant place sur le pas de tir. Et avec son bras gauche, le score pour conclure, il allait en chier… Enfin, fallait déjà qu’il se rapproche de zéro. Elle était à 112 et lui encore à 222 ! Le pire score de sa vie !
« Arrête de me perturber maintenant. », fit-il avec un air sérieux qui ne l’était pas. Il se perturbait tout seul ce grand con, à détailler sa silhouette et à s’enivrer de son parfum, sans parler de ces petits moments de taquineries. Et puis, il venait de passer un round complet à l’emmerder, il semblait de bonne guerre qu’elle l’embête à son tour. Il s’attendait à n’importe quoi désormais.

Il arma et lança sa première fléchette. Un double 20. Ce n’était pas passé loin du bord extérieur ! Il prit la position qu’il avait indiqué à Esfir pour qu’elle lance mieux, et il se paya le luxe de faire un 50. Maintenant qu’il avait 70 points dans la poche, il se prenait à surveiller le russe du coin de l’oeil. Elle allait faire quelque chose non ?

Esfir s’était mise en retrait pendant qu’il lançait, avec sa main gauche il avait déjà un sérieux handicap et même si l’enquiquiner l’amusait beaucoup, elle ne voulait pas non plus complètement tuer le match. Mais voilà que Monsieur s’offrait un 70. La petite russe chercha quoi faire pour remédier à ça et ses yeux tombèrent sur la page janvier du calendrier douteux concocté par les infirmières. Elle en déchira la page, en fit un boule, et l’envoya derechef sur la tête de Warren.

Et un misérable 3 pour conclure. Ce n’était pas comme ça qu’il allait faire la volée du siècle. 129 à 112. Il revenait presque dans la course. Il était pourtant persuadé que sans ce bout de papier, qu’il ramassa en même temps que les fléchettes, il aurait fait un score encore meilleur.

« Ah ! Quand même ! Foutu bras gauche ! », fit-il en serrant le poing. « Tu as encore une chance d’abandonner Esfir de Russie ! », lui proposa-t-il pour l’embêter, l’oeil malicieux. Cette fois, il s’écarta un peu plus. Pas la même plaisanterie à chaque fois.

«Abandonner moi ? Jamais ! » rétorqua t’elle tout en avançant avec conviction jusqu’à la zone de tir.
Pas d’américain dans les pattes cette fois… il ne lui suffirait que d’un peu de chance en plus de ça, comme au tour précédent.
Une première fléchette et hop un 15. Finalement, ne pas prendre trop de temps pour lancer et y aller franco, c’était une technique pas si mauvaise non plus.
Bon, elle vérifia la position de ses pieds, releva la tête, joua l’oeil de lynx dans un duel digne des meilleurs westerns avec la cible et …. 50 !
Evidemment, la jeune femme ne put se retenir de fanfaronner
«Je crois que le Dieu de la chance est avec moi… tu peux faire ta prière!»
Néanmoins le troisième tir fut moins chanceux, ce fut un malencontreux 1.

Il avait hésité, en voyant les deux volées précédentes, à lancer à son tour la boule de papier qu’il avait ramassé, histoire de mettre fin à ce carnage de points qu’elle était en train de lui faire subir… mais finalement, avant qu’il ne puisse le faire, elle lança pour faire un… 1. Il fit mine de se gratter la tête quand elle se tourna vers lui, dissimulant la boule de papier dans sa main pour ne pas se faire griller dans son geste. Il haussa les épaules l’air de rien.
« Je ne crois qu’en moi-même. », dit-il avec aplomb. Bon, il sentait arrivée la défaite. Il ne lui restait plus que 46 points à faire pour qu’elle gagne, si ses calculs étaient bons. « Oublie pas, faut que tu arrives à zéro pile ou tu remontes au score qui précède la volée. Tu es à 46. ». Il préférait lui rappeler la règle quand même, fairplay le bonhomme.

« Blague à part, tu as pris le coup pour le 50, c’est cool. », la complimenta-t-elle en approchant du pas de tir. Un petit compliment et elle le laisserait tranquille, pas sûr. Il tira ses flèches, mais entre la deuxième et la troisième, il se tourna, et lui balança la boule de papier. Sans trop regarder où il avait visé, il s’empressa de lancer enfin sa dernière flèche, espérant que sa diversion lui laisserait le temps de le faire sans qu’elle n’intervienne. Respectivement 7, 18 et 12. Il était à 92. C’était encore jouable !

Pour lui mettre la pression, il ajouta :
« J’suis juste derrière toi, ne te relâche pas héhé. », fit-il en concluant avec un petit rire niais.

L’enfoiré! Esfir avait reçu la boule en papier sur la tête alors qu’elle tentait une approche discrète pour une nouvelle tentative de déstabilisation de son cru. Mais elle fut stoppée en pleine action et Warren avait lancé sa dernière fléchette trop vite pour qu’elle puisse intervenir.
Elle le regarda d’un air revêche malgré le fairplay et la courtoisie dont il faisait preuve.
«Derrière moi... c’est l’heure du grand final à la russe! Je vais te laisser sur place le ricain!»
Cette bravade patriotique était certes exagérée vu les scores et la situation mais la jeune femme aimait l’exubérance et bien qu’elle n’ai presque pas touché à sa bière, les quelques bloody merry qu’elle avait descendu n’était pas si loin que ça.
Elle prit place en tentant de calculer dans sa tête comment atteindre 46 en trois tirs...20 + 20 + 6...
Elle se mis en place, jetant quelques coups d’oeils sévère derrière elle pour surveiller les gestes de Warren, s’il voulait gagner, nul doute qu’il tenterait quelque chose ce tour ci. Elle le menaça de la pointe de la fléchette en un “je t’ai à l’oeil” silencieux.
Elle tira et obtint un joli 20... ça commençait bien, encore un comme ça puis un 6 et c’était dans la poche!


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Mer 5 Aoû - 14:48

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Lui aussi, il avait fait ses calculs. Encore un vingt, et un six, et elle remportait la mise. Est-ce qu’elle devait gagner comme ça là tout de suite ? Il se posait sérieusement la question. A chaque fois qu’elle se retournait vers lui, s’imaginant sans doute qu’il allait faire quelque chose car c’était le moment ou jamais, il haussait les épaules d’un air parfaitement neutre, et leva même les mains face à cette menace silencieuse assénait par la pointe de la fléchette agitée dans sa direction.
Il attendait le prochain tir en réalité, le troisième. Il était impossible de faire vingt six du premier coup, à moins bien entendu qu’elle ne vise le double 13. Cependant, elle semblait plutôt décidée à viser les grosses cases, donc probablement le 20. C’était un pari risqué, mais un pari. Il attendit donc qu’elle jette sa seconde fléchette. Le cas échéant, si elle devait en jeter une troisième, il irait, au moment du lancer, lui pincer des deux mains les flancs…

Il jouait les garçons sages... était ce sincère ou essayait il de brouiller les pistes... peu importait au final si elle voulait gagner, elle devait lancer les deux fléchettes qui lui restaient.
Allez...encore un 20... La tension montait, la victoire n’était plus très loin et même si comme elle aimait à le dire “l’important c’est le jeu, pas la victoire”... leur petit affrontement et ses enjeux, lui donnait sérieusement envie de gagner.
Une respiration, deux et la fléchette parti dans les airs, mais sa trajectoire ne fut pas tout à fait celle escomptée et le conduisit droit sur le 12.
Esfir étouffa dans sa gorge un petit cri de frustration, puis elle reprit son calcul: 46 - 20 ça laissait 26 points, si elle retirait encore 12, il lui restait 14... c’était encore jouable.

Elle se prépara pour le dernier tir, tendue comme avant un oral d’examen... Cette fois elle ne prit même pas le temps de vérifier ce que pouvait bien faire son adversaire, tout se jouait entre elle et la cible.
Et au moment de lancer la fléchette, elle sentit un pincement sur les flancs qui la fit sursauter et envoyer la fléchette directement sur le sol ou elle rebondit avant de s’immobiliser quelques centimètres plus loin.
La russe se retourna outrée, donnant des coups pour punir le tricheur qui se tenait dans son dos.
«Alors ça c’est... c’est...» elle ne trouvait pas comment qualifier ce geste... trop consciente que son propre comportement pendant la partie n’avait pas été plus sage.

Ce moment de tension avait été tellement palpable qu’il éclata de rire quand elle se retourna furax pour lui filer des coups, d’autant plus qu’elle aurait pu conclure la partie. Il recula un peu en rigolant, les mains en avant pour la contenir, en répétant les mots qu’elle prononçait : « C’est… C’est… C’est pas cool ! », lança-t-il enfin en continuant de reculer tout en profitant pour l’agacer un peu plus gentiment. Il sentit son dos heurter une caisse derrière-lui, le stoppant dans sa progression en arrière. Amusé il ajouta :
« Tu laisses les pro jouer ? On a une partie à terminer ! »

Des claques fouettant l’air, elle était passée aux poings dont elle essayait de tambouriner son adversaire. Après tout, elle était inscrite à la boxe, fallait bien que ça serve. Bon son coach n’aurait sans doute pas approuvé sa technique, mais elle s’en souciait peu à ce moment précis. Et bien qu’elle prenne un air courroucé, sa colère n’était pas vraiment tenace.
Elle suivit Warren jusqu’à ce qu’elle l’accule contre les caisses qui délimitaient cet espace de détente clandestin.
Elle monta sur la pointe des pieds pour compenser sa petite taille et tendit un doigt menaçant sous le menton du blondinet bravache.
«Interdiction des coups tordus au prochain tour compris ?.» dit elle en fronçant les sourcils. Elle ne le laisserait rejoindre le pas de tir qu’à cette condition…

Le jeune homme qui ne pouvait plus reculer, se pencha vers ce petit brin de femme qui le menaçait maintenant de son doigt. Elle compensait un peu la distance en se dressant sur la pointe des pieds, il compensait de son côté en s’inclinant un peu, et en refaisant un pas en avant pour laisser ce doigt s’échouer sur son torse.
« Ah oui ? Et sinon ? », dit-il avec un air de défi non camouflé, la proximité soudaine avec la jeune femme le grisant légèrement.

Elle ne dévia pas le regard mais fit une petite grimace, elle n’avait pas vraiment anticipé une réponse de ce genre, et cette proximité la faisait hésiter sur la réponse à donner. Elle opta finalement pour garder le ton qui avait animé toute cette soirée.
«Sinon... je te montre ce que je vaut sur un ring.»
Elle transforma le doigt qui était maintenant appuyé contre le torse solide de Warren, par un poing qui s’écrasa un peu plus sur ses pectoraux.

Il fit un petit “oh” muet, alors qu’il sentait son petit poing s’écraser sur son torse. Décidément, elle ne se démontait pas facilement cette russe ! Amusé d’autant plus par cette réponse, il la toisa un instant, laissant flotter un petit moment ou il hésita, pour finalement répondre :
« Hum… D’accord, je me rends. Je n’ai pas envie de prendre la droite que l’autre abruti a pris toute à l’heure. » Il ne se redressa pas, toujours dans la provocation d’être aussi proche, mais avec un sourire il lui attrapa ce poing fermé qui était contre son torse pour l’écarter doucement d’entre elle et lui. « Alors range tes armes, petite brindille, avant qu’il n’y ait des blessés. »

Elle afficha un petit sourire satisfait même si dans cette position, elle était à sa merci et n’aurait plus le moyen de lui coller son poing dans la figure si elle le souhaitait.
«Monsieur devient enfin raisonnable..»
Le mouvement qu’il imprima à son bras pour écarter ce poing à peine menaçant, fit invariablement se rapprocher leurs corps.
Il y eu un de ces moments de flottement, de ceux qui peuvent devenir magique ou torride ou humiliant selon les situations.
Leurs visages se rapprochèrent encore de quelques millimètres puis Esfir rompit le silence en chuchotant.
«Je ne coucherais pas avec toi ce soir l’américain... »
La tentation était grande et ce petit frémissement caractéristique qui la traversait faillit bien lui faire perdre ses bonnes résolutions.
Elle remit les pieds à plat sur le sol, descendant son visage de quelques centimètres pour retrouver une distance de sécurité qui lui permette de garder la tête froide pour s’expliquer.
«Je refuse de donner raison à cet enfoiré... » avoua t’elle en évitant le regard de Warren.
Elle ne pouvait pas nier qu’elle avait envie de lui. Entre l’alcool, le petit jeu qui s’était instauré entre eux et son air débonnaire de plus désarmant... non, elle devait bien reconnaître que lui sauter dessus était des plus tentant.
Mais les mots du barman, ces demi mensonges qu’il noircissait auprès des autres atlantes, tout ça lui était revenu en pleine face ce soir et devant Warren. Elle ne voulait pas que ce type fraîchement débarqué et avec qui elle passait une soirée mémorable, ait d’elle cette image.
C’était un de ces moments qui pouvait devenir magique ou torride ou terriblement frustrant.

Elle guetta sa réaction du coin de l’oeil, son coeur se mit à battre plus vite de peur d’avoir froissé son égo de mâle et d’avoir gâché cette soirée.

Du côté du jeune homme, la tentation était tout aussi grande de franchir ces quelques centimètres pour venir poser ses lèvres sur celles de la jeune femme. Seulement, ce serait rompre ce petit moment de flottement qui laissait le temps en suspension autour de leurs corps respectifs maintenant si proches. Tout pouvait basculer à cet instant précis, dans un sens comme dans un autre, alors qu’il écartait délicatement ce poing de son torse.
Le sens fut murmuré. Plutôt directe, la russe mit les pieds dans le plat sans détour. Il ne chercha pas à la rattraper, se redressant légèrement pour reprendre une posture plus stable et droite, alors qu’elle avouait le sens de sa retenue. Il était normal qu’elle soit encore hantée par les paroles du barman, lui même y ayant pensé quelque peu. Il n’avait pas entendu les quelques mots qui avaient achevé de mettre le feu au poudre et qui avaient conduit Esfir à coller une beigne à cet homme, mais il imaginait forcément un peu, ayant eu un échantillon de son amertume quand il était venu rapporter ces produits alors qu’elle tirait ses fléchettes.
Déjà, c’était typiquement le genre de truc qui ne se faisait pas du point de vue du militaire. Peut-être que ce type pensait rendre service à un autre homme en le prévenant qu’elle était aussi douée dans un plumard que dans le jeu auquel ils s’exerçaient depuis ce début de soirée. Une attention mesquine et dénuée de respect pour cette femme, qui, malgré ses airs enjôleurs et sa façon d’être, avait une personnalité à part entière et une capacité à ressentir les émotions. Tirer gratuitement sur quelqu’un - ou peut-être que ça n’était pas gratuit parce qu’il semblait amer mais Warren n’en savait rien - n’était pas très honorable ni très respectueux.

Qu’ils aient des différends pouvaient s’entendre et se concevoir, après tout il ne connaissait pas leur histoire. Mais qu’il vienne laver son linge avec elle en public en utilisant sa position de barman pour le faire était assez abjecte.

Il afficha un petit rictus, fidèle à lui-même et lui attrapa les deux épaules, un peu comme il avait fait toute à l’heure pour la soulever et la déplacer.
« Tu sais… » Elle venait quand même de lui avouer que coucher avec lui ne lui déplairait pas, même si pas ce soir, et forcément, ça faisait son chemin dans le crâne du jeune homme qui restait grisé par cette proximité soudaine qui semblait venir conclure un petit jeu de séduction qui avait commencé depuis un moment maintenant. « Je ne coucherai pas avec toi ce soir non plus, la russe. ». Il la lâcha pour la toiser, cherchant à capter son regard qui se voulait fuyant. « Je refuse que tu penses donner raison à ce mec, quoiqu’il t’ait dit. » Il lui fit un sourire, ayant repris sa formulation en la nuançant quelque peu. Il respectait son choix, et les motivations qui allaient derrière, même si elles étaient discutables, ne serait-ce que parce qu’elles détenaient leur origine d’un barman aigri. « D’ailleurs, je crois que c’est mon tour de saloper un peu plus sa cible. Est-ce que j’ai le droit ? », demanda-t-il tranquillement, puisqu’elle l’avait menacée quelques secondes auparavant, et qu’il avait plus ou moins sous-entendu qu’il se tiendrait sage sur le prochain tour. Il espérait que son humeur n’était pas entamée pour de bon, et qu’ils iraient au moins au bout de cette histoire de pari.

Esfir retrouvait le sourire à mesure que Warren parlait. Elle laissa même son regard retrouver les yeux bleus de l'américain alors qu'il lui affirmait comprendre ses raisons.
Elle se dit qu'ils devaient avoir l'air un peu ridicule là debout l'un en face de l'autre et fini par rire un peu bêtement.
«Avec plaisir... » dit elle en s'écartant un peu pour lui laisser un passage.
Mais quand il passa à côté d'elle, elle posa une main sur son avant bras tout en glissant un « Merci.. »
Puis elle le laissa continuer son chemin en laissant ses doigts glisser doucement.

Il ne marqua pas de temps d’arrêt, ni même ne répondit quelque chose, se contentant juste de ralentir un peu pour laisser cette main glisser sur son épiderme et de hocher simplement de la tête. Elle n’avait pas spécialement à le remercier, ils passaient une bonne soirée, ce serait dommage de la boucler d’une belle façon qui ne serait pas complètement saine dans l’esprit de la jeune femme.

Un silence s'installa alors qu'il prenait place derrière la ligne imaginaire de tir. Esfir se retourna, profitant de l'instant pour contempler la friandise qu'elle venait de laisser filer. Alors qu'elle détaillait la courbe sous sa ceinture, elle se maudit d'avoir tant de scrupules ce soir. Cet enfoiré de Sam venait il de gâcher une fois de plus cette soirée ? Venait il de remporter la partie ?
Non, c'était hors de question ! Et puis zut !
« Au fait, j'ai pas promis que je ne t'embêterai pas moi.. » dit elle sur un ton taquin.
Elle se mit à arpenter la pièce en quête d'une diversion.

Il s’installa en silence sur le pas de tir. L’ambiance serait-elle retombée comme un soufflet ? Il avait essayé de faire en sorte que non en se montrant un peu taquin sur la fin de ses propos, même s’il avait pris avec beaucoup de sérieux les quelques mots échangés avant concernant le barman.
Il en était à 92 points. C’était gagnable en une volée. Avec sa main droite, il aurait certainement tentée, mais avec la gauche, cela lui semblait impossible. Un triple vingt, un triple dix et un deux, et c’était dans la poche. Il y avait aussi la possibilité de faire un double vingt, un cinquante, et un deux. En fait, il y avait plusieurs possibilités, avec des degrés de difficulté similaires. Méditant sa stratégie, la phrase taquine de son acolyte de fléchette lui arracha un sourire.
« Et moi juste de ne pas te faire de coup tordu le prochain tour. Du coup… tu as intérêt de conclure ce tour-ci sinon... », fit-il en laissant sa phrase en suspens, dont le sens final était facilement devinable.
Bon maintenant il n’était plus tranquille sur son pas de tir. Il voyait du coin de l’oeil la belle rousse arpenter la pièce. Elle devait ruminer quelque chose pour lui faire rater son tir.
Les grands stratèges des temps passés avaient le culot pour eux, il se devait donc de tenter de remporter la mise en une volée ! Jetant un nouveau coup d’oeil à la jeune femme, peinant à se concentrer, cette foutue bière et cet estomac vide n’aidant pas non plus, sans parler des hormones même si ces dernières s’étaient calmées, il tenta le triple vingt, affichant clairement sa stratégie. La flèche vola, vola, et se planta dans la cible.

« 3 ? » Oui trois. « Merde, je suis une buse ! », s’exclama-t-il en commençant à rigoler un peu. Bon, c’était cramer pour ce tir !
Les lancers suivant, s’il n’y avait pas d’intervention d’Esfir, se résumeraient à un vingt, et à un douze. Il lui restait 57 points à faire contre 14.

Est-ce que tout allait se jouer maintenant ?

Esfir sourit « Je ne vais peut être même pas avoir besoin de faire quoi que ce soit... tu te loupes tout seul oeil de lynx! »
Mais elle avait beau se moquer, elle craignait une remontada du pro du tir de précision, et elle était si proche de la victoire... Elle cogitait. La boulette en papier, c’est déjà fait... la technique de la simulatrice aussi... la claque sur les fesses, ce serait du réchauffé... Les chatouilles ? Trop risqué... encore un rapprochement un peu trop physique et elle risquait d’oublier sa bonne résolution.
Ses yeux se promenèrent dans la pièce alors que Warren obtenait un 20 avec sa deuxième fléchette... un calcul rapide, voilà qu’il était à 69 points..bon aucune chance qu’il termine ce tour-ci...
La petite russe alla fouiller dans des caisses à l’arrière, bon des bruits de fouille et de bidouillage divers feraient une diversion acceptable pour la fin de ce tour.... la vraie diversion, elle la concoctait pour le suivant... l’idée qu’elle venait d’avoir l’amusait tellement qu’elle avait presque envie de se louper juste pour avoir une excuse pour lui jouer ce petit tour...certes stupide, mais plutôt original.

Elle sortit de sa cachette comme si de rien n’était alors que Warren ramassait ses projectiles. Il avait fini sur un 12, ce qui menait son score à 57.
Lorsqu’elle passa près de lui pour tenter sa chance, elle lui fit signe de ne pas s’éloigner.
« Mets toi là... je veux te garder à l’oeil pour être sûre que tu tiendra parole. » dit elle en lui indiquant le mur à sa droite. En réalité, elle voulait surtout qu’il ne profite pas de sa concentration pour aller fouiner derrière les caisses et qu’il découvre son stratagème.

Forcément il l’avait entendu trafiquer des trucs dans son coin et il se demandait vraiment ce qu’elle préparait car elle préparait forcément quelque chose. A moins que ce ne soit une nouvelle arrivée de bouteilles de bière mais il en doutait fortement. En plus il n’aurait certainement pas avalé une goutte de plus de houblon.
« Bien sergent. Je ne bouge pas. » répliqua t il amusé. Il s’adossa l’air de rien, comptant bien respecter sa parole.

(c) AMIANTE

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Mer 5 Aoû - 15:27

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Au centre, c'est cinquante points
feat Esfir Lunienko


Bien maintenant, elle n’avait plus qu'à se concentrer... il fallait faire un 14. C’était normalement jouable en un coup. Elle se plaça, tira... et la fléchette atterri dans le 9, ce n’était pas le résultat espéré mais ça lui laissait encore une chance... il faudrait un 5 au prochain lancé.Elle jeta un coup d’oeil satisfait à Warren qui restait sage.
Puis lança le second projectile qui alla atterrir dans le.... 20!
« Oh non! Maudit 20, je te déteste! »

Elle se tourna vers le militaire, les mains sur les hanches, laissant sa déception de côté et prête à relever le défi au prochain tour.
« Tu as encore une chance de me battre p’tit gars... mais je n’ai pas dit mon dernier mot. »

Bien positionné et respectant ses dires, le militaire laissa la jeune femme tirer ses fléchettes sans piper un mot. Il méditait un peu ce qu’il venait de se passer, en la considérant de profil comme elle l’avait fait un peu plus tôt. Aurait il dû insister un peu ? Il passait certainement à côté de quelque chose, mais il préférait de loin passer à côté de quelque chose que de quelqu’un. Accepter des paris, en proposant un restau n’était pas une façon de dire « je ne veux plus te revoir » alors ce serait certainement con de faire du forcing en trouvant des arguments ou en se montrant plus entreprenant. Et si ça devait en rester là et que finalement ça ne se ferait jamais… et bien, il se serait respecté. Il détacha son regard des courbes de la jeune femme pour se concentrer sur ses lancers, s’attardant sur ses cheveux qui ondulaient à chaque tir. Bon il émergeait sur ce fameux 20 qui la renvoyait à son score d’origine. Dommage !

Il s’avança avec un rictus. Maintenant il pouvait essayer de revenir mais ça risquait d’être compliqué. Cela dit, prochain round, il pouvait refaire le con ! Suspicieux quant à ce qu’elle trafiquait avant son tour, il se positionna.
« Bon… j’espère que tu es prête car tu viens de rater ta chance de te faire payer le restau ! », blagua t il. Il lui indiqua du bout des flèches la caisse sur sa gauche.. « A ton tour de rester tranquille. » Il ne savait pas si elle allait écouter ou non, mais il s’apprêtait à tirer malgré tout. Première fléchette, un 17. Plus que 40 à faire !

Elle fit mine de ne pas avoir entendu sa petite phrase et s’en alla derrière lui. Bon c’était un coup un peu compliqué, elle n'avait donc pas une minute à perdre si elle ne voulait pas avoir à débourser pour le repas...et à devoir laisser tomber ses rêves de snipeuse!

Elle parti derrière les caisses qui servaient de dossier au canapé improvisé puis monta sur celles-ci le plus silencieusement possible. Elle avança de caisses en caisses pour atteindre un point assez proche dans le dos de Warren, puis elle tendit les bras tout en tenant sa perche artisanale, et bientôt Warren pu voir danser à la limite de son champ de vision une photo de deux femmes très dénudées qui avaient les têtes de Pedge Allen et Karola Frei.
Esfir secoua légèrement la perche pour donner du mouvement à la photo qui se rapprochait de la tête de l’américain, et la photo tremblait à mesure que le fou rire gagnait la russe.

La fléchette, seconde du nom, partie en vrille alors que l’américain commença à rire. Elle était vraiment cinglée cette nana. S’il ne connaissait que les deux officiers de vues, les voir à poil était sacrément amusant, surtout avec l’interdit qui planait au dessus de leur tête. S’il se faisait prendre avec ce genre de chose, il finirait au trou avant de retourner fissa sur Terre, mais il y avait peu de chance qu’ici quelqu’un ne lui tombe sur le râble.
« Vous détenez vraiment des trucs… », râla-t-il faussement en essayant d’écarter la photo de son champ de vision. Il sentait clairement que la rousse, morte de rire, faisait tout pour la lui laisser devant le visage. Il essayait de la chasser comme une mouche.

Hilare quand même, il essaya de tirer la perche pour récupérer les photos. Elle mettait les moyens pour l’emmerder quand même. Soudainement, il écarta le “poster” pour lancer sa fléchette. Triple vingt ! Ce qui faisait 60 ! Retour à 57.

« Et voilà ! Tu me dois le restau ! » fit-il en levant les bras au ciel, profitant du fait qu’Esfir était sur les caisses perchées pour affirmer qu’il avait gagné. Ce n’était pas pour tricher, parce qu’elle verrait bien que ce n’était pas le cas en revenant vers lui, mais en attendant, ça lui filerait des sensations tiens ! Ça lui apprendra ! Il fanfaronnait un petit peu, le Warren !

Esfir n'en pouvait plus de rire ! Mais lorsque Warren dégagea la photo pour tirer, elle faillit bien tomber de la caisse et elle ne dû son salut qu'à un sens de l'équilibre inné.... Ou plutôt à la chance.

Lorsque le militaire se retourna victorieux, elle était encore juchée sur la caisse hilare. Elle baissa sa perche artisanale et fronça les sourcils.

« Oh!.... Tu es en train de me dire que tout ça n'a servi a rien ? » Elle le regardait du haut de son pied d'estale faussement offusquée.

« Bon... C'est le jeu et je tiendrai parole. », dit elle en s'asseyant sur la caisse pour en redescendre.
« Je t'offrirai donc un bon repas et je t'apprendrai à parler russe .... On risque de se voir souvent. » Conclut elle une fois revenue au sol.

Elle récupéra son montage et entreprit de le démonter.
« Voilà qui clôt cette soirée j'imagine.... Oh et ça, ce n'est pas de mon fait, ce sont les infirmières qui ont conçu ce drôle de calendrier. », ajouta-t-elle en brandissant le montage photo qu'elle avait utilisé pour sa diversion.

Elle n'alla même pas vérifier le score, le résultat semblait assez logique pour ne pas ressentir le besoin de le vérifier.

Il était en train de faire un bide là non ? Lui qui pensait qu’elle serait déçue, ne serait-ce que par rapport aux moyens qu’elle avait engagé pour parvenir à ses fins, n’en eu pas pour son argent. Cela ne l’empêcha pas de sourire. Elle était fairplay et acceptait la défaite avec classe.
« Les infirmières ? Et ben, j’aurai pensé que c’était l’oeuvre de bonhommes. », fit-il en approchant. Il posa une main sur la perche pour l’empêcher de poursuivre son démontage.
« En fait, ça conclut la soirée que si tu me crois. », finit-il par dire, en se tournant un peu vers la cible, l’invitant à la regarder. Il n’avait pas rebondi sur le repas et les cours de russe, puisqu’il n’avait pas vraiment gagné. Un fin sourire sur les lèvres, il patienta le temps qu’elle se rende compte de la supercherie.

Il fallut quelques secondes a la russe pour comprendre ce que ce qu'il voulait dire.
« Que si je te crois.... » Répéta t'elle pensive, cherchant ce que sa phrase signifiait.
Son anglais c'était nettement amélioré depuis deux ans mais il restait des petits moments parfois elle doutait d'avoir bien compris.
Rapidement Warren pu voir que l'idée faisait son chemin dans sa tête. Un "Oh" muet se dessinait sur son visage alors qu'elle lâchait son démontage pour aller voir la cible de plus près.

17 + triple 20 ! Elle se retourna d'un bloc un doigt sévère pointé dans sa direction.
«Tu as menti ! Oh que c'est vilain.... Très très vilain ! »
Elle alla retirer les fléchettes de la cible et revient vers Warren pour les lui rendre.
« Ca mériterait même une punition... » Elle marque une pause pour réfléchir
« Mais je ne sais pas encore laquelle... »
Esfir alla chercher ses propres munitions sur la photo plus qu' équivoque de Sheppard et Hofmann, première page du calendrier ayant servi pour le petit piège qu'elle avait tendu à son adversaire.
Elle alla se mettre en place et se retourna vivement avec un grand sourire.
« Ca n'aurait pas dû me surprendre un américain qui ment pour s'attribuer une victoire.... Maintenant la mère Russie va t'écrabouiller ! »
Esfir reprit position en suivant minutieusement les conseils de Warren, il lui restait 14 point à faire à nouveau.
Cette fois ce serait la bonne.

« Écrabouille, écrabouille, je demande à voir. C’était pour relancer ton esprit compétitif que j’ai fais ça, j’espère que je ne serai pas déçu ! Et puis, tu n’es pas le genre à donner des punitions. », dit-il en pure provocation. Il la laissa tirer la première flèche, se détournant pour aller du côté des caisses où elle se situait quelques secondes auparavant. Elle le faisait rire avec ses mains qui étaient les parfaites alliées de ses expressions, comme ce doigt pointé qu’il avait eu dans sa direction alors qu’elle comprenait la supercherie. Il était moins dans le non verbal, mais c’était peut-être à cause de ce côté tranquille. En tout cas, ce genre de personnalité bousculait un peu sa façon d’être, et ça ne le dérangeait jamais, au contraire. C’était… stimulant. Pour le côté punitif, il avait un doute quand même. Elle ne semblait pas trop être du genre à suivre. D’abord sa réplique de lui régler son compte sur un ring, puis sa façon de parler qui pouvait se montrer directive de temps en temps, ce petit brin de femme ne devait pas être du genre totalement passif, à attendre que ça se passe.
Il revint près d’elle, espérant d’ailleurs qu’elle n’avait pas fait un 14 direct sinon sa connerie ne fonctionnerait pas. Il se positionna juste à sa droite, tenant le photomontage de Sheppard et Hoffman dans une position qui ne laissait pas de grands mystères sur leurs attributs respectifs.
« J’ai du mal à me dire que le Colonel est gaulé comme ça. », commença-t-il, l’air de rien, comme s’il commentait l’image d’un plateau de fruit. Des bananes en l'occurrence. « Tu crois pas que c’est un peu exagéré ? » C’était évident que c’était un montage, mais c’était juste pour l’embêter pendant qu’elle tirait. « Naaan, c’est clairement exagéré. J’suis photographe tu sais, je m’y connais en proportion et tout ça. », fit-il, en rajoutant exprès dans ses commentaires. Il tapotait même sur l’image.

Et la première fléchettes se ficha dans le 11. Le calcul était rapide, un 3 devait suffire à remporter la partie.
Mais le fait d'avoir encore loupé le 14 ne la mettait pas en confiance pour le second tir.
Elle se prépara pour la 2e fléchette, le regard et l'esprit concentrés sur la cible. Au moment où elle allait tirer Warren commença à évoquer la virilité du colonel Sheppard en arborant l'une des photos du calendrier sous ses yeux.... Et sa 2e fléchette alla s'écraser au sol quand elle pouffa devant ce stratagème finalement réussi pour la déconcentrer.
Elle lui lança un petit regard désapprobateur sans toutefois réussir à s'empêcher de sourire.
Elle pris sa troisième fléchette en main... Allez il fallait réussir malgré les manigances du blondinet.
Pour gagner un peu de temps pour tirer, elle joua le tout pour le tout. Il faudrait tirer rapidement, la dernière fois ça lui avait pas mal réussi.
Elle se concentra sur le 3 puis juste avant de tirer
« De ce que j'en sais ce n'est pas si loin de la vérité...et je dirais pareil pour le directeur Hoffman. »
Voilà, qu'il médite la dessus pendant qu'elle tirait!
La fléchette partie bien droite... Trajectoire impeccable...et hop dans le 3!
Esfir en revenait à peine et mis quelques secondes avant de pousser un cri de joie et de sauter au cou de son adversaire en signe de célébration.

Il la toisa en coin. De ce qu’elle en savait ? Idem sur le directeur Hoffman ? Obligé, elle avait ses sources, elle ne pouvait pas en être informé de “visu” si ? Pas le temps de s’interroger plus là dessus que la miss venait de conclure par un magnifique trois lancé franchement et sans sourciller. Il était atteint, non par chance, mais par dextérité. C’était assez satisfaisant pour le prof improvisé qu’il était. L’idée d’avoir perdu ce pari ne lui effleurait pas spécialement l’esprit, c’était juste des prétextes pour se revoir en réalité, alors qu’importe qui gagnait… même s’il était un peu déçu de ne pas avoir réussi à faire mieux avec sa patte gauche. Il allait s'entraîner pour être aussi bon des deux côtés !
Ce temps d’introspection de quelques secondes fut suffisant pour que la russe comprenne qu’elle avait gagné. Un large sourire illumina le faciès du jeune homme devant cette démonstration de joie, et un peu surpris de se retrouver avec la rousse autour du cou, il la soutint un peu comme il pouvait, osant pas trop mettre ses mains n’importe où.
« Bravo, j’suis bien content. », fit-il en conservant le sourire, attendant de voir si elle voulait se décrocher ou non. « C’était une belle partie, tant sur le plan technique que créatif... » Faisant référence aux techniques de chacun pour déstabiliser l’autre. En tout cas maintenant, elle serait une sérieuse adversaire pour les prochaines compétitions avec ses amis, songea le jeune homme.

Esfir était toute joyeuse, elle se laisse un peu porter par son prof avant de redescendre les deux pieds au sol par une toute petite impulsion.
Elle apprécia les félicitations sincères du militaire et le remercia tout aussi sincèrement de ses précieux conseils.
«[color:1ec3=HotPink ]Merci coach ! C'était un sacré match mais je t'avais bien dit que la Russie ne se laisserait pas faire ! » Ne put elle s'empêcher de fanfaronner.
« Alors tu me dois un restau et des cours pour devenir une vraie petite snipeuse. »
Elle marqua une pause en prenant un air contrit.
« J'aurais peut-être dû te préciser avant que je ne sais pas tirer. » Elle haussa les épaules comme une gamine qui se dit "bof c'est pas si grave"... Puis vint prendre des mains de Warren le montage photo dont il s'était servi et avait envoyé la seconde fléchette de la jeune femme au sol.
Elle y jeta un dernier coup d'œil avant de rassembler les pages du calendrier pour les reposer sur la table. Il lui faudrait remettre un minimum d'ordre si elle ne voulait pas se voir bannie de la planque des gars de la maintenance.

« Vraies teignes ces russes. », confirma-t-il en se dirigeant vers la cible pour récupérer les fléchettes, et la cible du coup. Il allait devoir la ramener au bar. Il se demandait comment il allait être accueilli, mais ce n’était pas grave. Il verrait le moment venu, pas trop du genre à se faire de mouron en avance.
« Ce n’est pas grave, tu ne savais pas tirer aux fléchettes non plus. », fit-il en haussant des épaules et en revenant vers elle. “Bof ce n’est pas si grave” version Warren. Franchement, il ne s’inquiétait pas pour ça. De toute façon, tirer avec un pistolet, un fusil, ou avec un fusil de précision ne demandait pas les mêmes compétences ni le même savoir faire.
Il en profita pour ramasser les bouteilles vides qui jonchaient le sol et qui constituaient le pas de tir. Pour le restau, il n’y avait pas trente six choix possibles vu qu’il y en avait un sur la cité. Cependant, pour le tir, ça s’annonçait plus compliqué. Il allait devoir discuter avec les huiles. Essayer de glisser ça de façon à ce que ça soit pédagogique, mais si pour autant initier Esfir à ça ne l’embêtait pas, se farcir des classes complètes ne l’intéressait pas vraiment. Il restait quand même assez à l’écart des masses, et des gens de façon générale.
« Bon… ben, merci pour ce petit moment. », fit-il en opinant doucement du chef. Au final, c’était une bonne soirée. « Va falloir que j’aille rendre ça. », dit-il en levant un peu la cible qu’il tenait dans une main. Il afficha un rictus, qui en disait long. « Je te tiens au courant pour le reste. »

Esfir termina de remettre en ordre les traces de leur passage et les fabrications qu'elle avait faites pour ses petits stratagème.
Elle avait hâte de voir ce que les objets de leurs petits paris allaient donner. Vu comment c'était passé cette soirée fléchettes, l'ambiance décontractée et taquine qui s'était installée malgré la mésaventure du bar, leur prochaine rencontre devrait être des plus sympa.
Elle raccrocha le calendrier au mur et dissimula les deux pages arrachées... Les gars qui les trouverai pas de suite et auraient tout le temps de se poser des questions.
« Je me suis bien amusée. » Dit elle en revenant vers Warren.
« Je te raccompagne jusqu'à l'étage les couloirs de la zone de stockage sont mal éclairés, je ne voudrais pas que tu te perdes ou qu'il arrive malheur à tes petites fesses d'américains... Sinon on va encore injustement accuser la russe ! »
Elle ouvrit la porte de l'entrepôt et l'invita à la suivre. L'ascenseur n'était en réalité pas très loin et le chemin fut rapide.
« J'attends avec impatience notre petit cours et si tu veux une revanche, on remet ça quand tu veux. »
Sur le coup, elle ne savait pas trop comment conclure la soirée, une poignée de main virile, une bise tentatrice, une claque amicale sur les fesses...
Histoire de garder ses bonnes résolutions, elle opta pour la plus sobre de ces solutions.
« Je t'abandonne ici, mes quartiers sont de ce côté et je crois que je vais éviter le bar au moins ce soir... » Conclut elle en lui tendant la main.

Il s’était amusé de ce prétexte, un peu comme si elle n’avait pas voulu que la soirée se termine maintenant, et que ce petit bout de chemin permettait de la poursuivre un petit peu plus longtemps. Pour sa part, la cible sous le bras, il suivait docilement le chemin que la rousse lui indiquait. Il profitait des dernières fragrances de son parfum et de son attitude désinvolte.

« Je te fais signe rapidement pour honorer mes paris, je ne suis pas du genre à ne pas les tenir. », affirma-t-il en prenant sa main. Lui qui comptait simplement lui dire au-revoir verbalement, et de lui souhaiter une bonne soirée, la lui serra doucement. Ce n’était pas plus mal ainsi, même s’il manquait un petit quelque chose. Au moins partait-il avec la conviction qu’ils allaient se revoir, et c’était déjà ça de gagné.

« Passe une bonne soirée, et à une prochaine alors. », ajouta-t-il. Oui, il était pour le mieux qu’elle ne retourne pas au bar. Il la laissa partir avant de faire demi-tour, se demandant si le fait qu’elle ait dit que ses quartiers étaient de ce côté était une forme d’invitation ou non ? Il haussa des épaules. Si c’était une invitation, elle n’était pas directe, hors, elle semblait plutôt être quelqu’un qui disait les choses telles qu’elles étaient. Ce n’était pas tout le monde qui irait sortir un truc du genre “je ne coucherai pas avec toi ce soir”, de but en blanc et sans trop crier gare. Et puis, elle l’avait dit, elle avait prise une résolution, et lui aussi, alors tout était en ordre.

Comme cette cible qui retrouva son clou sur un mur qui s’était épargné quelques tirs supplémentaires. Le barman avait quelque chose à faire dans la remise à ce moment là, et Warren ne chercha pas à le calculer. Direction ses quartiers.

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