In Conatus Vertitas ? ft. Shaun Kelly

√ Arrivée le : 12/12/2018

In Conatus Veritas

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L’avènement du Commandant avait été suivi par sa chute. Un règne bien court pour cet homme persuadé d’être dans le vrai, de mener un juste combat alors qu’il n’était qu’un monstre encourageant les pires penchants de l’humain. Violence, persécution, délation… Ces jours n’auraient pas été aussi marquants s’ils n’avaient été menés par un terrien, un homme qui avait été choisi pour ses compétences, pour la mission fondamentale que représentait Atlantis. Cela remettait en cause les raisons, les motivations de chaque personne, chaque membre d’un programme secret et ô combien important.

Ce militaire était il digne de confiance ? Pouvait on se fier à ce technicien ? A ce savant ? A ce médecin ? Qui était un réel ami ? Qui était là pour protéger la Terre, non en reniant l’ensemble du programme de la Porte des Etoiles mais en combattant avec le soutien de tous ?

Lorn Fawkes n’était pas un homme d’action. Il préférait grandement l’étude, les questions. Et naturellement, lui qui avait toujours un instant pour réfléchir à différentes choses n’avait pu s’empêcher de se poser ces questions. Et, non sans mal, il s’était obligé à se regarder dans le miroir. Qu’avait il fait durant cette période ? Il n’avait pas cherché à entrer en rébellion contre l’ennemi, le Commandant. Il n’avait pas non plus chercher à l’aider, à lui faciliter la vie. Mais le fait était là : il avait continué son travail, traînant lorsque les sujets avaient des liens avec des armes, des technologies, des ressources que ce dernier pourrait utiliser sans considération, sans prudence, sans moral. L’archéologue avait regardé tout cela de loin, attendant que la tempête se calme, se persuadant à force de se le répéter que ce n’était pas son rôle que de lutter. Il n’était après tout qu’un intellectuel. Et cela avait eu une conséquence pour le moins désagréable : il faisait parti de ceux sur lesquels les regards se tournaient parfois avec mépris. Il était l’un de ces sales collaborateurs. Ces critiques, il les entendait, les comprenait. Elles étaient logiques, humaines. Il ne pouvait leur en vouloir, mais il ne parvenait pas pour autant à se défaire de l’idée que ce n’était là que les propos, les pensées d’imbéciles. Le monde était bien plus compliqué qu’une question de bien et de mal, de lumière et de ténèbres, de pour et de contre. Il ne pouvait tolérer d’être réduit, jugé sur une simple considération arbitraire.

Lui qui était déjà peu réputé pour sa personnalité exécrable ne s’était pas arrangé. Lorn Fawkes s’était refermé encore plus, s’était fait plus sarcastique, plus cynique. Cela avait été sa défense contre tout ce qui lui était désagréable, la seule qu’il pouvait exprimer sans mal, sans réfléchir. Mais cela ne l’empêchait pas d’accumuler la frustration, la rage de voir les conséquences d’une folie. Un de ses rares amis lui avait suggéré de faire un peu de sport, de canaliser ses pensées sur un sac de frappe ou ce qui lui ferait plaisir. Mais ce n’était pas aussi simple, pour lui du moins. Plusieurs fois il s’était approché de la salle de sport, et il avait à chaque fois changé sa destination. Il évitait les gens, les questions, les regards. Quelque part, il avait honte de n’avoir rien fait, d’avoir simplement accepté et simplement pris grand soin à ne pas se rappeler quand il lui était demandé s’il avait vu des rebelles. Puis finalement il avait franchi le pas, à sa manière. Il avait opté pour courir sur la cité, en profitant pour s’aventurer dans des couloirs qu’il fréquentait guère. Cela avait été un premier pas, celui qui lui avait permis de reconnaître quelques bienfaits à l’épuisement physique. Quelques jours plus tard, il avait pénétré le complexe sportif, regarder les instruments de musculations d’un regard vague puis enfiler des gants de frappe et chercher à ruiner un sac, tout en ne parvenant qu’à s’abîmer les mains. Il ne cherchait pas à discuter, il ne semblait pourtant pas inapprochable. Il n’était simplement pas le type à qui l’on aurait envie de sauter au cou en premier.

√ Arrivée le : 25/08/2020

In conatus veritas
feat Shaun & Lorn

Il n'avait pas fait ça toute sa vie. Pour dire vrai, il était plutôt du genre a avoir fait quelque peu l'impasse, ces dernières années, sur son jeu de jambes et ceux de ses bras dans l'usage et la pratique de la boxe. Pour autant, il se souvenait encore de ses jeunes années au temps de son incorporation, à fréquenter les salles dans quelques créneaux de son temps libre - chose qu'il n'avait pas beaucoup à l'époque, il fallait l'avouer. Ca aurait pu paraître comme acharné si tant est que tous ses collègues n'en avaient pas fait autant, mais quand on s'engageait dans l'armée, qui plus est celle américaine, on ne laissait guère de doute sur ses acquis premiers : il fallait être un sacré accro de l'adrénaline, l'endorphine et la dopamine pour tenter l'aventure et y rester. La boxe avait été un de ses choix qui mixait l'aspect pratique à celui de l'efficacité. Y'avait sans doute peu de choses qui faisait travailler d'un même temps tous les muscles possibles tant est des bras que des jambes, qui augmentait par l'expérience la réactivité, et qui n'exigeait pas un espace très large pour être mis en exerce.

Mais les années l'avaient rattrapé, et sans mentir, il avait sans doute perdu de sa superbe d'antan dans l'usage d'une poire de rapidité. Son arrivé avait été plus mouvementé qu'il ne l'avait seulement imaginé, et trouver une détente sportive après les événements qu'avaient éprouvé la cité, en avait attiré plus d'un. Chacun avait ses raisons d'évacuer, par la sueur et les souffles d'effort, toute cette charge accumulée sur leur épaule, cette pression des épreuves. Mais Shaun, lui, ne faisait cela par besoin d'évacuer quoi que ce soit, mais plutôt par habitude, application et convenance. Il s'était amusé à se remémorer les séances d'entraînement avec les gars du 75ième, qui laissaient toujours dans son sillage des salles résonnantes d'élans de fraternité testosteronné. Et quand bien même cette séance-ci serait solitaire, ça avait l'avantage que réalimenter sa mémoire d'un goût d'authenticité.

Cela faisait déjà une bonne demi-heure qu'il avait commencée sa pratique, de quoi seulement se mettre en tour de chauffe par quelques assouplissements et faire partir son cœur en cardio par l'usage de corde à sauter. Un grand classique qui ne perdait pas d'efficacité quand il fallait faire tourner le moteur. C'est seulement au terme de ceci qu'il avait finalement opté pour la poire de vitesse. Ses mains seulement bandées en tension, il enchaînait devant cette boule rembourrée qui rebondissait à mesure de ses frappes, les élans rapides de ses mains qui percutaient le cuir. Gauche, droite, direct, chassé, il cherchait à regagner cette rapidité que la pratique exigeait avec une certaine concentration. La sueur avait gagné déjà son front qui luisait de quelques-unes de ces perles translucides et dégringolait parfois le long de sa tempe ou sur l'arceau de son sourcil épais sans qu'il n'en accorde commune mesure à l'instant même de ses séances, patientant la fin des exercices qu'il s'imposait pour amoindrir l'épaisseur de transpiration à son front d'un revers négligé de son poignet où était fixée une bande éponge.

Une douleur articulaire finit par interrompre sa pratique au terme même d'un ultime coup. Il recula de quelques pas en laissant les muscles de sa mâchoire se crisper à ce tiraillement impromptu, son regard fixé pourtant à cette poire qui peinait à retrouver de son immobilité malgré l'accalmie que son bourreau lui accordait. D'un geste lent, sa senestre s'éleva pour s'apposer sur l'épaule opposée, son bras moulinant quelque peu pour faire passer la douleur légère qu'un mauvais mouvement avait provoquée. Une sentence sans doute bien méritée qui lui rappelait qu'il fallait reprendre ces entraînements avec plus d'assiduité. Il profita de cette pause, pour continuer à faire bouger son articulation et ne pas la laisser refroidir, tout comme son corps d'ailleurs, pour laisser courir son regard sur les personnes présentes.

Certains s'étaient associés, à discuter entre deux poussées, de conversation que Shaun n'en prêtait guère d'attention, d'autres pratiquaient, entre appareils, poids, tapis ou vélos, dans le seul silence de leur esprit alors que leurs poumons exprimaient bien lourdement quelques souffles fournis, certains, encore, cédaient seulement au besoin d'une pause voir même d'un arrêt, circulant dans la salle pour rejoindre les vestiaires ou les douches. Aucun des visages présents n'apparaissait familier au Lieutenant nouvellement incorporé, et pour cause, son arrivée était bien trop récente et n'ayant pas eu la ligne d'une qui avait suivit le protocole habituel - de quoi éveiller peut-être quelques regards intrigués à ceux qui se connaissaient déjà bien trop et qui voyaient une nouvelle tête se profiler.

Et alors qu'il jouait de son bras droit placé à l'horizontale et son bassin s'articulant de droite à gauche dans l'élan, son bras opposé posé en soutien sous son coude, ses iris bleu terni trouvait l'ancrage à cet homme qui s'acharnait sur un sac de frappe sans réelle pratique experte. Sa contemplation dura quelques minutes, à l'observer avec une attention partagée entre l'amusement et le jugement critique, le temps de finir avec cette épaule récalcitrante. Finalement, à terme, il finit par s'emparer de sa serviette grise sombre qui avait patienté à quelques pas de là, déposée avec négligence sur le cordage du ring voisin en compagnie d'une gourde remplie d'eau. Le premier objet rejoint rapidement son front, puis sa nuque, estompant la sudation qui s'était emmagasinée çà et là sur sa peau, avant de finir en pendant autours de son cou. L'autre déversa un peu de son contenu dans le gosier de son propriétaire, à peine une rasade pour ne pas se charger trop à l'optique que sa séance de sport n'était, à son sens, pas terminé.

Ses mouvements - et surtout pas suivants, furent effectué en direction du fameux type qui avait attiré son attention. Il n'était pas bien grand, du moins à ses yeux et à la comparaison de sa grande stature. La trentaine de visu, peut-être plus ? Difficile à dire d'un simple et seul coup d'œil. Lorsqu'il parvint à sa proximité, il prit un instant à faire silence, à continuer de l'observer devant ainsi les bras croisés, immobile dans sa posture et sa carrure qui en imposait. Sans aucun doute que le type pouvait sentir sa présence, ou la voir selon son degré d'attention à l'environnement extérieur et prendre le partie de s'y intéresser ou s'y désinteresser, mais ce ne fut que lorsqu'une pause dans ses assauts ravageurs furent faite, que la voix grave et légèrement rocailleuse de l'ex-ranger finit par s'extraire d'entre ses lèvres fines avant même que l'intéressé n'ai eu le temps de prononcer le moindre mot s'il en avait eu l'intention.

"Tes poings sur la frappe, ils sont pas assez en pronation." Expliqua-t-il de cette voix intelligible et presque professorale alors qu'il schématisait son explication d'un mouvement de poignet après avoir délié ses bras croisés, présentant ses poings bardés d'une bande noire. "La paume de main doit-être face au sol bras tendu au moment de l'impact. Il faut que tu pivotes plus pendant le mouvement, sinon ton poignet va s'incliner au coup et bouger, et ils risquent de ne pas apprécier."

(c) AMIANTE

√ Arrivée le : 12/12/2018

In Conatus Veritas

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Le soldat l’interrompit dans ce qui n’était qu’un défouloir douloureux, sans maîtrise véritable. Il n’était pas là pour apprendre à frapper, à se défendre. Non, il n’était là que pour passer ses nerfs et entendre quelqu’un lui donner des leçons l’agaça plus qu’autre chose. Il fallait toujours que quelqu’un se mêle de ce qui ne le regardait pas. Toutefois il devait bien admettre que donner des coups n’était pas suffisant, ni agréable. Le conseil n’était pas à jeter, et l’homme qui le prodiguait à envoyer se faire voir sans plus de cérémonie. Il fit donc un pas en arrière, puis se tourna vers le soldat. Il ne l’avait jamais vu, ou il n’avait jamais fait attention à lui. Cela ne semblait pas réellement important mais depuis l’incident du Commandant qui avait secoué Atlantis, savoir qui était nouveau et qui était ancien n’était plus réellement pareille. Une rumeur ne disait elle pas que les derniers arrivés étaient là pour enquêter sur ce qui s’était passé ? Une rumeur qui n’était pas pour rassurer Lorn, car si certains avaient choisi de se révolter, lui avait continué sa petite vie, traînant simplement des pieds. Il avait d’ailleurs eu pendant un bon moment une excellente excuse pour justifier que ses compte rendus et analyses prennent plus de temps que d’ordinaire : il était revenu de Zana avec une main fort abîmé.

« Ce sera toujours moins douloureux qu’un rocher sur les doigts. » répondit il plus séchement qu’il n’aurait voulu avant de baisser son regard sur ses mains. Son médecin, enfin celui que lui imposait le nombre limité sur Atlantis, n’allait guère apprécié qu’il se mette à une activité si violente si peu de temps après. Il ressentait d’ailleurs une certaine douleur dans la main, qui pouvait fort bien être dû à ses mauvais coups ou à une fragilité encore trop grande. Il se dit ds lors qu’il ferait bien de se concentrer sur des activités moins violentes : lecture, promenade et encore lecture. Cette perspective le fit soupirer. Il ne pourrait au final pas se forcer à se changer les idées, à quitter son petit bureau. L’objectif serait mis en suspens, le temps de bien guérir et finirait oublier une fois de plus.

« De toute façon je ferais bien de cesser là. devait il le remercier ou l’envoyer bouler ? Lorn envisagea la perspective et au prix d’un effort se résolut à ne pas se montrer trop injurieux. Ce gars ne voulait qu’aider, après tout. « Merci tout de même. »

Ce type… C’était une montagne. Une montagne inconnue. Enfin pas tant que ça, il avait dû débarquer avec le Dédale pendant l’assaut. Rien qu’à repenser à cette longue journée, Lorn eut un frisson. Il n’était pas un adepte des batailles, sauf, à la rigueur au cinéma ou dans la littérature. Etre au milieu, entre deux feux, à se demander si la porte du bureau suffirait à le protéger puis à se demander si le bureau était une bonne protection pour finir par éponger le sang sur un livre (précieux comme tout livre selon lui) parce qu’un crétin de milicien n’avait pas voulu se rendre et s’était pris une balle dans l’épaule… Non décidément pas une bonne journée.

« C’est plutôt calme… A croire que les gens ont dû mal à retourner à leurs loisirs... » constatat il. Il y avait eu plus de fréquentation de la salle qu’aujourd’hui. Beaucoup n’étaient pas remis des blessures, certains étaient inquiétés pour leur collaboration.

« Lorn Fawkes, archéologue et linguiste au fait. » dit il en tendant la main, se rappelant que s’il était un être bourru, il n’était pas non plus totalement dénué de politesse. Dire bonjour, se présenter, c’était tout de même un minimum. « L’on vous a déjà dit que vous ressemblez à l’archétype du militaire de la salle de sport ? Grand et musculeux ? » ne put il s’empêcher de lâcher, non sans un sourire ironique.

√ Arrivée le : 25/08/2020

In conatus veritas
feat Shaun & Lorn

Ses lèvres se tordirent d'une légère moue de nonchalance, plissées et pincées, tandis que ses mains effectuaient un bref mouvement rotatif, comme un haussement parasite vers le ciel, avant de retrouver une posture simple. Il logea l'une dans l'autre, le pouce de sa senestre massant sa paume opposée d'une petite pression appuyée par dessus la bande noire qui ceinturait toujours cette dernière. Il semblait plutôt détendu, dans sa posture et l'expression neutre de son visage dénué d'intérêt, non pas qu'il se fichait totalement du manque de ténacité de son vis-à-vis, mais bien qu'il n'escomptait pas y accorder une quelconque importance, lui laissant bien le choix de ses objectifs et de ses motivations.

Son menton se réhaussa légèrement, forçant ses yeux d'acier à pointer plus encore vers le bas, tandis qu'il laissait cet homme partir à la recherche d'une continuité à la conversation entamée pour ne pas paraitre impoli, de l'avis du militaire en tout cas. Shaun balaya à son tour la salle peu bondée, sans doute peuplée des seuls habitués et qui se dispensait des occasionnels après les épreuves subi par cette révolte épique, avant d'en revenir au type qui avait bel et bien décidé d'abandonner là ses infructueuses tentatives. Il n'eut pas vraiment le temps d'apporter sa propre opinion à cette constatation qui nouait de toute manière l'échange assez rapidement, décidant de lui tendre sa main et se fendre d'une légère présentation ponctué d'une tentative d'humour.

Un très léger temps flotta entre l'instant où l'archéologue de profession acheva sa phrase et le moment où Shaun décida de réagir. Un temps qui, même s'il fut bref, aurait pu laissé un doute planer sur l'impact que l'ironie eu sur son égo, profitant de l'instant de silence et d'immobilité quasi-acquise, pour laisser la pointe de sa langue repousser sa mâchoire inférieure. Ses deux lèvres, elles, restèrent résolument scellées, donnant à son air une certaine raideur suffisante, qui n'était là qu'une volonté bien affichée d'en paraitre ainsi.

Mais avant, ou peut-être juste après que la gêne commença à poindre le bout de son nez, il fini par rompre cette attente d'un mouvement de bras, déployant ses doigts tendus et rigides pour s'emparer de celle portée à son attention, y exerçant une pression assez ferme. Il n'y avait pour autant aucune intention de faire quelconque démonstration de sa force - là n'était pas le but, mais la vigueur était de mise, surtout après avoir mis ses muscles à rude épreuve quelques instants plutôt, ces derniers restaient échaudés et terriblement prêt à la réaction.

Un léger claquement de langue fit écho au même instant qu'il s'empara de cette poignée de salutation, sa réponse se déployant d'un même temps après avoir soufflé d'une légère aspiration entre ses dents, gardant de côté l'ironie qui avait été perceptible sur la propre lancée de ce fameux Lorn.

« Je suppose que si les militaires avait compté sur un archétype plus oscillant vers le votre, nos victoires n'auraient été que de glorieuses défaites. »

Il laissa volontairement planer cet instant garni de doute, la main enserrant toujours la sienne, avant de se fendre d'un sourire volontaire qui aurait décoincé une appréhension tendue si sa phrase en avait incité autant, reprenant aussitôt après quoi :

« Lieutenant Shaun Kelly. Le militaire de la salle de sport, mais pas que. Alors, si vous avez besoin de vous défouler et vous vider l'esprit sans faire rougir de fureur le corps médical, et le votre par la même occasion, hésitez pas à demander conseil. »

Il retira sa main simultanément, désignant le sac de frappe resté non loin, oscillant toujours des derniers coups donnés, très sensiblement, d'un index droit dressé dans sa direction, son visage s'inclinant d'un même effet pour suivre du regard ce qu'il désignait s'accordant dans ce geste un instant de réflexion avant de reprendre aussitôt.

« Vous êtes ici depuis longtemps ? »

(c) AMIANTE

√ Arrivée le : 12/12/2018

In Conatus Veritas

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La répartie fit sourire Lorn. Il était vrai que si les militaires avaient été à son image, la guerre n’aurait pas eu le même panache. Mais il n’était pas bedonnant. Il était même dans une bonne forme. Son métier était seulement différent. Toutefois il trouva très vite à répondre à cette pique.

« Peut être… Ou la guerre changerait de terrain pour gagner celui des journaux spécialisés. » répondit il simplement, jouant volontairement sur les conflits qui opposaient les milieux intellectuels et leurs façons de régler les conflits. Articles contre articles, interviews contre interviews. Ce n’était pas aussi sanglant que des armes mais ce n’était pas moins grotesque. « Mais bon entre avoir l’air et être il y a une différence. Et au moins vous n’avez pas l’air borné et sans le moindre humour. » ajouta t il. Il faisait preuve de son tact légendaire une fois de plus, en disant les choses un peu trop comme elles lui venaient. Ce n’était pas une façon de se faire des amis et c’était bien pour cette raison que l’on évitait généralement de lui confier des missions demandant de la délicatesse. Tant qu’il était sur son travail, il savait se tenir (même si ses collègues penseraient sans doute autrement) mais pour mener des négociations… Il fallait bien admettre qu’il était subtil comme certains archéologues amateurs de dynamites.

« Oh c’est surtout un problème… D’adaptation de l’effort à l’état de guérison… » il haussa les épaules, comme si ce n’était rien mais ce n’était pas rien. Il ferait bien de se présenter à l’infirmerie, trouver une excuse pour avoir malmené ses vieux os et s’assurer qu’il n’avait pas fait de nouveaux dégâts. Ce serait dommage. Il pourrait après tout perdre l’usage total ou partiel de sa main…

« Bientôt deux ans. Et honnêtement j’aurais bien aimé prendre des vacances plutôt que de revenir d’une mission pourrie chez les sauvages pour finir dans une cellule à me faire expliquer que ou je fermais ma gueule et suivais le nouveau chef suprême et faisais mon boulot ou je finissais dans un petit camp de vacances avec sévices inclus. Un choix cornélien… La sodomie à sec ou avec des graviers ? »

Lorn croisa les bras, attendant de voir la réponse du soldat. Il pourrait bien décider de le détester pour avoir choisi la solution la moins douloureuse sur l’instant, de n’avoir cherché à se battre. Le reproche était facile, après tout.

« Je me demandais… Ce n’est pas trop dur de travailler avec des collègues qui ont plus ou moins… Changer de camp momentanément ? Déjà qu’entre civils c’est pas franchement la joie… » ce n’était pas vraiment un échange de banalités. La question était difficile, sensible même. Mais ce problème qui concernait tout Atlantis était inquiétant. Si personne ne se faisait plus confiance, l’expédition était compromise.
« Et sinon, vous arrivez à vous repérer dans ce labyrinthe ? Pas trop ennuyé avec les systèmes des Anciens et leur langue ? »

√ Arrivée le : 25/08/2020

In conatus veritas
feat Shaun & Lorn

Les doigts épais de Shaun s'étirèrent vers son propre visage, dressant son pouce et son majeur de part et d'autre de sa bouche pour y frotter et brosser les quelques poiles de sa moustache et de sa barbe, entourant le cadre de ses lèvres presque voilées par sa pilosité légère mais qui paraissait se plisser d'une pensée entière. Par trois reprises sa main passa à ses joues, finissant par tracer dans ce cadre anguleux de sa mâchoire la pointe de son menton qui masquait également la pointe d'une légère fossette.

Il observait l'homme qui se tenait devant lui en le détaillant de cette fixation caractéristique qu'il avait acquis au gré des années et se renforçait avec l'âge. Plus l'expérience faisait, et moins de détail il laissait échapper à son regard méticuleusement posé, tant sur les gens que sur son environnement. Une déformation professionnelle qu'il appliquait même dans le cadre stricte de sa vie privée. C'est d'ailleurs à cet effet que son interlocuteur put remarquer ses fréquents coups d'oeil sur la salle de sport et l'ensemble de ses protagonistes, dès qu'il détectait le moindre mouvement, aux aguets. Pourtant, dans sa posture et la tension de ses muscles affichés, il ne semblait ni craintif, ni même sur le qui-vive. Une habitude désormais bien trop empreinte qui scellait là un de ses traits de personnalité : il n'avait pas l'habitude se laisser les choses au hasard et à l'imprévu, tout simplement.

Il commençait à ressentir une légère vague de fraicheur. Sa peau brûlante de l'exercice précédant qu'il venait d'achever laissait les quelques courant-d'air venir titiller sa sensibilité, l'obligeant à venir passer une énième fois sa serviette pendant à son épaule droite, sur la surface de son front jusqu'à la racine de ses cheveux et redescendre à sa nuque alors même qu'il amorçait sa réponse.

« Si on devait exiger des civils qu'ils soient capable de jouer les héros, aucune société n'aurait besoin de ses soldats pour se défendre. Dieu et vous-même sont les seuls personnes aptes à juger vos actes, mais le résultat n'en sera pas plus différent : dans les deux cas, vous vous êtes fait enculé. »

Ses épaules se réhaussèrent substantiellement pour en être perceptible, d'un mouvement assez rapide et désinvolte, alors que l'acier de ses iris passaient à nouveau sur les différentes personnes présentes, ne s'y attardant que vulgairement avant d'en revenir à son acolyte de l'instant.

« J'ai aucun mal personnellement à regarder en face chacun d'entre eux. Je suppose que leur miroir ne parvient pas à leur renvoyer le même résultat. Le présent et l'avenir sont les seuls objectifs à avoir, et si chacun se rentre bien ça dans le crâne, y'aura pas d'stress. En vérité, les choses ne sont pas bien compliquées, c'est les gens qui les rendent complexes. »

Cette fois-ci, c'est sa légère crinières perlés qui fit les frais d'un séchage intensif, frottant ces derniers qui se dressèrent en épis humide, mais non plus mouillé, sur le haut de son crâne.

« Et pour répondre à ta question, la seule sensation que ces murs m'inspirent est la hâte grandissante de les fuir. »

(c) AMIANTE

√ Arrivée le : 12/12/2018

In Conatus Veritas

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Décidément, se dit Lorn, ce militaire était un chic type. Il n’avait pas peur d’affirmer que le doux personnel d’Atlantis avait pu expérimenter les joies de la sodomie par surprise et contre son gré. Et l’archéologue ne pouvait qu’adhérer dans son sens, surtout vu le traitement plus que brusque qu’ils avaient reçus lors d’un retour de mission pour le moins éprouvante et catastrophique. Il fut toutefois bien moins certain, et se la se voyait nettement à la moue dubitative qui se dessinait sur ses lèvres.

« Donc, pour vous le passé n’est pas à prendre en compte. C’est bien dommage, parce que c’est dans le passé que l’on trouve nombre de réponses pour envisager l’avenir. » lâcha Lorn, un peu amère parce qu’il prenait trop à coeur ce type de remarque, que pour lui le passé, l’histoire, l’étude des évènements n’étaient pas une simple lubie. C’était une passion, sa vie. « Toutefois je suis bien d’accord pour dire que les gens sont souvent la source du problème. Après tout, objectivement, tout n’est que fait et c’est par les croyances, la culture que quelqu’un y voit une offense. »
Lorn croisa les bras sur sa poitrine, geste habituel qui lui évitait de les balancer stupidement, et surtout permettait de dissimuler quelques tapotements nerveux des doigts à ses interlocuteurs. Une réaction nerveuse qui apparaissait dès que quelqu’un commençait à lui courir sur le système, ou que la conversation l’ennuyait simplement. Ce n’était pas encore le cas, et il ne les croisait donc que par confort. Lorsque le soldat évoqua son désir ardent de fuir les murs de la cité, Lorn haussa les épaules. Il était vrai qu’elle avait quelque chose d’oppressant, quelque chose qui venait sans doute de la nature même de la cité des Anciens qui n’était pas une simple ville flottante. C’était un vaisseau spatial.

« Les niveaux supérieurs ne sont pas désagréables. Les parties endommagées… Elles sont bien plus inquiétantes et l’on ne sait pas sur quoi l’on peut tomber. Une machine qui libère un virus mortel, un cadavre oublié… Je trouve ça passionnant ! Vous imaginez ça ! Vous partez faire un pique nique avec une bande de potes, ou une belle fille et il se trouve enrichie par une découverte archéologique digne de ce nom, comme le cadavre d’un wraith vieux de dix mille ans ! Et vous pouvez alors passer des heures à discuter des raisons qui ont pu l’amener là, dressés des hypothèses sur ce qui a pu lui arriver, reconstituer son crâne ! Non, décidément, il n’y a rien d’oppressant ici ! Seulement des merveilles à découvrir ! »

Il s’emportait un peu, sans doute. Le plus malaisant été qu’il ne plaisantait pas. Pour lui, c’était l’idée même de la sortie réussie, du rendez vous le plus magique possible. Ce n’était pas de la folie de sa part, ou un goût particulier du morbide. Il trouvait juste son bonheur dans l’histoire, et dans une interaction sociale où il n’était pas nécessairement le plus à l’aise, il y trouvait un sujet de conversation où il ne risquait pas de bégayer voire de planter en plein milieu. Et puis, il avait de bons souvenirs de fouille avec sa fiancée. Peut être les meilleurs de son existence. Réalisant son léger excès, il eut une petite toux et revint à l’envie du soldat de fuir les murs.

« La promenade extérieure, c’est peut être le coin qui vous ira le mieux. Faut juste aimer l’océan a perte de vue. Le continent n’est pas désagréable mais il faut trouver un pilote et avoir le temps d’y aller. »

√ Arrivée le : 25/08/2020

In conatus veritas
feat Shaun & Lorn

Sa lèvre se retroussa en une mine dubitative, assez brièvement d'ailleurs alors que d'un élan de la main, il remettait la serviette éponge sur le portant de son épaule. Son interlocuteur semblait avoir envie de sociabiliser, ce qui n'avait pas été de sa première intention, mais il n'en trouva pas cela désagréable, ni agréable cela dit, seulement conventionnel. Pourtant, il n'y mit pas fin, quand bien même il avait espéré reprendre son entrainement assez vite, cédant à quelques étirements de ses bras qui passaient d'un côté et de l'autre de son visage la main opposée attirant le coude pour délier ses muscles resserrés.

« Me faites pas dire ce que je n'ai pas dis. » Laissa-t-il filer, non sans un léger plissement de lèvre amusé par l'amertume palpable qui c'était dégagé de ses mots. « Si le passé ne sert ni au présent, ni à l'avenir, alors oui, il n'a aucun intérêt d'être pris en compte, parce que ce sont les seuls objectifs à avoir. Et là, en l'occurrence, c'est le cas. Mais je suis bien d'accord sur le principe d'accorder au passé toute l'importance si ces conditions sont réunies. »

Son amusement d'ailleurs gagna d'intensité lorsque l'homme qui lui faisait face commença à s'étendre sur le domaine qui semblait être le sien : l'étude des vestiges que cette cité regorgeait. Il n'avait aucun doute que celui devait en exciter plus d'un, et même si l'intérêt n'était pas le siens, il n'en était pas pour autant étriqué au point de ne pas comprendre que cela pouvait être celui d'autre. En soit, ce n'était pas tant le fond qui faisait croitre les fossettes de ses joues à cet égaiement, mais plutôt la forme que cela prenait. Un vrai passionné, c'était d'une grande évidence.

Shaun trouvait que ces gens étaient au fond des doux rêveurs, loin du pragmatisme nécessaire que sa profession exigeait, à être capable et pouvoir se laisser porter par le courant de leur sentiment et de leur imagination. Dans le versant naïf de la chose, cela avait quelque chose d'enviant. Ce n'était pourtant pas de ce en quoi il était fait.

« J'y penserais pour mon prochain footing. c'est vrai que l'océan à perte de vue pourrait causer un grand sentiment de solitude, mais ça sera toujours mieux que de rester enfermer entre quatre murs en attendant mes missions. Mon irrépressible besoin de liberté jusqu'à l'ivresse devra se contenter de sa sobriété pour le moment. Mais peut-être que ça vous ferait du bien aussi, plutôt que de vous briser les mains sur un sac de cuir ? »

Sa main droite se porta à sa barbe alors qu'il prit soin de la lisser, plus par tic que par besoin de minutie, la frottant du haut vers le bas en suivant la courbe de ses poils courts et drus à plusieurs reprises. C'était un geste assez banal lorsqu'il se plongeait quelque peu dans ses réflexions, son regard dérivant de concert sur le côté avant qu'il ne rajouter sur un ton bien à-propos.

« Elles sont encore nombreuses, les zones inexplorées ou endommagées sur la cité ? »

(c) AMIANTE

√ Arrivée le : 12/12/2018

In Conatus Veritas

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Pour l’archéologue qu’il était, le passé ne pouvait en aucun cas n’avoir d’importance que lorsque l’on voulait bien lui en donner. Malheureusement, cette vision des choses tenait autant d’une position philosophique que d’un large problème d’égo qui se sentait heurtait chaque fois que l’on prétendait que le passé n’était pas à prendre en compte. Il eut donc une moue dubitative, prenant sur lui de ne pas argumenter dessus, et laisser couler, ayant malgré tout saisi avec les ans que certaines personnes étaient justes incapable de finir d’accord avec lui.

« Me briser les mains sur un sac de cuir ? Oh c’est toujours plus agréable que sur un damné rocher lancé par des damnés sauvages attardés ! » rétorqua Lorn, sans racisme aucun mais avec un certain agacement envers ce peuple bien trop hostile qui avait balancé, sur lui et l’équipe envoyé sur Zana quelques roches bien agressives. Tout ça parce qu’un crétin avait dû se tenir près de la Porte des Etoiles pendant son activation et s’était fait coupé en deux, changeant tout visiteur en démon hostile à exterminer.
« Mais oui, ce serait sans doute mieux pour le moment… Ce n’est pas comme si je risquai de devenir un grand guerrier… Quand on a une grosse tête, faut juste savoir courir... » . Après tout, si dans la fuite il n’y avait d’honneur, dans la mort il n’y avait vraiment pas de quoi se la péter auprès de ses collègues.

La dernière question le fit sourire. Elle avait un petit côté naïf, propre aux nouveaux arrivants. Ils étaient à bord d’une cité dix fois millénaires, et ils se demandaient tous si la cité était bien réparé, entièrement connu… Lorn le regarda, l’oeil luisant de malice une brève seconde avant que dans le plus parfait des sérieux, il lui offre une réponse qui aurait pu être vrai mais qui n’était qu’un infame mensonge. « Oh non… Une ou deux pièces tout au plus… Vous n’avez pas été prévenu ? Ils ont découvert un dispositif qui permet l’autoréparation de la cité ? »

Un peu mesquin ? Il fronça le nez à cette idée, regarda le soldat puis soupira. Non, c’était un peu vache. Ce gars n’avait rien fait pour se faire moquer de la façon. Il n’empêchait qu’il enregistra la plaisanterie, pour faire galoper d’autres candidats. Il était curieux de voir jusqu’où pourrait bienr emonter de fausses rumeurs pareilles et les têtes déconfites quand la vérité éclatait valait toujours dix.

« Plus sérieusement, la cité n’est pas dans le plus bel des états et certaines zones ne sont pas totalement explorées. L’on découvre de temps à autre une nouvelle salle, parfois l’on est confronté à des portes closes et il n’est pas toujours futé de jouer de la dynamite. Même si c’est une technique éprouvé par de nombreux imbéciles pour effectuer des fouilles ! » il avait lui même eut souvent l’envie de faire sauter un mur, mais sacrifier de potentiels recherches était dommage et en plus il avait une peur bleue de voir le plafond lui tomber sur la tête avant qu’il n’est le temps de sortir. « Si vous voulez vous faire une idée de ce qui peut bien nous attendre, je vous suggère de jeter un œil aux cartes et la liste des découvertes lantiennes. Très clairement, il y a des trous dedans. La grande question est tout de même de savoir où ils ont planqué leurs armes, car, à ce que je sache, ils ont bien dû utiliser des armes de poing… »
Il se l’était toujours demandé, mais l’armement ne l’intéressant que moyennement il n’avait pas réellement chercher à savoir. Les notes de projet, et les réflexions passionnantes sur la fonction d’un lieu ou d’un objet, et le sens qu’il avait dans la culture des Anciens l’intéressaient plus. Son drame était qu’il ne parvenait pas à faire fonctionner la technologie, faute du gène et ne considérait pas comme urgent de se faire injecter dieu sait quoi dans les veines pour y arriver.

« Toutefois, je dirais qu’il y a moins de zone inexploré que d’incertitudes sur la fonction et les fonctionnalités de ce que l’on a déjà découvert. Ils ont pas vraiment laissé un mode d’emploi. »

√ Arrivée le : 25/08/2020

In conatus veritas
feat Shaun & Lorn

Une nouvelle gorgée d'eau avait alimenté son palais tandis qu'il écoutait son interlocuteur, d'un regard vif que le grisé rendait encore plus incisif. Il avait gardé un moment le liquide en bouche, les joues gonflés de ce contenu, par simple appréciation de la fraîcheur que le liquide prodiguait sur sa langue et contre ses joues qui brûlait de l'échauffement qu'il avait entamé. Quand vint l'instant de la petite boutade à la suite de sa question qui avait plus de forme que de fond dans son interêt, il perçu immédiatement dans le choix des mots que le type avait choisi l'humour taquine.

Le boxeur laissa glisser le tout d'une goulée fluide le long de sa gorge, étirant ensuite ses lèvres d'un plissement grinçant à cet effet de style qu'il voulait se donner. Non pas qu'il l'avait mal pris, il n'était clairement pas du genre à se vexer pour un rien ou à ne rien connaitre de l'humour spontané et parfois décalé, mais il voulait donner cette sensation à ce camarade d'un instant, qu'il n'avait pas vraiment été dupe.

« C'est mes deux principales occupations du moment. M’entraîner et m'informer. Mais je jetterais un coup d’œil plus intéressé à ces fameuses cartes de la cité. »

Plus ils parlaient, et plus Shaun se rendait compte que les deux hommes n'avaient vraiment rien en commun. Homme de science et homme d'action. Sans doute se retrouveraient-ils un jour sur le terrain, et chacun pourrait jouer de son talent, mais pour ce qui était d'aborder les loisirs, peu de chance qu'ils trouvent ne serait-ce qu'un terrain d'entente.

Puisque le gaillard n'avait pas l'air de vouloir retourner à son entrainement, sans doute séché par le constat qu'il ne s'y prenait vraiment pas de la bonne manière, Shaun lui fit un geste de la tête, désignant la sortie de la salle de sport, vers lequel un duo s'engageait déjà, l'un des deux tenant la porte de l'autre avant de disparaître de leur vue.

« Ça vous ennuis si on continue à causer en restant actif ? Comme ça vous me montrer ce fameux parcours de course et vous pourrez par la même occasion faire office d'expert Atlante. J'suis curieux de savoir c'est quoi la zone la plus intéressante du moment pour vous. »

(c) AMIANTE

√ Arrivée le : 12/12/2018

In Conatus Veritas

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L’archéologue commençait à se demander s’il n’allait pas finir par regrader d’avoir adresser la parole à ce militaire, à cet homme. Ils n’avaient que trop peu de points d’accroches visibles pour qu’ils puissent s’entendre sur un sujet, ne pas avoir ce sentiment désagréable de préférer être ailleurs. Toutefois Lorn n’en était pas encore venu à ce stade où fuir la compagnie lui semblait la chose à faire.
Le manque d’intérêts commun n’était pas un obstacle pour fraterniser. Si cela se trouvait, ils cachaient une passion secrète commune et il suffirait de la révéler pour que le courant passe mieux.

« Cela ne m’ennuie pas. Et peut être que votre volonté de rester actif m’évitera de fuir encore une fois les entraînements ? Qui sait, l’on peut toujours rêver !!! » ironisa Lorn, acquiescant d’un signe de la tête lorsque le lieutenant désigna la sortie. Il récupéra ses affaires, qu’il avait délaissé sur un banc près de lui et lui emboîta le pas, avançant d’un bon pas, mais lui laissant le soin de choisir de monter à l’allure supérieure.

« Voyons voir… La zone la plus intéressante du moment… Hmmm… Tout dépend de ce que vous estimez intéressant… Les archives seraient pour moi l’ultime lieu mais je doute que vous vous passionnez pour de vieux textes. Je dirais que le bar Athosien est intéressant. Similaire aux bars terriens par certains aspects mais aussi différents. Je préfère toutefois un bon whisky à l’alcool local. L’arôme de ce dernier est… Particulier je dirais. » . Il aurait été particulièrement honnête, il aurait qualifié cet alcool non pas de boisson mais de breuvage dont le seul mérite était d’apporter l’ivresse et de prouver que l’être humain pouvait faire de l’alcool avec n’importe quoi. Ce n’était bien sûr que sa perception de cet alcool qui, à en croire ses amateurs, étaient loin d’être aussi mauvais que l’archéologue le trouvait.

« Mais si vous cherchez quelque chose de particulier, c’est de l’autre côté de la Porte que vous le trouverez. L’inconnu et les réponses à découvrir, c’est un peu pour cela que l’on a signé aussi. »

Ils s’engagèrent sur ces mots dans les couloirs d’Atlantis, où les déambulations quotidiennes des membres de l’expédition apportaient son lot d’animations et les obligeaient parfois à s’écarter. Parfois Lorn désigna au lieutenant une inscription, un appareil, une particularité quelconque, expliquant son rôle, sa fonction et surtout, lorsque telle était le cas, sa grande vilainie : sans le gène, il existait une gêne pour les utiliser. Il n’était toutefois pas spécialement volubile, offrant les explications de la façon la plus claire qu’il pouvait. Le but n’était pas de faire une conférence, seulement d’offrir quelques informations sur la cité, sa vie, son fonctionnement, les adaptations réalisées par les terriens depuis leur venue jusqu’à ce qu’ils atteignent les digues.
A leur arrivée, une odeur saline vint leur caresser le nez, ainsi qu’un léger vent chargé du sel de l’océan. Ce dernier venait inlassablement frapper les digues, projetant de l’écume en des nuages blancs laiteux, donnant parfois vie à quelques tâches colorées par la grâce des jeux de lumière. Un homme, dans un coin, lisait un livre en fumant la pipe. Au loin, l’on pouvait deviner une silhouette agitée des soubressauts caractéristiques d’un coureur faisant du surplace, attendant son collègue qui refaisait son lacet. Quelques autres personnes étaient là, profitant d’une pause, d’un moment de calme. Lorn prit une inspiration et esquissa un sourire. C’était déjà un peu plus son élément que les salles de sport.

« Et voici les digues. Quitte à courir, autant avoir le bon air marin et le ciel au dessus de la tête. » déclara t il, s'arrêtant pour jeter un regard à la mer et le continent que l'on pouvait entrevoir par intermittence. Il jeta un regard à sa montre, s'assurant de l'heure par simple habitude, aimant avoir une idée de l'heure qu'il était avant de s'engager dans une tâche quelconque. Ce n'était pas avant le repas que l'on se mettait à faire un marathon, pas plus qu'à minuit que l'on se lançait dans la traduction d'un texte.

« Puisque nous sommes là, je vais sans doute courir un peu. Libre à vous de m'accompagner. »

La proposition manquait sans doute de forme, mais Lorn n'eut pas moins le ton aimable. C'était un véritable choix qu'il offrait, et non pas une manière polie de suggérer de lui dégager le plancher. De toute manière, il n'aurait pas été des plus diplomates si le militaire lui avait réellement était insupportable. En fait, à la réflexion, c'était juste un type droit, discipliné. Le genre de gus qui lui rappelait parfois son paternel et sa discipline de fer. Peut être se dit il que c'était à cause de cela qu'il n'était pas vraiment à l'aise avec les militaires, parce qu'il savait que c'était des types qui n'avaient juste pas le temps de se perdre dans la contemplation d'une fresque ou d'un texte, qui pouvait disparaître de longues semaines, sans donner de nouvelles, mais au final, sans qui, il ne serait pas là pour profiter des petites découvertes de tous les jours.