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Une longue route pour Ishta

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Dim 7 Juin - 22:24

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna


Lyanna resta enfermée cinq jours dans le dépôt extérieur de la mission anti-drogue du Lieutenant Ridding. Le temps que Teyla puisse s’organiser avec la hiérarchie, l’Amazone ne pouvait pas rentrer. Exigences médicales en terme de suivis et de contrôles, sanctions militaires, une punition sur mesure lui était préparée par des autorités que Teyla peinait à convaincre.

Pendant ce temps, la jeune femme ne pouvait que ruminer durant ces cinq longues journées. Une étrange routine s’était mise en place. Puisqu’elle n’avait aucune visite, ses contacts humains se limitaient à ses geôliers. Helen, le matin, qui veillait à sa santé et changeait ses pansements. Jim qui passait deux fois par jour pour lui donner son repas et des nouvelles du D4. Puis les deux unités Rippeurs qui l’accompagnaient quand elle avait besoin de se rendre aux sanitaires. Lorsqu’elle était assise sur le lit, Lyanna passait beaucoup de temps accoudée à la fenêtre qu’elle ouvrait en journée, perdue en pleine contemplation du monde extérieur. De temps en temps, un militaire passait dans son champs de vision, juste devant elle, pendant que ce dernier faisait sa ronde autour du bâtiment. Mais cela n’empêcha pas la guerrière de continuer d’observer l’extérieur.

Entre deux visites, Lyanna essayait d’occuper son temps en bougeant. Si Helen savait ce qu’elle faisait, elle reviendrait certainement l’attacher au lit, vu qu’elle voulait que la guerrière se repose à cause de ses blessures. Mais la jeune femme n’était pas du même avis, étant têtue. L’intérieur du hangar était un bon endroit pour se maintenir en forme. Lyanna utilisait tout ce qu’elle trouvait pour faire un peu de footing, agrémenté d’une sorte de parcours du combattant, en sautant par dessus des caisses. Et en utilisant même les jeeps comme obstacles à franchir. C’était sa manière de bouger, de se dépenser et de faire un peu de sport. Elle aurait bien voulu trouver ce qui aurait pu remplacer ses épées, ou encore un punching ball, pour s'entraîner au combat, mais c’était peine perdue. De temps à autre, son dos lui faisait un peu mal à force de le solliciter. Mais peu lui importait, Lyanna continuait de courir pour se dépenser.

En début de soirée, quand la fraîcheur tombait, les deux gardes ouvraient la porte pour qu’elle sorte se dégourdir les jambes. Elle n’avait qu’une demi-heure pour déambuler dans la cour, étroitement surveillée par ces deux types qui ne décrochaient pas un mot. Et les mains toujours posées sur leurs neutraliseurs. Egalement en silence, Lyanna marchait généralement autour du hangar, sans réfléchir où elle allait. Juste histoire de prendre l’air.

Personne ne lui donnait de nouvelles.
Elle savait simplement que Darren allait mieux et qu’Abelle avait été transférée sur la cité. L’attente était interminable, et l’absence de nouvelles n’aidait pas à passer le temps. Puis, très tôt un matin, Helen Ridding vint la chercher pour lui apprendre qu’elle retournait sur Atlantis. On ne lui attacha pas les mains, elle rentrait simplement, comme au retour d’une longue mission. Teyla l’attendait à l’arrivée. Elle lui apprit ce que les autorités comptaient faire d’elle.

Pendant deux semaines, ses quartiers personnels devinrent sa cellule. Deux hommes l’escortèrent durant ses trajets. Ses journées de captivité dans sa propre chambre se ponctuèrent de séances de méditation dispensée par Teyla et d'entraînement au gymnase, seule. Le punching ball devint son meilleur ami, à force de passer son temps à se défouler sur lui. Par contre, les séances de méditation étaient longues, généralement la guerrière s’endormait avant la fin. Ou alors, elle regardait le mur en face d’elle. Elle tentait pourtant de mettre en pratique les conseils de Teyla, mais elle n’y arrivait pas. Lyanna avait régulièrement rendez vous avec sa psychologue pour un suivi renforcé. Puis à l’infirmerie pour différents examens. Et pas une seule fois, la jeune femme ne croisa Darren. Les Atlantes avaient bien veillé à les placer dans deux endroits différents de l’infirmerie pour qu’ils ne se voient pas.

Comme sur la planète, Lyanna avait le droit de sortir prendre l’air une heure par jour. Mais elle était étroitement surveillée et on ne lui autorisait pas les lieux de rassemblement public. Elle se contentait de déambuler dans les couloirs, croisant de temps en temps d’autres personnes, mais sans leur parler. De toute façon, Lyanna n’avait envie de parler à personne. Elle préférait même aller jusqu’à un balcon, ou encore les digues, afin de s’isoler du moindre être humain de la cité, restant seule pendant son heure de sortie, excepté bien sûr de son escorte. Teyla lui avait dit que l’isolement n’était pas la meilleure solution pour se sociabiliser, mais pour le moment, la guerrière en avait besoin afin de ne pas être tentée de mal réagir à une provocation. Bien entendu, tout le monde savait sur Atlantis pour quelle raison Lyanna était en détention, et certains ne manquaient pas de ricaner sur son passage, ou de lui jeter un mauvais regard. La solitude était donc la meilleure alliée pour la jeune femme en ce moment.

Une fois par jour, Lyanna pouvait recevoir une visite tant que celle-ci ne durait pas trop longtemps. Et bien entendu, cette visite c’était Teyla. La guerrière ne voyait personne d’autre qu’elle, à part son escorte, son médecin et sa psychologue. Le reste du temps, elle restait enfermée dans ses quartiers, à tourner en rond, à manger, à dormir. Cette nouvelle routine se mis en place, faisant suite à sa captivité dans le hangar. Teyla avait fait des pieds et des mains, la situation aurait pu être bien pire.

Lyanna démarra donc cette longue et éprouvante étape de rédemption. Les premiers jours furent difficiles, lui demandant beaucoup d’efforts d’adaptation et de conciliance. Heureusement, Teyla était souvent présente pour la maintenir sur le bon chemin. Parfois, elle recevait des nouvelles même si elles étaient fragmentaires. Darren sortirait bientôt de l’infirmerie et promettait de venir la voir. Abelle était toujours là, quelque part, même si on refusait de lui en dire plus.

Cette fois-là, parvenue au début de sa deuxième semaine de détention, Lyanna retourna dans ses quartiers avec l’espoir d’avoir enfin la visite de ses proches. Elle ressortait de son entretien avec la psychologue, celle-ci ayant pris des risques en abordant son passé traumatique. Et comme très souvent, la conversation s’était envenimée. Du moins, de la part de Lyanna, car la psychologue restait toujours impassible et patiente, laissant la guerrière dire tout ce qu’elle avait sur le coeur en libérant cette colère trop longtemps contenue. Et lorsqu’elle lui demandait pourquoi elle était aussi furieuse, Lyanna ne savait jamais quoi répondre, ce qui l’exaspérait encore plus. Cette séance là ne fut pas une exception, similaire à tant d’autres. Autant dire que la jeune femme n’avait pas la tête à plaisanter en retournant dans sa chambre-prison. Mais tandis que la porte se refermait, son regard capta alors un emballage en papier craft posé sur son lit. Quelqu’un était entré pour le mettre en évidence. Lyanna se souvenait que cette façon d’emballer les objets servait à le définir comme un “cadeau”. Qui donc pouvait bien lui offrir un cadeau ? Accroché par un petit ruban rose, une carte attendait d’être lue.
Il y avait marqué :

“Pour occuper ton temps libre et ton abstinence programmée. April.”

Lyanna fronça les sourcils, et alla s’asseoir sur son lit, en tailleur. Elle retira le paquet cadeau, et remarqua qu’il s’agissait d’un livre. Et pas n’importe lequel. En lisant le titre, avec difficulté car cela ne ressemblait pas à un mot qu’elle connaissait, ses joues s’empourprèrent en constatant qu’il s’agissait du Kamasutra. April avait tenu parole. Curieuse, la jeune femme l’ouvrit et regarda quelques pages, fronçant souvent les sourcils car elle ne comprenait pas comment certaines figures pouvaient être réalisables. Elle en reconnut certaines, qu’elle avait pratiqué avec Darren. Mais il y en avait tellement d’autres que la jeune femme se demanda où le créateur de ce livre avait-il pu trouvé l’imagination. Et surtout, est ce qu’il avait testé toutes les positions, vu que certaines semblaient infaisables. Lyanna passa les derniers moments de sa journée à regarder chaque page du livre.


Le jeune homme n’avait pas passé un bon moment depuis que Lyanna et le D4 l’avait arraché à la mort. Après avoir perdu de vue Lyanna sur cette planète et être passé sous l’oeil attentif d’Helen Ridding, il avait été évacué en urgence. Le soldat n’avait même pas pu dire au revoir à ses amis. Sans qu’il ne comprenne vraiment pourquoi, on l’avait glissé dans un jumper qui repartait vers la cité avec d’autres blessés.

Au début, Darren se disait que ce n’était qu’une mesure protocolaire. La morphine supprimait ses douleurs et l’effet du gaz l’avait maintenu dans état plutôt négligeant concernant sa santé. Quand il se retrouva allongé sur un lit d’infirmerie, entourés de médecins à la blouse bardée de stylos, il commença véritablement à s’inquiéter. Et c’était le cas. Des fractures qu’il ne sentait même pas, des mouvements qu’il n’aurait pas dû faire. Il s’était conduit comme ces gens qui ne ressentent aucune douleur et qui abîment d’autant plus vite leurs corps.

Piégé dans la tornade de l’efficacité médicale, Clive avait répondu aux questions et s’était laissé conduire sagement jusqu’au bloc sans savoir ce qui allait advenir de lui. Il avait bien tenté de demander à laisser un mot pour ses camarades mais le corps soignant refusait par manque de temps. Son état était si critique que ça ?

Non, pas si critique.
Mais ses blessures devaient être prises à temps et il pouvait s’estimer chanceux de bénéficier des traitements de pointe aux nanites. Sans ça, il aurait fini, le corps couvert de plâtre, en train d’uriner dans une coupelle en inox.

Darren passa sur la table d’opération, on l’endormit. Fondu au noir.
Il rouvrit les yeux en salle de réveil, la figure défaite, la bouche pâteuse et la migraine tenace. Ce moment-là avait été difficile. Le soldat avait fini par comprendre que l’intervention avait été plutôt lourde et il accusait sévèrement le coup moralement. Loin de ses amis, n’ayant aucune nouvelle de sa compagne, isolé dans cette infirmerie. Il resta allongé en silence, ressassant longuement ses doutes et ses craintes.

Fatalement, le jeune homme reçu la visite de son psy pour le suivi. Il tenta de mentir, de se garder une contenance, mais le professionnel était trop doué pour tomber dans le panneau. Il déjoua facilement son masque pour apprendre que son passage à tabac lui avait laissé des marques, une perte de confiance en soi. C’était sans compter son inquiétude progressive pour Lyanna, maintenant qu’il était un peu plus en mesure de deviner à quel point elle s’était foutue dans les embrouilles.
Heureusement, April était venue le voir pour lui remonter le moral. Mais difficilement. Elle ne lui avait offert qu’une distraction temporaire.
Avec le temps, la prise de conscience de ses blessures, il commença à souffrir de ses fractures fraîchement soudées par les nanites. Entre l’accumulation de la douleur et son état dépressif, le jeune homme s’emporta brutalement. Il fit un scandale, refusant le reste des soins médicaux tant qu’il n’aurait pas eu des nouvelles positives.

Le jeune homme ne voulait pas le reconnaître mais il était en détresse. Il voulait ses amis du D4 autour de lui, il voulait sortir de cette infirmerie. Il voulait respirer l’air frais. Et, surtout, surtout, il VOULAIT Lyanna. Il la voulait à ses côtés, ici, maintenant, sur le champs !
Ne plus savoir ce qui advenait d’elle, ne pas pouvoir la regarder froncer ses fameux sourcils, râler contre tel ou tel “mâle”. Tout ça, ça lui manquait.
C’était le côté péjoratif de l’attachement affectif. Il perdait de vue sa contenance professionnelle. La séparation lui était douloureuse dans un tel moment où il avait absolument besoin d’elle. Darren voulait l’entendre lui dire qu’il avait fait le maximum, qu’il s’était bien battu. Au lieu de ça, il ne connaissait que l’atmosphère étouffant de cette infirmerie, sans soleil ni courant d’air marin.

Darren s’attendait à voir débarquer un galonné qui lui ferait fermer sa gueule. Mais en réalité, c’est Teyla qui vint s’assoir à son chevet. Depuis qu’il était revenu d’Héstevic et qu’elle l’avait gaulé en train d’embrasser Lyanna, il y avait comme une sorte d’entente entre eux. Un lien particulièrement étrange à base de conspiration honnête. Comme un complot aimable dans le seul but de conduire Lyanna sur le droit chemin.
Darren avait compté sur elle pour que sa belle se soit préparée convenablement pour leur premier dîner en amoureux.
Teyla comptait sur lui pour qu’elle trouve, dans leur relation, de quoi vouloir vivre.
Chacun y trouvait son compte. Et ils bossaient coude à coude, dans le dos de l’Amazone, simplement pour qu’elle soit heureuse.

Du coup, quand elle s’installa à ses côtés, Darren descendit dans les tours et se relâcha.
« Dites-moi qu’elle va bien... » lui avait-il pratiquement supplié.
Ce jour-là, ils discutèrent ensemble presque un après-midi entier. Sur ce qu’elle avait fait, sur l’incarcération particulière qu’elle subissaient actuellement, puis sur la sanction que les autorités lui imposaient. Quand il l’apprit, Darren secoua la tête en se rendant à l’évidence. Teyla avait encore besoin de lui pour le lui faire accepter. Et lui ne pouvait pas laisser sa belle seule face à l’épreuve qui l’attendait.
« Ils sont sûr de vouloir faire ça ? »
Oui. Ils étaient sûrs.

Teyla avait vraiment fait son maximum. Mais sa sympathie pour Lyanna lui faisait perdre en crédibilité malgré sa force de persuasion. Darren subissait la même chose d’ailleurs. Maintenant que leur liaison était bien connue, il pouvait défendre l’Amazone autant qu’il voudrait, ses supérieurs ne verraient que son manque d’impartialité. Dès qu’il alla un peu mieux, on le convoqua pour faire son rapport et traiter du comportement de l’Amazone.
Darren la défendit comme il put et jura qu’elle ne serait jamais allée plus loin que ce simple coup de poing. Il rappela également que la mission avait été un succès.

Heureusement, au milieu de la deuxième semaine de convalescence, quelques jours après que Lyanna ai reçu son cadeau d’April, le militaire fût enfin relaché. Bien qu’amoindri et très diminué, il refusa la chaise roulante et préféra la canne d’appoint. Une main sur ses côtes endolories, il se traîna péniblement jusqu’à une connaissance dans l’aile botanique pour lui prendre une rose blanche dont il sectionna la tige. Il plaça la fleur dans sa veste puis fît le chemin inverse pour arriver jusqu’à ses quartiers.
Le chemin lui avait demandé beaucoup d’efforts physiques. Quand il parvint devant la porte gardée par les deux hommes, il se tenait aux murs pour pouvoir avancer. Les dents serrées, il vint doucement à leur rencontre et les salua d’un signe de tête.
« J’suis la visite de ce jour... »
Les collègues acquiescèrent sans dire un mot. L’un d’eux déverrouilla la porte et laissa entrer le soldat dans l’antre de l’Amazone.

A cet instant, Clive avait le coeur qui battait la chamade. Il ne savait pas dans quel état il allait trouver son amante. Et même s’il avait besoin d’elle pour surmonter son passage à vide, il songea que l’inverse serait aussi vrai. Darren se racla un peu la gorge, baissant le nez sur sa veste entrouverte et ses vêtements mal mis (les douleurs et le manque de mobilité rendait les gestes du quotidien très durs). Il passa brièvement une main sur les plis, comme si ça allait le rendre plus présentable, puis passa enfin les portes.
C’était l’après-midi. Le soleil inondait la chambre, les fenêtres étaient ouvertes pour laisser passer l’air marin. Darren se souvenait que sa compagne aimait ça, que ça lui entretenait le sentiment de liberté. Sauvage un jour, sauvage toujours. Ca faisait partie de son charme selon lui. Impossible qu’elle devienne un jour une femme de la ville, elle étoufferait.

En appui sur sa canne, le jeune homme s’avança difficilement. Il boita jusqu’au lit et continua d’observer les alentours.
« Lyanna ? »
Le bruit d’une douche qui coulait semblait répondre à sa place.
Darren n’osait pas s’introduire dans la petite pièce attenante de ses quartiers. Même s’ils étaient très proches, il ne pouvait pas prendre ses aises en passant cette porte et crier à la silhouette à poil dans la douche : “coucou, copain est là !”. En attendant qu’elle sorte, le militaire trouva de quoi s’occuper en virant les plateau repas vide qui traînaient sur son bureau. Il s’appuya ensuite contre le mur, le corps en marmelade.
Sa main se posa contre la poche de sa veste, il en sortit un tube de pilules qu’il déboucha. Deux comprimés...des antidouleurs.

Et dire que sans l’injection des nanites, il serait encore dans un lit d’hosto à cette heure...


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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
Bannière perso (image 901x180px) : Une longue route pour Ishta 1562430542-image-profil
√ Arrivée le : 14/07/2018
√ Nationalité : Kiranienne

√ Gène : ATA
√ Messages : 179

Dim 7 Juin - 22:28

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

Lyanna n’avait pas entendu Darren rentrer dans ses quartiers, ni l’appeler. Elle était immobile dans sa douche, sous le jet d’eau, les yeux fermés, les mains en appui contre le mur. La jeune femme était perdue dans ses pensées depuis un long moment. L’attente était très longue, et s’occuper devenait difficile. Au bout d’un moment, elle finit par couper l’eau, et elle sortit de la cabine pour s’essuyer et s’habiller. Ses cheveux encore humide, elle les coiffa rapidement, mais sans les attacher pour les laisser sécher. Dès qu’elle eut enfilé son haut de cuir et sa jupe, des vêtements qu’elle avait retrouvé avec un grand plaisir à son retour sur Atlantis, la guerrière quitta la salle de bain. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque son regard se posa sur Darren. Lyanna se figea sur place, le souffle coupé.

"Darren ?"
« Salut, beauté. » souffla le soldat avec un léger sourire.

La jeune femme refusa d’y croire, pensant qu’elle avait simplement une hallucination. Mais ne lui avait-on pas dit que le militaire lui rendrait bientôt visite ? Elle avait eu si peu de nouvelles qu’elle n’y croyait plus. Et le voilà, devant elle, dans ses propres quartiers. Quand elle comprit qu’elle ne rêvait pas, Lyanna s’élança vers lui et se jeta dans ses bras, oubliant complètement que son amant avait été assez gravement blessé, et qu’il en portait encore les stigmates.

Clive ne s’attendait pas à cette réaction.
Il voulut lui demander d’y aller doucement mais elle avait été bien trop rapide. L’onde de choc se propagea dans son corps meurtri et il chercha automatiquement à fuir Lyanna. Un gémissement douloureux passa dans sa gorge à ce moment-là, le recroquevillant un peu plus sur lui-même.
« Oh...doucement ma belle... »
"Pardon … je suis désolée" lança Lyanna en entendant ses plaintes, relâchant son étreinte pour ne plus lui faire mal.

Darren se redressa un peu, lui souriant parce qu’il partageait malgré tout ce même plaisir de se retrouver. Le regard de cette Xéna colérique, son attachement, cette marque d’affection soudaine et naturelle. Ca lui plu beaucoup et Darren se sentit déjà mieux moralement. Il ramena plus doucement Lyanna contre lui pour l’étreindre en épargnant ses os et n’attendit pas plus longtemps pour l’embrasser.
« Il se trouve que...j’ai ramassé quelque chose sur la route...juste comme ça... » dit-il, joueur, l’air de rien, ce qui réveilla la curiosité de Lyanna qui fronça les sourcils.
Le jeune homme glissa la main dans sa poche et en sortit la rose blanche écourtée. Il la lui présenta dans un geste doux et sentimental. Lyanna regarda la fleur, et la prit délicatement dans ses mains, avant de lever les yeux vers Darren, un sourire aux lèvres.

"Elle est magnifique. Merci".

Lyanna s’empressa d’embrasser à nouveau Darren, ce simple geste, comme leur étreinte, lui avait tant manqué. Il y répondit amoureusement, pressant délicatement le dos de sa compagne pour la serrer un peu plus contre lui malgré la douleur. Rien de plus agréable que de sentir son corps en contact contre son torse pendant cet échange. La main libre de Darren caressa délicatement ses reins, ajoutant à ce baiser de la tendresse.
Voyant que le militaire avait du mal à rester debout, la jeune femme attrapa sa main dans la sienne, et l’attira à sa suite jusqu’au lit pour s’y asseoir avec lui. Lyanna était si soulagée de voir que Darren allait bien. Gardant la rose dans ses mains, la contemplant encore quelques secondes, la guerrière finit par lever les yeux pour regarder son compagnon. La mâchoire serrée, il ajusta sa position pour se reposer dos contre le mur et ne pas avoir à forcer sur sa carcasse. Lyanna vint rapidement s’installer près de lui, calant sa tête dans le creux de son épaule, et posa sa main sur son torse, là où il n’y avait pas de blessure. Retrouver sa présence était un tel réconfort après ces dernières semaines d’isolement.

"Personne n’a voulu me donner de tes nouvelles. Ils sont restés vague, et ils ne répondaient pas à mes questions. J’étais morte d’inquiétude !"
« Oui, c’est la procédure habituelle pour les captifs. On limite drastiquement la communication pendant l’enquête. » reconnu le soldat.
C’était à la base de son métier d’escorte sur Atlantis, surtout quand il accompagnait les prisonniers.
Sa position plutôt confortable, en présence de sa belle, le soldat souffla de soulagement. Il avait les jambes sur le lit, les rangers suspendus en-dehors.
« J’étais inquiet aussi. Je ne savais pas ce qu’ils avaient fait de toi. Teyla... »
Il sourit.
« Elle mériterait que tu lui offres une grande boite de chocolat pour la remercier. Je ne sais pas comment elle a fait pour t’éviter la pire. Mais elle s’est acharnée pour te protéger. »
Darren serra les dents pour ajuster sa position. Il tourna son visage vers l’Amazone et lui sourit tendrement.
« Mais c’est qu’elle me pique mon job, cette Athosienne. Je vais être jaloux, là ! »

La remarque de Darren sur le boulot de Teyla fit sourire Lyanna, qui plongea son regard dans celui de son amant.

"Rassure toi, elle ne pourra jamais te prendre ton travail. Je ne tiens pas à ce que tu sois jaloux !"

Le sourire de la guerrière disparut aussitôt, et elle détourna les yeux.

"Elle t’a expliqué ce qui s’est passé, après notre séparation ?"
« Oui...on a pas mal discuté. »

Il ne voulait pas aborder les sujets qui fâchent maintenant. La visite ne serait pas éternelle, un garde allait frapper à la porte à un moment donné en disant que ça avait suffisamment duré. Mais...elle méritait de savoir ce qui l’attendait, ne plus être dans l’attente et le doute.
« Dans mon monde, il arrivait que des jeunes enfants se montrent très hostiles et agressifs. » expliqua Darren en débutant un monologue. « Pour des raisons diverses, parfois pas très légitimes. Ils agissaient mal envers leur semblable. A l’école ou dans la rue. »
Clive caressa les cheveux de son amante.
« Quand on arrêtait ces jeunes, on ne se contentait pas que de les enfermer. On leur faisait faire un travail en communauté. On appelle ça, le travail d’intérêt général. Un terme ronflant pour forcer quelqu’un à travailler dans un groupe. »
"Pour devenir des esclaves ?"

Lyanna allait tiquer, elle allait comprendre que c’est ce qui avait été décidé pour son cas.
Leurs regards se croisèrent et, rien que pour sa santé personnelle, Darren espéra qu’elle n’allait pas s’énerver et lui marteler le torse. Et forcément, la jeune femme finit par faire le rapprochement. Son visage changea aussitôt, et Darren réagit avant qu’elle ne prenne la parole.
« Oui. Ils t’envoient sur le continent, bientôt. Ils vont te placer à la tête d’une trentaine de personnes, tous des hommes... »
"Quoi ???"

Bien sûr que oui, Lyanna allait très mal prendre la situation. Mais que Darren se rassure, elle n’allait pas le frapper. La jeune femme n’en revenait pas de ce qu’elle entendait. Elle se détacha aussitôt du soldat, et quitta le lit pour faire les cent pas dans la pièce. Sa réaction le peina. Il n’avait absolument pas besoin de se disputer avec elle. D’autant plus que le pire n’était pas encore annoncé.

"Non ! Ils ne peuvent pas faire ça !"

Lyanna était en colère, son regard noir de haine.

"Je refuse !"
« D’accord... » répliqua doucement le soldat. « Donc tu fais tes valises pour un monde refuge. On t’y donnera un boulot du genre...cueilleuse d’herbes. Ou bien, femme de chambre. Une tâche qui ne s’approchera jamais du combat. »
"Tu n’as pas compris que c’est ce qu’ils veulent que je fasse ? Me pousser dehors ? Je n’ai agressé personne depuis mon retour, alors ça les contrarie ! En me faisant faire cette … cette punition, ils savent parfaitement que je vais commettre l’irréparable, et qu’ils ne seront que plus heureux d’avoir enfin trouvé l’excuse pour me jeter hors d’Atlantis !"
« Lyanna. S’ils ne voulaient pas t’offrir cette chance, tu serais déjà loin. Ils n’auraient pas pris de gants. »
"Tu appelles ça “une chance” ? Me mettre dans un groupe de mâles pour être certain que je fasse le faux pas qu’ils attendent ? Non, ce n’est pas une chance".

Darren tenta de se redresser et grimaça. Il posa les pieds par terre, ajusta sa canne et tenta de se lever.
« Ils veulent te forcer à te sociabiliser. Et oui, c’est vrai, c’est pas gagné quand on te connait. Mais crois-moi, si on ne voulait plus de toi, tu n’aurais pas passé ton temps enfermée dans tes quartiers. »
Le jeune homme parvint enfin à se camper sur ses jambes pour la rejoindre. Il se plaça sur sa trajectoire pour l’intercepter, ne voulant pas la laisser seule à entretenir cette haine injustifiée.
« Lyanna...arrête de marcher. Je...peux pas te suivre, là. »

Lyanna fut forcée de s’arrêter lorsque Darren se plaça devant elle. Le voir se déplacer avec sa canne la peina beaucoup, et elle détourna les yeux, restant immobile.

"Je n’y arriverais pas, Darren ! Et ils le savent parfaitement !"
« Si, tu y arriveras. »
Le jeune homme, comme à chaque fois que Lyanna tentait d’éviter ses yeux, s’empara de son menton pour l’y contraindre en douceur. A l’image de sa faculté de séduction, avec son beau regard envoûtant quand elle était maquillée, Darren était également capable de l’hypnotiser. Il reprit avec un ton plus doux encore. Lyanna n’opposa aucune résistance quand Darren la força à lever les yeux pour le regarder. Ce mâle savait très bien s’y prendre pour faire ce qu’il voulait d’elle d’un simple geste.
« Je ne te laisse pas le choix. Tu iras sur le continent, tu relèveras cette épreuve. Parce que tu es une femme forte. La plus tenace et la plus obstinée que je connaisse. »
Son pouce glissa le long de sa joue.
« Il y a encore tant de choses que je veux te faire découvrir. N’abandonne pas maintenant, je t’en prie... »

Le ton suppliant de Darren rendit Lyanna triste, et son regard commença à briller de larmes. Elle voyait un piège dans cette épreuve. Déjà qu’avec deux hommes, ça s’était très mal passé. Alors, 30, ça allait être un véritable carnage, et tout le monde le savait. C’était comme mettre un requin assoiffé de sang dans une piscine ouverte au public. Darren la croyait suffisamment forte pour s’en sortir et relever ce défi. Mais pas Lyanna. Si elle avait une importante faiblesse, c’était ça, et elle était persuadée que la hiérarchie du soldat voulait exploiter cette faiblesse pour avoir le faux pas tant attendu, l’agression de trop mentionnée par Ridding pour l'évincer. Après tout, le Lieutenant ne pouvait pas revenir sur sa décision de ne pas la poursuivre. Et depuis son retour, la guerrière n’avait pas fait parler d’elle. Alors, pour la renvoyer, il leur fallait un bon prétexte, et que l’acte vienne d’elle. Quelle aubaine de la mettre en pâture avec 30 mâles, en sachant très bien que ça allait dégénérer. Lyanna n’y voyait qu’un simple complot pour avoir bonne conscience. Et après ce qui s’était passé avec Macon, et le piège qu’il avait tendu à Lyanna et Darren, la jeune femme trouvait légitime de se méfier de cette hiérarchie. Surtout quand Ridding était impliqué dans cette soit disant épreuve.

La jeune femme se retint de libérer ses larmes qui ne demandaient qu’à sortir, puis elle secoua la tête. Darren avait trop confiance en elle. Elle défit son visage de son étreinte, et posa son front contre son torse, les yeux fermés. Automatiquement, le bras valide du jeune homme l’emprisonna dans une étreinte de chaleur et de sécurité. Il baissa la tête, son menton se posa sur ses cheveux et il oscilla très légèrement de droite à gauche.
« Un...deux...un...deux... » lui murmura-t-il avec malice.
Le petit mouvement de balancier et ce compte en rythme faisait référence à ces petits moments où ils dansaient un slow. Un bon souvenir agréable, généralement qui s’était suivi d’un intense échange charnel. Darren préférait lui rappeler ces souvenirs plutôt que de laisser la peur et la haine la dévorer. Les yeux toujours clos, Lyanna se laissa bercer par les gestes du militaire. Elle passa même ses mains autour de ses hanches pour se blottir davantage contre son corps, en faisant attention à ne pas lui faire mal. Elle avait besoin de sa présence en cet instant de doute et de crainte. Et il était là, avec elle.
« Je viens avec toi. » lui annonça-t-il alors, non pas par promesse mais par certitude. « Je veillerai sur toi. Tu réussiras. »

A ces mots, Lyanna rouvrit les yeux et leva la tête pour regarder Darren, fronçant les sourcils. Avait-elle bien entendu ?

"Tu … tu vas venir avec moi ?"
« Oui. Ma séduisante guerrière tueuse de brigands...je viens avec toi. »
Il se regarda brièvement, lui montrant qu’il n’était pas en état de faire le héros.
« Je ne pourrai pas t’aider dans ta mission. Mais je serais là, à tes côtés. Je t’aiderai à rester calme. »
Darren se pencha pour l’embrasser. Mais il rata le mouvement, ce qui amena ses lèvres à se poser sur le nez de l’Amazone. Cela le fit ricaner.
« Je pourrai te motiver par la menace. La menace ! » fît-il d’une voix exagérément mauvaise. « Comme par exemple...pas de massage du dos si tu as claqué un homme ? Pas de bisous dans le cou si tu as insulté ? Ou bien...pas de dîner en tête à tête une fois de retour ? »
Il inspira d’un air atrocement douloureux.
« Oulala...on se demande ce qui est le plus horrible. Coincée avec trente mâles sans pouvoir les cogner ? Ou devoir respecter ces mâles pour avoir son Darren, rien qu’à elle, au retour du boulot ? Hm...dur dur... »

Lyanna le fusilla du regard, mais ce n’était pas de la colère dans ses yeux. Curieusement, c’était de l’amusement. Un faible sourire apparut même au coin de ses lèvres, devant les plaisanteries de Darren.

"Hé … alors ça, c’est injuste ! Tu me lances ces menaces en sachant très bien que je les subirais. Fourbe, tu triches !"
« Parce que tu es défaitiste ! » osa-t-il.
Darren était bien le seul à pouvoir lui dire ça, même en blaguant.
« Alors que tu pourrais te dire : “Si je me retiens contre ces trente mâles, j’ai un homme qui m’attendra à la maison. Il m’aura préparé un dîner en tête à tête. Un massage du dos avant de dormir. De quoi me récompenser pour tous mes efforts de la journée ! C’est cher payé, mais ça vaut le coup !”. »
"Tu te moques de moi, c’est pas sympa !" dit Lyanna, jouant son jeu avant de reculer d’un pas en croisant les bras. "Tu as vu ce que ça a donné avec seulement deux mâles. Alors, imagine avec trente !"
« Oh que si, j’imagine bien. Surtout que tu seras à leur tête, que tu devras leur faire construire une route. Et que Teyla a ordre de relayer la moindre plainte adressée par ces gens. Ils ne te demandent pas de te faire aimer... »
Il s’approcha et lui décroisa les bras, venant chercher ses mains pour les prendre dans les siennes.
« lls veulent que tu règles l’adversité autrement qu’avec tes poings ! »

Lyanna secoua la tête. Se faire obéir sans utiliser les poings, c’était une mission impossible pour elle.

"Et comment je suis censée arriver à faire ça sans les frapper ? Sur mon monde, je faisais travailler les esclaves à coup de fouet pour qu’ils obéissent. Les mâles, ça n’obéit pas avec de simples paroles !"
« Et tu butais joyeusement le premier qui mouftais pour en faire un exemple, oui. Je sais. » fit Darren, un peu dépité. « Mais là, ce ne sont pas des esclaves. Et nous ne sommes pas sur ton monde. Ces gens sont des volontaires. Tu vas devoir apprendre à t’imposer sans agresser tes interlocuteurs, à leur donner des consignes sans les menacer et sans les braquer. En leur parlant... »
Il articula ce dernier mot :
« Nor-ma-le-ment. »
Darren sourit.
« Il y aura forcément un ou deux trouble-fêtes, c’est vrai. Mais dans le lot, si tu respectes ceux qui travaillent pour toi, ils te respecteront en retour. Tu seras étonnée de ce que tu pourras leur demander sans devoir sortir tes épées. »
Le soldat croisa les bras. Tordu de côté, avec une canne glissée sous l’aisselle, son allure était plus comique qu’autre chose.
« Et je suis franchement déçu que mes fourberies de menaces ne te fassent même pas réfléchir deux minutes ! »
"Je n’arrive pas à réfléchir quand on veut me piéger" lança-t-elle sur un ton moqueur.

Lyanna finit par retourner s’asseoir sur le lit, et soupira. Elle n’avait pas du tout le choix, et cela ne lui plaisait pas du tout. La jeune femme ne voyait pas du tout comment faire sans attirer les foudres des supérieurs Atlantes. Et ce même si elle avait son Super Darren à ses côtés pour calmer ses ardeurs. La jeune femme, à la tête d’une trentaine de mâles, les faisant obéir pour construire une route sans avoir recours à la violence. C’était tout simplement impossible pour elle.
Darren l’avait suivi. Il lui demanda silencieusement son aide pour pouvoir s’installer à ses côtés puis il resta présent, son épaule touchant la sienne, en partageant son silence.

"Qui sont ces gens ? Tu as parlé de volontaires".
« Je n’ai pas la liste. Mais je sais que ce sont des Athosiens en majorité. Peut-être quelques Atlantes. Et du personnel de soutien comme un médecin, un géomètre. Le type de personne nécessaire pour protéger et sécuriser les travaux. »

Lyanna baissa les yeux, et commença à tordre nerveusement ses doigts.

"Et si je m’isole quelque part pour être tranquille, ça ne passera pas ?" demanda-t-elle sur un ton involontairement enfantin, comme un gamin qui demandait un cadeau au Père Noël en sachant qu’il avait fait plein de bêtises pendant l’année écoulée.
« Oh, mais si, bien sûr. » ironisa Darren en enchâssant sa main entre celles de Lyanna. Si elle voulait torturer des doigts, elle allait devoir s’en prendre aux siens. « Mais en-dehors de tes heures de travail, quand les trente mâles n’auront plus besoin de toi. En gros, le seul moment qu’on pourra passer ensemble... »
Il fit la moue.
« Ok. Je dînerai seul, devant ta chaise vide. Parce que tu ne sais pas réfléchir quand tu te fais piéger. » ajouta le soldat en feignant une profonde tristesse teintée d’ironie.
"C’est pas drôle !"

Lyanna ne savait plus quoi faire. Et maintenant, elle ne pouvait même plus tordre ses doigts parce que Darren entravait sa main. Elle n’allait quand même pas tordre les siens, non ? La jeune femme soupira, et serra doucement la main de son amant dans la sienne. Son air était triste et mélancolique.

"Je ne vois pas comment arriver à réaliser cette épreuve. Je n’en suis pas capable !"
« On y arrivera ensemble. Attends un peu d’arriver sur place, tu prendras tes marques. Tu verras comment les gens réagissent. Et tu trouveras la solution. »
A son tour, Darren lui serra la main.
« Tu me plais, Lyanna. Même quand tu es aussi butée et qu’il n’y a rien à faire pour te convaincre ! Tu es géniale ! »

Lyanna leva les yeux pour regarder Darren. Ses mots lui réchauffèrent le coeur. Et bien qu’elle appréhendait grandement cette épreuve, y voyant toujours un horrible complot pour qu’elle échoue lamentablement, de manière tout à fait prévisible, la jeune femme était rassurée à l’idée que le soldat vienne avec elle pour la soutenir. Elle posa sa tête sur l’épaule de Darren, et ferma les yeux, voulant profiter de sa présence le plus longtemps possible.

Clive en profita également en silence.
Bien que cela le faisait souffrir, il se pencha pour que sa joue se pose contre sa chevelure. Darren se sentait bien maintenant qu’il l’avait retrouvé. On lui avait retiré un poids oppressant de ses épaules et, malgré tout, il demeurait optimiste face à cette épreuve. Mine de rien, contraindre Lyanna à réaliser une oeuvre avec des effectifs masculins, ça allait la forcer à se sociabiliser un peu. C’était assez cavalier, voir même un peu dangereux, mais tout aussi efficace selon lui.

Au bout d’un moment, son regard se perdit dans le décor. Comme un amoureux transi, il se nourrissait du contact de Lyanna et plus rien n’avait d’importance. Pas le temps, pas la posture. Pas besoin de discuter. Se serrer dans les bras faisait passer ce courant agréable d’un corps à l’autre. Il se sentait important aux yeux de Lyanna, il se savait influent sur son sentiment de sécurité.
Et puis, il finit par remarquer le titre du bouquin sur lequel il avait les yeux posés depuis un moment. De sa main libre, il le prit pour le poser sur ses genoux et y découvrir le principe du recueil. April...bien sûr…

« Tu as de la lecture intéressante. » s’amusa Darren en examinant l’ouvrage.

En entendant la voix de Darren, Lyanna rouvrit les yeux et redressa la tête, sans comprendre de quoi il voulait parler. Puis, son regard se posa sur le livre offert par April, posé sur les genoux du soldat. Il était tombé dessus. Aussitôt, les joues de la guerrière prirent une teinte légèrement rose.

"Oh … c’est … c’est April qui … me l’a offert … elle a écrit une carte ..."
« Ne soit pas gênée, voyons. Nous sommes adultes. » fît-il en lui caressant le dos. « Et ça ressemble bien à April de faire ce genre de coup. Elle m’avait dit qu’elle m’avait offert un cadeau, je ne pensais pas qu’elle parlait de toi. »
Darren aurait pu s’arrêter là. Mais il avait envie d’échanger avec complicité et de connaître un peu plus sur les goûts de l’Amazone, sa curiosité, ce qui l’avait intéressé. Parce qu’il lui semblait qu’elle n’était pas du genre à cacher le bouquin, les joues rouges, en se disant que c’était tabou. Elle était plutôt du genre à lui piquer son préservatif en pleine mission, le déballer dans la forêt, et lui en demander l’utilité dans une auberge pleine de clients.
C’était de bonne guerre en fin de compte.
« Il y a une page qui te plait en particulier ? »
"Hmmm … attends ..."

Lyanna prit le livre, et le feuilleta rapidement jusqu’à une page. C’était celle qu’ils avaient réalisé un matin, le lendemain de leur première soirée romantique. La jeune femme aimait bien cette position car c’était elle qui dominait.

"Celle là … mais tu la connais !"
« Oh que oui, je l’aime beaucoup. Surtout avec toi. » reconnu Darren.

La jeune femme tourna d’autres pages, intriguée.

"Mais, qui a créé ce livre ? Il devait être complètement fou. Regarde ça, c’est impossible de faire cette position ! Il faut beaucoup de … souplesse ! Et celle là ..."

Lyanna s’arrêta innocemment sur la fameuse position du 69.

"Je ne comprends pas. Lui, je sais ce qu’il fait, tu as fait pareil. Mais elle ? Elle fait quoi ?"
« Heu... »

Là, ça allait poser problème. Lyanna n’avait pas déduit que ce qu’il lui faisait existait également à l’inverse. Il fallait trouver les mots sans la choquer.
« Dis, quand je descend mon visage très bas. Pour...te “flatter”. Tu aimes bien ça ? »
"Oui … et alors ?" fit Lyanna en fronçant les sourcils, ne comprenant pas où Darren voulait en venir.
« Et bien l’inverse existe aussi. La femme l’accueille, tu vois, comme sur cette image. Elle joue d’aspirations pour flatter sa virilité. Comme moi je le fais avec toi. Sauf que dans ce cas-là. Les rôles sont inversés. »
"Le flatter ? Comment ça ? Avec quoi elle ..."

Si au début, elle eut du mal à visualiser l’explication de Darren, Lyanna comprit enfin de quoi voulait parler son amant. La bouche de la femme et le membre de l’homme. Autant dire que imaginer une telle situation était fort déplaisant pour quelqu’un comme la guerrière. Elle fit alors une grimace de dégoût, comme si cet acte inconnu pour elle était une chose horrible.

"Mais … mais … non … c’est … horrible … ignoble … comment une femme peut faire ça ?"

Darren éclata de rire.
« Pour rendre complétement barge son conjoint, tiens. Elle en fait ce qu’elle veut. Ca a peut-être l’air humiliant de ton point de vue. Mais c’est une question de confiance dans le couple. »
Il se montra d’une main.
« Quand c’est moi qui m’occupe de toi comme ça, est-ce que ça te semble tout aussi horrible et ignoble que tu le dis ? »
"Non … mais ..."

Lyanna chercha ses mots pour étayer son point de vue. Sauf qu’elle n’avait rien à dire, car elle ne connaissait pas le sujet. Elle ne pouvait donc pas avoir de réel point de vue.

"Mais … c’est pas pareil !"
« Hmm...parce que tu te projettes en train de faire ça. Et tu te dis, vu ton passé et ton tempérament, que ce serait humiliant. Rabaissant. » supposa le soldat.
"Bien sûr que oui, c’est rabaissant !" s’empressa-t-elle de dire.

Il entoura ses épaules d’un bras et la serra contre lui.
« J’ai dis que ça existait. Pas que tu serais forcée de le faire à un moment donné. Dans un couple, il y a des tas de choses qu’on aime bien faire. Et d’autres qu’on déteste. Par exemple... »
Darren regarda autour de lui, comme pour vérifier qu’il n’y avait pas d’oreilles qui trainaient.
« Je me sens un peu rabaissé quand je m’aventure entre tes jambes. Surtout quand tu serres tellement les cuisses que tu m’arraches les oreilles. Mais je le fais parce que, à ce moment là, je paralyse complètement ma partenaire à tendance dominatrice. Je l’ai en mon pouvoir ! »
Le soldat lui fit un clin d’oeil complice.
« Et après, je n’ai plus qu’à te torturer longuement. Ca vaut le coup au final. »
"Oh !"

Lyanna visualisa la scène dans sa tête, ce que Darren lui avait déjà fait subir. Et qui l’avait rendu complètement dingue. Comme ce que le soldat venait de décrire lorsque c’était la femme qui effectuait cette pratique. C’était … déroutant. Mais les explications de Darren se tenaient.

"Je vois … ça veut dire que … une femme peut aussi torturer un mâle en faisant ça, et l’avoir en son pouvoir ?"
« C’est en partie comme ça que la femme a pris le pouvoir sur l’homme sur mon monde. S’il n'obéit pas...plus de câlins, plus de flatteries ! » s’amusa Darren en espérant ne pas paraître trop grossier.
« Je ne veux pas faire le pervers mais, aujourd’hui, la bouche d’une femme, c’est aussi une arme ! »
Il souriait.
« Dangereuse ! »

La guerrière réfléchit en fronçant les sourcils pendant quelques secondes, son regard fixé sur l’image de la fameuse position. Ainsi donc, cet acte avait un pouvoir sur les hommes ? C’était intéressant. Mais trop perturbée, Lyanna finit par secouer la tête. Ca ne lui disait vraiment rien.

"Non … non !"

La gêne que ressentait Lyanna le fit rire. Il avait l’impression de se revoir, lors de ses jeunes années, et qu’il considérait tous ces sujets comme tabous. Darren trouvait qu’elle réagissait plutôt bien pour quelqu’un qui n’avait jamais eu conscience de tout ça. Que l’échange charnel entre deux partenaires pouvait aussi être un jeu et une source de plaisir dans l’intimité et le secret. Son refus était une fausse résolution qui sonnait en lui comme le fait qu’elle fermait la porte sans la verrouiller.
Lyanna était courageuse.

Son amante donnait l’impression d’être une enfant qui ne voulait pas tester une nouveauté par pur méconnaissance. Mais la curiosité, c’était justement dans sa nature. Clive n’avait aucun doute qu’elle s’intéresserait tôt ou tard, à mesure qu’elle prenait de l’assurance. D’ailleurs, pendant qu’elle tournait les pages du livre, Darren prit conscience du danger qu’elle allait devenir pour lui un jour.
Pour l’instant, il était en position de force parce qu’il lui apprenait, lui faisait découvrir cette partie de la vie un peu plus secrète. Mais lorsque l’Amazone allait avoir suffisamment d’expérience pour jouer de ses charmes et de ses atouts...elle allait devenir dangereusement séduisante.
Plus que ce que son innocence enfantine ne le faisait actuellement.
Le jour où elle allait s’y mettre, Clive ne ferait pas un pli. Il le sentait dans ses tripes.

Son regard était forcément déformé par ses sentiments à son égard. Mais elle était belle et désirable au naturel. Qu’est-ce que ça serait quand elle allait monter à l’assaut ?!? Lyanna était loin de se douter des pensées actuelles de Darren, et si elle l’avait su, elle lui aurait certainement dit qu’il se trompait lourdement, et qu’elle ne pouvait pas se montrer aussi dangereuse qu’il ne le pensait.

"Et toi ? Tu préfères laquelle ?"

Lyanna venait d’arracher le soldat de son constat, cette question apportait justement la preuve de ce qu’il pensait. Son regard descendit sur les multiples positions du recueil que la jeune femme feuilletait, se disant qu’il serait bien incapable d’en réaliser les plus originales. L’auteur était effectivement fou.

« Tu ne veux pas le découvrir ? » proposa le jeune homme pour esquiver un peu la question.

La jeune femme eut une petite moue déçue au moment où le soldat refusa de lui répondre. Elle n’allait pas pouvoir regarder dans le livre ce qui était la grande faiblesse de son amant. Et pour cause. Si Lyanna réagissait comme ça en apprenant qu’une femme pouvait aussi mettre le genou à terre, la position favorite de Darren risquait de la refroidir salement. Au même instant, quelqu’un frappa quelques coups sourds contre la porte. Un des gardes lui signalait le délai était écoulé, fin de la visite. Lyanna savait ce que cela signifiait. Elle ferma le livre, et vint se blottir contre Darren, comme si ce geste pouvait l’empêcher de partir.

« C’est l’heure. » souffla Clive avec regret.
C’était passé beaucoup trop vite. Le temps s’envolait quand il était avec elle. Lyanna ferma les yeux quelques secondes. Pour elle aussi, c’était passé trop vite. Ces rares visites étaient toujours rapide, mais avec Darren, c’était encore pire. Elle avait l’impression qu’il était entré dans ses quartiers quelques minutes seulement auparavant.

« Je n’avais pas prévu de te faire un cours d’éducation sexuelle en venant te voir. Mais ça m’a fait beaucoup de bien. Tu m’as l’air en bonne santé et c’est tout ce qui compte. »
"Ca peut aller, je préfère être ici qu’être enfermée dans un cachot. Mais c’est long, je m’ennuie très souvent. Moi aussi, ça m’a fait du bien de te voir. Tu m’as beaucoup manqué !"
« C’est réciproque. Nos beaux souvenirs m’ont porté compagnie quand j’étais à l’infirmerie. Une Amazone, dans une belle robe, autour d’un dîner agréable... »

Darren se redressa péniblement en prenant appui sur sa canne, Lyanna l’aidant également à se redresser. Il profita d’être à côté d’elle et pas tout à fait droit pour lui voler un baiser. Il se dirigea ensuite vers la porte, là où il s’interrompit un moment.
Sa belle était devant lui, coincée dans cette chambre, sans vraiment savoir quand serait leur prochaine visite. La question de Lyanna lui revenait en tête. Elle avait envie de savoir et ils se faisaient confiance non ?
« Page trente et une. » avoua le militaire avec complicité, ce qui fit froncer les sourcils de la guerrière devant ce volt face, alors qu’elle jetait un rapide coup d’oeil en direction du livre.

Le soldat n’avait pas pu s’empêcher de vérifier si sa position préférée figurait dans le livre pendant qu’ils discutaient. Avoir Lyanna assise sur lui, faisant honneur à sa propre nom, c’était sa grande faiblesse. La clé qui le rendait complètement désarmé face à sa partenaire.

Mais à l’inverse, la position qu’il affectionnait particulièrement, c’était lui qui dominait. La page trente et une serait l’image de Madame, positionnée à quatre pattes sur un meuble à bonne hauteur, quasiment en position foetale. La posture rappelait certainement l’animal de compagnie. Et Monsieur se trouvait derrière, en maître, capable d’explorer l’ensemble de son corps.

Darren ne savait pas s’il avait bien fait de le lui dire.
Son amour allait très certainement détester cette position de complète soumission. Comme elle le disait, c’était réducteur et abaissant. Mais la pratique serait sûrement différente. Après tout, avoir les mains ligotées lui avait plutôt plu. Il fallait simplement prendre son temps, ne pas se presser.
Darren lui sourit une nouvelle fois et lui souhaita bonne soirée. Manière un peu déguisée de lui dire qu’il aurait aimé rester et qu’il allait se languir de son contact. Hélas, ils n’étaient pas en mesure de s’occuper l’un de l’autre. Des problèmes plus préoccupants les attendaient, comme ce fameux défi. Lyanna vint une dernière fois se blottir dans les bras du soldat, et l’embrassa tendrement, comme si ce baiser était le dernier avant un très long moment. Savoir qu’il devait partir lui faisait déjà ressentir un manque en elle. Alors, la jeune femme en profita pour savourer ce baiser avec douceur, tandis que son amant passait sa main devant le capteur.
La porte s’ouvrit sur Darren qui regarda forcément au-dessus de son épaule.

« A très vite ! »

A très vite, c’était la veille concluant l’isolement de sa dulcinée. Pendant que Darren s’éloignait de ses quartiers, Lyanna se retrouva à nouveau seule lorsque la porte se referma, et cela lui fit mal. Mais elle n’avait pas le choix. Alors, en soupirant, la jeune femme retourna s’asseoir sur son lit, avant de prendre le livre. Elle était intriguée par cette fameuse page trente et une. Elle feuilletta les pages jusqu’à arriver à celle dévoilée par le militaire. Le dessin lui fit froncer les sourcils. Une silhouette féminine se trouvait à quatre pattes sur une petite table, comme un animal, tandis qu’un homme se trouvait debout derrière elle, les mains agrippant les hanches de la donzelle. Une pure position dominante pour le mâle. Lyanna observa l’image sous toutes les coutures, avant d’avoir le même air sur le visage que lorsqu’elle avait découvert la fellation. Sur le moment, la guerrière en elle fut outrée d’une telle pratique, surtout que sur son monde, les mâles ennemis prenaient leurs trophées de cette manière. Certes, de façon bien moins érotiques, mais Lyanna craignait de ne pas du tout aimer être ainsi dominée, c’était contre sa nature. Même si lors de leur soirée romantique, certains gestes qui faisaient d’elle une dominée étaient plaisants pour elle. Darren allait avoir sans doute du mal pour lui faire aimer cette position, mais Lyanna ne tenterait elle pas l’aventure simplement parce qu’elle aimait le soldat ? L’avenir seul le dira, mais en attendant, Lyanna ne se voyait pas du tout à la place de la silhouette féminine entrain de se faire prendre comme une bête. Après avoir sorti un petit "ça va pas la tête" à l’encontre d’un Darren absent, la jeune femme ferma le livre et le posa sur la table de nuit, à côté de la carte d’April. Puis, elle passa une partie de sa soirée adossée au petit balcon qu’elle avait, se perdant dans la contemplation de l’océan assombri par cette heure tardive. La journée se termina, et Darren lui manquait déjà. Lyanna se demandait déjà quand est ce qu’elle le reverrait.


eden memories

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Invité
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Dim 7 Juin - 22:30

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna


Le jeune homme, au lieu de se reposer, avait occupé son temps à convaincre Teyla de le laisser venir à ce défi de rédemption. Darren avait organisé très sérieusement la mission avec l’Athosienne, cherchant à prouver auprès des supérieurs qu’il était - au delà de son évidente partialité - un outil de stabilité pour Lyanna. Darren avait ensuite harcelé Teyla pour une permission de soirée.
Victorieux, bien que redevable auprès d’elle, Clive accepta toutes les conditions qui suivait. La veille de la dernière journée d’emprisonnement, en début de soirée vers 19 heures, le soldat se présenta aux quartiers de Lyanna sans l’avertir. Il se déplaçait toujours avec une canne, bien que ses mouvements commençaient à gagner en fluidité. Il salua les gardes, discuta un petit moment avec eux et les laissa quitter leurs postes. Clive resta un petit instant silencieux, énumérant les différents points qu’il aurait à aborder puisqu’il n’y aurait pas que du bon dans cette soirée. Puis il appuya enfin sur le contacteur pour demander l’ouverture des quartiers de la belle.
Le jeune homme attendit que la porte s’ouvre et que Lyanna découvre sa présence.

Comme à chaque fois lorsqu’il ne s’annonçait pas, Darren pris soin d’apprécier ce que ça déclenchait chez l’Amazone. D’abord ce petit froncement de sourcil intrigué. Puis le changement dans son regard quand elle le reconnaissait. Et enfin ce léger sourire en coin de satisfaction.
Délicieux..être l’intérêt de quelqu’un que l’on aime, c’était délicieux. Lyanna était heureuse de voir le soldat, et cela se voyait sur son visage. Ce dernier n’avait pas encore franchi le pas de sa porte que la jeune femme vint se blottir dans ses bras en l’embrassant tendrement. Puis, elle se recula légèrement, attrapant sa main afin de le guider à l’intérieur. Mais le militaire avait visiblement une toute autre idée.

« Prépare-toi ! » annonça Darren avec assurance et malice. Lui laissant découvrir qu’il venait la sortir de là et qu’il n’y avait plus de gardes en vue. Le fourbe soignait volontairement son petit effet. Après avoir autant sollicité Teyla, il méritait bien d’endosser l’habit du prince charmant venu la sauver.
« Ce soir, je t’emmène ! »

Sur le coup, Lyanna ne comprit pas son ordre de préparation. Et le regard malicieux de Darren ne l’aida pas à y voir plus clair. L’emmener ce soir ? Comme ça ? La jeune femme fronça les sourcils, très hésitante. Elle avait d’ailleurs remarqué que son escorte n’était plus là.

"M’emmener ? Comment ça ?"

Darren sentit cette hésitation chez la guerrière. Après tout, Lyanna était enfermée dans ses quartiers par punition. Elle n’avait pas le droit d’en sortir, sauf pour aller s'entraîner. Alors voir le militaire lui dire qu’un soir, il l’emmenait ailleurs, la jeune femme ne savait pas vraiment comment réagir. D’où son air perdu.

"Mais … je n’ai pas le droit de sortir !"
« Demain, on s’envolera pour le continent. Je t’ai obtenu ta soirée. »
Il insista, tout sourire.
« Prépare-toi. Ton garde, c’est moi ! »

Mentionner le fait que son épreuve insurmontable était pour le lendemain ne plut pas du tout à Lyanna qui avait vu le jour J se rapprocher à mesure que le temps passait. Alors, savoir que Darren voulait profiter d’une dernière soirée avec elle avant d’aller sur le continent était plus que bienvenu pour la jeune femme. Cette dernière serra doucement sa main dans la sienne, avant de se mordre la lèvre.

"Et … tu veux que que je m’habille comment ? Je dois mettre quelque chose en particulier ?"

Cette bonne question surprit Darren. Quand il avait prévu de lui offrir une petite soirée pour évacuer la pression, il avait supposé qu’elle ne souhaitait pas se déparer de son habituelle tenue de Xéna. Aussi, quand elle lui avait demandé si IL voulait qu’elle mette quelque chose - signe très agréable qu’elle le faisait pour lui - Darren sentit les battements de son coeur monter d’un tour.

« Tu te mettrais en beauté pour moi ? » questionna le militaire, plutôt ravi de ce qu’il comprenait.

Les joues de Lyanna prirent une légère teinte rouge, et elle se tourna pour regarder l’armoire qui se trouvait dans sa chambre. Bien sûr, elle se sentait plus à l’aise dans sa tenue habituelle, mais une part d’elle voulait faire plaisir à Darren.

"Et bien, je … je n’ai pas grand chose ici. C’est Teyla qui a tout, mais … oui … pour toi ..." lui dit elle, intimidée, ce qui la rendait encore plus craquante aux yeux du soldat. Lequel posa sa main sur son épaule pour l’approcher de lui et l’embrasser en signe de gratitude. Il était touché de l’effort qu’elle faisait. L’isolement de l’un et l’autre les avait beaucoup affectés. Lorsque Darren se retira, il passa son index sur la ligne de son haut actuel, dessinant la frontière du tissu dans une demi-caresse.
« Si tu quittes ton “uniforme” pour ce soir, je quitterai le mien. » Déclara Darren avec un regard pétillant. Si elle se faisait belle, il ferait également le geste. Il agita faiblement sa canne.
« Il me faudra juste un peu d’aide ! Ca te dit ? »

Lyanna baissa les yeux pour regarder sa tenue habituelle. Les vêtements qui venaient de son monde, ou qui y ressemblaient, la mettaient plus à l’aise que le reste. Et timidement, la jeune femme regarda Darren.

"Je peux rester comme ça ?"
Lyanna s’était piégée toute seule, comme une grande, en ne voulant rien d’autre que faire le plaisir de son amant. La question qu’elle venait de lui poser élargit son sourire et il acquiesça.
« Bien sûr !! » répondit-il avant de l’embrasser. « Tu n’as rien besoin de changer pour moi, tu es très belle déjà ! »
Darren savait qu’elle se sentirait mieux en restant comme ça. Non pas parce qu’il commençait à la connaître mais surtout parce qu’il était pareil. C’était rare qu’il quitte l’uniforme militaire. Il avait même tendance à le garder pour ses perms sur la cité simplement parce qu’il se sentait bien dedans. Cette tenue façon Xéna collait à Lyanna comme une seconde peau, pas étonnant qu’elle préférait la conserver.

Le militaire l’invita à le suivre. Il prit la route vers les lieux de vies d’Atlantis tout en lui apprenant que Teyla serait également là pour son départ demain. Et qu’ils lui devait en partie leur soirée. Direction le niveau trois pour l’emmener au Bar Athosien. Darren appréhendait parce que Teyla avait été claire avec lui. Leur petite escapade sans garde ni surveillance avait un prix et il devait lui parler des sujets qui fâchent. Si elle comptait sur lui pour ce sale boulot, c’est parce qu’elle savait qu’il trouverait les mots et la façon de lui donner ces informations.
Après tout, n’était-il pas le “fourbe” préféré de cette belle ?

Heureusement, en étant au beau milieu de la semaine, le bar Athosien était peu fréquenté. Ils avaient le choix entre choisir une table ou s’installer devant le comptoir.
« Tu as une préférence ? »

Se retrouver dans le bar athosien, alors qu’elle n’y avait pas le droit d’accès, mit rapidement Lyanna sur ses gardes. Même si elle était avec Darren, qu’est ce que ses supérieurs diraient s’ils la savaient dans un lieu interdit ? En particulier, un certain Lieutenant qui lui tapait sur le système ? La jeune femme préféra garder la main du soldat dans la sienne pendant tout le trajet, voulant se rassurer par sa présence. Il ne chercha pas à quitter le contact, bien au contraire. Un courant se mettait à circuler, comme si Lyanna lui injectait amoureusement une énergie chaleureuse et bienfaisante. Darren lui demanda si elle préférait s’installer à une table ou au bar. Autant dire que le mâle qui faisait office de serveur derrière le bar l’aida grandement à faire son choix, elle qui préférait depuis le début de sa captivité s’isoler des autres pour éviter tout dérapage qui lui coûterait très cher. Et la table était suffisamment isolée pour qu’elle se sente plus à l’aise.

"La table !"
« Pourquoi je pose la question. » se reprocha gentiment Darren.
Il attira illico sa belle vers une table assez éloignée. Il ne se sépara de sa main que pour aller lui tirer la chaise et faire preuve de galanterie. Le soldat coinça la canne sur un coin de la table et s’installa à son tour, grimaçant un peu sur le geste qui lui avait demandé de se contorsionner. Le serveur les avait déjà rejoint, présentant un salut poli tout en sortant son bloc note. Lyanna évitait soigneusement de le regarder pour éviter d’avoir la même réaction que lors de leur première sortie au restaurant, avec le serveur. S’emporter sur lui serait très mauvais pour elle, et la jeune femme dut se contrôler pour penser à autre chose.
« Vous désirez ? »
Darren remarqua soudainement que le type, vu sa position, laissait traîner son oeil du côté du décolleté de l’Amazone. Ce grand fou ! Heureusement que Lyanna n’avait pas remarqué son regard déplacé, sinon elle aurait malheureusement réagit de la mauvaise façon, qui lui aurait valu de gros ennuis. Darren comprenait dans la mesure où sa belle attirait. Il ne sut empêcher cette petite pointe de jalousie l’amener à clarifier la situation envers le serveur :
« Ma chérie, tu veux la carte pour faire ton choix ? » envoyant ainsi le double message : “Elle est à moi, connard !”.

Comme elle n’avait pas vu le regard du serveur, Lyanna ne releva pas la pointe de jalousie dans l’attitude de Darren. Elle acquiesça d’un hochement de tête, prenant soin de s’adresser à lui, et non à l’autre mâle afin d’éviter toute tentation.

"Oui, je veux bien. Je ne sais pas quoi prendre".

Le serveur fit un rapide aller-retour pour leur apporter la carte des consommations. Poli, il s’écarta et alla s’occuper de nettoyer quelques verres le temps que le couple choisisse. Darren connaissait déjà son choix et il profita de cet instant pour observer sa compagne. Ne pas avoir pu la voir durant ces deux semaines était une dure épreuve. Cela le contraignait, d’une certaine manière, à apprécier d’autant plus sa présence maintenant que l’intimité leur était permise. Le soldat s’amusa de son air résolu en analysant la carte des boissons. Ses doigts fin qui saisissait la carte, l’intérieur de ses mains dont il devinait les cales consécutive à l’emploi de l’épée durant sa vie entière. Les traits de son visage doux et sévère à la fois, ses longs sourcils fin qui exacerbaient son air curieux. Puis son fameux tic de se mordre la lèvre inférieure comme elle avait du mal à choisir.
Darren s’enfonçait dans sa contemplation, presque rêveur, en profitant de la diversion qu’opérait cette carte des consommations. Il se perdit un peu sur sa chevelure qui s’étirait en une demie queue de cheval. Une partie avait glissé sur l’une de ses épaules, reliquat d’un geste qu’elle avait fait pour ignorer le serveur.
Poussé par le sentiment amoureux qui l’habitait, en adoration devant cette scène parfaite du quotidien qui lui avait manqué, le soldat se pencha un peu sur la table pour pouvoir atteindre sa joue droite. Il y posa quelques doigts, les faisait glisser comme s’il chassait une petite saleté qui s’était perdue là, bien qu’elle fût été complètement imaginaire. Un acte n’ayant pour but que la tendresse et la passion. Et surtout le plaisir de pouvoir enfin partager un moment avec elle...sans qu’elle ne soit emprisonnée ou en pleine baston. Lyanna frissonna sous ce geste, elle appréciait beaucoup la caresse du soldat. Ce simple contact lui avait beaucoup manqué, et la jeune femme eut un petit sourire tout en gardant ses yeux sur la carte, profitant de la caresse de son amant.

« Mon Dieu, que tu as l’air sérieuse... » se moqua Darren. « Tu vas me sortir ta voix diaboliquement envoûtante pour me demander de commander la moitié de la carte ? »

Lyanna eut un petit sourire, et elle leva les yeux pour regarder Darren, amusée.

"Non ! C’est juste que je ne sais pas quoi prendre".

La table était plus petite que celle du restaurant, mais malgré ça, Lyanna se leva et tira sa chaise pour la rapprocher de Darren, venant s’installer juste à ses côtés en lui montrant sa carte. Bien sûr, ce n’était qu’une excuse pour pouvoir venir contre lui. La guerrière lui montra deux cocktails. Dans la même logique d’une soif de contact, Darren se pencha légèrement de côté pour que leurs épaules soient en contact. Une nouvelle fois, il sentit cette chaleur agréable le parcourir. Darren était certain qu’elle vivait la même chose.

"Je ne sais pas s’il y a de l’alcool dans ceux là".
« Hmm...si. Mais tu ne t’enniveras pas en un verre. Tu fais la chasse à l’alcool ?»
"Non non, mais tu sais que je n’aime pas les alcools forts. Alors … je vais prendre … celui là !" dit elle en désignant l’un de deux cocktails qui contenait, sans qu’elle ne le sache, un alcool assez relevé.

Darren s’en rendit compte et sourit.
Dans sa première idée, il voulait lui laisser découvrir. Surtout qu’un alcool fort n’était pas forcément agressif lorsqu’il était mélangé. Lyanna allait sentir le plancher tourner sous ses pieds en pensant avoir choisi quelque chose de doux. Après tout, il fallait bien qu’elle apprenne de ses erreurs et qu’elle se méfie le jour où elle part boire un verre avec de futures amies. Teyla, d’autres personnes...ça arriverait un jour ou l’autre.
Mais d’un autre côté, le jeune homme ne voulait pas qu’elle se sente trahie, encore moins que leur seule soirée soit gâchée. Et mieux encore : Super Darren allait venir à son secours !
Darren ne pouvait pas passer à côté.
« Oh eh bien, je t’accorde qu’il y a de jolies couleurs sur l’image...tu vas sentir ta tête te tourner, tu seras guillerette, tu vas avoir des “envies”...et tu briseras mes derniers os en me forçant à aligner les pages de ton bouquin. » ironisa Darren avec le sourire. « Regarde...ici, il y a marqué “Vodka”. Ca, c’est un alcool très puissant. »
Le sourire de Darren s’élargit.
« Mais tu peux toujours relever le défi... »

Lyanna fut déçue d’apprendre qu’il y avait un alcool fort dans le cocktail qu’elle avait choisi. Mais elle était reconnaissante envers Darren de l’avoir prévenue. En temps normal, elle aurait peut être accepté le défi, surtout par jeu. Et vu ce que le militaire lui avait annoncé sur la fin de soirée en mode “bourrée”, à savoir qui allait chevaucher qui. Sentir le corps du militaire contre le sien lui manquait atrocement, Darren était devenu une véritable drogue pour elle. Cependant, sa condition actuelle la freina brutalement. Lyanna savait qu’elle était sur la sellette, et que le moindre faux pas serait fatal pour elle. Pouvait elle se permettre d’être complètement ivre, et prendre le risque de commettre une erreur ? Et puis, vu ce qui l’attendait le lendemain, la guerrière ne devait pas avoir la gueule de bois. Sinon, s’en était finie d’elle. Lyanna secoua la tête.

"Non, je ne veux pas relever le défi. C’est trop risqué. Et celui là, il y a quoi dedans ?" demanda-t-elle en lisant les ingrédients du second cocktail qui l’intéressait.
« Lui, il sera sucré. Il y a beaucoup de fruits dedans et un alcool plutôt sympa. »
"Je vais prendre celui là, alors".

Mais Darren n’était pas d’accord avec le fait qu’elle trouvait le premier cocktail trop risqué. Il tapotait la fameuse image de son index.
« Moi je vais prendre ton premier choix. Comme ça tu pourras goûter, au moins une gorgée...d’accord ? »

Lyanna regarda Darren, avant de se mordre la lèvre.

"Je … je ne peux pas ! Et si ça se passe mal ? Et si je fais parler de moi ? Je vais avoir des ennuis !"
« Une seule gorgée ne te fera pas perdre le contrôle, ma belle. Et... »
Il lui donna un petit coup d’épaule.
« Tu es avec moi ! Tant que tu es avec moi : tu n’auras pas d’ennuis ! »

Darren avait raison, il était là pour calmer son tempérament. Lyanna se sentait mieux lorsqu’il était à ses côtés, parce qu’elle savait qu’il l’empêcherait de faire une bêtise ou d’aller trop loin. La jeune femme baissa les yeux, un petit sourire aux lèvres, et répondit à son coup d’épaule en faisant la même chose.

"D’accord. Faisons ça !"
Bien content de l’avoir convaincu, le jeune homme entoura ses épaules d’un bras et lui glissa un baiser sur la joue. Il appela ensuite le serveur pour lui faire part de leurs choix. L’homme nota la commande, leur annonça que ça serait prêt rapidement, puis les laissa.
Darren n’aimait pas rompre un moment aussi agréable mais il l’avait promis à Teyla.
« Tu sais...je ne suis pas un menteur. Si on a pu sortir ce soir, c’est parce que j’ai promis de te parler de demain. Ce qui t’attends sur le continent. C’était soit Teyla, dans ta chambre. Soit moi, ici, pour qu’on partage toute une soirée ensemble. » expliqua le soldat. « Alors je préfère te laisser choisir. Est-ce qu’on en parle maintenant et on se réserve tout le reste de la soirée pour nous ? Ou est-ce que tu préfère qu’on règle ça à la fin, avant d’aller dormir ? »

Lyanna réfléchit quelques secondes, son sourire avait disparu à la vitesse de l’éclair au moment où Darren avait mentionné son devoir de lui parler de ce qui l’attendrait pendant l’épreuve. Elle aurait préféré ne pas en parler du tout, mais elle n’avait pas le choix. Devaient ils en parler maintenant ? Ou plus tard ? La jeune femme soupira, et recommença à se tordre nerveusement les doigts.

"Je n’ai pas envie d’en parler ..."

Comme si Darren allait se contenter de ça. Non. Lyanna savait qu’elle n’allait pas couper à cette conversation qui allait probablement la rendre colérique. Elle finit par secouer la tête, chassant cette idée de son esprit.

"Après … d’accord ? Je ne veux pas gâcher cette soirée avec toi !"
« Tu sais bien qu’on l’aura, cette conversation, même si je dois te ligoter sur ton lit pour parler de ça ! »
Il fronça les sourcils d’un air douloureux. Il faisait le clown.
« Quelle horrible façon d’occuper son temps. On s’était habitué à mieux ! »

Plus tard, donc.
Lorsque leur consommation arriva sur la table, Darren commença par trinquer avec elle en saluant sa “liberté conditionnelle”. Ce à quoi les accents que formaient les sourcils de sa belle lui demandèrent de s’expliquer. La liberté sous “conditions”, la liberté contre son épreuve. En sentant que le sujet retournait sur quelque chose qui déplaisait de loin à son amante, Darren enchaîna habilement en lui parlant de la façon dont ces cocktails étaient conçu, la couleur notamment, qui n’était pas toujours naturelle. Il lui apprit également qu’un club apprenait à ceux qui le désirait la confection de ses breuvages et qu’ils pourraient s’y rendre, juste un soir, histoire de rigoler. Lyanna trouva cette idée très étrange, et si elle se mettait à faire un cocktail, qui était complexe vu la façon d’expliquer de Darren sur ce sujet, la jeune femme se disait que le résultat serait catastrophique. Mais, n’était ce pas ce que le soldat recherchait ? Comme il l’avait dit, c’était juste pour rigoler. La guerrière finit par acquiescer d’un hochement de tête, juste pour passer un bon moment amusant avec le mâle qu’elle aimait. Enfin ... si elle réussissait l’épreuve redoutable qui l’attendait.

Enfin, il glissa son verre de côté pour le proposer à Lyanna qui se trouvait toujours contre son épaule. Ce contact qui lui avait beaucoup manqué devenait électrique. Par moment, il bougeait presque imperceptiblement pour le transformer en une sorte de caresse passive. Parce qu’avec sa tenue de Xéna, la belle avait les épaules quasiment à nues et il savait pertinemment l’effet que ça lui ferait. Elle aimerait ça, tout comme lui aimait sa chaleur. Darren avait vu juste, ce simple contact fit frissonner la jeune femme qui tourna les yeux vers lui, plongeant son regard envoûtant dans le sien. Ces petits moments de complicité lui manquaient beaucoup. Elle retrouvait avec joie ces instants agréables - quand Darren la touchait pour lui faire partager ses sentiments, la valeur qu’elle avait à ses yeux - et elle se pencha pour l’embrasser tendrement.
Un parfait accompagnement avec cet apéro.
Tout en souriant, le jeune homme redressa la paille dans sa direction pour lui laisser l’occasion de goûter ce breuvage.
« Juste une gorgée, hein ! » fît-il d’un air faussement égoïste et radin.

Lyanna posa son propre verre, et prit celui de Darren. Avec hésitation, elle mit la paille dans sa bouche, et but une petite gorgée du cocktail. Lorsque le liquide passa dans sa gorge, elle recula la tête et fit une grimace en se retenant de tousser. Effectivement, n’étant pas du tout habituée à la vodka, l’alcool lui brûla la gorge, alors qu’elle reposa le verre.

"Tu as raison … c’est fort ... " dit elle avait difficulté, comme si elle avait la voix enrouée.
« Une brave ! » commenta le soldat en ramenant le verre devant lui.
Il devint un peu plus sérieux.
« Tu vois, sur mon monde, l’absence de menace et la “disponibilité” de tous ces loisirs ont amené les jeunes à faire des jeux avec ça. Tu sais, l’adolescence, quand elles pensent être fortes et qu’elles ne le sont pas vraiment ! »
En réalité, c’était tant les hommes que les femmes à l’adolescence. Darren utilisait essentiellement le “elle” pour que Lyanna puisse imaginer la situation sans que sa haine contre les hommes ne déforme son jugement.
« Le jeux consiste à boire le plus vite la plus grande quantité. La vodka est très appréciée de ces jeunes parce que ça enivre très rapidement. »

Darren en parlait simplement pour faire la conversation.

"Mais … je ne comprends pas ! Pourquoi faire ça et s'enivrer ? Qu’est ce que ça leur apporte ? C’est idiot !" demanda Lyanna sans comprendre quel était l’intérêt d’être complètement ivre.
« C’est leur façon de s’amuser, je n’ai pas dit que c’était logique. »

Darren discuta un peu de choses et d’autres jusqu’à se rappeler d’un sujet important qu’il avait failli omettre.
« Oh, j’y pense, excuse moi ! » lâcha-t-il en lui coupant la parole. « Lyanna, est-ce que tu veux qu’on aille...rendre hommage à tes soeurs ? Tu sais, je t’avais parlé de cet endroit sur le continent, ça te ferait plaisir ? »

Lyanna regarda Darren, la conversation sur le lieu de recueillement sur le continent lui revint en mémoire. Vu que son épreuve se passerait là bas, autant y aller. Bon, elle aurait préféré aller sur son monde, mais vu ce qui lui arrivait en ce moment, il lui était impossible de franchir la Porte des Étoiles. La guerrière acquiesça d’un hochement de tête, et prit la main de Darren dans la sienne, la serrant doucement.

"Oui, je veux bien. Mais … ils me laisseront faire ça ?"

Clive répondit à sa petite étreinte en malaxant ses doigts.
« Je nous trouverai le temps et l’occasion. Ils nous laisseront si on fait le travail. »
Le soldat hésita un peu. Si se mordiller la lèvre n’était pas une marque déposée de Lyanna, il l’aurait probablement fait. Darren avait à coeur que sa compagne puisse faire son recueillement dans de bonnes conditions et qu’elle retourne sur la cité avec le sentiment du devoir de mémoire accompli.
« Je sais que tu as forcément un rite précis pour ça. Dis moi ce qu’il te faut. Des plantes particulières, ou des pierres, des produits, encens, colifichets. Bref...je te promets que je te trouve ça, même si ça doit venir de l’extérieur. »
Le soldat secoua un peu sa main, comme pour lui faire sentir combien il était sérieux. Pour elle, pour qu’elle sente son deuil progresser positivement.
« Comment fait-on ça dans ta culture, ma belle ? »

Lyanna baissa les yeux, et garda le silence quelques secondes. Parler de son passé n’était pas facile, même avec Darren. Alors, discuter des rites funéraires de sa tribu était encore plus difficile. Mais elle savait que le soldat faisait ça pour elle, et il souhaitait l’aider. Depuis son arrivée sur Atlantis, la jeune femme avait beaucoup de mal à accomplir ces rites qui se pratiquaient sur son monde. Elle observait sa main retenant celle de son amant prisonnière, puis elle soupira discrètement.

"Sur mon monde, on pratique des rites funéraires plusieurs fois dans un cycle, pour honorer toutes nos Soeurs disparues. Ca se passe juste avant la tombée de la nuit, quand le soleil commence à disparaître à l’horizon. Et quand le rite se termine, il fait nuit. On avait une sorte d’autel très simple fait de galets qui étaient posés au sol en cercle, là où les cendres étaient dispersées. Pendant le rite, on allume des bougies tout autour du cercle, ainsi que de l’encens. On applique sur le visage et le haut du corps une sorte de peinture … comme celle que tu mets sur ton visage pour partir à la guerre, mais blanche. On se place en tailleur autour du cercle, sans toucher la terre consacrée, et on prie dans la langue des Ancêtres, on chante doucement aussi. On leur rend hommage de cette manière en demandant aux dieux de veiller sur elles dans l’autre monde. Puis, à la fin du rituel, les guérisseuses préparent une mixture à base de plantes médicinales, et chacune d’entre nous en boit une gorgée. C’est un symbole pour nous purifier et nous apporter la force de nous battre pour continuer d’honorer la perte des défuntes. Le rite se termine de cette manière, on laisse les bougies s’éteindre jusqu’au prochain rite".
Le soldat avait écouté très attentivement. La cérémonie était assez similaire de ce que l’on trouvait dans les sociétés tribales. Il demeura silencieux un instant. Mais en réalité, il énumérait les différents éléments qui s’alignait sur sa liste de course mentale. Galets pour le cercle, bougies en nombre pour les entourer, encens, de la peinture blanche. Un “philtre de guérison”, chose qu’il serait plus probable de trouver chez les Athosiens qu’à l’infirmerie.
« Et j’imagine...que la compagnie d’un mâle à ce moment là, serait une offense ? »

Darren avait vu juste, aucun homme n’avait assisté aux rites funéraires. Si l’un d’entre eux s’approchait, il était aussitôt châtié, voir exécuté.

"C’est ça. Une offense. Ces rites sont sacrés, les esclaves n’ont pas le droit d’y assister".

Lyanna délaissa la main de Darren du regard pour enfin lever les yeux vers lui. Elle se montra hésitante, et ouvrit la bouche deux ou trois fois sans qu’aucun son ne sorte de sa gorge. Sa pensée était une trahison pour sa tribu, mais elle en avait besoin dans cet instant de solitude.

"Mais … tu voudras bien … rester avec moi ?"

Darren ressentait clairement son duel intérieur.
Elle en avait besoin parce que ce rite allait lui rappeler toute la douleur de son deuil, qu’elle avait besoin de son amour et de sa présence pour compenser. Mais du point de vue de la culture de Lyanna, et vu comme les hommes étaient perçus, ce serait carrément une hérésie. Le fait même d’y participer, même s’il en crevait d’envie, dénaturait entièrement la symbolique exercée par Lyanna. S’il tenait à rassembler tout le matériel pour qu’elle puisse faire son devoir dans les normes et se sentir soulagée, alors il devait respecter le fait d’en être privé.

Clive répondit en lui faisant non de la tête. Ce qui commença à inquiéter la jeune femme qui pensait que son partenaire ne voulait pas du tout assister à un rite funéraire.
Il leva la main Lyanna pour déposer un baiser doux sur le dessus puis s’approcha d’elle.
« Pour ce crépuscule, je serai ton esclave mâle. » fit-il sans humour. « Je t’aiderai à tout mettre en place puis je m’éloignerai. Comme ça, je ne participe pas au rite. »
Darren voulait se montrer rassurant, il n’allait pas l’abandonner pour autant.
« Je veillerai sur toi de loin, chérie. Je veillerai à ce que personne ne vienne te déranger pendant ta prière. »
Il caressait sa main du pouce.
« Comme ça je serai avec toi sans manquer de respect à tes soeurs. Qu’est-ce que tu en penses ? »

Lyanna était reconnaissante lorsque Darren lui exposa son plan, qui consistait à tout préparer, avant de regarder sans participer. Cette lutte intérieure qu’elle avait au sujet de ce rite sacré s’atténua peu à peu, et la guerrière acquiesça d’un simple hochement de tête. Puis, elle posa sa tête sur l’épaule du soldat, et ferma les yeux quelques secondes, en resserrant son étreinte sur sa main.

"Merci !"
« Je sais à quel point ça t’importe, je comprends. » souffla Darren, d’un air aimant. « Ca se passera super bien, tu verras. »

Lyanna garda le silence quelques instants. Elle se sentait mieux après ces paroles, et être contre Darren lui faisait beaucoup de bien. Puis, elle se redressa, embrassa une nouvelle fois son compagnon avec tendresse, avant de s’occuper de vider lentement son verre.

Comme à chaque fois, le temps s’envolait lorsqu’ils étaient en présence l’un de l’autre. Leurs verres désormais vides n’étant plus une excuse pour rester là, le jeune homme lui proposa d’en prendre un autre, quitte à ce qu’il n’y ai que du jus de fruit dedans. Il ne voulait pas que ce moment se termine, même s’il leur restait encore beaucoup de temps avant l’échéance.

Pendant qu’ils attaquaient cette deuxième consommation, Darren lui parla de son moment en solitaire dans les égouts de la ville du désert. Il lui raconta à quel point l’échange radio de Lyanna avait été salvateur pendant cette course poursuite et, à l’inverse, il sut combien elle s’était inquiétée pour lui. Ensemble, ils discutèrent de leur expérience chacun de leur côté. Darren poursuivant le baron de la drogue et des diverses tentatives d’embuscade qu’il avait déjoué. Lyanna de sa fameuse course dans les bâtiments avec le détecteur de vie pour le rejoindre. Elle en profita même pour parler d’Abelle, et de ce qui se passait à Héstevic avec Heimda. Depuis son emprisonnement, la jeune femme n’avait pas eu l’occasion de parler avec Darren de tout ce qui s’était passé. C’était donc le moment pour eux d’échanger ce qu’ils avaient vécu chacun de leur côté. Avant de se retrouver.

« Tu sais. Je me suis cru mort à cause de ce gaz. » ponctua le soldat en espérant ne pas casser l’ambiance. « Et quand j’ai vu tous les efforts que tu as fait pour me porter, comme ça, au risque de te flinguer le dos. J’ai eu un truc en moi. Plus que de l’amour. C’est...difficile à décrire avec des mots, quand on voit sa moitié se battre pour qu’on vive. »
"Je ne voulais pas te laisser tomber, je tiens trop à toi. Je n’aurais pas supporté de te perdre. C’était au dessus de mes forces de rester sans rien faire, à attendre de savoir si tu allais revenir ou bien si tu ..."

Lyanna ne termina pas sa phrase, même si les mots étaient facilement trouvables. Voir Darren en position de faiblesse, être si proche de la mort, la jeune femme n’avait pas eu l’intention de le laisser partir, quitte à devoir se sacrifier elle même pour y parvenir. Elle but une nouvelle gorgée de sa boisson non alcoolisée, avant de continuer.

"Désolée pour le gaz. C’est Jim qui a eu cette idée parce que j’avais ce truc … le marqueur. Et il m’a donné des conseils pour que je sois protégée du gaz. Helen m’a aidé aussi. Et j’aurais voulu t’aider plus tôt s’il n’y avait pas eu ces trois mâles qui m’on empêché de te sortir de là rapidement. L’un d’eux a même failli me tuer avec son couteau, mais c’est le gilet qui a tout pris."

Le soldat l’observa un instant en silence. Il avait voulu lui demander si cette expérience allait la convaincre de porter le gilet tactique beaucoup plus souvent. Mais au final, il prit conscience qu’ils n’avaient jamais vraiment discuté de ce qu’il s’était passé. Bien sûr, au contact du D4, rentré depuis quelques jours, Darren avait pu apprendre les détails. Et il ne doutait pas de la sincérité de ses équipiers.
Pourtant, il se devait de s’aventurer sur ce joyeux champs de mines au risque que la belle le prenne mal.

« J’ai su...que quelqu’un avait essayé de t’étrangler sur ce toit. Je suis désolé de ne pas avoir été là. Ca s’est aggravé pour toi ensuite, non ? »
"Ca m’a rappelé ce qui s’est passé sur Héstevic. Je manquais d’air, j’avais mal. J’étais à deux doigts de mourir, comme toi avec cette foule. Mais je ne peux pas t’en vouloir ne pas avoir été là. J’ai quand même réussi à m’en sortir de justesse".

Lyanna se mordit la lèvre, elle ne voulait pas parler de ça, de ce qui s’était passé. Elle n’osait même pas regarder le militaire. Mais Darren avait le droit de savoir. Certes, la jeune femme lui avait expliqué rapidement avoir frappé Max, mais elle n’était pas rentrée dans les détails.

"Oui, ça s’est mal passé après. Je t’ai dit que j’avais frappé ton ami. En fait … je l’ai frappé deux fois, malgré les instructions de Jim. C’était plus fort que moi, j’étais furieuse. Et après, j’ai désobéi quand Ridding m’a ordonné de rentrer, j’ai refusé parce que je ne voulais pas te laisser tomber ni toi, ni Abelle".

Lyanna leva les yeux vers Darren, une lueur triste dans le regard.

"J’ai du te décevoir pour avoir frappé ton ami !"

Le soldat eut un geste d’hésitation. Il aurait voulu lui dire que ce n’était pas le cas mais il aurait menti. Quand il avait appris que Lyanna l’avait frappé à deux reprises, il s’était senti vexé, très surpris. Il s’était dit que l’Amazone se serait rappelé que Max, Jim et April comptaient beaucoup pour lui. Qu’elle s’en serait souvenu et retenue au moins pour lui.
Mais d’un autre côté, connaissant Lyanna, il préférait largement ça qu’un geste plus grave.

« Max est un gars solide. Et c’est mieux qu’une jambe coupée ou un oeil arraché. » convint-il d’un air rassurant. « Il s’en est déjà remis. »

Darren avait beau lui parler sur un ton rassurant, Lyanna se doutait qu’il n’avait pas dû apprécier son geste à l’égard de Max. Elle détourna les yeux, et joua avec son verre en le faisant tourner entre ses mains. Un détail lui vint alors à l’esprit, quelque chose qu’elle ne comprenait pas, après tout ce qui s’était passé.

"Pourquoi est ce qu’il m’a défendu devant ton officier ?"
« Parce que tu fais partie de la famille. » répondit-il sans hésiter. Ce qui laissa Lyanna perplexe à ce sujet, vu ce qui s’était passé.
Darren marqua une pause avant de détailler.
« Les copains savent à quel point je tiens à toi. Et même si tu n’es pas très tendre avec eux, ils t’ont accepté comme tu es, parce qu’ils ne veulent que mon bien. Lyanna...sur ce toit...tu dois savoir que Max et Jim se sont occupés de toi comme ils l’auraient fait pour April. Ils t’ont protégé, ils t’ont réveillé. Parce que tu es une soeur du D4. »
Il savait que le mot “Soeur” serait puissant. Que ça lui parlerait. Lyanna leva d’ailleurs les yeux pour le regarder en entendant ce mot. Elle, une soeur pour deux mâles ? C’était inimaginable.
« Donc, même si Max était vexé comme un poux que tu l’ai frappé deux fois. Il ne voulait pas laisser Ridding t’enfermer dans une cellule en sachant que tu en souffrirais, que ça te rendrait folle. Max savait que son témoignage t’aiderait. Il n’est pas du genre à agir par vengeance, alors il est revenu sur ses pas. »
Darren acquiesça lentement. Il répéta distraitement :
« Tu fais partie de la famille. »

Lyanna ne comprenait toujours pas comment elle pouvait être vue comme quelqu’un de la famille de Darren, juste parce que ce dernier tenait à elle, alors qu’il y avait eu des problèmes entre elle et l’un d’eux. Elle était perturbée par cette histoire. Mais au fond d’elle, la guerrière était reconnaissante envers Max pour ce qu’il avait fait, malgré le fait que la jeune femme l’ait agressé deux fois sous le coup de la peur et de la colère. Cependant, c’était quelque chose qu’elle n’avouerait pas, même pas à Darren. Ce dernier souriait, toute cette histoire était derrière lui. Mais il gardait en mémoire les images les plus agréables.

« Tu es mon ange. » lui assura-t-il avant que son humour ne revienne en force. « Un ange à la détente facile, râleuse, bornée, colérique, bagarreuse. Et..pour rien au monde, je n’en voudrai d’un autre si on me le proposait. Tu es mon ange ! »

Lyanna eu un petit sourire nostalgique lorsque Darren lui expliqua qu’elle était son ange à lui. Ce n’était pas la première fois qu’il l’appelait ainsi, et depuis, il lui avait expliqué ce qu’était cette créature bienfaitrice sur Terre. Cependant, la guerrière ne se sentait pas vraiment l’âme angélique en ce moment. Vu tout ce qui venait de se passer, et l’épée de Damoclès qu’elle avait sur la tête, elle ressemblait plus à un ange déchu.

"Je suis un ange qui a de gros problèmes. Peut on toujours dire que je suis un ange, vu que ça m’attire des ennuis ?"
« Tu ne mériterais pas ce titre si tu ne t’attirais pas ces ennuis. » argumenta le soldat avant de l’embrasser tendrement. « Et tu sais bien que je serais toujours sur le chemin de ta colère à chaque fois que tu auras des envies suicidaires pour ta carrière ! »


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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
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√ Arrivée le : 14/07/2018
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√ Gène : ATA
√ Messages : 179

Dim 7 Juin - 22:32

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

Lyanna ne répondit pas, mais les paroles de Darren la rassurèrent un peu. Elle se contenta de venir se blottir contre lui, la tête posée sur son épaule, le visage enfoui dans son cou. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui tant qu’il sera là. Mais si jamais les autres décidaient de l’éloigner d’elle pour qu’elle se débrouille toute seule, comment allait elle faire ? Lyanna avait besoin de Darren pour l’aider à se tranquilliser, il était la seule personne à parvenir à calmer ses violentes pulsions. Même Teyla n’avait pas autant d’influence sur la guerrière. Lyanna avait ces craintes à ce sujet.

"Et s’ils te demandent de ne pas m’aider, et qu’ils t’éloignent de moi ? Comment ça va se passer ? Je n’y arriverais pas sans toi !"
« On m’interdit de t’aider physiquement. » avoua Darren.
Ca faisait partie des conditions de sa présence et du sujet qu’il devait traiter avec son amante. Elle qui le repoussait à la fin de leur soirée. Si elle en parlait maintenant, autant saisir l’occasion.
« Mais j’ai le droit de t’aiguiller, de te conforter dans tes choix. Tant que je ne donne pas d’ordres ou que je n’agis pas à ta place, j’ai le droit de rester à tes côtés. Les supérieurs sont d’accord. Et on doit cette chance au miracle diplomatique qu’est Teyla. »
Il caressa ses cheveux d’un mouvement de joue.
« Alors, ma belle Amazone, je ne risque pas de m’éloigner, soit sans crainte ! »

Lyanna poussa un petit soupir de soulagement. Darren ne serait pas là pour l’aider dans sa tâche, c’était son épreuve à elle, il fallait qu’elle s’en sorte seule. Même si elle n’y croyait pas du tout que celui puisse être possible. Mais le soldat serait à ses côtés pour la soutenir, et sa présence jouerait sûrement beaucoup sur son propre moral et ses envies. Elle ferma les yeux, et se laissa aller contre son amant, voulant profiter de lui avant que l’heure des séparations n’arrivent.

Le temps fuyait.
C’était comme vouloir retenir de l’eau, on avait beau y faire, on finissait avec quelques gouttes sur les doigts. Darren consulta sa montre et motiva Lyanna pour reprendre le chemin de ses quartiers. Il ne pouvait pas lui avouer - et son physique amoindri le faisait à sa place - mais le jeune homme était sérieusement épuisé. Alors qu’il quittait le bar, le soldat ayant troqué sa canne pour les épaules de sa dulciné, il exerça une pression qui lui fit changer de route.

« On fait un petit détour. J’ai quelque chose à te montrer. »
Forcément, en attisant sa curiosité, il eut le droit à ses sourcils froncés. Il y répondit par un malicieux petit « Patience. » tout en la guidant au-delà des quartiers de vie d’Atlantis. Il guida Lyanna jusqu’au niveau 7, sur les laboratoires scientifique où bon nombre de personnel était encore en train de travailler. Clairement, la fameuse surprise était très particulière.
En chemin, Darren eut de plus en plus de mal à cacher sa faiblesse. Elle prit la forme d’une boiterie plus prononcée et d’un poids supplémentaire qui pesait sur les épaules de l’Amazone. Par pure fierté personnelle, et aussi problème d’image virile, il quitta son étreinte amoureuse pour la froideur de sa canne métallique. Darren progressa en retenant ses plaintes, sillonnant un couloir technique jusqu’à une porte fermée qu’un unique garde surveillait. Assis sur un tabouret en inox emprunté à l’un des labos, le soldat regardait un film sur sa tablette tout en mâchant un chewing gum.
« Salut Ray ! »
« Ah, Darren. Salut, j’ai eu ton message. »
« On peut entrer alors ? »
« Ouais, bien sûr. J’suis sûr que ça fera plaisir au glaçon. Heu...dis…. »
Il fit la grimace.
« Je dois aller faire pleurer le colosse, pas le temps d’attendre la relève. »

Darren ricana puis lui fit un signe.
« Je veille, Ray, prends ton temps. »
« Merci collègue, c’est cool. »
Darren lui avait parlé de Lyanna et il lui avait dit qu’il ne valait mieux pas lui adresser la parole. Mais même sans ça, la rumeur de leur liaison avait fait le tour de la cité depuis longtemps. Le soldat de garde laissa ses affaires sur le tabouret et passa à côté de l’Amazone en se contentant d’un poli « Madame. » en guise de salut.

Lyanna resta silencieuse, et en gardant ses distances, laissant son partenaire parler au militaire. Elle ne répondit pas lorsque ce dernier passa à côté d’elle en la saluant. Elle ne comprenait pas ce qu’ils faisaient là tous les deux. Darren laissa Ray disparaître au fond du couloir et profita de cette intimité pour se placer devant sa compagne. Il quitta un instant sa canne, ce qui le contraignit à un équilibre précaire, pour qu’il se saisisse des deux mains de sa belle. Son regard se planta dans le sien et il lui annonça :
« Voilà. Il y a Abelle derrière cette porte. Teyla nous a permis d’aller la voir mais...elle dort. Très très profondément. Sa posture est bizarre alors je veux que tu me promettes de ne pas paniquer. Ca reste très positif pour sa santé. Ok ? »
Il lui sourit.
« Je t’emmène la voir, tu es prête ? »

Le coeur de Lyanna s’emballa dans sa poitrine. Abelle était là, derrière cette porte. Elle était donc encore en vie, et cela rassura la jeune femme. Par contre, le reste des explications du soldat étaient énigmatiques, et elle ne comprenait pas de quoi il voulait parler. Pourquoi paniquerait elle en voyant Abelle ? Qu’est ce que les Atlantes lui avaient fait ? Et pourquoi Darren disait qu’elle dormait très profondément ? Tant de questions qui restaient pour l’instant sans réponse.

"Heu … oui … mais ..." commença-t-elle à dire, hésitante, en jetant un oeil sur la porte fermée. "Pourquoi est ce que tu ..."
« Tu me fais confiance, non ? » la coupa soudainement le militaire.
Lyanna ne s’offensa pas sur le fait que Darren venait de lui couper la parole. Si un autre l’avait fait, il aurait reçu le courroux de la guerrière en échange. Mais pas Darren. Il cherchait à rassurer ses craintes, et elle finit par acquiescer à sa question. Bien sûr que oui, elle lui faisait confiance, et sans qu’elle ne le sache, le soldat avait eu raison de l’empêcher de poser davantage de questions. Dans cette situation où tous les détails concernaient la technologie Atlante, Darren ne pouvait pas se justifier sans soulever de nouvelles interrogations. Lyanna allait se perdre sans parvenir à comprendre. C’était une femme intelligente. Mais de là à saisir le principe de la stase, ça risquait d’être compliqué. Il valait mieux qu’elle constate sur place, il pourrait la rassurer ensuite.
En ajoutant le geste à ses paroles, Darren relâcha une de ses mains pour commander l’ouverture de la porte puis évolua en direction de la salle. Sa canne, qu’il avait coincé sous son aisselle, tomba bruyamment sur le sol. Le militaire ne s’en préoccupa pas tout de suite, concentré sur sa compagne qu’il ne voulait pas voir paniquer. La température était déjà très différente, un froid intense les giflant brusquement lorsqu’ils entrèrent.

Dans cette petite salle bien éclairée, du matériel d’analyse et de suivi provenant de la Terre avait été installé et branché. Au début, ça faisait un petit peu fouilli avec ces différents câbles qui trainaient par terre. Mais une fois franchi ces postes de contrôle, les modules de stase étaient bien visibles contre le mur du fond. Les alcôves s’alignaient parfaitement dans l’architecture Lantienne, renfermant différentes formes humaine. Des patients pratiquement morts pour la plupart, que l’on ne parvenait à sauvegarder plus loin dans l’échéance que par ce système. Tous avaient reçu des soins médicaux avant d’être placés là. Alors qu’elle avançait dans la salle, la guerrière ne comprenait pas ce qu’elle voyait. Elle était loin de se douter qu’il s’agissait d’une salle de stase, que le matériel présent était du matériel médical terrien, et que les personnes qu’elles voyaient et qui semblaient dormir étaient toujours en vie. Un frisson causé par le froid de la pièce parcouru son corps, et elle croisa ses bras sur sa poitrine, cherchant à se réchauffer. La jeune femme aurait dû emmener une veste si elle avait su qu’elle allait avoir froid. Ses yeux restaient fixés sur chaque corps qu’elle voyait, et un doute affreux lui vint à l’esprit.

"Est ce qu’ils sont … morts ?"
« Non, rassure-toi. Ils dorment... » lui expliqua Darren.

Les paroles de Darren intriguèrent beaucoup Lyanna, qui ne comprenait pas comment ces gens pouvaient être vivants, et plongés dans un sommeil sans pouvoir se réveiller. Le soldat avait remarqué que sa compagne avait froid. Depuis quelques temps, il avait compris qu’elle y était sensible. Lyanna était une petite frileuse et ça l’arrangeait bien de pouvoir lui donner sa veste pour la réchauffer. Jouer le protecteur et faire part de son attention par ce geste, c’était toujours le “petit plus à la Darren”. Malheureusement, son corps endolori ne lui permettait plus de se contorsionner pour se débarrasser de ce vêtement. Quand il se rappelait le temps fou qu’il avait mis à l’enfiler…

« Tu veux ma veste ? » demanda-t-il tout de même.

Lyanna regarda Darren, mais têtue comme elle était, la jeune femme secoua la tête, ne voulant montrer aucune faiblesse.

"Non merci … ça ira ..." dit elle, alors que son corps frissonnant disait le contraire.
« Allez, aide-moi à enlever ma veste. » insista Clive en remarquant sa chair de poule. « Ca va me faire mal au coeur si tu t’enrhumes. Tu imagines durant ton épreuve ? »
Il imita la figure d’une victime d’un violent rhume des foins.
« Tu es évna-spe-nant !! Ze veux les nuer, tous !!! »
Darren avait commencé à retirer en partie sa veste. Parce qu’il n’y arriverait pas seul, il tendit sa manche à la belle pour qu’elle tire dessus.
« Ils en mourront de rire plutôt ! » se moqua-t-il gentiment.

"Hé !!!"

Lyanna n’était pourtant pas énervée contre la moquerie de Darren, elle en était même amusée, vu son sourire sur ses lèvres.

"C’est toi qui es exaspérant !"

La jeune femme aida le soldat à retirer sa veste, en tirant d’abord la manche pour libérer son bras. Puis, elle fit basculer le vêtement derrière lui. Une fois la veste dans ses mains, Lyanna l’enfila, et même si elle ne voulait pas le reconnaître, elle avait beaucoup moins froid avec ce morceau de tissu qui recouvrait le haut de son corps à moitié dénudé.

"Merci ! Je crois qu’il n’y a pas que moi qui suis un ange, non ?"
« Tu mérites ton propre gardien. » répondit-il en lui adressant un clin d’oeil. « J’ai même une envie folle qui me prend. Je t’enlèverai à ton devoir à un moment donné et on ira au marché Athosien tous les deux. Je t’offrirai un manteau. »
Il lui frictionna les épaules par dessus la veste.
« Comme ça, je continuerai de te réchauffer même quand je ne te laisse pas ma veste ! »
"D’accord. Si tu penses qu’on peut faire ça" lança-t-elle avant d’embrasser furtivement Darren. Puis, elle reporta son attention sur les caissons, cherchant son amie.

Au début, Lyanna eut du mal à reconnaître Abelle parce qu’elle avait été vêtue d’une combinaison une pièce vert olive. Darren la montra du doigt puis relâcha son étreinte pour que l’Amazone puisse s’approcher du dispositif. Contrairement à tous les autres qui semblaient “dormir debout”, les yeux clos et l’air serein, Abelle donnait l’effet inverse.
Le jeune femme n’avait pas une posture droite. Elle avait encore les yeux ouvert, ses cheveux figés dans le mouvement de défense qu’elle avait fait, comme si elle était saisie brusquement dans la glace. Bouche ouverte dans un cri de rage éternel, les yeux fusillant à jamais quiconque de sa haine de droguée, Abelle était devenue une statue immobile à l’image du manque. C’était exactement le symbole de tous les traits négatifs qui avaient blessé l’Amazone lorsqu’elle lui avait parlé.

C’était très facile de déduire qu’Abelle s’était battue pour ne pas être placée en stase. Le geste qu’elle était encore en train de faire tentait de supprimer une prise contre sa tenue. Mais elle ne bougeait plus, comme la figure de proue d’un navire cauchemardesque.

« Ca n’en donne pas l’air. Mais je t’assure qu’elle va bien. » fît doucement Darren en s’appuyant contre un bureau.
« Il ne faut pas se fier à son expression. Ton amie ne souffre plus, elle dort profondément. Sans rêve, ni sentiment de manque. »

Lyanna était inquiète malgré les dires de Darren. Cela se voyait sur son visage. Elle s’approcha du caisson de stase, et regarda le corps d’Abelle debout devant elle. Elle se souvint de la folie qui s’était emparée de la jeune femme à cause du manque, alors la voir figée dans cette position était horrible à regarder. La guerrière eut un peu de mal à le supporter, et après avoir posé sa main sur la paroi froide, elle baissa les yeux. Elle se sentait impuissante, mais Helen avait tenu parole. Bogda avait dû donner de précieux renseignements vu qu’Abelle était sur Atlantis. Lyanna espérait que les médecins trouveraient un vaccin pour aider sa petite protégée.

"Tu … tu es sûr … que ça va aller, pour elle ? Elle semble si … aliénée ..."
« Elle a gardé l’expression qu’elle avait juste avant de s’endormir. Mais je t’assure qu’elle est plongée dans le sommeil et qu’elle ne souffre pas. »
Le jeune homme inclina la tête.
« Tu vas devoir me croire sur parole. Moi-même, je ne connais pas bien la technologie qui permet ça. Mais je sais que nos médecins sauvent des tas de vies grâce à ce dispositif. »
"D’accord ..." dit elle simplement.

La guerrière leva à nouveau les yeux vers Abelle, puis elle recula pour retourner près de Darren.

"Et si son état ne s’améliore pas ? Qu’est ce qui se passera pour elle ?"

Si les Atlantes ne parvenaient pas à sauver Abelle, alors comment faire pour aider Heimda et son peuple ? Lyanna n’aimait pas ne rien pouvoir faire pour les protéger, et elle soupira avant de venir se blottir contre Darren, cherchant dans ce geste le réconfort qui lui manquait. Darren s’attendait à cette réaction. Héstevic ne les avait pas vraiment laissé indemne. Tout comme Lyanna, il était tout aussi attaché à Abelle et Heimda. Ça le dégoûtait profondément de savoir que tous ces combats, toute cette guerre pour protéger ce peuple et sa terre, s’était simplement échoué entre les mains d’un autre truand. L’Amazone voyait en sa servante et Heimda des soeurs proches. Il ne fallait pas se fier à son faciès, elle était plus inquiète et angoissée qu’elle ne le montrait.
Le jeune homme la serra donc fort dans ses bras et la caressa tendrement.

« Elle est entre les meilleurs mains que l’on puisse trouver. Il y a des spécialistes qui ont passé leur vie à combattre les drogues. Nous avons toute une armée de savants pour trouver une solution. »
Il lui releva le menton d’une main pour lui montrer combien il était sérieux d’un simple regard.
« Ils ont la formule de Bogda et ils sont en train de travailler dessus. Atlantis est son meilleur espoir ! »

Lyanna plongea ses yeux dans ceux de Darren avec une profonde intensité, comme si elle cherchait à y déceler un mensonge ou une hésitation. Mais rien, le soldat semblait sincère. Et s’il disait ça, cela ne pouvait être que vrai. Les chances d’Abelle étaient meilleures ici que n’importe quel autre endroit. Bien qu’elle avait des problèmes avec certains Atlantes en ce moment, la guerrière devait leur faire confiance en ce qui concernait les soins et le combat contre cette drogue. Alors la jeune femme finit par acquiescer silencieusement, et posa sa tête contre l’épaule de Darren, avant de détourner son regard vers Abelle qui était plongée dans le sommeil. Au moins, la voir sur cette cité, même dans cet état, rassurait quand même Lyanna. Elle n’était pas restée sur cette planète, c’était le principal.

« Je me suis dis que ça te plairait de la voir avant de partir pour le continent. Dès qu’on pourra la sauver, les médecins la sortiront de son sommeil et ils s’occuperont d’elle. Tout va s’arranger... »
Il déposa un baiser sur son front.
« C’est grâce à toi. »

"Grâce à moi ..." répéta-t-elle sur un ton las. "C’est pour ça qu’on me punit aujourd’hui".
« Tu sais qu’au fond de toi, ça n’a pas de rapport. » rétorqua le soldat avec une petite hésitation. Il ne voulait pas l’offenser. « Ne réagit pas comme ça, tu fais erreur... »

Lyanna soupira pour montrer son désaccord avec Darren, mais elle ne répondit pas. Elle resta longuement immobile à fixer Abelle, comme si elle n’avait pas envie de s’en éloigner malgré cette position effrayante que la jeune femme avait en dormant.
Darren demeura aussi longtemps que possible. Parfois, il guettait discrètement sa montre pour gérer le peu de temps qui leur restait. Lyanna semblait avoir besoin de demeurer auprès d’Abelle. Non pas comme quelqu’un qui se recueillait mais comme un parent, un ami, qui demeurait au chevet d’un malade. Le jeune homme respectait profondément cette réaction et l’attachement manifeste de Lyanna pour sa servante. Après tout, sur Héstevic, elle avait été la première femme à parvenir à la convaincre de la servir. Il se souvenait des détails que l’Amazone lui avait donné lorsqu’elle l’avait attiré dans le bain de service. Qu’elle s’était occupée de nettoyer ses affaires, faire entretenir son armure. Il y avait de l’attention et, surtout, une qualité dans le service qui se trouvait difficilement ailleurs. Un acharnement à offrir le meilleur.
Il y avait, quelque part, un lien qui dépassait le cadre du travail et de la mission. Abelle ne s’était pas échinée juste pour en mettre plein la vue. Elle adulait également Lyanna comme un modèle.

Darren, donc, resta un petit peu en retrait jusqu’à ce que l’heure soit dépassée. Le soldat s’approcha de son amante pour revenir à ses côtés, enchassant sa main dans la sienne, puis lui murmura tendrement :
« C’est l’heure. »
Il la laissa faire ses aux revoirs. Lyanna ne pourrait pas revenir ici avant un sacré moment.
Calmement, les deux jeunes gens quittèrent la salle de stase. Ray était revenu à sa place, le visage penché sur son film. Il leur adressa un salut poli, un peu trop distrait par le moment de l’action. Darren récupéra sa canne en chemin et repartit en direction des quartiers de Lyanna. Quand il y parvint, le militaire était pratiquement plié en deux. Son corps se rebellait clairement contre les efforts continus qu’il lui faisait subir. Normalement, il devait rester au repos et se planter dans son lit. Mais après avoir subi ce traitement durant deux semaines : au diable la logique médicale !!!

Darren accepta toutefois de suivre sa belle dans ses quartiers. Il aurait souhaité passer encore plus de temps avec elle. Il n’en avait jamais assez, il ne se lassait jamais de sa présence et de son contact. Mais malheureusement, la partie la plus délicate et la moins agréable de la soirée les attendait. Clive tira le siège du bureau pour s’installer dessus et fixer l’Amazone d’un regard désolé.
« Tu es prête à en parler ? »

Lyanna avait espéré que Darren oublie ce moment, mais non. Il voulait absolument d’un sujet qui ne plairait sans doute pas à la jeune femme. Celle ci soupira, retira la veste du soldat qu’elle posa sur la table, avant d’aller s’asseoir sur une autre chaise.

"Ca te convient si je te dis non ?" lui demanda-t-elle sachant parfaitement qu’elle n’allait pas couper à la discussion.
« Tu as choisi de repousser au dernier moment. Tu ne veux pas tenir ta parole ? » demanda-t-il, provoquant.

La seule chose que Darren récolta fut un nouveau soupir de la part de Lyanna en guise de réponse à sa question.

"Je n’ai pas le choix, j’imagine !"
« Il faut que tu fasses un effort, Lyanna. Je veux t’aider mais on y arrivera pas si tu n’as pas la volonté de mener ta mission à bien. » s’enquit-il.
Il serra la mâchoire. Il sentait la contrariété le gagner un peu.
« Si je te gonfle, je peux m’en aller. Je ne tiens vraiment pas à finir la soirée sur une dispute, je suis trop fatigué pour ça. »

Lyanna se mordit la lèvre en croisant les bras sur sa poitrine. Elle n’avait pas envie d’entendre des choses qui n’allaient pas lui plaire. Mais, elle ne voulait pas que Darren s’en aille. Alors, elle baissa les yeux.

"Dis ce que tu as à dire !"
« Bien m’dame ! » fit-il pour la chercher. « Quand on te déposera sur le secteur, il y aura tout à faire. Il faudra préparer le camp, organiser de quoi recevoir les trente volontaires dans un lieu de vie et couvrir leurs besoins. Tu auras une allocation de ressources pour passer des commandes au stocks. Je t’aiderai à gérer ça. »
Il parlait lentement pour qu’elle comprenne bien.
« Sur place, tu as une équipe en-dehors des volontaires pour t’épauler. Un géomètre qui a tracé la route sur le papier, il posera les balises au sol pour définir l’endroit à travailler. Un médecin pour veiller sur leur santé. Et un négociant qui te fera parvenir les matières premières du continent. Ca, c’est la première partie... »

A mesure que Darren parlait pour lui expliquer ce qu’elle aurait à faire durant son épreuve, le visage de Lyanna se décomposa. Non seulement, elle serait à la tête de plusieurs dizaines de mâles, mais en plus, elle allait devoir s’occuper d’organiser entièrement un camp, et veiller à la fois sur les volontaires ainsi que sur la gestion des ressources pour que le travail soit réalisé. La guerrière était complètement perdue, et cela renforça son sentiment qu’il s’agissait d’un simple complot pour qu’elle échoue. Tout ce travail, c’était bien au delà de ses propres compétences. Elle allait être jetée sur un terrain entièrement inconnu pour elle.

"Quoi ? Et comment je suis censée faire tout ça ? Je n’y connais rien, ce n’était pas du tout mon rôle sur mon monde !"
« C’est de l’organisation et du bon sens, tu n’en manques pas. » répondit-il tranquillement. « On commence avec un mobile home de bureau. Il y a le moyen de communication avec Atlantis à l’intérieur, quelques ordinateurs. Et tes quartiers personnels je suppose. »
Darren savait que le bâtiment modulaire avait été installé à côté d’un point d’eau potable. Ils n’avaient pas été chien avec eux. S’il fallait transporter de l’eau sur une distance pour trente personnes, ça aurait été ingérable.
« Donc. On nous dépose là-bas en premier. On a trois jours pour préparer le campement avant l’arrivée des volontaires. Je suppose que les encadrants qui vont t’aider débarqueront un peu avant. Il faudra leur trouver de la place à eux aussi. Donc on atterrit, on étudie un peu le terrain, on demande du matériel à Atlantis. Et on monte le tout.»
Le jeune homme voyait bien sa figure déconfite. Il chercha à la rassurer.
« Tu ne seras pas seule, je te l’ai dis. Je ferai en sorte que tu y vois plus clair dans tout ça. »

Cette tâche paraissait insurmontable pour Lyanna. Elle qui ne savait que donner des ordres pour se battre, elle allait devoir donner des ordres dans un tout autre domaine qu’elle ne connaissait pas. Et bien que Darren tentait de la rassurer en lui disant qu’il serait là pour l’aider, la jeune femme avait de gros doutes sur ses capacités à gérer un camp. Et ce, sans l’arrivée des mâles qui pulluleront partout autour d’elle. La guerrière se contenta de garder le silence en secouant la tête, accablée par ce qui l’attendait.

« Deuxième partie. Tu auras ces trente volontaires sous tes ordres pour construire cette route. Je n’ai pas entendu parler de délai mais on va devoir trouver un équilibre. Ne pas les user à la tâche, ce ne sont pas des esclaves. Mais ne pas être trop long non plus. Donc il faut veiller sur leur temps de travail, leur répit et aussi leur sécurité. »
Le soldat ajusta sa position sur la chaise.
« C’est à Teyla qu’on devra rendre des comptes. Et elle-même devra se justifier auprès des autorités si on ne fait pas le job. »

Lyanna posa ses coudes sur la table, et enfouit son visage dans ses mains en soupirant. Elle continuait de détourner les yeux de Darren, pas une seule fois elle ne l’avait regardé pendant que la sentence tombait sur ce qu’elle allait devoir faire.

"C’est un cauchemar !" murmura-t-elle au travers de ses mains.

Darren l’observait, triste de la voir réagir comme ça. Manifestement, l’Amazone ne voulait pas s’emporter avec lui. Du coup elle réagissait comme elle le faisait souvent pour ne pas mettre le feu aux poudres. Elle regardait sur le côté et attendait tout simplement que la tempête passe. Sa réaction lui serra le coeur. D’une part parce qu’elle découvrait qu’il ne s’agissait pas d’une petite épreuve de rédemption lambda, une formalité qu’on lui aurait imposé juste pour avoir la paix. Sa théorie du complot devait se régaler dans son esprit.
Mais surtout, elle agissait comme ça envers les autres hommes qu’elle ne voulait pas agresser. Lyanna ne le regardait plus.
Darren savait que ce n’était pas ça. Mais il avait le sentiment qu’elle le traitait “comme les autres”. Il le ressentait comme une punition pour avoir osé lui imposer cette réalité.
Teyla était vraiment douée pour les affaires. Elle lui avait obtenu cette soirée s’il s’occupait de lui annoncer combien l’addition était salée. Maintenant...il commençait à regretter de s’être lancé dans cette aventure.
L’amour, ça rend vraiment débile des fois.

« Écoute. »
Il se leva pour venir lui prendre une épaule. Ce geste obligea Lyanna à retirer son visage de ses mains, et à tourner la tête pour regarder Darren.
« Je comprends que ce soit dur pour toi. Mais je t’ai toujours connu prête à te battre. Ce n’est pas parce que tu n’as pas d’épée cette fois que tu dois abandonner l’idée de gagner. Les autorités ne te demandent pas de devenir architecte sur un claquement de doigt. Ou d’être aussi douée en diplomatie que Teyla. »
Darren se tût un instant, son regard plongé dans le sien.
« Ils veulent simplement que tu veilles sur tout le monde. Et on y arrivera, tous les deux, main dans la main. »
"Que je veille sur tout le monde ? Demande moi de patrouiller autour d’un camps pour éloigner tout danger qui proviendrait de la faune ou d’une activité humaine, là je pourrais y arriver. Mais ça ..."

C’était des yeux emplis de tristesse et de panique qui regardaient Darren. Lyanna était certes forte, mais cette fois ci, elle se sentait dépassée parce que justement, elle ne pouvait pas réagir comme à son habitude.

"C’est … comment espèrent ils que je réussisse cette épreuve alors que tout ce qu’ils me demandent de faire m’est totalement inconnu ?"
« Ils n’espèrent pas, ils te l’imposent. »
Lyanna ferma les yeux quelques secondes lorsque Darren prononça ses mots. Elle eut envie de lui dire le fond de sa pensée, que les autres lui imposaient quelque chose pour la voir échouer. Mais, elle ne répondit pas, elle garda le silence. Le soldat ne pouvait pas se pencher pour la prendre dans ses bras, il galérait déjà à rester convenablement debout. En masquant sa douleur, le militaire mis le genou à terre. Il lui pris ses deux mains et la regarda dans les yeux.
« Tu vas te retrouver à vivre dans une autre communauté, la tienne. Pour le meilleur et pour le pire, ces gens vont compter sur toi pour que tout se passe bien. Ca va te forcer à prendre des responsabilités qui sortent de tes habitudes. C’est voulu, mon amour. C’est délibéré pour te forcer à accepter l’autre. »
Il pressa ses mains.
« L’inconnu fait peur à tout le monde. Et c’est normal de douter. C’est vraiment normal ! Mais tu es une femme forte et responsable. Tu l’as dans tes tripes, tu es devenue leader de la garde de ton village très jeune et ce n’était pas pour ta faculté à te prendre la tête dans tes mains. »
Darren lui tapota le ventre.
« Il suffit de se lancer. Et tu verras, ça reviendra. Tu relèveras le défi pour moi, pour Teyla, pour ta carrière. Et tu prouveras aux autorités qu’ils ont eu tort. »

Lyanna ne répondit pas, elle se contenta de serrer les mains de Darren dans les siennes, comme pour s’y accrocher. Effectivement, cette épreuve lui faisait peur, parce qu’elle y voyait un piège. Elle se voyait déjà échouer lamentablement. La jeune femme finit par fermer les yeux, et posa son front contre celui du militaire pour garder un contact rassurant avec lui, malgré la douleur physique que Darren ressentait à être à genou devant elle.

« Ce n’est pas insurmontable. Je ferai tout ce que je peux pour t’aider. Si tu y mets un peu de bonne volonté, tu vas réussir. J’en suis certain ! » murmura-t-il doucement.
Darren laissa quelques secondes s’écouler. Finalement, c’était une bonne idée d’avoir choisi d’en parler à la fin. Sa belle aurait été irrécupérable et elle aurait fait la gueule tout le reste de la soirée en connaissant son péril imminent. Darren manquait d’arguments maintenant. A part lui répéter qu’il serait là et qu’elle s’en sortirait, il ne savait plus quoi lui dire pour décharger son être de tout le stress qui l’avait envahi.
Il finit par ouvrir une dernière fois la bouche et laisser filer, dans un murmure complice :
« Tu veux que je reste cette nuit ? »

Lyanna rouvrit les yeux, et recula sa tête pour regarder Darren. Elle ne réfléchit même pas à sa question, sa présence à ses côtés était plus que bienvenue sans savoir si cela lui était permis ou non. Elle hocha rapidement la tête.

"Oui … s’il te plait !"
« Alors allons dormir. Je suis à bout de force. »
Darren se redressa et vint s’assoir sur le lit pour commencer à retirer ses affaires. Forcément, il était si épuisé, le corps perclus de douleurs, qu’il eut besoin de la jeune femme pour lui retirer ses vêtements. Il traînait trop à y parvenir et l’Amazone était venue naturellement à la rescousse. Darren laissa ses fringues au sol et se glissa doucement sous la couverture en prenant une position confortable. Il se préparait déjà à sentir le corps de son ange serré contre le sien. Ca lui avait tellement manqué qu’il sentait son être vibrer à l’approche de ce contact délicieux.
Bien qu’il avait le regard endormi et les paupières lourdes, le militaire observa Lyanna se dévêtir et n’en rata pas une miette. Il trouva même que ça avait été trop rapide. En la voyant s’approcher dans sa tenue d’Eve, Darren secoua négativement sa tête dans une expression muette qui lui hurlait combien elle était belle et séduisante.
D’un geste de la main, il écarta le drap pour que la miss s’installe. Mais au moment où elle s’apprêtait à occuper sa place habituelle dans le creux de son épaule, il mit sa douleur en sourdine pour enrouler ses hanches et venir la placer dos contre lui. Darren avait envie de la prendre dans ses bras de cette façon, venant l’emprisonner de son corps pendant qu’elle dormirait de flanc. Lyanna s’allongea alors sur le côté, Darren se trouvant derrière elle. Son corps frissonna lorsqu’elle sentit sa chaleur contre elle, cela lui avait tant manqué. Comme le soldat passa un bras autour d’elle, posant sa main sur son ventre, la jeune femme vint doucement la caresser du bout des doigts.
Darren souffla d’un plaisir à peine dissimulé lorsqu’il retrouva ce contact dont il avait rêvé ces deux dernières semaines.
« Je t’aime Lyanna. » lui glissa-t-il à l’oreille pendant qu’il assurait sa tête sur l’oreiller, juste derrière la sienne.
"Je t’aime aussi, Darren"

La belle était piégée dans son cocon protecteur. La lumière éteinte, ils apprécièrent en silence leur étreinte amoureuse. Lyanna arrondit légèrement le dos pour que son corps se blottisse davantage contre celui de son amant. Darren était content de sentir chez sa partenaire ce besoin de se lover contre lui pour maximiser le contact entre leurs épidermes. Hélas, étant tout aussi nu l’un que l’autre et dans cette position, il y eut la partie basse de Darren qui refusa de s’endormir. Elle vint même s’éveiller pour battre une mesure contre le séant de la jeune femme, ce qui intrigua la jeune femme de sentir quelque chose s’agiter contre son fessier. Etait ce la virilité de Darren qui réagissait positivement à cette position ? En fronçant les sourcils, Lyanna s’agita un peu, comme si elle cherchait à se retourner. Le soldat la sentit réagir un peu entre ses bras et il ricana doucement.
« En voilà un qui a le moral. » plaisanta le militaire.
"Il en a de la chance".
« Je pourrai te donner bon moral à toi aussi. A moins que tu ne sois pas d’humeur ce soir. » supposa-t-il dans un murmure, sa main lui caressant doucement son ventre.

Lyanna réfléchit quelques secondes sans dire un mot. Il était vrai que son humeur était loin d’être au beau fixe à cause de ce qui l’attendait le lendemain. Mais, elle était avec Darren, elle voulait en profiter avant que les ennuis ne commencent. La jeune femme se tourna légèrement pour pouvoir regarder son amant.

"Ca me ferait penser à autre chose, mais … tu es encore blessé, je te signale".
En réponse, il lui déposa un doux baiser sur l’épaule.
« Alors on va se priver l’un de l’autre pendant deux semaines de plus. » mentit Darren en accentuant légèrement ses caresses. « Ou bien...tu t’abandonnes entre mes bras et tu te laisses gentiment faire... »
Son prochain baiser attaqua la base de son cou. Lyanna ferma les yeux en frémissant sous ses baisers. Son corps trahissait son envie de lui céder. Elle ne répondit pas, gardant le silence, tandis que, involontairement, elle arqua ses fesses en arrière, les pressant contre la virilité du soldat qui ne demandait qu’à s’éveiller un peu plus. Cela l’encouragea d’autant plus dans l’exploration de l’épiderme de sa belle, ses doigts remontant pour dessiner les lignes de sa poitrine.

"Tant de temps s’est déjà écoulé. Deux semaines encore, c’est trop long !"
« Serais-tu en train de céder, ma beauté ? » joua-t-il avant de lui mordiller doucement l’épaule.

Lyanna poussa un petit soupir d’aise lorsque Darren mordilla son épaule. Elle ferma les yeux quelques instants, et se mit à sourire.

"A ton avis ? Tu sais très bien t’y prendre pour me faire céder !"
« J’adore ça. » reconnut-il en poursuivant son assaut. Il jouait le tentateur en murmurant à son oreille. « Te sentir me résister, vouloir conserver tes apparences de dominante pendant que ton mur s’effondre... »
Ses doigts redescendirent alors doucement, jusqu’à frôler son duvet, là où il dessina lentement des cercles. Cela déclencha un nouveau frisson de plaisir chez Lyanna. Elle ne repoussa pas la main de l’intrus qui venait habillement envahir son intimité. Par réflexe, sans qu’elle ne contrôle son corps, la jeune femme écarta même légèrement ses cuisses pour lui donner davantage d’accès. Signe que l’agréable torture de Darren était très plaisante, et que Lyanna cédait un peu plus.
« Comme ça, petit à petit. Et quand tu craques, c’est moi le roi ! »
Il enfonça alors ses lèvres sur le cou de la belle pour la couvrir de baisers jusqu’à l’oreille. Son autre bras se déplaça un peu pour venir lui servir d’oreiller et revenir sur l’un de ses seins qu’il commençait déjà à taquiner. Attaquée de tous les côtés, Lyanna soupira en serrant le drap dans sa main. Son corps se cambra à nouveau sous le plaisir qu’elle ressentait. Puis, elle tourna un peu son buste afin de venir embrasser son partenaire, pendant que ce dernier continuait ses douces caresses qui peu à peu, l’embrasait de l’intérieur.

C’est ainsi qu’elle pu se rendre compte qu’elle finissait véritablement prisonnière du soldat. Il accepta et répondit langoureusement à son baiser mais veilla à ce qu’elle demeure quasiment de flanc, refusant qu’elle prenne les commandes. Son bras entourant sa nuque et redescendant sur sa poitrine se chargeait d’aiguilloner tout le haut de son corps, par de subtiles caresses. Ses baisers s’alignaient sur toute la partie vulnérable de son cou, de sa nuque et de son épaule. Et pendant ce temps, l’autre main refusait de descendre plus bas pour accroître la frustration et le désir.
Parfois, il plongeait complètement entre ses jambes, lui faisant croire que c’était le moment. Mais ses phalanges s’écartaient pour contourner son intimité comme l’aurait fait l’eau sur un rocher. Son aine, ses hanches, les pourtours de sa féminité basse. Mais certainement pas la partie qui l’appelait le plus. Et la tactique du soldat fonctionna très bien. Lyanna commença à ressentir une certaine frustration qui se mêlait au plaisir ressenti. A chaque fois qu’elle sentit la main de son amant s'aventurer plus loin dans son antre, pour ensuite faire marche arrière, un petit gémissement insistant traversa ses lèvres. Et cela ne fit qu’augmenter son désir de lui, son envie qu’il la prenne pour le sentir en elle. Après tout ce temps passé dans l’abstinence, la guerrière était aussi avide que le militaire.


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Dim 7 Juin - 22:34

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna


Darren se régala de ses soupirs et des mouvements de son bassin qui lui demandait de passer à l’action. Mais le soldat s’y refusait encore un peu.
« Tu aimes ça, Amazone ? » susurra-t-il en profitant clairement de sa position de domination. « Tu veux que ton fourbe d’homme fasse plus, hm ?!? »

Pour toute réponse, Lyanna eut un nouveau gémissement de plaisir, et son corps devint encore plus insistant contre celui de Darren. Elle avait chaud, elle se sentait bien. Et elle voulait ne faire qu’un avec son amant sur le champs.

"Oui … plus … je t’en prie … Darren !"
« Mais c’est que je n’ai pas fini d’explorer ce corps de rêve. » répliqua-t-il de façon insolente, ce qui frustra un peu plus Lyanna. « Tu paies ta beauté au prix fort, ma sauvage...regarde ça... »
Sa main reprit de l’altitude, l’amenant au comble de la frustration. Il sentit son ventre se contracter et ses abdominaux lisses jouer sous l’épiderme.
« Un petit ventre tout mignon. »
Sa main droite entoura complètement l’un de ses seins.
« Une poitrine parfaite. »
Le pouce de cette dernière se releva pour caresser furtivement sa joue.
« Un visage d’ange et un regard à tomber. »
Puis il caressa le séant de l’Amazone.
« Et que dire de ceci...pas étonnant que je prenne mon temps ! »

Le petit jeu ne le rendait pas insensible, loin de là. La passion et le désir avait tendance à calmer ses douleurs, comme si son cerveau pressait le bouton off pour lui permettre de voyager avec Lyanna. Le jeune homme allait le payer, il le sentait très bien. Mais pour l’instant, un joli bout de femme se pressait contre lui en attendant qu’il l'honore enfin du devoir conjugal. Alors, pendant qu’il caressait son petit derrière, il migra sur l’arrière de sa cuisse. Il accrocha la pliure du genou pour lui faire pousser la jambe en crochet, lui laissant la place pour la visiter de sa virilité. Lyanna le laissa faire, elle était trop envahie par d’agréables sentiments pour essayer de comprendre ce que faisait son partenaire. Elle plia docilement sa jambe, dévoilant ainsi l’accès à sa féminité. Darren s’écarta légérement, lui laissant croire qu’il continuait son sale jeu de frustration, mais c’était pour pouvoir approcher de l’union ultime. Quand la pointe effleura la jeune femme, il la sentit réagir et comprendre qu’il était temps. Sur le coup, Lyanna fut surprise, elle se demandait comment Darren allait la prendre dans cette étrange position. Il était derrière elle, comment pouvait il arriver à pénétrer son intimité de cette manière ? La jeune femme frissonna malgré ses inquiétudes, et elle bougea légèrement en écartant un peu plus les cuisses, posant sa jambe pliée pour prendre appui. Son corps semblait s’être adapté de lui même, recherchant la position idéale pour lui permettre d’entrer. Et Darren fût incapable de se retenir.
Si Lyanna avait fondu un boulon à force d’être torturée par Darren et qu’elle lui sautait dessus, le soldat se serait abandonné d’emblé. Mais ça, elle ne le savait pas. Elle ne sentait pas encore physiquement les signes qui le rendait vulnérable à la contre-attaque.
Le militaire s’avança enfin pour plonger en elle et s’y glisser entièrement. Alors qu’il entrait dans son intimité serrée, Lyanna poussa un long gémissement, et attrapa le drap dans sa main qu’elle serra, ressentant un mélange de plaisir mais aussi une pointe de douleur causée par cette intrusion. Elle ne pratiquait pas encore suffisamment ce genre de sport pour ne ressentir aucune souffrance, et heureusement que ce sentiment s’estompait assez rapidement, au moment où ses entrailles se faisaient à la présence de la virilité de Darren en elle. La main du soldat cerna le bassin de l’Amazone comme s’il voulait l’empêcher de fuir et il y resta un petit instant, lui demandant à l’oreille :
« Je ne te fais pas mal ? »

Les yeux fermés, Lyanna respira profondément, n’écoutant que son plaisir. Elle mit quelques secondes à se remettre de cette intrusion. Darren avait eu la gentillesse de s’immobiliser après s’être entièrement glissé en elle, profondément. Ce répit lui était bénéfique, la douleur passait lentement pour ne laisser que ce sentiment de béatitude de ne faire qu’un avec l’homme qu’elle aimait. Puis, elle finit par secouer la tête, mais sans oser faire le moindre geste.

"Non … continue ..."

Darren commença par de très petits mouvements, au début imperceptibles, comme s’il cherchait à se placer. Mais il vérifiait surtout qu’il ne déclenchait pas de douleur chez sa partenaire et qu’elle ne lui demandait pas de continuer au détriment d’une souffrance continue. Dans le même temps, ça lui permettait aussi de se tester. S’il se cassait une de ses côtes fraîchement soudée, il aurait l’air vraiment con à râler de douleur pendant que Lyanna se demanderait ce qu’il se passait.
Mais ça allait. Cette position là était idéale dans la mesure où il n’avait ni à supporter son propre poids, ni à supporter celui de sa partenaire.
En sentant les ondes de plaisir l’envahir, le jeune homme abandonna toutes idées de stratégie et de retenue. Il embrassa l’épaule de Lyanna pour la remercier d’être une si agréable partenaire puis il débuta ses mouvements.
Pas très francs au début. Doux et langoureux, comme une danse en deux temps plutôt répétitive. La jeune femme se laissa aller à cette nouvelle position qu’elle ne connaissait pas, et elle soupira de plaisir à chaque aller et retour de son amant en elle. Des gestes lents, avec beaucoup de douceur, comme pour l’habituer à sa présence. Lyanna frissonna, les yeux fermés, totalement sous l’emprise du soldat. Elle aimait ça, il fallait l’avouer. Puis à mesure que le soldat perdait pied, il accéléra un peu plus le rythme en se servant de l’ensemble de son corps pour monter et descendre. Ses soupirs et gémissements se mélêrent très rapidement à ceux de Lyanna. Et au milieu de tout ça, il se demanda comment il avait été capable de se retenir deux semaines tant c’était bon.

Parfois, il s’offrait le luxe de donner un ou deux coups bien secs, surprenant sa partenaire par le changement de rythme et d’intensité, avant de poursuivre. Lyanna poussait des petits cris à la fois de surprise et de plaisir à chaque coup de rein plus insistant et profond. Ce qui n’était pas pour lui déplaire, cela se voyait à sa façon de pousser sans le vouloir ses fesses en arrière, comme pour suivre le mouvement imposé par son amant. Darren adorait la sentir se trémousser en rythme contre lui et chercher même un contrer le coup pour plus d’intensité. La main basse chercha alors son bouton pour débuter un massage en rythme. La danse à deux temps devenait à quatre temps. Puis il prit un malin plaisir à lui arracher toutes les onomatopées possibles. Lyanna devint folle de désir lorsque Darren s’employa à titiller cette zone très érogène chez elle, sans cesser un seul instant ses coups de reins devenus plus rapides et puissants. Ses soupirs devinrent des gémissements de pur plaisir, tandis que la guerrière étouffait de temps à autre un cri en se mordant la lèvre.

« C’est comme...ça...qu’on ch...chevauche... » lui glissa-t-il dans un souffle par pure fierté virile.

Lyanna était trop submergée par le plaisir pour répondre à Darren. Ou même pour comprendre vraiment le sens de ses paroles pleines de virilité masculine. Elle ne fit que gémir encore et encore sous les assauts réguliers et profonds de son amant. La pression montait de plus en plus. Darren sentait même les draps le quitter peu à peu tant Lyanna les torturait de ses poings. Cela lui ajouta à son plaisir la satisfaction visuelle de son acte. Mais par simple envie, n’ayant cette fois aucune intention déguisée, il quitta les caresses de sa poitrine pour faire glisser la tranche de son pouce sur ses lèvres pendant qu’il s’occupait d’elle. Lyanna sentit le doigt de Darren venir caresser ses lèvres, et alors qu’elle gémissait encore, sa bouche s’entrouvrit légèrement. La jeune femme se cambra, sentant davantage son membre durcit entrer au plus profond de ses entailles, ce qui lui arracha un long râle de plaisir.

Le soldat ne se montra pas plus intrusif.
Il continua son oeuvre sans compter, sa main se retirant de son visage pour venir la saisir doucement à la gorge, non pas en une prise d’étranglement mais de domination. Une façon de lui faire sentir qu’elle était sa prisonnière et qu’il l’a tenait en son pouvoir. Cela ne voulait pas dire que Lyanna était véritablement désemparée, même si elle le ressentait. Lyanna était surprise de sentir la main de Darren venir non seulement se poser sur sa gorge, mais y exercer une légère pression. Pas suffisamment forte pour la priver d’air ou lui faire mal, mais comme pour l’immobiliser. C’était sûrement pour ça que la jeune femme ne se débattait pas, qu’elle ne le repoussait pas. Elle sentait que si elle le désirait, Darren cesserait son geste. Ce dernier l’avait simplement en son pouvoir, et ce geste en était une démonstration, comme lorsque son amant lui avait ligoté les poignets. Elle resta ainsi faussement “entravée”, en continuant de suivre le rythme de ses coups de rein. Tout comme pour lui, Lyanna arrivait à sentir que le soldat était envahi par le plaisir, et que ses propres gestes le mettaient en transe. Parce qu’à chaque contrecoup qu’elle lui envoyait, il manquait de peu de connaître l’explosion. Darren serrait maintenant les dents, ses plaintes d’efforts et de plaisirs s’accélérant de plus en plus à mesure que son endurance cédait au point culminant.
Dans un choc soudain, il s’évada au septième ciel en explosant de plaisir et de béatitude. Il avait agrippé solidement la hanche de sa belle d’une main, le corps parcouru de spasmes pendant qu’il accusait les répliques du séisme. Il commençait à s’arrêter lorsqu’il se rendit compte que sa partenaire gémissait encore. Fort, mais pas suffisamment. Elle n’était plus très loin alors il fit l’effort de se reprendre en vitesse et de reproduire ses mouvements de bassin. Il chercha cette fois l'annihilation des dernières résistances de l’Amazone en l’assaillant de toute part.

« Viens mon amour. Viens !... » fît d’une voix pleine de plaisir et de gratitude, l’invitant à le rejoindre sur son petit nuage.

Il n’en fallut pas beaucoup pour que Lyanna se laisse aller à la jouissance. Elle avait bien sentit le corps du militaire se crisper contre le sien, ses tremblements indiquant qu’il s’était libéré en elle. Étant elle même aux portes du plaisir absolu, la jeune femme n’eut besoin que de quelques coups de bassin pour la faire décoller dans un long gémissement, tandis qu’elle contactait ses cuisses et son bas ventre en feu. Puis, lorsque l’extase passa, Lyanna se laissa doucement tomber sur le matelas, basculant pour s’allonger presque sur le ventre, la respiration saccadée et rapide, son coeur battant à toute vitesse dans sa poitrine.

Darren, de son côté, s’était reposé sur le dos et fixait le plafond d’un air rêveur. Il était à bout de souffle, pas forcément par l’effort physique mais également par l’émotion. Il sentait son coeur battre fort dans sa poitrine, lui laissant sentir qu’il s’était vraiment lâché avec sa partenaire. Le militaire profita de cette longue sensation de bien-être et de libération. Il tourna son visage vers l’Amazone qu’il toisa d’un air coquin et fini par rire avec elle, bien heureux de lui avoir fait connaître cette nouvelle expérience.
Son corps était déjà en train de s’assouplir et il sentit le sommeil venir comme une vague grimpante. C’était le danger ça. A se sentir si bien, on risquait de s’endormir rapidement en laissant la question symbolique de la partenaire sans réponse. Parfait pour la frustrer et lui donner l’impression d’avoir été un sac. Pas question !
Darren serra les dents et se positionna sur le flanc. De sa main libre, il atteignit le noeud quasi-défait de sa demi-queue de cheval et libéra sa chevelure pour de bon. Il jeta l’objet sur la table basse et termina sa rotation pour se retrouver également sur le ventre, couché juste à côté de sa belle. Il lui caressa le dos, entre les deux épaules, tout en lui souriant avec sincérité.
« Tu as été géniale ! »

Lyanna tourna sa tête de l’autre côté pour regarder Darren. Elle avait un sourire aux lèvres, alors qu’elle tentait de reprendre son souffle.

"Toi aussi !"

La guerrière patienta quelques instants, les yeux clos. Puis, une fois que son coeur se fut calmé, elle se redressa sur ses coudes, intriguée.

"C’était dans le livre, ça ?"
« Bien sûr. » répondit-il en partageant le sourire complice. « Je ne connais pas les positions par coeur mais tu pourras faire une petite croix sur cette page. »

Lyanna sourit à ses paroles, amusée. Puis, elle se mordit la lèvre, perdant son regard dans le vague, comme si elle se remémorrait cet agréable moment.

"J’étais surprise au début. Mais … en fait … j’aime bien !"

Clive se sentit d’autant plus fier. Il s’approcha pour déposer un baiser sur ses lèvres et lui glisser :
« Si tu veux le refaire la prochaine fois. Il te suffira de demander. »
"J’y compte bien ..."

Lyanna finit par se tourner sur le côté, et attendit que Darren se remette sur le dos, pour venir se blottir contre lui. Aussitôt, elle s’inquiéta de son état de santé, bien qu’elle voyait que son amant était sur le point de s’endormir.

"Comment vont tes blessures ?"
« J’ai tellement adoré que j’ai l’impression d’être en pleine forme et d’avoir vingt ans. » répondit-il, amusé. « Je vais sûrement déchanter demain matin. Mais je pars quand même avec toi. Tu me ramasseras à la petite cuillère et tu me mettras dans ta poche. Comme ça on se sépare plus ! »

Lyanna fronça les sourcils, et redressa la tête pour regarder Darren.

"Te mettre dans ma poche ? Mais … je ne comprends pas … comment pourrais je te mettre dans ma poche ?" lui demanda-t-elle avec une innocence enfantine.
« C’est une expression, une image... » répondit-il d’une voix faible.
Il était en train de sombrer. Dans un souffle, il ajouta pour l’exemple : « cassé comme le vase...de l’auberge. »
Puis sa respiration devint plus forte et régulière.

Lyanna eut un petit sourire lorsque Darren mentionna le vase cassé de l’auberge. Que de bons souvenirs. Elle posa sa tête dans le creux de son épaule, et tout comme le soldat, la jeune femme s’endormit d’un sommeil profond.
Le lendemain matin, le soldat se réveilla très tôt. Il commençait à peine à faire jour et ses côtes douloureuses l’avaient tiré de son petit nuage par la souffrance. En se dépensant sans compter la veille, il avait maintenant l’impression d’avoir été renversé par un semi-remorque. Là, le routier aurait fait une violente marche arrière dans la panique, lui envoyant son conteneur dans la gueule. Et pour finir, en bonne âme qui se respecte, le type l’aurait foutu dans la machine à laver, puissance max, en espérant qu’il finisse de se désagréger pour être évacué dans l’égout.
C’en était au point que le simple poids de Lyanna sur ses chairs, pourtant léger et agréable habituellement, le faisait souffrir à chaque inspiration. Vu son état, il aurait longuement dormi et c’est sa belle brune qui l’aurait réveillé. Mais c’était sans compter la douleur.

Clive avisa la silhouette de son aimée, appréciant la position qu’elle avait sur lui en une forme d’étreinte possessive. Il sourit en se disant qu’elle lui serait montée dessus en étoile si elle l’avait pu. Doucement, avec une stratégie presque militaire, le jeune homme détacha le bras de Lyanna de son corps puis se glissa petit à petit vers la sortie du lit. Il l’entendit gémir, mélange de désapprobation du vide que son cerveau interprétait et de son sommeil encore trop profond pour se rendre compte. L’inconscient de la jeune femme semblait se rendre compte du manque que venait de provoquer l’éloignement de Darren, mais il ne fut pas assez fort pour réveiller Lyanna. Le soldat la regarda un peu, les draps en bataille, le lit couvert de pli. Fatalement, les agréables souvenirs lui revinrent en mémoire. Le sommeil de l’Amazone lui donnait le droit de sourire comme un niais. Il se souvenait de la façon dont ils avaient rattrapé leurs deux semaines de privation et de l’intensité de la chose. Son sourire béat doubla et il se décida à fuir dans la salle de bain avant de se déchirer les zygomatiques.

Premier objectif, se passer un coup d’eau sur le visage et se forcer à émerger. Il avait récupéré ses affaires et fouilla hâtivement dans la poche de la veste pour en sortir les anti-douleurs. Deux comprimés, comme d’habitude. Darren se regarda un instant dans le miroir, repérant les cernes et les signes de son épuisement. Il allait avoir un peu plus de mal à jouer de ses charmes auprès de l’Amazone sans attirer sa pitié, dommage.

Darren fît couler un bain chaud puis ajouta quelques sels.
Il revint dans la chambre et s’installa sur le coin du lit, terminant de refermer sa veste qu’il avait eu un mal fou à enfiler. Le jeune homme se frotta les mains pour les réchauffer, se rappelant d’expérience qu’on ne réveille pas une femme avec des doigts gelés. Puis il posa délicatement sa main sur le dos nu de la guerrière. Au début, Lyanna ne réagit pas. Puis, lentement, elle sembla émerger lorsque les doigts de Darren se mirent à parcourir doucement sa peau.

« Bonjour chérie... » chantonna-t-il amoureusement. « Il faut se réveiller...il faut ouvrir les yeux... »

Il accompagna son éveil d’une petite friction sur son dos. Lyanna commença à bouger doucement, au fur et à mesure qu’elle émergeait de son sommeil. Un petit gémissement de bien être se fit même entendre, tandis que la jeune femme s’étirait lentement, appréciant ses agréables caresses sur son corps. Darren lui donnait le même genre de traitement qu’elle même le faisait habituellement, lorsqu’elle se réveillait en premier. Un réveil en douceur, plein de tendresse et très agréable. Le soldat écarta ses cheveux en bataille quand il remarqua qu’elle émergeait puis lui offrit son plus beau sourire. Lyanna ouvrit les yeux, battant plusieurs fois des paupières à cause de la lumière entrant dans la chambre. Son regard tomba sur Darren qui était assis sur le bord du lit, près d’elle. La jeune femme répondit à son sourire en faisant la même chose, avant d’enfouir son visage dans son oreiller, gémissant tout en s’étirant à nouveau. Darren attendit qu’elle reprenne ses repères, remarqua que le même sourire presque niais lui garnissait la figure, ce à quoi il se mit à concourir immédiatement. Ils revivaient un peu la veille tous les deux. Au bout de plusieurs secondes, la guerrière finit d’émerger, et s’allongea sur le côté, attrapant la main du soldat dans la sienne en souriant. Cette nuit avait eu le don de lui faire oublier ce qui l’attendait quelques heures plus tard.

« Bien dormi ? »
"Oui, très bien. Et toi ?"
« Moi aussi. Tu n’aura pas eu à me ramasser. » fit-il en souriant.

Darren aurait bien voulu se pencher pour l’embrasser mais son corps lui disait stop. Il remettait ça à plus tard, vers le départ pour le continent.
« Je t’ai fais couler ton bain. Je sais que tu aimes bien commencer par ça le matin. Les sels bleu, comme d’hab. »

Lyanna serra la main de Darren dans la sienne en agrandissant son sourire, pour le remercier de son geste. Lorsque le soldat avait été amoindri, c’était elle qui s’était occupée de son amant. Mais l’inverse était vrai aussi, Darren savait être attentionné pour elle. Puis, le regard du militaire changea, comme si une contrariété lui venait en tête. Cela attira l’attention de Lyanna, son sourire disparut à son tour. Elle devina la suite. Ca se voyait à l’expression de son regard et Darren fit “oui” de la tête.
« Je dois aller préparer mes bagages et prendre une douche. On se retrouve au mess dans une heure pour déjeuner ? »
"D’accord" dit elle dans un murmure, un simple mot lancé sans enthousiasme à l’idée de cette épreuve à venir.

Il lui taquina le bout du nez.
« N’oublie pas de te faire une valise aussi. Il te faut du change et tes armes...pour passer tes nerfs contre les troncs d’arbre. »

Darren savait que le retour à la réalité lui serait douloureux. Mais ils avaient bien profité de leur nuit et il espérait que le souvenir en lui-même compense l’angoisse qui reviendrait fatalement la hanter. Le jeune homme la salua une dernière fois d’une tendre caresse puis quitta la chambre de sa belle. Après le départ de Darren, Lyanna consentit enfin à quitter son lit sans la moindre envie, et alla prendre son bain, le dernier qu’elle prendrait avant un long moment. Alors, elle le savoura jusqu’à ce que l’eau devienne à peine tiède. Puis elle se sécha, attacha ses cheveux en demi queue comme la veille, ayant retrouvé son élastique sur la table de nuit. Elle allait ensuite prendre sa jupe pour l’enfiler, mais elle interrompit son geste. Darren lui avait plusieurs fois dit que sa tenue de combat attirait le regard des Atlantes, il valait sans doute mieux éviter. A contre coeur, elle s’empara d’une tenue d’exploration terrienne, et l’enfila en effectuant quelques mouvements de jambes pour s’habituer au pantalon. La jeune femme n’aimait pas du tout cette tenue, mais si elle voulait éviter de s’emporter contre les mâles qui la regarderaient de travers, mieux valait éviter de se balader à moitié dénudé. Sans compter qu’elle risquait d’avoir froid sur le continent en cas de pluie. Elle n’avait pas trop de choix en réalité. Attrapant un sac de voyage qu’on lui avait donné à son arrivée, Lyanna le remplit d’affaires de toilette et de divers vêtements, que ça soit d’autres vêtements Atlantes, mais aussi quelques affaires qu’elle avait acheté au marché Athosien ou sur Héstevic. Des jupes et des chemisiers en tissu léger, de quoi être vêtue de manière plus agréable lorsqu’elle serait avec Darren. Une fois le sac prêt, la guerrière le posa sur son lit, et quitta ses quartiers pour rejoindre le soldat au mess, retrouvant par la même occasion son escorte qui l’attendait devant sa porte.

De son côté, Darren prépara toutes ses affaires, les déposa au jumper qui devait les amener, puis il déjeuna tranquillement avec Lyanna comme il l’avait prévu. Durant tout ce temps, il évita soigneusement de lui parler de la mission, ne se contentant que de gestes tendres et encourageants qui ne visait pas à accentuer son mal-être. Il l’avait félicité pour son effort de porter la tenue d’exploration. Mais on pouvait facilement voir que la jeune femme avait moins d’entrain que d’habitude. Elle picorait dans son assiette, ayant peu d’appétit, touchant à peine à son repas. Le jeune homme s’en rendit compte d’un simple regard mais ne dit rien. Il connaissait les petites faiblesses de sa belle. Dans un coin de son esprit, il nota de se rappeler d’emporter quelques barres chocolatées. Il lui en donnerait une à un moment donné parce que, de toute évidence, elle partait ce matin avec rien dans le ventre. Elle devait vraiment être si stressée...

Après avoir déjeuné, Lyanna passa d’abord à l’armurerie pour prendre son gilet tactique au cas où, en compagnie de Darren. On lui laissa le choix de prendre ses armes ou non, et alors que la jeune femme s’emparait de ses épées, elle fut envahie par une hésitation soudaine en les regardant. Est ce que c’était une bonne idée de prendre des armes, alors qu’elle aurait à diriger plusieurs dizaines de mâles, et que la direction d’Atlantis attendait qu’elle fasse un faux pas en se montrant violente avec eux ? C’était risqué de s’armer dans ces conditions, et bien qu’elle pouvait toujours se servir de ses poings pour frapper, avoir une arme dans la main risquait de tuer. Cependant, partir sans armes, Lyanna se sentirait désemparée, c’était comme une protection pour elle. La guerrière regarda Darren, comme si elle cherchait des réponses à son hésitation. Prendre ou ne pas prendre, telle était la question, bien que le choix lui appartenait entièrement.

"D’après toi, je dois les prendre ? Est ce qu’il y aura du danger sur le continent ?"

Le soldat terminait d’installer les poches modulables sur un gilet tactique plus petit que lui.
Il les remplissait consciencieusement. Bloc note, stylo, lampe tactique. Il plia et pinça quelques serflexs dans les attaches. Le jeune homme vérifia la présence du kit médical puis ajouta une bonne poignée de barres chocolatées dans une poche à l’avant.
Il redressa le gilet qu’il ouvrit et présenta à Lyanna pour qu’elle y passe les bras. Les attaches spéciales des fourreaux d’épées dans le dos du gilet répondraient à sa question, son amant lui avait préparé son propre gilet.

« C’est une terre sauvage. On ne sait pas ce qu’on peut y trouver. » lui dit-il doucement. Il attendit qu’elle finisse de passer ses bras pour verrouiller la fermeture éclair et la remonter entièrement. Il préparait sa chérie avec des gestes doux.
« De toute façon, si tu les laisses ici, tu vas te sentir mal tout au long de la mission. Autant qu’elles te tiennent compagnie. Je te trouverai des cibles non humaines pour passer tes nerfs ! »
Il lui avait dit ça avec petit clin d’oeil.
Darren s’occupa ensuite de son propre gilet.

Pendant que Darren préparait son gilet, Lyanna réajustait le sien, et vit les barres de chocolat que le soldat avait glissé dans une poche. Cela la fit sourire, et elle rangea ses épées dans leurs fourreaux. Puis, elle mit sa ceinture, et fit de même avec son couteau, avant de voir Darren essayer de mettre son gilet. Avec difficulté, comme avec sa veste la veille.

"Tu veux que je t’aide ?"
« Je veux bien. Surtout les sangles, il faut pas que ce soit trop serré sinon ça me fait mal... » avoua-t-il.
Le soldat lui présenta ses flancs pour qu’elle ajuste ses sangles en douceur. Il appréciait son attention. Faisant comme on le lui avait montré, Lyanna commença à serrer les sangles, sans y aller trop fort, mais suffisamment pour qu’elles soient bien ajustées.

"Ca ira ?"
« C’est très bien. »
Il s’approcha et claqua un baiser furtif sur ses lèvres.
« Merci. »

Lyanna eut un petit sourire, puis elle vérifia qu’elle n’avait rien oublié. Savoir que ses armes étaient avec elle était rassurant pour la guerrière, bien qu’il lui faudrait se montrer prudente. Une fois cette étape réalisée, Lyanna et Darren quittèrent l’armurerie et passèrent par les quartiers de la jeune femme pour prendre son sac. Puis, ils se dirigèrent vers le hangar à jumper. Darren ne fût pas surpris de trouver Teyla qui les attendait devant le vaisseau. Darren la salua poliment, il se demanda si elle devinait. L’image d’une Lyanna couchée de flanc lui arracha un sourire. Elle vit ce sourire. Et elle devina.
Darren se sauva d’autant plus vite dans le jumper.

Teyla venait de faire un signe à Lyanna pour l’inviter à s’éloigner. La guerrière posa son sac à l’intérieur du jumper, près de celui du soldat, avant de s’éloigner pour discuter avec l’Athosienne. Celle ci lui parla longuement sans que Darren ne puisse connaître le sujet. Idéalement, elle lui expliquait sûrement que tout se passerait bien et qu’elle pouvait compter sur les encadrants mis à sa disposition. Mais en réalité, le militaire avait quelques doutes. Il espérait surtout que l’intervention de Teyla libérerait un peu les épaules de l’Amazone. Depuis ce matin, il y voyait peser un poids sans pouvoir les ôter.

Et puis son regard fût naturellement attiré par une petite troupe qui se dirigeait vers eux. Les yeux du soldat devinrent ronds comme des billes lorsqu’il reconnut ses collègues du D4. Ils portaient tous de grands sacs de campagne militaire sur le dos, des gilets tactique, et ne s’étaient limités qu’à un neuf millimètres juste au cas où. Entre les deux garçons, April se tenait sur leurs épaules respective en se servant d’eux comme béquille. Elle riait aux blagues de Max tout en balançant sa jambe qu’une attelle intégrale bloquait complètement. Trop éloignée et concentrée sur la conversation qu’elle avait avec Teyla, Lyanna ne semblait pas les avoir remarqué.

« Hé...hé...HEEEE ! » fît Darren, les bras levés, en les voyant entrer dans le jumper comme s’il n’existait pas.
« On nous mets au repos. On a posé nos congés ensemble. » lui expliqua sagement Jim.
« Oh que ouais ! Paraît que la forêt est sympa, là où se pose ton jumper. » ajouta April, tout sourire, en se suspendant aux filets du jumper. Appuyé sur une jambe après avoir quitté le soutien de ses collègues, elle agita son bras libre en direction de Lyanna.
« Salut bichette ! »

A ce moment là, le regard de Lyanna se posa sur April qui la saluait depuis l’intérieur du jumper. Autant dire que la guerrière était très surprise non seulement de voir la jeune femme ici, mais en plus la saluer. Mais que faisait elle là ? Lyanna ne voyait pas Jim ni Max à l’intérieur du vaisseau. Hésitante, tout en fronçant les sourcils, elle leva sa main pour saluer à son tour April, ignorant quoi en penser. Teyla remarqua le manège de la militaire, et elle eut un petit sourire avant d’accaparer à nouveau l’attention de son amie. De son côté, April se retourna pour rejoindre son équipe en s’asseyant sur la banquette arrière.

« Comme coin touristique, on a déjà vu mieux. Vous venez pour moi... »
« Bien sûr qu’on vient pour toi ! T’es tout cassé de partout et tu te lances dans une mission sui... »
Un gros coup de coude de la part d’April l’interdit de finir sa phrase mais Darren avait compris.
« Oh non ! S’il vous plaît, ne faites pas ça. Si Lyanna l’apprend... » s’écria-t-il en devinant qu’un pari était placé sur la tête de Lyanna.
« Elle n’est pas obligée de le savoir. Ou au pire, elle pourrait apprendre la part bonenfant du geste. »
Darren soupira fortement.
« Bon ! Combien ? »
« Deux cents dollars ! C’est Jim qui tient le pot ! »
« Deux cents qu’elle réussit. »
« Bah non, qu’elle en savate un avant la fin de sa mission. »
Darren sourit d’autant plus.
« Non, ça je devine. Moi je te propose deux cents dollars pour sa réussite ! »

Max ouvrit la bouche, aucun son ne sortant de sa gorge. Il tourna le regard vers Jim qui sortit un petit calepin et nota la mise de Darren.
« L’amour te fait prendre des risques soldat. »
« Et c’est justement pour ça que je parie. »
« Dit le mec qui pourrait se prendre une putain de gifle des familles si elle apprend que t’as participé au pari sur sa gueule. »
« Je partagerai avec elle ! »
Il reprit tout son sérieux.
« C’est quoi le plan, du coup ? Je ne vous ai pas vu sur la liste. »
« Parce qu’on y est pas. Nous allons nous faire un petit camp pas loin du tiens et on profitera du beau temps. »
« Et on se fera quelques soirées comme ça. »
« Bien vu ! »

Darren aperçu Lyanna revenir vers lui, la mine basse, le regard chargé de la même détresse qu’il avait vu la veille. Il soupira en se disant qu’il ne pouvait pas faire grand chose et se contenta d’une accolade compréhensive. En entrant dans le jumper, Lyanna s’arrêta nette en voyant que non seulement, April semblait participer au voyage. Mais surtout, ses coéquipiers étaient également présents. Jim … et surtout Max. Pour la plus grande joie de la jeune femme qui n’appréciait pas vraiment de voir celui ci si proche d’elle. Après tout, la guerrière était dans de sales draps après ce qui venait de se passer, alors la voir en présence de Max n’était pas une bonne idée selon elle. Lyanna se contenta de soupirer, avant de détourner les yeux pour ne pas regarder les membres du D4. En particulier Max, histoire de ne pas se sentir provoquée, ou de mal réagir pour la moindre broutille. Elle alla à l’opposé de lui, et s’assit sur l’extrémité de la banquette arrière, regardant soigneusement ailleurs pour éviter de poser ses yeux sur les autres assis sur l’autre banquette. Surtout que Max était assis en face d’elle, à côté d’April. L’escouade ne chercha pas à attirer son attention. Ils respectaient son besoin de s’isoler. Darren vérifia que toutes les affaires étaient chargées puis il fit un signe au pilote qui démarra sa machine, avant de s’installer à côté de Lyanna. Aussitôt, la guerrière prit sa main dans la sienne, voulant se rassurer par sa présence. Clive affermit l’étreinte en réponse, lui répétant que tout allait bien se passer. Pendant le voyage, Darren discuta avec son groupe avec entrain. Il tenta bien d’inclure la jeune femme dans les blagues qui glissaient d’un côté ou de l’autre mais la situation ne la rendait pas très loquace. Lyanna préférait fuir toute discussion le plus possible, comme elle l’avait fait sur Atlantis, afin d’éviter tout problème. Le soldat ne pouvait pas lui en vouloir.

« Donc, on a emporté le plus rare. On compte bien chasser l’animal, le dépecer et se faire le barbecue du siècle !!! Tu viens, pas vrai ? »
Darren s’était apprêté à sortir le “bien sûr” lorsqu’une nouvelle info contradictoire étouffa la phrase dans sa gorge. Il y avait Lyanna et il n’irait pas à cette soirée barbeuc sans elle. Max fronça les sourcils, il tourna son visage vers l’Amazone qui regardait toujours ailleurs, comprit où se trouvait le dilemme et murmura un « Ah oui ! »
Déjà, il donnait un coup de genou sur la jambe blessée d’April, laquelle poussa une soudaine plainte de douleur. C’était en représaille des saletés qu’elle lui avait fait plus tôt, c’est pour ça qu’elle ne se vengea pas. Max donna un coup de menton et elle saisit immédiatement le message.

« Dis voir, ma bichette. Il y a trop de mecs dans la bande et pas assez de femmes pour leur rappeler qu’ILS SONT le sexe faible. Tu te joins à moi pour le barbeuc ?!? »

Lorsque April lui parla, Lyanna daigna lever les yeux vers elle. C’était une femme, elle avait plus de facilité à apprécier sa présence. C’était d’ailleurs sûrement pour ça que c’était elle qui l’invitait au barbecue. April avait comprit comment parler avec Lyanna, elle semblait savoir comment éviter de l’offenser et éveiller son intérêt. La guerrière fronça les sourcils en la regardant, et jeta un très rapide coup d’oeil aux autres, puis à Darren. Ce dernier fixa Lyanna avec envie.

« Un barbecue, ça ne se refuse pas. » fit-il pour approfondir la proposition d’April.
"C’est quoi, un barbecue ?"
« Un petit banquet entre amis. On fait griller soit-même sa viande, on fait la fête autour du feu en appréciant le repas. »
« Si ça se trouve, tu es en train de lui décrire un repas classique de son monde. »
« Sauf qu’ici, il y a des frites, de la bière et des grillades aux herbes. »
Il lui donna un petit coup de coude pour appuyer son prochain argument, faisant appel à son appétit.
« Autant que tu en veux. »

Lyanna réfléchit quelques secondes. Visiblement, ce que décrivait Darren était un repas pour passer un bon moment. Sur son monde, sa tribu grillait la viande au dessus d’un feu, mais il n’y avait pas de fête ou d’alcool pour s’amuser. Et encore moins de frites, cet aliment que la jeune femme avait découvert sur Atlantis. Cette idée de barbecue était intrigante, mais Lyanna ignorait si elle devait accepter, vu les circonstances qui l’avaient conduites ici. Lentement, elle secoua la tête, regardant tour à tour Darren et April, sans porter d’attention à aucun moment à Jim et Max.

"Je … je ne crois pas que ça soit une bonne idée que je vienne !"
« Attends un peu d’être fatiguée, en colère et éprouvée par ta mission. Ce barbecue sera une libération pour toi, crois-moi. » s’amusa le soldat.

Lyanna garda le silence, tout en se demandant si elle devait aller à ce barbecue. Darren avait raison, elle serait peut être tellement énervée et fatiguée que ce moment serait salvateur pour elle. Cependant, la jeune femme craignait de déraper, et s’en prendre à un membre du D4 lui coûterait aussi cher que de s’en prendre à l’un des mâles volontaires. Darren serait avec elle, mais pourrait il calmer totalement son tempérament si ça se passait mal ? La guerrière détourna les yeux, sans répondre à cette invitation impromptue.

Le jumper effectua longuement son vol.
Entre les médicaments, le manque de sommeil, et la régularité dans le déplacement du vaisseau, Darren rendit les armes et posa sa tête sur l’épaule de Lyanna. Ordinairement, ça aurait dû être l’inverse mais il était trop fatigué pour jouer la fierté masculine. L’épaule de sa belle était très agréable au contact et il y sombra un bon moment. Lyanna sentit son compagnon s’endormir, et elle serra doucement sa main dans la sienne, le laissant se reposer. La jeune femme finit par poser délicatement sa tête sur celle du soldat assoupi, se rapprochant ainsi de lui. C’était elle qui veillait sur lui. Cette démonstration d’affection ne pourrait pas échapper aux autres membres du D4, son attitude avec Darren contrastait beaucoup avec celle qu’elle avait en présence d’autres mâles, comme lors de la mission. Puis, la guerrière ferma les yeux à son tour mais sans dormir. Elle était beaucoup trop nerveuse pour trouver le sommeil. Elle se contenta de rester immobile, contre son amant.


eden memories

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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
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√ Arrivée le : 14/07/2018
√ Nationalité : Kiranienne

√ Gène : ATA
√ Messages : 179

Dim 7 Juin - 22:43

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

April les regardait fixement avec une certaine expression émue. Elle les enviait.
Bien qu’elle aimait sa vie de liberté en ne restant jamais avec un homme trop longtemps, observer l’attachement entre Lyanna et Darren lui faisait quelque chose. La jeune femme les enviait clairement, sans jalousie, et les regardait en se disant qu’elle devrait peut-être s’y mettre un jour.
Elle eut une idée et donna un coup de coude à Max pour le sortir de sa BD. Elle pointa le couple d’un coup de menton avant de lui murmurer quelque chose. Max leva la tête, comme s’il déployait d’immenses efforts pour réfléchir, puis il fît “oui” frénétiquement de la tête. Il ouvrit une poche de son gilet tactique en serrant les dents puisque le scratch le trahissait. Le plus discrètement possible, il retira son appareil photo et l’alluma. Il coinçait sa langue entre ses dents, pleinement mobilisé dans cet exercice hautement périlleux. Max régla le zoom, attendit que le focus automatique fasse la mise au point et…

CLAC !

Il n’avait pas retiré le flash.
Le jeune homme inspira soudainement à cause de la crainte et de la panique. Il jeta l’appareil entre les mains d’April et sombra automatiquement dans un coma éternel. Comme un malaise soudain et définitif. Sa BD glissa de ses jambes pour tomber au sol.
Max venait de mourir ! Et on ne pouvait pas tuer un mort, pas vrai ?!?
A cause du flash, Lyanna ouvrit les yeux, juste au moment où Max fit semblant de dormir pour échapper à son courroux. Le mâle avait eu de la chance, sinon la guerrière lui serait probablement tombée dessus pour savoir ce qu’il venait de faire.

La soeur d’arme de Max ricana. Elle reprit l’appareil photo qu’elle avait dans les bras et étudia le cliché. Elle ne le trouvait pas à son goût. Il était un peu bancal et mal pris.
Puisque le flash avait tiré Lyanna de son faux sommeil, April lui fît signe de la main de ne pas bouger et se mit en position pour une nouvelle photo. La jeune femme ne comprenait pas ce que la militaire cherchait à faire, et elle fronça les sourcils. En remarquant l’air intrigué et presque sévère de l’Amazone, April se releva un peu de l’objectif pour lui faire signe, toujours dans le silence, de sourire. Clairement, elle lui parlait avec des gestes pour que Darren ne se réveille pas. April l’invita donc à sourire et pris la photo. Ne comprenant toujours pas, Lyanna esquissa un léger sourire en fixant l’appareil photo, sa tête toujours posée sur celle d’un Darren endormi, jusqu’à ce que April capture cet instant. Elle fit mieux que son comparse qui faisait le mort. Ce cliché plein d’attachement dans ce jeune couple était à croquer.
En silence, elle passa l’appareil en mode lecture pour afficher le cliché et le tendit enfin à Lyanna pour qu’elle y voit son image avec Darren endormi contre son épaule. Lyanna s’empara de l’appareil, et regarda l’image qui apparaissait. Cela ressemblait aux clichés que son amant lui avait montré, sa propre photographie, ainsi que celle de son équipe et de sa soeur. La guerrière eut un petit sourire en voyant ce petit moment d’attention et de tendresse qu’il y avait entre Darren et elle. Cependant, quelque chose la chiffonna. Comment faire pour que cette image soit sur un tirage papier, comme les autres ? C’était incompréhensible. La guerrière retourna l’appareil photo dans tous les sens comme pour trouver d’où sortirait l’image, avec un air innocent.

April eut un sourire diabolique et lui reprit l’appareil des mains.
« Tu viens au barbeuc et je t’apprends comment on s’en sert. » lui murmura-t-elle en rangeant l’objet dans son gilet.

Lyanna soupira discrètement. Elle aurait voulu répondre, mais elle craignait de réveiller Darren. Visiblement, April était aussi fourbe que le soldat, elle venait de lui faire du chantage pour éveiller sa curiosité en venant à leur soirée. Tout ça pour la pousser à participer à un repas avec le D4. La guerrière fixa la militaire.

"Je pourrais toujours demander à Darren de m’expliquer si je ne viens pas" murmura-t-elle à son tour, joueuse, un sourire malicieux aux lèvres.
April se pencha un peu, le regard étincelant d’une fausse sévérité, comme si elle partait du principe que l’Amazone l’avait courroucé.
« Je connais Darren depuis plus longtemps que toi, poulette ! » la nargua-t-elle avec le sourire. « Il te proposera exactement la même chose ! T’apprendre si tu viens au barbeuc. »
Son sourire cruel s’élargit.
« Le côté “fait la gueule”, c’est mignon deux minutes. Mais tu vas finir par le vexer à fermer la porte dès qu’on te propose de vivre ! Tu veux rendre ton copain malheureux ?!? »
"Non, bien sûr que non !"

Le ton de Lyanna était sur la défensive, prononcé un peu plus fort qu’elle ne l’aurait voulu. La jeune femme craignit un instant d’avoir réveillé Darren, mais elle se rassura en constatant qu’il continuait de dormir. Il avait vraiment besoin de sommeil. Lyanna soupira discrètement, avant de reporter son attention sur April qui venait habilement de la piéger. Non, elle n’était pas aussi fourbe que Darren. Elle était bien pire. Et son air sévère fit froncer les sourcils de la guerrière qui ne savait pas quoi penser de ses paroles.

"Je verrais … mais je ne te promets rien ..."
« Choisi vite. » fit-elle en souriant.
"Tu es aussi exaspérante que lui" lui lança-t-elle aussitôt, sans colère dans la voix.

Lyanna finit par soupirer à nouveau, sachant que April n’allait pas la lâcher. Elle se mordit la lèvre, et jeta un oeil rapide à Jim et à Max, ce dernier continuant toujours à faire semblant de dormir, même si elle ne le savait pas. Puis, elle reporta son attention sur la jeune femme, et secoua la tête, contrariée.

"Bon d’accord, je viendrais … t’es contente ?"
April lui sourit, pleinement satisfaite.
« Carrément. Tu viens de gagner tes leçons sur l’appareil photo. »

Lyanna était bien sûr moins satisfaite que April, et elle reposa sa tête sur celle de Darren, attendant la fin du voyage. Cette fois, elle ne ferma pas les yeux, elle se contentait simplement de fixer le sol en repensant à cette idée d’aller à une soirée avec le D4. Plus elle y pensait, plus elle se demandait si c’était une bonne idée d’avoir accepté.

Plus de deux heures après, le pilote signala qu’il atteignait l’air d'atterrissage prévu pour la base des travailleurs. Lyanna se redressa et réveilla doucement Darren, avant de se lever pour s’approcher du poste de pilotage, en restant à l’entrée. Le militaire la rejoignit après avoir émergé. Le pilote fît plusieurs cercles à basse altitude pour leur permettre d’observer le secteur.

Camp:

Il y avait eu une intervention humaine avant leur arrivée. Une grande zone avait été dégagée pour la construction du campement. Quelques petits dépôts à l’air libre se trouvait là pour offrir les matières premières mais on ne devinait qu’une seule construction. C’était un mobile home militaire de communication pour pouvoir joindre la cité. Le sud était quasiment intégralement couvert d’un cours d’eau et de quelques lacs autonomes. Pas de marais, heureusement, les moustiques les laisserons en paix.
D’ici, on ne voyait pas bien où il allait falloir construire la route et à quoi ça servirait.

Les arbres abattus pour former l’aire du campement étaient regroupés en différents tas. Une âme charitable avait déjà coupé à la tronçonneuse certains troncs pour préparer des bûches pour le feu.

« Hm...il y a tout à faire. » commenta Darren en sachant très bien que Lyanna n’avait rien loupé de sa vision du cauchemar.

Le jumper se posa dans ce petit désert isolé de bois. Les membres du D4 discutèrent encore un peu, commentant le terrain et évaluant l’endroit où ils allaient poser les bagages. Comme ils l’avaient déclaré, l’escouade comptait s’installer à l’écart de l’aire des travailleurs. Ils ne voulaient ni interférer, ni laisser croire que Lyanna bénéficiait d’un soutien obscur. Tandis que Darren terminait sa discussion avec eux, la jeune femme s’était éloignée pour observer l’endroit où elle allait devoir mener son épreuve à bien. Puis, le D4 disparut, et Darren retourna près d’elle. Le jumper décolla et s’éclipsa à son tour.

Bientôt, Darren et elle furent seuls. Leurs affaires avait été sorties du vaisseau avant le départ de ce dernier. Le silence finit par retomber, cela avait un côté à la fois apaisant, mais également angoissant quand on avait l’habitude de la vie fourmillante de la cité.
Le soldat avisa l’unique mobile home orné de son dispositif de communication sur le toit.
Darren y emporta leurs bagages, Lyanna sur ses pas. Il ouvrit l’accès principal et inspecta les lieux. Comme il l’avait supposé, deux fenêtres offraient la seule source de lumière à des bureaux administratifs. Une alimentation d’énergie sommaire par panneaux solaires, un collecteur d’eau relié à des sanitaires embarqués. Quelques ordinateurs, des rangements pour des documents. C’était sans conteste la place réservée au géomètre et au ravitailleur. Pour l’instant, Darren et elle étaient seuls, ce simple fait fut un soulagement pour la jeune femme qui se laissa plus facilement aller à sa curiosité. En réalité, être seule ne la dérangeait pas pour cette épreuve. Avoir même trois ou quatre personnes qui s’occuperaient de l’aménagement du camps non plus, même si elle n’aimait pas cette idée. C’était surtout l’arrivée de la trentaine de mâles qui posait problème, et qui ne plaisait pas du tout à Lyanna. Alors, en attendant que cette tâche ingrate et difficile arrive, autant profiter de la tranquillité des lieux. Lyanna regarda autour d’elle, observant le matériel mis à disposition, mais pas pour elle. Elle avança dans le mobil home, suivant Darren.

Au fond, il y avait une chambre de campagne militaire avec un lit une place. Les quartiers personnels de Lyanna. Elle avait le droit à une minuscule cabine de douche. Le privilège d’être la cheffe, c’était d’avoir cette douche solaire qui chauffait un peu l’eau. Certes, il y avait beaucoup moins de confort que sur Atlantis, mais vu la vie qu’elle avait mené, il y avait davantage ici que sur son monde.
« C’est ton nouveau chez toi. » fît-il avec humour pour essayer de la détendre.

Lyanna observa sa chambre en détail. Puis, son regard se posa sur le lit une place. Et un horrible constat la frappa alors.

"Tu ne dormiras pas avec moi ?"
« Cet endroit n’a pas été conçu pour les couples. » avoua Darren. « C’est beaucoup trop petit pour deux personnes. »

Lyanna fut déçue de cette réponse, elle n’aimait pas l’idée de dormir seule dans un tel endroit, pendant cette dure épreuve, sans avoir Darren à ses côtés pour des nuits calmes et pleines de réconfort. Le soldat était déjà en train de se demander s’il ne s’arrangerait pas pour dresser une tente pour eux deux, un peu à l’écart, pour dormir ensemble le soir. Quitte à ce que Lyanna ne soit pas dans le mobile home. Il allait étudiait ça.
Le soldat regarda par les fenêtres en se demandant sur quoi débouchait la vue.
Au début, il crut avoir eu une hallucination. Darren cligna plusieurs fois des yeux avant de pousser une exclamation de surprise. Ce qui fit sursauter Lyanna, qui s’avança à son tour vers la fenêtre. Pendant ce temps, le militaire quitta rapidement le mobile homme pour se diriger vers l’un des amas de bois. Les véhicules se fondaient parfaitement dans la nature. La jeune femme ne comprenait pas ce qui pouvait autant exciter son compagnon, elle ne voyait que deux véhicules, différents de ceux qu’elle avait vu dans le hangar, mais très ressemblants sur plusieurs points. C’était d’ailleurs comme ça qu’elle reconnut ces engins comme étant des véhicules terriens. Mais, il n’y avait rien d’autre, alors pourquoi Darren réagissait il comme ça ? Lyanna quitta à son tour le mobile home pour suivre son amant et s’approcha de sa découverte.

Découverte:

Deux camions bâchés.
Darren se précipita vers le plus grand et se pendit douloureusement au rétroviseur pour regarder à l’intérieur.
« D’accord !!! C’est avec ça qu’on emmènera les travailleurs ! »
Il avait l’air d’un enfant le jour de noël. Malheureusement, il oubliait que Lyanna ne partageait pas son enthousiasme. Il fallait espérait que sa curiosité prendrait le dessus. Mais même si elle ne partageait pas la même joie que le soldat, Lyanna était intriguée. Elle fit le tour des véhicules, constatant qu’il y avait un véhicule plus gros que l’autre. Mais les deux étaient plus imposants que les jeeps qu’elle avait vu.
« Et celui-là...j’imagine que c’est pour nos déplacements personnels et le transport médical. » fit-il en s’approchant du plus petit.

Lyanna observa les véhicules, écoutant les explications de Darren sur l'utilité de chacun, d’où leur taille plus imposante. A son tour, elle examina l’intérieur, y voyant tout ce que les jeeps avaient. Cependant, elle ne vérifia pas si le klaxon était fonctionnel ou non?

"J’ai déjà vu des moyens de transport comme ça, mais plus petits. Il y en avait deux dans le hangar, lorsque j’ai été arrêtée !"
« Des jeeps, sûrement. » assura Clive. « Cette version est plus lourde. On appelle ça des “camions bâchés”. C’est fait pour transporter un groupe complet sur une longue distance. Par contre, les trente ne rentreront pas là-dedans. Il nous faudra au moins deux voyages... »

Le comportement de Lyanna contrastait beaucoup avec celui qu’elle avait eu ces derniers jours, en apprenant qu’elle aurait une épreuve difficile à passer. Cela était bien sûr dû au fait que pour l’instant, ils étaient seuls. Sans personne. Sans mâle à chapoter. En cet instant, Lyanna se sentait bien mieux, mais cela allait changer au fur et à mesure que les volontaires allaient arriver. Darren enfonça ses mains dans les poches en regardant tout autour de lui.

« Chérie. Cet endroit est un désert. Mais on en fera notre petit nid douillet ! Tu verras ! » Décréta le soldat, plein de confiance.
"Si on pouvait rester tout les deux, oui. Ca serait bien" lui lança-t-elle avec un petit soupir. "Mais ça va rapidement changer, et pas en bien !"

Le soldat la gratifia d’un tendre sourire et vint la prendre dans ses bras.
« Mais on compensera. On aura notre petit chez nous, des moments rien que pour nous deux. Je m’occuperai de toi, je ferai en sorte que tes efforts valent la peine ! »

Lyanna se blottit contre Darren, et ferma les yeux quelques secondes pour se réconforter. Elle espérait que le militaire dise vrai, et que malgré les épreuves qui l’attendaient, elle aurait du répit avec son amant pour évacuer les sentiments néfastes qui l’envahiraient probablement. Puis, elle reporta son attention sur les deux camions et se détacha du soldat. Elle s’approcha à nouveau du plus petit, et monta même à l’intérieur en se plaçant derrière le volant, comme elle l’avait pas pour la jeep. Là aussi, il y avait des commandes partout. Darren était dehors à l’observer. Son regard étincelant se posa sur sa compagne.
« Ca te botterait que je t'apprenne à conduire pendant tes pauses ? »
"Quoi ?"

Dire que Lyanna était surprise était un euphémisme. Elle pensait avoir mal entendu. La jeune femme tourna la tête vers lui, hésitante et mal à l’aise.

"Mais … c’est … ça a l’air compliqué … et c’est trop gros … je préfère monter un cheval, c’est plus simple !"
« Ca a du te paraître compliqué la première fois qu’on t’a demandé de toucher deux ennemis en même temps avec tes épées. Mais à force d’entrainement, c’est une question qui n’a plus aucune difficulté pour toi, maintenant. »
Il regarda le volant qu’elle tenait entre ses mains.
« Là c’est pareil. Ce sera un peu dur au début et puis ça deviendra aussi naturel que faire du cheval. L’avantage, c’est que celui-là transporte plus du monde, qu’il va plus vite et que sa ferraille te protège. »
Darren sentit son sourire s'accroître.
« Lyanna, première Pégasienne à savoir conduire un véhicule des Atlantes ! »

Lyanna ne savait pas quoi penser de cette idée. Elle, apprendre à conduire l’un de ces engins. Il y avait de quoi impressionner et inquiéter. Mais elle faisait confiance à Darren. Timidement, elle acquiesça d’un petit hochement de tête.

"D’accord" dit elle avant de descendre du camion.

Une fois hors du véhicule, Lyanna regarda autour d’elle, cette plaine déboisée, ce matériel par ci par là. La naissance du futur camps.

"Et maintenant … on fait quoi ?"
« On commence à bosser. Cet endroit est vide, il manque tout. »
Darren passa tendrement un bras autour de ses épaules et l’emmena avec lui vers le mobile home.
« La première chose à faire, c’est de t’apprendre à utiliser le système de communication. Je vais fouiller dans l’ordinateur pour savoir ce qu’on nous a laissé comme ligne de matériel. Et ensuite je te fais mon rapport. »
Il pressa ses épaules.
« Et Lyanna, cheffe de ce camp, me dira qu’elle est la priorité du jour. Tu en penses quoi ? »
"Je ne sais pas du tout ..."

Lyanna suivit Darren jusqu’à l’intérieur du mobile home, où se trouvait le matériel informatique et de communication.

"Comment est ce que je vais savoir ce qui est une priorité ou non ?"
« Je t’expliquerai la situation. Les bons et mauvais côtés de chaque choix. Tu devras trancher. »
Il tira la chaise qui se trouvait devant le dispositif de communication. Un ordinateur en malette relié à un équipement beaucoup plus imposant sur la table. C’était dans les quartiers personnels de Lyanna, ce matériel lui était réservé. Darren appuya sur la barre espace pour sortir l’écran de veille et sourit en découvrant la petite préparation.
« Flux audio et vidéo, on dirait que ça a été fait pour toi. »
Effectivement, quelqu’un avait programmé l’appareil pour le rendre très simple d’utilisation.
L’écran était coupé en deux, deux images différentes se partageant la surface. Sur la gauche, le portrait administratif de Teyla avec son nom et son prénom. Une petit encart en bas proposait deux choix : “appel radio” ou “appel vidéo”.
L’autre image à droite concernait la photographie d’un jumper dans la baie d’Atlantis. Des manutentionnaires y chargeaient des caisses. Le nom et le prénom indiquait “Philippa Lovik”. Et le même choix : “appel radio” ou “appel vidéo”.

« Regarde. L’écran est tactile. »
Il appuya sur “appel radio” du portrait de Teyla. Sa moitié d’image pris entièrement la place de l’écran. Une phrase en dessous se matérialisa : “Joindre Teyla E. // Oui ? Non ?”
Darren appuya sur “non” et l’écran revint à son état initial.

« J’ai compris. Pour joindre directement quelqu’un sur Atlantis, tu as deux contacts. Teyla si tu as des questions ou pour lui faire ton rapport. Et cette Philippa qui doit certainement être ton agent de ravitaillement. »
Il sourit, se voulant rassurant.
« Tes contacts sont des femmes. Cool non ? »
"Ouais … super ..." chuchota Lyanna de façon ironique, sans enthousiasme, sachant que pour deux femmes avec qui elle allait parler virtuellement, il y aurait trente mâles derrière en vrai.

"C’est quoi la différence entre un appel … heu … radio … et vidéo ?" demanda-t-elle en lisant les choix possible sur l’écran.
« Un appel radio, c’est avec ton oreillette. Je pense que ta radio va se brancher automatiquement sur cette machine pour que tu puisses avoir Teyla malgré la distance. Et l’appel vidéo, ça te permettra de la voir sur cet écran et parler avec elle directement, en la voyant. »

Il s’écarta pour lui laisser explorer l’écran.
« Tu veux faire un essai avec Teyla ? Lui dire qu’on est arrivé ? »

Lyanna réfléchit quelques secondes, et hésita en approchant son doigt de l’écran. Elle devait appuyer sur quoi, déjà ?

"Je dois appuyer ici ?" demanda-t-elle en désignant l’onglet “appel radio” sous le nom de Teyla.
« Oui, c’est ça ! »

Dès que Lyanna appuya, le portrait de Teyla pris toute la place sur l’écran et la question s’afficha en dessous :
“Joindre Teyla E. // Oui ? Non ?”
« Là tu dois appuyer sur “oui”. Si tu changes d’avis, tu mets “non” et l’écran reviendra à l’étape précédente. »

Lorsqu’elle accepta la communication, l’ordinateur exécuta quelques lignes de commandes et confirma la connexion avec la cité. L’oreillette de Lyanna laissa filer quelques parasites, signe qu’elle avait le contact. Mais elle se rendrait compte que le matériel audio de l’ordinateur lui permettait de parler même sans radio. La machine était équipée comme pour un MALP. Alors que Darren quittait la chambre, Lyanna se mordit la lèvre, pas du tout à l’aise avec ce matériel. Elle attendit que quelque chose se passe, puis quelques secondes plus tard, la voix de Teyla se fit entendre dans son oreille.

//Tu me reçois, Teyla ? Je ne sais pas vraiment comment ce truc fonctionne !//
// C’est automatique. J’ai demandé à ce que l’appareil soit réglé pour que tu n’aies presque rien à faire. // répondit Teyla de sa façon diplomate. // Donc tu as pris possession de tes nouveaux quartiers. Comment te sens-tu ? //

Lyanna ne put s’empêcher d’avoir un petit rire sarcastique à la question de Teyla. Elle se leva de sa chaise, et s’approcha de la fenêtre pour regarder à l’extérieur.

//Super ! Je suis dans un endroit désertique à attendre que des mâles arrivent partout pour me mettre au défi. C’est génial !// répondit elle sur un ton moqueur.
// Tu fais l’enfant. Tu as de l’espace. Et tu as Darren. // répliqua-t-elle doucement.
//Et j’ai un lit une place !//
// Organiser une chambre de couple pour le plaisir d’une enfant punie n’aurait pas été bien pris par mes supérieurs. // répondit-elle avec calme. // Mais tu n’es pas forcée de dormir là. Tu peux toujours te faire livrer un abri et dormir avec lui à l’extérieur. //

Cette idée rassura Lyanna, l’idée de dormir tous les jours toute seule jusqu’à la fin de l’épreuve était difficilement supportable pour elle. Elle respira profondément, puis alla s’asseoir sur le bord de son lit de fortune. A travers la porte ouverte, la jeune femme aperçut Darren qui semblait regarder un peu partout dans le mobilier. Il étudiait des dossiers qui semblaient attirer toute son attention.

//Darren m’a dit que les mâles … enfin, les volontaires, arrivaient dans trois jours. Mais ils sont où, les autres ?//
// Le géomètre, ton “traceur de route”, est dans mon village actuellement. Quant au médecin, j’ai bataillé pour que ce soit une femme en qui tu aies confiance. Puisqu’elle te parlera de la santé des volontaires. Ca a été plutôt difficile puisque tu l’accordes très rarement. Les deux ont pour consignes de t’appeler lorsqu’ils seront prêt à te rejoindre, pour que tu puisses te préparer à les recevoir. //

//D’accord//

Se préparer à recevoir les autres personnes qui travailleraient sous ses ordres. Dans un camps désert. Lyanna ignorait comment faire.

//Je dois faire comment pour les recevoir ? Il n’y a rien ici, à part ce petit bâtiment et deux véhicules !//
// Est-ce que tu as vu que tu as un deuxième contact ? Philippa Lovik ? //
Teyla reprit.
// Elle gère ce que tu lui demanderas. Fait lui une liste et elle t’enverra un Jumper avec tout le matériel. Mais sois prudente, tu as une quantité limitée en terme de ressources. Tu devras choisir soigneusement. //
//Je comprends … Darren m’aidera !//
// Je n’en doute pas. Mais je te demande de rester décisionnaire de tous les problèmes qui seront sur ton chemin. Si Darren commence à travailler et diriger à ta place, empêche-le. //
Elle marqua une pause.
// Il est également surveillé parce qu’il manque de retrait. Mes supérieurs n’hésiteront pas à le rapatrier s’il dénature ton épreuve. Et tu ne veux pas qu’il parte, n’est-ce pas ? //

Darren lui avait également expliqué qu’il lui apporterait son soutien, et son aide pour lui expliquer ce qu’elle devrait faire. Mais qu’elle serait seule à tout gérer.

//Non, je veux qu’il reste. Il m’a déjà dit tout ça, il a été clair sur ce sujet//
// Lyanna, je veux que tu construises cette route. Quand les volontaires arriveront...ce sont mes compatriotes qui se présenteront à toi. Je t’ai envoyé leur dossier pour que tu saches qui ils sont. La plupart sont des paysans, des éleveurs, des artisans très humbles et corrects. Je ne t’ai pas envoyé n’importe qui. //
Teyla parlait doucement, avec la diplomatie qui la caractérisait.
// Mes supérieurs t’ont imposé cette mise à l’essai. Mais j’ai eu le droit de te fournir un environnement convenable. Il n’y a qu’une seule véritable épreuve, et elle est dans ton coeur. Ce sera d’accepter ces gens dans ta vie pour les jours à venir afin d’accomplir la mission qu’on t’a donné. //
Elle ajouta avec assurance.
// Avec Darren pour t’aider à te contrôler, je suis certaine que tu y arriveras. D’accord ? Quant à moi, je resterai toujours disponible pour répondre à tes appels. Cet appareil qui te permet de me contacter, c’est le lien permanent. Viens me voir si tu ne te sens pas bien ! //

Lyanna se doutait que Teyla n’avait pas choisi des Athosiens au hasard pour faire parti des volontaires. Elle était son amie, et ces personnes étaient son peuple. De quoi essayer de rassurer la guerrière en faisant son possible pour améliorer la situation. Et puis, elle serait là si elle avait un problème, comme Darren. Teyla croyait aussi en elle, là où la confiance de Lyanna pour en elle-même faisait défaut. Elle acquiesça d’un simple hochement de tête, en baissant son regard vers le sol en bois.

//D’accord// fut le seul mot qui sortit de sa bouche.
// Avant de nous quitter, j’aimerai connaitre ton avis. J’ai à ma disposition deux médecins que je pourrai t’envoyer. La première, tu la connais bien, c’est le docteur Helen Ridding. L’autre, est un médecin militaire, du nom d’Izabel Bowers. L’une s’est habituée à ta haine de l’homme, l’autre risque d’être très surprise. As-tu une préférence ? //

Lyanna releva aussitôt la tête en entendant les deux noms proposés par Teyla. Helen Ridding, l’épouse du Lieutenant tant détesté par la guerrière. Si cette femme venait ici, elle pourrait l’espionner, et raconter à son époux tous les actes et paroles que Lyanna feraient ou auraient, afin d’appuyer encore plus le complot qui pesait sur ses épaules. Une étrangère qui ne savait rien du tempérament de la guerrière était peut être une meilleure solution, non ? Pourtant, Teyla marquait un point sur un détail : du fait qu’elle ignorait tout de Lyanna, cette Izabel risquait de mal prendre ses réactions face aux hommes. Alors que la jeune femme connaissait Helen, celle ci l’avait même aidé. Que devait elle choisir ? Devait elle prendre le risque de voir débarquer la femme de l’un des mâles qu’elle haïssait ? Ou choisir quelqu’un d’ignorant, qui pouvait mal réagir face à elle ? Un choix très difficile, mais finalement, après une longue minute de réflexion, Lyanna fit son choix en espérant ne pas faire une grosse erreur.

//Helen. Je veux Helen.//
// D’accord. Je lui demanderai de t’appeler pour prévoir son arrivée. //
Teyla laissa filer quelque secondes avant de conclure.
// On se rappelle demain ? //
//Oui … on se rappelle demain … je crois que j’en aurais besoin//
// Je suis fière de ton évolution. Je veux que tu continues ! A demain ! //

Lyanna ne répondit pas, elle attendit que la communication radio se coupe. Puis, elle resta un long moment assise sur le bord du lit à réfléchir. Continuer comme ça ? C’était plus facile à dire qu’à faire. Darren et elle étaient seuls en ce moment, c’était beaucoup plus simple. Mais quand ce fameux camps allait fourmiller de mâles partout, la jeune femme doutait que ça soit aussi facile de continuer dans cette direction comme aujourd’hui. Après quelques instants, Lyanna finit par se lever et quitta la chambre. L’écran de l’ordinateur était revenu sur la page initiale.

Darren se trouvait dans l’un des deux bureaux. Il avait fait un peu de place pour pouvoir dérouler un croquis complexe du continent avec les élévations du terrain et ses ressources exploitables. Ca faisait un paquet d’années qu’ils avaient investi la cité et, pourtant, il demeurait encore de vaste “terra incognita” que seul le survol de jumpers avait cartographié. La lecture de ce plan semblait beaucoup intéresser le soldat, si bien qu’il ne sentit pas tout de suite la présence de sa belle au-dessus de son épaule.
« Oh, te voilà ! » fit-il en sursautant.
Il se décala pour lui laisser de la place et posa sa main sur le papier pour l’empêcher de s’enrouler sur lui-même. Il posa son doigt sur une zone forestière inexploitée, là où quelqu’un avait tracé un cercle au crayon à papier.
« Regarde, nous sommes là, perdu dans la nature. »
Son index désigna une grande zone plate et peu couverte, plus loin.
« Il y a une grande plaine ici. Très ensoleillée, proche d’une source d’eau. C’est idéal pour l’élevage en pâturage. Je crois que le bétail Athosien manque de place et de ressources. Géographiquement, ils sont piégés, regarde... »
L’endroit qu’il lui montrait était clairement désigné comme le village Athosien. Une encoche signifiait la création de la nouvelle route qui serpenterait au travers des bois, contournant les collines trop escarpées et les crevasses, les forêts trop denses, pour enjamber quelques rivières et parvenir jusqu’à la plaine. Quand on remarquait la taille du village faite à l’échelle sur le papier et la surface de la plaine, on comprenait à quel point elle était vaste. C’était sans conteste un eldorado vert pour les éleveurs et les paysans qui n’aspiraient qu’à assurer la viabilité de leur travail.
Pas étonnant que les volontaires de Teyla soient justement ceux qui emprunteraient cette route pour conduire leur bêtes à cette grande source de nourriture. Ils étaient concernés par la tâche qui les attendait.
« Ils ont placé notre camp au milieu de la route. Pour qu’on ait la même distance à faire dans le temps...par contre... »
Son doigt sillona le projet de route.
« C’est une sacrée distance qu’on nous demande de faire. On aura pas besoin de faire creuser le terrain, heureusement. Juste le terrasser, le mettre à niveau. Mais là, les rivières, elles vont nous poser problème. »
Darren grimaça.
« On va devoir trouver un spécialiste et faire construire des ponts. Si ce n’est pas fait quand les travailleurs l’atteignent, on va se retrouver bloqués. »

Le soldat pris conscience qu’il était en train de matraquer la jeune femme d’informations. Il lui sourit en enlaçant ses hanches d’un bras.
« On y est pas encore, ne t’en fait pas. Je t’apporterai des propositions plus tard. En tout cas, voilà ton projet...c’est cette route là ! »

Et oui, des informations, il y en avait beaucoup. Tout ce que Lyanna comprit pour le moment, c’était que la route qui allait être fait reliait le village athosien à cette immense plaine pour leurs élevages. Mais la taille était impressionnante.

"Tout ça ? Il va falloir faire une aussi longue route ?" demanda-t-elle, alors que son doigt suivait une ligne imaginaire qui reliait les deux points.

"Mais … si on se trouve au milieu, ça veut dire qu’il faut faire deux équipes ? Pour travailler sur les deux directions en même temps ?"
« Ce sera à toi de le décider. Si tu conçois deux équipes de quinze travailleurs. Ou si tu préfères tous les garder pour faire la route en deux temps. Un côté puis l’autre. Le géomètre pourra sûrement t’aider à y voir plus clair sur la main d’oeuvre que ça demandera. »
Darren se redressa en soupirant un peu.
« Je me demandais comment les camions avaient atterri là s’il n’y avait pas de route. Je comprends mieux maintenant. C’est le Dédale qui les a déposé. Une fois nos volontaires arrivés ici, le jumper sera notre seul lien avec Atlantis. On a intérêt de bien gérer notre camp. Ca va devenir une petite ville le temps des travaux, il faudra s’occuper des besoin de ces gens. Accès à l’eau, à la nourriture, les soins. Il faudra impérativement des temps de repos, du courrier pour ne pas les isoler de leurs familles. De la distraction aussi… »
"Ca fait beaucoup de choses à gérer !"

Lyanna se sentait encore plus perdue avec ces nouvelles informations à prendre en compte. Pas seulement le besoin vital des volontaires, mais tout le reste pour qu’ils ne deviennent pas fous. Et elle non plus. Teyla lui avait dit de bien gérer la demande de ressources dont elle aurait besoin, mais avec tout ce qu’elle devait faire, comme réussir à bien gérer le stock ? La jeune femme délaissa la carte, et s’approcha d’une fenêtre pour regarder l’étendue désertique qui lui servait de camps, en réfléchissant.

"Avant de s’occuper de choses comme la distraction ou du courrier, il faut déjà gérer l’essentiel. A savoir l’eau, la nourriture et les couches pour dormir. Si je devais commencer par quelque chose, ça serait par ça ..."
Darren sourit, ravi de la voir prendre les choses en main.
« Pour l’eau, nous sommes au bord d’une rivière et de lacs. On en manquera pas. Nous pouvons demander de grandes tentes militaires à Atlantis, avec des lits de camps, des couvertures et le nécessaire. Des tentes de campagne accueillent dix personnes pièce. Donc...on pourrait en demander trois. En revanche, on va devoir se pencher sur la nourriture. Les denrées comme les rations militaires se stockent facilement et ne se perdent pas. Mais ça ne va pas donner le moral au beau fixe. Ils en auront marre au bout d’une semaine. »
Le soldat réfléchissait.
« Tu pourrais faire venir les vivres depuis le continent et Atlantis, par le jumper. Il nous faudra alors plus de ressources. Un conteneur modulaire réfrigérée, je sais qu’on en a. Pour stocker les vivres au frais. Avoir un cuisto dans l’équipe et concevoir une cantine pour leur permettre de manger devant une table...ça va être obligatoire je crois. »
"Des tentes … des lits … une cantine … un conteneur réfri-je-sais-plus-comment ..." énuméra Lyanna comme pour se rappeler de ce qu’il fallait faire.

"D’accord … il faudrait noter tout ça sur une feuille, non ? J’aurais du mal à me souvenir de tout et des quantités !"
« Bien sûr, je te ferai une liste. Je l’enverrai même en mail à cette femme. Philippa Lovik. Il faudra juste que tu la signes. »
Le soldat lui sourit.
« Et oui ! Bienvenue dans l’administratif. Le papier n’a pas de valeur s’il ne porte pas ta marque. »
"Abelle m’a appris ça" dit elle en faisant référence à la signature qu’elle avait dû faire sur un document officiel.
« Tu apprends vite ! »
Lyanna fronça les sourcils à cause des paroles de Darren.

"C’est quoi un … un … mail ?"


eden memories

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Invité
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Dim 7 Juin - 22:47

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

« Un mail c’est…. »

Il réfléchit.
Son regard se tourna vers l’ordinateur du géomètre qu’il ouvrit. Il s’empara d’un papier sur lequel il inscrivit [i]“J’aime Lyanna”[i]. Il ne le lui montra pas tout de suite le contenu, pliant la feuille en deux pour l’agiter sous son nez.
« Imaginons que je veuille t’envoyer ce message. Je suis sur le continent et toi tu es sur Atlantis. Si je demande à quelqu’un d’aller te le porter, ça sera très très long, n’est-ce pas ? »
Il tapota l’ordinateur.
« Avec cette technologie, je peux copier le contenu du papier dans cet ordinateur. A l’écran, tu pourras voir le même message. Soit j’y insère l’image. Soit je le recopie simplement. »
Il lui montra de nouveau son papier.
« Le format technologique de mon message s’en ira à une très vive allure. Encore plus vite que le jumper qui vole entre cette base et la cité. Si tu as cette machine dans tes quartiers et que tu consultes ta boîte “mail”. Tu le verras. »
Darren la regarda en espérant qu’elle ai saisi le principe.
« Un mail, c’est un message qui transite depuis un ordinateur. C’est l’image qui te parvient, pas le papier. » lui dit-il en lui tendant sa feuille pliée pour qu’elle la prenne.
"Donc, un mail, c’est … comme un message radio, mais en image ?"
« Exact ! »

Lyanna prit la feuille de papier que lui tendait Darren, et l’ouvrit. Elle lut les quelques mots que le soldat avait écrit, et cela la fit sourire. Vint le moment de réfléchir à la suite. Ils avaient une solution pour le logement. Une trentaine de volontaires pour trois tentes. Parfait. Mais les deux autres, où allaient ils dormir ? Sans parler du soldat. Et puis, Darren avait parlé d’avoir un cuisinier pour nourrir tout le monde. Mais personne n’avait mentionné de cuisinier pendant cette mission.

"Et les autres ? Helen et le géomètre. Où vont ils dormir ? Il leur faut aussi une tente. Et comment dois je faire pour le cuisinier ?"

Darren la regarda, agréablement surpris.
« Helen...comme...Helen Ridding ? Tu l’acceptes dans ton cercle ? »

Lyanna réfléchit quelques secondes. Pourquoi avait elle décidé de choisir Helen ?

"Teyla m’a dit que j’avais le choix entre elle, ou une femme que je ne connais pas comme médecin. Et qui ne me connaît pas. Je pense que je me méfierais d’Helen, je crains qu’elle ne raconte beaucoup de choses à son mâle à mon sujet. Mais, l’autre peut se montrer plus dangereuse pour moi, elle paniquera peut être en me voyant m’énerver contre un mâle. Peut être qu’elle n’aimera pas du tout. Alors que Helen m’a aidé quand je t’ai secouru. Je n’ai pas voulu prendre le risque d’avoir plus de problèmes. J’en ai déjà suffisamment".
« C’est un très bon choix. » répondit Darren en la félicitant du regard. « Je pense que tu ne le regretteras pas. »
"Je l’espère !" affirma Lyanna, pas vraiment convaincue par ses paroles.

Darren réfléchit un instant avant de lui faire part de son avis.

« Je pense que les encadrants ne devraient pas être mélangés avec les volontaires. Ca, c’est bien pour la fraternité militaire. Mais là, on a besoin de montrer que c’est sérieux. »
Il haussa les épaules.
« Et d’un autre côté, je pense que le médecin et le géomètre auront besoin d’un peu de tranquillité pour se vider la tête. Une tente personnelle pour chacun d’eux, un peu en retrait de leur lieu de boulot, tu en dis quoi ? »
"Atlantis a aussi des tentes personnelles ? Tu peux en avoir une pour toi également ?"
« Oui, bien sûr. J’aurai été en forme, je me serai contenté de creuser un trou de combat dans ces bois pour vivre comme un bûcheron. Mais je ne suis pas en bonne forme alors...j’allais te le demander. Une tente personnelle pour moi aussi. »
Un grand sourire égaya son visage.
« Tu me permets ce gaspillage de ressource, cheffe ? »

Lyanna acquiesça d’un signe de tête, perturbée par s’entendre appelée “cheffe”. Surtout de la part de Darren. Cela devait sûrement se voir sur son visage.

"Bien sûr que oui, je ne vais pas te laisser dormir dehors, sans protection ! Donc, il faut trois grandes tentes, et trois tentes individuelles".

Un détail chiffonna la jeune femme. Quelque chose liée au lieu de couchage lui vint en tête. Signe qu’elle réfléchissait à la mise en place de ce fameux camps.

"Moi, j’ai une douche dans ma chambre. Mais comment les autres vont ils faire ? Aller se laver dans la rivière ? Ca ne va pas être pratique du tout".

Darren n’avait pas répondu à sa remarque. Mais il était touché qu’elle pense à lui et son bien-être alors que toute la question de la mise en place la stressait. Il nota mentalement les trois tentes individuelles et sut qu’il aurait à prévoir deux places dans la sienne. Lyanna n’allait pas s’enfermer dans ses quartiers alors qu’elle adorait être entre les bras de Darren. D’autant plus qu’elle lui avait confié faire moins de cauchemar. L’héritage d’une vie dans la violence et d’avoir commis des actes discutables, même si sa culture l’encourageait, sa belle était rarement sereine quand elle dormait. Sauf avec lui.
Darren se rappelait parfois qu’elle s’agitait au milieu de la nuit. Il n’avait qu’à faire preuve de tendresse en lui caressant le dos, les épaules, et elle se détendait tout de suite. Le soldat ne savait pas vraiment si elle se rendait compte de ces attentions nocturnes. Toujours est-il qu’elle dormait bien avec lui.

« Les installations sanitaires, oui. Il faudra penser à les éloigner du camp en défrichant une part de ces bois sur l’un de nos flancs. Trente personnes, c’est trois latrines minimum à construire. Les douches solaires écouleront de l’eau usée donc il faudra faire ça en aval de nos installations. »
Il se tourna pour fixer, au travers du mur, la direction supposée de leur source d’eau.
« Et ne pas faire ça juste à côté de notre point d’eau. »
"A l’opposé alors ? Mais ces installations doivent être assez proches des tentes, non ?"

« Oui. Le mieux, ce serait de faire un plan. Attends... »
Le militaire s’empara d’un croquis topographique du géomètre sur l’emplacement du camp lorsqu’ils avaient défriché l’endroit. Après avoir repéré où se trouvait les camions et le mobile home, Darren chercha à voir avec Lyanna où est-ce qu’elle voyait la disposition des différents éléments du camp.
« Bon. Donc, trois grandes tentes de dix personnes. On va les mettre côtes à côtes. Les trois tentes individuelles seraient bien autour du mobile home pour un accès direct en cas de problème. La nôtre, on la placera plus en retrait. »
Le mot était lâché. “La nôtre” ! Ce qui n’échappa pas à Lyanna qui ne s’était pas du tout attendue à un tel mot. Elle leva les yeux du croquis pour regarder Darren.

"La nôtre ?" répéta-t-elle intriguée, craignant d’avoir mal entendu.
« Oui. Je vais te faire une petite place dans mes draps. » assuma-t-il en soutenant son regard. Il ajouta en blaguant : « Je ne pense pas que le mur de tes quartiers sera plus rassurant que moi quand tu hurleras tes griefs contre le monde entier. »

Lyanna eut un petit sourire aux paroles de Darren, amusée. Le principal dans ce qu’elle retenait de ses dires, c’était qu’elle ne serait pas seule pour dormir. Son amant serait là, avec elle, sous une tente. Elle resta quelques secondes à observer le militaire, son sourire toujours aux lèvres. Elle aimait beaucoup son idée. Puis, elle reporta son attention sur le plan.

Darren y voyait plusieurs raisons d'excentrer leur tente personnelle un peu plus en arrière. Si Lyanna avait besoin de se vider les tripes en maudissant tout le monde, il ne valait mieux pas qu’on l’entende. A cela s’ajoutait le bienfait mental de se “séparer” du campement où elle allait gérer le plus clair de son temps. Et pour finir, si une tension commençait à naître entre eux, on les entendrait moins.
Secrètement, sur ce sujet, le soldat se mit en tête de ne plus être le premier à la solliciter charnellement. Il avait envie de la tester et voir si elle ferait le premier pas maintenant qu’elle avait gagné en confiance. Mais ce n’était qu’un objectif facultatif qui l’amusait. N’ayant rien à voir avec la mission.
« Donc. Si on ne se concentre que sur les premiers éléments, ça donnerait ça. »

Plan:

« Je verrai bien la partie douches et latrines dans la forêt derrière les tentes principales. Les arbres et la flore environnante absorberont les eaux usées et les mauvaises odeurs. Tu en penses quoi ? »

Lyanna regarda le croquis réalisé par Darren. Son projet de mettre les latrines dans la forêt était une bonne idée, mais il ne fallait pas qu’elles soient trop loin non plus des trois autres tentes. Elle tapota la forêt qui se trouvait derrière les trois tentes principales.

"Elles sont bien placées pour ces trois tentes, mais c’est quand même assez loin des trois autres. Ce n’est pas très pratique en cas d’envie pressante. Ne peut on pas déplacer les véhicules, et inverser leur emplacement avec les tentes principales ? Les latrines seraient placées dans la forêt ici" dit elle en désignant la partie boisée située à gauche du mobile home. "Elles seraient à peu près à égale distance avec toutes le tentes, tout en restant loin et dissimulées pour les odeurs. Et les douches à proximité. Non ?"
« Tu envisages d’installer combien de douches et de latrines sur cette partie de forêt ? » demanda le soldat pendant qu’il exerçait les corrections.

Lyanna réfléchit quelques secondes, ignorant combien de latrines et de douches il fallait pour tout ce monde.

"Heu … je ne sais pas trop …"
« Combien par personnes selon toi. Imagine que tu reviens du boulot couverte de crasse et que tu dois faire la queue pour te laver ou aller aux toilettes. A partir de combien de personnes dans la file d’attente tu trouveras ça gonflé ? »
"Et bien … je n’aime pas vraiment attendre. Je ne sais pas. Disons … cinq latrines et cinq douches … c’est pas assez ?"
« Ca va peser sur ton budget ressources mais tes volontaires n’attendront vraiment pas longtemps. Tu valides ? »

Forcément, lorsque Darren lui affirma que cela diminuera ce dont elle pourrait faire, Lyanna se montra hésitante. Elle réfléchit quelques instants, en regardant le plan.
« Tu sais... » fît le soldat en considérant leur projet d’installation. « En tant que militaires, quand on est en campagne, on a l’habitude de faire des latrines classique. Un trou profond dans le sol en forme de puit, du bois pour l’assise et de la végétation autour. Ca demande beaucoup d’efforts et une bonne pelle. Mais rien de plus. »
Il la regarda.
« Ca t’évitera de te ruiner sur des latrines chimique modulaires. Cette économie, ça peut être une solution ? »

Lyanna écouta la proposition de Darren concernant les latrines simplifiées. Certes, c’était une bonne idée pour pouvoir mettre des ressources ailleurs. Cependant, un détail dans sa description la chiffonnait.

"De la végétation ? Mais … ça sera suffisant pour Helen et moi ? On nous verra, non ?"
« C’est vrai que deux femmes dans le camp pour trentes mâles, ça va susciter des envies. » fit-il, hilare, en retournant le couteau dans la plaie.
Bien entendu, cela ne plut pas du tout à Lyanna qui fusilla Darren du regard. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas fait. Le soldat ria un peu en voyant la réaction presque révoltée de son amante puis fît un demi-tour pour pointer le couloir. « Ce mobile home est équipé de sanitaires chimique. Ca ne tiendra pas face à toute la population. Mais si on le réserve aux dames, pour toi et Helen, ça sera parfait. »

La jeune femme fut rassurée de savoir qu’elle pourrait être tranquille dans des toilettes sans être vue ou harcelée par les mâles. De cette manière, l’idée de Darren était donc la meilleure possible.

"D’accord. Donc cinq latrines simples, et cinq douches solaires !"

Darren s'exécuta sur le papier pour donner forme à cette projection.
« Voilà...ça donnerait ça si on éloigne au plus loin les latrines. »


Plan:

Lyanna regarda les nouvelles modifications, qui regroupaient cette fois la zone “dortoir”.

"Je pense que c’est convenable. Et ici" dit elle en désignant la zone dégagée sur le centre et la droite de la carte, "Ca pourrait être l’emplacement de la zone de restauration, non ?"
Darren acquiesça.
« On doit prévoir l’endroit où on installera le conteneur réfrigéré si tu le commande. Une zone pour le travail du cuisinier à côté et... »
Il pinça des lèvres.
« Un réfectoire pour plus de trentes personnes. Ils vont manger trois fois par jours et peut-être pas sous le soleil. On doit aussi prévoir ça. Tu veux qu’on dispose ça comment ? Sachant qu’on a encore d’autres installations à voir ensuite... »

Lyanna examina le plan. Dresser un camp avec des moyens limités n’était vraiment pas simple. Elle montra le long de la forêt à droite.

"On pourrait mettre des tables ici, et par dessus, un … heu … j’ai vu ce mot sur Atlantis … un auvent, ou quelque chose comme ça, en tissu ?"
« Barnum ? »
"Oui, je crois que c’est ça !"
« Et bien. Vu qu’on doit disposer les autres structures, je te conseillerai de placer tes tables à la perpendiculaire de la lisière pour gagner de la place. Regarde, je vais te montrer...si tu es d’accord... »

Lyanna acquiesça d’un hochement de tête, attendant de voir ce dont Darren voulait parler.

Plan:

La jeune femme observa les nouvelles modifications concernant le coin “restauration”. Cela semblait être une bonne idée. Les tentes étaient suffisamment loin pour ne pas recevoir l’odeur de nourriture en permanence.

"Ca me convient. Enfin, je pense. Qu’est ce qu’il reste à mettre comme structures ?"
« Déjà, je te conseillerai de prévoir une tente pour le cuisto près de sa cuisine. Généralement, il se lève plus tôt que les autres et il ne faut pas qu’il fasse du bruit. »
Le soldat dessina une croix.
« Ici, ce serait l’idéal. »
Il se redressa tout en réfléchissant.
« On devrait garder le centre du camp pour les divertissements en plein air et l'atterrissage du jumper. Si tu es pour, on doit encore trouver un endroit pour l’infirmerie. Une zone pour laver vêtements et couverts en aval de la rivière. Un secteur en forêt, pour brûler nos déchets, mais sans mettre le feu à la région. Je pense qu’on aura déjà un bon début. »
Darren lui sourit en présentant son plan.
« Tu veux mettre ça où ? »

Cela faisait encore beaucoup de choses à installer, et Lyanna ignorait si elle aurait le matériel pour tout ça. Pour chaque structures, elle regarda le plan.

"La zone pour laver le linge et les couverts, elle devrait être ici" dit elle en désignant le bord de l’eau au sud, entre deux zones légèrement boisées.

"Pour l’infirmerie, je pense qu’ici, ça serait bien. C’est un peu en retrait du reste, donc au calme" lança-t-elle en montrant la partie de la plaine la plus au sud, juste avant les arbres, à droite des tentes individuelles.

"Et pour ce qui est de brûler les déchets … heu … je pencherai pour cette zone là" expliqua-t-elle en désignant l’est de la carte, derrière la zone de restauration. "Il faudrait que ça soit éloigné pour ne pas être incommodé par les fumées. Et il doit bien y avoir un endroit sans trop de végétation, non ?"

« Attends, attends ! Mon amour !!!! » se plaignit Darren qui peinait à suivre le mouvement en dessinant les différents symboles.
Il ria, content de voir que Lyanna ne faisait pas la mauvaise tête et qu’elle prenait cette installation au sérieux. Il disposa les différentes structures sur le papier puis traça le chemin entre ceux qui déposaient les déchets et ceux qui allaient au point d’eau.
« Voilà, ça donne ça... »

Plan:

Lyanna examina avec attention le résultat de cette collaboration. Tout ce qui était important pour un camps était présent, elle ignorait s’il fallait rajouter autre chose. Ni si elle pourrait faire tout ça. La jeune femme se mordit la lèvre, avant de regarder Darren.

"Tu crois qu’il y a tout ?"
« Tous les besoins de premières nécessités sont couverts. » approuva-t-il. Avec le stylo, il énuméra sur ses doigts. « La santé, le repos, la restauration. Nous avons sur le papier de quoi recevoir les volontaires et assurer leurs besoins donc... »
Il se pencha de nouveau sur le plan.
« La zone centrale reste dégagée pour le jumper et des distractions qu’on pourra organiser. A part disposer ici et là des points d’eau potable dans des barils clos, je ne vois pas quoi rajouter... »
Darren tapota les tentes individuelles.
« Si on installe tout ça, il nous faudra forcément un dépôt pour entreposer tout le bazar. Les caisses vides etc... Derrière les cuisines ? »
"C’est la seule zone de libre qui soit suffisamment à l’écart pour ne pas encombrer. Donc oui. Et le matériel pour travailler sur la route, il va être entreposé où ?"
« L’idéal ? Ce serait de repousser ce bois morts derrière les camions qu’on aura garé là. Comme ça, les gars récupèrent les outils avant de monter dedans. Et quand ils reviennent de leurs journées, ils les déposent au même endroit. Pas de perte, pas de vols... »
"... et plus facile d’accès pour charger et décharger le camion" dit elle en terminant la phrase de Darren.
« On affecte également les tentes personnelles selon la proximité du lieu de travail en cas d’urgence. Ca donne ça...attends... »
Sans rien dire, le soldat dessina des symboles sur chacune des tentes pour marquer l’appartenance de chacun. Il s’attarda un peu plus longtemps sur leur petit nid pour y faire un autre dessin un peu plus croustillant pour blaguer.
« Voilà ! »

Plan final:

Lyanna était intriguée par ce que que faisait Darren. Elle l’observait pendant qu’il dessinait d’autres symboles sur le plan, au niveau des tentes individuelles, avant de regarder lorsqu’il eut terminé. Elle reconnut la tente d’Helen, avec la petite croix médicale et la représentation d’un moniteur cardiaque sur un coeur rouge. L’autre tente devait être celle du géomètre, même si elle ignorait ce que le symbole représentait, ne connaissant pas le matériel utilisé par un tel individu. Ses yeux se posèrent enfin sur leur propre tente, avec un symbole pour le moins … représentatif. Sur le coup, la jeune femme n’arrivait pas à bien voir ce que les deux petits bonhommes faisaient. L’idée qu’un homme puisse s’unir à une femme en la portant simplement dans ses bras était inimaginable. Lyanna n’était pas encore arrivée à cette page de son livre. Ce fut donc en toute innocence qu’elle posa une question.

"Mais … qu’est ce qu’ils font ?"
« Ils se montrent que s’ils s’aiment. » fît Darren pour botter en touche.
Sa petite blague venait de faire un beau flop.
« Tu valides alors ? »
"Oui, je valide. Notre tente est la plus éloignée, on sera tranquille !"
« Bon ok ! Je vais travailler sur cet ordinateur pour leur envoyer le plan et la première liste du matériel à nous envoyer. Je t’appellerai pour que tu signes. Il vaudrait mieux que tu fasses un petit tour de repérage pendant ce temps. »
Lyanna acquiesça, laissant le soin de la paperasse administrative à Darren qui connaissait bien mieux le fonctionnement du matériel Atlante qu’elle. L’idée d’aller repérer les lieux était une bonne idée. La jeune femme se dirigea vers la porte. Le soldat, lui, s’installa sur le siège et ouvrit une session visiteur. Il retrouva sans peine la boite mail et un traitement de texte sur lequel il débuta son message.
« Oh, chérie ! » l’appela-t-il avant qu’elle ne disparaisse. « Celui qui créé un camp le baptise. Tu devrais réfléchir à un nom qui a de la valeur pour toi. »

Lyanna était déjà à moitié dehors lorsqu’elle entendit Darren l’appeler. Elle retourna à l’intérieur du mobile home, avant d’écouter la dernière remarque du soldat, ce qui la fit froncer les sourcils.

"Un nom ?" répéta-t-elle simplement, intriguée.

La jeune femme avait remarqué que beaucoup de lieux portaient des noms. Sur sa propre planète, les plus grands villages avaient également des appellations. Mais elle n’aurait jamais imaginé devoir en choisir un un jour, surtout pour ce camp qui devait être fait en guise de punition et d’épreuve. Sans un mot de plus, Lyanna quitta le mobile home, et marcha à travers cette petite plaine déboisée qui allait bientôt voir se dresser des structures. Bien que maintenant, la guerrière se sentait assez calme car elle était seule au milieu de nul part avec Darren, cela allait rapidement changer dans trois jours, lorsque tous ces mâles l’assailleraient de toute part. Son cauchemar commencerait bientôt. Mais pas pour l’instant, autant profiter de cette tranquillité.

Lyanna se mit donc à parcourir la zone, se souvenant du plan que Darren venait de réaliser. Elle repéra le lac, et à l’opposé la sortie du camp, un chemin qui s’enfonçait dans la forêt. Les deux véhicules étaient à côté, il faudrait que Darren les déplace comme convenu sur le croquis. Puis, en se basant sur la position du mobile home, la guerrière se dirigea vers la zone où se trouverait les tentes pour les volontaires, avant d’aller voir la future zone de restauration. La plaine n’était pas très grande, la traversée d’un bout à l’autre prenait très peu de temps. Une fois qu’elle eut examiné les lieux où le camp allait être dresser, Lyanna prit la direction du lac, et descendit la légère pente qui y menait. Au bord de l’eau, il y avait une petite étendue d’un mélange de sable et de gravier assez fin. L’endroit était calme, on entendait que le chant des oiseaux, le bruit du vent et le clapotis de l’eau. Sans la perspective horrible qui l’attendait dans quelques jours, la jeune femme aurait pu se sentir bien ici. Apaisée. Elle s’assit au bord de l’eau, et resta longuement perdue dans la contemplation du lac. Son esprit ne pouvait pas s’empêcher d’accomplir la dernière recommandation de Darren : trouver un nom.

Le temps s’écoula très vite. Le soldat effectua sa liste de matériel qui n’attendait plus que la signature de son amante. Quand il sortit du mobile home pour se dégourdir les jambes, il observa à son tour la surface du camp. Tout était encore à faire. C’était beau sur le papier mais en trois jours d’installation : ils n’auraient pas le temps de s’ennuyer.
L’absence de Lyanna, en tout cas, commença à l’inquiéter un peu. Généralement, l’Amazone avait la bougeotte lorsqu’elle était stressée. Il aurait déjà dû la voir émerger d’une lignes d’arbres ou de buissons en faisant les cents pas comme elle en avait l’habitude. C’était le signe qu’elle évacuait ses émotions par cette marche frénétique.
Mais pas là...Darren ne la trouvait pas.

L’idée absurde qu’elle se soit enfuie commençait déjà à s’imposer. Clive voulut rester calme mais il se disait que ça ne lui ressemblait pas de disparaître aussi longtemps. Alors est-ce qu’elle s’était isolée ? Pour râler, pleurer de désespoir ? Elle aurait fait ça sans aller chercher ses bras ?

Le soldat évolua en bordure du camp en la cherchant du regard. Il s’approcha du lac en se demandant si elle ne s’y était pas jetée pour se baigner. C’est là qu’il l'aperçut. Un peu plus loin sur une bordure plus souple de sable et de gravier. Un coin qui semblait avoir été fait pour l’apaiser. Le coin de Lyanna.
Darren était rassuré. Il tourna les talons pour retourner dans le mobile home, une petite idée germant dans sa tête.

Un petit quart d’heure plus tard, Darren s’installa à ses côtés comme par magie pour partager son observation continue du lac. Lyanna tourna sa tête lorsqu’elle aperçut un mouvement à côté d’elle. Elle regarda le soldat assis à côté d’elle, cela faisait un moment qu’elle était restée silencieuse, à regarder le lac et les environs, en paix. Elle n’avait pas vu le temps passer. Darren tenait dans sa main deux quarts militaires par les poignées. En silence, il ajusta sa position pour que son épaule soit au contact de la sienne, puisqu’il adorait ça. Et l’air de rien, il lui tendit l’un des deux quarts. La jeune femme prit l’espèce de tasse en métal dans ses mains, et regarda ce qu’il contenait.
Lui avait du café. Elle obtient un chocolat chaud.

Darren lui offrit un petit sourire avant de déguster son café tout en contemplant le tableau que Lyanna avait fixé depuis plus d’une heure. Il lui laissa le temps d’apprécier sa boisson avant de lui poser la question qui lui brûlait la langue.
D’accord, sa compagne n’avait pas l’habitude d’être aussi entourée et elle détestait le genre masculin. C’était un fait. Mais il ne l’avait jamais vu douter autant de ses capacités et se laisser harcelée par le doute.
« Qu’est-ce qui t’effraie autant chez ces gens ? » lui demanda-t-il d’une voix douce. « Qu’est ce que tu redoutes ? »

Lyanna but une gorgée de chocolat chaud, elle aimait bien ça. Et n’ayant quasiment rien mangé avant sa venue sur le continent, cela fit du bien à son estomac. Mais lorsque Darren lui posa une question fâcheuse, la jeune femme se raidit et elle cessa d’avaler sa boisson. Elle baissa les yeux, réfléchissant à ce qu’elle allait lui répondre.

"Ce sont des mâles !"

Bien sûr, ce n’était pas la seule raison pour laquelle Lyanna s’inquiétait de la venue des volontaires pour son épreuve. Elle soupira, avant de boire une autre gorgée de chocolat, évitant le regard de Darren.

"Ce que je redoute ? D’échouer … je connais mes réactions face aux mâles. Et je sais comment eux sont. Avant, je m’en fichais. Si j’étais contrariée ou provoquée, je réagissais. Mais là … je sais que je n’ai pas le droit de réagir à ma manière. Et j’ai peur de ne pas arriver à me contrôler. Et que ces mâles gagnent !"
« Je sais que tu refuses de me croire. Mais je te répète qu’il n’y a pas d’intentions de te faire échouer ou de te provoquer. »
Il la regarda. C’était difficile pour elle de croire qu’il ne s’agissait pas d’un complot.
« Bien sûr, c’est une vie en communauté qui nous attend. Tu ne pourras pas t’isoler, tu seras obligée d’appliquer la justice autrement qu’à coups d’épées quand tu tomberas sur des querelleurs. Mais c’est comme pour l’agencement de ce camp. Une fois que tu seras lancée...tu n’auras plus le temps de craindre. »
Le jeune homme se pencha pour lui déposer un baiser sur la joue.
« Et puis tu oublies ton garde-fou. Je me jetterai devant toi pour intercepter tous les coups de poings que tu voudras donner ! »

Les dernières paroles de Darren réussirent à arracher un sourire sur le visage de Lyanna, amusée. Elle imaginait très bien la scène, mais pour son propre bien, elle espérait que le militaire n’en arrive pas là. Mais si c’était une chose difficile à envisager. La guerrière posa sa tête sur l’épaule de son amant quelques secondes.

"Je suis contente que tu sois ici … avec moi !"
« Je ne me voyais nulle part ailleurs. » répondit-il en l’entourant d’un bras. « On nous a déjà bien assez séparé comme ça. »

Darren apprécia leur étreinte pendant un petit moment. Malheureusement, même s’il aurait eu envie de jeter la mission aux oubliettes pour prendre tout le temps qu’il souhaitait, ce n’était pas rendre service à sa belle. Il caressa son dos comme s’il cherchait à la frictionner et lui demanda d’une petite voix.
« Alors, le nom de ce camp, tu as eu une idée ? »

Lyanna redressa sa tête et continua de boire son chocolat chaud.

"Je ne sais pas, je n’ai pas d’idée. Un nom m’est passé par la tête, mais c’est un prénom. Ca ne convient pas pour la désignation d’un camp".
« Un prénom, ça marche aussi. Il te reste trois jours pour le trouver. » répondit Darren, plutôt amusé par sa difficulté. « On doit aussi trouver notre cuisinier, tu te rappelles ? »
Il fixa le plan d’eau.
« J’ai quelques noms en tête mais ils ne feront pas ça gratuitement. On va les retirer de leurs cuisines pour les amener ici. Il faut le prendre en compte. »
"Ne pas faire ça gratuitement ? Comment ça ? Ils voudront quoi en échange ?"
« Il faudra prendre sur tes ressources pour les payer. Ou alors ils te demanderont quelque chose en retour. Tu leur seras redevable. » expliqua Clive.

Lyanna réfléchit à la situation, elle devait prendre en compte de ce que venait de lui dire Darren. Ce dernier lui fît part de ses idées.
« Le premier s’appelle Henrich Zeiner. Il a l’habitude de cuisiner une centaine de couverts sur la cité. Donc notre trentaine de volontaires ne le fera pas trop suer. C’est juste qu’il n’a jamais quitté le confort d’Atlantis. Il risque d’avoir du mal avec le peu de moyen qu’on lui donnera et la vie sauvage. »
Il énumérait lentement.
« Le deuxième, Pran Mara. C’est un type que j’ai connu sur mes manoeuvres d'entraînement sur le continent. Il a l’habitude du terrain et des moyens limités. Mais on peut oublier la qualité des plats. C’est tout juste mieux que les rations militaires. »
Le soldat se rappelait même qu’il y avait eu une petite épidémie de gastro dans un autre contingent. L’hygiène ne devait pas vraiment être le top chez ce type.
« Sinon, j’ai connu une femme dans un camp à l’autre bout du continent. »
A l’évocation de cette personne du sexe féminin, forcément, Lyanna dévisagea Darren avec un mélange d’incrédulité et de jalousie dans les yeux. Tout comme pour le soldat, la jeune femme devenait rapidement sur la défensive et emplie de soupçons lorsque son amant parlait d’une autre femme qu’elle ne connaissait pas. Darren croisa son regard et rigola.
« Non. Pas ce genre de rencontre. Fraternelle ! Une chasseuse Natus, c’est une représentante d’un autre peuple. Bejie Pen. Elle a l’habitude de chasser sur ces terres, de cuisiner pour son groupe de combat. Elle monte souvent sur la cité pour apprendre des recettes et les moyens technologique. »
Au moins, Lyanna fut soulagée en apprenant qu’il n’y avait rien entre le soldat et cette femme. Ce choix était intéressant, mais il y avait un problème qu’elle ignorait encore. Darren soupira. Bien entendu, ce n’était pas si simple.
« Sauf que ces gens, ces Natus, ils ont une culture vraiment très stricte et sévère. Elle pourrait s’emporter si elle te voit manquer de respect à quelqu’un. Ils sont très attachés à des valeurs d’équité. »
Effectivement, cela pouvait poser problème. Si Lyanna avait refusé de choisir Izabel comme médecin pour éviter ce soucis, avec la Natus, il y avait davantage de chance que la situation dégénère. La jeune femme soupira, elle aurait bien aimé avoir une femme dans le camp en plus d’Helen. Darren hésita.
« Ou alors, tu peux débaucher April. Elle se débrouille plutôt bien. Mais si tu fais ça, Jim et Max viendront forcément l’aider vu qu’elle est en convalescence. Il faudra que tu les acceptes. Il y a quelqu’un qui te botte ? »

En entendant parler du D4, Lyanna se redressa légèrement et regarda Darren. April pourrait faire la cuisine ? Cela dit, comme son amant venait de le souligner, les deux autres mâles seraient également là. Mais, la guerrière pourrait toujours essayer de rester loin d’eux, non ? Elle avait donc le choix, puis elle reporta son attention sur le lac en réfléchissant.

"Je ne sais pas trop. Je ne pense pas que Pran soit un bon choix, si tu me dit que sa cuisine laisse à désirer. Si trente mâles ne sont pas contents, comment vais je faire pour les calmer si je ne peux pas les frapper. Et pour Bejie, j’aurais bien pensé à elle. Sauf que comme tu dis, elle risque de s’emporter si moi même, je ne me contrôle pas. Ca peut m’apporter encore plus de problèmes !"
« Je pourrai lui parler pour essayer de lui faire comprendre le problème que tu as avec les hommes. Mais elle serait bien capable de faire ses valises si elle te trouve trop tyrannique, c’est vrai. Elle ne travaille que pour ceux qui le méritent, elle me l’avait dit une fois. »

Lyanna médita sur ses paroles, mais elle secoua la tête. Inutile de prendre un tel risque, surtout si la guerrière échouait à se maîtriser. Tout se jouait donc entre Henrich et April. Le mâle, même si c’était un homme, avait l’air compétent, mais est ce que c’était une bonne idée de le voir râler dans le camp si ses conditions de vie ne lui plaisaient pas ? Avoir déjà à faire à trente mâles était déjà un sacré défi. Alors devoir en plus s’occuper d’un autre homme hystérique et exaspérant, qui mettrait lui aussi ses nerfs à rude épreuve, c’était à prendre en compte. L’avantage avec April, c’était que Lyanna la connaissait. Et elle était déjà sur le continent, pas la peine de la sortir d’une quelconque cuisine, et donc moins de dépense pour elle. Sans oublier le délicieux gâteau au chocolat qu’elle faisait. Sauf qu’il y avait deux détails à ne pas négliger. Le premier étant bien sûr la venue de Jim et Max en plus dans le camp que Lyanna était censée diriger avec le plus de diplomatie possible, une chose importante qui lui faisait cruellement défaut. Quand au second :

"J’aime bien April, mais … qui te dit qu’elle accepterait ? Après tout, elle est en repos, et elle est blessée. Pourquoi viendrait elle s’occuper de nourrir trente mâles ?"
« Je n’ai pas toutes les réponses. » reconnu Darren. « Dans notre culture, c’est bien vu d’inviter la personne à boire un verre avant de lui demander son aide. Pourquoi tu ne le ferais pas ? »

Lyanna soupira à la proposition de Darren. Leurs coutumes étaient vraiment étranges.

"Et je suppose que si j’invite April, je dois aussi inviter Jim et Max ?"
« Tu n’es pas forcée, ils savent bien que ce n’est pas dans ton tempérament. »

Il regarda autour de lui.
« Regarde. Tu t’es trouvé un coin sympa. Je t’y ajoute une table et deux transats. Tu invites April pour lui parler. Les copains m’aideront à installer le matériel pendant ce temps. Tu verras ce que ça donne... »


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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
Bannière perso (image 901x180px) : Une longue route pour Ishta 1562430542-image-profil
√ Arrivée le : 14/07/2018
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√ Messages : 179

Dim 7 Juin - 22:49

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

Lyanna réfléchit à cette idée. Celle ci était bonne, il fallait le reconnaître.

"On ne va pas me reprocher de ne pas préparer le camp moi-même, sans aide ?"
« On a une montagne de travail à étaler sur trois jours. Personne ne te reprochera de te chercher un cuisinier pendant que les autres montent le camp. Obtenir notre aide pour ça, ce n’est pas interdit ! » fit-il en souriant. « Au contraire, ils verront que tu prends les choses au sérieux. »

Lyanna écouta les paroles de Darren, et l’idée lui semblait plus attrayante. Elle acquiesça d’un hochement de tête, avant de terminer son chocolat chaud.

"D’accord, on fait comme ça. Et si elle refuse, je choisirais ce Henrich … même s’il risque de s’en prendre une s’il devient hystérique".
Le soldat ricana.
« C’est toi le boss. Mais tu vas devoir appeler April à la radio, pas moi. »
"Moi ? Mais … c’est ton amie. Tu ne peux pas le faire ?"
« C’est toi qui lui demande un coup de main. Ce ne serait pas réglo de te servir de moi pour l’obtenir. » confia-t-il avec une légère espièglerie.

Lyanna eut une petite moue, mais elle ne répondit pas. Le soldat termina son café puis se redressa.
Son corps ne lui faisait pas trop souffrir maintenant qu’il était sous l’effet des anti-douleurs. Il s’était même réjouis en découvrant qu’il se levait plus facilement. Presque joyeusement, il tendit la main à Lyanna en agitant les doigts, l’invitant à quitter sa contemplation du lac.

« Tu viens signer la liste ? On a camp à monter ! »

Maintenant qu’elle avait terminé sa boisson, Lyanna consentit à abandonner ce point de vue agréable pour prendre la main de Darren. Elle se redressa à son tour, et en gardant sa main dans la sienne, la jeune femme fit demi tour pour retourner au camp. Non sans un dernier regard à cette magnifique vue paisible.

"Je crois que, quand j’aurais besoin de m’isoler, je viendrais ici !"
« Ce sera le coin de Lyanna. Personne n’aura le droit d’y aller sauf toi ! » confirma sérieusement le soldat.
"Avec toi !" compléta-t-elle.
« Avec plaisir ! »

Darren trouvait l’idée plutôt bonne.
Si l’Amazone s’attachait à cet endroit pour faire le point et calmer ses nerfs, autant le lui réserver. Tout en appréciant le délice qu’était de se déplacer main dans la main, Darren se rendit jusqu’au mobile home pour lui montrer la fameuse liste. Sur l’écran d’ordinateur, il lui montra chacune des lignes de matériel. Le soldat les dictait lentement et clairement, recherchant son accord pour chaque élément. Elle buta parfois sur du matériel comme les trentes petites malles. Darren lui expliqua que chacunes d’elles seraient disposées à l’avant des lits de camps comme rangements personnels des volontaires.

Parvenu au bout de la fameuse liste après avoir effectué les corrections relevées par Lyanna, le jeune homme s’écarta pour lui présenter la tablette et un stylet.
« Tiens. La signature que tu feras dessus, ça se joindra à ton mail. »

Lyanna prit le stylet dans sans main, et l’examina quelques secondes. La dernière fois qu’elle avait eu à signer un document, elle tenait une plume avec un encrier. Et cette fois, c’était différent. Et intrigant. Darren lui montra où elle devait signer, et bien qu’elle ait du mal à s’y faire, la jeune femme parvint à apposer sa signature.

Clive l’observa, valida l’essai puis envoya le mail.

La prochaine étape consistait alors à baliser tous les emplacements qu’ils avaient conçu sur le papier. Parmi le matériel laissé au géomètre, on trouvait un nombre assez conséquent de petit drapeaux orange à planter au sol. La longue tige métallique permettait de les voir de loin et en hauteur. Pendant que le fameux mail soit traité, Darren et Lyanna disposèrent les limitations des différentes structures en se servant du mètre et des drapeaux. Cette première disposition avait l’avantage de pouvoir appliquer des corrections et peaufiner l’emplacement de chaque structure.
Darren était alors en train de définir la surface de restauration lorsque Lyanna eut un appel sur sa radio. La jeune femme laissa tomber ce qu’elle faisait, avant d’appuyer sur son oreillette.

// Lyanna, ici Philippa Lovik. Est-ce que vous me recevez ? //
//Oui, je te reçois !//
// J’ai bien reçu votre liste de réquisition. La quantité dépasse de loin la capacité de transport d’un jumper, je compte au minimum quatre voyages. Et c'est optimiste. Pouvez vous me dire ce que vous souhaiteriez obtenir pour le premier envoi ? //

Lyanna réfléchit quelques instants, en regardant Darren. C’était à elle de décider.

//D’abord le matériel concernant les dortoirs, individuels et collectifs//
// Vous faut-il les premières douches solaires avec ? //
//S’il reste de la place, oui//
// Parfait. Le temps de charger le fret, compter le temps de vol et une marge. Comptez deux heures et demi avant le premier ravitaillement. Terminé. //

Darren s’était alors redressé.
« Un appel intéressant ? »

Lyanna finit par planter le drapeau qu’elle devait mettre dans le sol, avant que Lovik ne cherche à la contacter.

"C’était Philippa. Elle a reçu la liste, mais elle a dit qu’il faudrait plusieurs jumpers. Elle m’a alors demandé ce que je voulais recevoir en premier comme matériel. Le vaisseau arrivera dans deux heures et demi environ".
« C’est vrai qu’il y a du trajet pour venir jusqu’ici. » fît le soldat en se rendant compte de la différence d’heure après s’être réveillé sur l’épaule de Lyanna. « Le temps que le jumper fasse l’aller et le retour. Le chargement et le déchargement. On ne peut pas espérer mieux que deux dépôts par jour... »
Ca allait être sportif finalement. Mais d’un autre côté, ces délais allaient leur permettre de gérer l’installation avant chaque dépôt de matériel.
« Ok. Tu proposes quoi pour les deux heures de délai ? Quel est le plan ? »

Lyanna réfléchit quelques secondes, en regardant autour d’elle. Les balises étaient presque posées, il n’y aura plus rien à faire avant l’arrivée du premier chargement. Son regard tomba alors sur les camions.

"Tu peux m’apprendre à m’en servir ? Tant qu’il n’y a pas de structures et de matériel, je ne risque pas de casser quelque chose, non ?"
« Il faut du temps pour apprendre à conduire. Tu n’y arriveras pas du premier coup. » lui annonça le soldat avec compassion. « Mais je t’offre ta première leçon sur le petit, là-bas ! »
Le jeune homme accompagna Lyanna jusqu’au plus petit véhicule. Il grimpa sur le siège passager et laissa sa compagne s’installer devant le volant. Il commença par lui expliquer le principe de fonctionnement du véhicule en surface, sans chercher la complexité.
« Pour utiliser un véhicule, il faut l’allumer. Là, il est au repos. Comme un jumper à la baie qu’on utilise pas. On l’allume avec la clé qui est déjà engagée sur le barillet. »
Il lui montra ensuite le sélecteur de vitesse et lui expliqua l’usage des pédales.
« Pose ton pied sur la pédale à gauche sans appuyer. Ton pied droit, lui, il ne pourra appuyer que sur la pédale du milieu ou à droite. C’est fait exprès. Donc...à droite, c’est pour avoir plus de vitesse. Au milieu, c’est pour freiner. Et à gauche, c’est pour changer de vitesse. »
Darren savait qu’elle allait s’y perdre un peu. Il s’expliquait lentement et essayait d’être bon professeur.
« On va commencer doucement. Déjà, réveille la machine. Prend la clé dans ta main droite et fait un tour vers le haut. Il y aura un premier déclic. Tu vas au second. »

Effectivement, c’était très technique. Un cheval était beaucoup plus simple à mener. Sur les conseils de Darren, Lyanna tourna la clé jusqu’au deuxième clic entendu, comme il l’avait dit. En forçant un peu, un son rugit de la partie avant du véhicule qui se mit à trembler pendant une ou deux secondes, avant que cela ne se calme. La jeune femme fronça les sourcils, se demandant si c’était normal.

La surprise et l’inquiétude que Lyanna avait eu à ce moment là firent sourire Darren. Il adorait ces expressions sincères chez sa partenaire qui découvrait pour la première fois la motorisation mécanique. L’engin faisait du bruit, il vibrait, il n’avait rien à voir avec un cheval.
« Parfait ! » l’encouragea-t-il tout en baissant le frein à main.
Darren pris le sélecteur de vitesse.
« Tiens toi bien au volant. Une main de chaque côté. Je vais te demander d’appuyer à fond sur la pédale toute à gauche. Mais ne relève pas ton pied. »
Il attendit qu’elle s'exécute puis engagea la première.
« Voilà. Maintenant...lève ton pied délicatement, doucement. Tu vas sentir comme une “envie” d’aller de l’avant par le camion. »
Le soldat conservait sa main sur le frein à main.
« Tu le sens ? Alors maintenant. Ton pied droit va appuyer doucement sur la pédale de droite. Pendant que tu enlèves doucement ton pied gauche. Prends ton temps... »
"Heu … d’accord ..." dit elle avec hésitation.

Lyanna tenta de mettre en application ce que demandait Darren, et appuya sur la pédale de droite, tout en levant son pied gauche. Mais elle alla trop vite, et le camion eut un soubresaut en avant, puis tout s’arrêta, il n’y eu plus de bruit. La jeune femme avait beau appuyé sur la pédale, rien ne se passa. Elle craignit d’avoir endommagé le camion.

"Qu’est ce qui se passe ?"
« Ce qui arrive à tous les débutants. Tu n’as pas fait le jeu entre tes deux pieds assez doucement. Donc le camion a “calé”. C’est une sorte de sécurité, il s’est éteint. »
Ce n’était pas tout à fait vrai. Mais Lyanna était suffisamment envahie d’explication technique pour l’instant. Darren tourna la clé pour la repositionné et il l’invita à recommencer.
« Ton pied gauche bien enfoncé. Allume le véhicule. Puis tu appuies à droite à mesure que tu retires à gauche. Lentement...essaie... »

Lyanna était un peu soulagée d’apprendre qu’elle n’avait pas endommagé le véhicule, et que beaucoup de monde sur la Terre connaissaient ce désagrément. Elle respira profondément, et recommença l’opération. Par son expérience, la jeune femme cala encore plusieurs fois, et au bout de la quatrième fois, elle soupira de mécontentement, comme elle le faisait souvent lorsque Darren lui apprenait à écrire ou à compter.
« Ca demande du temps et de l'entraînement. Ne t’en fait pas, j’ai fais exactement la même chose quand j’ai appris à conduire avec mon père. »
D’ailleurs, cela lui donna une idée.
« Je vais prendre ta place. Peux-tu faire le tour du camion et venir t'asseoir à côté ? » lui demanda-t-il avec son air énigmatique qui cachait un plan.

Lyanna fronça les sourcils à la demande de Darren. Elle descendit alors du véhicule, et en fit le tour avant de s’installer sur le siège passager, là où se trouvait le militaire quelques secondes auparavant, ce dernier s’étant glissé derrière le volant. Le jeune homme avait reculé son siège à fond et il s’enfonça un peu plus sur lui-même pour atteindre les pédales. Il se montra comme s’il était devenu un rembourrage humain. La guerrière le regarda faire, sans comprendre.
« Allez, prends place. » lui demanda-t-il. « Assieds-toi sur moi. »
Très surprise, Lyanna dévisagea Darren. En quoi le fait de lui grimper dessus allait l’aider à apprendre à conduire ce camion ? Il croisa son regard et se bidonna.
« Non ! Ce n’est pas une fourberie à la Darren pour faire un truc cochon. Même si tous les jeunes couples ont eu leur rapport dans une voiture au moins une fois. C’est culturel ! » blagua-t-il.
"Quoi ?"

Lyanna regarda autour d’elle, et examina l’intérieur du véhicule, avant de reporter son attention sur Darren, les sourcils froncés.

"Comment ça, avoir des rapports dans une voiture ? Comment peut on faire ça ici ? C’est … c’est petit … et pas pratique … et … et … non … c’est impossible, il n’y a pas de place !"
« Oh que si, c’est faisable. Comme tu le dis, c’est inconfortable et pas pratique. C’est justement le défi et ça laisse un bon souvenir. La jeunesse, c’est aussi ne pas s’habituer aux draps chauds. »
Lyanna fixa Darren, sans trouver quoi lui répondre tellement elle était surprise d’apprendre une telle chose. Le militaire secoua négativement la tête.
« Même je m’égare là. Allez, rejoins-moi, installe toi. »

Toujours intriguée, Lyanna se glissa comme elle put derrière le volant, en faisant attention à ne pas faire mal à son amant. Ils étaient maintenant très à l’étroit sur ce siège, et la jeune femme s’agrippa au volant, attendant la suite des instructions, maintenant qu’elle n’avait plus à s’occuper des pédales du camion.
« Si tu me dis que tu n’es pas bien installée sur moi, je vais me vexer ! » ironisa Darren tout en s’emparant du levier de vitesse.
"Non, je ne suis pas bien installée … je préfère quand je suis sur toi, mais dans un lit !"
« C’est qu’on commence à avoir des goûts de luxe, Amazone. C’est pas bon, ça... » la taquina-t-il.

Lyanna sourit, et tourna la moitié de son buste pour regarder Darren, aussi taquine que lui.

"Très bien, guerrier … la prochaine fois, je te chevaucherais sur une couverture par terre, dans la forêt. Ca te va, pour l’absence de luxe ?"
« Oh, je ne suis pas contre l’idée. Un peu de nature nous fera du bien. Par contre...rien ne dit que je vais me laisser soumettre. »
Il l’embrassa sous l’oreille, ce qui fit frissonner Lyanna.
« Tu présumes un peu trop vite, Amazone... »

La jeune femme plongea son regard séducteur dans le sien, amusée par sa remarque.

"Mais tu adores ça, je l’ai vu la dernière fois ! Et je ne te laisserais pas le choix !"
« Toi aussi, tu adores ça. » répliqua Darren pour lui rappeler l’inverse de son projet, la veille, lorsque c’était lui qui chevauchait. « Tu craqueras avant moi ! »
Il se pencha à son oreille.
« Ma traîtresse sexy... »
"Non, je ne craquerais pas la première ..."

Sentir le souffle chaud dans le creux de son oreille déclencha un nouveau frisson chez Lyanna. Et l’air délicieusement provocateur du soldat l’émoustilla rapidement. Elle se mordit la lèvre, et reporta son attention devant elle.

"Tu vois que tu es fourbe !"
« Hm. Oui. Et là tu pourras m’accuser de t’avoir attiré sur mes genoux pour des trucs cochon. »
Il changea de sujet à contrecoeur. La participation de sa belle sur le petit projet d’escapade dans les bois ne l’avait pas laissé indifférent. Et le fait de la sentir aussi réceptive aux envies aggravait sa situation. Il tapota sa hanche pour attirer son attention sur le véhicule.
« C’est parti. Tourne la clé. Je vais faire avancer le camion. Toi tu t’occuperas de le balader dans le camp. D’accord ? »
"D’accord".

Lyanna tourna la clé, une chose qu’elle savait faire maintenant, à force de répéter l’opération. Puis, alors que Darren enclenchait une vitesse et jouait avec les pédales, le camion se mit à avancer. D’abord doucement, puis un petit plus vite. Sans le savoir, Lyanna eut un léger sourire aux lèvres car l’expérience était drôle. Sentir le véhicule avancer tout seul, sans être tirer par du bétail, c’était très curieux comme sensation. Doucement, la jeune femme tourna le volant à gauche, et le camion partit à gauche. Elle se balada dans la zone déserte, zigzagant, en évitant les petits drapeaux plantés dans le sol.

"C’est étrange comme sensation !"
« Mais c’est agréable de conduire, pas vrai ? »
"Tu as raison. Et c’est drôle !"

Comme elle n’avait que le volant à s’occuper, Lyanna s’amusait bien à diriger le camion, attendant le dernier moment pour tourner le volant lorsqu’un obstacle se dressait devant elle.

"Ca ne fait qu’avancer ?"
« Regarde sur les côtés. Il y a des miroirs qu’on appelle rétroviseurs. » lui montra le soldat. Il engagea la marche arrière.
« Surveille bien tes arrières. Là, on recule... »
Et il exécuta une manoeuvre lente. Lyanna regardait les rétroviseurs, passant de l’un à l’autre à mesure que le véhicule reculait.
Darren voyait que son amante s’amusait beaucoup. Elle circulait sur le terrain à vitesse basse tout en tournant autour des délimitations en drapeau orange comme le ferait un enfant heureux d’apprendre à pédaler. Le soldat fût touché par ce moment particulier qu’il partageait avec elle. Même s’il ne voyait que sa demie-queue de cheval qui lui gratouillait les narines, il se penchait régulièrement pour apercevoir ses manoeuvres.
« Eh bien ! Une future pilote à ce que je vois ! »
Ce qui ne fit qu’agrandir le sourire de Lyanna, même si elle se doutait que ce compliment soit simplement dit pour lui faire plaisir. Elle avait encore beaucoup à apprendre. A commencer par manipuler correctement ces maudites pédales. Darren montra l’endroit où ils étaient supposé garer la camionnette.
« On va reculer pour se stationner là. Prend une bonne marge pour te positionner la tête en avant. On fera ensuite une marche arrière pour se garer sur l’emplacement. Prête ? »
"Oui, prête !"

Lyanna attendit que Darren enclenche la marche avant, puis elle tourna le volant, emmenant le véhicule jusqu’à l’endroit souhaité. Elle décrivit un arc de cercle, s’éloignant suffisamment, avant de dire au soldat de s’arrêter, estimant qu’elle était à peu à près dans la bonne direction. Puis, le camion recula, et Lyanna ajusta la position de ce dernier en regardant dans les rétroviseurs. Au bout d’un moment, alors qu’ils s’approchaient de la lisière de la forêt, la jeune femme vit des troncs d’arbres abattus sur le sol, ceux qui étaient stockés pour le camp.

"Je vois des morceaux de bois dans le … heu … rétro … rétroviseur ?"
« Je les vois aussi. » répondit le soldat qui se contorsionnait pour avoir la vue sur le rétroviseur côté passager. « Là il faut savoir apprécier les distances. On recule encore...encore...et….stop ! »
Darren arrêta la manoeuvre puis lui fit éteindre le moteur. Lyanna tourna la clé dans l’autre sens, et entendit le rugissement du moteur s’arrêter.
« Maintenant, pour que le camion ne roule pas tout seul jusqu’au lac, il faut enclencher le blocage des roues. Tu vois ce levier qui est là ? Lève le d’un coup sec. »

Lyanna regarda le levier désigné par Darren, et tira alors dessus, surprise par sa résistance. Puis, Darren posa ses deux mains sur ses épaules.
« Et voilà conductrice en herbe, tu as garé ton premier camion ! L’autre est plus lourd, il est plus impressionnant à conduire. Tu veux essayer ? »
"Je veux bien … mais seulement si on fait ça de la même façon que ce camion là" dit elle sur un ton malicieux, ne se sentant pas capable de conduire toute seule un véhicule aussi lourd et imposant.
« Bien sûr ! Si tu l’envoies contre le mobile home, j’aurai l’air malin. Et puis... » Il tapota ses hanches pour lui demander de se déplacer. « Ce petit calin déguisé est sympa, tu trouves pas ? »
"Je suis d’accord, c’était sympa !" dit elle en essayant de se déplacer sur le siège passager sans aggraver les blessures en voie de guérison de Darren. Puis, elle se pencha sur lui, alors qu’il était toujours recroquevillé sur lui même.

"Tu vois que tu avais des trucs cochons en tête !" lui lança-t-elle pour le taquiner une nouvelle fois.
« Oui. Bon, c’est pas de ma faute...tu me plais et ton corps aussi... » Balbutia-t-il, incapable de trouver une bonne répartie.
Lyanna embrassa tendrement son partenaire, puis elle descendit du véhicule, avant de se diriger vers le second.

Ensemble, ils menèrent le second camion jusqu’à son emplacement. Darren préférait qu’elle ne s’aventure pas au niveau des drapeaux parce que le véhicule était beaucoup plus imposant et difficile à manier. Il fit faire un tour assez simple avant d’engager la manoeuvre de marche arrière. Il attendit que son amante coupe le contact et tire le frein à main. Mais alors, avant qu’elle ne puisse s’écarter, Darren la cerna de ses bras en emprisonnant les siens. Il posa sa tête à plat contre son dos tout joignant ses mains un peu en-dessous de sa poitrine, la saisissant par surprise.
« Voilà !! Là c’est de la fourberie ! » s’écria-t-il joyeusement puisqu’elle ne pouvait plus se dégager.
"Héééé !" fut le seul mot qui sortit de sa bouche, amusée, face à cette agression soudaine.
« Ma Lyanna ! Calin !!! » jouait-il alors en frottant son nez dans ses cheveux pour venir chercher sa nuque. Il trouva la parcelle de peau que l’uniforme ne couvrait pas et la chatouilla d’un baiser exagérément baveux. En sentant son baiser humide, les chatouillis lui donnèrent des frissons. Lyanna tenta de se débattre pour échapper à cette attaque bien plus agréable qu’il n’y paraissait. En vain, elle ne parvint pas à se défaire de son étreinte, l’étroitesse de la cabine du camion ne l’aidait pas à bouger suffisamment. Sans parler des bras de Darren fermement resserrés autour d’elle. La guerrière sourit, mais elle ne se laissa pas faire, juste pour la forme. A vrai dire, elle ne cherchait pas réellement à fuir.

"Alors ça, tu me le paieras, fourbe !"
« Ah oui ? Ben pour l’instant, là, c’est moi le patron !!! » s’écria-t-il.
Il relâcha son étreinte soudainement. Ses doigts en crochet vinrent se glisser entre les sangles du gilet tactique de son amante pour aller lui chatouiller les côtes.
« A l’attaque ! Sus à l’Amazone ! » gueula-t-il dans le camion tout en accélérant ses chatouilles.

Lyanna agrippa le volant, maintenant que Darren l’avait lâché, mais elle sentit ses doigts qui tentaient de s’insinuer entre les sangles de son gilet tactique pour venir agresser sa peau, et la chatouiller un peu plus. La jeune femme se mit à rire quand il atteignit son but, et elle se contorsionna difficilement pour essayer de lui échapper. Elle parvint à se tourner sur le côté, libérant l’une de ses jambes, alors que le soldat continuait ses assauts. Avec difficulté, Lyanna parvint tant bien que mal à se retourner, et elle se retrouva assise sur son amant, le chevauchant, le retenant prisonnier entre ses cuisses. Elle attrapa ses mains qui continuaient de la chatouiller, et les tint fermement en les éloignant. Lyanna souriait, fière d’avoir pris le dessus sur Darren. Et étant plus haute que lui, elle plongea ses yeux dans les siens. Darren cessa de se débattre comme si ce regard de sirène lui faisait abandonner l’idée d’échapper à ce piège. Ses mains ne forçaient plus dans la direction inverse et elle put les écarter aussi loin qu’elle le souhaitait. En silence, il relevait son regard en l’observant avec passion. Mais ce petit jeu avait émoustillée l’Amazone, elle se sentait bien. Et cette proximité avec son partenaire ne l’aida pas à s’empêcher de s’imaginer des choses loin d’être chastes. Son sourire disparut, et la jeune femme vint doucement embrasser le soldat, avec tendresse.
Clive poussa un soupir de délice en se laissant envahir par l’Amazone. Il s’appuyait entièrement sur le siège, tête légérement relevée, pour l’embrasser longuement, langoureusement. Les objectifs de mission commencèrent à s’effacer de sa mémoire au profit des délices qu’offrait la guerrière. Il donna un peu plus de force pour libérer ses mains, Lyanna commit l’erreur de le lui permettre, et le soldat s’aventura sur son derrière. Sa bouche glissa de la sienne et il s’enfonça dans son cou.

« Oh...merde... » se plaignit faussement entre deux baisers. « Lyanna... »

Il espérait faire appel à sa retenue, bien que ni son esprit ni son corps ne votait pour son retrait. Lyanna entendit la plainte de Darren, mais elle n’y fit pas attention. Elle frissonnait sous les baisers du soldat, alors pourquoi lui demander d’arrêter. Les yeux fermés, la jeune femme pencha la tête pour lui offrir son cou en entier, et elle s’accrocha à l’appui tête. D’instinct, et guidée par les mains de son amant qui étaient posées sur ses fesses, Lyanna commença à se déhancher dangereusement sur Darren, frottant longuement son bas ventre contre le sien. Rien que ce contact l’électrisa de l’intérieur, et lui donna envie de lui.

Il avait beau lutter, ce combat se limitait à sa propre conscience. Un défi intérieur entre l’envie de continuer le boulot et celui de s’abandonner complètement à l’Amazone. Sauf que ce n’était qu’une diversion. Pendant qu’il passait son temps à se répéter “il ne faut pas” dans sa tête, il se laissait aller aux assauts de la belle. Quand elle commença à danser délicatement sur lui, Darren poussa une petite exclamation en se contractant contre le dossier du fauteuil. Ça le tuait cette position, même s’il n’était pas allongé, et Lyanna le savait. Quand elle s’installait sur lui, il perdait tout discernement.

« Tu sais...on va...dans le mur ! » dit-il machinalement tout en ouvrant d’un geste le gilet tactique de Lyanna.
« Parce que t’es assise...sur moi...dans le...camion... »
Il finissait d’ouvrir sa veste. Il agrippa d’une main son t-shirt qu’il releva sèchement, décalant son soutien-gorge dans le même geste. Il plongea son visage en profondeur dans sa poitrine. Lyanna le laissa faire, et se cambra naturellement lorsque Darren s’occupa de sa poitrine dénudée. Elle sentit le plaisir l’envahir, et la situation excitante la faisait bouillir sur place. La jeune femme soupira encore et encore, au moment où les lèvres et la langue de son amant s’occupait soigneusement de sa poitrine.
« Et que Mfffffhhhhsssmmm… ourra pas….mmmmfff…tirer nos ....mff...antalons. »

Lyanna comprit ce qu’il essayait de dire, et elle secoua la tête.

"Pas grave … " murmura-t-elle entre deux gémissements de désir. "On improvisera ..."

Darren se retira pour poser ses mains sur les deux seins de l’Amazone qu’il pesa et malaxa délicatement. Avec beaucoup d’amour et de plaisir. Ce geste avait légèrement repoussé Lyanna qui s’était retrouvée dos sur le volant, déclenchant pratiquement un coup de klaxon par chaque mouvement. Ce qui fit sursauter la guerrière. Darren éclata de rire.
« Tu nous annonce à toute la vallée ! » s’exclama-t-il avant de se faire coller illico au fond de son siège à cause d’un déhancher magique de sa partenaire. Lyanna repartit à l’assaut de son compagnon, et elle captura ses lèvres pour un baiser beaucoup plus passionné. Elle mordilla même sa lèvre sans vraiment réfléchir. La jeune femme avait envie de lui, là tout de suite. Elle ne se rendait pas compte qu’elle allait faire partie de ces “jeunes” qui avaient des rapports dans une voiture, sur Terre, situation à laquelle elle n’avait pas cru ça possible. Et bien, dans cette position, si si, c’était tout à fait faisable.

Lyanna continua de se déhancher avec plus d’insistance, elle sentit même la virilité de Darren se réveiller, et durcir sous la pression exercée par son bas ventre enflammé. Sans attendre, la jeune femme déboutonna son propre pantalon, et commença à le baisser, avec son sous vêtement, dévoilant ainsi ses fesses. Le soldat l’y aida avec une certaine forme de gourmandise. Sa main glissa entre les cuisses de sa partenaire pour caresser le duvet pendant qu’elle terminait son effeuillage du mieux possible. Darren s’empressa de déboutonner lui aussi son pantalon, et descendre sa braguette, c’était plus simple que sa partenaire. Alors qu’elle cherchait à baisser suffisamment bas son pantalon pour que Darren puisse la prendre, le concerné s’emparant de sa taille pour la guider, un crépitement dans son oreille attira l’attention de la guerrière.

//Ici Jumper 3, vous me recevez ? Je suis en approche de votre zone. Atterrissage prévu dans cinq minutes//

"C’est pas vrai !!!" lança soudainement Lyanna sur un ton colérique, alors qu’elle se redressait.

Lyanna était furieuse, et surtout frustrée. Darren ne comprenait pas sa réaction. Il restait là, les yeux ronds, ses mains encore sur ses hanches. Ils étaient au début du voyage. Les bagages étaient dans le coffre, le moteur tournait, la carte était dans la boite à gant. Que se passait-il ?!?
La respiration rapide, la jeune femme serra les dents, et appuya sur son oreillette.

//Bien reçu, Jumper 3//
« Oh nan...c’est...c’est pas drôle...du tout ! » souffla-t-il en suppliant tous les Dieux possible que ce soit une blague.

Le ton dur de sa partenaire présumait bien qu’elle était en colère. Il avait encore fallu que quelqu’un les interrompt en plein ébat. Lyanna donna un coup de poing rageur sur une partie métallique du camion, avant de tenter de se calmer. Surtout calmer ses ardeurs et ce désir qui l’envahissait. Cette soudaine intervention extérieure eut le don de la refroidir sur le champs. Elle finit par regarder Darren qui attendait toujours une explication, les mains sur ses hanches, le membre dressé, le regard encore chargé d’un espoir illusoire.

"Le jumper arrive dans quelques minutes !"
« Oh mais c’est faisable en quelques minutes ! » lâcha-t-il soudainement pour réponse.

Bien entendu, Lyanna avait cessé de se déhancher, la poitrine à l’air, son pantalon baissé aux trois quarts sur ses cuisses. Pourquoi venait on toujours les interrompre au mauvais moment ? La guerrière finit par poser son front contre celui de Darren, le temps de calmer sa respiration. Même ici, loin d’Atlantis, ils étaient dérangés. Comme sur Héstevic.

"On n’a vraiment pas de chance ..."
« J’vais...exploser...de rage ! » confirma-t-il avant de lui déposer un baiser sur le front. « On doit se rhabiller...maintenant ! Ou je t’agresse sexuellement sous le nez de ce connard de pilote... »
Darren repoussa Lyanna et fît la manoeuvre inverse. Avec des gestes empreints de frustration, il replaça les vêtements de l’Amazone et referma sa veste. De son côté, Lyanna remit son pantalon en place, aussi frustrée que son amant, avant de se déplacer sur le siège passager. Le soldat ouvrit la portière en gémissant d’une douleur qui ne provenait pas de ses blessures et glissa jusqu’au sol, le pantalon encore bas et le membre toujours sorti. Lyanna le rejoignit à ce moment là, en refermant son gilet tactique. En voyant Darren aussi affaibli, elle crut qu’il souffrait, et elle commença à s’inquiéter.

« Mesure d’urgence ! Alerte, mesure d’urgence ! » s’exclama-t-il étrangement. « J’dois éteindre le feu ! »
Lyanna fronça les sourcils, sans comprendre de quoi il parlait.

"Comment ça ? Quel feu ?" lui lança Lyanna, tandis que Darren s’éloignait sans lui répondre.

Tout en marchant en direction du lac, le militaire se débarrassa de ses fringues qu’il garda dans ses bras. Il termina au bord du bassin, jetant nonchalamment ses affaires sur le côté avant de se laisser tomber comme un suicidaire l’aurait fait depuis un sommet d’immeuble. Darren fît un plat monumental et sonore dans l’eau froide du plan d’eau. Lyanna, qui l’avait suivi, venait de le voir faire, et elle réduisit le chemin qui la séparait de l’eau en courant, inquiète. Darren coula comme une pierre avant que la gravité réduite ne le remonte lentement.
Là, il se redressa, ouvrit les yeux en grands et expulsa l’eau de sa bouche. Lyanna s’arrêta en le voyant émerger. Elle était déjà entrain de retirer son gilet pour sauter à l’eau à son tour, pensant le militaire en mauvaise posture.
« Voilà ! Ca va mieux ! »
"Mais qu’est ce que tu fais ? Le vaisseau va arriver !"
« Je calme mon excitation ! » s’écria-t-il en revenant sur la berge. « S’arrêter là où on était, c’est un crime. Faudrait arrêter ce pilote et le passer en cour martiale ! »
Il blaguait qu’à moitié.
« Ca me remet les idées en place, chérie. Sinon je vais me retrouver à sortir le matériel tout en lorgnant ton joli derrière comme le dernier des pervers. »
Il remit ses affaires sans chercher à s’essuyer ou se sécher. Il entendit un bruit dans les environs puis aperçu le jumper en approche. Il le désigna de sa main puis enfila sa veste et ses rangers sans les lasser.
« Un rêve brisé... » se plaignit-il en approchant de la zone d'atterrissage.

Lyanna avait suivi Darren jusqu’au centre du campement, pendant que le jumper commençait son approche. Elle avait le même sentiment que lui. Pourquoi le vaisseau n’avait il pas mis 15 minutes de plus à venir ? La jeune femme prit sa main dans la sienne, et regarda l’appareil atterrir.

"Si tu veux, je vais à l’intérieur de ce truc, et je frappe ce mâle !"

Darren fît non de la tête. Il savait qu’elle essayait de le rassurer et le soulager de sa frustration mais ce n’était pas la bonne phrase.
« En fait, la solution dans le monde d’un mec, ce serait de lui promettre le match de rattrapage puissance mille ! »
Il entoura ses épaules d’un bras. Maintenant qu’il avait pris la flotte, il se sentait mieux. Le cerveau était en train de reconnecter les derniers câbles, la virilité avait cessé de jouer avec les manettes. L’exercice physique du déchargement finirait de lui remettre les idées en place.
« Pardon si j’ai réagi un peu bizarrement. Je ne veux pas te faire peur, tu me fais beaucoup d’effet, ma belle. »

Dès que le sas arrière fut baissé, Lyanna constata qu’il n’y avait personne à l’intérieur. Seulement du matériel à décharger. Et qui allait se coller ? Darren et elle. En soupirant, avec un regard pour son amant, la guerrière se dirigea vers le jumper avec lui, et commença à prendre les affaires pour les sortir à l’extérieur.

Ensemble, ils commencèrent à décharger les affaires les moins encombrantes sans lâcher un mot au pilote incriminé. D’ailleurs, celui-ci n’aidait pas du tout son image puisqu’il avait tourné son siège vers eux pour les regarder galérer tout en mangeant sa pomme.
Les tentes collectives étaient enfermées dans d’énormes sacs tubulaires et boudinés. Darren conseilla à son amante de ne surtout pas les soulever si elle tenait à son dos. Ensemble, ils prirent une extrémité de l’énorme boudin en tissu pour le tirer jusqu’à la zone délimitée par drapeau. Puis vint ensuite la trentaine de lit de camp et de malles. La répétition de la tâche leur demanda beaucoup d’efforts et d’exercices. Une fois que le plus gros du matériel déchargé, et qu’il ne resta plus que quelques affaires, Lyanna fusilla le pilote du regard. Non seulement à cause de son inaction pour les aider. Mais aussi pour les avoir interrompu en plein ébat.

"Merci pour ton aide, mâle !"
« Hein ? » fit-il sans comprendre.
Bon, ça ne servait à rien, mais au moins, Lyanna évacuait sa frustration. Elle finit de décharger le matériel avec Darren, avant de quitter le vaisseau.

A la fin, lorsque le jumper s’envola en les laissant de nouveaux seuls, Lyanna et Darren étaient complètement rincés.
« On va se baigner ? » dit-il en essuyant son visage inondé de sueur.
« Darren et Lyanna, les nouveaux déménageurs d’Atlantis. Quelle horreur ! »

"Oh oui … de l’eau fraîche … on est tranquille pour un moment ..."


eden memories

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Invité
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Dim 7 Juin - 22:53

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

« On se rafraîchit, on sèche tranquillement. Et on commencera à monter les tentes avant le retour de cette larve. Deux heures le voyage, il sera pas là avant la fin d’aprèm. » calcula le soldat en se rendant vers le lac. Le “coin de Lyanna”. Où il reposa ses vêtements les uns après les autres. Lyanna le regarda faire, avant de retirer son gilet tactique qu’elle posa contre un arbre, faisant attention à ses armes. Puis, elle défit sa ceinture qu’elle posa aussi, avant de retirer ses chaussures.
Bon, d’accord, son calcul était encore orienté parce qu’il n’acceptait pas d’avoir laissé l’aventure “camion” en suspens. Darren insinuait un peu son envie de reprendre là où il s’était arrêté. Mais en même temps, il était tellement dégoulinant de sueur qu’il se sentait très sale.
« C’est vraiment un coin sympa. Ca ne sent pas la vase. L’eau est propre... » décrit-il en s’enfonçant dans l’onde.
Il se retourna alors pour observer le belle plante se dévêtir.
« Wow...tu pourrais le faire...plus lentement ? » demanda-t-il de manière presque intimidée.

Lyanna s’était débarrassé de sa veste et de son tee shirt, au moment où elle entendit la requête de son compagnon. Joueuse, encore échauffée par ce qui s’était passé dans le camion, la jeune femme accéda à sa demande, et retira lentement le soutien gorge qui dissimulait sa poitrine, sous les yeux de Darren. Puis, elle se retourna, et baissa tout aussi lentement son pantalon et son sous vêtement, dévoilant ainsi son fessier pour que le soldat n’en perde pas une miette. La jeune femme jouait avec lui, le faisant languir jusqu’à ce qu’elle soit entièrement nue. Elle finit par se retourner, montrant ainsi son corps à Darren, tandis qu’elle s’avançait vers le lac. Le soldat n’avait rien raté de ce splendide spectacle et il la reluquait, plein d’envies et de sentiments à son égard. Il demeura debout, face à elle, pendant qu’elle se montrait en toute confiance.

« Oh, c’est magnifique. » dit-il en secouant la tête. Le petit jeu de Lyanna l’avait immédiatement remis en appétit.

Elle entra dans l’eau, plutôt fraîche mais elle avait l’habitude, et s’avança vers Darren. L’eau lui arrivait à la taille, et aussitôt, elle vint se blottir contre son amant pour l’embrasser. Bien moins gêné cette fois, et avec l’assurance que ce foutu jumper ne reviendrait pas de sitôt, Darren accueillit sa belle Amazone et goûta langoureusement à son baiser. Alors qu’il la cernait d’un bras à la taille pour la coller contre son torse, son autre main plongea dans l’eau. Il attendit qu’elle s’écarte de ses lèvres pour lui sourire malicieusement. Et il lui fit alors glisser quelques gouttes entre ses trapèzes, pour qu’elles descendent le long de sa colonne vertébrale. Ce qui fit frissonner la jeune femme.

« Est-ce que mon Amazone aurait besoin de son mâle pour se faire laver ? » murmura-t-il à son oreille avant de souffler sur son cou.

Lyanna eut un petit sourire, ses mains posées sur les hanches de son compagnon. Vu leur proximité, son bassin était collé contre le sien. De quoi les chauffer à nouveau rapidement.

"Je ne dirais pas non à une telle offre !"

Par jeu, Lyanna embrassa à nouveau Darren, puis elle se retourna et lui présenta son dos. Le soldat était satisfait. Une main posée sur chacune de ses hanches, il laissa glisser son regard sur son dos et la partie de son derrière émergeant de l’eau. Il prit de l’eau qu’il fît couler sur chacune de ses épaules, profitant de la sensation pour commencer à y faire glisser ses doigts dans un mélange de caresses et de messages informels. De ses souvenirs, il n’avait pas taquiné Lyanna dans un environnement d’eau depuis Héstevic, la toute première fois qu’il l’avait convaincu de le rejoindre dans son bain.

En réfrénant son envie qui couvait depuis des heures, il s’occupait de son dos en l’humidifiant avec l’eau fraîche du lac. Il rechercha les lignes de ses muscles qu’il massa et sillona de ses phalanges. Le soldat explora le corps entraîné de son Amazone avec lenteur et délice. Tant le dos que l’avant. Lyanna ferma les yeux pour profiter de cet instant, et frémit en poussant un soupir d’aise. Darren la sentit frissonner entre la température de l’eau et ses contacts, jouant de contraste à l’envie qu’il faisait naître en elle. Il posa ses lèvres sur le creux de son cou, passa sur le sommet d’une épaule, puis il descendit le long de son dos.
Encore...encore...encore...et atteignit ses lombaires où il s’attarda un instant. Sentir les lèvres de son amant descendre jusqu’en bas de son dos surprit un peu Lyanna, mais elle ne l’arrêta pas. Même si c’était la première fois qu’il embrassait cette zone de son corps, ce n’était pas désagréable du tout. Bien que la position lui était plutôt inconfortable, Darren prit une grande inspiration et se laissa immerger pour atteindre son derrière qu’il couvrit de baisers gourmand. Il se tenait à ses cuisses pour ne pas perdre son orientation sous l’eau. Peu de temps avant de remonter, il lui fît l’affront de croquer son fessier droit sans violence, lui déclenchant une réaction musculaire. Ce qui fit sursauter la jeune femme qui commença à se tourner pour chercher Darren du regard. Celui ci ne lui avait pas fait mal, mais ce geste l’avait beaucoup étonnée. Certes, le militaire l’avait déjà mordillé, mais jamais sur cette zone.
Darren la sentit être surprise et se retourner. Le soldat émergea donc très lentement, juste de quoi sortir son nez pour reprendre sa respiration.

"Tu m’as mordu ?!" chuchota-t-elle sans trace de colère ou de reproche dans la voix.

Il l’observa sans lui répondre. Et maintenant qu’elle lui faisait face, il ondula dans sa direction comme un requin dangereux et mortel que son intimité semblait attirer. Il approcha doucement mais sûrement. Le regard étincelant de malice et de gourmandise. Cela fit sourire Lyanna qui décida de continuer le jeu. Tandis que Darren s’avançait vers elle, menaçant, la jeune femme commença à nager en arrière, sans le quitter des yeux, veillant à garder de la distance avec lui. La situation l’amusait beaucoup, et c’était terriblement excitant. Soudain, elle sentit le sol dans son dos. Sans le savoir, Lyanna avait nagé jusqu’au bord du lac, et il n’y avait presque plus d’eau. Son corps à moitié immergé était maintenant allongé, à la merci de Darren.

Le prédateur aquatique qu’il jouait réduisit la distance de sécurité rapidement. Il n’y avait plus assez d’eau pour ne laisser que la moitié de son visage immergé. Mais il progressa malgré tout sur elle en rampant. L’une de ses mains s’approcha soudainement de ses pieds qu’il accrocha sans violence. Comme une pince qui épousa parfaitement les orteils de l’Amazone qu’il se mit à masser doucement. Puis il fit la même chose de son autre main, prenant appui sur ses genoux pour pouvoir commencer à la dévorer depuis ses extrémités. Et progresser lentement jusqu’à ses chevilles. Darren sentit qu’elle était surprise et qu’elle ne savait pas comment réagir.
Devait-elle chercher à fuir son prédateur ? Ou bien le laisser progresser en la parasitant de ses caresses.

Le soldat tenait ses deux chevilles l’une contre l’autre, lui fermant étrangement les jambes pendant qu’il s’attaquait à ses mollets. Il se servit de l’eau pour poursuivre son massage musculaire, comme si elle avait fait un rude effort et qu’il lui déliait les muscles. Mais plus il progressait, plus il maintenait les jambes de sa partenaire serrée. Il savait qu’en s’avançant, elle aurait cerné son bassin de ses jambes. Alors cette fois, c’est Darren qui l’emprisonnait de ses propres jambes en s’avançant. Lyanna s’en rendit compte, elle tenta même de desserrer les jambes. Mais c’était peine perdue, l’étreinte de Darren était trop forte. Sur le coup, elle ne comprenait pas pourquoi il faisait ça. Ce qu’il lui faisait subir était très agréable, et la guerrière ne saurait dire si ses frissons étaient causés par l’eau froide, ou les caresses de son compagnon. Elle soupira d’aise, et ferma les yeux quelques secondes, pour profiter de cette douce torture.

Darren passa sur ses cuisses puis accrocha ses hanches un peu plus fermement.
En restant toujours aussi silencieux, il plongea son regard dans celui de l’Amazone, ne le relâchant pas tandis que son visage s’abaissait pour absorber les quelques gouttes piégées dans son nombril. Cette zone très sensible fit sursauter Lyanna qui poussa un petit gémissement en frémissant de plaisir. Le soldat la vit réagir et s’abaissa ensuite pour embrasser son duvet. Puis encore quelques centimètres pour agresser subtilement sa féminité peu exposée. Elle ne pouvait pas ouvrir les jambes pour lui permettre d’accéder, contrainte de se contenter de ce qu’il offrait. A nouveau, la guerrière tenta d’écarter les cuisses, sans y parvenir. Elle aurait voulu que la langue du militaire s’introduise plus loin dans sa féminité, mais cela fut impossible avec les jambes serrées. Cependant, ses gestes furent suffisant pour donner du plaisir à Lyanna, qui se redressa pour voir Darren. Ce dernier réagit aussitôt en plaquant sa main sur sa poitrine, l’obligeant fermement à rester allongée. Elle n’avait pas le choix, alors elle se laissa faire.

Comme la dernière fois, lorsqu’il avait voulu la contraindre à rester couchée, ses mains se détachèrent de ses hanches pour venir emprisonner ses poignets. Lyanna ne pouvait plus du tout bouger, maintenant qu’elle était également entravée au niveau des mains. Mais, ayant confiance en son amant, elle se laissa faire, appréciant ce qu’il lui faisait subir. Darren agressa longuement sa féminité en surface de ses lèvres. Et puis, l’air de rien, il ramena les poignets de l’Amazone ensemble, au niveau de son nombril, tout en continuant son travail.
Lorsqu’il la quitta enfin en se redressant sur ses genoux, le soldat fit quelque chose de très étrange que la belle ne comprendrait pas. Il dansa sur ses genoux pour se mettre de flanc, libérant enfin ses jambes qui ne demandaient que ça. Et puis il enjamba son amante d’un simple demi-tour. Comme si de rien n’était, il s’installa à califourchon sur elle, lui présentant son dos et son derrière. Elle pouvait bouger les jambes, les bras...mais elle ne pouvait plus se relever. Lyanna était intriguée par son action. Elle était maintenant libre de ses mouvements, sauf le fait de se lever. Mais pourquoi s’était il tourné ? La jeune femme posa ses mains dans le dos de son compagnon, le caressant doucement, attendant de comprendre où il voulait en venir.
Darren, quant à lui, avait un accès parfait à sa féminité. Elle était finie !
Lyanna sentit les deux mains de son amant glisser sur les flancs intérieurs de ses cuisses et débuter de profond mouvement sur son entrejambe. Elle frissonna de plaisir, et se cambra légèrement, sans cesser ses propres caresses dans le dos du soldat. Elle effleura sa peau du bout de ses doigts, descendant le long de la colonne vertébrale, avant de remonter en faisant des petits cercles. Le militaire apprécia beaucoup. Le temps qu’elle comprenne le danger qui pesait sur elle, index, majeur et annulaire firent une intrusion criminelle de son antre. Ce qui lui arracha un long gémissement, ne s’étant pas attendu à cette intrusion. La jeune femme se doutait que Darren la pénétrait avec ses doigts, vu sa position, mais c’était presque comme si elle avait son sexe en elle. Elle agrippa les hanches de son amant, et cambra son corps, les cuisses un peu plus écartée sous son geste. Comme d’habitude, Darren cessa dès le premier mouvement. Puisqu’il lui tournait le dos, il ne pouvait pas la regarder directement. Il jeta simplement un coup d’oeil par-dessus son épaule, attendant d’entendre un “stop”. S’il ne venait pas, l’Amazone allait subir un délicieux massage intérieur sans pouvoir lui échapper.

Et ce non ne vint pas. Lyanna ferma les yeux, et gémit en bougeant comme elle pouvait son bassin pour sentir davantage les doigts de Darren en elle. Excitée, envahie par le plaisir, elle voulait qu’il continue de s'insinuer en elle.

Darren commença doucement par les allers et venues, attendant que sa partenaire s’habitue à ce nouveau contact. Il se laissa guider par ses soupirs et la pression que ses doigts exercaient contre son dos quand elle le caressait. Pendant que sa main principale la fouillait de plus en plus langoureusement, l’autre débuta une petite danse sur son bouton. Au menu, diverses formes géométriques. Cercle classique, triangle, carré, barbouillage. Il dosait ses pressions, n’hésitant pas à y ajouter sa propre salive quand il trouvait que sa peau accrochait trop. Parfois même, il appuya du pouce, sans violence, en jouant de ses gestes.
Darren attendit qu’elle soit suffisamment torturée pour changer de jeux de mains. Lentement, il retira ses doigts entièrement et les replongea pour qu’elle sente l’intrusion se répéter en série. Parfois avec une seule phalange, d’autres à plusieurs. Darren s’amusait et riait même par moment en l’entendant gémir à cause de la torture.

Et quelle agréable torture. Si les premiers actes de Darren sur son intimité la réveillait lentement mais sûrement, ce qu’il fit avec ses doigts ensuite lui donna beaucoup de plaisir en jouant sur sa frustration. Sentir les doigts de son amant quitter son antre chaud et humide lui faisait pousser une plainte gémissante, avant qu’un long râle ne sorte de sa gorge au moment où les intrus forçaient à nouveau le passage profondément. Et à chaque geste, les gémissements de la jeune femme devinrent de plus en plus fréquents et intenses. Lyanna se cambra, et plus les minutes passèrent sous la torture, plus son plaisir envahit son corps. Elle se cambra à mesure que l’extase approchait, jusqu’à ce qu’elle pousse un long soupir, le coeur battant la chamade, la respiration rapide. Darren put sentir les contractions du bas ventre de la jeune femme. Mais il n’avait il fini de la torturer.

Darren quitta sa position qui l’emprisonnait pour venir se porter à ses côtés, tout sourire. Il s’amusa à passer de l’eau sur son ventre et toutes les zones qui avaient fini par sécher. Il la nettoya également de ses fluides et vint l’embrasser tendrement. Lyanna se remettait peu à peu de son orgasme, elle était encore envahie par un flot d’émotions et de sensations. Sentir l’eau froide sur sa peau la fit à nouveau frissonner, et elle se redressa sur ses coudes, en répondant au baiser du soldat.
Pourtant, là où il finissait par s’arrêter d’habitude, Darren lui massa la poitrine tout en la maintenant à son niveau, la tenant par l’arrière de sa tête. Darren exerça son emprise sur Lyanna qui sentit sa tête partir en arrière lorsque la main de son amant se referma sur sa chevelure, dévoilant ainsi son cou à la merci du soldat. Le jeune homme l’embrassa langoureusement avec la langue puis s’approcha de son oreille.
« Un truc à savoir. Contrairement à l’homme, la femme est bien faite. »
Il continua ses provocations sur son cou et sa poitrine.
« Elle n’a pas besoin de se contenter que d’une fois... »
Le regard malicieux, sa main libre se posa sur le côté de son flanc et exerça une pression progressive pour lui demander de se retourner. L’exercice l’avait tendu à l'extrême et il essayait de profiter de l’émoi de la belle pour poursuivre sa domination. Mais après toute cette torture, rien n’était moins sûr. Le souffle de Lyanna s’accéléra à nouveau, à mesure que les caresses de Darren sur ses seins continuaient d’attiser avec délice son plaisir. Encore sous le coup de sa précédente jouissance, la jeune femme repartait sur le chemin d’un second orgasme si son partenaire continuait ce qu’il faisait. Elle était à moitié sur un petit nuage d’extase, alors lorsque Darren appuya doucement sur son flanc, ce fut d’un geste naturel que Lyanna obéit. Elle bascula sur le côté et s’allongea sur le ventre, toujours emprisonnée par cette main qui lui tenait fermement les cheveux, de manière agréablement dominante, sans vouloir lui causer une quelconque souffrance.

Il évolua par dessus elle, se tenant suffisamment à l’écart pour se saisir de sa hanche et l’attirer en arrière. Par le geste conjugué sur ses cheveux et de cette main, guidée comme si elle était tenue en rênes, elle était contrainte de se redresser quasiment à quatre pattes. Lyanna n’eut pas d’autre choix que d’abdiquer, serrant les dents en sentant ses cheveux tirés en arrière. Elle se retrouva alors à quatre pattes, les avant bras posé sur le sol, le dos cambré, le fessier en l’air. La jeune femme ne fit pas la comparaison avec la fameuse page 31, elle attendait simplement de voir ce qui allait se passer, ne pouvant pas voir son amant qui la maintenait en son pouvoir. Darren ne relâchait toujours pas ses cheveux, il tira même encore un peu pour l’obliger à reculer et que son derrière finisse contre son membre dur, ce qu’elle fit jusqu’à sentir son sexe contre son fessier. A ce moment là, la jeune femme comprit où Darren voulait en venir, il voulait réaliser sa position favorite. Lyanna se raidit un peu, inquiète d’être prise comme un animal, mais son partenaire avait l’art de savoir calmer ses inquiétudes, et lui faire découvrir de nouvelles choses sans la brusquer. Clive commença à se caresser contre elle par des mouvements de va et vient, cherchant à habituer sa partenaire à cette nouvelle position et l’idée qu’elle allait rester à quatre pattes, entièrement offerte et contrôlée par ses cheveux tirés. Sa main libre la caressa longuement, amena de l’eau sur son dos cambré, pendant qu’il sillonait son derrière de son membre pour lui donner envie. Lyanna ferma les yeux, prisonnière et dominée, avant de frémir sous les agréables caresses de Darren. Que ça soit celles provenant de sa main, mais également celles procurées par ce membre durci et gonflé de plaisir qui passait le long de son intimité pour lui donner du plaisir.
Darren relâcha enfin sa chevelure pour se pencher par-dessus elle, l’encadrant entièrement de son corps, ses deux bras bien posé au sol pour ne pas l’écraser de son poids. Lyanna profita de ce relâchement pour baisser la tête qu’elle enfouie entre ses avants bras, avant de sentir Darren venir contre elle sans cesser ses va et vient contre son intimité.
Son bassin offrait de légères ondulations contre son derrière rebondi, la dardant aléatoirement au gré des mouvements.

« Tu aimes ? » demanda-t-il dans un souffle court, signe de son extrême excitation.

Lyanna ne répondit pas de suite, elle bougea un peu pour essayer de trouver une position plus confortable. Ignorant comme faire, la jeune femme finit par se redresser un peu, délaissant le sol pour poser ses mains à plat par terre, tout en écartant un peu plus les jambes. Malgré ses doutes au sujet de cette façon d’être prise, sa curiosité l’emportait, maintenant qu’elle se trouvait à quatre pattes devant Darren. Et elle avait suffisamment confiance en lui pour qu’il s’arrête si quelque chose n’allait pas. Le stade ultime de la domination. Une chose qui l’écoeurait sur son monde parce que les mâles prenaient les femmes de force en les faisant crier de douleur. Mais pour Darren, à chaque fois qu’il s’était montré dominateur avec elle, Lyanna n’en avait ressenti que du plaisir. Est ce qu’être prise comme un animal lui ferait encore autant de bien que les autres découvertes qu’elle avait faite avec lui ? La jeune femme finit par acquiescer d’un hochement de tête, assurant sa position qui lui donnait un air de dominée à l’extrême.

"Oui … continue ..." murmura-t-elle d’une voix mêlée de crainte, mais également d’excitation naissante.
« N’aie pas peur... » lui susurra-t-il à l’oreille. « Je suis là. »

Lyanna respira profondément en écoutant les paroles de Darren qui se voulaient réconfortantes. Elle faisait son possible pour chasser les mauvaises pensées, et surtout éviter que les mauvais souvenirs ne viennent la hanter dans un moment pareil. La jeune femme misait sur sa confiance en lui pour réussir à calmer cette peur, et à profiter pleinement de cette découverte. L’excitation de Darren lui embrouillait vraiment les idées mais il parvenait à se rappeler que cette nouveauté n’était pas dans le tempérament de sa partenaire. Le respect était véritablement au centre des ébats d’un couple et Darren luttait contre son envie de se servir salement. Il se redressa complètement pour masser délicatement le dos de son Amazone tout en continuant ses va et vient dans le vide. Ses mains exercées descendirent jusqu’à ses callipyges qu’il remercia longuement en vérifiant qu’elle avait les jambes suffisamment écartées. Lyanna frissonna sous ses caresses, ce qui lui permit de se détendre en fermant les yeux, avant d’assurer sa position sur ses mains et ses genoux. Heureusement que c’était du sable en majorité, sinon cette position finirait par être douloureuse à force d’être à quatre pattes. Puis, après s’être armé de sa virilité, le soldat exécuta un massage plus précis et insistant. Il se servit de ses mains pour orienter son membre puis s’insinua de manière très limitée. Seulement les premières parcelles avec douceur. En sentant le bout de son membre commencer à s’insinuer en elle, la guerrière se mordit la lèvre pour étouffer un gémissement, ne pouvant pas s’empêcher de se raidir un peu. Darren dut le sentir car il y mit de la douceur dans ses gestes, attendant que son amante se détende pour continuer de la prendre.
Pour amener Lyanna à faire d’elle-même le reste du chemin, il posa ses deux mains sur ses reins et appliqua une légère pression pour l’amener à accepter l’intrusion jusqu’au bout. Attirée en arrière lorsque son partenaire agrippait ses hanches pour la faire reculer et accepter son sexe durci en elle, la jeune femme poussa un long gémissement en se cambrant jusqu’à ce que Darren soit bien au fond d’elle. Cette position donnait des sensations bien différentes de celles qu’elle connaissait déjà. Plus étranges, mais aussi plus intenses, plus profondes. Et également plus délicieuses. La sensibilité de sa féminité était plus élevée que lorsqu’elle était allongée sur le dos, et là, Lyanna sentait son amant vraiment au fond de son antre chaude et humide de désir. Ses gémissements changèrent également, plus poussés et puissants. Visiblement, la guerrière n’était pas la seule à trouver cette position plus intense. Le soldat souffla d’un profond soulagement et exprima le plaisir que ça lui offrait. Il déduisit à la réaction de sa belle que son envie demeurait forte, ses doutes toujours au second plan. Il ajusta sa position de ses genoux et assura toute la profondeur en guidant Lyanna de ses mains. Il la carressa encore un peu, essayant de voir si elle se faisait à cette position, et il se retira enfin lentement. Doucement, doucement, jusqu’au point de sortir, puis il se replongea en elle. Lyanna finit par revenir à sa position initiale, en baissant le bas de son corps pour que ses avants bras se reposent sur le sol, gardant ses fesses bien en l’air. Cela lui permit de reposer un peu ses muscles, mais alors que Darren s’enfonçait à nouveau lentement en elle, profondément, la jeune femme eut un nouveau long et intense gémissement, sentant encore plus son membre en elle vu sa position. Elle serra les poings et garda les yeux fermés, envahie par d’agréables sensations. Et si la douleur du début de ses ébats avait pointé le bout de son nez, elle était littéralement submergées par le plaisir ressenti.

Darren ne se couchait pas encore sur son dos, préférant lui laisser de l’air pour l’instant. Son mouvement était simple, singulier et plutôt lent. Il sentait le dos de Lyanna se crisper et il songea, dans un brusque éclat de lucidité, qu’il serait incapable de la voir si son visage était tordu d’horreur ou si elle pleurait. Darren eut peur de lui faire mal mentalement, malgré ce que son propre corps exprimait.

Le jeune homme s’empara donc de ses cheveux qu’il décala sur le côté, l’eau l’y aidant, puis il se pencha un peu pour observer son expression. Il put voir les traits tirés sur le visage de Lyanna, mais des traits d’extase et non de douleur. Sa bouche entrouverte qui laissait passer plusieurs gémissements au rythme de ses coups de rein doux et lents. Le soldat poussait dans ce même temps des soupirs d’un profond plaisir. Il était investi d’un devoir viril accompli, du mâle Alpha, l'excitation surmultipliée par ce côté bestial. L’Amazone était à lui, entièrement dominée, entièrement abandonnée. Elle était...À...LUI. Il la maîtrisait par son sexe, elle, une dominatrice tueuse d’hommes. Le sentiment de puissance et d’accomplissement était fou. Les vagues de plaisir que lui procurait le corps de Lyanna lui faisait même écarquiller les yeux. Il l’adorait, il l’aimait éperdument. Mentalement, physiquement, de manière symbiotique. Il voulait qu’elle aime aussi. Et elle aimait ça, même si pour le moment, elle n’était pas en état de l’avouer. Lyanna était purement dominée, Darren la possédait dans tous les sens du terme, mais pas comme les mâles de son monde. C’était une domination très agréable, et ce qu’il lui faisait en cet instant, la prendre comme une bête en la soumettant, elle qui avait eu de gros doutes au début, la voilà qui se cambrait un peu plus pour accueillir davantage ce membre en elle, afin que le militaire puisse aller toujours au plus profond d’elle.

Darren était en train de perdre les pédales à force d’onduler et ce n’était vraiment pas le moment. Mais il se laissa guider par son instinct. Ses mains s’étaient saisies des hanches de sa partenaire et il s’autorisa un jeu de va et vient un peu plus téméraire et aventureux maintenant qu’elle semblait accoutumée. Vu l’intensité de cet ébat et de cette position nouvelle, Lyanna poussa rapidement des cris de plaisir, d’abord surprise par les va et vient plus profond et brutaux de son amant. Rapidement, la surprise s’effaça pour laisser place au désir et à l’envie qu’il continue à la posséder.
Darren adorait posséder Lyanna de ses coups de reins. Il accrocha ses deux épaules et leva le regard vers le ciel en se fendant d’un « Bon sang... » extatique, soulagé.
Sa volonté dérapa à un moment et il saisit de surprise sa partenaire en lui donnant une claque sonore sur la fesse. Ce qui fit sursauter Lyanna, qui poussa un petit cri de surprise et de félicité. Ce simple geste avait envoyé une décharge de bien être dans tout son corps, mêlé aux autres sentiments qui l’envahissait lorsque le soldat continuait de la prendre bestialement, ayant augmenter l’intensité et la puissance de ses coups de rein. Lyanna ne ressentait plus de douleur, son antre s’était habituée à son membre durci, et elle ne voulait pas qu’il stoppe ses gestes.
Complètement ivre de plaisir, Darren se pencha pour lui demander à l’oreille :
« Je...continue ?!? »
Il lui mit une deuxième tape sur le derrière.

"Ne … aaaahhhh" commença-t-elle à dire, en poussant un autre cri sous la deuxième claque, "... t’arrête pas ..."
« Tu aimes ça, hein ? » s’amusa-t-il alors en la claquant encore deux bonne fois en rythme.
"Oui … j’aime … aaaaahhhh … ça ..."

Darren poursuivit ses mouvements de bassin. Maintenant qu’il était certain que Lyanna ne vivait pas mal cette expérience et qu’elle était complètement embarquée, le jeune homme lâcha la bride. Il pensa un peu à lui et un peu moins à sa partenaire en lui tenant son petit derrière pour s’en occuper fièrement. Parfois, il se permettait quelques coups secs pour essayer de lui arracher des cris de plaisir. Et cela fonctionna très bien. Des longs gémissements lorsque le militaire la prenait en douceur, Lyanna poussa des cris de plaisir quand son partenaire se montra plus entreprenant, mettant de la force dans ses coups de rein.
Une décharge électrique commençait à l’envahir, il se sentait monter petit à petit. Rien de pire que de devoir ralentir un peu pour ne pas venir trop vite. Mais c’était nécessaire pour un rapport bien dégusté. L’empressement, c’était la voie au regret. Sur le moment, on avait envie d’y aller à fond. Et une fois que c’était trop tard, en reprenant ses esprits, on trouvait ça con de ne pas avoir su se contrôler un peu plus.

Darren réduisit donc un peu son rythme pour essayer de se contenir. Mais ce n’était pas si facile. Entre cet environnement fantasmagorique, le beau corps de sa sauvage qui se cambrait à chaque attaque, et son propre plaisir personnel : rien ne donnait envie de se contrôler.

Clive ferma les yeux et s’allongea sur le dos de l’Amazone, ses deux mains se posant de chaque côtés pour ne pas trop l’écraser. Lyanna se sentit quand même pressée vers le bas, ses fesses écrasées contre les cuisses de son amant. Cela ne rendit la position qu’encore plus dominante. Et excitante, alors que la jeune femme ne pouvait ni bouger ni fuir, prisonnière de Darren qui la dominait de son corps. Il enfouit son visage dans sa chevelure, tenta d’agresser la pliure de son cou. En remarquant qu’elle essayait de regarder dans sa direction, il assista la torsion de son visage et s’arrêta d’onduler. Une petite pause, le temps de l’embrasser farouchement malgré la position inconfortable de l’un comme de l’autre.
Darren se détacha de ses lèvres et lui offrit un sourire ravi. Il s'agrippa à ses seins, les massant agréablement, les pinçant également pour jouer...juste un petit instant. Ses attentions ne firent qu’électriser le corps de Lyanna, lui faisant perdre pieds dans un tourbillon de plaisir.
Le soldat reprit ses appuis sur le sol, continuant d’écraser le corps la belle brune. Il assura sa position puis reprit de bons coups de reins, se guidant à ses gémissements et ses cris pour faire le fourbe. L’ébat devint peu à peu bestial, profond et intense. La jeune femme posa même son visage sur son avant bras, soumise, alors qu’elle commençait à se sentir submergée par un nouvel orgasme naissant. Ses cris devinrent plus forts, il n’y avait plus de gémissements, la guerrière donnait de la voix.
Le soldat voulait que cette vallée l’entende hurler plus fort que le klaxon du véhicule.
Darren se redressa naturellement pour s’emparer de ses cheveux d’une façon très possessive et il l’emmena dans une danse bestiale. Le chasseur et la chassée. Un peu plus de brutalité sans entrer dans la violence. Et Lyanna se laissa faire, entravée, sa tête tirée en arrière pour la cambrer davantage. Le claquement des cuisses de Darren contre les fesses de la jeune femme étaient parfaitement en rythme avec les cris de jouissance de la guerrière.
« T’es à moi... » gémit-il de plaisir tout en devenant dingue.
Il alla encore plus vite et plus fort. Il allait exploser, il le sentait.
« Dis le ! T’es à moi ! »
Lyanna eut du mal à répondre à la demande de Darren, seuls des cris traversèrent ses lèvres. La main du soldat se releva et il lui claqua les fesses.
« Ahh...bon sang...dis le ! »

Lyanna reçut une nouvelle fessée, et il n’en fallut pas plus pour la combler. Tout comme les assauts brutaux de son compagnon en elle, la faisant bouillir de l’intérieur.

"Je suis … aaaaahhhh … à toi … aaaaaaahhhh ..."

S’en était trop pour Lyanna, qui poussa un long et bruyant râle de plaisir, en se cambrant. Son corps fut envahi par l’orgasme et se contracta, tremblant de la tête aux pieds. La jeune femme sentit son coeur battre à tout rompre, comme s’il allait bondir hors de sa poitrine, tandis que sa respiration saccadée trahissait son état de pur bien être. La jouissance fut longue et intense, entretenue par les coups de rein rapides et puissants de Darren qui la possédait entièrement, corps et âme. Lui-même venait de pousser un profond râle en jaillissant au sein de sa partenaire. Il goûta un plaisir tout aussi intense et puissant alors qu’il insistait de ses derniers coups de reins, comme pour vider son être de l’excitation jusqu’à la dernière molécule. Car, plus cette excitation le quittait, plus le sentiment de plénitude l’investissait.
Dans sa position de mâle Alpha, la tête tirée en arrière et les dents serrées, le soldat donna un ultime et dernier coup. Puis il resta immobile quelques instants, son esprit perdu dans le maelstrom de la jouissance.

Après de longues secondes de plaisir, Lyanna fut enfin libérée de l’étreinte bestial de son amant, et à bout de forces, elle se laissa tomber sur le sol. Comme il y avait une petite couche d’eau, la guerrière fit un effort colossal pour se retourner, les yeux fermés, la respiration rapide et irrégulière. Mais elle avait un sourire de béatitude aux lèvres.
Darren était également allongé à côté d’elle, pas vraiment à la même hauteur, mais ce n’était pas ça qui comptait. Lui fixait le ciel tout en essayant de se remettre de son déchaînement bestial. Même symptôme : respiration trop forte et rapide. Le coeur qui cognait dans sa poitrine comme une bête enragée.

Le jeune homme hasarda un regard sur le côté. Il entendait Lyanna, il la voyait respirer : c’est bon ! Elle était encore en vie !
Il lui prit la main avec tendresse et resta allongé avec elle jusqu’à ce que ça passe.

« J’...J’t’aime putain ! » lâcha-t-il dans une exclamation.

Lyanna sentit la main de Darren sur la sienne, mais elle garda les yeux fermés quelques instants encore. Elle se contenta de la serrer avec douceur. Puis, en entendant ses aveux, le sourire de la jeune femme s’agrandit, et elle consentit enfin à ouvrir les yeux. Tourner la tête lui demanda beaucoup d’effort, elle était épuisée. Comme si cet ébat bestial l’avait vidé agréablement de ses forces. Il lui faudrait un petit moment pour retrouver possession de ses moyens. La guerrière plongea son regard dans celui de son amant.

"Je t’aime aussi ..."

Clive n’était guère plus énergique.
Il restait allongé dans la petite étendue d’eau à fixer le ciel en reprenant son souffle. Mais même après un temps de repos suffisant, rien ne donnait envie de se redresser. Sans énergie, leurs propres corps étaient devenus des prisons. Ces derniers les remerciaient tout de même pour cette avalanche de plaisir fusionnel.

Darren savait que sa belle ne voulait pas bouger non plus. Elle aussi fixait le ciel, retrouvant peu à peu une respiration plus calme. Les battements de son coeur étaient moins rapides, il ne voulait plus sortir de sa poitrine. Mais le bien être lié à la jouissance était toujours là, dans son corps, et cela était si agréable qu’il lui était impossible de bouger. Et elle n’en avait pas du tout envie. De son côté, Darren mobilisa le peu de volonté qu’il avait pour se redresser. Il fallait faire ça intelligemment. Par étapes !
D’abords de flanc, puis assis, appui sur un jambe, se redresser sur l’autre. Lyanna le regarda faire, à la fois intriguée mais également stupéfaite de lui voir encore réussir à puiser dans ses forces, là où elle ne pouvait pas le faire. Ou ne voulait pas.
Darren ne sut si c’était son corps ou ses dents qui avaient grincé de déplaisir au moment de se redresser. Il vint se positionner stratégiquement sur le flanc de sa belle qui était toujours au sol. Il glissa un bras sous ses jambes, l’autre derrière son dos, puis il l’amena contre lui.
« Accroche-toi. » lui souffla-t-il avec tendresse.

Sans attendre, Lyanna passa ses bras autour du cou de Darren, s’y accrochant avec douceur. Le soldat fît appel à ses muscles et il donna un accoup pour tenir la guerrière suffisamment bien. Il serra les dents, retenant à peine un gémissement sous l’effort, puis il la souleva pour l’emmener doucement avec lui.
Amour, sentiment, attachement, tout était dans son regard tandis qu’il l’emmenait sur la berge. Lyanna ne l’avait pas non plus lâché des yeux, elle plongea son regard envoutant dans le sien, avant de l’embrasser tendrement. Darren installa sa compagne dans des hautes herbes qui les abriteraient du vent. Mais tout en veillant à rester pleinement exposés au soleil pour sécher. Darren s’installa ici, avec elle, parvenant à s’agenouiller pour que Lyanna n’ai aucun besoin de sortir de sa transe paralysante. Le soldat lui entoura ensuite les épaules d’un bras et la garda contre lui dans une étreinte aimante. Aussitôt, la jeune femme vint se blottir contre son corps, sa tête posée dans le creux de son épaule. Elle caressa distraitement son torse, sans arrière pensée. Juste des gestes doux et attentionnés, laissant le bout de ses doigts effleurer sa peau.

Ils n’avaient plus qu’à attendre là, que le soleil les réchauffe complètement, les fasse sécher, pendant qu’ils se laissaient doucement aller. Darren ne se sentit pas sombrer tant il se sentait bien. Le son de la nature était toujours aussi agréable aux oreilles de Lyanna, comme une berceuse. Et vu son épuisement, elle ne mit pas longtemps pour suivre son amant dans les bras de morphée. Le soldat ouvrit simplement des yeux d’un coup quand il comprit que ce bien être venait d’un sommeil réparateur. Le vent faisait toujours danser les grandes herbes autour d’eux, les grillons continuaient de siffler. Sans montre, impossible de savoir combien de temps s’était écoulé. Pas assez pour que le soleil décline. Mais suffisamment pour qu’il sente ses jambes aussi molles que du coton.
Peu importe ! Nu comme des vers, demeurés enlacés l’un contre l’autre, ils étaient très bien ici.
Darren pencha la tête pour voir le visage doux et serein de sa bien-aimé.
Elle dormait aussi, rien ne l’avait tiré de son sommeil tellement elle se sentait bien et apaisée …

Darren l’embrassa délicatement sur le front.
C’était dans ces moments-là qu’il laissait souvent ses pensées vagabonder. Il reconnaissait que, de toute ses conquêtes, c’était bien avec elle qu’il s’éclatait le plus. Le fait qu’elle était novice ? Ou que c’était une femme ordinairement dure et sévère qui s’abandonnait entre ses bras ? La touche d’exotisme ?
Tout ça à la fois peut-être…

« Chérie ? » fit-il à un moment en la frictionnant.

Il laissa une petite minute s’écouler sans qu’elle ne réagisse.

« Allez guerrière. Réveille-toi... » souffla-t-il d’une voix douce à son oreille.

Un son la sortit peu à peu de son délicieux sommeil. La voix de Darren qui lui demandait de se réveiller. Sauf que Lyanna n’en avait pas envie. Elle se sentait si bien, elle ne voulait pas que ce moment s’arrête. Gémissant dans son sommeil, la jeune femme enfouit un peu plus son visage contre le corps de Darren, comme si elle cherchait à fuir la lumière du jour. Elle n’avait pas du tout conscience où elle se trouvait, ni ce qu’elle venait de faire.

"Non … je ne veux pas … pas envie ..." murmura-t-elle comme une enfant qui ne voulait pas quitter son lit.

Darren sentit un grand sourire étirer son visage.
Elle était drôle. Pourquoi devoir bouger quand on pouvait rester là, si bien, à vivre d’amour et d’eau fraîche, sans vêtement ?
Le problème, c’est que s’ils ne bougeaient pas, le camp n’allait pas s’installer tout seul. Et s’ils voulaient bâtir d’aussi beaux souvenirs en plus, il fallait continuer la mission.
« D’accord ma belle. » dit-il tendrement, une petite pointe de mesquinerie dans la voix. « Je mange la barre chocolatée alors... »

S’il y avait bien quelque chose, en cet instant, qui aurait fait réagir Lyanna, c’était bien ça. Parler de barre chocolatée était une très bonne idée pour l’obliger à se lever. A contre coeur, la jeune femme consentit à ouvrir les yeux en s’étirant. Malgré le bien être qu’elle éprouvait, et sa terrible envie de rester encore là, sans bouger, au soleil, profitant des bras de son amant, ses très récentes aventures, à commencer par cet ébat bestial, lui avaient donné faim. Pensant à autre chose qu’à son épreuve, l’appétit de Lyanna revenait peu à peu, et cette barre chocolatée était plus que bienvenue.

"Non … tu n’y touche pas … c’est à moi !"

Au prix d’un gros effort, Lyanna se réveilla enfin, et se redressa pour s’accouder. Son corps réclamait encore du repos, mais une fois qu’il serait en mouvement, ses courbatures s’effaceraient. La guerrière regarda Darren, elle le défia du regard, mais sans être courroucée.

"Fourbe …" commença-t-elle à dire.
« Oui ma traîtresse ? »
"Tu oses me faire me lever en me parlant d’une barre de chocolat ? C’est très manipulateur !" lui lança-t-elle, toujours sur le même ton faussement en colère.

Darren releva ce défi dans son regard encore endormi, il trouvait ça craquant.
« Je sais juste comment te convaincre. » murmura-t-il avant de déposer un rapidement baiser sur les lèvres, comme un claquement fugace.
Il l’observa un instant, le regard brillant, alors que lui revenait cet échange de folie dans le lac.
« Comment tu te sens ? Tu n’as pas mal, j’espère ? »


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Lyanna
Guerrière
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√ Arrivée le : 14/07/2018
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Dim 7 Juin - 22:55

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

Il s’inquiétait un peu de la force qu’il avait employé même si elle avait visiblement apprécié. Darren savait que son corps n’était pas tout à fait habitué aux ébats de cette intensité.

Lyanna fronça quelque peu les sourcils à la question de Darren. Comme son corps était engourdi par le bien être avant qu’elle ne s’endorme, la jeune femme n’avait pas fait attention. Mais maintenant, elle ressentait davantage les courbatures après ce repos bien mérité. Lyanna se redressa pour s’asseoir, et massa ses jambes. Elle constata alors quelques petites douleurs par ci par là, mais rien de bien méchant. Elle secoua la tête et regarda Darren.

"Non, tu ne m’as pas fait mal. J’ai ressenti beaucoup de plaisir, c’était … plus intense qu’avant. Mais ..."

Les courbatures de Lyanna étaient en parties dues à cette position soutenue dont elle n’avait pas du tout l’habitude. Elle était sportive et endurante, mais rester à quatre pattes si longtemps, en subissant les assauts répétés de son amant contre ses cuisses sollicitées, avait fait travailler des muscles qui n’étaient pas utilisés de cette manière avant.

"J’ai des courbatures ici … et là ... " dit elle en montrant d’abord l’avant de cuisses, puis l’intérieur.
"Aux épaules et aux bras aussi !"
« On a toujours des courbatures quand on s’amuse autant. » fît Darren en observant les endroits que Lyanna se massait.
Il aurait bien voulu lui proposer ses mains pour dénouer ses muscles. Mais il se connaissait, la tension allait naître de nouveau et il lui ferait connaître une nouvelle position jusqu’à ce que mort s’ensuive.
« Je ne t’ai pas vraiment épargné. Que ce soit par mes gestes mais aussi par ce que je t’ai fais dire. Connaissant un peu ta culture, je sais que c’est...délicat. » amena-t-il doucement. « J’espère que tu ne le prends pas mal. C’était un petit jeu adorable, j’ai beaucoup aimé. »
"En fait … c’est sorti tout seul. Je me sentais tellement bien, je ne me suis pas contrôlée. C’est juste que ..."

Lyanna s’interrompit quelques secondes, en se mordant la lèvre, les joues légèrement rosies.

"J’aime m’abandonner à toi, parce que je te fais confiance. Je ne sais pas pourquoi je me laisse faire comme ça. Mais j’aime quand tu … enfin … quand tu me possèdes" souffla-t-elle en regardant amoureusement Darren.
« Ca fait du bien, ça soulage. » répondit-il comme s’il terminait sa phrase.
Le soldat sourit d’autant plus.
« On aime tous ça, Lyanna. C’est le jeu dans l’intimité d’un couple. On aime bien prendre et dominer l’autre. Crois-moi...dans ce camion...je ne faisais pas le fier quand tu m’as assailli. »

Lyanna sourit à Darren, et elle vint l’embrasser tendrement en se penchant sur lui. Elle aimait bien ce petit jeu. Le militaire était un mâle, mais il pouvait la posséder comme il le voulait. Et c’était la même chose de son côté, la guerrière réussissait à prendre le dessus et à le dominer. Un jeu à double sens auquel ils se donnaient l’un à l’autre, partageant cette intimité selon l’envie de chacun. A jeu égal. Il n’y avait pas de gagnant ni de perdant. Ils inversaient les rôles quand ils le souhaitaient. Et cela plaisait grandement à Lyanna qui découvrait de nouvelles choses inconnues et plaisantes.

« Depuis qu’on a commencé, de ce qu’on a fait, est-ce qu’il y a une position que tu préfères ? »
"Quand je te chevauche, bien sûr" affirma Lyanna, du tac o tac.

La jeune femme eut alors un sourire, et baissa les yeux.

"Bon … j’avoue que celle là est … enfin … j’ai aimé la façon dont tu m’as prise … j’étais totalement impuissante, je ne pouvais pas te résister, et … j’ai adoré ça ..." dit elle en toute sincérité, bien qu’au début elle avait été rebuté par cette position de mâle alpha soumettant sa “femelle” comme un animal. Mais vu le plaisir qu’elle avait ressenti, la jeune femme commençait à voir cette position d’un autre point de vue beaucoup plus agréable.
« Et...tu es “à moi”. » ajouta le jeune homme en bombant le torse, fier comme un coq.

Lyanna eut un petit sourire à la remarque de Darren, elle se souvenait très bien des paroles qu’elle avait prononcé, sortant toutes seules de sa gorge alors qu’elle était envahie par l’extase. La jeune femme tourna la tête et posa un regard complice sur le soldat.

"Je suis à toi ..."

La guerrière fit un effort pour se déplacer, se rapprochant de Darren. Elle vint doucement l’embrasser, lui donnant un tendre baiser. Puis, elle recula légèrement sa tête pour plonger ses yeux dans les siens, ses lèvres effleurant à peine sa bouche. Darren se laissa hypnotiser avec un plaisir à peine dissimulé.

"Et tu es à moi !"
« Bien sûr...comment je pourrai réussir à t’échapper…. » murmura-t-il en goûtant agréablement cette proximité entre leurs lèvres.

Lyanna eut un sourire plein de malice, avant de déposer un baiser furtif sur les lèvres du militaire, par taquinerie. Elle finit reculer complètement, retournant s’asseoir.

Darren était heureux de l’entendre de sa voix. De lui avoir arraché ces cris et que cette expérience n’ai laissé aucun regret chez elle. Le soldat se sentait victorieux, efficace, et respectueux. Le bonheur de Lyanna dans ces découvertes l’importait.

Devoir se relever, c’était comme retourner au boulot après plusieurs semaines de vacances d’été. Tout en lui se refusait à cette tâche, comme si elle était insurmontable. Il fallait se botter sévèrement le cul pour aller jusqu’à l’endroit, faire les premiers gestes qui réchaufferait le corps. Et puis, enfin, il s’accoutumerait et cesserait de cultiver sa flemme.

C’était encore pire dans la mesure où il se sentait extrêmement bien, en train de sécher au soleil, nu comme un vers, en discutant paisiblement avec l’Amazone. Sa compagne, sa douce...
Mais à force de se motiver, le soldat finit par bouger un peu. Il s’écarta légèrement de Lyanna, aller récupérer leurs vêtements, puis s’habilla devant elle. Lyanna sut que le moment de sérénité était passé, et qu’il allait maintenant falloir retourner à la tâche. Le soleil n’avait pas encore commencé sa course vers l’horizon, le jumper n’était donc pas encore proche du continent. Mais hélas, si la guerrière restait plus longuement là avec son amant, ils prendraient du retard sur le montage du campement. Elle soupira longuement, tout en regardant Darren s’habiller. Elle sut qu’elle devait faire de même, mais la volonté lui manquait. Et cela se voyait sur son visage.

« On aura d’autres occasions. » lui dit-il pour la rassurer puisqu’il voyait passer la déception dans son regard. Oui, ce beau moment était déjà fini. Il cachait simplement mieux ce regret que Lyanna.

Devoir d’homme quelque part.
Si Lyanna se laissait guider par ses envies, c’était son devoir de compenser par les obligations sérieuses de la situation. Ils avaient un camp à monter et cette délicieuse distraction ne pouvait pas durer trop longtemps.
Darren aida sa belle à se redresser et à se revêtir. Il prit beaucoup de plaisir à la recouvrir de sa veste militaire, de son gilet tactique, et de refermer les fermetures éclairs tout en la regardant. L’expression dans ses prunelles étaient chargées de cette malice secrète : “quel beau souvenir que ce bain !”

Les mains du soldat se saisirent de son col avec une fausse brutalité, sèchement, comme une racaille qui aurait voulu l’intimider. Ce qui arracha un petit cri de surprise de la part de la guerrière qui se retrouva brutalement attirée contre Darren tandis qu’il la soulevait vers lui, se retrouvant sur la pointe des pieds. Elle posa ses mains sur le torse de son compagnon, son visage étant maintenant très près du sien. La jeune femme plongea son regard dans le sien, intriguée par son geste. Dans le contexte, son acte était surtout piquant, provocant. Un petit rappel de la domination qu’il lui avait fait subir dans ce lac. Et Lyanna ressentit cette volontée de la dominer, mais elle n’en fut pas courroucée. Etrangement, son coeur se mit à battre plus vite à cause de ce simple geste dominateur, cette emprise que le soldat avait sur elle sans vouloir la manipuler. Ca ne visait pas à la faire souffrir. En silence, Darren se servit de cette prise pour l’attirer plus près et l’embrasser amoureusement.
Il lui déclara un délicat « Merci. » d’un air comblé. Une gratitude qui concernait l’ensemble de leur petit jeu. Lyanna eut un sourire très tendre pour son amant, et elle l’embrassa à son tour, faisant passer dans ce baiser toute la gratitude qu’elle avait pour lui pour cet instant magique.

Il était temps. Toute bonne chose avait malheureusement une fin. Ils partirent ensemble pour le camp. Lyanna prit la main de Darren dans la sienne tandis qu’ils remontaient le petit chemin qui s’éloignait du lac.

"J’ai repensé à cette histoire de nom de camp, et j’ai eu une idée. Que penses-tu d’Ishta ? C’est un endroit sur mon monde, mais personne ne l’a vu de ses propres yeux depuis très longtemps. C’est même devenu une légende, un lieu censé avoir disparu depuis des centaines de générations, perdu dans le désert de Carsy. D’après ce qu’on raconte, nos Ancêtres ont vécu dans cet endroit il y a des milliers d’années, avant qu’ils ne disparaissent à jamais. Beaucoup pensent que Ishta n’a jamais existé".

Lyanna tourna son regard vers Darren.

"Même si son existence est remise sans cesse en question, Ishta est un lieu sacré, spirituel, qui est censé renfermer mon passé. La langue utilisée dans les rites funéraires de ma tribu, comme chez d’autres peuples, proviendraient de cet endroit, de nos Ancêtres, même si personne n’en a la preuve".
« Le camp d’Ishta, ça sonne super bien ! » répondit Darren en souriant. « Femmes ou Mâles, personne n’a jamais mené d’Expédition pour essayer de découvrir cet endroit ? »
Il la regarda naturellement.
« Parce que dans mon monde, Atlantis a toujours été perçu comme mythique avant qu’on ne découvre vraiment son existence. C’est peut-être la même chose pour Ishta ? Il y a un héritage qui attends son peuple ? Les chefs sont au courant ?? »

Lyanna secoua la tête pour répondre à Darren.

"Le désert de Carsy est très vaste. Et il est mortel pour ceux qui s’y aventurent. Je n’y suis jamais allée, mais certains racontent que la chaleur est si élevée qu’elle est capable de faire fondre le métal. Il y a des tempêtes de sable suffisamment puissantes pour anéantir des armées entières. Et la faune qui s’est adaptée à cet environnement hostile est très dangereuse. Beaucoup ont tenté de traverser ce désert, mais peu s’en sont sortis vivants. Et personne ne sait où Ishta se trouve. Il y a peut être un héritage … si ce lieu existe vraiment. Mais tout a été oublié depuis longtemps. Certains racontent des fables dans les tribus, mais comment savoir ce qui est réel et ce qui relève de la légende et de la fantaisie dans ces histoires oubliées ? Plus le temps passe, et plus Ishta semble n’être qu’un vestige entièrement détruit il y a des milliers d’années".
« Tu devrais en parler aux autorités un jour. » confia sérieusement Darren. « Ce serait l’occasion de faire une expédition avec de meilleurs moyens et de sécuriser l’héritage de Kirana. Ton peuple est trop occupé à s’auto-agresser sexuellement donc...s’il y a un trésor caché pour les générations futurs, c’est clairement le Kiranien le plus évolué qui le mérite. »
Il sourit.
« La plus évoluée et ouverte à la réalité. Toi... »

Lyanna jeta un oeil à Darren, avant de soupirer.

"Pourquoi est ce qu’ils écouteraient une sauvage ? A supposer que je réussisse cette épreuve, ils n’ont que faire de mon monde. Pourquoi une légende les intéresserait-elle ?"
« Pour préserver l’histoire du genre humain. On appelle ça l’archéologie. » répondit-il sans hésiter. « Et ils sont loin de se moquer de ta situation. S’il y a des ruines et un héritage Kiranien à préserver, tu peux être sûre que ça va les intéresser. »
"Mouais … je n’en suis pas convaincue".

Une mauvaise pensée lui traversa l’esprit, et Lyanna eut un frisson rien qu’à cette idée.

"En tout cas, si Ridding fait parti de l’expédition sur ma planète, je ne viendrais pas. Ou alors, je trouverais une solution pour le jeter dans les pattes de mes ennemis !"
« Mets lui une perruque ! » s’écria soudainement Darren. Il traduisit aussitôt : « Heu...des cheveux factices pour changer de couleur ou de coiffure pas longtemps. Tu lui mets de beaux cheveux soyeux avant de le jeter en pâture aux mâles. »
Il secoua des mains, atterré. Ooooh, ça ferait vilain ça !!!
Darren essayait de lui faire comprendre le tableau puisqu’elle lui avait avoué comment les hommes prenaient les Kiraniennes de force généralement.
« Pauvre Ridding, s’il est pris pour une femme ! Pour le peu qu’ils ne fassent pas gaffe... »

Lyanna se mit alors à rire, ce qui était encore très rare chez elle. Et Darren était toujours le seul mâle à l’avoir entendu.

"C’est trop tentant !"
« Hé, qui sait, ça va peut-être lui plaire ! » renchérit-il en ayant adoré son rire.

Un sourire illumina le visage de Lyanna, avant que les deux tourtereaux ne retourne au camp. Avec l’aide de Lyanna, le militaire débuta le travail pour monter les trois grandes tentes collectives. Il fallait commencer par dresser l’armature en carbone qui ne pesait presque rien. Le jeune homme n’avait qu’une parole. Il sortit de ses poches une barre chocolatée, même s’il savait en avoir donné plusieurs à son amante, et la lui offrit. Ce qui plut grandement à la jeune femme, qui s’empressa de la déballer, après avoir remercié le soldat d’un baiser. Pendant qu’elle mangeait, Darren lui expliqua le principe relativement simple consistant à emboîter les tringles en métal. Il lui montra les repères, la façon de disposer l’armature s’en se gêner. Lyanna se mit alors à l’ouvrage après avoir terminé sa barre chocolatée, essayant de faire la même chose que son partenaire. C’était difficile, surtout au début, mais elle finit par comprendre le principe. Une fois qu’elle eut saisi comment assembler l’armature, c’était plus simple.
Le plus compliqué consistait surtout à déplier les énormes toiles de campagne pour les attacher sur la charpente. Longuement mais sûrement, en se servant d’un escabeau trouvé dans le mobile home, Darren accrocha les pans de tissus aux anneaux pour concevoir les parois. Lyanna tenait la toile chaque fois que le soldat montait pour passer les pans dans les anneaux. Cette partie là fut plus contraignante, et même si le soleil avait enfin commencé à se coucher, la température de l’air était élevée. A force de travailler, Lyanna avait chaud, et elle avait fini par se départir de son gilet tactique et de sa veste qu’elle avait rangé dans sa chambre, restant simplement en tee shirt. C’était plus agréable pour placer les toiles correctement et ainsi donner forme à la première tente collective.

Darren avait laissé son amie se charger de déballer et assembler l’armature de la seconde tente collective pendant qu’il terminait son montage en vitesse. Hésitante de savoir si elle était capable d’y arriver seule, Lyanna recommença ce qu’elle venait d’apprendre. Mais sans le militaire pour lui dire dès le début si elle se trompait ou non, la guerrière eut plus de mal à assembler les tringles de la seconde tente. Alors qu’elle pensait avancer, elle se rendit compte qu’elle les avait assemblé à l’envers, et elle dut recommencer là où elle s’était trompée. Ce qui lui fit perdre du temps. Heureusement que son amant était là pour l’aider, et qu’il terminait la conception de la première tente pendant que la jeune femme commençait à monter la seconde. Darren voulait avancer plus vite de cette façon pour compenser l’agréable moment. Il ne le regrettait absolument pas. Pourtant, ce sport récréatif les avait privé de forces. Après avoir déménagé tout le contenu du fret et avoir évacué leur frustration respective, la sieste était à peine suffisante.
Cela leur demanda beaucoup de temps et de patience. La première tente étant montée, ils la déplacèrent par accoup pour correspondre parfaitement aux contours signalés par drapeau. Un travail plutôt long et pénible. La tente pesait quand même son poids, vu les dimensions, et la déplacer n’était pas une chose facile. Il fallut un long moment pour la placer correctement aux emplacements choisis. Mais ils finirent par y parvenir, et Lyanna termina son assemblage, fatiguée.

Darren contrôla ensuite le montage de sa belle. Lyanna était entrain de terminer, se trompant encore de temps à autre, mais elle finit par accomplir sa tâche. Le soldat contrôla le travail, et fut stupéfait de voir que, même si elle avait perdu du temps à cause de plusieurs erreurs qu’elle avait corrigé, Lyanna s’en était sortie toute seule. Cette étape était la plus simple, il ne restait plus qu’à mettre la toile. Ce fut au tour de la guerrière de tenter l’expérience. Elle monta sur l’escabeau, et sur les conseils de Darren, elle accrocha les encoches aux anneaux. Le tissu était lourd, et le soldat dut l’aider pour y parvenir. Arrivée à la moitié, ils échangèrent les rôles, avant que Lyanna ne s’éloigne pour s’occuper de la troisième armature. Dès que Darren eut terminé sa tâche, la jeune femme laissa tomber la sienne pour déplacer la tente à côté de l’autre.

La suite fût un peu plus rapide. Maintenant que l’Amazone savait comment monter le système, la dernière tente collective se dressa beaucoup plus rapidement. Ils l’installèrent à côté des deux autres puis Darren déplia les cordages pour les relier au piquet de sol. Il se recula ensuite pour observer l’allure que ça donnait, avec son amour, la prenait à la taille. Lyanna observait les trois grandes tentes, impressionnée par leur taille. Elle posa sa tête sur l’épaule de son amant, reprenant son souffle après ce dur effort.
« Pas mal pour un début... »
Il alla récupérer une pelle militaire qu’il déplia.
« Pour éviter que l’eau stagne, il faut creuser une petite tranchée de drainage tout autour. Dix bons centimètres de profondeur c’est l’idéal. »
Darren fixa le matériel plus petit, mais beaucoup plus nombreux, qui concernait l’équipement intérieur. Les trente lits de camps, les malles, des casiers en toile dépliable.
« Qu’est-ce que tu préfères ? Creuser la tranchée de drainage ou rentrer ce matériel à l’intérieur ? »

Lyanna observa le matériel à rentrer dans la tente, puis la pelle qui devait servir à creuser les tranchées. Elle réfléchit quelques instants, avant de secouer la tête, un sourire provocateur aux lèvres.

"Creuser des trous, c’est le travail d’un mâle, non ?" lança-t-elle, défiant Darren avec amusement. "Je vais rentrer le matériel !"
Un grand sourire d’enfant bariola le visage du soldat. Il répliqua illico :
« C’est vrai que faire le ménage, c’est un travail de femmes ! Tu commences à connaitre ta place. » osa-t-il tout en lui tournant le dos.
Il sursauta et accéléra d’un pas pressé. Il était fier de sa remarque sexiste mais craignait malgré tout un coup de pied vengeur qui pouvait tomber à tout moment.

Pourquoi un coup de pied ? Lyanna avait envie de faire bien plus que de frapper Darren avec son pied. Le militaire eut bien fait de se méfier, car tout en prenant un air faussement outré, car elle avait quand même confiance en son compagnon pour savoir qu’il n’était pas du genre sexiste, Lyanna se lança à sa poursuite pour les faire regretter ses paroles.

Et soudainement, comme si l’adulte en lui venant de s’évanouir pour ne laisser que l’enfant aux commandes, Darren s’élança en s’esclaffant pour essayer de la fuir. Il tourna tout autour de la tente, se servant de cet abri comme d’une barrière pour s’assurer d’une bonne distance de sécurité. En rigolant et criant, il veillait. Si Lyanna était à droite, il était à gauche. Et inversement.
Mais c’est mal connaitre une Amazone justement habituée à chasser l’homme. Elle lui fit part de sa souplesse et de ses tactiques de chasse en l’atteignant bien plus vite que prévu. Le militaire poussa un cri effrayé (d’amusement) tout en prenant ses jambes à son cou.

« Ahhhhh je rigolais….AAAHHHHHHOOOOOOO SECOURS !!!!!!!!! »

Elle gagnait du terrain ! Et elle finit par le rattraper. Lyanna se jeta sur Darren et tomba au sol avec lui. Il ne fallut pas longtemps pour que la jeune femme se retrouve à chevaucher son compagnon, le fixant avec un air menaçant.

"Qu’est ce que tu as dit ? Je n’ai pas bien entendu ! Répète un peu !"

Lyanna allait attaquer Darren pour la remarque qu’il avait osé dire. Avec rapidité, ne lui laissant pas le temps de réagir, la guerrière partit à l’assaut du soldat en ouvrant son gilet tactique. Puis, elle l’attaqua … à coups de chatouilles. Ses doigts gratouillèrent partout, passant sous la veste et le tee shirt, attaquant sa peau pour lui faire perdre ses moyens. Elle le chatouilla partout où elle pouvait, gardant le dessus sur son amant. La jeune femme était amusée de la situation. Et Darren la suppliait d’arrêter.

"Alors ? Je n’ai pas entendu ?! Qu’est ce que tu as dit, toute à l’heure ?"
« Ahhhhh Traîtresse ! NOON !!! Tu...triches !!!! Tu m’as pris pour...Aaahhhh...du gibier !!! »
Il tenta vainement de se retourner et dégaina la seule arme qu’il lui restait : le baiser.
Le jeune homme se redressa d’un coup pour encercler la belle Amazone de ses bras et l’embrasser tendrement, dans le seul espoir de faire cesser cette horrible torture de chatouilles sur ses côtes. Il retomba mollement sur le sol en la tenant contre son torse, allongeant son embrassade.
S’installer sur lui à califourchon, avec son air sombre et menaçant, venait de l’émoustiller agréablement. Leur petit jeu aussi.

Lyanna s’était laissée faire, se retrouvant allongée sur Darren lorsque ce dernier s’était retourné pour la saisir et l’amener à lui. Il était vrai qu’un baiser la désarmait facilement. Et elle l’embrassa de plus belle, même si c’était une mauvaise idée. Cela pouvait les amener à déraper, alors qu’ils avaient déjà du retard dans leur travail. Les bras passés autour du cou du soldat pour être au plus proche de lui, Lyanna plongea son regard envoûtant dans le sien.

"Je n’ai toujours rien entendu … répète ça ! murmura-t-elle, avant d’embrasser à nouveau Darren, lui mordillant la lèvre.
« Hmmm... » fit-il dans un soupir de plaisir. Si jouer de ce petit défi lui permettait d’avoir cette belle plante sur lui, il ne pouvait plus garder sa langue dans sa poche. « Tu connais ta place, femme. » lui murmura-t-il, le regard chargé de défi, en espérant une punition encore plus agréable que les chatouilles.

Darren repartait à la charge, et cela fit sourire Lyanna.

"Ah ouais … tu veux jouer à ça ..."

Comme elle était à califourchon sur lui, Lyanna sut très bien comment punir Darren. Elle se déhancha aussitôt, frottant son bas ventre contre le sien, un seule fois, tout en guettant sa réaction. Sur le coup, la jeune femme n’avait pas vraiment l’intention de repartir dans un ébat avec lui. Elle agissait ainsi par jeu que la situation avait fait naître pour entretenir leur complicité.

Le soldat comprit, de son côté, qu’elle pourrait s’amuser à lui faire sentir cette position qu’il affectionnait particulièrement sans aller plus loin. Comme un avant-goût vengeur, une façon de lui montrer ce qu’il aurait pu obtenir d’elle et qu’il ne pourrait qu’espérer tristement pour avoir osé l’offenser. Une terrible vengeance. Tu regardes, tu sens, et tu ne touches pas !
« Nannnnnn ! Ca c’est pas cool !!!! On joue pas avec ça ! » se plaignit-il en sentant déjà ce délicieux déhancher se tarir.
Privé de douceurs le Darren !! Il serra les dents et gémit de tristesse comme un gamin.
« C’est quand même sévère comme punition ! » lui murmura-t-il d’un air entendu, signe qu’il se rendait déjà.
"Une punition à la hauteur de l’affront, tu ne penses pas ?" la taquinait-t-elle.
« Oui...je suis vaincu... » reconnut-il la mine basse.

Il caressa l’épaule de sa belle Amazone avant de l’embrasser.
Le soldat était émoustillé mais pas encore assez pour perdre les pédales. Le jeu était fini, il fallait qu’ils retournent bosser avant que la situation dérape et qu’ils ne se retrouvent à sécher, dans les hautes herbes, nus comme des vers.
Darren s’était redressé sur les coudes et, au moment où la guerrière victorieuse allait le quitter, il posa une main sur sa hanche pour lui demander de rester à califourchon.

« Attends ! » fit-il, un peu coquin mais pas tant que ça. « Montre moi comment faisait une reproductrice sur ta planète. Quand tu me disais qu’ils étaient sur une paillasse et qu’elles faisaient comme sur les chevaux. Ca donne quoi sans envies ni sentiments ? » questionna-t-il sincèrement.

Même s’il savait que sa belle n’avait tenté ce rôle qu’une fois, il l’invita du regard à répéter le geste sur lui. Il s’allongea sur le sol, confiant quant au fait que, dénué de toute passion, ça n’allait pas les allumer. Il agita les mains pour demander à sa belle de lui montrer rapidement puis, quand elle sauta brusquement pour rebondir sur lui comme si elle chevauchait une monture à bride abattue, Darren se fît écraser les bourses.
Il râla soudainement en se tournant sur le côté, dans un mélange de cris de douleurs et de crise de rire.
« AHHHH Ahahaha ! Aïe ! Mon Dieu, mais comment c’est possible un truc pareil !!! »
Il fixa Lyanna, mort de rire.
« Je préfère notre méthode à nous ! Elle est mille fois plus douce ! »

Lyanna soupira en voyant que Darren n’était pas blessé, elle avait eu peur de lui faire mal.

"Quoi ? Tu m’as demandé de te montrer comment je faisais. Et ça m’ennuyait. Alors, je n’y allais pas en douceur, c’était une horrible corvée pour moi" lança-t-elle en se retirant de dessus son amant. Elle se mit aussitôt à sourire. "Mais avec toi, c’est différent. Je prends beaucoup de plaisir, et je ne m’ennuie pas ..."
Darren se releva à son tour en partageant son sourire. Ca se sentait que c’était une corvée à l’époque. Mais avec lui, tout était différent, et c’était vraiment flatteur. Darren le lui fit savoir d’un regard amoureux tandis qu’une idée bien moins réjouissante lui venait en tête.
« Dis. Je suis désolé de te le demander comme ça mais... »
Il se racla la gorge.
« On en a jamais parlé. Tu prends des moyens de contraceptions ou pas ? La pilule, tu connais ? Teyla t’a parlé de ce genre de choses ? »

Lyanna fronça les sourcils à la question de Darren. Elle ne voyait pas de quoi il parlait, et secoua aussitôt la tête.

"Non, elle ne m’a jamais parlé de ça. C’est quoi ? Quand je suis arrivée, on m’a donné des pilules à avaler quand j’étais à l’infirmerie. Ils appelaient ça des médicaments. Tu parles de ça ?"
« Hmmm...non. » répondit-il en la serrant dans ses bras. « On est très actifs tous les deux et on fait ça pour le plaisir. »
Sa main glissa sur son bas ventre.
« Et si je ne mets pas ce fameux objet que tu as déballé dans la forêt d’Héstevic, tu vas finir par avoir une moitié de Darren et de Lyanna sous ton nombril. »
"Et c’est mal ? Ce n’est pas dans l’ordre naturel des choses de concevoir si je ne suis pas une reproductrice ?"
« Toutes les femmes sont reproductrices par nature. Si on se protège, c’est pour que la venue de l’enfant soit désiré et intervienne au bon moment. »
Il se pencha pour la regarder plus profondément.
« Tu ne veux pas t’amuser sur toutes les pages de ton livre avant de penser à enfanter ? »

Lyanna se mit aussitôt sur la défensive, ne comprenant pas cette volonté de vouloir éviter d’enfanter, comme la réaction qu’elle avait eu au sujet du préservatif et de son rôle sur Héstevic.

"Si, j’ai bien envie de réaliser encore des pages du livre. Mais … je ne comprends pas … sur mon monde, enfanter n’arrivait pas souvent. Alors pourquoi faire quelque chose pour ne pas enfanter ? C’est contre nature. Si ça doit arriver, c’est la vie qui veut ça, non ? Ce n’est pas normal de s’empêcher de faire ça".
« Je comprends. » lui dit-il sincèrement. « Mais ici, enfanter peut arriver très souvent si on ne se protège pas. Tu as remarqué la présence de beaucoup d’enfants sur la cité à part des Athosiens ? »

Lyanna réfléchit quelques instants, avant de secouer la tête.

"Non. Je n’en ai pas vu. Je me suis dit que c’était ton peuple qui avait un problème, et que beaucoup d’entre vous étiez inféconds".
Darren ria.
« On est très féconds ! »
Il entoura ses épaules d’un bras tout en revenant vers le centre du camp.
« C’est une cité de travail, de guerriers, de scientifiques, où les enfants n’ont pas leurs places. Je sais que c’est dur à entendre. Mais tous les couples se protégent pour n’avoir un enfant que lorsqu’ils le souhaitent. Le jour où ça arrive, ils quittent la cité et retournent sur ma planète. Et me concernant... »
Il se décala pour la regarder.
« Si j’ai un enfant avec une femme, c’est pour finir ma vie avec elle. Si on est fait pour rester ensemble jusqu’à la fin, je t’en ferai, c’est certain. Mais pas là...nous sommes encore jeunes, nous jouons. Et toi comme moi, on veut garder notre travail de guerriers, non ? »
"Si, mais ..."

Lyanna s’interrompit et réfléchit aux paroles de Darren. Il avait raison, elle le savait. La jeune femme venait tout juste d’accepter un mâle dans sa vie, et les coutumes étranges des Atlantes leur inculquaient qu’un couple restait ensemble si un enfant venait au monde. Quels étranges moeurs. Lyanna finit par soupirer.

"Bon d’accord ..." dit elle simplement, en baissant les yeux, avant de rajouter. "Et puis, si j’enfante et si je donne naissance à un mâle … ça serait une catastrophe ..."

Clive sentit que le sujet lui avait fait de la peine.
L’aversion de Lyanna pour l’homme ne voulait pas dire qu’elle n’espérait pas avoir un enfant pour porter son nom et lui inculquer ses valeurs. En définitive, c’était bien le but ultime de l’humain que de perpétuer son espèce. Maintenant qu’elle s’était trouvée un homme non pas pour sa semence mais par amour et sentiments, ça ne faisait pas plaisir d’apprendre le contrôle volontaire qu’ils appliquaient sur les naissances.
« Hey ! » fit en passant ses doigts sous son menton pour la forcer à le regarder. « Si on a un fils, tu vas connaître un attachement maternel très différent. Parce que ce petit bout de nous, tu pourras en faire le tout premier Kiranien respectueux des femmes. Le tout premier mâle libre des habitudes archaïques d’une culture violente. Et ça sera toi qui aura créé ça, tu en seras fière ! »
Lyanna soupira discrètement, elle doutait fortement d’avoir un instinct maternel si elle mettait au monde un garçon. Mais elle garda cette crainte pour elle. Darren sourit.
« Je suis amoureux de toi Lyanna, je suis comme un adolescent. Promis, quand on aura envie de raccrocher et qu’on se projettera sur autre chose que la baston, je retirai mes protections et on laissera la nature se venger de nous. »
Le soldat lui offra même un clin d’oeil.
« Et tant que tu n’auras pas ta propre fille, on en fera ! Plus tard ! »
"Et si je n’ai que des mâles ? Je ne suis pas une poulinière !"
Il l’entoura de ses bras.
« Lyanna, ces doutes, ces questions, tu auras tout le temps de les avoir quand on aura décider d’enfanter. Ne te torture pas l’esprit comme ça, s’il te plait. »

Lyanna ne répondit pas, elle vint simplement se blottir dans les bras de Darren. Effectivement, si la question d’enfanter n’était pas d’actualité, alors pourquoi perdre du temps avec ce genre de préoccupations. La jeune femme ferma les yeux, cherchant le réconfort de son compagnon avant que des sujets plus pressants ne reviennent au galop. Comme la conception du camp.
Il la serra longuement dans ses bras en comprenant qu’elle ne devait pas être particulièrement heureuse de la direction qu’avait prise la conversation. Le fossé culturel en cause mais pas que. Darren frictionna son dos dans l’espoir de lui faire oublier pour un temps ce sujet qui fâche. A son âge, l’idée d’avoir une famille rien qu’à lui ne le repoussait pas. Mais c’était son billet de sortie de l’Expédition.
Il ne pouvait pas prendre de tels risques dans l’immédiat. Tant que la justice Atlante n’aurait pas pris une position sur la juridiction d’un mélange entre deux peuples.

Darren s’employa à effacer toute trace de sa vexation à renfort de petites attentions et de caresses. Avec un peu de temps, Lyanna finit par se détendre, elle avait malheureusement autre chose en tête qu’un avenir avec un enfant. Des choses plus immédiates. Son propre avenir par exemple. Si elle échouait l’épreuve qui l’attendait, s’en serait fini de ses rêves avec Darren. Et pour réussir l’épreuve, il fallait terminé ce camp. Après quelques minutes de tendresse, la guerrière se détacha du soldat, et prit à nouveau sa main dans la sienne, retournant à leurs tâches.

En regardant tout ce qui devait être emmené sous les tentes, la guerrière réfléchit à ce qu’elle devait prendre en premier. Et la logique voulait que ça soit les lits. Dix par tente. Elle prit le premier sommier, et avança difficilement vers la première tente à cause du poids. C’était lourd, comme le matelas qui suivit, mais la guerrière en avait vu d’autre. Elle ne se plaignit pas, et utilisa toutes ses forces pour amener les dix sommiers et les dix matelas sous la première tente. Les lits de camps militaire auraient été bien plus faciles à mettre en place. Mais Lyanna avait spécifié qu’elle voulait du confort pour que les travailleurs ne se retrouvent pas le dos cassé au bout de trois jours. Darren, qui connaissait bien les lits de campagne, ne pouvait qu'approuver cette bonne attention.

Lyanna fit une petite pause, avant de s’attaquer aux malles, voulant porter quelque chose de plus léger pour reposer son corps et retrouver des forces. Puis ce fut au tour des casiers, encore plus légers. Sa radio crépita alors qu’elle était en plein travail, pour signaler que jumper 3 était en approche du continent, comme toute à l’heure, lorsque Darren et elle étaient dans le camion.


eden memories

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Dim 7 Juin - 22:59

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

A l’intérieur de la première tente, il avait fallu disposer les lits de manière ordonnée, en prenant en compte l’espace. La jeune femme avait finit par mettre quatre lits de chaque côté, et un lit par extrémité. Cela formait un rectangle, il y avait un espace suffisant pour ne pas se marcher dessus, sans que les lits ne soient trop collés les uns aux autres. Une malle était posée devant chaque lit, les matelas étaient posés sur les sommiers. Et par endroit, il y avait des casiers en toile. Pour Lyanna, la première tente était terminée. Elle partit s’attaquer à la seconde. La guerrière n’avait pas terminé de rentrer tous les lits que le jumper 3 commença à atterrir, l’interrompant dans son travail. Lyanna était essoufflée, mais Darren et elle avait accumulé du retard, alors elle était motivée à travailler pour avancer. Sans attendre, elle délaissa le matériel pour aller s’occuper du déchargement.

Quand elle rejoignit Darren, Lyanna remarqua que sa tranchée était pratiquement terminée. Comme il l’avait décrit, c’était un petit égout simple qui allait recueillir l’eau de pluie et l’évacuer en suivant une pente définie. Le soldat se redressa et s’étira pour dénouer son dos endolori. Il se montra torse nu, ayant également quitté sa veste et son gilet tactique pour le confort. La sueur qui inondait son corps l’avait convaincu bien rapidement de virer le reste. Lyanna ne put s’empêcher d’avoir un regard examinateur en scrutant le torse de son amant. Elle eut même un sourire aux lèvres, appréciant le spectacle. Ce serait faux de dire que Clive ne s’en était pas rendu compte. C’était toujours agréable de se faire reluquer par sa belle et, quand il se pencha pour ranger les outils, il joua délibérément de ses muscles pour lui donner de l’appétit. Il n’y avait pas de raisons qu’elle soit la seule à attirer son regard de ses belles formes.

Cet épuisement était devenu clairement palpable tant chez le soldat que sa partenaire. Ils n’allaient pas faire de vieux os ce soir. Mais, tandis qu’il rejoignait sa belle tout en l’interrogeant silencieusement du regard, il apprécia de voir combien elle s’était échinée elle-aussi. Un coup d’oeil lui avait permis de repérer l’intérieur de la tente, c’était du super boulot.
Bien qu’il se savait sentir le fauve, le soldat la prit dans ses bras. Guidé par ses sentiments et l’envie de lui faire comprendre qu’il appréciait beaucoup ses efforts. Il l’embrassa tendrement puis attendit de voir surgir le jumper.

Et devinez qui se trouvait à l’intérieur ?!?
Le favori de Lyanna ! Lequel se contorsionna pour sortir maintenant que le fret ne prenait pas autant de place que la dernière fois pour s’étirer les jambes dehors.
« Bouhaaaaaa ! Sacrée journée ! » s’exclama-t-il en s’étirant longuement.
Et comme la première fois, il leur laissa toute la délicatesse de décharger le matériel, seuls. Ce qui arracha un regard noir de la part de Lyanna qui rêvait de lui mettre son poing dans sa figure.

Darren eu un comportement bizarre toutefois. Il avait pris sa belle de vitesse en s’emparant d’une malle en plastique bleu, différente, en lui passant pratiquement devant. Il feignit de ne pas s’être rendu compte de ce petit manque de respect et poursuivit le déchargement pendant que le pilote s’invitait dans l’une des tentes. De son côté, Lyanna avait voulu aider Darren à décharger la malle bleue, mais ce dernier l’en avait empêché. La jeune femme ne comprenait pas pourquoi il refusait son aide, alors en fronçant les sourcils, elle partit décharger autre chose. Mais c’était sans compter sur le pilote qui ne faisait qu’exacerber la colère de la guerrière.

« Vous avez fait que ça ? Ca avance pas vite-vite... »
Lyanna fusilla le pilote de son regard sombre. Darren rencontra le regard de la jeune femme. Le sien se mit à pétiller de malice en comprenant son envie de lui rentrer dedans et de lui faire finir la tranchée en bouffant la terre. Mais le soldat posa sa main sur son avant-bras pour lui faire comprendre que ça n’en valait pas la peine. La présence de son compagnon à ses côtés l’empêcha de sauter sur le mâle, bien qu’elle en avait terriblement envie. Alors, elle se contenta de lui tourner le dos pour s’occuper du reste.

"C’est sûr que pour un mâle qui ne fait rien du tout, ça n’avance pas vite !" lança-t-elle sur un ton agressif.
Il fit mine de ne pas avoir entendu.

Darren et Lyanna retirèrent les derniers éléments de matériel en silence et le pilote se fendit que quelques derniers commentaires avant de s’éloigner. Le soldat secoua la tête.
« Hmmm...ça pourrait te faire un beau cadeau d’anniversaire, non ? » plaisanta Darren, prenant volontairement une expression lubrique. « Toi, lui...un endroit isolé... »
"Quoi ??? Ca va pas la tête !!!" s’écria Lyanna, choquée, son intervention ayant attiré l’attention du pilote qui n’avait pas entendu le début de la conversation.
Le sourire de Darren s’élargit en devinant l’expression d’horreur qui la gagnait quand elle pensait le voir parler de sexe. Il ajouta ensuite.
« Et tout un attirail d’outils de torture ! Je t’offrirai de la vengeance ma chérie !!! » s’amusait-il.
A ces mots, Lyanna se calma un peu, et un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres. Elle préférait largement cette idée plutôt celle de s’unir physiquement au mâle. La jeune femme dévisagea le pilote qui retournait au jumper, mal à l’aise devant son regard qu’il ne comprenait pas.
"C’est très tentant, j’adore cette idée !" chuchota-t-elle pour Darren, tandis que le pilote disparaissait dans son vaisseau vidé.
Le soldat éclata de rire. Le regard de l’Amazone avait suffi à presser le pilote vers la porte de sortie.

Le jumper finit par décoller, ayant terminé son travail pour la journée. Il ne reviendrait pas avant le lendemain avec le reste du matériel. Il laissa ainsi Darren et Lyanna à nouveau seuls pour leur première nuit sur le continent. Ils étaient sacrément épuisés malgré tout.
Darren tenta d’encourager sa belle en lui demandant si ça ne la dérangeait pas de finir de rentrer le matériel après qu’il l’eut aidé pour les sommiers (il l’avait vu suffisamment galérer comme ça). Le soldat termina sa tranchée pendant que sa belle terminait l’agencement à l’intérieur de la seconde tente. Et puis...ensuite...il la libéra enfin. Il n’en restait plus qu’une, mais ils s’en occuperaient le lendemain. La nuit était presque tombée, et ils avaient besoin de repos.
« Mission accomplie ma belle ! » lui dit-il avec un regard chargé d’amour. Il tenta secrètement de l’orienter. « Allez, une bonne douche t’attends, ainsi que ta robe et ta tenue de Xéna. Je sais que tu rêves d’en retrouver le confort. »
Il croisa son regard et sembla y lire le message.
« Allez, vas-y. Je dois terminer quelques petits trucs et on se retrouve ici ! »
"Heu … d’accord ..."

Lyanna fronça les sourcils devant le comportement de Darren. C’était comme s’il lui cachait quelque chose, mais elle ignorait quoi. Cependant, sachant très bien qu’il ne lui répondrait pas, la jeune femme ne chercha pas plus loin. La perspective d’une douche prélassante et de sa tenue habituelle était plus qu’alléchante. Alors elle s’éclipsa et gagna son petit chez elle.

Clive attendit qu’elle disparaisse dans le mobile home. Le soleil déclinait salement et les lumières s’activaient automatiquement sur le passage de la belle. Il s’assura qu’elle s’était bien enfermée dans la douche de ses quartiers personnels puis le soldat engagea ses dernières forces. Il s’empressa d’allumer un feu avec le bois mort derrière les tentes qu’il avait repéré, créant un foyer plutôt consistant au centre du camp. Puis il déploya les deux transats qu’il avait subtilement commandé pendant qu’elle avait le dos tourné, après sa première signature (la correction dans la liste se passait de son approbation, fort heureusement).

Darren avait ce sourire de l’adolescent presque niais, heureux de préparer le soulagement ultime de son amoureuse. Pendant ce temps, Lyanna quitta ses vêtements et partit sous la douche. Cela n’avait rien à voir avec celle qui se trouvait dans ses quartiers sur Atlantis. Mais était habituée depuis sa naissance à se baigner dans la rivière pour sa toilette, cette minuscule cabine lui suffisait amplement. Et l’eau chaude lui fit beaucoup de bien. Après sa douche, la guerrière se sécha et enfila sa jupe et son haut de cuir. Elle se sentait bien mieux là dedans que dans le pantalon atlante. Quand elle sortit du mobile home, attirée par la nouvelle source de lumière d’un grand feu naissait, elle découvrit les deux transats pliés en mode “chaise”. Avec un surmatelas et des oreillers moelleux. Au bord du feu, le jeune homme avait posé une poêle en fonte dans laquelle il faisait rissoler des produits frais. Des patates sautées déjà préparée, avec des saucisses et des herbes. L’odeur avait envahi tout l’environnement.

La fameuse caisse que Darren lui avait pratiquement arraché des mains était une glacière qu’il s’était fait parvenir en bonus. Pleins de petites douceurs au menu. Le militaire avait encore perdu des vêtements. Il était maintenant en caleçon réglementaire en train de sécher sous l’effet des flammes. Visiblement, il était allé faire un aller retour éclair dans le lac pour se laver avant de préparer cette soirée.

« Oh, tu es là ! » dit-il machinalement en la voyant le rejoindre, ses fameux sourcils froncés. Il tapota le premier transat pour l’inviter à s'asseoir.
« On a un dicton très employé chez nous. Après l’effort... »
Il plongea sa main dans un endroit précis de la glacière et s’empara d’un gobelet en plastique qu’il lui tendit. Elle reconnaîtrait forcément le mélange particulier d’un cocktail d’alcool léger qu’elle avait plutôt bien aimé au bar Athosien.
Il lui avait pris sa boisson favorite. Encore bien fraîche...
« C’est le réconfort !!! »

Lyanna fixa d’abord le verre qu’elle tenait, puis le feu où cuisaient des aliments, avant de tourner son regard intrigué vers Darren. Celui ci souriait, fier de sa petite surprise.
Une fois que la belle se retrouva sur son transat, la boisson fraîche entre les mains, le soldat retourna s’occuper du repas en éventant le foyer du feu. Une odeur alléchante les enivrait.
« On va se régaleyyyyyy ! » chantonna-t-il gaiement.

"Mais … quand … comment as tu eu tout ça ?"

Pour être surprise, Lyanna était agréablement surprise. Mais elle ne comprenait pas encore que Darren avait été fourbe en commandant d’autres affaires dans son dos, sans lui dire, pour lui faire découvrir cet instant. Et cette odeur était vraiment très appétissante.
« Disons...qu’il se pourrait...que ma main ait accidentellement ajouté une ou deux lignes après ta signature pour préparer cet agréable moment. »
Avec sa fourchette à barbecue, il retourna les saucisses qui frémissaient dans le gras des pommes sautées.
« Je savais que nos journées seraient éprouvantes alors j’ai prévu de quoi te soulager ! Faire en sorte que tes efforts soient récompensés ! »
Darren s’interrompit et relava la tête, observant cette magnifique brune dans sa tenue de sauvage et ses cheveux encore humide. Le soldat sentait qu’il avait faim. Mais pas de ce plat là…
« Tu m’en veux pour la cachotterie ? » s’inquiéta alors Darren.

Lyanna eut un petit sourire satisfait en constatant à quel point Darren avait réalisé tout ça pour elle. La jeune femme but une gorgée de son cocktail, tandis qu’elle regardait le dîner qui cuisait lentement.

"T’en vouloir ? Pourquoi ? Avoir rajouté du matériel sans mon accord ? Bien sûr que oui, je t’en veux !"
« Oh...je sens la punition arriver alors... » s’amusa-t-il.

La guerrière se leva rapidement du transat. Un petit duel de regard s’engagea entre eux puis elle alla embrasser tendrement Darren.

"Mais j’aime beaucoup cette attention. Tu es un amour ..."

Encore un petit baiser avant de se réinstaller dans le transat, laissant le soldat tout chose.
“Tu es un amour”. Première fois qu’elle le lui disait de cette façon là.
Darren mordilla ses lèvres pour accentuer le goût du baiser de sa partenaire tout en la regardant s’éloigner, s’installer sur le transat. Il adorait ce moment !

« Est-ce que tu veux dormir à la belle étoile ce soir ? » demanda-t-il tout en replongeant dans la cuisson du plat.

Lyanna réfléchit à la proposition de Darren. Il était vrai qu’ils avaient monté les trois tentes collectives, et deux d’entre elles étaient prêtes à recevoir les mâles dans trois jours. Pour le plus grand déplaisir de la jeune femme. Mais, leur propre tente n’était pas montée. Dormir à la belle étoile ? N’allait elle pas avoir trop froid ? Avec Darren à ses côtés, sa bouillotte privée vu la chaleur qu’il dégageait à chaque fois qu’ils dormaient ensemble, bien sûr que non. Le froid n’était pas une crainte. Sans oublier qu’ils étaient à l’abri du vent ici, contrairement à cette tour de la cité, le soir de leur première soirée romantique. Et dormir sous le ciel étoilé, non loin de ce feu, avant quelque chose de magique. Elle aima l’idée. Rien que d’y penser, Lyanna eut un petit sourire.

"Oui, je veux bien. Si ça ne te dérange pas".
« Du tout ! Ce n’est pas quand les volontaires seront là qu’on pourra se permettre ce luxe. » constata le militaire avec le sourire.

Il continuait tranquillement de cuisiner tout en se laissant bercer par le craquement du feu et les bonnes odeurs qui émanaient du plat. Physiquement, il se sentait complètement vidé. Leurs ébats plutôt frénétiques demandaient pas mal d’énergie et il ne regrettait absolument pas cette dépense. Sans oublier le commencement de l’établissement du camp qui demandait également beaucoup d’effort. D’un geste distrait, Darren préparait les assiettes qui se trouvaient dans la glacière. Il appréciait ce calme et il échangeait parfois quelques regards complices avec sa partenaire. Ce moment de la soirée était sans conteste la meilleure du moment. Enfin...non. Le lac et le camion...c’était au podium d’une autre catégorie.
Là, il s’occupait de Lyanna et de lui-même. Qui sait, si elle y prenait goût, que ce soit de ces intentions ou de l’exploration de leurs corps : peut-être multiplierait-elle les efforts du camp d’Ishta ?

« Alors, ton assiette... » fit-il en s’approchant avec la poële. Deux saucisses, deux merguez, et une bonne part de patates rissolées. Lyanna prit l’assiette que son compagnon lui tendait, en regardant ce qu’il y avait dedans. L’odeur était très agréable, son estomac poussa un grognement discret rien que pour ce parfum culinaire. « Ce soir, c’est graisse à volonté ! »

Clive prit le temps de se décapsuler une bière avant de s’installer sur son propre transat en mode siège. Il faillit porter ses lèvres au goulot mais les bonnes manières se rappelaient à lui. Un petit coup d’oeil pour Lyanna, il sourit, trinqua, puis avala une bonne gorgée. Lyanna fit de même.
« A nos vacances ! » avait-il plaisanté avant d’entamer son plat.

Darren mangea un instant en silence.
Il pensait que sa belle devait connaître cette charcuterie, il se gardait de lui en faire la leçon. En revanche, il attendit qu’elle attaque une merguez pour observer sa réaction. La guerrière mangea elle aussi, sans doute un peu plus vite que Darren. Elle avait faim, et c’était très bon. Certes, Lyanna n’était pas habituée à manger aussi gras, c’était quelque chose qu’elle ne connaissait pas avant d’arriver sur Atlantis. Mais une fois de temps en temps, elle pouvait se le permettre. En particulier lorsque c’était Darren qui avait préparé le repas.

« Hmmm...j’y pense. N’oublie pas d’appeler April ! »

Lyanna avala sa bouchée, puis elle regarda Darren.

"Je peux l’appeler demain matin ? Il est tard, elle est sans doute occupée, ou alors elle dort, non ?"
« Telle que je la connais... » s’amusa le soldat. « Elle doit être en train de plumer les garçons au jeu de cartes ! Mais tu l’appelles quand tu te sens prête. »

Lyanna réfléchit quelques instants. Certes, April n’était pas couchée, mais comment réagirait-elle si la guerrière la dérangeait maintenant ? Et puis, qu’est ce qu’elle pourrait bien lui dire ? En temps normal, ce n’était pas difficile pour Lyanna pour parler à une autre femme, mais April était différente. Elle était membre du D4, l’équipe de Darren avec qui elle avait eu des ennuis. Difficile d’entamer la conversation, surtout pour demander un service.

"Je préfère demain matin".

Ils n’avaient pas mangé ce midi.
Lyanna n’avait qu’une barre chocolatée et qu’une boisson chaude dans l’estomac. Autant dire que le plat principal avait crié grâce en à peine un quart d’heure. Puisque ce soir, c’était Darren qui faisait le serveur, il demanda à sa belle si elle avait bien mangé et passa au dessert.
« J’ai préféré tabler sur la garantie : mousse au chocolat maison !!! » lui présenta-t-il avec le sourire.
En entendant le mot prononcé par Darren, une lueur brillante apparut dans le regard de Lyanna. Ainsi qu’un grand sourire. Le chocolat, son petit péché mignon. Et le soldat y avait pensé. La jeune femme le regarda sortir quelque chose de la glacière. Un grand contenant en plastique. Darren aurait pu trouver deux coupelles pour manger séparément mais ça lui avait donné envie de faire autrement. Une cuillère, ils dégusteraient ça à deux devant le feu. Lyanna rapprocha son transat de celui de son amant, pour pouvoir manger la mousse au chocolat avec lui. C’était un délice. Le soldat ne s’empêcha pas de jouer un peu en lui mettant de la crème sur le nez. Ce qui fit sourire la jeune femme, qui fit la même chose avec lui. Et comme à Héstevic, elle en mit bien plus que lui. Cette fois ci, elle ria en voyant sa tête.
« Oui, c’est pour quoi ? » mima Darren en bon clown, feignant l’indifférence totale, le visage plein de chocolat.
Il s’approcha d’elle.
« Avoue que tu surenchérit en chocolat juste pour me “dévorer” ! »
"Ca serait dangereux pour toi, tu n’y survivrais pas !"

Ils frôlaient la bataille de nourriture à tout instant. Lyanna passa le bout de son doigt sur le nez plein de chocolat de Darren, avant de le mettre dans sa bouche, sans lâcher le soldat de son regard envoûtant. Elle savait très bien qu’en continuant ce petit jeu, ils s’échaufferaient rapidement. Alors, la jeune femme prit simplement une serviette, et débarbouilla son amant, non sans prendre un air innocent.

"Regarde moi ça, tu en as mis partout !" dit elle avec un petit sourire du genre “c’est pas moi, j’ai rien fait”.
« Ca va se payer, guerrière... » promit mystérieusement le soldat.

Comme à l’accoutumée, lorsqu’ils étaient à deux, le temps s’envola. Darren regretta de ne pas avoir amené sa guitare pour faire comme le commun du musicien devant un feu de camp. Il lui aurait joué quelques accords, emplis son regard d’étoiles, et honteusement fait croire qu’il l’avait conçu spécialement pour elle.
Donc, au lieu de ça, il chanta faux pour lui casser les oreilles et risquer une autre de ses “punitions”. Lyanna sauta rapidement sur son amant, et elle posa sa main sur sa bouche pour l’empêcher de chanter, en le menaçant, amusée. Mais à chaque fois qu’elle retirait sa main, Darren recommença à pousser la chansonnette pour l’exaspérer. Ils passèrent un très bon moment de complicité. La jeune femme apprenait vite en comprenant qu’elle pouvait le priver de ces beaux ébats de jeunes couples. Mais le militaire avait plus d’une corde à son arc. Et il savait qu’elle n’était pas du genre à se priver réellement de toutes ces belles découvertes.

Ils discutèrent jusqu’à tard dans la nuit.
Darren lui parla de son dernier feu de camp. Puis de ses projets d’avenir.
Il ne pourrait pas rester militaire jusqu’à fixer ses armes sur un déambulateur, il fallait savoir se reconvertir. Son projet, c’était d’utiliser son argent de côté et sa pension pour construire sa maison de ses mains. Sur le continent ou sur une planète un peu active, pas trop densément peuplée, et forcément sans Wraiths. Il projetait déjà cette idée d’avenir avec son ex et il n’avait pas changé d’avis. Si Lyanna restait avec lui jusqu’à la fin de ses jours sans perdre la romance et la passion qui les liait, il était clair que cette maison serait également la sienne.

Darren se laissa suggérer sans trop préciser. Ce n’était jamais bon de voir aussi loin. Lyanna, elle, ne voyait pas si loin que ça. Elle n’avait jamais eu de perspective d’avenir. Sur son monde, le seul avenir qu’elle avait espéré, comme pour ses Soeurs, était la survie de sa tribu et de son village. Mais comment imaginer un avenir plus complexe quand on risquait sa vie tous les jours, dans ce monde barbare et violent ? Sur Atlantis, Darren lui avait déjà parlé de l’avenir, et de ce qu’elle voudrait en faire. Mais Lyanna ignorait tout ça, elle n’avait pas d’idée. Pour l’instant, rester sur la cité auprès du militaire était la seule perspective d’avenir qui lui venait en tête. Elle ne voyait pas plus loin. L’idée même de vivre dans une maison construite par Darren lui-même, et vivre à ses côtés, était une notion très vague et à peine perceptible. Parce que pour la guerrière, elle voyait son seul avenir dans le combat jusqu’à la mort. Elle avait encore beaucoup de chemin à parcourir pour changer ce chemin déjà tracé, et sa destinée.

Quand le feu de camp devint mollasson, le soldat comprit qu’il était temps de mettre fin à la belle soirée. Il se leva et aller rajouter plusieurs bûches dans le feu. Puis, ils préparèrent un coin pour dormir. Transporter deux sommiers à placer côtes à côtes, avec matelas et couverture, ne demanda pas beaucoup de temps. La vie se faisait de petites habitudes et Darren se surprit à déjà en avoir.
Comme le fait d’observer agréablement Lyanna se dévêtir pour dormir nue contre lui, soulever la couverture pour lui présenter sa place déjà prête, puis l’aider à trouver une position confortable dans l’étreinte habituelle qu’ils partageaient.

Ensemble, ils fixèrent les étoiles en essayant de deviner où se trouvait Kirana, où se trouvait la Terre, sans laisser paraître le moindre regret. Le petit jeu vira sur les formes que prenaient ces étoiles innombrables. Ils échangèrent leur point de vue. Lyanna montra à Darren les différents noms que ses Soeurs et elle donnaient aux constellations visibles dans le ciel. Contrairement à l’Atlante, la connaissance de l’astronomie était très faible sur Kirana. Personne sur cette planète ne connaissait le véritable nom des constellations. Alors des mots étaient inventés en fonction de l’apparence que les groupes d’étoiles avaient. Quant à Darren, il apprenait à Lyanna ce qu’il y avait dans le ciel, ce qu’il connaissait.
Il prit un grand plaisir à lui expliquer ce qu’était une planète, flottant dans le grand vide de l’espace, autour d’un soleil qui fournissait la lumière et la chaleur. Souvent, le soldat essayait d’échapper aux détails techniques pour lui offrir une vision plus vulgarisée de la vérité. Mais être dans cette position pédagogue le rendait flatté par son attention, son écoute.

Là encore, le temps fila à une terrible allure. Ce fut à ce moment là que le sommeil les prit en traître. Ils étaient si fatigués qu’ils sombrèrent ensemble au beau milieu de leur jeu.

La nuit avançait lentement, rien ne semblait pouvoir perturber les deux jeunes gens, blottis l’un contre l’autre sous la couverture, épuisés. Le soldat avait perdu ses sens avec l’habitude de dormir dans la cité, en sécurité. Le sommeil n’était plus aussi léger que lorsqu’il partait en manoeuvre. Donc le craquement du feu et le bruit ambiant de la vie sauvage le berçait au lieu de le déranger. C’est ce qui fait qu’il ne ressentit pas tout de suite l’activité inhabituelle de sa partenaire. Si Darren dormait paisiblement, ce ne fut pas le cas de Lyanna. Cette dernière s’était endormie paisiblement, grâce à la fatigue accumulée, à ce bon repas qu’elle avait eu, au son de la nature qu’elle appréciait. Cependant, quelque chose vint perturber ce sommeil calme, des cauchemars qui revinrent la hanter. L’accumulation de plusieurs facteurs comme son angoisse face à cette épreuve. L’arrivée de tous ces mâles avec lesquels la jeune femme allait devoir vivre sans céder à ses pulsions. Le fait que sa vie était en jeu, car au premier dérapage de sa part, elle serait probablement expulsée de la cité, à errer seule dans la galaxie, loin de Darren ou Teyla. Toutes ses appréhensions et tous ses doutes profitèrent de son inconscience pour l’assaillir, et sans se réveiller, Lyanna devint la proie d’un horrible cauchemar qui la tiraillait de l’intérieur, la faisant gémir et bouger dans son sommeil.
Il fallut un coup plus brusque, donné accidentellement sur une de ses côtes nouvellement cicatrisée, pour renvoyer Darren immédiatement dans le monde réel. Le militaire sursauta en retenant une plainte de douleur. Sur le moment, il pensait avoir ronflé fort et qu’un coup de coude de sa belle lui intimait le silence. Mais il se rendit compte rapidement que ce n’était pas le cas.

Il la trouva fébrile contre lui. Elle tremblait un peu, gémissait, alors qu’il faisait pourtant bon sous la couverture. Son visage parcouru de légers tics et spasmes ne lui laissait pas de doute sur ce qu’il se passait.
Lyanna cauchemardait !

Depuis qu’ils dormaient ensemble, il n’en avait vu que des réminiscences plutôt faibles. Darren se sentait flatté quand elle disait qu’elle dormait mieux, à l’abri dans ses bras. Il avait compris que son passé lui avait laissé des traces qui ne s’effaçait pas avec quelques séances de psys. Ce qui hantait l’esprit de l’Amazone revenait parfois lorsqu’ils étaient ensemble et Darren n’avait besoin que de quelques caresses pour la soulager.

Pas cette fois.
Sa belle semblait bien plus agitée qu’à l’époque.
La venue des trentes volontaires, sa carrière qui était menacée par les autorités et tout le stress lié à l’installation de ce camp semblaient ressortir maintenant qu’elle était en sommeil. Darren en eut mal à coeur de comprendre à quel point elle intériorisait tout ça et à quel point ça semblait la bouffer. Il caressa doucement son dos tout en lui murmurant des mots doux. Hélas, le remède n’avait pas l’air efficace.
Demandez à l’Amazone de couper quelques têtes, elle était prête à le faire même si elle risquait d’y laisser sa peau. C’était un terrain qu’elle connaissait, des risques qu’elle maîtrisait. Malheureusement, cette mission de construction d’une route était composée d’un bon nombre d’inconnus, de risques et de dangers qu’elle ne pouvait pas contrôler.
Et c’était sans compter son agressivité contre les autres hommes qui risquait à tout moment de compromettre ses efforts.

Voilà ce qui ressortait du corps de Lyanna au milieu de la nuit.
Darren tenta de la soulager comme il put. Mais lorsque son cauchemar prit une tournure catastrophique, Lyanna finit par se réveiller en sursaut, se redressant d’un coup, en poussant un cri. Sa respiration était saccadée, son coeur battait la chamade à mesure qu’elle mélangeait inconscient et réalité, se croyant encore dans les méandres de son cauchemar. La peur se lisait sur son visage, elle ignorait où elle se trouvait. Darren la prit dans ses bras au risque qu’elle ait une mauvaise réaction. Le soldat eut peur pour elle et réagit aussitôt. Par le geste mais aussi sa voix douce.
« C’est moi, Lyanna...c’est Darren ! Calme-toi. »

Sur le coup, comme lors de son réveil sur le toit, face à Max, Lyanna prit peur et eut un sursaut de terreur lorsque Darren la prit dans ses bras. Elle se recula vivement, et leva le poing, prête à frapper. Le soldat s’était soudainement raidit, levant ses deux mains en signe d’apaisement. Le bon côté d’être militaire, c’était d’apprendre à encaisser les coups. Au pire, il n’y aurait que sa fierté de blessée et le fait que son amante avait levé la main sur lui. Ses épées n’étaient pas au bord du lit, heureusement !
Lyanna essayait de reprendre des repères. Quitter un cauchemar était toujours difficile, et on ne reconnaissait rien de ce qui nous entourait. Il fallait un moment pour comprendre que les mauvais rêves avaient cessé pour laisser place à la réalité. Lyanna dévisageait Darren, son poing toujours levé, la respiration rapide. La guerrière était complètement perdue. Et peu à peu, elle reconnut son amant, et baissa lentement sa main. Le soldat fit preuve de douceur avec elle pour l’aider à se calmer. Il lui caressa le visage tout en la regardant.
« Ce n’était qu’un cauchemar. Respire mon amour...tout va bien. »

Lyanna s’accrocha à la voix de son compagnon, et elle ferma les yeux en essayant de respirer profondément. C’était difficile, elle revoyait sans cesse des images de son cauchemar. Lentement, elle vint se blottir contre Darren, retrouvant la chaleur de son corps qui l’aidait peu à peu à se tranquilliser. Le jeune homme se laissa tomber sur le matelas et ajusta la couverture par-dessus le corps tremblant de Lyanna. Il lui fallut plusieurs minutes pour que son coeur et son souffle retrouvent un rythme normal, mais elle continuait de frissonner dans les bras du soldat.

"Je suis désolée … je suis désolée ..." répéta-t-elle plusieurs fois, d’une voix plaintive.
« Ca va aller. » la rassurait-il en lui massant doucement le dos, cherchant à réduire ses tremblements.
Il sentait bien que ça ne venait pas du froid. Lyanna avait peur et c’était très rare de la voir dans cet état. Il se pencha pour déposer un baiser aimant, signe qu’il n’y avait strictement aucune rancune pour son poing levé.
« Détends-toi. Je suis avec toi, tu ne crains rien. »

Lyanna finit par se calmer après plusieurs minutes de tendresse de la part de Darren. Elle se sentait bien mieux contre lui, sous ses petites attentions qui la tranquillisèrent après son cauchemar. Elle ne craignait rien ? Elle le savait. Ses tremblements finirent par s’estomper également. Au bout d’un moment, la jeune femme soupira, n’aimant pas s’être montrée aussi faible devant quelqu’un. Même Darren ne l’avait jamais vu autant en proie à une peur panique, même s’il ne s’agissait que d’un rêve.

"Excuse moi, je ne voulais pas te réveiller. C’est juste que ..."

La guerrière se mordit la lèvre, restant toujours blottie dans les bras de son amant.

"Ca faisait longtemps que je n’avais pas fait un horrible cauchemar comme celui là".
« J’aurai aimé être dedans pour te défendre. » reconnut-il sincèrement. « Ca pourrait te faire du bien d’en parler. Tu veux bien me le partager ? »


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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
Bannière perso (image 901x180px) : Une longue route pour Ishta 1562430542-image-profil
√ Arrivée le : 14/07/2018
√ Nationalité : Kiranienne

√ Gène : ATA
√ Messages : 179

Ven 3 Juil - 17:10

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

Lyanna resta silencieuse, réfléchissant. Puis, elle secoua la tête en baissant les yeux.

"Tu vas trouver ça stupide ..."
« Il n’y a rien de stupide entre nous. » répondit-il en la caressant doucement.
La jeune femme se mordit la lèvre. Curieusement, on se souvenait plus facilement, presque dans les moindres détails, des cauchemars terrifiants, au lieu des rêves agréables qu’on effaçait de notre mémoire à notre réveil.

"Dans mon rêve, j’étais ici, dans le camp, avec tous les mâles qui étaient là. Je ne sais pas où tu étais, je ne te voyais pas. J’étais seule, avec eux. Ils étaient tous autour de moi. Et … et … puis … plusieurs d’entre eux m’ont attaqué, et ils … ils m’ont … ils m’ont ..."

Lyanna frissonna et taisa ce mot qui ne voulait pas sortir de sa gorge. Rien que de repenser à ce cauchemar, les craintes de la guerrière concernant l’épreuve qui l’attendait revenaient au grand galop.

"Je … je me débattais, et j’ai réussi à en frapper un pour le repousser … et là … Ridding est arrivé, et il m’a dit que je n’étais qu’une barbare, une sauvage qui ne savait pas se maîtriser, que j’étais dangereuse, et qu’il … qu’il allait me conduire à la Porte des Etoiles pour m’exiler sur ma planète … et je me suis réveillée à ce moment là ..."

Il avait un petit pincement au coeur en écoutant ce cauchemar dans lequel sa présence avait été gommée pour accroître la détresse et la panique de Lyanna. Pendant qu’elle se confiait, il redoublait de ses légères caresses. Ce contact constant parlait à sa place, lui prouvant combien il l’aimait et qu’il restait présent pour elle. Pendant ce temps, il la regardait doucement tout en écoutant attentivement le contenu de son cauchemar. Quand elle clôtura sa confession, le militaire l’observa tout en regrettant de ne pas avoir le pouvoir de la soulager. Pas entièrement en tout cas. On n’efface pas comme ça un traumatisme ancré dans son corps et ses gènes depuis des décennies.

Darren n’était pas psy mais il raisonnait suffisamment pour déduire ce qui rongeait sa belle.
Maintenant qu’ils étaient liés par leur passion et les mésaventures passées, il n’était plus nécessaire de dissimuler les faiblesses. L’Amazone avait beau se montrer dure envers de tierces observateurs, il n’empêche qu’elle n’en restait pas moins humaine. Elle craignait d’échouer. Ce cauchemar, de la façon dont elle lui avait détaillé les faits, faisait des aveux à sa place.

Son amour avait peur d’elle-même, de ses réactions psychosomatiques. Agresser des innocents simplement parce qu’ils étaient nés hommes et que leurs réactions ne lui reviendrait pas. Perdre sa place sur Atlantis et sa nouvelle vie.
Autrefois, elle aurait pu s’en moquer. Mais clairement, la belle découvrait une nouvelle façon de vivre sacrément plus plaisante. Ca avait de la valeur. Darren était également certain que, même si elle refusait de le montrer, les perspectives d’avenir l’importait beaucoup.
Lyanna avait peur d’elle-même…

Doucement, Darren se détacha et se mit de flanc pour pouvoir se trouver en face d’elle, la regarder dans les yeux. Sur le coup, Lyanna sentit son coeur se mettre à battre plus vite lorsqu’elle crut que le soldat s’en allait. Mais non, elle fut soulagée de le voir s’allonger pour se mettre face à elle. Cela la rassura. Le ciel était plutôt dégagé et la lune éclairait un peu l’endroit. Darren ne pouvait pas discerner la jeune femme complètement mais il devinait tout de même son mal être.
« C’est parce que tu as quelque chose à perdre, maintenant. » murmura-t-il en guise de réponse. « Ton petit copain. Tes amies, ta nouvelle famille. Ton métier. Bref, l’existence que tu t'es bâti sur la cité et que tu commences à chérir. »
Lyanna soupira discrètement, avant de baisser les yeux. Darren avait raison, elle ne voulait pas perdre ce qu’elle était entrain de construire dans cette nouvelle vie. Ce qu’elle bâtissait pour avancer peu à peu. Tranquillement, le soldat s’empara de ses plaques militaires et se servit de ses doigts pour les défaire sous le nez de sa belle. Ce qui intrigua la guerrière. Depuis qu’elle le connaissait, elle ne l’avait jamais vu retirer ses plaques. Sauf une ou deux fois pour dormir ou prendre une douche. Elle avait vu la même chose chez les autres militaires, ils portaient tous ces objets. Un jour, alors qu’elle était allongée près de lui, au début de leur relation, la jeune femme les avait regardé de plus près. C’était quand elle apprenait à lire, et elle y avait vu le nom et le grade de Darren.
« Mes bras, mes baisers et mes promesses ne suffisent pas à calmer tes craintes, je le regrette. » avoua-t-il avec peine.
Il aurait tellement voulu que ce soit le cas.
« Un copain c’est fait pour ça tu sais. Se sentir en sécurité entre ses bras. Mais ces peurs-là semblent plus forts. »
La chaîne céda lorsqu’il retira l’attache. Les plaques teintaient discrètement pendant qu’il les manipulait. Il lui sourit et reprit sur un fond d’humour sentimental.
« Il parait que je suis “à toi”... » murmura-t-il en approchant ses mains du cou de la jeune femme, qui se laissa faire, ignorant où le soldat voulait en venir.
Darren fit doucement glisser la chaîne derrière sa nuque, récupéra l’extrémité, puis replaça tranquillement la fixation. Les plaques identifiantes du militaire pendaient désormais au cou de la belle brune. Lyanna baissa alors les yeux et prit les plaques dans sa main, les regardant en les tournant entre ses doigts. Puis, elle reporta son attention sur Darren, comme cherchant une explication à ce geste. Pourquoi lui confiait il cet objet qui avait un lien avec son métier ?
« Alors je t’offre une partie de moi, ma chérie. Tout ce qui me définit en tant qu’homme et guerrier. »
Il plaça sa main contre sa poitrine, pressant les plaques militaires doucement contre son coeur.
« Comme ça, si on est séparé dans la vie, et même dans un cauchemar, tu pourras te souvenir que je serais toujours avec toi... »
Le militaire libéra son étreinte et se pencha pour l’embrasser tendrement. La guerrière était touchée par ses paroles, et rien que ce simple geste, lui confier ce qui lui appartenait, une partie de lui, la réconforta. Elle répondit à son baiser avec la même tendresse, avant de venir se blottir davantage contre lui, tenant toujours les plaques dans sa main comme si c’était un trésor.
« Toujours, ma belle Amazone. Mon amour. Je ne laisserai personne te faire de mal. Souviens-toi de ça... »
"Je m’en souviendrais ..."

Lyanna l’embrassa à nouveau pour le remercier avec non pas par des mots, mais par ce contact. Le soldat posa une main sur sa joue et rendit son baiser plus langoureux.

"Mais tu n’auras pas de problèmes si on te vois sans tes plaques ? Et si on me voit moi, avec ?"
« Je vais les déclarer perdues, on me les remplacera. » avoua-t-il.
Il coula un regard complice sur sa poitrine.
« Et vu l’endroit où reposent mes plaques, j’aurai une discussion personnelle avec celui qui aura osé regarder là !!! »

Lyanna baissa alors les yeux, ne comprenant pas vraiment pourquoi Darren disait ça, en jouant au “mâle jaloux”. Puis, en tirant sur la chaîne, elle comprit que les plaques tombaient juste au niveau de la naissance de ses seins. Si elle portait un décolleté, n’importe qui pourrait voir qu’elle avait des plaques militaires, tout en dirigeant son regard vers sa poitrine. Ce qui fit sourire la jeune femme de voir son compagnon aussi jaloux et protecteur avec elle.

"D’accord. Toi, tu auras ta discussion avec les mâles … et moi, je les frappe juste après" dit elle, fière d’elle.
« Tant que tu ne leur fais pas des câlins, ça me convient. » répondit-il en souriant. « Personne ne mate ma femme. Personne !!! »

Lyanna eut un petit rire aux paroles de Darren, amusée. Elle aimait bien le voir jaloux, et elle savait que de son côté, elle réagirait de la même manière si une femme regardait son amant avec trop d'insistance. Il n’y avait qu’à se souvenir de cette histoire à l’Arcade. Ils parlèrent encore un peu, ce qui aida la guerrière à chasser son cauchemar. Et au bout d’un moment, fatiguée, elle finit par s’endormir dans les bras du soldat. Darren resta un peu à veiller sur elle, avant que le sommeil ne l’emporte à son tour. Le reste de la nuit se passa plus calmement.

La montre de Darren sonna à sept heures pile.
Un “bip-bip” strident et particulièrement déplaisant lui agressa les oreilles. Le soldat s’agita un peu, se crispant à cause de la surprise que faisait tâche dans le décorum. Le soleil s’était levé sans les harceler, la brise matinale était parfaite pour rester planqué sous les draps. Les oiseaux s’étaient mis à chanter pour les bercer. Tous les éléments étaient réunis pour refouler en bloc le réveil-matin. D’ailleurs, en sentant Lyanna changer sa position contre son corps en réponse à l’assaut sonore, Darren imposa le silence d’un coup de main habitué. Il appuya sur le fameux bouton “SNOOZE” que tout le monde connaissait et redoutait. Un délai d’une dizaine de minutes avant que ça ne recommence. Lyanna se retourna dans son lit, sans se réveiller. Le soldat vint naturellement se coller contre son dos pour continuer d’avoir sa présence. Il affectionnait cette étreinte.

Clive éteignit sa montre une fois.
Deux fois.
A la troisième, il fût partagé entre l’envie de se lever ou de balancer sa montre dans le lac. La raison l’obligea à ouvrir un peu les yeux et regarder autour de lui. Lyanna récupérait encore de son cauchemar. C’était rare qu’une activité extérieure ne la réveille pas. Généralement, il suffisait que quelqu’un frappe à une porte ou qu’un bruit inhabituel s’élève non loin du lit pour éveiller ses réflexes.
Réflexes dangereux d’ailleurs : une main à guidage autonome, elle chopait régulièrement l’une de ses épées avant de lever son regard endormi vers ce qui la dérangeait. Le soldat était encore en train de travailler sur ce sujet épineux mais il tentait de lui apprendre à ne pas dormir avec ses armes quand ils étaient en paix.
Heureusement, sur la cité, ça restait à l’armurerie.
Mais cette fois ci, Lyanna ne se réveilla pas, se contentant juste de pousser un gémissement dans son sommeil, tandis qu’elle cherchait à se cacher sous la couverture pour se protéger de cette lumière qui faisait son possible pour la sortir de sa torpeur. La jeune femme était fatiguée, ce qu’elle avait fait la veille, entre l’aménagement du camp et le câlin avec Darren, l’avait épuisé. Sans parler de son horrible cauchemar qui l’avait vidé de ses forces à peine retrouvées pendant la nuit. Elle voulait encore dormir un peu, se reposer.

Darren quitta Lyanna discrètement.
Quand il la vit se ramasser un peu sur elle, signe qu’elle n’appréciait pas son absence, il vint ajuster la couverture pour être certain qu’elle n’ai pas froid. Darren l’observa un petit instant, un sourire satisfait sur le visage. Sacré trophée n’empêche. Avoir conquis le coeur de cette Amazone et se lever le matin avec quelqu’un de l’autre côté du lit - elle en l’occurence - ça le comblait totalement.
La séduction était à double sens, c’est vrai. Lyanna l’avait séduit par son étonnant mélange de colère, de rage, d’exotisme, de sauvagerie et...étonnamment...de douceur. D’innocence.
Ca ne changeait en rien qu’en la voyant dormir dans ce lit, il était gagné par un sentiment de propriété virile. Il avait conquis l’Amazone.
Elle était à lui...tout comme il était à elle.
Un léger sourire gagna le coin de ses lèvres alors qu’il évacuait une mèche génante qui semblait lui gratouiller le nez. Appréciant ces réflexions personnelles.
Une beauté, rien qu’à lui.

Lyanna continuerait de dormir et de récupérer. Il ne valait mieux pas la déranger.
Darren s’éloigna en massant son corps endolori. Il se sentait pourri de courbatures.
Un bon point tout de même : la souffrance ne venait plus de ses os mais de l’activité de la veille. C’était plus facile à récupérer !
Tranquillement, Darren récupéra ses affaires de toilette et profita du lac pour se laver complètement. Il prit son temps, profita de ce moment de solitude et se nettoya de fond en comble. Son regard se posa sur l’endroit où ils s’étaient agréablement amusé la veille et les images plaisantes lui revinrent aussitôt.

Huit heures, Darren se trouvait maintenant devant le feu qu’il avait ravivé de quelques bûches. Il prépara tranquillement le déjeuner, un café pour lui, un chocolat chaud pour la belle. Parfois, son regard se posait sur Lyanna dès qu’elle bougeait. Vu l’activité qu’elle avait en son absence, elle n’allait probablement pas tarder à ouvrir les yeux. Depuis le réveil de Darren, la guerrière s’était retournée plusieurs fois dans le lit, émergeant peu à peu d’un sommeil qu’elle n’arrivait plus à prolonger. Et pendant que le soldat était non loin du lit, l’inconscience de Lyanna ressentit l’absence du militaire. Ce qui la poussa à se réveiller peu à peu, en gémissant, une main passant sur le matelas à côté d’elle pour chercher son amant, alors qu’elle gardait encore les yeux clos.
A ce moment là, Darren était en train de se raser. Il dévia légèrement le miroir qu’il tenait d’une main pour avoir une vue imparable de son corps et des différents détails qu’il affectionnait à son réveil. C’est marrant comme la vie de couple offrait son lot de préférence.

Darren aimait la voir en train de le rechercher, le regard embrumé.
Il aimait voir ses cheveux en bataille, avec des épis ici et là, lui rappeler combien elle était naturelle. Belle sans artifices.
Il aimait bien la voir si nature, en confiance, s’étirer dans sa tenue d’Eve pendant qu’il la reluquait.
Il adorait son petit sourire quand elle lui disait bonjour.
Des habitudes adorables.

« Ca va mieux ? » questionna le soldat en secouant son rasoir dans son contenant d’eau chaude.
Il la regarda quelques instants depuis son miroir avant de s’en retourner à son rasage.

En entendant la voix de Darren, Lyanna était allongée sur le ventre. Elle cligna des yeux plusieurs fois à cause de la lumière, redressée sur ses coudes, et elle tourna la tête dans sa direction pour le chercher du regard. Un petit sourire apparut sur son visage, au moment où elle le salua, avant qu’elle ne se laisse tomber sur le lit.

"Oui, ça va mieux … j’ai juste un peu de mal à émerger".

« Je t’ai préparé ton déj. C’est devant le feu... » dit-il machinalement en attaquant la partie tendre de son cou. Il racla son rasoir plusieurs fois et retint une plainte lorsqu’il sentit la coupure..
« J’aurai fait un excellent chirurgien. »
C’était une plaisanterie.
Darren était torse nu, occupé à finir sa barbe de trois jours non loin du feu, tout en laissant à Lyanna le temps de se réveiller. Une autre petite habitude qu’il avait gagné par la force de l’expérience : on ne saute pas sur une Amazone qui vient tout juste d’ouvrir les yeux. Ca la rend un peu grognon de parler boulot à peine sorti du lit. Lyanna termina de se réveiller, se poussant mentalement à sortir du lit. En entendant la petite plainte discrète de Darren, la jeune femme l’avait regardé. Mais, elle n’avait pas bougé, pas même en ayant vu cette petite tâche de sang dans son cou. Au début de leur relation, lorsqu’ils avaient partagé la même couche, le soldat s’était donné à cette activité régulièrement. Et les premières fois, Lyanna s’était inquiétée de le voir se couper et saigner. Mais avec le temps, elle avait appris que ce geste n’était pas grave, et que la coupure se refermerait rapidement. Néanmoins, la guerrière veillait toujours à distance, au cas où la blessure soit plus importante.

Lyanna finit par se lever, et s’habilla en ayant conscience que Darren la regardait dans le reflet du miroir. Puis, elle s’approcha du feu, et prit la tasse contenant le chocolat chaud qu’elle savoura tranquillement, assise sur le transat.

« Tu voudras bien t’occuper de mon dos quand tu auras un moment ? »
"Oui bien sûr ..."

Ce n’était pas la première fois qu’il lui demandait ce petit coup de main.
Loin d’avoir un corps parfait, Clive subissait une pousse de pilosité plutôt disgracieuse sur le haut du dos. Des poils peu nombreux mais épais. Noir, n’ayant rien à faire là. C’était moche, ça faisait sale. Et puisqu’il n’avait pas de paire d’yeux derrière la tête, le coup de main de l’Amazone était véritablement le bienvenu. Lyanna avait dû apprendre à se servir d’un rasoir, et bien qu’elle avait eu du mal au début, craignant de le couper, la jeune femme s’habitua assez vite à l’instrument quand elle eu le coup de main. Ce n’était pas plus difficile que de manipuler un couteau ou une épée.
Darren la laissa manger tranquillement, s’amusa un peu quand elle s’occupa de son dos, puis attendit de terminer son café pour parler affaires.

« Grosse journée en vue. Le temps que le fret arrive, il faudra qu’on arrive à creuser la moitié des latrines au minimum. Les copains du D4 ne seront pas de trop... »
"Il reste aussi les petites tentes à monter. Je ne sais pas quand Helen et … heu … je ne me rappelle plus du nom du mâle, m’appelleront pour me dire qu’ils arrivent".
« Je pense sincèrement que tu vas avoir beaucoup d’appels radio aujourd’hui. » confia Darren.
Il se leva pour contourner mystérieusement Lyanna.
Sans crier gare, il s’installa derrière elle puis se contorsionna pour faire passer ses jambes de chaque côté de son corps. Il faisait en sorte de se trouver derrière elle, également assis sur le transat. La réponse vint naturellement quand il lui défit son noeud usagé et qu’il passa sa main sur ses cheveux encore emmêlés. Lyanna resta immobile, appréciant beaucoup les petites attentions de son amant pour elle, tout comme la jeune femme en avait pour Darren quand elle s’occupait de lui.
« Chacun va sûrement avoir des doléances pour l'organisation. C’est toi la responsable du camp d’Ishta. Donc...tu es naturellement leur leader. » expliqua tranquillement Darren avant de faire passer son propre peigne avec doucement dans les cheveux de l’Amazone. Il les dénoua délicatement et se montra très doux, soigneux. Il s’occupait d’une partie de l’atout charme de sa compagne, pas question de massacrer sa coiffure. Et pas question de lui arracher une plainte non plus.

"Leur leader ? Je ne sais pas si je serais bien dans ce rôle. Je suis plus douée pour faire un plan d’attaque, en plaçant mes archères, mes épéistes et ma cavalerie pour affronter un ennemi. C’est plus simple !"
Darren ricana.
« Ce n’est pas si différent. Cette fois tu affrontes ta propre aversion pour l’homme avec ton amour pour moi et des armes différentes. Que tu es moins habituée à utiliser... »
"J’ai mis très longtemps pour apprendre à utiliser mes armes. Donc j’ai raison, ici c’est plus difficile !"
« Hmmm...je crois plutôt que tu te cherches des excuses. Heureusement, je sais que l’adversité, tu en fais ton déj le matin. Ou tu lui broies les bourses. » se moqua-t-il. « Selon l’humeur de la belle... »

Lyanna sourit à ses paroles, elle était rassurée de savoir que le soldat était là pour l’aider … afin de “broyer” cette adversité. Elle continua de rester sans bouger, pendant que Darren s’occupait de ses cheveux.

« Avec ta permission, je vais utiliser ton dispositif de com pour contacter Philippa. Savoir ce qu’il nous reste comme budget ressources et comment ils prévoient la livraison du gros porteur. La réserve réfrigérée notamment. »
"D’accord".

Il donna encore quelques coups de peigne puis entreprit de lui refaire sa demie-queue de cheval.
Darren se pencha malicieusement et posa son menton sur l’épaule droite de sa compagne. Il lui glissa :
« Appelle April ! »

Cette fois ci, Lyanna ne pouvait pas y couper. Elle devait appeler la militaire avant d’aller prendre son bain. Elle plaça son oreillette correctement. Pendant ce temps, le soldat profita de sa position pour la serrer contre lui, l’entourant de ses bras. Il était devenu le dossier vivant du transat et lui déposa un baiser sur l’arrière du crâne tout en la gardant contre lui. Pourquoi se priver de cette douce étreinte pendant qu’elle était occupée ? Lyanna était légèrement couchée contre le torse de son amant, elle se sentait bien dans cette position, entre les bras du soldat qui prenait soin d’elle. Lui-même appréciait cette position vu les douceurs qu’il lui distribuait. La jeune femme chercha ses mots quelques minutes, ne sachant pas trop comment commencer. Puis, elle respira profondément, et finit par se lancer.

//April ? Tu me reçois ? C’est Lyanna//
// Salut bichette. Tu viens de sauver la vie de Max à l’instant...RENDS-MOI ÇA ! //
//Salut ! Tu ...// commença à dire Lyanna, avant d’entendre la militaire crier dans la radio.
« Non, tu me rends mon café avant... » menaça Max au travers de la radio d’April.
// Attends un peu ! Tu paies rien pour attendre, pti con ! Lyanna ? Tu me prêtes ton coupe-couille ? //
« Eh ! T’as pas l’droit d’utiliser la sorcière contre moi. C’est pas du jeu là... »
// T’as conscience qu’elle t’entend ? //
Pris la main dans le sac, il activa sa propre radio.
// Nan mais...tu sais….quand j’dis sorcière c’est affectif ! //

Max avait beau s’excuser en affirmant que ce mot était lancé de façon affective, l’entendre le dire irritait toujours Lyanna. Celle ci fronça les sourcils avant de soupirer en secouant la tête, exaspérée.

//Je crois que je vais donner mes épées à April. Elle en a visiblement besoin, et ça me plairait de l’aider dans sa tâche !// dit elle sur un ton froid, où personne n’aurait su dire si elle plaisantait … ou si elle était sincère.
// Mais...mais !! C’est ELLE qui a commencé ! // pinailla-t-il comme un enfant. // Pourquoi t’es toujours comme ça avec moi ? J’t’ai rien fais Lyanna ! En plus, c’est toi la méchante dans l’affaire. Tu me frappes en pleine mission. C’est quoi mon crime ? //
On entendit April ricaner cruellement en arrière fond.

//Parce que tu es un mâle, et en plus, tu dis que je suis une sorcière !//
// Rhoooooooo mais ça va ! Les gens, ils t’ont traité de bien pire. Et toi tu boudes parce que je t’appelle comme ça. En plus, si tu cognais pas tout le monde qui a un zob, on dirait pas ça ! //
// J’adore t’entendre t’enfoncer mec ! //
// Bah quoi ? J’dois faire quoi pour qu’elle arrête de vouloir me démonter ? J’vais quand même pas me faire pousser une paire de seins et me couper l’engin ! //
April éclata de rire.
// Pourtant tu ferais une si magnifique blonde ! //
// J’t’emmerde April ! //
La militaire lui mima une bise sonore en réponse.
//Un mâle avec une paire de seins ? Quelle horreur … ça me donne encore plus envie de te frapper. Donc, un conseil … ne le fais pas !!! Par contre, te castrer … c’est intéressant !//
// Occupe toi de celui de ton mec d’abord ! // rétorqua-t-il. // Et puisque c’est comme ça... //
On l’entendit siroter bruyamment.
// MON CAFE !!!!!! //
// A moi ! //
Une lutte plutôt brutale s’engagea. Visiblement, Max se vengea en vidant complètement le quart militaire d’April.

Lyanna allait répondre à Max qu’elle n’avait pas à se plaindre de la virilité de Darren, lorsqu’elle entendit un bruit de lutte dans la radio. Visiblement, les deux militaires étaient presque entrain de se battre. La guerrière soupira encore, et se tourna un peu sur elle même pour regarder Darren, en mettant sa main sur le micro de son oreillette.

"Je t’avais dit que tes amis étaient … fous !"
« Hm-hm. » fit-il positivement. « Tout comme moi. »
Il piégea son visage en passant une main sous son menton, l’obligeant à lever sa tête au maximum. Il l’embrassa à l’envers et ajouta :
« Et comme toi ! On forme une belle famille... »
Le soldat lui sourit puis relâcha son étreinte. Il portait également son oreillette et avait tout suivi de la conversation radio, même si le corps de Lyanna l’intéressait bien plus durant cet échange. Complice, il lui souffla sur le ton de la confidence :
« C’est ton occasion de l’inviter. Le temps qu’elle arrive, le café sera chaud. »

Lyanna réfléchit quelques secondes, Darren avait raison. Au moins, elle avait une excuse pour inviter April à venir au camp, avant de lui proposer de faire la cuisine pour une trentaine de personnes. Elle retira sa main du micro, et se repositionna contre son bien aimé.

//April ? J’ai un service à te demander. Tu peux venir ici pour en parler ? Il y a du café chaud. Et il ne pourra pas te le voler.//
// Tu sais comment me parler, toi ! Tu attises ma curiosité et tu me proposes du café. Carrément que je viens ! //
// Et moi ? J’peux venir ? // s’écria Max à la suite. // J’vais me sentir seul avec Jim et son bouquin. //

Entendre April dire qu’elle allait venir volontiers fit sourire Lyanna. Mais entendre ensuite Max demander s’il pouvait venir, et son sourire s’effaça aussitôt. La jeune femme tourna la tête vers Darren comme pour avoir son avis sur la question. Mais vu son regard, c’était à elle de décider.

« C’est ton camp. C’est toi qui fixe les entrées. » avait-il dit tout en se lançant dans un petit massage d’épaule distrait.

Lyanna soupira, ne sachant pas quoi faire. Elle réfléchit quelques secondes, et sa première envie était de dire à Max qu’elle ne voulait pas le voir. Et même que s’il pouvait déménager à l’autre bout du continent, ça arrangerait grandement ses affaires. Cependant, d’un autre côté, Darren avait raison sur un détail : Max pouvait les aider à monter le camp. Et malheureusement, pour en arriver là, il fallait que le militaire soit présent. Difficile de monter un campement à distance. Lyanna finit par prendre sa décision, même si ça ne l’enchantait pas du tout. Cela se voyait d’ailleurs sur son visage.

//D’accord … tu peux venir//
// TROP FOOOORT !!!! // s’exclama-t-il. // T’as gagné le bonus ! J’t’appelle pas sorcière pendant deux heures ! //
// On sera là dans quarante minutes à peu près. Ca te convient ? //

Quarante minutes étaient amplement suffisant, Lyanna n’avait plus qu’à prendre sa douche, elle aurait fini bien avant.

//Ca me convient.//
// A tout de suite. //

Darren se mit à masser plus fermement les épaules de sa belle.
« Tu as été clémente, c’est bien. »
Il n’était pas vraiment sérieux. Il savait bien qu’elle avait autorisé la présence de Max pour diverses raisons, mais certainement pas par pur altruisme. Darren voulait tout de même le prendre de cette façon pour l’encourager à continuer sur cette voie. Il attaqua ses trapèzes qu’il pressa délicatement.
« Tu mérites une récompense pour ça. Ce soir. Tu veux savoir ou avoir la surprise ? »

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Dim 19 Juil - 23:17

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna


Lyanna ferma les yeux, appréciant ce petit massage qui lui faisait du bien, surtout après cette contrariété. Recevoir Max n’était pas une partie de plaisir pour elle, et la jeune femme craignit d’avoir à regretter sa décision. Lorsque Darren lui annonça qu’elle aurait une récompense le soir même, la guerrière se mordit la lèvre. Sa curiosité était forte, mais en même temps, elle voulait donner un sens au mot “surprise”.

"Ne me dis rien. Tu me montreras ça ce soir" dit elle en souriant.
Il la gratifia d’un baiser dans le cou en guise de réponse.
« Ce soir. » confirma-t-il.
Le soldat la garda piégée contre lui encore quelques instants, lui imposant ce massage des épaules jusqu’à ce que l’attention se transforme lentement en une tentation. Darren se mit à rire de sa propre ineptie et senti sa belle se poser la question.
« Hm...tu penses qu’on aurait réussi en quarante minutes chrono ? » demanda-t-il d’un ton taquin.
"Bonne question ! A mon avis … pas du tout ! On a besoin de plus de temps que ça" avoua-t-elle, un sourire aux lèvres.

Lyanna tourna la tête et embrassa furtivement son amant.

"Et je n’ai pas envie qu’ils nous voient en pleine action !"
« Moi non plus. » reprit-il avec sincérité. Sa voix devint ensuite plus taquine. « Sinon je me serais débrouillé pour que tu ne puisses pas quitter le camion hier. »
Darren répliqua ensuite d’un baiser et consenti enfin à libérer Lyanna de son étreinte. Il la laissa à partir de ce moment là, se laver et se préparer, pendant qu’il faisait le café d’April et déplaçait les transats au bord de l’eau. Dans le “coin de Lyanna” pour que les filles aient la tranquillité pour discuter. De son côté, la guerrière était allée dans le mobil home pour tester la douche. Certes, la cabine était plus petite et vétuste que la douche qu’elle avait sur Atlantis, mais c’était mieux que se laver dans la rivière. Et puis, de l’eau chaude, ça faisait du bien. Après sa douche, Lyanna s’habilla, préférant mettre cette fois encore la tenue d’exploration, mais sans la veste ni le gilet tactique. Elle remit les plaques militaires de Darren, qui disparurent sous le tissu de son tee shirt. Heureusement, elle n’avait pas trop de décolleté avec cette tenue. Seule la chaîne trahissait de la nature de ce qu’elle portait. Une fois prête, Lyanna quitta sa petite chambre, et aperçut Darren installé devant l’ordinateur, lui expliquant avoir mis du matériel nécessaire dans son petit coin tranquille. La guerrière en profita pour aller voir ça de plus près. Il y avait deux transats et une glacière sur laquelle étaient posés deux quarts militaires de café, un quart militaire de chocolat, et des biscuits provenant d’une ration militaire.

Plus tard, quand April arriva en prenant lourdement appui sur Max, elle révéla deux choses.
Qu’elle était loin d’être remise physiquement pour pouvoir se déplacer seule. Et que toutes les altercations avec son frère d’arme ne faisait que les lier davantage. A les voir se déplacer et agir, on les prenait pour un frère et une soeur d’une même famille. Lyanna s’approcha d’eux, mais en restant quand même à bonne distance de Max.
« Lyanna. » salua April avec un sourire ravi.
Elle présenta Max d’une main fière.
« C’est mon premier esclave, t’as vu ça. C’est cool hein ? »
« Ben t’a pas acheté la bagnole la plus performante. » fit le soldat, le front ruisselant de sueur. « C’est qu’il y a de la masse a trans... »
Le coup de poing dans le foie du concerné étouffa la fin de sa phrase avant qu’elle ne puisse le finir. April avait l’amour vache et elle le faisait bien sentir à Max qui regrettait déjà d’être venu. Lyanna haussa les sourcils en observant la scène. Et oui, le D4 avait de vrais cinglés dans ses rangs. Une fois cette démonstration de grand amour faite, la guerrière les guida jusqu’à son petit coin à elle. Lyanna aurait voulu que Darren vienne, pour être plus à l’aise, mais le soldat était occupé. Elle allait devoir faire sans lui.

En douceur malgré son regard sombre, Max aida April à s’installer sur le transat. Elle se posa tout du long et fît reposer sa jambe endolorie sur la chaise. La jeune femme souffla d’un soulagement non feint. Elle ne portait pas son attelle et la douleur semblait la guetter à chaque mouvement.
« Tu es sûre que t’a pris tes anti-douleurs ? » s’enquit Max.
« T’inquiète pas pour moi. Je le fais exprès. »
Elle lui sourit.
« Comme ça tu me porteras sur tes épaules au retour. »
Max lui fit la grimace en réponse.
« T’es qu’une sale vache ! »
« T’a bu mon café ! »
"Et tu n’as pas intérêt à boire le sien ici !" lança Lyanna en fixant Max, menant ainsi une sorte de coalition contre lui avec April.
Le frère d’arme répondit d’un sourire cassé, signe que cette fameuse coalition pesait ses ses épaules. April ne pouvait pas laisser passer ça sans en rajouter un peu. Elle lui offrit son plus grand air insolent tout en le fixant longuement.
« Nan ben...y’a trois quart là. J’peux en prendre un ? »
Il pointa du doigt celui du milieu. C’était le chocolat chaud.
« J’prends celui là ! »

Evidemment, il fallait qu’il choisisse le quart qu’il ne fallait pas. Lyanna lui lança un regard noir, mais elle ne lui sauta pas dessus.

"Tu veux perdre ta main ?"

Sans attendre, Lyanna s’empressa de prendre son quart, le gardant précieusement contre elle, sans quitter Max de ses yeux de prédatrice.

"Tu n’as pas remarqué que c’était du chocolat, et non du café ? C’est pas à toi !"

Max souffla de manière très sonore et désapprobatrice.
« Sérieux. J’viens d’arriver depuis deux minutes, tu me pètes déjà les... »
« Pauvre bichon, il n’aura pas son chocolat. » ironisa April.
Elle prit un quart de café qu’elle tendit à son frère d’arme.
« Bon allez, tu nous laisses et je te donnerai une part de mon gâteau au chocolat. Vendu ? »
« Vrai de vrai ? » répliqua aussitôt le jeune homme avec le regard brillant. Ses reproches pour Lyanna venaient à l’instant de s'abîmer dans l’oubli.
« Si tu me portes pour rentrer. »
« Double part ! »
« D’acc ! »

Max sauta comme un gamin. Conséquence immédiate, il se renversa du café bouillant sur la main, transformant illico sa joie en un cri de douleur difficilement retenu. Il déclencha l’hilarité d’April qui le chassa ensuite en le poussant hors de son champ de vision.
« Ouais, j’ai compris. J’vous laisse. » fit-il en se rendant vers le mobil home, penaud.

Lyanna dut s’avouer qu’elle était contente de voir Max partir, et elle avait réussi à ne pas lui sauter dessus pour lui en coller une. Elle s'installa sur le transat, après avoir donné le quart restant à la militaire. April le regarda filer, une étrange émotion dans son regard.
« C’est un gars sympa. Y’a pas meilleur antidote contre la déprime. »
Son regard vint alors vers Lyanna. Elle ricana.
« Et pas pire aussi ! »
"Je préfère largement Darren pour ça. Il est bien plus efficace".
« Oh mais je n’en doute pas. » fit-elle avec une oeillade complice.
Elle prit une gorgée de café.
« Le volant du camion est confortable ? »

Lorsque April lui parla du volant du camion, Lyanna tourna vivement la tête vers elle, restant quelques secondes sans voix.

"Quoi ? Mais … comment ça ?"
« Tu crois que tu es la seule nana à t’amuser sur un volant ? » ricana-t-elle en s’amusant de son air surpris. « J’ai déjà fait moi aussi. Cette façon de klaxonner en rythme, c’est signé. »
Elle fit la moue. Du genre à lui faire comprendre que ce n’était pas à une April dévoreuse d’hommes à qui on la faisait.

Lyanna voulut dire à April qu’elle ne savait pas de quoi elle parlait, mais à quoi bon. La militaire avait deviné. La jeune femme soupira et se laissa aller dans le transat, un air déçu sur le visage. April faisait de même, trouvant une position confortable.

"Ca avait bien commencé, c’était sympa. Mais on n’a pas pu continuer. Le jumper était sur le point d’arriver, ça a tout gâché. J’ai voulu étrangler ce mâle !"
Elle ria.
« Tu m’étonnes. Je deviens vachement méchante quand on m’interrompt avec un mec. »
April la fixa.
« Mais ces camions vont pas s’envoler, t’as le temps d’organiser la vengeance. »
Elle se tut un instant. Elle serra un peu la mâchoire avant de lâcher ce qu’elle avait sur le coeur.
« Darren, c’est comme un grand frère. J’y tiens vachement. »
Elle la sonda d’une façon très sérieuse.
« Quand je le regarde, il a ton image imprimé sous ses rétines ce con-là. Il pense à toi même quand tu es pas là. D’ailleurs il s’est mis en danger pour toi, professionnellement parlant. »
April secoua la tête.
« Ne le fait pas souffrir. Il ne le mérite clairement pas. »

Lyanna fronça les sourcils, elle ne comprenait pas pour quelle raison April disait ça. Pour elle, la jeune femme ne voulait pas non plus causer du tort et faire du mal à Darren.

"Mais … je n’ai pas envie de le faire souffrir. Pourquoi dis tu ça ? Je me sens bien avec lui, et … je n’ai pas du tout envie de lui faire du mal !"
« J’te préviens simplement. Entre femmes. » fit-elle en sirotant son café, observant tranquillement le lac par intermittence. « Quand il est amoureux, il vire agneau et ca lui est déjà arrivé de servir de cible. Je l’ai déjà ramassé en piteux état, je tiens pas trop à ce que ça recommence. Mon frangin sauveur... »
Elle soupira.
« Les deux dernières fois, ça s’est pas bien passé pour lui. On dirait bien que tu es son nouvel espoir ma bichette. Donc je te préviens, avec toute la gentillesse que je peux t’offrir. »
April lui sourit aussi cruellement qu’elle l’avait fait avec Max.
« Si tu lui fais du tort, j’te teins les cheveux en vert merdique. J’ai fais ça à la pouf qui a voulu le ruiner. »

Lyanna haussa les sourcils devant l’air sérieux d’April. Elle resta quelques instants sans répondre, avant de prendre la parole.

Oh ! Heu … et bien … comme je suis prête à casser les jambes de toutes les personnes qui oseraient faire du mal à Darren … ou même qui tenteraient de lui tourner autour … je pense que tu peux être rassurée sur mon absence de désir de le faire souffrir ..."
« Oh, tu as vite appris la jalousie, c’est bien. » s’amusa-t-elle.

Lyanna s’arrêta quelques secondes, en ayant une petite moue.

"Et puis, j’ai pas envie d’avoir les cheveux verts ! J’aime bien ma couleur !"

La guerrière but une gorgée de chocolat chaud. Sa curiosité était piquée au vif. Darren lui avait très rarement parlé de ses dernières histoires d’amour. Mais April était là.

"Qu’est ce qui lui est arrivé ? Qu’est ce qu’elles lui ont fait ?"
« C’est le moment où je dois sortir les vieux dossiers de Darren à quelqu’un que je connais à peine ? » demanda-t-elle en plissant les yeux. « Pourquoi je ferai ça ma bichette ? »

La jeune femme se mit à sourire. Elle savait qu’elle avait raison. La question venait de faire taire Lyanna pour de bon.
« On parle quand même du mec qui sort avec celle qui laisse passer personne...sauf lui. Faut une bonne dose de confiance. » reconnut-elle.

April posa sa tasse sur la glacière puis se redressa non sans lâcher une plainte douloureuse. Elle fit face à Lyanna pour lui expliquer.
« Notre grand couillon n’avait rien trouvé de mieux que de s’enticher d’une princesse. »
Lyanna fut très surprise d’entendre une telle chose. April sourit et acquiesça.
« Ouais, il a visé le haut du panier le bougre. Et il y croyait en plus. Dur comme fer. Sauf qu’un jour, il n’a plus reçu de nouvelles. Darren est resté dans le silence à attendre pendant des mois et des mois. Il se donnait bonne allure, genre ça ne l’affectait pas. Mais ne pas savoir, n’avoir même pas reçu un mot pour lui dire que c’était terminé, ça l’a foutu en l’air. »
Elle s’interrompit un petit instant.
« Le problème, c’est que sa relation était également en lien avec le boulot. Darren faisait partie des équipes d’exploration. Comme tu dois le savoir, ces places-là sont chères. Tout le monde sur Atlantis veut marquer l’histoire en explorant. Et ce job...il l’a perdu. Le jour où Darren a appris sa réaffectation, il s’est écrasé en jumper sur une planète glacée avec la femme qui l’avait viré... »

Darren ne lui avait jamais parlé de ça. Lyanna était loin de se douter que le militaire n'exerçait plus son travail comme avant, quand il l’a rencontré. Elle secoua la tête en regardant April.

"La femme qui l’a renvoyé de son équipe d’exploration ? Qui ?"
« C’est pas important. Et Darren m’en voudra vraiment si je te le dis. »
April l’observa un instant.
« Il t’a raconté ce qu’est sa spécialité comme guerrier ? Protéger le client, qu’il soit sympa ou pas, quitte à se prendre une balle à sa place. On appelle ça l’escorte. Son boulot, de base, c’est préserver les autres. Quoi qu’il en coûte, même sa propre vie. »
Elle plissa des yeux, plutôt malicieuse.
« Mais je suppose que tu sais de quoi je parle non ? Souvent ça créer des liens ce genre de moments ! »
Lyanna acquiesça d’un hochement de tête. Elle savait parfaitement de quoi April parlait. Lors de leur première mission, c’était d’ailleurs l’une des raisons qui l’avait rapproché de Darren, et ils avaient souvent eu cette envie de se protéger l’un l’autre pendant les combats. Ce qui avait fait apparaître une sorte de symbiose entre eux dans ce genre de moment. La militaire se tut un instant. Elle organisa ses idées pour reprendre le fil de son récit.
« Darren s’est écrasé avec son bourreau. Et il l’a maintenu en vie tout le temps de ce naufrage dans ce désert froid. Il y est resté un an. »
"Un an ? Darren et elle ont disparu pendant un an ? Mais … comment c’est possible ? Personne ne les a cherché ? Pourquoi ne sont ils pas revenus ?"
« Hé là, du calme ma grande. » répondit April en riant. « Je passerai trop de temps à te raconter les détails. Mais en gros, il s’est passé un an de leur côté. Et seulement un mois chez nous. Un mois où on a ratissé un tas de planètes sans les trouver. »
Elle secoua la tête, amusée.
« Et si tu oses pas poser la question, nan, il a pas touché à son bourreau. Tout ce qu’il y a gagné notre lascar, c’est une intoxication à la bromure. Un truc chimique pour calmer la braque. Et un sacré appétit quand il a décongelé à la maison ! »

Lyanna resta silencieuse, mais son visage trahissait cette jalousie qui l’avait envahi en apprenant que Darren avait été coincé sur une planète aussi longtemps en compagnie d’une femme. Pourtant, la jeune femme n’aurait pas du ressentir ça, car cette histoire s’était passée bien avant qu’ils ne se rencontrent tous les deux. Alors, pourquoi est ce que cela l’embêtait à ce point ? Quel ne fut pas son soulagement en apprenant que Darren n’avait pas eu ce genre de lien avec cette femme. La guerrière soupira discrètement, et but une nouvelle gorgée de chocolat chaud.

April aimait visiblement partager l’histoire de son frère d’armes. Elle était plutôt surprise que l’Amazone n’ai rien appris de tout ça depuis le temps qu’ils se cotoyaient. Peut-être était-ce par respect ou une forme de timidité. Elle ne savait pas trop.
Elle s’apprétait à reprendre son histoire lorsque du mouvement attira son attention. L’acteur principal de son monologue saisissant s’approcha. Loin de se douter, tout sourire, il salua April en lui claquant la bise puis échangea quelques mots. Il n’appréciait pas qu’elle ait balancé son attelle, ce à quoi elle rétorqua qu’il n’était pas lui même un exemple de convalescence.
« Comment ça ? » demanda-t-il en voyant son air démoniaque.
Il savait avoir mis le pied là où il fallait pas.
« Il est confortable le volant du camion ? » narqua April en le faisant rougir soudainement.
Cette réaction la fit ricaner et elle ajouta dans son dos, pendant qu’il se tournait vers Lyanna :
« Pense à me donner les coordonnées de ton doc. J’aime bien ses prescriptions médicale ! »
« Max et moi, on va commencer à creuser les trous. » fit-il, un peu gêné. « Je te laisse en bonne compagnie ! »

Il embrassa sa belle brièvement avant de s’en aller, rejoignant un Max qui lui demandait comment il faisait pour ne pas être dégoûté. Et une April qui s’émouvait de cet attachement. Quand il disparut avec son camarade, armés de pelles et de pioches, April reprit son histoire.

« Après ce coup là, ton homme a tiré un trait. Un an de deuil sentimental et de privation, ça l’a aidé à voir ailleurs. Surtout quand il s’est rendu compte qu’aucun message ne lui était parvenu pendant notre “mois de recherche”. Darren a rencontré quelqu’un d’autre. Une prédatrice, un peu comme toi. Mais elle maniait des armes différentes. »
April vérifia d’un petit coup d’oeil que Lyanna suivait.
« Le docteur Vadhen, c’était une spécialiste un peu bizarre. Elle disséquait des espèces extraterrestre pour les comparer aux nôtres sur Terre. Une intello avec une belle gueule et un beau cul. Ce naïf a foncé droit dans le piège. Il est tombé amoureux et il s’est laissé mener par le bout du nez. Parce qu’avant Darren, tu vois, elle chérissait à mort ses recherches personnelles. Et quand on fait ça, et que c’est pas financé par le département, tu y est de ta poche. Tu vois l’emmerdes qui approche ? »
"Elle voulait seulement son argent ?"
« Ouaip. Un pigeon facile à plumer et un coup de kekette de temps en temps pour endormir sa méfiance. »
Elle haussa les épaules.
« Elle était pas conne cette garce. Elle a vu un naïf lui faire du gringue, sorti tout droit d’une période qui l’avait rendu vulnérable. Elle a joué de ses charmes et elle a prit ce qu’il pouvait lui apporter. Sans rien donner en retour. »
April reprit sa tasse.
« C’était quand elle voulait, quand elle décidait. Et elle s’arrangeait pour garder bonne figure en plus. Darren nous écoutait à peine, c’est Jim qui a finalement réussi à lui ouvrir les yeux. Et là…. »
Elle serra les dents.
« Là je peux te dire qu’il a pris cher. Il a eu du mal à se refaire confiance. Je pense qu’en plus d’avoir été trompé de cette façon, il a eu honte de s’être laissé manipulé. »

Lyanna ne put s’empêcher de ressentir de la colère à l’encontre de cette Vadhen, même si c’était une femme et qu’elle ne la connaissait pas. La guerrière était protectrice envers le soldat, tout comme lui voulait la protéger. Savoir que son amant avait souffert à cause d’une garce lui donnait des envies de meurtre, même si ça lui attirerait des ennuis.

"Elle est toujours sur Atlantis ? J’aimerais bien lui mettre la main dessus pour ce qu’elle a fait à Darren !"
« Elle est facile a repérer, elle a encore les cheveux verts. Je l’ai teint jusqu’à la racine. Ca met du temps à partir. » se conforta April avec un large sourire. « Max et moi on a mené la mission commando pour le venger. Tu verrais cette dinde avec ses cheveux olive dégueulasse, elle fait moins la fière ! »
April ricana un petit moment, heureuse de sa fameuse vengeance avant de couler un regard vers l’Amazone. Sa façon de lui demander si elle exerçait encore et de vouloir lui mettre la main dessus était révélateur de passion.
« Ben merde. T’es si amoureuse que ça ? »

Aux paroles d’April, Lyanna se sentit gênée, et elle détourna les yeux en rougissant légèrement. Elle se mordit la lèvre nerveusement, en faisant tourner la tasse entre ses mains.

"Je t’ai dit que je casserais les jambes de ceux qui lui feront du mal !"
« Curieuse façon de répondre oui. » fit-elle en souriant. « J’t’envie par moment. Tu explores tes sentiments avec quelqu’un très droit qui ne pense pas qu’à sa gueule. J’aurai bien voulu avoir la même dans ma jeunesse. »
Elle termina sa tasse et la posa sur la glacière.

« Bref ! Heureusement pour tout le monde, Darren n’est pas une victime dans l’âme. Il a fini par s’en remettre et passer à autre chose. Le temps à passer puis l’exploration a vraiment commencé à le manquer. Je vais péter l’ambiance bichette. Mais la vérité... »
Elle sourit un peu plus.
« ...c’est que c’est Max qui l’a convaincu de s’inscrire à la mission volontaire qui vous a réuni. »
April ricana, heureuse de souligner l’ignoble ironie du sort.
« Ce mec que tu as envie de trucider toutes les deux secondes, tu lui dois votre rencontre ! »

Lyanna termina elle aussi son chocolat chaud, et posa le quart à côté de celui d’April. Ainsi donc, c’était Max qui avait permis à Darren d’aller sur Héstevic en sa compagnie, pour faire la mission qui les avait rapproché. De quoi calmer sa colère contre Max ? Possible. Mais Lyanna refusait de l’avouer.

"C’est donc grâce à Max … ou plutôt à cause de lui … que Darren a failli mourir de ma main plusieurs fois au début de la mission parce que je l’ai beaucoup menacé … avant d’avoir tous ces problèmes avec l’un des vôtres ?" lança Lyanna avec un petit sourire taquin, évitant soigneusement de dire que Max était pour beaucoup dans leur relation.
« Parfaitement. » répondit April sur le même ton. « Il a jeté dans tes bras l’homme le plus indiqué pour te sauver de la sacrée conspiration qui t’étais tombée dessus à l’époque. »
Elle secoua la tête, faussement dépité.
« Inarrêtable dans ses conneries, le Max ! »

Lyanna ne répondit pas, elle se contenta de baisser les yeux. Elle n’aimait pas parler de Max, pas même avec Darren. Alors, elle se mura dans le silence, refusant de reconnaître que, d’une part, c’était quand même grâce à lui qu’elle avait rencontré son amant. Et d’autre part, il n’était pas aussi mauvais que les autres mâles, même s’il était très loin d’égaler Darren.

April, de son côté, passa ses mains derrière la tête pour profiter à fond du transat.
« Donc ! Tout ça pour dire que si tu lui fais saigner le coeur, bibiche. Tu te réveilles avec les cheveux verts. »
Elle fit la moue.
« Ou couleur pisse, faut voir... »
"Fais attention, je peux être très rancunière !" affirma Lyanna en la regardant dans les yeux, son visage ne trahissait aucune émotion.

April se détourna légèrement pour la toiser longuement. Elle se demandait si elle était sérieuse, si elle insinuait qu’elle serait prête à se crêper le chignon. Un sursaut de fierté. On ne menace pas Lyanna.
« J’aime vivre dangereusement. »
La guerrière soupira discrètement, et son regard vint se perdre en direction du lac.

"Je n’ai pas l’intention de lui faire du mal … je l’aime trop pour ça. Je déteste déjà le voir quand il souffre, ça me fait du mal à moi aussi. Alors ce n’est pas moi qui vais lui en faire".

April sourit de plus belle.
« Hmmm….tu es amoureuse, c’est grillé. » s’était-elle réjouie. « Si un jour tu as besoin de conseil de filles, hésite pas à me demander. »

Elle coula un regard dans sa direction.

« Mais vu que le sujet vient de moi. J’imagine que ce n’était pas pour ça que tu as demandé à me voir...tu as un souci ? »


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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
Bannière perso (image 901x180px) : Une longue route pour Ishta 1562430542-image-profil
√ Arrivée le : 14/07/2018
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√ Messages : 179

Dim 19 Juil - 23:20

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

Lyanna tourna la tête pour regarder April.

"Ce n’est pas vraiment un soucis. C’est juste un service. Avec Darren, on réfléchit à la conception du camp, et il nous faut un cuisinier qui prépare des plats pour tout le monde. Darren m’a parlé de plusieurs personnes, mais qui ne me tentent pas. Et il a parlé de toi en disant que tu es une très bonne cuisinière".

La guerrière afficha un petit sourire en se rappelant de la seule chose qu’elle avait mangé, confectionné par April.

"Et je me souviens de ton gâteau au chocolat. Il était très bon".
« Je fais craquer tout le monde avec ma recette secrète. » ponctua la militaire en rigolant.

Rien que d’y penser, ça réveillait son appétit.

"Donc Darren m’a dit que je devais voir avec toi si tu étais intéressée par cette tâche. Ca te tente ?"

April ne répondait pas, une étrange expression sur son visage.
Elle finit par secouer la tête, sur le point d’éclater de rire. Ses lèvres tremblèrent et son hilarité s’échappa.
« J’vais lui trouer le cul à ce p’ti batard ! » s’écria-t-elle entre deux rires.
Elle tourna son regard vers l’Amazone.
« Est-ce que j’ai l’air d’avoir une tête de cantinière ?!? »

Lyanna finit par secouer la tête, et regarda à nouveau le lac.

"Tu as raison, c’était déplacé de te demander ça. Tu es en repos ici, et en plus, tu es convalescente".
« Tu n’y est pas du tout, bichette. Bien sûr que j’accepte de t’aider. »
Elle pouffa.
« Franchement, ton mec n’en loupe pas une. Après t’avoir révélé mon passé de junkie, il vend mon “super pouvoir de cantinière” ! »
April plissa des yeux.
« Devine pourquoi il pense que je peux nourrir tous tes pécores !! » la défia-t-elle avec un sourire malicieux.

Lyanna poussa un soupir discret en apprenant qu’April était d’accord pour le poste de cuisinière. Elle ne voulait pas embaucher le mâle qui soit disant était un expert pour faire de nombreux plats, mais qui allait à coup sûr réveiller les envies de meurtre de la guerrière en râlant tout le temps sur le manque de confort des lieux. Et encore moins la Natus que Darren semblait si bien connaître, un peu trop au goût de Lyanna qui ne voulait pas la voir si proche de son amant. Lorsque la militaire lui lança un défi, la jeune femme réfléchit à la question, mais elle secoua la tête en fronçant les sourcils.

"Je ne vois pas !"
« Parce que j’ai passé la moitié de mon service d’engagement punie aux cuisines. » révéla-t-elle avec un petit sourire.
« Parce que je suis une fille dans un monde sexiste ?!? »
April fît la moue.
« Hmmm...pas du tout ! J’ai seulement une fâcheuse tendance à faire du militaire mon quatre heures. A me bastonner avec celles qui ne me reviennent pas. Teindre les cheveux des pétasses qui emmerdent Max, Darren ou Jim. Ce qui fait de la cuisine ma deuxième maison. »
Elle fit un geste nonchalant de la main.
« Le gâteau au chocolat, c’est clairement une déformation pro ! »

Lyanna acquiesça d’un hochement de tête, elle comprenait maintenant pourquoi Darren avait recommandé April pour ce travail. La militaire était donc habituée à cause de son comportement. Qu’elle s’estimait heureuse, Darren avait expliqué à Lyanna que, souvent, les militaires qui avaient des sanctions passaient du temps à nettoyer les latrines. Faire la cuisine était mieux, non ?

"Merci pour ton aide" dit elle avec sincérité. "On va même installer une petite tente dans la zone “restauration”, si jamais tu es fatiguée. Et il va aussi y avoir un … un … je ne sais plus son nom. Un “truc - frigéré”, quelque chose comme ça".
« Un conteneur réfrigéré. » fit elle en hochant la tête. « C’est super utile. Mais j’ai quand même des conditions. »
Elle pointa sa jambe d’une main.
« J’vais être franche avec toi. J’ai pris la dose dans cette mission et je me sens très faible. Ca m’arrache la tronche de dire ça. Mais sans Max ni Jim, je vaux pas une broque. J’vais avoir besoin de leur aide ma biche. »
April se pencha pour lui confier sa pensée.
« Sérieusement. On parle de quoi : trente péquenots, c’est bien ça ? Plus les encadrants. Il faut prévoir le déjeuner du matin, le repas de midi, une collation pour l’aprém. Et le dîner pour finir. Donc on part sur une production mini de cent vingt couvert à la journée. Tu imagines un peu ce chiffre ? »
La militaire semblait réfléchir de manière professionnelle. Elle ne semblait pas réfractaire à cette tâche. L’ennui qu’on percevait chez elle ne tenait pas d’une quelconque flemmardise mais de celui de réussir. De prendre ce problème que Lyanna portait sur ses épaules pour la décharger de ce poids.
« Je veux Jim pour me faire parvenir la bouffe, organiser les tables, faire le compte. Et Max pour m’aider dans la cuisine. Ca sera chaud mais on te fera tourner le service aux petits oignons. »
Elle pinça des lèvres.
« Du coup on te demandera tous un truc en échange de nos vacances à bosser au mess de ton camp. C’est plutôt honnête, non ? »

Lyanna comprenait que ce travail était titanesque pour quelqu’un qui était blessé. Et Darren lui avait déjà expliqué qu’April ne viendrait pas sans Jim et Max, ayant besoin de leur aide. La militaire lui expliqua d’ailleurs ce qu’ils apporteraient pour elle. Même si ça ne lui plaisait pas de les voir dans son camp, Lyanna n’avait pas le choix, et elle abdiqua d’un hochement de tête, acceptant un peu à contre coeur que les deux mâles, surtout Max, viennent aider April. Quand la jeune femme lui parla de quelque chose que Jim, Max et elle demanderont en échange de ce service, la guerrière fronça les sourcils. Après tout, c’était normal. Les trois militaires étaient censés être en repos, et non à travailler. Toutefois, Lyanna était inquiète par cette idée de proposition en échange de leur service.

"Demander un truc en échange ? Comment ça ? Faire du troc ?"
« Pourquoi ne pas demander ? » répondit-elle, plutôt enthousiaste.
Elle lui offrit un petit sourire confiant et appuya sur son oreillette.
//Hé, pti con ! Ca se passe comment au mont caca ?!?//
Quelques secondes s’écoulèrent avant que la voix essoufflée de Max leur parvienne.
//Bah j’tire la bourre avec Darren. Je gagne, j’suis toujours le plus rapide à creuser des latrines !//
//Hmmmm….tellement sexy le garçon !//
//En plus, j’sens super fort le barbare. Qui sait, Lyanna me fera moins la gueule avec l’identité olfactive !!!//
On entendit Darren l’agresser d’un coup de pelle qui résonna comme une cloche d’église. Max râla, tenta de répliquer, puis reprit la parole :
//Comment il est amoureux, j’ai trop d’truc à dénoncer !//
//Pareil ici. Ils sont fait l’un pour l’autre. En attendant, Lyanna entend tout ce que tu dis, mon pauvre garçon.//
//Ah !//
Darren ricana d’un air sadique en arrière plan.
//On monte un mess. Tu vas me servir de commis. Tu viens ?//
Max souffla, déçu.
//On devait se reposer quoi !//
//Ok, tu m’abandonnes ?//
//Je préfère mourir...//
Il hésita.
//On est payé ?//
//Lyanna veux savoir ce que tu demanderas en échange de ton service.//
//Woooo, sérieux ??? TROP COOL !!! J’peux demander ce que je veux ?!?//
//Un truc censé au possible.//
//T’as entendu Darren ?!? J’peux demander c’que je...//
Il se reçu un nouveau coup de pelle.
//Nan mais j’parle pas de ça...// la suite de sa phrase s’adressait soudainement à Lyanna. //Hé mais il est super jaloux ton copain, j’parlais pas de ça ! Hé...hé...j’peux demander ce que je veux ?!?//

Lyanna eut une terrible envie de lui dire un “non” catégorique et sans appel, craignant déjà les idées de Max qui la mettrait dans l’embarras. Mais avait elle le choix ? La jeune femme se mordit la lèvre, avant de soupirer.

//Non ! Enfin ça dépend … pas tout ce que tu veux !!!//
//Ca va ! C’est juste une partie de jeux vidéo ! Genre tu diriges l’armée des femmes, ça s’appelle “Soeur de Bataille”. Et moi j’prends les nains. On poutre le reste de la map !!!//

Lyanna fronçait déjà les sourcils, ignorant ce qu’était un jeu vidéo. Mais alors qu’elle allait demander ce dont il s’agissait, elle entendit la voix de Darren dans la radio.

//Je t’expliquerai ce soir, miss. C’est une jeu sur écran.//
//T’es vraiment perché comme mec !//
//Mais c’est trop cool ! Une vraie Amazone qui joue au jeu avec des Amazones dedans ! Tous mes potes y croiront jamais. J’pense même qu’ils seront jaloux.//

April semblait réfléchir. Elle haussa des épaules.
« Au moins il ne te demande pas de lui prêter ton épée pendant une journée. Il est plutôt sage. Tu as une question ou pas ? »
"Lui prêter mon épée ? J’aurais refusé tout de suite. Personne n’y touche. A part Darren. Et Teyla".

Quant au fait si elle avait une question, Lyanna secoua la tête. Darren serait là pour lui expliquer ce à quoi elle s’était engagée auprès de Max.
//Bon, si tu fais pas le con, elle est ok !//
//Oh putain, Darren !!! T’as vu ça ?!? J’vais jouer à Warhammer avec ta gonzesse, ça va être délire !!!!// s’écria soudainement le môme dans la radio.
April soupira. Elle en souriait tout de même.
« Bon. J’ai mon commis de cuisine. Logistique, maintenant... »
Elle appuya sur sa radio.
//Allez, à ton tour Patriarche. Je sais que tu nous écoutes.//

Jim se trouvait dans le camp du D4, un peu plus loin en forêt.
Il avait effectivement tout écouté, coupé dans sa lecture d’un roman.
L’homme s’adressa directement à Lyanna.
//Je viendrai aider quoiqu’il arrive.// répondit-il aimablement. //Mais si vous tolérez ma présence sans vous montrer agressive, je vous inviterai à prendre le café un après-midi. Ca m’intéresserait beaucoup de savoir s’il y avait de l’art et de la culture dans votre tribu. Des poètes, des peintres, des philosophes, etc... //
« Ah oui, c’est son truc ça. Parler des coutumes des peuples qu’il ne connaît pas. Ca devrait être moins chiant que l’aprém jeux vidéo avec Max. »

Lyanna ouvrit la bouche, mais rien ne sortit de sa gorge. Elle était déstabilisée par la demande de Jim. Parler de son monde, son peuple et ses coutumes ? Avec un mâle autre que Darren ? La guerrière ne l’avait jamais fait. Généralement, elle n’avait pas le temps de commencer à en parler avant de frapper son interlocuteur. Réussirait elle à parler de son monde cette fois ci sans user de violence ?

//Heu … je ne sais pas … Darren peut venir ?//
//Si ça vous évite de me considérer comme un intrus, pourquoi pas.//
//Ahaha !!! Comment elle hésite à venir te voir grand père !!! Moi j’ai mon aprém jeux vidéo !// se moqua grassement Max.

Lyanna ne fit pas attention à Max, et réfléchit quelques secondes. Au moins, avec Darren à ses côtés, elle risquait moins de déraper avec Jim. Elle avait confiance en lui pour calmer ses ardeurs si elle s’emportait.

//Alors d’accord. Mais je ne bois pas de café, ce n’est pas bon !//
//Une addict du chocolat chaud, Jim.//
//C’est noté. Tu as mon aide, April.//
« Et Yesssss ! » fît-elle en alliant le geste et la parole. « Avec eux, ça va tout de suite être moins galère. »
La militaire appuya sur sa radio.
//On est bon les garçons. Je règle les derniers détails et on bouge.//
//Reçu.//
//D4 ! L’escouade de la bouffe !!!! Yeaaaaah.//

April se tourna vers l’Amazone.
« Et voilà ma belle ! Tu t’es fais matraquée. Mais tu peux être sûre que tes volontaires pleureront ta cantine une fois la mission terminée. »
"Si tu le dis ..."

Lyanna espérait ne pas avoir fait une erreur en acceptant ces gages. Mais au moins, c’était April qui allait s’occuper de nourrir le camp, quelqu’un que la guerrière connaissait.

"Et toi, tu veux quoi en échange ?"
Cette dernière la fixa d’un air énigmatique.
« C’est toi que je veux. Une fois tout ça terminé, je t’emmène et on se fait une journée entre filles. On se fera les boutiques sur une planète que je connais bien, je t’apprends à t’occuper de tes ongles et de ton visage. Et si tu es toujours vivante une fois de retour sur Atlantis, on va à une soirée danse ! Ton Darren, tu peux l’oublier, ça se fait sans nos garçons. »

Lyanna écoutait le gage proposé par April. Une journée entre filles. On ne peut pas dire que c’était souvent arriver à la guerrière. Certes, Lyanna avait déjà eu plusieurs sorties avec Teyla pour acheter de nouveaux vêtements, les tenues vestimentaires des athosiens étaient assez proches de celles de son monde. Mais quelque chose lui disait qu’entre Teyla et April, c’était très différent. Et que la militaire n’était pas aussi sérieuse que l’athosienne. Et dire que Darren ne serait pas à ses côtés pour la tranquilliser inquiétait un peu Lyanna. Cependant, la jeune femme s’entendait plutôt bien avec April, alors ça ne pourrait que bien se passer, non ? Et puis, une soirée sans mâle, même si la guerrière ne savait pas danser, c’était tentant.

"Hmmm … d’accord. Ca marche".
« Niquel ! Te voilà avec une solide équipe de cuisto ! » fît-elle, plutôt satisfaite du résultat des négociations.
Quelque chose attirait son regard depuis quelques temps. Puisque son transat était plutôt proche de Lyanna, elle étira son bras pour atteindre son cou et accrocher la chaîne d’un coup de main. Forcément, entre le mouvement de fuite de l’Amazone et le coup qu’elle donna, les plaques sortirent de son décolleté pour reposer sagement sur sa poitrine.
April éclata soudainement de rire.
« Clive a égaré quelque chose on dirait. C’est le début de son fantasme... »

Lyanna baissa les yeux pour regarder les plaques, avant de reporter son attention sur April. Elle ne comprenait pas pourquoi la jeune femme disait que c’était le début du fantasme de Darren. April secoua négativement la tête et se reposa sur le dossier.
« Il change pas le garçon. »
Le silence retomba soudainement. April tourna de nouveau la tête pour voir l’étonnante perplexité de son amie.
« Fantasme. Tu sais pas ce que c’est ? Attends...tu plaisantes ? »
"Et bien … si … enfin … pas trop. Darren m’en a déjà parlé, mais je n’ai pas trop compris ce que c’était" dit Lyanna en fronçant les sourcils. Elle prit les plaques dans sa main, les tournant entre ses doigts. "Pourquoi dis tu que c’est le début de son fantasme ?"
« Dans un couple, le fantasme, c’est le jeu. » répondit April. « De la mise en scène qui plaît à l’autre, ça lui fait vivre une situation qui l’excite à fond. Ca te dit vraiment rien ? »
Elle plissa les yeux pour réfléchir.
« J’te donne un exemple. Un truc assez classique qui fonctionne plutôt bien. Le coup de l’infirmière ! J’ai un partenaire, je sais que ça lui fait de l’effet d’imaginer une infirmière qui s’occupe de lui. Sauf que sa blouse blanche, c’est le seul vêtement... »
April était malicieuse en lui parlant. Entre filles, certaine que la radio n’était pas en mode émission.
« Et y’a pas beaucoup de boutons qui le retient, ce vêtement. Mon partenaire, ça le rend dingue. Je joue au docteur avec lui. Je ne lui laisse ouvrir un bouton que si le monsieur est bien sage. C’est son fantasme. Tu comprends ? »

"Heu … pas trop ..." dit Lyanna, encore un peu perdue. "Comment un mâle peut il aimer qu’une femme s’occupe de lui en infirmière, à l’examiner, lui faire des piqûres avec une seringue ou jouer avec un thermomètre ? Ou alors, il aime souffrir ?"
« Ma pauvre bichette ! » se moqua gentiment April. « Quand je m’occupe d’un mec en jouant l’infirmière, c’est la santé de son engin qui m’intéresse. La seringue, le thermomètre, tous ces trucs chiants, on s’en fiche complètement ! C’est la situation qui plait, t’as pas besoin de rendre le boulot véridique. »
Elle la montra d’une main.
« Fous toi à poil sous une blouse blanche, joue un peu de tes charmes, et tu fais fondre un mec. Bon, pas Darren, son délire va ailleurs. »
"Je comprends mieux ..."

Que ça soit avec Darren ou April en professeur, Lyanna avait encore beaucoup à apprendre. Elle détourna les yeux quelques secondes, avant de reporter son attention sur la militaire. April venait de dire que le fantasme de l’infirmière n’était pas le délire de Darren. Et elle avait fait une allusion à ses plaques. Ce qui attisa la curiosité de la guerrière.

"Qu’est ce qu’il aime ? C’est quoi, son fantasme ?"
« Tu vas avoir un sacré avantage sur lui si je te le dis. » fit-elle, amusée.
Malgré sa jambe douloureuse, elle parvint à tirer son transat pour se rapprocher de celui de l’Amazone.
« Sa petite faiblesse, c’est l’habit militaire. »
Elle lui fit un clin d’oeil complice.
« Chacun a son petit truc. Lui, c’est du grand classique. Sa copine qui se fraie un chemin dans une tenue d’apparat de l’US Air Force, l’habit de cérémonie de notre armée sur Terre. Tu lâches quelques boutons pour rendre le truc plus sexy et moins strict. Tu te trouves un galon pour les épaules. Et tu n’as plus qu’à jouer de tes charmes, tu en fais ce que tu veux du Darren. »
Lyanna fixa la militaire de son regard interrogateur, elle se demandait comme la jeune femme pouvait savoir une telle chose sur les goûts de Darren. April ria un peu, secouant la tête.
« Destresse, Lyanna. Je le sais depuis une soirée bien arrosée. Darren est le plus sage de nous tous ! »

La guerrière en fut soulagée. Même s’il s’agissait d’April, elle ne pouvait pas s’empêcher de ressentir de la jalousie à son égard. Un détail la chiffonna néanmoins.

"Mais … je n’ai pas ce genre de tenue !"
« T’inquiète, je suis ton alliée. Je te donnerai un ou deux noms de femmes militaires qui font ta taille et qui seront pas trop gênée de te prêter une tenue contre un peu de thune. »
Elle la fixa.
« Tu veux vérifier ce que j’avance ? »
"Pourquoi pas. Je sais déjà que je lui fais perdre la tête quand je grimpe sur lui. Alors, toute idée pour lui faire encore plus perdre la tête est la bienvenue, j’aime avoir le dessus sur lui" avoua Lyanna, cherchant des contre attaques à opposer à Darren par jeu, quand ce dernier voulait garder le dessus sur elle.

Le regard d’April dévia vers la lisière du bois. Lyanna regarda dans la même direction. On y devinait Darren et Max en pleine bataille. Le môme surexcité avait présenté sa pelle comme une épée d’escrime. Il n’en fallait pas plus pour que Darren accepte le défi. Une main dans le dos, chacun, ils tentaient vainement de se passer des coups d’estoc ou de taille. Lyanna était une professionnelle de l’épée, elle pourrait y laisser ses cheveux tant les deux hommes massacraient son art. Les pieds au mauvais endroit, la garde informe, trop haute ou basse. Voir même totalement ubuesque. Les deux hommes étaient devenus des enfants. Autant dire que Lyanna frôlait la crise cardiaque de voir cet art aussi détruit. Elle poussait même quelques plaintes, les mains sur son visage, les yeux toujours rivés sur les deux mâles.

« Quand tu auras envie de le démarrer. Tu attends qu’il ait le dos tourné. Et au moment où il te retrouve, tu as sa veste d’explorateur sur le dos. Et rien en-dessous. »
Elle lui montra avec son propre vêtement.
« Ne met pas la fermeture éclair. Vérifie juste que ça te couvre en laissant tout le centre bien visible. Juste de quoi mettre en appétit. »
April fit le geste du pistolet avec ses doigts.
« Et s’il a l’air complètement débile avec la bouche entrouverte, c’est que tu fais carton plein bichette. Tu le mèneras par le bout du nez ! C’est ça le fantasme ! On en a tous, toi aussi, même si tu ne le connais pas encore. Ca te fait monter l’envie aussi vite qu’un coup de tonnerre et c’est dur d’y échapper. »
"Je vois. Merci pour ton explication et ton aide. J’essaierais cette idée !"
« Mais de rien. Tu commences, c’est normal que je te donne quelques astuces. »
Elle avisa Darren, l’air sadique.
« Et si je peux mettre mon frère d’arme dans l’embarras, j’vais pas me gêner. »

Lyanna eut un petit sourire en regardant tour à tour April puis Darren. Une certaine complicité était née entre les deux jeunes femmes, face à la pauvre victime qui ne s’attendait pas du tout au guet apens qui l’attendait.

Dix minutes plus tard, April héla son compagnon d’arme.
Après avoir calmé Max qui se voyait déjà faire sa coop sur Warhammer avec Lyanna, usant de tout un vocabulaire dont elle n’avait aucune idée, elle s’installa sur le dos du gamin qui l’emmena lentement vers leur campement. Darren les regarda disparaître, une certaine émotion peinte sur le visage.
« C’est ma famille Lyanna. »
Il la regarda ensuite, encadrant ses épaules d’une main.
« Une famille dont tu fais partie. Je t’avais dit qu’ils accepteraient de t’aider sans hésiter. Même si tu as dû accepter les doléances. »
Darren ria un peu et remercia sa patience d’un baiser.
« Je trouve que tu as super bien réagi. Tu as passé un bon moment avec April ? »

Lyanna vint se blottir dans les bras de Darren, et posa sa tête contre son torse.

"Oui, ça s’est bien passé. On a discuté, et elle a vu les plaques que tu m’as donné".

La jeune femme s’inquiétait quand même de ces moments qu’elle allait devoir passer avec Jim et Max. Si passer du temps avec April ne lui faisait pas peur, être avec les deux hommes réveillait sa crainte la plus profonde.

"Tu penses vraiment que j’ai bien réagi ? Et si je ne n’arrive pas à me maîtriser ? Si je m’emporte ?"
« C’est la curiosité qui l’emportera. Tu verras que Jim est quelqu’un de très agréable pour discuter culture. Et Max, il sera un peu excité mais il te montrera une faction d’Amazone fictive dans un jeu vidéo. Tu prendras beaucoup de plaisir à les conduire pour te distraire. L’histoire qui les entoure te fera voir Max d’un autre oeil. »
Il la serra un peu plus dans ses bras.
« C’est génial que tu passes un peu de temps avec eux. Tu verras qu’ils le rendent très bien. »
"Je l’espère ..."

Lyanna ferma les yeux, et se laissa aller dans les bras de Darren.

"Et tu seras là au cas où. Enfin … sauf avec April".
« Bien sûr que je serais là ! » fit avant de l’embrasser. « April ne t’a rien demandé en échange ? »
"Si, elle veut une journée entre filles. Sans mâle. Pour passer du temps, faire des achats, aller danser et d’autres choses".
« Alors là, avec April, tu vas passer l’une des meilleures journées spécial femme. »

Après le passage du D4, la journée démarra soudainement sur les chapeaux de roues.
Le pilote “préféré” de Lyanna fît apparaître son jumper au milieu du camp en secouant des bras, l’air de dire “SURPRISE MES COPAINGS !!!!”.
Il avait fait sortir son jumper de l’occultation au moment où il se posait pour faire une surprise. Arrivée anticipée, non annoncée. Pour lui, le petit couple serait heureux d’avoir sa visite et son matériel.

En réalité, pendant qu’ils découvraient tout deux cette scène, dépités, Darren prit la main de Lyanna dans la sienne pour l’encourager.
« Au moins il a pas fait ça quand ont était au lac... » murmura Darren pour positiver.

Lyanna n’était pas vraiment de cet avis. Certes, heureusement que le pilote n’était pas arrivé de cette manière la veille. Mais il n’avait pas à faire ça. Et si Darren et elle étaient occupés juste avant qu’il n’apparaisse ? Cela aurait été très impoli de sa part. Lyanna voulut lui sauter dessus et lui dire ses quatre vérités, mais la présence du militaire à ses côtés l’en dissuada. Elle se contenta d’un simple regard noir, réagissant comme le chef du camp qu’elle était devenue.

"Les prochaines fois, tu as intérêt à annoncer ton approche, et à venir sans occulteur. Compris ?" lui dit elle sur un ton ferme et froid.
Il ouvrit les yeux en grand.
« D’acc, patronne. Désolé... »

Comme d’habitude, il fallut se passer de l’aide du pilote puisqu’il luttait courageusement contre une religieuse au café. La crème lui maculait encore les joues pendant qu’il observait Lyanna en plein exercice avec un air gourmand. Ce n’était pas la pâtisserie qui le mettait en appétit ce coup là.
Lorsqu’elle reçut un appel radio l’avertissant d’un dépôt au sol par téléportation, Darren intervint pour organiser cette opération subtile à sa place.
« C’est sûrement le conteneur réfrigéré. Il faut déployer une sonde pour le placer au bon endroit. Je fais vite ! »

C’était l’occasion pour le pilote d’attaquer.
Il tourna son siège complétement pour lorgner l’Amazone pendant son travail de déchargement, ne se cachant pas de faire courir son regard sur ses muscles en mouvement.
Pendant qu’elle sortait une caisse de lampe torche, il déclara d’une voix exagérément douce :
« Z’avez pas froid dans votre tenue ? Fait plutôt frais ce matin ! »
Il vérifia que Darren était occupé pour continuer.
« Que diriez-vous de v’nir ? Je vous emmène sur mon fidèle destrier des cieux, m’dame. Il y a un chouette bar dans la colonie Athosienne où je peux vous emmener boire un coup et... »
Il la reluqua.
« Faire plus ample connaissance. »
La guerrière entendant l’Atlante parler, mais elle ne le regarda pas, préférant faire comme s’il n’était pas là. Darren étant loin, il lui fallait se contrôler toute seule, alors mieux valait l’ignorer. Le pilote se leva. Le fait que Lyanna ne lui prête aucune attention avait tendance à le vexer. Au moment où elle se pencha pour prendre une grande mallette contenant des bracelets traceurs, le pilote posa lourdement son pied dessus. Il interdisait la récupération de la mallette tout en profitant d’une position dominante. Lyanna resta une seconde dans cette position, les mains toujours posées sur les poignées de la mallette, puis, elle leva simplement la tête, attendant en silence que le pilote retire son pied. Ce geste commença déjà à l’énerver. Le mâle se pencha sur elle, les bras posés nonchalamment sur ce genou piégeur, et il la fixa d’un air intense.
« J’ai tué un Wraith...vous savez combien c’est dur ? J’ai sauvé des tas de vies ce jour là. Je parie que vous voulez savoir comment. »
Lyanna se redressa, et fusilla le pilote du regard, les mains posées sur ses hanches en prenant un air autoritaire. Le regard du pilote glissa sur sa poitrine, visiblement concentré à deviner les formes à travers le t-shirt. La jeune femme sentit la colère bouillir en elle. Elle connaissait bien ce regard, et ce qu’il signifiait. Le pilote reconnaissait sans mal le collier.
« Jolies...ces “plaques”. »
Vu l'intonation de la voix, ce n’était pas des plaques qu’il parlait. Mais des formes sur lesquelles elles reposaient.
« Elles en ont de la chance d’être glissée là... »

Lyanna garda son regard noir de haine sur le pilote, et elle avança d’un pas en contournant la mallette, serrant les poings comme pour contrôler cette colère qui l’envahissait. Elle s’arrêta après avoir fait seulement un pas.

"Continue de parler, et je t’arrache la langue ! Tu n’as besoin que de tes mains pour piloter ce vaisseau !"
« Wouuu...mais c’est qu’elle mord en plus ! » fit-il en rigolant, loin de se douter que c’était vraiment sérieux. « J’aime ça. Les autoritaires, elles sont toujours super chaudes. »
Il fit un geste vers la cabine.
« On y va, alors ? »

Le pilote avait de la chance que Lyanna ne portait pas ses épées, sinon la jeune femme ne se serait pas privée de lui faire une démonstration de force. Il était vraiment inconscient du danger que la guerrière représentait. Et bien qu’elle était mise à l’épreuve, Lyanna était une bombe à retardement qu’il ne valait mieux pas titiller. Et en jouant le gros dragueur hyper lourd, le pilote risquait sa vie. Mais un détail passa dans l’esprit de la jeune femme. Elle n’avait pas ses épées parce qu’elle ne portait pas son gilet tactique. Mais elle avait toujours sa ceinture. Et donc son couteau. Elle posa alors sa main sur la poignée, vérifiant bien que le pilote remarque son geste. Et elle s’avança jusqu’à lui avec un air menaçant.

"Tu ne devrais pas continuer à m’énerver, mâle, si tu tiens à ta vie. Maintenant, pousse toi de là !"
« Ouais, genre tu vas faire un meurtre gratos ! »

Joignant le geste à la parole, Lyanna poussa le pilote de sa main libre pour qu’il retire son pied de la mallette. Elle continua de le fusiller du regard, prête à se servir de son arme, mais une petite voix dans sa tête lui soufflait de ne pas l’attaquer. C’était la voix de Darren, son ange gardien. La jeune femme laissa alors son couteau, et se pencha pour prendre la mallette.
Le pilote la laissa faire. Il se rassit, habité par une nette frustration et une colère naissante. Se faire repousser n’était jamais plaisant. Et chez les hommes qui ne réfléchissaient pas, ça donnait la même chose que dans la rue. Ils offraient leur dédain et le venin pour avoir osé contredire.
La bêtise dans toute sa splendeur.
« Encore une hystérique qui se prend pour la princesse de Pégase. De toute façon t’as le cul plat et la gueule pleine de boutons ! » baragouina-t-il en faisant des rotations sur son siège.

Bien qu’elle était en colère, Lyanna eut un rictus moqueur en écoutant le pilote l’attaquer par pure vengeance de s’être fait rembarrer. Encore un pleurnicheur. Alors qu’elle se trouvait à l’arrière du jumper, la jeune femme se tourna, et dévisagea le pilote.

"Je ne suis pas une princesse, je suis simplement une guerrière tueuse de mâles qui adore les voir mourir dans une lente agonie ! Tu es passé à un cheveux d’avoir la gorge tranchée, alors estime toi heureux que je me sois montrée magnanime pour tes paroles !" lança-t-elle avant de quitter le vaisseau.



eden memories

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Invité
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Dim 19 Juil - 23:23

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna


Darren apparut peu de temps après.
Il aida Lyanna a déchargé les caisses les plus lourdes sans se douter de ce qu’il s’était dit dans la cabine durant son absence ni de l’attitude du pilote. Le soldat évacua les dernières caisses puis faisait le compte du matériel avec la liste qu’il avait préparé ce matin. Il était en train de dire à sa belle que ça avançait plutôt bien lorsque sa radio s’ouvrit. Uniquement celle de Lyanna, canal privé.
//Hé, pauvre conne. Tout est enregistré dans un jumper. Je vais rendre visite à la police militaire. J’suis sûr qu’ils vont trouver tes menaces fascinantes !//
Darren, de son côté, continuait de parler. A mille lieux de savoir ce qu’il se tramait.

Lyanna serra les poings sous la colère, et elle se tourna pour regarder le jumper décoller. Comme si le pilote avait su qu’elle le regardait, il fit un looping sous ses yeux pour la narguer. Elle était furieuse contre lui.

"J’aurais dû le tuer" dit elle sur un ton glacial.
« Ca n’en fait qu’un de plus sur la liste. » lâcha Darren de manière distraite pendant qu’il faisait le compte du contenu d’une malle.
Il cocha le bon nombre sur sa liste, concentré sur sa tâche, lorsque son regard se releva. Il voyait les poings serrés de sa belle, ce qui n’était pas si inhabituel...mais dans ce cas, il se tramait quelque chose.
« Hm…? Lyanna ? »
Il se releva pour aller à côté d’elle. Le soldat découvrit son regard.
« Ola, j’ai loupé un épisode moi. Qu’est-ce qui se passe ?!? »
"Ce mâle vient de me tendre un piège !"

Clive était complètement largué.
Il suivit le regard de Lyanna vers le jumper qui s’amusait à faire des cabrioles dans les airs.
« Quoi ? Avec ses pâtisseries ?!? » fit-il pour essayer de la détendre. « Ca doit pas être si grave. Il t’a dit quoi ? »

Lyanna garda le silence quelques secondes, observant le jumper qui s’éloignait. Le pilote devait être aux anges en cet instant. Puis, elle reporta son attention sur Darren qui ne comprenait pas la situation.

"C’est un gros porc qui a osé me draguer en me proposant quelque chose d’obscène, et en regardant ma poitrine. Il a refusé d’arrêter, alors je l’ai menacé. Je me suis retenue, je ne l’ai pas tué ni frappé, simplement menacé. Et en partant, il m’a dit que la conversation avec été enregistrée, et qu’il allait voir la Police Militaire, en me traitant de conne !"

La jeune femme soupira.

"Je t’avais dit que toute cette histoire était un complot destiné à me pousser à bout pour me piéger, et tu viens d’en avoir la preuve".
« Mais la preuve de quoi ? Les gros boulets, ça court la cité ! » fit-il en ouvrant les bras.
Le soldat se rapprocha d’elle, essayant de la rassurer par de la tendresse. Lyanna le laissa faire, et vint se blottir contre lui.
« C’est très bien que tu te sois contenue. Mais...tu l’as menacé de quoi au juste ? De mort ?!? »
"Au début, de lui arracher la langue. Et comme il s’est montré obscène, il se peut ... que je l’ai menacé de mort. Je lui ai dit qu’il devait arrêter de me chercher s’il tenait à la vie. Puis qu’il était passé tout près d’avoir la gorge tranchée".
« Bon...Lyanna... »
Il se détacha un peu pour lui prendre les mains et planter son regard dans le sien.
« J’ai compris. Un gros lourdaud t’a fais un charme lamentable, il s’est montré insistant. Ce n’est pas la dernière fois que ça va t’arriver. Tu es une femme, tu es belle, tu es intéressante. Donc tu vas attirer les attentions, c’est inévitable. »
Darren lui sourit.
« Menacer les gens de mort, c’est pas bien. Mais clairement, tu as fais de superbes progrès. Tu ne l’as pas touché ce mec, on est d’accord ? Tu ne lui as pas collé la tronche sur son tableau de bord ? »

Lyanna regarda Darren, avant de détourner les yeux. L’idée que des mâles recommencent la même chose à son égard ne l’enchantait pas du tout.

"Non, je ne l’ai pas frappé. Je l’ai juste poussé pour l’obliger à retirer son pied de la mallette qu’il m’avait empêché de prendre. Et j’avais ma main sur la garde de mon couteau, mais je ne l’ai pas sorti de son fourreau".
« Ca aussi : pas bien. Mais de beaux progrès. »
Le soldat lui emprisonna le visage de ses mains pour la maintenir en son pouvoir, plantant son regard dans le sien. Puisqu’elle était plus petite que lui, c’était clairement le capitaine de galère qui saisissait enfin sa belle sirène.
« Là, ce qu’il va se passer, c’est qu’il va jouer l’innocente victime terrorisée par Lyanna. Puisque tu es surveillée, c’est Ridding qui va écouter l’enregistrement. Et le lieutenant va avoir la preuve sur un plateau que tu commences à parler au lieu de frapper, même si c’est de la menace. Tu fais ce qu’on t’a demandé ! »
Darren lui offrit un grand sourire.
« Je suis fier de toi ma chérie. T’as fait tout ça sans mon aide ! »
Il l’embrassa tendrement, des félicitations non-verbales. Il ajouta ensuite, le glissant secrètement à son oreille :
« Et puisqu’il a encore un voyage à faire aujourd’hui...tu vas me laisser seul avec ce brave monsieur pour son prochain atterrissage. J’ai quelque chose à lui dire...d’homme à homme. »
"Tu me sauves la vie. Je n’ai plus envie de voir ce mâle !"

Lyanna se blottit à nouveau dans les bras du soldat, et resta encore un peu contre lui, avant de se détacher de lui pour regarder le nouveau matériel déchargé. Puis, elle balaya le camp du regard, cherchant ce qui avait été téléporté, le conteneur réfrigéré, qui avait occupé Darren pendant qu’elle s’était retrouvé seule avec le pilote. Mais elle ignorait à quoi ça ressemblait.

"Où est le … heu … truc pour le mess ?"
Il la prit par la main pour la guider vers la zone de restauration.
« Tu sais, une petite astuce concernant les non-volontaires qui t’entourent. Ils ont tous de la hiérarchie quelque part. » expliqua Darren. « Ici, c’est le camp d’Ishta. C’est chez toi, tu es la cheffe. Donc si tu as un problème avec un agent qui se comporte mal, tu as parfaitement le droit de le remettre à sa place en lui rappelant qui est à la tête de cet endroit. »
Il la fixa en souriant.
« Ca ne le calme pas ? Parfait ! Alors tu as un joli moyen de comm dans ton bureau qui te permets de contacter la cité. Tu demandes à Teyla ou Philippa de te passer le responsable du pilote. Et tu lui fait part de son comportement. Tu peux même demander à avoir un autre pilote. Tant que tu magouilles pas pour n’avoir que des femmes autour de toi, je peux t’assurer que tu auras de bons partenaires hiérarchique. »
Le soldat tentait d’expliquer à Lyanna une nouvelle façon de se débarrasser de quelqu'un sans en venir aux mains. Et bien que cette idée soit peut être plus efficace, il faudrait du temps à la guerrière pour s’habituer à utiliser ce petit jeu là au lieu de la violence. Darren se plaça devant elle, marchant à reculons.
« Tu es responsable de cet endroit ma belle. Tu as des supers-pouvoirs de leader. Tu peux même me virer de ton camp si tu le voulais. »
Il prit un air exagérément paniqué.
« Ohhhh….tu oserais...je ferais “tout” pour ne pas me faire virer, cheffe ! »

Lyanna eut un petit rire devant l’attitude de Darren, elle était amusée par ses paroles.

"Vraiment tout ?" dit elle sensuellement, avant de rajouter sur un ton faussement sérieux : "Tu essaies de corrompre ta cheffe en lui proposant des choses outrageantes ? C’est mal, vilain guerrier !"

Darren la tenait par la main tout en reculant. Mais finalement, c’est elle qui marchait sur lui. L’homme qui attirait devenait l’homme qui reculait devant une menace. Cette piqûre de prédatrice chez l’Amazone l’amusa et il la toisa d’un air de défi :
« La cheffe d’Ishta essaie de faire pression en ABUSANT de son pouvoir. Alors...je me défends... »
Sauf que le mot “défendre” perdit toute sa valeur lorsqu’il se retrouva littéralement dos au mur. Ou plutôt, dos au grand conteneur réfrigéré qui ressemblait classiquement à ce que l’on trouvait sur les quais maritimes de fret. Darren écarquilla légèrement des yeux en se rendant compte qu’il s’était fait piégé.
« Mais...heu...je peux toujours lui proposer des choses outrageantes pour avoir la vie sauve... »
Il leva ses mains comme pour se défendre d’une terrible menace.
« Cheffe... » ajouta-t-il par jeu, dans une tentative pitoyable de supprimer la menace par la flatterie.

Lyanna s’arrêta juste devant Darren, qui se retrouvait coincé, à sa merci. Elle garda le silence quelques secondes, avant de sourire et d’embrasser le militaire avec tendresse.

"Tu es bien mieux que ce mâle odieux. Toi, je ne pourrais jamais te renvoyer de mon camp !"

Un autre petit baiser, puis l’attention de Lyanna se posa sur l’objet qui venait de coincer Darren. Elle n’avait jamais rien vu de tel sur Atlantis, mais elle n’avait jamais été dans les coulisses du mess. La jeune femme était impressionnée, elle comprenait qu’un jumper n’aurait pas pu le transporter.




Conteneur:

"C’est gigantesque !"

Bien qu’il adorait les baisers de son amante, Darren regretta secrètement qu’elle n’ai pas poursuivi le petit jeu. Ce foutu conteneur réfrigéré venait de voler la vedette et il fit la moue en se disant qu’il ne pouvait pas continuer à faire sa victime. Clive aurait été curieux de savoir comment elle aurait joué la dominante l’ayant conduit au pied du mur.
Quelque part, il valait mieux. Car ça les aurait inévitablement conduit à quelques exercices plaisant. Le jeune homme ne repoussait pas cette probabilité de son esprit. Il se disait qu’il y aurait très bientôt un cartographe et un médecin, puis le reste du D4. Fini le loisir de faire l’amour en pleine nature.
Darren s’était alors rabattu sur une passivité difficile à entretenir. La question : combien de temps l’Amazone allait mettre avant de faire le pas ?

« Pas mal, hein ? » fit-il en présentant la machine. « Il faut au moins ça pour conserver des vivres. Trente personnes, matin - midi - soir, sur plusieurs jours. »
Le soldat lui montra l’avant.
« Ici, il y a les machines pour produire une température basse à l’intérieur. C’est très silencieux pour éviter d’être repéré, c’est du matériel militaire. »
Il lui fit faire le tour.
« Il se recharge par panneau solaire. Il a un petit groupe électrogène si ça ne suffit pas. C’est...comme ce qui fait bouger le camion. C’est bruyant cette fois mais ça produit de l’énergie même en pleine nuit. »
Il atteignit enfin l’autre extrémité.
La double porte était équipée d’une autre, plus petite, qui permettait à une personne d’y entrer.
« Le conteneur est déjà fonctionnel. La température idéale sera atteinte dans quelques heures. Sauf que... »
Il posa sa main sur l’étrange plaque noire. Elle se mit à lire son empreinte puis fit sonner une alarme très négative en terme d'intonation.
« Ce n’est pas n’importe qui, qui peut entrer dans la réserve. »
Darren lui sourit, plutôt contenter d’avoir attiré sa curiosité. Il lui fit signe d’essayer à son tour. Lyanna fit donc la même chose que le militaire, l’imitant pour voir ce qui allait se passer.
Dès qu’elle posa la main, le récepteur lu ses empreintes digitales et déverrouilla immédiatement la porte. L’alarme semblait positive cette fois.
« Ils l’ont réglé sur toi. Tu es la seule à y accéder pour l’instant. En faisant une manipulation, tu pourras désigner les personnes que la machine acceptera. April par exemple. »
"Jim et Max aussi, vu qu’ils vont aider April" dit elle en regardant la porte s’ouvrir. "Mais, comment faut il faire pour faire la manipulation ?"
« C’est très simple, je te montre.. »

Darren attira son attention plus particulièrement sur l’appareil. Il lui montra un bouton caché sur la tranche du détecteur d’empreintes.

« Il faut appuyer sur ce bouton ici. Tu y poses la main pour valider l’enregistrement, là...je pose ensuite la sienne. »

Le dispositif eut une réaction différente lorsque Darren déposa sa main. L’écran afficha un simple mot : “confirmer ?”.

« Voilà. Là si tu enregistres tes empreintes une nouvelle fois, les miennes seront mémorisées pour permettre l’ouverture. C’est comme ça que tu donnes ton autorisation. Et puisque les empreintes sont uniques pour chaque être, personne ne pourra tenter de tricher. Tu es seule à décider qui détient les accès, ça limite les risques de vol. »
"Je comprends. Il vaut mieux que peu de personnes aient cet accès pour éviter des problèmes".

Darren entra avec ensuite elle. La lumière s’alluma automatiquement, révélant de grandes étagères, des présentoirs, des bacs de congélation. Le froid se sentait déjà.

« Si j’ai bien suivi. Jim devrait se charger d’acheter les stocks. Il risque de venir te voir pour te demander des ressources sur ton budget. On en a presque utilisé la moitié au fait... »
"La moitié ? Déjà ?"

Lyanna avait comprit que cette histoire de budget était comme son argent qu’elle devait gérer. Si elle dépensait trop, elle n’aurait plus droit à rien.

"Ca sera suffisant pour le temps qu’il nous reste à vivre ici ?"
« Je ne pense pas. On a encore la cuisine à monter. L’infirmerie ne va pas se ravitailler toute seule en médicaments et en produits de soin. Le géomètre aura probablement besoin de matériel aussi, sans compter les matières premières pour construire cette route et les ponts... »
Darren n’aimait pas annoncer les mauvaises nouvelles. Mais il était certain que ce budget restreint n’était pas un hasard. Lyanna soupira, ce n’était pas simple pour elle. Elle y voyait déjà un échec.

« On a été soigneux sur nos dépenses. Donc c’est délibéré pour voir comment tu vas te débrouiller dans la gestion de ton camp. Si tu ne veux pas manquer de ressources, tu vas devoir chasser les bonnes affaires. »
"Comment ça, chasser les bonnes affaires ?"

Lyanna se demandait comment arranger cette situation, sans comprendre de quoi Darren voulait parler. A cause de la température qui baissait de plus en plus, la jeune femme commença à frissonner, et elle se rapprocha d’instinct du militare pour rechercher sa chaleur. Ce dernier le remarqua. Il s’offrit naturellement, jamais réfractaire au contact de son Amazone.
Il l’attira tranquillement hors du conteneur réfrigéré, l’étreignant d’un bras.
« L’idéal, ce serait de rencontrer les chefs des autres factions pour faire affaire avec eux. Sur le continent, il y a les Athosiens d’un côté et les Natus de l’autre. Ils ne s’entendent pas toujours très bien à ce qu’on raconte. Mais on va clairement payer moins cher en passant par eux plutôt que de se faire déposer du fret depuis Atlantis ou le Dédale. »
Darren marqua une pause, il lui partageait son expérience du terrain.
Gérer un camp demandait beaucoup de responsabilités. En la voyant poser ces questions, Darren était en train de découvrir la part de leader chez sa compagne. Après tout, Teyla n’avait-elle pas dit qu’elle avait eu un rôle assimilé au colonel Sheppard à l’époque ?
Les volontaires avaient beau être des “mâles” qu’elle détesterait, ils composaient son village, une nouvelle tribu temporaire dont elle allait devoir prendre soin.
« Les Athosiens sont de bons producteurs. Des éleveurs de bétail, des cultivateurs et des tisserands. Côté Natus, tu trouves beaucoup d’artisans. Le minage, la taille de la pierre, des forgerons, des charpentiers... »
Il acquiesça.
« Ca va te demander beaucoup d’investissement mais aussi de la diplomatie. Je pense vraiment que ta solution est là. En faisant des affaires avec eux, on pourra se réserver le reste du budget pour les achats les plus difficiles à trouver... »

Cela inquiéta beaucoup Lyanna. Faire du commerce n’avait jamais été dans ses attributions. Et la diplomatie semblait être une notion qui ne lui avait jamais été inculquée. Cette épreuve allait être beaucoup plus difficile que prévu, ce qui découragea la guerrière devant ces différents obstacles.

"Et comment suis je censée faire ça ? Je n’ai jamais fait de commerce, ce n’était pas ma fonction. Je ne sais pas ce qu’il faut faire dans ce cas là !"
« Tu es défaitiste mon amour. » lui dit-il en face, sans crainte. « Tu te bornes sur tes acquis et tu ne veux pas explorer l’inconnu. Le comble pour une guerrière destinée à traverser la Porte des Étoiles. »
Darren se planta devant elle, une lueur insolente dans le regard.
« Bon. Regarde moi dans les yeux et avoue toi vaincue. Dis-moi que tu acceptes la défaite... »

Lyanna s’arrêta devant Darren, et plongea son regard dans le sien. Puis, elle finit par secouer la tête.

"Non, je n’accepte pas la défaite parce que je n’aime pas perdre !"

La jeune femme eut quand même une petite moue malgré ses paroles.

"Mais c’est difficile ..."
« Comme quand tu te diriges une armée avec un ennemi plus fort en armes et en nombre... » ponctua le soldat. « Et ce n’est pas pour autant que tu vas reculer. »
"Non, mais … c’est différent !"

La jeune femme avait du mal. Darren comprenait. Il se sentirait tout aussi déstabilisé à sa place. C’était beaucoup de pression, beaucoup d’attentes. Et dans moins de deux jours, ça allait s’aggraver. Le militaire la poussait au cul, ne rechignant pas à ce devoir quasi-conjugal de la soutenir et de lui montrer qu’elle avait les ressources pour réussir.
C’était son rôle de lui faire prendre conscience. Ca serait dur...mais elle pouvait clairement réussir si elle gardait cette mentalité de battante.
« Tu es une leader, une stratège. C’est dans tes tripes, je le sais. Alors utilise tes compétences... »
Darren posa doucement sa main sur sa joue, y passant le pouce d’un air aimant.
« Arrête de craindre ce que tu ne connais pas. Reprend ton rôle de meneuse, de stratège. Tu ne sais pas comment faire, ni par où commencer ? Ok ! Qui, dans ton entourage, peut t’aiguiller sur le sujet ? »

Lyanna soupira, avant de réfléchir quelques secondes. Darren était là pour l’aider et la soutenir. Et s’il fallait parler à des Athosiens, Teyla était toute indiquée.

"Ca dépend … il y a toi … et Teyla".
« C’est une chance que tu aies justement un dispositif de communication avec ta meilleure amie. » ironisa-t-il.
//Je m’appelle Leng. Je cherche à joindre une dénommée Lyanna...// fit soudainement une voix dans son oreille.

En entendant sa radio grésiller, Lyanna s’éloigna de quelques pas de Darren. Elle ne reconnaissait pas la voix du mâle dans la radio, elle ignorait que le géomètre s’appelait Leng.

//C’est moi. Qui es tu ?//
//Leng Jin-tae. Je suis le géomètre détaché sur le projet. Je vous annonce que le balisage du village Athosien jusqu’au camp est bientôt terminé. Je devrai arriver avant la tombée de la nuit. Y’a-t-il un endroit pour dormir et se restaurer ?//

Le mâle posait déjà une colle à Lyanna alors qu’il n’était pas encore arrivé. Le camp n’était pas prêt, vu le retard que Darren et elle avait prit. Elle réfléchit quelques secondes, en regardant le soldat, ignorant quoi dire à Leng.

//Et bien … on est encore entrain de dresser le camp. Ta tente devrait être dressée aujourd’hui, mais … pour la nourriture, ce n’est pas encore prêt. Il y a des rations militaires pour l’instant, en attendant l’approvisionnement d’aliments frais//
//Ah. Mais...on mangera autre chose que des rations militaire durant l'exécution du projet ?//
//C’est prévu. Une cuisinière est là, et on a reçu un … un … conteneur … heu … réfrigéré// dit elle avec difficulté en essayant de se souvenir du nom.
//Content de l’entendre ! On m’a envoyé chez les militaires construire une piste d’atterrissage pour jumper sur une autre planète, j’ai eu le droit aux rations pendant trois mois. M’a fallu près d’un an pour retrouver une digestion normale !//
Elle pouvait l’entendre marcher au travers d’une végétation dense.
//Je vous demande un entretien à mon arrivée. Je veux connaître vos décisions concernant le projet. //
//Heu … d’accord. Je serais présente à ton arrivée//
//Je vous appellerai pour vous prévenir. Bonne journée.//

Lyanna attendit que la communication radio prenne fin, et elle regarda Darren.

"C’était le mâle, le … géomètre. Leng. Il dit qu’il passera ce soir pour parler de mes décisions concernant le projet. Il voulait savoir s’il y avait à manger et un endroit pour dormir. Je ne sais pas quoi lui dire pour le projet !"
« Ah. » fît le soldat qui regrettait déjà de perdre son intimité avec l’Amazone. Ca y est, ça commençait déjà.
« Tu pourrais commencer par lui présenter le camp, a quoi il ressemblera à la fin des travaux. Et lui poser la question que tu avais : une équipe de chaque côté de la route ou une direction après l’autre ?... »
"D’accord, je lui parlerais de tout ça".

Darren acquiesça.
« Je ne pourrai pas parler à ta place, ma belle. Là dessus, tu vas devoir t’accorder avec Leng pour savoir comment tu vas employer tes trente volontaires sans les transformer en esclaves. »

Lyanna regarda Darren, avec air à la fois embêté et perdu. Elle savait que c’était son épreuve, et qu’elle était désignée comme étant la responsable du camp. Mais parler de choses qu’elle ne connaissait pas, et en particulier à des mâles, allait être difficile pour elle. Si Darren n’était pas là pour l’aider, la jeune femme craignait de ne pas y arriver. Pourtant, elle devait le faire. Elle acquiesça d’un hochement de tête, appréhendant déjà cette rencontre. Si elle était inquiète pour la venue de Leng, qu’est ce que ça donnerait quand la trentaine de mâles volontaires débarquerait aussi. Le cauchemar de Lyanna dans la réalité.

Après cet échange, les deux jeunes gens reprirent l’installation du camp, conscients qu’ils avaient pas mal de retard. Ils montèrent les tentes des encadrants en priorité. Il s’agissait de toile deux places, avec un petit sas à l’avant pour pouvoir se débarrasser de ses chaussures, et un compartiment séparé pour entreposer ses bagages. Bien que ces modèles coûtaient plus cher sur la liste des ressources mobilisables, ce petit confort amélioré était un message destiné aux collègues. Leng et Helen seraient bien reçus.
Darren se sentait un peu responsable de la sécheresse que connaissait le budget de son amante. Tout en installant les fournitures à l’intérieur (lit de camp, tapis de sol, sac de couchage, petit meuble modulable de rangement etc…), il se sentait contraint de se justifier.
Ils ne pouvaient tout simplement pas accueillir volontaires et encadrants sans un minimum de confort vital.

Ensemble, ils trouvèrent des coins un peu à l’écart pour permettre une certaine forme d’intimité. Ce n’était pas l’idéal mais clairement plus profitable que les tentes dortoirs alignées là-dehors. En bon petit couple d’amoureux, les deux jeunes gens s’enfoncèrent un peu plus profondément dans la forêt pour définir l’emplacement de leur tente. Un mélange de taquinerie coquine et un besoin d’intimité poussa Darren à lui proposer un camouflage avec la végétation environnante. Lyanna l’avait regardé, intriguée, entrain de placer divers branches et feuillages sur la toile de tente, la dissimulant ainsi dans le paysage. Le résultat était bluffant, il fallait l’admettre.
« Notre nid sera introuvable ! » se vanta-t-il.
"Ouais … c’est ... " dit Lyanna en observant leur tente. "Je crois que même moi, je ne le trouverais pas !"
« Super...ça me met en position de force. » fit il en la prenant dans ses bras, se dandinant d’un côté à l’autre. « Soit trèèèès gentille, mon Amazone, sinon tu dormiras dehors au lieu des bras de ton homme... »

Lyanna leva la tête pour regarder Darren, et passa ses bras autour de sa taille pour se serrer contre son corps. Elle décida de se montrer taquine par simple jeu. Comme souvent avec lui. Chacun voulait prendre le dessus sur l’autre, mais sans savoir qui gagnerait.

"Ou alors, je rase la forêt. Je finirais bien par tomber sur notre tente, et comme il ne restera plus rien, tu dormiras avec moi à la belle étoile" lança-t-elle avec un petit sourire provocateur.

« C’est une idée sympa, ça. Toi, moi, la nature, nu l’un contre l’autre... » lui glissa-t-il à l’oreille d’un air tenté.
"Et trente mâles en train de nous regarder" dit la jeune femme, avant d’avoir une moue dégoutée en frissonnant. "Oh non, quelle horreur. Il ne faut pas toucher à la forêt !"
Darren éclata de rire. Elle venait de le doucher.
« Tu as raison, contentons nous de chercher notre tente quand il fait un noir d’encre ! »
Darren l’embrassa. Ils reprirent ensuite le travail.

La liste des tâches était très longue et il ne semblait jamais y avoir de fin. Emporté dans le boulot, Lyanna comme Darren ne s’arrêtaient pas pour manger. Quand Darren installait les douches solaires, Lyanna ramenait des branches feuillues pour concevoir la cabine. Lorsqu’il creusait le puit de chaque latrine, elle retirait les excédents de terre pour former une pente tout autour.

A force, la fatigue et la lassitude s’imposèrent. Darren décida de faire une pause devant son trou. N’ayant pas d’arbre suffisamment grand pour s’y adosser, ayant mal au dos, il s’appuya contre le dos de son amante. Lyanna appréciait ce contact, et elle ferma les yeux pour se reposer. Monter un camp avec seulement deux personnes était bien plus pénible que le papier. L’un contre l’autre, ils demeurèrent dans la nature, à écouter la faune sauvage vivre tout autour d’eux. L’épreuve semblait de plus en plus insurmontable. Privés de pause et de repas, mis à part ces quelques minutes qu’ils s’accordaient, on aurait cru qu’ils n’avaient pas progressé d’un iota.
C’était la fatigue qui jouait un sale tour.

Clive dégoulinant de sueur, il se passa un foulard qui lui servait de gant de toilette avec de l’eau pour se rafraîchir.
« Ils ont intérêt d’avoir une petite pensée reconnaissante pour nous à chaque fois qu’ils utiliseront les latrines ! » avait-il dit, un brin moqueur.

Comme à son habitude lorsqu’il voulait faire plaisir à Lyanna, il fit apparaître une barre chocolatée sous le nez de sa princesse. Une main par-dessus l’épaule lui tendait nonchalamment l’objet de son appétit. En la voyant, la jeune femme eut un sourire, gourmande, et l’attrapa en remerciant son amant. Darren aurait juré entendre son ventre grogner lorsqu’elle s’en était emparée. La guerrière ne mit pas longtemps pour en manger la moitié, elle avait faim. Puis, elle donna l’autre moitié au militaire, qui n’avait rien non plus dans l’estomac depuis leur petit déjeuner. Le soldat prit le reste, touché de voir ce petit jeu de complicité entre eux. Il écarta la coupure de l’emballage pour discerner la trace de dents de sa belle sur la barre chocolatée et y mordit à son tour. Son côté ado lui disait que c’était comme l’embrasser et qu’il devrait essayer un jour le coup du spaghetti qui finissait en baiser romantique.


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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
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√ Arrivée le : 14/07/2018
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√ Gène : ATA
√ Messages : 179

Dim 19 Juil - 23:24

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

Un appel de Teyla sauva l’Amazone du reste des travaux forcés. L’Athosienne lui avait proposé une visioconférence pour lui parler des premiers retours qu’elle recevait du projet. Visiblement, c’était plutôt positif. Lyanna en fut soulagée, cette bonne nouvelle effaçait un peu les tracas qu’elle avait concernant le budget qui fondait à vu d’oeil, et le piège que le pilote du jumper lui avait tendu. Lorsqu’elle engagea le sujet des échanges commerciaux et de la diplomatie, Teyla parut agréablement surprise. Elle la félicita pour cette excellente idée et reconnut que c’était la meilleure façon de préserver ses ressources. Lyanna ne put s’empêcher d’avouer que cette idée venait de Darren, sans toutefois préciser que cela ne l’enchantait pas du tout. Pour éviter de la matraquer d’informations, Teyla lui promit de creuser un peu de son côté pour pouvoir lui proposer un représentant de chaque faction prêt à la recevoir pour négocier. Pendant ce temps, Clive reprit son travail. Quand il cessa, les mains pleines d’ampoules, le corps meurtri, les muscles tremblants, il ne lui restait plus que deux trous à faire. Le soldat avait bien avancé et les dernières latrines seraient prêtes demain.
Placer le bois n’avait rien de bien sorcier en comparaison.

Enfin, Lyanna l’appela sur sa radio pour le prévenir que le jumper faisait son retour. La confrontation avec le pilote approchait à grand pas. Le soldat sentit son instinct possessif et quelque peu bestial prendre le dessus.
//Ok, j’arrive.//
Le vaisseau était déjà posé au sol lorsqu’il atteignit l’air d'atterrissage. Lyanna se tenait non loin de là, les bras croisés, courroucée rien que de savoir que l’autre idiot était dans le jumper. Elle attendait son compagnon.
Darren savait qu’il sentait le fauve et il était couvert de crasse. Son t-shirt était imbibé de sueur. Bien claqué, affaibli, il n’était pas du tout en position de faire dans la diplomatie. La pelle nonchalamment posée sur l’épaule, il rejoignit sa compagne avec l’air du type qui s'apprête à achever un cheval malade.

« Reste ici. » lui ordonna-t-il avant d’entrer dans la cabine pleine à craquée du jumper. Il se contorsia pour atteindre le pilote. Se jeta sur le siège d’à côté et laissa tomber sa pelle sur les cristaux du tableau de bord avec autant de douceur qu’un bûcheron.
« Ca va pas non ?!? »

Lyanna n’avait pas du tout eu l’intention de suivre Darren à l’intérieur du jumper. Elle ne voulait plus voir le pilote, sinon elle doutait fortement de parvenir à se maîtriser cette fois ci, et s’empêcher de lui sauter à la gorge. Cependant, elle s’approcha du vaisseau, et se plaça en retrait à côté du sas arrière, sans être vus des deux hommes à l’intérieur. Au fond d’elle, la jeune femme aimait voir Darren jaloux et prêt à se battre pour elle. Alors curieuse, elle voulait écouter ce qui se disait dans le vaisseau.

« Il parait que ma femme t’intéresse ? » venait-il de lui dire avec une agressivité qui couvait. « Pas mal ta technique de drague... »
« Quoi ? T’aimes pas la concurrence ? »
« Je suis plutôt tranquille sur le sujet. Je vois pas ce qu’elle pourrait te trouver de plus. »
« Une queue bien virile peut-être ? Elle ne donne pas l’air comblée l’hystérique. C’est clair qu’une bonne sodo lui rendrait le sourire. »
Il cherchait la colère du soldat. Mais à l’inverse, cette bassesse le faisait rire.
« La grande classe ! Et ton petit chantage, on en parle ? »
« Quel chantage ? Elle m’a menacé de mort ! Elle a clairement promis de me trancher la gorge, de m’arracher la langue, la main sur un poignard de combat. Personne ne laisserait passer ça ! J’ai les enregistrements, les preuves !!! »
« Elles valent que dalle tes preuves. »
Le pilote se pencha dangereusement sur Darren. Il murmura d’une voix pleine de venin.
« Et tu comptes me faire quoi, rambo ? Un coup de pression ? Je dois m’attendre à me faire péter la gueule au coin d’un couloir si je vais au bout de mon dépôt de plainte ? Tu crois que tu vas me faire peur ? S’il m’arrive le moindre truc, je te mets la police militaire au cul ! »
« Tu n’y es pas du tout, mon gars. Je n’ai pas besoin de t’agresser, ni te menacer. » répondit-il avec le sourire, se forçant à rester impassible.
« J’ai juste à te faire réfléchir un peu. »
« Réfléchir ? Genre ? »
« Elle s’appelle Lyanna. »
Le type secoua la tête.
« La sorcière... »
« C’est encore mieux, elle jarte si elle pose une main sur moi ! »

Clive se mit à rigoler. Sincèrement, dans un mélange de dépit et de peine pour le pilote.
« Bon allez, mobilise tes neurones mon gars. »
Darren soupira. Il lui livra une réflexion essentielle qu’il ne semblait pas avoir eu.
« Cette fille est responsable du camp de travail qui se monte ici. C’est une responsable hiérarchique. Donc quand tu poses ton jumper dans ce camp, tu te soumets à son autorité. Tu lui dois le respect ! »
« Je ne lui ai jamais manqué... »
Il balaya sa défense vaseuse d’un coup de main.
Le militaire se mit à lui parler comme à un enfant teigneux, lui faisant une leçon sévère d’une voix passive et neutre. Un doigt menaçant en l’air, la voix trop calme pour ne pas dissimuler le risque qui prenait peu à peu forme autour du pilote. Le genre de chose qui irritait encore plus le type, conscient que sa petite provocation ne prenait pas, et qu’il n’avait pas vu venir la suite.
« Deuxièmement. Tu sais comme moi qui est l’administratif Macon, non ? Ce type a essayé de ruiner Lyanna et il s’est salement cassé les dents. Quelque chose de bien : l’arroseur arrosé. Aujourd’hui, il est en taule. C’est lui qui fait la femme dans un repère de sodomites. Et c’est ce genre de guerrière, de survivante, qui a résisté et vaincu ce mafieux, que tu tentes de faire chanter à ton tour ? »
Darren lui fît un moue profondément sceptique tandis que le pilote perdait ses couleurs.
« Oh, bien sûr, tu peux essayer de te lancer dans ce défi toi aussi. La faire passer pour une meurtrière incurable. Tu peux...sortir les larmes, le traumatisme, jouer à fond la carte de la victime mais du coup... tu crois qu’il va se passer quoi ensuite ? Il va falloir combien de temps pour qu’on commence à s’intéresser à ton cas ? Hm ? »
Le sourire de Darren grandissait.
« Nan parce que tu ne pousses pas la réflexion visiblement. Alors je t’aide un peu. Il va y avoir une enquête si tu portes plainte, forcément ! Il va se passer combien de temps avant qu’on interroge toutes les nanas à qui tu as fait le même genre de chantage ? Tu vas réagir comment quand un maître chien va faire renifler ta carlingue dès l'atterrissage pour voir si tu n’as pas transporté des petits paquets secrets ? Ca va faire beau devant les potes ça ! Je parie que ton responsable te verra d’un autre oeil soudainement... »
Il haussa des épaules.
« Je connais pas un pilote de fret qui ne ramène pas un truc pour ses potes ou qui vend pas un produit sous le manteau. Ca sera sûrement plus intéressant que des menaces de mort en réponse d’une drague “un peu trop” insistante. »
Darren tapota le tableau de bord.
« C’est bien beau d’agiter tes enregistrements comme un flingue chargé. J’avoue, pour quelqu’un qui connait pas, ça peut faire peur. Mais gueuler que tu as les menaces de ma femme dans la boîte, tu me tends le bâton mon gars. Faudra un scientifique assermenté pour accéder au système. Je n’ai qu’à lui suggérer l’idée de vérifier les commandes internes de l’ordi. Je parie qu’il va pas remarquer tous les petits trous que tu as fait, histoire de passer pour un ange... »
Il jubilait presque, riant de son analyse.
« Et ce qu’il y a de plus beau dans tout ça. C’est que tes fameuses “preuves” sont justement celles qui vont révéler ton petit jeu. On va t’enlever tes ailes mon gars. »
Un très long silence régna dans l’habitacle. Le pilote devenait fou à essayer de contrer l’argumentation. Mais le fait d’apprendre que Lyanna avait survécu à Macon, sachant combien il était apparu que ce mafieu avait le bras long, ça avait refroidi largement ses ardeurs. La suite n’allait pas en s’arrangeant.
Il trafiquait effectivement les enregistrements pour effacer ce qui pourrait l’incriminer, lui. Et il arrondissait les fins de mois en faisant son business. Darren ne le savait pas. Mais il visait juste dans ses suppositions.
C’était un trop grand risque dont cet homme finissait par prendre conscience.
« Bon...heu...ça ira pour cette fois ! Mais si elle recommence à me menacer... »
« Et bien on se donnera rendez-vous à la police militaire cette fois. Que tout le monde soit là pour s’expliquer. C’est quand même plus fair play... »
Clive se redressa et récupéra sa pelle qu’il plia tranquillement.
Il tapota l’épaule du pilote devenu cramoisi et se retira. Mais il s’interrompit au tout dernier moment, mimant l’homme se rappelant brusquement d’une information importante.
« Ca semble évident mais je préfère que ce soit clair entre nous : ne t’adresse plus à ma femme autrement que par “oui Madame” ! »
« J’ai compris ! »
« Vous êtes un pilote très raisonnable. Bonne journée. » exulta Darren avant de s’en aller.

Lyanna avait eu un sourire pendant toute la conversation entre les deux hommes. Entendre Darren la défendre lui avait fait très plaisir. Et dans ces circonstances, elle n’était pas vexée que le soldat ait affiché clairement qu’elle était à lui. La jeune femme était dans une mauvaise passe avec le pilote, alors elle appréciait grandement l’intervention de son amant. Adossée contre le jumper depuis tout ce temps, les bras croisés sur la poitrine, Lyanna se redressa lorsque Darren sortit du vaisseau. Ce dernier tomba pile sur sa compagne qui avait joué les indiscrètes. Son visage se morcela un peu et il lui prit le coude pour l’éloigner plus loin.
« Qu’est-ce que tu fais ? Je t’avais dis de... »
"Quoi ? Je suis restée à l’extérieur !"

Il secoua la tête, visiblement contrarié. Lyanna ne comprenait pas la réaction du soldat.
« T’as écouté aux portes, sérieusement ?!? »
"J’étais intriguée. Pourquoi ça a l’air de te contrarier autant ?"
« Parce que c’était une conversation entre nous, tu n’avais pas à glisser l’oreille. »
Darren gronda et s’éloigna de quelques pas, agacé.
Il posa ses mains sur ses hanches puis se retourna. Elle ne comprenait pas, logique…
« Je ne voulais pas que tu me vois comme ça. Possessif et manipulateur. J’ai ta confiance, je ne veux pas que tu te mettes à douter le jour où on se chamaille. »

Lyanna écouta les paroles de Darren, elle était encore un peu perdue. En quoi y avait-il du mal d’avoir entendu la conversation ? Croyait-il que la guerrière allait avoir un autre point de vu à son sujet ? La jeune femme se mordit la lèvre et se rapprocha du militaire pour se placer devant lui.

"Tu penses que je ne saurais pas faire la différence si tu me manipules ? Pourquoi est ce que je me mettrais à douter de toi ? Tu n’as jamais essayé de me manipuler parce que tu sais que je le prendrais très mal. Par contre, possessif ..."

Lyanna chercha ses mots, avant de secouer la tête.

"Tu m’as déjà montré que tu étais possessif à mon sujet. Comme moi, je le suis pour toi. Et je n’ai jamais été en colère à ce sujet parce que tu es un mâle et moi une femme. Avec toi … j’aime bien ça … être à toi. Et ..."

La guerrière s’arrêta un instant, jetant un regard vers le jumper, avant de reporter son attention sur Darren.

"J’ai apprécié que tu me défendes face à ce mâle. Ca m’a touché que tu interviennes".
« Et dire que je comptais te faire la gueule, impossible... »
Le soldat finit par sourire. Son action avait touché sa compagne, il était content de voir ce résultat. C’était une preuve de ses sentiments et de son attachement.
« On est l’ange protecteur de l’autre, c’est normal. »
"Et je te remercie pour ça"

Lyanna se rapprocha plus près de Darren, et l’embrassa tendrement pour allier son geste à ses paroles. Puis, elle recula d’un pas, en plongeant son regard dans celui de son amant. L’humour du soldat prit le relais de plus belle.
« Et c’est carrément un truc de “mâle” d’écarter le prétendant de la poulette. Nan mais il a cru quoi, l’autre ? »
"Poulette ?"

Evidemment, Lyanna avait tiqué sur ce mot, même si elle souriait de la remarque de Darren. Bien qu’elle était ignorante des expressions terriennes, elle comprit rapidement que ce terme dans ce contexte avait quelque chose de … lourdaud. Au bout de quelques secondes, Lyanna se mit à rire en venant se blottir dans les bras de son amant.

"Le prétendant n’aurait jamais eu aucune chance avec la poulette dont tu parles. Il est bien trop odieux pour elle !"
« Je te couvrirai de baisers et je te défendrai contre mille Macon s’il le faut ! Tant que tu te serres contre moi comme ça... » murmura-t-il avec un certain plaisir dans la voix.
Il lui releva le menton et l’embrassa tendrement.
« Maintenant, déchargeons ce jumper. J’ai hâte que le prétendant castré prenne son envol ! »
"Le castrer ? Oh, j’aurais tellement aimé pouvoir le faire !!!"
« Je sais, mon amour. Mais la vie est mal faite. Tu es plus sexy sans testicules dans une main et un couteau dans l’autre. »

Lyanna se détacha à contre coeur de Darren, et prit sa main dans la sienne en se dirigeant vers le jumper.

"Dépêchons nous de tout décharger, comme ça, on ne le verra plus".

Darren se laissa conduire avec le sourire.
Il était à bout de force. Voir ces nombreuses caisses et l’énorme “boudin” qui constituerait la tente de l’infirmerie ne l’enchantait pas. Il avait l’impression qu’il ne verrait pas le bout et, sincèrement, c’était uniquement par fierté virile qu’il dissimulait son épuisement. Ensemble, ils déchargèrent le contenu du jumper tandis que le pilote leur tournait le dos. Il s’était enfoncé des écouteurs dans les oreilles pour gommer le couple de son existence. C’était une bonne façon de leur laisser la paix et de faire profil bas.
Au début, Darren avait glissé un regard sombre dans sa direction, souhaitant s’assurer que la leçon était bien reçue. Mais l’attitude fuyante du pilote ne laissait pas le doute. Il était confiant : Lyanna pouvait dormir sur ses deux oreilles.

La dernière caisse à décharger était monstrueusement lourde.
Elle contenait la moitié des outils du personnel, pelles et pioches, seaux empilés, chaînes et râteaux. Pour lui faire quitter le jumper, Darren et sa belle durent tirer brusquement de façon coordonnées.
« Un, deux, trois... » ne cessait de compter le soldat avant de râler sous l’effort.
Il s’effondra contre le bois de la caisse quand le sas du jumper se libéra de ce poids. Les traits tirés, les dents serrés, le jeune homme ne parvint pas à dissimuler la douleur qui irradiait brusquement sur son flanc, le pliant quasiment en deux. Lyanna était aussi épuisée que le militaire, mais des deux, ce n’était pas elle qui était normalement encore en convalescence après de graves blessures. La jeune femme s’inquiéta de l’état de santé de son compagnon en le voyant souffrir autant. Il n’avait pas chômé aujourd’hui.
« T’en fait pas, c’est...c’est juste de l’abus… »

Il tourna le regard vers le jumper.
Le pilote n’avait pas demandé son reste. Il attendait impatiemment de pouvoir s’enfuir. Le vaisseau n’aligna plus aucune figure acrobatique en s’éloignant. Ce fut un soulagement pour Lyanna qui regardait le jumper s’éloigner rapidement, sans la narguer.
« Cheffe... » souffla Darren, sa motivation vacillant dangereusement. « Permission de monter tout ce bazar demain ? »

"Permission accordée" dit Lyanna en répétant cette phrase dite régulièrement par les militaires Atlantes.
« Ouffffff... » fit-il comme s’il avait soudainement chaud. « Redis-le moi avec ta voix sexy... »
"Permission … accordée ..." répéta la jeune femme d’une voix beaucoup plus sensuelle.
Darren semblait aux anges.
« Tu me fais fondre, chérie. »

Lyanna vint s’asseoir sur la caisse, comme Darren était installé sur le sol, et elle passa ses jambes de part et d’autre du soldat. Elle se trouvait maintenant derrière lui, la tête de son amant à hauteur de ses genoux, et elle posa ses mains sur ses épaules.

"Tu en as trop fait aujourd’hui, tu as besoin de te reposer. C’est un ordre !"

La guerrière bougea ses mains en compressant les épaules de Darren, essayant de faire les mêmes gestes que lui lorsqu’il la massait. Sauf que venant d’elle, son massage était plus hésitant et moins bien fait. Mais la jeune femme voulait prendre soin de lui. Il suffisait pourtant de cette bonne intention pour que Darren ferme les yeux grâce au soulagement qu’il ressentait. Le soldat leva la tête au maximum, comme s’il essayait de fixer le ciel, et il vit sa belle Amazone qui s’occupait de lui.
« Olalala...Dieu existe. » souffla-t-il en se laissant aller. « Juste un peu moins fort. Dans le creux ici...en jouant avec les...pouces... »
Et il tressaillit soudainement.
« Voilà...l’inverse de ça ! Diablesse ! »
"Vil tentateur" murmura-t-elle comme par automatisme, juste en réponse à son “diablesse”.

Suivant les conseils du soldat, Lyanna appuya légèrement avec ses pouces aux endroits indiqués. Et lorsqu’elle sentit une résistance au niveau des muscles, elle adapta sa force pour faire du bien à Darren. Ses doigts continuèrent de masser ses épaules avec un peu plus d’assurance, mêlant douceur et fermeté par moment.

"C’est mieux ?"
« C’est parfait... »
Il la regarda.
« Avoir une femme qui s’occupe de ses épaules au retour d’une dure journée de travail...c’est tellement bon. »

Darren se laissa faire jusqu’à ce que l’Amazone décide que c’était suffisant. Il se redressa en même temps qu’elle, s’aidant de son bras pour se tenir bien droit et lui offrir un gros calin d’ours. L’état de fatigue de ce dernier se devinait clairement parce qu’il se montra moins prudent. Un peu de plus et il embarquait son amante de tout son poids jusqu’au sol. Le soldat se reprit au dernier moment, surtout soutenu par une Lyanna qui ne voulait pas finir avec des bleus, et il s’excusa distraitement.

« Le soleil décline. Notre visiteur va bientôt débarquer. » murmura-t-il en la gardant serrée contre son coeur. « Je vais me laver, préparer le repas. Si j’étais toi... »
Il l’embrassa sur le front.
« J’irai me détendre sur ce fameux transat qui me fait de l’oeil. »
Clive prit le chemin du “coin de Lyanna”, l’attirant dans son sillage.
« Sauf si tu me rejoins. Mais à tes risques et périls ! »

Lyanna suivit Darren qui marchait en direction du lac. Le rejoindre ? Bonne question. Tout en elle lui soufflait qu’il ne fallait pas accepter cette proposition, vu que le géomètre allait arriver. Mais tout comme le soldat, la jeune femme avait besoin de se laver un peu après avoir travaillé toute la journée.

"Je viens avec toi, j’ai besoin de me rafraichir aussi. Mais je te préviens … j’y vais juste pour me laver. Pas pour autre chose" dit elle en pointant Darren du doigt, avec un sourire aux lèvres. "De toute façon, tu n’es pas en état !"
« Mais tu me prends pour qui ?!? » fit-il d’un air agacé, ne lui laissant pas vraiment comprendre qu’il s’agissait d’une blague.
Arrivé non loin du transat, il s’exprima comme s’il s’était senti insulté. Mais en même temps, il retirait le t-shirt de Lyanna qui se laissa faire. Darren l’effeuilla et la mis à nue lentement avec une indifférence comique, à croire qu’il parlait sans le moindre rapprochement avec ses gestes.
« Je te propose simplement de te baigner avec moi. Ce n’est pas parce que je te verrai toute nue, là, dans cette eau. Avec ton corps de rêve couvert de gouttes, tes cheveux humides, et ton regard super sexy. Tous ces trucs que tu joues PAS DU TOUT pour me tenter... »
Il s’agenouilla et vira ses bottes l’une après l’autre.
« ...que je pense forcément à faire des trucs coquins avec toi ! Je ne suis pas un pervers hein ! Je suis juste le petit ami d’une nana super attirante. Faut pas mélanger. »
Son pantalon lui glissa jusqu’aux chevilles. Le soldat attendit qu’elle lève les pieds pour le jeter dans la petite pile qu’il venait de faire naître au pied du transat. Le soldat se redressa, faussement vexé. Il la laissa en sous-vétement pour lui laisser sentir cette tâche inachevée.
« Pis de toute façon, j’suis pas en état ! » lâcha-t-il d’un air boudeur.
"Tu vois que tu le dis toi même !"

Taquine, Lyanna se mit à sourire devant le comportement de Darren. Comme il lui avait laissé ses derniers vêtements, la jeune femme se débarrassa de son soutien gorge, puis de son shorty, gardant simplement la chaîne et les plaques du militaire.

"Je n’ai jamais dit que tu étais un pervers … mais j’ai pris en compte ta mise en garde du “à tes risques et périls”. Ca veut tout dire, je te signale" lança-t-elle sur un ton malicieux.
« Rhooo, j’disais juste ça à cause des requins qui trainent dans le coin et qui pourraient te mordre l’autre fesse. C’est tout... »
"Des requins ?"
« Un énorme poisson avec une mâchoire dangereuse. Il aime bien la chair humaine... »
"Ca a l’air terrifiant !"

Maintenant qu’elle était entièrement nue, Lyanna s’approcha de Darren, et avança son visage comme pour l’embrasser. Elle pu sentir tout de suite la tension qu’elle faisait naître chez lui. Darren le voulait son baiser. Cependant, au moment où ses lèvres allaient entrer en contact avec les siennes, la guerrière s’arrêta, tout en le regardant. Le soldat eut un tic nerveux mais feignit l’indifférence.

"Et je suis bien décidée à ce qu’on reste sage tous les deux !"

Lyanna déposa un rapide baiser sur les lèvres de Darren, par pure provocation. Puis, elle entreprit à son tour de retirer les vêtements du soldat, commençant d’abord par son haut, afin de l’aider à se déshabiller.
« Moi ça me convient tout à fait. » menti honteusement le soldat.

Darren apprécia les gestes de sa belle et se laissa dépouiller de ses affaires. Il retira de lui-même le reste puis s’empara de la main de Lyanna pour l’attirer avec lui. Ensemble, ils entrèrent dans l’eau froide. Bien déplaisante au début mais le soleil faisait rapidement son office. Darren se laissa totalement immerger, coulant au fond pour remonter ensuite lentement. Il ne laissa dépasser que ses yeux pour la fixer d’un air intense.
Un air familier puisqu’il recommençait à faire le requin. Quant à Lyanna, elle était non loin du soldat, ne le regardant pas depuis qu’il avait plongé sous l’eau. Ses orteils touchaient à peine le sol, alors elle se concentrait pour nager et ne pas boire la tasse. C’était la première fois qu’elle nageait autre part que dans la piscine d’Atlantis. Puis, elle parvint à se retourner, et vit son amant qui faisait exactement la même chose que la veille.
Clive s’approcha alors lentement dans sa direction, profitant de cet endroit profond pour se donner des airs de prédateurs n’ayant strictement rien écouté de son voeu de sagesse.

"Non ! Je t’ai dit non ! Tu n’as pas le droit !" lança Lyanna en prenant un air courroucé, mais son sourire la trahissait.
En réponse, une lueur espiègle brilla dans son regard prédateur. Il progressa plus vite dans sa direction.

La guerrière se tourna une nouvelle fois, et commença à nager pour mettre de la distance avec Darren. Sans s’en rendre compte, elle s’éloigna du bord, et de là où elle pouvait avoir pied. Le soldat profita de ce moment pour reprendre sa respiration et glisser le plus silencieusement possible sous l’eau. Petit avantage de pouvoir garder les yeux ouvert, c’est qu’il pouvait continuer son petit jeu en cherchant à atteindre l’Amazone sans qu’elle ne le remarque. Darren tenta de rester au plus profond, se guidant aux mouvements de jambes de sa belle, puis attendit qu’elle se remette en position statique. Lyanna jeta un coup d’oeil par dessus son épaule, mais elle ne vit plus le soldat. Elle stoppa sa fuite et se retourna en cherchant Darren autour d’elle. Il n’était plus là. Son inquiétude commença à la gagner, pendant que son regard balayait la surface de l’eau tout autour d’elle, sans penser à regarder sous l’eau.

Il pouvait la voir faire du surplace.
Patient, Darren attendit qu’elle cesse de se tourner d’un sens ou dans l’autre pour donner une petit impulsion et remonter lentement. Le soldat veilla à ne pas laisser échapper une bulle qui pourrait l’avertir. Mais il suffisait qu’elle décide de s’avancer, de se tourner, pour que son plan échoue. Au grand bonheur du concerné, il se glissa dans le dos de Lyanna en remontant sur elle.
Au début, il avait voulu viser ses pieds, se disant qu’elle aurait du mal à l’empêcher de la chatouiller sous l’eau. Sauf que c’était parfait pour lui faire boire la tasse. De même, l’agripper soudainement pour chahuter sous l’eau, c’était porte ouverte à la panique.

Alors un peu de douceur pour cette fois.
Darren émergea lentement de l’onde dans son dos et posa ses mains sur ses hanches. Profitant de l’effet de surprise, il remonta ses bras jusqu’à pouvoir étreindre entièrement sa poitrine, toute la partie haute de son corps, et la contraindre à se reposer sur lui si elle ne comptait pas couler. La version plus romantique de la manoeuvre pour évacuer un noyé inconscient. Lyanna eut un petit sursaut quand Darren l’enlaça, et elle agita un peu plus les bras comme pour s’empêcher de couler. Cependant, elle comprit rapidement que l’étreinte du soldat la maintenait contre lui, et donc lui épargnait une noyade.
Clive nagea tout en lui imposant ce câlin forcé. Il ricana à son oreille en l’emmenant avec lui jusqu’au milieu du lac. La guerrière n’eut pas d’autre choix que de se laisser faire, voyant le rivage s’éloigner lentement.

« Tu es ma prisonnière, Amazone. »
"Je vois ça, mâle ! Où est ce que tu m’emmènes ?" dit elle en souriant, cessant de bouger dans les bras de son amant.
« Loin d’ici...très loin d’ici. Là où il n’y a pas d’Atlantis, ni de mission, ni de base. Où on sera que nous deux pour faire des choses trèèèèès sages. » lui murmura-t-il malicieusement en réponse. « Et tu ne peux rien y faire. On appelle ça un “enlèvement” ! »

Lyanna se mit à rire aux paroles de Darren.

"Pour faire des choses très sages ? Etrange, je ne te crois pas du tout !"

La jeune femme aimait bien cette idée d’enlèvement. Elle n’aurait plus à se soucier de cette épreuve, de tous ces mâles qui allaient débarquer, de la menace qui planait sur sa tête et qui pouvait la renvoyer d’Atlantis. Juste Darren et elle. Une idée très plaisante. Au bout d’un moment, la jeune femme se concentra sur la rive qui continuait de s’éloigner. Et elle eut alors un sentiment d’inquiétude. Pour quelqu’un qui apprenait encore à nager, ce n’était pas rassurant de voir la terre ferme aussi loin. Elle se raidit dans les bras du soldat qui continuait de la maintenir contre lui. Celui-ci ne s’en rendait pas compte, n’ayant pas ressenti ce changement pendant qu’il battait des jambes pour poursuivre cet éloignement.
« Parce que tu ne connais pas la suite du plan. Je suis un fourbe, n’oublie pas. » lui susurra-t-il à l’oreille. « Et en tant que vilain mâle fourbe, je t’éloigne aussi de mes caresses, de mes baisers, de mes gestes, de ma tendresse, de mes regards. Je serai très très sage. Vraiment sage. Jusqu’à te rendre folle de ce manque et retraverser illico ce lac. »
Il déposa un baiser là où il pouvait, trop mobile au cours de la nage pour pouvoir viser juste.
« Tu me demanderas “pas sage”, belle prisonnière. A genoux ! »
"A genoux ? Hors de question ! C’est toi qui te soumettras !"

Lyanna avait voulu se montrer catégorique, mais l’inquiétude qu’elle ressentait trahissait sa voix. Elle n’arrivait pas à détacher son regard de la rive.

"Dis … on n’est pas un peu loin, là ?"
« Fini les bisous. Terminé d’explorer ton corps. A plus mes doigts et ma langue. Je t’emmène sur l’autre rive où il n’y a plus rien de beau. Que des choses sages ! » mima-t-il sans comprendre qu’une nouvelle angoisse était en train de saisir sa belle.

Lyanna chercha à se retourner pour ne plus voir cette rive si lointaine qui l’angoissait de plus en plus. Elle finit par y parvenir, et essaya de se concentrer sur Darren, malgré les battements de son coeur et sa respiration rapide.

"Fourbe, ce n’est pas gentil de me priver de tout ça !"
« Mais tu te prives toute seule, ma jolie. Je ne suis qu’un fourbe parfaitement innocent. » insinua-t-il drôlement tout en la regardant.
Cette fois, il remarqua qu’elle ne semblait pas aussi enjouée que d’habitude. Lorsqu’elle blaguait, lorsqu’elle jouait, son visage s’éclairait, son regard aussi. C’était spontané et bienveillant. Pourtant, Darren découvrait quelque chose d’autre qu’il n’aurait pas su décrire. Comme une ombre sur le tableau, une tâche qui dérangeait sur un décorum pourtant agréable. Le soldat fronça les sourcils.
« Je t’ai contrarié ? On dirait qu’un truc ne va pas... »
"C’est rien, c’est juste que ..."

Par instinct, Lyanna s’accrocha un peu plus à Darren comme si elle craignait de se noyer. Au milieu du lac, sans pouvoir distinguer le fond, c’était difficile pour quelqu’un comme elle qui n’était pas encore aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau.

"On s’éloigne de la rive, et … on n’a plus pied … c’est loin … et … et si on se noie ? Je ne sais pas bien nager ..."

Sur le moment, Darren parut surpris.
Il avait pris pour acquis le fait que sa belle se sentait à l’aise dans les milieux aquatique, se disant qu’elle savait nager, plonger et retenir sa respiration aussi bien que lui, sans chercher à en savoir davantage. Depuis qu’il essayait de l’attirer sur d’autres loisirs que de celui de casser des mâchoires d’hommes, de s'entraîner à l’épée ou de courir, Lyanna n’avait eu de cesse de prendre la piscine comme exemple. Clive s’était naturellement dit qu’elle y passait tant de temps que, d’un milieu fermé et contrôlé à un lac en pleine nature, il n’y aurait aucune différence.

Cette surprise passée, le soldat se reprocha son manque de jugeote et comprit l’angoisse qui l’avait gagné. Il la taquinait pendant qu’elle s’inquiétait de se noyer, bravo Darren.
« Excuse moi, je l’ignorais... » dit-il en assurant davantage son étreinte. « N’aie pas peur, je vais te ramener. »

Lyanna acquiesça d’un hochement de tête, s’accrochant à sa voix pour se tranquilliser. Elle n’avait pas besoin que Darren l’a ramène sur le rivage pour la rassurer. Juste là où elle pourrait avoir pied sans effort.

"Excuse moi, je ne penserais pas que ça m’angoisserait autant. Mais le rivage est si loin, et … dans la piscine, les bords ne sont pas loin s’il y a un problème, c’est simple de s’y accrocher et de sortir de l’eau. Mais là ..." dit elle en tournant la tête vers le rivage éloigné, ce qui la fit frissonner à l’idée de mettre du temps de le rejoindre en cas de soucis.

Darren n’attendit pas plus longtemps.
En évitant les gestes brusque, il la prit de nouveau dans ses bras, comme il l’avait fait pour l’aller.
« Laisse-toi faire. Je te tiens et je ne te lâcherai pas. » lui murmura-t-il à l’oreille.
Cette fois, le soldat ne prit pas autant de temps. S’il avait agi au début simplement pour jouer, il faisait maintenant un effort plus poussé pour la ramener jusqu’à la berge. Sa petite mise en scène d’enlèvement terminait aux oubliettes tandis qu’il réduisait l’écart petit à petit. Lyanna, c’était maintenant la prunelle de ses yeux. Il n’acceptait pas de la laisser dans cet état d’anxiété. Ce n’est pas parce qu’elle était butée et prête à mourir au combat que ça la rendait insensible pour tous les aléas du quotidien. Comme être claustrophobe et ne pas être à l’aise loin des rives.

C’est ce qui faisait ce qu’il y a de plus touchant chez elle.
Sa solidité...et ses faiblesses. Darren l’aimait pour les deux.
Il nagea à s’essoufler un peu plus, lui offrant régulièrement des petites paroles encourageantes jusqu’à ce qu’ils touchent enfin le fond. Là, Darren se sépara d’elle tout en la tenant par les mains et continua de l’attirer. Quand ses épaules nues émergèrent des flots, il lâcha sa main gauche et garda l’autre prisonnière.
« Je ne voulais pas te faire peur. Tu vas mieux ? »

eden memories

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Invité
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Dim 19 Juil - 23:26

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna


Sentir le sol sous ses pieds rassura Lyanna. Elle soupira de soulagement, et reprit même un peu de couleur. Elle serra sa main dans la sienne, avant d’acquiescer d’un hochement de tête en calmant ses craintes.

"Oui … ça va mieux … je suis plus rassurée".

Lyanna balaya la berge du regard, avant de venir dans les bras de son amant qui semblait s’en vouloir à lui même d’avoir créé cette angoisse. C’était le cas. Il l’accueillit avec une “douce fermeté”, un mélange d’excuse non verbal et d’une garantie de ne plus refaire ça.

"Je ne pensais pas que ça me ferait ça. Tout allait bien, c’était comme à la piscine. Et … je ne sais pas … j’ai vu la rive qui était si loin, et ça m’a fait peur".

Depuis qu’elle avait quitté son monde, la guerrière avait démontré plusieurs fois qu’elle craignait ce qu’elle ne pouvait pas contrôler. Et se perdre au milieu d’un lac, même avec son amant, alors qu’elle ne savait pas encore bien nager faisait partie de ces situations qui pouvaient devenir hors de contrôle. La jeune femme se mordit la lèvre, et posa sa tête dans le creux de l’épaule du soldat, son visage enfoui dans son cou.

"Tu pourras m’enlever, mais sur la terre ferme ?"
« Je ne laisserai aucun mal t’atteindre tant que j’aurai de l’air dans les poumons. » répondit Darren, très sérieux. « Je t’aime. »
Et comme pour le prouver par le geste, il se pencha et passa un bras sous ses jambes. Comme il l’avait fait la veille, en profitant qu’elle soit contre lui, le soldat refusa la fatigue de ses muscles pour l’emmener hors de l’eau. Il la porta jusqu’aux transats où il l’y allongea avec beaucoup de douceur. Maintenant un genou à terre, positionné tout près de son visage, il écarta les quelques cheveux bruns restés collés à sa joue et la fixa en silence. Lyanna plongea son regard dans le sien, puis elle l’embrassa tendrement.

"Je t’aime aussi".

Ils se quittèrent une dizaine de minutes plus tard.
Darren lui ramena sa tenue moins stricte dont elle avait l’habitude puis la laissa sécher librement sur son transat tandis qu’il partait rallumer le feu. Lui aussi s’égoutta de son côté, au contact des flammes naissantes, tandis qu’il organisait de quoi manger pour trois personnes. Il espérait néanmoins que le géomètre se signalerait comme il l’avait promis à Lyanna s’il ne voulait pas voir un première classe à poil. Après le départ de Darren, la jeune femme avait attendu de sécher complètement pour s’habiller. Le soldat lui avait ramené une tenue plus décontractée que les vêtements atlantes, et elle reconnu des affaires qu’elle avait acheté un jour sur le marché athosien. Une simple jupe et un chemisier en tissu, qui dévoilait le bas de son ventre, à manches courtes. Peut être un peu léger pour l’air qui se rafraichissait, mais sur le coup, la jeune femme ne s’en préoccupa pas. Elle termina de s’habiller au moment où Leng la contacta par radio pour lui signaler qu’il arriverait au camp quelques minutes plus tard. La guerrière quitta le transat, vérifia sa tenue et retourna au camp avec appréhension de recevoir le premier mâle de la mission, mettant bien sûr de côté le D4 qui était déjà venu, ainsi que son compagnon.

Darren avait été sage, comme convenu.
Et Lyanna avait raison sur ce point, il était particulièrement affaibli. Le visage tiré, les pommettes devenues rouge par un effet d’épuisement, il avait les yeux qui piquaient. Darren s’isolait un peu en préparant le repas, pensant un peu à tout et rien, jusqu’à ce que sa belle finisse par lui faire signe.
Le type arrivait.

Clive entra dans le mobil home pour accéder à son sac. Il récupéra une tenue propre qu’il se passa sur le dos avant de ressortir. La belle Amazone s’était habillée et l’attendait près du feu. Elle s’installa sur l’une des chaises installées près du feu, devant une table.
« Je profiterai de ton entretien avec Leng pour appeler le D4. Je prendrai de leurs nouvelles. » lui dit-il tout en s’installant.
"Tu vas me laisser seule avec lui ?" demanda-t-elle, inquiète à l’idée de se retrouver sans lui en compagnie du géomètre.
En réponse, il tapota doucement au centre de sa poitrine, faisant teinter les plaques militaires.
« Je serais là. Et si ce n’est pas suffisant, rejoins moi dans le mobil home. J’en profiterai pour vérifier la liste du matériel en attente. »

Darren sortit les conserves qui se trouvaient près du feu, retirant vivement ses doigts tant c’était brûlant.
« Heu...gratin dauphinois, pennes au fromage ou hachis parmentier ? »

Lyanna regarda les trois conserves proposées, et se mordit la lèvre, choississant difficilement.

"Le hachis parmentier, s’il te plait".

Clive vint la servir à table.
Il disposa la gamelle devant elle, lui donna les couverts et déposa la boîte de ration au milieu, là où elle trouverait les biscuits en accompagnement.
« J’ai hâte d’avoir April aux cuisines. Elle fait passer ces rations pour du poison en comparaison. »

Darren lui sourit.
Mais soudain, il entendit du bruit dans la végétation ambiante. Ce n’était pas loin, pratiquement à hauteur des véhicules militaires. Une silhouette traversait la flore locale en y donnant des coups de machette mal assuré. La faiblesse de ces assauts indiquait que l’invité était clairement crevé. On l’entendait même se plaindre et jurer de cette nature trop intense dans une langue qu’elle ne comprendrait pas. Darren légèrement plus. Lyanna regarda le soldat, sans comprendre.
« Du chinois ou du japonais, je ne sais pas trop. » lui dit-il en fixant l’homme qui émergeait et s’appuyait contre la camionnette.
« C’est une langue de ma planète, assez représentative du nom de notre invité. »
« Dìyù! Wǒ huì yòng nínggù qìyóu bǎ tāmen quánbù shāo diào! »
Darren secoua négativement la tête.
« Mais ça s’arrête là. Je pourrai jamais traduire ça... »

Leng Jin-Tae:




Au début, le géomètre avait l’air particulièrement colérique. Appuyé d’une main contre la remorque de la camionnette, il amena sa lame de machette jusqu’à la semelle d’une chaussure qu’il avait relevé. Comme s’il vérifiait ne pas avoir marché sur une déjection canine, il s’aida de la lame pour pousser la semelle qui se désolidarisa presque entièrement du reste.

« Mā de dōngxī! Zhè shìfǒu yìwèizhe yào xiū lù? » râla-t-il sans prendre conscience qu’il était observé.

Un mâle passablement énervé qui entrait dans son camp avec une machette à la main, cela ne plut pas vraiment à Lyanna. Elle y voyait une agression, et se raidit sur sa chaise en le fusillant du regard. Ses armes étaient dans le mobil home, trop loin pour aller les chercher. Darren remarqua l’air interdit de son amante.
Voir ce type s’égosiller avec une machette ne lui envoyait pas le bon message. Mais il prit sa main qu’il serra brièvement pour lui montrer que ce n’était rien et qu’elle ne devait pas s’inquiéter. La présence de Darren aida la jeune femme à se calmer, mais elle continua de fixer le nouveau venu. Le militaire quitta la table et s’approcha, l’air amical.
« Bonjour Leng. Bienvenue au camp d’Ishta. »
Le géomètre releva les yeux dans sa direction, plutôt surpris de rencontrer cet homme, puis changea du tout au tout. Son expression colérique prit une teinte joyeuse et bonenfant.
« Bonsoir ! Je suis heureux de voir un sol plat et une grande surface dégagée ! Ce camp me plait déjà ! Monsieur ? »
« Appelez moi Darren, ça suffira. Je suis l’aide de camp de votre supérieure. »
Ils se serrèrent la main. Lyanna se leva de sa chaise à ce moment là, mais elle resta près de la table, sans s’approcher des deux mâles.
Darren guida le géomètre jusqu’à la table et lui prit son sac à dos, lui indiquant qu’il allait le déposer à sa tente que l’on voyait d’ici.
« Leng, voici Lyanna, cheffe du camp d’Ishta et responsable du projet de la route. »
« Ah !!! Vous, on m’a beaucoup parlé de vous ! Vous avez une étonnante réputation sur la cité. Content de vous rencontrer ! » s’exclama-t-il avec un fort accent chinois, lui donnant un air amusé.

Lyanna haussa les sourcils en voyant l’air enjoué du mâle qui faisait parti de son équipe. Ce dernier affirmait qu’il était content de la rencontrer, alors qu’il avait entendu parler de sa réputation sur la cité. Sachant que la jeune femme était connu pour avoir agressé plusieurs membres de la gente masculine, était il vraiment content de la rencontrer ? La guerrière ne savait pas vraiment quoi en penser, et fit semblant de ne pas savoir de quoi il parlait.

"Mon “étonnante” réputation ?" répéta-t-elle simplement.
« Oui oui ! Vous aimez la boxe !!! » fît-il de son accent étrange, toujours joyeux.
"Oh … heu … oui … la boxe ..." dit elle en fronçant les sourcils, ne parvenant pas à savoir si le géomètre était au courant de son tempérament sanguin, ou pas du tout.

Leng posa sa machette sur la table. Lyanna ne put s’empêcher de la fixer, comme s’attendant à voir le mâle s’en emparer à tout moment.
Darren s’empressa de la récupérer et la ranger dans son logement proche du sac à dos. Il adressa un petit clin d’oeil complice à son Amazone, lui montrant bien qu’elle n’avait rien à craindre de cette lame qui ne resterait pas là, puis s’écarta pour leur laisser l’intimité de l’entretien. La guerrière ne put s’empêcher de regarder le soldat s’éloigner, ressentant de l’appréhension à se retrouver seule avec le mâle.
Leng secoua sa main sous le nez de Lyanna, lui reproposant de la serrer comme l’avait fait Darren avant elle. Il ne se séparait pas de son sourire enjoué. Lyanna baissa les yeux et regarda sa main tendue comme s’il s’agissait d’un piège. Pendant plusieurs secondes, la guerrière ne réagit pas. Si elle s’écoutait, elle l’insulterait d’avoir osé tendre sa main pour la toucher, comme lors de sa première rencontre avec Darren avant leur mission. Un sacrilège de toucher un mâle. Cependant, elle dut garder ses sentiments pour elle même, et malgré le dégoût et la colère qu’elle ressentait, la jeune femme serra rapidement la main de Leng dans la sienne, avant de la lâcher tout aussi vite. Certes, Lyanna ne l’avait pas frappé ou menacé, mais il ne fallait pas abuser quand même.
Leng semblait à mille lieux, n’ayant rien remarqué. Son sourire s'agrandit maintenant que les présentations étaient faites puis il l’observa longuement, attendant de voir ce qu’elle annoncerait ensuite.
C’était la cheffe d’Ishta. Donc il attendait...

En se raclant la gorge, la jeune femme se recula d’un pas, et chercha quelque chose à dire en regardant autour d’elle. Elle ne put s’empêcher de serrer les plaques militaires dans sa main tout en réfléchissant. Ses yeux se posèrent sur son propre repas qui attendait d’être mangé, puis elle reporta son attention sur Leng.

"Tu as faim ?" demanda-t-elle, se forçant à se montrer sympathique alors qu’elle s’en fichait complètement. "Il reste … heu … des pâtes au fromage ou … du gratin dauphinois !"
« Le gratin ! Merci beaucoup ! » répondit Leng en tirant la chaise pour s’installer à table.
Il sortit un tissu de sa poche et s’épongea le visage, attendant manifestement d’être servi.
« Je meurs de faim. Je voyage depuis deux jours. A partir du campement Athosien pour jalonner la piste. J’ai trouvé de très bonnes surfaces pour votre route. Mais elles seront dures à dégager ! »

Lyanna resta debout, sans bouger, laissant un silence s’installer pendant de longues secondes. Il était clair que Leng allait rester sur sa chaise, attendant d’être servi. Vivement que le D4 arrive pour s’occuper de la restauration, la guerrière n’aurait pas à s’en occuper. En prenant grandement sur elle, avec un sourire forcé, Lyanna alla chercher le plat choisi par le géomètre, faisant attention à ne pas se brûler les doigts. Puis, elle le posa devant Leng, avec des couverts. Elle finit par s’asseoir aussi, et attaqua son repas.
Le géomètre la remercia d’un signe de tête révérencieux, son sourire à lui n’étant pas forcé. Même si le plat n’était pas d’une grande qualité étant donné que c’était issue d’une ration militaire, l’homme semblait y prendre un grand plaisir. Son état général, sa façon de déguster ce plat et sa fatigue ne laissait plus beaucoup de doutes. Il avait passé ces deux derniers jours dans la forêt sans croiser d’installation humaine.
Lyanna et son camp était un paradis pour lui.

"Il faut deux jours depuis le village pour arriver jusqu’ici ? En combien de temps à peu près cette portion de route peut elle être réalisée ? On a du matériel ici".
« Hmmm. »
Il secoua la tête et avala sa bouchée trop chaude.
« Deux jours, c’est pour tracer la route, sonder le sol, poser les jalons. Je n’ai jamais autant détesté ces bois. Si, si ! J’ai même émoussé la machette à force de creuser un passage. Heureusement, il y aura bientôt une route là. »
Leng haussa les épaules.
« Estimation du temps, ça dépend de beaucoup de variables, Lyanna. Nombre de travailleurs, productivité, outils, matières premières. C’est vous ça, vous qui décidez. »
Il prit une nouvelle bouchée, souffla longuement en espérant ne pas se brûler la langue, puis avala.
« Dans l’ordre, il faudra défricher le terrain. Enlever fougères, buissons, faire tomber quelques arbres et enlever les souches. Deux : terrasser le sol. Mauvais si la route est trop droite. Il faut une pente de chaque côté, pour que l’eau ruisselle dans les caniveaux. Sinon il y aura des affaissements. Puis ensuite, poser le lit de mortier, et les pavés. »
Leng semblait vraiment enthousiaste malgré le fait que c’était un travail de titan. Il souriait tout en lui détaillant les nombreuses étapes, comptant sur ses doigts et se projetant déjà sur chaque moments. Quant à Lyanna, elle était complètement perdue dans tous ces termes utilisés qu’elle ne connaissait pas. Elle fixait le géomètre sans bouger, la fourchette qu’elle tenait toujours en l’air.
« Si la route est bien faite, au lieu de marcher deux jours à travers bois, ce sera plusieurs heures. Athosiens heureux ! Ils vont gagner beaucoup de temps, ça va leur changer la vie, je vous assure ! »
"Si tu le dis ..."

Lyanna fronça les sourcils en essayant d’intégrer tout ce que Leng venait de lui dire sur les tâches à accomplir. Elle aurait du mal à se souvenir de tout. Avalant une bouchée de son plat, elle finit par secouer la tête.

"Pour le matériel et les ressources, il y a une liste là bas" dit elle en désignant le mobil home. "Elle répertorie tout ce qu’il y a dans le camp. Pour les effectifs, il y aura une trentaine de mâles. Tu penses qu’ils doivent travailler sur la même portion de route ? Ou ils peuvent être séparés en deux groupes pour faire en même temps la route vers les pâturages ?"

Le géomètre cessa de manger et l’observa longuement, le regard un peu perdu. Il finit par pencher un peu la tête de côté pour demander d’une voix légère.
« Une trentaine de mâles ? Qu’est-ce que c’est ? Des chevaux de traits ? »
"Non, pas de chevaux. Des mâles. Comme toi !"

Lyanna pointa d’abord son doigt sur elle, puis vers Leng.

"Moi, je suis une femme. Toi, tu es un mâle".
« Moi ? Non, je suis un homme. Mâle...ce n’est pas très gentil. »
Il fronça les sourcils.
« C’est même insultant. Vous dites tout le temps ça ? » questionna-t-il avec une étrange curiosité innocente.
"Oui, tout le temps. Depuis que je suis née !"

Leng n’ajouta rien, la fixant d’une manière neutre comme s’il s’attendait à la voir changer d’avis ou entendre une autre explication. Mais rien ne vint.
Le géomètre se pencha sur son repas et mangea avant de reprendre.
« Les Athosiens ne savent pas construire de belles routes. Et je ne peux pas me diviser en deux. Pour donner de bons conseils et bien diriger l’exécution des travaux, j’ai besoin de les voir travailler. Je voudrai un groupe complet. »
"D’accord. Ils seront envoyés au même endroit. Je te montrerai la liste du matériel qu’on a ici, tu me dirais si ça te suffit, ou s’il te faut autre chose".
« D’accord. Mais où allez-vous produire le mortier et les pavés ? Ca ne se trouve pas sur la cité, ça. »

Sur le coup, Lyanna bugua un peu, ignorant quoi répondre. Très bonne question. Où trouver un mortier, sans qu’elle ne sache ce que c’était, ainsi que des pavés ? Elle ouvrit la bouche sans réussir à dire quoi que ce soit, réfléchissant à ce qu’elle pourrait lui répondre. Puis, la discussion qu’elle avait eu avec Darren le matin même lui revint à l’esprit.

"Et bien … il y a un village sur le continent, ses habitants travaillent la pierre. Je dois voir avec eux pour obtenir de la marchandise".
« C’est une bonne nouvelle. Je laisserai les dimensions standard des pièces de pierre pour avoir une route solide ! »
Leng ria, visiblement très content.
« Bien bien. Demain, je reprends la piste. Tôt ! Je fais l’autre moitié de la future route. Mais...j’ai besoin d’aide. »
Le géomètre grimaça.
« Ma semelle est arrachée Lyanna. Il me faudrait une nouvelle paire de chaussures. Et ma machette, la rendre coupante. Elle plie les fourrées, ça me rend fou ça !! Je vais perdre mon temps sans ça ! »

Lyanna retint un soupir d’agacement aux exigences de Leng. Darren lui avait bien dit qu’elle était sa cheffe, et que le géomètre serait sous ses ordres. Donc, s’il avait un problème, il lui demanderait de le régler. Elle se mordit la langue pour ne pas être désagréable, contrôlant son naturel agressif qui hurlait en elle.

"Pour ton arme, je peux m’en occuper. Mais pour ta chaussure, il faudra voir ça avec Darren. Finis de manger, je t’emmène au mobil home après !"
« Bon...d’accord. » fit-il avec un petit air déçu.

L’homme prit tout son temps pour se restaurer, souhaitant profiter de cette phrase de repos dont il avait beaucoup espéré. Quand il sentit que c’était le moment, il quitta le siège pour se rendre au mobile home. Lyanna fit de même, et profita du voyage pour lui faire une visite guidée ultra rapide, lui montrant les tentes collectives, sa propre tente, et les futures zones de restauration et de l’infirmerie. Puis, ils atteignirent enfin le mobil home. Darren était là. Il avait commencé par offrir un petit clin d’oeil à Lyanna à son approche, visiblement ravi de ne pas voir ce type sectionné en plusieurs morceaux. Puis d’un air avenant, il lui avait présenté son poste. Lyanna s’était contentée de rester debout près de l’entrée, les bras croisés sur sa poitrine.
« C’est parfait. Je pourrai faire les comptes rendus et suivre les travaux. Parfait. »
« Et pour tes chaussures, on peut toujours passer la commande. On demandera au jumper d’arriver très tôt le matin. »
Darren jeta un petit coup d’oeil à sa compagne.
« On s’entend super bien avec le pilote. »
« Génial. Je vais profiter de la douche et préparer mon sac. Je peux vous prendre des rations. »
« Oui. Et...ça semble naturel mais Lyanna demande à ce que ses agents rendent compte régulièrement. Surtout les éléments isolés. Je centralise ces appels. »
« Le midi et le soir ? »
« Oui. Comme ça, si vous avez un problème, on sait où vous chercher. »

Leng souriait.
« C’est très professionnel, j’apprécie ! »

Après avoir échangé quelques mots, notamment sur le matériel que demandait Leng pour procéder à la coupe des arbres et l’apport de matière première, Darren lui montra la douche et l’endroit où il pourrait trouver des rations. Avant que Leng ne disparaisse, Lyanna en profita pour récupérer sa machette, voulant s’en occuper sans que le géomètre ne soit dans ses pattes. Le voir partir fut un soulagement pour la jeune femme qui appréhendait une nouvelle fois l’arrivée des trente mâle d’ici peu. Lorsque Darren fût enfin seul avec l’Amazone, c’était à table pour diner en dernier. Ils avaient délaissé le mobil home, et pendant que le soldat mangeait la dernière ration restante, Lyanna avait pris sa pierre à aiguiser, et commençait à travailler la lame.

« Ce mec est en vie. Tu as été extra ! »
"Ca a quand même été difficile de me retenir. Je ne comprenais rien à ce que qu’il me disait. Il m’a parlé d’un tas de choses que je ne connais pas concernant la route ! Et j’ai du lui serrer la main et le servir. Très dur pour moi".
Darren ricana.
« Demain la cantine sera montée, tu n’auras plus ce problème. Quand au reste... »
Il lui sourit.
« C’est un spécialiste qui vit dans un autre monde. Parle-lui d’épées, de défense.. »
Tout en mangeant, il fît un signe de menton en direction de la machette.
« ...ou de savoir entretenir une lame. Il sera aussi perdu que toi. L’astuce, c’est de l’encadrer. Repose toi sur ses connaissances à lui quand il faudra commencer la route. »
Darren lui sourit.
« Tu n’auras qu’à dire “par quoi commençons nous ?” avec ta superbe posture d’Amazone ultra sévère. Et il te donnera la réponse. »
Le soldat continuait de manger en souriant. Un sourire qui révélait une pensée joyeuse et personnelle que cette expression trahissait. Darren accepta de la formuler.
« Une Amazone ultra sévère avec tout le monde, sauf moi. Qui partage mon lit et adore se réfugier dans mes bras. Ca rend fier ! »

Lyanna eut le même sourire que Darren en écoutant ses paroles. Elle continua d’aiguiser la machette, passant de temps en temps son pouce sur la tranche pour vérifier si la lame coupait suffisamment ou pas.

"Et sachant aussi que tu es le seul mâle qui peut s’asseoir à côté de moi sans risque lorsque je tiens une arme blanche !"
« Te voir avec cette lame entre les mains, ça te donne un air diablement séduisant. » fit-il avec une pointe d’humour.
Il comprit tardivement le double sens de sa phrase et ajouta à la volée :
« A ne pas sortir du contexte. Je suis un garçon sage ce soir. »
Il marqua une courte pause avant de conclure par un petit :
« Je vais tomber amoureux une deuxième fois. »
Le sourire de Lyanna s’agrandit, et elle continua sa tâche. Le géomètre n’était pas encore revenu, il devait sûrement profiter d’une bonne douche chaude.

"Il m’a parlé des pavés pour faire la route. Je lui ais dit que je verrais ça avec les Natus pour l’approvisionnement de pierre".
« Bonne réponse. C’est un peuple très étrange et sévère mais ils n’ont pas leur pareil sur ce sujet. Leur base est un camp militaire qu’ils ont conçu des fondations jusqu’aux remparts avec les pierres d’une carrière qu’ils ont eux-même ouvert puis exploité. »
Darren la regardait travailler la machette tout en mangeant tranquillement. Il se sentait défait, épuisé, dans un sommeil latent qui ne lui demandait que de se placer à l’horizontal avant le black out inévitable.
« Je pense sincèrement que cette rencontre sera le défi le plus difficile de ta mission. Je ne veux pas te faire peur là-dessus mais ils tiennent la notion d’honneur à un très haut niveau. La simple mention de “mâle”, la moindre menace d’arracher une langue, et ils te provoqueront en duel pour “laver l’affront”. Ce serait une véritable catastrophe, quel qu’en soit l’issue... »
En écoutant les remarques de Darren, Lyanna comprit alors que cette histoire n’allait pas être de tout repos. Elle qui se disait qu’elle aurait beaucoup de mal à affronter la trentaine de volontaires pendant toute la durée de son épreuve, voilà que maintenant, une nouvelle ombre planait au dessus de sa tête, venant d’un peuple qu’elle ne connaissait pas, et qui ne la connaissait pas non plus. Le soldat remarqua que sa chérie se posait des questions. Elle n’avait pas besoin de les formuler, tout passait dans son regard et le fait que la pierre à aiguiser glissait moins vite pendant l’ouvrage. Clive acquiesça lentement.
« Hmm...Max avait été un peu trop maladroit en voulant draguer une guerrière Natus. Il s’est mis en colère. La douleur d’avoir été rejeté, tu vois ? Et tu commences à le connaître le garçon...il a tendance à oublier le respect. Ce jour là, j’ai eu toutes les peines du monde à empêcher cette fille de l’embrocher au terme d’un duel. »
Il termina sa conserve puis s’adossa complètement en poussant un soupir de soulagement. La simple idée que sa journée était terminée lui faisait beaucoup de bien moralement. Il n’avait plus qu’une seule envie : dormir jusqu’à ce soit son ventre qui le réveille et non le soleil. Et si la belle plante en face de lui pouvait se laisser l’étreindre en dormant dos à son torse, ça n’en serait que plus agréable encore.
« Mais si tu arrives à contenir ta haine, tu verras qu’ils sont des très respectueux. Surtout s’ils voient la guerrière en toi, ça sera un net avantage. Les Natus sont des guerriers très talentueux qui se préparent éternellement à la guerre. Donc vous avez un bon point en commun. »

Lyanna soupira en arrêtant sa tâche quelques secondes.

"Génial, comme si je n’avais pas assez de problème".

Décidément, cette épreuve allait être beaucoup plus difficile que prévu. Non pas qu’une provocation en duel lui faisait peur, au contraire, la guerrière aimait se battre. Sauf qu’elle n’était pas seule dans l’histoire, elle avait Darren. Et puis, si elle en venait à un duel, cela voulait dire que son épreuve avait en parti échouer. Tout reposait sur ses épaules, et elle n’aimait pas ça. Lyanna se mordit la lèvre, avant de reprendre son travail. Peu à peu, la lame de la machette redevint tranchante, et un dernier passage de pouce sur l’acier lui permit de savoir quand arrêter. La jeune femme posa l’arme sur la table, ainsi que la pierre à aiguiser, avant de se lever et de venir se placer derrière Darren. Elle passa ses bras autour de son cou, joignant les mains tandis qu’elle se pencha en avant, posant son menton sur la tête de son compagnon pour profiter de cette étreinte.

"Je sens que ça va être très difficile pour moi de voir ces Natus. Je ne sais pas pourquoi, j’ai un mauvais pressentiment".

D’un geste naturel, Darren avait accroché cette belle étreinte d’une main qui ne cherchait pas du tout à fuir. C’était le prolongement de sa posture de repos, aussi vibrante et chaleureuse que si l’Amazone avait décidé de le recouvrir d’une couverture. Là, en l’occurence, c’était son calin qui faisait office de couverture et le soldat ne voulait pas que ça cesse. Adossé à son siège, il ferma un instant les yeux pour profiter à fond de cet instant puis répondit doucement en accentuant sa prise.
« Ca va être difficile, c’est vrai. Mais je t’ai vu parler à cet inconnu sans te mettre en colère. L’envie te démangeait mais tu as tenu bon. Alors tu vas continuer à réussir ton épreuve... »
Il fît glisser son pouce sur l’épiderme de sa belle.
« Ce sont des guerriers très courageux. Je me suis battu avec eux contre les Wraiths. La photo que je t’ai montré la première fois à Héstevic, tu te souviens ? C’était là... » Darren acquiesça sur sa propre pensée. « Ils apprécieront tes paroles directes. Ils verront la guerrière en toi. Ca va beaucoup aider dans vos relations, crois-moi. »

Darren se montrait optimiste mais il fallait également rester raisonnable.
Avant qu’elle n’aille à la rencontre des Natus pour ouvrir une ligne de logistique, il comptait bien la briefer longuement sur ce qu’il avait appris de leurs us et coutumes. Les conseils de Teyla ne seraient également pas de trop.
Ce serait bien plus simple si elle pouvait envoyer quelqu’un le faire à sa place. Mais ce n’était pas aussi évident. Les autorités qui surveillaient cette mise à l'épreuve ne le permettraient probablement pas et Teyla ne pourrait pas arranger le coup à sa place. Quant à lui, il ne serait rien de plus qu’un soldat étranger.
Lyanna passerait pour une faible et une angoissée si elle ne venait pas à la rencontre du chef du fortin elle-même.
Forcément, il ne lui révéla pas quelles accusations lui penderaient au nez si elle refusait de s’y investir.

« Je rangerai tout ça demain. » dit-il en donnant un coup de menton vers les conserves vides et les divers détritus. « J’ai soif de tes caresses. Je veux m’endormir dans tes bras... »

Darren traîna encore un petit quart d’heure en échangeant sur différents détails.
Le géomètre venait de sortir du mobile home après avoir vidé toute l’eau chaude. Il les avait salué d’un grand signe de la main avant de disparaître dans sa tente.
C’était, semble-t-il, à leur tour d’aller se nicher dans leur petit nid secret. Darren était tellement fatigué qu’il renonça à la blague qu’il avait prévu de lui faire depuis qu’il avait camouflé leur tente : faire mine de ne plus la retrouver. Il aurait fait le niais, bien embêté de ne plus trouver l’endroit pour dormir, et il aurait observé avec plaisir la mine déconfite de Lyanna avant de dire la vérité.

Mais là...là, il était complètement défait.
La journée avait été complétement folle d’activité, entre le D4, les livraisons, la mise en garde au pilote et tout le reste. De la chaleur émanait de son visage, signe caractéristique qu’il n’attendrait pas longtemps le sommeil une fois allongé. Tranquillement, Clive prit le gilet tactique qu’il avait abandonné pas loin. Il accompagna Lyanna qui comptait récupérer ses épées et ne pas les laisser trainer dans le mobile home. Puis, en la saisissant doucement par les épaules, il entra tranquillement dans la forêt avec elle.

« Courage ma belle. Tu vas la réussir cette mission. Et tout ça ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Quand on reviendra sur le continent, il n’y aura que toi et moi. » Il sourit et lui posa un baiser sur la joue. « Rien que nous, c’est promis... »

Darren retrouva ses repères et ne pensa même pas à sa blague quand il atteignit la tente. Bien qu’elle était plutôt spacieuse, c’était plus idéal de se déshabiller avant. Il aida sa compagne à retirer ses bottes, l’entendant souffler d’aise à l’idée de se reposer. Elle devait être à bout elle-aussi.
Une fois dénudé, il entra avec elle à l’intérieur de la tente et commença à refermer consciencieusement la fermeture éclair de la porte. Il s’arrêta soudainement pour lui demander :

« Tu préfères qu’on laisse ouvert ? Pour ta claustrophobie ? »


eden memories

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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
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√ Arrivée le : 14/07/2018
√ Nationalité : Kiranienne

√ Gène : ATA
√ Messages : 179

Dim 19 Juil - 23:28

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

Lyanna secoua la tête après quelques secondes de réflexion, tandis qu’elle s’allongeait dans le sac de couchage. Elle ne se sentait pas oppressée dans cette tente, sûrement parce que ce n’était qu’un simple morceau de tissu qui la séparait de l’extérieur, et non des murs épais, en béton, sans ouverture possible. Ici, il n’y avait qu’à ouvrir la fermeture pour sortir, et le bruit de la nature aidait la jeune femme à se sentir comme si elle était à l’extérieur.

"Ca ira. Ca me fait moins peur que si j’étais enfermée dans une pièce".

Le militaire rampa jusqu’à elle, lui colla un baiser sur la bouche, puis il veilla à ce qu’elle soit bien couverte des couvertures avant de la rejoindre. Bon, le soldat lui avait promis un traitement spécial, une surprise, une fois le soir venu. Mais c’était sans compter cette fatigue qui compromettait ses plans. Darren espéra secrètement que son amour ne vienne pas lui poser de questions à ce sujet et il la rejoignit sous les draps. Mais bien entendu, Lyanna se souvenait parfaitement de cette promesse. Et à voir le militaire aussi fatigué, tout comme elle, la guerrière se doutait que cette petite surprise n’allait pas arriver. Et sa curiosité fut alors piquée au vif.

"Dis moi, tu m’avais dit que tu me réservais une surprise pour ce soir. C’était quoi ?"
« Un massage. » répondit-il avec le sourire. « Mais différents que ceux que j’ai l’habitude de faire. J’ai apporté une huile qui chauffe les muscles que tu masses. Ca détend énormément. »

Lyanna regarda Darren en fronçant les sourcils.

"Une huile chauffante pour les muscles ? Chez moi, on avait un onguent à appliquer sur le corps, à base de plantes médicinales, pour détendre les muscles et leur faire du bien après un effort intense. C’est la même chose ?"
« Presque. » répondit-il avec une certaine malice. « Celle-ci n’a pas de vertu médicinale, elle sert surtout à la détente et au plaisir. Tu verras, à la fin, tu te sentiras bien. »
"Ah bon ? J’ai hâte que tu me montres ça, alors. Je sens qu’avec tout ce qui m’attends, je vais avoir besoin de me sentir bien et de me détendre".
« Ca sera ton petit moment, j’y veillerai. » promit-il avant de l’embrasser.

En ce moment, Darren adorait dormir contre Lyanna, de flanc. Comme la veille.
Il guida l’Amazone pour en reprendre la même position, qui se tourna alors sur le côté, lui tournant le dos, et lui retira les mèches de cheveux qui retombait sur son visage.

« Bonne nuit ma belle. Je t’interdis le moindre cauchemar. Je suis là pour les tenir à distance ! »
"Promis, je n’en ferais pas. J’ai ça pour protéger mon sommeil" dit elle en serrant les plaques qu’elle portait toujours. "Bonne nuit Darren".

Il ne fallut pas attendre longtemps pour que Lyanna s’endorme, épuisée, tout contre Darren. Le lendemain matin, le soleil s’était déjà levé que les deux amants dormaient encore profondément. Perclus par les courbatures mais soulagés par un sommeil réparateur, il n’y avait aucune alarme pour les réveiller cette fois. Darren avait oublié de régler sa montre. Les deux jeunes gens somnolaient tranquillement en étant bercés par les bruits de la nature, du lac environnant. La température était plutôt fraiche, l’idéal pour se délasser au fond de ces draps chauds et du contact de leurs corps respectifs.
Darren était encore bien enfoncé dans le sommeil. Lyanna un peu moins. Quelque chose la tirait peu à peu de son sommeil. Un bruit qui n’avait rien de naturel.
Elle entendit sa radio grésiller à côté d’elle, signe que quelqu’un parlait sur les ondes. Ce n’était pas la première fois qu’elle l’entendait. Mais la première fois que ça la tirait complètement des méandres de son sommeil. Le silence agréable qui les accompagnait, hormi la berceuse de la nature, laissait paraître une voix à peine audible.
// Lyanna, j’essaie de nouveau cette fréquence. Est-ce que tu m’entends ? »//
*Grésillements*
// Ici Helen Ridding. J’appelle Lyanna qui se trouve sur le continent. Tu me reçois ?..... »//

La voix était très difficile à entendre puisque l’oreillette était posée sur un coin libre de son matelas. La guerrière fronça les sourcils, se demandant qui pouvait la contacter à cette heure ci. A en juger par la l’intensité de la lumière, le soleil s’était levé depuis un petit moment déjà. Mais quelle heure pouvait il être ? Le regard de la jeune femme se posa sur la montre de militaire qui se trouvait à son poignet, celui même qui l’enlaçait. Elle lut le 8h pour les heures, il était donc 8 heures du matin passé. L’Amazone tenta alors de se déplacer pour prendre son oreillette. Mais petit problème du matin, le soldat s’était plutôt bien attaché à elle. Lyanna sentait que son compagnon dormait, collé contre son dos, avec un bras ceinturant sur sa poitrine et revenant se fermer sur son ventre. Ce qui l’empêchait de bouger sans le réveiller.

La jeune femme se mordit la lèvre, son regard se posant à nouveau vers l’oreillette. Darren dormait si bien, il avait besoin de repos, mais la personne qui cherchait à la contacter avait peut être quelque chose à dire d’important. Et si c’était Teyla ? A contre coeur, la jeune femme desserra l’étreinte du militaire sur elle, y allant le plus doucement possible, tout en rampant pour se séparer de lui. Elle finit par y arriver, s’avançant suffisamment pour tendre le bras et attraper l’oreillette qu’elle mit en place.
En réponse, le soldat avait poussé une plainte. Perdre le contact semblait l’avoir un peu agité et il se retourna sur le dos.

//Ici Lyanna ! Quelqu’un cherche à me contacter ?// dit elle à voix basse, essayant de ne déranger davantage Darren.
// C’est Helen. Je t’appelle depuis un peu plus d’une heure. Je suis dans le jumper qui m’amène dans ton paradis. C’est trop tard pour me refouler maintenant... »//
Elle marqua une pause.
// Comment ça se passe chez les campeurs ? »//

Lyanna était encore un peu dans le brouillard, et elle semblait avoir du mal à comprendre les paroles d’Helen.

//Dans le jumper ?// dit elle sans comprendre, avant qu’un éclair de lucidité ne lui traverse l’esprit en la réveillant un peu plus. //Ah … j’ai compris//

Donc, Helen était sur le point d’arriver, alors que Darren et elle étaient encore couchés. Mais la question était : quand est ce que le médecin arrivait ?

//Ca peut aller ici, il reste encore des choses à faire. Mais tu arrives dans combien de temps ?//
// J’ai encore de la route, je ne vois que l’océan autour de nous. »//
Elle semblait alors s’adresser à quelqu’un d’autre.
// Une heure et quarante minute avant l’arrivée, d’après le pilote. »//
« Hmmm’Allo ? » fît Darren d’une voix pâteuse, encore plongé dans son sommeil. Il devait sûrement croire que quelqu’un tentait de le joindre.

Lyanna était soulagée d’apprendre que Helen en avait encore pour près de deux heures. Ce qui leur laissait du temps pour se préparer. Alors que l’Amazone allait lui répondre, la jeune femme entendit la voix de Darren, et se retourna pour le regarder, pensant qu’il était réveillé. Mais non, il continuait de dormir, et sa conversation ne l’aidait surement pas à l’aider à rester endormi. Avec douceur, Lyanna caressa le visage du soldat pour l’apaiser, passant le bout de ses doigts sur sa peau, un geste attentionné pour lui. Après quelques secondes, la guerrière quitta alors le sac de couchage, abandonnant son amant, et sortit de la tente pour le laisser dans son sommeil. Puis, toujours à voix basse devant la tente, s’asseyant sur une souche d’arbre qui se trouvait non loin de là, Lyanna reprit sa conversation.

//D’accord, on sera là à ton arrivée//
// Teyla m’a dit que tu m’avais choisi. Je suis plutôt surprise étant donné que tu sais avec qui je partage ma vie. Est-ce que ce sera un problème ? »//

Lyanna se mordit la lèvre avant de répondre, cherchant quoi dire à Helen. Evidemment, elle se voyait mal lui dire qu’elle n’a pas trop confiance en elle, et qu’elle pensait que la doctoresse jouerait la taupe pour son époux. Cette idée lui avait bien sûr traversé l’esprit en premier lorsque Teyla avait mentionné son nom. Pourtant, la guerrière ne partagea pas ses doutes avec Helen, elle se contenta de lui donner la seconde raison qui l’avait poussé à la choisir elle, tout continuant à se montrer suspicieuse à son égard au cas où.

//Non. Mais … j’ai juste voulu avoir à faire à quelqu’un que je connaissais.//
// Un bon choix tactique. On en parlera quand je serai arrivée. Je te fais signe quand on approchera du camp. »//

Lyanna coupa la communication, avant de rester quelques instants sans bouger. Avec l’arrivée d’Helen, il allait falloir monter l’infirmerie en premier, pour que la doctoresse puisse avoir son chez elle, et fasse la liste de ce dont elle aurait besoin. Mais pour l’instant, Darren dormait, et la guerrière voulait le laisser dormir. D’ordinaire, elle se levait plus tôt que ça, mais elle même était fatiguée la veille. Cette nuit lui avait fait du bien. Elle faisait donc du bien au soldat. En silence, Lyanna retourna sous la tente et prit ses vêtements ainsi que ses armes, sans réveiller son amant. Puis, elle ressortit, s’habilla et fila vers le bord du lac, dans son petit coin de tranquillité.

Sur Atlantis, la guerrière avait un rituel qu’elle pratiquait tous les jours quand elle le pouvait, gardant de cette manière un lien avec son monde. Depuis son arrestation, c’était plus difficile de le faire. Mais ici, sur le continent, elle pourrait s’en donner à coeur joie. Un simple petit entrainement en solitaire pour parfaire ses techniques de combat et se maintenir en forme, tout en y intégrant une once de méditation. Et son coin de tranquillité serait parfait pour ça, tôt le matin, lorsqu’elle serait seule sans personne pour la déranger avant d’attaquer les journées difficiles qui l’attendaient. Une fois arrivée au bord de l’eau, Lyanna posa les fourreaux contre un rocher, et s’éloigna de quelques pas, tenant une épée dans chaque main.

La guerrière se plongea dans une sorte de médiation, faisant abstraction de ce qui l’entourait en restant immobile, les bras le long du corps, respirant calmement. Puis, elle leva ses bras pour se mettre en garde face à un ennemi invisible, avant de passer à l’attaque, enchaînant quelques postures de combats mêlant agressivité puis défense et parade. Aucun de ses gestes n’était rapide ni intense, tout était dans le mouvement et la technique, effectué parfois avec lenteur. Lyanna effectuait simplement un enchaînement de gestes qu’elle avait appris toute sa vie, restant quelques fois immobile pendant plusieurs secondes en position défensive, avant de tourner sur elle même pour fendre l’air d’une de ses lames. De temps à autre, ses actes étaient plus rapides, comme si elle voulait réellement frapper quelqu’un, mais très vite, elle s’immobilisa à nouveau, ses lames croisées devant elle comme pour faire un bouclier. La respiration de la jeune femme était calme, et ses gestes étaient emplis de grâce et d’élégance pendant qu’elle réalisait une succession de mouvements techniques de combat. Elle jouait avec ses épées avec une telle fluidité, effectuant des moulinets avec les poignets, battant l’air comme pour repousser quelqu’un d’un geste menaçant, avant de contre attaquer en avançant de quelques pas. Tout ça pour finir par reculer en position défensive. Elle utilisait également son corps en harmonie avec le mouvements de ses lames, capable de se baisser au bon moment, positionnant ses pieds là où il fallait comme si elle dansait sur une piste pour effectuer une chorégraphie. Ses gestes étaient parfaitement synchronisés entre eux, ses mains parvenaient à bouger de manière indépendante pour porter des coups sans hésitation, avec efficacité, preuve de ses nombreuses années d’apprentissage dans la perfection de ce type de combat. Le temps passait rapidement lorsque la guerrière était dans ce genre d'entraînement car le manque d’intensité malgré la concentration demandée la déconnectait facilement du monde extérieur. Et cela faisait maintenant près de trois quart d’heure qu’elle s'entraînait dans son petit coin de tranquillité, bougeant régulièrement dans toutes les directions pour enchaîner les pas au rythme de ses coups d’épées.

Certains Atlantes effectuaient la même chose sur Atlantis, que ça soit avec un sabre en bois, un bâton ou juste pour pratiquer un art martial. Ils mettaient même de la musique pour rester en bon rythme, parfois de la musique rapide, parfois beaucoup plus calme pour donner une ambiance zen, presque de la relaxation. Lyanna n’avait pas besoin de musique pour ses entraînements. Le simple son harmonieux de la nature lui suffisait à réaliser ses actions de combat en alliant à la fois légèreté et fermeté. Ses gestes n’étaients pas exécuté à vitesse réelle, comme si elle se battait en vrai. Mais beaucoup plus lentement, avec souplesse, démontrant ainsi qu’elle pouvait être agile dans ses mouvements. Comme si elle se battait au ralenti. La jeune femme ne cherchait qu’à mettre en pratique ses techniques de combats, sans chercher à être performante en y mettant toute sa force et sa vélocité. Simplement avec grâce et agilité, comme une danseuse qui effectuait un ballet avec une lame dans chaque main. Lyanna était loin d’imaginer que depuis un petit moment, elle était observée.

***Peu avant, du côté de Darren***

Cette fois, l’éloignement de l’Amazone n’était pas passé inaperçu.
Darren aurait été bien loin de se souvenir de son “allo” prononcé en plein sommeil pendant que Lyanna parlait dans la radio. Mais lorsqu’elle était revenue pour récupérer ses affaires, ses armes, en laissant entrer l’air plus frais dans la tente : le militaire avait ouvert les yeux.

Au début, il crut être la victime d’une hallucination au réveil. Lorsque l’esprit est encore profondément enfoui dans l’inconscient et qu’il modélise des images rêveuses aléatoires. Là en l’occurence, une scène érotique et parfaitement bizarre lorsqu’elle est sortie de son contexte.

Inconsciemment, il approcha la main pour palper l’autre côté du lit et se rendit compte de l’absence de l’Amazone. Il comprit qu’il était bien réveillé et que c’était son beau petit derrière qui lui avait sourit en quittant la tente. Dans l’esprit d’un mec, c’était un éveil très agréable !

Darren se massa le visage d’une main et récupéra ses neurones. Il avait un mal fou à motiver son lever. Il se sentait très bien dans ces draps, allongé sur le dos, avec la tentation de fermer les yeux quelques minutes. Juste quelques minutes…
L’excuse bidon que tout le monde connaissait. Il serait ensuite parti pour une poignée d’heures de plus. Mais quelque chose avait changé dans ses habitudes. Et ce quelque chose s’appelait Lyanna.

Dormir sans son corps chaud lové contre le sien, sa peau douce sous son bras la ceinturant, et la sentir bouger lentement sous le rythme de ses respirations, c’était devenu un repère rassurant, familier. Ne plus l’avoir, c’était comme chercher le sommeil sur une planche à clous. En bon militaire, il était capable de supporter l’inconfort mais il n’avait pas encore viré Fakir. Sa sauvage lui manquait, il ne se voyait pas continuer le sommeil sans sa compagnie.

Clive se racla la gorge, se frotta les yeux, puis il poussa sur ses abdos pour se redresser en position assise. Bien, la moitié du boulot était fait. Tout en baillant, il contrôla distraitement son corps en le bougeant doucement. Il était courbaturé mais ça allait vraiment mieux qu’hier. Il se sentait même soulagé de ne plus ressentir le poids de l’épuisement. C’était moins violent.

Darren déduisit rapidement la volonté de sa belle pour ne pas le réveiller. Seulement, il y avait pas mal de boulot encore et il ne voulait surtout pas laisser son amie galérer pour monter les autres tentes. Sans attendre davantage, Darren empoigna ses affaires et s’habilla à la hâte pour se lancer à sa poursuite. Il referma la tente et prit le chemin du camp en continuant de bailler. Bien qu’il était maintenant lucide, ça ne l’empêchait pas d’avoir la figure en travers et les yeux entrouverts. Il atteignit les abords du camp et s’arrêta d’un coup en découvrant un changement dans le décors.
Les tentes…elles étaient plus nombreuses que la veille...
Celle de l’infirmerie était montée.
La cuisine aussi.
Et les barnum protégeant les tables de l’espace restauration également.

Darren resta immobile en fouillant dans sa mémoire, l’expression du type qui se demandait si le repas de la veille ne s’était pas accompagné de quelques substances illicite. Parce qu’il était certain d’avoir repoussé ces installations au lendemain. Lyanna, quant à elle, n’était pas partie depuis si longtemps.
La réponse vint sous forme d’une délicieuse identité olfactive. Du lard et des oeufs en train de cuir dans une casserole dégageait un fumet qui venait jusqu’ici. Son estomac gronda brusquement et le militaire se réveilla complètement cette fois.
Il y avait du mouvement en face.

April émergea des cuisines avec trois gamelles militaire. Elle rejoignait Jim, qui quittait poliment son roman, et Max qui claquait des couverts comme en gosse. Il harcelait cette dernière de “J’ai faim - J’ai faim - J’ai faim - J’ai faim - J’ai faim -”.
Les voilà les coupables de l’installation divine du reste du camp. Ils avaient dû arriver très tôt et prendre les devants. Puisque Darren avait laissé les boudins à côtés des emplacements signalés par drapeaux, ses amis du D4 avaient fait le reste.
D’ailleurs, au moment où April collait l’assiette dans la figure de Max, Jim hocha d’un coup de tête dans sa direction et tout le monde le salua aimablement. Le gamin de la troupe ayant la face garnie de sirop d’érable de son pancake.

« Vous êtes top les copains… » fît Darren pour lui même tout en les saluant de loin.

Lyanna n’était pas avec eux.
Logique. Il n’y avait qu’April qui l’aurait intéressée pendant le déj. A tous les coups, elle avait fait mine de ne pas les voir. A moins...qu’elle ne les ai vraiment pas vu. Darren la cherchait du regard, se demandant quelle hypothèse était la bonne. Ses amis semblaient s’en rendre compte puisqu’ils pointèrent tous la direction “du coin de Lyanna” en souriant.
Logique aussi…

Darren s’y rendit tranquillement.
Il pensait que son amante serait installée sur le transat en train de prendre le soleil. Ou accroupie près de l’eau pour faire sa toilette. Le genre de moment où un seul homme pouvait venir la déranger sans risquer sa peau. Par chance, c’était lui.
« Le requin approche... » chantonna Darren en surgissant des herbes hautes.
Il montra toutes ses dents, les claquant de manière sonore, devant un transat vide.
Surpris, il fixa l’étendue d’eau et se laissa gagner par une soudaine angoisse. Sa belle avait peur de s’éloigner des bordures...et si...elle s’était aventurée et noyée ?
« Lyanna ? » l’appela-t-il stupidement en espérant voir sa silhouette émerger soudainement de l’eau.

Mais rien…
Il chercha autour de lui. Pas de vêtements, pas d’empreintes humide...rien !

Le militaire retrouva son calme.
Si Lyanna était quelque part, habillée, ce n’était certainement pas dans l’eau. Il regarda un peu plus autour de lui, se posant tout un tas de questions, avant d'apercevoir enfin du mouvement. Une pointe d’épée s’était levée au-dessus d’un écran d’herbes folles, tout en douceur, avec une fluidité étonnante. C’est l’éclat du soleil qui avait trahi le mouvement de la lame.
Doucement, le militaire s’approcha. Ce n’était pas très loin de l’endroit où ils avaient séché ensemble, au soleil, après leur délicieuse galipette. D’ailleurs, il trouva les fourreaux d’épées posés contre un rocher envahi d’herbes. Il récupéra l’équipement, y passant une bretelle à son épaule, puis approcha en catimini pour ne surtout pas déranger sa belle. Détournant un brin ses compétences militaire et au risque de déranger son Amazone, il évolua au travers de l’écran d’herbes hautes et découvrit enfin la raison de son absence.

Lyanna se tenait dans cet endroit tranquille, proche de “son coin”, à l’abri des regards indiscrets. Une posture droite, solide et franche, une épée dans chacune de ses mains. Il la voyait se déplacer doucement les yeux fermés, répétant une lente chorégraphie de mouvements lents. Des gestes très basiques pour commencer, comme un karatéka qui apprenait le simple coup de poing, et qui le répétait au fil des années. Le geste de l’Amazone était précis, d’une finesse extrême. Pas un tremblement, pas la moindre incertitude, une prise solide sur la poignée de ses lames...mais un mouvement pourtant si fluide.

*** Wow…*** songea-t-il en s’approchant un peu plus.
C’était la première fois qu’il avait l’opportunité de l’observer, seule avec elle-même. Une occasion en or à ne pas rater. Darren s’installa le plus silencieusement possible et écarta les restes d’herbes folles pour se dégager tout le panorama.

Lyanna était pleinement concentrée dans ses gestes.
Elle répétait ce qu’elle semblait avoir mis des décennies à parfaire. Mais le résultat était détonnant. Aucune incertitude dans le geste, une précision appliquée dans la position de son corps, de ses pieds, dans le changement d’appuis.

Pour la toute première fois, Lyanna livrait une partie de son passé. Elle qui n’en parlait que très peu, elle s’ouvrait sans le savoir, et elle lui offrait une partie de ce qu’avait été autrefois son quotidien. Une danse martiale qui venait de sa planète, de son art de vie, de sa discipline. Ce qui la caractérisait elle, dans son existence.
Darren se sentait bizarre. Comme si ce moment était unique et se graverait à jamais dans son esprit.

Sa femme qui s'entraîne...

Assis en tailleur, le jeune homme se laissa envoûter par cette scène. Elle exécutait des gestes qui n’avaient pas l’air bien dangereux. Ils étaient beaux, harmonieux, comme une danse. Un rituel sauvage qui ne l’a rendait que plus séduisante encore. Darren avait le souffle lent et le coeur qui battait. Ca, ce n’était pas de l'entraînement. C’était une amorce, l’ouverture d’un bal. Il la vit tracer un cercle quasi-parfait dans la végétation dans un mouvement circulaire de ses deux épées. Un demi-cercle pour chaque main, probablement un exercice d’enfant durant son initiation. S’en suivait des mouvements très souples, l’amenant à frôler le sol en faisant jalouser les férus de gymnastique.

Puis des moulinets d’épées, très légers, comme une majorette avec son bâton qui ne cherche pas à éblouir de ses performances. Ses bras remontent en poursuivant ce cycle continu. Darren a beau chercher, il lui faut un peu de temps pour se rendre compte de la difficulté de l’exercice.
Il semble si simple...mais en réalité si difficile.
Les épées qui tournoient sont asynchrones ! Quand l’une est en l’air, l’autre est au sol. Si ça semble évident vu d’ici, ça ne doit certainement pas être le cas à l’exercice. Darren fronça les sourcils et tenta de trouver un défaut. Mais non...la gestuelle était parfaite. Une pointe d’épée vise le ciel, l’autre est à la perpendiculaire exacte du sol.
Histoire de compliquer la chose, elle se met à le faire un bras devant, l’autre dans le dos. Vachement inconfortable, sauf pour elle on dirait…

*** Combien d’années il a fallu pour que tu fasses ça aussi naturellement ?***

Elle secoua un peu son visage pour détendre sa nuque. Elle cesse les moulinets, elle bouge des épaules comme un boxeur qui s’apprête à débuter son match. Elle se croit seule mais le public est déjà sous pression. Qu’est-ce qu’elle prépare ?
Le premier coup d’épée est d’une simplicité enfantine, le second aussi. Puis les deux lames s’écartent à bonne distance l’une de l’autre pour suivre un enchaînement tout aussi classique. Darren n’a pas de mal à imaginer le type d’en face. Ce n’est pas une danse ni une explosion de performances. La belle répète ses bases. Mais même en cet instant, le geste est si précis qu’il trahit des années d’expérience. Quand elle donne un coup, la lame est bien droite.
Elle ne penche pas d’un côté, elle n’est pas trop relevée. Le coup d’estoc est tout aussi impressionnant que dans un film à la spartiate. Il est vif comme l’éclair, souple...et à la fois solide comme l’acier.

Maintenant, elle se lance dans des passes.
Darren peine à les reconnaître. Mais il est comme le spectateur d’un match de foot longuement attendu. Il suit les moindres assauts, tantôt lents, tantôt brutaux, en cherchant à comprendre à quoi ils servent. Parfois, il comprend l'enchaînement par rapport à un ennemi. Le jeune homme est embarqué dans le jeu, il réfléchit, observe, tente de trouver des failles.
Il y a bien son pied droit qu’elle a tendance à laisser trainer un peu. Mais ce n’est pas suffisant pour exploiter la faiblesse. Elle doit avoir le remède pour priver n’importe quel imbécile de viser à cet endroit là.

Certains exercices sont faciles...une lame pare l’assaut, l’autre réplique.
Mais pour d’autre, c’était un réel mystère.

Darren prit un grand plaisir à suivre ce combat particulièrement technique sans se lasser un seul instant. Il retrouva certains enchaînements qu’il avait connu lors de leurs combats sur Héstevic. Comme quand elle avait planté le bide d’un Genii et qu’elle l’avait amené d’un simple mouvement de poignet sur la ligne de mire d’un autre. Le type était tellement surpris que cette arme se soit enfoncée dans ses tripes qu’il avait suivi le mouvement sans broncher. Il avait eu le droit à un pruneau entre les omoplates de la part de son copain.

Enfin, le corps du spectacle, c’était les enchaînements plus complexes.
Parfaitement orchestrés, avec la précision d’une mécanique d’horlogerie.

*** Une orfèvre de la lame. Woaw...***

Parmi ses techniques préférées, la “feinte de la fuite”. Un mouvement qui laissait clairement penser qu’elle voulait s’écarter de la menace comme le commun des mortels. Tout son corps faisait le mouvement de fuite. Un élan vers l’opposé, y tournant presque le dos...sauf l’une des épées qui lui tombait sur la gueule comme un hachoir de boucher. L’ensemble du mouvement était si peu naturel que Darren s’était également laissé berner. Un large sourire l’avait gagné en découvrant cette botte secrète et, s’il avait été dans un théâtre, il aurait applaudi la prestation.

Dans cette révision de son répertoire de frappe, on trouvait aussi les “glissades”. Des mouvements d’une extrême souplesse, au point qu’on devinait facilement la silhouette imaginaire de l’ennemi. L’art de se glisser au plus près de lui pour supprimer son allonge.
Lyanna ne l’avait plus non plus, c’est pour ça que l’une de ses lames suivait le mouvement. En cisaillant rotules, coudes, tendons. Le pas est surprenant de légèreté. Parfois, il est clair qu’elle glisse d’un pas chassé dans le dos de l’ennemi. C’est un boulevard qui s’ouvre à sa seconde lame ! Impressionnant.

Tout au long de ce spectacle, Darren est suspendu à ses gestes. Lyanna poursuivait longuement sa gestuelle, délaissant maintenant la technique pour la rapidité. Le soldat retrouva les capacités martiales de son amante qu’il avait connu sur le terrain. Il l’avait souvent vu rivaliser de vitesse ou de stratégie. L’art de positionner la pointe de son épée au bon endroit, au bon moment. L’élan du suicidaire fait le reste du travail.
Il avait une bonne dizaine d’exemples en tête.

Pour la fin, Lyanna semblait se faire plaisir.
Un enchaînement de diverses techniques qu’elle avait répété auparavant, sans se retenir cette fois, en laminant un adversaire invisible. Darren aurait juré l’avoir vu sourire. C’était probablement ses gestes favoris. Ou bien ils étaient porteurs d’une histoire agréable pour une fois. Peut-être de son enseignante de l’époque ?

Il la vit même danser un peu, ce qui fit battre son coeur un peu plus fort.
Maintenant que la partie la plus sérieuse était réglée, elle entrait dans une étonnante danse de lames. C’était...très esthétique. Darren se demanda si c’était encore une fois la réplique d’un rituel ou quelque chose qu’elle avait inventé pour s’amuser.

*** Le résultat d’une vie d’entrainement…***

Elle était touchante et magnifique.
Lyanna portait cet art, le dernier héritage d’une tribu éradiquée. Cette idée d’école n’était pas si stupide. Le soldat se voyait bien lui construire un endroit où elle enseignerait son savoir aux futurs épéistes. Les valeurs de sa tribu ne seraient pas perdues dans l’oubli, il y veillerait...parce qu’il l’aimait.

Bientôt, Lyanna s’arrêta.
Elle était un peu essoufflée, le visage légèrement trempé de sueur. Mais il semblait que c’était une fatigue saine qu’elle recouvrirait très rapidement. Clive hésita à s’en aller et s’y refusa finalement. Il préférait rester là à l’observer. En imprimant son image dans ses souvenirs parce qu’il trouvait ce moment très spécial. Pas étonnant qu’elle était si coriace au combat. Entre ce savoir faire impressionnant et son caractère très impulsif, il n’y avait qu’une grenade ou une balle pour lui faire lâcher les lames.

Elle était droite, revenue à sa position initiale, travaillant sur sa respiration dans une conclusion routinière. Rien ne pourrait la déranger, Darren cessait même de respirer. Immobile, les yeux fermés, Lyanna se concentrait non seulement sur sa respiration, mais également sur les battements de son coeur qui s’étaient un peu accélérés, tout en écoutant la musique donnée par la nature qui l’aidait à s’apaiser. En rythme avec l’écho du vent ou le chant d’un oiseau, la guerrière semblait plongée dans une séance de médiation, toujours sans bouger, les bras le long du corps. Et soudain, comme si elle avait capté sa présence, elle rouvrit les yeux et tourna la tête vers quelque chose qui la dérangeait, comme une intuition, une sensation. Son regard - à croire qu’il avait fait craquer une brindille - croisa celui du militaire. Darren déglutit soudainement et eut peur qu’elle se mette en colère. Non pas qu’il craignait sa réaction. Mais il ne voulait pas débuter la journée sur un dispute.

Lyanna resta de longues secondes sans quitter Darren des yeux, le visage fermé pendant qu’elle reprenait une respiration calme. Elle le fixait longuement, en silence, alors le militaire se redressa pour émerger de sa cachette. Il lui offrit un petit sourire, ajusta les fourreaux qu’il avait à l’épaule, puis s’approcha doucement.

« Bonjour… » lui dit-il très simplement.

Son regard, en revanche, brillait d’émerveillement. Lyanna ne répondit pas de suite, et elle remarqua que Darren portait ses fourreaux. Depuis quand était il là, caché dans les hautes herbes, à l’observer ? A une époque, le soldat aurait eu de gros soucis de représailles avec une Kiranienne qui se serait jetée sur lui pour avoir osé un tel affront. Cependant, aujourd’hui, cela ne dérangeait pas la jeune femme d’avoir été observée en pleine séance d'entraînement par son compagnon. Un petit sourire naquit sur son visage, et elle bougea enfin pour s’approcher de Darren.

"Bonjour" répéta-t-elle simplement.

Lyanna désigna ses fourreaux, et attendit que Darren les lui tendent pour les prendre et ranger ses épées. Puis, elle s’avança et embrassa tendrement le soldat, lui prouvant ainsi qu’elle n’était pas en colère de le voir là. La guerrière commença alors à marcher à ses côtés, revenant tranquillement vers le camp. En chemin, il chercha le contact et lui prit la main.

"Ca fait combien de temps que tu me regardes ?"
« Depuis les petits cercles dans les herbes. » répondit-il, incapable d’estimer la durée. « Je ne voulais surtout pas te déranger. C’était...impressionnant... »

Lyanna essaya de se souvenir à quel moment de son entraînement elle avait effectué des cercles au niveau des herbes hautes, décrits par Darren. Puis, elle se souvint, et elle fixa à nouveau le soldat. Ce dernier avait assisté à presque tout son entraînement.

"Tu étais là depuis … presque le début. Tu as tout vu, alors !"

Darren l’avait complimenté sur la qualité de ses exercices, mais Lyanna resta modeste. Pour elle, la jeune femme n’avait pas de mérite particulier. C’était simplement le résultat d’une vie d’apprentissage de l’art de la guerre.

"Ce n’est pas si impressionnant que ça, tu sais ? J’ai tenu et utilisé ma première épée quand j’ai eu quatre ou cinq printemps. Et les entraînements étaient intensifs et journaliers. Je n’ai fait que reproduire des techniques apprises depuis si longtemps ..."
« ...qu’elles sont naturelles. » compléta le soldat.
Il lui sourit avec malice.
« Tu m’as menti miss...tu sais danser ! »



eden memories

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Invité
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Dim 19 Juil - 23:29

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna


Lyanna fronça les sourcils à la remarque de Darren, sans comprendre. Elle ne visualisait pas le fait que ses passes d’armes, ses gestes, son entraînement technique ressemblaient davantage à une chorégraphie de danse qu’à un simple combat. Sa façon de se déplacer, de bouger son corps et ses mains qui animaient ses armes, avec une telle fluidité, n’avaient presque rien de guerrier d’un autre point de vue que le sien.

"Comment ça, je sais danser ? Je ne dansais pas, je m’entrainais au combat !"
« Tu as fais un petit truc avec tes épées, juste à la fin. Ca n’avait vraiment pas l’air d’être fait pour tuer et c’était très joli. D’ailleurs... »
Il acquiesça.
« Je suis sûr de t’avoir vu sourire. »
Darren se tourna pour lui faire face, comme s’il lui coupait la route. Mais il prit sa deuxième main juste après que la jeune femme ait placé ses fourreaux sur une épaule, et l’attira contre lui pour faire l’amorce d’un slow. Blottie contre son amant, la guerrière suivit doucement le rythme de ses petits pas de danse, entraînée par le balancement qu’il mettait dans ses gestes.
« Tu me dis pourquoi et je t’annonce une nouvelle sympa ! »
"Pourquoi j’ai souris ?"

Lyanna se mordit la lèvre en essayant de chercher une explication à ce simple geste. Elle haussa les épaules, comme si son sourire avait été naturel.

"Je ne sais pas trop, je ne m’en suis pas rendue compte. C’est juste que … j’aime bien m'entraîner et répéter ces techniques. Je me sens bien quand je les fais. Je suis une guerrière, j’excelle dans cet art, c’est toute ma vie. Et ça me plait beaucoup. Je fais ça tous les matins sur Atlantis … enfin, plus depuis que j’ai été mise aux arrêts".

Lyanna avait répondu à la question de Darren, elle attendait avec impatience qu’il lui dise cette fameuse bonne nouvelle. Elle ignorait complètement ce que ça pouvait être.

"Alors ? Je t’ai dit pourquoi je souriais, donc c’est quoi cette nouvelle ? Et moi aussi, j’aurais une nouvelle à t’annoncer !"
« Chaque chose en son temps ! »
Darren venait de lui faire faire un petit tour en guidant sa main par-dessus sa tête. Elle se retrouvait maintenant dos contre son torse, emprisonnée par sa propre étreinte. Le soldat la relâcha pour poser ses deux mains sur son visage, recouvrir ses yeux, pour la guider doucement vers le camp. Lyanna n’était pas du tout à l’aise avec l’acte de Darren, et elle chercha tout de suite à se défaire de son étreinte, ne comprenant pas pourquoi il faisait ça.
« Ah ah ! On ne se rebelle pas, ma traîtresse adorée ! » fit-il en sentant son envie de s’échapper.

Darren l’emmena prudemment jusqu’aux abords du camp.
« Tu sens cette bonne odeur ma chérie ? »
Il ricana. Le ventre de l’Amazone venait de répondre immédiatement par un grondement sonore.
"Oui … tu as préparé le petit déjeuner avant de venir me voir ?"
« Du tout ! Ton cuisto est déjà aux fourneaux. Mais il n’a pas fait que ça... »
Le soldat découvrit le visage de sa belle d’un “tadaaaaa” pour lui faire apparaître l’évidence. Le reste des installations avaient été montées par le D4. La charge de travail pour cette dernière journée devenait beaucoup plus souple. Une fois que sa vue fut revenue, le regard de Lyanna balaya le camp, ignorant ce qui l’attendait. Elle vit d’abord April et les deux mâles assis à table, entrain de manger. D’où la remarque de Darren à ce sujet. Mais surtout, le reste des installations était monté, il ne restait vraiment plus grand chose à faire. La guerrière tourna un peu sur elle même, observant la tente du cuisinier, l’infirmerie et les barnums placés au dessus des tables. Lyanna resta quelques secondes sans voix, et sans s’imaginer que c’était le D4 qui était à l’origine de ce miracle.

"Mais … qu’est ce que … comment ..."
Le militaire se mit à rire, plutôt satisfait de l’effet que ça avait sur sa compagne. Il lui prit alors le bras pour l’attirer tranquillement vers la zone restauration.
« Les copains sont arrivés tôt. Ils nous ont avancés... »
Il secoua un peu son bras, espiègle.
« Ca va te coûter quelques remerciements. Mais je te refuse toute fuite ! Rater un déj préparé par April, c’est criminel ! » s'exclama-t-il en terminant le chemin.

Lyanna eut effectivement envie de fuir, mais Darren la tenait trop fermement pour l’empêcher de s’en aller, tandis qu’il l'entrainait vers la table où se trouvaient les membres de son équipe. La guerrière n’eut pas d’autre choix que de suivre.

« Et toi alors ? Ta bonne nouvelle ?!? »
"Je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle, mais … Helen arrive dans pas longtemps. C’est elle qui m’a réveillé toute à l’heure. J’ai vu l’heure sur ta montre, et si j’ai bien calculé, elle devrait arriver vers 10 heures".
« Toute “ton” équipe sera là, alors. C’est une bonne nouvelle. »
Darren insistait sur le fait que c’était son équipe. Pour le meilleur et pour le pire, elle avait ces agents sous sa responsabilité. Et ce n’était pas anodin. Malgré la présence d’hommes, peut-être allait-elle aimer retrouver une posture hiérarchique et décisionnaire ?

Le couple arriva enfin à la table où se trouvaient April, Max et Jim entrain de manger. Lyanna posa ses fourreaux, et s’assit à côté de Darren, veillant quand même à rester le plus éloigné des deux hommes. Elle faisait peut être partie de la famille, mais elle était encore loin d’être à l’aise avec eux. Elle s’entendait bien mieux avec April. Alors, cette distance qu’elle mettait entre eux et elle était un pur automatisme. Et les paroles de Darren lui revinrent en mémoire. Lyanna se mordit la lèvre, cherchant quoi dire. Les remerciements venant de sa part étaient quelque chose d’assez rare, surtout pour des mâles. Elle eut donc un peu de mal à faire sortir ces mots de sa gorge sans se forcer.

"Hmmm … merci ..." parvint elle enfin à dire en désignant ce qui avait été monté.

Lyanna avait regardé très brièvement Max et Jim en les remerciant, puis elle avait rapidement détourné les yeux pour éviter d’être encore plus mal à l’aise. C’était un fait à marquer d’une pierre blanche, Lyanna qui remerciait des mâles. La guerrière se mordit encore la lèvre, avant que son regard ne se pose sur leurs gamelles militaires. Son ventre se remit à grogner de faim.

« Il n’y a pas de quoi. » répondit Jim de manière distraite tandis qu’il découpait son lard.
« C’est toujours un plaisir, surtout quand j’me fais dépouiller ! » bougonnea Max de façon étrange.
« Dépouillé ? C’est à dire ? »
Max se mit à rigoler de façon cruelle.
« Bah vous deviez être trèèèèès occupé dans votre tente, hein ! Parce que quand on est arrivé ce matin, il y avait un chinois qui vous cherchait partout ! »
Darren se cogna soudainement le front. Lyanna avait également oublié ce mâle, mais contrairement au militaire, elle avait secrètement espéré qu’il n’était qu’un simple mirage, une hallucination qui aurait disparu au réveil. Hélas, l’homme était réel, et le couple l’avait complètement oublié. Heureusement, il n’était plus là pour l’instant.
« LENG !!! J’l’ai totalement zappé ! »
« Ce brave homme cherchait ses nouvelles chaussures que tu lui avais promis. Et puisqu’il était pressé, on a comparé nos tailles de semelles. »
Max s’esclaffa une fois de plus. Il riva son regard dans celui de l’Amazone, goguenard, avant de décréter :
« Tu me dois une paire de pompe, toi. Et attention, qualité militaire, des rangers neuves !!! »

Alors que Lyanna allait répliquer à Max de manière glaciale, comme à son habitude, pour lui dire qu’il pouvait toujours rêver pour avoir sa paire de chaussures, April la prit de vitesse.

« Ne commence pas à emmerder ma bichette, tu sais très bien qu’il n’y a plus une seule paire de Rangers neuve sur la cité. » rétorqua April en émergeant de ses cuisines. Elle souriait au gamin de la bande, contente d’avoir causé sa déception.
Max voulait taquiner Lyanna en lui faisant chercher l’introuvable.

April tourna autour de la table avec un plat. Elle servit Jim avec des pancakes qui sortaient tout juste du feu. Il avait vidé son quart donc elle se saisit de la cafetière pour lui remplir de nouveau. Le patriarche du groupe la remercia sincèrement.
April prenait l’allure de la serveuse cliché dans les dinner américains. Elle se montrait investie, attentionnée, comme si elle profitait de ce moment pour faire exclusivement plaisir aux autres. Sa façon de bouger et de servir la trahissait. On remarquait bien qu’elle avait l’habitude de côtoyer le mess. Darren n’avait pas menti à son sujet. Et Lyanna verrait probablement la preuve qu’elle était capable d’assurer la restauration du camp.

Tout en reprenant son plat pour s’approcher d’un Max glouton, elle croisa le regard de Lyanna et releva sans peine son appétit. Par ce simple échange, elle devinait l’estomac de la guerrière qui se tordait et grondait.
« Patience, c’est sur le feu. » lui dit-elle comme l’aurait fait une maman.
Elle servit un nombre conséquent de pancake dans la gamelle de Max. Il sautilla carrément sur son siège.
« Putain, c’est vraiment les vacances, merci April !!! »
Il était heureux comme un gosse et ce bonheur faisait manifestement celui d’April. Elle lui tapota l’épaule d’un geste de franche camaraderie puis s’approcha du couple.
Elle versa un café dans le quart militaire de Darren.
« Merci April. Par contre...Lyanna n’aime pas le café. »
« Tiens, tiens. Une originale ? » blagua-t-elle en la fixant d’un regard pétillant. « T’es ma patronne maintenant, je dois faire sensation ! Qu’est-ce que tu souhaites à la place ? »
"Du chocolat chaud, s’il te plait. Je ne bois que ça, le matin".
« Et un chocolat chaud. Je reviens... »

April quitta la troupe pour se rendre dans ses cuisines. Elle retira la poële de son réchaud militaire et testa le lard dont la graisse rissolait joyeusement. La jeune femme y avait fait cuire le reste de sa barquette, réservant ce surplus pour surprendre Max et laisser du rab au petit couple. D’un revers de la main, elle chassa une mèche de cheveux qui la gênait et découvrit la silhouette de son compagnon d’arme. Elle sursauta brusquement et retint illico sa poëlle devenue instable.
« Tu essaies déjà de rendre jalouse ta copine ? » blagua-t-elle en remplissant son plat de service.
« Qu’est-ce que tu racontes ? »
« Oh, tu t’écartes pour aller me parler en laissant la sexiste de la bande seule avec deux mecs. Prépare ton excuse, je parie dix billets qu’elle te demande ce que tu es allé faire ! »
« Je ne parie pas avec toi, tu gagnes trop souvent. »
Clive examina la petite installation. Il s’était posé la question puisque le jumper n’était pas arrivé. Un déjeuner préparé, du lard, des oeufs et des pancakes, il fallait bien que ça sorte de quelque part.
« Tu cuisines la bouffe que vous aviez emporté pour votre virée. »
« Autant en faire profiter tout le monde. » reconnut April. Elle pinça des lèvres. « Et puis si on bosse ici, il faut bien que Lyanna apprenne à accepter les garçons. Réunir sous la bannière par le pouvoir de la bouffe, tu connais... »
« Oui, c’est une bonne idée. Elle fait beaucoup d’efforts, tu sais ? Tout se passera bien. »
April s’approcha de l’ouverture de la tente pour guetter l’extérieur. Max s’était lancé dans la vaine explication de son jeu vidéo, essayant de capter l’intérêt de l’Amazone.
« Des Soeurs de Bataille ! Des nanas aussi cinglées que toi... »

Tout ce que récolta Max fut un regard noir qui le fusilla de la part de Lyanna qui avait une furieuse envie de lui sauter dessus pour l’avoir traité de folle. Mais heureusement, Jim était là, et il intervint à temps.

« Dans le vocabulaire Carngy, c’est “aussi douée”. Ce n’est pas une insulte. » signala distraitement Jim, le regard toujours vissé sur la page de son roman.
« Ah ouais, j’t’insulte pas là ! C’est le gros délire parce que, dans le jeu, la faction que tu dirigeras, c’est un tas de nanas comme toi. Leur armée est super chère à payer mais quand tu les balances dans les lignes ennemis, ça nettoie !!! »
Lyanna s’était un peu calmée grâce à l’intervention de Jim, comprenant que Max ne l’avait pas insulté, mais elle était perdue dans ce qu’il disait. A vrai dire, la jeune femme ne comprenait rien du tout, elle qui n’avait jamais vu de jeu vidéo de sa vie. Elle était partagée entre son envie de lui taper dessus pour le faire taire et son désir de fuir la conversation pour aller chercher Darren, ou se planquer quelque part. April referma le pan de la tente pour en revenir à sa discussion.
« Ca a l’air d’aller... »
« Tu es inquiète. C’est pas dans tes habitudes. »
« Oui je le suis. J’aime beaucoup Lyanna mais...tu me connais. Quand on s’en prend à un membre de ma famille, je deviens méchante. »
« La mission chez les trafiquants ? »
Elle fit oui de la tête.
Tout en parlant, April alignait les pancakes.
« J’ai l’impression d'avoir affaire à deux Lyanna. Celle avec qui j’ai discuté hier me plait beaucoup. Mais si je la voyais faire du mal une fois de plus à Max ou lever la main sur Jim...j’lui bouffe les yeux ! »
Darren éclata de rire.
« Tu tombes dans le vrai. Il y a deux Lyanna. Celle qui s’entend avec les femmes et celle qui déteste les hommes. Mais... »
Le soldat prit une fourchette qui trainait dans un bol et l’aida dans la confection du déjeuner. De son côté, elle avait lancé le chocolat chaud.
« Je la côtoie depuis le début. Elle a beaucoup évolué. Il y a encore quelques mois, elle ne se serait même pas assise à table avec eux. »
« T’es quand même baisé dans ta tête. Une princesse, une psychopathe, et maintenant une Xéna capable de casser la gueule avec le petit doigt. »
« J’aime vivre dangereusement, tu le sais... »

April ricana.
Elle récupéra le plat, et le chocolat chaud, que lui tendait son camarade puis sortit à l’extérieur pour faire le service.
A ce moment là, le jumper était tout juste en phase d’approche finale. Une aubaine pour Lyanna qui voyait là un bon prétexte pour s’éloigner de la table, même si elle n’avait pas encore mangé. Darren s’était approché de sa compagne pour lui dire de ne pas quitter la table. Ca aurait été trop beau pour elle de pouvoir fuir dans le déchargement du vaisseau. Il tapota doucement son épaule pour lui faire comprendre le message, qu’elle devait déjeuner tranquillement, penser à elle, pendant que Darren se chargeait du reste. Comprenant le message, Lyanna soupira et resta assise, tandis que le soldat s’éloignait. Il en avait de la chance, lui. Tandis que la soute s’ouvrait en révélant la silhouette d’Helen Ridding, April posa la gamelle sous le nez de l’Amazone.

« Et voilà ma bichette. Déj à l’Américaine. Du lard, des oeufs et des pancakes. »
"Merci !"

Lyanna regarda son assiette, elle reconnaissait les oeufs, mais elle n’avait jamais mangé du lard, et encore moins des pancakes. La forme et la texture de ces derniers étaient d’ailleurs étranges pour elle, la jeune femme les soulevant avec sa fourchette pour les regarder sous tous les angles.
April fit un signe de tête au glouton qui répondit immédiatement. Le sirop d’érable glissa sur la table jusqu’à rencontrer sa gamelle.
« Ca se mange avec cet accompagnement. Mais soit économe. Ca vient de chez nous, c’est très dur à se procurer. »
Un petit sourire accompagna le quart militaire qui lui glissa dans les mains.
« Et ton chocolat chaud ! »

Lyanna posa sa fourchette, et après avoir remercié à nouveau April, elle attrapa le quart et but quelques gorgées. Puis, elle s’attaqua à son assiette, versant un peu de sirop d’érable sur les pancakes. Qu’elle trouva encore plus curieux que le reste.

"Qu’est ce que c’est ?"
« C’est un accompagnement sucré fait à partir de la sève d’un arbre. Ca vient de notre planète. De trèèèèès loin. On appelle ça le “sirop d'Érable”. Erable, c’est le nom de l’arbre. »

Les sourcils froncés, Lyanna était intriguée par les paroles d’April, et elle regarda à nouveau la bouteille. Manger de la sève d’un arbre ? Elle ne pensait pas cela possible. Chez elle, la sève était utilisé dans les produits médicinaux, mais pas dans l’alimentation. Hésitante, la guerrière mangea un morceau, puis un second, un troisième …. c’était délicieux, il fallait le reconnaître. Et le reste du plat était bien consistant, même s’il lui était déjà arrivé d’avoir mangé des aliments similaires sur Atlantis, mais moins bien cuisiné. En silence, Lyanna prit son petit déjeuner, se tournant de temps en temps pour voir où en était Darren et Helen. Le soldat déchargeait de nombreuses malles et équipements avec le pilote. Le fameux maître chanteur semblait avoir été remplacé par quelqu’un de bien plus volontaire cette fois. Helen, de son côté, s’approchait à grand pas de l’escouade de Darren. Elle salua tout le monde de la main et reçu en retour un accueil assez chaleureux.
« Installez vous, doc. J’en termine avec cette ogresse et je m’occupe de vous. » fit-elle en ajoutant deux tranches de lards et deux autres pancakes dans sa gamelle.
« Soldat...Machado ! » fit-elle en se remémorant la dernière mission.
Elle lui avait suturé de vilaines plaies sur la jambe avant de la rapatrier sur le bloc opératoire d’Atlantis. Elle plissa les yeux comme une inquisitrice en ajoutant :
« Vous avez perdu votre attelle ? »
A april de rétorquer sur le même air :
« Quelle attelle ? »
D’un air assez maternel, le docteur agita sa main comme si April risquait une vilaine gifle pour son offense. Cette dernière lui sourit et récupéra le quart militaire de Jim, désormais vide.
« Café ? »
« Avec plaisir ! »
Le temps qu’April passe le quart sous un peu d’eau et serve Helen, celle-ci s’installa entre Jim et Max. Les deux garçons s’étaient naturellement décalés pour lui offrir de la place. Ainsi, elle se tenait maintenant en face de Lyanna.
« Et toi, comment vas tu ? J’imagine que tout cet espace te plait davantage que ta dernière cellule... »

Lyanna attendit quelques secondes, le temps d’avaler sa bouchée, avant de répondre à Helen en acquiesçant d’un signe de tête.

"J’avoue, c’est bien plus plaisant. Je me sens mieux ici plutôt qu’entre quatre murs. Mais ce qui va arriver à partir de demain sera beaucoup moins sympa" dit elle en buvant une nouvelle gorgée de chocolat chaud.
« Beaucoup moins sympa... » répéta le docteur en essayant d’y trouver une explication. « Tu as été leader d’une armée par le passé, tu sais gérer et organiser des groupes. Qu’est-ce qui te fait dire ça ? »
« Hey, attends une minute. T’étais une galonnée ?!? Toi ???? » demanda Max, la bouche pleine, les yeux écarquillés.

Lyanna ouvrit la bouche pour répondre à Helen lorsqu’elle fut interrompue par la question de Max. Elle leva les yeux au ciel, avant de le regarder.

"J’étais chef de guerre, je dirigeais une armée de guerrières féroces et sans pitié. Et je m’occupais des esclaves mâles récalcitrants en me chargeant personnellement de leur cas pour une seule et unique fois, si tu vois ce que je veux dire" lança-t-elle à Max, laissant volontairement planer sa phrase pleine de sous entendus sans donner davantage de détails.
Ce dernier, qui avait encore la bouche remplie, macha frénétiquement et avala difficilement. Il était bien moin rassuré d’un coup. Malgré tout, étant fidèle à lui-même, il donna un coup de coude à Jim et se pencha vers lui. Il ne quittait pas Lyanna du regard, craignant qu’un coup ne parte trop vite. Il vigilait pour esquiver la menace.
« T’as vu comme elle est glauque, la nana à Darren ?!? »
Jim acquiesça en souriant, n’ayant toujours pas quitté sa lecture.
Pourtant, Max venait une nouvelle fois de faire une boulette puisqu’il venait d’apporter une confirmation aux sérieux doutes du médecin.
Helen Ridding, en ayant entendu cette mention d’appartenance, tourna son visage vers l’Amazone avec un regard étincelant. Le genre à dire qu’elle ne pourrait pas trouver des excuses et des demi-explications cette fois.
Quant à Lyanna, elle avait parfaitement entendu la remarque de Max, et cela ne lui plut pas du tout. Elle lui jeta un nouveau regard noir, et instinctivement, elle joua avec le couteau qu’elle tenait, le tournant dans sa main en essayant de se maîtriser pour ne pas le lancer sur le militaire. Consternée par son comportement, et faisant un énorme effort pour se contrôler, la guerrière détourna les yeux pour regarder Helen, en soupirant, sans cesser de jouer avec son couteau.

"Tu vois ce que je dois supporter ? Imagine que tous les mâles sont comme lui ? Je vais devenir folle ! Dis moi que tu me comprends !"
« Heureusement que ces trente volontaires sont d’une autre culture et bien plus matures ! » répondit-elle en souriant.

April revint avec une gamelle remplie de nourriture. On l’aurait cru nantie de la corne d’abondance. Le D4 avait prévu un véritable festin sur plusieurs matinées. Tranquillement, elle servit le docteur Ridding qui la remercia d’un hochement de tête. Un nouveau pancake chaud atterrissait également dans l’assiette de Lyanna. Cette dernière la remercia, avant de lui dire qu’elle n’avait plus faim. Ce qu’elle avait mangé lui suffisait amplement, il fallait bien arrêter à un moment, même si le repas était succulent. Puis, la jeune femme reporta son attention sur Helen.

"Je dirigeais des femmes, des guerrières. Pas des mâles que je ne peux même pas toucher pour les faire obéir. Ca va être un vrai cauchemar pour moi !"
« Je pense que tu manque simplement d’expérience, Lyanna. » décréta le médecin. « Tu n’as pas besoin de terroriser ces gens pour te faire respecter. Il suffit simplement de comprendre pourquoi ils sont là et de remplir ton rôle. Il ne consiste pas qu’à bâtir cette route mais à résoudre des problèmes décisionnels, des dilemmes, dont tu sembles parfaitement taillée pour. »
« Trop bien dit ! »
« Oui, c’est un bon conseil. » fît Jim en relevant son regard du livre pour toiser l’Amazone. « Commencer par ne pas considérer ces volontaires comme un vulgaire bétail ou des esclaves serait un premier pas. Si vous les respectez, ils vous respecteront en retour. Vous n’aurez pas besoin d’imposer une autorité que vous diffuserez naturellement. Après tout... »
Il acquiesça pensivement.
« Je n’ai pas la prétention de connaître votre culture, jeune fille. Mais je suis persuadé que votre rang dans votre tribu n’est pas dû à votre agressivité. Mais à votre prestance naturelle. »
« Ouaip, c’est bien vrai. Tu gères et t’es badass. Tu n’as vraiment pas besoin de sortir les poings ! » ajouta Max en se massant étrangement le menton.
« Ce “cauchemar” que tu prévois pourrait être une belle expérience. Dure, c’est vrai. Mais elle te grandira davantage. »

Lyanna avait envie de s’enfuir à cet instant précis, voyant déjà une coalition se former devant elle. Ils avaient raison, la jeune femme le savait au fond d’elle, mais cette redoutable épreuve sera très difficile pour elle. Comment parler à un mâle sans le terroriser ou le menacer quand on n’avait jamais pratiqué une autre philosophie ? Si elle parvenait à réaliser cette mission sans frapper un seul homme, Max compris bien sûr, elle aurait beaucoup de mérite d’avoir survécu. Chacun lui donnait des conseils pour y arriver, mais parviendrait elle à se maîtriser ? Lyanna l’ignorait, et elle détourna les yeux pour regarder autre part, tout en finissant sa boisson. Trop fière d’elle, la jeune femme ne reconnaîtrait pas que Jim et Max avaient sans doute raison. Plutôt mourir que de faire ça.

Le message était assez clair.
Jim et Max terminèrent leur déjeuner rapidement et se mirent à chasser April pour la contraindre à manger à son tour. Maintenant qu’elle avait fait le service pour les garçons, ils inversaient les rôles en allant la pourchasser jusqu’à l’intérieur de ses cuisines. Pendant ce temps, Helen fixait intensément l’Amazone. Elle observait sa réaction tout en mûrissant une réflexion et le besoin de mettre les choses à plat.
« En tant que médecin, je serai souvent amenée à m’opposer à toi. A te faire prendre tes responsabilités. » fit-elle doucement, espérant attirer son regard. Maintenant que les deux mâles étaient partis, Lyanna reporta son attention sur Helen.
La doctoresse planta le sien pour lui montrer qu’elle n’avait pas peur de, justement, être directe avec elle.
« Mon travail va consister à m’assurer de la bonne santé et du bon état mental de mes patients. Volontaires comme encadrants. Je serais ta chieuse de service. »
Helen eut un petit sourire en coin et donna un coup de menton vers Darren qui finissait de décharger les caisses. Tout transpirant, il adressa un signe à Lyanna et au docteur, voyant bien qu’elles l’observaient.
« Comme ce soldat fraîchement sorti de l’infirmerie à qui on a interdit le moindre effort physique pour les trois semaines à venir. Il a été incroyablement chanceux que le traitement de pointe ai fonctionné sur lui. Sinon, là, il serait encore couvert de plâtre de la tête aux pieds.. »
Elle marqua une pause.
« Si ça fait trois jours qu’il joue avec sa santé comme ça, il faut que tu me l’envoies en consultation. Et le soldat Machado aussi. On ne met pas un soldat en congés forcés pour le retrouver gambader dans des cuisines le lendemain. Leur santé, c’est maintenant ta responsabilité, Lyanna. Tu me comprends ? »

Lyanna commençait à sentir coupable d’avoir sollicité Darren et April alors qu’ils étaient en convalescence. Maintenant que Helen était là, la jeune femme ne pourrait plus passer outre leur état de santé en fixant des limites qu’ils ne devaient pas franchir. Le militaire avait beaucoup donné ces derniers jours, comme disait Helen, c’était un miracle qu’il ne soit pas cloué sur un lit d’hôpital. Quant à April, elle n’en faisait qu’à sa tête en faisant fit des recommandations médicales. Lyanna soupira, regardant tour à tour Darren qui avait fini de décharger les caisses, puis April qu’elle voyait au niveau de la tente de la cuisine.

"Je comprends" dit elle simplement.
« Tu comprends ou tu attends juste que je me barre ? » demanda-t-elle avec le sourire.
« Je ne suis pas en train de te faire la morale. Je t’ouvre simplement les yeux sur ton devoir. Si tu veux ces deux jeunes gens pour t’épauler, le médecin que je suis ne s’y oppose pas. Mais je veux qu’elle porte son attelle et que les deux passent me voir en consultation aujourd’hui. C’est ton job. »
"Pour Darren, ça ne posera pas de problème, il m’écoutera. Mais April … je ne suis pas sa supérieure hiérarchique, elle ne m’écoutera pas !"
« Elle bosse en cuisine pour toi, non ? Donc elle est sous tes ordres. C’est une chance, cette fille est un soldat. Et les militaires sont conditionnés à l’autorité. Tu ne devrais pas avoir trop de mal à la convaincre. »
Helen lui fit un clin d’oeil.
« Je vais faire le tour de mon infirmerie et commencer à m’installer. Tu m’appelles au besoin, d’acc ? »
"D’accord. Tu dois me faire une liste de ce dont tu as besoin, pour passer la commande".
« J’ai déjà l’essentiel avec moi. Demain, tes trentes volontaires devront passer une visite médicale pour voir s’ils sont aptes aux travaux. Je dresserai une liste de mes besoins à partir de ces contrôles si ça ne te dérange pas. »
Lyanna secoua la tête en signe de négation, tout en terminant son assiette.

Au moment où Helen venait de la quitter, un grand cri de surprise jaillit de la tente de cuisine. April émergea de la tente, chargée sur l’épaule de Jim comme un sac de patate, tandis qu’elle distribuait des coups de casserole sur la tête de Max qui se trouvait juste derrière. Elle battait de sa jambe libre sans pouvoir se défaire de l’étreinte, le visage tiraillé par une gaieté enfantine. Ses coups contre Max étaient faibles mais le bruit raisonnait fortement dans la zone restauration.
« LYANNA !!! AU SECOURS ! » s’écria-t-elle en essayant de se dégager encore une fois.
« A toi de te poser devant une assiette, à nous de préparer ton déjeuner ! » lâcha le paternel de la bande d’un air strict.
Ils chahutaient comme des enfants. April tenta de s’enfuir dès qu’on la reposa au sol mais Max l’avait agrippé par le pantalon, la ramenant illico à la table où on la força à s'asseoir. Alors qu’elle souriait et riait, elle essayait de faire peser la menace sur les deux garçons en appelant Lyanna à l’aide.
« AU VIOL !!! » s’écria-t-elle en fixant l’Amazone.
Darren approchait en souriant, amusé par la scène. Lyanna regarda la scène, et si d’ordinaire, elle se serait jetée sur les deux mâles pour protéger une femme, elle comprenait bien qu’en cet instant, April n’était pas agressée. Et puis, Jim avait raison, la militaire devait manger. Si celle ci attendait une réaction de la part de la guerrière, elle ne vint pas. Lyanna secoua la tête, avant de regarder Darren s’approcher. Elle prit sa main dans la sienne pour l’inciter à s’asseoir à ses côtés, rassurée par sa présence qui lui avait manqué pendant tout le temps où elle avait été seule, confrontée à l’équipe de son amant.
Avant de s’installer, il répondit à cette étreinte par une caresse dans le dos. Le soldat s’installa sur le siège à côté d’elle et regarda avec un air amusé la fin de la dispute. April s’avouait vaincue, se faisant arrachée la casserole des mains. Si elle bougeait, on la menaçait de la scotcher entièrement à sa chaise. Chose qui, semble-t-il, était déjà arrivé réellement.
« Bon. A part Leng, on dirait que toute l’équipe est là ! » annonça Darren en fixant son amante. « Il y a de la vie dans le camp d’Ishta maintenant. »
Petit regret dissimulé dans la voix. L’intimité totale venait de mourir maintenant que les premiers habitants avaient pris possession des lieux. Mais d’un autre côté, après tout ces efforts pour monter les tentes, c’était une satisfaction de voir le début de cette installation. La main de Clive était toujours dans celle de son Amazone. Il se pencha délicatement vers son oreille pour lui murmurer secrètement.
« L’après-midi est à nous, ma belle. Si je t’enlevais pour t’emmener avec moi ? »

La proposition de Darren était très tentante, et sur le coup, Lyanna failli accepter. Mais la conversation qu’elle venait d’avoir avec Helen cassa cette belle image du soldat et elle, seuls quelque part à passer du bon temps. Sans oublier ce qui lui restait à faire, notamment aller voir les Natus pour leur demander les pierres dont les mâles auront besoin pour la route. Plus vite les Natus commenceraient à travailler dans la carrière, moins il y aurait de retard de livraison. Lyanna soupira, désespérée de devoir renoncer à l’idée de Darren.

"J’aimerais bien, j’en ai très envie. Mais c’est impossible. Il faudrait que j’aille voir les Natus cet après midi, pour négocier. Teyla m’a dit qu’il me faudrait un présent à leur donner, mais je ne sais pas quoi leur offrir. Quant à toi ..."

Lyanna regarda Darren dans les yeux de son air autoritaire, de chef de guerre.

"Vas voir Helen pour une consultation. Tu es en convalescence, tu as fait beaucoup de choses ces derniers jours au lieu de te reposer. Alors, vas la voir !"

Confronté au refus et à un ordre qu’il n’avait pas l’habitude de recevoir de cette façon là, Darren tiqua. Son sourire se défit progressivement et il la dévisagea comme s’il essayait de deviner ce qui l’avait rendu soudainement aussi sévère.

« Je me sens bien, tu sais... »

Lyanna secoua la tête, elle savait que Darren se montrerait réticent à cet ordre. Il était aussi têtu qu’elle, surtout en ce qui concernait l’état de santé.

"Je veux juste m’assurer que tout va bien. Et elle veut te voir. Donc, pas de discussion même si tu penses aller bien".

Puis, la guerrière regarda April, toujours aussi sérieuse.

"Ca vaut pour toi aussi. Après ton petit déjeuner, tu iras consulter Helen pour un bilan médical. Et mets ton attelle !"
« MALE !!! » s’écria-t-elle comme si elle terminait sa phrase. « Ma chérie, je veux bien obéir, mais tu donnes l’ordre de la façon la moins plaisante. J’ai l’impression que tu m’as fait poussé un zob entre les jambes. »
Max s’esclaffa. Le regard de Lyanna a ce moment là coupa net son rire de clown.
« Attelle et visite médicale, bien reçu. » conclut April.

Lyanna s’était doutée qu’elle aurait eu des soucis avec April, ne lui ayant donné d’ordre. La militaire n’était pas habituée au côté autoritaire de la Kiranienne. Et la guerrière n’était pas habituée au tempérament des soldats Atlantes. April n’était pas comme ses Soeurs. Mais au moins, la jeune femme accepta de porter son attelle et d’aller voir Helen. La plus grosse difficulté, donc, venait surtout de Darren qui ne comprenait toujours pas. Le soldat continuait de la fixer, perplexe, sans parvenir à comprendre sa soudaine autorité. Est-ce que c’était un essai ? Même avec lui alors ?



eden memories

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Lyanna
Guerrière
Planète Kirana
Bannière perso (image 901x180px) : Une longue route pour Ishta 1562430542-image-profil
√ Arrivée le : 14/07/2018
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√ Messages : 179

Dim 19 Juil - 23:31

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

Lyanna remarqua le regard que Darren lui lançait. Elle y vit une totale incompréhension, ce qui la mit très mal à l’aise. Mais il y avait trop de monde pour qu’elle lui dise la raison pour laquelle elle se montrait autoritaire non seulement avec April, mais également avec lui même. Lyanna voulait fuir, et c’était le bon moment. Ayant terminé son petit déjeuner, elle se leva brusquement sans un mot, et prit ses armes avant de partir en direction du mobil home. Et de sa chambre.

Darren lui avait emboîté le pas. Il la suivit comme il put, plutôt inquiet, et se rassura un peu plus à l’idée qu’elle ne lui avait pas fermer la porte au nez. Le soldat jeta un coup d’oeil au dispositif de communication, vérifiant brièvement qu’il n’était pas actif, puis déclara pendant qu’elle lui tournait encore le dos :
« Traîtresse ? Ici Fourbe, à vous ? »
Il lui offrit un sourire malicieux quand elle se retourna et s’approcha d’elle, l’aidant à défaire son chemisier par simple sentimentalisme.
« Est-ce que tu me boudes, Amazone ? »
"Non, je ne te boude pas ! C’est juste que ..."

Lyanna soupira, sans terminer sa phrase, puis elle s’assit sur le bord de son lit.

"Excuse moi de t’avoir donné un ordre. Et à April aussi. J’ai eu une conversation avec Helen toute à l’heure, quand j’étais seule avec elle. Et elle m’a bien fait comprendre que votre santé était sous ma responsabilité, et que je devais vous envoyer la voir en consultation aujourd’hui !"

Darren mima une expression qui voulait dire “Oh, je voiiiiis….”
La guerrière se mordit la lèvre, avant de continuer.

"Tu sais, je me suis dit que j’allais me méfier d’elle à cause de son époux, et je continuerais à me méfier, je ne peux pas m’en empêcher. Si elle voit que je n’ai pas d’autorité sur qui que ce soit, je suis sûre qu’elle le dira à Ridding qui en sera ravi. Et c’est ma façon de me montrer autoritaire, j’ai toujours fait comme ça sur Kirana !" dit elle, sachant que sur Atlantis, les humains réagissaient différemment à l’autorité donnée.
Darren s’était installé à côté d’elle.

"Tu m’en veux ?"
« Bien sûr que non, voyons. » fit-il avant de la prendre dans ses bras.
Il la serra bien fort contre lui avant de se détacher.
« Moi je ne comprenais pas ce changement brutal. Je n’avais pas saisis qu’Helen t’avait sorti le couplet du toubib. C’est très habituel sur Atlantis, tu sais ? Les médecins n’ont que la santé et le bien-être en vue. Ils font souvent pression envers les responsables pour nous préserver, c’est même parfois très rageant. »
Il la regarda un petit moment puis dessina le coin de ses lèvres de son pouce.
« C’est juste que...nous sommes venus t’aider chérie. Je suis là pour toi, April a accepté parce qu’elle t’aime bien et les garçons ont suivi. Personne ne te mettra des bâtons dans les roues, même pas Max. Dans ce cas-là, tu n’as pas besoin d’imposer ta volonté en sortant “Va faire…”. »
Clive haussa des épaules en souriant, signe que ce n’était pas grave du tout.
« On est des habitués, tu sais. Les chefs nous balancent ça à longueur de temps. Mais venant d’une amie qu’on est venu soutenir, ça fait plutôt bizarre. Dis ce que tu attends de nous. Mais c’est pas utile de l’imposer comme ça. »
Darren marqua une pause.
« Je sais que ce n’est pas facile, je ne t’envie pas. C’est juste un petit moment d’adaptation. April n’a pas refusé ta requête. Et moi, bien sûr que je vais y aller, tant que tu me rejettes pas. Après trois jours d’efforts et de bonheur mêlés, ça fait bizarre de se faire reconduire. »

Lyanna était restée silencieuse, le regard baissé. Elle tordit à nouveau nerveusement ses doigts. Puis, elle finit par soupirer.

"Je te demande pardon" dit elle à voix basse. "Tu pourras dire à April que je suis désolée ?"
« Hmmm….non. Je ne te permets pas de présenter des excuses. » répondit-il d’un air espiègle. Il passa sa main sous son menton pour ramener son visage vers lui. Il l’embrassa tendrement pour lui faire oublier tout ces sentiments néfastes et improductifs.
« C’est inutile. La prochaine fois tu ordonneras de façon plus adaptée. Et puis...en même temps... »
Il lui claqua un petit baiser avant d’ajouter en riant.
« Je suis à toi. Dur d’échapper à tes ordres ! »

Les paroles de Darren et son humour eurent le don de faire sourire Lyanna, qui répondit à son baiser furtif. Elle vint ensuite poser sa tête sur son épaule, se blottissant dans ses bras. La jeune femme se sentait mieux quand le soldat était près d’elle.

"Qu’est ce que je ferais sans toi ..."
« Tu tuerai... » répondit-il en rigolant.
Il passa doucement sa main dans ses cheveux doux. Ils restèrent un instant silencieux avant qu’il n’ouvre de nouveau la bouche.
« Une paire de jumelle. »
Lyanna avait les yeux fermés pendant ces quelques minutes de tranquillité. Mais au dernière paroles de Darren, elle les rouvrit en fronçant les sourcils, sans comprendre de quoi il parlait.
"Une paire de jumelle ?"
« Un cadeau de bienvenue parfait pour les Natus. Ils contrôlent leur territoire par des patrouilles permanente. Ce serait long à t’expliquer mais le matériel Atlante, ils ne veulent pas l’acheter mais le gagner au mérite. La capacité à voir de loin, c’est un outil précieux et rare chez eux. Donc... »
Il sourit.
« Je pense qu’ils seront satisfait de ce présent là. »
"Ah … je comprends mieux ..."

Lyanna trouvait l’idée de Darren excellente, vu ce qu’il lui disait. Un sourire illumina son visage alors qu’elle se redressait pour regarder son amant. Puis, son sourire s’effaça aussi rapidement qu’il était apparu.

"Mais, je n’ai pas de paire de jumelle. Tu en as ?"
« Ca se pourrait... » laissa-t-il paraître, soudainement joueur. « Tout dépend ce que tu serais prête à réaliser pour gagner cet objet précieux. »
"Hééééé !"
Lyanna prit un air faussement offusqué devant le chantage du fourbe. Elle le dévisagea, avant de se lever pour se placer devant lui, les bras croisés. Le soldat voulait jouer, elle aussi.
"Dois je te rappeler que je suis ta chef ?"
« Négatif, cheffe... » répondit-il, un peu défiant, sans se relever du lit.
"Alors, si je t’ordonne de me donner une paire de jumelle, tu dois t’éxécuter … sans rien recevoir en retour !"
« A vos ordres, cheffe. »
Son sourire goguenard s’élargit.
« Et si je refuse ? »
Lyanna se retint de sourire à son tour, elle préférait garder son air sévère.
"Si tu refuses, tu pourrais le regretter. Des corvées ... des punitions … ou bien, pourquoi pas une privation de quelque chose de plaisant. Tu veux vraiment refuser cet ordre ?"
Il grimaça.
« J’hésite. Je suis également amoureux de la Dark Lyanna. J’ai bien envie de chatouiller son courroux. »
Et pour allier le geste à la parole, il croisa les bras. Signe qu’elle n’aurait pas les jumelles.
"Ah oui ?"
Sans crier gare, Lyanna poussa Darren pour qu’il tombe en arrière sur le lit. Elle vint aussitôt se mettre à califourchon sur son corps, entravant ses mains avec les siennes, le gardant sous son emprise.
"Alors … que dis tu d’une séance de torture ?"
Pour accentuer sa menace, la jeune femme se déhancha doucement sur Darren, frottant son entrejambe contre le sien. Lyanna savait parfaitement que ce simple geste était très apprécié chez le militaire. Mais comme elle était au dessus de lui, le maintenant fermement contre le matelas, Darren ne pouvait que subir cette torture.
"Donc, cette paire de jumelle ?"
Comme elle le supposait, en ayant appris à connaître les goûts de Darren, il n’eut qu’une très faible défense lorsqu’elle se jucha sur lui. Son regard chargé de défi et de provocation dissimulait à peine le plaisir qu’il ressentait de voir sa compagne aussi vindicative. Le petit mouvement subtil, à peine appuyé, l’émoustillait déjà tandis qu’il conservait un duel de regard avec elle.
« Tu joues à un jeu dangereux...délicieuse traîtresse. » susurra Darren tandis qu’il se mettait à fixer ce chemisier à moitié défait.
Il y devinait déjà, avec un certain appétit, les formes qui s’y trouvaient cachées. Darren bougea ses bras dans l’espoir de pouvoir contre-attaquer mais sa belle ne se laissait pas faire cette fois. Il se sentait prisonnier, au début d’une torture, certain que sa volonté allait bientôt être mise à rude épreuve. C’était vibrant…
Il releva doucement sa tête pour mieux la dévisager par provocation et articula lentement, la voix assurée :
« Tu...n’auras...rien ! »

Lyanna sourit, sans relâcher son étreinte sur Darren. Elle savait parfaitement que si elle le lâchait, il reprendrait le dessus.

"Tu veux vraiment que je continue à te torturer ?"

Sur ces mots, Lyanna se déhancha à nouveau, très lentement, en appuyant sur sa virilité qu’elle imaginait déjà se durcir à cause de ses gestes.

"Tu n’as qu’une seule chose à dire pour que j’arrête : que tu acceptes de me trouver une paire de jumelle !"
« Un soldat Atlante ne se rend... »
La réponse direct de Lyanna le coupa dans un soupir agréable qu’il n’était pas parvenu à lui cacher. Ce déhanché magique dont elle avait le secret réveillait son appétit et ses bras commençaient à gesticuler d’envie. D’aller se saisir de son arrière train galbé, d’arracher cette odieuse tunique qui n’en laissait juste assez à la vue que pour accroître l’envie. Mais cette torture avait beau le contraindre à une tension éprouvante, il n’avait strictement aucune envie qu’elle s’arrête. Il avait même envie de “subir” plus.
« Si tu crois que...tu vas m’avoir...comme ça. »
Il ricana. Elle le tenait et elle sentait parfaitement le désir qu’elle usait comme d’une arme par l'intermédiaire de ce contact. Caresse lente et langoureuse.
« Je ferais moins le malin si...tu virais...un vêtement. » Lâcha-t-il d’une petite voix teintée d’espoir et d’envie.
"Mmmhhhh" fit elle en faisant mine de réfléchir, se doutant qu’il s’agissait d’un piège pour qu’elle relâche son étreinte. Elle finit par secouer la tête. "Hors de question !"

Lyanna se pencha afin de lui murmurer d’une voix sensuelle, en continuant sa douce torture.

"Je pourrais effectivement retirer un vêtement … seulement si tu acceptes de me fournir cette paire de jumelle !"
C’était encore plus agréable, mais aussi plus dur, d’avoir cette poitrine abaissée dans sa direction. Ses petits mouvements se poursuivant malgré sa position inconfortable, la voix sexy, offrit un cocktail détonnant qui le fit monter d’un cran dans son envie. Il assista de quelques mouvements de bassin l’ondulation de sa sirène pour maximiser le contact entre leurs corps. Mais à présent, des signes de lutte et de souffrances franchissaient son masque insolent.
« Je...je n’ai...pas de paire de...jumelles !!! »
"Dois je comprendre que tu as osé me mentir ?"
Et un nouveau déhanchement plus profond fut donné en guise de punition.
Darren se raidit soudainement par le plaisir qu’il ressentait.
« Bon sang, je...j’suis un vilain mâle, c’est bien connu ! »
Les dents serrées, il tenta de retirer ses bras plus sèchement cette fois. Ne pas pouvoir bouger était horrible tant elle lui donnait envie.
« Lâche moi ! »
"Hors de question !"

Lyanna fronça les sourcils en faisant semblant de réfléchir, sans cesser de se déhancher. Un peu plus rapidement cette fois.

"Que vais je faire de toi ? Et si je t’attachais après t’avoir excité, avant de te laisser en plan, entravé ?"
Le militaire écarquilla un peu les yeux. Il ne voulait clairement pas que ça s’arrête, il voulait clairement plus ! Quand la menace tomba, il secoua légèrement de la tête en la fixant, essayant de voir si elle plaisanter. Visiblement non…
« Alors là, ce serait vraiment... »
Il réprima un frisson. Son amante brisait ses phrases par des mouvements soudainement plus prononcés. Il se reprit.
« ….vraiment cruel ! Tu serais...une allumeuse ! »
"Cruel, oui … tu as tout compris. Cela dit ..."
Lyanna laissa sa phrase en suspens, le temps de donner un autre coup de rein profond. Ce geste arracha un gémissement au soldat. Un petit sourire défaitiste lui vint. Sa volonté faiblissait et l’Amazone le savait bien. Elle continua sa réplique.
"Mentir est bien plus grave. Tu n’avais qu’à me fournir une paire de jumelle … c’était très simple … et ta souffrance se serait arrêtée !"
« Tu...le feras pas. »
Il donna un soudain coup de bassin pour tenter de contre-attaquer.
« Tu n’as pas envie...d’arrêter ! »
Lyanna sentit la tentative de son amant pour inverser la situation. Mais avec son poids, il n’avait aucune chance de la déstabiliser. Elle y veillait.
"Je t’ai dit que je continuerais à te torturer jusqu’à ce que tu sois au bord du gouffre. Puis, je m’arrêterais juste à temps et je t’attacherais en t’abandonnant là !"
« Traîtresse !!! » cracha Darren dans un soupir.
Il tenta vainement de se libérer sans succès. Elle le dominait entièrement et il adorait ça.
« Retire...un vêtement... »

Lyanna secoua à nouveau la tête sans cesser ses déhanchements.

"Pas de jumelle, pas de vêtement retiré !"
« Elles sont... »
Le soldat serra les dents, il était ivre de désir. Lyanna jouait de ses ondulations. En voyant qu’il était de plus en plus en demande à mesure qu’elle réduisait le rythme. Ou lorsqu’elle reprenait un mouvement profond à l’instant où il ne s’y attendait le moins. Elle mettait sa volonté à rude épreuve et une lutte intestine féroce se lisait sur son visage. Il ne voulait pas répondre. Et en même temps, son regard rivé sur ce chemisier à moitié déboutonné crevait d’envie de le voir s’envoler.
« Dans mon sac... » articula-t-il dans un soudain abandon.
« Merde ! Mon sac ! »
"Qu’est ce qui me dit que tu ne me mens pas à nouveau ? Tu me le jures ?"
« Je...je te jure…La paire de jumelle est….aaahhh bon sang….dans mon sac...à dos. Dans notre tente….maintenant... »
Il crispa les dents, mort de désir.
« J’ai...répondu... »

Un sourire victorieux illumina le visage de Lyanna, qui était toute émoustillée par la situation. Exciter Darren lui avait donné beaucoup de plaisir à elle même. Alors, une fois qu’elle eut sa réponse, la jeune femme ne put attendre plus longtemps, impatiente de passer à la vitesse supérieure. Ses actions avaient été une torture pour Darren, mais également pour elle. La guerrière lâcha aussitôt les mains du soldat, et en venant l’embrasser avec fougue, elle retira son chemisier.
Ce soudain élan de libération était commun. Darren s’était redressé d’un bloc, aidant fébrilement son amante à quitter ce fichu vêtement de gestes frustrés. Il répondit langoureusement à son baiser avant de que ses mains n’aillent se saisir de l’attache du soutien gorge. Mais tradition oblige, il batailla vainement contre cette affreuse fermeture dont les femmes avaient l’unique accès et dû attendre que la belle l’y aide. Quand le sous-vêtement glissa enfin, révélant sa poitrine, le militaire poussa un soupir d’émerveillement. Toujours assis à l’équerre, la belle Amazone le dominant, il ceinturait son dos d’une main et vint la caresser de l’autre.
Son regard remonta sur le sien et il secoua doucement la tête, vaincu.
« Sale traîtresse ! Je t’adore ! »
Ce qui fit sourire Lyanna, fière d’elle. Puis Darren l’embrassa sauvagement, le mouvement lui faisant perdre l’équilibre et le ramenant s’allonger complètement sur le lit. Toujours à califourchon sur lui, la jeune femme répondit à ses baisers langoureux, se laissant envahir par la passion qui la consumait de l’intérieur. Aussi sauvage que Darren, Lyanna mordit même sa lèvre, tandis que sa main cherchait à baisser le pantalon de son amant, échauffée par leur petit jeu. Elle avait envie de lui autant que lui avait envie d’elle.

Parce qu’il savait qu’ils iraient au bout, le soldat la laissa se débrouiller avec son pantalon par pure vengeance. Il se contorsionna un peu pour que sa main vienne s’aventurer sous sa jupe et mordiller les contours de son mignon petit shorty. Mais de son côté, si elle voulait en avoir plus, il comptait bien la laisser disséquer son pantalon militaire pour obtenir son but.Et vu son terrible désir de ne faire qu’un avec Darren, les gestes de Lyanna étaient hâtifs. Elle parvint sans mal à baisser la fermeture éclaire et déboutonner le pantalon, vu qu’elle avait maintenant l’habitude de les utiliser. D’un geste vif, elle baissa le vêtement pour dévoiler le boxer. Mais cette fois, la jeune femme se confronta à quelque chose dont elle n’avait pas l’habitude, parce que d’ordinaire, c’était Darren qui retirait lui même ce vêtement. Sauf que cette fois ci, il n’avait pas l’air de vouloir l’aider, par pure vengeance. C’était mal connaître le désir de Lyanna en cet instant. La jeune femme se détacha un peu de plus de son amant, et baissa le sous vêtement du soldat, libérant ainsi sa virilité durcie et tendue. Puis, poussée par son impatience, elle retira sa jupe et se débarrassa de son shorty, avant de rejoindre son partenaire pour l’embrasser avec fougue, frissonnant contre lui.

L’empressement forgeait le mauvais souvenir. Darren était tout aussi avide de ce corps transi de passion, il décida de faire durer un peu. Lui faire payer sa petite victoire en empoignant soudainement ses cheveux. Il tira d’un petit coup sec, vengeur, pour dévoiler l’ensemble de son cou qu’il inonda de baisers et de coups de langue. Son geste dominateur arracha un petit cri de surprise chez Lyanna qui se cambra naturellement, offrant son corps à la torture de son amant. Puisqu’elle était sur lui, Darren n’avait pas besoin de se recroqueviller pour explorer sa poitrine. Elle n’avait qu’à l’enlacer pendant qu’il agressait les pointes de ses seins.
Le soldat continua ce petit jeu un petit moment avant de se détacher légèrement d’elle. Sa virilité battait le rythme de sa passion contre son antre. Ils ne s’étaient pas encore unis. Mais tout en souriant, Darren voulut la guider sur un nouveau terrain. Pas aussi flagrant et intense que les précédents. Mais après s’être rallongé sur le lit, il se saisit de la main de l’Amazone pour l’approcher de son membre, l’amenant à côtoyer le contact d’une caresse. Sur le coup, la jeune femme essaya de résister, sans comprendre ce que le militaire chercha à faire. Mais Darren ne la laissa pas s’esquiver. Il se disait qu’elle avait suffisamment confiance pour ne pas prendre peur. Ils n’étaient plus des étrangers attirés par le désir. Ils étaient un couple.
« Tu vois... » fit-il doucement, avec malice, en lui faisant saisir la virilité et effectuer le mouvement. « ...cette torture aussi...est traîtresse... »
La main de Lyanna se referma sur le membre chaud et dur de Darren, la jeune femme fut intriguée par cette étrange sensation. Se laissant guider, ses doigts commencèrent à le caresser sur toute la longueur, y exerçant une légère étreinte. De son autre main, Darren vint presser ses phalanges contre l’une de ses fesses dans le but de maintenir sa passion. Puis, alors que le soldat retira sa main pour lui laisser entièrement les rênes, Lyanna exécuta les mêmes gestes par mimétisme, mettant en pratique ce que son amant venait de lui montrer. D’abord maladroite, ses caresses devinrent plus assurées, tantôt douces, tantôt fermes, alors que la jeune femme revint embrassé le militaire avec fougue. Elle pouvait le sentir dans sa main, son membre réagissait à ses agréables caresses, ce qui lui donna plus d’assurance dans ses gestes.

Clive grimaça de plaisir.
L’action de son amante lui arrachait des plaintes et des soupirs qui trahissaient le plaisir que lui procurait toute son attention. S’il s’était occupé d’elle dans ce lac et qu’il avait eu la main, les rôles s’étaient inversés. Darren n’avait plus rien à faire si ce n’était de profiter. Continuellement, il caressait les callipyges de son Amazone pour la remercier d’être aussi douce et attentionnée. Mais Darren se disait clairement, malgré le plaisir, qu’il n’aurait pas dû lui donner cette arme. Elle savait maintenant comme le mettre en condition comme lui le faisait auparavant. Arrivé au terme de cette nouvelle torture, le jeune homme tapota l'arrière train de son amante pour lui demander de passer à la vitesse supérieure. Il l’aida à se positionner à califourchon et s’unir.

La descente, lente et libératrice, de sa belle sur sa virilité lui fit pousser des ailes et le soldat se sentit soudainement soulagé d’un terrible poids. Ses deux mains se posèrent sur les hanches de sa partenaire et, comme il l’avait fait autrefois, il monta ses mains puis claqua de manière sonore le derrière bien rebondi de sa guerrière. Lyanna était tout aussi comblée que Darren, sentir enfin son amant en elle était un pur délice. Et lorsque les mains du soldat s’abattirent sur ses fesses, la jeune femme dut se mordre la lèvre pour étouffer ses cris d’extase. Après tout, ils n’étaient plus seuls dans le camp, elle allait devoir faire preuve de discrétion. Aussitôt, Lyanna se déhancha, allant et venant sur ce membre gonflé de désir qui la faisait gémir à chaque coup de rein qu’elle donnait. D’abord sur un rythme lent et doux, alternant par moment avec davantage de puissance et de vitesse pour faire décoller Darren autant qu’elle même.

L’arme ultime de Lyanna arracha un gémissement mêlé d’un rire plaisant chez le soldat.
« Encore ! »
Il caressa d’autant plus passionnément les flancs et les lombaires de cette Amazone en mouvement. Contrant parfois son déhanché d’un propre mouvement de bassin pour la surprendre de profondeur, ce qui arrachait à chaque fois un gémissement plus intense chez la guerrière. Qu’est-ce que c’était bon...qu’est-ce que la vie était belle… Lyanna mouva son bassin plus rapidement et plus profondément à mesure que leur ébat s’intensifiait, et la jeune femme contrôlait ses soupirs de plaisir pour éviter de faire trop de bruit. C’était difficile, mais elle y parvint avec du mal, ne voulant pas être entendue alors qu’elle approchait peu à peu du septième ciel.

Pris dans sa position de dominé, le militaire s’abandonnait totalement à cette danse. Il accompagnait ses mouvements de gestes doux et de caresses, admirant agréablement le corps de l’Amazone. Ses muscles qui bougeaient, sa poitrine qui rebondissait, son ventre plat qui se contractait. Un vrai délice !
Quand Darren ne parcourait pas son épiderme de ses mains, appréciant tout particulièrement son derrière qu’il accompagnait de claques et de pincements joueurs, c’était pour remonter sur sa poitrine. Par moment, il parvenait à capturer sa nuque pour la ramener jusqu’à lui et dévorer ses lèvres avec passion. Lyanna le mordait encore, ce qui le fit sourire.

Elle montait de plus en plus. Lorsqu’il remarqua enfin son petit coup d’oeil stressé en direction de la porte de sa chambre, Darren comprit brusquement qu’elle tentait d’être discrète. Une lueur malicieuse et presque diabolique brilla dans son regard tandis qu’elle gémissait.
« Quoi...on se retient, sauvage ? » demanda-t-il avant de lui donner la fessée, ce qui fit gémir la guerrière en se mordant la lèvre.

Lyanna cherchait à être discrète ?
Alors Darren se faisait un devoir de lui arracher des cris !

Il n’était pas en position de pouvoir oeuvrer véritablement en ce sens mais l’Amazone ne lui avait pas retiré tous ses outils. Tandis que ses mouvements de va et vient s’intensifiaient, signe qu’elle gagnait en ivresse, Darren aventura son index et son majeur vers ce bassin mouvement pour aller chatouiller son petit bouton. Il la massa doucement et subtilement, ses propres mouvements causant l’ajout de ces petits plaisirs à la note. Lyanna eut une réaction immédiate face à cette intrusion qui ne fit qu’augmenter davantage l’extase qui l’envahissait peu à peu. La jeune femme se cambra, posant ses mains sur le torse de son amant pour prendre appui, tout en continuant à se déhancher avec plus d’intensité.
Les phalanges de l’Amazone au contact de son torse lui déclencha une vague de plaisir supplémentaire. Elle prenait en plus de la position dominante une allure sauvage, bestiale. Allongé en n’ayant rien d’autre à faire que de l’observer, le soldat prit un grand plaisir à voir les nombreux détails charnels s’agiter sous son nez.

« Tu vas crier ! » menaça Darren, le visage défait par sa propre jouissance progressive.

Lyanna secoua la tête, alors qu’elle ressentait un tas de sensation plaisante. Le plaisir lié à leur union, mélangé à la crainte d’être entendue ou vue en plein ébat. Cela avait quand même un côté excitant même si la guerrière ne voulait pas se faire démasquer.

"Non … les autres … ils vont … m’entendre ..."
« Tu vas crier ! » gronda le militaire, encore plus entreprenant dans son massage.

Darren était autoritaire, mais c’était Lyanna qui menait la danse. Pour toute réponse, la jeune femme se pencha, et vint à nouveau mordre la lèvre de son compagnon, avant de gémir sous le massage que le soldat lui prodiguait. Puis, elle se redressa, un sourire aux lèvres, en fixant Darren dans les yeux pour lui montrer qu’il avait perdu la partie. La respiration rapide, Lyanna accentua davantage ses coups de rein, voulant y aller plus vite, plus fort, plus profondément. Elle le voulait en elle, le sentir au fond de ses entrailles, tout en essayant d'atténuer ses cris de plaisir pour ne pas être entendue. Ce n’était pas simple de tenter de rester discrète, mais elle ne voulait pas se laisser aller. Se sentant au bord de l’orgasme grâce à ses va et vient intenses et le petit traitement que Darren infligeait à son intimité, Lyanna eut plus de mal à se contrôler, et cela se remarqua sur son déhanchement qui devint alors plus sauvage. Ses ondulations tendaient Darren au maximum. Il se contorsionnait régulièrement en serrant les dents, faisant barrage à l’inévitable explosion qu’il cherchait à repousser le plus tard possible. Ses gémissements de plaisir se mêlaient à ceux de la jeune femme. Il la regardait, il lui souriait, libérant des “oh” et des “ah” que ses petits coups de reins lui arrachaient. Il en voulait encore, il ne voulait surtout pas qu’elle change de position. Qu’elle reste sur lui, à le chevaucher avec cette attitude bestiale. Entre ses mains, il n’était plus capable de se défendre, il se sentait désarmé, à sa merci. Dangereusement exposé à cette tueuse d’hommes qui lui faisait l’amour avec passion, guidée par le désir d’assouvir sa soif d’extase.
Parfois, Darren relevait la tête pour avoir en vue cette féminité qui acceptait son membre et le massait de ses mouvements langoureux. Il percevait son sexe pris au piège de celui de sa douce, l’union devenue le piège qui lui empêchait toute prise de contrôle. Le voilà devenu son propre témoin de sa défaite, à quel point elle le tenait, à quel point il était foutu. Son nouveau coup de rein, le petit rebond de son derrière sur lui, déclenchèrent une onde de choc intérieure lui plaquant la tête sur le lit.
Darren adorait. Il ne voulait pas que ça s’arrête.
Dans son esprit, il se voyait se redresser, l’embrasser langoureusement pour la remercier de s’occuper aussi gentiment de lui. De se charger de son plaisir et de ce moment si agréable. Mais Lyanna ondulait si bien qu’elle le paralysait complètement.
Elle le tenait en son pouvoir.

"Darren ..." souffla-t-elle dans un râle en se mordant à nouveau la lèvre pour étouffer son cri.
« Je...aaaaah... »
Elle le rendait fou. Darren était incapable de bouger, il ne parvenait même pas à envisager de se retourner sur elle. Si bien qu’il avait le sentiment que sa compagne lui roulait dessus sans la moindre retenue. C’était diablement excitant de la voir se balancer frénétiquement, perdant le contrôle de son corps pour aller chercher son orgasme. Il sentait qu’elle commençait à monter quasiment en même temps que lui. D’un geste un peu brusque, Clive vint se saisir de ses hanches, juste à la naissance de ses jambes. Une étreinte un peu brutale, pinçante, comme s’il la “prenait” pour faire insister ces ondulations et lui interdire toute retraite. Son geste arracha un gémissement bien plus fort chez Lyanna quand elle sentit le membre de son amant s’insinuer plus profondément en elle, se glissant jusqu’au fond des ses entrailles. Il s’en était fallu de peu pour qu’elle crie, mais la guerrière était parvenue à se maîtriser suffisamment pour rester le plus silencieuse possible. Même si tout chez elle voulait qu’elle explose de plaisir.
La volonté de Darren de faire crier la jeune femme s’était noyé dans les méandres de son abandon. Il se soumettait totalement et inconditionnellement. Peu avant de jaillir de plaisir, il lui pris la main, mêlant ses doigts au siens, pour être avec elle au moment de s’évader
L’explosion arrivait maintenant. A chaque élan, à chaque mouvement, plus proche, plus dangereux !



eden memories

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Invité
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Dim 19 Juil - 23:33

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna


« Lyanna !!! Bon sang, Lyanna !!! » s’écria-t-il soudainement d’une voix suppliante.
Ivre de plaisir et de passion, son visage se contrit. Il chercha à sauver le reste de son égo en la défiant du regard. Mais en réalité, il se mettait à la supplier silencieusement. Il lui demandait de le finir pour de bon, d’avoir pitié de cette si douce agonie sensuelle. Que sa belle Amazone l’achève de ses coups de reins.
Il n’en pouvait plus.
Une main dans la sienne, l’autre amoureusement posée sur le rebord de sa cuisse dansante, il quémandait le coup de grâce. Lyanna souria, victorieuse, et attrapa l’autre main de Darren dans la sienne. D’un geste ferme et bestial, elle plaqua les deux mains de son amant contre le lit, au dessus de sa tête, afin de l’empêcher à nouveau de bouger.
Le soldat n’opposa qu’une faible résistance, feignant de vouloir lui échapper. Le regard rivé sur cette poitrine qui pendait non loin de son visage contredisait sa fausse lutte.

Maintenant penchée sur lui, la guerrière l’embrassa avec fougue, sauvage, tout en accélérant la vitesse et l’intensité de ses coups de rein. L’extase venait aussi, et elle finit par se crisper, son corps parcouru de frissons. Un long râle de plaisir traversa ses lèvres, beaucoup moins fort que d’habitude. Un soupir contrôlé pour rester la plus silencieuse possible. Ses cuisses serrèrent légèrement le bassin de Darren comme pour le garder au plus profond d’elle, le retenant prisonnier dans cette délicieuse étreinte. Lui poussait une succession de plaintes, son bassin tremblant sous les chocs de plaisir qui le secouait. Il donnait malgré sa posture quelques derniers contrecoups, comme pour s’assurer qu’il profite de l’extase jusqu’à la dernière vibration.

Lyanna réagissait en retour.
Il lui fallut de longues secondes pour se remettre de son orgasme. Puis elle finit par s’effondrer sur son amant, morte de fatigue. Puisque c’était un lit d’une place, Darren occupait toute la surface et il lui servit de matelas de fortune. Tandis qu’elle se reposait sur lui, le soldat l’enlaça solidement alors qu’ils étaient toujours unis. Il ne voulait pas qu’elle se retire, même si c’était terminé.
Lyanna était couchée, enfermée dans les bas du militaire, son visage collé contre le sien. L’un et l’autre tentaient de reprendre leur respiration. Son coeur battant à cent à l’heure, elle se sentait bien, aux anges, et elle avait réussi à rester la plus discrète possible. Sa main se referma sur celle du militaire pendant qu’elle reprenait possession de son corps.

« Tu...tu apprends vite...mon amour. » lâcha le jeune homme, essoufflé, avant de ricaner.
Il resserra ses bras davantage autour de son dos, la gardant couchée sur lui. En silence, ils profitèrent pleinement de ce voyage brumeux et du bien-être total que procurait l’ébat. Le soldat capta les lèvres de son Amazone lorsqu’elle voulut se redresser puis il se sépara d’elle à contrecoeur.
Il avait encore un léger sourire tout en refermant discrètement son pantalon. Elle avait perdu l’ensemble de ses vêtements, éparpillés aux quatre coins de la pièce.
« Tu ne paies rien pour attendre ! » promit Darren, bien contraint d’admettre qu’il avait été totalement soumis et vaincu. Lyanna lui sourit en retour devant sa provocation, elle n’en était que plus ravissante. Cette complicité...
Mais le soldat avait adoré. Prendre possession de la belle brune était un moment particulièrement agréable ; mais passer entre ses bras et s’y abandonner totalement, c’était tellement bon !
Il avait encore le regard gaga en l’observant, pendant qu’elle se dirigeait vers la petite cabine de douche.

Plaisantin, il la rejoignit alors qu’elle ouvrait l’eau. Il jeta ses affaires sous son regard surpris et la rejoignit avec difficulté.
« Range ton petit corps, t’es la plus souple de nous deux ! » la chambra-t-il en se contorsionnant.
"Tu oses venir dans la douche de ta chef alors qu’il n’y a pas de place ? Tu n’as peur de rien !" lui lança Lyanna pour le taquiner.
« Mais si ça passe !! »

L’endroit n’était pas prévu pour deux personnes et les amants se retrouvèrent littéralement collé-serré, l’un contre l’autre, en essayant de se laver. Darren ria tout en s’armant du pommeau de douchette sans cogner la belle par inadvertance.
« Regarde ça ! » fit-il hilare, en faisant couler de l’eau sur ses épaules.
Une vraie boite à sardine. Ils étaient coincés entre les murs et leurs propres corps. Lyanna ria à son tour, amusée par la situation. Ce n’était pas confortable, mais c’était drôle.
« Si on racontait ça à Lyanna, la Kirannienne d’il y a quelques années, elle aurait cru qu’on cherchait la mort ! »
"C’est sûr !"

La douchette monta sur les cheveux de Lyanna puis Darren parcourut le reste de son corps. Ensuite, lorsqu’il la lui donna, il prit le gel douche et entreprit de la laver en relevant ce défi digne d’un gymnaste. Ses mains parcouraient toutes les parcelles de sa peau, s’aventurant tant à l’avant que sur son dos. C’était autant une exploration sensuelle qu’un petit jeu coquin. Et en même temps, elle ressortirait de la douche toute propre. Réaliser cette prestation en étant aussi serré contre la belle l’amusait. Pendant que son amant frictionnait sa peau, Lyanna passa à son tour de l’eau sur le corps du soldat, et d’une main, elle le savonna en même temps que lui, même si c’était difficile.

Darren retrouva son côté sérieux qu’un bref instant, le temps de s’assurer que sa claustrophobie ne venait pas l’ébranler, puis il reprit ce nettoyage en régle. Il était vrai qu’au début, la jeune femme s’était sentie un peu mal dans cet endroit très étroit. Mais la présence de son amant tout contre elle l’aidait à ne pas penser à cette boîte de sardine. Et elle continua de s’occuper de Darren autant que lui le faisait pour elle.
Sentiment, amour, attentions et remerciements.
Dix minutes plus tard, malgré son extase précédent, ce contact constant avec le corps mouillé de son amante le réveilla de nouveau. Plus mollement certes. Mais sa virilité revenait battre un petit rythme contre la cuisse de l’Amazone.
« Rhaaaa, bon sang ! Toujours motivé le garçon ! » mima Darren avant de se tordre douloureusement pour prendre le shampoing.
"Il n’est jamais rassasié, le petit Darren" lança Lyanna en riant.
« En même temps, l’inverse aurait été un peu insultant vu le contact. »

Le militaire amena le flacon au-dessus de la tête de la belle.
« Ferme les yeux, mon ange. Sinon ça va piquer !!! »

Lyanna ferma alors les yeux, tandis que Darren versait du shampooing sur sa tête. Il massa doucement son cuir chevelu pour les laver, et la jeune femme se laissa faire, sans bouger. Puis, elle passa sa tête sous l’eau pour se rincer, maintenant propre, aidée par son compagnon. Elle sourit en se rendant alors compte que cela faisait un moment qu’ils étaient entrés dans le mobil home.

"Les autres vont finir par se demander ce qui nous prend autant de temps, tu ne crois pas ?"
« Je crois surtout qu’ils ne sont pas naïfs et qu’ils savent très bien comment on occupe notre temps. »
Il la mira avec un léger sourire, lui caressant délicatement la joue.
« Tu crois qu’ils n’ont jamais connu la passion, eux aussi ? »

Une fois complétement rincé, le soldat comptait sortir de la douche pour faire un petit accueil avec ce drap de bain suffisamment grand. Mais avant, par pur plaisir, il écrasa doucement Lyanna contre le carrelage froid de la cabine de douche pour la couvrir entièrement de son corps et l’enlasser de ses bras. Pas bien difficile vu à quel point il était collé l’un contre l’autre. Il l’embrassa longuement, plusieurs fois, en appréciant ses réponses et ses réactions en retour. Le jeune homme se retira ensuite et lui présenta le drap pour qu’elle s’y glisse, par galanterie.
Plus tard, alors qu’ils étaient en train de se rhabiller, le soldat glissa régulièrement quelques oeillades nostalgiques avec un air presque niais. Il se sentait bien et léger, il lui devait cet état de relaxation.
« Je devrais te disputer l’appartenance de mon matériel plus souvent. » fit-il en plaisantant. « C’est...la première fois que je te vois jouer. C’était vraiment cool ! »
En s’approchant, il aida l’Amazone à s’habiller avec la tenue Atlante. Il lui claqua un baiser sur les lèvres, comme en signe de conclusion, puis il sortit à l’extérieur, Lyanna sur ses talons, ses fourreaux en main. L’ensemble de l’équipe vaquait à ses occupations. Ils avaient rangés la majorité des caisses d’approvisionnement. Certaines d’entre elles concernaient les cuisines, c’est pourquoi les deux garçons était de corvée de patate.
April, de son côté, semblait avoir terminé sa consultation avec le médecin du camp. Elle portait son attelle et échangeait tranquillement à l’entrée de la tente de secours.
« Hmmm...c’est mon tour on dirait. »

Clive avisa son amie.
« Je vais passer sous la loupe du docteur. Après, je t’apprendrai tout ce que je sais des Natus. Ca te dit ? »

Alors que le soldat disparaissait sous la tente, Lyanna partit s’isoler au bord du lac. Une bonne heure plus tard, tandis qu’un très agréable fumet s’élevait des cuisines investies par le D4, la jeune femme revint au camp, et remarqua que Darren s’était installé à table. Elle s’empressa de le rejoindre pour s’inquiéter de son état de santé. Ils s’étaient légérement éloignés à l’extrémité de la zone de restauration pour être tranquille. Helen Ridding l’avait longuement ausculté et passé au crible. Si résultat il y avait, elle se gardait bien de les lui révéler. Encore un truc administratif...ça allait passer par Lyanna.

Les jumelles posées entre eux deux, Darren observait l’Amazone avec un air épris. La guerrière prit l’objet dans les mains, et le fit tourner distraitement entre ses doigts, en regardant son partenaire.
« J’aurai vraiment voulu venir avec toi. Mais les autorités croiront que la négociation viendra de moi. On ne peut pas prendre le risque. »
Aussitôt, Lyanna se raidit et ouvrit la bouche pour protester. Mais le soldat lui prit une main qu’il caressa entre ses doigts pour l’en empêcher. Il voulait lui expliquer ce qu’il attendait, et donc lui parler de ce peuple qu’elle ne connaissait pas. Et qu’elle allait devoir affronter sans lui.
« Alors...les Natus. Ce sont des guerriers nés. Ils ont tous un travail, une vie civile. Mais avant tout, ce sont des militaires. C’est un point commun qu’ils ont avec toi : la guerre est leur seule raison d’exister. Ils s'entraînent depuis la naissance. »
Darren débutait lentement son monologue, fixant sa compagne pour lui laisser le temps d’apprendre ou de poser des questions à loisir.
« Il y a plusieurs années, on les a découvert sur une planète troglodyte. Ils vivaient dans une grotte sans fin, gigantesque. Ils ne connaissent pas la surface. Si tu croises des jeunes, tu remarqueras qu’ils ont le teint blafard, c’est normal. Ce peuple...ils ont toujours su que le Wraiths reviendrait les pourchasser. Donc depuis de nombreuses générations, ils se sont préparés à la guerre. Elle a éclaté peu de temps après notre rencontre et nous les avons aidé. »
Son regard se perdait un peu, il remontait dans ses souvenirs.
« Des gens très particuliers et très pieux. Pour eux, toute forme de déviance est considéré comme de la corruption. Ils suivent un code d’honneur très strict et les notions de profits personnels font partie de ce qu’ils détestent. Je me suis battu avec eux lors de la dernière guerre et...je crois que si tu oublies un peu les hommes, ils devraient beaucoup te plaire. Ils sont direct, courageux, déterminés, disciplinés. »
Il fixa ses deux armes.
« Je peux t’emprunter une de tes épées ? »

Le soldat attendit qu’elle accepte, ce qu’elle fit d’un hochement de tête. Darren était le seul mâle qui avait le droit de manipuler ses armes.
Il empoigna l’arme par le manche, la lame vers le bas, puis il se leva de sa chaise.
« Quand un Natus te salue, il montre son arme. Comme ça... »
Darren leva d’un geste l’épée, comme s’il montrait qu’en la pointant vers le bas, il n’avait pas l’intention de l’attaquer.
« Vu qu’ils passent leurs vies à se préparer au combat, l’arme est un élément aussi indispensable que le coeur qui bat dans ta poitrine. Elle est comme “imprégnée” de tous les faits de son porteur. Donc, dans l’esprit d’un Natus, présenter son arme c’est faire preuve de politesse. C’est leur façon de se dire bonjour et de s’exprimer le respect mutuel. »
Il croisa le regard de Lyanna et sourit.
« Oui, je te l’ai dis, ils sont très particuliers. Dans leur société, il y a une hiérarchie précise. Il y a les soldats, les chefs de groupe, les chefs de corps. Puis les Meneurs de Combat. Ces derniers sont les dirigeants militaire, on raconte qu’ils ont le même grade que Sheppard. C’est ce dernier que tu rencontreras sur le camp Natus. »
Il marqua une pause.
« Après la première guerre, il y a eu alliance avec eux. Puisqu’ils n’étaient jamais sorti de leur grotte, les Natus ne connaissaient ni les conditions climatiques, ni la chaleur du soleil, et encore moins le cycle de jour et de nuit. Ils ont donc échangés des terres avec le Codir. Atlantis détient des parcelles en Magna, c’est leur planète. Et ils ont un morceau du continent. Là, ils ont monté non pas un village mais un fortin de pierre pour leurs manoeuvres militaires. Ils apprennent à s’habituer à l’extérieur... »
Darren s’était réinstallé et lui avait rendu son arme.
« La notion d’armée n’existe pas vraiment chez eux. Vu qu’ils vivent pour se préparer et pour se battre continuellement, leur organisation militaire est tout simplement comme une routine de vie. Du coup, tu trouveras des couples et des familles qui exercent ensemble. Les Natus mélangent les deux vies et...étrangement...ça ne pose pas de problèmes. Généralement, les corps d’armes sont réunis par familles. »
Il joua de ses mains sur la table.
« Dans l’armée Natus, la femme est l’égal de l’homme. Mais leurs rôles sont très traditionalistes. Les hommes sont des tirailleurs armé de fusils à baïonnette. Ce sont de grands spécialistes des charges brises lignes et des mêlées. Leur rôle consiste à fixer l’ennemi sur le front. Leurs femmes, à l’inverse, sont de redoutables harceleuses. Des duellistes à la lame, la lance, ou l’arc. Elles visent les faiblesses du dispositif ennemi et lance des assauts très courts mais aussi très dangereux. Des tactiques d’offensive de choc. Pour réduire la défense, la capacité de renforts, la résistance de la ligne principale. Elles se chargent des mouvements de contournement, de diversion et de frappe de précisions. Ca fait céder la ligne ennemie face à la solidité des hommes. Ils finissent par les submerger. »
Il acquiesça.
« On dit que c’est une société méritocratique. Ca veut dire que tous les gradés que tu croiseras sur ton chemin le sont devenus par la valeur de leur personnalité, par leurs actes, et par leur respect du code. Ils ont un côté assez chevaleresque même si ils ont une façon de parler très très particulière. »
Il pinça des lèvres.
« C’est pour ça que je te disais de faire très attention. L’honneur est quelque chose de très important et si tu en insultes un, il serait capable de te confronter en duel pour laver l’affront. C’est absolument à éviter, Lyanna. Mais...franchement...si tu arrives à te contrôler, je pense que tu vas beaucoup apprécier leur valeur guerrière. »

Lyanna soupira en prenant son visage entre ses mains. La diplomatie n’était pas son fort, et sur son monde, ce n’était pas elle qui était chargée du marchandage ou des négociations avec les autres peuples. Des Soeurs étaient attitrées à cette tâche, et le tempérament sanguin de la guerrière ne l’aiderait pas à une telle manoeuvre. En plus, la voilà qui devait parler à un peuple fier, qui pourrait s’offusquer de son comportement ou de ses paroles. Une nouvelle épreuve dans cette mission qui paraissait insurmontable et semée d’embûches.

"Et si j'échoue ? Si ça se passe mal, qu’est ce que je dois faire ?"
« Dire la vérité. » confia Darren avec une étrange simplicité. « C’est bizarre dit comme ça. Dans nos coutumes, on évite de dire ce qu’on pense pour ne pas froisser l’autre. Mais quand ça commence à chauffer, être direct avec un Natus, ça peut parfois arranger le coup. Dans ton cas, expliquer que tu as été élevée dans la haine de l’homme, que tu es bien plus à l’aise avec une femme. »

Lyanna acquiesça d’un hochement de tête en méditant sur les paroles de Darren. Elle se demandait comment se passerait la réunion. Si les choses allaient bien se dérouler, ou au contraire, si elle mettrait ce petit village à feu et à sang en se mettant les Natus à dos. Surtout que Darren ne serait pas là pour l’aider à se contrôler. La jeune femme cessa de jouer avec la paire de jumelles, et la reposa sur la table.

"D’accord … je vais essayer".
« Essayer ? Non. »
Il ricana.
« Tu vas le faire, ma belle. Parce que la défaite et toi, ça fait deux. Si tu commences à sentir la colère monter, rappelle toi de ce que tu portes autour du cou. »
Le soldat s’appuya plus lourdement contre son dossier.
« Et “accessoirement”, de ce que tu te priveras ce soir. Tu te souviens ? »
Ses yeux se rétrécirent.
« La surprise... »

Un sourire apparut sur le visage de Lyanna à la dernière remarque de Darren, et elle se mordit la lèvre.

"Bien sûr que je m’en souviens !"
« Donc ! » reprit-il à la volée. « Tu vas y aller avec ton moral de battante et tu vas réussir cet échange diplomatique. »
Darren se pencha un peu plus vers elle.
« Quand un ennemi t’attire dans un endroit où tu n’as pas l’habitude, tu y fonces tête baissée et tu le lui fait regretter. Je le sais, je t’ai vu le faire. Là...c’est pareil. Sauf que ton ennemi, c’est toi-même. Tes pulsions, ta haine de l’homme. Si tu gagnes en duel contre lui cet aprèm... »
Il se pencha un peu plus.
« Je t’offre une soirée de relaxation que tu n’es pas prête d’oublier ! Mais seulement...si tu me ramènes la tête de ton ennemi intérieur ! »
"Je ne peux pas juste ramener une tête tout court ? C’est plus simple" demanda Lyanna sur un ton plutôt taquin, sachant très bien que Darren serait absolument contre cette idée si elle la lançait avec sérieux.
« C’est un choix à faire. Si tu reviens avec une tête, tu dormiras seule avec ton nouveau trophée. » menaça-t-il calmement.
Un sourire un peu cruel se dessina sur son visage.
« Et cet outil là ne fait pas bien l’amour ! »
"Héééé !"

Lyanna finit par lever les yeux au ciel en soupirant.

"Bon d’accord, je ne ramènerais pas de tête … je la laisserais là bas !" dit elle en souriant.
« Là-bas, sur les épaules de son propriétaire. De toutes façons, je le saurai...tu ne pourras pas tricher. »
Il acquiesça.
« Alors, tu comptes réussir ton défi ? »
"Oui, je vais le faire" lança-t-elle moyennement assurée, car elle ne savait pas du tout où elle allait mettre les pieds.
« Hm ? Excuse moi, je n’ai pas bien entendu à travers les soupirs d’une trouillarde. » osa-t-il la provoquer. « Tu dis quoi ? »
"Je ne suis pas une trouillarde !"

La voix de Lyanna avait changé, Darren voulait la provoquer, il y arrivait très bien. Cette fois ci, la jeune femme le fusilla du regard, et ses paroles étaient dites sur un ton ferme et sévère.

"Je vais le faire !"

En réponse, le sourire de Darren s’était agrandi.
Il ne prenait pas mal cette sévérité qu’il avait justement recherché chez elle. Ce n’était pas habituel d’avoir affaire à une Amazone aussi défaitiste mais il n’enviait clairement pas sa position. C’était comme si on lui demandait d’aller à un congrès de savants fous et de rapporter leurs dernières trouvailles en amenant les bonnes formules. Darren se sentirait totalement dépassé et menacé par le côté insurmontable de la tâche.
Seul remède contre ça : un zest de colère et cesser de réfléchir au problème. Foncer dedans l’heure venue, réussir une fois exposé à l’épreuve.

Lyanna savait bien que sa colère lui glissait dessus.
Après tout, il n’avait jamais quitté son comportement exaspérant pour forcer la belle à l’écouter, à accepter ce qu’il lui disait, voir même l’orienter. Pas besoin de mot pour définir ce qui les avait toujours attiré l’un à l’autre. La détermination de l’un et la résistance de l’autre.
Clive continua d’échanger et de lui offrir ses conseils pendant quelques minutes encore. Mais ils furent bientôt coupé par le patriarche de la bande.

Jim s’approcha de Lyanna, un calepin dans les mains couvert d’inscription.
« Je peux vous demander une minute ? Ca concerne la restauration. »
« Ah ? J’vous laisse alors. Je dois te trouver un jumper qui t’aménera chez les Natus, le fret arrivera trop tard. »
Il se leva et, en contournant la table, passa une main dans le dos. Darren embrassa Lyanna sur le front, première fois qu’il affichait directement sa tendresse en public. Devant l’air surpris de son amante, il lui expliqua la raison de son départ :
« Il faut que tu t’entraines ! »
Sa main posée sur son dos effectua une dernière caresse puis il s’éloigna lentement. Lyanna regarda Darren partir, se retenant de lui courir après pour le retenir.
« Je peux m’arranger autrement si vous y tenez. » proposa Jim en voyant sa tête.

La jeune femme finit par secouer la tête, devant abdiquer.

"Non … ça va. Et puis, Darren serait capable de m’attacher à la table si je cherche à partir. Que veux tu ?"
« J’ai fais l’inventaire de notre conteneur. » dit-il en s’installant devant elle, prenant la place de Darren. « Nous sommes encore loin du compte. April manque de beaucoup de matière pour cuisiner, des épices notamment. Ce que vous avez mangé ce matin venait de nos propres inventaires. Le stock contient seulement des denrées basiques. »
ll feuilleta son bloc note.
« Si nous ne voulons pas manquer d’apports, nous allons devoir nous trouver de la viande, des oeufs et un type de céréale supplémentaire. »
"Darren m’a dit que les Athosiens font de l’élevage et de la culture. Ils doivent avoir ces denrées".
« Oui, c’est le cas. Nous pourrions trouver beaucoup d’apports chez eux. Mais il va falloir se trouver les bons interlocuteurs pour l’achat en gros. Et les payer aussi... »
Il leva le nez de son calepin.
« Lyanna, durant ma carrière, j’ai eu le plaisir de me lier d’amitié avec quelques Athosiens. Je pense pouvoir ouvrir une bonne ligne d’approvisionnement. Mais pour ça, il faut qu’on me dépose chez eux. Et que je sache comment je pourrai les payer. »

Lyanna réfléchit quelques secondes à la proposition de Jim. Certes, si elle s’écoutait, elle se jetterait sur cette idée. Laisser quelqu’un d’autre mener des négociations, quelle aubaine. Cependant, tout comme le fait que Darren ne devait pas l’aider pour aller voir les Natus, la guerrière ne devait pas laisser quelqu’un d’autre faire du commerce à sa place. Elle devait être présente, même si selon son point de vue, Jim serait un atout avec ses contacts. Cela voulait donc dire être assistée d’un mâle qui n’était pas Darren, et cela ne l’enchantait pas. Mais avait elle le choix ? Elle devait le faire à contre coeur.

"Un jumper m’emmènera chez les Natus, je pense qu’il pourra ensuite aller jusqu’au village des Athosiens. J’en parlerais à Teyla. Je dois être là, présente, pour les négociations. J’irais avec toi, tu m’assisteras".
« D’accord. »

Ses paroles avaient été dites sans émotions, on pouvait facilement deviner que cette décision ne produisait aucune joie chez la guerrière, mais qu’elle contrôlait son tempérament. Lyanna fronça les sourcils, tiquant sur un détail.

"Avec quoi faut il les payer ?"
« Les valeurs ont rarement cours chez eux. Le troc, l’échange de biens et de services sont les seules façons de payer. » expliqua Jim. « J’ai bien une idée mais elle ne va pas vous plaire. »
Il se racla la gorge.
« L’accumulation du bétail dans leur village attire des prédateurs de toutes sortes, surtout la nuit. Je me rappelle que des paysans payaient les chasseurs pour chaque têtes de prédateurs ramenés depuis leur tanières. »
Jim réflechissait en même temps.
« Si vous trouvez des bras armés pour protéger les enclos ou éliminer des prédateurs, ils nous paierons grassement. Ils sont très régulièrement ennuyés par ces pertes, ils préfèrent les investir dans les mercenaires chasseurs plutôt que dans le ventre des charognards. »

Tuer des bestioles pour protéger un troupeau afin de s’assurer d’un échange de nourriture n’était pas une mauvaise idée en soit. Très bonne même. Cependant, Lyanna n’avait personne à disposition pour faire une telle chose. La jeune femme secoua la tête en regardant Jim.

"Il faut trouver une autre idée, celle ci n’est pas envisageable. Je n’ai personne à envoyer là bas pour chasser régulièrement".
« D’accord. »

Jim la regarda longuement avec de soupirer. Il se creusait les méninges mais ne trouvait pas d’autres solutions. Pourtant, une petite idée se fraya un chemin dans son esprit, bien qu’elle semblait tout à faire aléatoire.
« Vous savez. Les Natus et les Athosiens ne s’entendent pas. Pourtant, ils pourraient s’apporter beaucoup mutuellement. »
Il vit que Lyanna peinait à le suivre, il se rapprocha un peu de la table, comme pour prendre position et détailler.
« Je ne fais qu’une théorie à ce stade. Mais je sais que les outils des forgerons Natus sont très prisés des Athosiens. Et à l’inverse, les Natus lorgnent les textiles, cordages et artisanats de cuir Athosiens. »
Jim la fixa un instant, essayant de voir si elle commençait à avoir la même idée.
« Un comptoir commercial. Ici ! »
Il acquiesça. Détaillant le projet tout en y réfléchissant. Il trouvait l’idée géniale finalement.
« Une zone de rencontre en terrain neutre pour le troc qui ne dépend ni de l’autorité Athosienne, ni de l’autorité Natus. Mais de la vôtre. Les échanges se feraient ici entre marchands des deux camps. Ils y trouveront leurs comptes et il serait juste que nous demandions des rétributions pour ce service de stabilité...de la nourriture pour les Athosiens. Et autre chose pour les Natus. »
Le soldat tapota son carnet.
« Mais ça signifie organiser des transferts en jumper, défricher un morceau de la forêt pour créer un espace dédié avec notre matériel. Offrir de quoi manger et dormir aux commerçants qui font étape chez nous... Et il faudra impérativement une autorité pour arbitrer ces échanges. Quelqu’un d’extérieur aux intérêts Natus et Athosien. Qui vous représente en tant que chef de camp et autorité. C’est primordial. »

Lyanna était restée silencieuse pendant que Jim lui explosait sa solution. A première vue, c’était une idée complètement stupide. Les Natus et les Athosiens ne s’appréciaient pas, pourquoi s’aideraient ils ? Surtout que Lyanna n’était pas une diplomate. Pourtant, Jim avait raison. Si une “alliance commerciale” était créée entre les Natus, les Athosiens et le camp d’Ishta, tout le monde y gagnerait. Il y avait toujours un détail qui n’allait pas : il allait falloir user de beaucoup de diplomatie pour arriver à une telle chose. Et si Lyanna avait déjà des doutes concernant sa visite pour demander les pavés pour la route, qu’adviendrait il pour demander quelque chose de plus important. Sans parler du matériel à demander en plus, alors que ses ressources diminuaient grandement. Cette idée était elle réalisable ? La guerrière soupira discrètement.

"Je vais en parler à Darren. Si ce plan fonctionne, je le choisirais pour faire le médiateur dans les échanges".
« C’est un bon choix. » reconnut-il. « Il nous a déjà sauvé Max d’une bien vilaine posture. Il sait convaincre. »

Jim souriait.
Apparemment, il ne parlait pas que des Natus lorsqu’il faisait référence à sa force de persuasion.
« Je monte avec vous dans ce jumper alors ? »

Lyanna ne répondit pas tout de suite, elle tourna la tête et vit Darren au loin. Elle eut un moment d’hésitation, car accepter un mâle dans cette mission n’était pas chose aisée pour elle. Mais elle n’avait pas vraiment le choix si elle voulait obtenir ces précieuses ressources. Jim attendrait que la guerrière en termine avec les Natus pour ensuite aller voir les Athosiens. Lyanna finit par reporter son attention sur Jim et acquiesça d’un hochement de tête.

"Oui, tu viens. Je parlerais aux Natus d’abord, et nous irons voir les Athosiens directement après".

Lyanna avait pris sa décision.
Plus tard, son compagnon vint la rejoindre à table pour lui apprendre qu’il lui avait trouvé un jumper. Il avait finalement contacté Philippa en son nom pour lui expliquer la situation et lui dire que l’absence de jumper directement à disposition était un vrai frein à l’essor du camp.
Cela avait pris un peu de temps mais elle avait finalement eu une réponse à son appel au volontariat. Un jumper, ainsi que son pilote, se détachait durablement au service du camp d’Ishta, ne serait-ce que pour les urgences médicales.

Darren était plutôt content de lui apprendre cette nouvelle. C’était, selon lui, un avantage très intéressant qui rendrait les transports beaucoup moins pénibles. Depuis un petit moment, il songeait à Leng qui aurait besoin de deux jours supplémentaires pour revenir au camp une fois sa cartographie terminée. Chose qui n’était pas vraiment acceptable s’ils tenaient à lancer le chantier de cette route au plus vite.
Ce jumper et son volontaire étaient véritablement un atout. Encore fallait-il espérer qu’il ne s’agisse pas de leurs amis commun.

Quand Lyanna lui fit part de son plan consistant à contacter tant les Natus que les Athosiens, puis d’accéder à l’idée de Jim sur l’ouverture d’un comptoir commercial, sans parler du fait qu’elle acceptait que le militaire l’accompagne pour aider aux transactions avec les Athosiens, Darren se montra très enthousiaste à l’idée.

« Tu vas nous faire gagner en qualité de vie sans plomber le budget ! » avait-il dit.
"Mais Jim a dit qu’il faudrait aménager les lieux si les marchands venaient ici pour faire leurs échanges. Une tente pour chacun d’entre eux, des repas en plus pour eux, une zone à défricher pour que le marchandage se fasse. Ca veut donc dire encore plus de dépenses. En admettant bien sûr que les Natus et les Athosiens acceptent de faire du commerce entre eux".
« C’est un investissement. » nota Darren, plutôt positif. [color=orange]« Je te préparerai une proposition de chantier pour créer l’extension du camp. »[/color


Peu de temps après avoir mangé, le temps s’était levé. Maussade au début, avec du vent, des nuages, puis l’averse était arrivée. Et ce mauvais temps, une baisse conséquente de la température extérieure. Lyanna avait eu juste assez de temps pour aller chercher sa veste et son gilet tactique dans le mobil home avant de venir s’abriter sous le barnum. Mais, elle avait quand même couru sous la pluie, et elle était trempée. Elle s’assit sur une chaise, grelottant un peu de froid en enfilant sa veste. Après avoir vérifié que les différentes installations résistaient bien à la pluie et qu’il n’y avait pas de fuites, Darren était revenu avec une petite couverture sous le bras. Il s’approcha de son amante et la couvrit avec attention. Il la savait frileuse et cette averse venait de jeter une baisse plutôt brutale de la température. Sans rien d’autre à faire que d’attendre la fin du mauvais temps, l’équipe d’encadrants se retrouva à table, protégés par le barnum, devant une partie de carte.
Lyanna ne connaissait pas les règles du poker mais ce n’était pas bien grave. Elle se retrouva sans s’y être attendue avec des cartes en main qu’elle peinait à tenir au début, n’étant pas du tout habituée. Mais Darren lui pris les mains pour guider ce geste anodin, apprendre à tenir des cartes. Il occupa un rôle de conseiller, lui glissant régulièrement non pas des conseils mais des indications à l’oreille.

“Tu as dix”
“Ne dépasse pas vingt et un, rappelle-toi.”
“Tu peux demander encore des cartes, mais attention”.
“Tu es en position de force, tu peux augmenter la mise”.


Le jeune homme prit un plaisir certain à lui laisser découvrir le jeu par elle-même et se laisser guider par son sens stratégique. Discrètement, il mirait les cartes de Lyanna pour lui dire ce qu’il en pensait. Une information objective pour lui laisser tout le dilemme de choisir si elle allait plus loin ou s’il valait mieux se coucher. Et comme la guerrière ne connaissait pas encore bien les règles, même si elle comprenait certaines choses à faire, autant dire qu’elle perdait souvent. Du moins au début. Grâce aux conseils de Darren, et à son analyse du jeu et de ce que les autres faisaient, la jeune femme parvint à remporter une partie. Elle comprenait de mieux en mieux les règles du jeu, même si c’était difficile à jouer.
Darren restait étrangement proche d’elle, comme s’il profitait de cette excuse pour rester en contact avec elle. Ce qui n’était pas pour déplaire à Lyanna. Les autres l’avaient sans doute remarqué. Le fait que la guerrière partirait bientôt tout l'après midi était bien évidemment en cause. Depuis qu’ils s’étaient retrouvés à la fin de son isolement, ils avaient passé tout leur temps collés l’un à l’autre.
Darren regrettait déjà la séparation même si elle n’était que temporaire. Quand on était amoureux, on en avait clairement jamais assez.

Enfin, le fameux jumper se posa au milieu du camp dont l’eau ruisselait. Heureusement qu’ils avaient creusé des rigoles autour des tentes la veille. Ils avaient les pieds au sec. Pouvoir observer toute cette eau descendre sur eux sans risquer d’être trempés jusqu’aux ose avait quelque chose d’agréable.
Jim avait réuni ses affaires et avait déjà filé pour saluer le pilote. La guerrière se leva également, prenant conscience que le moment était venu de partir. Sans son amant. Ce qui ne lui plaisait pas, vu les épreuves qui l’attendaient. Elle enfila son gilet tactique et ses fourreaux.

Darren, de son côté, profita de ce petit moment d’intimité pour assurer le gilet tactique de Lyanna. Geste machinal mais très tendre et attentionné tandis qu’il lui parlait.

« Allez, c’est l’heure...n’oublie pas de montrer ton arme pour les saluer, d’accord ? Et…. »

Il pressa de quelques doigts au centre de sa poitrine, au travers de son gilet tactique, lui faisant sentir les plaques militaire.

« Je suis avec toi. Tu vas faire la fierté de Teyla ! »
"La fierté de Teyla … si je réussis à faire en sorte que les Natus et les Athosiens acceptent de faire du commerce, et sans que je ne tue personne, tu auras intérêt à tenir parole pour ta surprise. Elle devra être grandiose !"
« Je te promets une soirée grandiose à ton retour. » promit Darren, d’un air de celui qui avait déjà une idée derrière la tête. « Mérite-la ! »


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Lyanna
Guerrière
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Dim 19 Juil - 23:36

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

Lyanna eut un sourire après ses paroles, et elle vint embrasser tendrement Darren comme pour lui faire un adieu. La jeune femme ne voulait pas partir loin de lui, mais elle n’avait pas le choix. Le soldat avait raison, la guerrière devait agir seule, en chef, pour réussir toutes ces épreuves par elle même. Elle resta longuement dans les bras de son amant, et finit par se séparer de lui à contre coeur. Darren, de son côté, fît mine de la repousser pour l’inviter à partir. C’était clairement contradictoire avec l’intensité de leur étreinte. Il sentait encore ce contact contre lui qu’un vent de fraîcheur venait de déranger. Donc le geste était également à contrecoeur, le sentiment de perte était réciproque.
« Allez... » dit-il la mine un peu basse.

Lyanna quitta la sécurité du barnum et courut jusqu’au jumper pour ne pas être trop trempée. Elle avait pensé à ranger dans les poches de son gilet tactique la paire de jumelles, ainsi que le papier donné par le géomètre concernant les dimensions demandées pour les pavés.

Une fois à l’intérieur du jumper, Lyanna se retourna une dernière fois pour regarder Darren, juste avant que le sas ne se ferme. Il était resté aux abords du barnum, le bras contre l’un des piliers, sans la lâcher du regard un seul instant. L’eau qui tombait semblait s’être transformé en mur infranchissable séparant leurs coeurs, leurs sentiments.
Hélas, ces allures de vacances ponctuées d’angoisses ces trois derniers jours prenaient fin. Il fallait bosser, l’amour n’y avait pas sa place.
Clive lui fit un beau sourire pour l’encourager, traduction silencieuse qu’il ne bougerait pas et qu’elle le retrouverait bien là, à l’attendre. Mais intérieurement, il était tout aussi anxieux que Lyanna. Son entreprise courageuse n’était pas sans risque et il craignait que tout s’arrête subitement. Qu’elle échoue avec les Natus, finisse dans l’une de leur cellule, qu’Atlantis prenne la main, et qu’elle soit virée pour de bon cette fois. Le tout sans que Darren ne puisse la sortir de ce mauvais pas.
Un cauchemar…

Pourtant, il avait foi en ses capacités.
Depuis la mission d’Héstevic, elle avait fait un chemin incroyable, considérable. Elle avait joué aux cartes avec le D4. Ca semblait ridicule dit comme ça, et pourtant si encourageant…
Les horizons s’ouvraient pour Lyanna. Elle était en couple, elle apprenait à vivre en communauté mixte. Elle refaisait tout simplement sa vie.
Et même si elle subissait des difficultés qui la marquaient d’un manque de confiance en soi totalement inhabituel, ça allait inéluctablement la grandir. Darren, donc, la regardait avec cette expression tant amoureuse que martiale, en attendant simplement que le sas ne se referme complètement. Une expression qui lui promettait que tout se passerait bien et qu’elle reviendrait, non seulement fière d’avoir réussi, mais également en droit de réclamer sa fameuse surprise.


Le vaisseau décolla l’instant d'après. La jeune femme avait l’impression qu’une part d’elle même était restée au camp, arrachée de son être à cause de son éloignement avec l’homme qu’elle aimait. Elle s’assit sur une banquette à l’arrière, et sortit les plaques de sous son gilet. Pour se rassurer, elle joua avec, les tournant entre ses doigts en les regardant. De temps en temps, elle se concentrait dessus pour lire le nom de Darren, tandis que le jumper survolait la forêt en direction du camp des Natus.
Jim s’était placé sur le fauteuil du copilote donc l’Amazone resta en paix tout le temps du trajet.

Quarante minutes plus tard, le vaisseau approcha du camp et décrivit des cercles au-dessus du fortin. Le pilote semblait inquiet et Jim s’était redressé de son siège pour pouvoir observer la situation. Lyanna se leva alors, et s’approcha du cockpit pour regarder à l’extérieur, sachant que le vaisseau survolait maintenant le camp des Natus. Elle voulait voir ça de ses propres yeux.
« On va devoir se poser à l’extérieur. » nota le patriarche de la bande. Il fit signe au pilote de lancer sa phase d’approche puis s’approcha de Lyanna.
« Il y a beaucoup de monde en bas, on ne peut pas se poser au milieu du fort. J’ai un peu de troc à faire au nom d’April, on se rejoint plus tard au jumper ? »
"D’accord" lança-t-elle sur un ton distrait, son regard ne lâchant pas ce qu’elle voyait à l’extérieur. Les infrastructures étaient bien différentes de ce qu’elle connaissait. Plus évoluées et solides que sur son monde, même pour les villes les plus robustes. Mais bien éloignées d’Atlantis et de sa technologie très avancée. La jeune femme ignorait que ce camp ressemblait à un fort qui aurait pu être bâti au Moyen Age sur Terre. Elle resta silencieuse jusqu’à ce que le camp sorte de son champ de vision.

Le vaisseau se posa délicatement aux abords des remparts.
Lorsque Lyanna sortit, elle se rendit compte que l’environnement n’avait plus rien à voir avec son propre camp. Toute la forêt alentour avait été défrichée, la lisière repoussée pour avoir une bonne vue. A quelques endroits, on retrouvait des tranchées, ou peut-être des fragments de douves à en voir la boue qu’elles contenaient. Ce vaste espace servait justement à ce que l’ennemi soit à découvert en approchant de la structure principale. Mais pour l’occasion, puisqu’il flottait à verse, les fameux Natus s’étaient tous rangés en ordre de revue. Trois rectangles d’une trentaine d’hommes et de femmes, en uniforme d’un tissu noir très épais, des vareuses, se tenaient à distance régulière les uns des autres. Ils demeuraient immobiles, au garde à vous, preuve d’une profonde discipline.
Comme le lui avait expliqué Darren, les hommes étaient tous équipés de fusil à baïonnette. Arme au pied, menton droit, ils restaient là sans bouger.
Les femmes détenaient un armement plus disparate. Des lances pour la plupart d’entres elles. Mais également des arcs, le carquois fixé à la taille pour les fameuses chasseresses. Ces jeunes femmes étaient les seules à ne pas porter l’uniforme, préférant des tenues plus légères qui se prêtait à la dissimulation dans les bois.

Les fameux chefs de corps, les gradés, hommes comme femmes, se reconnaissaient facilement aux dorures qui parsemaient esthétiquement leurs vareuse. A l’avant de chaque groupe, ils étaient les seuls à détenir des armes de corps à corps différents. Par exemple, l’un des sous-officiers détenait un marteau de guerre à l’apparence plutôt lourde, posé au sol, dont le manche remontait le long de son corps. Une femme gardait la main posée sur le pommeau de sa rapière, dans une attitude fière en regardant l’horizon.

L’averse continuait et ils étaient tous trempés jusqu’aux os.
Pendant ce temps, de vieux soldats manifestement aguerri, passaient lentement dans les rangs, un sceptre de bois en main. Tel le cliché d’un général qui passait ses troupes en revue, ces hommes allaient et venaient régulièrement dans les rangs. Du bout de ces sceptres, ils rapatriaient les mains au bon endroit, corrigeaient les postures. Quand un soldat montrait des signes de faiblesses, en tremblant de froid par exemple, l’instructeur posait son bâton sur son épaule pour le rappeler à l’ordre. Et le fameux soldat se reprenait.

Certain avait le teint bronzé.
D’autres semblaient d’une pâleur à faire craindre pour leurs santé. C’était d’autant plus vrai qu’il s’agissait généralement des recrues qui avaient le plus de mal à supporter les aléas de l’atmosphère. Bien qu’elle était trempée, même si la pluie ne la gênait pas, ayant l’habitude d’affronter les caprices de la météo depuis son plus jeune âge, la guerrière observait les soldats Natus sans comprendre, en fronçant les sourcils.

« Ils s'entraînent. » fît Jim qui avait de l’avance sur Lyanna.

Lyanna jeta un oeil à Jim qui continuait d’avancer, avant de reporter son attention sur les Natus. Un entraînement ? Elle ne comprenait pas. A quoi s'entraînaient-ils, à rester immobile pendant que leurs supérieurs les passaient en revue ? Ils ne se battaient pas, ils ne faisaient pas d’exercice, ils ne révisaient pas de notion de combat. Alors pourquoi Jim disait qu’ils s’entrainaient ? Lorsque l’un des mâles, visiblement un officier, s’approcha d’une jeune femme, la regardant sous toutes les coutures, avant de poser son sceptre sur elle pour arranger sa position, Lyanna ne put s’empêcher de ressentir une bouffée de colère. Comment osait-il reprendre sa position ? Elle était parfaite pour la guerrière Kiranienne, à voir les autres. Cela aurait du être l’inverse, non ? La femme qui reprenait l’homme pour lui apprendre et le faire obéir. La guerrière serra les poings, mais elle ne fit rien. Elle se souvint des paroles de Darren, et vu la description qu’il lui avait fait de ce peuple, les Natus ressemblaient aux Terriens dans leurs façons de faire, et surtout commander. D’ailleurs, il y avait même des femmes qui dirigeaient les mâles combattants. Lyanna était une étrangère qui avait des coutumes bien différente, et elle devait garder son opinion et sa colère pour elle même.

Au bout de quelques instants, Lyanna détourna les yeux et continua son chemin, grelottant de froid. Elle suivit le chemin emprunté par Jim, veillant à ne pas trop approcher les Natus qu’elle croisait pour éviter toute tentation.

Lorsqu’elle approcha du fort, la jeune femme pu observer de très nombreux détails caractéristiques d’une autre culture, d’une autre façon de vivre. De hauts remparts de pierre finement taillés donnait des airs de château fort. Mais il n’y avait pas de crénelures ni de tours. Il s’agissait d’un rempart solide entourant un vaste lieu de vie.
La muraille en elle-même était une merveille de construction et savoir faire. La pierre était droite, parfaitement lisse pour empêcher l’escalade, et visiblement sur des fondations solides. La porte en bois était très épaisse, si bien qu’elle grinça à l’approche de Lyanna.

Pourtant, personne ne vint à sa rencontre. Jim regarda dans sa direction par moment, baissant un peu la tête tant il était gêné par ces trombes d’eau. Il désigna d’un geste du doigt l’un des bâtiments au fond du camp. Autour de cette cour centrale, un village de structure de pierre, toit compris, s’organisaient. Des plaques de bois gravées par un artisan en désignait l’usage. Les baraquements des troupes, les lieux d’eaux, le pavillon visiteur, l’armurerie, le dépôt des vivres, des masures qui servaient pour les médecins Atlantes de visite. La Commanderie du camp.
Et surtout, le plus grand bâtiment du fort, un immense entrepôt dont les doubles portes en bois étaient restées ouvertes. Des soldats entretenaient d’énormes pièces d’artillerie.

Jim s’était écarté. Il saluait poliment un groupe de Natus visiblement en quartier libre et tapotait son sac tout en parlant. Ils discutèrent un moment avant de l’attirer dans les baraquements. Lyanna, de son côté, était perdue au milieu de ce camp, de cette civilisation étrangère qui mêlait tant les hommes que les femmes. Elle errait un peu partout, ignorant quoi chercher. Même si elle était soulagée de savoir que Jim s’était éloigné d’elle, la guerrière ne pouvait s’empêcher de ressentir de l’inquiétude de se retrouver seule, dans un lieu qu’elle ne connaissait pas. Elle ignorait tout de ce camp et de ce peuple, et la voilà sous la pluie, en train de tourner sur elle même pour regarder partout, comme si elle cherchait quelque chose.

« Ola, l’Atlante. Quelle joie faites-vous là ! Voilà visage à l’image de ce temps. Vous êtes égarée ?!? » fît une voix dans son dos.

En entendant une voix féminine derrière elle, Lyanna se retourna et se retrouva devant une Natus. Cette femme portait des dorures sur son uniforme. Une brune, plutôt grande, qui semblait sûr d’elle. Elle était plus jeune que Lyanna, avec des taches de rousseur, et une cicatrice qui courait sur sa joue droite - une fente mal cicatrisée - prouvait son expérience de guerre. La Natus se mit à sourire en croisant le regard de Lyanna. Elle ramena le pommeau de son arme vers l’avant pour la saluer, puis elle s’approcha.

« Je suis Rysse. »

La voyant faire avec son arme, Lyanna mit alors en pratique ce que Darren lui avait enseigné, et elle prit son épée pour la placer devant elle, de la même manière. La Natus eut un signe approbatif de la tête, elle appréciait visiblement le fait que son interlocutrice la salue de la même façon.

"Je suis Lyanna, la chef du camp d’Ishta !"

Lyanna regarda autour d’elle, avant de reporter son attention sur Rysse. D’après ce qu’elle avait vu avec les guerriers, la femme qui se trouvait devant elle était un officier, vu sa tenue. Mais est ce qu’elle était la supérieur de ce fort ?

"C’est toi qui dirige ce camp ?"
Rysse demeura silencieuse quelques instants. Le tutoiement de Lyanna avait eu l’air si naturel qu’elle se demandait si c’était un simple accident de prononciation ou un véritable manque de respect. L’Amazone tutoyait directement une gradée qu’elle ne connaissait pas au milieu du camp Natus. Autant dire que cela passa difficilement. Rysse plissa des yeux avant de la reprendre :

« “Vous qui dirigez ce camp”, vous vouliez prononcer. S’adresser aussi personnellement à Natus est généralement réservée aux amis proches, amants et familles. »
Elle secoua la tête.
« Vous n’êtes ni l’un ni l’autre pour moi. »

Rysse guetta la réaction de l’Amazone. Lyanna fronça les sourcils, elle ne comprenait pas ce qui dérangeait la Natus. Les deux cultures s’affrontaient déjà.

"Je viens d’un monde où le vouvoiement n’existe pas. Je n’ai découvert ce principe que lorsque je suis arrivée sur Atlantis, il m’est totalement étranger".
« Dans l’enceinte de ce camp, vous ferez l’effort. » imposa Rysse sans agressivité. Elle montra un bâtiment rectangulaire au fond du fort qui semblait légèrement plus grand décoré que les autres.
« Le Meneur Jelsok commande le fort. Moi, je le seconde, je suis la Meneuse-duelliste. Si je vous guide pour doléance, il est préférable pour vous de ne pas vous oublier lorsque vous vous adresserez à notre Meneur. »

Lyanna resta silencieuse quelques secondes, en regardant le bâtiment désigné par Rysse. Elle réfléchit aux paroles de la Natus, et elle comprit très rapidement qu’elle allait devoir discuter avec un homme. Dire “vous” était quelque chose de difficile pour elle car elle ignorait ce qu’était le vouvoiement. Mais dire “vous” à un mâle serait sans doute une épreuve très difficile pour elle. La guerrière aurait voulu que Darren soit là, à ses côtés, pour discuter à sa place.

"Je vois ..." murmura-t-elle, hésitante.

Rysse le prit comme un assentiment et lui ouvrit naturellement la route. En faisant fi de la pluie, elle marcha tranquillement en direction du bâtiment, les mains croisés dans le dos. Les hommes et femmes qu’elle croisait la saluait avec déférence et respect, faisant un signe du pouce au niveau de la tempe, comme s’il voulait retirer un chapeau invisible pour le message de respect. Elle hochait généralement la tête à leur attention pour leur rendre ce même respect.

« Le camp d’Ishta... » mima-t-elle distinctement. « Cet endroit m’est inconnu. Je l’aurai pris pour gîte d’Athosien ou espace de cueillette si je ne vous avais pas à la vue. Mais vous portez l’arme en rude guerrière. Et vos mains ne trompent pas. »
Elle plissa les yeux et la fixa ensuite.
« Est-ce nouveau campement militaire d’Atlantes ? »
"Pas vraiment ..."

Lyanna suivit Rysse tout en regardant autour d’elle, intriguée par ce qu’elle voyait. Devait elle dire la vérité concernant la création de ce camp, à savoir qu’il s’agissait d’une mise à l’épreuve pour elle suite à des problèmes de disciplines avec les militaires Atlantes ? Ou rester dans le vague en expliquant rapidement l’objectif de cette mission.

"C’est un nouveau campement, mais il n’a rien de militaire. J’ai été placée à sa tête pour organiser la création d’une route entre le village Athosien et une zone qui ferait de très bons pâturages".
« Cette nouvelle ravira le Meneur Jelsok. » dit-elle avec un air certain.

Rysse n’expliqua rien de plus.
Elle ouvrit la porte en bois de cette longère qu’un panneau indiquait comme la “commanderie” et invita poliment Lyanna à entrer en premier. A l’intérieur, elle fût tout de suite surprise par un mélange d’odeur particulière. Le vieux bois traité par un menuisier qui se dégageait des meubles, les vieux ouvrages de la bibliothèque ajoutant une odeur de papier. Puis les effluves de lampes à huile faisant l’éclairage puisque le ciel était trop couvert. Des bribes de paroles s’entendaient un peu plus loin sans qu’on ne puisse en deviner le contenu. Tandis que Rysse l’amenait jusqu’à la pièce centrale, Lyanna aperçut diverses peintures assez réalistes accrochées au mur. Des scènes de bataille pour la grande majorité. Une mélée générale d’Atlantes, de Natus, d’étranges lions et de Wraiths.

Le dernier tableau qu’elle croisa sur son chemin était plus calme. Mais surtout plus symbolique. On y voyait des Natus et des Atlantes se serrant la main dans la salle d’embarquement de la cité. Lyanna observa chacune des peintures, oubliant complètement Rysse. Ce fut en entendant sa voix que la guerrière délaissa les fresques et rattrapa son retard pour se rapprocher de la jeune femme.

« Meneur ? »
« Oui ? »

Rysse ouvrit un peu plus grand la porte.
Le bureau du Meneur était modeste. Mais le grand nombre de livres, de mobilier fait sur place par les artisans Natus, et les diverses cartes de papier sur le bureau offrait une impression de splendeur martiale. Rysse guida Lyanna jusqu’à l’homme.
Lui aussi portait les dorures sur son uniforme noir. Un grand marteau de guerre reposait au pied du bureau, le manche posé sur le flanc. La masse métallique était couverte de petites entailles et d’éclats. Cette arme avait fait la guerre…

Lyanna resta derrière Rysse, et observa le mâle. Elle avait l’impression de voir un équivalent Atlante comme Sheppard, ou peut être Woolsey si on mettait le côté militaire de côté. Sauf que sur Atlantis, la guerrière ne les avait jamais vouvoyé. Alors qu’ici, elle allait devoir dire “vous” à ce … supérieur hiérarchique ? Intérieurement, Lyanna bouillonnait, mais elle fit en sorte que rien n’apparaisse sur son visage neutre.



Meneur:

La plume du Meneur continuait de gratter sur un parchemin qu’il rédigeait à la hâte.
« Rysse. Faites envoyer le courrier à la hâte sur la colline trente-deux. Des chasseurs Athosiens se sont infiltrés à la faveur du mauvais temps. Que le groupe de Breyt les raccompagne à la frontière sans violence. »
« Morlain est rapide. Il sera auprès de Breyt en moins d’une heure. »
« Envoyez-le sans délai. » ordonna le Meneur en signant le document.
Il le secoua un instant, l’enroula, puis le scella avec de la cire.
Rysse prit le document qu’elle comptait transmettre à son coursier. Mais juste avant, elle fit un signe en direction de Lyanna.
« Pour doléance, Meneur. Lyanna, cheffe du nouveau camp d’Ishta. »

Jelsok acquiesça.
La Meneuse duelliste n’attendit pas plus longtemps. Elle quitta le bureau à la hâte, laissant l’Amazone seule avec le commandant du fort Natus. Lyanna se tourna pour regarder Rysse partir, la laissant seule avec le mâle. Puis, elle reporta son attention sur ce Jelsok.
« Vos vêtures m’auraient trompées si la verbaliste Emmagan ne m’avait pas informé de votre venue. Vous ne portez l’identité Atlante que depuis peu m’a-t-on dit. » affirma Jelsok d’un air courtois. Il lui montra le siège en face du bureau. « Installez-vous. »

Darren avait raison, les Natus s’exprimaient étrangement. Lorsque Jelsok parla de ses vêtures, Lyanna fronça les sourcils avant de baisser les yeux pour regarder sa tenue. Le mâle devait parler de ses vêtements, tout simplement. Sans un mot, la guerrière s’assit sur le siège désigné par le Meneur. Elle ne savait pas vraiment comment réagir, ni quoi faire vu son inexpérience dans le domaine de la diplomatie. Encore moins à l’encontre d’un homme. Elle se contenta pour l’instant de regarder autour d’elle, observant la modestie des lieux.

Sans se douter de la gène que ressentait l’Amazone, le Meneur ouvrit l’un de ses tiroirs pour en sortir deux verres. Il les disposa sur la table devant lui puis s’empara d’une bouteille en terre cuite dans des entrailles plus profonde de son bureau.
« Lyanna, Meneuse du camp d’Ishta. La verbaliste Emmagan a été bien avare en détails. C’est à vous que devait s’adresser mon interrogation. » fit-il en versant un fond d’alcool dans chaque verre.
Il reboucha la bouteille puis en prit un qu’il présenta devant lui. Il attendait manifestement que Lyanna fasse de même. C’était le fameux accueil dont Darren lui avait parlé.
« Quel est votre oeuvre en ce camp ? »

Lyanna fronça les sourcils en voyant le verre tendu par Jelsok dans sa direction, et elle leva les yeux vers lui, comme si elle vérifiait s’il s’agissait d’un piège. Darren lui avait expliqué beaucoup de choses, mais quelques mots concernant ce peuple ne pouvaient pas supprimer toute trace de méfiance chez la jeune femme. Avec hésitation, elle prit le verre et regarda ce qu’il contenait, mais elle ne but pas. Au fond d’elle, Lyanna espérait qu’il ne s’agissait pas d’un alcool fort.

"J’ai été chargée de veiller à la construction d’une route pour permettre aux Athosiens de mener leur bétail jusqu’à de vastes pâturages".
« La réalisation d’un tel projet réduirait les tensions sur les frontières Natus. C’est bonne nouvelle. » admit le Meneur qui semblait attendre quelque chose avant de pouvoir boire. Lyanna ne remarqua pas cette attente chez son interlocuteur.
Au final, il pointa d’un coup de menton le verre que Lyanna avait encore en main.
« Mon accueil vous est déplaisant ? »

Lyanna eut une furieuse envie de répondre à Jelsok un “oui” franc et sincère. Cependant, elle savait que lui dire une telle chose n’allait pas du tout arranger ses affaires, et elle contrôla avec difficultés ses pulsions. La guerrière baissa à nouveau les yeux vers son verre, et après un autre moment d’hésitation, elle porta l’objet à ses lèvres. Elle but une gorgée, ignorant ce à quoi s’attendre. Pas du tout habituée, la guerrière toussa un peu en avalant. L’alcool n’était pas très fort, mais il n’avait non plus rien à voir avec les cocktails qu’elle avait bu sur Atlantis. Et malheureusement, elle n’était pas très fan.

Jelsok renifla nerveusement puis avala son verre cul sec. Il le déposa sur son bureau et la fixa ensuite, attendant de connaître le but de sa visite. Il déduisait qu’elle n’était pas à l’aise, peu habituée, et surtout face à un Natus pour la première fois. Heureusement pour l’Amazone, bien qu’elle ne s’en doutait pas, Teyla avait pris les devants en contactant Jelsok pour lui expliquer la situation. Le Meneur n’était pas du genre à faire des traitements de faveurs. Mais Teyla était l’une des rares Athosiennes estimée par les Natus. Grâce à cela, le Meneur se montrait patient et passif.

« Vous ne rendez manifestement pas visite pour mon alcool. C’est heureux, il est difficile à se faire parvenir. » dit-il finalement. « Alors...qu’êtes vous venue trouver chez les Natus ? »

Lyanna réfléchit quelques secondes, cherchant ses mots pour amener le sujet là où elle le voulait sans se départir de diplomatie. Son malaise était sans doute palpable.

"Et bien … je … je suis ici parce que j’ai besoin de matières premières pour réaliser cette route. Et tu es ..." commença-t-elle à dire avant de s’interrompre, se souvenant des paroles de Rysse.

La guerrière soupira discrètement pour prendre tout ça sur elle, ce qui était très difficile. Sans s’en rendre compte, elle prit les plaques de Darren dans sa main libre, y cherchant sa présence réconfortante. Puis, elle se reprit.

"... vous … vous êtes en possession de ce que je recherche !"

Lyanna posa son verre sur le bureau, et sortit de son gilet la paire de jumelles qu’elle tendit à Jelsok, comme le lui avait expliqué Darren.

"Un présent pour … vous".

Jelsok n’avait pas relevé le tutoiement, même si c’était quelque chose qu’il n’aurait jamais laissé passer venant de l’un de ses hommes. Il fixa le présent qu’elle lui offrait, ne comprenant pas vraiment le but sur le moment, puis la lumière se fit dans son esprit.
« Si nous concluons un accord, nous échangerons un présent pour sceller la bonne entente. » lui expliqua-t-il.
"Oh ! … je vois ..." dit simplement Lyanna, encore en apprentissage des coutumes d’un peuple qu’elle ne connaissait pas du tout.

Le Meneur savait maintenant pourquoi elle venait.
Pendant qu’ils discutaient, la porte s’ouvrit et Rysse revint faire signe au Meneur. Celui-ci invita son second d’un geste de la main à le rejoindre. La jeune Natus s’installa sur la chaise à côté de son officier et se laissa servir un verre.
« Soit. Exposez votre plan, l’Atlante, je vous écoute. »

Lyanna regarda tour à tour Jelsok et Rysse, avant de se racler la gorge, cherchant ses mots.

"Et bien, j’ai besoin de pavés et d’un … heu ..."

Lyanna fronça les sourcils en essayant de se souvenir du mot utilisé par Leng.

"... un mortier. Et on m’a dit que je pouvais en trouver ici".
« Nous avons de bons tailleurs de pierre et une riche carrière, il est vrai. Mais demander l’apport de ces ressources pour une route va demander nombre de solides Natus à l’emploi. Qu’offrez-vous en retour ? »

"Je n’ai rien à offrir en échange !" commença à dire la jeune femme, avant de s’interrompre.

Lyanna chercha ses mots et la façon d’amener le sujet du comptoir commercial. Se doutant que ses paroles n’allaient pas plaire au Meneur, la guerrière continua.



eden memories

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Invité
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Dim 19 Juil - 23:37

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna


"Mais j’ai cru comprendre que ... vous ... aviez des intérêts particuliers chez les Athosiens. Leur textile, leurs cordages et leur cuir. Et je sais que les Athosiens ont un intérêt pour certaines des marchandises Natus, en particulier des outils de forgeron. Je peux faire en sorte que des échanges soient possible entre vous".

L’allure du Meneur Jelsok s’était endurcie.
« Le commerce avec les Athosiens est impossible. De trop nombreuses rivalités demeurent. »
Le silence commençait tout juste à retomber que Rysse intervint cette fois. Elle se retourna légèrement pour regarder l’Amazone.
« Je suppose que vous n’êtes pas venue sans réflexions à ce sujet. Comment auriez-vous organisé cela ? »
"Aucun contact entre vos deux peuples, exceptés les marchands. Un jumper qui vient chercher ce dernier et le fret, afin de l’emmener dans mon camp où un comptoir commercial sera dressé pour les échanges."
« Et qui arbitrerait l’échange ? Vous ? »

Lyanna secoua la tête.

"L’un des miens. Un Atlante. Et en mon nom !"
« Ce doit être personne de confiance chez les Natus. Qui est-ce ? »

La guerrière garda le silence quelques secondes, puis elle se souvint que Darren lui avait parlé des Natus pour les avoir rencontré pendant la guerre. Et Jim avait des connaissances dans le camp, donc ses interlocuteurs devaient le connaître.

"Darren Clive" dit elle, avant de rajouter en se demandant si c’était une bonne idée : "Mon compagnon".
« Il n’est pas connu. »
« Pourtant il le devrait. » enchaîna Rysse, affichant encore sa surprise. « C’est l’homme qui a protégé son frère lorsque Retaya mandait duel à l’honneur il y long-cycle. »
« Vous le connaissez ? »
« Nous avons guerroyé ensemble sur le monde de sable contre le Dévoreur. Cet homme est plus passionné que raisonné. Mais il a l’honneur vibrant et la sagesse bien placée. »
Elle regarda Lyanna.
« Je le sais ne pas être du genre à se tromper dans le choix de ceux qui l’entourent. »
Le Meneur acquiesça lentement, en revenant à Lyanna.
« Vous certifiez que cet homme sera équitable ? Le gagez vous de votre honneur ? »

Lyanna fronça les sourcils en écoutant les paroles de Rysse quand cette dernière parla de Darren. Ainsi donc, c’était cette Natus que son amant avait mentionné ? La guerrière ne put s’empêcher de ressentir quelque chose de déplaisant à son égard, mais elle fit un effort pour se concentrer sur la conversation, avant de reporter son attention sur le Meneur.

"Je le certifie sur mon honneur" dit elle sans hésitation.
« Je gage aussi du mien. »
Le Meneur hocha la tête.
« Il serait bien difficile de rétorquer à cela. Mais j’y impose conditions : si les échanges échouent, il n’y aura pas de pierres. Nous nous entendons ? »

Lyanna acquiesça d’un hochement de tête. Elle espérait que les Athosiens ne poseraient de problème à cette idée, et que les échanges se passeraient bien.

"Nous nous entendons !" répéta Lyanna, avant de sortir une feuille de sa poche qu’elle tendit au Meneur au sujet des dimensions demandées par Leng. "Voici la taille demandée pour les pavés".

Rysse récupéra le document.
« Je vais le transmettre à notre maître-tailleur. Lors du premier voyage de notre marchand, vous obtiendrez un exemple de ce que notre art est capable de produire. Si votre homme est satisfait, les autres viendront ensuite. »
« Certes. Si cela convient... nous pouvons conclure cet accord. »

Lyanna comprit alors que c’était le bon moment, comme lui avait dit Jelsok. Elle reprit la paire de jumelles, et la tendit au Meneur. D’un geste relativement cérémonieux, le gradé Natus réceptionna le présent et l’étudia un petit instant. En comprenant de quoi il s’agissait, il mima un message non-verbal de satisfaction. On ne s’était pas moqué de lui et il le montrait.
Ensuite, en retour, il se leva et gagna une antichambre dans laquelle il disparut un petit instant.

« Puis-je vous demander service ? » questionna Rysse entre temps.
Elle fixa la jeune femme qui se tenait à ses côtés, les mesures du géomètre encore entre les mains. « Si je vous remets un pli, pourriez-vous le transmettre au soldat Clive ? »

Lyanna fronça les sourcils quand Rysse lui demanda si elle pouvait remettre quelque chose à Darren. Étrangement, sans savoir pourquoi, elle n’appréciait pas beaucoup cette demande. Vu la façon de Rysse de parler du soldat, elle craignait que cette demande soit inappropriée vu la situation, et que la jeune femme tente de lui voler le militaire. C’était peut être stupide comme idée, mais Lyanna ne pouvait pas s’empêcher d’être jalouse. L’espace d’un instant, la guerrière eut envie de refuser la demande de la Natus. Mais elle finit par soupirer discrètement, sans cesser de dévisager Rysse.

"Heu … d’accord ..." finit elle par dire à contre coeur, avec difficulté.

Jelsok revint peu de temps après.
Avec la même gestuelle presque cérémonieuse, il lui tendit une petite sacoche d’un cuir très simple. Lyanna fut intriguée, et prit la sacoche en l’ouvrant. A l’intérieur, dans un drap blanc visiblement taché de traces carboniques, on y trouvait comme un énorme morceau de charbon. Il en avait l’apparence mais pas la consistance. C’était un autre composé, et pas un résidu, qui laissait une trace noire noire sur les doigts.
« Du fusain de lame. Savez-vous ce qu’est cela ? »

Lyanna secoua doucement la tête en signe de négation. C’était la première fois qu’elle voyait ce matériau.

"Non, je ne sais pas ce que c’est".
« Une teinture pour les lames, à faveur de discrétion. »
« Voyez... »
Rysse prit le couteau qui servait visiblement de coupe papier sur le bureau du Meneur Jelsok. Elle déballa l’étrange morceau de carbone et le glissa sur le fil de la lame comme si elle était en train de l’aiguiser. Petit à petit, une marque résiduelle s’accumula jusqu’à rendre le métal de la même couleur.
« Parfait pour la furtivité, nul risque que la lame vous trahisse à la lumière. » ponctua l’officier Natus, visiblement curieux de savoir si ça allait satisfaire Lyanna.

La guerrière observait le résultat, et appréciait de voir une lame devenue furtive, de couleur noire, qui pourrait comme le disait le Meneur, favoriser certaines situations.

"Intéressant" dit elle plus pour elle même que pour les Natus.

La jeune femme regarda à nouveau le fusain de lame, puis reporta son attention sur Jelsok. Elle se contenta d’un hochement de tête, c’était encore trop difficile pour elle de remercier un mâle autre que Darren.
« Fort bien ! » dit-il alors en se levant. « Voilà affaire conclue. Vous avez placé votre honneur à gage, jeune femme. C’est grande valeur chez les Natus, ne l’oubliez pas. »
Il posa sa main sur le manche de son marteau, reposant à côté de son bureau, puis le lui montra en guise de salut.
« Puisse votre noble entreprise aboutir. »

Rysse salua avec sa propre arme puis conduisit Lyanna vers la sortie. Entre temps, elle rencontra de nouveau les tableaux. Son guide avait déjà remarqué son intérêt et elle ralentit le pas pour lui laisser le temps de les regarder de nouveaux. Lyanna put les examiner de plus près, s’attardant sur chaque peinture, curieuse.
« Deux peintres de renom ont exercé au fortin il y a long-cycle. Ces oeuvres ont pris forme de leurs mains, depuis le souvenir des guerriers, en commerçant des peintures aux Atlantes. Voulez vous connaître ces événements ? »

Lyanna détourna les yeux des peintures pour regarder Rysse. Ecouter l’histoire de ces toiles était intéressant, et même si cela venait de quelqu’un que la guerrière ne pouvait s’empêcher de considérer comme une rivale, la curiosité de Lyanna l’emporta. Elle acquiesça d’un hochement de tête, avant de regarder à nouveau les toiles.

« Celui-ci, c’est la Grande Guerre. Lorsque le Dévoreur fit apparaître sa pointe volante au-dessus de nos têtes, par surprise, et abattre sur nos foyers des légions entières. La Commanderie a été rasé lors des premiers assauts. Seule n’a survécu que la Stratège Batailleuse Vida, aujourd’hui notre dirigeante. Ce tableau ci relate la grande bataille de l’avenue Brega, en l’honneur des blessés et infirmes qui jaillirent subitement des dispensaires pour contrer l’approche ennemie. »

Rysse était fière de pouvoir lui narrer l’histoire.

« Ils avaient percé, s’approchaient en pensant le Natus faible et déshonorable. Les braves les ont vu arriver et se sont tenus derrière toutes fenêtres, mimant frayeur et cri de panique pour les tromper. Et au dernier moment... »

Sa main passa devant les détails de la toile. Des hommes et des femmes jaillissaient effectivement des fenêtres des bâtiments. La tête bandés, les corps abîmés, uniforme en lambeaux. Ils s’étaient tous jetés dans la mélée. La ferveur frénétique était palpable. Le peintre avait pris la peine d’ajouter de grand nombre de détail, comme des enfants perchés sur les toits qui envoyaient des cailloux sur l’ennemi accessible en contrebas. Ou bien des blessés encore au sol qui tirait au fusil pendant que les plus dextre rechargeaient.

« Celle-ci. C’est la représentation du combat final entre l'honorable John Sheppard et l’Atlante Eversman. Du temps de son honneur, qui avait lutté contre ses propres chairs corrompues. »

En entendant parler de Matt, Lyanna ne put s’empêcher de soupirer. Encore et toujours Matt. A croire que ce maudit mâle la suivait partout où qu’elle aille. La scène présentait avec beaucoup de détails le colonel qui faisait face à un Wraith aux traits semblable à Matt Eversman. Ce dernier était vraiment hideux. La guerrière grimaça en le regardant.

"Je savais que c’était un monstre" dit elle à voix basse pour elle même, tout en observant la peinture représentant Matt d’un oeil sombre. Rysse n’avait pas entendu.

« Ce jour là, l’un marqua la fin de la Grande Guerre. L’autre prouva que l’esprit est plus fort que la corruption du Dévoreur. La nation regrette que ce grand guerrier se soit déshonoré par la suite. »

Rysse n’en dit pas plus. Ce qui ne passa pas inaperçu pour Lyanna qui regarda la Natus en fronçant les sourcils, intriguée.

"Déshonoré ?"
« Il a fait grand cas d’ignorance de son honneur auprès des Natus. A la dernière guerre, sur nos corps saignants et blessés, il a attaqué reflet allié...par simple haine. Jamais il ne vint demander pardon aux Natus pour ces actes d’ignominie. Le déshonneur l’habille depuis. »

Rysse se décala pour présenter la fameuse scène de mêlée générale dans un hangar Wraith. Lyanna l’observa en détail, y voyant des silhouettes qu’elle connaissait. Les Atlantes bien sûr, mais aussi les Natus, comme sur les autres toiles. Cependant, il y avait des animaux, de grosses bestioles à quatre pattes portant des armures. Un peu comme le chat qu’elle avait vu se balader sur Atlantis, mais en beaucoup plus imposant. Elles ne semblaient pas être des montures, personne ne se trouvait dessus. Lyanna n’avait jamais rencontré de telles créatures.

« La Guerre des Sables. Ici-lieu, Atlantes, Natus et Tairis ont combattu et saigné ensemble. Pour débusquer l’ennemie ultime de notre nation, l’atteindre jusqu’à son antre, où on sépara sa tête de son corps de serpent. A la victoire de cette bataille donna le tournant qui nous offrit notre liberté et la fin de cette menace. Mais...elle avait alors déjà tué nos enfants... »
Elle tapota le bois.
« C’est ici que j’ai partagé l’arme avec l’Atlante Clive. Nous avons tué nombre de Wraiths ! »

Lorsque Rysse parla de Darren, Lyanna ressentit une bouffée de jalousie l’envahir. Elle imaginait très bien les deux compères se battre ensemble, côte à côte, dans des moments difficiles. Comme ce qui s’était passé avec elle, et qui avait débouché sur une relation amoureuse avec le soldat. Cela voulait il dire que Rysse et Darren ont connu la même chose ? Cette idée ne lui plut pas du tout, cela la mettait en colère. Mais la guerrière ne laissa rien paraître sur son visage. Elle se contenta de serrer le poing discrètement, sans quitter la peinture des yeux pour ne pas regarder Rysse. Cependant, Lyanna ne parvint pas à faire abstraction de cette vision de Darren avec la Natus. Elle voulait savoir, qui à ne pas aimer la réponse. Sans la regarder, la jeune femme chercha à en savoir davantage sur leur relation. Savoir si elle avait bel et bien à faire à une rivale ou non.

"Tu ..." commença-t-elle par habitude, avant de secouer la tête et de se reprendre. "Vous … vous connaissez bien Darren ?"
« Plutôt bien. » dit-elle innocemment, n’ayant pas compris que la jeune femme était jalouse.
"Plutôt bien ?" répéta-t-elle en maîtrisant sa voix choquée.
« Un ami tel que lui fait grande rareté. Surtout lorsqu’il vous arrache à la mort et garde votre corps au chaud. Je compte lui transmettre mes bons souvenirs par ce pli que je vous remettrai. Cela faisait presque long-cycle. »

Il n’en fallut pas plus pour que Lyanna s’imagine tout un tas de choses avec ces aveux. Elle pensait déjà que les deux jeunes gens avaient été amants, tout comme elle lors de sa mission sur Héstevic. Et cette allusion de tenir son corps au chaud, quelle horreur. Rysse cherchait elle à se rapprocher à nouveau de Darren ? Est ce que c’était pour ça que le soldat avait voulu venir sur le continent, sachant que Rysse était également là ? Lyanna fixa longuement la Natus de son regard noir, sans que celle ci ne la remarque. Et si elle s’écoutait, elle se jetterait sur sa rivale dans un duel à mort pour garder Darren. La guerrière dut faire un effort colossal pour se calmer et empêcher un tel acte, avant de détourner les yeux, furieuse.

"Je dois y aller !" dit elle simplement sur un ton glacial.

Une fois à l’extérieur, la Meneuse Duelliste lui expliqua qu’elle allait rédiger sa missive et qu’elles se retrouveraient devant le Jumper pour l’échange. En attendant, Lyanna était libre de vagabonder dans le camp parmi cette armée en pleine activité. Ce qu’elle fit, la sacoche en main, marchant dans le fort en regardant autour d’elle. Maintenant qu’il avait cessé de pleuvoir, les artisans avaient repris le travail. Comme Darren le lui avait expliqué, ils étaient tous soldats par nature mais occupaient également des emplois différents. Son regard ne tarda pas à rencontrer plusieurs de ces exemples.
Sur sa droite, un menuisier reprenait sur son établi les huisseries d’une fenêtre qui serait placée bientôt. De ses outils rudimentaires, il pratiquait des entailles et des reliefs d’une grande précision. Dans sa tribu, Lyanna avait déjà vu des Soeurs travailler le bois comme ce mâle le faisait, avec moins de matériel à disposition. En s’approchant, la guerrière vit les gravures très esthétiques qui couvrait une partie du bois...tandis que l’autre restait encore en simple état de dessin. Tout en travaillant, il regardait parfois autour de lui et saluait ses frères venus lui parler. Il finit par croiser le regard de Lyanna au loin et il fit le signe de pouce sur son front, comme il l’avait fait pour Rysse, de cette étrange façon de se découvrir d’un chapeau invisible.

Un peu plus loin, il y avait deux femmes dans une forge. Le visage marqué par le carbone, le regard luisant d’une longue expérience, elles oeuvraient ensemble pour redresser un fer de pioche tordu. Le Natus visiblement en cause discutait tranquillement avec elles pendant qu’elles travaillaient. L’une tenait le fer rougi d’une pince et le manipulait tandis que l’autre abattait régulièrement - et avec force - un marteau de forgeron. Lyanna resta un long moment à les observer. Deux femmes qui travaillaient le métal, cela lui rappela des souvenirs. Chez elle, bien que ce n’était pas son rôle, la guerrière avait forgé elle même ses épées et son couteau. Elle se revoyait à leur place, tenant fermement d’une main la lame rougie avec une pince, tandis que l’autre main abattait violemment un marteau dessus. Perdue dans ses pensées, Lyanna resta immobile quelques temps, avant de détourner les yeux pour regarder le reste du bâtiment.

Juste au-dessus, au niveau de la charpente de cette forge uniquement protégée d’un toit, se trouvait un cadre photographique d’origine Atlante. Une vieille photographie cornée et abîmée se trouvait protégée sous verre. De là où elle se trouvait, Lyanna ne parvint pas à savoir ce qui se trouvait dessus. Un homme à l’allure très fière, assis comme un japonais, autour d’une armurerie composée d’articles d’une grande finesse, semblait observer avec bienveillance le travail de ces filles pour l’éternité.
Il semblait être un mentor. Mais il y avait clairement un air de famille commun à ces deux femmes...qui se révélait être jumelles. Des copies conformes. Sauf que l’une portait une dorure discrète sur sa manche droite et l’autre du côté opposé. Sûrement pour se différencier. Lyanna fronça les sourcils, très intriguée. C’était la première fois qu’elle voyait des jumeaux. Elle ne pensait pas que c’était possible. Deux êtres qui se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Est ce que c’était de la sorcellerie ? La guerrière eut envie de leur poser des questions, mais elle ne voulait pas les interrompre.

Les deux jumelles terminaient tranquillement le travail en plaçant le manche du fer une fois celui-ci refroidit dans l’eau. Le Natus, probablement un mineur, était ravi du résultat. Il les salua avec son pouce puis s’en alla tranquillement, un sourire sur le visage. Les deux jeunes femmes sortirent un mouchoir de la poche de leurs épaisses vareuse pour s’éponger le visage d’un geste incroyablement coordonné. Visiblement, même si elles étaient trempées, elles n’aimaient pas quitter l’uniforme. Elles n’avaient qu’ouvert l’ensemble, laissant paraître la chemise de toile très simple qui les couvrait l’une et l’autre.
Elles se mirent à l’entretien d’une baïonnette visiblement abîmée lorsque l’une d’elle sembla croiser le regard de Lyanna. Elle donna un discret coup de coude à sa jumelle qui fit de même et se redressa, comme si elle attendait sa venue.

La posture, l’attitude, tout était bienveillant. Mais finalement pas à l’adresse de Lyanna. En réalité, un jeune adulte un peu gauche passa devant Lyanna en la bousculant presque.

« M...Me...Mes...exc...excuse...Atlante...je... »

Lyanna fusilla le mâle d’un regard noir, ce dernier ayant osé la toucher. Une furieuse envie de l’attraper par le col de sa veste l’envahit, mais elle se retint. Ce qui fut difficile, elle sentit qu’elle allait céder à ses pulsions. Heureusement, le Natus ne resta pas suffisamment longtemps devant elle pour subir son courroux. Il avait un bouquet de fleurs dans les mains. Il regarda les jumelles, Lyanna, les jumelles, puis s’en alla dans leur direction, les épaules basses. C’était donc lui qu’elles attendaient de pied ferme. Lyanna fronça les sourcils, et observa la scène, toujours en colère contre le Natus.

« Rey...Reynata. Atti...Attilie...heu... »
Son bouquet alla de l’une à l’autre. Mais puisqu’il était incapable de les différencier, son malaise s’intensifia brusquement et sa timidité l’acheva.
« Ne sais-tu point la trouver, jeune Natus ? »
« Serait-ce moi ? »
« Ou moi ? »
« Nul...nul...amusements ! Je...veux parler...à Attilie. Belle Natus de...heu... »
Son bouquet allait et venait de l’une à l’autre. Mais aucune des jumelles ne laissaient paraître la moindre expression qui aurait pu guider le pauvre prétendant.
« Allons, allons, jeunot. Comment peux-tu avouer sentiment sans savoir à qui l’admettre ? »
« Vous avez...même visage...alors... »
« Excuse de paresse ! Va, apprend à trouver Attilie. Et peut-être t’accordera-t-elle de l’attention. »
« Mais ! Je...n’insulte pas ! »
« Ton esprit est trop jeune. Nous avons deux fois ton âge ! »
« Je suis fort ! Fier et grand...Natus ! »
« Et aveugle. » répondit la jumelle doucement. « Va. Reviens lorsque tu sauras. »

Fortement déprimé, le jeune adulte quitta les jumelles en se maudissant de n’avoir pas su trouver celle qui faisait chavirer son coeur. Lyanna continuait de le fixer alors qu’il s’éloignait. Ce jeune mâle lui faisait vraiment pitié, c’était pathétique. Il avait beaucoup de chance de ne pas être dans le village de la guerrière. Même si les mâles n’étaient pas tués à la naissance, celui là n’aurait pas vécu longtemps. Dès qu’il disparut, les deux jumelles rièrent, et Lyanna reporta son attention sur elles.
« Tu es cruelle ! »
« Et toi trop douce. Nous faisons équilibre. »
« Certes. Mais c’est homme courageux de se frotter à l’illusion. Ne le rejette pas si durement. »
« Ses fleurs t’envoûtent, Attilie ! »
« Et c’est joli garçon, je le conçois. »

A peine avaient-elles fini d’échanger que la silhouette fixe qu’était Lyanna au milieu de tout ce monde en mouvement attirèrent leur attention. Si celle de gauche semblait être Attilie, Reynata était donc celle de droite.
« Celle-là n’a pas amené de fleurs. Tant mieux, je ne les aime pas. » lui dit-elle en souriant. « Votre regard apprécie-t-il la vue ? »

Lyanna fronça les sourcils, sans comprendre la remarque de Reynata.

"Pardon ?"
« A vous voir ainsi en statue, à coup férir qu’on vous croirait suivante de ce brave Natus ! »
« Certes ! Et puisqu’Attilie a son soupirant. Ai-je visiblement la mienne qui vient à sa suite ?»
« Ou bien veniez-vous quérir notre art de la forge, peut-être ? »
« Hm. Cela serait moins drôle ! »

Lyanna mit un certain temps avant de comprendre. Puis, elle finit par secouer la tête, mal à l’aise.

"Non, je … je ne suis pas … intéressée par les femmes !"

Quelqu’un avait déjà posé cette question à la guerrière une fois, et c’était toujours aussi déstabilisant. Lyanna se reprit et s’avança de quelques pas.

"J’étais juste entrain de me demander pourquoi vous vous ressemblez tant ? Je n’ai jamais vu ça auparavant. S’agit-il d’une illusion pour tromper l’ennemi dans un combat ?"
Elles pouffèrent.
« L’ennemi se fiche bien de nos visages. »
« A vérité, nous trompons surtout amis et amants. Il n’est rien de plus délicieux que l’incertitude quand ce bouquet de fleurs va de l’une à l’autre. »
« Telle illusion s’appelle “notre père”. » fit Attilie en levant la main, montrant le cadre photo. « Ainsi nous sommes nées. C’est rare mais naturel.. »
« Les cicatrices sont trophées chez les Natus. Mais nous, nous les craignons grandement. Cicatrices finiraient par désunir cette ressemblance que nous aimons tant. Voyez... »
La jeune femme prit sa soeur dans ses bras puis, tout en fixant Lyanna, elles sourirent ensemble. Un geste parfaitement synchronisés qui faisait bizarre. Et qui était même terrifiant d’un certain point de vue. Le regard de Lyanna passa de l’une à l’autre en fronçant les sourcils. Il n’y avait donc point de sorcellerie, mais simplement quelque chose de naturel ? Ces deux femmes étaient nées comme ça, identiques ? C’était vraiment étrange.

"Mais … comment fait on pour vous différencier ?"
« Joignez vous au jeu ! »
« Oui. Etudiez nos apparences, voyez, et trouvez ce qui nous différencie. Alors, nous vous ferons récompense de notre art ? »
La dernière phrase s’était adressée à la jumelle qui acquiesça.
« Pourquoi pas. Bel armement que porte l’Atlante, nous pourrions y embraser la pointe. »
"Embraser la pointe ?" répéta Lyanna, curieuse.
« Nous vous montrerons ce que c’est... »
Elles étaient d’accord.
« Trouvez, Atlante. Et nous vous offrons récompense ! »
"D’accord !"

Lyanna se mit alors à fixer les jumelles, les détaillant des pieds à la tête pour chercher le moindre détail différent. Elles demeuraient immobiles, bras dessus dessous, se laissant étudier avec un air espiègle commun aux deux jeunes femmes. Ce n’était pas chose aisée, mais la guerrière comptait sur son sens de l’analyse pour discerner même la plus petite chose qui sortait de l’ordinaire. Elle prit son temps, remarquant enfin quelques toutes petites différences à peine visibles pour quelqu’un qui ne faisait pas attention.

"Il y a une petite dorure sur vos manches. La position est différente".
« Facile que cela. Quoi d’autre ? »

La jeune femme continuait son examen visuel, et découvrit une différence très subtile dans le regard bleu des jumelles. Elle pointa l’une d’entre elles.

"Toi … enfin vous … vos pupilles sont plus sombres. Et … vous avez plus de creux dans la peau au coin des yeux … ici ..." dit elle en montrant une zone à l’extrémité de son propre oeil.
« Atlante !!!!! » s’écria Reynata à voix basse. Elle lui pris la main pour faire cesser immédiatement son geste. Elle secoua la tête, riant presque. « Osez-vous ainsi hurler la réponse au reste du cantonnement ? Un peu de discrétion, diable ! »
« Votre regard fait honneur à la clairvoyance de votre esprit. C’est bien observer mais... »
Attilie se pencha un peu vers son oreille.
« Ne vendez point la réponse à mon soupirant. D’accord ? »

Lyanna était satisfaite d’avoir découvert ce qui pouvait différencier les jumelles. A la demande d’Attilie, un sourire apparut sur le visage de la guerrière, qui n’avait pas du tout l’intention de vendre la mèche au Natus éconduit.

"C’est promis. Je n’ai pas du tout l’intention de lui adresser la parole !"

En réponse, les deux jumelles lui firent un signe de tête étrangement coordonné l’invitant à entrer dans leur forge. L’une s’enfonça un peu plus vers les présentoirs tandis que l’autre soulevait un contenant de bois visiblement très lourd. Elle en sortit une pierre étrange qui avait l’allure d’une braise dorée dans laquelle la lumière semblait perpétuellement en mouvement. Lyanna était très intriguée par cette pierre incandescente.

« Voici du minerai de feu. Il est unique et provient de notre monde. » lui expliqua-t-elle en lui tendant une pierre de la taille d’une bille. « Celui-là est très faible, il ne vous brûlera pas. »
« Notre minerai à très grand nombre d’utilisation. Voyez notre forge. Il n’y a presque que de ça. » fit Attilie en revenant avec une rapière dans son fourreau.
Elle dégagea doucement l’arme. C’était une lame qui avait été longuement travaillée et témoignait d’un savoir faire de longues générations. De la qualité, de la finesse dans l’ouvrage. Mais la pointe donnait l’air d’avoir été passé récemment à la forge, imprégnée d’une lueur jaune-orange qui ne semblait plus pouvoir disparaître.
« Voyez. Nous savons embraser les pointes ainsi. En imprégnant des fragments de pierre à feu. N’espérez point allumer votre feu de camp avec. Mais l’extrême température à l’impact sec offre excellente perforation. Notamment les armures et les chairs Wraiths. »
« En revanche, cela demande de ne pas ranger l’arme trop sèchement. Nous avons si souvent visite d’impétueux Natus trop jeune qui percent ainsi leurs fourreaux. »

Lyanna était fascinée par cette découverte, et elle observa la rapière avec intérêt. Outre le fait que cette pointe incandescente était agréable à regarder, elle avait visiblement un avantage en combat, ce qui donnait un bonus à la personne qui maniait l’épée. Vu que les lames étaient ses armes de prédilections, cela intéressa grandement la guerrière.

"J’aime beaucoup. Pourrais je avoir la même chose que cette lame ?"
« Certes. C’est récompense de votre succès.. »
« Nous vous offrons d’imprégner vos lames. Mais... »
Elle fronça les sourcils.
« Ce n’est pas réversible. Il serait mieux de vous faire essayer avant, savoir si vous aimez vraiment... »
« Vous portez des lames courtes, épées à point de gravité reculé...c’est cela ? » fit la jumelle en se décalant un peu pour apercevoir les épées de Lyanna.
« Hmmm...la lame d’Hertel ? »
« Oui, c’est ce qui s’approche le plus... »

Reynata alla dans la remise à son tour puis revint avec une épée courte enveloppé dans un linge. Ensemble, elles guidèrent Lyanna derrière la forge où se trouvait un petit terrain d’essai. Elles lui avait demandé son prénom en chemin, le trouvant très poétique à l’oreille. Une fois sur place, quelques épouvantails supportaient des armures bien abimées, il y en avait une de Wraith, un gilet pare balle Atlante, et une dernière qui était à mi-chemin entre le pourpoint en cuir et la côte de maille.

Avant de lui confier l’arme, Reynata dégaina doucement avec une minutie trahissant son amour et le soin pour ses oeuvres. Elle lui montra la pointe à l’allure incandescente et le posa sur la paume de sa main sans aucune souffrance. Un détail supplémentaire, cette amélioration s’étendait très légèrement sur le fil de la lame sur quelques centimètres avant de disparaître. C’était un bon choix du propriétaire étant donné que l’épée courte servait également à exercer des assauts de taille.

« Vous voyez ? On sent la chaleur mais comme épaisse couverture en hiver. La pointe sommeille. »
Pour lui prouver, elle proposa à Lyanna de tester la température de la main. La jeune guerrière s’exécuta en posant sa main sur la pointe de l’épée. Quelle ne fut pas sa surprise en constatant que c’était à peine chaud, aucun risque de se brûler.
Attilie, de son côté, venait d’ajuster les armures du terrain d’essai.
« Le choc fait réagir la pierre à feu. Aussi vite que la foudre, la température s’élève et embrase. Essayez donc sur ce mannequin, vous allez tout de suite le sentir. »
« Attention, Lyanna. Hertel est homme trapu. Il a mandé plus de poids à la pointe, ne soyez pas surprise. »

Les jumelles s’écartèrent pour permettre à leur nouvelle amie de tester ce qu’était la pointe incandescente des Natus. Lyanna fit d’abord quelques moulinets avec l’épée. Reynata avait raison, l’arme était un peu plus lourde que les siennes. Puis, elle s’avança vers le mannequin, se mettant en garde. Dès la première frappe qu’elle imposa sur le mannequin, les éclats imprégnés de minerai de feu eurent une réaction immédiate. Comme si la pression de ce choc les avait sorti du sommeil et rendu actif, les lueurs s’étaient soudainement agitées en faisant chauffer la pointe. Lyanna remarqua alors que la lueur de la pointe rougit davantage suite au choc, et en plaçant sa main au dessus, la jeune femme constata la différence de chaleur par rapport à tout à l’heure. L’une des jumelles avait d’ailleurs failli intervenir, craignant que l’Amazone ne se brûle cette fois. Lyanna reporta son attention sur le mannequin, là où elle avait porté son coup, avant de frapper à nouveau. Et forcément, dès le prochain assaut, la température élevée réduisit la qualité de l’armure adverse. Une entaille apparut, et si Lyanna continuait de frapper l’armure, celle ci finirait par être percée. Elle s’attaqua ensuite aux autres mannequins pour voir le résultat. Si le gilet pare-balle Atlante semblait bien encaisser, l’armure Wraith se coupa plus facilement. Lyanna n’avait jamais affronté de Wraiths, mais avec cette nouveauté, cela l’aiderait grandement le jour où elle leur ferait face.
Et la côte de maille, quant à elle, conserva une teinte rougeâtre quelques secondes en laissant une fente à moitié fondue. La guerrière examina rapidement l’entaille, sans la toucher pour ne pas se brûler, mais elle fut satisfaite. Elle regarda à nouveau la pointe de l’épée rougie, ce qui donnait presque une lueur enflammée à l’arme.

"J’adore !" dit elle en souriant, pour elle même, fascinée.

Les deux jumelles étaient véritablement satisfaites. Elles lui souriaient en retour d’une certaine forme de complicité. Comme le lien qu’un soldat avait avec l’artisan qui prenait grand soin de ses armes. Car c’est leur art, leur métier, que Lyanna reconnaissait de cette façon.
La guerrière revint vers les jumelles et tendit l’arme.

"En combien de temps la chaleur diminue suffisamment pour que l’épée soit remise au fourreau ?"
« C’est déjà suffisant. Mais il faudra habiller vos fourreaux. »
« Oui. Voyez... »
Elle lui présenta le logement en cuir de l’arme. A l’intérieur, une fine couche de feuille métallique mêlée d’un étrange composé organique tapissait l’intérieur.
« Avec ceci, la chaleur restante est absorbée. »
« Peu d’attente que le minerai ne se calme. Avec cet habillage, vous pouvez rengainer et poursuivre vos activités sans avoir à attendre. Mais cela ne peut être parfait, imprégner son arme présente deux désavantages. »
« Le minerai n’est pas éternel. Il s’appauvrit avec le temps et l’usage. Il finira par devenir terne et ne chauffera plus. Vous devrez alors ramener la lame en forge Natus pour reproduire l’opération. La fréquence dépend du rythme et de l’intensité de vos batailles. »
« Quand à la seconde. Chaleur certes. Mais chairs cramées également. L’entretien est plus long et demande plus de patience. Si vous ne nettoyez pas et ne retirez pas, un amas disgracieux se formera autour de votre lame à la longue. »
« C’est contrepartie à accepter avant d’imprégner son arme, Lyanna. Vous comprenez ? »

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Lyanna
Guerrière
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√ Arrivée le : 14/07/2018
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Dim 19 Juil - 23:40

Lyanna

Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna

Lyanna réfléchit quelques instants, prenant son temps afin de décider du sort de ses épées. Il y avait des avantages, certes, mais également des inconvénients. Revenir dans une forge Natus de temps en temps ? Si c’était ici, cela ne dérangeait pas du tout la jeune femme. Avoir de la patience pour nettoyer ses armes ? Lyanna bichonnait ses épées en prenant son temps, et puis elle n’aurait qu’à mettre des gants pour ne pas se brûler. La contrepartie ne l’inquiéta pas outre mesure.

"Je comprends".

Après quelques secondes de silence, Lyanna retira ses fourreaux et sortit ses épées, avant de tendre le tout aux jumelles pour accepter cette offre.

Sur l’heure qui suivit, les deux Natus se mirent à l’ouvrage. Apprendre que Lyanna était également le maître d’oeuvre de ses armes - à la fois si simple mais d’élégante conception - les avait beaucoup intéressé. Tout en s’exécutant, elles purent discuter des différentes façons de travailler une arme entre l’art Natus et celui de Kirana. Parce qu’apprendre, en plus, que Lyanna venait d’un peuple de femmes, cela les avait beaucoup intriguée.
De ce fait, puisque Lyanna possédait les bases, les jumelles travaillèrent ses deux épées tout en lui expliquant les étapes. En toute transparence, comme un vétérinaire le ferait d’un animal pour calmer l’inquiétude de son maître, les jumelles lui montrèrent ce qu’elles faisaient et expliquaient chaque élément. En soulignant l’importance et la réaction de fusion entre les éclats de pierre et le métal.

Par exemple, elles désolidarisèrent les pommeaux pour les préserver des grandes chaleurs après avoir tracé au fusain le centre de gravité. Ainsi, en gérant efficacement l’imprégnation, elles faisaient en sorte que le poids ne se décale pas et que le propriétaire ne sente aucune différence en manipulant l’arme.

On sentait la bienveillance et l’extrême concentration de ces deux jeunes femmes qui ne se donnaient pas le droit à l’erreur. Le travail devait être parfait, sans la moindre tâche. Lyanna resta silencieuse, sans les interrompre pour les laisser travailler. Mais elle regardait tout ce que les jumelles faisaient.

Les deux épées passèrent un long moment dans le feu de la forge, jusqu’à ce qu’elles soient affaiblies par la chaleur, puis le martèlement débuta. Les filles affinèrent davantage la pointe, la raclèrent, puis taillèrent une très fine bande “réceptacle” sur la pointe et le fil. Le prochain martèlement se fit une nouvelle fois sur l’enclume. Il était plus vigoureux, plus acharné. L’une tenait la lame avec une pince, la retournant régulièrement, tandis que l’autre battait le fer avec rythme et précision. Cette fois, cette opération était réalisée sur une enclume différente, couvert d’un lit de minerai de feu. A chaque impact, des étincelles jaillissaient comme à la sortie d’un volcan. Cela avait quelque chose d'envoutant et d’enivrant. A croire que ses épées étaient reforgées au abord d’un volcan en colère ou au centre d’un terrible incendie grondant. La roche sifflait, gémissait, et ses éclats habitaient peu à peu le réceptacle dans une régularité très esthétique.

Cela demanda quelques corrections. Puis une fois certaine que l’opération s’était bien déroulée, elles vérifièrent que le fil du tranchant n’était pas altéré. Les deux lames retournèrent dans le foyer de la forge pendant qu’on se chargeait de ses fourreaux. A ce moment-là, on lui apprit que le composé organique était une plante “vivante” qui se fixait dans le métal et se nourrissait de la chaleur. Il fallait donc s’assurer que ses besoins soient couverts, comme une fleur. Elle résistait bien à l’eau, aux aléas du terrain, mais redoutait vraiment l’obscurité totale. Si Lyanna laissait ses fourreaux continuellement enfermés dans un placard, la plante mourrait et ses ramifications, qui formaient cet étrange pelage d’herbes absorbant la chaleur, finiraient par se flétrir.

« Pour entretenir l’habillage, nous conseillons souvent de suspendre les fourreaux vides sous un soleil de midi. Une fois toutes les deux semaines, plus souvent c’est l’idéal ! »

Lyanna acquiesça d’un hochement de tête. Elle n’était pas une spécialiste des plantes, mais cette tâche, elle pouvait facilement l’accomplir sans causer de dégâts.
Il restait encore un peu de temps.
Les jumelles proposèrent de boire un verre en restant à côté du foyer, surveillant le travail des armes, et elles se montrèrent très curieuses sur la vie de Lyanna et de sa tribu. Si la guerre contre l’homme leur semblait presque inconcevable tant elles songeaient au respect mutuel, le rang et l’expérience de guerre de Lyanna les marquaient.
Elles enchainèrent ensuite sur le camp dont elle avait la direction, trouvant le nom d’Ishta tout aussi poétique. Lyanna en profita pour expliquer l’origine de ce nom, venant d’un lieu légendaire de sa planète.

Ses deux lames sortirent enfin du foyer. On les martela encore une fois puis les filles les enroulèrent dans un tapis de ce fameux composé organique juste après l’avoir passé à l’eau. Dix bonnes minutes plus tard, lorsqu’elles déroulèrent le tapis, les lames étaient redevenues telles que Lyanna les avait connu. Lisses, simples, parfaites : à l’exception des pointes et du début de tranchant qui rougeaoyait comme la rapière. Cela donnait un air étrange aux lames, mais très agréable à regarder.
C’était fait…

« Ne les testez pas. Il faut laisser reposer maintenant. Ne vous servez pas de vos armes avant demain matin ! »
« Oui. Et si vous voulez revenir quand la pointe aura ternie, vous nous trouverez ici en tout temps. Nos postes ici-lieu sont permanents. »
"Parfait. Je n’ai pas l’intention de les utiliser pour l’instant. Enfin, normalement ... "

Savoir que les jumelles seraient sur le continent en permanence était une bonne chose, et Lyanna acquiesça d’un hochement de tête. Lorsqu’elle aurait besoin des forgeronnes, elle saurait où les trouver.

Lentement, elles remontèrent les épées en refixant les pommeaux. Elles vérifièrent une nouvelle fois le centre de gravité de la lame. Puis chacune des jumelles la nettoya doucement avec une huile, évacuant toutes les impuretés résiduelles.
« Le Mange-Braise est nouveau-né en vos fourreaux. Ne soyez pas violente. » lui expliqua Reynata en faisant glisser lentement la première épée dans le fourreau.
« La sensation de rudesse ne durera pas. C’est le temps pour la plante de prendre bonne forme d’accueil de la lame. » ajouta Attilie en glissant la deuxième lame avec la même douceur.

Satisfaites, les deux jeunes femmes se reculèrent de la table pour permettre à Lyanna d’accéder à cette oeuvre achevée.
« Voilà, c’est à vous. »
« N’oubliez pas. Manipulez, mais ne frappez pas avant demain matin ! »

Lyanna prit ses fourreaux et les manipula avec précaution, comme si elle craignait de les briser. Elle remarqua que l’extrémité n’était pas chaud, là où se trouvaient la pointe des lames. Un vrai travail d’orfèvre. La guerrière replaça ses fourreaux dans son dos, avant de regarder les jumelles.

"Je vous remercie. C’est un travail de qualité !" dit elle en s’inclinant légèrement.

Les deux jumelles, n’ayant pas d’armes à montrer, firent le signe du pouce comme si elles se découvraient d’un chapeau.

« Plaisir a été notre, Lyanna d’Ishta. »
« Puissiez-vous connaître nombre de victoire et resplendir d’honneur. »

Les jumelles avaient beaucoup apprécié ce temps passé avec Lyanna.
Elles se répétèrent quant au fait qu’elle pouvait revenir les voir quand elle voulait, même si l’entretien de ses armes ne serait pas gratuit la prochaine fois.
Après quelques signes d’au revoir, elles retournèrent à leur occupation avant qu’elles ne soient de nouveau accostées par un soldat ayant besoin de faire d’aiguiser sa baïonnette.

Lyanna reprit sa marche en regardant ailleurs, s’attardant davantage sur le travail des femmes que celui des hommes. Plusieurs de ces exemples d’artisanat mais aussi des scènes de vie Natus s’étalaient sous son regard. Effectivement, en-dehors du service militaire, ils se regroupaient généralement par famille. C’était l’exemple d’un père qui venait d'atterrir sur le dos d’une adolescente et la faisait crier de chatouilles sous les aisselles. Une mère, plus loin, semblait apprendre à son fils comment repriser sa vareuse abîmée.
D’autres jeunes, garçons comme filles, s’étaient également réunis autour d’un ancien devant le feu. Il mangeait tranquillement en leur parlant de la Grande Guerre qu’ils n’avaient pas connu dans leur foyer et les héros qui avait marqué l’histoire. Lyanna regardait tout ce qui se passait. Elle n’avait jamais connu ce genre de choses. Chez elle, le temps était consacré au travail et à l’apprentissage. Il y avait très peu de loisirs, voir aucun. Et la notion de famille n’était pas du tout la même qu’ici, ou que sur Terre. Parmi ces Soeurs, la mère n’avait pas l’éducation entière de sa fille. C’était la tribu qui élevait les enfants, leur apprenant dès leur plus jeune âge à obéir, à se battre, à chasser, etc. Il n’y avait pas de jeu ou de réunion familiale comme dans ce fort. Rien que l’idée de voir un père jouer avec ses enfants était une notion complètement étrangère pour Lyanna, qui voyait là quelque chose de mal et d’anormal. Elle resta à distance, les observant un temps, partagée entre un profond dégoût mais également une étrange curiosité de voir des choses nouvelles, des moeurs différentes des siennes. Après quelques minutes, la guerrière reprit sa route.

En observant tout ça, l’Amazone finit par repérer Jim, beaucoup plus loin, qui négociait tranquillement le prix d’un ensemble de poêles et une grande marmite contre une lampe torche et un paquet de pile de rechange. Le militaire remarqua la présence de Lyanna. Il lui fît un signe qu’elle eut du mal à interpréter. Etait-il en train de l’appeler ou bien lui signalait-il sa présence ? Lyanna se retourna, comme pour s’assurer que Jim lui faisait bien signe pour elle, avant de reporter son attention sur lui. Que devait elle faire ? Une part d’elle ne voulait pas le rejoindre. C’était un mâle, certes un ami de Darren, mais un mâle quand même. Ce qu’il faisait ne lui était d’aucun intérêt. Commercer avec d’autres mâles lui était complètement égal. Pourtant, elle avança machinalement vers le groupe, mais elle s’arrêta à bonne distance, ne voulant pas s’approcher de trop près.

Le sac à dos du militaire venait de tripler de volume depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu. Il continuait ses échanges, se rendant désormais vers un groupe de femmes Natus qui s’échangeaient des légumes sauvages. En étant proche de Lyanna, il lui dit poliment :

« Vous devriez profiter de cette occasion pour faire du troc. Armes, outils, objets. Ce qui pourrait vous intéresser pour votre vie au camp. Je suppose que nous n’allons pas revenir avant longtemps donc... »

Lyanna observait ce que Jim faisait, mais elle fronça les sourcils à sa proposition.

"Mais … je n’ai rien à échanger !"
« C’est bien pour ça que Darren m’a demandé de transformer vos finances avant notre voyage. Il m’a dit que vous aviez du mal avec les valeurs alors... »
Il dégrapha une poche militaire de son gilet tactique pour la lui tendre. Lyanna la prit et regarda dedans.
« Je vous ai réuni des objets de valeurs pour le troc. Ils sont prisés autant des Natus que des Athosiens. Si vous ne voyez pas quoi acheter, flânez un peu devant les cantonnements. Pas mal de soldats ont ouvert leurs échanges. Vous trouverez forcément des articles intéressants. »
A l’intérieur de la pochette se trouvaient des objets d’Atlantis. A l’apparence plutôt habituel pour ceux qui y vivaient. Mais beaucoup moins pour les autres, comme les Natus.
Des piles, une lampe torche, une lampe frontale, des jeux type rubik's cube. Du dentifrice, du savon, des médicaments simples. Des boutons de manchettes, des peignes et quelques bijoux.

Darren savait pertinemment qu’elle n’aurait pas comprit s’il avait tenté de le lui expliquer avec des mots. Lyanna avait déjà fait du troc, bien sûr, mais le sujet de l’argent et de la valeur était un terrible sac de noeud qui leur prenait la tête depuis bien longtemps. Le soldat ne se décourageait pas mais les séances de torture psychologique dépassaient rarement l’heure par séance. Il évoluait sur les sujets pour ne pas la dégouter aussi. Il lui montrait ses comptes, l’évolution de son salaire (puisqu’elle n’achetait rien à part du chocolat) etc…

Darren s’était donc arrangé pour ne rien lui dire et qu’elle se retrouve avec des objets à échanger une fois sur le terrain. La pratique devenait beaucoup plus compréhensible que des mots et de la théorie.
« Ne vous en faites pas. Les Natus sont très stricts, ils peuvent négocier mais aucun ne cherchera à vous escroquer vos valeurs. C’est un terrain opportun pour commencer. »

Jim savait qu’elle n’était pas à l’aise en sa présence. Le soldat reprit donc tranquillement sa route, indépendamment d’elle, pour acheter une série de légumes pour April. Pendant ce temps, Lyanna s’enfonça dans le cantonnement et découvrit que cette partie de la journée se ponctuait effectivement d’échanges entre les différents soldats. Si quelques groupes allaient et venaient pour s’échanger directement des biens, d’autres s’étaient installés aux pieds des murs. Un tissu sur le sol, les objets visible pour les intéressés.

Puisque tous avait un travail en plus de celui de soldat, nombre d’artisanats étaient représentés.

Des tailleurs avaient produit divers vêtements relativement simples.
Des chasseresses vendaient des cuirs sous forme de sacoches, de blague à tabac (prisé des Atlantes), des portefeuilles.
En évoluant, Lyanna trouvait des articles étonnamment variés. Allant des figurines sculptés sur bois aux bottes, vêtements, livres, friandises, nourriture. Des plantes décoratives. Parfois même des objets insolites.

C’était le cas de cette pendule faites entièrement de bois, calée sur le modèle Atlante.
Ou bien de ce jeu d’arc et de flèches. Un boitier à bille mettant l’agilité à l’épreuve.
D’un fauteuil à bascule.
Des nécessaires discret dans des boîtes. Couture, écriture, pour des lunettes et autre.

Si les Natus ne se vanterait pas de concurrencer le marché Athosien, chacun allait de ses petites confections pour avoir le plaisir d’échanger. Il y avait beaucoup de choses intéressantes, et Lyanna regardait partout pour savoir quoi prendre. Comme ce jeu d’arc qui avait l’air sympathique. Ou encore quelques livres ou vêtements. Elle s’approcha d’abord de l’étal où se trouvait l’arc. Gardé par un mâle. Sur le coup, la guerrière eut envie de proposer un duel à mort pour récupérer cet objet, mais elle se doutait bien que ça n’arriverait pas. Elle allait devoir prendre sur elle, et échanger les bons objets de sa sacoche. Elle désigna l’objet du doigt, cherchant d’abord à connaître sa valeur.

« Ah, c’est belle pièce que ceci. Je l’ai faite moi-même, des mains que vous voyez là ! »
Le Natus se rendit jusqu’au mur où se trouvait la grande cible et la décrocha. Quand il la ramena sur son étal, Lyanna eut la surprise de découvrir qu’elle n’était pas plate. L’agencement des couleurs était si trompeur qu’on la pensait aussi droite qu’un disque à fléchette. Ce n’était pas du tout le cas, beaucoup de reliefs divers et échelonnés rendaient le tir de ces flèches bien plus compliqué.
« Voyez ! Avec vos concurrents, vous annoncez d’abord l’une des quatre couleurs et vous tirez. Le but consiste à aligner quatre même couleur. Ou bien former une ligne de trois flèches avec les autres. Si vous n’avez plus de flèches, vous êtes éliminée. »
Il y avait une grande variété de couleur. Un incident de tir pouvait aussi bien favoriser un concurrent que le défavoriser.
Il revint accrocher sa cible puis proposa à Lyanna de faire un essai.
« Comme ça, vous allez vite comprendre la difficulté. » avait-il dit.
Il avait fait exprès de planter à la main deux flèches à des endroits précis. Les extrémités au niveau des plumes portaient toutes un embout coloré pour pouvoir savoir à qui appartenait les traits.
« Ici, vous avez le choix. La couleur et le trait. Mais il est dur de former la ligne comme d’atteindre cette couleur, là haut sur le coin...à vous, essayez... »

Lyanna était restée silencieuse pendant les explications du mâle, elle voulait lui parler le moins possible. Quand il lui proposa d’essayer, la jeune femme fut bien obligée de participer, et donc de lui adresser la parole à contre coeur. Elle prit l’arc, encocha une flèche, et regarda la cible pour savoir quoi choisir. Comme l’avait dit le mâle, faire une ligne serait aussi difficile que choisir une couleur. De là où elle se trouvait, cela paraissait pourtant simple.

"La couleur !"

Lyanna banda l’arc, son coude légèrement surélevé derrière elle, le dos bien droit. La jeune femme n’avait pas tenu un arc depuis longtemps, mais ses cours lui revinrent en mémoire même si elle n’était pas une experte en la matière. Elle se concentra, respirant profondément, fermant un oeil pour viser la cible, cherchant l’endroit voulu où frapper. Puis, lorsqu’elle sentit que c’était le bon moment, Lyanna décocha la flèche qui fila vers la cible.

Le trait fila dans la bonne direction.
Mais juste à la fin, comme s’il y avait eu un maléfice, la flèche se planta sur une couleur...mais pas du tout la bonne. Fier de lui, le Natus sourit et revint chercher sa cible. Il l’approcha de Lyanna qui remarqua, avec la réduction de l’effet d’optique, qu’elle avait véritablement visé la mauvaise couleur.

« Voilà tout l’enjeu ! Votre vue est trompée. Celle de votre concurrent le sera aussi. »
Il posa ses doigts sur la couleur d’à côté.
« Peut-être voudra-t-il essayer ceci ? Mais cela va-t-il vous porter bénéfice s’il échoue ? Ou bien réussira-t-il à garder un coup d’avance sur votre flèche ? Et vous ? Allez vous suivre cette couleur non désirée ? Ou tenter une autre ? »
Le Natus était content de pouvoir lui souligner la dimension tactique du jeu et le sentiment de surenchère, de suspens vis à vis des autres qui tireraient leurs flèches. Ce qui intéressa grandement Lyanna.
« Pour deux bons objets, ce jeu est votre ! »

Lyanna posa l’arc sur la table, et regarda dans sa sacoche. Deux bons objets contre celui là. Mais qu’est ce que le Natus appelait un bon objet. Elle sortit plusieurs objets comme le savon, ou une lampe torche, ou encore des bijoux. Peut être certains intéresseraient le mâle. Elle déballa le savon pour le montrer, avant de faire une démonstration avec la lampe.

Pendant ce temps, l’homme avait retiré les flèches de la cible tout en l’observant. Il fixa les différents articles posés sur la table et repoussa sans agressivité le savon et le dentifrice. Il hésita beaucoup entre les bijoux et la lampe torche.
« Voilà objet de valeurs...je dirai... »
Il attira vers lui, comme pour sélectionner les objets, la lampe torche et le bijou le plus petit.
« Ceci ! Est-ce convenu ? »
"C’est convenu !"

Lyanna poussa la lampe torche et le bijou vers le Natus, avant de ranger le reste dans la sacoche.
Satisfait, le vendeur se pencha sous la table pour en sortir le rangement en tissu épais pour la cible. Un carquois de cuir robuste pour les flèches.
« Apprenez ceci. » fît l’homme en lui montrant le dos de la cible avant de la ranger définitivement.
Il y avait une inscription discrètement burinée dans le bois. Un mélange d’Allemand et de Latin. « Il y a mon nom et position de mon atelier en Magna. Si vous avez besoin de faire réparer, remplacer flèches, n’hésitez pas à rendre visite. Votre jeu fera peau neuve ! »
L’homme rangea le tout et le tendit à Lyanna, lui montrant ensuite le pommeau de son arme en guise de respect, avant de se détourner vers un nouveau client, les objets en main.

« Atlante ?!? » l’accosta soudainement une adolescente en tenue de chasseresse.
Elle avait des bracelets de tissu sur ses poignets, ornés de quelques colifichets, et l’une de ses mèches de cheveux était finement tressée d’une lanière rose et bleue.
« Une parure sur vos mèches ? Elles tiennent bons et embellissent le visage ! »
Elle ouvrit ses mains en lui présentant un grand assortiment de diverses compositions de couleur.
Lyanna se tourna vers l’adolescente, et regarda ce qu’elle proposait. Elle sourit en voyant les bracelets qu’elle portait, ainsi que les lanières dans ses cheveux.

"Bien sûr !"

La guerrière regarda ce que la jeune chasseresse proposait. Notamment les lanières de cuir.

"La dorée et la rouge me plaisent bien".

Excessivement enthousiaste, signe qu’elle débutait dans le troc vu son très jeune âge, l’adolescente lui offrit un grand sourire et rangea ses lanières, sauf celles que Lyanna avait sélectionné.
« Je les place moi-même ! Mes parures font fureurs et créé nombre de couples ! » se vantait-elle allégrement tout en attirant Lyanna vers un endroit plus calme.
Elle fit en sorte que l’Amazone tienne ses deux parures et elle sortit de sa tunique de chasseresse un miroir Atlante lui permettant de déterminer son allure.
« Le voulez vous ? Ou bien autre couleur vous ravirait-elle ?!? »
"Celles que j’ai choisi me conviennent amplement".
« Alors, je les pose ! »

Heureuse comme tout, l’adolescente défit les lanières teintées puis entreprit de tresser les deux mèches de cheveux de Lyanna avec. Un côté d’un duo de rouge, l’autre dorée. Dès qu’elle eut terminée, l’artiste en herbe arrangea un peu les cheveux de Lyanna, passa un petit coup de peigne pour le côté investie, puis releva une dernière fois son miroir pour qu’elle découvre le travail. Lyanna observa le résultat, tournant la tête à droite puis à gauche pour admirer le résultat.

La Natus s’était basée sur des racines un peu plus profondes, vers l’arrière, pour que ces ajouts jaillissent de façon naturelle de sa chevelure pour redescendre finement le long de son visage. De chaque côté, en remplaçant ses deux fameuses petites mèches naturelles.

Les lanières s’organisaient comme une natte alternant régulièrement le cheveu puis le cuir. Cette tresse en spirale se terminaient en pointe, épousant la fin des mèches sur une jonction. Probablement collé et non noué, évitant le côté disgracieux. Ca donnait l’air d’une fusion plutôt qu’un ajout.

« Alors ? » fit-elle plein d’espoir.
"C’est ravissant !"

Lyanna délaissa le miroir, et regarda dans sa sacoche. Elle en sortit un collier. Un simple chaîne en argent avec un pendentif représentant une petite pierre bleutée. Elle la tendit à l’adolescente en guise de paiement. Mais étrangement, après avoir écarquillé les yeux, elle esquissa timidement un pas en arrière, ses mains se refermant sur elles-mêmes. La guerrière ne comprenait pas une telle réaction, elle craignait avoir mal fait.

« C’est fortune pour travail réalisé. On va me croire voleuse ! » fit-elle, plutôt impressionnée.
Elle n’avait visiblement pas l’habitude de recevoir autant. Si elle avait l’habitude de recevoir quoique ce soit d’ailleurs.

"Non, ne t’en fais pas. Ce n’est pas quelque chose qui a beaucoup de valeur !"
« Yeux Natus voient différemment... »

Lyanna comprenait maintenant la réaction de l’adolescente Natus, et sa réplique ne l’aiderait peut être pas à accepter son présent en guise de paiement.

"Si ça t’embarrasse trop, je n’ai qu’à prendre un bracelet en plus, en échange de ce collier. D’accord ?"

La solution qu’elle proposait déclencha un déversement de joie chez la jeune vendeuse qui ouvrit de nouveau ses poches, mains et avant bras pour lui laisser choisir ce qu’elle souhaitait.
« Deux bracelets ou une parure, Dame ! »

Le sourire de Lyanna s’agrandit en regardant l’adolescente agir, et elle acquiesça d’un hochement de tête.

"D’accord, marché conclu !"

La guerrière donna le collier à la jeune fille, et choisis deux simples bracelets en cuir, marron des stries noires qui parcouraient le long du cuir.

« Merci Atlante, merci !! »
La jeunette ne demanda pas son reste. Après quelques petites courbettes trahissant une euphorie exagérée, elle galopa plus loin dans le camp, certainement pour partager la réussite de sa première affaire. Lyanna venait de faire une marchande comblée.

En reprenant sa balade, elle trouva un regroupement d’hommes autour d’une entrée de l’un des bâtiments. Ils semblaient faire la queue pour obtenir un produit visiblement très prisée qu’une dame relativement vieille, dans la soixantaine, distribuait depuis sa fenêtre. Son regard allait et venait. Lorsqu’elle comprit qu’elle avait capté la curiosité de Lyanna, elle lui fit signe de sa main pour l’inviter à se joindre à la file d’attente. Intriguée, la guerrière s’approcha, mais elle resta à une certaine distance des mâles. Elle se demandait ce que la Natus avait à marchander pour avoir autant de clients potentiels.

Forcément, cela posa problème au bout d’un moment. Les Natus n’ayant pas dans l’habitude de passer devant les autres, la suite de la file se créa dans le dos de l’Amazone sans qu’elle ne se rende compte. Les soldats penchaient la tête à droite et à gauche, se demandant pourquoi elle n’avançait pas.
Pendant ce temps, elle voyait que la vieille dame fournissait des sortes de parchemins un peu plus épais, couvert d’inscriptions.

« Ola, l’Atlante ! Avancez dans la file ! » fit soudain quelqu’un dans son dos.

Lyanna se tourna pour regarder les mâles qui s’amassaient derrière elle. Elle ne vit pas celui qui osait lui donner un ordre. Si elle avait vu de qui il s’agissait, la guerrière lui aurait probablement sauter dessus pour un duel, oubliant complètement de se maîtriser. Elle se contenta alors d’un simple regard noir à la file d’attente, puis elle reporta son attention sur la vieille Natus, et s’avança à la suite des autres clients.

eden memories

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Invité
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Dim 19 Juil - 23:42

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Une longue route pour Ishta
Darren & Lyanna


Ces parchemins épais ne lui parlaient toujours pas.
Mais lorsque ce fût son tour, la vieille dame lui offrit un sourire particulièrement chaleureux et aimable. Ce qui choqua l’Amazone tenait sur sa voix fluette et gracieuse, celle qu’une femme pleine de vie aurait eu. Trente ans, dans ces eaux-là, mais certainement pas couverte de rides et au regard terni par le poids d’années volées.
« Aaahhh...une Atlante. Je vois que vous avez bon goût. Très belles nattes que ceci. »
Elle agita la main depuis sa fenêtre.
« Approchez, approchez voyons. N’ayez pas cette mine effarée ! »
On aurait cru entendre parler une jeune comme Rysse.

Lyanna fronça les sourcils, et s’approcha de la vieille dame. Elle se demandait ce que la Natus avait à échanger.

« Bien bien...je vends des devinettes jeune fille. Des devinettes qui récompensent ou punissent doucement. Voulez-vous voir ? »

La guerrière regarda la Natus s’éloigner, en se demandant de quoi elle parlait. La vieille femme fouilla à l’intérieur de sa maison. Le papier se froissait un peu et elle émergea de nouveau de la fenêtre pour tendre un parchemin épais sur lequel on pouvait lire une belle écriture calligraphique. Faite à la main, avec une plume et de l’encre, sans bavure. Lyanna prit le parchemin et lut les quelques mots inscrits. L’entête comportait le titre “Langage Atlante”.
Puis le corps du message :

“Je suis feu, tonnerre.
Montagne qui éboule lourd rocher. A s’en couvrir les oreilles.
Eclat aussi vif que l’éclair. Je n'obéis qu’à un maître.
Quiconque regarde mon oeil noir, quitte le monde des vivants.
Suis-je ?”


En dessous, deux réponses s’y lisaient.

“Un fusil” ou “une grenade” ?

« Le papier s’ouvre aisément sous chaque réponse. Contiennent toutes deux une friandise. Mais attention...celle de la bonne réponse ravira vos papilles. Celles de la mauvaise...vous fera grand déplaisir ! »

Lyanna lut à nouveau la devinette, et elle réfléchit à la réponse. Pour elle, la solution logique était le fusil, qui correspondait davantage à la description. Elle souleva alors le papier sous ce mot. Une friandise sur bâton de bois se trouvait dans le logement, attendant d’être dégusté. Quelque chose de naturel et artisanal à base de plantes. Impossible de savoir si c’était bien la vieille dame qui avait conçu la confiserie. Elle avait manifestement tenté de reproduire la réponse à la devinette selon l’inscription.
Lyanna se retrouva donc devant une reproduction pas très fidèle d’un P90 saisi sur bâton de bois.

« Ca amuse les grands et ravi les enfants. » ponctua-t-elle en se penchant.

Lyanna sourit, et referma le papier. Elle regarda la Natus.

"C’est vrai que c’est amusant. Je vais prendre celui là et un autre parchemin" dit elle en sortant déjà de sa sacoche quelques objets comme le dentifrice, le savon, des bijoux, et même le rubik’s cub.

« Sujet Atlante ou Natus ? » demanda-t-elle comme si on commandait un gâteau.

Lyanna regarda le parchemin qu’elle tenait déjà, c’était un sujet Atlante. Curieuse, elle décida de choisir l’autre pour le second parchemin.

"Sujet Natus".

Après ça, Lyanna s’éloigna avec ses deux devinettes. La vendeuse venait de jeter son dévolu sur le dentifrice. Tout autour d’elle, l’armée Natus continuait d’aller et venir en déambulant. Jim n’était plus en vue depuis longtemps et il y avait encore beaucoup d’étals à regarder. Dans un endroit un peu reculé, un barbu à l’allure de vieux sage, des lunettes forcément Atlante juché sur le nez, se tenait assis à côté d’une grande bibliothèque sortie dehors. On venait généralement lui proposer des livres en échanges d’autres. Lyanna s’approcha de l’étal, et regarda les livres proposés. Cependant, elle ignorait où regarder. Et bien que le vendeur était un mâle, la jeune femme respira profondément avant d’oser lui adresser la parole. Plus vite elle aurait sa réponse, plus vite elle partirait.

"Vous avez des livres qui parlent de l’histoire des Natus ?"
« Bonjour, jeune âme ! Je suis Leguel. Maître Archiviste du camp. »
Il s’était levé de son siège pour la saluer avec son sceptre en bois, il ne portait pas d’arme, probablement trop vieux pour ça. Il ajusta ses lunettes sur son nez tout en la sondant et fit un “oh” silencieux.
« Mille excuses de ce regard insistant ! J’apprends encore des Atlantes. Je n’y vois aucun signe en vous. Voyons... »
Il s’approcha un peu plus.
« Vous avez le teint d’une femme fort habituée au soleil et aux températures agréables, c’est cela ? »

Lyanna fronça les sourcils, et baissa les yeux pour se regarder de bas en haut lorsque le Maître Archiviste parla de son origine. Visiblement, il savait faire la différence entre un Atlante et quelqu’un d’autre. La guerrière eut envie de lui rétorquer que cela ne le regardait pas, et le presser de lui montrer ce qu’elle cherchait, mais elle se retint. Elle se doutait bien que manquer de respect à un Natus de cette manière ne serait pas bénéfique pour elle, Darren le lui avait expliqué. Elle soupira discrètement avant de consentir malgré elle à répondre. Mais cela n’avait pas échappé à l’observation minutieuse de l’ancien.

"Je ne viens pas d’Atlantis. Je suis de Kirana, et j’ai été recueillie par les Atlantes".
« Hmmm...vous faites allure contrariée. Vos yeux s’assombrissent...mais vous portez artifices Natus. »
Il secoua du doigt, embarqué dans sa déduction.
« Échange verbal fort ardu. Mais grand intérêt en votre coeur. Pas de livres politique alors. De l’histoire... »
L’archiviste s’approcha de sa grande armoire.
« Vous portez l’arme rudement. Vos sangles sont bien serrées. Vous avez des cales aux mains. Récit guerriers... »
Il prit plusieurs livres et revint vers elle.
« Celui-ci narre l’arrivée des premiers fusils à minerai. Elle équipa une grande expédition qui se perdit dans les Tréfonds. Lieux de milles dangers. Cet ouvrage est écrit de la main du seul survivant qui revint. »
L’homme lui montra le second livre.
« La vie d’Abédal le féroce. Un grand guerrier. De sa naissance, à vie de combat et de perfection martiale, jusqu’à son trépas l’arme à la main. »
Il lui montra ensuite le dernier. La couverture était différente, dorée.
« Les Vertueuses Pugilistes. L’art de vie de nos Saintes Vivantes. L’expression le plus fin et le plus appliqué de l’art du combat. A grande force de dévouement, zèle religieux. Elles sont rares. Et les plus renommée de tous les combattants de la Magna...à juste titre. Cet ouvrage traduit la voie depuis jeune fille jusqu’à l’accession au titre prestigieux. »
Et tout en ouvrant l’un de ces livres, il lui montra le contenu. Il n’était pas écrit en latin et en Allemand.
« Fidèlement traduit en votre langue, Atlante. »

Lyanna observa chacun des ouvrages. Bien sûr, elle passa très rapidement que le livre concernant la vie d’Abédal. Les récits d’un guerrier mâle ne l’intéressait nullement, même si son histoire était sans doute intéressante. Les yeux de la jeune femme se posèrent sans hésitation sur les Vertueuses Pugilistes. Cependant, l’histoire de la grande expédition envoyée dans les Tréfonds avait l’air également intéressant. Lyanna ouvrit sa sacoche et en sortit différents objets. Le savon, le Rubik’s Cub, la lampe frontale, et même un stylo quatre couleurs qu’elle même ne comprenait pas le fonctionnement.

"Que voulez vous pour deux livres ?"

L’ancien s’empara délicatement du rubik’s cube qu’il étudia comme une curiosité. Il tenta de le faire bouger entre ses doigts noueux puis fit glisser une colonne de couleur, une autre, et fut totalement incapable de lui rendre son état d’origine. Au début, il eut peur de l’avoir cassé. Mais il comprit finalement qu’il s’agissait d’un ingénieux casse-tête qui ferait son bonheur. Lyanna l’avait regardé faire, elle même n’était jamais parvenue à réussir ce casse tête. Ca l’avait rapidement énervé.
Leguel agita l’objet sous le nez de Lyanna.
« Pour trois livres ? »

La guerrière réfléchit, et baissa les yeux sur les livres.

"D’accord. Je vais prendre celui sur les Vertueuses Pugilistes. Celui sur l’expédition dans les Tréfonds. Et ..."

Lyanna s’interrompit quelques instants. Elle avait droit à un troisième ouvrage, mais elle n’avait pas envie de prendre celui relatant l’histoire du guerrier mâle. Elle reporta son attention sur le Maître Archiviste.

"Vous avez autre chose qui pourrait me convenir ?"
« Certes. Je puis trouver, si vous me dites pourquoi cet ouvrage semble vous déplaire. Je trouverai meilleur sujet ! »

Lyanna regarda une nouvelle fois le livre qu’elle ne voulait pas, et se mordit la lèvre. Devait elle dire la vérité ? Ou mentir ?

"Et bien ..." commença-t-elle, cherchant des mots qui ne provoqueraient pas la colère du Natus. "Je ne veux pas lire les histoires d’un mâle, même s’il s’agit d’un guerrier. Je préfère connaître les histoires des femmes Natus".

A la mention du terme “mâle”, le vieillard eut un petit sursaut et écarquilla les yeux. Il écouta néanmoins le reste de l’explication de Lyanna puis resta un instant interdit avant de maugréer dans sa barbe.
« Quel jugement déshonorant que ce terme. Mâle. Haine palpable des hommes, histoire des femmes appréciées...ah, préférence sexiste... »
Il claqua de ses doigts et s’éloigna. Il revint avec un grand ouvrage facilement comparable à un bottin téléphonique. Puis un autre, plus modeste, où l’on trouvait l’effigie d’une jeune femme nonchalamment installée sur un trône de pierre.
« Voyez... » fit-il en ouvrant le grimoire. « Un travail incroyable réalisé là. Les dépêches Natus, journaux, ordres de mobilisations, grandes annonces. Toutes traduites fidèlement en votre langue et illustré des images d’époque. Couvre les deux Grande Guerres de notre ère. »

Le vieillard lui montra ensuite l’ouvrage plus modeste.

« Anelyn Vida, la Batailleuse Stratège qui mena seule l’armée Natus lors de la Première Guerre et guida notre peuple en dirigeante depuis. De son plus jeune âge jusqu’à sa gestion fort éclairée de notre société en ce jour. »

Lyanna n’avait fait aucune remarque au sujet de l’attitude du Maître Archiviste lorsqu’elle avait prononcé le mot “mâle”. Les Atlantes étaient pareils, certains montaient sur leurs grands chevaux en protestant, mais la jeune femme faisait son possible pour ne pas y faire attention. Chacun avait son histoire. Elle regarda l’ouvrage plus modeste, très intéressant selon elle. Le second était plus imposant, plus complexe, plus général. Mais son choix était fait.

"Je choisis celui de la Batailleuse Stratège".
« Hmmm... »

L’archiviste opina de la tête et réunit les trois ouvrages sélectionnés par Lyanna pour les empaqueter dans un linge. Il préparait une cordelette pour ficeler le tout lorsqu’il s’interrompit.
« Oh, c’est avisé... » fit-il comme s’il répondait à sa propre question.
Il se rendit une nouvelle fois sur sa bibliothèque, sembla chercher un nouveau document difficile à trouver, et le décoinça finalement entre deux livres. Il s’agissait d’un amas de parchemin plié en quatre. Une demi-douzaine de feuillets tout au plus.
L’homme le lui montra et le déposa sur la pile.
« C’est offrande, pour vous. Ces missives étaient distribuées autrefois à l’entrée de la Magna pour renseigner les Atlantes de ce que l’on trouvait en nos terres et des lois les plus importantes. L’alliance fut neuve et il était nécessaire d’apprendre à se connaître. Cet exemplaire vous fera grand plaisir d’apprentissage, j’en suis certain ! »
Il termina par un beau noeud puis lui tendit la pile de livres bien protégés dans le tissu.

Tout en rangeant ses affaires de troc dans sa sacoche, Lyanna regarda le Natus placer les parchemins au dessus de la pile de livres, non sans froncer les sourcils. Après ce qui venait de se passer, elle était loin d’imaginer que le Maître Archiviste puisse lui faire un cadeau. Mais non, ce dernier n’avait visiblement aucune arrière pensée. La guerrière attrapa la pile de livres, et baissa les yeux pour regarder le premier feuillet posé au dessus. Des missives contenant des renseignements sur la Magna et les lois Natus. La voilà avec beaucoup de lecture et d’informations à lire sur ce peuple de guerrier. Lyanna regarda le mâle, et se contenta de s’incliner pour un remerciement non verbal, avant de s’éloigner, emportant avec elle ces précieux ouvrages.

Le Natus la salua du pouce sur le front puis se tourna vers un nouveau client.
Lyanna commençait à être sérieusement chargée. Entre les livres, la cible, l’arc et le carquois, elle allait avoir du mal à continuer d’acheter. Pourtant il y avait encore beaucoup d’étals, elle avait encore un achat spécial à faire, et le prochain attirait une nouvelle fois son attention. Un soldat étalait sur une table divers objets de différents types. Elle pouvait en repérer certain comme appartenant à Atlantis, d’autres de facture Wraiths tant ça semblait commun sur les documents, notamment les briefing de mission. Mais pour d’autres, c’était impossible d’en connaître la fonction. Un mouvement de quelques clients désintéressés révélèrent la présence de Jim.

Les bras croisés, il fixait intensément un objet sur la table et semblait clairement embêté. Lorsqu’il se rendit compte de sa présence, le patriarche ouvrit la bouche pour lui dire quelque chose qui semblait important mais, finalement, il se ravisa et continua de zieuter l’objet tout en remuant dans sa poche le peu qu’il lui restait. Tenant fermement ses livres contre elle, Lyanna consentit à s’approcher, intriguée par ce que faisait Jim.

"Qu’est ce que tu fais ?"
« A l’instant, je regrette de ne pas avoir de quoi troquer. » répondit-il, plutôt géné.
Il l’observa un instant et sourit.
« Je vois que le commerce Natus vous plait. Ca fait plaisir de vous voir vous intéresser à ces échanges sociaux. »
Lyanna baissa les yeux sur ses livres, et ce qu’elle avait acheté. Elle secoua la tête.

"Je n’ai fait qu’acheter des choses qui m’intéressaient. C’est tout !" lança-t-elle sur la défensive.
« Je vous complimente, Lyanna. Vous avez échangé seule, au milieu d’un peuple aux moeurs différents sans tirer l’épée. Ce n’est pas un reproche... »

Lyanna garda le silence, continuant de dévisager Jim comme si elle s’attendait à ce qu’il lui dise finalement qu’il mentait. Mais rien, il reporta simplement son attention sur l’étal. Il y avait quelque chose qui n’allait pas et ça se voyait.
Puisque Lyanna insistait du regard, Jim se massa le front et abdiqua.
« Je suis face à une situation vraiment inhabituelle, Lyanna. Voyez-vous ce rectangle argenté frappé des lettres A et M ? »
Il attendit qu’elle le repère. Il était bien visible, bien qu’abimé et vieilli par un manque de soin. Il avait traîné quelque part.
« C’est un instrument de musique. On appelle ça un “harmonica”. Quand on souffle très adroitement dans ces fentes, que vous voyez sur le côté, ça produit un son très agréable. C’est l’outil du bon soldat. Facile à transporter. »
Jim secoua la tête.
« Le prix de cet appareil est trop élevé, j’ai vidé mes fonds pour fournir la cuisine. Et si je suis aussi...inquiet... »
Il donna un coup de menton vers l’harmonica.
« C’est parce qu’il n’y a qu’un seul harmonica frappé de la lettre A et M sur cette galaxie. C’est l’instrument d’April ! »

Lyanna regarda attentivement l’objet en fronçant les sourcils. Si cet instrument appartenait à April, que faisait il ici ?

"Pourquoi est ce que cet objet est là si c’est à elle ?"
« Est-ce que Darren vous a parlé que nous avions participé à une guerre sur une planète désertique ? » lui demanda-t-il.
Elle confirma.
« Pendant la bataille, April a perdu son harmonica là-bas. Il lui venait de son père, elle y attachait une grande valeur. Ce marchand vend des artefacts récupérés justement sur les champs de bataille comme pièce de souvenirs. Ou pour les musées personnels des combattants. »
Il acquiesça.
« C’est incroyable que son instrument soit revenu ici. Mais c’est aussi une pièce unique, elle sera partie dans l’heure si je ne l’achète pas avant. »
"Oh … je comprends".

Lyanna regarda à nouveau l’harmonica, et réfléchit quelques secondes. Il lui restait quelques objets dans sa sacoche, mais elle ignorait si cela serait suffisant. Sans oublier qu’elle avait autre chose à acheter. Et puis, voulait elle vraiment aider un mâle, même si c’était pour April ? La jeune femme se mordit la lèvre, elle fut sur le point de partir et de laisser Jim se débrouiller tout seul. Mais sans savoir pourquoi, la jeune femme resta. Elle reporta son attention sur le militaire.

"Il me reste encore quelques objets".

Lyanna posa sa pile de livres sur un coin de la table, et regarda dans sa sacoche.

"J’ai encore ça" dit elle en sortant le stylo quatre couleurs, la lampe frontale, quelques bijoux, le savon, quelques boutons de manchette et un peigne blanc ivoire avec des petites pierres incrustées.

Prétendre qu’il n’attendait pas ce coup de main aurait été un sacré mensonge. L’idée avait frayé un chemin dans son esprit mais il l’avait immédiatement occulté en connaissant le tempérament de l’Amazone. D’autant plus que s’il n’appelait personne à la radio pour obtenir ce fameux coup de main, c’est parce qu’il voulait en faire la surprise à la jeune femme comme la figure paternelle qu’il occupait. Il avait été un peu surpris qu’elle se propose. Mais il était très loin de se douter qu’elle viderait sa sacoche pour faire l’inventaire de ses ressources pour l’aider à acheter l’harmonica.

Jim plaça les objets sur la table et mis l'harmonica en face pour avoir le prix du Natus. Celui-ci sélectionna littéralement tous les objets sauf les boutons de manchette.
« Sérieusement ! Cet objet ne peut pas valoir si cher ! »
« Cette pièce est unique, l’Atlante. A objet unique, prix unique. »
Jim refusa. Il retira le peigne et un bijou.
« Cet objet unique appartient à une vétérante encore en vie. Il a une grande valeur pour elle aussi. »
« Est-ce cette jeune femme ? » dit-il en pointant Lyanna du menton.

Le Natus était difficile pour marchander. Jim avait raison, le prix demandé était trop élevé. Et si elle perdait tout pour l’harmonica, elle n’aurait plus rien pour un autre achat. Ce n’était pas les piles qui se trouvaient au fond de son sac qui allaient l’aider. A la question du mâle, la jeune femme réfléchit rapidement, avant de réagir.

"Oui, c’est moi ! C’est mon harmonica. Je l’ai perdu pendant la guerre. C’était un cadeau de mon père !"
« Ah oui ? » fit-il, intrigué. « En ce cas, vous sauriez me narrer la raison pour laquelle nous sommes descendus sur cette terre de sable. Qui étions-nous venu combattre ? »

Voilà le piège. C’était risqué de prétendre être April, mais Lyanna devait bien tenter sa chance. Elle se souvint des peintures que Rysse lui avait montré. Ainsi que des récits que Darren lui avait raconté sur cette guerre, ou des bruits de couloir qu’elle avait entendu par ci par là. Le visage fermé, avec sérieux, la guerrière dévisagea le Natus.

"Les Wraiths. En particulier leur reine qui cherchait à créer le troupeau parfait grâce aux Natus. Elle a créé des clones dont certains se sont rebellés et se sont battus à nos côtés. Le célèbre Atlante, le Colonel Sheppard, a même disparu, tout le monde l’a cru mort" dit elle sans hésitation, avant de poursuivre. "Dois je continuer ?"

Le vendeur se mit à sourire.
Il s’empara des objets que Jim avait laissé pour valeur et leur laissa récupérer l’harmonica. Dès que la transaction s’était conclue, Lyanna récupéra ses livres, et suivit le soldat. Une fois à l’écart et certain de ne plus être menacé par la vente de l’instrument de musique, Jim le tourna entre ses doigts puis souffla de soulagement.
« Vous n’avez pas idée du service que vous venez de me rendre... » dit-il sincèrement.
Lyanna avait pu récupérer le peigne orné de pierre et un bijou. Mais la vente venait de creuser un énorme trou dans ses finances, Jim en avait conscience.
« Je vous rendrai tout ça. Mais je serai malhonnête de ne pas vous demander... »
Il désigna l’harmonica. Sans son aide, il serait parti entre les mains de quelqu’un d’autre.
« Voulez-vous être celle qui lui fera cette surprise ? »

Lyanna regarda l’harmonica. Evidemment, ça serait logique que ça soit elle qui l’offre à April. Après tout, c’était elle qui l’avait acheté. Sauf que si Jim n’était pas resté planté là, devant la table, jamais elle n’aurait eu l’idée de l’acheter. Après réflexion, la guerrière secoua la tête.

"Non. Offre lui ! C’est toi qui m’a parlé de ça !"

Jim la fixa longuement, cherchant à savoir si elle était sincère. Non pas qu’il en doutait. Mais il avait du mal à croire qu’elle lui rendait ce service.
« Merci Lyanna, je vous le revaudrai. »
Le soldat resta planté devant elle un instant. Il regarda autour de lui puis acquiesça.
« Je retourne au jumper. Je dois assister le chargement de quelques caisses de nourriture pour nos cuisines. Vous me rejoignez une fois que vous aurez fini votre tour ? »

Lyanna acquiesça d’un hochement de tête.

"J’ai encore une chose à acheter. Un cadeau pour Darren. Je te rejoins après".

La guerrière s’éloigna de Jim, retournant marcher entre les étals à la recherche d’une idée. Elle vit beaucoup de choses qui l’intéressaient elle, mais n’ayant quasiment plus rien dans sa sacoche, elle devait garder les quelques objets restants pour un ultime achat. Autant dire qu’elle prit son temps pour tout regarder.

La variété ne manquait pas sur les étals des Natus. Mais c’était difficile pour Lyanna de se projeter sur ce qui plairait à Darren tant tout cela était nouveau pour elle. La jeune femme errait entre différentes propositions. Veste en cuir, cartouchières faites mains, nouveau poignard. Finalement, ce qui attira davantage son intérêt fût ce vendeur de portefeuilles. Il proposait différents modèles en cuir, notamment avec des logements pour photographies à l’avant. Mais il y avait également ces cadres photos très intéressants. En bois finement gravé, soit par des ornements esthétiques, soit par des modélisations de soldats portant les contours du cadre. D’autres avaient été réalisés en fer forgé.


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