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L'enfer by Calahan

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Ven 6 Mar - 15:33

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L'ENFER BY CALAHAN
23/07/2018



Elana marcha vers Rita
« Oui, si les dossiers débarque on a une belle cheminée. » dit-elle avec un clin d'oeil.
« T’es mignonne toi. » Répondit Rita avec un sourire carnassier. « Y’a les dossiers qui arrivent, je fais chanter tout le monde. Matt le premier, ce roi de la galoche. Je lui fait livrer les photocopie par palettes rien que pour l’emmerder ! »
Elana ricana doucement « Et tu demanderas quoi en échange à ce pauvre don juan raté ? »
« J’sais pas trop encore. »
Elle se mit à réfléchir.
« Déjà je lui prends son pognon. Je lui fais rouler des pelles à des mecs. Et je lui fais chanter Italien... »
« ça se trouve il aimera ça… »
« On fait le pari ? » demanda l’italienne avec une lueur démoniaque dans les yeux.
« On peut surtout parier à partir de combien de pelle il vomi... » lança Elana d’un air innocent.
« Ma pauvre bichette, t’aime pas le challenge. » se vexa-t-elle. « J’lui fais rouler un palot à un mec, cent billet s’il le fait ! »
« Je ne suis pas une experte comme toi. Aller va ! J’ai hâte de voir sa gueule ! »
Rita lui tendit la main pour sceller le pari.
« Tes cents dollars sont à moi ! »
« Nous verrons. » fit la française, qui lorgnait sur Matt… lui il était à l’origine de beaucoup de folie. « Il y a Hanz qui ferait l’affaire ! » tout le monde connaissait la grande folle de l’armée.
« Non. Je ferai autrement. »

Elana hocha la tête, se demandant comment elle allait s’y prendre. Son regard croisa celui de Will, le bon Will qui capte rien, avec tout ça, elle ne lui avait pas demandée comment allait sa côte blessée. Elle aurait bien aimé voir aussi Iza, mais celle-ci était encore avec la capitaine Allen. Elle salua Rita, la laissant à ses manigances démoniaques pour s’approcher de Will.
« Comment va ta cote ? »
« Oh heu...j’ai mal. » répondit-il en préparant sa connerie. « P’t’être bien qu’avec un strip poker, ça diminuerait la douleur... »
Le Canadien sentit son regard de glace et enfonça sa tête dans les épaules.
« Trop vite peut-être ?...une soirée hot dog alors ? J’ai la trilogie des “Bon Cop/Bad Cop” en BO. Avec les “Tabernacle” et tout. T’es partante ? »
« Je t’accorde un bisou magique. » dit-elle sérieusement en touchant sa joue de son doigt. « Ici. » Elle voulait bien lui faire cette petite “donation” avant qu’il n’embraille sur d’autres conneries encore plus folle et stupide. Et une manière de se faire pardonner de lui avoir infligé ses humeurs par deux fois.

Sandoval écarquilla des yeux. Ca l’avait tellement surpris qu’il n’avait même pas pu apprécier le contact. L’ingénieur se sentait presque en danger...avec le sergent ou le capitaine dans le coin. S’ils voyaient ça, ils monteraient tout de suite au créneau. Will Sandoval manqua de lui saisir la main pour lui demander plus de discrétion, même si elle le faisait marcher. Mais finalement, en se rappelant de ses réactions cutanées, il interrompit son geste à mi-chemin, reculant simplement son visage.

Il essaya de répondre une ou deux fois mais ne trouvait pas les mots. Entre les “heu” ou les “et ben”, il finit par pencher la tête sur le côté en lui balançant franchement.
« En fait, t’es pas un peu bipolaire ?!? »
Elana souleva un sourcil… il n’en voulait pas ? Elle manquait de rouler des yeux quand soudainement, il lui sourit en secouant les mains, comme pour la rassurer avant qu’elle ne le prenne mal.
« Ah nan nan, c’est super sexy je trouve. Parce que je peux essayer de draguouiller deux personnalités à la fois !!! »
Il compta sur ses doigts.
« Le ‘ti ange Ravix allergique. Et Dark Ravix qui veut bien m’embrasser. On dirait un film d’action, trop fort ! »
« Tu m'épates avec ton imagination quand même... » Elle soupira. Au moins, “l’allergie” semblait fonctionner pour éviter un rapprochement.
« C’est donc non ? Tant pis pour toi. Je voulais aussi m’excuser d’avoir infliger mes colères par deux fois. » dit-elle franchement.
« Ben, Dark Capo, si on se fait la bise, moi je garantis pas de tourner ma tête au bon moment. J’suis un mec hein !! Et puis.. »
Il regarda un peu autour de lui avant de se pencher vers elle.
« Tu t’ferais un restau avec moi quand on sera de perm ? On peut commencer par là si tu tiens à t’excuser... »
« Je t’offre la main et toi tu prends le bras ! » dit-elle en roulant des yeux...
« Je veux être gentleman. T’aime pas ça ? » rétorqua-t-il, se demandant si elle n’avait pas cette poésie qu’il avait cru percevoir chez elle.
Il avait le don de l’agacer pour des broutilles. Mais c’est bon enfant. Elle lui fit un rictus amusé. « Gentleman en transformant un bisou en resto ? »
« Ouais, carrément ! Parce que si tu m’embrasses, tu vas avoir le visage qui va se transformer en pizza. Déjà que c’est grillé que tu te forces. En plus tu m’en voudras..donc.. »
Il acquiesça.
« Moi j’t’inviterai au resto sur Atlantis. Je te filerai même une rose. Franchement...ça fait combien de temps qu’un homme t’a pas offert une rose ?!? Une belle rose rouge ! En tout bien tout honneur, hein !!!! »
Il n’était pas possible ce mec… une rose ? ll veut aussi lui tenir la chaise ? Elle secoua la tête. Elle n’avait jamais eu de fleur au restaurant, puisqu’elle n’allait pas dans un restaurant avec un homme. Elle se contentait de peu de chose. Elle lui attrapa la joue de sa main droite, pour le tenir. Elle serra légèrement pour qu’il se tienne à carreau et elle lui fit son bisou magique. Voilà ! Comme ça il arrête de tortiller des fesses. Maintenant, il ne pouvait tourner la tête. Et puis genre rouge comme une pizza… il l’avait piqué au vif.
« 20h. Et si tu es en retard tu prends mon coup de pied au cul ! » dit-elle en le lâchant.

Will s’était raidi sur le coup.
Il ne savait pas si c’était du lard ou du cochon. Sa dragouille lourdingue fonctionnait vraiment ? Ou est-ce qu’elle avait pitié de lui ? La première chose qui lui traversait l’esprit en recevant cette bise, c’est que ça intervenait pas du tout comme il l’aurait voulu. Il entendit la voix de Matt qui lui prévoyait une tonne d’emmerdes. Et il n’en eu carrément RIEN A FAIRE !!!
Par contre, il avait la trouille de se faire griller par les autres. Sandoval avisa un regard circulaire après avoir reçu cette énorme bombe : vingt heure.

Elle considérait qu’ils seraient rentrés ce soir ?
Et ils dineraient ?!? En restau et tout, et tout ?!?
Sandoval était au bord de la crise d’épilepsie. De par ses souvenirs, ça se terminait généralement mal. Mais avec Ravix, là, ça avait l’air de marcher.
« Vingt heures. » confirma-t-il en bafouillant. Le genre de ton qui vient d’un type qui n’en revient pas de sa bonne fortune. « Et heu...si c’est toi qui est en retard ?!? »
« Bah j’aurais un coup de pied au cul ! » dit-elle en haussant les épaules. « L’invit au resto c’est quand on sera revenu. Je suis certaine que tu vas me harceler dès qu’on aura mit un pied sur la cité ! » elle lui précisa puisque bon Will serait capable de l’embarquer à la sortit de l'infirmerie et se faire une tonne de film...et comme ils ne savaient pas quand ils allaient rentrer…
« Pas de chichi par contre. Tu te mets pas en tête d’être à fond ! C’est en tout bien, tout honneur ! »
« Ah oui, oui. En tout bien tout honneur. » répéta-t-il à la façon “croix de bois, croix de fer. Si je mens, j’irai en enfer….
….
….
Mais j’aurai eu Ravix !!!”
« Mais...heu...on s’habille pour l’occasion quand même ? Parce que...tu dois avoir tellement la classe en tenue de soirée...en tout bien tout honneur... »
« Will... » Il pouvait oublier, elle n’avait pas ce genre de tenue. « Va pas chercher en plus la totalité du bras okay ? »
« Promis !!!! J’veux juste une rognure d’ongle en plus. Parce que, je suis sûr de sûr, ça doit faire tellement longtemps que tu t’es pas permis un moment restau. C’est sûr ! A faire le terminator, Dark Ravix ! Franchement, ça te ferait pas plaisir de raccrocher ? Juste le temps d’une soirée ??? »
Il dessina la scène avec ses mains.
« Un petit restau tout tranquille. Avec un gentleman d’un côté. Une gauloise RAFFINÉE de l’autre ! Une belle rose rouge parce que les femmes adorent les roses. Et quand on rentre, c’est chacun de son côté, avec des souvenirs sympa !!! Et en plus... »
Will marqua une pause pour accentuer le suspens.
« On pourra trinquer au champagne l’échec de Calahan. Tu te rends comptes ?!? »

Il s’emballait grave… du Will tout craché. Elle commençait à regretter de lui avoir dit oui pour le resto…
« Tu t’emballes… va pas chercher trop loin d’accord ? Ni te faire des films ! » Mais même s’il était complètement allumé, elle eut un petit rictus amusé face à ce délire un peu wtf à la Will.
« J’m’emballe pas. Je te pose une question ! » fit-il avec le sourire. Il s’approcha sans la toucher, comme pour partager un secret.
« Hé ! Je touche dans le mille c’est ça ? T’as pas fait de resto avec un homme depuis longtemps hein ? J’veux dire...un truc bien ! »
Elle soupira...quoiqu’elle réponde pour l’envoyer bouler il en conclura que oui.
« Et en quoi la réponse va changer quelque chose ? »

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Matt Eversman
Caporal
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√ Arrivée le : 08/12/2012
√ Date de naissance : 22/01/1990
√ Gène : Wraith
√ Age : 34
√ Messages : 11473

Ven 6 Mar - 18:05

Matt Eversman
----- PENDANT CE TEMPS, DU CÔTÉ DE MATT.

Du bruit s’élevait en face d’eux.
Au début, ça avait attiré l’attention de Will et de Danny mais sans vraiment les alerter. Ce n’est qu’au prochain froissement de feuillage un peu trop insistant qu’ils cessèrent de parler. Depuis peu, ils s’amusaient à refaire la vie du Capitaine Allen selon le plus créatif et le plus déjanté, moqueur. Gentiment parlant.
En déconnant un peu, Will avait assuré qu’elle avait été assemblée avec des restes de Wraiths morts pour donner une Frankenstein qui n’en avait que la “placidité”. Et pas une cicatrice pour le camouflage. Danny avait convenu qu’elle devait mordre aussi fort et foutre la lèpre au premier qui venait l’emmerder.
Bref, c’était une déconnade bon enfant jusqu’à ce que le bruit les surprenne.

Danny se redressa lentement, aidant de façon presque distraite le redressement difficile d’un Canadien déjà bien diminué. Quant à Rita, elle cracha un molard sans aucune romance tout en finissant de charger son M1. Elle baissa un bref regard en direction du Rangers qu’on avait laissé s’assoupir et elle y fourra un coup de botte. Puis, voyant qu’il ronchonnait en s’imaginant sûrement victime d’une nouvelle provocation de sa part, elle posa sa rangers sur son flanc et le secoua plus fort, les mains trop occupée à préparer un tir réflexe.
Tout le monde s’était tû. Ils observaient un silence macabre dans l’espoir de s’assurer, quelque part, que ce bruit n’avait été fait que par un animal sauvage.

« Pas encore... » Ronchonna Eversman cherchant à se substituer à cet objet qui le dérangeait en se retournant pour prolonger sa nuit.
« Lève ton cul si tu veux pas que notre visiteur te le casse en deux... » souffla Rita.
Juste à côté, Danny Blake se décala lentement pour prendre un flanc. Il s’agenouilla en pointant les buissons de son P90. Malgré la nuit, on entendait distinctement un bruit métallique. Comme des chaînes claquant les une contre les autres sans aucune discrétion.
« Pas bon... » se plaignit Will en fouillant sur lui pour sortir un neuf millimètres.
C’est au prix d’un effort monumental que Matt entreprit d’interrompre sa sieste et s’entrouvrir les yeux. Si c’était une connerie, il promettait de faire subir aux autres sa plus mauvaise humeur.
« Bordel… keskipaaaaaaaaaaaaaaas ? » Finit-il dans un baillement passant une main sur son visage dans un vague espoir de se réveiller un peu. Il finit par repérer ses coéquipiers en position accroupie à ses côtés, ce qui lui paraît étrange.
« BWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

Un cri puissant, électronique, qui n’était pas du tout naturel.
Des fourrées émergea une petite machine volante couverte de tout un tas de chaînes que des gens avaient visiblement tenté d’amonceler sur lui pour l’entraver. Le poids du métal pesait si lourd que l’engin les traînait comme une cape d’acier. Le bot failli déclencher un tir nourri de la part des coéquipiers mais ils reconnurent tous sa forme particulière et son comportement canin.






C’était Morfalou.

Le droïde avait visiblement bouffé une bonne partie des chaînes qui l’avaient cloué au sol vu ce gros trou formé sous son ventre. Mais tout ce qui restait, qui l’entourait, était venu avec lui. Il se jeta sans ménagement au milieu du groupe, déclenchant la surprise et la sidération tandis qu’il tournait comme un chien fou pour illustrer son bonheur.

« BEUHHHAAAAAAAA ! » balança son chant éléctronique alors qu’il se retournait brusquement, manquant de bouler Rita et de lui faire faire un incident de tir.
« Mais !!! Mais ! »
« Faut qu’on le choppe ! Il va attirer l’attention cet abruti !!! » Ronfla Danny en sautant sur les chaînes.
« Bordel ! Cette machine est folle ! » grogna Elana !

Fou furieux, Morfalou prit ça comme un jeu et multiplia les coups de traction avec une telle célérité que le tankiste perdit l’équilibre et s’effondra, quelques morceaux de chaines restés en mains.
« BWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »
Il fonça droit sur Matt, fixant sa couronne !
« Oh non ! » Fit Eversman en le voyant foncer sur lui. Le réveil brutal sembla avoir assoupi ses réflexes et il fut déstabilisé par le drône qui lui fonça dessus. Au sol, il put voir Morfalou atteindre la couronne située juste derrière lui dans le but d’en faire son quatre heures. Une chance qu’il l’ait ôtée pour dormir.
« Lâche ça !!!! » Pas question qu’il dévore ce truc métallique !!
Le robot refusa catégoriquement. Il s’empara de l’objet et s’apprêtait à s’éloigner lorsque Rita fît un bond assez prodigieux pour le récupérer. Les deux autres hommes chopèrent la machine tant bien que mal et exercèrent une traction pour tenter de le faire détacher de la couronne.
« Vite, il va le bouffer !!! »
« ENGUEULE-LE ! Comme Allen ! » S’échina à dire Rita, devenue rouge comme une pivoine.
« Heu….heu...Au pied ? Pas touche ! Médor !!!! »
« T’en as d’autres des conneries comme ça ?!? » S’écria Danny, enervé par le manque de tact.
« Putain, sort-leur ta virilité Matt ! »
« Le peu qui te reste ! » Gueula Ravix !

« Bwabwabwabwabwa »
L’engin s’excitait. Il prenait tout ça pour un jeu.
« Bordel de machine de merde !! » Insulta le Ranger s’étant jeté à son tour dans la mêlée générale cramponné à cette fichue couronne. Rien à faire, la machine ne semblait vouloir céder malgré leurs efforts. Pire qu’un chien avec une paire de pantoufles. Oh Matt tu es un génie !!
« Faut lui balancer un truc métallique. Il veut jouer ! »

Danny relâcha sa prise. Il se pencha pour prendre l’une des chaînes qu’il roula en boule. Il le plaça sous le nez du robot sans pour autant attirer son attention. Le jet n’eut pour seul effet de rendre le tankiste complètement stupide.
« Bande de débiles !!! Pas le truc où il en fait une putain d’indigestion ! »
« Si tu es si maline que ça. Pourquoi tu nous donnes pas la solution ! » Pesta Matt le souffle court.
L’Italienne relâcha brutalement sa prise pour se rendre jusqu’au Rangers. Le fait d’avoir cessé l’effort reporta l’attention sur les deux autres qui lachèrent des plaintes d’efforts.

« Parce que j’en ai marre qu’il me pique mon casque, BRANLEUR ! »
Et ce faisant, elle se débarrassa de sa protection qu’elle lança à contre coeur au loin.
Ni une ni deux, Morfalou lâcha sa prise pour foncer comme un fou sur l’objet qu’il désirait. Il le rata de peu et fît un impressionnant demi-tour, comme un tête à queue, pour se jeter sur le casque.
L’accoup soudain, la libération, envoya les trois garçons au sol tandis que Rita râlait dans sa langue maternelle, bien ennuyée à l’idée de ne plus avoir son casque. Le pansement en plein milieu de son front dissimulant la balle d’entrainement qu’elle avait reçu quelques heures plus tôt lui donnait des airs démoniaques.

« Vous pouvez me dire à quoi vous servez les garçons ?!? »
« Heu...je cherche encore... »
« Euh… on était plutôt mauvais sur ce coup là... » Admit-il. Rita avait assuré sur ce coup là. « Mais euh j’avais trouvé l’idée de base ! » ajouta-t-il pour ne pas laisser toute la gloire à l’italienne et l’embêter. Cette fois, le dispositif de la couronne fut passé autour d’une sangle de son gilet tactique pour éviter un nouveau faux-bon
« Tu as failli me surprendre avec ton début de phrase...presque !!! » déclara Rita en tendant la main vers lui pour l’aider à se relever. Elle éloigna cette même main dès qu’il initia le geste.
« Et comme d’hab, tu flingues ton petit charisme de moule ! »
« Tu peux parler avec ton pansement qui dissimule ton troisième Oeil. »
« S’pèce d’impuissant ! »
« Peut être qu’avec un troisième, tu atteindras tes cibles et je serai plus obligé de faire le boulot » Lâcha t il en lui tirant la langue.
« Ouais, j’en ai TROIS pour toi, des comme ça ! » répliqua-t-elle en lui adressant un beau doigt d’honneur.
« C’est pas fini vos chamailleries ?!? » intervint Danny. « On pourrait pas se demander d’où il sort avec sa nouvelle déco façon halloween ce machin ? »
« En tout cas, il a su se libérer. » répondit Will en aidant Matt, tant bien que mal, à se redresser. Ses côtes lui étaient toujours aussi douloureuses.

« Merci Will. » Fit Eversman remarquant les rictus de son visage. Il savait que cela lui en coûtait et lui tapota doucement l’épaule en guise de soutien. Matt prit son arme entre les mains juste au cas où.

Pendant ce temps, le robot secouait le casque dans tous les sens. Il le lançait parfois tout seul sans parvenir à retrouver l’effet d’excitation du jeu. L’engin le captura de nouveau par magnétisme et vint narguer Rita avec.
« Tu paies rien pour attendre, foutu voleur ! »
« Il doit apprécier ta forte odeur. C’est bien le seul. »

Morfalou ne trouvait pas preneur auprès de Rita. Alors il lévita lentement en direction de Matt pour lorgner de nouveau la couronne, sûrement pour lui mettre la pression et le pousser de nouveau au jeu. Mais, cette fois là, il y eut une réaction radicalement différente. Les lentilles du robot s’aggrandirent soudainement, mimant une expression de surprise, et il s’approcha davantage du Rangers. On aurait cru, au son éléctronique qu’il produisait, que le droïde “reniflait” le soldat. Depuis un émetteur optique, un laser bleuté emergea et le sonda. Ce fût soudain et rapide, éclairant la rétine du militaire et captant des points précis de son faciès, comme une reconnaissance pour un accès sécurisé.
Ce déclenchement atypique étonna la petite équipe qui resta bouche bée. Morfalou cessa son magnétisme, le casque tomba sur le sol comme un simple déjection canine sans importance. Le robot recula légérement, recherchant une zone de sécurité pour s’activer. Ses lentilles qui formaient un regard dans ses composants s’animèrent et, comme la technologie que l’on retrouvait sur le Dédale, une petite modélisation 3D en hologramme se projeta devant le groupe.

Elana profita de l'immobilisme de morfalou pour récupérer le casque de Rita et lui rendre.

Le visage de Yin Destya apparut, teintée de cette couleur bleue, en reproduisant les moindres détails. Ses traits tirés par l’émotion et la fatigue, la posture dramatiquement prostrée et la détresse d’un regard perdu au loin. Les quelques larmes avaient creusé une rigole sur chacune de ses joues.
« Yin… » Lâcha Eversman faisant quelques pas pour se rapprocher de cette vision délaissant son arme au sol.

Danny, Elana, Will et Rita en étaient encore à se dire que c’était une reproduction bien faite lorsque ce visage, pourtant complètement artificiel, s’anima d’une façon purement humaine.

Yin venait de renifler et elle regardait ailleurs, dévorée par l’anxiété.

« Je...c’est...heu... »
« On croirait du direct...c’est quoi ce bordel ?!? »

C’était le visage d’une jeune Natus enfermée depuis si longtemps qu’elle ne bougeait plus beaucoup. Mais rien n’était irrémédiablement figé. Comme le fait qu’un homme ne pouvait pas s’empêcher de cligner jusqu’à un certain temps. Le dispositif qui matérialisait le visage de la jeune femme était comme un enregistrement. Mais puisqu’un son très discret parvenait, les collègues de Matt n’osait assurer que c’était effectivement une communication en direct. Parce que, dans le fond, personne n’avait envie de lui faire de mal avec cet espoir.
C’est pour ça que Rita donna un coup de coude à Danny pour lui faire fermer sa gueule.
« On te laisse quelques minutes ? » proposa l’Italienne, sa rancoeur disparue.
Elana était partie après le casque, trouver Brass et Iza.
« Comment c’est possible ?!! Elle est avec Calahan. » Il n’avait cessé de réduire la distance les séparant constatant les traces humides de son visage, son air fatigué et triste qui ne lui ressemblait vraiment pas.
Yin secoua négativement la tête. Elle était perturbée.
« Pas là...il n’est pas là. Nul ne trompera...mon esprit... » souffla-t-elle d’une voix bien trop émue pour offrir de la certitude.
La jeune Natus leva le nez. Depuis ce qui semblait capter son visage, ce n’était pas en face, lui offrant une image quasiment de profil.

« Bordel Will ! C’est Calahan qui diffuse ça ?!!! Trouve moi qui est derrière ça !!!! » S’enerva Eversman qui pensait à une énième entourloupe du Capitaine.
« Nan mais ça va oui ?!? Tu peux me laisser deux minutes ?!? » fît le Canadien, en pleine réflexion. Il se torturait littéralement les méninges jusqu’à ce que l’idée se fit dans sa tête.
« OH PUTAIN !!!! » s’écria-t-il en claquant des doigts façon Eurêka.
Le spécialiste s’approcha de son collègue.
« Allen ! Allen a piraté la liaison montante sous mes consignes. Et ce robot, qui est son maître dans cet endroit là ? J’veux dire, c’est quoi son repère sur le continent si c’est pas la patronne ? »
« Tu peux pas parler notre langue à tout hasard ? »
« Le CODE ! » déclara-t-il en se retournant.
« Pourquoi j’y ai pas pensé ?!? Il a été programmé pour trouver Allen quand on l’a vu la première fois. Son code de balise, c’est le signal le plus fiable de tous nos moyens de télécommunication. Et Allen l’a utilisé pour la liaison montante ! »
Will se plongea difficilement dans le regard de Matt.
« C’est pas Calahan ! C’est le code de la patronne qui lui permet d’utiliser les coms. Et j’te parie que personne s’en rend compte...il doit y avoir un dispositif audio/vidéo dans la cellule de cette fille. Et le droïde l’utilise ! »

« Ça veut dire qu’on peut lui parler ? » Un espoir certain naissait en lui. Il essayait de le freiner, de l’empêcher de grossir pour ne pas que la déception ne soit immense. « Personne d’autre ne peut nous entendre ?! Calahan ne peut intercepter ? » Il avait besoin de certitude. Ne plus se faire avoir.

« Toutes ces chaînes... »
« Il était prisonnier ? »
« Ben ouais. »
« Et il s’est libéré... »
« J’te parie que ce machin était dans le camp de Calahan. C’est pas possible sinon. Pour servir de pression sur Allen, une cartouche de coté. »
« Ce bot est bien équipé, ces chaînes lui ont servi de repas et de lest. Il était peut-être captif avec elle. Suffit qu’il l’ai entendu parlé de Matt et son OS intègre une requête en sous-répertoire. »
« La traduction ! Vite ! Sinon je dis à Ravix que tu fantasmes ! Tu parles en dormant pti con ! »
« C’est du live ! Matt, le droïde a établi une com sécurisée par la liaison montante. Il s’est transformé en terminal pour relayer le flux audio/vidéo. T’es en visio là... »

La réponse apportée, Il réduisit toute distance et s’exprima d’une voix plus forte.
« Yin. Yin ! » Il l’appela à plusieurs reprises pour lui faire relever la tête. « C’est moi. C’est Matt ! Je te vois… et tu peux me voir. Regarde sur ta droite. Il doit y avoir un boîtier. »
« Non...non...cela ne se peut... »
Elle secoua la tête.
« Par les Trois, si je dois subir la folie...pas lui...pas sa voix. Donnez moi la résolution de l’effacer. Je ne le peux... »
« Mec, c’est une Natus. Elle sait même pas ce que c’est, une visio. »
« Yindie purée ! C’est moi, c’est Matt ! Je t’entends je te vois ! Je sais pas combien de temps la liaison tiendra ! »
« C’est...ma prière ? »
Elle releva la tête en fronçant des sourcils.
« J’ai demandé à t’avoir auprès de moi, une toute dernière fois, avant qu’ils ne viennent me chercher...alors...les Trois ne m’ont pas abandonné ? »
« C’est moi qui vient te chercher, Yin !! Je vais te sortir de là ! »

La jeune femme serra les dents. L’espoir lui faisait tout aussi mal que ce qu’avait ressenti Matt en espérant la liaison sécurisée. Une lueur brilla dans son regard, le soulagement de ne pas avoir été abandonné et la résolution de Matt. Tout ça, ça la regonflait. Mais il y avait autre chose. Comme une forme de résignation martiale, elle s’était faite une raison.
« Non. » fit-elle finalement dans un souffle.
Rita, de son côté, donna un signe de menton. Elle pensait que trois regards de plus sur les épaules du Rangers seraient de trop. Si c’était bien le seul moment où il pouvait parler à la Natus, l’intimité coulait de source. Danny tapota l’épaule de son frère d’arme avant de s’éloigner à la suite des autres.
« Je suis coupable, comprends-tu ? Et ils sont déjà venus m’interroger... »
Yin secoua la tête.
« Je savais ce que je faisais dans cette tente. C’est ça, Candide, mon ami, le savoir de l’âme. Tu étais...si mal... »
La jeune femme retint un sanglot.
« J’ai senti ton coeur brisé. Le tressaillement de ton âme au bord de la rupture. Je le sentais...ce soir là. »
Les différentes déclarations laissèrent le militaire sans voix quelques instants. Ses lèvres étaient pincées et la respiration était forte. Ce qui n’était pas très bon signe.
« Écoute moi Yin. Écoute moi bien. Tu es une guerrière. Le seul coupable ici c’est moi alors toi tu vas t'accrocher. Tu vas garder espoir et t’accrocher jusqu'au dernier moment. Je viens te chercher ! »
« Tes mots réchauffent mon coeur. » fit-elle après une courte pause.
Elle chercha finalement le dispositif du regard et finit par le trouver. C’est comme si elle fixait Matt directement maintenant.
« Mais ton être est loin. Au première lueur du jour, les inquisiteurs m’emmènent. C’est...trop tard. »
« C’est jamais trop tard Yin. Je les abattrais s’il le faut mais je les laisserais pas t’embarquer. »
« Ce n’est pas ce qui m’importe... »
Yin prit une inspiration tremblante.
« Je veux d’autres mots que ceux-là pour le temps qu’il nous reste Matt...je veux que tu répondes à ma question...elle est légitime et tu n’as jamais voulu. Réponds de grâce, c’est seule demande... »
« Je… Yin... » Fit il pris de court par la demoiselle. Pas besoin que la question ne soit répétée, il savait ce qu’elle désirait entendre mais c’était loin d’être évident à dire.
« J’ai adoré nos moments ensemble Yin....Vraiment…Tu comptes pour moi… mais Euh. Je veux pas me caser…ni me poser avec quelqu’un... »
« Tu souffles du vent, Matt ! » répliqua-t-elle. « Natus est si simple qu’Atlante, c’est à seul choix de ces deux mots : Oui, non. »
Son regard se durci. On aurait cru qu’elle était capable de voir celui de Matt.
« Il est en ton devoir de formuler l’un des deux. Et que ma posture faussement faible ne te perde pas au choix, Matt. Dis-le ! »
S’il avait envie de lui dire oui, ce ne serait pas être honnête envers les sentiments qu’il lui portait ou envers elle.
« Non. » Finit-il par lâcher du bout des lèvres avant de le répéter un peu plus fort. Ça lui coûtait de mettre les choses au point de manière radicale : d’être sincère tout simplement avec elle. Ce n’était pas une relation d’amour, une histoire de sexe pour lui avec une touche d’honneur. Il lui était redevable après tout.

Le visage de Yin se contrit de douleur un bref instant. Elle se diffusa le long de ses traits avant de s’infiltrer profondément dans ses chairs et de disparaître sous un air beaucoup plus coutumier. Son espièglerie était, semble-t-il, un peu revenue. S’il était clair qu’elle en était vexée, il y avait aussi dans son expression naturelle une vague de soulagement.
Ne pas connaître sa position semblait l’avoir torturé aussi sûrement que les mauvais traitements de Calahan. Et c’est à cet instant qu’elle reprit du poil de la bête pour déclarer distinctement :
« Voilà...telle est ma place en ton existence. Merci Matt, sincérité fait ton honneur. Maintenant... »
Elle ferma les yeux, sûrement pour gérer l’émotion qu’elle dissimulait au mieux.
« Je suis guerrière. Tu es guerrier...cesse de t’enquérir à ce point puisque je ne suis ton lien. Le vil crâne nu en joue pour t’abattre. Ta réponse...a désarmé cet homme maintenant. Je vais partir avec les Inquisiteurs. Et toi...tu feras ton devoir de guerrier. »
Elle hocha la tête.
« J’ai choisi ce soir-là. Mon heure est venue. Au revoir...Matt Eversman. »
La jeune femme prit une profonde inspiration puis regarda ailleurs. La lueur de son regard changea, elle donnait l’air d’avoir coupé la connexion rien que par la pensée.
« Non...Non,non Yin ! Pars pas avec eux.... » Il répéta ces mots à plusieurs reprises mais Yin ne semblait plus l’entendre. Il ignorait si la connexion venait de se perdre ou si c’était elle qui l’ignorait. La vérité blessait. Il venait après tout de lui mettre fin à ses espoirs amoureux, de l’abandonner alors qu’elle était entre les mains de cet enfoiré de Capitaine. Il ne pouvait se résoudre à l’abandonner. C’était à son tour d’aller à son secours.

« Yin… » Répéta-t-il encore et encore sans obtenir de réponse et finit par baisser la tête. Il y avait un part de soulagement mais aussi pas mal de tristesse et une partie certaine d’hargne. S’il pouvait sacrifier sa carrière pour qu’elle puisse continuer la sienne, il le ferait.

----------COUPURE

« Eversman ? »
Le sergent Brass se trouvait dans son dos. Il avait, semble-t-il, approché discrètement. Le sous-officier avisa le drone qui cessa toute activité, secouant ses lentilles de gauche à droite comme s’il clignait des yeux. Et lorsqu’il remarqua la présence du Capitaine, l’engin afficha une expression de ravissement avant de foncer droit dans sa direction en jouant l’air de “Sweet Home Alabama”.
« On m’a averti. » lui dit-il en s’approchant. « T’es toujours avec nous ? »
Eversman renifla, baissant la tête et fermant les yeux quelques instants. Il n’avait pas envie de se tourner vers cet homme, pas envie de se montrer ainsi. Pourquoi fallait il qu’il ait une vie sentimentale si complexe ? Ne pouvait il pas faire simple ? Une nana, des gosses, un chien et un chat et basta… non lui écumait les filles et même côté alliés.

« On vous a averti de quoi, Sergent ? »
« Que Calahan aimait bien vous appeler. Et vous mettre en communication avec une personne chère à votre coeur. »
Le sergent s’approcha. Et puisque Matt n’avait visiblement pas la force de le regarder, il employa un léger électrochoc thérapeutique.
« Rangers. » l’appela-t-il. « Êtes-vous toujours d’attaque ? »
« Toujours… » Répondit-il mécaniquement avant de serrer les dents prenant en main son fusil avant d’inspirer et se relever.
« Rangers. » répéta-t-il en le fixant. « J’ai fais trois manoeuvres avec Calahan. A chaque fois, il donnait la consigne à ses unités d’attaquer tout le monde, sauf moi, pour que je puisse bien vivre mon échec. »
Il marqua une pause, laissant paraître une douleur qui ne disparaîtrait jamais vraiment.
« Je leur avais fait la promesse de les ramener sur la cité en vainqueur. Et lorsque Calahan les a viré, il s’est arrangé pour que je sois là lorsque le Dédale les a rapatrié. »
Il acquiesça pour conclure.
« Je sais ce que tu vis soldat. Crois-le, je l’ai vécu aussi. Tu réussis...alors ne lâche pas si près du but. Reçu ? »
« Je suis le premier soldat radié de cette expédition et pourtant je suis encore là. Crois moi je vais m’accrocher et ne pas lâcher... Pas avant de l’avoir eu... » Retourner les sentiments multiples qui l’animaient pour focaliser sur sa colère, sa haine envers Calahan. Un bon moyen de s’accrocher, de se motiver à avancer.
« Tu pars dans le mur Eversman. » contra immédiatement le sergent. « Quel est l’objectif de mission, soldat ? »
« Rejoindre le campement de Calahan. » Et le mettre hors jeu si possible avec quelques bons bleus.
« Livrer l’intel sensible au point de rendez-vous. Il se trouve derrière le camp de Calahan. » rappela le sergent.
Cette fois, il reprit une voix officielle, quittant l’écart qu’il s’était permis.
« Quand vous verrez le Capitaine Calahan, vous allez vous rappeler qu’il s’agit d’un homme détestable. MAIS SURTOUT d’un officier commandant une manoeuvre d'entraînement. »
Il savait que ça ne plairait pas au Rangers. Brass leva un doigt pour appuyer la subtilité.
« Il n’attend qu’une seule chose de vous. C’est que vous vous jetiez sur lui par vengeance comme vous l’avez fait sur Normandie. Comme ça vous prouverez à toute l’expédition que vous n’avez pas changé d’un iota quand on menace ce qui vous tient à coeur. »
Il marqua une pause.
« Vous le voyez, ce piège ? »
Oh oui, il le voyait le piège et il se voyait aussi y plonger avec les deux pieds en avant ou plutôt avec le doigt sur la gâchette et deux beaux impacts sur Calahan. Ce n’était pas la solution, loin de là. Le Ranger en avait bien conscience mais là à ce moment précis c’était ce qu’il souhaitait plus que tout. Il ruminait tel un bœuf.
« Je n’ai pas entendu votre réponse, soldat. »
Brass jouait son rôle de sous-officier, de berger presque même s’il eut le droit à un regard mauvais d’Eversman qui se voyait rappeler à l’ordre.
« OK Sergent. » Finit-il par lâcher après une bonne minute de longues expirations.
« J’ai acheté le décodeur, Eversman. Vous me dites d’aller me faire voir. » répondit-il avec un léger sourire. « La zone est sécurisée. Faites un tour si vous voulez, gueulez, défoulez vous sur un arbre. Mais quand vous montez dans le jumper, vous êtes redevenu le Rangers qui a gagné tout mon respect. On fait comme ça ? »
« Oui Sergent. » Optempera-t-il ayant plus que hâte de ne plus subir cette conversation. Il était plus que temps que cette fichue soupape de sécurité ne soit ouverte pour éviter un geste regrettable.
Le sergent lui tapota l’épaule et repartit.

-----------COUPURE

Will revint avec l’optique de visée. Il l’aida à la monter sur l’arme et s’était lancé sur l’explication très technique de la réparation, surement pour espérer la reconnaissance du Rangers. Mais lorsqu’il remarqua la noirceur de son regard, il termina le dialogue tout seul en mimant la voix d’Eversman.
« Super mec ! T’es un frère. »
« De rien, Matt, c’est un plaisir. »
« Non, sérieux, tu es un frère d’arme super top. »
« Tu peux m’arranger le coup avec Elana alors ? »
« Tataaaa… J’ai compris. Merci Will mais arrête ça. »
« Ah ? Pourtant mes potes me disent que j’suis super bon pour imiter les gens... »
« Je crois qu’ils se foutent de ta gueule.. » Il le gratifia d’une tape sur l’épaule.
Le Canadien le fixa, comme pour espérer trouver la blague, mais ses épaules s’affaissèrent soudainement.
« J’suis sûr que tu mens pour me faire dégager. » Lâcha-t-il dans un dernier espoir. Il s’apprêtait à partir mais il se ravisa au dernier moment.
« Ah ouais ! Iza veut te voir. Elle dit que si tu viens pas très vite, elle te pique une seringue dans le nerf fessier. Genre tu pourras plus t'asseoir pendant trois semaines ! »
« Tu veux me remplacer la-bas ? Après tout tu m'imites tellement bien. »
« J’arrive pas à être aussi moche que toi... » répondit-il en faisant une grimace. Il s’éloigna pour repartir à l’attaque du Caporal Ravix.

Elana était en train de remonter une arme quand Will arriva, tout content.
« Il t’a remercié j’espère ? » demanda-t’elle.
« Tu fais quoi si je réponds “non” ? » s’amusa-t-il.

-------------COUPURE

Deux fois, Eversman était parvenu à échapper au check-up médical. La première fois, il avait prétexté devoir aller uriner. Ce fut le suivant qui fut choisi par Iza mais ce fut plus difficile de lui échapper une deuxième fois. L’infirmière s’était mis sr son chemin, il n’avait pas cherché à s’arrêter et avait continué son chemin tout en avouant ne pas être d’humeur. C’était la vérité et il eut la chance que d’autres soient sur la liste pour lui permettre encore quelques minutes de tranquillité. Elles furent bien trop courtes. La réalité finit par le rattraper bien plus vite qu’il ne le crut, Will l’informant des cruelles intentions de la Doc’, Matt n’eut d’autres choix que de venir à elle, même de mauvaise grâce.

« Parait que tu en viens à menacer mon fessier pour me voir, Iza. » déclara-t-il en s’approchant de l’infirmière.
Elle terminait tout juste d’ausculter Danny. Lequel remercia Iza avant de s’en aller.
« J’aurai été méchante d’envoyer Rita te chercher. Et puis...Ruth m’a fait comprendre que la menace marchait plutôt bien sur toi. Il parait que tu l’emploies aussi régulièrement. » fit-elle en secouant le brassard à pression.
« Donc...le stéthoscope ou le nerf fessier ? »
« J’hésite... » Il fit mine d’hésiter avant de finalement se laisser tomber à genoux puis en position assise s’adossant à la paroi.
« Va pour tes instruments de torture. »
« Vous êtes un ingrat, soldat. »
Elle passa le brassard et posa le stéthoscope juste en-dessous. La tension très élevée de son patient la fit tiquer un instant.
« Tu as eu de fortes émotions récemment ? »
« On peut rien te cacher. Je ne viens pas de passer les meilleures trente minutes de ma vie Ouep. J ai largué Yin qui va donc se rendre aux Inquisiteurs et Brass m’a laissé quelques minutes pour me défouler. » Il soupira longuement entrouvrant le gilet tactique.
« D’accord. » lui répondit-elle avec douceur. Elle encadra ses joues de ses mains et ouvrit ses yeux avec les pouces pour observer ses pupilles.
« Est-ce que tu penses que tu perds ton sang froid plus rapidement ? Irritabilité ? Sueurs ? »
« Je suis crevé, Doc. »
« Ton organisme est stressé. Physiologiquement parlant. »
La jeune femme examina ses avant-bras et profita de son gilet tactique ouvert pour poursuivre l’examen à cet endroit.
« Est-ce que tu as pu dormir un peu quand tu étais au camp ? Tu y as mangé quoi ? »
« J’ai grignoté quelques trucs et j’ai dû dormir trois quatre heures depuis le début du déploiement. Quelque chose comme ça. »
« Est-ce que tu as contrôlé la couleur de tes urines ? »
« Euh non. Y a eu une pizza aussi. »
« Hm...tu viens de répondre à ma question. Tourne-toi un peu. »
Iza releva son uniforme particulier conçu par Will et débuta une palpation. Elle commença au niveau des omoplates et descendit. En atteignant les reins, Matt déchanta salement.
« Quel type de douleur ressens-tu ? »
« J’ai l’impression que tu appuies avec la douceur de Rita. »
Le médecin rigola.
« Et nous savons que Rita est la douceur incarnée. »
Iza rabaissa le tissu puis fouilla dans ton sac.
« Tu as finalement gagné ton injection, Matt. Il faut que je soulage tes reins, ça ne va pas du tout. A partir de maintenant, je te mets à la diet. Tu ne mets dans ta bouche que ce qui est vert et qui ressemble à de la salade, d’accord ? »
« Tu veux ma mort là, Doc... »
« Non, voyons. Si je voulais ta mort... »
Elle lui montra la longue et fine seringue qu’elle venait de préparer avec deux ampoules à usage unique.
« J’aurai demandé à Rita de le faire. Elle aurait probablement visé l’oeil...ou bien tes parties. Tu choisis quel médecin ? »
« Je peux pas manger ça. J’ai faim, moi ! »
Elle prépara l’avant-bras du Rangers.
« C’est temporaire Matt. Quand tu seras rentré, tu auras un traitement plus efficace. Dès que ton équilibre hydrique sera restauré, que tes reins auront dégonflés, tu pourras te rattraper. Pas avant... »
La jeune femme exerça l’injection avec douceur.
« Un, deux... » avait-elle dit, comme si elle piquerait à “trois”.
C’était déjà fait.
« Rappelle moi de choisir Rita la prochaine fois. » Lâcha-t-il dans un souffle gardant la tête détournée du spectacle.
« Même si, la prochaine fois, c’est sur le terrain et que tu perds tes intestins ? »
« Encore plus ! Elle m'achèvera avec de la bouffe grasse, elle ! »
« C’est si mal la connaître, soldat. Elle dégustera cette bouffe grasse devant ton regard à l’agonie ! »
« C’est bien possible. Combien de temps avant que ce soit réglé ? »
« C’est ton médecin traitant qui te le dira. »
Izabel rangea l’aiguille puis assura sa position devant lui.
« Bon ! Et psychologiquement, Matt. Est-ce que tu tiens le coup ? »
« Oui. » Ce n’était plus le “oui” conquérant des dernières fois. « Je crois. »
« Ta tension croit autrement. » lui dit-elle avec le sourire. « Je suis ton médecin, pas un psy qui prend son pied en décortiquant la moindre de tes pensées. »
« Je suis crevé Iza. Tout va trop vite… » Eversman passa une main devant son visage le frottant lascivement tout en soupirant.
La jeune femme l’observait sans rien dire. Il n’y avait pas de jugement dans son regard.
« Tu estimes que tu n’es plus dans le coup. Ou bien tu aurais souhaité aller plus vite ? »
« Raisonner c’est pas mon fort en temps normal mais la… Je démarre au quart de tour. »
« Tu es plus impulsif que d’habitude ? »
« Oui je crois… Si c’était pas Brass qui m’avait parlé calmement tout à l’heure, je crois que j'aurais pu sauter à la gorge du premier officier qui me faisait une remarque. »
« Tu ne peux pas espérer avoir une réaction normale dans ton état. Autant physique que psychologique. » nota Iza.
Elle posa une main sur son front pour contrôler brièvement la température.
« Si Calahan apparaît devant toi et que Charlie ne t’entoure pas, tu réagis comment...sincèrement ? »
« J’aimerais te dire que je serre les dents et je reste dans le rang mais honnêtement… j’ai qu’une envie : me ruer sur lui et lui coller une balle. »
« Même si, dans le fond, c’est un officier gradé ? »
« Je sais qu’il faut pas, que ça m’apportera que des ennuis. »
« Je ne te juge pas, Matt. Je jauge ton état émotionnel. Quand on se battra dans le camp de Calahan, ton organisme sera saturé d’adrénaline. Ce sera encore plus dur d’avoir un raisonnement correct. »
« Plante moi une seringue de sédatif à ce moment là. Je crois que ça vaut mieux pour tout le monde... »
« Si je le fais, notre bourreau enquêtera. Et tu pourras oublier la reconquête de ton poste. Un médecin n’est pas le garde fou de son patient. »
Elle lui fit un petit clin d’oeil.
« Mais il veille toujours sur eux. »
Izabel ramena son sac devant ses jambes et chercha dans son pilulier. Elle retira deux dosettes en aluminium.
« Je ne vais pas te doper, c’est dangereux pour ton coeur. Il y a une banquette de jumper très confortable avec une couverture. Essaie de dormir un peu avant qu’on parte. »
Elle plaça les deux gélules dans sa main.
« Antidépresseur. On détourne un peu son usage, ça te rendra plus calme et moins impulsif. Si tu sens que tu es toujours en colère, prends le deuxième. Je dois tout de même te dire que ça peut biaiser légèrement ta précision et ta dextérité. »
Elle pencha la tête.
« Mon conseil en tant que médecin : prends-les. Moins d’énergie à retenir ton impulsivité, c’est plus d’énergie pour faire les bons choix au combat. Mais la décision finale t’appartient, Matt. »
« Et ton conseil en tant qu’amie ? »
« En tant qu’amie ? »
Elle sourit.
« Je ne t’ai pas vu t’en prendre à un gradé de Charlie depuis le début de la mission et tu arrives à t’ouvrir à ton médecin malgré la fatigue. C’est surtout la situation de Yin qui te déstabilise. Ces médicaments t’aideront beaucoup, rien que par l’effet placebo, de te dire que tu prends quelque chose pour “avancer”. »
« Charlie a besoin de mes tirs aussi...Je peux pas être diminué de ce côté là et tout laisser à Rita. »
« Charlie a besoin d’un Ranger en poste permanent. Si tu te sacrifies sur un seul engagement, je te certifie médicalement que tu es un idiot. »
Iza sourit.
« N’espère pas que je choisisse à ta place Matt. Mais ces cachets pourraient bien t’aider à accomplir ta mission. Ne les sous-estimes pas. »
« Je te suis. » Il joignit le geste à la parole en portant à ses lèvres les cachets.
« Tu suis ta bonne conscience. » corrigea le médecin.
Elle referma son sac et se redressa.
« Je vais informer le Capitaine que je t’envoie dormir. Ce n’est pas négociable. Allonge toi dans le jumper. Je reviendrai te voir un peu plus tard. D’accord ? »
« Oui. Merci Iza. »
« Rita sera déçue de ne pas pouvoir jouer au docteur avec toi. » lança-t-elle ironiquement en allant dans la direction de l’officier.
Elle lui pointa le jumper d’un geste impérial avant de lui tourner le dos.

La toubib disparut de son champ de vision. Lui n’avait pas esquissé le moindre mouvement, il expira longuement avant de finalement trouver la force de se remettre sur pieds. La nuque fut massée, il y eut un autre soupir. Eversman jeta un coup d’œil vers le regroupement des copains mais prit la direction du jumper. Quelques heures de sommeil, même quelques minutes ne pouvaient que lui être bénéfiques. Il se sentait vraiment à bout.
Chaussures, Gilet tactique et armes furent posés au sol. Ce fut avec un soupir d’aise qu’il prit place sur cette fameuse banquette. Iza avait un peu surestimé le côté confortable. Peu importe, il pouvait s’allonger et fermer les yeux. C’était là l’essentiel. Quelques minutes plus tard, les ronflements résonnaient déjà à l’intérieur de la carlingue.

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