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Négociations dans une cage dorée

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Mar 31 Oct - 15:39

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Chronologie : Lundi 06 novembre 2017

« Non, ce n’est pas acceptable dans ces conditions », répliqua Erin calmement. Elle était là, dans son uniforme réglementaire, avec sa veste en cuir et son pantalon renforcé, les pieds chaussés de rangers noires, les cheveux attachés en une queue de cheval assez longue, le visage encadré par deux mèches qui rebiquaient vers son menton, maquillée légèrement, avec ce port altier d’une princesse en territoire conquis, face à un homme aux allures affables, quoiqu’un peu mielleuses, vêtu richement d’atours que l’on pouvait retrouver sur des enluminures médiévales dans les livres d'histoire, grande panoplie de plis et de replis, aux couleurs vivent et colorées, rouge bigarré et jaune pastel, portant un chapeau flagada laissant apercevoir ses cheveux gras, et qui dégageait une odeur de parfum qui ne cachait que fort peu l’a senteur nauséabonde de transpiration et de sueur rance. Il avait le teint rougeaux de ceux qui consomment plus que de raison, même si son haleine était parfaitement neutre pour le coup. Il devait s’enivrer le soir venu, très certainement.

« Mais Ma Dame. », se plaignit-il d'une petite voix flateuse. « Voyez ça comme une invitation, et non une condamnation. Vous passerez quelques jours ici pour apprécier les charmes de nos murs et de nos convives. Vous saurez ainsi que vous n’avez pas besoin d’être aussi ferme sur les termes de notre accord. »

Il lui fit un sourire aimable, s’essuyant sa bajoue d’un revers de main dardée de bagues.

« Je ne vois ça ni comme une condamnation, ni comme une invitation, mais plutôt comme une obligation. Je ne pense pas que nous retenir ici contre notre gré soit bénéfique à nos négociations. », répliqua simplement la jeune femme sans se démonter.

L’homme garda son air affable, mais ses petits yeux porcins n’inspiraient aucune confiance à Erin qui était là pour négocier une forme d’accord commercial entre son peuple et Atlantis, à défaut d’une alliance. Elle ne participait pas régulièrement aux missions diplomatiques, mais la répartition des rôles au sein du CODIR la plaçait dans cet exercice désormais. Elle en était une bonne oratrice, et pas mauvaise dans le domaine, et quand il avait fallu superviser la section diplomatique suite au départ de Weir, elle avait été désignée par la commission. Et donc voilà, elle était sur le terrain, dans une salle chauffée à l’excès par un feu de cheminée ronflant qu’un domestique entretenait régulièrement.

« Prenez-le comme vous voulez, mais dans les coutumes de mon peuple, les négociants restent quelques temps pour que les termes des contrats soient écrits, quand tout le monde sera d’accord. Et on ne tombe pas d’accord juste par de belles paroles. Je ne vous connais pas. Que dois-je penser si vous n’acceptez même pas de manger à ma table ou de dormir dans ma demeure ? Que celle-là a déjà envie de se sauver ? Je ne peux pas faire confiance à une personne trop pressée. »

Erin comprenait parfaitement son raisonnement même si elle le trouvait finalement grossier et presque louche. Elle gardait une attitude calme et posée pour ne pas alerter les militaires qui patientaient dans la salle avec elle, mais elle sentait que la tension était montée d'un cran. Ils étaient trois et ils veillaient sur elle comme sur la prunelle de leurs yeux. Pour le coup, ce n’était pas un simple négociateur qui était dans cette pièce, mais la RDA en personne, et ça ferait tâche dans le dossier de la perdre en mission. Pour Erin, c’était surfait, elle qui ne pensait pas que sa vie avait plus de valeur que celle de quiconque. Mais bon, c’était comme ça. Elle se leva pour approcher d’une des fenêtres de la salle, encadrée de rideaux bouffant qui tombaient en cascade sur le sol, d’une couleur rouge sang, décorés d’un liseré d’or. Ses yeux parcoururent l’extérieur du domaine. On voyait la cour du château dans lequel l’équipe se trouvait, modeste par rapport à certain modèle terrestre, il en demeurait néanmoins de bonne taille. Ici et là, des ouvriers étaient en train de réparer à la chaux des trous dans les pierres du chemin de ronde. Des gardes patrouillaient autour dudit chemin, dotés d’arc et de lance. Au-delà de ces fortifications, s’étiraient des champs de vignes à perte de vue. On distinguait rapidement le toit de ce qui devait être l’écurie, et puis rien d'autre.

« Je crois que nous n’avons pas le choix. », fit-elle en se tournant vers l’intérieur de la pièce. Elle approcha de l’homme avec qui elle négociait, qui était tranquillement installé sur sa chaise haute, surplombant la salle à la manière d’un trône. « Je m’en serai allée, mais je serai revenue, mais soit. Puisque vous le demandez, nous allons rester. Cela dit, vous conviendrez que mes dirigeants doivent savoir que je reste ici. Par conséquent, sur mon équipe de quatre personnes, je vais en renvoyer deux pour qu’ils transmettent le message. »

Le bonhomme opina du chef, donnant son accord implicite. Erin le toisa quelques secondes, désireuse de reprendre la main dans les négociations. Elle le laissait gagner sur ce terrain, terrain qu’elle sentait glissant si elle se refusait à passer la nuit ici. La situation pouvait déraper, et le seigneur de ce lieu ne semblait pas enclin à ce qu’on lui refuse quelque chose. En bonne diplomate qu’elle était pour ses capacités d’analyses et son sens de la psychologie d’autrui, elle préféra assurer le coup avant que ça ne finisse en bain de sang.

« J’ai besoin de m’entretenir avec mes hommes. »
« Très bien, faites. »
« Seule, bien évidemment. »

Elle fit un sourire aimable et innocent au bonhomme, avant de se tourner vers les militaires pour les faire approcher, comme-ci l’histoire était entendue concernant le fait qu’il allait quitter sa propre pièce. Il se racla la gorge, s’apprêtant à protester, et finalement, il se leva gauchement, en faisant signe à ses gardes de le suivre. Il fit signe à son domestique de rester, mine de rien.

« Jeune homme, votre maître à quitter les lieux, faites de même. », fit Erin en le toisant froidement. L’adolescent fit une courbette, le rouge au joue, et fila la queue entre les jambes, voyant qu’elle ne plaisantait absolument pas. Elle était pour le moins agacée de tout ça, et maintenant que l’autre était parti, elle pouvait laisser tomber le masque.

« Nous sommes coincés ici jusqu’à demain comme vous avez pu le constater de ces négociation, ou jusqu'à après-demain je pense, grand maximum. Lieutenant, prenez un de vos hommes pour prévenir Atlantis. Je ne veux pas que quelqu’un se promène seul. »
« On va jusqu’à la porte et on revient une fois le message passé ? »
« Non. Repartez sur Atlantis. »
« Monsieur Hoffman ne va pas être d’accord avec ça. »
« Monsieur Hoffman n'est pas sur place pour juger de la situation, et il le sait. Ca ira. Si dans deux jours, vous n'avez pas de nouvelles, vous revenez nous chercher. »

Elle lui laissa l’opportunité du choix. C’était non négociable.

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Lun 4 Déc - 22:54

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❝ Négociations dans une cage dorée ❞


Erin & Artemia



La pièce était vaste, la pierre au mur pouvait donner un côté rustique et froid mais étrangement il faisait bon. Les grandes fenêtres de part et d’autres la rendaient lumineuse et aérée, cependant, mon nez n’arrivait pas à se faire à l’odeur insistante d’humidité et de nourriture qui planait dans l’air. Un peu en retrait j’observais la scène, silencieuse, les mains entrelacées dans mon dos. C’était la première fois que je partais en escorte de mission diplomatique depuis mon arrivée sur Atlantis. Loin d’être rodée à l’exercice, j’enviais l’aisance et l’aplomb dont faisait preuve Mademoiselle Steele. Une véritable force de caractère, le ton juste, les bonnes tournures de phrase. Elle savait se faire respecter rien que par l’aura qu’elle dégageait en pénétrant dans une pièce. J’aurai apprécié savoir manier les mots comme je peux manier les armes. Ils peuvent se montrer bien plus redoutables que n’importe quelle lame. Savoir user de paroles au bon instant pour faire plier votre interlocuteur dans le sens que vous désirez était tout un art. Mais, malgré ses talents incontestés, notre hôte du jour ne semblait pas enclin à lui laisser le dessus et, sous couvert d’une hospitalité gracieuse, nous contraignait à courber l’échine pour cette fois.

Cet homme ne m’inspirait clairement pas confiance, il me faisait plus penser à une vulgaire marionnette qu’à un véritable meneur d’homme. Et même s’il voulait nous démontrer le contraire, j’avais du mal à sentir un total dévouement ou un quelconque respect de la part des soldats présents dans la pièce. Ni crainte, ni respect, ce sont pourtant souvent l’une de ces deux caractéristiques qui poussent les hommes à obéir à un autre. Je ruminais ça intérieurement lorsque je compris que la tournure des évènements allait nous forcer à demeurer ici pour la nuit.
Erin réclamant à se retrouver seule avec ses hommes, le Roi Porcinet et sa cour nous quittèrent pour quelques instants. Je me rapprochais alors de ma supérieure alors qu’elle donnait ses directives en renvoyant deux hommes à la cité pour expliquer la situation et aire par des décisions de la représentante du CODIR.

« Madame, avec tout le respect que je vous dois, permettez-moi de rester avec vous ce soir, d’un point de vue purement stratégique il sera plus facile à justifier le fait de dormir dans une seule et même chambre auprès de notre hôte que si c’est un homme qui reste avec vous. Cela serait beaucoup plus sécuritaire. »

Je préférais rester méfiante vis-à-vis de nos interlocuteurs, quelque chose me turlupinait l’esprit et je savais que si la situation venait à changer du tout au tout, je serais plutôt apte à protéger Erin en étant au plus près d’elle. C’était la mission que l’on m’avait attribuée, encadrer les négociations et veiller à ce que rien ne lui arrive. Je ne rentrerai qu’avec elle et en parfaite santé.

« Je comprends totalement le fait que nous n’ayons pas d’autre choix que d’accepter la situation, mais sachez que j’ai toute fois un mauvais pressentiment. J’ai la sensation que quelque chose ne tourne pas rond ici et que le fait de nous y attarder puisse nous attirer des ennuis. »

J’avais parlé à voix basse, partant toujours du principe que les murs ont des oreilles et que chacun de nos mots peut être entendu, répété, modifié et mal interprété.
On toqua alors à la porte et deux hommes pénétrèrent avant que le roi ne fasse son retour, clopin-clopant, estimant visiblement avoir assez attendu et nous avoir donné le temps nécessaire à notre entretien.

« J’ai fait préparer la porte pour que vos hommes puissent rentrer, elle n’attend plus qu’eux. »

Il était donc l’heure pour les deux membres de notre équipe de nous quitter et de faire leur rapport à Monsieur Hoffman. Nous n’avions clairement plus le choix, apparemment, le Roi avait la situation bien en main à présent.



codage par Magma.

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Jeu 7 Déc - 17:19

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Et le choix vint du caporal qui accompagnait la troupe. La seule femme avec Erin. L’administrative avait appris à lire les grades sur les épaulettes depuis qu’elle faisait partie pleinement de l’expédition. C’était devenu une habitude, au même tire que les militaires. C’était quand même plus simple de savoir à qui on avait à faire quand on discutait, et cela permettait d’éviter les méprises bêtes. N’empêche, l’idée de la Caporal Orendell était bonne, et maintenant qu’elle le disait, elle préférerait dormir en comité plutôt que seule, surtout qu’elle ne connaissait pas vraiment les intentions du maître des lieux à son égard. Si elle gardait une autre femme avec elle, il valait mieux qu’elles se serrent les coudes le temps de leur séjour. Sans s’en rendre compte, Erin la toisait, appréciant sa franchise et sa prise d’initiative. Elle détestait les militaires trop décoratifs, qui faisaient ce qu’on leur demandait sans sourciller, même s’il fallait balancer un bébé contre un mur. Un peu d’esprit et de sens d’analyse dans un corps entrainé ne faisait absolument pas de mal, bien au contraire.

Erin opina du chef quand elle détailla son mauvais pressentiment à voix basse. Pressentiment qu’elle partageait avec la militaire. Bon, sa décision était prise, même si cette dernière revenait au Lieutenant, puisque c’était ses hommes et qu’il connaissait leurs faiblesses et leurs forces. Néanmoins, elle espérait qu’il allait aller dans le sens de la jeune femme qui lui était subordonnée. Seulement voilà, on frappait à la porte et deux hommes pénétrèrent dans la salle pour les informer que les dispositions concernant la Porte des Etoiles avaient été prise et qu’ils pouvaient repartir. Décidément, ils étaient décidés à voir deux personnes partir le plus vite possible.

« Lieutenant ? », le pressa Erin tandis que les deux hommes patientaient près de l’huisserie.

« Je vous confie Madame Steele Caporal. », lâcha l’autre finalement. Il était d’accord sur le principe, et il était préférable qu’il laisse une femme avec la RDA. Si elle la jouait finement, elle pouvait toujours la faire passer pour sa suivante ou un truc du genre, un subterfuge qui devait fonctionner aisément dans un monde encore ancré dans des traditions médiévales.

« Très bien. », fit Erin en lançant un petit regard entendu à la concernée. Elle était satisfaite que le Lieutenant ait pris un choix qui allait dans le même sens qu’elle. Elle n’aurait pas aimé passer au-dessus pour l’imposer. Au moins, les légitimités de chacun étaient respectées, ainsi que les susceptibilités civiles/militaires.

Le Lieutenant donna quelques recommandations à Artémia avant de prendre la porte accompagné de l’autre soldat qui repartait avec lui vers Atlantis, et des deux hommes qui étaient venus les chercher. Elles n’eurent pas vraiment le loisir de discuter que le valet, l’adolescent de toute à l’heure, revint à son tour en bredouillant :

« Excusez moi, gentes Dames ? », dit-il pour attirer leur attention, alors qu’il était rouge pivoine. Il avait peur de se faire houspiller comme toute à l’heure, c’était évident. « Mon maître vous fait savoir qu’il vous a préparé un bain, et qu’il est fort content que ce soit vous deux qui soyez restées. ». Il fit une courbette, avant de désigner la porte, les invitant à les suivre. Erin n’était pas chaude du tout pour prendre un bain, surtout qu’elle n’était pas sale et qu’elle s’était lavée il y a peu.

« Et si nous ne désirons pas prendre de bain ? ».

« Ne pas prendre de bain ? Mais… Gentes Dames. Ce serait terriblement incorrect ! », s’offusqua le valet qui semblait considérer un refus comme un outrage suprême.
« Pourquoi cela ? ».
« Mais… Allons… C’est évident. Vous avez voyagé, vous êtes crotées, vous devez vous laver. Monseigneur n’acceptera jamais de vous laisser manger à sa table sans que vous ne vous soyez lavées. ».
« Bon… », fit une Erin qui commençait vraiment à s’agacer. « Montrez-nous les bains déjà… », dit-elle dans un soupir contrariée.

Elle se tourna vers Artémia en haussant les sourcils. Elles pourraient toujours faire croire qu’elle s’étaient lavées, et puis voilà. Franchement, c’était quoi ces coutumes pour obliger les gens à se baigner sérieusement ? Elle sentait de plus en plus le coup foireux du bonhomme à la lippe bien pendue et bien perverse qui n’attendait qu’une chose, que les deux femmes restent pour les caser dans son harem ou parmi ses maitresses. Franchement, s’il en était là, les négociations allaient tourner cours et rapidement.

Elles suivirent le jeune homme jusque dans une salle rectangulaire dans laquelle se trouvait « le bain ». Il s’agissait plutôt de termes à la romaine que de bains à proprement parlé. Au centre de la pièce dans laquelle se trouvait des colonnes blanches soutenant le plafond, s’étirait un bassin d’eau fumante, taillé dans du marbre. On pouvait s’asseoir sur les côtés, à la manière d’un jacuzzi, même s’il n’y avait pas les remous qui allaient avec. Le valet revint avec des serviettes apparemment douces, et des tenues d’époques et locales. Pour Erin, c’était hors de question de revêtir ce genre de vêtement. Elle était très bien dans les siens. Quand le jeune homme s’éclipsa, pour laisser les deux femmes ensembles, la diplomate se tourna vers la militaire avec une petite moue en coin de contrariété.

« Ça me navre de vous embarquer là-dedans. Si vous voulez profiter de l’eau, n’hésitez pas, ou même des vêtements, pour ma part je crois que je vais faire l’impasse sur l’une et l’autre. ». Elle fit quelque pas dans la salle, avant d’ajouter à l’attention de la jeune femme : « J’ai moi aussi un mauvais pressentiment. »

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Ven 27 Avr - 4:32

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Rp abandonné 27.04.2018.

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