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Un (tout) petit service... [PV Keith]

 :: Cité d'Atlantis :: Niveau 4 - Quartiers du Personnel
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Jeu 30 Oct - 13:39

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Cela faisait bien dix minutes que Marie tournait en rond dans son bureau en se lançant des bouts de phrases qu'elle finissait invariablement par ne pas terminer. Elle s'était résolue à demander à Keith cet immense service mais maintenant restait à savoir comment... Quoi dire ? Devait-elle aller le voir, le convier ? Porter sa tenue officielle ou quelque chose de plus décontracté ? Trop de questions toujours des questions.... Mais c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait pas simplement aller le voir et lui balancer : « tu peux pirater le système pour moi s'il te plaît ? »

Finalement, quelqu'un frappa à la porte de son bureau, l'interrompant dans ses réflexions et l'obligeant à reporter au soir son terrible dilemme. En même temps ce n'était pas plus mal, elle était quand même payer pour travailler...

Ce jour là, elle dû régler une dispute imprévue mais plutôt classique dans ce genre d'expéditions en huis clos, ce qui repoussa encore sa décision. Ce n'est donc que vers huit heures qu'elle fut enfin libre. Se voyant mal le convoquer à cette heure là, Marie se résigna à se rendre de nouveau chez Keith. Tout en se changeant pour enfiler une tenue civile, elle songeait avec amusement aux questions que les gens allaient finir par se poser à force de la voir débarquer en soirée chez l'informaticien. Et puis elle se renfrogna en se rappelant que non, les gens n'allaient pas se poser de questions parce qu'elle avait 40 ans et lui 20. Elle s’étonnait de faire une telle fixette sur son âge depuis quelques jours, aussi se morigéna-t-elle intérieurement pour retrouver sa sérénité :

« Ben alors ma vieille, tu fais ta crise de la quarantaine en retard ou quoi ? », se dit-t-elle avant de soupirer et d'épousseter machinalement sa longue robe noire.

Elle se sentait bien dans ce genre de vêtement, tout simple : une robe, longue, noire avec des manches, mais qui la mettait plutôt bien en valeur sans en faire trop. Un peu de coquetterie n'avait jamais tué personne après tout...

Après avoir attrapé son dossier fièrement intitulé « Cortana », elle se dirigea d'un pas décidé vers la chambre de Keith. Elle prit une longue inspiration avant de frapper timidement à la porte. Lorsqu'il ouvrit, elle lui offrit son magnifique sourire étincelant de circonstance et déclara d'une voix à peu près assurée :

« Bonsoir, je peux entré ? J'aimerai te parler d'un truc... »
, dit-elle en se frappant intérieurement pour l'emploi d'un mot aussi creux que « truc ». Franchement, elle avait fait autant d'année d'études pour se retrouver à dire des banalités pareilles ? Cela dit, c'était plutôt une bonne accroche... Normalement elle avait suffisamment bien attisée sa curiosité, et elle pourrait amener le sujet tout doucement....

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Jeu 30 Oct - 23:48

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The XX - Crystalised

C’était un de ces soirs exceptionnels où Keith ne bricolait pas, ne codait pas, ne geekait pas. Une fois, de temps en temps, il se détendait à sa façon, au bord de l’endormissement, il mettait une petite musique, à peine audible, en fond sonore, et s’étendait sur le dos sur son lit, les mains croisées derrière la tête et contemplait le plafond à la couleur unie de ses quartiers. Il laissait son esprit vagabonder d’un sujet à l’autre. Cortana, Atlantis, les expéditions, la Terre, les USA. Son esprit se questionnait, analysait, réfléchissait. Il ne sortait jamais rien de ces petits moments de calme qu’il s’accordait mais ils n’en étaient pas le but. C’était simplement un instant où il écoutait une musique qu’il appréciait, habitude que les gens ont perdu depuis l’avènement des iPod et autres appareils nomades.

L’album The XX, du groupe éponyme, tournait en boucle sans qu’il ne puisse s’en lasser. La petite musique lui donnait une impression paisible qui le menait parfois jusqu’à l’assoupissement, bercé par les douces voix du groupe. Ses yeux, rivés sur le plafond, luttaient souvent pour ne pas se fermer. Bien qu’il fût tôt, Keith était capable de s’endormir en un rien de temps lors de ces moments de calme. C’est pourquoi, avec son faux emploi du temps de ministre, il n’en abusait pas. Car souvent, il ne se réveillait qu’au petit matin.
Mais ce soir-là, le petit moment de détente fut perturbé par quelqu’un venait toquer à la porte. Loin du tambourinage habituel des soldats, seule une visite impromptue pouvait justifier le timide coup tapé à la porte. Pieds nus, avec une tenue loin d’être séduisante composé d’un pantalon classique et d’un teeshirt gris tout simple, Keith s’approcha de la porte qui glissa sur le côté lorsqu’il actionna le mécanisme pour ouvrir. Derrière apparut Marie, vêtue d’une robe noire qui rappelait sa chevelue et dont la coupe mettait autant sa taille en valeur que sa poitrine bien que, malgré qu’elle lui aille parfaitement, le jeune homme la classa involontairement dans les tenues pour « vieille » alors qu’il ne put feindre la surprise en la voyant. Toutefois, il nota qu’elle s’était habillée curieusement pour venir le trouver.

Le hacker s’apprêtait à regarder dans le couloir si une soirée n’était pas organisée quand ses yeux se posèrent sur le dossier qu’elle tenait, arborant le nom de son IA. N’ayant aucune idée qu’elle s’était habillée ainsi pour lui, Keith l’invita d’un geste de la main à entrer alors que sa gêne quant à sa propre tenue pouvait être noté à son petit manège avec ses pieds, l’un piétinant l’autre. Le « truc » qu’elle avait à lui dire lui valut un haussement de sourcil, notant curieusement que pour une fois, la britannique n’avait pas trouvé ses termes. Pourtant, parler de Cortana n’aurait pas dû lui poser de tels problèmes se dit-il.

Le gamin lui proposa de s’assoir sur une chaise où sur le lit et nota que cette fois-ci, elle n’avait pas emporté de chocolat noir pour le soudoyer mais qu’elle avait donc troqué la tablette contre un dossier contenant certainement des choses à l’endroit de son projet. Aussi, un brin taquin, il offrit enfin un sourire à Marie pour s’enquérir de la raison de sa venue.

« Alors, c’est quoi ce truc dont tu veux me parler ainsi habillée ? La Cité organise une soirée juste après ? »

Keith la détailla alors un bref instant, elle et sa longue robe noir, cachant ses bras mais offrant le haut de son buste. Pour une femme frôlant les quarante ans, elle était remarquablement conservée et elle savait faire en sorte de se mettre en valeur, ce qui ne devait pas laisser les hommes d’Atlantis indifférent songea-t-il, assez déstabilisé par son hôte la plus assidue.

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Ven 31 Oct - 10:16

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Lorsque que Keith lui ouvrit, Marie regretta un instant d'être venue. Sa tenue tout comme la petite musique en fond et l'air serein qui s'était peint sur son visage, prouvait que pour une fois il n'était pas en train de travailler. Sachant qu'il avait parfois des difficultés à lever le pied, elle se sentait légèrement coupable de gâcher son moment de tranquillité, surtout pour lui demander un service aussi peu réglementaire. Elle sentait qu'il était mal à l'aise, cela se voyait à son piétinement et elle se demanda si c'était sa présence qui le rendait comme ça ou bien sa tenue plutôt décontracté. C'est vrai que tous les deux offraient un contraste saisissant, mais ce n'était pas bien dérangeant. Il n'avait pas besoin d'un costard cravate pour être séduisant. En fait, elle l'imaginait très très mal dans ce genre de tenue officielle. L'image élargie le sourire de la sociologue qui se garda toutefois du moindre commentaire.

Finalement, fidèle à lui même il l'invita à s'asseoir et Marie prit la chaise sans hésitation.

« Alors, c’est quoi ce truc dont tu veux me parler ainsi habillée ? La Cité organise une soirée juste après ? »



« Ah ça... »
, par réflexe Marie se balaya du regard en rougissant légèrement. « Eh bien je... », reprit-t-elle sans grande conviction. La vérité c'est qu'elle ne savais pas trop pourquoi elle avait mis cette robe en particulier, elle n'avait pas réfléchis pendant des heures à la significations des couleurs, des formes. Le pire c'est qu'elle n'arrivait pas à trouver de mensonge probant mais qu'elle n'avait pas saisie que c'était juste une taquinerie, elle se sentait obligé de se justifier :

« Tout le monde à envie de porter des tenues un peu moins formel en soirée », commença-t-elle en jetant un regard narquois à Keith et sa tenue débraillée mais qui devait faire un pyjama incroyablement confortable. Puis, fière de sa pique elle soupira et son sourire se mua en ébauche sincère. « Je ne sais pas trop ce qui m'arrive en ce moment, j'avais juste envie de me sentir belle je crois... », finit-elle par lâcher en secouant la tête pas trop sûr de son coup. Connaissant Keith elle avait sûrement tendu le bâton pour ce faire battre et elle s'attendait d'une minute à l'autre à ce qu'il l'arrache de son piédestal pour piétiner son orgueil à grand coup de taquinerie pas vraiment méchante.

Si ce n'était pas ce dont elle avait le plus besoin en ce moment, elle était tout à fait prête à le supporter, après tout, elle voyait elle même sa petite crise avec une certaine autodérision. Pourtant au fonds d'elle une petite voix criait que la seule chose qu'elle avait envie d'entendre c'était qu'elle était effectivement jolie.

Triturant nerveusement une de ses mèches, Marie se rendit compte qu'elle avait sauté sur la diversion pour ne pas parler de son « truc ». Au final, bien que ça n'avait rien d'extraordinaire, elle se sentait quand même assez stressée de devoir demandé ça au geek. C'était placé en lui une immense confiance et elle n'était pas sûr de vouloir le faire, elle n'avait pas l'habitude de compter vraiment sur les autres au final, elle préférait les manipuler la plupart du temps.

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Sam 1 Nov - 0:00

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Keith ne put s’empêcher de sourire quand elle balbutia, cherchant une justification qui ne se présenta pas à elle et qui la laissa seule face au désarroi. Pour une femme qui contrôlait la moindre seconde de sa vie, le jeune homme n’était pas peu fier d’être capable de la déstabiliser autant. Leur petite joute verbale continuait toujours depuis la première « psychanalyse » du gamin. Et ce petit jeu avait quelque chose de rafraîchissant et divertissant pour lui. Un sourire espiègle sur le visage, Keith fixait toujours la jolie brune qui lui faisait face alors qu’elle essayait du mieux qu’elle pouvait d’expliquer la raison qui l’avait poussée à revêtir une robe qui lui allait fort bien. Autant dire que lui et sa tenue décontractée du dimanche faisait peine à voir et il s’excusa presque de son accoutrement, grimaçant en se détaillant lui-même du regard. Mais bon, après tout, elle était venue à l’improviste ! S’il avait su, il… Le jeune homme interrompit sa réflexion immédiatement, balayant cette idée qui venait titiller son esprit.

Keith s’installa confortablement sur son lit et eut un léger mouvement de recul quand elle fit part de son curieux désir de se « sentir belle » ces derniers temps. « Ca ne doit pas t’être trop difficile » crût-il songer avant de se rendre compte qu’il avait dit ces mots à voix haute au vu de l’expression que le visage de Marie afficha. Le hacker fit les gros yeux et détourna le regard un bref instant avant de se racler la gorge, comme si cela pouvait vite faire oublier ce petit flottement. Autant dire que sur ce coup, il s’était montré un peu trop spontané, surtout que sa réponse contrastait fortement avec ses habitudes taquines envers la britannique. Non pas qu’il ne pensait pas ce qu’il venait de lâcher, mais c’était assez gênant de complimenter cette magnifique femme à l’image si maternelle dans sa tête.

Un bref instant de silence s’imposa aux deux terriens, attestant d’une certaine gêne quant à sa remarque. Le gamin préféra fuir ce terrain fuyant pour s’aventurer sur le réel but de sa visite, certainement bien différent de la démonstration de sa silhouette impeccable. Keith désigna le dossier d’un mouvement de la tête.

« Tu viens pour Cortana ? Ou tu as trouvé une nouvelle méthode pour me soudoyer ? »

A cette dernière question, il fit montre d’une remarquable maîtrise de lui-même pour éviter d’afficher à nouveau ce visage empli de surprise. Cela pouvait autant faire référence à une éventuelle analyse/étude de son IA ou bien à la robe qu’elle avait choisie pour se sentir belle. Un long soupir accompagna sa résolution d’essayer de contrôler un peu plus les mots qui sortaient de sa bouche à l’avenir. Il déglutit et reprit, conscient que si c’était pour lui parler de son projet, elle l’aurait appelé ainsi au moment où il avait ouvert la porte. Mais le « truc » devait faire référence à autre chose, et fuyante qu’elle était d’en parler, quelque chose devait la gêner et le geek s’inquiéta de ce dont il pouvait s’agir. Son rythme cardiaque s’accéléra légèrement sans qu’il ne comprenne pourquoi.

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Sam 1 Nov - 11:33

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Alors qu'elle s'attendait à recevoir quelques moqueries plus ou moins subtile, Marie eut la surprise d'entendre un compliment détourné. Après un instant d’hébétement elle sourit et rougit comme une gamine. Oui le terme était appropriée, elle se sentait flattée comme une adolescente, et intérieurement elle trépignait de bonheur. Amusée par sa propre excitation, Marie remit une mèche derrière son oreille pour reprendre contenance. Oui elle était heureuse que Keith la trouve jolie malgré ses taquineries et leur différence d'âge, mais ce n'était tout de même pas une raison pour la perdre justement. Elle faisait peu être un peu trop cas de l'avis de l'informaticien en fait. Elle ignorait pour quelle mystérieuse raison son jugement lui importait autant, mais elle aurait tout le temps d'y réfléchir plus tard, pour l'heure, elle devait mettre en œuvre toutes ses capacités de rhétorique et de persuasion pour le convaincre de l'aider. Elle n'eut d'ailleurs pas à réorienter la conversation sur sa visite, puisque Keith manifestement très mal à l'aise s'empressa de le faire :

« Tu viens pour Cortana ? Ou tu as trouvé une nouvelle méthode pour me soudoyer ? »

Marie prit une profonde d'inspiration, parfaitement concentrée et maîtresse d'elle même. Désormais, pas un mot ne sortirait de sa bouche sans qu'elle ne l'est scrupuleusement choisi.

« En réalité, je suis venu te demander un service. Tu m'as dit il n'y a pas si longtemps que si j'avais besoin d'aide je pouvais te demander, et justement tu es le seul à pouvoir me sauver. », dit-elle sur un ton très sérieux mais avec un demi sourire qui laissait entendre qu'elle exagérait un tantinet sur la gravité de la situation.

« Est-ce que tu es capable de pirater la base de donnée interne d'Atlantis, Keith ? », demanda-t-elle avec une lueur de défi dans le regard, qu'il ne manquerait pas d’apercevoir. Outre ce qui lui avait dit l'autre jour, pour le convaincre, elle comptait beaucoup sur son égo et son goût pour les challenges. Après tout, c'était l'occasion ou jamais de l’impressionner...

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Sam 1 Nov - 18:48

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Son petit compliment fit monter le rouge aux joues de la britannique et Keith s'en aperçut rapidement. C'était bien la première fois que la gestionnaire d'Atlantis se montrait ainsi gênée et flattée d'un mot du jeune homme. Elle reprit son sérieux bien rapidement en se recoiffant brièvement et sembla apprécier le changement de sujet orchestré par son interlocuteur. Parler du réel sujet de sa venue semblait lui coûter et le gamin craignait de plus en plus ce qui allait être prononcé.

Elle lui rappela qu'il lui avait proposé son aide, indiquant qu'il était temps d'honorer cette « promesse », non sans dramatiser légèrement la situation. Keith se serait bien moqué d'elle quant à sa manière presque théâtrale d'annoncer la chose, mais le sérieux dont elle faisait preuve lui passa instantanément l'envie d'en plaisanter. Le jeune homme l'écoutait avec attention et s'attendait vraiment à ce qu'elle lui demande quelque chose d'insurmontable. Mais la montagne accoucha d'une souris lorsqu'elle lui manqua presque de respect.

« Tu m'insultes, Marie... C'est la première chose que j'ai faite en arrivant... »

Il lui avouait avoir failli au règlement sans craindre sa réaction, sans prendre ombrage un seul instant car elle ne pouvait pas s'en douter. Après tout, n'était-ce pas ce qu'elle lui demandait à l'instant ? Vouloir d'un hacker qu'il arrive dans un nouvel espace de jeu et qu'il reste bien sagement à obéir relevait de l'utopie. Découvrir la Cité ancienne et les challenges qu'elle représentait avait été un véritable émerveillement pour le gamin. Autant dire que s'infiltrer dans le système d'informations humain avait été d'une facilité déconcertante et il avait ajouté des sécurités dont lui seul avait le secret pour éviter que d'autres malins –des aliens, par exemple- ne viennent fourrer leur nez dans leurs petites affaires. Keith ne s’était pas arrêté là et s’était également attelé à la base de données Ancienne, mais là, c’était pour son usage purement personnel et consultatif. Autant dire que la requête de Miss Abeles avait un ridicule qui contrastait fortement avec la dramatisation dont elle faisait preuve.

Le gamin fit simplement non de la tête, et leva un sourcil avant d’afficher une expression rieuse alors qu’il se penchait vers son invité comme pour murmurer un secret. Il attendit que le visage de Marie ne soit qu’à quelques centimètres du sien, curieusement nerveux lorsqu’elle s’inclina vers lui, son cœur s’accélérant à nouveau, pour lui chuchoter sa question.

« En quoi la base de données t’intéresse-t-elle ? Je suis certain que ce n’est pas juste pour la consulter…
Quelle petite transgression vas-tu me demander… »


Le regard pétillant, il plongea ses yeux bruns dans ceux noirs de la femme qui lui faisait face. Il se rendit alors compte du parfum enivrant qui emplissait ses narines et continuait de faire galoper son cœur dans sa poitrine. Son regard s’aventura vers le bas de son visage, s’attardant sur sa bouche rosée par son rouge à lèvres avant de rapidement fixer ses yeux à nouveau en ayant l’impression commis une faute. Il déglutit, sachant pertinemment qu’elle avait vu son regard fuyant. Keith préféra à nouveau vite passer à autre chose et revenir à sa demande, non sans sentir un certain frisson lui parcourir l’échine empreint d’une certaine excitation qu’il peinait à s’expliquer.

« Ce ne sera pas gratuit… » laissa-t-il en suspend.

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Dim 2 Nov - 18:46

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« Tu m'insultes, Marie... C'est la première chose que j'ai faite en arrivant... »

La spontanéité de sa réaction arracha à Marie un sourire sincère. Elle en aurait presque rit en fait. Bien sûr, qu'il le pouvait et qu'il l'avait déjà fait. Elle aurait peut-être dû le morigéner et lui dire que ce n'était pas bien mais franchement ce n'était pas son rôle. Elle n'était ni chargée de la sécurité ni sa mère, et puis, elle trouvait ça tout simplement géniale. Une telle liberté, une telle spontanéité. Keith était ce qu'elle n'était pas même s'ils se ressemblaient sur certains aspect. C'est peut-être pour ça qu'elle se sentait si bien avec lui.

Toutefois, cet éclat de bonne humeur se transforma soudain en une étonnante tension alors qu'il s'approchait d'elle avec un air conspirateur. Elle pencha la tête sur le côté pour lui montrer qu'il avait toute son attention mais ce n'était pas vrai. Elle ne pouvait pas s'empêcher de sentir son souffle sur son visage de manière exacerbé. Il était trop près, bien trop près d'elle. Elle savait qu'il était joueur et elle ne voulait pas lui accorder le plaisir de voir que son indécence la perturbait autant.

Elle le fixa dans les yeux, comme pour se raccrocher à quelque chose, pour ne pas se laisser aller à détaillé son visage de près. On dit que les yeux sont la fenêtre de l'âme, mais pourtant Marie n'y voyait rien d'autre qu'une infinie et déroutante profondeur. En fait, elle n'était pas sûr de pouvoir continuer à soutenir son manège très longtemps, son cœur s'était déjà mis à danser et sa tension aurait sans doute contrarié un médecin.

« En quoi la base de données t’intéresse-t-elle ? Je suis certain que ce n’est pas juste pour la consulter…
Quelle petite transgression vas-tu me demander… »


Il avait vu juste, mais pourtant la sociologue ne l'écoutait qu'à moitié. Elle avait remarqué un regard fuyant et gêné qui la déconcentrait complètement.

Et son imagination tout autant que sa curiosité ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui avait provoqué son trouble. S'était-il laissé piégé à son propre jeu ? Si c'était simplement la proximité qui l'avait mis mal à l'aise il se serait juste éloigné, mais non il continuait de la défier, là tout près. Elle l'aurait remarqué si son regard avait glissé sur sa poitrine, mais encore une fois ce n'était pas ça. Elle se sentait tellement frustré de ne pas comprendre, sans pour autant savoir pourquoi cela l'intéressait autant.

Il s'empressa de détourner l'attention en ajoutant une nouvelle réplique qui fit encore accélérait les battement de son cœurs : « Ce ne sera pas gratuit… »

Peut-être que dans d'autres circonstances le côté potentiellement lubrique de sa dernière réplique lui aurait échappé, mais ils étaient bien trop proche l'un de l'autre pour que cela ne lui traverse pas l'esprit. Encore une fois Marie rougit comme une collégienne et insulta intérieurement le jeune geek qui l'avait sans doute fait exprès. Il n'aurait pas laissé sa phrase en suspend sinon. Pourquoi est-ce qu'il ne s'éloignait pas d'ailleurs ? Ils étaient si proche qu'il n'aurait eu que quelques centimètres à parcourir pour l'embrasser. Couplé avec leur proximité, l'atmosphère était soudain chargé d'une tension presque sensuel qui transformait complètement le regard de Marie sur le jeune informaticien.
Le bien trop jeune informaticien. La jeune sociologue se sentit mal d'avoir laissé ses pensées s'égarer un peu trop, elle ne pouvait pas laisser la situation lui échapper. Elle s'éloigna, d'abord imperceptiblement, puis plus franchement du geek, ce qui n'était pas facile dans la mesure où elle était assise sur une chaise. Tant pis si elle perdait une nouvelle fois leur joute, elle était bien trop perturbé pour que son orgueil se manifeste de toute manière.

« J'ai encore quelques tablettes de chocolat », répondit-elle rapidement avec un grand sourire candide, très très légèrement forcé alors que cette fois-ci elle fuyait inconsciemment son regard.

Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille, et chercha ses mots pour expliquer la situation, sa tension revenait progressivement à la normal et Marie se rendit compte que même sa respiration se calmait.

« J'aimerai juste enlever mon nom d'une petite liste... », dit-elle finalement, comme un avant goût de ses futurs explications. Parce qu'elle était certaine qu'il ne se contenterait pas de ça.

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Dim 2 Nov - 21:35

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Le radieux visage arborant un sourire de la britannique changea soudain d’expression lorsque le gamin s’approcha d’elle pour murmurer. Keith s’aperçut que quelque chose la gênait mais il était incapable de l’expliquer. Pour lui, il n’y avait rien d’autre qu’un jeu visant à mimer le petit complot auquel ils allaient prendre part pour « sauver » la femme aux cheveux noirs. Du moins, le pensa-t-il dans un premier temps avant que la tension qui habitait Marie ne vienne trouver un écho chez le jeune homme. La proximité entre les deux visages perturba le jeune homme qui s’efforça de garder son calme et son sérieux pour éviter de fuir. Il s’était approché pour murmurer, partir en arrière risquait de montrer clairement qu’il n’était pas aussi à l’aise qu’il voulait bien le montrer.

Ils échangèrent tous deux un regard alors qu’il demandait des précisions, non sans que ses yeux glissent sur la bouche de son invitée et qu’il se reprenne de crainte de se faire piéger. A nouveau, il se fit violence pour rester aussi proche d’elle, de sa douce peau, de ses lèvres qu’il aurait bien goutées. Il déglutit pour reprendre son calme et refocaliser son esprit joueur sur autre chose. Sa respiration s’était accélérée et il sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Marie le rendait bien plus nerveux qu’il l’aurait pensé et il était en train de se piéger lui-même. Et ce n’était pas sa propre remarque quant à la compensation nécessaire qui le tira de son instable position.

Keith se mordit la langue d’avoir laissé échapper ces mots alors qu’il s’était résolu à faire davantage attention. Toutefois, la belle britannique rougit et le jeune homme ne put s’empêcher de réfléchir à sa réaction. Elle semblait gênée d’une manière positive que sa remarque n’implique autre chose qu’un simple merci. C’à quoi elle pouvait bien penser venait titiller la curiosité de l’américain et surtout, qu’il arrive de plus en plus e à la déstabiliser. Le faux petit jeu de séduction de la cantine avait montré une Marie qui contrôlait parfaitement la situation. Maintenant qu’il n’était plus réellement feint –sans qu’aucun des deux ne s’en rendent compte-, elle devenait étrangement facile à atteindre. Le jeune homme plissa des yeux quand Miss Abeles recula. Ce mouvement lui indiqua qu’elle souhaitait briser cette proximité qu’il avait instaurée et il l’imita, se redressant pour adopter une position plus droite sur son lit.

La proposition du chocolat fut reçue avec un hochement de tête et un sourire forcé. Ce n’était pas vraiment ce qu’il attendait mais il lui fallait garder une certaine contenance devant la britannique. Keith déploya des trésors de contrôle pour masquer la déception qu’il ressentait. Il peinait à comprendre pourquoi cette femme, deux fois son aînée, parvenait à lui tirer ce genre de sentiments. Il la détailla du regard brièvement. Elle était belle, avantageusement conservée, mais elle avait l’âge de sa mère. Sa robe lui allait à ravir, mais elle lui donnait un look qui contrastait tellement avec les standards de la jeunesse. Il aurait bien secoué la tête pour chasser ces pensées de sa tête mais Marie aurait parfaitement compris ce qui se tramait dans l’esprit du geek.

Elle partagea finalement ce qu’elle souhaitait réellement. Le fait qu’elle n’aille pas au bout de sa requête indiquait qu’elle n’était pas très fière de sa demande et Keith lui lança un regard interrogatif, fronçant les sourcils. Il ne savait pas trop à quelle liste elle pouvait faire référence mais, en réalité, il en avait bien cure. Son amie lui demandait un service, et Marie appartenait à ce cercle très restreint auquel il ne demandait pas détails. A y repenser, elle était la seule membre de ce groupe…

Sa demande n’était pas franchement compliquée et le jeune homme ne comprenait pas pourquoi elle était aussi mal à l’aise de lui demander. Keith se leva et atteint son bureau, il pianota sur le clavier et l’écran afficha les informations Terriennes.

« Tu veux que je t’enlève d’où ? »

Il acceptait bien rapidement de s’exécuter mais, en réalité, un conflit intérieur avait lieu. Sa raison voulait qu’elle s’en aille. Autre chose lui susurrait qu’il fallait qu’elle reste. Le jeune homme lui faisait dos, penché sur son écran. A sa manière, il protégeait sa volonté de la vision d’une magnifique britannique au regard noir intense. Il secoua imperceptiblement la tête.

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Dim 2 Nov - 23:27

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Keith se montra étonnamment coopératif. Sans la questionner plus avant, il se posta à son ordinateur et lui demanda simplement : « Tu veux que je t’enlève d’où ? »

Bien qu'il ne pouvait pas la voir car il lui tournait le dos - ou peut-être parce qu'il ne pouvait pas la voir - Marie sourit. Mais pas d'un sourire étincelant, amusé, ou gentil, un sourire différent, un sourire spécial. Un sourire reconnaissant et charmé.

Elle remit une mèche derrière son oreille en baissant légèrement les yeux. Elle aimait vraiment bien Keith.

Désormais de nouveau détendue et maîtresse d'elle même, la jeune femme se sentait plus apte à exposer son problème. En fait, maintenant elle réalisait qu'elle ne voulait plus dissimuler ses raisons, au contraire elle voulait lui en parler, partager avec lui son petit tracas quotidien.

« De la liste du groupe d’entraînement du colonel Evans. », finit-elle par répondre avant d'ajouter aussitôt en secouant la tête : « Moques-toi si tu veux, mais je ferais n'importe quoi pour ne pas faire du tir, surtout avec ce macho. »

Voilà, c'était dit. Ça paraissait tellement ridicule présenté comme ça. Mais Marie s'en fichait, ça valait la peine de supporter quelques taquineries pour ne pas avoir à subir les réprimandes sur sa nullité de la part d'un gorille au cerveau atrophié. Et puis elle détestait vraiment les armes à feu. Lourd, bruyant, froid. En plus le recule lui donnait toujours des bleus sur les bras. Sans parler du fait qu'elle n'avait absolument pas envie que le détestable colonel s'approche d'elle pour corriger sa position, et, connaissant le personnage elle était sûr qu'il prendrait un malin plaisir à le faire. Elle ne supportait vraiment pas les hommes comme ça, prétentieux, condescendant avec les femmes et qui vouait un culte malsain à la force et aux gros fusils. Le genre de personne tellement pathétique qu'elles en devenaient presque clichés et peu réalistes. Et pourtant, malheureusement elles existaient vraiment.

Cela dit, elle se sentit obligé de se justifier et elle ajouta :

« D'habitude je m'arrange pour esquiver les séances mais ce satané colonel m'a dans le collimateur depuis que j'ai repoussé ses avances. Il s'est rendu compte que j'avais horreur du tir alors, il a fait exprès de m'inscrire et depuis il m'en parle chaque fois qu'il me croise dans le couloir. C'est absolument insupportable. »

Elle s'était un peu laissé aller au commérage mais cela lui faisait du bien. Se retenir de dire du mal des gens devenaient parfois pesant et elle avait rarement autant été agacé par quelqu'un.

Intriguée, elle s'approcha de Keith et resta debout derrière lui avant de poser une main sur le bureau et de se penche pour voir l'écran.

« Tu n'imagines même pas comme le plaisir de le contrarier me réjouit », finit-elle par dire en laissant échapper un petit rire, amusée par sa propre mesquinerie.

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Lun 3 Nov - 19:40

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Keith avait ouvert le site interne de l’Alliance, où se mêlaient les agendas, les informations d’urgence et autres choses aussi utiles que difficiles à trouver. C’était le point d’entrée central des habitants de la Cité et, incertain que Marie employait les bons termes, le jeune homme patientait qu’elle lui en révèle davantage. Elle dévoila finalement ce qu’elle souhaitait : éviter les entraînements avec Evans. Lourdeau de la cité, Keith ne comprenait que trop ce que la belle voulait dire, laissant échapper un sourire en coin. Il souffrait de ses entraînements physiques et la britannique, avec son âge plus avancé, devait vraiment en baver encore plus. Mais loin des pompes et abdominaux, elle voulait éviter la formation au tir. Quant à la référence concernant la propension à la « séduction » du militaire, Keith comprenait parfaitement à quoi elle faisait référence.

La réputation du Colonel le précédait. Coureur de jupons, il était plus rapide de compter le nombre de femmes qui n’avaient pas finies dans son lit que le nombre de doigts à ses mains. Et Marie était l’une des plus séduisantes de la Cité, il n’était pas étonnant que Evans ait jeté son dévolu sur elle. Mais elle était douée dans l’analyse, et avec son intellect limité, elle avait tôt fait de découvrir son petit manège et de le repousser, ce qui devait être un véritable affront pour lui, mêlé d’un défi de réussir à la séduire. Amusé, Keith se dit alors qu’il avait davantage ses chances que lui mais il ne souhaitait pas avoir ce genre de relations avec les femmes. Il était trop… romantique en vrai. Il estimait qu’il fallait aimer une femme, et l’honorer elle, et elle seule. Autant dire qu’au niveau compétition, Keith était loin, très loin derrière le fameux Don Juan en termes de conquête. Sans oublier que les bruits de couloir quant à sa petite mésaventure avec Nyah, à laquelle il avait démontré une redoutable force de résistance lui avait valu les railleries du militaire -qu'il côtoyait le moins possible- de ne pas avoir sauté sur l’occasion comme lui l’avait fait. Curieusement, l’idée de « passer » derrière un autre avait renforcé son sentiment d’avoir fait le bon choix.

Keith ricana quand la gestionnaire de la Cité en rajoutant à propos de la motivation indéfectible du soldat, trouvant tous les subterfuges pour réussir à s’approcher d’elle. Il le reconnaissait bien, sans réellement approuver son comportement. Encore moins maintenant que Marie était sa cible privilégiée. L’idée qu’il soit collé à elle s’afficha comme insupportable et le gamin en venait à pester contre lui-même, incapable d’accepter ce sentiment naissant qu’il s’efforcer de chasser dès qu’il veut toquer à son esprit comme un pic-vert le fait contre un arbre. A son grand désarroi.

Le jeune homme tapota sur son clavier alors que Marie vint s’approcher pour observer ce qu’il faisait. Il afficha le planning du militaire et découvrit les plages horaires dédiées à cet entraînement. Il y avait une séance par semaine mais Keith n’était d’avis de totalement supprimer l’entraînement. Aussi proposa-t-il une alternative à son invité.

« Je sais comment il est, je te comprends. Mais je pense aussi qu’il te faut être formée au tir, pour ta défense en mission. Et il ne te lâchera pas. Si tu insistes, j’effacerais tout ça, mais je pense qu’il vaudrait mieux que tu fasses cet entraînement, au moins avec quelqu’un d’autre. Il y a des femmes militaires sur Atlantis, tu sais ? » termina-t-il sur un ton moqueur alors que son pouls s’accélérait à nouveau quand Marie se pencha à ses côtés. A nouveau, son parfum l’enivrait, et il peinait à garder sa concentration, à ce que son esprit ne divague pas sur d’autres pensées. Une envie soudaine, comme une pulsion, lui susurrait de réagir, de lâcher et de succomber. Mais à chaque fois, la différence entre deux venait ériger un mur qu’il voyait infranchissable. Et cela suffisait à piétiner la faible motivation qui se manifestait. Rester loin d’elle, terminer rapidement, qu’elle parte. Un combat intérieure tellement intense avait lieu qu’il n’avait pas noté le ton moqueur et la phrase de son amie.

Keith glissa sur les roulettes de sa chaise pour s’éloigner de quelques centimètres et se fit violence pour ne poser son regard que sur le visage de la britannique. Il s’efforça d’adopter une expression neutre mais craignait que son regard, qui le piégeait si souvent, ne le trahisse. Il avala sa salive et lâcha :

« A toi de voir. »

Presque à double sens. Sans s'en rendre compte.

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Mar 4 Nov - 22:11

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A sa grande surprise, Keith ne se moqua pas de sa requête, en fait il se montra même incroyablement sérieux et responsable. Et elle ne savait pas si cela lui plaisait ou si cela la contrarié. Déjà, il y avait bien trop de paramètre qui lui échappait, Keith et sa personnalité lui échappait. Pourquoi elle n'arrivait plus vraiment à le comprendre ?

« Je sais comment il est, je te comprends. Mais je pense aussi qu’il te faut être formée au tir, pour ta défense en mission. Et il ne te lâchera pas. Si tu insistes, j’effacerais tout ça, mais je pense qu’il vaudrait mieux que tu fasses cet entraînement, au moins avec quelqu’un d’autre. Il y a des femmes militaires sur Atlantis, tu sais ? »

Marie fronça légèrement les sourcils. Elle ne s'attendait certainement pas à se faire reprendre avec autant de justesse. Comme quoi, les aînées n'étaient pas toujours les plus sages.

Déstabilisée par sa remarque, Marie fixait toujours l'écran tandis que ses doigts se mettaient à pianoter nerveusement sur le rebord du bureau. En fait son cerveau subissait de lourdes perturbations et la jeune femme se bagarrait avec un dilemme presque cornélien. D'un côté il n'avait pas tord : oui connaître un minimum de défense n'était pas une mauvaise chose, mais de l'autre côté, l'idée d'aller à ses séances d’entraînements était vraiment insupportable. Et puis, elle se disait que ce n'était pas une ou deux séances qui allaient lui apprendre à se servir correctement d'une arme, au final, si situation à problème il y avait ce n'était certainement pas quelques maigres connaissances en plus qui allaient les sauver.

Consciente qu'elle commençait à mettre un peu trop de temps à répondre, elle déclara faiblement, preuve du conflit intérieur qui l'habitait :

« Franchement, je ne pense pas qu'une ou deux séances de tir vont me permettre de faire la différence si un jour je suis en danger à ce point... », tenta-t-elle sans grande conviction.

En réalité, cette mauvaise fois de premier ordre était surtout destiné à cacher la réelle raison de son refus systématique. En dehors du fait qu'elle n'aimait pas tout ce qui se rapprochait de près ou de loin au sport, Marie avait peur des armes à feu. Peur que sa maladresse provoque une catastrophe de nature irréversible.

Une peur plutôt irrationnelle d'ailleurs dont elle n'était, par conséquent, pas fière. Miss qui calcule toujours le moindre de ses faits et gestes incapable de surmonter une angoisse stupide.

Marie soupira en se redressant, quittant enfin des yeux l'écran de Keith (heureusement, sinon il allait finir par rougir), elle s'assit sur le bord du lit de Keith – enfin plutôt elle se laissa tomber plus ou moins élégamment dessus - aussi bien découragée que démoralisée face à toutes ses perspectives couplé avec son sentiment de culpabilité. Oui elle savait que ce n'était pas bien mais elle se voyait mal faire autrement.

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Mer 5 Nov - 19:39

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Le fait que le jeune homme n’obtempère pas immédiatement et la conseille sur l’attitude à adopter avait perturbé Marie au point de la laisser sans voix. Son visage affichait une expression légèrement fâchée. Le hacker ne le prit pas pour lui mais plutôt à propos de son argumentaire, parfaitement recevable, alors qu’il ne connaissait rien de ce qui motivait Marie, hormis de vouloir éviter Evans à tout prix, pour esquiver ces cours. Son hésitation –ou bien son anxiété- fut palpable, le regard vide en direction de l’écran. Keith essayait de lire sur son visage quelle décision elle allait prendre, sans succès. Elle avoua finalement qu’elle trouvait que cela ne serait pas suffisant pour lui permettre d’apporter une plus-value en cas de conflit armé. Le jeune homme jugea que le point de vue adopté n’était pas forcément adapté.

« N’aies crainte, ils ne te demanderont ni à toi ni à moi de tenir une arme pour repousser un Wraith. Vois-le plutôt comme ça : tu es seule, ne peux compter que sur toi-même, et tu es attaquée. Pour ma part, je trouverai salutaire de savoir me servir d’un flingue pour éviter qu’on me cherche trop des noises. C’est n’est que pour te défendre toi-même, pas pour attaquer ou quoi que ce soit d’autre.. Dans cette situation, je pense qu’il est judicieux de savoir comment retirer la sécurité.. »

Lui non plus n’était pas un grand fan de ces engins de la mort, mais il leur reconnaissait leur utilité. Il acceptait que son pote Matt le force à apprendre à tirer car il savait, malgré tout, que cela pouvait lui sauver les miches. Le militaire ne s’attendait pas à ce qu’il les mette toutes dans le cœur de la cible, mais simplement à ce qu’il sache faire feu dans la bonne direction. Nulle doute qu’il n’en serait pas demandé davantage à la britannique.

Mais cela semblait insurmontable pour elle et, dépitée, Keith l’observa s’éloigner et s’affaler sur le rebord du lit. Un voile de… désespoir fut perceptible sur les traits de son visage. Quelque chose la tourmentait et cela allait bien au-delà d’un simple harcèlement. L’idée d’effectuer ces entraînements avec une femme n’avait même pas rassuré Miss Abeles qui semblait faire un véritable blocage à ce propos. Le geek ne se sentait, ni en droit, ni en position de la forcer en quoi que ce soit et préféra éviter qu’elle ne se fasse un quelconque souci à ce sujet. Il pianota rapidement et les séances de tir de Marie se transformèrent en « Analyse comportementale des sujets hybrides – Projet demandé par Weir ». Autant dire qu’après avoir compris l’obscur intitulé, il allait en falloir dans le pantalon pour oser déranger la dirigeante de la Cité à ce propos. De quoi refroidir les ardeurs des plus téméraires. Keith valida son opération dans une frappe sonore sur la touche entrée de son clavier.

« Je t’ai enlevé ces cours, et on ne devrait pas trop de chercher des noises avec ce que j’ai mis à la place. » fit-il en tournant le moniteur en direction de la britannique pour l’inviter à y regarder de plus prêt. Il afficha un maigre sourire.

« Mais réfléchis-y. Ca… »

Il hésita un instant, incertain de la formule à employer pour être à la fois sincère, sans en faire trop. Puis il ajouta en posant ses yeux noisettes sur son invité.

« Ca ennuierait tout le monde qu’il t’arrive quelque chose qui aurait pu être évité. »


« Tout le monde. »

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Mar 25 Nov - 22:27

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« Je t’ai enlevé ces cours, et on ne devrait pas trop de chercher des noises avec ce que j’ai mis à la place. »

Marie redressa légèrement la tête, jetant un regard reconnaissant à Keith qui s'était retourné vers elle. Elle murmura un « merci », sincère mais presque inaudible, sans prendre la peine de lire l'excuse qui lui avait trouvé, elle lui faisait confiance. Elle s'occuperait de savoir ce qu'il avait écrit plus tard, histoire d'accorder ses violons si on la questionnait. C'était devenu une as de l'esquive d’entraînement désormais, elle n'allait pas se faire avoir pas un aussi petit détail.

Tout aurait pu s'achever là, elle aurait pu décider de ne pas se morfondre sur le sujet, de remettre son dilemme à plus tard. Elle aurait pu se lever, partir en lui disant encore une fois merci. Seulement, Keith ne pu s'empêcher de placer une derrière remarque :

« Ca ennuierait tout le monde qu’il t’arrive quelque chose qui aurait pu être évité. »

L'intonation de sa voix, son regard, tout lui indiquait que sa banalité n'était pas si anodine que ça. Malgré cette propension à la perturber qu'il avait, elle commençait à bien le connaître. Elle savait la signification, la portée qu'il y avait derrière. Une marque d'affection, de gentillesse. Un petit geste qu'elle trouvait encore plus touchant en sachant qu'il l'avait enrobé pour qu'il passe plus ou moins inaperçu. Un sourire épanoui se présenta rapidement sur ses lèvres, tandis que sa remarque l'atteignait bien plus qu'elle n'aurait dû. Ses mots voltigeaient en ligne droite en direction de son cœur, il savait toujours toucher juste. Avait-elle jamais eu une personne aussi proche, un tel... ami. Un ami...

Comme à chaque fois qu'elle se mettait à trop divaguer, son tempérament calculateur et légèrement joueur pris le dessus. Trop heureuse de pouvoir changer de sujet tout en montrant ses talents, Marie s'empressa de lui montrait qu'elle avait comprit. Assaisonnant toutefois l'information d'une sincérité désarmante :

« Moi aussi je tiens à toi Keith. », répondit-t-elle d'une voix douce en cherchant son regard.

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Dim 30 Nov - 15:02

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Le jeune homme avait finalement accédé à sa requête, lui trouvant une excuse bien bidon, et un faux créneau d’entraînement à l’arme avec un soldat dont Evans ne connaissait certainement pas le nom. A raison, il n’existait pas sur la base. Cela le calmerait pendant un temps. Il l’espérait, du moins. Le geek devina sur les lèvres rosées de son amie le remerciement qu’elle murmura. Il pinça simplement des lèvres et hocha à peine la tête. Il l’avait fait pour elle, malgré qu’il ait préféré qu’elle fasse cette formation, au moins pour un minimum de sécurité. Mais il respectait le choix de son aînée.

Ce n’est que lorsqu’elle fit mine de se lever qu’il vit qu’avec ses mots, il l’avait interrompue. Il avait essayé d’être aussi neutre que possible, pour que ce qu’il ressentait ne soit pas trop perceptible pour la redoutable gestionnaire, mais cela semblait avoir été un échec. Certaines choses ne changeaient pas sur Atlantis, et Keith restait incapable de maîtrises ses émotions et les mots qui sortaient de sa bouche. Il avait toutes les peines du monde à avoir un air détaché quand il tenait à quelqu’un, et, si les mots étaient soigneusement choisis, on pouvait lire sur son visage tout ce qu’il pensait ou ressentait. Du moins, Marie en était parfaitement capable, à son grand désarroi. Et il se maudissait intérieurement pour cela.

Elle semblait un instant figée dans le temps avec que ses lèvres ne se transforment en un sourire radieux. Il déglutit simplement et détourna le regard vers son moniteur, qu’il remit dans sa position initiale. Keith pianota frénétiquement pour effacer les traces de ses modifications, histoire que personne ne voit qu’il était à l’origine de ce changement et changea l’auteur des modifications par le nom de Weir, certain que l’on n’irait pas la déranger pour cela. Il frappa deux fois sur la touche d’échappement de manière un peu sauvage, sans pour autant être agressif. C’était en quelque sorte sa manière d’indiquer qu’il avait fini sa tâche.

« Moi aussi je tiens à toi Keith. »


Marie lui répondit alors avec une douceur qui le surprit. Il fit volte-face et rencontra son regard un instant, complètement muet. Son cœur s’était un instant arrêté de battre en entendant ses mots. Son cerveau réfléchit alors à une vitesse fulgurante. Pourquoi ? Quelle était la signification ? S’imaginait-il des choses ? Pourquoi lui, il réagissait comme ça ? Non, ce n’était rien. Il devenait un peu cinglé et il se rassura un faisant un « non » de la tête. Il essayait de trouver toutes les possibilités et la plus plausible était simplement une marque d’affection en réponse à sa petite phrase mal déguisée, une manière pour Marie de ne pas se montrer trop repoussante. N’avaient-ils pas joué à un faux jeu tous les deux lors de leur première rencontre ?

Un peu perdu, il fuyait un peu son regard, malgré qu’il y revienne toujours. Il voulait comprendre. Il s’attarda finalement sur son visage et plissa des yeux, essayant de discerner ce qu’elle voulait dire. Mais… il n’y trouva rien. La britannique était bien trop douée pour ce genre de choses. Et lui devenait l’exemple typique du gars gnangnan qu’il détestait, celui qui est incapable de maîtriser ses sentiments et dont le cœur s’emballe quand une femme qui lui plaît daigne lui lancer un regard. Il se trouvait un peu crétin à la dévisager ainsi et il se redressa sur sa chaise.

Keith pencha la tête en avant et se gratta la nuque en grimaçant. Il dissimula un soupir et releva la tête.

« Tu avais besoin d’autre choses, Marie ? »


Il se mordit la langue. Dit comme ça, cela donnait l’impression de vouloir la congédier. Il fit un geste de la main pour l’empêcher de se lever et de partir puis reprit.

« Je ne dis pas ça pour que tu partes. Si tu as besoin d’autre chose, c’est l’occasion de demander. »

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Mer 17 Déc - 1:24

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Sa remarque sembla le gêner plus que prévu. Après un balais de regard, Keith finit par baisser la tête avant de la redresser redevenant instantanément lui même comme si son petit geste avait suffit à enfiler un masque. Marie ne savait pas trop si elle en était contente ou pas, en fait elle ne savait pas trop quoi penser. Elle avait même du mal à savoir quels étaient les réels motifs de sa réponse : montrer ses talents ? L’embarrasser ? Exprimer quelque chose qu'elle avait sur le cœur ? Les possibilités étaient nombreuses et elles ne menaient pas tous à une simple taquinerie.
Elle était reparti pour un tour dans les méandres de son cerveau quand une phrase de Keith la réveilla :

« Tu avais besoin d’autre choses, Marie ? »

Elle cligna des yeux, légèrement choquée. Soit elle l'avait bien plus perturbé qu'elle ne le pensait soit elle se méprenait complètement en pensant qu'il l'appréciait. La phrase qu'il ajouta maladroitement juste après la rassura instantanément :

« Je ne dis pas ça pour que tu partes. Si tu as besoin d’autre chose, c’est l’occasion de demander. »


Keith n'avait pas assez de tact pour réparer une bêtise diplomatique aussi spontanément. C'était donc bel et bien à cause de son trouble qu'il s'était montré si expéditif. Étrangement, cette constatation lui tira un soupire intérieur. Avant même de le réaliser elle s'était inquiétée de s'être trompée, de n'avoir aucune place dans le cœur du jeune homme. Définitivement, Keith et ce qu'il pensait d'elle était important. Aussitôt, elle se rappela la robe qu'elle portait et elle se dit que c'était déjà évident avant.

« Non et heureusement d'ailleurs, je n'ai pas envie de m'endetter de service jusqu'à mes 60 ans ! », plaisanta-t-elle en sachant pertinemment que les « services » ne reposaient pas sur le principe de l'échange équivalent. Tôt ou tard il aurait sûrement besoin d'elle et vice versa mais elle n'avait aucune envie de faire les comptes.

« Si tu as du temps, j'ai fait quelque recherche pour Cortana. Je me suis basée sur l'analyse des structures organisationnelles pour réfléchir à ses futurs interactions sociales... », dit-elle sur le ton assuré de quelqu'un qui sait de quoi il parle, tout en se levant pour s'approcher de lui.

« Si tu préfères je peux aussi te laisser le dossier... J'ai essayé d'être le plus clair possible mais il y a plusieurs questions presque philosophiques qui posent questions justement quand on parle de lien social... », ajouta-t-elle sur un ton nettement moins assurée mais tout de même concentré. Sans s'en rendre compte elle se mit à tripoter une mèche avec sa main libre.

Elle n'avait pas spécialement envie de partir, mais jamais elle n'aurait insisté pour ne pas le faire. Après tout, elle avait toujours le plan B d'une soirée en tête à tête avec les phénomènes relationnels des acteurs dans les hiérarchies formelles.

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Jeu 18 Déc - 14:59

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Après avoir été déstabilisé, troublé, puis avoir repris la maîtrise de lui-même, ce « volte-face » lança Marie dans une réflexion dont elle seule avait le secret. Son esprit analytique refaisait fréquemment surface et le hacker, s’il s’en agaçait auparavant, avait appris à accepter cette facette de son amie. Elle était comme cela après tout, et des années de métier lui avait imposé cette déformation professionnelle qui la poussait à analyser la moindre chose qui sortait de l’ordinaire : un mot, ou un geste. Keith la vit s’égarer ailleurs, loin de sa chambre et la sortir de ses songes, maladroitement, encore gênée de ses douces paroles.

Sa question sembla avoir sur Marie, un effet similaire à celui ressenti par le jeune homme quand elle lui avoua gentiment tenir à lui. Mais au contraire de Keith, qui était quelqu’un d’instinctif quand on en arrivait à la question des sentiments, la britannique restait calme, posée, réfléchie. Il crut discerner un voile de panique perçait sur son visage, un bref moment, avant que son naturel analytique ne revienne au galop. Cela aiguisa sa curiosité encore davantage à propos de ces petites faiblesses qui semblaient transparaître alors qu’ils se côtoyaient davantage. Elle jaugea ensuite pendant un certain temps les mots employés par le jeune homme. Et de la même manière, elle se ressaisit à son tour.
Keith sourit timidement à sa boutade. Pour cause, elle plaisantait sur son âge, alors que sans y faire réellement attention, c’était déjà un problème pour lui. Mais avant même qu’il ne s’y attarde, elle enchaîna sur un sujet qui accapara immédiatement toute son attention : Cortana.

Marie expliqua qu’elle avait effectué des recherches pour développer l’IA du jeune homme, mais à peine eut-elle commencé à parler qu’il tiqua. C’était du charabia pour lui. « Structures organisationnelles ». Elle venait déjà de le perdre. D’ailleurs, il papillonna des yeux et voulut l’interrompre, mais Marie était déjà « partie ».

Elle continua, et tout cela resta globalement assez brumeux dans l’esprit de l’ingénieur en informatique. Autant dire que quand elle proposa de le laisser lire au calme un rapport dont, déjà en en parlant, il n’y comprenait rien, un vent de panique accéléra le pouls du jeune garçon. Du moins le mit-il sur ce compte-là.

« Non, non » s’empressa-t-il de répondre.

« Je n’ai pas compris un traître mot de ce que tu m’as raconté. Alors le lire, je pense que je vais attraper mal à la tête dès que j’ouvrirais ton dossier ! Imagine, c’est comme si je te parle de programmation, et d’interprétation en langage machine.. On ne parle pas la même langue tous les deux, là.. »

Keith fit non de la main lorsqu’elle lui tendit le fameux dossier, et la gratifia d’un sourire avant de se lever, la frôler alors qu’un frisson le parcourut et de récupérer une chaise qu’il plaça à côté de la sienne. Il l’invita à s’assoir à ses côtés.

« Assieds-toi, et explique moi avec des termes que je comprends. »

« Sinon, c’est l’exercice de tirs ! »

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Ven 19 Déc - 1:31

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Marie sourit devant les protestations véhémentes de Keith. Elle se demanda vaguement s'il était sincère ou s'il voulait simplement qu'elle reste mais elle ne réussit pas à trancher la question. Le comportement humain était parfois bien plus dur à déchiffrer qu'on ne pouvait l'imaginer, et une phrase et quelques mimiques ne suffisaient pas toujours. En plus il y avait peut-être un peu des deux. Après tout elle comprenait son impression, c'est vrai que s'il était mis à lui parler de programmation elle aurait eu l'impression d'entendre une langue étrangère, mais en vérité elle avait pris soin à ne pas mettre de termes trop techniques dans le dossier. D'ailleurs le fait qu'elle est fait exprès d'employer des mots complexes étaient tout à fait caractéristiques de la personnalité de Marie : elle aimait se montrer intelligente. Mais ironiquement il fallait beaucoup de modestie à la britannique pour si bien accepter de voir constamment ses défauts socialement et psychologiquement marqués. Ce n'est pas toujours facile d'avoir confiance de la portée de ce que l'on fait, d'avoir conscience qu'elle aimait se valorisé, et ce encore plus auprès de Keith.

Lorsque ce dernier se leva pour prendre une chaise et l'installer, Marie s'efforça de prendre un air plutôt neutre et s'installa tranquillement à côté de lui. En fait, elle ne se souvenait même plus quand est-ce qu'elle s'était assise comme ça pour la dernière fois. Elle avait tellement l'habitude d'être face aux personnes avec qui elle discutait, et séparait par un bureau en prime. Être installé côte à côté changé complètement la proximité et la manière de se tenir. Encore et toujours elle ne pouvait pas s'empêcher de voir, de savoir ses détails anodins. Avec Marie, le moindre geste pouvait prendre des proportions titanesques.

Heureusement, son maelstrom intellectuel fut interrompu par une remarque de Keith lancé sur un ton léger.

« Assieds-toi, et explique moi avec des termes que je comprends. Sinon, c’est l’exercice de tirs ! »

Le ton impérieux employé et la menace non voilée la fit sourire et elle répondit au tac au tac avec un emphase largement exagérée.

« Oui mon capitaine ! »
, dit-elle avant de ponctuer sa réplique d'un léger rire cristallin.

Elle attendit quelques secondes que Keith soit bien installé lui aussi et ouvrit le dossier avec un geste presque solennelle. En réalité elle n'en avait pas besoin - elle le connaissait presque par cœur - mais ma fois elle aimait plutôt bien sa mise en page.

« En fait je me suis penchée sur sa personnalité vis à vis de la hiérarchie, commença-t-elle avant de marquer une légère pause pour formuler ses phrases. L'idée c'est que dans une organisation qu'elle qu'elle soit, l'expédition d'Atlantis par exemple, il y a une hiérarchie formelle qui existe incarnée par les grades et les niveaux d'autorisation d'accord ? Le problème c'est que les humains ne peuvent pas se contenter de ça, ils ne peuvent pas se contenter d'être réduit à leurs rôles, alors inconsciemment ils exploitent les marges de manœuvres qu'ils possèdent pour avoir de l'autorité. »

Elle marqua une pause, et leva le nez comme pour chercher l'inspiration pour son exemple. Inspiration qu'elle trouva dans les yeux de Keith. Elle se figea une seconde, happée par son regard avant de reprendre comme si de rien n'était.


«  Prenons un exemple concret : les informaticiens sur Atlantis ont un grade inférieur à général d'accord ? Sauf que vous possédez un savoir faire que les militaires n'ont pas et dont ils ont besoins. Par conséquent vous avez un certain pouvoir sur eux et ils le savent alors ils ne vous contrarions jamais tous à la fois. En revanche, si vous décidiez tous de ne plus du tout faire votre travail, eh bien vous finiriez par être remplacé donc il y a une limite à votre influence. Mon cas est encore plus parlant car il est individuel. J'ai un grade inférieur à un général mais il sait que mon rapport peut donner une très mauvaise image de lui, donc il va éviter de me contrarier, mais pareillement, si je fais des mauvais rapports sur tout le monde, on va finir par me renvoyer... Ce que je veux dire par là c'est que les humains sont dans une logique de coopération et d'ajustement des comportements sans cesse. »


Elle se tu une seconde et se pencha sur le document pour trouver le bon chapitre, frôlant le bras de Keith avec ses cheveux au passage.

« Voilà, dit-elle en faisant un mouvement de tête approbateur avant de se redresser pour lui faire face à nouveau. J'ai tourné ça dans tous les sens, mais si tu veux que Cortana est une personnalité vraiment humaine il faut que tu lui apprennes la désobéissance, ou du moins l'exploitation des failles dans les hiérarchies strictes. Or, sans vouloir tombé dans l'apocalyptique, cela me parait un peu dangereux de rendre la barrière de la hiérarchie poreuse, on a risque du fameux syndrome d'IA maléfique si chère à la science-fiction. Qu'est-ce que tu en penses ? »

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Ven 19 Déc - 11:29

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Son interlocutrice répondit favorablement à son invitation et s’installa à ses côtés sans rien laisser transparaître. Tous deux biens assis, Keith se pencha un peu plus avant pour mieux lire le contenu du dossier que Marie avait rédigé. Son excitation était palpable malgré le vocabulaire peu accessible qui devait le composer. La gestionnaire d’Atlantis avoua ne s’être contentée d’analyser qu’une partie de la personnalité des humains. Le domaine était aussi vaste que l’univers et le jeune homme comprenait parfaitement, et appréciait même, de se concentrer sur un point en particuliers. De ce fait, il serait bien mieux traité et son ambitieux projet nécessitait d’avancer à petits pas, même si parfois, une certaine frustration se faisait ressentir. Puis il se calmait et comprenait. Il lui était difficile de transcrire le caractère humain dans du code alors que lui-même n’est pas vraiment un modèle du genre. Mais il l’acceptait. Elle ne serait pas parfaite, pas tout de suite. Mais elle serait unique.

Keith écouta attentivement les explications de son amie quant à limite existante à propos des prises de liberté vis-à-vis de la hiérarchie. Son premier discours fut.. brumeux. Quoique sa dernière phrase parla bien mieux à l’informaticien. Exploiter les marges de manœuvre pour être capable de faire davantage que ce que l’on nous autorise. C’était précisément ce qu’il avait toujours fait en réalité. Du moins, dans son domaine. Marie s’interrompit un instant et fit mine de réfléchir, sans y prendre garde, il la dévisagea, ses yeux s’attardant sur les lignes de son visage. Leurs regards se croisèrent une fraction de seconde et se figèrent. Puis elle reprit.

Cette fois-ci, elle expliqua avec des termes plus accessibles pour l’informaticien et imagea ses précédents propos par des exemples concrets. Là, Keith opina du chef, il avait bien mieux compris ce qu’elle voulait dire juste avant. Les humains s’adaptaient pour survivre. L’adaptation dépendait de la menace, la survie quant à elle, prenait d’autres significations mais la base était là. S’il voulait survivre, l’humain ne pouvait vivre dans sa bulle et agir selon ses propres préférences. Il y avait toujours une personne de qui on dépendait. Keith l’avait appris à ses dépens, se croyant libre de toute contrainte, et il avait finalement été forcé de choisir entre l’enfermement, et une liberté toute relative sur Atlantis. Malgré son naturel casanier, il ne fallait pas non plus pousser le bouchon trop loin. Et puis, ici, il pouvait créer Cortana, et il avait fait au moins une bonne rencontre.

Marie feuilleta son document et s’arrêta sur l’information recherchée. Elle ramena alors son analyse à Cortana, arguant qu’elle devait être capable de désobéir, de contourner les règles. Il acquiesça.

« C’est déjà ce que je veux pour elle. C’est son but. Si l’humain court à sa perte, elle doit être capable de l’en empêcher. Je considère presque qu’elle n’a pas de chef. Elle est là pour être consultée, mais elle doit imposer ces choix si nous nous fourvoyons. Je l’imagine presque comme notre chef en fait. »

Devant l’expression de Marie, il reprit en hochant de la tête.

« Oui oui, il y a toujours les possibilités de se faire prendre à son propre jeu et qu’elle se retourne contre nous. Mais, vois-tu, Cortana est régit par un certain nombre de règles, il y en a peu, pour l’instant moins d’une dizaine. Ces règles, elle ne peut pas les transgresser, elle a été codée de cette façon. Elle est parfaitement libre, tant qu’elle respecte ces lois. Et la première, la plus importante à mon avis, c’est qu’elle puisse être désactivée. Je sais que tu vas me dire que grâce à ton analyse, elle va chercher une faille pour la contourner, mais je l’ai codée de la même façon que nous sommes obligés de mourir. Elle est obligée de se contraindre à ces règles. Si je dis à voix haute : Cortana, la phrase magique ; son système se désactive immédiatement. »

« Il y en a qu’un qui la sait. »
Et il tapota son doigt contre sa tempe.

« Et elle est ici. »

A son tour, il feuilleta le dossier, machinalement et sans but de le lire tout de suite, mais pour attester de la qualité et de la quantité du travail de la séduisante brune. Il la gratifia d’un large sourire, les yeux étincelants et empli d’excitation.

« En tout cas, merci ! Je vais lire ce document et essayer de le retranscrire en code pour elle. La difficulté, ça sera davantage de comprendre ton charabia je pense. »

« Il se pourrait que je demande un lit de camp pour mes quartiers, pour que tu puisses t’installer ici et m’aider à temps plein ! »
ajouta-t-il, taquin. Et avant qu’elle ne soit outrée, Keith reprit en faisant un geste de la main pour l’interrompre.

« Ne t’inquiètes pas, je suis gentleman, le lit de camp sera pour moi ! »

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Sam 20 Déc - 18:14

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Marie fut assez contente de son attention. Quand il s'agissait de Cortana le geek buvait ses paroles et c'était plutôt agréable en fait. Elle même écoutait ses arguments avec application, appréciant énormément leurs conversations transversales qui frôlaient souvent la philosophie. Avant qu'elle n'est pu assimiler tout ce qu'il venait de dire sur son propre argumentaire, Keith enchaîna sur une petite blague :
« En tout cas, merci ! Je vais lire ce document et essayer de le retranscrire en code pour elle. La difficulté, ça sera davantage de comprendre ton charabia je pense. Il se pourrait que je demande un lit de camp pour mes quartiers, pour que tu puisses t’installer ici et m’aider à temps plein ! Ne t’inquiètes pas, je suis gentleman, le lit de camp sera pour moi ! »

A peine avait-il finit de s'exprimer que Marie eut un vrai fou rire. En fait, elle était tellement amusée qu'il lui fallut presque une minute pour reprendre ses esprits et pouvoir s'exprimer à peu près correctement.

« J'imagine tellement bien l'expression et la réaction des gens en nous voyant transporter un matelas dans le couloir pour l'installer ici. Ce serait tellement drôle ! »


Connaissant toutes les représentations et les réactions possibles à ce genre de scène plutôt incongrues, pour la spécialiste en psychologie sociale oui, c'était hilarant. En fait, elle était plutôt reconnaissante à cette déformation professionnelle de lui avoir occultée la fin de la réplique. Il avait dit ça sur le ton de la plaisanterie et il ne doutait pas de son comportement de gentleman mais l'idée de dormir avec lui, ne serait-ce que dans la même chambre, la mettait extrêmement mal à l'aise. Elle aurait dû n'en avoir strictement rien à faire mais ce n'était pas le cas.

Remise de ses émotions elle secoua la tête et passa la main dans ses longs cheveux d'ébènes comme pour se redonner une contenance.

« Désolée, j'ai un humour bizarre je sais. Bref, où on en était... », dit-elle avant de vaguement chercher ses mots en essayant de se souvenirs des dernières arguments de Keith.

« Ah oui, je comprends ce que tu dis, et ce que tu veux faire, et cela me paraît intéressant mais il y a une faille monumentale dans ta « sécurité ». Tu compares tes règles à la mort, sauf que, Cortana, elle, pourrait tuer la mort. Si tu es le seul à connaître cette fameuse phrase magique, il lui suffit de te tuer avant que tu ne le réalises et hop, le tour est joué. En sommes tu la voies comme une sorte de guide, mais il faut bien que tu prennes conscience qu'il y aura beaucoup de réticence à ton invention. Les hommes sont persuadés d'être les meilleurs et ils ne sont pas prêt à abandonner leurs pouvoirs de décision. Si Cortana venait à être révélé au grand public, crois bien qu'il y aurait des associations voire un parti politique contre elle. Il y a toujours eu des réfractaires à la technologies, et encore plus sur les intelligences artificielles... C'est pour ça que ce problème de liberté de désobéir me paraît si complexe... Surtout par rapport à ce dont on a parlait la dernière fois que tu ne voulais pas lui inculquer forcément tes valeurs morales qui sont évidemment connotées américaines. »

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Mar 23 Déc - 11:51

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Sa petite boutade eut l'effet escompté et son interlocutrice laissa échapper un rire sonore qu'elle eut grande peine à interrompre. Lorsqu'elle reprit contenance, Marie expliqua sa vision de la phrase lâchée par le jeune homme, bien éloignée de ce à quoi il pensait. Ce qu'elle trouvait hilarant, c'était l'idée de se trimbaler un matelas à travers les couloirs d'Atlantis. Elle ne semblait pas être choquée le moins du monde qu'il lui intime de cohabiter avec lui, même pour le travail. Non, ce qui l'amusait, c'était se trimballer un truc lourd et encombrant d'une chambre à une autre. Aussi, Keith afficha une moue dubitative en réaction à sa remarque.

D'ailleurs, sa réaction fut bien perçue par la gestionnaire, car elle s'excusa promptement de son humour décalé. Puis les deux reprirent leur discussion à propos de Cortana. Immédiatement, Marie imagina un scénario qui permettrait à l'IA de s'émanciper de son créateur, le seul capable de l'arrêter. Keith la coupa net à ce propos. Il avait déjà imaginé cela et avait intégré une parade.

" C'est une autre de ces fameuses règles. Aucune de ses actions ne doit entraîner blessure ou décès d'un membre reconnu d'Atlantis. Je dois encore peaufiner les détails à ce sujet, notamment quand une décision nécessaire de Cortana pour la survie d'un sujet entraîne des blessures, mais l'idée principale est déjà ancrée. Elle ne doit pas porter atteinte aux libertés des membres de l'expédition. "

En parfait geek, il était un féru de science-fiction et il avait vu et revu des centaines de fois ces films à propos des IA. Il avait noté à chaque fois ce qui avait mené l'invention ou son créateur à leur perte. Il ne s'estimait pas à l'abri d'une faille, mais il pensait avoir anticipé de nombreux problèmes. Mais au delà de protéger les gens de Cortana, il fallait la protéger, elle, des gens. Comme le soulignait Marie.

" Elle n'a pas à vocation d'être divulguée tout de suite. De la même manière que les terriens ne sont pas prêts à avoir connaissance de la Porte, d'Atlantis, des Wraiths, etc. Ils ne sont pas prêts à accepter l'indépendance d'une IA. Ils n'en sont qu'au balbutiement. Ici, grâce aux Anciens et à la Cité, il est possible d'avancer à une vitesse folle. Il reste encore un travail monstre pour qu'elle soit terminée, puis de longues phases de tests, avant même qu'elle ne soit utilisée ici. Mais nous y viendrons, Cortana représente l'avenir."

Il savait bien quelle forte opposition il rencontrerait à l'égard de son projet. Mais pour l'instant, il préférait être crédule, songer que tout irait bien. Keith travaillait sur une IA qui, même si elle avait l'accès à toute la Cité, restait pour l'instant observatrice. Elle n'avait de pouvoirs que dans la chambre de l'informaticien, et il l'avait appris à ses dépends, elle était loin d'être encore tout à fait au point. Mais elle s'éveillait peu à peu. N'avait-elle pas sauver les miches de son abruti d'ami ? Cela montrait qu'il avançait. Mais le discours qu'avait tenu Matt n'était pas totalement faux. En espionnant ainsi, elle avait violé la vie privée des deux militaires. Elle les avait bien aidés, mais à quel prix ? Il y avait là une nouvelle limite et le jeune homme n'était pas certain de savoir où poser le curseur.

Tout à coup, il se rendait compte qu'il faisait face à toujours plus de murs qui s'érigeaient entre son projet et son aboutissement, et qu'il n'était quasiment jamais capable de pouvoir répondre à ses questionnements. Il savait qu'il n'était pas apte à prendre ce genre de décision et cela le faisait craindre que son IA ne soit qu'un doux rêve. Il lâcha un profond soupire alors que son visage arborait une mine abattue. Il tapota machinalement sur le dossier de son amie et croisa finalement son regard, forçant un timide sourire. Parler de son projet devenait soudain déprimant.

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Mar 23 Déc - 15:34

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Marie hocha la tête en l'écoutant détailler ses fameuses règles. Elle voyait de plus en plus la complexité de cette affaire. C'est vrai que cela pouvait paraître un peu paradoxale d'assurer la liberté via des règles, mais après tout, n'était-ce pas le propre de l'informatique... Pouvoir faire des choses incroyables avec seulement des 1 et des 0... En plus de cela, il semblait avoir pris des précautions pour la divulguer, cela la rassurait de savoir qu'il avait conscience qu'elle ne serait pas spécialement accueillie à bras ouvert.

Elle était plutôt emballée par tout cela, et s'apprêtait à lui faire savoir quand elle remarqua soudain un changement dans son comportement. Il mit sa main sur son dossier, manifestement abattu : un soupire, un regard un peu triste, une position affaissée... Le sociologue était bien entendu sensible à tous ces signes, elle ne pouvait pas les manquer mais pour autant elle n'était pas devin, elle n'arrivait pas à savoir pourquoi. Enfin, même si elle ne savait pas ce qui n'allait pas, elle se doutait que c'était à propos de son IA... Après tout cela avait été leur seul sujet de conversation...

Cherchant une explication comme toujours, ils restèrent un moment à se regarder sans rien dire. C'était étrange comme cet échange n'avait rien de stressant ou de gênant, pour une fois elle était juste plongée dans ses iris, en harmonie avec ses sentiments. Elle réalisait qu'elle avait une très forte empathie avec lui, parce que bien qu'elle était de très bonne humeur, le voir soudainement mélancolique l'avait rendu triste également.

Après un instant, Marie posa doucement une main sur son épaule. Son expérience personnelle lui avait appris que contre la mélancolie rien ne valait une thérapie de câlin, cela dit, elle n'était pas assez proche de Keith pour se permettre de l'enlacer sans préavis.

Elle aurait bien aimé le réconforter mais pour cela elle devait déjà savoir ce qui n'allait pas. Aussi, se pencha-t-elle vers lui et demanda doucement, sa main toujours poser sur son épaule :

« Qu'est-ce qui ne vas pas ? »

Elle ne prit même pas la peine de lui demander si quelque chose n'allait pas, ça elle en était sûre. A ses yeux, c'était d'ailleurs, le seul avantage d'être proche d'une sociologue psychotique : on avait pas besoin d'être très démonstratif pour qu'elle comprenne.

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Mar 23 Déc - 17:35

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A peine eut-elle posé sa main sur son épaule que le coeur du jeune homme se mit à battre plus vite qu'un cheval au triple galop. Sa première réaction fut de vouloir immédiatement briser ce contact qui le troublait tant. De la même manière que son pouls s'était emballé, son cerveau entra en ébullition pour trouver une manière de se dégager. Mais aucune façon lui permettant de pas paraître trop rustre se présenta à lui. Il serra les dents, incapable d'identifier la raison de ce trouble et fixa simplement son vis-à-vis. Pas franchement rassuré, carrément paniqué, il essayait de garder un certain calme, un certain contrôler alors que ses tripes lui hurlaient de fuir. Ce contact, qu'il s'était étonné à désirer, venait lui recracher au visage leur différence d'âge. S'imposa alors à lui l'image d'une mère réconfortant son petit garçon.

Il déglutit, chassant cette représentation qui semblait essayer de s'imprimer par dessus ce que ses yeux voyaient. Cela ne s'améliora pas davantage quand elle se pencha vers lui, son visage si près, sa main n'ayant pas rompu le contact. Il pouvait voir le moindre détail de sa peau, de ses yeux, de ses lèvres. Son doux parfum emplissait ses narines et l'enivrait. Keith serait bien parti en courant malgré l'étonnante attraction qu'elle exerçait sur lui. Marie le sortit de ses pensées en lui demandant ce qui n'allait pas.

Là tout de suite, c'était "elle" qui n'allait pas.

Mais il se souvint. Cortana. Un autre mur, enfin, d'autres murs s'érigeaient à chaque fois qu'il avait un projet, une idée en tête. Elle n'y échappait pas, elle non plus. Il prit alors son courage à deux mains, et lui expliqua, espérant au fond de lui qu'il reprendrait contenance en parlant de son IA.

"A chaque fois que j'avance, j'ai l'impression de faire face à une nouvelle difficulté. Je sais que c'est un projet ambitieux, mais il y a toujours quelque chose auquel je n'avais pas pensé. Et souvent, je ne suis pas bien placé pour le résoudre. D'abord, il y a eu le problème du bien et du mal, comment lui inculquer ? Maintenant, tu parles des interactions et de la désobéissance. Je pense au problème de vie privée qu'elle pose en ayant accès à tout. Il y a des choix à faire, et ce n'est pas à moi de décider ce qui est juste pour les autres. Peu importe le chemin, quelque chose s'ajoute et m'éloigne de la fin. J'espérai que tout soit simple, juste du code. Mais c'est plus compliqué. C'est.. démoralisant. Je ne sais pas si j'arriverais un jour..'

Il laissa sa phrase en suspend, ne précisant pas le véritable but de Cortana. Il l'avait en réalité imaginé lorsqu'il n'était qu'un adolescent, mal dans sa peau. Déjà savoir à quoi elle ressemblait, quel serait son caractère, et à quoi elle servirait, tout cela n'était pas anodin. Les années n'avaient pas effacés un certain manque qu'il compensait en maintenant constamment son esprit au travail, se préparant des challenges toujours plus compliqués pour oublier la triste réalité de sa vie. Venir sur Atlantis n'avait pas réellement changé les choses, et les avait même empirés. Il avait rompu tout contact avec ceux qu'il côtoyait, même sous son identité de pirate informatique, et les récents évènements avec Matt n'avait rien arrangé. Atlantis, Cité abandonnée au milieu d'une étendue d'eau n'était qu'une image bien triste du jeune homme.

Il n'y avait bien que Marie avec qui il avait l'impression d'avoir une relation normale. Mais voilà que plus ils se côtoyaient, moins il était satisfait. Elle aussi, elle était un véritable mur.

Il agita la tête et se releva d'un bond, faussement revigoré et mimant un certain entrain.

"Ne t'inquiètes pas, demain, je m'y replongerai de plus belle. Ce n'est qu'un petit coup de mou."

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Jeu 25 Déc - 10:18

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Son petit geste d'affection qu'elle voulait réconfortant n'eut pas du tout l'effet escompté. Plutôt que de l'apaisé cela sembla plutôt le paniquer et le crisper au plus haut point bien qu'il fasse des efforts pour le dissimuler. Elle aurait dû retirer sa main mais son attention fut détournée par les explications de Keith sur sa soudaine mélancolie.

Elle l'écouta patiemment, sans broncher, assimilant ce qu'il disait avec empathie. Plus un projet était ambitieux plus il était facile de se laisser abattre par les obstacles toujours plus nombreux qu'on traversait. A son échelle, sa vie professionnelle et étudiante lui avait démontré cette règle universelle à maintes occasion.

Le fait qu'il se redresse brusquement un mimant un certain entrain que son langage corporelle démentait complètement lui rappela son malaise vis à vis de leur contact. En moyenne les hommes étaient moins tactile que les femmes, la plupart n'aimait pas voir leur espace vital ainsi envahi. En outre, certaines personnes l'étaient encore moins que d'autres, cela devait être le cas de Keith. Marie ne parvenait pas à imaginer que le problème vienne d'elle, qu'il ne soit pas générique. Sans doute parce que de son côté, inconsciemment, elle aurait bien aimait qu'il l'enlace ou simplement pause sa main sur son épaule comme elle l'avait fait.

Elle agita à son tour la tête par mimétisme, sans doute dans l'espoir de combler le fossé qu'elle avait involontairement creusé.

« D'accord, je comprends. Tu sais, les obstacles ne sont qu'une preuve de plus que tu es sur le bon chemin pour faire les choses bien. Je suis sûre que tu es capable de relever le défis et je serais là pour t'aider, alors ne te décourages pas. »

Se levant à son tour elle se garda bien de l'approcher. Elle avait l'impression qu'il ne désirait qu'une chose : être tranquille, loin d'elle.

« Bon, il commence à être tard, je devrais peut-être y aller »,
dit-elle en jetant un regard évocateur à la porte. Elle regrettait soudain sa précédente bonne humeur sans raison, son fou rire, elle se sentait encore plus ridicule dans sa belle robe noire censée la mettre en valeur.

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Jeu 25 Déc - 18:51

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Il s’était relevé avec hâte, tant dans le but de se libérer de l’emprise de son amie, que pour éviter qu’elle ne lise en lui à travers ses yeux. Mais il était réellement mauvais acteur et Marie s’en était rendue compte, il en était sûr. Etre soi-même avec une femme qui avait appris à lire les gens comme dans des livres ouverts était un véritable défi. Surtout lorsque sa raison était entrée dans un combat contre l’irrationnel. Ce tumulte le troublait et la gestionnaire était capable de voir cela. Il était impossible de dissimuler sa vraie nature avec elle, Marie vous démasquait avec une facilité déconcertante. Il lui aurait bien expliqué ce qui le tracassait, mais elle était directement impliquée et lui-même ne comprenait pas tout à fait ce qui lui arrivait.

Keith crut discerner quelque chose glisser sur le visage de la britannique, et qui repartir aussi rapidement qu’il était arrivé. Interagir avec elle était inégal. Il était impossible de la duper, et elle se contrôlait si bien qu’il était impossible de lire en elle. Lorsqu’elle se découvrait, c’était uniquement parce qu’elle l’avait bien voulu. Et elle ne laissait que peu de choses transparaître. Marie ne dévoila rien d’elle, pour le jeune homme, elle restait mystérieuse là où lui avait l’impression de ne rien pouvoir lui cacher. Et malgré tout cela, il appréciait quand elle était là, sans pouvoir l’expliquer. Elle l’aidait, était une des rares à échanger avec lui si facilement, à requérir son aide même, mais cela allait bien au-delà.

Il l’écouta, essayant de le rassurer, mais il demeura sceptique. D’ailleurs, il se garda bien de faire part de son avis, car elle comprendrait immédiatement qu’il ne parlerait pas seulement de Cortana mais aussi ce qui le tirailler. Si lui était incapable d’expliquer ce qu’il se passait au fond de lui, elle y arriverait tout de suite, et cela l’effrayait, dans un sens. Il préféra taire ses songes.

Marie se leva alors à son tour, et il déglutit instantanément.

« Bon, il commence à être tard, je devrais peut-être y aller. »

Il plissa des yeux en la dévisageant alors que son regard fuyait vers la porte. Curieusement, sa phrase semblait lui susurrer qu’elle préférait rester. La bienséance lui disait de partir, et Keith semblait entendre qu’elle attendait qu’il lui dise le contraire. La même expression indéchiffrable qui était passé sur ses traits un peu plus tôt se manifesta à nouveau. Mais cette fois-ci, elle ne sembla pas se dépeindre de son visage. Toujours le regard tourné vers la sortie, Keith la détailla, dans sa longue robe noire qui la mettait avantageusement en valeur. Mais sa tenue restait stricte, dissimulant ses bras et ses épaules et, si d’un côté elle appelait à plus la découvrir, sa tenue disait aussi qu’il y avait une ligne à respecter. Le jeune homme ne put s’empêcher de laisser son regard glisser sur les formes de l’anglaise. Il sentit une chaleur monter en lui, et paniqua aussitôt.

Le combat intérieur se renforça, une partie de lui-même lui suggérant de prendre sa main et de lui intimer de ne pas partir tout de suite, l’autre lui rappelant qu’il avait des pensées déplacées envers une personne qui pourrait être sa –jeune- mère. Le garçon venait à se questionner sur ses réactions et se demandait s’il ne ressentait pas cela parce qu’elle était la première femme avec qui il était réellement proche depuis.. toujours.

Idiot qu’il était, Keith se montrait incapable de lire entre les lignes. C’était un génie informatique, autant qu’un ignorant en termes de sentiments.

Il pinça imperceptiblement des lèvres et avança vers la porte pour l’ouvrir à son amie. Il se posta alors entre la femme aux longs cheveux noirs et la sortie, se sentant tout à coup gauche et incapable de savoir comment agir. Il ne trouva rien d’autre à faire que plonger ses yeux noisettes dans le regard brillant de la britannique, attendant qu’elle réagisse.

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Ven 26 Déc - 14:26

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Paradoxe. Ouvrir la porte à quelqu'un mais se placer entre elle et la sortie. Marie resta immobile, tentant de démêler les nœuds dans l'esprit de Keith sans parvenir à trouver quelle été la véritable réponse. Voulait-il qu'elle parte ou non ? Sans un indice de sa part elle ne pouvait pas deviner.

Ils restèrent un moment à se fixer l'un l'autre, sans que Keith n'esquisse le moindre mouvement. En fait cela lui faisait penser à un animal avec les yeux prient dans un phare. Sauf qu'en l’occurrence les phares c'était ses yeux à elle. Cette petite pensée brisa la magie, et Marie se mit à rougir très légèrement. Elle ne savait définitivement pas quoi penser de lui, d'eux. Tantôt elle se sentait bien, confiante et heureuse, tantôt elle était mal à l'aise, presque intimidée, pleines de questions sans réponse.

Après cinq petites minutes de flottements, Marie se décida pour lui. Puisqu'il ne l'invitait pas à restait, elle allait partir, c'était la seule chose que la politesse lui autorisait. Seulement Keith lui barrait toujours le passage. Elle envisagea une seconde de placer sa main sur son épaule pour le décaler doucement, mais après le malaise qu'elle avait créé tout à l'heure elle préférait éviter le moindre contact.

« Heu... Je peux passer ? »
, finit-elle par demander gentiment avec un petit sourire au coin qui dédramatisait sa remarque.

Attendant qu'il s’exécute elle se mit à triturer une mèche de cheveux, puis lorsqu'il se décala enfin elle sortie non sans l'avoir gratifié d'un « Bonne nuit » plein de tendresse auparavant.

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