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J'ai du chocolat ! [PV Keith] Terminé

 :: Cité d'Atlantis :: Niveau 4 - Quartiers du Personnel
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Mer 20 Aoû - 14:55

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Marie affichait toujours son sourire de circonstance bien après que son dernier rendez-vous ne se soit éclipsée. En fait, elle avait tellement l'habitude qu'il restait naturellement accroché à ses lèvres, comme un vêtement ou une parure. Elle termina ce qu'elle était en train d'écrire dans son précieux calepin et se redressa pour sortir. C'est en éteignant la lumière qu'elle comprit qu'elle avait encore oublié d'éteindre son ordinateur. Soupirant, elle retourna à son bureau puis se figea. L'esprit fait toujours des connexions parfois loufoque et là il avait fait un jeu de saute mouton assez intéressant ordinateur = Keith = pas vu depuis longtemps = inquiétude. Elle avait bien compris qu'il n'avait pas l'intention de faire une thérapie et ça ne la dérangeait pas. Elle avait suffisamment de travail pour ne pas ressentir la nécessité de harceler quelqu'un d'aussi têtu que lui mais pourtant le courant était bien passé entre eux. Ils avaient joué, rigolé. Elle avait passé un agréable moment, c'était senti un peu elle-même... Ils étaient devenu amis officiellement. Repenser à cette conversation surréaliste la faisait toujours sourire. En tout cas, ils étaient suffisamment proche pour qu'elle fasse attention à lui. Et cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu. Ni au détour d'un couloir, ni à la cantine. Il y avait des petits génies passionnés partout sur Atlantis et elle connaissait leur propension à oublier de vivre pour se concentrer sur leurs projets. Si ça se trouve, il avait fait une avancé majeur sur son IA et c'est pour ça qu'il était si occupé... Malgré tout elle ne pouvait pas s'empêcher de ce dire que ce n'était pas super sain de rester enfermé...

Marie se releva après avoir fait attention que cette fois la bestiole était bien éteinte. Sans s'en rendre compte elle se m'y à faire les cents pas dans son bureau... Elle avait envie de prendre de ses nouvelles mais si elle débarquait comme ça il allait encore lui reprocher de le surprotéger, et comme elle c'était une femme mure et qu'il faisait une obsession sur l'âge il verrait ça comme de l'instinct maternelle et se sentirait infantilisé et ça serait la catastrophe. Elle le voyait venir l'amalgame de ses pensées d'ici, et en plus même au delà de ça, elle n'avait pas du tout envie d'être vu comme une mère. Elle ne se sentait pas du tout comme ça malgré son âge elle était restait très jeune dans sa tête. Après tout, ce qu'elle aimait le plus c'était étudié, c'est comme ça qu'elle se représentait le plus, une éternelle étudiante.

Elle continuait à tourner en rond mais ses pensées revinrent sur Keith. Il aurait détester la voir réfléchir comme ça. Après tout il haïssait son manque de spontanéité...

C'est pour ça qu'une demi heure après elle frappa timidement à la porte de Keith Latimer alors qu'il devait être presque minuit. Même s'il était très occupé, il était sûr que la curiosité le pousserait à ouvrir alors elle attendit sagement devant la porte. Avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche elle brandit fièrement un objet rectangulaire qu'elle tenait dans la main.

« J'ai du chocolat. Il est au praline et aux noisettes fait par un grand chocolatier français. Tout le monde aime le chocolat et il n'y en a pas beaucoup sur Atlantis alors je profiterais de l'occasion si j'étais toi. ».

Non décidément elle n'était pas fait pour la spontanéité. Elle faisait et disait n'importe quoi, c'était absolument ridicule.

« Ah et bonsoir au fait »
ajouta-t-elle aussitôt après d'une voix beaucoup moins assurée.

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Jeu 21 Aoû - 17:57

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Le jeune homme jouait avec une réplique en mousse d’un ballon de basket à peine plus grosse d’un poing. Il mimait des dribbles, des appuis, des pivots pour finir par un lancer vers le mini panier qu’il avait fixé près de la porte. Dans son esprit, il simulait un match contre Lebron, TP et Joakim Noah et affrontait les trois à lui seul. Et à chaque fois qu’il marquait, il jetait un coup d’œil vers l’écran de son ordinateur. Le moniteur affichait un flot incessant de lignes de codes se succédant les unes aux autres. La machine faisant un bouquant infernal alors qu’elle compilait les dernières modifications de l’IA Cortana. Keith était loin de toucher au but mais il allait voir si son nouvel algorithme allait pouvoir inculquer un semblant d’auto-apprentissage et de jugement ainsi qu’une personnalité qui lui était propre.

Le jeune homme avait défini les grandes lignes pour orienter le caractère de son assistante personnelle mais il comptait sur son adaptation pour se forger le reste de son attitude. Cela faisait de longues heures que le tout se compilait et le créateur tuait le temps de différentes façons. Il s’ennuyait tellement en attendant le résultat qu’il avait même fait un peu de ménage dans ses quartiers. Là, il tournait en rond et simulait un faux match de NBA. Où il gagnait, bien entendu. Rien d’autre que pour le fun, il inventait des air-dunk dans un simili ralentit pour marquer tous plus loufoques les uns que les autres. Mais en équilibre précaire, il s’affala comme une crêpe sur le sol quand quelqu’un frappa à sa porte à une heure indécente.

Ronchon de sa chute, Keith tituba faussement jusqu’à la porte, certain de se faire enguirlander pour le raffut qu’il faisait. En agitant timidement la main pour ouvrir la porte de son domaine, il se retrouva bouche-bée face à… une plaquette de chocolat. Il leva un sourcil, surpris, avant de découvrir Marie dissimulée derrière.

« J'ai du chocolat. Il est au praline et aux noisettes fait par un grand chocolatier français. Tout le monde aime le chocolat et il n'y en a pas beaucoup sur Atlantis alors je profiterais de l'occasion si j'étais toi. »

Keith la regarda avec des yeux ronds et jeta un œil à sa montre. C’était une drôle d’heure pour vouloir manger un carré de chocolat mais le garçon ne s’en formalisa pas davantage et chipa la confiserie avant de tourner la talon, laissant la porte ouverte. Dans l’esprit particulier du geek, c’était là une invitation à entrer alors qu’il croquait d’un morceau de chocolat qu’il s’était cassé pour sa propre pomme.

« Bonchoir Marich » prononça-t-il, sa gourmandise lui faisait oublier les bonnes manières. Il s’avança pieds nus pour shooter dans le ballon en mousse pour l’écarter du chemin et avança sa chaise à roulettes qu’elle s’asseye, claquant des mains pour refermer la porte derrière la « psy » comme il la surnommait désormais.

Le goût du chocolat et des noisettes lui avait manqué bien plus qu’il n’y avait pensé et Abeles venait certainement de réveiller une vieille addiction sans le savoir. A contre cœur, il rendit la tablette pour qu’elle puisse se servir. Maintenant qu’il avait arrêté de sauter partout comme un idiot, il se rendit compte que la température était montée dans la pièce. A cause de son ordinateur et de ses faux exploits. Aussi ouvrit-il la petite fenêtre pour laisser entrer un brin de fraîcheur et le bruit reposant des vagues qui frappaient la Cité.

« C’est un moment curieux pour venir me pervertir avec du chocolat ! » dit-il un brin amusé.

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Mer 3 Sep - 13:26

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Lorsque Keith prit la tablette de chocolat en l'invitant à rentré, Marie poussa un très léger soupire de soulagement. Elle qui avait eu peur de se faire éconduire violemment était agréablement surprise du naturel avec lequel il l'accueillait. Elle ne lui tint par rigueur de croquer dans la tablette et de la saluer la bouche pleine, étrangement elle ne s'attendait pas à moins de sa part.

Prenant place sur le fauteuil à roulette qui lui tendait, Marie lança un regard globale à la pièce dans laquelle elle se trouvait. Il faisait chaud, c'était en désordre et il y avait des ordinateurs. Exactement ce à quoi elle s'attendait en fait.

Il lui rendit sa tablette de chocolat, et elle jeta un œil suspicieux au gros morceau qui manquait déjà.

Elle allait faire une remarque sur la température de la chambre mais il la devança en ouvrant la fenêtre. Marie ferma les yeux savourant la légère brise qui venait rafraîchir l'atmosphère. Pendant un instant le silence lui permis d'entendre le bruit de l'océan qui entourait la citée ce qui lui arracha un sourire sincère. Chaque fois qu'elle entendait cette mélodie elle avait l'impression de réaliser où elle se trouvait et elle était heureuse de prendre part à cette fabuleuse aventure.

Finalement, elle fut tirée de ses rêveries par Keith qui s'interrogeait sur les raisons de sa visite.

« C’est un moment curieux pour venir me pervertir avec du chocolat ! »

Marie qui avait déjà soigneusement préparé sa réponse n'eut pas besoin de réfléchir bien longtemps.

« Je me doutais que tu ne serais pas encore couché et je viens de finir mon travail, ça me semblait le moment idéal pour une visite de courtoisie ! »

Elle cassa délicatement un carré de chocolat, le savoura puis posa la tablette sur le bureau avant de reprendre :

« En outre, je n'aurais pas pu résister à la manger tout entière ce qui est très peu recommandé pour la ligne. »

Alors qu'elle prononçait ses mots Marie réalisa qu'elle n'avait personne d'autre avec qui la partageait mais s'empêcha de plonger dans la mélancolie. Toujours souriante elle changea le sujet de la conversation :

« Sinon, ton projet avance ? »

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Jeu 11 Sep - 16:26

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Le gamin ne sut pas si c’était la douceur de la nuit qui venait rafraîchir la pièce ou le doux bruit des vagues venant mourir sur les murs extérieurs de la cité qui lui offrit un sourire non feint de la doctoresse. Mais qu’importe, lui aussi appréciait davantage le calme de la nuit, alors que presque tous étaient endormis. Keith s’enquit des raisons de sa venue et elle répondit du tac au tac. Il fit une moue dubitative, en difficulté quant aux raisons faisant de ce moment le bon pour venir le voir. Il était tard, il faisait noir et, c’était l’un de ces moments où le jeune homme était le plus productif de la journée. Bon, ce soir-là, il attendait la fin de la compilation, mais habituellement, son esprit fusait d’idées et de manière de les implémenter. Aussi, Marie était vraiment chanceuse de le trouver disponible cette fois-ci.

Elle fut plus timorée pour laisser parler sa gourmandise et croqua dans un carré avant de se justifier en parlant de sa ligne. Les femmes étaient aussi obnubilées par les petits kilos superflus que les hommes n’en avaient cure. Il fit une haussa le menton comme pour signifier son désaccord mais demeura silencieux. Le sujet de la gourmandise et de ses méfaits sur la silhouette des belles dames était certainement le seul qu’il savait conflictuel avec le sexe opposé. Autant ne pas la contrarier en rentrant sur ce terrain-là.

Avec son talent habituel pour déchiffrer les émotions des autres, Keith n’aperçut même pas le voile de déception se peindre un bref instant sur les traits de la britannique. Il était davantage enjoué par le fait qu’elle s’intéressait à Cortana.

« Sinon, ton projet avance ? »

Il lui répondit avec un entrain non dissimulé.

« Je peine un peu pour synthétiser une voix qui me convienne. Alors j’ai mis ça de côté et je m’occupe de lui donner une personnalité propre. En fait, j’essaie de lui donner les grandes lignes de son caractère, et je compte sur mon algo d’auto-apprentissage pour qu’elle se forge elle-même une personnalité, qu’elle se fasse sa propre idée des concepts de bien et de mal. Je ne veux pas l’élever et lui inculquer mes valeurs. J’ai besoin qu’elle soit totalement objective pour proposer ses solutions, prendre ses décisions. »

Quand on en venait à parler de son IA, Keith devenait peu avare en détails et était capable d’en parler une nuit complète. Il avait de grandes ambitions pour elle, et y parvenir grâce aux moyens de la Cité était devenu son principal objectif.

« Ainsi, lorsque nous serons face à une situation, elle analysera les données à sa disposition et les corrèlera avec l’immense connaissance qu’elle aura déjà. Puis elle me donnera ce qu’elle pensera être la décision adaptée. Imagine un peu, Marie, que Cortana ait existé il y a des années, les choses auraient pu être bien différentes ! »

Il reprit son souffle, tente de recouvrer un semblant de calme.

« En tout cas, j’essaie déjà de faire un sorte qu’elle ait son propre caractère ! »

Il afficha alors un curieux visage, où l’innocence et la crédulité se mêlaient. Il existait une pléthore de récits narrant les essais de synthétisation d’une intelligence virtuelle. Elles étaient soit trop limitées, soit elles se retournaient contre leur créateur. Il n’y avait en réalité que peu de succès dans ce domaine. Et aucun projet sur Terre ne pouvait que s’approcher de son objectif pour Cortana. Un véritable challenge. Et c’était ça qui le poussait à se lever le matin sur Atlantis. Pour l’instant.

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Jeu 11 Sep - 18:13

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Maria fut touché par l'enthousiasme de Keith. Il mettait tellement d'énergie et de passion dans sa voix lorsqu'il parlait de son IA que c'était impossible de ne pas sourire. En dépit du vocabulaire techniques qui la dépassait parfois elle buvait ses paroles, allant de surprise en surprise. Jusque là, elle n'avait pas réalisé l'ampleur de son rêve. Dans d'autres circonstances sans doute aurait-elle était sceptique à l'idée de laisser un robot avoir ses propres opinions, mais sur Atlantis tout était possible.

Elle trouvait sincèrement ses ambitions intéressantes, au point qu'elle commença elle même à envisager cette hypothèse.

« Il est vrai que cela serait bien, peut-être qu'enfin l'humanité cesserai de faire les même erreurs en boucles. »

Elle marqua une légère pause, légèrement pensive.

« Toutefois, je pense que tu devrais envisager de l'éduquer un peu malgré tout, je pense que j'ai saisi ta volonté de lui donner une personnalité propre, mais cela n'empêche pas de lui inculquer des valeurs fondamentales, quitte à ce qu'elles soient complexe. Même nous humain, recevons cet apprentissage de nos parents, de nos amis et de la société en général... D'une certaine manière ces points de vu nous façonnent, mais ce qui nous différencie des machines, c'est nous sommes capable de nous appropriés ses doctrines et de choisir de les suivre ou pas. N'est-ce pas ça la vrai intelligence : le libre arbitre ? »


Elle marqua un nouveau temps d'arrêt pour manger son chocolat et reprit toujours absorbé par le chemin de ses pensés.

« Du coup, je me pose quand même une question : n'as-tu pas peur que ta création te dépasse ? Je ne dis pas ça dans le sens : as-tu peur que ta machine deviennent psychopathe et essai de tous nous tuer, ce genre de dystopie m'a toujours fait sourire, depuis le dix-septième siècle il y a ce style d'histoire qui mettent en garde contre les progrès de la science. Non, si je dis ça c'est parce que l'orgueil de l'humain est particulièrement développé, et nous ne pouvons pas être jaloux des créatures comme les Wraith qui manquent de réelles valeurs affectivement mais si quelqu'un nous surpassait dans ses domaines, j'ignore comment je le prendrais. En réalité, je me demande simplement, si tu n'as pas peur que ta création soit si bien réussis, si intelligente mais en même temps si intense dans son caractère, dans ses sentiments, que l'on puisse la considérer comme une vrai personne intellectuellement supérieure à tous, y compris à toi. »

Finalement, elle décida de terminer sur une note un peu moins philosophique.

« En tout cas, je serais très curieuse d'analyser le comportement sociale de Cortana ! »

Elle prit soudain une mine un peu plus facétieuse avant d'ajouter :
« Et puis comme ça, si elle devient mégalomane je pourrais avertir tout le monde avec qu'elle ne nous massacre tous... », dit-elle avant de lui faire un petit clin d’œil complice.

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Jeu 18 Sep - 16:20

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Marie avait compris le réel but de son IA : empêcher les humains de mettre en danger leur faible civilisation en prenant des risques inconsidérés ou en s’impliquant dans des conflits qui les mettaient directement en danger. Par contre, il n’était pas tout à fait d’accord concernant l’éducation à inculquer à Cortana.

« Je ne suis pas d’accord, Marie. » Il débordait d’enthousiasme qu’elle soit captivé par son projet.

« Nos parents nous enseignent leurs valeurs, leur interprétation du bon ou du mauvais. Que ce soit en se basant sur la religion, ou l’histoire. Les vainqueurs sont rarement considérés comme incarnant le mal. Il suffit de se rapporter aux dernières guerres. Je ne veux pas polémiquer mais, penses-tu qu’ils agissaient vraiment en se disant qu’ils répandraient le mal sur le monde ? Le bien et le mal, au final, ce n’est qu’une question de point de vue. Et si nous avions torts ? Je veux simplement donner les grandes lignes du caractère de Cortana. Le réel libre arbitre, comme tu l’appelles, c’est qu’elle décide elle-même ce qui est bon ou mauvais. Son jugement n’en sera que plus objectif. Elle ne doit pas être influençable même si je souhaite qu’elle ait des sentiments… »

Malgré qu’il parlait à la doctoresse et appréciait la discussion, il rageait de la voir déguster le chocolat, gourmand qu’il était. Il sourit cependant à sa remarque quant à la possible supériorité de Cortana. Ses yeux brillaient littéralement.

« C’est le but. Qu’elle nous surpasse. Mais je ne lui donnerais pas les moyens d’agir. Du moins, pas à notre dépend. Elle sera conseillère, pas davantage. Son intelligence et sa capacité de réflexion lui permettront de nous faire gagner un temps considérable lorsque nous serons face à des problématiques qui nous dépassent. Mais le réel objectif, c’est de ne pas refaire les erreurs du passé, comme tu l’as dit. Imagine qu’elle ait été capable d’anticiper ce qu’il se serait passé, aurait-il conseillé ou non de faire fonctionner la Porte des Etoiles la première fois ? »

Il leva un sourcil, provocateur, en posant sa question. Cortana remettrait certainement en cause tous les choix humains faits jusqu’alors. Elle serait certainement contre un bon nombre, notamment le projet Stargate. Keith s’était toujours posé la question, depuis qu’il avait intégré Atlantis et découvert l’ampleur des dangers auxquels ils faisaient tous face, s’il n’aurait pas mieux fallu laisser enterrer l’artefact Ancien.

Le jeune homme sourit plus franchement. Que Cortana passe l’épreuve de la doctoresse serait un véritable challenge et un superbe premier test. Son aide était la bienvenue et il la remercia en la gratifiant d’un sourire sincère. Dans sa tête, il ajouta cette analyse menée par Marie à sa checklist. Mais pour l’instant, il en était loin. Il essayait de définir les grands traits de son caractère. Et surtout de lui donner une voix « normale ».

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Lun 6 Oct - 17:25

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Marie continuait d'écouter Keith avec attention, plutôt fascinée par sa démarche. Elle était ambitieuse, créative et terriblement intéressante. Cela dit, elle soulevait quand même quelques problèmes éthiques, et Marie imaginait les polémiques infinis que soulèveraient Cortana une fois réalisée. D'ailleurs, en y réfléchissant, elle se demandait si leur supérieur était au courant de son ambition, où s'il le faisait vraiment subrepticement sur son temps libre. Notant la question dans un coin de son esprit, elle décida de pousser un peu plus loin cette notion de bien et de mal. Sans doute grâce à sa formation elle était bien placée pour avoir conscience de cette subjectivité de point de vu, il n’empêchait qu'elle voyait mal comment passer outre. Peut-être allait-elle le contrarier, mais peut-être l'aiderait-elle aussi à voir plus clair dans le mécanisme, ce qui l'aiderait sans doute à programmer ensuite.

« Je comprends ce que tu veux dire, et même si c'est une idée qui donne le vertige je veux bien admettre qu'il est possible que notre vision du mal soit étriqué, formaté par des années de propagande insidieuse fait par les vainqueurs. Cela dit, nos jugements sont basés sur des critères, si tu veux qu'elle puisse se faire sa propre opinion, il faudra qu'elle est des critères. Si tu ne les lui donne pas au risque d'imposer légèrement un point de vu, comment les créera-t-elle ? N'y a-t-il pas un risque que malgré toute son intelligence elle se contente de critères déshumanisés basés sur les statistiques ? », demanda-t-elle toujours sur un ton captivé mais plutôt neutre qui dénoté un certain professionnalisme.

Elle s'attarda ensuite un peu plus longtemps sur cette volonté qu'il avait de créer un être qui les dépasse, mais qui ne serait que conseillère. Là encore c'était une belle volonté, une intelligente, objective, qui pourrait rassembler toutes les conceptions et réfléchir à une vitesse ahurissante sans jamais omettre un paramètre....

Cela dit, là encore elle avait quelques arguments à opposer à son interlocuteur, même si cette fois ils contrastaient avec sa personnalité calculatrice, et raisonnée.

Après s'être levé et s'être dirigé vers la fenêtre, elle s'appuya sur le rebord et dit simplement :

« Quand je regarde ça, je ne peux pas me dire qu'on a eu tord de venir sur Atlantis. »

Perdue dans ses pensées elle laissa son regard dérivé sur l'océan qui s'étendait à perte de vue devant elle, et, sans même s'en rendre compte elle développa son idée.

« L'homme est un être très irrationnel parfois, il vibre pour la beauté même si ce n'est pas ce qu'il y a de mieux à faire. Cette dichotomie entre passion et raison serait vite écartée par une personne qui n'aurait pour seul raisonnement que l'objectivité. Si tu veux donner des sentiments à Cortana, fait lui aimer la poésie, même si elle ne la comprend pas. »

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Mar 14 Oct - 20:48

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Le geek informaticien était parvenu à capter l’attention de la britannique et l’avait remarqué. Une pointe de fierté se manifesta alors que les deux individus continuaient de converser au sujet de Cortana. Visiblement, la polémique qu’il avait initié en mettant sur la table l’opposition Bien/Mal et leur interprétation avait titillé Marie, cette dernière rebondissant là-dessus pour répondre à son interlocuteur. A son tour, il l’écouta attentivement, aussi impliqué dans l’échange qu’elle l’était. Et ses arguments étaient justes.

“Je sais bien que je ne peux lui laisser se faire son avis en se basant sur les statistiques. Combien de fois, ne serait-ce que le programme Porte des Etoiles est parvenu à les faire mentir ?”

“Je sais, et c’est là le plus compliqué, que je dois lui inculquer cette notion, mais je ne souhaite pas qu’elle soit influencée parce le ressenti de son créateur. Ou même de quelqu’un d’extérieur. Elle doit se forger sa propre opinion, je veux qu’elle se forge sa propre opinion. Le souci, c’est comment. J’ai pensé la laisser avoir accès à toutes les sources d’informations de la Terre pour qu’elle ait les deux côtés de chaque histoire, mais je ne sais si c’est suffisant. Cet aspect de son.. intelligence me dépasse certainement. Je suis trop ambitieux à ce niveau, mais je ne veux pas moins que cela pour elle.”


Keith marqua un instant de silence. Oui, son projet était véritablement ambitieux mais les capacités de calcul de la cité lui permettaient enfin de s’atteler à ce vieux rêve qu’il avait. Mais ses compétences à lui risquaient fortement de le confronter à une limite qu’il ne s’était pas imaginée. Celle de l’expérience. Comment pouvait-il faire en sorte de coder cet aspect de la vie, ce qui permettrait à Cortana de véritablement posséder son libre arbitre ? Le gamin était une bille en psychologie et, à ses yeux, seule Marie pourrait l’aider dans sa tâche mais son égo lui murmurait de s’y essayer seul. L’inconscience de la jeunesse.

Marie le tira de sa réflexion lorsqu’elle parla de ce beau voyage qu’ils faisaient tous et qu’elle s’approchait de la vitre pour admirer le paysage extérieur. Il tourna la tête à son tour, pour voir cette imensité d’eau s’étendre à perte de vue, alors qu’à une extrémité de la verrière pointait à peine le continent. Il soupira. Oui, c’était magnifique. Découvrir ces vérités, vivre cela, c’était fantastique. Mais, après avoir lu de nombreux rapports -auxquels il n’aurait pas dû avoir accès, encore- Keith savait le lourd tribu que la Terre avait payé pour vivre de doux rêve. Il se garda bien de partager cela avec Marie. Elle semblait satisfaite de ce qu’elle vivait, il ne voulait pas gâcher cette paix intérieure qui l’habitait. Curieux comme le gamin s’intéressait davantage à autrui depuis leur petit manège au mess.

Miss Abeles parla alors des sentiments qu’il souhaitait “inculquer” à son IA. Là encore, il savait les grandes lignes qu’il voulait mettre en place -et il ne fallait pas chercher loin pour trouver de qui Cortana s’inspirait- mais à nouveau, la mise en oeuvre serait plus délicate. C’était d’ailleurs pour cela que l’ordinateur traitait à plein régime les lignes de codes écrites ces derniers jours. Il allait tester sa théorie et vérifier la manière dont elle réagirait. Mais la fin de cette compilation se faisait furieusement attendre. Il se mit à rire à l’idée de Marie à propos de la poésie.

“Tu crois que je n’ai qu’à ajouter une ligne ‘aime la poésie’ pour que Cortana l’apprécie subitement ! Allons Marie, tu sais mieux que moi que ce n’est pas si facile pour un être humain, pourquoi ça le serait pour elle ?”

Il afficha alors un franc sourire et lui fit un clin d’oeil, complice.

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Mar 14 Oct - 23:47

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Amusée par son clin d’œil, Marie s'empressa de lui répondre.

« Oh mais je ne connais rien à la programmation moi ! Tu es génie alors je te dis ce qu'il faut faire pour la rendre humaine, après à toi de te débrouiller pour le réaliser ! »
, rétorqua-t-elle avec un sourire gentil qui donnait de la douceur à ses paroles. Pris sans le ton le texte aurait pu donnait l'impression qu'elle lui disait de se débrouiller, mais sa voix lui donnait clairement une inclinaison encourageante et pleine de confiance. Elle croyait en ses capacités et au fond d'elle, elle savait qu'il avait l'ambition, l'orgueil et sûrement même le talent nécessaire à ce tour de force. Ils nageaient dans l'utopie depuis plusieurs mois déjà, alors une fois de plus...

Après tous les débats qu'ils avaient eu, elle était plutôt fière d'avoir mis le doigt sur un aspect solide de l'humanité. Pour une machine il lui semblait essentiel que cette règle puisse s'appliquer. Si Cortana réussissait à être transporté sans aucune objectivité, juste parce que les mots raisonnaient en elles, juste à cause de l’agencement des sonorités qui chantaient à ses oreilles, alors là, elle voulait bien lui accordé le rang d'être humain.

« Je pense que j'ai bien saisi ton intérêt à lui permettre de créer ses propres valeurs, et c'est bien louable. Cela dit, je ne pense pas que la gavait d'information soit la solution. J'y réfléchirais plus longuement à l'occasion mais je crois qu'un débat mondial serait bien plus enrichissant. Cela me semble peu faisable pour l'instant mais ce qu'il faudrait vraiment c'est que tout les individus de chaque communauté donne son point de vu sur le bien et le mal. En amalgamant ses paramètres parfois contradictoires et les raisons qui y sont associés, Cortana serait sans doute capable de saisir cette notion pourtant si abstraite de façon objective... » dit-elle manifestement en pleine réflexion.


Finalement elle soupira et attrapa un morceau de chocolat avant de donner le reste à Keith.

« Si seulement j'avais pu prendre ne serais-ce que la moitié de ma bibliothèque... », se lamenta-t-elle en exagérant volontairement sa détresse.

Finalement elle secoua la tête et lui sourit :

« Si tu es prêt à supporter une psychologue sociale légèrement psychotique, je ferais quelques recherches pour t'aider à conceptualiser la personnalité, je pense qu'il y a beaucoup à faire dans ce domaine ! » s'exclama-t-elle en attendant patiemment la réponse du jeune informaticien.

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Jeu 23 Oct - 22:38

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Keith ne put refréner un sourire à la remarque de la britannique. Il savait pertinemment que la femme aux cheveux noirs se moquait de lui et avait conscience de l’ampleur du travail qui l’attendait pour parvenir à ce que l’IA « aime » la poésie. Ce n’était qu’une provocation que le jeune homme reçut avec un certain amusement. C’était la manière que Marie avait de l’encourager et il acquiesça simplement de la tête pour la remercier, non sans qu’une once de fierté ne perce son pétillant regard. La tâche qu’il s’était fixé était ardue et nécessitait encore de longues heures de travail mais Keith était de ceux qui pensait que l’obstination était une des meilleurs qualités qui puisse exister. Autant dire qu’il était pourvu d’un entêtement bien souvent agaçant pour ses interlocuteurs.

La gestionnaire lui fit toutefois part de son scepticisme quant à la manière que le jeune homme avait imaginée pour instruire son IA. Lui souhaitait s’appuyer sur les immenses bases de données anciennes et terriennes pour qu’elle se forge son idée du bien et du mal. Marie émettait l’hypothèse qu’un débat à l’échelle mondiale serait plus adapté malgré l’impossibilité de le mettre en place, compte tenu des crises qui frappaient leur planète alors qu’eux s’affairaient à combattre une menace qui s’attaquait à l’univers tout entier. Son idée n’était pas mauvaise et la moue dubitative qui accompagna la fin de sa proposition était davantage à l’attention de son caractère irréalisable qu’à son idée contradictoire. Keith hocha ostensiblement la tête sans pour autant répondre à son invitée. Incapable d’organiser ce débat, il allait lui falloir se rabattre sur autre chose. Il allait revoir sa façon de l’éduquer en prenant la résolution d’enregistrer tous les échanges « publiques » auxquels il assisterait. Les négociations, les exposés, ou même les simples discussions qui n’auraient pas de caractères confidentiels, seraient enregistrés pour que Cortana les analyse et en fassent une synthèse à son créateur. Cette idée s’imposa à lui et il s’empara d’un morceau de papier et de crayon pour la griffonner. Rester à savoir si les interlocuteurs de telles conversations apprécieraient cette forme d’espionnage…

Keith se résolut à coder la fonctionnalité et de s’enquérir de l’avis des dirigeants de la cité pour l’utiliser ou la remiser au placard.

La belle Marie le tira de sa réflexion en croquant dans le chocolat qu’elle lui tendit. Il la remercia d’un geste de la tête et cassa un carré à son tour pour le laisser fondre sur sa langue alors qu’elle plaignait de ne pas avoir pu emporter ses livres avec elle, sur-jouant son désespoir non sans amuser le geek.
Keith la rassura, à sa manière et en la titillant un peu :

« Tu sais, la base de connaissances des anciens n’a pas encore été lue dans son intégralité. Bon, c’est sûr, tu n’y trouveras pas les 50 nuances de Grey, mais au moins, tu risquerais d’apprendre des choses que tu ne soupçonnes pas ! »

C’était à son tour de se moquer d’elle alors qu’elle proposait généreusement son aide pour l’aider à vulgariser un domaine qui était réellement abstrait pour le jeune homme. Keith accueillit la proposition avec plaisir et afficha un large sourire pour la remercier.

« C’est avec plaisir que j’accepte ta contribution. Tu auras le droit à avoir ton nom dans le code de Cortana ! Et pour te remercier, je ne sais pas quel talent je peux mettre à ta disposition, ni de quelle manière, mais si tu as une idée, je t’aiderais volontiers moi aussi ! » répondit-il plein d’entrain et sans avoir fait au double sens caché que pouvait avoir sa proposition. Sans n’y prêter aucune attention, il prit un nouveau carré de ce délicieux chocolat noir et tendit à nouveau la tablette à son invitée.

La nuit était fort avancée et une légère fraîcheur se fit sentir, malgré que Keith arborait son pull bleu affublée de l’inscription MIT en blanc. Aussi se leva-t-il pour fermer la fenêtre qui donnait sur l’immense étendue d’eau à la couleur d’encre. Le geek se rendit alors compte que la présence de Miss Abeles à une heure si tardive ne le dérangeait pas le moins du monde.

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Jeu 23 Oct - 23:42

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« Tu sais, la base de connaissances des anciens n’a pas encore été lue dans son intégralité. Bon, c’est sûr, tu n’y trouveras pas les 50 nuances de Grey, mais au moins, tu risquerais d’apprendre des choses que tu ne soupçonnes pas ! »

Marie hocha la tête. Elle n'avait jamais songé qu'il puisse y avoir des choses pour elle dans la base des anciens mais pourquoi pas ? Si eux avaient des sociologues peut-être que les lantiens en avait aussi, peut-être qu'il y avait pleins d'informations intéressantes sur leurs psychologies, leur organisation sociale, les rapports humains... Cela dit, elle ne savait absolument pas parlé leur langue, il lui faudrait donc la contribution d'un linguiste.

Elle ne releva pas sa remarque sur le best-seller érotique – que soit dit en passant elle n'avait pas pris la peine de lire - bien qu'elle garda dans un coin de sa mémoire cette taquinerie. Pour l'instant aucune réparti ne lui venait mais elle se vengerait tôt ou tard s'était certain.

"C’est avec plaisir que j’accepte ta contribution. Tu auras le droit à avoir ton nom dans le code de Cortana ! Et pour te remercier, je ne sais pas quel talent je peux mettre à ta disposition, ni de quelle manière, mais si tu as une idée, je t’aiderais volontiers moi aussi !"

Son enthousiasme rendit Marie étrangement heureuse. Elle s'était efforcé de ne pas faire de déformation professionnel mais elle n'avait pas oublié les problèmes relationnels de Keith, sa façon qu'il avait de tendre vers la solitude. C'était une petite victoire que de réussir à mettre un pied dans son monde. C'était bien pour lui en plus d'être agréable pour elle. Car si elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à ça – on ne chasse pas des années de pratiques en claquant des doigts – elle était également enchanté de découvrir ses ambitions et d'imaginer les possibilités infinis de l'informatique.

Elle nota aussi sa proposition, et bien qu'elle n'avait eu aucune arrière pensée elle se dit que cela pouvait toujours être pratique d'avoir un génie de l'informatique et du piratage dans ses relations.

« Tu ne me dois rien, cela dit je retiens ta proposition et je t'en remercie. »,
lui dit-elle avec un sourire aussi sincère qu'étincelant.... sans pour autant oublier qu'elle lui devait une taquinerie.

Après avoir mangé le dernier morceau de chocolat, elle froissa le papier et chercha une poubelle pour s'en débarrasser. Alors qu'il fermait la fenêtre elle songea qu'il commençait à être très tard et qu'elle allait avoir du mal à se lever demain matin. Ah... la grasse matinée... qu'est-ce que ça lui manquait parfois... Certes elle avait réussis à négocier ses horaires de lever mais elle aurait bien commencé une heure plus tard si elle avait pu.

Elle savait qu'elle devait prendre congé mais elle n'avait étrangement pas envie de s'en aller, de se retrouver seule dans sa chambre qu'elle trouvait terriblement impersonnelle. Elle aurait bien parler encore quelques heures d'informatiques, de dystopie, de la construction du caractère et des notions manichéennes chez les individus... tant de sujets passionnants avec lesquels on ne peu gère abordait les gens dans la rue. L'idée de saluer un inconnu et d’enchaîner sur une telle conversation la fit sourire intérieurement et elle se sentit légèrement moins mélancolique.

« Je pense que je vais y aller », dit-elle sans pour autant se lever de sa chaise, geste manqué qui prouvait bien la contradiction entre envie et raison.

« En tout cas, je te remercie pour cette soirée, j'ai décidément bien fait de ne pas manger cette tablette toute seule »,
reprit-elle toujours souriante.

Une citation lui traversa aussitôt l'esprit et elle la déclama sans hésité avec un air légèrement absent, envoûté par ces mots de Christopher McCandless qui l'avait un jour touché : « Le bonheur n'est réel que lorsqu'il est partagé. »

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Dim 26 Oct - 20:20

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Sa remarque quant aux écrits Anciens n’eut pas franchement l’accueil escompté tant Marie sembla.. dubitative, ou du moins, sans entrain à l’idée de farfouiller la base de données. Il était vrai que cela représentait une tâche véritablement ardue, d’autant plus si l’on ne savait pas lire cette langue morte, ce dont peu d’élu pouvait se targuer. Aussi, Keith comprit-il sa réserve. Le visage de son interlocutrice s’illumina lorsque le jeune homme la remercia à sa façon et se proposa même à lui rendre service lorsqu’elle en aurait besoin. La satisfaction se lisait sur les traits de son visage bien que le jeune homme soit incapable d’en trouver la réelle raison. Avoir son nom dans la partie remerciements ne devait pas être une grande récompense pour elle et sa réaction le surprit quelque peu.

Marie nota qu’elle pourrait user des services du geek et le sourire éclatant qu’elle lui adressa n’était pas désagréable à regarder alors qu’elle croqua le dernier résistant de la tablette de chocolat noir à laquelle ils avaient fait un sort. Lorsqu’il se retourna après avoir refermé la fenêtre pour éviter que le petit vent frisquet ne vienne transformer sa chambre en glaçon, Marie indiqua qu’elle s’en allait mais elle resta clouée à la chaise. Keith leva un sourcil interrogatif et moqueur. Le chocolat dévoré avait-il coupé les jambes de la britannique au point de l’empêcher de se lever ? Non pas qu’il souhaitait qu’elle quitte ses quartiers rapidement –Keith appréciait vraiment leurs échanges- mais la voir dire tout haut ce qu’elle souhaitait faire et constater qu’elle semblait incapable de l’exécuter avait un côté comique et surtout, contrastait fortement avec ce contrôle d’elle-même dont elle se vantait. C’était une des seules fois où elle ne semblait pas en maîtrise complète de son environnement. Keith, rieur, nota dans un coin de sa tête que la volonté de Miss Abeles pouvait être brisée par une tablette de chocolat, noir, le meilleur.

Elle le remercia de leur échange et il acquiesça de la tête, lui aussi souriant.

« Tu es toujours la bienvenue ! Surtout si tu viens avec de quoi me soudoyer ! » répondit-il avec un clin d’œil, bien décidé à être taquin alors que la nuit s’avançait.

La citation qu’elle laissa échapper était surprenante de spontanéité venant de la belle femme aux cheveux noir comme la nuit. La déclaration était aussi touchante que gênante, et à dire vrai, Keith ne savait trop comment y répondre. C’était une nouvelle fois, la deuxième, en peu de temps, où Marie laissait son instinct contrôler son attitude plutôt que son caractère posé. Mais le jeune homme ne voulait pas se montrer trop gêné d’une telle démonstration et sourit en pinçant des lèvres, de cette même façon qu’il faisait quand il n’avait aucune idée de la manière de répondre, fort de son inexistante expérience en relations humaines. Il s’essaya à une réponse, un peu gauche.

« C’est.. joli. Et.. gentil. Le genre de chose que je dois enseigner à Cortana ? »

Son rapport à la poésie et à la jolie prose lui sauta soudain au visage, insensible qu’il était à cette forme d’art. Réussir à faire aimer cela à son IA allait relever du challenge quand lui n’y comprenait rien, et encore moins les subtilités. Marie allait certainement être mise à contribution à ce niveau-là aussi.

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Dim 26 Oct - 22:37

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Marie fut encore une fois touchée qu'il lui dise qu'elle était la bienvenue. Elle avait donc raison de penser qu'il lui laissait traverser la barrière qu'il avait érigé. Elle avait créé un pont, il ne tenait qu'à elle de faire en sorte qu'il ne s'effondre pas. Que le passage qu'elle s'était frayée ne se referme pas. Pour Keith, mais aussi pour elle. Parce qu'elle aimait passer du temps avec lui, parce qu'elle aimait discuter avec lui, parce qu'elle se sentait bien à ses côté tout simplement. Elle réalisait qu'elle faisait preuve de plus de spontanéité, elle arrivait à ne pas sans cesse observer ses faits et gestes pour évaluer son état d'esprit. Elle s'efforçait d'être naturelle et malgré la tension que ça créait en son fort intérieur, elle se rendait compte que ça lui faisait du bien. Cela la reposait de ne pas être constamment en train de réfléchir, de se justifier et d'anticiper.

« C’est.. joli. Et.. gentil. Le genre de chose que je dois enseigner à Cortana ? »

Marie sourit à nouveau, étrangement satisfaite qu'il soit sensible à cette phrase. Elle pensait qu'il était indifférent aux choses poétiques. Ce qui en soit était logique pour quelqu'un qui doit avoir un esprit rigoureux capable de créer des formules où le moindre point virgule à son importance. Les gens attiré par l'informatique sont souvent à l'aise avec les mathématique qui ne laissent que peu de place à l'interprétation, la subjectivité. Enfin, tout n'est pas gravé dans le marbre, Einstein lui même disait choisir certaines formules pour leur beauté après tout.

Et puis, c'est un sujet auquel il devait être réceptif. Cette citation ne pouvait être compris que par quelqu'un qui a connu la solitude. Peut-importe sa forme d'ailleurs. Parce qu'au final, c'est peut-être pire que d'être seul alors qu'on est entouré, être seul dans une foule comme si tout une dimension nous séparait des autres alors qu'ils sont juste là. Si Marie avait toujours eu des amis, elle n'avait jamais réussit à être vraiment proche de quelqu'un. Sa vie sentimentale en témoignait, elle était juste incapable d'enlever cette aura d'étude qui l'entourait. Elle était seule parce que malgré les sourires, les conversations, elle se sentait toujours détachée, dans cette fameuse autre dimension qui sépare. D'une certaine manière, c'est pour qu'elle se sentait bien avec Keith, elle comprenait aujourd'hui qu'elle avait sorti un pied de cette dimension, qu'elle était pour une fois en phase avec quelqu'un de manière suffisamment sincère pour sentir le goût du vrai.

Finalement, après quelques secondes d'absences elle répondit à sa question, légèrement troublée par ses considérations sur elle même. C'est tellement dur de s'auto-analyser, de prendre consciences de choses qui nous font comprendre qu'on est jamais complètement maître de soit.

« Oui bien sûr. Dans mon travail j'ai souvent remarqué que les gens ne supportent pas la solitude. C'est un paramètre important à considérer lorsqu'on prend une décision. »

Elle ne l'avait pas fait exprès. Elle n'avait pas volontairement prit ce ton impersonnel et scientifique qui tranchait avec la simplicité de leur conversation d'alors. Mais d'une certaine manière elle avait peur de s'être trop révélée, d'avoir mis se pied en dehors même si elle savait qu'elle ne pouvait pas l'enlever.

Elle se leva d'un bond, trouvant soudain une certaine forme de motivation pour s'en aller, s'enfuir. Loin de ses yeux marrons qui pétillaient de volontés et de rêves. Elle voulait tellement qu'il réussisse à créer Cortana.

Elle faillit redire qu'elle devait s'en aller mais cela lui parut stupide. Alors elle se contenta de lui dire doucement bonne nuit, en se demandant si elle devait lui faire la bise avant de partir ou pas. Là voilà redevenue elle même, toujours à se poser trop de questions, et surtout des questions bien trop compliquée. Pourquoi est-ce que ce n'était pas simplement naturel de lui faire la bise alors qu'ils étaient amis ? Pourquoi est-ce qu'elle était gênée d'une interaction sociale aussi banale ?

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Lun 27 Oct - 16:25

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Les mots du jeune homme semblaient avoir un certain impact sur la britannique et Keith s’en aperçut, bien qu’il n’en montre rien. Il préférait ne pas trop pointer le doigt là-dessus de peur que son invitée n’érige à nouveau le mur qui s’était effrité alors qu’ils échangeaient régulièrement depuis leur première rencontre dans son bureau. Elle sourit quand il répondit à sa citation et à nouveau, sa réaction, un sourire indélébile peint sur le visage, renforça la conviction du jeune garçon. A son tour, il sourit, si ce n’était avec ses lèvres, au moins avec ses yeux alors qu’il fixait cette femme qui frôlait désormais la quarantaine, bien que remarquablement conservée.

Elle revint à la « réalité » après s’être certainement perdue dans ses pensées et lui répondit finalement. Le commentaire qu’elle ajouta lui fit lever un sourcil, interrogatif quant au sens de ces phrases. Keith se demanda si elle ne faisait pas référence à l’analyse qu’elle avait faite du jeune homme, solitaire et qui se réfugiait dans son travail et son projet. Cortana elle-même n’était-elle pas une sorte d’échappatoire à la solitude qui l’habitait depuis toujours ? Souhaiter à un tel point qu’elle soit vivante pouvait être une manière de compenser un vide affectif omniprésent. Du moins, si lui arrivait à une telle conclusion, Marie avait certainement pu en faire de même. Aussi sa remarque ne fut pas accueillie de la meilleure des façons et Keith grimaça. D’autant plus que l’intonation employée tranchait sérieusement avec la légèreté dont elle faisait preuve depuis quelques minutes. Cette Marie, réfléchie, n’était pas celle qu’il préférait maintenant qu’il avait vu la femme spontanée percer à travers l’armure qu’elle avait revêtue depuis qu’il la connaissait.

Lorsqu’elle se leva, Keith fut surpris de la soudaineté de son geste. Cette fois-ci, il leva les deux sourcils dans un faciès d’étonnement. Keith la vit hésiter à ajouter quelque chose et il fronça le regard, un peu perdu par le manège qui se déroulait sous ses yeux. Son « au revoir » fut quasiment imperceptible et, s’il n’avait pas une bonne ouïe, il aurait pu tout simplement ne rien entendre. Une gêne et une hésitation glissèrent sur son visage alors qu’elle le fixa avant de se diriger vers la porte qui la mènerait hors de sa chambre.

Keith la suivit puis ouvra la porte qui glissa une fois que le jeune homme eut actionné le panneau de contrôle et elle franchit le seuil pour sortir de ses quartiers. Le hacker, la main posée sur le chambranle de la porte mécanique et la fixa à son tour. De simples mots n’étaient pas une manière de dire « au revoir » à une amie, se dit-il, réalisant soudain que Marie était passée de la case « personnalité embêtante » à « amie ». Mais lui claquer la bise n’était certainement pas non plus très adapté pour s’adresser à cette femme étant son aînée de plus du double de son âge. Autant dire que son esprit fut à cet instant tiraillé sur la bonne façon de faire les choses. Il fit un pas vers elle, son cœur hurlant soudain de fermer la porte et sa volonté fut brisée par un mur qui fit soudain son apparition sans qu’il puisse l’expliquer.

Légèrement perdue et désorienté, Keith eut un bug.

Il marmonna quelque chose d’inaudible avant de l’étreindre une fraction de seconde et de tourner les talons pour fuir il ne savait trop quoi. Le panneau se referma derrière lui, et Keith resta immobile de longes minutes, perturbé qu’il était par ce blocage qu’il venait de faire au moment de la voir partir.

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Mar 28 Oct - 17:07

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Marie décida de reléguer son dilemme à quelques secondes plus tard et se dirigea à peu près naturellement vers la porte. En gentleman moderne, Keith passa sa main sur l'interrupteur pour lui ouvrir la porte. Elle sourit devant ce geste de galanterie auquel elle était plutôt sensible. Elle faillit faire un commentaire taquin dessus mais finalement elle s'abstint. Elle était trop étourdie par son tiraillement intérieur pour se lancer dans ce genre de jeu avec lui. Surtout depuis qu'elle savait qu'il pouvait être un terrible concurrent quand il s'y mettait. Plantée devant la porte elle se retrouva face au même problème que précédemment, et finalement, c'est Keith qui la sauva. Elle remarqua que lui aussi était embarrassé mais il était manifestement plus courageux qu'elle car il finit par prendre une décision. Il l'étreignit soudainement pendant quelques secondes et Marie eu à peine le temps de fermer ses bras autour de lui qu'il était déjà éloigné. Marie lui fit un léger signe de la main tandis que la porte se refermer doucement devant ses yeux.

Elle resta planter dans le couloir pendant de longues secondes à analyser la situation. Encore et toujours. Elle était étrangement heureuse de son geste de familiarité qui ne lui avait pas du tout semblé déplacé bien que c'était assez peu courant de se saluer ainsi. Mais au final, ça collait bien : des au revoir atypique pour un duo atypique. Désormais officiellement persuadé qu'ils avaient enterré la hache de guerre, et même plus, elle se dirigea vers ses quartiers portée par un petit nuage. Ce n'est que lorsqu'elle passa devant le miroir de sa salle de bain que son petit bonheur s'estompa, remplacé par une espèce de lassitude mélancolique. Elle se sentait soudain vieille. Terriblement bien conservé pour son âge, Marie avait finit par oublier que les années s'écoulaient, que tout ce temps passait n'était pas que des expériences qui s'accumulaient. Mais ce soir en particulier elle sentait tout à coup le poids de ses années s'abattre sur elle. Peut-être parce qu'elle s'étonnait de se sentir aussi bien avec Keith malgré le fossé générationnel qui les séparer. C'était dur et presque vexant de soudain réaliser qu'elle aurait pu être sa mère, et surtout d'être immensément contrarié par cette idée. Ce soir là, par pure coquetterie, Marie se brossa les cheveux avant d'aller se coucher.

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