Une piqûre pour l'amitié [Vortimer]

Une piqûre pour l'amitié

Skyler & Vortimer

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Je souris à la question de Vortimer concernant son assurance d'une troisième rencontre, et je pris un air faussement outré.

"Ah non, vous ne m'abandonnez pas ici, en pleine forêt. Vous avez insisté pour que je fasse une pause, vous avez donc la responsabilité de me ramener en un seul morceau".

Non pas que je me perdrais dans cette forêt si le militaire mettait vraiment ses menaces à exécution, il n'y avait qu'un seul sentier. Même quelqu'un comme moi retrouverait son chemin. Je constatai que Vortimer éludait encore une fois ma question. A moins qu'il n'ait pas réussi à trouver de réponse adéquate. La deuxième possibilité était plus probable, et cela m'amusa. On dirait que je gagnai la joute verbale. La conversation devint à nouveau plus sérieuse, à mesure que nous nous rapprochions du village.

"Bien sûr que oui, c'est important. Il faut au moins savoir mettre un pansement" lui dis je sur un ton taquin. "Vous savez mettre un pansement, au moins ?"

Par la suite, Vortimer s'interrogea sur son retour sur Atlantis à cause de l'épidémie, et le temps que j'allais mettre pour rentrer, le temps de ma mission. Je tentai de répondre à ses interrogations comme je pouvais. Même si le vaccin était efficace, il y avait tout de même un protocole à respecter pour revenir sur la cité. Il ne fallait pas mettre les autres membres de l'expédition en danger.

"Rassurez vous. Si vous n'avez pas attrapé la maladie, vous quitterez la quarantaine quelques heures seulement après votre retour sur Atlantis. Même si le Dédale partait demain, vous ne le raterez pas. Enfin, si vos résultats sont négatifs".

L'idée d'une mise en quarantaine pendant plusieurs jours ne plaisait à personne. Moi même, cela m'embêterait beaucoup.

"Je ne pense pas avoir attrapé ce virus. Ni vous non plus, enfin je l'espère, vu que vous n'avez pas été vacciné avant votre arrivée ici. Mais ceux qui auront des résultats positifs, seront isolés dans des chambres séparées. Chaque organisme lutte contre la maladie de façon différente, alors ils évitent d'enfermer tous les malades au même endroit, ensemble. J'espère que mes résultats seront négatifs, je n'ai pas envie de passer plusieurs jours à l'isolement".

Quelques maisons pouvaient se voir à travers le feuillage, nous étions bientôt arrivés au village. Vortimer me proposa un second café. Avant de me regarder avec malice, et de me demander si je préférais autre chose. Bien entendu, vu les sujets de discussion que nous avions eu un peu plus tôt, je ne pus m'empêcher de penser à quelque chose en particulier. Je supposai d'ailleurs que le soldat avait la même idée. Mais voulant continuer de jouer avec lui, je répondis par la négative concernant cette autre proposition.

"Je crois que je vais me contenter d'un dernier café. Ma pause va se terminer bientôt".

Après une bonne centaine de mètres, nous retrouvâmes le sentier du début, à la lisière du village. Nous voilà rentrés. Une fois dans les ruelles, l'ambiance devint bien différente. Lourde, menaçante, glauque. Décidément, nous étions bien mieux dans la forêt. Je retournai au dispensaire avec Vortimer, me dirigeant vers la salle de repos pour nous préparer un autre café. En passant, je remarquai que la file d'attente avait à nouveau grossi. Le travail allait reprendre. Je soupirai avant de remplir une tasse pour le soldat, que je lui tendis avant de faire de même pour moi.

"On dirait que la pause est presque terminée" lui dis je, avant de regarder à nouveau la pièce principale, avec tous ces malades, la lassitude se lisant déjà sur mon visage.

(c) oxymort