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Confession "trou de combat"

 :: Cité d'Atlantis :: Continent de Lantia
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Mar 6 Avr - 23:08

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La chute du commandant commençait à s’oublier maintenant.
Pour remplacer les départs, les pertes et les trahisons, une nouvelle fournée de recrues avait été déposée sur Atlantis coup sur coup. Le Dédale puis l’Athéna. Ca faisait bizarre de voir en ces spécialistes, la crème de la crème de la Terre, vétérans de plusieurs guerres, n’être que des bleus sur Pégase. Un type pouvait avoir survécu à l’Irak, l'Afghanistan, et se faire pourrir par un tir de blaster Wraith en pensant que les engagements étaient identiques ici.

Il fallait remuer les troupes.
Une phrase, un ordre, qui avait conduit à une vaste manœuvre des militaires d’Atlantis. Pour resserrer les liens entre nouveaux et vétérans d’une part. Mais aussi pour favoriser le partage du savoir, de l’expérience.

Ce type de manœuvre à grande échelle était épuisante. Beaucoup grinçait des dents, même s’ils étaient habitués à peu de confort. La vie sur Atlantis restait très agréable et aucun soldat ne prétendait préférer un trou de combat humide au milieu régulé de la cité.

Darren avait été enthousiaste de repartir à l' entraînement. Au début seulement…
Parce qu’après trois jours et trois nuits à crapahuter dans la forêt, avec un sac de quarante kilos, sous les tirs neutralisants et les embuscades déloyales, il se languissait de la cité...et de sa femme.

La chance lui avait tout de même sourit. Lorsque l’instructeur avait fourni les éléments d’une nouvelle mission d'entraînement, il avait conçu différend binôme. Son collègue était un visage connu, presque amical, avec qui il avait sympathisé depuis le rocher de Zana. Warren.

« Un tireur de précision dans une jungle, c’est foutre le doigt dans l’oeil d’un cyclope ! » avait balancé Darren pour le chambrer.

Les militaires en exercice avaient rebaptisé l'entraînement sous ces termes : le “Merdier Intégral”.
On les plaçait sans arrêt dans des positions défavorables avec des ordres difficiles à respecter. Un exemple ?
Darren avec une mitrailleuse de section devait retrouver un trou de combat bien dissimulé. Son emplacement avait été signalé par un rond bien large sur leur carte tactique. Il fallait retrouver ce trou en particulier, renforcer la couverture, et empêcher quiconque de passer.
Pour Warren, c’était pire. Il avait l’ordre de ne pas quitter ce trou de combat, même s’il y avait de bien meilleures positions à deux pas.

Le Merdier Intégral méritait bien son nom.
Progression difficile, pièges, mines aux plâtres, barbelés, nouvelles embuscades, faux appels à l’aide à la radio. Darren et Warren eurent toutes les peines du monde à rejoindre la position et préparer la défense. Heureusement, le militaire pouvait compter sur la solidarité de son frère d’arme et le partage d’un humour commun. Ça compensait un peu la fumisterie de l’emplacement de leur trou de combat.
Dans une cuvette...il n’y avait rien de tactique là-dedans.
Ensemble, ils se préparèrent à recevoir de la visite et à une sacrée baston. Mais les heures s’écoulèrent et elle ne venait toujours pas.

« Ca me rappelle le “faux porc”. » lui dit Darren sans quitter ses jumelles.
Il joua sur le focus pour continuer de contrôler son environnement mais rien, toujours rien. Dans son trou de combat, entre la mitrailleuse qu’il occupait et le sol, il avait disposé des petits cailloux. C’était une petite tactique personnelle pour reproduire un schéma mental de son panorama. Si un buisson n’était plus à sa place, c’est que quelque chose bougeait.

Clive quitta son observation et épaula de nouveau la mitrailleuse.
Avant de s’occuper les deux mains en stabilisant sa visée, il retourna à son comparse le morceau de bœuf séché qu’il avait attaqué. La pièce provenait d’un boucher Athosien. C’était un bon produit qui compensait la faible valeur des rations militaires. Ça ne se perdait pas, ça résistait à tous les temps et ça se cuisinait. Sans oublier qu’on plaçait le morceau de bœuf n’importe où dans le paquetage sans être inquiété.

« T’as connu Bertolini ? »

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Jeu 8 Avr - 15:55

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Le Merdier Intégral. Fallait bien reconnaître qu’ils étaient dedans pour de bon ! C’était “amusant” de voir jusqu'où l’imagination des instructeurs pouvait aller pour faire chier les militaires. Le pire dans l’histoire, c’était que tout le monde aimait ça… dans un premier temps. Après, ça faisait râler quand même. Warren était de ceux qui ne se plaignaient pas. Il aimait trop la nature et crapahuter dedans que faire le rampant en manœuvre ne l’ennuyait pas. Puis en ce moment, c’était une distraction bienvenue. En chier sévère, se faire décrasser la couenne par les sergents instructeurs, transpirer un coup puis se les geler de ne rien faire, rien de tel que des conditions extrêmes pour épurer le corps et l’esprit.

En plus, la chance avait été de tomber, dans son binôme, sur un gars avec qui il avait déjà travaillé, et qu’il appréciait pour sa façon d’être et son humour de chambreur. Le feeling était bien passé sur la mission du rocher de Zana, et depuis, Warren n’avait pas vraiment eu l’occasion de bosser avec ce ptit gars là. C’était donc une bonne chose, et ça arrondissait sérieusement les angles du Merdier Intégral, fallait le reconnaître. Il n’aurait plus manqué qu’il tombe sur un sale de con de fanfrenel qui pète plus haut que son cul de bouseux, et ça aurait été nettement moins sympa.

Ce ne fut pas simple de retrouver la position qu’ils devaient rejoindre, mais une fois dedans, avec interdiction d’en sortir - ce qui au fond était plus contraignant qu’autre chose, fallait pas croire - ils séchèrent comme des bleubites qui s’étaient perdus sur le front en s’éloignant des hostilités. Il ne se passait plus rien… la pétole totale. Après en avoir bavé autant pour y parvenir, c’était quand même “reposant” que de n’avoir personne à caillasser… Encore que c’était éprouvant pour les nerfs, vu qu’ils s’attendaient à de la visite à tout moment, coincé comme des cons dans un trou à rat.

Warren observait avec ses propres jumelles les alentours, peu désireux de se faire surprendre, partagé entre la frustration de devoir rester là comme un con, et celle de bouger pour aller se mettre en hauteur et avoir un meilleur angle de vue sur les environs, tout en s’offrant un poste de tir plus adapté. Mais ce serait désobéir aux ordres et ils allaient le payer tous les deux.
Il quitta des yeux rapidement les environs pour prendre le morceau de bidoche séchée qu’il lui donnait et d’en prélever un bout à son tour. Vraiment fameux ce truc là !

« Connais pas. », répondit-il en machouillant le bout de viande difficilement, et en reprenant ses jumelles après l’avoir refilé à son coéquipier; Y avait pas un putain de buisson qui bougeait, rien. « Nous ont oublié on dirait. », fit-il en haussant des épaules. Il prenait comme ça venait, comme d’hab.

Darren, de son côté, secoua négativement la tête.
« Et t’es optimiste en plus. Ils t’ont franchement foiré à l’instruction. » le chambra-t-il avec un mi-sourire.
Il continua de surveiller le site sans percevoir quoique ce soit. Le tireur de précision était loin d’avoir tort.
« C’est quoi le rapport entre Bertoloni et le “faux-porc” alors ? J’espère que c’est pas une blague sur les marins. », fit-il tranquillement.

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Dim 11 Avr - 23:40

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« Les blagues sur les marins, ça n'existe pas. Les Seals sont trop ennuyeux. »
Il le regarda d’un œil et sourit.
Bon, il abusait là, le barbu allait finir par lui coller une targette derrière la tête.

Ce que ne fit pas Warren, se contentant d’hocher de la tête et de répondre de son ton tranquille, avec un petit rictus en coin de dessiné dans sa barbe blonde tandis qu’il checkait toujours le terrain.
« C’est vrai, trop discrets, trop efficaces, autant taper sur les gueulards de l’US Army. »
Il mémorisait assez bien les lieux, la faute au fait qu’il était souvent observateur dans les missions d’appuis. Certes, il cherchait aussi des solutions de tirs pour couvrir les collègues, mais il participait souvent à la reconnaissance et au guidage.

« Berto, c’est une légende. Il faisait les expé et il se tirait la bourre avec le Major Lorn. A celui qui aurait la meilleure équipe, tu vois ? Bien, alors, le troupeau est envoyé sur une planète, mission de sécurisation standard. »
Il croqua un nouveau morceau de bœuf et continua de parler la bouche pleine.
« Le truc de base. Un chef tribal qui fait chier le monde, Atlantis nous envoie en libérateur. On saigne les esclavagistes, la population nous aide en retour, tout le monde est content. Mais Atlantis, il a aussi oublié de prévenir que c’est la grosse famine là-bas. Et l’opération les mène à plus de deux cents bornes de la Porte quand ils entament la dernière ration. »

Histoire de lui faire miroiter la situation, Darren s’empara de la conserve de ration vide qu’il agita sous son nez. Ce n’était pas du consistant en plus.
« Donc, notre Bertolini national décide de chasser. Il se dit qu’il va ramener à bouffer pour la section. Le mec fait son Texan, il voit un truc qui bouge : il tire. Comme un SEAL, la barbe en moins. »
Clive s’interessa de nouveau à un buisson. Il le compara à ses petits cailloux : RAS.
« Le héros revient avec panache, sa prise à la main. On aurait franchement cru à un bouledogue français, avec sa tronche écrasée, mais en mode taureau castré. Le truc bien charpenté avec de la viande mais pas plus grand. »
Il marqua une pause, attendant de voir si le barbu allait deviner la suite.

« Ils ont pas trouvé bizarre que la viande se déliait dans le chaudron du marmiton. Limite à faire de l’algue. Après tout, ils ont foutu le cacheton dedans, comme pour la flotte, et ça avait l’odeur d’une sacrée bonne viande. »
L’expression de Darren changea pour un sérieux dépit.
« Une demi-heure plus tard, les mecs de la section étaient disséminés dans tous les buissons de la campagne. Promo courante pour toute l’unité. Et là, mon gars, devine qui débarque par pur hasard pour se joindre au repas ? »
Il claqua la main sur le canon de sa mitrailleuse.
« La foutue armée escalavagiste que les mecs cherchaient depuis plus d’une semaine. Imagine toi, en train de te battre et te vider à la fois, le pantalon sur les chevilles. Tout ça grâce à Bertolini. »
Darren ne put s’empêcher d’en rire. Ca ne brillait pas vraiment mais il fallait avouer que le type était un vrai chat noir pour sa section.
« Forcément, t’imagine bien que les toubibs s’en sont mêlés au retour pour éviter une épidémie ou un truc dans le genre. Le clou du spectacle, mec, c’est que Bertolini avait flingué une plante métamorphe. Celle du chef du village. Elle n’était clairement pas comestible, plutôt du genre toxique...d’où le faux porc. »
Il agita son morceau de bœuf séché.
« Tu tends ce truc à un des mecs qui a servi avec Berto, il préférera mourir de faim. »

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Lun 12 Avr - 9:31

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Warren avait écouté la petite anecdote de Darren sans moufter, l'œil dans les lunettes grossissantes. Un petit rictus sur les lèvres, il se serait bien servi une petite mousse, avec une tite clope, pour parler histoire comme ça. Mais dans un trou de combat, à attendre le déluge, dans la boue et le froid, c’était sympa aussi !
La conclusion de son binôme lui arracha un petit rire. Les mecs étaient traumatisés, et il y avait de quoi l’être ! La courante, c’était quand même l’enfer, et quand avec ça il fallait se sortir les doigts pour se défendre et se battre contre l’ennemi. Y avait de quoi traumatiser un régiment complet.
En tout cas, Darren avait un petit don pour raconter les histoires, en y mettant les formes et le ton pour faire passer crème l’anecdote, avec les petites boutades qui allaient bien.
« Et franchement… tu as un pote de section comme ça, tu as pas besoin d’ennemis. », s’esclaffa-t-il, avant de jeter un petit coup d'œil suspicieux à son collègue. Ça va qu’il était en train de le bouffer son morceau de bidoche, sinon il aurait pu se poser la question de la bonne blague foireuse.

Il reporta son regard bleu dans les jumelles, puis les posa contre le rebord du trou, contre lequel il était allongé.

« Ça me rappelle une anecdote aussi tiens. » confia-t-il de son ton bourru. « J’étais encore mousse sur l’USS Donald Cook, et avec le reste de la flotte, on faisait une manoeuvre dans le cadre des missions de l’OTAN avec d’autres bâtiments de guerre de pays alliés. »

Il acquiesça tout seul, comme s’il se remettait dans le contexte de l’époque.

« Le soir au mouillage, avec les collègues, on se dit qu’on va passer sur le destroyer qui est à l’ancrage à côté. Pavillon suédois tu vois. Les gars sont contents de nous recevoir, c’est un truc de camaraderie de marin ça, tu peux pas comprendre, faut s’être frotté à la mer pour le concevoir. », balança-t-il avec un rictus en coin, pas mécontent de renvoyer une boutade dans la gueule de son binôme, et de poursuivre :
« Bref, ils nous sortent le grand jeu, t’as les infirmières suédoises qui remontent en salle de quart, bonne ambiance, ils savent recevoir, ces types des pays nordiques, je te le dis. Tu vois pas qu’ils posent sur la table une boîte de conserve. Spécialité locale, le truc de compet à les entendre, de la gastronomie qui n’a rien à envier aux bouffeurs d’escargots. »

Warren esquissa un petit rire en repensant au truc. Il fit basculer son regard vers Darren, amusé et tapota sur la conserve qu’il agitait toute à l’heure pour illustrer son propos. Il faisait de même :

« Je sais pas si tu connais le sürstromming mon gars, mais… ça devrait être interdit. Mec… Quand l’blondinet il a tiré sur la languette, c’est comme s’il venait de tirer la goupille d’une grenade biologique. Une odeur de mort ! Un cadavre qui a séché là cinq heures en plein air ! On était tous autour de la table, une infirmière ou une technicienne sur les genoux ou presque, à attendre la fameuse spécialité locale… Y a trois copains qui ont dégueulé sur place, et les autres sont allés prendre l’air pour vomir leur tripes par dessus bord. Et eux, ils bouffaient ça comme des donuts, en se foutant royalement de notre gueule. Ils savaient qu’ils allaient nous avoir avec ça. »

Le soldat haussa des épaules et ajouta :

« Au final, j’ai pris sur moi, j’ai tenté… bah c’est fort, mais c’est pas dégueu… mais l’odeur… à réveiller un cadavre, surtout quand tu t’y attends pas. »

Il était plutôt du genre à prendre sur lui, et à essayer les choses des autres cultures, l’estomac plutôt bien accroché. Mais il devait reconnaître que pour ne pas avoir vomi, il avait dû serrer les dents et éviter de respirer par le nez. Ça va que la miss qu’il avait sur les guiboles sentaient bons… Il avait toujours un faible pour les parfums féminins.

« Bref, je m’arrangerai pour que Berto s'embarque en expé avec ça. »

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Mar 13 Avr - 16:42

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C’était à son tour d’écouter.
Il adorait les échanges d'anecdotes dans ces moments-là. Ça réchauffait un peu, surtout quand il se pelait comme ça, dans les courants d’air, et qu’il n’y avait rien pour s’occuper l’esprit. Le retour de bâton du SEAL, lorsqu’il assura qu’il ne pouvait pas comprendre, lui arracha un rire franc. Le barbu était du genre à noter tranquillement l’addition avant de la resservir quelques minutes plus tard, avec tact et sang-froid.

Naturellement, il tenta de s’imaginer durant l’une de ces bouffes. Et contrairement à son comparse, il ponctuait parfois son récit de brèves exclamations.
« Des infirmières Suédoises. » avait-il répété, d’un air qui trahissait le fait que Warren aimait le danger.

Il apprécia les détails et se mit à sourire de plus en plus quand le clou du spectacle se dévoilà. Ils étaient tombés dans une sacrée embuscade les gaillards. Il imaginait bien le fou-rire général tandis que les Suédois se tapaient la cloche en les traitant de petits joueurs.

« Mouais, mouais. » lâcha-t-il, à la fin de l’histoire, en marquant son doute. « Mais en vrai, t’es resté pour la bouffe ou pour la Suédoise ? »

Il le regarda et il éclata de rire en secouant la tête.
Carrément qu’il était resté pour la Suédoise, tiens !

Le rictus de Warren se transforma en sourire tandis qu’il répliquait :
« Pour attraper la Suédoise l’ami, faut d’abord manger leur hareng fermenté ! J’avais déjà l’âme d’un futur SEAL, on ne lâche pas la mission même pour une sardine crue ! »
Cela le fit marrer un peu tandis qu’il secouait la tête. Bien sûr qu’il était resté pour la suédoise !
Clive marqua un temps d’arrêt, essayant de décortiquer la phrase. C’était bien un truc de marin ça : “On ne lâche pas la mission pour une sardine crue”.
« J’espère que tu ne sors pas ce truc à ta gauloise à chaque fois qu’elle te demande de choisir entre elle et la mer. »
Il tourna un œil moqueur dans sa direction.
« Ah nan mais c’est vrai, une femme à chaque port, c’est plus facile. »
Darren faisait mine d’être sûr de lui.
« Tu te démerdes comment, maintenant ? Une sur chaque digue ? Ou elles font la queue pour t’embrasser avant que tu ne passes la Porte ? »

Ouais, c’était l’adage chez les marins, une femme dans chaque port. Y en a qui ne le faisait pas mentir, pour sa part, il n’avait jamais trop couru après les femmes, mais il ne se refusait jamais à se laisser courir après non plus. Disons que tout dépendait de sa situation à ce moment là.
Le petit sourire qui flottait sur ses lèvres ne le quitta pas. Comme toujours, il gardait cette certaine forme d’assurance tranquille qui le caractérisait.
« Baaah... », commença-t-il en haussant des épaules et en reportant son attention dans ses jumelles, comme s’il se laissait du temps pour répondre. « Elles savent pas trop ce qu’elles veulent sur Atlantis surtout. », finit-il par dire, et d’ajouter : « T’as fais comment toi ? Tu as installé une borne à ticket ? », blagua-t-il en reportant son attention sur lui.

Warren tapait dans le mille. Déformation pro de tireur d’élite, probablement. Il pointait du doigt quelque chose qu’il avait noté. Tout en efficacité, en une ligne : “elles ne savent pas ce qu’elles veulent”. Généralement, l’excuse, c’était de se prétendre à l’esprit libre. Mais en fin de compte, rien n’avait vraiment changé, l’engagement ça emmerdait grave.
Quand il lui avait demandé comment il s’était arrangé, le soldat songea immédiatement à sa compagne qui se trouvait là-bas, sur Atlantis. Par moment, il rêvait un peu de son retour, où elle serait dans ses quartiers en femme aimante, prête à prendre soin de lui, parce qu’elle avait conscience qu’il avait galéré.
Sauf qu’en l'occurrence, c’était la barbare la plus sévère de la cité. Et elle avait comme qui dirait un léger souci d’hormones. Alors son accueil fantasmagorique de bonne femme, il pouvait se la passer dans l’oreille.

Warren était en train de lorgner les environs. Donc Darren se laissa aller à une envie qu’il avait depuis un petit moment. Il ouvrit sa veste pour accéder à la poche intérieure, là où se trouvait une photographie bien à l’abri.
« Nan, je donne dans le vieux jeu, moi. Une fille, un seul ticket. »
Ils avaient pris la photo durant une mission. Lyanna ne se laissait rarement approcher. Il ne savait plus trop dans quelle circonstance il avait agi. Mais on le voyait sur le cliché, en train de se saisir du gilet tactique de Lyanna, pour lui coller un énorme baiser sur la joue.
Elle avait cherché à s’échapper, le visage tourné vers l’objectif, figée dans cette expression de joie et de surprise. Elle hurlait silencieusement tout en riant, subissant cette petite attention.

C’était sa photo préférée pour dire vrai.
L’Amazone avait été dure à séduire. Ce cliché, ça les représentait plutôt bien. Lui en train de faire le con et elle qui adorait ça, malgré ses efforts pour convaincre le monde du contraire.
« Je préfère la Pégasienne. » dit-il avec un air un peu trop rêveur.

Warren était plutôt de ce style là aussi et ne s’en cachait pas vraiment. Une fille, un ticket. Pour la pégasienne, il en avait rencontré une, en tout bien tout honneur, et elle était plutôt du genre… bien couillue, dans son genre. Il laissait volontiers la gloire à ceux qu’ils le voulaient de pérorer sur le nombre de conquêtes qu’ils pouvaient avoir en même temps. Quelque part, le fait que Darren soit plutôt du genre à se limiter à une demoiselle à la fois était plutôt une bonne chose pour Warren. Plus simple pour discuter de ce genre de choses sans tomber dans le stéréotype du gros lourd à la con.
Il extirpa son nez de ses jumelles, et jeta un coup d'œil à Darren qui semblait matter une photo sans vraiment se cacher. Tout bon soldat avait sa bonne femme dans sa veste. Cela fit sourire le grand gaillard.
« Une fille, un ticket, ça me parait honnête. Montre un peu ta Pégasienne. », fit-il en se décalant un peu vers son collègue, en essayant de faire glisser sa carcasse imposante d’une manière assez discrète.
« Je suis un nanti, mon gars. » assura Clive en lui montrant sa compagne avec fierté. « Une Amazone, taillée pour buter les mecs, comme dans la mythologie. J’aurai jamais cru qu’on puisse se plaire pour tout te dire. Elle passait son temps à se bagarrer. Elle était sur le point de se faire virer... »
Warren jeta un coup d'œil à la photo, s’amusant de ce qu’il y vit, ce contraste entre les deux jeunes gens et ce contraste dans le regard de la demoiselle. La photo avait une âme et respirait certainement leur façon de vivre leur relation. Il la connaissait, de vue du moins, et elle ne se trainait pas une réputation très reluisante dans sa façon de traiter les bonhommes. C’était d’autant plus surprenant de se dire qu’il avait réussi à la séduire. Sacré Darren !
« Comment tu t’y es pris ? Tu as réussi à la battre en duel ? », répondit-il avec un sourire, souhaitant en savoir plus, pas pour le côté cancan, ce n’était pas trop le genre de l’américain, mais plus par intérêt pour son collègue qu’il appréciait.
« Elle me dépouille la gueule, ouais. Je n'ai jamais réussi à avoir le dessus. » avoua-t-il, laissant entendre qu’il parlait seulement de ses capacités martiales sur le moment.

Clive se pencha et récupéra la photo d’entre les mains de son compère. Il l’observa encore un instant, souriant, avant de ranger le tout dans sa poche.
« On est parti en mission. C’était un appel au volontariat, personne ne voulait y aller avec elle. “La sorcière d’Atlantis”, c’est le surnom qu’elle se traînait à l’époque. »
Le militaire reprit rapidement les jumelles pour guetter ce qu’il pensait être une anomalie. Fausse alerte.
« On s’est fait bloqué là-bas façon fort Alamo. Ça devait être une mission diplo, c’est devenue une foutue guérilla. Une fleur, un baiser et six semaines plus tard... »
Un large sourire bariola son visage.
« Elle était amoureuse. Et moi j’suis devenu un ado sentimental. »

Mais le soldat trouva soudainement que son comparse, avec sa bonne gueule de SEAL, lui tirait plutôt bien les vers du nez. Encore un peu, il lui partagerait sa gourde, et il savait tout de sa vie le p’ti fumier. Darren secoua la tête et le guetta d’un air soupçonneux, l’air de dire qu’il n’allait pas se faire avoir si facilement.

« Et toi, ta sardine fraîche ? C’est de l’Atlante ou de la Pégasienne ? »

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Mar 13 Avr - 17:23

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Warren écoutait tranquillement l’histoire de Darren, trouvant sa conclusion sympathique. Un petit cœur d'artichaut qui se trouvait là sous sa trogne de tire cul de terrestre. Ce n’était pas anodin comme confidence, le genre de truc qu’on ne pouvait pas dire à tout le monde sous peine de se faire chambrer comme un malpropre, surtout dans un milieu comme l’armée. Mais le grand blond avait toujours su faire l’oreille attentive et laisser venir les confidences, c’était certainement dans le tempérament qu’il renvoyait aux autres. Seulement, ce petit gars là, il n’était pas né de la dernière pluie, et en croisant son regard soupçonneux, le tireur de précision su qu’il allait avoir le droit au retour de bâton.
Cela ne le dérangeait pas, pas qu’il aimait trop causer de lui en gros ours qui se respecte, mais c’était dans l’atmosphère actuelle que de se causer de ce genre de chose, histoire de tuer le temps. Et puis, il avait espéré une petite discussion avec Darren à propos d’un truc qui concernait “sa sardine”, c’était aussi le moment.
« C’est… compliqué. », fit-il en souriant de plus belle. Il tourna un instant son regard vers lui avant de le reporter devant. Tout comme les gars de Berto, il avait pas envie de se faire griller alors qu’il faisait autre chose.
« Tu la connais vieux, paraît même que tu l’as empêché de faire une connerie un coup sur les digues. » Il reporta son attention un peu plus franchement sur lui. « T’es un mec bien, pas étonnant que tu l’ais attrapé ta pégasienne. », fit Warren en opinant du chef, sans vraiment chercher à se foutre de sa gueule, c’était plutôt un compliment sincère. « Enfin, pour une taupe de l’armée. », conclut-il sur une note d’humour, un peu comme pour… se protéger d’un moment peut-être trop sincère.

Darren passa par plusieurs phases. Il était surpris dans un premier temps, intrigué, puis inquiet. Il avait eu un assez bon feeling depuis la mission du Rocher mais son pote de tranchée lui parlait comme s’il s’était fait un avis après coup. Son trait d’humour eut le bon côté de le détendre et il songea que les réponses allaient bientôt venir. Parce que pour le moment, il ne comprenait pas bien, et il ne voyait absolument pas de quelle femme il parlait.
Le compliment était sympathique cela dit.
« Je suis pas un héros. » rétorqua-t-il. « Ma spécialité, c’est l’escorte. L’art de se prendre la balle à la place des autres. Faut se tenir sacrément haut pour une taupe. »
Il le toisa, l’air provocant.
« Pas comme un SEAL bien allongé sur le sol. »

Le retour de balle bien apprécié, il reprit son sérieux.
« J’en ai évité des conneries, des bastons et des suicides sur les digues. C’est récent ? »

Le SEAL en question pouffa à la petite boutade qui revenait en retour de boomerang, celui-là même qu’il avait lancé pour essayer de se détendre lui en provoquant son collègue. Il n’aimait pas forcément parler de lui, alors ce n’était pas évident, même si là, c’était une conversation un peu informelle.

Il savait que c’était une plaisanterie comme une autre, il savait aussi que son collègue était conscient que les snipers comme lui évitaient parfois à l’escorte de VIP, justement, de prendre une prune à la place de leur officiel en neutralisant la menace en amont. Cela dit, c’était bien envoyé, et de bonne guerre.
« Monsieur à un palmarès. », siffla-t-il blagueur pour le charrier dans la bonne continuité de leur petites attaques respectives sur la fonction de l’un et de l’autre.
Il reprit son sérieux, et son observation dans ses jumelles, et ajouta :

« Je te parle d’Esfir Lunienko, pour resituer. » Il le laissait apprécier si c’était récent ou non dans les petites péripéties qu’il avait évité sur les digues. En réalité, ça lui faisait bizarre de causer de la russe à quelqu’un, pour la bonne et simple raison qu’il n’en avait parlé à personne pour l’instant, et que officiellement, elle avait juste participé à un stage de survie avec lui. Officieusement aussi. Puisqu’elle n’avait pas voulu que ça s’ébruite, et quand bien même, le blondinet n’était pas le genre de type à aller pérorer sur tous les toits qu’il avait ajouté une donzelle à son tableau de chasse, tableau de chasse qui n’existait pas d’ailleurs, même si elle l’avait poussé à essayer de dire le contraire pour sauver la face auprès de ses collègues.

Il comprenait ses motivations, mais il était encore vexé au fond qu’elle n’ait pas voulu lui faire confiance et qu’elle essaie de le protéger alors qu’il ne demandait rien. Et surtout, qu’elle essaie de le mettre dans le même sac que ces bâtards qui lui faisaient du mal par leur harcèlement verbal ou postural…

Enfin, ça aura été quelques jours sympas en dépit des circonstances et d’une conclusion foireuse. Il fallait qu’il s’en tienne à sa doctrine habituelle : prendre ce qu’il y a à prendre et profiter de l’instant présent, foutre tout le reste à la poubelle. Ils en avaient bien profité, elle avait estimé que ça devait se terminer, c’était comme ça.

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Mar 13 Avr - 17:35

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Sur le coup, s’il était en train de boire quelque chose, il aurait probablement tout recraché sur son compère. La tentative de son amie pour faire la sirène en pleine tempête faisait partie de leurs secrets. Il ne l’avait jamais déclaré sur son rapport de patrouille.
Donc son amie ne faisait pas partie de la liste lorsqu’il lui avait parlé d’elle.

Il était surpris d’apprendre que le SEAL courrait avec elle. Agréablement, dans un premier temps. Esfir avait besoin de soutien, plus qu’un ami ne pourrait lui apporter. Cette femme avait connu un drame assez perturbant et elle avait besoin de reconstruire sa vie. Les pourris chez qui il l’avait extraite à coups de pompe la tiraient vers le bas, ce qui lui fit sentir une pointe d’inquiétude après coup.

Warren avait l’air comme lui. Une fille, un ticket.
Il espérait que ça puisse marcher entre eux. La jeune femme le méritait après tout ce qu’elle avait reçu sur la tête.
« Esfir ? » répéta Darren comme s’il avait mal entendu.
Il comprenait mieux maintenant. Pourquoi son partenaire de tranchée le considérait comme un homme bien. Esfir avait dû lui faire quelques confidences sur l’oreiller. L’ennui, c’est qu’il ne savait pas si c’était une bonne chose. Il ne savait rien de leur rencontre, de leur histoire, et il était incapable de déduire jusqu’où allait les confidences. Il ne pouvait pas venir la voir autant qu’il l’aurait souhaité. Darren était en couple et il ne pouvait pas engager plus de temps avec Esfir que sa femme : ça se serait fini en combat de boue.

Warren savait-il que tout le passé de la Russe, comme son identité et ses convictions, n’avaient été que mensonges ? Qu’elle était tombée terriblement bas, dans tous les vices possibles, dans l’espoir de compenser ? Une romance lui apporterait du baume au cœur, c’est certain, mais ce n’était pas un remède instantané. Il supposait que les deux amants allaient devoir s’accrocher.

« Tu sais que tu me parles d’une frangine, là ? » lâcha-t-il sur le ton d’un humour mal joué.

Un peu comme son homologue précédemment, il essayait de déguiser sur fond d’humour le fait qu’il avait intérêt à ne pas basculer dans le lourdingue. Parce qu’il en avait déjà croisé, quelques idiots, qui s’étaient vantés d’avoir résolu son cas de traîtresse “à la trique”.
Warren n’était pas de ce genre, ça le rassurait déjà un max. Mais il avait intérêt à faire gaffe à son discours, parce qu’en ce qui le concerne, Esfir était sa protégée.

« J’sais que tu l’as empêché de faire une connerie, j’en sais pas plus. », fit-il sans rentrer dans l’humour cette fois. Rien que le terme de “frangine” en disait long sur la forme de relation qu’il pouvait avoir avec la russe, et il n’avait pas envie de passer pour un connard qui en avait profité.

Darren acquiesça.
Et ?...
Il le regarda.
***Quoi, c’est tout ?!?*** songea Clive.

Le gus lui avouait sortir avec Esfir et il s’arrêtait là ?
Pas de photo, pas de partage sur les circonstances de leur rencontre, rien.
C’était manifestement au tour de Darren de lui tirer les vers du nez. Parce que si le barbu cachait sacrément bien son jeu, maintenant, il était clair qu’il avait des questions.
Oui, à bien le regarder, le type n’osait pas profiter de la situation pour gratter quelques informations qui aiderait potentiellement son couple.
Le solide sniper bouffeur de conserve Suédoise avait des airs d’ourson velu intimidé. C’était tordant et il se mit à ricaner.

« Allez, dis-moi. Qu’est ce que tu veux savoir, mec ? »

Warren afficha un sourire, et se mit à ricaner aussi finalement. Il voyait bien que son collègue essayait d’en savoir un peu plus, et il dût reconnaître qu’il y mettait pas les formes. En fait, il ne savait pas trop quoi raconter là comme ça, surtout que pour le coup, il s’était fait jeter, mais puisqu’ils parlaient d’Esfir, autant creuser un peu le sujet.
« Savoir ? Rien de spécial, c’est juste qu’elle en a bavé, ça me semblait important de t’en toucher un mot après qu’elle m’ait raconté que tu l’avais empêché de se foutre en l’air. » Il marqua une petite pause pour s’ajuster, comme si cette situation le rendait inconfortable soudainement et ajouta avec un soupir : « Pour elle, c’était une aventure comme ça… rien de plus. Mais je crois qu’elle veut m’éloigner pour pas que je subisse le harcèlement dont elle est l’objet. », confia-t-il finalement.

Ca ressemblait bien au Warren ça, de dire qu’il ne cherchait pas à savoir.
Mais finalement, il lui livrait un de ses doutes. Clive fit immédiatement le lien avec une réaction de la Russe qu’il avait enduré plus d’une fois. Esfir avait beau ressembler à une femme sans défense par moment, il n’empêche qu’elle avait un super pouvoir consistant à viser pile là où ça faisait mal.
Une aventure...que dalle, oui. Lunienko avait besoin de refaire sa vie et ce qu’elle attendait, c’était justement de ne plus servir de torchon par tous les fiérots du coin. Apprendre qu’elle avait sorti ce genre de salade à son frère d’arme lui donna envie de laisser tomber sa manœuvre, dégommer la porte de ses quartiers d’un coup de pompe, et lui envoyer une bonne targette derrière la tête.
Maintenant que son prince charmant débarquait enfin, elle lui claquait la porte au nez. Que c’était malin...

« Tu supposes bien. » le rassura-t-il.
Darren considéra les environs tout en choisissant ses mots.
« Esfir en a bavé, c’est vrai. Elle s’est fait manipulée par son pays et ce qu’elle pensait être sa famille. Quand elle a eu besoin de soutien, au pire moment, elle s’est retrouvée seule. Traînée dans la boue, à devoir se justifier de la sale réputation qu’elle se traine aujourd’hui, alors qu’elle en a été la victime jusqu’au bout. »
Darren secoua négativement la tête d’un air dépité.
« Accusée du tort dont on a été la victime, c’est pas beau ça ? »

Il y repensa un petit instant puis revint sur le cas de Warren.
« Si elle t’a dit que c’était “une aventure, comme ça.”, tu peux être sûr que ce n’est pas une aventure. Je pense pas me tromper en disant qu’elle a attendu un mec comme toi sacrément longtemps. »
Darren sourit.
« Ne joue pas au poker avec elle, tu te ferais laminer ! »

Le soldat était d’accord. Cette affaire était injuste pour elle, et il avait essayé de lui faire comprendre, un peu en vain manifestement. C’était typiquement le genre de situation où il était à même de claquer sa grande main dans la gueule de trou de balle qui jugeait un peu trop rapidement les choses et les gens.
Un petit sourire vint remplacer l’amertume de ses traits. Jouer au poker avec elle. Il avait essayé, sur des sujets lambdas, un peu pour voir qui avait la plus grosse. Il n’avait jamais gagné. Alors sur des sujets plus sensibles, l’idée ne lui venait même pas à l’esprit.
« Ouais c’est jamais du bluff avec elle. », confirma-t-il en souriant. « Attendu ou pas, elle m’a viré quand même. Mais bon… je lui laisse un peu de temps parce que je suis pas du genre à laisser tomber facilement, surtout pour de mauvaises raisons… Mais je ne peux pas non plus aller contre sa volonté, ce serait… pas bien. » Une conclusion un peu simple, mais qui collait parfaitement avec le bonhomme.
« Elle t’a surtout viré parce que tu la menaçais de la rendre heureuse. » ponctua-t-il avec humour. « Sérieusement, elle t’intéresse la fille ? »

Malgré la formulation, Clive se montrait sérieux. Il avait même délaissé la surveillance un moment pour le fixer dans les yeux, bien qu’il essayait de ne pas jouer son inquisiteur prêt à l’envoyer au bucher.

« Je te dis ça parce que, attendre en bon prince, c’est pas vraiment une tactique qui va payer. Vu son tempérament, t’aura que dalle si tu la joues pas conquérant. »
Il haussa les épaules.
« Bon après, je ne suis pas le docteur Love de la cité. Mais si je prends ma sauvage en exemple, j’ai dû aller la chercher. Et c’était pas un petit boulot. »

Le jeune homme soutint tranquillement son regard et acquiesça positivement. Ouais elle lui plaisait bien, même s’il ne savait pas trop encore ce qu’il ressentait vraiment. Il savait juste qu’il était bien quand elle était dans le coin, et elle semblait l’être aussi, ce qui était d’autant plus déroutant… enfin pas en connaissant les motivations profondes, mais ça n’empêchait pas que ça restait vexant, surtout sur le coup.
L’exemple de Darren le fit rire une nouvelle fois. Il voulait bien le croire, connaissant la Pégasienne de réputation seulement. Mais dans le fond il avait raison, Esfir n’était pas le genre de femme à attendre sagement… C’était un peu ce qui lui faisait peur aussi. Son petit côté autodestructeur qui allait la conduire à faire de la merde juste pour se punir de l’avoir remercié de la sorte.
« Ouais je crois que tu as raison. J’espère juste pas avoir raté le coche en la laissant partir. » Il reporta son attention dans les jumelles. C’était toujours le calme plat. « Puis… j’vais quand même pas laisser un rampant se targuer d’avoir fait du gros boulot pour attraper sa compagne sans rien faire. », blagua-t-il.
Il espérait juste qu’elle n’était pas retombée dans de vieux travers pourris, genre alcool sexe drogue, encore que pour la drogue, ils s’étaient mis d’accord tous les deux. Plus de comprimés de substitution pour elle, plus de clopes pour lui. Mais l’envie d’en cramer une là maintenant juste pour se venger bêtement était assez forte. Alors pour elle… ça devait être une véritable tentation, et comme au final, elle semblait ne rien lui devoir, rien ne pouvait garantir qu’elle n’avait pas repris quelque chose en rentrant.

L’ironie du sort fît que Darren, à ce moment précis de sa pensée, était justement en train de sortir son paquet de cigarette. Il le tendit à son compatriote, non sans fixer obstinément la forêt des yeux, en attendant qu’il s’en prenne une. Il n’avait pas conscience de la fameuse promesse entre les deux jeunes gens.
« C’est mon amie. » dit-il, comme s’il était nécessaire de le rappeler. « J’suis clairement celui qui veut la pousser dans tes bras en faisant de grands signes de pouce. »
Le partage était agréable dans le sens où Warren ne demandait pas de solutions. Et où Darren ne lui faisait pas l’insulte de jouer les professeurs. En revanche, il était clairement parti pris, d’où cet aveu. Parce qu’il lui semblait clair que si le bouffeur de conserve s’accrochait à Esfir, cette dernière finirait pas arrêter ses conneries de peur de le perdre. En forcément, conversation de mec oblige, il ne pouvait s’empêcher de vouloir échanger leurs armes en la matière.
« Notre Merdier Intégral, tu peux être sûr que ça va être le bon test. Elle sait forcément que t’es parti galérer dans le froid, la flotte et la bouillasse - comme la mienne - et je suis prêt à parier qu’elle doit attendre ton retour. »
Il dodelina de la tête, conservant sa vigilance.
« Ouais mais l’air de rien hein. La femme du port qui attend impatiemment son marin, c’est devenu vieillot. La Russe va forcément te servir du “Ah, t’es là ? ouais...cool.”...avec la gueule qui hurle l’inverse. »
Il rit de sa propre connerie.
« La mienne, c’est le coup de la fleur. Ça marche toujours. C’est un outil magique et incontournable. Que tu aies une romantique en face de toi ou une bouffeuse de caillasse, se ramener avec une fleur, ça fait toujours quelque chose. Même intérieurement, dans sa tête. Alors je vais essayer de dégoter une fleur qu’on ne trouve pas sur la cité et la lui ramener. »
Darren acquiesça.
« Je vais la faire fondre, mec. »

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Mar 13 Avr - 18:28

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Warren fit un petit geste de la main pour refuser la cigarette, la mâchoire crispée. Et dire qu’il pensait pouvoir arrêter comme il voulait ! Une blague d’addict ça. En réalité, ce n’était pas tant de la fumer qui lui manquait, c’était de pouvoir le faire sans se dire qu’il ne pouvait pas le faire. Un truc comme ça, un peu tordu. Il préféra refuser rapidement plutôt que de réfléchir et de se laisser tenter.
L’attitude de Darren à son égard, les quelques mots échangés sur le fait qu’elle le fuyait parce qu’il serait susceptible de la rendre heureuse, le fait qu’il veuille la pousser dans ses bras, ça lui faisait chaud au coeur même s’il n’en montrait rien, avec sa façon d’être détachée et tranquille, qui laissait penser que le temps, les sentiments, les choses de la vie en fait, ne l’affectaient pas vraiment, comme si tout glissait sur lui et sa bonhomie toute simple.
Il ne savait pas si elle savait. Il lui avait dit qu’il n’avait rien de prévu à son retour du stage de survie sur la planète Paradize, autant elle était restée là dessus, autant elle n’avait même pas cherché à savoir ce qu’il faisait de ses journées. Avait-il cherché à savoir lui ? Pas vraiment. Il avait fait un rapport plutôt élogieux la concernant, à la suite de ce stage, espérant que ça pousse les huiles à la remettre dans le bain des missions et à lui donner des tâches moins ingrates sur la cité. A la réhabiliter en somme. Il ne pouvait pas savoir qu’il l’avait envoyé dans les griffes du Capitaine Allen, sans quoi il aurait peut-être regretté.
Darren le faisait sourire avec ses conneries. Il la connaissait certainement mieux que lui, et il sentait qu’il pouvait se fier à son jugement, tout en le complétant avec le sien, mais quelque chose le retenait quand même. Bon là en l’occurence, c’était ce trou de merde qui le retenait ici, mais une fois sur la cité, franchirait-il le pas ?
« T’es un grand romantique sous tes airs mec. », fit-il avec un large sourire, amusé par les perspectives de Darren. N’empêche, ce n’était pas con, c’était une façon de prouver à sa Pégasienne qu’il avait pensé à elle en partant en mission. Mine de rien, ça comptait beaucoup !
« J’vais peut-être t’emprunter ta méthode. Ou faire à ma manière. Je lui dois toujours un restau sur un pari que j’ai perdu… t’sais jouer au poker pour se faire laminer… Du coup, je crois que je vais aller la chercher pour honorer ce pari, sans trop lui laisser le choix… Ptet même que je vais m’arranger pour récupérer un plateau et lui faire le coup du repas à domicile. »
« Le dîner à domicile, c’est pas mal ouais ! »
Et voilà qu’ils en étaient à échanger recette miracle pour de bon, comme deux potos tranquillement installés. Warren acquiesçait alors que la perspective se faisait dans sa tête, et qu’il considérait les alentours dans les jumelles sans vraiment regarder ce qu’il y avait dedans, plongé dans ses pensées.
« Et promis, je ne répèterai pas qu’une fleur fait craquer la plus coriace des pégasiennes de la cité. », fit-il en tournant son regard clair vers son comparse, pour lui faire un sourire de circonstance.
« L’avantage d’avoir une Amazone pour femme, c’est que je peux la laisser aller te casser les dents et faire mon gros innocent ensuite. Oh zut ! C’est l’info qui a fuité ? Ah, c’est balo... »

Il n’était pas sérieux bien sûr.
« J’suis quand même bien content d’apprendre que tu vas t’occuper d’elle. C’est comme investir dans le vieil immobilier, une fois les travaux terminés, tu es le roi du pétrole. »
Non, définitivement, il n’arrivait pas à redevenir sérieux. L’info était véridique mais il ne pouvait s’empêcher de faire le pitre.
« On se dit quoi alors ? Vingt billets ? »

Warren s’était marré à l’idée de voir débouler sa bonne femme pour lui casser la gueule. Forcément, l’image de la voir arriver avec une poêle à la main s’imposa à son esprit, même si elle était très loin du compte. Il secoua d’autant plus la tête quand Darren se lança dans une métaphore foireuse, mais très parlante. Pour le coup, si les bouseux d’en face voulaient leur tomber sur le râble, c’était maintenant. Le SEAL n’était plus très attentif aux alentours pour le coup.
« Vingt billets pour ? Investir dans le vieil immobilier ? », répliqua-t-il en essayant de repartir à l’observation plus efficacement. Elle serait contente de cette image tiens !
« Oui. Vingt billets qu’elle attend ton retour et que tu te fais pas jeter au prochain assaut. »
« Tenu. », fit-il en tendant sa main. Sa fierté masculine accompagnée de sa fierté de SEAL ne lui permettaient pas de refuser un pari de cette nature. Il le sentait pas super bien, et n’avait pas spécialement envie de jouer la russe de cette façon, mais au final, qu’est-ce qu’il avait à perdre ? S’il se faisait jeter une deuxième fois, au moins il aurait le sentiment de pouvoir passer à autre chose, en se disant qu’elle avait bel et bien fait un choix, pas par dépit, mais parce qu’elle ne voulait tout simplement pas de sa carcasse dans sa vie. C’était acceptable, il l’entendait très bien.
« Vingt billets, et si je me fais jeter, tu paieras ton coup au bar. », ajouta-t-il. Hors de question de payer un coup avec les billets gagnés !
« Ça me va. » répondit-il avec complicité.

Le silence retomba, ce sujet semblait épuisé.
Les deux soldats continuèrent de surveiller la position sans être attaqués, à croire qu’ils avaient vraiment été oubliés. Ou alors, le reste des troupes galérait encore à trouver leurs trous de combat et ça ralentissait fortement la tactique adverse.
« C’est quoi que tu aimerais, toi ? » dit-il en sachant très bien qu’il ne pourrait pas comprendre le sens de la question.
« Moi, tu vois, ce serait vraiment le standard humain. »

La clope qu’il tenait entre ses lèvres continuait de se consumer lentement sans qu’il ne tire vraiment dessus.
« Je voudrai pouvoir revenir de manoeuvre ou de mission et retrouver ma femme, avec notre fils dans les bras, qui m’adresserait son sourire ravageur. Un peu femme au foyer, tu vois, mais sans le côté réducteur. Sentir tout le côté maison, famille, confort et chaleur humaine. »
Il se laissa gagner par un sourire en biais. ll allait lui lâcher une révélation qui ne se partageait qu’entre frères d’armes.
« Mais on a pas tout ce qu’on veut dans la vie. Dès qu’elle aura accouché, elle repartira aussi sec en mission. Comme si la fibre maternelle ne lui viendrait jamais. Du coup c’est moi qui vais finir homme au foyer, à attendre son retour...quelle horreur ! »

Warren était plongé dans ses pensées, lesquelles tournaient autour de la russe et de ce qu’il devait effectivement faire. Elle avait été plutôt claire, mais peut-être que lui ne l’avait pas été suffisamment de son côté. L’éternelle rengaine de refaire le match alors qu’il était déjà joué, avec des “et si”. Ça ne lui ressemblait pas. Les choses étaient faites, elles étaient faites. Inutile de revenir dessus pour essayer de les travestir, autant s’en servir pour aller de l’avant et ne pas reproduire les mêmes erreurs. Mais… c’était facile à dire.
La question de Darren vint le prendre au dépourvu de sa méditation silencieuse, tandis qu’il observait les alentours. L’odeur de clope lui filait envie d’en avoir une dans le bec, mais il prenait sur lui en respirant son bras engoncé dans son treillis, le museau posé dessus toujours en attente que quelque chose de passe. Voyant que son collègue allait développer, Warren se contenta d’écouter, se demandant qu’elle était le sens de sa question au fond. Il en eut rapidement l’idée sous-jacente.

Le grand blond opina. Il comprenait ce qu’il voulait dire. Il voulait simplement un foyer à son retour. Beaucoup de soldats attendaient ce genre de choses de la vie. Un endroit où revenir, un endroit où sentir la vie simplement dans ce qu’elle a de meilleure au fond. C’était aussi ce qu’il désirait, tout grand baroudeur qu’il était. Il voulait un endroit à lui, où élever des gosses, leur donner un point de repère, comme le Mississippi pour lui, et ensuite, les pousser à voyager, à explorer le monde, s’ils en avaient envie. Mais tout cela semblait tellement… inenvisageable pour le moment. Il était coincé ici dans cette galaxie, loin de la Terre, de sa famille, de son coin à lui, seul ou presque. Cela dit, il vivait un moment extraordinaire dans sa vie. Ce n’était pas donné à tout le monde de voyager comme ils étaient en train de le faire, même si c’était pour retrouver la boue, l’humidité et le froid. N’empêche qu’ils n’avaient pas la même saveur dans une autre galaxie !
La précision de Darren acheva de le faire réfléchir, et il tourna son regard vers son collègue.
« Mec ?! » De son bras le plus proche, il le poussa vigoureusement au niveau de l’épaule. Darren en perdit sa clope. « T’es en train de me dire tranquille comme ça que tu vas être père ? T’es sérieux ? » Warren avait un grand sourire, et il se passa la main dans la barbe et se frotta le visage. « Putain, c’est une bonne nouvelle ça ! Y perd pas de temps le rampant bordel. », fit-il en rigolant un peu. « Félicitations, pour tes deux promotions, père… au foyer. »

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Jeu 13 Mai - 14:02

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« Bâtard ! » contre attaqua le militaire en voyant son binôme lui souhaiter son malheur à domicile.
Mais il souriait tout autant que lui, peut-être même plus, tant il se sentait fier et heureux. Impossible de retenir la nouvelle, il avait envie de le gueuler sur tous les toits. Il imaginait sans mal que sa compagne devait faire la même chose auprès de ses amies.
« Ouais. On se bagarre encore sur le sexe. J’ai décrété que j’aurai un fils, ça la fait toujours démarrer au quart de tour vu son amour pour le genre masculin... »
Il pinça des lèvres, s’empêchant d’en rire.
« Ca me rend dingue, je n’arrête pas d’y penser. Je suis à deux doigts de lui proposer la bague. M’emballer, robe blanche, costard noir, la totale... »
Warren retrouva son sérieux après s’être fait traiter, amusé quand même par la situation. C’était facile de taquiner dans ce genre de situation. « Tu verras bien, de toute façon, l’un comme l’autre, vous n’aurez pas le choix au bout du compte. » et d’ajouter : « C’est aussi une coutume de son peuple, la bague, la robe blanche et le costard ? », s’enquit-il tranquillement. Il pouvait comprendre son comparse d’aventure, au moins pour le fait de vouloir le gueuler sur tous les toits. Ce n’était pas anodin comme nouvelles.
Darren l’observa un instant en se demandant s’il était en train de blaguer.
« C’est une Amazone. » rappela-t-il. « Je veux dire...pas seulement le truc sexy...le revers de la médaille aussi. Sa coutume, c’est de buter tout ce qui porte le service trois pièces. Et sans distinction, sans se poser un moment pour réfléchir. C’est d’ailleurs à cause de ça qu’elle est toujours aussi agressive. Aujourd’hui encore, je déboule tout juste à temps avant que la police militaire ne sorte les neutralisants. »
Il lui assura, par son faciès, qu’il ne déconnait pas.
« J’ai réussi à la calmer un peu mais c’est encore assez explosif. L’amour, elle ne savait pas ce que c’était, avant qu’on se rencontre. Du coup, je prépare le terrain, on va au cinéma, on se regarde des films, elle en apprend de plus en plus sur nos coutumes. »
Darren tenta de faire le calcul.
« Je crois bien que ça la botte. Elle fera forcément la gueule de lire les noms d’hommes sur la liste d’invitation au mariage. Mais je compte bien lui faire vivre “le plus beau jour de sa vie” à la Terrienne. »

Warren avait posé la question surtout par rapport au fait qu’elle était de Pégase. Maintenant il en savait un peu plus, et il voyait que son pote en tenait compte en essayant de lui montrer les choses côté Terre. Ça devait être une expérience assez intéressante, du genre à renforcer les liens aussi. En tout cas, s’il avait un doute sur le fait qu’elle avait vraiment une dent contre les hommes, il n’en avait plus maintenant et il comprenait que ça la travaille d’avoir un fils. Quelque part… c’était la meilleure chose qui pouvait lui arriver, jugea Warren avec sa philosophie habituelle.
Quand il disait qu’un ticket, ça valait une femme, il ne plaisantait pas, entre le bambin et le mariage, Warren ne pouvait pas dire que Darren faisait dans la demie mesure !
« En tout cas, c’est tout ce que je vous souhaite. Tu peux aussi rayer tous les noms de bonhommes et te faire un mariage exclusivement entouré de femmes. Y en a qui seraient content que ça se passe comme ça. », blagua Warren pour la forme, même si au final, c’était assez macho, sans parler du fait que ça ne collait pas du tout avec leur façon de percevoir la gente féminine à tous les deux. Mais ils restaient des militaires, et fallait bien se taquiner un peu sur ces sujets là.
« Quand Lyanna découvrira la partie moins “innocente” de ces invitations féminines, elle insistera pour y ajouter des hommes. »
Il fit oui de la tête.
« Trop fort. C’est bien vu comme stratégie mec ! »
« Tactique SEAL, prends en de la graine. », répliqua Warren, bien content de trouver une ouverture pour balancer une boutade de ce genre.

Darren se projetait déjà alors qu’il n’envisageait même pas de lancer la machine.
Pas dans l’immédiat. Il avait hâte de pouvoir appeler Lyanna “sa femme” à raison. Mais s’il y avait bien une chose qui pouvait le blesser à vie, ce serait de poser le genou à terre et la voir lui dire, avec ses fameux sourcils froncés : “Qu’est-ce que tu fais ?!?”.
Devoir lui expliquer ce moment unique dans la vie, et sans lui tirer la larme à l'œil, ce serait vraiment un drame. C’était pour cette raison qu’il la préparait avant, en lui laissant découvrir la situation dans les films, pour qu’elle le comprenne le jour J et l’apprécie à sa juste valeur.
« Tu peux te considérer d’ores et déjà invité. Mais en l’occurence... »
Il plissa des yeux.
« Elle réagira comment pour l’enterrement de vie de garçon ? »
Darren se mit à rigoler, l’imaginant déjà en train de débarquer armes aux poings. D’ailleurs, il sentait que ça allait être un sacré chantier pour qu’elle ne porte pas ses épées à la Xéna pendant le mariage…

Warren allait le remercier pour l’invitation, quand il se posa la question légitime de l’enterrement de vie de garçon. Avec une donzelle pareille, ça pouvait s’annoncer compliqué, encore qu’elle ne serait pas invitée de toute manière.
« Mec, c’est toi qui lui apprend la culture terrienne… Doit bien y avoir des films qui exposent le concept. ». Il n’était pas assez cinéphile pour donner des exemples cela dit. Ce n’était pas trop son genre de passer du temps devant la télé… Il était sûr qu’il aimerait ça un peu trop rapidement, au détriment de se forcer à se bouger pour s’occcuper.
« Tu peux toujours présenter ça comme une mission aussi, parce que… c’est un peu le cas. »
« Mouais. La tactique SEAL a ses limites. Ça ne fait pas le poids contre la jalousie d’une Amazone. » moqua Darren. Il ajouta pour le coup de l’anecdote : « C’est déjà arrivé une ou deux fois que des nanas viennent me faire du gringue sous son nez. Pas que je sois un Dieu vivant. Je parierai plutôt que c’était pour emmerder ma chérie. Je faisais pas trop le mariole quand elle projetait ouvertement de les saigner... »
« Tu m’étonnes, ça doit pas être facile tous les jours... », commenta Warren, partagé entre l’envie de se moquer de lui et du fait qu’il ne portait manifestement pas la culotte, et entre l’envie de prendre le sujet au sérieux. Il avait opté pour la seconde option. « Après j’ai envie de dire… si elles venaient exprès pour la faire chier… Un petit coup de pression ne fait pas de mal. »

Darren s’esclaffa.
« Son dernier coup de pression, c’était pile le soir de notre premier dîner aux chandelles. Elle a étranglé un mec bourré en le menaçant de le jeter par le balcon. J’ai été obligé de lui faire remarquer que le type était tout bleu et qu’il ne pouvait pas lui répondre. »
Le soldat en riait aujourd’hui. Mais parfois, il reconnaissait que ça pouvait être usant.
Il ne pouvait pas avoir une guerrière sauvage pour amante et ne pas subir ces réactions en retour.
« Je suis devenu le diplomate entre elle et le monde. Le temps qu’elle finisse par s’acclimater. Il y a du chemin mais elle passe de moins en moins de temps au trou : c’est bon signe ! »

Cet effort, cette évolution, lui donnait une grande fierté.
Il lui suffisait d’y penser pour qu’il se mette à sourire bêtement. Il y a encore plus d’un an, elle se comportait et adoptait une posture de rustre. Maintenant, parce qu’elle était curieuse et sacrément courageuse, elle explorait et adoptait la vie de femme. Ses airs de garçon manqué et ses réactions à la rambo s’étaient progressivement troqués pour une féminité à tomber.

Il avait suffit que Teyla et April commencent à lui prodiguer conseils et astuces, maintenant il ne parvenait plus à se décrocher de son visage finement maquillé et de ses yeux de biche. Darren était raide dingue de l’Amazone.
« Bon allez. » coupa ce dernier, se disant qu’il en avait encore trop dit. « Explique-moi comment tu l’as séduite, j’veux tout sav... »
Le craquement très sec d’une branche lui coupa brusquement la parole. Darren tourna lentement un regard inquiet vers le flanc de colline d’où s’était produit ce signe inquiétant. Dans la forêt, il y avait toujours une ambiance. Des petits animaux brassant les fourrées suffisaient à faire croire qu’un homme approchait. Généralement, la discussion ou la simple présence humaine réduisait cette vie au silence.
Mais ce claquement était trop sec et soudain pour provenir d’un animal.
Darren et Warren, en même temps, empoignèrent leurs armes en anticipant le coup fumant. Une rafale de balles neutralisantes, repérable à leurs lueurs rouge qui le rendaient traçantes, percuta le monticule de terre juste devant leur nez et traça une ligne de démarcation entre eux deux. Quelques centimètres de plus et l’un des deux soldats se faisait neutraliser.

L’attaque causa un bel effet de surprise, forçant Darren à se ratatiner dans son trou de combat. Il ne s’attarda pas pour lever le canon de sa mitrailleuse et arroser l’endroit supposé du tir.
La pause camaraderie venait de prendre fin à l’instant. Comme si on venait d’activer un bouton dans sa conscience, le militaire en oublia ses sentiments, le visage de sa femme et ses fantasmes personnels pour se concentrer totalement sur le combat. Ensemble, côte à côte, le binôme monta une rude contre-attaque.
L’instant d’après, une escouade de six hommes montaient à l’assaut pour prendre leur position et les emprisonner.

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Jeu 13 Mai - 14:03

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