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Le dernier mot de Teshara Lays

 :: Cité d'Atlantis :: Continent de Lantia
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Mer 24 Fév - 18:00

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Esfir avait sursauté lorsque le coup était parti et son esprit embrumé lui avait instantanément renvoyé l'image d'un corps explosé, dégueulasse avec les entrailles à l'air et des lambeaux de chairs qui pendouillait.
Cela n'avait certes rien de réaliste mais une nouvelle vague de nausées la submergea.
C'était fou de voir comme la drogue pouvait aussi bien vous submerger d'images magnifiques et colorées que de sombres tableaux des plus effrayant.
Elle était pour le moment incapable de répondre à Teshara. Elle était bien trop solidement enfoncé dans son cauchemar personnel entre le dégoût de ce qui venait de se passer et l'amertume d'avoir déçu la charismatique blonde et d'avoir creusé un nouveau trou dans son vide intérieur.

Manifestement, elle ne ferait plus rien d’elle pendant un moment. Elle était en état de choc, ou peut-être qu’elle pensait qu’elle allait y passer elle aussi. Teshara se leva d’un bloc, et s’éloigna pour marcher dans l’herbe qu’elle caressait du bout des doigts. A la voir, elle ne venait pas de tirer sur deux personnes vivantes. Effleurant l’herbe, elle se rendit à peu près au niveau d’où le scientifique était tombé. Il y avait du sang, mais aucune trace du type. L’herbe écrasée montrait bien qu’il avait rampé pour se tirer de là. Elle suivit la trace quelque peu, mais bientôt, elle s’estompait une fois qu’il avait atteint le couvert du bois.

Merde, c’était un problème. Avec un peu de chance, il péterait sur une grenade piégée en repartant, mais il ne fallait pas trop y compter. Sans parler du fait que les coups de feu avaient peut-être alerté les gens alentours, le continent étant quand même pas mal exploité. Le pire, c’étaient ces putains de Natus qui faisaient des expéditions dans la forêt comme ça. Pour le moment, ils n’étaient jamais tombés sur les champs, ou alors ils pensaient que c’était “légal”. Après, normalement, ils ne venaient pas dans ce coin-ci du continent, eux étant plutôt de l’autre côté. Mais on ne savait jamais.

Elle revint quelques minutes plus tard auprès d’Esfir. Elle lui laissait de l’air, qu’elle se remette un peu. Elles n’avaient pas toute la journée, mais qu’importe. Fumant tranquillement son joint, Tesh commença à couper les pieds les plus fermes pour renouveler son stock. Elle savait ce qu’elle faisait, comme toujours.
« J’aurai ptet dû commencer par la torture, c’est ptet moins radical que de tuer quelqu’un… Ça aussi, c’est un bon moyen de se sentir vivant. On a le pouvoir sur l’autre, sur sa douleur, son bien-être. On donne les récompenses comme on donne les punitions. Enfin… », elle soupira, ne sachant pas si elle parlait seule ou pas. Elle rassembla l’herbe, qu’elle empaqueta dans un linge frais.

Au loin, une explosion se fit entendre.

« Ah… Voilà qui règle le problème. Ou qui annonce les emmerdes. », fit la blonde en se retournant vers les arbres. Soit le scientifique avait rampé sur un piège, soit des gens venaient, et ils venaient de tomber sur un piège eux aussi. Dans les deux cas, il valait mieux foutre le camp, mais hors de question de repartir vers les Jeeps.

« Faut qu’on se tire Esfir, tu viens ? », fit Teshara en indiquant un sentier, qui n’était pas celui par lequel elles étaient arrivées. « Va falloir marcher, juste toi et moi, dans les bois. Je connais une planque, et ensuite on remarchera jusqu’au camp demain. Ça te fera du bien. »

L'explosion fit sursauter Esfir qui laissa échapper un nouveau petit cri. Était ce la guerre menée dans sa tête qui prenait corps dans ce paysage ?
La pauvre femme était perdue, tremblante, incapable d'entendre celle qui l'avait conduit jusqu'ici... Conduite à sa perte.
Teshara n'avait plus que trois choix, abandonner Esfir là avec ce qu'elle savait, l'emmener malgré le poids mort qu'elle représentait ou la tuer aux risques de priver son frère de son seul réconfort.
Les narcotiques jouaient insidieusement avec ses peurs, créant dans son esprit des ombres voraces cherchant a lui ouvrir le ventre pour mettre a jour le vide qui remplissait son être. Elle se recroquevilla davantage pour sauvegarder son enveloppe face à ce néant prêt à l'engloutir.

Elle parlait seule. Teshara considéra le corps recroquevillé de celle qui, il y a quelques minutes, dansait sur une musique imaginaire. La descente de la drogue chez elle était impressionnante, et cela la renvoya à leur retour dans les quartiers de Méa depuis la piscine, où la rousse faisait terreur sur terreur à chaque coin de couloir. Elle en avait eu de la patience mine de rien.
Déposant son butin sur une des chaises, elle poussa ensuite le corps dans le trou que le scientifique avait fait, ne prenant pas la peine de le recouvrir. De toute façon, ce site allait être compromis, comme tous les autres. Les coups de feu, l’explosion, les Jeeps, tout cela allait conduire à des investigations. C’était la fin des haricots. Tant pis.
Sans ajouter un mot, Teshara reprit le sentier par lequel elles étaient arrivées. Avait-elle abandonné Esfir ? L’avait-elle laissé là comme une vieille chaussette ? S’était-elle lassée ? Au bout d’un bon quart d’heure de silence apaisant, ponctué des cris de quelques oiseaux dans la forêt, la blonde revint avec deux jerricanes empruntés aux deux Jeeps. Foutu pour foutu autant tout cramer, ça effacerait les traces.
Elle versa le contenu des bidons sur les plantes, le mobilier et le corps de Garrick, avant de les balancer dans le trou en compagnie du jeune homme mort.

« Bon, je t’ai laissée le temps. On dégage, on va au campement athosien se planquer un moment. »

Teshara passa son bras sous l'aisselle de la rousse, pour l’aider à se relever, en espérant qu’elle ne ferait pas des manières. Le campement était à une heure de marche vers l’Est. Elle ne voulait pas se risquer à retourner vers les Jeeps, surtout que là bas, le feu avait déjà démarré, la faute à la grenade qui avait effectivement tué le scientifique. Il était percé d’éclats de shrapnel. Quand il rejoindrait l’essence qu’elle avait dispersé, ce serait un véritable brasier.

Esfir n'en menait toujours pas large. Le silence l'avait un peu aidé à calmer sa respiration mais des ondes électriques parcouraient encore ses muscles provoquant dans son esprit des tensions que sa conscience ne voulait pas voir.

Lorsque les mains de Teshara se posèrent sur elle, elle sursauta puis se laissa guider.
Qu'importait ce qui allait se produire, elle était à la merci de la jumelle et des drogues qu'elle avait ingérées.

Sur le chemin, elle réussissait à marcher mais sursautait chaque fois qu'elle était surprise par un son ou la forme d'un arbre. Ses sens préféraient voir des ombres maléfique plutôt que d'affronter ce qui venait de se passer... Ou pire ce qu'elle avait bien failli faire.

Que c'était il passé ? Qu'est ce qui l'avait poussé à humilier cet homme ? A le frapper avec une arme qu'elle ne savait pas utiliser ? A blesser un homme a terre par négligence ? A le menacer d'une arme ?
Pourquoi ne réussissait elle pas à dire non à la pegasienne ?
Parcequ'en l'espace d'une journée, elle avait fait d'elle son amante, sa complice, son héritière... Elle avait comblé un vide qui s'apprêtait à l'engloutir.
Mais elle l'avait déçu, elle le savait et cela la rongeait, craintive à l'idée que ces ombres ne la replonge dans son néant intérieur.

:copyright:️ DABEILLE

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Mer 24 Fév - 18:01

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Qu’est-ce que ce n’était pas évident de marcher dans un sous-bois en traînant quelqu’un… Teshara commençait à l’avoir mauvaise, et elle se disait que Naalem ou pas, cette petite commençait à lui casser les pieds. Alors qu’elle allait se décider à la laisser là contre un tronc, et de poursuivre sa route afin de retrouver le camp, puis la cité, puis son frère, elle entraperçue dans les arbres le contour du camp athosien. Elles étaient arrivées. En sueur, Teshara déposa la russe contre une maison. Il lui fallait trouver de quoi boire et manger, et un endroit où passer la nuit.
Ayant subtilisée la radio de Garrick après l’avoir foutu dans le trou, Teshara écoutait les conversations sur les ondes. Le feu avait été repéré et on essayait de l’éteindre. Ce ne serait pas simple cette affaire, mais ça offrait une diversion intéressante pour les deux femmes, même s’il était à déplorer que les navettes étaient interrompues pour une durée indéterminée le temps que l’incendie soit circonscrit.
« Aller, vient, on va dans cette maison là bas. ». Teshara traina son fardeau vers le perron d’une habitation. A l’intérieur, elles trouvèrent une athosienne avec un bébé dans les bras, et son mari. Surpris par cette intrusion, ils furent contraint au calme par la pégasienne qui braqua son arme sur eux.

« Je n’hésiterai pas une seconde à vous descendre les paysans, alors ne jouez pas aux cons. Et j’commencerai par le petit rat tout rose, histoire de vous faire comprendre que je ne plaisante pas. »

Non la jumelle ne plaisantait pas. Les jeunes gens ne répondirent rien, surpris de voir débouler une atlante aussi menaçante. Cela dit, ils eurent le bon sens de ne pas opposer de résistance pour l’instant, se contentant de la toiser avec des yeux noirs. La blonde s’en moquait avec superbe. N’ayant qu’une pièce, l’endroit était simple. Il semblait évident que la vie quotidienne était régie par la présence du nouveau né, et on retrouvait, en plus d’objets traditionnels, quelques objets à la provenance qui ne laissait aucun doute, comme ce biberon en plastique qui était situé près du point d’eau.

Fatiguée, et la came ne faisant plus vraiment effet, Teshara commençait à être agressive et anxieuse. Elle tournait comme un lion en cage, n’hésitant pas à pointer son arme sur les malheureux quand ils esquissaient un mouvement. Il fallait qu’elle trouve une solution, pour se tirer de là sans dégâts. Le mieux était de les buter, pas de témoin comme ça. Enfin… Cela n’était pas pour tout de suite. L’idée était quand même d’attendre que les navettes reprennent pour rentrer sur le continent.

« Esfir, rend toi utile, essaye de nous trouver à manger, il y a rien dans ce taudis. », fit Teshara bien décidée à bouger la rousse. Qu’elle sorte prendre l’air, ça lui fera du bien bordel. Elle se tourna vers l’homme et lui colla un coup de crosse en pleine tête. « Pourquoi il n’y a rien à manger ici ? Hein pourquoi ??!! », s’énerva-t-elle, comme si ce simple élément mettait le feu aux poudres. Elle le frappa encore une fois avec ses rangers, avant de le laisser tranquille. Elle alla s’asseoir sur un tabouret, tandis que le bébé commençait à chouiner, forcément. Sa mère essayait de le calmer, blanche comme un linge, partagée entre l’envie de fuir, d’aider son mari, ou de préserver son bébé. Elle était paralysée, et l’enfant devait le sentir. La jumelle baissa la tête. On aurait pu croire qu’elle avait des remords, mais en fait, elle prenait sur elle pour ne pas gueuler à nouveau, les cris du nourrisson agressant ses oreilles.

Esfir avait suivi Teshara comme un mouton apeuré. Elle était entré dans la maison sans se poser de questions même lorsque les regards inquiets de ses occupants s’étaient posés sur elle.
Elle s’était assise, silencieuse, alors que la jumelle déambulait nerveusement dans la petite maison. Lenfant commençait à geindre dans les bras de sa mère, telle un éponge il abosrbait toute la tension ambiante et ne sachant comment exprimer ce mal être, ses pleurs prirent peu à peu de l’ampleur.

Ses cris rendaient la pégasienne fébriles, mais ils affectaient aussi la russe. Ils la sortirent de son cache cahce morbide avec ces ombres imaginaire, pour la plonger dans un nouveau stade de sa détresse, la ramenant plusieurs années en arrière, dans un centre de soin.
De nouveaux questionnements vinrent occuper son cerveau, était-ce ce jour là qu’elle avait creusé ce vide intérieur, ce gouffre de néant qui tentait de l’avaler toute entière aujourd’hui?
Etait ce sa punition pour avoir mis fin à cette vie qui se fabriquait en son sein?
Toutes ces interrogations étaient moins effrayantes que les ombres de son esprit mais elles étaient bien plus cruelles.
Elle allait se boucher les oreilles en priant pour qu’il se taise, mais son acolyte aux cheveux de blés lui offrit un échapatoir à cette torture.

Elle sortit de la maison pour fuir le nourrisson et tout ce qu’il lui rappelait de son passé, ce passé qui était déjà un mensonge... toute sa vie...
Elle déambula dans le village tel un automate dont on aurait jamais finalisé le programme. Elle avait un but, fixé par Teshara: aller chercher à manger, mais elle n’avait aucune idée de la façon d’atteindre ce but.

Le camp était calme, la plupart des athosiens étaient soit au travail soit en route pour découvrir l’incendie dont la fumée s’élevait au dessus des cîmes. La russe s’était imaginé trouver à manger là dehors, peut être y aurait il un marché, un réserve à ciel ouvert ? Mais non, ce ne serait pas si simple.
Si elle avait eu tous ses esprits, elle n’aurait eu aucune difficulté à découvrir où les athosiens entreposaient leurs vivres mais depuis que son cerveau s’était déconnecté sous l’effet du face à face avec Garrick et avec la part la plus sombre d’elle même, elle était incapable de réfléchir. Chaque minutes qui passaient, elle se noyait encore plus dans les méandres de son esprit devenu malade.

Elle ne se rendit pas compte qu’elle s’était immobilisée au centre du camp, elle ne se rendit pas compte non plus des longues minutes qui filaient et des quelques regards inquiets ou soupçonneux qui se posaient sur elle.

Le temps filait, interminable. Les minutes ne passaient pas, et pourtant, le constat était là : ça faisait presque une demi-heure que la rousse était partie chercher à manger, et elle n’était toujours pas revenue. Est-ce qu’elle s’était enfuie ? Est-ce qu’elle avait été prévenir quelqu’un ? Teshara commençait à psychoter, ce qui était tout à fait dans son caractère, dans sa psychose, celle qui la faisait avancer dans la vie, survivre. Forcément, cette absence ne signifiait qu’une chose : trahison. Elle lui avait tout donné, jusqu’à accepter de lui confier son frère pour qu’elle puisse s’occuper convenablement de lui, en lui donnant les clé du cartel… Elle avait pris sur elle pour ne pas lui faire du mal, pour ne pas la défigurer dans son sommeil, pour ne pas la droguer à outrance et l’humilier sur la place public.

Tout ça pour quoi ? Pour qu’à la première difficulté elle se sauve la queue entre les jambes ?

Certes, elle était paumée, perdue, hagarde, mais quand même… Elle s’était ressaisie non ? Franchement, elle aurait dû lui redonner une dose, qu’elle remonte la pente, avec elle. Elles auraient pu baiser une nouvelle fois dans cette cahute immonde, devant ces gens terrifiés, ça aurait été le pied.

Au bout de quelques minutes supplémentaires, il paraissait évident qu’elle ne reviendrait pas. Teshara commençait à tourner en rond dans la maison et le bébé n’arrêtait pas de pleurer. Chaque cri, chaque pleurs, achevaient de dissoudre sa patience. Plusieurs fois, elle pointa le flingue sur la mère et l’enfant, leur gueulant dessus de se taire, mais cela ne servait à rien. Seule la mort pourrait rendre l’atmosphère plus calme. Avait-elle une quelconque répugnance à tuer cet enfant ? Pas vraiment. Le seul problème était que le coup de feu allait avertir du monde.
Finalement, voyant qu’elle était distraite et anxieuse, l’homme qui attendait son heure se jeta sur la pégasienne. Prise par surprise, elle en lâcha son arme. La femme qui tenait l’enfant s’échappa par la porte, tandis que le type essayait de maîtriser une furie sous acide qui était bien décidée à ne pas se faire avoir de cette façon. Le problème avec les demis mesures, restaient qu’elles n’étaient pas efficaces contre quelqu’un qui n’avait pas de limite. A vouloir la contraindre sans la frapper, en cherchant à l’immobiliser avec son poids, il lui laissa l’avantage. Au prix d’un corps à corps violent, elle parvint à enrouler ses doigts autour de son cou alors qu’elle avait réussi à repasser au dessus de lui, et elle acheva de lui faire sortir la langue pour de bon en lui comprimant la trachée. Elle se déchaina sur lui encore cinq minutes, avant de se relever, ivre de colère, fatiguée, démente.

Elle déboula dans les rues, encore peu fréquentées. Il s’en fallut de peu pour qu’elle ne croise les gens que la femme avait appelé pour venir aider son mari. Ils allaient le retrouver mort sur le sol de sa maison, et la blonde enfuie. Pleine de sang, la pégasienne se mit en tête de retrouver Esfir. Elle devait lui faire payer. C’était de sa faute si elles en étaient là. Franchement, si elle avait buté l’autre enfoiré dans la forêt, elles n’auraient pas dû fuir de cette façon. Qu’à cela ne tienne, elle brûlerait le campement s’il fallait en passer par là, mais elle la trouverait. Le peu de gens qu’elle croisa s’écartèrent volontiers de cette furie atlante pleine de sang et qui avait le démon dans son oeil. De toute façon, ceux qui ne s’écartaient pas recevaient un coup d’épaule. En plus, il commençait à pleuvoir, détrempant les rues. Au moins, ça avait le mérite de la nettoyer un peu.

Elle trouva Esfir plantée au milieu de la place. Qu’est-ce qu’elle foutait cette conne ? Teshara la bouscula sans ménagement, quitte à l’envoyer lécher le sol.
« Qu’est-ce que tu fous bordel ?! », lui hurla-t-elle dessus. « Pourquoi tu me fais ça ?! »



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Mer 24 Fév - 18:48

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Greer était un casanier.
S’il n’était pas aussi discret sur son passé, on l’aurait baptisé “Néandertal” au lieu de “Cross”. Il ne descendait jamais de ce vaisseau à moins d’y être contraint. Ou SEULEMENT si Timber n’était pas là pour leur job.
Greer avait déjà essayé de coopérer avec d’autres pilotes. Mais ça se finissait généralement très mal. C’est l’ironie du sort d’ailleurs : celle qu’il avait voulu repousser et faire fuir de la cabine se révélait être la seule avec qui il bossait bien. Où il brillait de leurs résultats de concert.

Timber avait une grande gueule et un caractère bien trempé. Il en avait besoin. Il fallait que ça résiste en face. Il fallait le retour de bâton quand il cherchait la merde. Une bonne équipe avec Timber, c’était une bonne engueulade a treize heures. Et une bonne déconnade à treize heures deux.

Bref. Quand Timber faisait ses valoches, Greer était généralement en taule lorsqu’elle revenait. Il avait emmerdé son monde ou il avait fait une connerie. Il était généralement intenable quand il ne montait pas dans le cockpit avec “sa” pilote. Pour régler ce nouveau fléau, on l’avait envoyé voir Harleen pour essayer de démêler ça. La seule psy qui avait réussi à se faire respecter et supporter un tant soit peu son caractère de merde. Elle avait fini par lui préconiser de sortir du Dédale, de profiter des occasions que le continent et Atlantis pourraient lui offrir.

Scott n’y voyait aucun intérêt.
D’un autre côté, il se gardait bien d’avouer à la psy que, puisque sa dernière sociabilisation sur le continent avait terminé par un tuyau dans le fondement, il angoissait légèrement d’y retourner. La psy lui avait proposé d’aller consulter les clubs qui existaient sur la cité. Mais le copilote fît défiler la liste jusqu’en bas sans trouver un seul intérêt.

Son salut vint lorsqu’il se mit à errer sur le continent Athosien après avoir écumé quelques bars et manqué de déclencher plusieurs bagarres. Il était tombé sur un type, la cinquantaine, qui fabriquait tranquillement son propre bateau. Plutôt aimable, l’Athosien lui avait proposé de lui apprendre l’usage du bois, son traitement, la façon de le raffiner, pour en obtenir les courbes d’un grand canot. Au début, il lui avait ri au nez. Il avait fait un malaise, puis il avait vomi sur la peinture neuve de son canot.

L’homme s’était toutefois montré patient. Le lendemain, lorsque Greer était revenu s’excuser, l’artisan avait accepté à condition qu’il l’aide à réparer le navire. Ca lui avait plu de travailler le bois...il ne se posait plus de questions.
Maintenant, c’était son exutoire.

Dans l’atelier du vieil homme, il y avait deux bateaux qui se concurrençaient. Celui de l'artisan et celui de Scott. A chaque fois que Timber se barrait, le copilote envoyait un message au menuisier, lequel acceptait toujours de le recevoir avec joie. Ce dernier lui rappelait qu’il fallait réfléchir à un nom qu’il donnerait à sa création, que ça avait toute son importance. Au début, il avait songé à “Pénichekett”, histoire de bien l’emmerder si elle le découvrait un jour. Puis, finalement, il avait préféré être plus sérieux et choisir “PéniGreer”. Quand ils parlaient de leur duo dans l’espace, c’était généralement le nom qui en ressortait.

Tout se passait bien jusqu’à maintenant.
Greer entamait son troisième jour. Le matin était froid, pluvieux, maussade au travers des fenêtres ouvertes. Une jeune femme dormait contre lui, ses mains se cramponnant comme si elle avait peur de le perdre, les seins pressés contre sa peau. Scott regardait le plafond en lui dessinant des cercles dans le dos. Il s’était réveillé il y a peu et s’apprêtait à repartir à l’atelier.

La fille l’avait guetté à l’auberge et joué de ses charmes. C’est vrai qu’elle était plutôt bien foutue et le copilote ne se souvenait plus de la dernière fois où il s’était laissé aller dans les bras d’une femme. Surtout que celle-ci correspondait plutôt bien à ses goûts. Seul bémol : elle était muette. Les conversations étaient bien moins intéressantes d’un coup. Elle avait heureusement la faculté d’être très expressive du regard et du visage.

Soudain, des cris désagréables de bébé commençaient à poindre non loin et quelqu’un tambourina rapidement à la porte.
La jeune femme se réveilla en sursaut et elle affermit sa prise contre lui. Scott l’interrogea du regard, plutôt agacé qu’elle ait dit à quelqu’un où elle créchait actuellement. On cogna encore plus fort contre la porte mais, manifestement, sa conquête du soir était anxieuse, ce n’était pas prévu au programme. Elle le lui fit même comprendre en secouant négativement la tête, plutôt apeurée.

«Reste là, j’m’en charge !» grommela Greer en se levant.

Elle resta assise, en tenue d’Eve, tout en fixant la porte en bois trembler sur de derniers coups de poings. Greer entrouvrit la porte et découvrit une femme paniquée, un pleurnichard dans les bras, qui beuglait quelque chose d’incompréhensible à propos de son mari. Le soldat sentait la merde venir à des kilomètres, il répondit à cette panique en fermant sèchement la porte au nez de la grognasse et en verrouillant le loquet.

«Hé ! Rends-moi ma veste, je dois y aller !» lui fit Scott en s’approchant de la muette.

Elle était debout, sa veste pressée contre sa poitrine, en train de regarder par sa fenêtre. La jeune femme fixa Greer puis elle tapota le tissu de la veste avant de tendre la main vers l’extérieur. Le copilote resta d’abord immobile, comprenant à son regard que quelque chose se tramait, puis il s’approcha de la vitre à contrecoeur. Il y avait une Atlante là en bas, une gonzesse qu’il ne reconnaissait pas. Par contre, elle avait l’air d’avoir passé une semaine dans la forêt et quelque chose lui disait qu’elle n’était pas dans son état normal. Il flottait dehors et ça n’avait pas l’air de la déranger. En réalité...c’est comme si elle ne le sentait pas.
En bon ancien criminel qui se respecte, Greer savait reconnaître une victime. Elle était là, les bras ballant, sur la place du village.

«Fait chier !» grommela-t-il.

Scott récupéra les affaires que son amante lui tendait déjà de sa main libre. Il la fixa d’un air malicieux pendant qu’il se sapait, il se souvenait des galipettes de la veille. Elle lui sourit en réponse avant de donner un coup de menton vers sa salle d’eau. Généralement, c’était l’invitation pour un bain plutôt torride. Le souvenir en commun semblait lui réveiller une nouvelle envie, elle n’était pas rassasiée. Scott acquiesça, plutôt satisfait de voir qu’elle lui demandait une nouvelle partie de jambe en l’air.
«On a qu’à faire ça, ouais.»
Elle valida d’un clin d’oeil malicieux.

Le temps qu’il enfile ses rangers, il eut une vue parfaite du cul bien rebondi de la muette qui s’éloignait en se tortillant. Elle joua un peu avec le vêtement sur ses épaules, refusant de le lui rendre. Elle atteignit la porte, le regarda avec un air pétillant, puis elle se mordit la lèvre avant de disparaître à l’intérieur. Bon, il valait mieux oublier la veste pour l’instant. S’il allait la récupérer, cette sirène ne le laisserait pas repartir.
«Ca motive !» se dit-il en se redressant.

Rapidement, Scott ouvrit la porte et descendit l’escalier qui ramenait au sol. Le menuisier avait demandé à un ami de lui prêter le logement à l’étage supérieur de sa boutique. C’était un cordonnier avec qui il avait sympathisé. Parfois, il produisait les pièces de cuir nécessaire pour le canot. Ils se buvaient un verre ensemble à la terrasse d’une auberge à chaque fin de service. Le type était en train d’ouvrir ses volets et, puisqu’il avait l’habitude de voir Scott sortir de bon matin, il le salua.
«Rubek sera sûrement en retard à son atelier.»
«Pourquoi ça ?»
«Une femme est venue crier qu’on avait menacé son mari, il est parti avec un groupe. D’ailleurs, avez-vous remarqué cette étrange Atlante qui erre sur la place ? On la croirait en train d’attendre l’ouverture du marché. Mais ce n’est pas avant deux jours...»
«J’vais voir ça.»

Scott aligna à peine un pas dans la direction de l’Atlante ravagée du ciboulot qu’il entendit une voix étrange. Son instinct s’éveilla brutalement comme s’il était en pleine mission et qu’un danger pointait le bout de son nez. La mâchoire serrée, il regardait cette gueularde venir sur sa camarade et la secouer d’un air hystérique. C’était bien du sang sur son visage ?

« Qu’est-ce que tu fous bordel ?! », lui hurla-t-elle dessus. « Pourquoi tu me fais ça ?! »

Le coeur de Scott cessa de fonctionner deux longues secondes. Son visage se décomposa littéralement et il fit un deuxième pas pour s’approcher. C’était comme si ces quelques centimètres de plus l’aiderait à faire la mise au point et vérifier qu’il n’avait pas fait d’hallucinations. Cette garce n’était pas morte ?
Il était tellement surpris qu’on aurait dû prendre sa trogne en photo. Jamais personne ne l’aurait vu aussi expressif dans la surprise.

Teshara Lays !!!

Le cordonnier ne comprit pas pourquoi Scott s’enferma dans son échoppe. Il continua d’ouvrir ses volets en se disant que les Atlantes étaient définitivement tous fous. Mais le copilote profita de l’occasion pour observer davantage son ennemie. C’était bien elle. C’était VRAIMENT elle ! La permission, la construction du bateau, venaient de prendre fin à l’instant, sa muette prendrait son bain toute seule.
Une main posée sur son poignard de combat, le souffle court, Scott Greer observa la scène comme un prédateur. Il avait une revanche à prendre, il attendait de savoir ce qui allait se passer. Une bouffée de haine terrible mais patiente l’habitait, corps et âme.

Cette dingote qui ne bougeait pas allait lui servir d’appât. Si elles ne se laissaient pas embarquer par un rassemblement de foule, il comptait bien les suivre. Il y aurait un moment opportun. Il y aurait un moment idéal…

...pour faire disparaître Tesh Lays.

Tu es vide, creuse... Pas étonnant que personne ne s'intéresse à toi. Les gens ne font que ce servir de toi, tu es creuse. On ne fait que se servir de toi. Idiote ! Tu as cru tromper ta nature en jouant les filles sympa. Pauvre écervelée, tout ce qui les intéressait c'était ton cul ! Tu voulais jouer les filles modèles, les patriotes... Pauvre crétine, tu n'étais qu'un outil sacrifiable ! Tu n'es rien pour eux, personne ne tient a toi! Et pourquoi on s'inquiéter au d'une pauvre fille comme toi, d'une meurtrière ?
Elle releva légèrement ses mains encore rougies du sang de Garrick. Elle les fixait comme si elle voyait au travers.
Pourquoi tu n'as pas tué ce pauvre gars ? Après tout, tu as déjà tué... Ah oui, cette fois le sang est sur tes mains... C'est plus facile quand il est sur celles du chirurgien ? Pauvre lâche !
La blonde était prête à tout t'offrir sur un plateau... Et toi, tu fais quoi ? Tu baisses les bras, tu la déçois ?
Pauvre imbécile ! De toute façon, elle non plus ne tient pas a toi, elle t'utilises juste pour se déculpabiliser d'abandonner son frère... Et si elle savait que tu n'étais pas vraiment la petite amie de Naalem .. mais juste son plan cul et drogue pour passer le temps... Tu crois que tu serai encore là ? Tu crois qu'elle s'occuperait de toi? Elle n'en a rien a foutre de toi... Comme tous les autres... Tu es seule, tu n'es rien...vide.... personne.

Comme pour donner raison au petit démon qui polluait son esprit de sombres pensées, Teshara déboula en lui hurlant dessus. Elle l'a bouscula provoquant une première secousse dans son esprit.

Tu n'es rien.. pourquoi les gens respecteraient un trou béant ?

Une nouvelle secousse, plus forte cette fois l'envoya au sol, les mains et le visage dans la poussière.

Laisse toi piétiner pauvre paillasse... Tu n'es bonne qu'à ça.

Oui elle n'était rien... Pourtant, elle se redressa doucement, et puisa dans ses entrailles la toute petite once de fierté qui lui restait encore, cette petite flamme qui disait "non, pas comme ça, si la mort doit te prendre, ce ne sera pas comme ça, pas la gueule dans la poussière"
Elle se redressa alors face à Teshara, une nouvelle étincelle dans le regard. Une étincelle fragile mais brûlante qui venait consumer le peu qui lui restait d'âme.

« Non. »

Non a quoi ? Non à leur alliance ? Non pour lui servir de bonne conscience envers son frère ? Non pour servir d'exutoire à sa colère ? Non pour lui servir d'élève ou d'esclave ? Non pour être son héritière ? Non à ce que Teshara la tue ?

Même Esfir n'était pas sûre du sens de ce mot, mais ce fut le seul qui franchit ses lèvres alors qu'elle se tenait debout, les poings serrés mais encore tremblante sous l'effet de la descente vertigineuse qu'elle subissait.

« Non ? », répéta la jumelle, de façon agressive. Ce n’était pas une réponse correcte, pour plusieurs raisons : déjà, c’était une négation. On ne disait pas “non” comme cela à Teshara Lays. Qui plus est, c’était totalement incohérent avec ce qu’elle lui demandait. Il s’agissait donc d’une forme de protestation contre le traitement qui lui était infligé. Une forme de rébellion. Une forme de contestation. Enfin un peu de gueule !
La génii observa la jeune femme, et ses mains tremblantes refermées.
« Tu veux me frapper ? », demanda-t-elle en se rapprochant de nouveau d’elle, un peu comme si elle cherchait à provoquer le geste.

La russe regardait droit devant elle, partagée entre cette petite flamme qui s'était rallumée et cette envie de se soumettre juste pour ne pas être seule et abandonnée encore une fois.

Lorsque Teshara se rapprocha d'un pas la défiant de lever la main sur elle, la rouquine était à deux doigts de l'implorer à genoux de la reprendre. Mais au lieu de cela, son poing se fit plus serré et le coup parti droit dans l'estomac de la blonde sans même que la technicienne ait pu réfléchir aux conséquences de cet acte.
Son corps et son esprit étaient au bord de l'implosion, il fallait que ça sorte sous une forme ou une autre.

La concernée se plia en deux sous l’impact. Elle ne pensait pas qu’elle aurait frappé, et pourtant… Pourtant elle venait de se rebeller. La pégasienne recula un petit peu avant de se redresser, les joues rosies de la douleur qui lui prenait le ventre. Un rictus mauvais se dessina sur ses lèvres.
« C’est tout ce que tu as ? », répliqua-t-elle en approchant de nouveau, les bras le long du corps, sans être vraiment prête à se défendre. Taperait-elle à nouveau ? Exploserait-elle dans un accès de colère ? Tesh était bien tentée de la pousser à bout.

Esfir s'était préparé à ce que Teshara réplique et à tomber sous une pluie de coups semblable à ce qu'elle avait fait subir à l'infortuné Garrick. Mais au lieu de ça, elle se redressa en l'asticotant de plus belle.
Il n'en fallu pas plus pour que la technicienne de jette sur le blonde toutes griffes dehors. Elle envoya tout son poids sur la Pegasienne pour la jeter au sol sous elle, puis ses poings se mirent à frapper indifféremment son visage et son corps dans un rugissement rauque que la russe ne se connaissait pas.

Ce coup ci, Tesh pensait en prendre une autre, mais pas une rafale, pourtant, elle qui connaissait les méandres de la psychologie humaine, aurait dû le voir venir. Non, ce n’était pas tout ce qu’elle avait… Elle se retrouva sur le dos, à essuyer une pluie de coups qui ne cessait pas. Forcément, la jeune femme tenta bien de se protéger, surtout le visage, ramenant ses bras autour de sa tête en guise de protection sommaire. Elle ne pouvait pas faire grand chose d’autre que d’attendre que l’orage passe en espérant ne pas ramasser de trop. Elle ne s’entendit pas crier de douleur, tout comme elle ne savait plus trop dans quel environnement elle se trouvait. Seule la survie comptait, à ruer, à se protéger, à essayer de reprendre le dessus en déstabilisant cette furie. En attendant que ça passe tout simplement.

Esfir se déchaînait comme rarement elle l'avait fait dans sa vie. Toutes ses peurs et ses frustrations ressortaient sous forme de coups. Des larmes lui montaient aux yeux. Elle était redevenue l'adolescente colérique qui frappait pour oublier qu'elle avait perdu ses parents et sa vie d'avant.

Aujourd'hui elle frappait pour oublier que sa vie entière, même celle qu'elle a avait perdu à l'âge de 14 ans n'était qu'un vaste mensonge. Oublier qu'elle n'était qu'une marionnette qu'on usait et abusait à loisir.

Ses mains frappèrent les bras que Teshara levait comme un bouclier au dessus de son visage. La russe serrait les cuisses sur les hanches de la blonde la bloquant au sol malgré ses ruades.

Bientôt ses phalanges se teintèrent de rouge, venant ajouter le sang de Teshara à celui de Garrick qui maculait ses paumes.

Esfir fini par agripper rageusement les poignets de Teshara, et força d'un geste violent la Pegasienne à remonter ses bras au dessus de la tête. Son visage était alors dégagé et Teshara put contempler le visage ravagé de son agresseur.

Elle tenait toujours les poignets de Teshara, ce qui la contraignait à se pencher en avant, le visage au dessus de celui de sa victime.
Elle savait que si elle lâchait les mains de son adversaire, elle perdrait son avantage, mais elle voulait voir le sang sur ce beau visage, elle voulait lui faire mal, voir sur ses traits la douleur qu'elle ressentait, alors il ne lui restait plus qu'une arme et elle s'en servit pour frapper.
Elle donna un coup avec sa propre tête qui la sonna sans doute autant que Teshara.

Lorsqu'elle releva le visage, elle découvrit son œuvre. Elle était essoufflée et le spectacle qu'elle vit la stoppa. Ca n'avait pas l'effet salvateur qu'elle avait espéré et elle eut de nouveau le cœur au bord des lèvres. Ces quelques secondes suffiraient à retourner la situation.

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Mer 24 Fév - 18:49

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Par un sursaut d’orgueil, Teshara avait tendu le cou, comme si elle provoquait une dernière fois la russe de la frapper encore. Elle vit le front de sa vis-à-vis approcher à toute vitesse, après ce petit moment de flottement qui avait laissé les deux femmes en suspension quelques secondes, comme si elles étaient passées dans l’oeil du cyclone qui abattait ses coups depuis une bonne minute, si ce n’était plus. Un coup de tonnerre résonna dans son crâne alors qu’elle tournait la tête au dernier moment. Son frère lui aurait dit de la baisser, pour que son adversaire s’écrase le nez et les dents sur le haut de son crâne, mais Teshara n’avait jamais été une grande combattante au corps à corps. Elle était tout juste une furie sans technique, prenant le dessus quand on lui laissait le champ libre.
Le front de la russe vint percuter son propre front, éclatant l’arcade au dessus de son sourcil. Le sang se mit à couler à flot. Ce n’était pas super grave, mais assez impressionnant. Cependant, le coup avait achevé de lui renvoyer la tête par terre, et la blonde s’en trouvait groggy. Ses mains s’ouvraient se refermaient, enfermées dans celles d’Esfir qui la tenait en respect. En d’autres circonstances, elle aurait aimé être dans cette position de soumission, mais pas aujourd’hui. Le visage tuméfié, les lèvres fendues, le corps roide des coups qu’il avait pris, la jumelle n’était qu’un ramassi de douleur béante.

Etait-ce son expérience, sa vie de baroudeuse, sa combativité naturelle, son instinct de survie, était-ce tout cela à la fois, Teshara sentit l’ouverture, elle sentit ce petit moment de flottement où l’agresseur prenait la mesure de ce qu’il était en train de faire. Avec un sursaut de rage, elle replia ses jambes sous elle et s’arqua comme une furie, profitant que le centre de gravité de la russe soit haut, du fait qu’elle lui tenait les mains, pour la basculer par dessus elle. Cependant, c’était comme si elle venait de tout donner pour se soustraire à la situation. Sa tête lui tournait, le monde aussi, et elle se replia sur elle-même, ramenant ses membres pour se mettre dans un simulacre de quatre pattes pathétique, et avancer vers la jeune femme. Avancer pour faire quoi ? Elle ne savait même pas si elle aurait la force de lui envoyer une droite. En tout cas, elle l’attrapa, s’affalant à moitié sur elle en faisant peser tout son poids, bien décidé à la mordre, la griffer, ou encore la frapper, avec le peu d’amplitude et d’énergie qu’elle avait à disposition, aveuglée par son propre sang qui lui brulait les yeux.

C’était le moment qu’il attendait.
Tout de même tendu à l’idée que son plan tombe à l’eau, le copilote sortit de l’atelier du cordonnier. Celui-ci s’était avancé de quelques pas en criant pour interrompre la baston. Ce n’était rien de plus qu’une voix dans le désert.
«Ce n’est pas des manières, voyons !!!» tenta-t-il une nouvelle fois sans oser entrer dans cette zone à risque.
«Je m’en occupe, rentre chez toi.» fît Scott sans s’arrêter.

Il fit de grands pas en direction des deux bêtes sauvages. Ses pieds faisaient de grands “SPROUITCH-SPROUITCH” dans la terre saturée d’eau. Avant que Tesh Lays ne puisse comprendre qu’on venait dans son dos, Scott se pencha et enroula ses deux bras autour de son cou en une clé de soumission commando. Un avant-bras lui comprimait la trachée, l’autre verrouillait la prise. Scott se moqua de savoir s’il allait la tuer ou non. Une fois en son pouvoir, il la tira en arrière pour que son centre de gravité la déstabilise et l’empêche de fuir.
D’un point de vue extérieur, on aurait sûrement cru que le copilote était en train de “sauver” la victime. La réalité était largement plus égoïste que ça.
Il l’étrangla sans pitié et la laissa battre des jambes jusqu’à ce qu’elle perde conscience. Le soldat se servit de ses gestes comme d’une jauge pour estimer le moment où elle perdrait connaissance. Il essayait de ne pas la buter tout de suite.

Lorsque Teshara Lays s’affaissa contre lui, c’était le signe qu’elle avait perdue connaissance. Scott relâcha ses bras, la faisant lourdement s’effondrer sur le sol, puis il lui donna un coup de pied pour vérifier sa réaction. Non, elle semblait réellement dans les vapes.

Illico, il s’approcha de l’autre fille à la gueule de démon.
«Toi, là.» lui dit-il en lui saisissant un bras.
Sans douceur ni respect, il la releva et l’empoigna par son vétement.
«Est-ce que tu comprends quand j’te parle ?!?» fit-il d’un air menaçant.
Il pointa Teshara du doigt.
«Tu vas m’aider à monter cette salope chez moi ! Si tu essaies de te sauver, je te rase ce qu’il te reste de tif. Est-ce que t’a pigé ?»
Scott tendit l’oreille.
«T’imprime ???»

Esfir avait du mal à retrouver son souffle. Il y avait d'abord eu ce coup de boule qui avait fait résonner sa tête comme un clocher. Puis cette douleur qui se diffusa dans tout son visage. Et enfin cette odeur ferreuse et ce liquide chaud et gluant qui tombait de son nez dans sa bouche.
A tout cela s'était ajouté le poids de la jumelle et ses griffes acérées qui s'était planté dans sa chair. Puis le poids avait disparu... Mais il lui fallut du temps pour réaliser que les coups qu'elle attendait ne viendraient pas.
Mais au lieu de voir le visage rassurant d'un sauveur, c'est une empoignade brutale et un regard menaçant qui la relevèrent.
Elle ne compris pas tout de suite ce qu'il voulait, il parlait avec agressivité et venait troubler ce fragile équilibre de domination et soumission qui s'était instauré entre les deux femmes.

Sa violence ayant quitté pour le moment son corps en laissant nombres de traces sur celui de son ancienne amante, elle finit par opiner du chef un accord dont elle étudierait les conséquences plus tard... Si elle était toujours en état de le faire.

Scott monta sa nouvelle trouvaille chez lui. Il la portait par les aisselles, l’inconnue par les pieds. Sous la flotte, ils firent l’effort de grimper l’étage et de passer la porte de sa chambre. Le copilote approcha de son lit et y balança Teshara comme un vieux sac à patate. Il se rendit immédiatement vers sa porte, le souffle irrégulier, et la verrouilla avec une clé qu’il glissa dans sa poche. Scott regarda brièvement par les fenêtres. Le petit spectacle de ces deux nanas n’avait pas trop éveillé l’attention. Par chance, il faisait si mauvais que l’endroit n’était pas très animé.

Bon. Voilà une chose de faite.
Scott avisa un regard circulaire. Il se demandait de quelle façon il allait buter Lays. Il valait mieux que ce soit un accident déguisé ou un truc comme ça. La baston et la clé de soumission l’avaient bien affaiblie mais il ne fallait pas s’y fier. Pour s’être déjà battu avec elle, le copilote savait qu’elle en avait sous la semelle.
En revanche, cette inconnue, il ne savait pas ce qu’elle foutait là. A coup sûr, c’était un jouet de la folledingue qui commençait à faire de la résistance. Elle avait une sale gueule. Elle était couverte de sang et la baston semblait l’avoir bien diminué elle-aussi.

Scott vint dans sa direction. Il la saisit sans ménagement par le bras et poussa la porte de la salle d’eau. Son amante muette était nue dans un grand bac d’eau fumante. Elle poussa un cri silencieux et se couvrit la poitrine, ne comprenant pas ce qu’il se passait. Scott faisait comme si elle n’existait pas. Il fît immédiatement basculer Esfir dans la flotte alors qu’elle était entièrement habillée. La gueule la première dans un bain chaud et savonneux. Il poussa ses jambes pour qu’elle y entre entièrement puis il attendit qu’elle en émerge pour la regarder d’un air meurtrier. Scott approcha son visage à un centimètre du sien, menaçant, le regard chargé d’hostilité. Il voulait qu’elle sente le danger, qu’elle ait la trouille, que l’idée ne lui vienne pas de désobéir.

«J’sais pas qui t’es et j’m’en tape. Trainer avec cette pétasse blonde, c’est déjà un crime. »

Il empoigna son poignard dont il glissa la pointe sous le menton. Il lui fit relever le visage pour qu’elle le regarde dans les yeux.

«Tu vas faire exactement ce que je te dis. Sinon je te saigne, c’est compris ?»

Son regard vira vers la muette. Elle était effrayée, elle ne pensait pas avoir passé une nuit avec quelqu’un de potentiellement aussi violent. La jeune femme était sortie à la hâte du bain comme s’il était soudainement devenu acide. Maintenant, elle pressait la veste militaire de Scott autour de ses épaules en tremblant.
Le copilote avait changé dès qu’il avait découvert la présence de Teshara. Une petite part de lui regrettait que sa conquête d’un soir le lorgne avec ce mélange d’effroi et de déception. Mais il n’était plus à ça près.
«Lave-toi. Ferme ta gueule. Tu ne sortiras que quand tu auras retrouvé un aspect humain !» ordonna-t-il à Esfir.
Il agita la pointe de son couteau.
«Oublie pas la règle ! Ta survie dépend de ton obéissance.»

Scott la lorgna avec insistance en attendant son signe de soumission. Il s’éloigna ensuite pour se charger de la muette avec un peu plus de douceur. Elle venait de faire un pas en arrière, comme si elle craignait de se prendre un coup de couteau.
Doucement, Scott rangea son arme puis il approcha les mains de sa propre veste. Au début, elle avait fait un nouvel écart, son corps se collant contre le mur en bois. Piégée, elle n’eut d’autres choix que laisser les doigts de Scott approcher de son vêtement. Il lui remonta doucement la fermeture éclair jusqu’au cou puis aida son amante à enfiler le pantalon. Même si elle était trempée, il ne lui permettait plus de rester.

Le copilote pressa son bras pour essayer de lui faire sentir qu’elle n’était pas concernée par toute cette violence. Il l’accompagna jusqu’à la sortie.

«Désolé pour ça.» glissa-t-il sérieusement. «Je t’emménerai diner un soir, on pourra toujours remettre ça. Quand j’aurai réglé mes affaires...»
Il ouvrit son portefeuille pour en sortir un peu d’argent et le lui tendre. La muette regarda les billets, elle le regarda lui, puis elle déposa un baiser sur sa joue avant de s’en aller. Sans rien lui prendre.
Elle se rappelait sûrement que la soirée et la nuit n’étaient pas à l’image de la violence qu’il déversait actuellement. Quelque part, il apprécia le geste.

Une fois sa conquête disparue sous la pluie, Scott vérouilla une nouvelle fois la porte et regarda en direction du lit. Son regard brilla de haine.

Sa première idée était d’enfoncer un tuyau dans le cul de Lays par pure vengeance et la laisser se réveiller avec. Mais il devait réfléchir avant. Si son corps était retrouvé, il fallait qu’ils ne puissent pas remonter jusqu’à lui. Et qu’il trouve également un moyen à ce que cette inconnue, dans le bac de flotte, ferme sa gueule à jamais.
Elle, il ne savait pas encore s’il allait la buter ou pas. Il allait devoir discuter un peu et tâter le terrain.

Scott ouvrit les tiroirs et armoires à la recherche de linges. Il trouva un drap qu’il déchira sur la longueur. Il avait l’intention de ligoter Lays aux quatre coins du lit. Quand elle se réveillerait sans pouvoir bouger, elle verrait le visage de Scott. Le copilote avait hâte...

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Jeu 25 Fév - 9:23

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Teshara émergea brutalement, avec cette sensation de strangulation autour du cou. C’était comme si elle sortait d’une apnée profonde, se redressant avec vigueur comme pour se soustraire à cette agression qui n’était déjà plus qu’un souvenir. Force fut de constater que son amplitude était réduite, et que le bond qu’elle crue faire dans le lit se limita à tirer sur ses bras et sur ses jambes attachées. Encore hagarde, elle ne comprit pas vraiment ce qui se passait. Son corps lui lançait des signaux d’alertes de tous les côtés. Douleurs, inconforts, vertiges, elle sentait le sang battre au niveau de son front. Ça ne saignait plus, mais elle avait perdu pas mal de sang, ce qui participait aussi à son état de faiblesse générale.
Sur le coup, elle aurait presque cru que c’était son frère qui était venue la chercher, la séparer de son amante maudite, mais quand le biceps s’était coincé sous son cou pour faire pression, elle avait rapidement chassé cette idée de sa tête. Cela pouvait être n’importe qui, de l’athosien vengeur à l’atlante qui l’aurait reconnu. Son collier d’ailleur avait certainement imprimé sa marque dans sa chair, et ne le sentant plus autour de son cou, elle imaginait fort bien qu’il était tombé pendant la bagarre. Elle avait merdé, laissant son impulsivité prendre le dessus.

Comme toujours ou presque.

Elle pensait avoir pris du plomb dans la tête avec son évasion et ses quelques mois d’errances loin de la cité. Mais non, le naturel revenait trop rapidement au galop, surtout quand il chevauchait une licorne dorée grâce à une petite pilule magique.

Elle renifla un coup, essayant de chasser un caillot de sang coagulé qui s’était coincé dans sa narine. Son visage tuméfié lui faisait un mal de chien tandis qu’elle observait le plafond. C’était probablement un athosien… Un oeil à moitié fermé d’un coup qu’il avait pris, la blonde avait nettement perdue de sa superbe. En tout cas, le constat s’imposa à son esprit : elle était attachée sur un lit, à ses quatre coins. Ça sentait la merde cette histoire, ce n’était pas une méthode d’atlante. Elle se souvenait avoir tué l’athosien dans sa maison, et peut-être que les siens allaient la traduire devant leur justice. Trop confuse, elle ne se souvenait plus de comment ça allait se passer.

En attendant, parce que Teshara était une vipère, elle ne bougeait plus, laissant son corps s’enfoncer dans le matelas, pour se reposer. Elle avait besoin de reprendre ses esprits, ses forces, de faire le point, et d’attendre que l’ennemi bouge, car pour l’heure, elle était prisonnière et à sa merci, mais comme toujours, elle savait que le vent tournerait… En sa faveur.

«Salut Tesh.» dit-il simplement, comme s’il la croisait au détour d’un couloir.
Scott Greer se déplaça pour apparaître dans son champ de vision. Il s’installa sur un tabouret à côté d’elle, travaillant le reste du drap pour en faire une corde nouée. Tranquillement, il tissait plusieurs bandes pour accroître la résistance du lien.
«J’ai longtemps pensé à ce moment tu sais ? Ce que je te ferais si je pouvais te chopper. J’me disais que tu te réveillerai avec le cul fourré d’un putain de tuyau. Ou bien je t’aurai sodomisé jusqu’à la garde. A te faire supplier ma clémence. Pendant des jours, jusqu’à ce que tu en crèves de souffrance et d’épuisement.»
Scott termina sa phrase par un haussement d’épaule en continuant son travail. Il testa la corde en la tirant vivement par ses deux extrémités puis il entama un noeud.

Un frisson glacé fila tout le long de l’échine de la jumelle. Déjà immobile, cette dernière s’arrêta de respirer quelques secondes. Scott Greer. De tous les atlantes, il avait fallu que cet enfoiré soit sur le continent ? Un type qui vivait cloîtré dans son foutu vaisseau ? La jeune femme poussa un soupir résigné. Les planètes étaient en train de s’aligner. A trop jouer avec le feu, elle était en train de se brûler, et elle sentait que ça allait faire mal.
Forcément, cet enfoiré jubilait. Elle ne le regardait pas, se contentant de fixer le plafond. Elle avait trop souvent été dans la position de celle qui était sur la chaise, jamais vraiment dans celle qui était attachée. A la mention de la sodomie, elle ricana un peu.
« De ce que j’ai vu... » elle toussota un peu avant de reprendre, s’attaquant facilement à sa virilité. « Je pense qu’il aurait mieux valu le tuyau que ta queue. » Elle ricana de nouveau, sans le regarder, avant de gémir de douleur. Elle devait avoir quelques côtes pétées.

Scott feignit un sourire entendu, comme s’il appréciait cette bonne blague.
«Bien d’accord. J’sais pas où ton cul est allé traîner depuis. Tu portes fatalement toutes les saloperies de Pégase ...»
Il s’amusait avec sa corde pendant ce temps. Il reprit le cours de son petit monologue visant à la déstabiliser. Lays avait beau faire la maline, elle prenait quand même conscience de l’emmerde dans laquelle elle était.
«Mais y’a quelqu’un dans ma vie. Elle endort mes instincts primaire. J’essaie de me racheter une conduite alors...»
Le copilote se pencha pour faire passer le noeud coulant autour de son cou.
«Je te ferais ça bien. En te laissant le peu d’honneur qu’il te reste.»
Scott ressera le noeud juste assez pour qu’elle sente la corde presser sa peau. Il se pencha ensuite pour le lier au barreaux du lit. Chaque geste assez violent de sa part l’étoufferait davantage. Il avait bien veillé à ce que les attaches soient solides mais son expérience en terme de séquestration était limité. Le copilote préférait trop de prudence que pas assez. Si elle se libérait une main, elle était foutue de retrouver la liberté et de l’attaquer.
Hors de question. Maintenant que Tesh était en son pouvoir, il ne devait pas lui laisser la moindre occasion. La tuer maintenant serait la solution la plus efficace, ça évitait le danger, mais il devait faire les choses judicieusement.

Parce qu’il croyait qu’elle allait le remercier ? Elle s’en foutait royalement de comment il allait faire “ça” comme il disait. Elle ne comptait pas mourir aujourd’hui. De toute façon, les Atlantes ne tuaient pas comme ça, pas de sang-froid, pas sans jugement, sans leur justice à la con. Au lieu de ça, elle revint plutôt sur une information intéressante.
« C’est cool… Tu me la présenteras ? », fit-elle d’une voix rauque. Elle sentait le tissu enroulé autour de son cou. Elle s’était docilement laissée faire quand il l’avait passé, constatant que c’était un noeud coulant. De toute façon, ruer dans les brancards n’aurait servi à rien, si ce n’est à se faire encore plus mal. Elle aurait été en pleine possession de ses moyens que ça aurait été une autre histoire, mais là, elle était bien trop cassée pour jouer à la conne sans savoir s’il y avait une infime chance qu’elle parvienne à s’extirper de cette toile qu’il avait tissé pour elle. Quant au noeud désormais, tirer dessus reviendrait à s’étrangler soi-même, alors autant rester sage comme une image, non ? De toute façon, son corps avait besoin de repos.

«Je vais la garder à l’écart. T’es toxique comme nana..» répliqua-t-il simplement. «Et sinon ? Le déchet sur qui tu plantais tes dents. C’est qui ?»
Parce qu’il ne l’était pas lui, toxique ? Cela fit ricaner une nouvelle fois la jumelle qui répliqua du tac au tac : « Je pensais que c’était ta mère, tu ne l’as pas reconnue ? »

Le copilote sourit une nouvelle fois. Il ne savait pas si la provoc était facile à balancer parce que c’est tout ce qui lui restait. Ou bien si elle était tout simplement bête. Peut-être ne ressentait-t-elle pas la peur ? Sa respiration semblait régulière.
Scott se recula. Les liens tenaient, Tesh était prise à la gorge comme un chien, il en était satisfait.
«Tu devrais commencer à réfléchir à ta dernière volonté.» fit-il d’un air intense. Il laissa filer quelques seconde avant de conclure :
«Ta vie a pris fin le jour où tu m’as violé.»
« Je ne t’ai pas violé... », fit-elle en reportant son regard sur le plafond. Il marchait à l’intox, comme d’habitude. S’il la tuait maintenant, il serait emmerdé pour le restant de ses jours avec ses patrons. Le seul regret qu’elle aurait, c’était d’avoir manqué son frère une dernière fois. « C’est toi qui est venu passer un examen médical. », rajouta-t-elle avec calme, comme si elle s’adressait au plafond. Elle cherchait la merde, elle le savait, mais au fond, c’était dans le chaos qu’elle se réalisait, et dans sa position, il ne lui restait plus que cette stratégie à mettre en place : provoquer le chaos, et y régner.
«Gaspille pas ton temps comme ça. T’es fini, Lays.»
Sans lui adresser un mot de plus, il partit en direction de la salle d’eau. Le copilote poussa la porte et y pénétra sans s’annoncer. L’inconnue semblait avoir obéi à ses ordres et il récupéra ses fringues gorgés d’eau pour lui faire les poches.


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Jeu 25 Fév - 19:54

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Il ne trouva pas grand chose en dehors de petites gélules à l’effet magique made in Teshara Lays.
Ces vêtements n’étaient même pas les siens et ils ne contenaient donc rien de personnel.

La russe avait sursauté lorsque Scott était entré, la drogue prise au réveil ne faisait plus vraiment effet et laissait son corps et son esprit à la merci de tous les démons...qu’ils fussent imaginaires ou réels. Sa hargne l’avait abandonnée et elle ne bougea donc pas d’un pouce sous le regard dominant du pilote.

Elle avait compris qu’il était de la Cité, la veste que la femme portait tout à l’heure correspondait plus à la carrure de l’homme qu’à la sienne, elle en avait déduit qu’il était du Dédale vu l’écusson. Cela expliquait pourquoi elle ne le connaissait pas, mais ça expliquait moins son comportement de rustre assez indigné des hommes du Colonel Caldwell.

Elle restait donc debout légèrement penchée au dessus de la baignoire, le visage tourné vers Scott. Seules ses mains plongées dans l’eau semblaient avoir leur vie propre et continuaient de frotter à coup d’ongles les traces de sang dont elles étaient recouvertes.

Le copilote repoussa les vêtements du bout du pied. Ils étaient crades, abimées, et on trouvait encore du sang par endroit. Il ne savait pas ce qui s’était passé et ça l’intriguait. L’inconnue devait avoir passé pas mal de temps au contact de Lays avant qu’elle ne se lance dans ce combat de boue.
Il s’adossa contre le mur, une jambe en équerre, puis il croisa les bras. Scott n’avait pas peur de l’observer avec insistance malgré sa nudité. Il ne la reluquait pas pour autant. C’était une façon de lui montrer qui était le maître à bord. Un moyen d'asseoir son pouvoir. Il la dominait et assurait ce cadre de soumission qu’il venait d’installer quelques instants plus tôt.
Esfir obéissait ou elle subissait sa colère.

Scott ouvrit finalement la bouche après quelques secondes :
«Ton prénom ?»

La russe avala sa salive avant de répondre d’une voix rendue rauque par la sensation de soif que lui donnait le manque.
« Esfir... Lunienko »

Sa voix était atone, et elle finit par baisser les yeux sur ses mains qu’elle sortit de l’eau, la majeure partie du sang avait disparu, mais le dos de ses mains étaient griffés profondément. Elle contempla son oeuvre en fronçant légèrement les sourcils, comme si elle se demandait si c’était elle qui s’était fait ça... ou peut être l’un de ces démons qui cherchaient toujours à l’emporter dans le vide.

«Tu t’es jamais demandé pourquoi les junkies avaient une gueule à s’être fait raper sur le bitume ?» fit-il par pure rhétorique en agitant les pilules dans sa main.
Il lui laissa l’occasion de faire le parallèle avec sa propre situation avant d’ajouter :
«Les mains, c’est juste le début. A force, tu t’attaqueras à tes joues. Tu t’arracheras les cheveux. A croire que tu as une masse grouillante sous la peau...»
Il afficha un sourire mauvais.
«J’ai vendu assez de saloperies dans ma jeunesse pour voir l’effet que ça avait sur le client. T’es dans la merde, Lunienko !»
Il agita une nouvelle fois les pilules dans sa main.
«Qu’est-ce que tu fous avec Lays ? Pourquoi tu te battais ?»

Elle lâcha ses mains des yeux pour parcourir son corps tout en se redressant. Son regard se posa quelques secondes sur les marques de scarification qu’elle avait sur les cuisses.... et celles là, c’était quoi ? La drogue ou le vide bien plus profond qui la bouffait de l’intérieur ?
Non, ce type se trompait, c’était pas la drogue qui la défiguraient, c’était ce qu’elle était... ce qu’ils avaient tous fait d’elle pour l’abandonner comme une conne après coup.
La drogue elle, elle éloignait les démons...pour un temps au moins. Elle ne connaissait que trois choses qui les éloignaient, la drogue, le sexe et la douleur. Teshara devait lui montrer une quatrième façon de les virer de sa tête... une autre façon de se sentir encore un peu vivante au milieu de toute cette merde.

Elle finit par tourner à nouveau son regard qui avait perdu l’éclat de l’émeraude pour devenir ce vert terne et sans saveur.
« Elle devait me rendre vivante... »
Et pourquoi l’avait elle frappé... ça, elle n’en savait rien. Etait ce parce que la jumelle avait voulu qu’elle tue un homme ? Etait ce pour faire sortir toute la douleur qui était en elle ? Etait ce à cause des pleurs de ce bébé qui lui avait rappelé qu’elle aussi n’était au final qu’une meurtrière ? Ou était ce parce qu'elle désirait ressembler à Teshara, devenir elle ? Une femme forte, sans peurs et sans attaches mais qui comptait pour au moins une personne en ce monde son frère ?
Elle ne savait pas et la part encore consciente de son esprit ne voulait pas savoir, alors elle resta muette, incapable d’expliquer davantage à cet inconnu à l’air patibulaire.

Scott secoua négativement la tête, dépité. Cette pauvre fille s’était faite manipulée en beauté. Tesh Lays n’avait pas son pareil pour ça. Elle était capable de déceler la faiblesse pour s’en servir. Il suffisait d’être mal dans sa peau, dans un passage à vide ou souffrir d’un manque de confiance en soi. Et la voilà qui débarquait avec son air de charmeuse pour vous proposer le remède miracle.
Greer avait manqué de quelqu’un avec qui s’amuser à l’ancienne, sans frontière ni règles sociales. Ils s’étaient magnifiquement bien tiré la bourre durant l’événement des sportifs. Le copilote n’avait compris que trop tard qu’elle avait utilisé cette forme d’attirance pour agir.
Il était comme un jouet pour elle. Une poupée d’humiliation.
Elle l’avait fait venir dans un traquenard.
Cette nana...Esfir. Elle avait suivi exactement le même chemin que lui.

«Y’a un miroir là.» fit Scott en donnant un coup de menton de l’autre côté de la pièce.
«Jette-y un oeil et dit moi si c’est réussi. Ton air vivant...»

Esfir n'avait rien de mieux à faire alors elle s'installa devant le miroir et contempla ce pâle reflet d'elle même.
Elle avait les cheveux en bataille, le regard las, le nez gonflé, les lèvres tachées de sang. Le spectacle ne respirait pas la joie de vivre.
« Dehors... là quand je la frappais... J'ai eu l'impression d'être vivante... Mais c'est passé, comme à chaque fois... »

Ses yeux tombèrent sur ses épaules nues et sa poitrine blème et amaigrie.
« Il reste des fringues quelques part ? » osa-t'elle finalement demander avec le peu de courage qui restait dans ses veines.

«C’est moi qui pose les questions, ici !» rectifia Scott avec un regard haineux.
Il la fixa longuement par l’intermédiaire du miroir, attendant de voir ne serait-ce qu’une lueur d’effronterie pour lui tarter la figure. Pour régner en maître, il fallait écraser ne serait-ce qu’un petit espoir de révolte. Pour le moment, il comprenait que Lunienko avait servi de jouet à Tesh. Cette dernière l’avait retourné comme une crêpe en lui promettant de se sentir mieux. Ce n’était qu’un pantin.

Esfir fronça les sourcils, c’était un réflexe, quand elle n’obtenait pas la réponse qu’elle espérait, son visage trahissait toujours son mécontentement... enfin son visage trahissait toujours ses émotions, c’est pour ça qu’elle était une menteuse pitoyable.

«Ca te pose un problème ?» la défia-t-il après avoir remarqué son regard. Il attendait simplement qu’elle l’ouvre pour agir.

Avec prudence, la technicienne n’ouvrit pas la bouche, elle se demanda juste si une nouvelle phase de folie, comme celle qui l’avait prise dans la rue pourrait lui permettre de mettre ce type au tapis, mais l’homme était bien trop sur ses gardes et de toute façon son corps n’avait plus la force d’un tel lâcher prise.

Greer pouvait être certain du danger que représentait Lays. Mais en revanche, il n’avait aucune idée de l’emprise qu’elle pouvait encore avoir sur Esfir. Ce n’était pas impossible qu’en la découvrant ligotée sur le lit, elle veuille la libérer malgré leur précédente dispute.
C’était un peu comme une femme battue qui prenait la pile par son mec et qui le défendait malgré tout contre le bon samaritain qui passait dans le coin. Même principe de débilité.

Le copilote préférait montrer les dents, réagir de façon démesurée, et se poser en maître incontestable. Replacer Lays dans la hiérarchie dominatrice en quelque sorte. Elle était écartée, il devenait le nouveau gourou.
Après avoir vérifié silencieusement son abandon, Scott se décolla du mur pour aller choper le peignoir plutôt court de son amante muette. Il lui lança le vêtement pour qu’elle se couvre, elle ne pouvait pas espérer quelque chose de plus épais.

«On va faire un tour. Tu ne parles que si je te le demande. Et pas besoin de préciser ce qui t’arrive si tu essaies de t’enfuir.»
Il la sonda à la volée.
«Dans ton état, de toute façon, tu ferais pas deux mètres.»

Le copilote lui tourna le dos.
Il s’apprêtait à quitter la salle d’eau lorsqu’il marqua un temps d’arrêt, le regard perdu dans les fringues dégueu d’Esfir. Il se pencha et fouilla dedans à pleines mains pour récupérer sa culotte. Il aurait fait le rôle parfait du pervers dans un film d’horreur s’il n’avait pas eu l’air aussi sérieux en essorant le dessous. Sans attendre la concernée, il se rendit jusqu’au lit où se trouvait encore harnaché Teshara. Dans une réaction légèrement paranoïaque, il vérifia une nouvelle fois que les liens étaient bien serrés. Que ses poignets ne risquaient pas de glisser au travers du noeud.

«On revient dans une minute...» lui dit-il simplement avant de lui chopper la mâchoire. Il pressa sans ménagement au niveau de la jonction de ses mâchoires, à travers la joue, pour lui forcer l’ouverture de la bouche. Là, il lui fourra le sous-vêtement entièrement pour la bâillonner et l’empêcher de hurler.
«Profite du goût de ta copine en attendant. Après tout, entre ça et un tuyau...»

Scott quitta le lit.
C’était une bonne occasion pour sonder Esfir et voir s’il y avait encore une envie d’aller au secours de sa maîtresse. Sur ses gardes, il sortit la clé de sa poche et ouvrit la porte. Il dégagea le passage pour qu’elle passe en première, enfermée dans ce petit peignoir, alors qu’il flottait à verse dehors.
L’air défiant, le copilote posa une main sur le manche de son poignard et attendit qu’elle s'exécute, lui rappelant qu’elle avait le choix entre l’obéissance ou la mort.
«Avance.» ordonna Scott, peu amène.

:copyright:️ DABEILLE

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Sam 6 Mar - 14:14

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Esfir sortit de la salle de bain et découvrit Teshara, attachée comme une esclave sexuelle à qui l’on réservait les pires sévices. Un “Oh” silencieux se dessina sur son visage.
Ce type était il un amant pervers de la Pégasienne ? Un vieil adage disait qui se ressemble s’assemble après tout... Pourtant quand la russe regardait son amante de la veille, elle n’y voyait pas la même perversion que dans les gestes de Scott. Elle, elle était encore celle qui avait voulu lui offrir un royaume... alors que ce type là... il n’était que dégoût et brutalité à son égard. Non, ils n’étaient pas semblable se dit elle après qu’il eut fourré le coton qui avait frôlé son intimité, dans la bouche de la jumelle.

Tesh n’avait pas eu le choix, encore une fois. Elle était à la merci de ce type, qui lui fourra elle ne savait pas trop quoi dans la bouche, mais c’était parfaitement détrempé. Elle ne put s’empêcher de déglutir en sentant quelques gouttes d’eau tomber dans le fond de sa gorge. Qu’importe, elle avait vécu bien pire. Les quelques mots de Scott lui disait bien la provenance de ce bout de tissu, mais après ?
D’ailleurs, qu’en était-il d’Esfir ? Est-ce qu’il l’avait choppée elle aussi ? Est-ce qu’elle était dans une autre chambre, attachée de la même façon ? Si c’était sa culotte, elle était certainement à poil maintenant.
Elle tourna légèrement la tête, apercevant celle qui venait de revenir dans ses pensées. Celle qui lui avait décalqué la tronche comme une petite sauvage aventureuse, comme la petite sauvage aventureuse qu’elle avait créé. Plus ou moins. C’était déjà là, au fond, tapis dans son inconscience. Il fallait juste ouvrir les bonnes serrures. Elle inspira profondément, sans trop la quitter des yeux. Si elle était libre, elle aurait toujours la possibilité de contacter son frère pour qu’il vienne la chercher, mais avec Greer, rien n’était joué d’avance. Finalement, elle se détourna pour reporter son attention sur le plafond. Morose, elle attendait que ça se passe, que pouvait-elle faire de plus ?

Esfir avait mal pour celle qu’elle considérait encore comme son mentor malgré les épreuves qu’elle lui avait fait subir... et elle avait mal tout court à cause de la drogue qui commençait à lui crier “encore! encore!” Lorsque Scott revint dans sa direction, elle baissa les yeux, il ne devait pas voir sa peur pour Teshara... il ne devait pas voir l’idée qui commençait son cheminement dans son esprit alors que quelques cellules de son cerveau cherchaient une issue pour libérer la seule qui avait cru en elle depuis longtemps... ce cheminement de pensée qui conduisit machinalement ses mains sur la ceinture de son peignoir alors qu’elle passait docile la porte de l’appartement.
Scott verrouilla derrière lui.

Parce qu’il n’avait pas confiance, Scott enroula son bras autour de celui d’Esfir. On aurait cru le type galant qui aidait la jeune femme à descendre ces escaliers glissant. En réalité, il s’assurait simplement qu’elle le suive de façon dynamique, surtout pour éviter d’attirer l’attention. Esfir était encore en petite tenue. Le peignoir ne la protégerait pas beaucoup de la pluie battante et des courants d’air. Le ciel était sombre, orageux, du genre qu’on fuyait le matin pour rester devant son bol de café.

Scott l’emmenait malgré tout au travers des ruelles du camp Athosien, sélectionnant les endroits discrets et n’hésitant pas à faire des détours. Pieds nus, la russe était rendue à patauger dans la boue en étant entraînée par le pas rapide de Scott. Il avisa un regard circulaire pour s’assurer qu’on ne les regardait pas. C’est en continuant son chemin qu’il ouvrit la bouche.
«Teshara Lays causera ta perte.» amorça-t-il avec certitude.

Il la regarda brièvement.
Sa main régressa de son avant bras jusqu’à son poignet. Il tourna derrière un amas de tentes qui servaient à protéger le bois de chauffage puis il s’avança dans la rue après s’être assuré qu’il n’y avait personne. Il la relâcha à ce moment là.

« Elle est réglée comme du papier à musique. Elle se trouve un jouet, elle s’amuse avec jusqu’à ce qu’elle se lasse. Et ensuite elle le jette.»
Scott fouilla dans l’une de ses poches et en sortit un paquet de cigarettes. Il en alluma une.
«Si tu continues : tu vas te réveiller un matin sans réponses et au bord du suicide.»

Il tira sur sa clope en la fixant.
«Y’a un autre chemin.»
Son index et l’annulaire garnie de la cigarette rougeoyante de déplaça pour désigner une longère un peu plus loin dans la rue. Une vieille maison avec un grand toit en chaume, mélange de pierre et de bois. Les rideaux étaient absorbés vers l’extérieur sous l’effet du courant d’air.
«T’as dis que tu voulais te sentir vivante ? Ca commence là-bas.»

Esfir le dévisagea un moment. Que penser de son discours et de ses actes ? Il était violent envers elle et il avait attaché Teshara sur un lit. Mais maintenant qu’ils étaient dehors, même s’il n’était toujours pas très agréable, ses mots semblaient indiquer qu’il voulait l’aider... mais était il sincère ? Et ce qu’ils disaient sur Teshara? Non, il se trompait, Il cherchait juste à décrédibiliser la blonde à qui il semblait vouer une profonde haine.
Elle, elle avait voulu l’aider, lui transmettre son héritage... lui il l’avait balancé dans une baignoire et la traînait maintenant à moitié nue sous une pluie battante.

Elle frissonna alors qu’il tirait sur sa clope, se demandant s’il comptait la laisser là dans la rue ou s’il prévoyait de sortir un flingue et de la descendre tout simplement. Elle le dévisagea, méfiante, sans savoir si cette fois elle avait le droit de parler. Lorsqu’il lui indiqua la vieille maison, lui tenant une promesse similaire à celle que Teshara lui avait faite le matin même, elle regarda alternativement le bâtiment puis l’homme. Etait ce un piège ? Ou lui offrait il sans le savoir une occasion de se cacher de lui le temps de trouver comment libérer celle qu’elle prenait encore pour son amie malgré leur petit différent appelé Garrick.

Elle finit par lui demander. C’est quoi ?
Elle craignait un sale coup, une maison close où il la jetterait en pâture à de sombres pervers de son acabit peut être.

«Des gens biens.» répondit-il.

Le copilote remarquait qu’Esfir était perdue. Elle ne savait plus où elle en était entre son agressivité et cette forme d’aide. Scott ne faisait pas ça pour elle en réalité. Ce n’était qu’une inconnue à ses yeux, qui avait eu la stupidité de suivre Tesh Lays qui plus est. Mais c’était également une victime qui avait le droit à un dernier rattrapage. Après tout, sans Bradford ni Timber, il serait resté le truand sans foi ni loi.

Greer s’avança de quelques pas vers la masure puis il jeta un regard vers la russe.
Il ne savait pas trop si elle gobait ses histoires. Le soldat ne faisait pas trop d’efforts pour la convaincre. Déjà parce qu’elle se serait davantage méfié. Mais également parce qu’elle aurait préféré rester auprès de Lays. Entre choisir un illustre inconnu qui la menace de mort et la traine sous la pluie dans un petit peignoire et une folle avec qui elle avait fait dieu-sait-quoi…
Scott s’arrêta un instant, n’ayant que faire de l’eau qui lui tombait dessus.
«Tu comptes rester à poil sous la flotte ?» lui demanda-t-il dans une cruelle mauvaise foi.
Il ajouta un signe de menton vers la masure et reprit son chemin sans crainte qu’elle ne lui tourne le dos. C’était toujours possible, c’est vrai. Mais il ne misait pas sur une Esfir qui hurlerait à l’aide, les pieds dans la boue. Ou qui se sauverait jusqu’à une porte verrouillée pour sauver une Tesh harnachée de toute part.

Esfir eut un regard vers l’endroit où son mentor était captive; se promettant silencieusement d’aller lui porter secours... de tuer cet homme et de la rendre fière d’elle.

«June ?» appela-t-il enfin en frappant à la porte.
La bonne odeur d’un repas en préparation émanait déjà des fenêtres restées ouvertes.
«Hé, June ! C’est le ventre sur pattes !»

Une vieille dame écarta les rideaux. Son regard brilla lorsqu’elle reconnut Scott puis elle vint lui ouvrir la porte, s’essuyant machinalement les mains sur un torchon.
«Salut, grand-mère.» la taquina-t-il en lui faisant la bise.
June semblait ravi de le voir. Elle lui rendit la bise et, automatiquement, elle s’approcha d’Esfir qu’elle voulait saluer à la chaîne. Mais elle eut un temps d’arrêt en la voyant trempée et grelottante dans son petit peignoir.
Le copilote la prit par un bras, se montrant soudainement bien plus aimable, presque mielleux.
«Je te présente Esfir. Bonne copine qui s’est fait embarqué dans la rivière après sa promenade. Elle a tâté de près les rochers et elle n’a plus de fringues. Je me suis dis que tu pourrais peut-être l’aider ? »

Le changement de ton de Scott fit tressaillir la russe. Cette soudaine douceur annonçait elle un retour de flamme ? En voyant le visage souriant de la vieille dame, ça semblait peu probable, mais cette journée était devenue un tel n’importe quoi, que tout était possible.

Esfir finit par bredouiller un « Bonjour Madame » alors que la vieille femme les invitait à entrer.
La maison était simple mais un feu brûlait dans un âtre dispersant chaleur et lumière à cet intérieur modeste. June entraîna la jeune femme jusqu'à un banc en bois pour qu’elle se réchauffe près des flammes puis alla fouiller dans une armoire.

La chaleur lui faisait du bien, mais n’empêchait pas ses mains de trembler du manque qui tenaillait ses sens. Elle osa alors un geste qu’elle n’aurait pas osé dans la rue, sans témoin. Elle se releva et approcha de Scott.
« Les gélules, donne les moi... »
Elle avait chuchoté pour ne pas alerter la vieille femme, mais son rythme de diction était pressant. « j’en ai besoin. »
Sa disant qu’il n'oserait pas de violence devant la vieille femme face à qui il jouait les petits fils adorable, elle alla jusqu’à essayer de se servir dans ses poches.
Son corps, son cerveau, son âme, tout criait famine. Les palpitations avaient commencé, elle voulait une autre dose, elle en avait besoin.

Greer l’intercepta immédiatement. Il ne lui laissa pas l’occasion de pouvoir lui reprendre sa dope, saisissant son poignet pour l’écarter des poches de son pantalon.
«Hé, laisse tomber ! T’as franchi cette porte j’te rappelle, c’est trop tard. »
Puisqu’il tenait toujours sa main, il força pour qu’elle ai les blessures qu’Esfir s’était infligé sous les yeux.
«Ces signes, là, ça te suffit pas ? »
Esfir ne voulait pas regarder, elle prit son air renfrogné et allait répliquer mais la voix de la vieille femme l’interrompit.
« Et voilà ! » fît June en revenant les bras chargés de vêtements. Elle présenta quelques pantalons devant Esfir, cernant la meilleure taille qui la concernait puis elle lui donna des sous-vétements et un chemisier.
« Vous pouvez vous changer dans la chambre ma jeune amie. »

Une pièce avec une fenêtre. Parfait pour s’enfuir.
Scott accompagna la jeune femme mais il s’arrêta à la porte. Il n’avait pas l’intention d’entrer.
«Écoute. Je suis pas un parent, je suis pas ton pote, et je suis loin d’être un mec gentil.»
Il désigna la porte d’un coup de menton.
«Mais si tu veux t’en sortir, c’est ici l’occasion parfaite. Le couple de cette maison peut t’aider à te reconstruire. Alors oublie Lays.. Oublie ces saloperies de pilules et reste ici. »
Scott se retira.
«Sinon tu t’échappes. Et tu resteras un déchet toute ta vie. A toi de choisir. »

Oublier ? C’était facile à dire.... Elle avait envie de lui hurler “Connard!” mais les mots qui franchirent ses lèvres trahirent l’inquiétude qu’elle éprouvait encore pour celle qu’elle prenait pour une amie... même un peu plus qu’une amie.
« Qu’est ce que tu vas lui faire ? »
«Pas ce qu’elle m’a fait subir en tout cas. Soit rassurée. » admit-il d’un air mauvais. Il l’abandonna ensuite face à la porte.

Lorsqu’il se fut éloigné et qu’elle se retrouva seule dans la chambre, elle avait envie de tout casser. Ce connard lui promettait que cette maison serait son salut... mais qu’est ce qu’il en savait ?! Il y avait moins d’une heure Teshara voulait lui offrir un royaume, drogue, domination, pouvoir... voilà qui était plus alléchant qu’une maison branlante habitée par une vieille bique!

Elle fit quelques pas en cherchant ce qu’elle pouvait balancer à travers la pièce, mais il n’y avait presque rien dans la pièce, les gens ici vivaient avec peu de choses. Alors Esfir fit la seule chose dont elle était encore capable, elle se laissa glisser au pied du lit, le dos contre le montant en bois, les genoux contre la poitrine et elle se mit à pleurer. Ses épaules, ses bras, tout son corps était agité de tremblements, comme un arbuste sous un vent d’automne.
Elle était perdue, plus qu’elle ne l'avait jamais été... et elle se retrouvait seule à nouveau, abandonnée de tous... même de cet espèce d’abruti... ce soit disant mauvais garçon qui essayait pourtant de l’aider.

On frappa doucement à la porte. Sans réponse, elle s’entrebailla de quelques centimètres avant de s’ouvrir sur June qui pénétra dans la chambre. Elle ferma la porte derrière elle, prenant garde à ne pas la faire claquer, comme si cette atmosphère ne devait pas quitter les lieux. Elle s’approcha à pas feutré de la jeune femme toujours engoncée dans son peignoir, recroquevillée en pleurs contre le sommier du lit.
La vieille dame posa ses fesses sur le matelats, tournée de trois quart vers cette jeune femme désespérée. Elle se doutait, au fond, que ce n’était pas dans une rivière que Scott avait repêché cette personne. Il ne fallait pas être un très grand observateur pour remarquer dans quel état épouvantable elle était, tant physiquement que moralement. June était le genre de personne à cerner les gens assez rapidement, avec son coup d’oeil de couturière d’exception, son air de rien et sa gentillesse affable. Elle semblait voir sur les corps les courbes délicates qui pourraient donner un peu de relief à l’un de ses vêtements, les petites imperfections qui sublimeraient tel pli, les façons de se tenir qui accueilleraient une tunique plutôt qu’une autre, etc.
« J’ose espérer que ce ne sont pas les vêtements que je vous ai donné qui vous font pleurer. », lança-t-elle d’une voix bienveillante, chargée d’un brin de malice et d’humour, comme si elle voulait dire par là que rien au monde ne pouvait être aussi dramatique.

Elle avait bien entendu un bruit, puis sentit une présence se rapprocher d’elle, mais Esfir était trop lasse, trop vide pour y réagir. Même ce ton doux et rassurant ne parvint qu’à lui décocher qu’un nouveau sanglot un peu plus fort.
Si June n’avait pas osé jusqu’à présent, elle osa finalement. Doucement, elle posa sa main sur le crâne d’Esfir et la descendit doucement vers le bas, dans une caresse discrète mais muette qui indiquait simplement que quelqu’un était là pour elle maintenant. A voir s’il y avait une réaction de rejet ou pas.

Esfir se laissa faire sans que cela ne diminue son flot de larmes. C’était comme si elle avait enfin ouvert les vannes des pleurs qui menaçaient de la submerger depuis des jours et qu’elle tentait de refouler par tous les artifices à sa portée.
Au bout de longues minutes, peu à peu, les sanglots de la russe diminuaient, mes tous ses membres restaient tremblant de froid, de manque...

June tira une couverture du lit, rompant finalement ses caresses bienveillantes. Elle lui drappa les épaules doucement, non sans lui frictionner un peu le dos, puis elle resta plantée là, à reprendre doucement ses caresses sans mots dire, patiente comme pouvait l’être une couturière qui travaillait à la main.

Esfir frissonnait malgré l’épais tissus. Cela pris encore plusieurs minutes avant que la jeune femme ne se décide à essuyer ses yeux d’un revers du revers de la main et à articuler quelques mots.
« Merci...les habits...ils sont très bien...oui... »
Elle était à moitié là, avec June, l’autre part de son esprit contemplait le dos de ses mains meurtries, le signe de sa déchéance.

June pouvait elle aussi observer ces mains abîmées, non par le labeur, mais par un tout autre vice, plus profond, plus pernicieux, plus chimique aussi. Elle ne fit pas de commentaire, mais afficha un sourire aux quelques mots qu’elle venait de prononcer.
« Est-ce que vous voulez les essayer ? J’en ai beaucoup d’autres. », fit-elle en se levant. Elle se dirigea vers un coin de la pièce, et tira un rideau. Il ne donnait pas sur une fenêtre, mais sur un assortiment de vêtements en tout genre qui était suspendu sur une longue barre prenant la largeur de la pièce. Quelque part, c’était la seule thérapie qu’elle pouvait lui offrir là maintenant. Essayer des fringues, essayer de se retrouver un peu jolie, tout du moins potable, acceptable, voilà tout.
« Je suis couturière, et je gage qu’il y a quelques pièces qui vous iraient fort bien. » Elle lui fit un sourire sincère. Derrière un drap était caché un miroir, mais elle sentait que ce n’était pas encore le moment de le lui montrer. Trop fragile.
« Cependant, si vous préférez rester un peu tranquille, en silence, et que je reste un peu, je suis là. Personne ne passera cette porte sans ma permission. »
Elle ne savait pas dans quelle histoire cette jeune femme avait trempé, ni quelles étaients ses relations avec Scott et son rôle dans son état, et June pressentait qu’il était certainement plus apaisant d’être isolée du reste du monde pour quelques minutes encore, le temps qu’elle reprenne un peu ses esprits, et qu’elle se confie si l’envie lui disait.

Esfir pressa l’intérieur de ses paumes sur ses yeux. Ce simple geste ne suffit pas à lui donner meilleure mine, ni à lui remonter le moral mais ses yeux cessèrent pour un moment d’inonder ses joues.
« Je vais déjà mettre ça. » dit elle en avançant les mains vers les vêtements que June lui avait confiés avant que Scott ne l’abandonne dans cette chambre. Elle enfila les sous vêtements avec un économie de mouvements qui trahissait la lassitude de son corps.. Depuis combien de temps n’avait elle pas mangé ? Mais ce n’était pas de nourriture dont son cerveau avait envie.
Elle se déshabilla puis s’habilla devant la vieille femme, sans crainte pour sa pudeur.. ce genre de considération ayant été reléguées bien loin derrière elle depuis qu’elle savait... depuis qu’on lui avait lâché la vérité en pleine face, comme une bombe ayant fait exploser tout son être.
« Vous le connaissez bien lui ? »
Elle avait posé la question en laissant son regard se perdre sur la porte, elle avait l’impression de pouvoir le voir, sortir de la maison, marcher d’un pas ferme sous la pluie pour rejoindre l’autre bâtiment.

June en avait vu des culs nus, athosiens, atlante, et même Natus une fois. Et pas n’importe quels culs ! Ceux de Sir Hoffman et d’Erin Steele, entre autre. Un de plus, un de moins, ça ne lui cramerait pas les yeux.
« Depuis un an maintenant je dirai. On me l’a confié. Il vient de temps en temps pour effectuer des tâches. Il m’aide. Et vous ? », s’enquit June doucement, en restant assise sur le lit pour détailler la jeune femme dans un piteuse état que les vêtements propres peinaient à cacher.

« Je viens de le rencontrer... et vous diriez que c’est quelqu’un de bien ? » demanda t’elle incertaine, en posant enfin son regard sur la vieille femme pleine de bonnes intentions.
« Pourquoi cette question ? Vous a-t-il fait du mal ?», s’empressa de demander la vieille dame. Après tout n’était elle pas en train de pleurer toutes les larmes de son corps en étant drapée que d’un peignoir ? Toutes les spéculations étaient possibles.
Esfir dût réfléchir, elle n’était pas sûre. Il l’avait jetée tout habillée dans une baignoire, il l’avait menacée à plusieurs reprises, il l’avait traînée sous la pluie avec quasiment rien sur le dos... il n’avait rien d’un gentil garçon c’était certain pourtant ses paroles étaient pleine de... non pas de compassion, mais c’était un peu comme s’il voulait l’aider. Même si elle ne voulait pas de son aide, elle ne pouvait nier cette sensation.
« Non, je ne crois pas... mais... je crois qu’il va faire du mal à mon amie. »
June ne savait pas trop que penser de tout cela. En fait, elle ne comprenait pas vraiment la situation, puisqu’elle ne connaissait cette fille que depuis quelques minutes.
« Expliquez moi… Qu’est-ce que vous entendez par là ? Il va lui faire du mal physiquement ? Où est votre amie ? Pourquoi n’est-elle pas avec vous ? Elle est tombée dans la rivière elle aussi ? Bien que j’ai l’impression que c’est une histoire ça aussi...», fit June en se levant pour aller vers elle et la toiser. Elle savait que Scott n’était pas le bon samaritain du coin, ni même un enfant de choeur sinon ils ne se seraient pas connus.
« Y’a pas de rivière.... » répondit elle en détournant à nouveau la tête. « Elle... on s‘est battue... et lui, il l’a emmené... elle est attachée... je sais pas... »
Son discours était totalement décousu, elle n’arrivait plus à réfléchir, même la chronologie des événements semblait s'embrouiller dans sa tête. « J’ai cru qu’il allait me tuer... mais elle... elle aussi....je l’ai déçue... » Les larmes revinrent noyer ses yeux au moment où elle croisa le regard de June. « Elle voulait m’offrir son monde... elle voulait que je... mais j’ai pas pu..j’ai échoué...et je l’ai frappé...pleins de fois... pleins de fois...; puis il m’a jeté dans la baignoire et je suis arrivée là... mais elle... elle est encore là bas.... avec lui »
Elle ramassa la ceinture du peignoir que Scott lui avait donné, puis tenta de se relever. Ses tremblements ne lui rendirent pas la chose facile et elle dut s’y reprendre à deux fois avant de réussir à se mettre sur ses jambes. « Je dois y aller...je dois le tuer...pour elle... »

Le début de l’histoire d’Esfir était complètement désarticulé, guère compréhensible. Comme le soupçonnait June, l’histoire de la rivière était une façon qu’avait eu Scott de botter en touche.
Scott avait récupéré cette femme dans une bagarre ? Elle était désorientée, perdue, et ces dernières paroles firent froid dans le dos à la vieille dame, qui l’arrêta dans son élan avec une main douce, mais ferme, posée sur son avant bras.
Esfir s'immobilisa de peur que la main ne se transforme en serre. Même si la main de June était douce, la russe avait un comportement irrationnel.
« Pas si vite jeune femme. Vous n’allez tuer personne. Vous vous entendez ? Ce n’est pas rationnel tout ça. Allons voir Scott pour tirer tout ça au clair. », fit-elle avec une certaine forme de conviction dans la voix. Elle sentait que cette histoire pouvait lui échapper à tout moment, et elle ne savait pas quoi faire. C’était quoi ? Une querelle d’amoureuses qui avait mal tourné ? Qu’entendait-elle par le fait de l’avoir frappé plusieurs fois ? Pourquoi Scott en avait attaché une et pas l’autre ? Des questions, June en avait tout un tas, car elle ne comprenait pas tout. Ce qu’elle percevait par contre, c’était que cette jeune femme était à fleur de peau et que ça pouvait déraper rapidement. Elle ouvrit la porte et héla le jeune homme :
« Scott, tu es encore là ?! Il faut qu’on parle mon garçon !»
«J’arrive.» gueula-t-il au travers de la maison comme un ado turbulent.

Depuis tout à l’heure, le soldat avait tapé dans la marmite de June et s’était régalé. Il nettoyait rapidement les couverts par respect (mais surtout parce qu’elle lui avait fait la réflexion la dernière fois). Après s’être essuyé les mains, il récupéra la chope de cervoise dont il s’était également servi pour rejoindre June.
«Toujours aussi dingue ton alcool. Il faut que tu me donnes l’adresse.» s’exclama-t-il en entrant.
Il zieuta Esfir en se disant qu’elle avait meilleure mine que dans le peignoir puis se tourna vers la figure matriarcale.
«Ah ben elle est mieux comme ça, tu trouves pas ?»

June n’avait pas la tête à rebondir sur les propos de Scott quant à l’alcool. Elle était surtout fixée sur les propos d’Esfir qu’elle voulait tirer au clair.
« Mieux qu’en peignoir oui. Où est son amie ?»
Scott renifla nerveusement. Il porta la chope à ses lèvres et bu une gorgée.
«Quelle amie ?» demanda-t-il avec une innocence feinte. Son regard s’était néanmoins voilé d’une empreinte de colère qu’il posa sur Esfir.

La russe fit un pas en arrière à deux doigts de se cacher derrière la vieille femme.
« Teshara... tu l'as attachée au lit... » sa voix était hésitante, son cerveau ne réussissait pas à choisir entre la colère et la peur.
Scott lui lança un regard noir. Il s’approcha d’un pas, puis un autre, et encore un autre. Mais puisque June était sur le chemin, il s’arrêta là pour donner sa version. C’était clairement de l’intimidation. Ca ne voulait pas dire que c’était dénué de vérité.
«Teshara ? On parle bien de cette criminelle notoire qui a mis deux balles dans le ventre d’une militaire. Volé le corps d’une autre. Qui s’est fait passé pour morte. Ennemie publique n°1 d’Atlantis que je vois soudainement réapparaître au beau milieu du village Athosien ?»
Il haussa ses deux sourcils.
«La psychopathe qui baise avec son frère, chez qui on a retrouvé une montagne de dope, et qui - mais c’est juste accessoire hein - m’a attiré dans un putain de traquenard ? C’est bien de cette “amie” que tu parles ?»
Scott jouait avec les nerfs d’Esfir. Mais puisqu’elle l’avait cherché, il ne serait pas tendre. Il lui avait bien dit qu’il n’était pas son copain.
«Bien sûr que j’ai ligoté un danger pareil !» Il but une gorgée et claqua sèchement des lèvres.
«Et puisqu’on sort les dossiers crasseux, sale junkie de merde. J’imagine que tu as avoué à June ta grande passion pour la drogue en gélules. Que ton “amie” est très certainement le distributeur qui s’en sert pour te manipuler comme un chien-chien ! »
Scott la fusilla une nouvelle fois du regard. Si la figure matriarcale n’avait pas été là, il lui aurait foutu une claque dans la tronche pour son ingratitude.
«Je te ferai remarquer qu’en cachant sa présence à Atlantis, t’es devenue sa complice ! On appelle ça de la trahison dans le milieu. Au lieu de te dénoncer, je t’offre une chance de t’en remettre aux côtés de quelqu’un de bien... »
Il secoua négativement la tête. La colère brûlait dans son regard.
« C’est pas l’impression que m’a donné ton “amie” quand je vous regardais par la fenêtre. »

Esfri secouait la tête de plus en plus nerveusement, elle ne voulait pas entendre qui Teshara était, elle avait entendu des histoires, mais il y’en avait tant sur le compte de la pégasienne... et puis elle était arrivée, elle avait pris soin d’elle, elle s’était senti vivre à ses côtés... alors elle s’était convaincue que toutes ces histoires étaient trop farfelues pour être vraie. Après tout, elle aussi était passée par la case “ennemie” de la Cité sans que ça ne soit justifié...de son point de vue du moins.
Mais l’un des mots que prononça Scott fit sauter le disjoncteur.
Ses yeux s’exorbitèrent, elle secouait la tête de plus belle en reculant. Et elle hurla.
« Je ne suis pas un traître ! Non ! Не! Я не предатель ! Не!
я сказал им ! (hrp: Non, je ne suis pas un traitre! Je leur ai dit!) Je leur ai dit...
»
Son dos finit par rencontrer un mur et elle glissa contre lui, de nouveau prostrée, elle se frappait les tempes du plat de la main tout en continuant à parler un mélange de russe et d’anglais d’une voix de plus en plus basse et cassée.
« Je ne suis pas un traître ! я сказал им ! Je leur ai dit.. Я не предатель ! Не!.. Pas traitre...je ne savais pas....я сказал им !... je ne voulais pas... »

Greer observa la scène sans bouger. Il secoua légèrement la tête, se demandant si elle faisait une crise à cause du manque ou s’il venait de toucher la corde sensible. Peut-être un peu des deux. Le copilote ne se sentait pas coupable, pas le moindre du monde. Mais il devait reconnaître que cette fille n’avait plus tous ses moyens. Son corps réclamait sa dose.
« Voilà... » fit-il à l’adresse de June. « C’est pour ça qu’elle ne doit plus revoir Teshara. Cette fille est vulnérable... »

Ça lui démangeait un peu de la cuisiner pour savoir de quoi elle parlait. Qu’elle n’était pas une traître, qu’elle “leur” avait dit. Esfir s’enfonçait en révélant cette information. Scott savait maintenant qu’il n’avait plus qu’à la traiter comme tel pour avoir le dessus.

June avait observé cet échange, un peu comme un flic observerait une confrontation entre deux personnes. Malgré tout, elle n’était pas à l’aise avec ce qu’elle voyait, et entendait, tant d’un côté que de l’autre. Cette histoire était… abracadabrantesque. Elle comprenait que Scott, militaire atlante, avait agit par soucis sécuritaire, à sa manière, mais de façon un peu extrême, et elle comprenait également que cette femme était sous l’emprise de quelque chose.
« Vulnérable oui. J’arrive.», gronda June en poussant Scott dehors légèrement et en lui montrant la sortie.
« Mais ouais ! Virons le grand méchant loup de la bergerie ! » râla-t-il en se laissant guider.
Il avait son caractère le petit, et elle avait déjà sentie qu’il n’était pas le genre de gars qui s'appesantissait sur les émotions des gens. Avant toute chose, elle devait calmer la jeune femme, avant qu’elle ne se fasse du mal toute seule.
Ensuite, elle allait devoir régler cette affaire avec Scott et cette Teshara, et manifestement, il fallait un élément extérieur à ces trois là. Prendre contact avec les responsables atlante au camp pas loin ? Ce serait la meilleure des solutions. Elle ne voulait pas de problème, elle était bien intégrée, elle était une athosienne respectée et respectable, elle se devait de traiter l’histoire pour sa communauté, qu’on ne dise pas qu’on retenait des gens dans le camp contre leur volonté, ou des criminels. Qu’importe. Elle ne connaissait ni cette fille rousse, ni celle dont ils parlaient tous les deux.
Elle lui attrapa doucement les mains pour qu’elle arrête de se tamponner les tempes comme une sauvage, et elle se baissa à sa hauteur.
« Esfir, écoutez-moi, regardez-moi. Vous êtes en sécurité ici. Personne ne vous fera de mal. D’accord ? C’est tout...». Elle essayait de se montrer bienveillante.

Lorsque les mains de June immobilisèrent les siennes, Esfir releva la tête vers la femme à la voix douce. La crainte et la douleur se lisaient dans ses yeux verts.
« Je ne suis pas un traître, je leur ai dit... Il faut me croire...je vous en supplie. »
« Je vous crois…. je vous crois…. », répéta-t-elle doucement en pressant ses mains. « Vous m’avez plus l’air d’être quelqu’un de perdu. Est-ce que vous voulez manger quelque chose, dormir un peu ?»
« Je crois.. je suis si faible... » admit Esfir toujours aussi tremblante. « Je...dormir un peu...peut-être... »
Elle essaya de se relever, jetant quelques coup d’oeil nerveux vers la porte, mais elle ne pouvait atteindre le lit sans l’aide de June.
« Mais il faut l’empêcher...il ne doit pas lui faire de mal... » souffla-t’elle dans une ultime supplique alors que son corps se laisser étendre sur le lit et se recroquevilla en position foetale cherchant par tous les moyens un peu de chaleur et de stabilité.

June la recouvrit doucement, lui caressa les cheveux délicatement en essayant de la rassurer, et quand elle jugea qu’elle s’était sans doute assoupie, elle s'éclipsa à pas de chat, refermant la porte derrière elle en silence.
Elle revint vers Scott, dans la cuisine. Le copilote s’était adossé contre sa cuisinière et brisait quelques noix pour en manger le coeur. June lui servit l’alcool qu’il disait tant aimer, et posa ses fesses sur le banc en bois. Elle le toisa quelques secondes avant d’ouvrir la bouche.
« Bon, dans quoi tu t’es fourré encore Scott ? C’est quoi cette histoire ? Il faut qu’on prévienne quelqu’un d’officiel d’Atlantis. Miss Steele ?», proposa June qui ne se souvenait plus qu’elle était partie depuis quelque temps maintenant.

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Mar 9 Mar - 14:32

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Scott la toisa brièvement mais ne répondit pas tout de suite.
June était aussi douée qu’Harleen quand il s’agissait de lui ouvrir la gueule pour regarder à l’intérieur. Il avait intérêt à bien choisir ses mots. Teshara n’était plus un problème, il en faisait son affaire. En revanche, cette fille dans la chambre le gênait au point qu’il se demandait encore ce qu’aurait été la meilleure solution. Finalement, il aurait très bien pu la buter avec Lays. En amante, mains dans la mains, ça aurait fait du romantisme à deux balles ça ! Et il se serait moins emmerdé.
Il fallait l’avouer, il se laissait un peu trop influencer.
Foutue Penikett. Foutue Harleen. Foutues gonzesses !
C’était tellement plus simple avant.
« Steele est hors course. C’était la seule qui pouvait à peu près faire les choses bien. »
Il comptait casser quelques noix de plus. Mais en remarquant que ce n’était qu’un moyen d’évacuer sa nervosité, il regarda sa pince et les morceaux de coque avant de tout reposer. Finalement, il alla s’assoir à côté de June sur le banc.
« Je t’aurai pas mêlé à ça si je pouvais compter sur Atlantis. Il y a eu trop de changement. Dès que j’aurai balancé la présence de cette folle, l’enquête sera menée par un putain d’arriviste. Tu sais ce que ça veut dire ? »
Il croisa les bras en regardant fixement devant lui.
« Ca veut dire une enquête sur moi, sur toi, sur la fille avec qui j’ai partagé ma nuit. Sur ce pantin qui dort dans ton lit. Une putain d’inquisition sera livrée dans ton village ! Et personnellement, j’ai trop à y perdre. »
Scott s’agita.
« Ce sera...“pour cerner le contexte !” » dit-il en mimant les guillemets avec ses doigts.
Le copilote soupira.
« Je n’aurai pas dû quitter la chambre. J’étais trop bien dans les bras de cette serveuse bien gaulée, à profiter de mes congés. Je demandais rien à personne. Mais il a fallu que ça se passe sous mon nez…avec cette Esfir qui est clairement le jouet de Lays. Vu les questions que tu me poses, elle y croit encore cette gourdasse... »

June restait muette, le temps qu’il expose la situation. Ses doigts pianotaient sur la table, alors qu’elle essayait de comprendre les enjeux qu’il argumentait.
« Certainement oui, elle est perdue… Ce n’est pas commun chez les atlantes.», rebondit June soucieuse. Elle resta un moment silencieuse, les yeux dans le vague. Elle avait sa philosophie de vie, philosophie athosienne qui faisait qu’elle ne pouvait pas adhérer aux propos du jeune homme. Elle soupira. Cette histoire l’embêtait, mais elle ne s’était pas proposée auprès de cette jeune femme, Harleen, pour se défiler aux premières difficultés. Enfin proposée… Disons qu’elle était venue la voir, et que de fil en aiguille, elles avaient convenu d’une forme d’accord.
« Il faut savoir faire face Scott, que peut-il nous arriver ? Ils feront leur enquête, et après ? Je n’ai rien à me reprocher, mon village non plus. Tu as attrapé une criminelle, que peut-il t’arriver ?» Elle lui adressa un sourire.
« Tout le monde n’est pas contre toi Scott. Si tu vas trop loin, tu vas te créer des ennuis… de nouveaux ennuis. Réfléchis. Je peux contacter mademoiselle Walker. Elle saura quoi faire.»

June avait une façon très simple de voir les choses, c’était assez rafraichissant. Souvent même. C’est bien pour ça qu’il passait la voir en-dehors des punitions qui lui tombaient sur le coin de la gueule. Des fois, quand il s’occupait du bateau, il passait au marché pour acheter deux trois trucs. Un poulet, des légumes, quelques conneries. Puis il venait se présenter chez June pour dîner avec elle le soir. Son côté humain avait une dimension salvatrice, thérapeuthique même.
Malheureusement, sur ce genre de problèmes, il ne savait même pas comment il pourrait la convaincre de la menace. Scott sentait, au contraire, qu’il avait tout à perdre s’il vendait Lay’s. Son histoire passée avec elle avait manqué de réduire sa carrière en miette. Il avait failli perdre famille et ami. Perdre Timber et EagleStar.

S’il revenait, la gueule enfarinée, dire à un gratin inconnu qu’il avait capturé Lay’s, ça allait sérieusement attirer les soupçons. Une nouvelle enquête...Caldwell le raccompagnerait à la sortie de son croiseur lui-même.
« Je sais quoi faire, t’en fais pas pour moi. » baragouina-t-il à la volée.
Puis il regarda en direction de la chambre, comme s’il pouvait voir à travers les murs.
« Mais elle... il faut que tu la sortes du camp Athosien. Il parait que les jumpers ne circulent plus. Il faut quelque chose d’assez grave pour interdire les couloirs aériens. Je mettrai ma main au feu que Lays est liée à ça. June...cette fille ne doit plus s’approcher de cette soit disant “amie”. Je sais que tu connais pas mal de monde, comme les haras plus loin, ce genre d’endroits où les jumpers voyagent encore. »
Scott était songeur.
« Elle est en danger tant qu’elle ne creusera pas l’écart. Est-ce que tu pourrais l’envoyer chez Harleen ? C’est la seule qui peut la sauver de sa dépendance et ses différents troubles... »

« Cette histoire dépasse largement nos jugements Scott. Qu’elle aille voir Harleen est une chose, mais l’avenir de cette femme que tu tiens prisonnière en est une autre. Je vois bien que tu essais de noyer le poisson.», fit-elle avec un soupir.
« Pourquoi ne l’emmènerais-tu pas avec moi tout simplement, et on va chercher conseil chez quelqu’un qui n’est pas impliqué à un degré aussi élevé que vous l’êtes tous les deux.», proposa-t-elle avec douceur.

« Non mais tu t’entends parler, là ? » s’écria-t-il en se redressant. Il tourna en rond comme un fauve en cage.
« Combien de fois je dois le dire !! Elle est dangereuse cette gonzesse. DAN-GE-REUSE ! Si ton invitée la rejoint d’une quelconque façon et lui raconte ce qu’elle y a fait, tu es la prochaine sur la liste, June. Un jour ou l’autre, Lay’s trouvera le moyen de revenir. Elle prendra cette maison pour son prochain terrain de jeu. »
Il s’arrêta et se passa une main sur le visage.
« Je vais l’amener aux autorités... » mentit Scott.
Il la regarda dans les yeux et tenta de l’en convaincre.
« Mais cette fille et toi, vous ne devez pas l’approcher. »

Le copilote prit le verre d’alcool qu’il vida d’un trait, comme si c’était un shot, puis il le claqua sur le meuble avant de prendre la direction de la porte d’un pas résolu.

« J’espère que c’est une promesse que tu me fais là Scott ! », répondit la vieille dame sans chercher à la retenir. Que pouvait-elle faire contre cet homme de toute façon à part jouer sur la corde sensible de cette façon ? Elle soupira, avant de se lever pour préparer quelque chose à manger pour la jeune femme qui dormait. Elle aurait certainement faim en se réveillant. Ensuite, elle essaierait de se rendre au camp Atlante en sa compagnie pour prévenir quelqu’un.


Scott répondit d’un léger sourire. A croire qu’il lui hurlait un “oui” sincère et véridique. C’était une réaction purement hypocrite et mensongère. June ne savait pas ce qui s’était passé, ce que lui avait fait subir Tesh. Elle ne savait pas qu’avant la promesse à tenir envers cette vieille dame, il y avait avant tout sa propre promesse qu’il s’était faite pour tenir le coup : “Un jour, il tuerait Tesh Lays”.

Sa détermination n’allait pas en s’arrangeant avec la certitude que cette fille était nocive. Tout ce qu’elle touchait, elle le détruisait. Il ne connaissait pas le contexte et, pourtant, il était prêt à mettre sa main au feu qu’Esfir Lunienko était son jouet. C’était couru d’avance, Lays avait trouvé un esprit faible avec lequel s’amuser. Comme un chat cruel qui faisait tourner en rond sa souris captive, jouant avec l’espoir.

Non. Il ne laisserait pas Lays s’en tirer encore une fois.
Se tirer de la cité, se faire passer pour morte, ou tout autre échappatoire sordide. C’était terminé à présent. Il allait y veiller : elle ne serait plus un danger pour personne. Ni les Atlantes, ni les Athosiens.

Scott quitta la maison de June avec une légère pointe de regret dans le coeur. Il se disait que cette vieille dame méritait un peu mieux de sa part. Mais dans ce monde, personne n’était tout blanc ou tout noir. Si certains pouvaient jouer les chevaliers blancs et dormir la conscience tranquille la nuit, chapeau bas. Mais ce n’était pas son cas.

Scott fît un détour par le marché Athosien. Il entra dans une petite auberge où il n’avait pas l’habitude de manger puis commanda des vivres. Plats consistants, alcool et gourde. Alors qu’il revenait chez lui, un groupe d’Athosiens l’alpagua. Des jeunes fougueux pour la plupart. Mais également accompagnés de quelques adultes et de la fameuse femme qui avait tambouriné à sa porte. Ils recherchaient Lays...en tout cas, la description du personnage était assez fidèle.

Scott fût tenté de la vendre, histoire qu’elle se fasse lapider en place publique. Mais il n’avait pas confiance. La blonde avait plus d’un tour dans son sac. Elle remuerait sûrement sa paire de sein sous le nez de l’ado le plus boutonneux de la bande, le rassurant qu’elle ne pourrait rien lui faire subir, étant attachée. Puis elle lui planterait ses dents dans la gorge pour le buter avant de se détacher. Ou bien elle aurait assez chauffé le gosse pour qu’il la détache de lui même.
Saonara la compagnie !

« Connais pas ! » mentit Scott.
Il fît le niais, promis de venir les voir s’il découvrait quoi que ce soit, puis demanda ce qu’elle avait fait..l’air de rien.

Il rejoignit sa chambre avec une nouvelle information et pas n’importe laquelle. Tesh avait buté un Athosien en lui étalant la cervelle sur le plancher...il en aurait presque ri tant c’était désolant. Ca semblait tellement soudain et gratuit que ça renforçait encore plus sa décision.
Il fallait l’achever cette salope !

Greer dévérouilla la porte. Du genre méfiant, il sonda l’intérieur, pour voir si elle ne l’attendait pas en fourbe dans un coin. Avec un morceau de miroir brisé ou la corde de pendaison qu’il avait noué autour de son cou. Mais non...il l’a trouva au même endroit, sur le lit, en train de dormir…

« T’es célèbre dans le coin. Un tas de branleurs sillonnent les rues à la recherche de tes autographes. Pas mal... »

Voyant qu’elle ne réagissait pas, il claqua bruyamment la porte pour la faire sursauter. Vrai sommeil ou comédie, Scott s’en moquait pas mal. Il posa ses bras chargés de vivres sur la table puis verrouilla la porte. La clé tomba dans sa poche. Le copilote guetta un petit instant par la fenêtre, histoire de voir si le groupe de recherche ne se lançait pas sur du porte à porte, puis il revint en direction du lit. A distance, pour vérifier que les liens étaient toujours en place.

« Hmmm... » fit-il avec une fausse délectation. « Cet aspect un peu laiteux, la transpiration. Ces petits tremblements. Trop sex...c’est ça que tu espères ? »
Scott avait fourré les mains dans ses poches pour venir lui présenter les pilules d’Esfir sous le nez.
« Tu me racontes une jolie histoire à base d’incendie et de jumper qui ne circulent plus dans le coin et je te les donne. C’est un bon deal, non ? »

Teshara avait mis du temps avant de s’endormir. Que pouvait-elle faire d’autre ? Quand il était parti, elle avait bien tenté de ruer dans les brancards comme un beau diable pour essayer de défaire au moins un des liens, afin de se servir de ce point de faiblesse pour se sauver, mais rien à faire. Le lit avait grogné, mais il avait tenu bon. Les cordes aussi, et ce n’étaient pas les marques sur ses poignets et ses chevilles qui allaient démentir le traitement houleux qu’elle avait fait subir au mobilier. D’ailleurs, si le lit s’était un peu déplacé, ce n’était pas étonnant.
Et puis, son endurance était fortement limitée par le bout de tissu qu’elle avait dans la bouche, l’empêchant de respirer convenablement. Rien à faire, elle n’arrivait pas à l’éjecter lui non plus. La sale affaire.

Du coup, lasse, elle s’était immobilisée, l’oreille aux aguets, et le temps avait défilé. Le manque se faisait sentir, et le froid s’installa. Le sommeil aussi. Cependant, quand la porte s’était ouverte, elle s’était réveillée, mimant son sommeil même si tout son corps était aux aguets. Elle savait, au fond, qu’elle allait passer un sale quart d’heure. Il allait probablement la violer avant de la vendre aux atlantes. A moins qu’ils ne se salissent un peu plus les mains, quitte à risquer sa carrière ? Peut-être. Il était cinglé, au moins autant qu’elle, et elle le savait pour l’avoir fréquenté un peu dans des jeux malsains.

« Détache-moi... », baragouina-t-elle difficilement avec le bâillon. En fait, ce n’était presque pas compréhensible. Elle avait ouvert les yeux, lesquels avaient fait l’appoint sur les pilules.
« Déhanche-moi ? » répéta Scott avec un léger sourire goguenard.
Il joua un instant avec les pilules sous son nez puis se décida à lui retirer la culotte de la bouche.
« Alors, cette histoire ? »
« L’histoire de ta mère et de ton père ? », répondit-elle en inspirant un grand coup. « Ils ont dû merder quelque part pour avoir un gosse comme toi. »
« Alors que dirait-on des tiens... »
Pour la punir, il fit tomber une des deux gélules sur le sol. Il l’écrasa d’un bon coup de pied et veilla à ce que le raclement sur le parquet en bois remonte bien jusqu’à ses oreilles.
« Oups. »
« Tu crois que j’en ai quelque chose à foutre ? J’ai l’habitude de me camer la gueule pauvre con. », fit-elle bravache.
« Tu as surtout l’habitude de contrôler ta dépendance avec d’autres merdes. Ou alors un sevrage régulé. T’es assez intelligente pour ça. Mais quand on te l’impose et que tu ne contrôles plus rien... »
Scott fit passer la dernière gélule sous son nez pour que l’odeur l’éveille. Il avait les pleins pouvoirs sur elle. Tesh était dans la merde.
« J’adore ne rien contrôler... », susurra-t-elle en plissant les narines. Cette gélule lui ferait le plus grand bien, mais elle n’était pas encore assez en manque pour que son cerveau la force à lui lécher les couilles pour lui faire plaisir et obtenir un gain. Pas encore. Elle avait de la volonté, il l’avait déjà oublié cet enfoiré ?

En réponse, Scott envoya la dernière gélule racler péniblement le sol avant de disparaître sous sa godasse. Il se pencha pour vérifier ses liens. Ses poignets en premier puis le collier étrangleur de fortune. Le copilote trouva les liens anormalement serrés, signe qu’elle avait essayé de se barrer. Il secoua négativement la tête, devinant ce qu’il s’était passé et il se retourna vers la table.

« Je vais te donner à manger. Il faut que tu reprennes des forces... »
« Fais ce que tu veux, de toute façon je ne risque pas de me sauver. »
« C’est le but. »

Scott prit la gourde qu’il avait acheté. Il la renifla, c’était de l’eau, et la porta aux lèvres de Lays.
« Ah au fait. Dis adieu à ton petit toutou. J’ai coupé sa laisse. » lui dit-il pendant qu’il la faisait boire.

Ce n’était pas évident de déglutir dans cette position, mais le contact de l’eau était agréable. Sa bouche n’était pas totalement desséchée du fait de l’humidité de la culotte qu’il lui avait fourré, mais à force de l’avoir entre les dents, elle avait peiné à s’humecter le gosier.
« Toute façon, elle ne servait à rien. », grogna-t-elle comme elle pouvait, entre deux gorgées.
Scott ricana.
« J’oubliais. C’est vrai qu’il faut impérativement rapporter quelque chose à Tesh Lays... »

Juste après avoir retiré la gourde, Scott lui enleva tranquillement la corde de pendaison. Elle allait pouvoir respirer un peu mieux et, surtout, se redresser légèrement sur le lit. Bien qu’il l’avait ligoté pieds et poings, elle avait assez de mous pour ça.
« Tu regrettes pas la vie sur Atlantis ? Tu préfères le trou de merde dans lequel tu t’étais planqué ? » demanda-t-il en revenant avec la nourriture. Il prit une cuillerée dans l’écuelle, un mélange de viande et de flageolets cuits dans une sauce épaisse.
« Ou bien t’es revenue justement parce que ça te manquait... »

Elle se redressa effectivement. Toute forme de liberté acquise était bonne à prendre. Qui plus est, ça lui permettait de se dégourdir un peu les membres alors qu’elle était dans la même position depuis un moment maintenant. La marge était faible, mais c’était déjà ça.
Il en avait des questions décidément. Elle ne se sentait pas très fière de se voir nourrir et abreuver, mais qu’importe. La survie passait par là aussi. Attendre, patienter, et saisir l’occasion. En attendant, elle devait vivre pour cela.
Elle était tentée de faire de la provocation une nouvelle fois, de parler de son cul, du fait que c’était ça qui l’avait faite revenir sur Atlantis, pour remettre ça une nouvelle fois, mais elle n’était pas en position de faire la maligne. Au lieu de ça, elle préféra jouer la carte de la simplicité.
« J’regrette pas une vie d’asservissement, j’étais bien mieux libre où j’étais. » Elle lui jeta un coup d’oeil et ajouta : « Les gens comme toi et moi, on n’a pas à répondre de quoique ce soit. Tu as juste perdu tes couilles en route. ». Bon finalement, elle n’avait pas pu s’empêcher d’aller le titiller quand même.

S’il avait pu, Greer aurait répondu par un sourire moqueur et une allusion sur l’endroit où elle les sentirait, ses couilles. Mais être au contact de Lays, ça ravivait ses démons, ses douleurs et tout le chemin qu’il avait dû faire jusque là. Tesh lui avait pris quelque chose qui n’avait pas guéri. S’il écoutait Hicks parler, il lui rappélerait que le violeur ne pouvait pas se faire violer. A moins de le payer par de longues souffrances.

Scott se fit violence. Il approcha de son ennemie et lui donna à manger, comme une mère le ferait pour son enfant malade. Son attention à son égard n’était pas motivé par la compassion, loin de là. Il l’a voulait en forme pour le grand final.
« On aurait pu être amis... » dit-il simplement, feignant d’être trop concentré sur son travail de nourrice.

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Dim 21 Mar - 16:12

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Avant de prendre la cuillère en bouche, elle pouffa. Comme s’ils avaient pu être amis. Il se faisait des illusions, des idées. Elle n’avait pas d’amis. Elle préféra ne pas répondre, et manger tant qu’il était possible. Il fallait également qu’elle comprenne ses motivations. Greer cessa de parler à partir de ce point. Il lui fit terminer son repas puis il jeta nonchalament la coupelle sur la table. Songeur, il approcha de la fenêtre pour en regarder l’extérieur.

« Tu devrais te reposer. Je te sors du village dans une heure. »
« On va où ? », s’enquit-elle naturellement.
« Trouver un coin sympa pour ta fin...je te laisserai choisir vite fait. »
« Mon cul oui. » Elle ricana. « Tu comptes m'exécuter ? »
Il se tourna pour la regarder. Il ne voyait pas de traces d’anxiété ni d’angoisse. Cette fille avait vraiment un problème dans le fond. Mais le masque tombait. Il tombait pour Scott. Et c’était la fin du jeu pour elle.
« J’ai une autre idée... » répondit-il, énigmatique.

Il quitta son poste d’observation pour venir lui remettre le collier d’étranglement. Il s’installa ensuite sur une chaise.
« Dors maintenant. Tu auras besoin de toutes tes forces. » Il prit une pomme et croqua dedans.
« Si tu l’ouvres, j’t’enfonce la culotte de ton chien dans les narines... »

« Ouais… Tu comptes me violer quoi. Pas de suspens. », fit-elle en haussant des épaules. Elle reposa sa tête sur le coussin, méditant sur cet échange. En réalité, elle s’y attendait un peu. De toute façon, elle n’attendait pas spécialement qu’il le lui dise pour se reposer. Elle reprenait des forces, et manger lui avait fait du bien. Le manque continuait de lui taper sur le système, comme une petite mélodie qui ne cessait jamais, mais pour le moment, elle se contenait.
Elle tourna la tête vers lui, et lâcha soudainement :
« Tu crois que tu vas arriver à bander ? Ou faut que je te tripote le cul ? »

Elle lui retirait l'appétit.
Cette garce savait parfaitement que jouer sur cette corde risquait de lui faire faire des erreurs et elle en profitait. Greer recracha son morceau de pomme dans sa direction dans un souffle sonore et grincheux. Puis il posa sur elle un regard de haine, une fois de plus. Il savait qu’elle le cherchait et il mourrait d’envie de lui casser le bassin. De la faire gueuler comme il avait fait gueuler les autres. Mais s’il faisait ça...Hicks reviendrait. Et il avait une autre vie maintenant.

Lentement, il s’approcha de Lays tout en la toisant puis il ressortit la culotte de sa poche. Il attendait un mot de sa part pour la lui enfoncer jusque dans la gorge, la laisser dans un état de suspension d’étranglement.

Elle le toisait avec affront, et forcément elle ouvrit la bouche pour le provoquer de nouveau. « Tu préfères le baill... »
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’elle se retrouva avec le bâillon dans la gorge, enfoncé sans délicatesse. Elle failli dégueuler le repas et l’eau qu’elle venait d’ingurgiter. Forcément, elle se contracta dans le lit en se débattant un peu.


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Mar 23 Mar - 16:57

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Scott s’en moquait.
Il revint sur sa chaise et récupéra sa pomme. Il la lustra contre sa chemise puis reprit tranquillement son encas.

Tandis qu’il laissait son ennemie reprendre des forces tant bien que mal, le copilote attendait sagement son heure en peaufinant son plan. Il repassait mentalement la façon qu’il emploierait à détacher Teshara de ce lit pour la déplacer tout en la contrôlant. Logiquement, c’était le meilleur moment pour essayer de prendre le dessus et de s’enfuir. Scott n’avait pas l’intention de la laisser faire, bien entendu, mais il n’oubliait pas quel danger représentait cette dingue.

Parfois, il se rendait vers la fenêtre, écartant le rideau d’un doigt pour en vigiler l’extérieur. La cohorte “anti-Lays” continuait de sillonner le village à sa recherche, hélant les passant et questionnant les artisans. Greer ne savait pas quel mec elle avait buté précédemment. Mais il était évident que les Athosiens n’allaient pas lâcher l’affaire. Dommage...Scott l’avait eu le premier, il ne leur laisserait pas.

Il ne lui laissa qu’une heure, comme promis.
Juste avant de la détacher, il tira et déploya un tapis de sol au pied du lit avant de se charger méthodiquement de son cas. Il commença par lui ligoter les pieds ensemble, puis les poignets, la saucissonant pour éviter qu’elle ne lance sa contre-attaque brutale. Elle vint quand même…ça se régla à coups de poings.

Pour les habitants du campement Athosien qui se trouvaient là, lorsque la porte de Scott s’ouvrit, il l’apperçurent en train de descendre avec un lourd tapis roulé en tube, sur le dos. Il peinait à descendre les escaliers sans se vautrer, refusant les quelques personnes qui lui proposèrent de l’aide. Le copilote partit tranquillement dans les rues, tournant dans quelques endroits moins fréquenté pour gagner les abords du village. Il donnait l’air du brave type qui apportait ce grand tapis à quelqu’un.
Mais après s’être assuré de l’absence de curieux d’un coup d’oeil, il quitta complètement les habitations pour gagner la forêt et disparaître à l’intérieur.

Au début, Scott était bien forcé de suivre les chemins de terre. Mais il s’écarta de ces lieux de passage pour franchir arbustes et buissons. Le tapis était trop grand, trop volumineux, trop lourd. Greer s’accrochait dans les branchages à chaque pas et il râlait. Son plan ne prenait pas en compte l’effort qu’il était supposé fournir pour atteindre le petit coin tranquille, en bord de rivière, qu’il connaissait.
Le copilote attendit de trouver un endroit relativement dégager puis il laissa tomber son lourd tapis sans se soucier du choc que subirait la personne à l’intérieur. En observant bien, il n’y avait qu’une partie de la tignasse blonde qui ressortait du tube en tissu. En s’aidant simplement du pied, Greer repoussa le tapis en sens inverse pour le déployer jusqu’à ce qu’il en révèle son noyau : Tesh Lays.

Ca n’avait vraiment pas été un beau moment pour elle.
Enfermée là-dedans, elle avait manqué d’air. Le poids du tapis lui même, conjugué à la façon dont Scott la portait, lui avait ruiné les reins. Mais elle était désormais sortie du village, en-dehors des regards indiscrets et de la troupe qui la cherchait activement.

Sans se soucier de air asphyxié, Scott lui retira la culotte-baillon puis empoigna son couteau de chasse. Il plaça la lame entre les chevilles de son ennemie. Il coupa les liens qui cernaient ses pieds, jusqu’à ses genoux, par des coupures brèves et sèches. L’homme lui avait volontairement laissé le noeud coulant autour de la gorge, même s’il n’était plus relié au lit. Après avoir contourné la blonde, il choppa ce lien et tira dessus. On lui aurait facilement offert l’Oscar du petit pervers qui conduisait une femme par un collier d’étranglement, comme s’il la tenait en laisse. A vrai dire, c’était exactement le but.
Scott songeait qu’il ne pouvait la tenir à sa merci que de cette façon. Elle avait les jambes libres, les mains entravées par l’avant, ce n’était pas sa première fois. Donc logiquement, Tesh savait comment se défendre et reprendre l’initiative dans cet état. Ce noeud coulant autour de sa gorge devenait la seule garantie qu’elle reste bien sage, si elle ne voulait pas être privée d’air, le temps pour elle de choisir sa tombe.

« Voilà comment ça va se passer... »

Il tira très sèchement sur le noeud coulant pour lui faire sentir l’emprise qu’il avait sur sa gorge.

« On va se balader tous les deux. T’as une demi-heure pour me dire quel coin te plait. A cet endroit, je t’offrirai ta dernière chance de t’en sortir. A la loyale ! »

Il donna un nouvel accoup sur le lien.

« Tu appelles à l’aide, je t’éxécute sur place. Tu essaies de t’enfuir, je t’éxécute sur place. T’as saisi ? »

Cet enfoiré avait pris ses dispositions pour qu’elle ne puisse pas répliquer. Et après on ne parlera pas de préméditation ?! En tout cas, quoiqu’elle eusse tentée, il repoussait sans cesse sa défense. Impossible de se tirer de là pour le moment, et bientôt, elle fut enroulée dans un tapis comme un vulgaire saucisson. Oh bien sûr, elle ne lui épargna rien pendant le trajet. Même entravée, dans une position inconfortable, à la limite de l'asphyxie, elle rua comme une dératée quand elle le pouvait, cherchant à le déséquilibrer et à rendre la tâche pénible et ingrate. Bien entendu, il y avait des moments de calme, lorsqu’elle était épuisée, lorsqu’elle suffoquait, lorsqu’elle tournait de l’oeil par manque d’air. Mais dès qu’un peu de lucidité lui revenait, elle faisait chier le monde en ruant.
Elle espérait au moins l’avoir autant fatigué qu’elle ne l’était encore qu’elle en doutait. C’était surtout la position et le manque d’oxygène qui avait raison de son endurance. D’ailleurs, quand enfin elle sentit qu’elle dégringolée et que le tapis heurta durement le sol, en amortissant la chute au strict minimum, elle poussa un gémissement de douleur à l’impact qui chassa le peu d’air qu’elle arrivait à emmagasiner dans ses poumons brûlants.

L’air hagard, la luminosité pas trop violente lui agressant quand même les yeux, Teshara essayait de reprendre ses esprits. L’air frais, maintenant qu’elle était libérée du tapis, lui caressait la peau avec langueur, et surtout, quand elle fut débarrassée de ce maudit bâillon, elle pu inspirer goulument à plein poumons. Ses lèvres bleues indiquées qu’elle manquait d’air, tandis que son teint pivoine indiquait qu’elle avait eu chaud là dedans.
Elle n’eut guère le temps de se rendre compte qu’il détachait ses pieds. Ankylosée, elle reprenait à peine le contrôle de ses membres qu’il tira sur la corde derrière son cou, l’obligeant à s’arquebouter pour ne pas sentir sa morsure sur sa glotte, tout en se retournant avec violence pour s’aider de ses mains et ne pas tomber. Tentative à moitié réussie qui la conduisit à s’écrouler à moitié sur le sol herbeux.

Péniblement, parce que son sang affluait de nouveau dans ses membres, elle se redressa sur les coudes, puis sur les mains, avant de se remettre à genou. En d’autres circonstances, cette position, ces contraintes, auraient pu être amusante. Mais là, Tesh Lays ne s’amusait plus. Elle avait la haine. Une haine dévorante qui était en train de la consumer de l’intérieur, trouvant dans son manque une alliée incongrue qui la fournissait en combustible.

« Va te faire enculer... », maugréa-t-elle en guise d’assentiment. « A la loyale mon cul. » Elle ricana de mauvaise grâce avant de renifler. « A la loyale pour toi, même pas foutue de laisser une femme libre. Mais je suis contente. J’ai pris l’homme en toi en te bourrant le cul. » Elle redressa un peu le menton avant d’ajouter : « Mon passage préféré de la vidéo, c’est quand je fais semblant que le tuyau c’est mon sexe et que je te prends par derrière en te tapant sur le cul. »

Elle s’attendait à prendre une volée, c’était même certain. Mais que pouvait-elle faire d’autre ? Elle n’était plus assez lucide pour se dire que fermer sa gueule était sans doute une bonne stratégie. Seule comptait de déverser son torrent de haine sur lui et de chercher à le blesser. Elle ne pouvait pas le faire physiquement, alors elle le faisait moralement.

La réaction ne se fit pas attendre plus longtemps.
Alors qu’il la conduisait entre deux arbres, il se servit de la corde pour l'étrangler brutalement. En profitant de l’effet de la brutalité, il l’envoya valser contre le tronc de l’arbre, la tête la première. D’une main ferme, il lui harponna la tignasse et lui pressa la figure encore plus fort contre l’écorce.

« C’est comme ça que tu veux occuper les dernières heures qu’il te reste ? » lui cracha-t-il à l’oreille. « Le dernier acte de Teshara Lays, c’est de décrire mon viol avec le sourire ? »

Il tira une nouvelle fois sa tignasse pour lui faire faire un aller-retour contre l’arbre, n’ayant aucune pitié, lui faisant racler l’écorce de sa joue. Il crevait d’envie de répéter le mouvement, de lui réduire la gueule en bouillie contre le bois, ici, maintenant. Sa respiration était devenue forte et irrégulière.

« Tu vas la fermer ta grande gueule ? »

Teshara grognait de douleur. Elle sentait que sa peau n’avait pas résisté à la rugosité de l’écorce de l’arbre, mais au fond, elle s’en foutait. Elle avait ce qu’elle voulait : de la violence. C’était son mode d’expression à elle, sa nature, sa façon d’être. Elle ne se soumettrait jamais à une fiotte comme lui, ni à personne d’ailleurs.
« Ca y est ? Tu bandes ? », lâcha-t-elle dans un grognement de douleur, un demi rictus provoquant peint de façon forcée sur le visage.

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Mar 23 Mar - 18:21

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Pendant ce temps, dans le camp athosien, la jeune russe se réveillait en sursaut d’un énième cauchemar. Alors que son corps avait plongé dans le sommeil avec facilité pour récupérer de ces dernières aventures, son esprit lui, ne lui avait laissé aucun répit. Les ombres étaient revenues pour la happer dans le vide, la griffer, aspirer son âme jusqu’aux tréfonds de l’oubli.
Elle s’était redressé d’un seul coup, en sueur et essouflée. Elle avait sentit ce poids énorme sur sa poitrine, comme la masse d’un démon qui voulait l'empêcher de respirer. Quel mal y aurait il eut à ne pas se réveiller ? Pourquoi son corps s’accrochait encore à ces vieux réflexes : respirer, faire battre son coeur ?
Pour mieux la torturer sans doute, ou pour être sûr d’obtenir une nouvelle dose de ses pilules magiques !

Elle regarda ses mains, toujours abîmées, tremblantes... ce type avait raison, elle ne ressemblait plus à rien et se transformait peu à peu en l’un des monstres qui peuplaient ses songes.
Mais elle ne voyait qu’un seul moyen d’aller mieux... Teshara Lays! De toutes les personnes qu’elle avait vu ces dernières semaines, Teshara était la première à lui avoir fait ressentir quelque chose. Elle était la seule qui s'était soucié d’elle, qui avait voulu lui offrir quelque chose. Et, élément non négligeable... elle était la plus proche détenant ces petites pilules magique!

Esfir sursauta, un bruit quelque part... ses yeux sondèrent la chambre, n’était ce pas une ombre mouvante là dans le coin? Et là près de la fenêtre ? Un autre craquement, y’avait il quelqu’un sous le lit ?

Elle se ramassa sur elle même pour se protéger... mais son cerveau réclamait son petit boost d’hormone et de neurotransmetteurs. Elle ne pouvait rester là, recroquevillée sur un lit inconnu qui finirait peut être par se transformer lui même en mâchoire démoniaque pour l’engloutir.

Elle fixa alors son regard sur la porte et se rapprocha timidement du bord du lit sans toutefois en sortir un orteil. Elle prit plusieurs inspiration avant de se lancer d’un seul coup vers la porte et de la refermer vivement derrière elle.
La première étape était faites... mais pour sortir, il lui faudrait encore traverser la cuisine et passer par June.
Scott pouvait s’estimer chanceux que les démons intérieurs d’Esfir ne lui aient pas permis de s’enfuir par la fenêtre.
Elle tenta de passer la cuisine sans faire de bruit, mais June était là un air inquiet et bienveillant comme éternellement peint sur le visage.

« Je vois que le sommeil vous a redonné quelques forces. Vous voulez manger quelque chose ?», proposa June sans se lever, faisant comme si elle n’avait pas compris le petit manège de cette jeune femme. Elle était de toute façon trop vieille pour lui courir après, tout comme elle l’était pour courir après Scott. Finalement, elle se faisait beaucoup de soucis, tant pour cette rouquine que pour le militaire, lui faisant prendre conscience qu’elle était décidément bien intégrée désormais dans la vie des atlantes.

Esfir sursauta comme à chaque bruits lorsqu’elle était dans cet état. Mais le visage de June n’avait rien de comparable à celui des ombres qui la poursuivaient.
« Je...non... je dois retrouver mon amie. »
Elle regarda rapidement la table et le peu de meubles qui occupaient la cuisine.
« L’homme, il est parti ? Il n’a pas laissé des petits cachets? » c’était fou ce qu’être en manque pouvait vous rendre stupide. Elle n’aurait pas trouvé mieux pour crier sa dépendance qu’en réclamant des cachets à une illustre inconnue.

« Il est parti, et non il n’a rien laissé pour vous. Vous ne voulez pas venir vous asseoir ? Ou bien, préférez-vous qu’on aille au camp atlante ?», répondit June en éludant la première phrase. De toute façon, elle ne savait pas ce que Scott comptait faire, et elle devait reconnaître que ça la rongeait quelque peu.

La technicienne fit non de la tête. Rejoindre le camp Atlante ne lui disait rien. Elle n’était pas vraiment sensée être là et on risquait de faire le lien entre elle et le vol de la jeep... et puis, ils ne risquaient pas de lui fournir ce dont elle avait besoin.
Non, ce n’était définitivement pas une bonne idée.
« Non, je dois retrouver Scott et mon amie. » avant qu’un drame se produise, et surtout avant que son corps soit trop faible pour lui permettre de récupérer une dose de ces hormones magiques!
Elle se dirigea vers la porte, espérant qu’ils étaient encore dans la chambre où Scott l’avait emmenée.

« Alors je vous accompagne.», décréta June en se levant et en serrant son pardessus sur ses épaules. Il n’était pas raisonnable qu’elle se promène toute seule. « Est-ce que vous vous souvenez de l’endroit où il était ?», demanda-t-elle en ouvrant la porte.

Esfir dévisagea la vieille femme un instant, hésitante, qu’elle la suive n’était pas non plus une bonne idée. Que pourrait faire une pauvrevieille femme face à ce forcené ou face à la folie de Teshara Lays ?
Et que ferait elle si elle la voyait reprendre une dose? Étrangement, l’idée de se droguer devant elle gênait la russe sans qu’elle parvienne à comprendre pourquoi.

Elle finit par hocher la tête et ouvrit la porte. Il faisait encore du vent mais la pluie s’était calmée. Réussirait elle à retrouver le chemin de la chambre ? Il fallait au moins essayer.
« Je crois.. »
Elle sortit sans vérifier que June la suivait, elle reconnut l’endroit où Scott s’était arrêté avant de l’amener dans la maison de la vieille femme. Avant cela, elle n’était plus très sûre du chemin mais le village ne comptait pas non plus un nombre infini de rues et de bâtiments. Elle prit l’artère principale, ce qui la conduisit sur la place du marché. Elle s’immobilisa à quelques pas de l’endroit où elle avait laissé sa rage déferlé sur la jolie blonde, elle avait l’impression qu’une éternité s’était écoulée depuis, comme si c’était une autre époque.
Pourquoi avait elle fait subir un tel châtiment à celle qu’elle cherchait coûte que coûte à sauver maintenant ? L’ambivalence des sentiments qu’éveillaient la pégasienne la troublait, Teshara Lays était comme un brasier dans lequel on voulait absolument entrer alors même qu’on savait qu’on y serait complètement consumé.

Un nouveau tremblement de ses muscles la rappela à sa quête primaire, trouver une nouvelle dose. Elle observa les bâtiments autour d’elle.
« Il y avait un étage et cette fille qu’il a mis dehors, vous savez peut être qui c’est ? » finit elle par demander à June dans l’espoir qu’elle pourrait faciliter sa quête.

June suivait tranquillement la jeune femme sans trop s’avancer, restant quelques pas en arrières. Elle ne craignait pas qu’elle ne cherche à se sauver ou quoi, de toute façon elle avait passé l’âge de courir après une gamine qui pourrait être sa petite fille. Arrivée sur la place, la vieille dame considéra les alentours. Il n’y avait pas grand monde, sauf un attroupement qui se déplaçait de maison en maison.
Soudainement, quelqu’un s’écria :
« Cette fille ! Elle a changé de vêtements, mais je suis certaine que c’est elle qui était avec cette démone !».
Le groupe se déporta aussitôt pour venir du côté de June et d’Esfir. Forcément, la première était connue comme le loup blanc dans le camp athosien, et rapidement, les hommes s’enquirent de sa santé.
« Tout va bien, tout va bien. Que se passe-t-il ?».
« Mon mari a été tué par la femme qui était avec elle !», cria une jeune femme qui se mit à pleurer à chaude larme en pointant Esfir du doigt. Cette dernière pourrait sans doute reconnaître la propriétaire de la chaumière dans laquelle elle était entrée avec Teshara, avant qu’elle ne l’envoie chercher à manger.

Esfir fit quelques pas en arrière, de voir ce petit groupe fondre sur elle avec leurs mines renfrognées n’avait rien du tout de rassurant. June se retrouve bien vite en position de bouclier et rassura le groupe.
Esfir dévisageait la foule sans comprendre, prête à fuir à la prochaine alerte. Lorsqu’elle reconnut la femme qui portait l’enfant en pleur dans la chaumière, son coeur se serra. Pas parceque Teshara semblait avoir tué son mari, non, parce qu'elle avait l’impression d’entendre à nouveau les pleurs de l’enfant qui l’avaient tellement bouleversée. Les images du bébé hurlant, se surperposaient à celle du soldat défiguré qu’elle avait bien failli tuer. Elle recula des plusieurs pas tout en secouant la tête en signe de dénégation, puis s’élança vers la direction opposée pour fuir ces gens, et fuir ces images qui réveillait en elle des émotions auxquelles elle ne voulait pas faire face.

Sauf que forcément, essayer de se tirer dans ces conditions, ça faisait tout de suite suspect. Une clameur s’éleva parmi les gens rassemblés, et bientôt, les plus fougueux se mirent dans l’idée de rattraper cette jeune femme. Et ça, June n’y pouvait rien pour le moment, surtout qu’elle accusait aussi le coup de la nouvelle.
Ils étaient au moins quatre à suivre les traces d’Esfir et il ne leur fallut pas longtemps pour la rejoindre et lui bloquer la route.
« Pourquoi tu te sauves, tu dois nous dire où est ton amie !», lança un des deux hommes qui étaient passés devant elle, tandis que deux autres se tenaient un peu en retrait derrière elle. Il s’approcha un peu comme pour faire peser une menace physique sur elle si elle ne répondait pas.

Esfir le dévisagea les yeux écarquillés et les pupilles dilatées par le manque. Elle fit un pas en arrière mais buta rapidement dans l’un de ceux qui l’encerclaient maintenant. Elle se mit à bredouiller des sons alors que les larmes vinrent lui piquer les yeux. Elle regarda de toute part, les battements de son coeur s’accéléraient jusqu’à faire vibrer ses oreilles, et alors, tous ces visages se transformèrent en ombre maléfiques. Elle leva ses mains sur son visage tout en hurlant et en se recroquevillant.
« Non... ne me prenez pas...je ne sais pas ! Je vous en prie laissez moi ! »

« Mais...», commença le bonhomme, un peu abasourdi par cette réaction.
C’était le temps qu’il fallait pour June et le reste de la clique pour arriver. D’ailleurs, la vieille dame s’interposa pour venir près d’Esfir et la soulager de la présence effective des quatre bonhommes, qui bien qu’ils avaient pris un peu leur distance, n’en restaient pas moins proches.
« Comme je vous le disais, nous cherchons aussi cette femme que vous cherchez. Seulement, les atlantes l’ont déjà trouvé. Il faudra aller les voir.».
June ne pouvait pas avouer “qu’un” atlante seulement avait récupéré Lays, surtout qu’elle ne savait pas ce qu’il comptait exactement faire. Elle espérait sincèrement qu’il ait choisi la voie de la raison tout comme elle le lui avait suggéré.
Elle tenta de passer un bras réconfortant autour de la rousse pour essayer de la calmer sans la brusquer.
« Tout va bien, tout va bien. Ils ne te feront pas de mal. Ils cherchent juste cette femme avec qui tu étais.»
« Je ne sais pas où elle est... je ne sais pas... je dois la retrouver.... » geignit Esfir tout en se balançant légèrement d’avant en arrière. La présence de cette foule autour d’elle la privait de tous ses moyens.
June ne savait pas où Scott dormait. Le camp n’était pas grand, mais elle n’avait aucune idée des fréquentations ou des endroits qu’il fréquentait. Elle savait qu’il passait du temps avec une fille, mais qui ?
« Tout le monde la cherche. Pourquoi ne veux tu pas rentrer ? Nous saurons rapidement quand on l’aura retrouvé.», proposa-t-elle une nouvelle fois. Retourner à l’abri de la maison, dans le silence des murs, sans toute cette foule.

Esfir secoua de nouveau la tête. Même si la perspective de retrouver un endroit calme était des plus attirant, le manque qu’elle ressentait rendait de plus en plus pressant de retrouver Teshara.
Elle repoussa June et se faufila comme une anguille entre les jambes de ceux qui étaient encore autour d’elles. Sa course incertaine la conduisit à l'appartement, elle avait reconnu le bâtiment une fois devant. Il fallait dire que les bâtiments à étage avec vue sur la place n’étaient pas légion.
Elle monta l’escalier sans se soucier de savoir si on la suivait, deux choses seulement occupaient son esprit, Teshara et ses gélules !
Scott n’avait pas verrouillé la porte, et Esfir s'engouffra dans la pièce vidée de ses occupants.
Aucune trace, ni de l’homme ni de sa victime. La technicienne chercha frénétiquement dans la pièce, allant dans la salle de bain où l’eau refroidit stagnait encore dans la baignoire, puis revint dans la pièce et chercha partout jusque sous le lit, mais bien que la pièce garda des traces de leur passage, il n’y en avait plus les deux individus.

La jeune femme retourna sur le pas de la porte, essouflée et terrifiée. Elle était en sueur et les tremblement reprenaient envoyant comme de mini choc électriques jusqu'à son cerveau.
Lorsqu’elle retrouva le bas des marches, elle chercha autour d’elle les traces de son passage mais il n’y avait rien de notable, si son esprit avaient été pleinement réveillé, elle aurait sans doute pu trouver quelques indices mais son état ne lui offrait pas un grand sens de l’observation.
Néanmoins, elle aperçut tout près, la jeune femme de la salle de bain. Elle portait encore la veste de l’homme sur ses épaules qu’elle tenait comme pour se réchauffer ou se réfugier dans quelque chose de familier face à la confusion qui régnait dans le camp.
Esfir s’approcha d’elle sans ménagement et attrapa l’un des pans de la veste.
« Où il est ? Dis le moi, où il est ? Et l’autre femme ? »

L’autre se demandait ce qui lui arrivait sur le coin du nez, et elle chercha, sans ménagement elle non plus, à repousser cette furie en lui attrapant le poignet qui tenait ladite veste donnée par Scott. Elle tentait bien d’y décrocher les doigts qui y étaient agrippés, sans grand succès cela dit, mais la protestation était là, muette comme elle l’était, mais son non verbal parlait suffisamment pour être compris.
Forcément, June et la foule avait plus ou moins suivi. Après tout, c’était la seule piste cohérente qu’ils avaient depuis un moment maintenant, et quand ils virent Esfir sortir de la maison et dévaler l’escalier, quelqu’un lança :
«Elle était ici ?»
S’ensuivit d’une discussion animée puisqu’ils avaient demandé à cet atlante s’il ne l’avait pas vu. Est-ce qu’il cherchait à la planquer lui aussi ? Des types montèrent pour aller fouiller la pièce, mais sortirent bredouille, tandis que June venait vers Esfir pour essayer de la calmer une nouvelle fois.

Esfir s’agrippait à la veste avec l’énergie du désespoir. Ses yeux tombèrent alors sur l’écusson avec le nom de Scott. S. Greer.... où avait elle déjà entendu ce nom ? Il lui était familier et pourtant elle était sûre qu’il ne faisait pas parti de la liste des ses conquêtes.
Mais la foule revenait déjà avec son aura dérangeante. La technicienne lâcha la jeune muette pour venir plaquer ses mains sur ses oreilles. Il fallait que ça cesse, il fallait qu’ils se taisent où ils allaient finir par la rendre folle!
Elle émit un son de plus en plus aiguë à mesure que le brouhaha l'entourait à nouveau, et elle prit de nouveau la fuite en cherchant à s’isoler mais en vain.
Furieuse, démunie, elle finit par se tourner vers le groupe d’athosien vengeur pour leur hurler dessus.
« LAISSEZ MOI TRANQUILLE !!!! » le reste de sa colère sorti sous forme de jurons russes auxquels aucun des villageois présent ne saisit un traître mot.
Elle se détourna ensuite et partit en courant vers la forêt, l’endroit qui semblait le plus isolé par rapport à ce maudit village.

Il fallait se rendre à l’évidence, rien de bon ne sortirait de cette affaire si tout le monde insistait. Etait-ce la sagesse de June ou tout simplement du bon sens, mais cette dernière empêcha le reste des athosiens de suivre de nouveau la rousse qui s’enfuyait. Elle craignait pour sa santé et son intégrité physique, mais elle ne pouvait pas courir toute la journée après elle, sans parler du fait qu’elle n’était pas sa mère, ni quoique ce soit. Les atlantes étaient grands, même si là, elle semblait complètement paumée. En tout cas, la vieille dame réussit à convaincre les plus jeunes et les plus véhéments, bien décidés à vouloir en découdre avec la responsable du meurtre d’un dès leur, de se rendre au campement atlante pour discuter avec la hiérarchie de la situation. Ce serait plus simple comme ça, et ils prendraient les mesures qu’ils jugeraient utiles.


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Mar 6 Avr - 23:10

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Plus tard...

Il pensait s’être suffisamment éloigné maintenant.
Les bois venaient de faire place à une clairière assez sympa, même si un petit point d’eau stagnante à côté laissait traîner une odeur nauséabonde. Puisque Lays ne jouait pas le jeu et qu’elle s’acharnait à lui faire perdre les pédales, Greer choisissait le coin pour elle. Le lieu de sa fin, pour la dernière étape, sa dernière chance de s’en sortir.

Scott regrettait d’y être allé fort. A force de provocation, il lui avait ratatiné la gueule contre le tronc de l’arbre avant de la retourner et lui offrir un crochet exprimant toute sa haine. Il en avait mal aux phalanges maintenant. Et Lays gagnait, en plus de sa trogne dévastée, un gros hématome violacé sur la mâchoire.

Elle l’avait cherché.
Et il ne la ménageait plus.

Après l’avoir poussé une nouvelle fois pour qu’elle continue de marcher, la menaçant sans cesse de son outil de strangulation, il se rendit jusqu’au centre de la clairière. C’était plutôt dégagé, pas très discret si un chasseur passait par là. Mais le coin était sympa pour ce qu’il prévoyait de faire.
Le sol n’était pas très régulier à cause des gros rochers qui trainaient ici et là. Un champ de fleur l’avait naturellement envahi, laissant des herbes basses combler les trous. C’était idéal, elle ne pourrait pas se cacher en se couchant. Si elle fuyait, il pourrait aisément la rattraper.
Tesh était faite comme un rat.

« Ca fera l’affaire. » lâcha Scott après un dernier coup d’oeil.

Il retourna Lays sans ménagement et dégaina son poignard de chasse de sa main libre. Sans attendre une réaction de sa part, il trancha les liens qui entravaient ses poignets en veillant à ne pas la blesser. Juste après, il la repoussa avec agressivité, manquant de lui faire perdre l’équilibre.

« Je t’ai parlé d’une fille qui me plait bien. » confia-t-il d’un air étrange. « Elle sait que j’étais un criminel. Une ordure sans le moindre respect pour les autres. Mais elle l’a accepté. Avec elle, j’ai l’impression que ça change... »
Il regarda son poignard et s’éloigna à reculons.
« C’est une Amérindienne. Elle a une culture très spéciale. Tu sais comment son peuple règle les conflits ? »

Scott la questionna du regard avec un air dur et meurtrier. Il planta sèchement son couteau dans le sol et continua de reculer.

Teshara elle, l’observait, la gueule meurtrie, le palpitant haut dans les tours, et la douleur irradiant une partie de son faciès. Pourtant, le pire dans tout ça, ce n’était pas la douleur physique, c’était la douleur psychologique du manque, qui commençait à avoir des manifestations physiques elle aussi. Elle l’écoutait, sans vraiment l’écouter. Quelque part, elle cherchait toujours un échappatoire. Jamais abattu, la pégasienne ne voyait pas sa dernière heure arriver. Chaque minute de sa vie avait été un combat pour survivre, aujourd’hui ne dérogeait pas à la règle.
En tout cas, elle n’en avait strictement rien à foutre des états-d’âmes de son adversaire du jour. Qu’il aime une femme qui le considère pour ce qu’il n’était pas lui faisait ni chaud ni froid. Elle s’en moquait royalement. Elle le laissa faire son petit manège en le considérant d’un oeil torve.

« Les deux types se mettent à une égale distance du couteau. Comme ça. C’est un combat à mort...le premier à l’atteindre à l’avantage de l’arme. Ca ne s’arrête que lorsqu’il en reste un debout. »
Greer levait le masque. Il livrait enfin ce qu’il comptait faire : un duel à mort.
« Donc non. Je ne vais pas t’éxécuter, Lays. Je te laisse ta chance, celle que tu ne m’as pas donné en me violant. »
Son corps se tendait nerveusement. Ça le démangeait salement de débuter ce combat.
« Tu peux essayer de me vaincre. Ou tu peux fuir. Dans les deux cas, ça se termine ici, dans cette clairière. Dans un combat à la loyale. Ce sera la tombe de l’un de nous deux. »
Il donna un coup de menton vers le couteau.
« Fonce. »

« Je t’ai donné ta chance, et tu as failli la saisir en essayant de me violer en premier… Ne l’oublie pas. », grogna-t-elle, en faisant aller ses poignets. En tout cas, cette perspective d’un duel à mort était engageante. Cette fois, elle pouvait s’en sortir parce qu’elle connaissait un moyen de se tirer de là. Il suffisait de tuer dans un combat inégal. N’était-ce pas sa façon de faire habituellement ? Pourtant, elle n’était pas super confiante, la faute à sa trogne abîmée, aux privations, au manque, à son voyage dans le tapis, bref à son état de santé général. Si seulement elle avait ses petites drogues avec elle pour en absorber et se remettre provisoirement...
En tout cas, sur ces belles paroles, elle fonça vers le couteau, bien décidée à se donner au moins cet avantage. Un combat n’était jamais joué d’avance, et un adversaire en mauvaise posture n’était pas vaincu d’entrée de jeu. La vie le prouvait tous les jours.
Encore incertaine sur ses appuis, l’adrénaline coulait à flot dans ses membres, et elle ne tarda pas à reprendre de la contenance. Elle fonçait comme une dératée vers ce couteau tout en considérant Scott. Fonçait-il lui aussi ? Lui laissait-il cet avantage ? Est-ce qu’elle pouvait profiter de sa fixette sur l’arme pour prendre l’avantage sans l’arme en le frappant la première ? Elle n’était pas super forte au corps à corps, Naalem était là pour ça, mais elle se défendait avec sa folie et sa rage, loin de tout sport de combat ou autre art martial.

Enfin ! Se disait Scott. Enfin le grand jour de la vengeance.
Son corps vibrait intensément d’adrénaline et diverses molécules. Le combat qu’il avait si longuement attendu, si longuement espéré. Il ne répondit pas à la nouvelle provocation de Lays parce que, ENFIN, c’était l’heure du règlement de compte. Il la laissa récupérer son arme pour diverses raisons. Pour que le duel soit un peu moins inégal, vu ce qu’elle avait pris dans le pif depuis son emprisonnement. Parce que cette lame était l’héritage de tous ses crimes passés.
Et parce qu’il voulait de la résistance en face. Scott voulait que cette garce se voit perdre lentement, lui faire éprouver des regrets trop tardifs jusqu’à ce qu’il la tue. La trainer dans la merde jusqu’à ce qu’elle le supplie de l’achever. Que ce serait bon !
« APPROCHE !!! » cracha Scott en agitant les mains, hargneux.
Il n’était plus que haine et colère, les plus mauvaises conseillères. Bien conscient que Lays pouvait tout de même remporter le combat, il se concentra au mieux pour rester mobile, éviter les premiers coups, la jauger dans ses réactions. Mais Greer voulait se battre, il voulait lui démolir la gueule.
Il feinta quelques assauts, il fit quelques bonds pour esquiver les coups qui volèrent dans sa direction. Mais Teshara n’était pas la moitié d’une merde, ça se sentait qu’elle avait l’habitude de se bagarrer, du moins de se défendre avec acharnement. Alors il attendit son heure, une petite ouverture, qu’elle porte un coup plus puissant, pour pouvoir passer la lame et venir lui coller une droite très sèche et cinglante.

BIM ! Scott porta le premier coup.
En plein dans le pif ! Pas dans le but de l'assommer. Oh non. Un coup mesuré pour l’humilier davantage, le gnon bien sec et bien bâtard qui lui laisse entrevoir le menu du dîner.
« Je vais te crever ! » gueula-t-il en agrippant brusquement son bras et en lui balançant un coup de boule. Immédiatement après, profitant de cette onde de choc qui avait manqué de le sonner également, il la chassa d’un violent coup de botte.

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Jeu 8 Avr - 15:57

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Tesh savait qu’elle venait de gagner le couteau parce qu’il l’avait laissé faire. Est-ce que c’était le moment de se tirer de ce guêpier en prenant la tangente ? Elle n’était pas certaine que ce soit la solution et puis… Elle avait l’arme, et la haine pour elle. Non, l’envie de le crever une bonne fois pour toute était bien présente, et elle comptait bien lui régler son compte et être tranquille ! Non, elle ne regrettait pas de ne pas l’avoir tué quand elle l’avait à sa merci dans cette infirmerie, ce qu’elle lui avait fait été tellement plus satisfaisant. En plus, il vivrait avec toute sa vie durant, même si elle devait perdre aujourd’hui.
Elle n’avait pas besoin de ses encouragements de merde pour approcher, puisqu’elle comptait le saigner comme un goret. Pour le moment, elle n’arrivait pas à le toucher, mais elle savait que ça viendrait. La défense, ça ne payait jamais. Et elle avait le couteau.
Elle encaissa un premier coup en pleine figure, directement sur son petit nez qui faisait sa fierté. Reculant de quelques pas sous l’impact et la douleur, elle ne vit pas les coups suivant arriver. Ça tambourina sur son corps, sa tête et son bide, et elle se retrouva bientôt par terre parmi les feuilles mortes, l’herbe humide de la dernière pluie, et les champignons.
Elle grogna de douleur. Avec tout ce qu’elle avait encaissé jusque là, prendre une déferlante comme ça la cloua au sol, la respiration coupée par le coup au ventre, et des étoiles dans les yeux par le coup de tête. En fait, elle allait y rester dans cette forêt de merde. Cependant, parce qu’elle avait cette forme d’instinct de survivante qui la maintenait dans ce monde depuis qu’elle était gamine, elle balança un coup de couteau à l’aveuglette alors qu’il revenait vers elle, dans le but de le toucher alors qu’il la pensait par terre et battue.

La morsure soudaine et piquante surprit le copilote. Dans un geste instinctif, il porta sa main au niveau de son bras, là où cette intense brûlure s’était installée. L’instant d’après, il faisait un bond en arrière, voyant le fer de son propre poignard lui cingler le visage d’un coup de vent brutal. Les yeux ronds, mélange de haine, de surprise et de crainte, il se recula de quelques pas pour mieux la cerner.

Après tout ce qu’elle avait reçu, Lays avait de la réponse sous la semelle. Ça lui rappelait leurs chamailleries durant un événement sportif de groupe, il avait pris ça pour un jeu. Elle était énergique, elle savait manier la lame, du moins suffisamment pour se tirer d’un mauvais pas. Le prédateur est toujours plus dangereux lorsqu’il est acculé. Mais le militaire n’allait certainement pas reculer. Plus rien n’existait pour lui, dans cette clairière, si ce n’est sa vengeance. Une seule personne aurait pu le raisonner et elle n’était heureusement pas là pour le toiser d’un air déçu.

Scott Greer contrôla brièvement son bras. Elle lui avait lardé le biceps, la garce. Il distinguait un trou presque net d’où suintait déjà un liquide pourpre. Son regard revint vers la blonde qui s’était redressée, il lui lança un regard chargé de défi. Un geste du menton qui lui disait qu’il était prêt et qu’elle n’allait pas réussir à le faire fuir de si peu.

Bien plus sérieux cette fois, il monta ses bras en une défense digne de ce nom et évolua autour de sa victime. Il rechercha une faille dans sa posture, une hésitation, ou de la peur. La première impulsion de Teshara ouvrit le bal et Scott cria en concert avec elle. Il fonça jusqu’au contact, se risquant à aller plus près pour parer son avant-bras avant que le pic ne s’enfonce dans sa gorge. Il retint son coup de genou qui lui aurait fatalement broyé les bourses avant de plonger une bonne gauche dans ses côtes.

Encore une fois, un coup de taille manqua de lui crever un œil. Une foutue hystérique qui ne se laissait pas approcher. Mais elle allait faiblir avant lui, elle allait faire une erreur et il s'engouffrait dans la faille.

Teshara essayait de rendre coup pour coup avec haine et colère, cherchant par tous les moyens à percer cet enfoiré de cette lame. La jubilation qu’elle avait senti en la lui plantant dans le bras inondait encore son corps, et chaque coup qu’elle portait pouvait bien porter le dernier soupçon de vie de cet homme.

« Je te rappelle que c’est toi qui tiens le couteau, espèce de petite merde ! »

Il remua des doigts.

« Arrête de jouer et viens te battre !!! »
« Gueule toujours… garde ton air pour quand tu en auras besoin. », grogna-t-elle en s’essuyant la bouche, sentant le sang de son nez couler sur ses lèvres. Elle était à bout de souffle, peinant à rester lucide dans la bagarre. C’était plutôt l’instinct qui la préservait pour le moment.

Il attendit son heure, il patienta. Parce que dès qu’il aurait une ouverture, il lui décrocherait la gifle du siècle. Pas sur la joue. Mais contre l’oreille, tout le plat de la main qui s'abattrait contre le tympan et le créverait par la différence soudaine de pression. Il crut voir cette faille, saisir l’opportunité, et il envoya cette attaque de toutes ses forces.

Elle vit également une opportunité dans l’attaque du soldat. Ni une ni deux, elle se jetta dans la faille, profitant de son mouvement ample et de cette main grande ouverte qui vint s’écraser sur le côté de son visage, pour lui envoyer un coup de couteau au flanc, lacérant son vêtement en ripant contre les côtes. Ce n’était pas un coup d’estoc mais de taille, si bien que la lame ne pénétra pas profondément dans la peau. Elle dessina juste une estafilade douloureuse. La mandale qu’elle venait de recevoir claqua dans sa mâchoire et son oreille, lui vrillant la tête comme si elle était prise dans un étau. Elle en perdit la lame qui alla atterrir mollement dans la mousse. La décompression soudaine dans son conduit auditif lui fit lâcher un cri de douleur. Elle se recula en titubant, en se tenant l’oreille, sentant du sang s’échapper entre ses doigts.
« Putain... », maugréa-t-elle désorientée. Elle se pencha, et attrapa un cailloux qu’elle jeta sur le soldat, avant de se retourner pour prendre la tangente dans la forêt et essayer de se tirer.

Lorsqu’il avait senti la lame de son propre couteau racler ses côtés en produisant une déplaisante onde de choc dans son corps, Scott s’était jeté en arrière comme si le geste pourrait compenser les dégâts déjà subis. Il se plaqua une main contre le flanc, pressant très fort, en ayant acquis la certitude d’avoir été ouvert comme un cochon.

Malgré toute sa haine et sa colère, le copilote connut une soudaine lucidité sur le risque de mort qu’il encourait. Le coup de Teshara mettait en lumière le fait qu’il ne se tirerait probablement pas de là vivant, même après avoir gagné. Il s’était senti sur un moment de bascule, une grave hésitation qui aurait permis à cette blonde de foncer sur lui et de le planter en plein cœur cette fois.

Mais Greer avait également fait mouche. Le temps qu’il quitte l’observation de sa plaie sanguinolente, il la voyait lui balancer un caillou. Le projectile le percuta à l’épaule et rebondit en un bruit sourd sans vraiment le blesser. D’une autre main, elle tenait son oreille et penchait la tête de côté, comme si elle était déséquilibrée : un signe très clair de la perforation de son tympan.
Et elle saignait…elle jurait. C’est elle qui vivait ce moment d’hésitation qui allait l’achever.


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Dim 11 Avr - 23:37

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Le dernier mot de Teshara LaysTeshara & Esfir & Scott

Lorsqu’elle tourna les talons, Scott chercha vainement son couteau du regard. Il était quelque part dans les herbes, bien caché. Alors il fonça à son tour, cherchant à la rattraper. Quelque chose en lui faisait qu’il était déterminé plus que jamais à l’achever. L’idée, la pensée, ou bien le souvenir de cette vidéo. Il voyait encore son sourire de satisfaction après l’avoir besogné gaiement avec l’appareil d’analyse. D’avoir pris le temps de jouer, pendant qu’il était inconscient, et de s’être filmée en lui adressant un doigt d’honneur.

Cette vidéo resterait à jamais dans un dossier d’enquête. La preuve de cette honte éternelle ne disparaîtra jamais. Sa bassesse et son vice ne connaissaient aucune limite.
Tandis qu’il filait dans son sillage, remarquant agréablement qu’il réduisait l’écart, Scott se laissa conduire par le passé. Il avait été arrêté devant tous les gars de l’escadrille puis jeté en taule. Il était à l’origine de la plainte mais Lays avait fait passé les marques de sa peau, lors de leur bagarre, pour une agression sexuelle. Elle l’accusait de ce qu’elle lui avait fait subir elle-même. Plus encore que de devoir assumer le viol, il faisait face aux supérieurs.
Le visage sévère du vioque, l’air pincé de Steele. Il avait été obligé de se soumettre, d’encaisser silencieusement l’humiliation, puis il s’était vu suspendre sa licence de pilotage.

Elle n’était plus qu’à quelques mètres, la main toujours sur l’oreille, trébuchant dans des buissons et des racines que quelqu’un en bonne forme aurait esquivé. Scott gueula dans un dernier bond et lui accrocha sa putain de tignasse. Il la cramponna si fermement que sa vitesse de course, à elle-seule, en fit arracher une bonne partie. Mais le reste de la poignée tient bon et elle se stoppa nette, cherchant à se libérer d’une entrave qui ne faisait que se resserrer.

Greer la retourna vivement et lui colla une droite dans les dents. La plus violente qu’il eut administrée à quelqu’un, en hurlant sa rage, sentant distinctement ses lèvres éclater sous le choc.
C’était la fin de Teshara Lays. Elle payait la note, aujourd’hui !

Il passa au-dessus d’elle, la choppa par le col, histoire qu’elle soit à bonne hauteur, puis il lui envoya un nouveau coup. Elle était devant lui mais il ne la voyait pas.
A la place, c’était ses tourments qui s’affichaient sur ce visage de garce.

Elle avait failli le détruire. Elle avait failli lui faire perdre sa place dans l’escadrille.
Il lui explosa le nez.

Elle avait failli lui faire perdre Timber.
Il lui ouvrit l’arcade.

Sa pilote se méfiait de lui maintenant, de cette période d’emprisonnement.
Il lui éclata la tempe.

Elle avait ruiné sa vie.
Il insista de nouveau sur l’oreille en sang.

ELLE L’AVAIT VIOLÉ !! VIOLÉ !!!
Il frappa partout, jusqu’à ce qu’il soit à bout de souffle.

Lays retomba mollement dans l’humus de la forêt lorsqu’il la relâcha. Elle hoquetait de douleur, le corps tressaillant de douleur, vibrant sous l’effet des traumatismes. Quant à lui, il plaquait de nouveau sa main sur son flanc, harcelé par ce tiraillement. Il regarda le résultat de son travail : elle avait le visage en compote. Il n’en ressenti ni honte, ni peur. Il lui ajouta un coup de rangers dans les côtes, le choc la renvoyant sur le ventre.

Ses souvenirs se taisaient, sa frustration venait d’être évacuée dans ce déchainement de violence. Le souffle rauque, le cœur battant à tout rompre, il la regarda avec dédain, pendant qu’elle agonisait.
Il n’allait quand même pas la tuer avant de lui avoir fait vivre la même chose, non ?
Il passa les mains sur sa ceinture et la défit lentement, faisant claquer la boucle pour qu’elle entende bien ce qui allait lui arriver. Puis finalement, il se ravisa. Ce n’était pas ce qui était prévu...ce passé était révolu.

« Je n’ai jamais tué personne. Tu vas être...la première et la dernière. Pour le bien de tous !!! »

Non, il n’allait pas la violer, il n’allait pas lui rendre la monnaie de sa pièce. Il n’allait pas prendre un plaisir malsain à la torturer lentement. Il allait faire ça rapidement et proprement.
Greer empoigna sa ceinture par les deux extrémités, les enroulant plusieurs fois autour de ses mains. Il fit taire cette voix qui ne cessait de lui dire qu’il deviendrait un meurtrier, que ce serait un point de non retour. Que ça le hanterait. Il répondit à celle-ci d’aller se prendre un tuyau dans le cul avant de revenir lui donner ses conseils.

Lays se mit à ramper dans l’espoir vain de lui échapper. Il lui balança un coup de botte dans le cul puis se pencha, dans l’intention d’enrouler sa ceinture autour de son cou et de commencer le boulot. La plainte de la blonde s’étrangla lorsqu’il exerça une rude pression. Il la souleva presque tant il y plaçait toutes ses forces.
Pour s’assurer qu’elle ne puisse plus répliquer, par le fameux caillou qui sert d’arme de fortune ou quoique ce soit qu’il n’aurait pas vu venir, il s’assit sur son dos et poursuivit sans aucun remords.

Rapidement, il sentit à travers sa bride l’effet de la strangulation. Les gestes paniqués de Tesh Lays devenir de moins en moins énergiques, de moins en moins précis. Elle semblait se ramollir, la tête levée, la bouche grande ouverte, d’où une langue bleue et gonflée happait l’air sans en absorber la moindre molécule. Puis elle s'affaissa lentement, les bras et les jambes remuant encore dans des spasmes tardifs.

Greer se demanda si elle ne tentait pas de faire semblant pour qu’il desserre prématurément son étreinte. Alors il donna des petits coups secs, vifs, violents, sans tirer la moindre réaction de sa part. Il vrilla le nœud qu’il avait fait et serra de toutes ses forces. Mais toujours aucune réaction.
Scott attendit comme ça encore trente secondes, le regard écarquillé, indécis, jusqu’à ce que son esprit lui impose ce fait : il venait de tuer Teshara Lays. Elle était morte, il n’y avait plus rien à faire.
Ses nerfs se relachèrent, de même que sa conscience qui s’effondra, puis il roula sur le côté, dans les feuilles. Tandis qu’il tentait difficilement de reprendre sa respiration, il plaqua naturellement sa main contre son flanc et essaya de retrouver une contenance.

Tout ce que Teshara essayait de dire se traduisait par des borborygmes sans queue ni tête, des gémissements de douleurs qui n’apaisaient en rien l'ire de son corps. Elle ne sentait plus son visage tuméfié, sa langue avait gonflé dans sa bouche et ne trouvait plus que quelques dents à tâter, et manquait de l’étouffer à chaque inspiration. Elle n’avait même pas la force de pleurer. Son intellect était refourgué aux oubliettes, seul son cerveau reptilien essayait encore de sauver les meubles. C’était sans doute pour ça qu’elle rampait dans l’humus, la terre, la fange, pour essayer de sauver sa peau. Les coups suivants ne lui arrachèrent que des gémissements de douleurs supplémentaires. S’il pensait qu’elle allait supplier pour sa vie, il se trompait de personne. De toute façon, elle ne l’entendait plus, elle n’entendait plus que son sang à ses tempes, son coeur affolé, sa respiration sifflante, ses râles d’agonies...
Elle allait mourir ici. Les jeux étaient fait. Le seul regret qui pouvait encore la traverser maintenant, c’était de ne pas avoir revu son frère, de ne pas avoir senti son odeur, senti sa peau sous ses doigts… Jamais ils ne s’étaient séparés, jamais ils n’avaient tenté de vivre chacun de leur côté, et… Cette seule expérience aura été fatale, pour Teshara, mais aussi pour lui. Elle le savait. Sa mort appellerait la sienne aussi sûrement que deux et deux faisaient quatre.
Ils étaient morts le jour où elle s’était enfuie de la cité sans lui. Elle avait envie de s’excuser. De le regarder dans les yeux et de lui demander pardon. Teshara savait qu’elle l’obtiendrait, car ils étaient comme ça. Comment haïr une extension de soi-même ?
Voilà, il cherchait son regard ! Cette torsion sur son cou qui la força à relever les yeux, c’était sa main qui lui demandait de le regarder. Il était là, dans les arbres, bienveillant. Elle voulait lui dire qu’elle l’aimait mais sa gorge refusait de parler, alors c’était dans son regard qui lirait tout l’amour qu’elle avait pour lui. Elle l’attendrait, de l’autre côté. Là où il n’y aurait plus de douleur, plus de souffrance. Dans leur cocon de coussin, où jamais plus aucun être malveillant ne viendrait leur faire de mal, où ils auraient le droit d’être heureux sans jugement de valeur, sans remords, sans peine…
Son cerveau reptilien se débattait, il voulait de l’air, il voulait vivre. Mais Teshara sentait la paix la saisir, et tout en se plongeant dans le regard de son frère, elle s’éteignit pour de bon, apaisée par ce pardon fantasmé qu’elle avait vu, apaisée par ces douleurs qui s'étaient tues.
Pourquoi est-ce qu’il avait envie de hurler ?
Pourquoi est-ce qu’il pleurait comme une fillette, lui, Scott Greer ?

« Qu’est-ce que j’ai fais ? » balbutia-t-il, le visage blême. « Qu’est-ce que j’ai fais, bordel ! »

Mais est-ce qu’il le regrettait vraiment ?
Non. Il était surtout ahuri par sa propre violence, par ce vide d’émotions concernant ce meurtre. C’était innommable, abject, même pour une ordure comme Lays. Et pourtant, il avait le sentiment d’avoir bien fait.

Le copilote décida de ne pas rester plus longtemps à cet endroit. Il se redressa et desserra la corde autour du corps inerte de Teshara, énumérant consciencieusement toutes les traces qu’il aurait intérêt à faire disparaître. Puis soudain, il entendit un craquement non loin. Il leva immédiatement le regard vers cette silhouette planquée entre les arbres et cessa de respirer.

Quelqu’un l’avait observé...c’était la Russe !

Esfir était là depuis plusieurs secondes, minutes peut-être, elle n'aurait su le dire.
Elle avait couru dans la forêt pour fuir June et ses bonnes intentions... Retrouver Teshara, lui demander pardon, lui demander de la reprendre.
Mais lorsqu'elle était arrivée, Scott tenait déjà Tesh a sa merci. Elle avait eu beau entendre les bruits de gorge de la Pégasienne, privée d'air, cherchant dans d'ultimes gémissements étouffés à trouver un filet d'air qui ne pouvait plus passer.
Et elle n'avait rien fait... Rien à part se cacher derrière un tronc d'arbre, regarder Teshara mourir en pleurant silencieusement.

Lorsque le regard de Scott croisa le sien... Elle cessa de respirer aussi étrangement que la soeur Lays qui gisait inerte sur le sol.

« T’es venue mater ?!? » cracha rageusement Scott.

Il bondit dans sa direction et alla la chercher, l’empoignant violemment par le bras. Il n’en revenait pas qu’il y avait un témoin du meurtre et que c’était cette espèce de Junkie. Le pouvoir de Lays, qui consistait à détruire sa vie, avait fait héritage qui allait désormais chez Lunienko.

« Tu veux te rincer l’oeil, espèce de fouille-merde ? » gueula-t-il en l’attirant sans ménagement jusqu’au corps. Il la saisit par la nuque et le menton, orientant de force son visage en direction du corps.
« ALORS REGARDE !!! »

Il respirait fort, il avait peur. Alors il faisait en sorte que la Russe ne le sache pas, qu’elle ne le voit pas. Qu’il la terrifie au point qu’elle se pisserait dessus et qu’elle n’oserait jamais le répéter. Lorsqu’il la relâcha, il la repoussa en arrière et fit écran de son méfait, la dominant de toute sa stature et d’un air menaçant.

« Tu veux mourir, Esfir Lunienko ? Tu veux suivre le même chemin ? »

Esfir avait dû reprendre son souffle lorsqu'il lui avait quasiment plaqué le nez sur le visage tuméfié de Tesh, aspirant par la même occasion cette horrible odeur de sang, de bile ... De mort.
La jeune femme se mit à sangloter, petit pantin inerte dans les mains du tueur.

Il la renvoya en arrière, s'écroulant sur le sol, à peine consciente de son propre corps qui tremblait d'effroi.

Elle aurait voulu avoir le courage de celle qui l'avait prise sous son aile, celle qui lui avait fait sentir la vie d'une manière nouvelle... Celle qui aurait pu la détruire et qu'elle ne parvenait pas à voir comme tel.
Elle pleurait, misérable aux pieds de celui qui venait de lui retirer tout espoir.

« Tu... Tu... Oui »
« Ce tas de merde, là, par terre. C’était une putain de tueuse, une saloperie de violeuse, une truande. Et j’l’ai buté ! Toi... »
Il s’agenouilla, rapprochant son visage du sien.
« Tu vas tenir ta langue. Parce que si jamais tu mouftes, si jamais j’entends le moindre mot, où que tu ailles, je te retrouverai ! »
Greer était fou, mené par la haine et la peur. Il harpona ses cheveux et lui renvoya le visage devant le corps.
« Si tu parles, Lunienko. Je te jure qu’avant qu’on puisse m’enfermer, je te ferai la même chose ! C’est clair ? Répète !!! »

La russe pleurait de plus belle, les larmes et la morves inondant son visage déformé par la détresse et le manque.
Elle qui venait de formuler le vœu de mourir se trouvait à nouveau face au visage dévasté, difforme de celle qui avait été là pour elle dans ses pires moments. Le visage d'une mort atroce et cruelle.

Elle fut prise de nausées alors qu'il la forçait à regarder ce spectacle odieux, déchaînement de haine et de folie meurtrière. Elle vomit en tremblant de tous ses membres alors que la peur saisissait ses entrailles.

Oui elle avait formulé le désir de mourir... Mais la mort qu'il lui promettait lui faisait maintenant trop peur.
Ce ne fut pas le désir de vivre qui la poussa à accepter ce marché avec le diable... C'était la peur dans ce qu'elle avait de plus viscéral.
« Clair... C'est clair » parvint elle à peine à bredouiller entre deux éructations acides qui mettaient sa gorge a la torture.

Ça lui convenait presque.
L’idée de supprimer le témoin gênant lui était passé par la tête. Mais s’il commençait, jusqu’où le mènerait l’escalade ? Cette junkie paumée n’était rien de plus que le chien de compagnie de Teshara. Une victime au même titre que lui. Ça ne servirait à rien de la tuer, hormis perdre un peu plus de son âme. Durant ce long moment de silence où il l’écoutait pleurer, gémir, et couiner de détresse, il s’agenouilla plus lentement.
Tranquillement, il la regarda droit dans les yeux et termina son ultimatum.

« Au cas où t'aurais une lueur d’espoir. Tu ne viens pas seulement de vomir sur le corps de ta copine. Tu as aussi répandu ton ADN sur la scène du crime.»
Il lui sourit d’un air diabolique.
« Tu es impliquée. Bienvenue parmi les enculés. »

Scott en avait fini. L’acharnement ne paierait pas à ce stade, il se disait qu’elle allait être assez traumatisée pour ne plus jamais parler du sujet. Du moins, tant qu’il la tiendrait à l'œil. Parce qu’il comptait bien la surveiller à distance et s’assurer qu’elle ne moufte pas. Sur ce moment de suspension, il retourna devant la dépouille de Lays puis regarda longuement Esfir.
« Casse-toi. Fait quelque chose de ta vie. »
Elle n’allait pas assez vite à son goût. A moins qu’elle ne craigne une attaque lorsqu’elle aurait le dos tourné ?
« DÉGAGE !!! » rugit-il à pleins poumons.

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Dim 11 Avr - 23:39

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