Une faim nocturne dévorante - PV Carson

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Mer 22 Avr - 21:40

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Il y avait des nuits qui n’étaient pas comme les autres. Des nuits qui refaisaient vivre l’enfer de la guerre, le traumatisme de ces journées de galères, de morts, de destruction. C’était fréquent, surtout depuis Normandie, surtout depuis qu’elle avait vécu toutes ces horreurs à cause de la reine Wraith. Tout cela avait commencé avec l’opération en Magna, où les Atlantes avaient prêté main forte aux Natus qui se faisaient envahir par la faction de la technocrate Méda’Iyda. Si l’invasion avait été repoussée, elle s’était soldée par un échec cuisant quand le plan d’envergure de la reine avait été découvert. Alors qu’ils pensaient sauver une grande partie de la population, elle avait, par le biais d’espion, découvert la planète sur laquelle les civils étaient évacués.

Et elle les avait tous raflés. Enfants, femmes, jeunes ou vieux.

L’amertume avait été totale. Tout le monde s’était défendu bec et ongle pour sauvegarder la Magna, pour au final apprendre qu’ils n’étaient qu’une distraction dans un plan plus vaste. Aussi, quand ils découvrirent la planète sur laquelle travaillait la reine Wraith à la deuxième phase de son plan, clonant des milliers de Matt Eversman et de Pedge Allen pour en faire une armée, se servant des Natus enlevés comme matière première à ses créations génétiquement modifiées, Atlantis avait choisi de réagir avant de la laisser poser ses dernières pièces sur l’échiquier, où elle aurait certainement anéanti la présence terrienne dans la Galaxie de Pégase, avant de diriger sa flotte sur la planète Bleue pour n’en faire qu’une bouchée.

Au prix d’une guerre terrible, ils avaient remporté la victoire, mais à quel prix ? Pedge avait dû ordonner qu’on élimine tous les enfants des Natus, emprisonnés dans des cellules de stases, soumis à un poison qui allait contaminer tout le monde, sans remède possible selon les scientifiques sur place. Alors elle avait dû prendre la décision. Une des plus dures de toute sa carrière, de toute sa vie. Puis, elle s’était faite transformer en Wraith, grâce à Rodney et à quelques modifications dans l’interface de clonage. Elle était devenue une reine. Elle avait sentie la puissance de ces créatures, leur faim dévorante, leur soif de pouvoir, et elle avait mis à genou Méda’Iyda avant de la tuer dans un combat à mort, à la fois dans le courant télépathique Wraith que dans le monde réel. Leurs âmes s’étaient imprégnées l’une de l’autre, et sa plus grande ennemie, dans un sursaut de vitalité, l’avait marqué à jamais d’une tare indélébile qu’elle devait garder en elle : son gène.

Depuis, il lui arrivait de l’entendre dans sa tête, surtout quand elle était fatiguée, à bout, en colère ou sur le point de mourir. Quand elle n’était plus capable de se contrôler, de s’imposer cette discipline mentale qu’elle entretenait tous les jours.
Comme lors de la manoeuvre qu’elle avait dû faire pour obtenir son grade de capitaine. Empoisonnée, elle était passée à deux doigts de la mort, par fierté, par courage, par inconscience surement. De toute façon, elle était la spécialiste des convalescences longues et douloureuses. Sa carrière n’était qu’un parcours chaotiques de haut et de bas, mais elle avait toujours réussi à obtenir sa promotion et à grimper les échelons, comme elle l’avait toujours espérée. C’était sa putain de fierté.

Cette nuit, c’était habituel, mais différent à la fois. Elle sentait l’emprise de la reine sur elle. Elle la sentait bien trop présente. Elle avait faim. Plus d’une fois, elle avait surpris ses hommes à l'entraînement en les attaquants avec des techniques de combats Wraith, les faisant flipper comme jamais. Il y avait eu cet homme aussi, ce Divon Fis qui était persuadé qu’elle était possédée. Mais il n’en était rien. C’était juste instinctif, parce qu’elle était marquée psychiquement. Rien de plus. Cependant, quand ça la prenait avec violence, elle parvenait toujours à se calmer, mais cette nuit, cette nuit c’était pire. Elle ne parvenait, par le biais d'exercice de respiration, à se sortir de la tête cette fichue reine et ses envies de merde. Si ça continuait, elle allait faire du mal à quelqu’un.

Pedge n’était pas le genre de personne à chercher de l’aide. Elle s’était toujours débrouillée pour encaisser seule. Son égo l’empêchait d’accepter le fait qu’elle était bien entourée, d’amis fidèles qui l’avaient toujours soutenus. Elle devait vraiment être un exemple et un moteur pour eux, parce qu’elle n’était pas toujours la meilleure des amie. Elle le savait, au fond, mais c’était comme ça. Elle était psychorigide.
Et puis, il y avait Isia. Avec Isia, ce n’était pas pareille. Elle acceptait de se mettre à nue, d’être quelqu’un d’autre que le Capitaine Allen. Alors, Isia seule était susceptible de l’aider, parce qu’elle n’avait pas honte d’aller lui demander. Parce qu’elles avaient déjà vu pire.

C’était dans ce sens qu’elle se rendit à l’infirmerie, espérant trouver le docteur Taylor Lawrence pour qu’elle lui file quelque chose, genre un décontractant chimique, ou quelque chose de plus personnel. N’importe. Mais fallait que ça cesse.

« Il me faut Isia… Le Docteur Taylor Lawrence ! », éructa Pedge en déboulant dans l’infirmerie, tendue comme une ficelle de string.

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Sam 25 Avr - 10:48

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Carson était sur son ordinateur dans l’infirmerie. En tant que médecin de garde c’est lui qui devait surveiller les patients cette nuit. Malgré le fait qu’il n’y ait quasiment personne actuellement on était pas à l’abri d’une urgence médical on ne sait où dans la Cité. Cependant ce temps n’était pas perdu. En effet, le brillant biologiste travaillait sur un rétro-virus.

Depuis que Sheppard s’était fait attaqué par ce parasite il avait étudié de près les tissus qui avait été rapportés. En certains points, ce parasite se rapprochait d’une grosse sangsue. En effet, elle possédait une poche qui pouvait s’élargir pour recueillir du sang. Ce sang, elle en tirait les nutriments nécessaires à sa survie. Il apparaissait que les Wraiths avait un patrimoine génétique commun avec ces parasites, il était donc envisageable que les Wraiths étaient de base des humains contaminés par ce parasite, leur état étant donc simplement une sorte de maladie vampirique.

Le but in fine de ce virus était donc de supprimer les particularités génétiques du parasite afin de « guérir » les Wraiths, si le virus fonctionnait correctement, il serait donc probable que les Wraiths redeviennent des humains.

Toutefois cela n’était pas simple à faire et cela prendrait un certain temps avant d’être au point. Au delà-même de la conception simple du rétrovirus il était difficile de pouvoir prouver l’efficacité du virus sans le tester sur des patients.

L’arrivée du Capitaine Allen était une chose à laquelle Carson était loin de s’attendre. Il était près de quatre heures du matin, c’était les yeux lourds que Carson comparait des génomes et l’arrivée gracieusement bourrin de la Capitaine le fit sursauter de sa chaise et renverser sa tasse de café par terre. Toutefois la surprise ne dura que l’espace d’un instant. Carson se ressaisit et le médecin prit le dessus.

- Capitaine Allen, le Docteur Taylor n’est pas de garde… je m’occupe de vous asseyez vous, que se passe il ?

La Capitaine Allen était une patiente habituée de l’infirmerie au dossier médical plus haut que Carson. Le dernier fait en date et pas le moindre… elle avait été transformée en Wraith, d’ailleurs, Carson utilisait plusieurs échantillons de son sang pour ses analyses. Tout s’était bien terminé car elle avait finalement été transformée en humaine à nouveau. Mais des effets secondaires malheureux subsistaient, elle entendait toujours la voix d’une reine Wraith dans son esprit.

Il la dirigea vers un lit :

- Expliquez moi, je vais tout faire pour vous aider, ne vous inquietez pas, ça va aller.

Sa voix était calme et rassurant, le souffle de la Capitaine était haletant signe qu’elle était presque en panique, étrange pour une militaire expérimentée comme elle. Carson commençait à devenir vraiment inquiet.

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Lun 27 Avr - 15:47

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Pedge n’était pas très satisfaite de cette réponse, mais qui pouvait-elle finalement ? Elle en voulait, injustement il est vrai, à Isia de ne pas être là, de ne pas être à sa disposition ce soir. Cette dernière aurait bien rit de ce genre de ressentiment, et il ne lui aurait pas fallu deux secondes pour désarmer la situation. Mais cette dernière n’était pas là. Restait que le docteur Carson, qui n’était pas le dernier des imbéciles. C’était un médecin, au même titre que celle qui la suivait habituellement. Quel mal y avait-il alors à le consulter lui, et pas elle ? Aucun, pour un esprit logique et censé. Logique et censée allaient parfaitement à l’esprit de la texane, seulement voilà, elle était du genre bornée, et assez chiante quand elle s’y mettait. La faute à un caractère de merde, et ce n’était pas son entourage qui allait dire le contraire.

Là tout de suite, elle avait envie de dire à Carson qu’il n’y avait rien, et de se barrer illico presto vers ses quartiers pour tenter de se calmer. Ou vers ceux d’Isia, après tout si elle n’était pas là, elle était sûrement là bas, à défaut d’être avec elle. Un petit peu de sport, de jogging, aller pousser de la fonte, mettre une ou deux raclées sur le ring, se prendre une ou deux raclées sur le ring, bref, quelque chose de physique qui lui sortirait ses idées de la tête et ferait diminuer son stress. Pourquoi n’y avait elle pas pensé plus tôt ? Peut-être qu’en son for intérieur, elle espérait faire du “sport” avec Isia. Ce ne serait pas déconnant non plus.

Seulement voilà, si elle se sauvait maintenant comme une malpropre, ce qui ne lui ressemblait pas, elle devrait certainement répondre à une convocation médicale, ou pire, se retrouver chez le psy. C’était le genre d’épée de Damoclès qui faisait frémir tout bon soldat qui se respectait. En faisant un effort sur elle-même, elle se refit une composition faciale qui se rapprochait un peu plus de la réalité et de sa personnalité habituelle. Trogne de bouledogue, yeux lourds -et pas à cause de l’heure matinale, ou tardive, inexpressive, elle parvenait à rester maître d’elle-même au prix d’une concentration assez poussée. Pourtant, c’était toujours le bordel dans sa tête.
Sans trop s’en rendre compte, elle se retrouva assise sur le bord d’un lit de l’infirmerie. Ce n’était pas son endroit favori, mais elle avait hérité d’une carte de fidélité permanente, et c’était limite si on ne lui avait pas mis un lit exprès dans un coin.

Non peut-être pas à ce point, et ça faisait quelques mois qu’elle était sage maintenant. La faute à une certaine Teshara Lays qui avait usurpé son identité. Encore une sacrée affaire là aussi.

Carson était un brave type. C’était un nounours. Quand on imaginait un docteur, on n’avait que très peu de chance d’imaginer quelqu’un d’autre que Beckett. Et puis, il commençait à avoir de la bouteille dans l’expédition, ce qui n’était pas anodin. Les tracas, les emmerdes, les vicissitudes de ce programme, il les avait tous vécu.

« Je ne sais pas trop. », commença-t-elle de sa voix morne habituelle. N’étant pas le genre à être très expressive, c’était là tout naturel. « Quand je dors, j’ai comme l’impression que Meda-Iyda prend plus de place dans ma tête, et qu’elle dicte des instincts à mon cerveau. ». Comment expliquer cette chose ? Ce n’était pas évident… Manquerait plus qu’elle soit déclassée pour cause de schizophrénie paranoïde… Ce serait tellement injuste et dévastateur. Elle en avait tellement bavé… Peut-être qu’au fond, elle avait plus de séquelles que ce qu’elle ne voulait bien le croire.

Rigide comme une porte de prison, elle ne se détendait pas. Oh, elle n’était pas très tactile habituellement, ne supportant guère la proximité, mais là, elle se sentait vulnérable, et faible, deux sentiments qu’elle n’avait pas l’habitude d’affronter, et de ressentir, elle qui se pensait si forte.

« Je ressens déjà ce genre de chose de temps en temps, mais ça passe, ou c’est très fugace. Mais là, ça m’obsède. »

Comme une putain de camée, pensa-t-elle en soupirant.

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