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Rencontre fortuite et nocturne de la team rocket

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Dim 10 Sep - 19:10

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Chronologie : Nuit du 12 au 13 mai 2017 – 2h09.


Il faisait froid cette nuit-là. Le ciel était clair, et les étoiles brillaient haut dans le firmament de la planète lantienne. La température s’en faisait ressentir. Certes, il ne faisait pas frais au point de souffler de la buée en respirant, mais suffisamment pour vous coller une chair de poule du tonnerre en se promenant en t-shirt. Mais tout cela était subjectif, comme bien souvent avec l’humain. Les digues étaient éclairées par endroit, mais par soucis d’économie d’énergie, certaines zones étaient plongées dans les ténèbres. C’était l’endroit idéal pour les rencontres discrètes, pour les amoureux des étoiles (et ils étaient nombreux dans cette expédition !), mais aussi pour les gens qui avaient besoin de se retrouver un peu seul avec eux-même.

Pedge était là pour des raisons bien différentes. Certes, elle aimait les étoiles, comme énormément de personne, mais cette nuit-là, elle réglait des comptes avec elle-même. Cela faisait maintenant quatre heures qu’elle était allongée dans son lit, à fixer le plafond. Elle avait bien tenté de se mettre sur le flanc, de passer le traversin le long de son corps, de changer de côté, de passer sur le ventre, rien n’y avait fait, le sommeil la fuyait. Plus elle le désirait, plus il s’en allait. Et dans la nuit noire de sa chambre, elle ressassait en boucle les évènements qui s’étaient déroulés quelques jours auparavant dans la grotte de la Magna, chez les Natus. Notamment son entrevue avec la reine, et les souffrances qui en avait découlé. Elle repensa à Matt, et aux tortures qu’il avait subi à cause d’elle, et, par lacheté surement, elle n’était pas encore allée le voir. Par lacheté, ou par crainte. Ce dernier, transformé en Wraith, l’avait complètement démontée dans un combat au corps à corps, allant jusqu’à la torturer physiquement pour le plaisir de satisfaire sa nouvelle Reine.

Elle ne lui en voulait pas.
C’est ce qu’elle se disait.
Mais peut-être qu’au fond d’elle-même, elle lui en voulait de ne pas avoir su revenir cette fois-là également.

Ou était-ce autre chose ?

Quand il était devenu un Wraith, il avait eu une réaction de rejet de sa condition. Il devait la torturer, pour prouver à la reine qu’il était bien devenu l’un des siens, et pourtant, il avait perdu son objectif de vue, en redevenant Matt, l’humain, dans un corps de vampire. Et il l’avait embrassé ! Il l’avait reconnu et il l’avait embrassé. Pedge n’arrêtait pas d’y repenser, et elle ne savait pas quelle conclusion en tirer.

Il y avait cet épisode qui la gênait, mais aussi le fait qu’elle n’ait pas réussi, par devers elle, à le protéger suffisamment pour qu’il ne devienne cette chose horrible. Elle n’avait rien pu faire. Elle aurait dû gagner le combat pour prendre sa place. Elle aurait dû réussir à les faire s’évader du vaisseau. Et au lieu de ça, elle avait subi. Le seul moment de ce triste passage de sa vie dont elle était plus ou moins satisfaite tenait dans le fait qu’elle avait tenté de lui épargner des souffrance inutiles en le tuant. Et même ça, Méda’lyda le lui avait refusé. Mais n’éprouvait-elle pas un peu de honte d’avoir fait ça ? Pouvait-elle regarder un homme en face alors qu’elle avait attenté à sa vie ? Est-ce qu’il lui en voudrait ? Etait-ce pour ça qu’il l’avait si sauvagement massacré dans le second duel ?

Assez, c’en était trop !

Pedge s’était levée d’un bond, elle avait enfilé un pantalon de type legging, un haut à manches longues moulant dans la même veine que son pantalon, et une paire de baskets. L’ensemble parfait du joggeur. Si elle n’arrivait pas à dormir, alors elle irait faire un peu de course à pied histoire de s’aérer l’esprit et de ne plus penser à rien. Il fallait qu’elle fasse le vide. Immédiatement. Dormir passerait après. Elle aurait pu se concentrer sur des choses plus agréables, comme sa famille, le fait qu’elle soit promue, Isia, mais rien n’arrivait à supplanter l’impression d’avoir lâchement abandonné son frère d’arme. Elle ne savait pas pourquoi elle ressassait à ce point cette nuit-là. Peut-être parce qu’elle l’avait trop occulté, sous prétexte qu’elle ne pouvait pas le voir parce qu’il était en quarantaine ou elle ne savait quoi.

Elle venait de faire une bonne partie des digues en courant, à un rythme fou, juste pour se vider la tête. Elle n’avait pas couru normalement, à son rythme, non, elle avait fait la dingue, et maintenant, elle peinait à reprendre sa respiration. Sa queue de cheval était à moitié défaite, et elle avait les joues rosies par l’effort et la fraicheur. Pliée en deux, elle n’entendit pas, avec le ressac des vagues se brisant sur les bras de la cité, que la porte automatique qui venait de l’intérieur s’ouvrit. Elle ne nota pas non plus de changement dans la luminosité ambiante, puisqu’elle se trouvait sous un passage éclairé des digues. Et de toute façon, à cette heure-là, elle se pensait seule.

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Matt Eversman
Caporal
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Dim 10 Sep - 22:14

Matt Eversman

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21h. Tel Dobby, Matt était désormais libre. Bon il n’avait pas reçu une vieille chaussette puante mais bien l’autorisation de Taylor Laurence pour passer la soirée en dehors de l’infirmerie. Cela tenait du miracle d’obtenir un tel accord d’autant qu’il n’était responsable de rien. C’était bien les potes du militaire qui avait effectué les démarches pour amadouer le personnel du pôle médical à coups de gâteaux, de jolis sourires et quelques bouquets de fleurs. Lui ne s’était tellement rendu compte des jours passés à l’infirmerie. Déjà dix jours qu’ils étaient revenus de cet enfer.
Il voyait le temps passé à l’évolution de sa blessure au poignet. Il avait retrouvé beaucoup plus de mobilité mais devait garder l’attelle encore quelque temps. Sheppard avait bien visé, pile dans l’articulation. Résultat, il fallait immobiliser pour que les os se consolident correctement. Quant à l’abdomen, il avait fini par jeter un coup d’œil. C’était pas terrible et ça faisait toujours un mal de chien. Il fallait voir l’évolution, il était capable de se tenir debout et de marcher un peu. La position assise, impossible de la maintenir plus de cinq minutes et encore.

L’infirmière de garde était en train de lui lire la liste des recommandations qui ressemblaient à une longue liste de courses : pas d’alcool, pas de nourriture trop grasse, trop épicé, pas de sport….et en prime deux militaires pour surveiller qu’il ne profiterait de ce petit moment de liberté pour désobéir ou même s’ouvrir les veines dans un recoin. Ils étaient aussi là pour le ramener par la peau de ses jolies fesses pour 8h le lendemain matin. Avant la mission sur Magna, le Ranger aurait certainement pesté de se retrouver si entravé mais pas maintenant. Il ne pensa même pas à râler, se contentant d’approuver la décision et de saluer les deux d’un signe de la main. Les pauvres, ils n’allaient pas s’éclater. Il retrouva un peu de fierté en refusant le fauteuil roulant qu’on lui présenta.

« ça on oublie. »

C’est donc en homme libre que Matt quitta l’infirmerie. L’uniforme était resté sur Magna. Pour ce soir, un bas de survêtement, un t-shirt noir et une veste à capuche suffiraient. Il lui fallait du confortable et surtout du large. Pas question d’un jean qui le serrerait au niveau de la taille. Quoique avec la mise au repos forcé et les blessures, le militaire avait perdu du muscle et peut être un peu de l’excès de fête. Marcher était une galère sans nom. On aurait dit un vieux papy. Il avançait très lentement, se tenant très droit et devait régulièrement faire des pauses pour retrouver un souffle. Le manque de condition physique était bien là. Ce n’était pas étendu sur un lit qu’il risquait de retrouver son corps d’athlète.

C’est dans la salle de pause qu’il retrouva quelques potes qui avait organisé une petite soirée. Rien de mieux qu’un bon DVD et quelques amis pour retrouver un peu le moral. Cela lui fit du bien de revoir certaines têtes, de pouvoir entendre des nouvelles de la Cité et surtout de se saouler au Coca. Le gazeux n’était pas sur la liste de Taylor Laurence. Bien vite, il fut pourtant bien incapable de se concentrer sur le film perdant le fil au fur et à mesure. D’autres images lui revenaient en tête. Il ne pouvait s’empêcher d’associer les détonations du film à d’autres bien réelles qui avaient eu lieu à proximité de sa position. Il y eut de nombreuses sollicitations, ses amis ne pouvant s’empêcher de lui amener des bonbons, des petits cadeaux ou des pop corns. Il ne manquait de rien.

La soirée passa bien vite. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi bien. Il se sentait épuisé mais n’avait pourtant pas envie de regagner de suite son quartier. Une chose lui avait manqué depuis les quatre murs d’atlantis. Il comptait bien profiter de sa liberté pour y pallier. C’est ainsi qu’il ne prit pas la direction des quartiers d’habitation et rejoignit le téléporteur le plus proche, toujours escorté par les deux gorilles. Il appuya bien plus fort qu’il ne fallait sur l’un des points. Les portes s’ouvrirent laissant aussitôt l’air marin fouetter son visage, s’engouffrer à l’intérieur de lui. Sentir l’air marin faisait un bien fou. Il ne faisait pas bien chaud mais peu importe. Matt fit quelques pas avant de finalement lever les yeux vers le ciel étoilé. Cette vision mêlée à celle des tours d’Atlantis valait tout l’or du monde. Un peu plus loin, il y avait un spot magnifique sur l’une des baies. Il y avait un peu de distance mais peu importe il avait jusque 8h du matin et comptait bien en profiter un maximum. Il finit par y arriver non sans mal. La fatigue était bien là, il s’appuya contre les rembardes mais ne put maintenir la position. Avec l’aide d’un des militaires, un dénommé Kyle, il put s’assoir ou plutôt s’affaler. Appuyés sur ses avants-bras en arrière, le ventre n’était ainsi pu sollicité et lui permettait de savourer le moment. Seul. Les gardes étaient un peu plus loin, à fumer une cigarette à la lumière.

La quiétude des lieux fut troublée par des bruits de pas mais surtout une respiration chaotique et bruyante. Il chercha des yeux cette personne qui était en train d’agonisé pendant son running nocturne. Cette dernière apparut dans son champ de vision. Il n’eut pas besoin que son visage apparaisse dans la lumière pour la reconnaître. Il connaissait cette silhouette et désormais reconnaissait cette respiration sifflante. Il l’avait déjà entendu lorsque Pedge était à la recherche d’air, la tranchée transpercée par la ponction wraith. La vision lui revint de suite. Il dut se faire violence et pinçait l’avant-bras pour y mettre fin. Pedge. Il ne put la quitter des yeux. Une multitude de sentiments en lui firent grimper en flèche son rythme cardiaque. Beaucoup de peur mais aussi un certain plaisir de la voir en chair et en os, en vie tout simplement.

« Salut Pedge… » lança-t-il lorsque son regard se posa sur sa personne. Il eut du mal à déglutir avant d’essayer de se reprendre. « Je pensais plutôt que j’allais voir débouler une personne âgée vu la respiration… » La pique manquait de conviction, lâcha d’un ton morne. Il avait cherché à reprendre la petite joute verbale habituelle mais il n’en avait pas envie. Son regard continuait de parcourir les lignes de son visage essayant de scruter attentivement ses traits.


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Mer 13 Sep - 18:06

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Il y avait quelqu’un, quelqu’un qui fut illuminé brièvement pour la raie de lumière supplémentaire qui avait filtré lorsque la porte s’était ouverte. Une silhouette assise par terre, dans la pénombre, et quand elle chercha à distinguer qui cela pouvait être, il la salua par son prénom. Les joues rouges qu’elle avait du fait de sa course ne lui permirent pas de blêmir, mais tel était bien le cas. Elle resta sur place, figée par cette rencontre improbable.

« Matt ? », fit-elle sans s’encombrer de la pique. Elle n’en croyait pas trop ses yeux, ni même ses oreilles, mais quel autre crétin s’amuserait à lui balancer ce genre de pique sérieusement ? Est-ce qu’elle rêvait ? Non parce qu’elle avait passé quelques heures à essayer de chercher le sommeil, en vain. Et cette insomnie était consécutive à un ressassement de pensées qui lui tournaient en boucle dans le crâne, des pensées qui concernaient essentiellement le type avachi par terre. Donc, il était tout à fait possible qu’elle se soit endormie pour de bon et que son cerveau revenait sur lui encore une fois.

Non, elle était certaine d’être réveillée. Elle avait trop mal aux poumons pour qu’elle soit en plein rêve. Elle avait déjà fait des formes de somnambulisme, se réveillant la nuit en ayant conscience de choses qui n’étaient pas, comme penser qu’elle était en train de se faire attaquer par des guêpes, et de se cacher sous la couette pour les feinter et ne pas se faire piquer. Elle savait que ce n’était pas vraiment le cas, qu’elle était dans son lit, qu’il n’y avait pas d’insectes volant, mais elle était obligée de se faire violence pour réussir à se convaincre que ce n’était pas réel. Elle détestait ça pour tout dire.

Mais là c’était différent. Elle sentait l’air de la nuit, la fraicheur qui faisait son œuvre sur la transpiration glacée qui parcourait son échine jusqu’à ses reins, reflet de sa course acharnée contre son manque de sommeil et son cerveau malade, brisé. Elle avait les seins durcis par le froid et l’effort, et sa respiration sifflante qui arrachait des notes douloureuses à ses bronches n’était pas non plus le fruit de son imagination. Bref, elle était bien là, face à Matt qui était tout aussi là qu’elle. Elle n’hallucinait pas.

Elle fit un petit geste de la main comme pour dire que ce n'était rien, sans doute pour chasser le fait qu'elle avait bugué en le voyant. Elle se redressa pleinement, comme-ci elle ne pouvait pas se laisser aller devant lui, maintenant que son souffle se faisait moins sifflant. Elle n'avait plus besoin de conserver une posture semi-pliée.

« Je ne pensais pas te voir ici… », fit-elle en restant sur place, les bras le long du corps désormais. Elle était perplexe. Elle ne savait pas si elle était contente ou pas de le voir. Elle s’était trouvée lâche, ces derniers jours, à éviter soigneusement le quartier de quarantaine dans lequel il était confiné. Elle n’avait eu que très peu d’information à son sujet, tout simplement parce qu’elle n’en avait que très peu demandé. « Ça va ? ». La question conne, mais qui permettrait d’aller de l’avant. Et puis, ce n’était pas normal d’être assis là, non ? Il avait peut-être un problème, ou alors il s’était sauvé de l’infirmerie et il se planquait.

Pour le moment, elle n’avait pas associé les deux lourdauds un peu plus loin, qui fumaient tranquillement leur clope, comme garde d’Eversman. Sa poitrine se soulevait un peu moins et son rythme cardiaque revenait vers des abords plus respectables. Elle se calmait de sa course, même si elle sentait une pointe de stress lui tirailler les entrailles. Ils ne s’étaient pas revus depuis qu’il l’avait plus ou moins massacré sous sa forme de Wraith. D’ailleurs, elle ne pu s’empêcher de le détailler, du moins, autant que faire se peut, pour voir s’il gardait des stigmates de sa condition de vampire. Mais il semblait être redevenu comme avant, comme le ranger qu’il était quand il était parti en mission dans la Magna.

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Matt Eversman
Caporal
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Jeu 14 Sep - 19:29

Matt Eversman

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La dénommé Pedge sembla atteinte d’un vilain bug, se figeant brusquement. Dans d’autres circonstances, cela aurait pu être très drôle et l’objet de pas mal de moqueries. Ce n’était plus le cas désormais. Il n’y avait pas de sourire sur le visage du Ranger, plutôt de l’inquiétude. La déglutition fut difficile. Il attendait un signe, un geste de sa part. Cette réaction finit par venir. Le temps que l’information monte jusqu’à son cerveau ou plutôt qu’elle le trouve dans un recoin de son crâne, il fallait un moment d’où la latence chez Allen. Visiblement tous deux ne pensaient pas tomber l’un sur l’autre. Combien y avait-il de chances pour qu’il se croise sur la base ? Peu et encore moins à une heure pareille et surtout dans un endroit si reculé. C’était même improbable cette rencontre. Vint l’éternelle question sur sa condition, à moins que ce ne soit un réflexe humain. Matt se contenta d’un léger haussement d’épaules, las d’y répondre plusieurs fois par jour. De toute manière, on se fichait un peu de connaître la réponse. Il s’agissait juste d’être poli pour de débuter une conversation.

« Je suis content de voir que tu t’en es bien sortie. » finit-il par lancer après pris le temps de l’observer, ne remarquant pas de bandage visible. Il essaya bien de fouiller dans sa mémoire les derniers éléments sur Pedge, son état mais tout se mélangeait dans son esprit. Il n’y parvint pas. Cela ne voulait pas dire qu’il ne se souvenait pas d’elle, bien au contraire. Chaque soir, il revivait les différents moments vécus durant cette mission. La torture infligée par la reine mais aussi celle qu’il avait pu faire subir à d’autres : Sheppard, elle…. Son esprit sadique avait même inventé quelques autres châtiments, si bien qu’il avait le plus grand à distinguer le vrai du faux. Cela allait mieux avec les somnifères mais les séances chez le psy ne faisaient que raviver les plaies à vif. Il finit par détourner la tête d’elle, baissant les yeux.

« Toi aussi, tu fais tout pour ne pas dormir ? »
« J'essaie de dormir, mais je n'y arrive pas. Je pense trop. »
« Pareil… » dit-il en croisant son regard. D’une certaine manière, cela faisait plaisir de pouvoir échanger avec une personne qui avait exactement le même problème que lui et pour cause ils avaient vécu la plupart de ses épreuves ensemble. Difficile pour autant d’aborder le sujet tant il était délicat. « Taylor Laurence m’a filé des somnifères. Elle en avait marre de ma tronche de zombie. »

« Comme je la comprends, tu ferais peur à un wra... » Elle s'arrêta, plissant les lèvres. « Tu as une tête de déterré, tu devrais les prendre ces cachets. »

Wraith. Entendre ce mot suffisait à lui provoquer des frissons et cette fois la température n’y était pour rien. La tête fut détournée, les lèvres pincées et la mâchoire serrée. C’était beaucoup trop récent pour qu’il n’y réagisse pas. Il n’avait pas le recul nécessaire, le mental encore moins. Il finit par dégluttir, fermant les yeux l’espace de quelques instants encaissant le mini choc.

« J’aurais le temps de dormir après, bien sagement enfermé entre quatre murs… » La perspective de retourner à l’infirmerie ne l’enchantait guère. Ce n’était pas plaisant d’être enfermé là bas à ne rien pouvoir faire ou voir. C’est sûr qu’être là à observer les étoiles, sentir l’air marin sur son visage. Rien n’était comparable. « Je suis en perm’ jusque 8h. Après mes gardes du corps ont ordre de me ramener à l’infirmerie par la peau des fesses. » Tout en parlant, il lui indiqua d’un signe de la main la position des deux militaires désignés pour lui servir de baby-sitter. Une chance, ils n’étaient pas pénibles le laissant faire ce qui lui plaisant et se tenant suffisamment loin de lui pour ne pas le gêner ou l’embêter. Ils avaient beau être plutôt sympas, Matt ne doutait pas qu'ils le rameneraient de force là bas. Il n'avait pas l'intention d'être odieux avec eux. Taylor Laurence lui avait fait confiance, il reviendrait sagement à l'heure sans faire de vagues.



@ pyphi(lia)

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Dim 17 Sep - 18:40

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Il ne répondit pas à sa question. Certes, ce n’était pas l’interrogation de l’année, car elle savait qu’il ne devait pas aller bien, mais c’était une façon aussi pour elle de commencer la conversation. Il n’empêche qu’elle aurait aimé qu’il lui dise s’il allait bien ou pas. S’il avait digéré tout ça, ou pas. S’il avait de la culpabilité, ou pas. Bref, des tas de sous-entendu dans ce simple « ça va. » Au lieu de ça, il fit part de son contentement. Elle haussa des épaules. En fait, en elle se disputait plusieurs choses et elle ne savait pas laquelle elle devait privilégier, et c’était sans doute pour cela qu’elle restait mutique, ou peu loquace, tout comme elle restait plantée à quelques mètres de lui, à le détailler.

Elle lui en voulait, et en même temps, elle était soulagée de le voir, et en même temps, elle se demandait pourquoi est-ce qu’il l’avait embrassée. Un Wraith ne faisait pas ça, et surtout, il était redevenu Matt dans ce corps qui n’était plus vraiment le sien. Alors quoi ? Ce questionnement interne commençait à l’agacer, et du coup, elle se mettait maintenant en colère contre elle-même, même si elle ne le montrait toujours pas. Devant son mutisme, il la questionna sur son sommeil. Elle choisit de s’ouvrir un peu, et d’être franche. Après tout, il avait partagé les mêmes épreuves qu’elle, et elle ne devait pas avoir honte. Pas avec lui. Il savait ce que c’était. Pedge avait failli parler des Wraiths. Le sujet était délicat et elle se pinça les lèvres en se ravisant. Mais trop tard. Il avait tourné les yeux, et il s’était braquée. Elle était désolée, mais elle ne lui fit pas savoir. Peut-être qu’elle aurait dû, elle ne savait pas.

Ainsi donc, il était bel et bien enfermé en quarantaine à l’infirmerie, sous étroite surveillance donc. Alors, qu’est-ce qu’il foutait ici tout seul ? Elle n’allait pas le contredire, préférant approcher un peu. Parler avec lui eu tendance à l’arrêter dans ses craintes et dans ses doutes, cessant le ressassement interne qu’elle entretenait. Elle tourna son visage vers les deux hommes qui attendaient un peu plus loin. Non, il n’était donc pas sans garde. C’était logique. Elle poussa un soupir.

« D’accord. Laisse moi une minute. »

Elle le planta là pour se diriger vers les deux hommes. Ils n’étaient pas envahissant, loin de là, mais elle venait de prendre la décision qu’ils étaient de trop dans les futures discussions qu’ils allaient entretenir tous les deux, et puis, elle pouvait très bien veiller sur son frère d’arme. Quelque part, c’était aussi une façon de conjurer le mauvais sort. En faisant cela, elle s’estimait capable de résister à Matt, dans le sens que s’il fallait s’imposer physiquement, elle y arriverait. Ainsi, elle pourrait passer par-dessus la crainte qu’il ne la blesse ou autre. Et surtout, elle refermerait une plaie de son égo meurtrie par sa défaite dans leur petit duel d’humain à humain. Car celui où il était un Wraith se passait de commentaire.

« Messieurs, Sous Lieutenant Allen. Je prends la relève sur la garde d’Eversman. Vous pouvez disposer. », fit-elle sans préambule. Elle n’était pas en uniforme, ni même en service, mais qu’importe. Voilà comment elle commençait sa carrière d’officier. Par un excès d’autorité. En était-ce bien un ? Isia lui en voudrait-elle ? Certainement pas, ce serait la première à envoyer chier les larbins pour faire le boulot elle-même. De ce côté-là, Pedge avait la conscience tranquille, et si la belle blonde n’était pas contente, elle irait mettre son cul au vent. Ce n’était pas parce qu’elles se rapprochaient qu’il fallait tout passer non plus.

« C’est-à-dire que… »
« Oui ? »
« Nous avons des ordres et euh, nous sommes deux. »
« Et bien vous avez de nouveaux ordres. Merci pour votre travaille, je prends la relève. Rompez. »
« Bien Sous Lieutenant », fit le second en tapant sur la poitrine du premier pour l’inciter à ne pas répliquer. Le ton de la jeune femme était sans appel, et il ne voulait pas discuter et se faire déglinguer ensuite, parce que c’est bien connu, les officiers ont toujours raison. Elle les laissa partir avant de se retourner et de revenir vers Matt. Ni une ni deux, elle prit place près de lui, calant son dos contre le paroi tandis qu’un frisson la prenait. Il faisait vraiment frais, et vue qu’elle avait transpiré, elle allait chopper froid. Tant pis, elle serait quitte pour une bonne crève. De toute façon, elle n’était pas en service, elle pouvait être malade. Elle ramena ses jambes contre son torse et elle les entoura de ses bras, pour conserver le peu de chaleur qu’elle dégageait. Elle tourna son visage fatigué vers Matt, maintenant qu’ils étaient à la même hauteur.

« Je suis désolée de ne pas être venue te voir à l’infirmerie. Je n’étais pas certaine que tu veuilles me croiser, et… »

Qu’est-ce qu’elle n’était pas à l’aise quand il fallait parler des sentiments qu’elle éprouvait. Elle inspira, pour continuer.

« … et, je n’étais pas certaine d’avoir envie de te croiser non plus. »

Mais maintenant qu’ils s’étaient rencontrés fortuitement, elle faisait face à la situation, et c’était moins terrible qu’elle n’y pensait même si elle était tout sauf à l’aise.

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Matt Eversman
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Mer 20 Sep - 14:47

Matt Eversman

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Aussi rapidement qu’elle était arrivée dans son champ de vision, Pedge le quitta. Il entendit pourtant bien les bruits de pas, les quelques bruits de voix un peu plus loin mais le doute était déjà là dans son esprit. Venait-il d’avoir une hallucination ? Etait-il en train de dormir et donc de rêver de cette rencontre avec Pedge Allen ? Le simple fait de se tourner et d’observer la scène qui se situait un peu plus loin dans son dos aurait pu lui apporter la réponse. Il était pourtant incapable d’effectuer une telle torsion pour le moment. Pas question de subir une quelquonque torsion ventrale. Matt quitta les étoiles pour baisser la tête essayant de savoir si tout cela était bien réel. Il essaya bien de trouver quelques détails dans son environnement qui semblait bien réel : se pincer lui faisait mal, il parvenait à se rappeler des éléments des dernières heures avec ce film, ces potes…

Une main passa, repassa à plusieurs reprises sur son visage, se perdant parfois dans les quelques millimètres de cheveux qu’il pouvait posséder sur le dessus de son crâne avant de masser cette barbe de 2-3 jours qui poussait ici et là. C’était ridicule. Il y avait des trous, des endroits dépourvus de poils et encore pouvait-on parler de barbe quand cela ne dépassait pas plusieurs millimètres. Matt était vraiment imberbe, ce n’était pas un mythe. Pedge Allen n’en était pas un non plus. Finalement la jeune femme revint dans son champ de vision s’adossant à la rembarde juste face à lui. Il la toisa essayant de se convaincre qu’elle était bien là, face à lui. Il risqua un regard en arrière à la recherche de ses gardes qu’il ne repéra pas. Ne restait-elle donc plus qu’elle pour veiller sur lui et surtout le ramener le lendemain ? Matt aurait dû se questionner sur ce qui venait de se passer. Ce n’était pas pourtant pas le cas. Il passait à autre chose, ne s’en formalisant pas. Ne pas se prendre la tête semblait être son crédo ces derniers jours. De toute manière, l’esprit lui prenait suffisamment d’énergie pour le vider.

Pedge amorça une fois de plus la discussion, s’excusant de ne pas être venu le voir tout en lui donnant les raisons. Matt s’efforça de croiser son regard, tentant toujours de se convaincre qu’elle était bien là face à lui. Ce n’était pas encore suffisamment clair pour lui et son esprit. Pedge n’étiat pas n’importe qui. Jamais l’expression frère et sœur d’arme n’avait eu de meilleur nom pour exprimer leur relation. Ils avaient partagé l’horreur, la torture, la mort ensemble. Il avait une confiance sans nom en elle. Rien ne pourrait davantage les lier et pourtant...

« Tu avais tes propres blessures à panser… »

Taylor Laurence lui avait donné quelques nouvelles de l’équipe. Tout d’abord très vagues puis elle avait fini par aborder l’état physique de chacun et les blessures subies étaient rudes. Personne n’avait vraiment été épargné par cette mission. Le corps n’était pas le seul touché, l’esprit l’était bien davantage. Le sien était en souffrance, celui de Pedge ne semblait pas aller mieux si elle subissait les mêmes cauchemars que lui. Le silence avait repris ses droits depuis deux bonnes minutes avant qu’il ne se décide à reprendre la parole.

« C’est moi qui te doit des excuses de toute manière. Je suis désolé, Pedge… » Hop, un immense pavé dans la marre. C’était loin d’être facile pour lui de lâcher cette phrase, les lèvres étaient serrées comme s’il retenait encore d’autres paroles. A moins qu’il ne les serrent pour essayer de tenir le coup. Le mur de façade s’écroula.

« Je suis vraiment désolé… » Pouvait-on vraiment s’excuser de l’avoir massacré ? de lui avoir ôter des années de vie ? ça paraissait tellement impensable.

« Quand je ferme les yeux, je revois ces moments où je t’ai massacré… je ressens la satisfaction que j’ai eu à ce moment là, le plaisir que j’ai eu à voir ton sang giclé… tout ce qui comptait c’était obéir à cette reine... Et maintenant… maintenant je suis là face à toi.…. « dit-il d’une voix où la déception était bien palpable. Il fut bien incapable de soutenir son regard, il n’en avait pas envie et ne le méritait pas de toute manière. Matt se prit la tête entre deux mains, pas sûr que cette compression permette de ramener un peu de calme à l’intérieur. Pedge avait toutes les raisons pour vouloir lui exploser la tronche, pour lui faire payer ses atrocités d’une balle dans le crâne. Rien de ce qu’il pouvait dire ou faire ne pourrait le racheter tant ce qu’il avait commis était d’une violence sans nom. Eversman n’avait pas encore parlé de ça à personne, cela le concernait elle et lui. Il renifla balayant l’humidité soudaine de son visage dans la manche de sa veste tout en gardant les yeux bien baissés. Les cris d'Allen, ses gémissements lui revenaient en tête. Il ferma les yeux essayant de les chasser. S'il avait été apte d'esprit, il aurait peut être fait le rapprochement avec le fait qu'ils étaient seuls maintenant, Allen pouvait lui ôter la vie en tout discrétion.


@ pyphi(lia)

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Ven 22 Sep - 16:51

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« On peut dire ça oui », fit-elle en guise d’écho à sa conclusion facile sur le fait qu’elle n’avait pas envie de le croiser. Cela n’avait rien à voir avec ses propres blessures, ou peut-être que si, mais elle ne se l’avouait pas. Les raisons étaient cependant plus complexes. En croisant Matt, elle se revoyait elle en tant que tortionnaire, puis en tant que torturée. Il était le seul qui pouvait lui renvoyer cette image parce qu’il était le seul à être présent à ce moment-là. Elle n’eut guère le temps de développer qu’il prit la parole… pour s’excuser. Au final, elle n’était que trop contente de le laisser parler, cela lui évitait de le faire. Elle n’était jamais très à l’aise avec les sentiments. Les exprimer n’était pas simple.

Machinalement, elle posa son regard assez froid sur son comparse. Lui ne la regardait pas. Il était fermé. Il semblait accuser le coup, et prendre sur lui pour se lancer. Elle ne dit rien, préférant le laisser continuer à son rythme. Ils avaient toute la nuit après-tout, vu que le sommeil se refusait à eux. Elle se demandait quelle serait la suite de ses propos : s’excuserait-il de l’avoir torturé ? De l’avoir embrassé ? De quoi donc ? D’avoir tardé à arrêter les tortures pour balancer des informations ? Elle faisait plusieurs hypothèses dans sa tête en attendant qu’il progresse dans ses propos. C’étaient les tortures qu’il lui avait infligé qui le turlupinait. Elle arrêta de le toiser, préférant poser ses yeux sur ses pieds engoncés dans ses baskets de course à pied. Il souffrait le martyre, il avait besoin que ça sorte. Elle pianotait avec ses doigts tout en l’écoutant.

Et elle le comprenait tellement.

« Et maintenant tu es face à moi et quoi ? », soupira Pedge en posant son menton sur le creux que formait ses deux genoux joints. Elle laissa le silence s’installer. Que répondre à tout ça ? Devait-elle répondre à son mal-être ? Ou rester factuelle et objective ? Elle ne savait pas trop quoi faire. Quelque part en elle, quelque chose lui disait que la meilleure attitude était de le prendre dans ses bras pour l’absoudre de tous ses remords. Être prévenante, attentive… Mais elle savait qu’elle ne ferait pas cela parce qu’elle n’était pas comme ça. « Tu aurais préféré que l’un de nous deux ne s’en sorte pas pour qu’on ne se recroise pas ? Je ne suis pas fière de tout ce qui s’est passée moi non plus, mais je suis contente d’être là, et je suis contente que tu sois là aussi. » Il l’agaçait à baisser les yeux.

Mais elle n’allait pas le houspiller non plus.

« Matt ? », elle chercha à accrocher son regard. S’il ne remontait pas ses yeux vers elle, ce n’était pas grave, elle ferait sans et puis voilà. « Ce n’était pas toi qui a fait ce que tu as fait, mais un Wraith. Si tu avais eu ton mot à dire, on aurait retenté de s’évader comme la première fois… » Première fois où il l’avait embrassé cela dit en passant. Est-ce que ça viendrait sur le tapis ?

Si elle était honnête avec elle-même, elle devait reconnaître qu’elle lui en voulait de l’avoir défoncée comme une vulgaire bête… C’était pire que pour une bête en fait. Mais si elle réfléchissait deux minutes, et qu’elle restait objective, sa réplique tenait parfaitement la route, et elle ne pouvait raisonnablement pas lui en tenir rigueur. Elle essaya d’enrober ça dans un peu d’humour.

« Je t’en veux simplement de m’avoir battue à la régulière », fit-elle avec tout le sérieux du monde d’où pointait un soupçon d’arrogance, même si c’était une forme de soupape de décompression. Elle blaguait en somme. Elle espérait qu’il ne le prendrait pas au pied de la lettre, et si tel était le cas, ce serait bien fait pour sa gueule, elle avait qu’à être plus expressive. Elle s’en voulait surtout de ne pas avoir gagné le duel qui lui aurait rendu la liberté et à elle… une condition de Wraith.

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Matt Eversman
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Ven 22 Sep - 19:36

Matt Eversman

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Les paroles d’Allen résonnaient en lui, y trouvant un écho particulier. Oh que oui, il aurait préféré que l’un des deux ne s’en sortent pas. Plutôt, il aurait préféré ne pas être revenu de cette mission. Pas avec une telle fin. Personne ne pourrait se satisfaire d’avoir été réincarner dans le camp adverse et avoir massacré, tué son propre camp pour l’ennemi. Si encore il était mort là bas… mais non, on l’avait ramené pour qu’il puisse désormais bien se rendre compte des méfaits et affronter la très dure réalité. Il n’en avait pas les épaules. Il n’était pas capable d’assumer ses actes, sa perte totale de contrôle. Cette culpabilité le rongeait de l’intérieur. Ajouter à cela, une bonne dose de torture et cela un cocktail des plus déprimants.

Lorsque Pedge l’interpella par son prénom, il se sentit comme obligé de relever les yeux vers elle croisant son regard l’espace de quelques instants. Il ne put maintenir son regard observant un point quelques centimètres plus bas avant finalement de dévier la tête vers l’océan. C’était trop lui demander maintenant. La vague tentative d’Allen n’eut pas l’effet escompté. De nombreuses infirmières avaient bien tenté de lui faire comprendre que ce n’était pas lui, qu’il n’était pas responsable de la blessure de Sheppard. Heureusement qu’elles ne connaissaient pas le restant des faits. C’était lui qui avait provoqué ses plaies, qui les avaient causé. Il parvenait très bien à s’en rappeler, à ressentir l’envie de démolir ses adversaires. Pedge en rajouta une couche rappelant aussi qu’il s’était battu avec elle, tout ça pour l’amusement d’une reine. Il en avait des frissons rien qu’en y repensant. Les lèvres étaient pincées fortement, les mains tellement serrées que les jointures en étaient devenus blanches.

« Crois moi, j’aurais su, je t’aurais laissé gagner » lâcha-t-il d’une voix pleine de rancœur. Ce n’était pas à elle qu’il en voulait mais plutôt à la terre entière, voir peut être aussi un peu à lui-même. C’était lui le responsable de ce bordel sans nom dans son crâne. Ce n’était pas lui. Ce n’était pas dans sa personnalité de souhaiter la souffrance des autres et au fond de lui-même il n’aurait jamais pu accepter que quiquonque se soit sacrifié pour lui. Il avait gagné le combat pour la sauver elle. Pour qu’elle puisse vivre.

« Vous auriez mieux fait de m’abattre d’une balle dans le crâne. Je méritais rien de plus après tout ça… » dit-il avant de renifler. La voix était fébrile. Nul doute que s’il avait pu se remettre sur pieds et prendre les jambes à son coup, il l’aurait fait. Là, il n’avait pas le choix. Matt ne parvenait pas à gérer le flux émotionnel qui s’était emparé de lui depuis plusieurs minutes. La fatigue, la colère, tout cela n’était pas à garder le contrôle de ses émotions.

« Je me suis fait capturé par l’ennemi. Je lui ai donné des informations classées top défense. J’ai été faible. J’ai tabassé ma coéquipière…J’ai basculé du côté ennemi. J’ai massacré et tué mes coéquipiers…. Je méritais pas de vivre après ça. Je le mérite toujours pas. Je peux pas te regarder en face, je peux pas regarder Sheppard ou même les autres sans penser à tout ça…. » lâcha-t-il d’une voix plus forte. Sous le coup de la colère, le militaire s’était redressé quittant sa posture décontractée pour s’exprimer. Il ne pourrait la maintenir longtemps.

« Tu veux ta revanche ? Tu veux te venger de moi ? Tu veux m’aider ? Colle moi une putain de balle dans le crâne, Pedge… »




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Dim 24 Sep - 11:47

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Tentative d’humour : échec critique. Elle avait essayé de titiller son orgueil en relançant cette espèce de rivalité latente entre eux, une forme de communication qui les conduisait toujours à se bousculer verbalement et à se défoncer physiquement pour surpasser l’autre, mais cela ne prit pas. Au lieu de ça, il répliqua d’un ton amer qu’il aurait préféré la laisser gagner, s’il avait su. Mais voilà, il ne l’avait pas fait, tout comme elle ne s’était pas laissée faire non plus. Elle avait perdu en essayant de gagner de tout son être pour qu’il soit libre. Il avait fait de même, et cela en disait long sur le genre d’homme qu’il était. C’était sans doute pour cela qu’elle l’appréciait désormais, parce qu’elle savait ce qui se cachait sous la carapace du crétin grande gueule qui la ramène tout le temps. Il s’était sacrifié pour elle, et cela, elle ne l’oublierait jamais. Elle soupira néanmoins, contrariée qu’il ne prenne pas la mouche. L’humour n’avait pas sa place ce soir. Tant pis. Il voulait la jouer mélo dramatique, elle n’allait pas s’en priver…

Surtout quand elle entendit la suite de ses propos. Sa petite introduction sur le fait qu’ils auraient dû l’abattre le conduisit à s’énerver davantage. Mais qu’est-ce qu’il racontait ce con sérieusement ? Et cette conclusion… Elle regrettait d’avoir congédié les gardes. Elle ne se sentait pas capable d’affronter ça. Pourquoi est-ce qu’il lui rentrait dedans de la sorte pour lui dire ces avanies ? Est-ce qu’il pensait sérieusement qu’elle était là pour lui régler son compte et que c’était pour ça qu’elle avait congédié les plantons ?

Maintenant il l’agaçait bel et bien, et elle ne se cacha pas pour le lui faire comprendre. Elle se redressa elle aussi, délaissant la chaleur de sa position.

« Tu es vraiment qu’un con Matt », finit-elle par lâcher, ne sachant pas comment démarrer sa réplique. Elle n’avait pas envie de se prendre la tête, pas avec lui, pas ce soir. Mais manifestement, il avait besoin de faire sortir ce qu’il avait sur le cœur, et elle avait dit qu’elle le ramènerait à huit heure à l’infirmerie. Elle ne pourrait pas se soustraire à son devoir maintenant qu’elle se l’était octroyée. Elle hésitait entre le fait d’aller l’embrasser pour le calmer, comme il l’avait fait dans cette cellule miteuse du croiseur Wraith, ou à lui en coller une. Ni l’une, ni l’autre des deux solutions ne semblaient lui convenir. Et puis quoi ? C’était décent d’embrasser quelqu’un comme ça juste pour qu’il la ferme ? Ce n’était que de la pitié, et la pitié, ça se jette aux orties.

« Je te pardonne tout ce que tu as fait, si c’est ce que tu veux entendre. Je le pense vraiment. Je ne t’en veux pas objectivement. Bien sûr que je suis en colère contre toi, mais je le suis tout autant contre moi ! »

Elle se réadossa contre la rembarde, remettant ses cuisses verticales, ses deux pieds contre son postérieur, et ses genoux dressés vers le ciel. Ses avants bras étaient posés dessus, et elle jouait avec ses doigts. Elle continua d’une voix plus faible, plus intimiste, pour faire redescendre la colère qui l’animait, tout en espérant un effet similaire chez son interlocuteur.

« Tu crois que j’en suis fière ? Tu crois que je suis fière d’avoir donné des informations à l’ennemi ? Tu crois que je suis fière d’avoir laissé mon coéquipier se faire torturer sous mes yeux dans l’espoir de ne pas parler ? » Elle releva ses yeux vers lui. Ils étaient humides, mais elle se contenait. « Je t’ai tué là bas tu sais. Je t’ai brisée la nuque. Pour que tu ne souffres plus, et… et… et j'ai pris sur moi pour le faire ! Je ne me le pardonne pas ! » Elle faisait un effort surhumain pour se contenir tandis qu'elle se pointait du doigt en le posant sur sa poitrine, et son air neutre s’en trouvait fortement affecté. «Je ne veux plus avoir à refaire ça… alors... s’il te plait, ne me le demande pas. » Sa voix se brisa légèrement sur la fin de sa phrase. « Tu es plus fort que tu ne le crois espèce de con, alors arrête, relève le tête… Je ne pourrai pas supporter que cette salope m’ait enlevé mon frère d’arme en plus de tout ce qu’elle a pris déjà. »

Elle ne le regardait plus, préférant observer ses doigts qui « s’amusaient » entre eux. Elle ponctua enfin son propos après un petit moment de latence où ses yeux finirent par se reporter sur le faciès du ranger :

« Tu sais que tout le monde sait que tu n’avais pas le choix, alors arrête de torturer et prend l’amour que les gens te portent pour te redresser. Tu vaux mieux que ça. »

Elle pleurait silencieusement, mais sa voix était ferme, bien qu’un peu nasillarde forcément, tandis qu’elle le toisait durement. Elle préféra papillonner du regard vers l'architecture de la cité en essuyant les quelques larmes qui coulaient le long de ses joues d'un revers de main colérique. Elle ne voulait pas lui montrer cela. Elle n'aimait pas être faible. Mais elle était cassée, sur les nerfs, fatiguée, stressée, et il n'arrangeait rien. Il l'obligeait à être émotive, elle qui détestait cela, et elle n'avait qu'une envie, s'enfuir en courant se cacher tellement elle était mal.

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Matt Eversman
Caporal
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Mar 26 Sep - 20:06

Matt Eversman

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L’insulte de Pedge aurait dû lui soutirer un sourire. Ils avaient l’habitude de s’insulter, de se rendre les coups. Cet homme-là n’était plus. Il était resté sur la planète de la Magna Cavernum. Le nouvel homme qu’il était devenu baissa la tête, comme un gamin sous la réplique de ses parents, peu fier de lui. Pedge ne s’arrêta pas là, à son grand regret. Le fait qu’elle le pardonne aurait dû lui retirer son poids dans la poitrine mais ce n’était toujours pas ça. Il ne la croyait pas capable de pardonner ou plutôt lui ne se sentait pas capable d’être pardonné. Les faits étaient trop graves. Ils avaient trop de conséquences. Lui n’arrivait pas à s’accepter tel qu’il était devenu. C’était là le très gros problème. Matt n’écouta la suite que d’une oreille, frottant régulièrement ses yeux bien trop humides dans la manche de sa veste poussant quelques soupirs destinés à essayer de se reprendre.

Tout cessa alors qu’elle avoua l’avoir tuer en lui brisant la nuque. Ça c’était du nouveau, de l’inédit et cela focalisa l’attention du militaire qui croisa son regard. Les sourcils se froncèrent, Matt tentant de rechercher dans sa mémoire ce moment. Echec critique. Il essaya vainement de chercher dans son regard un soupçon de mensonge mais cette fois ce fut elle qui se sentit obligé de tourner la tête, visiblement bouleversée. Cela le convint sur la véracité des faits. Elle l’avait bien tué pour abréger ses souffrances sauf que… il était toujours là.

« Je m’en rappelle pas… »

C’était un nouvel échec de plus. Néanmoins Pedge avait fait ça pour lui, même si ça lui en avait coûté. Tout comme lui l’avait battu pour lui offrir la liberté. Plus que ses propos l’incitant à relever la tête, à se battre d’une certaine manière, c’était la tension dans la voix de la militaire qui le toucha le plus. Même dans les pires moments, enfermés dans cette geole il n’avait jamais entendu une telle fragilité. Pedge était un roc, pas une roche capable d’être fissurée. Pourtant… Des fractures semblaient apparaître minute après minute. Chaque nouvelle déclaration semblait en rajouter une autre. La découvrir ainsi n’aida pas le Ranger. Elle était ainsi à cause de lui, à cause de ce qu’elle avait dû faire pour lui.

Toujours lui. Il était la cause de très nombreux problèmes et savoir que cela faisait souffrir les autres n’aidait pas davantage. D’un revers rageur, il essaya une fois de plus ses yeux humides avant de prendre sa tête entre les mains, frottant son visage et son crâne à plusieurs reprises tout en laissant échapper de longs soupirs. Pedge l’incitait à se reprendre, lui faisant savoir que personne ne lui en voulait. Facile à dire. Le physique reviendrait, le mental c’était tout autre chose. Pour revenir, encore fallait-il le vouloir ? La motivation faisait actuellement défaut. Le militaire plein d’assurance n’était plus et la pente pour y revenir était très abrupte. Il ne parvenait même à imaginer commencer à la grimper. On ne passait pas à l’envie de se coller une balle dans le crâne à « je vais bien, tout va bien. »

« Moi je me pardonne pas… » lâcha-t-il d’une petite voix. « Je me croyais capable de résister à tout. J’ai résisté à rien du tout…. j’ai été si faible Pedge » Décevoir les autres était difficile mais alors se décevoir soi même l’était davantage. Il aura fallu d’une mission pour que l’assurance bâtie au fur et à mesure des missions, des années de service n’explose en morceaux. « J’aurais pu tuer Sheppard si… Il lui a fallu quatre balles pour m’arrêter. Quatre balles quoi… » tout en parlant Matt se sentit obligé de caresser les zones lésées : poignet et abdomen. Il allait repartir dans une nouvelle spirale négative mais s’obligea à ne pas en dire davantage, à pincer les lèvres pour ne pas s’écrouler davantage. Cela dura une bonne minute avant qu’il ne reprenne, levant les yeux vers elle.

« Si tu étais morte là bas Pedge… »


Matt n’osait même pas y penser. Il ne serait certainement plus là. Pedge représentait beaucoup pour lui.




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Mer 4 Oct - 17:16

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Il était complètement apathique, fermé, mutique, elle le bousculait, en allant même jusqu’à pleurer tellement elle était perturbée, en colère, perdue, et bouleversée. Elle s’attendait à un minimum de réaction, à la mesure au moins de l’effort qu’elle produisait pour s’ouvrir, en pensant que ça lui ferait du bien. Mais non, il restait fixé sur une ligne de pitié et de détestation de sa propre personne, sans rien dire. Il baissait même le regard. Il y eut un semblant de réaction quand elle avoua qu’elle l’avait tué, mais il se contenta juste de dire qu’il ne s’en souvenait plus. Elle avait envie de le secouer comme un prunier, pour qu’il réagisse… Néanmoins, il semblait affecté par ce qu’elle lui disait, même s’il ne manifestait pas grand-chose. Mais dans quelle mesure ? Qu’est-ce qu’il se disait ? A quoi pensait-il ? Faisait-elle écho chez lui ou bien se morfondait-il encore plus ? Pourquoi est-ce qu’il ne disait rien ?! Pourquoi est-ce qu’il ne la coupait pas ?

Quand finalement, elle arriva au bout de ses propos, en affirmant les choses directement, elle était à bout de nerf. Il pleurait lui aussi. Un beau duo de loques. Heureusement qu’ils n’étaient qu’à deux.

« Je me pensais capable aussi de résister à tout Matt… », fit-elle en écho à ses propos. Elle s’était sentie impuissante, faible, elle qui avait une fierté et une arrogance hors du commun, qui l’incitait à rayer le parquet et à tout écraser, et pourtant, elle n’avait pas tenu, malgré toute sa volonté. Et cette fichue volonté était son moteur, son endurance, sa détermination. Elle s’était retrouvée brisée en milles morceaux pour cette Wraith, malgré toutes ses protestations. Elle était morte, ou pas loin, plusieurs fois, et tout recommençait dans un cycle infernal. Y penser était dur. Il continua sur Sheppard, tel un zombi. Elle secoua la tête. Ca ne servait à rien de le contredire, il allait réfuter l’ensemble de ses propos en bloc. Il n’écoutait pas de toute façon, focalisé sur sa douleur et sa peine, sur son mal être et sa condition mentale.

Elle soupira. Blasée. Elle ne savait pas quoi dire, quoi faire, quoi répondre. Elle n’était pas taillée pour ça. Il finit par continuer tout seul, laissant en suspension sa phrase. Si elle était morte… elle n’aurait plus à affronter tout ça.

« Ouais… », dit-elle en soupirant, sans relancer. Il voulait juste se faire du mal. « Je serai morte et voilà. Les risques du métier. » Elle renifla un coup après sa banalité censée dédramatiser la situation, avant de se lever. Elle avait froid, dans son survêt. « Ramène ton cul, je sais ce qu’il nous faut. » Elle lui tendit une main pour qu’il s’en saisisse au besoin pour se remettre sur ses pieds. Elle avait arrêté de pleurer, plus par dignité que par envie.

Elle comptait l’emmener au bar, boire quelque chose. Bref, changer de lieu. Ici il faisait froid, c’était glauque, et l’ambiance commençait à lui peser. Il fallait qu’elle marche pour s’aérer l’esprit et les idées.

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Matt Eversman
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Sam 7 Oct - 17:34

Matt Eversman

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Les risques du métier… Il était beau le métier tiens.. Militaire depuis sa majorité, le Ranger ne pensait même pas remettre le treillis, reprendre une arme en main pour le moment. Tout ça lui semblait fort lointain. Un moment où il avait pu être fort. Ce n’était plus le cas actuellement. Ce temps-là était révolu. Eversman se contenta d’une longue expiration tout en essuyant ses larmes dans le creux de son bras. Il essaya tant bien que mal d’effacer toutes traces d’humidité. Soufflant à plusieurs reprises essayant de se reprendre un peu, de ne pas s’enfoncer davantage dans le pathétique. Quoique là il ne pensait même pas à l’image qu’il pouvait renvoyer à sa frère d’arme. Ce n’était pas l’une de ses préoccupations actuelles. Il s’en fichait carrément.
Une main apparut dans son champ de vision attirant son attention. Il releva les yeux vers elle et sa prétendue solution. Ses doigts s’agrippèrent au niveau de son poignet. Il fallut un bel effort conjoint pour le remettre sur pieds, non sans quelques rictus de part et d’autres. Bordel que ça faisait mal. Pas sûr qu’il veuille repasser d’une position allongée à debout de sitôt.

« A quoi tu penses ? »
« À une bonne bière. »

Bière. Ça sonnait bien ce mot, même très bien. Matt pinça les lèvres, les avertissements de l’infirmière lui revinrent en tête. Il y en avait même un paquet et l’alcool faisait bien parti des interdictions. Il était parti de l’infirmerie dans l’optique de suivre les recommandations mais là. Il voyait cette boisson comme un peu de réconfort. Il aurait le temps d’y repenser bien après. Le premier téléporteur n’était pas placé à proximité de leur position. S’il avait choisi de passer par ce morceau de jetée, c’était justement pour profiter du calme et de la quiétude du lieu loin de tout et donc loin des premiers abords du téléporteur. Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour qu’un écart ne se creuse dans le duo. Lui avançant à son allure de papy et elle normalement.


« Tu me portes sur ton dos ? » Première tentative d’humour du Ranger depuis le début. Marcher faisait du bien, donner l’impression d’aller un peu de l’avant et surtout de ne pas penser pour ressasser toujours les mêmes pensées noires.
« Et tu ne veux pas que je te prépare un biberon aussi ? », répliqua-t-elle en se tournant vers lui.

"Un biberon de bière ?" répondit-il tout en parvenant enfin à sa hauteur.
« C'est faisable mais je prends une photo. »

Ce n’était pas vraiment ça qui mettrait en péril la carrière du militaire. Ce genre de photos devait déjà trainer sur quelques cartes SD. Il n’y avait rien de bien original pour lui. Le militaire devait trainer pas mal de photos gag derrière lui, les semant au fil des soirées comme le petit poucet et ses miettes de pain. Le militaire se contenta d’un haussement d’épaules, préférant garder son souffle et sa salive pour la marche. Bon dieu qu’il était loin ce fichu téléporteur. Lorsque ses fichues portes finirent par s’ouvrir sur leur passage, Matt lâcha un soupir d’aise. Le manque de condition se faisait clairement ressentir, tout comme l’état lamentable de son abdomen qui le lui rappelait. On aurait dit une notification agaçante qui ne cessait d’envoyer des messages nerveux à son cerveau. Ce dernier était déjà trop encombré pour s’occuper d’appuyer au bon endroit, laissant ça à sa comparse.


« Déjà... » accueillit l’ouverture des portes. C’était pas suffisant pour qu’il se soit remis de l’effort précédent. Il fallait encore marcher dans les dédales des couloirs vides. Peu de fous se promenaient à une heure pareille. Personne même à part eux. Et tout cet effort fut récompensé par une porte fermée. On avait pas idée d’aller au bar à une heure pareille. Atlantis avait beau être une expédition civile, la base était bien régie par des règles militaires d’où la fermeture pour éviter les débordements. Le contingent avait suffisamment à faire la nuit pour servir en plus de service d’ordre. Tout ça pour ça. Une épaule appuyée contre le mur, les yeux mi-clos, le Ranger tentait de se remettre de l’effort. Aux mouvements de sa poitrine et sa respiration rapide, on devinait que la marche avait représenté un vrai défi physique.


« Je bouge pas de là… tant que j’ai pas eu ma bière, Allen. »





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Lun 9 Oct - 14:20

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Matt était… mou et dur à la fois. Il semblait en chier grave pour se remettre sur pieds. Pourtant, il était athlétique. Le combat contre Sheppard avait dû être traumatisant pour son organisme, sans parler de son retour à un physique d’humain lambda. Le manque d’exercice depuis le retour ne devait pas y être étranger non plus. Bref, on aurait dit un petit vieux, et elle galéra vraiment à le remettre sur pieds. Toujours est-il qu’elle ne voulait plus le voir pleurer. Ils avaient parlé, ils avaient exprimé des choses, il devait maintenant les digérer, se les remémorer et avancer. C’était tout frais. Il était encore pleinement dans le traumatisme psychique et elle pouvait lui dire tous les mots du monde que ça ne changerait pas grand-chose à son état. Il lui avait clairement demandé de l’achever, et elle concevait facilement qu’il ne pouvait pas se marrer et se lancer dans un combat de pique verbale avec elle l’instant d’après.

Elle devait être dans ses songes car il l’interrogea. Elle lui servit une réponse bateau, même si elle ne pensait pas du tout à la bière en question. Il n’empêche que ça ferait du bien au corps comme à l’esprit d’aller se rincer le gosier avec du houblon fermenté. Elle commença à marcher vers le bar, refaisant le point en son for intérieur. Elle se sentait épuisée, faible et contrariée. Elle ressaçait beaucoup les évènements, et sa rencontre avec Matt n’arrangeait pas les choses, surtout que lui était à fond dans la culpabilité. Ce qui la rongeait également était ce sentiment particulier de n’avoir pas réussi à garder des informations pour elle. C’était stupide, surtout quand on savait ce qu’ils avaient vécu tous les deux. Au moins, cette nuit, elle était avec son ami d’infortune, et ils n’avaient pas besoin de causer pour comprendre quel mal s’insinuait dans leur esprit jusqu’à les empêcher de dormir. Elle aurait tué pour une bonne nuit de sommeil, mais elle se refusait à aller à l’infirmerie demander des somnifères. Pedge et les substances psychoactives, ça faisait deux.

Gainée dans son survêt moulant de course à pied, et propulsée par des baskets à bulle d’air de running, Pedge ne tarda pas à distancer le ranger qui marchait comme un papi. Il tenta de faire de l’humour et c’était bon signe. Elle resta neutre, comme à son habitude. La blasée de service. Au moins, il ne serait pas dépaysé. Elle prenait sur elle pour faire bonne figure, ou du moins, une figure impassible, même si elle était tourmentée. Elle profitait de Matt pour essayer de se redresser, ne serait-ce que par fierté. Elle ne voulait pas paraître faible à ses yeux, et elle se mettait en devoir de lui tenir la tête hors de l’eau. Comme elle s’était retournée vers lui, elle marcha à reculons, juste pour l’embêter, et pour le toiser. Il fallait bien lui rappeler qu’il trainait la patte, non ? Elle n’allait pas le prendre en pitié, ce n’était pas son genre. Elle avait dit ce qu’elle avait sur le cœur, et maintenant il fallait avancer. Qu’il s’apitoie était une chose mais il ne fallait pas que ça dure.

Comme toujours dans les téléporteurs, ce fut rapide. Les portes s’ouvrirent sur leur destination, accueillit par une supplique de Matt. « Courage, une bière ça se mérite. », répliqua-t-elle pour l’encourager un peu. Elle allait te le remettre au sport le Matt, ça allait être vite réglé. Ils cheminèrent en silence. Manifestement, le jeune homme gardait ses pensées sombres pour lui et il économisait son souffle déjà bien bruyant. Pas de verbiage, de lamentation, rien.

Ils arrivèrent devant une porte fermée. Elle aurait dû s’en douter. Le bar ne pouvait pas être ouvert à cette heure-ci. Il fallait des limites sous peine de voir des débordements se produire. Elle râla en s’appuyant elle aussi contre ladite porte fermée. Elle commençait à en avoir marre. Le sommeil était là, quelque part, il venait sans venir. Peut-être que si elle se posait quelque part, elle finirait par s’assoupir, mais elle s’était collée un boulet au pied en renvoyant les deux nounous d’Eversman. Maintenant, elle devait assurer le babysitting jusqu’à huit heure.

« Si tu ne bouges pas de là, tu l’auras demain matin ta bière. », lui répondit-elle en soupirant. Elle pouvait toujours ouvrir les portes avec son passe. Mais ce n’était pas très raisonnable. Elle avait déjà outrepassé ses droits en renvoyant son escorte, alors est-ce qu’elle pousserait le vice jusque-là ? Elle était tout juste promue, ce serait quand même con de se faire gauler pour une connerie pareille… Tiens ? Elle pensait à l’avenir ? C’était bon signe non ? Elle croisa les bras. Elle savait qu’il resterait des bières dans la salle de repos. Il en restait toujours.

« En salle de repos, y a toujours des munitions. Ce n’est plus très loin. », se risqua-t-elle de proposer. Et de but en blanc comme ça, elle lança une bombe : « Sinon… tu m’expliques pourquoi tu m’as embrassé sur le croiseur, et j’ouvre cette porte. ». Fallait bien que ça arrive à un moment ou à un autre dans la conversation. Pedge se sentait suffisamment en confiance pour poser la question, et cela tenait au fait qu’ils avaient marché un peu. Elle le regardait en coin, les bras croisés sous sa poitrine, le dos contre la porte du bar, tranquillement.

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Matt Eversman
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Mar 10 Oct - 15:57

Matt Eversman

Beer will guide you home



« Faudra me porter pour que je bouge de là… »

L’annonce faisait suite à un petit grognement lâché après la menace de devoir encore marcher pour atteindre une autre pièce d’Atlantis. Ça semblait impensable pour le militaire qui avait déjà le plus grand mal à se remettre de l’effort d’être parvenu jusque-là. Il n’en pouvait plus. Le restant de ses abdominaux aussi. Matt n’avait pas envie de bouger, pas une fois de plus. Merde, il n’y avait qu’une porte entre eux et ce fichu bar. Ils étaient proches du trésor mais non, fallait encore marcher. Sa bière, il la voulait maintenant. Plus tard, ce serait impossible pour lui.

« Et demain matin, je suis à l’infirmerie. » lâcha-t-il faiblement.

Infirmerie ne rimait pourtant pas avec beuvrie. Bien au contraire. Il ne fallait certainement compter sur le personnel soignant pour lui ramener une boisson proscrite. Certes l’infirmerie n’était plus l’endroit très hostile dont il s’était fait le portrait depuis plusieurs années. Il avait découvert une autre facette de ce lieu : la quiétude. Là-bas, il s’y sentait en sécurité avec du personnel prenant soin de lui. Cela, il n’en avait pas l’habitude car il s’était toujours mal comporté là-bas en n’en faisant qu’à sa tête. Forcément on le lui rendait bien. Depuis son passage sur Magna, son comportement s’était modifié. Il acceptait d’être là-bas, de coopérer avec les soignants et s’était montré des plus dociles. C’est pourquoi il n’appréhendait pas son retour en ce lieu. Certes la vision des étoiles, de la Cité d’atlantis lui manquerait mais Matt savait que c’était un mal pour un bien. Pour lui.

Et pan. Là ce n’était plus un pavé qui venait d’être lâché dans la marre mais plutôt une espèce de méga bombe nucléaire qui fit réagir immédiatement le Sergent. Son cœur sembla louper quelques battements avant d’accélérer pour combler cet oubli. Ce dernier sortit de sa torpeur pour tourner son visage en direction de la jeune femme, croisant son regard l’espace de quelques instants. La scène sembla se matérialiser dans son esprit, il se remémorait très bien ce même regard qu’il avait pû échanger. Cet épisode avait eu lieu lorsqu’il était wraith. Elle était sa proie, lui son prédateur. Rien ne s’était passé comme cela aurait dû, comme la reine l’avait convenu. Ses doigts verdâtres sur sa joue et cet instant où il avait posé ses lèvres sur les siennes. Une sorte de feu d’artifice avait alors éclaté en lui. Ce fut la fête émotionnelle en lui. Encore maintenant il semblait capable de la ressentir. Il se reprit, s’empressant de détourner les yeux. Mal à l’aise.
Une main nerveuse passa sur son visage avant se perdre sur son crâne essayant aussi bien de le stimuler un peu tout en retirant un peu de la sueur provoqué par cet effort. Il osa un nouveau regard dans sa direction. Pedge était toujours là, face à lui attendant les réponses les bras croisés et certainement bien décidé à ne pas bouger tant qu’elle n’obtiendrait pas ce qu’elle désirait. Ok elle désirait quelque chose alors autant en faire de même.

« Va falloir que tu ouvres cette porte alors… Me faudra plus qu’une bière là…. »

Un échange de regards sincères eut lieu. Epuisé, Matt n’avait pas l’intention de se dérober ou de s’enfermer dans le silence. De toute manière, il lui fallait parler de ce moment avec Pedge. Il le faudrait à un moment ou à un autre. C’était important. Cela aurait certainement des conséquences sur la suite de leur relation, peut-être qu’il perdrait sa sœur d’arme mais il n’était pas capable d’imaginer toutes les changements que cela pourrait provoquer. Peut-être que cela l’aiderait.
Quoiqu’il en soit, Pedge Allen se débrouilla pour forcer l’ouverture des portes et c’est ainsi qu’ils découvrirent cet espace, habituellement si animé, vide. Les chaises étaient posées sur le bar, d’autres sur les tables. Le ménage avait dû être fait, il y a peu. Tanpis le personnel d’entretien devrait repasser. Le militaire pénétra à la suite de sa comparse, s’approchant du bar. Les chaises hautes, ce n’était même pas la peine. De un, il aurait la plus grande peine à se hisser dessus et de deux, la position avachie n’était pas idéale pour lui.

« Prends les munitions, pas mal de munitions… » dit-il tout en s’asseyant dans un sofa de la pièce. Lorsque l’héroïne fut de retour, les bras bien chargés, il s’empressa de l’aider en attrapant l’une des bières la décapsulant rapidement. Ça, il ne l’avait pas oublié. Cela semblait aussi inné que le fait de respirer ou de savoir marcher pour lui. Mine de rien cette première gorgée fut des plus savoureuses. Voilà longtemps qu’il n’avait pu ressenti ce goût ambré en bouche, c’était toujours aussi incroyable. Ce petit goût d’interdit en plus. Alcool et médicaments, il avait un cocktail explosif dans les veines. Taylor Laurence allait adorer.

Pas besoin de jeter un coup d’œil en direction de Pedge pour savoir que son regard perçant et lourd était toujours sur sa personne, en attente de réponses. Il lui fallut deux autres gorgées pour gagner en assurance, suffisamment pour se mettre à parler.

« La Reine m’avait ordonné de te ponctionner. Je voulais le faire, je devais le faire pour me nourrir. C’était vraiment vital pour moi. Pour moi, tu n’étais qu’une proie. Quand je t’ai touché, je me suis souvenu qui tu étais, ce que tu représentais pour moi, ce qu’on avait vécu ensemble et… » Il fallait une nouvelle gorgée d’alcool pour trouver le courage de continuer, pour calmer le feu qu’il s’imprégnait de ses entrailles, de son coeur. « ce que je ressentais pour toi… ». La déglutition fut laborieuse. Soutenir son regard devenait de plus en plus hardu. « Tu as été si forte sur ce vaisseau, tu étais là quand j’avais besoin…toujours là...tu comptes beaucoup pour moi. » Même les doigts enserrant la bouteille trahissait sa nervosité. « tu es plus qu’une sœur d’arme à mes yeux… Pedge. Je suis tombé amoureux de toi là-bas.. » Ayé la seconde ogive nucléaire venait d’être lancée.





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Dim 15 Oct - 20:22

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Elle ne comptait pas le porter. De toute façon, elle n’en était pas capable. De le traîner, certainement, en le prenant sous les aisselles et en laissant ses pieds râper le sol, mais de là à le porter, non. Il pouvait donc toujours rêver. Du coup, comme il ne semblait pas disposé à bouger et qu’il fallait reconnaître que le lendemain, il était à l’infirmerie, et qu’il n’aurait pas le droit à sa petite bibine tranquillement, elle lança de but en blanc une question sous forme de chantage à la bière. Elle savait qu’elle allait faire son petit effet en la lui posant, parce qu’elle était quasiment certaine, ou du moins, elle pensait fortement, qu’il n’assumerait pas son geste. En fait, elle se rendit compte qu’elle ne venait pas de jeter un pavé dans la marre là, mais plutôt un menhir, avec Obélix au bout. Elle ne pensait pas qu’il réagirait de la sorte. Elle voyait plutôt le bon vieux Matt se tourner vers elle avec son regard rieur, le calembour prêt et la réplique assassine et affutée, pour lui sortir une énormité dans la gueule, visant certainement son physique repoussant et son allure guindée et coincée, mais en fait, il semblait plutôt avoir… peur. Ou gêné. Non, il était plutôt gêné. Il ne savait plus où se mettre. Il s’épongea le visage, surement pour virer la sueur qu’il avait accumulé sur son front lors de son petit périple vers le bar.

Elle voyait bien qu'il était au fond du trou mais quand même, c'était bien le genre de sujet qui devrait lui permettre de réagir facilement pour la clasher. Il ne l'aurait pas loupé avant la Magna. Elle sous estimait peut-être l'étendue des dégâts psychiques qu'il affrontait à l’heure actuelle, peut-être biaisée par cette tentative d’humour vaseuse dans les couloirs alors qu'ils se dirigeaient vers le bar. Elle pensait qu'il allait prendre un peu sur lui pour remonter la pente mais maintenant qu'elle le voyait cogiter elle n'était plus sûre de rien.

Bref il ne voulait pas parler sans avoir bu plusieurs bières. Elle soupira. Elle pouvait aisément revenir sur sa question en lui disant que ce n'était pas grave et qu'ils avaient qu'à aller en salle de repos. Il y aurait sûrement des munitions là-bas. Mais son attitude était étrange. En fait, elle avait sa petite idée du pourquoi il l’avait embrassée mais elle était à mille lieues d’imaginer les raisons profondes de son acte d’apparente rébellion vis à vis de la reine. Le fait qu’il marchande était quand même bon signe. Jamais il ne lui accordait les choses directement, il fallait toujours qu’il cherche à en tirer partie. Ils échangèrent un regard, lourd de sens, puis elle se décida.

« Bon… »

Elle n'était pas enchantée du tout, mais maintenant, il fallait qu'il assouvisse sa curiosité piquée au vif. Pourquoi est-ce qu'il lui fallait beaucoup de bières pour raconter ça ? Elle était un peu niaise et elle aurait dû sentir le coup arriver mais Pedge n'était pas la première quand il s’agissait de décrypter les choses liées aux sentiments, surtout qu’elle passait son temps à esquiver les siens quand elle le pouvait. Ou à les murer. Elle savait bien faire ça aussi. Ouvrir le bar avec sa carte d’accès d’officier ne lui plaisait pas vraiment. En l’espace d’une soirée, et toujours parce que Matt était dans le coin, elle avait outrepassé ses droits deux fois. La carte passa dans le scanner, et la porte s’ouvrit.

C’était curieux de découvrir ce lieu habituellement si animé aussi vide. Les chaises étaient sur les tables, la musique était éteinte, tout comme la lumière, et il n’y avait pas un chat. Il ne fut pas difficile de trouver un interrupteur. C’était encore plus sinistre, mais ça ferait l’affaire pour deux âmes en peines.

« Ouais… Je vais chercher ça. », elle le toisa quelques secondes, le questionnant du regard mais elle ne discuta pas plus que ça. Il semblait en avoir besoin. « Je te préviens, on rend le lieu comme on l’a trouvé. », finit-elle par dire avant de s’en aller chercher ce qu’il fallait. Il y avait tout ce qu’il fallait dans la remise derrière le comptoir. Et elles étaient fraiches. Néanmoins, Pedge n’en ramena pas des tonnes non plus, il ne fallait pas déconner. Elle ne voulait pas se bourrer la gueule, simplement prendre un pot entre frère d’arme. Elle en avait plein les bras quand même quand elle revint à la table que Matt avait sélectionnée. Elle ne prit pas place dans le sofa à ses côtés, mais sur une chaise qu’elle descendit d’une table, en face de lui. Elle se décapsula une bouteille à la suite du ranger, qui déjà s’enfilait une bonne rasade. Elle fit de même, appréciant pas trop le gout. Elle devait reconnaître qu’à cette heure-là de la nuit, ce n’était pas folichon comme sensation en bouche. Elle fit la grimace en reposant sa bouteille.

Il se lança enfin. Plus il parlait, et plus il buvait, et plus elle sentait arriver la suite. Elle se ferma petit à petit. Ça devenait trop sentimental. Qu’est-ce qu’il lui faisait là ? Elle pensait qu’il allait lui dire qu’il avait voulu emmerder la reine, la défier en l’embrassant, juste pour la faire chier. Ou que c’était un plan, un truc un peu foireux à la sauce Eversman mais qu’il n’avait pas pu le mettre à exécution. Un truc comme ça quoi.

Elle ne savait plus où elle en était. Elle ne savait pas s’il se moquait d’elle, s’il se payait sa tête. Elle attendait le fameux « mais nan Allen, tu as cru que quelqu’un pouvait tomber amoureux de toi ? t’es trop grosse sérieux », et qu’il se fendrait d’un éclat de rire avant de s’enfiler le reste de sa bière en entier.
Ou alors c’était ça ! Il délirait avec le cocktail médicament alcool ! Elle avait été stupide. Il devait être sous anxiolytique, antidépresseur, ou elle ne savait quoi d’autre, et il y avait une altération d’état… Et cette altération le désinhibé et il avouait ce qu’il avait sur le cœur… Elle se rendit compte qu’elle était restée interdite quelques secondes, voir une bonne minute, à le toiser

« Tu te payes ma tête ? », répondit-elle incrédule. En fait, elle était assez peu encline à se lancer dans une relation amoureuse parce qu’elle en avait souffert plus jeune. Elle n’avait jamais été un canon de beauté, ni même une fille bien féminine. Et quand on est gamin, on ramasse plus qu’on ne le devrait quand on est différent. Bref, on lui avait déjà fait le coup du « tu veux sortir avec moi » pour ensuite se foutre de sa gueule, et c’était sans doute un réflexe assez enfantin que de répondre cela à Matt. Surtout qu’il n’était pas le dernier pour sortir des conneries et se payer sa tête en temps normal. Comment cela pouvait changer en l’espace d’une journée ? Elle ne se rendait pas compte qu’elle le plaçait dans une situation délicate du coup, surtout qu’il avait dû prendre sur lui pour se lancer et avouer ses sentiments. Elle ne le regardait plus, extrêmement mal à l’aise. S’il se moquait d’elle, il allait effectivement la perdre, car elle ajouta, assez rapidement :

« Matt… Même si je devais partager tes sentiments, tu sais bien que c’est interdit... ». Elle ne se mouillait pas. A dire vrai, elle ne l’avait pas perçu comme un amant, un amoureux, un homme avec qui elle pourrait avoir des relations sexuelles. Pour elle, c’était son binôme, son frère d’arme, son collègue, et à tout le moins un ami en qui elle avait une confiance absolue. Il fallait qu’elle fasse un point, qu’elle voit, il fallait qu’elle fasse quelque chose, pense quelque chose, analyse la situation. C’était con de répondre juste ça, mais elle accusait le coup.

En fait, cette bière, elle n’était pas de trop.

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Matt Eversman
Caporal
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Lun 16 Oct - 20:25

Matt Eversman

Beer will guide you home




La bombe nucléaire venait d’être renvoyée dans le camp adverse d’un violent coup de revers. Rien que le fait d’être parvenu à s’ouvrir à elle, de lui dire ce qu’il avait sur le cœur méritait bien une gorgée supplémentaire. Il fallait au moins ça pour s’en remettre. D’autant que l’explosion fut si brutale qu’elle laissa Pedge sans voix, la clouant littéralement sur place. Ça ne présageait rien de bon. Le calme avant la tempête. Raison de plus pour une nouvelle gorgée. Matt n’osait plus jeter le moindre coup d’œil dans sa direction. Si ces joues n’étaient déjà pas rosies par l’effort précédent, nul doute que le rouge lui serait très rapidement venu. Peut-être que s’il continuait à boire, l’alcool finirait par l’emporter avec lui dans sa vague d’houblon dans le sommeil ou l’inconscience. Tant qu’il pouvait se cacher dans un trou et ne surtout plus devoir à affronter son regard sur sa personne.

Le rugissement de lion en guise de réponse finit par arriver. Matt s’enfonça de quelques centimètres de plus dans le sofa avec une terrible envie de partir, de ne plus être là. Il était mal à l’aise et ne savait plus où se mettre. La preuve en est : la bière était désormais vide trahissant une descente très rapide. Ce n’était pas l’idéal. Même pour lui. Il en buvait très régulièrement mais ça c’était avant Magna. Là il était une heure très avancée, il avait pas mal de médicaments dans les veines et maintenant pas mal d’alcool aussi et cela n’aiderait certainement pas à avoir les idées claires. Il lui fallait au moins ça pour affronter la situation embarrassante dans laquelle il s’était mis. Quoique non, il lui fallait clairement une autre bouteille. La première était tripotée machinalement entre ses doigts, ne sachant pas trop quoi en faire et surtout ne pas la mettre en rogne. Il n’aurait pas cru qu’elle aurait remis ses paroles en doute, pas après ce qu’ils avaient vécu ensemble.

Finalement Pedge reprit la parole. Le ton était différent, son contenu aussi. Elle employait son prénom de manière non agressive, d’une voix plutôt posée. Cela l’incita à utiliser le peu de courage qu’il n’avait pas encore utilisé pour lever les yeux dans sa direction. La déglutition fut difficile tout comme soutenir son regard même l’espace de quelques instants. Allen venait de susciter un point auquel il n’avait pas pensé : la loi de non fraternisation et toutes ses conneries sur le fait qu’entre soldats impossible d’avoir des liens. C’était bien dans les textes, en vrai il y avait pas mal d’exceptions.

« Ce qu’on a vécu… ça aussi c’est interdit. »

Personne ne devrait avoir à subir les traitements qu’ils avaient reçus. Sur Terre, là où ces lois avaient été créés, personne n’avait vécu ça. Personne n’avait été réanimé pour subir de nouveau une mort dans d’affreuses souffrances. Personne n’avait eu à affronter une reine sadique wraiht. Eux si… Ils avaient subi les pires atrocités. Chacun avait eu la vie de l’autre, son destin entre ses mains. Elle était loin la loi de non fraternisation lorsqu’on avait son coéquipier, couvert de sang. Le code militaire leur imposait aussi de ne pas parler, de garder les informations cruciales pour ne pas mettre en danger les autres. Pourtant qui subissait les tortures ? Eux ou ce fichu code ?

« et pourtant… toi et moi, on l’a vécu. Encore et encore… » continua-t-il sans la regarder dans les yeux. Là-bas, enfermés dans les geôles wraih ou même face à la reine, ils avaient pu compter l’un sur l’autre. C’était même la seule chose positive qui leur restait. Il n’y avait plus d’espoir, uniquement de la souffrance et de la peur. Peut-être que le résultat aurait été différent s’il avait été capturé avec une autre personne. C’était même certain en fait. Sans Pedge, tout aurait été différent. La bouteille vide fut posée sur la table basse prenant une posture avachi, les avant-bras posés sur ses cuisses. Il en désirait une autre mais c’était elle qui avait le pack donc tout dépendait désormais de son bon vouloir. Le militaire désirait aussi obtenir une réponse de la part de la jeune femme. Il s’était ouvert à elle, presque mis à nu du côté sentimental. Il serait certainement déçu mais au moins il saurait…




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Mer 18 Oct - 18:49

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Pedge essayait de tout enregistrer. Elle le regardait alors que lui était fuyant, et quand elle lui demanda s’il se payait sa tête, elle le vit s’enfoncer dans le sofa. Elle manquait de tact, de compréhension, et elle l’agressait alors qu’il venait de mettre à nu devant elle, lui faisant une révélation qui faisait l’effet d’une bombe atomique. Ce n’était jamais un sentiment simple à avouer à quelqu’un, surtout quand on avait une relation d’amitié sincère, et qu’on ne savait pas si c’était réciproque ou si ça allait tout foutre en l’air. S’il se confiait, allait-il la perdre ? S’il ne le faisait pas, passerait-il à côté de quelque chose ? Pedge était grande, et plutôt directe, quand elle voulait quelque chose, cela se savait, mais il était possible qu’en matière de sentiment elle ne soit pas aussi naturelle que d’ordinaire. Et ce n’était pas faux.

Elle ne savait plus vraiment où elle en était. C’était pour ça aussi qu’elle venait de sortir la phrase bateau du parfait militaire : c’est interdit par le règlement. Un peu facile comme réponse Pedge. Matt ne sembla pas s’en formaliser. Il lui répondit quelque chose d’assez particulier. Elle termina sa bière d’une traite, comme pour se donner du courage. Qu’est-ce qu’elle n’avait pas envie d’avoir cette discussion maintenant… Et surtout pas avec lui. C’était son compagnon de galère.

« Oui, encore et encore… », souffla-t-elle dans un murmure à sa suite. Des sentiments contradictoires se disputaient en elle. Est-ce qu’elle devait le planter là et s’enfuir parce qu’elle n’assumait rien de cette conversation ? Ou est-ce qu’elle devait le refouler méchamment ? Ou encore, devait-elle y aller mollo vu son état d’esprit ? Autre question, toute aussi légitime, devait-elle être courtoise, directive, affirmative, ou bien dans une certaine forme de bienveillance ?

Finalement, Pedge était Pedge, et ce genre de conversation la rendait un peu brusque, surtout quand elle n’était pas à l’aise, quand l’humour ne marchait pas (vous savez, cette forme d’humour pince sans rire qui peut désarmer une situation embarrassante), et quand elle ne maitrisait pas le sujet. C’était quand même des sentiments assez puissants qu’il décrivait là, et elle avait du mal à comprendre comment ils avaient pu se développer en l’espace de quelques heures seulement alors qu’ils passaient le plus clair de leur temps à osciller entre conscience et inconscience, entre phrase de répit et de douleur. Forcément, ce genre d’épreuve tisse des liens, des liens forts qu’ils partageraient à vie. Mais était-ce véritablement de l’amour ? Elle n’avait pas la réponse. Elle ne proposa pas d’autres bières. L’alcool, c’était terminée pour ce soir, ou sinon, vu le sujet, vu le contexte, l’équipe de jour allait retrouver deux cadavres en plein coma éthylique le lendemain matin.

Elle s’appuya sur la table pour se pencher vers lui, les lèvres plissées, contrites. Ça se voyait clairement qu’elle n’était pas à l’aise du tout, mais elle prenait sur elle, encore une fois, pour lui, comme elle avait su si bien le faire dans le croiseur.
« Je comprends ce que tu veux dire, mais ce n’est pas parce que nous avons vécu ces atrocités que nous avons le droit de faire ce qu’il nous plait ensuite. ». Elle restait dans le registre du règlement, de l’interdit. Elle démontait son argumentaire laconique. « Oui, nous n’aurions jamais dû subir tout cela, ou on va avoir du boulot pour s’en remettre, mais non ça ne légitime pas que nous enfreignons les règles. ». Miss règlement. Il aurait du s’en douter que se serait son angle d’attaque, et ce, même si elle avait des sentiments elle aussi. Elle ne se permettrait pas d’aller trop loin pour ne pas mettre en danger sa carrière. Qui plus est, elle était la femme du couple, si jamais il devait y en avoir un, et malheureusement, dans ce monde censé être égalitaire, ce serait elle qu’on muterait sur Terre pour les punir de s’être mis ensemble. Elle, et pas lui. La femme était toujours la vile tentatrice du démon de la luxure et elle faisait tourner la tête des hommes. Les vieux croutons de l’état-major s’en gargariseraient tout en avançant l’argument ultime du « voyez je vous l’avez bien dit qu’on ne devrait pas avoir de gonzesse dans nos sections ! ».

« En plus, est-ce que tu es sûr de ne pas m’avouer tes sentiments parce que tu es sous le choc ? Tu sais… je vais t’avouer un truc. Et c’est bien parce que c’est toi… ». Elle stressait vraiment là. Elle ne voulait pas qu’il pense qu’elle lui disait non d’une main, et oui d’une autre. « Chez les cowboys, quand tu m’as sauvé la mise de cet enflure de Naldo, j’ai cru que… » Elle chercha du regard un point intéressant sur le sofa dans lequel il était vautré, tout en jouant avec ses bouts de doigts. La bière aidait un peu. Le ventre vide, elle faisait son œuvre. Et heureusement, sinon elle n’aurait jamais dit ce qu’elle allait dire : « J’ai cru que j’étais amoureuse moi aussi, mais je sais que je me suis précipitée dans ce sentiment parce que tu m’avais sauvé la vie. Alors, peut-être que c’est ça pour toi, peut-être que c’est le choc, le contre coup. Tu as pensé à ça ? ». Elle se sentait tellement horrible, tellement inhumaine, alors qu’il était là, à l’article de la folie, et qu’il s’ouvrait de la sorte sur ses sentiments pour elle. Ce devait être la seule chose qui lui permettait de tenir, et elle était en train de lui faire comprendre qu’elle pensait que c’était qu’un effet de la torture, de l’épreuve qu’ils avaient vécu ensemble.

Elle voulait vraiment s’enfuir, elle voulait vraiment écourter cette conversation, mais elle devait prendre sur elle, pour qu’il lui réponde. Et peut-être qu’il voudrait retourner à l’infirmerie plus tôt que prévu lui aussi, déçu, blessé. Elle n’était pas contre d’en discuter, mais elle sentait qu’il n’était pas en état pour cela, néanmoins, c’était la seule chose qu’elle pouvait faire.

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Matt Eversman
Caporal
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Ven 20 Oct - 23:39

Matt Eversman

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L’attente était des plus difficiles. Il avait tellement envie de l’entendre, envie de connaître ce qu’elle ressentait pour lui. Certes il priait intérieurement pour qu’ils soient sur la même longueur d’onde tous les deux. Il lui fallait savoir. Impossible de continuer d’avancer ainsi. Les choses ne seraient plus pareils entre eux, ça c’était sûr. Ils ne pourraient plus être de simples frères d’armes, il y aurait forcément un changement dans l’attitude de chacun mais au moins les sentiments vis-à-vis de l’autre auront été mis à plat. Matt craignait autant la réponse qu’il la désirait. Finalement cette bouteille, il aurait dû la garder entre ses mains, cela lui aurait fait quelque chose à triturer. Tout simplement un objet pour se faire les nerfs. Ses mains lui servaient d’exutoire, les frottant nerveusement l’une contre elle. Il n’avait pourtant rien à y retirer mais pas d’autres défouloirs à vue.

Pedge finit par imiter sa position. La réponse débuta mais ce n’était pas celle qu’il attendait. Non il attendait qu’elle évoque son ressenti, ce qu’elle pensait de lui, pas qu’elle lui rappelle le règlement. La déception se lisait sur le visage du militaire. Il attendait davantage d’elle, qu’elle se livre enfin. Pas qu’elle se cache derrière un foutu code militaire bien loin de la réalité. Mais c’était peut-être sa manière à elle de lui dire sa réponse, de se dissimuler derrière ses fichues règles pour lui signifier un refus. Pedge était-elle si faible que ça ? Incapable de s’exprimer sur quelque chose qui lui tiraillait les entrailles ? Non, impossible. Celle qu’il connaissait, celle qu’il appréciait était plus forte que ça. Lui prit sur lui pour la regarder, la découvrant fuyante et fort mal à l’aise.

Elle n’en resta pas là, elle ne pouvait en rester là. Ce fut le début des montagnes russes émotionnelles pour le Ranger. Le fait qu’elle mette en doutes ce qu’il pouvait ressentir l’agaça. Il n’était pas là pour lui faire plaisir, il avait été sincère avec elle comme il l’avait toujours été. Pas le temps de le lui dire qu’elle lui avoua enfin quelque chose de concret : être tombé amoureuse de son sauveteur, à savoir lui. Grand étonnement du militaire qui ne s’attendait pas ça. Cela remontait à plusieurs mois. Il se remémorait même un rendez-vous avec Caldwell où elle avait avoué ne rien ressentir pour lui. Si deux personnes avaient eu ce même sentiment l’un pour l’autre ça devrait être bon alors non ? Cela lui tordait les entrailles et en même temps un certain soulagement s’emparait de lui, un petit sourire commençait même à faire son apparition sur ses lèvres. Il fut immédiatement stoppé par les révélations suivantes. La petite flamme qui avait pu naître en lui fut aussitôt éteinte et un uppercut le toucha de plein fouet. Il en resta bouche bée de ce retournement de situation. Si soudain. Si violent. Si inattendu. Il aurait préféré qu’elle lui dise non plutôt que ça. Donner un peu d’espoir avant de le retirer brutalement, il n’y avait rien de pire.

Matt était KO. La bouche était pâteuse, entrouverte comme s’apprêtant à lâcher quelques mots mais il en était bien incapable. Il ne savait plus quoi penser, quoi dire. Son petit monde, le peu de futur qu’il avait pu imaginer venait d’être brisé en morceaux. Tout se mélangeait dans son esprit. Il chercha quelques instants à croiser son regard, à être sûr d’avoir bien compris ses propos mais elle s’y refusa. Les mains, si nerveuses quelques secondes auparavant s’étaient immobilisées pendant les révélations et reprirent du service, se posant sur son crâne. Il venait de baisser la tête, battu, déçu. La déception était bien dure à faire passer. Tout se mélangeait. Il était déçu d’elle bien sûr mais aussi déçu de lui-même. Peut-être aurait-il dû ne rien dire car il venait aussi de perdre Pedge. Les soupirs se multipliaient, il y eut quelques reniflements.

"Ok..."

Le choc à peine encaissé, Matt finit par relever la tête. Ce n’était pas le visage des bons jours. Déjà qu’il était bien marqué par la fatigue alors là ça n’annonçait rien de bon. Les lèvres étaient pincées comme s’il se retenait de lancer quelques paroles bien méchantes. A moins que ce ne soit sa manière à lui de ne pas s’effondrer. Il était déjà au fond du trou. Pedge ne venait que d’ajouter un peu de terre pour l’immobiliser au fond. Sa main droite quitta son front pour fouiller l’intérieur de sa veste, finissant par en sortir une enveloppe. Plusieurs jours déjà qu’elle trainait sur sa table de chevet, plusieurs jours qu’il cherchait du courage pour l’ouvrir et y affronter son contenu. Foutu pour foutu, pour maintenant…

« Taylor Laurence m’a donné ça à mon réveil…Elle voulait pas que je l’ouvre seul. » La voix était tremblante. On pouvait y entendre toute l’appréhension du militaire qui semblait autant la craindre que cette reine wraith. Le morceau de papier était passé au crible cherchant un indice visuel. Il y cherchait surtout un peu de cran pour aller jusqu’au bout. Voilà maintenant plusieurs jours qu’il était en sa possession. Plusieurs jours à en imaginait l’intérieur. Ce qu’il y avait à l’intérieur le terrifiait. Il aurait voulu l’affronter avec quelqu’un mais ça c’était désormais révolu. Rien que de repenser aux propos de Pedge le blessait nourrissant une certaine colère en lui. La largeur de l’enveloppe finit par être déchirée, le bout de papier tomba au sol tandis qu’il saisissait avec des doigts tremblants la lettre. Cette dernière fut sortie de son cocon et finalement dépliée. Matt dut prendre une grande inspiration avant de la parcourir des yeux. Il fut bien incapable de la lire complétement. Beaucoup de blabla scientifique. Il s’agissait des résultats d’un test d’ADN. Le sien. Il y avait son nom dans le coin à droite. Une anomalie avait été détecté. Le pourcentage était très faible mais il était là. Et cette erreur correspondait à quelque chose de connu : du wraith. Il y avait donc une part de wraith ancrée dans ses gènes.

Matt resta sans réaction essayant d’encaisser un choc supplémentaire. Après l’uppercut, le choc dans la nuque destiné à l’envoyer au tapis. C’était bien réussi. Le Ranger ne réalisait pas. Il aurait dû réagir au quart de tour. Beaucoup trop de mauvaises nouvelles cette nuit. Trop qu’il ne puisse encaisser. L’esprit venait de hausser d’invisibles barrières destinées à le protéger. La lettre fut relâchée, posée sur cette table basse. Enfin il releva les yeux vers elle.

« J’ai besoin d’une bière là…Il m’en faut une. » dit-il en tendant la main dans sa direction.

Pas de sourire, ni de formule de politesse. Il aurait pu utiliser ce même ton pour réclamer un bandage ou des munitions. La réponse fut négative. C'était regrettable, elle ne comprenait pas qu'il lui en fallait absolument une. C’était presque de la survie, une sorte de bouteille d'oxygène dans laquelle il espérait se noyer.

« Pedge, s'il te plait... »





@ pyphi(lia)

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Sam 21 Oct - 23:05

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Elle voyait qu’elle n’avait pas répondu comme il le souhaitait et elle comprenait. Si les rôles étaient inversés, si elle se trouvait à sa place, elle aurait aimé avoir une réponse franche de la partie adverse. Ce n’était pas simple de s’ouvrir sur des sentiments aussi puissants et de voir qu’en face, on essayait de louvoyer pour se soustraire à une réponse déplaisante. Mais Pedge ne faisait pas ça par sadisme ou parce qu’elle ne voulait pas le blesser. Loin de là. Elle respectait trop Matt, aussi borné et chiant qu’il pouvait l’être, pour lui faire à l’envers. En réalité, quand il s’agissait de parler sentiment, ou pire, quand on lui exposait des sentiments la concernant, elle ne savait plus où se mettre, comment réagir, ni quoi dire. Alors, comme toujours, elle mettait du cognitif sur tout ça, et elle essayait de trouver des explications rationnelles. En plus de ça, dans le cas présent, le ranger était clairement en train de lui dire qu’il était amoureux d’elle, et cette perspective lui faisait peur. Peur parce qu’elle ne pensait pas qu’un homme (ou une femme) puisse être amoureux d’elle, éprouver des sentiments d’affections qui allaient au-delà de la fraternité militaire, ou du copinage amical. Comment pouvait-il éprouver des sentiments d’amour à son endroit ? Il n’y a pas plus tard que quelques mois qu’ils se détestaient cordialement…

Etait-ce déjà une forme d’amour qui s’exprimait sans qu’elle ne le voie ? Non, il était vraiment méchant, et cela avait changé quand ils avaient été mobilisés sur la planète similaire au Far West terrien. Ils avaient vécu quelque chose d’important là-bas, quelque chose d’intense, et les sanctions qui étaient tombées derrière avaient contribué à rendre cela encore plus unique, surtout qu’ils avaient été liés par Caldwell dans leur tâche punitive respective. L’un n’allait pas sans l’autre, et vice versa. Le vieux singe espérait surement qu’ils allaient consolider cette fraternité naissante qui les avait conduit à enfreindre le règlement pour se protéger mutuellement. S’il savait où elle en était cette équipe aujourd’hui… A boire des bières (ils avaient été punis pour ça aussi, notons), dans un bar à une heure indécente de la nuit, et l’un disait à l’autre qu’il aimerait qu’elle soit sa compagne. Il ne l’aurait certainement pas vu arriver le père Caldwell celle-là, sinon il aurait mis les holàs tout de suite.

Il ne répondit qu’un simple « ok » en poussant de multiples soupirs. Sans trop savoir pourquoi, sa réponse laconique et inutile la mit en rogne. Elle essayait de le faire parler ! Certes, maladroitement, mais quand même ! Ok, elle ne répondait pas directement à sa demande implicite qui était : je t’aime et toi ? Mais au moins, elle avait le mérite d’essayer de présenter les choses sous un jour nouveau. Peut-être qu’en était la cible de ses sentiments, elle n’était pas la bonne personne pour cela… Pourquoi est-ce qu’elle sentait de la colère alors ? Pourquoi ça l’affectait qu’il ne réponde que ça ? Il avait sa gueule des mauvais jours. Non, il n’allait pas se contenter d’un simple « ok ». Il allait lui en mettre plein la gueule, et elle se verrouillait intérieurement pour encaisser l’assaut… Qui ne vint pas. Toujours cette putain d’apathie ! C’était ça qui commençait à l’énerver. Il lui servait un speech sentimental et maintenant il faisait les types muets, avachis dans leur sofa devant une bière. Manque plus que le match de foot et on était dans le cliché : chérie, je t’aime, passe-moi une bière et fais pas chier je matte le score.

Non, là, elle était simplement en train de se projeter dans un couple qu’ils ne formaient pas. Ce n’était pas vraiment Matt qu’elle avait en face d’elle. C’était le reliquat de ce que la reine avait fait de lui. Il devait se bouger, se reprendre, sortir de cette victimisation ! Il extirpa une lettre. Manifestement, il ne devait pas la lire seul. Pedge inclina la tête, voyant qu’il cherchait à changer de sujet. Le contenu de cette missive devait être important, pour qu’il ne d’eusse pas la lire en solitaire. Qu’est-ce que cela pouvait être ? Il n’en fit pas part à la jeune femme, qui attendait une réaction. Elle l’observait tandis qu’il lisait, et finalement, il posa le courrier sur la table. Il était statique. Abasourdi. Sans réaction. C’était encore plus flippant que toute à l’heure où pourtant, il était déjà bien apathique. C’était quoi ce courrier sans rire ? Il tendit une main dans sa direction, pour lui demander… un bière. Elle comprenait le message sous-jacent. C’était un appel à l’aide, un appel à l’oubli. Elle connaissait le mécanisme mental. Elle voyait bien qu’il était au fond du trou et qu’il cherchait juste à se noyer dans l’alcool. Elle refusa d’un signe de tête tout en déclarant :

« Non, tu as pris des médocs. »

Il quémanda une nouvelle fois, cette fois en essayant d’y mettre la forme d’une supplique censée la convaincre. Elle refusa encore une fois d’un geste de la tête. « Tu sais bien que ce n’est pas raisonnable… Et si tu crois que tu vas t’en tirer en te prenant une cuite, tu te trompes. » Elle observa le papier. « C’est à cause de ce qu’il y a d’écrit là-dessus, ou à cause de moi, que tu veux picoler ? »

« Je me fiche que ce soit raisonnable ou pas... », répondît-il sèchement. « File moi cette bière. »

« Non. », dit-elle tout aussi sèchement en le toisant. Il était en train de la gonfler à se montrer laconique et agressif. « Je peux lire ce qu'il y a écrit ? »

L'entêtement de Pedge l'agaça. Ce n’était pas le moment. Pas maintenant. La colère était là. Il lui fallait la contenir. L’alcool lui permettrait aussi d'oublier. Matt posa un doigt sur cette lettre esquissant un rictus au passage. « Si tu veux lire. File-moi ce que je veux ».

« T’es sérieux ? Tu marchandes maintenant ? ». Elle faisait exprès de le relancer. Elle préférait le voir ronchon, bougon, entêté, et con, plutôt qu’apathique et abattu comme il l’était auparavant.

« Tant pis pour toi. » Dit-il en prenant la lettre entre ses doigts. Si l’alcool ne venait pas à lui, il irait. Eversman se préparait à se mettre en position debout.

Pedge soupira. Elle ne voulait pas lui donner cette fichue bière, ce n’était pas raisonnable avec les médicaments qu’il avait eus. « D’accord, garde le ton papier, mais je ne te donnerai pas cette bière. C’était stupide de ma part de t’emmener ici. J’aurai dû réfléchir. » Elle croisa les bras, voyant dans son agitation qu’une façon de mieux s’asseoir dans son fauteuil.

La remise sur pieds lui demanda pas mal de concentration pour y parvenir et surtout ne pas perdre l'équilibre. Il se maintenait au sofa. « T’inquiète j'ai pas besoin de toi. » Il esquissa quelques pas en direction du bar.

Pedge ne bougea pas d’un millimètre, raide comme un piquet. « Tu cherches à me faire payer mes réponses de merde à ta déclaration sentimentale ? », dit-elle sur un ton condescendant.

« Arrête de dire n’importe quoi », dit-il en chemin.

Elle se leva subitement, en rogne. « Je te ramène à l’infirmerie. », décréta-t-elle sur un ton sans appel. Elle approcha de lui pour lui couper la trajectoire.

Matt fit de son mieux pour atteindre le bar mais l'objectif ne fut pas atteint. Un obstacle répondant au nom de Pedge Allen lui bloquait la route. Il croisa son regard y lisant sa détermination. « J’irai à l'infirmerie après. Je te suivrai sans faire d’histoires...mais avant écarte toi. »

« Il y a quoi sur ce papier ? », dit-elle sans s’écarter.
« Une mauvaise nouvelle ».
« Tu ne veux pas m’en parler ? »
« Je croyais que je comptais pas pour toi. ET maintenant je t'intéresse ?! »
« Tu plaisantes ? Je n’ai jamais dit ça Matt... », fit-elle avec un soupir.

Avec un peu de chance, il allait rebondir, s’ouvrir sur leur discussion précédente, et ce serait déjà un bon début. Elle gardait ce putain de « ok » un peu en travers de la gorge.

« Non ça doit être le choc.... », dit il sèchement. Il laissa échapper un soupir avant de faire quelques pas annulant la distance les séparant. Il lui tendit alors la lettre tout en continuant sa route vers le bar. « Tiens satisfait ta curiosité ».

Pedge ne s’attendait pas à ce qu’il lui donne la lettre. Au moins, il avait un peu bataillé, un peu marchandé, et cela lui ressemblait plus. Quelque part, c’était une forme de victoire, et même si elle n’allait pas l’empêcher physiquement de boire, elle y voyait là comme une petite victoire sur une reconquête de sa personnalité. Une étincelle existait encore. Et il fallait en faire un feu. Il la contourna alors qu’elle réceptionnait le courrier. Elle hésitait entre le laisser faire et lire, mais la curiosité l’emporta sur le reste. Son comportement lui posait trop de question pour qu’elle en ignore le contenu. C’était un résultat de test ADN. Pourquoi est-ce qu’il avait besoin de ça ? Quand elle arriva sur la fameuse ligne positive, elle devint plus blanc qu’un cul parisien à la Grande Motte en été.

« Merde… », souffla-t-elle en portant la main à sa bouche. Le cauchemar ne cesserait donc jamais ? Cette saloperie de Wraith l’avait contaminée ? Quand elle avait fait de lui un wraith, elle l’avait corrompu à jamais avec une part de leur ADN ? Le monde vacilla sous les pieds de Pedge. Putain, elle avait besoin d’un coup elle aussi. Mais c’était trop facile… Mais terriblement tentant. Elle plia la feuille, livide. Il était en train de prendre une bouteille, et elle ne savait même pas de quoi.

« Matt… Ca ne sert à rien de boire… C’est comme ça. »,fit-elle en approchant dans son dos. Des larmes roulaient sur ses joues rosies. Elle hésitait à se coller dans son dos pour lui faire un câlin, mais toutes les barrières possibles de retenues s’élevaient, et elle n’osait pas. Elle n’osait pas ! Pourtant, il avait besoin de ça. Au-delà même de l’amour qu’il avait pour elle, il avait juste besoin de tendresse. De réconfort. Mais elle n’osait pas. C'était trop pour elle de tomber dans la compassion physique pour le moment. Alors elle lui posa une main sur l'épaule pour le retourner vers elle…

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Matt Eversman
Caporal
Bannière perso (image 901x180px) : Rencontre fortuite et nocturne de la team rocket 1563542370-mattou-banner
√ Arrivée le : 08/12/2012
√ Date de naissance : 22/01/1990
√ Gène : Wraith
√ Age : 34
√ Messages : 11473

Dim 22 Oct - 12:20

Matt Eversman

Beer will guide you home



Deux pas de plus et voilà le bar atteint. Une main aventurière partit à tâtons à la recherche d’une bouteille et rapidement ses doigts se refermèrent sur un goulot en verre. La bouteille fut hissée puis posée sur le comptoir. Il ne posa pas le moindre regard sur l’étiquette ou son contenu, tout ce qui comptait était de trouver un truc suffisamment fort pour lui faire oublier tout ça. Se noyer dans l’alcool semblait une très bonne idée. Sombrer pour ne plus penser, pour oublier ses conneries. Un verre venait d’être attrapé quand Pedge s’exprima d’une voix qui ne lui était pas familière. Il ferma les yeux quelques instants avant de continuer ce qu’il avait à faire. Le bouchon de la bouteille fut débouché, bientôt son précieux breuvage serait versé et lui libéré.

Quelque chose se posa sur son épaule l’interrompant dans sa manœuvre destructrice. Il n’eut aucun mal à reconnaître une main, les doigts exerçant une certaine pression sur sa peau. Ce contact eut l’effet d’un électrochoc en lui. Il fit sauter les quelques barrières mentales qu’il avait encore avoir. Matt céda complément. La bouteille fut reposée, il se retourna et la prit dans ses bras. Tel un enfant à qui on venait d’apprendre une nouvelle très difficile, il avait besoin de réconfort et venait le rechercher auprès de la personne qu’il considérait la plus proche. Sentir quelque chose de consistant entre ses bras, pouvoir enfuir sa tête dans le creux de son épaule. Tout ça le fit craquer complétement. Les larmes coulèrent et il la serra de plus belle dans ses bras.

« Je suis un wraith » avoua-t-il tout en sanglotant. Le dire à voix haute était d’autant plus dur qu’il permettait de réaliser la terrible nouvelle.

Elle ne s'attendait pas à ce qu'il se jette dans ses bras de la sorte et elle se crispa alors qu'il lui faisait un câlin. Elle mit quelques secondes à passer ses bras dans son dos et d'exercer un mouvement de pression elle aussi. « Tu ne l'as jamais été Matt... Même quand tu en avais l'apparence. C'est pas un résidu qui va faire de toi quelqu'un d'autre... », tenta t elle pour le réconforter un peu.

"Je veux pas... je veux pas de ça en moi. " Il la serra davantage contre lui, s'y accrochant comme s'il allait tomber s'il la lâchait. "Je veux que ce cauchemar s'arrête."

« Y a peut-être des solutions pour te le retirer... », hasarda t elle sans vraiment savoir de quoi elle parlait. Elle le laissait faire, totalement crispée.

Une solution pour le libérer de cette horreur ? L'idée germa dans l'idée du militaire, faisant rapidement son chemin. "Tu crois ?"dit-il avant de renifler. "C'est dans mon ADN..." Ses notions de science étaient très limités d'autant plus avec l'heure tardive et l'état de fatigue bien avancé.

« J'en sais strictement rien, mais regarde, ils arrivent à nous activer notre gène ATA, alors pourquoi pas l'inverse ? » Elle ne voulait pas lui donner de faux espoirs, surtout qu'elle n'y connaissait pas grand chose en science. Mais bon, ils étaient quand même dans une expédition à la pointe de la technologie. « Parles en à Isia avant de t'avouer vaincu... »

Le raisonnement de Pedge associé aux caresses de son dos eut le mérite de le calmer un peu, de lui donner un peu d'espoir là où il n'y en avait plus du tout. Il essuya ses yeux humides d'un revers de main. "C'est elle qui m'a filé cette lettre... Elle aurait fait quelque chose si elle avait pu non ?"

« Je ne sais pas... ». Elle lui aurait certainement dit si elle pouvait faire quelque chose oui... « Quand bien même, qu'est-ce que ça change ? » Elle continuait de lui tapoter dans le dos, gauchement.

"Qu'est ce que ça change ?" répéta-t-il le regard vague. Aussitôt d'horribles images lui vinrent en tête. "J'ai de l'ADN ennemi en moi...Je vais peut être me transformer comme Sheppard. Je suis peut être en train de filer la localisation d'atlantis, de lui filer des informations... C'est pas possible"

« Ford aussi en a, et il en fait pas tout ça. Tu crois qu'ils ne t'ont pas passé au peigne fin quand tu es revenu ici ? » Il fallait qu'elle reste pragmatique pour lui parce qu'il était incapable de l'être. Ce qui était compréhensible.

Ford. Matt n'avait pensé à lui mais elle avait raison. Elle venait de faire mouche. C'était un bon exemple. Ce type était toujours là, sur cette expédition même si cela ne le rassurait pas beaucoup. Il ne réenchérit pas, gardant les lèvres fermées tout en s'imaginant avec les traits physiques du super-mutant de la Cité dont cet œil étrange.

Elle ne savait pas trop quoi faire maintenant qu'il ne disait plus rien. Il devait surement réfléchir à ses propos. « Je te ramène à l'infirmerie ? », finit-elle par demander. Elle ne savait pas qu'elle heure il était, mais ça ne devait pas être loin de 4 ou 5 heure du matin désormais.

"Oui". Ce petit mot vint une bonne minute après sa proposition. Aller à l'infirmerie n'était plus une torture, au contraire c'était presque un soulagement d'y retourner. Là bas, on le débarasserait de toutes ses pensées noires. Il la serra une dernière fois dans ses bras avant de la relâcher lentement.

Elle s'écarta doucement de lui en laissant ses bras glisser le long de son corps. Elle était gênée, et ça se voyait. « Allons y. »

Un nouveau mouvement de bras vint balayer son visage moite. Il prit une grande inspiration avant de se mettre en marche. La démarche était déjà lente de base mais conjuguée aux dernières révélations qui venaient de lui saper le moral et au cocktail médicaments-alcool, elle devenait aussi un peu gauche. La lettre fut récupérée puis bourrée dans une poche de sa veste. La marche se fit en silence. Matt était dans ses pensées, plutôt noires et vit avec étonnement les portes de l’infirmerie s’ouvrir sur son passage. Il s’était contenté de marcher mécaniquement et le voilà désormais à destination.

Son aspect devait être désolant, l’infirmière de garde s’empressa de quitter son bureau pour venir l’épauler. Il se laissa faire, la laissa l’entrainer dans le secteur approprié. Une étincelle de lucidité le ramena à la surface, lui rappelant soudainement la présence de Pedge. Il s’immobilisa avant de se retourner dans sa direction, la recherchant du regard avant de lui adresser un petit geste de la tête. Une manière bien à lui de la remercier avant de se laisser guider dans les profondeurs de l’infirmerie. Retrouver ce lit fut un soulagement. Matt était épuisé, aussi bien physiquement après cette nuit blanche mais aussi mentalement. Il était parvenu au bout. L’infirmière n’eut pas besoin de lui faire passer un bilan sanguin pour deviner qu’il avait consommé de l’alcool. Son haleine et son aspect livide suffisait. Les constantes n’étaient pas bonnes mais elle évita de lui faire la morale. Cela ne servirait à rien et les médecins appuieraient suffisamment sur la plaie le lendemain. Katy l’aida à retirer le reste des vêtements d’une façon maternelle avant de le laisser s’écrouler sur le matelas.

Des bruits de pas énergiques se firent entendre… Isia arriva dans la chambre de Matt, elle était là et s'approcha du lit. Elle trouvait étrange de voir Katty aux petits soins dans cette douceur empathique que seul les infirmières sont dotées. La blonde désirait voir l'état de Matt, se demandant s'il avait ouvert cette maudite lettre… mais outre son état digne du meilleur des zombies, elle sut en s'approchant qu'il avait bu. La colère lui monta au nez. Son regard azur s'assombrit avec une violence assez palpable. Quand elle pense qu'elle lui avait donné cette opportunité avec des conseils simples… Elle sersa la mâchoire, envisageant de lui faire un lavage d'estomac. Mais, cela serait trop violent. Il n'aura pas de somnifères c'est tout.

« Tu vas mal dormir ce soir Matt. Aucun médicament ne peut t'être donné dans ton état. » Elle aurait pu être plus odieuse, oui elle en avait envie mais a quoi bon ? Il était tellement pitoyable que l'achever serait lui donner le glas pour finir de le détruire et ce n'est pas drôle. Il se débrouille très bien tout seul.

Tête posée sur son avant-bras, Matt ne parvenait pas à s'endormir, perdu dans ses pensées. Une voix l'en sortit, reconnaissable entre mille. « Tanpis... » dit-il en soupirant avant de tourner la tête dans la direction inverse d'Isia. Blasé.

Isia soupira.
« Katty, finissez de border l'enfant. Il était accompagné ? »
« Oui … »
« Bien »

Elle se tourna dans un mouvement brusque, pour marcher dans le couloir et comptait bien choper le militaire avec qui il avait passé la nuit ! Et lui dire quelques mots !

"J'étais avec Pedge Allen." lâcha-t-il avant que la médecin ne quitte la pièce et n'aille sans prendre à celle qui avait partagé une partie de la nuit. "et j'ai ouvert la lettre." dit-il en se massant le crâne du bout des doigts, bien décidé à ne pas la regarder.


@ pyphi(lia)

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Lun 23 Oct - 18:59

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Il se retourna, pour fondre dans ses bras et poser son visage dans le creux de son cou, la joue contre son épaule et le nez dans sa nuque. Il se mit à pleurer à chaude larme, qu’elle sentait rouler dans son dos, ou vers sa poitrine. Il la serra de plus belle dans ses bras, et elle ne bougeait pas, les yeux grands ouverts, ne s’attendant pas à cette étreinte charnelle. Elle était crispée comme jamais, raide comme la justice, droite comme un piquet, statique, en attendant que ça passe. Sauf que ça ne passait pas et qu’il chouinait de plus en plus en la serrant de plus en plus fort. Elle était mal à l’aise, très mal à l’aise. Cette irruption dans son espace privé, dans son espace sécurisé était vraiment importante. Pourquoi est-ce qu’elle le ressentait ainsi ? Pourtant, pas plus tard que l’avant-veille, elle s’était retrouvée dans les bras de la chirurgienne, seconde responsable médicale d’Atlantis, sans pour autant se sentir agresser… Alors pourquoi là elle ne se sentait pas à l’aise ? Parce qu’elle n’avait pas décidé que ça irait jusque là ? Parce que c’était Matt ? Parce qu’il venait de lui avouer ses sentiments ? Parce que justement, il y avait des sentiments sur la table et qu’elle était trop envahie par tout ça ? Elle voulait que ça cesse, elle voulait qu’il arrête de la serrer, qu’il s’éloigne, qui la laisse tranquille. Ne pouvait-il pas être fort ? Digne ?

Elle était dure avec lui. Très dure. Finalement, elle fit ce qu’il convenait de faire. Elle passa ses bras dans son dos pour le réconforter. Elle ne faisait pas un câlin d’amoureux, un câlin sentimental, non, elle faisait un câlin de réconfort à quelqu’un qu’elle appréciait et qui était dans la merde. Elle pouvait bien faire ça non ? Il était au fond du trou, proche de la déchéance la plus totale, il venait de se prendre plus ou moins une veste de sa part, et maintenant il apprenait qu’il était contaminé par de l’ADN Wraith. Ne pouvait-elle donc pas faire un effort et serrer ses foutus bras autour de lui ? C’est ce qu’elle fit, plutôt naturellement, comme elle aurait pu le faire avec sa sœur.

Elle tenta de le réconforter, par sa présence physique, même si elle avait l’impression d’être vulnérable. Elle ne portait pas son uniforme réglementaire, mais sa tenue de sport moulante et ses brassières. Il devait la sentir, sentir ses formes, ses courbes, son odeur, etc. Mais bon, il devait être à des années lumières de ses considérations intimes. Au contraire, il devait juste chercher un peu de chaleur humaine, un peu de chaleur tangible qu’il pouvait serrer contre lui, réflexe primaire de l’enfant avec son doudou, en quelque sorte. Elle essayait de relativiser avec lui, de penser à des solutions, même si elles étaient irréalisables. Ses connaissances scientifiques étaient trop faibles pour donner du crédit à ses paroles, mais elle se disait que pourquoi pas, peut-être qu’ils pouvaient lui retirer les parcelles de Wraith qui étaient en lui. Pedge n’était pas sans cœur, elle comprenait parfaitement son mal-être, son malaise… C’était un peu comme la jeune fille qui se faisait violer par un type et que ce dernier la foutait enceinte. Elle gardait en elle quelque chose de son violeur, une demie partie de lui qu’elle ne voulait pas, un souvenir bien tangible, bien physique, bien présent, qui lui rappelerait toute sa vie durant qu’elle n’avait été que la chose d’un homme qui l’avait prise pour son plaisir sans la consulter, sans la respecter. Matt était dans le même cas. Il aurait en lui, toute sa vie durant, une partie de ce que la Reine lui avait fait dans ce croiseur, et il allait devoir apprendre à vivre avec si rien ne pouvait être fait.

Mais il était trop abasourdi, trop faible, trop au fond du trou pour percevoir cela, pour ne serait-ce qu’envisager de remonter la pente, et cela, elle ne l’avait pas compris. Pedge était une femme forte, qui ne pensait pas qu’une situation ne pouvait pas se résoudre, qu’un problème ne pouvait pas être surmonté. La science ne pouvait rien ? Pas grave, il fallait avancer, être fort mentalement, et serrer les dents ! Seulement voilà, Matt avait atteint une limite, tout comme elle l’atteindrait quelques jours plus tard quand elle apprendrait que tous leurs sacrifices avaient été vains, et qu’en plus de ça, leurs paroles arrachées sous la torture avaient causé des pertes mortelles.

Pour chaque argument, elle lui donnait un contre argument, censé le faire réfléchir. Elle était là, mine de rien, gauchie par des sentiments contradictoires, et l’illusion de maitriser la situation, d’être forte, mais elle était atteinte. Elle était désolée pour son ami, désolée que tout ça lui arrive, désolée de ne pas être amoureuse et de ne pas s’être jetée à son cou pour l’embrasser, pour lui dire qu’elle partageait ses sentiments. Désolée de ne pas l’avoir battu pour être à sa place dans ce bassin d’incubation pour Wraith en devenir. Tout cela était de sa faute, et elle le savait au fond d’elle-même. Une pensée sourde qui venait titiller les frontières de sa conscience, une pensée qui, quand elle existerait dans son esprit, la conduirait à se rendre chez Caldwell pour démissionner. TOUT ETAIT DE SA FAUTE. Mais pour le moment, elle était bien muselée, certainement grâce à Isia, qui l’avait remise sur la route en se comportant normalement, mais là, elle venait de reprendre une claque dans la gueule, comme-ci la réalité s’était dite qu’elle l’avait mise de côté et qu’elle devait à tout prix lui rappeler.

Finalement, quand le silence s’installa entre les deux, lovés l’un contre l’autre dans une étreinte qui, finalement, était tout aussi réconfortante pour lui que pour elle, que Pedge décida de le ramener à l’infirmerie. Elle lui posa la question, pour la forme, mais ce n’en était pas vraiment une. Il était temps qu’il se repose, et elle aussi. Elle n’avait pas dormi depuis plus de 24 heures, et elle sentait que son corps commençait à lui dire merde. Sans parler de l’effet de la bière qui commençait à lui donner envie de dormir.

Pedge eut l’impression qu’ils avaient mis trente ans à arriver dans le secteur médical tant il marchait lentement. Cette fois, elle avait pris soin de marcher à côté de lui pour le soutenir au cas où. Hors de question qu’il prenne une gamelle et se blesse un peu plus. On la tiendrait pour responsable, déjà qu’elle l’avait fait picoler… Mais finalement, dans un silence morbide, ils arrivèrent à l’infirmerie et une infirmière le prit en charge immédiatement, comme-ci il était attendu. Il allait s’en aller comme ça, et elle toisait son dos, attendant qu’il ne disparaisse dans l’angle des chambres pour s’en aller. Il se tourna une dernière fois pour lui lancer un regard, chargé de plein de choses qu’elle préféra ne pas essayer de décrypter. Elle lui fit un petit rictus d’encouragement, le tout accompagné d’un signe de tête. Elle espérait sincèrement que quand elle le reverrait, il serait redevenu le même qu’avant. Qu’il redevienne ce bon vieux casse couille.

Elle resta un moment dans l’infirmerie, plongée dans ses réflexions et pensées, à fixer le point où il avait disparu. Finalement, elle fit demi-tour, songeant à retourner à ses quartiers. Elle devait néanmoins repasser par le bar pour virer les deux cadavres sur les tables et ranger les chaises afin que tout soit nickel pour l’ouverture.


Isia Taylor Laurence


Elle était terriblement en colère, en colère contre Matt qui même s’il n’allait pas bien, lui avait fait à l’envers en buvant de l’alcool. Cela lui était proscrit et avait pu le tuer, s’il en avait bu une de plus. Une quoi ? Une bière ou bien un verre d’alcool fort qu’importe ! Il aurait été mal et le cocktail médicament et bibine lui aurait montré à quel point c’est interdit ! Même au sale môme dans son genre !

Et en plus, il se mettait à bouder, comme le dernier des petits idiots. Bien entendu, au fond, d’elle elle avait de l’empathie pour Matt, sinon elle ne lui aurait pas donner cette fichue permission, pour se changer les idées et voir autre chose que des infirmières ! Elle lui avait fait une fleur, alors qu’elle aurait dû le laisser dans sa chambre comme tout malade qu’il est ! Mais non, elle avait été trop gentille encore une fois et cela lui revenait à la gueule ! Ce mec était irresponsable même traumatisé !
Et le pompon avait été quand monsieur gueule de bois, lui avait sortie qu’il avait certes lu la lettre, ce qui avait eu le don de pincer légèrement el cœur de la chirurgienne, qui aurait naturellement répondue quelque chose de gentil ou d’encourageant… mais non, il avait mentionné Pedge : Pedge avec qui il était pour sa soirée beuverie et cela fit vriller intérieurement Isia. Comment une militaire aussi protocolaire pouvait prendre le risque de laisser un trauma dans le genre de Matt boire une seule goutte d’alcool ?! Cela était irresponsable ! Cela n’était pas digne d’un comportement d’officier responsable, même si elle a connu l’enfer avec lui !

Elle était en rogne. Ce qui la fichait en l’air était surtout que Matt jouait stupidement avec sa vie et qu’il n’était tout bonnement incapable de respecter une quelconque règle. Elle aurait dû lui dire elle-même pour la lettre, ne pas lui laisser le choix. Au moins, même s’il aurait été dévasté par la nouvelle, il n’aurait pas eu l’opportunité de faire un cocktail maison de connerie. Enfin bon… cela la faisait chier que son patient se mette en danger, voilà la vraie raison de sa colère et que personne ne l’ait empêché, pas même ces gardes ! Elle ne pouvait donc pas faire confiance aux militaires ?
D’un pas rapide, elle arriva vers le hall, il n’y avait pas les deux gorilles, mais seule Pedge… Isia serra la mâchoire fermement.

« Sous-lieutenant Allen ! » Sa voix était tel un gong, un gong froid et glacial qui annonçait rien de bon pour la militaire. Isia était drapée de sa blouse, elle avait des cernes sous les yeux, signe qu’elle veillait depuis de trop nombreuses heures. Mais elle restait d’une beauté transcendante et les cheveux libres. Ses vêtements civils étaient une chemise rose pâle avec un jean bleu foncé. Toujours dans des escarpins à bout rond et petits talons.

Pedge Allen


Pedge s'arrêta. Elle avait entendu les pas pressant sur le sol mais ils étaient passés au second plan de son attention car elle repassait le fil de sa soirée dans sa tête. Elle était distraite mais quand on l’appela par son grade, elle se figea. Quand elle se retourna pour découvrir Isia, son cœur manqua un battement. C'était bien sa voix. Elle ne l’appelait par son titre pour rien et au fond, elle savait qu’elle allait se faire déglinguer par rapport à Matt. Fidèle à elle-même, elle conserva sa mine neutre, aussi épouvantable était-elle avec les cernes qui bariolaient son visage. Sans parler qu’elle avait pleuré plutôt abondamment et elle en portait les stigmates avec ses yeux gonflés.

« Docteur Taylor Laurence. », répondit elle laconique en la toisant. Elle était tout aussi fatiguée elle manifestement, vu sa tête, mais elle était aussi très en colère et elle n'avait pas besoin d'être fine observatrice pour ça.

C'était con, mais elle était d’autant plus belle, avec ses cheveux détachés, ses yeux bleus qui brillaient de colère, et son allure de prédatrice dans toute sa splendeur, dans son élément. Mais Pedge mit de côté cet aspect-là de l'échange qui allait avoir lieu. Elle tenta bien de s’armurer pour ne pas se laisser atteindre mais sa carapace avait déjà bien morflé ce soir. Elle se sentait ridicule dans sa tenue de sport face à la classe naturelle et vestimentaire de la doctoresse. Enfin qu'importe.

Isia Taylor Laurence


Isia se rapprocha de la militaire, le visage toujours digne d’une impératrice en colère. Elle n’afficha aucune empathie en voyant le visage dévasté et l’état tout aussi discutable de la jeune femme. Elle resta stoïque et impénétrable. Pourtant intérieurement la lionne rugissait encore plus. Pourquoi avait-elle des sillons sur son visage ? Que s’était t’ils passer entre elle et Matt ? Avait-ils eues la bonne idée d’oublier ensemble leur traumatisme ? Pedge était en train de resombrer dans ses démons ? Le fait d’imaginer la militaire l’ombre d’elle-même était difficilement supportable par Isia qui dut ravaler deux fois sa salive, pour ne pas faire vibrer l’infirmerie de sa colère. Niveau sang, froid elle n’était pas la meilleure.

Elle s’avança, marchant telle une féline face à ce pauvre petit lapin, s’arrêta à quelques centimètres de Pedge.
« Avez-vous trouvez le sergent maître rond comme une queue de pelle par hasard ou vous l’avez accompagnez dans sa stupide initiative de se détruire ? » Chaque mot était articulé avec un calme froid.


Pedge Allen


Pedge l’avait déjà vu en colère mais ce n'était jamais dirigé vers elle. C'était quelque chose de sentir la tension dans l'air. Pour un peu, elle l'anéantirait juste avec sa prestance. Mais Pedge, même si elle ne le soupçonnait pas toujours, restait quelqu'un de charismatique et même si elle n'avait pas cette classe, elle avait suffisamment de ressources personnelles pour affronter un typhon comme Isia. Et puis franchement, elle en avait essuyé, des colères de sergent instructeur. Elle prit une seconde pour répondre, préférant mesurer ses mots et ne pas tomber dans une réaction trop agressive.

« Je l’ai accompagné, dans une optique autre que pour qu'il se détruise. Il avait besoin de parler et il ne voulait pas le faire autrement que par ce moyen. »

Inutile de nier, ce serait d'autant plus détestable et elle n'était pas d’accord avec la formulation de la doctoresse qui allait, de toute façon, chercher les responsables, et en l’occurrence ici, c’était elle la responsable de l'état d’Eversman. Néanmoins, même si elle ne connaissait rien aux effets de l'alcool sur css médicaments, Pedge restait persuadée qu'il n'était pas comme ça qu'à cause de l’alcool mais plutôt à cause de ce qu'il avait pris dans la gueule, y compris son râteau plus ou moins déguisé.

Isia Taylor Laurence


Isia fulminait, mais restait mine de rien maître d’elle-même, pour ne pas faire un scandale dictée par son agacement. L’air calme et tout aussi fermé de Pedge lui donnait envie de tout faire voler en éclat, mais pas de briser la jeune femme, mais de lui retirer son air fermé tout simplement. Niveau domination Isia avait ce besoin parfois malsain de soumission. Et avec Pedge, elle ne voulait pas qu’elle fléchisse l’épaule, mais qu’elle reste là, droite et inébranlable, une manière de se rassurer de la voir encore sur le “bon” chemin.

Elle semblait peser le pour et le contre de cette phrase. Apparemment, l’autre homme souhaitait parler, mais qu’avec des grammes dans le sang. Tss, le courage il n’en manquait pas pour se battre, mais pour discuter avec une collègue il était lâche. Isia soupira, secouant la tête.

« Vous étiez au courant qu’il n’avait pas le droit à l’alcool ? L’une des conditions
pour sa sortie hors de l’infirmerie pour se changer les idées ? »
Elle regarda autour d’elle, aucunes traces des deux gorilles. « Où sont passé les deux nourrices d’Eversman ? »

Pedge Allen


Pedge avait eu peur qu’elle fasse un esclandre en hurlant comme une hystérique. Au lieu de ça, elle restait froide, posée, malgré la fureur qui se sentait dans sa posture, son intonation, et surtout, dans ses yeux. Elle restait de marbre, toujours figée dans son expression neutre alors que la chirurgienne lui demandait de plus amples explications, sans savoir que son attitude fermée provoquait des aigreurs chez sa vis-à-vis. Au moins, elle était elle-même.

« Je l’ai pris sous ma responsabilité, je les ai renvoyés », dit-elle comme s’il s’agissait d’une simple formalité, pour en revenir à l’essentiel : L’alcool.
« Non je n’étais pas au courant, et j’ai fais preuve de stupidité en ne pensant pas qu’il était sous médicaments. »

Elle s’était dit la même chose quand elle l’avait vu craquer au bar. Elle avait fait une connerie monumentale en le faisant boire, et elle assumerait. Bien entendu, elle en voulait à l’homme, qui aurait dû lui dire que non, ce n’était pas une bonne idée d’aller s’en enfiler une, ou plusieurs comme il voulait le faire, parce qu’il n’avait pas le droit, mais elle en voulait également aux deux « nourrices » qu’il avait alors, qui auraient dû lui transmettre l’information. Ca allait chier, mais en famille, elle ne comptait pas en informer Isia.

Isia Taylor Laurence


Elle avait donc renvoyé les deux gorilles… bien, mais pourquoi ils n’étaient pas revenus à l’infirmerie ces bougres d’ânes ? Isia allait se faire un malin plaisir à les réveiller. Cela leur apprendrait à ne pas faire jusqu’au bout leur mission. Et en plus, ils n’avaient pas cru bon de dire à leur officier les recommandations… du grand art militaire encore ! Isia soupira et posa ses mains sur ses hanches.
« Oui, ce fut stupide… mais moins que les nourrices, qui auraient dû vous prévenir et revenir ici » Un nouveau soupir dépité, il était tard et cela la gonflait sérieusement de devoir tout gérer même le cul des gris !

Pedge Allen


Pedge opina du chef. Oui, les deux gardes auraient dû transmettre les consignes élémentaires à leur officier quand elle les avait relevés de leur fonction. Certes, elle s’était montrée un peu cavalière, et peu protocolaire, surtout qu’elle avait expédié rapidement la chose, mais au lieu d’essayer de conserver leur affectation en marchandant avec elle, ils auraient dû lui expliquer la situation, et elle n’aurait certainement pas emmené Matt au bar, et elle aurait encore moins fait miroiter une bière. Elle était contrariée d’avoir mis sa vie en danger. Il n’était déjà pas dans une forme olympique, et ce n’était rien de le dire, mais il s’en était fallu de peu pour qu’il ne souffre à nouveau inutilement.

« Effectivement, et je comptais bien m’occuper de leur cas. », fit Pedge de mauvaise grâce. Ils allaient prendre une soufflante, qu’elle soit en service ou pas. « Je vais vous les renvoyer, et s’ils merdent pour une raison ou une autre, faites le moi savoir. », rajouta-t-elle sans l’ombre d’une hésitation. C’était présomptueux de sa part, il fallait le reconnaître, surtout qu’elle était censée être en repos médical, mais qu’importe. Elle se sentait responsable (encore une fois), d’avoir mis Matt dans une position difficile.

Isia Taylor Laurence


Isia hocha la tête plutôt satisfaite que la tournure de vole pas en éclat dans une engueulade digne de ce nom. Dans un sens, cela aurait pu arriver, mais il n’y aucune aucune matière pour monter dans les tours. Dans, un sens Isia préférais toujours un dialogue, mais si celui-ci était difficile à cause de sa froideur acide. Elle se fichait bien sur le coup, que Pedge soit encore en arrêt maladie, si elle prenait la responsabilité de faire une soufflante aux deux autres soient. C’est son choix et la doctoresse soupçonnait que ce fut une manière de racheter sa faute. Isia lui ferai un retour, mettant le colonel en copie comme à chaque fois qu’elle doit rencontrer des problèmes avec les gris.

« D’accord. Ils vaudraient mieux pour eux qu’ils ne merdent pas une seconde fois » Puisque sinon, cela allait être terrible.

Pedge Allen


Pedge opina du chef. Il vaudrait mieux, en effet. Isia était un dragon et elle venait de le prouver à plus d’un titre, et si vraiment ils merdaient, elle allait les manger tout cru. Ils allaient repartir chez leur mère la queue entre les jambes et personne ne les reverrait plus. Elle laissa flotter un moment, avant de faire une petite moue contrariée. Elle devait s’ouvrir un peu pour s’expliquer sous peine de se prendre la tête avec cette jeune femme, et elle n’en avait pas spécialement envie surtout qu’elle l’appréciait. Ce serait con qu’une brouille professionnelle entache quelque chose de plus personnel. En plus, elle devait bien rendre des comptes sur cette bévue.

« Il n’a bu qu’une bière, et quand j’ai compris qu’il était sous médoc, j’ai refusé qu’il en prenne une autre. »

Elle espérait seulement qu’il ne s’était pas mis en danger. Elle partageait l’information, histoire que la chirurgienne en tienne compte dans ses dosages. Pedge chercha quelque chose du regard, un point invisible dans l’espace, pour ne pas supporter les rayons lasers bleutés de la française. Son accent ressortait bien n’empêche, quand elle était en rogne. Elle déglutit quelque peu en se passant la main sur le visage. Elle avait de nouveau envie de fuir, mais elle se sentait trop dans la peau d’un militaire qui faisait un rapport pour qu’elle ne se lance dans ce genre de fantaisie.

« En fait, les hommes ont parfois besoin de courage pour avouer quelque chose à une femme, et ils le trouvent dans l’alcool. »

Isia comprendrait surement le sous entendu sur les confidences qui s’étaient faites ce soir.


Isia Taylor Laurence


Une bière cela aurait pu être bien pire, mais il y avait une raison au « no alcool » … les médicaments étaient fort et cela ne donne pas un bon mélange. Par chance, Matt n’avait encore rien, il sera surveillé avec ses constante vital ce qui est normal, mais en contrepartie il passera une nuit de merde. Une nuit emplie de cauchemar et d’horreur ainsi que de souffrance, car aucun médicament ne lui saura donnés… Il allait déguster et maudire tout le monde. Dans un sens, cela sera sa punition, mais dans l’autre cela filait des aigreurs d’estomacs à Isia qui ne pouvait pas soigner un homme qui avait besoin d’aide. Ce n’est pas de l’empathie digne d’un petit cœur moue, c’est une réaction normale d’un médecin qui a juré de vouer sa vie à sauver les autres.

Elle hocha la tête sombrement. Au moins, elle l’avait empêché de s’en enfiler une qui aurait été la bière de trop. « Une bière étant déjà trop. Deux auraient été le
lavage d’estomac… »
Le ton se réchauffait un peu. J’espère qu’il n’y aura plus de prochaine fois ! Et qu’importe l’empathie qu’il vous inspire, l’alcool lui ait proscrit tant qu’il est sous médicament, sauf contre indication de ma part. » Voilà, elle était là le soi-disant moral. Isia aurait été plus vindicative si Pedge, ne se serait pas confié sur cette stupidité et tenter de réparer le tir.

Quand la militaire reprit la parole ce fut pour dire une petite bombe. Le visage d’Isia se referma encore plus. L’autre pirouette avait bu pour avouer ses sentiments à Pedge ? Mais, ils sont réellement liés ? C’est une blague… Boire pour avoir le courage de dire ” je t’aime Pedgounette, je veux qu’on brave l’interdit et qu’on fasse des bébés !” Tsss cela l’écœurait. Et c’est pour cela qu’elle avait pleuré ? Isia se disait qu’elle n’avait aucun droit sur la militaire qu’elle faisait bien ce qu’elle voulait. Mais, cette annonce lui fit quelque chose, devaient-elles donc mettre fin à leurs jeux ? À leurs jeux, pour Matt. C’est peut-être le « pour Matt » qui agaça encore plus la doctoresse. Elle n’avait jamais compris tout l’attrait qu’il avait de la part des filles, le bad boy, le vilain garçon tête de mule insoumis. Mais qui s’en prenait pleins la gueule par sa hiérarchie et là en mission. Et puis, il ne pouvait pas genre faire preuve d’originalité ? Et arrêter de séduire les nanas avec qui elle entretient un jeu de séduction ? Blanche et maintenant Pedge… Faut vraiment qu’il arrête ! En tapant dans du militaire, cela aurait dû l’empêcher de regarder sur ses « proies » … bah non tiens ! Même si Pedge n’est plus vraiment une proie, mais bon. Autant Blanche avait finit par choisir Isia, voulant être exclusif à l’un ou à l’autre…La blonde s’était dit qu’elle aurait dû choisir Matt, cela lui aurait éviter une déception et des concessions. Isia ne demandait pas de choix, elle savait simplement que si Pedge avait dit “oui moi aussi mon Mattou tout doux”, tout était finie, le jeune homme est exclusif, pas elle.

Isia eue une petite moue et soupira essayant de calmer son flots de pensées médisantes. « Et ce courage a trouvé un écho similaire ? » Demanda-t-elle simplement.

Pedge Allen


« C’est bien compris madame. », répliqua Pedge sur un ton professionnel, comme-ci elle suivait les indications du médecin. De toute façon, elles étaient dans un contexte professionnel, et elle ne devait pas l’oublier. En plus de ça, leur petite explication dans le hall de l’infirmerie attirait forcément les regards des infirmières de garde, et comme le lui avait dit Isia dans le canapé de la salle de repos, c’était vite radio commérage dans le coin. Elle ne faisait pas preuve de soumission, mais il était logique que l’autorité, dans ce lieu, c’était la chirurgienne, surtout quand il s’agissait de santé.

Pedge constata qu’elle se fermait un peu plus alors que son ton était devenu moins froid. Sa petite bombe à peine déguisée semblait contrarier la française. Elle aurait aimé savoir ce qu’elle se disait dans sa petite tête bien faite, histoire d’être fixée sur ce qu’elle attendait d’elle, mais c’était impossible. Son allure froide et fermée empêchait d’extrapoler quelque chose. Est-ce qu’elle condamnait les avances du militaire, parce qu’elles se faisaient d’un miliaire à un autre ? Ou bien était-ce une forme de jalousie qu’on s’intéresse à son “doudou” ? Ou peut-être qu’elle pensait qu’elle allait la perde ? Pedge n’en savait fichtrement rien.

Elle mit du temps à avoir une autre réaction, qui se traduisit par un soupir et une petite moue assez mignonne. Et cette question alors… D’apparence anodine mais qui condamnait un futur plausible entre elles selon la réponse. Pedge se passa la langue sur les lèvres, avant de se mordre celle inférieure, plus par signe d’anxiété que d’envie cela dit. Ce n’était pas courant, ces mimiques chez elle. Elle était bien du genre à répondre que c’était interdit par toutes les conventions militaires existantes dans cette expédition, mais cela agacerait certainement la doctoresse qui ne voulait pas ce genre de réponse, même si au final, Pedge jugeait que ça ne la regardait pas spécialement. Mais elle comprenait cette forme de curiosité, et elle savait également qu’elle en aurait fait preuve si les rôles étaient inversés.

« Non. Il est perdu, il ne sait plus où il en est. ». Elle avait mis plus de détermination dans sa voix qu’elle ne l’aurait pensée. « Si je peux disposer, je souhaiterai me reposer un peu après avoir réglé les affaires en cours ». Elle ne savait pas si elle avait la force de subir un interrogatoire, ni même de s’opposer à elle. Elle était à bout, toujours à fleur de peau, et elle ne vivait pas bien les confidences de Matt. Si elle avait essayé de faire bonne figure devant lui, pour être forte, pour être le soutient dont il avait besoin, elle ne savait pas si elle allait tenir longtemps avant de craquer, même si la française avait cette faculté à la maintenir dans ses bottes.

Isia Taylor Laurence


Isia avait fait mouche et se surprit elle-même de voir une forme d’anxiété chez le visage de son vis-à-vis. Si, elle tient dans un de leur petit jeux, cela aurait été une forme de victoire. Mais là non. Elle n’y voyait qu’une forme de stresse et de souffrance imposée à cette femme qui semblait éprouvée par cette soirée. Involontairement, elle appréhenda jouant avec sa bague, la réponse et quand le « non » tomba, quelque chose lâcha et ce fut une forme de soulagement de ne pas devoir mettre fin à cet instant à leur complicité. Isia ne lui demandait pas pour autant de lui réserver l’exclusivité, elle pouvait la partager avec Matt, si cela devait se faire, tant qu’elle n’est pas sur le carreau, cela lui convenait.

Apparemment la militaire voulait partir, normal la tension était forte et même si le hall était presque vide, plusieurs yeux curieux attendaient le moment ou le tigre dévore le loup. Ils allaient être déçus le loup était déjà suffisamment blessée pour ne pas survivre à la prochaine attaque. Et cela peina un peu Isia de voir son “doudou” si démunie. Elle aurait aimé en savoir plus, mais cela ne la regardait nullement.

La belle blonde, hocha la tête et fis signe à Pedge, de se radiner dans son bureau, pour signer les formalités. Elle ne s’exprima pas plus, marchant en direction de l’officie.

Pedge Allen


Pedge lui emboîta le pas, ne sachant si son silence était parlant ou pas. Elle la suivit vers son bureau, bien contente de laisser les regards des curieuses dans son dos. Elle ferma la porte derrière elle, attendant que la jeune femme commence à faire de la paperasse. La dernière fois qu’elle était venue ici, elles s’étaient roulées des pelles assez osées. Ce serait différent ce soir.
Elle aurait aimé savoir le fond de la pensée de la doctoresse mais elle s’était elle-même écartée de la conversation en prenant congé. Enfin qu’importe, ce n’était pas bien grave. Elle avait besoin de dormir, et Isia aussi vu sa tronche, sans parler du fait qu’elle était en service, alors que la militaire non. Elle n’allait pas lui prendre plus de temps que ça, déjà qu’elle lui donnait du boulot en plus en ramenant Matt alcoolisé.

« Vous pensez que c’est une bonne idée que je repasse le voir plus tard ? », hasarda-t-elle en s’appuyant sur le chambranle de la porte fermée.

Isia Taylor Laurence


Isia ne s’était nullement tournée pour voir si Pedge la suivait. Il valait mieux dans tous les cas. Une fois dans l’office, la belle demoiselle, passa derrière son bureau, pour sortir du papier et le formulaire des « accompagnant » avec le commentaire en bas, qui servirait au sous-lieutenant d’écrire en résumer dans quel état fut ramener le héros du soir. Elle déposa la feuille sur son bureau la plaquant pour pas qu’elle s’envole et prit un stylo dans pot qu’elle déposa.
La question de la militaire la fit relever qu'à ce moment-là vers elle.
« Tout dépend s’il souhaite vous voir après son râteau. » Isia, fit le tour de son bureau tournant la feuille d’un mouvement raide. Elle s’accouda au coin de son bureau, attendant que Pedge fasse la paperasse.

« Demain soir s’il est en état physique. Vous me contacterez je vous dirais » Sa voix était plus douce, comme avec une once de regret envers son impuissance à calmer les souffrances futures du soldat. Elle avait précisez physique et non mentale, car elle ne pouvait rien faire pour cela.

Pedge Allen


Oui bien entendu. Il fallait encore qu’il souhaite la voir. Il avait déjà la tête sous l’eau, et elle avait appuyé dessus avec fermeté. Mais en même temps, elle ne pouvait pas non plus lui dire que c’était réciproque si ça ne l’était pas, non ? Ce serait pire que tout, de se mettre avec quelqu’un par pitié et non par amour. Elle n’était pas prête à aller vers ce genre de relation pour le moment, sans parler qu’à part se tirer dans les pattes, ils n’avaient rien construit ensemble. Elle ne comprenait pas qu’il puisse être tombé amoureux après tout ce temps. Pour elle, ce n’était qu’un symptôme post torture. Elle était la seule humaine avec lui, la seule qui partageait sa souffrance, la seule qui vivait la même expérience que lui, la seule à prendre soin de lui dans les phases de répit que la reine consentait à leur offrir de temps en temps. Ce n’était pas fou qu’il fasse un transfert de la sorte. Cela allait lui passer. Il était faible, au bout du rouleau, et il voulait se raccrocher à la bouée qu’elle avait formé pendant leur captivité.

Elle approcha du bureau, pour faire la paperasse. Elle se pencha sur le document, tout en écoutant la réponse de la doctoresse. « Ok. Je ne sais pas si j’en aurai envie, ça me remu pas mal, mais je vous contacterai si j’arrive à prendre sur moi. ». Elle n’aimait pas avouer qu’elle était turlupinée, mais qu’importe. Elle commença à écrire sur le document. Le formulaire accompagnant, avec quelques détails. Elle resta transparente, écrivant l’essentiel sans se dédouaner. Ce n’était pas le genre de la maison. Ce qui l’emmerdait, c’était qu’ils avaient déjà eu des problèmes avec l’alcool… Franchement, elle ne toucherait plus une bière de sa vie, surtout en présence de Matt !

Isia Taylor Laurence


Suite à la phrase de Pedge, Isia qui était à côté, posa une main sur son épaule. Cela était un signe pour plusieurs éléments que la colère était redescendue, un signe de soutiens mais en aucun cas de pitié. L’avantage avec son tempérament, c’est qu’une fois qu’elle avait tout consumé, elle commençait à s’apaiser. Elle pouvait monter rapidement et s’éteindre tout aussi facilement. Par contre, elle restait encore sur les braises pendants quelques heures. Se voir dire non à quelqu'un qui prend sur lui pour se dévoiler n’est pas facile. Elle avait dit non, a beaucoup de personne, des inconnus ou des amis.

« Vous me direz »
Elle aurait pu jubiler, mais non, elle n’était pas aussi méchante et cruelle. Au final, celui qui était à plaindre était Matt, Matt et ces cauchemars, Matt et sa souffrance amoureuse inaboutie, Matt et ses démons. Et une nouvelle fois, elle regretta de ne pas lui faire taire cette torture avec un somnifère.
Durant la rédaction, le pouce d’Isia caressa de temps en temps l’épaule de la militaire, se surprenant à avoir envie d’un contact plus proche avec elle.

Pedge Allen


Pedge tourna son regard vers la jeune femme quand elle sentit son contact sur son épaule. Elle lui fit un petit rictus, simulacre de sourire, signe qu’elle comprenait le geste qui allait bien au delà de la pitié. Elle hocha de la tête, fermant les yeux deux minutes alors qu’elle regardait à nouveau le papier, puis elle entreprit d’écrire dessus. Il semblait clair qu’elle culpabilisait un peu de lui avoir dit “non”, mais peut-être qu’elle regrettait la façon dont elle s’y était prise. Elle s’était comportée en amie, et non en la personne vers qui était destiné cet amour et c’était peut-être ça qui avait blessé le plus le soldat. Qu’importe, il s’en remettrait, comme toutes les personnes qui se prenaient un rateau dans la tronche dans leur vie. Elle la première.

Le contact de la main sur son épaule était agréable, et elle se surprenait à faire le comparatif avec ce qu’elle avait ressenti quand le ranger s’était effondré dans ses bras. Bon, certes, ici, l’intrusion était bien moins forte, même si ces deux là avaient déjà fait pire que se caresser l’épaule. Une fois qu’elle eut terminée, elle se redressa, non sans poser le stylo à plat sur la feuille après avoir signé d’une signature ample et courbée.

« Tout est là. », fit-elle comme pour briser le silence. Finalement, elle fit une petite moue compatissante à la française en ajoutant : « Les effets d’une nuit avec votre doudou ne se voient plus du tout. ». Rapport à sa tronche fatiguée et lasse. Elle ne devait pas être franchement mieux. « Je vous souhaite une bonne fin de nuit, autant que faire se peut. », dit-elle en posant une main sur la sienne.

Isia Taylor Laurence


Décidément elle était bien expressive … un rictus, une moue compatissante, c’est riche ce soir. Dommage que le contexte ne fût pas favorable à explorer d’autre expression. Elles devaient toutes deux avoir une sale tête et Isia savait que sa journée n’était pas finie, elle était de garde jusqu’à 08h. puis reprenait le service à 16h00. Et vu l’état de Matt, elle pensait reprendre plus tôt pour le surveiller elle-même.
« Parfait » Un petit rire silencieux anima sa gorge, suite à la mention de leur nuit à dormir sur le sofa après avoir mâter les Iron man. Elle ne répondit pas à cette petite pique très douce, elle allait très vite lui donner la réponse après. « Je dormirai à la fin de mon service. Bonne nuit doudou » Un sourire agréable.

Isia, retira sa main, pour la laisser se lever. Une fois debout, elle la raccompagnant jusqu’à la porte et avant qu’elle ne parte, elle, lui mit une main sur l’épaule pour lui faire un bisou sur le coin des lèvres. « Un petit extrait des effets » Fit-elle simplement dans un murmure.

Pedge Allen


Pedge se leva. Oui, elle était plutôt expressive ce soir, mais cela tenait surtout du fait que ses défenses habituellement si hautes, avaient sérieusement morflées toute la nuit durant. Elle ne faisait plus attention, et on approchait doucement de ce qu’elle était au fond, quand elle n’adoptait pas une attitude aussi fermée et contrôlée.

Elle ne s’attendait pas à ce qu’elle lui pose un baiser sur le coin des lèvres pour lui dire au revoir. Pedge la toisa quelques secondes avec une certaine forme d’intensité. Dire qu’elle n’avait pas craint de voir de la déception dans les yeux de la blonde aurait été se voiler la face, mais ce petit baiser volé avait de quoi lui mettre un peu de baume au coeur pour finir cette nuit de merde. Elle se pencha vers elle pour lui en déposer un autre, toujours au coin des lèvres, avant de murmurer à son tour :
« C’était pour être certaine d’avoir bien compris ce petit extrait ».

Elle ne se sentait pas bien de s’amuser à ça alors qu’elle venait de ramener un Matt complètement au fond, mais il fallait dire qu’elle n’était pas mécontente de chercher un peu de réconfort au pied levé comme ça. Chacun sa bouée. Elle ouvrit la porte cette fois, et dans un dernier regard pour la chirurgienne, elle s’éloigna de l’infirmerie. Elle devait retrouver les deux gardes et les renvoyer ici, tout en leur expliquant deux trois choses concrètes sur la vie, puis ensuite elle irait au bar remettre de l’ordre, ne serait-ce qu’enlever les deux bouteilles vides de bières. Puis elle essaierait de dormir.

Au final, elle n’aurait jamais dû quitter sa foutue chambre. Elle ne voulait pas croiser Matt depuis leur retour de la Magna, et elle aurait du écouter son instinct. Maintenant, les choses étaient posées, et cela compliquerait un peu la suite de leur relation. Il allait falloir qu’ils parlent tous les deux, à tête reposée, et pas à trois heures du matin avec des heures de sommeil en moins et en sortant d’une séance de torture à la sauce Wraith.

« Ca va aller », murmura-t-elle pour tenter de se convaincre que ce serait le cas. Elle arrivait à se dire que dans les moments pénibles, le bonheur et la joie allaient revenir à un moment ou à un autre, qu’il fallait serrer les dents et avancer. « Ca va aller. ».

END 23.10.2017

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