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Family Natus

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Lun 9 Mar - 17:11

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Sans plus attendre, l’adolescente prit Elana par la main et l’attira avec force. Elle lui refusa de s’arrêter devant Andric qui revenait dans le couloir de verdure, visiblement satisfait qu’elle ait pu régler les comptes. Elle ne s’arrêta pas non plus au balcon suspendu pour qu’elle puisse choisir un portrait. Vyme voulait s’éloigner le plus loin possible de cet endroit. Pourtant, sur le chemin, elles tombèrent toutes les deux sur Lémétrius qui leur barra la route de son seul bras.
« Vous faites peine à voir, mes jeunes amies. » leur dit-il inquiet. Il ne baissa pas le regard, devinant parfaitement l’état de nudité d’Elana.
« Venez. Entrez dans mon échoppe, je vous laisse choisir les vêtures qui combleront vos déprimes. »
Elana était gênée, non pas par son aspect faiblement vêtue, mais de devoir choisir des vêtements si généreusement proposés par cet homme. Elle ne voulait pas abimer des oeuvres de Lémétrius surtout avec son sang et sa sueur. Cependant, elle se décida a suivre Vyme qui l’emportait dans le petit magasin…

Elana et sa jeune amie se retrouvait donc l’atelier du vieil homme. Celui-ci les attira gentiment dans sa réserve, une pièce qu’il n’avait pas présenté à Elana et qui représentait manifestement le stock de toutes ses créations. Les plus belles tenues se trouvaient sur des mannequins, surtout des habits de soirées ou pour des mariages. Sur les étagères qui s’alignaient sur chaque mur, les autres créations, plus standard, qui ne méritaient pas d’être préservée des plis.
Vyme s’était déjà approché de l’un d’eux. Elle prit un ensemble très délicatement et remarqua qu’il s’agissait d’un uniforme de chasseresse. Mais venant de Lémétrius, c’était d’une qualité et d’une précision esthétique exceptionnelle. Son regard grimpa vers lui.
« Je vous offre un ensemble chacune. » assura le vieil homme.
Il se pencha pour se saisir de la poignée de porte et la referma lentement.
« Puisse votre choix apporter un baume à l’âme. » glissa-t-il juste avant de fermer le battant, leur offrant toute l’intimité nécessaire.
« C’est généreux Natus... » fit remarquer Vyme alors qu’elle caressait le nouvel uniforme de chasseresse avec beaucoup d’envie.
Elle n’attendit pas pour se séparer de son haut déchiré, exhibant plusieurs hématomes qui commençaient déjà à apparaître. Cette vision fit grimacer une nouvelle fois Elana qui culpabilisait. Elle finit par se détourner pour regarder les tenues proposées… elle ne savait pas quoi choisir, mais dans un sens son esprit était ailleurs, encore à chaud du combat et de l’angoisse d'avoir Vyme a ses côtés. Elana, elle hésitait entre la tenue très belle et classieuse d’apparat et celle d’une duelliste rigide ébène. Finalement, son choix se porta sur la duelliste se disant que l’uniforme de cérémonie serait un peu disproportionnée pour cette journée voir même un peu tâche...malgré le fait qu’elle le préférait. La jeune femme se saisit de cet habit, l’enfilant rapidement avant d’ajuster les épaulettes et le bustier renforcé spécialement pour encaisser les coups. Le bas : un pantalon en toile sombre n’avait rien à envier à un bon jean slim et le tout lui donnait un air de farouche guerrière sans être ostentatoire.
« Ce n’est pas bon de te laisser soutenir duel. Tu en ressors à te préparer à la guerre. » se moqua gentiment Vyme en donnant un coup de menton en direction de sa tenue.
Elle s’était également habillée. L’uniforme de chasseresse était parfaitement bien taillé. Lémétrius avait de l’or dans sa dernière main valide. Le regard de l’adolescente s’était empli d’étoiles pétillantes, si bien qu’elle en oubliait les tremblements nerveux de son corps. Elana comme elle peinait à redescendre de ce terrible combat. Mais ça finirait par passer.
« Je suis payé pour la faire ! »
« Fieffée menteuse !! » s’écria malicieusement la jeune femme en la fixant. « Tu fais vacances ! Tu es payée à guerroyer. Mais pas aujourd’hui ! » Elana se mit à rire de bon coeur.

Après avoir remercié l’artisant, l’adolescente ramena Elana à l’infirmerie où elle repassa entre les mains du même médicastre. Celui-ci n’avait strictement rien dit mais son simple regard suffisait à leur faire comprendre combien il était blasé. Pas qu’il refusait de soigner ces deux jeunes femmes. Mais il ne comprenait pas que l’on puisse se blesser, souffrir, dans un endroit qui avait pour fondation le plaisir et l’amusement.
Il se montra encore plus doux avec Elana puisqu’il avait deviné son aversion à être touchée. Seulement, en le voyant insister sur la zone de son visage, la Française finit par comprendre que Gorkah n’y était pas allé de main morte. Le type sortit même une petite tige de fer chauffé au rouge pour cautériser une plaie très réduite mais plutôt profonde au niveau de son arcade. Il s’appliqua, veillant à lui faire le moins de mal possible, puis il finit par relâcher ses patientes en leur avouant simplement qu’il ne voulait pas les revoir en sang. Elana le remercia, mais elle ne lui promit rien, le dicton disait que jamais deux sans trois...

Avec le temps, l’adrénaline s’était dissipée et les deux jeunes femmes se remettaient de ce combat difficile. A vrai dire, Vyme essayait de ne pas y songer. A cause de ça, d’horribles silences creusaient parfois des gouffres dérangeants entre elle et la Française. Il fallait trouver un moyen de casser la glace. Alors en avançant vers l’étage des Candides, là où Vyme aurait dû se trouver une heure plus tôt, elle lui fît un brin de causette.
« Tu n’as toujours pas deviné comment j’ai rencontré mon Luhold. » lui dit-elle.
La française ne ressentait pas les silences de la même manière que Vyme, elle était fatigué et blasé...le silence lui faisait du bien. Elle profitait simplement de cette quiétude toute en marchant avec son amie. Mais, elle sentait que la jeune ado souffrait de ces temps “morts” et elle lui accorda un sourire rassurant.
« Tu t’es baignée dans l’endroit où il pêchait ? »
« Sa prétendante le faisait exprès... »
Elana eut un sourire amusé.
« Oh une jeune femme doit crever de jalousie envers toi alors ! »
« La jalousie, c’est corruption de l’esprit. C’est très mal perçu en Magna. Si on la nourrit, ce serait une honte de l’exposer au regard. »
« Ah… je l’ignorais… si seulement les Atlantes avaient aussi ce principe... » soupira Elana.
Vyme ne répondit pas. Elle s’arrêta une fois parvenue devant les portes de l’étage des Candides. Certains circulaient en les saluant poliment, aux bras ou non de jeunes que la chasseresse connaissait. Son regard trahissait son anxiété mais elle refusait de l’avouer. A la place, elle donna la fin de l’histoire.
« Je l’ai sauvé de la noyade. Lui plongeur. Belle ironie des Trois, tu ne trouves pas ? »
Elle ajouta dans la foulée.
« Depuis, je me perche là où je t’ai mené pour le surveiller, le protéger. Il en a pris habitude. Et j’ai commencé à aimer ses saluts...et la belle image de son corps sous eau. »
Le sourire de la jeune femme s’élargit alors qu’elle cessait de parler.
« C’est mignon et bien plus beau que juste se baigner pour attirer le regard d’un homme. Dans notre bestiaire divin, on dirait que tu es un ange. Des créatures humaines ailé qui protègent des gens. » dit-elle tendrement.
« Ange...de Luhold ? »
« Ange gardien de Luhold. Je te montrerai un dessin quand tu viendras sur Atlantis. »
« Es-tu en train de m’inviter ? » lâcha-t-elle en écarquillant les yeux.
« Il me semblait l’avoir fait un million de fois dans nos lettres ! » taquina Elana.
« Nous avons mauvaises mémoires alors ! »

Vyme ria tendrement. Cette discussion avait le don de lui faire oublier son combat.
Le sourire s’égrena jusqu’à disparaître alors qu’elle faisait face à cette grande porte. La chasseresse y avança la main, agrippa la poignée mais n’alla pas plus loin. Elle jouait un peu avec, se mordant la lèvre, avant de la relâcher.
« Il est temps pour moi de disputer mon combat... » murmura-t-elle presque pour elle-même.
Vyme fixa son amie et lui sourit.
« Tu as tué ta malédiction. Tu as tué ton mal en toi, alors... »
Elle haussa les épaules.
« C’est peut-être aussi ton heure. »
Et Vyme ouvrit la porte pour regarder à l’intérieur. Elle prit une grande inspiration et s’engagea dans la grande salle de réception où se concentrait une bonne cinquantaine de Candides, hommes comme femmes.
« Bon courage petit ange ! » lança Elana, qui pour sa part n’était pas certaine d’avoir tuer sa souffrance et ses peurs. Mais au moins, elle avait passer un cap, un cap avec le sang et la vie… Elle n’en n’était pas fière.
« Bon courage, Elana...mon ange-gardienne ! »
Elana lui fit un beau sourire, touchée en plein coeur, elle la salua d’un signe de main, alors qu’elle rebroussa chemin vers le balcon suspendu pour faire son choix.


FICHE ET CODES PAR ILMARË

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Lun 22 Juin - 10:27

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”




Elle avait bonne mémoire et ses pas la transportèrent vers le balcon. Elle resta plantée devant cette table, elle savait déjà qui écarter des candides...mais elle hésitait encore entre deux portraits. Son corps lui rappelait à ses bon souvenirs et elle était engourdie...quelle idée de se battre contre un connard qui sait manier ses poings ? Hein vraiment, elle était inconsciente. Déjà elle avait en tête les phrases de Rita qui ne se priverait pas pour la charrier sur le “volcan Ravix” qui aurait pété tout les meubles Natus du coin sous son incroyable appétit…
Par exemple : « Si t’as pas fait au moins une page du kamasutra, t’es une fausse Française ! »
Ou encore : « Fait pas honte à Charlie où on t’envoie faire un streap à Calahan. Tu préfères quoi ?!? »
Cette idée fit sourire la française, se disant qu’elle aurait bien besoin d’un peu de cette franchise made in italia, pour lui remonter un peu le moral face à ce choix… Ne pouvait t-elle pas en choisir deux ? Elle prit d'ailleur en mains les deux portraits, les observants longuement… Elle avait encore a son bras le bracelet de Jague, elle le défit pour l’enrouler à la tablette, mais elle garda en main celle-ci...la seconde était celle d’Andric, celui qui avait eu le plus de résultats avec son gros pari sur ce violeur… l’un était la douceur et la magie, stimulant sa curiosité et son inconfort ; et l’autre représentait ses valeurs de guerrières notamment avec son sens de la justice pour venger d’autres victimes. Mais outre la vengeance et son goût certain pour la baston, elle n’était pas prête à voler encore des vies. Le choix terrible entre une zone d'inconfort et de confort… celui d’être un peu loin de sa personnalité ou justement en pleins dedans. Son regard se leva sur le “ciel” de la magna, ne sachant pas qui prendre… dans un soupir, elle emporta avec elle les deux fanions pour se rendre à l'accueil dans le but de trouver la bienveillante.

« Mon enfant. » fît la bienveillante en la voyant approcher.
Elle croisa ses mains, comme d’habitude, mais marqua son expression d’une petite inquiétude.
« J’ai appris pour vous. Je prie les Trois que votre coeur et esprit ne souffre pas de cette nouvelle déconvenue. Comment vous sentez-vous ? »
« Non je ne souffre pas. C’est un mal que je voulais combattre depuis longtemps... » avoua t-elle avant de continuer « J’aimerais que cela ne revienne pas aux oreilles d’Atlantis, si possible... »
« Vous êtes en l’Antre. En Magna. »
Elle lui sourit.
« Les lois de la cité de fer ne s’appliquent pas ici. Vous êtes femme libre qui quête sa rédemption d’âme. Vos maîtres n’en sauront rien, vous avez la parole d’une vieille Natus. »
« Merci. » cela la soulageait, elle ne voulait pas que son acte ait une répercussion sur sa carrière et sa présence sur la cité… elle avait trop lutté pour rester la-bas et faire sa place. D’autant plus que Calahan ne la louperait sûrement pas.
La jeune femme lui montra les deux fanions. « Vous allez trouver que j’abuse un peu… mais je n’arrive pas à me décider. »
« Ah ? » fit-elle comme une vieille grand-mère à qui on ne la fait plus. Elle lui sourit d’autant plus. « Ne serait-il pas plutôt que votre coeur désire la présence de ces deux Candides ? »
« Peut être que ne sais tout bonnement pas arrêter un choix aussi difficile. » ne pu s'empêcher de dire Elana d’un ton certe neutre mais avec une pointe de taquinerie qui l’étonna même elle même.
« C’est une excuse maline, recevable. » répondit malicieusement Ascyl en récupérant les deux fanions. « Après tout, Jague et Andric sont d’excellents prétendants. Ils feront merveilles sur vous... »
Hum Elana avait donc les deux candides ? En même temps… le fait de ne pas choisir la mettait dans une situation encore plus désagréable que s’il en avait eu qu’un seul… mais bon, après tout elle avait demandé indirectement d’avoir les deux hommes, déjà la voix de Rita lui sonnait aux oreilles :
« J’SUIS FIÈRE DE TOI ! DEUX POUR LE PRIX D’UN !!! »
Maintenant fallait assumer…



Ascyl l’avait remise entre les mains d’un guide qui lui avait fait un petit tour de l’Antre. Cet endroit se découvrait par l’aventure et l’exploration en solitaire, c’était inaliénable comme principe. Mais ce Natus d’âge mûr lui expliqua l’histoire de l’Antre des égarements. Une histoire transmise au travers des nombreuses générations. Et l’homme pouvait constater avec plaisir que la jeune femme était pendu à ses lèvres ou plutôt avec ses histoires qu’elle visualisait dans sa tête.

Les Natus ayant pour seule nature de se préparer à la guerre, ils avaient tenté de supprimer toute forme de loisirs. Tout ce qui détournait l’homme de sa préparation physique et mentale avait été gommé.
Ca n’avait pas tenu longtemps. Des incidents, des heurts, des dépressions et divers troubles étaient venus ternir ce projet. Le nom d’Hellifacius, un visionnaire disait-on, avait trouvé la solution.

Tout bon soldat Natus, dès l’âge de sa majorité, gagnait le droit d’accéder en l’antre le jour de son anniversaire. Il pouvait y goûter gratuitement et de manière illimité toutes les formes de loisirs, de plaisirs, de connaissance qu’il en existait en Magna. Mais seulement cette journée de la nativité. Aprés, il repartait pour un long-cycle à sa dure vie préparatoire.

Le guide était très ouvert, répondant à toutes les questions qu’Elana aurait pu avoir. L’homme précisa qu’il existait des exceptions pour gagner l’entrée de cet endroit en-dehors de son anniversaire. Il fallait être reconnu “Héros de la Magna”. C’était une distinction particulièrement difficile à obtenir et le titre n’existait pas pour être ronflant. Les quelques exemples des Atlantes ayant participé aux deux Guerres et ayant souffert aux côtés des Natus étaient forcément venu étayer son élocution.

La jeune femme se demanda alors si les candides et les autres personnes “experts” dans un art ne vivaient-ils pas dans cet Antre et donc ne bénéficiait pas de cet avantage de pouvoir jouir des loisirs…
Il reçu un papier venu d’un messager. Le guide n’y laissa glisser qu’un oeil avant de le ranger dans sa poche. Il poursuivit donc sa petite tournée en expliquant à Elana les prérequis pour avoir le droit d’exercer en l’Antre. Elle apprit qu’il ne suffisait pas simplement de postuler ou se porter candidat. Il fallait faire preuve d’une pratique experte et affinée dans le domaine de prédilection, présenter un atout peu répandu en Magna pour gagner des chambres et des emplacements.
Le cas de Lémétrius par exemple. Cet homme était manifestement le meilleur couturier et styliste de la Magna. En toute franchise Elana se disait que les terriens devaient être vu comme des tir aux flancs, la culture du loisir était une chose très importante pour ne pas péter un câble… alors une fois par an.

Au bout de vingt minutes, le circuit avait renvoyé Elana à l’accueil principal de l’antre. Elle remercia l’homme pour son savoir et sa découverte. La bienveillante Ascyl l’y attendait, les mains croisées comme d’habitude, tout en la fixant comme l’aurait fait une mère.

« Par ici, jeune Atlante. » lui dit-elle aimablement.

Ascyl l’attira dans son sillage en prenant la direction de l’étage. Elle passa dans l’un des grands couloirs que la jeune femme n’avait pas emprunté durant son exploration et s’enfonça toujours plus loin. Elles débouchèrent dans une salle d’une taille modeste. Rectangulaire, elle débutait par un bar très sobre où les visiteurs étaient en droit de choisir leur boisson. Il en ressortait tous avec une chope en bois, volumineuse, jurant avec le reste du cachet de la salle.
Des tentures agréables et très esthétiques ne s’ouvraient que pour laisser passer des portes-torches. Du minerai de feu étincelant fournissait l’éclairage mais, contrairement aux autres salles, il ne s’y trouvait rien au plafond. L’ambiance était donc similaire à une salle de cinéma sauf que le public commentait et riait, fixant ce qu’il se passait sur scène.

« C’est ici que tout commence. Bon et beau voyage, ma fille. » lui murmura la bienveillante avant de s’éclipser.

Elana ne s’attendait pas à se retrouver dans un tel lieu. Cela expliquait aussi pourquoi, elle avait eu le droit à une visite de l’Antre après son choix. Elle se disait peut être bêtement qu’on allait la mener dans une vaste chambre avec ces deux candides...et après...bah elle ne voulait pas s’imaginer la suite, elle ne se sentait pas d’humeur à se laisser toucher. Même si de base c’est le principe même d’un candide. Néanmoins en voyant cette salle pleine de monde, la disparition de cette angoisse, celle de passer à la casserole, sans eau chaude, lui procura une sensation d’apaisement. Puisque les Natus n’avaient pas encore inventés les films animés, elle conclut que cela avait tout l’air d’un cabaret ou une scène de théâtre. Après tout Jague était magicien ! Aurait-elle droit à quelques tours de passe passe à la Gérard Majax ? Rien que cette éventualité l’enchantait !

Sur l’estrade, Jague était en pleine représentation. Son activité semblait mélanger une pièce de théâtre à quelques tours de magie. Il venait de faire apparaître plusieurs roses migratrices comme l’avait vu Elana précédemment. Sauf qu’il jouait avec, dansant sur une légère musique de quelques musiciens savamment placé dans la salle, ses mouvements donnant une impulsion aux plantes. Celles allaient et venaient sur lui, en suivant un instinct primaire, mais offrant un spectacle plus inhabituel.
Serait-il beau aux yeux de la Française ?

Elle trouvait cela étrange, car bien loin des “traditions” terriennes et plus simplement française...et outre cette danse en parfaite harmonie avec les plantes, elle y trouva une forme d'esthétisme agréable et envoûtant. Il avait l’air de ne faire qu’un avec la végétation, comme un lien particulier. Machinalement, elle porta son regard a son brassard avant de continuer à mirer les mouvements du Natus vêtue de cuir noir. Il avait l’air d’un corsair, une tenue qu’elle n’avait pas vu dans l’atelier de Lémétrius, cela devait être un habit de spectacle, qui lui durcissait les traits avant que les plantes n’apportent la touche de douceur.

Jague capta son regard dès qu’il la croisa. A croire qu’il était capable de la repérer au milieu d’une foule dantesque. Il ouvrit sa main dans laquelle se trouvait l’une des roses et souffla dessus. Cette dernière s’était volatilisée par magie, une nuée de pétales réagissant à son souffle pour s’envoler dans sa direction. Machinalement, elle recula surprise avant de tendre la main vers l’un des pétales délicats. Cependant, ce regard expert, lui était inconfortable… elle avait l’impression qu’il pouvait la débusquer dans n’importe quel coin de la pièce, tel un faucon.

« Je suis certain que vos yeux pétillent d’envie. » fît Andric. Elana ne l’avait pas entendu approcher, elle était persuadée que Jague avait fait la diversion et elle lui jeta un regard en fronçant légèrement les sourcils. Le magicien lui répondit d’un sourire complice, signe que c’était bel et bien le cas. Les Candides bossaient en duo. Et non l’un contre l’autre. De cette constatation, Elana fronça son adorable petit nez avant de se tourna vers le guerrier.
« En effet, cette chope de bière m’a l’air fameuse ! » encherit-elle de son ton monocorde.
« Je ne sais ce qu’est ce terme “bière”. Mais ce qui s’y trouve vous la fera bien vite passer pour de l’écume Atlante informe. »
« Une boisson alcoolisé très courante chez nous. Et c’est marrant que vous parlez d’écume, une bière possède de la mousse au dessus du liquide. »
« Effectivement, c’est ressemblance. Mais vous asséchez trop vite votre gorge, je ne pourrai plus rien apprendre de vous si vous ne buvez pas. »
« Vous avez raison, il faut s’hydrater. » elle avait mit une touche d’humour, malgré son ton si peu expressif.

Le guerrier la mira un instant de bas en haut, détaillant sa tenue, et lui offrit un sourire charmant. Il tenait deux chopes dans ses mains. L’une d’elle alla donc naturellement en direction de la blonde qui la prit sans hésiter.

« Vous faites très séduisante Natus, ainsi vêtue. » reconnut-il.
« Vous préférez les vêtements Natus aux Atlantes ? » Demanda t’elle curieuse, éludant comme souvent le compliment par la même occasion. Elle aimait bien le reflet que lui renvoyait cette tenue de duelliste, celle d’une guerrière surtout que le brassard de Lémétrius s’ajustait parfaitement dans cet ensemble ébène.
« Non. » fît franchement le guerrier. « Je trouve qu’ils embellissent d’autant plus votre image, dans ce cas précis. »
Elana arqua un sourcil intriguée pour voir s’il allait développer.

Au lieu de ça, le guerrier regarda Jague qui était passé sur un nouveau tour. Il faisait disparaitre et apparaitre des flammes à différents endroits de son corps. Comme un foyer unique qui allait et venait selon son désir.

« Si nous nous trouvions une place ? »
« Oui, venez. » dit-elle sans même lui laisser le choix de répondre. Elle prit les devants, pour fendre la foule et prendre une table non loin de la scène mais qui conservait son intimité dans une pénombre qu’elle trouvait confortable.
« Vous faites affection de la discrétion, Elana ? » demanda le soldat en s’installant avec elle. « Est-ce habitude ou trait de caractère ? »
La chope fut posée devant elle et ses mains s’enroulèrent autour tout en observant le tour de flamme de Jague. Son regard dévia légèrement vers Andric avant de se porter à nouveau sur le Natus.
« Surement les deux. » Elana n’était pas le genre de personne à aimer être au centre de l’attention, bien au contraire, elle aime être dans l’ombre. Être le soutiens à la lumière, d’être la jeune femme qui ne se remarque pas parce qu’elle prend celle-ci mais parce qu’elle a de réelle compétence.

Andric fixa à son tour la scène.
Il observa son collègue Candide à l’action, lui dont les tours captaient l'intérêt d’Elana. Le bon coté de ces spécialistes, c’est qu’ils ne travaillaient pas pour eux, une quelconque renommée ou un avantage. Ils oeuvraient pour leur patiente. C’était Elana Ravix.
Ca se fait en duo du coup. Pas de jalousie, simplement un but à atteindre.
« Donc vous n’aimeriez pas le rejoindre ? »
Elana tourna cette fois la tête franchement vers lui, elle était un peu gênée de s’imaginer sur cette scène.
« Pourquoi je le rejoindrai ? »
« Pour vivre l’aventure d’un illusionniste. Nul ne remporte le défi face à Jague. Montez et vous n’aurez que sourire. Pas de regrets. »
Elle ricana jaune « Mon aventure n’est pas sur cette scène. » dit-elle avant d'enchaîner « Et vous ? L’art de l’illusion ne vous tente pas après l’art de la vengeance ? » elle essayait de renverser la situation, simple mécanisme de défense.
« Vous êtes tentée. » déclara Andric en souriant.
Il but sa chope et ajouta, complètement sourd au reste de sa phrase :
« Vous êtes l’aventure, mon amie. Et cette estrade est une étape. Source d’inconfort pour l’oeil. Source de beauté pour votre coeur. Il faut savoir faire le pas en avant. Jague se chargera du reste. »
Le guerrier haussa les épaules.
« Si vous faites confiance en son art. »
Elana en réponse but sa chope pour goûter ce breuvage qui ferait pâlir la bière, elle finit par répondre au Natus.
« Après vous alors. » bien entendu, elle comptait pas mettre un seul pied sur cette estrade qui sied si bien à Jague et son art. Elle était bien ici à regarder cet homme qui mettait en scène sa dextérité et son imagination.
« C’est bien drôle de façon de refuser. Vous le regretterez, Elana. »
« C’est vous qui refusez... »
Andric décola son index de la chope pour pointer Jague. Celui-ci venait de récupérer un bâton fait en bois mais dont l’extrémité, étonnamment, était chauffé par du minerai de feu. C’était comme s’il avait une braise immortelle au bout d’une canne finement ciselée. Lorsqu’il croisa le regard d’Andric, il le dévia ensuite vers Elana et tendit une main dans sa direction. Il lui offrir un beau sourire accueillant et l’invita à le rejoindre, probablement sous le message non verbal d’Andric.
Si Elana devait décrire un Natus niveau caractère elle dirait sans hésiter : tétue ! Vyme en était un beau spécimens mais les deux candides semblaient être des experts là dedans ! Elle lança un regard malin au guerrier, se décalant vers lui, alors que le bras d’invitation de Jague la suivait.
« On vous attend. »
« Dernière chance... »
« Sinon ? Vous me mettez sur votre épaule pour me jeter sur la scène ? » provoqua-t’elle naturellement.
« Aimeriez-vous ce comportement de ma part ? » fît Andric en ouvrant les yeux. « Les femmes aiment parfois la force contrainte. J’en serai très étonné venant de vous. »
Oula non, déjà il fallait arriver à la soulever sans finir édentés… Elana b’aimait oas vraiment qu’on empiète sur son espace vital et encore moins d’être trimballée et portée. « Non. Vous êtes bien ici, tout comme moi à regarder ce beau spectacle. »

Andric termina sa chope.
« Dernière chance, Elana. »
La française continua à boire sa chope trouvant la boisson à son goût, de toute manière elle n’était pas très difficile en alcool. Elle ne répondit pas au Natus, se contentant d’attendre. Elle ne voyait pas pourquoi elle devrait se donner en spectacle, alors qu’elle n’aimait pas ça trop de monde… elle aurait l’air de quoi ? Elle ne sait pas se mettre en avant, ni même faire de la magie... Surtout que Jague était parfait sur cette estrade, offrant une part de la culture Natus très plaisante. Elana était certaine que si elle avait emmenée les filles de l’escouade elles auraient mit le feu à la salle, sauf Ruth qui se serait contenter de regarder en ajustant ses lunettes mais en profitant amplement de la beauté que ce soit de l’homme que de l’ensemble de la représentation.

Le soldat se leva et quitta la table. Juste avant, il posa une main sur l’épaule de la blonde.
« Soit. Saluez le remord de ma part, belle Atlante. » lui dit-il par pure provocation. Elana se tendit mécaniquement au contact de l’homme mais elle lui rendit un sourire presque victorieuse.
Puis il alla directement sur l’estrade en sautant les marches deux par deux, remplaçant Elana sur la scène. Deux hommes pour le spectacle, ça avait tout de suite moins de panache et quelques murmures s’élevèrent. Jague, en accueillant Andric avec le même sourire, secoua légèrement la tête à l’adresse d’Elana, façon de lui dire qu’il la trouvait meilleure compagnie que cette armoire à glace. La jeune femme haussa avec innocence les épaules.

Pourtant, ensemble, ils débutèrent une illusion très touchante. Armés de leurs bâtons à l’extrémité surchauffé, ils exercèrent des tourbillons au niveau du sol...qui s’avérait être un léger bassin d’une très faible profondeur. L’effet qu’Elana avait expérimenté au méditorum semblait similaire ici. Sous l’effet, la danse de ces outils, l’eau semblait s’animer et se mouvoir par l’élan qui était appliqué. Des tornades d’eau chatoyante et d’un grand esthétisme se formaient devant des spectateurs ravis.
Parfois, l’un et l’autre donnaient de grands coups de bâton, déviant leurs colonnes hydrique pour en faire de nouvelles formes.
Et cela était tout bonnement magnifique, cette eau si étrange et fascinante ferait verdire de jalousie beaucoup de magicien européen ! Cela avait un coté véritablement magique ! A la fin de leur ronde Jague donna une nouvelle perche à la Française qui n’était toujours pas partante pour faire étalage de sa “grâce” qu’elle n’avait pas. Son regard se tourna vers une jeune fille Natus en pâmoison devant Jague, elle avait un regard empli d’étoiles face à cette représentation des plus belle.
« Si tu veux rejoindre l’artiste, c’est l’occasion. » dit-elle espérant qu’après ça, on la laisse enfin tranquille à savourer l’art Natus.

La jeune femme ne se fît pas prier pour remplacer Elana au pied levé.
Encore une fois, Jague lui fît une grimace et poursuivit sa représentation avec la dernière arrivante. Elle fût très bien accueillie, tant par le magicien que le soldat, et ils l’aidèrent à dessiner de nouvelles formes. Le bouquet final se composa d’une danse de différentes flammes au travers des colonnes d’eau qui continuaient de tournoyer, à croire qu’elles étaient tout simplement insensible, immortelles.
A la fin, tout s’effondra et les spectateurs se redressérent pour les applaudir chaleureusement. Les deux Candides saluèrent poliment tout en souriant puis ils descendirent pour rejoindre Elana.
« Il fait soif par ici, je nous apporte la provision ! » déclara Andric.
Jague en profita pour s’installer juste à côté d’Elana.
« Voilà un Natus fort bien attentionné pour s’inquiéter de notre sécheresse. » fît-il en bon plaisantin. Elana hocha la tête, elle avait vidé la chope et elle était ravie d’avoir pu voir la représentation de Jague là où elle était, profitant des effets de l’eau et du feu à cette distance, voyant des éléments qu’elle n’aurait pas pu voir de face. Cela était son point de vu et elle ne regrettait rien. Elle comptait justement lui faire part de la beauté de ce spectacle quand : il tendit sa main dans sa direction. A l’intérieur, les pétales qu’il avait soufflé vers elle dès son entrée.
« Elles réclament un peu d’amour. » fit-il en fermant le poing et en le retournant vers la table. « Oseriez vous le baiser, à tout hasard, dame Atlante ? »
« Sur les pétales ? » demanda-t-elle un peu surprise ne sachant pas comment interpréter cette phrase.
« Le dessus de ma main. Cette tendresse va les nourrir. Petite surprise en devenir... » chantonna-t-il sur les rimes.
La jeune femme lui lança un long regard se demandant s’il est sérieux… puis elle pouffa un peu se disant qu’il devait blaguer. « Vous quémandez de l’affection en attisant ma curiosité ? »
Jague éclata de rire.
« J’en serais là le bien pire Candide de toute l’histoire de la Magna ! Quémander le sentiment, quelle idée !!! »
Le jeune homme donna un coup de menton vers sa main qu’il continuait de maintenir en suspension au dessus de la table. Un poing refermant les pétales. C’était comme s’il allait ouvrir le tout si elle lui posait un baiser sur le dessus du poing.
« Les fleurs quémandent de vous, pas moi. »
Il pencha la tête.
« Mais nous pouvons aussi cesser de jouer pour vider nos chopes en silence. Le choix vous est offert, Elana.
« Cela change quelque chose qu’elles soient dans la vôtre de main ou la mienne ? » ce fut de la curiosité avant tout. Elle ignora la proposition de silence, si elle voulait être seule, elle serait déjà autre part sans compagnie.
« Seriez-vous maîtresse de l’illusion ? » rétorqua Jague en lui donnant un léger coup d’épaule.
« Ma main fatigue et je ne suis pas patience d’Andric. Choisissez, je ne serais pas vexé de vous voir bouder ma magie. »
Ils étaient tactile ce soir… mais, elle prenait sur elle et cela avait l’air d’être moins difficile qu’avant…
« Je ne la boude pas. Je ne suis pas à l’aise c’est tout. Niveau affection je ne suis pas une maîtresse dans ce domaine ...aussi. » elle regarda sa main.
« C’est bien pour cela qu’Andric et moi sommes là, pour vous. »
Elle resta un peu silencieuse, elle les plaignaient en fait...elle n’était pas facile, elle en avait conscience et cela la gênait encore plus. Quelle idée d’être ici...pourtant, elle voyait des choses incroyables… elle était sur ce moment désagréable de doute et de honte. Il lui fallait du courage au lieu d’être lâche... Bizarrement, elle se demanda si le major FRei avait déjà embrasser autre chose que son baume à lèvre… elle n'était pas humaine dans ses rapports avec les autres, car elle manquait justement d’affection. Elana ne voulait pas être ainsi, même si cela lui en coûtait à cet instant, il fallait se bousculer un tant soit peu. Sinon, elle n’allait être qu’un icerberg qui se veut être forte en jetant les émotions à la poubelle. Elle soupira et tendit sa main vers lui.
« Donnez moi votre main s’il reste un peu de magie... » Andric mettait bien du temps à quérir des chopes… son regard parcourut la salle avant de se concentrer sur Jague.
Celui-ci s’éxécuta, tout sourire, en glissant son poing dans sa main. Un contact, c’était une très belle évolution selon lui. Le dernier avait été arraché par la ruse. Celui-ci était volontaire. C’était la preuve de son potentiel.
« Vérifions-le ensemble. » s’amusa-t-il en lui laissant le champ libre.
Elana hésita, élément parfaitement normal… puis elle se mit un coup de pied au derriere y voyant une forme de progrès. Elle y déposa un fugace baiser.

L'illusionniste leva un sourcil comme pour lui demander si c’était ça, pour elle, un baiser sur une main. Parce que son poing était toujours fermé dans la main d’Elana, il dessera lentement ses phalanges et elle sentit comme des racines s’enrouler autour de ses doigts. Le temps que le magicien retire sa main, Elana découvrit une minuscule rose migratrice chercher la chaleur de son épiderme au milieu de pétales fanées. C’était comme si elle venait de renaître de ses cendres tel un phénix. La petite plante était jeune, incroyablement fragile, ses racines s’enroulant doucement autour de la main de la Française comme pour s’assurer de sa stabilité.
La jeune femme ne s’y attendait pas, comment s’attendre à ça ? Elle plongea sa seconde main dans celle de Jague pour récupérer la totalité de la petite fleur et la couvrir de ses deux paumes pour lui donner un peu de chaleur. Elle avait l’impression de voir un petit animal venant de naître …
« Ne l’étouffez-pas. Attention... » lui murmura-t-il avec le sourire. « C’est votre affection qui a produit ceci. Mes félicitations, l’Atlante, vous êtes encore vouée à la tendresse. »
Elana prit attention à ne pas froisser la petite plante ou même à trop la couvrir, elle trouvait cette espèce végétale fascinante. Machinalement et pensant que cela allait aider la fleur à survivre, elle la loga vers son cou, pour qu’elle y trouve chaleur et protection avec sa chevelure doré.
« C’est un joli tour. » elle hocha la tête « La bienveillante vous a transmis votre étendard avec le bracelet ? »
L’homme lui sourit simplement. Tandis que la jeune rose partait se nicher dans un endroit protégé au col de l’Atlante, Andric refit finalement son apparition. Il portait six chopes sur un plateau. Deux chacun… A cette apparition Elana se dit qu’elle allait finir carpette, elle était déjà bien fatigué après son combat...
« Nous avons tous les deux reçu notre fanion. » lui répondit-il avec un petit sourire.
« L’honneur est nôtre d’avoir été choisi. Vous n’aurez que des louanges à porter à nos douceurs. » assura le second en disposant les chopes. « Est-on en droit de connaître ce qui vous a convaincu ? »
« Oui vous êtes en droit de la savoir... » elle regarda Jague « Ou de le deviner. » dit-elle en relançant le “jeu”, alors qu’elle remerciait Andric d’un signe de tête pour la chope qu’elle portait à ses lèvres.
« Oh, nous le devinerons...mais autrement que par les mots. Assez de palabres. » rétorqua malicieusement l’illusionniste.
« Bien dit. Saluons la bonne santé d’Elana, notre hôte de ce jour. »
« Et de son courage à la découverte ! »

Les deux hommes trinquèrent avec elle avant de boire.
Sur la scène, un autre illusionniste était venu faire des tours. Force est de constater qu’il était bien loin de l’expertise de Jague, même s’il se débrouillait. Les deux jeunes gens discutèrent un petit moment de tout et de rien, du spectacle, et aussi du combat qu’Elana avait mené. Finalement, Andric conclut par une pensée commune.
« Mon amie. C’est vous qui choisissez votre “jeu”. Ou bien nous vous menons à la découverte. Ou bien vous nous dirigez pour votre confort. Que dites-vous ? »
« J’ai signé pour découvrir d’autre monde en plus de servir ma planète… » dit-elle en réponse, elle avait bu les deux chopes et cela allait bien, elle avait tellement manger avec Vyme qu’elle n’avait pas de faim particulière et son estomac continuait doucement sa digestion après avoir été été interrompu par un féroce combat. « Ou allons nous ? »
« La vengeance. »
« Puis le bien-être. »
Elana eut un sourire, celui d’une guerrière, elle se leva, après tout, Andric lui avait fait miroiter ça, il était temps de voir quelle injustice se cachait dans cette incroyable magna !
« Allons donc jouer aux super héros. »

Les deux Natus se regardèrent, un peu intrigué par le terme “super héros”. Mais surtout, en voyant l’Atlante se lever d’un bloc pour aller se battre, habillée en duelliste Natus sans même une lance, ils se regardèrent et pouffèrent soudainement.
« Voilà donc sacré empressement. »
« Cette femme ne vit donc décidément que pour la bataille, misère... » se vexa faussement le magicien.
« Pas d’inquiètude. Je l’épuise à la bataille puis... »
« ...je la repose de mes tours et tendresse. » compléta Jague, visiblement sur la même longueur d’onde.
« Allons, Elana la farouche ! Nous nous retrouvons tous à l’entrée principale ! Nous aurons à prendre la route ! »

Elana les regarda quelques instants...elle s'apprêtait à répondre à ce cher Jague qu’elle avait choisi la guerre comme métier et qu’en conséquence, elle vivait aussi pour cela...en fait en y réfléchissant, elle vivait pour son métier, le jour où elle devient handicapé et invalide, elle se tire une balle dans la tête… c’est triste de vouer sa vie à un métier mais que voulez-vous : quand on entre dans l’armée c’est rarement pour faire ses heures derrières un bureau et attendre le week-end car la semaine a été pénible. Non c’est une passion qui vous prend au fond des tripes et vous pousse à être plus qu’une simple personne avec ses envies et passions, mais un militaire !
Outre ce fait, elle ferma quand même sa petite bouche en hallucinant sur leur assurance de la séduire pour la suite. Elle secoua la tête en soupirant.
« Bien entendu. Et ne soyez pas en retard sinon vous n’aurez pas le temps de voir à quel point je suis farouche ! » dit-elle pour le principe de répondre quelque chose à “la farouche” et sur le fait d’être aussi sûr de leurs charmes. Même si bon, elle avait aussi choisi ces hommes sur l’attrait qu’elle pouvait éprouver pour eux outre que l’intérêt qu’elle leur portait en tant que personne. Pour cela que le plus âgée des Natus n’était pas dans la liste, alors qu’il lui avait fait grand effet ou bien même une femme.
« Nous en tenons pari. »
« Certes. Farouche résistance n’est que le reflet de votre envie cachée. »
Elana leur fit un simple sourire à sa manière, les laissant sur ces derniers mots.


FICHE ET CODES PAR ILMARË

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Lun 22 Juin - 10:28

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Une heure plus tard, Elana atteignait la bordure extérieure de la Magna. Elle longeait avec les deux hommes des rues sinueuses qui séparaient les derniers bâtiments de la paroi rocheuse, celle qui remontait pour former des niveaux supérieurs et des quartiers entiers de la Magna endormie. Les rues étaient généralement déserte. L’animation se retrouvait surtout dans les diverses chaumières, les Natus réunis en famille, en couple ou en amitié pour dîner. Puisqu’il n’y avait pas de variations de température ni de courant d’air dans cette cave immense, il n’existait pas de vitre ou de volets. Seulement des rideaux laissant percevoir de belles scènes de vie comme des ombres chinoises.
Durant le trajet, Elana pu être témoin que le sympathique repas de soirée, partagé la veille, se répétait dans chaque foyer. Il n’était pas rare d’y entendre des cris de joie, de grands rires et des moments émouvants.

Parfois, elle pouvait les voir attablé, sans télévision ni radio, jouer à un étrange jeu avec pour seule diversion une choppe d’alcool. D’autres fois, c’était quelques musiciens, chanteurs, expressionnistes, qui faisaient montre de leur talent personnel dans une partie précise.
Et plus intimement, ce qui n’échappait pas au regard malgré la discrétion, des chambres un peu “active” de soupirs et de murmures.

Tout semblait naturel ici. Chacun vivait sa fin de journée dans les masures dont, pour la plupart, les travaux étaient encore en cours. C’était très régulier de trouver des petits monuments, des petites statues et des plaques commémoratives. L’une d’elle, d’ailleurs, insistait sur la bataille qui avait eu lieu dans ce carrefour. Il y était représenté une scène unique d’une ligne de Natus émergeant de leur couvert pour foncer sur l’ennemi, comme une dernière contre-attaque meurtrière et gravée à jamais dans ce marbre.
Sous le sol foulé par ces braves s’alignaient facilement une cinquantaine de noms. Les morts pour la Magna, les morts pour ce quartier.
Malgré le temps, les gens se souvenaient, preuve en était de ces nombreux colifichets et petites plantes déposées là. Elana s'arrêtait de temps à autre pour observer ces plaques commémoratives.

Jague lui posa une main sur l’épaule, il se montra empathique tandis qu’Andric faisait un signe de respect envers ces défunts. Ils poursuivirent tranquillement leur chemin jusqu’à entrer dans une bâtisse encastrée qui ne payait pas de mine. Mais pourtant, une fois la lourde porte en bois franchie, l’environnement changea du tout au tout. Elana eut l’impression d’avoir franchi l’espace temps pour pénétrer dans un lieu à la culture Américaine.

La salle était large, couverte de tatami en peaux de bête. Des murs bien taillés sur lesquels pendaient des drapeaux Américains. Les couleurs différentes et les irrégularités des traits témoignaient d’un artisanat local, basé sur les consignes d’un Américain. Elle eut une petite grimace, les américains et leur besoin de mettre leur drapeau de partout… elle chercha, mais il n’en avait pas d’autre, a croire que seul les américains étaient morts au combats, et c’était peut-être le cas après tout… Elle détourna le regard, s’agaçant de voir encore ce genre de besoin, alors qu’ils devaient être tous sous le drapeau Atlante. Elle était fière de son pays, néanmoins son pays était maintenant la cité. La france était juste une origine. Les deux hommes retirèrent leurs bottes pour aller plus loin et se porter jusqu’à un recoin. Les différents chocs sonores reproduisaient bien une lutte de contact, un combat. Le temps qu’Elana se débarrasse de ses affaires et rejoigne les deux Natus, elle découvrit un tout petit groupe d’adolescents. Des jeunes Natus qui ne dinaient pas et étaient venus ici pour apprendre à se battre.
Pas n’importe quel art…

L’adulte était grande. Plus grande qu’un humain lambda.
Elle portait une tenue militaire Atlante avec un badge d’épaule arborant l’insigne de l’expédition. Mais lorsqu’elle se retourna, elle dévoila un visage à 90% Wraiths. Il n’y avait que quelques traits qui pouvaient témoigner d’une approche familière avec le soldat Allen. Mais celle-ci était plus grande, plus charpentée, et encore plus sévère. Sans s’en rendre compte la française frissonna...elle repensa à sa capitaine, cela devait être étrange pour elle de voir autant de “clone” tous différents et atteint plus ou moins par le gène wraith, se dire qu’elle pourrait ressembler à “ça” si elle était de l’autre espèce...
Le clone ne s’arrêta pas, usant d’un couteau en bois pour amorcer des attaques très simples que l’adolescent paraît avec une concentration particulièrement intense. La main libre de la Wraith fît un claquement de doigt, un signal pour que son élève se mette alors à l’attaquer. En bonne militaire, Elana remarqua facilement les mauvaises positions de l’adolescent et le fait qu’il avait tendance à approcher un peu trop ses pieds de l’ennemi. Le professeur lui tapota sur la tête et lui pointa ses jambes. Il s’empressa de corriger sa position.

Finalement, elle le congédia en terminant par un salut respectueux, parfaitement militaire, et elle fit un signe de tête pour chasser le reste des élèves. Ils se retirèrent poliment sauf un qui vint lui demander conseil. La Française aurait du mal à ne pas reconnaître le compagnon de Vyme. Il expliquait à son professeur avoir répéter les gestes d’un désarmement sans réussir la torsion du poignet. L’Allen Wraith était muette comme toute les autres. Elle avait été obligée de devenir expressive de son visage pour transmettre ses messages. Là, elle l’invita à lui montrer.
Elana repéra l’erreur en même temps que le prof. Il corrigea la gestuelle et lui fit signe de le répéter...et il en fut ravi. Il salua également militairement la Wraith avant de s’éloigner et de tomber pile au nez d’Elana.

« Oh !! Dame Ravix ! » fit-il avec un signe de tête. « Heu...heu...puis-je...vous demander des nouvelles de Vyme ? Je la sais en l’Antre et...eh bien...je me demandais si...cela allait ? »
Devait-elle lui dire qu’elle avait manqué de mourir ? Elle hésita avant de tenter un sourire pour calmer ce jeune homme tout timide. « Elle va bien. Elle aura beaucoup d’exploits à te raconter. Tu seras fier d’elle. » dit-elle sincèrement, il lui apparaissait plus juste que Vyme lui raconte elle même à quel point elle avait été courageuse de se battre contre l’autre enfoiré, pour lui sauver la vie. Qu’elle avait connu un vrai combat et qu’elle en était ressortie que plus forte et plus averti… Elana savait aussi qu’elle avait perdu un peu de son innocence… malheureusement.

Luhold semblait rassuré. Il offrit un sourire franc à la Française avant de s’en aller, laissant les soldats Natus et la Wraiths en toute discrétion. La Wraith était en train de boire dans une gourde militaire tout en sondant les différentes personnes. Elle alourdit un instant son regard sur Elana avant de se retourner. Elle s’empara d’un rouleau de parchemin qu’elle envoya dans les bras d’Andric. Celui-ci lui sourit façon guerrier avant de revenir vers Elana.

« Dame Catala a été agressé il y a plusieurs cycles. » fît-il comme introduction à l’adresse de la Française. « Elle a senti que c’était des jeunes hommes. Nous allons leur rendre visite et leur présenter une Atlante. Ils devront s’expliquer sous votre regard. »
« Malin... » souligna Jague.
Il fixa son amie.
« Déclarer dame Catala Wraith devant une représentante des Atlantes, ils s’en sentiront d’une bêtise sans limite. Joues-tu avec nous ? »
Elana tourna son regard vers “Dame Catala”, se demandant l’état des jeunes gens… avec la force et l’expertise Wraith, s’ils étaient encore en vie, c’est bien parcequ’elle avait voulu qu’il n’ait pas de blessé. En tout cas, la seule raison valable pour s’attaquer à l'entraîneuse du coin était sûrement la haine raciale, elle ressemblait beaucoup trop à un Wraith pour laisser indifférent.
« Quels sont les conditions de cette agression ? Et les agresseurs non pas été blessés ? »
« Dame Catala ne blesse pas les idiots. Elle n’a pas levé la main. Et son image à elle seule suffit à motiver les véhéments. Cela ne vous semble pas logique ? »
« Pourtant son image n’a pas suffit apparemment. » fit Elana qui toisait encore la demi-Wraith comme pour trouver des traces de coup, non pas pour vérifier, elle les croyaient, mais pour estimer les dégâts. « Je n’ai pas parlé d’illogisme. Je constate juste que ces agresseurs ne se rendent pas compte de leur chance d’être encore en vie, pour la simple raison que Catala leur a offert celle-ci. » finit-elle en plongeant son regard de marbre dans les yeux brun du guerrier. « Comment ont les retrouve ? Comment on décide de leur châtiment ? »
« Dame Catala les a trouvé pour nous. Il nous suffit d’aller les tirer de leurs draps douillets... »
« Et qu’ils rendent compte à Atlante pourquoi ils agressent Dame Catala. »
« Hm… Je les vois déjà se débattre et bredouiller comme vieilles grands mères ! »
« Être Atlante a un quelconque impact ? »

« Et comment Elana !! Imaginez leur tête lorsqu’ils auront à légitimer l’attaque d’un reflet qui s’est battue comme Atlante...devant une Atlante guerrière. »
Jague pouffa discrètement.
« Vous serez juge par votre culture, Elana. Vous, mieux que nous, saurez leur montrer la bêtise qui les a animer. »
« C’est modeste début de justice. Cela vous fatigue de vous y lancer ? Ou bien en êtes vous ? »
Elle ne savait pas expliquer pourquoi, elle avait du mal à se dire que sa simple origine d’Atlante allait foutre les foi à une bande de petits cons qui ont osés agresser un “reflet”. Peut-être qu’elle avait en tête l’expérience mauvaise de certain faits divers ou même d'élément de société qui montre des jeunes impertinents qui en ont rien à faire de l’autorité et encore plus quand elle vient d'ailleurs.
« Je pensais que ma réponse était claire, je suis depuis le début pour cette justice. » Elle fit quelqus pas jouant avec la lance qu’on lui avait prêté… elle avait vraiment l’air d’une duelliste maintenant. « On s’y prend comment ? La victime vient avec nous ? »
« Nous frappons à la porte. »
« Nous prenons l’agresseur. »
« Et il est jugé à votre regard. Nul besoin de la victime. »
Andric haussa les épaules.
« Dame Catala s’en moque. Mais c’est notre devoir de lui faire justice. »
« C’est héroïne parmi les reflets. Et héroïne de la Magna pour avoir sauvé quelques enfants de la Grave Peste. »
Elana hocha la tête, outre le besoin de justice, elle avait l’impression qu’il avait aussi une histoire d’image. On ne salit pas les héros qui ont donnés tant pour que la vie reste ici. Et elle était parfaitement d’accord avec ce principe.
« On y va. » affirma t’elle en faisant quelques pas, avant d'emboiter ceux des Natus.
Une fois sorti, Jague ouvrit le parchemin pour y voir inscrit, dans leur langue d’Allemand et de Latin, la liste des noms et les différents endroits où les trouver.
« Il nous faudra marcher... » dit-il en sous-entendant la longue route qui les attendait.
Il sourit, défiant vis à vis d’Andric, puis donna la direction.
« Marchon, ça nous écheuferra ! » lança Elana d’un ton qui se voulait enjoué… Elle avait néanmoins quelques courbatures, le fameux retour de bâton de s’être battue avec le feu barbare.

Jague trouva le moyen de faire quelques petits tours de magie, invitant Elana à trouver dans quelle poche se trouvait le fameux bracelet qu’il lui avait fait porter. Il migrait sans arrêt d’un endroit à l’autre sans que la Française ne puisse trouver le bon endroit. Un horrible jeu de bonneteau à l’ancienne avec les poches du Natus pour cloche et le bracelet pour bille.
Souvent, le brave homme essayait de la guider un peu, allant plus doucement ou plus lentement. Mais Elana ne tombait jamais juste et il profitait de sa frustration progressive pour jouer. Et cela marchait bien, quelques ridules se formait sur son front signe de ce sentiment d’impuissance et de contrariété de ne pas trouver la cachette du bracelet.
« Faudrait-il, qu’en bonne guerrière que vous êtes, vous alliez fouiller mes poches de force, Elana ? » lui demanda-t-il, peu avant d’arriver.
« J’ai l’impression que c’est votre but depuis le début avec vos poches à trous ! »
« Vraiment ? Vous lisez en l’esprit ?? » se moqua-t-il.
« On me surnomme l’Oracle ! » encherit-elle
« Quel mensonge éhonté... »
Elana lui fit un fin rictus carnassier sur les lèvres avant d’hausser les épaules. Depuis qu’elle fréquentait une bande de joyeux lurons et aussi l’influence des Natus, elle montrait de plus en plus d’expression naturelle qui change de la machine.

Le petite troupe approcha de la masure entièrement constituée de roches. Le magicien ne mit pas longtemps à s'apercevoir que le jeune était absent, les parents dinaient seuls. Puisqu’il était plus doué à l’usage des mots, il s’en alla directement à leur rencontre, discutant posément et sans agressivité. La réaction du couple ne traîna pas, ils apprirent aux justiciers la position du garnement. A leur air contrarié, il ne faisait pas de doute qu’il prendrait une deuxième volée de réprimandes une fois de retour. Et Elana était bien contente de le lire en eux, elle n’avait pas d’enfant, mais elle pouvait très bien imaginé la honte des parents. A leur place il se prendrait une bonne punition. Faut dire qu’elle avait été élevée dans le respect des règles par une mère intransigeante.
Ils se saluèrent militairement. Avec honneur.
« Voilà toute la beauté de notre Nation... » commenta Andric en assistant également à la scène.

Le magicien revint avec un léger sourire.
« Notre brave est heureux de recevoir dans sa cabane de rocaille non loin d’ici. »
« Son entourage va avoir belle surprise. »
« Tu l’as dis. J’ai mes tours qui me chatouillent ! » sourit Jague avant de pincer gaiement la hanches de la Française. « Je leur prévois spectacle qu’ils ne sont pas prêt d’oublier ! »
Elana sursauta ne s’y attendant pas du tout et aussi elle découvrit par la même occasion qu’elle était chatouilleuse à cet endroit.
« Vous allez leur faire des chatouilles ? Mais quel tour ! » dit-elle prise par l’engouement des deux jeunes hommes.
« Elles vous sont toutes réservées, l’Atlante. »
« Très bien, je n’aime pas prêter les chatouilles. » elle se surprit encore une fois de sa réponse, ne pensant pas être aussi taquine. A croire qu’elle était bel et bien influencer par les sentiments des autres. Une bonne chose selon elle. A moins que sa est la chute de l'adrénaline suite à son combat ? Elle ne voulait pas trouvée de raison elle se sentait bien a cet instant.
« Certes. Je vous les arracherai donc pour faire partage à nous deux. » Compléta Andric.

La “cabane” dont les parents parlaient n’était rien d’autre qu’une construction maladroite d’un apprenti. Sûrement un tailleur de pierre en devenir qui s’était exercé à cet endroit pour impressionner les filles. Le Natus n’était pas vantard mais ça ne l’empêchait pas de vouloir séduire. Depuis le début, les deux compères Candides avaient une idée derrière la tête et ils ne prenaient pas vraiment au sérieux la vengeance promise. C’était la version de chez eux d’aller botter le derrière d’un petit con boutonneux.
« Allons !!! Positionne toi l’amie. Et arme toi de ta meilleure trombine punitive !! »
Elana lui afficha une tête qui ferait frémir un menhir, tellement elle était froide et austère.
Jague s’était détaché d’eux. Il évolua en direction de la fameuse cabane depuis laquelle on entendait des cris d’adolescents amusés. Le Candide démontra sa souplesse et son habitude à l’escalade. Il trahissait naturellement sa capacité martiale et le fait que chacun habitant de cette terre était un soldat avant d’exercer un métier. Le magicien s’installa juste au-dessus de la fenêtre laissée ouverte depuis laquelle la lueur d’un feu dansait. Il fixa ses deux amis, un large sourire espiègle sur le visage, et il attendit le signal. C’est Andric qui le lui donna. Jague détenait une étrange bourse en cuir qui semblait contenir un produit mystérieux. Il tira d’un coup sec une languette et balança le tout par la fenêtre comme si ça avait été une grenade. Le “EHHH !” de surprise du groupe de jeunes se recouvrit immédiatement d’une impressionnante pétarade. C’était exactement le même bruit qu’un chapelet de pétard qu’on aurait jeté au pied de quelqu’un. Plusieurs voix tonnèrent, s’écriant et cherchant à fuir cette mauvaise farce. Mais le chapelet de pétards se conclut sur un craquement, des braises de minerai de feu qui crépitèrent soudainement comme le final d’un feu d’artifice. Ces lumières sortirent par la fenêtre tant elles s’étaient trop accumulées à l’intérieur de la cabane.
Andric ne parvint pas à rester sérieux et se mit à rire doucement. La porte en bois s’ouvrit, un adolescent en sortit en toussant, s’y tenant si lourdement qu’il arracha le montant. Ils étaient cinq à fuir la cache en évitant la fumée qui leur enflammait les bronches.

« C’est celui là. » fît Andric en pointant un môme qui devait à peine avoir quatorze ans.

Elana aussi avait sourit, le tour de Jague était une belle farce. De toute manière ce genre de taquinerie font toujours rire, les grands comme les petits, sauf les victimes… Elle lança un regard au jeune homme, se demandant si les Natus avaient l'équivalent des feux d'artifices ici.
« Ok, on le chope, je vais le plaquer. » dit-elle réactive en s’élançant sur le chemin devant la maison, pour courir après le gamin qui toussait encore à s’arracher les poumons. Il ne fut pas bien difficile de le rattraper, cependant, il remarqua qu’on allait sur lui alors...
« A MOI ! ON M’AGRESSE !!! » hurla celui-ci d’une voix trop faible et enrouée. Il arma son poing et le leva d’une manière parfaitement ridicule. C’était à croire qu’il s’était placardé un panneau clignotant pour être sûr et certain que la Française sache combien il était novice à la lutte. Donc, quand il voulut la frapper d’une bonne droite, non seulement elle le savait. Mais c’était également trop tard. Tellement trop tard… qu’elle n’eut aucun mal à lui saisir son pauvre poing et lui faire une clé de bras, qui le projeta au sol.

« Je suis déçue, on m’a vendu un guerrier sans scrupules … Où est ta fougue ? Celle que tu avais quand tu as agressé Dame Catala ? » siffla t-elle.

Ainsi écrasé sur le sol rocailleux, la gueule sur la pierre, le gamin hurla et ragea. Il balaya ses jambes dans tous les sens, espérant se libérer, alors qu’il ne faisait qu’épuiser inutilement ses forces.
« PAR MA FOI ! C’EST DEVOREUSE !!! DÉVOREUSE QUE VOUS LAISSEZ LIBRE !!! »
Il donna un accoup.
« Odieuse humiliation, duelliste ! Relâche moi donc ! Que je défende mon honneur par les poings !!! »
« C’est intelligence que tu n’as que dans les poings, garçonnet. Tu t’écartes bien loin du chemin. »
« NENI ! JE SUIS LE BRAS ARMÉ DES TROIS !!! L CHE-MOI DUELLISTE, QUE JE TE SOUMETTE À L’HONNEUR !!! »
Le rire de Jague le coupa.
« Belle scène de comédie que nous avons là. Comptes-tu frapper qui n’entends pas ton manque de logique ? »
« Crénom !!! Je le défendrai ! Lâchez-moi, que je vous réduise en miettes ! »
« Ohhh...j’en suis grandement effrayé. Et vous, mon amie ? »
Il était ridicule, mais pouvait-on en porter en rigueur à un gamin mué par la bêtise de son âge ? Il n’était pas même fichue de voir la différence entre les clones et les véritables Wraiths. Quant bien même ils avaient été créer pour n’être que des armes, ceux présents ici étaient les seuls de toute l’armée à avoir un libre arbitre d’être humain malgré leur aspect difformes. Elana soupira, mettant son pied dans le creux des homoplate du jeune homme, il ne pouvait plus autant gigoter comme un ver sans que son bras soit de plus en plus douloureux.
« Je suis sur le point de faire une crise cardiaque... » lâcha t’elle dans un soupir qui était propre à sa personne. « Si je n'avais pas eu une si mauvaise démonstration de défense j’aurais été presque tentée d’être soumise face à de tels propos ! » oui elle se foutait de sa gueule tout en restant aussi neutre.
« Rhaaaaaaaaaa... » gueula le jeune en réponse, remuant de moins en moins fort !

Andric ria une dernière fois avant de faire signe à Elana de le relâcher. Ce qu’elle fit sans aucune douceur.
L’adolescent roula sur le côté et se redressa péniblement. Il bougea son bras endolori pour tenter d’y retrouver de la force.
« Sais-tu donc à qui tu t’adresses ? »
« A moqueuse duelliste qui attaque en traître !! »
« Voilà un jugement bien hâtif, garçon. Tu fais déshonneur. »
Cette simple phrase l’affecta. Le jeune Natus bomba le torse, le regard grave.
« Fausse accusation ! Menterie ! Qui êtes-vous !! »
« Qui est-elle ? » corrigea Jague en tournant son regard vers la blonde.

Andric, de son côté, allia le geste à la parole de son frère d’arme. Il leva la main et l’approcha doucement du cou de la Française, n’y allant pas brusquement pour éviter de la surprendre. Il accrocha simplement d’un doigt sa chaîne pour y exercer une traction. Ses plaques vinrent naturellement par-dessus sa tunique de duelliste.
« Atlante... » souffla l’adolescent avec des yeux ronds. « Mais, pourquoi ?!? »
« A qui ressemble Dame Catala ? » lâcha la jeune femme sans aucune introduction.
« C’est une dévoreuse ! » s’écria-t-il immédiatement en réponse. « Il y a grand danger à la laisser libre ! »
Elana s’approcha de lui, prenant l'initiative de faire à sa sauce. Elle lui empoigna les joues de sa main en le regardant droit dans les yeux.
« A QUI ressemble Dame Catala ? » souffla t’elle dangereusement.
Le Natus chercha à lui échapper, contrarié à l’idée qu’elle ne l’attaquait même pas.
« Je ne le sais ! » enragea-t-il néanmoins. Il la fixa également dans les yeux. « Mais je sais qu’elle n’est pas Dame Allen, l’héroïne de la Magna !!! »
Elana soupira en resserrant son étreinte, ce garçon faisait tout pour être le petit con de service, il est dommage qu’il le fasse maintenant. Mais bon, un petit con reste toujours con qu’importe le peuple.
« Elle porte son image, ses souvenirs et ses sentiments. Elle n’est pas l'Héroïne mais la copie de celle-ci… et pourtant malgré son visage de Wraith….Elle n’a pas pompé ton énergie… Tu sais pourquoi elle ne l’a pas fait ? »
« Pas la mienne, Atlante ! Je l’ai vu faire sur un autre ! Sur un autre !!! »
« Tu ne réponds pas à ma question... » dit-elle en lui donnant un taquet sur l’arrière du crâne, elle garda néanmoins cette accusation en tête, elle y reviendrait plus tard. Même si dans la bouche d’un gamin cela avait autant de valeur que le Kiri à la cantine.
« Alors éclairez ma stupidité ! » lui balança-t-il. « Puis je vengerai l’humiliation que vous m’infligez, l’Atlante !!! »

Pendant ce temps, Andric et Jague observaient la scène avec un air plus satisfait. Pour un peu, ils auraient sortit les popcorns tout en se délectant du massacre.
Second taquet mais plus fort « Tu n’as pas les moyens de tes ambitions petit. » Elle le rapprocha d’elle en le tenant toujours de cette manière. « J’attend donc que tu répondes. » il allait bien cogiter un peu et lui donner la réponse après ce genre de remarque ne serait que faiblesse. Et puis ça lui met la pression.
La tactique était bonne, le jeune finit par abdiquer.
« Je ne sais pas ! » avoua-t-il. « J’ai vu Dame Catala dévorer élève qui lui faisait confiance. Alors j’ai agi comme tout bon Natus ! »
Il continuait son histoire mais cela prenait une tournure qui foirait son argumentaire. Lui répondre justement “que parce qu’elle n’est pas une devoreuse” ne tenait pas à cet instant. Même si cela lui semblait bien trop gros et surtout arrangeant. « Tu as des preuves ? »
« Si j’en avais eu...c’est les grands de mon Monde qui auraient agi. »
Il agrippa le poignet de la française pour lui faire cesser cette emprise humiliante.
« Tu n’as donc rien pour justifier de tels accusations qui te sert bien. » Elle lui attrapa à la place le col de sa veste. « Même pas de corps ... Elle aurait put te dévorer dans ce cas, mais elle ne l’a pas fait… une véritable dévoreuse aurait été tentée de mettre fin à l’idiot qui ose l’attaquer, surtout si celui-ci peut la vendre à toute la communauté. »
« Supercherie !!! » Râla-t-il plus fort. « Je l’en conjure sur l’honneur. Je l’ai vu dévorer ! »
« Dans quel état était cet élève après cette ponction ? »
« Je...je ne sais pas... » fit-il en secouant la tête, désabusé. « Je me savais trop faible à anéantir Dame Catala pour sauver ma soeur Natus. Alors, j’ai couru. J’ai couru aussi vite que j’ai pu, tant que mes jambes ont porté. J’ai prié les Trois à trouver solide guerroyeur, vétéran, n’importe, qui écouterait mes paroles. Mais il n’y avait personne, il était tard. »
Le jeune Natus avait clairement envie de pleurer, son regard était humide. Il était manifestement affligé d’une très forte émotion de culpabilité.
« J’ai trouvé autorité Natus qui est allée s’enquérir de vérité auprès de Dame Catala. Et j’ai été dépeint en menteur éhonté. Alors...avec amis...j’ai agi. »
Ses lèvres tremblaient.
« Et encore échoué. Mais je le jure, sur tout ce qui m’est cher, que je sais ce que mes yeux ont vu ! Une Natus a été dévoré... »
Elana savait que les Wraiths pouvaient aussi redonner de la vigueur, peut-être était-ce le cas pour cette Natus, mais bon…c’est bizarre. Par contre qu’un clone ait besoin de se nourrir elle n’avait pas cette information et cela était un peu inquiétant mine de rien. Peut-être que l’enfant était bon comédien, mais elle avait un fort doute surtout en voyant ses yeux se gorger de larme, son regard se tourna vers les deux hommes. Pas besoin de mots, pour qu’ils perçoivent clairement sa pensée.

Andric comme Jague n’avaient plus rien d’amusant sur leurs visages et ils prenaient conscience que l’affaire était peut-être plus grave qu’il n’y paraissait. Elana le lâcha à ce moment là.
« Lorsque tu as été témoin. As-tu vu le visage de Catala ? »
L’adolescent chercha dans sa mémoire puis secoua finalement la tête.
« Sa tunique, son dos, sa grandeur...c’était dans son aire d'entraînement. Alors, c’était elle. »
« Les apparences perdent facilement l’esprit. » nota Jague. « Peut-être n’était-ce pas Catala mais quelqu’un d’autre. Cette fille Natus, la connaissais-tu ? »
« Non. Mais...elle ressemble à étrange histoire. Sauvageonne isolée, que l’on voyait peu. Je sais qu’elle existe, je sais ce que j’ai vu ! »
Elana était soudainement perdu avec ces histoire de sauvageonne et de clone dévoreur...
« Reste t’il des Wraiths ici ? Et c’est quoi les sauvageonnes ? »

« Aucune chance. » répondit sincèrement Andric. « La Magna a mené une campagne jumelé avec les Atlantes. Nous avons écumé nos terres en compagnie de soldats aux boîtiers de détection de vie, de vos cubes volants qui ont tout vérifié. »
Il hocha la tête.
« Vos hommes de science nous ont même aidé à détruire le nid des insectes dévoreurs. »
« La Sauvageonne est une légende tirée de la Première Guerre. » compléta Jague. « On y raconte qu’une enfant aurait survécu dans un quartier entièrement dévasté et stérile de la Magna. Abattue des sentiments de peur, elle aurait vécu dans les décombres. Ce sont des témoignages fugaces qui font vivre la légende. Ceux des tailleurs de pierre principalement. »
« Ce n’est plus une légende. Je l’ai vu ! Je vous jure que je l’ai vu. Et elle a été dévoré ! »

Elana ne savait pas quoi en penser… voilà qu’une légende prenait vie, comme si une licorne apparaissait dans une forêt et qu’un chasseur la tuait pensant qu’il avait chopé le cerf du siècle… Enfin, il devait bien y avoir des traces de son corps à cette licorne...
« Emportons le et allons voir Dame Catala. » finit-elle par dire, autant confronter les deux points de vue, il y avait quelque chose de louche et il fallait tirer cette histoire au clair.

Les deux Natus étaient d’accord.
« Comment te nommes-tu, jeune homme ? »
« Hemdel. » il bomba le torse. « Et c’est avec la confiance des Trois que je vous suis ! »
« Nous allons bientôt voir cela. »

Le groupe reprit la longue et pénible route pour retourner dans la caverne troglodyte qui servait d’école d’art martiaux à Dame Catala. Pendant ce temps, les Natus posèrent quelques questions, essayant d’en savoir un peu plus sur ce qu’il avait vu. La thèse que Dame Catala elle-même soit l’agresseur tenait peu vu la tête qu’ils affichaient.
Quant à Elana elle ne pouvait porter de jugement ne connaissait pas ce clone aussi bien que les deux Natus, même si son portrait était empreint de gloire. Elle savait juste qu’une personne formant des Natus aux combats et les dévorant n’aurait pas été un bon professeur et très vite démasquée… car trop de Natus auraient disparue sans parler de tous ces copains comme elle, hybride qui devaient avoir les mêmes besoins… Et puis cela était trop étrange… Allen aurait sentie la soiffe de ses clones ou même… comment les leaders auraient put accepter délibérément cela ? On veut la vie mais on vous tue ? Eversman était peut-être con mais pas méchant...

« Il y a eu des disparition de Natus ? »
« Les disparitions sont portées au journal quotidien de la Magna. Les Natus sont toujours attentifs à cela depuis que les frontières sont contestées par les Algols. »
« Deux de ces disparitions sont issues d’assauts Algols. La dernière est un mystère. »
« Juste deux… cela n’est pas beaucoup depuis le temps que les clones sont ici...S’ils avaient soif de vie, il y aurait eu logiquement plus de disparitions...A moins… qu’ils sortent de la planète ? »
« On raconte que certains accèdent à la Porte pour se rendre au Boc. » fît le jeune homme en souhaitant participer. « Mon père dit qu’ils se sont intégrés et qu’ils veulent vivre ici, en Natus. »
Elana hocha la tête… si par malheur cela était vrai Atlantis les tueraient tous… Enfin bon, pour le moment il y avait qu’une étrange histoire… son regard se perdit sur les paysage rocailleux de la caverne, tout en essayant de construire quelque chose de logique avec des éléments qui ne le sont pas encore.

A cette heure, l’école de Catala avait fermé ses portes. Mais c’était dans la culture Natus de vivre non loin de l’endroit où l’on enseignait quelque chose. Comme l'artisan qui vivait au-dessus ou à côté de son échoppe. Comme Lémétrius, le tailleur. Andric se présenta devant la porte en bois et y abbati plusieurs fois son poing. Un rideau de tissu se leva au-dessus d’eux et se referma. Mais personne ne vint ouvrir la porte.
Elana leva le nez vers la fenêtre de tissus… apparemment Dame Catala n’avait guère envie de répondre à ses visiteurs nocturne… Et dans un sens Elana la comprenait que trop bien. Peut-être était-ce aussi simplement un Natus qui partageait la vie de la professeur ? « On a la confirmation qu’il y a quelqu’un. On insiste chez vous ? Ou on peut forcer le pas ? »
« Quand la visite dérange, on le dit ouvertement. » nota Andric avec un regard inquiet.
« Alors...ce n’est point Natus là-haut ? » questiona naïvement Hemdel.

“Non sans aucun doute” pensa Elana, il avait que la clone là dedans et elle ne voulait pas suivre le code de politesse des Natus… La française était bien partante pour forcer un peu la main et entrer sans la permission.

Jague s’était tenu silencieux. Depuis tout à l’heure, il fixait le bas de la porte avec un air étrange. Il décida de se détacher pour s’agenouiller, plaçant quelques doigts sous la porte en bois. Quand il les retira, ils étaient teinté d’un sang encore frais. Elana ouvrit de grand yeux, était-elle blessée ?

« Nous dérangeons. » fît Jague.
Andric tira son glaive lentement.
« Non. On nous invite. »
Jague s’empara de la poignée de la porte et commença à la tourner. Mais alors qu’il terminait cette manoeuvre simple, on l’eut cru le déclenchement d’un piège puisque l’ensemble d’un chargeur de P-90 vint traverser le bois. Andric parvint à se replier en embarquant l’adolescent avec lui. Jague s’était écroulé sur le sol, miraculeusement indemne, en étant frôlé par une série de rafales. Il rampa directement vers Elana pour encadrer son visage de ses mains.
« Elana ! Vous n’êtes pas blessée ? » s’écria-t-il.

Le bruit caractéristique de l’arme Atlante était comme une douce mélodie, habituellement, pour les militaire. Celle des renfort ou de l’action...et non le bruit amer d’un piège. Andric avait tort on ne les invitait pas à entrer mais à mourir...et si ça ce n’est pas la réaction d’une personne coupable, Elana voulait bien se faire fouetter le cul par des orties… Même si le son était appréciable pour les oreilles d’un Atlante portant la tenue grise Elana n’avait pas la folie de rester là comme un pantin, elle s’était jetée au sol de la même manière que Jague, mais à son contraire la piqûre brûlante à son épaule lui faisait prendre conscience qu’une balle l’avait frôlée d’un peu trop près. Une belle estafilade s’ouvrait sur son vêtement de cuir laissant son sang perler le long de son bras. Machinalement, elle posa une main dessus, la chaleur le liquide se faufilait entre ses doigts. Elle ramassa péniblement sa lance qui avait chuté avec elle, avant de s'immobiliser quand Jague l’encadra carrément de ses mains. Machinalement, elle posa sa paume ensanglanté sur le torse de jague pour garder une certaine distance.

« Oui... » souffla-t-elle

Pendant ce temps, Andric s’était redressé et il brisa ce qu’il restait de la porte à coup de botte. Il entra à l’intérieur, l’arme en main, très rapidement suivi d’Hemdel qui s’était armé d’un très simple morceau de bois en guise de gourdin.

« Alors debout ! » Dit-il en l’aidant à se redresser, ne prenant pas conscience de ce que signifiait le geste de son amie Atlante.

Ils étaient encore devant la porte lorsqu’ils entendirent la grosse voix d’Andric tonner. Un échange de coups plutôt violent, un cri, puis un fracas de bois.
« PAR LES TROIS ! AUX ARMES !!! » s’écriait l’homme en se battant à l’intérieur.
Lorsque la Française pénétra dans l’école d’art martiaux, elle ne retrouva strictement rien à sa place. Tout ce qui avait pu marquer ses souvenirs étaient dorénavant modifié comme si une tempête avaient ravagé l’endroit durant son absence. Les bois étaient brisés, les meubles aussi, sans oublier tout ce qui avait été cassé par des signes évidents de lutte. Sur les peaux conditionnés en tatamis se devinait du sang, pas mal de sang, dont les éclaboussures témoignaient d’un échange très intense et mortel. Quelqu’un s’était battu ici jusqu’à la mort...et avait perdu son combat.
L’agresseur, en tout cas, était encore ici. Vu la façon dont il tabassait Andric, il savait très bien se battre. Ca ressemblait beaucoup à une Wraith à l’image de Catala. Même tenue, même posture, même technique...MAIS CE N'ÉTAIT PAS CATALA !

Andric était un bon combattant mais il ne tiendrait pas seul. Il était parvenu à faire passer plusieurs de ses coups de glaive mais rien ne semblait amoindrir la puissance de l’ennemi. Après l’avoir repoussé d’une série de coup clairement assimilé au close combat américain, l’inconnue passa la défense trop frêle d’Hemdel et plaqua sa main sur son torse gonflé d’effroi.
« NONNN ! » eut-il le temps de hurler avant qu’un horrible bruit de ponction ne le transforme en un horrible râle d’agonie.

Les pièces du puzzle s’assemblait doucement, l’action ne permettait pas à Elana de penser à la suite, mais au fond de son esprit, elle se doutait que tout ce sang était celui de la Dame Catala et qu’elle était surement morte dans un coin. La raison de la présence d’un wraith ou un clone ivre de sang l’intrigua aussi mais elle laissa de côté ce questionnement pour se jeter dans le combat. Armant la lance, pour la planter dans le bras du “Wraith”.




FICHE ET CODES PAR ILMARË

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Lun 22 Juin - 10:28

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”




L’ennemi retira sa proie en réponse, l’attirant sur la trajectoire de la lance. Il força Elana à modifier l’angle de son attaque. Comme un Wraith, un vrai, l’ennemi était particulièrement alerte et efficace. Il rejeta avec puissance Hemdel dans les bras d’Andric pour se tourner pleinement face à Elana, la dominant de toute sa stature. L’ennemi portait une large capuche redescendant sur son visage, à tel point qu’on en discernait que de rare trait Wraith et une chevelure brune tombante sur le côté.
Ce qui était parfaitement visible, en revanche, c’était le sourire diabolique qui bariola ce visage dissimulé tandis qu’il pointait un doigt chargé de promesse à l’encontre de la Française.
L’instant d’après, d’un coup, une petite bourse en cuir le percuta. Le minerai de feu qu’il contenait détonna en faisant claquer plusieurs petites explosions théâtrales et déstabilisantes.
« A la retraite ! » s’écria Jague en envoyant un deuxième sachet sur l’adversaire qui souriait à l’usage de ces artifices.

La retraite était toujours quelque chose de désagréable pour un soldat, a moins que cela soit cette fichue fierté mal placée qui poussait les braves soldats à oublier la logique et de savoir se retirer proprement. Étonnée mais obéissante, la française décida de partir, si les Natus demandaient qu’ils reculent c’est qu’ils avaient une raison qu’elle n’avait pas vu. Elle aurait douté venant d’un terrien, généralement les valeurs guerrières partent très vite dans un combat que trop difficile, mais elle savait que les Natus n’étaient pas des graines de lâches. C’est ainsi, à contre coeur qu’elle recula, profitant du petit feu d'artifice de Jague. Dans un sens, elle en était un peu soulagé, le terrible sourire machiavélique du Wraith lui avait filé quelques mauvais frissons. Elle n’avait jamais vu ses sales bêtes d’aussi près… et elle n’était pas aussi bien entraînée au corps à corps que certains officiers pour encore, rivaliser avec un “vampire”. Ils devaient revoir leur stratégie d’attaque, enfin si l’ennemi leur laissait la liberté de le faire.

Le monstre les regarda simplement partir avec un air satisfait. Du moins semblait-il. Jague rejoignit Andric pour tirer le jeune adolescent dont les pieds traînaient lamentablement sur le sol. Sans se retourner, les deux Natus retirèrent Hemdel jusqu’à l’intersection d’en face, se couvrant derrière le bâtiment. Elana s’en voulue de n’avoir pas remarqué l’état du pauvre enfant et prêta main forte.
« Crénom de dévoreur ! Que les Trois me brûlent si je ne le passe à la lame ! »
« Il a vieilli ! » nota Jague qui encadrait de ses mains le visage du jeune...désormais plus mature. Il baissa la tête, touché par la souffrance qui avait rendu ce petit complètement muet. Il avait les traits déformés en une odieuse grimace qui ne voulait plus se défaire.
« Immondice ! » râla le soldat encore plus fort en se redressant.
L’adversaire venait tout juste d'apparaître. Passé par la fenêtre, il s’était retourné et grimpait maintenant la paroi à mains nues. Il se dirigeait vers le niveau supérieur.
« Si j’avais mon arme, je le ferai descendre ! » pesta-t’elle.
« Il s’éloigne vers les ruines inhabitées...on peut lui couper la route en passant par le quartier Mirdèle. »
Andric empoigna son arme et amorça un geste. Le magicien l’interrompit très rapidement dans son élan.
« Je cours plus vite. Et Hemdel doit être mené d’urgence à un médicastre ! Donner l’alerte prestement... »

Le souffle coupé par l’émotion, Andric considéra son frère Candide d’un air grave. Il hésitait vraiment entre se lancer à corps perdu ou accepter cette stratégie. L’homme ne parvenait visiblement pas à se départager tout seul. Il dévia donc naturellement son regard vers Elana.
La française avisa Hemdel avant de regarder les deux candides. « S’il a été ponctionné, le médecin servira qu’à apaiser sa douleur, rien de plus. Il est trop tard pour ces années. » Elle regarda la silhouette en hauteur, elle devait reprendre sa lance dans la maison « Andric vas-y ! Il nous faut du renfort au plus vite. Je vais avec Jague sur la trace de ce monstre. » Elle se précipita vers la maison, pour prendre sa lance et chercher du regard quelque chose qui pourrait lui servir en plus...

Elle découvrit un P90 au sol, le chargeur complétement vide. Donc inutile.
Jague criait depuis la rue, l’enjoignant à se dépêcher. Mais ce n’est pas la seule chose qu’elle entendit. Il y avait en plus...un souffle...une respiration très faible. Là, en face, l’un des drapeaux Américain était tombé sur le sol, recouvrant un amas. Il bougeait au rythme de la respiration.
Elana trouva quelqu’un en-dessous. Catala était adossée à moitié contre le mur, à moitié couchée, baignant dans un liquide blanchâtre qui devait être son sang. L’une de ses mains s’appliquait fortement contre des plaies trop nombreuses et trop profondes pour retenir quoique ce soit. Son autre main, elle, était armée d’un 9mm standard dirigé en plein sur la poitrine de la Française.
Elle la menaçait clairement, cherchant à savoir d’un regard las et fatigué si c’était une amie ou une ennemie.

« Hey Dame Catala ! Je suis dans votre camp ! Baissez votre arme... » dit-elle doucement, en levant les mains en signe de reddition. Maintenant, elle savait pourquoi il y avait autant de sang… enfin cela n’expliquait pas les traces rouge dans la maison, comme Catala saignait “blanc”. Mais au moins, elle n’était pas morte… en sale état mais vivante et cela était un soulagement de savoir que la “vilaine” clone n’était pas cette professeur. Un mystère élucidé mais un autre était là, pourquoi le Wraith s’attaquait maintenant à ce clone ?

Pour toute réponse, Catala laissa glisser la crosse de son arme sans retirer son doigt de la queue de détente. En se prenant dans la hanse, elle venait de faire faire un tête à queue au pistolet, la poignée désormais tendue en direction d’Elana en guise d’invitation à s’en saisir.
Dès que la Française le fit, Catala ferma les yeux...et cessa de bouger.

Elana ne se fit pas prier pour prendre l’arme qui allait être d’une grande aide. Elle avisa le chargeur plein avant de constater que la fière professeur de corps à corps était en train de sombrer...machinalement, elle s'agenouilla, pour connaître son pouls….ouf encore en vie. Elle ne pouvait pas s’en occuper maintenant… les renforts Natus allaient la prendre en charge. La française garda en main le pistolet et saisit sa lance pour sortir de la maison, où Jague seul l’attendait.
« Dame Catala est vivante, elle est tombée dans les pommes. Mais vivante ! »
« Qu’importe donc que cette brave soit tombée dans sa tarte ! Allons, Elana, nous devons nous hâter ! » s’écria le magicien en n’ayant pas compris l’expression.
Elana lui jeta un drôle de regard avant de comprendre…
« Mais non, elle est inconsciente, c'est une expression... » Elle se mit en marche pour trouver un moyen de suivre le Wraith… ne voulant pas perdre de temps aussi… en tout cas, ce wraith allait connaître le tonnerre !! Le chargeur étant plein, Catala n’avait pas pu lui faire sa fête !

« En voilà une autre, belle Atlante : “Ne te laisse point distancer à contempler mon dos !”. COURS ! »
Et comme pour donner l’exemple, Jague s’élança à pleine vitesse comme si sa propre vie dépendait de la distance parcourue.
La française roula des yeux et le prit à la course à son tour.




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