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Family Natus

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Mar 16 Juil - 20:19

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”

De longues semaines s’étaient écoulées depuis la manoeuvre Calahan. Les entraînements s’étaient achevés sur une validation de l’unité tout entière et, à chaque mois qu’Elana se trouvait mobilisée sur une simulation de mission en extérieur, ils prenaient toujours aussi cher. Par chance, les hommes s’étaient habitués au commandement du Capitaine Allen et les résultats dépassaient largement la première manoeuvre.

La vie s’était donc organisée dans la petite équipe. Les uns et les autres étant toujours aussi fidèle à leurs caractères. Après qu’Iza soit venue vérifier les pieds d’Elana après une marche de quarante kilomètres en portant des bûches sur le dos et en pleine forêt, elle eût l’occasion de se reposer.
C’était généralement à ce moment là, quand le Capitaine Allen n’avait plus besoin d’elle, que Ruth Padilla s’installait pour traduire la lettre que recevait Elana chaque semaine des Natus. Sa nouvelle petite famille avait terminé sa rotation sur le continent et lui donnait des nouvelles constantes. Surtout Vyme qui s’était prise d’affection pour elle et remplissait deux feuilles de plus que les autres.

C’était toujours un roman à l’adresse d’Elana et elle avait un deal avec Ruth.
Son amie insistait pour ne pas lui traduire en direct et lui écrire la traduction sur papier. Ainsi elle travaillait continuellement le mélange de Latin et d’Allemand qui composait la langue Natus. C’était un échange de bon procédé. Ruth s’entretenait et Elana avait une traduction couché sur papier avec les expressions fidèles aux Natus jusqu’à la moindre expression.

« Cette fille doit te prendre pour son modèle tu sais... » lui avait confié Ruth en lui tendant les trois pages couvertes de pattes de mouche. Et pour cette raison Elana redoublait encore plus d’effort durant ses manoeuvre pour être un “bon” modèle à suivre et faire honneur aux espoirs de cette jeune fille.
« Je le pense aussi et c’est un bel honneur. J’aime beaucoup les Natus. » confia t’elle à l’ex officier mais ça Ruth devait l’avoir deviné depuis longtemps.
« J’ai mal aux doigts à écrire tout ça mais c’est payant...c’est un exercice à la source ! »
Elana n’avait jamais été bonne en langue, mais à force et surtout par motivation, elle percutait de mieux en mieux la langue Natus. Même si elle trouvait ça imbuvable a cause des origines allemand qui plaçait le verte en fin de phrase.
« Idem… les ordinateurs ne nous ont pas rendu endurante…. »

La spécialiste en renseignement lui tapota l’épaule en réponse, contente de lui avoir apporté son courrier tant attendu de la semaine, puis elle s’éclipsa pour parler avec le sergent. La caporale avait sa petite pause, son café, ses chips nature et les lettres des Natus durant sa manoeuvre...

“A toi, Atlante Elana,

Père a convaincu la bienveillante Ascyl.
Normalement, adulte Natus comme Atlante ne peut s’estimer victime de maladresse à coucherie. Mais il a juré en son honneur, tout comme nous tous, de ta blessure. Le crime de Mauvel est détesté de tous Candides et nous avons été grandement touché de surprise quand ta situation a transité.

Navrée et excuse nous t’amenons avec ce pli. La bienveillante Ascyl a apporté nos requêtes à plusieurs des Grands. Et il semblerait que la Batailleuse Vida, notre dirigeante, ai voulu apprendre le contenu de ces demandes.
Si Artus n’a pas osé parler, à grandes hésitations de sa voix encore en exercice, nous avons tous été reçu. C’est honneur inattendu venant de telle femme et attention portée à ton cas par notre guide.

Nous avons parlé de ce jour. Et nous avons juré en nos honneurs ta blessure qui ne mérite que guérison. Pour nous récompenser de cette bravoure, la Batailleuse Vida m’a mandé de te transmettre sa décision.
Mais puisque que j’ai main tremblante tant je suis émue à l’annonce, Père est auprès de moi pour dicter ces mots.

Vida a mandé autorisation auprès des Atlantes pour te faire venir et éviter tout malentendus. Le crime de Mauvel est si peu répandu que seuls meilleurs Candides peuvent espérer le résoudre. Science médicale Atlante est certes très avancée. Mais tu pourrais apporter beaucoup de réponses à nos champions qui ne cherchent qu’à rendre toujours plus grand leur art.
Si tu acceptes de venir à nous et d’avoir courage à leur offrir cette chance, toi femme blessée à sujet d’exercice, nous avons pour toi un accès en l’Antre. Sans condition de temps !

Je suis heureuse pour toi, Dame Elana, j’en suis sincère.
Mais j’aimerai te mander faveur ! En cette heure, mon père s’en est allé cuisiner. Aleya et Reltyss ont encore brûlé l’âtre et Père veut manger bon ce soir. Je glisse ma demande et j’ai tremblement rien qu’à cette idée.
Puisses-tu patienter encore un peu ? Ma première journée en l’Antre est dans ce que vous appelez douze jours. J’ai première conquête en vue mais j’ai crainte de maladresse. Comment pourrais-je dire à Père que je veux moi aussi art Candide pour ma première fois ? Me permettre bonne préparation pour mon lien que j’ambitionne ?

Je te sais vide de regard en lisant ceci. Mais en ton coeur se trouve l'intérêt de mes lettres.
Veux tu bien m’accompagner ce jour en l’Antre ? Nous serions toutes deux plus fortes pour faire le choix de notre désir…

Aleya promet de t’emmener voir le musée de la Guerre.
Et Artus veut te montrer première grande toile que les sages ont accepté de dresser dans l’une de leurs offices.

Nous songeons à toi.
Ton portrait était accroché au-dessus de l’âtre pour que tu sois avec nous à dîner.
Mais Aleya et Reltyss ne savent pas cuisiner. Ton image à peu souffert des flammes…

Tu n’est juste plus visible.
Et tu nous manques.

Vyme. Reltyss. Aleya. Artus. Aulbeck.”


Suite à cette lettre Elana était partagée entre plusieurs sentiments... Elle était joyeuse d’avoir une autorisation pour l’antre des Egarements… mais à la fois elle redoutait cette expérience, elle en avait carrément peur même...Seul les filles (Iza, Ruth et Rita) était au final au courant de cette histoire de viol et peut-être un peu Will qui avait toujours une oreille pas loin… en fait toutes l’escouade était au courant, Tim avait fait le nécessaire pour qu’Elana puisse avoir du soutient si elle avait un écart. Dans tous les cas, les seules personnes avec qui la française parlait de ce mauvais souvenir et traumatisme étaient les trois filles…
D’ailleurs Will s’en trouvait régulièrement déçu et il rivalisait en originalité pour avoir toujours un petit moment avec elle. Jusqu’à avoir besoin de son aide pour se confectionner de nouveau lacets avec de la fibre végétale après que les originaux se soient miraculeusement déchiré par usure. Heureusement, il se débrouillait pour ne pas être lourd, toujours un poil envahissant, mais dans l’acceptable. Et elle acceptait généralement de l’aider en toute innocence, appréciant passer du temps avec lui et son humour.

Elana se confiait rarement et c’est aux travers des petites attentions de chacun qu’elle lâchait parfois quelques mots. Elle devait reconnaître que ça n’allait pas très fort, ses séances avec la psy de la cité, ne lui apportait pas grand chose et elle sursautait toujours autant quand un homme la touchait. Elle avait crut un instant que ça serait fini, comme Liam Sandom était assez proche d’elle, trop proche au goût de Will qui avait trouvé le courage d’aller la chercher devant ses quartiers et de l’y voir déjà accompagné. Il en était reparti tout penaud sans avoir dit un mot...Mais elle avait frappé Liam un soir. Le soir où il avait annoncé son départ. Ils étaient ensemble au bar athosien, quand il l’avait entraîné sur la piste de danse, elle s’était tendu à son contact pour finir par se laisser aller… Et elle l’avait perdue de vue rapidement dans la salle. Il lui avait fait une blague en l’attrapant par les hanches pour la faire sursauter… en retour elle s’était retournée et l’avait frappé. Il avait mieux comme cadeau de départ que de finir la soirée à l’infirmerie. Elle s’en était terriblement voulue. Mais gentil comme était le pompier il ne lui en voulait pas. Et quelques jours après il était partis de la cité laissant un petit vide dans le coeur d’Elana. Il lui manquait et elle était un peu sombre par moment. Heureusement l’escouade Charlie était là pour remonter le moral de tout le monde, même dans les pires moments, comme finir dans la boue ou presque noyés.

En tout cas, elle était heureuse que sa “seconde famille” lui donne des nouvelles régulièrement, elle ne manquait jamais de leur envoyer un pli en retour avec parfois une surprise. Son père lui envoyait régulièrement des colis qui transitent par le Dédale ou l’Athéna, alors quand le vaisseau revenait de la terre, elle cumulait un colis par semaine… de nourriture sèches ou de spécialité française, qu’elle partageait de bon coeur avec l’escouade et sa seconde famille, pour leur faire découvrir la “véritable bonne nourriture”. Cela en était devenu un jeu avec Will de comparer le Canada avec la France et de se faire des “défis” de nourriture.
La famille Natus avait bien tenté la même chose. Hélas leur service de logistique dépendant essentiellement des passages par la Porte et d’un transport par Jumper, le courrier plus volumineux étant très bas dans l’échelle des priorités : elle s’était retrouvée avec une masse informe, pourrie et ratatinée, en guise d’offrande de retour de manoeuvre.

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Mer 24 Juil - 18:57

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



En finissant la lettre, elle décida d'envoyer des cookies artisanaux aux Natus, histoire de compenser l'échec de repas récurrent et dangereux pour les portrait du couple de la famille. Et ainsi Aulbeck pourrait noyer son chagrin dans de bonnes pâtisseries. Elle était en train de méditer sur comment répondre et de se bouger un peu le cul pour se rendre en magna, quand Will attrapa un paquet de galette au beurre breton.
« Je croyais qu’il n’avait que le sirop d’érable de bon en sucrerie ? » lança t’elle pour le charrier. Elle adorait ce partage constant d’affaire et de denrée, elle trouvait ça normal de leur faire profiter les ‘gros’ colis de son paternel.
« Bah bien sûr qu’y a que ça...mais j’vais pas réussir à draguer la France en me badigeonnant de sirop d'Érable. Ouep. Faut être plus vicelard et connaître la cible !!! »
Il fit le dernier mot en mimant des gros yeux et enfournant la première galette toute entière. Mais Izabel, qui était venue par derrière, lui donna un si bon taquet sur le casque qu’il s’étouffa en expulsant des morceaux un peu partout.
Elana se marra aussitôt
« Finalement le sirop d'Érable serait plus attirant que la salive… aromatisé au beurre de bretagne ! » elle fit un clin d’oeil a Iza.
Tandis que Will s’écartait pour reprendre sa respiration et cesser de tousser, Izabel revint s’installer devant elle en tailleur et lui prit les mains.
« On peut parler des affaires de fille ? » lui demanda-t-elle avec une petite étincelle dans le regard.
Généralement, lorsqu’elle faisait ça, c’était le moment où elle forçait légérement plus sur les échanges de son traumatisme. Elana releva la tête vers Will, mais elle ne le chassa pas, cette fois.
« Ruth ne veut rien me dire. Et Rita a piqué le dictionnaire Allemand/Latin/Américain que Will a dans son sac. Tu risques rien. Mais...je voudrais avoir les nouvelles si ça te dit. »
Elle ne savait pas trop comment le dire, elle regarda Will, autant qu’il sache qu’elle va partir sur magna quelques jours.
« Je vais surement partir en magna quelques jours. »

Iza la gratifia d’un sourire très avenant.
« Ce sera le grand jour ? » fit-elle pour ne pas préciser un élément qu’elle détenait sur la raison d’une visite en Magna.
« Tu veux pas m’emmener avec toi, t’as failli m’étouffer avec ton gâteau. Tu me dois bien ça... »
« WILL !!! » fît le sergent de loin. « Arrête d’ennuyer ta collègue et viens par là, on a un boulot pour toi. »
Will soupira d’une forme de tristesse et il passa à côté d’Elana. En se tournant vers elle, il joignit ses mains en forme de pitié avant de reprendre un air sérieux. Cela amusa Elana qui mima un roulement d’yeux digne d’une princesse pour l'embêter.
« Quel clown ! » fît Iza en secouant la tête.
Ses cheveux lui tombaient tout juste sur les oreilles. Elle commençait à reprendre confiance en elle sur ce point. Et Elana lui avait trouvé une barrette licorne que l’infirmière dissimulait dans son casque pour ne pas porter préjudice à son capitaine. Elle l’avait adopté dès qu’Elana le lui avait offert pour qu’elle garde son sobriquet. Iza en rigolait maintenant.
« Alors, on peut en parler un peu ? Tu te sens prête ? »
Elana lui lu le passage sur Vida et l’acceptation de la demande de la famille…
« Non, j’ai peur... » avoua-t-elle à la fin de sa lecture.

« C’est normal. » La rassura Izabel en lui frictionnant l’épaule. « Tu t’es occupée de moi quand j’ai débuté chez Calahan et c’est grâce à toi qui j’y suis restée. Tu m’aides même à supporter Will. »
« J’AI RIEN FAIT !!! » fît sa voix plus élevée avant d’être sévèrement ramené à l’ordre par Tim. Elana tourna la tête, surprise, il était en train d’écouter ? En réalité, Elana se rendit rapidement compte qu’il avait lancé ça au hasard et qu’il avait fait mouche. Quel AS !
Plaisantin comme toujours, même devant le capitaine. Il était en train de s’excuser au garde à vous sous le regard amusé de Danny, assis sur son blindé, une clope à la bouche.
« Ce qu’on va faire, c’est que tu viendras me voir une petite semaine avant ton départ. » continua Izabel en récupérant son attention. « Je te mets sous un léger anxiolytique. »
Elle leva la main pour lui interdire la réplique.
« Je ne te drogue pas Elana... » Précisa-t-elle. « Tu iras là-bas détendue avec suffisamment d’heures de sommeil pour profiter de ton passage en Magna et prendre ta décision. Tu marches ? »
Elana hocha la tête, elle ne ferait pas faux bond au Natus, mais serait angoissé cela allait l’aider à mettre un pied devant l’autre pour ne pas faire un refus d’obstacle.
« Merci ma licorne. C’est bête, mais j’ai aussi l’angoisse d’un rapport... même si ce n’est pas la base de l’art candide, ça m'obsède c’est dingue. »
« Te bile pas, terminator ! » S’amusa Rita en arrivant à coté d’elle.
Elle s’installa à l’emplacement de la poche de chips après l’avoir récupéré et piocha dedans.
« Ils vont te remettre en forme et tu voudras même plus sortir de leurs chambres. T’avais pas remarqué que les queutards de la base se bousculent sur les missions communes avec les Natus ? »
Rita lui fit un petit clin d’oeil en dévorant quelques chips.
« Les mecs essaient de devenir Héros de la Magna pour foutre les pieds là-bas. Et toi, t’as le pass tout chaud dans la poche petite veinarde. Y’a juste la porte à franchir, ce sera le plus emmerdant pour le trac ! »
« Ils ont juste pas pigé que c’est pas une maison close en fait... »
« Ils ont juste pigé que c’est avec les Candides qu’on tire les meilleurs coups. Tu me vends ton passe combien ? »
« RITA !!!!! » S’offensa le médecin en lui balançant un poche vide.
L’italienne ricana et donna un petit d’épaule à sa comparse.
« J’suis un peu jalouse. Mais je peux t’assurer que ça va bien se passer là-bas. T’aura qu’à te dire que c’est ta “seconde” première fois. C’est terrain allié tu sais, t’as rien à craindre... »
Rita avait parfois une manière de faire très provocante et bourrine, mais ça faisait son charme après tout.
« Je te le file si tu prends le traumatisme avec. C’est le paquet complet. » lança Elana pour bousculer un peu Rita, mais elle était reconnaissante qu’elle tente de la rassurer à sa manière
« Bah tant que tu me refiles pas Will ! » déconna-t-elle en retour. Ce qui fit rire les filles. Will était le sujet récurrent pour blaguer.
Elle posa la poche de chips et sortit de sa veste le fameux dictionnaire.
« Il est quand même con-con des fois. Essayer de chopper des mots par-dessus l’épaule d’une spécialiste en renseignement et surligner les defs. Ca fait plus aucun sens son bordel ! »
Elana tendit une main pour réceptionner le dictionnaire… Will était un peu trop curieux quand même. « Il se prend de ses obsessions parfois... »
« Oh oui, ça a strictement rien à voir avec toi. »
« Et encore moins la fois où il t’a gaulé en train de faire la pissette ! »
Rita secoua la tête.
« T’as qu’un mot à dire et il osera même plus penser à ton petit derrière pendant six mois. Foi de ritale ! »
Elle se souvenait bien de cette fois… le hasard fait de drole de chose, il était partit chercher du bois quand il était tombé sur une Elana le cul à l’air qui remettait son froc… Il avait été vernis ce jour là, découvrant qu’elle avait deux grain de beauté sur la fesse droite en forme vague de papillon.
« Je suis certaine qu’il serait capable de prendre la place d’un natus pour surveiller tiens ! » dit-elle en allant dans la surenchère.
« Surveiller ? » fit Iza en levant un sourcil. « Il prendra surtout la place de ton Natus, oui. »
Elana donna un coup à Iza gentiment.
« Laisse moi ma naïveté ! Sinon je vais cauchemarder encore ! » un peu d’humour était bienvenu, bon toujours sur le dos de ce pauvre Will. Mais le problème étant qu'à force de la charrier sur lui et Elana, cela devenait flou de savoir si cela était sincère ou bien simplement une continuité d’un jeu instauré depuis le début.
« Bon vous serez sages ? Pendant qu’on me répare. Sinon, vous irez tenir compagnie à Will pendant les tours de garde. »
« Il va être imbuvable pendant ton absence. » Soupira Iza.
« Par contre, tu reviens avec la photo. J’suis sérieuse Elana ! »
« La photo de mon Natus ou bien de son entre-jambe ? » taquina t’elle.
« J’vois que j’ai pas besoin de te faire un dessin. On a cinq cents dollars dans la cagnotte sur le type de mec que t’aura choisi donc...faut le résultat. »
« Cinq cent dollars ? Je vais t’épargner la photo. Je prendrai celui qui ressemble à Liam ! » dit-elle, Rita connaissait bien la référence, l’italienne en aurait bien fait son quatre heure du pompier et elle avait bassiné Elana pour l'inviter à une soirée de l’escouade. “On partage les apéritifs” qu’elle lui avait dit avec un sourire amusé.
De toute façon, il avait eu des rumeurs comme quoi Liam et Elana avait une relation intime. Ce qui n'était pas vrai, le pompier n’avait pas eu le courage de lui avouer son attirance.
« Ta-ta-ta. C’est du sérieux ma chère. Danny, Will et même Tim ont ajouté au pot. Qui sait si tu trouveras pas mieux que Liam là-bas et que tu nous reviendras avec une photo différente ? »
« On verra. Ça se trouve ça sera une Rita. » elle masquait par de l’humour sa gêne face à ce pari.
« Désolé chérie. Mais je préfère encore me taper Matt avec un sac sur sa tête ! »
Elana ricana. « Bah voilà vous avez trouvé de quoi le consoler durant mon absence. » Elle soupira quelques secondes « Et vous avez parié sur quel type d’homme ? » oui là elle était curieuse.
« Elana, voyons...les statistiques, les quotes, les risques de voir Will fouiner partout... »
« Ruth tient les paris dans un carnet codé donc on sait pas qui a voté le plus près de tes goûts de Natus...et je te donnerai pas mon choix. »
« Ni le mien... »
« Tsss… » fit-elle faussement déçue. Après tout elle aurait fait comme elles. Mais bon quand on est le sujet du pari, on a toujours envie de savoir.

« Tu veux savoir le pire ?... » fît Ruth en passant dans son dos. Elle avait visiblement écouté la conversation.
Décidément la salle de repos était un moulin aujourd’hui, mais c’était toujours le cas, quand elle recevait un colis ou une lettre Natus. Enfin dès que quelqu'un avait reçu quelque chose au final. « Fait moi rêver... »
« Tim a trouvé que ça manquait de piquant. Donc si tu décides de faire demi-tour, que tu ne reviens pas avec la photo ou que tu nous en montre une factice. Et crois moi Will est fortiche pour déceler les montages : les filles du groupe que nous sommes devront convaincre le Capitaine Allen de remettre l’argent à Calahan en tant que vainqueur par défaut... »
Elana fit de gros yeux avant de se mettre à rire, imaginant la tête d’Allen… et elle devait être au courant de ce pari à la con encore.
« Ola il met la pression ! »
« Il a mit cent dollars pour toi, c’était sa condition. Il veut que le pari soit…”équitable” en gain comme en perte. »
« Franchement vous me faites peur quand vous vous y mettez... » cela allait toujours un peu loin mais ça restait dans les clous. Au moins, ils s’étaient tous bien trouvé au final. En tout cas, elle était curieuse de savoir ce qu’ils avaient parié chacun.

« On ne peut pas tous être aussi glaciale que toi très chère. »
« Et ça dédramatise ton petit voyage. » glissa gentiment Iza.

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Mer 24 Juil - 19:11

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Elana balança quelque chips sur Rita et déjà la pause prit fin. Comme d’habitude, Tim relaya les ordres et fît un signe de claque de la main en repassant derrière elles, ramassant quelques déchets qu’elles n’avaient pas récupéré. Elana reparti en manoeuvre avec les autres, après avoir répondu à la lettre des Natus de manière enjoué et surtout avec une livraison qui ne serait pas périmé. Elle avait hâte de les revoir, elle devait bien l’avouer, cela faisait longtemps.

Quelques jours plus tard la Famille reçue cette lettre de la française :


A la famille de Magna,

Je suis très honoré et touché de voir que votre demande à été relayé auprès de la Batailleuse Vida et surtout qu’ils y prennent attention. Mais je suis particulièrement fière de l’honneur qu’elle vous a fait. Je ne vous remercierais jamais assez de votre bienveillance.

Je viendrais sous douze jours, je ne vous cache pas que j’ai une certaine appréhension, mais le fait de vous revoir me donne du courage.

Pour répondre à ta demande Vyme, je serais honoré d’être avec toi pour ce grand jour. Et surtout j’espère que tu me présenteras ce jeune Natus qui fait battre ton cœur.
Le programme est fantastique, entre le musée et le vernissage d’Artus… j’ai d’ailleurs trouvé des crayons pour ses dessins, cela lui donnera encore plus de précision que ses mines de charbons.

Ce n’est pas grave pour mon image, j’espère juste que d’ici là Reltyss et Aleya seront moins maladroit en cuisine.

Vous me manquez aussi.

A très vite !
PS : Je joins une boîte de cookie, cela aidera Aulbeck à apprécier une meilleure nourriture quand vos repas seront cramés.

Elana

Autant Elana n’était pas très bavarde ou très recherchée dans ses mots, mais pour écrire elle prenait son temps, pour changer de son naturel. Elle appréciait prendre son temps dans l’écriture et la traduction pour que cela soit au plus juste.



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Mer 24 Juil - 19:18

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



12 JOURS PLUS TARD


L’équipe CHARLIE était au repos. Elana était en train de finir son sac à dos, vérifiant qu’elle n’avait rien oublié, elle avait entendu prit des présents pour sa Famille pégasienne, autant pour les remercier que pour partager avec eux. Ainsi Artus aurait une boite de crayons de papier de différentes mines allant du plus sec au plus gras. Vyme, une robe de facture Athosienne de la célèbre et excellente couturière qui faisait un ravage fou chez les Atlantes : June. Son style s’était adapté aux goûts des terriennes. Ainsi, la petite blonde aurait une robe de cocktail verte de différentes voilages colorés du même ton qui mettrait en avant sa future séduction. Elana avait été aidé pour ce choix, puisqu’elle n’avait pas vraiment de goût pour les vêtements. Iza avait été une excellente conseillère.


Son père Aulbeck une bouteille d’un alcool Atlante, une bière artisanale (française bien entendu) fruité de 1L. Aleya, qui avait confié son goût pour les belles pierres à Elana durant une lettre aurait une améthyste d’un violet profond et de belle taille. Cette fameuse pierre qui semble quelconque quand on la ramasse mais, une fois brisée recèle un beau trésor. Et pour finir le marmiton du coin qui fait brûler les plats, un mini extincteurs pour le charrier, mais son vrai cadeau était un aiguiseur de lame très performant pour sa baïonnette qui ne manquerait plus jamais de coupant et surtout qui prendrait moins de temps.

Une fois que ses affaires étaient faites, la française, qui ne portait pas son uniforme, mais une combinaison en deux couleurs. Elle aimait bien ce style de vêtement fluide et simple à mettre. Le haut étant rose poudré avec un pantalon bleu marine portant de larges fleurs rosées. Elle avait choisi des chaussures ouvertes a petites talons de 4 cm carrés et noirs. Elle inspirait doucement, elle redoutait le passage, mais les calmants que lui avaient donné Iza la veille l'avait rendu moins stressé elle devait le reconnaître. Elle fut contente de voir sa brochette de copine et sœur d'arme venir jusqu'à la porte avec elle. La française joua un peu avec les bretelles de son sac à dos trahissant un peu sa nervosité… avant de toiser ses amies.

« Merci d’être venue... » oui, elle était touchée de ce soutien inestimable à ses yeux.

Izabel, Ruth et Rita était venue ensemble.
En dehors de son service militaire, le médecin était bénévole pour renforcer les équipes médicales sur des sujets moins importants. Comme des manifestations sportives, lors des activités des clubs plus risqués comme l’escalade ou la plongée que quelques plaisantins ne préparaient pas. Bowers était donc dans une blouse blanche. Sa coupe au bol ignoble s’embellissait de la barette licorne qu’elle gardait avec elle.
En s’approchant, elle prit Elana dans ses bras en souriant. Ruth était, comme toujours, dans son uniforme, les lunettes chaussées sur son nez et le calepin en poche bourrés de notes codées. Elle attendit que le médecin libère le passage pour l’imiter.

« J’évalue ton taux de réussite à 73.7%. » lui glissa-t-elle à l’oreille comme s’il s’agissait d’une promesse rassurante plus mathématique. Elana lui sourit, Ruth et ses chiffres cela était impressionnant de la voir établir des stats où elle était la seule à comprendre ses brouillons illisible d’intellectuelle. Elle lui frictionna le dos puis laissa la place à Rita.

Elle avait un sweet délavé sur lequel un énorme “ITALIA BEST” était inscrit. Elle machait négligemment son chewing gum et lui fit une tape sur l’épaule.
« Hé ! Fait passer les Natus pour des radasses trop prudes, d’acc ? »
« Mais t’es électrique ce matin, c’est dingue ! » lui fit Iza.
« J’ai pas mis assez de bromure dans ton café on dirait ! »

Bowers se retourna dans sa direction.
« Bon...soyons sérieuse...c’est pour toi. »
Elle sortit de la poche de sa blouse un petit boitier métallique bleu. Quelque chose de très simple et passe partout.
« Tu as tout les petits trucs de fille pour passer un bon moment. Je te demande, en ma qualité de médecin, de ne pas mettre ta médication de côté. Le but c’est que tu passes un bon moment et que tu décompresses. Tu n’as rien à prouver, c’est pas un challenge, d’acc ? »
Elana prit la boite, même si elle ne voulait pas forcément prendre plus que nécessaire et surtout elle voulait réussir elle même sans pillule. Et puis, elle avait l’impression qu’elle allait vraiment dans un club privé pour faire sa première fois. Tout ce côté cul, la dérangeait bien plus qu’avant.
« Bon... »

Une voix venue des hauteurs lui coupa la parole.
« Hum...t’es vraiment ravissante Elana ! »
Il était là-haut, appuyé sur la balustrade avec un bol de céréale dans lequel il piochait. Il était encore pyjama avec les plis de l’oreiller imprimé sur sa joue. Son regard sembla se perdre un peu et il se mit à sourire. Elana releva les yeux vers lui, elle était contente de le voir, elle se demandait si justement il allait pas débarquer, puisqu’il ne s’était pas proposé à venir en disant “grass mat” oblige, après leur petites fêtes de départ dans les quartiers de Tim. Il était en pyjama… il n’avait pas peur de croiser un Calahan matinal lui...ou même la journaliste de guerre Fox qui allait l'afficher au mess avec une belle photo.
« En plus, je suis super bien positionné, ton décolleté est tr... »
Un bon taquet derrière le crâne lui brisa la voix et il rattrapa in extremis son bol avant qu’il ne tombe. Du lait éclata sur l’épaule du garde en dessous comme une fiente de pigeon, ce qui lui valut un regard noir de celui-ci. Mais Will était ailleurs.
« Mais merde !!! Pourquoi c’est toujours quand je suis en train de bouffer ?!? »
« Il n’y a que quand tu dors que tu ne manges pas Will. » répondit Tim en se positionnant à côté de lui sur la balustrade. Il était couvert de sueur, le visage rouge et en tenue de sport. Il revenait visiblement de son jogging.
« J’ai hésité à passer Elana. Je voudrai que tu profites de tes congés pour te reposer un peu. »
« Ben là c’est réussi chef. Tous les mecs qui débarquent pour son départ, c’est sûr que ça met la copine en confiance ! » Moqua Rita en les regardant.
Tim sourit en réponse et resta silencieux.

Malgré les propos de la farouche italienne pro italie et fière de l’afficher partout. Elana était touchée et surtout ravie de voir quand même débarqué ses copains d’escouade. Il manquait Matt et Danny, mais bon les deux devaient rouler dans leurs lits et avant de faire lever Matt il fallait lui coller des coup de savates dignes d’un troll des montagnes.
« C’est gentil d’être venu chef. Toi aussi le gros bébé canadien qui voit des décolletés de partout ! » un petit triangle sans rien dedans. Mais bon, il fallait bien qu’il justifie sa place en hauteur dans son pyjama sombre.
A peine avait-elle fini sa phrase qu’elle vit Danny émerger d’un couloir attenant, des lettres dans la main, probablement pour sa femme et son fils. Il était encore en train de les placer dans l’enveloppe et il s’appuya contre le mur, passant sa langue sur les languettes. Il fît un signe de tête à Elana en signe de présence. Qu’elle lui rendit d’un signe de main. Ça c’est du départ digne d’une meute ! Elle décida de leur adresser un dernier au revoir, masquant ses sentiments derrière un sourire et s’avança vers la porte. Ils savaient tous qu’ils avaient fait mouche, ils la connaissent suffisamment bien, pour déceler la petite moue sur sa lèvre inférieur qui tremblait faiblement quand elle était contente et émue.
« A bientôt…. Et merci Rita d’avoir chargé ma tablette hier ! » dit-elle avant de se tourner. Oui, elle n’avait pas oubliée la tablette qui trônait fièrement sur son bureau, une belle tablette chargée et prête à être utilisée.


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Mer 24 Juil - 19:37

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Toute l’équipe quasiment en même temps de divers au revoir et formule de politesse. L’horizon des événements avala Elana Ravix et elle partit pour ce fameux tour de toboggan dématérialisé. Le Flash lui remplaça cette étrange image par celle de la Magna qu’elle découvrait pour la première fois. La grand place gardée par diverses mitrailleuses avec des Natus en faction. Mais un grand espace pavé et plat. Plusieurs Atlantes, civils comme militaires, avaient suivi peu de temps après et émergeaient de l’horizon des événements avant de se déplacer, comme s’ils connaissaient déjà leurs destination. Ce qui n’était pas le cas d’Elana qui se sentit bien petite dans cette immense grotte sans ciel… cela lui paraissait étrange, elle qui passait beaucoup de temps dehors de ne pas sentir le soleil sur sa peau.

La grandeur majestueuse de la Magna, une caverne dantesque pourtant bien éclairée dans laquelle se discernait, sur chacune des parois et depuis son point de vue des quartiers entiers. Mais ici, c’était déjà tout un spectacle de culture qu’elle découvrait et qui lui éclatait à la figure.

Une statue immense était encore en train d’être taillée sur un bloc de roche monstrueux que les Natus semblaient être parvenu à déplacer. Certains parties de ce futur monument était terminé. A sa base, Elana vit un vieillard grisonnant. Celui-ci faisait quelques petites retouches sur des scènes de combats gravées dans cette roche. On y trouvait beaucoup de détails comme l’ancienne Zone de posée de la Mission Normandie. L’intérieur du premier complexe de Méda’Iyda avec les terribles combats de tranchées. On y trouvait des scènes de mêlées dans lesquels se distinguaient des Natus, des Tairis, des Atlantes mais aussi des clones. La majorité des ouvriers travaillaient la partie haute du bloc de pierre. Mais entre sa base et son sommet, le monument était lisse et taillé sur une géométrie octogonale. Des centaines de noms et de prénoms s’y trouvaient. Elana trouva facilement la zone “Atlante” et y découvrit tous les noms des braves soldats morts au cours de l’Opération Normandie. Il y étaient inscrits à jamais, aux côtés des Natus, des Tairis. Même les clones avaient le droit à un magnifique symbole de la Porte des Étoiles et d’une représentation de la cité d’Atlantis. Chaque petites entailles modélisant l’océan représentait une vie de clone disparue.

Depuis que les otages étaient retournés dans leurs foyers, la Magna semblait avoir repris vie. Une vigueur phénoménale. En approche de la Porte, des caravaniers amenaient le ravitaillement à destination de la base du Boc, là où se trouvait l’alliance cantonnée dans l’Ancienne forteresse de Méda’Iyda. Une trentaine de soldats, des troupes fraîches parfaitement habillées et au regard neuf, se tenaient derrière en ordre, prêt à traverser la Porte.

Un peu plus loin, des badauds qui allaient de-ci de-là. Des enfants qui jouaient sous la surveillance de parents réunit sur diverses conversation. Les quelques garnements firent la course, à celui qui serait le plus rapide, pour venir accoster deux tigres qui semblaient très bien savoir où ils allaient. Mais tandis que son regard allait et venait, elle capta le martèlement irrégulier d’une paire de botte. Et une jeune adolescente armée d’un arc et vêtue d’une tunique de peaux de bête sauta dans les bras d’Elana avec un soupir d’extase.

« Te voilà enfin !!! » s’écria Vyme avec une forme de sincérité enfantine. « Le temps a été peu supportable à l’attente quand j’ai su ta venue. J’ai tant à raconter, tu vas gerbiller de mes propos et vouloir retourner sur ta cité de fer !!! »
Elana l’accueillit avec joie malgré son manque d’expressivité, au moins elle était reçut avec autant d'enthousiasme qu’elle s’était imaginé. Elle en était ravie.
« Mais non, j’adore écouter les autres ! » lui affirma-t’elle avec une pointe d’humour. Dans un sens cela était plutôt vrai. « J’ai quelque chose pour toi. » dit-elle malicieusement essayant de garder un peu de mystère.

Vyme s’était décroché d’elle pour mieux la regarder. Sa petite déclaration avait fait mouche et l’adolescente la fixa en silence en se demandant ce que cela pouvait être. Alors qu’un sourire en coin persistait sur ses lèvres, elle lui répondit avec une malice compétitive.
« Voleuse d’intention ! » plaisanta la chasseresse. « Moi aussi j’ai quelque chose à ravir ton regard. »
Sa voix s’éteignit un peu plus vite lorsqu’elle remarqua la tenue d’Elana. Elle plissa du regard tout en la fixant quelques secondes, faisant face à un élément tout à fait inconnu pour elle, puis elle passa son arc à l’épaule pour s’approcher de sa tenue.
« Ce n’est point véture Atlante ? » lui demanda-t-elle en testant le tissu. « Que les Trois rient de moi si j’en conçois si fine armure. On croirait friandise pour un Algol. »
De sa main, elle tira un peu dessus et ria.
« Oui. Point réalisé pour l’affrontement. A moins que tu veuilles montrer beauté de ton corps à l’ennemi dès première passe !! »

Elana était touchée qu’elle ait aussi quelque chose, faut dire que ce genre d’attention fait toujours plaisir, qu’on les reçoivent ou qu’on les fasses. En tout cas, elle ne s’y attendait pas et elle avait hâte de découvrir cette surprise. Elle n’eut pas le temps d’en demander plus, que déjà la jeune fille était en train de la tripatouiller… Elana jaugea de sa tenue, elle semblait porter un vêtement fait pour “travailler”, sûrement celui des chasseuses. Elle se questionna à cet instant sur la nature des proies que pouvait décrocher la pointe de sa flèche… faut dire que dans l’idée Atlante les grottes ne sont pas riches en gibier.
« Non, ce n’est pas mon uniforme, mais je l’ai dans mon sac si tu veux. Je suis en habits civils. Je ne pensais pas à me battre aujourd'hui. Mais si besoin je me change. » En fait elle ne savait pas ce qui l'attendait et elle avait prit des affaires civils pour se persuader qu’elle allait être en véritable congés. C’est du psy du pure psy que lui avait conseillé gentiment Iza pour qu’elle n’y aille pas en tant que “caporale machine” mais en tant qu’“Elana Ravix” victime d’un viol.
« Vêture pour se détendre alors ? » demanda Vyma avec une curiosité toujours autant affichée.
« On peut dire ça oui. » elle frotta un peu la bretelle de son sac avant de regarder autour d’elle cet endroit dantesque.
Vyme prit cette réaction comme si elle était un peu gênante avec ses questions. Elle décida de passer à autre chose et se porta à ses côtés. La jeune femme enchassa son bras autour de celui encore libre de son amie et l’attira dans une direction.
« C’est première visite en Magna, c’est cela ? » lui demanda-t-elle avec un grand sourire. « Veux-tu fouler les sentiers avec moi ? Artus et Reltyss travaillent encore. On peut aller les chercher, ils ont fini leurs services. Aléya et Père sont au marché pour préparer le dîner. Il ne veut pas que tu manges brûlé ce soir ! »
« Oui, je n’ai lu que des rapports sur cet endroit. » Elana lui fit un sourire « C’est gentil. Alors tu chasses quoi comme bête ici ? » dit-elle curieuse.
« Les nouvelles chasseresses ne font pas prédatrices le premier Long-cycle. » confia Vyme, un peu gênée. « J’aimerai mais, lorsqu’on débute, c’est l'apprentissage de nos zones de chasse et équilibre à respecter des différentes espèces de proies. Savoir préparer, conserver et aussi cueillir baies, champignons, plantes et feuilles pour les herboristes. »

La jeune femme sautilla un peu. Sur le coup Elana se dit qu’elle devait être un peu frustré de ne pas s’essayer à son art de chasse, mais après réflexion, ce genre d'apprentissage était une base solide pour qu’elle est une bonne chasseuse et non une viandard. En France les chasseurs sont censé être des passionnées de la nature, plus souvent en train de se balader avec leur fusil et observer la nature et son cycle et dans un cas faire de la régulation de population... que de tirer sur tout ce qu’il bouge. Elle n’avait jamais été une grande fan des chasseurs de son enfance, surement à cause de son père qui élevait des furets domestiques et qui en conséquence détestait les chasseurs qui faisaient de cet animal un cliché en plus de les maltraiter. Après elle devait bien reconnaître qu’elle avait aimé ses stages de survie à l’armée et chasser pour sa survie était une bonne chose.

« Mais j’ai service dans zone de chasse la plus recherchée de toutes bonnes chasseresses. Père est très fier. Il s’y trouve nombre de proies aussi grandes que toi et il faut savoir viser à précision pour ne pas imposer la souffrance. » elle laissa sa phrase en suspend avant d’ajouter. « Et ne pas rejoindre les Trois si découvert. »
Elle pointa l’endroit d’où elle était venue.
« C’est là-bas. Riche en vies et nombre de fleurs, de plantes. Si mentor accepte, je pourrai te montrer ! Tu voudras connaître oeuvre d’une chasseresse quand nulle guerre ne la prive de son habitude ? »

Des proies aussi grandes qu’elle ? Eh bien on est loin des habitats troglodytes de la terre… il avait ainsi de la végétation et des fleurs ? Comment faisaient t-elles pour survivre sans lumières ? C’est incroyable.
« Je veux bien. Comme ça je verrai ta vie. » au fond, elle était très enjouée de découvrir le futur métier de cette as de la flèche. Et puis, elle était aussi intéressé pour en apprendre plus sur la survie et en retour partager aussi son savoir. Mais avant tout, ce qui la motivait à voir tout ça était son intérêt pour cette jeune fille et de mieux connaître cette relation d’amitié.
« Je suis contente que tu sois venue me chercher. » dit-elle de son air morne, mais quiconque connaît un peu la “machine” savait qu’elle le pensait véritablement. Elana n’était pas une femme portée sur le mensonge.
« Et moi heureuse que tu aies accepté de faire ton entrée en l’Antre avec moi. »
Elle se pinça les lèvres.
« On fera détour. Je te montrerai mon “Luhold”. »
« Ah ! » s'exclama Elana « En faite tu comptes le séduire ou tu as déjà une relation avec lui ? » n’y connaissant rien aux relations Natus, Elana se demandait si la petite se préparait pour un future actes en avance ou bien si elle voulait séduire cet homme.
« C’est mon lien ! » Assuma Vyme. « Je l’accroche aussi mais...il est un peu plus vieux. Il a déjà exploré le corps d’une femme alors... »
Elle regarda Elana avec un air entendu.
« Je ne voudrais point le décevoir. Je veux être sa Première, voilà tout ! »
Elana passa une main sur l’épaule de la jeune fille.
« Je comprend, moi aussi j’étais stressé pour ma premiere fois. Après s’il a de grand espoirs venant d’une vierge c’est que c’est un con. » dit-elle, on ne peut pas demander à un poulain de courir le 1600m dès le début. Même avec de “l’expérience” ont peut être déçu ...alors bon… Pour Elana il ne fallait pas se mettre la pression et prendre comme ça venait.
« C’est jugement rapide sur mauvaise réaction, c’est vrai. »
Vyme secoua la tête.
« Je veux simplement qu’il accroche de son lien et que j’accroche du mien. Cela m’est cher en mon coeur. Alors je veux savoir comment explorer son corps sans trébucher à chaque geste ! »
« Après tu apprendras avec lui. Et ça sera vos expériences à deux. » affirma une nouvelle Elana qui comprenait que trop bien ce genre de besoin. Qui ne rêvait pas de savoir mettre les mains où il fallait ou même la bouche sans être maladroit ? Surement tout le monde un jour où l’autre pour être certain d’être inoubliable pour quelqu’un qui vous plaît. Et même si pour la française cela ne jouait pas beaucoup au vu de son peu d'investissement dans des relations amoureuses… elle avait été adolescente et comme toute ado elle avait rêvé d'accrocher le beau garçon de l'école et d’être exceptionnelle à ses yeux… mais le beau garçon n’aimait pas trop la “viande froide”.
« C’est que…. »
Vyme eut du mal à formuler sa demande.
« On raconte Atlantes très créatifs à positions pour faire le plaisir du lien. Tu...m’en enseigneras ? »
Elana ne savait pas trop répondre... « Euh… on a un livre de position le “karma soutra”… euh non le Kamasutra...C’est plus pour ceux qui sont souple pas le communs des mortels…Après t’enseigner… je fais rien d'extraordinaire… vaudrait mieux demander à quelqu’un d’autre. Mais je peux te filer le bouquin. » elle trouvera bien un livre à lui filer… par exemple Banks l’avait dans sa bibliothèque bien caché au fond du 3eme tomes sur les armes anciennes de la guerre de sécession. Elana l’avait trouvé en prenant ce livre et sous la gêne elle avait vite remit l’ouvrage à sa place.
Vyme roula des yeux et soupira.
« Elana ! Nuls ouvrages ne sauraient combler tes mots. C’est expérience qui est tienne que je demande en service. Entre...entre femmes vois-tu ? Que ferais-tu pour contenter le corps de ton partenaire ? L’atlante Elana est femme, j’aimerai apprendre d’elle... »
La petite Natus regardait ses chaussures, visiblement gênée de devoir préciser à ce point. Comme elle l’avait vécu lors de son répit au fortin Natus, ils n’étaient pas spécialement timide. Ou alors ils ne se cachaient jamais, préférant la sincérité. Mais de toute évidence, la jeune chasseresse était intimidée non pas parce qu’elle demandait. Surtout par la nature de ces propos. Elle ne demandait pas l’expérience d’un livre, quelque chose d’efficace, mais bien un geste, une posture ou une attitude qui appartenait habituellement à Elana lorsqu’elle se laissait aller dans les draps.

Vyme était en train de lui demander quelque chose à laquelle elle n’avait aucune compétence. Elle n’était pas très portée sur le cul. Quand elle désirait un échange charnel, s’était souvent un violent et soudain, elle n’aimait pas perdre de temps. Elle voulait être « baisée » et que le mec ne reste pas pour le déjeuner. Elle lui demandait qu’une chose : qu’il la fasse jouir ou que faute d’orgasme lui donne suffisamment de plaisir pour qu’elle n’en ait plus envie pendant des semaines. Elle avait horreur de se finir elle-même… même si elle devait bien avouer qu’elle était souvent mieux servie par elle-même qu’avec un homme qui ne savait pas tenir deux pauvres minutes.
« Oh… je peux essayer mais tu vas être déçue, je suis dans le consommable. Mais si ça peut t’aider… » dit-elle, elle voulait bien se bousculer pour Vyme.
« Tu acceptes de m’enseigner, je ne peux pas être déçue ! » répliqua la jeune femme avec un grand sourire.
« Oh si….Et tu es hum… pondéré ? »
« D’autres Natus m’en sont de grandes sympathies. Mais mon regard ne se porte que Luhold. Ca fait de moi Pondérée ? »
« Hum peut-être. Être monogame est un choix aussi. »
« Mono...game... » répéta la jeune femme songeuse. « Je ne sais pas. Je me laisse porter... »
« Tu verras, tu as le temps avant de te mettre dans une case. » conclut-Elana alors que Vyme lui montrait une statue qui méritait un peu d’histoire.





FICHE ET CODES PAR ILMARË

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Mer 24 Juil - 19:39

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Tout au long du chemin, Vyme décrivit la Magna à sa nouvelle invitée. Elle lui montra les bâtiments de pierre taillée à même la roche, des maisons simple ou à plusieurs niveaux avec de grandes places. Il s’y trouvait régulièrement un monument au nom de l’une des récentes guerres disputées par les Natus, la base du piédestal portant l’appellation du quartier. L’inscription forcément en Latin/Allemand, la jeune chasseresse se faisait un plaisir de faire la traduction. Et Elana était très attentive, demandant parfois des détails en plus pour enrichir sa visite qui ressemblait à un conte d’histoire fabuleux.

Elle lui expliqua comment, aux âges les plus reculés, les premières générations des Secundos Natus avaient taillé les immenses parois de roches pour donner ces immenses quartiers, ces vastes étendues dont les bâtiments se montraient comme vestiges de la masse rocheuse qui s’y trouvait à l’époque. D’ailleurs, c’est cette même roche qui servait à monter des édifices après avoir été retaillée et retravaillé.
Vyme guida longuement Elana qui appréciait chaque détail et anecdote de la jeune Natus. Il n’existait que très peu de transports. Tout était tiré dans des chariots à bras d’hommes. De ce fait, la Française croisa régulièrement des soldats Natus en tenue, faisant d’elle la seule à avoir un habit radicalement différent. Autant dire qu’elle attirait la curiosité des Natus et, lorsqu’ils la reconnaissaient, des salutations respectueuses. En toute franchise, elle sentait un peu bête d’être en civil. Si elle avait su, elle serait restée dans son uniforme et au diable son état mental. En tout cas, les Natus semblaient n’avoir qu’un type de vêtements, celui de leur corps de métier. D’un signe de tête elle saluait tous ces inconnus appréciant cette politesse qui se perdait chez les terriens. Pourtant, elle entendit certains se demander s’il ne s’agissait pas de la toute première Athosienne osant fouler de son pied le sol Natus. Et là, les regards se faisaient bien plus perplexe. Vyme s’en amusa beaucoup, lui conseillant une démarche “d’Athosien” pour jouer le jeu et faire tomber les curieux dans le panneau.

Athosien, en voilà un avis bien bas… elle avait vu les vêtements de ce peuple et ils étaient loin d’être aussi recherchés que ceux des Atlantes. Elle sentit une petite vexation quand même, elle avait fait un effort pour bien se fringuer et voilà qu’on la confond… elle soupira elle n’aimait pas quand c’est son coté féminin qui s’éveillait pour se vexer de futilités. Elana ne savait pas comment les athosiens marchaient… pour faire plaisir à Vyme elle tenta une démarque un peu bancale, ce qui fit rire certain passants, dont un qui la félicita d’avoir abusé d’un alcool local.

Quinze minutes plus tard, après lui avoir raconté la bataille de John Sheppard et de son escouade dans ce quartier pourtant remis à neuf sous les yeux pétillant d'admiration de Ravix, Vyme bifurqua dans en direction d’une grande longère de pierre à multiple portes ouvertes. Elle passa la clôture en pierre taillée, passant devant Elana pour se rendre en direction de l’accès principal.

« Ola Natus ! » S’écria-t-elle fortement.

Un homme défiguré apparut à l’embrasure de la porte, le fusil sur l’épaule. Une explosion d’une vieille bataille lui avait soufflé toute une partie du visage et il portait un bandage de tissu pour dissimuler son oeil disparu.

« Reltiss est-il ici ? »
Le type répondit par l’affirmative. Il se décala pour lui ouvrir le passage et Vyme fit un signe survolté pour presser Elana à rentrer. Encore une fois, sa tenue attira beaucoup le regard et la perplexité alors qu’elle pénétrait dans ce qui semblait être une usine d’armement.
« Pourquoi on me regarde comme ça ? Vous n’avez pas de vêtements autres que vos uniformes ? » finit par questionner la française en se penchant vers sa jeune amie.
« Les Natus vivent perpétuel entraînement. Quand ils ne font pas leur service, c’est à l'exercice du combat. Quand je ne chasse pas, c’est à user de mon arc en compagnie de solides tirailleurs et farouches duellistes. J’apprends à lancer le trait au bon moment, quand Natus en a le plus besoin. » répondit Vyme en lui souriant. « Alors pourquoi porter autres vêtures si ce n’est au mariage ? »
« Ah... » Elana avait prévu une jolie robe pour Vyme afin qu’elle séduise son amoureux… elle n’allait jamais la mettre dans ce cas. Bon, elle verrait peut-être que la jeune femme y trouverait une utilité (tant que ce n’est pas de faire les vitres avec).
« J’ai l’air bien gourde avec mes vêtements alors... »
« Tu as soif ? » fit-elle sans comprendre la signification de l’expression.
« Euh non… j’ai l’air bête… tu vois ? » Les expressions, un sacré piège, surtout qu’en France ils ne sont pas radin sur les expressions...
Vyme s’écarta pour la regarder.
« Tu as l’air belle ! »
La petite ne comprenait pas pourquoi elle se définissait comme ça. Mais c’était une différence de culture qu’elle avait intégré, raison pour laquelle elle ne cherchait pas toujours à en savoir plus.
« J’aimerai avoir telles vêtures. C’est rareté en Magna. Et puis...c’est autre façon de voir Elana l’Atlante. Tu vas attirer l’oeil de vigoureux Natus après étanché leur questionnement. »
« M’en voilà ravie » dit-elle de son air morne, mais il avait un peu de cynisme dans sa voix. Elle ne se considérait pas belle alors attirer le regard d’autrui allait la rendre mal à l’aise… non elle n’allait pas comprendre. Mais bon, elle prit le compliment, maintenant qu’elle savait que les natus cultivait la sincérité, elle pouvait apprécier les paroles à leur juste valeur et non une forme de fausse politesse. Un élément qu’elle aimait beaucoup chez eux. Mais bon, elle décida quand même d’orienter le sujet.
« Peut-être qu’un jour tu auras de “telles vêtures” » elle lui fit un clin d'oeil.
« Quand je serai valeureuse chasseresse ! » Assura-t-elle avec certitude. « Je ferai vente de mes meilleures prises et tu m’aideras à acheter une tenue aussi belle que la tienne, si ce n’est plus. Je n’aurai qu’à rassurer Luhold sur ma vêture et il tombera à goûter mon charme venu d’Atlantis ! »
Elana lui fit un rictus, elle n’aurait pas à vendre plus de proie pour économiser… elle ne lui dit rien de plus, en face d’elle les nombreuses portes ouvertes donnaient chacun sur un quai de chargement où se trouvait des chariots. Des Natus et des Duellistes y déposaient des caisses en bois. Plus Elana et Vyme s’enfoncèrent dans le bâtiment, plus elles remontaient la chaîne de production. Par moment la parachutiste devait faire attention où elle allait afin de ne pas tacher ses vêtements élégants. Cela renforça le fait qu’elle n’aurait pas dû prendre ce genre d’habits. Les artisans qui se trouvaient là construisaient des fusils de pierre à feu. Elana vit toutes les étapes de la fin jusqu’au début. Elle s'arrêta quelques minutes pour voir comment ils montaient leur armes et comparer dans sa tête son apprentissage. Il y avait des similitudes avec les premiers fusils à verrou. Sauf qu’Elana découvrit que si le système ne brillait pas de complexité, il s’utilisait néanmoins d’une manière très différente.
« Je demanderai à Reltiss de te montrer ! » lui promit Vyme en captant son intérêt. La jeune femme hocha la tête et vu son petit air plus rebondie dans sa démarche cela semblait lui plaire.
Les plus vieilles personnes encore en activité et les mutilés occupaient les tâches moins pénibles. Les plus jeunes et solides se chargeaient des tâches fatigantes.

C’était le cas de Reltiss qu’elle reconnut devant un l’un des nombreux foyers de forge. Il martelait un tube qu’il replongeait régulièrement dans une coupole. Un lit de minerai de feu irradiant de chaleur et qui se mettait à pétiller dès que le métal entrait en contact. Les coups de marteau auraient dû rendre le tube diforme et couvert de petits angles chaotique. C’était le cas pour l’extrémité la plus basse.
Mais la partie que Reltiss travaillait était parfaite.

A cause de la chaleur, le jeune homme s’était mis torse nu. Il était en sueur et ses muscles dansaient sous les coups de marteau qu’il donnait inlassablement. Vyme laissa y courir son regard quelques secondes avant de glisser à l’oreille de son amie :
« Aléya a beau parti. »
« Je confirme. » affirma Elana qui avait laisser son regard sur l’homme au moment où Vyme lui avait souligné sa beauté. « Luhold est aussi bien batit ? » demanda t’elle en plissant les yeux pour taquiner la jeune fille.
Vyme sentit ses joues s’empourprer et elle opina du chef.
« J’exigerai ton avis ! »
« Je comptais bien te le donner ! » lança la française en lui lançant un regard au coin les lèvres légèrement retroussées.

Et étrangement, comme s’il les avait entendu malgré la distance et le boucan, Reltiss leva le regard pour les fixer. Il leur fit un sourire accueillant et rangea son tube dans un logement rempli d’eau. Le jeune homme avait fini sa journée et il prit sa vareuse pour recouvrir son corps, patant chacun des boutons avant de passer la bretelle de son fusil et d’aller en direction de la Française.

« Les Trois m’offrent le plaisir de vous voir en mon service. Bienvenue en Magna, Elana l’Atlante. Est-ce que vous aimez ce que votre regard à pu percevoir de notre nation ? » lui dit-il tout offrant un petit clin d’oeil à Vyme.
« Bonjour Reltiss. Oui j’aime beaucoup les armes comme tout militaires qui se respecte. Et plus particulièrement quand elles sont faites mains. »
répondit-elle en toute franchise, son regard avait dévié sur un homme qui assemblait une pièce finale au fusil de manufacture Natus. Elle avait bien envie d’en essayer un pour comparer. Même s’il avait de grande chose pour que les armes optimisées et technologiques des Atlantes soient les plus appréciables. Mais il avait quelques choses de nostalgique et de personnel dans l’utilisation des vieilles armes (ici de nouvelle mais d’une technologie bien inférieure). Comme celle de son grand-père qui avait gardé son vieux fusil Lebel modèle 1886 … elle avait tiré avec le jour où elle avait réussi ses classes. Un bel honneur et elle avait ressenti un élément différent comme si l’arme avait une âme. Peut-être était-ce le cas de ces fusils Natus ?

« Je peux vous faire essayer. » lui proposa-t-il, conscient qu’il allait éveiller son intérêt militaire.
Il la regarda un peu plus généralement et ajouta :
« Votre vêture attire le regard, Elana. Il met à vous forme et séduction. Vous allez vous lier auprès d’une marieuse ? »
Vyme ne put s’empêcher d’en rire alors qu’Elana lui jeta un regard rond comme une bille… comment ça une marieuse ?
« C’est qu’Elana l’Atlante s’est fait belle femme pour nous ! »
« Je m’inquiète encore plus pour ses vêtures alors. L’usage d’un fusil Natus n’a que faire des belles soies qui couvrent votre corps. M’en voudrez-vous ? »
« Oui je suis en “civile”. Mais je peux me changer. J’ai mon uniforme dans mon sac. » Elle soupira « Si un jour vous venez sur Atlantis, vous verrez des personnes bien plus élégantes que moi. »
Reltiss s’apprétait à répondre lorsque la dernière exclamation d’Elana l’étonna.
« Pourquoi dites-vous cela ? »
« Tout le monde s’étonne de mes fringues… alors je vous dit que vous serez tous plus abasourdis si vous venez sur Atlantis. »
« Oh, je comprends. Mais ce jour n’est pas encore venu. »
Il lui offrit un sourire.
« Et vous serez là pour nous éviter tel égarement. »
« En effet, mais je ne vous empecherais pas de faire des compliments aux demoiselles par contre ! » dit-elle taquine.
« Vous en feriez première cible. » fit l’homme en réponse avec le même ton. « Je vous trouve un endroit pour vous changer ou vous préférez prendre le risque ? »
Elana haussa les épaules elle l’avait cherché un peu. « Non ici c’est très bien pour se changer non ? » cela était un peu de provocation qu’elle ferait pour charier un frère d’arme.
« Vous allez ravir nombre de regards. Je ne vous pensais pas aussi enthousiaste de votre corps, mon amie. » Rétorqua Reltiss en feignant d’ignorer la blague.
Elle regarda le natus avant de dire « Je vais me changer. Sinon je vais me faire tuer a mon retour par mon médecin. »
« Quel bien mauvais médecin pour tuer ses patients ! Par ici... »

Alors que Reltiss lui ouvrait une sorte de remise où l’on rangeait de quoi traiter le bois, il s’apprétait à laisser Elana lorsque la chasseresse se faufila sous son bras.
« J’entre aussi ! »
« Ne te trouves-tu pas trop jeune pour séduire Elana ? » Charia-t-il.
« Je suis femme et je veux voir corps de femme ! » Rétorqua Vyme en lui claquant la porte au nez. Elle se retourna pour regarder son amie.
« Je profite peut-être trop, Elana. Je veux discerner tes trophées... »
« Je ne grave pas sur ma peau mes conquêtes d’un soir... » dit-elle un peu étonnée. Après elle n’était pas pudique, elle se fichait bien qu’on voit son corps. Elle posa son sac à dos par terre, avant de se contorsionner pour essayer de choper la fermeture éclaire dans son dos.
« Laisse-moi t’aider... » rebondit immédiatement Vyme en saisissant l’occasion d’observer et d’analyser les attaches des vêtements Atlantes. Elle prit son temps et finit par découvrir la façon dont ça fonctionnait.
« Les trophées...c’est blessure de guerre tu sais. Preuve d’honneur marqué sur le corps d’un homme ou d’une femme. Et puisque tu es solide guerrière Atlante, tu dois avoir des trophées à vantarder n’est-ce pas ? »
Vyme découvrit une petite attache métallique qu’elle ouvrit délicatement comme un enfant le ferait pour aider sa mère.

Elana hocha la tête, elle avait plusieurs cicatrices toutes plus ou moins jolie, mais elle n’avait pas honte de son corps qui vivait. Au contraire, sa mère lui avait dit que si elle revenait de mission sans blessures c’est qu’elle s’était planquée ! Ainsi, quand Elana fit descendre le long de son corps la combinaison, dévoilant sa lingerie simple en dentelle violette et un shorty assorti, Vyme pouvait voir de nombreuses marques. Une assez récente sur son épaule droite faite par une flèche, l’impact n'échappera pas à la jeune chasseuse qui pouvait reconnaître l’expertise d’un bon archer utilisant un embout avec des dents pour s’enfoncer dans les chairs profondément et être difficile à retirer sans douleur. L’impact avait été fait à distance et avec violence, les marques autour montrait que cette flèche avait été utilisé pour “malmener” l’atlante avec de petit cercle dans son corps. Une cicatrice à cause d’un barbelé sur la fesse gauche, (en plus de son grain de beauté de l’autre côté formant une sorte de papillon), sur sa hanche et son épaule gauche il avait une trace d’une traînée de balle et sous son nombril une fine cicatrice comme fait avec une dague fine. Elle avait même une sur le mollet long de 15 cm très fine et qui avait le temps s’était presque effacé. Et dans le lot des visibles il en avait une récente faite par un sanglier du continent sous son sein, quand elle s’était fait empoigner et elle avait lutter dans les buissons avec l’animal connement, lui donnant le surnom de “gauloise”. Cette cicatrice était due aux frottements de ses tissus et de sa sueur et comme elle marque facilement, cela n’avait pas bien cicatrisé.

La jeune chasseresse étudia soigneusement chacune des cicatrices à distance, restant silencieuse pour ne pas déranger Elana. Il n’était pas rare qu’elle écarquille les yeux en découvrant toujours plus de marques. Le fait que son amie se soit déshabillée sans refuser sa présence était un accord silencieux. Et cela était bel est bien le cas, Elana la laissa regarder tout en se changeant.
Si la situation aurait pu prêter à un aspect malsain d’un point de vue extérieur, Vyme était clairement sur une attitude d’observation et d’émerveillement de son modèle. Comme Ruth l’avait suspecté, la chasseresse adulait Elana et voyait en elle la femme qu’elle désirait être. Même la présence de ces sous-vêtements lui amenait l'embellissement de ses anciennes blessures.
La jeune femme ne put s’empêcher de commenter après s’être longuement retenue.

« Tu es élégance, Elana. Je prends leçon. »

Elle lui sourit sincèrement puis ajouta malicieusement :

« Ne te montre pas à père. Je jalouserai son intérêt en ton lien ! »
Elana remettait son pantalon noir d’uniforme, cet uniforme qu’elle méritait comme disait Calahan. Un simple vêtement où elle avait dû faire ses preuves pour l’enfiler… troquer le legging de sport contre le coton bi matière Atlante. Elle se sentait mieux avec ce vêtement professionnel qu’en civil, comme si elle mettait une seconde peau… même si elle devait bien reconnaître Iza avec sa stratégie. Acheter, soi-disant, pour acheter un “nouvel atout de charme” pour draguer Beckett : un odieux piège pour jouer au “reines du shopping”. Elana ne regrettait pas que sa Licorne l’ai forcé, puisqu’elle écopait que de sincères compliments et elle se retrouvait à entendre des propos qu’elle avait déjà adressé plus jeune à Natasha Avalon. Cette femme qui était la soeur de son ancien et feu meilleure amie. Elle avait toujours trouvé la belle rouquine élégante et très belle. Natasha était une référence de beauté et d’élégance depuis longtemps pour la petite française et cela lui était étrange d’entendre dans la bouche de Vyme ce genre de chose. Son égo bien bas sur son physique remontait un peu et cela lui donnait un peu plus confiance pour la “suite”. Et elle prenait très à cœur ce rôle avec Vyme, être un modèle est une grande responsabilité et si Elana devait définir sa relation avec l'adolescente cela serait le rôle d’une marraine. En tout cas, elle ne remarqua pas son petit sourire touché et flattée. Elle allait lui dire merci quand la petite lui sortit un truc étrange. Elana eut un peu de mal à comprendre.
« Ton père s'intéresse à moi ? » dit-elle un peu surprise. Peut-être avait-elle mal comprit.
« Il aime les femmes Atlantes et leur culture de la beauté. Si tu tentes de l’entoiler et qu’il surprend tels atours sur ton corps, il va vouloir t’offrir la chaleur de son corps ! »
Vyme la regarda en penchant la tête.
« C’est mal vu chez Atlantes ? »
Elana ouvrit un peu la bouche avant de la refermer, elle secoua la tête avant de mettre son débardeur sombre avec le logo de l’escouade Charlie flagué dessus.
« Non pas du tout. » dit-elle. Elle était juste étonnée qu’elle plaise à deux Natus : Artus et maintenant Aulbeck. Sur le coup elle ne savait pas quoi en penser avant de se dire qu’elle devait bien le prendre, cela veut dire qu’elle n’est peut-être pas si moche, après tout. Bon, il avait aussi Will qui avait flashé… elle eut un moment d'arrêt dans sa tête avant de chasser une pensée. Malheureusement, ce n’est pas avec quelques prétendants qu’on arrive à éliminer la mauvaise estime et tout ce genre de chose que les humains aiment se faire pour s'empêcher d’être heureux. Elana avait toujours valorisé ses compétences de soldats avant même son physique.

Pour cela qu’elle essayait de montrer des aptitudes guerrières avant même d’envisager de se faire jolie. Et si elle était modestement maquillée aujourd’hui, c’était une nouvelle fois grâce aux talents inestimables d’Iza… car bon utiliser des fards à paupières et autres instruments de tortures cosmétiques… n’était pas dans ses cordes. Elana avait fait une tentative qui avait été photographiée par Rita… elle ressemblait à une pute du bois de Boulogne le jour de gay Pride... pour dire la nature de son talent !
L’italienne avait déclaré avoir le dossier parfait pour faire pression. Qu’elle offrirait ce cliché à Will si elle ne s’éxécutait pas à ses moindres ordres. C’était une blague puisque la photo avait fini par être supprimé sous son nez. Rita avait perçu son agacement malgré le masque.
« Je suis juste étonnée. Mais je note que je ne dois pas me changer devant lui. » dit-elle en donnant un coup de coude amicale à la petite.
Elle ria, sensible à ce trait d’humour.

FICHE ET CODES PAR ILMARË

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Mer 24 Juil - 19:47

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Elana ne trouva personne en sortant, son regard balaya l’endroit… on aurait que tout le monde avait été téléporté rapidement et silencieusement.
L’usine d’armement avait visiblement terminé son service et tous les Natus avaient quitté le travail dans l’ordre et sans bruit, si bien que l’endroit semblait désert à présent. Plusieurs coupelles garnies de minerai de feu offraient un dernier éclairage en plus des foyers de forge. Cela contribuait néanmoins à un aspect somnolent de l’infrastructure. Elle hésita à se saisir de l’une des pierre à feu, mais le réflexe humain de ne pas toucher quelque chose d'irritant l'empêcha de faire ce geste fou. Elle admira néanmoins la lueur chaleureuse et si apaisante des pierres.
Reltiss était un peu plus loin, organisant un mannequin de bois tressé contenant de la roche et de la poudre. Celui qui avait conçu cette variante du mannequin test avait de l’humour puisqu’il était parvenu à reproduire une image largement burlesque d’un Wraith en colère.

Le Natus avait un peu rangé cet endroit de la salle. Le mur de pierre abîmé ne laissait aucun doute sur le fait que cet endroit servait à tester les armes une dernière fois avant de les envoyer. Reltiss s’était défait de sa besace pour la place sur une desserte en bois un peu plus vulgaire que l’on trouvait généralement en Magna. Il y aligna soigneusement plusieurs balles en minerai de feu.
L’ogive ressemblait beaucoup à une cartouche de fusil à pompe. Mais au lieu d’une douille, c’était un premier cerclage de minerai de feu qui était taillé autour d’un bloc plus sombre. Les Natus ne semblaient avoir eu la facilité de mettre du minerai dans un tube pour produire une arme à feu. Il suffisait de s’intéresser pour se rendre compte qu’une cartouche de cette arme était plus complexe qu’il n’y paraissait.

« Je constate que vous êtes prête. » fit le tirailleur avec un sourire de bienvenue.
« Affirmatif. » son regard était déjà en train de détailler les munitions.

Il fit glisser la bretelle et lui donna son propre fusil. Il faisait plus de six kilos, lourd par rapport à ce que les Atlantes utilisaient. Cela était étrange sur le coup, le poids devait être un handicap lors des combats long et éreintants. La chambre de ce mousquet était garni d’un dispositif à verrou comme l’on trouvait sur les fusils de la première guerre mondiale. C’était un mécanisme étrangement ressemblant et si commun qu’Elana savait comment faire.

« Allons, ouvrez ! » l’encouragea Reltiss, bien conscient de son savoir militaire. Chose qu’elle fit sans plus attendre.

Il lui tendit une cartouche.

« Canon penché, baïonnette vers le sol. Quand vous placerez la munition, il faut la sentir glisser jusqu’en bas. »

Et c’est là qu’Elana découvrit la large différence entre les armes des deux nations. L’ogive d’un fusil Natus descendait le long du canon jusqu’à la bouche de sortie, juste en dessous de la baïonnette. Lorsqu’elle referma le verrou, elle dû utiliser de la force et elle sentit que l’organe au bout de l’arme s’était mit en place pour effectuer une mise à feu. Ainsi, l’arme ne tirait pas vraiment à distance ? Elle soupesa l’arme une nouvelle fois, pour l’ajuster un peu et faire quelques essais d’équilibrages.

« Un brave guerroie au corps à corps. Il apprend à planter sa lame à force et zèle pour amener l’ennemi au sol. Ou il le tient à sa merci s’il résiste de son équilibre. A cet instant, il fait détonner sa munition. »

Reltiss s’écarta en ouvrant un bras en direction du mannequin. Vyme s’était assise sur un plan de travail pour admirer le spectacle.

« A vous de tenter, Elana. Je ne manque pas de munitions pour votre exercice. »

Elana releva un peu le canon de son arme pour observer la lame tranchante au bout et réfléchir à une attaque qui allait la changer de son arme classique à distance. La taille de la crosse lui plu et elle esquissa un rictus carnassier… , avant de s’approcher du mannequin et donner un coup du plat de la crosse à la tête en enchaînant un appui de sa semelle pour lui faire perdre l’équilibre encore plus… le mannequin tressaillit un tantinet avec le poids qu’elle mettait sur sa jambe, puis elle enfonça la lame, comme l’avait suggéré Reltiss dans les techniques de combats Natus, dans le “Wraith-ken” appuyant sur la poitrine pour le faire basculer au sol … elle allait tirer avant de se dire que cela devait bien péter et elle écarta soudainement les jambes pour faire feu. Le mannequin entre les jambes, le fusil dans le corps, elle le dominait et elle devait bien reconnaître qu’il avait un recul tout à fait différent entre ses armes et celui Natus. Elle nota qu’elle devait mieux le caler contre son épaule pour encaisser le choc et avoir un double poids plus important pour enfoncer une lame dans un corps. Puisque là, cela lui avait fait mal quand la crosse avait glissé sous son aisselle près de son sein. Elle se recula, essayant de faire un bilan mental sur sa prestation. Le fusil bien plus lourd, l'avait rendu plus lente mais, ce poids appréciable était parfait pour du corps à corps “percutant”. Elle avait aussi du mal à s'encombrer d’un grand fusil plus long et moins compact. Elana avait l’impression d’avoir une perche, mais cette sensation était la même avec toutes les carabines et autres armes plus rustiques. En tout cas la pierre a feu faisait des ravages au vu laissé du trou dans le mannequin. Dans un sens c’est un tir à bout portant… Elle ne savait pas, si elle pourrait combattre ainsi, il faudrait qu’elle s'entraîne pour s’habituer au poids, à la longueur et au déséquilibre de la lame au bout et surtout cela ne s’utilise pas vraiment comme un fusil. Enfin un fusil à poudre.

« Intéressant… c’est une autre manière de combattre, bien différente de la nôtre. »
« Vous bougez trop, Elana. Un Dévoreur vous aurait déjà rejeté. Et vous avez mal placé le tir, voyez... »
Il lui montra les morceaux de roches qui garnissaient l’intérieur du mannequin.
« Vous ne les avez point brisé. Un Dévoreur sera debout dans quelques secondes sans tel effet en lui. »
« Enseigne lui, Reltiss ! C’est grande guerrière, j’ai vu ses magnifiques trophées. »
Le tirailleur lui sourit et récupéra son arme.
« Nos femmes sont duellistes. Elles fragilisent l’ennemi en sectionnant articulations et ligaments. Le Dévoreur est plus faible lorsque nous frappons. Mais le but n’est pas de danser comme vous le faites, vous Atlantes, en vous donnant si mobiles. C’est bien...mais c’est là l’art de nos femmes souples et vives comme le vent. Nous... »
Reltiss venait de refermer le verrou.
« Nous sommes la pointe de notre armée, la force destructrice ! »
Et à peine terminé sa phrase, il démontra l’étendu de son entraînement et de son expérience en donnant un coup de pic avec un tel élan qu’il était heureux qu’un corps humain n'eût pas été en face.
« Nous amenons au sol ! »
Reltiss changea ses appuis et, avec la lame toujours enfoncée, il fît tomber le mannequin. Là, il angla son fusil et déclencha la cartouche qui pulvérisa le poitrail de branche et fragmenta la roche qui se trouvait à l’intérieur. Il venait d’être trois fois plus rapide qu’Elana en lui montrant une technique basique.

Vyme se mit à l’applaudir pour exagérer un peu l’effet de spectacle et scanda le nom d’Elana pour l’encourager à réessayer. Le tirailleur lui tendit son arme puis l’aida à l’empoigner à la façon des Natus. Elle sentit que le poids n’était pas un problème de création mais bien un outil de force. Reltiss lui montra comment porter un coup d’estoc simple mais puissant, lui expliquant que le Wraith aimait avancer comme un bloc de roche inébranlable pour faire peur à sa victime. Alors que le fusil brisait justement la roche...
Il replaça le mannequin test en position et le retourna de dos pour offrir une cible nette.

« N’oubliez pas. Vous êtes la force de destruction, Elana. » lui dit-il avant de s’écarter.

La force n’est jamais le point le plus favorable aux femmes, mais niveau femme justement Elana est du genre bourrine et elle tape fort. Elle avait observé le Natus et prit note ses conseils, alors elle tenta de refaire le même mouvement, se corrigeant à deux reprises pour bien enfoncer la lame avec force le pauvre mannequin qui n’avait rien demandé. Toujours plus lente qu’un guerrier avisé à ce style de combat, elle était néanmoins contente de réussir le geste et le recommença encore quelques fois, sous les conseils du tirailleur pour s’améliorer. Le poids du fusil commençait à être un détail, même si elle devait avouer qu’elle sentait clairement ses muscles se fatiguer face à un style de combat avec charge non pratiqué de cette manière. La sueur perla le long de son front après plusieurs essais et elle rendit le fusil au Natus. Le remercia chaleureusement d’avoir pu s’essayer à ça.

Le tirailleur Natus était heureux d’avoir pu lui faire essayer l’arme de base de sa civilisation. Avant que Vyme n’attire Elana dans son sillage, il lui promit de l’emmener au terrain d’exercice de son cantonnement pour les tirs à longue distance. Il envisageait d’ailleurs de se joindre au petit groupe avant que la chasseresse ne refuse poliment, lui disant qu’elle avait quelque chose d’important à montrer à Elana.

« A ce soir pour le repas, donc. » Avait-il répondu sans la moindre vexation.
« Oui à ce soir ! » fit Elana avant que Vyme avait agrippé son modèle par l’avant bras.
« Hé ! Je reste donc en uniforme ?! » dit-elle amusée intérieurement par la réaction de la jeune femme.
« Seulement le temps du voyage ! » décréta Vyme.

Elle la guida une nouvelle fois au travers de différents quartiers. La marche était longue une fois de plus, surtout qu’il était régulièrement en pente pour prendre de l’élévation. Une fois arrivé à bonne destination, Elana découvrit l’une des grandes sources d’eau de la Magna. Comme des lacs géants d’où émergeaient diverses colonnes de pierre pour soutenir les niveaux supérieurs. Nombre de ces colonnes, encore entière, servaient de balcon et de point d’observation. C’est là que Vyme l’amena pour avoir un bon point de vue sur le lac.
Elle s’installa pour laisser pendre ses jambes au travers du garde-fou et regarder avec une certaine émotion cet endroit.

« Avant que la Première Guerre n’emporte les nôtres. Que l’on m’ammène sur la nouvelle terre où les pointes volantes sont venues nous attaquer, j’allais ici avec maman. Elle aimait me conter ses histoires, des morales, me faire réfléchir. » Avoua la jeune. Elana toisa son amie, se disant que ce lieux avait un vrai symbole, comme la mère de Vyme était morte à la guerre. Celle-ci lui sourit.
« Je suis revenue seule après la Guerre des Sables pour faire honneur. Et...c’est là que je l’ai vu. » son sourire s’élargit et elle pointa en bas l’un des canots qui semblait être à l’abandon. L’Atlante se pencha un peu pour mieux voir, se demandant bien ce qu’avait de si important ce radeau sans maître.

Au bout d’une trentaine de secondes, quelqu’un émergea en poussant une grande inspiration. Il semblait avoir lutté pour garder son souffle aussi longtemps et il jeta dans son canot un petit filet artisanal contenant plusieurs espèces de poissons. Un jeune adolescent Natus, à peine la majorité, peut-être moins, se hissa dans son canot en sous-vêtement. C’était une toile entourant le bassin comme dans la rome antique ou la Grèce. Le jeune plongeur récupéra son souffle puis s’étira sous le regard ravi de Vyme qui l’observait à coeur joie.
Luhold y songea très certainement à ce moment-là puisqu’il se tourna en direction du balcon. En trouvant la chasseresse sur son poste d’observation habituel, le jeune homme se redressa en équilibre sur son canot et lui fit un signe de la main. Elle y répondit après une petite hésitation.
« Vois... » fit-elle doucement à l’attention d’Elana. « Mon coeur s’emballe et j’ai étranges impressions en mon ventre. »
Elana lui adressa un rictu malin, après s’être dit que le jeune homme devait pêcher des poissons de fond ou difficile à attraper avec un filet “normal” puisqu'il s'épuisait à faire de l’apnée. Peut-être avait-il un harpon aussi ? Mais elle ne voyait pas très bien.
« Il a l’air d’avoir une bonne endurance ce jeune homme. » lui lança t’elle avant de mieux le regarder. Oui, il avait quelques années de plus que Vyme, mais bon cela ne serait pas choquant. Il était loin du cliché de l’homme massif, il ressemblait beaucoup aux professionnels apnéiste, fin, musclé et a la machoire carrée. Son visage illuminé en voyant la chasseresse était tout aussi flagrant que le petit geste empreint de timidité de Vyme.
« On va le voir ? » fit Elana en se levant pour attraper à son tour Vyme et l'entraîner sur le chemin descendant.
« Oh...non ! » S’écria-t-elle dans un soupir angoissé. Elle ajouta d’une traite avec gène : « J’ai cruelle compétitrice devant moi ! A magnifique dessous et trophée. Je souffrirai milles maux de voir son regard s’en délecter de ton image ! »
« Ne dit pas de conneries, je suis en uniforme, je ne suis pas en petite culotte ! » Elle roula des yeux « Tu es seule sur le terrain Vyme. » pour la rassurer, elle ne comptait pas séduire ce jeune homme il était à Vyme et rien qu'à elle… et puis même de base, elle n’était pas là pour séduire. Mais pour se soigner d’un viol.

La jeune femme était partagée dans ses émotions personnelles. Mais l’idée d’aller voir Luhold et d’avoir l’avis d’Elana quand elle le verrait de près la taraudait. Un dernier coup d’oeil vers le jeune qui regardait toujours dans sa direction termina de la persuadé. Elle gratifia Elana d’un large sourire et elle lui montra le chemin pour redescendre jusqu’à la rive du lac. Le temps qu’elle y descende, Luhold avait revêtu son uniforme de tirailleur. Il avait tiré son canot sur le rebord de roche et délaissait sa petite cargaison de poisson pour assurer ses cheveux et la bonne mise en place de sa vareuse.
« Bonjour chasseresse. » fit-il d’une voix légèrement intimidé mais séductrice.
« Bonjour tirailleur. »
Un bon moment génant s’installa entre les deux jeunes gens qui s’observaient tout sourire puis Vyme rebondit soudainement.
« Oh ! Euh...Elana, l’Atlante dont je t’ai parlé. Elle est venue nous rendre visite ! »
Elana ne dit rien, elle avait attendu que la jeune fille la présente, elle trouvait ça très mignon leur tentatives mutuelles de se séduire.
« Ah, la dame au masque ! » fit-il avec un sourire accueillant.
Vyme lui fit un petit signe et le jeune homme rajouta à la volée.
« Pardon, nulle offense contre vous ! C’est tel surnom des hommes qui vous ont vu explorer le fortin. L’on raconte que vous étiez en compagnie de la grande Allen, héros de la Magna. Et aussi le déchu Eversman. C’est un honneur de vous rencontrer... »
Eh bien, elle en avait des surnoms … cela lui allait, à dire vrai elle en avait pas mal depuis quelques temps.
« Bonjour Luhold. En effet, je fais partie de l’équipe du capitaine Allen. Et le soldat Eversman s’y trouve entre autre. » Allen était une figure héroïque ici … et encore une fois, elle se disait que Matt avait perdu beaucoup a cause de son comportement, il n’est pas donné à tout le monde d’être considéré comme un héro. Surtout par un peuple qui affiche vos exploits au travers de véritables statue d’art, de contes et autres merveilles.
« Je suis aussi contente de te rencontrer. » dit-elle avant de toiser Vyme, ce garçon semblait gentil en apparence et si Vyme l’avait choisi il devait être brave. Enfin, elle espérait qu'il est quelqu’un de bien pour une fille aussi appréciable.
« J’espère que tu seras un bon “lien” pour Vyme, car elle mérite le meilleur. » cela était une affirmation dite avec aplomb. Elle aurait put y mettre le ton de la menace, pour lui faire remarquer que s’il était un idiot, elle lui briserait les jambes, mais ce genre de propos est réservé aux personnes des cités, qui savent montrer leur amour et protection via des gestes inutilement violent. Pour sa part Elena était franche et direct, elle montrait son attachement à Vyme en lui souhaitant le meilleur ouvertement. Cela pouvait mettre la pression au jeune garçon… ou bien le pousser à faire des miracles pour prouver qu’il était digne. Et la dignité était le plus important.

La petite chasseresse écarquilla soudainement les yeux en la fixant, stupéfaite par cette déclaration chargée d’une menace sous-jacente.
« Elana ! » s’écria-t-elle dans un mélange de surprise et de reproche léger. Elle n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit, le jeune Natus prit la perche à la volée et lui répondit du tac au tac.
« Vous serez donc témoin d’honneur lors de notre union auprès de la Marieuse. »
« Luhold !!! » s’écria de nouveau la chasseresse.
Elana ignorait si être témoin lors d’un mariage Natus avait la même importance ou signification que chez elle, en France. Mais dans toutes les cultures, dès qu’on parlait d’union et de “témoin” ce n’était pas pour de la simple pacotille ou pour de l’apparat. Ainsi, la parachutiste hocha la tête se sentant honoré qu’on lui affirme cela. Et puis, si cet homme était prêt à se fiancer avec Vyme c’est qu’il comptait être stable et qu’elle était loin d’être une petite amourette de vacance, une bonne chose. Elle en était contente pour sa très jeune amie.
« Très bien. » dit-elle dans un commun accord avec un clin d’oeil à ce jeune homme plein d’audace. Il releva ce signe et tenta de le mimer avec une maladresse touchante.
Vyme n’était pas du tout insensible à cette déclaration d’amour indirecte de son amant et vint lui accrocher le bras.
« Mangeras-tu avec nous ce soir ? »
« C’est une invitation, chasseresse ? »
« Père sera surpris d’ajouter un couvert mais j’en fais mon affaire. Elana dine Natus ce soir et elle aura nombre de fait de guerre à vantarder. Je ne l’imaginais pas si couverte de trophées ! »
Le pêcheur fût un peu surpris. Il regarda Elana avec beaucoup d’interêts.
« L’on dit des Atlantes farouches guerriers mais je ne pensais pas votre monde si dangereux à la vie de son propre peuple. »
« Si un pays possède des soldats ce n’est pas pour décorer les tombes » répondit Elana simplement sans en dire plus.
« Même pas celles de ses ennemis ? » La charia-t-il un peu.
Elana lui fit un petit rictus en réponse. Non, elle ne décore pas les tombes d’ennemis, les creuser oui, mais les décorer non, pas le temps.

Vyme était visiblement heureuse de voir son lien accepter l’invitation.
Elle repartit en guidant Elana d’un pas guilleret, le regard rêveur et donnant l’air d’être dans un petit nuage.
« J’en parierai mon âme qu’il s’est retourné pour admirer mes courbures ! » confia-t-elle à Elana d’un ton badin.
« Il aurait été dommage qu’il ne le fasse pas ! » taquina la française.

Les Natus se montraient être de grands marcheurs. Les deux jeunes femmes retournèrent ensemble en direction d’un quartier qui n’avait pas été rénové. Il se trouvait donc bien plus profondément dans la Magna, sur l’un de ses niveaux à flanc de paroi, en laissant paraître des traces de combats vieillis par les quelques années. En voyant cela Elana se demanda s’il était encore habité et quelles étaient les raisons pour qu’aucun ouvrier ne viennent réparer cet endroit ? Manquaient-ils de budget ou de temps ? A moins, que cela ne servait plus à rien de lui donner sa splendeur d'antan ?

Vyme accéléra légèrement le pas pour s’approcher d’une fresque murale surmonté d’un petit bassin. Il était bien entretenu malgré le fait que l’eau soit en circuit fermé. Pas de poissons ni de décoration si ce n’est un lit de pierre de feu. Les ondes du petit étang se mouvaient comme sous l’effet d’un vent ou d’une force invisible. Au-dessus, une fresque avait été taillé dans un relief précis, comme si l’artiste avait voulu rester à mi-chemin entre la deuxième et troisième dimension de cette image.

Un soldat Atlante à la tenue correspondant à ce qu’elle était deux ans plus tôt portait sur son dos une comparse visiblement très affaiblie. Les détails étaient impressionnants, tant par la minutie du graveur que de la précision du trait. On remarquait sur le visage d’Adam Ross, alias Apollo, les plaies parcourant ses traits tiraillés par l’effort constant. Les retouches et divers artifices volontaire dans la taille laissait paraître le sang qui s’était écoulé.
Sur son dos, bras autour de son cou, jambe pendue dont une portant les traces de deux orifices de perforation, un officier de l’armée d’Atlantis facilement reconnaissable. C’était le Major Karola Frei qui ne semblait plus pouvoir se déplacer.

Autant Elana reconnue sans peine la seconde responsable militaire, mais le visage de l’homme la portant lui était parfaitement inconnu. Elle s'arrêta un peu pour observer cette scénette empreint de douleur… on sentait parfaitement toute la difficulté des deux Atlantes a évoluer sur ce terrain.

« Il n’y a que peu de Natus ici lieu. A cause du grand nid que nous avons mis si longtemps à détruire ! »

Vyme observa un peu plus la fresque avant de regarder Elana.

« La Grande Vida, notre chère guide, a offert droit au derniers résidents de renommer le quartier et d’y apposer symbole de leur choix. Ici, c’est le quartier d’habitat Fraternité ! »

Le mot était bien choisi. Ce soldat portant les galon d’officier était le seul soutient et avait sauvé la vie de la major, ils devaient avoir un lien fort entre eux depuis cette guerre. De plus, elle avait la réponse au pourquoi, cet endroit semblait si vite et chaotique… un nid. Un nid d’ectoparasite, rien que d’y penser elle frémit d’horreur, elle en avait vu au laboratoire, des morts bien sûr, mais il était important que les soldats sachent en identifier et sachent comment s’en débarrasser… avec un arrêt du coeur.... Merci les cours de premier soins du Dr Taylor Laurence.
« Il est dommage qu’un quartier avec pareil nom ne soit plus habités. »
« Il le sera ! » répondit Vyme avec une grande fierté. « Les Natus vont porter les nouvelles générations d’enfants dans des lieux comme ceux-ci. Des exemples... »
Vyme posa ses yeux brillants sur elle.
« Tu as dis oui pour être mon témoin d’honneur. Ne défaille pas à ta parole ! »
Elana allait rebondir sur le quartier mais la conversation prit une autre route.
« Non. Tu me diras en avance ta date. Je t’enverrai aussi mes jours de repos prévu, histoire que je puisse être là et non en manoeuvre. » Elle était sérieuse « Et accessoirement, il faudra me dire ce que fait un témoin chez les Natus. »
« Témoin d’honneur, tu ne sais ce que c’est ? » s’étonna Vyme. Elana ne répondit pas attendant la suite. Cela n’était pas une évidence, même si elle supposait en mélangeant sa propre culture.

Elle enchassa son bras dans celui d’Elana et trotta à sa suite pour entrer plus profondément dans le quartier Fraternité.
« Témoin d’honneur, c’est être celle qui assure, par sa présence, son être et son propre honneur, être le témoin de l’acte. Pour moi, tu seras témoin de mon lien, officiel, à grand amour et face aux Trois, quand je passerai auprès de la Marieuse. Tu seras celle qui porte la promesse et la vérité de notre amour Natus ! »
« Je dois dire quelques chose pour certifier cette promesse ? »
« Simplement le promettre sur ton honneur. Mais si tu défailles le jour où tu te dois de témoigner, cela ferait traîtrise auprès des Natus. Comment t’expliquer... »
Vyme ouvrit les yeux un peu plus grand et claqua dans ses mains.
« Oui ! Nombre de couples sont morts ensemble lors de la guerre des Sables. Mais à mélange, comme savoir qui appartient à qui ? Nous, en ces lieux, nous enterrons les nôtres ensemble. Sans lien vivant, c’est témoin d’honneur qui certifie de l’appartenance à chacun avant que le tombeau ne soit scellé pour de bon. Tu comprends ? »
« Je vois. » cela ressemblait aussi au rôle qu’on attendait des témoins en France finalement. Sans le côté administratif bien entendu.
« On s'arrangera pour que je sois pas embarqué chez Calahan pour ton grand jour. » quitte à poser un jour de congé, mais faut prévenir en avance ce qui est normal et de le dire à son supérieur direct ainsi que le grand chef Sheppard, pour que les officiers soient clément si un événement spécial survient.

Vyme lui offrit un sourire ravissant en réponse.
« Ca...la...dan ? C’est ton lien ?!? »
Elana tourna vivement la tête vers la jeune femme, marquant un court instant sa stupeur face à cette question… elle aurait pu lui demander si faire l’amour avec un hippocampe allait donner naissance à une licorne que cela aurait été moins incongrue !
« Bien sur que non ! C’est l’un de mes supérieurs hiérarchiques et instructeurs. Quand on s’est rencontré j’étais en manoeuvre. Une manoeuvre de sa création qui a pour but de tester des soldats pour intégrer les escouades d’élites. »
« C’est un bon chef alors ? Tu n’as pas le droit de l’entoiler en tes liens ? »
« C’est un instructeurs efficace ont va dire. Même s’il a des mesures extrême et qu’il y a beaucoup de casse... » dit-elle franchement, bon chef elle ne sait pas, elle ne l’a que pour les manoeuvres où ce n’est pas lui qui dirige l’équipe. Il est plus maître d’un jeu sadique que leader. « Mais je n’en veux pas ! Et puis on ne fraternise pas dans cette armée. Quelle drôle d’idée ! Calahan quoi ! Les tiens le surnomme le “Vil Chauve” je te rappelle, qui veut d’un “Vil” dans ses liens ? » Puisque en France, cela était toléré, sous certaine condition bien entendu.
Vyme frissonna.
« Personne, bien entendu. J’ai entendu horrible histoire sur son compte, bonne à effrayer tous virulents débutants qui se refuseraient à recevoir la connaissance de leurs aînés. »
Alors qu’elle continuait de marcher, la jeune chasseresse se posa une question de plus en plus dérangeante.
« Elana. Toi qui me dit que lien vous est interdit à la bataille, comme parvenir à tel résultat ? On dit de vous que vous vivez par l’arme sur votre île de fer comme nous autres, Natus, en Magna. C’est horrible torture de ne pas entoiler quiconque à partagé l’épreuve ! Cela est...ne pas vivre. Non ? »
Une grande question, qui était souvent remise en question avec la vie particulière de la cité. Il avait régulièrement des débats sur ce point, mais les huiles américaines refusent de négocier cet élément. De toute façon, cela n'empêche pas vraiement la fraternisation, cet interdit qui est outrepassé. Beaucoup de soldat fornique entre eux… mais il existe peu de relation amoureuse, où elles sont discrètes voir tolérées par les officiers. En tout cas, ceux qui se font choper le paient sévèrement comme Eversman ou le paie plus tard quand ils ont merdés.
« On peut s’entoiler avec les civils. Ceux qui ne sont pas militaires. Après, il y a des militaires qui ont des relations avec d’autres, mais ils essaient de ne pas se faire attraper. »
« Je trouve cela triste. »

Vyme avait conclu de cette façon, par ce simple commentaire, alors qu’elle attirait Elana vers le centre du quartier. Quelques bâtiments étaient encore en ruine, portant les balafres d’explosions et d’incendie. Pourtant, il était clair que quelques maisons avaient été réparé et, un peu plus tard, Elana eut la surprise de reconnaître des clones de Matt et Pedge.
Beaucoup plus près de ce qu’elle avait pu voir en chemin, ils portaient les diformations Wraiths sur leur corps pour leur visage. Un clone de Matt ressemblait même presque entièrement à un Dévoreur si ce n’est qu’il portait un uniforme Atlante et qu’il avait un menton humain quasi-identique.
Deux duos de clones, deux Pedges et deux Matts. Ils se regardaient, comme en grande conversation silencieuse, armes en main et équipement sur le dos. Il avait suffit qu’un seul d’entre eux ne tourne un regard vers la chasseresse pour que les trois autres l’imitent, modélisant cette fameuse connection Wraith que seuls les clones partageaient.

Il n’avait pas dire de loin ou de prêt cela était perturbant de voir des clones, surtout avec des aspects trop proches des Wraiths. Elana ne put s’empêcher de les regarder et de les détailler, se demandant si les clones avaient les mêmes personnalités que les originaux. Cela devait être un véritable calvaire d’avoir des Matt de partout surtout quand il était grognon et casse pied ! Et puis son instabilité de soldat ne devait pas faire d’eux de bonne recrues. Enfin s’ils sont sujet aux mêmes troubles que le vrai.

Vyme leur fit un grand coucou de la main et ils répondirent à leur façon, Matt forcément plus expressif que Pedge.
« Tu connais ces reflets ! » chantonna la chasseresse. « Du moins leur image authentique. Eux patrouillent dans le quartier Fraternité. Il y a long-cycle qu’on ne voit plus parasite furter en ville. Mais ils traquent et recherchent inlassablement pour que jamais Natus ne soit à la merci de telles horreurs ! J’aime à leur parler même s’ils répondent qu’à l’écrit. Votre langue est si dure à comprendre... »
« Tu penses qu’il reste encore des parasites ? » après tout ce temps ? Elana se demandait bien comment ils pouvaient se nourrir...elle salua à son
tour les clones.
« J’en ai conviction ! » fit-elle avec une petite moue.
« Il arrive parfois que Natus imprudent se fasse entraver par cette chose. On m’a raconté, à moins d’un long cycle, duelliste qui avait souhaité récupérer corps de son homme perdu en un couloir de mine. Les secours l’ont retrouvé dévoré en trois endroits de son corps ! Heureusement, la tempétueuse a accepté de venir jusqu’à son chevet pour le lui retirer. Sinon...les parasites auraient syphonné l’ensemble de ses forces... »
Elana frissonna de plus belle… elle était contente d’être dans son uniforme qui cachait son réflexe de dégoût. Brrr déjà que les insects n’étaient pas des bestioles très mignonnes, mais alors les ectoparasites…Ils battaient des records ! Il fallait donc se montrer prudent dans ce lieu. Elle ne put s'empêcher de laisser fureté son regard et de regretter son non port d’arme. Elle allait devenir parano sous peu, alors elle changea de sujet.

« Ont-ils les mêmes personnalités que les originaux ? » les nombreux Matt et Pedge ne devaient pas savoir qui elle était, comme ils avaient été créés bien avant son arrivés. Mais qu’ils savent ou non qui elle était, ne l’incombait pas, elle devait bien avouer que de voir les images similaires de d’autres personnes étaient juste stupéfiant, surtout en vrai. Elana ne savait pas trop comment elle aurait réagi si cela avait été son cas.
« Je ne les connais pas, je ne peux prétendre à juger par comparaison. » lui confia Vyme. « L’homme est parfois durement supportable. Mais je trouve la femme aussi grande et solide que le montre statue du carrefour Patriote ! »
« Eversman est casse pied oui... » confirma Elana qui laissa son regard sur l’une des Pedge Wraith qui même “hybridé” de la sorte avait cette stature incomparable de l’officier charismatique.

Une petite cabane était là non loin. Elana choisit cet endroit pour se remettre en civil, elle entendait déjà la voix d’Iza lui gueuler dessus, pour la rappeler à l’ordre “pas la machine ! mais la “Coco chanel” !!!!”. Alors, et avec un peu de contre coeur, elle remit sa combinaison pour continuer le chemin vers la maison de Vyme.

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Mer 24 Juil - 19:50

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Dix minutes plus tard, la chasseresse entraîna Elana dans un petit domaine. Il était cerné d’un mur d’enceinte et donnait l’air d’avoir été un site administratif, une infrastructure, avant d’être finalement habité par la famille de Vyme. La cour centrale avait été volontairement dépavée pour former quelques carrés parfait dans lesquels ont avait planté tous types d’arbustes. C’était les premières plantes qu’Elana voyait dans le coin et il fallait avouer que cela faisait tout de même pauvre tant la pierre était omniprésente. Et encore une fois, la jeune femme chercha la source de lumière pour permettre à cette végétation de s’épanouir. Elle entrevu un éclairage chaleureux, surement de la pierre de feu, qui faisait le travail… elle trouvait ça particulièrement ingénieux.

La maison ressemblait à tout ce que l’on pouvait attendre d’une masure de l’époque, quand il n’y avait ni eau courante ni électricité et surtout ni Wifi. Les meubles étaient magnifiques, fait et gravés à la main. Ils supportaient divers documents, des manuscrits, des napperons et de la vaisselle. Elana trouverait des habitudes comme sur Terre. Sa jeune amie venait d’ôter ses bottes avant de courir en direction de la cuisine d’où émanait une odeur délicieuse. Par mimétisme et politesse la française retira ses chaussures, appréciant cette étrange sensation de fraîcheur et de chaleur sous ses pieds nues du sol en pierre.

Aulbeck se trouvait là, en compagnie d’Aleya qui le secondait sur un plan de travail.
« ELANA A FAIM !!! » s’écria joyeusement la chasseresse en entrant dans la salle. Elle sauta dans les bras de son père qui la serra contre son coeur avec tout l’amour du monde. Elana roula des yeux, elle n’avait strictement rien dit sur cet état et voilà que Vyme fait passé le siens pour celui de son invité. Mais à y réfléchir, l’odeur de la pièce commençait à lui donner quelques gargouillis. Aleya offrit un sourire tendre en voyant cette scène et s’approcha d’Elana pour la serrer contre elle. Avec moins de familiarité, évidemment.

« Bienvenue chez toi, Elana l’Atlante. » lui dit-elle chaleureusement. “Chez toi” cela lui sonnait étrangement aux oreilles et une belle mélodie dans le coeur… elle n’avait plus de chez elle a vraiment parlé, maintenant si et elle en était touché.
« Merci. »La française, lui rendit son étreinte, elle acceptait avec grande facilité d’être touché par des personnes qu’elle avait accepté comme étant dans sa “meute”. Ce qui était un contrat assez flagrant avec son habitude, puisqu’elle évitait le contact. De toute manière, dès qu’elle fait des gestes ou les accepte ce n’est pas anodin et montre son attachement. Cependant, et malgré le fait qu’elle aurait bien aimé montré son attachement envers “Nounours”, le simple contact trop proche d’un homme lui était impossible encore. Elle prenait beaucoup sur elle, elle devait le reconnaître… et elle décida d’aller à l’encontre de l'alarme dans sa tête pour faire un geste amicale et plus retenu envers Aulbeck, qu’elle était contente de voir.

« Quels bien étranges vétûres que voilà. Mais à visage bien plus rayonnant qu’à notre précédente rencontre. Bienvenue ! » Ajouta Aulbeck.
« Oui vétements civils. » dit-elle comme une simple évidence. Ne rebondissant pas sur son air plus “rayonnant”. Faut dire que ce n’était pas les même conditions et la même forme physique.

« Tu nous as fait des rouleaux ? » S’extasia Vyme. « VRAIMENT !!! »
Le père lui fit un clin d’oeil complice et il se retourna pour continuer sa cuisine. La chasseresse était aux anges et elle prit le premier plateau pour le présenter sous le nez d’Elana. Un simili de Nems à la viande avec du fromage fondant. Le tout n’avait pas encore été passé au grill.
« Imagine cela à doux feux, prêt à être dévoré. Nos estomacs refuseront de quitter la demeure !! »
« Trop bien ! » Elle adorait tout ce qui passait au four ! Et au vu de la composition du repas, elle savait d’avance qu’elle allait adorer ça et en manger jusqu’à ce qu’elle roule ! Enfin, elle serait peut-être déçue du fromage qui ne serait pas à la hauteur de son pays natal, mais qu’importe, de la viande, de la feuille de brique et du fromage c’est l’association parfaite pour faire un repas 100% protéines !
« Et à cause de ce repas, nous n'irons pas à l’Antre… c’est une stratégie pour me garder ici ? » dit-elle malicieuse.
Vyme s’apprêtait à lui répondre. Avec son entrain habituel, son sourire, elle avait ouvert la bouche avant que son regard ne rencontre celui de quelqu’un d’autre au fond de la pièce. Alors elle se tût en haussant les sourcils dans sa direction.
« Comportement plus déshonorant que cela, Elana L’Atlante, nous te laisseront goûter les beautés de l’Antre. Nous ravirons ton estomac et t’offrons un beau toit. C’est tout cela qui fait stratégie à te garder en ces lieux...à ne plus vouloir revoir ce triste îlot de fer qui fait pâle foyer à comparaison de nos attentions. »
« Reltiss ! Je suis jalouse ! Tu n’es poète que pour moi ! »
« Je n’apporte que soutien à la volonté de notre jeune chasseresse. »

Elana marqua un temps d’arrêt observant Reltiss qu’elle n’avait pas vu immédiatement. Il ferait un bon caméléon celui-ci. Il arrivait que parfois, elle mette un peu de temps à bien comprendre les dires des personnes et plus particulièrement des Natus avec leurs phrasés bien plus lourds que l’anglais. Néanmoins, elle avait bien compris les sous-entendu et surtout l’attachement que semblait apporter cette famille recomposée d’après-guerre à sa petite personne. Elle en était gênée surtout que le Natus soulignait que Vyme aimerait qu’elle habite chez eux. Mais cela n’était pas possible. Peut-être quand elle prendrait sa retraite où quand elle ne pourrait plus livrer bataille pour Atlantis. En tout cas, la Française ne répondit rien, gardant le silence, mais ne cachant pas son petit rictus modeste et touché.

Aleya abandonna sa tâche en cuisine pour prendre son homme dans ses bras et le serrer fort contre elle. Une femme tout simplement amoureuse qui aimait le voir rentrer chez lui même si sa vareuse était débraillée et qu’il sentait très fort la transpiration.
« Hmmm….tu gâtes nos narines, mon lien. »
« Je refuse le bain. Nous sommes né de la pierre. Non à tremper dans l’eau. » Mima Reltiss sans réelle conviction.
« Alors c’est à moi de convaincre ? »
L’homme acquiesça avec un petit “hm-hm” complice. Aleya eût le regard brillant et son sourire s’élargit. Elle se retourna vers le Nounours qui continuait ses préparations.
« Cher ami, j’abandonne honteusement ce devoir de cuisine. La propreté de mon lien est affaire d’état. »
« Tant que vous faites silence à vous honorer. C’est à régal que nous invitons Elana, non de vos vigueurs de Natus énergique à repeupler la Magna. »
Les deux concernés rièrent avec le père de Vyme. La boutade était bien placée dans la situation, assez comique, et ils s’éloignèrent dans le couloir. Aleya avait claqué l’arrière train de son homme comme pour lui intimer l’ordre d’aller plus rapidement au bain, le traitant de garnement impuissant. Ce à quoi il lui répondit que le garnement l’était obstinément pour continuer de connaître la douceur de ses mains.
Un amour sincère, palpable, avec des petites attentions et une vie qui se faisait en-dehors de la guerre.
Elana les regarda partir, se disant qu’elle avait l’impression d’être réellement en famille ou du moins dans un contexte bien loin de la guerre et du travail. Cela avait une saveur étrange et à la fois rassurante, comme s’il avait un peu de normalité dans cette vie loin de sa terre.

Une porte s’ouvrit et le visage d’Artus apparut.
Il sourit immédiatement en voyant le petite scène d’amourette entre Reltiss et Aleya. D’ailleurs, la jeune femme venait de sauter sur le dos de son compagnon, le traitant de faible monture. Et forcément, Reltiss eut à coeur de défendre son image de “solide monture” en terminant le chemin qui menait aux bains.
Le jeune homme avait les bras chargés de rouleaux de parchemin et de tubes protégeant visiblement ses chefs d’oeuvre. Il se débarassa tant bien que mal de ses bottes et vint dans la cuisine, là où son regard brillant s’était rivé sur Elana depuis le début. Le jeune homme s’éclaircit la gorge et il déclara d’une voix presque parfaite :

« Bienvenue...Elana...L’Atlante ! »
D’une voix soignée, qui n’était plus brisée par l’absence d’exercice, Artus avait un timbre de voix complètement différent et presque mignon avec l’effort qui demeurait nécessaire. Vyme se colla dans ses bras pour l’accueillir et le féliciter en même temps. Artus poussa un léger cri en perdant la moitié de ses dessins.
« Devons-nous lui dire que tu as fait long entraînement en cette phrase rien que pour ce jour ? »
Il secoua négativement la tête avec le sourire.
« Tu viens...de le lui...dire...traîtresse ! »
« Chasseresse ? »
« Chasseresse traitresse ! » Rectifia-t-il.
« Tu as fait si bon travail. Quelle joie de pouvoir discourir avec toi ! »
« Oui ! »

Artus se détacha de Vyme qui le monopolisait un peu et il s’approcha de l’Atlante qu’il reluqua un peu.
Elana qui était resté comme à son habitude aussi droite qu’un piquet, avait tourné la tête vers le dernier habitant qui manquait de cette maison. Elle lui fit un rictus simple, même si elle était contente de le voir, celui-ci s'élargissait un peu plus quand elle entendit qu’il parlait d’une manière bien plus assuré. Elle était ravie qu’il ait fait autant d’effort pour s'approprier une voix qui était agréable à entendre. En tout cas, Vyme venait de vendre ce pauvre artiste et Elana secoua un peu la tête. À son goût il aurait été plus préférable qu’elle ne l’affiche pas ainsi, car elle ne savait pas comment réagir face à cette déclaration. Mais cela restait un confort, un confort pour elle et ses relations sociable que mal géré. Il fallait qu’elle s'habitue à cette franchise qu’elle adorait et aussi qui était déstabilisante. Si Will l’avait accompagné il serait mort de jalousie avec tous ses Natus qui semble la trouver à leur goûts.

« Elana l’Atlante est tel en mes souvenirs. Mais son...regard...continue de dissimuler la beauté en dedans. Est-ce que tu...as...essayé ? »
Elana arqua un sourcil ne comprenant pas immédiatement. Son salut vint de la chasseresse qui s’était retrouvée dans une situation où elle alternait son regard entre Artus et son père. Après s’être mordue les lèvres, un peu génée, elle s’invita dans la conversation et coupa le dessinateur.
« Pourquoi ne pas lui montrer ta chambre, tes essais ? J’ai requête à faire à Père et... »
« Tu veux être...seule. » Compléta Artus en souriant.
Il regarda de nouveau Elana.
« Vous venez ? Je vais vous montrer mes...oeuvres. Et vous me direz...Elana l’Atlante...ce qu’est signification de vos...vêtures. D’accord ? »

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Mer 24 Juil - 20:06

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Le jeune homme l’invita poliment à le suivre. Elana lança un regard curieux vers Vyme se demandant bien pourquoi soudainement, elle avait besoin de parler avec son papa ours… Puis elle se souvenu de l’invitation de son “lien” et elle fit un clin d’oeil à l'adolescente, avant de prendre le pas d’Artus.
« Tu parles de mieux en mieux. Continue ainsi. » dit-elle pour rebondir sur ses efforts qu’elle devait souligner.
« Merci. Quand on reçoit...offrande. On s’en montre digne. Il ne faut pas...gâcher. Alors je m’entraine...toujours. J’ai espoir de parler...comme...tous bientôt. »
« Tu es en tout cas sur la bonne voie. » Il avait un jeu de mot en plus. En pensant aux efforts d’Artus, elle garda pour elle un élément : qu’il faudrait que certain perdent la voix pour qu’ils puissent mesurer la chance de s’exprimer au lieu de dire des conneries.

La maison était assez grande puisqu’elle avait été réhabilité pour cet usage. Du couloir qui servait ordinairement pour un passage massif, ils se sentiraient petit en le foulant à deux. Côte à côte, Artus parla lentement mais avec un beau timbre pour savoir si elle avait fait bon voyage et comment elle trouvait la Magna. La caporale, lui répondit en chuchotant, ne savant pas pourquoi, mais elle ne voulait pas déranger les deux tourtereaux en train de se frotter pour briller et pour s’aimer. Elle lui avoua qu’elle trouvait ça fascinant et à la fois très étrange de ne pas voir le ciel, voir même un peu oppressant.
Pendant le chemin, le regard d’Elana passa par l’embrasure d’une porte entrouverte et elle découvrit la salle des bains.
Comme ceux qu’elle avait vu dans le fortin Natus, un très grand baquet en bois d’eau fumante leur servait de bain. Les deux tourtereaux lui tournaient le dos. Et si elle aurait pu penser qu’ils profitaient de cet instant pour faire des galipettes, elle découvrit que la réalité était tout autre. Ca n’avait été que de la blague lorsque Aulbeck parlait de cris. Ce n’était pas des soupirs et des plaintes consommés dans un acte.

En réalité, Reltiss s’était installé à genou, la poitrine contre la paroi de bois. Il laissait paraître son dos meurtri d’une telle faille et d’une telle série d’éclats qu’il n’en restait qu’un amas cicatriciel. Ses muscles, sa colonne vertébrale, tout avait été déformé par cette blessure impressionnante.
Par la porte entrouverte, Elana voyait ce massacre et elle comprenait véritablement pourquoi Reltiss ne voulait pas se laver. L’eau chaude lui faisait peur et il souffrait du contact humide sur sa peau abimée. En belle femme nue qu’était Aleya, lui tournant aussi le dos, elle appliquait un linge sur lui avec une infinie douceur. Mais il suffisait de percevoir les tremblements spasmodiques et les soupirs du tirailleur pour comprendre qu’il ne vivait pas un beau moment. Aleya était douce, minutieuse, séduisante. Elle tentait de faire de cet instant de douleur quelque chose de sexy. Un petit souvenir qui se teintait d’une compensation que l’homme appréciait malgré la souffrance.
Elle ajoutait à ces moments difficiles des caresses et des gestes d’une grande tendresse. Il avait suffi de cette scène pour qu’Elana découvre Reltiss dans une position de faiblesse et bien moins sûr de lui. Il respirait fort et il avait mal. Nul doute qu’il n’acceptait que sa femme pour s’occuper de son dos. Et personne d’autre…

Artus s’était arrêté. Il attendit silencieusement la jeune femme sans l’appeler.
Elle constatait une forme de logique. Cette famille s’était recomposée après-guerre et elle découvrait les meurtrissures qu’ils avaient tous ramenés de ces périodes horrible.

Elana resta interdite quelques instants, avant de se sentir honteuse de regarder avec autant d’indiscrétion cette scène qui ne devrait pas être vu par quelqu’un d’autre que la femme du blessé. Bien entendu, milles question lui venait en tête… mais, elle ne voulait pas les poser. Elle frissonna un peu et détourna le regard pour presser le pas. Elle aurait préféré les surprendre en amazone que là. Mais, au moins, elle savait que la guerre avait fait des ravages encore “chaud” et que la force de Reltiss était encore plus grande. Cet homme devait lutter chaque jour pour marcher et rester droit alors que son dos le malmenait et lui rappelait les horreurs passé. Elle n’aurait pas aimé qu’on la surprenne ainsi, alors elle s’éloignait autant par respect que par pudeur. En tout cas, cette scène ne franchirait pas les portes de ses lèvres, qu’elle se mordit, oubliant qu’il avait un témoin. Elle se tourna brusquement vers l’artiste, pour le sonder.

Artus avait forcément compris.
Il reprit le chemin avec Elana et attendit qu’ils soient suffisamment éloignés pour parler.
« Ils se battaient...dans l’Antre du Dévoreur...pendant la Guerre des Sables. Mais...c’était des reflets...qui sont venus. Ils avaient des boules de métaux qui font du feu. »
Il la regarda.
« Un des vôtres à dit...un jour...que ça s’appelait Na...na ? Nabalm. »
Elana ouvrit de grands yeux de surprise. Le Napalm, l’une des pires abomination niveau armement, tellement, cela faisait des ravages. « Du Napalm… » Corrigera t-elle sombrement. C’est de l’armement Atlantes qui avait fait ce désastre sur le corps de Reltiss...quelle honte de voir un allié souffrir d’une technologie qu’il n’aurait pas dû connaître. Cette arme était interdite par toutes les conventions et elle était stupéfaite d’entendre qu’il en ait ici…
« Comment les clones ont pu l’utiliser ? Nous sommes pas censé en avoir… »
« En...copiant. » Lui répondit l’artiste en ajustant la prise de ses documents qui débordaient. « Ils disaient que le...dévoreur...avait copié beaucoup d’armes...à vous. Même...ce qui ne devait pas...être. »
Artus pencha la tête de son coté.
« On était loin...heureusement. Mais...au combat. Aleya a rencontré...un reflet. Copie de l’honorable...Allen. Mais elle n’a pas...tenu. Le reflet l’a martyrisé de ses...poings. Nombre bosses...boursouflures...tellement partout. Partout...qu’Aleya n’avait plus...de visage humain. »
Il marqua une pause.

Elana réfléchissait en même temps qu’il parlait… si les Wraiths avaient copié les armes, soit, cela était un fait. Mais du Napalm, normalement Atlantis n’en possèdent pas. Si s’était le cas, c’est que ça craignait ou qu’ils avaient une dérogation pour détenir une arme interdite. Sinon, ils avaient copié les éléments dans les souvenirs de Matt et Allen, mais aucun des deux ne savaient comment en fabriquer ? Si ? Ah moins que les Wraiths avaient eu les données…ah oui les morpheas, cette histoire de créature qui prenaient autant l’image que les souvenirs des personnes… il avait des spécialistes, des mineurs et des génies militaires qui eux savaient tout ça… et surtout il avait une base de données incroyable sur Atlantis, pour la création d’arme …
Elle sera un peu les dents, imaginant Aleya sans visage.
« Elle a réussi à retrouver un visage humain… » la chirurgie Atlante était peut-être passé par là aussi.
« La tempétueuse. Nous...avons demandé son...aide. Et elle a fait aller Aleya sur l’île de fer. Nous ne l’avons plus revu...longtemps. Grande inquiétude pour nous. Et...pourtant...elle nous est revenue...avec beauté renouvelée. Une fois par long-cycle, elle fait parvenir à la tempétueuse des roses de feu. Pour dire merci... »

L’artiste marqua une pause. Il regarda en direction des bains et reprit.

« Quand il y a eut le grand tonnerre. Reltiss avait feu au...dos. Mais il a préféré tuer le reflet...et porter Aleya à l’abri. Pour qu’elle soit sauve. Et puis...il a vu. Il a vu un rond de fer rouler vers lui. Alors il a tourné le dos. Tenu la belle Natus dans ses bras. Bouclier de son dos. Jusqu’à vacarme. Grâce à cela, Aleya vit. Et les Trois l’ont maintenu en vie jusqu’à...l’opé...opération...chirnicale. »
« Chirurgicale » dit-elle doucement en décrochant bien toutes les syllabes pour l’aider. La seconde responsable médicale et son équipe avait fait un sacré boulot, puisque le visage d’Aleya était parfait. « Reltiss a eut beaucoup de chance de survivre à ça... » et cela expliquait aussi pourquoi sa femme lui portait autant de soin pour le bain, autant pour l’aider que pour le remercier de lui avoir sauver la vie. La plus belle preuve d’amour qu’on puisse avoir selon la française, donner sa vie pour quelqu’un.

« J’en suis heureux...c’est homme...bon. »
Artus se tourna pour faire face à une porte en bois finement gravé. Quelqu’un avait accroché dessus un parchemin sur lequel une belle écriture calligraphique désignait “Chambre d’Artus”. Le dessinateur fît un petit signe à la jeune femme pour lui demander son aide puisqu’il avait les mains prises et il entra en premier pour déposer sur une table centrale tous ses dessins.

Elana découvrait une salle assez grande. Le lit et l’armoire ne prenait que peu de place finalement, le reste étant occupé par différents bureaux et table d’artiste pentue. Un coin servait de réserve pour ses différents papiers et mine de carbone. Elana se fit la remarque que cela allait lui changer la vie d’avoir des crayons. En pensant à ça, elle jouait un peu avec ses bretelles de sac. La table qui servait probablement pour le dîner d’une famille à l’époque était surchargée de parchemins roulés et de tubes de rangements. Les murs étaient devenu à l’image d’un musée une succession d’oeuvre d’art présenté. Généralement la famille recomposé, on y retrouvait des scènes de vie très agréables capté par le regard d’Artus. Dans son souvenir, il les avait un peu embelli. Mais l’amour sincère entre Reltiss et Aleya s’y trouvait bien. Tout comme le regard brillant de fierté d’Aulbeck alors qu’il chatouillait la nuque de celle-ci. L’expression surprise et joyeusement enfantine de celle-ci était très bien représentée.

Enfin, au centre de la pièce principale, un long divan de velours formait un étrange piédestal sur lequel toute l’attention convergeait. Depuis le plafond, un halo provenant d’une concentration de pierre à feu apportait un éclairage parfait pour faire sortir les détails. C’était là que les modèles se présentait pour Artus à l’époque. La poussière montrait que cela faisait un certain temps qu’il n’était plus utilisé.

Elana avait observé minutieusement la pièce, avant de regarder le sofa. Il avait une chambre/atelier combinant les deux et elle se demanda s’il ne profitait pas aussi de son lit avec ses muses. Cette idée, l’amusa un peu, un cliché très terrien des artistes qui aiment faire poser des jeunes femmes. Elle déposa son sac à côté du lit, pour marcher vers les différents croquis du Natus, captant avec intérêt le réalisme et le détail des œuvres.
« Je ne suis pas une grande amatrice d’art. Mais je dois dire que tu es très doué pour dessiner avec autant de réalisme … Tu n’as jamais essayé de faire des dessins abstraits ? »
« Ass...trait ? » Demanda-t-il, complétement perdu.
« Des dessins qui n’ont pas de formes réalistes. Qui ne représente pas des scènes spécifiques... »
« Je préfère dessiner...ce que je...vois. »
Il tria un peu sur l’un de ses bureaux et fini par ouvrir un grand tiroir pour retrouver son dessin. Il le tendit à Elana avec une certaine fierté. Elle se découvrit en tenue, le sac sur le dos, l’air résolument combattant au milieu d’un champ de bataille. C’était le jour où elle avait terminé sa manoeuvre avec Calahan, juste avant de retourner sur la cité. L’oeil d’Artus, bien sûr, apportait quelques retouches et des améliorations. Mais Elana présentait sur ce cliché comme une guerrière solide et sûre d’elle. Et cette représentation lui plu énormément, comme le témoigne les petites étoiles discrètes dans son regard délavé.
« Tu es gentil de ne pas avoir ajouté la saleté sur mon visage. » dit-elle avec un peu d’humour pour masquer son émotion. Elle avait encore le visage rivé sur ce dessin, certe la représentant, mais il était magnifique, elle avait presque l’impression de voir une photo en noir et blanc.

Artus lui répondit d’un sourire charmant.
« C’est toi. Donc...c’est...à toi ! »
Elana lui sourit et le remercia avant de le rouler soigneusement, qui allait rejoindre le premier dans sa chambre. Elle l’avait mit sous verre sur son bureau pour se rappeler la famille Natus. Même si elle préférait ne pas voir sa tronche à chaque fois.
Il regarda autour de lui, cherchant visiblement à ajouter quelque chose.
« Je peux mander...service ? »
« Dit-moi. » affirma-t-elle en se relevant, lui faisant face.

Artus regarda son divan couvert de poussière.
S’il avait un peu de mal à formuler sa requête, il n’en ressentait pas de honte ni de crainte. L’un des bons cotés d’être un Natus, c’est que les sujets sensibles étaient toujours abordés avec sincérité.
« Quand tu ne souffriras plus. Le crime de Mauvel...que l’oeil d’un homme ne...te fera plus mal...en dedans. Je n’ai jamais...dessiné beauté du corps...Atlante. »
Il marqua une pause avant d’ajouter.
« Quand tu ne souffriras plus. Tu...accepterais de...me laisser te dessiner...dans toute ta beauté de...de femme Atlante ? »

Le regard bleu de la jeune femme migra vers le divan, s’imaginant dessus… nue. Elle eut une moue digne d’un chat qui retrousse légèrement les babines. Non, elle ne se voyait pas attendre là-dedans qu’on la dessine. Cela n’était pas vraiment de la pudeur, mais l’intention porté sur elle qui la dérangeait, elle n’aimait pas être sous les feux de projecteurs, même si dans un sens, elle adorerait être mit en avant pour ses actions militaires, être un modèle. Un paradoxe dans un sens. Son regard alla sur l’artiste, elle allait refuser et lui dire non, était difficile. Mais, elle savait que ce peuple demandait que la franchise et en conséquence elle n’allait pas faire de détour. Et puis dans une demande il y a le risque de recevoir un non.

« Non. Il y a bien plus belle femme Atlantes qui seront des modèles plus magnifique que mon corps. Le mien n’est pas une œuvre d’art. Il est l’œuvre du terrain. Tu mérites une plus belle muse. Une femme qui sera plus représentative. » Et puis elle n’était pas épilé comme un bébé tout frais. Sauf pour les éléments essentiels comme les bras et les jambes. Enfin bon, elle n’était pas certaine que cela est déterminant pour les Natus. Et franchement, elle n’aimait pas être sans “poil” a cet endroit… loin d’être niquel et parfaite comme les magazines. Bref une femme lambda quoi. Elle secoua sa tête, elle avait de bien drôle de pensée et cela était pénible.

Artus fit la moue, légèrement déçu par la réponse mais l’acceptant comme tout Natus. Il acquiesça tout en ajoutant :
« Il faut avoir l’oeuvre entre...les mains...pour le juger ainsi. Mais...soit, respect de ta volonté, Elana l’Atlante. »
« Mouai. C’est comme dire que si tu n’as jamais essayé c’est que tu ne peux pas juger. Mais bon. Merci de me l'avoir proposée. » dit-elle simplement. Au moins, il insistait pas… elle repensait à Will… si elle avait accepté il aurait payé le prix fort pour obtenir ce dessin et le mettre dans le top 1 de ses revues cochonnes ! Et cela lui donna une idée… mais elle ne la prononça pas à haute voix, dans les deux cas cela allait la gener… Surtout pour faire une blague à Will, avec un faux dessin d’elle toute nue. Elle regarda Artus.
« Aulbeck perçoit comment le futur lien de Vyme ? » elle changeait complètement de sujet. Mais cela l’intriguait de savoir comment les Natus percevait les relations parent/enfants quand ces derniers devenaient des adultes.
« Oh. » fit-il, un peu surpris par ce changement. Mais il était également salutaire pour lui puisqu’il ne savait pas comment rattraper le petit malaise qui s’était installé.
« Très exigeant. Trop...je dirai. C’est dernière famille, il veut le meilleur parti pour Vyme. Alors...il surveille. T’en souviens-tu ? Alors que tu approchais pour rendre la fausse flèche ? »
« Oui, j’ai eu du mal à lui faire comprendre que je blaguai. » elle n’était pas étonné qu’il est protecteur et exigent, beaucoup de papa le sont avec leurs filles, les Natus ne devaient pas échapper à la règle surtout que bon nombres d’enfants étaient mort durant la dernière guerre.
« Il faut...comprendre. » Expliqua-t-il en rangeant un peu ses affaires et ses oeuvres d’arts. « Vyme a été emporté...par les pointes...volante. Aulbeck et ses deux liens. Béatryl et Klayrie sont allées à la guerre, avec lui, récupérer leur...enfant. Vyme. Il a souffert mille maux...de les perdre toutes les...deux. »
Artus soupira.
« Vyme est dernière famille de ses...liens. Alors il protège...de toute son âme. Il a confiance en sa fille pour...choisir solide Natus. Mais...il exige devoir et protection...envers elle par...son futur lien. »

Elana en apprenait un peu plus chaque minute sur cette famille et elle n’était pas mécontente d’en savoir plus sur eux. Même si ces éléments étaient douloureux, ils faisaient partis de leurs histoires et de leurs vies en tant que personne. Elle se demanda si la perte de ses deux mères n’avait pas une conséquence directe avec l’adoration qu’avait Vyme à son égard… Elle comprenait parfaitement l’attachement et la peur de perdre son enfant de “nounours”.
« Je comprend. J’espère qu’il appréciera le lien qu’elle a choisit. Il a l’air bien ce garçon. » dit-elle en toute franchise avant de se baisser pour reprendre son sac.
« Il n’est pas de famille de grand...renom. Mais porte belles...valeurs. Reltiss et Aleya le trouvent...parfait pour premier lien. Ils se voient jeunes en Vyme et lui. »
« Tu voulais savoir pour mes vêtements ? Ce sont des vêtements civils. Nous avons nos uniformes militaires et nos vêtements de tous les jours. Une amie, m’a dit de venir en tant qu’”Elana Ravix” et non “la caporale Ravix”, pour m’aider à me soigner. En gros être une personne et non une arme. » cela était dit de but en blanc. « Je pensais que vous aussi vous auriez deux type de vêtements et que cela n'attirerait pas autant les regards. »

Artus se mit à réfléchir et il sourit en comprenant.
« C’est...intéressant. » lui confia-t-il. « Nous vivons dans l’uniforme...et portons autre habit pour embellir. Dans les arènes de l’Antre ou, surtout, consécration du lien. Mais vous...c’est inverse...vous portez l’uniforme qu’au...combat. »
Il leva le regard et l’abaissa, observant la tenue d’Elana.
« Voilà amie fort avisée. Je suis...heureux de rencontrer...Elana la femme. Pour soigner crime de Mauvel c’est...bonne piste. »
« Oui… J’espère que cela marchera. » En repensant à l’Antre, cela lui donna une petite boule au ventre qu’elle voulut retirer avec de l’humour
« Heureusement que Vyme n’est pas là à entendre cela, sinon elle te commenterai mes sous-vêtements. » Dit-elle en roulant des yeux, sans remarquer qu’il pouvait avoir un sous-entendu coquin. Faut dire que la réaction en extase de la jeune femme en voyant ses dessous, avait arraché certes de la surprise mais aussi de l'amusement de la part de la française. Comme quoi la lingerie n’avaient pas encore contaminé les Natus. Mais Elana est ainsi, il lui arrive souvent de sortir des choses à double interprétation sans pour autant le faire exprès.
« Vous… torturez mon âme...d’artiste. Et ma proposition...refusée. » rétorqua Artus en feignant une profonde déception.
Cela fit tiquer Elana qui se crispa un peu, eh bien “merde”, elle avait encore fait une allusion ? Elle jeta un regard au Natus, remarquant qu’il la vouvoyait toujours, oui elle cherchait une échappatoire et se demanda bien pourquoi, elle était la seule à dire “tu”.
« Navré. » Elle le regarda plus attentivement
« Tu es vraiment déçu ? »
« Non. C’est choix qui t’appartient et...nul commentaire à y dire. Pourquoi s’excuser de vérité ? » il haussa les épaules. « Bien bête serais-je de porter...griefs...à Atlante affligée du crime de Mauvel. D’autant que...je ne demande pas dessin habituel...mais ouverture du corps. Très...intime chez Atlantes. Je le sais. »
Il était culturel de s’excuser. En réfléchissant ont s’excusait pour un peu près tout, même si cela n’était pas de sa propre responsabilité. Finalement, les excuses terriennes n’étaient pas un peu fades et sans valeurs à la longues ? Peut-être bien, elle se questionna à cet instant. peut-être que finalement les Atlantes sont de gros susceptibles depuis tout jeunes et que dire « désolé » est une manière de ne pas s’affirmer et de ménager l’autre qui n’a pas besoin de l’être ? Bonne question.
« Je ne suis pas particulièrement pudique. C’est d’être le centre d’une attention qui me gêne. Et je ne me vois pas nue sur un sofa à me faire peindre. » Elle haussa les épaules, elle pourrait lui répéter qu’il avait d’autre modèle bien plus beau. Mais, elle lui avait déjà dit plutôt. « On va les rejoindre ? » elle avait hâte de leur donner leurs cadeaux surtout Artus qui allait pouvoir encore faire plus de merveilles avec ces crayons.
« Nul besoin de le répéter. J’ai voix défaillante mais pas...oreilles. » lui répondit-il en souriant.
« Voilà que je tourne en boucle commes les mamies » dit-elle en ricanant.
Il lui ouvrit la porte de sa chambre.
« Car tu veux certitude du message en moi... » fît Artus, visiblement convaincu. Et Elana hocha la tête, cela devait être la raison initiale et involontaire de son esprit. « Je n’irai pas à rencontre Atlante à chercher qui...par multiples demandes...acceptera d’ouvrir l’image de...son corps. Si, un jour...tu songes le moment venu...tu n’auras qu’à...m’écrire. »
Il haussa les épaules en sortant.
« Il y a bien d’autres...arts à dessiner...pendant ce temps. »
Elle passa la porte en l’attendant dans le couloir.
« Pourtant je suis certaine qu’il y aura des Atlantes enchantées de faire ça. Mais si je change d’avis je te l'écrirai. » si elle sort ça à Rita, l’Italienne allait se faire un malin plaisir à la charier et qui sait… peut-être même lui jouer un tour pour qu’elle se retrouve à faire ça sans qu’elle le sache. Du genre à convaincre Ruth d’écrire une lettre à Artus acceptant ce moment. Et de pousser Iza à organiser une soirée fille coquinerie pour choisir la dentelle la plus sympa pour le moment.
Quand l’Italienne avait décidé, elle ne s’arrêtait pas pour essayer de débrider Elana. Surtout elle...

Le temps s’était écoulé plus vite qu’elle ne l’aurait songé.
Guidé par Artus avec qui elle échangea un peu, notamment sur ce qu’il s’était passé durant ces deux derniers mois, elle atteignit le salon principal. Elle trouva le père de Vyme en train de disposer les couverts avec un Reltiss propre comme un sous-neuf. Il jeta un regard en direction d’Elana et lui fit un petit clin d’oeil. Elle se demanda à cet instant s’il ne savait pas qu’elle s’était arrêté devant leur porte en les observant, elle eu un peu de rouge très discret sur ses joues blanches. Pendant ce temps, Aleya était en train de remplir des petits verres d’un breuvage à la couleur pourpre. L’odeur des rouleaux tant acclamé par la chasseresse se devinait jusqu’ici, cuisant lentement à feu doux et laissant une odeur délicieuse agréable.

Puis Elana se rendit compte du changement soudain de regard du père. Pas hostile mais franchement plus dur lorsqu’il remarqua l’entrée de prétendant. Luhold était sur son trente-un, dans sa vareuse de tirailleur briquée et aux boutons parfaitement lustrés. Il avait même tenté de gommer un peu sa chevelure pour qu’elle donne l’air un peu plus ordonnée. A son bras droit se suspendait une chasseresse ravie qui l’attirait un peu trop vite vers son paternel.

« Bonjour tirailleur Aulbeck. » fit-il, sûr de lui, mais malgré tout un peu intimidé.
« Tirailleur Luhold. » fit-il en réponse. « Votre pèche a-t-elle été bonne ? »
« Certainement. » répondit-il avec une pointe d’humour, relevant son bras duquel s’accrochait Vyme.
Aulbeck leva un peu la tête, comme pour noter que c’était un trait d’humour acceptable, mais il n’esquissa même pas un début de sourire. Le jeune Natus n’était pas dans une optique de duel puisqu’il comprenait la position d’Aulbeck. Mais ses épaules s’affaissèrent très légèrement en remarquant qu’il n’avait pas fait mouche.

Elana trouvait dur Aulbeck envers ce jeune homme. Mais, pourtant cela n’était pas surprenant, si elle avait ramené un jour un homme officiellement chez elle, sa propre mère aurait été aussi ferme que le Natus. Mais, cela n’était jamais arrivé, Elana n’avait pas eu d’amour pérenne et l’armée n’y aidant pas. Peut-être qu’un jour, elle aurait pu si Eric avait été encore en vie, mais elle le voyait plus comme un frère que comme en amant. Le seul qui aurait pu donner un peu plus était peut-être Liam Sandon. En y repensant, il lui plaisait bien, même si elle ne voulait pas le remarquer. C’est son absence qui l’avait fait prendre conscience qu’elle aurait aimé qu’il aille plus loin dans ses attentions. Mais pas au point d’en être amoureuse. Un peu crush comme on peut tous avoir. La française décida de donner un regard d’encouragement au jeune Natus qui devait faire ses preuves pour que l’ours de la famille accepte l’idée que sa petite libellule ait trouvé un homme avec qui papillonner. Aussi difficile était le premier contact, Elana était certaine que l’amour que portait le père pour sa fille ferait accepté que très vite le pécheur. Même si le visage barbu de l’homme resterait un long moment froid.

Heureusement, Reltiss et Aléya intervinrent immédiatement, cassant le malaise naissant. Ils souhaitairent la bienvenue avec une chaleur qui remplaça l’environnement plus discutable et la bonne humeur s’installa très rapidement. Chacun se plaça devant la table et prit un verre.

« En cette soirée, nous honorons notre jeune chasseresse qui obtient sa place dans le terrain de chasse le plus disputé de la Magna. » déclara Reltiss en levant son verre.
« En ce jour, nous honorons la venue du jeune Luhold. Puisse-t-il être aussi solide que le présage sa fière allure. »
« A mon Luhold dont la fière allure atteste de sa force !!! » Contre-attaqua gaiement Vyme en regardant son père d’un air amusé.
Aléya leva son verre.
« A Elana L’Atlante, notre hôte distinguée. Puisses les Trois et les Candides lui rendre la légèreté et ôter de ses épaules le poids de Mauvel. »
« A notre famille, vie et prospérité ! »
Elana tourna la tête vers Artus qui avait dit cela d’une traite sans difficulté, elle lui fit un rictus, c’était à son tour sur laquelle les regards convergeaient.
« Aux progrès d’Artus qui bientôt nous chantera une chanson. Et à vous tous, pour m'accueillir dans votre famille qui chaque jour s'agrandit. » Dit-elle en levant son verre, puis son corps. Elle avait mis son sac à côté d’elle, et elle le sortit le déposant sur sa chaise, pour l’ouvrir et tendre deux petits paquets vers Reltiss.

Sur le moment, tout le monde avait été très étonné. Les verres levés retombèrent au niveau de la table alors que tous les regards convergeaient sur le sac. Elana venait d’interrompre les voeux habituels du début d’un repas mais personne ne lui en voulait. Ils étaient tous intrigués par ce qu’elle faisait.

Reltiss en premier reçut son cadeau : un mini extincteur et l'aiguiseur de lame
« A tes prochains repas qui ne seront plus brûlé, mais surtout au tranchant de ta baïonnette. » elle saisissait ce moment pour donner les présents et surtout leur faire un hommage à chacun. Elle donna un cadeau en forme de bouteille, sa fameuse bière artisanale à Aulbeck.
« A ton ventre qui ne souffrira plus de solitude. ». Ce fut au tour d’Aleya avec une boite carré un peu lourde, laissant sous-entendre une pierre
« À ton amour pour les belles choses qui se dévoile de l’intérieur » L'améthyste lui allait encore mieux, suite à son histoire où elle avait été déformée (même si elle avait retrouvé sa beauté) et que seul sa beauté intérieur subsistait. Elana sorti le présent pour Artus, rectangulaire et pas très épais.
« À ton talent qui se renouvelle de nouvelle technique. ». Puis elle finissait pas le paquet le plus imposant pour Vyme, contenant une robe.
« A ton cœur qui bat pour une nouvelle personne. » Elana s’était appliqué à trouver un petit mot pour chacun personnifié avec son cadeau. Se creusa la tête la veille, pour finalement improvisé aujourd'hui, saisissant le bon moment. Elle prit place les laissant découvrir. Bien entendu les présents étaient emballé dans un papier cadeau sobre et argenté.

Elana pouvait se féliciter de faire carton plein.
Les Natus s’étaient emparés des cadeaux, chacun de leur côté, touché par cette attention et observant avec attention la nature des différents objets. Reltiss ria de bon coeur pour l’extincteur, comprenant qu’il servait à éteindre un feu même si la technologie lui échappait complètement. L’aiguiseur de lames lui fit grand plaisir et il testa la pierre, professionnel, y trouva un bel outil pour son travail.
« Il garnira mon atelier ! » lui dit-il avec une reconnaissance palpable.
Il regarda le bijou de sa femme dont le regard brillait de milles feux.
« Je le verrai à la hampe de ma lance. Ce serait unique, magnifique. »
« C’est bon choix ! »

Tandis qu’Aulbeck était parvenu à ouvrir sa bière et la dégustait avec un vif intérêt, permettant à sa fille d’y goûter un peu, Artus quant à lui s’était enfui dans sa chambre. Il en revint avec des morceaux de parchemins sur lesquels il testait les différentes mines.
« C’est si fin. Si précis ! J’ignorai...que cela existait ! » lui dit-il avec un grand sourire reconnaissant.

Le meilleur résultat, bien sûr, vint de Vyme.
Au début, elle n’avait pas vraiment compris, sortant le vêtement. En ayant ouvert le cadeau à l’envers, elle ne voyait que la toile du bas de la robe, l’ouvrant en se questionnant sur le sens du tissu, son utilité. Ce n’est qu’en l’ayant entièrement déployé sur elle et placé dans le bon sens qu’elle en découvrit l’usage. Elle poussa un cri de stupeur et s’écria d’un inutile « C’est pour moi ?!? » joyeux.
Elana n’eut même pas le temps de répondre. La chasseresse partit en trombe en direction de sa chambre et elle failli tomber tant elle y mettait de l’entrain. Le papier tomba au sol, Luhold le ramassa tout en regardant le couloir d’un air curieux.
« Si l’on m’avait dit que j’admirerai Vyme hors de ses vêtures de chasseresse... »
« Prépare tes défenses, garçon. Je gage d’une telle insuffisance face au charme qu’elle va montrer. » Lâcha Aulbeck en prenant une nouvelle gorgée.
Il se pencha vers la jeune femme.
« Mes voeux de remerciements, Elana. Telle offrande la rendra heureuse long-cycle. »
Elana était très contente de son petit effet chez chacun. Ravie que chaque présent est tapé correctement dans leurs cœurs. Vyme était amusante avec ses réactions très expressives et elle ricana document en la voyant détaler comme un lièvre. Elle hocha la tête avant de lui souffler doucement : « C’est de la bière de mon pays, la meilleure. Ne croit pas les Atlantes qui te venterons les mérites de la “belge”. » dit-elle malicieuse et un peu chauvine sur les bords.


Le temps passa.
Il était occupé par une Elana qui devait distribuer des explications sur chacun des cadeaux, leur origine, la façon de s’en servir. Et quand le silence retomba brutalement, c’était pour voir une belle jeune Natus affublée d’une robe Athosienne. Elana avait très bien choisi et elle avait bon goût, enfin surtout Iza qui l’avait aidé dans son choix. Vyme avait réussi à se glisser dans la robe dans laquelle on la devinait nue. La tenue était parfaite et la jeune Natus avait su arranger un peu ses cheveux pour les faire pendre d’un seul côté.
Si tous les sourires la félicitait grandement de sa beauté, Luhold se leva avec le regard pantois. Il s’approcha d’elle, comme s’il découvrait une nouvelle prétendante, et ouvrit ses bras pour l’inviter à la rejoindre avec une telle expression qu’il se demandait sûrement comment une telle beauté pouvait exister.

« Mon lien t’accroche ? » demanda-t-elle avec un sourire craquant.

Le Luhold sentit ses fameuses défenses s’ouvrir pour créer un énorme boulevard à ses sentiments. Et il ne lui répondit pas. Ses mains glissèrent le long des hanches de la jeune femme qui en profita pour étreindre ses solides épaules.
Et ils s’embrassèrent tendrement sous le nez de la famille. Ils saluèrent tous cette déclaration de sentiment. Aulbeck hocha la tête simplement, comme pour confirmer ce qu’il savait déjà depuis longtemps. Le petit couple s’observa un petit moment. Mais lorsqu’ils regagnèrent leurs places, Vyme vint se pendre au cou d’Elana avec de l’émotion difficile à contenir.
« Il fait grand bonheur de t’avoir avec moi. » lui dit-elle en peinant à retenir la larmichette. « Merci d’avoir songé à moi. C’est grande générosité. Merci Elana... »
Elana se tourna un peu pour la prendre dans ses bras, elle masquait bien l’émotion contagieuse que lui donnait Vyme. Elle lui colla un bisou sur le joue en simple réaction, ne sachant pas quoi dire d’autre que ce qui avait déjà été dit avant. Qu’elle était magnifique dans cette robe et cela allait l’avait exprimer à l'unisson des autres membres de la famille. Cependant, elle lui chuchota : « Il manque plus que les dessous et tu accrocheras pour l'éternité ton Luhold. On ira en acheter quand tu viendras sur la cité. ».
« J’attendrai ce jour impatiemment. Tu m’as aidé à l’entoiler, j’ai senti son coeur battre si fort...merci Elana ! »

FICHE ET CODES PAR ILMARË

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Mer 24 Juil - 20:10

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Quand Elana ouvrit les yeux sur ce qu’elle pensait être le lendemain matin, elle fût accueillie par une gueule de bois phénoménale. Aulbeck avait tant aimé sa bière qu’il avait tenu à lui faire goûter une cuvée personnelle d’une liqueur au nom incompréhensible. Le genre de traquenard dans lequel tout avait joué contre elle, jusqu’à l’absence de force dans l’alcool qui avait pu glisser dans sa gorge, et le jeu dans lequel la petite famille s’était lancé. Jusqu’à la participation de la jeune Vyme et de son compagnon… Et Elana était une amatrice des jeux “collectifs”, elle tenait plutôt bien l'alcool surtout pour une femme… mais la petite “bibine” d’Aulbeck était d’un niveau incontestablement plus fort que les meilleurs vodka russe.

Ce n’était qu’un peu plus tard qu’elle avait senti un effet décalé et que le plafond s’était mis à tanguer voir même à s’écrouler. Le médicament qu’Iza lui faisait prendre pour diminuer son anxiété relative à ce qui l’attendait demain n’aidait pas non plus… Elle regretta de l’avoir suivit sagement sur le coup. Un résultat détonnant qui lui avait fait perdre l’équilibre tant et si bien qu’elle se retrouvait là, comme une princesse guerrière empêtrée dans ses couvertures, à découvrir sa robe trainant négligemment sur le sol comme si elle avait accepté une compagnie plus charnelle dont elle n’aurait plus le souvenir. Et elle se demanda si elle n’avait pas fait de bétise, mais les souvenirs lui revenu et mise à part s’être complètement laché niveau expressions, il n’avait rien eu de compromettant… enfin mise à part les excentricités de Vyme sur ses découvertes dans la cabine.

Sa chambre était très sobre. Une pièce carré avec du mobilier, son sac déposé sur une table et à peine défait. Les caches qu’elle pouvait déplacer à l’aide d’un système ingénieux dissimulait les cristaux qui produisaient la lumière naturelle. A vivre dans une grotte dantesque, ce n’était pas la lumière du soleil qui régissait la vie des Natus. Elana ne le sentit qu’en entendant une discussion animée de deux personnes passant dans le couloir, devant sa porte à peine refermée. Elle y reconnut la voix particulière d’Artus et celle d’Aléya.
Puis au cours de son observation, son regard finit par capter une déformation sur le mur d’en face. Quelque chose de peu naturel qui se confondait sur la pierre. Une petite chose de la taille de sa main qui, en sentant devenir l’attention du moment, leva la tête écailleuse dans sa direction et ouvrit des yeux globuleux. C’était un petit animal qui s’approchait étonnamment d’un caméléon. Il pensait être invisible et, en remarquant qu’Elana l’épiait, il prit la fuite. Rapide, très souple, il se glissa par l'entrebâillement très limité de la porte pour disparaître.
La jeune femme était désormais seule… et elle avait poussé un cri de surprise en voyant ce “gecko”, s’emelant encore plus dans ses draps, la faisant ressembler à une chenille pas très douées qui désirait sortir de son cocon mal fait !
« Nom de dieu de bordel de merde ! » s’exprima t’elle en français ! Elle se tortilla agravant encore plus sa situation. Une jambe a l’air, un bras de travers elle avait fière allure...sans parler de sa coiffure, ses longs cheveux sur le visage elle était prête pour disputer une finale de mode !
« PAR LES TROIS, ALLONS !!!! » avait crié une voix en réponse dans le couloir.
L’instant d’après, la porte de la chambre s’ouvrait dans un grand fracas, laissant apparaître Artus armé de son fusil. Ce qui fit sursauter encore plus la chenille française, qui ne s’attendait pas à ce genre d’entrée ! Il pointa son arme en direction de la jeune femme puis décala l’oeil noir tout en recherchant une quelconque menace. Aléya, juste à côté, s’approcha avec la lance fermement empoignée. Tout deux, dans cette attitude protectrice et en soldats professionnels, étaient devenu à milles lieux de ce que la Française avait pu voir d’eux la veille.
Comme conditionné depuis leur plus tendre enfance à la bataille, ils étaient dans cette chambre à guetter une menace qui n’existait pas.
« Tu es blessée, Elana ? » Demanda Artus tandis que la duelliste regardait sous son lit sans trouver de cibles.
Aléya prit quelque chose dans sa main et se redressa, observant ce qu’elle ne comprenait pas être les beaux dessous violets d’Elana, puisqu’elle s’était habillée différemment pour dormir.
« Nul ennemi à part...ceci…? »
Elana se tortilla agacée par ses entraves « Non, je suis entortillée dans mes draps et il avait un gecko et ce petit c...Hin ? » elle se redressa légèrement, du moins la tête pour voir qu’Aleya montrait sa culotte comme ça...allez soyons fou ! « Un tanga n’est pas un ennemi ! » elle se sentait vraiment bête dans cette posture, qui n’allait rien en s’arrangeant, surtout qu'à force de s’agiter ses bras s’imobilisaent dans les draps encore plus alors que ses jambes se dévoilaient tout en battant l’air.

Artus se mit à rire. Il posa son fusil contre le mur et commença à chercher un moyen de la désincarcérer. C’est au moment où ses mains allaient entrer en contact qu’il se souvint de la vive réaction d’Elana. Il s’immobilisa, le visage devenu bien plus sérieux, puis il se recula un peu. Son regard communiqua sa situation à Aléya qui le remplaça. Elle avait posé le dessous sur la table, le laissant toujours aussi visible, n’ayant visiblement pas pris conscience de son potentiel malaisant.
« Ce que tu dis m’échappe complètement. On dirait que le breuvage d’Aulbeck attaque encore ton esprit même après sommeil. » lui dit-elle en palpant son corps pour trouver le noeud. « Mais nous aurions dû te prévenir que draps Natus ne fait pas draps Atlante. Chaleur du corps resserre le tissu autour de toi. Et plus tu bouges, plus chaleur il y a, plus le voile se comprime. Tu dois préférer des étoffes beaucoup plus souples et libres que celles-ci ? »

Oui, elle avait dit un mot inconnu, normal que personne ne comprenne, mais elle dit rien, se laissant faire quand Aleya lui expliqua que le draps se resserrait contre elle avec la chaleur… c’est pour cela, qu’elle avait l’impression d’être comme dans un cocon quand elle dormait, une douce sensation...bon, les draps n’étaient pas fait pour des réveils brutaux...mais normalement ce n’est pas tout les jours que ça arrive.
« Non, j’aime bien...mais pas quand je me casse la gueule du lit. » dit-elle flegmatique, avec une pointe d’humour.
« Tu as cauchemardé pour pousser tel cri ? » lui demanda Artus, lentement, en laissant paraître son inquiétude.
« Je ne m’attendais pas à voir une sorte de créature aux yeux ronds… je crois que j’ai trop bu hier. » avoua t’elle franchement et honteuse d’avoir alarmer tout le monde pour un petit lézard.
« Oh ! Ne serait-ce pas petit animal prenant teinture du décors par hasard ?!? »
« Je pense... » elle se tourna un peu, pour faciliter le travail de la Natus, se retrouvant sur le ventre.
Elle entendit Aléya ricaner. La duelliste fit un signe de tête à Artus qui s’en alla aussitôt.
« Te voilà à faire le bonheur de Vyme de bon matin. Tu as trouvé son Delhue qu’elle désespérait de récupérer... »
« C’est son prénom “Delhue” ou c’est le nom de son espèce ? »
« De son espèce. » répondit-elle en poussant un soupir de satisfaction. Elle avait enfin libéré le bassin de la Française, lui permettant enfin de se redresser.
« Et il s’appelle comment ? C’est un animal de compagnie ? » après tout, il ne lui semblait pas avoir vu de chat ou de chien, enfin sauf si on parle des “tigres” comme des chats… peut-être que les natus avaient des animaux de compagnie assez étranges pour des terriens… après tout ils ne sont pas sur terre et le Delhue est la version chien de ce peuple. Il restait encore les bras et la jeune femme se laissait manipuler sans rien dire quitte à faire des roulade sur le côté.
« Vyme l’a baptisé Magrita, c’est une femelle. Les Delhues sont rares. Ils grandissent en Tréfonds et, comme toutes horreurs là-bas, s’en trouvent avide de sang Natus. »

Cela la fit penser à « Margarita » et en effet, l'alcool lui était monté un peu trop à la tête. Plus jamais d’alcool Natus sans mettre une frontière ! Sinon c’est bon pour finir en vrac de bon matin. Après bon, sa famille Natus avait pu découvrir une Elana bien loin d’être aussi peu expressive, bien au contraire elle avait eu l’air humaine à 200%. Enfin, Magrita n’était pas un gentil labrador apparemment, papa et maman Magrita étaient de féroce prédateur et pour manger du Natus, cette bestiole devait grandir et être surement grande… brrr une belle abomination. Un gecko géant, ou du moins un caméléon.
« Ah… ça à l’air charmant comme endroit » commenta-telle.


La jeune femme poussa un peu son amie pour la guider.
« Je n’ai jamais vu invité s’empêtrer à ce point en nos draps. J’espère que ton sommeil t’était profitable. » Commenta-t-elle pour faire une parenthèse.
« Oui, avec tout ce qu’Aulbeck m’a fait boire, j’aurais pu dormir sur le sol que j’aurais trouvé ça confortable. » dit-elle.
« Tu sais maintenant qu’il est dangereux d’absorber ce qu’il propose. » répondit-elle avec amusement sous les ricanements de confirmation d’Elana.
Aleya dégagea enfin des bras et veilla à ce que le repli naturel de cette couverture particulière ne lui pince pas les cheveux.
« Vyme est devenue chasseresse. Et comme toute initiée, elle a le devoir d’apporter amour et soin aux espèces qui ne veulent pas notre mort. Les Delhues qui oeuvrent en Magna à tirer le chariot sont les rejetés des portées pour leur faiblesse : leur gentillesse ! »
Contente de retrouver sa liberté Elana se redressa après avoir remercié Aleya comme il se doit. Elle était dans son “pyjama” c’est à dire un débardeur ébène avec une fine dentelle sur le col et un caleçon sombre et une bande vert fluo pour la ceinture. D'habitude elle en avait d’autres, des versions féminines si on peut dire, mais comme Will avait fouiné dans ses affaires en lui piquant ses boxers de nuits, elle avait décidé qu’elle ne ferait autant avec les siens. Elle avait mit en branle le tiroir de ses calbuts, espérant par la même occasion qu’il daigne porter autre chose que des slips… répandant le contenu dans la chambre pour qu’il sache bien qu’il y avait eu un “voleur”. Puis elle avait prit le caleçon qui lui plaisait le mieux et surtout qui avait l’air le plus neuf possible. Quitte à dormir avec quelque chose qui ne vous appartient pas autant qu’il ne soit pas troué ou sale.

Malheureusement. A défaut de punir Will à sa façon, il avait été plus que charmé par ce geste. Il ne cessait de demander à Elana depuis, entre quatre yeux, et avec une petite voix intimidée, si elle dormait la nuit dans son caleçon. Encore une fois, c’était Rita qui était à l’origine de ce rapide raccourci après lui avoir rempli l’esprit d’images et d’utilité cochonne de cette simple application de la loi du Talion… surtout que l’italienne savait parfaitement que la française ne supportait pas de dormir sans un “caleçon”. Une habitude qui était presque un toc pour Elana, elle aimait bien la sensation d’être maintenu sans pour autant avoir une culotte qui lui rentre entre les fesses ou autre part. Le caleçon c’est un peu la grande limousine toute option pour dormir ! Bref, à elle ou non elle dormait avec. Et Will cherchait désespérément à savoir si elle le portait bel et bien la nuit. Rita lui avait même promit une photo au prochain bivouac afin de négocier quelques menus services de la part du jeune homme !
Rita Monciatti allait parfois un peu trop loin en profitant de sa naïveté. Quand ce n’était pas Iza qui la dénonçait, le sergent Brass finissait par s’en rendre compte et remettait les pendules à l’heure. C’était aussi pour ça que le Canadien ne demandait jamais ouvertement des détails tendancieux à la Française, le faisant toujours discrètement quand il dégageait des moments opportuns. Elle ne pouvait pas lui reprocher cette forme de ténacité bon enfant qui guidait couramment son intérêt envers elle.

Pour en revenir à Vyme, elle conclut que les chasseurs devaient être aussi les garants des espèces et aussi les SPA du coin. En tout cas, elle eut confirmation lorsque Aléya lui expliqua la taille adulte d’un Délhue. Elana en avait croisé un avec Vyme et, à cause de la différence impressionnante, elle avait eu du mal à faire le raccourci. Magrita deviendrait plus grande et charpentée qu’une jument de trait.
« Ah bon. Dans ce cas, il ne m'aurait pas mangé. Les chasseurs récupèrent quoi d’autres comme animaux ? »
« C’est difficile à expliquer. Le Natus pratique l’élevage mais ce sont les chasseresses qui, seules, sont les garantes de leurs terrain de chasse et l’approvisionnement en viande et herbes. Elles veillent à ne pas briser l’équilibre et s’enfoncent dangereusement en Tréfonds pour récupérer ces trop rares créatures. »
Elle acquiesça en regardant vers le couloir.
« C’est un grand honneur pour Vyme d’apporter son amour, le soin et la couche à un Délhue. Son comportement à l’âge adulte sera le symbole de sa réussite professionnelle. »
« Et vous les mangez ? Ou Elle restera sera un animal de bât ? » Elana avait un peu de mal a comprendre pourquoi il fallait chasser s’ils élevaient des créatures.
« Le Délhue est trop rare pour passer dans nos estomacs. Il tire les chariots les plus lourds en Magna et ne s’en satisfait jamais du nombre. Il aime aller et fouler dans qu’il va, c’est son plaisir. Tel Délhue gentillet s’attriste et perd goût à la vie quand on ne lui offre pas destination. »
« Ah ils aiment bosser…Il faudrait qu’un Délhue prenne en stage Matt, ça lui ferait du bien de ne pas feignanter. » dit-elle simplement, s'étonnant d'entendre que des créatures vivaient pour porter des charges qui n’étaient pas dans leur nature.
Aléya lui sourit en comprenant la blague. Elle continua.
« Vyme faisait frayeur de sa perte comme si on lui avait arraché son propre enfant. Elle va retrouver son Délhue maintenant qu’elle sait où chercher, elle ne t’en sera que plus reconnaissante encore. »
« C’est affectif comme créature ? »
« Très. Magrita reconnaitra à jamais Vyme comme sienne. C’est rareté que de voir un Délhue s’assourdir aux paroles de son maître. Signe de mauvais traitement. »
Elana eut un peu de mal à comprendre les paroles d’Aleya, celle-ci dû lui expliquer qu’il était peu courant qu’un Délhue est rétif aux ordres de son maître. Si cela était le cas, cela voulait dire incontestablement qu’il n’avait pas reçu tout l’amour nécessaire pour daigner obéir joyeusement aux consignes de son propriétaire. « Ah… Connaissant Vyme, elle doit l'inonder d’amour. »
« Sauf à l’approche de Luhod. Magrita attire l’attention à grande jalouserie. » conclut la duelliste avec un petit clin d’oeil. « Comme cette nuit où ils ont dormi bras dans les bras. La petite Délhue le lui fait payer en feignant la disparition. »
« Possessif en plus ! Eh bah, elle va galérer quand elle sera adulte ! » En tout cas, le compagnon de chambre de Vyme ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde, Elana eut un rictus au coin des lèvres ravie pour sa jeune amie, qui avait dû passer une bonne nuit. Vu les traditions Natus, ils n’avaient rien du faire, mais autoriser la présence de cet homme dans la chambre de la petite… soit Aulbeck avait trop bu, soit il s’était fait à l’idée d’avoir un gendre.

« Bon hop du balais, je vais me changer pour ma journée. » dit-elle gentiment, commençant à fouiller dans ses affaires pour dénicher d’autres sous vêtement, enfin un second tanga assorti à son soutien-gorge et remettre sa combinaison. Elle avait hésité à se changer pour entrer dans le thème Natus, mais elle entendait déjà la voix d’Iza lui ordonnant de ne pas déconner et d’enfiler cette combinaison au lieu de lorgner sur l’uniforme !
“Tu es une femme en vacances, pas une guerrière le seul jour où tu laisses le fusil à la maison” Lui avait-elle déjà dit une fois.


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Mer 24 Juil - 20:11

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Il n'empêche que s'habiller signifiait la fin des “réjouissances”, elle n’avait pas envie de se rendre à l’antre, elle redoutait fortement ce qui allait se passer… elle avait bien envie de faire un refus d’obstacle, mais cela ne lui était pas permis : elle se l'interdisait. Elle avait tellement peur, qu’elle était presque tentée de demander à un homme qu’elle connaissait de se charger du “sale boulot”. Cela passerait peut-être mieux qu’avec un simple inconnu ? Will serait content de venir lui toucher les bras ou les jambes, voir même plus… Peut-être même Artus qui avait l’air plus assuré que le canadien…

Il ne fallait pas se voiler la face, l’un comme l’autre se montrait intéressé. Mais entre un canadien déjà chaud rien qu’à l’idée de la voir bouger dans son leggings moulant et l’artiste qui voyait en elle une oeuvre d’art en posant nue : rien que d’y penser elle en avait des sueurs froides. C’était sans compter le risque que l’un des deux tombe amoureux au lieu de se contenter du plaisir d’un soir. Elle sentait un relent de nausée remonter le long de sa gorge. Elle avait peur, cette sensation détestable de l’angoisse qui vous fait trembler sans que vous n’arriviez à contrôler les symptômes. Ca s’était installé profondément dans ses tripes. Comme pour sa première galipette, son passage pour le permis de conduire, le test d’intégration dans l’armée. Le premier passage de la Porte des Étoiles. Toutes ces petites expériences que l’on mène la première fois et qui vous transit d’angoisse. Elle prit place sur son lit alors qu’elle n’avait pas encore zippé sa fermeture éclair, posant ses deux mains sur son visage. Elle se surprit à respirer fort. Iza l’avait prévenu que l'anxiolytique était léger et qu’elle n’était pas à l’abri d’une petite crise d’angoisse. Ca lui avait paru tellement superflu le jour où elle lui en avait parlé...

« Tout ira bien Elana… oui, tout va bien se passer… ça se trouve il n’y aura pas de sexe : c’est une connerie qu’a inventé Rita pour emmerder le monde…m’emmerder moi ! Je ne suis pas obligé de coucher avec quelqu’un… je ne suis pas obligé d’être pénétrée … on peut juste me toucher...oui me toucher le bras, ou même la cuisse pour plus que je démonte la tronche du premier copain qui me serre dans ses bras...oui la cuisse ça irait bien… ou même la cheville… putain tu es ridicule Elana ! Tu as déjà vu un zizi non ? Bon allez, ne fait pas ta prude ! “T’es une coincée” comme dit Rita ! Je t’en fou des coincés moi ! Bordel ! Tu verras… oui tu verras et si ça ne te plait pas tu te barres et tu vas pleurer dans ton lit comme une chialeuse ! Tu es une chialeuse ? NON, bon alors tu vas te lever et tu vas marcher pour dire merde à ce gros con qui voulait te sodomiser et faire de toi sa chienne, te baiser jusqu'à ta PUTAIN de mort d'esclave sexuelle soumise ! Tu vas bouger ton cul et tu vas dire merde à ce traumatisme de fiotte qui te fait chier ! MERDE ! » elle parlait toute seule en murmurant férocement contre elle-même, en s’armant de sa colère et de sa haine pour outrepasser cette terreur. La peur...vibrante, celle qui la gelait de l’intérieur, elle : Elana Ravix, l’insensible, ou Elana la Machine. Qui avait peur depuis que ce type l’avait tenu de cette façon. Quelques larmes avaient coulé…et elle ne s’en rendait même pas compte.

Étrangement, elle se souvint de ce soir-là où quelqu’un avait frappé à ses quartiers. Ce n’était pas si inhabituel puisque Banks avait tendance à la sortir du pieu pour une partie de billard ou de bowling avec sa bande. C’était souvent comme ça, sans prévenir, sans rendez-vous, il tambourinait comme un con pour lui voler quelques heures de sommeil et lui offrir de bons moments de camaraderie. Il demandait rien en échange à part une petite conversation et savoir comment elle vivait son service actif chez Calahan, maintenant qu’elle avait obtenu sa certification. Et elle adorait ces petits moments, il lui arrivait aussi de venir le tirer du lit pour lui rendre la pareille ou simplement apprécier un moment entre ami. Cela était devenu une “routine” sans être ennuyante. Même quand le hasard faisait que la bande était de sortie en manoeuvre, le soldat laissait sa chambre ouverte pour qu’elle y trouve bien planqué dans le bouquin secret une flasque d’alcool. Toujours un petit mot différent à l’intérieur. A son attention, écrit à la main : “Pense à notre galère, on pensera à la tienne” - “T’as toujours pas vaincu le putching ball” - “Bois à la santé de Calahan, on le trouve palot aujourd’hui” - “Une copine à recousu ton Leggings. A quand ton prochain entrainement ?”.
Que des petites conneries dans le genre qui faisait la camaraderie. Et cela allait même un peu plus loin. Pour l’anniversaire de Banks, elle lui avait organisé une virée sur le continent avec un carton pleins de “conneries” comme il disait, des conneries aux sucres qui le faisait marcher et oublier les sales moments dans certaines missions. Un feu de camps et des bons potes : que de bonnes choses avec une nuit à la belle étoile en prime. Bon nombre de soldats, cette nuit là, s’était dit surpris de l’humanité cachée d’Elana. Et même s’ils composaient une bande de potes hétéroclites venus de toutes les sections diverses et variées : ils s’étaient pris une photo souvenir devant ce feu. Peut-être l’un des seuls moments où Elana avait été prise en flagrant délit d’un sourire à l’arrachée sur une photo...

Mais c’était pas Banks ce soir là. Ce n’était même pas Will qui, plus rarement, venait pour lui parler sans se montrer entreprenant, cherchant simplement à en connaître un peu plus sur son historique. Il avait toujours un petit quelque chose pour essayer de la convaincre d’échanger. Une spécialité du canada, un faux service à lui demander, voir même l’un de ces ornements à la con sous bulle.

Ce soir là, c’était Ruth Padilla qui avait attendu sagement qu’elle lui ouvre. C’était la seule fois qu’elle s’était permise de l’accoster en-dehors des missions. Même le repas avec Tim, celui qu’il avait promis pour fêter la fin de la manoeuvre Calahan, ne l’avait pas montré sous son vrai jour. Ruth lui avait demandé si elle ne voulait pas se balader sur la digue, d’une façon qui ne lui laissait pas vraiment le choix, et elle avait discuté de tout et de rien...jusqu’à en venir au sujet.
Ce n’était pas une psy ni une toubib. Mais elle était assez maline pour savoir amener les choses, utiliser les bons mots. Au travers de sa façon de lui dire qu’elle l’impressionnait pour avoir continué de bosser malgré le drame qui avait été le sien, elle lui avait confié le chiffre officieux des femmes violentées en théâtre d’opération extérieur. C’était impressionnant. Et à l’inverse, les hommes connaissaient d’autant plus la torture physique et la mort dans des conditions abominables.

La facilité. La bassesse.
Un homme, ça se tue. Une femme ça se prend de force. C’était aussi simple que ça.
Le SGC et les plus hautes instances estimaient les risques d’homicides et viols envers leur personnel d’exploration comparable à ce qu’avaient subi les indigènes au débarquement dans le Nouveau Monde. Ou bien aux atteintes liées aux conquêtes de nouvelles terres durant le Moyen ge. Une armée perdait, les femmes des populations vaincues en payaient le prix, les vieillards, infirmes et enfants y laissaient la vie.

Tout ça, Ruth ne le lui avait pas expliqué pour rien. Elle avait tendance à intellectualiser la chose. Un peu trop pour Elana qui s’en trouvait perdue par moment et qui ne se sentait pas de donner son avis sur la chose, de peur d’être comme la “débile” du coin. Même si elle avait plutôt tendance à ne pas montrer qu’elle bouillonnait sous son crâne... Mais Ruth avait fini par lui faire une conclusion plus nette après avoir longuement tourné autour du pot. Elle avait prit une longue inspiration, parvenue au bord de la digue pour s’aider de la tranquillité marine, avant de lui dire ceci :

« Un incendie ne s’éteint pas avec un lance-flamme. Les Candides ne vont pas t’offrir un remède miracle qui te fera tout oublier, tu sais ? Je ne veux pas briser tes espoirs...mais je ne veux pas que tu te fasses des illusions. Tu es exactement comme ces victimes qui mettent parfois des années à s’en guérir. Tu es humaine, Elana. Et moi, je sais que tu vas être tentée de reculer le jour J. C’est normal, tu te diras que c’est inutile, et qu’on ne soigne pas un viol en couchant à contrecoeur avec un inconnu, aussi doué soit-il. Ce n’est pas un challenge... »

Elle avait ce petit air de fouine grevé par la gravité du sujet. Cette façon de vouloir son bien sans véritablement se sentir sur sa zone de confort. C’était le geste qui était le plus touchant en son sens ce soir là. Mais aujourd’hui, elle entendait sa voix qui raisonnait pour le lui rappeler :

« Mais si je peux me permettre de te conseiller...laisse toi simplement porter par l’envie de tourner la page et de passer à autre chose dans ta vie. Les Candides ne vont pas te guérir Elana. Ils vont t’aider à reprendre confiance en toi. En tes capacités, ton corps de femme. Pour que tu vois l’avenir, tes prochaines envies, tes prochaines liaisons, différemment. Avec un regard neuf sur ton traumatisme, pour avoir une évolution...au lieu de rester sur ta douleur et ta détresse. C’est pour ça qu’on t’accompagne tous là-dessus. Charlie dans son ensemble est heureux de te voir bouger dans le bons sens. Je tiens à ce que tu le saches : on est tous avec toi... »

“On est tous avec toi” cela était ces derniers mots, avant que la machine, dans un geste - qui allait rester entre elles deux - la prenne dans ses bras et pleure sans savoir pourquoi. Première fois que la pression lâchait autant, avec autant de facilité et surtout autant de naturel. On aurait cru que l'intellectuelle s’y était attendu vu la façon dont elle l’avait accueilli contre son coeur. Ou bien elle révélait plus sérieusement l’attachement fraternel et militaire qu’elle avait envers elle. La Française n’eut pas besoin de dire à Ruth pourquoi ou même de justifier, Ruth comprenait, elle comprenait toujours, car si Ruth trouvait Elana impressionnante avec sa force de vouloir aller de l’avant, Elana l'admirait pour ses capacité intellectuelle et sa logique incroyable.

Elana se redressa en chassant les perles d’eau du coin de ses yeux. Elle remonta enfin sa fermeture, elle avait l’impression d’avoir gravi une montagne en talon aiguille...Elle alla se donner un coup de maquillage… sa grand-mère lui disait que pour oublier ses tracas un peu de mascaras et la vie vous semble plus belle de l’autre côté du miroir… venant d’une femme qui était superficielle, c’est le meilleur compliment forever de la terre ça… mais sur le coup, elle n’avait pas tort, se maquiller, même maladroitement et simplement, permettait d'oublier quelques instants ses angoisses. Elle devrait faire ça plus souvent, elle se trouvait presque jolie aujourd’hui. Une fois fait, elle sortit de sa chambre, pour trouver Vyme. Il était temps. Il était temps de se faire manger.

Pourtant, la gravité de sa situation se brisa illico lorsqu’elle retrouva sa jeune chasseresse au milieu du salon, immobile, la tête levée vers le plafond.

« Comptes-tu rester pendue à jamais ?!? » fit-elle avec sa gaieté habituelle. « Allons, Magrita, mon Luhold est parti. Reviens-moi maintenant... »

Cette scène ubuesque arracha un rictus à la française, qui leva le nez pour voir l’étrange caméléon s’était accroché au plafond comme s’il ignorait entièrement la gravité. Du coup, positionné à l’envers, il avait tourné sa tête sur un tour complet pour pouvoir observer sa maîtresse dans le bon sens. Cela donnait à son cou une torsion tout à fait inhabituelle pour quiconque ne connaissait pas l’extrême souplesse des Délhues. Ainsi positionné entre les quelques cristaux d’éclairage, sa peau écailleuse se perdait entre un camouflage trop clair et celui de la pierre, ce qui lui donnait un air maladif et déplumé.
Pourtant, la gueule particulièrement expressive de Magrita, comme tout Délhue, communiquait une autre information. Tout était au non-verbal et un long ricanement sifflant, comme des soupirs joyeux, laissaient entendre que ça l’amusait. Vyme était trop petite pour l’attraper et Magrita en abusait largement.
Mais la chasseresse abordait ça différemment.

« Je me rends bientôt en l’Antre. Tu ne me verras pas de la journée. Est-ce ainsi que tu envisages séparation temporaire ? »

Il fallait croire que Magrita avait comprit le message puisqu’elle écarquilla brutalement les yeux. La bestiole était incroyablement expressive et, malgré son mutisme, elle semblait s’appeurer de l’absence de sa maîtresse. Vyme ria alors qu’Elana ouvrait de grand yeux : la créature était bien plus intelligente qu’elle ne le pensait.

« Mais non ! C’est nul abandon, voyons !!! » La rassura-t-elle avec un air faussement désespéré. « Mais gage donc de te tenir bien sage en mon absence ! Sinon tu n’auras point ce que je m’efforcerai de te rapporter en offrande ! »

Magrita baissa un peu plus sa tête contorsionnée, elle était dévorée par l’envie de retourner auprès de sa maîtresse. Elle arracha du plafond l’une de ses mains munies de griffes minuscules et fît mine de vouloir retenir Vyme. La chasseresse se retourna et débuta quelques pas en direction de la sortie, faisant un petit clin d’oeil complice à Elana lorsqu’elle la remarqua. Le Délhue sauta de son perchoir pour atterrir sur la chevelure blonde dans laquelle il se noya. Dans un geste vif mais pourtant doux, Magrita se lova autour de sa nuque et laissa simplement sa tête de caméléon émerger de ses mèches blondes.

« Ah !!! Voilà donc une Magrita plus raisonnée ! » S’extasia Vyme en bifurquant vers son idole. « Vous vous êtes déjà rencontré m’a-t-on dit. Bonjour Elana ! »

Le Délhue pivota sa tête à plus de 90 degrés. Et puisque ce n’était pas suffisant, ses yeux sortirent de leur orbites pour pouvoir mieux discerner la française qui recula un peu, surprise par ces yeux étranges. L’animal la reconnu et il se fendit la poire dans son ricanement en soupir. A croire qu’il se souvenait de sa réaction au moment où il sortait de sa chambre.

« Oui, elle a dormi avec moi la vilaine ! » dit-elle en approchant une main vers la créature, sans pour autant la toucher, attendant l'autorisation ou un geste positif de Magrita. Elle devait reconnaître que le Délhue était une bien étrange créature et surtout très différentes d’un animal dit “standard”.
« Elle est marrante… pas très belle à comparer d’un furet, mais elle est intelligente. » parlait-elle plus pour elle même que pour les autres.

Magrita, avec sa figure très expressive, se laissa aller à la curiosité. En sentant qu’elle était tentée de s’approcher et qu’elle s’appuyait un peu plus sur le sommet de son crâne, Vyme progressa sur les quelques mètres pour réduire l’écart. La créature était donc désormais très proche et elle considérait les phalanges d’Elana comme si elle voyait une humaine pour la première fois. Le Délhue donna un coup de patte pour tester la réaction de la Française, l’étonnant par le fait que ses griffes s’étaient rétractées pour ne pas la blesser. Puis une fois certaine de l’absence de danger, Magrita glissa avec une étonnante souplesse sa tête sous la main d’Elana pour chercher la caresse.
Son sifflement et soupir ricanant se teinta d’un plaisir élégant. Et dès le moment où la Française participa à cette caresse flatteuse, la petite bête se mit à tapoter de sa patte arrière sur le crâne de Vyme. Elle en ria, sentant ses cheveux battre et se nouer sous le mouvement. Et même Elana ricana sous cette réaction hilarante.
« Voici compagnon plein de vie. Je l’aime beaucoup ! »
La jeune femme s’attarda sur elle.
« Veux-tu te restaurer ? Ou partons-nous en l’Antre ? Je sens l’angoisse gagner mon estomac...mais aussi une telle excitation à l’idée de cette première expérience. Je suis heureuse de te voir m’y accompagner ! »
Et elle n’était pas la seule. Elana avait aussi les tripes en vracs… elle aurait bien dit de partir sans manger mais cela n’était pas une bonne chose et contraire à une hygiène de vie qu’elle s’imposait pour être en forme.
« On mange un bout pour ne pas avoir l’estomac vide et puis on saute dans l'inconnu. » dit-elle en lui passant une main réconfortante dans le dos.
« Tu sais quoi ? »
« Hm ? »
« Moi aussi j’ai peur. » dit-elle d’un ton bas et à la fois assuré.
Un large sourire gagna Vyme.
Elle baissa un peu les yeux, quelques secondes, puis les releva. La chasseresse se pencha pour lui chuchoter en retour :
« Ainsi nous vaincrons la peur ensemble. Ce sera merveilleux souvenir nous appartant à nous seule ! »
Elana hocha la tête partant avec la chasseresse vers l’antre de la cuisine avant d'affronter la véritable Antre.


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Mer 24 Juil - 20:15

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Plus tard.

En compagnie d’Elana, Vyme apporta son Délhue jusqu’à sa couche. C’était un étonnant terrier creusé dans la roche, avec quelques arbustes dont les branches venaient gêner l’entrée. Comme une fourmilière transparente qu’un gosse aurait été ravi de concevoir, ce nid de pierre qui donnait l’air d’être fait par ce nourrisson de caméléon lui donnait un air encore plus mignon. Il s’enfonça naturellement dans le creuset pour n’y laisser que sa tête à l’extérieur. Mais pourtant, dès que Vyme amorça un geste pour s’écarter, Magrita étreignit l’index de sa maîtresse de ses pattes en poussant un cri très faible et presque maladif à déchirer n’importe quelle âme, même celle de Calahan. Un soupir à fendre le coeur avec une expression sur la gueule qui lui suppliait de ne pas l’abandonner.

Le Délhue savait y faire pour amadouer et Vyme fût obligée de se faire plus rude cette fois. Elle se transforma en une chasseresse responsable aux décisions sans appels, impitoyable, pour se faire respecter. En quittant sa chambre, la créature mima une profonde vexation qui perdura jusqu’à ce qu’elle ferme la porte. Mais peu de temps après, Elana comme elle perçut les cliquetis des griffes sur le sol et la tentative de passer la tête sous le bas de la porte.

« L’attachement est grande faiblesse des Délhues. Leur apprendre l’autonomie est un devoir de tous les jours. » lui expliqua la jeune femme dont le ton laissait deviner qu’elle était émue à l’idée de poursuivre cette fausse cruauté.
« Chez nous, on a le même problème avec les chiens. Ils couinent et sont malheureux loin de leurs maîtres »
« Je ne sais si cela ressemble. Mais si je veux bel avenir pour Magrita, elle doit apprendre à s’habituer de mes absences. »
« Oui et quand elle feras 300 kilos, il faudra bien qu’elle s'habitue à ne plus squatter ton lit ! » dit-elle pour la taquiner.
La blague fit éclater de rire la jeune chasseresse qui lui donna quelques exemples, notamment le fait que la bestiole avait fait un bond depuis le plafond pour atterrir sur sa tête.

Pendant un petit moment, les deux jeunes femmes sortirent dans la rue pour se rendre en direction du carrefour Patriote, là où se trouvait le grand bâtiment. Durant le trajet, Vyme lui expliqua comment elle avait choisi parmi trois nourrissons Délhue et ce qui l’avait tout de suite attiré chez Magrita. Elle s’amusa beaucoup à faire des comparaisons avec la fameuse race de chien et envisagea même, si les chefs étaient en accord, de lui faire passer quelques vacances chez Elana. Le premier Délhue connaissant la cité d’Atlantis et apprenant à vivre hors du cercle familial habituel.
Ce n’était cependant qu’un projet. Un projet qu’aimerait bien réaliser Elana, qui avait déjà quelques idées en tête pour Vyme, comme lui faire visiter la plage du campement Athosien, surtout la nuit et durant la saison du bio planctons qui illuminait la mer de mille joyaux après une journée “shopping” (il n’y avait bien qu’avec elle qu’elle avait envie naturellement d’en faire)… ou bien de lui faire faire du camping avec la bande de Banks où elle était certaine qu’elle allait bien s'entendre avec le susnommé. Ou avec l’escouade Charlie qui serait heureux de connaître la nouvelle amie du terminator !… Bref, elle avait pleins d’idée dont une qu’elle aimerait bien lui faire faire, peut-être plus que les autres : un saut en parachute.

Cette discussion animée avait fait oublier leur début de journée atypique. L’accès de l’immense bâtiment qu’était l’Antre des Egarements ne se profila que trop vite. Le quartier était assez chic de décoration mais il était clair que celui-ci se démarquait des autres pour être la convergence de tous les arts. Et Elana dû se mettre un sacré coup de pied au cul, pour ne pas tourner les talons. La présence de Vyme et le fait qu’elle la perçoive comme un modèle, l’encouragea à avancer. La chasseresse n’était clairement pas en forme. En approchant, elle trouva du courage en enchassant sa main dans celle d’Elana. Elle ne se détacha que lorsqu’il y eût plus de regards se tournant vers elles.
Une vingtaine de jeunes gens du même âge que Vyme s’était réuni et elle prit plaisir à présenter Elana auprès des jeunes adultes. Chacun était honoré de sa présence et l’innondèrent de questions sur les Atlantes, lui demandant si les héros des statues existaient bel et bien, si elle les avait cotoyé et comment ils en étaient devenus des modèles.

Elana eut à peine le temps de répondre à tout ce petit monde que l’immense grille s’ouvrit. Dans la cour, pas mal de Natus déchargeaient différents fret. Ca allait des produits alimentaires aux étoffes, aux outils, du minerai de feu, des blocs de pierre attendant d’être taillé par des artistes.
Au final, sur ces marches de marbres richement ciselées qui feraient jalouser n’importe quel chef d’état, plusieurs vieillards Natus attendaient patiemment. Ils étaient positionné en V inversé, une vieille dame se démarquant des autres par sa tenue de fonction. Elle avait un regard très vif et le visage d’une ancienne très bienveillante. Tout dans sa stature et sa façon de se tenir faisait d’elle la gérante des lieux.

Elle fit un geste et chacune de ces personnes descendirent les marches pour aller à la rencontre des jeunes Natus, les appelant par leur prénoms. Petit à petit, le groupe se clairsema, chacun d’entre eux emporté par un guide personnel. Tous furent appelés petits à petits, même Vyme qui regretta d’être arrachée à la compagnie de son idole. Elle s’arrêta pour lui souhaiter un loisir agréable et lui donna rendez-vous dans le hall principal au moment de déjeuner. Elle voulait l’y retrouver pour échanger leur premières expériences. Cette séparation, fila un coup à Elana qui pensait être avec Vyme tout du long… bon pas jusqu’au bout, mais avec elle la majorité du temps.

Finalement, les derniers retardataires disparurent au travers de l’immense entrée. Elle était cernée de magnifique colonne taillée qui irradiait les lieux d’histoire et de longues générations de Natus. Comme toujours, la religion était omniprésente mais ce lieu était si important qu’il était sans arrêt entretenu. Donc tout était beau, il n’y avait pas un endroit sans gravure, sans images ou sans petites fresques historique. Elana aurait pu se penser oubliée des Natus, personne ne l’avait appelé… et elle en était presque soulagé dans sa peur.

Pourtant, il restait la gérante, perchée au sommet des marches. Elle n’avait pas bougé d’un pouce, les mains croisées le long du corps sur une posture chaleureusement accueillante. A l’image d’un Délhue, elle communiquait par son non-verbal d’une émotion très avenante et rassurante.
Elle ne dit rien, attendant simplement l’approche d’Elana tout en l’examinant doucement. Un petit sourire, du genre de l’Ancienne à qui on ne pouvait plus faire de sales coups, et qui avait fait ce métier depuis tant d’années, lui laissait l’impression d’être accueillie comme une reine. Avec intérêt et toute l’importance que la Magna avait apporté à son cas. Et Elana loin d’être habitué à tout ça, ne sentait pas à sa place… son regard chassait de droite et de gauche, en attente qu’on la nomme… mais elle savait que trop bien que cette dame d’un certain âge était là, attendait qu’elle fasse le premier pas. C’est quelques minutes plus tard, le temps qu’elle ordonne à son corps de passer à l’action, que le française rejoignit la maîtresse des lieux.

« Bonjour… je ne pense pas qu’on m’ait oublié. Je suppose que je dois venir à vous ? »

« En effet. » répondit-elle avec un sourire. Etonnament, elle lui tendit la main sans hésitation, signe qu’elle avait appris ce signe de politesse des Atlantes et l’avait déjà pratiqué plusieurs fois. Elana lui sera la main sans hésiter contente de voir un geste “famillier”.
« Elana Ravix. Je suis la Bienveillante Ascyl. Je suis heureuse de vous voir accepter cette invitation. »
Elle lui fit un petit signe de la tête chaleureux.
« Comment vous sentez-vous ? »
Elana ne comptait pas lui cacher son état, cela serait contre productif.
« Enchanté. Je ne suis pas rassurée. »
« L’inconnu ne rassure jamais, n’est-il pas ? » lui souffla-t-elle avec un petit clin d’oeil. « Puis-je vous faire visiter notre Antre et vous narrer sa fonction ? Peut-être cela vous offrira une petite familiarité plus rassurante ? »
« L'inconnue je le traverse tous les jours avec la Porte...mais celui-ci est plus déroutant que d’autre. » dit-elle pour se rassurer elle même. « Oui s’il vous plaît. » Et elle pouvait briser toutes les idées reçues qu’il avait sur cet endroit vu à tort (ou non, elle attendait de voir avant) comme étant une maison close.

Ascyl ouvrit ses bras pour lui montrer la direction dans un geste accueillant, presque théâtral, mais suffisamment mesuré pour ne pas tomber dans la démesure. Une façon de la féliciter de son choix et de lui formuler un “je vous en prie” des plus polis. Côte à côte, elles gravirent les belles marches et se rendirent vers le gouffre qui avait avalé tous les jeunes gens. La vieille dame lui expliqua d’une voix douce, comme une contine, alors qu’elles marchaient :

« Vous gagnerez rapidement l’assurance, mon enfant. Voyez vos pas sur cette voie. Vous imitez ceux de vos aînés, des Héros de la Magna, et de votre chef militaire. Ici-lieu, comme vous, se déplaça Sheppard. Tout comme les Verbalistes Steele et Hoffman. Et d’aucun ne s’en est retourné à la Porte à témoignage de mauvais souvenirs. »

Elana se surprit d'entendre les noms des dirigeants et même de son colonel, avant de se rappeler que Sheppard tout comme les autres héros des deux guerres avaient séjourné au moins une nuit ici. Quand aux RDA, il était logique qu'ils visitent cet endroit, si important pour les natus. Alors il était bête de s'étonner. Elle avait un grand honneur à foulant le sol de cette grande bâtisse. Et elle devait mesurer sa chance. Encore une fois elle trouvait que les jugements hâtifs des autres militaires n'y voyant qu'une maison close étaient mauvais. Son regard balaya l'endroit se demandant si les noms cités précédemment avaient goûté aux charmes des candides. Elana se contenta de hocher la tête, ne sachant quoi dire d'autre. Elle était impressionné au fond.

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Mer 24 Juil - 20:24

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2 mois après : “L’enfer by calahan”



La bienveillante Ascyl prit son temps. Elle commença par l’amener sur les différentes branches du rez de chaussé où se trouvait bon nombre de couloirs. Un véritable dédale plutôt bien hiérarchisé entre les aires des artisans, réunissant tous les arts de conception, de créations. La partie savoir et science. Une autre réunissant des tailleurs, des dessinateurs et des peintres.

Sur la moitié la plus importante, Elana entra dans d’immenses arènes cernées de gradins vide. A l’intérieur, bon nombre de Natus, experts dans leurs domaines, préparaient les festivités en soirée.


« Nombre de ces lieux célèbrent les valeurs Natus à leur manière. Celui-ci, que vous voyez devant vous, met à l’honneur la beauté du corps par les épreuves physique. Nous détenons aussi une arène d’exhibition de l’agilité. Une autre de lutte. C’est le soir que tous Natus se rassemblent pour admirer et saluer leurs champions. »

Cette arène attisa sa curiosité, elle se fit la remarque juste après que cela devait attirer tout militaire, une arène d’agilité avec des épreuves physiques, il ne fallait pas nier que sa profession donnait des personnes très attachés à leur apparence et à leur condition physique. C’est leur armes après tout et le goût du sport et de l'extrême vous est insufflé à coup de ranger dans la gueule. En tout cas, elle laissa son regard louvoyer sur les instruments et autres obstacles déjà en place, se demandant le contenu du spectacle et surtout si elle serait capable d’en faire autant d’un point de vu physique pour surpasser un ou une Natus.

La bienveillante l’amena ensuite à l’étage supérieur. Encore de nombreux couloirs bien désignés. Une partie entière se chargeait de la gastronomie Natus, des plats les plus basique aux plus recherchés, de tous alcools possibles et imaginables. La Française pu y apercevoir quelques jeunes bien conseillés par leur guide personnel. Souvent, des enseignes et des auberges se disputaient l’une en face de l’autre sans but d’enrichissement. Ils ne recherchaient que le plaisir de l’estomac pour quiconque pousserait leur porte. Les élus de cette journée allaient de l’un à l’autre, profitant énormément de leur moment.

La jeune femme, qui avait l’estomac un peu moins noué fut attiré par l’odeur particulière d’un des “petits restos” du coin. Et surtout, elle était curieuse de voir la gastronomie de ce peuple, autrement que par des rouleaux de viandes, qui étaient certes fameux, mais qui ne reflétait pas à eux seuls les spécialités des Natus. Il avait divers légumes, bien différents de ceux qu’elle connaissait, des primeurs rustiques et assez épais...mais surtout beaucoup de viandes en sauce napper de ce qui pouvait être du fromage. La cuisine Natus est grasse et tient au corps, il fallait après tout nourrir ses guerriers qui se dépensait en tâches physique toute la journée. Elle n’avait d'ailleurs pas vu de Natus en surpoids, malgré leurs nourritures caloriques. La Française, goûta à quelques mets, qui lui convient, mais surtout elle lorgna sur ce qui ressemblait à des chips. Elle qui adorait ça, elle fut un peu déçue sur le coup, s’attendant à avoir le goût de la patate mais très vite elle trouva les “chips de viande” très attirante voir même addictif. C’était fait à partir d’une “balancelle” qui allait et venait au-dessus d’un feu de façon régulière. Vingt minutes après, le résultat était détonnant. Si la bienveillante n’était pas là, présente dans sa patience, et qu’Elana culpabilisait de la faire attendre de la sorte, elle aurait sans aucun doute prit le stock pour le boulotter dans un coin tranquille. Ca pouvait encore se faire. Après tout, n’avait-elle pas un accès illimité durant une journée entière ?

Pendant au moins une heure, Ascyl lui présenta toutes les spécialités des Natus. Comme l’avait estimé Elana, faire passer l’Antre des Égarements pour une maison close était largement exagéré. Les Natus avaient simplement centralisé l’ensemble de leurs activités, tous leurs loisirs, leur expertise sur tous les domaines en un seul endroit. C’est comme si Atlantis avait ramené tous ses clubs dans un unique bâtiment, tout simplement. Pour être franche Elana ne s’attendait pas à ce genre d’endroit… trop influencé sur les stéréotypes des autres militaires, elle tombaient des nues et dans le bon sens du terme en voyant que les Natus avaient un bâtiment si riche à découvrir ! Il y avait tant de choses à voir, connaître, expérimenter, qu’une journée ne suffisait tout simplement pas. En visitant plusieurs salles d’opéras, de théâtres et de diverses représentations, Elana reconnut sa petite protégée en train de prendre une leçon de chant auprès d’une experte. Son regard s'attarda sur la maîtresse à la voix de ténor, elle l’aidait à mieux gérer ses aigus et se montrait incroyablement patiente avec elle. Très douce, élogieuse, encourageante. Vyme donnait l’air d’être comme un poisson dans l’eau avec ce professeur et elle ne cessait de sourire. Cela fit chaud au coeur à la française qui se demanda si Vyme pouvait prendre des cours plus souvent avec cette femme, ou si cela n'était que unitaire.

La bienveillante, qui ne s’y attardait pas, poussa son invitée jusqu’au dernier étage : le plaisir de la chair.
Immédiatement, la Française pouvait sentir son angoisse se décupler en y accédant, elle s’envola bien rapidement lorsqu’elle constata qu’il n’y avait strictement rien de stéréotypé. Aucune ribambelle de musclors dégoulinant de virilité à sélectionner avant d’entrer dans une chambre couverte de fluides. A la place, elle y trouva des bains, des salons de massages, de détente… en gros un joli SPA. Des Natus prenaient soins de ceux qui y fêtaient leurs anniversaires avec différentes techniques de relaxation. Il y avait bien quelques jeunes Natus aventureux pour ressortir dans les bras de Candide avec une expression complètement stone, ravi, signe d’une galipette consommée dans toutes les règles de l’art… mais il n’avait rien qui laissait sous entendre du gras, du dérangeant comme dans certains bars obscurs qui avait l’air aussi collant que leurs canapés.
En tout cas, les échanges intimes étaient loin de la généralité et de l’idée que s’était fait les Atlantes avec les bruits de couloirs. Ce n’était pas une avenue rouge, ni une version améliorée d’une Place Pigalle ou un abattoir de clients en manque.
D’ailleurs, Ascyl lui parla comme si elle avait pu lire dans ses pensées...il devait être facile de deviner au vu de la tête soulagée et étonné de la militaire.

« Il est de notoriété de voir Atlante se méprendre sur la nature d’un Candide. » annonça-t-elle doucement sans reproches. Pourtant Elana, elle, avait une pensée de reproche à ses pairs qui s’imaginaient une sauterie...elle aurait été bien moins angoissé de mettre les pieds ici, si le tableau que lui peignaient les autres étaient moins proche de la guinguette de la bistouquette ! En tout cas, la française ne dit rien, hochant simplement la tête. « Permettez-moi de vous montrer ce qu’il en est. » Elle s’arrêta devant une porte. Elle y toqua trois fois et attendit la réponse. Quelqu’un derrière la porte répéta exactement le même signal et Ascyl tourna la poignée pour dégager le passage.

Elena découvrit une belle Candide blonde, les seins nus, une grande natte venant redescendre au creux de sa poitrine comme une décoration naturelle. Celle-ci la salua d’un petit signe de tête puis repartit en direction d’un homme assis sur un banc de massage. Il leur tournait un dos tout aussi abîmé que Reliss. La Candide lui carressa les épaules puis reprit son travail en silence. Elle était en train de faire répéter des gestes à ce vieil homme pour apaiser ses douleurs musculaires. Elle l’arrêtait parfois pour ajuster sa position et accompagner les mouvements qu’elle lui enseignait. Elle se colla contre son dos pour accompagner les bras de l’Ancien jusqu’à ce qu’ils se croisent. Une étrange danse de gestuelles avec lenteur et une forme de passion. La Candide jouait beaucoup de sensualité en dosant les gestes et le contact, ce qui plaisait énormément au concerné. Il fermait les yeux en se laissant guider, la respiration légère.

« Voyez cet exemple, ma jeune enfant. Apprenez. » chuchota Ascyl en lui laissant le temps d’examiner la scène. Après quelques minutes, elle lui donna la réponse en respectant l’intimité du duo en face.
« Ce brave Natus souffre du poids de son âge. Corps affaibli mais aussi esprit lassé. Ne plus sentir la force vibrante de ses jeunes années, la vigueur de ses muscles, la puissance de sa ferveur. Ne plus sentir l'intérêt de la jeunesse pour lui...cela blesse. »
Elle lui expliquait calmement, la tête légèrement penchée, pour qu’Elana capte ses chuchotements.
« [color=Thistle]Un Candide comprend le besoin de l’âme. Sa blessure, sa faille. Et il oeuvre à combler cette cause de souffrance : c’est là son seul motif, son seul but. En ce cas, la Candide s’habille d’attentions en belle femme jeune qui lui rappelle ses belles années. Qui lui fait sentir cet intérêt tout en apportant à son corps meurtri quelques soins, quelques solutions.
Ascyl marqua une pause.
« En nous quittant, ce Natus s’en sentira ressourcé. Sans avoir à quémander, sa Candide a apporté le soin à âme en détresse. C’est ce qu’Atlante peine à comprendre... »

Elana avait posé un regard direct sur cette scène, examinant la posture de la jeune femme sensuelle et de l’homme âgé… il était normal que l’âge ne vous donne plus les mêmes avantages que le temps d’avant. Elle ne comprenait jamais pourquoi, certain et surtout les hommes espéraient encore draguer de la minette de 20 ans quand il en avait le double ou même bien plus. Qu’avaient-ils, autre que la jeunesse fraîche d’une peau neuve, comme avantage ? Les jeunes, n’ont aucune expérience, n’ont aucun désirs, sont influençables, ils ne savent pas grand-chose et surtout reste superficiels … Pour Elana tous ces vieux lions en quête de jeune lionne, n’étaient que des hommes (ou femmes) qui ne savaient plus mesurer le challenge de leur temps, qu’ils ne voulaient plus regarder devant eux et surtout qu’ils préféraient la facilité des jeunes que de s’amouracher d’une personne de son âge bien plus difficile à convaincre. Et puis, l’âge donne d’autres éléments, nous ne sommes plus regardés de la même façon, mais nous ne sommes pas pour autant moins désirables mais plus pas ceux d’en bas. Voilà ce que se disait Elana, qui trouvait dommage que cet homme ait une Candide bien plus jeune pour combler sa perte de confiance dans la séduction. Mais outre son avis, elle comprenait que la Candide n’était pas la jolie pute du coin pro en sexe, elle était avant tout là, pour réparer le plus difficile : l’âme et les blessures mentale. Alors la proposition d’Aulbeck pour l’Antre prenait alors, tout son sens. Et elle comprit un peu mieux pourquoi elle était ici et cela lui retira un sacré poid sur la poitrine.

« Parce que les Atlantes n’ont vu que les prestations sexuelles et non tout le reste. » Dit-elle simplement.
« La méconnaissance amène au jugement facile. C’est très mal vu chez les Natus. Mais il y a tant de différences entre nos deux peuples, dans les moeurs et les pensées, que c’est excusable. »
La vieille dame lui sourit.
« Les Candides, hommes et femmes, ne s’offusquent pas d’une telle insulte lorsqu’elle provient de l’ignorant. »
Et selon l’avis d’Elana, il ne vallait mieux pas qu’ils soient susceptibles...et même si cela était le cas, cela serait justifiable, être considéré comme des “putes” , ce n’est pas appréciable et ce n’est pas pour rien que cela soit une insulte. Enfin bon, le plus vieux métier du monde était toujours tenace dans les idées, surtout envers des militaires en manque et qui s’imaginaient recevoir les honneurs sans amendes au cul pour consommation de prostitution.
« Dès qu’un Atlante met son nez dans votre culture sérieusement, cette idée part très vite. » Oui, elle ne doutait pas de la bonne intelligence de ses pairs. Même si parfois, il avait de quoi être dépité...Elle avait quand même maintenant honte des avis qu’elle avait entendu sur les candides. Honte pour sa nation.
« Les Atlantes souffrent d’une fonction qu’ils estiment similaire. Ce piège peut aussi nous emporter un jour. Il faut apprendre l’indulgence envers nos différences. »
Elana hocha une nouvelle fois la tête, en réfléchissant, on a tendance à reporter ses moeurs sur les autres et à juger de cette manière là. “Qui sommes nous pour porter ombrages de telle ou telle chose ?”...on disait des américains qu’ils se prennent pour les gendarmes du monde. Ce n’était pas faux a vouloir imposer leur cultures aux autres, mais c’est aussi européen avec les conquêtes et autres terres issues des diverses influences… faisaient-ils la même chose sur une autres galaxie ? Peut-être bien et cela révulse soudainement la française qui ne s’était jamais interrogé sur ce sujet auparavant.
« Oui. Et on s’en sort grandi. » dit-elle en citant son père sans s’en rendre compte.
La bienveillante ne pouvait qu’être d’accord. En face, la Candide et son patient continuaient les gestes en silence. Ascyl lui fit un petit signe discret.

Elana tourna les talons pour laisser ce duo seul à seul. Elle attendit la bienveillante avant de lui dire sur un ton bas et de confidence :
« Je comprends mieux en quoi vos Candides pourrons m’aider. Je suis plus rassurée… » Elle reprit plus bas, comme si la peur lui nouait l’estomac, mais cela était un affreux mélange d'appréhension et de curiosité.
« Vous avez déjà une idée de comment ça va se passer ? »
« Mon enfant... » fit-elle d’une voix apaisante. « S’il y a une certitude qui doit demeurer en votre esprit, c’est qu’il n’y a nulle contrainte. Et une pleine liberté de vos choix. »
Elle ouvrit un bras en direction du couloir du fond, comme s’il s’agissait d’un chemin de traverse plus important qu’il n’y paraissait.
« Vous pouvez attendre si vous le souhaitez. Ou vous rendre seule dans la prochaine salle. Un lieu discret vous permettra d’observer nos cinqs meilleurs Candides. Deux femmes et trois hommes. Sans que ceux-ci ne vous voient. »
Elle se tût. Son sourire avenant se chargeait de promesses, d’une garantie que cela ne la ferait pas souffrir.
« Lorsque vous sentirez l'intérêt vous gagner, vous n’aurez qu’à me décrire la couleur de son brassard. Il vous donnera alors rendez-vous dans un lieu agréable. »

Cela était bête à entendre, mais le simple mot « sans contrainte » était tellement rassurant, Elana se surprit à détendre ses épaules, qui jusqu’à lors était tendue à l’extrême et elle n’en s’était même pas rendu compte. Son regard alla sur la salle… hésitante et mal à l’aise, elle ne savait pas trop si elle devait mettre un pied devant l’autre ou non. Le fait de pouvoir observer les candides à la “voyeuse” lui déplu. Elle ne pouvait pas choisir son partenaire comme ça, comme dans une etal de poissonnerie … choisir son poisson avant de le manger à la plancha… non, elle se rendit compte d’un élément un peu étrange sur le coup, mais qui ne l’était pas vraiment au final : elle avait besoin de discuter avec les personnes présentes, afin d’avoir un attrait pour elles autre qu’un physique. Son traumatisme, son viol, ne pouvait pas être mit entre les mains d’une personne juste “alléchante” comme un simple plan cul… non elle avait besoin de se sentir en confiance. Et cette constatation lui fila une pique d’angoisse supplémentaire et elle était à deux doigts de retourner à la porte pour pleurer son échec. Hors, ce n’est pas Ravix qui allait se démonter pour si peut, elle se refusait d’être lâche. Peut-être que la bienveillante sentie cette faille en elle, Ascyl s’approcha et lui posa une main compatissante sur l’épaule. Elle lui pressa un peu de ce contact comme pour lui insuffler du courage. Chose qui manquait un peu à cet instant et Elana lui jeta un regard qui, malgré son manque d’expressivité, en disant long. Elle la remerciait.
« Vous ne faites pas la course ma jeune enfant. Prenez le temps de connaître, de discuter. Je gage que la Batailleuse vous laissera plus de temps si la journée ne vous suffit pas. Mais faites votre choix sans jugement, à l’attirance de votre coeur et esprit. Comme ce précédent exemple, vous ne pourrez en faire aucun regret. Vous comprenez ? »

« Je vais discuter avec eux… » dit-elle plus pour se convaincre elle-même que cette femme d’une grande douceur, elle portait bien son titre de “bienveillante”, elle était l’incarnation de cette vertue. « Et si aucun ne me plait ? » demanda t’elle a tout hasard d’une voix un peu timide.
« J’en doute personnellement. Mais c’est possible. »
Elle lui offrit un petit sourire presque maternel.
« Je vous ménerai alors personnellement vers l’étage des Candides, le lieu où ils se rassemblent. Vous aurez le loisir de discuter avec tous ceux qui oeuvrent en ce jour. Il s’en trouvera bien un qui saura vous saisir d’intérêt...qu’en dites-vous ? »
« Allons voir ses cinqs personnes et si rien ne se passe, nous irons voir cet étage. » Elle ne voulait pas faire faux bonds aux cinqs “meilleurs” guérisseurs Natus. Elle n’était pas spécialement flatté d’avoir les majeurs des promotions candides… elle s’en fichait bien, leur efficacité serait à prouver avec son cas épineux. Elle fit mine de marcher vers la fameuse salle.

« C’est ici que nos chemins se séparent ma jeune amie. » fit Ascyl qui ne l’avait pas suivi. Les mains croisées, comme une grand mère qui voyait le bambin faire ses premières expériences, elle la considérait gentiment. « N’oubliez point mon nom, vous êtes mon invité. Il vous suffira de me faire mander et je viendrai à vous pour vous apporter conseil et faire guide de vos volontés en l’antre. N’hésitez pas... »
Elana se sentit soudainement sans filet… le grand pas dans l'inconnue, elle trouvait cela désagréable, elle avait l’impression de revivre son enfance et ses premières fois.
« Merci. » Elle nota le nom dans un coin de sa tête de la dame, se le répétant plusieurs fois comme une mélodie entêtante pourquoi avait-elle peur de l’oublier ? Cela était stupide, elle devait se calmer. Elle jeta un derniere regard à la bienveillante Ascyl, celle-ci la salua gentiment avant de s’éloigner.

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Mer 24 Juil - 20:27

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Bien vite, le silence retomba dans ce couloir vide. Le temps qu’Elana réfléchisse à sa situation, la porte qu’elle avait franchi précédemment s’ouvrit de nouveau. Le vieux Natus en sortit, totalement habillé, son uniforme bien boutonné. Il salua Elana avec un léger sourire et s’éloigna en compagnie de la Candide, également habillée, qui lui conseillait de se rendre auprès d’une masseuse très réputée pour se charger de son épaule. La française les salua tout les deux sans rien dire de plus, se concentrant sur ce qui lui faisait face. Comme Ascyl le lui avait dit, le couloir se terminait par une porte simple et unique. Quelque chose de très sobre avec une poignée et un contour ciselé.Elle hésita un peu, impressionné avant de se donner une claque mentale, pour presser la poignée et pénétrer dans le lieu.

C’était un grand salon. Il était très lumineux et cerné de claustras couvert de végétation produisant des murs artificiels sur le pourtour, coupant la vue dès l’entrée. Son aspect de labyrinthe pour souris perdait du terrain sur la fraîcheur et l’exceptionnelle présence de toutes ces plantes et ces fleurs. Encore un mystère mais surtout un endroit magnifique et agréable rappelant la nature dont avait besoin tout humain et surtout Elana qui adorait ça. Au-dessus, un grand panneau en bois indiquait un titre en Latin et en Allemand, impossible à décrypter, elle n’avait jamais été bonne en langue, alors prendre une langue morte et une langue compliqué non merci… et quand bien même, elle n’était pas une bonne élève. Mais il ne s’agissait pas d’une chambre ni d’un SPA. C’était un endroit un petit peu plus spécifique et particulier. Comme un lieu de détente pour ceux qui aimaient la verdure, les fleurs, les plantes. La roche terminait même sa course pour une pelouse fraîchement entretenue. L’absence de soleil et de terrain d’origine l’avait rendu quand même un peu palot. Mais il n’en restait pas moins un endroit accueillant et aux antipodes de l’omniprésence de roche.

En naviguant d’un mur à l’autre, Elana finit par atteindre un escalier qui la menait jusqu’à un balcon. Ses sens de soldats reprirent immédiatement le dessus en entendant quelques voix masculines non loin. Au travers des végétaux, la jeune femme pouvait constater que plusieurs Natus, qui n’étaient pas en uniforme, et plutôt élégant, s’entretenaient sur une pergolas suspendue au dessus du jardin principal… Cela lui fit l’effet de pénétrer dans le repère des elfes de Tolkiens...elle ne sentait pas à sa place.

Deux d’entre eux jouaient à un jeu visiblement compliqué sur un plateau. Les signes, les différentes pièces et les étranges dés osseux lui étaient sans signification. Un autre, plus grand, faisait des tours d’illusionistes en faisant passer des objets d’une poche à l’autre, même à la Candide brune qui essayait de le surprendre dans ses manipulations.

Cela se faisait sous un air de musique. Une étrange harpe aux cordes plus raides tenue par la dernière Candide, une blonde. Un joli petit minois avec un petit sourire. Elle tentait de faire “la course aux notes” à son confrère qui battait les mesures sur un dérivé de batterie.

Ce petit monde s’occupait donc sans avoir conscience de la présence d’Elana. Elle savait qu’ils avaient été mobilisé pour elle, qu’ils étaient au courant du crime de Mauvel, ce qu’elle avait subi. Ils étaient là pour l’aider et, néanmoins, ils étaient tous positifs, souriants, attendant patiemment sa venue… et elle ne savait pas comment les aborder. Elle sentait conne, affreusement bête là planté comme un chêne. Elle déglutie, chassant son regard sur les cinq personnes ne sachant que faire. Qu’est-ce qu’elle avait l’air gourde comme ça...son regard alla sur l’herbe et elle se décida à retirer ses talons, pour profiter du toucher végétale sur la plante de ses pieds. Cela était agréable et elle avait presque la sensation de ressentir une petite zone de confort, comme si elle était dans un vaste jardin familier… elle savait qu’elle cherchait simplement une source de réconfort, pour calmer son angoisse et son cerveau qui lui disait “bon allez on arrête les conneries, on se barre”. Elle prit une grande inspiration, soufflant doucement, se bousculant intérieurement, pour faire un pas, après avoir saisi ces chaussures dans sa main droite.


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Mer 31 Juil - 19:22

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



L’Atlante se dirigea vers le magicien, puisque ses tours de passe passe avait attiré son intention, elle aimait bien la magie, elle n’avait jamais voulue connaitre les secrets des magiciens, pour s’émerveiller à chaque fois des tours, même les plus basiques. Il lui était détestable quand un petit malin venait à donner le pot aux roses, elle trouvait ça ridicule de deviner comment ils faisaient, tout l’art était simplement de donner l’impression que la magie existait et qu’il était vain d’y mettre de la logique dans un spectacle. Elle ne se cachait pas non plus l’âme d’une enfant qui petite rêvait de rencontrer des fées. Et puis, les magiciens racontenten souvent une histoire autour de leur tours, chose qu’elle aimait d'autant plus. Voilà pourquoi, elle se dirigea vers l'illusionniste et sa compagne brune.
« Bonjour... » elle fixa la brune puis les mains du magicien Natus avant de remonter sur son visage.

Tous les autres avaient continué leurs loisirs, leurs activités, comme si elle n’était pas là. Non pas qu’ils l’ignoraient. Mais c’était une façon de laisser une forme d’intimité entre Elana et son premier choix. La Candide brune et le magicien la saluèrent d’un signe de tête. Mais le doute persistait. Son intérêt allait-elle envers la Candide ou l'illusionniste ?
Il avait suffi qu’Elana zieute les mains du Natus pour que la comparse comprenne qui avait gagné l’intérêt de la jeune femme. Sans jalousie ni reproche, elle inclina humblement la tête et s’éloigna. Elana la suivit du regard, se demandant pourquoi, elle partait… ils auraient put parler ensemble à trois. Mais elle laissa couler, se disant qu’elle irait les voirent tous les cinq de toute manière. Avant de choisir si l’un d’entre eux, lui convenait...ou plusieurs, elle ne savait pas elle était un peu perdu.
« Bonjour...je m’appelle Jague. » répondit-il avec un petit sourire.


Family Natus Jague310

Il fronça des sourcils, comme si quelque chose l’interpellait.
« Qu’est-ce donc que ceci ? » lui demanda-t-il en pointant du menton les talons de ses chaussures. L’Atlante baissa les yeux vers ses chaussures.
C’était un subterfuge. Il attendit qu’Elana relève le regard pour voir la main du magicien se retirer de sa chevelure blonde avec douceur.
« Vous dissimulez aussi dans votre belle chevelure, Elana ? Voyez donc... »
Et malgré la douceur, la jeune femme eut un mouvement de recul immédiat, se raidissant comme si cela était devenu une seconde nature. Son regard se figea dans le noisette-vert de ses yeux, elle avait déjà fait deux pas en arrière quand elle se rendit compte de la distance qu’elle avait mit entre eux. Elle eut une petite moue agacé pour elle même et ses réflexes, au moins, elle ne l’avait pas tapé… si elle n’avait pas tenu ses chaussures peut-être qu’elle aurait paré son bras, mais pour cela il fallait l’avoir vu. Il était vif. Elana toisa la main vide...elle avait quelque chose sur l’épaule, qu’elle ne remarqua pas tout de suite. L'impression d'être un animal sauvage qu’on tentait d’apprivoiser lui apparaissait et l’énervait.
« Excusez-moi. » fit-il sagement. « Maintenant je sais. »
« Que la prochaine fois, je vous mords sans faire gaffe ? » dit-elle dans une tentative d’humour, pour se calmer elle même et cette fichue gêne qu’elle avait envie de tordre et de piétiner. En tout cas, il savait son prénom, tout comme chacun, pas besoin de s’en surprendre...ils avaient été briefer. Elle regarda ensuite son épaule, où était déposé un jolie bracelet argenté et nacré avec le pégase d’Atlantis. Quelque chose de très jolie, qu’elle serait amène de porté sans problème au vu de sa discretion. Elana ne portait que peu de bijou, d'ailleur, on pouvait remarquer qu’elle avait des boucle d’oreille très simple, des fils d’argent avec des boules au bouts… seule chose qu’elle portait à ce jour. Elle prit en main l’objet, levant son regard délavé vers l’homme comme pour lui demander de développer.


« Je salue votre clairvoyance. Il faut explorer la frontière une première fois pour en connaître l’emplacement. C’est fait... »
Il ouvrit un bras en direction du jardin en contrebas.
« Auriez-vous l’audace de marcher quelque peu avec moi ? »

Elana esquissa un sourire salvateur malgré sa faiblesse dans l'émotion qu'elle transmettait. Au moins il avait de l'humour et cela fit passer un peu son mal être.

« Oui. » elle attendit qu'il ouvre la marche.

Jague lui répondit d’un sourire avenant. Un simple sourire. Il prit les devants en croisant les mains dans son dos et se rendit en direction d’escaliers opposés de ceux qu’Elana avait emprunté. Au passage, il fit un signe de tête aux autres Candides qui répondirent, en saluant également Elana, en demeurant dans cette attitude patiente. Elle leur rendit leur salut. Ils attendraient qu’elle revienne s’intéresser à eux. Si elle revenait…
Ils agissaient comme s’ils se reposaient, un dimanche pique nique avec jeu de société, une façon bien jouée pour ne pas laisser la jeune femme culpabiliser. Qu’elle ne se dise pas qu’elle les ferait poireauter, ôter ne serait-ce que ce simple inconfort. Voilà ce qu’était un candide et la Française commençait tout juste à les cotôyer.

Jague l’avait peut-être testé mais ça n’avait pas été inutile. En descendant tranquillement les marches, il conserva une petite distance de sécurité. Un juste milieu bien dosé. Ni trop proche pour qu’Elana ne sente pas l’intrusion. Ni trop éloigné pour qu’elle ne songe pas que sa réaction de rejet était prise en compte d’emblée.
« Ce que vous tenez dans la main, Elana, est de facture Atlante. C’est l’une des vôtres qui s’en sertissait le poignet. »
Il tourna la tête vers elle, le visage sérieux mais avec un regard pétillant.
« Si j’apprends de vous, vous apprendrez de moi par ce vaisseau. Ainsi, nul désavantage au risque que vous prendrez. Lorsqu’il viendra l’occasion de vous ouvrir, je m’ouvrirai. Un équilibre d’honneur. Si cela convient à votre esprit de rude guerrière, vous en avez un intérêt ? »
Elle regarda plus attentivement le bracelet. Ne sachant pas à qu'il devait appartenir. Elle allait lui demander comment il l'avait eu quand il reprit la parole lui proposant une sorte de contrat donnant donnant. Elle mit quelques secondes à réfléchir à ses paroles essayant d'y voir un sous texte, de peur qu'il lui demande dès maintenant si elle voulait tenter quelque chose avec lui. Cette idée était saugrenue, le natus était bien trop délicat pour sortir ce genre de chose comme ça. Sa pudeur de garder une distance correct sans être trop loin en était la preuve.
« Oui, nous verrons quand j'aurais vu tout le monde si cela donne lieu à votre proposition. Mais dans le principe cela me conviendrait. Comment avez vous eu ce bracelet ? » elle tourna la tête vers lui.

Jague ria un peu.
« Votre visage dissimule votre malice, Elana. Vous me demandez déjà. »
Il n’avait pas tort sur ce point, elle lui demandait déjà quelques chose, mais bon, elle esquissa un rictus, alors que l’homme resta silencieux quelques secondes puis accepta.
« L’on nous a donné quelques informations pour vous accueillir. Alors soit, cette réponse est vôtre, c’est bien légitime. Cet ornement m’a été offert en récompense par une Atlante. Par reconnaissance. »
Jague afficha lui aussi un petit air malicieux. Cela attisa encore plus l'intérêt de la française, qui se demandait bien ce qu’il avait fait pour être récompensé.
« A moi. Vous vous vêtissez d’expression vide, tel un masque. Dites-moi, Atlante, vivez-vous une journée idéale en guerrière ou en femme ? Quel monde vous est-il le plus confortable ? »
Ils venaient d’atteindre le bas des marches. Naturellement, le Candide se dirigea vers un petit labyrinthe de haies qui ne montaient pas plus haut que la taille. Chacun des angles au cours d’un virage était composé d’une belle pierre de taille comportant une plante différente.

La réponse lui était évidente, comme le nez en pleins milieu de la figure...et puis une journée de “femme”, elle n’en avait pas passé de véritable… a moins que faire du shopping avec Iza en était une. Mais, elle ne savait pas quelle définition mettre. Pour elle, c’est être en civil une journée entière sans toucher au travail. Cela lui paraissait loin ce temps, où elle allait en permission une journée entière pour faire des activités “normales”. La vu du labyrinthe la fit pencher un peu la tête sur le côté… les murs étaient très bas, au point qu’ils pouvaient voir les différents chemins.
« En guerrière. » dit-elle avant d’observer méticuleusement ce qui était devant elle. « Cette Atlante a bénéficié de quel remède pour vous récompenser de la sorte ? » puisque cela était le jeu de la question et de la réponse, elle s’y engouffra naturellement.

Malheureusement pour Elana, sa supposition était la mauvaise.
« C’était un acte, pas un remède. » fît Jague en lui souriant, appuyant de son non-verbal le fait qu’elle s’était trompé et qu’il gagnait, de ce fait, une petite longueur d’avance.
Il poursuivit sa petite balade en sa compagnie, engageant naturellement le chemin. Mine de rien, en évoluant, les haies commencèrent à grandir.
« Vous assurez donc que la vie de femme vous est fortement inconnu ? Pourquoi cela ? »

Mince, il ne développait pas, elle devait donc lui reposer une question. Elle suivait le Natus dans le dédale végétal ne manquant rien à l’endroit, l’observant essayant de se rappeler des détours. « Je n’ai pas dit cela... » dit-elle,un rictus amusé sur les lèvres, le prenant à son petit jeu.
« Qu’avez-vous fait pour cette Atlante ? »
« Je l’ai aidé à chercher. Si je pouvais vous offrir une journée de guerrière ou une belle journée de femme. Que préféreriez-vous pour votre plaisir, votre loisir ? »
Il faisait exprès de répondre de la sorte ? Elana lui lança un regard désabusé par cette manoeuvre sournoise pour en dire le moins possible. En réponse, il la nargua légèrement d’un air faussement étonné.
« Tout dépend du menu » dit-elle pour jouer dans son petit jeu, a dire vrai, elle ne savait pas trop. Elle serait tenté de parler de la journée de la guerrière, mais cela, certe lui plaisait beaucoup, mais ne serait-elle pas finalement une source de confort et redondante à la fin ? Alors que la journée de la femme, une “belle” journée, serait innovante et inconfortable sans pour être déplaisante. Après tout, tout dépendait de l’ordre du jour … « Que cherchait-elle ? »
« Ce que fût son époux. » répondit-il.
Elana leva les yeux au ciel « J’ai l’impression de gravir l'everest ! Tellement les réponses sont frustrantes ! » dit-elle simplement, même si cela finissait pas devenir une forme de défis.
« Cela ne vous amuse point ? » demanda-t-il en se questionnant sur le terme “Everest”.
Elle décida de faire comme lui, elle était à côté et elle tourna la tête vers lui, soulevant des sourcils avec une petite moue de défis avant d’hausser les épaules nonchalamment. Ça, elle l'avait appris de Will, qui aimait bien faire ce genre de grimace pour provoquer les autres. « C’est donc votre question ... » dit-elle en laissant traîner le ton pour que cela ne soit pas une interrogation.

Mais Jague ne lui laissa pas le temps de jouer davantage qu’il tenta de faire de la récupération. Un petit sourire sur le visage, les mains toujours dans le dos, il répondit avec un air tout à fait naturel :
« Tout bon Natus n’abuse pas de son avance sur son digne adversaire. Il est plus agréable de conserver même distance. C’est bel et bien ma question ! »
De l’avance, carrément, elle eut un petit rictus simple. Si cela était fait pour lui donner le goût de jouer plus et de le dépasser, il réussit à a merveille.
« Cela m’amuse. Et qu’est devenu son mari ? »
Le Candide était satisfait. Il s’enfonçait toujours un peu plus dans ce grand jardin de haies en labyrinthe qui, rappellons-le, se trouvait à l’intérieur même de l’Antre.
« Il vit aux côtés de son épouse. Il vient chercher conseil parfois, toquant à ma porte quand il fait voyage. Il me semble entendre de votre culture de guerre le terme “permission”. Il aurait pourtant dû repartir en votre foyer d’origine... »

Jague avait donné un peu plus d’informations, profitant de ce moment pour lui faire croire que la douce frustration subtile était terminée. Mais c’était pour mieux relancer l'intérêt sur le fait que cet homme, ce militaire, aurait dû retourner sur Terre. Et qu’il venait chercher des conseils auprès du Candide durant ses permissions.

Cela entraîna encore plus de questions, elle se mordit la lèvre, réprimant sa curiosité, car elle aimerait en savoir plus sur cet homme. Il avait surement fait la dernière guerre et en était ressorti blessé ou trop traumatisé… et pourtant toujours là. Sa femme était Atlante, pas militaire donc civil… elle avait l’âme d’une enquêteuse sur le coup. Elle se fit la remarque qu’elle devait essayer de faire pareil que lui, mais elle se savait moins doué pour cet art oratoire que le candide.

Maintenant, les haies étaient si hautes qu’elles cachaient l’environnement et qu’ils ne pouvaient plus voir l’extérieur. La jeune femme trouvait cela encore plus confortable, d’être petit à petit plongé dans ces murs végétaux qui grignotait le ciel. L’effet cocon y était pour beaucoup et cela calmait sans qu’elle ne le sache son angoisse.
« Le menu ne se consulte pas pour juger du choix. Il se découvre en vivant l’instant. » dit-il en s’arrêtant. « Trouveriez-vous intérêt à rencontrer Elana la femme, ce jour ? »
Elle devait s’y attendre qu’il ne lui serve pas deux choix ou il lui restait plus qu'à choisir. Cela serait trop facile.
« Un intérêt teinté d’effroi » avoua t-elle. Quitter le confort est toujours difficile, la “femme” revient à se mettre à nu en tant que personne et non en tant que simple professionel. Chose toujours un peu difficile pour une personne comme Elana, qui avait construit sa personnalité autour de modèle militaire et de se qu’elle voulait devenir en tant que soldat avec ses valeurs et ses jugements.

« Sentiment naturel, jeune dame. Nul ne sourit en s’aventurant dans un tunnel sombre, même s’il mène à la lumière. La crainte impose le défi et l’aventure amène à l’honneur de la réussite. »
Il s’arrêta.
« Acceptez-moi comme guide. Et je vous présenterai la femme que vous êtes et que avez, semble-t-il, trop longtemps muselé... »
Ou l'échec était t’elle en train de se dire. Elle pila net a côté de lui, comme si depuis le début elle avait calquer ses mouvements sur ceux du Natus, ce qui était le cas, elle adaptait son allure à la sienne.
« Vous aurez la réponse quand j’aurais parler avec vos autres collègues. » Elle était bien entendu tentée de l’accepter, mais elle s’était fixé l'objectif de parler avec chacun des cinq natus pour les connaître un peu. Voulant être juste dans son choix et ne pas choisir arbitrairement. Il n’y avait rien de plus frustrant pour un groupe, que d’être choisi sans raison autre que “au pif”, ou à la tête. Selon elle. Chacun avait des compétences qui méritent d’être découverte. Après elle verrait avec qui elle partirait. Encore une fois, elle essayait de rester dans sa zone de confort, restant dans une logique qui se fichait bien du ressenti humain… peut-être avait-elle peur de l’être au final ? Malgré la leçon de Calahan sur l'ouverture aux autres...peut-être bien, il est plus facile de se lier lors d’une manoeuvre digne de satan au final...on réfléchit moins à ce genre de chose. Elle conclut que cette dernière phrase était la fin de leur jeu, elle attendait la suite et la réaction du Natus.

Il était là, immobile, en face d’elle.
Jague l’observait calmement avec ce léger sourire qui en disait long. A croire qu’il préparait un autre de ses coups sans qu’elle ne le voit venir.
« L’Atlante scelle l’accord d’une solide poignée de main, ainsi ? » fit-il en lui tendant la main.
Il attendit qu’Elana s’exécute, se demandant si elle oserait ce contact physique. Il ne comptait pas l’y contraindre et n’exercerait pas ce fameux contact physique.
Elana se méfia un peu, son petit rictus avait activé une petite alerte, celle de la méfiance d’un coup foireux dans son cerveau et elle toisa la main quelques instant. Finalement, elle ne voyait rien de plus dans son visage et elle lui tendit la main en le surveillant. Mais, au dernier moment, il claqua des doigts. Une étrange rose orangée, à la couleur de flammes perpétuelles, dansaient au sein des pétales. La tige avait été coupé courte pour que la fleur ne soit pas encombrante.
« Pour vos premiers pas, courageuse Atlante... » souffla-t-il avec une certaine profondeur d’âme.
Un tour de magie, le plus connue de l’apparition de la fleur, cela faisait toujours son effet aux femmes, même au plus rustre et elle se maudit d’y être sensible. Alors, qu’elle avait trouvé toujours ça ridicule dans ce fichu cliché de l’homme qui offre des roses à une nana et que celle-ci est aussi heureuse que si on lui offrait un million de dollars. Mais en y réfléchissant bien, ce qui marcha le mieux n’était pas cette rose particulière, mais plutôt le tour de passe passe, encourageant l’émerveillement. Elle prit la rose la calant sur sa ceinture beige pour pas qu’elle tombe, avant de lui tendre le bracelet.
« Merci » peut-être que si elle le choisit, elle en saurait plus sur cette histoire.

Jague ne bougea pas une main pour récupérer le bijou.
« Il me reviendra lorsque votre intérêt pour mon art se sera tari, Elana. »
Elle ferma sa main sur le bijou qu’elle mit à son poignet pour ne pas le perdre. Elle s’en voudrait de l’égarer dans cet endroit ou autre part. Elle leva la tête vers lui, il pencha légèrement la tête sur le côté.
« Voyez. Autour de vous. Lieu fermé, nul mouvement que les nôtres, nous seuls face à face. »
Jague lui offrit un petit sourire malicieux. Il lui fit comprendre que la balade avait été clairement orienté pour lui faire comprendre autre chose, en le vivant sur le terrain, et qui se devait d’être aussi belle que la rose. Elle avait été méfiante...mais elle n’avait pas eu peur. Elle était devant un homme, seule, dans un endroit inconnu et clos. Jague était heureux de pouvoir lui fournir cette réalité par une petite conclusion presque poétique.
« La preuve que votre remède n’est pas inaccessible, mon amie. »
Elle devait bien reconnaître qu’elle n’avait pas vu cet endroit ainsi, ni avec la signification. Oui, elle pouvait rester seule avec un homme dans un endroit, il lui était arrivé plusieurs fois de l’être déjà...Mais ces hommes étaient ceux de l’escouade ou Artus dans sa chambre et ils ne cherchait pas à la violenter, elle avait confiance. Jague lui montrait à son sens, qu’elle pouvait évoluer avec un inconnu sans être battue, mise à genoux pour être enfilé comme une perle. Sans cette crainte d’être traquée, contrôlée, maitrisée au-delà de sa volonté et de sa défense. Même si ça restait ancré quelque part dans son esprit comme une tache indélébile. Ce souvenir, la fit légèrement trembler, elle venait de s’imaginer ici avec l’autre brute. Mais, cela se vit que légèrement dans son regard délavé. Comme une illusion, cette lueur avait disparut très vite.
« Tant que vous ne me touchez pas... » dit-elle en constatation. Car même si elle n’avait pas peur...la plus grosse étape était surtout de ne pas réagir au contact.
Le Candide sourit de plus belle.
« Vous étiez sur le point d’accepter tel contact. » lui répondit-il de façon rassurante. « Ne vous sentez pas brusquée, le brouillard dans votre esprit se lèvera au fil de notre journée, si votre âme me l’accorde. »
Elana était un peu surprise de cette affirmation, elle n’était pas certaine à être prête comme il le disait, mais elle ne pouvait pas en être certaine non plus. Voilà qu’elle doutait. Après tout, elle ne rechignait pas toujours au contact, tout dépendait de qui surtout. Et elle devait avouer que cela la pesait de réagir aussi violemment et de ne pas être tranquille face à une petite tape amicale ou à un touché simple.

Il regarda en direction d’une autre branche du labyrinthe.
« Je vous raccompagne ? Ou êtes vous d’humeur badine ? »
« Nous pouvons faire de l’humour tout en regagnant la sortie. » dit-elle avec un rictus pivotant sur ses pieds, pour voir le chemin qu’elle avait gravé dans sa mémoire par réflexe. Elle prit la tête, pour lui montré qu’elle savait où était la sortie.

Elana fît son petit effet. Elle étonna Jague qui ne se priva pas de la féliciter pour sa mémoire et son sens de la préservation. Il regagna la sortie avec elle tout en parlant de sujet bien plus ordinaire, cherchant généralement à s’assurer de certaines habitudes Lantienne qui n’existaient pas sur Magna. Bref, le petit spectacle était bel et bien terminé, Jague réservant ses prochains tours dans le cas où il serait sélectionné.

Quand ils regagnèrent le balcon suspendu, les autres Natus étaient toujours là en train de s’occuper, ne faisant peser aucun regard sur elle. Ce n’est pas comme si elle était pleinement ignorée. Mais l’on aurait cru l’un de ces vieux jeux de rôles sur console où les personnages ne parlaient que lors des interactions.



FICHE ET CODES PAR ILMARË

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Jeu 5 Sep - 19:21

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Jague regagna tranquillement sa place d'illusionniste et rappela la Candide qui passa devant Elana en lui souriant. Celle-ci capta le regard de la française de manière subtile. Elana ne savait pas encore qui choisir et le destin donnait de jolies opportunités. Ainsi elle jeta son intérêt sur la jeune femme en lui rendant son sourire et en essayant d'être plus avenante. Elle avait remarqué que les candides étaient discrets et sensibles aux signes très fins des autres. De cette manière Elana essaya de voir si même avec son manque d'expressivité elle allait réussir à lui signifier qu'elle désirait la connaître.
C’était bien joué de sa part. La Candide lui fît un petit clin d’oeil et tourna les talons pour se rendre devant l’escalier qu’elle avait emprunté avec Jague.

La Natus se retourna, les mains croisées un peu de façon mondaine, et elle retroussa son nez d’un air mignon avant de descendre les marches, s’attendant à être suivie. Elana marcha dans ses pas, se demandant si elle retournait ou non dans le labyrinthe.


Family Natus Tyriel10

A partir de ce point, la Candide eut un comportement étrange. A chaque fois qu’Elana cherchait à la rejoindre, elle trouvait la dame au tournant d’un nouveau chemin, dans le virage d’une haie ou simplement debout, fixe, les mains croisées. Elle marquait à chaque fois la direction de sa présence. Mais à chaque fois que la Française atteignait l’endroit, elle trouvait la Candide à un nouvel emplacement.
Elle avait ce petit air malicieux en retroussant le nez, se doutant bien que la patience de Ravix était mise à l’épreuve. Alors qu’elle évoluait dans le labyrinthe de haies, elle finit par se perdre à force d’aller et revenir. Elle entendait pourtant la Natus se déplacer non loin, faire du bruit pour attirer son attention.

Puis soudain, comme ça, sa voix résonna dans l’allée sans qu’elle ne puisse en déterminer la source précise. Et c'était bien choisi puisque Elana commençait à en avoir un peu marre. Quelques minutes de plus et elle rebroussait chemin.
« Elysine...c’est un honneur d’avoir votre intérêt. » fit-elle avec beaucoup de chaleur humaine. Le timbre de cette voix plu à la jeune femme, elle avait l'impression d'être près d'un feu de cheminée doux et apaisant qui ne vous brûlera pas. En tout cas Elana avait pu se demander auparavant si on était pas en train de se moquer d’elle, elle se rendait compte maintenant que non. La Candide semblait la mener quelque part de cette façon bien étrange. Son sens de l’orientation était suffisant, malgré le fait qu’elle soit perdue, pour sentir qu’elle s’était enfoncée bien au-delà de l’endroit où elle s’était arrêtée avec Jague.
Là, c’était une toute nouvelle surface de végétation qu’elle découvrait.

« Enchanté. » dit elle avant que son regard capte des mouvements sur le sol. On aurait cru des milliers de fourmis rampant dans sa direction mais la couleur était trop chatoyante pour ça. Le temps de les voir l’atteindre, elle comprit qu’il s’agissait de fleurs migratrices qui se déplaçaient grâce à leurs racines, comme ayant une volonté propre de s'installer ailleurs.

« Elles ne sont pas dangereuses. Inspirez profondément...c’est salvateur. »

Naturellement la française avait reculé de quelques pas. Un pur réflexe pour ne pas se faire assaillir par ces étranges insectes… Qui était en réalité… de petites fleurs… Incroyable. La jeune femme resta estomaqué par cela et se baissa pour mieux les observer… Comment pouvaient-elles se déplacer et connaître leur destination ?

En observant un peu mieux, Elana remarqua que ces minuscules pétales étaient serties de rainures à la couleur semblable au minerai de feu. Cette ressource était véritablement abondante dans la grotte, au point que la vie s’y était développée à partir de sa chaleur, son énergie. Les plantes se déplaçaient en usant de leurs racines pour s’accrocher et ramper. Mais elles avaient une façon bien à elle de se diriger...la militaire découvrit des oscillations très régulières sur les feuilles.
De l’ultrason. Elles émettaient et captaient l’écho comme un radar. C’est bien pour ça que les milliers de petites plantes contournaient très soigneusement Elana en formant un cercle parfait autour de ses pieds nus. Et de ses yeux ébahi par tant de nouveautés. Après tout on ne voyage pas dans un autre galaxie pour voir la même chose que sur terre.
« Incroyable. » souffla telle.

Un peu plus au fond, un rire doux et sincère monta. Elysine était là, les mains toujours croisées. Elle prenait plaisir à lui faire connaître cette situation insolites. Quelques plantes lui avait grimpé dessus, n’ayant visiblement pas peur d’elle contrairement à Elana.
« Elles aiment la compagnie. Suivez-les si le coeur vous en dit... » fit-elle en désignant ce lit de fleurs rampant qui disparaissait dans le détour de la haie, quelque part dans le dos de la Française.

A peine avait elle regardé dans cette direction qu’elle ne retrouva qu’un grand vide à l’endroit où s’était tenue Elysine. Comme si une trappe l’avait avalé toute crue pour offrir cet effet parfaitement mystique. Elana fronça les sourcils se demandant où elle était passé… Elle balaya l'endroit du regard de redressant pour voir où elle avait pu disparaître… Il y a danger ou est-ce encore une de ses facéties ? La natus ria une nouvelle fois. Comme quelqu’un qui trouve drôle et s’attriste en même temps de ne pas la voir partager cette blague. De la voir aussi fermée...
« Oh...voyons Elana...pourquoi croire le danger en ces lieux ? Amusez-vous ! Retirez la bride qui verrouille vos envies d’aventures ! »
En tout cas Elana ne la voyait toujours pas. Elle essaya de se diriger à l'ouïe… mais pour cela il fallait la faire parler un peu plus.
« C'est plus une partie de cache cache... » dit elle suffisamment fort pour qu'on l'entende et espérait bien pouvoir ajuster sa trajectoire en fonction de la réponse. En tout cas, sa capacité à disparaître la rendait parfaitement légitime auprès de l' illusionniste.

Elana était loin de la vérité. Et plus loin encore de connaître l’art de cette Candide. Magie ? Illusion au même titre que Jague ? Ou une toute autre chose ?
La cohérence s’envola brutalement lorsqu’elle tenta de la localiser. Elysine ricana et accepta ce petit défi d’un air presque dangereux.
« C’est joli mot... » fît la voix sur sa droite.
« Pour définir tel ressenti ! » poursuivit la même voix soudainement sur la gauche.
Le son était venu d’un côté à l’autre si rapidement qu’on aurait cru que c’était un fantôme qui s’était exprimé en traversant Elana de part et d’autre. C’était dérangeant mais aussi terriblement intriguant, mystérieux. Immédiatement Elana pensa à un canal radio pour la tourmenter, avant de se souvenir que cette technologie n’existait pas ici… Un peu frustrée, elle continua à poser quelques questions, essayant de choisir une direction sur les deux.
Elysine jouait avec elle mais sans se moquer. A chacune de ses réponses, elle donnait une possibilité subtile de la découvrir. Mais elle ne cessait de changer de façon de s’adresser à elle, si bien qu’Elana avait toujours du mal à la situer sur le labyrinthe.

Ses sens acérés de soldat l’alarmèrent brusquement quand elle entendit un très léger froissement dans son dos : celui de quelqu’un qui venait tout juste de s’y glisser. Le temps qu’elle se retourne, Elysine était déjà à bout portant, la main tendue avec la bouche en coeur. Elle souffla divinement bien, avec une douceur infinie dans le creux de sa main, en reproduisant le cliché bien terrestre de celui qui envoyait un baiser à distance.
Une fine poudre argenté vola en direction du visage de la militaire et elle se sentit soudainement bien. Vraiment très bien même. Un sentiment instantané et familier qu’elle ne pouvait pas ignorer tant il était intégré dans ses gènes, dans sa vie. Quelques clignements d’yeux plus tard, elle se retrouvait dans le vide total, un ciel bleu azur merveilleux à une altitude impressionnante.

Elana se savait dans une tenue de parachutiste civil, ayant sauté d’un petit avion à hélice, seule dans ce grand royaume céleste à glisser et naviguer. Elle faisait toutes ses figures, ses cabrioles et ses mouvements avec la fluidité qui faisait sa passion. Le parachutisme...elle était sur Terre, irradiée d’un magnifique soleil. Le pied total, la liberté sans limites...
Elle aurait dû paniquer. Surtout qu’elle savait que ça ne pouvait pas être possible. Mais Elana sentait un bien être total, une plénitude comparable à ce qu’elle avait ressenti durant ses meilleurs souvenirs de sauts. Ce qui l’avait motivé à choisir cette discipline...elle renvoyait même son premier saut, là où tout avait commencé alors qu’elle hésitait avec l'infanterie basique ... En étant si libre de ses mouvements, elle se retrouvait sereine. Forte, puissante, souveraine des cieux !
Très vite, n’ayant pas levé le nez, elle vit un homme dans une tenue violette fluo détestable et moche s’approcher d’elle. Son sourire ravi lui était si familier qu’elle le reconnut malgré son casque et ses lunettes… se demandant ce qu’il foutait là… et depuis quand il savait sauter aussi bien. Will lui fît un signe de ses deux pouces pour dire à quel point il était content et il se prit les pieds pour tourner comme une toupie. Il essaya même de mimer, à un moment, le beau gosse allongé sur le lit, une main supportant sa tête tel un Apollon attendant sa moitié.
Rien ne l’empêchait de faire le pitre devant Elana pour essayer de l'impressionner. Et même si elle ne semblait pas réagir, elle le trouvait un peu trop agile dans un élément qui n’était pas le sien.

Et comme d’habitude, c’est là qu’une Rita vêtue d’une combinaison tranchée de trois couleurs déboulait pour lui couler la baraque ! Elle tomba sur lui comme un rapace sans pitié. Vert, blanc, rouge...la couleur de son drapeau se partageait sur son corps ! Elle souriait tout en ayant piégé de ses bras une jambe de Will. La Française pouvait le voir gueuler tant il avait la bouche ouverte mais l’Italienne restait sourde à ses supplications. Elle parvint à lui arracher sa godasse qu’elle envoya dans le vide.
Sandoval gueula encore avant de démarrer une terrible course poursuite avec sa chaussure. Rita fît un clin d’oeil à son amie avant de plonger en piqué… Il y avait quelque chose d’étrange dans cette vision, mais paradoxalement, cela lui apparaissait normal et son cerveau refusait la logique en étant bercé par cette douce sensation divine.

Elana eut ensuite la visite d’Iza qui s’accrocha à elle, pour avoir son visage en face du sien, étrangement sans casque. Sa chevelure de licorne avait entièrement repoussé avec ses crins de toutes les couleurs. Ca dansait dans le claquement de l’air en formant une chorégraphie charmante. Elle lui colla une bise sur le front, comme si elle la remerciait de faire partie de son trip, puis elle descendit à son tour, suivit immédiatement de Ruth qui s’était contenté d’un signe discret de la main.

Danny et Tim ne tardèrent pas. Même Eversman qui chuta comme une comète en essayant de battre les autres à la course.
Ils étaient tous là et, malgré le temps passé, elle était toujours à bonne altitude pour passer un bon moment. Il ne restait plus que le clou du spectacle pour compléter son bien être et il se matérialisa sous ses yeux. Sans lunette ni casque, parfaitement visible et habillé comme elle avait l’habitude de le voir, Eric s’approcha en dansant dans les airs. Il lui agrippa le poignet pour se souder à elle et partager les figures de voltige qu’ils avaient longuement répétés pour la fin d’année, là où ils devaient faire une représentation militaire auprès des grandes huiles civils. Elle était heureuse de pouvoir faire ça avec lui, il était mort quelques mois avant cette cérémonie… son cerveau tilta qu’elle était en train de rêver, quelque chose en elle lui laissa échapper des larmes sur ses joues...ce n’était qu’un rêve… Qu’un fichu rêve qui en venait douloureux. Elle se sentit en colère, elle n’aimait pas être drogué...
« Ne pleure pas, une machine ne perd pas son huile ! Nous allons les épater c'est “sans-fusils” ! Je suis certain que ton chem sera en première loge ! » dit-il de son sourire éclatant et de son accent québeqois. La crinière blond de l’homme perdit son élastique...il allait encore se faire houspiller par le commandant. Eric le rebelle capillaire qui refusait qu’on lui coupe les tifs.
« Ta blonde aussi. » dit-elle simplement en se laissant conduire. Si c’est un rêve, elle ne pouvait qu’en profiter encore un peu, il lui paraîssait si réaliste, si fort… et elle faisait ce dont elle aurait aimé faire avant de dire au revoir à son ami dans son immonde boîte en bois ! Elle s'efforça de lui sourire alors que son défunt collègue avait l’air parfaitement serein et content de partager ce moment. Ce qui n’était pas surprenant… Il était toujours content d’être avec elle, de vivre des moments qu’il avait toujours voulu avec une soeur. Il tournoya avec Elana pendant de longues minutes, partageant un moment d’intimité qu’elle avait que rêvé depuis son décès, jusqu’à ce que sa jauge lui indique qu’il était temps de déclencher son parachute. Lorsqu’elle tira la poignée, la voilure se déploya avec élégance dans les cieux. Le sol se rapprocha néanmoins rapidement, même avec le contrecoup du parachute, et elle vit que le plancher des vaches s’était garni d’une étrange texture verte. Eric lui fit un petit signe de salut avec le traditionnel geste des doigts en pistolet qui leur était propre, il avait déclenché sa voile plus tôt et se retrouvait hors de vue maintenant.

Elana repéra rapidement qu’elle allait atterrir dans le labyrinthe de verdure qu’elle voyait d’en haut. Elle toucha le sol plutôt abruptement. C’était comme si on l’avait privée de sa si bonne maîtrise de l'atterrissage. La Française tomba sur les fesses avec la même sensation que si on lui avait fait un croche pied. Elle reprit ses esprits petit à petit et se découvrant entourée des fleurs vivantes de la Magna. Elles grouillaient tranquillement sur une sorte de grand'place de verdure, leur lieu de pollinisation surement.
Elle mit du temps à se rendre compte qu’elle était bel et bien revenue dans la réalité. Elle était assise sur le sol, les mains et les pieds dans la pelouse, accompagnée de toutes les belles petites couleurs des plantes l’accompagnant… Cela était perturbant… elle n’osa pas se relever alors que d’autres plantes escaladaient tranquillement. Elle avait néanmoins les tripes en vracs… et le coeur lourd. Certe cela était le moment qu’elle avait aimé partager avec son ami, mais il lui était encore trop douloureux de voir que ce n’était qu’une illusion, qu’une fausse réalité. Une larme coula le long de sa joue. Et en plus, elle avait été drogué, drogué pour voler avec un cadavre. Elle sentait une bouffé de colère l’envahir, la colère mué par le deuil qu’elle avait encore du mal à accepter. A accepter la douleur de l'absence d’un homme qui partageait sa vie. Une personne qui la complétait au point qu’elle se sentait réellement humaine et entière...Son âme soeur masculine qui était son frère, son jumeaux, celui avec qui elle aurait aimé mourir et non supporter sa perte. Eric n'était pas un amant, il était plus, il était son guide et bien plus encore son ami le plus proche et important.

« Comment avez-vous trouvé votre cache-cache ? » lui demanda Elysine.
Elle était assise sur le sommet de l’une des grandes haies et la regardait avec un air très tendre.
« Votre esprit vous a-t-il offert magnifique aventure ? » Compléta immédiatement la seconde voix (parfaitement similaire) sur le côté opposé.
Tel un miroir, la jumelle d’Elysine se comportait exactement de la même manière. Elle était assise de la même façon. Elle ne se démarquait qu’avec la perte d’un oeil et d’une cicatrice profonde qui l’avait défigurée. Mais si on ne prenait pas en compte la blessure...c’était exactement la même...avec des vêtements similaires.

Des jumelles Candides sur la Magna…

Les deux Natus ne réagissaient pas comme si elles avaient piégé Elana. Elles se contentaient de la fixer avec ce petit sourire satisfait, cet air taquin, et un esprit compatissant. Comme le disait Elana : elle étant devant un feu de camp qui lui réchauffait le corps...mais aussi ce qu’il y avait dedans.

Le regard de la française s’était figé sur la première Natus avant de bifurquer sur la seconde...qui avait dû se battre et avait perdu sa beauté dans une guerre sanglante. Comment avait-elle pu faire pour ne pas remarquer l'immonde visage défiguré de la seconde ? Elle la voyait de loin surement… en tout cas, le coup des jumelles était bien joué, mais elles ne pouvaient pas se douter que vivre et voir Eric était une douleur immense. Sur le coup, elle leur en voulait terriblement, mais son bon sens lui disait que ses deux adorables Candides ne pouvaient pas contrôler son esprit. Elle rêvait souvent d’Eric, presque chaques nuits quand elle était angoissée... Et depuis son viol, il lui rendait visite que trop souvent, revivant ses cauchemars ou les moments qu’ils auraient pu passer ensemble s’il n'était pas mort mais ici avec elle … Combien de fois, s’était-elle imaginée Eric dans son escouade, ce bel homme blond au regard étincelant de bonté. Il aurait plu à Iza, elle était certaine qu’elle serait tombé amoureuse de lui, hésitant entre Carson et le québécois tellement les deux hommes étaient des saints. Rita l’aurait bien apprécié pour son coté blagueur toujours partant pour faire des vacheries bon enfant, surtout à Will. Ca aurait sûrement été la première à l’embrigader dans les quatre cents coups. Et il aurait suffi que la ritale grille son intérêt pour lui et elle les aurait réuni par ses foutus défis. Prétextant qu’ils auraient fait tâche par exemple, ou que Ravix n’aurait pas eu les couilles de se faire photographié avec lui lors d’un dîner. Le genre de fée clochette façon diablesse italienne…

Tim aurait aimé son sérieux en mission et sa capacité à compléter parfaitement sa caporale. Personne ne détestait Eric, il avait bien trop de qualités...ou il savait parfaitement assouplir ses défauts. Et quand elle aurait été violée, il aurait été là pour elle, elle n’aurait pas eu à affronter ça ...seule… une seconde fois… même si la première n’avait été qu’une tentative… allait-il avoir un jour une troisième fois avec cette fois une pénétration réelle et bien senti ? Elana eu un haut de coeur.

La parachutiste se leva, déposa chaque fleurs délicatement dans un geste lent au sol. Les petites plantes lui témoignèrent leur mécontentement par les vibrations de leurs pétales avant de s’éloigner, mûes par un nouvel intérêt mystérieux. Elle se secoua un peu, pour regarder où pouvait être la sortie, l’envie soudaine de fuir la prennait aux tripes. Puis, elle se souvenu que les deux jeunes femmes lui avaient posé une question. Son regard se leva sur les deux jumelles parfaitement identiques telles des statues.

« Une triste et belle aventure. » conclut-elle sombrement. Elle ne leur en voulait pas, elle était juste trop sensible. Oui voilà, elle n’aurait pas à montrer sa souffrance, mais elle se sentait ébranlée depuis son traumatisme, elle avait chaque jour du mal à tenir le cap. Elle se forçait à oublier le jour en s'occupant, mais les nuits lui révélaient à quelle point sa carapace n’était plus que des petits éclats. Elle chassa la larme sur sa joue, serrant les dents, elle tremblait un peu. Son regard se posa sur un couloir de labyrinthe, elle voulait s’y engouffrer et sortir de là. Mais, elle ne connaissait pas son chemin, alors elle ne s’y risquait pas. La logique pragmatique était plus forte que la vague de sentiment et d’inconfort. Elle soupira, restant près d’une haie à l'opposé des Candides, pour ne pas montrer son désarroi et rager. Lui était-elle impossible de tirer un trait ? De toujours refouler ses sentiments ?

Encore être drogué passait, elle se surprit d’avoir presque envie de leur demander le nom de leur dealer, pour revivre des moments pareils avec un mort… mais de l’autre cela lui était horrible. Elle repensait à cet épisode de Black Mirror que lui avait montré Danny, sur une femme qui perd son mari et qui commande une application agissant et parlant comme son mari basé sur les archives numériques de celui-ci...au point de faire venir une sorte de robot humain plus vrai que nature pour vivre avec…Car incapable de faire son deuil et elle retombe amoureuse de l’homme qu’elle aimait...sous cette version informatique. Le fait d’être enceinte devait aussi jouer beaucoup dans ce deuil inachevé et que finalement, voyant que ce n'était qu’un terrible placebo, elle le colle au grenier, ne pouvant voir sa “fille” que le jour de son anniversaire. Bref horrible. Elana eut la nausée une nouvelle fois… si un jour elle est enceinte, elle détesterait les premiers mois, cette sensation de mal être est irritante au possible !

Elysine semblait voir parfaitement son état de pensée malgré le masque. Elle restait assise au sommet de cette haie à l’observer, à déduire ce qui n’allait pas. Il était clair, en voyant l’expression de son visage, qu’elle était attristée de voir ce qu’Elana avait fait de son présent. Un souvenir triste malgré la beauté.
« Pourquoi avoir choisi de souffrir, mon amie ? »
« Votre esprit a préféré se blesser que de se ravir, voulez-vous nous expliquer ? » fît la jumelle.
« Ou votre coeur saigne-t-il à en avoir exploré ce que l’inconscient vous a réclamé si longtemps ? »

Elana resta à sa place, soupirant document. Elle n’avait pas vraiment choisi de souffrir, elle n’avait pas eu l’impression de le faire délibérément. Comme si elle pouvait se justifier de son esprit malade qui cherche à lui mettre des bâtons dans les roues.
« Non » dit-elle un peu abrupte. La psy d’Atlantis avait essayer de l’amener à se confier, mais elle ne le faisait point, surtout sur ce sujet avec Eric. Elle avait besoin d’avaler un peu tout ça. Ce n’est que de la frustration, oui rien de plus, la frustration de ne plus avoir ce qui vous rendait heureux, de vivre sans cette source et de culpabiliser d’en découvrir de nouvelles. L’absence est frustrante en plus d’être douloureuse. Elle avait les larmes au yeux. Pourtant, elle savait que cette expérience était bien, elle avait vécu un petit rêve, comme un dernier souvenir autre que de reconnaître le corps à la morgue. Elle devrait les remercier pour ça, mais elle en était pas capable, car elle associait l’image d’Eric à de la nostalgie à ce qu’elle a perdu et non ce qu’elle a eu.
« Ce n’est rien, ça passera. » dit-elle pour ne pas les inquiéter.

« Il est osé de mentir aux maîtresses des songes. » rétorqua Elysine sur un ton humoristique qui voulait dire “vilain petit garnement”.
« Vous êtes la bâtisseuse de votre propre expérience. Lorsque vient la douleur, vous touchez de votre conscience ce qui entrave votre vie, vous ne pensez pas ? »
« Et si vous exploriez plus longuement ? Seriez-vous capable d’anéantir ces chimères pour retrouver la sérénité qui vous a été volé ? »
Les deux femmes lui sourirent quasi-instantanément.
« C’est ce que nous proposons, dame Ravix. Voyager en dedans et combattre ce qui brise votre esprit. »
Elana les écouta sagement, elle ne dit rien sur le coup, elle réfléchissait, elle était là pour combattre un traumatisme et non pour le deuil, mais cela allait ensemble en fait. Car elle réagissait pareil quelle que soit la douleur.
Et si les dames étaient capable de la renvoyer à ce traumatisme vieux de plusieurs années. Alors le dernier était obligatoirement à portée de main. C’était étrange, un peu mystique, elle ne savait même pas quelles drogues pouvaient être utilisées pour ça et elle ne voulait pas vraiment savoir quoique...elle se demanda simplement si cela allait être néfaste pour sa santé et si elle allait développer une accoutumance. Ni même comment son corps réagirait. Mais on lui offrait la possibilité d’entrer dans sa propre conscience pour y faire le ménage. Ce n’était pas une proposition à la légère… Et cela était terrifiant, voulait-elle vraiment s'affronter intérieurement ? Elle avait toujours eut peur de ses démons, préférant façonner une image selon ce qu’elle aimait pour bulldozer ce qu’elle ne voulait pas. Naturel ou non. Les jumelles étaient en somme flippante, elles devaient rivaliser et même surpasser à ce niveau là les meilleurs hypnologues de la terre.
« Je comprends » dit-elle en se déplaçant vers les supports des jeunes femme, cherchant à grimper vers la balafrés car elle ne la connaissait pas, pour voir de leur perchoir la vu au dessus du labyrinthe. Elle avait conscience d’être fermé, mais cela allait être provisoire, il n’est pas facile de faire face à ses “chimères” comme elles disent.

La Candide balafrée, celle qui n’avait pas été présente sur le balcon suspendu se laissa rejoindre. Mais un bruit de feuille et de déplacement alerta Elana. L’autre Elysine venait tout juste de disparaître. C’était à croire qu’en se dirigeant vers l’une des deux, elle avait fait un choix direct. Ce qui embête un peu Elana qui se demandait pourquoi, la jumelle ne pouvait pas rester avec sa soeur.
La jumelle lui tendit la main pour l’aider à atteindre le sommet de la haie. La surface était bien plus résistante, permettant de s’y installer. D’ici on pouvait voir le balcon où les autres continuaient leurs petites activités tranquillement. Les différents couloirs, les détours, les branches, tout était visible d’ici.
Peut-être que c’est comme ça que les jumelles faisaient leurs fameux jeux. Qui regarderait vers le ciel en essayant de se sortir d’un labyrinthe de haies ? Elana aima d’autant plus la vu, découvrant la face caché d’un iceberg végéta. Et puis elle a toujours aimé être dans les “cieux”. Elle prit place en tailleur, tournant la tête vers cette jumelle au visage blessé.

« Je souhaite faire une offrande pour votre courage. » fît la jumelle défigurée tout en fixant un point précis du labyrinthe.

Une autre grand’place, un petit peu plus loin, se remarquait grandement par la multitude de couleur qui tapissait l’herbe. Si l’on avait pu coucher un arc en ciel, de toute sa beauté sur le sol, c’était exactement ce qu’Elana pouvait voir.

« Allez-y. Et choisissez... » lui dit-elle simplement avec de s’en aller.
« Attendez ! » dit-elle avant qu’elle ne parte. « Vous vous nommez comment ? »

La Candide s’arrêta pour la gratifier d’un large sourire. Mélange de malice et de mesquinerie.

« Elysine. Bien entendu... »
« Bien entendu... » Elana se demanda si cela était dans leur petit jeu de se confondre l’une dans l’autre où si ce jeu avait fini par entacher leur perception de leur identité.

Une fois la jeune femme disparue comme par magie, Elana alla vers cette petite place en marchant sur le dessus des haies, cela était étrange de faire le labyrinthe de cette manière, mais elle y trouva une certaine forme de soulagement et de liberté. En arrivant vers la place arc en ciel, l'esthétisme de ce peuple était vraiment une part importante et surtout de très bon goût pas de surplus, juste se qu’il fallait où il fallait. Elle sauta prudament au sol.

C’était bien un nouvel environnement. L’herbe se retrouvait étouffée d’une couverture légère et si fine qu’elle en donnait l’air brumeuse. S’il n’y avait pas eu toutes ces magnifiques couleurs, l’aspect de la toile aurait donné un air de parasite dévorant terrifiant.

Pourtant, en y regardant de plus près, Elana trouva quelques fleurs se déplaçant le long de ces toiles. Plus rares mais plus grandes. Clairement adultes, chacune ayant une couleur précise et non changeante. Leurs racines s’étaient hérissées de glandes à tisser. Tranquillement, comme un escargot qui voyageait ou une fourmie en train de se trouver un repas, la plante vivante évoluait en laissant une légère trainée de soie de sa couleur d’origine.

Ce lieu...c’était la dernière étape des fleurs migratrices.
« Les Hystérias. » fit la voix fantomatique d’une des Elysine. « Elles tissent leurs linceuls en l’attente de la mort...la flétrissure de leurs pétales nourriront les enfants. Tel est leurs cycles. »

Hystérias...cela avait-il un lien avec le mot hystérie ? Elana ne voyait pas le lien entre les deux mots mais elle se le nota pour plus tard. Son regard balaya ce champ très étendu. Il s’y trouvait tellement de détails subtile qu’une journée ne suffirait pas à en apprendre sur les Hystérias. Ces fleurs devenues adultes étaient en train de recouvrir tout le gazon d’une surface de toile extrêmement douce et appréciable au toucher. C’était comme du velours de luxe à la couleur naturelle, sans artifice. Il y en avait de toutes les couleurs et, selon l’endroit dont elle observait la composition, le filin était plus ou moins épais.

« Prenez celle qui plaît à votre coeur. » lui demanda l’une des jumelles.
« Une seule. Ou vous vexerez les petits qui viendront. »

Chaque couleur s’éclaircissait et s’assombrissait avant d’aller à une autre. Mais si Elana commençait à tirer sur l’un de ses choix, c’était un amas de filin entier qui lui venait. Ils étaient donc tous compartimenté et c’est un seul qu’elle pouvait choisir. La couleur qui l’attirait...mais aussi son épaisseur, un choix entre extrême finesse et épaisseur moelleuse.

« Lémétrus saura quoi en faire. »
« Appelez si vous nous choisissez, Elana. »
« Nous sommes à votre service. »

Le silence retomba alors, lui laissant libre court à son choix, seule en compagnie des quelques fleurs qui poursuivaient lentement leur travail.





FICHE ET CODES PAR ILMARË

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Dim 8 Sep - 18:17

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Ce Lémétrus devait être un Candide, dû moins elle le supposait, il serait étonnant que ce natus soit autre part alors qu’elle devait passer la journée à l’Antre. En tout cas, elle porta son attention sur les plantes...les mères qui se donnent à leurs filles… dans la nature il avait ce principe et le voir de la part de végétaux renforçait toute l'étrangeté de ce nouveau monde loin des codes connus et confortable de la Terre. Elle se baissa pour étudier les filins… moelleux ou très fin ? Bonne question. Elana avait déjà jeté son dévolu sur l’une des rares plantes faisant de la soie violette. Un beau violet qui lui semblait représenter l’équilibre même. Ni trop bleu ni trop rouge. Elle aimait cette couleur paradoxale. Le violet n’est pas une couleur sexé, elle n’est ni mascluine, ni féminine. Certains l’utilisent en tant qu’androgyne. Cet état, Elana le connaissait un peu. Elle s’y retrouvait, elle n’avait jamais été très féminine, plutôt garçon manqué. Plus jeune elle avait la coupe courte avant de se laisser pousser les cheveux, se trouvant plus belle ainsi, on la pensait souvent lesbienne tellement elle était rustre … mais non.

Elle n’avait jamais voué une quelconque attirance pour les femmes, elle n’avait jamais essayé. Naturellement, elle préférait les hommes, même après son viol, elle n’avait pas envie de connaître la rondeur de belles callipyges. Mais elle ne tirait pas un trait, elle allait là où la menait librement son envie sans se soucier des jugements. Le sexe c’est le sexe, point barre. Un besoin, un simple besoin qu’elle se devait d’assouvir. Dans le respect, chose qu’elle n’eut pas la chance d’avoir avec ce barbare. Mais bon… le violet était selon elle, l’équilibre entre deux élément : le froid et le chaud. Il était incroyablement différent et pourtant banal. Neutre. Cette neutralité sans choix affirmé d’un côté ou de l’autre lui convenait bien.

Alors elle prit la finesse de la soie, elle était toujours fasciné par les choses délicates, des éléments qui lui étaient souvent refusé, de peur d’être brisé entre ses mains fermes et ses mouvement brusque. Autant prendre la plante qui lui plaisait le mieux. Ainsi, elle écopa des filins fins, qu’elle emporta avec elle pour sortir du labyrinthe par le haut des haies.

Comme avant, les Candides étaient présents sur le balcon suspendu en s’occupant tranquillement

« Quelqu’un se nomme Lémétrus ? » S’il était bel et un Candide, elle trouvait ça sympa de la part des jumelles de l'orienter vers un confrère.


Family Natus Lzomzo10


« Il est ici. »
L’homme lui tournait le dos, c’est celui qui jouait à un jeu de réflexion avec un comparse plus jeune. En se retournant, il se révéla à Elana qui était bien contente d'avoir un fil logique entre les Candides. Plus âgé, bien plus mature. Il dégageait une grande assurance, n’ayant pas peur de laisser paraître la manche gauche de son manteau se terminant en un noeud beaucoup trop haut. Il avait perdu un bras… Elément que la jeune femme remarqua aussitôt, comme quoi, être Candide et handicapé n'empêchait pas de réaliser ce métier sans perdre son charme. Car l’homme qui était en train de tourner la tête vers elle avait un charme digne d’un lion.
« Bienvenue, Elana. Je vois que vous m’avez amené une offrande ? » dit-il aimablement en donnant un coup de menton en direction des crins qu’elle avait ramassé.
« Hum… Oui je l’ai gagné. » dit-elle en jetant un regard à l’une des jumelles.
« C’est fort bon choix. Telle couleur relèvera votre regard rude, il embellira votre être à merveille. »

Elana ne savait pas comment prendre ce compliment, a dire vrai elle ignorait si le violet allait embellir la dureté de son regard si inanimé. Mais elle prit le compliment comme il était ne cherchant pas plus loin. Il fallait savoir entendre de jolies choses parfois, même si l’esprit est en contradiction.

L’homme fit un signe à son collègue, signe qu’il arrêtait la partie et se redressa. Il l’inspecta un peu plus franchement que les autres, d’un regard étrange et assuré, comme s’il voyait quelque chose d’autre en elle. Et elle devait bien avouer qu’elle était un peu intimidé par ce regard. Surement à cause de l’âge et de l’assurance de cet homme qui pourrait être son père. Bêtement, et pour ne pas dire à chaque fois qu’elle était en face d’un supérieur plus vieux qu’elle, elle espérait au fond qu’il voit quelque chose de bien et non un être banal sans saveur ou pire… de la déception. Il fit un petit tour avant de se rendre en direction de la seule porte attenante au balcon suspendu.
Un léger sourire gonfla sa barbe.
« Vous avez suffisamment goûté à la verdure, Elana. Je vous mène à quelques douceurs plus abruptes. »
Il tourna la poignée puis s’engagea dans le couloir sans l’attendre. Il savait qu’il serait suivi. Un peu plus loin, il tourna et s’enfonça jusqu’à une destination précise. Il l’attendait devant une porte à l’aspect quelconque. Pourtant, il y avait une inscription en plein milieu. Si elle parvenait à lire “Lémétrus”, elle ne pouvait pas comprendre le rôle inscrit en plus petit dessous le nom.

Le vieil homme lui sourit, il avait deviné et jouait habilement de sa curiosité comme l’avait fait Jague plus tôt. Son regard dévia vers la porte et il laissa couler quelques secondes avant de lui dire doucement :
« Voici ma vie. »

Lorsqu’Elana ouvrit l’accès, une forte odeur de textile lui parvint. C’était un mélange très détonnant. Entre le cuir, les différents types de tissus méconnus, les teintures, il régnait à l’intérieur un artisanat extrêmement poussé et chéri. Son regard tomba sur une salle dont chaque mètre carré était occupé. Des mannequins en bois, des meubles, des étals, des armoires, des machines à tisser. Différents tonneaux. Certains fermés, d’autres laissant du linge tremper dans du liquide fort faisant penser à de l'ammoniac. Elle se demandait s’il le récoltait avec l’urine ou s’il avait une autre source.
Lémétrus la laissa entrer avant de la suivre. Il se rendit directement devant son bureau, là où il avait vraisemblablement laissé son uniforme de combat Natus. Il ouvrit sa veste pour se mettre un peu plus à l’aise et prit quelques parchemins sur son bureau. Il les consulta un instant puis il revint vers la Française qui était en train d’inspecter de son regard d’aigle chaque endroit, comme pour se l'approprier et de découvrir une sortie en cas de piège. Un simple réflexe.

« Regardez, jeune amie. »
Il lui ouvrit une arrière salle dans laquelle se trouvait bien plus de mannequin en bois. Homme et femme, dans un parfait équilibre, il s’y trouvait des tenues magnifiques et variées. Vyme lui avait expliqué que les Natus ne quittaient l’uniforme que pour se marier. Ils ne faisaient pas dans la demi-mesure. Même s’il n’y avait pas d’effet de mode chez eux, ils avaient du goût pour savoir habiller les hommes comme les femmes. Et elle, qui n’avait aucune notion de mode, devait quand même reconnaître que chaque ouvrage de tissus étaient tous magnifiques. Il n’y avait pas à dire ce peuple avait une sensibilité accrue pour la beauté. Elle se rapprocha naturellement des vêtements, laissant son regard courir sur les fines courbes d’une robe cramoisie, qui semblait si légère qu’elle avait l’air de s’envoler… un veston émeraude aux arabesques florales très travaillé mais loin d’être ostentatoire. Tout était un savoureux mélange entre le raffinement et le discret, rien de pétant, tout était modeste et élégant à la fois. De bien drôle de mélange difficile à obtenir comme cette robe moulante en sirène portant des fleurs discrètes aux manches et sur les hanches.

Après l’avoir laissé étudier cet art qui était le sien, Lémétrus prit les crins qu’elle portait sur elle sans lui demander la permission. Il ne fût pas brusque, les prenant simplement de sa seule main valide pour en tester la texture et étudier la couleur de plus près. Son regard laissait paraître son expertise et une vie entière vouée au métier de tailleur.
« La création aide à remplacer la destruction Elana. Nous allons y travailler ensemble...avec ceci. Ce sera votre oeuvre personnelle. »
Il avait lentement agité la soie violette. La jeune femme se demanda si les crin allait être suffisant pour faire une tenue ou bien même un haut.
« Où le verriez-vous pour sertir votre corps, mon enfant ? Comme ceci ? »
Lui présentant un mannequin complet de femme, son doigt accrocha une jarretière orange très sensuelle et romantique. Il était à l'effigie des fleurs qu’elle avait observé sur la grand’place.
« Ou ceci ? »
Un brassard en forme de bijou de tissu. Il partait de l’épaule pour descendre jusqu’au coude avec élégance. C’était très esthétique.

Le choix d’Elana avait été fait rapidement, la jarretière aussi belle est-elle ne lui serait d’aucune utilité. Si elle escomptait se marier dans les mois à venir, cela aurait été un super cadeau, mais ce genre d'évènement n’est pas prévu à court et long terme. Et puis, la jeune femme n’aimait pas avoir des objets sans signification ou utilité, le brassard ferait un chouette effet avec son uniforme de cérémonie ou pour des présentations civiles, quand l'uniforme doit être au placard !
« Le brassard me semble être le meilleur choix. » Dit-elle en essayant de visualiser l’objet sur elle.
« Oh voyons... » fit-il de l’air d’un vieux singe habitué à voir les plus jeunes lui faire la grimace. « Nulle question de choix, d’utilité pratique. Ce n’est point l’esprit acéré qui doit choisir. Mais...ceci... »
Il avait gentiment tapoté l’emplacement de son coeur.
« Ce sera votre. Propriété qui ne souffre de nulle stratégie d’esprit. Mais bien du choix passionné de sa créatrice. »

Elana avait haussé les épaules, elle faisait ses choix soient par commodité et elle n’avait jamais regretté jusqu'alors. Cependant, son geste simple, avait été stoppé au moment où la main de l’homme s’était approché de son cœur, la jeune femme avait reculé pour ne pas qu’il la foule de ses doigts. Mais au contraire de ce pauvre Jague, la jeune femme n’avait pas eu un mouvement brusque mué par une peur irradiante et sauvage. Plus un réflexe anodin de protection, comme le témoignait sa main stoppant celle de l’homme. Elle se surprit intérieurement de ne pas sentir la peur l’inonder, peut-être à cause de l’âge de l’homme en face ? Ou “bêtement” elle ne le considérait pas comme un prédateur sexuel qui allait la violenter sans autre forme de procès qu’un simple “bonjour”. Après tout, on n’est pas censé craindre une violence d’un “père” ou d’un “grand-père” quand on est dans une famille équilibré et saine. Elle ignorait vraiment si c’est à cause de ce simple fait qu’elle n’avait pas eu autant peur, ou si cela était peut-être dû à autre chose, comme le fait que le geste ait été très rapide. En tout cas, son regard s’était figé dans celui de Lémétrus, avant de lui libérer la main et de rester là où elle était.

« Le brassard me plait. J’ai déjà une idée de comment je vais le porter. » Dit-elle d’un air qui se voulait anodin pour relancer le sujet et occulter sa réaction précédente.

Le Candide ne le prit pas mal. Il se laissa même manipuler sans que ses réactions ne se fassent brusque. L’homme suivit sa pensée comme le courant d’un ruisseau. Puisqu’elle esquivait cette réaction, il la fuya tout autant.
« C’est parfait. Il faut un esprit créatif pour soulager la peine de l’âme. Je ne doute pas de celui qui anime votre esprit. »

Elana n’était pas une grande créatrice, elle n’avait aucun don ni même goût pour ce genre de chose, sa mère détestait quand petite elle lui faisait ses immondes dessins sans formes. Alors, elle se demandait si elle allait faire quelque chose de “beau”. Elle était un peu septique.

« Je ne suis pas une artiste, mais vous si. »
« Aujourd’hui, vous l’êtes... » lui assura-t-il avec un air de certitude.
Son bras unique s’ouvrit en direction du pupitre. Il ouvrit un recueil de parchemins et fit une selection qu’il disposa devant la jeune femme. Différents types de brassards très esthétiques s’enfilant autant bras nu que par dessus un vêtement. Il lui laissa le temps de réfléchir puis, avec un sourire très paternel, il lui demanda de garder le parchemin et de le suivre. Il l’amena jusqu’à une machine rudimentaire en bois.
« Voici un appareil à étirer le crin. Vous serez mon bras manquant... » lui dit avec une pointe d’humour.
« Attachez chaque crin sur les embouts du haut et tirez les doucement, sans violence, jusqu’à celui du bas. Faites le pour chaque jusqu’à avoir un “lit” de finesse. Allons...je vous guide. »
Être douce...encore un petit challenge ici, mais elle s’employa à faire le rôle de second bras… elle avait des geste exagérément lents et peu habiles, montrant bien le fait qu’elle s’appliquait à combattre sa nature profonde de bourrine. Tout cela lui semblait si fragile qu’elle redoutait le pire. Et d'ailleur une fausse manipulation brisa quelques crins.
« Navré... »
« Vous débutez. » l’encouragea Lémétrus. « Je vais vous montrer. Ma main va se lier à la votre, nul outrage à cela. Apprenez... »
L’homme entoura sa main calleuse autour de celle d’Elana et glissa ses doigts entre les siens pour adopter une posture plus particulière. C’était comme prendre un stylo, un crayon à papier, mais c’était le fil extrêmement fragile du crin qui glissait longuement entre ses doigts. Dans un geste qui semblait naturelle, elle se contracta pour se dégager avant de calmer les tremblements de ses mains et prendre sur elle pour se laisser guider. Cependant tous ses sens étaient en alerte.
« Je vous montre simplement. » ajoutait Lémétrus pour la mettre en confiance. « Je m’écarte sous peu. Voyez comme le crin fil en vos doigts. Avec grande douceur...en le guidant jusqu’en extrémité. »
Il lui sourit.
« Voilà. Essayez seule à présent. »
L’homme s’écarta de plusieurs pas.

Elana n’était pas rassurée, elle sentait son coeur lui exploser la poitrine, son souffle lui manquer, mais elle déployait des trésors pour prendre sur elle...surtout que rien de dommageable lui arrivait...la crise de panique n’éclata pas...soulagement… son regard se posa sur les crins, alors que je juste avant il dévisageait l’homme, le surveillant d’un oeil rapace. Après quelques secondes pour se reprendre, la jeune femme reprit les gestes montré, elle avait la faculté de refaire souvent à l'identique les choses, cela l’avait beaucoup aidé pour prendre certaine expression ou même remonter une arme.
Cette fois, elle parvint à poser le crin. Sous les conseils avisé de l’homme, qui n’avait plus besoin d’imposer de contact, il lui fit longuement installé tous les fils pour en former une nappe. A partir de cet instant, Lémétrus lui montra comment broder. Avec un outil minuscule, il pointait l’endroit à partir duquel Elana devait piquer et reprendre son fil. Cela demandait des compétences et une concentration très importantes. Tout dépendait de la volonté d’Elana.
« J’espère ne pas vous étouffer d’ennui. » Confia Lémétrus. « La liberté de rejoindre mes autres compagnons est votre ! »
En toute franchise elle était tellement concentré qu’elle ne réagit pas immédiatement, loin d’être doué dans ce domaine, elle essayait d’être la plus parfaite possible dans ses gestes. Sa langue sortait sur le côté de ses lèvres, pointant vers le haut. Un bout de langue sur ses lèvres albatres, le front un peu plissé et le regard fixe, elle était en totale concentration sur l’ouvrage.
« Pardon ? Vous disiez ? » dit-elle se rendant compte que le Natus la fixait en attente de réponse.
« C’est excellent travail. Reprenez... »

L’homme la guida tout au long de l’ouvrage. Il l’aida à reprendre et récupérer toutes les petites erreurs de manipulation puis, au bout d’un moment, ils purent enfin délier le crin de la machine. C’était devenu une forme de toile de dentelle très belle, comme un napperon inachevé qui attendait d’être travaillé d’une façon différence.
Lémétrus avait trouvé le moyen de ramener un mannequin malgré son handicap. Il le présenta devant Elana, poinçonna le tissus contre le bras de celui-ci, puis tapota le tabouret sur roue pour que la jeune femme s’y installe.
« Le plus important. Voyez ces crochets à côté de vous ? Prenez-les. » elle s'exécuta sans rien dire.
Lémétrus posa le parchemin par dessus la toile enroulée. La belle image se calait parfaitement au-dessus du crin étiré.
« Commençons par le plus gros. Percez le papier à chaque points que je signale et retirez. »
L’homme lui montra un endroit éloigné pour un premier essai.
Durant cet ouvrage Elana avait l’impression de vivre autre chose, qu’elle était loin de son traumatisme et tout ce qu’elle avait pu imaginé depuis ces semaines… en toute franchise, elle ne savait pas ce qu’elle faisait ici, mais ça lui plaisait bien de faire quelque chose qui change de son quotidien. Même si elle ne ferait pas ça pendant des heures et des heures. D’un geste précis, elle perçait les points marqué par l’homme,essayant de doser sa force, étrangement elle ne sentait plus stressée, la boule qu’elle avait constamment au ventre n’était plus dans son esprit.

Avec la régularité du travail, le côté monotone, Lémétrus avait cessé de donner des conseils. Ils travaillaient ensemble comme un maître et son élève auraient fait dans un respect et une passion commune. Au début, le travail ne voulait pas dire grand chose. Mais plus Elana prenait de crochet petits, plus le dessin commençait à se former par-dessus le parchemin. La pauvre silhouette artistique était creusée de toute part, perforée et détruite par les crochets. Mais par-dessus, un magnifique brassard de trois Lions croisés, le symbole d’un Tairis, commençait à émerger d’un violet très agréable. Le crin s’affermissait, devenait plus solide à mesure des croisements et des noeuds que Lémétrus lui imposait de former.
C’était un travail ardu mais beau. Et c’est Elana qui le faisait intégralement de ses mains.

Le temps fila plus vite que la jeune femme ne pourrait s’en apercevoir. Travail malgré tout physique, elle commença à se contorsionner, changer de place, sentir son dos se raidir. Elle transpirait même parfois. Mais au final, lorsque le papier disparut, elle avait fait un brassard à l’effigie du parchemin. En étant aussi près, la jeune femme pouvait discerner les imperfections et les petites erreurs que Lémétrus avait rattrapé. Mais le Candide l’invita à prendre du recul et elle trouva son oeuvre d’un point de vue nouveau.

Un brassard violet en triangle irrégulier. Partant de l’épaule pour finir jusqu’au coude. Une dentelle d’une douceur et d’une finesse infinie formant un symbole courant tout le long du bras.
« Comment trouvez vous votre oeuvre, ma jeune enfant ? »


FICHE ET CODES PAR ILMARË

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Dim 8 Sep - 19:03

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Elana avait du mal à se dire qu’elle avait réussi (certe avec beaucoup d’aide) un ouvrage aussi fin et beau. Un rictus tout à fait innocent s'esquissait sur ses lèvres avant que le masque froid ne reprenne le dessus.
« Que vous êtes un bon professeur. » dit-elle sincèrement, laissant son regard sur le brassard de triangle avec ce fier Tairis des plus sauvage. Même si le fauve n’était pas son animal favori, elle le trouvait parfaitement adapté pour une parure de guerre.
« Vous savez ce qu’est un cerf ? »
« Nullement... » fit-il avec un air intéressé. Il attendait qu’elle lui explique.
« C’est un animal noble au traits fin avec d’immense cornes sur la tête... » elle ne savait pas comment décrire l’animal, alors elle chercha son sac, qu’elle avait laissé à l’entrée de l’atelier, pour en sortir sa tablette, son fond d’écran était un cerf. Elle lui montra. Elle essaya de voir sa réaction.

Lémétrus écarquilla les yeux. Il était davantage impressionné par la technologie que par l’image. Il s’y intéressa qu’un peu plus tard.
« L’on disait Atlante doté de curiosités folles. Comme portes vivantes et curieux objets transparents sur lesquels ils travaillent...mais ceci... »
Il se gratta la barbe.
« C’est cette effigie que le coeur vous aurait désigné, Elana ? »
« C’est l’un de mes animaux favoris oui. Je trouve qu’il vous ressemble, vous avez la même fierté et charisme. » dit-elle lui disant la vérité sur pourquoi, elle lui montrait cette image. Au début il aurait pu paraître lion, mais au final au vu de sa délicatesse de sa sensibilité, elle trouvait qu’il avait toute les qualités de ce prodigieux animal souvent source d'inspiration pour plusieurs maisons du moyen âge. Cela était un peu sorti du chapeau, mais cette idée lui était venu en regardant le Tairis sur son brassard.

Lémétrus parut réfléchir un instant. Il rendit la tablette à Elana et déclara :
« Si vous me revenez, chère enfant, ce sera notre prochaine oeuvre. Qu’en dites-vous ? »
« D’accord » dit-elle simplement, en rangeant sa tablette dans son sac. Elle était satisfaite que la découverte ne soit pas que dans un seul sens. Autant pour l’animal que pour la vue de la tablette qui avait étonné le Natus.
« Merci pour ce partage, vous faites très bonne élève. »
Son regard se tourna vers le chef-d’oeuvre.
« Il est temps de faire l’essai. Souhaitez-vous de l’intimité ? »
« L’essai ? » demanda t’elle un peu perdue sur le coup.

Lémétrus pointa le brassard de son bras.
« Telle oeuvre mérite de vous sertir. Pas de demeurer sur ce pâle mannequin. »
« En effet. » dit-elle en se levant, n'ayant pas de manche elle pouvait directement l’enfiler sans se changer. Elle regarda l'attache de l’ensemble pour commencer à le défaire du mannequin.
Le Natus lui expliqua comment procéder avec un élan très pédagogique. Il évita d’être intrusif, même s’il devait parfois toucher le tissu de ses mains et, donc, approcher dangereusement des phalanges de Ravix. Une fois qu’il lui donna la marche à suivre et qu’elle se trouvait avec ce magnifique brassard qui lui donnait un air de combattante “spéciale”, hors du lot.

« C’est parfait ! » lâcha-t-il avec une forme de fierté en l’observant. « Plus de profondeur en votre regard. Il ne vous manquerait...que nouvelle coiffure. Une natte tressée je dirai. »
Il leva ses mains dans un signe d’interrogation.
« Voudriez-vous essayer ? »

Elle lui fut reconnaissante d’être aussi précautionneux, en évitant de la toucher également. Ses doigts volaient autour d'elle tel des papillons et elle admirait cette agilité, bien loin d’être rouillé par un l’âge et la guerre. Elle passa quelques secondes à regarder ce brassard hors normes, hors du commun qui lui plaisait beaucoup. Ce tigre, enfin ce Tairis était si majestueux qu’elle avait l’impression d’être transformé non plus en simple petite bidasse mais en grand officier. Cela était beaucoup trop pour son modeste bras de caporal… mais au fond, cela lui flattait l’égo, elle qui admirait les grands de ce monde… un monde qui ne serait surement jamais le siens.
« Une natte ? » dit-elle pensive… elle avait toujours une queue de cheval ou une tresse. Cette fois, ces cheveux était libre comme le vent, les seules fois où elle était en civil, ils étaient libres.
« Vous arriverez en faire une avec une seule main ? » dit-elle plus curieuse qu'autre chose.

Il ria de bon coeur. Pour toute réponse, il lui dit :
« J’ai deux filles à nattes fort comblées ! »
Elana lui fit un sourire naturel amusé par cette remarque.
« Pourquoi pas alors. Elles ont quel âge ? »
En ayant reçu l’autorisation de la jeune femme, Lémétrus tapota sur le siège qui se trouvait à côté de lui, donnant sur les mannequins comme si cela servait à les admirer à distance. Il se glissa derrière, au niveau du dossier, en premier pour qu’elle comprenne où il serait et comment il s'exercerait.
« Un instant, ma jeune amie, je vais chercher le nécessaire ! »
Il s’éloigna rapidement dans la pièce d’à coté, la laissant seule face aux mannequins et à toutes les décorations bien plus fine et ouvragées de Lémétrus. Son propre brassard appliquait une pression très légère qui chauffait un peu, laissant l’empreinte d’une impression étrange mais pas désagréable. Comme si quelqu’un lui avait posé la main sur l’épaule mais qu’elle ne le voyait pas. Une étreinte douce et amicale, un peu le mélange de sa gentillesse et de celle du Natus. Néanmoins, Elana ne s’en inquiétait pas outre mesure, cela n’était pas suffisamment inquiétant pour qu’elle se demande si c’est normal ou non. Son regard était perdu dans les ouvrages de cet artisan incroyable.

Celui-ci revint avec un petit sourire, portant au niveau de son avant bras un rouleau de cuir qu’il laissa se débaler sur les cuisses de son invitée. Ainsi, elle pouvait observer ce petit matériel, des poids, des baguettes, des ciseaux, qui donnait le sentiment d’avoir affaire à un coiffeur en herbe.
« Votre confiance est bien placée ! » lui murmura-t-il d’un air paternel tout en s’emparant d’un poids. « Mes filles ne sont plus toutes jeunes. Leurs rires se sont transformés en passion et en zèle pour le combat. J’ai deux duellistes solides et fort bien nantie de leurs liens. L’une a trente deux long-cycles. L’autre près de quarante. Elles sont revenues vivantes de la Guerre des Sables. »
Il lui avait expliqué tout cela alors qu’il s’exerçait de sa main libre. En attachant une part des cheveux d’Elana avec un poids léger, il prit l’autre partie qu’il manipula pour débuter une belle natte qu’il tressait avec agilité. Une seule main, les phalanges allaient et venaient, habituées à l’exercice. La française était immobile, le laissant faire. Elle se demandait si cet homme surement grand père lui inspirait plus confiance qu’un jeune homme. Dans l’intellect une personne âgée et responsable d’une famille ne viol pas.. Et pourtant la vérité n’est pas aussi belle. Mais bon, elle ne chercha pas à briser cette impression, retrouvant dans ce Natus, les gestes anciens de son grand père qui était coiffeur. Elle l’avait peu connu, il était mort d’un accident de voiture, percuté de pleins fouet par un alcoolique. C’est pour cela que le père de Ravix avait voulu être infirmier pour soigner des personnes… en tout cas, cet homme était méritant et éreinté par des années debout et au service des autres. Un homme doux… un homme qui était le cliché même de ce métier tenue généralement par des femmes. Et qui avait adopté son fils, ne pouvant pas faire grossir le ventre d’un autre homme.

« Elles sont solides. Elles sont venues me sauver de la prison qui était mienne depuis que la pointe volante m’avait absorbé. Je regrette simplement de ne pas avoir été là pour elles. Mes braves filles...la Guerre les a changé...malheureusement. »

Il suffisait de peu de phrase pour en dire beaucoup… Elana tourna légèrement la tête vers ce père qui devait souffrir de ce changement. Automatiquement, le Natus cessa sa petite danse des doigts et accompagna le mouvement pour lui éviter l’inconfort de tirer les cheveux. Elle reprit sa position pour qu’il continue s'excusant rapidement. Parfois, cette nouveauté est bonne, mais dit ainsi, elle se demandait si ce changement n’était pas simplement un traumatisme de guerre… les rendant plus aigrie ou bien moins rayonnante...« Dans le mauvais sens ? »
« Vous savez. Les Natus naissent, vivent et périssent l’arme à la main. On raconte des Atlantes que la Guerre est leur métier. Chez nous, c’est naturel, de passer ses heures à l'entraînement. » amorça-t-il en reprenant son travail.
« Car il est de l’héritage de notre peuple, au passé, au présent et à l’avenir, d’une certitude de la guerre. Nous nous préparerons toujours et à jamais à défendre nos foyers, nos familles, nos amis. »
Il marqua une pause délimitant la contre balance de ses propos.
« Mais cela ne fait pas de nous hommes et femmes insensibles aux horreurs que cela génère. Je sais Dérida aigrie par tout ce qu’elle y a vu. Quant à Elusyne...elle erre maintenant. Il n’est pas rare que je la retrouve, même tard, assise sur ce rocher. Elle observe la Magna, son animation et sa beauté...et elle pleure en silence. »
L’homme haussa les épaules.
« J’ai tout tenté. Et je me conforte à les voir sourire encore de temps en temps lorsqu’elles me rendent visite avec leurs époux et leurs enfants. C’est...l’essentiel. N’est-il pas ? »
« Chez nous on appelle ça une dépression. » dit-elle directement. On voit des films des guerriers vivants pour la guerre sans se traumatiser de tout ça… quand on baigne réellement dedans on se dit que les scénaristes envoient du rêve et des mensonges à pleins d’enfants qui rêve d’être un jour un militaire hors norme. Enfin bon, elle avait beaucoup de compassion pour cet homme et cette famille qu’elle ne connaissait pas. Ce syndrome d’être seul à un endroit et pleurer une nostalgie, elle en avait vu des frères ou des soeurs d’armes perdu sur des rochers à contempler le désert et à envisager plus tard un coup de fusil...« Je compatis Lémétrus ... »
Le vieil homme ria discrétement et lui posa une main sur l’épaule, celle où son brassard ne se trouvait pas pour qu’elle sente le contact. Pas de geste vif ni trop “tendre”. C’était un acte de remerciement pour cette générosité gratuite.
« Vous avez bon coeur, Elana. Je prierai les Trois pour que vous le gardiez ! »
Le contact ne déclencha pas la même révulsion, il fut tendu mais elle était moins sur la défensive. Une bonne chose. Elle se contenta d’un petit sourire ne pouvant hocher la tête. Oui, elle espérait bien qu’elle garde ce coeur. Un sacré paradoxe pour une femme qui se fait surnommé la machine, comme quoi elle n’était pas si antipathique que ça.
Lémétrus termina la natte qu’il chercha à faire pendre sur le côté de son épaule mais il n’y parvint pas.
« Vous manquez en longueur. » lui dit-il simplement. « Deux pouces de long seraient un idéal. Voyez, une fois tressée, votre natte pourrait aller pendre magnifiquement auprès de votre brassard. »
Il avait posé son doigt à l’emplacement idéal pour le lui faire comprendre. Au final, le Natus sortit deux petits miroirs de son cuir. Un qu’elle pouvait diriger, lui tenait l’autre pour lui permettre d’observer la natte tressée qu’il lui avait fait. Elle descend depuis la base de sa chevelure en formant un triangle dessiné de petites tresses avant que la principale ne descende jusqu’à ses trapèzes.
« Ainsi présentée, vous feriez nombre de victimes en Magna. Ne manquerait plus qu’un sourire. »
Lémétrus s’était avancé devant elle.
« Savez-vous le faire ? » lui dit-il en petite boutade avant de lui montrer toutes ses dents.
A la place Elana lui tira la langue.
« Oh... » fît-il en mimant une déception exagérée. « Moi qui attendait la radieuse expression d’une Atlante... »
« Si vous êtes sages » dit-elle taquine, mais elle avait esquissé un petit rictus au coin de ses lèvres amusées. En tout cas, elle devait quand même reconnaître qu’elle était jolie ainsi coiffée, cet homme avait des doigts de magicien. Elle avait véritablement la classe … manquait plus que des fringues plus sérieux que sa combinaison à haut fleuris…
« Vous avez un don de magicien pour embellir tout ce que vous touchez ! » dit-elle sincièrement.
« Merci. Mais vous êtes l’orfèvre de votre propre beauté, dame. Je n’ai fait qu’y ajouter quelques formes à un être déjà très élégant. » répondit-il avec la même sincérité. « En avez-vous conscience ? »
Une très jolie phrase, il va s’en dire. Une belle formulation qui ferait chavirer le coeur de beaucoup de femme sujette à apprécier ce genre de compliment, mais sur Elana qui était un peu dans le déni et surtout qui ne se considérait que médiocre, cela n’avait pas fait mouche. Même si au fond, elle prenait la flatterie se disant que les Natus avaient toujours une belle manière de vous dire les choses.
« Que de modestie… il faut savoir reconnaître son talent. » dit-il sobrement en se détournant du reflet du miroir. Cela allait être difficile de choisir entre ces candides, mais elle savait déjà qu’elle reviendrait le voir pour le plaisir de partager un peu de temps avec lui en tant que personne et artisans.
« Et sa beauté. » insita Lémétrus en souriant. Il recula de quelques pas, sa démarche montrant bien que leur temps était déjà écoulé.

« Si vous choisissez ma compagnie, Elana, je vous apprendrai à révéler et accepter votre beauté. J’en ferai pour vous une aussi belle aventure que ce brassard qui fait honneur à ce qu’il y a “en dedans” de vous. Vous méritez amplement de le découvrir. »

Elana ne releva pas l'insistance du Natus, pour elle cela était clos et elle ne voulait pas en entendre plus. « Vous avez toujours une belle manière de parler dans votre culture. En tout cas, même si je ne vous choisis pas aujourd'hui, j’aimerai bien vous revoir. » Comme toujours elle restait assez franche disant ce qu’elle pensait et ressentait.
« A une condition, mon amie. Venez avec les étoffes Natus qui attirent votre regard et nous entreprendrons plus grand projet encore. Ensemble, comme pour votre ornement. » Il lui sourit et couvra sa main unique de son atelier. « Je suis ici tous les jours, vous m’y trouverez. »
Dans ce cas, elle devrait prendre Iza avec elle pour un shopping pégasien...Rien que d'imaginer la toubib ici, elle éprouvait une douce chaleur agréable. Elle était certaine que malgré le manque d’un ciel et d’un soleil Iza allait adorer cet endroit et surtout les personnes qu’elles rencontreraient au détour d’un marché ou d’une boutique. Cela était un peu gênant d'entendre qu’ils feront ensemble un grand projet… un relooking en somme. Mais bon, dans les mains de ce magicien elle se sentait en confiance. Elle se fit la remarque qu’elle l’accordait un peu trop facilement d’aillieur.
« Entendu. » Son regard dévia sur son brassard avec cette douce chaleur, comme si la température s’harmonisait avec celle de son corps… telle un baume. Ce n’était pas désagréable, mais comme la sensation ne passait pas, elle commençait à se demander si cela était normal. Surtout que l’ouvrage était posé sur son bras nu, il serait dommage de faire une réaction allergène ici. « Est-ce normal que le brassard est chaud ? »
« C’est le crin que vous avez choisi... » fit-il simplement avec un petit sourire taquin, signe qu’il ne le lui avait pas révélé exprès pour qu’elle le découvre. « Celui-ci vous offre douce chaleur, d’autres sont plus froid. »
« ça va être toujours le cas ? » Décidément ces fleurs sont vraiment incroyables… elle espérait que les botanistes s’y intéressent de plus près.
« Cela dépend. Le crin concentre la chaleur de votre être et vous la redistribue. Elle s’en nourrit ainsi pour demeurer aussi souple et doux que vous le ressentez présentement. Néanmoins...si vous ne le portez plus, le crin va s’appauvrir du manque de chaleur puis mourir. Il sera aussi fragile qu’une feuille de parchemin et cédera tout aussi facilement. »
Lémétrus haussa des épaules.
« Ainsi se compose ce tissu particulier. Une façon d’obliger la femme rude à laisser place à Elana la Belle. »
Le Natus avait placé des intonations pour lui faire comprendre le principe sans pour autant insister sur son potentiel de séduction. Il pointait surtout le fait que ça plairait peut-être à Elana d’être obligée de le mettre de temps en temps pour le garder aussi souple et résistant. Que ce serait une excuse et une raison de se laisser aller à une autre nature que la rigidité militaire.

Ainsi ce n’est pas un objet qu’on pouvait laisser dans le placard et le ressortir une fois par an pour faire bonne impression au nouvel an. C’est un vêtement “vivant”, un peu contraignant mais assez mystique voir encore une fois magique au yeux d’Elana qui avait vraiment l’impression d’avoir quelque chose d’unique, comme une parcelle d’âme. Quelque chose qui ne peut être porté que par elle.
« Les deux ne sont pas incompatible. » dit-elle même si elle s’en voudrait de l’âbimer.
« Comme bon vous semblera. Ce bijou est vôtre désormais. »

Le brave tailleur ne ferma pas immédiatement la porte de son atelier. Avec un fin sourire paternel, il lui glissa en guise d’encouragements :
« Appelez et je viendrais. Je suis à votre service, Elana Ravix. »

En réponse, Elana lui fit un sourire franc, touché par cette rencontre et des mots, certe simple, mais empli de sincérité. Élément auquel elle était sensible.






FICHE ET CODES PAR ILMARË

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Ven 20 Sep - 20:25

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



La Française venait de conclure sa rencontre avec le plus vieux des Candides de l’Antre des Égarements. Une pensée un peu futile lui venait en tête : avait-il aussi eu des actes charnels ou se contentait-il de soigner à sa manière avec son art des plus raffiné ? Sûrement, même si elle avait du mal à imaginer dans cette croyance débile que les anciens n’ont plus de vie de ce côté là. En fait, elle était presque déçue que la fine équipe de l’escouade ne pouvait vivre ça avec elle, cela donnerait quelques leçons à Rita qui était persuadé qu’Elana allait s'envoyer en l’air toute la journée. Ils n’allaient jamais la croire si elle leur raconte les “introductions” de chaque candides. Enfin qu’importe, cela lui allait, pour le moment elle rencontrait des personnes singulières et intéressantes. Le choix était de plus en plus difficile. Elle retrouva assez facilement son chemin pour retourner au balcon suspendu. Il ne restait pas plus que deux personnes. Les deux autres Natus avaient donc disparu quelque part. Un homme solide attablé, désormais seul devant son jeu, et la blonde harpiste qui laissait glisser ses doigts sur les cordes. Elle jouait divinement bien, la musique calme et apaisante coulant dans les environs comme une petite rivière régulière.
Quand Elena s’en approcha, elle remarqua combien elle était jeune et pleine de vie. Elle ressemblait à s’y méprendre à Vyme, ce qui pouvait être assez perturbant, mais avec une forme de maturité supplémentaire. Peut-être était-elle plus sage et moins aventureuse que la jeune Natus qui avait voulu discerner les trophées de son amie alors qu’elle se changeait sans l’ombre d’une pensée malsaine.
« Vous voilà bien apprêtée... » la complimenta la harpiste en jouant des notes pour accompagner sa phrase. Elana baissa la tête vers sa création commune avant de porter son regard sur cette muse. « Et si...je vous invitai à suivre la musique ? »
Cette candide ne s’était pas présentée. Elle joua, comme les autres, de la curiosité de la Française...Heureusement qu’elle l’était... Elle pointa du menton la porte qui se trouvait juste à côté d’elle.
« On raconte des Atlantes de grands aventuriers assoiffés de découvertes et épreuves. Voyons voir si la vôtre est toujours aussi vive...entrez... »
Une flopée de notes très douces ponctuèrent son ton gentiment défiant.
« Si vous l’osez... »
« Les Atlantes osent toujours. » affirma Elana sans plus attendre.
« Ah oui ? Vous me montrez ? »

La fameuse porte s’ouvrait sur une échelle unique qui s’enfonçait dans des profondeurs incalculable. Comme s’il s’agissait d’un puit sans fond, les barres en métal composant chacune des marches sombraient jusque dans les ténèbres. Naturellement Elana fronça les sourcils, l’habitude des coups fourrés dans des coins sombres y était pour beaucoup. Or, il n’avait rien dans ce monde, du moins dans l’antre qui devrait être dangereux ou malveillant pour elle. De ce principe elle décida de s’engouffrer dans ce creux noir après avoir lancé un regard à la harpiste pour répondre sa provocation. Elle lui répondit d’un sourire ravi pour avoir su faire mouche.

La descente lui demanda beaucoup de temps, d’autant plus que des cordages avaient été tissés à partir d’un moment pour former une nasse difficile à franchir. Un filtre qui se répétait tous les dix mètres pour amortir et empêcher toute chute mortelle. Lorsque Elana songea qu’elle était descendue bien au-delà du rez-de-chaussé de l’Antre et qu’elle continuait encore, la lumière naturelle des cristaux s’atténua.
Rien ne l’empêchait de remonter... Mais elle voulait continuer sa descente pour voir ce qu’il y avait en bas.

Ca commençait à devenir physique.
Plus Elana poursuivait, plus la lumière s'atténuait, Elle se demandait bien où elle allait atterrir… cela ne l’angoissait pas spécialement, néanmoins elle commençait à se demander si elle n’allait pas pénétrer dans l’antre souterraine de la terre Natus. Les cristaux de minerai de feu étaient en train de devenir de plus en plus rare, la laissant dans une pénombre inquiétante. Sa respiration devenue un peu plus rapide résonnait dans le conduit dont elle ne pouvait plus discerner la porte tant elle avait descendu. Mais finalement, alors qu’elle aurait pu penser cette abysse sans fond, elle remarqua de la lumière tout en bas. Pas beaucoup mais juste de quoi matérialiser sa ligne d’arrivée.

Quand elle y parvint, la parachutiste fût surprise par le tout nouveau panorama qui s’offrait à elle. C’était une cave dont les parois avaient été retravaillé. Mais là, en face, se trouvait des cristaux de tailles différentes. Ils partaient dans tous les sens, une véritable forêt de couleurs chatoyante sous fond de roche cuivrée. C’était eux qui fournissait la lumière. Il n’y avait plus de minerai de feu.
Encore un “prodige” natus. Entre les étranges plantes et maintenant ces cristaux, elle était servi en beauté...et découvertes incroyables.


Il faisait très chaud et il y avait beaucoup d’humidité qui commençait à se gorger dans ses vêtements, cela n’était pas agréable… autant transpiré dans son uniforme était “normal” mais dans des vêtements aussi fins que sa combinaison, elle n'appréciait pas de les tremper. Tout cela commençait à former un brouillard qui, étrangement, n’était pas si dérangeant. C’était comme entrer dans un sauna tout habillé. Entrer dans un endroit mystique et inconnu qui semblait l’avoir attendu depuis longtemps.
Soudain, une belle petite harmonie d’accords vibra dans la caverne. La harpe joua un morceau sublime, très doux et gai, qui se répecutait sur les parois, faisant résonner par écho les cristaux de toutes tailles en une étrange synergie. Encore une partie de cache-cache… la Natus devait avoir un autre chemin pour l’avoir devancé durant sa descente. Le regard de la petite blonde parcouru l’endroit, elle ne voyait encore rien, ses prunelles délavées rebondissait sur le miroir des cristaux chatoyants.

La Harpiste lui avait dit de suivre la musique. Mais pour cela, elle devait traverser cet assemblage chaotique et malgré tout magnifique. Un jeu où elle devait se contorsionner, s’aventurer, s’enfoncer vers l’inconnu avec son courage et surtout ne pas se retrouver nue en ayant déchiré ses vêtements pas du tout adapté pour de la spéléologie. C’était très clairement ce que la jeune Candide lui avait proposé : de l’aventure. Une aventure qu’elle était prête à découvrir, puisqu'elle n’avait pas quitté la terre pour faire de la broderie.
Au final, le jeu de piste, se définissait par un simple couloir tapissé de ces cristaux.




Elana déboucha dans une caverne moins grande mais tout aussi belle. Un espace demeurant vaste et tapissé d’une myriade étoilée sur sa voûte. Elle était trop régulière pour être naturelle mais cela n’enlevait rien de son charme bien au contraire. Des multiples pierres précieuses, le fameux minerai de feu, et autres pierres lumineuses se cotoyaient en un ballet étrange, étonnant. Elles formaient des constellations se mélangeant les unes aux autres sans fournir trop de lumière. La parachutiste était toujours dans la pénombre et elle planta ses pieds dans un petit ruisseau d’eau fraîche qui, enfin, la soulagea de l’humidité oppressante des lieux. Mais il était trop tard, son dos était trempé et la couleur rose pâle était devenue rose foncé.

« Prenez place... » chantonna la Candide, quelque part dans cette cave, en jouant de sa harpe. Tout comme sa musique, Elana remarqua qu’elle avait une voix aussi envoûtante que l’instrument qu’elle menait d’une main de maître. « Retirez vos vêtures. Pas de regards sur votre peau...pas de jugements... »
Pour la française, se dévêtir n’était pas un problème, elle n’avait pas de pudeur et en plus il y avait une autre femme. Le risque était bien moins grand pour son traumatisme. Elle chercha la Candide, qu’elle ne voyait pas. Mais elle était forcément là, quelque part, harmonisant de ses accords. Une musique plaisante qui n’était ni ennuyante ni saoulante. Bref, quelque chose de recherché et d'adapté pour l’endroit. Bien entendu, elle demanda à la maîtresse des lieux, le pourquoi de cet “ordre”.
« Je vous emmène en voyage mon amie. Il est préférable d’être confortablement installée, ne trouvez-vous pas ? » Lui glissa-t-elle pour toute réponse.
« Je trouve. » dit-elle pensive.

Suite à la question, la candide lui conseillait de retirer ses vêtements parce qu’elle faisait face à un bassin naturel. Son petit ruisseau venait se jeter dedans. L’eau semblait en ébullition, parcouru par de nombreux remous. Bienvenue dans le spa version naturel des Natus.
La Candide invisible continuait de jouer. La lumière étant plus vive au fond du bassin qu’à l’extérieur, l’eau prenait une légère teinte fluorescente qui n’avait pas l’air naturelle. Pas de paillettes ou de froufrous à outrance, heureusement, pour ne se limiter qu’à ce simple effet halogène. Le lieu était déjà de base incroyable pas besoin d’ajouter plus...

« Si vous l’osez...installez vous...et détendez-vous, Elana. »

Au centre du bassin, un ornement en pierre cerclé d’un amas de cuir rembourré semblait former un chevalet en siège. C’était fait pour s’y plaquer tout en restant dans l’eau en présentant son dos vers l’extérieur. Des accoudoirs, un repose tête, tout semblait avoir été pensé. La Candide la défiait de s’y placer parce qu’elle avait forcément une idée en tête. Son petit moment ne se limiterait pas qu’à apprécier un bain à remous Natus. Il y avait autre chose… Et elle se demanda si cela n’allait pas être un massage… un massage nue. Un peu étrange pour elle, qui n’avait jamais mit les pieds dans un institut de beauté, même pour se faire épiler. Un bon rasoir faisait bien l'affaire. Ne voyant pas la belle blonde, elle décida de retirer son combinaison, elle se contorsionna un peu pour descendre la fermeture éclair dans son dos… puis retira ses chaussures pour que le vêtements élégant tombe sur son corps légèrement bronzé grâce aux bons soins des manoeuvre de Calahan. Ne voulant pas qu’ils trainent sur le sol, elle trouva la grandeur d’un des cristaux parfait pour lui servir de porte manteau improvisé. La suite de ses sous-vêtements Atlantes qui seraient apparemment des armes redoutables pour rendre dingue le regard des Natus, rejoignirent la combinaison fleurie. Elle eu un léger frisson, être “seule” dans cet endroit et nue comme un verre, lui donnait quelques étranges sensation, comme celle de se baigner nue la nuit dans un lac en sachant qu’elle pourrait être surprise par les collègues plus loin…

En tout cas, elle pénétra dans les ondes, s’amusant de voir sa peau prendre les couleur du bassin et qu’elle avait l’air d’un “alien”. Même si la chaise longue avait tout l’air d’être faite pour être chevauché, Elana l'essaya en collant son dos vers le dossier, pour voir le plafond de cristaux et tester le “mobilier”. Mais cela lui était trop inconfortable et elle pivota pour se mettre dans la bonne position, tout en laissant son regard parcourir l’endroit … elle ne pouvait pas nier que cela était plaisant et surtout cette musique donnait au lieu un aspect encore plus “reposant” comme si les notes détendaient chacun de ses muscles si souvent sollicités.

« Maintenant, détendez-vous... » lui conseilla-t-elle d’une voix très douce. « Ne luttez pas, laissez vous porter. »
La musique coula petit à petit. Jamais la même mais toujours aussi envoutante. La parole de la Candide au nom inconnu vibrait dans cette cave d’une façon omniprésente. Cela donnait la sensation de présence sans forcément être fixé, épié. Et cette musique qui s’accordait avec la fausse ébullition de l’eau. Cette eau qui n’était pas si chaude et lui offrait un délicieux contraste entre la chaleur du sauna naturel et le refroidissement galopant sur la surface de ses cuisses.
C’était comme s'emmitoufler dans une couverture humide, rafraîchissante, pendant un été étouffant.
« Lorsque vous sentirez le moment venu, dites-le moi. Et nous voyagerons ensemble... »

Se détendre, voilà une belle difficulté… se laisser aller… Elle ferma les yeux essayant de penser aux exercices de relaxations que lui avait conseillé la psychologue...cela ne marchait jamais, mais ici, peut-être que dans ce contexte elle pourrait parvenir à être une “loque”. Elle inspira profondément, laissant son esprit s’égarer avec la musique, le laisser courir a plusieurs images et pensées toutes aussi différentes et sans liens.
« Et comment se nomme la capitaine de notre navire ? » tenta t’elle. Cela était difficile d’être “détendue” et elle se demandait quand serait ce “moment” dont elle parlait...
« J’affectionne l’idée d’être baptisée de ceux qui m’apporte leur attention. » répondit-elle après avoir joué d’un léger suspens, marquant une pause pour que ses paroles n’entravent jamais sa musique. « En quel nom me voyez-vous, Elana ? »
« Quand j’en saurai plus sur vous je vous appellerai. » dit-elle simplement. Elle n’était pas imaginative alors bon lui trouver un prénom allait être une lourde réflexion. Mais la parachutiste décida de se prendre à ce jeu.
« Soit. » conclut-elle doucement. « Maintenant laissez-vous bercer... »
La musique se mua en quelque chose de plus régulier, plus envoûtante encore, et elle murmura d’une voix différente et plus insidieuse :
« Inspiration...expiration...inspiration...expiration...l’eau est bonne...l’onde danse sur votre peau...et belle musique vous gâte vos oreilles. Glissez... »
Elana tourna un peu la tête en fronçant les sourcils, comme pour chercher la Natus et cela était le cas.
« Vous comptez faire de l’hypnose ? »
« Mon art est différent. Il ne fonctionne que si vous suivez le chemin avec moi. »
Elle ria doucement.
« Voulez-vous bien vous détendre, Elana ? Et vous laisser conduire ? »
La jeune femme esquissa un rictus, typiquement une réflexion d’un hypnologue ça… se laisser guider …. Elle ne pouvait pas l'expliquer, mais cela lui semblait être quelque chose de “trop” comme une concession de devoir se laisser justement guider. Pourtant elle était militaire, habituée à suivre et à obéir… hors le contexte n'était pas celui de l’armée et cet asservissement qu’on lui demande chaque jour… elle décida néanmoins de se forcer de courber l’échine et d’arreter de resister surtout qu’elle ignorait pourquoi… elle referma les yeux en lâchant :
« Tant que je ne percute pas la voiture devant moi. » un trait d’humour pour masquer sa lutte. Au moins, elle n’avait pas de drogue pour l’aider.

La Natus ne lui répondit pas. Elle ignorait totalement l’idée de véhicule, de circulation, et donc d’accident. L’image qu’avait Elana n’était donc pas partagée mais la musicienne était satisfaite de la voir poser sa tête sur le coussin qui servait à cet effet. Du haut de son perchoir, au-dessus de sa tête, elle la mirait comme si elle était assise au sommet d’une branche, bien à l’abri dans la pénombre. Elle se mit à jouer doucement, une bonne dizaine de minutes, ce qui était assez long. Juste de quoi l’observer, mirer ses gestes que la lumière du fond du bassin faisait miroiter, vérifier qu’elle se détendait. Le moment venu, elle se mit lentement à parler, détachant bien ses mots pour qu’elle ne fasse aucun effort pour les comprendre.
« En l’ère première des Natus, un jeune vigoureux s’en alla auprès de sa chasseresse à conquérir son coeur. Comme à chaque jour, il venait et repartait. Jamais lassé, toujours coeur battant, il buvait de son image et de sa personnalité. »
Pendant ce temps, Elana sentit des éclaboussures d’eau froide perler depuis le centre de ses omoplates et descendre longuement le long de sa colonne vertébrale. Cela la fit frissonner, mais elle resta immobile écoutant le début du récit de la jeune femme. Elle se demandait s’ils savaient qu’elle adorait les histoires ou bien si ce peuple aime naturellement narrer des contes.
« Désireux d’accrocher son lien à effort séducteur, il l’invita un jour à perfectionner son art de la chasse. Lui qui n’était que concepteur d’arc pensait pouvoir donner la leçon. “Voit ma main” dit-il en lui montrant. “Voit comment je procède” assurait-elle, certain d’avoir trouvé l’intérêt de la chasseresse. Celle-ci, pleine de malice et de belle joie de vivre, se laissa conduire à leçon. »
Les éclaboussures étaient devenues un peu plus nombreuses. Elles étaient remontées jusqu’à ses épaules, diffusant des perles de sensation froide dans la chaleur qui cernait tout le haut de son corps. Les gouttes glissaient depuis ses épaules pour longer le long de ses flancs et disparaître juste au niveau de ses hanches, là où l’eau fraîche bouillonnait. Etrangement, ces gouttelettes descendaient lentement...pas comme de l’eau...mais plutôt comme une huile laissant une pellicule de fraîcheur agréable sur son passage. La jeune femme commençait à trouver cela étrange… elle se concentrait sur les paroles de la Natus pour ne pas s'inquiéter de ces eaux qui ne semblaient pas être “normal”.
« Naïf, il lui montra comment tenir l’arc, comment tenir la flèche, comment viser sur les cibles de fortune qu’il avait installé à la hâte. La chasseresse aima feindre telle innocence, elle qui aimait le rire, la blague, et le contact de ce prétendant si attentionné...mais quelque peu injurieux. »
Et toujours, sa harpe accompagnait à merveille le récit.
Alors qu’elle était en train d’amener la chute de l’histoire, Elana sentit que son dos s’était très légèrement engourdi sous un curieux effet. Comme un fourmillement au travers duquel elle commençait à percevoir petit à petit une pression, un contact, une paire de mains qui caressaient lentement le centre de son dos en déliant minutieusement des parties trop rudes. Une délivrance de pression en dedans alors que ce contact épidermique évoluant en prenant tout son temps. Sans s’aventurer trop haut, ni trop bas. Délier ses muscles crispés jusqu’à ce qu’ils se délassent bien, glissant sous l’effet de cette huile qui pénétrait ses chairs pour les apaiser.

Il était étrange, Elana sentait le contact de quelqu’un, elle s’était légèrement tendu, prenant sur elle...mais la harpe jouait encore et la voix ne semblait pas avoir bougée… avait-il des jumelles une nouvelle fois ? Ou bien l’eau était “mouvante” mais cette dernière solution lui apparaissait comme était trop proche de la science fiction… Elle crevait d’envie de se retourner, mais présentait que cela “foirait” l’effet de la candide, alors elle resta sage. Elle le lui avait dit : il fallait qu’elle se laisse conduire, qu’elle se laisse bercer. Ce n’était plus aussi simple maintenant qu’une présence hypothétique massait son dos alors qu’elle était assise, sur ce piédestal de pierre, entièrement nue. Mais la Candide poursuivit tranquillement, de sa voix apaisante, montrant qu’il n’y avait aucune menace.
« Tu peux le faire ! Encouragea le naïf en tenant les bras de la séductrice. Mais étonnamment, celle-ci tira sa flèche à moment opportun, à son attention détournée. Celle-ci vola et frôla la cible, l’éraflant si doucement qu’il n’y en eut nulle trace. »
Petit à petit, la paire de main gagna du terrain et étendit son oeuvre sur les prochains muscles. Il n’y avait pas encore de pression trop appliquée, le massage se faisant par un léger contact et de douces caresses. La Harpiste fît voler ses doigts sur ses cordes pour annoncer la chute.
« Il l’embrassa tendrement ce jour-là, lui promettant de remonter avec elle chaque jour en cet entraînement pour l’aider à l’y parfaire. La belle se laissa aller à cette douce tendresse et lui avoua en être ravie. Ils se quittèrent, coeurs animés d’un côté et de l’autre, esprits rêveurs. Et lorsque le naïf monta dans sa chambre, mirant la petite installation d'entraînement depuis sa fenêtre, le doute l’aissailla soudainement. Il décida d’ouvrir entièrement la porte restée entrouverte de son armoire….pour y découvrir la flèche droitement plantée entre les deux yeux de l’esquisse de dessin qu’il avait fait d’elle. Maintenant qu’ils s’étaient liés, il n’y avait plus nul besoin de cette image...la séductrice l’avait tué pour la remplacer, vivante. »
Les mains la perturbait, elle en avait du mal à se laisser aller par moment… elle se concentrait sur l’histoire essayant de retenir sa pulsion de se tourner pour voir ce qu’il y avait derrière elle… en tout cas, l’histoire était assez agréable et elle ne savait pas quoi en tirer pour le moment mais la natus avait bien eut son futur compagnon. Une chute sympas.

La musique se poursuivit un petit moment.
Le massage commençait à prendre en gravité avec le temps. Les phalanges allant jusqu’à cerner sa natte tressée par Lémétrius et accrocher doucement ses trapèzes. La Candide n’était pas responsable de ce contact. Mais pourtant, comme s’il y avait eu une communication muette, elle lui glissa :
« Vous n’êtes pas détendue. Voulez-vous que nous arrêtions ? »

Elana était est trop curieuse est un peu trop parano...elle inspira doucement alors que la douceur de son brassard lui chatouillait les narines, elle n’avait pas voulu le retirer, de peur de l'abîmer et de ne pas savoir le remettre aussi bien. Et cela donnait un petit style nue avec comme seul atout ce brassard incroyable. Il était certain que si Will voyait ça il ne s’en remettrait jamais.
« Non. Je me demande juste comment vous faites pour être à plusieurs endroits. »
« Je ne suis qu’à un seul endroit. » répondit-elle avec beaucoup de sympathie. « Levez les yeux mon amie. »

La Candide se révéla en hauteur, sur une balancelle conçue pour la porter elle et sa harpe. D’un geste de main élégant, elle accompagna son apparition d’une flopée de notes douce et joyeuse.
« Êtes vous moins contrariée par le mystère ? »
Elana fronça les sourcils avant de tourner la tête vers son dos pour y voir un Natus adulte, occupé à lui masser les épaules. Il était complètement trempé, torse nu, ayant visiblement nagé jusqu’ici… Elana beuga quelques micro seconde avant que son corps se tende tel un arc pour bondir dans l’eau et ressortir du bassin comme un animal apeuré. La surprise lui arrachait des battements de coeur irrationnels issus de la peur. Son regard si délavé avait soudainement l’air plus lumineux… mais cette lumière était l’effroi. Sans vraiment se contrôler ou même chercher à reprendre le dessus, elle s'éloignait nue de cet endroit, reculant de plus en plus, ne cherchant même pas à se couvrir. Elle fuyait clairement. Son esprit était une page blanche, le cortex reptilien faisait tout le travail...Elle recula, avant de sentir une pointe de chaleur lui percer le bas du dos...un liquide chaud coulait le long de ses reins, elle avait percuté l’un des cristaux, celui-ci s’était enfoncé dans sa chair la blessant. Ce pic la reconnecta avec le “monde” et elle toisait le couloir du moins le bassin au loin avec ce pauvre homme et la harpiste dans les airs. A aucun moment elle n'avait hurler tout avait été silencieux … Elana s’étonnait de sa réactivité de cette souplesse pour atteindre cet endroit sans avoir mit le bordel de partout…

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Lun 18 Nov - 21:13

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Comme d’une réponse immédiate et respectueuse, l’homme disparut en plongeant dans les ondes. Il n’en revint pas, l’endroit redevenant aussi silencieux qu’avant l’émergence de la musique. La harpiste restait là, ne faisant plus glisser ses doigts sur les cordes, en se contentant de la lorger. Elle était tout à fait immobile et, étrangement, peu inquiète de sa réaction.

L’homme avait disparu, mais cela ne calma pas Elana qui se sentait un peu trompé dans le faux aspect de sécurité. Elle ne rebroussa pas chemin dans le sens de la harpiste. Elle resta immobile, essayant de calmer son corps qui se refusait d’y retourner. La surprise n’avait pas été de bon goût et elle regrettait d’avoir été curieuse… mais dans un sens non...C’est en tournant ses bras, qu’elle remarquait qu’elle se frottait avec énergie depuis quelques secondes, comme si elle était affreusement sale. Elle se sentait sale en fait. Les images de son viol lui revenait et elle eut soudainement envie de vomir… elle tourna des talons pour courir dans le couloir des cristaux, sa peau en touchait quelques uns, lui arrachant quelques estafilades. Mais elle se fichait bien… elle arriva vers la sortie… et nauséeuse comme jamais, elle se replia sur elle même pour ne pas souiller cet endroit magnifique. Tête sur ses genoux, replié en rond, elle déglutissait pour ne pas rendre son petit déjeuner… elle se sentait mal et elle en tremblait comme une feuille… quelques larmes coulaient le long de ses cuisses et elle se forçait à respirer longuement … cela allait passer...

Le temps s’envola. Dans cette position, Elana ne vit pas la grande torche en minerai de feu s’animer et s’approcher d’elle, petit à petit. Ce n’est que la différence de lumière qui finit par capter son attention et lui faire apparaître, à distance, une silhouette fine en ombre chinoise. Elle était un peu boiteuse, filiforme, avec une démarche incertaine.
« Voilà bien long cycle que je n’ai plus réservé tel traitement à mes jambes. » fît la voix de la Bienveillante.
Elle s’approcha un peu plus, les vétements d’Elana enroulé en ballot sous son bras. Elle termina son chemin pour s’approcher d’elle et lui parla d’une voix profondément peinée.
« Oh...ma pauvre Atlante. Ce n’est pas ainsi que j’espérais vous retrouver. »
Elle déploya une couverture qu’elle semblait avoir amené avec elle pour couper la vue de ce qu’il restait de sa nudité et la protéger de la chaleur des lieux. La torche était posée contre le mur, les minerais de feu crépitants doucement en offrant une grande lumière.
« Voyons, voyons. » fit-elle en lui frictionnant les épaules, tout aussi compatissante qu’attentionnée. « Cela ira, ma jeune enfant, cela ira... »

Elana ne semblait pas réagir au début...puis elle releva la tête, le visage humide vers le visage de la maîtresse des lieux. Elle ne s’attendait pas à la voir pour être franche… la candide aurait été plus logique mais elle avait dû prévenir la Bienveillante suite à cet “accident”. Elana était en colère, mais cette colère était véritablement dirigé contre elle, elle ne supportait pas d’avoir cette peur en elle, cette réaction handicapante...elle était rongé par cette frustration ce désaroie et son mépris. Durant sa phase de repli, elle était clairement en train de se dire si un jour, elle pourrait être touché par un homme...la colère était si forte qu’elle était limite prête à sortir une énième connerie du genre : “de plaquer Will contre un mur et de lui ordonner de la prendre une bonne fois pour toute !” Et de voir si elle est encore traumatisée. Pourquoi Will d'ailleurs ? Car il ne lui dirait pas non… elle ne voulait pas d’un non. Mais cela était débile. Car en pensant à ça elle avait manquer de répandre son déjeuner sur le sol… elle lova dans la couverture, essuyant son visage.
« Un jour… un jour cela ira... » dit-elle faiblement, se détestant d'être aussi faible, elle la “machine”... tss tu parles d’une machine qui chiale quand ont la touche… elle se releva péniblement s’accrochant aux barreaux.
« Pourquoi êtes vous là ? »
« Je suis là pour vous, mon enfant. Je suis votre guide. » répondit-elle en l’aidant à se relever.
« Pardonnez ma Candide. Nous en savons encore trop peu sur le crime de Mauvel. J’ai l’espoir de vous convaincre de ne pas nous quitter sur cette rude émotion qui vous a provoqué ce mal. »
Elana s’enroula encore dans sa couverture cherchant le regard de la femme.
« Je ne lui en veut pas. » dit-elle d’un air assez ferme. Elle se demandait si la candide était dans le coin, mais c’est Atlante de se dire qu’elle devrait être là et non envoyer “maman”. Mais qu’importe, la française voulait sortir de cette “grotte” et prendre l’air… même l’air d’une grotte géante.
« Sortons...il me reste un candide... » dit-elle en se raclant la gorge pour rassurer la grande dame a ses côtés.
« Cela peut attendre. Vous devriez reprendre des forces et vos esprits. » lui conseilla-t-elle en lui ouvrant le chemin en direction du bassin.
Elle ne désirait pas retourner là bas, cela était viscérale et épidermique à cause de la “surprise”. Elle tourna le regard vers l'échelle. « Je n’ai pas faim merci. »
« Vous souhaitez reprendre cette voie ? » lui demanda-t-elle en saluant sa bravoure.
« Je ne connais pas d’autres sorties et l’effort physique me calmera »

La bienveillante n’insista pas.
Elle lui rendit ses affaires et reprit sa torche pour s’en aller.
« Je suis toujours là pour vous, jeune fille. N’hésitez pas. » lui dit-elle chaleureusement une dernière fois avant de s’éloigner.
La jeune femme la salua et remit ses vêtements et chaussures avant de commencer à grimper.

Vingt minutes plus tard, la remontée étant bien plus physique que la descente, Elana retrouva l’air frais du balcon suspendu même si elle était trempée de sueur. Il ne restait plus qu’une seule personne ici, la Harpiste avait disparue avec sa musique, laissant les lieux complètement vide...sauf cet homme. Dommage elle aurait bien aimé lui dire quelques mots à cette musicienne, histoire de parler de tout ça et de lui dire qu’elle ne lui en voulait pas. En tout cas, cela lui apparaissait étrange de ne voir plus personne depuis qu’elle était revenu de chez Lémétréus.
Le Candide avait cessé de jouer depuis longtemps. Sur la table, une série d’arme en tout genre s’alignait et il les entretenait tranquillement. Des lames à l’apparence de glaives, des poignards particuliers, des baïonnettes standard de fusil. Il y avait même le format miniature d’un marteau-canon, une lance courte, une matraque bien sertie de pointes acérées.
« Alors ? » fit-il sans quitter des yeux son ouvrage.

« Gayatelle vous a régalé vos oreilles ? »
Il migra sur elle un regard moqueur.
« Laissez-moi le doute m’investir, c’est première fois que je vois l’un de ses invités revenir par ce chemin... »

Le regard de la française se posa quelques faibles instants sur les armes… elle était trempée et elle devait avoir une allure bien moins fraîche et agréable qu'auparavant. Malgré ses larmes le maquillage d’Iza waterproof n’avait pas coulé. Et en toute franchise Elana ne chercha même pas a savoir si cela avait été le cas. Mais outre sa tenue humide et son impression qu’elle devait retourner se baigner dans la fontaine la plus proche, ses habits étaient remis correctement sans aucun pli.
« Eh bien vous aurez la chance de pouvoir faire un voeux pour cette première fois, comme ont dit chez moi. » dit-elle du tac o tac. Comme le voulait l’expression française. En tout cas, elle nota que la harpiste se nommait Gayatelle elle n’avait pas eu le temps de lui donner son “nouveau” patronyme.
« S’il y a voeu à formuler, c’est bien de vous débarrasser de votre malédiction. » fit-il en essayant un glaive. « C’est là le souhait de tous. »
Il lui sourit très rapidement avant d’ajouter.
« Moi c’est Andric. Je suis le moins poli de tous, mon appétit insassiable du combat sûrement en cause. »
Elle hocha la tête, elle aussi aimerait bien, ça lui éviterait devoir chialer après une séance de massage qui aurait put être très bien...
« Parfait, nous avons au moins ces deux point communs. » dit-elle sèchement, elle se rendait compte qu’elle était moins avenante, elle était revenue du bassin en mode guerrière … les barrières s'étaient levées face à “l'agression”.
« Je suppose que votre art est dans le combat ? Si c’est le cas ne perdons pas plus de temps. » pour un candide, du moins de l’image sensuelle est plaisante qu’on pouvait s’imaginer cet homme semblait être aux antipodes. Cela lui allait bien après son expérience dans le bassin, l’idée de se battre avec un guerrier natus l'enchantait bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé.
« Les guerriers sont le peuple de la Magna. » rectifia Andric. « Nous serions alors tous Candides. »
Il eut un petite sourire narquois pour souligner le fait qu’elle était tombée dans le panneau du jugement facile.
« Si vous voulez connaître mon art, commencez par choisir. C’est important. »
Elle ne goûta pas à son air narquois, lui renvoyant un visage inexpressif.
« Pour cela que vous allez me montrer la différence entre vous et les autres braves de cette cité. » répondit-elle dans un tacle un peu provocant. En attendant qu’il réponde, elle avisa les armes en face d’elle.
Andric se contenta de lui sourire. Visiblement, cette aigreur qu’elle lui partageait lui plaisait beaucoup, comme s’il la connaissait et qu’elle ne pouvait pas masquer le fait qu’elle avait eu une expérience difficile. Le Candide n’était pas là au hasard lui non plus et il naviguait pour orienter son invité sans la brusquer. Elle ne savait pas qu’elle surprise l’attendait et elle pensait encore se battre contre lui.
Ce qui n’était évidemment pas le cas…
« Votre langue fait perdre du temps à votre main. Choisissez. » Contre-attaqua le Natus dans ce même jeu de ping pong.
Elle releva un regard vers lui, il devait connaître ce regard : celui de la guerre et plus particulièrement du jeu qui va avec. Elle lui tendit l’arme qu’elle avait choisi le mini marteau. Elle avait hésité avec un poignard orné et bien différents des atlante, que cela soit les pointes, les glaives ou les poignards, ces armes n’avaient pas l’originalité d'un marteau qui était une arme différente qu’elle aimerait essayer. Pour sa propre culture et puis, cela lui reflétait un élément connu : celui d’être un peu bourrin et elle en avait besoin soudainement. Un besoin de se déchaîner, d’être dans le conflit physique pour évacuer tout ça.
« Apparement c’est plus la votre... » elle fit tourner l’arme dans sa main, le trouvant assez lourd mais rassurante… voilà qu’elle avait besoin de quelque chose d’imposant comme les mecs qui prennent de gros calibres pour compenser… comme quoi cela est général et non spécifique a un sexe.
Andric acquiesça avec un air moqueur. Il fit un simple signe de tête pour l’inviter à le suivre, lui qui avait gardé son glaive en main, puis il descendit tranquillement en direction du jardin-labyrinthe. Il marcha calmement à ses côtés, évoluant vers une nouvelle zone qu’elle ne connaissait pas.
« Mon art...consiste à donner forme. » fit-il mystérieusement.
Elana commençait à se demander quelle taille était ce labyrinthe… quand Andric parla et elle était sur la défensive malgré son air nonchalant.
« Je prends le mal qui ronge l’âme et je le rends matériel, destructible. La vengeance vous a-t-elle longuement travaillé ? »
« J’aurais aimé le tuer. » dit-elle clairement et sans filtre.
« Pourquoi ne pas avoir poursuivi ce but, Elana ? »
« Il a été abandonné sur une planète inhospitalière. Et aucun de mes supérieurs ne m’aurait laissé faire ça. »
« Pourquoi ? »
« Car le meurtre est illégal. »
« La vengeance est justifiée, là. » lui dit-il en fronçant les sourcils.
Il continuait de la guider dans des petits chemins.
« Qu’importe la loi du talion. Oeil pour oeil dent pour dent n’est pas applicable chez nous. Ce n'est pas parce qu'un un dégénéré congénital vous viole que vous pouvez lui couper les couilles et lui faire bouffer pour qu'il s'étouffe avec. » dit-elle en grinçant des dents, elle devait se calmer...problème : Andric allait droit au but.
« C’est torture que vous décrivez. Je parle de le tuer par juste vengeance ! »
« Il meurt quand même à la fin. Ce qui revient à satisfaire la vengeance. » elle soupira longuement pour évacuer la haine qui montait.
« Je vois. Vous avez un esprit très intéressant. »

Andric passa dans une grande allée qui s’ouvrait sur un espace plus grand. Il s’arrêta avant d’y pénétrer, des raclements de chaînes se faisant entendre furieusement ainsi que des grognements.
« Ce qui se trouve dans ce jardin va vous choquer. Êtes-vous préparée ? »
Il lui laissa le temps de choisir, de prendre une bonne inspiration, puis il la laissa passer devant. Elana Ravix entra dans une aire engazonnée et fleurie d’une taille assez raisonnable. Au centre, enchaîné à même le sol dans une lourde dalle de pierre, le barbare était solidement entravé et sans moyen de pouvoir s’enfuir. Il râlait et pestait contre les deux Matt’s qui le surveillaient sans ciller, le regard dur et sans la moindre pitié. L’homme semblait avoir souffert de son passage sur la planète inhospitalière mais il avait visiblement su s'acclimater. Quand il vira son regard dans leur direction, il ne semblait pas avoir reconnu Elana, se mettant à cracher :
« J’suis pas un chien ! Libère moi, que je t’enfonce ton épée dans le cul ! »
« Ton nom, gredin ! »
« GORKAH !!!! Donne moi une lame, j’te montrerai qui je suis !! » ragea-t-il en étirant les cicatrices de son visage.
Andric tourna un regard vers Elana, lui demandant silencieusement si c’était bien lui.

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Jeu 28 Nov - 18:53

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Elana fixa l’homme en face d’elle… elle l’aurait reconnu avec la moitié du visage, cet homme qui voulait lui prendre le cul, pour la dresser en faire l’une de ses femelles bien sage juste parce qu'elle avait un peu de caractère...cet homme qui avait forcé Liam a regardé et qui comptait bien faire de lui son esclave guérisseur avant de le buter le jour où la lune serait dans le mauvais axe… cet homme qui avait décimé et violé un village entier en profitant de la visite des Wraiths… cet homme qui n’était qu’un lâche. Il n’aurait pas dû être là… comme quoi même la mauvaise herbe survit dans les pires des endroits. Une bouffé de haine était en elle… elle savait qu’il ne lui ferait pas de mal, mais le revoir ne lui faisait pas du bien. Elle tourna la tête vers le candide, des flammes dans les yeux.

« Vous auriez dû le laisser sur la planète. Ramenez ce genre de merde sur magna ne fait que la tacher ! »
« C’est votre jugement, mon amie ! » répliqua-t-il.
Il tendit son épée dans la direction du violeur tout en la regardant droit dans les yeux.
« Mais les Natus ne laissent pas l’offense impunie. Nous avons la chance d’avoir reflets explorateurs capable de retrouver ce criminel pour vous l’amener. Maintenant...il est à vous de choisir pour libérer votre âme. »
Il lui sourit.
« Je vous parle de guerrier à guerrier. Quel que soit votre volonté, la Magna la respectera. Mais en ce jour, l’occasion qui a étreint votre coeur à regret est enfin venu. »
« Atlantis est au courant ? »
« Atlantis n’est pas concernée. »
« ATLANTIS ?!? »
Le barbare ouvrit de grands yeux. Il les observa un peu plus longuement et, surtout, Elana.
« Toi...oui...toi ! »
Il fouilla dans sa mémoire et se mit à ricaner.
« Athéna ! Tu as repris des couleurs depuis notre dernière rencontre. »
L’homme se nanti d’un sourire effroyable.
« Libère moi, chienne. Je te l’ordonne. »
Elle allait répondre au Natus quand l’autre homme parla, le regard glacé d’Elana valait tous les blizzards de la galaxie.
« Tu crois qu’une sous merde dans ton genre peu oser demander ça ? La nature n’a même pas voulu achever ta misérable vie. Alors contente toi de la fermer ! » elle lui cachait son mépris.
« Et pourquoi j’la fermerai, salope ? Tu m’as vite oublié ! Va falloir que je corrige ça à l’ancienne. Que j’te raconte un peu ma vie sur la planète où tes copains m’ont déposé. J’suis sûr que t’aimera l’entendre quand je t’enfoncerai ma b... »
Le taquet assez sévère qu’il se prit sur la nuque de la part d’un clone de Matt lui fit clouer le bec.
Elana eut une grimace de dégout face à cet idiot.
« Tu n’es rien. Qu’un énième primate que ma civilisation a croisé. »
« J’suis celui qui était d’bout. Et toi celle qui était à quatre pattes ! SALOPE !!!! »
« Je ne vois qu’une merde à genoux qui pleure ! » répondit-elle dédaigneuse, avant de tourner les talons et de regarder le Natus.
« Faite en ce que vous voulez, je n’ai pas le droit de m’abaisser à son niveau. Je suis un soldat d’élite pas une meurtrière aussi primaire et sans cervelle que lui. » Cela lui en coûtait car elle avait terriblement envie de lui enfoncer son marteau dans la nuque et de taper...taper ...taper jusqu’a que sa gorge s’ouvre et lui face un masque de sang. Rien que cette idée lui filait une onde de bonheur inimaginable, de le voir mort, de voir ses petits yeux foncé se déformer de peur et de sentir qu’il était impuissant et qu’il se faisait “baiser par une salope”, par “la” salope de sa vie. Cependant, elle n’avait pas le droit de se salir les mains de cette manière, elle n’avait pas le droit de briser sa carrière à cause d’un être aussi méprisable ! Il lui avait déjà volé beaucoup trop, pour qu’elle détruise le reste. Elle serrait tellement fort le marteau qu’elle avait mal au poignet… il ne fallait pas beaucoup pour qu’elle cède à la boucherie… mais elle devait garder son sang froid, elle devait être au dessus de tout ça… elle se forçait à respirer calmement… cela lui retournait l’estomac, elle ne devait pas plier… elle ne devait pas être faible non. Elle était soldat d’élite chez Calahan pour Atlantis, elle est soldat d’élite ! Pas assassin !

Plusieurs de ces indicateurs n’échappaient pas à Andric qui, malgré tout, restait calme. Le barbare s’était mis à gueuler pour tenter de capter l’intérêt d’Elana et la forcer à revenir le libérer. Mais que ce soit elle ou le Candide, ils s’étaient fermés à ce jeu déplorablement bête.
« Elana. » fit-il en la regardant dans les yeux. « Ce pourceau a bafoué votre honneur, empli votre esprit de cauchemar et votre coeur d’émoi. Vous ne voulez point l’abattre car vous êtes Atlante ? »
« Car je ne suis pas une meurtrière ! Je vaut plus que cette merde ! Il a gâché beaucoup, mais il ne gâchera pas ma vie ! Si je le tue et qu’Atlantis le sait, je devrais partir, je devrais quitter mon métier et j’irais en prison. J’aurais plus a perdre. Mon peuple n’autorise pas ça. »
Il acquiesça.
« Fort bien. Je comprends. Votre volonté sera respectée. Mais prenez le temps de mesurer et de calculer le bienfait pour votre âme. »
« Il ne mourra pas de ma main. Cela serait un trop grand honneur. Sa mort devrait être à son image : inutile et bête. »
Andric laissa filer quelques secondes avant de dire de but en blanc.
« Alors affrontez-le en combat singulier. Apprenez à votre corps combien ce vil criminel est faible. Vous retrouverez confiance à raison qu’en rencontre honorable, il n’est rien de plus qu’un vocaliste à l’esprit court. »
Le Candide hocha la tête.
« Puis nous le replacerons en sa planète-prison. J’en fais serment. »
Elle s'arrêta réfléchissant quelques instant. Oui instinctivement, elle voulait se battre contre lui, le mettre plus bas que terre… mais sa raison lui demandait un temps de pause… avait-elle le droit ? … Oui, tant qu’il ne meurt pas. Elle savait qu’avez les test poussé de la cité, ils finiront pas savoir si elle a dérapé et qu’elle serait jugé… elle était certaine qu’ils le saurait si elle le tue là maintenant. Et combattre son traumatisme en tuant un con pareil cela lui paraissait limite comme sauvetage de son âme. Elle n’était pas certaine que le tueur allait lui permettre d’être à nouveau effleuré par un homme...mais le battre, lui permettrait peut-être de soulager sa tension et sa frustration de n’avoir pas pu lui montré qu’il s'attaquait à du lourd… il l’avait blessé et torturé avant même d’envisager de la combattre… ce bâtard !
« Si je choisis de me battre, je suppose que c’est vous que je choisis en candide ? Ou cela fait partie de votre amuse bouche ? »
« On ne marchande pas le soin de votre âme par l’honneur d’avoir été choisi. » lui répondit Andric. « En mon nom et honneur, je vous promets de veiller à votre réaction au combat pour qu’il survive. Garant de votre serment d’honneur envers Atlantis. Ensuite. Si vous me choisissez, nous irons venger des Natus ensemble. »
Cet homme était en fait un justicier… le batman Natus. Rien que pour ça, elle le trouva sympathique, il avait surement besoin de justice autant qu’elle.
Il acquiesça.
« Vous savez combien nous sommes attachés à notre parole ? Ce pourceau retournera sur sa planète-prison lorsque vous aurez repris votre assurance. »
« Sans soin. » cela serait le condamné, mais elle ne l’aurait pas tuer directement. La parole du Natus lui allait.
« Il en sera selon votre volonté, Elana. »
« Parfait. Dans ce cas, je vais lui montrer pourquoi Atlantis file des cauchemars aux Wraiths ! » Elle avait dit ça d’un air si sauvage qui lui manquait plus que les crocs pour rugir. Elle lui tendit son marteau, elle allait le massacrer à la main.
Andric la retint juste avant qu’elle ne parte.
« La colère aveugle et désoriente. Je ne vous laisserai approcher que lorsque vous aurez retrouvé votre esprit de guerrière. Vous comprenez ? »
Elle le regarda… il avait raison, et pourtant son corps lui hurlait de se repaître de cette violence gratuite et inespéré !
« Oui. »
«L’écoute pas ! Vient là, tu vas bientôt te balancer au bout d’ma queue comme l’hystérique que t’es !!! »
Elle ne regarda même pas le barbare. Elle tourna les talons pour sortir du labyrinthe comme avec Jague elle avait retenu le chemin du retour. Elle ne savait pas quoi faire pour se calmer et retrouver un esprit moin agité. Cela ne devait peut-être pas se faire maintenant… mais elle savait que les natus avait cette ordure et qu’elle pourrait sauver son honneur… cela lui donnait la pêche et elle avait soudainement envie de plonger dans de l’eau… se laver encore et encore… bon finalement elle avait encore ce fichu toc d'être sale.. Elle se retrouva aux balcons.



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Sam 30 Nov - 21:32

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



« La Bienveillante m’a dit que tu étais là ! » fît une petite voix guillerette dans son dos. Ce qui la fit sursauter un peu, elle avait encore en tête la phrase charmante sur sa nouvelle passion : la balançoire à queue...
Vyme s’approcha d’un pas rapide, l’esprit et les yeux débordant du désir de lui raconter toute sa matinée en l’Antre. Elle s’arrêta soudainement en découvrant l’aspect de son amie et fronça les sourcils.
« Diable ! Te voilà à même figure de mon Délhue lorsque je m’absente. Ca va ?!? »
Elana ne s’attendait pas à la voir et cela lui fit un immense plaisir… elle ricana aussi à sa petite blague bien plus facilement que d’habitude.
« J’ai besoin de me laver. Tu viens et tu me racontes ta matinée ? » Elle ignorait l’heure… mais elle avait soudainement faim… étrange alors qu’elle voulait vomir quelques instants plus tôt.

« J’ai aussi besoin de me laver ! » Mentit Vyme en l’agrippant par le bras. Elana se doutait qu’elle n’avait pas besoin de se laver, elle était toujours aussi fraîche qu’une petite rose du matin… mais cela lui allait qu’elle vienne, bêtement la présence de la jeune femme allait l'empêcher de se récurer comme une malade…

La jeune Natus comprenait facilement que quelque chose n’allait pas. En revanche, savoir quoi était un véritable mystère. Non seulement elle n’osait pas demander. Mais en plus, c’était tout à fait inconcevable pour elle que quelqu’un ne puisse pas s’amuser en l’Antre des Egarements. C’était le summum de l’art Natus, le lieu centralisé de tous les loisirs. Comment Elana pouvait-elle se trouver sur ce balcon suspendu, émotive et visiblement braquée ?
“Le crime de Mauvel…” songea Vyme en frissonnant.
En son for intérieur, elle pria pour mourir plutôt que de connaître un jour une telle épreuve qui détruisait l’esprit en laissant le corps pratiquement intact. Elle qui l’adulait après l’avoir rencontré ce soir là, qui se voyait devenir une femme aussi droite et solide qu’elle, cela lui faisait mal...et peur.
En descendant les escaliers, Vyme était en train de lui expliquer qu’elle avait été attiré par un premier cours de chant. L’artiste avait été très patiente et prévenante, corrigeant ses défauts et lui apprenant des petits exercices à faire seule pour affiner sa voix.
« Un jour, je serai meilleure chanteuse de tout Magna. J’envoûterai tous les hommes et femmes de l’île de fer !!! » s’était elle enthousiasmé.
« Une vraie sirène... » ajouta malicieusement Elana, trouvant très bien qu’elle aie des ambitions, même irréelles.
« Une quoi ? »
« C’est une créature mythologique qui envoûte les gens avec son chant. Une très belle jeune femme avec une queue de poisson. Grand fantasme des marins. »
« Je dois en questionner mon Luhold alors ! »
« Pour savoir si tu es belle ? »
« En me déguisant en poisson, c’est cela. » Moqua Vyme en souriant.
« Même avec un sac sur les hanches tu serais belle. Et de toute façon il n’a pas le droit de dire le contraire. » fit Elana en lui donna un coup de hanche.
« Voilà grand honneur d’Atlante. Tu te portes garante de ma beauté de poisson ! » ajouta la jeune femme avant d’éclater de rire.
Et elle se mit à faire une grimace, louchant exagérément et mimant un poisson qui tenterait de respirer par la bouche.
Elana ricana « Bon je retire mon compliment... »
« Trop tard !! »

Soudain Vyme sentit quelque chose d’étranger dans le creux de sa main et elle y porta son regard, elle se demanda ce que pouvait être ce léger liquide poisseux. Il y en avait très peu, marquant à peine sa main, mais suffisamment pour attirer son attention. Au début, elle songea qu’il s’agissait d’un produit de teinture. Elle voulu en trouver la source, curieuse, avant d’écarquiller les yeux en comprenant finalement.
« Mais...tu saignes ! »
La chasseresse n’en revenait pas. Elle s’empara du bras de son amie, là où il n’y avait pas le brassard, pour l’explorer et y découvrir les quelques estafilades sanguinolentes. Les plaies bénignes se coagulaient déjà mais Vyme avait mis la main sur son avant-bras, sur une entaille un peu plus profonde. Dans son émotion, Elana n’avait pas eu la moindre prudence avec les pierres coupantes et elle ne s’était pas loupée à cet endroit là. D’ailleurs, un très léger goutte à goutte se produisait même en bougeant son bras. L’Atlante regarda son bras, elle était contente que cela ne soit pas le bras avec le brassard, elle aurait détesté abimer cet ouvrage… mais la vue du sang ne lui fit rien, cela lui évoquait rien, juste un peu d'amertume pour le principe.

Redevenue très sérieuse, Vyme considéra la plaie avec ses connaissances de chasseresses. Elle trouva qu’elle était plutôt profonde et s’en inquiétait d’autant plus que son amie continuait de saigner.
« Je te mène à médicastre, tout de suite ! » fit-il, presque paniquée.
Elle plaça sa main dans celle de Ravix. Sans lui demander la permission, elle la guida tout de suite vers le premier serviteur des lieux et demanda le poste de secours le plus proche.
« Ce n’est rien Vyme... »
« Je t’interdis de répandre ton sang sur mes futurs prétendants ! » répondit-elle avec autant d’angoisse que d’humour.
« Je marque mon territoire ! » répondit du tac o tac.
« Tu triches ! » bouda faussement Vyme. « Tu es avantagée, Atlante ! »
« Oh oui, aucun homme ne peut me toucher sans que je le mange… tu parles d’un avantage. » dit-elle de son air morne mais un rictus amusé sur les lèvres.
« Le “manger” où ? » fît la chasseresse sur un ton peu chaste.
« Le bout du nez patate ! » joua Elana qui se lâchait un peu, elle avait besoin de ça, pour oublier l’autre tête de noeud et la mauvaise surprise de la candide.
« J’essaierai aussi sur mon Luhold...PATATE ! »
« Faut pas que je te donne trop d’idées petite PATATE ! Sinon ton pauvre Luhold va être un sujet d’expérience. »
« Il l’est déjà ! »
« Pauvre garçon... »

Il y avait un poste de secours à chaque étage en cas d’accidents, même si ce n’était pas véritablement le cas de la Française. Manque de chance, c’était un homme qui lui prodigua des soins en se doutant pas de sa révulsion pour le sexe opposé. Elana ferma les yeux, prenant sur elle, mais elle était tendue comme pas possible, quand cet homme la touchait… plusieurs fois, elle manquait de retirer son bras des mains froide du pauvre homme qui devait conclure qu’elle était douillette.

« Cela ira. » annonça-t-il en terminant le bandage qui lui cerclait l’avant bras. « Mais au retour, vous irez quêter médicastre Atlante. Entendu ? »

Après avoir eu l’assurance qu’Elana ne ferait pas de bêtises, les deux filles purent ressortir. Vyme se sentait mieux même si son inquiétude se lisait parfaitement sur ses traits.
« Je sais que tu es venue pour le crime de Mauvel. » dit-elle d’une petite voix. « Mais je pensais que tu t’amuserais. Pas que tu y cotoierrais souffrances ! »
« Une erreur cela arrive à tout le monde. »

Elle fît la grimace.
« Il serait mieux d’éviter l’eau en attendant. As-tu faim ? On m’a conseillé magnifique auberge où, dit-on, l’on fait son assiette soit-même. C’est intéressant. Tu viens ? »
« Il faut vraiment que je me lave... » dit-elle en insistant et en se frottant machinalement les bras. « On peut manger dans un bassin non ? » voulut-elle faire en concession commune.
« Hm-hm » répondit-elle de façon négative. « D’accord, je t’amène aux bains. Je ne veux pas voir mon amie boudeuse. Et on mangera après. »
« Je ne boude pas encore... » dit-elle en haussant les épaules et bien soulagée de prendre un bain.

Après avoir validé le tout d’un charmant sourire, Vyme conduit la Française sur le niveau inférieur avant de perdre sa route. Au beau milieu de son monologue décrivant comment elle s’était retrouvée bien malgré elle chez les Candides alors qu’elle voulait réserver ça à plus tard, elle se rendit compte qu’elles étaient perdues.
« Heu...par là... » fit-elle, peu sûre.
Elle poussa une porte et trouva la blanchisserie.
« Non. C’est par...là ! »
Elle ouvrit une autre porte et écarquilla les yeux. Elana la suivit en passant la tête curieuse.
« Oh...regarde... »
La chasseresse ouvrit la porte un peu plus grand. A l’intérieur se trouvait une sorte de bassin de faible profondeur, arrivant à peine aux genoux. La roche laissait perler de l’eau par condensation puisque la plupart était tapissé de pierre de feu. Au centre, une fontaine très étrange semblait avoir pulvérisé les lois de la physique pour inverser la gravité. Le liquide ne tombait pas vers le sol...il coulait...vers le plafond !
Elana s’approcha immédiatement comme pour comprendre le phénomène… elle observa cette fontaine fascinante initiant un mouvement de main vers le liquide...

On aurait cru que seule cette colonne d’eau se trouvait en apesanteur. Dès qu’Elana fît barrière de sa main et de ses phalanges, le liquide donna l’air de stagner, trouver une issue, puis continuer de monter. Là-haut, au niveau du plafond, une grande plante diffusait un étrange phénomène. Elle était ancrée dans la roche, comme un énorme bourgeon fleuri cherchant inlassablement de l’eau. Lorsqu’on jouait à contre-jour, cela donnait l’impression de regarder une émanation de gaz sans mise à feu, une distorsion de l’image. C’était ce qui représentait cette incidence qui, étonnamment, privait l’eau de la gravité pour l’attirer vers elle. C’était un effet magnétique, captivant, et ça rendait à cette fontaine un magnifique cachet avec le reste des décorations.
Car la plante filtrait cet afflux continu. En se cumulant sur le plafond comme un second bassin, l’inverse, l’effet miroir, sa propagation finissait par atteindre le mur, là où le liquide redescendait.
Vyme était tout aussi émerveillée. Elle approcha la main de l’effet du liquide mais, au lieu d’y faire barrière, elle donna une pichenette. Un coup suffisamment fort pour éclabousser le visage de la Française.
« Tu voulais te laver disais-tu ? » fît la chasseresse énergique en se débarrassant de son haut. « C’est jour de chance pour toi : tu as pieds ! »
Elle ajouta un air espiègle à sa boutade puis donna deux coups de pieds en l’air. Ses bottes, qu’elle n’avait visiblement pas lacé en bonne rebelle, s’envolèrent sur les côtés. Il ne restait plus que le bas et elle s’enfoncerait dans ce mini bassin en sous-vêtement.
Elana ricana et lui renvoya un peu d’eau dessus, avant de dézipper son haut et le reste de sa tenue qui tomba le long de son corps zébrés de griffures. Sans aucune pudeur elle enleva le reste de ses vêtements pour mettre un pied dans l’onde tiède et apaisante. Elle se fit glisser dans le même mouvement, appréciant la température de l'eau, pour s’immerger et commencer à frotter son corps qu’elle trouvait affreusement sale.

La quasi-nonchalance de l’Atlante en ôtant l’ensemble de ses vêtements, la montrant entièrement en tenue d’Eve au regard de la chasseresse, la fit écarquiller des yeux. Elle était quelque peu hypnotisée et presque gênée. Mais comme s’il s’agissait d’un défi, Vyme se força à la regarder.
« A part Aleya, c’est première femme nue que je vois. » fit-elle en pinçant des lèvres. Elana lui lança un petit regard, elle ne s’était pas formalisé de savoir si cela allait gêner la Natus, elle l’avait fait de manière naturel sans honte.
Vyme, de son côté, s’était allongée dans l’eau et elle bâtit des jambes pour jouer.
« Tu m’aides bien. Je sais maintenant qu’il n’y a que corps d’homme qui me donne envie. »
« Tant mieux je n’ai pas envie de coucher avec ma petite soeur ! » répliqua, abrupt, Elana pour provoquer un peu Vyme.
« Bahhhhh ! »
Vyme s’en était fait l’image et elle était dégoutée.
« Femme Atlante ou Natus a-t-elle tenté d’accrocher ton lien ? Tu en as déjà fait expérience ? » demanda-t-il, piqué au vif de curiosité.
« Pas a ma connaissance. Et non jamais. » Elana n’avait jamais envisagé un rapport saphisme. Les femmes ne l’attirait pas, dû moins elle n’en avait jamais éprouvé d’envie sur ce côté là pour le moment.

Vyme observa son amie se laver, son regard courant davantage sur ses cicatrices. Les “trophées” de guerre, ainsi vu par les Natus, davantage que les courbes de son corps. Elle se disait que cela avait dû être douloureux pour elle. D’un simple élan, elle se retourna sur le ventre pour remonter les jambes au-dessus de son dos, continuant de jouer avec l’eau, et elle supporta son menton de ses deux mains.
« Quel est ton type d’homme, Elana ? Quel goût à Atlante comme toi ? »


FICHE ET CODES PAR ILMARË

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Lun 2 Déc - 19:07

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



Elana “briguait” son corps avec de plus en plus de “ferveur” comme pour faire disparaitre des taches invisibles. La question de la Natus la prit de cours et elle remonta son regard délavé sur elle… réfléchissant quelques instants.
« Physiquement ? »
« Tout ! » répliqua Vyme qui ne se contentait pas d’un simple “morceau”. « Il doit bien y avoir image idéale qui hante tes nuits. Qui te donne envie à aventures frissonnantes ? »
« Hum… tu sais, quand j’ai un homme dans mon lit c’est pour une nuit pour satisfaire une envie passagère...alors le mental je m’en fou un peu pour une nuit. » dit-elle en reportant son regard sur ses jambes, qui subissaient le même traitement vigoureux que ses bras. « J’aime bien, les hommes grands, avec une tête expressive. Les petits rigolos qui blaguent et qui me poussent un peu au delà de mes retranchements. » elle n’avait jamais réfléchi à cette question avant, elle avait décrit sans le vouloir Liam.

La chasseresse fronça un peu les sourcils en la voyant se gratter autant.
« Tu dis que l’esprit t’intéresse peu mais c’est surtout ce que tu décris. Ca doit te manquer... »
« C’est ce que je vois sur un visage. » dit-elle se rendant compte que Vyme avait raison.
Celle-ci marqua une pause. Elle considérait Elana avec inquiétude, elle qui se grattait fort partout. Mais que se passait-il ? Est-ce que c’était une maladie de démangeaison Atlante ?
« Sais-tu comment j’ai rencontré mon lien ? » demanda-t-elle avec passion.
« Dit-moi » la peau d’Elana venait rouge, les croutes laisser par les estafilades des cristaux commençaient à se réouvrir.
L’expression de Vyme changea.
« Tu...tu me fais peur ! » lâcha-t-elle finalement. « Tu fais mal à ton corps, je dois appeler une médicastre ? »
Elle avait noté que ça n’avait pas été la joie la dernière fois.
Elana releva la tête vers Vyme un peu surprise… « Pourquoi je te fais peur ? » elle n’avait pas conscience de ce qu’elle faisait.

La jeune femme se redressa. Au début, elle avait peur de se déplacer vers elle, se demandant si elle n’allait pas attraper la même maladie. Mais parce qu’elle aimait beaucoup Elana et que tout bon Natus ne fuit pas, elle se décida à combler la distance pour séparer ses mains et lui faire cesser les mouvements.
« Elana ! » se plaignit-elle, presque affolée. « Voit ce que tu te fais, voit donc ! »
Et pour qu’elle puisse en voir l’exemple, malgré sa nudité, Vyme souleva un peu sa jambe pour découvrir les griffures qu’elle s’était faite elle-même le long des cuisses, non loin de son antre intime. Elana regarda prenant conscience avec horreur qu’elle se mutilait clairement… elle s’était déjà frotté ainsi suite à sa mission au point qu’on lui avait prescrit des gants et des baumes pour régénérer sa peau abîmée… elle leva immédiatement les mains dans un geste presque comique, sentant une boule d'angoisse dans sa gorge…
« Je me sens sale... » dit-elle d’une voix enrouée, comme si cette simple explication pouvait tout justifier.

Vyme cligna des yeux sans vraiment comprendre.
« Mais...tu ne l’es pas ! »
Elle se serra contre elle et l’encadra de ses bras.
« Par les Trois, c’est l’effet du crime de Mauvel, seule certitude. Je t’en prie Elana, arrête cela, occupe ton esprit à autre pensée !!! »
Cela lui faisait vraiment beaucoup de peine, surtout qu’elle avait pensé qu’Elana avait vraiment besoin de se laver. Ce n’était manifestement pas le cas.
« Je...que dois-je faire ? Pour diminuer ton mal, te soulager, que dois-je faire ? »
Quelques larmes roulèrent malgré elle sur les joue de la pauvre Atlante désemparée…
« Rien, je l’ignore moi même... » dit-elle en lui racontant d’un air mécanique la “mauvaise” surprise qu’elle avait eu dans le bassin avec l’une des candides… depuis elle se sentait sale et de voir son ancien bourreau avait que renforcer cette sensation… mais se livrer ainsi “à nue” a Vyme lui fit baisser toute tension et colère refoulée.

La chasseresse débutante ne savait pas quoi faire d’autre. Elle se lova tout simplement contre la Française sans arrières pensées en espérant lui faire partager sa chaleur humaine, la regonfler d’espoir et faire dériver ses souvenirs sur des éléments plus joyeux. Quelques minutes s’écoulèrent dans le profond silence. Parfois, Vyme lui disait que ça irait, que le crime lui passerait et qu’elle était entourée. Qu’elle n’était pas seule.
Mais soudain, la porte s’ouvrit en révélant un homme en toge blanche. Il se figea littéralement en les voyant là, Vyme passa à l’avant de son amie pour faire barrage de son corps. Une bonne dizaine de seconde d’un silence gênant s’étala avant que le Natus ne referme légèrement la porte pour relire l’inscription dessus.
« Belles Natus. » fit-il sans chercher à les charmer. « Pourquoi vous être effeuillée au Méditorum ? »

Elana était assez reconnaissante que son amie tente de lui remonter le moral, elle se laissa guider sentant sa colère s'atténuer et surtout ses pulsions de grattages...L’entrée de l’homme la surprise autant que Vyme… a dire vrai elle se demandait bien ce qu’il venait faire ici, il avait l’air d’être un ancêtre ou plutôt un grec… Relevant la tête sans se couvrir, elle toisa l’homme, se demandant si justement le “méditotum” n’était pas un lieu de méditation… comme l’indiquait le mot...et cette idée la fit frissonner de honte, avaient-elles “profaner” un endroit de retraite spirituelle ?

« On se lavait… mais nous nous sommes fourvoyés d’endroit apparemment. » dit-elle simplement en cherchant du regard ses vêtements au sol.
« Il semblerait. Mais nul grief à vous y apporter... »
« Nous comptons partir, Natus. Acceptez vous de patienter ? »
L’homme acquiesça et referma poliment la porte. Vyme attendit quelques secondes avant de regarder Elana d’un regard brillant et d’éclater de rire.
« Ne le dit pas à Père ! Il serait fâché d’apprendre que j’ai pataugé comme bambin au bord du lac ! Et endroit du répit spirituel ! » lui dit-elle en se redressant. Elana éclata de rire, imaginant la tête de “papa ours” apprenant cet égarement !
Espiègle, Vyme la repoussa au moment où elle se relevait pour lui faire une trempette supplémentaire.
« Hey !!! » lança la française avant de lui rendre sa bourrade pour qu’elle tombe aussi dans l’eau. Enfin maintenant qu’elle savait à quoi servait cet endroit, il était évident que cette eau étrange et mystérieuse devait aider à la méditation ...en se callant sur les mouvement des gouttes d’eau pour respirer longuement et profondément. Elles étaient ridicules mais tant pis, ce Natus aurait de quoi raconter à ses amis le lendemain. Elana reprit ses habits, elle les enfila alors qu’elle avait encore de l’eau sur ses cuisses, cela colla immédiatement le fin tissus à sa peau. Elle ne s’en formalisa pas, se rappelant aussi que l’homme les considèrent toutes deux commes natus. Faut dire qu’être Atlante n’était pas marqué sur sa tête non plus.
Elle prit les devants pour sortir, s'excusant encore auprès de l’homme avant de filer dans le couloir sans savoir où elle emmenait Vyme.

Il avait plusieurs salles avec des portes fermées ...sauf une… cette lumière chatoyante et à la fois chaleureuse attira immédiatement Elana qui laissa son regard sur l’ouverture, y découvrant une vaste salle tapisser de plantes… cette végétation abondante et luxuriante devait être l’antre d’une botaniste ou bien même d’un jardinier aux mains vertes ! La jeune femme, ne voyant rien d’interdit écrit sur la porte, pénétra dans l’endroit s'émerveillent de tant de flore dans une grotte géante… comme quoi le soleil ne faisait pas tout.
Il avait aussi des statues, des Tairis fiers nobles dans des positions de chasses ou d’enseignement, comme pour délivrer une bonne leçon. Et en regardant de plus près ces statues étaient composées de végétation… Il avait un banc entre deux arbustes fleuris de large rose cramoisie… un jeune homme y était adossé en lisant un livre. Il devait avoir le même âge qu’Elana, les cheveux blonds presque platine, cascadant sur ses épaules. Le regard très clair, un bleu similaire aux chiens de traineaux. Il était indéniablement agréable à mirer, même si ses vêtements simples ne le mettaient pas vraiment en valeur. Il portait d'ailleurs une ceinture avec plusieurs outils de jardinage pendu à celle-ci. Il était tellement absorbé par sa lecture qu’il ne vit pas les deux jeunes femmes et encore moins, la petite fille qui… tapis dans l’un des arbustes était en train de lui tendre une embuscade. C’est quand elle sauta sur l’homme, qu’Elana remarqua son accoutrement, elle était déguisée en tairis...enfin en une chasseresse-tairis, comme si elle revêtait les parures de son idole...à l’image de ses enfants fan de la reine des neiges qui porte les
robes bleu d’Elsa ! Tout au plus, elle avait cinq ans…

« Tu es dans mes griffes ! Maintenant je vais te manger ! » dit-elle en ricanant, alors que le livre avait voler sur le sol tapisser d’herbe molleuse… l’homme l’avait réceptioné, pour lui souffler sur le ventre et la “dévorer” sous les rires de la petite qui se débattait faiblement trop contente d’être finalement la proie !

Vyme avait suivi distraitement Elana. Au début, elle avait souhaité l’attirer vers la zone de restauration mais elle trouva son exploration vraiment très intéressante. L’idée d’aller au hasard et de découvrir ce qu’il se trouvait là résonnait de la même façon en elle. Du coup, lorsqu’elles furent devant cette fameuse porte, la jeune marqua son ethousiasme d’un large sourire pour lui faire comprendre qu’elle avait également envie d’explorer. Tout comme Elana, elle considéra cet homme qui lisait, même si son attention se perdait clairement sur les magnifiques massifs travaillés et ayant pour but de représenter des Tairis. Si c’était dans la culture Natus, il n’y avait que ça ici. C’était de l’art...de la verdure et de l’art.
La petite fille ne lui apparut que lorsqu’elle sauta sur ce qui semblait être le père. Elle ricana en observant la scène, plutôt touchée, et se disant que la Guerre avait valu le coup pour préserver ces moments là.
« Eh bien ? » fit l’homme en levant le nez. « C’est tirailleur fort occupé à ce sortir de griffes monstrueuses que vous dérangez là !!! »
Il faisait de l’humour. Après une nouvelle série de chatouille, il fît mine de faire tomber accidentellement sa fille. Il la rattrapa par les jambes et la pendit la tête en bas.
« Mais ?!? Mais ?!? Serait-ce faux Tairis que voilà ? Tout juste bon à bondir sans souplesse ?!? »
« GRRRRRRR ! Craint mes griffes !!! Craint morsure de Tairis !!! Je mange les dévoreeeeeeeeeeurs !!! GRRRRRRRRRRRR ! »
Les prochaines chatouilles mirent fin à ses petites menaces. Le jeune homme la redressa et lui donna une tape sur les fesses. Problème, comme tous les enfants, elle était maintenant surexcitée et ne voulait pas redescendre de son petit nuage. Elle s’accrochait à son pantalon en faisant mine de le déchirer. Le Natus, pourtant, dériva son attention sur les deux jeunes femmes.
« Jeunettes ? Souhaitez-vous visiter et observer l’art de la taille ? »

Elana trouvait cette scène très touchante a dire vrai. Elle avait esquisser quelques rictus aux attaques veines de cette future guerrière !
« Vyme n’est qu’une jeunette... » dit-elle en lançant un regard à son amie avec un rictus qui se voulait espiègle. « La taille lui serait profitable pour avoir l’admiration d’un beau jeune homme. »

Après l’escapade dans un véritable labyrinthe de verdure, les deux jeunes femmes se rendirent immédiatement en direction de l’étage des auberges. Ou, pour être plus précis, c’est Vyme qui traîna son amie par le bras en prétextant une faim qui la rendrait “trop fine” au regard de son compagnon. L’exploration dans ce labyrinthe de belles plantes, ces tailles artistique, venait de leur faire envoler les heures. Impossible de savoir si elles entamaient sérieusement l’après-midi.

Une fois sur place, la chasseresse coula un regard brillant et plein d’envie en direction de la grande allée. Naturellement Elana l’encouragea à s’y rendre, curieuse à son tour. C’était difficile de choisir lorsque tout un étage était dédié à l’art culinaire Natus. Les grandes auberges, les échoppes plus modestes, des ouvertures sur des cases unique. Les spécialistes faisaient rôtir de la viande, cuire le contenu de marmites, passaient des gigots entiers sur des foyers de pierre de feu. Tout cela contribuaient à un mélange d’odeur qui rendrait fou n’importe qui.
« Vois... » fît Vyme en tirant sur la manche de son amie.
Elle tendit la main en direction d’une plusieurs tables. Là-bas, un couple de Natus se faisait présenter plusieurs grandes coupoles de bois. On y retirait un petit clapet pour laisser l’odeur s’en dégager et ils choisissaient uniquement à partir de ça.
« As tu bon nez, Elana ? Ca m’attire ! »

Bon nez, peut-être pas, elle avait un odorat modeste, elle savait reconnaître certaine odeur, mais son sens le plus développé était son ouïe, souvent mis à rude épreuve durant les entraînements. Mais en réfléchissant un peu à la question, elle avait une certaine sensibilité sur ce point, elle avait du mal avec les senteurs poivrées qui lui irritait les sinus.
« Je me défends » répondit-elle. Après, elle était aussi tentée de découvrir des mets avec seulement l’odeur comme critère, elles allaient surement passer à côté de nombreux mets fameux en goûts, pour le peut que les Natus ait un équivalent de maroilles, cette odeur infecte et pourtant aux saveurs si envoutantes… Elana s’avança vers une table non loin du couple, histoire de montré qu’elles étaient toute deux intéressées par la même prestation. Une bonne manière de découvrir plusieurs plats aliens sans être en proie à une grande hésitation, tout avait l’air bon dans l’immense buffet non loin.
« As-tu un plat ou un aliment favoris ? »
« Allons répondre à cette question ensemble ! »

Espiègle, la jeune femme attira son amie jusqu’à une table de libre et attendit que la Natus vienne à eux. Elle était plutôt âgée, les vétements chargés d’un milliers d’odeur de cuisine alors qu’elle posait ses yeux doux sur ses nouveaux clients.
« Bonjour mes filles. »
“Mes filles” cela était touchant et à la fois très familier, Elana avait l’impression d’être à la table de “mamie Josette” et se spetits plats maisonjs et simple.
« Bonjour. »
« Bonjour Natus. Nous avons faim !!! »
« Je peux l’entendre à vos estomacs. »
« Voici Elana. C’est solide guerrière Atlante qui goûte pour la première fois les plats de l’Antre. »
« Oh... » fit-elle, visiblement flattée d’avoir la visite d’une Atlante. « Vous commencez donc au bon endroit. Je sers ce que le palais exalte, ce que l’odorat s’enjoie mais que le regard ne goûte point. »
Elle avança une main vers le couple qui avait choisi la coupole et l’ouvrait. L’aspect en était repoussant. Et finalement Elana se demanda si c’était une bonne idée de choisir à l’odorat en voyant ça...
« Telle est ma spécialité. Les goûts unique, magnifique, qui se dissimulent sous l’image repoussante. Souhaitez-vous essayer ? »
« Moi je n’ai pas peur. » répondit Vyme avec un petit sous entendu provoquant pour son amie.

Drôle de manière de vendre ses plats se dit la jeune femme. Sur terre tout était important, pour qu’un restaurant soit bien noté… même si chez est, les “popottes de mèmères” sont souvent peu belle à l’oeil mais délicieuses dans la bouche. Alors pourquoi pas ici ?

« Ma vie est un risque ! » dit-elle amusée

La patronne leur fit un petit sourire bienveillant.
« Qu’il en soit ainsi, je vous offre l’occasion de vous tester. »
Elle s’en alla. Vyme répondit d’un air jovial, simplement en riant et en dansant sur sa chaise, l’air heureuse.
« J’ai si longtemps entendu parler de l’Antre. J’en rêvais de nombreuses nuitées sans réaliser. J’aime beaucoup...c’était loin de fantasmes inavoués. » elle pinça des lèvres. « Mais j’ai fébrilité à monter à l’étage Candide. Tu en as vu, toi...comment sont-ils Elana ? »
Elana s’interrogea sur la première confidence de sa jeune amie, ainsi, s’imaginait-elle que l’Antre était aussi un lieu de débauche ? Cela rassura un peu la française, les Atlantes n’étaient pas les seuls à méconnaitre cet endroit et surtout à y voir qu’une infime partie (certes connoté). Elle devait bien reconnaître qu’elle aussi en avait rêvé, ou plutôt cauchemardé tellement elle en avait peur. Mise à part la séance assez ratée de sa dernière candide, elle n’avait pas eu de contact d’ordre sexuel pour le moment. Pour une Antre qui avait comme seule réputation sur la cité, d’être une maison close, elle avait été épargnée. Et cela était normal quand on découvrait vraiment ce fabuleux endroit.
Elle comptait taquiner son amie sur ces “fantasmes inavoués” quand celle-ci lui posa une question tout à fait légitime. Mais à laquelle Elana se serait bien gardé de répondre. « Pourquoi tu as peur d’eux ? Ils sont comme toi et moi… chacun sa spécialité et sa manière de faire. Ils sont tous intéressants et je ne pensais pas que ça serait ainsi. Je pensais qu’on allait me forcer ou m’encourager à avoir des rapports. » dit-elle en toute transparence.
Vyme se montra assez étonnée.
« Mais...c’est crainte d’ouvrir mon corps même pour apprendre. C’est grand inconfort pour moi et tu parles...comme si tu ne partagerais pas la chaleur de leur couverture. Pourtant, c’est finalité d’un Candide qui voit toute la douleur dans ton coeur. Tu n’en tires nulle peur ? »
Elana grimaça involontairement, elle ne se voyait pas avoir des rapports sexuels aujourd’hui… mais son esprit chercha naturellement le candide qui lui serait le plus attirant… il en avait bien au moins deux. Mais même si elle adorait Lémétrus, elle ne se voyait pas avoir une séance de jambe en l’air avec un homme qui lui inspirait autant de sympathie que son grand père ou un maître. Quant à une femme… la harpiste était naturellement écartée, et les jumelles… elle n’était pas tenté actuellement, même si cela pourrait changer. Enfin sur le coup, elle ne savait pas quoi dire… et elle fit taire son esprit.
« Je ne me vois pas partager la couche de quiconque actuellement. Mais je comprends ta peur, tu te dévoiles dans un cadre où tu n’es pas dans l’intime, dans le cadre de ton couple. Après tu peux entendre les conseils sans les pratiquer...maintenant du moins. » finit-elle pour l’aider.
« Apprendre sans pratique ? Quelle curiosité...c’est Atlante ? »
« Ouais, on est de gros théoriciens pour certaines choses... » lança ironiquement Elana.
« Je ne pourrais revenir avant long-cycle, tu sais. Ce serait bêtise et couardise de faire théorie sans goûter à la leçon. » lui confia Vyme en retour.
« Oui...autant de jeter à l’eau ! » lui confirma Elana en lui donnant un coup de coude amical. Elle l'encouragea à être bien plus courageuse qu’elle.
Cela n’échappa pas à la chasseresse qui lui mima exactement le même geste avant de souffler :
« Toi de même, mon amie Atlante. Peut-être regretteras-tu cette seule visite qui t’es accordée si tu t’acharnes à théorie sur tes soins...je ne te le souhaite pas. Je t’aime bien. »
Elana ricana simplement, elle n’avait rien à dire...enfin si pleins de chose, mais elle était mal à l’aise de parler de “ses soins”. Cela revenait aussi à avouer qu’elle était peu vaillante sur ce terrain et elle n’aimait pas se dire cela. Question de fierté, elle se considère comme quelqu’un de courageux faute d’être tempéré, alors en manquer c’est comme renier un peu ce qu’elle est.

La dame revint enfin avec plusieurs plats qu’un aide cuisinier posait sur la table devant elle. Les différentes coupes en bois empêchaient d’y discerner l’allure, seulement l’odeur à partir d’un petit puit prévu à cet effet.
Elle s’écarta un peu, leur laissant toute la liberté d’explorer ces différents plats à l’odeur. Vyme donnait l’air affamée et elle se porta sur le premier pour en humer le parfum. Elle fronça un peu les sourcils, d’abord surprise, puis elle recommença en ne le trouvant pas si mal.
Les choses sérieuses commençaient… la cuisinière ramenait une série de plat, six au total bien alignée aux odeurs assez recherchées. Alors que Vyme se portait sur le premier Elana commença par le dernier, celui-ci sentait un étrange mélange entre de la cannelle, du citron et de la coriandre. Le tout donnait des images indiennes à la française. Elle n’était pas très fan de la coriandre, la trouvant trop forte en goût surtout fraîche. Même si cela devait être un équivalent natus… le cinquième était difficile à identifier, mais ça sentait incroyablement bon, la vanille ! Le quatrième était celui de la douceur, de la noix de coco, de la crème et d’une odeur d'échalote, le troisième était riche .... Cela sentait le chocolat, la poire et même...le caramel… le second était l’odeur typique des beignets frits, la friture qui sens affreusement bon avec ce petit arrière-goût de… fleur d'oranger ? la française était pantoise d’humer ça. Et encore celui de Vyme était un savoureux mélange de viande fumée, de thym et oignon.
« Hum, mon coeur balance… j'hésite entre le premier et le troisième. » elle regarda Vyme « Et toi ? »
« J’en ai deux aussi. » lui affirma la Chasseresse en lui faisant sentir les deux autres plats.
« Par quoi commençons-nous ? »
En s’amusant, elle avait pris ses couverts et tapotaient sur chaque cloche de bois comme si elle faisait de la batterie.
« Viiiiiiiiite. Choisis….tu m’affames ! »

Pressé par Vyme, Elana ne tarda pas à choisir et malgré l’aspect peu ragoutant, les saveurs étaient tout bonnements exquises et jamais elle n’avait mangé de choses aussi riches en saveurs !
Pendant l’heure qui suivit, la chasseresse se régala aux côtés de la Française. Elle commenta longuement les plats avec leurs aspects repoussant, essayant de les comparer avec d’autres souvenir déplaisants qu’elle relativisait beaucoup. Une étrange salade de filaments blancs, pourtant délicieuse, était selon elle composée de “cheveux” de Dévoreur. C’était comme blaguer avec sa frangine un soir d’Halloween en consommant les bonbons étranges acquis rudement dans la tournée du quartier. Et sa frangine de coeur était réceptive, continuant les blagues sur la nourriture. Elles passèrent un excellent moment. Elana avait l'impression de revenir des années en arrière ! Bien loin de ses problèmes et de ce bouleversement dans sa vie de terrienne.

Régulièrement, la jeune Natus posait des questions. Elle lui demandait comment elle avait appris l’arme puisqu’elle n’était pas née avec. Comme vivait-elle sans croyance religieuse puisque les Natus, eux, ne vivaient que pour cela. Comment elle survivait aux échecs et supportait la honte pour remporter des succès plus tard.
Et forcément, vint la question de toute adolescente qui adule son modèle, lorsqu’elle lui demanda si elle séduisait facilement et si elle avait remporté beaucoup de coeur dans sa vie de rude guerrière. Sur ce dernier point Elana trouva une parade pour ne pas s’engouffrer sur un sujet qui lui avait toujours apparu comme superflue, elle avait passé la plupart de sa vie actuelle focalisé sur son avenir, les hommes n’étaient qu’une passe, un outil pour satisfaire un besoin naturel sans lendemain. Elana ne construisait pas de vie de couple, mais des amitiés, des vraies, elle avait besoin d’avoir une “meute” autour d’elle avant tout. La chaleur d’un compagnon, lui paraissait superflu quand elle pouvait avoir la chaleur humaine d’un groupe solide et sincère d’amis.
Tout cela au fil des plats qui ne se terminaient jamais puisqu’elles les goûtaient tous. Et le ventre bien rempli la française, se fit la remarque qu’elle n’avait qu’une envie : se prélasser comme un grizzly ayant abusé sur la riche du coin ! Elle se leva, remerciant la cuisinière et ses talents avant de repartir vers Vyme pour quitter l’endroit.
« Je vais rouler comme une boule avec tout ça ! Je rêve de me trouver un matelas gonflable dans une piscine et de m’allonger dessus pour dormir ! » dit-elle amusé. Avec Vyme, elle était bien plus expressive, tout était naturel et les traits si mécaniques de la jeune femme s'effaçait pour être ceux d’une humaine aux expressions nettes et sans confusion.
« Tu me rouleras avant ! » souffla-t-elle en se tenant le ventre. « Que les Trois me préservent de la honte. Je vais gerbiller sur tout Candide avenant s’il me masse le ventre... »
Elana ne pu s'empêcher d’éclater de rire en imaginant la scène.
« Trop sexy ! Vyme la gerbeuse ! »
« ELANA LA ROULEUSE !!! » rétorqua Vyme en riant. « Nous faisons belle paire. »
« Ouais ! Une paire de bras cassés ! » dit-elle en titubant dans le couloir, ne se privant pas d’un coup de hanche pour envoyer bouler gentiment la jeune femme. Certain Natus les observaient, avec souvent un rictus au coin des lèvres. Ils étaient polis, disaient “bonjour”. Parfois, quelques jeunes semblaient bien connaître Vyme et se satisfaisait de la voir se plaire en l’Antre. Comme c’était leur cas. Sur Terre, elles auraient été dévisagées, mais pas ici. Elana aimait cette ambiance et cette bienveillance présente dans chaque prunelle. Etait-ce leur mode de vie ou leur avancement technologique trop faible qui les préservaient de la condescendance ? Elle l’ignorait et elle esperait que cela resterait toujours ainsi. La française, pris les devants, amenant la Natus vers une sorte de balcon suspendu, où elles trouvèrent une zone pour se reposer et digérer correctement leur copieux repas. Cette zone était composée de nombreux coussins et autres tissus moelleux pour les quelques minutes de siestes en solitaire ou bien à plusieurs. Dans un long soupir Elana se demandait bien l’heure qui était… mais en tout cas, elle savait qu’elles ne devraient pas restés longtemps ici à contempler le paysage : la magna en agitation et toujours actif qui grouillait sous leur pied tel une fourmilière illuminée de milliers de torches et de joie.

« Je t'emmènes avec moi voir mes candides ou tu vas en voir d’autres ? » surtout qu’elle avait un choix à faire… et aussi un combat … et ce n’est pas avec le ventre rond que ça va être productif.
« Je suis vaillante... » lui répondit-elle sans décrocher son regard de la scène agréable. « C’est seule que je dois affronter et vaincre mes craintes. »
Vyme resta un instant silencieuse. Elle prit une inspiration profonde qui trahissait son angoisse et sa prise de décision. En quittant Elana, elle irait à l’étage des Candides.

« Si l’on se rejoignait pour dîner ? A cette même auberge pour repère de retrouvailles. Et l’on ira étirer la peau de nos estomacs en allant plus profond dans ce dédale de plats ? »
Elana lui fit un rictus agréable, mais outre le beau sourire, Vyme pouvait voir qu’elle était fière d’elle et de son courage d’affronter ses peurs et angoisses. Elle devait faire de même. « Pourquoi pas. Prend ton temps, je t’attendrai le temps nécessaire. » dit-elle, ne sachant pas quand elles pourront se revoir le soir. Ça se trouve elles seront très occupées. Elana se leva, elle se sentait un peu moins lourdes après quelques minutes à papoter ensemble et à se reposer. Il était temps d’affronter les “cinq”. Après avoir serré dans ses bras Vyme en l'encourageant, elles se quittèrent prenant de chemins différents. L’adolescente lui avait rendu cette étreinte avec vigueur, témoignant par son non-verbal du même type d’encouragement à son égard.


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Mar 14 Jan - 14:19

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”




Quelques minutes plus tard Elana se retrouva dans le jardin des candides. Le balcon était devenu vide, il n’y avait plus de Candide pour l’y attendre. Simplement, sur la table, se trouvait des bandeaux de couleurs types devant plusieurs gravures sur parchemins. Un message qui lui était visiblement destiné sans lettre ni annonce.

Elana pouvait y voir les visages de chaque Candide qu’elle avait côtoyé. En-dessous, un fanion dont la couleur représentait chacun d’entre eux. Pourtant, à entendre le bruit et les grondements, Andric se trouvait toujours là-bas, avec son prisonnier, à attendre tranquillement le retour d’Elana.

La jeune femme ne choisit personne encore, le bruit de rage l’interpella et elle devait finir l’introduction avec le guerrier avant de faire son choix. Elle prit plusieurs inspirations se frottant nerveusement les mains avant de suivre le chemin pour rejoindre le candide.

« Je vois que vous n’avez pas été tenté d'abréger sa médiocre vie ? » dit-elle en contemplant son agresseur d’un oeil morne. Mais sa contemplation, ne dura que quelques secondes, avant de se figer sur le grand homme.
« Je ne puis vous priver de votre remède, mon amie. » répondit Andric en faisant danser le marteau qu’Elana avait choisi d’une main à l’autre. « Même si tout mon être en appelle à le faire taire. »
La jeune femme hocha la tête comprenant sans peine son envie, puisqu’elle avait la même, surtout en entend ce porc geindre et continuer à ouvrir son clapet à merde et déverser son langage des plus insultant à qui voulait l’entendre...c’est à dire personne.
«T’as fini de remuer ton p’tit cul sous mon nez, truie ? Viens t’battre une fois pour toute !!!! »
Elana l’ignora, alors que le Candide se décolla du mur de verdure contre lequel il s’était appuyé.
« Vous me semblez plus calme. Avez-vous l’esprit clair ? »
« Etrangement oui... » une simple constatation, la nourriture ou bien tout simplement d’avoir passé un moment génialissime avec Vyme avait apaisé son âme de vengeance et de haine. Sur le coup, elle en serait presque à laisser le barbare à son sort et l’oublier… mais bon, cela restait dans la théorie, elle savait qu’au fond, il y avait quelque chose d’inachevé qui ne demandait qu'à se finir. Lui mettre la raclée qu’il aurait dû avoir en portant la main sur elle… de reprendre le dessus sur le cours de sa vie et de son traumatisme, redevenir la cavalière et non la monture se laissant guider au grès du vent… De lui éclater sa gueule de gros con avec la joie immense de se dire qu’elle n’est plus faible ! Mettre un point final à cette histoire.

« Je prierai pour vous, Elana l’Atlante. » Conclut Andric avec sincérité en lui tendant le marteau.
Elana lui aurait bien dit de ne pas s'embêter mais elle savait que les Natus vivaient pour cette dévotion, alors elle le remercia d’un signe de tête accompagnée d’une tape sur l’épaule, comme elle l’aurait fait à un autre soldat.
Lorsque la Française le prit, le Candide tourna les talons et s’éloigna lentement. Les deux Matts se regardèrent un instant, plutôt partagé, puis ils firent de même pour laisser Elana et le violeur seul dans l’arène. L’un de ces deux clones avait volontairement fait tomber la clé à portée de main. Le barbare ne s’était pas fait prier pour la chopper et se défaire des chaînes qui le retenaient au sol.
«Héhéhé ! Attends mon Athéna. Je sais que t’en as longtemps rêvé. J’vais te ravager... »
« Sans tes dents, tu l’ouvriras moins ta grande gueule de con ! » grogna t’elle sur un ton de provocation.




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Ven 6 Mar - 15:35

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Family natus
2 mois après : “L’enfer by calahan”



C’était l’heure de vérité.
Seule avec lui. Dans cette arène.
Andric ne lui offrait pas une cible gratuite. Il lui offrait plus que ça, même si ça avait l’air discutable : il lui offrait un retour au passé. Il lui offrait ce qu’elle avait longtemps rêvé, la chance de redisputer le combat de façon équitable. De tourner la page en se prouvant que, à la régulière, ce type n’aurait jamais été de taille à la soumettre.

Gorkah se redressa lentement. Pour en imposer, il fit contracter sa musculature, laissant entendre des craquements libérateurs tandis qu’il fixait avec intensité la Française. Sa gueule ravagé par des coups d’épée, le rendait terrifiant, il était laid, aussi laid que son âme et son comportement. Rien n’était joli ou même agréable chez lui, à croire qu’il était né pour représenter toute l’étendue de la perversion humaine.
«J’ai longtemps rêvé de ce jour, femelle. »
« Finalement tu ne m’as pas oublié... » dit-elle … elle trouvait ça presque ironique que ça est le cas.
«C’est la douceur de ton antre bien chaude et étroite que je n’ai jamais oublié... »
« Celle que tu as fantasmé... » répondit-elle, observant sa posture.

Tout en lui offrant ce ton chargé de haine et de mépris, il se partagea les chaînes. La première enroulée autour de son poing droit. La seconde trainait au sol comme un fouet se terminant par le cadenas.
Une arme longue distance. Une arme courte distance.
Gorkah n’était pas qu’un malade adepte du viol. Il restait un combattant très dangereux.

«Je te prendrai exactement comme la première fois. Tu seras mon trophée le plus délicieux...Approche ! »

Il parlait trop… mais au moins il était aussi obsédé par elle, qu’elle par lui depuis leur rencontre. Cela lui donnait une étrange sensation, presque de satisfaction immense, de se dire qu’elle n’était pas juste un numéro et que sa souffrance avait été quelque chose aussi...elle n’arrivait pas à l’expliquer mais elle n’était pas dans la chaos pour lui, mais elle était là, celle qu’il n’avait pas réussi à soumettre, celle qui avait été sa perte ! Cela lui donnait envie de lui faire bouffer toute l’herbe de l’arène, de lui faire comprendre qu’il n’est qu’une larve, qu’une sous merde qu’on écrase sans autre formalité, qu’il n’est rien !

Elle ne s’approcha pas, elle ne voulait pas se faire prendre dans sa chaîne. Elle attendit, sur le défensive… prête à bondir pour esquiver. L’attaque ne vint que trop vite...mais à distance également. C’était pour la tester, tester ses réflexes, s’échauffer un peu. Gorkah s’était mis à faire danser la chaîne au-dessus de sa tête, tournoyant à un rythme régulier avant qu’elle ne fonde dans sa direction. Le temps qu’il joue à la roulette autour de sa tête, la jeune femme était déjà en mouvement pour l’obliger à se bouger et à se concentrer pour viser. Elle esquiva le premiere jet sans grande difficulté, mais elle savait qu’il la testait, un bon guerrier le fait toujours.

A force de tourner l’un autour de l’autre, à faire ces petites tentatives, Gorkah décida de se lancer enfin. Il attaqua par son jet de chaînes en visant les jambes d’Elana. L’occuper sur un saut pour foncer droit sur elle et l’accueillir d’un violent coup de son poing muni, là-aussi, de chaînes. Il ponctua son attaque d’un cri barbare en démontrant son agilité et sa violence. La jeune se le prit dans l’épaule, elle avait été assez réactive pour éviter la tête qui aurait sonné son glas… la douleur irradia son corps et elle sentit un engourdissement dans celle-ci, elle poussa un cri légitime de douleur... néanmoins, elle profita de ce contact pour viser la nuque de son adversaire avec le marteau. Douleur ou pas, elle encaissait toujours, on la ramassait en miette après et cela l’importait peu tant qu’elle lui démonte sa gueule ! De toute manière Elana était prête à se prendre des coups, c’est son style d’être une bourrine et non une chochotte. Mais était-elle prête à revivre son drame ? Elle le sentait, au fond d’elle, Gorkah ne se contenterait pas de la battre, de la réduire en bouillie. Il la laisserait suffisamment consciente pour qu’elle ne puisse rien faire d’autre qu’encaisser un viol pleinement consommé, son corps devenu trop faible pour lui opposer la moindre résistance.
Il suffisait de voir ce regard. C’était imprimé dedans, c’était une promesse.

Le barbare esquiva rapidement le coup de masse ne vit pas le manche lui revenir en pleine poire. Après quelques échanges infructueux tant d’un côté que de l’autre, il s’écarta un peu pour se passer la main sur le visage et vérifier la présence, ou non, de sang. Cela le fît sourire, il fixa la Française avec provocation avant de repartir au combat. Elana était plus vive que lui, elle était capable de l’atteindre par la technique et la vitesse. Mais ce type encaissait tout ce qui n’était pas balancé à coup de masse. Cette évidence, fit réfléchir Elana à trouver son point faible pour taper dedans une bonne fois pour toute.
Il parvint, à un moment, à lui enrouler la chaîne autour du poignet. Celui armé du fameux marteau, et il lui passa dans le dos en ricanant, exerçant une pression constrictive.

«Tu es faible, femelle ! » souffla-t-il à son oreille comme un boeuf avant d’appliquer plus de force.

Il lui faisait le même coup que la dernière fois, se mettre dans son dos, pour se coller à elle...bientôt elle sentirait son pantalon rêche contre le tissu fin de sa combinaison (qu’elle n’avait même pas eu l’idée de changer pour ce combat) et elle était certaine… il devait bander comme un taureau en rut devant sa vache ! Gorkha devait se réjouir de bientôt coller son sexe contre son cul, rien qu'à l’idée il devait en jouir, en plus de se dire qu’il allait la mater. La rage inondait les veines de la jeune femme qui refusait de se soumettre … Elle lâcha son marteau (elle comptait bien le reprendre rapidement), pour reculer brusquement contre lui… mais ce qui toucha en premier le barbare ne fut pas son fessier rebondi grâce aux séances de musculation… mais le pied, elle botta dans ses parties. Pas d’honneur dans ce combat, c’est un combat de survie !


Il reçut le coup. Rien que de l’avoir entendu gueuler devait rendre Elana satisfaite. Pourtant, il était tenace. Ca aurait dû le mettre au sol, à genoux. Ca aurait dû clôturer le combat et le laisser exposé à ses prochaines attaques. Mais le barbare avait encaissé ça aussi, contre toute attente. Il s’était penché et avait tout juste récupérer le marteau avant de s’éloigner en boitant. Une main sur les parties, l’autre tenant l’arme, il la sonda un instant avant de fixer la blonde.
«Joli coup ! »
Et il hurla en balançant l’arme de toutes ses forces. Elle vola par dessus les haies et disparut loin. Gorkah était aux anges. Il faisait face à Elana qui se retrouvait les mains vides.
«Mais si tu crois que mes autres esclaves n’ont pas tenté ça. J’ai les couilles indestructibles !!! »
Le barbare se défit de son fouet de fortune pour ne garder que son poing américain à base de chaîne.
«Viens viens viens...tu t’es apprétée. C’est l’heure de consommer ! » la provoqua-t-il avec un regard luisant.
Le salaud se savait en position de force maintenant. Il boitait toujours. Mais il était armé, Elana non. Il n’avait qu’un coup violent à lui mettre, de quoi l’envoyer dans le gaz, et il se jetterait sur son derrière comme un rapace.

La jeune femme ne se laissait nullement impressionnée, elle avait perdue son arme et alors ? un risque et voilà, il lui restait ses poings, elle avait donné un aperçu assez palpable à Danny qui avait vu quelques chandelles quand elle, elle l’avait assommée. Et le tankiste était un sacré morceau de viande ! profitant qu’il fasse son petit manège de mec qui a peur du marteau, elle s’était dégagé le poignet, elle était libre. Visage toujours de marbre, elle cachait bien sa frustration, de le voir toujours aussi vaillant avec les couilles en clafoutie… que cela ne tienne, elles tomberont à un moment ou un autre ! Sans plus attendre l’imposant homme lui fonça dessus, comme un taureau, elle roula sur le coté, pour l’éviter et se releva prestement, pour lui sauter sur le dos, coude en pointe afin de lui asséner un coup violent derrière la tête.
Il râla aux deux premiers coups, tombant même un genou à terre. Mais à ce moment-là, il reporta tout son poids vers l’avant pour faire basculer Elana. Elle eut le temps de se redresser mais cela lui avait fait perdre l’initiative. Gorkah était déjà sur elle à lui faire pleuvoir des coups de buffle. Sa défense était mise à mal. Et à cause de cette proximité trop dangereuse, il conservait cet avantage tant qu’elle ne parviendrait pas à lui échapper. Ce n’était plus qu’un odieux calcul à partir de là.
Si Elana se contentait d’encaisser, elle ne gagnerait pas à ce jeu là contre Gorkah. Chaque coup de poing armé de ses chaînes lui laissaient une terrible empreinte de douleur et elle dû se résoudre à prendre un risque. Une contre attaque, il ne lui restait que cette chance pour se dégager de ce fou furieux.
Le seul moyen était de lui faire perdre ses sens, alors elle frappa des deux mains les oreilles de l’homme, le coup était fort et répétitif, autant pour l’étourdir que de lui faire éclater les tympans. Tout en essayant de faire ça, elle tentait de remonter ses jambes contre elle pour le repousser.

Sa tactique paya.
La Française avait récupéré sa zone de sécurité et elle repartit à l’assaut, profitant de l’ouverture qu’elle s’était creusé en désorientant son adversaire. Pourtant, en le frappant encore et encore, elle sentit que ses forces avaient décliné. La douleur dans ses bras, dans son abdomen et dans ses jambes perdurait. Gorkah l’avait visiblement salement amoché pendant qu’elle tentait de se soustraire à son emprise. Ne pas prendre au visage avait été une chance mais temporaire car ce type le savait, il le sentait en se prenant bourrepif aprés bourrepif, Elana s’épuisait plus vite qu’il ne tombait.
Le barbare avait la gueule en sang, il titubait et peinait à chaque fois qu’il échangeait les passes. La blonde parvenait à chaque fois à briser sa technique pour lui ajouter quelques coups supplémentaires mais, malgré ses tentatives, malgré ce passage à tabac digne de son entrainement de para, ce type avait la peau solide.
Forcée de prendre des risques en espérant prendre le dessus, elle ne vit même pas ce coup de poing enchainé lui arrivé droit au visage. Elle fût saisie avec violence par ce choc, repoussée de quelques pas mal assuré. Le temps qu’elle récupère sa vue au travers du brouillard, son ennemi s’était saisi de sa tignasse d’une main et il lui ajouta deux coups supplémentaire. Le dernier, très mal placé, l’avait atteint non loin de la tempe.
Pas assez précis pour l’abattre. Assez puissant pour l’envoyer s’écrouler à plat ventre sur l’herbe. Intérieurement elle fulminait.

Gorkah s’arrêta là. Son nez cassé sifflait. Il s’essuya le visage maculé de son propre sang et se nettoya la main de sa langue, en bon pervers, tout en n’ayant que ce cul de guerrière si résistante en vue. Il s’approcha et lui écrasa le dos d’un pied victorieux. A cet instant, elle se refusait d’être vaincue et pourtant, elle était bien présomptueuse de penser le battre, elle était trop sûre d’elle...encore. Et cela la foutait dans une colère noire. Mais parfois, il faut savoir se résigner pour mieux prendre à revers. Elle se ramolit pour lui donner la sensation d’être le seul victorieux… mais elle savait qu’elle était plus maligne et qu’elle l’aurait par surprise. Mais il fallait ménager ses forces, pour lui l’achever.
Ca aurait marché...avant.
Le type avait dû s’y attendre. Quelque chose dans le genre. Elana se vit simplement soulevée de quelques centimètres, peut-être une vingtaine, avant de repartir en direction de l’herbe à la vitesse de l’éclair. Elle vit trente-six chandelles tandis qu’elle sentait la main de cette ordure lui palper le vêtement à la recherche d’une ouverture. Dans sa haine et sa frustration, il empoigna le tissu de ses deux mains et le déchira pour y créer de lui même l’accès. La jeune femme n’y eu aucun remords pour son vêtement, cela n’avait pas d’importance.
La couleur et la beauté du dessous lui éclata au visage. Il en poussa même un “ohhh” d’étonnement. Assuré d’être victorieux, le type lui choppa la chevelure pour lui tirer la tête en arrière et lui murmurer à l’oreille, malsain :
«Merci pour le cadeau. Tu vas pas le regretter, femelle ! »
La jeune femme était dans un autre monde, elle n’était pas en choc, comme le sont les victimes qui ne peuvent pas fuir, ce fameux choc synaptique qui est une réaction normale du cerveau qui shoote le corps pour qu’il soit inerte … non, elle avait encore la possibilité de fuir, elle se persuada alors que l'adrénaline inondait son cortex et que ses membres tremblaient certes de peur mais surtout d’énergie pour se défaire...Elle savait que tant qu’elle était résolue à avancer, elle ne tomberait pas dans la “passivité” la plus totale, celui où elle se dissociait les souvenirs ne seront que flou et qu’elle ne pouvait plus rien faire. Si elle tombait là-dedans dans ce “choc” s’en était fini d’elle ! En même temps, elle luttait contre elle-même, contre le flot de souvenirs traumatisants, contre tout ce qui la rendait faible ! Elle ne devait pas s'écrouler, même si elle avait l'impression que le sol partait en miette ! la lutte était acharnée sur tous les plans, autant contre ce montre que contre le pire des ennemis : elle-même.
« Tu te fais des idées ! » dit-elle toujours aussi guerrière, alors qu’elle s’agitait de manière agile, pour lui échapper tel un serpent.
Gorkah serra les dents. Il lui tenait sa chevelure blonde de plus en plus fort. Mais même là, prostrée au sol, la vue encore embrumée, la culotte violette bien en évidence, Elana se battait. Elle était en train de lutter au sol, tentant de s’extirper, lorsqu’elle entendit un cri de femme. Un cri plein de colère, mélangé de peur et de panique.

« HEEEE !!!! »

Gorkah leva la tête pile au moment où un arc lui cingla les gencives. Le barbare poussa un hurlement, ne s’attendant pas à cette intervention qui tenait plus de la gifle mentale que d’une véritable atteinte physique.
« ARRIERE ! ARRIERE, POURCEAU !!! » Ragea Vyme en se tenant en position de combat, faisant de son corps un bouclier trop frêle pour son amie.

Elana le savait au fond d’elle. Son amie était beaucoup trop jeune pour disputer un tel combat. Elle ne savait pas du tout dans quoi elle s’engageait et cela allait lui être fatal. Si Gorkah avait su marquer le Française à jamais de ce que les Natus appelaient “le crime de Mauvel”, que se passerait-il s’il posait la main sur elle ?
Elana était à bout de force. Le temps que venait de lui offrir la chasseresse ne lui avait permis que de s’en rendre compte. Mais dans son esprit, une lumière se fit. Il ne s’agissait plus d’elle maintenant. Le danger ne pesait plus sur ses épaules.
Vyme avait agi pour elle mais sans conscience du danger. Elle était trop exposée...beaucoup trop exposée.
« JE SUIS VYME ! » s’écria-t-elle tout en s’élançant.

Gorkah éclata de rire.
Il la balaya d’un coup de poing retentissant qu’il la renvoya aussitôt en arrière.
«Amuse-gueule ! » lâcha-t-il en lui tournant autour.
Puis sans attendre plus longtemps, le barbare s’en prit à la chasseresse. Vyme n’était clairement pas suffisamment entrainée. Il suffisait de la voir. L’adolescente donnait toutes ses forces pour échapper au prédateur le plus longtemps possible, usant de sa souplesse pour des esquives impressionnantes, acrobatiques...mais qui n’allaient certainement pas durer.
Gorkah jouait littéralement avec elle...et il avait exactement le même regard que ce jour où il avait tenté de prendre Elana de force…

Et ce regard était son erreur ! Malgré ses forces réduites, le nouveau shoot d'adrénaline et la rage de le voir s’en prendre à une Vyme qui n’avait strictement rien à faire là ! Et bon dieu où était Adric pour retirer cette petite de cet endroit digne des enfers ? Elle ne prit pas la peine de chercher le guerrier, non si Vyme est blessé et qu’elle ne peut la protéger elle lui ferait payer sa non-action envers une personne en danger. Enfin, cela c’est la colère qui prenait le dessus, elle se releva… son vêtement ne tenait plus en place, il lui avait littéralement déchirés en deux ce bourrin ! Ils tombèrent à terre, elle se foutait d’être en sous vêtement. Il lui fallait une arme… et cette arme gisait à quelques mètres d’elle, sans plus attendre elle courut vers les chaînes, pour user encore une fois de ses jambes qui lui hurlaient d’être plus douce dans ses mouvements ! Mais qu’importe, elle en vie, personne ne toucherai SA Vyme !! Ce sale porc n'allait rien lui faire ! Il faudrait qu’il lui passe dessus, qu’il la tue pour qu’elle arrête de lutter !! Durant son sprint, la chaîne s’enroulait autour de son poignet… les fêtes romaines et leur combat de gladiateurs amateurs pour le spectacle lui donnait une idée… mais elle n'était pas certaine de parvenir à ses fins… mais tant pis, elle tenta le coup pour le coup, le barbare était bien trop occupé à rouler des muscles pour impressionner la petite fleur et se régaler de sa peur pour faire attention à la chaîne projetée en l’air venant s’enrouler sournoisement autour de sa nuque. Finalement, l'intervention maudite de Vyme était l'opportunité qu’elle espérait pour se dégager de ce monstre !
La chaîne s’enroula… elle tira d’un coup sec… le sang coulait de ses mains, de son corps, elle était poisseuse… mais elle s'agrippait à cette chaîne comme à sa vie continuant à tirer ne souciant légèrement de la douleur de ses paumes que le métal marquait. De toute façon, son corps ne serait que douleur...elle le savait que trop bien et tant que l'adrénaline était là, elle ne ressentait rien, alors elle abusait pour vaincre.

Gorkah avait senti le vent tourner.
Il ne pouvait pas vaincre sur deux fronts. L’autre était peut-être inexpérimentée mais elle était jeune et vive. Lorsqu’il comprit que cette pression autour de sa gorge l’étranglait, il tenta de se dégager sans y parvenir. Il profita de ce qui lui restait d’équilibre pour chasser Vyme d’un coup de botte en pleine tronche. La petite poussa un cri de douleur en roulant au sol, complètement déboussolé. Elle secoua la tête, prostrée, en essayant de chercher son arc d’un air aveugle.
Enfin débarrassé, le barbare se retourna et choppa également la chaîne. Sa respiration n’était plus, il poussait de long soupir de douleur alors que son visage devenait cramoisi. Mais comme un concours de corde, il tirait comme un fou pour s’approcher de la Française petit à petit.
Un nouveau cri. Mais c’était de la détresse cette fois, un sentiment résigné. Vyme revint à la charge et se pendit à la ceinture de Gorkah pour ajouter du poids, l’immobiliser. Le type avait de plus en plus de mal à rester conscient. Il était en train de perdre.
Alors son regard plongea dans celui d’Elana et il lâcha la chaîne...pour se saisir de Vyme qu’il étrangla rapidement d’un clé de bras.

Si Elana continuait, si elle le tuait. Il essaierait de tuer Vyme avant.
Mais l’adolescente l’avait compris et elle ne le voyait pas de cet oeil là. Elle fixa obstinément son amie en lui suppliant, de son simple regard, de ne rien lâcher et de finir Gorkah une fois pour toute. Des fois, ses yeux se révulsaient, devenaient complètement blancs. Mais elle continuait pourtant de faire trembler sa tête pour lui dire “non, ne lâche pas !”.

Elana trouvait ça horrible ce chantage… mais l’homme avait déjà commencé sa descente aux enfers bien avant qu’il commence à étrangler Vyme...elle ne voulait pas le tuer au début, elle voulait qu’il soit “jugé”...mais maintenant qu’il avait Vyme et que le seul moyen de le faire lâcher était de mettre fin à sa misérable existence… Elle n'hésita pas. Surtout que la jeune ado insistait pour qu’elle continue… si elle relachait il la tuerait… alors autant tenter de lui briser les cervicales avant !
« Putain Vyme tu fais chier ! » dit-elle en français. Et elle sera fortement la chaîne pour tirer vers l'arrière en y mettant toute ses forces pour finir de l'étrangler et au mieux : lui fêler une ou deux cervicales.
C’était un terrible duel de résistance pour tout le monde. Mais Vyme était une battante et, à aucun moment, elle ne supplia à être libérée. Elle se donna entièrement en songeant qu’Elana réussirait son combat. Finalement, Gorkah céda le premier. Il se mit à pousser des couinements plaintifs en frôlant l’inconscience et il relâcha bien malgré lui Vyme qui s’écarta en crachant ses poumons. Petit à petit, l’homme s’effondra jusqu’à finir à quatre pattes. Puis sur le ventre. Mais il tenait encore ce fou furieux. Il râlait mais il tenait.

Poussée dans ses retranchements, la chasseresse se traîna jusqu’à Elana et elle l’aida à tirer encore plus fort sur la chaîne. Malgré le peu de force, elles la conjuguèrent pour anéantir Gorkah. Il se fit suppliant dans ses cris de détresse. Bientôt, il remua des bras et des pieds. Il tapa sur la chaîne, il s’excita en aggravant sa situation, pris par la panique. Puis, finalement, il s’éteignit dans un tout dernier râle d’extinction.

Vyme continuait de tirer. Elle tirait encore et encore, en poussant des plaintes angoissées, comme pour être certaine qu’il ne se réveillerait pas. Mais il ne fit pas un geste de plus. Le barbare Gorkah était bel et bien inerte. Dès que cette pensée traversa l’esprit de la chasseresse, ses jambes se dérobèrent sous son poids et elle tomba le cul sur la pelouse. Ses sanglots éclatèrent pile à ce moment là et elle tourna le visage à l’opposé d’Elana, espérant s’échapper à sa vue. Elle penchait la tête pour masquer son visage abîmé avec ses cheveux.
Prise entre les quintes de toux, la douleur, la terrible peur qui lui avait étreint le coeur : Vyme ne voulait montrer aucune faiblesse. Mais c’était raté. Elle pleurait à chaudes larmes en ayant été au contact de ce qu’était un véritable combat. Ca lui avait fait mal, tant physiquement que mentalement. Elle tremblait de la tête aux pieds en pleurant le plus silencieusement possible, dévorée par la honte de se montrer dans un tel état à son amie.
Elle avait eu si peur…

Elana quant à elle… était encore stoïque regardant l’immense corps, maintenant sans vie, de cet homme qui avait détruit une partie de son être. Était-elle satisfaite ? Oui et non. Oui, parce qu’il ne ferait plus de mal à personne et qu’il avait payé tous ces agissements, auprès d’elle et de ses femmes violées et battues à mort sur sa planète d’origine… et non, puisqu’elle l’avait tué. N’est-ce pas une ironie pour un soldat de refuser de tuer ? bien sûr il le fallait, mais quand on peut s’épargner un meurtre… elle n’est pas une amatrice de sang, c’est une personne qui engagée pour protéger des vies et non en voler... Mais sur le coup, tous ces beaux sermons sur le respect des humains, même des plus malsains, lui apparaissait superflue. Il était mort et cela était une très bonne chose. Elana ressentait une satisfaction de l’avoir vu supplié et voir sa mort de la main d’être qu’il méprisait !
Elle s’approcha de lui et lui dégota un coup de pied dans la tête, constant que malgré sa résistance hors norme… il était bien avec les morts.
« C’est qui le faible maintenant ? Connard ! » grogna-t’elle dans sa langue natale. Une courte pensée sur son avenir lui traversa l’esprit, elle avait fait la morale à Adric sur le fait de ne pas prendre cette vie misérable. Qu’elle avait un honneur, un honneur Atlante… tu parles, elle ne valait pas mieux que les bêtes ! Elle venait à espérer que la cité d’argent n’apprenne pas cet acte. Dans un sens, ils avaient abandonné ce fou sur une planète pour qu’il y meurt, son sort n’appartenait plus aux mains d’Atlantis. Il avait eu ce qu’il méritait, surtout qu’il avait osé s’en prendre à Vyme ! Ce rapace !
Vyme. Elle n’aurait pas dû être là, malgré l’opportunité qui lui avait permis de remporter le combat. La Française tourna la tête, trouvant une jeune adolescente pleurant et en état de choc… son père allait être fou de rage. Déjà Elana culpabilisait et elle se laissa tomber contre son amie la serrant contre elle avec force. Oui, elle avait eu terriblement peur, mais pour cette jeune fille qui n’avait rien demandée.
« Pourquoi tu étais là Vyme ? je suis… je suis désolée de t’avoir infligé ça ! » elle se sentait affreusement sale.
La jeune femme ne répondit pas tout de suite. Elle accepta l’étreinte d’Elana et s’y réfugia bien plus solidement que sa propre fierté n’aurait pu lui permettre. La blonde mit un certain à se calmer et elle chassa nerveusement ses larmes tout en évitant de regarder le corps inerte du type.
« J’ai rencontré Ascyl. » lui dit-elle finalement. « J’ai su qu’elle mentait...alors j’ai accouru. »
« Que t’a-t-elle dit ? »
« Bavasserie inutile, mon amie. J’ai senti le danger. »
Elana n’insista pas plus, cela n’avait pas d’importance au final.
« Tu n’aurais pas dû te mettre en danger Vyme… si je n’avais pas pu me libérer et qu’il t'avait touché, jamais je me le serais pardonné ! » elle frotta les bras de son amie dans un mouvement naturel.
« Je suis Natus !!! » rétorqua-t-elle, le rouge lui venant au visage. « N’insulte pas ma culture. Je suis Natus, chasseresse. Je ne fuis pas Mauvel. Je ne fuis pas le fourbe et le criminel qui en veut à mes amis, ma famille. »
La chasseresse reprit difficilement sa respiration. Elle réagissait comme une adolescente qui ne prenait pas conscience de ce à quoi elle avait échappé. Et la culture Natus était encore mystérieuse, sur de nombreux points, pour qu’Elana ne se retrouve pas face à un mur. C’était le cas présent. L’intervention était illogique du point de vue de la Française. Et parfaitement légitime du point de vue de Vyme.
« Tu aurais pu mourir.. » fit Elana en soupirant « J’ai eu peur pour toi... »
« Je suis prête à mourir. Ainsi vit tout brave Natus. »
Vyme cessa d’être aussi infecte en comprenant le sens du message d’Elana.
Elle reprit plus doucement en lui avouant :
« J’ai eu peur pour toi aussi. »
Elana la serra un peu plus fort, sans rien dire de plus.

De longues minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne reprenne de la contenance. L’adolescente se redressa, consciente que sa position ne faisait que prouver sa faiblesse et elle aida Elana dans ce même mouvement. L’une comme l’autre était bien affaiblie et Vyme considéra son modèle d’un regard inquiet.
« Tu dois revoir le médicastre. » elle marqua une pause tout en considérant ses jambes. « Mais te vêtir avant... »
« Ouai… mais mon vêtement est foutue » dit-elle en mirant l’ama de vêtement déchiré et sans forme.



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