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Survivre avant tout...

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Dim 14 Avr - 20:51

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Vendredi 05 juillet 2019
Cité d'Atlantis
Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

Suite des aventures du RP Recto Verso


Survivre avant tout...

E
lle acquiesça et, après l’avoir recouvert, se dirigea vers un arbre à quelques mètres et grimpa pour se cacher dans le feuillage en tentant de maîtriser les tremblement de peur et de fatigue de ses membres. Le poids de ses armes ne lui facilitait pas la tâche.

Ces quelques dizaines de secondes furent les plus longues qu’il eut à vivre. Loin d’avoir été le maître de l’embuscade, Darren se trouvait recouvert de terre et d’un reliquat de liane, de morceaux de buissons. Allongé sur le dos, il regardait le plafond, très haut, recouvert de mousse et d’un éclairage fluorescent. Les bruits de pas devinrent de plus en plus bruyants. Le soldat se demandait si ça allait s’arrêter, à moins que le Zatäar se décide à lui marcher accidentellement dessus.

Puis il passa. Son pied se posa à un mètre de son visage. Une masse sombre et imposante, ronflante, qui ne se couvrait d’aucune lumière. C’était lui, il marchait en fouillant de son regard. Les radios étaient éteintes mais Darren était prêt à parier que ce sordide fumier scandait le nom de son amie sur les ondes.
La respiration lente, paralysée par la peur, il tentait de déduire le meilleur moment pour agir. Ses doigts s’étaient déjà resserrés autour de la seringue et il se concentrait pour retenir cette vague de haine qui lui dégoulinait dessus comme une mélasse informe.

Pas maintenant...pas encore…. Songeait Darren.

Il se redressa lentement, très lentement, en voyant le Zatäar lui tourner le dos. Darren resta sur une position semi-allongée, semi-agenouillée. Il répéta le même geste qu’en ayant joué avec Emilia, la seringue bien à plat dans sa main. Puis il la fit léviter en silence.

Un tout petit peu...encore un petit peu...

Mais au moment où il s'apprêtait à lancer son unique munition, un craquement traître signala sa position. Darren ne sut pas d’où il venait. Est-ce que c’était lui en ayant appuyé de son poids là où il ne fallait pas ? Du côté d’Emilia ? Ou bien d’ailleurs ?
C’était le signal. Il ne pouvait attendre plus longtemps et envoya la seringue de toutes ses forces au moment où le monstre se retourna. Il eut le réflexe de lever son bras pour se protéger le visage, comme n’importe quel humain l’aurait fait en voyant venir le coup.

Le jeune homme avait visé sa nuque, voir le visage, car il savait la peau plus tendre à cet endroit là. Mais le corps était bien plus résistant, dont les bras, ce qui se vérifia lorsqu’il remarqua la seringue y ricocher dans un affreux craquement. Sans aucun doute, l’aiguille venait de se rompre en ne laissant plus que le piston et son fameux liquide intact.

Le rugissement brutal du Zatäar éclata, lui fit bondir le coeur. Darren se sépara de sa couverture pour s’agenouiller en position de combat, légèrement de travers, en fixant cette horreur du même regard mauvais. Il l’attendait de pied ferme. Et lui ne rêvait que de se faire les poings sur de l’Atlante.

« TU NE L’AURAS PAS !!! » Gueula-t-il en y déversant toute sa haine.

Darren pointa immédiatement son P90. Les balles claquèrent fort en réponse aux hurlements, perforant les genoux de l’adversaire qui s’approcha néanmoins.

Voyant que Darren avait échoué, Emilia comprit qu’elle devait agir où le monstre allait pulvériser son ami. La peur au ventre, la belle se laissa doucement glisser de son perchoir le plus discrètement possible pour poser les pieds au sol. Il fallait qu’elle profite que l’attention du Zätaar soit sur son allié pour tenter de l’assaillir par derrière. Sous réserve qu’elle parvienne à atteindre le cou. Ca pourrait marcher si Darren arrivait à le faire tomber. Autrement elle comptait lui sauter sur le dos au risque d’entrer au contact physique avec son ennemi mortel et faire un jolie vol plané. L’occasion se présenta. Darren s’acharna sur le genou droit qui fit suffisamment ployer son adversaire.

Mais le monstre n’était pas un animal, il était doué d’une intelligence suffisamment développée pour se douter que si Darren était ici, son plat préféré ne serait pas loin. Lorsqu’il sentit un poids investir son dos, il fit un très brusque mouvement de rotation pour tenter de la déloger tandis que sa grosse main remontait pour lui empoigner la tignasse.
Sentant qu’elle était sur le point de perdre le contrôle et que sa chance ne se présenterait pas une seconde fois, la belle leva la main qui empoignait fermement la seringue et l’abattit sur le cou du démon.

– ZÄTAAR BRADIX ALLONAS !!

L’aiguille se planta dans son cou comme dans du beurre mais la réaction du monstre fût instantané, il se redressa brusquement en percutant la princesse d’un coup de crâne brutal. Et puisqu’il l’avait agrippé par les cheveux, il râla en la faisant chuter au sol. Sans la moindre douceur, la jeune femme s’étala et la main libre du monstre alla jusqu’à son torse sous le cri de panique de Clive.

« NOOOOON !!! »

Pris dans le feu de l’action, il ne pensa pas à la seringue restée plantée dans le cou. Le piston n’avait pas été pressé, le poison demeurait à l’intérieur du tube. Darren pointa la tête de son ennemi et appuya sur la détente. Une coup, deux coups, trois coups puis...clic...clic !!! Cet horrible bruit !

Il jeta son P90 sur le côté, complètement paniqué, désarmé, ne sachant quoi faire. La main du monstre venait de se planter dans le gilet de la jeune femme. Elle ne pouvait pas se dégager, il y mettait trop de force. L’auréole rougeoyante apparut brutalement sur la surface de son corps, sa tunique s’assombrissant soudainement sous l’effet de flammes naissantes tandis que le gilet MOLLE absorbait l’essentiel de la combustion. Il se mit brusquement à siffler, en quelques secondes à peine, ce qui secoua Clive d’un tel frisson qu’il s’arrêta dans sa réflexion.

Plus de recherche de solution, plus de pensées, plus rien si ce n’est une action soudaine et instinctive. Il avait levé ses deux mains comme pour amorcer un geste d’aide en direction de son amie mais il s’était figé, son regard faisant le travail. Il hurla sous l’effort qu’il déploya et la main griffue de l’ennemi s’éleva de cinq centimètres au-dessus du gilet, cessant l’effroyable agonie.

Tout de suite, le Zatäar hurla en gesticulant dans tous les sens. Il appuya de toutes ses forces, par des gestes brusques et violents, mais la télékinésie enveloppait ce bras qui ne devait pas atteindre Emilia. IL NE DEVAIT PAS L’ATTEINDRE !
Darren râlait de douleur sous l’effort qu’il développait pour interdire cette progression mais il ne pouvait rien faire d’autre. La princesse était aux premières loges en voyant cette main fulminante de chaleur essayer de l’atteindre de nouveau.
Son gilet crépitait, sur le point de rendre l’âme si elle n’agissait pas.

Ca brulait ! Le gilet avait rendu l’âme, menaçant de fondre sur sa poitrine.
C’était un jolie vol planté qu’elle venait d’exécuter. Encore un. Avec en prime un effroyable craquement lorsque le Zätaar avait balancé sa tête contre la sienne pour se dépétrer d’elle. Le sang s’était mit à couler et un gout de fer s’était répandu dans sa bouche en même temps qu’une douleur atroce. La vue brouillée, les yeux larmoyant à cause de la souffrance, elle ne pu rien faire pour éviter de se retrouver au sol. Et la créature fondit sur elle. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre et réagir. Quelque chose empêchait le démon de la carboniser sur place mais le gilet au nom bizarre qu’elle portait et qui encaissait était en train d’agoniser et allait la brûler vive. Alors elle tira machinalement sur la languette pour évacuer la pression de la chaleur et stopper les dégâts tout en fixant avec inquiétude cette main suspendue à quelques centimètres d’elle.

PSCHHHHHHHH !
La vapeur s’éjecta brusquement sur les flancs, le gilet relâchant toute la chaleur d’un coup. Le soudain brouillard d’humidité brûlante enveloppa Emilia et contraignit l’ennemi à se protéger de ses bras, alors surpris par cette réaction inattendue. Il n’en finissait plus de râler et de hurler comme une bête assoiffée de sang. Sous le regard de la jeune femme, sa grande main alla s’emparer de la seringue qu’il retira d’un coup sec pour la retourner contre elle. Il armait son bras d’un premier geste d’élan, s’apprétant à tomber d’un coup sec comme une guillotine lorsqu’une souche pas très grande mais assez épaisse lui tomba sur la gueule.
Darren avait réussi à la soulever par télékinésie et la lui envoyer le happer par l’arrière du crâne. Les morceaux du bois pourri retombèrent en copeaux sur la jeune femme dont il percevait l’hémorragie. Darren en avait le coeur fendu mais ce n’était pas le moment pour s’appitoyer.

« AMÈNE TOI !!! » hurla Darren en se concentrant sur un nouvel élément du décor.
Il eut un mal fou à le décoller du sol, prit dans un enchevêtrement de racines et de lierres. Il ne se rendit pas compte que c’était un vieux morceau métallique tout rouillé et envahit par la végétation qu’il tenta de lui envoyer. Darren y donna toutes ses forces pour y exercer une impulsion. Mais même avec le feu de l’action, il ne contrôlait pas suffisamment bien ce pouvoir pour l’utiliser couramment comme une arme. Le Zatäar s’élança comme un gorille ivre de haine. Il balaya d’un revers de la main cet objet en lévitation et tomba droit sur le soldat qu’il empoigna par le gilet pour l’écraser contre l’arbre d’en face.

Un échange de regard bestial et lui planta ses dents dans l’épaule, déclenchant un profond hurlement de douleur de la part de Darren. Il tenta alors de répliquer de ses poings par le désespoir mais la créature le tenait solidement contre l’arbre, secouant sa tête dans la volonté ferme de lui arracher un bon morceau de chair. Son gilet le protégeait à peine et la douleur atteignit un tel summum qu’il ne put que râler sans porter de coup.
Emilia dû faire appel à toute sa volonté pour se relever et poussa un cri pour se donner de la force. Une main tenta de chasser le liquide de son nez qui s’écoulait et elle réalisa alors qu’il s’agissait de son sang. Elle fixa son regard une seconde dessus avant de se ressaisir. Elle saignait, oui et alors ? Ce n’était pas le moment d’arrêter l'hémorragie. A nouveau le Zätaar avait empoigné Darren et lui accordait toute son attention. Elle aperçut sa seringue et chancela jusqu’à elle avant de se pencher pour la ramasser en vitesse… puis elle réalisa que l’objet avait fondu et son contenu était inutilisable. De l’autre côté, Darren poussa un cri de douleur et Emilia tressaillit avant de se tourner dans sa direction. Comment pouvait-elle l’aider ?! Son regard se posa alors sur la seconde seringue, plus loin, qui semblait en bon état. Les dieux ne l’avaient pas abandonné en fin de compte ?
… et bien si, comprit elle en voyant que l’aiguille était brisé. Le produit était toujours dedans mais plus moyen de l’injecter. C’aurait pourtant du être simple. Si c’était elle qui avait pu faire voler la flèche, avec sa maitrise de la télékinésie, tout aurait été réglé en quelques secondes.
Quel autre moyen avait-elle ? Réfléchissant à toute vitesse, son cerveau lui dressa un inventaire exhaustif de tous les outils qu’elle avait à disposition et de leur état.
Le fusil à pompe était endommagé. Elle possédait toujours l’arme de poing en état correct. Et un couteau abîmé mais parfaitement utilisable. Le lapis arcus tranchait tout et n’importe quoi comme du beurre… ça avait été le cas avec la main du monstre. Mais de là à envisager de l’attaquer au couteau.

A ce moment là, le Zatäar s’était décroché de l’épaule du soldat. Il relâcha une de ses mains avec la ferme intention de lui faire brûler le visage. Darren, toujours pris dans sa lutte, écarquilla les yeux et esquiva le coup in extremis. Les couleurs fluo de l’arbre semblaient s’être intensifié d’une curieuse façon avant que tout ne s’embrase brusquement en repoussant le monstre. Darren s’écroula sur le sol et tenta de ramper avant de ramasser un bon coup de botte dans les côtes. La luminosité soudaine de cette incendie naissante venait de faire taire toutes les couleurs fluorescente, illuminant ce monstre comme un démon des enfers qui suivait Darren dans le but évident de le finir.
Le monstre lui tournait le dos et restait immobile. Saisissant l’opportunité, Emilia s’approcha a pas de loup. Il était nu comme un ver et son couteau pouvait trancher sa chair… si elle le plantait et l’entaillait suffisamment fort pour y planter la seringue en même temps…
Certes, c’était un plan foireux. Vraiment foireux. Mais ils n’avaient pratiquement plus d’arme, son armure était grillée… si elle utilisait son arme de poing, le monstre allait se retourner contre elle avant qu’elle ait pu tenter d’enfoncer la seringue. Il fallait qu’elle soit synchronisée.
Alors elle tenta sa chance, quitte à en subir les conséquences si elle échouait.
Une fois à portée, elle cibla une veine dans le dos et fit une entaille profonde avec son couteau d’une main tout en s’efforçant d’enfoncer le poison de l’autre au même endroit.

La douleur soudaine braqua la créature qui fit son demi-tour avant qu’Emilia ne puisse appuyer sur le piston. Ce qu’il restait de la seringue était de nouveau tombé à terre alors que la lame, profondément plantée dans les chairs, s’était délogé de sa main directrice. Le monstre harponna son cou d’un geste sec et y accompagna alors sa seconde main pour la soulever du sol, la faire battre de ses pieds alors qu’il laissait le poids de son propre corps l'asphyxier.

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Dim 14 Avr - 20:52

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Vendredi 05 juillet 2019
Cité d'Atlantis
Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

Suite des aventures du RP Recto Verso


Survivre avant tout...

D
arren s’était relevé. Chancelant mais toujours dans le combat, il chercha au sol ce qui pouvait servir d’arme et trouva le fusil à pompe dont le canon était tout bosselé. Il s’en empara à deux mains, le tenant fermement par le canon et il frappa de toutes ses forces en hurlant, ignorant la douleur.

« EMY !!! » Cria-t-il paniqué. Ne parvenant pas à lui faire lâcher prise. « JE T’AI APPRIS !!! »

Il annula sa tentative infructueuse pour retirer la lame de Lapis Arcus de son dos. Et en revenant sur son flanc, il poussa un hurlement de colère en piquant la lame sous son aisselle, poussant de toutes ses forces avant de faire un mouvement de torsion.

Mais de toute évidence, Emilia Eidolas ne se souvenait pas de son entraînement douloureux. Le risque qu’avait pris Darren en lui faisant connaître une véritable prise d’étranglement au point qu’il avait failli perdre d’emblée son amitié. En la voyant paniquer en battant des pieds, son visage tordu par la douleur et un appel d’air infructueux, Darren se reprocha d’être autant mauvais professeur que mauvais soldat.
Il avait tendance à oublier son amie n’était pas une guerrière même si elle était tenace et déterminée. Non. C’était une savante, une scientifique, qui avait fait son travail en parvenant à concevoir une recette vieille de dix millénaires sous la forme de cette dernière seringue.

C’est lui, Darren Clive, qui ne faisait pas son travail en comptant sur elle comme si elle avait eu tant un entraînement militaire que toute une expérience derrière. Il ne pouvait pas lui en vouloir de se débattre simplement pour reprendre son souffle, de réagir comme une victime de cette créature qui s’était mis en tête de l’abattre.

Par empathie, le jeune homme sentait la princesse dans une terrible détresse. Il percevait encore une fois ce vacillement dans sa conscience et se résolut à ne pas la laisser dans cette souffrance. Elle était déjà à bout, il devait agir là, maintenant, tout de suite !!!
Et c’est sur ce voeu que la lumière se fit dans son esprit.

Comment pouvait-il être aussi stupide ?!? Comment pouvait-il se faire force de conseil auprès d’Emilia sans les suivre lui-même maintenant qu’il détenait ses pouvoirs ?!?

« Tiens bon !!! » S’écria-t-il en se plaçant face au Némésis.

Il chercha ce regard empli de haine et le capta. Un angle suffisant pour ne pas être dérangé, que sa vue ne soit pas obstruée, et il dessina le contour de cet oeil gauche qui déversait toute sa haine sur la pauvre princesse. La pression l’entoura comme une enveloppe, Darren y veillant, comme il l’avait fait avec le corsage d’Emilia. Il s’appliqua en se fermant aux plaintes de détresse de son amie et entama une éjection de force.
Ce regard empli de haine se figea et une nouvelle expression le remplaça. D’abord la surprise, puis la souffrance, l’incompréhension. Darren serra les dents et mobilisa les forces qu’il lui restait. Il tira par la pensée, la télékinésie se faisant le vecteur de la manoeuvre, et l’oeil gauche du monstre se désolidarisa dans un bruit de succion horriblement déplaisant.

En exagérant, il aurait pu dire que cela avait fait un bruit de bouchon de champagne. Mais le résultat était là, et bien efficace d’ailleurs, puisqu’il lâcha Emilia pour se plaquer les mains sur le visage en reculant. L’incendie s’était imposé un peu partout, ils étaient pratiquement cerné par les flammes mais le centre de leur aire de combat n’avait pas été entamé.
Ni une ni deux, le jeune homme se précipita auprès de son amie et passa l’un de ses bras autour de son épaule. Il tenta difficilement de la faire reculer et lui permettre de retrouver son souffle.

« Respire...bon sang, respire !!! » lui ordonnait-il en ayant pour seul signe de sa survie cette respiration chaotique. Le regard de Darren, toujours dans une certaine panique, ne parvenait pas à se détacher de cette posture de détresse dans laquelle son amie était.
Mais le hurlement rageux du monstre le contraignit à changer de priorité et il ne s’interdit pas de lui ôter son dernier oeil. Avec plus de difficulté avec la distance. Mais il y parvint.

Le Zatäar répliqua. En s’agenouillant, pétrifié de douleur et devenu aveugle, il planta ses mains dans le sol avec l’intention de se régénérer. Mais l’incendie dévorant le privait d’une bonne part de la verdure revigorante. C’était un sursis salvateur.
Darren se reporta son amie, l’appuyant contre lui et essayant de la ramener de sa torpeur. Son nez ensanglanté, les différentes marques d’abrasions et de bleus sur son visage lui fendait le coeur. Il avait la haine, il en voulait au monde entier, à cette foutue technologie qui était tombée en rade.

« Revient moi... » murmura-t-il dans une supplique.

La jeune femme toussait et protégeait son cou avec l’une de ses mains comme si quelqu’un allait encore tenter de le lui écraser. Elle avait sentit l’afflux sanguin se bloquer au niveau de sa tête, puis le voile noir commencer à arriver alors que l’air lui manquait désespérément. Elle n’avait rien pu faire contre cette main à la puissance titanesque qui l’avait saisi comme si elle pesait le poids d’une plume sinon tirer dessus en brassant de l’air avec ses jambes. Une chance qu’il n’ait pas décidé de la faire fondre à ce moment là.
Mais le monstre l’avait relâché et elle avait pu prendre une aspiration salvatrice. Le simple fait de respirer ou de déglutir était devenu très douloureux mais elle était soulagée de voir que son heure n’était pas encore venu. Pourquoi le Zätaar ne revenait-il pas à la charge ? Darren avait du lui porter un coup puissant pour le faire reculer.

– La… blessure dans son dos… enfonce la seringue… articula t-elle péniblement. Certains mots étaient moins audibles que d’autres mais elle tentait de lui faire comprendre la priorité. Elle n’était plus en état de se jeter sur le monstre pour l’attaquer au couteau mais elle espérait que Darren puisse s’en charger et mettre un terme à leur calvaire.

Il dû se faire violence pour se résoudre à la quitter.
Ses cuisses lui semblaient affreusement lourdes et creuses. Lorsqu’il y mettait de la force, il se retrouvait étonné par l’absence totale de réponse, à croire que le mouvement se faisait en différé. Darren n’était pas habitué à un tel état d’épuisement. Il se sortait les tripes pour poursuivre la bagarre à contrecoeur parce que son moral était au plus bas. Le loulou d’en face avait pratiquement recouvré la vue, ses blessures s’étaient refermées autour de la lame de Lapis Arcus dont la pointe perçait encore l’épaule depuis l’aisselle. Tout ça pour rien ! Tout ça pour le voir comme neuf !

Le soldat s’élança par désespoir. Il se pencha pour récupérer la seringue sans aiguille. Il était si épuisé qu’il manqua de basculer dans son propre élan. Il avait l’intention de lui venir dans le dos pour exécuter cette mise à mort, prêt à terminer le boulot de son amie. Hélas, le monstre leva la tête pour le fixer avec une vigueur renouvelée. Darren poussa un cri en esquivant de justesse le premier coup. Il se recula puis avança de nouveau sans parvenir à atteindre son dos. La santé de cette créature ne laissait pas de doutes : il n’y aurait plus d’entaille courant dans son dos. Plus de faille pour y glisser le poison.

Il fallait changer de tactique et vite. Darren savait qu’il ne tiendrait pas longtemps à ce rythme. Et lorsqu’il se ferait avoir, la créature aurait le champ libre pour sauter sur la blonde.

Le poignard d’Emilia ! Il lui perçait la peau comme du papier ! Il devait le récupérer à tout prix. C’était la dernière chance !!

Le jeune homme était à bout de souffle. Le visage rouge, les jambes flageollantes, il fit son possible pour esquiver les prochains coups. Il misa sa dernière action dans le simple but d’empoigner le manche du poignard. Juste ça ! Agripper la lame et ne plus la lâcher. Qu’importe de quelle façon il allait payer le geste, il lui fallait cette arme.

Darren ressera ses doigts autour du manche et ne vit pas le prochain coup lui tomber dessus. S’il avait perçu l’amorce de ce poing serré, il n’eût le droit qu’à un écran noir et un tas de chandelle. Le temps qu’il ouvre les yeux et perce le flou qui le désemparait, Darren comprit qu’il se trouvait sur le dos, l’arme encore en main.

BAAAAAAAHHHHHHHHHHHHH

Le cri du monstre lui donna la chair de poule, son regard craintif détailla la masse qui lui fonçait dessus. C’est par un simple réflexe d’auto préservation que le soldat roula sur le côté, évitant de justesse ce qui lui aurait broyé la poitrine.

Le temps pressait, Darren savait que sa survie tenait à la seconde près.
De ses mains tremblantes, il pressa le piston pour éjecter le liquide contre la lame. Il la macula fébrilement avant qu’il ne sente la poigne se refermer sur l’une de ses jambes et le tirer brusquement en arrière. Conscient que cette lame désormais empoisonnée était leur dernière chance, il refusa de la lâcher en se faisant traîner lamentablement sur le sol. Il joignit ses mains autour de l’arme pour la conserver, tout en poussant des plaintes d’efforts pour essayer de se dégager.

« Emilia, aide-moi !! » Cria-t-il.

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Dim 14 Avr - 20:53

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Vendredi 05 juillet 2019
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Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

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Survivre avant tout...

A
Au sol, la jeune femme sut qu’elle n’aurait pas la force de se relever pour retourner se battre alors elle attrapa laborieusement son arme de poing et tenta de viser le monstre. Ses membres tremblaient tellement qu’elle sut qu’elle n’arriverait pas à le toucher mais elle tira quand même dans l’espoir de faire au moins diversion.

Des cartouches qui claquent, les projectiles qui volent autour de lui avec maladresse. La diversion est parfaite. Le Zatäar n’a d’yeux que pour Emilia et il ne peut s’empêcher de relever la tête pour lui hurler sa haine éternelle. Lui promettre qu’il lui brisera les côtes et lui écrasera le coeur de sa botte. Il dévoile ainsi son torse et Darren n’en attendait pas moins. Le jeune homme ne savait pas où il avait pu trouver la force de mobiliser ses abdos pour se redresser à l’équerre mais il le fit dans un cri rageux. Reflétant l’émotion d’Emilia qui avait envie que ça cesse, que tout s’arrête enfin, la pointe de Lapis Arcus perfora le derme épais de la chose et s’enfonça de quelques centimètres.

Le Zatäar écarquilla les yeux et joignit ses mains autour de la hampe. Il força Darren à relacher sa prise, ce qui l’amena à prendre le relais par son empathie. C’est un terrible duel qui se joua alors entre le monstre qui tentait de retirer cette lame empoisonnée et le soldat qui voulait l’y enfoncer jusqu’à la garde. Ils gémissaient l’un et l’autre sous les efforts de ce bras de fer violent. Poussé dans ses retranchements, Darren gueula en appliquant un dernier accoup. Il avait pensé à son amie, là-derrière, qui avait eu le courage d’affronter tous les militaires, ainsi que Papass, pour devenir “La Broyeuse” au terme de ce concours. Et sans qu’il n’y ai vraiment de lien, il avait envoyé cette ultime impulsion comme elle l’avait fait avec son adversaire à l’époque.

La lame de Lapis Arcus glissa brusquement des griffes du Zatäar pour s’enfoncer jusqu’au plus profond de son être, crucifiant son coeur avec brutalité en contaminant le sang qui naviguait encore dans les artères. La réaction immédiate du monstre prouva qu’il avait été atteint. Il semblait se mettre à brûler de l’intérieur dans une lente et terrible agonie. Il en devenait fou, à tel point qu’il cherchait à atteindre la lame trop profondément plantée. Ses propres griffes s’insinuèrent avec sauvagerie dans son torse à la recherche du corps étranger, il s’en arracha des morceaux de chairs entiers tandis que ses muscles, son épiderme, prenaient des teintes inquiétantes.
Apeuré, Darren avait rampé à reculon sur le dos, poussant sur ses jambes affaiblies. Il en était lent comme un escargot mais il parvint jusqu’à hauteur d’Emilia, l’examinant d’un bref regard avant de se reporter sur l’odieuse scène qui lui plaisait toutefois. La fin du Zatäar, la chute d’une créature qu’un explosif de démolition n’avait pas abattu, il mourrait. Sa peau faisait maintenant des bulles, il se liquéfiait littéralement sous leurs yeux ahuris en dégageant une terrible odeur de putréfaction.

Sa tentative pour retirer la lame se solda par un échec. Le poison l’avait entièrement dévoré maintenant. Ses râles n’étaient plus que peine et douleur. Fini la colère, la haine, il ne regardait même plus Emilia. Sa lutte permanente pour échapper à l’empoisonnement était vouée à l’échec : il se décomposait pour de bon, sans signe de régénération.

Il paniqua. Plaquant ses mains au sol sans parvenir à ponctionner, il se décrochait la peau. Ses muscles devinrent flasque et sans tonicité. Bientôt, il s’effondra à genoux. Prostré, uniquement tenu par les os, il leva son visage momifié sur eux.
Ca y est...ce cauchemar ambulant, ce monstre, n’était plus que l’ombre de lui-même. Il poussait des petits grondements tout juste comparable à un vieillard sénile qui attendait sa gamelle depuis trop longtemps. Il tenta bien d’effectuer un geste dans leur direction mais il n’y eût qu’un bruit de succion désagréable pour marquer le mouvement de cette mélasse de chairs faisandées.

Darren voyait trouble par moment. Il découvrit qu’il saignait du nez lui aussi, ayant trop forcé sur le pouvoir empathique. Son amie était toujours allongée à côté de lui, l’arme en main. Alors il se fit violence pour la rejoindre. Il joignit ses mains aux siennes, l’aidant à parfaire la visée en direction de ses deux yeux, comptant autant sur ce qu’il lui restait de sa lucidité que celle de sa partenaire. Tremblotant d’épuisement de concert avec la princesse, il l’aida ainsi à supporter le neuf millimètres pour le tir final.
Emilia allait les libérer. Après, il ne resterait plus qu’à échapper à l’incendie, rien que ça...

La créature se consumait de manière atroce. C’était comme si le destin faisait payer au Zätaar ses nombreuses victimes en l’exterminant comme lui même avait torturé ses victimes. C’était un spectacle à la fois immonde et très satisfaisant. Après tout ça… ils l’avaient vaincu !!!
Mais Darren voulait lui porter un coup final, symbolique, alors la princesse le laissa diriger son bras et appuya sur la gâchette.
Cela sentait la fumée autour d’eux, la végétation se consumait. Quel massacre, toute cette biodiversité qui n’existait qu’ici ! C’était un véritable génocide.

Le Zatäar vit un joli trou se former entre ses deux yeux et il tomba à la renverse en produisant le bruit d’une flaque de gadoue. Tandis que l’incendie prenait de l’ampleur, des arbres commençant à ployer sous les flammes grimpantes, Darren se pencha vers elle en soufflant. Angoissé pour elle, affligé par le fait que ce n’était pas terminé.

« Est-ce que...ça va…? » bafouilla-t-il faiblement.
Il eu droit à un grognement en guise de réponse. Sa question était rhétorique, il devait forcément sentir l’état dans lequel elle se trouvait, la souffrance dans chacune des parties de son corps, son épuisement…
Elle déploya un effort démesuré pour s’asseoir et observer autour d’elle. Son esprit notait la progression du feu et lui proposait les meilleures itinéraires pour lui échapper, il lui fit également l’observation que le Zätaar était bel et bien mort… la créature ne ressemblait plus qu’à une bouillasse informe et répugnante duquel émergeait son couteau. Il faudrait qu’elle pense à le récupérer avant de partir. Cet objet venait de devenir son meilleur ami. Il avait jadis tué l’assassin, puis l’avait suivi dans ses différentes explorations… aujourd’hui il leur avaient permis de vaincre un démon. L’objet devait être béni des dieux.

– ...partir… le feu... articula t-elle difficilement avec la frustration de ne pas réussir à formuler correctement une phrase tant sa gorge était douloureuse. Ce chien de Zätaar avait dû lui écraser au moins en partie la trachée.

Étonnement, Darren semblait avoir eu le même cheminement de pensée. Il avait regardé les ravages que causait ce brasier et trouvé suffisamment de force pour se redresser. Pas pour se déplacer normalement. Le sol tanguait sous ses pas, il avait l’impression d’être sur le pont d’un navire qui combattait les vagues.
Après s’être également assuré de la mort définitive de leur ennemi commun, le soldat entreprit de récupérer le couteau en retroussant les narines. La chute d’une masse enflammée lui rappela effectivement qu’il y avait le feu. Pas qu’une expression imagée. Le soldat glissa la lame dans son gilet tactique puis il claudiqua jusqu’à son amie.

« Cassons-nous... » lâcha-t-il, tremblotant, en se préparant.

Vu comment Emilia avait galéré à s'asseoir, il ne doutait pas que ses jambes refuseraient surement de la porter. Darren lui tendit ses deux mains, loin d’être en forme, et rassembla le peu qu’il avait pu récupérer pour l’aider à se relever. Elle accepta bien volontier son aide et se releva en grimaçant. Un dernier effort de volonté… un tout petit dernier effort et ils seraient enfin en sécurité, loin de ce chaos. Plus rien ne les retenait ici, aussi décida t-elle se suivre son instinct pour se mettre en route et rejoindre la sortie du complexe la plus proche tout en évitant les flammes. Cela n’allait pas être une partie de plaisir vu leur état et la progression du feu. Une chance que son esprit soit encore alerte contrairement à son corps.

– Protège toi… la fumée… dit-elle en joignant le geste à la parole pour protéger son nez avec sa manche. Elle monte… reste près du sol.
« Att...attends... » Fit-il en s’arrêtant.
Le soldat ne se voyait pas lui faire un cours sur les tout premiers masques à gaz de la première guerre mondiale. Mais il connaissait un système simple que les poilus employaient dans les tranchées à l’apparition du gaz moutarde avant d’être équipé.
Darren retira deux bandages de sa main. Il était agité par son épuisement et il laissa ces deux bandes se dérouler jusqu’au sol avant de tout fourrer dans les mains de son amie. Darren s’empara ensuite de sa gourde pour y vider le reste de flotte dessus.
« Voilà...linge humide, on nous disait... »
Il prit l’une des deux bandes qu’il froissa en boule pour le placer devant ses voies respiratoires. Elle l’accepta et posa sa protection de fortune contre son visage. Le dos voutée, il l’interrogea ensuite d’un regard inquiet avant de se rendre compte que sa montre était morte. Plus de compte à rebours, il ne savait plus combien de temps il leur restait.
« Je te suis. » Lâcha-t-il dans une certaine docilité éreintée.

Il y avait ce passage, d’un ouvrage au titre oublié, que Darren avait survolé autrefois. Un recueil de self défense des années cinquante, largement dépassé dans les techniques, mais qui avait été conservé par son bienfaiteur, celui qui lui avait appris à se spécialiser.
Ce bouquin n’avait rien de particulier. Il ne s’agissait pas d’un vieux grimoire poussiéreux renfermant un savoir antique surpuissant et oublié. Mais le jeune homme avait été frappé par un texte qu’il n’avait jamais oublié jusqu’alors.

Il y était dit que le corps humain, d’une certaine manière, dissimulait un potentiel insoupçonné en cas de crise. Que devant une situation dramatique et potentiellement choquante, l’instinct de survie prenait le pas en débloquant la totalité des ressources. C’était le signe dit de se sentir pousser des ailes ou de ne pas connaître sa propre force.

Pour l’exemple, l’auteur racontait comment un accidenté de la route avait eu le temps de sortir sa femme et ses deux fils inconscients alors qu’il était atteint d’un traumatisme de la face qui aurait placé n’importe qui dans le coma.
Une femme au foyer qui avait extrait son mari par la force de ses bras après l’effondrement d’une poutre sur lui.
Ou encore une victime, intoxiqué par un incendie, qui avait pris le temps de faire descendre sa famille, de la voir en sécurité, avant de tomber raide mort.

Tout cela ne tenait pas que de la volonté du concerné. Également par l’instinct de survie et le dépassement de soi qui prenait une intensité extrême. Qui allait au-delà des limites habituelles, des normes du physique de l’homme et de son mental.

Emilia et Darren étaient blessés. Malmené depuis douze heures. Affamés, déshydratés, épuisés. Pourtant, ils continuaient de poursuivre leur route en direction de l’un des sas du complexe. Emilia devenue guide par son exceptionnelle capacité de mémorisation, le bas du visage ensanglanté par son nez sérieusement abîmé, ne s’appitoyait pas sur son sort, ni la douleur qui ravageait son corps. Darren la suivait tant bien que mal en l’aidant à franchir les différents obstacles. Lui faisant la courte échelle, la tirant la sa tunique, par sa ceinture s’il le fallait.
Pas de route libre et plane pour ces deux aventuriers de l’enfer. Le secteur était encore recouvert par une végétation plus mince mais continuellement irrégulière. Ils s’empressaient tous les deux, estimant qu’ils n’avaient plus assez de temps, poussé à courir en ayant la certitude de jouer contre la montre.

Vu leur état, ils n’étaient pas sensé aller plus vite qu’une marche désorientée. Mais lorsque le sas fût en vue au loin, que cette dernière ligne droite se matérialisait concrètement, Darren agrippa le poignet de son amie et l'entraîna à sa suite. Davantage un martèlement désespéré de leurs pas qu’une véritable course. Les muscles en feu, les points de cotés et les souffles sifflant de détresse. Réduit à se concentrer pour balancer une jambe après l’autre, acharné à ne pas laisser leurs muscles abandonner la charge de leurs poids, ils approchèrent inexorablement de la fin.

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Vendredi 05 juillet 2019
Cité d'Atlantis
Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

Suite des aventures du RP Recto Verso


Survivre avant tout...

L
e mur était recouvert de mousse et de lierre. Cela n’empêchait pas les profondes interstices de délimiter la porte : cet accès qui clôturait la fin de la mission. Mais Atlantis ne s’était pas contenté d’attendre un simple signal. Malgré l’impossibilité technique et humaine de venir à leurs secours, ils avaient veillé à monter des capteurs perfectionnés. Leur présence fût rapidement détectée alors qu’ils entamaient les derniers mètres. Le mur gronda, se mouva, sans qu’ils n’aient besoin d’activer la moindre commande.

La nature se déchira, le lierre s’eviscera, et une lumière quasi-divine naquit par l’ouverture de ce sas. C’était comme dans un foutu film. Le tunnel avec la lumière au bout, rien que ça. Habitué par l’éclairage fluorescent, celui de la cité était bien plus agressive et les aveuglaient. C’était la preuve qu’ils touchaient au but, qu’ils arrivaient. Ils ne voyaient rien pour ce qui était de cette ligne d’arrivée. Uniquement des cris d’encouragement, des appels quasiment paniqués à les rejoindre comme si leurs vies en dépendaient. La preuve, le signe que le temps se comptait effectivement qu’en dizaines de secondes. Que l’irradiation mortelle les guettait après toutes ces mésaventures.

Darren en fut d’autant plus motivé pour embarquer Emilia contre sa volonté. Toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus fort. Est-ce que c’était la haine qui le tenait ? L’angoisse ? Le désespoir ? Ou bien d’autres sentiments ?
Cette accélération les rendait à peine plus vivace que leur progression actuelle. Mais ils y arrivèrent. Au terme de ce dernier effort, ils franchirent la porte du sas dans un fracas mutuel et s’effondrèrent ensemble sur le sol rude de la cité. Éreinté, à bout de souffle. Tout se referma alors dans leurs dos. Ils se trouvaient sur un sol propre et aseptisé. Celui-de la vie, de l’activité humaine, de l’entretien. Darren aurait presque eu envie de l’embrasser tout en pleurant. Le claquement sonore du sas monta dans leur cellule et les grésillements perturbant d’un compteur geiger cessa de leur casser les oreilles.

Le soldat reçu de plein fouet les émotions des personnes présentes. Une demi-douzaine qui appelaient sur de multiples ondes le CODIR, la scientifique en chef d’Emilia, le Major Lorn, Carson Beckett. Vociférant la bonne nouvelle après douze heures d’une longue attente éprouvante. Darren râla de douleur en se mettant les mains sur la tête, incapable de retenir ce raz de marée qui voulait lui torturer l’esprit. Heureusement, son amie plus alerte vit cette seringue auto-injectable de bêta-bloquant qui l’attendait sur un lit de camp. Une petite desserte en métal avec une dose. On leur avait dit que cette installation et ces produits seraient disponible à chaque sortie. Une prompt et rapide réaction de sa part lui permit d’éviter une souffrance supplémentaire. Darren la vit lui faire l’injection sans attendre.

Il l’en remercia tout en se relevant fébrilement avec elle. Il n’avait toujours pas récupérer de son essoufflement. Ce traitement, cela dit, lui rendait une conscience un peu plus ordonnée. Une lucidité plus affutée. Il avisa un regard circulaire pour découvrir qu’ils étaient dans une bulle, une structure en plastique transparent. Là-haut, un système de dispersion s’était activé en faisant descendre sur eux une brume quasiment incolore, transparente. Il s’agissait d’une étrange tente dans laquelle ils étaient traité pour être décontaminé. Il s’y trouvait les deux lits de camps, une table et deux chaises. Darren quitta précipitamment son sac et entreprit de guider son amie pour l’allonger. Par faiblesse extrême, il avait lui même finit un genou à terre. Il se tenait alors à sa hauteur, veillant à ce qu’elle prenne un repos mérité. Tellement mérité.

Il se mit à rire d’un mélange de soulagement, de souffrance, d’un peu de folie. Le regard hagard, un peu perdu, mais heureux comme tout, il témoignait par son non-verbal une forme singulière de reconnaissance alors qu’il recouvrait Emilia du drap.

« Ca y est. C’est fini...c’est terminé maintenant. » Assura-t-il d’une voix vibrante d’émotions. Il tapota sur son coeur, par-dessus la couverture, dans un geste profond et affectueux. « On a réussi putain...on en est revenu emy... »

La jeune femme avait les larmes aux yeux. Elle n’aurait su dire si c’était dû à la douleur qui irradiait dans tout son corps ou au soulagement, probablement un peu des deux. Si elle avait eu un miroir, elle n’aurait probablement pas reconnu son reflet tant elle était marquée par les combats mais elle imaginait bien ce que cela pouvait donner en observant Darren. Il y avait des gens, du passage non loin, et beaucoup de lumière mais elle se sentait détachée de tout ça, comme si elle était loin. Et c’était le cas, une partie d’elle, de son esprit, était resté piégé dans le complexe et il lui faudrait bien plus que quelques heures pour revenir. Elle tendit une main pour saisir celle de Darren. Le contact physique la maintenait dans cette réalité, lui rappelait qu’elle n’était pas seule et que son voisin avait partagé la même expérience ou presque. Son autre main glissa dans sa poche et elle en sortit la clé de stockage lantienne. Cela aussi était une victoire, et pas une petite. Elle avait réussi à ramener les données sur le Zätaar. Lantien et Gaëllien seraient forcés de les croires. Ils pourraient également profiter des recherches sur l’ancienne Orzan… ce petit objet vieux de dix-mille an valait de l’or et elle ressentait de la fierté à l’idée d’avoir pu le préserver malgré toutes ces épreuves.

- Comment te sens-tu ? demanda t-elle en articulant péniblement.
« Vivant. J’me sens vivant... »

Darren conservait cette empoignade dans la même optique de pensée. Il maintenait les doigts de son amie fermement emprisonné entre les siens. Un geste, une communication réciproque qui se passait de tout discours. Elle comme lui goûtait à ce sentiment inédit et peu commun de la fin du calvaire. Darren s’était fermé aux bruits qu’il entendait à l’extérieur, se moquant bien de savoir si les différents techniciens posaient des questions ou si la cavalerie était déjà là. Il n’avait d'intérêt que pour sa jeune amie dont le visage faisait peur à voir. Mais dont l’expression de liberté aidait à contrebalancer.

Le soldat pinça délicatement l’une de ces larmes royales entre son pouce et son index pour l’évacuer de son visage. Il chassa lentement les autres, lui montra en silence qu’il était là, qu’il s’occupait d’elle, qu’il continuerait à la soutenir.
Ils s’étaient mutuellement sauvé la vie là-bas, ils s’étaient fait confiance et leur ténacité avait fini par payer. Le jeune homme remarqua l’objet qu’elle tenait dans son autre main et reconnu le support de donnée Atlante qu’elle avait gardé sur elle. En comprenant qu’elle avait pris le temps d’y réfléchir et de conserver une preuve pour le débriefing, Darren ria et lui embrassa le front. Toujours fidèle à son côté scientifique, toujours pro.

Ses nerfs se relâchaient. Une terrible lassitude était en train de lui faire peser un poids énorme sur ses épaules. Darren tendit machinalement son bras pour attraper l’armature du lit de camp d’en face et l’attira jusqu’à eux. Il racla bruyamment sur le sol en métal en travers de la cellule, cassant son aspect ordonné pour réduire la séparation entre Emilia et lui.

Il comptait simplement rester auprès de son amie. En douceur, Darren s’y asseya, défaisant son gilet tactique qu’il laissa glisser au pied du lit. Il appuya sa main contre son épaule douloureuse, découvrant qu’il avait pas mal saigné à cet endroit, puis il s’abandonna en laissant la gravité l’étaler de tout son long. L’homme s’allongea avec négligence, les yeux mi-clos, l’une des jambes traînant mollement à l’extérieur.
Il fixa le plafond Il se sentait vide, éteint.

Quelqu’un essayait de leur parler mais Darren n’écoutait pas. Il savait que personne ne pourrait rentrer ni réclamer quoi que ce soit tant que la décontamination ne serait pas terminée. Il bénéficiait d’une sorte d’intimité très particulière pour finir cette mission.
Non. Une liberté plutôt.

Un tas de scientifiques, de médecins, et ses supérieurs formaient un attroupement autour d’eux. La main toujours plaquée contre son épaule, couché aux côtés de sa partenaire de galère, Darren pensait à la fin de ces films d’actions. Se disant qu’il était beaucoup plus agréable de les regarder que de les vivre.

En faisant une comparaison avec ses beaux moments passés en Gaëllie, il ne parvint pas à empêcher sa nature joyeuse et puérile de prendre le dessus. Pour changer, il lui déclara malicieusement…

« C’est quand même vachement plus cool quand c’est toi qui organise les vacances... »

Emilia pouffa, puis grimaça en poussant un gémissement.
- Ne me fais pas rire, j’ai mal, répondit-elle.
Même dans ces conditions, il trouvait encore le moyen de faire de l’humour. Darren était vraiment solide. Malgré ses appréhensions du début, elle songeait maintenant qu’elle n’aurait pu rêver meilleure escorte dans le complexe.
Des voix tournaient autour d’eux mais elles glissaient sur elle. La politesse aurait voulu qu’elle se redresse pour leur adresser la parole, pour faire bonne figure auprès d’eux, mais elle se sentait épuisée et incapable du moindre effort. C’était déjà un miracle qu’elle soit sortie du complexe, elle n’y serait pas arrivée seule.

Le temps fila bien plus vite qu’ils n’auraient pu le penser. A ce stade d’épuisement, l’un comme l’autre se retrouvaient dans un état second, presque somnolent, qui les privaient peu à peu de lucidité. Darren échangea bien quelques mots avec son amie mais il ne l’entendit bientôt plus. Il sombra peu de temps après, espérant que ce soit simplement un besoin impérieux de récupérer et non le malaise qui l’avait fait tourner de l’oeil.

Quarante cinq minutes plus tard, le cycle de décontamination s’acheva en supprimant toute radiation de leur équipement et de leurs corps. Une merveille technologique qui rendait ce processus vital pour une prise en charge médicale. Dès qu’ils eurent le feu vert des techniciens, l’équipe de Carson Beckett pénétra avec des chariots civières. Ils commencèrent à manipuler et transférer lentement tant la princesse que Darren, leur parlant pour veiller à ne pas les brusquer.

C’était déjà bien mal embarqué du côté du soldat qui passa plusieurs fois un regard vers son amie. La scientifique Gaëllienne en chef, Sarya, se jeta pratiquement sur le sac à dos avec son confrère Atlante Preston. Ils furent assez surpris d’y découvrir des plantes. Cette dernière surtout, qui semblait en reconnaître une de son monde, signala la découverte et Preston appela rapidement quelques botanistes à la rescousse pour sauver les plans déjà bien abîmé par la bagarre.
Leurs yeux brillèrent de cet éclat de satisfaction lorsqu’ils ouvrirent la mallette pour découvrir une bobine en état de marche. La communauté scientifique Gaëllienne/Atlante mise à mal par cette soudaine panne redémarra ses activités dès l’appel radio. Sarya, d’ailleurs, s’approcha d’Emilia pour lui faire son rapport et lui déclarer que la machine serait très rapidement remise en fonction. La princesse saisit alors l’occasion pour lui confier la clé de stockage qu’elle tenait toujours dans sa main.
- Prenez en soin.
Faisant fi de l’interrogation de sa voisine, elle ajouta :
- N’ayez crainte… le Zätaar est mort.
Ce fut tout ce que Sarya parvint à tirer d’elle. La pauvre biologiste devait surement croire que sa supérieure était en train de délirer pour en venir à citer des créatures mythologiques.


Mais Darren commença à s’agiter en se rendant compte qu’on l’écartait de son amie pour lui faire prendre une autre route.
« Foutez-moi la paix ! » Gueula-t-il en chassant les mains des médecins et des infirmiers qui s’occupaient de lui.
Remarquant qu’on allait pas le laisser s’en tirer à si bon compte, il se retourna vivement en sous-estimant clairement l’équilibre du chariot. Il tomba lourdement sur le côté, poussant un cri de douleur en se réceptionnant sur son épaule douloureuse, et il moqua les conseils des soignants qui l’invitaient à se réinstaller.
« Ca va ! J’l’ai pas violé dans ce complexe, bande de clowns !!! » Râla-t-il. « J’ai commencé avec elle, je fini avec elle. »
C’était sans compter ses deux collègues militaires qui se placèrent sur sa route, refusant clairement de le laisser accéder au couloir dans lequel on entraînait la princesse. Mais cette dernière avait entendu les cris de l’homme et réagit au quart de tour. Le mot “danger” la percuta, à croire que ces douze heures l’avaient programmé pour réagir au quart de tour à la moindre menace dirigée contre elle ou son ami.
- Darren ? lança Emilia avec sa voix cassée. Elle tenta de se redresser pour voir et s’assurer qu’il ne risquait rien, que le Zätaar ou une quelconque menace ne venait pas de surgir.
« On m’emmène ailleurs... » Gueula Darren qui fut bien forcé de se rendre compte que ses supérieurs avaient donné des ordres pour le foutre à l’isolement. Juste au cas où il pète encore un plomb.
Darren crevait d’envie de désobéir. Mais les multiples mains bienveillantes qui se posaient sur ses bras et ses épaules l’attiraient inexorablement vers le lit médicalisé. D’autant plus que les deux gardes ne tenaient vraiment pas à se bastonner pour lui empêcher de voir la princesse…
« On va se revoir... » Lâcha-t-il une dernière fois avant de se retrouver allongé et écarté de l’autre couloir.
Il répéta plus bas.
« On va se revoir... »

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Vendredi 05 juillet 2019
Cité d'Atlantis
Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

Suite des aventures du RP Recto Verso


Survivre avant tout...

– P
ourquoi ? lança t-elle aux soignants qui l’entourait avec un air désespéré. Elle avait tenté de se montrer culpabilisante mais cela ne fonctionnait pas très bien avec son faciès de femme battue.
« Tout va bien. » fit Carson en se démarquant des infirmiers. « Nous l’isolons pour lui éviter une crise, surtout vu son état. Vous vous rejoindrez pour la procédure que vos scientifiques ont mis au point. »
- Prenez soin de lui… prenez soin de lui... répéta t-elle dans un murmure. Elle ne voulait surtout pas qu’ils s’imaginent que Darren était coupable de ses blessures mais ne se sentait pas la force d’argumenter longuement.
« Je vous le promets. Je suis certain qu’il dit la même chose à mes collègues. »
Emilia fit silence pendant quelques minutes avant de murmurer à nouveau, comme une litanie.

-...Dans les ténèbres progresse, se nourrissant de lumière… détruit la vie, marche sur la mort…

Les scientifiques gaëlliens y reconnaîtraient l’extrait d’une ballade sur le Zätaar, créature légendaire et malfaisante issu des croyances de chez eux. Mais étais-ce vraiment le cas ? Se demandait Emilia. Et si le démon du complexe avait contribué à donner vie au monstre des légendes ? La Gaëllie n’était-elle pas née de l’alliance des Sages et des populations orzaniennes ? Ce même complexe qui avait tant étudié la faune et la flore d’Orzan…

Emilia Zeïn Eidolas fut admise à l’infirmerie, là où on lui expliqua qu’elle allait être sédaté pour permettre un examen complet et éviter qu’elle ne s’épuise davantage. C’était également un moyen pour lui éviter l’humiliation de se voir mise à nue et entourée d’une simple toge de patiente sous les yeux d’une douzaine de toubibs. Le tout avant d’être amenée aux divers outils d’analyse et scanners Lantien.

L’équipe de médecins fût aussi efficace de ce que l’on pouvait attendre d’eux. Sans besoin de la questionner sur ses mésaventures et de remuer le couteau dans la plaie, il lui trouvèrent toutes les blessures inhérentes à son calvaire. La jeune femme fut nettoyée d’une lotion à PH neutre puis soignée de toutes ses plaies. Quelques points sur certaines entailles profondes qu’elle ne s’était pas découverte et qui avait coagulé sur son vêtement. Le nez n’était pas cassé mais méritait un pansement pour le maintenir droit.

On avait disposé des pansements et du gel cicatrisant sur les multiples égratignures et les abrasions présents sur son corps. Son derme s’était déjà marqué de nombreux bleus, notamment d'ecchymoses largement marquée sur le pourtour de sa gorge.

Lorsqu’elle se réveilla au milieu de la nuit, une canule d’oxygène dans les narines, l’infirmier fit venir le Docteur Beckett qui quitta son lit pour venir lui offrir un rapport à caractère professionnel. Comme à l’accoutumé, il lui avait fourni sur une tablette les résultats de ses analyses et des soins qu’elle avait obtenu comme s’il s’agissait d’un confrère et non d’une patiente.

Elle découvrait qu’elle ne présentait aucune séquelle, notamment au niveau de ses poumons, malgré le fait qu’elle serait longuement sous traitement et privée d’activité sportive.
Sa gorge les avait inquiété pendant un petit moment. Son larynx était abimé et il prévoyait qu’un certains laps de temps serait nécessaire avant qu’elle ne puisse de nouveau hurler sur ses scientifiques. C’était le trait d’humour qu’il dessina à son intention avant de passer à un domaine plus épineux.

« Est-ce que vous tenez moralement ? » demanda Carson avec beaucoup de bienveillance.
-Combien de temps ais-je dormi ?
“Pas assez”, lui souffla une petite voix dans sa tête. Elle peinait à évacuer les effets de l’anesthésie et mourrait d’envie de se rendormir.

Le docteur Beckett progressa vers les quelques poches d’intraveineuse pour les contrôler. Tout allait bien.
« Seulement cinq heures. Le docteur Sarya m’a demandé de vous faire savoir qu’elle était à votre disposition si vous souhaitiez un rapport. »
-Darren ? l’interrogea t-elle en mettant de côté de ce qu’il venait de lui dire. Elle tenait d’abord à se rassurer avant de penser au travail.
« Ses résultats sont sur le dossier suivant si vous souhaitez les consulter. Il va bien. »
Elle força sur ses yeux pour lire ce qui était inscrit sur la tablette. Elle se sentait épuisée, en revanche la douleur l’avait en grande partie abandonné.

La princesse y lu que son activité cérébrale avait franchi les 80% et qu’il avait été placé sous un traitement plus puissant de béta-bloquant. Il souffrait d’une multitude de petite blessures comme la jeune femme, ses poumons recevant le même traitement même s’ils semblaient avoir été bien moins attaqués. L’IRM avait écarté toute séquelle consécutive au coup qu’il avait reçu sur la tête, même s’ils suspectaient qu’il n’était pas passé loin de la commotion.
Son épaule droite avait reçu une bonne dizaine de points de sutures. Heureusement, aucun tendons n’avaient été sectionné. Il en était quitte pour une immobilisation sur une écharpe et un peu de rééducation. Les médecins s’étaient notamment attardé sur un hématome provenant d’un épanchement bénin. Un coup mal placé lors de son dernier combat.
Il était également placé sous anti-douleurs.

« Ce garnement était heureux de se voir conserver les points que vous lui avez fait sur le crâne. C’est du bon travail, nous n’avons eu qu’à en ajouter quelques uns pour finir votre petit chef d’oeuvre. » S’amusa légérement Carson en la laissant parcourir les infos.
-Quelle horreur, grimaça t-elle en repensant à cette boucherie. On s’en tire bien...
« Je ne sais pas ce qu’à été votre calvaire, ma jeune amie. Mais c’est rare que je vois des patients me revenir dans un état pareil. Vous semblez avoir beaucoup lutté. »
- Nous avons combattu la mort...
« C’est terminé maintenant. » lui dit-il en posant une main sur son épaule.
- Oui c’est terminé. Nous l’avons vaincu.
« Vous voulez bien me faire plaisir et vous reposer ? Il y a un bouton d’appel ici pour l’infirmier. N’hésitez pas à signaler tout état contrariant, comme de l’angoisse, vous devez récupérer. »
- De l’angoisse… le mot arracha un petit rire jaune à la belle. Vous ne savez pas ce qui hantait le complexe.
« C’est vrai. » Admit-il. « Je ne suis pas psychologue mais j’aimerai vous écouter si vous ressentez l’envie de vous confier. »
- Les Sages ne l’étaient pas tous. L’un d’entre eux à mené une expérience interdite et cette expérience s’est éveillée à notre approche. Né lantien, devenu wraith… résistant aux explosifs, capable de se régénérer en absorbant les végétaux… les cadavres d’Anciens grouillaient là-bas, il avait tué tout le monde.
« Mon Dieu... »

Le docteur Beckett s’était assis auprès d’elle. Il avait toujours été attentionné et bienveillant. Cette histoire lui donnait davantage d’indications quant aux multiples blessures de la jeune femme et il ne pouvait qu’afficher une mine grave et compatissante.
« Je regrette que vous ayez eu à vivre tout ça. »
Il regarda en direction de la sortie, comme si ses yeux perçaient les murs pour pointer en direction du bureau de Richard Woosley, vide pour la nuit.
« Je peux vous apporter un peu de réconfort si vous le souhaitez. Requérir une connexion avec votre peuple si vous avez besoin de la présence d’un de vos proches. Ou si vous souhaitez quelque chose que je puisse vous fournir... »
Emilia surprit son regard et se demanda si le médecin ne crevait pas d’envie d’aller alerter ses chefs. Ce qu’elle venait de lui révéler n’était pas anodin, une chance qu’il ne soit pas du même tempérament que Lorne et qu’il ne la presse pas de questions.
- Je veux juste dormir et oublier. Pouvez-vous m’offrir cela ?
Le médecin la considéra longuement.
« Je ferais tout pour que vous récupériez dans les meilleures conditions, mademoiselle Eidolas. Je vais vous prescrire un tranquillisant qui vous aidera à trouver le sommeil, ne pas y penser. »
Il fit un signe à l’infirmier de garde pour qu’il s’approche.
« Et surtout, si vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez pas à m’appeler. Quel que soit l’heure, je viendrai. »
- Merci, répondit-elle, soulagée à l’idée que le sommeil vienne de gré ou de force.

C’est une nouvelle poche de sérum qui s’ajouta rapidement au trépied. Le docteur Carson l’installa lui-même tout en lui expliquant le composé et son action, le fait que cela allait rapidement la détendre et lui permettre de retrouver le sommeil. Il lui avait dissimulé son action quasi-instantanée et il vit Emilia s’effondrer peu à peu dans un sommeil sans rêve.
Elle dormit bien plus longtemps cette fois. Personne ne la réveilla jusqu’à ce qu’elle ouvre les yeux d’elle-même, sentant la douleur à mille lieux grâce à la médication, mais bien consciente des innombrables courbatures qui saisissaient ses muscles. Sur la table qui se trouvait à sa droite, un pot avec un bouquet de fleurs conséquent venait d’être déposé avec plusieurs signatures. Quelques noms, dont ceux du D4, s’y trouvaient.

La tablette que Carson lui avait donné été toujours là. L’infirmier qui passa contrôler les poches et en remplacer quelques unes l’informa, l’air de rien, que le support avait été mis à jour. Le médecin en chef était à l’origine de cette initiative pour qu’elle ne végète pas. Elle apprit ainsi, avant qu’on ne vienne l’avertir directement, que Darren avait fait une crise que l’équipe médicale attendait. Le soldat venait de franchir les 90% et il avait été prit en charge sur le champ. L’équipe scientifiques Gaëlliens/Atlantes avaient déclaré l’heure de l’intervention pour intervertir les pouvoirs.
Dans quelques heures, le temps de vérifier pour la quatrième fois toute la programmation de la machine et les divers équipements, un nouveau rayon clôturait une fois pour toute leur mésaventure.

Une note manuscrite sur la table rappelait que Sarya restait à sa disposition pour lui faire un rapport. Mais il n’y avait pas que ça. Son équipement était revenu de son traitement. Le poignard de Lapis Arcus, son manche abîmé, se trouvait là, juste à côté de son hollow qui ne semblait plus HS. Quelqu’un l’avait rafistolé à la hâte, forcément l’un des scientifiques de son groupe de recherche. Emilia songea qu’elle avait là les meilleurs employés du monde. Elle prit son couteau en main et l’observa sous toutes les coutures pour étudier son état. Comme elle, il avait souffert et comme elle il avait réchappé de ce cauchemar. Elle était heureuse d’avoir pu l’emporter, cet objet était devenu spécial à ses yeux. Puis ce fut au tour de son hollow de passer entre ses mains. Dire qu’elle le pensait définitivement cassé… elle avait bien fait de ne pas l’abandonner là-bas en fin de compte, elle pourrait récupérer les données stockées à l’intérieur. Elle tourna ensuite la tête vers le bouquet de fleurs et se demanda si le D-4 était personnellement passé pour le lui porter. Les pauvres devaient se faire un sang d’encre pour leur ami. Et elle aussi. 90%... ils se rapprochaient du point de non retour. Elle contacta ensuite Sarya et fit un point avec elle. Elle apprit que la scientifique avait visionné le contenu de la clé lantienne et avait alerté les atlantes en découvrant la vidéo. Emilia s’y reprit à plusieurs fois pour la rassurer et lui raconta comment ils avaient mit un terme à la vie de cette immonde créature. Elles échangèrent brièvement à propos de la découverte majeure que représentait cet objet avec toutes les données stockées sur l’étude de la biodiversité Orzanienne de jadis, c’était certes important mais secondaire au regard de l’urgence de l’état de Darren. Le temps pressait, il fallait se hâter.

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Vendredi 05 juillet 2019
Cité d'Atlantis
Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

Suite des aventures du RP Recto Verso


Survivre avant tout...

L
e docteur Carson vint ensuite prendre de ses nouvelles. Il faisait un incessant aller et retour entre elle et Darren, passant plus de temps avec ce dernier vu son état de santé. L’attente était longue mais inéluctable, il ne voulait pas que la jeune femme quitte son lit médicalisé. Le Codir souhaitait également débrieffé avec elle une fois qu’elle serait remise. Il se mettait à sa disposition pour un contact avec Orzan dans le cas où elle aurait souhaitait prendre contact avec sa famille : une manoeuvre surtout diplomatique qui visait à ne pas jeter d’huile sur le feu.
C’était, selon eux, aussi l’occasion de se faire parvenir de nouveaux vêtements et matériels si elle le souhaitait. Elle profita donc de l’occasion pour adresser un message à sa famille et faire rapatrier quelques affaires, ne sachant pas combien de temps elle allait rester ici.

Finalement, Sarya vint la chercher pour l’accompagner jusqu’à la salle de la machine à ascension. Ses employés avaient bossé à merveille avec leurs confrères Atlantes. Ils avaient réparé toutes les avaries et la pièce détachée avait été installé avec un soin méticuleux. Les divers responsables lui présentèrent leurs travaux en assurant que tout était prêt pour procéder à l’opération inverse.

A ce moment là, une série de militaires munis d’armes incapacitantes, notamment des stunners Wraiths, entrèrent dans la salle. Carson suivait un infirmier qui poussait une chaise roulante où se trouvait un Darren absent, quasiment en l’état de légume avec toutes les drogues qu’ils lui avaient injecté. Il monta un regard bref en direction d’Emilia, un petit sourire en coin se dessinant malgré tout, puis il abaissa de nouveau son regard morne.
Carson lui fit une mystérieuse injection qui lui ramena un étonnante lucidité quelques minutes plus tard.

Tout le monde était alors prêt à procéder. Sarya secondait bien la princesse en prenant les commandes aux côtés de Preston. On invita la jeune femme, ainsi que Darren, à prendre la même position au moment où le rayon les avait frappé. Le soldat se redressa, vacillant un peu en cherchant son équilibre et refusant l’aide que Carson voulait lui donner, puis il approcha de son amie tout en coulant un regard vers ses collègues militaire.

« Les copains ont confiance... » croassa-t-il. Sa voix était rauque, desséchée, ne lui permettant plus de déguiser ses propos de son air jovial habituel. « Prête à te donner en spectacle ? C’est qu’on a foule, ce soir ! »
- Ca c’est parce que tu es devenu une star, répondit Emilia qui cherchait à alléger l’ambiance et à faire sourire Darren. Son état lui faisait mal au coeur.

Elle parvint à son but. Le soldat ricana tout en se débarrassant de son écharpe qui maintenait son bras droit. Il se traîna mollement jusqu’à elle et ouvrit son bras valide pour qu’elle prenne position contre lui. Comme lorsqu’il avait essayé de la protéger d’un rayon qui, en fin de compte, les avait envoyé jusque dans les entrailles de la cité. Elle prit place sans la moindre appréhension à l’idée qu’il la touche. Sa seule inquiétude était que la machine dysfonctionne.
Alors qu’il faisait son protecteur en se figeant comme une statue sous les regards perplexes des scientifiques Gaëlliens et de la méfiance des soldats, il ajouta dans un murmure :

« Tu crois qu’ils tirent dans le tas si j’éternue ? »
- Pas si je suis devant, répondit-elle avec un léger sourire. Ils étaient ensemble dans cette épreuve… jusqu’au bout.

Preston et Sarya entamèrent la procédure. Ils entonnaient des ordres dont Darren ne comprenait pas un traître mot. Mais l’alimentation revint et le grésillement caractéristique du fonctionnement de l’engin monta brusquement dans leurs dos. Un compte à rebours pesant débuta à partir de dix...neuf...huit...

« Merci...pour tout ce que t’as fait pour moi... »

Sept...six...cinq...

- Nous sommes quittes, répondit Emilia, le coeur battant la chamade.

Trois...deux...un…

La lumière se déclencha ponctuellement. Elle les enveloppa d’une onde chaude et étrange pendant quelques secondes puis tout s’éteignit soudainement. Tout ce calvaire pour un bain de lumière sur un laps de temps si court...
La communauté scientifique était en ébullition, tout le monde vérifiant que les diverses étapes s’étaient déroulées sans le moindre incident. Très vite, Sarya et Preston annoncèrent le succès de la manipulation, ce qui créa un vent de satisfaction et de soulagement parmi toutes les têtes qui s’étaient longuement mobilisé pour ce projet.
Mais du coté d’Emilia et de Darren, rien n’était vraiment terminé.

Le jeune homme relâcha son étreinte puis fixa l’assemblée. Il comptait dire quelque chose mais se ravisa. Il avait fait part de toute sa reconnaissance envers son amie et c’était l’essentiel. Son esprit était tellement embrumé qu’il n’était pas capable de savoir si le pouvoir l’avait vraiment quitté ou non. Il se concentra sur un objet qui trainait sur le bureau d’en face en essayant de le faire léviter mais en vain.
Carson s’en rendit compte en venant à sa hauteur.

« Il va falloir un peu de temps pour vérifier si la procédure est couronnée de succès. Je vais vous faire transférer dans des chambres d’observation. »
« Des chambres ?... »
Beckett l’interrogea du regard. Darren se sentit mal à l’aise en ajoutant :
« J’suis plus un danger maintenant...on peut pas...rester ensemble ? »
“On en a bien chié quand même” aurait-il voulu ajouter comme si c’était un argument indémontable. Mais il remarqua l’hésitation de Carson qui dévia silencieusement son regard vers la princesse.

(c) crackle bones

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Dim 14 Avr - 20:57

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Vendredi 05 juillet 2019
Cité d'Atlantis
Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

Suite des aventures du RP Recto Verso


Survivre avant tout...

C
ette dernière avait les yeux dans le vague, elle semblait comme déconnectée.
Rien n’était moins vrai. Le pouvoir était là, elle le sentait, il circulait dans ses veines et dans son esprit. Calme, diffus, comme un courant d’air agréable. Il n’était pas pleinement éveillé mais elle parvenait à capter les présences alentours, des bribes d’émotions lointaines et fugaces. Cela lui convenait parfaitement.
Un sourire heureux se forma doucement sur son visage. Le premier depuis un long moment. Enfin ! Enfin ! Jamais elle n’aurait cru être aussi heureuse de retrouver son empathie ! Elle qui avait tant maudit ce pouvoir réalisait à présent qu’elle ne sentait pleinement entière que lorsqu’elle était en sa possession.

– Ca a fonctionné. J’ai retrouvé mes « yeux ».
« Tu entends les musiques ? » Questionna automatiquement Darren, un même sourire naissant sur son visage, tandis que Carson décrochait en les observant avec un regard rond.
– Plus que ça, dit-elle en esquissant un petit geste de la main de loin. Sans qu’elle l’ait touché, Darren pu sentir une légère caresse sur sa joue. Je suis à nouveau “entière”.

Le soldat était resté pantois, une main collée sur sa propre joue en réponse à la caresse qu’il avait senti. C’était bien la même sensation quand elle utilisait la télékinésie sur lui, comme une fois où elle l’avait retenu, ou cette impression bizarre quand elle avait refermé la porte qu’il s'apprêtait à emprunter. Darren éclata de rire. Mais c’est un profond soulagement qu’il extériorisa de cette façon. Il était heureux pour Emilia, elle qui reprenait enfin le cours de sa vie avec ses pouvoirs et ses habitudes. Et, BON DIEU, lui, Darren, qui n’aurait plus cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Lui qui ne deviendrait plus barge et susceptible de crise à la con.

Il sauta sur la jeune femme en la pressant contre lui avant que le médecin n’ai pu lui dire d’y aller mollo et il se détacha, tout sourire, heureux comme elle. Elle lui rendit son étreinte en riant tant elle était soulagée d’avoir récupéré ce qui lui appartenait. Il fit un geste de la main en direction de l’équipe scientifique. Mais ils étaient déjà en train d’applaudir et de se serrer la main, la déclaration d’Emilia leur ayant nettement suffi pour reproduire la satisfaction et les félicitations que l’on retrouvait au contrôle de la NASA après un tir de fusée réussi.

« Félicitations, Emy. » il dévisagea le doc. « Pas d’observations ! »
« Comme vous y allez. » Fit-il avec un rire bonenfant. « Vous n’y échapperez pas. Mais si vous vous laissez faire pour nos derniers examens, je pourrai envisager de vous laisser partir plus tôt. »
-Tout ce que vous voudrez, répondit Emilia qui envisageait beaucoup plus sereinement son hospitalisation maintenant que l’urgence vitale était réglée. De toute façon ils devaient absolument faire des examens pour faire un point sur leur activité cérébrale, surtout Darren. Elle se tourna ensuite vers l’équipe qui s’était coupée en quatre pour les aider. Merci à vous tous du fond du coeur. J’espère avoir le plaisir de fêter dignement cette victoire dès que nous serons remis sur pied.
« On organisera ça. » promit Darren à la suite, s’approchant pour aller serrer la main de cette bonne trentaine de personnes.

Les différentes effusions ayant tendance à leur faire oublier leur état, le docteur Beckett les invita à retourner à l’infirmerie en leur promettant de pouvoir profiter de leur réussite un peu plus tard. Darren décida de prendre la marche en refusant la chaise roulante. Il suivit et réitéra sa requête que la princesse ne refusa pas à condition qu’il reste calme. C’était purement rhétorique, dans le fond elle appréciait son tempérament et sa présence était rassurante. Après ce qu’ils avaient vécu, elle savait que les angoisses et les cauchemars seraient au rendez-vous. Elle espérait juste qu’ils sauraient respecter son besoin d’intimité de temps à autre.
« Chouette. Je vais pouvoir t’apprendre ce qu’est une coloc ! » Avait-il annoncé, guilleret.
Le docteur Beckett continua de les accompagner pour les différentes analyses. Comme la princesse l’avait supposé, elle n’avait pas eu de soucis à se faire et son activité cérébrale correspondait avec exactitude à celle qu’elle avait à l’époque.
Darren, néanmoins, présentait quelques différences que les médecins attribuaient à son état encore affaibli. Il présentait des signes similaires à l’activité de Rodney après avoir été rétabli.

Alors qu’ils étaient en chambre d’observation, le soldat respecta le silence un certain temps puis, après avoir dormi, pris du repos, il commença à discuter avec son amie. Il évoqua surtout son expérience du pouvoir avec elle, évitant tous les éléments déplaisants de leurs aventures pour pouvoir détailler des petits ressentis. Cette expérience avait eu le bon côté de lui offrir un vécu partagé, un sujet commun.

Toujours sous le coup de la joie, il fouina dans la chambre et fini par brandir un marqueur noir qu’il lui donna.
« Tu sais faire des dédicaces ?!? » demanda-t-il le plus sérieusement possible, sachant qu’elle capterait l’élan puéril de son esprit.
-Des dédicaces ?
« Des dédicaces ! » Affirma-t-il doucement, s’installant au bord de son lit médicalisé. « Sur ma planète, les personnalités signent. Leur portrait par exemple, ce qui les a rendu célèbres aussi, comme des livres, enfin...quelque chose...et c’est inestimable pour les gens qui sont venus les chercher. »
Darren tapota le dessus de sa tête avec sa main, désignant l’endroit où elle lui avait fait les points de sutures que les médecins n’avaient pas retirés.
« S’il te plait, dédicace-moi le crâne ! »
-Tu es complètement fou ! dit-elle en levant les yeux au ciel.
« Oui. Et tu adores ça ! » rétorqua-t-il en se penchant pour lui tendre une partie de son crâne. « Appuie pas trop sur le stylo par contre ! »
Elle le regarda d’un air perplexe.
- Tu n’aurai pas un livre ou un portrait plutôt ?
« C’est son travail qu’on dédicace... » lui dit-il, malicieux. « Tu as peur de te faire tirer l’oreille par Beckett peut-être ? »
-Déjà, oui, et je ne comprends pas la démarche.

Darren dodelina un peu de la tête, impatient et fatiguant un peu de rester sur cette position.
« Tu m’as posé des points alors que t’es pas toubib. Et ils les ont pas retiré parce que tu t’es bien débrouillé ! C’est de l’art !!! Ca mérite une dédicace ! »
Il se redressa un peu.
« Ou alors tu préfères que je te raconte où April a dû faire sa dernière dédicace quand on se battait à la dernière manoeuvre... »
-Donc… c’est un rituel du D-4 de se dessiner dessus pour marquer un évènement ? demanda Emilia qui trouvait l’idée complètement stupide mais qui tentait de faire preuve d’ouverture d’esprit.
Darren se redressa pour la regarder fixement, un sourire en coin.
« Oui. Est-ce que tu es en train de chercher une logique dans les habitudes du D-4 ? »
-Oui… j’ai essayé.
« Oh, emy, t’es trop mignonne. » Ricana-t-il. « C’est un délire entre nous. Comme une coutume mais il y a strictement rien de logique, de compréhensible, de scientifique. QUE DALE !!! »
Il se pencha vers elle et ajouta avec humour :
« Fait moi plaisir, très chère. Eteins ton cerveau et dédicace moi la tronche ! »
La demoiselle soupira et s’empara du feutre pour faire une signature… sur son front. Une manière subtile de se venger de ce sobriquet dont il l’affublait et de ce “mignone”. Elle, une altesse royale, elle était “trop mignonne” ? Pff !
De toute façon il n’était pas question de dessiner sur des points de suture avec une plaie encore bien présente.
« Je suis refait ! » S’écria-t-il en reprenant le marqueur.

Le soldat lui offrit un sourire franc, découvrant toute ses dents avec son front signé de la main d’Emilia, puis il retourna à sa place. C’est ainsi que s’achevait leur mésaventure, en attendant impatiemment d’être autorisé à sortir de la chambre d’observation. Ils en avaient pour quelques jours et Darren, même s’il eu ses moments de gamins surexcités, respecta le repos de son amie. Il s’entrecoupait, hélas, de la visite particulièrement bruyante des membres du D-4 et de celles, bien moins, de quelques scientifiques venus prendre de ses nouvelles et partager l’issue du projet d’origine : l’obtention des données contenues dans la machine à faire l’ascension.



FIN DU RP 14/04/2019, suite prochainement...

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