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√ Arrivée le : 08/12/2012
√ Date de naissance : 22/01/1990
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Bandages tardifs pour une momie
Août 2018
Les quartiers avaient été rejoints en trainant des pieds. Non pas que Matt ne soit impatient de les retrouver après une semaine d'entraînements intensifs. Les heures de sommeil en retard avaient dépassé le compte de ses doigts. S’il avait pu fermer les yeux quelques heures sur ces derniers jours, c’était déjà bien. L’instructeur avait tout fait pour ne pas leur laisser le temps de se reposer, de se détendre un peu en les malmenant dès que la pression retombait trop. Il valait d’ailleurs mieux ne pas s’en plaindre et réagir aussitôt pour subir le courroux de Calahan. Tous l’avaient subi, Matt certainement plus que les autres vu son passif. Dans ce genre de moments, il ne fallait plus penser. Juste serrer les dents, s’accrocher en attendant l’éclaircie. Craquer n’était pas dans la mentalité de l’homme. Beaucoup avaient parié qu’il ne tiendrait pas le coup. Têtu comme il l’état, lui s’efforçait de montrer à tous qu’il tiendrait le bon bout.
Comme les autres, Calahan était parvenu à le briser physiquement en le poussant à bout pour parvenir à le toucher mentalement. C’était ce qu’on lui demandait : faire de lui un nouveau soldat en repartant sur des bases solides. Or les fondations du Ranger étaient anciennes, profondes marquées par de nombreuses années et nécessitaient pas mal de ressources pour les atteindre. Ce n’était pas un soucis. Il y parvint. À Eversman de tenir le coup, de s’y adapter.
Ces deux jours de repos, Matt envisageait de les passer intégralement au lit pour combler son retard de sommeil. C’était sans compter sur l’état désastreux de ses mains. Beaucoup d’ampoules dûes aux frictions et quelques coupures. Il s’était efforcé de les soigner comme il le pouvait dès qu’il en avait l’occasion, de les protéger aussi pour le lendemain mais c’était sans compter sur les exercices qui ne leur laissaient pas de répit. Les pieds n’étaient pas dans un bien meilleur état. Ce n’était pas vital mais se prendre en charge faisait aussitôt partie de l’exercice. Matt n’avait été que trop négligent par le passé aussi bien avec ses blessures qu’après des oublis d’appels, de rapports...S’il voulait pouvoir continuer la phase d’instruction, il lui fallait veiller à ce qu’il soit apte pour ça. Calahan n’aurait aucune pitié à la faire monter à la corde même avec des mains décharnées au contraire il verrait là un motif pour l’exclure s’il n’en était pas capable.
C’est ainsi qu’il passa les portes automatiques de l’infirmerie à une heure assez tardive. L’humidité de ses cheveux témoignaient de la douche récente, nécessaire même pour retirer les traces de la journée. Il n’avait pas encore pris le temps de manger quelque chose. Les soins passaient avant.
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Ce soir là, Liam était de service à l’infirmerie. Liam connaissait un peu Calahan et le genre de militaire sadique qu’il était pour l’avoir vu en action avec Ravix lorsqu’il était parti en mission avec la Caporale. Mais, de plus en plus, Liam comprenait que, de toute manière, entre le monde militaire et le monde civil, c’était comme le grand écart pour une personne pas très souple… que cela lui plaisait ou non… et révoltait ou non... au civil aide-soignant…
Ce que Liam ne se doutait pas jusqu’à ce soir pour autant c’était qu’il verrait Matt et non plus en sergent-maître mais en première classe et réaffecté au groupe de Calahan et son groupe d’élite de soldats qui pour résumer « prenaient grave chers » mais cela Liam ne pouvait pas le savoir. Liam connaissait Matt depuis une mission avec lui et depuis des footings partagés avant l’opération Normandie mais l’infirmier ne l’avait pas revu depuis son retour. Que fut alors sa grande surprise de le voir arriver ce soir là à une heure tardive à l’infirmerie. Liam se portait souvent volontaire pour les heures de nuit. Il adorait bosser aux heures que personne n’aimait car l’homme avait un rythme de vie suffisamment chaotique pour lui adorer ça.
« Hey ! Matt ?! »
L’interpella-t-il en le voyant aux portes automatiques. Il avait les cheveux trempés mais pas boueux alors quelque chose lui disait à Liam qu’il devait sortir de la douche. Liam lui adressa un bon et beau sourire amical dans toute sa spontanéité qui le caractérisait le grand gamin.
« Ca fait grave plaisir de te voir mec ! »
Salut-t-il son ami. Comme à son habitude, Liam ne portait pas l’uniforme atlante avec ses bandes jaunes. Liam portait, plutôt, sa veste rouge carmin, sur un t-shirt geek, et, aujourd’hui, un t-shirt gris Totoro*, avec un pantalon d’intervention et des rangers de sapeur-pompier toutefois. Matt avait l’air fatigué, pour ne pas dire, éreinté, et, Liam, très vif d’esprit comme gars, put voir de son regard ses mains, quant à elles, bien abîmées. Ce regard de Liam sur les mains de Matt fut tout aussi vif, le gars ayant toujours été dans une dynamique très vive.
Liam revint au regard de Matt.
« Viens, je vais m’occuper de toi. »
Lui dit-il spontané et posa-t-il main amicale sur son épaule, doux et que légèrement directive, pour diriger la marche vers un lit médical et l’inciter à le suivre jusqu’à ce fameux lit médical.
« Installe-toi. »
Lui dit-il doux et l’invita-t-il à s’installer sur le lit médical, à s’y assoir ou s’y allonger, comme il le souhaitait. Liam commença quant à lui à saisir le pad et à consulter le dossier de Matt restant bien debout près du lit médical. Oui ! Le pad ! Liam était réfractaire aux nouvelles technologies et était du genre à regarder les dossiers papiers et à ne jamais consulter le pad. Mais là il ne voulait pas quitter le chevet de Matt pour aller chercher son dossier papier parmi tous les autres dans les archives. Il avait donc pris le pad et consulta le dossier de Matt mis à jour instantanément. Si bien que, Liam vit qu’il n’était plus sergent-maître. Liam eut un regard sur le pad puis pour Matt mais le moulin à parole qu’il était le Liam ne prononça aucune parole. Il posa le pad. Il passa lotion sur ses mains pour les désinfecter et passer aux soins.
« Alors ? Comment ça va ce soir ? T’as les mains dans un sale état. T’as mal autre part ? »
Demanda-t-il tout en préparant de quoi soigner et soulager les mains de Matt.
- T-shirt de Liam:
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« Salut Liam » Repondit-il aux salutations de son pote. Ce dernier le prit aussitôt en charge l’invitant à se diriger vers l’un des lits médicaux pour qu’il puisse constater les dégâts. Matt se laissa guider, rassuré d’une certaine manière d’être pris en charge par celui-ci. Déjà il ne subirait pas les gestes de torture de Taylor Laurence ou même les reproches d’une éventuelle infirmière qui risquait de lui faire la morale. Il n’était pas vraiment prêt à supporter un long monologue. Quoique l’enthousiasme et l’énergie débordante de son camarade de course risquaient de finir par avoir raison de lui. Comment pouvait il faire pour être aussi en forme ? Il avait l’impression que ce dernier allait bientôt sautiller dans l infirmerie pour évacuer ce trop plein d’énergie alors que lui s'écroulait bien sur ce lit pour entamer une très longue nuit.
Après Liam était quelqu’un de dynamique, toujours en action et un peu geek sur les bords. Ce n’était pas étonnant que les deux se soient trouvés et s’entendaient plutôt bien. Leurs dernières courses sur les berges remontaient à plusieurs mois maintenant et ça attendraient encore un peu. Il en bavait suffisamment pour ne pas pouvoir aller courir ensuite.
« J’ai les pieds dans le même état. » finit-il par lâcher. Ce n’était pas un secret défense et de toute manière il se devait de trouver une solution. C’était nécessaire de recevoir des soins s’il voulait pouvoir continuer. Il n’y avait pas de blessures graves, juste des ampoules, quelques coupures… Son but n’était pas non plus de rechercher la compassion de son ami. Il n'était pas là pour se plaindre ou se faire plaindre. Pendant que l’infirmier se désinfectait les mains, lui retira ses chaussures en poussant dessus avec le talon du pied les laissant tomber au sol. Pas de chaussettes, ni même de fumet délicat qui ne vint leur agresser les narines.
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Au chevet du militaire, après s’être désinfecté les mains, Liam chopa de la table d’appoint du lit médical et de sa besace médicale déposée dessus, une crème à base d’arnica avec pour vertu de soulager les frottements, irritations, fines coupures, brûlures et cloques pour les mains de Matt. Du même temps, Matt lui répondit qu’il avait les pieds dans le même état, et avait retiré et repoussé ses chaussures, découvrant ses pieds, mais ces derniers, sans doute par la douche, parant bien propres et peu odorants. « Oh j’suis déçu, moi qui voulais voir à quoi ressemblait tes chaussettes. » Dit-il en blaguant un peu. C’était le genre de la maison. Liam garda son ton doux d'infirmier.
« J’vais m’occuper de tes mains d’abord et de tes pieds ensuite. » Précisa-t-il plus sérieux et sur le ton du secouriste. Malgré que les deux parties du corps étaient bien propres c’était quand même toujours plus convenable pour le patient dans ce sens que le sens inverse.
« Montre-moi tes mains. » Demanda-t-il et donna-t-il la démarche puis il appliqua le gel avec douceur de ses mains sur les mains de Matt. Le gel était légèrement froid au premier contact mais bien vite la décoction prendrait la chaleur du corps et finirait par soulager avec sa pellicule un peu graisseuse et ses bienfaits pour le mal du militaire.
Puis, Liam enchaîna avec ses pieds,. L’infirmier n’était pas du genre à s’arrêter à quoi que ce soit pour prodiguer des soins. Il ne se rebutait pas pour aucune partie du corps. Liam n’était pas non plus du genre moralisateur à voir des blessures. Il l’était en revanche pour les mesures de sécurité des bâtiments à remarquer de l’insécurité. Cela devait être son côté pompier à comprendre le patient non pas comme un patient mais un accidenté. On disait peu, même à un chauffard, au moment d’un accident, « vous auriez pu rouler moins vite. » Cela n’avait jamais été son job, la prévention et les conseils, intervenant que dans l’urgence lui, contrairement aux infirmiers et médecins qui agissaient peut-être bien davantage ainsi.
« T’as dû en faire des kilomètres ! » Liam dit-il à voir ses pieds qui ont été bien usé. Il s’attela à appliquer crème comme pour les mains et le fit en bon infirmier.
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Les premiers contacts avec la peau lesée n’étaient pas agréables, faisant apparaître régulièrement quelques rictus sur le visage du Ranger. Cela restait supportable, il n’y avait pas de quoi pousser des cris ou des jurons. Si soupir ou crispation il devait y avoir, Matt ne le retint pas profitant de ce moment de répit pour fermer les yeux et de profiter de ce calme si attendu et plaisant. Même s’il était capable de s'endormir facilement, les stimulations de ses extrémités permettaient de le garder conscient. Les mains terminées, le Ranger se déplaça quelque peu pour faciliter le travail de l’infirmier. Ne surtout pas se mettre en position allongé sinon ça en serait terminé de ses dernières barrières. Il se maintient alors bien éveillé, en appui sur ses coudes. Liam avait une petite idée des exercices qui avaient pu mener à un état si déplorable mais ce n’était que le haut de l’iceberg, Calahan était doué pour inventer de sadiques exercices les mettant à très rude épreuve.
« Si seulement il n’y avait que ça. » Répondit-il en croisant le regard de Liam lui accordant un léger sourire. Matt n’avait pas l’intention de s’épancher sur les conditions qui l’avaient mené à cet état. On ne parlait pas de ce qui se passait là-bas, ça semblait être une règle inhérente à l’unité. Certainement car les méthodes employées n’étaient pas vraiment labellisés par l’Air Force. Aucune autorité ne les approuverait mais ce n’était pas les hommes passés par là qui prendraient la parole. En tout cas pas lui… Il tenait trop à récupérer son uniforme sur cette base.
« Il faut juste que je sois en état lundi... » Lundi tout recommencerait et l’intensité n’en serait pas moins forte. « Tu vas avoir du mal à me suivre sur les digues après ça » Ajouta-t-il avec un sourire. Nul doute qu’il serait des plus aguerris après quelques mois aussi intensifs à ne faire que subir et avancer. Le militaire n’avait pas oublié les courses avec son ami, il comptait bien les reprendre dès qu’il le pourrait.
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Dans un léger sourire, sans se plaindre mais dans l'anecdote, comme blaguant à répondre, Matt sous-entendait que, les nombreux kilomètres parcourus, ce n’était pas le pire, et, s’il n’y avait que ça, ce serait même bien mieux de ce qu’il avait comme entraînement. Le militaire resta évasif à ce sujet mais Liam comprenait pourquoi. Liam fréquentait Matt, et, de plus en plus, des militaires. Il savait qu’il y avait des choses qui ne circulaient pas et surtout entre militaires et civils pour Liam. Pas de la maison, il ne savait comment les choses circulaient à l’intérieur même du milieu militaire. L’infirmier lui répondit par un sourire à son léger sourire.
Liam prodigua des soins sur ses pieds à lui appliquer la même crème que pour ses mains.
« Je vois. » Acquiesça Liam sur son impérative remise en état pour lundi, dans le sourire toujours, en appliquant la crème sur ses irritations, brûlures et cloques,
« Tu vas te faire une bonne nuit de sommeil alors ce soir ? »
Lui posa-t-il la question, mais c’était un peu comme une fausse question, conversationnelle, une supposition ouverte. D’autant plus qu’il voyait bien que Matt paraissait très fatigué.
Le militaire lui annonça qu’il allait avoir du mal à le suivre sur les digues après son entraînement que l’infirmier imaginait être celui d’un commando voire pire. Liam arbora un large sourire enjoué par le challenge et aussi et surtout tout simplement à l’idée de se refaire après ça du footing avec son ami sur les digues. Le « après ça » avait tout son sens. Liam avait vu que Matt était première classe sur son dossier. Il devait, c’était assez logique, être en train de travailler à regagner, quelque chose comme, ses classes. Liam ne connaissait pas suffisamment le milieu militaire et ses intrigues pour aller jusqu’à se dire que Matt aurait pu perdre son statut militaire lui-même avant de devoir le récupérer. Dans tous les cas de figures, Matt devait en chier de ouf, et, Liam le devinait bien. Surtout que, Cahalan, c’était pas un joyeux. Il avait humilié Ravix devant l’infirmier et le militaire Banks. Liam avait chopé le ton de voix de ce Capitaine depuis, car l’infirmier imitait les voix masculines, et il s’était amusé à l’imiter lors de sa mission avec Ravix. Depuis, il tenait très bien sa voix. Il devrait peut-être un de ces quatre faire des conneries avec cette voix pour emmerder ce Capitaine qui avait l’air de faire chier autant Ravix que son pote Matt de ce qu’il constatait là ce soir…
« Ah ouais ? Va falloir que je m’entraine alors ! J’faisais déjà les digues entières matin et soir. J’peux ajouter un footing le midi. Trois fois par jour, ça te parait bien ou je dois faire plus d’après toi ? » Demanda-t-il avec le sourire. Il fallait bien que Liam opte pour un entraînement plus poussé pour préparer le retour de Matt sur les digues.
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« Ajoute aussi un autre à l‘heure du goûter. » Énonça-t-il avec un sourire malicieux avant d’ajouter quelques mots. « Enfin juste si tu veux être capable de me suivre. Pour gagner fait une croix dessus... » Nul doute que ça titillait un peu le jeune homme. C’était peut être présomptueux de sa part. Après tout Liam disposait déjà de bonnes capacités et possédait un très bon niveau de part son expérience passée.
Après s’il l’affrontait avec les pieds dans cet état ou après une nouvelle privation de nourriture ou d’eau de Calahan pour les mettre dans un mauvais état, là il pourrait briller mais autrement. Le militaire inspira avant d’expirer longuement tandis qu’une main passa sur son visage le frottant vigoureusement pour essayer de le réveiller un peu ou du moins le tenir éveillé encore un petit peu.
« Faudrait que je passe manger un truc mais je pense que je suis capable de m’endormir la tête dans mon plat. » Lui, l’estomac sur pattes, risquait de faire l’impasse sur un repas pour aller se reposer, c’était un sacré événement ou plutôt démontrer à quel point il est épuisé. La faute à Calahan et ses mauvais traitements.
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A l’ajout d’un probable entraînement sur l’heure du goûter à prévoir dans son planning d’infirmier, sinon auquel cas le pompier pouvait abandonner semblerait-il tout espoir de concurrencer son pote Matt aux prochains footings sur les digues, Liam se marra un peu.
« Ah ouais carrément ! Eh bin, c’est un entrainement de commando qu’tu fais dis-moi. » Attesta Liam très spontané. L’infirmier ne cherchait pas particulièrement à creuser et à questionner Matt sur ce qu’il y faisait lors de cet entraînement car Liam savait bien, toujours, que l’armée ne divulguait pas ses secrets. Après tout, sur Terre, le pompier n’avait jamais été habitué à ce que les accidentés qu’il avait pu prendre en charge ne s’étendent eux aussi. Malgré que, on les rencontrait souvent, dans des instants forts de vie. Mais tout ne restait que, dans l’urgence, jusqu’à ce que les médecins ne prennent le relais.
Matt parut s’endormir et comme chercher à se réveiller dans sa gestuelle. Liam, dès lors, avait terminé ses soins pour lui et referma le tube de crème pour le ranger sur la table d’appoint médicale. L’infirmier put percevoir les signes de fatigue de Matt sur son visage.
Matt annonça qu’il devait passer manger un truc mais il blagua qu’il allait sans doute y finir la tête dans le plat. Liam sourit d’un bon sourire à la blague de Matt et à l’imaginer dans cette situation. Liam était un gars qui visualisait beaucoup les choses. Énormément même. Il imaginait son pote Matt, à la table au mess, devant son plateau, avec les cernes qu’il avait déjà là, voire, pire, en plein bug devant son repas, et, à commencer à s’endormir sur place, les paupières lourdes, jusqu’à ce que pouf sa tête ne tombe dans une purée, et, la purée du mess, assez liquide, du moins au goût de l’infirmier qui exagérait alors peut-être un peu.
« Hum il doit nous rester des plateaux repas du service du soir à l’infirmerie pour ceux qui restent en observation. Il en reste toujours. On en rapporte toujours. Même nous on pioche dedans c’pour dire. Il en reste souvent pour nous. Ça nous évite de faire des aller-retour au mess. Pendant les gardes c’est bien pratique. T’en veux un ? J’te promets pas un repas de luxe, ça doit surement être aujourd’hui… » Chercha-t-il à lever le regard faisant appel à sa mémoire de poisson rouge. « …steak haricots verts purée de mémoire. Mais ce sera toujours ça. Au moins c’est des repas équilibrés. » Liam haussa-t-il les épaules. Ils n’étaient pas si mauvais que ça non plus ces plateaux repas et il y avait toujours le petit sachet de sel avec. Cette organisation, ces coulisses, aux allures d’hôpital et de services hospitaliers, que beaucoup de chirurgiens, médecins et infirmiers connaissaient, et, pratiquaient, ça avait été nouveau pour Liam, lui ayant été habitué à la caserne de pompiers et les interventions sur le terrain, mais, depuis lors, il s’y était habitué.
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« Tu ne m’envoies pas du rêve là... » Autant le steak c’était cool mais le reste… Pas vraiment le genre de plat qu’il pouvait rêver de dévorer après plusieurs jours de privations et de rations de combat. Il avait envie d’un plat géant de pâtes, d’un hamburger géant avec une triple couche de fromages et des frites. Il désirait du gras, pas du diététique et équilibré. Liam avait voulu bien faire en trouvant une solution à son problème, certes cela ne le bottait pas mais l’intention était là. Il est toujours comme ça l’infirmier, toujours le coeur sur la main. Ça devait lui venir de son côté pompier, toujours prêt à aider.
Avec un soupir, le Ranger finit par se redresser repassant en position assise laissant ses pieds pendre dans le vide. Ce dernier jetta un regard vers les paumes de ses mains ne voyant pas grand chose avec la bonne dose de crème. Il ignorait s’il devait rester là à attendre que la crème pénètre ou si on allait lui mettre un bandage pour protéger les parties lésées ou même s’il pouvait repartir. N’ayant pas de réponse, il ne prit pas de décision et resta là. Ce fut le moment choisi par son estomac pour se faire entendre, il y mit fin d’une pression de l’avant bras.
« Il doit bien y avoir des desserts avec les plateaux non ? » Finit-il par demander en levant les yeux vers son pote, espérant qu’il comprenne le message qu’il désirait plutôt des sucreries plutôt que des légumes.
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« Hé non ! »
Confirma-t-il avec un bon accent canadien et un bon sourire. Il n’envoyait pas du rêve non.
Matt consulta son estomac en posant la main dessus comme l’empêchant de gargouiller. Il paraissait crier famine et le pompier-secouriste interpréta des paroles de son pote comme une acceptation d’un plateau-repas surtout si ce dernier avait un dessert. Liam sourit de plus belle et d’un large sourire décryptant son envie de sucre là-dedans.
« Oui il y a des desserts. Je vais aller te chercher un plateau puis je te ferai tes bandages après ton repas. J’en ai pour une seconde. » Annonça-t-il et posa-t-il sa main sur son épaule sur un geste amical avant de partir s’y atteler.
Liam se leva et partit aller chercher le sésame. Comme à son habitude à toujours courir partout il s’y rendit en de bonnes foulées entre la marche et la course voire la course à s’approcher de la réserve à plateaux-repas de l’infirmerie. Il prit un plateau-repas où il vérifia bien qu’il y avait un dessert avec. Filou il prit un dessert supplémentaire en rab d’un autre plateau qu’il s’amusa à lancer en l’air et à réceptionner. Liam avait pas mal d’adresse. Il s’agissait d’une mousse au chocolat. Il y avait aussi une crème brûlée sur le plateau qu’il embarqua. Il y avait bien du steak avec purée et haricot. Liam prit soin de prendre des sachets de ketchup et de mayo en prime du sachet de sel. Il y avait une bouteille d’eau de 50cl sur le plateau et tout ce qu’il fallait pour manger et boire : gobelet, couverts et serviette.
Liam arriva avec le plateau-repas jusqu’au lit médical de Matt. Il lui posa le plateau près de lui. Il songeait donc le laisser manger avant de lui faire ses bandages. Il n’était jamais très pratique de manger avec des bandages. Cela laissait un peu ses irritations et ses cloques à l’air libre par ailleurs ce qui n’était pas un mal. Il lui faudrait cependant faire des bandages pour les coupures alors il lui ferait après son repas et avant qu’il ne reparte de l’infirmerie.
« Bon appétit ! » Dit-il en français avec un accent canadien.
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Liam ne blaguait pas, il revint vraiment avec un plateau repas dans les bras qu’il déposa sur la tablette prévue à cet effet. Il y avait bien le fameux steak-purée-haricot vert avec le dessert qui l’attira immédiatement. Une crème brûlée. Ça s’annonçait plutôt bon, voir même très bon. Rien qu’à la vue de tout ça, l’estomac ne put s’empêcher de se faire entendre de nouveau. Pas le choix pour le calmer, il fallait le remplir à l’aide d’un coup de fourchette mais avant ça, il ne pouvait attaquer sans prendre la peine de remercier le serveur.
« Merci, mon pote » C’était sympa de sa part de s’être démené pour lui rendre service. Sûr que le Ranger n’oublierai pas ce coup de main qu’il venait de lui donner. Certes c’était normal entre potes mais dire merci ne lui coûtait pas grand chose.
La fourchette fut prise en main comme il le pouvait et le manche fut bien vite recouvert d’un peu de la pommade qui lui barbouillait les doigts. Il en fut bientôt de même pour le couteau. La préemption était laborieuse mais c’était suffisant pour parvenir à découper quelques morceaux et pouvoir enfin attaquer le repas. La première bouffée fut un délice. Enfin quelque chose à se mettre entre les dents, un aliment chaud et plaisant. Ça lui changeait radicalement des derniers jours. Il fallait en être privé pour apprécier ce genre de petits plaisirs. Il en faut de même pour les prochaines bouchées, même les légumes verts.
« Pour la peine, je te laisserais peut être gagner une fois à la course pour te remercier. » Finit-il par lâcher essayant de calmer son coup de fourchette rapide. S’il s’écoutait, il avalerait tout rapidement.
« Tu es pas obligé de rester là à me regarder manger. Je vais pas m’enfuir si c’est ça qui te fait peur. »
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« De rien ! » Lui répondit Liam avec simplicité.
Cela paraissait normal à Liam d’amener à manger à Matt.
« Ah non alors, ne me laisse pas gagner, je te battrai à la loyale ! »
Dit-il avec le sourire et complicité.
Liam voulait battre des challengers à la loyale. Il était du genre filou et ne manquait jamais une occasion pour tricher sauf pour la course sur les quais où là par contre il aimait gagner à la loyale, son but au secouriste étant d’avoir les meilleurs records en vitesse de course sur les digues atlantes. Aucune idée s’il le détenait déjà ce record ou le détiendrait un jour, mais il faisait tout pour. Par contre, si ça aurait été pour le poker, il aurait sauté sur l'occasion, et aurait tenté à y magouiller quelque chose pour gagner plus de mises encore.
Matt avait un franc coup de fourchette. A croire qu’il ne devait pas manger beaucoup sur le terrain avec Calahan, même avec les rations militaires, ce qui tiquait quand même un peu l’infirmier, parce que bon, même pour un supérieur sadique, manger ça restait la base, et sans un minimum de vivres et de sommeil, militaire ou pas, un homme tombait par terre.
« Ah, je peux pas prendre ma pause alors c’est ça ?! T’es pire que ma seconde supérieure Laurence toi. » Taquina-t-il un peu Matt.
Liam aimait bien l’appeler Laurence. Le Docteur Taylor-Laurence, Isia, était réputée pour faire la météo dans l’infirmière, de décider quand chacun était en service, en pause ou en repos, et même si on voulait faire du rab, des heures sup, c’était un nom ferme. Avec Carson, c’était un peu la même chose aussi, mais dans un autre style, un style plus doux.
« Bon t’as pas tort, j’vais aller m’occuper d’autres patients en attendant et je repasserai faire tes bandages et tu pourras rentrer à ton quartier te reposer, ou ici, comme tu veux, si tu te sens trop fatigué, tu peux dormir ici sinon. » Lui dit-il.
Il n’y avait pas de bagarres de places de lits en cette soirée. Ce n’était pas vraiment le cas sur Atlantis contrairement aux hôpitaux terriens. Sauf, peut-être, et Liam s’en souvenait, lors de moments comme lors de l’attaque de Morphéas, où de nombreux blessés avaient afflué.
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« C’est ça, file ! » Lâcha-t-il, taquin. Et Liam partit. Matt accompagna son départ d’un geste de la main avant de reprendre le cours de son repas. Les premières fourchettes avaient été très rapidement avalés. Elles semblaient presque nécessaires, indispensables à sa survie et lui firent un bien fou. Il tâcha de se contenir sur la suite s’obligeant à poser régulièrement son couvert. Il fallait savourer et lutter contre l’envie de dévorer. Nul doute que le corps en avait plus que besoin. Les efforts avaient été intenses et pas toujours récompensés par des mets suffisants. Si les résultats n’étaient pas là, le repas ne suivait pas. Jouer sur la nourriture était un moyen de le tester, de le voir affaibli et de connaître ses réactions. Il fallait l’accepter et faire avec. Il n’avait pas le choix.
Le repas fut rapidement avalé. Il n’y avait plus rien de comestible sur le plateau, même pas de quignon de pain ou de sauve. Matt n’avait rien laissé. L’estomac était désormais bien rempli et cela se voyait sur son ventre, preuve que les derniers jours avaient été rudes. Après un bon repas, la sieste était de mise. Eversman ne demandait rien de mieux que de rejoindre son lit pour y passer les prochaines heures. Même pas besoin de berceuse, de lectures peu intéressantes. Il n’en eut pas besoin et finit par s’endormir sans s’en rendre compte. Il avait gardé la même position, penché sur le plateau repas avec la tête inclinée à plusieurs dizaines de centimètres de l’assiette.
Liam revint au chevet de Matt un peu plus tard et le vit endormi la tête inclinée vers un plateau-repas dont il ne restait plus rien.
Liam avança à pas de loup et voyant son pote Matt bien dormir il sortit un gros marqueur velleda noir d’une poche que l’infirmier avait pour annoter des choses sur le tableau blanc du service lorsque nécessaire et arriva toujours avec le plus de discrétion possible près de ses joues pour lui faire de premières moustaches de chat sur sa joue droite. Il ne savait si Matt se réveillerait. Auquel cas il lui en ferait aussi sur sa seconde joue la gauche.
« Arrête... » Grogna-t-il bougeant quelque peu la tête sans pour autant ouvrir les yeux. Une nouvelle caresse fut ressentie sur le visage qu’il sentit d’écarter d’un geste vague de la main pensant à un insecte ou quelqu’un cherchant à le réveiller. Le feutre fut quelque peu étalé ruinant une partie du travail fin de l’infirmier.
« pas mon tour de garde… pas maintenant. » rajouta-t-il sans trop articuler ne désirant toujours pas se réveiller
Bandages tardifs pour une momie
Matt gâcha une moustache de chat décalant le feutre noir sous une moue de Liam. Le grand gamin se retenait de rire. Il pouffa un peu. Il lui fallait toutefois rester discret s’il souhaitait ne pas réveiller Matt et il se força alors à ne pas faire trop de bruit. L’infirmier se figea un instant à observer son pote pour guetter s’il allait se réveiller ou s’il dormirait toujours. C’était comme si un hobbit, à l’image de Bilbon, vérifiait que Smaug dormait toujours même si Liam était bien plus grand puisqu'assez grand homme de taille. Le filou paraissait même prêt à cacher son feutre derrière son dos pour ne pas se faire repérer. Ouf ! Matt ne se réveilla pas. Il parla en dormant d’un tour de garde. Ce serait sadique d’imiter la voix de Calahan même si Liam maîtrisait bien cette voix. Calahan était un supérieur pas très sympathique de ce que Liam en avait entendu avec Ravix. Il l’avait imité avec elle pour délirer, mais là Matt dormait. Matt pouvait pour une fois ne pas l’entendre à ses oreilles et se reposer ici. Il pourrait croire au vrai. Ce serait cruel. Avec un gars qu’il n’aurait pas apprécié, Liam n’aurait sans doute pas hésité, bien que Liam à vrai dire était le genre de gars qui appréciait tout le monde.
Liam imitait très bien les voix masculines du moment qu’il les écoutait assez longtemps. Il pouvait imiter ainsi la voix de Matt et de Naalem. Malheureusement, Liam ne connaissait pas assez Sheppard pour savoir l’imiter. Il ne l’avait vu que de loin comme beaucoup. Il fallait à Liam la posture de la personne. Matt était son pote, il aimait bien l’enquiquiner, mais pas avec la voix de Calahan, et il ne connaissait pas d’autres voix de supérieur militaire. Liam opta alors pour une tout autre voix d’homme, tout aussi très connue sur la Cité Atlantis, et que Liam connaissait très bien puisqu’il était déjà allé à son bureau lui ramener son chat, puis avait pris l’habitude d’aller le saluer, pour l’enquiquiner un peu, et avait donc eu tout le loisir de l’entendre et de l’observer. Oui, il s’agissait bien de… Alexander Hoffman.
Pour imiter l’anglais, Liam dût prendre une posture un peu plus appuyée, aiguisée, aigle, comme pour bien retrouver le timbre de voix, et, cet accent britannique, qui l’habitait quelque peu. Cet air ironique, qu’il arborait par moment, qui aidait à tenir mieux encore le ton, à l’accentuer. L’infirmier se dressa donc droit, port de tête, princier, comme se tenait Hoffman. « Monsieur Eversman, vous tutoyez votre directeur maintenant hum ? » Dit-il avec la voix de Hoffman, bluffante imitation, refermant le stylo feutre noir comme un maître d’école.
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√ Arrivée le : 08/12/2012
√ Date de naissance : 22/01/1990
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Cette voix et l'énoncé de son nom déclenchèrent l’ouverture forcée des yeux chez Eversman. A croire qu’un danger était préssenti et qu’il ne pouvait rester là sans rien faire. Le corps sortait de la mise en veille dans lequel il était plongé depuis quelques temps et forcément ce fut laborieux. Il y avait face à lui un type droit avec un piquet, assez grand. Impossible pour lui de reconnaître cette silhouette, elle lui parut suffisamment menaçante pour le forcer à continuer son éveil. Le Ranger se redressa quelque peu, une main passa et repassa à plusieurs reprises sur ses yeux, son visage espérant l’éveiller un peu. Fini le repos, il se devait de répondre à l’homme qui lui faisait face. Calahan peut être, ou Sheppard ou Caldwell ? Il n’en savait rien mais modifia sa position en repoussant ce qui était à proximité (le plateau et sa desserte) pour lui faire face debout, les mains dans le dos.
Enfin ça c’était l’idée. La réalisation fut tout autre. Eversman avait omis la hauteur du lit sur lequel il végétait et bascula en avant se retrouvant au sol, face contre terre. Heureusement qu’il avait eu le bon reflexe de mettre les mains en avant, ça lui avait évité de se claquer la tête contre le sol.
Bandages tardifs pour une momie
Il y eut un bruit de fracas : Matt avait voulut se lever comme au garde à vous mais il tomba de son lit vers l’avant à se réveiller mais fort heureusement se rattrapa un peu par réflexe militaire.
« Oh merde ! » Liam s’exclama de sa voix et véritable voix qui aussitôt infirmier débarqua au chevet de Matt. « Matt ? Ca va ? » Liam s’approcha et s’agenouilla proposant son aide pour le relever et notamment son épaule et à lui prendre un bras sur lui. Il était peut-être temps d’aller coucher Matt dans un vrai lit. Mais Liam ne savait si Matt avait besoin d’aide pour se lever et s’il ouvrirait à l’appui qu’il lui offrirait. Peut-être que Liam avait oublié à quel point Matt était éreinté.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? » Grogna-t-il tout en laissant Liam l’aider à se relever. La silhouette avait disparu de son champ de vision. Il avait certainement dû rêver.
« Euh rien. Rien. Je te raccompagne à ton quartier. » Répondit Liam filou. Et merde la boulette ! Liam amorça une marche.
« Ok. » Répondit-il ne cherchant pas à comprendre. Il le laissa l’aider sur les premiers pas en profitant pour masser les zones endolories par le choc. Super encore quelques bleus supplémentaires.
« Tu sais, je peux marcher tout seul.. » Finit-il par lui faire remarquer.
« Ah ? T’es sûr ? Non mais je vais te raccompagner quand même. »
Dit-il toujours un peu filou. Ils arrivèrent près de l’ouverture de l’infirmerie. Liam laissa pour autant du mou à Matt pour voir s’il souhaitait se débrouiller tout seul à marcher.
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Le support de Liam retiré, Eversman parvenait à marcher sans aide. Il n’y avait pas de raison, rien n’avait claqué fortement. Certes ses pieds étaient dans un mauvais état mais Liam les lui avait bien protégé pour empêcher les frottements donc tout allait pour le mieux. « Hâte d’écouter ta berceuse ! » Lâcha-t-il, quelque peu moqueur envers son pote qui le suivait dans les cursives.
Liam l’accompagna. Il rigola à la berceuse « Ha ! J’en ai des bonnes si tu veux ! » Répondit-il enthousiaste. Liam connaissait des chansons paillardes. Matt avait déjà sans doute pu l’entendre. Liam ne savait plus. Conjugué avec certaines voix, cela pouvait donner des choses sympathiques, même si Liam ne l’avait pas encore testé.
« J’en doute pas. » C’est dingue comme le trajet jusqu’à ses quartiers passa plutôt rapidement. Il était en bonne compagnie mais aussi il dormait à moitié sur place. Les baillements étaient nombreux, il trainait plutôt des pieds et ne cessait de se frotter les yeux pour ne maintenir éveillé encore quelques minutes, juste le temps du trajet. Arrivé devant le quartier, il eut du mal à trouver le commutateur avant de finalement déclencher l’ouverture des portes. C’était un beau bordel à l’intérieur. Il y a sa précédente tenue d’entrainement encore au sol, les vêtements sales éparpillés ici et là. Le sac et le matériel étaient toujours posés contre le bureau et n’avait pas bougé depuis. Eversman ne se fit pas prier pour s’écrouler tout habillé sur son lit oubliant presque la présence de Liam, prêt à s’endormir.
Bandages tardifs pour une momie
Liam regarda partout autour de lui attisé par la curiosité. Il ne savait plus s’il était déjà venu dans le quartier de Matt avec sa mémoire de poisson rouge. Puis Liam se tourna sur Matt. Il vit Matt s’écrouler sur le lit d’un seul coup. L’infirmier soupira un peu mais qu’un peu constatant que le militaire avait oublié d’enlever ses chaussures. Liam allait au moins lui retirer ses chaussures pour qu’il puisse convenablement dormir. Ensuite il s’attela à trouver une couverture et couvrit son pote avec. Ce dernier émettait déjà les prémices du sommeil, quelques ronflements, nullement gêné par les mouvements de son pote.
Liam était content de voir Matt s’endormir et se reposer. Le filou regarda un peu tout autour de lui dans le quartier de son pote dans l’envie de regarder ce qu’il pouvait y traîner mais parmi les affaires militaires il ne trouva que des affaires militaires, et, masculines. Il se demandait : pas une fringue de femme ? Ah si, il repéra de jolis sous vêtements, un soutif, qui au flair de Liam, avait l’air civil, avec trop de dentelles pour du militaire. Lial ne s’imposa pas plus et laissa son pote se reposer. L’infirmier devait après tout revenir à l’infirmerie qu’il venait de quitter sans trop prévenir.
Sur le coup, il avait oublié les moustaches de Matt sur sa joue.
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Fin 17/02/19
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