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 :: Cité d'Atlantis :: Niveau 8 - Zone Médicale :: Infirmerie
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Mar 6 Fév - 14:53

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    Il y a quelques jours encore, Kalinda se trouvait à bord d'un vaisseau Wraiths. Elle y était depuis presque 2 ans. 2 ans de torture, de cauchemars durant lesquelles elle avait mille fois souhaiter mourir. Son corps gardait des séquelles de tout cela, fractures, cicatrices... Toute sa vie n'y était que souffrance. Deux ans qu'elle côtoyait des prisonniers comme elle qui finissaient inlassablement par servir de nourriture à ses geôliers. Pourquoi ne la tuait-elle pas également ? Aucune idée...

    Kalinda se situait dans une des cellules du vaisseau quand il y avait eu un fort impact, comme-ci le vaisseau était rentré dans quelque chose de très gros. La jeune femme avait entendu des coups de feu, de grands cris et elle avait vite compris que quelque chose n'allait pas. Les prisonniers dans la cellule à côté d'elle commencaient également à s'agiter. Elle n'eut pas le temps de comprendre d'avantage ce qu'il se passait. Des hommes vêtus de noir poursuivaient un Wraith et en se défendant, son arme Wraith fit exploser la porte à côté de laquelle elle se trouvait et elle fut blessée. Elle sentit une douleur lancinante à l'épaule et en voulant se redresser, elle n'y parvint pas. Kalinda perdit connaissance.

    La jeune femme reprit connaissance quelques heures plus tard. Elle entendit tout d'abord des bips. Elle sut qu'elle n'était pas dans une pièce connue, les odeurs y étaient différentes, l'agitation aussi et surtout, nulle trace des Wraiths. Il y avait des hommes et des femmes vêtus de blanc. Quand elle s'éveilla, un des hommes se rapprocha d'elle et lui projeta une lumière dans les yeux. Kalinda détourna vivement le regard. La jeune femme n'avait plus ses vêtements mais une grande blouse blanche. Elle avait un gros bandage à l'épaule et quand elle voulut bouger son bras gauche, elle ressentit une vive douleur. Kalinda était branchée à des tuyaux reliés à d'étranges poches avec à l'intérieur ce qui ressemblait à de l'eau. Et surtout, elle n'était pas attachée. Kalinda n'était pas ligotée au lit. Aussitôt, retrouvant une vivacité, elle se redressa. Ignorant la douleur de son épaule et arrachant tous les fils de sa perfusion, elle attrapa l'homme penchée sur elle ainsi qu'un petit scalpel posé sur une petite tablette et le pointa sur la gorge de l'homme. Aussitôt, ce fut une forte agitation autour d'elle. Elle aperçut plusieurs des prisonniers présents avec elle sur le vaisseau. Tous étaient allongés dans des lits. Kalinda recula en tenant l'homme et atterrit dans un couloir. Il était absolument hors de question que son cauchemar reprenne ici et qu'elle serve de cobaye à nouveau. Soit elle sortirait d'ici, soit on la tuerait. Sa respiration était saccadée. La douleur à son épaule était à la limite du supportable, et pourtant, la douleur elle connaissait et y était plutôt résistante.
    Son périple n'alla pas bien plus loin puisqu'un tir paralysant lui fit perdre connaissance quelques secondes plus tard...

    Lorsque Kalinda reprit connaissance, elle était de retour dans son lit mais cette fois-ci, elle était attachée par des sangles.

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Mar 6 Fév - 17:55

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Sidney se tenait dans la cafétéria de la cité, à l’extérieur, sur un balcon qui dominait largement l’océan. Le temps n’était pas des plus clément mais il y avait toujours quelque chose à apprécier, comme les rayons du soleil, un atmosphère naturel pur, puis le bruit des vagues dansantes chargées des embruns marins. Dans cet environnement un peu plus apaisant, il échangeait avec le médecin qui venait tout juste d’être victime de l’agression de l’inconnue quatorze.

Un petit pansement sur sa gorge témoignait d’une incision faite, à priori, de manière involontaire dans le désir de s’échapper. Et le psychologue posait des questions assez orientées pour déterminer son attitude instinctive. Y avait-il une forme de maîtrise dans ce geste de menace ? Les mouvements étaient-ils sûrs ou fébriles ? Le rythme de la respiration de cette inconnue témoignait-elle d’une forme de détresse, d’anxiété ou de contrôle ?

Le médecin était solide, il n’avait pas été traumatisé par la réaction brutale de l’inconnue. Il s’y était attendu même, tout comme le cordon de sécurité qui empêchait quiconque de s’enfuir de l’aile médicale. C’était une chance que cet homme soit très professionnel puisqu’il donna une somme de détails très intéressant qui permettait au psychologue d’avoir une base sur laquelle s’appuyer.

Il le remercia chaleureusement avant de se reporter sur les rapports et les différentes examen qui avaient été pratiqués durant son inconscience. Le personnel soignant d’Atlantis était très étonné de remarquer un nombre conséquent de fractures et de traumatismes physique liés à ces sévices, dont certaines semblaient relativement récentes, sans qu’il n’y ai de séquelles permanente. Sans oublier l’examen sanguin qui révélait une présence d’enzyme caractéristique d’une régénération par ponction inversée. Une procédure censée, d'ailleurs, gommer jusqu'aux cicatrices et traces de ces blessures. Ce qui n'était pas son cas...

Patrick n’étant pas à son premier patient malmené par les Wraiths, il savait déjà de quelle façon il comptait aborder le sujet ou examiner la jeune femme. Et puisque le Codir souhaitait obtenir davantage d’informations à son sujet, on l’avait gentiment invité à se charger du dossier, raison pour laquelle il était descendu du Dédale.

L’inconnue quatorze : une jeune femme ayant visiblement dans la trentaine, un corps abîmé et en pleine santé à la fois, présente dans un vaisseau Wraith depuis une durée indéterminée. Les interrogatoires des autres victimes abondaient tous dans le même sens : elle était la plus vieille prisonnière connue. Personne ne la précédait. Il y avait une raison pour qu’elle ai été maintenue en vie si longtemps. Qui sait ce que les Wraiths avaient pu lui faire...

Le psychologue replaça les dossiers dans sa sacoche puis prit le chemin de la cellule d’isolement à l’aile médicale. L’inconnue était devenue trop dangereuse pour être laissée libre de ses mouvements et deux hommes bien armés gardaient sa porte. Patrick se présenta et on le laissa passer, la porte lantienne s’ouvrant lentement avec son bruit caractéristique tandis qu’il sondait la pièce. Vétu de son complet sombre, Sidney donnait l’air d’un bon père ou d’un professeur sur le point de faire une conférence. Il n’avait pas l’air inquiet en entrant dans la cellule.

« Bonjour. »

Il déposa sa mallette sur le fauteuil et s’approcha doucement du lit, veillant à garder un écart pour éviter tout sentiment d’intrusion. Il la regarda d’un air paternaliste et avenant avant d’ajouter :

« Je m’appelle Patrick Sidney, comment vous sentez-vous ? »

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Mer 7 Fév - 14:56

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    Il se passa un long moment durant lequel personne ne se préoccupa d'elle. C'était mieux ainsi et Kalinda en était presque soulagée. Elle en profita pour observer où est-ce qu'elle se trouvait. Kalinsa était désormais seule dans une sorte de cellule. L'endroit ne ressemblait à aucun autre qu'elle avait pu connaître. Elle avait sans aucun nul doute quitter le vaisseau Wraiths et le peuple où elle se trouvait désormais avait une technologie avancé, concurrente de celle des Wraiths. Ils étaient humains comme elle mais ça ne pouvait pas signifier qu'elle pouvait leur accorder toute confiance. La jeune femme avait été esclave sur la planète Aera, une planète d'humains. Au vu des traitements barbares que les Aeriens infligeaient à leur semblable, elle pouvait dire que l'humanité n'empêchait pas de se comporter en monstres comme les Wraiths.

    La seule conclusion qu'elle pouvait tirer de tout le cauchemar qu'elle avait vécu c'est que la technologie n'apportait rien de bon. La technologie changeait les gens, les rendait inhumain. La technologie leur donnait surement une impression de toute puissance et une sensation de pouvoir et de droit de vie et de mort sur les autres. Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour retourner parmis les siens, retrouver son mari, son petit garçon et vivre simplement. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas connu une sensation aussi simple que de sentir le souffle du vent ou l'herbe sous ses pieds. Presque 3 ans de captivité, c'était long.. Comme à chaque fois qu'elle repensait à son passé, à son fils et à son mari décédés, elle sentit son ventre se serrer. Kalinda ne pleura pas, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus de larme à verser...

    La porte s'ouvrit enfin et Kalinda aperçut deux gardes à l'entrée. Un homme entra et s'installa à côté d'elle. La jeune femme fixa son regard sur le plafond, mal à l'aise par cette arrivée. Il la salua, se présenta et lui demanda comment elle se sentait. Dans d'autres circonstances, elle lui aurait probablement rit au nez. Comment elle se sentait ? Tout son corps la faisait souffrir, son épaule probablement déboitée ou cassée était douloureuse. Elle était perdue, ne savait pas où elle était et ne savait pas à quelle sauce on allait la "manger". Alors non, elle n'était pas au meilleur de sa forme.

    Finalement, après quelques longues secondes de silence, elle lui demanda :

      "Où est-ce que je suis ?"

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Sam 17 Fév - 10:33

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« En sécurité... » Répondit simplement Sidney.

Il s’approcha un peu pour considérer la jeune femme, analysant les repères de ses réactions non-verbales, le rythme de sa respiration et sa façon de fixer un endroit peu intéressant. Il reprit d’un ton doux et avenant :

« Les Wraiths ne pourront pas vous atteindre ici. Nous sommes leurs ennemis, et nous les détestons, vous l’avez surement remarqué ? »

Kalinda le regarda brièvement avant de reposer son regard sur le fond de la pièce. Oui, elle avait pu remarquer qu'ils combattaient aussi les Wraiths. Ils avaient réussis à en abattre certains et à les tirer de ce vaisseau. Mais pour autant était-elle en sécurité ?

« Ce n'est pas parce que les Wraiths sont aussi vos ennemis que nous sommes forcément alliés.. »

N'avait-elle pas été offerte en offrande aux Wraiths par un peuple qui les considéraient aussi comme des ennemis ? Non, elle ne pouvait faire confiance à personne... La technologie changeait les gens, les rendait égoïste. Il n'y avait plus que leur propre peuple qui comptait.. Leur propre peuple et leurs propres besoins... Les autres n'étaient bons qu'à être sacrifiés, et peu importe qu'ils soient des enfants ou des bébés.

« Ce n’est pas ce que j’insinuais, jeune femme. » Répliqua doucement Sidney. « Vous êtes notre invité, le temps d’aller mieux. Puis-je connaître votre nom ? »

Le psychologue attendait de voir si la jeune femme laissait une porte ouverte au dialogue. Elle avait déjà ouvert la bouche pour faire part d’une forme de détachement, ce qui témoignait d’une personnalité très forte. Une victime prisonnière des Wraiths depuis longtemps aurait justement chercher à trouver refuge auprès d’humains, ce n’était pourtant pas le cas de Kalinda et cela révélait de quelques traumatismes qui l’amenait à ce genre de comportement. L’analyse ne faisait que commencer.

"Non mais vous avez la prétention de dire que je suis en sécurité ici, ce qui insinue que pour vous, nous ne sommes pas ennemis..."

Kalinda ne se sentait en sécurité nul part, plus maintenant... Le docteur lui demanda son nom, elle le regarda quelques secondes, se demandant s'il était prudent de donner son identité. Et pourquoi pas ? Après tout, elle n'était connue de personne. Quand elle était captive sur la planète Aera, elle avait rencontré toute sorte de peuple et aucun n'avait entendu parler du sien. Et pour cause, son peuple n'avait pas de porte des étoiles et n'avait même pas connaissance d'autres planètes que la leur. Elle ne courait donc aucun risque à le lui dire...
Kalinda réfléchit encore un peu et puis, finalement, elle ne voyait pas pourquoi elle lui donnerait son prénom. Elle ne connaissait pas cet homme et il y avait si longtemps que personne n'avait prononcé son prénom... Les seuls individus dont elle aurait souhaité qu'ils prononcent son prénom étaient morts... Qu’il l’appelle bien comme il le souhaitait, ça lui importait peu, elle lui répondit simplement d’un air détaché :

"Inconnue 14, ça me va bien..."

Sidney laissa le silence revenir. Il considérait la patiente tout en se demandant ce qui valait cette réaction. Pour lui, le mystère de son emprisonnement chez les Wraiths n’était pas la seule cause de son hostilité. Il devait forcément y avoir une autre explication, des faits supplémentaire d’une histoire qu’il effleurait à peine.
Le psychologue ouvrit sa sacoche pour en sortir un vieux livre à la couverture brunit et corné par l’âge. Le papier respirait l’histoire, la bonne vieille époque où les livres s’achetaient et se vendaient en masse avant l’arrivée de l’informatique, de ses tablette connectées. Sidney affectionnait particulièrement ces anciens ouvrages menacés de disparition et d’autant plus ceux qui avait tant vieilli.

« Donc, d’après votre pensée, vous nous considérez comme des ennemis, exact ? Pourquoi prendrerions-nous la peine de vous soigner dans ce cas ? »

Assis sur le siège, l’homme ouvrit la couverture de son livre d’un mouvement très doux et laissa ses doigts courir sur la première page. Il eut un sourire satisfait alors qu’il continuait de parler, adoptant le même principe de Kalinda, ne la regardant pas directement.

« Inconnue quatorze n’est qu’une simple référence. Ce n’est pas un nom. »

L’homme se demandait comment la désignation lui était venu aux oreilles. Par un des membres médical peut-être ? Ou l’aurait-elle lu quelque part ? Mystère.

« Dans notre civilisation, nous avons pour habitude d’employer la même identité pour les individus qui nous sont inconnus. Puisque vous êtes la seule à ne pas avoir donner votre nom, je vous félicite...Jane Doe. »

Sidney débuta tranquillement sa lecture. Le livre avait pour but de tester sa curiosité, voir si elle était capable de déchiffrer le titre et de le comprendre. Et voir quelle considération elle aurait pour les ouvrages, base de connaissance dans de très nombreuses sociétés. L’homme restait très attentif à ses mouvements dans sa vision périphérique, cherchant à voir si son regard se décollerait du plafond.

« Cela vous va beaucoup mieux, c’est plus humain. »

"Je ne sais pas qui vous êtes... Donc je ne peux pas dire si nous sommes ennemis ou non. Et... un prisonnier est toujours plus utile en bonne santé que blessé ou mort..." répondit-elle simplement.

Sidney eut un léger sourire.
« Vous sentez-vous captive parmi nous ? Ces liens qui entravent vos poignets ne sont là que pour assurer notre sécurité. Que vous évitiez de me sauter à la gorge avec une lame...c’est que je ne suis plus tout jeune. » Répondit-il en plaisantant.

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Jeu 22 Fév - 14:14

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Kalinda ne répondit pas. La jeune femme ne se sentirait libre et en sécurité que lorsqu'elle serait rentrée chez elle et aurait retrouvé une partie des siens s'il n'était pas tous morts bien entendu. Alors oui, elle se sentait captive parmi eux.

Kalinda connaissait les livres. Elle avait déjà vu des humains en utiliser lors de sa captivité sur Aera. Mais au sein de son peuple, ils n'en avaient pas et par conséquent, elle ne savait pas lire. Quelle aurait être leur utilité ? Des livres n'auraient pas été utile pour la chasse ou pour construire des abris. Kalinda l'avait bien compris, son peuple était trop primitif, il ne s'étaient jamais développé comparé à d'autres planètes. Leur histoire, ils se la transmettaient de père en fils. Tout le monde connaissait l'histoire de leur peuple, de leurs héros, de leurs migrations sur la planète... Nul besoin d'écrits pour se la transmettre. Ils dessinaient beaucoup par contre, sur les arbres, la pierre...
Aussi, elle n'accorda que peu d'importance à ce qu'il faisait. Elle le fixa quelques secondes tandis qu'il lisait son livre, se demandant qui était vraiment cet homme. Il n'avait pas l'air hostile ou mauvais comparé à la plupart des hommes qu'elle avait connu ces dernières années. Pour autant, elle ne savait toujours pas si ce n'était pas un test ou une manière un peu tordue de gagner sa confiance pour lui faire du mal par la suite. Mais bon, qu'il l'appelle Jane Doe lui déplaisait, ce n'était pas le sien.

"Kalinda..." Elle laissa échapper un petit soupir et reprit : "Je m'appelle Kalinda."

« Enchanté Kalinda, je m’appelle Patrick Sidney. » Fit-il poliment.

La jeune femme voulut se redresser un peu sur le lit et elle ressentit une vive douleur à l'épaule. Elle laissa échapper bien malgré elle une petite grimace. Elle jeta un oeil au bandage qu'on lui avait fait, il s'était légèrement teinté de sang. Dans sa tentative d'évasion, elle avait du rouvrir sa blessure. Elle pensait s'être déboitée l'épaule, mais peut être avait-elle plutôt reçu une balle perdue ou un débris. Kalinda reposa sa tête sur l'oreiller, des blessures, elle en avait connu d'autres.

« Vous avez reçu un éclat d’organique Wraith dans la clavicule. Nous avons dû refaire vos soins après votre…”réaction”...de ce matin. Rien de grave cela dit. »

Il passa une page de son livre.

« Aimez-vous les histoires ? »

Le médecin lui demanda si elle aimait les histoires. Tout dépendait de ce qu'il entendait par histoire. Elle aimait écouter les anciens de son village compter autour du feu les histoires de son peuple. De même, elle adorait raconter des histoires à son petit garçon. Sa manière de la regarder à ce moment-là, sa petite bouche entrouverte, sa petite bouille suspendue à ce qu'elle disait, dans l'attente des aventures de son héros favori, et pour finir ses petits yeux qui se fermaient pour s'endormir paisiblement. Mais tout ça c'était fini. Désormais, aucune histoire ne pourra être aussi réconfortante, aussi belle que celles qu'elle avait entendu par le passé. Alors, elle se mordit la lèvre et répondit :

"Non, je n'aime pas les histoires.

« C’est dommage. Celle-ci pourrait bien vous plaire » Fit doucement le psychologue, non sans avoir relevé son signe agacé. « Elle est tirée de faits réels survenu il y a plusieurs centaines d’années parmi mon peuple. Je tiens là l’un des plus vieux exemplaires. »

Sidney caressa la vieille couverture avant de reprendre :

« Robinson Crusoë fût un homme qui s’échoua accidentellement sur une île déserte. Il a été contraint de survivre dans une terrible solitude durant des années. Ces écrits détaillent son combat quotidien, ses forces et ses faiblesses, ses doutes, ses habitudes. Il était désespéré, résigné. Et puis un beau jour...quelqu’un s’échoua à son tour. Un homme d’une culture et d’un mode de vie très différents. »

Patrick vint à la première page du récit, laissant volontairement le suspens quant à la relation entre les deux hommes et la suite de l’histoire.

« Je pourrai vous lire le premier chapitre. Si cela vous ennuie plus que le silence et la solitude, je vous laisserai volontiers. » Il la gratifia d’un sourire et d’une expression entendue. « Mais en l’attente de votre guérison, cela vous fera une petite distraction. Peut-être la première depuis des années, qu’en pensez-vous ? »

Kalinda avait beaucoup de questions qui lui traversaient l'esprit. Elle ne cacha pas son intérêt lorsqu'il parla d'une histoire réelle arrivée à son peuple. Et elle se doutait qu'il ne lui parlait de cette histoire que pour faire écho à sa propre histoire à elle. Pour autant, elle ne s'offusqua pas mais retourna la situation. La jeune femme souhaitait savoir où est-ce qu'elle se trouvait. Peut être avait-elle déjà rencontré des personnes de son peuple, prisonnier chez les Wraiths ou lors de sa captivité sur la planète Aera.. ? Elle n'avait aucune idée du nombre de peuples présents dans la galaxie de Pégase. Kalinda avait du rencontré une dizaine de personnes venues de planètes différentes, y en avait-il plus ? Et puis, ils avaient réussis à tuer des Wraiths et aucun peuple à sa connaissance ne se serait risqué à le faire. Tous les craignaient et jusqu'à aujourd'hui, elle était persuadée que personne ne pouvait les vaincre. Cela lui redonnait un petit espoir de pouvoir un jour, se venger de ce qu'ils avaient fait à son fils et à son mari. Alors, elle se risqua à parler un peu plus, à leur questionner pour en connaitre un peu plus :

"Cette histoire ne m'intéresse pas... J'ai déjà donné dans les histoires de solitude. Mais l'histoire de votre peuple, elle, m'intéresse..."

Kalinda s'arrêta quelques secondes avant de continuer :

"Comment s'appelle votre peuple ? J'ai rencontré quelques personnes venant de peuples différents, mais aucun n'était vêtue comme vous ou armés comme vous... Êtes- vous les seuls à pouvoir combattre les Wraiths ? "

« Nous sommes Atlantes. » Répondit Sidney en refermant son livre. « Cet endroit nous a été légué par nos ancêtres après des milliers de générations. »

Sidney n’allait certainement pas lui parler de la Terre ni même des galaxies. C’était peut-être une science qui lui était inconnue et l’origine de l’expédition devait rester secrète, c’était un devoir.

" Si cet endroit vous a été... légué, alors vous n'êtes pas originaire d'ici... " répondit-elle simplement, ne cherchant pas à en savoir plus s'il ne souhaitait pas. Elle le comprenait parfaitement. Ils étaient des inconnus après tout, et l'un comme l'autre souhaitait se protéger et protéger les siens, même si du côté de Kalinda, il n'y avait plus grand monde à protéger...
Kalinda écoutait, curieuse d'en savoir plus. Il avait réussi à susciter sa curiosité et du coup, elle baissait ses défenses.

« La plupart des peuples que vous avez rencontrés ne disposent pas de nos moyens. Et pour la grande majorité, leur arme réside surtout dans leur capacité à se dissimuler des Wraiths, de se camoufler de leur appétence. »
" Ou à leur faire des offrandes humaines..." l'interrompit la jeune femme. Tout cela la dégoutait.
« En effet. C’est une pratique qui a bien failli faire perdre la vie à plusieurs de nos explorateurs. Les Wraiths comptent sur ce type d’asservissement, comme un élevage... »

Kalinda posa son regard, au loin et continua en murmurant d'une voix à peine audible, repensant à ce qu'ils lui avaient fait subir pendant toutes ces années :

"Ce sont des monstres..."

Sidney se tut un instant. Il déduisit que cet exemple tenait d’une histoire personnelle et particulièrement douloureuse. La rigidité forcée de la jeune femme témoignait surtout du besoin de ne pas laisser ses cicatrices visibles. Des traumatismes visiblement récents et violents. Le psychologue nota qu’il lui faudrait un suivi plus orienté dans le cas où elle adhérerait au programme. Mais d’ici là, il préféra éviter cette pente très glissante pour poursuivre le sujet actuel.

« Nous ne sommes que du bétail à leur regard, oui. » Confirma l’homme. « Et je n’ose imaginer les sévices que vous avez enduré depuis ces années. Vos compagnons d’infortunes ayant tous précisé que vous étiez la plus ancienne des captives. »
" Je ne sais pas pourquoi ils m'ont gardé pendant toutes ces années. Ils ont tué tout le monde sauf moi... "
Kalinda ne tenait pas à s'étendre sur ce qu'elle avait subi. ça ne servait à rien hormis faire remonter à la surface d’affreux souvenirs. Ce n’était pas tant la douleur qui était le pire car physiquement, elle avait cru mourir mille fois des mains des Wraiths. A la fois quand ils lui aspiraient toute son énergie mais surtout quand ils faisaient leurs expériences, lui broyer des os et autres horreurs dans ce genre. Mais non, ce n’était pas le pire, le pire c’était d’entendre les hurlements des autres prisonniers, de les entendre mourir sous les mains des Wraiths et de constater jour après jour qu’ils ne revenaient pas dans leurs cellules. A cette pensée, elle eut un petit frisson.
La jeune femme Kalinda écouta attentivement ce que lui racontait le docteur.

« Au contraire, je pense que vous le savez au fond de vous. » fit-il sans user d’un ton brusque.

Son air paternel se posait sur elle, comme s’il lui montrait qu’il n’était pas né de la dernière pluie. Après toutes ces années de souffrance et les sévices que la patiente avait enduré, elle avait forcément cherché une explication logique. Les actes des Wraiths n’avaient pas dû lui échapper et, vu l’ampleur des “traumatismes sains” sur ses os, il était clair qu’ils recherchaient un but précis. Kalinda détenait des informations qu’elle ne voulait pas voir refaire surface.

"non je ne sais pas ce qu'ils cherchaient. Ils ne... me parlaient pas... je ne sais pas ce que j'avais de différent des autres.."

Kalinda s'arrêta. Elle ne voulait pas poursuivre sur cette voie. Kalinda savait qu'ils faisaient des expériences et elle devait certainement avoir quelque chose de différent puisqu'ils ne l'avaient pas tués.. quelque-chose dans son sang ? Certains prisonniers arrivaient et ne passaient même pas une journée entière avant d'être tués et elle, ils l'avaient gardé plus de 2 longues années. Chaque jour, elle s'était demandée si c'était sa dernière journée en vie. Mais non…

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Mar 27 Fév - 10:55

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« Il est un peu tôt pour analyser ce douloureux passé. Je serais là pour vous y aider, vous soutenir...lorsque vous serez prête. »

Kalinda allait peut-être soudainement se braquer mais il était nécessaire qu’elle comprenne que Sidney n’était pas dupe. Sa survie auprès des Wraiths tenait à une très longue série d’expérience, c’était l’hypothèse la plus vraisemblable depuis les regards des médecins et de ce qui avait été trouvé dans le vaisseau Wraith. Cette affirmation servait surtout au psychologue pour lui faire comprendre un fait important :

« Nos ancêtres ont été longuement en guerre contre eux. Et nous avons également hérité de cet ennemi avec ce foyer. Avec la même aspiration : protéger les hommes de ce fléau et le détruire. »

Au passage, il examinait attentivement Kalinda alors qu’il parlait, relevant ses gestes, les micro expressions de son visage, cherchant à déterminer si elle aurait de l’espoir, de l’attirance pour Atlantis. Ou au contraire si elle retournerait dans son hostilité autoprotectrice.

« Nous avons un penchant altruiste et pacifique, cela ne fait pas de nous des cibles faciles cela dit. D’où cette présence militaire. Mais nous sommes par nature de grands explorateurs. Nous rencontrons et nous lions d’amitié avec les peuples qui partagent nos convictions. Nous cherchons aussi des alliés pour nous défendre des Wraiths. »

Il se tût un instant avant d’ajouter :
« Notre foyer accueille également les victimes comme vous. Nous les aidons à s’en remettre, nous les soignons. Certains repartent chez eux avec notre aide. Les autres restent de leur plein gré pour se battre, défendre cet idéal commun. »

Kalinda continua, parlant plus pour elle-même, en simple constatation :

" Même si je le souhaitais, je serai incapable de rentrer chez moi. Ma planète n'a pas de porte des étoiles et je ne connais pas leur localisation.. Et de toute manière, je ne suis pas sûre que quelqu'un y soit encore en vie... "

« La porte des étoiles n’est pas notre seul moyen de transport. Cela prendra surement beaucoup de temps pour retrouver votre planète. Mais nous pourrons quand même essayer. En attendant, vous êtes notre invité et vous pourrez rester ici si vous le souhaitez. »

Kalinda ne savait que penser. Elle demeurait méfiante, ayant peur que tout ceci ne soit un piège ou une façon tordue de lui soutirer des informations. Mais ce médecin, avait une façon douce et rassurante de parler et donnait réellement envie de le croire.
Elle laissa échapper un petit soupir et bougea légèrement dans le lit. Au final, cela lui faisait du bien de parler. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas eu une vraie conversation. Elle arrivait presque à se détendre.
Soudain, un autre médecin entra dans la pièce. Aussitôt, le visage de Kalinda se referma et elle serra les poings, méfiante et tendue. Elle en avait presque oublié qu’ils n’étaient pas seuls ici et qu’il y avait d’autres médecins.

Sidney releva ce court moment de soulagement visible sur Kalinda. Pendant quelques secondes, elle s’était enfin détendue et avait même commencé à baisser ses défenses. C’était l’introduction à un répit qui ne dura que peu de temps avant l’arrivée d’un confrère. Un très bon signe ! La jeune femme commençait visiblement à lui porter une confiance assez relative et, du fait de cette réaction, se considérait un peu moins prisonnière. Pour la convalescence, c’était très important et Sidney accueillit cela comme une excellente progression.
Il se leva pour saluer le médecin qui restait muet, ne répondant que d’un signe de tête. Une petite demande de sa part lorsque viendrait le temps du contrôle. Il lui posa une main sur l’épaule tout en faisant face à la patiente, lui montrant par cette posture et le non verbal la confiance qu’il témoignait en lui, ainsi que l’absence de danger.

« Kalinda, je vous présente le docteur Carson Beckett. Il vient contrôler votre état de santé et veiller à ce que votre rétablissement se déroule bien. L’autorisez-vous à vous observer ? »

Kalinda vit que les deux docteurs semblaient se faire confiance. Pour autant elle ne voulait plus qu'on la touche. Elle voulait juste qu'on la laisse en paix. La jeune femme eut soudain des flash comme ci cette situation lui rappelait des souvenirs et elle vit un Wraith se tenir à la place du médecin.

"Non, je vais très bien…"

C'était plus fort qu'elle. Elle ne supportait plus qu'on l'observe, qu'on l'étudie même si c'était pour son bien. Sa respiration s'accélèra soudainement, en proie à une crise de panique. Kalinda perdit la tête et commença à se débattre, à tirer de toutes ses forces sur ses liens, non l'enfer qu'elle avait connu ne pouvait pas recommencer. Elle se débattit si bien que sa blessure se rouvrit de nouveau et qu'une douleur irradia son épaule blessée. Elle perdit toute notion de ce qu'il se passait autour d'elle. La réalité se confondait avec ses étranges visions de Wraiths. Ils étaient désormais dans la pièce avec elle, elle en était sûre. Elle suffoquait, ça recommençait.. tout recommençait…

"Je vous en prie... Non.. ça... va… Non... Laissez-moi… Je..."

Kalinda ne put finir sa phrase. Elle avait du mal a respirer, de plus en plus de mal. C'était comme si l'air venait brusquement à manquer. Elle cessa de se débattre. La salle se mit à tourner autour d'elle, des papillons noirs lui passèrent devant les yeux et elle perdit connaissance.

Plusieurs heures plus tard, lorsque Kalinda reprit ses esprits, elle découvrait qu’elle se trouvait toujours dans le même lit. Sauf que cette fois, son bras se trouvait fermement attaché en écharpe, lui immobilisant complètement l’épaule et l’empêchant de tirer sur sa blessure. Puisque l’attache ne pouvait plus la retenir par le poignet à présent, des bandes entières lui passait par-dessus le corps et la ceinturait des pieds, en passant par la taille, jusqu’à la poitrine. Et malheureusement, elle découvrirait deux poches de perfusion dont les tubes allaient en s’enfonçant dans son avant-bras difficilement mobile à cause des bandes. Les médecins avaient profité de sa perte de connaissance pour la soigner de nouveau. Sauf que cette fois-ci, Isia s’en était mêlée, et cette jeune femme ne lésinait pas sur les moyens contre les fortes têtes. Elle avait juré à Sidney, dans son habituelle force de caractère, qu’elle lui administrerait la camisole chimique jusqu’à récupération complète si elle n’était pas capable de se tenir.

« Bonsoir Kalinda. » Fit simplement Sidney, plongé dans son livre. Il en était arrivé à la moitié, signe que pas mal de temps s’était écoulé. « Vous avez eu une réaction très vive à l’approche d’un médecin, vous vous souvenez ? »

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Mar 27 Fév - 14:03

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Lorsque Kalinda rouvrit les yeux, elle se découvrit attachée par des bandes. Son épaule était solidement attachée elle aussi mais elle se sentait bien trop faible pour se rebeller. Elle se contenta d'ouvrir et fermer ses poings lentement et nerveusement. Le médecin était toujours là, plongé dans son livre. Il était de nouveau seul. Il lui dit qu'elle avait eu une réaction vive à l'approche du médecin. Elle tenta de se souvenir de ce qu'il s'était passé. Des fragments de souvenirs remontèrent. En effet, il y avait eu ce médecin, puis ce Wraith et à ce souvenir, elle ferma les yeux. Kalinda avait maintenant conscience que ce Wraith n'avait jamais été là, dans cette pièce. Mais ces visions avaient l'air tellement réelles à ses yeux qu'elle ne pouvait se raisonner et se contrôler, comme-ci tout son corps disjonctait et que sa raison n'était plus vraiment sous son contrôle. Elle était si fatiguée, si lasse de se battre, de se sentir en insécurité où qu’elle aille.

Le psychologue referma son livre puis dévia un regard doux dans sa direction. Il adoptait un ton rassurant, toujours sur cet air paternaliste. Il n’y avait aucun reproche, aucune remontrance, il se contentait simplement d’offrir son soutien comme si rien ne s’était passé. Mais le comportement de Kalinda venait de prouver l’hypothèse selon laquelle elle avait été sujette à des expériences. Il n’y avait rien d’autre qui pouvait véritablement confirmer cette crainte viscérale de la médecine et de ses protocoles d’examen.

« Vous devez intégrer le fait que nous ne sommes pas là pour vous faire du mal. Nous agissons exclusivement pour votre bien, votre convalescence. C’est important. » Sidney se leva pour s’approcher d’elle. « Il vous suffisait simplement de refuser. Le Docteur Beckett est un homme très bien, il a sauvé de très nombreuses vies et il ne vous aurait jamais ausculté de force sans votre consentement. Vous comprenez ? »

Il croisa les mains dans le dos, lui expliquant les choses d’une voix très calme.
« Si j’insiste sur ce point, c’est parce que vous venez d’aggraver sérieusement votre blessure. La chirurgienne a dû intervenir une nouvelle fois et ça ne lui fait pas plaisir de voir son travail saccagé de la sorte. »
Sidney avait usé d’un ton d’humour sur la dernière phrase. Il laissa le silence retomber quelques instants et il assura la position de Kalinda sur son oreiller. C’était, au passage, un petit test déguisé pour voir comment elle réagirait à sa proximité, et saisir si elle le considérait également comme le “médecin type” dont elle avait peur.

« La seule menace dans cette pièce, c’est vous-même jeune femme, vous en rendez-vous compte ? » Lui dit-il gentiment avec un maigre sourire.

Kalinda l'écouta sans rien dire. Et lorsqu'il se rapprocha pour modifier la position de son oreiller, tout son corps se tendit mais elle ne dit rien et n'eut pas de mouvement brusque. La jeune femme souhaitait tellement le croire lorsqu'il lui disait qu'elle ne craignait rien ici et qu'elle était en sécurité. Et si c'était aussi simple ? Son instinct lui disait que son enfer était fini mais sa raison lui disait toujours de se méfier. Pourquoi serait-ce différent maintenant ? Pourquoi prendraient-ils le temps de la soigner, elle ? Et pourtant, c’était la première fois depuis longtemps qu’on prenait soin d’elle et que quelqu’un lui parlait d’un ton aussi prévenant et attentionné…
Et soudain, ses barrières de défense tombèrent une à une. Kalinda murmura d'une voix légèrement tremblante, évoquant les Wraiths :

" Je les vois partout..." La jeune femme fit une pause avant de continuer le regard dans le vague. "Dès que je ferme les yeux, ils sont là..." Kalinda regarda le médecin d'un air suppliant. "Ils ne me laisseront jamais en paix pas vrai ?"

Sidney ne répondit pas tout de suite, l’invitant du regard à continuer. C’était un moment important, le point vital où la jeune femme se livrait enfin, concrétisant une bonne part de la relation de confiance entre eux.

Kalinda ferma les yeux. Elle avait froid et frissonnait mais c'était plus dû à un état de choc qu'à un véritable froid... Elle se sentait si faible et vulnérable et elle avait horreur de ça. Kalinda avait toujours été une guerrière mais toutes ces années de captivité et de tortures avait eu raison d’elle et l’avait laissée plus bas que terre. Elle continua.

"J'entends aussi leurs hurlements... aux autres prisonniers... ça ne s'arrêtait jamais... Et tous les jours, ils venaient me chercher et recommençaient encore et encore.. J'ai souhaité mourir, tous les jours.. Ils m'ont tout pris.. tout… "

Kalinda détourna le regard pour ne pas qu'il la voit les yeux embués... Les Wraiths l’avaient étudiés, torturés mais ils avaient surtout tués son mari et son fils.

Sidney posa délicatement une main sur son épaule, évitant la zone meurtrie, pour lui faire part de sa compassion d’une douce pression de ses doigts. Il prit la parole, sachant qu’elle l’entendrait malgré son regard devenu fuyant.

« Kalinda, nous connaissons ce mal comme étant le traumatisme des captifs de guerre. C’est une maladie mentale qui frappe les personnes qui ont enduré de longues et horribles sévices...comme vous. »

Il fit une petite pause avant de reprendre sur le même ton.

« Je peux vous aider à en guérir. Cela va prendre du temps mais nous y arriverons. Et je vous promets que vous êtes en sécurité ici. Les Wraiths rêvent de conquérir cet endroit mais ils n’y sont jamais parvenu. Ils n’y parviendront jamais. »

Il la chercha son regard d’une expression très rassurante.

« Vous avez fait de très beaux efforts en vous confiant. Une partie de la thérapie s’articule autour de ces échanges. C’est vital. Voulez-vous m’en dire un peu plus ? Que vous faisaient-ils ? »

Kalinda l'écouta et lorsqu'il lui demanda ce qu'ils lui avaient fait, elle hésita avant de se lancer :

" C'était tous les jours la même chose.. Ils venaient me chercher dans ma cellule. Ils me prenaient du sang, parfois de l'énergie, m'injectaient toutes sortes de... produits. Parfois ils.. ils me brisaient des os et tentaient de les réparer et..."

Kalinda s'arrêta, incapable de continuer. Trop de souvenirs remontaient à la surface et la submergeaient. Elle préféra changer de sujet, réagissant à ce qu'il avait dit un peu plus tôt sur le fait que les Wraiths n'accèderaient jamais à cet endroit. Comment pouvait-il être aussi sûr de lui ? Sidney suivait docilement le courant de pensée de Kalinda. Le fait qu’elle se confie était un signe fort de sa capacité à s’en remettre. Du moins, la porte était ouverte pour un travail de thérapie et ce n’était pas à prendre à la légère. L’hypothèse se précisait, le CODIR serait content d’apprendre la raison de la présence de cette jeune femme dans ce croiseur.

"Comment faites-vous pour vous protéger ? Comment savez vous que les Wraiths ne peuvent pas venir ici ? Sur ma planète, nous n'avions aucun moyen de nous protéger. Nous n'avions pas... " Kalinda regarda tout autour d'elle pour lui signifier toute cette technologie et cette avancée scientifique "Tout ça... "

La jeune femme s'arrêta, se demandant si elle devait continuer dans ses confidences.

"Mais ce ne sont pas les Wraiths qui sont venus nous chercher sur notre planète. Ce sont des hommes. Les Aeriens. Ils nous ont capturés, ont massacré certains d'entre nous et nous ont emmené sur leur planète. Nous devions travailler la pierre et lorsque nous n'étions plus performants, nous étions offerts en offrande aux Wraiths et... vous...vous connaissez la suite.. les monstres ont parfois un visage humain... nous étions un peuple pacifique, nous n'avions rien demandé à personne et nous n'aurions fait de mal à personne..."

Kalinda s'arrêta. C'était trop dur, elle ne pouvait pas continuer à parler..

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Mer 7 Mar - 17:41

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« Toutes les sociétés exploitent ses atouts pour se préserver de la menace Wraiths. Certains, comme nous, disposent de la capacité de se dissimuler aux Wraiths, de disparaître de leur regard. Nous ne les attaquons que très rarement de front. La discrétion étant la meilleure arme. »

Le psychologue laissa sa phrase en suspension avant d’ajouter.

« Mais malheureusement, d’autres choisissent des comportements criminels abjects, préférant asservir leur congénères dans l’espoir d’échapper plus longtemps à leur prédateur. Vous avez été une cible de choix par votre mode de vie paisible. »

L’homme considéra la jeune femme d’un regard doux avant de préciser, éclaircissant l’orientation de ses propos.

« Je ne leur donne aucune excuse, Kalinda. C’est un comportement détestable. » Il regarda un instant les poches à perfusion avant de reprendre sur un ton plus important encore : « Ma jeune amie, je veux vous aider à vous remettre de ces atrocités. Pour ce qui est humainement curable j’entends. Voyez-vous ces poches à perfusion qui descendent dans votre avant-bras ? L’un endort votre douleur pour vous empêcher de souffrir. Et l’autre nourrit votre corps pour le renforcer, accélérer votre guérison naturelle. »

Il avait pointé chacune des perfusions pour lui expliquer gentiment.
Kalinda regarda les poches que lui montraient le médecin. Elle fut soulagée de connaître leur utilité.

« C’est ce que l’on appelle un “traitement”. Ce n’est pas une expérience mais un soin qui soulage beaucoup votre corps, de ce que vous avez subi. J’aimerai que vous m’autorisiez à en ajouter une troisième. »

Il passa la jambe sur le bord du lit, s’y installant en veillant à éviter tout contact direct, mais prenant par la même une posture plus détendue et encore plus avenante. Il usa d’un ton lent et détaché pour lui apporter l’explication en toute sincérité.

« Nous appelons ça des neuroleptiques. Une plante liquide qui, en allant dans votre corps, va faire disparaitre les horribles images qui vous hantent. Ce n’est qu’une solution temporaire mais vous ne paniquerez plus à l’approche d’un médecin. Vous n’aurez plus ces accès de terreur et cela vous évitera de violents cauchemars dans votre sommeil. De quoi soulager votre esprit et vous apaiser de toute cette pression. Le temps pour vous de suivre une thérapie pour votre esprit. J’en suis un médecin spécialisé. »

Il leva une main dans un geste non verbal pour lui faire sentir qu’il n’y avait aucune obligation.

« Si cela peut vous rassurer, je brancherai cette perfusion moi-même. Et si vous refusez, je ne vous contraindrais pas Kalinda. Vous êtes entièrement libre de ce choix...c’est vous qui décidez. »

Kalinda l’écouta parler des perfusions. Sur sa planète, les anciens faisaient des infusions avec des plantes pour calmer la douleur du corps et de l'esprit. Si elle avait été plus maligne, Kalinda se serait renseignée sur ce qu'ils allaient ramasser en forêt et sur ce dont ils se servaient pour faire leurs tisanes... Mais non, ce n'était pas son rôle. Son rôle à elle était de chasser et à vrai dire, elle n'avait jamais eu l'utilité de ces tisanes. Même pendant l'accouchement de son petit garçon, elle avait refusé d'en prendre, préférant ressentir la douleur qu'elle avait jugé totalement supportable. Elle n'avait jamais été douillette... C'était peut être ça sa force : avoir un seuil de douleur élevé...
De toute manière, si elle devait revenir en arrière, il y a des tas de choses qu'elle ferait différemment, mais revenir dans le passé n'était pas chose possible alors, inutile de regretter. Et puis, Kalinda n'avait jamais été bien fan de tout ce qui touchait aux potions magique et autres petits trucs d'anciens.

Elle réfléchit quelques secondes à ce que lui proposait le médecin. La perspective de ne plus avoir ces visions de Wraiths et de ne plus faire de cauchemars était tentante mais pour autant, cela signifiait le laisser lui injecter un produit de plus dans le corps. Etait-elle prête à cela ? Mais pour une fois, elle avait le choix de refuser et cela changeait absolument tout. Et c'est cela qui la convainquit des bonnes intentions du médecin.

" C'est d'accord..."

Kalinda hocha la tête. Elle hésita avant de lui demander :

"Et... Est-ce que vous me détacherez ensuite ? "

Kalinda ne savait pas si le médecin lui faisait confiance également. Mais elle ne comptait pas s’échapper. Elle n’avait, de toute manière, nulle part où aller et elle savait parfaitement qu’après un ou deux pas, une floppée de soldats lui tomberait dessus.
Sidney se trouvait devant la porte, près à faire la demande de médicaments, lorsque Kalinda avait fait la prochaine requête. Le psychologue la regarda d’un air désolé tout en lui expliquant :

« Cela ne dépend pas de moi Kalinda. Il faudra convaincre votre médecin traitant que vous ne vous ferez plus de mal et que vous laisserez votre épaule guérir. » Il s’approcha de quelques pas. « Une infirmière viendra vous apporter votre repas dans une ou deux heures. Que diriez-vous si j’appelais ce médecin pour que vous fassiez plus ample connaissance ? »

Ce faisant, Kalinda aurait l’occasion de le convaincre de lui ôter les attaches. Sidney n’avait pas de doutes quand à ses bonnes motivations. Il savait qu’elle avait compris la situation et qu’elle s’était détendue. La confiance commençait à prendre de l’importance et elle ne se risquerait pas à blesser quiconque après le chemin qu’elle avait fait. En revanche, il restait à voir si elle se laisserait ausculter par une tierce personne. Une nouvelle réaction agressive pouvait toujours survenir à ce moment-là et laisser Kalinda libre de ses mains serait irresponsable.

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Jeu 8 Mar - 13:54

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Kalinda laissa échapper un soupir discret, elle était déçue. Elle n'en pouvait plus de ses chaînes, de ses entraves qu'elle avait subi pendant presque trois ans. La jeune femme avait compris qu'il y avait plusieurs médecins ici, ceux qui s'occupaient du "corps", dont un qu'elle avait aperçu tout à l'heure et ceux qui s'occupaient de "l'esprit" comme le docteur Sidney. C’était différent de son peuple. Les anciens de son village s’occupaient autant de l’esprit que du corps. Et peut être un peu plus du corps, l’esprit étant une science bien trop mystérieuse et sacré pour s’y aventurer. Pour autant, elle avait vraiment espéré qu'il la détache, qu'elle puisse se sentir un peu libre malgré la présence des gardes autour d'elle. Elle hocha la tête avant de poser son regard sur le fond de la salle :

"Ok.."

Sidney reçu l’intraveineuse de neuroleptique par une infirmière qui s’éclipsa très rapidement. L’homme s’approcha alors doucement du lit et lui présenta la poche tout en lui expliquant.
« C’est la plante liquide dont je vous ai parlé. Je vais la placer sur le rail à l’envers, de cette façon là, vous voyez ? » Détailla Sidney tout en ajoutant le geste. « Le produit glisse ensuite dans ce tube que nous appelons une canule et je vais la lier à ce petit objet : le mélangeur. Il mêle les produits des trois poches avant de suivre cette nouvelle canule jusqu’à votre avant bras. Je n’ai plus qu’à l’ouvrir en poussant cette roulette que vous voyez là... »
Sidney lui montra la petite roue.
« Ce traitement peut vous donner une sensation de lourdeur ou vous faire dormir. Si vous ne vous sentez pas dans votre état normal, ne paniquez surtout pas Kalinda et appelez-moi. Car cela mérite d’adapter le dosage à votre corps et il faut plusieurs essais. » Il se tut avant d’ajouter d’un air confiant. « Toujours d’accord ? Je pousse la roue à votre signal... »

Kalinda écouta le médecin non sans appréhension. Elle le regarda faire et suivit chacun de ses gestes attentivement. Lorsqu'il lui dit qu'il pousserait la roue à son signal, elle hocha la tête, lui donnant son accord :

"Allez-y"

Kalinda attendit craignant des quelconques effets secondaires mais non, rien ne vint pour le moment. Elle en fut presque soulagée.
La jeune femme décida de le questionner une fois de plus sur cet endroit. Elle était curieuse et se posait beaucoup de questions.

"Est-ce que vous vous plaisez ici ? Vous êtes nombreux ? Vous accueillez beaucoup de réfugiés ? "

« Oui. Cet endroit est admirable et nous accueillons beaucoup de réfugiés comme vous. Néanmoins, la plupart d’entre eux retournent auprès de leur proche le plus généralement. D’autres intègrent sur le continent un campement auprès d’un peuple que nous nommons les Athosiens. Ils reprennent une vie normale au contact de semblables. »
Sidney fit une pause avant d’ajouter.
« De manière moins courante, des réfugiés rejoignent notre cause et participent à nos actions. Mais dans ce cas, il est nécessaire d’apporter un certain nombre de compétence pour être accepté. »

Kalinda hocha la tête, se demandant ce qu'ils allaient bien pouvoir faire d'elle. La jeune femme n'était pas sûre qu'ils parviennent à retrouver sa planète et de toute manière, elle était quasi certaine qu'elle n'y retrouverait plus personne. Et puis, même si elle retrouvait une petite partie de son peuple, elle n'était pas sûre d'avoir envie d'y retourner. Être là-bas sans son fils et sans son mari serait trop douloureux, beaucoup trop douloureux. Elle pouvait réussir à vivre ailleurs avec leur souvenir mais revenir dans la maison qu'ils avaient partagé était trop dur. Elle y avait certes des amis mais plus aucun membre de sa famille.
Et rester ici ? Kalinda se doutait qu'elle ne possédait pas les compétences dont il parlait. La jeune femme savait se battre au corps à corps, elle avait une résistance haute à la douleur, elle savait survivre en pleine nature, elle savait tirer avec un arc.. Mais elle ne voyait pas en quoi ce pourrait être utile dans une cité comme celle-là. Kalinda ne maîtrisait aucune technologie et ne savait pas utiliser une arme à feu comme elle en voyait accrochée à leur hanche.
Alors, peut être que sa place serait au sein de ce peuple, les Athosiens. A vrai dire, elle n'en savait rien, mais pour le moment, l'idée de les rejoindre dans leur combat était plus séduisante. Elle ne pouvait reprendre une vie normale en sachant qu'il y avait les Wraiths qui menacaient l'univers. Non, elle voulait les combattre et empêcher qu'ils ne séparent d'autres familles comme ils avaient détruits la sienne. Et puis, elle n'avait plus rien à perdre, les Wraiths lui avait tout pris.

"Est-ce que vous avez des enfants "

« J’aurais aimé. Et vous ? »

Quand le docteur lui demanda si elle avait des enfants, Kalinda baissa le regard. La jeune femme ne pouvait se résoudre à évoquer son petit garçon. Comme si ne pas dire qu'elle avait eu un fils qui était maintenant décédé était moins dur et atténuait la réalité et donc, la douleur.

"Non, je n'ai pas d'enfant."

Et ce n'était pas faux, elle n'avait plus d'enfant, son petit garçon était décédé. Il ne reviendrait jamais. Pour le moment, elle ne se sentait pas prête à évoquer cette partie-là de sa vie.

Une question lui trottait dans l'esprit :

" Est-ce qu'il y a beaucoup de Wraiths ?"

Ces questions pouvaient paraître naïves mais elle venait d'un petit peuple et n'avait absolument aucune idée du vaste monde qui l'entourait. La jeune femme ne savait pas si les Wraiths étaient comme son peuple, une centaine d'individus ou bien beaucoup plus ou beaucoup moins ? Personne jusqu’à présent n’avait répondu à ses questions, alors elle était avide d’en savoir plus…

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Lun 12 Mar - 10:07

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« Il n’y en a pas dans les environs. » Fit Sidney d’un air rassurant. « Il y a beaucoup de terres comme laquelle vous viviez. Et il y a plus de Wraiths encore pour les attaquer. Autant que les étoiles... »
Il lui sourit doucement tout en secouant la tête.
« Mais ne vous laissez pas déstabiliser par cette réalité, ma jeune amie, cet ennemi ne vous atteindra plus. Nous savons nous dissimuler de leur appétit et nous vous trouverons une place pour reprendre une vie normale. Vous le méritez amplement. »
Kalinda l'écouta et répondit :

"Comment savez-vous qu'il n'y en a pas dans les environs ? Peut-être que eux aussi peuvent se cacher à vos yeux ?"

« Nous avons une technologie qui nous permet de les voir approcher de loin. Mais ce serait difficile de tout vous expliquer, peut-être vous en rendrez-vous compte avec le temps si vous restez avec nous. »

Elle s'arrêta avant de reprendre, répondant à sa dernière affirmation :

"Jamais plus je n'aurai une vie normale. Pourriez-vous reprendre une vie normale en sachant qu'il y a un ennemi quelque part qui a détruit toute votre vie ?"

Kalinda ne savait pas si c’était l’effet de la perfusion mais elle se sentait de plus en plus en colère contre les Wraiths. Sa peur diminuait et peu à peu, elle prenait conscience qu’ils avaient tout détruits, qu’ils étaient des monstres à abattre et qu’elle consacrerait toute sa vie à leur combat, avec ou sans eux.

"Les Wraiths m’ont tout pris, tout. Je ne serai plus jamais en paix et je ne retrouverai jamais ma vie d’avant, où que j’aille.”

Au fond de ses yeux ne brûlaient plus l’étincelle de la crainte mais celle de la colère.

« Peut-être pourriez-vous concevoir l’idée de vous joindre à nous. De combattre cet ennemi pour qu’il n’inflige plus à des innocents ce que vous avez enduré... »

Sidney cernait très bien l’état de la jeune femme. Elle entrait dans un schéma classique de convalescence psychique. Son état émotionnel alternerait souvent entre la peine et la haine avant d’aller de mieux en mieux.
« Mais avant cela, vous aurez besoin de soins. Tant pour votre corps que pour votre esprit. Vous comprenez ? »

"Oui, je pourrais le concevoir mais... Je ne suis pas sûre d'avoir des compétences comme vous dites... Je risque de ne pas être très utile. Je suis sûre que vous n'allez pas à la chasse pour vous nourrir… Si ? "

Kalinda avait dit cette dernière phrase sur le ton de l'ironie. Elle avait une intuition qu'ils ne devaient certainement pas perdre du temps à chasser des animaux ou à récolter des fruits et des légumes pour se nourrir... Peut-être faisaient-ils du commerce avec d'autres planètes. Elle avait entendu parler du commerce par d'autres prisonniers avec elle sur Aera. Sur sa planète, cela équivalait à des échanges de service. Elle troquait par exemple la viande chassée contre des légumes.. Cela permettait que chacun puisse se nourrir en fonction de ses compétences. Et d'ailleurs, elle ne savait même pas de quoi ce peuple se nourrissait. Peut-être se nourrissaient-ils d'être humains ? Après tout, ils étaient des animaux également. A cette pensée, Kalinda ferma les yeux et reposa sa tête sur l'oreiller. Voilà qu'elle délirait et se mettait à avoir des pensées absurdes. Et puis, elle se sentait toute engourdie.

"Je comprends mais je crois que votre perfusion est un peu trop forte.."

Sidney avait également souri à son ironie.
« Vous seriez étonné de ce que vous pourriez nous apporter, jeune femme. »
Lorsqu’elle fit référence à sa perfusion, Sidney fronça quelque peu les sourcils et se leva pour contrôler la poche. Tout allait bien. Il prit son pouls en pinçant son poignet et consulta sa montre.
« Votre perfusion n’est pas en cause mon amie. »
Il posa ensuite le dos de sa main sur son front et lui fit un léger sourire.
« Vous avez eu beaucoup d’émotions aujourd’hui, vous êtes épuisé. Vous voulez bien vous reposer quelques heures ? Je reviendrai avec votre repas et votre liberté... »
Sidney récupéra le petite déclencheur par bouton d’appel et le glissa dans la main de la jeune femme.
« Vous sentez cette petite surface ? Nous appelons cela un “bouton”. Si vous avez besoin d’aide ou que vous ne vous sentez pas bien : appuyez dessus avec votre pouce. Une soignante viendra voir ce dont vous avez besoin. Demandez Sidney. »

Tandis qu'il lui mettait le bouton d'appel dans la main, Kalinda hocha la tête.

"C'est d'accord..."

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Lun 12 Mar - 14:22

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Oui, elle était fatiguée, ses paupières étaient lourdes. La jeune femme eut à peine le temps de le regarder s'éloigner qu'elle sombra dans un sommeil agité.
Ses songes l'amenèrent aussitôt vers son ancienne planète. Elle y retrouva son fils et son mari. La jeune femme se blottit contre son mari et prit son petit garçon dans les bras. Ils étaient heureux, enfin. Soudain, ils s'éloignèrent et tandis qu'elle voulut les rejoindre, elle se retrouva bloquée sur place. Elle cria leur nom, se débattit mais elle ne pouvait pas bouger. Elle était bloquée sur place impossible de les rejoindre tandis qu'ils partaient jusqu'à n'être plus qu'un petit point dans l'horizon. Elle avait beau hurler leurs prénoms, ils ne revinrent pas.
Quand elle ouvrit les yeux quelques heures plus tard, elle était en sueur et les joues baignées de larmes. Kalinda avait rêvé et pour une fois, ce n'étaient pas les Wraiths qui hantaient ses rêves. Elle savait que le travail de deuil serait long. Deux ans qu'elle faisait des rêves similaires mais habituellement les Wraiths s'y joignaient.

Il était tard.
Lorsque Sidney passa la porte de la chambre, le Docteur Carson l’accompagnait avec une infirmière qui poussait un chariot. Le psychologue lui fit un sourire bienveillant tandis que son confrère se tenait à l’écart avec son infirmière. Une odeur de nourriture chaude commençait déjà à s’élever.
« Bonsoir Kalinda. Vous avez pu vous reposer un peu ? »
Sidney s’approcha doucement du lit et lui posa une main sur son avant bras.
« Vous vous souvenez du docteur Carson ? Il voudrait bien vous ausculter sans que vous ne vous arrachiez votre épaule une nouvelle fois. Vous voulez bien le laisser faire ? »
Dans le dos de Sidney, le médecin attendait sagement le signal, souriant légèrement pour ne montrer aucune menace.

Kalinda vit la porte s'ouvrir et trois personnes entrèrent. La jeune femme n'eut aucune réaction. Une odeur de nourriture s'éleva dans la pièce. Lorsque le médecin lui demanda si elle avait pu se reposer un peu, elle acquiesça :

"Oui, un peu..."

Certes, elle avait encore fait un cauchemar mais elle aurait besoin de temps avant que ses cauchemars ne disparaissent, elle en avait conscience. Elle hocha de nouveau la tête lorsqu'il lui demanda si le médecin pouvait l'ausculter.

"Oui, il peut."

Kalinda ne put s'empêcher de se crisper légèrement quand il s'approcha d'elle mais elle ne fit aucun mouvement brusque ou signe de se débattre. La jeune femme tenait à leur montrer qu'elle pouvait bien se tenir et qu'elle avait confiance en eux.
Carson Beckett, en homme altruiste et attentionné qu’il était, contrôla rapidement sa patiente en usant de mouvement doux. Il passa de la lumière dans ses yeux puis écarta la chemise de Kalinda pour vérifier ses pansements.
Kalinda s'adressa alors directement au docteur Carson :

"Je suis vraiment désolée pour ma réaction tout à l'heure."
« Ce n’est rien, vous savez. » Il lui sourit avant d’examiner ses perfusions. « Votre épaule est très abîmée, jeune femme. Il vous faudra un peu de rééducation. Vous devrez garder votre bras dans cette écharpe en attendant, d’accord ? »

Beckett se rendit alors au pied du lit pour remplir la plaquette. Sidney, de son côté, était satisfait de voir que la patiente avait confiance. Mis à part la petite réaction légitime, issu d’un instinct de conservation qu’elle n’abandonnera peut-être jamais, Kalinda se laissait approché par le personnel soignant : c’était très engageant. Carson signa le compte rendu tout en jetant un regard interrogateur à son confrère. Sidney acquiesça d’un signe de tête rassurant et le docteur Beckett se rapprocha du lit.

« Kalinda, l’infirmière est venue vous apporter à manger. Le docteur Sidney m’a fait part de votre souhait d’avoir les mains libre et je serais content de pouvoir vous débarrasser de vos attaches. » Il lui fit un petit sourire avant d’ajouter : « Mais vous me promettez de ne pas faire de gestes brusques et vous n’attaquerez pas mon personnel médical. D’accord ? »

Kalinda hocha la tête. S'ils ne lui faisaient rien contre sa volonté alors elle n'avait aucune raison de s'en prendre à eux. Il y avait toujours une part de méfiance mais il lui faudrait du temps pour avoir une totale confiance.

"Ok"

Carson et Sidney commencèrent à détacher ce qui retenait Kalinda sur son lit. Le psychologue s’était chargé de réajuster le bras de la patiente dans son echarpe tandis que son collègue descendait pour enlever les bandes lui ceinturant même les pieds. Dans le même temps, l’infirmière avait posé sur une desserte mobile, qui faisait office de petite table par-dessus le lit, la traditionnelle purée et bifteck avec des couverts. Un gobelet en plastique, un pichet d’eau et un morceau de pain garnissait le tout.
« Si cela ne vous dérange pas, jeune fille, je passerai vous voir demain matin avant votre repas. Vous pouvez appeler une infirmière en cas de besoin. »

”Non, ça ne me dérange pas.”

Kalinda bougea les pieds et les mains se sentant beaucoup mieux ainsi, libre. Elle ne fit aucun mouvement brusque, se contentant de décontracter ses muscles.

Il salua Sidney puis la patiente avant de se retirer. L’infirmière avait suivi et Sidney utilisa la commande du lit pour permettre à Kalinda de se trouver en position assise.

« Les plateaux repas de l’infirmerie sont loin d’être les meilleurs que nous avons à offrir. Mais ils ont l’avantage d’être facile à réchauffer et à fournir. »

Sidney ajusta la table devant la jeune femme. Il nota au passage qu’on avait veillé à laisser des couverts en plastique. Ce n’est pas avec ça qu’elle pourrait menacer quelqu’un.

« Loin après la mer, il y a une terre que l’on appelle “continent”. Un peuple comme le votre, que l’on appelle les “Athosiens”, cultivent la terre et en partagent les récoltes avec nous. Ce que vous voyez là, c’est une purée de pomme de terre, un tubercule qui pousse dans le sol, très nourrissant. Et ceci, que je doute être anonyme à votre connaissance, de la simple viande en accompagnement. »

Il posa une main sur son épaule et s’éloigna pour la laisser manger tranquillement. Le psychologue ressortit son livre de la sacoche puis récupéra l’ouvrit au marque page en le laissant glisser de côté. Le roman était largement entamé.

« Bon appétit, Kalinda. »

"Merci, je connais la pomme de terre, nous en cultivons aussi sur ma planète.."

Kalinda regarda son plateau. Manger de la pomme de terre oui, mais de la pomme de terre écrasée ce n'était pas chose courante sur sa planète. Même si elle n'avait pas une grande faim, elle tenta quand même du bout de sa cuillère. C'était plutôt bon. Elle coupa sa viande et la goûta également. Elle retrouvait des saveurs perdues et cela lui faisait beaucoup de bien. Après avoir mangé de la nourriture complètement aseptisée et sans aucun goût chez les Wraiths, elle appréciait de la nourriture saine. La jeune femme en mangea la moitié et fut rassasiée.

Sidney la laissa tranquille, continuant de lire sagement jusqu’à ce qu’elle ait terminé puis il patienta, le temps qu’elle pose de nouvelles questions. Le psychologue l’accompagna une bonne partie de la soirée et il fit venir quelques documents et des revues photographique que les diplomates avaient de coté lorsqu’ils échangeaient des informations. Histoire de voir à quoi ressemble le monde, de quel genre est la civilisation, les détails que le programme pouvait se permettre d’offrir lors d’un échange sans trop prendre de risque en somme.

A la fin, lorsque Kalinda fût gagnée par le sommeil, Sidney décida de la laisser tranquille. Il lui promit de revenir la voir régulièrement et lui assura qu’il se déplacerait rapidement si elle avait besoin de parler. On ne lui avait pas remis ses attaches au vu de son comportement plus avenant.

Sidney rentra sur le Dédale après avoir rendu visite à quelques personnes puis tapa un rapport à destination du CODIR, ainsi qu’à l’organe militaire, dont le contenu était plus encourageant qu’il ne l’avait estimé au tout début de leur rencontre.
Kalinda avait beaucoup à découvrir mais elle semblait avoir un potentiel de convalescence très favorable à sa vie sur la cité.

FIN DU RP - 12/03/2017

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