Nouveau Départ [Aidan]

Nouveau départ

Skyler & Aidan

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**Quelques jours avant la mission le Croc du Néant**


"Dieu merci, te voilà enfin !"

Je ne pus m'empêcher de sourire en entendant la voix de mon collègue et ami qui paraissait si soulagé dès mon entrée dans l'infirmerie. Wilson soupira, et se leva de sa chaise en s'étirant. Ses traits étaient tirés, ses yeux fatigués. Sa nuit de garde n'avait sûrement pas du être calme.

"Ben dit donc, si j'avais su que tu m'attendais à ce point, j'aurais pris tout mon temps pour venir".

"Très drôle ! Tu n'imagines pas à quel point je rêve de mon lit".

"Oh si, j'imagine très bien. Allez, file dormir ! Je prends la relève".

Wilson ne se le fit pas dire deux fois. Tout en lâchant un bâillement, il me donna une pile de dossier médicaux, avant de me saluer. Il disparut de l'infirmerie pour rejoindre ses quartiers, tandis que je me dirigeai vers mon bureau pour poser les dossiers, et enfiler ma blouse blanche. L'équipe présente était réduite, il n'y avait que quelques membres du personnel médical. Les autres viendraient peu à peu, tout comme les patients. Une nouvelle journée commençait.

Etrangement, la matinée fut calme. Je pus même passer un peu de temps dans mon bureau pour étudier les dossier que Wilson m'avait donné, examinant chaque cas dont il s'était occupé pendant la nuit. Puis, je décidai de me détendre un peu, les yeux fermés, me laissant aller dans mon fauteuil. Quelqu'un vint alors frapper à la porte. Il s'agissait de Diana, une infirmière qui était à l'accueil aujourd'hui.

"Excusez moi de vous déranger, Docteur. J'ai ça pour vous" dit elle en entrant dans mon bureau, et en me tendant un dossier.

Je fronçai les sourcils, et je pris le dossier, y jetant un rapide coup d'oeil intrigué.

"Qu'est ce que c'est ?"

"Une nouvelle recrue qui va arriver dans quelques heures, le Dédale est en approche".

"Pourquoi me le donner à moi ?"

"Vous êtes le seul médecin présent pour l'instant. Beckett est en réunion, et ça devrait durer un moment. Clarks et Jensen sont partis en intervention à l'extérieur, et Pearson a une opération chirurgicale de prévu toute à l'heure. Il ne reste que vous de disponible".

Je soupirai, avant d'acquiescer d'un hochement de tête. Diana sortit de mon bureau, et retourna à ses occupations, me laissant seule avec le dossier. Je vis un post-it accroché dessus, sur lequel était écrit qu'aucun membre de la Direction ne serait présent pour l'arrivée du Dédale, à cause de la réunion, et qu'un médecin devait accueillir le nouvel arrivant, avant de l'emmener dans le bureau de Woolsey lorsque ce dernier sera disponible. J'allais devoir accueillir le nouvel arrivant, une chose que je n'avais encore jamais faite. Habituellement, c'était Carson, le chef du pôle médical, qui s'occupait d'accueillir les nouvelles recrues. Mais cette fois ci, j'allais devoir prendre sa place. J'ouvris le dossier pour voir qui allait venir agrandir l'équipe.

"Docteur Aidan Foster" murmurai je, en lisant les quelques lignes inscrites.

Je regardai rapidement le cursus de ce nouveau médecin qui avait l'air prometteur dans son domaine. Les renforts étaient toujours les bienvenus, surtout quand il s'agissait d'un médecin, quelque soit sa spécialisation. La vie sur Atlantis n'était pas de tout repos, il y avait toujours des patients à s'occuper. Après avoir examiné le dossier, je le reposai et retournai à mon travail.

Au moment où le Dédale sortit de l'hyperespace, je retirai ma blouse, et quittai l'infirmerie pour aller accueillir le nouvel arrivant. Ma tenue Atlante avec les traditionnelles bandes jaunes du corps médical permettrait à ce médecin de savoir à quel groupe j'appartenais rien qu'en me regardant. Après m'être renseignée sur l'arrivée du Dédale, j'appris que le vaisseau allait se poser, car il avait beaucoup de matériel à décharger. Je me dirigeai donc vers la baie d'amarrage, où j'attendis quelques minutes, les bras croisés sur ma poitrine. D'autres Atlantes attendaient avec moi, notamment des techniciens, ou encore quelques membres du pôle scientifique et militaire, pour effectuer la même tâche que moi. Le Dédale apparut enfin dans le ciel, et effectua son atterrissage sans encombre. Encore quelques minutes, et la passerelle s'abaissa pour laisser place aux nouveaux membres de l'expédition. Ces derniers descendirent du vaisseau. Grâce à la photo que j'avais aperçu dans le dossier, je reconnus immédiatement Aidan Foster, et je m'avançai vers lui.

"Docteur Foster ?"

Arrivée à sa hauteur, je lui souris et lui tendis la main pour le saluer.

"Bienvenue sur Atlantis, je suis le Docteur Skyler McAlister. J'espère que vous avez fait bon voyage".

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Skyler & Aidan

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L'aventure avait beau avoir été incroyable et inimaginable, Aidan était soulagé qu'elle prenne fin. Le vaisseau amorçait son entrée en atmosphère et rien que cette idée lui paraissait déjà saugrenu. Il avait voyagé à travers l'espace à une vitesse si effarante sans même que son corps n'en sente les moindre effets que ça continuait à lui paraitre presque illusoire. Il n'avait pas seulement quitté l'Australie, sa terre natale, ni même la Terre, mais belle et bien la Galaxie. C'était sans demi mesure. Deux semaines avant encore, il observait ces vies minuscules de la hauteur de son balcon qui s'agitait en contrebas avec ce sentiment de dominer un monde, sans savoir à quel point il se trompait.

La passerelle s'ouvrit. Le Dédale s'était amarrée sur la jonction de la cité quelques instants avant, lui laissant pleinement le temps de récupérer ses affaires, maigres, en l'incarnation d'un grand sac réglementaire. Pas de téléportation cette fois, et c'était pas plus mal. En son for intérieur, il sentait qu'il avait pleinement besoin d'un semblant d'ordinaire dans cet océan d'impensable, mais il ne pouvait s'imaginer à quel point l'impensable allait brusquement surgir devant lui.

A peine il entama la descente, mélangé dans la masse des nouveaux arrivants, mais aussi des anciens, et d'une partie de l'équipage qui débarquaient tous ensemble, que se yeux se figèrent sur la silhouette de la cité qui se découpait dans l'horizon bleuté à perte de vue. Baignant au milieu d'un océan cristallin, l'immense flèche principale s'élevait plus haut dans le ciel que n'importe quel gratte-ciel qu'il avait vu, se détachant du reste d'une architecture à la fois complexe et incroyable.

« Oh, bon sang...» avait-il laisser filer dans un murmure soufflé.

Le médecin en resta subjugué. S'il avait amorcé ses premiers pas sur la descente en pleine contemplation, son esprit bien trop accaparé, avait oublié qu'il était seulement en train de marcher et il s'était arrêté, brusquement, laissant un autre homme derrière lui venir le bousculer par mégarde. Après un bref échange cordiale d'excuse tant à l'un qu'à l'autre, cela avait permis à Aidan de reprendre conscience de son environnement. Il réajusta la position de son sac sur son épaule, d'une main assurée, le poids de l'ensemble ne lui paraissant même pas assez lourd pour l'incommodé, puis repris sa descente progressive qui le ramènerait sur "terre ferme".

D'une inspiration longue, il reprit son attention sur Atlantis, qui irradiait autant de mysticisme que la légendaire que tous avait entendu parlé sur Terre. Atlantis, fille d'Atlas, qui a donné son nom à la chimérique Atlantide. Quand les croyances percutaient la réalité, ça donnait une prodigieuse sensation de tournis. Il avait fait ses premiers pas sur la baie d'amarrage, sans même prêter attention à ceux qui l'entourait, ni même à savoir si quelqu'un l'attendait avec pancarte à l'appui comme à l'arrivé d'un aéroport ou s'il allait devoir se procurer un plan touristique local.

Il mit un temps certains à réagir lorsqu'il entendit son nom être prononcé, manquant de bousculer ce brin de femme qui était venu à sa rencontre au moment où il s'était retourné, un peu trop prestement.

« Oh, j'suis navré. Pardon. » s'était aussitôt excusé Aidan dans la confusion en levant sa main par réflexe à l'épaule de la femme, sans la toucher pour autant, pour s'assurer de conserver une distance mesurée. « Oui. Oui, c'est moi. Aidan Foster. J'étais juste... »

Il avait agité son index en direction des hauts bâtiments, se pinçant les lèvres brièvement, avant de les étirer en un fin sourire, approchant sa main de celle tendue, et la serrant enfin pour la saluer, reprenant d'une voix plus affirmée en reprenant contenance.

« Docteur McAlister. Bonjour. Le voyage s'est bien passé.»

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Les nouveaux arrivants avaient tous la même réaction de fascination en voyant Atlantis pour la première fois. Rares étaient ceux qui n'éprouvaient aucune sensation particulière en arrivant ici. Sur Terre, certains édifices provoquaient de l'émerveillement chez les humains. Ces derniers ignoraient que la cité des Anciens était bien plus impressionnante que tout ce qu'ils avaient pu voir dans leur vie. Moi même, je me souvenais de mon arrivée, et de la fascination qui m'avait envahi en voyant cette immense cité antique, bâtie par un peuple extraterrestre bien plus avancé technologiquement parlant. Atlantis était un véritable petit bijou pour nous, simples humains. Même encore aujourd'hui, je restais émerveillée par ce "chez moi".

En observant Aidan descendre du Dédale, j'en déduisis qu'il ressentait la même chose en voyant la cité. Rien de plus normal, ce qui m'amusa. L'homme était tellement perdu dans sa contemplation qu'il ne me vit pas, alors qu'il continuait de marcher. Il me bouscula alors très légèrement, et je ne fis qu'un pas en arrière. Cela aurait pu être pire, vu son gabarit par rapport au mien. Son attitude désolée me fit sourire, et je secouai la tête pour le rassurer.

"Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas. J'ai connu bien pire".

Aidan s'excusa, se montrant un peu confus dans ses propos, tout en désignant la cité. Son émerveillement était compréhensible, cela nous faisait vite perdre la tête.

"Vous n'êtes pas le premier à réagir de cette manière en voyant Atlantis pour la première fois. Et vous n'avez pas tout vu. Attendez de visiter l'intérieur de la cité, c'est tout aussi fascinant. Est ce que vous avez déjà passé la Porte des Etoiles pour découvrir de nouvelles planètes, à Cheyenne Mountain ?"

Par la suite, je me présentai à Aidan, tout en lui serrant la main.

"Tant mieux si votre voyage s'est fait sans encombre. Je me souviens de mon propre voyage à bord de ce vaisseau, j'avais hâte d'arriver à destination. Le temps m'a paru très long".

Je haussai alors les épaules.

"Vous avez eu de la chance qu'il n'y ait pas eu de problème. Cela est déjà arrivé que le vaisseau rencontre une avarie, et reste immobilisé dans l'espace, à la merci du premier ennemi venu".

D'un geste de la main, je lui indiquai de me suivre, pendant que le reste des Atlantes faisaient de même. Les techniciens eux, restaient sur place pour décharger le matériel du Dédale.


"Monsieur Woolsey, le dirigeant de la cité, est actuellement en réunion. J'ai été chargée de vous montrer l'infirmerie, et de vous faire découvrir les lieux, en attendant que Monsieur Woolsey puisse vous rencontrer pour les démarches administratives".

Après avoir longé la digue qui reliait la baie d'amarrage à la première porte de la cité, je laissai Aidan entrer le premier, avant de le suivre, revenant marcher à ses côtés pour lui montrer le chemin.

"Si vous avez des questions, n'hésitez pas".

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D'un geste de l'épaule, tirant sur la sangle de sa senestre, Aidan réajusta son sac qui le flanquait à sa droite, prenant le pas pour suivre l'avancée de sa toute nouvelle collègue, le long de la baie d'amarrage. Il ne pouvait s'empêcher de retourner à une contemplation, bien plus sage toutefois désormais que la première fascination qui l'avait habité lors de cette découverte. Il avait toujours l'impression de flotter dans un rêve, d'être plongé au cœur même d'une illusion qui perdrait fin à son réveil et ne laisserait dans son sillage que les brumes d'une mémoire disparate.

Si c'était le cas, alors il ne souhaitait, pour le moment, refaire surface. Son regard à l'azur aussi intense que le ciel et l'océan mêlé, dériva sur les différentes silhouettes qui allaient et vaquaient à leur propre occupation. Quelques têtes intriguées et captivées comme la sienne, de distinguait des groupes d'habitués qui évoluaient comme si les lieux avaient été toujours les leurs. Il ignorait encore combien de temps cela mettrait pour lui même, à ce que l'excitation de ces découvertes mutent en routine quotidienne. Est-ce que cela était seulement possible ?

Il prit le temps d'un bref silence à remettre ses idées en place, avant d'en venir à jeter un coup d'oeil à la femme qui l'accompagnait dans son arrivée. La porte des étoiles. Voilà encore une chose qui, comme la découverte de la cité, comme son voyage à travers l'espace, comme cette décomposition et recomposition de matière, il aurait beau s'y préparer avec toute l'anticipation du monde - voir même de l'univers puisqu'on ne s'arrêtait plus désormais à une simple planète, il n'était réellement pas prêt. Il ne se figurait pas encore comment cela était seulement possible, à son esprit bien trop cartésien.

« Je n'ai jamais encore franchi l'anneau. » prit-il finalement la peine de répondre, sur une tonalité de confidence discrète, nappé d'une légère appréhension. « Mais on va y aller petit à petit, histoire d'en garder un peu pour plus tard. Hm ? »

Ses lèvres se plissèrent d'un demi-sourire, discret mais sincère, avant qu'il n'en revienne à regarder devant lui l'approche de la porte qui le séparait à bien d'autre découverte.

« Monsieur Woosley, oui, on m'en a parlé. Et c'est le Docteur Beckett qui dirige le pôle médical, c'est ça ? »

Subir une mutation apportait toujours son lot de découverte. Les gens, les méthodes, tout différait d'un hôpital à l'autre, d'un pays à l'autre, alors que dire d'une galaxie à une autre ? Même s'il avait profité d'une partie du long voyage pour lire les dossiers qu'on lui avait confié, sur l'organisation et les moyens, il était curieux de voir en application les infrastructures Lantiennes, mais aussi cette fameuse technologie des Ancêtres et leur application dans la médecine. Tant de chose découverte, tant de chose qui restait à apprendre.

« J'suis pas sûr d'avoir les idées assez clairs pour parvenir à ordonner les milliers de questions que je me pose. Mais me voilà rassuré de savoir que vous êtes à ma disposition pour y répondre dès que ce sera le cas. »

Et puis, les portes s'ouvrirent. Ses pas le conduisirent le premier dans ce nouveau couloir qui se voyait encombré par l'arrivé récente du Dédale, d'un fourmillement de gens qui connaissaient déjà leur destination, leur objectif. Un microcosmos dans un macrounivers. Dépaysement n'était plus le mot approprié, tant étymologiquement que dans son application concrète, de ce ressentit vertigineux qu'il en éprouvait. Non, vraiment, en l'instant, il ne regrettait pas l'abandon de son penthouse, de sa bulle de confort luxueuse où il y avait prit ses repères. Certes, il n'avait plus d'attache, plus d'accroche, plus d'ancrage, mais il y avait tant à faire et tant à penser que ça lui était bien égal.

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Alors que je l'accompagnais vers l'entrée la plus proche pour nous éloigner de la baie d'amarrage, je restai silencieuse quelques instants, tout en jetant un oeil à Aidan qui continuait d'observer tout ce qu'il pouvait. Il y avait tant à voir, et autour de nous, les nouveaux arrivants avaient le même regard que lui. Il était facile de les reconnaitre de ceux qui étaient là depuis longtemps, car bien que l'émerveillement subsistait en permanence, les Atlantes finissaient par avoir l'habitude de voir les mêmes murs, les mêmes portes, les mêmes digues. Ils regardaient à peine la structure de la cité, là où les nouveaux membres de l'expédition ne la lâchaient pas des yeux. Aidan était dans ce cas de figure, mais cette fois ci, il regardait où il marchait sans se perdre dans sa contemplation. A ce moment là, il m'expliqua qu'il n'avait encore jamais franchi la Porte des Etoiles, et sa remarque me fit sourire.

"Vous aurez le temps de vous familiariser avec la cité dans un premier temps, avant de découvrir le reste. Les nouvelles recrues ne sont pas tout de suite envoyées en mission sur d'autres planètes, ou même dans l'espace".

Je m'interrompis quelques secondes, avant de terminer ma phrase.

"Enfin, sauf cas d'extrême urgence où ils auraient besoin de requérir le plus de monde possible. C'est déjà arrivé, mais heureusement, c'est très rare".

Par la suite, la discussion bifurqua vers Woolsey, qui devait prendre en charge les nouvelles recrues à la fin de la réunion qui se tenait actuellement. Raison pour laquelle je m'occupais d'accueillir Aidan pour lui faire visiter les lieux en attendant qu'il soit disponible.

"Tout à fait, le Docteur Beckett est notre supérieur. Il y a plusieurs pôles sur Atlantis : les médecins, les scientifiques, les techniciens, les administrateurs et les militaires. Il y a même des habitants de la Galaxie de Pégase qui vivent ici. Chaque pôle a un responsable, mais vous les rencontrerez bien assez tôt. En particulier celui des scientifiques, le Docteur McKay. Il vient très souvent à l'infirmerie pour faire soigner un petit bobo. Je pense que ce type est un peu hypocondriaque".

Une fois la porte ouverte, je laissai Aidan entrer le premier dans la cité, avant de le suivre. Je lui fis remarquer que s'il avait des questions, il ne devait pas hésiter. Même si pour le moment, il semblait bien trop perdu pour parvenir à formuler la moindre question. Ce qui était tout à fait normal. Je me doutais que depuis son arrivée sur Atlantis, voir même depuis qu'il avait signé le contrat de confidentialité et embarqué sur le Dédale, le jeune médecin devait avoir de très nombreuses questions qui se bousculaient dans son esprit.

Marchant à côté d'Aidan, nous parcourûmes le couloir qui paraissait interminable. Autour de nous, les autres personnes allaient et venaient dans toutes les directions, nous dépassant, empruntant d'autres couloirs à chaque croisement, disparaissant derrière nous. Une véritable fourmilière. La baie d'amarrage n'était pas dans le secteur de l'infirmerie, il fallait pour cela utiliser un téléporteur. Je me dirigeai donc vers ce qui ressemblait à un cul de sac. Aucune porte, aucune fenêtre, Aidan se demanderait peut être si nous ne nous étions pas trompés de chemin. A notre approche, le mur s'ouvrit sur une minuscule pièce pouvant accueillir trois personnes au maximum.

J'entrai dans la pièce, et un écran apparut alors, affichant la carte de la cité. Une fois Aidan à l'intérieur, j'appuyais sur un endroit de la carte, la zone médicale, et les portes se fermèrent. Deux secondes plus tard, elles se rouvrirent sur une autre zone complètement différente de celle qu'ils venaient de quitter. L'agencement des lieux n'était plus le même, il y avait de quoi déstabiliser. Je fis quelques pas pour sortir de la pièce.

"C'est un téléporteur. La cité est immense, il faudrait probablement des heures pour aller d'un bout à l'autre. On trouve plusieurs téléporteurs qui permettent d'accéder aux différentes zones d'Atlantis".

J'ouvris les bras pour désigner ce qui nous entourait.

"Ici, c'est la zone médicale. Si vous marchez dans cette direction ..." commençai je à dire en désignant l'un des couloirs, "vous arriverez au mess situé à une dizaine de minutes à pied".

Je montrai un autre couloir, situé à l'opposé.

"Et par là, vous vous dirigez vers la zone scientifique".

Encore plus de questions, encore plus de découvertes pour Aidan.

"C'est tout à fait normal si vous vous sentez perdu en ce moment. Vous vous y habituerez peu à peu. J'avoue qu'il m'a fallu plusieurs semaines pour réussir à m'orienter quand je suis arrivée. Je me perdais sans cesse".

Je continuai d'avancer en compagnie d'Aidan.

"L'infirmerie est par ici".

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Skyler & Aidan

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Le médecin avait gardé le silence jusqu'à atteindre la pièce exiguë dans laquelle Skyler s'engageait, bien trop accaparé par sa contemplation des lieux. Il n'était de toute façon d'ordinaire pas un grand bavard, étant davantage une oreille attentive qu'une bouche plaintive. Il avisa le renfoncement dans lequel ils s'engageaient avant d'y porter son premier pas, se disant qu'il pouvait s'agir d'un espèce d'ascenseur. D'un regard perplexe, il avisa les parois latérales où un moindre système de sélection des étages pourraient s'y trouver histoire de noter le chiffre que sa guide sélectionnerait, mais il ne vit rien d'immédiat pouvant ressembler à ce qu'ils connaissaient, là-bas sur Terre.

C'est en portant son regard perplexe sur elle à la suite de cette constatation qu'il aperçu le panneau qui s'était déployé dans son dos à l'instant même les portes se refermaient, l'index de la femme déployé sur un point précis de la carte numérique qui y était présentée. Il eut une expression assez indéchiffrable lorsqu'elles s'ouvrirent à nouveau, laissant place à un tout autre décor qui se déployait devant lui, comme si des gens avaient modifiés les meubles pendant le bref temps où ils avaient été encloisonnés. Pas de sensation d'élévation, pas le moindre témoignage que quelque chose avait bougé, qu'il se retrouvait complètement ailleurs en moins de temps qu'il fallait pour le dire. Cette fois-ci, il n'eut pas d'impression de vertige, comme si son cerveau venait de déconnecter la logique, bien trop éprouvée pour qu'il pense qu'elle ai une quelconque utilité désormais, le rendant presque naïf. On pourrait lui dire n'importe quoi à propos d'une technologie ancienne qu'il le goberait maintenant sa broncher.

La femme avait bien dû percevoir son incompréhension, et peut-être même grâce à ses propres souvenirs de son arrivée sur les lieux, ainsi que la brève hésitation qu'il eut à lui emboîter à nouveau le pas, la bretelle de son sac toujours aussi lourde à son épaule qu'il remonta rapidement, qu'elle s'empressa d'apporter lumière à cette magie technologique.

« Téléporteur... On dirait que tout les obstine à ne pas vouloir faire comme tout le monde. » laissa-t-il échapper d'une tonalité basse, bien plus porté sur la réflexion personnelles qu'un réel propos qui était adressé à Skyler.

Sa tête bascula d'un côté puis de l'autre lorsqu'elle lui présenta les deux couloirs qui faisaient office de ceinture aux abords de la zone médicale, observant le personnel déjà présent sur les lieux y aller et venir tout en conversant avec quelques collègues, arpentant le tout l'air de rien. La plupart d'entre eux portaient leur tenue de spécialiste, aux bandes colorés visibles. C'était une foutue bonne idée d'ailleurs, pour savoir d'un premier coup d’œil à qui on avait affaire. Se protéger derrière les noirs, appeler les jaunes à l'aide, fuir les rouges, ordonner les verts et emmerder les bleus. Facile.

« C'est noté. » laissa-t-il seulement échapper du bout des lèvres, continuant sa progression vers l'infirmerie. « J'espère pouvoir profiter, en tant que nouvel arrivant, des dérogations pour retard à mes prises de service, parce que je sens que je vais en avoir besoin. »

Il avait lancé cela sur le ton d'une certaine ironie. Il n'était pas du genre à apprécier les retards, ni de sa part, ni de celle des autres, ce qui rendait d'autant plus amusante sa remarque si tant était qu'on le connaissait un peu. Ce qui n'était pas vraiment le cas de sa guide. Aussi se contenta t-il d'afficher un sourire détendu à son encontre afin de dissiper tout doute, symbolisant ainsi la plaisanterie plus que la requête.

Il en reporta ensuite son attention sur la zone nouvelle qui s'ouvrait devant lui. Son futur lieu de travail. L'endroit qui deviendrait comme un deuxième chez-soi et où il passerait bien plus de temps que dans l'espace privé qu'on allait lui assigner. A ce sujet d'ailleurs, il s'attendait à une chambre plutôt spartiate en guise d'appartement sur les lieux : la présence d'un mess indiquant clairement qu'il n'aurait pas toute autonomie et quelque chose lui disait que la première sensation de manque qu'il éprouverait serait sans aucune doute son loft odieusement spacieux pour un célibataire endurcit.

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Bien que le médecin gardait le silence, démontrant ainsi qu'il n'était pas vraiment bavard, j'observai le moindre de ses gestes. J'étais intriguée car Aidan était assez difficile à comprendre, et à imaginer quelle émotion l'envahissait en cet instant. Intérieurement, il était peut être fasciné et excité par ce qu'il voyait, je l'ignorais. Mais extérieurement, c'était difficile de savoir à quoi il pensait. Certaines personnes étaient très expressives, d'autres ne semblaient rien éprouver. Aidan se situait quelque part entre les deux. Tandis qu'il gardait le silence, je le laissai observer ce qui l'entourait, me contentant de l'observer discrètement.

Je lui donnai quelques explications au sujet des téléporteurs, ce qui ne manqua pas de le faire réagir.

"Depuis notre arrivée ici, nous avons appris que les Anciens étaient assez prétentieux. Ils aimaient bien mettre en avant leur avancée technologique".

Vint le moment où je lui désignai les couloirs qui menaient à différents lieux de la cité. Et à la difficulté pour s'orienter sur Atlantis pour un nouveau venu. Sa remarque me fit sourire, alors que nous allions atteindre les portes de l'infirmerie. Je voyais bien à son air qu'il plaisantait.

"Vous ne seriez pas le premier à être en retard lors de son premier jour de travail. Mais vous trouverez vite vos marques quand vous aurez l'habitude d'emprunter le même chemin tous les jours".

Je lui lançai un petit regard taquin pour continuer sur le même ton que sa plaisanterie.

"Et à partir de ce moment là, les retards ne seront plus acceptés. Vous serez condamné à apporter le petit déjeuner pour tout le monde à chaque retard".

Je passai ma main devant le capteur pour ouvrir la porte, avant de laisser Aidan entrer le premier pour découvrir l'infirmerie.

"Voici l'endroit où vous passerez une grande partie de votre temps".

L'infirmerie était calme pour une fois. Quelques patients se trouvaient allongés pour diverses petites blessures. Je présentai Diana à Aidan, étant donné que l'infirmière était la première personne que les gens croisaient à leur arrivée. Diana ne put s'empêcher de détailler le nouveau médecin de la tête aux pieds avec un regard aguicheur, sans une once de discrétion. Il lui fallut un raclement de gorge de ma part pour qu'elle détourne les yeux, en prenant un air faussement gêné. Je la fusillai du regard, avant de poursuivre la visite. J'entrainai Aidan au sein de l'infirmerie, nous éloignant de l'infirmière.

"Désolée, elle manque de tact et de savoir vivre".

Pourquoi est ce que je m'excusais à la place de Diana ? Peut être parce qu'elle m'avait mise mal à l'aise en détaillant un nouveau venu de la sorte. Certes, Aidan était un homme agréable à regarder, mais ce n'était pas une raison pour le fixer comme elle l'avait fait, comme si elle avait envie de lui sauter dessus. Quelle image allions nous donner à Aidan à cause de son comportement ? Je m'approchai du fond de l'infirmerie où se trouvait plusieurs portes fermées. Sur l'une d'elle, il y avait une petite pancarte où était écrit "Docteur Carson Beckett". Sur une autre, c'était mon nom qui était inscrit.

"Vous aurez le droit à votre propre bureau, il y en a qui sont libres. Je pense que vous pourrez choisir".

Après avoir vu l'aile des bureaux des médecins, je désignai un autre endroit à Aidan.

"Là bas, vous accédez aux blocs opératoires et autres salles chirurgicales. Les appareils de radiologie se trouvent aussi là bas. Il y a également un laboratoire et une salle d'isolement".

Je laissai Aidan faire le tour de l'infirmerie en l'accompagnant, s'il souhaitait visiter les lieux par lui même. De temps à autre, je regardai ma montre pour savoir quelle heure il était. La réunion ne devait pas être encore terminée.

"Pour demander un bureau, il faudra voir avec Monsieur Woolsey. Tout comme vos quartiers d'ailleurs. Avec un peu de chance, vous aurez le droit à un logement doté d'un balcon et d'un coin salon. Certains membres de l'expédition se contentent du strict minimum concernant le mobilier, tandis que d'autres préfèrent avoir un certain confort".

Après quelques instants où je laissai Aidan découvrir ce qu'il souhaitait, je repris la parole en tant que guide.

"La réunion n'est pas terminée, on a encore du temps. Vous voulez voir autre chose ?"

Continuer la visite, c'était une chose. Mais où ? Il y avait tellement d'endroits à voir, et comme c'était la première fois que je guidais quelqu'un, je ne savais pas vraiment où emmener Aidan en priorité.

"Outre le mess et la zone scientifique, il y a beaucoup d'autres lieux à voir et à connaitre. Le gymnase par exemple, si vous avez l'habitude faire du sport. Ou la salle d'embarquement et la salle de contrôle, là où la Porte des Etoiles se trouve, et où les équipes partent en mission. Ou encore, la baie des Jumpers".

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Un hochement de tête avait suivi la réponse de sa collègue à propos des retards auquel il répondit simplement, ses lèvres s'étirant davantage toujours closes, accentuant d'autant plus le creux de ses pommettes caché sous sa pilosité faciale, assez ravi qu'elle ai perçu son trait d'humour et qu'elle y ai répondu sans psycho-rigidité. Il n'avait jamais vraiment craint les relations sociales, bien qu'il n'était pas un grand spécialiste dans le domaine, préférant un bon livre dans son confort solitaire à une soirée arrosée, gueulante et dégueulante. Mais c'était toujours agréable, quand on arrivait dans un nouveau service, de savoir qu'on était accueillit sans amertume, et d'être rassuré - quand bien même il ne s'agissait que d'un premier avis, que l'ambiance était plutôt bonne.

Il espérait ne pas avoir à retomber sur un Abrahams, ou ce genre de type qui ne trouvait satisfaction à flatter leurs égo pour compenser leurs inaptitudes qu'en passant leur temps à dénigrer et rabaisser les autres de volontaires commentaires acerbes. Dans cette réflexion, il prit le pas sur la fameuse infirmerie. Ca avait quelque chose de troublant, de ne pas retrouver les aseptisés murs blancs, carrelages froid et autre ordres qui gouvernaient en général les hôpitaux et lieux de soins sur Terre. Il se cru revenir de nombreuses années en arrière, opérant dans des tentes de fortune, au milieu d'une organisation bordélique, dans les zones atteintes de Somalie. Du moins, à peu de chose près, mais ça donnait presque l'impression que les choses n'étaient pas particulièrement à leur place.

Sans doute le fait que des humains avaient dû adapter leur propre méthode et technologie dans une cité qui n'avait pas été prévue et conçue pour. Il salua l'infirmière d'un bonjour de circonstance, gardant ce léger sourire cordiale à ses lèvres qui ne fit que renforcer l'attrait de la femme à son égard. Il n'en fut pas spécialement gêné, combien même l'insistance aurait pu devenir dérangeante. Il avait néanmoins cette légère naïveté de ce dire que c'était sans doute assez rare d'accueillir du nouveau personnel pour qu'un tête non familière attire toute l'attention. Il ignorait encore combien de personne comptait désormais cette cité, mais il ne devait pas être bien loin de la vérité en se disant que par la force des choses - et la promiscuité entre tous, qu'ils devaient bien se connaitre, comme un petit village égaré où plus rien échappait aux oreilles indiscrètes.

« Oh, ne vous en faites pas. » avait-il répondu à sa remarque à ce propos, une fois qu'ils s'étaient un peu plus éloigné de cette Diana au regard insistant. « Je ne suis pas si formel. »

Mais il y avait cette part aussi d'une légère assurance, qu'un regard appuyé pouvait également rendre flatteur, ce qui ne manqua pas à Aidan lorsqu'il en reporta son attention en arrière, en voyant l'infirmière qui s'était penchée un peu plus à leur départ, se redresser vivement pour retourner à son travail. La visite continuait, montrant les bureaux de chacun des médecins attitrés, dont celui du chef de service. Il avait hâte de voir à quoi ressemblait le bonhomme et de quelle matière il était fait. Des supérieurs stricts et sévères, là aussi, il en avait connu. Pour avoir migré de services en services pendant sa carrière, voir d'hôpital en hôpital, il en avait vu de toutes sortes.

Il notait mentalement, de cette discrétion qui le caractérisait, les différentes zones qu'elle lui présentait, se contentant de suivre et d'observer, de saluer lorsqu'il était présenté, toujours de cette manière modérée. Mais son regard était souvent attiré par la présence de matériel inconnu qui dénotait de la technologie qu'il connaissait. Il avait hâte d'en découvrir l'usage, mais se gardait pour l'heure des questions. Après tout, il ne s'agissait que d'une visite des lieux pour le faire patienter, pas d'un cour détaillé sur la science Ancienne.

« Monsieur Woolsey, oui. Je verrais tout cela avec lui alors. » avait-il laissé filé sur un ton plus bas, faisant un tour des installations inoccupées pour ne pas déranger, ni patients ni collègues.

« Je peux déposer ça quelque part ? » dit-il en revenant à elle, sa main se posant sur la bretelle de son sac qui alourdissait son épaule, réhaussant cette dernière pour montrer à la femme ce qu'il désignait. « Ça sera plus facile pour le reste de la visite. Et vous avez dit Jumper ? Qu'est-ce ? »

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Skyler & Aidan

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Aidan ne parut pas choqué ou mal à l'aise vis à vis du comportement de Diana, et cela me rassura. Il ne manquerait plus qu'il prenne peur alors qu'il venait à peine d'arriver. Une mauvaise ambiance au sein d'une équipe était toujours contre productive, et nous ne pouvions pas nous permettre de créer cette mauvaise ambiance par un comportement indécent. Un petit sourire étira mes lèvres à la remarque du médecin, et je soupirai discrètement de soulagement.

"Promis, nous ne sommes pas tous comme elle" lui lançai je sur un ton amusé, avant de poursuivre la visite des lieux avec lui.

Je remarquai le regard d'Aidan qui balayait la salle depuis notre arrivée, se posant sur les lits et leur positionnement, qui juraient un peu avec la pièce créée par les Anciens.

"Leur zone médicale devait être bien différente de nos infirmeries et hôpitaux. Il a fallu adapter notre matériel de manière à ce que tout le monde puisse l'utiliser pour soigner les patients. Certaines personnes ne peuvent pas utiliser la technologie des Anciens. Du coup, nous avons privilégié le matériel terrien, et c'était compliqué pour adapter nos moyens aux leurs. Pour les cas particuliers où la technologie lantienne doit être utilisée, seuls quelques membres peuvent le faire".

Par la suite, alors que la visite de l'infirmerie se terminait, et que je proposais d'autres options au nouvel arrivant, Aidan me montra son sac en demandant où il pouvait le poser. Il était vrai que visiter la cité encombré par des bagages, ce n'était pas pratique. Et le médecin n'avait pas encore accès à ses quartiers pour déposer ses affaires.

"Oui, bien sûr. Vous pouvez le poser dans mon bureau".

Je retournai au fond de l'infirmerie avec Aidan, puis j'ouvris mon bureau. Le jeune homme pourrait y découvrir un lieu assez simple niveau décoration et agencement. Certes, les couleurs, les détails des parois, la forme des vitres avaient été réalisés par les Anciens. Mais pour le mobilier, cela restait assez sobre, comme une salle médicale terrienne. Un bureau, une table d'auscultation, une armoire, divers appareils et objets médicaux. Il n'y avait rien besoin d'autre.

J'attendis que le médecin pose son sac, avant de l'accompagner hors de l'infirmerie. Aidan semblait intrigué par les Jumpers.

"Les Jumpers ? Ce sont des vaisseaux spatiaux créés par les Anciens. C'était leur moyen de transport lorsqu'ils voulaient aller rapidement sur une planète, sans passer par les gros vaisseaux de transport ou de guerre".

Une fois dans le couloir, je guidai Aidan à nouveau vers le téléporteur. Lorsque l'écran apparut, je lui désignai la carte qui s'affichait.

"Nous sommes ici. Si vous voulez aller à la baie des Jumpers, il faut appuyer là" lui dis je lui désignant un point sur la carte représentant la cité.

J'en profitai également pour lui montrer d'autres lieux sur le plan, les plus importants, afin que le médecin puisse commencer à s'orienter. Je lui expliquai rapidement la position de la salle d'embarquement, la zone scientifique, la zone des quartiers, le mess, l'armurerie et le gymnase.

"Vous ne pourrez pas aller partout sur Atlantis. Certaines zones, notamment aux extrémités, sont encore des zones inexplorées, et les téléporteurs ne fonctionnent pas. Ces zones ont été inondées lorsque la cité était immergée pendant 10 000 ans. Et il faut une autorisation pour participer aux explorations là bas. Ca peut être dangereux".

Après avoir terminé de lui désigner les différents lieux sur la carte, j'appuyai sur la zone où se trouvait la baie des Jumpers. Les portes se rouvrirent encore une fois sur un décor totalement différent de la zone médicale. Il y avait moins de monde qui arpentait les couloirs, et je guidai Aidan jusqu'au hangar. A l'intérieur, l'éclairage s'alluma à notre présence, et des dizaines de petits appareils apparurent aux yeux du médecin. Je croisai les bras sur ma poitrine en gardant le silence quelques instants, laissant Aidan découvrir les lieux. Le sas de l'un des Jumpers était baissé, il était possible de pénétrer à l'intérieur pour voir à quoi ressemblait ce vaisseau.

"On dirait des boites de conserve, ils ne sont pas très esthétiques. Mais leur forme a été spécialement conçue pour que ces vaisseaux puissent traverser la Porte des Etoiles".

Je m'arrêtai devant l'entrée du compartiment arrière du Jumper ouvert, sans y entrer. Je n'avais pas le gène, rien ne s'allumerait si j'allais dans le cockpit. Mais j'ignorai sur Aidan était doté ou non de ce fameux gène.

"Pour piloter ce truc, il faut posséder le gène des Anciens. Je n'ai hélas pas eu cette chance, même si piloter un Jumper ne m'intéresse pas du tout".

Tout en restant au niveau du sas arrière, je regardai Aidan.

"Vous avez le gène ?"

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Les lèvres de l'homme se plissèrent à sa défense qu'elle rajouta, à propos du comportement de Diana, mais sans rien rajouter de plus, se contentant de la suivre vers son propre bureau qu'elle ouvrit rapidement pour qu'il en dépose ses affaires. Il n'alla pas bien loin, à peine un pas engagé sans même forcer l'observation des lieux. Il avait laissé glisser son sac de son épaule, un souffle léger glissant entre ses lèvres à cette charge dont il se délestait contre le mur juste au pas de la porte. Puis, il en sortit, le plus simplement du monde en murmurant un simple "Merci." de circonstance tandis qu'il ramenait sa main gauche à son épaule pour la masser brièvement.

Son attention revint sur la femme en réajustant le col de sa veste d'uniforme, sensiblement froissé, hochant la tête par l'affirmative à sa précision concernant les Jumpers. Il s'était douté de quelque chose du genre, bien que le terme n'était pas spécialement très équivoque. Il avait pensé à une machine quelconque qui pouvait permettre de voyager, par le biais de petits sauts spatiaux en quelques sortes.

« Des petits vaisseaux de transport donc, je vois. »

Il observa la carte qui se présentait à nouveau dans le téléporteur, ayant cette fois-ci parfaitement identifié comment cet engin marchait. Ça n'avait rien de sorcier en soit, et c'était plutôt pratique, à condition de connaitre la carte par cœur. Le réseau était gigantesque, clairsemé de points et d'indication d'un alphabet qui lui était encore inconnu, ce qui n'arrangeait pas ses affaires. Heureusement, sa guide lui vint en renfort, lui montrant les différentes zones d’intérêts, essayant de noter tout mentalement.

« Ca devrait le faire, j'ai retenu où je pouvais manger, où je pourrais dormir et où je travaillerais. J'crois que j'ai l'essentiel. » il hocha lentement la tête, son sourire léger toujours aux lèvres tandis qu'il déviait sensiblement son attention sur la femme, avant d'en revenir à la cartographie. « Et j'ai pas la nature d'un explorateur, pas de problème à ce sujet. »

Sitôt l'indicateur sélectionné que quelques secondes à peine plus tard, les portes s'ouvraient pour les libérer, dévoilant la fameuse baie des jumpers, du moins ses couloirs d'accès. Ils se ressemblaient tous, et il comprenait un peu mieux pourquoi on parlait de ce lieu comme d'un labyrinthe. S'en était presque dantesque. A leur entrée, le tout s'éclaira comme si les lieux avaient d'un seul coup ressentit la vie, dévoilant à son regard intéressé, les différents vaisseaux parqués dans leurs alcôves.

« Et bien, c'est exactement la réflexion que je me faisais. En terme d'esthétique, c'est assez tranchant avec tout le reste. Tant que ça reste pratique, c'est déjà assez impressionnant. »

Il emboita le pas du docteur, se faufilant vers l'arrière d'un de ces vaisseaux cylindrique, pour en observer l'intérieur, bien plus mécanique qu'il ne l'avait imaginé. Au final, les anciens semblaient avoir été du genre à posséder un esprit d'organisation assez proche du leur, sas, banquette, panneau de commande, ça avait un semblant plus familier sur le fond que sur la forme. D'un geste, il passa sa main sur l'un des bords de l'ouverture arrière, alors qu'il observait l'intérieur, avant de secouer la tête et en revenir vers Skyler.

« Ils m'ont fait le test avant de partir pour Atlantis. Je ne fais visiblement pas parti des privilégiés. On m'a dit que je pourrais tenter la génothérapie. J'y réfléchis encore pour tout dire. Ca risque de me donner l'impression de... tricher ?
Vous avez essayé, de votre côté ? »

Il s'engagea finalement à l'intérieur, l'ensemble restant inerte à son passage. Il prenait garde d’absolument rien toucher, se contentant d'observer jusqu'au fameux cockpit où s'étendait les différentes commandes, les sièges et tout un tas d'autre chose qui échappaient alors à sa simple compréhension théorique. Il aurait sans doute l'occasion d'accompagner une équipe à bord de ces engins, mais comme l'avait affirmé Skyler, c'était pas pour tout de suite.

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Après avoir permis à Aidan de laisser son sac de voyage dans mon bureau, je l'invitai à me suivre pour aller visiter la baie des Jumpers. J'en profitai également pour lui expliquer ce qu'était un Jumper, un petit vaisseau de transport créé par les Anciens. J'ignorais complètement son appellation initiale, mais je trouvais que le nom donné par Sheppard était sympathique par rapport aux autres propositions dont j'avais entendu parler. Quant au fonctionnement exact, je ne pouvais pas aider le nouveau médecin, je n'en savais rien, ce n'était pas mon domaine.

"Oui, c'est bien ça. Ce vaisseau peut transporter du matériel, ou une dizaine de personnes. Il peut aussi être utilisé comme vaisseau de reconnaissance, car il a armement et un bouclier occultant. Très pratique pour disparaitre aux yeux de tous. C'est pour ça qu'il est souvent utilisé lors des missions".

Pour aller à la baie des Jumpers, il fallait repasser par le téléporteur. Nous aurions pu y aller à pied, mais il fallait marcher environ heure pour y parvenir, avec des escaliers à gravir pour changer de niveau. J'expliquai en détail la carte à Aidan, pour qu'il commence à se familiariser avec les lieux, et apprendre à s'orienter. Je souris à sa remarque, il avait tout compris : retenir l'essentiel, c'était le principal.

"Exact. Dormir, manger et travailler, c'est la base à apprendre".

Mon regard croisa le sien, avant de poursuivre la conversation sur les zones inexplorées.

"Pas besoin d'être un explorateur pour se retrouver là bas, vous serez peut être amené à y aller pour le boulot. Je crois me souvenir que, peu après l'arrivée de l'expédition, une équipe a découvert un ancien laboratoire endommagé. Ils ont réussi à libérer un dangereux virus, et il a fallu envoyer une équipe médicale sur place pour contenir et éliminer l'épidémie".

J'espérai ne pas vivre ce genre d'expérience sur Atlantis, mais on n'était jamais à l'abri d'un désastre. Je regardai Aidan, avant d'appuyer sur l'écran pour nous emmener à destination.

"Comme quoi, tout peut arriver. Vous l'apprendrez bien assez tôt".

Une fois dans le hangar, nous parlâmes du manque d'esthétisme des vaisseaux. Aidan était d'accord avec moi. Et puis, tant que l'appareil était pratique à utiliser, au diable l'esthétisme. J'expliquai au médecin qu'il fallait avoir le gène pour pouvoir utiliser le Jumper. Aidan était comme moi, il ne possédait pas le gène. Mais il avait encore une chance de l'avoir, contrairement à moi. Tandis que le médecin montait à bord de l'appareil pour visiter l'intérieur, je restai sur la rampe, adossée contre l'encadrement du sas arrière, les bras croisés. Ses paroles m'amusèrent. C'était bien la première fois que j'entendais quelqu'un dire qu'il hésitait à subir la génothérapie parce qu'il avait le sentiment de tricher.

"Tricher ? Je ne vois pas pourquoi ça serait de la triche de tenter la génothérapie. Cette cité a été conçue pour que des personnes ayant le gène puisse l'utiliser. Alors, autant tout faire pour le posséder, non ?"

Je me mordis la lèvre, avant de décider d'emboiter le pas d'Aidan, qui se dirigeait maintenant vers le cockpit.

"Si j'étais vous, je tenterais la génothérapie. Vous aurez le droit à seulement deux essais. Je trouve que ne pas avoir le gène, c'est handicapant dans certaines situations. Si vous voulez mon avis : ne laissez pas passer cette chance parce que vous estimez que, si vous ne l'avez pas naturellement, vous êtes indigne de le posséder".

Arrivé à hauteur d'Aidan, j'eus un petit sourire à son attention pour le rassurer sur cette histoire de génothérapie. C'était une décision importante à prendre pour lui, qui changerait plusieurs choses si elle fonctionnait. Plus besoin d'un assistant pour utiliser un appareil lié au gène. Avoir une certaine autonomie, c'était l'idéal, quelque chose que je n'avais hélas pas le droit d'avoir. Sur une note plus légère, je lançai une petite plaisanterie au médecin.

"Qui sait, si vous réussissez à avoir le gène des Anciens, vous pourrez peut être apprendre à piloter ce truc, si vous le désirez ? Il y a des cours pour ceux veulent faire évoluer leurs compétences".

Le tableau de bord resta inerte devant nous. Poser la main sur la console n'aurait rien changé, je ne pouvais pas montrer à Aidan à quoi ressemblait le Jumper quand il s'activait. Et il n'y avait personne d'autre dans le hangar pour réaliser cette tâche. Ce n'était que partie remise, Aidan aurait d'autres occasions pour voir le vaisseau fonctionner.

"J'ai déjà fait les deux tentatives. Un échec à chaque fois. Ca ne fonctionne pas à tous les coups" dis je sans parvenir à dissimuler ma déception.

Après quelques instants, où je laissais Aidan observer en détail l'intérieur du vaisseau, je fis demi tour pour retourner à l'extérieur.

"Outre les Jumpers, si vous aviez le gène, vous pourriez utiliser par exemple un détecteur de signe de vie. En mission, c'est très pratique. C'est un petit appareil qui affiche sur un écran tous les signes de vie autour de vous. Ca permet par exemple d'éviter une embuscade, ou de savoir combien d'ennemis vous affrontez".

J'attendis que Aidan me rejoigne, avant de poursuivre.

"Ou alors, le fauteuil des Anciens. Le docteur Beckett l'a déjà utilisé, il panique à chaque fois, de peur de créer une catastrophe. Je suis contente de ne pas pouvoir l'utiliser, il faut avoir beaucoup de responsabilités pour ça".

Un dernier regard vers le Jumper, puis j'invitai Aidan à me suivre vers la sortie du hangar.

"Vous avez des questions ? Ou vous voulez peut être voir quelque chose en particulier ?"

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Une épidémie. Voilà une chose à laquelle il avait immédiatement pensé en acceptant le fait qu'il allait devoir aller non pas seulement sur une autre planète, mais bien dans une autre galaxie. Rien que pour le peuple humain résidant sur Terre, des voyages entres les continents pouvaient parfois se montrer désastreux, pour ceux qui n'étaient pas habitués à l'environnement local, mais c'était d'autant plus vrai et sévère pour tout ce qui était extra-terrestre. Plantes, animaux, qualité de l'air, autant de facteur pour pouvait rapidement mener à une catastrophe, sans parler des virus et autres maladies confinées par un laboratoire médical. Suffisait de voir les souches de virus virulent qu'ils possédaient, parfois de maladie bel et bien éradiqué, pour savoir que ça pouvait vite tourner à la catastrophe.

Il se contenta d'hocher la tête lentement, l'esprit un instant occupé à ses réflexions alors qu'il maintenait la cordialité de ses traits lorsque leur regard se croisait, gardant cette attitude sereine et cette curiosité intacte. Il avait continué à garder une certaine forme de silence après, écoutant seulement l'avis du docteur lorsqu'il s'était aventuré vers le cockpit, se contentant d'observer l'extérieur au travers de l'espèce de pare-brise qui se tenait devant lui. Il n'avait jamais été un grand fana de la super-vitesse, des bolides tout puissant, ou même attiré par le pilotage. Certes, il s'était payé le luxe d'une très confortable Bentley, mais seulement pour son confort - et aussi parce qu'il avait eu les moyens de. Mais en aucun cas il n'avait été attiré, ni par une sportive, ni par le racé d'une moto.

Elle avait cependant touché juste sur certains points, ce qui lui fit d'autant plus accentuer son sourire sur ses lèvres fines, tandis qu'il prenait appui sur l'un des sièges du cockpit, se laissant aller à une posture bien plus détendue.

« Ça a un côté un peu ... sélection naturelle. Un peu dans le genre "seuls les élus peuvent contrôler les technologies Lantienne". C'est vrai que c'est presque décevant quand on nous annonce que, ben non, on est finalement pas si exceptionnel qu'on nous l'a laissé entendre. D'un autre côté, j'aurais aussi été en malaise de savoir que je n'avais été choisis que pour cela. »

Il ne paraissait pas vraiment ennuyé par ses mots, se livrant davantage à quelques gentilles ironies sur le sujet, qu'à l'ouverture d'un véritable débat à ce propos.

« Question de fierté je suppose. Mais j'crois que ma curiosité l'emportera tout de même haut et fort. Comme vous le dites, ça a l'air d'ouvrir pas mal de portes, surtout s'il s'agit de faire usage de matériel médical évoluer. Ca serait dommage de s'en passer en cas de nécessité. »

Ses yeux se plissèrent un instant, faisant apparaître quelques plissures à la commissure de ses yeux, et non loin de son nez, sur les hauteurs de ses pommettes. Ses iris d'un bleu d'océan, se décalèrent sensiblement sur le côté, avisant le sas de sortie, sans faire mine pour autant de vouloir s'y engager.

« J'espère seulement ne jamais avoir à tenir en main autre chose qu'un instrument médical. Affronter des ennemis, c'est pas ma spécialité. Je laisse ça aux militaires. »

A son invitation pour prendre la sortie, il se redressa alors, la suivant de prêt jusqu'à s'extraire de la fameuse boite de conserve.

« En particulier je ne sais pas. Si on a encore un peu le temps, montrez moi ce que vous préférez sur la cité. Ça donnera un bon aperçu de sa splendeur. »

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La visite se poursuivit avec la baie des Jumpers. J'en profitai pour expliquer à Aidan différentes choses qui pourraient l'aider sur la cité, ou qu'il pourrait rencontrer un jour. Autant qu'il se prépare dès maintenant, plutôt que d'être dans l'ignorance s'il rencontre un désastre qui peut lui tomber dessus. Une épidémie était déjà survenue, on pouvait s'attendre à tout en vivant sur Atlantis. Alors que le jeune médecin examinait l'intérieur du Jumper, la conversation dévia sur le gène pour pouvoir manipuler la technologie des Anciens. Une sélection naturelle ? Effectivement, cela s'y prêtait. Comme n'importe quelle particularité génétique que l'on pouvait trouver sur Terre.

"On peut voir les choses comme ça. Comme si ceux dotés du gène dès la naissance étaient des privilégiés. Mais heureusement que la science a réussi à créer la génothérapie, ça aide grandement les délaissés en leur donnant une chance de le posséder. Et donc de faire partis des privilégiés".

Je gardai le silence quelques secondes, méditant sur les paroles d'Aidan. C'était légitime de peser le pour et le contre, de se demander si la génothérapie était une chose à tenter. L'homme avait visiblement envie d'emprunter cette voie, bien qu'il ne semblait pas être totalement sûr. J'acquiesçai d'un petit hochement de tête, car c'était à lui de choisir.

"Vous avez le temps de vous poser toutes ces questions. Il y a un délai d'attente avant de tenter la première injection de la génothérapie. Ca vous laisse un peu de temps pour voir si vous pouvez vous passer du gène dans votre travail et votre vie ici. Ou au contraire, si vous considérez ça comme un atout, et qu'il vaut mieux tenter le coup s'il y a une chance de le posséder".

Alors que je me dirigeai vers la sortie du vaisseau, Aidan reprit la parole. Il espérait ne jamais devoir utiliser autre chose qu'un instrument médical. J'aurais voulu le rassurer et lui répondre par la négative, mais ça serait mentir. Les missions pouvaient être très dangereuses. Et tout le monde savait que, à un moment ou un autre, une arme à feu était la solution idéale par rapport à un scalpel. D'après l'avis des militaires et de la direction, bien entendu. Pas du mien.

"Moi non plus, je n'aime pas affronter des ennemis. Je ne sais même pas me battre".

Je soupirai, avant de m'arrêter sur la passerelle du sas arrière, en attendant Aidan.

"J'aimerais vous dire que vous n'utiliserez que du matériel médical, mais ça serait un mensonge. Il se peut que vous soyez amené à utiliser une arme pour vous défendre, ou protéger un collègue".

Je m'étais retrouvée dans cette situation dès mon arrivée. De part mon métier, j'avais juré de préserver la vie, et non de l'ôter. Pourtant, pendant les missions, utiliser une arme semblait être la seule solution. Devoir choisir entre la déontologie ou la survie. Mais pas pour moi. Je me refusai à aller à l'encontre des principes. Je secouai doucement la tête.

"J'ai rencontré ce problème, mais je n'ai pas accepté. Je ne veux pas utiliser d'arme qui peut donner la mort. Par chance, il existe des armes non létales, et ça me convient".

Je souris légèrement, avant d'ajouter :

"Même si je ne sais pas m'en servir ! Mais les militaires sont suffisamment compétents pour protéger les civils".

Une fois que le médecin me rejoignit, je me dirigeai vers la sortie du hangar en lui demandant s'il voulait visiter un autre endroit. Il me laissa l'initiative, et je réfléchis quelques secondes. La réunion devrait bientôt touchée à sa fin, nous n'avions probablement pas le temps de voir grand chose.

"Voyons voir, où ce que je pourrais vous emmener ..."

Il y avait tellement à voir. Une idée me vint en tête.

"Je sais. Je vais vous montrer où se trouve la salle holographique. Bon, ce n'est pas ce que je préfère. Mais si vous souhaitez en apprendre davantage sur l'histoire d'Atlantis, des Anciens ou de la galaxie de Pégase, je vous conseille cet endroit. C'est en quelque sorte une bibliothèque".

J'empruntai le couloir avec Aidan pour retourner au téléporteur.

"La salle holographique se situe dans la zone scientifique, pas loin du jardin botanique et de la salle des E2PZ" lui dis je naturellement, sans me demander si Aidan avait entendu parler des E2PZ.

Après un passage par le téléporteur, nous arrivâmes dans un nouveau couloir menant à la zone scientifique. Après quelques pas, nous passâmes devant une porte qui menait à un balcon. Je souris, puis je m'arrêtai et me tournai vers Aidan.

"Vous voulez voir Atlantis sous un autre angle ?"

Je passai ma main sur le détecteur, la porte s'ouvrit. Je m'effaçai pour laisser passer Aidan. Un vent frais balaya doucement mon visage, tandis que je restai dans l'encadrement de la porte. Inutile pour moi d'aller plus loin, je ne voulais pas m'approcher de la rambarde. Vu la hauteur, mon vertige me pourrirait à nouveau la vie. Mais pour Aidan, ce balcon lui offrirait une vue magnifique en plein coeur de la cité, encerclé par les tours. Il avait vu Atlantis d'en bas lorsque le Dédale avait atterri. Il la voyait maintenant avec un peu plus de hauteur.

"Si vous regardez en bas, vous pouvez apercevoir une digue. Il y en a plusieurs sur Atlantis, et si vous aimez la course à pied, vour pourrez la parcourir. Croyez moi, il y a de quoi faire, et c'est mieux que de courir dans les couloirs".

Je regardai à droite, puis à gauche, voulant parler du continent à Aidan. Mais impossible de savoir quelle direction pointer.

"Cette planète a également un continent sur lequel vous pourrez aller vous balader, ou simplement vous rendre dans les villages des Pégasiens qui se sont installés là bas".

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Skyler & Aidan

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L'homme se contenta d'hocher la tête à l'avis de la femme sur la génothérapie. Il entendait bien ses raisons, même si ça n'avait pas su faire taire ses questions intérieurs, et cette indécision qui n'en était au final pas vraiment une. Il savait au fond de lui que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne prenne la décision de tenter la chose, non pas par orgueil ou fierté d'être parmi ces "élus" qui avait quelque par dans leur généalogie, du sang de ces fameux ancêtres arrivés sur Terre il y a des milliers d'années, mais bien parce que ça lui permettrait peut-être d'être plus optimisé et efficace dans son travail. Accéder à des outils technologiquement bien plus avancé que tout ce qu'il avait alors connu jusqu'ici avait de quoi réveiller ses intérêts, surtout si, à l'instant T, cela pourrait sauver des vies.

Rien à voir avec le pilotage non plus. A coup sûr, il ferait partie de ces gens y allant à reculons si on venait à lui forcer la main à ce sujet. Cela faisait partie du révère de la médaille. Un mal et un bien. Aidan s'était un peu plus redressé, accompagnant les pas de sa guide vers la sortie du hangar, alors qu'il jeter un ultime regard au vaisseau qu'il laissé derrière et cette pensée qu'il serait bien mal à l'aise à devoir en piloter un, avant d'en revenir à Skyler.

Concernant les armes, il n'en avait jamais tenu une véritable entre les mains. Evidemment, c'était différent que toutes les parties de paintball auquel il avait parfois participé, avec quelques amis, avec une dimension plus vertigineuse et dramatique que de savoir qu'il ne s'agissait plus d'un jeu, et qu'il y avait une véritable vie à ôter d'une simple pression de l'index et non pas une bille colorée qui sortirait un joueur de la partie. Il était médecin. Rien que part son serment, cela lui interdisait ce simple fait.

« Et bien... si on m'oblige un jour à en tenir une en main, j'ai plutôt intérêt à savoir où et comment viser pour éviter de faire le plus de dégât possible. »

Evidemment, il supposait que c'était bien le cas de la très grande majorité des médecins et personnels du corps médical. On leur enseigner l'art de guérir, à préserver des vies, une déontologie presque poétique dans l'application de leur connaissance que même la nécessité ne saurait briser. Et il supposait que tout le monde en avait bien conscience. Il sourit alors à sa confidence, un peu plus d'ailleurs, de cette air qui brillait dans son regard face à quelqu'un qui soulevait seulement l'évidence. Il ne s'était pas attendu à une autre réponse concernant les armes. Elle était médecin. C'était juste la base. Pas de surprise, pas de suspens.

« Je verrais dans ce cas à me faire former pour apprendre à me servir de ces fameuses armes non létales. Même si nos défenseurs sont efficaces, je paris qu'on est pas à l'abris d'y être confronté. Autant anticiper. »

A nouveau le réseau de couloir, à nouveau ce téléporteur. Quelque chose disait au docteur que ça allait devenir sa routine très rapidement. Exit les vélos, les motos, les voitures, trains, ou même métros. Il était désormais rendu à l'air de l'instantané. Il avait tout intérêt à trouver du temps pour faire un peu de sport, ou il était bon pour le regretter. D'un mouvement de tête, il acquiesça lorsqu'elle lui parla de la salle holographique.

« Une bibliothèque sans livre, voilà qui a de quoi titiller ma curiosité. La Bibliothèque d'État du Victoria en rougirait de honte. » laissa-t-il entendre d'un souffle rieur, avant que la femme ne s'arrête dans sa démarche, intriguant d'autant plus Aidan qui se demandait bien ce qu'elle voulait lui montrer et qui valait suffisamment le coût pour en s'arrêter un moment.

La porte s'ouvrit dans un chuintement bref, laissant l'air océanique s'immiscer à l'intérieur, ce petit parfum d'ozone gorgé de sel que beaucoup vantait comme vertu apaisante. L'homme avait toujours eu un rapport particulier avec l'eau et les vastes étendues bleues. Il avait expérimenté tout un tas d'activité dans ces environnements particuliers aux abords de sa grande île, en grand admirateur de ce monde différent que l'homme ne parvenait à conquérir pleinement. De savoir l'humanité capable d'aller au delà des cieux alors même qu'une immense par de leur propre planète restait un mystère rajoutait d'autant plus cet attrait qu'il y ressentait.

Alors, un océan sur une autre planète, sur une autre galaxie, ça avait de quoi éveiller un petit quelque chose qu'il ne pouvait réprimer. D'un pas lent, il s'avança sur le balcon, posant ses deux mains en appui sur la rembarde alors qu'il laissait son regard aussi océanique que le bleu de l'eau qu'il fixait, aller d'un bout à l'autre de son champs de vision. Puis, ce dernier fut attiré par les édifices, tranchants de leur architecture en flèche avec le plat paisible de l'eau.

« Accéder à ce continent est sans danger ? Il y a ... des navettes qui sont organisés régulièrement ou c'est quelque chose d'exceptionnelle qui n'est accordé que sur dérogation ? J'avoue que j'ai un peu de mal à me figurer la vie sur Atlantis. Je veux dire, où s'arrête notre liberté, nos loisirs ... c'est assez étrange. »

Il profita un peu de la vue encore, avant de se retourner vers Skyler, gardant ses deux bras en soutien sur la rembarde, en arrière cette fois-ci, alors qu'il se rendait compte qu'elle était resté en arrière.

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Skyler & Aidan

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Alors que nous étions entrain de nous éloigner des Jumpers, j'expliquais à Aidan qu'il serait peut être amené à utiliser une arme pendant une expédition. Cette idée ne semblait pas l'enchanter plus que moi, de part notre profession commune. Lui aussi avait prêté serment de protéger la vie, et non de la détruire. Je pus donc parfaitement le comprendre sur cette absence d'envie d'utiliser une arme à feu. Même pour simplement blesser et ralentir un adversaire.

"Je n'ai jamais eu l'occasion de tenir une arme à feu, et je n'ai pas hâte que ce jour arrive. L'idée de faire feu sur quelqu'un, de le blesser ou de le tuer, même si c'est un ennemi ... ça me fait froid dans le dos".

Je frissonnai rien qu'à cette pensée, mal à l'aise à l'idée de pouvoir donner la mort un jour. Par chance, j'emportais avec moi un pistolet incapacitant Wraith, qui permettait au moins à l'ennemi de plonger dans l'inconscience sans lui ôter la vie, ou le mutiler. Cependant, n'ayant jamais pris de cours, je ne savais pas l'utiliser. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais pas eu à m'en servir, mais cette situation pouvait survenir n'importe quand. Visiblement, Aidan préférait lui aussi manipuler ce genre d'arme que les armes létales. J'acquiesçai d'un hochement de tête, tandis que nous quittions le hangar.

"Vous avez raison, tout peut arriver en mission. C'est tout à fait possible de se retrouver isolé à un moment donné. Quelques minutes peuvent suffire pour se retrouver face à un problème. Pouvoir se défendre seul est une question de survie. Quant à l'arme que j'emmène avec moi en mission, c'est un pistolet incapacitant Wraith".

Aidan ne devait pas savoir ce qu'était cette arme. Quant aux Wraiths, je supposai que le médecin en avait peut être entendu parler en venant sur Atlantis. Du moins, un minimum.

"C'est une arme extraterrestre. Elle projette un rayon incapacitant sur la cible qui plonge cette dernière dans l'inconscience pendant quelques heures. Elle ne provoque pas de blessure, elle ne tue pas, mais elle reste très pratique pour se défendre".

La visite continuait, étant donné que la réunion n'était pas terminée. J'eus l'idée d'emmener Aidan voir la salle holographique, qui était le lieu idéal pour en apprendre davantage sur cette Galaxie. Après un autre passage par le téléporteur qui nous conduisit dans une nouvelle zone inconnue pour le jeune homme, celui ci me fit alors une réflexion sur une bibliothèque terrienne. Et pas n'importe laquelle. Fronçant les sourcils, je plongeai dans mes souvenirs pour me rappeler où se situait ce bâtiment.

"La Bibliothèque d'Etat du Victoria ? Elle ... elle est à Melbourne, non ? Vous êtes Australien ?"

Dans le dossier que j'avais parcouru concernant cette nouvelle recrue, il n'y avait pas de mention sur le lieu de naissance ou la nationalité d'Aidan. Les renseignements représentaient le strict minimum, car le dossier complet devait se trouver dans les bureaux de l'Administration.

"Pour en revenir à la salle holographique, c'est bien ça. Une bibliothèque sans livre. Si vous appréciez les bibliothèques, vous apprécierez cet endroit. Quelques hologrammes d'Anciens apparaissent au centre de la salle, selon ce que vous voulez étudier. Il suffit simplement de les écouter comme s'ils se trouvaient devant vous. Il peut même y avoir d'autres supports visuels, comme la carte de la Galaxie par exemple, en trois dimensions. C'est impressionnant".

Je lançai un petit sourire à Aidan, avant de m'arrêter devant une porte qui menait à un balcon. J'ouvris la porte, et laissai le médecin avancer vers la rambarde, tandis que je restai éloignée du bord. J'en profitai pour lui indiquer la direction des digues, et la présence du continent sur cette planète. Aidan se posait beaucoup de questions à ce sujet, ce qui était tout à faire normal pour un nouveau venu. Il lui faudrait un peu de temps pour ingurgiter et retenir toutes ces informations.

"Vous êtes tout à fait en droit de vous poser toutes ces questions. Tous les nouveaux arrivants sont perdus en mettant un pied sur Atlantis".

Je me mordis furtivement la lèvre, tout en gardant les bras croisés. Je tentai de répondre aux mieux à ses interrogations, même si Woolsey et Carson apporteraient sans doute plus de lumière.

"Votre vie sur Atlantis ne sera pas différente de votre vie sur Terre. Comme à l'hôpital, vous aurez des heures de travail à respecter, vous aurez des tours de garde la nuit de temps en temps. Et ici, les dimanches sont des jours de repos pour la plupart des membres de l'expédition, exceptés pour ceux qui seront de permanence. Ils assurent un service réduit pour le fonctionnement de la cité. En dehors des heures de travail, et si vous n'êtes pas appelé en urgence, vous êtes libre de faire ce que vous voulez. Passer une soirée avec des amis. Allez faire du sport. Vous divertir au restaurant ou au cinéma qui a été installé. Ou simplement vous balader, ou rester dans vos quartiers seul ou avec une compagnie".

Je quittai l'encadrement de la porte en me redressant, je fis quelques pas tout en restant loin de la rambarde.

"C'est vous qui décidez de la gestion de votre temps libre, du moment que vous restez disponible et prêt à intervenir en cas de besoin".

Je laissai un peu de temps à Aidan pour intégrer ces informations, et de poser d'autres questions s'il en avait, avant de poursuivre au sujet du continent.

"Quant au continent, on y accède grâce aux Jumpers. Le voyage est sûr, sauf si l'appareil tombe en panne. Si vous voulez aller sur le continent, que ça soit pour des raisons professionnelles, ou simplement pour des loisirs, il faut faire la demande auprès de l'Administration. Il est rare que les requêtes soient refusées, même pour des loisirs. Un pilote est alors mis à votre disposition pour vous emmener là bas, et le retour est programmé par avance pour qu'il vienne vous chercher. Comme je vous l'ai dit, vous pouvez très bien aller sur le continent parce que vous êtes demandé en temps que médecin. Mais vous pouvez y aller aussi pour un simple dépaysement. Quelques heures ou quelques jours si vous avez des congés à prendre. Vous pouvez aussi bien partir en randonnée, ou juste y passer une après midi".

Je me devais cependant le mettre en garde sur un détail qui avait son importance. Surtout si Aidan décidait de partir à l'aventure sur le continent.

"Cela dit, n'hésitez pas à prendre vos précautions si vous voulez faire un tour sur le continent. Certaines zones sont assez sauvages, la faune locale peut être dangereuse, même si les Pégasiens se chargent de contrôler les menaces potentielles. Il y a des lieux déjà visités, et donc tranquille. Mais si souhaitez partir explorer seul, ou même accompagné, veillez à avoir du matériel de défense sur vous. Juste au cas où".

Un sourire rassurant apparut sur mon visage.

"Mais malgré ça, je ne peux que vous conseiller d'y aller. Il y a des endroits très sympathiques à voir, avec des vues magnifiques. Que ça soit des sentiers rocheux, des plages, des forêts luxuriantes. Cela vaut le coup d'aller s'y promener".

Je laissai Aidan profiter encore un peu de la vue et de la tranquillité qu'offrait le balcon. La salle holographique serait la prochaine destination, mais le médecin pouvait rester ici encore un peu s'il le souhaitait. Ou alors, poursuivre la visite.

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Nouveau départ

Skyler & Aidan

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Les lèvres de l'homme se plissèrent à nouveau en un fin pincement maitrisé à la question de sa guide et nouvelle collègue quand à sa nationalité, chose qui ne pouvait que lui tirer un fin sourire supplémentaire d'une politesse amusée. Il était vrai que son accent pouvait prêter à confusion pour ceux qui n'avait pas l'habitude de prêter oreilles à ce genre de chose, mélange d'anglais britannique, d'anglais américain, et cette fâcheuse habitude de tronquer certains mots dans sa vitesse de langage pouvait se faire poser des questions. Après tous pas mal d'Etat Américain avaient leur propre patois.

A l'inverse, il avait immédiatement supposé l'origine de la belle médecin, de ses traits légèrement pâlots, et son accent So British, le doute ne pouvait être que minime. Son regard bifurqua en coin, descendant ses iris bleutés alors qu'il continuait son chemin sur le flanc où se positionnait la femme qui l'emmenait voir cette fameuse salle holographique, gardant un temps léger dans le silence à la laisser patienter sur son interrogation, avant d'en éventrer le mystère.

« C'est exact. Un Aussie demi-sang seulement. Kiwi pour l'autre moitié. Même si j'ai davantage pris de ma mère que de mon père. Mais un pur Océanien pour le coup. Il parait qu'on est sous-côté sur la cité. »

Il ne rajouta rien de plus. Sans doute son côté sensiblement taciturne qui ne le rendait pas bien bavard ni bien curieux verbalement tout du moins car sa curiosité à lui se manifestait d'une manière plus physique. Et puis il voulait éviter que cela parte dans ces petites querelles politiques qui n'avaient plus vraiment de sens à des milliers d'années lumières.

Elle enchaina de toute manière sur quelques précisions à propos de la salle holographique avant d'en dérivé sur ce balcon où il avait prit place. Ainsi placé offrant son dos au vide, s'appuyant toujours contre la balustrade, il observait la femme qui reprenait ses quelques explications et réponses aux questionnements qu'il venait de lui offrir. Le léger pincement de sa lèvre inférieure ne manqua pas d'attirer l'attention de l'homme à cette moue séduisante qu'elle lui offrit, sans doute le plus involontairement du monde. Mais il revint bien vite à son regard, l'écoutant d'un bout à l'autre sans l'interrompre.

Skyler était, pour lui, une femme qui aimait visiblement parler. A moins qu'elle ne se forçait à cet exercice pour cette première visite qu'on venait de lui mettre dans les pattes. Certaines pies pipelettes se cassaient le bec à essayer de tirer quelque chose de lui, mais c'était dans sa nature, observateur et à l'écoute plutôt qu'acteur et engagé.

« Je suppose que j'aurais de toute manière bien fort à faire pour les prochaines semaines, ne serait-ce que sur la cité, même si c'est loin d'être un lieu touristique, mais je ne manquerais pas d'aller sur le continent, et saisirait l'occasion dès qu'elle se présentera à moi, escorté de grande préférence. »

Il finit par se redresser, lentement, non sans un dernier coup d'oeil vers l'extérieur. Une dernière contemplation avant le retour aux murs étroits. Il savait de toute manière qu'il aurait cent fois l'occasion d'y revenir, et il le ferait à coup sûr.

« Vous y allez souvent, sur le continent ? Je veux dire, hormis pour les occasions professionnelles ? » demanda t-il en reprenant son pas, franchissant l'arche du balcon pour laisser tout cela derrière lui, reprenant route vers cette fameuse salle holographique.

Lui-même était un féru des livres. L'odeur du papier, la texture, la présence bien physique d'une histoire, d'une information, d'un passé. Il doutait même que la technologie surpasse cela, quand bien même il s'agissait d'une prouesse indéniable. Cela ne l'empêcherait pas d'en apprécier l'existence et d'en saluer cette science, mais il était persuadé de ne parvenir à l'en apprécier en pur loisir.

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Skyler & Aidan

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Je ne me demandais pas si Aidan avait deviné ma nationalité ou non, car la plupart des membres de l'expédition savait d'où j'étais originaire rien qu'à m'entendre parler. Et encore, j'étais Anglaise à cause de mon lieu de naissance, mais vu mon passé, je me sentais davantage l'âme d'une Irlandaise, du côté maternel. Par contre, si mes origines étaient visibles rien qu'en me regardant et en m'écoutant, la nationalité du nouveau médecin m'intriguait. J'avais bien souligné son accent, mais difficile d'y mettre un pays. Et des nations anglophones, il y en avait beaucoup. Par chance, Aidan me donna un indice en parlant d'une célèbre bibliothèque en Australie, j'avais donc vu juste. Cependant, l'homme y apporta quelques précisions, notamment une double nationalité comme moi.

"Je vois. Australien et Néo-Zélandais. Je ne suis jamais allée en Australie, mais il parait qu'il y a de beaux endroits à visiter".

Pas besoin d'être doué d'une grande intelligence pour faire l'association entre le surnom d'un pays, et l'animal emblématique d'un autre.

"Effectivement, il y a très peu d'Australiens sur Atlantis. J'ai connu un microbiologiste, il y a quelques temps, mais il est reparti sur Terre".

Tout en menant Aidan en direction de la salle holographique, je m'arrêtai devant un balcon, où le jeune médecin put prendre l'air à l'extérieur, tout en ayant une vue magnifique sur la cité. Je profitai de cet instant pour l'observer en détail, et je dus reconnaitre qu'il n'était pas dénué de charme. Notamment son regard intense et bleuté, qui à mon avis était capable de faire tourner n'importe quelle tête. Diana en était la preuve. Je décidai de lui parler du continent, vu les nombreuses interrogations d'Aidan. Et j'acquiesçai d'un hochement de tête à ses paroles, un petit sourire se dessinant sur mes lèvres.

"Vous avez raison, vous avez encore beaucoup de choses à voir, et ça ne se fera pas en quelques jours. Pour le continent, c'est plus sympathique d'y aller avec quelqu'un. Surtout quand il ne s'agit pas d'un déplacement professionnel. Vous verrez, c'est très dépaysant comme endroit. Ceux qui sont habitués à vivre en ville sont très vite déroutés par l'absence de technologie. Moi, je trouve cet endroit très reposant, bien que sauvage. Un véritable retour à la nature".

Après de longues minutes à discuter sur le balcon, Aidan décida de poursuivre la visite, et revint dans le couloir. Je marchai à nouveau à ses côtés, tout en l'écoutant et en le regardant sans cesser d'avancer. Etant donné qu'il était plus grand que moi, j'étais obligée de lever la tête pour accrocher son regard.

"Ca m'arrive quelques fois. J'aime faire de la randonnée, et le continent est idéal pour ça. Je pars en faire pendant plusieurs jours quand j'ai mes périodes de congés".

Je n'avais aucune attache sur Terre, alors je préférais passer mes vacances sur cette planète. Je devais être l'une des rares membres de l'expédition à ne jamais revenir dans la Voie Lactée. Beaucoup avait une famille à aller voir. Rester éloigné des siens aussi longtemps était difficile, alors ils retournaient sur Terre aussi souvent que possible, maintenant qu'il y avait l'E2PZ vert, et les voyages avec le Dédale ou l'Athena.

Après un petit moment de marche, nous arrivâmes enfin devant une porte que j'ouvris. Je laissai Aidan entrer le premier dans la pièce.

"Et voilà, c'est la salle holographique".

La pièce était vide, excepté un piédestal doté d'une console situé au centre. Au premier regard, on pouvait s'attendre à ce que cette salle soit inutilisée, mais non. Cela avait de quoi surprendre.

"Pour faire apparaitre les différents hologrammes, il faut se placer sur le piédestal et parcourir la base de donnée depuis le console".

Une fois arrivé au niveau du piédestal, Aidan pouvait voir l'écran de la console s'allumer en sentant notre présence. La base de données était importante, il y avait beaucoup de chapitres à consulter. Je laissai le médecin l'examiner s'il le souhaitait.

"Nous avons également une vraie bibliothèque, avec de nombreux livres. J'y passe un peu de temps pour lire. En fait, il s'agit d'une médiathèque, donc vous trouverez de tout. C'est notre espace culturel".

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Skyler & Aidan

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D'un geste lent, il ouvrit sensiblement sa veste d'uniforme dont il n'était toujours pas habitué et qui le maintenait encore étriqué dans sa silhouette. S'il l'avait pu, il l'aurait carrément ouvert sur toute la longueur pour laisser ses deux pans flotter dans le vide et se maintenir dans une attitude plus décontracté, mais c'était son premier jour en ces lieux, et il n'était pas du genre à vouloir se faire remarquer par une quelconque désinvolture. Il se contenta alors se profiter de ce léger allègement, poussant même le vice à remonter ses manches, l'une après l'autre, tandis qu'ils cheminaient vers la salle holographique.

« De la randonnée sauvage. C'est sans doute quelque chose qui me laissera tenté dès que j'aurais un peu plus pris mes marques sur cette cité. Explorer les différences entre nos planètes. J'ai l'habitude du béton de la ville, mais je pratiquais ça déjà. Après tout, je vivais sur l'île la plus magnifique sur terre. »

L'une de ses fossettes de joue se creusa dans ce rictus qui se dessinait à son visage, dissymétrique pour en souligner l'humour taquine qui s'était dégagé de ses précédents mots, avant de se voir ouvrir le passage vers la fameuse salle des hologrammes. Cette dernière n'avait rien de particulier en soit d'un prime abord. Circulaire, aux parois qui gardaient le design et l'architecture typiquement Atlante, ne déconnectant pas des couloirs et accès qu'ils avaient franchit jusqu'ici, bardé de lumière rectangulaire tout autours. Une pièce vide, qui n'aurait gagné plus d'intérêt qu'un placard de stockage si on omettait le piédestal qui trônait au centre de la pièce.

Il en fit d'abord le tour, son regard passant un peu partout, sensiblement perturbé par l'absence de tout là où il s'était attendu à quelque chose de plus extraordinaire. Il accorda un regard contrit à la femme qui s'amusait sans doute de le laisser dans ce questionnement qu'elle finit par briser en lui apportant cette précision sur l'usage du système.

D'un pas un peu hésitant, il se rapprocha du piédestal, qui laissa apparaitre l'écran de contrôle, projetant des faisceaux lumineux sur le visage du médecin. Il contempla ce qui s'affichait, bardé d'écriture ancienne dont il n'avait encore aucune fichue idée de la signification, le laissant un peu perplexe sur le coup. Son attention bifurqua sur la femme à côté, désignant l'ensemble qui s'était illuminé.

« Je crois qu'il va me falloir des cours du soir. » Laissa t-il entendre, d'une demi-plaisanterie. Demi car il comptait bien s'y mettre dès que possible, ne souhaitant pas devenir dépendant pour glaner des ce genre d'information qui se serait montré d'une précieuse utilité. « Vous m'aidez ? »

A la mention de la bibliothèque, Aidan plissa des lèvres sur un air un peu plus assuré. C'était une chose qui le convenait sans doute davantage, à lui, petit rat de bibliothèque, qui en avait avalé des tonnes de papier enfant, adolescent et jusqu'à tard dans ses études.

« Voilà qui m'occupera un bon moment, moi qui avait peur de m'ennuyer. Les livres dans la bibliothèque, c'est uniquement venant de terre ou il y a des ouvrages d'autres peuples ? »

Il laissa légèrement de côté le piédestal sans descendre de la légère marche, ce qui laissait l'ensemble en fonction.

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Skyler & Aidan

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Je remarquai le comportement d'Aidan avec sa veste, l'homme n'osait pas retirer ce vêtement. Probablement parce qu'il venait d'arriver, et qu'il ne voulait pas attirer l'attention sur lui par crainte de se faire reprendre sur sa tenue.

"Vous n'êtes pas obligé de garder votre veste si vous avez trop chaud. Vous pouvez la retirer avant d'aller voir Monsieur Woolsey. Sur la cité, beaucoup travaillent en tee shirt, surtout pendant les beaux jours".

Moi même, j'avais enfilé la mienne pour l'accueil du nouveau médecin, histoire de respecter le protocole professionnel dans ce genre d'évènement. Mais dès que je pouvais m'en débarrasser, je n'hésitai pas une seconde, sauf quand j'avais froid. La hiérarchie n'était pas aussi pointilleuse concernant la tenue vestimentaire, du moment qu'on portait des vêtements règlementaires. Alors que je le guidais jusqu'à la salle holographique, j'expliquai à mon nouveau collègue que le continent était un lieu intéressant à visiter, que ça soit pour une simple balade ou pour y passer plusieurs jours. L'idée d'une randonnée semblait l'intéressé. Quoi de plus normal, pour ceux qui appréciaient la nature et la marche à pied, le continent sauvage était l'endroit idéal, loin de la civilisation. La dernière partie de sa réplique me fit froncer les sourcils, et je remarquai son air taquin et son petit sourire en coin. Cela m'arracha un petit sourire.

"L'Australie, l'île la plus magnifique sur Terre ? Je ne suis pas d'accord avec vous. La Grande Bretagne et l'Irlande sont les plus belles îles sur Terre".

Aidan voulait se montrer taquin, je pouvais en faire de même. Chacun de nous défendait sa propre patrie, c'était de bonne guerre. Mais je savais parfaitement que les deux pays étaient totalement différents, et qu'il n'y avait pas d'endroit plus beau qu'un autre. Sur Terre, il existait tellement de lieux où s'émerveiller. Là où le Royaume Uni avait de magnifiques étendues verdoyantes à perte de vue, l'Australie détenait également de sublimes paysages très différents, sans oublier les immenses plages de sable fin. Même le temps n'était généralement pas le même, et en regardant Aidan, je secouai doucement la tête, toujours amusée.

"Bon d'accord, je reconnais qu'il pleut beaucoup plus chez moi que chez vous. Vous avez de la chance de ce côté là".

Une fois dans la salle holographique, je laissai Aidan découvrir la pièce, et son absence totale de décoration, excepté le piédestal situé au centre. Une fois qu'il posa le pied dessus, des données apparurent sur l'écran, en langue ancienne. Je lui expliquai qu'il suffisait de sélectionner un chapitre pour activer un hologramme. Cependant, le médecin me demanda de l'aide devant l'incompréhension totale de cette langue.

"Bien sûr".

Je m'approchai et me plaçai à côté du jeune médecin pour visualiser l'écran. Plusieurs lignes étaient inscrites, et à mesure que je lui parlais, je pointai chaque ligne du doigt.

"Là, c'est tout ce qui se rapporte à la Galaxie de Pégase et aux différents Systèmes Solaires. Ici, c'est le chapitre concernant les Wraiths. Je vous le conseille. En dessous, ce chapitre répertorie en détail la technologie des Anciens, si vous voulez en apprendre davantage. Celui ci, c'est l'histoire des Anciens, depuis leur présence dans la Voie Lactée jusqu'à leur disparition dans cette Galaxie. Et ce chapitre là, ça parle de la faune et la flore de Lantia, la planète sur laquelle nous sommes, que ça soit sur le continent ou dans l'océan".

Il y avait plusieurs autres chapitres que je montrais du doigt, mais je secouai la tête avec un air désolé en me mordillant la lèvre.

"Ceux là, je ne sais pas ce qu'ils contiennent. Je ne connais que quelques mots dans cette langue, et je n'ai pas parcouru entièrement la base de données. Il y a beaucoup de chose à étudier, je suis loin d'en avoir fini".

Je posai ma main sur la console, en regardant Aidan.

"Si vous voulez apprendre la langue des Anciens, vous pouvez aller voir les linguistes. Ils sont le meilleur moyen pour y parvenir, même si c'est long. Depuis mon arrivée sur Atlantis, je n'ai jamais trouvé le temps pour suivre des cours, mais ça doit être intéressant de connaitre leur langage".

Après lui avoir montré le fonctionnement de la salle holographie, je mentionnai à Aidan l'existence d'une véritable bibliothèque. Ou plutôt, une médiathèque, car elle ne contenait pas que des livres. Le jeune homme semblait y porter un grand intérêt.

"Tout à fait, la quasi totalité des livres qui se trouvent dans la médiathèque proviennent de la Terre. Tous les pays y sont représentés, d'ailleurs, pour que chaque membre puisse lire ce qu'il veut, bien que l'anglais soit connu de tous. Il y a bien quelques ouvrages provenant de Pégase, mais il y en a très peu, et certains sont écris dans des langues méconnues. Malheureusement, rares sont les peuples dans cette Galaxie qui soient technologiquement avancés, et qui ont le temps de pouvoir écrire des livres. Avec les attaques des Wraiths, la plupart des peuples ont d'autres priorités que l'écriture et la lecture".

Ma main bougea légèrement sur la console, et vint accidentellement appuyer sur l'un des chapitres. A ce moment là, une silhouette de femme apparut devant le piédestal, sa tenue vestimentaire n'évoquant rien de terrien. Nul doute qu'il s'agissait d'une Ancienne. L'hologramme se mit alors à parler, évoquant le chapitre que je venais d'activer, à savoir la Galaxie de Pégase. Alors que l'hologramme continuait de parler, une immense carte en trois dimensions apparut au dessus de nos têtes, où des milliers de points lumineux flottaient dans les airs.

"Désolée, je n'ai pas voulu l'activer" dis je à Aidan en retirant ma main de la console.

Tout comme mon collègue, je reculai d'un pas, avant de lui montrer le coin inférieur droit de l'écran, où se trouvait un symbole.

"Lorsque vous voulez éteindre la console, il vous suffit d'appuyer ici".

Je laissai le loisir à Aidan d'éteindre l'appareil, tandis que je reculai encore d'un pas, délaissant le piédestal. Une fois que le jeune homme en eut terminé avec la console, je l'invitai à se diriger vers la porte.

"Il y a beaucoup de choses à voir dans cette salle, les enregistrements peuvent durer des heures. Mais la base de données des Anciens n'est plus alimentée depuis 10 000 ans, et il nous est impossible d'y enregistrer quoi que ce soit. Les scientifiques ont heureusement trouvé le moyen d'enregistrer notre propre base de données sur nos ordinateurs et tablettes. Certes, moins complète que dans cette salle, mais à mesure de nos expéditions et de nos découvertes, nous pouvons alimenter cette base de données pour compléter celle des Anciens".

Alors que je quittai la salle avec Aidan, je reçus un message radio de la part du pôle de communication.

//Docteur McAlister ? La réunion est terminée, Monsieur Woolsey attend le Docteur Foster dans son bureau//

J'appuyai sur mon oreillette pour lui répondre.

//Bien reçu, nous arrivons//

Puis, je me tournai vers Aidan.

"Ils ont terminé leur réunion, la visite prend donc fin. J'espère que vous n'êtes pas trop perdu par rapport à tout ce que vous venez d'apprendre".

En réalité, j'imaginais que oui, Aidan devait être complètement perdu avec cette avalanche de données à intégrer. J'offris un sourire bienveillant au médecin, avant de l'inviter à me suivre jusqu'au téléporteur le plus proche. Nous arrivâmes à la salle d'embarquement, et je guidai mon nouveau collègue jusqu'à un escalier, montant les marches avec lui pour accéder à la salle de contrôle. En passant, je désignai la Porte des Etoiles, inactive pour le moment. Pour Aidan, cet anneau devait ressembler à un simple élément de décoration.

"Vous êtes ici dans la salle d'embarquement. Et voilà la Porte des Etoiles, l'appareil qui vous permettra de voyager vers d'autres planètes".

En haut des marches, Aidan put voir de nombreuses consoles, des écrans sur les murs, et plusieurs membres travailler, en majorité des techniciens, qui saluèrent le nouvel arrivant.

"Et ici, c'est la salle de contrôle. La gestion entière de la cité se passe dans cette pièce".

J'avançai jusqu'à une passerelle qui surplombait la salle d'embarquement, et au bout duquel se trouvait le bureau de l'un des dirigeants d'Atlantis. Richard Woolsey se trouvait installé derrière son bureau, et j'aperçus également Carson. Tous deux attendaient Aidan. Je m'arrêtai au début de la passerelle, en m'écartant un peu pour laisser le chemin libre à mon collègue.

"Je vous laisse ici, vous allez rencontrer Monsieur Woolsey et le Docteur Beckett. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, ou si vous avez des questions plus tard, n'hésitez pas à venir me voir. Je garde vos affaires dans mon bureau jusqu'à ce que vous ayez des quartiers attitrés, vous n'aurez qu'à venir chercher votre sac quand ça sera fait".

Je tendis la main au jeune homme pour le saluer.

"Ca a été un plaisir de vous rencontrer, Docteur Foster".

Un dernier sourire pour Aidan, puis je le laissai rejoindre le bureau de notre dirigeant. Alors que je m'éloignai, je me retournai une dernière fois pour regarder mon nouveau collègue, avant de descendre les escaliers et rejoindre l'infirmerie.

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Nouveau départ

Skyler & Aidan

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L'homme était ce qui avait de plus avare en mot et c'était peu de le dire. Il se contentait de simplement sourire, par politesse ou par sincère amusement aux remarques de la femme là où d'autre aurait sans doute relancé la discussion d'anecdotes, de remarques, de questions ou de réflexions. Lui se prêtait au jeu du silence, faisant s'écrouler dans ce vide de parole les prémices d'édifices qui auraient pu amener à véritables conversations.

Certains jugeaient cela comme une forme déplacée de condescendance et de suffisance, ce qui emmenait les plus prompts au jugement à reléguer et cataloguer le médecin dans ce type d'homme qu'on ne cherchait pas à connaitre plus que cela. D'autre en revanche, prenait le temps et la peine d'essayer de passer outre cette carapace de timidité et de pudeur en prenant le risque de quelques échecs pour attester de ce qu'il avait véritablement à offrir de sincérité. C'était un jeu de quitte ou double, et il en avait conscience, mais ça lui convenait.

A son approche, il ne s'éloigna pas pour autant, la laissant juge de la proximité qu'elle mettrait pour lui permettre d'accéder au contenu de la bibliothèque virtuelle, suivant avec attention sa démarche dans un premier temps, puis ses gestes, oscillant sensiblement de la tête à chacune de ses explications, et s'attardant brièvement de son regard à ses lèvres quand elle les mordilla à nouveau, se contentant de redresser son attention quand le bleu de ses iris avaient ensuite croisé ceux de sa collègue, retournant à cette console qui leur faisait face d'une attitude plus que sereine.

« Les linguistes. C'est noté. Ca pourrait bien faire partie de mes premiers loisirs accordés sur mes temps de repos, le temps que je me sente plus à l'aise en ces lieux pour m'en octroyer de réel. »

A l'activation accidentel d'un chapitre par la femme, Aidan fut sensiblement surpris de voir la silhouette de la femme se dessiner dans ses atours Anciens, aussi irréelle soit-elle, se disant alors brusquement qu'il était étrange que des êtres si lointain de leur planète n'aient aucune différence physique par rapport à eux. Il en avait compris les raisons, quand on lui avait vaguement expliqué les choses, mais il ne pu s'empêcher d'en être véritablement surpris au constat pur et dur. Et puis, la galaxie apparue, là, juste au dessus de leur tête, ce qui poussa l'Australien à reculer d'un pas, puis un second pour mieux en contempler toute l'étendue.

C'était comme un balai de lumière, intangible, juste à quelques centimètres de lui, qu'il contempla toujours dans son habituel silence. Il resta un instant ainsi, à littéralement observer les étoiles, la tête en plein dedans, ne reconnaissant rien des constellations qu'il avait appris enfant et pour cause, il ne s'agissait pas de la Voie Lactée, mais de Pégase. A terme, après un instant assez long et non sans regret, il s'approcha du piédestal à nouveau pour appuyer sur la fameuse touche qui clôturait l'ensemble, la pièce redevenant aussi insipide qu'elle le lui avait parue à son arrivée, vide et austère.

« Voilà qui promet de remplacer mes séances ciné pendant un bon moment. Ce qui est sur, c'est que je ne risque pas de m'ennuyer ici. Même si je me doute que cette pièce doit-être la plus exploitée de la cité. » avait-il confié alors qu'elle achevait de lui apporter les précisions quant à cette extraordinaire base de donnée.

Le pas prenant vers la sortie, il s'arrêta dans son élan quand elle reçu cette communication radio dont il n'avait pas connaissance. On ne lui avait pas encore confié d'oreillette ou de système qui le reliait à cela. Il ignorait même si tous les gens de cette cité en possédait un ou si c'était accordé qu'à quelques privilégiés. Dans tous les cas, il se contenta d'hocher la tête à sa précision, observant une dernière fois la salle des hologrammes derrière eux.

« Je sais à qui m'adresser si je suis un peu perdu. Quelque chose me dit qu'on sera amené à se croiser assez souvent de toute manière. Il parait qu'on travail ensemble » souffla-t-il, sensiblement amusé, en prenant finalement le pas vers le téléporteur, tout en se demandant comment les gens faisaient si ce système si indispensable tombait en panne.

Il se contenta de la suivre, écoutant ses explications sur la salle d'embarquement qui se dévoilait à eux, complètement différente de celle terrienne qu'il avait déjà vu quelques jours auparavant, mais à la fois bien similaire dans le fond et de ce qu'il s'en faisait du mode de fonctionnement. C'était en tout cas assez immense pour être notable, son regard parcourant les étages, les couloirs, les croisements où, à nouveau, un balai d'homme et de femme se faufilaient en un fourmillement contrôlé. Lui, se trouvait au milieu de ceci, le seul sans doute à montrer qu'il n'était potentiellement pas encore accoutumé à tout ça, et pas à sa place.

« Merci pour cette visite. » Acheva t-il sur un ton assez léger et sincère, glissant sa main dans la sienne pour la lui serrer d'un geste affirmé mais sans rudesse, la récupérant aussitôt ensuite. « Ce fut également un plaisir. On se voit de toute manière d'ici peu pour mes affaires. A plus tard, Docteur McAlister. »

Il lui sourit à nouveau, de manière plus affirmé, creusant d'autant plus ses joues à ce fait, avant de revenir fermer le haut de sa veste et redéployer ses mains, l'une après l'autre, préparant sa tenue avant de s'engager dans le fameux bureau où on l'attendait, les portes se refermant sur son passage.

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