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Perdition Martiale

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Jeu 22 Mar - 18:34

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Pedge n’insista pas. Il ne voulait plus en parler, soit. Cela le regardait, même si de fait, cela la regardait maintenant elle aussi. Elle ne voulait pas s’imposer, mais la récente tentative de suicide de Matt la faisait psychoter, et elle ne voulait pas vivre ça à nouveau, même si elle n’appréciait pas Marta, elle ne souhaitait pas ça pour elle. La jeune femme lui emboita le pas, continuant son bonhomme de chemin vers les cuisines du Dédale.

« C’est bien noté. », fit Pedge en prenant la juste mesure des propos de Franck concernant le fameux Goose. Elle avait hate de voir ce qu’il entendait par “il n’avait pas sa langue dans sa poche” et “il ne faut pas être susceptible”. Elle l’était un peu, mais c’était pas son pire défaut, ni même celui qui s’exprimait le plus facilement, surtout si elle prenait les dires de ce type avec humour sans se démonter. De toute façon, elle préférait ne pas tirer des plans sur la comète et elle attendait de voir le bonhomme.

Ils étaient maintenant arrivés aux cuisines du croiseur. C’était assez intemporel comme ambiance. Les cuistots, commis de cuisine, et autres personnels affectés à la popote, s’activaient d’une seule force pour préparer le manger de tout l’équipage. Néanmoins, c’était calme et rodé, et l’agitation ne venait que d’eux. Ce n’était pas le bordel comme pendant le coup de feu, du moins c’est ce que s’imagina Pedge. Cette dernière suivait tranquillement Franck, saluant les mêmes personnes que lui, ne se formalisant pas d’entrer dans les cuisines. Ils étaient, de toute façon, là pour ça.

Le technicien héla Goose, et une voix tonitruante rugit de derrière une porte qui s’ouvrit soudainement à une vitesse folle, comme si le type en question avait frappé dedans avec son pied. Le malheureux n’eut pas le temps de s’écarter qu’il réceptionna l'huisserie en pleine face, le propulsant sur une Pedge qui n’eut pas le temps de réagir non plus. Franck tomba sur le sol dans les jambes de la texane, qui resta sur ses deux pieds cependant, en essayant tant bien que mal d’amortir la chute de son collègue. Mais ce dernier était sur le dos, et il frappait par terre, certainement de douleur. Les yeux bleus de la militaire se braquèrent sur Goose et son allure de gros ours mal léché, manifestement pas désolé le moins du monde d’avoir emplâtré un gars dans sa cuisine.

Heureusement, ce n’était pas elle qui s’était mangée la porte, sinon elle aurait pu croire que tout le monde en voulait à son minois. Après les coups de Franck, ça aurait été le pompon. Un coup à ressembler à Hoffman sans avoir à faire un match de boxe. Elle le suivit du regard alors qu’il repartait vers son plan de travail, les mains pleines.

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Mer 28 Mar - 20:16

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Equipe soir:


Le cuisto du mess déposa sa grille puis se servit de ses avants bras pour essuyer l’excès de sueur qui lui coulait sur les coins du front en formant des rigoles humides. Il reprit un tablier roulé en boule pour le placer autour de son ventre, il était bien crade mais témoignait des repas qui venaient d’être préparés pour ce soir : c’était du récent.
« C’est qui cette poule ? Elle aurait plus la dégaine à poser sur du charme que de ta Versine aux murs. Vous les recrutez dans les fitness club maintenant ? » Il sortit des lunettes de sa poche et les enfila. De vieilles binocles qui dataient des années quatre-vingt et qui avaient tellement vieillie que la monture en métal était pliée de tous les côtés. L’engin avait été clairement malmené et il tenait toujours : de l’incassable. Le cuisto ne se gêna pas pour reluquer Pedge.
« Regarde-moi ça, les cuissots comme des allumettes, pas un pet de graisse, que du muscle et de l’os. J’te parie qu’elle s’est même dessinée les abdos comme un mec. Pour un peu elle irait foutre la honte aux culturistes qui se pavanent devant les objectifs. » Il secoua la tête d’un air navré. Il la considéra ensuite avec une inquiétude qui n’avait pas l’air d’être feinte, comme s’il s’était persuadé qu’elle était malade ou en danger. « Voyons voyons jeunette...faut manger un peu de gras...ça te rendrait tes formes de femmes...et ça t’éviterait les malaises... »

Franck s’était redressé, il se massait le front d’où une belle bosse venait d’émerger avec une pointe de sang.

« Pedge...voici Goose. Il est pas aussi con et pervers qu’il en donne l’air... » L’homme vacilla sur ses pieds tout en se retenant à un meuble, il maintenait sa main contre la bosse. « Merde, quoi...tu m’as pas loupé... »
« Faut pas s’approcher des portes, c’est tout. Tu viens pour la graille ? »
« Pedge s’en occupe, je te laisse lui expliquer. »

Le technicien hocha la tête et s’éloigna en direction de la table la plus proche, ou plutôt de la chaise la plus proche, alors qu’il se tenait à tous les meubles et plan de travail en chemin. Le bruit avait été vraiment impressionnant, c’était un coup à assommer un buffle cette porte dans la figure. Autant dire que Franck ne rêvait que de s’assoir dans l’espoir que le sol cesse de tourner.
Le cuisinier un peu rustre le regarda s’éloigner tout en essayant la sueur qui coulait de nouveau de son visage. Il reporta ensuite son attention sur Pedge puis lui fit signe de le suivre en direction de la chambre froide. Elle remarquerait au passage que la paroi en inox était cabossée de partout. Franck n’était donc pas le premier. C’était limité mais ça se voyait très bien dans le faux jour. Goose pointa les deux appareils de distribution contre le mur, juste à côté de l’entrée.

« Là tu prends les gants, et là c’est la charlotte : pour tes cheveux. Si tu rentres dans ma chambre froide sans ça, je te botte ton cul tout maigre ! »

Goose retira sa propre charlotte et ses gants pour les remplacer par des neufs puis il attendit que Pedge fasse de même avant de l’inviter à entrer dans la chambre froide. Elle ressemblait en tout point à une cellule réfrigérée de restauration sauf qu’un deuxième sas menait à un congélateur géant. Il y avait de tout, des fruits aux légumes en passant par les viandes. Tout était étiqueté, organisé, classé avec une minutie qui frisait largement la manie.

« Tu as le droit de prendre ce que tu veux. Même ce qu’on a préparé sur les grilles mais faut prévenir. Quand tu as choisis... » Il se décala sur le côté de la porte où se trouvait un dossier contenant des feuilles chargées d’écritures. « Tu écris ce que tu as pris ici, tu mets ton nom et tu signes. »

Il se rapprocha ensuite, la dépassa, et rangea les poulets par ordre de taille. Son collègue n’avait pas fait les choses comme lui, ça lui déplaisait largement alors il y remédiait. Avec la basse température, l’homme ne suait plus et il semblait beaucoup plus à l’aise, comme s’il avait véritablement l’habitude des lieux réfrigérés.
« Si t’as pas ce qui faut chez les techos pour cuire ce que tu prends, tu nous demandes et on te le fait. Moi je peux même te faire les sauces. T’es prioritaire vu que tes potes doivent bouffer avant tout le monde. » Les poulets étaient enfin rangés par ordre de taille croissante. « Mais si tu mets le merdier dans mes affaires, je te rebotte ton cul tout maigre ! »

Il claqua alors ses mains, dans l’image même du type ayant hâte de faire des affaires ou de s’amuser.

« Alors l’anorexique ! De quoi tu as besoin ? »

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Lun 2 Avr - 10:23

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Non mais pour qui il se prenait celui-là, pensa Pedge directement alors qu’il l'affabulait du surnom de “poule”. Du charme ? Rien que ça ? S’il l’avait vu avec son pinceau de Versine hier, il reviendrait sur ses propos. Bon, heureusement que Franck lui avait dit qu’il ne fallait pas se vexer, parce qu’elle aurait pu lui rentrer dedans juste pour ces quelques mots. Elle comptait bien lui mettre dans la tronche qu’il ressemblait plus à un bucheron qu’à un cuistot, mais elle attendrait un peu avant. Il fallait qu’elle découvre la bête. Elle le laissa prendre ses vieilles lunettes, les poser sur son nez, attendant son jugement suivant maintenant qu’il y verrait mieux. Elle restait droite, fière, et obtuse. Elle ne baissa pas les yeux alors qu’il la reluquait. Au final, il était plutôt élogieux dans ses propos, si on n’y regardait pas de trop près et qu’on faisait fit de son ton un peu critique. Elle en eut la confirmation quand il secoua la tête d’un air navré. Elle le toisait de son air endormi habituel, et elle devait faire un peu niaise pour le coup. En guise de provocation gratuite, elle souffla sur sa mèche de cheveux rebelle, histoire de lui dire, implicitement et de manière non verbale, s’il avait autre chose à ajouter ? Manifestement, non.

Elle afficha un petit rictus suffisant quand il lui parla de malaise. Elle était capable de le faire mourir avant elle si elle l’embarquait dans un stage commando, rien que pour la déconnade. Elle allait lui répondre quelque chose quand Franck fit les présentations, avec un air un peu nasillard, sans parler qu’il vacillait sur ses deux cannes. Elle hocha de la tête à l’attention de ce dernier, avant de se tourner pleinement vers Goose tandis que Franck repartait difficilement vers une chaise.

« J’encaisse bien mieux que lui, malgré le fait que je ne mange pas de gras.» Ce qui était archi faux en vérité, Pedge mangeait tout ce qu’on lui donnait, sans excès, et elle compensait les rares folies culinaires qu’elle s’autorisait de temps en temps par des exercices physiques intenses. Comme tout bon militaire, elle prenait soin d’elle, tout simplement. Et franchement, sur les trois personnes actuellement présentes dans cet espace, c’était quand même elle qui semblait la plus fraiche, surtout en voyant le cuistot dégouliner comme pas possible. C’était limite crade et pas très hygiénique du tout, et pour un peu, cela allait la dégouter de manger quelque chose qui sortait de cette cuisine. Elle suivit Goose, et elle avisa les multiples impacts sur la porte en inox. Elle ne savait pas si elle devait plaindre les types qui se l’étaient mangés, ou la porte elle-même. Certainement un peu des deux. Toujours est-il qu’elle nota mentalement qu’il fallait se méfier des battants quand elle viendrait dans les cuisines, sous peine de finir avec un œuf, non pas en papillote, mais de pâques, sur le front.

Bon le fait qu’il lui demande de porter des gants et une charlotte montrait qu’il mettait un point d’honneur à respecter des règles d’hygiènes de bases, et cela rassura un brin la texane qui s’empressa d’enfiler les ustensiles qui lui permettraient d’éviter à son cul tout maigre de recevoir le feu divin du cuistot par le biais de ses chaussures.

« Ok », fit-elle de façon laconique en suivant le protocole que lui expliquait le cuisinier. Le Dédale était un bâtiment militaire, et il y avait des normes, des règles, des procédures, rien de bien différent d’une caserne lambda. Il fallait juste prendre le temps de les assimiler. Goose semblait dans son élément dans le congélo. Pour le moment, Pedge n’avait pas froid, mais il ne faudrait pas rester trop longtemps. Avec les confidences de Franck en cours de route, elle n’avait pas du tout réfléchi au menu qu’elle comptait préparer… Le claquement de main de Goose la tira de sa réflexion.

« J’veux pas mettre le merdier, mais celui-là me semble plus petit que celui-là. »

Elle montra un poulet et son voisin, comme pour signifier au cuistot qu’il avait mal rangé ses affaires. Niveau maniaquerie, elle était la reine, ou presque, et cela ne la dérangeait pas de rivaliser avec un autre toqué du ciboulot. L’homme tomba dans le panneau et mesura attentivement les deux poulets à l’oeil avant de les comparer en changeant de place. Finalement, il les disposa comme la remarque de Pedge le sous-entendait et hocha la tête d’un air satisfait.

Enfin, elle claqua dans ses mains pour imiter grossièrement le cuistot, et elle ajouta :

« Le chef me propose quoi pour rembourrer mon petit cul tout maigre ? J’vois qu’il y a de la brioche la dessous, c’est ce qu’il me faut !»

Pas de raison qu’il soit le seul à être direct, et quand elle avait parlé de brioche, elle avait foutu une petite tape légère sur le tablier du bonhomme afin de bien lui faire comprendre qu’elle parlait de son ventre.

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Mar 17 Avr - 18:50

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Equipe soir:


« OUAIS ! BEN VAUT MIEUX AVOIR DE LA BRIOCHE QU’UNE GUEULE DE DEPRESSIVE HEIN ! »

Goose éclata d’un rire tonitruant avant de gratifier la jeune femme d’une tape amicale et bienveillante.

« Aha, la répartie quoi. J’t’aime bien toi, t’as du répondant ! Tu participes à la déconne ! » Fit l’homme en tournant la tête vers la direction supposée de Franck. « Pas comme ces autres mous du genoux qui savent que prendre les portes dans la trombine et râler ! Allez... »

Goose lui fit signe de le suivre un peu plus profondément dans la chambre froide. Il leva quelques sachets avant de prendre une barquette qu’il lui présenta.

« Sauté de porc sous vide. Tu en mets six ou sept barquettes dans une cocotte minute avec du fond de roti. » Il accompagna ses explications en lui présentant d’autres articles. « De l’eau, pas besoin d'assaisonnement. Tu fais cuire vingt minutes. Après tu y mets du riz et des champignons. Encore dix minutes avec de l’eau et c’est fini ! Vu ? »

Goose acquiesça.

« Ca te fait un plat unique qui colmate bien, prêt en une demi-heure, et ils penseront tous que t’es l’nouveau cordon bleu du rafiot. Le dessert, tu peux faire simple : tu prends des pommes. Tu les pèles, tu retires le trognon sans la découper en deux, et tu y mets de la confiture dedans. Petite cuisson au four pendant le repas et plus qu’à déguster. »

Il l’interrogea du regard.

« Alors ? »

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Dim 22 Avr - 18:23

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Pedge fut surprise car elle ne pensait pas qu’il allait gueuler comme un âne. Pour un peu et elle se fendait d’un sourire devant cette réaction excessive mais humoristique. Elle haussa des épaules, comme pour dire que c’était une évidence qu’elle participait à la déconne. Certes, elle n’était pas très expressive, mais chambrer des copains de sections ou quoi sous des airs pinces sans rire, elle adorait. Elle ne s’offusqua donc pas de la tape amicale dont elle fit l’objet, surtout qu’elle venait de lui en claquer une sur le bide.

« Prendre une porte dans la trogne refroidirait n’importe qui en même…», fit Pedge, plus pour la remarque que pour faire la discussion.

Si c’était elle qui se trouvait à la place de Franck, elle l’aurait mal pris, et le repas, ils se le seraient tous carré dans le cul parce qu’elle serait partie vexée non sans avoir incendiée le chef. Mais fort heureusement, elle n’avait eu qu’à récolter le corps mollasson du technicien qui avait mangé l’huisserie à sa place. Et puis, elle avait pris deux bourres pifs hier, c’était déjà suffisant.

Elle lui emboita donc le pas dans la chambre froide, commençant à sentir les prémices du frimas glacé qui sévissait ici, contrairement à Goose qui semblait définitivement dans son élément. Quelque part, la texane était soulagée de voir qu’il ne transpirait plus en lui montrant ce qu’il pourrait lui donner à manger. Sinon elle n’aurait rien pris, trop nareuse pour ça. Elle réprima un frisson, se forçant à ne pas trembler pour ne pas avoir froid. Une technique qui avait ses limites mais qui marcherait le temps de son petit séjour dans l’antre des congelés. Et sincèrement, ce n’était pas son débardeur qui allait lui apporter un quelconque réconfort chaleureux.

« Vu.», répliqua-t-elle suite à ses explications, en étudiant les barquettes avec ses doigts engourdis. Ce n’était pas une mauvaise idée, son petit sauté de porc. Elle n’en avait pas mangé depuis des lustres, et ce type était en train de lui mettre l’eau à la bouche. Il lui expliqua le dessert. Elle était plus salée que sucrée, donc pour le coup, elle lui faisait entièrement confiance là-dessus. Elle ne connaissait pas cette astuce, mais ça avait l’air simple comme bonjour.

« Alors… Ben c’est toi le chef, vendu. Je prends tout ça. Tu crois que c’est possible d’avoir plusieurs types de confitures ? Comme ça j’adapte en fonction des goûts et couleurs de chacun et j’suis définitivement la championne de la popote.», demanda-t-elle, en se chargeant des barquettes de porc dans les bras. Le contact était glacé sur ses bras dénudés, et elle sentit ses chairs se raffermir. Franck aurait le loisir de voir la poitrine de Pedge s’il était un peu observateur, puisque la miss ne portait pas de soutien-gorge pour le coup. En même temps, c’était un accessoire qu’elle troquait régulièrement pour des brassières, plus confortable dans son activité. Bref, de toute façon, elle n’était pas là pour ça, mais bien pour la cuisine, et elle laissa Goose charger la mule pour lui donner tout ce dont elle avait besoin.

Elle espérait qu’elle ne serait pas élue reine de la cuisine, sinon elle allait être bonne pour s’y coller tous les jours et elle n’y tenait pas spécialement. Cuisiner n’était pas son dada, elle préférait largement manger des trucs tout fait, ou que quelqu’un d’autre faisait. Le formatage de manger toujours au mess.

« C’est bon Franck, on a tout, on peut se rentrer au dortoir.». Elle se tourna vers Goose. Il faisait meilleur au dehors du congélateur et elle reprenait des couleurs, sa peau s’irriguant pour la réchauffer et lui filant des teintes plus roses. « Merci chef, quand vous voulez pour le footing.», balança-t-elle taquine.
« Ouais, je te suivrais à vélo plutôt ! »
Soudainement, elle s’arrêta dans son élan, et ajouta à l’attention du cuisinier en revenant vers lui :
« J’allais oublier… Est-ce que tu as de la réglisse et de la glace ? genre une poche de glace. ». Elle avait failli oublier la commande spéciale Tyrol.

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Dim 22 Avr - 22:28

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Equipe soir:


Franck était venu à sa rencontre pour l’aider à tout porter. Goose avait placé dans un énorme fait-tout les différentes barquettes, les ingrédients, les pommes. Au passage, il avait permis à Pedge de choisir plusieurs confitures de son choix, qu’elle plaçait également dans l’ustensile. Franck n’était pas du genre à faire le toutou et tout porter juste par respect de la gente féminine - et encore moins pour Pedge qui recevait les coups de poings comme des caresses de réveil matin - mais elle avait certainement d’autres choses à voir et il s’organisa pour lui laisser les mains libre au possible.

Histoire d’homme oblige, super pouvoir du radar des yeux, il ne loupa pas une miette de l’anatomie rafraichie de la militaire qui se devinait sous son vêtement. Mais dés qu’il en avait eu le constat, il préféra détourner le regard d’un air lassé. Il se demandait parfois si ce n’était pas de la provocation gratuite et il préférait se taire sur le sujet. L’homme n’allait certainement pas lui en faire le reproche.

Mais d’un autre côté, un corps pareil et sans dessous, c’était carrément de l’appel au viol. Pour un peu, il se voyait bien la retourner sur cette table de cantine façon bestiale et lui apprendre le “respect”. Il boufferait sans peine de la cuisse de poule au menu ! Enfin bon...il valait mieux calmer son ardeur en vitesse et filer demander de la bromure au doc dans le pire des cas. D’autant plus qu’il était plus porté sur le look viking féminin en ce moment. Mais quand même, ça aurait été sacrément tentant de la monter après la discorde cette vilaine fille…les scénarios commençaient à s’accumuler un peu trop à son goût. Il trouvait assez excitant ce basculement rivalités/galipettes.
C’est ce constat, et surtout le fait qu’il ne voulait pas le reconnaître, qui lui faisait claquer des dents d’un air agacé alors qu’il chassait le tout bien loin de son attention.
Franck s’interrompit dans sa marche lorsque Pedge fît volte-face pour demander d’autres articles.
Goose fronça les sourcils avant de répondre d’une voix inquiète :
« Tyrol, encore ! Il a ses grosses migraines c’est ça ? »
Le cuisto secoua négativement la tête en se rendant dans sa chambre froide tout en reprenant une énième fois de nouveaux gants et charlottes.
« Un jour, je l’ai vu saigner du nez devant son café. Il va y laisser sa santé, celui-là ! »
« Il en a vu d’autre... » Souligna Franck, visiblement en désaccord.

Goose passa dans une autre remise puis il vint déposer un sachet de glace dans le fait-tout et un un sachet de bâtonnets de réglisse déjà entamé. Il portait la mention “Reservé Tyrol”. Il se planta ensuite devant Pedge et lui fourra dans les mains une plaquette de chocolat au lait et au nougat. Il tapota l’article tout en ajoutant :

« Un cadeau pour toi. Ça embellira ton visage de croque-mort, gamine ! » Il secoua négativement la tête et maugréa : « Des jeunettes qui se privent comme ça, juste pour le ventre plat des magazines, c’est pas sain du tout. »

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Lun 23 Avr - 21:09

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Pedge n’avait aucune conscience des pensées de l’homme, et pour cause, elle était plutôt concentrée sur autre chose. De toute façon, comme elle était souvent nature comme nana, même si elle se tirait à quatre épingles la plupart du temps, elle ne faisait pas vraiment attention à l’effet qu’elle pouvait faire avec ses deux armes automatiques qui pointaient à dix heures dix. Bref, elle allait oublier la commande pour Gallen, et elle fit volteface. Le chef Goose capta rapidement de quoi il s’agissait, et Franck semblait passablement désappointé des propos du bedonnant cuistot. Pedge le nota dans un coin de son cerveau, préférant la fermer et ne pas commenter tout ça. C’était ses affaires, et pourtant, ce n’était pas les siennes, pour la bonne et simple raison qu’elle était encore « la nouvelle » et que son intégration était bancale. Elle s’était ouverte concernant ses inquiétudes auprès des filles, mais elle avait eu le sentiment que ces deux là disaient sensiblement la même chose que Franck : il en avait vu d’autre.

Oui, jusqu’à ce qu’il ne les vît plus. Personne n’était irremplaçable, et ce n’était pas quand on était entre quatre planches qu’il fallait s’en rendre compte.

Bref, elle patienta le temps que Goose retourne dans son frigo et lui ramène ce qu’elle avait demandé. Quand il revint, il plaça tout ça dans le fait tout que portait Franck. Elle constata, avec un amusement quelque peu aigre doux, que le sachet portait le nom de Tyrol. C’était donc une habitude… Elle soupira, mais elle n’eut pas vraiment le temps de le pousser jusqu’au bout, son soupir. Goose se planta devant elle et lui colla dans les mains une plaquette de chocolat au lait et au nougat. Elle afficha une mine surprise, avant qu’il n’ajoute que ça ne lui ferait pas de mal. Un sourire s’étira sur un côté du visage de Pedge.

« Je ne me prive de rien et je mange très mal, mais merci beaucoup. Ça fait une éternité que je n’ai pas touché à ça. », dit-elle en tapotant l’emballage du produit. Elle n’était pas du genre à se taper la plaquette sur une soirée, mais plutôt à s’octroyer un carré de temps en temps, pour faire durer le plaisir et pour transformer ce petit croquage sucré en un évènement cocooning. Chacun fonctionnait comme il le souhaitait après tout.

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Mar 1 Mai - 10:51

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Equipe soir:


Après ce voyage en cuisine, Franck et Pedge retournèrent au dortoir de l’équipe. Cette fois, Gallen se trouvait allongé sur son lit, le rideau ouvert, les yeux recouvert par la pliure de l’articulation de son bras. Marta se trouvait plus loin en train de préparer le couvert avec Matty, elle échangeait avec elle de son air tendu. Mais lorsqu’elle remarqua la présence de Franck aux côtés de Pedge, elle jeta un regard noir et très agressif dans sa direction. Une expression chargée de haine, peut-être aussi une forme de jalousie, mais surtout le danger qu’elle ait pu en savoir plus de la bouche de Franck. La technicienne chercha à dissimuler cette sourde émotion qui risquait encore une fois d’éclater puis elle ravala cette amertume pour continuer de disposer les couverts, reprenant sa discussion avec Matty.
Kate était en train de déposer du courrier dans la boite au lettre forgée. Elle sourit en voyant la jeune femme revenir puis alla à sa rencontre.

« Mission accomplie ? » Fit-elle en regardant le contenu du fait-tout.

Elle retira le bloc de glace qu’elle enroula dans une écharpe qui se trouvait sur son lit puis elle se rendit au chevet du chef d’équipe, lui disposant le morceau réfrigéré sur le front. Mais au lieu de l’accepter, le sergent-chef la chassa gentiment avant de diriger des yeux mi-clos sur la texane.

« Tu as oublié de prendre ta radio. Ne te déplace jamais sans elle, même pendant ton quart... »

Il n’avait pas employé un ton de reproche. Il s’était visiblement passé quelque chose durant son absence. Le chef tenta de se redresser en position assise, comme voulant quitter son lit pour traiter du sujet mais Kate l’en empêcha dans une gestuelle de mère poule impliquée. Le visage de Galen se tira davantage sous l’effet de l’incendie qui ravageait son crâne et il abdiqua, retombant lourdement sur son oreiller tandis que l’écharpe gelée se posait sur ses yeux. Il poursuivit, aveugle :

« Le Pôle-com signale que tu es convoquée chez le patron... »

Plusieurs membres de l’équipe s’échangèrent des regards. Harry avait même levé le nez de sa gameboy, il avait muté le son pour ne pas le déranger. Franck parut soudainement inquiet et tourna son regard vers Marta qui l’ignorait clairement, l’histoire de la veille refaisait silencieusement surface mais avec un véritable éclat. C’était dérangeant, tout le monde l’avait enterré et pourtant elle allait leur revenir en pleine figure. Pour quelle autre raison la nouvelle serait convoquée sinon ?
Impassible, Tyrol termina sa phrase après le petit moment de suspens qu’il avait laissé.

« Mais ça ne te dispensera pas de la graille. On surveillera la cuisson pour toi... »

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Mer 2 Mai - 15:55

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La militaire soutint le regard de Martha, dont elle connaissait désormais le secret. Elle ne comptait pas lui dire que Franck lui avait parlé. De toute façon, elle cherchait une approche transversale pour ne pas y aller de but en blanc, et ce ne serait certainement pas pour aujourd’hui. Elle opina positivement du chef à l’endroit de Kate pour lui signifier que oui, la mission était accomplie. Elle délaissa Martha, tout comme cette dernière le faisait, et les propos de Tyrol la cueillirent comme une fleur. Elle arqua un sourcil, en approchant, voulant savoir ce qu’il voulait lui dire pendant son absence. Tout le monde savait qu’elle était partie aux cuisines, et il aurait pu contacter quelqu’un sur une des radios là-bas… Ou même Franck. Elle n’aimait pas les reproches de la sorte, même s’ils n’étaient pas dit sur un ton de reproche justement. En fait, c’était surtout le sentiment d’avoir merdé qui la taraudait et elle détestait ça. Elle attendait, les bras ballants, la suite des évènements. Il lui indiqua, tandis qu’on prenait soin de lui, qu’elle était convoquée chez le patron.

« Ah... », dit-elle simplement. Son visage restait fermé. Plusieurs hypothèses passaient dans son cerveau. Elle doutait fortement, contrairement aux autres ici présents, que l’évènement “tarte dans la tronche” et insubordination de Martha soit au centre de cette convocation. Tyrol avait réglé l’affaire en “famille”, et elle pensait que ça n’irait pas plus loin que ça. Du coup, elle laissa très vite tomber cette hypothèse.

« Merci. », souffla-t-elle en allant vers sa couchette. Elle pouvait aussi mettre au rencard son idée de passer outre la graille du jour. Ils attendraient qu’elle soit revenue. Dommage. Elle tira le rideau, défit son haut, passa une brassière, enfila son uniforme plus règlementaire de technicienne, fit pareil pour le bas, et elle ressortit de sa couchette pour se diriger vers le bureau du patron. Elle commençait à connaître l’endroit, pour sûr.

Autre hypothèse : le colonel voulait savoir comment se passait son intégration dans l’équipe de techniciens. Est-ce que tout allait bien pour elle ? Est-ce qu’elle s’entendait bien avec ses collègues ? C’était-elle faite tailler en charpie par la meute ? Après tout, il l’avait placé dans ce groupe pour leur filer un bouc émissaire, non ? Ce n’était pas ça, et elle le savait au plus profond d’elle-même, mais sa mauvaise foi ne la quittait pas pour le moment. Mais l’hypothèse de savoir si tout se passait bien était pas mal. Pedge reconnaissait que ce serait surprenant venant de Caldwell, mais pourquoi pas. Ou alors, il voulait qu’elle aille voir Sidney, ou bien même c’était lui qui l'attendait ! Elle s’emballait peut-être.

Bref, elle en était toujours à tergiverser mentalement quand elle s’annonça en toquant à la porte de l’officier. Elle se rendit qu’elle avait fait le chemin tranquillement, sans se perdre, et sans vraiment y réfléchir, puisque ses pensées étaient tournées vers autres choses, comme, par exemple, les raisons de sa venue ici.

« Bonjour, vous vouliez me voir mon Colonel. », demanda-t-elle après s’être mise au garde à vous comme il se devait.

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Jeu 3 Mai - 8:19

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L’une des hypothèses de la jeune femme semblait s’être matérialisée. Elle se trouvait au garde à vous devant Caldwell et Sidney installés sur les confortables fauteuils en cuir autour de la table basse. A en juger par les petites piles de livres aux couvertures usagées, ils s’échangeaient probablement des romans et autres récits encore plus anciens qu’eux. Sidney avait salué Pedge d’un discret signe de tête, de son éternel apparence paternaliste, alors qu’il tenait un ouvrage un peu plus récent entre les mains intitulé en français “Point Blanc”. La traduction en Américain se trouvait juste en dessous.

« Bonsoir lieutenant, repos. » Corrigea poliment Caldwell.
« Mademoiselle Allen... » Ajouta Sidney d’un signe de respect.

Il mit le livre de coté puis entama une nouvelle pile, recherchant visiblement un ouvrage à son goût. Le colonel faisait la même chose, chassant les récits visiblement axés sur la guerre pour des thrillers policiers du dix-neuvième siècle. Il inclina la tête vers le bas, le permettant de fixer la jeune femme sans être gêné par ses verres progressifs. Il l’invita à les rejoindre en lui présentant le siège d’en face.

« Ce n’est pas une convocation de recadrage, soldat. Détendez-vous. »
« Est-ce possible avec le plus vieux loup du vaisseau ? » Fit Sidney d’un air malicieux tout en feuilletant les premières pages d’un roman nommé “La Valkyrie”. « Je serais très étonné que mademoiselle Allen ai vécu une quelconque expérience officieuse dans cet endroit... »
« Certes ! » Répliqua l’officier d’un ton agacé. Il ignora volontairement le rire silencieux de Sidney pour s’occuper du soldat assis en face de lui et hocha la tête. « Les procédures administratives ont été complété. Vous êtes officiellement détachée au service technique du Dédale pour renforcement des effectifs. »
Il sortit une enveloppe qui se trouvait sous l’un des livres qu’il lui tendit.
« Votre ordre de mission. » Il posa son ouvrage et se redressa pour l’analyser, croisant les mains. « Le CODIR étant fidèle à lui-même, vous vous doutez que cette mutation temporaire s’assortit de quelques conditions. A savoir qu’il vous est possible à tout moment de quitter le service pour retourner à vos obligations sur Atlantis. Tous les excédents d’heures vous seront crédités pour récupération obligatoire à la fin des travaux... »
Il pointa son épaule meurtrie par le coup de feu tiré par Méda’Iyda. Il avait visiblement été informé de ce détail qu’elle avait omis de préciser.
« C’est l’ordre de votre médecin traitant. Il vous somme également de vous faire contrôler régulièrement. »

L’officier prit un livre que Sidney lui tendit, il était visiblement placé dans la mauvaise pile.

« On m’a également rapporté que votre intégration avait été quelque peu...mouvementée. » Fit-il en appuyant le dernier terme. « Le genre d’incident que je ne tolère pas sur mon navire. Qui plus est à l’encontre d’un militaire présent de son plein gré. Vous voulez en parler ? »

Le psychologue continuait de farfouiller dans les livres, n’usant pas de gestes qui auraient pu témoigner d’une quelconque indifférence. Mais il veillait également à ne pas fixer la jeune femme avec insistance. Sous la requête de Caldwell, il avait accepté de rester à cette entrevue pour vérifier les réactions du lieutenant afin de déterminer si elle avait subi de nouvelles atteintes à sa psychée déjà bien malmenée. Rien n’échappait à Caldwell dans ce vaisseau. Et il n’acceptait pas les actes de violences, encore moins les coups portés contre un “invité” dont la santé n’était pas au beau fixe. Le colonel n’avait pas l’intention de partir en croisade ou de travailler la texane, raison pour laquelle il ne l’avait pas planté sur le siège de son bureau pour la soumettre à son regard inquisiteur. Il lui offrait l’opportunité de relever l’infraction si c’était son désir.

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Lun 7 Mai - 13:20

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Pedge salua donc les deux hommes présents dans la pièce. Elle s’attendait, comme le démontrait ses hypothèses élaboraient en chemin, à voir les deux compères réunis. C’était donc un débriefing informel, ou quelque chose comme ça. Néanmoins, la présence de Sidney n’était pas pour la rassurer, de même que l’information comme quoi ce n’était pas un entretien de recadrage. Elle ne se détendrait pas, préférant rester maîtresse d’elle-même. Elle n’oubliait pas qu’il y a deux jours, elle était en pleurs dans ce bureau en exigeant qu’on accepte sa démission. Elle se demandait, et c’était surtout de la parano mal placée, si le titre du roman du psychologue était un message en soi. Martha pouvait apparaître comme une Valkyrie et c’était peut-être là le motif de sa visite.

Ce serait étonnant, mais soit. Elle prit place, bien raide, dans le fauteuil faisant face aux deux hommes. Elle opina du chef, se doutant fortement qu’il l’ait fait venir ici exprès pour lui dire que les “trucs” administratifs étaient en règles. Elle n’en doutait pas une seconde. Elle attrapa l’ordre de mission et ouvrit l’enveloppe pour l’extraire.

« Je ferai contrôler dans ce cas. Et je compte bien aller jusqu’au bout de mon service à bord. », dit-elle simplement, ne voyant pas d’objections à formuler pour tout ce qui était écrit et dit.

Pedge suivit le mouvement du livre qui passa d’une main à l’autre, tout en essayant de conserver une attitude neutre et en le faisant l’air de rien. Et la suite arriva. De toute façon, Steven Caldwell entendait tout ce qu’il se passait sur son rafiot. C’était comme-ça, elle allait devoir s’y faire. Ce n’était pas sa tronche tuméfié sur la pommette qui allait contredire les propos du colonel, mais Pedge ne souhaitait pas spécialement s’étendre sur le sujet.

« Ce n’est pas toujours évident de s’intégrer dans un groupe qui a déjà ses habitudes mon Colonel, et qui vient de perdre un membre dans l’attaque dont je me jugeais responsable pas plus tard qu’avant hier. »

Le sous-entendu était clair, et pouvait laisser penser qu’elle estimait qu’il l’avait placé là à des desseins plus sombres. Certes, elle avait bien discuté avec Tyrol, en allant dans le sanctuaire, puis elle avait réfléchi, et elle ne pensait pas que le Colonel ait voulu l’envoyer au casse pipe pour se faire justice. Néanmoins, la nuance était là. Elle se “jugeait” responsable. Le verbe était au passé. Son avis avait-il changé ? Possible. Même en deux jours, son statut de coupable/victime évoluait.

« L’affaire est réglée. Par contre, je ne garantis pas que mon intégration se déroule bien si j’arrive en retard pour le repas que je suis censée préparer. », ajouta-t-elle, faisant preuve d’un humour pince sans rire pour le coup. Après tout, c’était une rencontre informelle et qui n’était pas du recadrage, elle pouvait bien laisser passer une boutade l’air de rien, avec son air neutre.

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Jeu 10 Mai - 13:29

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Le trait d’humour fît sourire Sidney et il leva le nez pour la regarder d’un air bienveillant. Il avait cerné la jeune femme depuis sa consultation officieuse et savait bien qu’elle n’était pas du genre à régler ses comptes en haut lieu. L’affaire était réglé, ou plutôt, elle allait gérer ça elle-même comme une grande, sans l’aide du vieux loup. C’est cet élément de fierté, qui ne tournait pas à l’arrogance, qui le faisait également sourire. Il voyait opérer en ce soldat un changement depuis leur première rencontre et il était même soulagé de voir, sur son non-verbal et au travers de sa nervosité, qu’elle avait pris le chemin d’une bonne convalescence. Cela ne signifiait pas pour autant qu’elle était sortie d’affaire mais c’était très encourageant. Pedge n’était pas perdue et il semblait qu’elle voyait son intégration comme un nouvel objectif, un nouveau projet dans lequel elle s’investissait. Si on prenait en compte son comportement, d’après les dires de Caldwell, où elle participait par rédemption, empreinte de détresse, il semblerait qu’elle avait maintenant changé de perception. Elle poursuivait sur un décors sensiblement différent : le challenge.
C’était très encourageant.

De son côté, Caldwell déduisait qu’elle s’était dénoncée. Déjà parce qu’il ne voyait que ça pour que ses soldats, pourtant si carrés, réagissent de la sorte. Mais également parce que ce n’était visiblement pas dans la nature du lieutenant de vivre parmi cet équipage endeuillé en leur cachant une “responsabilité” qu’elle s’octroyait par punition.
Les traits de l’homme s’étaient néanmoins durcis sur sa petite blague, faisant de lui l’inverse de l’émotion affichée de Sidney, alors qu’il la considérait un moment en silence. Il était tenté de lui dire que tout le monde avait perdu dans l’affaire mais il faisait confiance à sa première stratégie. Celle que Sidney avait validé en tant qu’ami. Celle qui visait à lui faire prendre conscience qu’on ne pouvait pas se tenir responsable de fait de guerre de cette importance. Et encore moins contre un ennemi qui avait su vaincre un peuple comme les Anciens il y a dix millénaires.

« Nous serons brefs dans ce cas. Patrick ? »
Le psychologue remercia le colonel d’un signe de tête et commença :
« Mademoiselle Allen. Peut-être avez-vous été informé que le Dédale avait subi un abordage par l’ennemi au cours de la dernière mission. »
Il parlait sereinement en employant un ton qui excluait toute recherche de responsabilité chez elle.
« Avec l’autorisation du colonel, j’ai pour projet d’ouvrir un groupe de parole accessible à l’ensemble de l’équipage. Cela permettra d’assurer la stabilité psychologique de notre personnel. Car outre les éléments qui ont été directement en contact avec l’ennemi, et qui auraient pu en sortir impactés, il ne faut pas négliger le reste de nos collègues. »
Il énuméra sur ses doigts mais en vulgarisant forcément ses propos. Pas question d’abrutir le lieutenant de termes pompeux pour se justifier.
« Les doutes qui peuvent s’insinuer, les histoires enjolivées de manière plus néfastes, la peur qui se répand, le sentiment d’intrusion dans le foyer que l’on pensait inatteignable. Le besoin d’en parler, de rechercher simplement du soutien, plutôt que d’être aperçu faisant le siège de mon cabinet. Cet outil est parfaitement adapté pour répondre à nos besoins. Et il en serait d’autant plus performant s’il était encadré par un vétéran tel que vous... »
Il laissa sa phrase en suspension, tout en la considérant, comme le faisait Caldwell, avant de préciser.
« Au delà du sentiment de culpabilité que vous pourriez ressentir, songez que vous seriez d’une aide inestimable et de bon conseil pour toutes ces personnes. D’abords en tant que combattante ayant déjà résisté à cet ennemi, mais également parce que votre nom circule déjà dans ce vaisseau, pour être la militaire ayant rejoint l’équipage technique pour l’aider aux réparations. »
« L’organisation reste encore à être discutée avec le chef Tyrol, suite à vos obligations parmi les techniciens, mais je trouve la proposition de Sidney raisonnable. Êtes-vous intéressée, soldat ? »

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Jeu 10 Mai - 17:52

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Pedge observait sans observer les deux protagonistes qui lui faisaient face. Autant l’un portait la bienveillance sur lui, autant l’autre portait la rectitude de son poste. L’un semblait doté d’humour, l’autre pas, et c’était clairement lisible sur leur visage quand elle fit sa petite blague. Bien entendu, son cerveau humain se focalisa sur la trombine sombre de Caldwell et l’espèce de quiétude intérieure qui était sienne depuis quelques secondes suite à son trait d’humour s’envola, et elle décida de rester factuelle et directe. Elle ne savait pas quelles déductions faisaient l’un et l’autre, chacun devant s’attarder sur sa spécialité : analyse de la santé mentale pour Sidney, et analyse de la posture militaire pour Steven. Qu’importe, si elle devait se soumettre à ce genre de jugement, elle le ferait, puisqu’elle était là pour ça. Dans l’armée, on était toujours jugé, toujours critiqué, parfois encouragé, mais la plupart du temps, les soldats marchaient aux bâtons et à la carotte, rarement aux caresses et aux bonbons.

Pedge tourna son regard vers Patrick alors que Steven lui donnait la parole. Elle mobilisa son intellect et sa pleine conscience pour écouter activement ce qu’il allait dire, puisque le sujet semblait important. Pedge acquiesça quand il émit l’hypothèse qu’elle avait été informée d’un abordage. Effectivement, elle le savait, plus encore depuis les confidences de Franck ce matin. Il continua, lui expliquant qu’il comptait mettre en place un groupe de parole. Sans trop s’en rendre compte, elle savait ce qu’il allait lui demander. Pourquoi ? Parce qu’elle avait commencé à semer des graines ici et là pour que la parole se délit, notamment avec ce même Franck, au sujet de Martha. Devait-elle se défiler alors qu’elle conseillait à l’homme de faire face pour son amie ?

Elle resta de marbre quand il ponctua son énumération et sa demande. Ils avaient besoin d’un vétéran tel que elle… Elle était donc un vétéran ? Certainement maintenant, avec toutes les missions qu’elle avait effectué et sa connaissance de l’ennemi, qui allait presque au-delà de l’intime… Elle restait de marbre, mais elle turbinait à l’intérieur. Qui disait groupe de parole, disait prise de parole, disait sentimentalisme, disait larme, disait honte, disait espoir, bonheur, quiétude, soulagement, disait tout simplement : émotions.

Emotions…

Un grand mot pour Pedge qui n’était pas la plus qualifiée pour toute ces conneries liées à son cortex limbique. Elle sentait que le psychologue n’avait pas fini son petit monologue présentatif, aussi prit-elle sur elle de ne pas répondre tout de suite, et de continuer à réfléchir tout en écoutant la suite. Et la suite vint, effectivement.

Pedge ne savait pas que penser de tout ça. En elle, sa fibre aidante se disputait à son sentiment de culpabilité toujours présent, et à sa volonté de fuir ces gens. Pourtant, elle était qualifiée pour cela. Formatrice, elle n’avait pas peur de prendre la parole, de s’affirmer, mais là, elle n’était pas qualifiée pour diriger un groupe de parole, surement pas… Elle laissa quelques secondes flotter dans l’air, n’offrant aucune réponse spontanée. Bien au contraire.

« Je ne sais pas… » Elle pourrait être flattée que son nom circule dans le vaisseau, mais elle n’en tirait aucun prestige ou gloire personnelle. Elle s’en moquait en fait, et elle ne comprenait pas ce qu’elle avait de si exceptionnel pour ces gens. « J’ai peur de ne pas être à la hauteur, je n’ai pas de compétences particulières dans ce domaine là. » Elle était hésitante. L’hésitation ne faisait pas souvent partie du vocabulaire pour décrire Pedge Allen. Pourtant là, elle ne savait pas quoi répondre. Elle n’avait pas d’arguments valables pour refuser, mais elle sentait qu’elle n’en avait pas plus pour accepter. Bref, c’était un peu compliqué dans sa tête. Elle voulait dire oui, et dire non à la fois, l’inverse étant vrai aussi.

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Jeu 17 Mai - 12:15

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Equipe soir:


« Un groupe de parole repose sur la libre expression, l’échange et l’écoute d’une problématique commune. » Fit Sidney d’un ton rassurant. Il lui offrit un sourire qui se voulait apaisant, lui laissant déduire qu’il ne s’agissait pas d’une obligation ni d’une corvée. Il précisa : « Cela vous demandera plus d’investissement et d’ouverture d’esprit que de compétences professionnelle. Voyez cela comme une participation volontaire, un partage de votre expérience qui bénéficiera à l’ensemble. »
« Ce sera encadré comment ? »
« Je serais présent, bien entendu, pour orienter et veiller à ce que le débat ne déborde pas. Que l’échange demeure sur un registre bienveillant. Votre participation sera une source de stabilité et d’apaisement. »
« Si vous l’acceptez... » Corrigea subitement Caldwell. « Je ne vous ai pas intégré pour que vous soyez corvéable à merci sur ce sujet particulier. D’autant plus que vous n’y êtes pas indifférente. Le choix vous appartient, Allen, vous pouvez nous donner votre réponse plus tard après avoir mûri votre réflexion. »
« C’est bon, j’accepte. », dit-elle d’un coup. C’était impulsif. Si elle réfléchissait, elle allait trouver mille prétextes pour ne pas le faire, et elle ferait quand même car ce qu’elle n’aimait pas pratiquer, elle le faisait par esprit de contrariété avec son cerveau, car cela la rendait plus forte. Elle avait baissé les yeux en disant ça, marquant très bien le fait qu’elle faisait ça sur un coup de tête. Elle aurait le temps d’y réfléchir ensuite avant que ça ne se mette en place. Mais elle ne pouvait pas faire un sermon à Franck et ensuite se sauver quand on lui demandait un coup de main. Et puis, ce serait une bonne façon d’avancer, de passer à autre chose, de se positionner en vétéran comme ils disaient. Elle pourrait prendre sur elle, et surmonter l’épreuve avec les autres, en les aidant, et elle sortirait de son statut de victime… mais aussi de coupable. « J’accepte. », répéta-t-elle en relevant les yeux comme si elle avait déjà pesé le pour et le contre.

Le colonel l’avait fixé longuement. Il secoua négativement la tête avant de déclarer de sa voix rude :
« Pas tout de suite. Ce n’est pas un challenge, soldat. Alors prenez le temps d’y réfléchir... »
L’officier estimait que la jeune femme s’interdisait tout refus sous peine de s’accuser de faiblesse. Il n’y voyait pas forcément clair dans son cheminement de pensée mais la réponse donnée sur l’impulsion du moment lui semblait trop peu réfléchie pour être prise en compte.
Sidney semblait également du même avis. Il était néanmoins beaucoup plus diplomate.
« Peut-être pourriez vous me rejoindre demain en fin d’après midi et me donner votre réponse à ce moment là ? Nous pourrons alors débuter cette première réunion ensemble. »

« D’accord. Vous aurez ma réponse définitive demain en fin d’après-midi alors. », dit-elle avec aigreur. Sa décision était déjà prise, et elle n’aimait pas se prendre un retour de soufflet du Colonel, surtout son allusion au challenge. Non, s’en était pas un. C’était une corvée de son point de vue, mais elle ne pouvait pas se défiler. Et même si elle pensait en ces termes, au fond d’elle, elle savait qu’elle se reconstruirait également en passant par là. Elle se leva pour saluer les deux hommes, en étant très protocolaire avec le colonel. La discussion était close, et elle se retourna pour prendre congé et retourner aux fourneaux.

Caldwell répondit au salut militaire. Mais au moment où Pedge allait les quitter, il ajouta d’un ton particulièrement neutre, en la fixant dans les yeux :
« Une dernière chose, lieutenant : remplacez-moi ce miroir cassé dans les sanitaires du pont douze. Et trouvez-vous un endroit plus discret la prochaine fois...c’est compris ? »

Pedge s’était retournée en entendant le colonel annoncer qu’il avait une dernière chose à dire. Elle le toisa dans les yeux, alors qu’il poursuivait son propos. La jeune femme était déjà blême, et si c’était encore possible, son visage pris des teintes encore plus blafardes tandis que son coeur prenait des tours. Merde, le vieux singe savait que c’était elle qui avait cassé le miroir, et il savait aussi comment et avec qui… Ses yeux s’était légèrement agrandis sous l’effet de la surprise, et elle balbutia un :

« Oui mon colonel. C’est bien compris mon colonel. » Elle avait envie de disparaître sur le champ, aussi demanda-t-elle : « Puis-je disposer ? ». Elle avait presque repris la maîtrise d’elle-même sur cette dernière demande.
« Faites. » Répondit simplement Caldwell.
« A demain mademoiselle Allen. »

Plus tard, lorsque Pedge revint sur les quartiers de l’équipage technique du pont six, elle vit soudainement Harry débouler du sas ouvert en riant. Il était excité comme une puce, sur le point d’exploser en pression, et s’arrêta in extremis devant le lieutenant. Un peu plus et il la renversait au même titre que cette porte qui avait percuté le front de Frank. Il écarquilla des yeux en ayant le sourire du mort en sursis et, avant même qu’il ne puisse lui dire un mot, une énorme masse lancée à vive allure sortit du même sas pour le percuter avec une telle brutalité qu’il s’envola littéralement. La gameboy qui ne le quittait jamais semblait être le seul élément qui resta sur place, volant avec un heureux hasard dans les bras d’Allen pour y trouver refuge. Le jeu n’était pas sur pause et Sonic attendait patiemment qu’on lui donne ses ordres pour poursuivre le niveau. Le musique donnait à la scène un air encore plus absurde. Peter venait de lui faire un plaquage digne des plus puissants des rugbymans. Lancé à une telle allure, il avait carrément arraché Harry du sol et l’avait emporté dans sa chute en tombant lourdement sur le sol de la coursive. Mais après son cri de douleur et de surprise, l’homme se mit à rire en essayant d’échapper à son agresseur.

Peter se redressa, il regarda un instant Pedge en émettant son éternel grognement suivi du machouillement de cigare, puis il agrippa la cheville d’Harry de sa grosse main pour le pendre par un pied. L’homme ricana de plus belle en se retrouvant la tête en bas, quelques objets tombant de ses poches, alors qu’il battait des bras.

« Eh...eh non ! T’es pas cool mec !!! Tu devrais être de mon coté... »

Peter refusa d’un grognement mécontent et changea sa prise de main, de sorte que le visage à l’envers d’Harry était désormais dirigé vers l’entrée du sas, là où Marta déboucha d’un pas rude et colérique. Elle avait également un air hilare et pratiquement sadique qui se désagrègea quelque peu en haine en découvrant l’invité gênante.

« Ah, la pétasse est de retour. » Déclara-t-elle d’un ton acide mais peu sérieux. « Tu fais quoi ? Tu m’aides à récupérer mes sous-vétements ou tu continues de tirer les vers du nez de mes potes pour me balancer au vieux ? »

Elle s’agenouilla sans attendre la réponse pour approcher son visage d’Harry. Celui-ci essayait de faire cesser le mouvement de balancier en ajustant ses mains sur le sol.

« Rends moi mon string ! » Lâcha-t-elle sur un ton menaçant.
« Pourquoi, tu en as besoin ? Tu veux plaire à “petasse” ? » Répondit Harry d’un ton hilare. Son regard alla sur Allen et il lui fit un clin d’oeil, le genre à lui faire comprendre qu’il n’était pas sérieux sur l’insulte.
« Ca te plairait, mon petit pervers, hein ? » Elle s’énerva. « Je sais que c’est toi qui a filé le couleur léopard à Amber la dernière fois. Je l’aimais beaucoup celui-là !!! »
« J’vois pas du tout de quoi tu veux parler !!! » Lâcha l’homme d’un ton qui indiquait exactement l’inverse.
Peter remua les pieds d’Harry en grognant, comme pour lui faire comprendre qu’il n’y aurait pas de rattrapage.
« Ah ouais ??? »
La viking eut un sourire parfaitement sadique.
« A ton avis, il se passe quoi si je demande à Peter de te lâcher d’un coup ? Je vais pas donner cher de ta jolie petite gueule d’ange, t’as pris du poids ces derniers temps tu sais ? Ca compte pour la chute ça ! »
« Euuuuh nan ! Là c’est pas drôle ! C’est de...l’agression ! » Il fixa Pedge d’un regard suppliant. « Eh sérieux, lieutenant, aide-moi, je suis innocent là ! Je faisais que rendre un service à une dame dans le besoin et... »
« Ferme-là, tu parles à ma pétasse privée là et c’est une femme : elle t’aidera pas, petit vicelard. » Elle lui pinça les cheveux au niveau de sa tempe, un endroit bien sensible, et commença à tirer de plus en plus fort. Harry se mit à rire nerveusement sur le coup de la douleur, ne voulant visiblement pas quitter la connerie. Ca semblait plaire à Marta qui agissait dans le même esprit de bêtise et de duel parfaitement puéril. Un vrai jeu de celui qui pisserait le plus loin en somme...sauf que la viking avait Peter pour avantage.
« RENDS MOI MON STRING ! » Gueula-t-elle de façon tyrannique. Quelques rires s’élevaient du sas ouvert, il y avait du public dans le dortoir.
« NAN ! Lieutenant, à l’aide !!! »

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Jeu 17 Mai - 16:45

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Pedge était en train de réfléchir à son entrevue avec Caldwell et Sidney. Elle cogitait sérieusement sur l’ensemble de l’entretien : la proposition de mener un groupe de parole ; le miroir. Les deux réflexions avaient du mal à coexister ensemble dans son cerveau puisque l’une et l’autre n’étaient pas d’un sujet similaire. Elle irait réparer ce miroir, bien qu’elle ne savait pas comment elle pourrait s’y prendre, ni même si elle pouvait en trouver un similaire quelque part… Peut-être à l’intendance. Elle qui était désormais une technicienne, elle devait bien avoir accès au stock de pièce détachée. Bien entendu, elle demanderait au gestionnaire de stock de retirer le prix de ce miroir sur sa solde, si c’était faisable, sinon elle s’arrangerait avec la comptabilité pour qu’elle puisse dédommager ce qu’elle avait cassé bien malgré elle. Cette conclusion ainsi faite, elle réfléchissait au groupe de parole sur les Wraiths. En sa qualité de vétérante, elle disposait d’une expérience reconnue qui lui permettrait de répondre aux questions, et de pousser les gens qui seraient présents à ce groupe de parole à communiquer sur le sujet, lui donnant certainement un statut légitime. Elle ne se voyait pas du tout dans cet exercice, mais peut-être qu’elle en tirerait quelque chose.

Elle en était à se demander quoi quand Harry déboula du sas pour s’arrêter in extremis devant elle. Elle toisa, un peu interrogative dans ses prunelles, et avant qu’elle ne puisse prendre contact avec la réalité, Peter déboula lui aussi pour le plaquer avec violence sur le sol. Ils lui passèrent tous deux sur le côté, et elle eut juste le temps de faire un pas latéral pour éviter de se retrouver sous les deux hommes. Par réflexe, elle rattrapa la gameboy du type qui venait de se faire plaquer, pour lui éviter qu’elle ne tombe à son tour et ne se brise. Peter s’était déjà redressé, il grogna, et souleva Harry par un pied pour le suspendre la tête en bas. Il avait une force phénoménale ce mec ! Et l’autre qui se bidonnait, sur l’air de Sonic, c’était grotesque. Interdite, la jeune femme se demandait ce qu’ils foutaient et avant qu’elle ne puisse ouvrir la bouche, Harry s’exprima juste avant que Marta n’arrive. Automatiquement, Pedge qui avait les mains au niveau de son buste pour avoir rattrapé la console, les ramena le long de ses flancs, ne tenant plus que par la main gauche l’accessoire vidéoludique du malheureux suspendu. Elle se ferma, se prépara à se défendre, et la laissa venir. Bien entendu, elle récolta d’un nouveau surnom.

Elle ne comprenait pas ce qu’elle voulait dire par “récupérer ses sous-vêtements”, et elle ne répondit rien, se contentant de la toiser méchamment. Mais Marta s’agenouilla, n’en ayant rien à foutre de sa rivale du moment. Et elle lui demanda son string. Pedge fit une moue. Ainsi donc, l’autre lui avait piqué sa culotte. Génial. S’ensuivit d’un dialogue un peu ubuesque, où elle fut qualifiée par deux fois de “pétasses”, ce qui n’était pas pour lui plaire. Elle nota au passage le pronom possessif de Marta et celui-là lui fila une drôle de sensation. Elle ne pensait pas qu’il y avait un caractère sexuel là dessous, bien qu’avec une fille comme Marta et son look un peu original, on pouvait se demander quelles étaient ses pratiques normales du cul, et Pedge pariait franchement sur quelque chose d’un peu dominateur. Qu’importe, elle n’aimait pas spécialement qu’on la traite de la sorte, mais le reste de la scène était tellement absurde qu’elle ne répondit rien, de peur de briser cet instant de complicité apparente dont ils avaient tous certainement besoin. Au final, elle aurait aimé revenir ensuite, pour les laisser profiter ensemble. Le “lieutenant”, comme le disait si bien Harry, n’était pas des leurs. Elle était justement le “lieutenant”. Pas une technicienne, pas une première classe, mais un officier, une huile, une femme du corps action de l’armée.

Pedge fit un rictus quand l’autre l'invectiva de l’aider, et elle se détourna des trois compères en lançant un :
« Faut jamais piquer le doudou d’une conasse Harry, c’est la règle. Débrouille maintenant. »

Pas de raison qu’elle soit polie pour parler de celle qui la qualifiait simplement de “boulet”, “pétasse” et autres sobriquets. Elle ne voulait pas envoyer quelque chose de plus agressif pour ne pas briser ce moment entre eux. C’était une forme de camaraderie bon enfant, et elle ne voulait pas foutre le bordel dans cet équilibre précaire. Elle connaissait ce genre de jeu, qu’elle pratiquait à sa façon. C’était une forme de décompression, d’union de l’équipe, de sentiment d’appartenance, et elle l’avait déjà expérimenté dans les multiples unités où elle avait servi, mais pas là. Là, elle n’était que la passagère d’un navire qui avait déjà tout son équipage, et elle n’avait payé sa traversé qu’en acceptant de rendre service à bord. Ensuite, le navire continuerait sa route sans elle.

Elle espérait donc en repartant dans la pièce qu’elle n’allait pas provoquer l’ire de Marta, puisqu’elle était restée quand même assez neutre, usant simplement d’un surnom “affectif” pour parler de cette dernière. Quelque part, elle prenait partie pour elle en refusant d’apporter son aide à Harry, et en plus, elle avait fait de l’humour pince sans rire en répondant cela, signe qu’elle mettait de l’eau dans son vin, et qu’elle participait sans se mouiller, pour ne pas s’engager dans cet état d’esprit. Elle alla poser la gameboy sur la table et elle repartit vers ses fourneaux, puisqu’elle était toujours de corvée de graille aujourd’hui.

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Lun 25 Juin - 10:40

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Equipe soir:


The pilot passait sur le jukebox avec un bon rythme.
Toute l’équipe était présente et s’occupait à différentes tâches. Les rires avaient dû venir de Lipton, Kate et Matty qui se trouvaient juste à coté. Matty était assise sur un tabouret, le dos bien droit, un linge autour de sa nuque. Ses cheveux mouillés étaient bien tirés et Lipton se trouvait dans son dos en train les couper. Sa gestuelle trahissait un passé professionnel de coiffeur et il s’appliquait très attentivement sur sa tâche. Kate, quant à elle, se tenait en face d’eux, à califourchon sur une chaise, posant ses mains sur le dossier pour supporter un miroir récupéré. Elle trépignait des pieds, observant la coiffure qui se matérialisait avec des étoiles dans les yeux. Carwood présenta un chignon qui serait cerclé de deux mèches partant du front pour soutenir l’arrière, ça éclairait le visage de la technicienne qui s’observait par le biais du miroir. Et même si ce n’était pas réglementaire, ça rendait vraiment bien. Kate trépignait tellement que le miroir tremblait, gênant Lipton qui le stabilisa calmement d’une main, comme s’il avait l’habitude de la voir agir comme ça à chaque fois qu’il coiffait son amie.

« Je suis trop jalouse ! Je peux te scalper et me faire une perruque ? »
« J’irai jusqu’à t’offrir mon rein. Alors avoir la boule à zéro quelques temps... »

Kate rigola en lui faisant un clin d’oeil.
Le coiffeur de fortune vit Pedge et lui sourit, faisant claquer deux fois ses ciseaux avant de poursuivre un joli dégradé. Un peu plus loin, le chef Tyrol était assis à table avec Eugène, ils discutaient tout en notant des informations sur un calepin, le forgeron semblait demander des matières supplémentaires et organiser les lignes de commandes. Le sergent avait encore les yeux mi-clos mais il donnait l’air régallardi. Machouillant une barre de réglisse entre ses dents, comme s’il tenait un cure-dent, il lui répondit et lui montra un plan technique.

Donald et Frank, quant à eux, se trouvaient aux fourneaux. Ils avaient pris les devants en lui faisant bouillir de l’eau et en faisant chauffer les poêles. Pedge n’échapperait pas à son devoir de graille mais, comme les filles le lui avait appris, les collègues étaient toujours là pour l’aider un peu. Frank mit un coup de coude à son ami en voyant Pedge entrer dans le dortoir et il ricana avant de s’approcher, un tablier dans la main. L’étoffe était vieille et usée, effilée par endroit, avec de la dentelle ternie. Pour un peu, on en aurait eu le cliché du tablier des années cinquante, c’était le même que portait Peter la veille. On lui passa la corde autour de son cou.

« Bon courage, conchita ! »
« Et ça a intérêt de valoir le coup ou on te fout de corvée demain aussi ! » Ajouta Frank

Le temps que la jeune femme s’applique en cuisine, Marta et les deux hommes étaient revenus dans le dortoir. La viking n’avait pas relevé la répartie de Pedge, elle en avait même sourit, trouvant dans sa résistance de quoi en jouer encore plus. Elle avait les joues rouges, mettant un coup poing sur l’épaule d’Harry, tout en le menaçant de le jeter dans la fosse sceptique du croiseur s’il ne lui remboursait pas les deux dessous qu’il lui avait volé.

Ils déplacèrent les tables et mirent ensemble le couvert, si bien que tout était prêt. Les poètes du cambouis s’installèrent naturellement à table lorsque le repas fût prêt. Matty était ravie de sa coupe de cheveux et elle s’était faite deux tresses qui remontaient sur les flancs de sa tête pour encercler le chignon. Elle était ravie du résultat et elle en parlait avec Kate.

Comme d’habitude, Gallen se tenait en bout de table comme le patriarche, profitant de la bonne ambiance qui gagnait en intensité. A l’image même de la vieille, ils formaient des petits groupes épars en discutant, en rigolant, en se chambrant. Pedge eut donc son petit lot de remarques et de blagues sur ses talents de cuisinière. Pour accompagner ça, Eugène offrait sa tournée de bière dénaturée.

Sur le côté gauche, Marta travaillait Harry au corps pour connaître le fond de l’affaire. Elle ne le lâchait pas depuis le début de la soirée, bien soutenu par Franck, et l’homme finissait par rougir du vocabulaire cru et très direct de sa victime. A force d’hypothèse tout aussi osée que tirée par les cheveux, le pauvre bougre semblait sur le point de vendre la mèche.
« Non mais tu les offre à Amber pour qu’elle les mette ? C’est dégueu !!! Tu te vois emprunter les caleçons de tes camarades toi ? »
« C’est pas pour ça...je suis pas si malsain ! »
« Tu as quand même fouillé le compartiment secret de mon casier pour me voler deux strings. Si c’est pas malsain ça !!! Allez accouche ! »
« Ouais accouche, on veut savoir ! » Fit Kate avec intérêt. Matty hochait la tête.
A force, tout le monde était attiré par le grand secret du technicien, sauf Peter dont le sujet le rendait aussi rouge qu’une tomate. Il préférait avoir le nez plongé dans son assiette qu’il terminait avec un grognement géné.
Le sourire d’Harry s’élargit sous la possibilité de leur avouer le délire mais il se ravisa et chercha à marchander. Il se mordit la lèvre et regarda les deux autres filles, puis Pedge, avant de leur dire :
« Si je balance, vous me donnez les vôtres ? »
Les deux filles ricanèrent, presque choquée, et Matty répondit en premier :
« Oh ! Mais tu nous prends pour qui ?!? »
« Allez quoi !!! C’est la féminité, ça fait partie de votre nature, la séduction, les trésors cachés ! »
« Tu es dingue ! »
« On ne peut plus rien pour toi là, il faut arrêter les films adulte, tu as pas le coffre pour supporter ! »
Harry se prit une volée de boutade qui fit monter les rires par contagion. Tout le monde tentait de connaître le fin mot et Tyrol mangeait tranquillement en profitant du spectacle. Il adorait ces moments de convivialité. Harry leva les mains, il n’en pouvait plus, préférant abdiquer. Il répondit :
« Bon ok ok ! Mais sérieux, les filles, aidez-moi à en trouver, c’est important ! »
Un gros silence se fit, le suspens était à son comble, Harry était rouge et il se malmenait la lèvre avant de lâcher l’énorme bombe :
« Soixante-cinq ans, ça se fête ! »

Il n’y avait qu’un seul membre d’équipage ayant cet âge et tout le monde le connaissait. Marta fit de grand yeux, la bouche grande ouverte, alors qu’elle criait de surprise. Elle plaqua ses deux mains contre sa bouche avant d'agripper l’avant-bras d’Harry et de s’écrier :
« HARRY ! TU ENVOIES MES STRINGS AU VIEUX ?!? »
L’homme hocha la tête et il déclencha l’hilarité générale. Marta n’avait plus l’air de la victime aigrie et haineuse d’hier, elle était occupée, son attention tournée vers ce moment complètement tordu et perché.
« Mais t’es fêlé ! Il va me retrouver !!! »
« Hé, je suis que le fournisseur moi ! C’est une idée de Vicky et de Milla, une cartographe. Les filles envoient les dessous au vieux pour son anniv, oui. Amber se charge de la collecte et elle enverra le carton depuis Atlantis. »
Nouveau éclat de rire. Tyrol était rouge de honte et secouait négativement la tête, la fourchette appuyant le signe, alors qu’il annonçait :
« Je n’ai jamais eu connaissance de cette conversation, je ne couvrirai personne ! »
Harry ricana avant de continuer son histoire :
« Bon, je vous rassure, Mandy est dans le coup. Le carton reste dans son labo et elle va nous traiter tout ça, pas d’ADN, pas d’empreintes, rien ! Alors à moins que l’une des collègues est venue faire du pole-dance dans le bureau de l’ancien ! »
« Harry, t’es vraiment ravagé comme mec ! »
« Vous me donnez les vôtres maintenant ? »
”NAN !!!!” répondirent toutes les femmes en un unique cri outré. Le préjugé de l’homme en la matière était effarant mais c’était comme un frère qui demandait un don aux frangines de la section. Elles refusaient d’être dans cette combine tordue.
« Pedge !!! » Il eut un regard suppliant. « Je suis sûr que tu es une furieuse sous ton bouclier ! On veut juste finir le carton ! Tu as de quoi ??? »

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Lun 25 Juin - 16:42

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Retour à la réalité de la vie commune d’une section. Pedge n’était pas mécontente de revenir ici, plutôt que d’être dans le bureau du grand manitou. Elle allait devoir se rencarder sur la possibilité de changer le miroir, ça c’était certain. Bref, elle n’avait pas trop le temps de penser à ça pour le moment, et elle aviserait pour attraper quelques informations avec son prochain binôme, même si elle ne savait pas sur qui elle allait tomber ; autant dire que si c’était Marta, ça promettait d’être une nuit assez longue, faite de piques et bombes, dans la bonne ambiance guerre froide des années 80. Elle aviserait en temps et en heure de toute façon. Elle regarda quelques secondes la coupe de cheveux s’opérer, tout en passant nerveusement sa main dans les siens, alors que Lipton faisait claquer ses ciseaux dans sa direction. Ça faisait un moment qu’elle n’était pas passée chez un coiffeur digne de nom, et le jeune homme semblait bien s’en sortir, surtout vu l’entrain des deux filles. Mais bon, ce n’était pas pour aujourd’hui qu’elle se laisserait approcher par cet homme pour qu’il s’occupe de sa tignasse. Même si elle ne prenait pas tout le temps soin d’elle, comme le ferait une femme lambda, bien que cela soit plutôt dégradant de raisonner ainsi, elle n’était pas non plus négligée, et ses cheveux étaient une source de fierté pour elle. Quoiqu’il en soit, elle inclina la tête et passa son chemin pour se diriger vers les fourneaux intégrés du dortoir.

D’ailleurs, alors qu’elle laissait derrière elle Eugène et Tyrol qui mâchouillait déjà une barre de réglisse, elle trouva Franck et Donald à la marmite. Ils avaient commencé à préparer la bouffe, et ce n’était pas plus mal. D’un côté, elle comprenait qu’ils le fassent, car leur temps de repos était compté, mais elle comprenait surtout que c’était une façon de la soulager et de l’avancer. C’était un bon sentiment, qui mérita un rictus de la texane, rictus qui s’effaça aussitôt quand ils se ramenèrent avec le vieux tablier miteux de Peter, qui en fait, devait être le totem de celui qui se farcissait la graille. Néanmoins, elle ne l’enleva pas, jouant le jeu tandis qu’elle se retrouvait affublé d’un nouveau surnom. Il ne perdait rien pour attendre le Donald, car quand il se retrouverait de corvée lui aussi, elle ne manquerait pas de lui dégoter un petit sobriquet sympathique.

« Bah, vu comment vous allez être malade, je pense que demain j’échapperai à la corvée en fait. », fit-elle de sa voix traînante et blasée. Elle arqua les sourcils et se mit aux fourneaux.

Comme l’avait dit Goose, cela fut rapide à faire et Pedge s’en tira plutôt pas mal pour un truc réchauffé, et mitonné légèrement. Ce n’était pas de la grande cuisine, mais ça ferait l’affaire pour les techniciens de ce dortoir, et pour elle-même. Au moins participait-elle, et il n’y avait que comme ça qu’elle passerait du « lieutenant » ou du « la nouvelle » à « Pedge » ou « Allen », voir qu’ils lui trouveraient peut-être un surnom à elle aussi. Qu’importe. Au final, cela n’avait pas beaucoup d’importance puisqu’elle n’était là que deux semaines, deux semaines qui étaient déjà entamées qui plus est. Le repas fut assez bon enfant, et la militaire se garda bien de foutre la merde comme la veille. Une fois, mais pas deux, et elle mangea dans un relatif silence, entrecoupé des répliques franches et directes qu’elle pouvait envoyer quand on la taquinait sur son repas. La bière dénaturée était une petite surprise en soi, et Pedge devait reconnaître que c’était un goût qui lui manquait. Certes, il n’y avait pas d’alcool dedans, mais ce n’était pas tant pour la teneur en psychotrope qu’elle buvait de la bière que pour le goût. Donc l’essentiel était là, et ça faisait toujours du bien par là où ça passait.

L’affaire Harry vs Marta recommença de plus belle. La blonde ne lâchait pas le morceau, d’un Harry qui en surjouait un peu, tout en essayant d’éluder. Une bien piètre défense face à la viking qui semblait butée. Le pire, c’était qu’il marchandait encore des dessous pour répondre aux questions. Ce mec avait un problème, et déjà Pedge l’imaginait en train de se pignoler dans les chiottes ou sous la douche avec un string autour de la biroute. Et là, il sortit le plus naturellement du monde, que soixante cinq ans ça se fêtait. Tout le monde compris instantanément de qui il parlait. Cette histoire était complètement dingue. Pedge avait failli avaler de travers son repas en entendant cette justification. La réaction scandalisée de Marta fit rire doucement la jeune femme, qui ne put réprimer cela au fond d’elle-même comme elle l’aurait fait habituellement. De toute façon, tout le monde riait et cela ne la gêna pas. Ce type était malade, mais il était génial aussi ! C’était typiquement le genre de connerie à laquelle Pedge pourrait se laisser entraîner, bien qu’elle aurait toutes les réticences du monde à le faire.

Il s’expliqua, indiquant que l’idée ne venait pas de lui, ce qui rassura un peu les filles, mais cela ne l’empêcha pas de réclamer de nouveau, ce qui déclencha des protestations outrées de la part de tout le monde. Même Tyrol s’était désolidarisé de cette action. Et forcément, comme elle s’y attendait un peu, il se tourna vers elle pour la prendre à partie, et pour se sortir de ce traquenard, elle choisit de faire un peu d’humour : « Négatif Harry. A soixante cinq ans, il a le coeur trop fragile pour recevoir un de mes sous-vêtements. ». Pedge arqua les sourcils. C’était purement de la provoc bon enfant, car en plus, elle ne possédait pas de sous-vêtements sexy, bien au contraire, car elle n’utilisait que les stocks fournis par l’armée.

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Mar 17 Juil - 16:12

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Equipe soir:


Harry eut un temps d’arrêt, une drôle d’expression sur le visage, comme s’il essayait de deviner ce que pouvait être ces dessous en question pour faire faire une crise au vieux. Un peu de rougeur commençait à poindre sur ses joues suite à des hypothèses inavouables lorsque Lipton s’écria au-dessus d’une volée de boutade :
« Elle est déjà mariée, Harry !!! »
Le technicien se ramassa sur lui-même tout en rigolant et les discussions reprirent de plus belle, par petits groupes. Cette fois, les filles n’encadraient pas Pedge pour ce repas. C’était Eugène et Lipton qui en profitaient parfois pour lui poser des questions bateaux, essentiellement issues de la curiosité. Son expérience de la cité, la durée de son engagement, si elle était revenue sur Terre, comment elle voyait son avenir, et surtout comment elle avait vécu les derniers travaux. Les deux hommes étaient assez étonnés et avaient salué le fait qu’elle n’ai pas loupé de brèches ou d’éclats derrière elle. Ils allaient bon train en quelques anecdotes où ils y avaient laissé leur dos. Ils rigolèrent gentiment en apprenant qu’elle était tombée dans les mêmes pièges, comme la colle sur le visage, ou l’accident du cri dans la radio.
Bien évidemment, la question de la bulle de Versine vint sur la table puisque Donald n’en avait visiblement pas parlé, respectant le secret concernant la réaction de Pedge cette nuit-là. Tout le monde savait qu’elle avait prit une bulle mais personne ne connaissait le contenu de son délire si ce n’est Donald. Heureusement, les deux hommes n’étaient ni trop lourd, ni trop insistant. Ils souhaitaient simplement en rire avec elle. Et soudain, au moment où le jukebox enchaîna sur un début fait à l’harmonica, un morceau qui semblait beaucoup plus vieux, Kate frappa la table de sa bière inachevée, l’arrosant un peu sous le choc.
« TRADITIONNNNN !!! » S’écria-t-elle très enthousiaste. Tout le monde hurla le même mot, sans que Pedge ne puisse véritablement comprendre ce qu’il se passait. Chacun des techniciens se prirent bras sur les épaules, en demeurant assis à table, pour bouger tout en chantant sur cet air d’harmonica. Que la jeune femme le veuille ou non, elle se retrouva littéralement embarquée dedans.

“Sains et saufs, étions à terre, laisse mugir les flots Steven…
Sains et saufs, étions à terre, laisse mugir les flots Steven !

Après tant d’aventures en mer, enfin sains et saufs, Steven…
N’oublie pas tes frères morts, aïe-aïe-aïe et ahayooo…”


Peter reprit en solo de sa voix rauque. Son cigare s’agitait sur son chant-parlé qui donnait plutôt pas mal. Plusieurs membres de l’équipe étaient plutôt surpris, et agréablement, de le voir s’ouvrir ainsi en chanson.

“Nous étions sur le même canon, pendant toute notre mission…
Toi la chasse, moi l’écouvillon, durant toute notre mission...”


Pedge, qui se retrouvait avec les épaules ceinturées par Lipton et Eugène, reçu un petit mouvement de leur part pour l’inviter à reprendre avec eux. Eugène, surtout, qui la fixait en donnant un signe de tête et en articulant pour qu’elle puisse suivre le refrain qu’il tentait de lui inculquer en direct. Même Marta et Tyrol chantaient à tu-tête, ce qui donnait parfois un ensemble très particulier et hétéroclyte, bien loin de tout ensemble mélodieux, ce qui les faisait d’autant plus rire.

“Après tant d’aventures en mer, enfin sains et saufs, Steven…
N’oublie pas tes frères morts, aïe-aïe-aïe et ahayooo…”


Embarqué dans le jeu de ce chant où l’équipe se lâchait, Marta reprit en solo la prochaine tirade. Elle avait été motivée par un élan de surenchère en réponse au courage de Peter. Franck la fixait d’un air attendri, comme s’il récupérait la viking d’avant l’accident, comme si elle avait temporairement oublié l’horreur pour redevenir elle-même. C’était à peu près pareil pour les filles et les autres membres de l’équipe. Une forme d’amnésie fugitive de quelques secondes où le passé et le deuil n’étaient plus. Le contenu même du chant, qui aurait pu justement rappeler le drame, semblait si anodin et tiré de cette tradition qu’ils ne s’en souciaient pas. Et il semblait alors, l’espace de ces quelques secondes, que tous appréciaient au maximum le retour temporaire de Marta Chambers. Le retour d’une unité complète et d’une camaraderie des plus sincères dans laquelle Pedge était englobée d’office.

“Jeunes gens imprudent au coeur brave, jamais ne faites comme moi…
N’allez pas fuir votre pays pour la mer en furie...”


Nouvelle petite pression sur les épaules de Pedge et, tout en se dandinant de droite à gauche, toute l’équipe entonna à la suite.

“Après tant d’aventures en mer, enfin sains et saufs, Steven…
N’oublie pas tes frères morts, aïe-aïe-aïe et ahayooo…”


La chanson dura encore une bonne minute et se termina sur l’hilarité générale, chacun se taquinant sur leurs horribles prestation de chant, surtout Tyrol. Eugène en profita pour lui expliquer que ce chant traditionnel vieux de cent cinquante ans avait à peine cinq pour cent de chance de tomber sur la playlist aléatoire du Jukebox. Il faisait partie de la tradition de tout l’équipage du Dédale et, lorsqu’il finissait par tomber, ils chantaient tous à tue-tête en se lâchant. L’équipe terminait alors le dessert, Pedge recevant des compliments volontairement tendancieux, sur ses hypothétiques dessous et ses talents culinaires qui raviraient son mari, lorsque Tyrol consulta sa montre et soupira. Il déclara simplement en brisant à contrecoeur et d’un ton officiel l’atmosphère du repas :
« Allez, c’est l’heure du casque les enfants...toutes les bonnes choses ont une fin. »
Et comme la veille, la même pression morbide retomba lourdement en écrasant toute la bonne ambiance qu’il y avait eu. L’un des gars posa un casque de sécurité retourné sur la table et ceux qui avaient déjà préparé leurs plaques les jetèrent à l’intérieur. Les autres étaient en train de les défaire.

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Mar 17 Juil - 16:46

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Pedge secoua la tête. Effectivement, elle était déjà mariée, et ce n’était pas sa bague portée à l’annulaire gauche qui allait démentir cette assertion de la part de Lipton. Elle ne chercha pas à démentir, voyant dans cette diversion une occasion en or pour ne pas avoir à surenchérir. Elle avait mouché le petit pervers, et c’était là l’essentiel, car elle s’en tirait sans avoir à sortir un sous-vêtement. Elle était gagnante sur tous les fronts. Les discussions reprirent de plus belle, et la jeune femme se mêla rapidement à un groupe, échangeant tranquillement. Pour chaque question de curiosité dont elle était objet, elle répondait puis questionnait à son tour, dans la même veine. Ainsi, elle apprenait à connaître ses nouveaux compagnons, sa nouvelle section. Forcément, le sujet de la bulle de Versine vint sur la table, et comme à son habitude, la texane esquiva les questions trop directes sur le contenu de son délire et éluda avec humour. Elle préférait ne pas s’étendre sur ce genre de sujet par trop personnel, et surtout, bien trop dérangeant pour sa personnalité trop fermée pour rire réellement de ce genre de délire. Elle qui détestait perdre le contrôle, elle avait été gâtée.

Et soudainement, Kate cria à la tradition, et tous reprirent en choeur. Elle n’avait pas noté le changement de musique, puisque le jukebox tournait sans cesse et à force, elle ne l’écoutait plus. Mais elle fit le rapprochement assez rapidement. Sans qu’elle ne puisse comprendre ce dont il retournait, elle se retrouva avec les bras de ceux qui l’encadraient sur les épaules, et le banc se mit à bouger à l’unisson, si bien qu’elle ne pouvait faire autrement que de participer bien malgré elle. Alors, elle remonta ses bras, sur les épaules des voisins, et se laissa porter, décontenancée et déconfite de ce genre de “tradition”, sans parler que tout le monde se mit à pousser la chansonnette, une activité que Pedge adorait littéralement. Tout le monde chantait, même le très introvertie Peter qui se lança en solo. Eugène fixait la dernière entrée en date dans la section, insistant du regard pour qu’elle chante. Elle fit l’effort de répéter le refrain, sans grand enthousiasme il était vrai. Par le passé, elle s’était déjà retrouvée à chanter en collectif pendant ses classes, et elle l’avait fait de bon coeur, mue par l’instinct de bien faire et de se soumettre pleinement à l’armée. Maintenant, elle était moins encline à le faire, et le naturel reprenait le dessus, surtout que le chant n’avait rien d’un classique de l’armée Etats-Unienne.

Même Marta se lança dans l’interprétation solo de la chanson, à la plus grande surprise de Pedge. L’ensemble des gens autour d’elle la regardait, attendri ou surpris, comme si tout le passé avait été chassé à l’instant. Quant à Pedge, elle se cantonnait au refrain en se laissant embarquer dans la danse assise. Finalement, l’ensemble philharmonique de la section “nuit” du Dédale s’arrêta à la fin du morceau sur le jukebox et tout le monde se chambra de façon bon enfant, tandis qu’Eugène expliquait les tenants et les aboutissants de ce chant traditionnel. Bref, l’ambiance était au beau fixe et il y avait même certains plaisantins qui s’amusaient à la taquiner, titiller sa fibre humoristique qu’elle lâcha un petit peu pour la déconne. Mais Tyrol ramena tout le monde à la réalité à la fin du dessert. Pedge avait déjà préparé sa plaque et elle allait défier quiconque du regard qui l’empêcherait de la poser.

Lipton se rendit compte en premier que Pedge était en train de sortir sa plaque et il lui agrippa l’avant bras pour l’arrêter dans sa manoeuvre.
« Hé. Non Pedge. C’est vraiment dangereux là-bas. Tu as rien à nous prouver. » Fit lentement le coiffeur.
« Ne pense pas à hier, c’est du passé. C’est notre boulot ça, pas le tien. » Ajouta calmement Eugène à la suite.
Marta s’était mordu la lèvre inférieure, la même colère sourde la prenant soudainement comme la veille. Mais cette fois, même si sa main s’était serrée autour de la bière à s’en faire blanchir les jointures, elle s’était enterrée dans le mutisme en regardant ailleurs.

Pedge les fusilla du regard. Elle allait répondre quelque chose, stoppée dans son geste par Lipton, quand Tyrol prit la parole. Ses yeux se tournèrent vers lui.

« Tu peux y passer dehors, tu dois aussi le mettre sur la balance. Mais tu es plus une gamine et tu fais partie des nôtres. Alors le choix t’appartient... »
« Effectivement, le choix m’appartient. », déclara-t-elle froidement en tuant sur place Lipton de son regard métallique. Celui-ci lâcha l’avant bras de Pedge, et sans regarder, la jeune femme laissa tomber sa plaque dans le casque déjà rempli. Le son métallique de sa plaque retentit dans l’air comme un glas.
Tyrol termina sa pomme au four et reposa le couvert sur son assiette avant d’ajouter de son air de sous-officier.
« Je considère que sa main est toujours innocente. Vous en pensez quoi les gars, vous êtes contre ? »
Le calme plat, pas le moindre reproche, même pas de la viking. La culpabilité que Pedge avait voulu endosser s’était évanouie maintenant que tout le monde savait pourquoi elle avait parlé. L’information ayant fait le tour, l’équipe était suffisamment intelligente pour voir en Pedge une victime de torture et non une coupable de délation. Sans que cela ne se fasse dans l’effusion, vu la teneur du vote, ils étaient tous en accord sur le fait qu’elle restait, vis à vis de la veille, une main innocente pour piocher. Gallen acquiesça. Il ressentait de la fierté pour ses hommes, pour leur intégrité et leur empathie, et tourna son regard sur la texane.
« Très bien. Pedge, tu tires quatre plaques que tu annonces par paire de deux. Évite-nous le suspens. »
Un silence lugubre était tombé parmi les équipiers qui attendaient, avec une certaine appréhension, que cette étape visiblement redoutée soit passée. Certains étaient anxieux à voir les battements de leurs pieds sur le sol, d’autres faisaient mine de finir leurs assiettes, et Donald jouait avec son briquet, le regard dans le vide, une cigarette dans la bouche, sans la commencer.

Pedge ne comptait pas faire durer le suspens de toute façon. Elle piocha rapidement dans le casque, sentant quatre plaques se glisser dans ses doigts. Elle les porta à ses yeux et annonça :

« Calamy - Malarkins, et Chambers - Allen. », fit-elle en reportant son regard sur Tyrol.

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Mar 17 Juil - 18:45

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Equipe soir:


Le sergent-chef fronça les sourcils en entendant les noms. Il avait un boulot compliqué que Malarkins se chargerait là-dehors et il trouvait particulièrement risqué de mettre la nouvelle avec la viking au vu de leur sympathie mutuelle. D’ailleurs, celle-ci se malmenait la lèvre en secouant négativement la tête.
« Il est pas question que je fasse la nounou dehors chef ! »
Son regard s’était tourné vers Allen et elle triturait machinalement le goulot de sa bière. La colère et la haine venait de revenir au grand galop. C’était ferme et définitif, elle s’y refusait. Mais avant que l’homme ne puisse y répondre quoi que ce soit, elle ajouta comme d’un argument :
« Elle peut subir le vertigo. »

Les différents membres de l’équipe se regardèrent les uns les autres, comme si c’était une information qui leur avait échappé à tous étant donné qu’ils étaient tous formés sauf Pedge. Tyrol joua machinalement avec sa fourchette en acquiesçant, trouvant qu’elle n’avait pas tort.
« Tu marques un point... »
Il ne pouvait pas l’associer à Malarkins vu le travail. Et Calamy était des plus timide, le boulot qu’il allait faire était essentiellement physique mais il avait bien compris que la nouvelle n’était pas du genre douillette. Il attira son attention d’un signe de la tête.
« Qu’est-ce que tu en dis Peter, tu la prends avec toi ? »

Le nounours grogna sourdement en regardant soudainement son assiette puis il hasarda un regard du côté de la texane qui restait silencieuse, avant de se retourner vers Tyrol. L’homme semblait longuement hésiter et Tyrol prévoyait déjà de sortir un nouveau nom lorsqu’il déclara d’une toute petite voix :
« Hum...d’accord. »
« D’accord, d’accord ? »
Une nouvelle fois, le technicien jeta une oeillade intimidée en direction de Pedge et hocha la tête de manière plus perceptible.
« Très bien. » Lâcha le chef en claquant ses mains sur la table. « Alors on fait comme ça. Malarkins et Chambers sur la valse. Allen et Calamy sur l’hyperstructure. Les autres, je vous donnerai vos affectations tout à l’heure, je dois encore régler le problème de ravitaillement. »

L’environnement était entièrement tourné au travail à présent. Les hommes acquiesçaient les uns après les autres lorsque ça les concernaient et ils quittèrent la table en rangeant le couvert et en faisant la vaisselle, profitant des derniers moments. Seul Calamy était resté devant son assiette en se demandant comme il allait pouvoir gérer sa timidité au beau milieu de l’espace. Tyrol avait échangé quelques mots avec lui pour le rassurer, lui dire qu’il avait le droit de refuser comme Marta l’avait fait, mais il se rappelait de ce que les filles lui avait expliqué, du fait qu’il avait réveillé la jeune femme dans sa couchette : il devait prendre l’habitude même si ça lui déchirait les tripes.

« Pedge, ne mets pas ta combinaison. Va voir Kate ou Matty pour les conseils de fille. » Fit-il doucement. Le ton excluait le côté misogyne de ses propos.
« Ok. », répondit simplement la texane, qui n’avait pas tout pigé de ce qu’il venait de se passer, pas même l’argument choc de Marta pour s’épargner sa présence. Qu’importe, elle apprendrait avec le temps. Quant à Calamy, elle préférait ne rien dire de plus à ce gros nounours pas très à l’aise avec la gente féminine, et à qui le sort venait de lui coller une nana dans les pattes. Elle ne souhaitait pas le braquer ou jouer là dessus comme certaine le ferait, et elle prit le parti de suivre son conseil. Si effectivement il y avait des trucs de fille à voir, alors autant passer par les expertes que par lui. Elle se mit donc en quête de les chercher.

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Mar 17 Juil - 18:48

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Les deux âmes soeurs étaient ensemble, comme à leur habitude, et se concertaient avec Lipton pour échanger leur place. Le temps que Pedge s’approche, elle pu comprendre que les deux femmes voulaient être à sa place pour monter ce qu’elles appellaient le “MMU”, probablement du matériel pour sortir dans l’espace. Matty se tourna en premier en direction de la texane et lui fit un grand sourire, une pointe d’excitation dans la voix.
« Première fois dans l’espace, c’est bien ça ? Tu as pas trop le trac ? Tu sais ce qui t’attends ? »
« Ca m’étonnerait. Ne l’assaille pas trop de questions là... » Renchérit Kate.

Lipton avait mit une tape sur l’épaule de la jeune femme, acceptant le changement de poste temporaire. Il s’éloigna pour les laisser seules.

« Première fois oui. », fit Pedge en laissant passer Lipton qui prenait le large, tandis qu’elle s’approchait des filles. « Je devrai avoir le trac ? », dit-elle enfin en arrivant à leur hauteur.
Les deux filles se regardèrent avec une certaine malice, comme si elles étaient les seules à pouvoir comprendre un élément que Pedge ignorait totalement.
« Si tu savais... »
« La première fois dans l’espace, c’est un moment inoubliable. Surtout ne le gâche pas quand on te fera ton test pour le vertigo. »
« Je vais essayer, mais je ne sais même pas ce que c’est, le vertigo. ».
« Une maladie des sens. » Répondit immédiatement Kate, se rappelant que Pedge ne pouvait pas le savoir, forcément.
« On est pas fait pour flotter dans l’espace. Être dans une combinaison, ça te cloître à entendre les bruits de ton propre corps, de ta respiration, battements cardiaques etc...Mais tout ce qui est au-dehors, c’est le silence éternel. »
« Tu peux tourner le regard n’importe où, il n’y a pas d’horizon, pas d’arbre, pas de sol à part le blindage. Tout mouvement est relatif. Et ta vitesse l’est tout autant sur un croiseur qui navigue en orbite géosynchrone. Tu comptes ça en mètres seconde sans même le sentir. »
« Et tout ça, ça peut te rendre complètement dingue. Ton esprit est perdu et il réagit de deux façons. Soit tu déprimes comme jamais. Soit tu as une exaltation de dingue et tu rigoles pour rien. Dans les deux cas, il faut te ramener d’urgence. »
« Le Vertigo touche dix pour cent de ceux qui tentent le coup. Mais si tu es dedans, tu peux oublier les sorties extravéhiculaires. C’est pour ça, dés que tu seras dehors, Peter va te propulser dans le vide, sans le moindre appui. Il n’y aura que l’ombilical pour te garder avec nous. Tu seras devant la planète. »
Les deux filles avaient des étoiles dans les yeux en racontant cette histoire. Cela semblait être un spectacle inédit et impressionnant.
« Quand tu fais face sans appui, ton esprit te donne l’impression de chuter à plus de mille kilomètres à l’heure. Mais ce n’est qu’une impression. Soit tu te fait ton kiff... »
« Ou tu expérimentes le vertigo et c’est la fin du jeu... »
Les deux femmes se regardèrent avant de rigoler, comme si elles avaient un peu abusé sur le côté dangereux et intimidant, avant de regarder Pedge.
« Toujours partante ?? »

Pedge les considéra tour à tour. Elles étaient amusantes à se donner la réplique, et elles auraient fait d’excellentes présentatrices pour la télévision par exemple. Néanmoins, elle comprenait le délire, rapprochant cela de l’ivresse des profondeurs.
« Toujours, je ne me dégonfle jamais. Et après, on verra. », dit-elle en haussant les épaules, son éternel air blasé sur le visage, apparemment peu sensible à toute la démonstration des deux jeunes femmes.
« Kate et moi, on s’est arrangée pour monter ta combinaison spatiale et brancher ton véhicule de sortie. Donc on sera avec toi à la radio quand tu feras le grand saut. Le pauvre Peter ne pourra pas tout te dire. »
« Ah...euh...tu peux aussi ouvrir ton kit du débutant et te mettre une couche pour incontinence. Crois-moi, c’est pas une blague. »
La texane toisa Kate quelques secondes pour voir si elle blaguait ou pas, et manifestement, non.
« C’est parce que je vais rester longtemps en sortie ou c’est à cause d’autre chose qu’il faut la mettre ? », demanda-t-elle simplement, comme tout bon soldat le ferait à son chef qui lui dirait de prendre ce type de gilet pare balle et pas un autre. Mettre une couche n’était pas pour lui plaire, mais s’il le fallait vraiment…
« Le temps. Tu as vu juste. »
« Tu sors en extérieur sans la protection du bouclier. Débris à haute vélocité, température, radiations. Pour résister à tout ça et éviter que tu y passes, on va te poser une armure Athéna. Elle sera carrément riveté sur ton corps et on met plus d’une demi-heure à l’installer. Pour la pause pipi, ça demanderait une heure de manutention qu’on ne peut pas se permettre donc tu as le choix... »
« Soit tu te retiens comme une grande fille et tu vas souffrir le martyr à chacun de tes gestes après dix heures de vol. Et tu te paies la cystite du siècle... »
« Soit tu optes pour la solution la plus efficace comme tout le reste de l’équipage. » Termina Matty en pointant du doigt la viking, au loin, qui avait ouvert son casier pour prendre une couche qu’elle avait dans ses affaires.

Pedge comprenait les contraintes opérationnelles de tout ce foutoir, et elle comprenait aussi qu’elle devait passer par là. Cela ne l’enchantait pas du tout, et ce n’était pas de voir Marta prendre une couche dans son casier qui la motiva d’avantage.
« Va pour la couche. », fit-elle en plissant le nez. Elle s’imaginait déjà se forcer à uriner la dedans. N’empêche, elle était maintenant curieuse d’expérimenter tout ça, se retrouver dans ce scaphandre de l’espace et d’expérimenter l’absence de gravité. Une expérience qui n’était pas donnée à tout le monde. Après, si elle pétait un boulard comme avec la Versine, elle n’aurait pas besoin de pisser dans une couche et l’affaire serait réglée. Mais elle préférait encore se forcer à utiliser cet accessoire, plutôt que de subir l’échec du vertigo. Ce serait insultant quand même de ne pas être capable.
Pedge était vraiment du genre à chercher la petite bête en se pensant meilleure que les autres, et de tenter le coup sans mettre cette protection humiliante selon elle. Mais elle s’était promise de ne pas arriver avec ses gros sabots en mode conquistador espagnol, en se pensant au dessus de tout le monde, et elle prenait pour argent comptant les conseils des deux femmes qui étaient bien plus expérimentées qu’elle dans le domaine. Si Kate et Matty lui disaient que la couche était indispensable, c’était qu’elle l’était. Elles ne se moquaient sûrement pas de sa gueule.

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Mer 18 Juil - 16:42

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Equipe soir:


Après ça, les filles laissèrent un peu de temps à Pedge. Qu’elle puisse se changer, respirer un peu, profiter de ses dernières minutes. Le reste de l’équipe s’était entièrement préparé après avoir rangé tout le dortoir, il était niquel. Vêtus de leurs combinaisons orange fluo, vérifiant leurs équipements et y ajoutant quelques encas qu’ils venaient d’acheter à l’économat, les binomes ainsi composés discutaient gaiement en organisant leur travail. Prévoyant les différentes étapes et le temps impartis selon la charge de travail qui leur était confié par Tyrol. Le sergent-chef passait régulièrement de l’un à l’autre pour répondre aux questions et affiner les consignes. Seuls les sélectionnés pour la valse étaient restés en uniforme classique. Malarkins, Marta, Peter et elle.

Le chef consulta sa montre et souhaita un bon courage à tout le monde. Les hommes se séparèrent en se chambrant, se souhaitant de “bonne nuit de travail”, alors qu’ils prenaient des directions différentes dans les coursives. Avec le groupe de sortie dans l’espace, Tyrol et Franck étaient restés avec Matty et Kate. Ils passèrent par la forge, que Pedge découvrirait pour la première fois : une véritable merveille de conception. Eugène s’y trouvait déjà en train d’engager les différents mécanisme et préparant les mesures pour le carnet de commande. Il gratifia Pedge d’un sourire sur son passage, perdu au milieu d’une somme impressionnante de pièces détachées qu’il avait créé de ses mains. Des plaques de blindage, des supports de structures, des pièces de rechange entièrement usinée sur mesure.

Plus loin, après avoir traversé une coursive de maintenance et quelques salles de stockage et de manoeuvre, l’équipe entra dans un hangar un peu plus grand : un pont d’envol spécialement réservé aux techniciens. Il n’était pas aussi spacieux et impressionnant que les plateformes d’envols des F-302 mais cet endroit transpirait une parfaite appartenance à l’équipe technique. Une vingtaine de machines y étaient rangées de façon organisée, visiblement conçues pour être utilisées à l’extérieur. Même si leur utilité pouvait paraître étrangère à la texane, elle pourrait être surprise de voir la complexité du matériel et de ce que cela impliquait. Déjà, Peter et Malarkins allumaient certaines d’entres elles, y compris une barge de transport pour matériel dans laquelle se trouvait toute une série de caisses d’outils fixé par magnétisme.

Sur la façade gauche, un nombre très important d’armoires et d’étagères contenaient du matériel en tout genre, neufs ou usagés, le sol un peu sali par des poussières de chantier et beaucoup de trace de manoeuvres.
La façade droite était plus propre et éclairée. Sa paroi était intégralement réservée aux combinaisons pour les sorties extravéhiculaire. L’agencement et le fonctionnement hight-tech de cette partie semblait assez compliquée mais Pedge n’eut pas le temps de s’y intéresser davantage. Matty venait de la dépasser, un large sourire d’enfant sur le visage, et elle semblait chercher quelque chose parmi les caisses et les machines.

« Il est où mon petit chéri ?!? »

La technicienne récupéra une grosse clé à molette, le seul élément qui trainait négligemment sur le sol. L’outil avait été recouvert d’une étrange gelée blanche qui lui donnait un aspect repoussant et on avait tissé une solide corde rouge, qui était pourtant usée, à sa base. Matty agita l’outil sous les pieds des grandes armoires tout en appelant gaiement :

« Hé oh ! Morfalou ? »

La texane sentit brusquement quelque chose dans son dos, une présence inhabituelle, comme si quelque chose était en train de l’observer. Un fort instinct d’être sur le point d’être attaqué dans le dos. De l’électricité statique tirait un peu ses cheveux depuis sa nuque. Le phénomène étant mouvant, c’est comme si ses cheveux s’étaient mis à danser et flotter dans les airs. Dès qu’elle se retourna, elle se fît un étonnant face à face avec une machine volante qui la mirait d’extrêmement près.

Perdition Martiale - Page 3 Mk_210

Même pas trente centimètres, la machine se plaça à hauteur de son visage et s’approcha encore, ses lentilles adaptant le focus tandis que les clapets de protection, qui étaient actuellement ouvert, se mouvaient pour représenter d’étonnantes émotions humaines. Du non-verbal, provenant d’une machine dotée d’une intelligence artificielle, et pourtant on comprenait immédiatement que c’était la curiosité qui la caractérisait à cet instant. Le “Morfalou” en question se pencha sur le côté, étudiant Pedge avec beaucoup de perplexité, retenant surement le fait que ce visage lui était inconnu.

L’appareil qui lévitait grâce à ses quatre petits panneaux alimentés par une énergie inconnue évoluait avec légèreté. Les gestes de la texane le faisait réagir au quart de tour, exactement comme un individu organique, un animal, qui examinait pour la première fois une nouvelle personne.
La machine émettait des sons électroniques grave, sans intonation, sans mélodie. Ce n’était pas un langage mais plutôt un niveau sonore qui traduisait des émotions basiques. Pour le cas de Pedge, la machine s’avança encore un peu en émettant un gentil :
« Bwaaaaaaaaa ? »

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Mer 18 Juil - 17:04

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Pedge profita effectivement du moment pour se changer, et pour passer, sous son uniforme, la fameuse couche. Elle avait l’impression d’avoir une culotte maxi épaisseur entre les jambes, et elle sentait à chacun de ses mouvements, les rebords épais du change frotter contre ses cuisses. C’était horrible, mais elle prit sur elle, se disant que ce n’était pas pire que la première fois qu’elle avait dû s’habiller en lourd à l’armée et aller au charbon. Cette fois-là, ça ne frottait pas que sur ses cuisses, mais un peu partout sur l’ensemble de son corps. C’était une maigre consolation. Elle était passée par la case toilettes avant ça, faisant tout son possible pour évacuer un maximum histoire de partir complètement vide, et tenter de ne pas faire dans la couche.

Elle avait l’impression que tous les regards convergeaient sur ses hanches, et elle balbutia quelques encouragements gênés pour le reste de l’équipe quand l’ensemble du personnel se dispersa pour les missions de la nuit. S’ensuivit le départ, et le passage par la Forge qu’elle pouvait admirer de ses propres yeux pour la première fois. C’était un bric à brac assez ordonné l’air de rien, où Eugène maniait des mécanismes assez impressionnants. Il ne faisait pas bon foutre ses doigts dans certaines machines. Il y avait des pièces en tout genre, de quoi pallier certaines réparations structurelles notamment.

L’équipe continua d’avancer, et Pedge observait un silence religieux qu’elle pensait déchiré par les frottements de sa couche. Elle ne le vivait vraiment pas bien, frôlant le sentiment d’humiliation constant. Du coup, elle était moins réceptive à son environnement, qu’elle regardait sans voir en avançant machinalement. Ils étaient maintenant dans une salle plus grande que celles qu’ils avaient traversé, très certainement un pont d’envol, à la manière de ceux destinés au F-302. Toujours est-il que dans ce dernier endroit, de nombreuses machines, dont certaines étaient manipulées par deux techniciens de l’équipe, étaient entreposées dans l’attente de leur mission en extérieur. Aucun de ces appareils ne lui disaient quelque chose, et elle n’en tirait, visuellement, aucune projection sur une utilité quelconque. Pedge n’eut pas vraiment le temps de regarder le reste des lieux, que Matty la dépassa en cherchant « son petit chéri ». Perplexe, la texane attendit posément que ce fameux petit chéri en question se manifeste, s’attendant encore à une connerie propre à l’équipage, à l’instar de la collecte des sous-vêtements pour Caldwell. Maintenant, elle appelait Morfalou en agitant une clé à molette, et alors que la militaire se disait qu’il devait s’agir d’un animal, elle sentit quelque chose dans son dos. D’ailleurs, ses soupçons se confirmèrent quand elle sentit ses cheveux se dresser sur sa tête.

Elle se retourna brusquement, s’attendant à ce que quelqu’un s’amuse avec un appareil qu’elle ne connaissait pas pour lui faire bouger les cheveux avec de l’électricité statique. Quelle ne fut pas sa surprise de se retrouver nez à boulon avec un étrange appareil volant qui semblait la regarder. Il était vraiment proche, et instinctivement, Pedge fit un pas en arrière. La machine combla la distance, se rapprochant d’encore plus près, pour l’examiner. Les différents composants de sa « face » lui donnait des émotions parfaitement compréhensible pour une humaine comme elle. Il semblait curieux, comme un chien qui vient vous renifler après vous avoir aboyé dessus. Il tâtait le terrain. Soudainement, il avança vers elle encore un peu et poussa un « bwaaaa » assez comique, comme une question sous-jacente. Un expert en langage Bwaaa pourrait dire qu’il s’agit là d’une question, du genre « t’es qui toi ? », un peu comme le raton laveur qui traduit le langage de Groot.

« Salut ! », fit-elle en levant la main en guise de bonjour. « Moi c’est Pedge, la nouvelle. » Elle ne savait pas trop comment se comporter face à l’animal mécanique qui lévitait devant elle.

La chose recula un peu, d’abords surprise par le signe de l’inconnue, puis elle sorti du centre de sa gueule une pointe de métal dont l’embout émettait une petite lueur bleutée. Le déclenchement matérialisa un hologramme éphémère sous les yeux de la texane dont le contenu reflétait son nom et son prénom. C’était comme s’il avait voulu communiquer. L’inquiétude et la perplexité qui se lisait sur ces émotions mécanique prirent fin lorsque Matty exhiba la clé à molette plus loin dans le hangar. Là, le drone eut le comportement typique d’un chien qui voulait jouer avec sa balle. Ses lentilles orangées s’aggrandirent brutalement, un signe joué de surprise, puis le drone frola Pedge en lui déchargeant de l'électricité statique dans les cheveux. L’engin avait foncé comme un fou furieux sur la technicienne qui venait de renvoyer la clé dans un lancer en cloche en direction de Pedge.

« Pedge ! Attrape !!! »

Le morfalou, donc, venait de faire demi-tour aussi sec pour voler à toute allure sur elle, n’ayant visiblement que pour seul objectif la récupération de la clé dans un joyeux et sonore :
« BwaaaaBwaBwaaaaaaaBweuuuuuhaaaaaaaaaa ! »

C’était assez surprenant comme “animal de compagnie”, jugea Pedge en voyant le droïde se comporter comme le ferait un chien après sa baballe. Les mimiques des yeux articulés étaient d’autant plus amusantes. Pedge fit les gros yeux en voyant que Matty lui envoyait la grosse clé à molette. Elle était cinglée ?? Ca devait bien faire dans les 15 kilogrammes cette saloperie ! Et l’autre cinglé qui revenait fond de balle alors que la clé décrivait déjà son arc de cercle pour redescendre vers Pedge. Cette dernière s’écarta d’un bond sur le côté. Il n’y eut pas de bruit métallique, mais un son d’amorti, comme si l’objet était tombé sur du caoutchouc, ou quelque chose dans le genre…
Quelques secondes plus tard, le drone arriva jusqu’à la clé et l’attira comme un aimant. L’outil s’envola mystérieusement pour être plaqué contre lui, sous son ventre, sous l’effet d’un magnétisme très puissant. Le morfalou regarda Matty puis Pedge et, ne voulant refaire le chemin jusqu’au bout, s’approcha en faisant virevolter la cordelette qui pendouillait depuis la clé. Le genre de provocation qui n’avait que pour but de jouer, comme le ferait effectivement un animal de compagnie.

« Bwaaaa ! »

Ok, Pedge comprenait le jeu maintenant et le fait qu’il n’y avait surement aucun risque à mal réceptionner la clé qui semblait enduite dans une substance blanchâtre. Elle ne la distinguait pas vraiment vu que Morfalou agitait la clé devant son nez, ne lui laissant pas vraiment l’opportunité de la détailler. Ni une ni deux, Pedge essaya d’attraper la clé, et quand elle y parvint, l’animal mécanique ne la lâchait pas, tirant de son côté pour la récupérer, comme le ferait un chien. Mais Pedge y mit de la force et sans doute que le robot était programmé pour lâcher à un moment donné. Elle récupéra donc la clé à molette.

« C’est ça que tu veux hein ! », fit-elle en agitant l’instrument de mécanique. Le robot faisait des “bonds” de côté à chaque fois qu’elle agitait à droite ou à gauche l’outil. « Aller, va chercher ! », fit-elle en armant son bras. Sauf qu’elle ne lança pas la clé, mais Morfalou fonça comme une bête avant de se rendre compte qu’elle ne l’avait pas lancé. Pile comme un chien. C’était drôlement amusant ! « Et non, elle est toujours là ! ». Et alors que le robot venait vers elle, elle la lança en cloche vers Matty, passant largement au dessus du robot chien mouche. « A TOI MATTY ! », fit la texane.

La jeune femme réceptionna mal la clé mais la récupéra in extremis avant l’arrivée du robot volant. Elle s’éclatait comme une dingue en lui agitant la clé tantôt à droite, tantôt à gauche. Plus téméraire, l’engin tenta de lui voler l’outil à plusieurs reprises. Matty finit par le lui laisser, le magnétisme collant la clé sous son ventre comme la dernière fois, puis elle s'agrippa de toutes ses forces à la cordelette rouge.
« T’es pas assez fort ! T’es nul morfalou !!! » Le provoqua-t-elle alors qu’il tentait de tirer.
Finalement, le drone s’interrompit, déployant ses étranges panneaux et les surchargeant dans un bourdonnement beaucoup plus grave et il s’éleva en soulevant littéralement la technicienne qui se gargarisait. Elle ne tint pas très longtemps et lâcha soudainement la corde, atterissant sur les fesses tandis que morfalou s’élevait trop vite après la liberté de ce poids. Il se prit le plafond dans la figure sous le rire des différents membres de l’équipe puis se secoua, comme pour reprendre ses esprits, avant de revenir sur Matty. Elle pointa Pedge du doigt.
« Va lui faire essayer. Allez ! »
« Beuuuhaaaa ! » Fît joyeusement l’engin en faisant un virage serré, la clé toujours sous le ventre.

Pedge était contente que Matty lui renvoie Morfalou pour essayer ce genre de petite prouesse. Ça devait être bien marrant. Une bonne façon de se détendre avant le grand saut littéral dans le vide. Elle appréhendait un peu la sensation, mais elle n’y pensait plus vraiment en jouant avec l’animal mécanique. Il revint assez rapidement vers elle en bourdonnant gaiement, du moins, c’était comme ça que Pedge l’interprétait.
Forcément, il jouait avec Pedge pour qu’elle n’attrape pas tout de suite la cordelette rouge, mais elle y parvient après un petit bond et le robot poussa sur les turbines pour prendre un peu de hauteur. La texane ne comptait pas lâcher ce bout de corde à moins de se brûler les mains. C’était stupide, mais c’était le genre de la maison de pousser l’expérience jusqu’au bout.
Et forcément, le robot pris de l’altitude, tenta de déloger Pedge en zigzagant et la jeune femme fut fatalement éjectée dans la manoeuvre, boulant sur Marta et renversant du matériel ici et là…
« Aïe et merde... », fit Pedge en se frottant le crâne, là où elle avait rencontré quelque chose de dur. Le robot, lui, voltigeait joyeusement, toujours avec sa foutue clé à molette. Il fît un large arc de cercle dans la baie, volant gaiement au-dessus de tout le monde en poussant des « Bwa-Bwa-Bwa-Bwa-Bwa ! » continus et ordonnés, formant une sorte de mélodie électronique. Un petit chant bonenfant que les fans de Mario sur nintendo reconnaitraient rapidement.
Marta lança un regard noir à l’encontre de la texane. Ce simple contact physique accidentel avait remis sa rivalité et la haine au goût du jour.

« Va chercher ta tarte aux poils ailleurs, putain ! » Enragea la viking en se dégageant d’elle et lui balançant un coup dans les côtes au passage. « Dégage, ça me fera des vacances ! »

Pedge ne releva pas le coup dans les côtes. Une caresse comparée au coup de boule qu’elle lui avait collé en tombant dessus par mégarde, à cause de ce foutu Morfalou qui chantonnait gaiement maintenant, peu soucieux de constater que les humains se crêpaient le chignon.
« T’excite pas Marta, un corps si moelleux ne peut pas être aussi mauvais à l’intérieur. Et j’ai meilleur goût que ça en terme de tarte. », fit Pedge en se relevant, sans tendre une main à son adversaire du jour. Pas de raison qu’elle ne lui balança pas un truc elle aussi.
Impulsive, la technicienne se redressa à la suite de la texane, prête à lui en coller une. Matty avait écarquillé les yeux et, au moment où Marta amorçait son geste, la voix de Tyrol tonna au-dessus d’elle. Il se trouvait sur une passerelle qui les surplombaient.
« MARTA ! Arrête tes conneries tout de suite ! »
Le chef regarda les deux femmes et leur fît signe de grimper.
« Jeux de mains, jeux de vilains. Arrêtez de jouer avec ce drône. »

Chambers avait quasiment du mal à respirer tant elle avait envie de lui sauter dessus. Elle savait que la nouvelle était capable de se défendre avec son foutu béret vert. Et à vrai dire, elle s’en foutait. Avec la frustration, la haine et la colère qui l’habitait en même temps que son deuil, Allen était l’excuse rêvée pour se défouler.
« On règlera ça plus tard, sans témoins... » Siffla-t-elle entre ses dents.

Elle crevait d’envie de lui éclater la figure.

« Quand tu veux. », fit Pedge entre ses dents elle aussi, tout en jetant un regard fugace sur Tyrol, sans lever le visage, juste les yeux par en dessous sa frange. Elle poussa un soupir. Elle avait vu arriver le coup et cette fois, elle ne l’aurait pas laissé passer. Si Tyrol n’avait pas gueulé au bon moment, Marta n’aurait pas eu le temps de frapper qu’elle aurait pris son poing dans la gorge alors qu’elle armait le sien. Elle avait dû faire preuve de tout son sang froid pour ne pas laisser partir le coup, guère puissant puisque sans préparation, mais suffisamment bien placé pour faire mal. « Et commence à numéroter tes dents. Tu en auras besoin pour les remettre dans l’ordre. », ajouta-t-elle, mauvaise comme jamais, en la fusillant du regard. Elle se détourna sur ce dernier tir, et s’en alla vers Matty, comme si de rien n’était.
« C’est ce qu’on verra, pouffiasse... » Enchaîna Marta en se détournant pour rejoindre Tyrol.

Matty était restée muette, intimidée par ce qu’il venait de se passer. Elle détestait les situations de ce genre et ça lui faisait bondir douloureusement le coeur.
« Désolée... » fit-elle en ayant un sentiment de responsabilité, se disant qu’elle n’aurait finalement pas dû lui faire essayer le survol.
« Pas d’ta faute. », coupa Pedge d’un geste.
Tyrol, lui, était dépité. Il prit pratiquement son soldat par le col une fois qu’elle atteignit la passerelle et l’emmena dans une petite remise attenante. On entendit rapidement les deux techniciens se quereller par les éclats de voix sans en comprendre le contenu. Comme pour faire diversion, Matty attira sa collègue en direction d’une plate-forme sur laquelle se trouvait différent élément. Il y avait une combinaison spatiale classique pour pilote. Mais dans des rangements particuliers se trouvaient des pièces d’armures, rien de moins, qui se disposaient et se boulonnaient par-dessus un habillage en exosquellette.

Morfalou était un peu plus calme, il suivait la troupe, observant un peu partout en témoignant d’une forme d’impatience, comme s’il devinait qu’il allait sortir dans l’espace. Parfois, il se rendait devant le sas principal en espérant que celui s’ouvre de manière prématurée.
Matty demanda à sa collègue d’enfiler la combinaison, le support, puis elle débuta la pose des différentes plaques d’armures une fois qu’elle eut vérifié sa radio.
Dans le même temps, Tyrol était de retour. Marta avait prit la douche et elle se contentait de rester résolument fermée, le visage rouge. Ils préparèrent ensemble Peter pour qu’il sorte en même temps que la texane.

Pedge se laissait faire. Elle avait l’impression que cette combinaison, puis l’armure, allait mettre un terme entre son monde à elle, son monde intérieur, et le monde extérieur, décidément bien agressif à son égard malgré ses efforts. D’ailleurs, elle n’avait pas spécialement envie d’en faire, des efforts. Elle était blasée, encore sous le coup de l’émotion de colère et de haine mêlée et elle peinait à redescendre dans les tours, le coeurs d’ailleurs bien emballé. Il n’y avait rien de plus frustrant que de ne pas déchainer toute cette rancoeur dans la tronche de cette connasse. Elle savait qu’elle devait être au dessus de ça, mais sa patience avait des limites, de même que sa nature flegmatique qui encaissait beaucoup. Elle intériorisait suffisamment comme ça pour en plus devoir encaisser le mal être d’une autre, qui en avait bien rien à foutre du sien. Alors merde, à un moment donner, elle n’allait pas renier ce qu’elle était et filer droit quand elle se faisait insulter. Bref, elle avait hâte de faire le grand saut, histoire de passer à autre chose.

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Mer 18 Juil - 18:52

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Equipe soir:


Perdition Martiale - Page 3 Pacifi10
Comme Katleen et Matty le lui avaient dit plus tôt, l’enchevêtrement et le boulonnage de l’armure entre les différentes plaques prenait beaucoup de temps. L’installation de ces protections extrêmement robuste pouvait effectivement lui donner une impression de cloisonnement, surtout que son casque entièrement hermétique l’avait privé du moindre bruit provenant de l’extérieur. Du coup, la seule chose qu’elle entendait à présent, c’était son souffle et les vibrations qui grataient le long des couches d’armures déjà installés sous l’action de la visseuse.

Habituée, la technicienne était plutôt rapide et elle parlait tout en faisant son travail.
// Il n’y a pas de bouclier pour te protéger là où tu vas. Un simple débris de peinture a une vélocité et une force de pénétration comparable à une balle de fusil. Un débris de la taille d’une mandarine, tu peux le comparer à une munition anti-matériel, du genre à ouvrir un char. //
Elle regarda vite fait Pedge au travers de sa verrière et lui fit un clin d’oeil malicieux.
// Heureusement, on a du blindage alliage/trinium qui recouvre notre croiseur. Ton armure a été construite exactement sur la même technique. Tu te rappelles ton boulot d’hier avec le revêtement ampex ? Eh bien c’est pareil. //
Matty haussa les épaules.
// Quant on est dehors, on s’en reçoit toujours alors n’espère pas y échapper. C’est très déplaisant au début. Mais après on fini par s’y habituer. //

Petit problème pour Pedge, une musique en fond sonore s’était déclenchée à l’intérieur même de son casque. Cela provenait de sa radio, comme si un animateur en herbe avait décidé de fêter noël en retard et qu’il laissait ce chant doux en accompagnement des explications de la technicienne.
Il avait commencé à partir du moment où Morfalou lui tournait autour, intéressé par les plaques d’armure qu’il s’amusait à se coller au ventre pour les tendre ensuite à Matty.

musique

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Mer 18 Juil - 18:59

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// Ok, je vais faire comme si j’étais rassurée alors. //, fit la Texane en esquissant un sourire dans sa combinaison. Elle n’était pas vraiment rassurée en fait. C’était un peu comme cette sensation qu’on a, en s’installant dans le manège qui va faire trois vrilles, deux loopings, et qui va vous secouer le cerveau dans tous les sens. Une espèce d’excitation et d’appréhension en même temps.

Autre fait déroutant, l’absence de bruit. Ou plutôt, l’absence de bruit extérieur au corps humain et à son fonctionnement. Elle s’entendait respirer, elle entendait ses vêtements se froisser en bougeant, elle entendait son ventre qui gargouillait, comme si elle était dans une chambre en rase campagne, rendue au plus profond de la nuit noir, avec un double vitrage qui empêchait les bruits de la nuit de pénétrer la pièce. C’était un peu la même sensation, l’hermétisme vers l’extérieur en plus. Heureusement, elle n’était pas claustrophobe. Elle n’aimait pas l’impression que ça faisait, mais elle arrivait à le gérer et à être rationnelle.

// Et c’est quoi cette musique ? C’est pour me faire flipper un peu plus ? //
// Quelle musique ? // Demanda Matty en fronçant les sourcils.
// Je ne vais pas la chantonner quand même... //, fit la texane qui se demandait alors si elle était pas en train de se faire une hallucination auditive du fait du silence ambiant.
// Essaie toujours. J’ai vu que tu avais une belle voix pour chanter la tradition. // La chambra-t-elle gentiment.
Elle prit l’avant bras droit de Pedge et le retourna pour en voir la face intérieure, creux de la main vers le haut, là où se trouvait plusieurs jauges et un écran tactile. Plusieurs informations s’affichaient dessus et la technicienne ricana en consultant les résultats.
// Tiens regarde… // Fit-elle en tapotant un électrocardiogramme qui était forcément le sien. // Ton rythme cardiaque est encore un peu élevé...à cause de ta joute verbale j’imagine ? Marfalou peut se connecter aux capteurs, il détermine notre état avec ses outils...comme un chien qui se focaliserait sur le non verbal de son maître par exemple. //
La jeune femme lui fit une tape sur l’épaule puis essaya d’attraper un nouvel élément d’armure que le drone lui tendait. C’était pour les cuisses.
// On dirait qu’il t’a adopté Pedge, il t’envoie cette musique pour essayer de te détendre. C’est sa façon de communiquer. //

Pedge ne répondit rien et écouta la musique. Si Morfalou essayait de l’aider alors. C’était doux, tranquille, et cela devait certainement atténuer son rythme cardiaque. Néanmoins, elle voulait savoir quel degré de contrôle elle pouvait avoir sur le robot familier.
// Je peux communiquer directement avec lui ? Pour lui dire d’arrêter par exemple, ou pour choisir une musique ? // Ce petit robot était intéressant, mine de rien. Non content de reproduire les mimiques d’un chien fougueux qui a envie de jouer, il arrivait à percevoir l’état des gens. C’était marrant, un peu flippant, et sacrément innovant. Des tas de mômes s’arracheraient ce genre de robot sur Terre.
// Pourquoi tu essaierais pas au lieu de me poser la question ? J’en ai encore pour un bon moment, profite-en ! // La conseilla Matty en retour.
Pedge allait probablement se rendre compte pourquoi la technicienne affectionnait cette machine en l’appelant “son petit chéri”.

// Morfalou ? J’aimerai écouter... // Elle n’avait pas réfléchi à ce qu’elle voulait écouter en fait, elle qui n’était pas très mélomane. // Walk on the Wild Side de Lou Reed. // La petite balade tranquille qui était en réalité une bonne chanson trash.
Le drone coupa immédiatement la musique qui était en fond de radio. Heureux d’avoir une consigne, il fit un looping joyeux et, après quelques crépitements, la musique arriva finalement dans ses oreilles, fidèle à l’originale. On aurait cru que Morfalou écoutait avec elle puisqu’il faisait des virages et des petits bonds autour de Pedge comme si ça le faisait danser. Il activa sa sonde holographique à un moment donné et les images s’affichèrent. Le morceaux provenaient de la base de donnée musicale du Pôle-Com et il s’agissait précisément d’une vidéo. Morfalou lui retransmettait même ces quelques clichés drôles. Cela fit rire Matty, même Tyrol qui en avait été témoin.
// C’est dommage qu’il ne puisse pas rester dans notre dortoir mais, la dernière fois, il nous a bouffé tous les couverts. //
// Les ingé de l’Athéna nous l’ont offert pour la première rencontre entre nos deux croiseurs, donc nos deux services technique. Leurs scientifiques avaient désossé un drone d’exploration automatisé Goa’uld qui avait fondu. Ils en ont retiré la matrice de l’intelligence artificielle et ils ont travaillé sur le codage du comportement canin. C’était une expérience scientifique du SGC... //
// Ils l’auraient envoyés à la destruction si les gars de l’Athéna n’avaient pas demandé à le récupérer. //
// Ouais. Et maintenant, on l’a avec nous. Il va venir avec toi pour te ramener tes affaires si tu les égares dans l’espace. Et si jamais tu produis des déchets métalliques... //
Matty prit un morceau de métal qui trainait dans une petite sacoche pendue au mur. C’était une vieille pièce de monnaie tordue et qui semblait faire office de friandise vu la réaction de Morfalou. La technicienne la jeta en l’air et l’engin alla l’attraper en le magnétisant. Sauf qu’en son sein, une lumière vive et bleutée s’anima, consommant la pièce de monnaie pour qu’il n’en reste rien.
Le drone était heureux comme tout et revint tournoyer entre les deux femmes.
// C’est un récupérateur. Il recycle le métal brut dans une capsule de contention. //

// C’est vraiment… fascinant. //. Pedge était réellement impressionnée par ce petit robot. Fascinant était le bon mot. En tout cas, elle aimait bien cet engin, et elle était certaine qu’il lui serait très utile dans l’espace. La musique pris fin. Cette bonne vieille rengaine américaine était un retour au source et la jeune femme en vint à se dire qu’elle devrait écouter plus souvent de la musique, c’était bon pour le moral. L’histoire avec Marta était déjà mise de côté, oubliée serait trop rapide, mais mise de côté simplement, noyée dans ce flot d’explication et dans la musique. Cela ne l’empêcherait pas de lui expliquer la vie quand elles se croiseraient dans un endroit plus discret, comme promis. Dans ce genre de cas de figure, Pedge se figurait en Dartagnan, personnage issu d’un livre d’un auteur français qu’elle avait bien aimé lire plus jeune, assez vieillot mais qui transpirait le romantisme d’une époque révolue. Et ce jeune homme était prompt à relever toute sorte d’affront par le duel.

// J’espère que je vais rencontrer Tony Stark en revenant. //, blagua-t-elle pour faire passer le temps. Et comme pour répondre à cette espérance, Morfalou se ramena devant son casque et projeta l’image de Robert Doney Jr par le biais de sa sonde holographique. Pedge faillit rire bêtement, mais elle se contenta de secouer la tête dans sa combinaison.
Matty, elle, n’avait pas retenu son rire.
// IL est fascinant. Je suis sûre que le SGC n’arriverait pas à en faire un au comportement identique s’ils recommençaient. // Elle avait laissé paraître son attachement par l’intonation de la voix. C’était une machine mais attachante. // Marfalou est connecté à tous les réseaux publics du Dédale. Tu n’as qu’à lui demander et il est probable qu’il te dégote ce que tu souhaites. Tu as dû sentir que c’était très inconfortable le silence de la combinaison. Tu peux avoir la radio du Dédale, les musiques que tu lui demandes et même quelques films...sans l’image. De quoi faire passer le temps et le malaise. //
Morfalou fit son habituel cri électronique. Il fonça sur Malarkins qui avait fait tombé accidentellement sa visseuse. Il avait à peine eut le temps de se baisser que le drone lui ramenait à bonne hauteur.
// Ce qui est génial c’est qu’il gère un volume automatique. N’importe qui peut t’appeler, le son diminuera pour t’éviter de recevoir un mot sur deux. //

// Je note tout ça, merci pour les informations. //, répondit Pedge, qui voyait dans l’animal robotisé un compagnon de route fort utile. En effet, le silence pouvait être gênant, bien que cela n’était pas si terrifiant pour Pedge qui y trouvait une certaine sérénité. Certainement qu’à la longue, elle en aurait marre et passerait commande auprès de Morfalou. Pour le moment, avec la discussion de Matty, et les tests audio, elle ne sentait pas oppressée. Ses pensées s’égarèrent vers la couche qui tapissait le fond de sa culotte. Quand même… Elle reconnaissait que vu le temps que ça prenait de l’équiper… Enfin bon, elle verrait quand l’envie se présenterait, et elle avait peur de trop y penser et de la provoquer. Elle essaya, pour voir, de bouger un bras.
L’armure était très confortable, elle épousait suffisament le corps et il fallait juste forcer un peu plus pour faire des mouvements. Matty était en train de terminer, lui montant les renforts de jointures au niveau des genoux et des chevilles.
// Oh, euh...par contre...il ne porte pas son nom pour rien. Ne laisse pas trainer du métal derrière toi, comme tes plaques ou tes clés de casiers. Sinon ça fini en particules dans son bidou d’accord ? //
// Mes clés sont dans ma poche, ça devrait aller. Tant qu’il ne lui vient pas à l’idée de manger la combinaison... //, répondit Pedge.
Matty se passa une main sur le visage, elle avait enfin terminé. Elle se redressa et vérifia brièvement chacune des pièces avant de lui expliquer les différentes fonctions via son écran tactile. Outre sa santé, elle pouvait surveiller son niveau d’oxygène, ses réserves, le stockage en énergie etc…
La jeune femme ne s’y attarda pas, lui expliquant qu’elle avait placé sa combinaison en gestion automatique. En revanche, elle insista beaucoup pour qu’elle apprenne à activer sa balise de détresse en cas de dérive et la manipulation de ses semelles magnétique. Une fois fait, Pedge était alors libre de se déplacer pour faire des essais. Peter était également équipé et il récupérait plusieurs petites dessertes d’outils qui serviraient de présentoirs une fois dehors. Le sas était ouvert, prêt à les accueillir et Morfalou s’y engouffra en premier, faisant vibrer ses panneaux dans un signe d’impatience.

Pedge était toute aussi impatiente que Morfalou pour filer au dehors. Ce n’était pas un rêve que de voler dans l’espace, mais beaucoup d’hommes et de femmes auraient donné cher pour le faire. Aussi, l’excitation d’essayer, d’expérimenter, était forte. Elle alla néanmoins vers Peter, profitant de cela pour se déplacer avec la combinaison.
// Qu’est-ce que je peux emporter pour t’aider ? //
Toujours aussi timide, l’ours tenta de fuir son regard avant de grogner dans la radio. Il répondit d’une voix gênée en pointant deux besaces rigides.
//Hum...outils de précision. Te faudra ça pour travailler. //
// D’accord. //
Sans trop se préoccuper de la gêne de Peter, qu’elle préférait ignorer pour ne pas en provoquer plus encore, elle se dirigea vers les deux besaces en question pour s’en munir. Elle observa comment elles étaient faites pour voir si elle pouvait les passer en bandoulière, ou les fixer sur elle, ou si elles allaient devoir rejoindre une desserte comme les autres outils. En tout cas, la combinaison, aussi lourde semblait-elle être, était assez maniable.

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