Dossier de Gabriel Grayson

Données d'une personnalité

Que dire de moi ? Mon caractère d'aujourd'hui n'est pas vraiment le même que celui d'avant. On peut presque dire que j'ai eu deux facettes dans ma vie. Mais commençons par le commencement.

¤ Avant l'accident :

Lorsque j'étais enfant, j'étais un garçon assez turbulent et énergique. Toujours à courir partout, à ne pas écouter mes parents, à faire des bêtises. J'étais très loin d'être l'enfant sage tant espéré par mes parents, mais plutôt un garçon têtu qui aimait faire ce qui lui plaisait. En grandissant, et surtout depuis l'entrée à l'adolescence, j'étais devenu un rebelle, défiant l'autorité de mon père et ma mère, et j'adorais ça, même cela m'avait valu des punitions. Au contraire, plus je les énervais, mieux je me sentais. N'essayez pas de comprendre, un adolescent, c'est souvent stupide. Cependant, même si j'aimais défier l'autorité, et les lois je ne pouvais pas m'empêcher de me montrer très protecteur à l'égard de ma petite soeur. Je ne supportais pas quand quelqu'un s'en prenait à elle, et je me jetais souvent dans la bagarre pour la défendre. Impliqué dans de nombreuses bagarres, j'eus même le droit à plusieurs exclusions du collège et du lycée, au grand dam de mes parents qui ne savaient plus quoi faire de moi. J'avais un côté bad boy que mon entourage à l'école appréciait, surtout les filles. Elles me tombaient littéralement dans les bras sans même que je lève le petit doigt. Il fallait dire que depuis mon enfance, j'avais le physique qu'il fallait. Séducteur, charmant, un sourire par ci, un clin d'oeil par là, un compliment de temps en temps, et c'était dans la poche. Capitaine d'une équipe de football américain au lycée, ça aidait beaucoup aussi. J'ai accumulé bien plus d'histoires sans lendemain que n'importe qui au bahut. Pour ma plus grande fierté, bien sûr, même si beaucoup de mes conquêtes pleuraient dès que je les virais de mon lit. Qu'espéraient-elles à cette époque là, le mariage ? Il ne fallait pas rêver non plus. Pourtant, malgré ce côté bad boy, j'étais un jeune garçon assez brillant, qui avait un très bon cursus scolaire. Me faire virer pour quelques jours ne me dérangeait pas du tout, car je savais que j'avais de l'avance côté étude. Je n'étais peut être pas ce qu'on appelle un génie, mais j'étais doué pour certaines matières qui n'étaient pas à la portée de tout le monde, et je maintenais ma moyenne élevée. Qui aurait cru que quelqu'un comme moi, qui aimait faire la fête et me battre, pouvait être studieux ? A 21 ans, je me suis même fait tatouer. Un pégase sur l'omoplate gauche, et un dragon ailé sur le côté droit du bas ventre, tous deux visible lorsque j'étais torse nu. Un autre atout séduction. Et cela fonctionnait. Jusqu'à ce que je rencontre LA fille. A partir de ce moment là, je devins beaucoup plus calme, et amoureux bien sûr. Elle m'aida beaucoup à me montrer plus sociable. Finit le temps des conneries ou des expulsions pour bagarre, j'étais devenu presque un ange.

¤ Après l'accident :

Ce jour là marqua profondément mon esprit, et me changea à tout jamais. Suite à ce qui s'était passé, et me sentant responsable du drame que j'avais vécu, j'étais devenu plus silencieux, plus réservé, et plus solitaire. Ma joie de vivre d'avant semblait s'être envolée, et depuis ce jour, cela n'avait pas changé. J'étais toujours aussi studieux, toujours aussi travailleur et toujours aussi brillant. Mais je me plongeais dans ma carrière pour tenter d'échapper au passé. En vain bien sûr. Autrefois fêtard prêt à enfreindre la loi pour m'amuser, je devins discret, à rester dans mon coin et à travailler. Sans doute trop. Souriant beaucoup moins qu'avant, les gens qui m'entouraient pouvaient facilement voir que je dissimulais une blessure profonde. Mais personne ne savait ce qui me hantait, car je ne parlais jamais. Blessé dans mon âme, torturé depuis ce jour horrible, je ne ressemblais quasiment plus au petit garçon que j'étais. J'étais toujours protecteur envers les personnes que j'appréciais, je faisais tout pour ne plus subir de drame. Cependant, depuis la perte de ma femme par ma faute, j'avais crée une barrière protectrice autour de moi. Ce que ressentaient les autres ne m'indifférait pas du tout, mais j'étais beaucoup moins touché. Car si on est moins touché par ce qu'on ressent pour les autres, on est moins blessé, non ? J'ignorais si cette situation changerait un jour, mais pour l'instant, je n'étais qu'une simple âme brisée.

Données d'un passé chargé

Mon histoire commença le 24 mars 1980, à Brisbane, en Australie, où je naquis au Brisbane Private Hospital, une nuit d'orage. D'après ce que mes parents m'avaient raconté il y a des années, j'étais devenu leur fierté ce jour là. Enfin ça, c'était avant de voir comment j'allais tourner, car même si j'étais leur fils et qu'ils m'aimaient, mes parents ignoraient encore quel garnement j'allais devenir. Eux me voyaient déjà comme étant le plus brillant de tous les enfants de mon âge, le plus intelligent, le plus beau, le plus sage, et tout et tout. Bref, l'être parfait sur cette terre. Ils avaient d'ailleurs tout fait pour que je suive la voie qu'ils voulaient pour moi. Erreur. Peut être parce que je me suis sentis rapidement étouffé que j'ai voulu m'évader. Ou alors, je ne supportais pas le monde dans lequel ils voulaient que je vive. Rapidement, je montrai des signes d'hyperactivité, des humeurs changeantes, des crises de larmes lorsque j'étais puni. Le fils prodigue n'était finalement pas si sage que ça.

Quatre ans après ma naissance, j'eus une adorable petite soeur. Kristen. Mon parfait opposé en fait. Kristen était très obéissante, très sage, très docile. Ce fut elle qui devint la fierté de mes parents lorsqu'ils remarquèrent cela. Aurais-je pu être jaloux de l'attention qu'ils portaient à ma petite soeur ? Etrangement, non. Cela me plaisait en fait, car j'appréciais n'avoir qu'un simple rôle de grand frère, et surtout de ne pas avoir cet énorme poids sur les épaules, celui de la déception que j'aurais pu lire dans les yeux de mon père et ma mère si j'échouais à leurs attentes. Rapidement, j'adoptai un comportement très protecteur avec Kristen. Et oui, j'adorais ma soeur, je tenais beaucoup à elle. J'avais réussi à la corrompre plusieurs fois, la poussant à faire des bêtises comme je le faisais. Pourtant, elle était beaucoup moins turbulente que moi. La véritable petite fille modèle.

Malgré mon attitude souvent difficile à l'égard de mes parents, cela ne voulait pas dire que j'étais un cancre à l'école. Bien au contraire. Une mère professeur, un père chirurgien, tous deux sacrifiaient leur temps libre pour l'éducation et la scolarité de leurs deux enfants. J'avais beau être hyperactif, j'étais également doué. Très jeune, les professeurs remarquèrent que j'avais certaines facilités dans des matières difficiles, comme la biologie, la physique, la chimie ou les mathématiques. Je me débrouillais un peu en langues vivantes, mais ce n'était pas mon domaine de prédilection. Je connaissais les principales langues parlées sur Terre, mais c'était tout. En réalité, j'ai rapidement aimé les sciences. A 12 ans, je trouvai enfin ma vocation pour mes futures études : la filière scientifique. Mon père s'était imaginé que je deviendrais un grand médecin comme lui, mais il n'en était rien. La médecine ne m'intéressait pas, mais travailler sur quelque chose qui pouvait être en étroite collaboration avec le domaine médical me plaisait bien. J'avais encore un peu de temps pour peaufiner mon parcours.

A 15 ans, je connus mon premier renvoi pour bagarre. Ce n'était pas de ma faute, un crétin harcelait ma soeur. J'ai vu rouge ce jour là, j'ai foncé dans le tas, et j'ai cassé le nez à cet idiot. Pour moi, tous les coups étaient permis, mais j'avais visiblement tort. Résultat : 1 semaine d'exclusion de l'école. Mes parents étaient furieux, ils me privèrent de tout ce dont on peut priver un enfant. Alors que j'étais enfermé dans ma chambre pour la semaine, j'en profitai pour faire mes devoirs, apprendre mes leçons, sans aucune difficulté. J'aurais pu avoir des cours par correspondance tellement je n'avais aucun problème de ce côté là. Je retournai enfin en cours après mon exclusion, et il ne fallut pas 3 mois pour que je retourne devant le proviseur pour le même motif. Cette fois ci, je n'en étais pas sorti indemne, avec une lèvre ouverte et un oeil au beurre noir, mais l'autre garçon était plus amoché. Mes parents furent à nouveau déçu de mon comportement. Mais quoi qu'ils fassent, je n'en faisais qu'à ma tête.

Le reste de ma scolarité se passa sans encombre. Enfin, pas plus que d'habitude. Des notes élevées, surtout dans les matières scientifiques, un poste de Capitaine de l'équipe de football américain, du succès auprès des filles, et encore plusieurs expulsions pour bagarre. Sans compter les fois où je faisais le mur pour aller à des fêtes, pour rentrer complètement bourré en me faisant prendre par mes parents à chaque fois. Bref, une vie d'adolescent normalement constitué, non ? Alors que j'entamai ma dernière année au lycée, avec comme idée de partir dans une université de sciences pour étudier la microbiologie, un domaine qui me passionnait, je rencontrai Emily. Cette fille était dans ma classe, et j'avais littéralement flashé sur elle dès le premier jour où mon regard avait croisé le sien. Ce qui était réciproque. Nous avons très vite sympathisé, puis nous sommes devenus très proches, jusqu'à sortir ensemble. Je me sentais bien avec elle. Emily m'a d'ailleurs permis de me calmer et de faire moins de bêtises d'adolescents. Même les bagarres ne m'intéressaient plus, ce qui ne voulait pas dire que je ne continuais pas à protéger ma petite soeur. L'année se termina rapidement, et avant d'entrer à l'université de mon choix, j'effectuai mon service militaire obligatoire. Au moins, grâce à cela, je pus suivre le droit chemin, même si je n'ai jamais été envoyé dans un véritable combat, pendant une vraie guerre.

Après un an de service militaire, je quittai ma famille pour aller m'installer sur le campus de la Trobe University, à Melbourne, pour y étudier la microbiologie. Par chance, les études d'Emily l'avaient conduite également dans cette ville. Et bien qu'on ne se voyait qu'en dehors des cours, l'avoir à proximité me fit beaucoup de bien. Je pris même des cours de ju-jitsu et d'aïkido, vu mes tendances à me bagarrer. Certes, je n'étais pas un expert en arts martiaux, mais je savais me défendre et me battre. J'appris même à tirer. D'abord en fête foraine avec des carabines. Puis dans un club de tir avec des armes légères. Cependant, je n'oubliais pas mes études. Talentueux, brillant, je réalisai le cursus universitaire presque facilement. Après tout, c'était une vocation, une passion, et pour cette raison, j'étais très intéressé par ce que j'étudiais. J'obtins mon diplôme avec mention très bien, toutes les portes s'ouvraient à moi. Une fois que ma petite amie décrocha elle aussi son diplôme, nous décidâmes de nous installer aux Etats Unis. Loin de nos familles, certes, mais avec un meilleur avenir professionnel. J'entrai au USAMRIID (US Army Medical Research Institute of Infectious Diseases), situé dans le Maryland (USA), dans un Centre Médical de l'Armée Américaine, afin d'y apporter mes connaissances pour lutter contre les armes bactériologiques en étudiant les micro organismes. Emily, quant à elle, trouva un travail dans cette ville. Nous avons emménagé ensemble, et quand j'eus 28 ans, nous nous sommes mariés. La vie semblait nous sourire. C'était une erreur de penser ça.

Le jour de notre 2ème anniversaire de mariage, alors que je l'emmenais au restaurant, Emily m'annonça toute joyeuse qu'elle était enceinte. Ce fut peut être le plus beau jour de ma vie, apprendre que j'allais être papa. Elle m'offrit même un autre cadeau, un pendentif en forme de dragon ailé, vu que j'aimais beaucoup les dragons. Un objet que j'ai mis autour du cou sur le champs, et que je n'ai plus quitté, même encore aujourd'hui. Mais hélas, mon bonheur fut de très courte durée, car un drame arriva. Je conduisais ce jour là, la route était dégagée, et j'arrivais à un croisement désert. Le feu était vert, alors je passais. Mais c'était sans compter sur la voiture qui déboula de notre droite, à vive allure, et qui percuta notre véhicule du côté passager. Je vis la voiture, puis ce fut le trou noir au moment du violent choc. Ma vie venait de basculer. A jamais.

Je me réveillai 2 jours plus tard, dans un hôpital, gravement blessé mais en vie. On m'annonça que je venais d'avoir un accident de voiture, que j'avais été blessé à divers endroits, et qu'une barre de fer s'était plantée dans mon flanc gauche, sous mes côtes, ce qui aurait pu me tuer. Que mon véhicule était en miette. Et que le chauffard, ivre au moment des faits, avait été arrêté, et n'avait quasiment rien comme blessure. Je ne me souvenais de rien, mais rapidement, un visage me vint à l'esprit : celui de ma femme. Lorsque je demandai des nouvelles d'Emily, on m'annonça son décès. Ma femme était morte sur le coup, emportant avec elle notre enfant. Le monde s'écroula autour de moi, et pendant les mois qui suivirent, jonglant entre soins, rééducation et mémoire retrouvée, je n'avais plus aucune volonté de vivre. J'étais seul, et j'avais perdu la femme de ma vie. Tel un automate, je continuais à me réveiller le matin, à aller au travail, à manger et à dormir. Pour recommencer la même chose le jour suivant. Ma vie n'avait plus aucun sens. Mes collègues voyaient bien mon grave état de dépression, et me poussaient à consulter un psychologue. Ce que je fis, mais sans grand succès. Peu à peu, je finis par accepter la mort d'Emily et de mon enfant. Mais ce drame venait toujours me hanter les nuits, m'empêchant de dormir correctement. Ce qui était arrivé n'était pas de ma faute, mais je conduisais ce jour là, j'étais responsable. Je me sentais coupable alors que je ne devrais pas. Je continuais à vivre, enfermé sur moi même, solitaire. Je ne serais plus jamais le même qu'avant. Je me plongeais dans mon travail pour essayer d'oublier, mais c'était peine perdue. Je me tuais à la tâche, mais je m'en fichais. Malgré le malheur qui s'était abattu sur moi, mon travail n'avait pas faibli, j'étais toujours aussi doué. A tel point qu'une organisation secrète du gouvernement américain me contacta pour me proposer un travail inimaginable, alors que j'avais 32 ans. N'ayant plus rien à perdre, plus rien à quoi s'accrocher, j'acceptai.

Cette organisation me parla du programme Porte des Etoiles, un programme top secret avec des voyages vers d'autres mondes, des rencontres avec des extraterrestres, des découvertes de nouvelles technologies. Ce qui pouvait paraître absurde comme idée. D'ailleurs, je n'y crus pas tout de suite, mais je finissais par imaginer l'idée que tout ça pouvait être vrai. Pour quelle raison ais-je été choisi ? Le gouvernement m'avait remarqué grâce à mon travail, des thèses que j'avais faites au long de ma carrière, ou des séminaires pendant lesquels j'avais participé. Et visiblement, ils cherchaient les meilleurs des meilleurs pour un projet bien spécial. Je répondais à leurs critères, et j'avais été sélectionné. Une nouvelle vie s'offrit donc à moi. Après avoir signé la clause de confidentialité, j'intégrai le SGC, une base située sous une montagne, dans le Colorado, coupé du monde extérieur. Pendant plusieurs mois, on me prépara à ce qui allait m'arriver. Je devais quitter la Terre pour aller vivre dans une autre Galaxie. Mais avant, je dus m'habituer à cette nouvelle vie pendant plusieurs mois. Travailler avec des militaires, des scientifiques, des médecins, des techniciens, etc. Passer la fameuse Porte des Etoiles. Découvrir de nouveaux mondes. Connaitre les dangers qui se trouvaient au delà de notre planète. Faire du sport pour parfaire ma condition physique, et apprendre à tirer avec des armes légères vu que j'avais déjà des connaissances de la pratique. Tellement de choses à intégrer, à digérer, mais tellement fascinantes. Cette expérience ne me fit pas oublier la perte de ma femme et de mon enfant, loin de là. Mais au moins, j'eus une nouvelle raison de vivre, à 33 ans. Un nouveau départ. Et une nouvelle destination : Atlantis, la cité des Anciens, origine du mythe de l'Atlantide sur Terre. Un voyage se préparait. Un voyage à la fois fascinant et angoissant. Et me voilà à bord d'un vaisseau spatial, le Dédale, en route pour un long voyage vers la Galaxie de Pégase.

Données d'arrivée

Quelle a été ma première impression en arrivant sur la cité d'Atlantis ? En réalité, je me suis demandé : "mais qu'est ce que je suis venu faire ici ?" Bon d'accord, j'étais aussi fasciné par la beauté de l'architecture des Anciens, mais comme les renforts dont je faisais parti étaient arrivés peu après la seconde attaque des wraiths, la cité portait encore les stigmates de la guerre qu'elle venait de subir. Des décombres, du personnel traumatisé mais volontaire et travailleur, une menace qui continuait de planer sur Atlantis. Je devais avouer, j'avais peur. Heureusement que le bouclier d'occultation avait fonctionné correctement, et que nos ennemis s'imaginaient que la cité avait été détruire lors d'une explosion.

Rapidement, je m'intégrai au groupe des scientifiques, sous le commandement du Docteur Rodney McKay, qui devait sans doute être l'homme le plus prétentieux de tout l'Univers. Mais aussi le plus brillant, il fallait malheureusement le reconnaître. Ou plutôt l'un des plus brillants, car il n'était pas tout seul à mon avis. Peu à peu, au fil des mois, j'appris à vivre sur cette cité qui revivait depuis sa dernière attaque.

Cela fait maintenant 2 ans que je suis sur Atlantis. J'ai tout laissé derrière mois pour cette nouvelle vie. Et cette vie me plait beaucoup. Chaque jour, je découvre de nouvelles choses, et c'est à la fois excitant et effrayant.