Qui est le plus fou des deux ? (PV: Karola Frei) [Terminé]

Je serrais le badge des S.A.S dans mes mains. J'étais stressé. J'étais perdu. J'avais besoin de repos selon le psy mais dans une base comme Atlantis, c'était peine perdue. Le dernier événement organisé par le sergent Curtis m'avait poussé a bout et au delà encore. J'y avais certes rencontré d'autres personnes mais j'y avais vécu un bout d'enfer. Un retour en arrière. Je m'étais fait remarqué en paniquant et en craquant carrément. La rivière m'avait achevé au niveau mental et j'avais du revenir à la base un peu précipitamment. Je ne me souviens plus très bien de se passage. J'avais serré une main tout du long pour éviter de perdre complètement les pédales. Et a l'arrivé, le psy m'avait fait passé un diagnostic complet. Et les résultats n'étaient... pas franchement réjouissant. Pour le moment, je n'étais plus apte a partir en mission. J'étais cantonné a la base. Pour quelqu'un comme moi, c'était ça l'enfer. Voir les autres partir sans avoir la possibilité de le faire aussi.

Ce fut donc la tête pleine de pensée perturbante que j'attendis l'heure. Je devais me présenter chez le Capitaine Frei. Je l'aimais bien dans le fond. Elle était sympa et pas désagréable a regarder, même si elle avait quelques années de moins que moi. Mais elle était une autre militaire et, surtout, mon supérieur. Donc aucune relation n'était possible. Enfin officiellement. Et pour avoir une relation, il faudrait déjà qu'il y ai quelque chose, ce qui n'était pas le cas. Pas encore. Regardant autour de moi, je vis d'autres soldats qui passaient par là. Nous nous saluions et nous mimes a bavarder. Je jetais toujours un coup d’œil a ma montre. J'avais la réputation d'arriver toujours a l'heure. Ni en avance, ni en retard. Je devais continuer a faire en sorte que ce soit le cas. L'heure passant, je finis par quitter les autres et allais frapper a la porte du Capitaine. J'entendis une voix m'autoriser a rentrer. Ce que je fis sans attendre.

Le bureau était simple. Grand et bien rangé. Le style allemand dans toute sa splendeur. Rien de superflu, ni meuble, ni plante, aucune décoration. On se croirait dans un bureau de béton. Ou plutôt dans un bureau avec des murs en plâtre. Enfin bref, tout ceci n'avait rien a voir avec ce qui m’amenais ici. J'avais foiré le test psychologique pour partir du coup, je devais être réaffecté a un autre poste. Probablement que je prendrais la place d'un gars qui crève d'envie d'aller se faire tuer sur une autre planète. Au milieu de la pièce, assise sur sa chaise, le Capitaine Frei finissait de lire... en fait je n'avais aucune idée de se qu'elle lisait mais elle l'acheva bien vite. J'étais raide comme un piquet depuis mon entrée. Elle me fit m’asseoir et nous nous mimes a discuter du pourquoi du comment je me retrouvais ici. Elle me montra un mail du service médical sur mon état. Bon maintenant c'est officiel, je suis dingue.

√ Arrivée le : 14/05/2015

Après la fin du fameux événement organisé par le Sergent Curtis, Karola avait dû prendre une journée pour s'en remettre totalement. A présent elle était suffisamment reposée et en forme pour reprendre le travail et oublier combien Curtis l'avait mise hors d'elle ce jour-là. Elle espérait ne pas le croiser dans les couloirs, depuis cet événement elle ne pouvait plus l'encadrer. Pas seulement pour l'affront qu'il avait osé lui faire mais aussi parce que ces stupides épreuves avait mis à bout un certain nombre de membres de l'expédition. D'ailleurs, lorsque ce matin là elle arriva dans son bureau elle trouva posé dessus un dossier qui lui était adressé de la part du psychologue de la base. Il s'agissait d'un bilan réalisé par ce dernier suite à un entretien qu'il avait eu avec l'un des militaires, le caporal William Winkle. Apparemment, la petite sauterie organisée par Curtis avait eu un sale effet sur son état psychologique. Elle l'avait aperçu au cours des épreuves et c'est vrai qu'au bout du parcours il semblait à bout de forces mais elle avait mis cela sur le compte de la dureté de certains obstacles, jamais elle n'aurait pensé que cela fût aussi grave. Elle lu attentivement le dossier transmis par le docteur et étouffa un juron à l'encontre de ce maudit Curtis.

Devant l'étendue des dégâts elle demanda à ce qu'on convoque le caporal dans son bureau. En tant que Capitaine c'était de son devoir de s'entretenir avec ses hommes quand ces derniers flanchaient et de trouver une solution afin que la situation rentre dans l'ordre. Le psychologue préconisait un repos absolu pour le soldat et donc une interdiction temporaire à participer aux missions. Le Caporal devrait également se rendre plusieurs fois par semaine à des séances de psychothérapie pour éviter que son état n'empire. Karola connaissait bien le dossier militaire du soldat et savait que certains sujets étaient très sensibles chez lui. Aussi elle voulait s'assurer personnellement qu'il recouvrait pleinement ses capacités et son moral.

Elle relisait une dernière fois le bilan du psy histoire de s'imprégner le mieux possible des informations transmises lorsque l'on toqua à sa porte. Sans lever la tête elle donna l'autorisation d'entrer, elle savait qu'il s'agissait du Caporal. Elle stoppa sa lecture et referma le dossier puis retira les lunettes de vue qu'elle utilisait uniquement lorsqu'elle travaillait à son bureau. Elle posa son regard sur William et sa vue lui serra le cœur, il n'avait vraiment pas l'air en forme. Ce qui lui arrivait était très certainement la pire chose qu'il pouvait arriver à un soldat. Elle l'invita à s'asseoir en face d'elle et arbora un air compatissant, elle voulait malgré tout se montrer rassurante.

- La rapport que m'a fourni le docteur sur votre état est inquiétant, Caporal. Nous allons devoir prendre certaines mesures. Mais avant ça j'aimerais savoir comment vous vous sentez ?

C'était une question sincère, car malgré toutes les rumeurs qui couraient au sujet de Karola elle restait quand même un être humain qui avait à cœur le bien-être des soldats qui se trouvaient sous son commandement.

Un air compatissant. Je l'avais rarement croisée dans la cité et je n'avais quasiment jamais vu son air compatissant. Mais avec ma tronche de déterré, j'aurais même réussi a tirer une larme a un commissaire soviet. J'avais le teins plus pâle que d'habitude et des cernes sous les yeux. Je dormais mal. Plus mal encore que pendant les pires missions. Je revoyais sans cesse des scènes que j'avais vécu. L'Irak et ma libération par les S.A.S. Regardant le Captain, je répondis a sa question:

-Je fais des cauchemars en permanence et les rares fois où j'arrive a dormir, j'ai un sommeil sans rêves. Donc je dirais que je me sens mal. Dans tout les sens du terme. Captain.

J'avais rajouté a la hâte le grade de Frei. Je perdais un peu de vu la réalité parfois. Et pour tout dire j'étais complètement décalqué. Je m'attardais sur des détails sans importance, quitte a ne plus suivre la discussion. J'avais l'impression d'avoir perdu mes capacités. Tout ça par la faute d'un terrain d'entrainement... avec une rivière et une plongée. Je n'avais pas besoin de relater le... la galère de l'événement au Captain vu qu'elle y était également. Elle s'était d'ailleurs pas mal engueulée avec Curtis. Je ne les avais plus revue ni l'un ni l'autre. Enfin jusqu’à maintenant pour le Captain. Tiens elle portait des lunettes ? Intéressant. Elles lui allaient bien en plus. J'avais de la chance de l'avoir comme officier supérieur. Elle faisait bien son boulot et, même si certain ne l'aimait pas, elle était plutôt appréciée.

-Et vous ? vous allez bien ?

J'avais posé cette question un peu a l'improviste. J'étais un peu perdu sur le moment. et je finis par revenir doucement a moi. Bureau du Captain Frei. Rapport Psy. Dingue...

√ Arrivée le : 14/05/2015

Karola attrapa un stylo afin de pouvoir prendre quelques notes, elle écrivit sur la couverture du dossier ce que Winkle venait de lui dire. Le psy avait sans doute toutes les informations nécessaires mais elle préférait prendre aussi de son côté quelques notes au cas où. Elle fut surprise qu'il lui retourne la question, elle lui répondit toutefois qu'elle allait bien mais n'alla pas plus cela pouvait être malvenu surtout dans ce genre de situation ou son vis-à-vis était complètement déprimé. Et puis ce n'était pas le propos, ils étaient là pour parler de lui. Karola était très gênée car elle devait lui annoncer certaines choses qui ne risquaient pas de lui remonter le moral bien au contraire et puis d'un autre côté elle ne savait pas vraiment comment faire pour l'aider à aller mieux. Sans plus hésiter une seconde elle lui fit part alors de ce que les prochains jours lui réserveraient.

- Le Docteur Stanford a certainement dû en faire mention mais malheureusement, vous allez momentanément être mis à l'écart de toutes missions et être assigné à la base.

Elle marqua une pause volontairement afin de laisser la pilule être avalée par le soldat, elle l'observa attentivement afin de capter la moindre réaction venant de lui. Ce n'était pas quelque chose de facile à dire et donc encore moins à entendre. Surtout pour des militaires habitués à l'activité et aux missions sur d'autres planètes. Elle craignait une réaction violente de sa part. Karola poursuivit donc son petit discours. Elle ouvrit le dossier, feuilleta quelques pages et lorsqu'elle eût trouvé celle qui lui convenait elle l'en sortit. Il s'agissait en fait d'une liste de tâches que le psy avait établie et auxquelles elle jugeait bon pour Winkle qu'il participe. Normalement, c'était le rôle du Capitaine de choisir celle à laquelle le Caporal allait être assigné mais devant le côté rébarbatif de certaines elle avait une toute autre idée en tête. Elle parcouru du regard une dernière fois la liste puis la tendit au caporal.

- Voici une liste des postes auxquels vous pouvez prétendre le temps de vous remettre sur pied. Choisissez celui qui vous convient le mieux et vous y serez affecté. C'est juste une mesure temporaire, une fois que le Docteur vous l'autorisera vous pourrez reprendre les explorations.

Elle avait préféré le laisser choisir lui-même son poste, en le faisant elle-même elle aurait pu choisir quelque chose qui ne lui plaisait pas et donc empêcher son rétablissement. Au moins, en lui laissant le choix elle lui permettait de faire un grand pas dans la guérison. Elle s'adossa confortablement sur son siège le temps qu'il puisse lire la feuille. Elle voulait lui laisser le temps de faire son choix, de toutes façons la psy avait été claire dans son rapport; il ne fallait surtout pas le brusquer mais être patient et conciliant avec lui. Elle se contenta de l'observer en silence se tenant prête à répondre à la moindre de ses interrogations.

Mis momentanément à l’écart. Bah voyons. Autant dire tout de suite que j'étais inapte au service, cela aurait été plus vite. Je le pris un peu pour moi. Pendant toutes mes années de services, les seules fois où j'avais été déclaré inaptes furent après la perte de mes doigts et l'... Je ne devais pas penser a ça. Le doc m'avait prévenu d'éviter de penser au conflit, aux souvenirs. Mais c'était le genre de souvenirs qu'on n'enterrais pas facilement. Les morts, les tombes, le clocher. Ont avait perdu tellement de gars. Sans compter les blessés psychologiques et les invalides. Et voilà que je me battais a des années lumières de là. A des années d'eux. Qu'est ce que je faisais là ?

Je pris la liste des postes du capitaine et la regardais attentivement. Armurerie pas un bonne idée. Si je faisais une rechute c'était l'endroit dans lequel je ne devais pas me trouver. Poste de garde, idem. Je continuer de lire doucement. Aucun ne le plaisait vraiment. Je posais la liste sur la table et regardais Karola.

-Honnêtement, aucun ne me plaît réellement. Peut être filer un coup de main pour l'intendance. Mais pour le reste. Je ne sais pas.

J'avais l'air blasé apparemment. Et quelque peu déprimé. J'avais surtout l'impression que je n'étais plus a ma place. Complètement désaxé, complètement perdu.

√ Arrivée le : 14/05/2015

Quelques minutes s'écoulèrent dans un silence pesant, le temps pour William de parcourir la liste et d'arrêter son choix. Il semblait plutôt hésitant bien que son visage ne trahissait aucune expression et ses yeux aucune émotion. C'était dur de voir un soldat dans un pareil état. Karola avait déjà eu l'occasion de côtoyer des hommes et des femmes durement amochés psychologiquement par les affres de la guerre et elle savait très bien contre quoi William se battait en ce moment. Cependant, cela restait difficile pour elle d'imaginer ce à quoi il pouvait bien penser car elle avait eu la chance de ne jamais avoir eu ce genre de problème. Finalement, la réponse du caporal ne se fit guère attendre plus longtemps, il reposa à plat la feuille et reporta son attention sur sa supérieure, la mort dans l'âme.

Sa réponse ne surprit guère la jeune femme, après tout on lui proposait soit de rester assis toute la journée à une chaise à attendre que ça se passe, soit à effectuer des tâches pas vraiment très glorieuses. Des postes de premier choix autrement dire... Ils se fixèrent pendant un court instant mais cela suffit à Karola pour capter la grande détresse qui l'habitait. Son âme avait l'air de crier au secours. Alors la jeune femme se leva de son fauteuil, notamment afin de dynamiser un peu leur échange. Elle effectua quelques pas derrière son bureau, plongée dans une grande réflexion. La doctoresse avait insisté pour qu'il ne reste pas là sans rien faire, complètement démuni mais elle ne l'avait pas non plus obligé à rester à tout prix sur Atlantis, calfeutré comme un clandestin. Pendant qu'elle faisait les cent pas elle chercha dans sa tête quelque chose qui pourrait lui changer les idées, qui pourrait lui faire du bien. Quand elle eut trouver elle s'arrêta devant lui pour lui soumettre son idée.

- Pour le reste, on peut vous trouver quelque chose de plus... agréable à faire. Le continent n'est pas très loin de la cité et je suis sûre que les athosiens seraient ravis de vous accueillir parmi eux et de prendre soin de vous..

Elle marqua une pause comme plus tôt afin de lui laisser le temps d'envisager la chose. Peut-être qu'au final il était mieux qu'il prenne ses distances avec tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à la vie militaire. Ça ne lui semblait pas être une mauvaise idée, certes elle allait devoir en parler avec la psy et avec ses supérieurs histoire de faire ça correctement mais ce n'était pas ce qui l'inquiétait le plus. Ce qui l'intéressait surtout c'était que l'état de William s'améliore et qu'il puisse reprendre du service le plus vite possible. Elle espérait juste que le caporal soit de son côté coopératif.

- Ce serait une sorte de mise au vert, histoire que vous puissiez prendre du temps pour vous. Qu'en pensez-vous ?

Mon regard suivit le Captain Frei alors qu'elle se levait. Je ne bougeais pas. En même temps, a part me lever, ce qui était stupide, je ne voyais pas quoi faire. Je ne savais plus quoi penser. J'étais largué et elle le voyait. Elle devait en savoir sur mon état que moi même. Comme le psy. Comme tout le monde dans cette fichue cité. A chaque fois que je croisais quelqu'un, il portait sur moi un regard étrange. Teinté de pitié et de tristesse. Elle me proposais quelque chose de plus agréable ? Aller chez les athosiens ? Pourquoi pas. En plus, la rumeur voulait que quelques soldats passaient du bon temps là bas. Mais d'après moi, cette rumeur était infondée. Personne ne pouvait aller là bas en jumper sans une autorisation. Mais le capitaine était suffisamment gardé pour l'avoir. Et puis, vu mon état, je pense que la hiérarchie ne posera pas de souci. Continuant de fixer le Captain, je continuais a réfléchir a sa proposition. Elle s'était arrêtée de marcher et me regardait droit dans les yeux. Je finis par baisser les miens vers mes mains. Je tremblais. Encore. Peut être qu'une mise a l'écart pourrais me remettre sur la route.

-Ça me donnera l'occasion de me mettre au jardinage, lui lançais je avec un demi sourire. C'est bon, j'irai sur le continent.

Quelques semaines plus tard, William se présente a nouveau dans le bureau du Capitaine Frei.

Les dernières semaines passées dans le village des athosiens m'avaient changées. Je dormais mieux mais sans rêves. Remarque, vu les cauchemars que je me tapais avant, c'était mieux comme ça. Les athosiens m'avaient accueillit comme l'un des leurs et m'avaient fait une place parmi eux, le temps que ma santé aille mieux. Je m'y étais beaucoup reposé et avais lié quelques bonnes relations. Certains avaient de la famille sur la cité. J'avais appris a me concentrer sur moi même et a jardiner un peu. Me retrouvant assis dans le même fauteuil devant le captain, je me surpris a penser aux plantes. Je regardais le capitaine... et je souriais un peu. Je me sentais mieux. Bien mieux.

√ Arrivée le : 14/05/2015

Karola fut soulagée qu'au final William accepte sa proposition. Car au final c'était cette partie là de son plan qu'elle redoutait le plus, demander et obtenir l'autorisation de l'envoyer sur le continent de la part de ses supérieurs ne l'inquiétait pas plus que ça. Elle savait que ses supérieurs seraient d'accord avec elle, elle savait se montrer très convaincante et qu'elle possédait la confiance de sa hiérarchie. Avant la fin de leur entretien Karola souhaita un bon séjour à William et le gratifia d'un sourire afin de se montrer encourageante et de lui en tirer un. Elle ne se faisait pas trop de soucis, elle savait qu'il serait entre de bonnes mains avec les athosiens. Loin de l'agitation et des tracas que pouvait procurer Atlantis, il aurait amplement le temps de se rebâtir une santé.

Quand elle eût refermé la porte de son bureau derrière lui, elle regagna son fauteuil et se mit au travail. Elle rédigea un bref mail à l'attention du docteur Stanford afin de lui faire part de leur entretien et de son idée d'envoyer William au vert. Ensuite, elle décida d'aller directement voir Sheppard afin de lui soumettre son plan, il ne fallut pas longtemps à Karola pour convaincre son chef. Quelques heures seulement après avoir donné son approbation, le Caporal Winkle était en partance pour Lantia où il était attendu impatiemment par les autochtones déjà prêts à s'occuper de lui.

Au cours des semaines qui suivirent Karola prenait régulièrement des nouvelles de son soldat par le biais d'un informateur athosien qui se voulait très rassurant quant à la convalescence du militaire. Son retour était programmé pour dans quelques jours et Karola en profita pour demander un petit service à son contact sur Lantia afin de faire une petite surprise à William. Elle reçu d'ailleurs sa visite peu à près son retour. Elle fut d'ailleurs agréablement surprise de voir à quel point son séjour avait eu un effet bénéfique sur lui. Il semblait avoir reprit quelques couleurs et son regard n'était plus vide. Certes, on ne pouvait pas dire que tout était réglé mais en tout cas, c'était en bonne voie. Elle le fit s'asseoir face à elle comme au court de leur précédente entrevue et s'enquit de son état.

« Comment s'est passé votre séjour Caporal ? »

Elle l'écouta attentivement raconter les semaines passées aux côtés des athosiens et ne remarqua pas de signes de fatigue ni d'air blasé. Une fois son récit terminé, Karola se leva afin de se diriger vers une des ses armoires entièrement occupée par des tonnes de dossiers à part sur un étage où trônait une petite plante en pot. C'était la faveur qu'elle avait demandé à son contact athosien qui l'avait spécialement fait venir du continent. Elle attrapa le petit pot puis retourna sur ses pas afin de le tendre au Caporal en espérant que l'intention lui fasse plaisir. C'était un moyen pour Karola de le féliciter pour ses progrès et de l'aider à aller toujours mieux.

« J'ai cru comprendre que vous aviez développé des talents de jardinier sur le continent. Ce serait dommage de s'arrêter en si bon chemin et de les perdre ! »

Et bien, compte tenu des circonstances, pas trop mal. Même si au début...

Et je me mis a lui raconter mon séjour chez les athosiens. Le début fut quelque peu mouvementé, je dormais mal et, manifestement, j'en avais réveillé plus d'un avec mes hurlements et mes cauchemars. Je me souviens de certains matin où je m'étais retrouvé a dormir dans le creux d'un arbre en pleine forêt. J'avais mis un certain temps a rentrer et, après ça, il fut convenu que je ne sois plus seul dans mon abri. Les jours suivants, je faisais des balades avec des athosiens et athosiennes. Ils étaient tous très agréable et semblaient tout faire pour me remettre dans les rails. Même si certaines avaient l'air d'en vouloir plus. Ils avaient un lien avec la nature qui me surpris. Ceux là étaient différents de ceux qui vivaient dans la cité. Les seconds étaient plus terre à terre alors que les premiers étaient plus philosophes et sympathiques. En même temps, vu la tronche que tapaient ceux de la cité, ce serait plus dur de faire pire. Au début de la troisième semaine, ils m'apprirent un peu de jardinage et je fis pas mal de progrès les semaines qui suivirent.

Donc au final, j'ai plutôt bien récupéré et j'y ai gagné une main verte... enfin au sens figuré bien sûr.

Le Captain se leva. Se dirigeant vers une armoire, j'y vis une plante en pot... qu'elle me tendit. Avec des yeux ronds comme des assiettes, je pris le pot en bredouillant des remerciements au Captain. Elle avait l'air contente d'elle. Et il y avait de quoi. Je vis de suite qu'elle avait besoin d'eau et d'un peu d'amour. La plante bien sur... quoique Karola avait l'air d'en avoir besoin aussi. Je baissais les yeux. Non je ne devais pas penser a ça. Elle était gradé et moi... simple caporal. Peut être sergent dans un avenir proche. Ou pas. Je devais y réfléchir encore.

Merci pour la plante. Et merci pour votre aide Karo... heu Captain.

√ Arrivée le : 14/05/2015

Karola fut soulagée que le soldat prenne la plante dans ses mains. Au départ elle ne savait pas trop si c'était par pure politesse envers sa supérieure ou si cela lui faisait réellement plaisir. Il finit par la remercier, satisfaite Karola retourna de l'autre côté de son bureau. Elle était ravie de voir que son idée d'envoyer le caporal sur Lantia avait plutôt bien fonctionné. Le docteur Stanford serait également contente de voir tous les progrès qu'il avait effectué depuis son départ. William fini par relever la tête vers elle pour la remercier de manière plus audible. Karola lui décocha un sourire, faisant fi de son petit lapsus et puis après tout ce n'était pas grand chose, elle pouvait bien faire cela pour lui.

Maintenant qu'elle s'était assurée que son soldat allait mieux elle allait pouvoir le laisser tranquille et elle ne doutait pas que dans quelques jours il pourrait reprendre du service si la psy était d'accord. Elle lui annonça cela puis fini par lui dire qu'elle ne le retenait plus. Elle le raccompagna jusqu'à la porte et juste avant qu'il ne se sépare elle lui adressa quelques dernières paroles.

- Si vous avez le moindre problème, William, n'hésitez surtout pas à venir me voir. Je serai là pour vous aider.

Sur ce, ils se serrèrent la main et Karola le regarda s'éloigner dans le couloir en compagnie de sa plante dont elle était sûre qu'il prendrait soin.

[THE END]