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Keep Calm and "Curry" On

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Skyler McAlister
Médecin Neurochirurgien
Bannière perso (image 901x180px) : Keep Calm and "Curry" On Bannie16
√ Arrivée le : 08/07/2017
√ Nationalité : Anglaise / Irlandaise

√ Gène : Aucun
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Dim 27 Juin - 16:40

Skyler McAlister



Keep Calm and "Curry" On


Skyler McAlister


Aidan Foster


Pedge Allen


Lisa Laverse




Un raclement de gorge m'interrompit, m'obligeant à lever le nez du dossier que j'avais sous les yeux. Nathan Hendrickson, un confrère neurochirurgien, se trouvait dans l'encadrement de la porte de mon bureau, les bras croisés sur son torse.

"Combien de temps serez vous absente ? Je vous rappelle que vous avez une opération de prévu cet après midi".

Je secouai la tête avant de fermer le dossier que j'avais déjà lu plusieurs fois.

"Pas longtemps, je pense. Il n'y a que quelques dizaines de personnes dans ce village. Et le Docteur Foster sera également présent, ça devrait aller assez vite".

"Vous êtes sûre ? Il peut toujours y avoir des imprévus".

"Si je ne reviens pas à temps, vous vous occuperez de l'opération à ma place. D'accord ?"

Nathan ouvrit la bouche pour répliquer, mais il finit par garder le silence en hochant la tête. C'était mon opération, mon patient, et il n'avait pas vraiment envie de prendre ma place. Mais s'il n'avait pas le choix, il devrait s'occuper de cette tâche lui même si ma mission s'éternisait. Après quelques secondes, il repartit à son travail, me laissant seule dans le bureau. Je soupirai légèrement, tout en rangeant le dossier. Je l'avais reçu la veille, m'informant que je devais partir en mission pour venir en aide à un peuple allié primitif. C'était un petit village, il y avait au total 9 enfants et 32 adultes, et il fallait leur apporter des soins et une couverture vaccinale pour leur protection. Les conditions de vie étaient rudes et misérables, comme chez la plupart des peuples sous développés que nous rencontrions. Une simple mission humanitaire, et pour cela, j'allais être assistée d'Aidan, un autre médecin. Il y aurait également le Capitaine Allen, que je connaissais déjà depuis quelques temps, ainsi que le Sergent Laverse, fraîchement débarquée sur Atlantis, et que je n'avais encore jamais vraiment rencontré. Je l'avais déjà vu de loin, mais nous n'avions jamais discuté ensemble. Deux militaires pour protéger deux civils, cela semblait prometteur. Une simple mission de routine que ne devrait pas prendre trop temps. Si tout allait bien.

Je finis par me lever de mon siège, puis je préparai mon sac à dos médical, m'assurant qu'il ne manquait rien. J'emportais toujours l'essentiel en mission, ainsi que quelques petits appareils chirurgicaux au cas où. Il fallait pouvoir parer à toutes les éventualités. Le départ était prévu pour dans trente minutes, j'avais tout juste le temps de me préparer. Je pris mon sac, et je me dirigeai d'abord vers mes quartiers pour enfiler une tenue d'exploration noire. J'ignorai les conditions météorologiques sur la planète, alors je mis également une veste. Je finis par attacher mes cheveux en queue de cheval haute, pour plus d'aisance dans mon boulot, et mis les lentilles de vision nocturne. Une fois vêtue, je filai à l'armurerie pour prendre mon gilet tactique. Le militaire de garde me regarda lorsque je demandais un pistolet incapacitant wraith.

"Toujours pas d'arme à feu, Docteur ?"

"Evidemment que non, Caporal. Vous le savez très bien" lui lançai je avec un petit sourire.

A force, je finissais par être connue. J'étais l'une des rares civiles qui refusait de toucher à une arme à feu, et cela semblait amuser le Caporal, qui me tendit l'arme demandée. Au moins avec ça, je ne ferais de mal à personne. Surtout que je n'avais toujours pas suivi de cours pour l'utiliser correctement. Et puis, cette mission paraissait sans embûche, alors pourquoi prendre plus que le strict nécessaire ?

Après avoir vérifié mon matériel, et la présence de barres céréalières et d'eau dans les poches de mon gilet, je mis mon sac sur le dos, et quittai l'armurerie pour me diriger vers la salle d'embarquement. A mon arrivée, je constatai que j'étais la première sur place. Les autres n'étaient pas encore là. Quoi de plus normal, j'avais quelques minutes d'avance. J'attendis patiemment le reste de l'équipe en faisant les cent pas, le regard rivé vers le sol, perdue dans mes pensées. Puis les autres arrivèrent les uns après les autres.

@DamianVK

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Dim 27 Juin - 20:20

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Skyler McAlister


Aidan Foster


Pedge Allen


Lisa Laverse




Cela faisait un moment qu'elle n'était pas allée sur le terrain. Un trop long moment, estima-t-elle par devers elle en enfilant ses rangers qu'elle laça avec toute la rigueur dont elle était coutumière. Depuis qu'elle était capitaine, elle avait l'impression qu'on l'avait vissé sur un fauteuil de bureau. C'était le seul point noir de ses promotions. Pedge ne l'avait jamais caché, elle était venue dans l'armée avec les dents qui rayaient le parquet, dans le but de prendre du galon et d'arriver un jour à prendre une place de général quatre étoiles, à l'instar de celle qu'elle admirait beaucoup : Ann E. Dunwoody. Un moteur pour elle, même si elles avaient des carrières radicalement différentes. Seulement, elle espérait continuer sur le terrain même en grimpant dans la hiérarchie. Elle avait l'impression, cependant, que le Colonel Sheppard était bien mieux loti qu'elle à ce niveau là. Est-ce qu'on la reléguait à des tâches administratives parce qu'elle était une femme ? Elle n'en croyait pas un mot. Pas avec son CV. Mais c'était peut-être là que ça coinçait. Est-ce qu'on ne l'avait pas mise au vert pour qu'elle préserve sa santé ?

« Capitaine... Oh merde. »
« Lieutenant ? »
« J'pensais pas que vous étiez en train de vous changer. »

Pedge termina de faire glisser le t-shirt réglementaire sur la brassière qu'elle portait. Elle toisa son aide de camp sans sourciller, attendant qu'il s'exprime sur la raison de sa venue dans son bureau.

« Je... euh... je voulais vous voir avant que vous ne partiez. L'équipe Charlie... Ils ont encore fait parler d'eux... »
« Et bien ? » demanda l'officier en terminant de passer la veste d'exploration et de reboucler son gilet MOLLE par-dessus. Ses yeux se posèrent sur Graham, un regard poli mais froid qui lui intimait de poursuivre.
« Ils ont été relâché par la police militaire ce matin... Sandoval, Monciatti et... Padilla. »
« Padilla ? » Cette fois, l'officier arqua un sourcil. Padilla était de loin la plus exemplaire du groupe. Les deux premiers faisaient partis des plus dissipés, mais Padilla.
« Oui... Pour fêter le grade de Padilla, ils ont manifestement fait une petite soirée, elle a bu, Sandoval et Monciatti aussi... Ils ont fait descendre le blindé de Blake dans l'escalier, tiré un feu d'artifice illégal, volés des parachutes et sauté de la tour pour finir à la mer. Le sergent Brass a arrondi les angles avec la PM, et j'ai réussi à les faire sortir du trou, mais va falloir que vous vous en mêliez pour que... »
Pedge tendit la main vers la tablette qu'il tenait, et qu'il tendit, sur laquelle elle put voir une Ruth Padilla, d'ordinaire si réservée, faire du rodéo sur le mini blindé de Blake. Elle en avait assez vu rien que sur ces images de vidéos surveillance.
« Vous n'auriez pas dû les faire sortir Lieutenant. Je veux les voir à mon retour. »

Elle s'éloigna pour rejoindre l'armurerie puis la Porte. Pour sa part, elle partait toujours avec son équipement complet. Le regard atone et complètement catatonique de l'officier se posa tour à tour sur les membres de la petite expédition au fur et à mesure qu'ils arrivaient. La neurologue était déjà là et elle écopa d'un petit salut de la tête. Elle ne connaissait pas le sergent-maître Laverse, pas plus que le toubib, Aidan Foster. Par contre, elle connaissait McAlister. Si sa compagne Isia trouvait que c'était une pauvre fille, ce n'était pas le cas de Pedge qui avait de l'estime pour ce brin de femme. Elle avait vécu l'enfer de Normandie elle aussi, et rien que pour ça, elle faisait partie de ceux qui comptaient sur cette cité.

« Bonjour à tous, je suis le Capitaine Allen, comme vous le savez, petit aller-retour rapide. Pas de menace réelle, mais on reste vigilant tout de même. Les toubibs, évitez de vous séparer ou de vous laisser entraîner par la population. On essaie de s'en tenir à ce pourquoi on vient. » dit-elle en guise de petite introduction, le ton dépourvu d'émotion. Elle les connaissait les médecins - elle en pratiquait une personnellement même si ce n'était pas un exemple - et elle savait qu'ils pouvaient être sollicités pour tout et n'importe quoi et se laisser embarquer. Elle ne comptait pas leur courir après toute la matinée non plus.

La séquence d'enclenchement de la Porte se mit en branle une fois la petite équipe réunie et que Pedge ait confirmé à la salle de contrôle que tout était en ordre. Elle balaya une dernière fois l'équipe du regard pour vérifier que tout était pour le mieux.

@DamianVK

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Aidan Foster
Médecin Urgentiste
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√ Arrivée le : 07/05/2021
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Lun 28 Juin - 11:31

Aidan Foster



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La porte s'ouvrit en un rien de temps devant le médecin qui s'engageait déjà dans le long couloir qui se déployait devant lui d'un pas pressé, quittant la petite pièce exigüe du téléporteur. Il avisait les différents accès qui se séparaient d'un côté puis de l'autre, les observant tour à tour d'un coup d'œil septique alors qu'il prit le temps d'une pause, malgré la vivacité des pas qui l'avait porté jusqu'ici. Le doute grandissait dans son esprit un peu désabusé de ne pas parvenir à se souvenir où se trouvait cette maudite armurerie et de reconnaitre immédiatement le lieu dans lequel il avait atterrit pour en attester de sa petite erreur de sélection. Il changea de bras la prise qu'il exerçait sur la glacière qui contenait les vaccins dont il avait eu la charge de préparer.

Sa collègue, Skyler, avait prit de l'avance sur son trajet, tandis qu'elle s'était inquiétée de savoir s'il parviendrait à retrouver son chemin, et bien poliment et avec beaucoup d'assurance, il avait répondu que ça irait, tout en plaçant les doses au frais, et les seringues hermétiquement emballées à côté. Mais le voilà qui errait désormais dans les couloirs d'Atlantis avec la ferme conviction d'avoir loupé l'occasion de se taire à ce moment-là, se demandant ce qui l'agaçait le plus en l'instant : sa petite fierté ou sa mémoire volatile. Ses yeux roulèrent dans leurs orbites d'un air blasé, à l'instant même où il se souvint qu'il avait appuyé un peu trop mécaniquement sur la destination des dortoirs, et qu'il se retrouvait désormais au milieu des passerelles qui desservait les différentes chambres attitrés au personnel. Pas âme qui vive aux alentours, pas d'aide potentielle à l'horizon et pour cause, vu l'heure qu'il était, tous devaient désormais être à leur petit train quotidien Lantien.

L'homme fit demi-tour, emportant tout son barda sur ses épaules et à bout de bras, revenant auprès du sas qui s'ouvrit à nouveau à son approche, la carte de la cité se déployant à son regard pour le laisser choisir, pire qu'une loterie de quartier. Ses iris d'un bleu s'étirant sur des tonalités sombres, avisèrent chacune des inscriptions annotées dans cette langue qui lui était encore étrangère. Il avait bien demandé quelques cours auprès des linguistes, maintenant que ça faisait des semaines qu'il était arrivé sur site, mais le temps lui avait manqué pour être des plus assidue à ce sujet alors qu'avec son travail et le reste, il avait eu fort à faire. Sans se fendre d'une mauvaise excuse à propos d'un ironique "décalage horaire", le dépaysement jouait aussi beaucoup sur sa fatigue.

Son index s'agita, bougeant d'un côté à l'autre du dessin schématique, avant qu'une clarté évidente et subite fasse la lumière dans ses réflexions embrouillés.

« Ah, bordel, mais j'suis con... » avait-il laissé échapper à voix mi-haute, l'extrémité de son doigt s'articulant aussitôt vers l'aile tant recherchée, y déposant sa pulpe d'un geste précis.

Un flash lumineux plus tard, et le voilà qui apparaissait enfin dans la bonne section, le bon bâtiment. Ses pas empressés martelèrent le sol des couloirs, sans se mettre à courir pour autant, ses chaussures neuves de marches vissés aux pieds que la rigidité du cuir qui les couvraient les rendaient assez douloureuses d'usage. Arriver en retard pour sa première mission hors de la cité, ça avait de quoi la foutre mal, même s'il estimait que ça ne devait se tenir qu'à quelques minutes près. L'armurier l'observa d'un œil scrutateur en le voyant ainsi débarquer, alors qu'il avançait silencieux le matériel qu'il avait fait préparer d'avance pour lui, entassé sur le plateau du comptoir derrière lequel l'homme se trouvait.

« Un flingue ? » Avait lancé Aidan, surpris par cette apparition lorsqu'il s'empara du gilet tactique, fixant l'arme équipée dans un holster de cuisse.
« Un P320. » Corrigea l'homme qui lui faisait face, sans condescendance dans sa voix, mais avec cette expertise qui faisait qu'il n'était pas à ce poste par hasard. « C'est un modèle fiable, vous verrez. Y'a une sécurité de pouce ambidextre, mais il est de base équipé d'un percuteur de sécurité automatique. Pas de tir accidentel possible, même si vous le faites tomber. »

Tandis qu'il enfilait son gilet, d'un bras puis l'autre en articulant difficilement ses épaules tant ce dernier était serré, pivotant même sur ses jambes pour essayer d'en attraper la jonction, il avait jeté quelques coups d'œil à cet expert qui délivrait ces informations sur le matériel qu'il lui confiait, sans que cela ne retire et n'efface l'air perplexe qui s'était figé sur ses traits.

« Bon et bien... espérons que je n'ai pas à vérifier tout ça. » conclut-il en s'emparant du reste du matériel, avisant les sangles sans savoir quoi en faire, avant que le type ne vienne à son secours en faisant le tour de son comptoir et ne l'aide à s'équiper.
« Bonne mission ! » avait lancé l'armurier une fois terminé en flanquant sa grosse patte lourde sur l'épaule du médecin qui en soupesa la rudesse quand bien même il était lui-même d'une carrure certaine, bien que davantage travaillée en endurance qu'en force.
« Ca devrait l'faire. »

Aidan salua le militaire qui lui rendit son geste en retour tout en secouant la tête après coup, ironisant d'un ton bas pour lui-même sur ces nouveaux qui avaient tous cette fâcheuse tendance à être complètement à la ramasse. Le médecin de son côté reprenait fissa la direction du téléporteur, toujours cette grande glacière portée à la force de ses bras sans qu'il n'en éprouve de gêne tant physique que spatiale, son sac médical sur le dos, et le poids de l'équipement qui l'alourdissaient d'autant plus.

« Navré du retard. » Lança t-il à l'attention du petit groupe qui se tenait déjà sur place, alors qu'il affichait un sourire contrit aux trois femmes, tour à tour, se fixant un peu plus longuement sur Skyler d'ailleurs.

L'instant d'après, la responsable de cette petite expédition prit la parole, se présentant, enchainant sur les dernières recommandations qu'Aidan acquiesça aussitôt.

« Entendu. »

Il n'avait rien à ajouter de plus, essayant de se faire au plus discret, les deux mains empoignées sur la anse de la glacière. Son regard de toute manière se perdait déjà sur le grand anneau qui se mettait en marche, les symboles lumineux s'éclairant alternativement en exposant les coordonnées de leur destination juste avant qu'une projection aqueuse s'extirpa de l'ensemble. Ce spectacle n'était pas méconnu de l'Australien, mais encore assez peu familier pour qu'il en soit serein. Et pour cause... c'était la première fois qu'il allait franchir l'horizon des évènements.
@DamianVK

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Lisa Laverse
Sous Lieutenant
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Lun 28 Juin - 23:33

Lisa Laverse



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Skyler McAlister


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Lisa Laverse




Le cintre métallique claqua contre celui d’à-côté, la militaire troquant sa veste grise et son tee-shirt pour le pantalon ample et noir de sa tenue d’exploration dont elle desserra le bas à l‘aide de l’élastique prévu à cet effet. Elle avait envisagé de partir pour quelque chose plus adapté au terrain, avant de finalement se reporter sur une tenue plus passe partout. Concentrée, Lisa se saisit de la paire de rangers qui reposait à côté de ses pieds, avant de venir se poser sans ménagement sur le rebord de la chaise. Tirant rapidement sur les lacets, elle s’assurer qu’elles soient suffisamment serrées pour maintenir ses pieds, sans qu’elles ne viennent la gêner pour autant. Ce n’est qu’alors qu’elle rabaissa le bas de son pantalon, dont elle resserra le petit élastique comme il faut. La franco-américaine se leva ensuite, et écarta la chaise d’un revers de chaussure pour se saisir d’un tee-shirt noir propre qu’elle enfila rapidement, glissant le bas dans le pantalon, avant d’attraper la veste noire d’uniforme assortie. Elle glissa ses bras dans les manches droites et finalement se saisir du pan gauche, qu’elle ramena devant elle pour la boutonner machinalement, en commençant par le haut. Lisa s’assura avec automatisme qu’il n’y ait aucun pli inattendu avant de se déplacer rapidement devant le miroir. Avec rigueur, elle s’attela à rassembler ses longs cheveux pour les ramener vers l’arrière, et se saisissant d’un élastique noir, se pressa à les attacher en une queue de cheval assez basse, de telle sorte que si elle devait se retrouver avec un casque vissé sur la tête, celui-ci ne pourrait pas se balader librement. Ce n’est qu’alors qu’elle se saisit de son gilet MOLLE, préréglé à sa taille, et qu’elle enfila avec précision, bouclant rapidement ce dernier devant elle, avant de vérifier méthodiquement chaque poche déjà présente pour s’assure que celles-ci étaient soient vides, soient pourvues de quelques petites bricoles qu’elle avait déjà l’habitude d’embarquer avec elle au SGC.

Il n’y avait pas grand-chose, puisqu’elle prenait d’ordinaire le reste à l’armurerie, ou à la logistique. Il lui restait par exemple quelques barres alimentaires encore bonnes, ainsi que quelques carrés de sucre. Du consommable qu’il n’était pas nécessaire de réintégrer, en somme. Satisfaite, Lisa tira un peu sur sa manche pour regarde sa montre, avant de rapidement faire passer une ceinture dans les passants de son pantalon, puis se saisit d’un ceinturon un peu plus large, qui ne faisait plus vraiment partie de l’attirail du combattant dans certaines armées mais qui restait pourtant bien utile. Claquant finalement la porte derrière pour prendre le chemin de l’armurerie d’un pas décidé et porté par un petit enthousiasme. Cela faisait des semaines qu’elle n’était pas partie en mission, par-delà la Porte des Etoiles, et cela commençait à sérieusement lui manquer.

La femme ne mit pas longtemps à se présenter devant un des comptoirs pour récupérer son matériel, tout en commençant déjà à ouvrir les poches avant de son gilet. Devant elle, l’armurier s’occupa de prendre son nom, pour s’assurer que la réservation avait bien été faite et que la sergent-maitre ne comptait pas se balader dans la Cité sans autorisation avec un flingue et des munitions.

« Alors ça y est, c’est le grand jour ? » dit-il en remuant en arrière-plan, comme pour initier la conversation.

Ce dernier revient d’abord avec un GDO, suivi de l’arme de poing, un Beretta que la militaire réceptionna, glissant le boitier dans la poche droite de son pantalon, avant de se décaler un peu de côté pour vérifier la chambre de l’arme, avant de réceptionner le premier chargeur qu’elle enclencha dans l’arme, qu’elle chargea avant de rabattre le chien, pour finalement le glisser dans le holster de cuisse prévu à cet effet, et qu’elle se dépêcha d’harnacher autour de sa jambe, tout en venant clipser la lanière supérieure à son ceinturon.

« Ce n’est pas le premier, il y en a déjà eu d’autres. » rétorqua la femme, avant de réceptionner deux chargeurs supplémentaires, qu’elle glissa dans les deux poches les plus à gauche de son gilet.

L’homme revînt ensuite avec le fusil, et Lisa réceptionna le Colt M4 de la même manière que l’arme de poing, la vérifiant de manière méthodique, vérifiant également que le pointeur laser était bien réglé avant d’y glisser le premier chargeur. N’armant pas la carabine, la franco-américaine détacha la partie de la sangle située à l’avant du fusil, pour la ramener sur la petite boucle située à l’opposé de la crosse pour créer une boucle assez grande pour la glisser par-dessus la tête et l’épaule droite, de sorte que l’arme puisse pendre devant elle sans entraver ses mouvements tout en libérant l’accès aux poches de son gilet. Lisa avisa ensuite les trois chargeurs que le sergent posa sur le comptoir, se saisissant des premiers pour les glisser dans les dîtes poches, à droite cette fois-ci, avant de soulever le dernier devant elle.

« Hé sergent ! Je peux en avoir d’autres ? » fit-elle, en agitant le magasin sous son nez.
« Pourquoi ? Vous ne partez pas au charbon, que je sache. » répliqua-t-il, uniquement pour se retrouver confronté au visage devenu froid de la franco-américaine qui ne comptait pas lui démontrer par A plus B qu’il n’avait aucune idée de l’endroit où elle allait mettre les pieds, et que même si la zone était à priori calme, il restait tout de même un grand anneau en alliage extraterrestre d’où n’importe quoi, et n’importe qui, pouvait toujours sortir à tout moment pour leur meuler la tronche.
« T’occupes, Jansen. » fut la seule réponse qu’il obtînt de sa part, signe qu’elle n’avait pas trop l’intention de taper la discute, et l’homme se contenta d’hausser les épaules avant d’aligner trois autres chargeurs de plus sur son comptoir.

Au pire, elle serait bien obligée de les rendre, puisqu’il se chargea bien de noter qu’il avait dû faire une petite rallonge sur la liste de prêt. Il se protégeait, elle le comprenait. C’était donnant donnant, mais elle n’avait que trop vécu cette situation où tout le monde partait la fleur au fusil pour se retrouver à sec en cinq minutes, et ensuite venir quémander auprès d’elle des munitions supplémentaires…

Un peu plus pressée par le temps, la militaire réceptionne rapidement son petit sac à dos, qu’elle se dépêcha d’ouvrir pour vérifier que la gourde était pleine, avant d’en sortir la petite trousse de soin, deux serflex et un petit mousqueton, pour y glisser ses chargeurs de rab à la place. Ouvrant la trousse, elle en retira méthodiquement l’auto-injecteur de morphine et celui d’adrénaline, qu’elle glissa dans la dernière poche de libre de son gilet avant de replacer la petite sacoche dans son sac, qu’elle se dépêcha ensuite d’enfiler sur le dos. Lisa récupéra ensuite le couteau, qu’elle rangea dans le petit fourreau à son ceinturon, côté opposé. Non pas qu’elle était très adroite avec ce genre d’engins, mais pour certaines petites tâches, c’était bien utile. La militaire réceptionna finalement le casque, qu’elle soupesa devant elle avant de le retourner pour regarder à l’intérieur.

« Ce n’est pas ce qui était prévu… » dit-elle à haute voix, tout en levant le regard vers l’armurier, tout en mettant en évidence la petite caméra vissée sur le côté et reliée à un petite batterie maintenue à l’arrière, contre un petit disque dur.
« Ah ? Faites voir ça… » rétorqua l’armurier, intrigué, avant de se voir rembarré par une sergent-maitre qui venait de regarder sa montre.
« Pas le temps. Je dois être à la Porte dans deux minutes. Le type qui en avait besoin n’aura cas prendre celui qui m’était destiné. Merci pour tout, sergent. »

Elle se retourna, vissant le casque sur sa tête pour en régler les sangles, bien qu’elle ne comptât partir avec cette protection bien en évidence au sommet de son crâne, mais s’arrêta quelques secondes plus tard, pour se retourner vers le comptoir.

« Jansen ! Je peux vous prendre un détecteur ? » lança la femme à l’intention du sergent, tout en finissant d’ajuster les lanières du casque.
« Je peux. Mais vous êtes sûr que vous arriverez à vous en servir ? » rétorqua-t-il, en sortant le précieux appareil, pour finalement le tendre vers la franco-américaine.
« Ca fait plus d’une semaine que j’expérimente avec ce truc, je m’en sortirais. » dit-elle, avant de prendre l’objet en question et de le glisser dans la poche gauche de cuisse gauche de son pantalon.

Elle espérait s’en sortir avec, oui. Depuis qu’elle avait appris que la thérapie avait fonctionné, elle avait voulu essayer avec des choses simples qui lui serait utile dans son travail. Le détecteur de vie était donc une évidence, mais comme tout, ce genre de choses ne venait pas magiquement comme ça. Elle avait dû comprendre comment se faisait l’interaction, et maintenant les choses allaient mieux. Lisa n’en était pas encore au stade de pouvoir pilote un des pots de yaourts que la Cité abritait, et ce n’était de toute façon pas avec ses talents de pilote proche du néant qu’elle y arriverait, mais elle trouvait que c’était déjà un bon début.

Lisa salua rapidement son collègue pour foncer vers le téléporteur qui lui permettrait de rejoindre la Porte et profita du chemin pour finir d’ajuster le casque qu’elle relégua rapidement à son ceinturon, accroché à ce dernier par le petit mousqueton qu’elle avait sortit de son sac. Lorsque les portes du téléporteur s’ouvrirent sur la salle de contrôle, Lisa jeta un rapide coup d’œil à sa montre, puis à son centre. Elle qui abhorrait l’idée même de pouvoir être en retard, elle était aujourd’hui tout juste dans les temps. Mais elle n’était cependant pas la première sur place puisque deux figures féminines attendaient patiemment devant la Porte. Lisa ne connaissait aucune d’entre elle personnellement, mais il fut facile d’identifier, des deux, qui était le capitaine Allen, qu’elle salua proprement sans pour autant trop en faire…

« Capitaine. » dit-elle à son attention, avant de laisser son regard courir sur la seconde femme, très probablement l’une des deux médecins qu’elle accompagnerait pour cette mission à priori assez tranquille.« Docteur. »

Le fait que la première des deux femmes était bien plus équipée que la seconde était un indice assez évocateur, mais malgré tout, Lisa ne pouvait s’empêcher une petite pensée à l’idée qu’elle ait juste pu se planter sur leur identité, et ce juste avant que le téléporteur ne s’active à nouveau, cette fois-ci pour laisser apparaître une figure que la militaire connaissait un petit peu. Elle lui offrit un léger signe de tête, le laissant s’insérer parmi elles, avant que la capitaine ne fasse son petit topo. Lisa opina du chef, et jeta un bref regard vers les deux médecins.

« C'est compris. »

Lisa recula d’un pas, et se saisit de la poignée tactique de son fusil, l’inclinant légèrement de côté pour regarder le petit boitier qui servait à la fois de pointeur laser et de lampe torche. Pas certaine d’en avoir besoin, mais c’était là, au cas où…

La militaire leva la tête vers la Porte alors que celle-ci s’animait enfin, d’une manière un peu différente qu’à son habitude, mais avec le même dénouement, qu’elle trouvait à chaque fois spectaculaire.
@DamianVK

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Skyler McAlister
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Mar 29 Juin - 23:50

Skyler McAlister



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Skyler McAlister


Aidan Foster


Pedge Allen


Lisa Laverse




En entendant des pas, je stoppai ma marche pour relever la tête, et voir qu'il s'agissait de Pedge. La Capitaine était donc la seconde membre du groupe à venir. J'eus un petit hochement de tête pour la saluer, avant qu'une autre personne n'arrive. Une autre militaire, le Sergent Maitre Laverse que je ne connaissais pas encore. Lorsqu'elle me salua, je lui répondis poliment.

"Sergent".

Il manquait quelqu'un, et en regardant ma montre, je constatai que l'heure était passée de quelques minutes. J'avais demandé à Aidan s'il voulait de l'aide pour venir jusqu'à la salle d'embarquement, après être allé s'équiper à l'armurerie. Mais le médecin avait refusé. Voulait il se débrouiller seul, et montrer qu'il pouvait y arriver sans aide ? Je l'ignorais, mais j'avais accédé à sa demande de parvenir au point de rendez vous par ses propres moyens, en emportant avec lui cette glacière qui paraissait assez lourde. Nul doute que celle ci contenait les doses de vaccin destinées à cette mission.

Aidan arriva enfin, et tous les regards se braquèrent sur lui. Non seulement, il était le retardataire du groupe, mais il était également le seul homme, entouré de trois femmes pour lui tout seul. Certains auraient sûrement voulu être à sa place, et cette idée m'amusa. Je me retint de sourire, tout en déviant mon regard ailleurs pour penser à autre chose. Mon collègue s'excusa, et je portai à nouveau mon regard sur lui, maintenant que cette idée fugace venait de se volatiliser, et que j'avais repris mon sérieux. Lorsque les yeux bleus du médecin s'attardèrent sur moi, je lui souris en hochant très légèrement la tête, avant que mon attention ne se focalise sur Pedge. La militaire commença un petit briefing de mission, nous expliquant notre objectif, et nous rappelant nos instructions. J'acquiesçai à ses paroles.

"Bien reçu, Capitaine".

Pedge ordonna l'ouverture de la Porte des Etoiles, et pendant que les symboles s'illuminèrent un par un, je me rapprochai d'Aidan pour lui parler à voix basse. Je ne pus m'empêcher de le regarder avec un petit sourire en coin

"Je vous avais dit que vous alliez vous perdre" lui lançai je sur un ton taquin.

Bon, Aidan n'avait que quelques minutes de retard, cela aurait pu être bien pire. Du genre un appel radio pour crier au secours, et nous demander de venir le chercher. Quoique le jeune homme ne semblait pas être de ce genre là. Amusée, je l'observai quelques secondes, avant de poser mon regard sur la Porte qui s'ouvrit devant nous. Ayant l'habitude, l'apparition de l'horizon des événements m'impressionnait moins qu'avant, même si je restai toujours fascinée à chaque fois. Cela devait être le cas de Foster. J'avais entendu dire que, depuis son arrivée, il n'était encore jamais parti en mission sur une autre planète. Aujourd'hui serait donc son premier passage à travers la Porte, et je me demandais s'il l'avait quand même déjà vu fonctionner, même en restant sur Atlantis.

Les deux militaires furent les premières à passer l'horizon des évènements, histoire de sécuriser le point d'arrivée, même s'il y avait peu de risques que du danger nous attende. L'attitude de Lisa démontrait clairement qu'elle était une habituée de ce moyen de transport, bien qu'elle soit arrivée très récemment sur Atlantis. Peut être travaillait elle au SGC avant ? Cela dit, la jeune femme était visiblement impressionnée de voir la Porte s'ouvrir, ce qui était compréhensible. Maintenant que mon collègue et moi étions seuls, je finis par avancer à mon tour vers le vortex, marchant à côté d'Aidan. Je tentai de me montrer rassurante à son égard.

"Vous sentirez une sensation de froid lorsque vous arriverez de l'autre côté. Mais ne vous inquiétez pas, cette sensation passe très vite. Et c'est sans risque".

Je restai immobile quelques instants, observant tour à tour le vortex, puis Aidan, avant de finalement faire un pas en avant sans aucune hésitation. Mon corps fut englouti par cette étrange matière indéfinissable, et l'instant d'après, je me rematérialisai de l'autre côté de la Porte, comme si j'avais simplement changé de pièce. Nous voilà arrivés dans ce qui semblerait être une forêt. De nombreux arbres entouraient la Porte des Etoiles, et plusieurs sentiers se présentaient à nous, plus ou moins larges. Autour de moi, je n'entendis que le son de la nature, ce qui était toujours agréable à entendre. Et apparemment, aucun danger ne nous attendait. Aidan finit par passer la Porte, juste avant que le passage se désactive. La mission pouvait donc commencer. Je regardai attentivement le médecin, silencieuse, pour vérifier s'il allait bien ou non après cette nouvelle expérience. J'essayai même de décrypter ses émotions pour ce premier voyage sur une autre planète, mais mon collègue était difficile à cerner, je l'avais appris depuis notre première rencontre. Cependant, malgré cette difficulté, je tentai toujours de trouver le décodeur pour comprendre ce à quoi il pensait. Une tâche bien ardue.

Je finis par regarder autour de moi, mais mes yeux s'attardèrent sur chaque sentier. Ils partaient tous dans une direction différente. Lequel prendre ? Je n'étais pas du tout une adepte du pistage, j'étais mauvaise dans ce domaine. Alors cela ne me vint pas à l'esprit de regarder le sol pour voir où il y avait le plus de traces de pas, qui indiquerait probablement la direction du village où nous devions aller.

"Par où doit on aller ?"

@DamianVK

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Mer 30 Juin - 13:48

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Le capitaine ne releva pas les excuses du retardataire, pour la bonne et simple raison que cela ne servait à rien. Il s'était affiché tout seul comme un grand en arrivant après tout le monde, il semblait inutile de rebondir là-dessus. Et puis, même si elle détestait ça, elle avait appris à tolérer certaine chose avec le temps et l'expérience. Quoiqu'on en dise, gérer une équipe obligeait à mettre de l'eau dans son vin. Sa graduation au rang de Capitaine, sanctionnée par un exercice grandeur nature orchestré par le pire sadique de la cité, lui avait aussi appris qu'on ne pouvait pas être qu'un dictateur avec ses hommes. L'équipe s'était scindée en deux après qu'elle se soit montrée trop dur, quitte à les menacer avec une arme pour leur mutinerie. Ce souvenir n'était pas le plus plaisant de sa carrière, et pourtant, elle avait vécu des trucs dix fois pire qu'une bande de tocards qui voulaient contredire leur officier.

Mais Pedge et la hiérarchie, c'était une grande histoire d'amour.

Et ces tocards avaient encore fait parler d'eux, et clairement, cela commençait à la contrarier fortement. Elle allait devoir prendre des sanctions un peu plus fermes, avant d'aller vers du définitif. Cela ne pouvait plus durer, et elle passait pour une laxiste avec ce genre de problème.
Cette opération en extérieur, loin de la cité, lui ferait du bien. Au fond, elle était peut-être aigrie parce qu'elle restait trop dans son bureau. Ou parce qu'elle n'avait pas vu Isia depuis trop longtemps. Ou les deux.

Non, décida-t-elle. Elle était normale, il y avait juste une petite influence extérieure, voilà tout.

Son regard endormi balaya le sergent-maître en passant, alors qu'elle se tournait vers la Porte qui enclenchait un à un les chevrons pour verrouiller leur destination. Elle ne connaissait pas le sous-officier Laverse, mais elle avait déjà de l'allure, et ça plaisait à la texane qui aimait que les militaires aient du charisme et de la prestance. Une préparation soignée, un uniforme aux plis bien cadrés, un maintient tonique, tout participait. Et puis, elle utilisait un Colt M4. Son arme de prédilection à elle aussi, qui battait son torse au bout de sa sangle de maintient. Restait maintenant à savoir si elle tiendrait la route une fois sur le terrain.

« Après-vous sergent, fit-elle en mettant un petit coup de tête latéral en direction de la Porte maintenant ouverte. Elle laissa sa subordonnée passer l'horizon des évènements, avant de s'y risquer à son tour, non sans prendre une petite inspiration tranquille. Oui, cette petite virée allait lui faire du bien ! »

De l'autre côté, l'ambiance avait radicalement changé. Ils étaient partis en intérieur pour arriver en extérieur. Le pire, c'était quand il pleuvait, ce n'était jamais très agréable. L'arme dans les deux mains, Pedge n'adoptait pas une posture ouvertement hostile, mais elle gardait les yeux grands ouverts, autant que faire se pouvait avec elle. Ils étaient sur une planète connue, mais cela ne voulait pas dire qu'elle était dénuée de menace, surtout à cause de la Porte qui n'était pas gardée. Encore qu'une Porte gardée n'empêchait pas un croiseur Wraith de sauter en orbite et de lâcher ses saloperies de moustiques sur la populace. Bref, il convenait donc de rester prudent, sans pour autant tirer le premier écureuil qui se présentait.
Les arbres offraient de nombreux couverts qu'il était difficile de contrôler du regard, mais il allait falloir faire avec. Elles n'étaient que deux pour assurer la protection des deux médecins. L'air tempéré n'était pas désagréable. S'il avait fait un peu plus chaud, l'humidité de l'endroit aurait été plus inconfortable. Là, elle n'était qu'un petit relent odorant, cette odeur de champignon reconnaissable dans les sous-bois, qui donnait une texture à l'air ambiant.
Les rayons de soleil se découpaient dans la frondaisons, illuminant quelques parcelles de terres et autres morceaux de sentier, donnant à l'endroit un petit côté bucolique agréable. Les sentes qui s'échappaient depuis la zone d'arrivée de la Porte, vers la forêt, s'enfonçaient en ligne droite entre les arbres. Nul doute qu'elles étaient l’œuvre des humains plus que des animaux.

« C'est par ici que ça se passe, indiqua Pedge en s'approchant d'un des sentiers. Elle avait potassé la mission. Les autres sentiers mènent vers des hameaux qui ont déjà été traité par d'autres équipes. Nous nous rendons dans le village le plus imposant du coin. »

Naturellement, ce n'était pas très important. Les Wraiths veillaient à ce que les humains ne prolifèrent pas, du moins juste assez pour s'assurer de la nourriture dans le temps. Et les humains s'adaptaient au fil des siècles.

« Un peu moins d'une heure de marche. Si vous avez besoin qu'on se relaie pour la glacière, n'hésitez pas à la dire. Pedge toisa franchement le docteur qui la portait. Mais vraiment, dites le, pas de fierté mal placée. D'ailleurs, peut-être qu'on devrait la porter par deux, chacun une anse, tant que le sentier le permet. »

L'officier ajusta son oreillette radio sur son oreille dégagée, ses cheveux étant tenus par le même genre de queue de cheval que le sergent maître, a qui elle s'adressa ensuite :

« Vous ouvrez le chemin, je ferme la marche. »

@DamianVK

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Aidan Foster
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Mar 6 Juil - 15:44

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Aidan plissa les lèvres d'un sourire contrit aux propos de sa collègue, les plis de sa gorge d'étirant en une sensible grimace qui muait presque en attitude penaud. Son regard, dont l'intérêt s'était porté sur l'ouverture de l'anneau jusqu'au déploiement de l'horizon des évènements, avait attendu la fin de ce spectacle pour se porter d'attention sur Skyler par la suite, le reflet de la surface aqueuse pétillant dans le bleu de ses yeux. Il s'était penché un peu de flanc, la voix s'abaissant à son tour pour murmurer en réponse.

« Le café et le petit-déj, c'est ça ? » laissa t-il filer, de calme de sa voix filtrant au travers de sa tonalité, tout comme l'était son regard dont l'intensité observait un peu plus fixement l'anglaise, avant qu'il ne s'en redresse et en retourne à la petite équipe exclusivement féminine à son exception près. Ca donnait presque la sensation que le retard avait été une justification à ce qu'il subisse ce supplice.

Les deux militaires disparurent rapidement sous son attention contemplative, happées par cette substance comme s'il s'était agit d'eau opaque. Est-ce que cela lui donnerait la sensation de se noyer ? Est-ce qu'il allait manquait d'air ? Allait-il se sentir voler ? Nager ? Flotter ? Tomber ? C'était d'autant de questions qui traversèrent son esprit, laissant son pas hésitant à emboiter ceux des premières engagées, et qui furent, en partie, éclaircie par sa consœur. Le médecin avait ramené ses iris sur elle, réajustant la position de la glacière qu'il soutenait toujours à bout de bras, oscillant ensuite la tête sur l'affirmative.

Sans risque ? Il n'en était pas vraiment certain. Il n'était pas particulièrement angoissé d'un quelconque incident dramatique. Peut-être un brin stressé par l'inconnu qui se profilait à lui, mais il savait aussi que cela faisait des années maintenant que des équipes SG et des équipes SA franchissaient ce pont galactique, et si des incidents s'étaient déjà produit, a l'instar d'un quelconque crash d'avion, tout se passait bien la majorité du temps. C'était un bon comparatif d'ailleurs. Il avait la pression d'un homme qui allait embarquer pour son premier vol long courrier, à bord d'un séduisant avion de ligne. Les portes du futur l'attendait avec impatience.

Il finit par prendre le pas, ne gardant qu'une brève hésitation supplémentaire avant de se jeter dans le vortex qui s'occupa aussitôt de dématérialiser son corps et tout ce qui le constituait. Aspiré comme les particules d'une poussière pris dans son tuyau aspirateur, Aidan n'eut même pas le temps d'exclamer sa surprise, quand bien même il s'était préparé et attendu à tout. Il y avait des actes et réactions intuitifs que seul l'instinct primitif contrôlait. La sensation lui donna l'impression d'être retourné à l'Univers, comme un seul Tout qui s'unissait de toutes ses particules autours de son être. Il n'était plus qu'un esprit, non plus voyant mais clairvoyant, qui s'élançait dans le vide astrale composé d'un millier d'autre de ses semblables.

L'arrivée fut presque une chute pour lui. Il ne savait pas vraiment dans quel sens il allait atterrir, s'il fallait basculer en haut ou à droite, ni même où se trouvait le haut et la droite. Il rattrapa son déséquilibre de justesse, de ses bras se servant de la glacière qui y était resté accrochés comme contrepoids un bref instant, une sensible couche de transpiration en plus couvrant la jonction de ses cheveux avec son front qui n'était pourtant pas là à son départ. Et puis, ce fut tout. Il avait presque le sentiment d'un inachevé, comme si toutes ses appréhensions avaient fait monté dans son esprit fertile des milliers de scénario différents et qu'il se retrouvait limité face à la réalité. Ca valait bien la peine de s'en être fait tout un fromage, tiens.

De l'autre côté, Aidan observa le décors tout en se stabilisant sur ses appuis, découvrant ce nouveau monde. Un de plus. Le deuxième sur la liste extensible des voyages qu'il allait faire. Une forêt. Primitive, sauvage, paisible. Un soleil doux, à peine visible. Ce n'était pas particulièrement dépaysant, en soit, ayant déjà visité tel environnement sur Terre, mais il en conservait pourtant le sentiment de ne pas être chez lui. Un pas dans la direction du Capitaine, un dernier coup d'oeil en arrière sur le reflet qui s'estompait comme une bulle de savon, et le voilà qui rejoignait déjà le reste de son escorte.

« Oh, vous inquiétez pas. J'suis pas du genre à avoir l'égo viriliste. » répondit-il à l'adresse de la chef d'équipe sur ses propos concernant la glacière. « Mais elle n'est pas si lourde que ça, juste un peu encombrante. »

Il plaça d'ailleurs cette dernière sur un seul bras. Maintenant qu'ils auraient à marcher longuement, et qu'il allait avoir besoin de toute l'amplitude de ses pas, l'emplacement était plus judicieux. Cela offrit l'accessibilité également à quiconque déciderait de le soutenir dans sa démarche, sans qu'il ne le refuse. Quelque part, il se félicitait d'avoir bonne endurance. Des randonnées d'une journée complète, voir plus, il en avait déjà fait. Une heure n'était pas vraiment un challenge en soit.

Rapidement, il se mit en route, derrière la Sergent-maitre, devant la Capitaine, comme il avait été annoncé. Les bruissements et cris d'animaux différaient des espèces connus sur terre, allant du petit chants strident, au hululement ronflant, il n'aurait pu les définir dans toute leur caractéristiques tant ceux-ci lui semblaient étranges et presque pas naturels.

Le sentier s'enfonça toujours plus loin au cœur de la forêt, ce dernier tournant et bifurquant, montant et descendant au gré d'une piste qui n'était clairement pas pour un engin mécanisé, presque pas pour un animal à monter. Les résidants devaient être des uniques habitués des déplacements à pied. A eux, terriens bien empâté dans leur véhicules mécanisés, ça aurait pu en décourager plus d'un.

@DamianVK

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Lisa Laverse
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Mer 7 Juil - 13:44

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Le regard fixé sur les glyphes en points et traits de la Porte des Etoiles, Lisa trouvait la séquence d’encodage bien moins spectaculaire qu’au SGC, où du fait de l’absence de DHD, l’ensemble de la structure bougeait tel un engin tant à la fois futuriste qu’archaïque, la technologie humaine offrant au passage un divertissement de son et lumière aussi captivant que strident. En revanche, lorsque le dernier chevron s’enclencha, le spectacle se révéla tout aussi retentissant et rugissant que dans son souvenir, le vortex s’établissant en un nuage bleuté avant de se stabiliser, comme avec tout autre Porte, en une flaque fluctuante. L’horizon des évènements, comme disaient les scientifiques. Lisa avait appris à ne plus s’inquiéter de se lancer dans ce qui s’apparentait à première vue à de l’eau. Elle savait déjà ce qu’il se passerait en se jetant dedans, et réfléchissait déjà à ses actions une fois de l’autre côté. Donner un rapide coup d’œil. Sécuriser le périmètre. Vérifier qu’il n’y avait pas de voyeurs. Ce genre de choses. Laissant ses mains courir sur son gilet de combat, la militaire vérifiait une dernière fois qu’elle n’avait rien laissé au hasard. L’esprit déjà rivé sur la mission, ses gestes étaient mécaniques et trahissaient d’une longue expérience en la matière. Lisa ne comptait plus le nombre de fois où elle avait drillé, encore et encore, ces gestes préparatoires.

Son regard se porta sur les autres membres de l’équipe qu’une fois sa vérification complète, et ce alors que la capitaine donnait finalement le top départ. Répondant au signe de tête par un autre, affirmatif, la sergent-maitre laissa sa sénestre glisser jusqu’à la poche latérale le long de sa cuisse gauche, pour la déscratcher d’un geste sec et y glisser la pliure à l’intérieure. Elle attrapa entre ses doigts le détecteur qu’elle y avait glissé plus tôt, puis ramena son avant-bras devant et contre la poignée avancée de son arme. Sa dextre, elle, se saisit du levier d’armement pour le ramener en arrière et laisser une cartouche s’insérer dans la chambre dans un bruit mécanique remarquable. La franco-américaine laissa son regard se poser un très bref instant sur l’horizon des évènements. Ça y est, pensa-t-elle, elle était repartie pour un tour, cette fois-ci dans une autre galaxie. Gardant le canon baissé mais ses mains fermement agrippées à son arme, Lisa s’avança d’un pas relâché mais déterminé, pour finalement se jeter dans la flaque oscillante du vortex ouvert.

Un frisson la parcouru en arrivant de l’autre côté, mais sans cette sensation de froideur et de chute qu’elle avait pu avoir à ses débuts au SGC, peut-être dû à une trop grande habitude, ou bien parce que la Porte d’Atlantis était bien calibrée. A peine fraichement arrivée, le regard de la militaire glissa de gauche à droite et de bas en haut devant elle tandis qu’elle s’écarta de l’axe de la porte, l’arme légèrement relevée mais pas épaulée, adoptant une posture ni passive, ni agressive. L’adresse était peut-être connue et le lieu réputé sûr, cela n’empêchait pas de rester vigilant. D’un autre côté, il était inutile d’arriver tout feu tout flamme s’il n’y avait pas de danger avéré. La Porte des Etoiles, cependant, restait un moyen de transport dangereux, et non gardée, qui sait ce qui pouvait bien la franchir en l’absence de quiconque pour la surveiller.

Ses rangers foulèrent de quelques pas la terre humide pour se porter vers le vestige d’un petit muret en pierres lisses séparant deux étroits sentiers rectilignes qui partaient vers l’Est, qu’elle utilisa sommairement en guise de protection. Son regard descendit un très bref instant sur l’écran du détecteur qu’elle avait en main, avant d’effectuer un nouveau balayage des arbres et buissons qui offraient des couverts à perte de vue.

A priori, il n’y avait effectivement personne…

Hormis le capitaine Allen, qui venait tout juste d’arriver derrière-elle.

Un vague coup d’œil dans sa direction, comme pour s’assurer de son identité, et le regard de la militaire repartit scruter le périmètre, bien trop large pour elle seule. C’est pourquoi elle jeta un nouveau coup d’œil à l’appareil. L’écran n’affichant toujours rien devant elle, Lisa pensa un instant que peut-être il ne fonctionnait pas, ou plutôt, qu’elle ne le faisait pas fonctionner comme il le fallait. Après tout, c’était une possibilité. Elle découvrait encore comment elle pouvait désormais interagir avec cette technologie. Ce ne fut qu’en effectuant un demi-tour en direction de la capitaine, le canon de son arme évidemment baissé, qu’elle constata que tout était nominal.

« Rien à signaler. C’est à priori dégagé. » fit-elle, en relâchant que légèrement son attention, son regard montant vers le ciel masqué par les cimes des arbres, avant de redescendre le long des sentiers qui s’éloignaient en de multiples directions de la Porte des Etoiles.

C’est à cet instant que les deux médecins traversèrent à leur tour, faisant prendre conscience à la sergent-maitre que son tour d’horizon et sa vérification n’avait probablement pas prit plus d’une minute, et que si quelqu’un avait voulu s’en prendre à eux, il l’aurait déjà fait pour conserver l’initiative et la surprise. Ce n’est qu’alors que Lisa commença à prendre pleinement conscience de l’ensemble des caractéristiques de leur environnement, à commencer par l’odeur de la forêt humide, et les bruits étranges et presque roucoulants d’une espèce d’oiseau qu’il était difficile d’apercevoir. Mise à part ces quelques différences, inhabituelles, elle aurait très bien pu se croire sur Terre au beau milieu d’une forêt domaniale.

La Porte se referma au même moment derrière eux, et la militaire se rapprocha de quelques pas du groupe pour recoller avec les deux médecins et s’enquérir de leur état, avant de s’avancer vers sa supérieure, déjà prête à donner la suite du tempo. Lisa appréciait ce comportement. Savoir où on devait aller. Comment on devait y aller. Se montrer impliqué. Garder l’initiative. Maintenir le Momentum. Il restait à voir si la capitaine était du genre à être ou faire paraître, mais la nord-carolinienne de naissance ne doutait pas des compétences de cette femme qui se retrouvait avec elle au beau milieu d’une galaxie lointaine de leur bonne vieille Terre. Le constat pouvait s’étendre à tout les membres de leur petite équipe. S’ils avaient été sélectionnés, pensa-t-elle, c’est qu’ils étaient à la fois qualifiés et compétents. Elle ne doutait pas d’eux, et espérait qu’il en était de même de leur part, la concernant.

Lisa ne fit pas de commentaires au sujet de la glacière, estimant d’abord que le capitaine Allen s’était montré très claire sur la question, et que les deux médecins étaient assez grands pour se débrouiller avec le temps du trajet jusqu’au village. La militaire ne se voyait pas à la fois assurer leur protection et les aider à porter les vaccins sur le chemin. Bien qu’elle fût capable de faire plusieurs choses en même temps, elle n’avait pas encore acquis la faculté de se dédoubler.

« Bien, capitaine. » répondit-elle à l’officier lorsque les instructions la concernant tombèrent.

Lisa réajusta les sangles de son sac, avant de glisser le détecteur dans la poche de son pantalon, le tout en notant mentalement qu’il serait intéressant la prochaine-fois de trouver une solution pour l’accrocher à son gilet. Ce serait déjà plus pratique, et ça éviterait d’avoir la main encombrée et engourdie après une longue marche l’appareil à la main. Peut-être qu’une petit support tablette fixable et pliable, comme elle avait eu sur Terre, pourrait faire l’affaire… Elle alla se positionner en début de colonne, conformément aux ordres, et se tourna vers le docteur Foster, qui s’était placé en premier derrière elle, sa glacière sur un seul bras.

« Pour notre sécurité, essayez de garder quatre ou cinq bon mètres entre nous, docteur. » dit-elle calmement, les yeux rivés sur le caisson contenant les vaccins, avant de les redescendre sur le visage de l’australien. « Si ça dérape, vous lâchez votre glacière, vous faites profil bas et vous recollez jusqu’à moi, d’accord ? »

Elle préférait qu’il soit clair qu’à ses yeux, les vaccins n’étaient pas importants. Ils pourraient facilement en avoir de nouveaux, alors que la vie du médecin, en revanche, n’était pas sacrifiable. La commando attendit pour jauger sa réaction, avant de se tourner vers le sentier qui s’étendait en ligne droite jusqu’à l’horizon. « Allez, en avant. »

Lisa tira un peu sur la sangle de son arme avant de se mettre en route d’un pas volontairement lent pour commencer, avant de l’accélérer petit à petit en jetant de rapides coups d’œil en arrière, jusqu’à atteindre un rythme de marche qu’elle voulait aisé à suivre pour les deux médecins. Une petite heure de randonnée, pas de quoi l’épuiser en principe, bien que ce genre de petite marche, en terrain à priori sûr, lui rappelait comme quoi il aurait été appréciable de disposer de quads ou autres petits engins de la sorte pour parcourir ce genre de distance plus rapidement qu’à pieds. D’un autre côté, ce genre de progression lente permettait aussi d’apprécier le paysage, à défaut d’exposer plus longuement l’équipe à d’hypothétiques embuscades.

La militaire cala rapidement sa respiration avec ses pas, tandis que son regard balayait l’horizon devant eux, se laissant même à glisser d’une manière plus marquée à gauche et à droite. Difficile, dans cette configuration, et avec deux civils dans le groupe, de balayer l’intégralité de leur environnement. Rapidement, le sentier jusqu’alors rectiligne commença à se faire plus sinueux au moment de rejoindre un petit ruisseau où de l’eau probablement fraiche s’écoulait vivement. Il devait avoir plu récemment. Pas le meilleur des couverts si ça devait pétarader, l’idée d’avoir les pieds trempés intéressant guère la nord-carolinienne, mais le petit fossé offrirait sans doute une meilleure protection que les arbres hauts et fins qui les entouraient à perte de vue.

Plusieurs fois, Lisa eut l’impression que les buissons bougeaient autour d’eux, captant l’attention de la militaire un peu plus longtemps jusqu’à ce qu’elle soit certaine que personne ne se cachait derrière, et plusieurs fois elle dû se saisir du détecteur pour confirmer qu’il n’y avait qu’eux dans les environs. Elle arrêta même la progression d’une main ferme au bout d’un moment, après avoir vu quelque chose remuer derrière un regroupement d’arbres, pour finalement déclarer une fausse alerte lorsqu’un animal, d’une taille avoisinante de celle du cochon, couplé au visage d’un molosse, s’éloigna à vive allure au-delà de leur vue en émettant une série de gargouillements. Haussant un sourcil à la scène, et acceptant les éventuelles remarques des autres membres de l’équipe, Lisa reprit la route, maintenant le rythme, et gardant toujours un œil sur ce qui se passait derrière elle.

Finalement, après un long moment, l’équipe commença à entendre d’autres bruits sur leurs avants, des petits cris un peu faiblards, de l’autre côté d’un haut talus. Lisa fut prompte à lever à nouveau la main gauche, le poing fermé, tout en annonçant d’une voix faible, mais perceptible à tous via radio : // Contacts à l’avant. //

Ramenant sa main vers le bas, la militaire baissa sa silhouette souplement avant de faire quelques pas de plus en avant, laissant le soin ou non à la capitaine de la rejoindre tandis qu’elle passait la tête par-dessus le talus par lequel le petit sentier étroit continuer de s’échapper. Elle aperçu rapidement du mouvement, des petites silhouettes qui se tournaient autour, se chamaillant avec des petits objets de bois. Les petits bruits se firent plus familiers à son oreille, lorsqu’elle reconnut là trois petits enfants, deux garçons et une fille, les cheveux en bataille et vêtus de frusques usagées.

Lisa était d’avis de se dévoiler, puisqu’ils devaient sans doute s’agir d’enfants du village, et s’apprêta à en faire la remarque à la texane lorsque les enfants se mirent subitement à fondre dans leur direction en riant, la fille courant derrière les garçons dans un ersatz de jeu du chat et de la souris. Plutôt que de se faire prendre sur le fait et de leur foutre une peur monumentale, Lisa se leva d’un bond, en laissant retomber le fusil le long de sa sangle, avant d’écarter les bras pour adopter une posture qu’elle espérait amicale.

« Hey ! » lança-t-elle à leur attention, pour se signaler, alors que les enfants se trouvaient désormais à pas plus de deux dizaines de mètres de l’équipe. Ces derniers se figèrent sur l’instant, surpris dans leur amusement. Ils restèrent là à se regarder quelques secondes, presque une éternité, avant que la militaire ne tente de désamorcer la situation d’une voix qu’elle voulait calme et amicale : « Salut les enfants… »

Le résultat fut, bien sûr, tout le contraire qu’espéré, les trois petits sursautant avant de dacamper à vive allure, en criant, vers l’orée du bois, laissant la française pantoise : « Non, revenez… »

Echec cuisant, si l’on peut dire. Ses bras retombèrent doucement le long du corps, tandis que la militaire se retournait, penaude, vers le reste du groupe, en se grattant distraitement l’arrière du crâne.

« Je crois que nous allons être attendus, capitaine… Mais on ne doit plus être très loin du village. » tenta-t-elle de faire remarquer, l’air un peu gênée, avant de se tourner d’un quart de tour sur la droite, pour jeter un regard vers le bout du sentier, qui s’élargissait comme pour signaler, qu’effectivement, ils n’étaient plus très loin de leur destination. « Ça se passait mieux dans mes souvenirs… Je fais si peur que ça ? »
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Skyler McAlister
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Ven 9 Juil - 0:38

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J'acquiesçai d'un petit hochement de tête en voyant que Aidan s'était souvenu de ce qu'impliquait son retard. Cette discussion que nous avions eu le jour de son arrivée, lorsque je lui avais fait visiter la cité, et expliqué la punition infligée à ceux qui ne respectaient pas leurs horaires de travail.

"C'est bien ça" dis je en agrandissant mon sourire. "Je vois que vous avez une bonne mémoire, Docteur".

Par la suite, la Porte des Etoiles s'activa, et les deux militaires ouvrirent la marche pour sécuriser les lieux de l'autre côté. Certes, nous avions déjà visité ce monde. Et excepté quelques villages primitifs et la faune locale, il n'y avait aucun danger. Mais nous n'étions jamais à l'abri d'une arrivée ennemie. Comme par exemple, une sélection Wraith en cours. Inutile de se jeter bêtement dans la gueule du loup sous prétexte que les protocoles de sécurité n'étaient pas respectés.

Alors que Pedge disparaissait à son tour, engloutie par le vortex, je tentai de rassurer le médecin qui allait effectuer son premier voyage par le biais de ce moyen de transport. Passer l'horizon des événements pouvait paraitre impressionnant, mais également inquiétant quand on n'y était pas habitué. Le vortex ressemblait beaucoup à de l'eau, et toutes les personnes qui le traversaient pour la première fois se posaient les mêmes questions angoissantes : "Vais-je plonger un liquide étrange et dangereux ? Dois-je prendre et retenir ma respiration ? Vais-je me noyer si je n'arrive pas de l'autre côté ? Combien de temps dure le voyage ?" etc ... Autant de questions auxquelles il était dur de répondre pour ceux qui étaient expérimentés dans ce domaine avec des mots simples, car le ressenti était quelque chose d'aussi important que les paroles, et de difficilement explicable.

En écoutant les scientifiques expliquer ce qui se passait entre les deux Portes, il était très facile d'éprouver une certaine crainte, du moins lorsqu'on comprenait leur charabia. Apprendre que l'ensemble son propre corps allait temporairement se dématérialiser, pour se reconstituer de l'autre côté, avait de quoi susciter de nombreuses questions. Comme dans quel état allions nous réapparaitre au point d'arrivée ? Le corps humain subirait-il de graves dommages par ce procédé ? N'y allait-il pas avoir une erreur ou un problème technique pendant le transfert ? Pour les nouveaux, c'était si simple de ressentir de l'inquiétude à ce sujet. Voilà pour quelle raison j'essayais de tranquilliser Aidan comme je le pouvais, avant de moi même franchir la Porte des Etoiles pour lui montrer comment faire, et lui prouver que le processus était sans danger.

Une fois de l'autre côté, je remarquai que les deux militaires n'étaient pas sur le qui-vive. Les lieux étaient donc sécurisés, elles avaient eu le temps de vérifier si tout allait bien avant mon arrivée. Puis, mon regard s'attarda sur notre environnement, alors que j'avançai de quelques pas pour m'éloigner de la Porte. Nous étions arrivés dans une forêt, raison pour laquelle le voyage en jumper était impossible. La présence des arbres empêcherait l'appareil de voler, il fallait donc marcher. Aidan apparut à son tour, et en l'observant, je remarquai qu'il allait bien. Une fois l'appréhension passée, le jeune homme pourrait admirer ce qui l'entourait avec intérêt. La forêt ressemblait beaucoup à ce que nous avions sur Terre, mais savoir que nous nous trouvions sur un autre monde était grisant. Plusieurs sentiers se présentaient à nous, impossible pour moi de savoir quel chemin prendre. Je laissai le soin aux militaires de nous guider, elles étaient plus expérimentées dans ce domaine que moi. Pedge nous montra alors la route à suivre, expliquant que les autres sentiers, moins fréquentés, menaient à des petits villages déjà visités par une équipe médicale. Il ne restait plus qu'un seul lieu où nous rendre : le village le plus imposant. Enfin "imposant" était un bien grand mot si on considérait le nombre de personnes qui y vivaient. Nul doute que les Wraiths avaient du faire une sélection il y a peu de temps, peut être seulement quelques dizaines d'années auparavant. Ils agissaient toujours ainsi avec leurs troupeaux, laissant les humains proliférer avant de réduire drastiquement leur nombre pour se nourrir, et recommencer le cycle de sélection.

Une heure de marche, d'après le Capitaine Allen. J'acquiesçai d'un simple hochement de tête à ses paroles. La marche ne me faisait pas peur, même en pleine forêt sur un sentier escarpé. J'étais habituée à faire de la randonnée pédestre de temps en temps sur le continent avec des amies, et cela me plaisait beaucoup. Parcourir plusieurs kilomètres en journée avec un sac sur le dos, et camper la nuit, rien de tel pour passer de bons moments dans la nature. Ce n'était donc pas cette "balade" qui allait m'inquiéter ou me faire râler. Je n'étais pas le Docteur McKay.

"Entendu Capitaine. Une vraie promenade de santé".

Pedge en profita pour s'adresser à Aidan, le seul homme du groupe, en lui rappelant que s'il avait besoin d'aide pour porter la glacière, il ne devait pas hésiter à demander à quelqu'un d'autre de le remplacer. Nul doute que, vu son gabarit de sportif, cela ne devait pas être une difficulté pour lui. Toutefois, au bout d'une heure de marche, même le médecin pourrait trouver cela contraignant. Les paroles d'Aidan à Pedge m'amusèrent, et j'esquissai un léger sourire en détournant la tête. Lisa nous donna quelques consignes, avant d'expliquer à mon collègue que, s'il y avait le moindre danger, il devrait abandonner la glacière pour sauver sa vie, qui était plus importante. Ce qui était tout à fait normal. Puis, elle prit la tête du groupe, et je laissai Aidan passer derrière elle, avant de lui emboiter le pas, les mains refermées sur les bretelles de mon sac à dos. Allen ferma la marche, et nous voilà partis dans la forêt, en direction du village.

Le sentier n'était pas compliqué à arpenter, bien qu'il fallait faire attention où poser le pied. Il était facile de se prendre une racine et de s'étaler sur le sol si nous ne faisions pas attention. Mais la lumière du soleil nous parvenait suffisamment pour éclairer le chemin. Tout en marchant, je regardai autour de moi. Cet endroit était plutôt reposant. Quelques chants d'oiseaux, ou d'autres créatures inconnues, se faisaient entendre. La seule source de bruit qui rompait le silence. Le sentier était plutôt agréable à emprunter pour quelqu'un qui appréciait la marche, même s'il n'était pas régulier par moment. Tout en continuant d'avancer, mon regard finit par se poser devant moi, sur Aidan qui portait la glacière d'une seule main. Je ne pus m'empêcher de forcer l'allure pour venir marcher à ses côtés, en l'observant.

"Attendez, je vais vous aider".

Je finis par attraper l'anse qui se trouvait de mon côté pour aider le médecin à porter la glacière. Bien que je doutais fortement que mon implication soit d'un grand secours. Avec ma petite taille, l'objet penchait un peu sur le côté, et le bas frottait presque sur le sol si je ne le soulevais pas suffisamment. Il m'arrivait même de saisir l'anse à deux mains pour avoir plus de force sans cesser d'avancer. Aidan n'avait peut être pas besoin de l'aide d'un poids plume comme moi, mais ne disait on pas que c'était le geste qui comptait ? Je n'allais pas le laisser se débrouiller tout seul, ce n'était pas mon genre de laisser mes collègues en difficulté. Même si en cet instant, je paraissais plus en difficulté que lui. Malgré ça, je n'allais pas laisser tomber Aidan.

Le chemin se passa sans encombre, il n'y eut qu'un petit incident lorsque Lisa nous intima l'ordre de nous arrêter après avoir entendu un bruit dans les buissons. J'en profitai pour poser la glacière, savourant cette petite pause salvatrice. Je respirai le plus calmement possible pour retrouver une respiration un peu plus lente, car mine de rien, la marche augmentait un peu le souffle et le rythme cardiaque. Je restai sur mes gardes, prête à partir en courant si le Sergent Maitre nous en donnait l'ordre. Mais je finis par soupirer en voyant que la source du bruit n'était qu'un simple animal pas plus gros qu'un cochon ou un sanglier. Ce dernier avait sûrement eu plus peur de nous que nous de lui.

"J'espère qu'il n'y a pas de grosse bête carnivore sur cette planète. J'ai déjà failli servir de repas dans une récente mission, je n'ai pas vraiment envie de retenter l'expérience".

Une fois le danger écarté, la marche reprit. Un peu plus péniblement à cause du sentier qui devenait plus sinueux et étroit par moment. Progresser côte à côte en portant une glacière pouvait s'avérer plus difficile à certains endroits, mais le groupe continuait d'avancer, c'était le principal. Jusqu'à ce qu'un autre signal d'alerte ne provienne de Lisa qui fit à nouveau un signe de la main, nous obligeant encore à nous arrêter. Cette fois ci, ce n'était pas un simple animal d'après son message radio. Au loin, je pus entendre moi aussi des voix. Des villageois ? Des importuns ? Des ennemis ? Je ne cherchai pas à vérifier, et je posai à nouveau la glacière sur le sol. J'observai Lisa s'éloigner de quelques pas en direction de la source du bruit. Après en avoir découvert l'origine, la militaire se leva et s'adressa à ce qui semblait être des enfants, vu les cris que j'entendais. D'ailleurs, les petits prirent aussitôt la fuite après avoir vu Lisa s'adresser à eux. La jeune femme parut penaude de cette réaction lorsqu'elle nous rejoignit.

"C'est normal que ces enfants aient eu peur de vous. Même s'ils font partis d'un peuple allié, ils n'ont pas l'habitude de voir des étrangers venant d'une autre planète. Et encore moins, des étrangers avec notre accoutrement, et tout cet attirail" dis je en désignant la tenue et l'arme de Lisa.

Les villageois de cette planète étaient plutôt isolés du reste de la Galaxie. Les échanges avec les autres mondes étaient assez rares. Et ils vivaient en permanence dans la peur à cause des Wraiths. Un adulte était généralement sur ses gardes avec les étrangers. Alors un enfant, sa réaction était tout à fait prévisible. Je désignai d'un geste de la tête l'endroit où les petits avaient disparu, avant de reporter mon attention sur le Sergent Maitre, avec mon attitude habituellement bienveillante.

"Ils auraient eu peur avec n'importe lequel d'entre nous. Ca ne vient pas de vous, ne vous en faites pas".

Je remarquai également que le sentier s'élargissait. Cela faisait un moment que nous marchions, le village ne devait plus être très loin. Attrapant à nouveau l'anse de la glacière, j'attendis que le groupe reprenne la route.

@DamianVK

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Ven 9 Juil - 16:25

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Aidan Foster


Pedge Allen


Lisa Laverse




Se contentant d'opiner positivement du chef au médecin qui portait la glacière, elle avait ensuite distribué ses ordres pour la petite randonnée qui s'amorçait. La température était idéale, l'humidité presque parfaite, en ayant un bon rythme, ils ne devraient pas arriver comme des loques, en sueur, au village.

« Une vraie promenade de santé oui, confirma-t-elle du côté de Skyler avec un hochement de tête. »

La petite troupe s'organisa avant de se mettre en route, les deux médecins encadrés de part en part par les deux militaires, tout le monde étant espacé de quelques mètres au cas où. Naturellement, le sergent-maître avait distribué ses consignes aux civils, tandis que Pedge considérait les alentours de son regard morne tout en prêtant l'oreille. Le terrain lui avait manqué plus qu'elle ne voulait l'admettre. Elle avait des fourmis dans les jambes, et l'envie d'en chier dans une bonne marche harassante autant pour l'esprit que pour le corps. Arriver au bout avec ce sentiment de s'être donnée, avec le sentiment du bon boulot, avant qu'une fatigue saine ne vienne l'emporter dans un sommeil réparateur. Elle dormait mal à force de rester derrière son bureau, et ce n'était pas les exercices d'entretiens qu'elle faisait quotidiennement qui la mettaient assez minable pour ça.

Méditant sur la précision utile que Laverse avait apporté au toubib concernant les vaccins en cas de danger, la texane suivait le mouvement progressif qui alla en s'accélérant quand le sous officier qui ouvrait la marche s'assura que tout le monde suivait le rythme plutôt lent qu'elle avait installé pour commencer. Une bonne façon de s'habituer à la formation. De temps en temps, Pedge opérait un demi-tour rapide sur elle-même pour marcher à reculons, ses yeux balayant leurs arrières. Malgré sa bouche légèrement entrouverte, elle respirait par le nez, assaillit par les senteurs boisées des environs. Ses oreilles captaient les craquements légers de la végétation, la vie régnant en maître dans ce genre d'environnement où l'humain se contentait souvent des sentiers qu'il avait tracé pour ne pas risquer de se perdre, laissant le reste du sous-bois tranquille.

Même si elle n'en avait pas l'air, Pedge était attentive aux bruits et aux différents mouvements naturels des environs. Son attention s'attardait également sur les deux civils devant elle, qui venaient de se regrouper pour porter la glacière ensemble, de front sur le chemin qui le permettait facilement. Elle recolla un peu plus au groupe, maintenant que Skyler avait avancé à son tour, histoire de rester dans un périmètre proche au cas où. Son arme était prête à être utilisée en cas de besoin et elle revint vraiment à proximité des civils quand le sergent maître Laverse ordonna la première halte après avoir vu ou perçu quelque chose de suspect. Ainsi arrêté, le groupe restait vulnérable à une attaque de chaque côté, aussi Pedge restait attentive.

Elle entendit plus qu'elle ne vit l'animal se tirer dans le sous-bois, manifestement mécontent d'avoir été dérangé. Quand le groupe se remit en route, elle fermait toujours la marche et la petite mine, genre de cadeau souvenir laissé par la bestiole qu'ils avaient dérangé, vint tâter de sa semelle d'un "schplok" pas très ragoutant. Le capitaine poussa un petit soupir en ayant marqué l'arrêt une seconde, avant de se remettre en route tout en essayant de faire racler son pied dans les feuilles et l'herbe qui bordait le sentier, le plus discrètement possible. C'était le pied gauche ? Les Français disaient que ça portait chance. Mais les Français bouffaient des limaces et s'extasiaient devant le fromage qui pu. Elle poussa un nouveau soupir. Sa française lui manquait, mais elle était contente de ne pas l'avoir avec elle sous peine d'être la cible de ses moqueries pour ce genre de petite mésaventure.

Le reste du trajet ne fut marqué que par des conditions de marche un peu plus pénibles, qui s'étaient déjà dégradées avant la rencontre avec le poseur de mine anti semelle, mais les deux civils continuaient d'avancer sur le rythme du sergent-maître, tout en portant la glacière de concert. S'ils parlaient entre eux, Pedge n'écoutait qu'à moitié, en retrait derrière eux, et plutôt focalisée sur son environnement et ses pensées. Elle avait connu plus animé comme promenade de santé, mais comme elle n'était pas la dernière pour ne rien dire, elle ne s'en formalisait pas outre mesure.

La voix de Laverse dans sa radio acheva de la tirer de ses pensées. Elle recolla en quelques enjambées au groupe, arme en main, sans pour autant pointer vraiment devant elle. Laissant le sergent-maître en avant, laquelle avait pris l'initiative spontanée de se placer de façon à observer pas delà un talus, Pedge resta près des civils à qui elle demanda d'un geste de se baisser, pour assurer leur protection au cas où, et aviser selon ce que le sergent allait rapporter de son inspection visuelle. Quand elle la vit se redresser en laissant son arme pendre, pour accueillir des enfants selon ses propos, le capitaine se redressa à son tour, juste pour voir les gamins détaller en gueulant.

L'air penaud de Laverse faillit arracher un rictus à la Capitaine, plus encore quand elle se demanda si elle faisait vraiment peur. La toubib vint à la rescousse de la jeune femme que Pedge venait de rejoindre. Elle posa une mains sur son épaule en la toisant de son air atone et neutre, avant de reporter son regard dans le dos du sergent pour observer le sentier qui allait en s'élargissant. Les enfants avaient disparu, et Allen haussa des épaules avant de reporter ses yeux clair sur Lisa alors que la médecin lui disait de ne pas s'en faire, que n'importe qui leur aurait fait peur :

« Ou pas, on ne le saura jamais maintenant Laverse, mais je pense quand même que ça venait de vous. et elle ajouta sans un sourire ni un rictus : « Vous devriez essayer de sourire, ça marche bien avec les enfants. L’hôpital qui se foutait de la charité, clairement. »

Un peu de fraternité et de soutient militaire ne faisait pas de mal, et Pedge lui tapota l'épaule avant de la dépasser tout en lançant :

« Je repasse devant, vous avez fait assez de mal à la diplomatie Atlante pour aujourd'hui Sergent Maître. »

Qui la connaissait savait qu'elle venait juste de la mettre en boite avec son humour particulièrement pince sans rire. C'était surtout son air penaud suite à cette mésaventure qui avait poussé la texane à la taquiner de la sorte. Amusée, elle avait reprit la tête de la petite procession, et déjà, au détour d'un coude que le sentier plus large faisait, elle vit les premières maisonnettes en bois. Forcément, les enfants avaient prévenu les adultes, qui venaient à leur rencontre en ayant laissé tombé ce qu'ils étaient en train de faire, sûrement alarmés par les dires des gamins. Le chef du village en tête des quelques hommes costauds qui se dirigeaient vers le groupe, n'était pas dans l'ignorance de leur venue, puisque ce programme de vaccination était convenu depuis un moment et que les hameaux alentours avaient déjà reçu la visite des atlantes.

Il se détendit en approchant, et salua les étrangers à sa façon tout en se présentant, avant d'expliquer qu'il allait regrouper tout le monde au niveau du centre du village, là où il y avait le puits qu'il indiqua du doigt. Il fallait s'imaginer passer derrière les premières maisons en rondins, tirés tout droit de la forêt alentours qui avait été défrichée pour étendre les limites de la bourgade et servir à élaborer ses édifices. Il les invita même à suivre. Pedge s'était un peu détendue elle aussi dans sa surveillance, même si elle restait vigilante. Les Géniis avaient déjà prouvé par le passé qu'ils n'étaient pas les derniers quand il fallait s'incruster dans les populations, ou pire, pour simuler des populations de fermiers. Quoiqu'il en soit, en contournant la première maison, la rue s'étirait toute droite jusqu'au puits parfaitement visible. Il n'y avait pas beaucoup de chaumières, peut-être une trentaine, ou une quarantaine tout au plus, toutes construites en arc de cercle sur plusieurs rues, autour de l'élément central du village, à savoir le point d'eau.

« De quoi est-ce que vous avez besoin ? Je vais sonner la cloche pour que tout le monde se rassemble. » demanda-t-il. Pedge se tourna vers les deux médecins.
« Tables, chaises ? Autres choses ? »

@DamianVK

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Aidan Foster
Médecin Urgentiste
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Lun 12 Juil - 11:31

Aidan Foster



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Aidan n'avait jamais été un grand bavard. Il était davantage une oreille, une épaule, qu'une bouche à parole. C'était l'une de ses plus grandes caractéristiques d'ailleurs, se faisant attentif à ceux qui l'était, écoutant réellement ceux qui s'engageaient dans un débit immodéré, réagissant parfois mais sans trop s'étendre et laissant les autres mener la conversation. Cela ne signifiait pas qu'il n'était pas homme à ne pas être d'agréable compagnie - bien que cette notion était tout à fait subjective, mais il savait distiller ses conseils avec sagesse quand le besoin s'en faisait sentir, ou céder à de francs moments de détente ou de rigolade quand il se trouvait auprès de ceux qu'ils considéraient comme des amis. Mais en l'instant, dans ce cadre strict d'une mission sous escorte militaire, Aidan se faisait discret.

Et il fallait croire que c'était également le cas du reste des personnes présentes, bien qu'il supposait qu'au moins l'une d'elle se retenait de ne pas partager quelques discussions, et cela n'allait ni pour le frustrer, ni pour lui déplaire. Il se contenta de laisser vagabonder son attention sur les différents membres de son équipe, l'une après l'autre, avant de se fixer avec un peu plus d'intensité de l'azur de ses iris sur la Sergent-Maître qui vint à son encontre pour lui confier les dernières directives de sécurité. D'un mouvement léger, il hocha la tête le plus simplement du monde en réponse, escortant ce geste assuré de quelques mots perceptibles qui filèrent entre ses lèvres sur un ton un peu plus bas que la normale. « Oui. D'accord. » Et il clôtura ensuite ceci d'un sourire avenant à son attention, relevant sans conteste son côté aimable discret.

Il n'était pas du genre à se froisser pour la rigueur militaire - même si pour l'occasion, Lisa Laverse n'avait pas été réellement dure ni rigide vers lui, mais il ne pouvait que se souvenir de ses expériences passés. Il avait fait la Somalie en mission humanitaire pendant un bon moment, et ça avait de quoi fortement secouer. La misère, la pauvreté, la souffrance, la maladie, la guerre, l'oppression... tout ceci, il y avait été confronté, et bien plus encore. Très vite, il avait appris à ne pas protester, ne pas contester, quand bien même il se faisait malmener, il savait que chacun faisait au mieux pour sa sécurité et sa protection, emporté s'il fallait loin d'un lieu de conflit immédiat. Il écoutait, suivait, courait quand c'était nécessaire, mais toujours en silence. C'était leur boulot après tout, à l'instar du sien qui était de soigner les gens, celui de ces personnes-là étaient de les protéger. Deux objectifs similaires dans la finalité pour la sauvegarde des vies, mais littéralement différents dans les méthodes. Et puis au dérive de ses pensées, il en vint à se poser ces questions de consciences, de se dire que ces gestes, ses missions, n'avaient rien de désintéressé. L'humanité n'arrivait pas déjà à s'occuper de ses propres voisins au sein même de la Terre qu'ils le faisaient pour ceux d'une autre planète, d'une autre galaxie, tout cousins éloignés soient-ils. C'était comme ça que l'humain avait toujours procédé, ou du moins les autorités décisionnaires. Par intérêt premier.

L'ordre de marche était donné et il ne se fit pas attendre pour prendre le pas, patientant bien quatre à cinq enjambées de la femme qui le devançait pour s'engager à son tour sur le sentier. Si les quelques premiers mètres furent accordés à une attention résiduelle sur le dos de la militaire qui arpentait sur le chemin en avisant les alentours, aux aguets, il finit par reporter son regard sur les environs lui-même, contemplant cette configuration qui était assez déroutante entre le connu et l'inconnu, lui donnant un certain vertige de dépaysement agréable. D'aussi loin qu'il se souvenait, Aidan avait toujours aimé voyager, à découvrir, à explorer. Il avait une nature curieuse qui le poussait toujours un peu plus loin dans ses recherches ou dans ses propres défis. Sa présence sur Pégase en était la plus extrême preuve d'ailleurs. Mais toujours avec ce perpétuel besoin d'en revenir à ses origines, son point de départ, sa référence, son tout. Aller en avant tout en conservant l'étreinte confortable d'un arrière assuré. Pour ce côté-ci, c'était bien plus ennuyeux pour le médecin qui appréhendait une probable nostalgie qui ne venait pas encore. Trop à faire, trop à penser. Pourvu que ça continue, se disait-il.

La route se fit au calme, tenant le rythme de progression soutenue de la franco-américaine, observant parfois ses pas pour en suivre le choix lorsqu'un dénivelé se présentait en léger obstacle, équilibrant le tout de sa glacière qu'il portait toujours d'un bras. Et puis Skyler vint à sa hauteur, s'empressant de se saisir d'une des deux anses pour l'aider. Même s'il n'avait pas ressentit le besoin physique d'invoquer quelconque soutien à ce sujet, Aidan n'eut pas le coeur à refuser, poliment ou non. Il la laissa donc s'en saisir, souriant assez simplement en réponse à ses mots, avant de reprendre chemin. Il essaya de compenser le déséquilibre que cela donna au conteneur réfrigéré, s'abaissant sur ses appuis pour que leur différence de taille ne soit pas un handicape qui aurait rendu son transport bien plus difficile que si elle ne l'avait pas aidé.

L'interruption de marche fut l'occasion pour l'homme de prendre une légère gorgée d'eau à la petite gourde rattachée à sa taille dès que la menace fut identifiée comme inoffensive, un animal sortant des fourrées, sans délaisser pour autant la prise sur la glacière de sa dextre alors que Skyler prenait sa propre halte, ce qui l'obligea à sensiblement jongler de ses doigts pour visser et dévisser le bouchon. Le second arrête forcé l'engagea à bien plus d'attention. Aidan avait posé le contenant au sol peu après avoir entendu un possible contact dangereux par la radio, son regard immédiatement capté vers l'avant en direction de l'éclaireuse. C'est l'arrivé de la Capitaine à leur côté qui força l'Australien à trouver posture accroupie, bien plus propice à une protection qu'à se tenir là, droitement comme un idiot, mais les militaires avaient plus d'instinct à ce sujet. Il posa de ce fait genou à terre, un bras reposant sur la glacière pour s'en servir d'appui tout en laissant courir son regard aux alentours.

Les éclats de voix étaient en premier lieu lointain, mais lorsque le jeu tourna à ce que les enfants prennent vivement la direction du groupe sur le sentier, le cristallin de ces derniers parurent aussitôt au médecin qui en reconnu la caractéristique enfantine. Une expiration de soulagement mêlé d'amusement traversa sa barrière buccale, tandis qu'il se redressait doucement au retour de la femme à leur rencontre, gênée du spectacle qu'elle venait d'offrir à avoir prodigué un sentiment de frayeur à ces trois gamins. Si Skyler allait de bon train pour rassurer la militaire, et l'autre pris le contre-pied dans un humour décalé qui n'en était pas moins perceptible, Aidan lui se contenta d'avancer, reprenant le portage de glacière. Mais en passant aux côtés du Sergent-Maître, qui allait se prendre l'arrière garde maintenant que la leader se dirigeait à la tête de leur progression, l'homme confia un peu plus bas, sur un ton de confidence chaleureuse.

« Je dirais plutôt qu'il valait mieux que ça se passe ainsi. A tous les coups, ces chapardeurs ne devaient pas s'aventurer si loin du village. Cette petite frayeur moitié par le danger, moitié d'une crainte d'être pris à frauder, aura au moins le mérite de ne pas les inciter à recommencer, sous peine de tomber sur des personnes avec moins de scrupule ou de bonnes intentions la prochaine fois. »

Il escorta ses paroles d'un sourire sincère, hochant la tête lentement avant de continuer sa progression, attendant bien les cinq pas en arrière de la Capitaine pour caler sa distance. Aidan n'était pas psychologue, mais il avait une certaine forme marqué d'empathie. S'il ne se trompait pas, un militaire n'avait pas besoin d'être rassuré sur le fait qu'il soit effrayant ou non - parfois même cela les rassurer d'instiguer tel sentiment, mais bien davantage à ce qu'il sache que son acte avait servit le devoir. La fin de marche fut accueillit positivement tandis que l'Australien ressentait une agréable fatigue musculaire le saisir quand bien même il n'en était pas épuisé. Avoir tant marché à l'extérieur lui avait fait le plus grand bien. Coincé entre les murs d'une Atlantis plus étriquée vu de l'intérieur que de l'extérieur, il avait été soulagé de renouer avec la nature sauvage, les odeurs forestières, l'air chargé d'oxygène.

Aidan recolla auprès de Pedge lorsque la rencontre des deux peuples se fient, saluant à son tour les différents hommes venus les accueillir, bien qu'il laissa à leur meneuse la parole sur ces échanges sans même avoir mine d'intention de l'interrompre à ce sujet. Puis, il finit par engager le pas vers le dit village de destination. Le regard toujours observateur, il laissait fureter ce dernier aux curieux visages qui venaient les observer de loin, dans leur accoutrement de circonstance, à eux cultivateurs de la terre, mais aussi à leurs habitations qu'il découvrait non sans une pointe de surprise. Il était effarant de découvrir à quel point la linéarité technologique était à ce point similaire à la leur, constatant les édifices qui auraient pu être trouvé en vestige sur Terre. Comment ces hommes, séparés par des milliards d'années lumières, et des milliers d'années d'existence, pouvait avoir suivi la même progression que la leur, les mêmes choix architecturaux, à peu de chose près ? Il n'était pas anthropologue, mais il se doutait à quel point ces derniers devaient en être fasciné et que cette question en secouait plus d'un.

Son regard fut capté par la militaire quand elle s'adressa aux médecins, le sortant de ses réflexions rêveuses pour se porter sur elle, cherchant dans son inconscient la question qu'elle avait formulé, avant d'afficher un léger air contrit.

« Ah, oui. Désolé. Oui, tables et chaises devraient suffire. Et si vous avez une sorte de toile à monter ? Sinon, espérer que le temps ne tourne pas à une pluie torrentielle. » répondit Aidan en mimant de ses mains une couverture horizontal, oscillant son regard de Pedge au Chef du village.

« Je vais vous faire emmener ça. On a le auvent des fêtes qui peut se monter rapidement. » fit l'homme en hochant la tête.

Arrivé au centre du hameau, le médecin laissa reposer la glacière non loin du puit central, vers le sol, tandis qu'il faisait également basculer son sac à dos de ses épaules pour rejoindre le conteneur plus solide, reprenant une gorgée d'eau en bouche pour clôturer cette randonnée pédestre. Il aperçu les têtes blondes des enfants qui les avait surpris sur le sentier, se chamailler pour le couvert qu'ils s'offraient, derrière une charrue délaissée de ses animaux de tractions et portant une épaisse couche de paille, afin d'être celui qui espionnerait le mieux ces étrangers venu leur rendre visite, poussé par leur très grande curiosité.

« Vos admirateurs. » confia discrètement Aidan à la militaire avant qu'elle n'aille à ses tâches et lui aux siennes.

@DamianVK

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Lisa Laverse
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Mar 13 Juil - 15:15

Lisa Laverse



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Le regard glissant rapidement vers la chirurgienne, Lisa laissa son visage chuter vers le sol en une succession de légers hochements de tête, l’air faussement résigné. La médecin avait sans doute raison de souligner l’évidence, à savoir que ces enfants n’avaient probablement pas l’habitude de voir des étrangers, encore moins vêtus à leur manière, tout harnachés tels des guerriers. Sans doute même avaient-ils appris à vivre avec la peur des inconnus, et plus particulièrement des wraiths, mais jusqu’à preuve du contraire, la militaire n’était et ne ressemblait pas à un de ces vampires affamés dont elle ne connaissait au final pas grand-chose hormis ce qu’elle avait pu glaner à la bibliothèque atlante, en plus des quelques ragots de ces partenaires de patrouille sur la Cité. C’était la conséquence directe de sa récente mutation dans Pégase : elle en découvrait encore tous les aspects, en se basant sur des acquis venant d’une autre galaxie, glanés après des années passées sur le terrain à s’adapter. A ses yeux, des enfants restaient des enfants, qu’ils puissent vivre sur Terre, dans la Voie Lactée, ou ailleurs, et elle n’en avait jamais fuir aucun. Jusqu’à aujourd’hui.

« Abrutie, va… » maugréa-t-elle pour elle-même dans un pur français, et dans un murmure, la brève tirade accompagné d’un mouvement de tête lourd, comme s’il pouvait l’aider à chasser l’once de culpabilité hors de ses pensées.

Lisa se ressaisit néanmoins assez rapidement, sans doute du fait de la remarque de l’officier, qui s’était rapidement portée à sa hauteur lorsqu’elle avait donné l’alerte quelques instants plutôt. L'accusation, même si faite sur le ton d’un humour un peu décalé et perceptible, avait eu l’effet de la faire rapidement réfléchir. Prompt à se remettre en question en permanence et à débriefer ses actions sur le moment pour mettre en évidence ce qui allait et ce qui n’allait pas, dans le but de mieux performer la prochaine fois, il était certain que les mots de la texane à son égard ferait mouche. Le fait que le visage de cette dernière ne s’embellisse pas d’un sourire, ni même d’un tout petit rictus suffit à la faire hésiter un bref instant sur la manière d’y réagir. La petite tape amicale sur l’épaule, accompagnée d’une nouvelle remarque suffit, néanmoins, à la convaincre que ça avait été là une manière de lui dire que ce n’était pas bien grave, car la finalité de son travail ici n’était pas de fraterniser avec de futurs adolescents, sur une planète quasi-inconnue à l’autre bout de la galaxie de Pégase.

« Bien capitaine. » lâcha-t-elle méthodiquement, en reprenant son fusil en main et en se décalant de côté, le regard d’ors et déjà rivé sur le sentier qu’ils avaient déjà parcouru pendant plusieurs dizaines de minutes. « C’est noté, la prochaine fois je tenterais de les amadouer avec une barre de chocolat et un sourire digne de ce nom. »

Nul doute que la nord-carolinienne ne faisait que répondre avec légèreté à la taquinerie de la texane, après avoir laissé couler sa frustration. Elle accueillit au passage la confidence chaleureuse du docteur Foster, dont la réflexion faisait sens, bien qu’elle ne partageât pas entièrement son opinion. Ces enfants avaient le droit de s’amuser, et de profiter de la vie. Les dangers existaient, bien sûr, mais cela ne voulait pas dire qu’il fallait les parquer dans un coin en leur interdisant de vivre leur vie d’enfant. Lisa ne lui fit pas la réflexion à haute voix pour autant, car elle appréciait le geste de sa part, bien qu’elle n’eût jamais vraiment eut besoin de réconfort pour ce qui venait de se passer. C’était arrivé, ça n’avait pas eu d’impact sur le groupe et n’en aurait probablement pas sur la mission non plus, vu qu’ils étaient attendus. Il fallait passer à autre chose ; Aller de l’avant.

Sur ce point, le groupe reprit la route, Lisa en arrière-garde, à quelques mètres des deux médecins, son arme tenue de manière lâche entre ses mains. Tout comme Pedge auparavant, la franco-américaine se retournait de temps en temps, toutes les quinzaines de pas, pour donner un coup d’œil sur leurs arrières, sans jamais y déceler le moindre danger. Elle ne recolla avec tout le monde que lorsqu’ils arrivèrent en vue du village, et d’un comité d’accueil sans aucun doute prévenu de leur arrivée par les enfants qu’elle avait fait fuir malgré elle. Laissant retomber son fusil le long de sa sangle, Lisa croisa les bras sous sa poitrine lors de l’échange de politesses, laissant agir la capitaine en se contentant d’agiter une main ou la tête lorsque nécessaire.

Son regard se reposa plutôt sur les premières habitations, faites de bois, de tannerie et de chaume, comme on aurait pu en voir dans les temps anciens du Moyen-Age, ou même plus tôt encore dans l’histoire. A première vue sommaires, les cicatrices que l’on pouvait voir sur certaines planches et rondins laissaient penser le contraire. Le fait qu’ils aient pu défricher tous les alentours du village montraient une certaine connaissance du travail du bois, et les quelques étals qui pouvaient se trouver sur leur route, de leurs compétences, même sommaires, en métallurgie. Elle en profita aussi pour faire glisser son sac sur le côté, pour se saisir de la gourde qui s’y trouvait, le temps de se désaltérer, avant de glisser de nouveau le tout à sa place.

En s’avançant ensuite à petits pas dans le village avec le reste du groupe, Lisa compta les habitations dans sa tête, tandis qu’elle dessinait, dans son esprit, une esquisse du village tel un bac à sable, avec le puit présenté par le chef du village en son centre. Laissant la capitaine s’occuper de la logistique avec les médecins, la militaire en fit doucement le tour, avant de jeter un œil par-dessus la petite structure faite de pierre et de bois, pour en observer le fond. Elle n’y découvrit que des ténèbres, et un léger petit bruissement d’eau. Devant elle, la corde qui devait être attachée à un seau, bagotait très légèrement, comme prise par un léger courant. Le ruisseau qu’ils avaient suivis jusqu’au village devait trouver son origine dans la source qui se trouvait sous leurs pieds.

Doucement, la militaire se rapprocha à nouveau du groupe, qu’elle n’avait quitté que de quelques mètres. C’est à ce moment là que l’urgentiste lui fit part des deux espions amateurs qui se terraient derrière une charrue faite de bois et recouverte de paille, ceux-là même qui avaient prit la fuite en la voyant tout à l’heure, et qui désormais ne pouvaient s’empêcher de chercher à satisfaire leur curiosité vis-à-vis de ces étrangers qui avaient été amicalement accueillis par leurs parents.

« C’est fin, docteur… » fit-elle à son intention, un rictus aux coins des lèvres, avant de se tourner subitement vers les enfants, pour leur offrir une grimace digne des plus grands acteurs amateurs.

Elle ne leur tira qu’une succession de rire amusés, espiègles, mais c’était bien là le but recherché. Se dédiaboliser. Montrer qu’ils étaient comme eux, au final, et qu’il était inutile de rester cacher derrière leur charrue. Satisfaite, elle leur offrit un clin d’œil avant de retrouver son sérieux, s’approchant des deux médecins.

« Vous voulez que l’on vous aide, pour l’organisation ? » leur demanda-t-elle, en pensant notamment à la manière dont ils allaient gérer les patients qui attendraient leurs injections, et ceux qui devraient attendre une fois celle-ci réalisée, pour s’assurer qu’il n’y avait aucun effet indésirable immédiat.
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Skyler McAlister
Médecin Neurochirurgien
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Mer 14 Juil - 17:47

Skyler McAlister



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Aidan Foster


Pedge Allen


Lisa Laverse




J'avais tenté d'expliquer à Lisa que la réaction effrayée des enfants n'était pas de son fait, mais qu'il s'agissait d'une simple réaction normale et attendue. La jeune femme baissa la tête, et prononça un mot dans une langue que j'avais déjà entendu, le français, mais que je n'avais jamais étudié. Je ne compris donc pas ce qu'elle venait de dire, et je restai silencieuse, tandis que l'officier s'approcha à son tour pour prendre la parole. Cela dit, si je m'attendais à ce que la Capitaine rassure à son tour sa coéquipière, je fus très surprise du résultat. Les mots de Pedge à l'encontre de Lisa étaient en totale contradiction avec ceux que je venais de prononcer pour essayer de rassurer la militaire. Je dévisageai rapidement la chef de groupe, qui paraissait si sérieuse dans son attitude. Pensait-elle vraiment ce qu'elle disait ? Une personne qui ne connaissait pas Pedge pourrait croire que oui. Et qu'elle n'avait aucun humour. Moi qui travaillait avec elle depuis plusieurs années, je savais très bien comment elle était, et que cette façade n'était qu'un faux semblant. D'ailleurs, la petite tape sur l'épaule en était la preuve. La Capitaine tenait toujours à se montrer stricte et professionnelle en toutes circonstances, je ne me souvenais pas de l'avoir vu s'amuser un jour. Même sourire, il était rare d'avoir ce privilège, du moins lorsqu'on n'était pas proche d'elle. Sa remarque sur le fait de sourire m'amusa. Pedge qui disait à Lisa qu'il fallait sourire, alors qu'elle même ne souriait jamais ? J'aurais tout entendu.

Pedge prit la tête du groupe, laissant le soin à Lisa de fermer la marche cette fois ci. Ce n'était pas une idée absurde, car nous approchions du village. Il valait mieux que le chef du groupe prenne la parole en rencontrant les villageois, c'était logique. Je regardai le Sergent Maitre, avant de désigner Pedge d'un signe de tête. L'officier commençait déjà à s'éloigner pour reprendre la marche.

"Elle est tout le temps comme ça, vous vous y habituerez" lui dis-je, avant de reporter mon attention sur Lisa. "A mon avis, la barre chocolatée sera la clé du succès. Ca marche à tous les coups".

Aidan prit à son tour la parole à l'encontre de Lisa. Il trouvait que la méfiance des enfants était une bonne chose. D'un côté, il n'avait pas tort. Il valait mieux que ces gamins restent sur leurs gardes et craignent les étrangers pour ne pas avoir de problème si leur chemin croisait un jour celui de mauvaises personnes. Je repris l'anse de la glacière, et poursuivis ma route, tandis que Lisa passait derrière nous, à quelques pas, pour assurer nos arrières.

Peu de temps après, nous arrivâmes au village, où des personnes nous attendaient déjà, alertés par les enfants appeurés. L'un d'eux, probablement le chef, s'adressa à Pedge avec un air détendu, un sourire aux lèvres. Ces villageois ne nous connaissaient pas, mais ils avaient eu déjà à faire avec des Atlantes, d'où cette journée de vaccination. Ils n'étaient donc pas inquiets de voir un petit groupe d'inconnus atteindre cet endroit. Nous nous dirigeâmes vers le centre du village, et j'en profitai pour regarder les bâtisses. Très semblables à plusieurs maisons que j'avais déjà vu pendant mes missions dans cette galaxie. Des bâtiments rudimentaires par rapport à notre technologie, qui s'apparenteraient au Moyen Age. Un signe que ces villageois n'étaient pas avancés technologiquement parlant. Notre route nous conduisit à un puits qui se trouvait visiblement au centre du village. Aidan posa la glacière juste à côté, ainsi que son sac à dos, et j'en profitai pour me rapprocher un peu de Pedge et du chef du village, ce dernier nous demandant des consignes. Mon collègue répondit en premier. Des tables, des chaises, un auvent. Nous n'avions besoin que du strict nécessaire pour notre tâche.

"Il faudrait mettre l'auvent ici" dis-je en désignant un vase périmètre non loin du puits. La place du village était suffisamment grande, et nous serions à l'abri dessous si le temps se gâtait.

Je regardai le chef du village qui attendait nos instructions.

"Divisez les villageois en deux files, chacune menant à une table pour mon collègue et moi même".

Le chef acquiesça d'un hochement de tête, et alla murmurer quelques mots à l'intention d'un jeune adolescent qui partit aussitôt en courant. Quelques secondes après avoir disparu de mon champs de vision, une cloche retentit plusieurs fois, une annonce faite à l'ensemble des villageois pour qu'ils viennent se regrouper sur la place centrale. Je jetai un bref coup d'oeil aux enfants qui étaient cachés derrière une charrette, ceux là même qui avaient fait face à Lisa. Puis, cette dernière proposa son aide.

"Vous pourriez placer quelques rangées de chaises par là ? Afin que les personnes vaccinées puissent s'y installer. Notamment les plus fragiles, au cas où il y ait des effets secondaires avec le vaccin".

Les villageois commencèrent à arriver, et le mobilier fut installé. Je posai mon sac à dos à côté de la table que j'allais occuper. Puis, je sortis une paire de gants, ainsi que ma tablette et du matériel pour pouvoir procéder à des examens médicaux basiques, avant de poser l'ensemble sur la surface de la table.

@DamianVK

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Dim 18 Juil - 12:20

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Skyler McAlister


Aidan Foster


Pedge Allen


Lisa Laverse




Maintenant que tout se mettait en place, Pedge n'avait plus qu'à s'assurer que tout se passe bien au niveau de la vaccination, et elle pouvait mettre la main à la pâte pour aider à installer les chaises et le auvent, mais il semblait que les villageois étaient plutôt investis dans leur santé car ils s'activaient déjà sous les directives de leur chef. La jeune femme laissa son regard divaguer du côté du sergent-maître qui prenait sa revanche sur les gamins. Ce n'était pas la technique de la barre chocolatée, mais il y avait de l'idée, surtout que les gamins se mirent à rire tout en restant timidement en retrait. Mais le premier pas était fait. Il y avait un petit côté attendrissant qui ne laissa pas indifférente la texane même si elle ne le montra pas spécialement.

Les médecins prenaient les choses en main pour organiser leur "centre de vaccination de campagne", chacun y allant de ses instructions pour le meneur du village qui allait faire en conséquence.

Pedge en profita pour déporter son attention des enfants vers les environs. A l'instar du médecin qui avait tardé à répondre, plongé dans ses pensées, elle s'attarda sur l'architecture des environs. Du classique, comparé à ce qui pouvait se faire sur Terre, même encore maintenant. Les techniques devaient forcément varier, puisqu'ils n'avaient pas toute la technologie ni les appareils pour s'épargner des efforts qu'on jugerait certainement d'inhumains aujourd'hui.
Elle aimait beaucoup le côté rondin de bois de ces maisons. Cela donnait un air rudimentaire qu'elle affectionnait tout particulièrement. Certainement parce que ça faisait montagnard et qu'elle aimait la montagne. Les grands espaces découpés par des à-pics dentés, les forêts, le climat, l'ambiance. Surtout l'ambiance, entre terre et ciel, avec ces nuages qui venaient caresser les cimes des montagnes, ou les engloutir toutes entières. Y avait-il un petit côté romantique chez l'américaine ?

Des architectures différentes, elle en avait croisé dans ses pérégrinations intergalactiques, l'air de rien. Réplique du farwest des Etats-Unis sur une planète chaude, où elle s'était retrouvée emprisonné par le shérif local avec Eversman, parce qu'ils s'étaient battus dans un saloon alors que les locaux soutenaient mordicus qu'ils avaient triché aux cartes. Le fait qu'ils aient consommé de l'alcool et qu'il s'était rebellé contre l'autorité locale leur avaient valu la soufflante du siècle par le vieux, sur le Dédale. Première fois que Pedge Allen se faisait descendre comme une malpropre par un officier supérieur, et forcément, elle l'avait très mal vécu, Madame Parfaite. La faute à Eversman. De toute façon, toutes les emmerdes qu'elle avait pu avoir, c'était à cause de ce trou du cul. Mais ça restait son meilleur frère d'arme jusqu'à aujourd'hui. Sur cette même planète, il avait empêché un truand de la violer en lui logeant une balle dans la tête. Et puis, il y avait eu Normandie. Un peu plus et ils couchaient ensemble sur le croiseur du vieux avant l'opération, mais forcément, Eversman avait le don de tout faire capoter et alors qu'ils étaient presque à poil, elle l'avait envoyé chier. A chaque fois qu'elle faisait un pas dans sa direction, il gâchait tout avec son caractère de merde. Ou bien était-ce elle ? Non, elle était parfaitement normale, elle. Et puis l'opération en tant que telle... Ils avaient traversé l'enfer ensemble, quand ils avaient été les jouets de cette reine Wraith au sadisme inqualifiable. Et pour le remercier, elle l'avait foutu au trou et dégradé. Sympa la copine hein ?

Mais elle divaguait, et elle ne voulait pas penser à cette salope de Reine qui vivait quelque part en elle comme un vieux résidu de capote jamais éliminé ou à Eversman qui provoquait des sentiments ambivalents chez elle. Non, elle en était à comparer les architectures des lieux qu'elle avait visité. Il y avait Paradize et ses maisons sur pilotis dignes des tropiques terrestres, la Magna Cavernum, chez les Natus, véritable cité souterraine qui ferait pâlir de jalousie un nain, des villes plus classiques sur ce modèle là, mais parfois avec des maisons en pierre. Elle avait balayé large, si on comptait les structures Wraiths ou Anciennes, et autres conneries. Elle en avait croisé des civilisations aussi.

Pedge indiqua d'un signe de la main aux villageois qui arrivaient avec des chaises, l'endroit où les déposer.

Spoiler:

Quelques personnes arrivèrent vers eux. Le chef du village tenta bien de les intercepter mais elles le contournèrent après quelques mots animés, et en le secouant un peu, ce qui n'échappa pas à Pedge qui veillait tranquillement. Elle se décala de quelques pas en les toisant pour s'interposer entre les médecins et eux. Les types s'arrêtèrent devant la militaire qui tenait son arme tranquillement dans la perpendiculaire de ses hanches, avec son air de bouledogue aimable sur le visage.

« On veut parler aux guérisseurs. »
« Ils vous écoutent. » lança Pedge qui ne voulait pas les faire approcher plus.

Le type qui avait parlé la considéra. Il était plus grand qu'elle, et bien mieux bâti, mais il ne voulait pas faire de remue-ménage. Il était surtout inquiet. Il se racla la gorge, et regarda les deux médecins depuis sa position.

« Vous dites que vous nous guérissez mais d'autres sont tombés malades le lendemain après avoir été piqué douloureusement. Ils transpiraient et toussaient beaucoup, nous avons cru qu'ils allaient mourir ! Certain de nous sommes inquiets. »
« Si c'est censé nous guérir, pourquoi certains tombent malade dans les jours qui suivent ? » enchérit une femme dans le dos de l'homme. Ils n'étaient pas véhéments, mais inquiet, et ils ne cherchaient pour le moment pas à contourner Pedge qui patientait tranquillement que les médecins répondent à leurs questions, qu'elle comprenait. Elle même, à chaque fois qu'elle faisait le tétanos, se retrouvait avec tous les symptômes du rhume dans les quelques jours suivants. Si elle savait pourquoi, ces gens qui découvraient la médecine moderne, non. Franchement, elle aurait été étonnée que personne ne moufte et ne se pose de questions.

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Aidan Foster
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Jeu 22 Juil - 15:41

Aidan Foster



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Aidan se mettait à la tâche également, soulevant, tirant, trainant, et alignant les tables et les chaises de manière à former deux pôles distincts, tout en conservant un espace restreint entre afin que les deux médecins puissent facilement se partager l'accès au porte-vaccin réfrigéré, plus grossièrement appelé la glacière. Cette dernière avait d'ailleurs rapidement été installée à sa place déterminée, continuant de remplir son rôle à l'abris de la chaleur externe, tandis que le auvent se montait rapidement, les villageois habitués à mettre en place ce dernier pour toutes leurs occasions spéciales : mariages, naissances, fêtes des solstices et célébrations. C'était archaïque, et quelque part, cela plu fortement à l'Australien, dans le sens où il voyait là une véritable utilité à leur présence ici, à dispenser les soins à ceux qui en étaient dans le besoin, aux peuples défavorisés, enclin à la maladie qu'une médecine rétrograde ne parvenait pas à endiguer.

Ca lui rappelait l'Afrique, ses missions humanitaires, bien que l'ambiance était bien moins en tension et la maladie ou la sous-nutrition bien moins représentée, cela lui donnait quelques impressions de familiarité. Il avait le cœur à l'ouvrage, malgré l'heure de marche qu'ils venaient d'expérimenter, n'en ressentant qu'une fatigue appréciée résiduelle dans tous ses membres qui ne réclamaient pas encore son accalmie, profitant d'avoir encore un peu de liberté avant de passer à la chaine de vaccination qui l'immobiliserait plusieurs heures durant.

Il avait profité de l'agitation qui gagnait les villageois pour interpeler une nouvelle fois le chef du village, lui demandant s'il était également possible de mettre à sa disposition deux grands récipients d'eau pour chacun des postes de vaccination, afin de permettre aux médecins de procéder à un décrassage de ceux qui manquait clairement d'hygiène. Tout s'organisait et se préparait au mieux. L'ombre fut accueillit rapidement à leur nouveaux postes de travail, ce qui donnait à l'air ambiant une petite touche rafraichissante tandis que le vent s'infiltrait avec douceur pour les chatouiller, ce qui n'était pas pour déplaire. Les villageois commençaient déjà pour la plupart à se mettre en place, pour s'aligner plus ou moins uniformément, du moins jusqu'à ce qu'un petit nombre n'en brise la ligne avait même qu'elle n'eut fini d'être mise en place.

Des vociférations cassèrent l'accalmie et attirèrent l'attention du médecin qui s'intéressa immédiatement à ce qui se passait, par curiosité autant que par prudence, cette prévoyance toujours à l'esprit qu'ils étaient hors de la protection de la cité, et potentiellement exposés aux dangers. Debout sur ses appuis, il délaissa un temps sa table alors qu'il organisait cette dernière en sortant son matériel préparatif - papier et crayon contenant la liste des personnes à vacciner qui leur avait été fournie au préalable pour ne pas injecter double dose par inadvertance, une boite de sécurité centrale pour les aiguilles et seringues usagées, les boites contenant d'ailleurs les seringues autobloquantes neuves, pansements et autre thermoflash pour les prises de température en amont, coton et alcool désinfectant. Bref, Aidan était suffisamment expérimenté dans ces procédures pour ne rien avoir oublié lors de ses préparatifs.

Face à cette perturbation, la Capitaine avait immédiatement anticipé l'effet de foule à ce groupe qui se rabattait en direction des deux médecins, empêchant ces derniers de les atteindre directement, et même s'il reconnu les raisons de cette réaction de protection comme tout à fait compréhensible et prudente, il ne put s'empêcher d'approcher de lui-même de quelques pas afin d'apaiser les tensions qui étaient en train de monter. D'une voix avenante et bienveillante, essayant de se montrer le plus rassurant possible, il répondit en observant le premier homme qui s'était exprimé, mais également l'ensemble des personnes présentes d'un regard circulaire en finalité.

« Ces réactions que vous décrivez sont choses tout à fait courantes et indiquent que ceux qui ont reçu le vaccin réagissent bien à celui-ci. C'est ce qu'on appelle des effets secondaires mais vous ne craignez rien. Ceux des autres villages ayant déjà été vaccinés ont normalement été prévenu de cela par nos collègues. Nous comprenons vos inquiétudes et c'est tout à fait normal de les avoir. C'est quelque chose de nouveau pour vous, mais là d'où nous venons, cela fait des années que nous dispensons ces vaccins à nos populations.»

Le clair de ses iris qui mimait les reflets du ciel se posèrent à nouveau sur l'homme qui les avait hélé, espérant qu'il était parvenu, non pas forcément à le convaincre, mais au moins à atténuer ses craintes et relever la confiance qui semblait bancale.

« C'est ce que vous dites pour vos populations, mais à chaque fois, on ne voit que quatre d'entre vous... Rien ne nous dit que vous n'essayez pas des choses sur nous. Les Wraiths ne seraient pas à ça près, ils ont des adorateurs... » Avait rétorqué l'homme, dont les interrogations avait soulevé quelques brouhaha dans la foule.
« Allons, ils sont d'Atlantis... » Tentait d'apaiser un autre, balayant ses compères d'un mouvement de regard.
« Qu'ils se l'injectent devant nous alors si c'est quelque chose qui les protège. » Renchérit l'une des femme présente qui tenait dans ses bras un tout jeune nourrisson.

« Nous avons déjà reçu nos propres injections lorsque nous étions enfant. Mais nous ne vous y obligerons pas si vous ne le souhaitez pas. Lorsque vous passerez à nos postes, au docteur McAlister ou au miens, nous vous expliquerons ces possibles effets ainsi que nos recommandations pour les atténuer. Nous prendrons bien le temps avec chacun d'entre vous pour vous apporter toutes les informations nécessaires. Vous pourrez nous poser vos questions, vous pourrez exprimer vos craintes, et nous seront là pour répondre à chacune de vos interrogations. Soyez rassuré. »

Ils se mirent alors à parler entre eux, tous dans un concert de voix qui montait un peu plus avec les secondes qui s'écoulaient. Aidan en profita pour passer un regard vers McAlister. Peut-être qu'elle aurait quelque chose à rajouter pour aider à apaiser les inquiétudes. De son côté, le chef du village imposa le silence, interpelant ses résidents de gestes des deux mains et haussant le ton à ses injonctions.

« On se calme. Tout le monde se calme. Ils sont là pour nous aider et jusqu'à présent, ils se sont toujours montré honnête avec nous. Nous n'avons pas de raison de nous méfier. »

Au lointain, un tintement retentit. Très atténué, diffus, n'atteignant que les oreilles les plus attentives grâce - entre autre, à l'écho qui se réverbérait sur une petite falaise non loin. Assurément le son d'une cloche identique à ce qu'ils avaient sonné ici même, mais d'un des deux autres villages voisins.

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Lisa Laverse
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Ven 23 Juil - 10:46

Lisa Laverse



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Le fusil de la militaire tomba rapidement le long du corps, la sureté enclenchée, pour se saisir de la première qui lui était tendue, rustique, sommaire, faite de bois et de treillis de pailles. Ça ne devait pas être bien confortable au quotidien, mais vu le niveau technologie largement préindustriel de ces gens, c’était peut-être ce qu’il y avait de mieux. Lisa la posa à côté des deux premières, formant ainsi une première rangée, avant de pointer du doigt le sol à quelques pas devant elle, pour qu’un des villageois bien volontaire, pose la sienne à cet endroit, pour en commencer une seconde.

« Posez la ici. On va faire une seconde rangée. »

Son regard capta du mouvement sur sa gauche tandis qu’elle s’apprêtait à réceptionner une nouvelle chaise, et découvrit les enfants en train de faire le tour en courant, espérant profiter de sa baisse de vigilance pour disparaître vers un nouveau point d’observation sommaire, derrière un étal couvert d’étoffes. Ils ne devaient pas voire autant d’agitation très souvent, pensa la militaire, qui pouvait aisément comparer la situation à ses rares expériences terriennes et extra-terrestres similaires. Il y avait chez ces gamins le même regard curieux et satisfait qu’elle avait pu voir lorsqu’elle traversait le désert d’un pays en détresse à toute vitesse, pour libérer, bien au-devant de la régulière, le drapeau français battant au vent, des villages entiers jusqu’alors délaissés ou martyrisés, que ce soit par la guerre, la malnutrition, ou autre…

Aujourd’hui il n’y avait ni drapeau, ni fanfare, mais bon sang qu’elle restait fière de pouvoir continuer à accomplir toutes ces choses. Car le but restait le même : d’apporter à ces gens ce dont ils manquaient terriblement. Elle comprenait, en un sens, ce que pouvait ressentir certains humanitaires qui trouvaient, là-dedans, un sens à leur vie, bien qu’elle eût toujours trouvé difficile à digérer l’idée de devoir risquer sa peau pour aller les chercher lorsqu’ils prenaient trop de risques. La vérité, c’est qu’elle n’avait jamais participé à une mission de la sorte de toute sa vie. Et même une fois au sein du SGC, ces opérations étaient reléguées à des équipes spécialisées. Ce qui était normal, en y réfléchissant bien. Finalement, ces gens venaient peut-être d’un autre monde, d’une autre galaxie, mais ils restaient des êtres humains.

Posant la chaise à la suite des autres, Lisa se risqua à faire signe aux gamins d’approcher, mais ces derniers, malgré leur élan de hardiesse, préférèrent rester à distance à commenter non pas uniquement ses actions, mais bien celles de toute l’équipe atlante. Le reste des villageois étaient très investis, tellement qu’elle n’eut presque plus qu’à les observer dresser le grand auvent avec un professionnalisme qui trahissait une répétition régulière de ces mouvements au cours de l’an.

La militaire profita de cet instant pour prendre un peu de recul, et jeter un nouveau coup d’œil aux alentours, cette fois-ci bien plus appuyé que les précédents. Son expérience terrienne lui rappelait aussi ô combien il était facile de se dissimuler dans ce genre de population, et d’agir en utilisant la surprise à son avantage. C’était aussi comme ça qu’agissaient les forces spéciales, en faisant preuve d’audace, pour surprendre l’adversaire et profiter des quelques secondes, ou minutes, pour faire mal et prendre l’avantage. Son regard s’arrêta donc sur chaque dégagement entre les maisons, parfois larges, parfois étroits, et qui partaient dans bien trop de direction pour les surveiller tous. Pourtant le village n’était pas bien grand, mais c’était la disposition des maisons qui rendait la tâche plus compliquée. Les habitations représentaient également un potentiel danger, ainsi qu’un couvert satisfaisant, le cas échéant. Il y avait aussi le puit qui, proche, pouvait permettre de se protéger temporairement…

Mais de quoi, justement ? Lisa ne connaissait pas encore très bien les peuplades de cette galaxie, pour ne pas dire qu’elle n’en connaissait rien du tout. Les seules choses qu’elle avait pu lire ou entendre se trouvaient dans les rapports qu’elle avait eu le droit de lire, et dans les paroles des archives des anciens, sur Atlantis. Ces gens-là, cependant, semblaient particulièrement pacifiques, et les autres villages ne s’étaient pas montré moins amicaux… Ces réflexes étaient purement instinctifs, ancrés dans ses habitudes après des années passées à répéter procédures, manières et méthodes, de sorte qu’une fois au feu, avec l’adrénaline, les bruits, la fumée et la sueur, son esprit agisse de manière mécanique.

Lentement mais surement, Lisa reprit une position un peu plus attentiste, les bras croisés et en appui sur la crosse du fusil, qui pendouillait à la verticale, retenu par la sangle autour de son cou et de son épaule droite. Le dos tourné d’un quart, elle gardait un œil discret sur l’installation des deux médecins près du puit, avec leur table distincte, et le chemin que devront emprunter chaque patient, dessiné avec les moyens du bord. Un troisième homme n’aurait pas été de trop pour établir un périmètre de surveillance plus sain, mais les gens du village n’étaient pas très nombreux, si bien que lorsque les premières invectives fusèrent dans la direction des soignants, la capitaine Allen fut promptement sur le coup pour leur barrer le passage, et ce sans avoir besoin de son assistance. Lisa se contenta simplement de reculer pour serrer un peu plus les rangs, au cas où un des protestataires se décidait à contourner large pour atteindre directement les deux médecins. C’était également pour pouvoir tendre l’oreille, et saisir plus facilement les plaintes de ce petit groupe d’individus.

« Misère… » maugréa-t-elle faiblement, pour elle-même, en laissant sa tête retomber en avant. Combien de fois avait-elle entendu ces propos-là sur Terre ? Une preuve, une fois de plus, qu’il n’y avait pas tant de différences entre les natifs de la planète bleue et les autres peuplades humaines. Malgré les milliers d’années-lumière qui les séparaient, les inquiétudes restaient les mêmes, encore que pour ces gens-là, c’était compréhensible. Ils ne connaissaient rien à la médecine moderne, on ne pouvait pas les blâmer de se méfier, ou de s’inquiéter.

Ils avaient raison de poser ces questions, et la militaire ne s’impliqua pas dans le débat, les scientifiques étaient mieux placés pour y répondre, et se focalisa plutôt sur l’état d’esprit général de ces gens, pour déterminer s’ils étaient plutôt dans la phase ascendante de leur énervement, ou au contraire, si les propos des médecins portaient leurs fruits. Elle tiqua lorsqu’elle entendit l’un des types parler des Wraiths, et secoua doucement la tête. Là encore, la militaire ne savait pas trop à quoi s’en tenir. Elle était encore toute nouvelle dans Pégase, et l’idée qu’il puisse y avoir des humains au service de vampires qui ne pensaient qu’à bouffer de l’humain était dérangeante, pour ne pas dire ahurissante.

D’un autre côté, l’histoire de la Terre n’était pas dépourvue de similitudes, le côté suceur de vie en moins… De toute façon, des situations défiant toute logique, il y en avait toujours…

Les villageois semblaient finalement soulever leurs inquiétudes entre eux, la discussion gagnant dans les tours sans pour autant devenir violente. Lorsque le chef du village avait rétorqué qu'ils n'avaient aucune raison de se méfier des étrangers, d'autres avaient aussitôt soulevé que ce n'était pas parce qu'ils disaient venir d'Atlantis que ce n'était pas parce qu'il venait de la légendaire Cité des Anciens qu'il fallait forcément prendre leurs dires pour argent comptant, en rappelant justement que leur némésis utilisait aussi des humains, et que tout ceci faisait peut-être partie d'un stratagème avant une potentielle sélection.

« Tu exagères, comme à chaque fois ! »
« Moi, j'exagère ? Qui est-ce qui avait raison, la dernière fois, hein ? Certainement pas toi ! »
« Mais ce n'est pas le sujet ! ... »

Lisa avait fini par lever les yeux au ciel avant de se retourner, en constatant que la foule s’était rassemblée d’un seul côté du puit, devant la capitaine. Bien trop concentrée à les écouter débattre et à surveiller les actions des villageois en périphérie, la parachutiste n’avait pas relevé le petit tintement étouffé par des tirades parfois enflammées.

Tout comme elle ne releva que maintenant que les enfants qui s’était réfugiés derrière l’étal n’y étaient plus. Elle balaya la place du regard, mais ne les trouva plus.

Ils avaient tout simplement disparu…
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Skyler McAlister
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Ven 23 Juil - 16:30

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Pedge Allen


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L'organisation se mit en place de façon plutôt efficace, car les villageois ne chômaient pas. Les tables furent rapidement installées avec le concours d'Aidan. L'auvent ne tarda pas à couvrir la zone. Et Lisa apporta son aide pour aligner les chaises, afin que les vaccinés qui ne se sentiraient pas bien puissent s'asseoir. J'aidai à l'installation de ce petit camp de fortune comme je le pouvais, tout en observant les lieux. Le camp était bien loin du confort d'un hôpital. Contrairement à mon collègue, je n'étais jamais partie en mission humanitaire dans les pays défavorisés lorsque j'étais sur Terre. Il m'était arrivé de me déplacer à la campagne lorsqu'il fallait un médecin, mais c'était rare. Et surtout, la campagne anglaise ne contenait pas la misère des pays sous développés de la Terre. A vrai dire, les seules missions humanitaires auxquelles j'avais participé, c'était ici, dans la galaxie de Pégase, en venant en aide à des populations dans le besoin comme en cet instant. Et encore, ce village n'était pas le plus misérable que j'avais vu. Il y avait bien pire ailleurs. Si on retirait les Wraiths de l'équation, cette planète était plutôt tranquille.

Tout se passa bien, jusqu'à l'arrivée au village d'un petit groupe de personnes demandant à nous voir, Aidan et moi. Pedge les intercepta, car elle ignorait à qui elle avait à faire. Certes, ces gens avaient l'air effrayé et inquiet, bien loin d'être menaçant. Mais il fallait toujours se méfier. J'avais déjà vu des ennemis se fondre dans la population locale pour préparer une attaque, comme la dernière mission où j'avais été envoyée. Ces maudits Geniis étaient partout, et savait se fondre dans le décor pour nous prendre par surprise. Cela ne semblait pas être le cas dans ce village, mais il valait mieux se montrer prudent. Voilà pourquoi la Capitaine faisait le guet pendant l'installation du camp médical. Elle veillait à ce qu'aucun danger ne se présente. Les nouveaux arrivants venaient visiblement d'un autre village, où la vaccination avait eu lieu. Et ils étaient inquiets des effets secondaires apparus.

Je laissai le soin à Aidan d'expliquer à ces personnes ce que signifiaient les symptômes qu'ils décrivaient chez certains villageois ayant reçu le vaccin. Pendant ce temps, je terminai de poser mon matériel d'auscultation et de vaccination sur la table qui m'était attribuée, avant de croiser le regard de Foster. Malgré l'absence de mots, je compris où il voulait en venir, et à voir la réaction des villageois, ces derniers ne semblaient pas vraiment enclins à le croire, même si ses paroles étaient sincères et emplies de vérité. Du moins, une partie d'entre eux, car certains tentaient de nous défendre, malgré ceux qui faisaient la sourde oreille. A mon tour, je m'approchai et me plaçai à côté d'Aidan, puis je fixai plusieurs paysans, notamment les personnes qui venaient d'un autre village.

"Mon collègue a raison, vous n'êtes pas obligés de recevoir ce vaccin si vous ne le souhaitez pas. Mais nous sommes médecins, vous devez nous faire confiance à ce sujet. Et nous savons parfaitement que vous faire vacciner vous rendra plus résistants face à certaines maladies qui occasionnent généralement de graves problèmes de santé parmi les vôtres".

Je m'interrompis quelques secondes, le temps d'attirer l'attention de chacun d'entre eux.

"Je sais que vous êtes inquiets, que vous vous posez des questions, mais nous sommes là pour vous apporter des réponses si vous le souhaitez. Si cela peut apaiser vos craintes, n'hésitez pas. Le vaccin entraine des effets secondaires, c'est vrai. Certaines personnes y sont plus sensibles que d'autres. Et c'est pour ça que nous mettons à disposition des chaises pour ceux qui se sentiraient oppressés, ou qui auraient une sensation de vertige, ou même de fatigue. Il faut simplement éviter un effort physique après une vaccination, et s'hydrater correctement. Ces effets secondaires disparaissent rapidement, en quelques jours. Mais il n'y a aucune crainte à avoir à ce sujet".

Les villageois étaient restés silencieux pendant quelques secondes, le temps d'écouter mes paroles. Puis, le débat s'anima à nouveau entre eux. Certains voulaient refuser le vaccin, nous soupçonnant de mauvaises intentions à leur égard. D'autres tentaient vainement de leur expliquer qu'il fallait nous laisser faire, pour leur bien. Un débat stérile qui ne fit qu'alimenter encore plus de tension autour de nous. Pour le moment, les villageois ne montraient aucun geste hostile à notre égard, mais cela pouvait dégénérer à tout instant. La tension devint plus palpable, et les conversations plus véhémentes. Le ton monta encore d'un cran, et tout le monde semblait si absorbé dans cette discussion houleuse que personne ne fit attention à ce léger son qui se mit à retentir au loin. Le son d'une cloche, comme celle utilisée pour rassembler les villageois, mais venant d'ailleurs.

Je crus un instant entendre quelque chose, et je tournai la tête en direction de la forêt, tendant l'oreille. Mais à part les voix des villageois qui continuaient de s'affronter, je ne parvins pas à distinguer autre chose. Mon esprit me jouait-il des tours ? Sans doute, je devais sûrement avoir imaginé ce son. Secouant légèrement la tête, je finis par me reconcentrer à nouveau sur nos interlocuteurs qui ne se calmaient toujours pas, trop effrayés par ce qu'ils avaient vu et qu'ils ne connaissaient pas. Les voilà même en plein débat nous concernant, pour savoir si nous étions des adorateurs des Wraiths ou non. Depuis mon arrivée sur Atlantis, j'avais entendu parler de ces groupuscules, des humains fidèles à ces monstres qui les aidaient en échange de la vie sauve. Je ne pouvais pas en vouloir à ces villageois de se méfier de nous. Vivre l'enfer, dans la peur d'une nouvelle sélection avait de quoi réveiller les craintes les plus profondes. Il était normal de s'inquiéter dans ce genre de situation, et de se poser des questions sur ce qui se passait. Le chef du village eut bien du mal à calmer les siens. Alors, je levai les mains pour essayer d'apaiser les tensions, avançant d'un pas dans leur direction, avant de m'adresser à eux d'une voix calme et bienveillante.

"Ecoutez moi ! Si nous voulions vraiment vous faire du mal, la population entière des villages ayant reçu le vaccin auraient tous eux ce genre de symptômes, n'est ce pas ? Pourtant, ce n'est pas le cas. Vous ne pouvez pas nier qu'il ne s'agit que d'une petite partie des vôtres qui réagissent plus mal au vaccin par rapport aux autres. Est ce que je me trompe ? Pourtant, c'est tout à fait normal. Sur notre monde, c'est exactement la même chose, et nous savons comment combattre ces symptômes pour soulager ceux qui en souffrent".

L'un des perturbateurs ouvrit la bouche pour répliquer, mais il la referma aussitôt, tandis que d'autres autour de lui s'adressèrent la parole entre eux dans un murmure et non plus en haussant la voix. Certains semblaient comprendre que j'avais raison, bien que d'autres restaient sceptiques.

"Encore une fois, nous ne vous obligeons pas. Mais nous vous le recommandons vivement, et nous sommes là pour calmer vos inquiétudes. Nous répondrons à toutes vos interrogations".

Une femme regarda les autres.

"Je leur fais confiance. Ils n'ont jamais eu d'intention hostile à notre égard, et ils ont soigné ma fille à leur dernière visite, quand elle s'était blessée à la jambe. Je vais accepter leur médecine".

"Je suis d'accord avec Dilha, je suis sûr qu'ils sont là pour nous aider".

Un homme plutôt jeune, l'un de ceux qui venaient d'un autre village, semblait réfléchir. Il finit par secouer la tête.

"Non, moi je refuse. Je n'ai pas envie de tomber malade comme les autres".

Je laissai les villageois discuter entre eux pour savoir s'ils devaient nous accorder leur confiance ou non. Mais la situation commençait peu à peu à se calmer, bien que le débat était encore animé. Avec mon intervention et celle d'Aidan, il y avait moins de suspicieux, beaucoup s'étaient laissés convaincre par les bonnes intentions de notre mission. Soupirant discrètement, je tournai mon regard furtivement vers mon collègue, attendant que la situation finisse de se calmer pour pouvoir reprendre notre travail. Le brouhaha général devint moins important, et ce fut à ce moment là que j'entendis à nouveau le son de la cloche au loin. Non, je n'avais pas rêvé tout à l'heure. Il y avait bien une cloche qui sonnait quelque part, peut être dans un autre village. Je fronçai les sourcils en cherchant dans quelle direction pouvait provenir ce son, avant de regarder Aidan et Pedge qui se trouvaient près de moi.

"Vous entendez ça ?"

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Mar 3 Aoû - 12:36

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Pedge Allen


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Le capitaine restait campée sur sa position, frêle barrage entre les gens qui s'étaient rassemblés et les médecins. Elle n'était pas dupe et elle voyait bien dans le comportement de certains que c'était de la peur plus que de l'agressivité. Si vraiment la houle montait, elle ne resterait pas plantée là comme une cible, c'était certain. Néanmoins, il fallait se méfier de la peur, qui pouvait conduire à faire des choses bêtes, surtout que Dieu seul savait depuis quand ils ruminaient tout ça, ni s'ils s'étaient montés la tête ensemble les jours précédents. Sans réponse, la psychose pouvait grimper dans des niveaux élevés et conduire à un acte malheureux. Du coup, la texane restait vigilante et attentive, sous ses airs de rien.

Si elle suivait d'une oreille la conversation pour garder le pouls de l'ambiance, elle était plutôt focalisée sur les personnes, tout en essayant de garder un peu de largesse dans son champ de vision. Chose pas simple puisqu'elle était au contact, mais elle se doutait que le sergent-maître veillait au grain un peu plus loin pour englober de façon générale la situation. Le Capitaine faisait sauter ses yeux d'un visage à un autre et elle identifia rapidement celui qui semblait le plus sceptique, celui qui menait un peu le débat et la bande de réfractaire au vaccin. Sur Terre aussi il y avait ce genre de débat mais sur Terre, ils n'avaient pas l'excuse d'être au Moyen Age et de ne rien piper à l'immunité et à la médecine.

L'important dans leur cas, c'était qu'ils parviennent à un certain pourcentage de vaccinés pour que ce soit efficace sur la maladie qui était visée. Si jamais trop s'y refusaient, il n'y avait pas beaucoup d'intérêt à le faire quand même, mais Pedge laissait les médecins décider, ils étaient là pour ça. Pour l'heure, elle faisait son job de tampon et c'était tout ce qui comptait, même si elle estimait avoir le droit d'avoir un avis, qu'elle gardait pour elle naturellement.

Les deux médecins y mettaient du leur pour arriver à se faire comprendre et entendre, mais ce n'était pas évident de bouleverser une peur ancrée quand on était finalement que des étrangers. Cela dit, si ces gens regardaient un peu plus loin que leur nombril, ils pouvaient aussi voir que ça s'était bien passé dans les autres villages, à de rares exceptions près. Mais personne n'était mort.
A la mention d'adorateur Wraith, Pedge inspira un peu plus par le nez pour ne pas se laisser aller à rentrer dans le lard de ce crétin. S'il savait ce qu'ils avaient fait pour la galaxie contre ces saloperies de bipèdes suceur de vie, il ne se serait pas permis ce genre de remarque à la con. Elle le fusilla du regard, malgré la petite voix intérieure qui lui commandait de lui montrer ce qu'une experte des Wraiths pouvaient savoir de leur façon de terrasser un homme. Non, elle ne céderait pas, et sa placidité naturelle empêcherait qu'elle cède à la reine dans sa tête, qui n'était qu'un vestige, et non une véritable présence.

Un consensus fut trouvé, pour l'heure, seul un homme refusait la piqûre. Par esprit taquin et boute-en-train, la texane aurait pu le traiter de chochotte, mais elle ne le connaissait pas et ce n'était pas approprié. L'important finalement, c'était que la situation ne dérape pas et que le traitement puisse commencer.

« Parfait, tout le monde à le choix, vous pouvez commencer à faire la queue ! » lança Pedge en indiquant d'un coup de menton où il fallait se placer, avant que Skyler n'attire son attention.

Elle n'avait rien entendu jusqu'à présent, occupée dans le brouhaha des conversations de ces gens dont elle était proche et qui masquait le reste. Maintenant que ça se dispersait un peu, elle tendit l'oreille pour savoir de quoi la toubib pouvait bien parler.

« On dirait une cloche... » commenta-t-elle, les yeux relevés vers le haut de son orbite tandis qu'elle cherchait à identifier le son. « Peut-être un mariage dans le bourg d'à côté. » fit-elle en haussant des épaules l'air de rien.

Mais rapidement, le son parvint aux oreilles des villageois qui se calmaient et qui étaient plus disponible à l'entendre du coup. Et quelque chose dans leur réaction fit comprendre à Pedge que ce n'était pas un mariage qui se produisait dans le hameau voisin.

« C'est la cloche d'alarme des maisons du vieux Hanis ! » lança le chef en prêtant l'oreille. Les autres vinrent vers lui, l'air inquiet, et les regards vers la forêt se multipliaient dans la direction du patelin qui sonnait du tocsin.
« Et qu'est-ce que ça veut dire ? » s'enquit le capitaine.
« Ils ont des problèmes. Souvent, c'est à cause d'un incendie... Parfois ce ne sont que les gosses... Mais ça peut aussi vouloir dire qu'on les attaque. »
« Vous devriez songer par la suite à définir un code sonore selon se qui se passe. »
« C'est une bonne idée. » concéda le chef qui se tourna vers deux hommes.
« Vous deux, allez voir ce qui se passe, qu'on sache s'ils ont besoin d'aide, et surtout, de quel genre d'aide ils ont besoin. »

Les deux jeunes garçons acquiescèrent. L'un d'eux fit un sourire à Lisa, à défaut d'une grimace comme il avait pu le faire toute à l'heure planqué derrière la charrette, avant de partir en courant vers la forêt avec toute l'insouciance d'un jeune homme qu'on envoyait en mission importante, empruntant le sentier par lequel l'équipe était arrivée.

« On va attendre que ça se calme avant de commencer les vaccinations, on ne sait jamais s'ils ont besoin de bras, tâchons de ne pas leur en enlever en les mettant sur le cul avec le vaccin. » fit Pedge à l'attention des médecins. Même si ce n'était naturellement pas instantané que les effets arrivaient sauf dans certains cas, mais au moins si l'évènement qui poussait les villageois à sonner de la cloche était important, ils seraient en formes sur la durée nécessaire à le traiter. Peut-être même que les atlantes pourraient se rendre utile et gagner ainsi un peu plus l'adhésion des gens.
« On reste groupé, si c'est une attaque, on laisse sur place ce qui n'est pas vital et on se repli vers la Porte tranquillement. »

Un murmure d'effroi parcouru l'ensemble des villageois poussant Pedge à jeter un coup d’œil vers la forêt. Un homme, crade, avec des peintures de guerre sur le visage et sur les parties visibles de ses membres, vêtu d'une tunique rapiécée en cuir, se tenait là à l'orée du bois. A la perpendiculaire de son bras tendu sur le côté, la tête du gamin espiègle pendait par les cheveux, le sang dégoûtant gouttes à gouttes sur le sol de la forêt de ses artères et veines tranchées. Le type poussa un cri guttural avant de planter ses dents dans la joue de son trophée pour la déchirer. Son cri se répercuta derrière lui dans la forêt, annonçant la couleur de ce qu'ils venaient faire ici.

Ce fut sans doute la mère du petit qui couvrit à peine de son cri la détonation du Colt M4 du Capitaine qui logea une balle en pleine tête de cette menace qui se présentait à eux soudainement.

« Foster, McAllister, serrez les rangs, Laverse, faut qu'on se tire d'ici mais ils sont entre nous et la Porte. »

Partout autour d'eux, les villageois criaient et beuglaient tout en allant s'armer, qui d'une épée, qui d'une fourche, qui d'une pioche ou d'un maillet, tout le monde prenait ce qu'il avait sous la main. Selon le nombre des assaillants, ils pourraient temporiser avec leurs armes de guerre, mais vu la répercussion dans le sous-bois des voix qui avaient suivi le cannibale, Pedge doutait fortement qu'ils ne soient pas très nombreux. Que faire ? S'esquiver en arrière pour mettre les maisons entre eux et ces types, ou se barricader dans une baraque et endiguer l'approche ? Tout était une question de nombre encore une fois.

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Aidan Foster
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Ven 27 Aoû - 16:37

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La clameur se dissipait, la situation avait été désamorcée et chacun retournait à leur place, dans un reliquat d'agitation qui se manifestait par des chuchots et des messes-basses, où chacun partageait leurs opinions, leurs idées, sur ce sujet qui étai au coeur de toutes les discussions. De son côté, Aidan prenait une longue inspiration, tandis que son regard lancé à la circulaire, observait les villageois se rassembler en ligne près des tables qui avait été préparées pour l'évènement. Il entendait et comprenait chacun des points de vue qui avait été exprimés, aucun ne venant d'une réflexion idiote et insensée, souvent poussé par la peur et l'appréhension, mais posé sur une logique qui n'avait rien d'incontestable. Aucun pouvait plus justement se prétendre philanthrope qu'ils n'avaient pas une dose d'empathie exacerbée, et celle de l'homme l'était plus grande qu'il ne le souhaitait parfois.

Il reprit position auprès du matériel, reprenant les derniers préparatifs qu'il avait brièvement abandonné pour s'occuper de cette interruption, apportant toute sa bienveillance dans son regard et d'un fin sourire auprès de la première volontaire qui s'était placée face à lui, une jeune femme d'une vingtaine d'année portant dans ses bras un très jeune enfant, d'une année ou deux à peine. Un sourire qu'elle lui rendit assez finement, rabattant une mèche de cheveux blonds cendrés en arrière d'une main tandis qu'elle réajustait la position du garçon à sa hanche droite, murmurant un léger « C'est mon petit frère... » comme si ces simples mots se devaient d'être d'une justification quelconque, jusqu'à ce que son regard, un brin timide et charmée, ne se transforme en un plus intrigué attiré par ce son auquel tout le monde accordait désormais attention. De son côté, le docteur continuait ses préparatifs, attirant la liste des noms sous son regard d'un mouvement de main glissant sur la surface de la table alors qu'il s'apprêtait à demander celui de la jeune femme, n'accordant qu'une brève attention à son flanc, en direction de l'officier. Mais l'agitation les gagnèrent à nouveau les uns après les autres, obligeant l'Australien à s'y intéresser d'un peu plus près.

S'il gardait silence dans un premier temps, au départ des jeunes en direction de la forêt, se contentant d'acquiescer dans un premier temps vers l'américaine à ses premiers mots sur la pause qu'ils devaient effectuer dans l'application des vaccins, l'accentuation du froncement de ses sourcils fut rapidement bien plus éloquent que les quelques mots qu'il s'apprêtait à lancer vers la responsable d'équipe lorsqu'elle évoqua leur retraite possible. Il n'avait certes pas l'âme d'un combattant, et n'avait jamais pratiqué sur un théâtre d'affrontement, mais il n'était pas certains de pouvoir seulement abandonner ces gens à leur sort alors qu'il savaient posséder sans doute l'armement capable de faire la différence pour ces gens qui s'équipaient de fourches et de pelles.

Mais un nouveau tumulte brisa ses élans de rébellion. Rapidement, il suivit la direction des regards qui l'alignaient, ronds d'effrois, pour s'y figer dans une expression tout à fait similaire. Dans le choc de cette vision cauchemardesque, comme s'il se demandait si ce qu'il voyait était tout à fait réel, tout son corps s'immobilisa brusquement. Aussi malsain qu'était cette contemplation, il ne parvenait à s'en détourner, un haut le coeur vrillant son estomac lorsque la joue de l'enfant fut arrachée à coup de crocs. Il avait l'impression qu'une éternité se déroula à son regard, son environnement fixé à ce spectacle affligeant et sanglant, comme si chaque battement dans son thorax rythmait la pulsion d'une minute alors qu'il s'était drastiquement accéléré sous l'adrénaline. Du sang et des enfants décédés, il en avait vu dans sa carrière. Les accidents de la route pardonnaient rarement le spectacle qu'ils offraient, sans distinction d'âge, de sexe ou de race. Chaque être humain, de la plus pure innocence au plus infâmes êtres, tous étaient fait de la même fragilité parfois déchiqueteuse d'un véhicule lancé à pleine vitesse, et même si cela se révélait être systématiquement une épreuve que son humanité subissait, de voir tel acte proféré sous la plus grande impuissance de son regard, c'était un tourment supplémentaire.

Les cris montèrent dans une effusion plus véhémente, de la panique à la détresse, sans oublier celui d'une incommensurable douleur qui fut poussée par la mère de la si jeune victime, se tenant à deux mètres de lui, que même la puissante détonation d'une arme terrienne ne pu briser. L'ébranlement fut si vif et si intense, si brutal et invraisemblable, que l'esprit de la femme céda au chaos, déconnectant les parties conscientes pour la faire chuter dans une réalité plus supportable, fait d'une noirceur abyssale. Aidan vit son corps tomber au sol comme une masse, percutant l'arrière de son crâne sur la petite rocaille du sol granuleux et sa réaction, plutôt que de serrer les rangs comme l'avait ordonné l'officier, fut celui de s'élancer dans sa direction pour lui prêter assistance.

Dans la confusion de la panique à laquelle la majorité cédait, il fut bousculé, un genou percutant de plein fouet son épaule qui le fit se pencher sous l'impact en avant, protégeant l'inconsciente d'un piétinement certain. Mais cela ne l'éloigna pas de son intention première, celui de s'assurer que le coeur de la pauvre villageoise n'ai pas brutalement flanché ou lâché sous l'ébranlement. Il fit rempart de deux autres assauts de course paniquée qui s'égaraient, une partie allant se réfugier dans les maisons voisines, les autres prenant armes en main, près à défendre de leur vie ce village, ce qui vida peu à peu la place centrale.

« On peut pas les laisser tomber ! On doit les aider ! » lança finalement Aidan en réponse à la Capitaine, d'une voix assez portée pour passer outre les effusions de voix, alors qu'il agrippait de ses deux mains le dessous des bras de celle qu'il était venu protéger, la tirant au plus près du puit pour la mettre à l'abris du passage dans lequel ils se trouvaient.

Les bottines et le jupon, couvert de poussière, laissèrent sillon à son tractage, sa tête ballottant dans le léger vide provoqué par le soulèvement de la partie haute de son corps et il vint enfin chercher son pouls d'une pression légère à sa jugulaire. Galvanisé par la mort du messager, une clameur vive retentie dans la forêt d'un chant barbare, et plusieurs voix tentèrent de percer du côté Nord du village.

« Ils viennent de ce côté ! » hurlait-on, dans un élan porté, et répété en écho par plusieurs autres citoyens.

@DamianVK

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Lisa Laverse
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Mer 1 Sep - 22:00

Lisa Laverse



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Si les discours explicatifs des médecins apaisèrent grandement la petite population quant à la non-dangerosité du traitement qui allait leur être dispensé, ce furent les sons de cloches lointains qui finirent de pacifier le reste d’animosité encore latente chez certains d’entre eux. L’inquiétude initiale laissa place à une autre, plus généralisée parmi la population, et mêlée d’incertitude quant à la signification de cette alarme. Lisa, en bonne terrienne habituée à une signification différente du son des cloches, ne s’alarma pas tout de suite. Comme l’avait dit la capitaine, cela pouvait très bien être tout autre chose. Les paroles du maire vu village furent celles qui mirent de nouvel en éveil les principes de précautions de la militaire, lorsqu’il sous-entendit qu’à défaut de signaler des alertes de toutes sortes, ces tintements servaient aussi d’alarme pour prévenir les autres villages d’une attaque. Se saisissant du protège-menton de son casque qui pendait joyeusement contre sa hanche gauche, la franco-américaine le décrocha du ceinturon pour venir le saisir à deux mains, pour finalement le visser sur sa tête en s’assurant que les lanières étaient bien serrées et que sa coiffure ne faisait pas des siennes, le tout en venant rendre le sourire au jeune garçon qui partait avec entrain accomplir sa mission nouvelle.

Si le maire du village décidait d’envoyer les gamins voir de quoi il en retournait, c’est qu’il ne devait pas être si inquiet que cela, que la situation se voulait peut-être plus anxiogène qu’elle ne l’était réellement. Lisa ne pensa pas, tout simplement, qu’il ait fait plutôt fait ce choix car leur jeunesse et leur fougue faisaient des jeunes garçons les plus rapides du village.

« Compris. » répondit-elle à Allen après quelques instants, avant de s’avancer un peu plus en avant sur la place.

A peine deux douzaines de pas vers l’Est, pour s’offrir un autre axe d’observation à l’orée d’une des maisons qui donnait sur un chemin de terre assez large qui s’étendait en arc de cercle par derrière les petites bâtisses qui demi-encerclait la place du village. De là, elle pouvait aisément garder un œil sur celle-ci en tournant son regard vers la droite, tout en surveillant l’orée de la forêt qui contournait le grand hameau par l’Est, séparé de ce dernier par un champ couvert de souches d’arbres morts. Un minimum de vigilance restait de mise tant que les enfants n’étaient pas de retour, avec, elle l’espérait, de bonnes nouvelles à leur communiquer. Son regard balaya bien trop distraitement l’orée du bois, désespérément vide, pour le meilleur ou pour le pire, et Lisa profita de ce petit temps mort pour venir se gratter négligemment l’oreille gauche, pour glisser sur le bouchon d’oreille qui y était logé depuis leur départ.

La tension montait doucement chez la militaire, dont le regard se faisait un peu plus soutenu lors de son troisième balayage. Ses yeux se figèrent sur un arbre au tronc large, bien plus loin. Branchage ou animal, elle était certaine d’avoir vu quelque chose remuer. La française scruta un plus intensément les environs pendant un petit instant sans rien y déceler, si bien qu’elle estima que si quelque chose s’y était trouvé, il avait dû détaler bien rapidement, ce qui la confortait dans l’idée qu’il devait sans doute s’agir d’un de ces cochons sauvages qu’ils avaient entraperçus plus tôt. Elle s’en détourna bien rapidement, pour reporter son attention sur la confusion qui venait de nouveau emporter le village, ses habitants, mais aussi le reste de son équipe. Son instinct sauta rapidement aux conclusions, car il ne fallait pas sortir de Saint-Cyr pour comprendre que quelque chose n’allait pas.

La militaire combla rapidement le peu d’espace qui les séparait d’un pas trottinement soutenu, pour venir porter son attention dans la direction du chemin que l’équipe avait emprunté plus tôt. Elle n’eut pas à chercher bien loin pour trouver l’origine du désarroi et de la terreur qui venait de s’emparer des habitants. Une puissante lourdeur s’installa dans son corps, s’abattant d’abord sur ses épaules lorsqu’elle découvrit la scène à son tour, le visage tiré par la surprise et la stupéfaction. Son ventre se noua brusquement. Son rythme cardiaque, à contrecoup, se mit à battre vivement la mesure. Cette tête… c’était… c’était le garçon. Celui-là même qu’elle avait surpris plus tôt. Celui-là même qui, il n’y a pas cinq minutes, s’était fendu d’un sourire espiègle et amical à son encontre. Plantée là, paralysée, c’était comme si le temps s’était arrêté. La militaire, malgré son bagage, n’avait jamais vu pareille atrocité. Elle détourna soudainement le regard, dans un pur instinct de protection, lorsque le barbare s’attaqua à la joue de ce pauvre garçon, tout en peinant à réprimer une soudaine envie de régurgiter ses tripes. C’était trop. Beaucoup trop…

Le coup de feu, cependant, résonna à son oreille aussi vivement que le son du réveil, pour la replonger dans la dure réalité. Le corps du barbare chuta aussitôt au sol comme une poupée de chiffon, sa main s’étant fermement raidi sur la tête qu’elle tenait de sorte à l’accompagner avec lui sur le sol. Les cris d’effrois et de désespoir de la foule en colère lui sembla à peine couvrir le son de sa propre respiration, rauque. La française jeta un regard ferme vers la position qu’elle avait quitté, un sentiment immense de stress, celui d’une potentielle culpabilité, la prit de nouveau aux tripes. Et si le bruissement qu’elle avait vu à l’orée de la forêt, quelques instants auparavant, n’était pas celui d’un cochon détalant en courant, mais celui de sauvages se préparant à passer à l’attaque ? Le vacarme qu’elle entendit s’élever des bois ne fit que conforter sa certitude.

Elle se jeta sans hésiter d’un pas rapide vers l’arrière, son arme fermement tenue le canon vers le ciel par sa dextre, poussant fermement sur le côté les villageois qui couraient en panique devant elle, pour se guider le long de la grande bâtisse qui formait l’angle avec la ruelle qui avait rendu possible son observation passée. Sa crainte se confirma en arrivant au coin : au milieu de la petite bande déboisée, une floppée de silhouettes en pleine course brandissait haches et gourdin en hurlant.

Prête à se jeter de l’autre côté de l’espace somme tout étroit, en direction de deux gros tonneaux posés là non loin d’une charrette, elle fut stoppée net dans son élan par le recul soudain d’un villageois, lequel stoppé net dans sa course, tomba lourdement au sol, un épais carreau d’arbalète planté dans le torse. Le type ne se relèvera pas…

Son regard suivit la chute au ralenti, avant que le reste de ses mouvements ne suive un tempo murement répété à l’entrainement. Pivotant ses pieds sur le sol meuble, la militaire se découvrit de trois quarts, le fusil dans le prolongement de ses bras, et pointé en direction de la première ligne qui avait déjà bien entamé son franchissement de ce no man’s land couvert de souches. L’arme claqua quatre fois à intervalle brefs, en deux successions rapides. Les corps de deux sauvageons chutèrent au sol comme des pierres, stoppant net la charge des autres qui, surpris, marquèrent le pas.

La militaire retrouva aussitôt son couvert, pour reporter son attention sur le groupe, à peine dispersé mais balloté par les villageois qui se précipitaient dans tous les sens, certains stupéfaits et apeurés par autant par le boucan des armes atlantes que par le spectacle d’horreur auquel ils venaient d’assister. Ce n’était pas bon. Il ne fallait surtout pas rester planté là, au centre du village, où ils pourraient se faire assaillir de toute part. Poussant un villageois de son chemin, Lisa fonça droit vers le puit pour bifurquer au dernier moment vers charrette, derrière laquelle elle se posa, un genou à terre, le dos bien droit, l’arme à l’épaule. Sa sénestre passa distraitement sur le flanc de son casque, pour effleurer le bouton de mise en route de la caméra fixée sur son casque. Elle ne l’avait pas demandé à la base, mais vu que c’était là, ça pourrait toujours servir.

« Ca nous flanque par l’Est ! Une dizaine ! » lança-t-elle en même temps à l’intention de la capitaine, pour rendre compte de la situation qu’elle avait pu observer au moment de lâcher ses deux courtes rafales. Au même instant, les voix des villageois répercutèrent la présence de ces barbares au nord du village, où des cris de douleur et de stupeur s’élevaient déjà, laissant à chacun imaginer ce qui pouvait bien s’y dérouler, faute d’yeux pour s’en rendre compte. « C’est pas vrai… »

Lisa jeta un rapide coup d’œil, avant de tendre son bras gauche en direction du vide laissé entre deux maisons, à l’opposé de la poussée triple des cannibales ; un étroit corridor de quelques mètres qui ressemblait aux prémices d’une petite ruelle. « Par ici ! » fit-elle en se projetant à travers la place, en bifurquant vers Foster qui se tenait toujours près du puit, sa main gauche agrippant fermement la anse de son gilet tactique, pour l’inciter à se relever, tout en ne jetant qu’un vague regard à la femme qu’il protégeait. « Il faut bouger, docteur ! Nous sommes quatre. Ils pourraient bien être vingt fois plus. »

Nombre totalement donné au hasard. Elle ne pouvait pas se payer le luxe d’une plus longue explication, ou encore d’un débat houleux. Sauver ces gens ne faisait pas encore partie des priorités de la sergent-maitre, qui ne savait pas encore si cela était seulement envisageable. De toute façon, ce n’était pas à elle de prendre cette décision. Pas tant leur bouledogue de capitaine se tiendrait encore debout avec les idées claires. A l’instant, donc, sa seule préoccupation était de mettre les deux médecins à l’abri, Foster en priorité, puisqu’elle était déjà avec lui. Le médecin sembla répondre malgré tout, et la militaire prit même le risque de l’aider à porter la femme jusqu’à l’endroit qu’elle avait pointé plus tôt de bras, et qui donnait après quelques mètres sur la rue boueuse qui cerclait derrière les premières bâtisses adossées à la place centrale. C’était étroit, certes, mais c’était mieux que de rester planté au milieu de l’espace dégagé de la place. Elle aurait pu chercher refuge dans une maison, mais elle estimait que ce serait trop facile de les y enfumer ou de tout simplement y mettre le feu.

Lisa fit signe à Foster de rester là pendant qu’elle se dirigeait vers l’extrémité qui donnait sur le chemin. Pour le moment, elle n’y vit aucune âme qui vive. Pas un paysan, ni même un cannibale. Vu le vacarme qu’il y avait tout autour d’eux, c’était bien trop calme. D’un point de vue opérationnel, il lui semblait deviner ce qui était probablement en train de se dérouler : la distraction par le Sud, le débordement par l’Est et l’attaque par le Nord. La tactique lui semblait vieille comme le monde : mener un enveloppement de l’adversaire, soit pour l’encercler et le réduire à néant, soit en lui faisant miroiter une porte de sortie par où il serait massacré en tentant de s’échapper. Serait-ce donc un piège ?

La senestre de la franco-américaine plongea dans la poche de son pantalon à la recherche du détecteur de signes de vie, dans l’espoir que l’appareil pourrait l’aider à mieux apprécier la situation. Mais en voyant l’appareil se peupler d’une myriade de points incluant paysans et barbares sans distinction, elle oublia bien vite l’idée et rangea aussitôt l’appareil à sa place.

« Il nous reste l’ouest, capitaine. Mais toute fuite dans les bois, à découvert, me parait suicidaire. Ils pourraient nous y tirer comme des lapins. »

Autour d’eux, la panique avait laissé un grand vide, les villageois s’étant soient jetés vers les brèches au nord et à l’est avec tout ce qu’il possédait comme armes primitives, soient calfeutrés dans leurs maisons de bois et de chaume. Il était tout de même possible d’entrer des cris et des hurlements entremêlés au bruit des armes qui s’entrechoquaient ou tailladaient. Le silence après l’orage, le calme avant la tempête. Pour sûr, les barbares ne s’étaient pas attardés à découvert bien longtemps et progressaient déjà de part et d’autre du villages en profitant de la panique qu’ils avaient à dessein provoqué…
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Skyler McAlister
Médecin Neurochirurgien
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Dim 5 Sep - 23:51

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Pedge Allen


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La situation se calmait peu à peu au sujet des effets secondaires du vaccin, et de cette crainte que beaucoup de villageois, notamment ceux venant d'une autre bourgade, pouvaient ressentir face à cette nouveauté qui les dépassait. Leur peur était justifiée, et grâce aux paroles rassurantes d'Aidan et des miennes, la tension diminua progressivement. Certes, certains étaient toujours inquiets, mais la plupart des villageois acceptèrent notre aide, et se mirent dans les rangs face à mon collègue et moi même. Au moment où la discussion intense ne devint que des murmures par ci par là, j'entendis alors un étrange son, et je n'étais pas la seule. Pedge reconnut le son d'une cloche, et le chef du village s'empressa d'acquiescer à sa remarque. Pendant qu'ils discutèrent de l'origine potentielle de ce signal, je commençai à me diriger vers ma table de travail. Aidan était déjà prêt à s'occuper de ses patients, je devais en faire de même et laisser le soin aux militaires de gérer la situation concernant cette cloche. D'ailleurs, j'aperçus deux enfants courir vers la lisière de la forêt, l'un d'eux étant l'un des garçons que nous avions vu à notre arrivée.

Autant dire que je fus surprise au moment où Pedge nous demanda de ne pas commencer notre travail. Elle avait raison, s'il y avait un problème dans un autre village, comme un incendie par exemple, il fallait des bras pour venir en aide aux autres. Le vaccin provoquerait sûrement des effets secondaires comme ailleurs, même chez les plus robustes. Autant attendre que l'incident soit réglé avant de commencer notre tâche. Mais alors que je posais la paire de gants dont je m'étais emparée, le Capitaine suggéra de se replier vers la Porte des Etoiles s'il s'agissait d'une attaque. Je la fixai du regard, les sourcils froncés. Une attaque ? De qui ? Les Wraiths ne devraient probablement pas repasser ici pour une moisson avant quelques temps, pour laisser les peuples de cette planète se multiplier davantage. Quant aux Geniis, quel intérêt auraient-ils de venir ici ? C'était incompréhensible.

"Vous pensez qu'il s'agit d'une attaque ? Qui donc viendrait attaquer ces gens ? Ca n'a pas de sens. Il s'agit probablement d'un ..."

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que des murmures s'élevèrent parmi les villageois, dont les regards étaient fixés en direction de la forêt, là où les deux enfants avaient disparu pour aller voir ce qui était à l'origine de cette alerte. Je m'avançai pour venir me placer à côté de Pedge, et ainsi voir à mon tour ce qui horrifiait beaucoup de gens. Devant la scène glaçante qui se déroulait sous mes yeux, je me figeai d'effroi en apercevant un homme ressemblant à un guerrier viking, tenant dans sa main la tête tranchée du jeune éclaireur dont le dernier regard était terrorisé. L'instant d'après, le barbare poussa un long cri, avant d'arracher un morceau de la joue de sa proie, mastiquant la chair sanguinolente comme s'il ne s'agissait que d'un simple morceau de viande. Aussitôt, le cri d'une femme se fit entendre non loin de moi, un cri mêlant souffrance et désespoir. Probablement la mère du jeune garçon.

Mon corps réagit aussitôt face à cette ignoble scène, et je détournai rapidement le regard, avant d'avoir un haut le coeur qui m'obligea à poser ma main sur ma bouche pour m'éviter de régurgiter mon précédent repas. Je me sentis soudainement mal, affaiblie, et je dus prendre appui sur le bord du puits pour ne pas m'écrouler, mes jambes manquant soudainement de céder sous mon poids. J'avais l'habitude de voir des corps déchiquetés à cause de ma profession, mais dès qu'il s'agissait d'enfants, le ressenti était très différent. Et là, cette scène était insoutenable. Ma respiration s'accéléra quelque peu, et je dus me faire violence pour me reprendre. Après quelques secondes, je finis par retrouver des forces, mais j'évitai toujours de regarder dans la direction de ce monstre qui venait d'infliger une telle atrocité à un enfant.

"Quelle horreur !" murmurai-je difficilement, réprimant cette envie de vomir le contenu de mon estomac.

A ce moment là, un tir retentit. Il s'agissait de Pedge qui venait d'abattre le barbare. La panique sembla aussitôt gagner la foule qui commença à partir dans tous les sens, certains villageois s'armant de divers objets pour se défendre, comme des fourches ou des haches. Encore choquée par la scène qui venait de se dérouler, je restai immobile, figée, incapable de faire le moindre geste. Et au loin, je pus entendre des cris s'élevant dans la forêt, signe que les assaillants étaient visiblement nombreux. Ils apparurent peu à peu à la lisière des bois, poussant des cris de guerre en agitant leurs armes primitives, tels que des épées, des haches ou encore des arcs et des arbalètes. Face à ces colosses visiblement taillés pour la guerre, bon nombre de villageois qui voulaient leur faire face pour défendre les leurs finirent par fuir en hurlant de peur. Lisa ouvrit le feu à son tour, abattant deux barbares. L'un des villageois me bouscula dans sa fuite, ce qui me permit de reprendre conscience de mon environnement. Je regardai autour de moi, à temps pour voir deux personnes tomber lourdement sur l'une des tables qui se renversa, entrainant notre matériel médical dans sa chute. Voilà un couvert comme un autre, et sans réfléchir, je me faufilai derrière pour échapper à de potentielles flèches lancées par les assaillants. Le chef du village me rejoignit derrière cet abri pas suffisamment grand pour deux personnes. L'homme était terrorisé.

"Oh non ... nous sommes perdus !"

"Pourquoi dites vous ça ?"

"Ces hommes, je ... je pense savoir qui ils sont. Leurs vêtements ... leur barbarie ... leur goût du sang ... j'ai entendu parler d'eux par des commerçants. De simples rumeurs, je pensais qu'il ne s'agissait que d'une légende ! Si ce sont vraiment eux, alors nous allons tous mourir !"

Je le regardai sans comprendre, fronçant les sourcils.

"Mais de quoi parlez vous ?"

"Des Bola Kais ! Un peuple primitif de barbares qui se déplacent de planète en planète pour massacrer tous ceux qu'ils croisent. Ce sont des cannibales qui font preuve d'une extrême violence. Personne ne peut leur échapper. Ils vont tuer tout le monde !"

Mon sang se glaça en entendant cette description. Si mon compagnon d'infortune avait raison, nous étions dans de sales draps, malgré la puissance de nos armes à feu. Contre quelques assaillants, un Atlante avait l'avantage. Mais si ces barbares étaient trop nombreux, nous allions être rapidement submergés. Il ne fallait pas rester ici, d'autant que d'après Lisa, l'ennemi cherchait à nous encercler. Le chef du village finit par quitter notre abri de fortune, avant de courir comme un dératé vers une ruelle. Il ne parcourut que quelques mètres avant qu'un carreau d'arbalète ne stoppe sa course. Son corps s'écroula lourdement sur le sol, en proie à des tremblements.

"C'est pas vrai !"

N'écoutant que mon instinct, je me redressai à mon tour, faisant fit du danger qui m'entourait, et courus vers le blessé. Je me mis à genoux près de lui pour l'examiner, tandis que l'homme poussait des râles d'agonie, du sang sortant abondamment de sa bouche. Le carreau avait traversé sa gorge de part en part, le promettant à une mort certaine quoi que je tente de faire pour essayer de lui sauver la vie. Il mourut quelques secondes plus tard, me laissant seule au milieu de ce chaos, impuissante. Un bref regard effrayé autour de moi me fit apercevoir Pedge un peu plus loin, puis Aidan qui se trouvait à l'abri d'un bâtiment, venant en aide à une malheureuse femme. Ne voulant pas rester à découvert, je me redressai et me dirigeai aussitôt vers Aidan pour le rejoindre et me mettre temporairement en sécurité. Lisa se trouvait non loin de là, cherchant probablement une issue de secours. Ou alors, la position de nos ennemis.

Mon collègue était entrain de s'occuper d'une femme inconsciente, et je m'apprêtais à lui venir en aide, avant de me souvenir que mon sac à dos se trouvait toujours là où je l'avais posé. Trop loin de ma position. Certes, j'avais une petite trousse de secours dans mon gilet, mais cela ne suffirait sans doute pas, excepté pour prodiguer des soins de base. Je regardai Aidan, inquiète de l'état de santé de sa patiente.

"Comment va-t-elle ?"

Autour de nous, le silence commença peu à peu à s'installer, maintenant que les villageois avaient fui ou s'étaient cachés. Quant aux assaillants, je ne les voyais pas depuis ma position. Mais il valait mieux ne pas rester là, car ils pouvaient nous tomber dessus à tout moment. Ou nous submerger de toute part pour nous empêcher de fuir. Mon coeur battait à tout rompre dans ma poitrine, et les paroles du chef de village ne cessèrent de retentir dans ma tête au sujet de nos ennemis. Je regardai alors Pedge puis Lisa qui avaient fini pour nous rejoindre pour rester groupé.

"Qu'est ce qu'on fait, maintenant ?"

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Lun 20 Sep - 10:47

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Pedge Allen


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Franchement, elle aurait pu se contenter d'observer cet enfoiré déchiqueter la joue du gamin et ne pas ouvrir les hostilités elle-même, mais cela avait été plus fort qu'elle. Il était rare que les choses passent par dessus ses barrières de placidités et de neutralités, mais il y avait certaine chose avec lesquelles il ne fallait pas rigoler. Le cannibalisme et les enfants en étaient déjà deux. De toute façon, qu'elle fasse entrer les atlantes dans la bagarre ou non, le résultat aurait été le même. Ces personnes, si on pouvait les qualifier ainsi, étaient là pour piller, massacrer, et se restaurer. Qu'ils soient vêtus comme les gens du coin, ou comme des atlantes n'auraient pas changé grand chose à leur devenir. Les hostilités étaient déjà lancées bien avant que Pedge ne tire. Les autres villages devaient être en proie à ce genre de types, d'où les cloches qu'elle était désormais incapable d'entendre dans le raffut.

Si Pedge se posait des questions, elle ne semblait pas le montrer dans son comportement. Rompue depuis le temps qu'elle officiait dans cette galaxie, il lui en fallait bien plus pour la faire paniquer ou pour l'impressionner. Ce n'était que des hommes. Après tant d'années à se confronter aux Wraiths et à leur cruauté sans limite, ces péquenauds en peau de bête lui semblaient bien fades. Certes, si elle devait se retrouver entre leurs mains, elle reverrait probablement son jugement, mais pouvaient-ils lui faire pire que de la ponctionner, de la faire revivre, de la ponctionner, un nombre incalculable de fois ? Probablement pas. L'avantage donc, de ce genre de taré, c'était qu'elle allait servir de kleenex pour quelques uns d'entre eux avant qu'ils ne la tuent définitivement. Une perspective qui n'était pas réjouissante mais qui avait une conclusion, ce qui en soit changeait les choses de son point de vue.

Et puis, Pedge Allen s'était toujours dit qu'elle détesterait mourir sans voir la mort arriver, par une balle lancée de très loin par un tireur d'élite par exemple. Cela lui faisait horreur. La vie. La mort. Sans sommation. Sans la voir venir. Non, si elle pouvait souffrir en sentant sa dernière heure arrivée... C'était tout ce qui comptait. Mais ce n'était pas pour ça qu'elle allait se suicider en fonçant dans le tas. Elle avait des hommes sous son commandement, une famille sur Terre, une famille dans cette galaxie, une femme qui l'attendait, forcément, le côté tête brûlée et je m'en bas les couilles avaient un peu de plomb dans l'aile. Et puis, l'air de rien comme ça, Pedge aimait un peu trop la vie pour la sacrifier bêtement.

Et surtout, ce ne serait pas lui rendre hommage que de la bouffer. Elle ne devait pas être savoureuse du tout. Un vrai paquet de nerfs !

Quid de l'ordre de serrer les rangs ? Oublié directement par l'un des civils de la bande. Il fallait s'en douter, cette espèce était en voie de disparition dans cette galaxie précisément à cause de ça ! Foster s'était précipité vers une femme qui était tombée et qui semblait inconsciente. Allen ne pouvait pas en vouloir au médecin qui faisait son job, mais bientôt, à ce rythme là, il ne saurait plus où donner de la tête.
McAlister s'était repliée elle aussi un peu plus loin, mais tout le monde restait dans le secteur de la place, à portée de voix. Pedge considérait l'avancée des types louches et affamés tandis que spontanément Laverse prenait un flanc pour étudier la situation, et au doux son de son arme automatique, distribuer des pruneaux pour le côté cinq fruits et légumes du menu, en plus de la chair humaine. Pedge devait garder la tête froide et analyser la situation de façon pragmatique pour ne pas faire un choix malheureux et se précipiter au mauvais endroit.

Profitant de la petite reco du sergent maître, Pedge se replia vers la position que la jeune femme avait investi. Elle gardait sa ligne de visée ouverte devant elle tout en reculant avec prudence sans se précipiter. De toute façon, tirer maintenant ne serait pas malin avec toute l'agitation qu'il y avait sur la place en train de se vider. Foster avait ramené la blessée près d'un mur et tout le groupe se retrouva à cet endroit là, qui laissait l'ouverture possible vers un corridor boueux. Ils n'étaient pas coincés.

Le temps d'arriver, l'autre médecin avait fait jonction et l'ensemble du groupe s'était de nouveau réuni. Il allait falloir bouger et ne pas rester planté là à attendre la mort. C'était une évidence. Seulement, si le groupe s'était réunie, ce n'était pas sans cette femme inconsciente et qui allait poser un problème de taille pour fuir rapidement.
Tandis que Pedge prenait la température sur le devant de l'altercation, Lisa faisait un peu de repérage pour leur trouver une porte de sortie, une initiative salutaire, surtout qu'elles n'étaient que deux à avoir un esprit tactique dans ce bourbier.

Petit à petit, l'endroit était en train de devenir silencieux alors que les habitants se planquaient chez eux. S'ils devaient s'occuper de la blessée, il allait falloir se trouver un coin pour que les médecins en fassent quelque chose, du coup, il allait falloir la transporter rapidement avec les moyens du bord.

« McAlister ? Vous êtes capable de porter cette femme avec Foster ? On va vous encadrer. »

Pedge préférait ne pas négocier avec le médecin pour qu'il laisse sa patiente derrière lui. Il ne le ferait pas. Elle n'était pas en couple avec une chirurgienne sans savoir que ces derniers étaient des têtes de mules. Bon, Isia avait la particularité de ne pas trop aimer ses patients, surtout quand ils étaient dans ce genre là... Ce n'était pas vraiment tout à son honneur, fallait le reconnaître.

« Par contre, on ne s'arrête pas en route, nous ne pouvons pas sauver tout le monde. » Une concession, pas deux.

Au fond, Pedge n'aurait pas vraiment assumé de laisser pour morte cette femme. Peut-être qu'ils allaient se trinqueballer un cadavre en sursis, mais au moins auraient-ils le cul propre vis-à-vis de cette mère qui ne voudrait peut-être probablement jamais se réveiller après avoir vu ce qu'elle avait vu.

Le tout était maintenant de prendre une décision rapide. S'il ne restait que l'Ouest, cela semblait évident d'y aller. Mais peut-être que ça l'était un peu trop et peut-être que les pillards les attendaient de ce côté là en se gardant bien de se montrer pour justement les cueillir au passage. Mais qu'elles autres options avaient-ils ? Forcer un des côtés de l'attaque en profitant que les paysans se défendent eux-aussi, et abattre quelques hommes pour se frayer un chemin ? S'abriter dans une maison ? Ils allaient les passer au peigne fin, et même s'ils avaient de quoi tenir un moment en respect ces types, il y avait fort à parier qu'ils les délogeraient par le feu.

Pedge regrettait presque l'équipe Charlie et ses compétences. En fait, elle les regrettait vraiment. Rien de telle qu'une équipe complète pour gérer ce genre de situation, mais ils ne seraient pas dans la galaxie de Pégase sans ce genre de travers aléatoires, qui tombaient sur une équipe d'exploration composée que de deux militaires. Heureusement, les deux toubibs pouvaient compter sur les meilleurs.
Enfin, Blake aurait pu utiliser son petit joujou technologique pour calmer les ardeurs de ces enfoirés, quand Ruth lui aurait conseillé de chercher le chef de la meute, et peut-être même qu'elle aurait cherché d'elle-même pour donner une solution de tir à Rita et à son fusil de précision paternel d'un autre âge. Sandoval aurait certainement trouvé un mot marrant à dire tout en voulant allumer ces fumiers de tueurs d'enfants avec une conviction toute renouvelée, tandis que Brass aurait canalisé tout ça pour les disposer en bon ordre pour affronter pareille menace. Isa, la toubib, aurait agit comme Foster et McAlister. Sûr que ça n'aurait pas été la même.

Mais en pensant à ce qu'elle n'avait pas, Pedge n'avançait pas. Une chose était certaine, l'idée qu'aurait eu Ruth en flinguant le chef ennemi était bonne. Ces barbares étaient sans doute gouvernés par un loup brutal et agressif et le supprimer mettrait certainement le bordel dans les rangs et dans la discipline. Elle ne pouvait pas imaginer un seul instant qu'il n'y avait pas quelques prétendants au trône parmi ces sauvages.
Un genou à terre, la texane continuait d'observer les lieux, profitant de ce petit moment pour peser les patates.

« Ok, voilà le topo, finit-elle par dire en se reculant de quelques pas pour s'agenouiller vers les hommes. L'Ouest, ça me semble trop facile, je ne sais pas ce que vous en pensez Laverse ? Toujours est-il qu'on va tailler dans le tas en prenant plein Nord. » Pedge n'avait pas envie d'expliquer, mais la Porte étant au Sud, le contingent de barbares serait sans doute moins gros au Nord, ou plus fatigué s'il avait dû forcer pour se déployer dans leur dos. Certes, elle faisait s'éloigner le groupe de la Porte, mais il ne fallait pas se leurrer. Ces mecs étaient arrivés par ladite Porte, aussi devenait-elle une zone à éviter pour le moment.

« Il faut qu'on provoque un peu de chaos pour se couvrir. Avant de bouger, McAlister, vous allez me foutre le feu à l'écurie là bas et vous m'ouvrez les portes quand ça a bien pris. Les canassons vont foncer tout droit ou presque. »
La texane lui désigna l'écurie en question, qui était en bordure de place. Il y avait un peu de découvert à traverser, aussi s'empressa-t-elle de préciser :
« On vous couvre le temps de. » Elle tourna son regard vers Foster et la femme inconsciente : « Si vous pouvez la laisser quelques minutes, vous allez aider le sergent. Là bas... Pedge montra le bistrot de la place. Elle l'avait repéré toute à l'heure en songeant qu'il ressemblait bien à celui dans lequel elle avait fini au trou sur une planète peuplée de cowboy. Un endroit à éviter donc. Ce serait mal vu pour un capitaine de finir avec une boisson alcoolisée en pleine campagne de vaccination. Toujours est-il que ça lui donnait quelques idées, à voir si c'était possible. Y a le bar du village. Il y a fort à parier qu'il y a un alambic là dedans ou des réserves d'alcool. Si vous pouvez faire rouler les barriques vers le sud en les perçant, on y mettra le feu aussi. Si on peut en faire cramer quelques uns et embrasé la forêt, ou mieux, créer une zone de non droit enflammée, ce sera ça de prit. Je reste là à couvrir vos progressions et à vous coordonner, car il faut qu'on suivre les chevaux qui provoqueront la confusion. Les barriques si possibles d'abord. Ok McAlister ? Vous vous positionnez et vous attendez mon signal pour mettre le feu à la paille. Je garde un œil sur la patiente. »

Elle opina du chef.

« Si pas de questions, exécution. On reste en contact radio. »

Elle le sentait, la chair brûlée. Elle le sentait comme si elle la respirait déjà. Pedge le savait, la conscience de la Reine Wraith se manifestait en arrière fond dans son crane. Était-ce pour ça qu'elle avait eu l'idée ? Elle répugnait à se dire que c'était là la source de son inspiration. Mais vraiment.

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Aidan Foster
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Jeu 11 Nov - 10:52

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« Pas sans elle. » Avait lancé fortement Aidan en réponse à celle qui venait de l’agripper par le gilet pour le relever, le faisant sensiblement vaciller jusqu’à ce qu’il accroche également l’un des versants du puits.

Le vacarme n’était pas intense, du moins bien moins qu’une zone de combat urbaine qu’on pouvait voir sur les divers théâtres d’opérations terrienne. Pas de détonation, pas d’explosif, pas de grenade ou de missile, mais les différents cris d’effrois et de hargnes poussés par les villageois qui abdiquaient à la panique ou à la rage motivèrent le médecin à parler bien plus fort que d’ordinaire. Sa voix grave fut soutenue également par cette volonté farouche de ne pas laisser le fin mot de l’histoire à la militaire qui cherchait à le mettre en sécurité.

Il aurait sans doute cédé si elle s’était montrée bien plus insistante ou avait usé de force pour faire autorité - car il avait bien conscience des risques pris, tant pour lui que pour ses camarades et plus encore pour sa blessée s’il se bornait. Mais plutôt que discuter avec l’australien, le soldat opta pour lier les deux objectifs en un seul en l’aider à porter sa nouvelle protégée. Mais nul répit au soulagement éprouvé pour exprimer son quelconque remerciement, il s’était déjà lancé à attraper la pauvre femme d’un côté, laissant à Lisa l’autre, pour la tracter dans la petite ruelle qui avait été repérée. Il aurait bien le temps de résumer ses pensées à ce sujet lorsque l’instant le permettrait, mais pour l’heure, l’adrénaline fusant dans ses veines, il accéléra assez le pas, faisant preuve d’une grande force pour soutenir la plus grosse part de la charge qu’ils trainaient dorénavant à deux.

Aidan se faisait désormais coopérant. Il ne pouvait rien faire en l’état pour la mère que le choc et la commotion dus à sa chute avaient rendue inerte. Sa mise en sécurité était plus que primordiale et pendant qu’il patientait, le bleu de ses iris dont l’auréole de couleur s’était très subtilement étrécie à la charge des évènements, il balançait son attention parfois au-devant où la femme s’était lancée pour inspecter le bout de passage, et parfois de l'autre côté. C'est là où il vit sa collègue le rejoindre à pas vif. Il avait trouvé appui contre un des murs de la ruelle qui constituait leurs abris de fortune, accroupis au sol - les jambes néanmoins prêtes à se détendre en cas de danger immédiat, et soutenait dans ses bras cette villageoise endeuillée.

La blessure de son crâne avait laissé une échappée sanguine filer sur sa peau albâtre, au travers de sa fine chevelure remontée en chignon et désormais complètement déstructurée. La trace rouge avait fait son sillage sur sa tempe et le long de sa joue, se mêlant à la poussière qui avait été engendrée lors de la débâcle. Mais sous ses mains, ses bras encerclant le corps de la femme pour lui produire un correct soutien, il la sentait encore respirer par le soulèvement calme de sa poitrine.

« Comment va-t-elle ? »
« Vivante. » répondit Aidan avec une simplicité avare de mot.

Mais que pouvait-il dire d’autre ? Il n’avait pas les moyens ni le lieu, pour la secourir outre mesure. Immanquablement elle aurait besoin d’un ou deux points de suture et surtout de beaucoup de repos pour se remettre de tout ça, mais en l’état, aucun n’était capable de lui fournir l’un ou l’autre. Alors il patienta les consignes suivantes des deux militaires, les ordres qui pourraient leur permettre de sortir de ce mauvais pas tout en aidant au mieux ce peuple aux aboies.

S’ils fuyaient pour trouver des renforts, à coup sûr il ne demeurerait plus rien, ni de ce village ni des alentours. Il ignorait même qui était ces hommes, et l’idéologie qui les avaient poussés à commettre de tels actes, mais son imagination prolifique faisait le reste pour animer ce qui pourrait attendre ceux qui se ferait prendre : bien pire que la mort.

Le vacarme avait cessé, son cœur tambourinant dans sa propre cage thoracique, et pulsant aux veines de ses tempes s’était allé bien plus assourdissant encore. Il aurait en outre préféré entendre quelque chose pour savoir où ces gens en étaient rendus, que de subir le silence pesant qui annoncerait un drame plus grand également par effet de surprise. Et puis les deux militaires se réunirent, l’une donnant ses constatations, l’autre son plan, échafaudé à vitesse grand V pour essayer de satisfaire tous les besoins.

« Ok... ok. » Avait répondu l’Australien dans un souffle un peu plus court que la normale, filant sur le ton d’un chuchoté malgré tout intelligible.

Pas d’excès de zèle. Il n’était pas tout à fait sûr que sa décision ne leur avait pas déjà coûté quelque chose, mais c’était son job et son tempérament. Il ne parvenait pas à être égoïste. Jamais. Néanmoins, il faisait confiance. C’était essentiel pour leur survie, de savoir taire les méfiances et laisser les directives se faire. Aussi, au même instant que ses mots, il fit glisser le corps de l’inanimée vers le sol, et supporta sa tête meurtrie avant qu’elle n’atteigne la terre caillouteuse. Il s’était activé alors que le Capitaine n’avait pas achevé ses explications pour ne pas perdre de temps, mais il écoutait le plan avec une attention soutenue.

D’un mouvement d’épaule rapide, Aidan retira sa veste, la froissant en une boule ovaloïde pour la disposer en coussin sous la nuque de sa patiente, et plus que son confort, lui assurer qu’elle ne se blesse pas davantage. Désormais bras nu, son tee-shirt gris revêtant les marques d’une tache dorsale et une autre thoracique de sueur, il finit par porter sa vigilance sur le flanc de ruelle désigné et le fameux bar en objectif.

L’instant d’après, son regard se reporta sur Lisa qu’il devait accompagner dans cette tâche, abandonnant enfin la place aux côtés de la villageoise pour gagner la position du Sergent. Il n’avait pas vraiment d’avis sur le plan et pour être honnête, il ne cherchait pas à en avoir non plus. La stratégie du terrain, les idées tactiques, ce n’était pas son fort ni son domaine d’ailleurs. Il laissait ça aux désignés sans rechigner à faire sa part. Bien entendu, il aurait sans doute contesté si la consigne avait été ouvertement suicidaire, mais ça ne lui apparaissait pas être le cas, surtout qu’il n’était pas seul pour cette opération.

Il attendit le départ donné pour se lancer, non sans se placer sur le flanc arrière de Lisa, et avoir enfin dégainé son arme à feu. Il n’avait aucune idée s’il allait devoir s’en servir, mais il savait davantage que quiconque qu’il valait mieux prévenir que guérir. Aidan gardait néanmoins cette pensée à l’esprit : il ne tirerait pas pour tuer, alors s’il fallait viser, ça serait au préférable les jambes, rien de plus et juste pour assurer sa survie ou celle de sa camarade. Il ne doutait pas une seconde qu’elle en soit capable elle-même. Il espérait d’ailleurs que ce sale boulot lui revienne exclusivement. Ça n’avait rien de lâche, encore une fois, c’était une question de domaine. Et pour cause, il ne rechigna pas à s’élancer à nouveau au-delà de son couvert, quand bien même il avait pris plusieurs inspirations avant de suivre sa guide dans cet environnement hostile. Hors de la bulle de pseudosécurité, Aidan put se rendre compte que le silence - ou du moins le brouhaha apaisé, était encore plus pesant, car il percevait, en écho s’échappant des interstices de certaines maisons, que le drame n’était pas terminé pour les survivants. Les bruits de saccage offraient une symphonie mortuaire mêlée aux cris diffus et étouffés, souvent interrompus brusquement, d’autres perdurant avec une incroyable cruauté. Il ne donnait pas cher de la peau des hommes ... moins encore de celle des femmes.

La place non plus n’était pas vide. Certes d’une première visu, il n’y avait plus d’âme mobile et vivante, mais à terre résidait de spectacle de cette attaque venu les frapper en plein cœur. Semés comme des graines dans un champ de maïs, quelques corps gisaient dans un sol poussiéreux marqué de leur sang. C’était une horrible chose à voir que le médecin s’efforça de ne pas regarder, les ignorant dans toute la douleur que cela lui provoquait. Il crut percevoir une silhouette, vive, sortir de son espace de vision en plein milieu du chemin. Un passage fugitif qu’il lui fut impossible de dire si cette présence était inoffensive ou hostile. Il imitait Lisa, qu’elle ai voulu y foncer rapidement et se déplacer de petits bonds tactiques jusqu’au fameux bar, il suivrait, très proche, sa dextre si fermement cramponnée à la crosse de son arme qu’elle lui en laisserait des traces.
@DamianVK

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Lisa Laverse
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Lun 15 Nov - 16:29

Lisa Laverse



Keep Calm and "Curry" On


Skyler McAlister


Aidan Foster


Pedge Allen


Lisa Laverse




« Je dirais que ça pue le piège à plein nez, capitaine. »

Il ne fallait pas avoir un esprit éclairé pour comprendre que toute cette affaire était faite pour attirer les survivants de l’attaque frontale dans cette direction pour les massacrer pendant leur fuite sur un terrain en réalité déjà occupé par l’adversaire. Pour le coup, même si l’idée de partir plein Nord pouvait paraître absurde parce qu’elle éloignait encore plus le groupe de la Porte des Etoiles, la militaire la trouvait pleine de sens, car elle permettait de prendre l’assaillant à contre-pied en leur coupant l’initiative sous le pied. On en revenait à l’un des piliers des actions spéciales : la surprise, pour désarçonner l’ennemi et l’enfoncer comme dans du beurre en profitant de cette déconvenue tout en y faisant un maximum de dégâts. Ça lui plaisait, même si le plan pouvait paraître étrange aux premiers abords. Nul doute que ça n’aurait pas impressionné un peuple un peu avancé, qui se serait vite ressaisi, mais ces types là lui semblaient juste être des barbares sortis du Haut Moyen-Âge qui ne sauraient sans doute pas quoi faire quand le quatuor entrerait en action.

Lisa espérait juste que son intuition à ce sujet était la bonne, et que ces cannibales n’étaient pas plus avancés qu’ils ne le laissaient paraître avec leurs arbalètes et leurs gourdins. Le fait qu’ils se soient arrêtés de stupeur en entendant les coups de feu la confortait dans l’idée que ça fonctionnerait. Elle jeta un coup d’œil à Foster et son nouveau doudou, pauvre femme qui aurait sans doute préféré subir le sort de son fils plutôt que de vivre le reste de sa vie avec une telle vision d’horreur. Avec l’adrénaline, dans le feu de l’action, la sergente n’y réfléchissait pas vraiment. Tout ça lui semblait flou, des actions se succédant l’une après l’autre, et qu’elle prendrait le temps d’interpréter à son retour. L’habitude, si l’on peut dire, donnait l’impression que ces choses lui passaient au-dessus de la tête. Il n’en était rien.

Son attention se porta ensuite sur la sorte de taverne préalablement pointée du doigt par la texane. Ses yeux se plissèrent un instant, avant que son genou à terre ne quitte le sol pour la laisser se porter de l’autre côté de la petite ruelle leur servant de refuge. Un mouvement qui n’avait qu’un seul but : lui donner un meilleur champ de vision pour lui laisser le temps d’analyser ce qui se passait là, au-dehors, dans la périphérie de la place centrale qu’ils avaient pourtant quitté si précipitamment il y a peu. L’idée de devoir repasser par ce terrain à découvert ne lui plaisait guère, mais ils n’avaient pas vraiment le choix. A première vue, il n’y avait plus âme qui vive, alors qu’un silence de mort avait remplacé le brouhaha des combats, qui devaient pourtant continuer un peu plus loin, vu les cris que l’on pouvait encore entendre par intermittence, entrecoupés de bruits plus sourds et réguliers. Il y avait des cadavres, aussi, qui trainaient ci et là. Des charrettes et étals étaient renversés. C’était comme si une tempête s’était abattue sur ce village et n’avait laissé derrière-lui qu’un hameau fantôme où les charognards s’en donnaient déjà à cœur-joie.

« C’est comme si c’était fait, madame. » dit-elle en détournant le regard, avant d’hocher la tête dans la direction de la capitaine.

Une part d’elle se sentait coupable de ne pas avoir tenu la ligne pour en abattre le plus possible, et ainsi permettre au plus grand nombre de, peut-être, s’enfuir et sauver leur vie. Hélas, aucun d’entre eux ne pourraient jamais savoir si une telle décision aurait pu changer quoi que ce soit au déroulé des évènements. Il fallait rester dans l’instant présent, faire ce que l’instinct lui soufflait de faire. Et voyant le docteur Foster se rapprocher d’elle, la franco-américaine, prise d’un regain de détermination, raffermit la prise de sa dextre sur son arme.

« Docteur, nous allons y aller ensemble en deux bons successifs. Le premier jusqu’au puit, puis le second jusqu’à la façade du bar. » lui lança-t-elle, en pointant un à un leur point de passage intermédiaire puis leur destination, avant de porter sa main dans le dos du médecin pour attraper la lanière qui pendait à l’extrémité haute de son gilet. Si jamais vous vous sentez perdre pied, gardez une main fermement accroché à ça, dans mon dos. Surtout, restez bien contre moi pour réduire votre silhouette. »

La militaire ne lui demanda pas si c’était clair. Ils n’avaient pas vraiment le temps pour ça, puis le hochement de tête du médecin fut une réponse suffisante. Elle se plaça tout de même d’elle-même devant lui comme pour appuyer son propos, l’arme pointée vers la place, d’abord sur la gauche, puis sur la droite, le regard rivé dans l’axe œilleton-guidon, au travers de la mire holographique. Un second balayage pour confirmer le premier, et son à priori absence de dangers. Sa main gauche passa par-dessus son épaule droite, sous son menton, pour venir tapoter celle du médecin, signe annonciateur de leur début de mouvement. L’instant d’après, ses pieds la lancèrent vers l’avant, le dos courbé, le corps légèrement ramené sur lui-même, le canon pointé légèrement vers le sol. Traverser la première partie de la place ne leur demanda que quelques enjambées, pour finalement s’échouer lourdement contre le rebord en pierre du puit, que la militaire utilisa aussitôt comme appui pour pointer son fusil dans l’axe principal du village, celui-là même qu’ils ne pouvaient pas voir depuis leur ancienne position.

« On va rester là le temps que McAlister traverse jusqu’à l’écurie. Pointez votre flingue vers là-bas.» lâcha-t-elle au médecin, sans vraiment le regarder, pointant la direction opposée à la sienne, alors que ses yeux étaient toujours rivés sur l’axe qu’elle surveillait. Elle y vit deux silhouettes passer brusquement au loin, puis plus rien. Elle attendit quelques longues secondes avant de finalement porter un doigt de sa main gauche à son oreillette. // La voie est dégagée. McAlister, vous pouvez traverser sans crainte. //

Ils attendirent que la capitaine se mette également bien en position, puis que la médecin ait traversé comme il se devait. Pendant ce laps de temps, la franco-américaine relâcha juste suffisamment son attention pour jeter un véritable coup d’œil à Foster, dont elle se rendit compte qu’il avait par ailleurs dégainer son arme de poing pendant qu’elle avait le regard tourné. Peut-être même avant qu’ils ne s’élancent tout les deux au milieu du no man’s land.

« Vous savez vous en servir au moins, docteur ? »
« L'armurier sur Atlantis me la foutu dans les mains en me disant que même un enfant saurait s'en servir. »
« Mh. Rappelez-moi d'avoir une discussion avec lui une fois tous rentrés à la maison, d'accord ? Oh, et évitez de pointez ça sur les gens que vous voulez pas buter, d'accord ? »

McAlister fut bientôt en position, plus ou moins à l’abri dans les écuries, ce qui signifiait que c’était à eux de se lancer pour leur deuxième et dernier bond, après quoi ils pourraient se mettre au travail et croiser les doigts très forts pour que le plan marche au poil.

« On y va. » dit-elle au médecin, cette fois-ci en tournant la tête dans sa direction pour lui annoncer la manœuvre.

Relâchant une dernière fois son attention de la rue pour fixer les autres angles risqués de son arme, elle finit par se redresser sur ses appuis. Puis s’assurant d’un bref mouvement du visage que Foster suivait, elle s’élança sur les derniers mètres en priant très fort que rien ne leur pète à la gueule maintenant.

« A droite de la porte. » lâcha-t-elle à voix basse, tout en faisant signe de son bras gauche au médecin de quitter sa protection pour grimper les deux marches qui les séparaient du perron du bar, et se positionner à droite de la porte pendant qu’elle se positionnait à gauche, les deux dans les angles morts des fenêtres rustiques du bâtiment.

Le canon de son arme bascula vers le sol en arrivant contre les rondins de la bâtisse, et la militaire agrippa le détecteur de signes vitaux toujours glissé dans la poche ouverte de son pantalon. Ramenant l’appareil dans sa main gauche, elle en glissa l’extrémité de ses doigts sur le chargeur de son arme, qu’elle reprit proprement à l’épaule tout en gardant le canon baissé loin du médecin. Sous ses yeux, une série de points blancs s’étaient affichés sur l’écran. La franco-américaine se pinça les lèvres en en comptant une demi-douzaine serrée les uns contre les autres en deux paquets de trois.

« Il y a du monde à l’intérieur… Probablement des habitants. » lâcha-t-elle toujours à voix basse, tout en raffermissant un peu sa prise avant de se décaler d’un pas sur la droite pour s’offrir un peu d’angle. « A mon top vous allez ouvrir la porte et vous reculer aussitôt. Je passe la première. »

Soudainement, elle s’en voulait de ne pas avoir prit de grenades pour cette mission. Une flashbang là-dedans lui aurait permit de rentrer sans craindre de se faire trouer la peau. Quelqu’un devait cependant rentrer en premier et ouvrir la voie, et il était hors de question que ce soit Foster. Des deux, c’était évident pour la française qu’elle serait celle qui, en cas de pépin, en prendrait plein la gueule. Poussant un bref soupir, elle chercha finalement les yeux du médecin du regard. Il était concentré, tendu. Au moins n’était-il pas en train de rechigner ou d’argumenter elle ne savait trop quoi sur le fait qu’il n’était pas militaire, donc pas qualifié pour ça. Ce n’était pas plus mal.

« Top ! »

Foster toucha à la poignée comme convenu, et la porte s’ouvrit légèrement. Lisa ne perdit pas un instant pour suivre le mouvement et pousser la porte du pied, l’arme pointée vers l’intérieur du bar, l’index proche de la détente. Un cri strident de panique presque féminin résonna aussitôt devant elle, avant que deux jeunes enfants se jettent en arrière et heurtent violemment le mur du fond, près du comptoir, renversant au passage d’une étagère une paire de choppes vides. Un homme se leva peu après de derrière une table, sur sa droite, là où elle avait vu le second paquet de points sur son détecteur.

« Pitié ! Pitié ! Ne nous tuez pas ! Pitié ! » suppliait-il fortement, les deux bras écartés vers l’arrière, comme pour vouloir protéger les deux âmes qu’il avait gardé auprès de lui.

Lisa les jaugea un instant, le temps que l’information monte au cerveau, et qu’elle baisse son arme dans la foulée, le bras tenant le détecteur tendu dans leur direction, dans un signe clair d’apaisement, mais aussi dans l’espoir de les faire taire.

« Foster vous pouvez entrer ! » lâcha la militaire, sans répondre à l’habitant paniqué, préférant d’abord mettre son collègue en sureté à l’intérieur avant de discuter. Puis elle reporta à nouveau son attention sur eux, cette fois-ci en regardant l’homme et en s’approchant doucement de lui, canon baissé, les deux mains bien en évidence, et tendues vers lui. « Chut ! Shhht… Du calme, on n’est pas là pour vous tuer. »

« S’il vous plait, ce sont des enfants.. S’il vous plait… Pitié… » poursuivit l’homme, plus bas, certes, mais clairement pas assez, paniqué qu’il était, incapable de se rendre compte qu’il n’était plus en danger. Lisa couvrit la distance qui les séparaient d’un pas plus pressé, avant de lui asséner une violente gifle pour le contraindre à sortir de sa torpeur. C'était pas son meilleur visage, mais parfois, se montrer aussi ferme et violent pouvait faire son petit effet, surtout pour éviter que la panique se répande comme un poison chez tout le monde. « Ssssht ! Fermez-là, vous allez rameuter tout le monde ! Je vous l’ai déjà dit, on n’est pas là pour vous tuer. Ressaisissez-vous ! »

La militaire regarda l’homme, devenu soudainement muet, mais clairement pas sortit d’affaires. Elle jeta ensuite un œil aux enfants, et à un autre homme, étalé derrière le comptoir, totalement tétanisé. Diable qu’elle pouvait les comprendre, mais ce n’était clairement pas le moment pour perdre du temps. Son index gauche se porta de nouveau à son oreille pour rendre compte.

// Nous sommes à l’intérieur, capitaine. Situation sous contrôle, mais on a des enfants là-dedans. //
// Très bien. On ne peut rien leur promettre. Dîtes-leur de courir vers le Nord le moment venu.. Mais ne perdez pas de temps, sergent. Nous n’avons pas une seconde à perdre. //
// Bien compris madame. Laverse, terminé. //

Bien, elle n’avait pas eu à négocier d’emmener ces gens avec eux. Lisa n’aurait pas pu se résigner à les laisser ici à se faire massacrer alors qu’ils avaient potentiellement le moyen de les sauver. Elle tourna la tête vers le médecin.

« Foster. Je vous laisse vous occuper d’eux. Je vais vérifier la réserve de bières. »

@DamianVK

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Skyler McAlister
Médecin Neurochirurgien
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Dim 28 Nov - 15:03

Skyler McAlister



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Skyler McAlister


Aidan Foster


Lisa Laverse




La situation dégénérait autour de nous, ces Bola Kais attaquaient tous les villageois. Et nous n'étions que quatre pour leur faire face. Enfin, je devrais dire qu'il n'y avait que deux personnes entrainées pour les affronter : les deux militaires qui accompagnaient les deux civils. A l'abri derrière un mur, le silence s'installa peu à peu. Un silence angoissant, interrompu de temps à autre par un cri effrayé à l'autre bout du village. Nul doute que les ennemis continuaient de débusquer leurs proies. Cela nous laissait un répit, mais pour combien de temps ? Il fallait agir et vite. Pedge prit les choses en main, et donna des ordres à chacun d'entre nous, en espérant que ce plan fonctionne. Nous n'avions pas vraiment le choix, il fallait fuir ce village. J'attendis le feu vert pour me diriger vers les écuries. Lisa et Aidan partirent les premiers pour s'assurer que la zone était sous contrôle et sans danger. Quelques instants plus tard, je reçu une communication radio de la militaire qui me donna le feu vert pour bouger.

//Bien reçu, Sergent !//

Sans attendre, je m'élançai vers le bâtiment, faisant quelques haltes derrière une charrette ou contre l'angle d'une maison pour me dissimuler, progressant lentement au cas où il y ait du danger. Je finis par arriver sans encombre aux écuries, et après m'être assurée que les lieux étaient vides, je m'engouffrai à l'intérieur, avant de refermer la double porte.

//J'y suis// lançai je au reste du groupe.

Le plan était simple en apparence : mettre le feu à la grange pour que les chevaux paniquent et fuient. Mais en pratique, cela s'avérait être plus difficile à mettre en pratique. J'analysai d'abord les lieux, repérant ce qu'il me fallait. Le bâtiment était tout en longueur, contenant plusieurs box de chaque côté dans lesquels se trouvaient sept chevaux au total. Au fond, outre une autre double porte verrouillée, se trouvaient plusieurs tas de foin et d'herbe séchée pour nourrir les animaux. Il y avait également des lanternes accrochées aux poutres. J'avais tout pour mettre le feu aux écuries. Sans attendre, je m'occupais du foin, le répandant sur le sol au fond de la bâtisse, afin que les flammes puisse se propager. Il n'y avait plus qu'à y jeter une lanterne, et le tour serait joué.

//Je suis prête, Capitaine.//

//Allez y, mettez le feu !//

Je commençai d'abord par ouvrir la double porte du bâtiment, avant de faire de même avec les box. Puis, je m'emparai d'une lanterne, et je la jetai dans le foin répandu qui commença aussitôt à s'embraser. Je partis près de la double porte ouverte, me glissant sur le côté, dans un coin. Il fallut un peu plus d'une minute pour que la fumée envahisse les écuries, et que les flammes commencent à dévorer le bois. Sentant le danger, les chevaux firent quelques ruades dans leur box en hennissant, avant de trouver d'instinct la sortie, galopant vers la double porte ouverte pour fuir l'incendie à vive allure. Le troupeau s'élança à travers le village, complètement paniqué.

Après leur sortie du bâtiment, j'en profitai pour quitter les lieux, cherchant du regard mon équipe qui progressait non loin d'ici. Cependant, la fuite des chevaux commença à créer un brouhaha dans le village, les Bola Kais, tous comme les villageois, étant très surpris par leur arrivée. Certains couraient dans les ruelles du village, et si les villageois ne me gênaient pas, ce ne fut pas le cas de nos ennemis que je pouvais voir de là où je me trouvais. Je dus me cacher derrière un obstacle pour me dissimuler, mais cela m'empêchait de rejoindre les autres sans attirer l'attention des Bola Kais.

//Ici McAlister, je suis bloquée par des ennemis, je ne peux pas vous rejoindre !//

Autre problème : l'incendie commença à attirer quelques Bola Kais qui avançaient vers la grange enflammée, alors que je me trouvais encore à proximité, sans échappatoire. Mon coeur s'accéléra en les voyant avancer.

//Ils arrivent sur moi !//
@DamianVK

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