ODIN MCNEIL - dè tha thu ag iarraidh ?

Données d'une personnalité

Chan eil mi às mo chiall

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le profil psychologique d’Odin est particulier. Enfant très effacé pour de multiples raisons, il se révèle être un adolescent très instable. Beaucoup mettent ce fait sur son âge, mais une fois adulte, il est diagnostiqué comme étant Borderline. Un trouble grave de la personnalité qui emprunte à la psychose et à la névrose. Si les manifestations de ce trouble varient d’un patient à l’autre, Odin est surtout atteint par le changement brutal d’humeur. Un peu comme un bipolaire, il a des phases, mais elles sont bien moins stables et bien plus violentes. Il peut passer du calme ou de l’euphorie à la colère en passant par la dépression profonde en quelques jours, voir même en quelques heures seulement. C’est également, comme la quasi-totalité des Borderlines, quelqu’un de très anxieux. Depuis bientôt vingt ans, il a appris à vivre avec ce trouble qui n’a encore à ce jour aucun traitement. L’organisation est, pour lui, une soupape de sécurité. Ultra manique, il veut que tout soit toujours à sa place et contrôle tout ce qu’il peut. Ses journées sont rythmées à la minute prêt et le moindre imprévu peut le faire partir en crise. De colère, de panique ou de déprime, de façon assez aléatoire, ce qui est surprenant pour quiconque n’y est pas habitué. D’un autre côté, dans les situations de stress intense, il lui arrive de devenir un véritable robot agissant instinctivement, imperméable à toutes émotions, qui lui reviendrons en pleine face à la moindre accalmie.

Ayant de gros problèmes avec l’autorité, il ne supporte pas qu’on lui impose quelque chose qu’il ne comprend pas. Quand il reçoit des ordres, s’ils ne sont pas logiques à ses yeux, il a beaucoup de mal à les appliquer. C’est un râleur, mais il finit toujours par suivre les directives qu’on lui donne par manque de choix. Pouvant être assez violent, il ne ferait cependant pas de mal aux autres, même en cas de crises où il se retourne toujours contre lui-même. En témoigne les multiples fractures à sa main droite dont il garde encore les traces. Mais le fait de ressentir les émotions plus fort que les gens ‘’normaux’’, le rend très empathique. Toujours prêt à aider, il n’hésite pas à se donner pour les autres, pouvant même se mettre en danger pour une cause qu’il croit juste.

Assez renfermé quand il s’agit de lui, il n’a que peu de véritable ami et ne va pas facilement vers les autres. Mais une fois passer son armure, c’est un homme profondément gentil, qui aime rire et faire l’idiot avec les personnes proches. Tant qu’on ne lui demande pas de le faire en public, là, il devient un gamin timide qui essaie de ne pas se faire remarquer.

Données d'un passé chargé

leanabas duilich

Silence imposé par l’oppressante ombre paternelle. Le regard qui ne dévie jamais de cette feuille aux lignes parfaites où il exerce sa main. Il n’a pas le droit à la faute, ne doit pas sortir des limites matérialisées sur le papier. Les lettres sont recopiées, les unes après les autres, avec cette main qui sait à peine tenir un stylo. Il ne peut pas être gaucher. Jamais le fils McNeil n’usera de cette main démoniaque. Vieille superstition catholique que Glasgow n’a pas suffi à faire taire. Il ne peut pas être gaucher. Il n’en n’aura jamais le droit tant que le père vivra. La mère est assise en face de lui, à la table familiale. Elle ne dit rien. Pour elle aussi le silence est imposé. Ce n’est pas la place d’une femme que de donner son avis. Le tyrannique géniteur ne lève pas la main sur sa descendance, pas même quand la main de quatre ans dépasse et que la lettre n’est pas parfaite. Les erreurs, c’est la femme qui les paye. En silence, comme toujours. Jusqu’à ce que ça change. Jusqu’au soir où le silence est rompu. Ou finalement, les voix s’élèvent dans la maison de banlieue, aux regards de cette famille, belle en apparence, mais dont les portes closes renferment un secret bien sombre. l’usage de la main satanique n’est que lointain souvenir. Les réflexes sont encore là, mais du haut de ses trois pommes et sept printemps, il les cachent. Jamais le père McNeil ne saura. Jamais après que le silence brisé ne réveille l’enfant. L’attention paternelle est tirée, détournée de la mère à terre. Il doit retourner au lit, le petit garçon, retourner là où il ne verra pas ce qui suivra inévitablement. Mais la chance est saisie. Le combiné est pris en passant, la porte de la salle de bain verrouillé. Il ne touchera pas sa progéniture, c’est une certitude. Il ne touchera plus la mère non plus.

òigeachd iom-fhillte

Éclats de rire imposants leur présence, bougies soufflées, la dizaine. L’ombre du père n’est plus depuis quelques années. Ce fameux soir, des soldats rentrant de permission ont entendu le silence se briser. Ils ont aidé, avant que les uniformes ne mettent un terme à l’oppression. Il sera militaire, un jour, il le sait. L’enfant le sait, il sera un jour un héros pour quelqu’un lui aussi. Le rire emplit la pièce, une autre présence paternelle a pris la place de l’ombre. Plus lumineuse, plus belle. La maison ne cache plus de secrets, les portes ne sont plus closes et les apparences deviennent presque plus ternes que la réalité. Le bonheur et la paix sont appris, assimilés. Mais ne pouvait pas durer. Les éclats de rire se propage dans la rue, les adolescents sont de sortie, l’été bien avancé, ils s’amusent, dérangent un peu, mais ne font de mal à personne. Ils ne dérangent que les âmes les plus anciennes du quartier, les plus réfractaires. Mais aussi une âme bien plus sombre que les autres. L’oppressante présence est tapie, à la limite de la distance imposée par la justice après des années loin du soleil. Les souvenirs reviennent, plus forts, plus marquants. Les rires cessent, l’adolescent rentre chez lui et ne dit rien. Il garde pour lui, les peurs, les sentiments qu’il éprouve pour ne pas faire peur. L’instabilité gagne, le traumatisme de ses premières années revient sans qu’il ne soit exprimé. Il s’accumule, tout en augmentant le nombre de rendez-vous chez le proviseur. L’armée ne voudra pas de lui, jamais. Trop instable. L’adolescence finie, les erreurs de comportement se poursuivent, s’amoncellent. Rien de méchant, rien de grave, mais trop. La crise d’adolescence n’en finit plus.

inbheach briste

La vingtaine soufflée, l’adulte incapable de se calmer. La présence lumineuse cherche des solutions. Teste le tir, la rigueur que cela demande, le contrôle aide. Les tensions s’apaisent pour un temps puis reprennent. Mais il aime ça, le jeune homme. Contrôler l’environnement, nettoyer les armes, apprendre tout ce qu’il peut dessus. Et il retient en plus. Il retient tout dessus. Il se trouve une passion, un exutoire, et même, un sens. Mais les problèmes arrivent en escadrille, quand le premier est visible, les autres suivent de près. La présence lumineuse disparaît. Un week-end entre hommes. Les motos couchées sur le bord de la route. Pour le jeune, une perte de sensibilité et de force dans le bras gauche. Pour l’aîné, plus rien. La violence augmente encore, se retourne contre McNeil fils. La main est cassée, plusieurs fois, opérée, plusieurs fois. Les séjours à l’hôpital éloignent l’armée, encore plus. Mais la vie doit suivre son cours. Le diagnostic est posé, donne des explications. L’ombre oppressante a fait plus de mal que prévue. La vie doit reprendre, il doit se reprendre en main. Il est bien trop vieux selon certain, mais pas selon ses critères. Il lutte, se donne à fond. Il a des facilités intellectuelles dans son domaine. Il ne fait plus que ça, ne sort plus et bosse, encore et encore. Véritable robot qui finit par mettre en danger son sommeil. Mais il y parvient. Parce qu’il est doué, même prodigue compte tenu de son histoire.

innleadair toilichte

Trente bougies, ingénieur, menant sa vie. Pas de femme, pas d’enfants, personne. La mère qui commence à partir, elle aussi. Seul, avec son travail, avec ses armes à qui il consacre tout son temps. L’armée ne veut pas de lui, trop instable, mais le privé. Il est doué et les entreprises cherchent des gens doués. Ses contrats le font travailler pour l’armée, alors c’est un peu comme s’il avait réussi au final. Il est particulier, il faut apprendre à vivre avec, à le côtoyer tous les jours. Mais il est un des meilleurs dans son domaine. En dix ans d’expérience, le jeune homme impulsif, instable et violent, devient un des plus talentueux ingénieurs en armement. La route est longue, difficilement parcourue. Mais le résultat est là, palpable, réel. Celle qui l’avait rejeter, parce que le dossier n’était pas bon, celle qui l’avait employé, mais de loin, celle-là même vient le chercher. La confidentialité est de mise, acceptée. La route est reprise, parcouru avec plus de facilité. Rien ne le rattache encore à cette vie. Rien ne le retient à rester encore sur cette planète. Il signe, s’attendant à se réveiller dans son lit à Glasgow, à n’être que le petit garçon essayant de recopier des lettres sur une feuille de papier trop parfaite. Il sent pourtant la présence lumineuse et celle de la mère à ses côtés. Il sourit alors, discrètement, silencieusement, mais il sourit enfin.

Données d'arrivée

Il ne s’est pas réveillé, enfin si, mais pas à Glasgow. Ce n’est pas un rêve de gosse au final. Il a eu du mal, au début, surtout les premières semaines. Pendant des années, sortir de son appartement était une épreuve alors là... Peut-être était-ce trop abstrait comme concept pour qu’il y fasse vraiment attention sur le coup. Son cerveau se protège comme il peut et sans doute n’a-t-il réalisé ce qui se passait et où il était, que le lendemain. Pour la première fois depuis bien longtemps, il a fait une crise de panique, une autre quelques jours plus tard. Mais il n’a pas était renvoyé sur Terre comme il s’y attendait. Il a dû recommencer à prendre des anxiolytiques pour dormir. Ce qu’il fait toujours. Il a aussi passé les deux premières semaines presque enfermé dans ses quartiers et ne sortait que pour faire son boulot. Maintenant, il commence à s’y faire et tant qu’on ne lui demande pas d’aller plongé, il trouve la vie pas si mal, puis il se pourrait même qu’il se soit fait des amis. Il a toujours des moments de panique quand il va dans un coin de la Cité qu’il ne connaît pas, où qu’il doit parler à quelqu’un, mais cela ne change pas de sa vie d’avant.