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Space Invaders

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Jeu 26 Sep - 16:50

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Chenoa - 12/03/2019Space Invaders
C’était la première fois que Esfir partait en mission depuis son arrivée sur Atlantis un peu plus d’un mois plus tôt. Elle trépignait d’impatience!
La visite de la cité et les premières découvertes de ce que ce fameux gène des anciens lui permettait de faire l’avait tenue en haleine quelques semaines mais depuis quelques temps c’était un peu devenu la routine et le mal du pays avait commencé à la gagner.
Alors quand on lui annonça qu’elle partait en mission en dehors de la cité, elle bondit au cou de Cooper qui n’était pourtant que le message. Elle était complètement surexcité et lui avait posé pleins de questions sur leur mission, si elle aurait le droit d’avoir une arme, quel serait leur moyen de transport... il avait répondu de bon gré malgré l’avalanche d’interrogations.

Leur mission consistait à examiner une ruine qui pouvait receler une technologie des anciens sur la géothermie. C’était assez intéressant mais Esfir devait bien avoué que la thématique l’avait un peu déçue, elle avait espéré quelque chose de plus palpitant, comme découvrir une arme ultime, une bibliothèque semblable à celle d’Alexandrie version aliens, une nouvelle civilisation. Mais bon, sortir de la cité était déjà une aventure en soit.
Elle avait donc rejoint le jumper qui devait les y conduire et découvrit le reste de l’équipe, en tout, trois militaires les accompagnaient dont l’un n’était apparemment là que pour piloter.

Voilà une autre chose pour laquelle Esfit trépignait d’impatience, piloter un jumper. Etant porteuse du gêne, on lui avait dit qu’elle pourrait être amenée à apprendre à piloter un de ces engins, mais n’étant pas pilote de formation, cela ne faisait pas parti des priorité, elle devait d’abord se familiariser davantage avec les technologies aliens. La patience et Esfir, cela n’avait jamais fait très bon ménage.

Elle profita donc du vol pour observer à la dérobée la pilote. C’était assez spécial à voir, elle ne tenait pas de manche à proprement parlé et la pilote semblait diriger cela très facilement. Le vol s’était passé calmement même si les autres militaires avaient passé la majeure partie du temps à leur rappeler les règles de sécurité et de hiérarchie.

Une fois au sol, ils purent enfin sortir de ce pot de yaourt magique pour découvrir une nouvelle planète ! Esfir sortit du vaisseau en retenant son souffle littéralement. Cooper s’en amusa en lui rappelant que l’air y était aussi respirable que sur terre, ce qui était le cas. A la première bouffée, tout sembla plus odorant ou malodorant tout dépendait de la tolérance que l’on avait avec les odeurs de sous bois. Puis au fur et à mesure, ses narines s’habituèrent à respirer à nouveau un air non filtré. Elle regardait tout en tournant sur place, cherchant tout ce qui était différents, mais tout ce qu’elle trouva, ce fut la main de Giraldo sur son épaule qui la repoussa vers le Jumper en lui ordonnant d’attendre là.
Elle rejoignit Cooper sur le tronc, un peu déçue de ce début de mission.

« Je croyais que ça aurait l’air plus... extra-terrestre, je suis un peu déçue. »

« Tu sais que si une planète est vivable, bien souvent c’est qu’elle ressemble beaucoup à la terre, ou au moins à l’un de ses climats, ce n’est pas un hasard. »

« Mouais... mais bon, en dehors de cette ruine on dirait juste une forêt de chez nous, heureusement qu’il y a ce bâtiment, ça change un peu d’architecture. »

Elle releva la tête vers Chenoa.

« Et toi, tu as vu des endroits qui ne ressemble pas à la terre ? »

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Sam 28 Sep - 17:19

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Esfir & Chenoa - 12/03/2019Space Invaders
Chenoa s’était rapprochée des deux civils. Elle était du genre facile socialement, et plutôt bavarde, et ce n’était pas les membres de son escadrille, son copilote le premier, qui diraient le contraire. Elle opina du chef positivement, appréciant l’idée d’être incluse dans la conversation, et de ne pas continuer à faire le sapin de noël dans le salon.
« Depuis mon cockpit oui. Je me suis retrouvée dans une bataille entre des humanoïdes et des Wraiths, et ça ne ressemblait en rien à la Terre, du moins dans l’architecture de leur bâtiment. Bon faut dire que la composition de l’atmosphère n’était pas vivable pour nous, ce qui explique aussi que ces êtres ne ressemblaient pas à des humains. Ils habitaient de grands bâtiments en sable qui s’élevaient à des hauteurs vertigineuses, tellement haut qu’on pouvait voler entre. Même l’Empire State Building fait pâle figure à côté ! Ça faisait comme d’immenses tours qui étaient épaisses à la base et plus fine à l’extrémité, et quand on les frôlait, du sable s’éparpillait, comme s’il était… mou, ou sec. Je me demande encore comme ça pouvait tenir… Ils utilisaient aussi des engins qui ne ressemblaient à rien de connu jusqu’alors… ». La sous lieutenant observa une pause, avant de venir s’asseoir sur un rondin en face des deux individus, les deux bras sur les genoux, mains jointes l’une dans l’autre pour conserver un équilibre précaire.

« Enfin, je mentirai si je vous disais que ça ne me dépayse pas d’être ici, je viens d’un endroit assez aride dans l’Arizona, et j’ai jamais foutu les pieds dans une forêt de cette taille jusqu’à présent. J’suis Chenoa Penikett, enchantée. ». Elle les gratifia d’un sourire amical et d’un salut de la main.

Esfir avait écouté avidement la pilote donner des détails sur une bataille spatiale à laquelle elle avait participé. Elle s’imaginait ces tours de sable auxquelles les vaisseaux arrachaient des volutes à chacun de leurs passages. Mais la dernière phrase de celle-ci lui rappela qu’elle avait été assez impolie dans son approche.

« Oh pardon, je me suis même pas présentée, je suis Esfir Lunienko et lui c’est Cooper. »

« James Cooper » l’interrompit le scientifique levant la main comme s’il se présentait en classe.

« Je viens de Russie, j’allais marcher avec mes parents dans la Taïga quelques fois, c’est un peu comme ici mais avec la neige la plupart du temps. »

La russe, dont l’origine s’entendait dans la façon de rouler les “r” et les constructions parfois un peu hasardeuse de ses phrases. Elle se retourna, mais les deux autres militaires n’étaient pas en vue. Elle soupira.

« C’est frustrant de devoir attendre. Vous avez vécu des trucs dingues n’empêche, et l’Arizona, ça vous manque pas ? »

Chenoa ne se formalisa pas du manque de correction des deux personnes quant aux présentations, pour la bonne et simple raison qu’elle ne l’avait pas fait plutôt elle non plus et c’était le format expéditif de la mission qui voulait ça. Et maintenant, ils étaient plantés là comme des cons à attendre le bon vouloir des deux militaires. Bon, ça permettait de faire la discussion, mais quand même... Elle fit signe de la main que ce n’était pas grave, avant de répondre à son tour.

« Ça s’entend pour la Russie. Ça doit être joli comme pays aussi... », fit-elle. Des fois, elle avait honte de ne pas être sortie des Etats-Unis (chose qu’elle rattrapait aisément maintenant). Elle était tellement restée dans un rayon assez restreint en étant jeune qu’elle n’avait jamais vu la mer avant de la découvrir sur Atlantis. C’était pour dire. « J’en reviens, j’étais de permission sur Terre le mois dernier. Oui ça me manquait un peu, mais je dois dire que je suis bien contente d’être dans cette expédition à vivre des trucs sensas’ ! », observa-t-elle avec toute la fraîcheur de son âge.

Elle jeta un coup d’oeil du côté de la cavité, mais ne vit pas les deux autres revenir. Elle extirpa de son gilet tactique un détecteur de signe de vie, plus par sécurité qu’autre chose. Ils figuraient bien dessus, donc aucun soucis de ce côté là. Il y avait sûrement un peu de chemin à faire.

« Première fois que vous participez à une mission ? », demanda-t-elle finalement, curieuse.

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Ven 25 Oct - 15:27

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Chenoa - 12/03/2019Space Invaders
« C’est ma toute première mission en dehors de la Cité ! Il était temps que je sorte de là! J’en pouvais plus de voir les murs d’Atlantis. Les premiers temps c’était cool, j’avais tout à découvrir mais depuis quelques temps, j’ai le mal du pays, c’est un peu dur. DU coup je suis trop contente de partir enfin en mission! »

On pouvait entendre la joie monter au fur et à mesure dans la voix de la jeune russe.

« C’est pour ça j’espérai que ce serait un décor incroyable, un truc qui change vraiment, genre une de ces planètes de Star Trek. Mais bon, c’est quand même cool d’être sortie de la Cité. Et puis si je me plains trop Cooper voudra plus jamais de moi en mission !»

« Je voulais déjà pas de toi sur celle ci Lunienko, tu parles trop et j’ai oublié de prendre des médocs contre la migraine! » répondit le scientifique avec de l’amusement dans la voix.

La russe le regarda et lui tira la langue.

« L’écoutez pas, en vrai il peut plus se passer de moi, je passe mon temps à lui resserrer les boulons ! »

La jeune femme se leva, elle ne tenait pas en place, le trajet en jumper avait déjà duré un certain temps, durant lequel elle avait dû rester assise à attendre en écoutant les autres parler.
Elle fit quelques pas avant de se baisser pour ramasser quelque chose. Quand elle se redressa, elle tenait dans la main une fleure blanche à cinq pétales.

« Lunienko, tu ne devrais pas ramasser n’importe quoi comme ça, même si le paysage y ressemble, on est pas sur terre, c’est peut être dangereux. »

Esfir soupire, et alors qu’elle était tournée vers le scientifique, se tourna ostensiblement vers la pilote pour bien signaler a Cooper qu’elle se fichait bien de ses paroles.

« C’est une héllébore, il y connait rien en botanique. Cadeau ! »

Et elle tendit la fleur à l'amérindienne.

La jolie fleur:

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Lun 23 Mar - 17:51

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Esfir & Chenoa - 12/03/2019Space Invaders
Chenoa comprenait parfaitement la frustration de la jeune technicienne pour l’avoir partagé par le passé. En effet, elle avait passé du temps à bord du Dédale avant d’effectuer le véritable premier vol dans le F-302 avec son copilote. Au cinquième vol, les deux jeunes gens avaient pris leurs aises avec le protocole et ils s’étaient retrouvés en bien facheuse posture, perdu dans l’espace, puis propulsé au milieu d’une guerre entre des humanoïdes et des Wraiths, là où pour la première fois elle avait réussi à abattre trois darts avec un F-302 au bord de la rupture. Eaglestar avait tenu le coup, et son équipage aussi, avant d’être récupéré par le Dédale. Si elle s’en vantait auprès d’Esfir, lui narrant sa petite épopée galactique, à l’époque, elle avait frôlé la sanction disciplinaire et elle l’avait échappé belle. Pourtant, jamais elle ne s’était sentie aussi vivante qu’après ces batailles et cette lutte pour survivre dans l’espace par tous les moyens. Plusieurs fois elle avait cru qu’elle allait mourir, mais elle était toujours là !

Esfir semblait impatiente de découvrir cette galaxie, et elle était déçue de se retrouver dans ce genre d’endroit. Chenoa tenta bien quelques mots pour la rassurer quant aux découvertes de planètes autrement moins hospitalières que celle-ci, même si pour sa part, elle n’avait jamais vraiment eu d’expérience de ce type :
« Ca va venir pour les missions plus exotiques, je n’en doute pas ! », observa-t-elle, tandis que son collègue lui disait qu’elle parlait trop. Il n’allait pas s’en sortir avec l’amérindienne et la russe alors, parce que l’une semblait aussi bavarde que l’autre.

Chenoa zyeuta un instant son détecteur de signe de vies. Les deux militaires semblaient revenir vers eux. Tant mieux, ils allaient peut-être bouger de ce tronc. Quand elle releva le nez, un peu distraite par ces constatations, elle vit une fleur blanche sous son nez. La jeune femme la récupéra d’un geste souple, et doux, un sourire sur les lèvres :
« Oh ? Merci, c’est une jolie fleur. ». Ni une ni deux, Chenoa la glissa derrière son oreille, la laissant transparaître dans sa chevelure noire et raide. Une petite touche de clarté qui apportait un peu d’esthétisme chez elle.

« Ils sont en train de revenir vers nous, on va bientôt pouvoir quitter ce tronc d’arbre, aussi sympathique et mousseux soit-il. », ajouta-t-elle avec une candeur qui lui était propre.
Chenoa se sentait oppressée dans une forêt. Ce n’était pas son environnement habituel, l’environnement de son enfance. Elle se souvenait avoir vécu ça la première fois qu’elle s’était retrouvée en ville. Ces hautes tours, ces buildings immenses, ces avenues remplies de gens, de voitures, de bruit, c’était tellement chargé qu’elle en avait eu le tourni.

Un petit bip se fit entendre dans la carlingue du Jumper qui attira l’attention de la pilote. « Je reviens, je vais voir de quoi il cause. » Chenoa se détourna et rentra dans le Jumper dont la porte arrière de débarquement était restée ouverte.

Entre temps, Pépé Giraldo et son second émergèrent de la grotte les mains dans les poches, tranquillement en échangeant des banalités sur ce qu’ils venaient de voir. Chenoa passa sa tête affolée du Jumper et gueula à tout le monde :

« Un vaisseau ruche !! Un vaisseau ruche dans l’atmosphère !! »

Déjà, le bruit des Darts se faisaient entendre, et un rayon lumineux faucha les deux militaires qui étaient en train de se préparer à sprinter pour rejoindre le Jumper suite à l’avertissement de la sous-lieutenant. Chenoa bondit sur Esfir alors qu’un rayon d’un second Dart était en train de refermer son piège sur Cooper et elle. Cooper se volatilisa tandis que les deux jeunes femmes roulaient dans l’herbe humide du sous bois.

« Vite vite, dans le Jumper, ils vont pas tarder à poser des troupes !! », fit la militaire en se relevant dans la précipitation. A quatre pattes dans l’humus et les fougères, l’amérindienne entraîna la russe dans son sillage jusqu’à rentrer dans le jumper. Elle se précipita pour ordonner la fermeture du sas arrière et l’occultation. Déjà, un nouveau passage de Dart matérialisa six sbires masqués et un originel sur le sol. Ils se déployèrent rapidement dans la zone autour de la grotte.
« Nous sommes invisibles… », murmura Chenoa à Esfir. Devant la verrière, l’originel s’arrêta. Il semblait les voir, sans les voirs. Il renifla l’air, et commença à marcher de long en large devant le Jumper, semblant analyser les traces. D’un coup, il arma un coup de poing, et frappa dans la vitre. Chenoa hurla de surprise. Un rictus mauvais se dessina sur les lèvres de l’originel.

Tout s’était passé vite...trop vite... Chenoa venait de leur annoncer que l’équipe revenait, et en effet les deux éclaireurs revenaient d’un pau tonique, les mains dans les poches alors qu’un bip se mit à sonner dans le jumper. Esfir était retourné s’asseoir près de Cooper pour le taquiner un peu pendant que l’amérindienne parti identifié la cause de ce petit bruit irritant. Et lorsque la pilote sortit la tête alarmée par l’approche d’un vaisseau ruche, tout se précipita.
A peine avait elle donné l’alerte, faisant se peindre inquiétude et incompréhension sur le visage de la jeune russe, que le bruit caractéristique des dart inonda le ciel, le premier emportant les deux militaires qui n’eurent pas même le temps de dégainer et le second...
Esfit n’eut même pas le temps de réaliser ce qui était en train de leur arriver, qu’elle fut violemment projetée au sol. Ses yeux eurent juste le temps de voir Cooper disparaître dans un rayon de lumière. Le scientifique avait levé les bras devant son visage, geste futile dans une vaine tentative de se protéger.

La russe n’entendit pas vraiment les mots de sa collègue, elle ne réalisait pas encore ce qui se passait. Chenoa l'entraîna d’un mouvement à la suivre, pressant un peu plus fort sur son épaule pour la sortir de sa torpeur.
Elle la suivit à quatre patte sur le sol humide jusqu’au jumper, elle s'engouffra continuant à marcher à quatre patte droit devant, jusqu’au premier obstacle qui se trouva sur son chemin. Elle s’assit alors à même le sol, le dos contre la paroi du vaisseau.

Chenoa, rapide, efficace et bien mieux entraînée, ne perdit pas de temps en sécurisant le jumper/ La pauvre amérindienne se retrouvait avec la moins expérimentée de l’équipe d’expédition.

Esfir reprenait lentement son souffle, elle regarda ses mains sur lesquelles se mêlaient petite pointe d’herbe et traces de terre. Elle les regarda et fut prise du besoin de les nettoyer. Elle ne portait pourtant aucune trace de sang, et la saleté n’avait jamais été un souci, en tant que mécano, elle avait souvent de l’huile ou d’autre substance sur les mains sans que cela ne la gêne. Mais en cet instant, elle ressentit le besoin impérieux de les nettoyer. Elle les frotta sur son pantalon, le geste de friction lui permit, en plus de nettoyer ses paumes, de se concentrer sur autre chose, que sur l’image de la silhouette de Cooper qui disparaissait.

Tout à coup, un coup fut porté contre le jumper, il n’ébranla pas l’engin mais le bruit sourd se répercuta dans le jumper devenu silencieux et le cri de Chenoa finit de sortir Esfir de son mutisme.

« Coop ! »

Ce qui venait de sortir, était le son qui était resté coincé dans sa gorge lorsque l’amérindienne l’avait plaqué au sol et sauvé la vie.
Elle regarda autour d’elle, réalisant enfin où elle se trouvait et prenant conscience de la situation. Elle suivit le regard de la pilote et découvrit ce qui l’avait fait crier.
Un wraith se tenait devant le jumper, un rictus mauvais sur les lèvres. Il fixait la paroi vitrée comme s’il pouvait voir au travers de l’occulteur. Il fit un geste en direction de ses sbires qui vinrent encercler à tâtons l’appareil.

« Je crois qu’il faut qu’on redécolle de là... »
« Je crois aussi. », répondit Chenoa en osant se diriger vers la verrière. L’autre lui avait peur sur le coup, mais maintenant, elle savait qu’il ne pouvait rien contre elle dans l’immédiat. Par contre, si elles restaient sur place encore longtemps, il allait finir par trouver un moyen d’entrer, et elles seraient des plats de choix pour le déjeuner, toutes deux étant assez jeune pour être goutues. Chenoa s’installa donc dans le siège et alluma les moteurs atmosphériques. Le Jumper vibra. Un rictu mauvais se dessina de nouveau sur le visage de la créature. Elle devait entendre le bruit du vaisseau, ou sentir que quelque chose était en train de se passer. Elle arma de nouveau son poing et frappa dans la verrière, une fois, deux fois, trois fois, puis une multitude de fois. Cela ne faisait rien à part laisser des traces de sang sur le verre blindé. C’était purement psychologique pour faire douter la pilote et qu’elle fasse une erreur. Seulement voilà, Chenoa était une jeune femme pleine de sang froid, et la surprise passée, les réflexes reprenaient le dessus. Elle effectua quelques contrôles et elle démarra la phase de décollage, en tournant sur elle-même avec l’engin. Un “bong” sonore se fit entendre quand l’arrière percuta l’originel. Elle espérait l’avoir envoyé sur un arbre et l’avoir polyfracturé au passage.

Soudainement, des alertes se firent entendre.
« Je ne sais pas comment c’est possible, mais le vaisseau ruche nous prend pour cible. Je ne sais pas s’ils tirent au pif ces enculés ou s’ils peuvent vraiment nous voir. ».
Non, les tirs étaient trop précis pour être dû au hasard. Chenoa en était persuadée mais elle ne fit pas part de ce commentaire à la technicienne. Mais comment était-ce possible ?

La réponse vint rapidement. Sur le haut de la verrière, la tête de l’originel fit son apparition. Cet enfoiré était sur le Jumper et ils se servaient de sa position pour les cibler. Manifestement, il était prêt à finir en miette ne serait-ce que pour abattre le Jumper. Les Darts allaient bientôt entrer dans la danse eux aussi, il fallait faire quelque chose.Chenoa leur mit la tête à l’envers, mais l’autre tenait toujours, elle piqua, voltigea, effectuant des figures de voltige pour essayer de le déloger, mais il semblait s’être planté comme une tic dans la peau d’un chien.

« Putain !! », pesta-t-elle en Navajo, le naturel revenant au galop. Elle afficha les plans du Jumper. Le Wraith était directement au dessus d’une conduite électrique de défection, conçu pour dispatcher l’énergie encaissée par les impacts que le bouclier pouvait subir. Bien entendu, Chenoa ne pouvait pas le comprendre, mais peut-être qu’Esfir le pourrait elle.

Esfir avait fini par réussir à rejoindre le second siège sur cockpit, l’apparition du wraith et les manoeuvres de Chenoa n’avait pas rendue la chose facile mais elle était maintenant assise, les ongles plantés sur le rebord de la console.
Elle croisa le regard de sa coéquipière, elle crut y lire de l’inquiétude, mais peut être ne voyait elle que le reflet de sa propre peur face à cette situation.
Quelle idée absurde avait elle eu quelques minutes plus tôt d’espérer un peu plus d’action! Elle s’était extasiée face au récit de la pilote: une bataille au milieu d’un paysage extraordinaire... et bien en vraie, les batailles c’était bien plus flippant!

Chenoa fit apparaître un plan du jumper sur la verrière devant elle, par transparence, la tête du wraith était toujours visible, il avait tout du chasseur tenant sa proie, pourtant sa position n’avait rien d’enviable mais il semblait ne pas s’en inquiéter, leur offrant un sourire carnassier tout en donnant des coups sur la coque.
La technicienne secoua la tête pour se forcer à s’éclaircir l’esprit et se concentra sur le plan. Ses yeux commencèrent à suivre les lignes et les couleurs du plan, son cerveau se mit enfin en marche et plus rien ne compta autour d’elle. Elle ne voyait plus que les trait lumineux du plan, elle n’entendait plus que le ronronnement du moteur, elle ne sentait même plus les mouvements que la pilote appliquait au jumper dans l’espoir de déloger l’importun. Bientôt ses doigts s’animèrent sur le plan, suivant un conduit là, puis un câble ici et un sourire se dessina enfin sur ses traits.
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Mar 24 Mar - 15:57

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Chenoa - 12/03/2019Space Invaders
« La conduite là, si j’arrive à détourner l’énergie qu’elle absorbe pour qu’elle la transmette à la coque, ça devrait le griller sur place... »

Ses yeux firent le tour de la navette, et son sourire s’effaça.

« Uhm...mais si l’énergie est trop forte, ça grillera aussi le moteur et on va tomber comme une pierre... il faudrait que je n’en détourne qu’une partie, ça ne le tuera pas mais s’il prend un bon coup de jus, ça le forcera à lâcher prise. »

Elle se tourna vers Chenoa cherchant l’aval de sa collègue.
« On peut essayer, à moins que tu ai une meilleure idée ? T’as plus d’expérience de tout ça »

Depuis qu’elle était arrivée sur la station, Esfir devait bien avouée qu’elle ne se sentait pas au niveau de ses collègues. La technologie des anciens étaient assez différentes de ce qu’elle maîtrisait et tout était si nouveau autour d’elle que l’euphorie avait vite laissé place à un sentiment d’infériorité qui n’était sans doute pas pour rien dans le mal du pays qui la taraudait depuis.

« Si on fait ça, il faudra que tu esquives les tirs pendant que je fait joujous avec les câbles du conduit...sinon je grillerai avant lui et on risque de provoquer pas mal de dysfonctionnement dans le jumper. Par contre, dès que ce sera prêt, il faudra qu’on encaisse un tir pour que le conduit le renvoie vers la coque et vers notre copain là haut. Ca te parait jouable ? »

L’amérindienne était soulagée de voir que la technicienne pouvait apporter une solution à leur situation quelque peu foireuse. Pour une mission de routine, c’était quand même la galère de se retrouver confronter à des Wraiths… Le plus inquiétant, outre leur position actuelle dans la bataille, restait la disparition de trois des membres de l’équipe. Il fallait faire quelque chose pour eux, et dans l’idée de Chenoa, le plus simple était de faire appel à Atlantis pour qu’ils envoient des renforts. Ne serait-ce que le Dédale quoi ! Bordel, elle était frustrée d’être dans cette boite de conserve ancienne. Pourquoi diable n’était-elle pas restée sur le croiseur. Elle aurait été mobilisée avec son F-302 pour combattre le vaisseau ruche et récupérer les copains. Là, elle se sentait inutile.

Encore fallait-il arriver jusqu’à la Porte pour donner l’alerte. Ce ne serait pas facile. Quelques coups de blast en provenance de l’espace et les Wraiths n’auraient plus qu’à les déguster façon “poulet braisé”.

Le plan d’Esfir comportait pas mal de variables et de risques, mais cela semblait être la seule véritable option à des kilomètres à la ronde. Qui plus est, cela faisait appel à ses talents de pilotes, c’est tout ce qu’elle pouvait demander dans l’immédiat.

« Ok, je te fais confiance, je n’ai pas de meilleure idée. », répondit-elle avec un calme feint. En réalité, elle était angoissée, mais elle parvenait à garder son sang-froid. La sensation de maîtrise allait vite revenir, surtout qu’elle allait pouvoir se concentrer sur le pilotage pendant que Esfir préparait le barbecue pour l’autre enfoiré qui prenait le transport sans ticket.
Encore une aventure qui serait digne d’être racontée. Scott allait pleurer de savoir qu’elle s’était retrouvée dans ce genre d’aventure sans lui. Pour l’heure, elle avait un nouveau copilote.

« J’attends ton aval pour qu’on se prenne un tir délibérément. En attendant, je continue la voltige pour les éviter. »

Elle ne comptait pas faire griller sa partenaire d’infortune aujourd’hui. L’avantage de naviguer dans ce genre de vaisseau résidait dans sa technologie embarquée. A chaque tir du croiseur, lequel essayait d’anticiper les trajectoires du Jumper, une alerte se faisait entendre et un calcul de trajectoire était enclenché, lui indiquant l’approche du blast et son vecteur. Ça allait vite, très vite, et elle devait rester sur le qui vive et en tension pour réagir à la seconde près.
Chenoa entra dans son monde. Elle fit le vide en elle, chassa ses craintes et ses doutes, elle chassa l’avenir et le passé, pour ne se concentrer que sur l’instant présent. Les gestes métiers refaisaient surface, et elle s’engagea dans des manoeuvres d’évitements brusques et arrondies. Son but n’était plus de faire tomber l’affreux, son but était de donner du temps à la technicienne.
Si seulement elle voyait une étendue d’eau ou une connerie comme ça, elle pourrait plonger, mais il n’y avait que des arbres, et encore des arbres. D’ailleurs, elle frolait les cimes, cherchant à s’éloigner de la position probable du croiseur, histoire de mettre de la distance entre les darts et elle. Car il ne fallait pas se leurrer. Ces enfoirés avaient sûrement envoyé des darts à leur suite pour les prendre en chasse. Les probabilités qu’un tir de blast touche un si petit appareil étaient faibles. Le plus efficace restait donc d’envoyer des chasseurs à leur suite.
Elle se tenait donc prête. Au moment voulu, quand Esfir lui donna son aval, elle traça en ligne droite. Deux tirs manquèrent le Jumper, faisant éclater les arbres devant eux. L’appareil traversa les débris et la fumée d’une traite. Le troisième tir heurta de plein fouet le bouclier...

Pendant que sa collègue maniait le jumper de main de maître, Esfir se força à sortir de la sécurité relative qu’offrait le fauteuil. Elle se maintint a tout appuis qui pouvait s’offrir à elle.
Elle faillit perdre l’équilibre alors que Chenoa amorçait une descente, mais le rebord du banc arrière lui fournit de quoi se redresser, elle en profita pour sortir sa petite boite à outil qu’elle n’avait heureusement pas encore sortie du jumper avant leur fuite éperdue.
Elle stabilisa sa position sous la trappe qui lui permettrait d’atteindre le conduit à dériver. Elle prit une grande inspiration, car ses genoux tremblaient et ses mains prenaient le mêm chemin. Il fallait qu’elle fasse le vide dans sa tête, mais ce n’était pas chose facile pour elle, son manque d'entraînement en situation de crise se faisait sentir plus que jamais.

« Concentre toi, concentre toi.... première chose, se stabiliser... »

Elle parlait pour se rassurer, énumérer ce qu’elle avait à faire l’aider à retrouver un peu de calme.

« Maintenant, ouvrir la trappe... bien... le conduit à shunter est juste là... »

Une nouvelle voltige du jumper l’obligea à se tenir fermement aux bords de la trappe pour ne pas basculer. Elle aurait aimé demander à Chenoa d’arrêter ces embardées mais elle savait que la pilote n’avait pas le choix. Elle prit une nouvelle inspiration pour calmer ses tremblements.

« Couper le cable vert... le brancher sur le conduit de droite... faire pareil avec le noir... le noir ou le bleu? »

Esfir était prise d’un doute, ses mains se remirent à trembler et des larmes d’agacement gagnaient le bord de ses yeux. Ce n’était pas le moment de paniquer... il fallait se concentrer, repenser aux lignes sur le plan du jumper...les lignes bleus...
Un nouveau mouvement brusque de l’appareil la déséquilibra, dans un mauvais réflexe, elle se retint à la conduite sur laquelle elle travaillait, elle entendit un petit clic qui la fit lâcher prise.

« Blyad' »

Elle s’agrippa aux bord de l’ouverture pour regarder plus loin dedans, la visibilité n’était pas bonne mais il n’y avait ni étincelle ni autre indice laissant penser que le conduit avait bougé.
Une nouvelle embardée du jumper la ramena à l’urgence de la situation.

« Bon aller, le câble noir et ça devrait le faire. »

Elle branche le câble noir pour finir la dérivation puis s’éloigna d’un pas de la trappe, venant s’agripper aux bancs de part et d’autre du jumper. Il était temps de donner le top départ et de prier.

« Chenoa, vas y ! »

La course du jumper se fit tout a coup plus calme, deux détonations firent vibrer l’appareil mais sans le toucher, la troisième les toucha de plein fouet. Les darts purent voir un miroitement à l’extérieur, celui provoqué par la surcharge d’énergie qui était dévié vers la coque. A l’intérieur, des étincelles s’échappèrent de l’ouverture sur le toit du jumper, il n’aurait pas dû y avoir d’étincelles. Au même moment un bruit métallique attira le regard d’Esfir vers l’arrière de la navette, la porte s’ouvrait.

« Blyad'! Blyad'! Blyad'! »

Chenoa put voir une grimace apparaître sur la tête du wraith avant qu’elle ne disparaisse de la verrière.
Alors que Esfir retournait à la trappe en jurant pour refermer la porte, un nouveau choc se fit entendre, un bras s’était agrippé à la porte du jumper.

« Blyad'! Blyad'! Blyad'! »

La russe n’en finissait plus de jurer, en voyant la main blafarde se tenir à la porte qui continuait de s’ouvrir, ses genoux et ses mains se mirent à trembler de plus belle. Elle fourragea dans les câbles un peu à l’aveuglette, dans la panique, elle ne pensait même plus à sa propre sécurité.
Le wraith se hissait maintenant par l’ouverture, une grimace sur le visage, son buste était entré, les jambes ne tarderaient pas à suivre le même chemin.
Devant se spectacle, Esfir s’immobilisa, les mains en l’air, au milieu des câbles, conduits et autres rouages de l’appareil, elle n’avait même pas conscience qu’elle retenait son souffle.

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Mar 24 Mar - 16:43

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Esfir & Chenoa - 12/03/2019Space Invaders
Chenoa tentait de rester concentrée sur son pilotage mais elle devait bien reconnaître que la tentation de jeter des coups d’oeil derrière prenait parfois le dessus. Ainsi, elle pouvait voir Esfir faire son business dans les câblages du Jumper, avec une certaine forme d’anxiété croissante qui allait crescendo avec son stress de se ramasser un tir du vaisseau. La pression sur ses épaules étaient assez importantes, la vie de la russe dépendait de ses qualités de pilotage.
Quand le feu vert pour arrêter la voltige lui parvint, elle fut soulagée, mais que très partiellement. La perspective de faire la cible n’était pas naturelle pour n’importe quel pilote de l’USAF. Tout se déroula presque comme prévu, à ceci près qu’une alerte s’activa sur son HUB lui signifiant que la porte arrière de l’engin s’était ouverte. Néanmoins, la vilaine tête de l’affreux venait de disparaître et c’est bien là tout ce qui comptait réellement.
Oui mais voilà…. Cet enfoiré de première se raccrocha à la porte, peinant à se hisser mais y parvenant quand même progressivement.

Ni une ni deux et voyant que la russe était en panique totale, l’amérindienne se leva, lâcha les commandes mentalement non sans avoir défini un cap à suivre, et elle attrapa Esfir par le col pour la tirer dans la cabine de pilotage.
« Vite !! », gueula-t-elle pour couvrir le bruit du vent qui s'engouffrait dans l’habitacle.
La jeune femme était tellement stressée et à cran qu’elle avait tiré la rousse avec une violence assez prononcée, si bien qu’elle s’affala avec elle sur le pupitre de commande. Mentalement, alors qu’elle peinait à se remettre sur ses jambes avec Esfir dans les bras, la pilote ordonna la fermeture de l’huisserie qui séparait l’avant de l’arrière de l’appareil. Il ne fallait pas se leurrer, elles n’avaient aucune chance contre un originel de cette trempe.
« Je… je… je vais essayer de trouver un plan d’eau pour le noyer avant qu’il ne parvienne à ouvrir la porte ! » annonça-t-elle avec une anxiété non dissimulée.

Déjà, la créature venait de se hisser dans le vaisseau ancien, et péniblement, mais sûrement, il mobilisait ses forces pour avancer en luttant contre le vent qui voulait l’aspirer en dehors. Bientôt, il y aurait moins de contrainte, et il pourrait venir frapper sur la porte pour tenter de la briser petit à petit et atteindre les deux limaces dans leur coquille.

« Il doit y avoir une arme dans la cabine…. », fit Chenoa pour la forme, exprimant là une demande implicite à Esfir de se mettre à la chercher.

La technicienne fut violemment projetée en arrière, elle perdit l’équilibre et se heurta à quelque chose de relativement mou. Ce n’est que lorsque Chenoa se tortilla pour se redresser qu’elle comprit ce qui venait de lui arriver, l’amérindienne la mettait à l’abris.

La respiration de la jeune russe se réactiva en même temps que les portes qui séparaient le cockpit du reste du vaisseau se fermaient. Elle était encore assise à même le sol, ses outils s’étaient envolés frappant le wraith au passage qui semblait ne même pas les avoir sentis tant il s’accrochait pour avancer sans quitter des yeux les deux femmes derrière la porte.

L’amérindienne lui exposa son plan, l’angoisse qui perçait dans sa voix ne rassura pas la Esfir qui peinait à retrouver une respiration normale. Elle voulait tenter de noyer le wraith, une idée lumineuse, si cette planète avait un point d’eau suffisamment profond! Mais tout cela passait par dessus la tête de Esfir qui telle une plante inutile s’était enraciné sur le sol du jumper.

Chenoa évoqua la présence d’arme dans la cabine, une mesure de sécurité voulait qu’une arme soit placée dans chaque jumper. Cette remarque aurait sans doute poussé n’importe qui d’un minimum entraîné aux situations de crises ou aux attaques de wraith à fouiller frénétiquement le petit espace qui leur était maintenant réservé.
Mais la jeune russe n’avait pas réellement entendu les mots de sa collègue et à mesure que le wraith avançait vers la porte, et que sa tête commençait à être visible par le hublot de celle-ci, Esfir ne fit que bouger ses talons contre le sol pour essayer de se reculer encore davantage de l’envahisseur effrayant. Il ne fallut qu’une seconde pour que son dos heurte la console lui refusant toute retraite et tout espoir d’échapper à son regard malsain.

« Je veux pas mourrir... »

Ses quelques mots étaient sorti dans un début de sanglot, la jeune femme avait rêvé d’action et de dépaysement... voilà qu’elle était un peu trop bien servie.

Une phrase qui faisait écho chez Chenoa. Elle ne voulait pas plus mourir qu’Esfir. Plusieurs fois elle avait pensé à la mort, plusieurs fois elle s’était imaginée différentes situations qui la conduisaient à sa perte, et jamais, ô grand jamais elle n’avait pensé mourir de la main d’un originel Wraith dans un Jumper. Pourtant, mourir par les Wraiths avait de très nette chance d’arriver dans cette galaxie que sur Terre… Mais dans son activité militaire, Chenoa avait toujours pensé que si elle devait mourir dans l’exercice de ses fonctions, ce serait abattue par un appareil ennemi. Certainement une lubie de pilote. De toute façon, chaque profession dans l’armée pouvait conduire à une mort spécifique ou presque. Il n’y avait que le fantassin qui pouvait crever de bien des façons, un peu selon les convenances de l’ennemi en réalité : avion, autre fantassin, mine, bombe, char, etc.

« On ne va pas mourir ! », répliqua Chenoa pour se donner du courage, tout en essayant d’en communiquer à Esfir. Elle n’était pas sereine, mais les situations de crises, elle connaissait plus ou moins, et le fait d’avoir une civile apeurée dans sa cabine conduisait la militaire à tenter de se montrer rassurante en prenant sur elle.
Pourtant, elle avait une trouille bleue. Heureusement, la conduite, ou plutôt le pilotage, lui acaparait tellement l’esprit qu’elle arrivait à se dissocier de la peur primaire et animale qui inondait ses veines et qui lui hurlait aux tympans de foutre le camp. Son cortex frontal lui, répondait : OK MAIS OU BORDEL ?? tout en essayant de trouver une solution plus rationnelle et viable. Elle parvenait à rester calme parce qu’elle était concentrée sur des opérations familières, voilà tout.

L’autre se pensait déjà victorieux. Il voyait les deux petites dindes qu’il allait manger au déjeuner ce midi, et il devait déjà en saliver d’avance. Chenoa s’imaginait déjà en brochette. Un morceau d’elle, un poivron, un autre morceau d’elle, puis un bout de gras, puis un autre morceau, etc. Répugnant !

Et inconcevable !!

« Ok, s’il faut passer aux choses sérieuses, on va passer aux choses sérieuses ! », se gargarisa-t-elle pour s'insuffler encore plus de courage.
« Accroche toi. Et essaie de ne pas dégueuler ! »

Ce ne serait pas pire que la centrifugeuse, mais pas loin. Ils allaient prendre une pairs de “G” dans les dents, et ce n’était pas dit que la technicienne soit en mesure de les encaisser comme Chenoa pouvait le faire. S’il n’y avait pas d’eau pour le noyer, il y avait l’espace pour l'asphyxier, ou le geler.
L’amérindienne exerça un angle de 90 degré à la verticale, pointant la verrière vers les étoiles, tandis qu’elle forçait les propulseurs subliminiques à sortir de leur trappe latérale. Soudainement, la vitesse ainsi que la hauteur grimpa en flèche. Chenoa, bien calée dans son siège, n’en fut que plus moulée dedans. Esfir… allait certainement faire la crêpe contre la porte qui isolait la cabine de la soute dans laquelle se situait le Wraith. Surpris par la manoeuvre, ce dernier failli passer par l’ouverture arrière encore ouverte, mais il se rattrapa à un filet. Seulement, la poussée exercée par le vaisseau sous les commandes de Chenoa ne lui permettait pas de se hisser à l’intérieur. Humainement c’était impossible de tenir, mais le Wraith lui y parvenait. Seulement, la gravité le clouait littéralement à la traîne, comme un drapeau publicitaire.

Troposhpère.
Stratosphère.
Mésosphère.
Thermosphère.
Exosphère.

« ET ESPACE !! », gueula-t-elle maintenant qu’ils étaient dans le vide spatial. Le vaisseau Ruche se détachait dans le lointain, cherchant à les acquérir de nouveau pour leur tirer dessus. Pour le moment, elles étaient hors de portée, perdue dans les tumultes du passage de l’atmosphère de la planète à l’infinité de l’espace.

Chenoa ne coupa pas la poussée pour que l’affreux ne remonte pas. Maintenant qu’il n’y avait plus de gravité, il pouvait se servir de l’apesanteur pour revenir dans la soute. Mais son bras prit dans le filet de bagagerie, lequel était à moitié désolidarisé de la cloison maintenant, son bras était à moitié arraché au niveau de l’épaule, et seul une partie du tissu musculaire semblait encore le rattacher à son corps. Affaiblit, et en manque d’oxygène, son corps attaquait par la froideur de l’espace et les différentes blessures subies pendant l’assaut, l’originel lâcha prise dans un dernier hurlement silencieux que personne n’entendrait jamais. L’ordinateur embarquée du Jumper le signala à la pilote qui stoppa sa manoeuvre agressive, en poussant un soupir de soulagement qui n’était pas feint.

Pour le coup, Esfir n’était d’aucune aide. Elle avait rêvé d’aventure, mais n’y étais pas encore prête. On lui avait dit qu’elle se formerait sur le tas... pour le coup c’était réussi ! Heureusement que la pilote était là, elle arpentait la galaxie de Pégase depuis plus longtemps et sa formation militaire lui permettait de faire face, quelque soit la menace.
Elle n’entendit rien des paroles de l’amérindienne, ni de ses mises en garde et la jeune russe glissa sans ménagement le long du sol du jumper lorsque Chenoa entama sa manoeuvre, elle s’étala comme une crêpe contre la porte de séparation, se retrouvant l’espace d’une demi seconde en tête à tête avec la créature. Son regard était effrayant. Heureusement pour la technicienne, il fut aussi surpris qu’elle de la vélocité du jumper et fut aspiré vers le fond.
Esfir ferma les yeux, ne voulant pas suivre la scène et priant pour que son corps résiste à la pression exercée. Elle sentait ses organes se compresser les uns aux autres dans tout son corps, comme si tout à coup elle pesait une tonne!
Puis la pression diminua brusquement, tout comme l’inclinaison. Elle se laissa glisser au sol toute molle, elle avait l’impression que ses os avaient été broyé dans la manoeuvre, puis son estomac fut pris de convulsions violente, réveillant son corps endolori. Elle rendit une bouillie informe composé de bile et de quelques restes partiellement digérés de l’en-cas qu’elle avait pris avant le départ.

Quand elle put enfin reprendre son souffle elle retrouva l’usage de la parole.

« Je suis désolée... »

Après quelques inspirations pour redonner de la vigueur à ses muscles, elle se hissa sur le fauteuil à côté de Chenoa.

« Je suis désolée... je... »
Elle allait répéter une énième fois ses excuses lorsqu’elle aperçut le vaisseau ruche.

« Est ce qu’il nous voit ? Je suis pas sûre que l’occulteur fonctionne encore avec la manip de tout à l’heure»

Esfir fouilla son esprit en se concentrant sur le schéma des conduits et câbles qu’elle avait utilisés pour déloger le wraith du toit du jumper. Focaliser son esprit sur quelque chose d’aussi trivial qu’un schéma technique l’aida à retrouver un peu de calme, même si son coeur battait toujours aussi vite.

« Si... il devrait logiquement fonctionner, mais avec la porte ouverte... on sera visible...»

Elle réfléchissait à haute voix, les yeux fermés et matérialisé dans son esprit, les plans des jumper qu’elle avait pu étudier avec Thyra depuis son arrivée.

« Je crois que je peux réparer la fermeture d’ici, on devrait pouvoir récupérer l’occulteur, mais on risque de perdre les boucliers.»

Elle attendit l’aval de sa coéquipière, étant la plus expérimentée, Esfir la considérait comme la cheffe d’expédition maintenant.
Elle passa sous le tableau de bord et délogea une petite trappe, elle fouilla à l’intéreur et tire sur un cable, délogea un composant.

« Ca va faire mal.»

La technicienne savait à quoi s’attendre, trifouiller sur matériel à mains nues était toujours une mauvaise idées, et quand en plus, vos mains tremblaient de peur, c’était l’accident assuré.
Elle pris l’un des câbles et vint le positionner tout contre le composant conducteur, la lumière sauta un instant dans le jumper et revint une seconde plus tard, accompagné du bruit familier de la fermeture de la porte arrière et d’un juron russe qu’il fallait mieux ne pas traduire.

Esfir lâcha son bidouillage pour regagner le siège, les mains partiellement brûlées et des larmes pleins les yeux.

«A toi de jouer... sors nous de là, si tu peux...»

Oui, il les avait vu. Forcément. Sans occulteur, ils étaient comme une grosse mouche posée sur la belle viande rouge qui sortait du barbecue et que tous les convives voulaient becter. Les emmerdes n’allaient pas tarder à leur tomber sur le coin de la gueule, Chenoa en était certaine. Le nez plissé par l’odeur de vomi, elle ne brusqua pas la technicienne qui s’était mise au boulot d’elle-même. Elle ne la jugeait pas. Chenoa ne jugeait jamais vraiment personne. Elle prenait les gens comme ils étaient, avec une certaine forme d’innocence puérile qui en gavait souvent plus d’un.
« Bien joué. », fit-elle quand elle vit que la porte arrière se fermait. Plus de bouclier, certes, mais quand on était invisible, il n’y avait pas de risque de se faire tirer dessus. Par la pensée, l’amérindienne occulta donc le Jumper tandis que les deux femmes pouvaient apercevoir au loin des nuages de petits points : des Darts, qui s’envolaient vers leur position en partant des baies d’envoles.

Le vaisseau ruche tira avec canons à plasma vers la surface de la planète. Une explosion visible depuis l’espace acheva de couper toute retraite aux deux jeunes femmes et à leur Jumper éclopé. Ces monstres venaient de faire exploser la Porte des Etoiles de la planète. Chenoa naviguait déjà pour s’éloigner de la formation d’attaque Wraiths. Les Darts s’éparpillaient, comme s’ils cherchaient délibérément à heurter le Jumper occulté pour en révéler la position. Loin d’être une amatrice, la pilote les avait déjà éloigné du secteur où les kamikazes tentaient de faire leur oeuvre macabre.
« Bon… », souffla Chenoa en s’adossant dans son siège et en fermant les yeux. Ses détecteurs lui confirmaient la nouvelle. Plus de Porte. « Ils ont fait péter la Porte. ». Elle se passa la main sur le visage.
Elle était encore embarquée dans une histoire à la con. Loin d’Atlantis, en perdition, avec un vaisseau ruche en pleine ligne de mire. Elle pouvait toujours tenter quelque chose avec les quelques drones qu’elle avait à disposition, mais après ? Ce serait de la folie furieuse. Peut-être pouvaient-elles retourner sur la planète et se planquer jusqu’à ce que les renforts arrivent ?

En réalité, elle avait une autre idée, mais elle redoutait de l’exposer à voix haute. Elle le redoutait tellement, mais elle devait le faire.
« Esfir ? Est-ce que tu veux qu’on aille dans ce vaisseau chercher les gars ? ». Chenoa observait le croiseur, et les darts qui tournaient. La fresque spatiale était belle, malgré qu’elle soit si terrifiante. Elle devait tenter quelque chose, elle ne pouvait pas rester sans rien faire pendant que ses collègues allaient se faire torturer afin qu’on leur soutire des infos. Et quand ils en auraient marres, ces saloperies les acheveraient en se faisant un festin.

Esfir voyait approcher les darts, avançant vers leur précédente position tel un essaim près à l’attaque. Décidément, ces vaisseaux ruches portaient bien leur nom. C’était la première fois que Esfir les voyait à l’oeuvre, elle n’aimait déjà pas trop les insectes, mais de voir ces petits vaisseaux agir ainsi... elle avait l’impression de sentir des milliers de petites piqûres, elle en frissonna. Le plus gros vaisseau se mit alors à tirer vers la planète, la technicienne ne comprit pas le but de la manoeuvre, peut être espérait il toucher le jumper occulté de cette manière, mais il aurait été plus malin d’attendre que les darts confirment leur position.

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Mar 24 Mar - 20:25

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Chenoa - 12/03/2019Space Invaders
Chenoa se recula dans son siège, l’air dépité, et elle lui annonça la couleur et le but réel de ces fameux tirs. Le sang d’Esfir en fit qu’un tour.
«Euh... c’est possible un truc pareil? »

Sa coéquipière lui confirma que oui, la mine sombre. La jeune russe pouvait quasiment voir le cerveau de Chenoa fumer, l’amérindienne cherchait des solutions et Esfir était frustrée de ne pouvoir en apporter, tout ce qui se passait la dépassait complètement. Puis l’amérindienne lui posa une question à laquelle la jeune femme n’avait même pas songé... pour tout dire, elle eut même honte de ne pas y avoir songé et sa honte grandit encore lorsqu’elle balbutia

«Je... c’est risqué... je ne suis pas... enfin toi,.. mais moi... je ne sais pas... je... »

La jeune femme n’osait même pas regardé Chenoa de peur que celle ci lise la peur et la honte qui montait en elle. A force d’éviter de regarder sa coéquipière, ses yeux tombèrent sur ses mains, elles portaient les traces de brûlure de son petit bidouillage pour réactiver l’occulteur.

«Attends...»

La technicienne se tourna et débloqua le petit kit de secours d’urgence qui se cachait dans chaque jumper. Elle en sortit un antiseptique ainsi qu’un bandage. Elle soigna tant bien que mal ses mains et banda la main gauche qui était la plus atteinte, heureusement les brûlures étaient assez superficielles et en dehors de la douleur ne provoqueraient pas de lésions plus graves.
Le temps qu’elle soigne ses mains, la honte face à la lâcheté de sa réponse ne cessa de la tarauder. Elle se rappela cette phrase que nombre de militaire répétait comme un adage : “On ne laisse personne derrière”. Elle serra les mâchoires et grimaça pour empêcher des larmes de couler, puis tout à coup redressa la tête et regarda droit devant elle, le yeux rivés sur le vaisseau ruche.
Elle prit une profonde inspiration pour se donner du courage et répondit.
«On y va... on ne laisse personne derrière.»
Esfir avait espéré dire cela d’une voix forte et sûre d’elle, mais la boule qui lui enserrait la gorge ne lui offrit pas ce cadeau et laissa transparaître la peur qui l’habitait toujours.

Chenoa l’observait. La jeune femme n’était pas du genre à détourner les yeux devant les sentiments humains. Elle comprenait parfaitement tout ce qui devait se passer chez la russe. Se mélange d’envie d’y aller parce que c’était juste, c’était ce qu’il fallait faire, et cette envie de ne pas y aller, parce que c’était dangereux, parce que c’était dingue. Tout cela donnait quelques sentiments inconfortables devant lesquels il fallait faire face.
Aussi, l’amérindienne ne la poussa pas. Si elle disait “non”, elle ne l’aurait pas forcée. Elle l’aurait sans doute déposée en sécurité sur la planète avant de tenter sa chance. Seule. Et terrorisée.

Mine de rien, d’avoir sa partenaire de mésaventure avec elle lui donnait quelques bribes de courages pour continuer d’envisager l’idée d’aller se jeter dans la gueule du loup. Ces saloperies de bestioles étaient des prédateurs sans égale mesure dans cette galaxie, et manque de chance, leur proie était l’humain. La perspective de rallier la Terre, cette terre promise gorgée d’humains bien replets, promettant des orgies de nourriture et des pétages de bides à volonté, cette perspective hantait toujours les Wraiths. Pour eux, c’était comme de déclarer que la saison de la raclette était ouverte.

Chenoa acquiesça silencieusement. Un fin sourire illumina son visage innocent tandis qu’elle considérait Esfir, qui avait repris un peu de poil de la bête après s’être soignée les mains. Avec une main, la pilote lui frictionna le dos dans un geste qui se voulait réconfortant.

« N’ai pas honte de ta peur. Je suis terrorisée d’aller là dedans. J’ai juste envie d’aller me cacher quelque part. Mais ils comptent sur nous. ». Chenoa lui adressa un sourire franc et une petite accolade un peu plus affirmée, avant de reporter son attention sur la verrière du Jumper pour contempler l’amas organique qui flottait dans l’espace.

« Coyote sera avec nous. », fit-elle d’un ton déterminé, en lançant une série de calcul sur l’écran principal pour déterminer une courbe d’approche qui pouvait se calquer sur celle d’un dart.

Chenoa essayait de la rassurer, le fait qu’elle même admette ses craintes auraient pu faire flancher Esfir, mais c’était tout le contraire. Ça la rassurait sur le fait que les émotions contradictoires qui l’habitaient étaient normales et même si elle savait bien que la militaire s’en sortirait forcément mieux qu’elle, au moins serait elle capable de comprendre les difficultées auxquelles elle aurait à faire face.
Ses derniers mots lui parurent incongrus et la curiosité prit le pas sur sa peur.

«Coyote?.»

Chenoa lui adressa un demi sourire en tournant son visage vers elle. Elle surprenait toujours du monde avec ses histoires de Coyote.
« Hum, c’est un personnage important du panthéon amérindien. Toujours à essayer de faire des tours aux humains, et souvent, il se prend lui même les conséquences de ses actions. ». Au moins, Esfir n’était pas comme Scott, son copilote, qui à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche pour parler de quelque chose qui se rapprochait de sa culture, en profitait pour se foutre ouvertement de sa gueule. Elle l’aurait bien vu là, dans cette situation. Elle était certaine que ce connard aurait tout fait pour choisir l’option “on se tire en propulsion subliminique jusqu’à la prochaine planète dotée d’une Porte et on appelle Atlantis”.

«Ah... chez nous c’est des phoques, des renards, des loups... ou même des ours polaires. J’aimerais bien que tu me raconte les trucs de ta culture un jour...enfin si on sort de là en vie.»

Même si l’évocation de la culture amérindienne de la pilote lui avait un tant soit peu changé les idées, la fin de sa propre phrase la fit retomber dans l’angoisse de ce qu’elles s’apprêtaient à faire.

Chenoa acquiesça. Elle serait heureuse de partager ce genre de conversation avec sa partenaire de galère. La mention quant à l’échéance qu’il fallait passer pour en arriver à échanger ces quelques mots sur sa culture lui serra le ventre. Oui, il fallait encore qu’elles soient encore en vie toutes les deux pour pouvoir discuter.
Aussi Chenoa lâcha un petit :
« Je te raconterai, promis. », parce qu’elle était incapable de se résoudre à mourir aujourd’hui, même si elle savait que le choix de son heure pour rejoindre ses ancêtres ne lui appartenait pas vraiment.

Le but était de suivre un des petits moustiques pour profiter de l’ouverture de la baie d’envol afin de pénétrer dans le croiseur. Elle n’avait pas de plan plus élaboré que ça pour le moment, ne sachant pas comment s’était branlé à l’intérieur ni sur quoi elles allaient tomber. « L’avantage, c’est qu’ils vont nous chercher partout sauf à l’intérieur. On va en profiter ! » Elle cala le Jumper dans le sillage d’un dart qui retournait vers le croiseur. L’envie de lui balancer un drone était forte, mais ce serait purement et simplement un suicide. Ou un meurtre. Parce que dans l’opération, Esfir y passerait aussi. Non, il fallait voir plus grand, il fallait déglinguer se croiseur.

Chenoa balisait grave, et son coeur prenait des tours à chaque mètre qui la rapprochait du vaisseau ruche. Les mains moites, elle se forçait à des exercices de respiration pour ne pas céder à la panique. Elle avait vraiment envie d’aller se planquer quelque part. Mais elle ne pouvait pas. Tout le monde devait rentrer à la maison, mort ou vif. On ne laisse personne derrière. C’était, sinon une doctrine, un laïus que l’armée américaine utilisait souvent. C’était même peut-être dans la loi en réalité, car encore aujourd’hui, un département de l’US Army dépêchait chaque année des enquêteurs en Europe pour retrouver des militaires disparus pendant la première et la seconde guerre mondiale.

On ne laissait jamais personne derrière, peu importe le temps que ça prendrait.

« Si toi aussi tu as envie de vomir, je te laisse me faire un petit signe de tête... », fit Chenoa d’une voix blanche en ayant le regard fixé sur la baie d’envole du croiseur qui grandissait, qui grandissait, jusqu’à occuper toute la verrière du Jumper désormais. Elle n’avait pas une voix très sereine, mais elle avait sa détermination pour elle. Sa détermination, et quelques nausées.

La pilote lui avait brièvement exposé son plan. Esfir espérait que dans sa tête c’était un peu plus élaboré que dans ses paroles, parce que pour elle... c’était le grand saut dans l’inconnu ! Et elle ne se sentait pas du tout prête à prendre les armes.
Le jumper avançait presque silencieusement derrière le petit vaisseau wraith, le suivre de si près était étrange, car même si elle savait que le jumper était invisible aux yeux et aux capteurs des wraith, la jeune russe avait l’impression qu’il suffirait d’un éternuement pour que toute la galaxie les pointe du doigts et crie “Elles sont là!”
Cette inquiétude était si profonde que Esfir ne se rendit compte qu’elle retenait sa respiration que lorsque sa coéquipière lui demanda si elle voulait vomir.

«Je crois que j’ai déjà vomi tout ce qui me restait dans le corps... on est dingue de faire ça...»

La technicienne avait chuchoté, cette peur d’être dénoncés par les étoiles encore trop présente.

Le jumper pénétra dans le croiseur à la suite du dart, c’était assez sombre là dedans malgré une lumière bleutée qui filtrait des parois adjacentes. L’engin ennemi se posa et ses occupants sortirent sans prêter attention a la navette atlantes toujours occultée.Les mains d’Esfir étaient crispées sur son siège, ils allaient tout droit dans la gueule du loup et elle était pétrifiée, incapable de bouger.

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Mer 25 Mar - 10:41

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Esfir & Chenoa - 12/03/2019Space Invaders
Chenoa acquiesça. Il était vrai qu’elle avait déjà vomi et il était préférable qu’elle ne recommence pas, ne serait-ce que pour conserver ses forces. L’américaine était maintenant silencieuse. Une mouche aurait fait un raffut de diable dans le cockpit dans lequel régnait une tension palpable. Concentrée à l’extrême pour ne rien heurter, ne rien frôler, Chenoa volait à vue. Elle allait devoir se trouver une petite place pour ne pas se faire repérer. Maintenant qu’elles étaient dans le ventre de la bête, elle trouvait son idée assez conne. Où se placer ? Où se ranger ? Comment ne pas se faire repérer ? Ils n’étaient pas cons, s’ils se prenaient un mur invisible en marchant, les Wraiths feraient le lien directement entre leur ennemi disparu, et quelque chose d’intangible et d’invisible. Il fallait donc la jouer finement.

Car il n’était pas question uniquement que de se poser, il fallait aussi pouvoir sortir du vaisseau et partir à la recherche de l’équipe. Sinon à quoi bon s’emmerder à rentrer si c’était pour rester dedans ?

Chenoa commençait à douter fortement de son plan à peine élaboré. Elle regardait partout, elle scannait avec le Jumper des endroits possibles, mais à chaque fois, cela ne lui convenait pas. Trop de passage, trop au milieu, trop visible, etc. Il fallait pouvoir ranger un petit vaisseau de huit mètres de longs mine de rien...

« Putain ce n’est pas possible.... », murmura-t-elle en serrant les dents.

C’est là qu’elle vit une ouverture sur l’extrême côté de leur baie d’envol. C’était un rebus. Des débris de darts étaient stockés là, certainement en attente de traitement. La conception semi organique des vaisseaux ruches Wraiths permettaient de faire du recyclage intelligent de la matière, et ces derniers ne se privaient pas pour récupérer, quand ils le pouvaient, de quoi réparer leurs appareils. Ce n’était pas déconnant, surtout qu’ils étaient lancés dans une guerre contre Atlantis, et contre d’autres ruches, ce qui était synonyme de ressources limitées.
Chenoa manoeuvra donc l’appareil lantien pour pénétrer dans cette zone, et elle le posa dans un coin parmi des morceaux divers et variés de darts. Il n’y avait nulle trace de Wraiths dans le coin, et les détecteurs de signe de vie embarqués ne signalaient rien dans un environnement immédiat.

« Ok nous y sommes. Il faut qu’on retrouve les autres maintenant. Tu as le gène ? », demanda-t-elle en commençant à farfouiller dans l’équipement disponible pour trouver des armes, en l'occurrence des Zat Goa’Uld ainsi que des détecteurs portatifs de signes de vie, etc.

«Euh... oui j’ai le gêne pourquoi?.»

Esfir fut prise de court par la question de Chenoa, elle n’avait pas encore bien l’habitude et sur le coup, elle ne voyait pas trop en quoi le fait d’avoir le gêne ou non pouvait changer quelque chose.

Alors que la pilote fouillait déjà l’équipement à la recherche de tout ce qui pouvait s’avérer utile à leur mission, Esfir se sentit des plus inutile. Elle regarda autour d’elle pour voir si elle trouvait quelque chose mais tout ce qu’il y avait à ses pieds, c’était ses outils. Elle rassembla les plus utiles ou ceux qui pouvaient faire mal et réorganisa sa ceinture à outil plaçant sa clé à molette fétiche à la hanche tout comme un couteau et quelques petites pinces pouvant toujours être utiles face à une porte récalcitrante.

«Comment est ce qu’on va les trouver ? Tu es déjà montée dans un vaisseau comme celui là ?.»

« Jamais. », fit Chenoa d’un ton détaché qui se voulait naturel, tout en se passant une mèche de cheveux derrière l’oreille et de tendre un détecteur de signe de vie à Esfir. « Il te faut le gène pour pouvoir te servir de ce détecteur. J’en prends un aussi. Au centre c’est nous, tout le reste… ce sont eux. Le problème, c’est de différencier nos collègues des ennemis... », fit Chenoa en se mordillant la joue.

Soudain, la pilote eu une idée. Son optimisme naturel voulait que cette idée serait forcément la bonne, sans trop savoir si ce serait possible de la concrétiser ou pas. Mais ça, elle ne voulait pas le croire, alors en attendant elle se contenta de la présenter à la technicienne :

« Le Jumper peut cartographier l’intérieur du vaisseau. On devrait pouvoir se créer un plan d’action à partir de là. Je pense qu’il est capable de différencier l’humain du pas humain, du moins ce serait logique, mais je n’en suis pas certaine. Si jamais ça ne fonctionne pas, est-ce que tu pense que tu peux intervenir sur la machine pour qu’elle détecte nos puces sous cutanées ? ». Tout serait vraiment plus simple avec le Dédale dans le coin, mais il n’était pas là, et rien ne pouvait indiquer à Atlantis que la mission ne se passait pas bien pour le moment. Il n’y avait pas assez eu de temps entre leur départ et l’attaque.

Chenoa s’était déjà retournée pour pianoter sur les différents boutons du Jumper pour lancer le scan du vaisseau ruche et déterminer comment elles pourraient faire pour trouver leurs amis.

Esfir prit le détecteur de vie des mains de Chenoa et l’activa pour voir si elle se souvenait bien comment on s’en servait.

«Merci, on nous a montré ces trucs, je devrais pouvoir m’en servir.»

Les méninges de la pilote semblaient tourner à toute allure, bientôt de la fumée lui sortirai par les oreilles à force de réfléchir aussi vite à la situation. La technicienne était admirative, en plus de son courage et de son sang froid, la jeune femme était tout aussi maline!

«Excellente idée pour la carte.. et pour différencier les humains, je pense que le jumper devrait en être capable, et oui au pire on peut paramétrer les détecteurs pour chercher les signatures des puces, ce serait pas hyper précis en terme de localisation mais ça resterait fiable.»

Chenoa ne perdit pas de temps et commanda au jumper de cartographier le vaisseau autour d’elles. Pour ce faire, il faudrait qu’il envoie quelques ondes qui se réverbères sur les parois du vaisseau pour pouvoir en déterminer les limites et les différentes cloisons. Ce type d’onde était normalement imperceptible, surtout provenant de l’intérieur même du vaisseau. Au bout de secondes qui parurent des heures, le plan s’afficha, indiquant au passage les signes de vie et leur déplacements. Plusieurs zones affichaient un amas de petits points bleus indiquant un regroupement de personnes... mais étaient des soldat wraith en pause clope ou des prisonniers humains ?
Quelques secondes plus tard, des petits points bleus devinrent rouge, et ils étaient trois, tout comme leurs infortunés compagnons.

«Pas besoin de reprogrammer le détecteur... ils sont là. C’est pas très loin, mais y’a pas mal de monde entre eux et nous. On a pas de costume de wraith en stock pour jouer aux faux prisonnier j’imagine ?»

La jeune russe esquissa un léger sourire... enfin, elle reprenait un peu ses esprit, se concentrer sur des plans l’y aidait un peu.

«Je suis désolée, c’est débile.... mais j’y connais pas grand chose en stratégies militaires... ça c’était le boulot du général et il m’a pas appris ça...»

Chenoa lui adressa un sourire. Au moins, l’idée était amusante, à défaut d’être crédible et envisageable. Une certaine forme d’euphorie - bien passagère - habita la jeune femme quand le détecteur trouva les cibles : ses collègues. Au moins maintenant, ils avaient une localisation précise de l’endroit où ils se trouvaient, et cela allait permettre d’agir.
Comme le soulignait Esfir, il y avait du monde entre elles et les otages.

« Je ne suis pas super calée non plus en dehors de mon vaisseau... », avoua Chenoa en se mordillant la lèvre inférieure pour réfléchir, en faisant un petit “hum” sonore.
« Ils ne nous savent pas à l’intérieur, donc on doit pouvoir se déplacer librement. Les sbires Wraiths sillonnent le vaisseau en patrouille de six ou huit. Ce sont eux qu’on voit là. », fit-elle en montrant une myriades de points bleus qui se déplaçaient lentement.
« En plus, il est possible que nous voyons aussi ceux qui hibernent... ». Oui elle essayait clairement de positiver. Comme toujours.

« Faut vraiment qu’on soit discrète pour pas donner un coup de pied dans la ruche. Y a pas de lac pour se planquer si l’essaim nous tombe sur la gueule. Et je m’en voudrai vraiment de t’avoir embarquée là dedans pour que tu y passes. »

Elle opina du chef en lui adressant un nouveau petit sourire de circonstance, la mine grave. Elle avait demandé beaucoup à Esfir, et elle espérait que ce ne serait pas pour la perdre en cours de route. Elle ne se le pardonnerait jamais, aussi était-elle bien déterminée à ce que tout se passe bien. Mais comment promettre ce genre de chose dans un environnement aussi aléatoire que celui-là ? C’était tellement insensé.

« Bref, je n’ai pas de meilleure stratégie que celle qui consiste à se planquer dès qu’on voit qu’ils approchent de nous. ». Non, elle n’avait pas mieux sous le coude… « J’suis désolée... »

Pourquoi Chenoa trouvait elle le moyen de lui parler de sa mort éventuelle...alors que la jeune russe reprenait à peine confiance ? Esfir avala sa salive avec peine de temps de l’exposé de Chenoa, sa gorge était nouée par le stress.
Là où la pilote s’inquiétait de l’avoir peut être embarqué dans une mission suicide, Esfir, elle, espérait que ce ne serait pas son incompétence et son manque de self control qui les enverrait toutes les deux nourrir les wraiths. Elle se frotta les yeux de sa main valide avant de se tourner vers sa collègue.

«Alors... y’a plus qu'à croiser les doigts j’imagine et y aller sans réfléchir.»

Elle essaya encore de trouver tout le courage qu’elle pouvait au fond d’elle avant de prendre le détecteur de signe de vie.

«Je devrais pouvoir télécharger la carte là dessus... ça nous aidera a nous repérer... manquerait plus qu’on débarque au milieu de leur festin de Noël au lieu de leur prison... »

La technicienne pianota sur le détecteur et sur la console du jumper, se concentrer sur une tâche aidait beaucoup la jeune femme et un silence de mort tomba dans le jumper. Il restait à espérer qu’il ne soit pas annonciateur de leur avenir.

«Voilà, c’est fait... si seulement je savais construire un téléporteur! »

Il était tant de se mettre en route, Esfir le savait bien, pourtant ses fesses restaient collées sur le siège du jumper, si elle avait pu s’y enfoncer encore davantage, elle l’aurait fait jusqu’a rester gravée dedans. La peur lui tenaillait l’estomac et faisait trembler ses mains et ses genoux.

Elles avaient une carte, une destination, des cibles, et elles avaient un visu sur les ennemis. Que demander de plus ? Un téléporteur ? Chenoa n’aurait pas été contre oui… On n’était pas dans un épisode de Mctrucmuche là. Elle ne se souvenait plus du titre de la série dans laquelle un mec parvenait toujours à se sortir de situation invraisemblable en combinant différents objets pour créer un super truc. En fait, elle n’avait jamais vu d’épisode, c’était quelqu’un qui lui en avait parlé.
Bonne référence, mais elle préférait fermer sa bouche à propos de ce sujet de peur de passer pour une débile. Bref, il n’y avait plus qu’à désormais. Seulement voilà, Esfir ne semblait pas prête à se bouger, la peur paralysant ses muscles. Elle tremblait. Chenoa arrivait à comprendre la jeune femme, elle-même n’en menant pas large. Elle savait également que chacun et chacune réagissait différemment à la peur, et c’était pour ça que tout le monde ne réussissait pas à être pilote. Tout était dans la gestion du stress et des émotions. De fait, même si elle avait peur, elle n’était pas tétanisée, et son cerveau fonctionnait à dix milles pourcents. Aussi avait-elle pleinement conscience de son environnement et elle sentait ses capacités décuplées par rapport à d’habitude.

Cela dit, elle avait la frousse quand même, et c’était par l’action qu’elle allait s’en débarrasser. Le tout, c’était de faire les premiers pas en dehors du Jumper !

« Aller, on sort, on rentre, et on se sauve. C’est l’histoire de dix minutes. »

L’art d’être optimiste. Chenoa pouvait la bouger un peu plus rudement si besoin. Elle n’était pas la dernière pour mettre ses gros sabots et faire chier le monde. Cependant, elle savait rester humaine, et c’était souvent son innocence crasse qui rattrapait son côté un peu bourrin.

Esfir osait à peine respirer, mais la patience et le regard bienveillant de Chenoa l’aida à trouver la force de se mouvoir.

«Dix minutes...ok! »

Le sas du Jumper était défectueux, à cause de ce qu’il avait subi, mais elles parvinrent à l’ouvrir malgré tout. Il grinça affreusement, ce qui n’était pas pour rassurer les deux jeunes femmes. C’était comme si les grincements affreux qui émanaient de la mécanique meurtries criaient à tout le vaisseau : elles sont là !!

Esfir fit la grimace à chaque grincement, entrant la tête entre ses épaules comme si ce geste seul pouvait suffire à la cacher aux yeux du monde.

Personne ne vint.

Tendue comme une corde d’arbalète, Chenoa prit les devants, consultant régulièrement la carte d’Esfir pour se guider. Quand elle trouvait une planque, parmi les amas organiques qui constituaient les parois, et autres portes, elle préférait rester planquer quelques minutes, le temps de voir si une patrouille ne prenait pas leur direction, via le détecteur. Cela faisait déjà vingt bonne minutes qu’elles avaient franchi le pas, et elles n’étaient pas encore arrivées aux prisonniers.
Forcément, à un moment, les sbires passèrent près d’eux. Le boucan de leur marche au pas, le cadencement parfait de leur déplacement, leur allure stoïque de prédateur né, tout cela associait à la position précaire dans laquelle elles se trouvaient, cachées dans un repli gluant et visqueux qui semblait vivant et conscient de leur présence, collée l’une à l’autre sans oser respirer de peur de se faire voir ou entendre, tout cela donc, faillit faire paniquer l’amérindienne, qui trouva de la contenance dans la main de sa collègue qu’elle devait serrée fortement sans trop en avoir conscience. Le danger passa, sans les remarquer.

Tout le temps qu’avait duré ce jeu de cache cache avec les sbires, Esfir était restée plaquée contre la paroi visqueuse, Chenoa tout contre elle qui lui tenait la main, mais qu’elle n’avait pas lâché depuis leur sortie du jumper. La russe puisait dans ce contact la force d’avancer et de tenir pour ne pas repartir en hurlant jusqu’au Jumper. Au moment où les sbires passèrent à leur hauteur Esfir détourna la tête, venant plaquer sa bouche contre l’épaule de sa coéquipière, comme pour étouffer un cri d’effroi. C’était la première fois qu’elle croisait des wraith, et même le face à face avec l’originel ne l’avait pas préparée au spectacle de ces soldats inquiétant marchant au pas cadencé. Heureusement, les wraith ne les virent pas. Le fait qu’ils ne sachent pas que des intruses étaient à bord, jouait indéniablement en leur faveur.

Livide, Chenoa mit quelques secondes à se détendre et à oser sortir de la planque. Un filament gluant s’étira de la paroi quand elle s’en écarta et s’enroula sur son visage quand elle se tourna vers Esfir. Elle faillit lâcher un cri de surprise et d’horreur, alors qu’avec ses mains, elle retirait ce truc gluant de ses cheveux et de son nez. C’était dégueulasse ! Elle en frissonna. Plus de peur que de mal.

En voyant le visage de Chenoa attaqué par ce filament, Esfir joignit ses mains à celles de l’amérindienne pour l’en débarrasser, mais elle ne s’arrêta pas là. Prise de panique, ses mains continuèrent de bouger en tous sens comme mues par une force extérieure, cherchant à se débarrasser de lianes imaginaires sur tout son corps.
Chenoa dû lui saisir les mains et les tenir fermement jusqu'à réussir à croiser le regard de la russe pour la faire revenir à la raison. Un simple échange de regard suffit à faire redescendre suffisamment la pression pour qu’elles puissent se remettre en marche.

Trois intersections plus loin, elles arrivèrent à l’endroit où était retenu le reste des membres de l’expédition. Ils étaient retenus dans des gangues organiques, d’où n’émergeait que leur tête.

« Putain, comment on va les sortir de là... », s’alarma la militaire en regardant autour d’elle. Elle prit conscience alors qu’il y avait d’autres victimes dans le garde manger. Elles semblaient toutes endormies, et quelque chose laissait penser à Chenoa que ce n’était pas un sommeil naturel, mais plutôt un sommeil provoqué.

Son intuition fut confirmée par la présence d’immenses gaines organiques qui avaient pour origine un immense sarcophage translucide dans lequel un produit bioluminescent stagnait au fond. Les vapeurs étaient captées par les tentacules, lesquelles étaient reliées aux gangues dans lesquelles se trouvaient les victimes endormies. Certainement que ce produit devait les maintenant dans un état de stase ou quelque chose dans le genre.
Le temps de trouver une solution, une violente secousse ébranla le vaisseau tout entier, secousse qui envoya Chenoa sur les fesses, tant elle fut destabilisée, elle qui avait pourtant le pied “marin” de l’espace, pour officier essentiellement sur l’USS Dédale.

« On vient d’entrer en hyperespace, ou je ne m’y connais plus. », baragouina l’amérindienne en se relevant péniblement. Elle était tombée sur une partie en relief sur le sol, laquelle lui avait cogné les reins sans ménagement. Elle était bonne pour se coltiner un sale bleu dans les prochains jours.

Esfir était perdue dans l’admiration malsaine du système qui gardait tout ce petit monde en état de conservation pour les repas à venir de leurs ennemis. Elle ne put donc pas anticiper la décélération soudaine du vaisseau qui envoya les deux femmes au sol. La russe pensa que quelque chose avait explosé, que le vaisseau se faisait peut-être attaqué, que peut-être on était venu à leur rescousse ? L’esprit de la technicienne s’envola vers cet espoir illusoire mais dû bien se rendre à l’évidence que l’explication de Chenoa était bien plus crédible. Mais ce choc eu au moins pour effet de diffuser assez d’adrénaline dans son corps, pour réveiller la russe. Elle prit quelques minutes pour observer la façon dont la toxine était envoyée vers les boyau qui alimentaient les gangues, et trouver le mécanisme qui lui permettrait de stopper leur alimentation sans avoir à tout casser et risquer ainsi de déclencher une quelconque alarme.

Il fallut quelques minutes aux aventuriers prisonniers pour reprendre leurs esprits, après avoir été libéré de la toxine qui les maintenait endormis. Cependant, il restait le problème des cocons, qu’il fallait percer, heureusement, celui-ci fut plus simple à résoudre : il suffisait de les ouvrir au couteau. Un bruit dégueulasse de succion et d’entrailles qui tombe provoquait l’évacuation de la personne prisonnière, ainsi que du liquide dans lequel elle baignait. Si sur le premier cocon, Chenoa préserva ses rangers et son pantalon, les autres eurent raison de l’une comme de l’autre.

Après avoir observé sa coéquipière libérer courageusement les premiers prisonniers, Esfir prit son courage à deux mains et se saisit du couteau qui équipait sa ceinture à outil pour joindre ses efforts à ceux de l’amérindienne. Elle découvrit alors la satisfaction que provoquait le fait de surmonter sa peur pour venir en aide aux autres. Et malgré le liquide visqueux qui lui tombait dessus, elle parvenait à se surprendre à offrir un sourire affable à ceux qu’elle libérait quels qu'ils soient.

Affaiblis mais vivants, les humains étaient bien décidés à se barrer de ce vaisseau ruche. On pouvait compter dix personnes, les atlantes bien entendu, mais aussi des villageois Génï - à qui Chenoa ne prêtait qu’une confiance relative - et des représentants d’un peuple que ne connaissait pas la militaire.
Maintenant que tout le monde était libre, il fallait parvenir à quitter le vaisseau. Tant qu’il serait en hyperespace, il n’y avait aucune chance pour. Il fallait donc se planquer et attendre que ça se passe. Néanmoins, il restait la possibilité que les Wraiths aient un petit creux et viennent se servir dans le garde manger. Ils découvriraient alors que les gigots et autres cuisses de poulets s’étaient fait la malle. L’alerte serait donnée, et le vaisseau serait passé au peigne fin.

Boostée par l’adrénaline et la satisfaction d’avoir réussi à sauver des innocents, d’avoir été plus forte qu’elle ne s’en croyait capable, Esfir prenait un peu d’assurance. Son cerveau s’était remis en marche et elle eut l’idée de bidouiller le système organique qui permettait de fermer l’accès à la pièce. Ainsi, le temps que les Wraiths ne parviennent à réparer le mécanisme ou le programme, ils ne découvriraient pas la supercherie. Avec un peu de chance, ils seraient sortis d’hyperespace, et une planète dotée d’une Porte des Etoiles ne serait pas loin.
C’était un espoir un peu fou qui promettait de leur faire gagner un peu de temps... mais qui n’avait aucune garantie de réussite... il fallait croire que l’optimisme de l’amérindienne avait quelque chose de contagieux.

Ça faisait beaucoup de perspectives aléatoires, mais Chenoa y croyait !

Le plan mit en place, la petite troupe s’exfiltra vers le Jumper, dernier bastion d’humanité dans ce havre Wraith. Les militaires atlantes, maintenant réunis, étaient quand même plus confiant désormais, même si, par tous les moyens, ils évitèrent le conflit direct avec les Wraiths. En une demi heure ils étaient revenus au Jumper, sans alarmer la ruche entière. Pas plus de dix minutes après, le vaisseau ruche quitta l’hyperespace. Des bruits d’activités se firent entendre, dont un particulièrement stressant pour un pilote : celui des Darts.
Cela voulait dire une chose : il y avait une possibilité de sortir !

Ni une ni deux, Chenoa démarra le Jumper, l’occultant de nouveau. Maintenant que tout le monde avait été rapatrié, ils pouvaient s’en aller une bonne fois pour toute, et elle était certaine que c’était là sa chance. Coyote était avec elle ! Avec une infinie précaution, elle déplaça l’engin volant pour s’orienter vers les sas, comptant opérer la même manoeuvre que pour entrer dans le vaisseau ruche. Les Darts quittaient tour à tour la baie d’embarquement, en bon ordre. On pouvait largement distinguer par l’ouverture une planète en contrebas, vers laquelle l’ennemi se diriger. Certainement un autre monde que ces espèces d’enfoirés étaient en train de collecter.

Qu’importe, c’était là leur chance de s’en tirer, et ce n’était pas avec un Jumper avarié qu’ils pourraient y faire quoique ce soit, malheureusement. En parlant d’avarie, le système qui servait à occulter le vaisseau pour le rendre invisible aux yeux de tous, et surtout, aux yeux des Wraiths, se mit à défaillir. Il s’activait, et se désactivait rapidement, faisant clignoter le Jumper comme une guirlande, en plein milieu de la baie de débarcation.

« Il faut faire quelque chose !», gueula Chenoa en mettant les gaz, grillant la politesse et la priorité à un Dart qui s’apprêtait à s’éjecter du vaisseau ruche. Aussitôt, la chasse fut donnée. Les tirs étaient un peu sporadiques, s’effectuant au jugé principalement, parce que le Jumper disparaissait pour apparaître plus loin. Chenoa jouait de cet état pour faire des embardées soudaines afin que sa sortie d’occultation soit imprévisible.
Déjà, elle essayait de rejoindre l’atmosphère de la planète.

Maintenant que le jumper était sorti du vaisseau, c’était comme si tout le monde à bord pouvait enfin respirer; Alors que quelques secondes plus tôt, c’était le silence et l’immobilisme qui régnait en maître, maintenant c’était un mélange de paroles chuchotées, de pleurs libérés et d’ordre crié. Dès que Chenoa l’informa du problème du système d’occultation, Esfr bondit sur ses jambes et se mis à la recherche des commandes qui pourraient résoudre la panne. Elle était debout les mains dans des câbles, la peur qui la paralysait une heure plus tôt oubliée.
Elle réclamait un outil, un morceau de chatterton, un pince, à qui voulait bien lui passer ses outils. Alors que la pilote les entraînait dans une courses folle, la vie et la coopération reprenait ses droits à l’intérieur.

« IL Y A UNE PUTAIN DE PORTE !!», exulta-t-elle quand le système embarqué détecta l’objet en question.

La jeune femme fit foncer le vaisseau lantien vers la Porte. Déjà, elle composait l’adresse sur le DHD intégré. Son cerveau fonctionnait à mille pourcent de ses capacités pour pouvoir gérer la conduite et le reste. D’ailleurs, elle expédia deux drones sur des Darts qui se dirigeaient eux aussi vers la Porte. Elle s’identifia grâce à son GDO, et quelques secondes après, elle passait l’horizon des évènements, amenant toute l’équipe avec elle, ainsi que les réfugiés politiques.

Elles étaient rentrées à la maison ! Hors de danger, avec un Jumper en piteuse état, et certainement des culottes à changer, mais elles étaient rentrées. Une fois le vaisseau posé dans la salle d’embarquement, Chenoa poussa un profond soupir, les yeux exorbités, le souffle court. Elle était encore tétanisée par la mission de sauvetage et par les conditions de vols dégradées.

« Bordel… Quand je vais raconter ça à Scott, il va en péter de jalousie ce con !», et elle se marra un peu, tournant son visage innocent vers celui de sa camarade d’aventure, qui avait grave assurée malgré sa peur. Elle lui fit un clin d’oeil.

Esfir n’avait pu réparer le système occulteur, et elle avait stoppé ses tentatives dès que Chenoa avait parlé de la porte. Elle était restée debout, agrippée au rebord d’une des étagères à bagage de la navette, retenant son souffle pour ce sprint ultime. Plus la porte approchait, plus elle souriait... et ce sourire ne s’effaça pas lorsqu’ils passèrent l’horizon des événements, il s’élargit même lorsque Chenoa se tourna vers elle. Elles avaient réussi l’impensable, deux petites fournies dans les entrailles d’un colosse visqueux.

Les occupants du jumper, villageois et autres inconnus vinrent vers les deux femmes, les touchant respectivement pour les remercier de leur sauvetage.

Esfir y prêtait à peine attention, les yeux rivé sur sa coéquipière. Elle était passée de l’excitation d’une adolescente, à la panique qui vous paralyse en quelques secondes jusqu’à découvrir qu’elle était capable de plus, elle était capable d’héroïsme et... bon dieu que c'était bon!

Mais elle savait aussi que sans Chenoa pour la guider, jamais elle n’aurai passé le stade de la peur. Elle fixa un regard plein de reconnaissance sur l’amérindienne et lui adressa dans un souffle qu’elle seule entendrait.

Merci, Merci au Coyote.

END 25.03.2020



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