Face à Face

La porte s’ouvrait sur les silhouettes de l’équipe de Sheppard. Ils s’étaient rendus sur une planète alliée, pour récupérer un artefact et surtout sécuriser la zone qui était soumise à une menace assez forte des Geniis. Cela commençait à devenir un peu pénible, plusieurs planètes étaient attaquées… en fait plusieurs équipes subissaient des représailles ou des pièges des Geniis et cela devenait inquiétant. Mais, le problème étant qu’ils n’arrivaient pas à attraper vivant les ennemis… pour les interroger, mais si Koyla était derrière tout ça, l’homme avait repris du service pour la nouvelle année et sa résolution était de faire chier les Atlantes.

John indiquait à un membre de son équipe de faire un tour à l’infirmerie et ils s’éloignèrent de la porte pour que les deux jumpers puissent passer avec leurs lots de blessés. Mais, cette fois, il n’avait pas grand monde, sur une équipe de vingt personnes, seulement cinq soldats avait été sévèrement blessé durant l’affrontement. Et ils s’en remettraient sans aucun problème. Dans cette équipe il avait la totalité de l’escouade « Charlie » formé par Calahan. Mais comme le désirait John, un soldat avait été écarté : Eversman. En effet, il avait donné comme consigne au nouveau superviseur des équipes : de virer le ranger de toutes les missions, où lui partait. Et cette consigne était respecté à la lettre. Peu de personne était au courant de ce choix et il serait étonnant qu’on devine que le colonel, ait donné cet ordre. Et puis, quand bien même qu’on le sache, cela ne l’importait plus/pas. Voilà plus de sept mois qu’il n’avait pas croisé Matt autrement que de très loin ou d’échange professionnel sans saveur et il s’en portait que mieux.

Le colonel, fit bien entendu son tour à l'infirmerie puis se rendit dans ses quartiers, dans le but de se débarrasser de sa saleté via une bonne douche, en plus d’enfiler un uniforme propre. Il était midi et il profita de sa pause et d'être rentré plus tôt, pour venir frapper à la porte du cabinet de sa compagne Natasha, tout en lui proposant de manger ensemble. Après un repas doux et agréable, John retourna à la zone administrative pour passer voir Hoffman, il devait lui filer l'artefact sans oublier de lui parler de ses suspicions envers les Geniis. Mais le RDA n'était pas présent, il avait un mot laissé à son encontre sur le bureau de la secrétaire disant, qu'il avait dû partir en urgence sur le continent. Les Athosiens avaient décidé de rentrer une nouvelle fois en conflits avec les Natus ? John n’en savait rien, il laissa donc l'objet à la jolie blondinette qui servait d'assistante aux CODIR. Puis, voyant qu'il ne pouvait pas perdre plus de temps sur sa paperasse du jour (à son plus malheur), il traîna des pieds jusqu'à son bureau tropical. Marie avait encore ajouté des plantes de grandes tailles. Et heureusement que Natasha avait récupéré le furet qu'avait laissé Stones, sinon John aurait retrouvé des pots et de la terre éparpillée de partout. Cette sale bête qui sent mauvais et qui fait que des bêtises… ah vraiment… pourtant il aime les animaux, mais un furet de l'espace mal dressé donne toujours de grande catastrophe… et en plus elle avait nommé le furet « John » …. Enfin ça s'était à cause de Nelly, John tout court était mieux que “John dodu” … Bref.

Il s’attella donc à la lecture de certain rapport (et à la rédaction du siens) en plus de faire ce qu’il détestait le plus : de l’administratif.

Pando

John était plongé dans la rédaction de son rapport, il avait mis des lunettes de repos, élément indissociable avec l’âge qui le guettait et surtout l’ophtalmo de la cité qui voulait épargner la vision de tout le monde. Il devait avoir des actions chez un lunettier pour en prescrire autant. En tout cas, John avait un modèle simple et élégant, il ne les portait que lorsqu’il bossait sur son ordinateur. Il était déjà bien, qu’il ne les oublient pas. Le bruit à sa porte, lui fit relever son regard de son écran … au début un sourire aux lèvres pour accueillir un brave soldat qui demandait son aide ou autre chose, ce beau rictus agréable, disparue aussi vite qu’il était apparu quand il reconnut Eversman. John ne remerauqa pas qu’il était impeccable et qu’il avait retrouvé l’usage de fer à repasser, ce genre de chose lui passait au dessus de la tête. Sauf, quand l’uniforme était véritablement bien froissé et dégueulasse comme un champ de boue.

Qu’est-ce qu’il fout là lui ? John n’était pas content de le voir et il ne comptait pas rester plus longtemps à le contempler au bord de sa porte. Voulait-il lui parler de la mission, ou l’escouade Charlie était partie sans son petit derrière de honte militaire ? Si c’était le cas, John lui fermerait la porte au nez, il avait autre chose à gérer qu’un caprice d’enfant. Et gérer le “gamin” tout simplement, le grand et sage vieux “loup de l’espace” : Caldwell avait décidé de le prendre. Qu’il aille donc, sur les genoux de “Papi WelWel”... “l’endive Sheppard”, n’avait plus de place dans sa salade. Oui, il était acide… très même. Alors, c’est sans aucune once de bienveillance et d’une voix affreusement neutre et froide qui lui répondit :

« 1ere classe, pour vos questions, vous avez un référent. Le canal du Pôle com, est le 0-2-88-9. » Puis, il baissa son regard sur son écran.

Pando

John pensait peut-être que trop naïvement que cela suffirait à lui dire de prendre congés autre part. C’est bien son problème ça… d’être naïf ou un peu trop bon, comme dirait certain. Le « monsieur », lui fit grincer les dents, de la bouche d’Eversman cela était presque ironique, lui qui avait oublié pas mal d’élément depuis qu’il créchait ici. Calahan ne l’avait pas découragé, mais généralement, on ne retire pas un parasite si facilement, il s’accroche et Matt avait la même ténacité que ces créatures et cela était une qualité, faute d’une comparaison flatteuse. Enfin bon, il avait survécu au grand sadique… et John ne l’aurait jamais cru capable de faire ça. Enfin, pas avant.

Il ne leva pas la tête de son écran, finissant de rédiger une phrase de son rapport. Il prit même le temps de la relire, avant de soupirer et de tourner la tête vers l’homme qui désirait parler. parler de quoi ? Bonne question et même si John avait un très faible espoir du sujet, il ne voulait pas espérer avec lui, plus avec lui.

« Le sujet ? Et j'aviserai si je vous accorde du temps. » Il était mauvais, il le reconnaissait volontier, mais il avait du mal à rester 100% neutre. John, ne savait pas faire la comédie et l’hypocrisie n’était pas son fort.

Pando

Franchement, John n’aimerait pas être à la place de Matt et d’avoir pareil accueil d’un ancien ami. Mais bon, l’homme ne comptait pas prendre sur lui, plus que nécessaire. Il l’avait mauvaise au fond de lui et il avait plusieurs changements qui c’était opérés en lui, suite à son errance dans le monde orange. Mais ces changements étaient aussi dû a d’autres facteurs, une lassitude et un besoin de se retrouver et d’être enfin heureux sans se soucier des autres constamment. Être parfois, un peu égoïste et cela ne passait pas écarter ce qui le tirait vers le bas. Après tout, pour cette tête de Mule, il avait mis son poste en jeu et de manière récurrente. Et après son réveil, il avait quand même dû apporter des explications, sur le pourquoi du comment, il n’avait pas viré Eversman et Hamilton depuis longtemps. Il avait dû rendre des comptes et il avait été menacé de se faire sauter. Tout ça pour quoi au final ? Pour de l’ingratitude.

Son regard allait dévier, quand soudainement, le ranger décider d’ouvrir encore sa bouche et il était loin d’être en pleine confiance. Des excuses ? John resta impassible, mais intérieurement, il avait un rire jaune.

*** Des excuses ? Après 7 mois ? C’est le remords d’avoir oublié de ramener son cul ou de véritables sentiments ?***

L’homme le toisa de haut en bas, des excuses… pff voilà bien longtemps qu’il n’en attendait plus, à dire vrai il n’en voulait même pas de ses excuses. Bien entendu et malgré qu’il fût remonté et paranoïaque comme un mutant… John avait espéré voir Matt se radiner et se comporter, comme un « ami ». Mais, cet espoir avait fini par mourir comme avec la vérité et le deuil de cette amitié. John était bête, enfin il se trouvait bête d’avoir été si bon et d’avoir espéré un geste de son ami, puisque du soldat il n’avait plus rien à tirer à cet instant… le plus dur n’était pas qu’un homme ait autant abusé de sa confiance et du reste, mais que ça soit quelqu’un de si proche. Que ça soit un ami proche, un meilleur ami, sur qui il pouvait compter, qu’il aimait sincèrement. Voilà qui était le plus difficile au final. Ce n’était pas le soldat, mais l’homme qui avait le plus meurtrie le colonel. Où était l’homme qui avait campé et construit une tente en papier WC quand il avait été arrêté injustement ? Cet homme était encore là ?

Enfin bon, il prit quelques minutes de réflexion, au fond de lui, il se sentait tendue, et il était mal à l’aise. Il hésitait fortement entre lui fermer la porte au nez en l’envoyant chier, ou lui donner (encore) une chance. Ce dilemme lui était horrible, puisqu’il se battait intérieurement avec une part plus sombre qui voulait aucune pitié et une autre plus douce, désirant entendre le ranger, pas forcément pardonner, mais faire l’effort de l’écouter.

Le dilemme était si fort, que John venait à espérer de voir Hoffman passer dans le couloir, en rentrant de sa réunion et de lui offrir la possibilité de partir. Partir ? Non mais fuir au final. De fuir cette entrevue qu’il ne voulait pas. Mais, l’anglais n’était pas là, il n’était pas non plus en réunion, il était sur la terre ferme de Lantia. John décrocha ses lunettes de son nez, pour se frotter le haut de celui-ci entre les deux yeux. Puis déposa l’objet devant son clavier et attraper ce qui servait de téléphone sur la cité : une oreillette. Tout en regardant l’heure 15h15.
// Sophie, Ici John, Hoffman est revenu du continent ? //
// Non toujours pas colonel, il en a sûrement pour tout l’après-midi. //
// Erin ? //
// En réunion monsieur avec monsieur Woolsey. Ils finissent à 18h. Mais, je peux lui transmettre un message si c’est urgent //
// Non ça attendra demain, pour le rapport //
// D’accord, bonne journée Colonel //
Il enregistra son, rapport qui de toute façon, n’avancerait pas plus, s’il envoyait chier ou non Eversman. Pourquoi ? Puisque cela allait lui trotter dans la tête tout le reste de la journée, comme une mauvaise mélodie.

« Bon, vous êtes chanceux, je n’ai personne pour m’empêcher de vous écouter. » Il lui montra la chaise. Cela était un peu vache, mais pas totalement faux, il attendait qu’un membre du Codir soit disponible pour évoquer sa mission et les Geniis. S’ils avaient été libre, il aurait fait passer cette priorité-là bien avant de fades et faibles excuses. Mais, en ayant contacter Sophie, il s’assurait aussi de ne pas être dérangé si cela traînait. Ainsi, il montra la chaise devant son bureau au soldat, d’habitude il aurait proposé le petit salon sur la droite. Mais John ne comptait pas lui donner ce confort là ni même l’effort de se lever. Et dieu sait à quel point le colonel préféré être avachi que sur une chaise de bureau.

Pando

John l’observa comme s’il avait à faire en face de lui à un ennemi redoutable qui pouvait dégainer un couteau. Il était clairement sur la défensive et il prenait sur lui, pour ne pas être trop vache maintenant qu'il l’avait invité à ouvrir sa grande gueule. John espérait que ça soit plus constructif que d’habitude. En tout cas il se surprenant (et ne savait pas s’il devait ranger ça dans la catégorie bien mal ou « rien à foutre ») du comportement si martial de Matt. Il décida de le ranger dans le « bien », car c’est le comportement qu’on attend d’un soldat sans rang. Enfin bon, John était persuadé qu’au fond, qu’on ne change pas et que la mauvaise herbe continue de pousser même quand on lui arrache les tifs. Et quand Matt décidera de redevenir le soldat insupportable qu’il était devenu le vieux loup de l’espace serait surement à la retraite et n’aurait pas à manger les conséquences de son « exemple » puisque la véritable raison de pourquoi Matt n’avait pas prit la ligne retour simple… était pour faire un exemple dans les rangs. Comme quand on décapitait des braves gens pour les exposer sur les remparts. Voilà, Matt était une tête avec un pieux et cette comparaison filait des aigreurs à John qui avait trouvé particulièrement humiliant cette cérémonie de dégradation et tout le reste. Il avait assisté à cette fichue merde et c’était barré aussitôt sans rien dire de plus, il était en convalescence à ce moment-là et préparait ses futures vacances pour faire un break salvateur. Mais, il se souvenait parfaitement de la peine de la colère et de la pitié qu’il avait ressentie pour cet homme qui était jadis son ami. Et il aurait préféré le renvoyer tout bonnement. L’agonie n’est pas dans sa nature.

Enfin qu’importe, il voyait bien que la ranger attendait sa permission pour qu’il parle et c’est dans un soupir de dédain qu’il lui fit un geste de main accompagner d’un : « Je vous écoute…»

Pando

Ah ça, pour être un peu tard c’est carrément en retard même… John croisa ses mains entre elles, laissant ses coudes et ses bras sur le bureau en bois. Il avait retiré ses lunettes et il était fixe sans expression particulière sauf peut-être un air un peu blazer. Il se surprit à avoir une certaine satisfaction de voir Matt baissé le regard au fur et à mesure, pour une raison simple : cela voulait dire qu’il avait du remords et que ça ne sonnait pas faux. De toute manière tout le corps de l’homme « vibrait » de sensation et d’un mal être que John ressentait aussi au fond mais qu’il n’avait pas d’aussi marqué.

Et malgré les maigres paroles de Matt, John en était insatisfait, en réalité et il le savait que trop bien, il ne serait satisfait de rien tellement la blessure avait été grande. Et pour son vis-à-vis cela serait tout bonnement injuste. Son cœur se serra comme l’amertume dans sa gorge. Il avait une soudaine envie de se laisser à la colère de lui passer sa frustration, sa déception et tout ce qui lui passait par là, pour évacuer. Mais, il se contenue et une moue se dessina sur ses lèvres alors, qu’il s’adossa contre son fauteuil, laissant le silence s’installer.

« Il est quand même regardable qu’il ait fallu en arriver là, pour que tu t’en ai rendu compte ! » il était passé au tutoiement de manière inconsciente puisqu’il avait un fond très perceptible de colère vibrante et continue de l’homme.
« Tu n’as pas eu un comportement acceptable pour l’expédition et en tant que sergent maître. Que ça soit envers moi de manière pro ou intime mais aussi envers pleins d’autres personne. La conséquence de tes actes ne t’a pas seulement touché, mais à mit en branle le reste ! si ça tenait qu’à moi Eversman je t’aurais viré de l’armée et de cette expédition. Mais ton nouveau tuteur a voulu faire de toi un fichu exemple pour tout ceux qui t’aurait pris pour exemple. Par chance aucun autre soldat a été suffisamment idiot pour prendre ce chemin ! Et fort heureusement, sinon je n’aurais pas pu rester une minute de plus ici. » Il s’était emporter par la frustration et venait clairement de lui dire qu’il avait manqué de partir à sa place sur terre à cause de lui.

« Maintenant que tu as survécu à Calahan et que tu sembles être à nouveau bien “dresser” (il fit des guillemets avec ses doigts). Je te conseil, de continuer à ronger ton frein et d’être le plus docile possible. Caldwell ne prend pas beaucoup de risque d’ici quelques années, il ne serait plus actif, mais un paisible retraité comblé d’avoir réussi à mater le chien fou d’Atlantis. Et réfléchie bien à ce qu’il va arriver quand il partira à la retraite. Aucune officier ne voudra prendre la « responsabilité Eversman » sur le dos, si tu reviens le véritable Matt. Alors si tu n’as pas été suffisamment sage… » Oui il avait de l’aigreur et il était cinglant, il cherchait aussi à voir s’il allait s’énerver, surement… mais, il avait de la vérité là-dedans, John se demandait et questionnait sur le « après » Caldwell. Et il devait bien avouer (et cela le rendait malade) qu’il s’inquiétait pour l’avenir de « l’exemple ». Il fit un geste de main agacé, il n’avait pas pu s’empêcher de s’emballer. Il ne pouvait chasser sa nature bienveillante même en colère c’est dingue !

« Bref. Ne te la ramène plus ! Tu n’as plus personne pour te sauver le cul. » conclut’il pour lui-même, il ferma sa gueule car sinon, il allait se déchainer sur lui et il n’en avait nullement l’envie, même si… même si ça lui ferait du bien.

Pando

« Reçu mon colonel » cette simple phrase donnait des envies de meurtres à John. Il se la répétait ironiquement avec une voix d’enfant dans sa tête. Il avait l’impression de parler à un robot. Il avait la mauvaise impression, qu’il aurait pu lui lire la recette passionnante de comment faire des crêpes ou de comment planter un clou sans se taper le doigt que Matt aurait eu la même réaction.

Finalement, le soldat décida d’enrichir un peu plus sa réaction et John attendit la suite sans broncher, en toute franchise, il était étonné que Matt ne tente pas de se justifier ou même d’expliquer son ancien comportement, de chercher des raisons qui aurait fait passer la pilule. Non au lieu de ça, il lui disait qu’il avait eu le choix. Oh mais un choix illusoire… John lui lança un regard de dédain.

« Bah c’est bien… » dit-il sans conviction, il ne le félicitait pas de tenir à cette expédition et d’avoir choisi le fouet et l’autoflagellation au lieu de prendre le tapis roulant vers la terre… oh non, c’était le « bah c’est bien » du j’en ai rien à faire. « Je suis content de l’entendre tiens… » Il soupira, il commençait à perdre doucement patience.

« Bon. Concrètement, tu es venu faire quoi ? Me présenter tes excuses ? T’expliquer ? Te racheter ? Me proposer des crêpes pour le déjeuner de demain ? » Il fit un geste de moulin de sa main… oui il perdait clairement patience, le comportement effacé et de chien battue de Matt lui filait des frisons désagréable. On avait l’impression qu’il avait été lobotomisé. Non pas que le rebelle insolent et casse pied lui manquait, mais il avait un juste milieu. Il tapota de ses doigt le sol de son bureau. Enfin bon, John avait l’impression qu’il manquait quelque chose, que la petite flamme était en train de s’éteindre et ce n’est pas les excuses pitoyables d’avants qui allait régler un problème. Enfin CE problème entre eux. Avait-il au moins une solution ? Le colonel avait l’impression qu’il avait quelque chose d'inachevé et ça l’agaçait. De toute manière, il l’était déjà.

Pando

Avait-il une formulation qui le satisferait ? Il en doutait, il en venait à se dire que rien n’était suffisant… et cela était injuste. Il arrêta de tapoter des doigts sur son bureau, toisant longuement Matt avec sa moue désabusée… Il soupira, une fois puis deux fois, puis se leva sans prévenir, pour marcher vers l’une des armoires où il rangeait tous ses dossiers. Il l’ouvrit dans un mouvement sec, tout en semblant trouvé un intérêt supérieur à ce qu’elle pouvait contenir.

« retrouver un ami »… ouai bah ce n’est pas gagné… et pourtant il vient s’excuser, même si cela n’a aucune valeur ou même saveur… qu’est-ce que tu t’étais imaginé John ? Qu’il aurait quelque chose de plus lumineux ? De plus savoureux à l’entendre dire « excuse-moi » … non, tu t’étais imaginé le voir autrement, là tu cherches quelque chose qu’il n’a plus. Quelque chose d’authentique et non, celle de la culpabilité.

Quoiqu’il face à cet instant, ça ne serait que de la merde à ces yeux et cela le débectait au plus haut point. Le temps n’avait rien amélioré, cela avait creusé un immense fossé dans son cœur.

« le temps qu’il faudra » le temps tu l’as eu et il s’étiole de jour en jour…et puis à « ses » yeux, j’ai l’impression qu’on parle de moi comme si j’étais ailleurs alors que je suis en face de lui.

« Le temps tu l’as eu et tu l’as passé à attendre. Je ne crois pas que la patience soit ta vertu, ni même si j’ai l’envie de te redonner une énième chance… mais dans tous les cas, il est temps que tu bouges ton cul. »

Il finit par trouver ce qu’il cherchait, une boite rectangulaire d'à peine trente centimètre sur vingt. C’était un paquet cadeau unis jaune moutarde avec écrit dessus « plaisir d’offrir » comme le faisait les nombreuses boutiques. Et ce papier, ce jaune était reconnaissable entre mille celui des Lego. Il regagna son bureau.

« Tiens, Joyeux anniversaire. » dit-il sèchement en lui lançant le paquet cadeau, contenant des lego Architecture miniature qui formait l’étoile noire l’empire. John, l’avait acheté en avance, comme c’était une édition limitée et l’avait conservé … mais mai était arrivé la guerre et l’US Athéna lui avait donner sa commande faite, passé de nombreux mois en avance, en Décembre… John avait hésité à le bazarder mais au final, il l’avait gardé ce disant qu’il pourrait toujours le filer à Eversman un jour. Comme cela lui appartenait.

Pando

John avait regagné sa chaise, il s'était assis avec une souplesse qu’il n’aurait pas doutée, comme quoi faire quelques cours de Yoga pour diminuer son stresse avait été efficace, enfin c’est l’impression qu’il en avait. Un constat très bête, puisqu’il devait être le seul à remarquer ce fait. Enfin bon, il ne comptait pas réinvestir le cours de cette pratique, puisqu’il c’était ennuyer mais surtout ça manquait de dynamisme pour lui, il avait fait ça pour tester et dérouler certains muscles rigides. Et puis, il avait perdu un pari avec Erin. Et c’est bien pour ça au final, qui avait fait ces cours avec elle… le coup des muscles c’est pour se convaincre lui-même.

Matt n’était pas bien, suite à ce cadeau, qu’en effet il ne méritait pas. Mais fallait-il toujours mériter un présent ? Non quand on naît à ce jour ci, mérite ou non, il est en droit de l’avoir.
« En effet. Mais on n’a pas un cadeau d’anniversaire parce qu’on les mérite, sinon, plusieurs anniversaire aurait sautés chez bon nombre de personne. » Dit-il avant de soupirer. « Il a été acheté bien avant que tout cela arrive. C’est un cadeau de l’ancien John pour l’ancien Matt, quand il croyait encore que ce dernier était son ami. Alors prend le. C’est peut-être la seule chose qui restera entre nous. »

Pando

Bon finalement le soldat daigna ouvrir le cadeau… John le regarda un peu dans le vide, comme si son esprit était ailleurs et c’était le cas. Il était en pleine réflexion essayant de canaliser sa fureur intérieure qui ne demandait qu’à engueuler encore et encore Matt pour se soulager. Mais, cela ne servirait à rien, il le savait que trop bien. Le petit » wahou » de Matt le ramena à la réalité et il esquissa un sourire sincère et involontaire suite à ça.
« De rien. »

Il eut un long silence, John attendait patiemment, il ne savait pas quoi, mais il n’avait rien à dire de plus. Enfin si, mais rien de ce qu’il avait envie de dire ne serait constructif. Finalement, il parla de nouveau et comme toujours, il finissait par s’inquiéter pour ses hommes, même ceux qui l’avait le plus déçu.

« Tu arrives à te faire à ta nouvelle condition ? » a ça place il ne sait comment il aurait réagit, surement une dépression… Il ne pouvait pas se mettre à sa place, puisque lui-même ignorait à quel point cela pouvait être difficile. Il était un paria, un traître et devait renoncer à tous ses acquis pour revenir en force… et le jugement devait être le pire dans tout cela, cela devait l’empêcher d’avancer et de montrer qu’il avait changé. Si changement il y a eut.

Pando

Cela était peut-être la seule chose positive : être encore sur Atlantis. John aurait pu continuer la conversation, chercher plus loin, pour savoir comment était le soldat en face de lui. Mais il le savait, il devait lutter contre les jugements et les regards loin d’être appréciateur sur lui. Il devait tout refaire à zéro avec un sacré malus en prime. Cela était dommage, cela n’aurait jamais dû arriver mais ça s’est produit et en pleine guerre pour couronner le tout.
« Si tes efforts persistent et sont pérennes, j’autoriserais ta venue dans mes équipes d’explorations. » dit-il pour lui laisser une nouvelle chance. Il était ainsi, John l’endive était trop bonne. Il venait de lui dire de partir avec lui en mission. ce qu n’avait pas été le cas depuis très très longtemps.
Et pour cause… John avait donné l’ordre de ne plus l’avoir dans ses pattes.

Pando