Sam-Sam la baleine ! [Mikkel Hansen]

Chronologie 10 mai 2018


Le retour des beaux jours était un vrai régal. En tant que sudiste française, Natasha avait gardé un gout prononcé pour le soleil et ses humeurs étaient très influencées par la météo. Pour son jour de repos, elle avait d’abord été tentée par l’idée d’aller bronzer sur les plages du continent pour faire une cure de vitamine D mais elle avait été retenue par un imprévu et la navette était partie sans elle. Que cela ne tienne ! Elle avait plus d’un tour dans son sac. John Sheppard lui avait autrefois montré les digues de nuit et en plein hiver et ce lieu était désormais chargé de souvenirs. Il s’en était passé des choses ce soir-là ! L’endroit était au plus près de l’océan et exposé aux rayons du soleil, ça ne valait certes pas la plage mais c’était toujours ça !

Elle attrapa un sac, y fourra quelques affaires dont une serviette de plage pour éviter de se bruler le dos si le sol était chaud, enfila son maillot, un short et un t-shirt et prit la direction des digues. Les lieux étaient plutôt calmes, ce qui ne gâchait rien, au contraire. La belle marcha un moment et aperçut tout à coup une ombre gigantesque au fond de l’eau. Elle se pencha, intriguée et suivi l’ombre des yeux en la regardant s’éloigner. Était-ce l’une de ces « baleines » qui peuplaient cette partie de l’océan de Lantia ? Curieuse, Natasha se laissa tomber sur la passerelle flottante pour être au plus près de l’eau. C’était peut-être une folie de sa part mais la curiosité scientifique était la plus forte, ce n’était pas tous jours que l’on assistait à un tel spectacle !
Déposant son sac un peu plus loin, elle se rapprocha de l’eau et tenta d’en sonder les profondeurs. Quelques minutes s’écoulèrent avant que l’objet de ses recherches ne réapparaisse. Ce n’était une ombre cette fois mais une silhouette !

-Incroyable… murmura Natasha qui regrettait de ne pas avoir pris d’appareil photo.

Quand elle raconterait ça à Skyler !

Des yeux, elle chercha autour d’elle la présence de potentielles autres personnes, curieuse de voir si elles avaient aperçu l’animal aussi. Un homme se tenait un peu plus loin, elle l’interpella.

-Hey ! Vous avez vu ça ? S’exclama-t-elle en souriant et en montrant l’eau.

Depuis mon arrivé sur Atlantis, je trainais très souvent sur les digues. Je les squattais même, bien au-delà de mes obligations. J’y perdais du temps plus que nécessaire à y faire l’inventaire du matériel de plongée et à le ranger. J’en découvrais aussi. Je découvrais ce que proposait cette nouvelle base en termes de matériel. J’avais par ailleurs commencé à explorer le dessous de la Cité. Il me faudrait du temps pour tout faire compte tenu de sa superficie mais ça avançait pas trop mal.

Sous l’eau, j’avais placé des repères pour délimiter le périmètre que j’avais déjà exploré sous la Cité. Je me disais que ça pouvait être bien de me familiariser avec son revers pour mieux y faire des opérations d’entretiens voire de réparation si jamais ça devait arriver. J’avais collé des autocollants jaunes fluorescents comme marques sous la carcasse de la Cité et à même son métal que je sentais bien vigoureux.

La forme en étoile de la Cité me plaisait bien. Il ne fallait pas plus que ça de réserve d’oxygène pour atteindre le dessous de son centre. Chaque branche et son cœur étaient accessibles de manière identique en termes de timing et de ressources d’oxygène à partir de la surface de n’emporte qu’elle entre-branche. Plutôt pratique. J’aimais cette structure. Le cœur m’avait été accessible assez rapidement. J'ignorais si c’était des marins qui avaient conçu cette Cité, mais, en tout cas, je trouvais qu'elle était plutôt bien configurée pour plonger. Cette même forme en étoile était tout aussi perturbante sous l’eau, car, chaque branche, parfaitement identique, se confondait les une des autres. Je n’y allais jamais sans une boussole de plongée histoire de ne pas perdre du temps à m'orienter.

Je ne connaissais pas la faune là-dessous. Il m’est déjà arrivé de plonger ou de surfer dans des eaux à requins sur Terre. On m’a appris à les gérer. Mais il y a peut-être plus difficile à gérer dans les eaux de cette planète, ou, du moins, des créatures qui se comportent différemment et qu'il faut apprendre à connaître. Je n'avais croisé jusqu'ici que des poissons similaires à la Terre. J’avais vite repéré qu’il faudrait peut-être faire un peu de ménage sous la Cité. Comme sur toute plateforme maritime, la mousse s’y accrochait et des organismes marins aussi. Je restais observateur de toutes faiblesses à des intrusions par voies maritimes : nettoyer un peu pourrait aider à s’assurer que tout allait bien de ce côté là. Mais bon, à première vue : R.A.S.

Sur la passerelle, pieds nus, le pantalon militaire retroussé jusqu’au-dessus des genoux et en t-shirt noir, je finissais de ranger mon matériel de plongée. J’avais fini ma plongée pour aujourd’hui. Ce n’était pas très sérieux et rigoureux de ma part que de ranger ça pieds nus. Certains trucs sont lourds et pourraient faire très mal sur un pied nu mais j’avais eu la flemme de remettre mes rangers.

Une fois le rangement terminé, je sors un stylo, enclenche la mine par son poussoir du dessus et sors mon carnet de plongée. Je regarde ma montre. J’indique mes horaires de plongée, remplis tous les détails tels que les conditions de plongée, et note mes observations du jour. J’ajoute des précisions sur ma consommation d’oxygène comme je le fais à chaque fois en consultant le baromètre de ma bouteille de plongée. Ça, c’est un peu plus perso comme info. Je suis soucieux d’améliorer mes performances sous l’eau et à optimiser toujours plus ma consommation d’oxygène.

Je tapote mon carnet avec le bout du stylo. On raconte que les plongeurs, surtout les plus assidus, sont tous tentés par rester au fond, désireux de rester dans la plénitude du fond marin, fou de penser qu’ils ont soudain la respiration aquatique, illuminé de se croire appartenir au monde marin alors que ce sont des êtres terrestres. J’ai plusieurs fois rêvé que je perdais mes affaires en plein milieu de l’océan et qu’elles tombaient dans les fonds marins : des clefs d’appart, un téléphone… toutes ces affaires qui appartenaient au monde terrestre et à ma vie terrestre. Jamais, dans ces rêves, je ne parvenais à récupérer mes affaires. Je ne cherchais même pas à le faire. Spectateur, je les voyais simplement tomber au fond de l’océan. Lorsque je me réveillais, je ne savais pas vraiment comment je me sentais. Je ne pouvais dire si c’était un rêve ou un cauchemar, un désir ou une peur. J'y repense, car, j’ai refait ce rêve, alors que je ne l’avais pas fait depuis un bail.

- Hey ! Vous avez vu ça ?

On m’interpelle soudain.
Au début, je m’interroge un peu : il n’y a pas grand monde par ici habituellement, enfin, pas sur les passerelles flottantes. Les digues sont davantage fréquentées.

Lorsque je regarde vers à la direction où on m’interpelle, j’aperçois une jeune femme en short. A sa tenue, je sens que j’aurai pu la croiser sur une plage. Elle désignait l’eau. Je pose mon carnet sur une caisse de plongée et m’approche vers elle et vers l’étendue d’eau qu'elle montrait. Je la regarde puis regarde l’eau.

« Non. Vu quoi ? »

Calme et abrupte, je lui demande.

Je scrute l’étendue d’eau, et, je vois, quelques instants après, peu à peu une silhouette se montrer. Elle apparait comme une ombre gigantesque sous la surface de l’eau et prenait comme de l’ampleur. Elle glisse, sauf que, la veinarde, elle glisse sous l’eau et non pas sur l’eau. Timide, elle reste encore dans l’eau, mais, peu à peu, la peau de l’animal marin semble se dévoiler un peu et se laisser voir. L'animal avait l'air bien massif. Et puis, tout d'un coup, un geyser d’eau s’en expulse à en confirmer qu’il pourrait s'agir d’une baleine.

Je souris, comme pas deux, et souris alors à la jeune femme.

« Je reviens ».

Je préviens la jeune demoiselle.
Je retourne à mes affaires et en reviens vers la jeune femme avec des jumelles.

« Tenez » Je lui tends les jumelles. Les dames d'abord !

Apparemment, l’homme qu’elle venait d’interpeller n’avait rien remarqué. Du moins, pas jusqu’à ce qu’un grand jet d’eau n’égerme brusquement des fonds marins. Natasha poussa un « wow », surpris et fit un pas en arrière mais le sourire sur son visage exprimait du ravissement. C’était la première fois qu’elle approchait un tel animal, n’ayant jamais eu l’occasion de faire de la plongée ou d’aller sur le large à leur contact. Son voisin paraissait tout aussi excité qu’elle, de vrais gamins ! Mais après tout, ils étaient dans un autre monde et il fallait bien s’émerveiller des belles choses, il y en avait tellement sur toutes les planètes qu’ils exploraient ! Dommage qu’il y en ait de tout autant dangereuses et mortelles.
L’homme s’éclipsa tout à coup et Natasha se dit qu’il courrait peut-être prévenir un ami ou chercher un appareil photo. Mais c’est avec une paire de jumelles qu’il revint et elle s’étonna qu’il les lui tende. Un vrai gentleman !

-Merci, répondit-elle en se saisissant de l’objet et en le portant à ses yeux.

Mais elle ne parvint pas à trouver la baleine, les jumelles zoomaient trop fort et il lui était difficile de se repérer. Ne voulant pas s’accaparer ce qui ne lui appartenait pas trop longtemps car elle se doutait que son voisin avait très envie de s’en servir aussi, elle les lui rendit.

-On ne s’est jamais rencontré si ? Ça aurait été étonnant, elle oubliait rarement les visages de ceux avec qui elle avait discuté. Je suis Natasha Avalon… kiné et ostéopathe, ajouta-t-elle pour se situer dans les nombreux corps de métiers qui se trouvaient sur la cité.

La jeune femme reporta son attention sur l’animal. La créature marine semblait s’être éloignée un peu, sa silhouette se distinguant parfois à travers l’étendue d’eau. Il lui semblait avoir lu quelque chose à propos de ces animaux, sous réserve qu’il s’agisse bien d’eux : les anciens avaient tenté de leur apprendre leur langage et les « baleines » entretenaient un lien très particulier avec la cité depuis ce moment. Si elle avait été un peu plus courageuse elle se serait bien jetée à l’eau. Le froid ne la dérangeait pas mais elle n’était pas assez farouche pour tenter d’approcher une créature de cette taille, ne pouvant prévoir sa réaction. D’autant qu’elle n’avait aucune notion de plongée. En tout cas, le spectacle valait son pesant d’or.

Mikkel partagea avec elle d'un bon sourire et avec joie ce moment de surprise du jet d'eau de la baleine !

Il récupéra les jumelles qu'elle lui rendit. Il eut un léger air de suspicion et un léger regard correspondant avec un petit sourire bienveillant. Il l’avait observé utiliser les jumelles. Il la soupçonnait, toutefois avec grande bienveillance, de ne pas avoir réussi à voir la baleine à travers la paire de longues-vues. Mikkel ne se souvenait pas en effet l'avoir déjà rencontré. Il avait rencontré peu de monde. Il s'en serait souvenu.

- Ostéo ?

Dit-il abrupte, comme il l’était toujours, mais avec respect.

Mikkel avait beaucoup de respect pour le corps médical. En vérité, il avait du respect pour pas mal de corps : les tireurs d’élite, le corps soignant, … Peut-être parce que ces corps lui avaient sauvé la mise plus d'une fois par le passé mais pas seulement. C’était des corps de métiers de précision. C’était surtout ça qui faisait que Mikkel entretenait du respect. Pas forcément parce qu’il ne pourrait jamais faire ça, même s’il ne pourrait jamais faire ça tant on lui avait appris surtout à se tapir dans l’ombre et à faire sauter des trucs, mais juste parce il respectait beaucoup le travail de précision. Lui-même dessinateur, mais sans formation, il trouvait déjà difficile d'être précis avec un crayon et louait la gomme. Il avait d’ailleurs commencé à s'essayer à dresser des plans d'Atlantis en vue sous-marine : ses branches, un vrai casse-tête !

– Première classe Mikkel Hansen.

Il lui répondit en échange de son nom. Trop habitué par la discipline à donner son grade lors de sa présentation, il le donna sans réfléchir et avec spontanéité sur un ton quasi militaire.

- Je suis nageur de combat.

Il désigna son matériel de plongée non loin d’eux en le regardant avant de revenir à elle du regard. Toujours, assez abrupte et brut de décoffrage le norvégien, mais serein et au final doux.

Le matériel en cours de rangement et les cheveux humides du nageur témoignaient qu’il sortait de plongée. Il manqua en tous cas de le préciser. Il posa de nouveau un regard plissé sur la baleine ayant repiqué dans l’océan. Le sel de la mer rendait la peau favorable à l’attraction des rayons du soleil et à un bronzage plus intense qu’à la normale donnant des traits de visage de marin. Bon nombre de plongeurs avaient les pattes d’oie un peu plus creusées. Mikkel ne faisait pas exception à la règle. Il avait là aussi les attitudes d’un homme de la mer à guetter l’horizon d’un cap. Le caractère taciturne n’était que la cerise du gâteau d’un marin en prime peu bavard mais pourtant pas forcément asocial. Juste s’exprimant peu. Il tourna la roulette de la jumelle pour les régler. Il utilisa les jumelles pour tenter de retrouver la trace de la baleine. Elle filait au loin mais elle était encore dans les parages. Il zooma un peu sur elle. Il eut un petit sourire de gamin enjoué. Il délaissa la vue et retira les jumelles de ses yeux.

- Ça vous dit une plongée pour la rejoindre ?

Il proposa à Natasha en évoquant la baleine. Mikkel avait déjà plongé avec de nombreux animaux marins. Pour lui c’était comme proposer une promenade en forêt pour retrouver et suivre un écureuil sautant d’arbre en arbre. Enfin en quelque sorte.

(Hrp :Toutes mes excuses pour le retard, j’ai eu un coup de rush pour préparer ma soutenance de mémoire. Ca va mieux maintenant !)
 

Natasha lui sourit en comprenant que son métier interpellait son interlocuteur. Il lui semblait entendre un certain respect dans la manière dont il prononçait le nom de sa spécialité et c’était agréable. Il se présenta rapidement et avec toute la sobriété dont savaient faire preuve les soldats. C’était donc un militaire, mais pas n’importe lequel, un « nageur de combat ». Natasha eut un léger froncement de sourcil, se demandant en quoi consistait la « nage de combat ». Elle s’imagina son voisin sous l’eau avec un couteau de poche près à se battre et repoussa cette vision qui lui semblait totalement ridicule. Peut-être qu’il s’agissait d’hommes et de femmes entrainés pour nager sur de longues distances et accoster discrètement les plages ? Autant demander à l’intéressé, il saurait lui répondre.

-En quoi consiste la nage de combat ?

Sa curiosité n’était pas feinte. Ce qui était bien avec Atlantis c’était qu’elle ne cessait jamais d’apprendre. Le matériel de plongée était entreposé un peu plus loin mais elle n’aurait su identifier les différents appareils, elle ne connaissait pas grand-chose à ce domaine.
Le plongeur régla ses jumelles et chercha l’animal. Natasha reporta son attention sur l’eau pour en faire de même, ce n’était pas tous les jours qu’on approchait une telle créature et elle éprouvait de la satisfaction.

- Ça vous dit une plongée pour la rejoindre ?

La rouquine lança un regard étonné à Mikkel, se demandant s’il avait lu dans ses pensées. Si elle s’était abstenue de se jeter à l’eau, son voisin semblait prêt à le faire.

-Je n’ai jamais fait de plongée… mais si vous vous sentez de m’initier je ne dis pas non.

Pourquoi pas après tout ? S’il proposait d’y aller c’est qu’il ne devait pas y avoir de risque vis-à-vis de l’animal. Après tout, un plongeur professionnel devait forcément avoir étudié la faune aquatique locale. Par ailleurs, la perspective d’expérimenter quelque chose de nouveau l’excitait plus qu’elle ne voulait bien l’admettre.

-Ça a l’air amusant, ajouta-t-elle avec un sourire un brin gêné.

En espérant que son manque d’expérience ne soit pas un frein pour le soldat. Elle serait un peu déçue si c’était le cas mais elle n’allait pas lui en vouloir, après tous les conditions n’étaient peut-être pas idéales pour un baptême de plongée.

Natasha lui demanda en quoi consistait la nage de combat. Mikkel n’était pas toujours très doué dans les explications voire pas du tout mais il tenta le coup de lui répondre au mieux de tout ce qu’il avait pu faire jusqu’ici dans la marine au service de son pays la Norvège.

- Eh bien on est entrainé pour des missions maritimes ou amphibies – en départ de mer. Voulut-il préciser sur la désignation « amphibie ». Ça consiste à aborder une côte ou un bateau, à saboter des bateaux, à faire de la reconnaissance des côtes ou de l’exploration de fonds marins. Je faisais partie de la marine norvégienne. On restait sur des frégates. Sur Atlantis j’peux faire tout ça aussi et là j’explorais les dessous de la Cité.

Le norvégien lui avait d’ailleurs proposé une plongée improvisée. Il serait dommage de passer à côté d’une plongée avec une baleine ! Elle lui confia qu’elle n’avait jamais fait de plongée jusqu’ici mais qu’elle était partante s’il était prêt à l’initier. Mikkel acquiesça de la tête de manière norvégienne – un peu viking alors.

Le gaillard avait déjà été sollicité sous les ordres de son ancien Caporal pour former de jeunes recrues sur son ancienne frégate. Son officier de l'époque l’avait jugé semblerait-il assez pédagogue pour gérer un monitorat et pourtant pas sûr qu’il soit aussi bon qu’un moniteur de club mais bon s’il formait des militaires à ça c’était que ça le faisait bien. Il s’y était déjà essayé à l'exercice auparavant avec des civils en Amérique Latine lorsqu’il partit avec un pote sur un coup de tête après avoir échoué son premier examen d’entrée chez les nageurs de combat et avant de les rejoindre après un second examen d'entrée.
En vérité, si son ancien Caporal l’avait surtout sollicité plus d’une fois sur leur frégate, c'était parce que Mikkel était le « moins militaire » de la bande. Mikkel n’aimait pas donner d’ordres et évitait autant que possible d'en donner s'il le pouvait. C’était même assez dépitant à observer pour un militaire. Bien que, pour sûr, il savait donner de fortes directives et se montrer ferme sur certains trucs et surtout les règles de sécurité. C'était que le norvégien ne souhaitait à long terme que l’autonomie de ceux qu’il initiait – que ces derniers puissent plonger avec d’autres plongeurs avec confiance en leurs capacités. Ça paraissait alors à Mikkel contre-productif de mener un monitorat « trop militaire ». Quant à son ancien Caporal, il ne s’opposait pas à cette opinion d’autonomie du soldat, car lui-même fervent défenseur même vis-à-vis de ses propres supérieurs de l’idée qu’il pourrait y avoir une différence entre les militaires de terrain et les militaires d’instruction. C'était en tout cas ce que l’ancien officier de Mikkel pensait.

Mikkel répondit d'un brin de sourire confiant et enthousiaste au sourire gêné de Natasha.

- Par ici.

Dit-il un peu abrupte mais avenant en se rendant vers les affaires de plongée et en montrant le chemin. Il aurait bien fallu faire son baptême en piscine mais Mikkel se voulait rassurant. Il veillerait à ce qu’ils n'aillent pas à plus de 3 mètres de profondeur comme on le préconisait pour les baptêmes de plongée. La météo quant à elle s’avérait bonne pour de la plonge et ne paraissait pas tourner en leur défaveur.

- Pas de soucis médicaux particuliers ? Oreilles ? Cœur ? Un traitement quelconque ?
Checka-t-il à lui demander tout de même. Je vous montre un peu le matos alors ? Vous reconnaissez certains trucs ou pas du tout ? Vous savez utiliser palmes, masque et tuba ?

Devant eux tout un tas de matos de plongée : combinaisons, masques, palmes, tubas, gilets stab avec bouteilles et son détendeur, ceinture de plombs, ardoises de plongée, …

Mikkel se dirigea vers les bouteilles et tapota le gilet stab qui y était sanglé.
Il prit ensuite le détenteur dans une main et le montra à Natasha.

- Ça, c’est peut-être nouveau pour vous ? Le détendeur. Désigna-t-il en le prenant avec son embout semblable à peu de choses près au tuba. Il sert à détendre l’air à la pression ambiante. Mikkel désigna ensuite la bouteille en la tapotant un peu. La bouteille. Elle est lourde mais légère dans l’eau. Elle contient un mélange de gaz similaire à l’air qu’on respire. Robinet. Désigna-t-il le robinet de la bouteille en tapotant dessus.Manomètre/baromètre et profondimètre. Prit-il en main les indicateurs de mesure pour les montrer à Natasha. Des instruments de mesure pour mesurer la pression et les barres pour calculer ses réserves d'airs et la profondeur mais ça vous n’aurez pas à vous en préoccuper, ça c'est moi qui gère pour vous. J’précise quand même qu’on ne descendra pas à plus de 3 mètres de profondeur. On peut lire ici la profondeur. Montra-t-il sur le profondimètre à aiguilles semblable de son écran à une grosse montre, mais qui, au lieu d’indiquer les heures, indiquaient les profondeurs. Des questions sur le matos ?

Natasha Avalon

Son interlocuteur était donc d’origine norvégienne et sa spécialité était assez impressionnante. Il lui était difficile d’imaginer un humain qui pouvait se mouvoir aussi aisément sous l’eau que sur terre mais l’expression « comme un poisson dans l’eau » convenait plutôt bien à ce corps militaire.

- Il y a des choses intéressantes sous la cité ?

Il ne lui était jamais venu à l’esprit que les premiers atlantes puissent avoir dissimuler des secrets dans la partie immergée, mais après tout la ville était un vaisseau il était donc tout à fait probable qu’il y ait des espaces intéressants et utiles dans ces espaces cachés.

Elle lui expliqua juste après qu’elle n’avait jamais fait de plongée et Mikkel se contenta d’acquiescer. Natasha se demanda un instant comment elle devait interpréter ce geste ambigu jusqu’à ce que le sourire de son voisin et son invitation ne laisse plus place au doute.

Un nouveau sourire s’épanouit sur les lèvres de la rouquine, plus franc et surtout joyeux. Natasha se sentait excitée comme une gamine. C’était con, mais ce genre de petite expérience imprévisible suffisait à illuminer sa journée.

- Nop, je suis en bonne santé, répondit-elle à sa question. Elle acquiesça, oui elle voulait qu’il lui montre le matériel. Non je n’y connais rien. Ah si, ça je sais utiliser, dit-elle en voyant le masque, les palmes et le tuba.

Elle avait eu l’occasion de pas mal s’en servir dans sa jeunesse à la rivière et à la mer. Elle avait toujours adoré l’eau et n’était jamais la dernière pour piquer une tête, y compris la nuit.

- Détenteur, bouteille, robinet… ok. Je vais essayer de me souvenir de tout ça. On a de l’air pour combien de temps ? Il y a des gestes à connaitre pour communiquer sous l’eau ?

Après un échange constructif, les deux atlantes se jetèrent littéralement à l’eau et Natasha reçut son tout premier baptême de plongé. Elle y découvrit une faune et une flore surprenante parmi lesquelles des plantes qui ressemblaient fort à des bananes. Ce fut expérience sympathique dont elle garderait par la suite de très bons souvenirs.


[RP clos/Abrégé pour cause d’abandon]