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Un deuil surprenant

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Sam 21 Avr - 19:43

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Un deuil surprenant // 13 mars 2018
Nelly était installée du côté rose de ses quartiers, le côté le plus joyeux, le plus dynamique et enfantin. Le siège incontesté de toute la partie puérile de son être, la représentation même de l'exagération presque maladive de ce qui la caractérisait hors mission.
Mais pourtant, ce jour là, elle ne souriait pas, ne rigolait pas, tous les aspects de son visage fatigué ne témoignant que d’un air grave et sérieux. Trop sérieux pour la qualifier.

Tout en caressant distraitement le colibri en peluche d’Isia, l’hispanique fixait la petite boite en bois posée sur son bureau, dans le côté sérieux et plus protocolaire que le rose flashy à l’opposé. C’était une petite urne qu’un technicien du Dédale avait confectionné pour que les cheveux du clone de Pedge y soit déposé. Caldwell avait vraiment tenu parole alors...tout comme le fait que l’urne était piégée au phosphore. Si quelqu’un tentait de l’ouvrir, Nelly, ou même un illustre inconnu qui aurait déterré celle-ci : PAF ! Le contenu ne serait qu’un amas de cendre inexploitable.

Nelly soupira en fermant les yeux.
Tuer Enyore avait été horrible. Adam y tenait visiblement beaucoup et elle s’était demandé si, avec le recul, l’homme n’avait pas été majoritairement motivé à ces missions contre la reine pour elle, pour la retrouver. C’était dur, impossible à décrire à Sidney, mais pas si traumatisant. Ce deuil était celui de son pilote et elle se sentait si mal de l’avoir tué, même pour lui permettre de fuir l’horreur, qu’elle n’avait même pas pris de ses nouvelles. Le peu de fois où elle était obligée de se rendre à l’infirmerie, elle l’évitait soigneusement. Une première pour la gamine survoltée et envahissante qu’elle était.

Mais plus encore, Isia, son amie à l’origine de ce colibri en peluche qu’elle aimait tant, était esquivée avec plus de volonté encore. Il n’y avait qu’une fois où l’hispanique avait trouvé la force, la motivation, pour se rendre jusqu’à la porte de son bureau. A cette heure-là, généralement, elle faisait son administratif et la gestion de ses dossiers. Nelly savait - pour avoir si souvent fait irruption dans son bureau pour lui coller un baiser sur la nuque, au travers de sa chevelure blonde, avant de s’enfuir en courant - qu’elle serait encore là, à la même place, et qu’elle ne la repousserait pas dans un tel moment de détresse.

Mais même aussi puérile et enfantine au repos, Nelly avait sa fierté. Elle se connaissait suffisamment pour savoir qu’elle éclaterait en sanglot dès les deux premiers mots et qu’elle tenterait de se réfugier dans ses bras, à lui demander du réconfort, de la chaleur humaine. Car en plus de l’horreur et du drame, Nelly comme Adam avaient reçu l’ordre formel de ne rien dévoiler, rien du tout, sauf à Sidney. Mais même un psychologue avenant ne peut se substituer à ce que lui aurait apporté Isia.

Nelly, ce jour-là, était restée les bras ballants devant son bureau avant de faire demi-tour. Pas question de verser dans le pathétique ou d’inquiéter Isia d’une détresse sans la moindre explication.

Il y avait eu ensuite cette convocation et ce mail pour une remise de médaille. Elle émanait directement du CODIR, rien que ça. Du lourd, de l’intimidant rien qu’au contenu du papier. Alors Nelly avait pris ses guimauves au chocolat et ses écouteurs, le jour de la remise, pour se planquer dans son casier du vestiaire des hommes et faire ce qui lui faisait oublier tout le reste.
Peut-être qu’ils avaient été en colère ? Inquiété ?
Nelly ne voulait pas de cette médaille, comme elle ne voulait pas des autres. C’était pourtant une marque de reconnaissance très appréciable, très honnête de leur part. Le fait de leur poser ce beau lapin était tout bonnement injurieux mais elle ne s’en sentait pas capable. Si peu capable...

D’ailleurs, il y avait eu la notification d’un e-mail peu de temps après. Le message venait de Sheppard. Nelly n’avait pas eu la force de l’ouvrir. De la lâcheté ? Oui, sûrement. Mais la petite espagnole fuyait clairement ses supérieurs. D’ailleurs, elle devait se présenter à l’appel des effectifs militaires du matin mais elle ne s’y était pas rendu. Elle ne trouvait pas le sommeil durant la nuit, ne cessant de ressasser les découvertes et toutes les horreurs de cette mission. Ce n’était pas tant qu’elle soit traumatisée, loin de là, mais Nelly ne cessait de ressasser. Elle ne cessait de se demander ce qu’elle aurait pu faire de mieux ou en plus, surement comme son pilote, bien plus mal en point qu’elle, qui avait probablement les mêmes pensées.

Du coup, à trouver le sommeil à six heures du matin, on en rate l’appel obligatoire. Et Nelly n’avait pas eu le coeur à vouloir rattraper ça. Elle déconnait à plein tube, elle se cherchait des ennuis, et elle savait que ce n’était pas du tout la bonne solution. Mais elle baissait littéralement les bras.

Depuis quelques jours, elle s’attendait à voir un colonel gentil défoncer la porte de ses quartiers, soudainement métamorphosé en redoutable HULK, pour lui tirer l’oreille comme la méchante soldat qu’elle était. Le genre à lui rappeler que malgré son côté empathique et très cool, il savait mettre le masque pour devenir le chef qui armait son pied et visait juste. Mais non...c’est comme s’il attendait patiemment qu’elle se mette à réfléchir. Qu’elle redevienne adulte dans ses actes pro.

Nelly tira sur ses cheveux ébouriffés et emmêlés. Enyore n’avait pas été la seule. C’était dur de l’avoir asphyxié et maintenu sa lente mise à mort quand elle suppliait de tout arrêter. C’était vraiment dur d’avoir fait ça pour Adam, et, pour un semblant de justice. Mais là, dans cette urne, c’était une copie de Pedge avec de l’ADN Wraith. Une abomination au regard des autres, un monstre de foire, une arme conçu par la reine Méda’Iyda avec tout son sadisme. Et ce monstre-là, à l’image d’une personne en qui elle portait une profonde affection, leur avait permis de réussir la mission et de s’en sortir. Nelly lui devait la vie, toute sa reconnaissance, et elle l’avait tué à contrainte.

Ce n’était pas la vraie Pedge, ce n’était pas celle de la cité, la Pedge qui se crispait des trapèze puis du dos et de la nuque quand elle lui faisait un câlin. Pas la Pedge qui s’efforçait d’avoir un air parfaitement neutre quand Nelly faisait joyeusement raisonner son nom dans les couloirs.

Mais merde, il n’y avait rien à faire, elle ne se remettait pas de cette horrible impression d’avoir assassinée sa meilleure amie. Pour essayer de se rassurer, elle avait fait un crochet lors d’un voyage classique de transport logistique en jumper. Nelly en avait profité pour passer en occultation et aller la voir alors qu’elle entraînait du monde sur le continent. Encore un truc lâche ou pathétique, oui. Mais Pedge était loin d’être bête, elle pourrait deviner certains éléments rien qu’en voyant sa tête de détérée.
Au final, Nelly était revenue en profitant de sa solitude pour en pleurer comme une madeleine. Le seul avantage, c’est qu’on avait pas trop insisté pour savoir pourquoi elle n’avait pas respecté son plan de vol.

Bref, tout ça pour dire que la jeune femme était dans une impasse et qu’elle commençait réellement à faire les mauvais choix. Tant que cette urne restait sur sa table, elle ferait un blocage qu’un regard extérieur qualifierait d’irrémédiablement stupide. Il fallait qu’elle se reprenne et se mette elle-même un coup au derrière avant que Sheppard ne le fasse. Aussi, Nelly se changea rapidement sans même prendre soin de ses cheveux, ni de sa tête de déterrée. Elle plaça consciencieusement l’urne dans un petit sac à dos militaire de faible contenance puis elle prit la direction des bureaux des officiers.

Elle continuait de ressasser, sans jamais se lasser, songeant de nouveau aux traits de panique d’Enyore et la copie de Matt qu’Adam avait descendu sans la moindre pitié. L’éclat qu’il avait eu dans son regard faisait froid dans le dos et c’était une première chez lui. Soudain, la réalité se rappela à elle lorsqu’elle se rendit compte que Sheppard n’était pas aussi accessible qu’un moulin à vent. Elle ne s’était jamais rendu chez lui sauf pour l’entretien de sa mutation et, en ce temps là, le bureau qu’occupait l’assistante de direction était vide. Il fallait donc se montrer à cette assistante qui avait la place de Dumont, avec dans l'autre salle le bureau de Frei. Celui de Sheppard était à côté.

« Bonjour. » Fit la jeune femme qui lui était complètement inconnue.

Nelly serra les dents, ses joues se contractant dans une expression qui semblait indiquer [i]”Merde. Je ne passerai pas.”[i]
Bizarrement, l’assistante laissa glisser sur elle le silence morbide de l’hispanique pour rester tout aussi aimable et insister gentiment.

« Le colonel est en réunion, vous souhaitez lui laisser un message ? »

Elle avait déjà posé la pointe de son stylo sur son carnet de coupons de messages en attente. A côté de sa main, il y en avait cinq autres qui étaient empilés. Mauvais jour pour tomber sur le dos de l’officier.
« Je repasserai.. » Répondit Nelly d’une voix fantomatique qui aurait laissé penser qu’elle faisait la gueule. Mais l’assistante était imperturbable dans sa sympathie et elle n’était vraiment pas une cible facile à détester, bien au contraire, ce qui arracha un maigre sourire à Nelly qui comptait bien retourner s’enterrer dans ses quartiers.
Elle était en train d’atteindre la porte lorsque la voix chantonnante de la secrétaire l’appela.

« Vous êtes Nelly Bricks ? »
Nelly hésita à se retourner, elle ne se décala que très légèrement en acquiesçant à contrecoeur. Est-ce qu’elle avait reçu des consignes ? Des ordres si jamais elle pénétrait dans son bureau ?

« Je vais avertir le colonel. Installez-vous s’il vous plaît. »
Vraiment très aimable. Cela lui donnait un peu de chaleur humaine, un peu d’attention, ce qui lui fit prendre conscience que ça lui manquait terriblement. Nelly fixa une nouvelle fois la porte close de son bureau, se demandant s’il ne valait mieux pas s’enfuir en courant pour aller s’enterrer sous ses draps roses pétards et tout bonnement disparaître. Mais la secrétaire s’était déjà levé et l’encourageait en lui montrant l’un des sièges à dispositions. C’était un beau piège, une cage chargée d’une belle sympathie et d’un accueil qui reflétait l’image du colonel quand il n’était pas à la distribution de claques. Il venait même à domicile, avec ses ordonnances qu’on appelle plutôt “blâme”.

Nelly abdiqua finalement puis s’installa. Quand les portes automatiques lantienne s’ouvrirent lentement avec leur bruit caractéristique, la jeune femme baissa la tête, ne voulant nullement regarder dans le bureau. Elle craignait le regard de son supérieur et ça la vaccinait même de toute curiosité quant aux invités de sa réunion. En prenant conscience de son état, et surtout de l’image miteuse qu’elle enverrait, Nelly se passa distraitement la main dans les cheveux en espérant les rendre moins “sales”. Mais c’était peine perdue.

Avec la discrétion et le silence, maintenant qu’elle était seule, elle se mit à se faire des films, par dizaines, par centaines, où elle anticipait les réactions de son supérieur. Certains scénarios se passaient très bien, d’autres étaient tout bonnement horribles. Allez savoir comment elle en vint à faire un bond en arrière pour se revoir frapper Pedge...non, le clone de Pedge...sous les tirs de zat. Cette expression de douleur mélée à une étrange reconnaissance. Les gestes qu’ils y avaient eu avant, puisqu’elle ne pouvait visiblement pas parler. Cet espèce de “Mais regarde ce que je suis, merde !”. Ca lui restait devant les yeux cette maudite scène…

Nelly était trop absorbée pour se rendre compte que la porte du bureau s’ouvrait de nouveau. Elle ne voyait que son zat, la pression de son doigt, et le cadavre de Pedge. Et elle, maintenant, dans ce bureau.
Le cadavre de Pedge…

Non…

Le cadavre du clone, c’est pas pareil n’est-ce pas ?



N’est-ce pas ?
‹c› Vanka

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Sam 21 Avr - 19:52

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Un deuil surprenant // 13 mars 2018
Un deuil surprenant 1519051159-01john
John était en réunion avec le major Lorne. Rien de bien palpitant, un débriefing suite à plusieurs mouvements de la part des Geniis. Oui, puisque les Wraiths n’étaient pas les seuls problèmes à gérer. Il avait les copains de Koyla. Dans tous les cas, il avait donné une consigne à la secrétaire du pôle militaire, si Nelly Brick se radinait qu’on l’avertisse.

Celle-ci avait manqué la remise des médailles sans surprise pour Caldwell, mais ce genre de chose était irritant, il n’y a pas beaucoup d’autre reconnaissance dans le milieu militaire… Alors pourquoi cracher dessus ? C’est limite insultant pour les personnes qui organisent ça et qui essaye de montrer d’une autre manière qu’un sourire et une tape dans le dos : la valeur de leurs actes.

Enfin bon, s’il n’avait pas eu le rapport du Dr Sidney sur l’état dans lequel était la petite soldate espagnole, il lui aurait livré lui-même la médaille avec l’option gros yeux. Enfin qu’importe, la médaille était dans son bureau et trouvera bien un jour grâce aux yeux de cette jeune femme profondément traumatisé par la mort d’un clone.

Ainsi, quand l’assistante frappa à son bureau, pour l’informer que Bricks était dans son bureau à l’attendre, le colonel, ne put s’empêcher de sourire et se marmonnant qu’elle en avait mis du temps.

« Merci, je fini avec le major et elle pourra venir » Dit-il simplement, avant de continuer à échanger avec son officier. La jeune femme repartie pour informa Nelly que le colonel, allait bientôt la recevoir. Et quand ce fut bientôt, ce fut en à peine dix minutes.

Lorne sortie du bureau de Sheppard avant de faire un détour vers le bureau de l’assistante pour lui faire signe que ce fut bon. la jeune femme chaleureuses se leva guidant Nelly jusqu’à la porte du colonel, a côté du bureau. Elle lui fit un rictus chaleureux.

Un deuil surprenant 1519051160-01nelly
Nelly l’avait ignoré. Non pas par manque de respect mais parce que son stress venait soudainement de monter en flèche. Elle fit un signe de tête au Major Lorne au passage mais hésita à passer la porte. Elle voulait se défiler et se sauver, prendre l’option la plus facile, parce qu’elle savait qu’elle avait déconné par son comportement. Mais ce serait encore plus injurieux de tourner le dos au colonel maintenant.

Nelly ajusta la bretelle de son sac sur son épaule avant de se rendre compte qu’elle était véritablement négligée avec sa veste ouverte et ses cheveux mal agencés. Elle tenta d’arranger tout ça au mieux en quelques secondes tout en expirant lentement. La porte s’ouvrit, dévoilant le bureau de son officier et la jeune femme eut le regard fuyant en passant la porte, parcourant la distance d’un air assez nerveux et intimidé pour se placer devant le bureau. C’est en se mordillant un peu la lèvre, se disant que c’était vraiment une idée con que d’aller à l'échafaud sur un coup de tête, qu’elle lui adressa le salut militaire en ayant la force de trouver son regard. Elle y mettait du sien, ne voulant pas paraître ingrate ou outrageuse, mais il y aurait pas mal à redire de sa tenue et de son salut.

« Mes respects, mi coronel... »

Un deuil surprenant 1519051159-01john
John était derrière son bureau observant l’entrée de Nelly… une Nelly qui semblait avoir oubliée la rigueur ou même le passage sous une douche tellement elle semblait négligée et habillée à la va vite. Quoique ce ne fut pas une douche, aucune mauvaise odeur ne s’échappait d’elle mais plutôt d’une bonne nuit de sommeil. Elle semblait vraiment à côté de la plaque.

« Repos soldat » Fit John en l’invitant à prendre place sur la chaise en face de son meuble. « Vous êtes là pour me donner une raison de votre manquement à vos devoirs ou bien me demander un jour de congé pour dormir ? » Demanda t’il d’une manière neutre… Elle lui faisait de la peine vraiment… Mais outre cet aspect là, il devait rester pro et elle avait quand même eu deux absences sans justifications (autre que celle donnée et évoqué par le bon Sidney). Être triste ne justifie pas tout, même si cela peut expliquer certaines choses.

Un deuil surprenant 1519051160-01nelly
Le regard de la jeune femme s’était décroché de l’officier. Installée sur la chaise comme si on la passait à l’interrogatoire, elle avait les mains crispées sur ses cuisses alors que son esprit s’était déjà égaré. Direct dans le vif du sujet le colonel et il lui posait déjà une colle : le motif de sa visite.

Il avait raison, pourquoi était-elle venue exactement ? Il lui avait pointé d’emblé ses quelques absences et cela lui avait donné envie de répliquer bêtement, de lui demander si exploiter et user ses soldats jusqu’à la corde était bien la seule chose qui l’intéressait. Le manquement à ses devoirs, elle ne l’avait pas eu durant cette sordide mission. Nelly ressentit une volée d’émotions contradictoires et injustifiées, comme un sentiment d’insulte, d’injustice, de provocation, alors qu’on lui posait une simple question. Même la mauvaise foi et les mensonges avaient ses limites. Et ce n’est pas ce qui animait Sheppard. Elle ne devait pas tomber dans cette facilité.

Étant donné qu’elle n’avait pas réussi à ouvrir la porte pour trouver les bras d’Isia. Qu’approcher la vraie Pedge dans l’immédiat la vendrait à coup sûr sans qu’elle n’aie à ouvrir la bouche, logiquement...il en restait un dernier. Mais celui-là avait un peu trop de responsabilité pour accorder un tel niveau d’empathie. C’était une relation somme toute différente puisqu’il représentait autant son icône de protection que de destruction pro.

« No sé, mon colonel. Assumer, prendre ma punition je dirai... »

Elle secoua négativement la tête et quitta le peu de soleil qui se voyait depuis la fenêtre pour examiner l’officier. Il avait de l’allure derrière son bureau. Il ne donnait pas l’air de vouloir la bouffer, pas tout de suite en tout cas. Nelly soupira lentement. Elle avait conscience d’être pathétique à cette heure. Combien de soldats se seraient déjà relevés ?

Un deuil surprenant 1519051159-01john
Parfois John avait l’impression d’être un professeur d’école… punir et encore punir les mauvais élèves qui ne se présente pas à l’appel. Cela avait le don de la gonfler. Qu’on ne respecte pas un ordre stupide d’accord mais qu’on continue à braver l’autorité sans raison autre qu’une légitime (l’officier est un con sans humanité par exemple) le pesait… Parfois il regrettait de ne pas être resté qu’un petit caporal sans responsabilité bien loin d’être angoissé tous les matins car la citée va se faire attaquer par une grognasse ! Ne pas être sujet aux humeurs de ces soldats ni de leur mal être et d’essayer de faire au mieux. Parfois, la responsabilité le pesait tout autant et il venait à en être agacé des petits problèmes qui deviennent des montagnes.

Il voulait bien concevoir qu’elle était au plus mal, mais ça lui coûte quoi de venir chercher un bout de métal et venir à la revue ? Dans ce cas, autant demander un arrêt de travail pour Burn out comme ça elle n’a pas à s’incomber des manouvres militaires durant son mal être.

« Vous préférez assumer une punition qu’un honneur… je ne vous comprend pas Bricks» Dit-il en soupirant secouant la tête.
‹c› Vanka

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Sam 21 Avr - 22:52

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Un deuil surprenant // 13 mars 2018



Il ne comprenait pas. Pourtant c’était un officier et il avait dû perdre beaucoup d’amis, des frères d’armes, sans que cette perte ne soit véritablement comblée. Une plaie qui restait là, sans faire mal, passée et vieillie, qu’il dissimulée sagement. Nelly en était certaine. Mais si lui avait tourné la page, l’hispanique s’en sentait incapable.

« Je suis pas comme vous. J’ai pas cette force. Vous savez...elle ressemblait tellement à mi teniente Pedgy. Que les yeux de différents et elle ne parlait pas...mais c’était comme elle, sa façon de bouger, d'interagir, de vivre...tout comme elle. »

Nelly frotta doucement ses mains contre ses cuisses, c’est fou ce qu’elle suait. C’était si dérangeant comme situation mais il fallait bien que ça sorte un jour. Surtout que le colonel devait forcément être au courant de son escapade au-delà de son plan de vol pour vérifier que la texane était toujours bien là.

« Elle était pas obligée de nous aider mais elle a tout donné pour qu’Atlantis sache. Elle avait pas d’avenir elle. C’était peine perdue, personne pour l’attendre quelque part. Elle connaissait rien d’autre que ce pourquoi elle a été créé mais elle nous a quand même aidé....elle nous a aidé ! »

Nelly avait insisté sur les derniers mots d’une voix tremblante, chargée d’émotions, ce qui la bouffait depuis le début. La jeune femme détourna son regard vers la fenêtre, plus pour fuir l’oeil exercé de son supérieur que pour regarder à l’extérieur. La petite espagnole se refusait à pleurer comme ça dans son bureau mais c’était peine perdue. Ses yeux étaient embués par les larmes et elle ne respirait presque pas dans l’espoir de dissimuler les quelques hocquet déclencheur. Elle relâcha alors d’une traite, dans une voix cassée par la peine et la tristesse :

« ET MOI JE L’AI TUÉ ! »

Elle avait abattu un poing rageur sur la surface du bureau de son officier, y envoyant une bonne part de sa frustration et de sa détresse, avant de se lever dans le même mouvement pour s’éloigner.

« Je les ai tué toutes les deux ! » Fit-elle plus doucement en chassant les quelques larmes qui forçaient le barrage qu’elle avait déployé au bord de ses paupières.

‹c› Vanka

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Dim 22 Avr - 13:23

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Un deuil surprenant // 13 mars 2018


Un deuil surprenant 1519051159-01john
Même s’il avait en face de lui une femme d’âge mûre, il gardait en tête cette image d’une grande enfant et sa manière de parler de l’officier Allen était très puérile. Mais pas dans un sens négatif non… On y sentait son attachement aussi grand que pourrait avoir une fille auprès de sa mère. Quel était la nature exacte de ce lien ? Allen était un peu comme Frei, très froide et avec peu d’expression sur le visage sans parler d’une solide réputation de dureté. Mais depuis au moins un an on constate que la si droite Allen semble être très humaine et lié des relations très forte avec ces sœurs et ces frères d’armes, comme avec Matt. Des liens, qui la mettent dans de beaux draps par moment. Lui-même avait lié avec elle sur magna trouvant en Pedge un officier de confiance et une bonne connexion en temps de guerre.

Le transfert que faisait Bricks entre le clone et la véritable Allen était un brin effrayant. Et dans un sens c’est bien en cela que la grognasse (il se refusait de la nommée puisqu’elle ne méritait pas de porter un nom respectable) pouvait gagner la guerre. En usant de la plus grande faiblesse humaine : son empathie. Voir des visages connus rassure l’animal grégaire et il ne se méfie pas du coup de couteau dans le dos. Voir des clones prêts à vous tuer détruit mentalement et elles deviennent que plus faible. Transformer Matt en Wraiths avait été une belle épreuve pour le colonel qui s’était refuser de l’abattre au point de faire des erreurs. Puis il s’était résigné devant se rendre à l’évidence qu’il n’avait plus rien à sauver sauf lui-même. Et ce fut sur un coup de chance, peut-être dans son espoir de retrouver un indice de son ami qu’il n’avait pas achever cette immonde création… Il en avait rêvé longuement, il en avait hurlé certaine nuit et même pleurer comme une petite fille, se voyant non plus tuer un Wraith mais Matt… ou même d’autres personnalité. Mais lui, il n’avait pas le droit de s’apitoyer sur son sort de dire qu’il voulait du temps pour se remettre. Il devait avancer et continuer. Son Burn out de janvier lui avait filé un coup de ranger au cul et certaine chose avait changé dans sa mentalité et dans sa manière de voir les choses…

Était-ce de la force ? Non… il ne se sentait pas plus fort que n’importe qui, il se sentait plus fatigué et plus impatient c’est tout. John ne savait pas vraiment où elle voulait en venir en lui disant que le clone avait voulu l’aider… Lui n’avait vu aucune loyauté mais un égoïsme. En aidant ces gens, le clone obtenait ce qu’il désirait au plus profond de son âme : la mort. En somme un échange de bon procédé. Rien de plus et rien de moins. Elle avait peut-être la forme ou même les souvenir d’Allen, mais elle n’est pas Allen. Et cela il fallait que Nelly se l’enfonce dans le crâne.

Le colonel était silencieux, la laissant continuer voyant les yeux de la jeune femme s’embrumer de larmes… Il sursauta un peu surpris quand elle écrasa soudainement son poing sur la table. Son cœur se serra de compassion pour elle. Il était respectif aux émois de chaque et parfois il aurait aimé ne pas l’être. Il lui fit une petite moue contrariée…la suivant du regard, elle comptait partir ? Il se leva de son bureau pour marcher vers elle.

« Bricks… Pedge est vivante. Vous avez tué un clone qui demandait cette faveur ! » Il lui posa une main sur l’épaule.

‹c› Vanka

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Dim 22 Avr - 13:41

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Un deuil surprenant // 13 mars 2018



Nelly expira doucement, à mi-chemin entre le siège et la porte, avec son air complètement paumé. La pression de cette main sur son épaule diffusait une vague de chaleur humaine et de compassion qui lui interdisait littéralement de faire un geste supplémentaire vers cette porte. Elle réagissait trop à chaud pour comprendre ses propos mais ils étaient là, tournant dans son crâne, la ramenant à plus de raison avec le temps. La petite espagnole parvint à se calmer légèrement et elle fixa le colonel avant de secouer un doigt en l’air, comme si elle accusait le bon Dieu en personne :

« Mis compañeros soldados, ils me riraient tous au nez s’ils savaient ça. Pour vous, pour eux, c’est juste de la guerre. PANG-PANG, finito les méchants, finito la copie, retour a casa. Mais j’ai pas cette force moi...elle était pas méchante, elle aurait pas dû mourir, elle méritait... »

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John lui tapota l’épaule ne pouvant rien faire de plus, il est pas bon pour le réconfort, ces ex lui ont toujours reprocher ce fait surtout Nathalie. Il n’était pas d’accord avec la définition de Nelly, si ce ne fut qu’une guerre alors pourquoi on recrutait encore plus de psy pour suivre les militaires ? Normalement personne devrait en avoir besoin s’ils n’avaient pas cette empathie. Il soupira.

« Si cela était aussi simple, on n’aurait pas besoin de recruter des psychologues en masse. Revenez-vous asseoir personne ne rit de la détresse des autres sauf quand on est un con ! »

Il était assez calme mais autoritaire en disant cela. Il tourna des talons, pour reculer un peu la chaise moelleuse et insister le mouvement de Nelly à poser son cul sur ce maudit mobilier. Quant à lui et revenu sur son siège la regardant. Il se fichait bien d’avoir dit des gros mots, il en a le droit.

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Le silence retomba soudainement. Nelly demeurait tournée de trois quart sur son siège, fixant un point à travers le mur comme si elle était capable de voir à travers et au loin. elle n’avait opposé aucune résistance à son supérieur ? Elle balaya lentement ses joues à deux reprises pour en chasser l’humidité. Au moins, c’était la seule chose qui la trahissait. Pour le reste, elle parvenait à se contenir suffisamment. Il fallait juste qu’elle se calme pour de bon et qu’elle en termine avec son officier.

Elle souffla et regarda de nouveau le colonel, découvrant qu’il n’avait pas cessé de l’observer depuis. Nelly savait qu’ils allaient y venir, sur ce sujet de la médaille, alors elle secoua la tête en y allant directement.

« Et récompensas pour ça ? Médaille ? » La jeune femme secoua négativement la tête, presque d’un air dégoûté. « Moi j’en veux pas des médailles, je les brûle. Je ne les mérite pas... »

La jeune femme baissa la tête. Elle avait l’impression de devenir complétement barge. Mais elle n’avait jamais voulu de ces saletés de décorations alors que les siens y étaient restés. Elle y avait perdu des pilotes et d’excellents amis. Là, elle avait tué deux personnes qui auraient largement mérité d’être sauvée.
Nelly renifla et acquiesça. Il fallait en finir alors elle conclut en essayant de se calmer :

« Vine por assumer, recevoir mes punitions. »

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Une nouvelle fois, John soupira doucement… elle ne les mérites pas, pourtant on lui donnait donc ce n’est pas pour rien. Il tira son tiroir sortant la boite métallique en inox qui contenait sa médaille et la posa à côté de lui dans un mouvement lent. Mais malgré tout, Nelly avait eut un mouvement de recul sur sa chaise, se raidissant brutalement. Ce n’était pas la réaction issue d’un traumatisme ou d’une affliction psychologique. Elle ne s’attendait tout simplement pas à ce que son colonel le sorte aussi vite de son tiroir… John arqua un sourcil en voyant l’espagnole réagir comme cela...Devait-il la ranger ? Non elle l’aurait devant son nez et voilà !

« On ne donne pas de médaille aux personnes qui ne les mérite pas. Mon tiroir n’a rien fait pour contenir celle-ci. » Il poussa la boite vers elle, il était gravé son prénom et nom dessus.

La jeune femme avait poussé sur ses jambes, comme pour contenir une certaine distance entre cette boite et elle-même. Son regard ne cessait d’aller et venir entre le colonel et la décoration. Cela aurait put être comique dans une autre situation, comme un gag mais là John ne montra rien et enchaîna sans plus attendre :

« Vous venez pour assumer, alors assumez les rares hommages qu’on peut vous donner dans votre carrière. Quel que soit vos actes, ce n’est pas pour avoir tué un clone qui ressemblait à votre amie que vous la recevez, mais pour votre courage et surtout pour vous êtes sacrifiée dans une mission suicide. On ne peut pas vous faire un simple merci en vous tapant l’épaule et c’est terminée Nelly. On vous offre une médaille puisqu’elle n’est que symbolique et elle marque l’intérêt qu’on vos supérieurs militaires et civils pour vous. Si on en avait rien à foutre de nos soldats qu’on envoie au casse pipe on ne se ferait pas chier à faire des cérémonies pompeuses ! » Quand il disait un mot peu conventionnelle, on sentait son agacement et surtout on pouvait le ressentir dans ces pupilles vertes. Et à chaque fois, cela surprenait Nelly qui ouvrait de grands yeux ou fuyaient son regard. « Je comprends votre détresse Bricks, bien plus que vous ne pouvez l’imaginer. Mais je ne comprends pas que vous envoyez tout en l’air pour celle-ci. Si vous êtes si mal que ça, mettez-vous en arrêt et ainsi, vous ne vous ridiculisez pas plus en refusant les honneurs et vos devoirs de militaire. »


Un deuil surprenant 1519051160-01nelly
Elle non plus ne comprenait pas pourquoi. Elle était plus soulagée une fois ses médailles réduite en cendre. Elle se sentait elle-même sans les galons qu’elle portait autrefois. C’était comme ça, tout simplement. Là, on lui offrait une nouvelle médaille après avoir tué Enyore à main nue, après avoir descendu un clone qui, selon sa propre morale, aurait mérité une autre forme de liberté. Son pilote avait failli y passer une nouvelle fois. Alors non, si elle ne mourrait pas avant et que le temps la couvrait de rides, qu’elle était encore assez lucide pour se rendre aux commémorations qui auraient lieu dans le futur, elle ne les mettrait pas sur son uniforme ces foutus décorations.

« Qu’est ce que je ferais en arrêt ? » Fit-elle doucement.
« Je peux pas en parler à mi Isia. Ni teniente Pedgy. Même mater les garçons, c’est plus ça... »Elle soupira.

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Dim 22 Avr - 14:22

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Un deuil surprenant // 13 mars 2018


Un deuil surprenant 1519051159-01john
John lui lança un regard surprit, comment ça mâter les garçons ? Même s’il était en mode officier l’homme ne pouvait pas cacher toutes ses émotions au contraire on pouvait toujours voir au fond de ses belles prunelles claires des expressions bien définie. C’est pour cela qu’il était très mauvais pour mentir mais fort heureusement peu de personne sont réellement observatrices donc il passait entre certaines mailles du filet de la sociologie. Même si le militaire préféra éviter le mensonge, il était plutôt partisan de ne pas dire toute la terrible vérité. Mais bon, bref, il était étonné de cet aveux… comme quoi il n’y a pas que les mecs qui reluque les nanas… Voilà la preuve que les filles ne font pas mieux !
Il aurait pu faire une remarque si le soupir de Nelly suite à cette phrase était pas suffisamment éloquent.

Un deuil surprenant 1519051160-01nelly
Nelly s’était avancée et repoussa lentement la boîte dans sa direction. Elle se redressa ensuite sur son siège. Elle avait le regard rouge et ses cernes venaient de doubler de volume. Mais la crise émotionnelle était passée.

« Je ne peux parler qu’à vous, mi coronel. Pas pour me plaindre, pas pour le bureau des pleurs. Vous avez autre chose à faire, je sais. Mais vous êtes le seul à qui je peux dire... » Et il était d’accord sur ce fait, il n’était pas là pour distribuer des mouchoirs et en plus il est tout aussi mauvais menteur que “réconforteur” ! Il était totalement impuissant face aux larmes ! Il attendit avec patience la suite.

Le regard de l’espagnole se posa sur la décoration et elle secoua négativement de la tête, une fois de plus.

« Que je peux dire que nuestros jefes, ils ont pas besoin de métal pour me remercier. M’offrir des jours sur la plage, sur Paradize, pour oublier c’est bien. Mais je veux surtout que quelqu’un m’aide mi coronel. Pas qu’on me donne du métal qui rappelle la mort, qu’on m’aide pour que j’oublie pour de bon...»

Elle avait terminé sa phrase en serrant fortement son sac contre elle. On y devinait les contours cylindrique de l’urne. John était à mille lieues de penser à une urne alors il ne conclut rien, il ne pensait même à rien concernant le contenu de ce sac. Il toisait l’espagnol dans les yeux attendant qu’elle finisse sa requête puisqu’il en avait une.

« Vous l’avez vécu ça ? Vous avez perdu des amis et ça passe pas. On vous donne une médaille qui vous rappelle leur mort, vous vous sentiriez comment ?»

Nelly le fixait avec l’espoir qu’il puisse inverser les rôles.

« Je suis sûre que vous l’avez vécu. Mais vous me regardez, comme ça. Vous avez de la force dans votre coeur. Je l’ai pas moi, mi coronel...alors comment...comment vous faites ?»

Un deuil surprenant 1519051159-01john
John soupira, son regard alla sur la médaille, bien sûr qu’il avait connu ça… Il n’avait pas forcément aimé qu’une décoration lui rappelle son impuissance mais il avait compris l’autre symbolique en dessous. A l’armée on ne vous félicite pas avec un gâteau au chocolat ou une promesse de vacances sous les tropique. On vous paie pour tuer et mourir pour votre pays. On vous décore pour vous montrer l’estime et la reconnaissance que les officiers ne savent pas dire en simple mots. Et aussi pur votre famille pour qu’elles touchent une prime si vous mourez.
« Si vous préférez des jours à la plage Bricks, je ne pense pas que le CODIR vous le refusera au contraire. Ce sont tous trois des civils. » Cela voulait dire beaucoup de chose, une autre compréhension, Alexander ne s’était pas caché de lui dire dans ces quatre murs présent, qu’il trouvait ça “nul” de remettre une simple médaille pour ce genre d’exploit. Mais bon, on ne remercie pas les militaires de la même façon que les civils et l’anglais s’était plié à la tradition martiale sans grande envie particulière. Et John soupçonnait Woolsey et Erin d’être du même avis. Mais bon, Hoffman a généralement du mal avec les « conneries » militaires et ce n’est que par politesse et respect pour John qu’il tourne ses phrases de manière à ce qu’elles apparaissent comme une flatterie. Même si bon, le colonel ne se froisserai pas d’avoir un avis bien plus cru.

« Comment je fais pour accepter les médailles et vivre avec ou bien pour outrepasser les horreurs de notre métier ? »

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Nelly opina du chef. L’idée d’aller passer quelques jours sur Paradize lui donnait du baume au coeur. Maintenant, il fallait qu’elle puisse y inviter ses deux amies en promettant au Codir qu’elle ne dirait rien. C’était véritablement de la confiance. Nelly mit ce problème de côté pour reprendre à la suite du colonel :

« Vous connaissez mon dossier. J’ai essayé de garder mes amis, mes pilotes. Mais j’ai pas réussi...» Elle baissa le nez. « Fowderry, Tomson. Fornell. Ils partent tous mon colonel, j’arrive pas à l’en empêcher...»

La jeune femme serait la bretelle de son sac comme s’il s’agissait d’une corde qui l’a gardait d’une horrible chute. Elle considéra Sheppard alors qu’il se tenait derrière son bureau, calme en ce qui concerne les comparaisons qu’elle faisait, mais empreint d’une agréable compassion. Ce côté de retenue et d’une certaine forme de contrôle lui donnait un air véritablement charismatique en sa qualité d’officier. Nelly avait eu de sacrés déboires, beaucoup de deuils, de gens formidables qu’elle aimait tant. Mais invariablement, Sheppard avait connu le même cheminement à son époque avant de grimper les échelons. Du moins, c’est ce que l’on racontait sur lui.

Le gamin proche de ses hommes avait une double facette dont les expériences passées en surprendraient plus d’un. Du regard de Nelly, c’est comme si elle suivait ses traces à contrecoeur. Mais elle était consciente que cet homme pouvait lui apporter des outils pour devenir un jour aussi solide et réservé que lui sur le sujet.
Entre Caldwell et lui, il n’y avait pas photo, elle se sentait bien mieux entendue.

« Des histoires sur vous mon colonel, ce qu’on dit de votre passé. Vous pilotiez les hélicoptères dans plusieurs guerres, on dit que vous avez été abattu plusieurs fois. Mais vous êtes toujours revenu.»

Elle acquiesça, faisant ainsi écho à sa précédente question. Le colonel avait bien formulé ce qu’elle était en train de lui demander : comment il arrivait à gérer toutes ces pertes, comment il parvenait à continuer quand l’espagnole avait l’impression de ne plus pouvoir avancer.
« Si...comment vous faites ? »

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Que pouvait-il dire ? Oui il avait des histoires, il était porté au rang de héros par beaucoup de personne et son nom résonnait comme une légende aux côtés des membres du SG1 sauf que lui avait quand même le privilège d’être le seul militaire terrien sur Atlantis d’avoir une réputation aussi grandiloquente. Lui-même ne s’estimait pas plus héroïque que les autres, mais ce n’est qu’une modestie et qu’un manque de confiance au fond du petit gamin qu’il est. Un gamin qui est assit sur un trône à diriger. Il n’était pas là au hasard et il a toujours voulu prendre du grade et faire mentir les phrases désagréables de ses anciens supérieurs qui doivent avoir la pisse rouge d’aigreur en entendant son nom autant glorifié.

Mais voilà oui, il avait été abattu de nombreuses fois et il était revenu… généralement seul. Avec les tâches de sang de ses coéquipiers en voulant les porter ou les sauver. L’impuissance et la peur de la perte… depuis toujours il avait cette phobie et ses rêves étaient pas toujours beaux mais généralement sombres et dans ces moments les plus mal, il revoyait chaque visage qu’il avait perdu… Il n’a pas de technique à avoir ou à donner, rien ne marche sauf peut-être la force de continuer à vivre pour ne pas perdre plus ou ne pas se laisser abattre pour ceux qui ne se releveront plus…

Que lui répondre ? Il n’avait pas de potion magique. Il se passa une main dans les cheveux.
« Je fais comme vous Nelly. Je fais mon deuil et je continue à vivre avec leur souvenir. Me disant que je n’ai pas le droit de m’apitoyer trop longtemps puisque sinon leur sacrifice aurait été vain. » Il tourna la tête, ouvrant son tiroir sortant un vieux calepin à la couverture usé par le temps et les intempéries. La couverture épaisse bleu marine devait être de belle facture autrefois. Il avait un logo dessus celui de l’air force. Le carnet contenait des pages blanches, un certain nombre et vu l’épaisseur du calepin, celle-ci avaient dues être écrite (pas toutes) et noircies et beaucoup feuilletées. Il le posa un peu lourdement sans se rendre compte, comme si l’objet pesait une tonne. Il le laissa devant Nelly, pour voir si elle oserait l’ouvrir ou lui demander.


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Dim 22 Avr - 14:34

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Un deuil surprenant // 13 mars 2018
Le fait que le colonel fût un pilote engagé en temps de guerre, tout comme elle, avait un côté inespéré. Il y avait tout de suite ce contact, cette solidarité entre pilote du fait qu’ils connaissaient cet autre monde, cruel et mortel. Tous ceux qui mettaient les mains sur le manche, qu’il s’agisse d’un avion, d’un hélicoptère, d’un F-302 ou même d’un jumper, savait que tout pouvait se terminer d’un coup. Les blindages, le bouclier, c’est bien. Mais dans un combat aérien ou spatial ça ne servait surtout qu’à rassurer légèrement les pilotes. Et il y avait très régulièrement des morts à chaque rencontre. Ce n’était pas rare d’entendre des pilotes chevronnés dire qu’ils mourraient en même temps que leur machine.

Nelly sentait qu’elle avait visé juste et que, quelque part, elle avait peut-être touché la corde sensible de son officier. Il continuait de se maîtriser malgré tout et il ne réagissait pas mal à sa demande. Il avait vécu la même chose bien avant elle...et elle avait besoin de savoir.

La phrase de cet homme résonnait encore en elle lorsqu’elle fût surprise par la façon dont le carnet tomba sur la table. C’était un peu comme un gong fataliste et douloureux, un support qu’il ne devait pas montrer à n’importe quel soldat supposait-elle. L’idée qu’elle soit peut-être la première, dans un cadre à moitié personnel, à moitié professionnel, à avoir accès à ce carnet l’intimidait suffisamment pour ne pas vouloir y approcher les mains dans un premier temps.

Son regard demeura sur celui de son officier puis, après s’être mordu les lèvres dans un élan d’incertitude, comme si elle demandait silencieusement son aval puis elle rapprocha la chaise du bureau. Ses mains migrèrent doucement vers le carnet. Il était vieux, il sentait l’histoire, la douleur et l’aventure dans sa réalité la plus complexe.

Elle s’en empara doucement et l’examina avec soin. Il avait été exposé aux éléments, au temps, usé par la vie tout simplement. Sheppard l’avait gardé avec lui tout au long de sa carrière ? C’est vraiment l’impression que ce support lui donnait.
Dans un geste plutôt tendre, le pouce de Nelly passa par-dessus le logo de l’Air Force qui avait régi l’ensemble de sa vie depuis sa naissance et un fin sourire lui était venu à cette idée. Elle regarda une dernière fois le colonel, comme pour s’assurer qu’il n’avait pas changé d’avis, et elle ouvrit finalement le carnet pour en connaître le contenu.

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Et il n’avait pas changé d’avis, son regard était peut-être un peu plus sombre mais sans plus. Il croisa les bras et lui fit un signe de tête en avant pour qu’elle s’active ou lui donner l’autorisation. Le carnet contenait une liste… une page par personne morte, avec une photo d’identité assez ancienne et très militaire comme pour un dossier. Avec des notes en anglais écrite à l’encre noir majoritairement. L’écriture personnelle de Sheppard assez petite et patte de mouche. On voyait une chronologie de l’évolution de cette calligraphe plus ou moins stable selon certaines émotions ou sa maîtrise à ce moment-là. Son écriture n’était pas vilaine, très italique elle était suffisamment lisible pour voir les nom prénom, cause de la mort et information sur chaque personne et un bout d’un discours qu’il avait put dire aux funérailles de chaque personne. Parfois on, voyait des traces aux crayons de papier signe qu’il avait écrit et réfléchit sur le tas, sur la page du soldat pour un paragraphe mortuaire. Rien de bien loin, mais suffisant.

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Ils étaient si nombreux.
Il y en avait tant, des pilotes, des copilotes, des servants de mitrailleuses. Leurs noms étaient écrit là et il y avait même la date. Plusieurs éléments sautaient aux yeux de Nelly au fur et à mesure de ces pages. D’abords, Sheppard ne semblait jamais avoir manqué les funérailles de ces hommes, il avait été présent à chacun d’eux. Il avait même fait des discours pour certains. Et ils faisaient tous partie de son entourage.
Il y avait sûrement de ses amis. Mais aussi des collègues. Ceux qui étaient morts ensemble, à la même date et heure, ou seulement quelques jours plus tard, sur le lit d'hôpital. L’écriture changeait, chargée d’une émotion sur le moment où il rédigeait. Nelly passait ses doigts sur l’écriture et pouvait en déduire l’horreur que cela avait été pour Sheppard. Il avait dû inscrire ces décès sur le terrain, devant des carcasses fumantes d’hélicos. Devant des chambres d'hôpitaux dont les infirmières changeaient déjà les draps pour rendre le lit disponible.

Sheppard avait connu tous ces drames et il ne s’était pas arrêté comme l’avait fait l’hispanique. Il continuait à vivre malgré les pertes. Peut-être plus en tant que pilote mais en tant que chef militaire de l’expédition. Ce qui ne lui avait pas fait perdre son âme compatissante, il n’avait pas été blasé par tout ça. Il continuait malgré tout.

Nelly arriva à la dernière page et referma le carnet doucement, comme un trésor fragile qu’il ne fallait surtout pas abimer et elle posa la main dessus. Elle avait conscience que ce n’était pas un concours, que l’officier ne lui montrait pas ce carnet pour dire qu’il avait perdu, au cours de sa carrière, bien plus que trois pilotes et un clone qui n’avait le droit qu’à peu d’égards. C’était surtout pour lui faire comprendre qu’il comprenait pour l’avoir vécu à un tout autre niveau.

La jeune femme reposa le calepin sur la table avec beaucoup de déférence puis baissa la tête, plongée dans une intense réflexion. Il lui avait donné un exemple qui se passait d’un long discours. Sheppard ne pouvait pas faire meilleur effet et réussir à la remonter avec des mots, ce carnet avait fait tout le travail. C’était une réalité pour tout le monde, surtout les pilotes, les militaires, de perdre du monde avec le temps, des gens qui partaient alors que eux continuaient le chemin. Ils avaient tous signé pour ça et Nelly s’en rappelait bien, de ces jours particuliers où elle avait signé le contrat. Que ce soit sur la base d’Air Force Hill, au SGC, sur le Dédale. Et enfin sur Atlantis.

Cette vie-là, elle l’avait choisie. Elle la trouvait belle, magnifique, chargée de découverte et d’une aventure que bon nombre osaient à peine rêver sur Terre. Mais pour ça, il fallait passer par des moments graves et cruels. La jeune femme était étonnée de voir que tant de morts, sur ce carnet, n’avaient pas eu raison de l’officier. Il était toujours là. Et il n’était pas blasé. Il était encore et toujours proche de ses hommes.

Il ne fallait pas se leurrer. Nelly finirait sur la page du carnet de quelqu’un...ou bien elle suivrait l’exemple du colonel pour en avoir un et assumer les pertes.
Arrivée au terme de sa réflexion, Nelly regarda la boîte qui contenait la médaille puis hésita longuement avant d’y tendre la main. Elle la récupéra difficilement, comme si elle était en train de lui brûler les mains, puis elle l’ouvrit pour en connaître le contenu.

L’émotion fût assez difficile à décrire. C’était un mélange de fierté à de la peine et du rejet pur et simple. La médaille de l’air, ou appelée “Air Médal”, était une belle distinction généralement décernée pour héroïsme. Pour l’obtenir, il fallait accomplir une action méritoire au cours d’un exercice de vol en situation de guerre. Que le CODIR leur ai obtenu cette médaille, pour elle et Adam, avait quelque chose de fort et de vibrant.

La jeune femme referma bien vite le couvercle et se demanda si elle allait vraiment la brûler, celle-là. Elle en avait envie mais, en même temps, les conditions étaient différentes. Elle n’était plus sur le Dédale, ce n’était plus les mêmes circonstances de combat, plus les mêmes pertes.
Nelly songea de nouveau au carnet. D’ailleurs, son regard se posa dessus. Il fallait qu’elle s’en remette, qu’elle se bouge, comme l’avait fait Sheppard. Elle voulait le prendre pour exemple. Elle le regarda dans les yeux et hésita brièvement avant d’articuler :

« Mon colonel, je voudrais vous demander une faveur... »

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John ne l’avait pas regardé quand elle avait touché, pour une simple raison, que chaque page représentait une part de souvenir et il devait avouer qu’il avait un moment de gêne de lui montrer ça. Le geste avait été simple et sans arrière-pensée. Elle voulait une réponse, alors il lui donnait et il avait fait ça car cela lui semblait naturel et qu’il comprenait un peu trop sa détresse. Il savait qu’elle ne jugera aucunement que son humanité serait une faiblesse et quand bien même… si elle aurait eu la pensée mal placée de la faire le colonel l’aurait classée dans les cas intraitables et qui ne mérite pas leur titre d’humain. Mais juste de machine. Et Nelly était tout sauf un droïde sans émotions. Il ne fallait pas croire que les dirigeants sont sans cœur (même si pour certains on peut se demander).

Il reporta son attention sur elle au bout d’un moment quand elle reposa le carnet qu’il prit avec délicatesse cette fois et le rangeant avec un geste plus ou moins long. Son regard traîna quelques secondes sur la couverture usée par le temps, avant de refermer le tiroir de son bureau. Il laissa échapper un petit soupir inaudible et reporta son regard clair sur l’hispanique qui venait de prendre la médaille et la toisait avec presque révulsion.

« Avant ça Bricks… j’aimerai que vous réalisiez la mienne. »
« La vôtre ? » Demanda-t-elle perplexe.
« Vous ne brûlez pas cette médaille. On va pas vous demander de la porter mais de ne pas la détruire. Sinon je me fais pendre par Hoffman, avant d’être décapité par Steele et Woolsey. » Dit-il avec un d’humour.

La jeune femme regarda la boîte avant d’acquiescer. Pour qu’il lui dise ça, c’est qu’il connaissait pertinemment son passif et ce qu’il lui avait valu une rétrogradation directe au rang de première classe.
« Je le promets. »

John hocha la tête, oui il avait lu son dossier, c’est toujours intriguant un ancien officier qui reviens première classe. Et vu la réaction de Caldwell quand le CODIR avait parlé de médaille, faut dire que chacun savait maintenant que Nelly était une “pyromédaille”.
« Parfait. Et la vôtre ?»
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Nelly eut du mal à formuler sa demande. L’officier allait lui demander si elle était vraiment sérieuse mais, s’ils étaient bien sur la même longueur d’onde vu le carnet, il comprendrait surement.
« Je sais que vous avez étudié les vidéos de nos casques, vous savez pour le clone de Pedge. »
Elle hésita avant d’ajouter.
« Je souhaite l’inhumer sur un bel endroit du continent, là où personne ne passe. Vous...vous pouvez m’emmener ? »

Nelly se mordit la lèvre. Il n’y avait pas grand monde pour comprendre ce qu’elle ressentait. D’un point de vue extérieur, un clone, c’était une aberration, ça n’avait le droit à rien. Mais la petite hispanique, à défaut d’avoir eu l’impression de tuer la véritable Pedge, inversait également les rôles. On vous a copié, votre corps, votre conscience. Et on apprend ne pas être l’authentique. Plus de vie, plus d’identité propre, plus de raison d’être. Pourtant, cette Pedge là avait permis d’accéder aux informations qu’Adam et elle avaient ramené. Elle leur avait permis de s’enfuir.

Pour Nelly, elle ne méritait pas de finir avec trois coups de zats et un oubli bien opportuniste. Elle méritait de compter au regard de quelqu’un pour cet acte généreux et elle y tenait beaucoup. Cette Pedge-là méritait, au moins, de reposer sur la terre qu’elle avait aidé à défendre : c’était une question de principe.
« Ce serait juste et...je tournerai la page. »

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John était surpris sans l’être… surpris car ce n’est qu’un clone et non réellement la Pedge vivante qui devait être sur le continent à s'entraîner ou à former des troupes. Mais dans un sens, quand on prend les réalités alternatives, dont une qu’il avait exploré sans le vouloir avec Natasha… cela reste une vie humaine, une vie humaine qui ressemble un peu trop à quelqu’un qu’on aime. Puisqu’il était persuadé de l’amour qu’avait Nelly pour la sous lieutenante. Il ne devait rien avoir de sexuel ou même de charnel dans un amour lesbien mais une véritable amitié très forte. Et en ça, cela pouvait être plus fort qu’un simple amour. Surtout que Nelly mate les garçons apparemment. Ça aussi, il le gardait dans un coin de sa tête car il trouva ça très drôle. Qu’aucune femme vienne lui dire qu’il y a que les hommes qui ont le regard qui traîne maintenant ! Il a une preuve et la preuve la plus innocente de la galaxie !!! Nelly la gamine de la cité ! Alors si elle, elle le fait, les autres bien moins « sainte » devaient être pire.

Il se mordilla les lèvres les agitant dans un signe de réflexion luttant contre la révulsion d’enterrer un bout de chevaux symbolique et le besoin de son soldat de tourner la page avec ce bout de corps.
« Bon… On fait ça maintenant. La page doit être tourner rapidement. » Annonça John de but en blanc. Il jeta un coup d’œil à son emploi du temps… Il annula juste un rendez-vous qui l’emmerdait grandement et il devait avouer qu’il cherchait une excuse pour ne pas l’honorer. Celui avec le si aimable intendant … celui-ci allait tenter de l’engueuler pour une surconsommation de munitions du mois dernier. Et vu comme il est aimable, John avait pas envie de voir sa tête cochon ! Donc voilà : annulé et sans raison, comme ça il aura une vraie raison de râler aujourd’hui !
‹c› Vanka

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Dim 22 Avr - 14:36

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Un deuil surprenant // 13 mars 2018


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La réponse soulagea l’hispanique.
Elle ne s’attendait pas à ce que le colonel se libère immédiatement et aussi rapidement mais elle n’allait pas s’en offusquer, bien au contraire. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait embarqué l’urne dans son sac à dos. Seulement, prenant conscience de son état plus que déplorable, elle demanda à son officier un peu de temps avant de le rejoindre à la baie des jumpers. Juste vingt minutes, le temps qu’il puisse faire le nécessaire de son côté, et Nelly foncer vers ses quartiers pour réunir quelques affaires.

Elle entra en trombe dans sa chambre, balançant la boîte contenant la médaille sur son lit entre l’oreiller et le colibri en peluche puis pris la douche la plus rapide de sa vie. En moins de dix minutes, l’affaire était réglée. Elle hésita avant de s’habiller de sa tenue d'apparat mais en omettant les gants, fourragère et tout le tromblon, juste le bel uniforme puis elle récupéra son sac et passa voir les botanistes. Nelly parvint à les convaincre de lui faire un petit bouquet de fleurs, bien que ce n’était pas du tout leur spécialité, mais ils acceptèrent de lui rendre ce service dès qu’elle leur expliqua la vocation funéraire. Elle avait évité les détails cela dit.

Essoufflée, elle atteignit le jumper dans lequel se trouvait déjà le colonel. Peut-être allait-il se dire qu’elle se moquait de lui pour s’être présentée dans un état lamentable et de revenir en apparat pour l’inhumation. Mais d’un autre côté, cela signait aussi le retour de Nelly et la page qu’elle avait à coeur de tourner.

« Je suis prête. Vous connaissez un beau coin ? » Fit-elle sur un ton reconnaissant alors qu’elle s’installait du côté copilote.

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John n’avait pas eu besoin de beaucoup d’autorisation pour prendre un jumper. Dans le couloir, il avait croisée Erin et Richard qui prenaient un café, il en profita pour leur transmettre que Bricks était venu le voir et qu’il avait remis la médaille avec la promesse de ne pas la brûler. Cela semblait satisfaire les deux membres du CODIR. Il en manquait un et celui-ci devait être dans son bureau ou autre part, il semblait bien qu’il avait un ou deux Tairis sur la cité et a tout les coup l’anglais était avec eux. Enfin qu’importe, il avait transmis aux civils dirigeant cette information. Il aurait bien aimé croiser le major Frei, mais elle devait être en mission aussi. Bon tant pis, il lui enverrait un mail. De toute façon, il fallait qu’ils mangent ensemble dans la semaine.

Il arriva tranquillement jusqu’à la baie, où il salua les hommes et femmes présentes. Il était affuté d’un petit rictus, fier d’avoir foutu un lapin à l’odieux personnage du stock de fourniture. Il marcha jusqu’au jumper alloué avant de voir Nelly débarquer en tenue d’apparat… Elle en faisait un peu trop non ? Enfin qu’importe c’est son hommage il n’avait pas à juger. Il s’installa dans le jumper et aux commandes.

« Oui très beau, peut-être un peu trop romantique pour enterrer un bout de clone, mais bon… Je n’ai que lui en tête. » le bout de clone, c’est parcequ’il ne voulait pas mélanger Pedge et son clone, c’est marquer une différence et donc une forme de protection.

Un deuil surprenant 1519051160-01nelly
Nelly pinça des lèvres.
Elle déduisit, à sa façon de répondre, qu’il n’avait pas la même compassion qu’elle pour un clone. Mais c’est peut-être parce qu’il n’avait pas tué, de son côté, la copie de quelqu’un qu’il appréciait énormément ?
Quoi qu’il en soit, la jeune femme lui était reconnaissante de s’investir à ses côtés. Elle regarda le plan de vol se matérialiser sous ses yeux et découvrit l’endroit approximatif où Sheppard comptait l’emmener. Elle ne s’y était jamais rendu durant son travail et elle se demandait ce que ce lieu pouvait avoir de charmant. En tout cas, elle sentait vraiment qu’elle était en train d’accomplir quelque chose de bien.
Après tout, c’était un bel honneur qu’elle s’apprêtait à faire.

Le voyage se fît dans le silence et la jeune femme regarda le paysage se dérouler d’un air soulagé. L’océan était magnifique, la cité aussi. Durant le vol, ils passèrent au-dessus du campement Athosien et Nelly remarqua, malgré leur vitesse de croisière, des enfants qui couraient en sortant du camp pour faire de grands coucous avec des gestes de bras. Cet élément fit sourire John doucement.

Un peu plus tard, ils survolèrent le camp Natus où des groupes de soldats étaient passés en revue. Ils formaient un carré parfait à l’intérieur de leur fort et personne ne bougeait. Seul un homme, juché sur la plus haute des murailles, levant en l’air une épée à trois lames tourbillonantes en guise de salut. Le colonel fit tourner le jumper autour du camp, comme pour rendre le salut à cet homme. La manière de piloter en cercle était une marque que John envoyait à Paresok pour dire que ce fut bien lui et non un autre pilote. Le Meneur en avait pris l’habitude et c’était une bonne manière de se faire signe, savoir si tout allait bien. Le signe d’épée de Paresok en était la réponse.

Il y avait de la vie un peu partout et cela valait véritablement le coup de se battre. L’espace d’un instant, un violent accès de terreur prit les entrailles de Nelly à l’idée que c’était tout ça que la reine comptait anéantir. Avec son plan d’attaque simultanée, elle voulait détruire la cité et tout ceux qui y vivaient. Les différents autochtones sur le continent suivraient peu de temps après, ça ne faisait pas l’ombre d’un doute.
Voilà, c’était pour ça qu’il ne fallait pas s’arrêter et continuer à se battre.

Le sac à dos entre les mains, sentant les contours de l’urne entre ses doigts, Nelly se fit la promesse de se porter volontaire pour toutes les prochaines missions contre Méda’Iyda. Même si elle devait intégrer une équipe et se faire guide en cas d’assaut sur les installations, elle ne fuierait pas. Non, elle se battrait aux côtés de ses collègues.

Un deuil surprenant 1519051159-01john

Ils arrivèrent quelques minutes après avoir survolé le camps Natus. Une grande colline qui semblait difficile d’accès. Du moins, il fallait bien connaître l’endroit pour s’y rendre à pied, faute de se perdre ou de tomber dans un trou. Cette colline semblait colorée de mille fleurs violette, blanche ou même rouge, cela donnait un effet assez esthétique vu du ciel. Cependant, il en était rien, dès que le jumper atterrit des millions de papillons s’envolèrent autour pour laisser le vaisseau se poser sur une herbe rase. Les insectes de tailles différentes allant de quelques centimètres à une bonne dizaine reprirent leurs places un peu plus loin en volant nonchalamment.

Ce lieu, il n’y était pas retourné depuis très longtemps. Il se souvenait parfaitement et de la silhouette de Nathalie au milieu d’un tourbillon de papillon. Il en avait fait de belles photos. Il n’y était pas retourné puisque cela lui rappelait le souvenir de son ex et il en avait guère l’envie de se remémorer tout ça. Il s’était dit qu’il amènerait ici quelqu’un pour une bonne raison, soit pour une palpitation de cœur sincère soit pour autre chose de suffisamment fort pour daigner vivre ce moment magique. John ne pensait pas qu’un jour, il conduirait un soldat sur cette colline pour enterrer un bout de clone humain.

« Voilà Bricks… »


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Dim 22 Avr - 14:39

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Un deuil surprenant // 13 mars 2018
Nelly aurait eu le nez collé à la verrière si elle l’avait pu.
Au début, au cours du vol, elle avait trouvé l’endroit très adapté mais avait immédiatement rejeté l’idée en se disant que le colonel ne l’y laisserait pas enterrer l’urne...jusqu’à ce qu’il bifurque dans cette direction avec le jumper. Elle avait eu un petit coup au coeur en se disant que ce petit côté paradisiaque, assez fille assumons-le, était tout autant un magnifique endroit pour la romance que pour le recueillement.

Lorsque le jumper fût posé et que le sas s’ouvrit, la petite hispanique sortit et fut étonnée par cette nuée de papillons qui donnait l’air d’un champ de fleur au repos. Elle demeura immobile en admirant l’endroit, plutôt touchée que le colonel ai choisi un coin aussi sympa, puis elle analysa un peu l’environnement. Le soleil était là et il faisait plutôt bon malgré cette période de l’année. La colline était cernée d’un bois assez dense et joli. L’élévation du terrain, en plus, donnait sur la mer qui se profilait assez loin à l’horizon.

« C’est parfait... » fit Nelly. « C’est vraiment parfait. »

Elle fixa Sheppard et hocha la tête en guise de gratitude. John hocha simplement la tête, observant le lieu avec une petite moue avant de secouer la tête et de suivre le mouvement de Nelly. Dans les filets en hauteur, et parmi toutes ces caisses, elle savait que la jaune contenait des outils. Elle déchargea la bonne et l’ouvrit pour récupérer une pelle pliante de l’armée avant de s’engager dans le champ de papillons. Ils s’envolaient régulièrement pour maintenir une distance de sécurité et Nelly eut un large sourire en se disant qu’elle aussi, voudrait bien être enterrée là. Ce serait sympa même si l’idée de base était assez glauque.

La petite hispanique se dirigea vers un arbre qui semblait avoir poussé seul dans son coin et elle se positionna pour regarder partout autour. Le paysage était très agréable à regarder, l’air était bon, avec une touche d’odeur marine. C’était plaisant.
Malgré le fait qu’elle portait son uniforme d'apparat, Nelly déposa son sac, déplia sa pelle et se mit à creuser une petite fosse. Elle la voulu assez profonde, n’hésitant pas à suer pour cela, et elle y plaça consciencieusement l’urne avant de replacer la terre par dessus. Elle se mit ensuite en quête d’un bon nombre de pierre afin de délimiter l’endroit. La jeune femme était lancée dans sa tâche, elle y mettait beaucoup de volonté. Peut-être que son officier aurait trouvé cela trop, abusé, mais il n’y avait que lui pour la juger. Et il serait le seul à savoir. De toute façon John avait décidé de ne pas porter de jugement là-dessus et l’aidait à creuser sans rien dire de plus.

Les pierres enterrées à mi-niveau et ressortant d’un air plutôt esthétique, Nelly fût satisfaite puis elle retourna dans le jumper pour récupérer le petit bouquet de fleur. Sous le regard intrigué de John qui se demandait bien comment elle avait fait son compte pour se changer et trouver en plus les fleurs. Elle revint se placer devant la sépulture de fortune avec le sentiment du devoir accompli, d’une justice qui se réalisait enfin. Un léger sourire sur les lèvres, elle sentait qu’elle mettait fin à une embûche importante qui l’avait longuement entravée.

Debout face à ce petit carré de terre anonyme qui se recouvrirait d’herbe, la jeune femme resta silencieuse un petit moment, comme pour faire un dernier honneur puis elle déposa le bouquet de fleur sur l’emplacement.

« Voilà. Tu seras bien ici. C’est mérité... »

John n’avait rien dit observant Nelly finir et se recueillir tout simplement. En restant immobile avec comme appui sa pelle, il sentit des papillons se poser dans son dos. Ce fut aussi le cas de Nelly, cela le fit sourire doucement, ne chassant nullement les insectes colorés.
« Vous voulez rentrer ? Ou faire un tour ou voir autre chose ? »

Nelly avait aussi sourit en sentant les papillons reprendre leur droits. En restant immobiles, il y en avait même qui se replaçaient sur la sépulture et le bouquet de fleurs. Sur le moment, Nelly ne répondit pas au colonel. Elle fixait son oeuvre en s’assurant, intérieurement, qu’elle avait bel et bien fini ce qui lui tenait à coeur. Il ne restait plus qu’à rentrer mais elle songea à une deuxième personne qui avait été tué lors de leur mission : une Natus.
« Vous croyez qu’on peut parler d’Enyore au chef Natus…? » Demanda-t-elle simplement.
John ouvrit de grand yeux… Il réfléchit quelque instant, le CODIR était ou allait communiquer les informations à la dirigeante Vida. Ce n’était pas à eux de parler d’Enyore au campement Natus sans savoir s’ils sont au courant ou non.
« Non. Le CODIR a communiqué avec la dirigeante, j’ignore si elle a fait part à son peuple ou non. Donc dans le doute on ne l’évoque pas. »
« Je comprends... » Fit la jeune femme en maintenant son regard sur la petite tombe. Elle hocha la tête de manière satisfaite avant de se tourner vers le colonel : « Merci beaucoup. C’était vraiment très important pour moi. Nous pouvons rentrer... »

« Rentrons alors.. » fit John avec un rictus, avant de ranger sa pelle et de se mettre aux commandes du jumper direction la cité. le décollage fut accompagné d’un tourbillon de papillon qui gâchèrent momentanément la vue.

Le retour fût un moment étonnement gênant. Puisque le but était réalisé avec l’aide de son supérieur militaire, le sujet clos, le silence était retombé durant le vol et la jeune femme se demandait ce qu’elle pourrait bien dire lors du retour. Elle ne se voyait pas du tout lui parler de son carnet, ni se confondre une nouvelle fois en remerciements. Pourtant, alors qu’ils revenaient sur la cité, elle sentait véritablement un poids en moins dans sa poitrine. Une forme de légèreté douce et agréable, comme si un nouvel horizon s’ouvrait à elle. Comme une envie fugace et excitante d’aller à l’appel du matin pour reprendre les bonnes vieilles habitudes.

Déjà, son esprit carburait à cent à l’heure. Elle voulait rattraper la tranquillité qu’elle avait offert à Isia et Pedge durant son état de déprime. Ses souvenirs la rappelèrent à ce moment, dans le F-302, lorsqu’elle était à la dérive avec son pilote. Elle s’était promis de jouer un joli tour aux deux femmes une fois qu’elle rentrerait, juste pour le délire, surtout pour voir leur tête. Et même si Sheppard ne comprendrait pas vraiment, un sourire ravissant et chargé de malice s’était étiré sur son visage fatigué alors qu’elle se disait que sa demande pour Paradize serait le moment rêvé.

Elle demanderait l’autorisation du CODIR pour inviter Isia et Pedge pour trois jours de bronzette et de moments agréables sur cette planète. Il y avait un coin génial en bord de mer qu’elle connaissait. Les Atlantes y avaient même construit un petit cabanon en bois et sa folie intérieure voulu qu’elle prévoyait déjà les petites décorations pour le “mariage” futur.

Son sourire, alors, avait presque pris une dimension démoniaque.
Elle se rattrapa lorsqu’elle croisa le regard de Sheppard qui était satisfait de la revoir prendre du poil de la bête mais garda une expression joyeuse et très sereine sur le visage.
« Je crois que je suis en train de revivre, mi coronel. » Déclara-t-elle doucement.
« J’en ai cette impression au vu de ce rictus ! »

Plus tard, lorsque le jumper descendit dans la baie, Nelly récupéra son sac et attendit que le sas descende. Elle eut l’envie de remercier Sheppard une dernière fois mais d’une autre façon, pour qu’il comprenne à quel point il lui avait rendu un bon service. Alors, avant que le panneau ne s’ouvre entièrement, elle se colla dans ses bras dans la même étreinte sympathique et franchouillarde dont elle avait le secret. Et dont Pedge et Isia faisaient régulièrement les frais. Puis elle lui fit un signe de tête pleinement reconnaissant avant de partir dans les couloirs.

John resta bouche bée, il ne s’y attendait guère… Il en resta pantois comme le dernier des idiots et comme tout grand benêt, il ne réagit pas… a part la surprise et un peu de gêne. Il se mit à ricaner comme à chaque fois qu’il est mal à l’aise. Il lui tapota le dos tout connement.

Nelly prit la direction de l’infirmerie suite à son forfait et John alla direction du bureau de Frei, histoire de lui imposer un repas ensemble et de jouir un peu de sa compagnie (surtout pour ça, et autant allier pro et affection en même temps). Après tout, il devait l’informer que Nelly avait reprit sa médaille et d’autres sujets plus confidentiels.


FIN DU RP 22/04/2018
‹c› Vanka

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