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L'ombre et la lumière

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Matt Eversman
Caporal
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√ Arrivée le : 08/12/2012
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Mar 24 Oct - 9:19

Matt Eversman

L'ombre et la lumière



Chronologie : 25 mai 2017
Digue Nord


Les portes du téléporteur de la digue Nord venait de s’ouvrir. Les embruns fouettant son visage tandis que l’air marin s'insinuait en lui. Cette odeur iodée avait un petit goût de liberté. Une liberté bien éphémère. Après quelques pas, Matt jeta un coup d’oeil vers l’océan déchainé. Une tempête s’annonçait certainement. Pas le temps de cogiter météo, une petite tape amicale sur l’épaule le ramena à sa triste actualité. Nelly, qui ne le quittait pas depuis sa tentative venait de s’arrêter sur le pas de la porte après lui avoir dit quelques mots.

« Reviens vite sur Atlantis, je te dégoterai une bière fraiche servie dans un gobelet en plastique pour enfant !!! »

Son escorte se terminait là, place à une autre. Face à lui, trois hommes vêtus de l’uniforme du Dédale. Il avait beau connaître le chef d’équipe, une vieille connaissance. Ce n'était pas un moment agréable à vivre. Il échangea une poignée de main avec Farelli, saluant les autres d’un signe de tête avant de se faire quelques pas dans leur direction.

// Pôle-com, Ici Farelli. J’ai le colis avec moi. Requérons téléportation immédiate. //
// ici Pôle-com, téléportation accordée. Pont cinq, débarquement habituel. Terminé. //

La seconde suivante, un grand halo blanc les entoura les transportant à plusieurs milliers kilomètres de là. Le dispositif de sécurité se mit en place, le chef d’équipe à sa tête pour mener le groupe et les autres derrière pour empêcher toute tentative. Tout ça était inutile. Complètement. Eversman se sentait comme une grenade prête à être dégoupillée, une arme qu’il fallait absolument surveiller quitte à le placer constamment sous surveillance. Il allait aux toilettes, l’équipe le suivait jusqu’aux urinoirs ou le pas de la porte en le questionnant en permanence pour éviter une récidive. Ne manquait plus que les menottes... Pourtant le militaire n’avait plus rien d’une menace pour les membres du personnel. Il avait perdu pas mal de poids, surtout du muscle. Son corps était plutôt mal en point malgré les bons soins de l’infirmerie. Quand l’esprit est fort, le corps suit le mouvement. Quand l’esprit l’est moins, la récupération est beaucoup plus difficile.

Matt se contenta de suivre le chef d’équipe, lui emboitant le pas. C’était un véritable dédale de couloirs là-dedans. Lui ne parvenait pas à se repérer dans les différents ponts ayant l’impression que tout se ressemblait. Il ne faisait pas non plus d’efforts particuliers, avançant mains dans les poches et capuche couvrant une partie de son crâne se contentant de suivre les instructions. Le personnel du vaisseau se plaquait contre les parois, laissant l’escorte passer sauf un qui visiblement se crut plus important que les autres. Matt ne s’en rendit compte qu’au dernier moment. Trop tard. Il y eut contact. Un liquide brûlant humidifia aussitôt les fibres de la veste et de son t-shirt.

“Putain, tu peux pas faire attention !gueula-t-il tout en quittant ses vêtements des yeux pour rechercher ceux de sa victime : Steven Caldwell.

@ pyphi(lia)

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Mar 24 Oct - 13:50

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Le colonel se déplaçait rapidement en parcourant les derniers rapports papiers. Il obtenait de bon retour de l’équipe de technicien dans laquelle avait été enrôlé le soldat Allen. Hoffman avait tenu parole, il s’était arrangé avec le colonel Sheppard pour la maintenir dans ce dispositif atypique. D’après les informations qu’il détenait directement du chef Tyrol, les débuts de la jeune femme avaient été chaotique et il avait bien failli intervenir. Le moral était si bas depuis la défaite que les crises d'épuisements nerveux s’accumulaient petit à petit. Les médecins étaient aidé par ceux d’Atlantis, fort heureusement, et depuis que le Dédale n’était plus à l’agonie, l’équipage pouvait commencer à se reposer un peu.
Les techniciens et Allen, en revanche, c’était une autre histoire.

C’était l’un des rapports qu’était en train de lire steven durant son voyage dans les coursives. Il comptait bientôt l’envoyer au Codir, c’était l’une de leurs conditions et c’était parfaitement légitimes.
Et lorsque l’on est le commandant, le meneur de la barque, il est bien rare de trouver un obstacle sur son chemin. Le colonel avait son café dans la main en se rendant dans ses quartiers lorsque des hommes de la sécurité débouchèrent en face de lui. Ils le saluèrent respectueusement au passage, lui également, puis un choc soudain et violent ponctua le cri d’un homme visiblement enragé.

Caldwell fixa son document couvert de café, la grosse tache de liquide brun répandu au sol, puis remonta un regard sévère sur le responsable. Matt Eversman, oui, c’était aujourd’hui qu’était prévu son entretien avec Sidney. C’était peut-être également son jour pour se démarquer au beau milieu de son équipage et manquer de respect…
Le colonel eut une réaction immédiate, non agressive mais très sèche.

« Surveillez vos propos, soldat ! Vous n’êtes pas dans votre cantonnement. »

Les hommes de la sécurité s’étaient arrêté. Le chef Farelli le salua de nouveau et s’expliqua :

« Monsieur, nous l’amenons en consultation pour le docteur Sidney. »
« Mais il y a un changement de programme... » Fît Caldwell, très strict. « Monsieur Eversman va ramasser ses cochonneries. Donnez lui le nécessaire pour me nettoyer cette coursive et surveillez-le. Cela lui permettra de méditer durant un temps sur sa façon de s’adresser à un officier. »

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Matt Eversman
Caporal
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Mar 24 Oct - 13:56

Matt Eversman
“Oh la loose !” fut la première chose qui vint à l’esprit du militaire. Non seulement le voilà avec du café liquide sur lui mais en plus c’était à Steven Caldwell qu’il avait à faire. Ce n’était pas comme s’il faisait face au Seigneur de la forteresse dans laquelle il se trouvait désormais. Le dragon venait d’être titillé et aussitôt sa colère se déclencha contre lui. Matt eut le réflexe de baisser les yeux, regrettant aussitôt ses propos lâchés sous le coup de la colère. Cela aurait pu en rester là mais Caldwell en avait décidé autrement lâchant des ordres complètement insensés. Nettoyer la coursive ? Impossible pour lui de ne pas réagir.

« Non mais vous rigolez ?! Qui tenait ce gobelet de café ? » Bon il avait eu au moins le réflexe de passer au vouvoiement. C’était déjà ça.
« Vous débattrez des responsabilités dans votre barbe, sergent. Je n’ai pas de temps à perdre avec vous. Exécution. » Fît Caldwell en le dépassant.

C’est qu’il en devenait effronté. Un rebelle sur le croiseur ? Pas question. Suicidaire ou non, Matt Eversman restait un soldat qui n’était pas exempt de ses devoirs de respect. La moutarde commençait déjà à monter, aussi donna-t-il ces ordres avec la ferme intention de reprendre sa route. Il l’avait déjà dépassé et s’éloignait, prêt à passer à autre chose.

« Je nettoierais rien du tout… J’ai rendez-vous avec le Docteur Sidney, ordre médical. » Le médical primant sur le militaire, Matt pensait avoir cloué le bec du Colonel et se tourna vers le chef d’équipe. « Sergent, conduisez moi au Docteur Sidney. »

Farelli demeura muet. Il fît un signe de tête à l’intention de Matt, comme s’il le suppliait de fermer sa grande gamelle. Mais c’était déjà trop tard. Caldwell interrompit sa progression et se retourna lentement, considérant le militaire d’un oeil résolument colérique.

« Rappelez-moi votre grade soldat... »

Le “non” silencieux de Farelli ne satisfait pas le militaire. Impossible de le dépasser, ce dernier lui barrait le passage. Le rugissement de Caldwell n’indiquait rien de bon. Matt se contenta de tourner la tête dans sa direction, toujours bien résolu à rejoindre le quartier de Sidney.
« Sergent Maître. » Le Ranger savait ce qu’il avait suivre : l’autre allait lui mettre dans le nez qu’il était son supérieur et qu’il se devait de lui obéir. Il joua donc au plus malin en précisant ses propos. « Actuellement retiré du service actif pour raisons médicales » Le dernier mot fut bien appuyé.

Le colonel se rapprocha.

« Ne me défiez pas sur mon propre terrain, “sergent-maître”...votre condition médicale ne vous exempt pas des conséquences de votre insolence. Je ne sanctionne pas votre état. Je sanctionne votre comportement. »

Il le fixa dans les yeux, lui faisant pleinement face.

« Alors ne m’obligez pas à sévir davantage...nettoyez-moi cette coursive et mettez votre fierté à l’ombre. »

« Je ne nettoierais pas cette coursive. Je ne suis pas responsable de ce qui est arrivé et… je ne suis pas en état de le faire… Je ne peux pas me baisser, Monsieur. » lui répondit-il en croisant son regard et c’est ce qui l’avait poussé à ajouter la petite forme de respect au bout de sa phrase. Concernant l’état de son abdomen, ce n’était plus aussi douloureux qu’il semblait le prétendre mais ça le Colonel n’était pas sensé le savoir et il était bien décidé à en jouer.
Hélas, il n’était certainement pas aussi patient que Sheppard. Matt allait rapidement s’en rendre compte.

« Très bien. Votre état s’améliorera avec un peu plus de repos... » Il fixa le chef Farelli. « Veuillez conduire le sergent-maître Eversman en cellule...baillonnez-le s’il le faut. Sidney viendra le récupérer pour sa consultation. »

Le colonel repartit directement tandis que les trois hommes de la sécurité entourait le militaire. Farelli posa une main sur l’épaule de sa vieille connaissance.

« Tu comptes nous faciliter la tâche ou t’attirer des problèmes en plus, collègue ? »
« Mais… mon Colonel ? » Trop tard, Caldwell s’éloignait déjà le laissant en charmante compagnie, lui et ses affaires humides. Cette situation était injuste. Il en voulait au gradé. Farelli eut au moins le mérite de lui parler correctement. Matt ferma les yeux l’espace de quelques instants expirant longuement avant de passer les mains sur son visage. Farelli n’était pas responsable des agissements de Caldwell, il se contentait d’obéir. Tout comme lui, finalement.
« Je te suis. » lâcha-t-il d’un ton morne.

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Mar 24 Oct - 13:57

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Patrick était en train d’évoluer à travers les coursives avec un livre sous le bras. Il quittait à peine les quartiers du colonel où il avait tenu un débat des plus houleux. Le psychologue s’était d’abord inquiété de ne pas avoir de nouvelles d’Eversman juste après sa téléportation à bord. Il n’était ni en avance, ni en retard, l’escorte faisait parfaitement son boulot. Mais il n’avait su ce qu’il était advenu de son patient que lorsqu’il avait contacté le Pôle-com.

Une histoire de café, visiblement, qui prenait l’allure pour le colonel d’une affaire symbolique de défi de grade. Et s’il y avait une chose sur laquelle l’homme était intransigeant, c’est bien quand on s’en prenait à sa condition d’officier. Qu’il y ait du monde ou non, personne n’entamait le commandement de l’officier. Personne même, n’avait la possibilité de le défier sans se retrouver sanctionné ou déstabilisé.

Dans un sens, Sidney pouvait le comprendre. Dans un monde aussi restreint que celui du Dédale, le respect pour sa figure de proue devait être une constante. Mais voilà, Matt Eversman n’était PAS partie intégrante du Dédale et c’est là-dessus que les deux hommes avaient eu un violent désaccord.
Envoyer en prison un homme déjà fortement éprouvé et qui faisait suite à une tentative de suicide était, selon lui, une décision totalement irréfléchie. Et malgré tout, le colonel soutenait qu’Eversman était plus solide qu’il en donnait l’air.
L’argumentaire très passionné de Sidney n’avait abouti que sur un statu quo. C’est comme si les deux hommes avaient eu raison et tort à la fois. Le psychologue n’était pas forcément agacé ou en colère en quittant Steven. Il le connaissait depuis longtemps maintenant et ils étaient autant amis que rivaux.

Heureusement, l’équipage du Dédale n’était pas reconnu pour agir en brute. Les deux soldats de Farelli lui avait proposé de lui amener de quoi manger un morceau. C’était l’intention qui compte. Et cela lui ferait passer le temps.
Quelques minutes plus tard, l’infirmière Cassandra Frasier était venue lui rendre visite. Elle avait reçu des rapports et instructions assez précises de la part du médecin de bord, lequel était en contact régulier avec Isia. La jeune femme contrôla rapidement ses différentes plaies à l’abri des regards puis lui ordonna, par décision médicale, d’accepter l’oreiller et la couverture qu’elle lui avait ramené. “Ne pas maltraiter le corps” avait-elle dit avec un mi-sourire. Elle lui avait fait venir une nouvelle tenue depuis Atlantis, histoire qu’il puisse se changer un peu. Elle lui apprit qu’un soldat répondant au nom de Bricks les avait pris depuis ses effets personnels. Quand Matt s’habillerait de sa nouvelle tenue, il trouverait un papier glissé dans la poche du pantalon indiquant : ”Du goudron et des plumes la prochaine fois ! cot cot cot codeeeeeeeeeete ! B.”

Sidney, donc, arriva dans la baie d’incarcération avec son livre et un léger sourire. Les soldats de faction devant sa cellule le saluèrent d’un signe de tête chaleureux puis ils acceptèrent de sortir pour le laisser avec Matt entre quatre yeux.

« Bonjour Matt, je m’appelle Patrick Sidney, c’est avec moi que vous aviez rendez-vous. Comment trouvez-vous l’hospitalité du Dédale ? » Questionna-t-il avec humour.

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Matt Eversman
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Mar 24 Oct - 14:00

Matt Eversman
Plusieurs heures déjà qu’Eversman était enfermé. Il pourrait se féliciter d’ajouter un nouvel exploit à sa longue liste : et une geôle de plus de visiter ! Cette mauvaise habitude ne l’enchantait pas pour autant. De l’autre côté de la paroi de verre trônait fièrement sa paire de rangers et sa ceinture ainsi qu’un garde qui ne le quittait des yeux. La peur d’une nouvelle tentative semblait forte du côté des geôliers. Ces derniers n’avaient pas agi aussi bêtement que leur leader, semblant presque comprendre la réaction du Ranger même s’ils la regrettaient. En retour, Matt s’était bien comporté avec eux acceptant de les suivre sans faire de vagues supplémentaires et se soumettant aux différents règles de sécurité. Il avait même pu avoir un peu de confort, ce qui avait égayé un peu sa matinée ou plutôt sa journée vu que le soleil était désormais bien haut maintenant. Le petit mot de Nelly trainait désormais dans une poche de sa veste, en boule même s’il l’avait fait sourire lors de sa lecture.

Le temps passait très lentement dans ce genre d’endroit. Les repères temporels n’étaient plus que ceux de son corps et les relèves de gardes face à lui. Allongé sur cette couverture, le militaire semblait observer le plafond, la nuque légèrement posée sur son bras valide. Il ruminait de sombres pensées tout en essayant de comprendre comment il avait pu en arriver là. Il avait bien eu le temps d’y repenser. Caldwell avait fait son coq en prenant la mouche et lui n’avait pas voulu s’abaisser face à lui. Ce concours de qui a la plus grande était ridicule. Au final, il était le grand perdant. Il ne pouvait gagner contre sa hiérarchie, même s’il considérait qu’elle avait eu tort sur ce coup.
Un peu d’agitation de l’autre côté de la paroi finit par le sortir de sa torpeur. Un homme, assez âgé de surcroît venait de faire son apparition. Il avait une bonne tête qui le rendait sympathique au premier abord, en décalage avec ce lieu austère. En tout cas, il avait suffisamment la confiance des hommes de la sécurité pour qu’ils quittent la pièce. Matt n’était pas bête, il avait eu le temps de repérer l’emplacement des différentes caméras de sécurité et nul doute qu’on devait encore l’observer. L’homme l’interpella. C’était donc lui ce fameux docteur Sidney. Le Ranger prit la peine de se redresser basculant en position assise.

« Bonjour Docteur. » Son dernier passage à l’infirmerie lui avait au moins permis de montrer davantage de respect aux membres du personnel médical. Ils étaient là pour l’aider. Ça il avait fini par le comprendre.

« Le personnel est plutôt sympa à l’exception d’un grand animateur… Plutôt autoritaire celui-là…et que dire de la déco de cette pièce... »

Le psychologue lui fit un sourire paternaliste en récupérant un siège. Il s’installa juste en face de lui.

« Pourtant, j’ai eu le loisir d’étudier un peu votre dossier militaire et je m’attendais à converser avec un féru des cellules de détentions. » Sa main balaya machinalement la prison. « Ne dit-on pas que le naturel revient au galop ? Rencontrer “Matt Eversman” dans une cellule me semble être un signal fort et particulièrement positif. C’est un bon début, vous ne trouvez pas ? »

Sidney le renvoyait directement à sa nature profonde, ce qui faisait de lui Matt Eversman. Avoir un soldat pleinement soumis aux ordres de ses supérieurs, avoir cet homme sur un cas accidentel d’un café renversé, sans le moindre remous ni vagues, ne serait donc pas le véritable Matt. Le psychologue semblait le conforter dans cette idée d’un sourire entendu et empreint de sympathie. C’était un civil dans un environnement militaire. Ils étaient entre quatre yeux : Matt pouvait se lâcher, de colère comme d’humour, sans craindre un quelconque retour.

« Je vais peut être finir par écrire un livre sur les geôles de Pégase.. » dit-il en ajoutant un petit haussement d’épaules. Il modifia sa position pour que ce soit plus agréable appuyant son dos sur la paroi du vaisseau. « Vous me sortez d’ici pour que je puisse m’affaler sur votre confortable canapé ?! »
« Bien sûr. Si vous me promettez d’attendre quelques échanges avant de vous y endormir. » Répondit Sidney avec une forme de complicité, comme s’il convenait qu’effectivement, certains suivis pouvaient devenir rasoirs et soporifiques.
« Je ne promets rien là dessus. »


Ce n’était qu’un moyen de détendre l’atmosphère. Sidney demanda à ce que l’on puisse libérer Matt de sa cellule et les gardes acceptèrent sans broncher. De toute façon, c’était la consigne du colonel. Le psychothérapeute viendrait récupérer son patient. On lui laissa le temps de récupérer ses affaires, Patrick l’attendant à l’extérieur.

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Mar 24 Oct - 14:02

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Durant le voyage, le médecin lui demanda s’il souhaitait faire un crochet ailleurs, surtout par politesse. Il l’amena jusqu’à son bureau, plutôt grand et impressionnant. Une bibliothèque très étendue encadrait toute la verrière au fond de la salle, comme un forme de baie vitrée, où l’on voyait la planète bleue et magnifique tourner avec une extrême lenteur. Il y avait plusieurs sièges et, bien entendu, l’éternel divan confortable.

Mais Sidney avait préparé l’amorce de la thérapie du soldat. Sur le bureau se trouvait disposé consciencieusement une table de mixage électronique prêtée par l’un des techniciens du Dédale qui en faisait sa passion. Il y avait également trois clés USB ainsi qu’une petite liste de titre de musique sur un document papier. La première étape consistait à connaître l’état d’esprit du militaire. Sidney avait eu l’occasion de creuser un peu en ce qui concerne les occupations de Matt et quelques personnes d’Atlantis lui avait parlé de la fête d’anniversaire du colonel Sheppard.
La disposition du matériel permettait d’étudier l’ordre de priorité de Matt. Était-il assez atteint psychiquement au point de se moquer de son loisir et aller sur le divan ? Ou allait-il être attiré par un matériel et l’aspect d’un environnement sensé le conforter ?

« Choisissez votre place, Matt. » Il se rattrapa rapidement. « Sauf mon propre siège, cela va de soi... »

La découverte de ce bureau fut saisissante. Rien à voir avec un bureau d’Atlantis. Il se rappelait très bien celui de Stanford avec sa vue magistrale sur la Cité mais là, c’était carrément une vue sur une planète. Ou plutôt la planète où il habitait. Ça, c’était la classe. Il succomba à l’envie de s’approcher de cette verrière était grande, recherchant Atlantis au milieu de ce bleu, Matt attendit ensuite les instructions du chef du lieu. Il se contenta d’un signe de la tête avant d’analyser l’environnement repérant les chaises et surtout cet encombrant divan. Même s’il l’avait évoqué un peu plus tôt, il n’avait pas l’intention de s’allonger dedans. Il avait passé suffisamment de temps allongé ces derniers temps. Ne lui restait donc que les chaises qui faisaient face au bureau et cela ne l’enchantait pas des masses. Enfin ça, c’était avant de repérer le dispositif présent sur le meuble. Une table de mixage. ça , ça n’avait strictement rien à faire là.

« Vous êtes DJ à vos heures perdues, Monsieur ?» demanda-t-il avec un petit sourire tout en s’approchant de l’instrument. Comme lui dirait sa môman, on touche avec ses yeux. On ne touche pas au matériel des autres sans la permission. C’était un sacré matériel d’ailleurs.

Sidney s’installa derrière son bureau avec un fin sourire.
« Je suis malheureusement trop vieux pour ça, Matt. Le mixage sur des morceaux de ma génération requiert des compétences plus jeunes, comme les vôtres. » Il venait de sortir un bloc-note et un crayon.
« Alors, quel place vous conviendrait le plus ? »

Le psychologue avait déjà capté son intérêt, il calculait maintenant ce que donnerait son ton un peu plus insistant. Il ne lui proposa pas de toucher tout de suite au matériel pour échapper à toute idée de marchandage. Matt ne serait pas dans de bonnes dispositions s’il se disait qu’il ne pourrait jouer avec ce matériel qu’en se livrant. Ce n’était pas du tout le but.

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Matt Eversman
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Mar 24 Oct - 20:11

Matt Eversman

Sa place ? Quelle place ? L’étonnement du jeune homme était palpable, il semblait avoir oublié une partie des instructions après avoir repéré le fameux objet. Il jeta un coup d’oeil à son environnement proche repérant la chaise la plus proche.
« Là, ce serait bien» dit-il tout en s’asseyant. Les coudes furent aussitôt posés sur ses genoux, position trahissant un certain malaise cherchant du regard le psychologue comme pour avoir son approbation.

C’était un signe très positif que le psychologue relevait mentalement. Matt s’était installé devant le bureau pour se tenir à proximité de la table de mixage. Sa capacité de raisonnement fonctionnait donc bien, lui permettant d’établir l’hypothèse que ce matériel était présent pour lui. Pas d’altération à ce niveau là. Sa posture un peu avachie était également naturelle puisque sur un terrain qui lui était inconnue, les signaux étaient tous présents et le psychologue ne relevait pour l’instant que les signes physiques de ce qu’il s’était fait subir. Le terrain de ses loisirs étaient donc vierge de sa dépression et c’était un excellent endroit pour débuter l’étude de sa situation. Pour construire une relation de confiance, il fallait nécessairement un point commun.
Sidney ne chercha pas à lui offrir une affirmation à son regard même si, sur l’instant, cela pouvait le mettre encore plus mal à l’aise. Il était important que cet homme comprenne petit à petit qu’il ne devait pas se conformer à ce nouvel environnement mais en faire tout simplement le sien. En d’autres termes : il était chez lui.

« Je vais vous faire part de quelques informations. Je suis un civil détaché par contrat spécifique à l’US Air Force, votre employeur. Je n’ai donc aucune obligation envers lui. » Il montra l’environnement de ses mains. « Dans ce bureau, vous pouvez être l’homme que vous souhaitez. Si vous préférez vous adresser à moi en tant que Sergent-Maître Eversman, je le respecterai tout autant que si j’ai affaire à Matt, le DJ. »

Il le gratifia d’un sourire rassurant.

« Tout ce que vous pouvez dire et faire dans cette pièce est soumis au secret professionnel. L’armée n’a aucune emprise sur mes thérapies et nos discussions. Vous êtes donc un homme parfaitement libre. Une liberté qui s’étend à tout votre environnement, comme par exemple, celle de choisir votre place dans cet endroit de calme et de repos, vous comprenez ? »
« Oui, Monsieur » lui répondit-il rapidement, presque mécaniquement. Ce n’était pas son premier psychologue, il était même sorti avec l’une d’entre eux...il connaissait les règles : ce qui se passait dans ce bureau restait là. Enfin en théorie. Sidney ne lui était pas antipathique pour le moment.
« Vous pouvez m’appeler Sidney. Ou Patrick, à votre convenance. » Corrigea-t-il gentiment. « Bien. Je vous propose un premier exercice. Vous avez trois clés USB contenant une cinquantaine de morceaux chacun. Vous les trouverez sur cette liste papier que vous avez devant vous. »

Sidney poussa les objets devant Matt. Il récupéra au passage l’un des deux casques qu’il passa autour de son cou.

« L’un de vos collègues d’Atlantis vous a décrit comme un sacré “chauffeur” lors d’occasion, comme un anniversaire par exemple. Je veux que vous vous fassiez plaisir, laissez votre passion et votre créativité courir. »

Il lui tendit l’autre casque.

« Faites-moi voyager dans votre univers musical, Matt. »
Voir cet homme d’un certain âge avec un casque orange fluo autour du cou était étrange. Cela ne lui allait pas du tout et pourtant le sourire affiché incitait Matt à aller de l’avant, à écouter ses instructions à les mettre en place, même si elles le déroutaient quelque peu. Les doigts se refermèrent autour des set-lists les lisant en diagonale. Aussitôt certains titres lui sautèrent aux yeux et semblèrent s’imposer comme une évidence. Il aimait le rock, l’electro, les musiques dansantes. La fête tout simplement. Matt se leva, se rapprocha de la console et ll’alluma. La clé USB rouge fut inséré, le titre 7 (Kygo - Firestone) lancé et le casque en place. Pas sûr que ça plaise à ce fameux Sidney mais bon au moins lui apprécierait. Au début, il ne put s’empêcher de rechercher le regard du psy essayant de ne pas faire mal ou d’aller trop loin.

Peu à peu, il l’oublia se faisant plaisir en manipulant les titres, cherchant à mettre certains ensemble. Le résultat était parfois atroce, d’autres fois beaucoup mieux. Mixer Stromae et Coldplay ? Pas de problème, ça fonctionnait et c’était bien sympa. Tellement qu’il ne put s’empêcher de la remettre une fois de plus. Matt se focalisait sur le son appuyant sur les différents boutons ajoutant des basses, modifiant les aigus. Sky full of Stars fut lancé. Il suffisait de fermer les yeux pour imaginer pas mal de gens en train de faire la fête avec cette musique à fond. Comment ne pas sauter à ce moment précis tant le refrain était entraînant ? Il suffisait d’être DJ même si un grand sourire témoignait du plaisir pris.

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Mar 24 Oct - 20:13

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Sidney suivait l'enchaînement des morceaux avec intérêt. Il attendit que Matt soit pleinement plongé dans son activité pour observer les traits de son visage, ses réactions instinctives et son non verbal. Même s’il n’était pas spécialisé dans le mixage, le psychologue trouvait le ton général plutôt positif, joyeux ou endiablé par moment. C’était des signes supplémentaires qu’il notait discrètement sur son bloc note.
La capacité de Matt à se soulager de la pression par ses activités favorites n’était pas altérée, c’était une très bonne nouvelle et il gageait qu’à l’issue de son explosion d’émotions, il sentirait un léger répit en son for intérieur.

L’homme le laissa s’éclater de cette manière jusqu’à ce qu’il finisse par se lasser. Sidney était très patient et le temps nécessaire au retour à une certaine forme de “conscience” du militaire quant à l’endroit où il se trouvait était également un indicateur fiable.

« C’est excellent. Je connais quelques passionnés qui auraient bien besoin de votre sens de la créativité acoustique. » Confia le psy. « Saviez-vous que le Dédale avait sa propre boîte de nuit ? Etonnant lorsque l’on songe à notre “animateur” commun n’est-ce pas ? Mais elle existe bel et bien. »

Il haussa les épaules.

« Le mixage et la fête semblent vous plaire Matt, peut-être pourriez-vous monter sur le Dédale, en certaine occasion, pour ravir son équipage ? »

La pause musicale dura un certain temps, le temps pour lui de prendre ses repères, de pousser la bête dans ses retranchements avant de finalement se rappeler qu’il était là pour être vu par un psychologue, pas pour animer une soirée. Là, il se sentit pris sur le vif pour s’être un peu trop laissé aller. Comme un gamin pris sur le vif, Matt éteint la console et posa son casque sur la table de mixage avant de s’asseoir de nouveau. Sidney vanta ses qualités, ce qui fit du bien à entendre. Il savait bien faire autre chose que s’attirer des ennuis.

« J’ai du mal à vous croire, Mons… Sidney. » lui dit-il concernant la possibilité d’une telle installation en ces lieux. «Et cela m’étonnerait que le Colonel Caldwell m’accepte de nouveau à bord. »
« Et pourtant c’est le cas. On ne vous a jamais parlé du pont douze ? »
Sidney vit que non.
« Sans l’E2PZ, il nous faut trois semaines pour faire un aller entre nos deux foyers. Et nous n’obtenons pas cette source d’énergie a chaque voyage, l’Athéna en a également besoin. » Il fît une pause avant d’entrer dans le sujet. « Le Dédale compte deux cents membres d’équipage dévoués à qui l’on impose une pression constante. J’ai obtenu du colonel, et au nom de l’équipage, que le pont douze soit aménagé par toutes sortes de divertissements entretenus par son personnel. »

Sidney fixa la table de mixage avant de revenir sur Matt.

« Nous avons un ring d’exhibition de boxe tenu par le chef de la sécurité. Un bar à alcool dénaturé. Un casino où chaque joueur sort en rendant ses gains. Une piste de bowling, un cinéma et une boite de nuit. »

Et oui, le colonel avait autorisé tout ça pour que son équipage puisse simplement vivre. Le Dédale était une véritable ville et ses habitants avaient besoin de décomprésser. Un peu comme l’avait fait son interlocuteur avec la table de mixage.

« Mais les conditions sont strictes et très respectées des hommes. Ces divertissements ne sont autorisés qu’à des heures précises en-dehors des cycles de service et le moindre chaos engendré par ces activités conduiront à la fermeture définitive du pont douze. Heureusement, l’équipage est très solidaire, tout se passe pour le mieux. »

Il se redressa sur son siège.

« Voyez-vous, Matt. Cet exercice a eu sur vous un effet salvateur. Et je veux que vous l’exploitiez pour commencer à vous retrouver. » Ils échangèrent un regard entendu. « Ce n’est pas une solution ou un remède, non. C’est un baume au coeur. Et si vous appréciez le mixage autant que cela, je pense que vous devriez proposer vos services au capitaine Reinay. C’est lui qui tient la boite de nuit et j’ai entendu dire qu’il manquait cruellement de…”chauffeur”. »

Il lui fit un sourire.

« C’est son matériel. Il l’a acheté sur Terre avec une petite cotisation de l’équipage. Mais ils n’ont pas beaucoup de passionnés. » Il décida de chasser une autre zone d’ombre. « Et quant à Steven, comprenez qu’il ne fait que protéger son image auprés de ses hommes. Vous n’êtes qu’un exemple et vous...avez payé le prix de ce séjour en cellule. »

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Matt Eversman
Caporal
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Mar 24 Oct - 20:16

Matt Eversman
Le Dédale était plein de mystères et le personnel en gardait savamment le secret. Finalement ça valait peut être le coup de bosser dans une boite de conserve géante. Sidney alla jusqu’à lui demander de proposer ses services en tant que DJ. Matt n’était pas si “chaud” que lui par tout ça. Le Dédale, c’était un peu l’inconnu pour lui. Cela ne le rassurait pas. Il ne voyait pas jouer devant des autres pour le moment.

« Je verrais. » Il bottait en touche même s’il n’excluait pas la proposition. Matt en profita pour modifier sa position s’installant un peu mieux dans cette chaise, de manière plus confortable pour que cela ne lui lance pas l’abdomen ce qui l’obligea à se redresser. Le militaire fronça les sourcils en entendant le nom “Steven”. Ce type devait être vachement proche du Big Boss des lieux et cela ne l’enchantait pas. Tout comme le fait d’avoir servi de bouc émissaire.
« Attendez que cette histoire arrive aux oreilles du Major Frei… Je vais le payer bien davantage »

« Pourquoi pensez-vous que cette histoire aurait une suite ? » Demanda Sidney, étrangement intéressé.
« Je ne dépends pas du Colonel Caldwell. Mes supérieurs seront forcément au courant de ce nouveau séjour... »

Sidney ne put s’empêcher de sourire. Ce n’était pas de la moquerie et il développa tranquillement : « Malgré ce différent que vous semblez avoir avec le colonel, je doute que vous le connaissiez suffisamment pour anticiper ses actes. Vous avez été placé en détention un certain temps et vous vous êtes bien tenu. Pourquoi le colonel s’acharnerait-il sur vous en transmettant l’incident à vos supérieurs directs ? » Il fît une pause avant de reprendre plus doucement. « Avez-vous déjà eu une mésaventure de la sorte ? »
Caldwell ne serait pas un connard fini ? Matt doutait fortement de ça. Il s’imaginait déjà trouver un mail fumant du Major Frei lui rappeler encore et toujours les devoirs d’un militaire. Sidney le questionna.
« De devoir faire face au Colonel ? Oui et ça m’a valu pas mal de problèmes. » il pensait notamment à ce fameux entretien suite à une mission avec des cowboys.
« Je vois... » Fit simplement Sidney en le considérant. « Il semblerait que vous ayez également eu une déconvenue avec le colonel Sheppard. Le Major Frei ayant déposé une requête de blâme en ce sens. Comment voyez-vous cela ? » Il fît un mouvement de bras. « Ce n’est qu’une sanction administrative. Est-elle valorisante à vos yeux ou handicapante ? »

Se faire rappeler ce fait n’était pas agréable. On était jamais fier de ce genre moment, on préférai plutôt se faire rappeler de bons moments. Matt n’échappait pas à la règle loin de là. Son regard se fit plus fuyant. « C’est jamais très agréable d’ouvrir sa boîte mail et de tomber là-dessus, Monsieur. »

Ah. Plus de “Sidney”, retour au “monsieur”.

Mais le psychologue avait relevé un petit souci à ce sujet. Il n’allait pas faire demi-tour malgré les risques que cela présageait. Il laissa néanmoins un air étonné filtrer sur son visage.
« Je trouve curieux de vous voir dans cet état. Après tout, ce n’est pas la première sanction que vous recevez et, ces blâmes, sont justement ce qui vous caractérise. Il ne faut pas s’en féliciter, bien entendu. Mais ce dossier qui devient plus épais avec le temps fait de vous le soldat humain et naturel : Matt Eversman. »

Son regard était serein, comme pour l’encourager à suivre la même réflexion. Car, en effet, même si cela pouvait lui déplaire, cela faisait partie de sa nature propre, de sa personnalité. Mais il y avait un élément particulier qu’il avait signalé au milieu des autres sanctions qu’il avait pu vivre. Et celle-ci, justement, n’était peut-être pas dénué d’intérêt pour Matt.

« Vous avez mentionné votre boite mail, Matt. Il semblerait que cet épisode-là vous ai suffisamment marqué pour en devenir une référence. Vous voulez bien m’expliquer ? »
Merci, c’était toujours sympa de se faire rappeler que son dossier était bien épais vu le nombre de sanctions et de rapports reçus. Eversman n’en menait pas large. Il n’y avait plus de trace de joie sur son visage, il se renfermait peu à peu.

« Il n’y a rien à expliquer. J’ai eu connaissance de ce blâme en ouvrant mes mails à l’infirmerie. J’ai manqué de respect au Colonel Sheppard sur cette fichue planète et voilà. » dit-il sur la défensive.
« Mais cela vous a visiblement affecté. Plus qu’auparavant. » Il le considéra un instant avant d’ajouter. « Je suis aussi là pour vous aider à voir plus clair Matt. Vous me semblez être le garçon bon vivant qui ne s’arrête pas sur une demande de blâme. Mais celle-ci, au contraire, retient votre attention. Cela pourrait vous soulager d’admettre la raison... »
« Je me fiche de ce blâme et de son contenu… C’était juste un truc de plus. J’avais pas besoin de ça.» finit-il par lâcher après un petit silence. Ses mains commençaient à triturer nerveusement l’accoudoir.

Sidney repéra les signes sans difficulté. Il y avait un malaise à propos de ce moment précis et, même s’il déclarait se foutre de la sanction, quelque chose l’avait touché ce jour là. Sidney ne pouvait plus progresser trop loin sans risquer de braquer le soldat. Il posa donc une dernière question tout en observant ses traits. C’était probablement la dernière réponse qu’il obtiendrait de lui pour cette séance.
« Hum...ce sont donc les personnes impliquées ? Quelles sont vos relations avec le colonel Sheppard et le Major Frei ? »
« Je m’entends bien avec le Colonel. C’est plus compliqué avec le Major Frei, elle est plus stricte mais… je la respecte en tant que soldat.» Forcément son caractère était beaucoup plus proche de celui de l’officier supérieur que de l’allemande. Des images lui vinrent en tête dont certaines qu’il n’avait pas revu depuis un certain temps. Le Major luttant contre un originel wraith, le ruant de coups. Celui précisément qui l’avait tabassé un peu plus tôt. « Elle… Elle m’a sauvé la vie, là bas… Sheppard aussi d’après ce qu’on m’a dit. » ça commençait à faire beaucoup de monde à qui il devait la vie. «Mes supérieurs ne sont pas le problème. C’est jusque que c’était pas le bon moment. Ça faisait encore une mauvaise nouvelle supplémentaire. » Le militaire baissa les yeux vers le bandage de son bras dont le début était visible. Faire bouger la main suffit à raviver la douleur lui rappelant ce qu’il avait fait.

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Mar 24 Oct - 20:20

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Sidney comprenait que son patient soit aussi mal à l’aise, ils touchaient à un sujet qui lui tenait visiblement à coeur. Mais il y avait un lien avec la mission qui l’avait tant fait souffrir et le psychologue comptait progresser avec Matt tant que la porte semblait ouverte.
« Une nouvelle supplémentaire. Ce n’était pas le bon moment... » Répéta Sidney de manière songeuse. « Que s’est-il passé à ce moment de votre vie ? »
« Je passais mes journées à l’infirmerie, à subir pas mal de tests, des vérifications de plaies tous les jours… Je dormais…. Je dors qu’avec des somnifères pour éviter de penser à tout ça, à toute cette mission de merde ...» Machinalement il se mit à caresser de son pouce, son bras charcuté. Ça faisait mal mais cela ne l’arrêtait pas. « Il y a eut ce blâme et... » Matt échangea un regard avec Patrick et se tût, ayant du mal à continuer.
« Prenez votre temps. Dites-le aussi naturellement que cela vous vient... » Souffla Sidney d’un air paternel.
Comment dire naturellement une telle déclaration ? Elle semblait prête mais les lèvres du militaire ne semblaient pas vouloir la laisser passer. Peut être pour le protéger, pour garder ce secret en lui. La pression de son pouce se fit bien plus forte. « Je suis un putain de wraith.... » ça y est l’information fut lâchée et la colère aussitôt libérée aussi.

Le psychologue resta un instant silencieux, considérant l’aspect du visage de Matt alors qu’il s’était exprimé. Il y vit un profond dégoût de soi, de la colère et une forme de tristesse désespérée. Le genre de malédiction qui s’intègre et ne quitte jamais celui qui avait juré de la combattre, de quoi composer un véritable cancer intérieur qui le rongeait très lentement et avec une efficacité déconcertante.
« Vous avez fait un très grand pas en avant, Matt. » Admit Sidney en acquiesçant. « J’aimerai que nous allions plus loin. Expliquez-moi ce qui vous fait penser une telle chose ? »

Rien que le fait de penser qu’il y avait du wraith en lui le rendait dingue. Il considéra son bras blessé quelques instants pensant de nouveau au fait de l’ouvrir enfin de faire couler ce sang de wraith qui s’écoulait en lui. L’attitude de Sidney ne l’aidait pas. « Taylor Laurence a séquencé mon ADN et j’ai du wraith en moi.» Le dire à haute voix semblait être un nouveau coup de poignard. Impossible pour lui de rester sagement assis à se blesser le bras. Il lui fallait un autre exutoire. Marcher par exemple et c’est ce qu’il se mit à faire. « Je peux pas vivre avec ça. Je veux pas.»
Sidney le laissa parcourir la salle de long en large. Il ne chercha pas à le retenir et le mena sur une nouvelle piste.
« Il s’agit d’une brève altération qui n’a pas impacté votre personnalité directe. Seulement une part négligeable de votre architecture génétique. Pensez-vous que cette atteinte a retiré tout ce qui fait de vous Matt Eversman ? »
« Nan c’est vrai que le fait d’être torturé, tué et encore torturé puis tué par des wraiths… et après d’en devenir un et de torturer les autres, ça n’a eut aucun impact sur ma personnalité !! Non mais vous êtes sérieux là ?!» dit-il d’une voix bien énervée tout en se rapprochant du bureau.
Le psychologue resta parfaitement impassible.
« Je suis votre thérapeute, pas le responsable de vos maux. » Le psy décroisa ses mains et ouvrit un tiroir. « Je réservai cet exercice pour un autre jour mais je pense qu’il sera lourd de sens pour vous. Approchez... »
Sidney ouvrit la pochette en papier craft et sorti des photographies un peu plus grandes de chaque hommes et femmes de l’équipe d’intervention qui était partie sur la Magna. Il y avait tout le monde : Sheppard, Frei, Hamilton, Deltour, Allen, Ross, McKay...sauf lui…
Sidney avait réparti les images devant lui avec une innocence parfaitement maîtrisée. Il sortit un coupe papier et un marqueur qu’il posa au milieu de ses photos, comme s’il préparait une manoeuvre précise.
C’était un sacré électrochoc qu’il risquait de subir. Mais le militaire démontrant déjà une colère parfaitement légitime et correspondant au schéma habituel de convalescence, il y avait une chance raisonnable de saisir le fond de l’exercice.
Et si ce n’était pas le cas ? Le psychologue aurait un militaire violent qui ne ferait assurément qu’une seule bouchée de lui.
« Voyez ces photographies. Ce sont vos collègues. Vous vous êtes battu à leurs côtés durant la mission de la Magna Caverneum. »
Sidney activa la table de mixage et mit le son suffisamment fort pour que le dernier morceau joué par Matt s’entende clairement.
« Je veux que vous dessiniez une croix sur chacun de ces visages et que vous leur creviez les yeux avec ce coupe-papier. » Demanda-t-il très sérieusement en le regardant dans les yeux.
La musique continuait de filer, celle où Matt s’était éclaté précédemment. Le Matt humain et heureux de voyager dans son monde sonore, se trouverait confronté à une requête malsaine qui n’avait rien d’humain et bienveillant.
« Je suis sérieux. Veuillez détruire les photographies de vos amis... »

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Matt Eversman
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Mar 24 Oct - 20:24

Matt Eversman
Les photographies furent dévoilées une à une. Ce n’était pas à ça qu’il voulait être confronté, ce n’était pas en voyant les visages de ceux-ci qu’il irait mieux, bien au contraire. Un rictus accueillait chaque nouvelle photo, trahissant l’incompréhension en lui. Intérieurement il appréhendait la découverte de celle de Pedge, ne sachant comment il réagirait précisément. Il choisit la fuite en baissant les yeux pour ne pas la voir, son regard se porta plutôt sur le coupe papier. L’idée de s’en servir pour en finir lui parcourut l’esprit. Il n’eut pas le temps de la chasser, l’activation de la musique le fit pour lui. Matt était décontenancé et les instructions n’aidèrent pas davantage. « Non.» Quel est l’intérêt de s’acharner sur des photos ? En plus, ces personnes ne lui avaient rien fait. C’était un punching ball qui lui fallait. Pas ça. « Détruisez-les vous même » dit-il tout en lâchant un long soupir et en prenant la direction de la baie vitrée où il y posa son front.
« Non ? » Questionna Sidney en étant faussement surpris. « Mais pourquoi donc ? Ce n’est que du papier, Matt. Simplement de la couleur avec des contours qui forment l’image de vos amis... »
L’homme changea volontairement de musique. C’était l’avant-dernier mixage que Matt avait fait. La table avait une fonction mémoire, il le savait bien, et Sidney savait s’en servir étrangement. Stromae et Coldplay vinrent dans la pièce.
« Pourquoi non, Matt...pourquoi ? »
La musique emplit la pièce, il l’écoutait considérant davantage la mélodie que les propos de ce membre du personnel médical. La colère se calmait. Il se surprit à chanter silencieusement quelques paroles avant de passer une main dans son crâne. Le mix était presque terminé alors qu’il finit par lâcher quelques mots. « Je ne veux pas leur faire de mal, même sur des photos.» ça semblait très bête, ce n’était qu’une photo.

Sidney quitta son siège silencieusement pour se placer à ses côtés, mais un peu en retrait. Juste de quoi ne pas envahir son espace vital mais tout en demeurant présent. L’homme laissa la musique filer jusqu’à ses dernières notes jusqu’à ce que le silence recouvre le bureau. Les mains derrière le dos, il accompagnait son patient dans la contemplation de la magnifique planète.
Il ne prononça ces mots qu’à la fin du mix qu’Eversman avait lui-même conçu.
« Ce comportement fait de vous un être sensé et doué d’une raison intégralement humaine, Matt. Si vous aviez été Wraith, même en partie, comme vous semblez le considérer, vous n’auriez eu aucune pitié pour ces photographies. » Il fît un court silence avant d’ajouter : « Et aucune pour moi non plus. »

Il fit un moment de silence avant de reprendre.

« Nous travaillerons ensemble pour vous faire accepter cet obstacle sérieux dans votre vie. Ainsi que ceux que nous n’avons pas encore traité. Mais souvenez-vous de cet exercice comme étant la preuve formelle que vous demeurez le Matt Eversman d’avant-Magna. C’est important ! »

Le silence revint, apaisant. Ça faisait du bien de l’entendre de nouveau. Une voix se fit entendre de nouveau, elle semblait douce et une certaine chaleur bienveillance s’en dégageait. Il l’écouta attentivement, fermant les yeux pour se concentrer au maximum et bien les comprendre. Ça aussi, cela faisait à l’esprit. Même si intérieurement, il savait qu’il y avait du wraith en lui. Savoir qu’il y avait aussi de l’humain était agréable à savoir, à entendre. Le Docteur avait visé juste, Matt ne désirait qu’une chose : que tout redevienne comme avant. Il mit un certain temps avant de décoller son front de la vitre et de se tourner enfin vers son interlocuteur, le considérant comme ce qu’il était : un soignant.

« Je veux vous l’entendre dire...vous pouvez le faire, Matt. » L’encouragea-t-il.
« Je veux que tout redevienne comme avant.»
« Cela ne dépends que de votre volonté. Je vous aiderai à atteindre ce but. »

Il acquiesça.

« Notre consultation touche à sa fin. Je veux vous revoir rapidement. Vous pourrez vous libérer ? »
« Oui...» C’était là un immense exploit réussi par Patrick Sidney. Faire revenir Eversman volontairement dans son cabinet. Ce dernier continuait d’observer le psychologue, essayant vainement de comprendre comment ce type était parvenu à lui retourner le cerveau. Il se sentait étrangement bien mais aussi fatigué.

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Mar 24 Oct - 20:27

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Sidney était satisfait de ce premier entretien. Ils étaient allés au coeur du sujet.
Matt était beaucoup plus solide qu’il ne le pensait à l’heure actuelle. Il était réceptif à la thérapie et acceptait un dialogue sur les différents problèmes même s’il fallait le forcer un peu. Mais la relation de confiance était encore en train de se bâtir. C’était excellent, ils avaient déjà bien avancé.
Bien sûr, ce n’était qu’une étape parmi tant d’autres. Après avoir identifié les autres traumatismes, il allait falloir l’aider à l’accepter et, même, faire des forces de ses faiblesses apparentes. C’était tout un travail qui demanderait du temps mais les premiers signes étaient très positifs.
Sidney retourna devant son bureau et ouvrit un tiroir pour se saisir de son carnet de prescription.

« Je vais vous demander de réduire de moitié vos somnifères. Vous commencerez après-demain. A la place, je vous recommande de suivre le contenu de cette prescription. C’est un essai. »

Il marqua sur le document les recommandations suivantes :

  • Stabiliser l'appétit : trois repas complet par jours.
  • Effectuer une marche d’une demi-heure minimum, par jour, avec l’une des personnes dont la photographie figure dans l’enveloppe craft. Attention : Une personne par jour non renouvelable.
  • Une séance de décontraction musculaire par semaine auprès de la masseuse Athosienne Keildera. Ou la masseuse Atlante : le Dr Avalon.
  • Une séance de mixage sonore, le soir, une heure avant le coucher.


L’homme plaça la prescription dans une enveloppe.
Il rangea ensuite les photographies dans la pochette cartonnée qu’il lui tendit directement en l’informant qu’il devait les conserver avec lui, que ce serait un outil précieux pour le début de son travail. Il lui laissa également la clé USB contenant les derniers morceaux mixés en mémoire. Une fois que ce fût fait, il le remercia de sa patience.

« Nous avons déjà bien avancé, Matt. Je compte sur vous pour que nous nous retrouvions très prochainement. Vos rendez-vous sont affectés de manière prioritaire et je suis joignable à toute heure, n’hésitez donc pas. » Il lui serra la main. « Je compte sur votre diligence, jeune homme. Ne tardez pas trop à notre nouvelle entrevue. »


Fin du RP : 24/10/17

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