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Seule au monde

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Karola Frei
Major
Second responsable militaire
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√ Arrivée le : 14/05/2015
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Sam 4 Mar - 0:46

Karola Frei
Après avoir débarqué sur la Terre sans jour, Karola avait reçu l’ordre de se présenter à l’officier qui commandait la base Alpha. Il s’agissait du major Nathan Trudeau, un canadien au sourire affable et toujours partant pour une bonne blague. Karola avait eu l’occasion de l’accueillir sur Atlantis à son arrivée et de faire avec lui un briefing pour le mettre au parfum concernant la situation sur la planète qui allait accueillir le nouveau site de repli atlante. Même si elle n’avait ri à aucune de ses blagues elle avait beaucoup apprécié son sérieux et son sens poussé de l’organisation. C’était lui qui avait contribué à la majeure partie de la création des plans de la base. Aussi, comme Karola y avait très légèrement participé, elle sut tout de suite où se rendre lorsqu’elle arriva. C’était un gros avantage car elle avait pour objectif d’éviter le plus de monde possible et sans avoir retenu grosso modo le plan elle aurait très certainement dû demander son chemin.

L’obscurité était quasi permanente sur cette planète, hormis trois jours dans l’année où le soleil de ce secteur cessait d’être caché par la sœur jumelle de PX-587 et lui permettait de recevoir des heures d’ensoleillement qui faisaient bourgeonner la flore en très peu de temps. Avec son équipe, Karola avait eu la chance d’assister à ce merveilleux phénomène. Malheureusement, il n’était pas prévu avant plusieurs mois alors elle allait devoir se contenter de la nuit. Ce n’était non plus si mal, la pénombre avait un certain charme et cela rendrait Karola un peu moins visible aux autres. Le fait que la nuit était propice à l’observation des étoiles représentait également un gros avantage.

Le site avait été aménagé à l’intérieur d’une large bande de collines verdoyantes. Creusé sur plusieurs mètres, le complexe se révélait être aujourd’hui impressionnant. L’entrée était une immense porte blindée sectionnelle et le panneau était actuellement relevé afin de faciliter le transport du fret. Une sorte d’accueil avait été créé devant le hangar principal de manière à ce que soit enregistrées toutes les personnes et marchandises qui entraient dans la structure. Karola ne pouvait pas ignorer ce passage forcé. Prenant son courage à deux mains elle s’avança jusqu’au soldat à qui la tâche était dévolue. Elle repéra ses galons, les mêmes que les siens…et son patronyme. Il s’agissait du Capitaine Anthony Obama. Un afro-américain, portant des lunettes et une tablette sur laquelle il tapotait frénétiquement. La jeune femme se planta devant lui et attendit qu’il relève la tête vers elle pour se présenter.

-Oui ?

- Je suis le capitaine Karola Frei, j’ai obtenu un agrément pour passer plusieurs jours sur le site Alpha et établir un bilan de l’installation.

- Ah…Euh…Le capitaine consulta la liste du personnel et chercha Karola en vain ! Il n’y avait pas de Capitaine Karola Frei. Seulement un Major dont le but de la présence correspondait à ce qu’elle lui avait dit. Il leva les yeux vers elle, regarda ses galons pour être sûr et se fendit d’un sourire désolé. Quelqu'un avait du mal rédiger la liste et s'était trompé de grade. Oh…il y a certainement eu une erreur capitaine, vous pouvez y aller. Le major Trudeau vous attend. Son bureau se trouve juste sur votre gauche en entrant.

- C’est certainement ça. Siffla la jeune femme entre ses dents comprenant quel avait été le problème. Il s’agissait là du premier affront d’une longue série que sa nouvelle condition allait entraîner, elle en était certaine. Elle passa devant lui et pénétra dans l’immense hangar qui grouillait d’activité. Elle prit tout de suite à gauche et suivit les panneaux indiquant la route à suivre pour rejoindre le bureau de Trudeau. La porte était ouverte et une odeur de café flottait dans l’air. Karola frappa deux fois à la porte et fut accueillie par la voix chaleureuse du major.

- Capitaine Frei. C’est une joie d’accueillir l’une des pionnières de ce site ! Je vous en prie entrez.

Elle obéit et referma la porte derrière elle pour leur donner un peu d’intimité. Il la considéra quelques secondes, laissant ses yeux glisser sur ses galons histoire de voir si tout cela était bien vrai et lui désigna une chaise de la main avant de l’imiter et de s’asseoir dans son fauteuil. La si fière et froide Karola Frei qu'il avait rencontré sur Atlantis n'était plus que l'ombre d'elle même. Ses traits étaient tirés et ses yeux emplis de fatigue et de tristesse. Elle avait beau tenté de le cacher, c'était peine perdue.

- J’ai appris que vous n’aviez pas eu la vie facile ces derniers jours. J’en suis fort désolé mais je ne doute pas qu’un soldat de votre trempe finira par s’en remettre !


Effectivement, peu avant leur arrivée, Caldwell avait contacté le commandant de la base afin de lui faire part de la situation de Karola. Un peu surpris car il connaissait la jeune femme, il avait cependant accepté cette décision de dégradation et s’était engagé à faire ce que Steven souhaitait.

- Merci Major... Le vol a été assez éprouvant, serait-il possible d’accéder à mes quartiers pour me reposer.

Même si elle n’avait aucun grief envers son ancien collègue, Karola n’avait nullement envie de s’éterniser ici. Elle se doutait que Trudeau aurait sûrement envie de parler de tout ce qui avait été fait sur la planète jusqu'ici mais face à une femme au visage fermée, à la voix monotone, lasse et au comportement fuyant, il avait bien vite abandonné l’idée.

- Bien sûr, bien sûr. Il tendit le bras vers une petite boîte métallique posée sur son bureau et chercha quelque chose dedans avant de tendre un pass pour accéder à ses quartiers et un second pour les espaces communs. Bien évidemment et conformément à l’entretien qu’il avait eu avec le commandant du Dédale, Karola n’était pas autorisée à avoir accès aux autres ailes de la base. Seul le mess, la salle de repos, de sport et autres lieux de vie communs et de loisirs lui étaient autorisés. Après tout elle était censée être ici pour se reposer et non pas travailler contrairement à ce que son agrément indiquait pour faire illusion.Il lui expliqua le fonctionnement de ces deux cartes avant d'ajouter : J’ai choisi personnellement vos quartiers. J’espère que vous en apprécierez le calme.

Trudeau connaissait Karola et étant donné les indications qu’il avait reçues, mieux valait pour elle qu’elle passe quelques temps loin de toute agitation. Caldwell lui avait demandé et fait savoir qu’elle avait besoin de repos et de tranquillité. Le major ignorait tout de ce qui était arrivée à sa subordonnée sur Atlantis, simplement qu’elle avait été bousculée et Steven avait semblait insinuer que c’était pour cette raison qu’elle avait été rétrogradée, n’étant plus apte à tenir son poste. La jeune femme se saisit de ses pass tout en remerciant son supérieur. Avant qu’elle ne le quitte, l’homme lui adressa un sourire rassurant pour lui glisser un conseil avisé mais surtout empreint d’empathie et de bienveillance.

- Prenez tout le temps qu’il vous faudra Karola. Profitez de la tranquillité du site.

Elle acquiesça sans vraiment grande conviction et lui tourna le dos. Une fois sortie, elle regarda quel était l’emplacement de ses nouveaux quartiers et après avoir consulté un plan pour être sûr de se rendre au bon endroit. Elle se rendit au niveau 2 de l’aile G. Comme le lui avait dit le major Trudeau, effectivement il se trouvait à l’abri de toute agitation, en tout cas, le monde n’affluait pas dans les couloirs. Le capitaine se présenta devant sa porte et fit utilisa son pass afin de déverrouiller la porte. L’intérieur était suffisamment spacieux pour s’y sentir à l’aise. A tout le moins il ne s’agissait pas d’une cellule et un garde ne la surveillerait pas h24. Elle remarqua que ses affaires avaient déjà été apportées. Elle s’en occuperait plus tard. Pour l’instant elle avait bien mieux à faire. Comme une abeille attirée par le miel, elle se retrouve rapidement dans son lit où elle s’allongea avant de tomber quasi immédiatement dans un profond sommeil.

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Karola Frei
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Mer 8 Mar - 12:11

Karola Frei
C’est d’une traite que Karola dormit. Douze heures d’affilée. Son sommeil fut lourd et sans songes. Il fallait dire qu’elle avait passé près de 24heurs sans vraiment prendre le temps de dormir, elle avait peu manger et surtout elle s’était torturé l’esprit pendant des heures et des heures. Alors qu’elle reprenait peu à peu conscience, se sentant un peu cotonneuse d’avoir dormi si longtemps, elle pria au fond d’elle-même que tout ceci n’avait été qu’un mauvais rêve et que quand elle se réveillerai, elle se trouverait dans son lit sur Atlantis. Quelle déception se fut quand elle ouvrit les yeux sur le plafond de sa nouvelle chambre. Elle sentit son cœur se serrer de voir que tout cela était la réalité. Elle se tourna sur le côté, le réveil était un peu brutal et il lui fallut bien une bonne quinzaine de minutes pour trouver le courage de se lever. Elle se dirigea vers ses affaires et sortit de son sac sa montre. Il était 5 heures du matin. Elle réfléchit quelques instants à ce qu’elle allait bien pouvoir faire de sa journée. L’idée de retourner dans son lit pour se rendormir et attendre que le temps passe lui effleura l’esprit. Mais elle se reprit bien rapidement ! Elle n’était pas du genre à s’apitoyer sur son sort, au contraire. Elle devait se remettre au plus vite au travail pour regagner cette confiance perdue. En attendait, elle était contrainte au repos et elle-même se contraignait à la solitude. Elle n’avait aucune envie de voir qui que ce soit pour l’instant. Elle finit par attraper des vêtements avant d’aller prendre une douche dans le but de passer sa journée à l’extérieur à éviter toute espèce d’interaction.

En sortant dans le couloir, la besace offerte par Pile-Poil sur l’épaule, elle s’attendait à y trouver un garde pour l’escorter et la suivre partout où elle irait. Comme ces pénibles dernières semaines. Ce ne fut nullement le cas. C’était un poids en moins. Elle détestait l’idée d’être surveillée, c’était humiliant pour le chef militaire qu’elle était. Qu’elle avait été. Ici, elle était libre de ses mouvements et de ses occupations. C’était une consolation, bien maigre, mais avec ce qui lui était tombé dessus, c’était un peu près la seule chose positive qu’elle pouvait mettre en avant. Elle déambula dans les couloirs et se rendit au mess. Etant donné l’heure matinale, il n’y avait quasiment pas âme qui vive dans les alentours. Elle emporta de quoi manger pour la journée et se dirigea vers l’une des nombreuses sorties aménagées dans la colline pour permettre de regagner l’air libre. Elle choisit soigneusement son itinéraire et atterrit sur la pointe est de la colline. De là, elle suivit les chemins aménagés par les ingénieurs de la base et se retrouva sur un plateau qui surplombait le site Alpha. Malheureusement l’obscurité constante ne permettait pas d’admirer le paysage. L’endroit était plutôt agréable mais encore trop découvert et sûrement fréquenté dans la journée. Elle entreprit alors de partir en exploration. Elle attrapa une paire de lunettes de visions nocturne et une lampe de poche qu’elle avait fourré dans la besace, cette dernière passa dans son dos et elle se mit en marche. La lune était plaine, aussi sur le plateau la visibilité était plutôt bonne. Le temps était clair et légèrement frais, de quoi rendre les choses plus agréables.

Pour l’instant la jeune femme était relativement calme. Ses pensées se tenaient tranquilles, sa petite randonnée improvisée dans la nature y était pour beaucoup. Contrainte à une attention de tous les instants, il n’y avait pas beaucoup de place pour la réflexion. Ainsi lancée dans la nature, elle aurait pu se croire et cela soulageait grandement son esprit. La majeure partie du plateau avait été défrichée par l’homme, en plissant les yeux, elle repéra qu’au nord-est de sa position se trouvait une zone boisée. C’est par là qu’elle irait. Mais avant cela, elle fut interceptée par un duo de patrouilleurs qui veillaient à la sécurité de la zone. Les deux hommes l’interpellèrent et elle s’arrêta dans sa progression, patientant qu’ils la rejoignent.

- Madame, que faites-vous ici, seule ?

- Je suis le capitaine Frei. Je suis chargée par Atlantis de rédiger un rapport sur le fonctionnement de la base. C’est pour cela que j’en explore les moindres recoins.

Les deux hommes se regardèrent un instant, n’étant pas dans la confidence mais voyant qu’ils avaient bien à faire avec une militaire, hésitèrent un instant.

- Je suis sûre que le major Trudeau sera ravi de confirmer mes dires.


Un peu agacée d’être ainsi interrompue, elle les incitait à contacter leur supérieur afin de lever le mystère et qu’elle puisse reprendre son occupation. L’un des deux hocha la tête et actionna sa radio.

//PC sécurité, ici le caporal Delgado. Demande confirmation sur les autorisations données au Capitaine Frei concernant sa mission. //

//Ici PC Sécurité, le capitaine est autorisé à circuler à l’extérieur mais ordre de rester dans le périmètre de sécurité.//

// Bien reçu. Delgado terminé. //

Les deux hommes s’écartèrent finalement afin de laisser Frei passer et continuer son chemin tranquillement.

- Soyez prudente capitaine, l’obscurité peut être très trompeuse par endroit.

- Merci Caporal.

Et sans se faire prier d’avantage, elle fila comme le vent pour poursuivre sa « mission ». Elle espérait que les informations concernant son autorisation de circuler librement seraient transmises ainsi elle ne serait pas dérangée et surtout personne ne s’inquiéterait de ne pas l’avoir aperçu de la journée. La dernière chose dont elle avait besoin c’était que des recherches soient lancées, elle pouvait être sûre qu’on lui ferait durement payer.

Au bout d’une dizaine de minutes elle atteint enfin le couvert forestier et étant donné que la pénombre y serait plus prononcée, elle s’équipa des lunettes de vision nocturne. C’était beaucoup moins pratique pour profiter de la nature mais nécessaire si elle voulait éviter une chute ou bien les branches des arbres. Elle marcha encore pendant 15 bonnes minutes, progressant lentement afin de s’assurer qu’elle ne mettait pas les pieds n’importe où et déboucha finalement sur une petite clairière. Elle retira les lunettes et attrapa la lampe torche et un plan de la zone. D’après lui, elle se trouvait encore dans le périmètre sécurisé, mais passée la clairière, cela ne serait plus le cas. Elle repéra alors un petit endroit où elle pourrait se poser et alla s’y asseoir, contre un arbre.

Le dos calé contre l’écorce, Karola inspira un grand coup en fermant les yeux. L’air était pur, frais, empli d’odeurs qui se mélangeaient. Celle de l’herbe, de la résine mais aussi des fleurs. Ça n’avait rien à voir avec celles de cambouis ou encore de chaud qu’on pouvait sentir sur le Dédale. La jeune femme ressentit un très fort soulagement de se trouver ici. Elle avait eu plus que l’occasion de se trouver seule ces dernières heures mais cette fois-ci c’était différent, elle était seule et loin du reste, des autres. Personne ne viendrait la chercher ici et l’embêter, pas de Pile-Poil, d’Apollo ou de Caldwell. Il n’y avait qu’elle et son accablement. Ici elle n’avait pas besoin de porter sur son visage un masque et de prétendre qu’elle acceptait les choses sans rien dire. Car bien évidement c’était très loin d’être le cas.

Si la colère qu’elle avait pu ressentir envers Caldwell hier était passée, elle ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir. Elle lui en voulait d’avoir agi aussi rigidement avec elle alors qu’il avait en face de lui un officier, responsable d’un poste important sur Atlantis. Même si un rapport de hiérarchie existait entre eux deux, Caldwell aurait au moins dû se montrer un peu plus à l’écoute de ses explications et moins prompt à vouloir absolument la sanctionner. Depuis deux jours, cet intense sentiment d’injustice ne cessait de lui serrer le cœur. Le colonel connaissait pourtant son dossier, ses états de service, il connaissait sa réputation et savait que Karola était un soldat et un officier exemplaire, sur tous les plans. D’ailleurs, n’avait-il pas réprimé son envie de vengeance lorsqu’elle s’était retrouvée face à Woolsey parce qu’il le lui avait demandé et qu’elle savait qu’il serait indigne pour un officier de se laisser aller à ce genre de sentiment ? N’avait-elle pas obéi sans sourciller à son ordre de tuer Berckam à bout portant alors que ce n’était pas forcément la solution la plus adéquate selon elle ? Depuis son arrivée sur Atlantis, Karola s’était montrée parfaitement coopérative, ne remettant jamais en doute ses ordres. Chacun de ceux qu’on lui avait toujours donné, elle l’avait toujours scrupuleusement respecté, cela ne comptait donc pas ?!

De nouveau submergée par des émotions auxquelles elle avait du mal à faire face, elle plaqua son dos contre le tronc d’arbre et pris une longue et profonde inspiration. Elle était consciente que ruminer ne faisait qu’entretenir son ressentiment et n’arrangerait pas les choses, mais l’affront qu’elle venait de subir était tel qu’elle perdait un peu le contrôle qu’elle pouvait avoir sur ses pensées. C’était passablement embêtant et désagréable car elle avait prévu de passer la journée au calme. Alors elle posa ses mains à plat sur l’herbe fraîche et ferma les yeux. Depuis de nombreuses années elle avait pris l’habitude de pratiquer la méditation pour se recentrer et garder pleine possession de ses moyens et depuis son agression, elle ne s’était pas beaucoup adonné à cette pratique. En vérité, elle l’avait totalement mise de côté. Il lui sembla alors que c’était le bon moment pour s’y remettre, avant qu’elle n’explose vraiment et commette d’autres erreurs. Elle pris plusieurs profondes respirations et tenta de faire le vide dans sa tête. Au départ, ses pensées tournoyaient dans sa tête de telle sorte qu’elle ne parvenait même pas à en connaître leur teneur. Puis, comme une toupie qui venait d’être lancées, le tourbillon décéléra et peu à peu ses idées noires se tarirent jusqu’à laisser place à un calme profond et intense….

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Karola Frei
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Dim 12 Mar - 23:13

Karola Frei
Deux semaines après leur retour sur le site Alpha, Adam eut enfin un peu de temps pour lui. Entre les rapports, les incidents durant son absence, et ses nouvelles responsabilités, le sous-lieutenant n'avait pas su ou donner de la tête. Cela dit, cela ne l'avait pas empêché de surveiller le Capitaine Frei, afin de prendre note de son travail, et de son implication. Le tout était plutôt satisfaisant en fait. Depuis sa rétrogradation, elle s'était inverti plus que jamais à la tâche, pour prouver son assiduité. Il était temps maintenant pour Adam d'accomplir la mission que lui avait confié Caldwell.

Le capitaine se trouvait actuellement devant les portes blindées de la base, en train de coordonner quelques soldats en train de remorquer une jeep en panne. Adam parcourut rapidement le groupe du regard, avant de s'avancer vers Karola, lui faisant un rapide salut militaire.

- Capitaine. Excusez moi de vous déranger pendant votre travail, j'aurais souhaité discuter en privé avec vous.

Passés quelques jours à s'isoler et à tenter d'avaler la pilule, Karola avait finalement trouvé cela ridicule que de s'apitoyer sur son sort. Elle n'était pas du genre à vivre en ressassant sans arrêt le passé à se dire qu'elle aurait dû peut-être dire ou faire cela. Alors après ce temps de solitude qui avait fini par lui peser, elle s'était secouée et était passée voir le major Trudeau avec la ferme attention d'obtenir de lui qu'il la fasse contribuer à la vie de la base.

Certes, elle était ici pour se reposer, reprendre des forces et se reconstruire mais elle ne pouvait s'y résoudre. Travailler était sa raison d'être et de vivre et plus elle restait seule dans son coin à ruminer et plus elle se sentait dépérir et avait besoin d'action même si cela se limitait au classement de dossiers. Trudeau semblait avoir hésité au départ et avait finalement accepté, cantonnant la jeune femme à des tâches basiques et plus que simples. Des choses qu'elle aurait volontiers déléguer à des subordonnés si elle avait été encore major...

Ce jour-là, elle était affectée à la supervision d'un rapatriement et de la réparation d'un véhicule. Une tâche ennuyante mais qui avait au moins le mérite de faire passer le temps. Karola observait les mécaniciens et soldats œuvrer avec prudence, les bras croisés quand elle fut interpeller par une voix familière. Elle jeta un bref regard à Adam avant de reporter son attention sur la jeep.

- Je suis désolée Lieutenant, je suis occupée. Je n'ai pas de temps à vous accorder.

Elle évita de le regarder afin de lui faire comprendre qu'elle n'était pas disposée à parler avec lui. Depuis leur mission périlleuse en F-302, ils s'étaient à peine croisés, d'une part car elle se doutait bien qu'il devait être débordé et d'autre part parce qu'elle avait trop honte de sa dégradation pour oser entretenir une conversation avec lui. Elle continua donc son travail comme si de rien n'était en espérant qu'il débarrasse vite le plancher. Adam ne réagit pas au refus, et vint se placer à côté d'elle, insistant.

- Cela ne prendra pas très longtemps. S'il vous plaît capitaine, c'est important.

Devant l'insistance du lieutenant, elle le regarda franchement et devina dans son regard qu'effectivement cela était important. Elle décroisa alors les bras en signe de reddition et soupira. Elle interpella un sergent qui passait par là et lui demanda de la remplacer le temps de son absence avant de se tourner vers Adam.

- Très bien, je vous écoute, qu'y a-t-il ?

- Suivez moi

Il guida le capitaine jusqu'à l'extérieur du hangar, prenant soin de récupérer une torche LED pour les éclairer. Une fois qu’ils furent dehors, Adam lui lança, sans la regarder tout de suite.

- C'est au sujet de votre rétrogradation. Je suis vraiment désolé pour ce qui s'est passé. Comment vous vous sentez ?

Elle le suivit en se demandant bien ce qu'il pouvait y avoir d'aussi important pour qu'il l'interrompe dans sa tâche et s'arrêta brutalement en l'entendant. Pourquoi se manifestait-il comme ça, deux semaines après les faits et s'inquiétait seulement maintenant de son état ?

- Je pensais qu'il s'agissait de quelque chose d'important.

Ne le suivant plus, elle attendait de voir sa réponse. Elle n'avait aucune envie de parler de ça avec lui et se demandait même s'il n'y avait pas du Caldwell là-dessous.
Le pilote s'arrêta à son tour, avant de se retourner pour la sonder de haut en bas.

- Ça le sera, seulement si vous vous en montrez digne. Vous vous rendez bien compte de l'erreur que vous avez commise, en me mentant à moi, et en désobéissant au colonel ? Je ne suis pas la pour vous blâmer un peu plus capitaine. Je suis là pour voir si vous avez appris de vos erreurs.

Elle fronça les sourcils, heurtée par la dureté de ses mots. Il n'était pas là pour la blâmer mais il était en train de la juger et elle se demandait lequel des deux était le pire au final. Cela ne faisait que raviver ses plaies qui se pansaient si difficilement. Par pure fierté elle décida de ne pas se démonter même s’il fallait l’avouer, l’attitude d’Adam était difficile à encaisser.

- Vous êtes là pour me juger. A croire que Caldwell n'en n'a pas eu assez puisque maintenant il utilise mes hommes contre moi.




Adam fronça légèrement les sourcils, avant de croiser les bras.

- Vous avez raison. D'ailleurs comment va votre bras ? Le colonel ne vous a rien dit à ce sujet. Étrange, pas vrai ? Mais non, vous avez raison, je ne suis la que pour vous juger et seulement pour vous faire du mal.

Il déposa la LED au sol avant de faire volte-face, et se diriger vers le hangar.

- Je m'attendais à mieux de vous capitaine. Vous êtes quelqu'un de respectable, mais vous n'êtes pas capable d'avancer. Alors, lorsque vous serez prête, vous n'aurez qu'à venir me voir. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps.

Karola baissa subitement la tête comme si elle venait de se prendre un coup de massue. Elle avait l'impression que cette mauvaise passe n'allait jamais s'arrêter. A chaque fois qu'il lui semblait que cela allait mieux, quelque chose ou quelqu'un venait de nouveau enfoncer le clou. D'abord sa mise au point avec Alexander et Erin, puis sa dégradation et son entretien avec Caldwell et maintenant Adam. Chacun d’entre eux, elle les avait déçus de par son comportement.

Elle fut soudainement envahie d'un intense sentiment de tristesse, elle serra les poings, sentant Adam passer à côté d'elle pour rejoindre le hangar.

- Comment croyez-vous que je me sente lieutenant ? Comment je peux me sentir après tout ça ?


Adam s'arrêta et se retourna à moitié.

-Mal.

Bien sûr qu’elle se sentait mal. Elle avait commis une terrible erreur en mentant à Adam et en lui faisant croire qu’elle pouvait participer aux missions, elle avait manqué à sa parole auprès de Caldwell et l’avais fait passer pour un imbécile tout ça par sursaut d’orgueil. C’était le genre de comportement indigne d’un officier de sa classe, elle s’en rendait bien compte à présent et malheureusement, il était trop tard pour changer ça. Et depuis qu’elle s’en était rendue compte quelques jours après son arrivée sur Alpha, il n’y avait pas un instant où elle se flagellait d’avoir agi ainsi. Ses actions lui paraissaient bien dérisoire à côté de la perte qu’elles avaient engendrée. Depuis, elle s’efforçait de redoubler d’efforts au travail pour regagner la confiance perdue et surtout pour parvenir de nouveau à gravir les échelons et regagner son grade qu’elle chérissait tant.

Toujours la tête baissée, elle attendit quelques secondes avant de lui répondre pour lui donner avec exactitude son sentiment. Ce n'était pas quelque chose de facile à avouer mais il fallait qu'Adam le sache parce que malgré tout il avait été l'un des seuls à la soutenir.

- Je suis effondrée...


Adam se retourna complètement, lui souriant légèrement, avant d'aller lui poser une main sur l'épaule.

- C'est compréhensible capitaine. Avec tout ce qui vous est arrivé... Je n'aurais pas dû être aussi dur avec vous.

Il retira rapidement sa main avant d'aller se saisir de la lampe LED.

- J'ai juste besoin d'être sûr que... vous ne jugiez pas mal le colonel. C'est un homme bon, et croyez moi, face à un autre officier... cela aurait pu se terminer bien plus mal.


Elle leva légèrement la tête pour le voir revenir vers elle et fut surprise du contact physique entre eux qui se voulait bienveillant. Adam s'était soudainement radoucit montrant ainsi qu'il n'avait pas été dur avec elle intentionnellement mais certainement de manière à la faire réagir. Evitant soigneusement son regard elle lui répondit :

- Vous pensez que je nourris de la haine à l'égard du colonel depuis deux semaines ? Je lui en ai voulu c'est vrai, pendant un moment, je l'ai trouvé incroyablement injuste envers moi alors que jusqu'à présent j'avais toujours été un soldat exemplaire... Mais j'ai tout gâché. Alors non, ce n'est pas le colonel que je juge mal mais moi.. J'ai mal agi et je le regrette chaque seconde de chaque minute..


Adam l'écouta jusqu'au bout, avant d'hocher légèrement la tête.

- Comme je vous l'ai dit, le colonel Caldwell n'est pas un homme mauvais. Il laisse toujours une chance à ses soldats, et j'ai cru comprendre qu'il vous tient haute dans son estime...

Il sortir une petite boîte bleutée en velours, qu'il lança dans les mains de sa supérieure. Elle la rattrapa de justesse, surprise. Un peu hébétée elle ne comprenait pas ce qui était en train de lui arriver. Elle leva un visage interrogateur vers Adam qui lui expliquait ce pourquoi il lui rendait cette boîte qu’elle reconnaissait parfaitement bien pour l’avoir eu en main deux semaines plus tôt.

-Vous avez grillé votre joker Major. Alors faites attention avec lui à l'avenir. Il ne faut pas le décevoir deux fois.

Puis, à ces mots, il fit un léger sourire à Karola, avant de s'éloigner d'un pas rapide vers le hangar, la laissant méditer sur ce qu'il venait de se passer. La jeune femme le regarda s’éloigner, encore un peu sous le coup de cette annonce. Elle ouvrit la petite boîte et y trouva ses galons de major, ceux-là même qu’elle avait déposé. Elle referma la boîte et la serra contre son cœur, le sentant soudainement redevenir incroyablement léger.

- Merci… soupira-t-elle à l’intention d’Adam qui était déjà loin et ne pouvait guère l’entendre.

Elle passa quelques minutes dehors, dans le noir à réaliser ce qui venait de se passer puis rentra dans la base et regagna son poste de travail comme si de rien n’était. Elle portait encore ses insignes de capitaine mais plus pour longtemps. Le soir-même elle les retireraient et les remplaceraient par ceux qui lui étaient dus de droit. Elle comprenait que Caldwell venait là de lui jouer un sale tour et qu’Adam avait été son complice et en temps normal elle n’aurait pas apprécié qu’on se joue ainsi d’elle mais à cet instant elle était bien trop heureuse pour en vouloir à qui que ce soit. Le major Frei était de retour et c’était tout ce qui importait.

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