Narayan… L’USS Dédale croisait dans le secteur, dans une opération de routine, afin de surveiller les routes spatiales, et s’assurer que ce monde, isolé, qui avait vu une mission tournée vinaigre au cours de l’année 2021, alors que l’équipe d’exploration se confrontait à un peuple inconnu, originaire de bien plus loin encore dans l’univers.
Surprise à bord : le village, d’apparence paisible à la dernière visite, était masqué sous les flammes et la fumée. La montagne environnante avait souffert. Une explosion avait changé le paysage environnant. Les instruments de bord montraient des effondrements. Et, loin, dans les sables, la carcasse du Volundr sommeillait toujours, bien plus endommagé que la dernière fois. Mais il n’y avait désormais plus d’activités qui en sortait. Plus de pic d’énergie. Seulement le silence. C’était si étrange que, depuis un hublot, Oscar Wilcow, s’exclama :

« C’est étrange… C’est comme s’ils avaient disparu tout à coup. »

Et il n’avait pas si tort de le dire. Aucun signe de vie n’émanait plus du vaisseau. Pas le moindre signe d’activité. Quelque chose ne tournait pas rond. Peut être y avait-il un lien avec le vaisseau ruche qui avait manqué de les surprendre, à leur arrivée aux confins du système ? Oscar se gratta le menton, avant de reprendre sa tâche. Il n’avait pas le temps de rêvasser, de repenser à tout ce qu’il avait manqué là-bas.




Six heures plus tard, à des milles de là, sur Lantia, Richard Woosley terminait une conversation subspatiale avec le colonel Caldwell. Il était soucieux, inquiet de ce que cela pouvait signifier. Il n’aimait pas du tout cette vilaine pensée qui s’infiltrait dans son esprit : les Wraiths avaient ils mis la main sur une technologie de guerre avancée ? L’autre problème était ce village qui avait subi une catastrophe naturelle, un accident ou une attaque, et même si les Atlantes avaient quitté la planète précipitamment, dans des circonstances qui ne laissaient pas envisager un deuxième contact facile, sa morale lui intimait de penser à venir en aide aux survivants. Aussi, le directeur d’Atlantis regarda les équipes à sa disposition. Quelques noms lui revenaient avec des visages. Ils avaient participé à plusieurs missions, parfois dangereuses. Il verrait très vite avec les hommes dépêchés par le commandant du Dédale, avec les derniers éléments obtenus des recherches sur le Volundr. En attendant, il décida de mettre en alerte l’Athena et les équipes de surveillance des radars spatiaux de la cité. Si les Wraiths bougeaient de nouveau, il fallait s’attendre au pire. Tout se fit discrètement, comme si ce n’était qu’un exercice de routine, pour ne pas éveiller l’attention, créer un vent de panique.
Lorn Fawkes, qui avait mené la première équipe de linguistes pour décrypter le signal émis par le Volundr fut dans les premiers à être appelés, pour un premier briefing informel. Il ne s’agissait que de savoir où en étaient les travaux de recherche, s’il était envisageable de prévoir un interprète. De bien entendu, il pesta, tout du long du chemin qui le séparait du bureau du centre administratif de la cité, sur ces gens qui ne pouvaient s'empêcher de l’interrompre dans son travail. Il prit toutefois sur lui avant de franchir la porte, pour ne pas lâcher quelques paroles regrettables. Woosley était là, les yeux parcourant un rapport qu’il avait déjà lu au moins deux fois, les mains croisées. Il n’avait pas grand-chose à se mettre sous la dent, pour commencer à comprendre et prendre une décision.
« Ah ! Docteur Fawkes. Bonjour… Entrez. Asseyez-vous. Je vais aller droit au but. Que pouvez-vous me dire du peuple de PX-502. »
« Bonjour monsieur. Je ne m’amuse pas à retenir les numéros des planètes. C’était laquelle ? »
« Le message subspatial d’un vaisseau, le Marteau de Volundr ? »
« Ah ! Ca… Nous avons commencé à comprendre leur alphabet, ainsi que la syntaxe… Sur les éléments rapportés. Quelques clichés… On a pu se faire une idée de la fonction de certains bâtiments du village. Mais cela tient plus de l’hypothèse que du fait. »
« Bien bien… Est-ce que vous pouvez traduire leur langue ? »
Lorn soupira. Il détestait se répéter. Il pensait avoir été clair en disant qu’ils ne faisaient que commencer à comprendre, que ce n’était pas, comme dans certaines séries fantasques, quelque chose qui se faisait en une nuit.
« De façon limitée. Nous avons eu d’autres travaux à mener, et de toute manière on ne progresse pas avec une petite trentaine de phrases.. »
« Ce n’est pas un reproche. Simplement une question. Trouvez-moi le meilleur interprète pour cette langue. Il doit être près d’ici… Douze heures. Il sera affecté à SG-7. Ce sera tout. »
« Je prépare mes affaires. »
Lorn salua d’un signe de tête Woosley, puis quitta la pièce, ignorant le regard désabusé qui le suivait. Il n’y prêtait aucune attention, s’en moquait totalement. Il avait l’habitude que les gens le prennent pour un rustre, voire un prétentieux. Etait-ce sa faute s’il était le meilleur dans son domaine ?



Plus ou moins dans le même temps, du côté du Dédale, la situation était devenue subitement tendue. Alors que le vaisseau s’apprêtait à sauter dans l’hyperespace, pour se rapprocher d’Atlantis, deux croiseurs wraiths s’étaient jetés sur lui, engageant le combat avec fureur. Les boucliers tenaient bon, mais la situation n’était pas brillante. Plusieurs ponts présentaient des avaries mineures, et les escadrilles de F302 avaient fort à faire avec les darths, qui les empêchaient d’approcher. L’espace était illuminé des tirs et des faisceaux lumineux des moteurs. Parfois, une explosion venait donner un éclairage multicolore à la scène, le tout sans le moindre son.
A bord de son appareil, le capitaine Raven suivait l’évolution de la bataille avec inquiétude. Deux F302 avaient été balayés dans les premières minutes. 4 pilotes portés disparus au combat. Ils étaient morts. Probablement. Si le Dédale ne les avait pas téléporté in extremis. Il fallait en finir.
// Raven à tous les escadrons. Changement de stratégie. Apollo, tenez-les à l’écart du Dédale. Nous allons ouvrir une fenêtre de tir. //
Sans plus attendre, il tira sur le manche, changeant de trajectoire brutalement, évitant de justesse de percuter un darth qui se mangea une salve de tirs et termina sa course vers l’infini, sans jamais devoir s’arrêter, ne pouvant plus compter sur son pilote.
//Raven au Dédale. On va vous dégager ce nid de frelons. Profitez-en. //
//Je peux savoir à quoi est-ce que vous jouez capitaine ?//
//A nous sortir de là. A ce rythme, ils vont nous descendre. Si on n’élimine pas un de ces croiseurs, on est foutu. //
//Qu’est-ce que vous avez en tête ?. //
//Obliger les chasseurs à se détourner du Dédale pour défendre le vaisseau le plus éloigné. Avec mes hommes, on peut y arriver. //
//Cela implique de passer derrière les lignes. C’est du suicide. //
//Peut-être, mais il n’y a pas vraiment le choix. Sauf si vous pouvez effectuer un saut en plein milieu de ce merdier. //
//Exécutez votre plan et rentrez. Caldwell terminé. //
Le colonel suivit le redéploiement des chasseurs sur le radar, attendant de voir les premiers résultats pour ordonner de manœuvrer afin d’être aligné avec le croiseur le plus proche, et de faire feu. Raven menait ses hommes à travers la nuée, avançant aussi vite qu’il était possible. Chaque impact sur la carlingue d’un appareil était un pincement au cœur. Chaque seconde qui passait, une raison d’espérer. Ils tenaient encore. Ils allaient faire le ménage. Il était trop loin pour que son armement ne fasse un effet réel, mais il ordonna de lancer les missiles, pour faire croire à une menace sérieuse. Quelques explosions de surface suffirent à semer le doute chez l’ennemi. Il y eut un ralentissement, avant le redéploiement des darths, afin de former un mur de défense, ce qui allégea la pression sur le Dédale dont l’arme Asgard libéra toute sa puissance destructrice sur le croiseur wraith. Quelques minutes plus tard, le Dédale avait récupéré ses appareils et sautait dans l’hyperespace, s’arrêtant au-dessus d’une planète dotée d’une porte pour envoyer un message à Atlantis, sans risquer d’être intercepté. Le Dédale allait procéder à des réparations d’urgence, et reprendre sa surveillance.



Salle de briefing, 18h00

Le Commandant de l’Athena observait les personnes rassemblées et qui embarqueraient bientôt à son bord. C’était un homme au visage sévère, aux yeux gris, brillant d’intelligence, qui intimaient le silence. Il avait quelques cheveux gris, dans une masse châtain. Il n’a jamais aimé attendre, et son tic nerveux lui revint alors. Il fait tourner encore et encore le pointeur laser entre ses mains. Il adresse un regard aux personnes qui rentrent, répond aux saluts, et lorsque chaque personne convoquée a trouvé sa place, il entame son explication.

« Soldats, membres de l’expédition d’Atlantis. Bonjour. Je suis le Commandeur de l’USS Athena, Dawson Crawford. D’ici quelques heures, vous serez à bord de mon bâtiment, pour rejoindre la planète PX 507. Lieu du crash d’un vaisseau de guerre alien. Le Marteau de Volundr. Certains d’entre vous ont déjà été confrontés à ce monde, à son peuple. Je compte sur vous pour mobiliser ce que vous aurez appris.
Bien… Il y a quelques heures, le Dédale a été confronté à deux croiseurs wraiths. Il s’en est sorti, malgré des pertes à déplorer. Toutefois, la présence des Wraiths dans ce secteur pose un problème. Nous ne pouvons pas prendre le risque de laisser cette technologie tomber dans les mains des Wraiths… Surtout qu’elle semble désormais sans défense… En effet, peu avant l’attaque, le Colonel Caldwell nous a averti d’un changement significatif sur la planète. Le village a été détruit. Ou du moins fortement endommagé. On ignore à cette heure s’il y a des survivants. Quant au vaisseau… Il est éteint. Aucune source d’énergie, ce qui soulève une question : pourquoi ? »

Il s’arrêta pour faire apparaître la carte topographique la plus récente de la planète, sur laquelle la destruction du site du village était assez aisément perceptible. Puis il passa sur le Volundr. Le premier cliché était celui qu’avait déjà pu observer l’équipe menée par le Major Frei la première fois. Le second était une vue du jour. Plusieurs points avaient été entourés en rouge, là où la structure avait semble t il était détruite.

« Ce que vous voyez là, c’est le changement le plus inquiétant. Nous estimons que ces points correspondaient à des postes de défenses du vaisseau. Notez que la coque n’a pas été anéantie par une explosion, interne ou externe. La structure ne semble pas avoir souffert. Il a été démonté. Nous pouvons estimer que ce peuple a choisi de se replier vers une zone plus sûre, et donc d’abandonner le vaisseau en emportant un maximum. Cette fois, nous ne chercherons pas à ménager l’effet de surprise. Une équipe d’assaut sera dépêchée sur le vaisseau afin de le sécuriser, et faire un état des lieux précis. Une seconde, la vôtre, sera envoyée sur le site du village, près d’un point d’accès, qui vous permettra d’arriver en une dizaine de minutes. Vous serez en charge de déterminer s’il y a besoin d’une aide humanitaire et découvrir ce qui est arrivé. Vous avez les détails de la mission devant vous, ainsi que la liste complète de l’équipement à votre disposition. A cette heure, nous n’estimons pas nécessaire le maintien d’un silence radio complet. Toutefois, je vous invite à restreindre les communications vis-à-vis du Dédale et de l’Athéna au strict nécessaire, afin de limiter les risques de repérages ennemis. »

Il regarda chaque personne, s’attendant à un déferlement de questions. Il n’en avait que trop peu dit pour aider à comprendre les circonstances exactes de la mission, ce qu’ils rencontreraient. Il envisageait donc déjà une seconde discussion, une fois qu’ils auraient eu la possibilité de faire des analyses complémentaires.

« Une réunion sera organisée avant votre téléportation sur la planète, afin de vous faire part de ce que nous aurons appris d’ici là. »

CONSIGNES

Pour cette nouvelle mission, il vous est proposé de retrouver la planète de la MJ35, afin d'en découvrir d'avantages mais également de connaître l'évolution de ce monde, après le départ précipité.

Pas de consignes particulières.

Vous êtes libres de venir poser des questions et de réagir.

17h00, cabinet médical du Docteur McAlister ...

Un son caractéristique retentit depuis mon ordinateur, me faisant lever les yeux du dossier que j'étais en train d'étudier. Je venais de recevoir un nouveau mail. Cela faisait trois heures que j'avais pris mon service, me préparant pour opérer un biologiste dont l'intervention était prévue deux heures plus tard. Cependant, le titre du mail me fit froncer les sourcils, une petite voix intérieure me soufflant que je ne pourrais pas participer à cette opération. Je parcourus le message, un briefing de mission prioritaire qui demandait la présence d'un médecin. Et comme j'étais le seul médecin disponible en cet instant, cette tâche me revenait malgré mon planning chargé. Ce n'était vraiment pas le moment, car j'étais indispensable pour l'opération à venir. Et j'ignorais si quelqu'un pouvait me remplacer pour cette tâche dans un délai de deux heures. Je poussai un soupir, avant de me lever, fermant le dossier que je tenais dans les mains. Je retirai ma blouse médicale, puis j'enfilai ma veste par dessus mon tee shirt noir, avant de quitter mon cabinet à la recherche de l'infirmière qui s'occupait de l'accueil aujourd'hui. Là, je lui tendis le dossier.

« Il faut me trouver un remplaçant pour l'opération du Docteur Carisi, je pars pour un briefing, il leur faut un médecin. »

La jeune femme parut embarrassée, connaissant les difficultés du corps médical ces derniers temps pour assurer un service correct.

« Je ne sais pas si je vais réussir à vous trouver un remplaçant, il y a peu de médecins en ce moment. Entre ceux partis en mission, ceux en repos et ceux qui sont malades, il ne reste plus grand monde. »

Je m'attendais à cette réponse, et je fermais les yeux quelques secondes, me voyant déjà expliquer que je ne pourrais pas participer à ce briefing, et donc à cette mission. L'infirmière attrapa sa tablette, et regarda l'emploi du temps des quelques neurochirurgiens travaillant sur Atlantis. Nous n'étions pas nombreux dans cette discipline, mais j'avais visiblement de la chance.

« J'ai peut être trouvé une solution. Si tout va bien, le Docteur Mally revient de mission dans une heure. Il pourra s'occuper de l'opération s'il n'a pas d'imprévu de dernière minute. »

« D'accord, prévenez-le dès son retour. Et préparez un sac à dos médical, j'en aurais besoin. »

Plus de médecin sur Atlantis pendant une heure si mon collègue rentrait à l'heure. Mais je n'avais pas d'autre solution à proposer. Après avoir donné des consignes à l'infirmière en cas de problème, je quittai l'infirmerie et me dirigeai vers la salle de briefing. J'arrivai sur place en avance, il n'y avait personne excepté un homme que je ne connaissais pas, portant les couleurs d'un vaisseau qui n'était pas le Dédale. Après l'avoir salué et donné mon nom et ma fonction, je m'installai sur une chaise en attendant les autres. Beaucoup de têtes connues, souvent pour être partie en mission avec eux. Des gens que j'appréciais, d'autres que je ne connaissais pas vraiment. Une fois tout le monde arrivé, le briefing commença. L'homme était le Commandant de l'Athéna, un autre vaisseau terrien comme le Dédale. Il nous annonça qu'un problème s'était passé sur une planète visitée par une équipe SGA quelques temps auparavant, ainsi qu'une attaque de Wraiths contre le vaisseau du Colonel Caldwell. Il y avait peut être un lien entre la présence de ces deux appareils ennemis, et ce qui s'était passé sur la planète.

Pendant les explications du Commandeur Crawford, je parcourus le dossier qui se trouvait devant moi. Narayan. Le Marteau de Volundr. Ces noms me disaient quelque chose. J'avais parcouru rapidement le rapport concernant cette ancienne mission, mais je ne connaissais pas les détails. A l'époque, j'avais surtout consulté le dossier pour ce qui était d'ordre médical, et les soins apportés à l'équipe. Mais je n'en savais pas beaucoup plus. Je partais dans l'inconnu, comme souvent pendant les missions. Après avoir reposé le dossier, j'écoutais d'une oreille attentive les autres membres de l'opération poser des questions concernant cette mission. Je laissais le soins aux militaires de gérer le côté tactique, ce n'était pas mon domaine. Par contre, ce qui m'intéressait concernait les habitants de ce monde. Nous n'avions aucune idée de la présence ou non de survivants, ni du besoin médical à apporter.

« Si nous trouvons des survivants, et particulièrement des blessés, comment va-t-on s'organiser ? Etablissement d'un centre médical sur place ? Evacuation par téléportation ? »

Lisa était de retour sur Atlantis depuis peu. C’était à peine si elle avait eu le temps de débriefer son séjour sur Terre avec Kelly, puis le reste de l’équipe. Les trois semaines passées dans la Voie Lactée à la suite de sa promotion lui avait fait du bien, même si ce n’avait pas été une partie de plaisir pour autant. Elle avait eu l’étrange impression de tout recommencer depuis le début, mais à un rythme encore plus soutenu. Il faut dire que c’était une progression assez atypique, qui plus est provoquée par une armée étrangère à la sienne. Le fait que personne n’ait objecté dans son pays natal, du moins de ce qu’elle en avait entendu, avait probablement facilité les choses. Le fait qu’elle ait déjà une expérience du commandent à une plus petite échelle également. La franco-américaine avait encore le nez plongé dans de la paperasse qu’elle avait dû laisser de côté avant son séjour lorsque le message lui parvint, son contenu assez clair. Elle passa un moment à contempler l’écran de son ordinateur, le temps de relire en détail le contenu, avant de finalement laisser tomber le stylo sur la pile de documents qui reposait en désordre sur la table de ses quartiers.

Elle avait alors repoussé la chaise en arrière, puis s’était levé pour aller attraper une des vestes qui trainait sur le porte-manteau non loin de la porte d’entrée. Quelque chose d’assortie avec le reste de sa tenue, bien entendu. Elle se retourna, dans une routine désormais bien huilée, pour contempler son reflet, et s’assurer que tout était bien en ordre, et à sa place. Sa main glissa une dernière fois sur le velcro de son grade, avant d’aller se saisir d’un calepin glissé dans la poche d’une seconde veste. Puis la militaire franchit le pas de la porte, pour remonter assez rapidement le couloir jusqu’au téléporteur le plus proche. De là, elle fut rapidement sur les lieux du briefing, la salle déjà préparée, des personnes déjà présentes. Lisa leur fit signe, notamment vers les visages connus, tout comme elle salua proprement le commandeur. Puis elle s’installa dans les rangs à l’arrière, d’où la vue était la meilleure, car le plan bien plus large. Là, elle attendit que le reste des conviés n’arrivent, puis que la réunion préparatoire ne commence.

Elle écouta les explications, tout en faisant assez rapidement le lien avec l’une des missions qui s’était déroulé avant son retour temporaire sur Terre, pour sa formation. Elle n’en avait pas fait partie, pour diverses raisons, la plus évidente étant sans doute son arrivée encore trop récente au moment des faits. Lisa ne connaissait pas vraiment les tenants et aboutissants, chose qu’elle se tarderait de corriger, soit en posant d’abord des questions à l’issue des explications, soit en profitant du voyage pour obtenir des réponses auprès de qui de droit. Le calpin en main, elle s’appliqua à prendre des notes, et alla même jusqu’à reproduire de manière assez sommaire les images prises par le Dédale lors de son passage en orbite de PX-507. Ensuite, compte tenu des explications fournies, il était clair qu’un premier scénario pouvait déjà se dessiner : les wraiths étaient passé par là pour faire le ménage, avec les conséquences que tous ici connaissaient.

C’était la solution facile, mais elle ne tenait pas nécessairement la route. Les emplacements défensifs avaient été démontés, et non détruits. Hormis le village, il n’y avait pas non plus de véritables traces de combat, du moins sur les images satellitaires. Lisa resta longtemps à étudier ces dernières, pour tenter de mieux appréhender le terrain où elle allait devoir mettre les pieds. La reconnaissance était, avec les transmissions, le cœur même de son métier. Elle était l’une des mieux placées pour énoncer les bénéfices que l’on pouvait tirer d’une mission bien étudiée, bien renseignée, et bien préparée. Finalement, la franco-américaine ne posa le regard vers le commandeur que lorsque McAlister ne pose la première question. La sous-lieutenant s’y accrocha aussitôt, et retirant l'extrémité du stylo de ses lèvres, leva la main.

« La structure que nous mettrons en place conditionnera le nombre de personnel nécessaire à sa protection, et à la mission de recherche et de sauvetage. Si nous pouvions récupérer et exploiter ces images pendant le voyage, cela nous permettrait de mieux nous coordonner sur le terrain. »

C'était essentiel de savoir quel serait le gabarit de leur déploiement à la surface. Ils pourraient alors choisir le meilleur emplacement, et de-là, établir les stratégies à adoper en fonction des scénarios, des plus favorables au plus défavorables. Pour cela, il fallait pouvoir déterminer ce qu'ils risquaient d'avoir à affronter, le cas échéant.

« Ensuite, que faisons-nous si nous rencontrons une résistance de la part des habitants ? Il me semble avoir compris que nous ne sommes pas partis en très bon termes, la dernière fois. Quelles sont nos règles d’engagement, dans ces circonstances ? De quel appui pourrons-nous disposer ? De même, vous avez évoqué la présence des wraiths dans la région. Avons-nous des raisons de croire qu’ils puissent être présent à la surface ? »

J'étais arrivé il y a quelques jours à peine. Encore en train d'essayer de me retrouver dans les dédales de corridor et couloirs de la cité, avec en plus l'handicap de ne pouvoir interagir avec la technologie de ses fondateurs. Le seul problème, rien de bien important n'est-ce pas? était que l'ont m'avait convoqué pour un briefing. J'avais encore le dossier en main, lisant rapidement des rapports tout en cherchant mon chemin et essayant de ne pas renversé les autres membres de la cité.

J'avais compris, au moment où je voyais les portes de la salle de briefing, que nous devions intervenir sur un monde peu exploré pour sécurisé une épave de navire spatial alien ainsi que le "village" que ceux ci avait vraisemblablement bâtis près de se derniers.

C'est avec un sourire à demi navré que j'entrais dans la salle. Les têtes des autres membres de l'équipe se tournant toutes vers moi.

"Holà... Tout les couloirs se ressemble ici hein?... Humpf, bref."

Je m'assis à une chaise encore libre en réalignant les feuilles du dossier et pris connaissances des nouveaux documents. Je lu alors les documents, visionnant les retours satellite des lieux. Les wrai...Wrèiss... Les vampiro avait visiblement attaqué l'un de nos vaisseau dans le ciel de ce monde. deux contre un, pas très sport. J'espérais vraiment qu'ils ne s'étaient pas posé sur la planète. c'était déjà angoissant de connaitre leurs existence, je ne souhaitais pas en faire l'expérience, de leurs rencontre. Ce qui ne me donnais aucun espoir à ce sujet, c'est que des structures défensives avait visiblement été démonté et déplacé par les survivants aliens. Des structures élémentaire, visiblement les trous de renards, barricades et autres couverts étaient quelques chose de très générale dans les armées de l'univers.

Je me permis une petite suggestion, essayant de montrer un côté "sympathique". Au sujet de l'établissement d'un centre médicale.

"L'établissement d'un centre médicale pourrait se faire rapidement avec le matériel adéquate, voir même dès notre arrivé si les habitants ce village sont amicaux. J'ignores comment ils produisaient leurs énergies, mais avec un générateur électrogène nous pourrions palier à ce manque.
Au sujet du temps estimé sur place, étant donné que les vampiro croisent non loin du ciel de ce monde, dois je prévoir des plans pour rétablir le système défensif démonté par les occupants précédent du vaisseau écrasé et autours du village?" Je demandais, essayant de compenser mon retard en me montrant professionnel et sérieux.

Madre de dios, de la téléportation, un vaisseau alien, des hostiles aliens... Une entré en matière digne des envois des missions de l'ONU dans les territoires d'Afrique en proie au chaos. un petit quelque chose me disait que j'allais surement monté des miradors et creuser des tranchées en baissant la tête. Un soupir discret m'échappa,, j'avais toujours raison la dessus sur Terre.

Honnêtement. Il aimait son job. Il n'avait connu que celui-ci, mais, putain, de quoi pouvait-il rêver de mieux ? D'aussi loin qu'il se souvenait, et même sur les bancs du lycée, crampons aux pieds, épaulières sous son maillot fétiche, et casque flamboyant à l'épais grillage vissé sur la tête, il avait toujours attendu ses shoots d'adrénaline avec une impatience digne des plus overdosés des toxicos. Le devoir était un prétexte que chacun servait sur un plateau d'argent, parfois jusqu'à parvenir à travestir les véritables causes pour eux-mêmes, devenant prêcheur et convaincu de leur propre ineptie, mais le pragmatisme de Shaun lui permettait de ne pas avoir à se mentir. Pour Dieu, pour l'Amérique, pour la Terre, l'Humanité, qu'importait les excuses, il se complaisait au rythme des battements vifs de son cœur, que ce soit ici comme ailleurs. Alors quand un ordre du commandement venait l'extraire de son sevrage imposé, pour le replonger dans les sombres abysses du terrain, il y allait toujours le pas volontaire, son cerveau remettant en branle la machinerie catécholaminée.

Du moins jusqu'à ce qu'il apprenne qu'il serait accompagné de civils. L'officier était un homme rigide et à la planification millimétrée, soudant ses équipes à l'instar de molécules, chaque atome rattaché aux autres par des liaisons primaires pour former un tout unique et fonctionnel. C'était sans doute pour cette raison qu'il avait pris plus de temps qu'ordinaire pour rassembler son équipe. Il n'en était pour autant pas dupe au point de la croire parfaite, mais avait l'avantage d'en percevoir les faiblesses, les laissant vadrouiller à leur gré tant que l'opérationnel n'entrait pas en ligne de compte. Mais gérer des civils sur un théâtre d'opérations et potentiellement propices à y trouver une confrontation, avec leur caractère parfois anticonformiste, sonnait pour l'homme comme un facteur de désenchantement.

En tant qu'officier gradé à qui la mission avait été confiée, le Lieutenant avait reçu l'ordonnance plus en avance. Il n'était certes pas parmi les hauts galons de la hiérarchie, mais conservait encore ce droit d'accès au terrain. Comble du tout, et l'une des raisons principales qui avait orienté ce choix d'ailleurs, cette planète sonnait familière dans son répertoire d'exploration. Un terrain coriace qui ne convenait pas aux inaptes des pratiques physiques, encore moins des épreuves du feu, le précédent échec en avait été témoin. Atlantis était décidé à réitérer. Difficile de prier d'avoir tort.

Le Lieutenant se tenait aux côtés du Commandant, et tandis que son supérieur titillait le pointeur rouge, Shaun lui, était davantage rivé à sa sempiternelle montre, celle qui chronométrait tout, tout le temps, partout. Son impassibilité marquait pourtant ses traits, ne démontrant, ni nervosité, ni impatience, ni intolérance. Il était toujours le même, tel que sa réputation le scandait, d'une éternelle froideur. Ses lèvres fines scellées, mains se déportant dans son dos, il aligna le gris de ses iris sur les différents visages qui défilait. Son équipe, qui avait pris place au complète, s'accommoda des rangs du fond, porte-bloc, papier et stylo en main. L'un mastiquait un chewing-gum sans ménagement, l'autre étendait ses jambes avachies hors de la chaise qui lui avait été assignée, mais tous gardaient une attention sérieuse sur la présentation qui leur fut faite.

Il garda le silence, presque figé dans sa posture, le temps du briefing, des questions et des interrogations. Sans émettre aucune remarque à la suite des autres : il avait eu lui-même loisir de poser les siennes lors de la réunion d'officier. Aussi se contenta-t-il d'observer, impassible, ceux qui se placerait sous ses directives le temps de cette mission, écoutant avec attention les questions qu'ils posaient chacun leur tour, laissant le Commandant répondre par la suite.

« Deux options s’offriront à vous, docteur McAlister. La première consiste à porter secours sur place, au mieux des moyens à votre disposition. Nous serons là pour vous épauler. Si nécessaire, nous établirons un centre médical de campagne. Dans l’hypothèse où il y aurait urgence à vous évacuer, ainsi que les victimes, nous procéderons à la seconde option. A savoir la téléportation d’urgence et le confinement de toute personne présente sur place, quarantaine et analyse. Des soins seront apportés alors, mais la circulation dans nos bâtiments sera restreinte pour éviter toute contagion. Cela répond-t-il à votre question ?»

Il attendit la réponse de Skyler avant de se tourner vers le sous-lieutenant Laverse. Son air se fit plus ferme, la question lui semblant beaucoup moins légère. Il était absolument nécessaire que cette situation soit bien enregistrée par chacun, les conséquences n’étant pas simplement une assistance militaire mal organisée mais des vies, celles des hommes qu’il enverrait sur le sol. Il adressa un regard noir au retardataire, un technicien à en juger par son uniforme. Il jeta un regard à la fiche de présence, parcourant de son doigt la liste de nom et s’arrêta en tapotant l’un d’eux.

« Monsieur Dakeyras je présume… Ils disposaient de générateurs. A pleine puissance, ils seraient suffisants pour alimenter une ville de la taille de New York. Ils étaient toutefois vétustes, et pour la plupart éteint. Leur combustible serait radioactif, mais ce n’est un problème qu’en cas de fuite. Le danger est la production d’ozone par la machine. Prévoyez plutôt des solutions d’excavations des gravats, de renforcement des structures… Ce genre de chose. Pour la défense, nous aviserons une fois à destination. Concentrer vous sur la situation au sol. Pour un système de défense anti-aérien nous privilégierons l’envoi de chasseurs. ».. Le commandant jeta un regard vers Shaun, au cas où ce dernier aurait une subite envie de parler, ce dont il doutait. Il ne put alors s’empêcher de noter l’attention que le lieutenant portait à sa montre. Le temps. Il comprenait les raisons qui pouvaient pousser à y accorder autant d’importance, mais il ne lui en toucherait pas moins quelques mots, plus tard.

« Les images de la précédente mission vous seront communiquées. Ainsi que les analyses qui ont pu en être faites. Vous aurez également à disposition des modélisations qui ont pu être faites sur les observations de l’équipe dirigée à l’époque par le Major Frei ainsi que l’équipe d’assaut du Dédale. » il afficha une vue du village, tel qu’il était avant la catastrophe pour éclairer son propos. « Comme vous pouvez le constater, la zone est vaste, et nous savons qu’il existe des souterrains. Nous ne sommes pas absolument certains de l’étendu des dommages mais nous les estimons à 30 à 40% de la zone. Nous espérons pouvoir installer le centre sur la plateforme sud. Elle a pour avantage de disposer d’un accès aux galeries, et de ne pas être trop en profondeur dans la ravine. Cela nous offre un signal plus clair, en cas de téléportation. Une équipe de dix médecins et infirmiers sera prête à intervenir, une escouade de vingt soldats sera prêt à être déployés pour assurer la protection. Si nécessaire, nous augmenteront les effectifs. »

Il marqua à nouveau une pause, attendant des questions ou réactions. Une fois qu’il y eut apporté une réponse, il répondit à la seconde série de questions de Lisa.

« La seule chose à faire c’est de vous mettre à l’abri et protéger nos civils. Nous espérons bien sûr que vous n’aurez pas besoin de riposter. Et pour être exact, c’était avec l’équipage du Volundr qu’il y avait eu des… Rixes. Avec le village, le climat restait assez positif. Toutefois, il est possible qu’il y ait eu des changements depuis. Tenter la diplomatie, si cela ne fonctionne pas, vous appelez et on vous sort de là. Si jamais nous étions en incapacité de vous aider… Repliez-vous. Et s’il faut tirer, tirer. Des troupes de soutien seront prête à intervenir, mais je préfère éviter les grandes démonstrations de force. D’expérience, cela ne fait que dégénérer les choses. Quant aux Wraiths… Il est probable d’en croiser en surface, mais pas des légions. »

Il se tourna alors vers le lieutenant Kelly, le désignant d’un geste de la main. Il fera de même quelques instants plus tard avec Lorn Fawkes qui leva les yeux de son carnet quelques secondes avant de s'y replonger. Quiconque se pencherait pour voir sur quoi ils travailleraient verraient une liste infame de symboles et des notes, flèches, cercles et ratures. Une tentative de déchiffrement de sa part peut être ? Et le pire dans tout cela c'est qu'il avait écouté tout ce qui s'était dit. Seules les diapositives étaient passées à la trappe.


« Voici le lieutenant Kelly. Il sera responsable de la mission de secours au sol. Messieurs, dames, je n’ai pas à vous rappeler l’importance d’obéir aux ordres. Le protocole militaire peut être pesant, sur le terrain c’est cette rigueur qui vous sauvera. Méfiez vous des initiatives et des prises de risques. Pour les questions linguistiques, vous êtes priés de vous référez au Docteur Fawkes. ».

Une fois la vague de questions épuisée, il annonça la fin du briefing et accorda deux heures pour se préparer et gagner le quai d’embarquement. Puis ce fut le début du voyage jusqu’à Narayan…

Indications MJ

Dernier tour pour le briefing initial.
Si vous avez des questions à poser, vous pouvez encore bien sûr.

J'écoutai avec attention la réponse du Commandant, puis les paroles de Lisa. Je finis par acquiescer d'un hochement de tête en reportant mon attention sur l'homme, estimant que j'avais les informations nécessaires pour l'instant, par rapport à mes interrogations.

« Tout à fait, cela répond à ma question. »

Ce fut au tour du retardataire de prendre la parole, expliquant son point de vue concernant l'établissement d'un camp médical de campagne, ainsi que d'un système défensif. Je fronçai les sourcils tout en écoutant son échange avec le Commandant. Je ne connaissais pas cet homme, et pour cause, il était nouveau. Ce qui expliquait son retard, il devait encore chercher à prendre ses marques sur la cité. Tout le monde en était passé par là. Par la suite, le Commandant présenta celui qui dirigerait le groupe pendant cette mission, à savoir le Lieutenant Kelly. Je jetai un oeil rapide à Shaun, gardant une attitude neutre à son encontre. S'il n'y avait pas d'hélicoptère de prévu, tout se passerait bien, non ?

Le temps passa, d'autres questions fusèrent, puis le briefing prit fin. Comme les autres, je me levai de ma chaise et quittai la pièce pour aller me préparer. Deux heures seraient largement suffisantes. Je passai dans un premier temps par l'infirmerie, afin de donner diverses directives pour pallier mon absence, et de gérer le personnel présent. Puis, embarquant avec moi un sac à dos médical contenant mon matériel, je passai par mes quartiers afin de me changer, et d'enfiler une tenue d'exploration. Après avoir attaché mes longs cheveux en queue de cheval haute pour plus d'aisance sur le terrain, je me dirigeai vers l'armurerie, où je perçus mon équipement, notamment un gilet tactique, un holster cuisse et un pistolet incapacitant wraith. Le Caporal Harrington s'occupait de donner le matériel, et en me tendant l'arme, il me sourit, connaissant très bien mon aversion pour ces objets de manière générale. Ce qui ne l'empêchait pas de me taquiner gentiment à ce sujet à chaque fois que je partais en expédition.

« Vous n'avez toujours pas pris de leçon pour apprendre à vous servir de cette arme ? »

Je secouai la tête, en glissant le pistolet dans le holster.

« Je n'ai pas vraiment trouvé le temps pour ça. Vous savez comment c'est, je suis souvent débordée par le travail. J'espère toujours ne pas à avoir à l'utiliser. »

Un mensonge, bien sûr. Du temps, je pouvais en avoir. Et il y avait des formations sur Atlantis, ainsi que des séances d'entrainement. Le Caporal se mit à rire doucement, conscient que je mentais à ce sujet.

« Et le pistolet, ça ne vous intéresse toujours pas ? Je vous verrais bien utiliser un Beretta 9000S, c'est une arme bien conçue pour une femme, vu sa petite taille. »

« Vous savez bien que non, Harrington. Je déteste les armes à feu. »

Nouveau rire de la part du Caporal, il savait très bien que je ne changerais pas d'avis à ce sujet. Son attitude ne m'offusquait nullement, cela m'amusait, d'où le petit sourire que je lui lançais. Une fois équipée, je mis mon sac sur le dos, puis je me dirigeai vers le quai où l'Athéna avait atterri. Lorsque le reste de l'équipe arriva, tout le monde embarqua à bord du bâtiment qui décolla lorsqu'il eut les autorisations. Le vaisseau passa ensuite en hyperespace, direction Narayan. Nous avions un peu de temps avant d'arriver, et après avoir pris mes marques dans les quartiers qui m'étaient attribués, et me débarrasser un peu de l'équipement que je portais, en particulier le gilet tactique qui ne me servait à rien dans l'immédiat, j'arpentai les couloirs, tenant ma tablette contre moi grâce à ma main droite, une tasse de café dans ma main gauche. J'arrivai au mess quelques minutes plus tard, désert vu l'heure avancée, ce qui me convenait parfaitement. Je m'installai près d'une baie vitrée, posant la tasse sur la table, avant de me plonger dans la tablette. J'avais téléchargé les dossiers médicaux de chaque membre de l'équipe, ainsi que le compte rendu du briefing, que j'étudiais à nouveau pour en savoir le plus possible en attendant la seconde réunion qui se tiendrait dans peu de temps.

Spoiler:

Le stylo frottait nerveusement contre le papier du bloc-notes fermement tenu en main par la toute nouvelle lieutenant, qui comme à son habitude, et sous les regards principalement curieux de ses collègues, notait absolument tout ce qui pouvait être dit, ou suggéré, même si cela n’avait à priori rien à voir avec la mission, ou ses objectifs. De cette manière, elle gardait quelque part les interrogations de chacun, ainsi que leurs idées, puis, elle aurait tout le temps de faire le tri dans tout cela pendant le voyage de toute façon. Dans tous les cas, savoir que l’Athéna resterait dans le coin était l’information à retenir. Bien sûr, cela n’était pas une garantie inviolable, si l’on tenait compte de ce qui était arrivé au Dédale dans le secteur. Si les wraiths étaient là, et décidaient de leur rendre une petite visite, rien ne garantissait que le vaisseau pourrait rester dans le coin assez longtemps pour qu’ils terminent proprement leur opération au sol. C’était un risque à prendre en compte, pour le mitiger de la meilleure des façons le cas échéant.

Son regard glissa vers Kelly, présent depuis le début non loin du Commandeur. La militaire ne serait sans doute pas la seule à songer et réfléchir à cette éventualité. Se redressant un peu sur le dossier de sa chaise, pleinement concentrée sur la réunion préparatoire, elle ne prêta pas vraiment attention à l’arrivée de l’ingénieure, se contentant de jeter un vague regard dans sa direction avant de reporter son attention sur les clichés pris par le Dédale. A vrai dire, ce n’est que lorsqu’il prit la parole à son tour pour évoquer le sujet du centre médical, puis l’architecture des défenses pouvant être mises en place qu’il titilla son intérêt. Il allait peut-être vite en besogne, mais si la situation se révélait parfaitement favorable avec les villageois survivants, s’il y en avait, les options restaient valables.

« Au pire, pour commencer, nous pourrons installer temporairement un centre de tri, et de soins, dans une des structures encore intactes. » murmura Sumpter, à sa droite.

Lisa hocha doucement la tête à cette réflexion, l’ambulancière n’ayant pas tort. Sur les images, des structures semblaient encore tenir debout. S’y installer, même temporairement, pouvait s’envisager. Du moins, c’est ce qu’elle pensait avant que le commandeur ne réponde, donnant au passage des détails sur les installations énergétiques des autochtones. La militaire échangea un regard perplexe avec ses collègues, n’appréciant pas l’idée de devoir potentiellement mettre les pieds dans une zone potentiellement radioactive, ou toxique, qui plus est dans une zone aride ou désertique. Lisa nota les éléments dans son calepin, en prenant le soin de l’entourer d’un épais cercle synonyme de priorité, et potentiellement de danger. Pour les défenses aériennes, en revanche, ce que dit l’officier de l’Athéna la rassura, ayant plus confiance dans la technologie terrienne que dans celle inconnue, et extraterrestre. Elle nota, là encore, l’élément dans son calepin, mais sur une autre page, où elle avait commencé à faire le listage des équipements à prendre.

Finalement, lorsque le commandeur s’adressa finalement à elle pour répondre à ses questions, Lisa avait presque déjà anticipé ces dernières, et acquiesça donc au fur et à mesure. Pouvoir bénéficier de la cartographie complète serait un avantage. Elle permettrait de se positionner, et d’avoir une très bonne idée de leur position : ses points forts et faibles, les zones d’intérêts, etc. Partagé en temps réel, elle donnerait un avantage non négligeable en cas d’urgence.

« Parfait, merci. »

Pour le reste, la question des souterrains souleva la question des transmissions. En général, les deux ne faisaient pas bon ménage.

« Mh. Les transmissions risquent de ne pas passer, si on va y faire un tour… »

La remarque de Kimura la fit sourire. Sur ce point aussi, elle n’était pas la seule à remarquer les potentiels problèmes qu’ils pourraient rencontrer. Heureusement, des solutions existaient déjà depuis des années.

« On peut toujours prendre quelques équipements de transmission supplémentaires, au besoin. En mode relai, on pourrait les essaimer sur le chemin pour gagner en allonge. »

Qui plus est, en mode relais, ces derniers restaient muets, et se contentaient simplement de rerouter l’information, ce qui en termes de sécurité offrait déjà un avantage en termes de discrétion. Elle nota, là aussi, l’information dans son calepin, avant que le commandeur ne bascule sur les règles d’engagements concernant les civils, somme toute classiques, tout en évoquant ensuite qu’il était possible qu’il y ait une présence wraith sur la planète. Ça, ce n’était pas non plus une bonne nouvelle, car s’ils étaient repérés par une de leur patrouille, alors ils pouvaient être presque certains que l’enfer tomberaient sur leur tête peu après. Ces saletés étaient comme la peste. Il suffisait d’en tuer un seul pour que toute la fourmilière se réveille et décide de vous tuer…

Le reste de la réunion préparatoire se déroula sans évènements particuliers. Lisa ne changea pas sa méthode et continua de noter un maximum d’éléments, tandis qu’à sa droite l’équipe faisait des remarques propres à leur domaine de compétences. La franco-américaine irait voir Kelly peu après, sans doute une fois à bord de l’Athéna, pour discuter un peu de l’opération, et établir une méthode et des protocoles pour parer à autant d’éventualité que possible.

Elle quitta la pièce peu après la réunion préparatoire terminé, après avoir échangé deux ou trois mots avec Kelly, pour aller percevoir son équipement, en sachant que ce dernier était déjà en grande partie préparé à l’avance. Casque, gilet, holsters, sac, accessoires, il y avait un pattern qui se répétait de mission en mission, et les armuriers avaient fini par accepter une liste et préparait le tout en conséquence. La militaire ne fut pas surprise, donc, lorsque Harrington commença à lui distiller le matériel un à un, selon une procédure bien connue, en commençant par tout ce qui n’était pas considéré comme de l’armement. Elle ne s’équipa pas tout de suite, ayant encore besoin de changer sa tenue pour quelque chose de plus adapté au terrain qu’elle allait devoir arpenter. En revanche, elle vérifia tout, avec minutie, pour s'assurer que tout était bien là. Le pire serait encore de se faire surprendre, parce qu'elle n'avait pas ce qu'il lui fallait le moment venu.

« Base d’AR-15, comme d’habitude, lieutenant ? » finit-il par demander, tout en tendant le Beretta, vide, à la militaire.
« Négatif, on risque de croiser du vampire. » répondit-elle machinalement, réceptionnant l’arme et vérifiant une nouvelle fois la chambre. Elle posa le pistolet sur le bord du comptoir, attendant de récupérer les chargeurs qui allaient avec. « 417. Canon court. Accessoires habituels. Neuf chargeurs. »
« Tout de suite, madame ! »

Lisa profita du petit laps de temps nécessaire à Harrington pour équiper son fusil et effectua un peu de rangement dans le matériel, glissant déjà certains accessoires dans leurs poches MOLLE du gilet, ou du sac à dos. Elle avait besoin d'être certaine que le matériel se trouverait à l'endroit voulu, au moment voulu. Tout avait sa place, de sorte qu'elle puisse s'en saisir en se servant de ses automatismes. La militaire finit par réceptionner son arme longue, la vérifiant là encore avec minutie, avant de récupérer ses chargeurs et de signer le bon de perception. Elle transporta alors le tout jusqu’au vestiaire, ou elle se changea comme prévu, enfilant une tenue aride qui lui permettrait de mieux se fondre dans le paysage.

Une fois prête, elle avait laissé le matériel dans un lieu sûr, ne prenant avec elle que sa tablette, son détecteur de signe vitaux, et ses deux équipements de transmission, pour aller faire un tour dans le hall des génies, là où elle était sûre de pouvoir trouver un ou deux scientifiques et techniciens prêt à l’aider, du moment que l’on savait comment les intéresser. Là, elle leur demande de paramétrer le détecteur lantien pour aussi monitorer les niveaux de radiation, et faire le nécessaire pour qu’il puisse s’interfacer avec sa tablette. Tablette qu’elle interface en réseau avec ses deux radios, avec en priorité celle montée de l’antenne fouet, qu’elle garderait en liaison permanente et directe avec l’Athéna et les éventuels F-302 qu’il pourrait envoyer pour les aider. De cette manière, elle pourrait garder une radio pour discuter avec le groupe sur plusieurs canaux, et une autre pour rester en contact avec le vaisseau et les chasseurs, et ce e#n permanence, sans avoir besoin de couper l’une pour écouter l’autre.

Lorsque tout fut prêt, elle alla récupérer ses affaires pour prendre place à bord de l’Athéna, avant d’aller rejoindre son équipe, comme prévu. Pour discuter avec Kelly, d’abord, puis décider de la conduite à tenir, avant le briefing qui se tiendrait juste avant le début de leur opération.

Spoiler:

Un mouvement me fit lever la tête en direction de la personne qui venait d'entrer. Il s'agissait du technicien qui était arrivé en retard au briefing, et qui avait le nez plongé sur sa tablette, en pleine lecture. Probablement au sujet de cette mission, comme je le faisais moi même de mon côté. Visiblement, il n'avait pas remarqué ma présence. Je l'observais quelques secondes, avant de retourner à ma propre lecture, attrapant brièvement ma tasse pour boire une gorgée de café.

Une voix s'éleva ensuite, un simple petit "salut" lancé à mon encontre, vu que j'étais seule dans le mess avec le nouveau venu. Je relevais mon regard intrigué vers l'homme qui s'était replongé sur sa tablette, comme s'il avait honte d'avoir salué quelqu'un de cette manière. Ce qui était normal, vu que nous ne connaissions pas, ce "salut" semblait trop familier.

« Bonjour » lui lançai-je pour répondre à ses salutations maladroites.

J'attendis qu'il me regarde pour lui lancer un petit sourire bienveillant, histoire de détendre un peu l'atmosphère. Je n'étais pas du tout le genre de personne à agresser les gens simplement parce qu'ils me regardaient de travers. L'homme faisait parti de l'expédition Atlantis depuis si peu de temps, il devait être encore perdu par cette nouveauté incroyable. Certains pouvaient être rapidement à l'aise pour s'habituer à cette nouvelle vie, mais ce n'était pas le cas de tout le monde.

« Elyas Dakeyras, c'est bien cela ? Je vous ai aperçu de loin, à l'infirmerie, à votre arrivée sur Atlantis. Je suis le Docteur Skyler McAlister. »

Je posai ma tablette sur la surface de la table, puis invitai Elyas à s'asseoir d'un geste de la main.

« C'est votre première mission, si je ne me trompe pas. Vous n'êtes pas trop déboussolé par ce changement ? »

Voir l'infirmerie seulement de loin, je l'avais déjà entendu celle là. Personne n'appréciait venir à l'infirmerie, et encore moins en tant que patient. J'espérais que Elyas ne vienne jamais se faire soigner, mais ce n'était qu'un rêve éveillé. Des blessures, il allait en avoir comme tous les autres. Sa remarque me fit légèrement sourire, tandis que j'attrapai ma tasse de café.

« Vous n'êtes pas le premier à dire une telle chose. Je ne connais personne qui aime venir à l'infirmerie. Certains en ont même horreur, voir une peur panique. Ils font leur maximum pour l'éviter, mais ils finissent quand même par y aller à un moment ou un autre. »

Je bus une nouvelle gorgée de café, avant de reposer la tasse sur la table.

« Hélas pour vous, c'est un lieu où vous irez forcément un jour ou l'autre. Ne serait-ce que pour passer les bilans de santé réguliers. »

Je comprenais Elyas qui était un peu perdu depuis son arrivée sur Atlantis. Il avait une certaine expérience sur Terre, comme tout le monde. Et certains connaissaient déjà le programme SGC et la vie sur d'autres planètes avant de venir ici, contrairement à Elyas et moi. J'avais découvert toute cette histoire le jour où le Gouvernement Américain m'avait contacté, avant de m'expédier dans une autre galaxie quelques jours plus tard. J'avais été encore plus perdue à mon arrivée sur cette cité que les autres, mais depuis le temps, j'avais fini par prendre mes marques.

« Vous vous adapterez assez vite. Vous connaissez déjà les missions en terrain hostile, vu ce que vous venez de dire à propos des Casques Bleus. Cette galaxie n'est pas si différente de la Terre, si ce n'est les différentes espèces qu'on peut croiser, et qui ne sont pas humaines. »

Je hochai légèrement la tête, avant de poursuivre pour essayer de rassurer Elyas.

« J'ai mis un peu de temps à me faire à cet endroit. Je ne connaissais pas les guerres avant de me retrouver en plein milieu des combats ici. Mais à force, on se fait à cette nouvelle vie. Et puis, il y a des militaires autour de nous qui sont chargés de nous protéger. Et ils font partis des meilleurs. Cette mission sera sans doute différente de ce que vous connaissez, mais ça va bien se passer. »

De tous, Gardner était sans doute celui qui paraissait le plus rustre. Sa vaste stature, ses imposantes jambes qui dépassaient et bousculait parfois la chaise au-devant, sans qu’il ne s’en excuse, se convenant d’un sourire large aux dents blanches coinçant entre deux incisives la boursouflure d’une pâte à mâcher quand un regard lui étaient adressait. Sa posture n’était pas pour arranger la place qu’il prenait, au grand damne de ses co-équipiers qui commençaient sans mal à connaitre l’oiseau. Et s’il avait gardé le silence jusqu’ici, se contentant d’écouter sans avoir l’air de se casser la tête sur le sujet outre mesure, son intérêt s’illumina lorsque le mot « gravât » fut prononcé. S’il était un élément indispensable à l’équipe pour jouer sur tous les tableaux, il lui arrivait de se sentir des plus inutiles sur certaines missions, sa carrure l’obligeant à se transformer en mule de circonstance pour le transport de l’équipement sur le terrain ; et bien qu’il obtempérait à la tâche, il ne se gênait pas pour faire parler son tempérament ronchon. Mais l’évocation de présence de souterrain, de potentielles cavernes obstruées, remettait en branle son enthousiasme. Il allait enfin pouvoir jouer du C4 et des petites charges. La désincarcération, c’était un peu sa spécialité, démolir à un endroit stratégique pour ouvrir une brèche, libérer un accès, permettre aux sauveteurs d’atteindre plus aisément les blessés. À ceux qui se plaisait de le réduire à l’état de bourrin sans cervelle, il rappelait — avec force de modestie, que le placement d’un explosif exigeait une minutie calculée. Pour autant, il se garda bien de tout commentaire, mais un simple regard en sa direction aurait pu en dire long sur ce qui germait dans son esprit, surtout qu’il axa ses prunelles en le sens du Lieutenant avec tout son air convenu empreint sur son visage.

Kimura, de son côté, s’inclina vaguement vers sa supérieure qui venait d’agrémenter sa réflexion, faisant avalanche sur ses propres analyses qu’il ne tarda pas à partager avec l’intéressée, se penchant à peine plus vers elle pour répondre, dans son si remarquable anglais aux notes japonaises.

« On pourrait même jouer ça à l’ancienne, avec une bonne bobine de cuivre. »

« Fawkes, c’est qui ? » Hasarda un peu bassement Carlson, tout en rongeant un morceau de peau morte de son pouce droit, sa curiosité oscillant sur les visages qui apparaissaient autour de lui, cherchant à identifier le nommé. Il n’était pas un spécialiste des langues comme pouvait l’être le scientifique, mais son propre rôle d’interprète et traducteur le poussait à s’intéresser à la chose.

Mais bien vite, le briefing fut clôturé, l’attention se tous se soldant sur l’observation du leader désormais désigné, l’homme se permettant, sans doute en guise de présentation pour ceux qui ne l’éprouvait pas, une petite remarque bien à lui pour appuyer les dires du commandeur.

« Sur le terrain, je suis ouvert aux discussions, mais pas aux débats. Je connais vos dossiers à tous, et je sais qui écouter si une problématique se pose. Mais si je donne un ordre, il n’y a pas de protestation possible. Je suis là pour assurer votre sécurité avant toute chose, gardez ça en tête si l’envie vous en prend. Si j’arrive à vous faire confiance, je suis persuadé que vous n’aurez aucun mal à me rendre la pareille. On se retrouve sur la passerelle. Soyez à l’heure. »

Deux heures pour se préparer, c’était pour le Ranger qui était d’ordinaire un peu trop cadré pour optimiser le moindre mouvement. Au fait de la mission, il avait déjà pris le temps de faire mander son attirail à l’armurier, ayant même eu la gentillesse de lui laisser la durée du briefing pour que tout soit prêt l’instant qui suivrait sa fin, avec l’exigence en contrepartie que tout soit conforme. Depuis quelques mois, l’humeur de l’officier s’était peu à peu élimée, désertant les séances de sport collectif au profit de moments plus individuel, qui lui permettait de tourner en rond dans son propre esprit. Et la dualité de son caractère identifié par ceux qui le connaissaient bien s’était doucement étiolée au profit de son unique froideur.

Le pied qu’il mit sur la passerelle fut escorté d’une pression du pouce sur le cadran de sa montre. Jamais en retard, c’était sa règle, et ceux qui s’en prodiguait le privilège était très vite dans le collimateur de l’homme un peu trop psychorigide. C’était d’ailleurs une chance pour le nouveau qui s'embringuait pour la première fois dans leur mission qu’il ne soit pas de celui qui donnait les instructions, car à coup sûr il en aurait fait les frais — à la manière Kelly ; cela ne l’épargnait pas pour autant d’un moindre commentaire à ce sujet plus tard.

C’est donc son package sur le dos, et après s’être assuré de la présence de tous à l’embarquement, que Shaun ferma la file de l’équipe qui prenait place à bord, non sans prêter une main forte au transport du caisson de matériel qu’avait préparé sa team. Et si le temps du voyage dispersa la totalité des membres qui la composait disséminée dans les modestes alcôves étroites qui servaient de quartier personnel, un petit tête-à-tête professionnel s’imposa pour les deux officiers. Ils n’étaient pas à la première mission opérée ensemble, mais c’était le cas depuis que la Franco-américaine avait gagné ses galons et qui faisaient d’elle sa suppléante directe et son binôme direct. Une nouveauté qu’il partageait aussi de son côté, pour avoir été habitué pendant de trop longues années à ne dépendre que de lui-même dans les décisions à prendre sur le terrain — depuis qu’on lui avait confié sa première équipe SG, et il voulait s’assurer que les choses soient convenablement faites. Aussi ne tarda-t-il pas à trouver Laverse en aparté.

Equipement:

Arrivée sur Narayan

Les commentaires entre les différents membres de la mission allaient bon train. Le commandant Crawford ne chercha pas à imposer le silence. Il savait que ce genre de réflexions était indispensable pour intégrer la situation, comprendre mais aussi se préparer à ce qui pourrait arriver. Le briefing clôturé, Crawford quitta la pièce, regagnant son bâtiment. Il passa les deux heures suivantes à donner ses ordres pour le départ, revoir l'itinéraire et continuer d'étudier tout ce qui pouvait avoir trait, de près ou de loin, à la mission. Peu avant l'arrivée de l'équipe SG, il leva la tête de son écran pour s'adresser à son officier technicien, une femme plus que compétente qui avait su gagner son respect au gré des années.

« Leanna. Je veux une équipe de maintenance prête à intervenir H24. On ne laisse rien passer. Je ne veux pas d'une lampe grillée. Si on doit combattre, je veux que nous soyons à notre optimum. »

« Je m'en occupe. ». Crawford la regarda agir. Efficace, sans émotion apprente. Elle ne protestait jamais. Elle s'exécutait seulement. Plus d'une fois, il s'était demandé si elle n'était pas une machine, dénuée d'émotions. La plupart montrait de l'agacement lorsqu'il demandait un contrôle complet du vaisseau, alors qu'il sortait de sa révision. Mais, elle, au contraire, comprenait son absence de confiance dans le travail des autres : rien n'était jamais parfait et lorsque la vie dépendait de l'absence de trou de la taille d'une noisette on se montrait prudent, parfois à l'excès. Peu après, il fut averti que chaque personne attendue était à bord, avec leur équipement. Il pressa un bouton, pris une inspiration et s'adressa à l'ensemble du personnel de l'Athena.

// Ici le Commandant. Nous partons pour Narayan. Que chacun ce souvienne que s'il s'agit d'une mission de secours, la menace est réelle. Aucun relâchement ne sera toléré. Veuillez vous présenter à vos postes dans les plus brefs délais. Terminé. //

« Decker, moteur. ». L'homme à la bar hocha la tête et le vaisseau s'ébranla, s'éloignant rapidement des quais d'apontage d'Atlantis, survolant l'Océan tout en gagnant progressivement en altitude. A travers les hublots, on pouvait voir la friction de l'air sur la coque augmentait, puis disparaître, une fois que le vaisseau eut atteint l'espace. Il s'éloigna de la planète et disparut dans une fenêtre hyperspatiale. Le sauvetage de Narayan commençait réellement. Ce n'était plus qu'une question d'heures. Vingt heure pour être exacte. Vingt heure durant lesquels Crawford ne se montra pas, ou peu. Il restait la plupart du temps entre sa cabine et la passerelle.

Une fois arrivée à destination, il ne put s'empêcher de penser que tout était trop calme. Il n'y avait pas un vaisseau dans le système, excepté le Dédale qui se dévoila devant eux. Il avait subi quelques avaries, mineures pour la plupart et les réparations semblaient aller bon train.

« Balayage et rapport. Contactez le Dédale. »

L'officier radar regarda ses écrans, il n'y avait rien d'inquiétant. Toutefois, près d'une des lunes de la planète, il y avait des débris. Les traces de la bataille avec le Dédale ? L'homme n'en savait rien. Mais il nota l'information dans un coin de sa tête ; sonder l'endroit serait prudent si le Dédale ne l'avait pas déjà fait.

« Commandant, vous êtes en ligne. »

// Colonel Caldwell, ici Crawford. quel est la situation ? //

// Nous avons combattu quelques wraiths, il y a douze heures. Nous avons subi quelques pertes et avaries, mais nous sommes opérationnels. Vous devriez recevoir ce que nous avons obtenu sur la planète. //

// Avez-vous besoin d'aide ? Je peux dépêcher une équipe technique. //

// Ce ne sera pas nécessaire. Vous pouvez vous concentrer sur la mission. //

// Bien. Nous effectuerons un point contact toutes les deux heures. //

// Soit. Bonne chance de votre côté. //

// A vous de même. //

« Qu'est-ce que cela donne ? »

« Dommages légers. Il n'y a pas à s'inquiéter. Je suis plus inquiète par ce qui se passe sur la planète. Le Volundr semble avoir été intégralement dépouillé. Ce n'est plus qu'un bout de métal, on dirait. Je vois deux possibilités : les Wraiths ou les locaux. S'il s'agit des Wraiths, soit ils l'ont emporté, soit ils ont un vaisseau sur la planète. S'il s'agit des locaux... Je doute que cela fut fait en vue de défendre un campement. Il n'y a pas de raison pour que les moteurs aient été récupérés. Visiblement, ce point a pas mal intrigué les grosses têtes. »

« Hmm... La situation est étrange, on le savait déjà. Envoyez deux jumpers sur la planète. Survolez la zone en furtif. Je veux une sonde dans ces débris, près des lunes, et une analyse complète de ces dernières. Dès que nous avons les résultats, comparez avec ceux du Dédale. S'il y a des différences, je veux les connaître. Une fois les informations analysées, adressez les rapports aux équipes. »

Deux heures plus tard, les rapports s'accumulaient. Le point positif était que, pour l'heure, les Wraiths semblaient avoir renoncé à montrer leur nez. Le point négatif était qu'il y avait peu de chance qu'ils abandonnent et le silence n'était jamais que le signe de la tempête qui se profilait. Crawford demanda à ce que les équipes au sol soit rassemblé pour leur transmettre les dernières consignes. Elles étaient prête à partir. Elles avaient eu l'ordre de finir les préparatifs quatre heures avant l'arrivée dans le système, et l'invitation à profiter de ces derniers moments de calme. Il y apparut en dernier. Il s'arrêta devant le pupitre, posa sa tablette et lança la présentation sur l'écran.


« Nous voici dans le système de Narayan. Selon nos informations, les Wraiths semblent absents de la surface. Du moins, s'ils y sont, ils ne sont pas en force. L'équipe Alpha sera déployé conformément au plan à une distance de sécurité du Volundr. Capitaine Greeves, n'oubliez pas que votre mission première est de comprendre ce qu'il s'est passé. N'engagez le combat avec les locaux que s'ils ouvrent le feu les premiers. Quant à l'équipe dirigée par le lieutenant Kelly... Vous devriez avoir reçues nos dernières informations sur le terrain. Les dégats infligés au village sont incompatibles avec un bombardement orbital. Nous sommes donc en présence d'un accident, géologique ou technologique interne, un sabotage ou un attentat au sol. Comme vous pouvez le voir, la zone identifiée comme celle abritant les générateurs a vu son entrée effondrée. Ce n'est pas le seul endroit. Pour faire simple, nous avons considéré comme étant le niveau zéro le plus élevé. Le deuxième niveau comprend d'autres accès à la falaise. Les cercles rouges désignent des zones où il y a eu des effondrements des entrées. Nous avons pu identifier les principales passerelles endommagées. Monsieur Fawkes, vous serez navré d'apprendre que le bâtiment de la bibliothèque se situe dans la zone la plus endommagée. En fait... Il semble que ce soit le lieu d'une autre explosion, et non un effondrement. Cette hypothèse se justifie par le métal fondu au niveau des passerelles et bâtiments voisins, qui implique une forte chaleur. S'agissant de la population, on dénombre une centaine de signes de vies en surface. Les observations récentes montrent une recherche parmi les décombres de victimes, mais aussi de matériel. Ils semblent avoir établi un camp provisoire au quatrième niveau, sur une plateforme rocheuse. Il y a une cavité à cet endroit, probablement un accès à un réseau de tunnels. Si votre présence est tolérée, votre aide acceptée, vous devriez pouvoir aisément gagner ce point. Voici pour les grands traits de la situation, les détails sont dans les dossiers qui vous ont été remis. Vu la situation, nous avons préparé du matériel pour réparer les accès endommagés, ainsi que permettre le dégagement des éboulis. Il sera téléporté sur demande. Le matériel médical a également été ajusté. Docteur Macalister, vous aurez une équipe complète à votre disposition. Veuillez vous tenir prêt à la téléportation. Je vous souhaite bonne chance. »



Dans un rayon d'énergie, l'équipe de secours se matérialisa sur la surface de Narayan. Ils étaient là, à quelques mètres d'un accès qui rappelaient des souvenirs à ceux qui étaient déjà venus. C'était par là que l'équipe précédente avait quitté le village, pour gagner le Volundr. Ils étaient au sommet d'un surplomb rocheux, un petit escalier permettait de descendre vers le couloir qui menait à la ravine du village, tandis qu'un chemin, qui était né par l'asséchement du lit d'une rivière, longeait le plateau et s'enfonçait dans les montagnes. Les soldats affectés à la protection des civils se déployèrent rapidement, sans attendre le signal de Shaun. Ils sécurisaient la position, s'assurer qu'il n'y avait ni sentinel ni menace.


« RAS. On bouge quand vous voulez lieutenant. » rapporta un caporal, un vieux bricard qui avait assez de boutique pour pouvoir appeler quasiment tous le monde ici "gamin". Le genre de type qui n'était jamais monté en grade, mais qui avait pour lui l'expérience.

Ce qui les attendait avait de quoi arracher une grimace. Le village n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait été. Le réseau de passerelle était endommagée, certaines pendaient dans le vide, n'étant retenu que parce que le métal n'avait pas cédé sous le poids. Les tours, qui marquaient l'entrée du village tenaient encore, mais elles avaient connu le feu. La pierre était noircie, des bouts de murs manquaient. De nombreuses habitations n'étaient plus. La progression était difficile, mais pour l'heure les Atlantes se trouvaient dans une partie relativement peu touché, d'où le choix de ce point d'entrée. Quelques minutes passèrent avant qu'ils n'apperçoivent une silhouette humanoïde quittait les décombres de ce qui avait été une serre, la peau rendue grise par la poussière. L'inconnu essuya ses mains sur ses habis, y laissant des trainées d'un rouge violacé. Il n'avait pas encore vu les Atlantes, il était perdu dans ses pensées, dans sa stupeur. Lentement, d'autres villageois se firent visibles. Ils étaient quelques uns, à tenter de sauver ce qui pouvait l'être, à sortir des décombres des corps. L'un d'eux finit par regarder les Atlantes ; il n'y avait pas d'hostilité dans son attitude, ni de joie de voir de l'aide potentiel. Il n'y avait qu'un sentiment de détresse et de lassitude absolu.

Je discutais avec Elyas pendant un long moment, avant que je ne prenne congés. La route vers notre destination n'était pas encore arrivée à son terme, mais je voulais me reposer pour le début de cette mission. Je retournai dans mes quartiers, et y dormis quelques heures. A mon réveil, une douche rapide me réveilla complètement. Je m'habillai et attachai à nouveau mes cheveux en queue de cheval haute, je mis en place les lentilles de vision nocturne, puis je pris mon gilet tactique et mon sac à dos, et quittai mes quartiers. Après une collation, je partis rejoindre le reste de l'équipe dans la salle de réunion pour le second briefing, afin de discuter des derniers préparatifs de la mission à venir. Ainsi donc, je serais à la tête d'une équipe médicale. Cela ne serait pas de trop s'il y avait un nombre important de blessés sur cette planète. J'acquiesçai d'un hochement de tête, avant de quitter la salle avec les autres.

Quelques minutes plus tard, je fus téléportée à la surface de Narayan avec mon groupe. Aussitôt, les militaires commencèrent à sécuriser les lieux, tandis que je regardais autour de moi, inspectant ce nouvel environnement que je n'avais jamais vu. Certains membres de mon équipe était déjà venus sur cette planète, dans une précédente mission. Lorsqu'il en reçu l'ordre, le groupe se mt en marche. Je restais au centre de la formation avec les autres civils, les mains agrippant les bretelles de mon sac à dos. Nous arrivâmes à un village. Ou du moins, ce qui restait d'un village, car il ne restait plus que des ruines. Il n'y avait que des décombres, peu de bâtiments étaient encore debout et intacts. J'ignorais ce qui s'était passé ici. Une attaque ? Un séisme ? Un accident ? Tout ça à la fois ? Mon regard balaya les gravats, tout en regardant où je mettais les pieds pour ne pas trébucher dans ma progression.

Une silhouette apparut dans mon champ de vision. Puis une deuxième, une troisième ... Des gens étaient en train de chercher dans les décombres pour tenter de retrouver des biens, ou des personnes. Ce qui était conforme aux informations données par le commandant Crawford. Cette vision de chaos serra mon coeur. En tant que médecin, je ne pouvais pas rester indifférente à ce qui se passait sous mes yeux. L'idée que des survivants pouvaient se retrouver coincés sous les gravats, blessés, incapables de voir la lumière du jour en priant pour que quelqu'un vienne les sauver, m'était insupportable. Par instinct, je fis un pas en avant, mais je m'arrêtai là. Mon regard se tourna vers Shaun, le leader du groupe, afin de connaitre ses ordres pour la suite.

« Que fait-on, Lieutenant ? »

S’il avait mis à profit quelques heures du temps de trajet à un repos assez simple et rapide, le reste fut dispersé à l’étude de la cartographie des derniers clichés obtenus depuis l’espace, le tout recoupé à ce qu’il conservait en mémoire, des différentes passerelles du village que leur guide, plusieurs mois plus tôt, leur avait fait prendre, jusqu’à la grande bibliothèque, puis vers cette fameuse machine que le scientifique un peu trop enthousiaste avait voulu analyser. Cela remontait à approximativement une année, certes, et bien des choses s’étaient écoulées à ce moment-là, mais il avait l’avantage de bénéficier d’un œil assez acéré dans le repérage, ce qui lui en avait fait garder quelques souvenirs utiles.

Le flash aveuglant transcendant son environnement immédiat, tandis que Shaun avait pris place au milieu des hommes dont on lui avait confié la responsabilité, son HK sanglé à son buste et empoigné en main. Malgré le poids, son matériel avait valeur d’assurance, ne se sentant véritablement à l’aise sur un théâtre d’opérations, qu’avec l’équipement dont il en connaissait les grammages près. C’est avec cette assurance sereine, et ce sérieux froid gravé au visage, qu’il se laissait guider par le flux de la téléportation, son esprit vide de toutes interactions parasites qui auraient pu distordre son jugement pragmatique. Sitôt le sol en dur à nouveau récupéré, et les contours du décor apparaissant au-devant de lui, le Lieutenant fit un pas en avant, fléchissant sur ses jambes pour diminuer en stature, et léguant le groupe constitué sécuriser la zone d’atterrissage. Il n’avait pas lieu dans un premier temps d’en donner la consigne, les soldats suffisamment entrainés et aux faits de ce qui avait à faire lors d’un tel déploiement, les éléments de surprise pouvant surgir de partout. Et comme il s’était retrouvé en plein milieu de ce petit monde, laissant les civils juste derrière lui, il avait maintenu l’axe de son canon orienté vers la terre, mais près à s’élever d’un mouvement rapide et énergique si une quelconque menace arrivait à eux et ceci pour une raison bien claire : il était l’officier responsable et parmi ceux qui devaient s’exposer le moins possible.

Un simple regard sur l’horizon lui permit d’en découvrir le décor, et s’assurer que tous les éléments de son dispositif se déployer efficacement. D’un geste de la senestre, il intima l’immobilité à ceux peut-être un peu trop empressés et pas assez au fait du protocole pour tenter de s’élancer dans la pampa tête baissée. C’était silencieux, mais assez éloquent et avec une redoutable prestance pour ne pas avoir à être discuté. Il espérait que le commandant de l’Athéna avait été suffisamment clair sur les attentes, de la même manière qu’il l’avait ensuite précisé durant le briefing. Il patienta la fin de la vérification, qui vint à l’intonation assurée du plus vieux des Caporaux, répondant à cette affirmation d’un soulèvement de menton du côté de l’officier en tête. Toujours de la senestre, car sa dextre restait obstinément ancrée à la poignée de son arme, index tendu sur le pontet, Shaun activa la communication avec l’Athéna.

« Groupe deux à destination, secteur clair et dégagé. Entamons progression vers objectif. Contact radio dans deux zéro. Terminé. »

Puis, réalignant ses pupilles d’acier vers son second, il réalisa un pas en avant en récupérant le maintien de son fusil.

« Laverse et deux marines en tête de file. Trois mètres d’écartement, progression lente. Attention aux escarpements. »

À la première silhouette qui apparut, une halte fut faite assez immédiate, de quoi aviser ce qu’il se passait et ce qui était en train de se jouer. Depuis combien de temps ces âmes en peine tentaient désespérément de retrouver leur proche. La poussière avait gagné l’atmosphère, rendant un peu plus flou le dessin des décombres. Partant de son emplacement davantage en retrait, Shaun releva la colonne jusqu’à arriver sur le front de l’avancée, remontant d’un mouvement de majeur gauche l’arrête central de ses lunettes de soleil qui le protégeait de la lourdeur de ce dernier. S’il avait bien entendu le questionnement du médecin, à son flanc arrière, il ne l’observa pas dans un premier temps, laissant cette volée de mot portant cette attente entendue, faire son chemin dans l’esprit de l’officier, qui en calculait à une vitesse éclair, les prochains ordres.

« Personne ne se précipite. » Répondit-il finalement, avisant rapidement Skyler d’un bref regard avant d’en revenir au-devant. « Laverse, Carlson et Fawkes. Établissez le contact, demandez un référent si besoin, mais je veux une autorisation claire des autochtones avant qu’on intervienne. Je ne veux pas risquer l’incident diplomatique si on ne leur signifie pas notre position vis-à-vis d’eux. Sumpter, Rickson, vous escortez Dakeyras et McAlister. Trouvez un lieu dégagé et sécurisé pour installer le matériel médical. Lieutenant Chapman, répartissez vos équipes pour faire deux escortes, avec un cordon de sécurité de cinq mètres autour des civils. Kimura, Gardner, vous me suivez pour une reconnaissance et sécurisation du lieu de téléportation. On reste en contact radio. »

Shaun les avait observés tour à tour à chacun qu’il désigna par leur nom, d’un lien visuel direct et court, avant d’en revenir à l’horizon au-devant.

« Go. » Finit-il par conclure, une fois ses directives données.

Composition de la troupe au sol pour plus de clarté (PNJ en Gris):

La militaire ferma les yeux par habitude, pour ne pas être aveuglée par le halo lumineux intense qui vînt les envelopper au moment de la téléportation. C’était là un réflexe qu’elle avait développé après deux ou trois de ces transports, lorsqu’elle était encore au SGC, qui lui permettait d’être alerte dès l’instant où ils réapparaitraient à leur destination. Ses iris retrouvèrent la lumière du jour dès qu’elle sentit l’air chaud et sec de l’atmosphère planétaire, sa main glissant un peu plus fermement autour de la poignée-pistolet de son fusil d’assaut, lequel attaché en semi-bandoulière autour de son épaule, vint battre légèrement contre son plexus. Placée non loin derrière Kelly, son regard glissa d’instinct sur le côté droit, pour observer le déploiement de l’équipe de Chapman, chargée d’établir le périmètre de sécurité pour eux ainsi que les civils. Mettant dans la foulée un genou à terre pour réduire sa stature, sa première réflexion fut de se dire que l’endroit était bien celui qu’ils avaient étudié à bord. Elle s’en pinça légèrement la lèvre. La ravine était ce qu’elle était, c’était par principe le genre d’endroit typique où tout militaire digne de ce nom ne souhaiterait pas se trouver : profond, encaissé, avec deux flancs pour se faire attaquer en surplomb.

Les vétérans d’Afghanistan pourront le confirmer, cet endroit était une véritable recette pour une embuscade. Sa sénestre glissa le long de son cou, pour remettre en place le foulard qui s’y trouvait, avant de retomber sur le canon de son arme, pointé vers le sol, avant de s’offrir le luxe d’un second tour d’horizon, en plissant les yeux derrière les verres de ses lunettes de soleil. C’était la première fois qu’elle mettait les pieds sur ce monde, mais ce n’était pas le cas de tous. Finalement, le premier groupe finit par signaler que la zone était sécurisée au bout de quelques instants, et la transmission de Kelly vers l’Athena grésilla sur sa gauche. L’index de sa sénestre glissa aussitôt machinalement pour réduire le volume de sa radio réglée sur la fréquence. Puis, se redressant souplement sur ses appuis, elle offrit un franc hochement du menton au lieutenant en signe d’approbation, avant de sortir des rangs par un décalage par la droite.

« Compris. Pitcher, Findley. Avec moi. »

Elle leur fit signe de passer devant, de sorte à ce que leur trio forme un semblant de triangle inversé, les deux marines en avant, à environ deux ou trois mètres, eux-mêmes espacés du même écartement. Eux surveillaient les devants, notamment les escarpements et aux points morts, elle, gardait la tête rivée vers les hauteurs. Ils progressèrent ainsi sur la petite distance qui les séparaient du village. L’endroit en lui-même était bel et bien dans un piteux état. Des morceaux de passerelles pendaient dans le vide, prêt à chuter sur le premier malheureux venu. Quant aux parois, qui sait si elles ne finiraient par leur tomber dessus, à un moment où a un autre. Elle n’aimait pas beaucoup ça, mais ce serait à leur ingénieur de leur dire quels seraient les endroits à éviter, et lesquels étaient suffisamment sûr pour s’y réfugier, le cas échéant.

Findley s’arrêta soudainement, mais sans précipiation, prenant le temps de lever la main en poing sur sa droite, pour marquer la halte. La franco-américaine l’imita, avant de jauger brièvement la situation de sa position. Elle recolla ensuite avec les deux marines, pour regarder d’un œil plus acéré le spectacle de désolation qui s’offraient à eux, avec, au milieu des débris, cette personne qui déambulait sans but, les vêtements couverts de traces d’un rouge qui rappelait le sang. En entendant les bruits de rangers et de métal derrière elle, la lieutenant se décala d’un pas de côté pour laisser le champ libre à Kelly, tout en raffermissant un peu la prise de ses doigts sur le canon et la poignée de son arme, tout en pivotant pour faire un signe discret de la main à McAlister, et lui faire comprendre la nécessité de temporiser. Kelly ne tarda pas à en faire de même, verbalement cependant, comme elle s’y était attendu. Une fois encore, il était plaisant de voir qu’ils étaient sur la même longueur d’onde, sans qu’ils n'aient à se concerter. Bien que cela pouvait paraître difficile à entendre, la sécurité du groupe primait sur celle des autres.

Kelly ne tarda pas à donner ses instructions de toute façon, en mettant l’accent sur la prudence, et la nécessité d’agir par étapes. D’abord, il fallait s’annoncer, puis ensuite demander s’ils pouvaient les aider d’une quelconque manière. Le fait qu’ils ne parlaient pas la langue, du moins pour leur grande majorité, allait rendre la chose plus délicate, mais pas impossible. Lisa acquiesça, et appuya machinalement deux fois sur l’alternat de sa seconde radio pour s’assurer qu’elle fonctionnait toujours, et qu’ils étaient bien sur la même fréquence. Dans le même temps, Carlson s’était déjà porté à ses côtés, un regard acéré posé sur l’autochtone qui les dévisageait lui aussi, d’un air perdu.

« Je parie qu’il va détaler comme un lapin. » lâcha l’interprète, avant de se racler la gorge et de passer son arme longue dans le dos, à première vue dans le but de paraître plus amical.

« Dans ce cas Carlson, j'espère que vous n'avez pas trop mangé ce matin » lui répondit-elle, accompagnant ses propos d’une tape bien sentie sur l’épaule. L'ordre et la discipline n'excluait pas quelques décalages, quand il s'agissait d'évacuer la pression.

« Pfff ! Je suis au top de ma forme. » rumina-t-il en retour, tout en se retournant d'un quart, en tournant la tête dans la direction de la militaire.

« Je l'espère bien ! Allez, passez devant avec Fawkes. Docteur, tâchez juste de ne pas lui faire peur. »

Lisa avisa l’archéologue avant de se décaler d’un pas de côté, et eut un léger sourire à le voir passer devant, et elle enquilla derrière eux en gardant deux bon mètres d’écart avec le duo, son arme en main, mais sans signe d’animosité. Son attention était déjà divisée en deux, à l’écoute distraite de ce qui allait se dire entre les deux linguistes et l’autochtone, et le regard en tourelle, balayant de façon régulière leurs environs.

Composition de la troupe au sol pour plus de clarté (PNJ en Gris):

Apporter son aide

Ce qui s'offrait à eux, ce n'était rien de plus que le spectacle désolant, prenant aux tripes des tentatives de secours d'un peuple qui ne disposait que d'une technologie primaire pour dégager les éboulis. C'était une opération lente, difficile. Pioche, pelle, mains... Ils allaient lentement, prudemment. Malgré l'urgence, malgré l'angoisse, ils conservaient une forme de discipline.
Lorsque Laverse, Carlson et Fawkes s'avancèrent, à l'injonction du lieutenant, un homme, grand, à la peau grisée par la poussière et la crasse, s'approcha d'eux, les mains visibles. Il n'avait pas d'armes apparentes, et ne se montrait pas agressif. Il n'était pas curieux de ces nouveaux venus, seulement méfiant.
Que voulaient-ils ? Qui étaient-ils ? Quels étaient leurs intentions ? Ces questions trottaient naturellement dans sa tête. Il observa les trois personnes en tête, s'arrêtant sur l'arme de Laverse puis les tenues de chacun.

« Salutations. Nous venons d'Atlantis. » commença Lorn, qui, parce qu'il trouvait le mot "bonjour" bien trop inadapté à la situation, qui n'était un bon jour pour personne, l'avait tout bonnement remplacé par une formule plus neutre. Il employait l'anglais, une langue de la Terre dans un premier temps, espérant que, peut-être, il aurait de la chance, qu'il n'aurait pas à tenter une traduction hasardeuse sur une langue sur laquelle il n'avait que peu de détails. Malheureusement, il n'eut aucun succès. La réponse qu'il obtint de l'homme ne fut qu'une suite de son gutturaux, un dialecte évoquant des langues slaves, avec un mélange de latin. Il était presque sûr de reconnaître certaines bases de la langue des Anciens mais bien trop maigre pour lui faire croire que cette dernière pouvait servir de base de discussion. Ce qui était certains, c'est qu'il ne pourrait pas recourir aux dialectes couramment utilisés par les pégasiens pour commercer. S'entama ainsi un échange avec l'autochtone, entre coupé de quelques interactions entre Carson et Fawkes, sur le sens d'un mot, le tout basé sur leurs maigres connaissances. Fawkes, à son habitude, ne manquait pas de grommeler sur le manque de données rapportées par la précédente expédition, qui rendait son travail ardu. Ils parvinrent toutefois à faire comprendre qu'ils étaient là pour aider, non sans avoir eu à mimer les opérations envisagées. Il y eut un soupir, presque soulagé, chez leur interlocuteur qui chercha quelqu'un du regard, parmi les siens. Il ne la vit pas, alors il reporta son attention sur les Atlantes.

« {Suivez-moi je vais vous guider à la Gardienne du Savoir. Elle vous dira ce que vous pouvez faire.} » dit-il en sa langue, non sans manifester des mimiques qui laissaient entrevoir une grande peine en parlant de la Gardienne. Quelque chose s'était produit, quoi ? Ils le découvriraient bientôt. « {Si certains veulent aider à chercher les nôtres... Naivo Mahin vous guidera. Il connaît la structure de Tehlshee.} ». Sur ces mots, il désigna un autre habitant de Tehlshee, qui ne devait pas avoir plus de la quarantaine et mené des opérations de consolidation sur une des passerelles distordues, afin de relier une zone qui n'était accessible que difficilement, par les niveaux inférieurs, à l'aide d'une corde. Dakeyras, en y regardant de plus près, n'eut aucun mal à comprendre que, malgré le peu que cette personne avait à sa disposition, il ne faisait pas qu'assembler des bouts de métal, de bois et de corde. Il agissait avec précision, en vue de faire une amarre solide pour, ensuite, permettre de créer une passerelle. L'ingénieure du génie civil pourrait sans doute venir en aide, une fois qu'il aurait reçu le matériel requis mais, pour l'heure, il n'était pas obligé de se précipiter pour corriger une erreur dangereuse. De toute façon, il aurait déjà probablement bien à faire pour sécuriser le point médical dans un premier temps.

« Il semble que nous ne soyons pas mal vu. Ce type... Naivo Mahin... Qui doit être le dixième de sa famille vu son nom... devrait être une sorte d'ingénieur, chargé de l'entretien habituellement. En tout cas, il peut nous aiguiller pour établir un site. Quant à ce gars, il semble vouloir nous guider à leur gardienne du savoir... La vieille chouette mentionnée dans les rapports de la précédente équipe... Vous voulez que je leur demande quoi au juste ? Carson, vous pouvez aller demander au lieutenant ce qu'il veut faire ? Clairement, ce n’est pas l'autorisation officielle qu'il a demandée mais en attendant... On est toujours bienvenue à montrer que vos copains ont des muscles. »... A défaut d'un cerveau, pensa-t-il, se retenant d'apporter la précision. « Je propose que vous restiez là, pendant qu'avec... Des... » Caniches ? Non... Il ne devait pas faire peur et être trop insupportable... « Personnes habilitées à discuter de notre aide, j'aille voire cette gardienne. Avec de la chance, je pourrais mettre la main sur des livres ou quelque chose qui nous aiderait à mieux les comprendre. On manque vraiment trop de données pour échanger aisément... ».

Carson acquiesça de la tête. S'éloigner de Lorn n'était pas forcément pour lui déplaire. Ce type n'était pas agréable sur le terrain. Il paraissait prétentieux, et méprisant. A la longue, on devait avoir envie de lui faire découvrir les joies de la communion entre le mur et son crâne.

« Lieutenant, nous avons pu établir le contact. On devrait pouvoir commencer à aider, mais il semble que ce soit auprès de la Gardienne de Jadis qu'il nous faille obtenir une autorisation plus... Officielle. Au moins, on devrait pouvoir commencer à travailler. Ils ont un ingénieur, Naivo, qui a l'air d'être en charge des opérations de consolidation. Je vais tâcher de me renseigner pour que nous trouvions un lieu sécurisé pour un site médical. Le docteur Fawkes se propose d'aller négocier notre présence et essayer d'en apprendre plus sur eux. ».

Il attendit la réponse du lieutenant, puis se dirigea vers ledit Naivo, non sans demander à Dakeyras de le suivre. Les discussions techniques risquaient de rapidement se poser, d'autant que l'ingénieur souhaitait établir le site de soin ici-même.

« Hey ! {On est ici pour aider. Ce gars est un connaisseur des structures. Est ce qu'il y a un lieu pour... Installer des... Secours ?} ». Naivo le regarda, se grattant la tête de ses ongles noircies et cassés, répétant entre ses lèvres les mots utilisés par l'interprète. Certains mots n'étaient pas les bons, mais il comprenait l'idée. Toutefois, il secoua la tête. Installer un point de secours était difficile ici. Il désigna du doigt la plateforme en face, qu'il cherchait à rallier puis celle où ils se trouvaient.

« {Tout pareil ici. On a perdu la Demeure du Savoir à cause du poids. Le Grand Escalier est stable mais les tours menacent de s'effondrer. Une équipe essaie de les consolider mais... On ferait mieux de les faire tomber définitivement... Cela nous permettrait de nous éloigner des marches et d'avoir plus de place. Malheureusement, l'équipement est dans une partie trop endommagée.} »

Carlson répéta à Dakeyras, puis entreprit de traduire pour lui.

De son côté, Fawkes partait avec le premier local, estimant que son escorte finirait par le rattraper mais surtout il se laissait emporter par sa curiosité. Il passa ainsi devant la serre en ruine, jetant un œil à l'intérieur. Il y avait des plantes, qui risquaient de ne pas survivre, mais cela ne lui semblait pas bien grave. Elles n'avaient l'air d'être là que pour leur esthétisme, et non l'alimentation. Dans une autre, une habitation, deux personnes étaient prostrées devant la découverte d'un corps. Des cris, des larmes. C'était ça, une zone sinistrée. Ils empruntèrent une échelle de cordes, qui permettait aux équipes de passer d'un niveau à l'autre, puis une passerelle qui longeait la falaise. Cette partie n'avait pas l'air particulièrement endommagée. Il y avait quelques traces noircies, qui laissaient à penser que le souffle de l'explosion avait atteint l'endroit mais sans avoir fait de véritables dégâts. Enfin, ils entrèrent dans la falaise, disparaissant dans une habitation troglodyte, dont on avait repoussé le mobilier contre les murs pour accueillir quelques lits, pour que les ouvriers puissent se reposer. Une jeune fille, qui devait avoir entre 14 et 17 ans, était prostrée dans un coin, serrant un médaillon dans sa main gauche. Lorsqu'elle vit les nouveaux venus, elle sécha ses yeux des larmes qui y coulaient, avant de replacer ses lunettes dessus. La luminosité était ici plus basse, ce qui, sans doute, lui permettait de ne pas avoir en permanence cette protection. Elle s'approcha d'eux, jeta un regard à Lorn, mais trouvant qu'il n'avait pas l'air du genre de gars à qui on sautait au coup, se dirigea vers Laverse et pointa du doigt l'écusson d'Atlantis.

« Certains sont déjà venus ici... Il y a plusieurs lunes. Je ne pensais pas que vous reviendriez. ». A son compatriote, elle adressa quelques mots dans sa langue « {Tu peux retourner à ta tâche. Fais jouer le chant des alliés. Et envoie quelqu'un au niveau inférieur La prévenir. Qu'elle ne lance pas la chasse.} »

« {Ce sera fait.} ». Il s'inclina avec respect et s'éclipsa rapidement, retournant là où il avait laissé son travail. Au bout de quelques minutes, quelques notes, joyeuses s'élevèrent. Shaun se souviendrait peut-être de l'instrument qui avait servi à alerter de leur arrivée, la première fois qu'il avait posé le pied sur cette planète. C'était le même son mais la mélodie était plus joyeuse, le sens était donc différent. Une fois qu'il l'eut entendu, d'ailleurs, Naivo se montra plus ouvert et entreprit de guider Skyler et Elyas vers l'entrée aux deux tours, non sans avoir pris le soin de s'assurer que la médecin eut fini de porter les premiers secours à une adolescente dont la jambe avait été fracturée, et qui, selon ses connaissances médicales, risquaient fort de devoir être amputées tant les dégâts semblaient importants. Un fragment de roche tranchant comme un rasoir avait transpercé l'os de part en part et plusieurs centimètres manquaient. Une fois retirée, elle allait perdre beaucoup de sang rapidement. Installer un centre médical devenait une urgence, si elle voulait une chance de la sauver.

Devant celle qui portait le nom d'Hanniah, qui était, à la dernière mission, l'apprentie de la Gardienne, et qui, depuis, semblait avoir gagné en responsabilité, une discussion plus aisée pouvait enfin prendre place.

« Sergent, vous avez de la chance, vous allez pouvoir comprendre ce qui se dit et négocier. Je vous laisse faire ou vous préférez que je m'occupe de la partie intellectuelle ? » demanda Lorn, avec un demi-sourire.



Une fois Shaun avait-il donné ses ordres que les militaires s'étaient mobilisés et avaient pris leur position. Le cordon de sécurité, pour protéger les civils. Pour l'heure, afin de ne pas paraître hostiles, ils ne s'avançaient pas profondément dans le village. Ils assuraient seulement une présence, près de leur point d'entrée et au niveau des civils, restant en retrait de sorte à ne pas s'attirer plus que quelques regards, plus ou moins inquisiteurs. Il y eu une relative tension, l'espace de quelques instants, dans les regards, dans les muscles mais, personne ne bougeant, personne ne semblant vouloir agresser l'autre, chacun reprit son travail. Toutefois, une certaine surveillance demeurait. Dakeyras et Skyler atteignirent "l'entrée", et comprirent immédiatement le problème des tours. Des portions de murs s'étaient effondrés sur plusieurs mètres, donnant lieu à des trous béants qui laissaient voir l'intérieur. Des pièces dégagées, des salles communes, pour les gardes. On devinait des câbles métalliques, gainées, qui pouvait être des câbles électriques, arrachées lors de l'éboulement. De son œil plus expert, Dakeyras pouvait comprendre ce que Naivo avait déclaré. Consolider les tours demanderait beaucoup d'efforts. Il faudrait des étais, des filets pour retenir les pierres, et là-dessus prier pour qu'aucune secousse ne s'ajoute pour faire tomber ce qui prenait des airs de château de cartes. Toutefois, si un certain nombre de blessés avaient été rassemblés ici, c'était bien parce que cela restait l'un des espaces les plus sûres, et accessibles. De plus, si les tours devaient s'effondrer, le Grand Escalier ne serait pas obstrué, ce qui laisserai une échappatoire, et les blessés seraient à l'abri d'un refend taillé dans la roche. Une protection naturelle, qui, quoi que sommaire, avait le mérite d'exister. Naivo n'en regardait pas moins les tours et le campement avec une désapprobation certaine. On n'avait pas écouté ses recommandations et il craignait l'accident.


« {Les tours sont dangereuses, mais le sol est solide ici. Si on parvient à sécuriser les tours, il n'y aura pas de problèmes... La Vieille Ville devrait être plus sûre mais il faudrait pouvoir y accéder. Vous... Vous êtes une guérisseuse ? Ma sœur, Sehtan, a bien besoin d'aide... Quoi qu'elle en dise...} ». Naivo laissa l'interprète traduire, écoutant les réponses, suivant le mouvement des lèvres comme s'il cherchait à se familiariser avec ces sons, cette langue. Il finit par se diriger vers l'entrée du centre, cherchant sa sœur parmi les cinq personnes qui venaient en aides aux blessés, réparties par type de blessures sous des bâches tendues entre les parois pour faire un maximum d'ombres. Il y avait là une discipline strictement militaire. Une femme, dans une tenue moulante, faite d'une matière qui ressemble à du Goretex, de couleur magenta. A sa ceinture, plusieurs pochettes et accessoires étaient retenues, et, dans son dos, deux longs poignards étaient fixés par un harnais. Elle leur offrait son dos, altier, droit malgré la fatigue. Elle avait la tête légèrement penchée, sur une des victimes quand elle entendit la voix de Naivo. Elle traça une marque sur le front avec un tube puis se redressa.

« {Sehtan. Des étrangers sont là. Ils ont des médecins.} »

« {Bien...} Toi... Si vouloir aider... Un Trait, léger. Deux traits, urgent. Cercle, passe nuit. Marque noire, impossible. ». Cette femme semblait connaître quelques rudiments de langue, assez pour transmettre des idées sommaires. Skyler put alors comprendre à quoi correspondait les marques qu'elle avait vu, et celle que la médecin locale venait de tracer. C'était une marque noire, informe. L'homme avait été estimé insauvable.


HRP : CONSIGNES ET POINTS CLEFS


Afin de faciliter la compréhension, j'ai placé entre crochet {Comme ça} les dialogues dans la langue des locaux. Evidemment, chaque fois que Lorn ou Carlson sont proches, ils font la traduction pour les autres, avec plus ou moins d'aisance selon leur compréhension.


- Carlson est laissé avec ceux qui restent au premier niveau, et vont pouvoir commencer à venir en aide et s'approcher des locaux et porter assistance aux blessés, afin de faire l'interprète en cas de besoin.
- Fawkes, Laverse et d'autres vont voir la "Gardienne de Jadis" afin d'obtenir une autorisation à rester et porter pleinement assistance. La Gardienne serait donc une sorte d'autorité dans ce village, mais une autre personne semble avoir un certain pouvoir, visiblement une personne en charge de la protection. Cette dernière n'était pas mentionnée lors de la précédente mission, même s'il existait quelques gardes.
De plus, la dernière fois la Gardienne était une vieille femme, ce qui figure dans les rapports. Or, ils sont menés directement auprès d'une adolescente, proche de l'âge adulte mais encore assez jeune. Il s'agit, selon ces mêmes rapports, de l'apprentie de la Gardienne, Hanniah.
- Skyler, Elyas et l'interprète sont menés là où un centre de secours a été établie. Là-bas ils découvrent Sehtan, dont l'habille diffère de celui des locaux (qui porte plus des tenues en tissus léger, adapté à la chaleur). Les blessés y sont triés par gravités. Un examen médical approfondi peut révéler des choses bien entendu !
- côté Shaun : on le laisse agir, personne ne cherche à t'approcher particulièrement. La découverte d'une victime peut donner l'occasion de porter un coup de mains musclés éventuellement.

Il ne restait plus grand-chose, et ce qui était encore debout se résumait majoritairement à des ruines. La situation, à sa manière, ravivait de vieux souvenirs chez la militaire, ainsi qu’une drôle d’impression. Celle que, finalement, malgré des millions d’années lumières d’écarts, ce qui restait de cet endroit rappelait presque certains villages du tiers-monde, et oubliés à leur sort. On pouvait, lorsque l’on vivait sur un vaisseau-ville disposant d’une technologie parmi les plus avancées qu’il puisse exister dans l’univers, que sur Terre aussi, il existait des gens vivant dans la plus grande détresse et la plus grande pauvreté, avec seulement quelques miches de pain pour manger, et rien que leurs mains ou des outils primitifs et dérisoires pour travailler, ou sauver ce qui pouvait l’être. Il était finalement difficile de ne pas éprouver de la pitié pour ces gens, et tout aussi difficile de résister à la tentation de baisser sa garde pour simplement venir les aider. Il le fallait, pourtant, car les apparences, bien que très dures en cet instant, pouvait tout de même se révéler trompeuse. Qui sait ce que cet homme, couvert de poussière, pouvait bien penser d’eux, en voyant des gens tout propres venir à sa rencontre, dans une situation pareille ?

La poussière, justement, venait saturer l’air, rendant chaque inspiration plutôt désagréable. Il faudra, sans doute, que l’équipe fasse un check-up complet en rentrant pour s’assurer qu’ils n’avaient pas trop inhalé de particules dans leurs poumons. En voyant cet homme approcher, els bras écartés, la lieutenant eut du mal à se retenir de sourire par pure empathie. Cela ne servirait en rien cet individu… Elle préféra plutôt relâcher la prise qu’elle avait sur la garde de son arme, qui se mit à battre plus lâchement contre son ventre, avant de prendre un peu de recul, avec un pas de côté, pour laisser le Carlson et le spécialiste prendre les devants, appuyant les propos de ce dernier par un simple hochement vif du menton, en signe de salut. La réponse de l’homme, bien sûr, la fit cligner des yeux de désespoir. A défaut d’un soupir, cela avait le mérite d’être beaucoup plus discret, mais cet homme allait difficilement pouvoir leur être d’une grande aide s’il ne comprenait absolument pas ce qu’on lui disait. L’inverse, bien sûr, était tout aussi vrai, la militaire n’ayant pas compris un traitre mot de son charabia, digne des balkans. Elle eut tout de fois une lueur d’espoir, en voyant que le scientifique semblait tenter une répartie, et que Carlson, lui aussi, venait offrir son maigre appui.

Au moins s’était-il trompé en pariant que le pauvre homme prendrait la poudre d’escampette. C’était déjà ça de prit, pour elle. Se détournant distraitement de cette conversation de sourds, laissant les deux à ce qu’ils savaient probablement faire de mieux -du moins en tout cas concernant Fawkes, Carlson ayant une formation militaire plutôt émérite-, la franco-américaine laisse son regard glisser sur les restes encore debout, à la recherche du moindre signe qui pourrait précéder un éboulement, ou qui pourrait représenter un danger quelconque. Sa mission restait, après tout, d’assurer la sécurité de l’équipe, et cet endroit ne lui donnait clairement pas une bonne impression : beaucoup trop encaissé, avec des angles morts en grands nombre, et des entrées et sorties qui s’étendaient sous terre, et qui pouvaient mener n’importe où. C’est pourquoi elle espérait sincèrement que Fawkes ou Carlson parviendraient à se faire comprendre, histoire de retirer ces gens de la table des risques probables, pour les rangers dans celle des dangers potentiels, mais négligeables. Il resterait le reste : la part que l’Athéna et le Dédale devait garder à l’œil, et ce qui pouvait se cacher à l’insu de tous.

La militaire vit du coin de l’œil l’autochtone commencer à s’agiter, et recentra son attention sur le trio désormais en pleine conversation. Il commençait à faire des gestes, comme si, finalement, la discussion avait avancé, et qu’ils étaient parvenus à se comprendre. Honnêtement, la lieutenant n’aurait pas été fichu de le dire. Pour elle, ce que racontait ce type restait parfaitement inintelligible. Aussi la militaire fut-elle toute ouïe lorsque Fawkes daigna enfin se tourner vers elle pour émettre ce qu’il pensait avoir compris, et conclu avec cet homme. Elle jeta vaguement un air vers l’autre individu, ce Naivo Mahin, avant de reposer son regard inquisiteur vers le groupe d’atlantes plus en retrait. Voilà une première information utile. Deuxième information, cette gardienne du savoir. Ce terme était mentionné dans les rapports de la précédente équipe, dont Riyel avait été l’un des membres. A priori, il n’y avait aps eu de réelle animosité entre elle et la première équipe, mais les apparences ne reflétaient pas toujours la réalité. Pour le coup, ils devraient de toute façon faire avec, aussi approuva-t-elle d’un hochement de tête la suggestion de Fawkes, avant de faire un signe du menton à Carlson d’y aller.

En attendant d’avoir l’avis de Kelly, elle allait rester avec l’archéologue, par principe. Si jamais il décidait de prendre le relais, elle le laisserait faire et prendrait sa place dehors. Elle doutait néanmoins qu’il soit transporté par une telle idée.

« Je vous comprends, et je vais venir avec vous docteur. Pitcher également. Et n’hésitez pas à prendre le temps de faire la traduction sur le tas, même si vous estimez que ce n’est pas nécessaire. »

Elle attendit une éventuelle remarque du scientifique, qui déjà semblait prêt à talonner l’autochtone pour rencontrer cette femme. La militaire secoua doucement la tête, il n’avait décidément pas compris ce qu’elle sous-entendait alors par venir avec lui, avant de reprendre la poignée-pistolet de son fusil et de les rattraper. Elle jeta un coup d’œil rapide à la serre en y passant devant, juste ce qu’il fallait pour chercher du regard un danger ou une menace potentielle, avant de reprendre son chemin. L’état des plantes n’était pas non plus ce qui l’importait le plus pour le moment. Qui plus est, celles encore debout n'allait pas crever dans la minute. Elle eut la même attitude en passant devant une des habitations, jusqu’à finalement s’arrêter devant l’échelle de corde avec Fawkes et l’autochtone. Elle pensa un instant que le scientifique se découragerait à l’idée de faire un minimum d’exercice, mais elle ravala bien vite son opinion en constatant qu’il n’allait certainement pas se dégonfler, mais qu’il comptait bien y grimper gaiement. La franco-américaine lui fit tout de même comprendre qu’il était préférable de laisser passer le natif devant, avant d’avoir la clairvoyance de se saisir de sa première radio.

// Carlson, Laverse. // fit-elle, en observant l’autochtone s’agripper fermement à l’échelle de corde, et retenant d’une main l’une des épaules Fawkes pour qu’il ne se précipite par directement. La réponse du soldat, elle, ne tarda pas.

// Je vous écoute, lieutenant. //

La militaire finit par lâcher l’épaule de l’archéologue pour le laisser grimper à son tour, maintenant que l’autochtone était, pour sa part, déjà arrivé à la passerelle suivante. // Restez avec le lieutenant Kelly et aidez au mieux dans les traductions. Fawkes, Pitcher et moi-même sommes partit à la rencontre de la Gardienne. Terminé. //

Le militaire acquiesça, signalant au passage que Kelly comptait bien rester dehors pour superviser les opérations, et qu’elle était libre de négocier avec Fawkes. Pour sa part, la franco-américaine espérait bien parvenir à comprendre ce qui avait bien pu se passer ici, et lever ainsi une partie du voile qui, elle l’espérait, ne cachait rien d’alarmant. Elle agrippa donc à son tour l’échelle de corde après avoir dit à Pitcher de fermer la marche, et grimpa jusqu’à la plateforme, sur laquelle elle finit par se reposer souplement par crainte qu’elle ne se décide soudainement à lâcher sous ses pieds. L’autre militaire fut prompt à les rejoindre, et le groupe s’avança ensuite le long de la falaise. La militaire jeta un œil aux traces noires qui s’y trouvaient, même si la passerelle en elle-même semblait intacte. Elle en déduisit donc que quoi qui ait pu se produire dans ce village, l’épicentre se trouvait de l’autre côté. La thèse de l’éventuel accident se renforçait un peu dans son esprit, mais elle préférait garder ce dernier ouvert aux autres possibilités. Ce fut les dernières choses qu’elle vit de l’extérieur, car la suite du chemin les incita à s’enfoncer dans l’une des galeries, qui étant donné la fréquentation, devait être l’une des rares encore en mesure d’accueillir des habitants en relative sécurité. Voyant que les tunnels continuaient de s’enfoncer sous la roche, elle ordonna au Marine qui les accompagnait de rebrousser chemin et de les attendre à l’entrée, pour que les communications radios puissent continuer à passer.

La militaire relâcha finalement sa prise sur son arme en voyant tout ses gens. Elle ne voulait pas trop les effrayer, ou paraître peu diplomate en entrant telle une guerrière déjà prête à se battre. C’était également un choix pragmatique, son arme longue risquant de restreindre sa mobilité en cas d’affrontement. Son pistolet, serait bien plus utile. Son attention, elle, glissait de droite à gauche, observant les gens prostrés sur les lits, et ceux, plus hagards, qui les regardaient passer. Elle fut surprise, néanmoins, lorsqu’une jeune fille sortit d’un coup d’un des recoins, pour venir se porter dans leur direction, ou plutôt, dans sa direction à elle, les doigts d’une de ses mains fermement repliées en un poing, et l’autre, subitement tendu vers elle, d’un air presque accusateur, ou bien était-ce de la curiosité ? Dans tous les cas, la franco-américaine s’était figée sur place, le temps d’incliner la tête lorsqu’elle se mit à parler dans la langue commune, et de cligner des yeux en traitant après-coup ce qu’elle venait de lui dire. La jeune adolescente, entre-temps, avait déjà eu le temps de s’adresser à leur guide, qui, sous ses yeux, s’était tout de suite incliné avec respect avant de déguerpir derrière-eux, en direction de la sortie.

Lisa jeta aussitôt un regard en biais vers Fawkes, pour qu’il daigne bien lui traduire, s’il le pouvait, ce qu’elle avait bien pu dire à l’autre type. Quitte à venir le lui murmurer à l’oreille, s’il le fallait. Ce n’était pas pour lui déplaire, en grande partie, mais elle ne pouvait pas mettre de côté le fait qu’il y avait peut-être une personne dangereuse, en bas… Baissant à nouveau son regard vers l’adolescente, elle chercha à se rappeler pourquoi ce comportement, et le fait qu’elle vienne leur parler, lui semblait si familier… Il ne lui fallut que très peu de temps, heureusement, pour se dire qu’il devait s’agir d’Hanniah. L’assistante. Celle qui avait longtemps discuté avec Riyel. Dans les rapports, c’était aussi la seule autre personne qui était mentionnée comme parlant la langue commune... Mais elle ne se souvenait pas qu’il ait été fait mention d’une quelconque forme de déférence vis-à-vis d’elle. Surtout qu’elle n’avait quoi, que douze ou quatorze ans ?

Une part d’elle-même, après avoir passé des années à découvrir de nouvelles coutumes et cultures dans l’univers, ne devrait pourtant même plus être surprise avec ce genre de choses… Elle ne savait même quoi à répondre… Devait-elle la vouvoyer, du coup, en attendant d’en savoir plus ? La remarque de Fawkes la sortit de sa brève torpeur, pour le regarder d’un air quelque peu contrarié. Ce n’était pas vraiment le moment de plaisanter. Ces gens étaient dans le besoin, du moins en apparence ; ils n’avaient pas besoin de ce genre de choses. Son regard se fit plus dur, à son égard. Ce serait tout pour le moment, en espérant que le message serait passé. Ils devaient agir de concert, c’était une nécessité.

Reportant finalement son attention sur la jeune Hanniah, la franco-américaine essaya d’adapter sa posture.

« Nous essayons toujours de garder le contact là où nous sommes passé, lorsque c’est possible. Cependant, la plupart de ceux qui sont venus la première fois n’ont pas pu faire le voyage à nouveau. Ils avaient d’autres tâches à mener, ailleurs. D’autres ont constaté que vous aviez peut-être besoin d’aide. C’est pourquoi nous sommes venus. Je suis le lieutenant Laverse, c’est mon nom. Mais vous pouvez m’appeler Lisa. » Elle laissa son regard quitter la jeune fille un bref instant pour glisser vers Fawkes, avant de lever lâchement le bras dans sa direction. « Si la Gardienne est d’accord pour que nous vous aidions, mon collègue ici présent, Lorn, aimerait en savoir plus sur vous, pour que nous puissions plus facilement nous comprendre. »

Avec de la chance, elle se présenterait également et confirmerait sa première impression. Lisa fit ensuite un clin d’œil au scientifique, suivit d’une petite tape dans le dos qui signifiait : « veuillez prendre les devant quelques instants docteur, je reviens tout de suite. ». Elle attendit que Fawkes s’exprime, pour détourner un peu l’attention, juste de quoi donne l’opportunité à la militaire de reculer un peu. Elle appuya ensuite sur l’oreillette à son oreille, pour activer sa radio de groupe.

// Lieutenant Kelly, ici Laverse. // Elle temporisa quelques secondes, le temps de voir que la liaison passait toujours. Le regard pointé en direction du duo juste devant elle, la militaire reprit ensuite calmement, à voix basse. // Nous avons établi le contact. Vous êtes libre de les aider, mais sachez que rien n’est acté pour le moment. Méfiez-vous des apparences. Terminé. //

Elle attendit que quelqu’un collationne, avant de couper la communication et de revenir d’un pas en avant dans la discussion entre le scientifique et la jeune Hanniah, laissant Fawkes finir ce qu’il pouvait bien avoir à dire avant de rajouter sa propre question :

« … Sauriez-vous nous dire ce qui a bien pu provoquer un tel désastre ? Un accident, ou bien autre chose ? »

Composition de la troupe au sol pour plus de clarté (PNJ en Gris):

J'écoutais la proposition d'Elyas, concernant l'établissement d'un camp médical à l'endroit où nous nous trouvions, et j'acquiesçais à ses paroles. La sécurité des blessés, mais également de l'équipe de secours, était la priorité. Et les survivants pouvaient sans doute nous aider, car ils connaissaient bien mieux cet endroit. Lorn et Carlson s'occupèrent de la traduction, afin de pouvoir discuter avec ces personnes. La conversation ne fut pas simple, mais grâce à eux, notre groupe put communiquer avec les autochtones. Je restais attentive à leurs échanges, non sans rester à côté de deux militaires désignés pour notre sécurité, à Elyas et moi-même, par le Lieutenant Kelly. Puis, Lorn s'éloigna avec un autre groupe, nous laissant gérer l'établissement du camp médical.

Maintenant que les ordres étaient donnés, je pus faire mon travail, et m'occuper des nombreux blessés qui étaient lentement sortis des décombres. Une adolescente gravement blessée à la jambe attira mon attention, et je m'occupais d'elle sans attendre, m'agenouillant à ses côtés tout en ouvrant mon sac à dos. Malgré la souffrance qui submergeait la jeune fille, je me concentrais sur l'auscultation de sa blessure, aidée par le Caporal Rickson et le Première Classe Sumpter. Le résultat tomba, et je me mordis la lèvre.

« La blessure est grave, l'os est fracturé. Il faudra certainement procéder à une amputation. »

Pas le temps de m'apitoyer sur le sort de l'adolescente. Je bandai la blessure pour éviter une perte de sang trop importante, en attendant des soins plus appropriés, avant de poser une attèle pour que la fracture ne s'aggrave pas. Puis, je donnai un sédatif à la jeune fille pour qu'elle souffre moins. J'espèrais qu'un centre médical soit monté rapidement, sinon cette adolescente ne survivrait pas longtemps, tout comme les autres blessés. La situation était urgente et préoccupante.

A ce moment là, un son retentit autour de nous, mais j'ignorais ce dont il s'agissait. Puis, peu après, un homme se présenta à nous, un certain Naivo Mahin, qui s'occupait des opérations de consolidation des lieux, afin de sécuriser la zone de recherche. Avec le reste du groupe, et ne pouvant rien faire de plus pour l'adolescente, je suivis l'homme jusqu'à un camp temporaire regroupant les blessés, mais menacé par deux tours qui pouvaient s'effrondrer à tout moment. Je laissai Elyas et Carlson s'occuper de sécuriser les lieux avec Naivo, afin de faire connaissance avec une femme qui s'occupait du soin de ses compatriotes. Je remarquai sa tenue différente des autres, mais je ne me posais pas davantage de question. Il y avait plus urgent. Je l'observais ausculter un blessé avant de faire une marque noire sur son front. Lorsqu'elle mentionna l'aide que je pouvais lui apporter, je compris alors à quoi correspondait cette marque. Ce qui me fit froid dans le dos.

« Oui, je suis médecin. Je vais vous aider. »

Trier les patients étaient toujours une tâche très difficile pour un médecin. Déterminer qui doit vivre ou mourir. Qui mérite des soins, et qui en sera dispenser. Un véritable dilemne pour quiconque pratiquait la médecine, surtout dans des moments difficiles comme sur un champ de bataille par exemple, où l'accès aux soins était très limité. Ce patient était condamné pour l'autochtone, Sehtan, mais je ne pouvais pas me résoudre à accepter cette idée sans m'être moi-même assurée qu'il n'y avait pas d'autre solution.

Je vins me mettre à genoux à ses côtés pour l'examiner en détail. Les blessures de l'homme n'étaient pas belles à voir. Il avait une plaie à l'abdomen qui était déjà bandée. Vu sa position, et la quantité de sang qui imbibait déjà le tissu, je présumais que certains organes devaient être touchés, comme un rein, ou peut être un poumon. Il y avait de nombreuses traces de contusions et de brûlures sur le corps, ainsi que des membres fracturés. Un poignet, une jambe, et probablement plusieurs côtes vu la douleur que ressentait le patient à la palpation, et le ressenti sous mes doigts. Je n'osais pas déplacer le corps pour examiner le dos, vu l'état du malheureux. Si une salle de chirurgie était rapidement montée, avec l'arrivée de l'équipe médicale terrienne, l'homme pourrait peut être s'en sortir. Mais pour l'instant, je ne pouvais rien faire pour lui. Son teint livide et sa peau en sueur laissaient supposer qu'il était atteint d'une fièvre causée par son état de santé catastrophique. Je vérifiai rapidement sa tension et sa température, ce qui confirma mes craintes.

Je levai les yeux vers Rickson et Sumpter, puis je secouai la tête en soupirant.

« Donnez lui de la morphine, et placez une atèle au niveau de sa jambe et de son poignet. C'est tout ce qu'on peut faire pour l'instant, en espérant que le campement médical soit rapidement installé. »

Je sortis un marqueur de mon sac, et effaçai la marque sur le front du blessé. Puis, je traçai deux traits, afin que l'homme soit pris en charge en urgence lorsque l'équipe médicale arriverait. S'il était toujours en vie à ce moment là. Puis, j'appuyais sur mon oreillette.

//Equipe médicale, ici le docteur McAlister. Il y a de nombreux blessés. Quand vous arriverez, occupez vous en priorité des blessés munis de deux traits sur le front. Urgence absolue pour eux.//

Après avoir transmis mon message, et munie du marqueur, je me dirigeai déjà vers les autres blessés, prête à les examiner et apposer une marque sur leur front, comme l'avait demandé Sehtan.

Composition de la troupe au sol pour plus de clarté (PNJ en Gris):