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L'imposture d'une Lays

 :: Cité d'Atlantis :: Niveau 7 - Zone Scientifique et Technique
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Lun 18 Nov - 20:32

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Elle s’était endormie très tard, ayant profité de la nuit pour se regarder une série jusqu’à ce que ses yeux ne puissent plus suivre. L’un des collègues lui avait dit : “Tu en commences un, t’es accroc direct”. Il avait eu raison ce bougre ! La peluche de colibri bien serrée contre elle, à l’aise sous son plaid, Nelly s’était promis de s’endormir après la fin de cet épisode.
Et puis, oh, pourquoi ne pas regarder “juste” l’introduction du prochain ?
Mais c’était trop tentant. Nelly avait envie de connaître la suite. Elle repoussait sans arrêt la promesse faite à son corps pour voir un épisode de plus...et encore un de plus ! Après tout, elle ne prenait son service de navette qu’en début d'après midi. Au pire, elle se léverait plus tard.

Ca, c’était sans compter l’appel de son officier à six heures du matin.
L’espagnole avait poussé une longue plainte avant de répondre au micro d’une voix douce, parfaitement hypocrite, puisqu’elle le maudissait en cet instant. Ca manquait de militaires ces temps-ci. Une petite épidémie auquel elle avait échappé et qui n’était pas assez violente pour verrouiller toute la cité. Un peu de fièvre, une fatigue assez handicapante, une semaine dans le lit au minimum. Une forme de grippe gentillette en somme. C’était apparu comme ça, surement transporté depuis l’un des mondes alliés d’Atlantis.
Nelly enviait parfois ces personnes autorisées à rester en-dehors du travail, se reposer, et occuper grassement le temps par du loisir. Mais il n’y avait pas de repos pour les braves et elle s’était présentée au rapport : mission d’escorte.

Bricks connaissait la concernée pour l’avoir côtoyée un peu. Sa dernière interaction, qui commençait sacrément à dater, s’était plutôt mal terminée. Un coup de coussin, censé être un jeu. Teshara l’avait fait dégénéré. Elle avait bien failli lui arracher les points qu’on lui avait posé sur l’épaule. C’était une star qui se donnait tous les droits. Tout le monde la connaissait pour ses grands airs : Teshara Lays. On racontait partout dans la cité qu’elle s’était rendue coupable de quelque chose, les bruits spéculaient sur des théories folles sans qu’il n’y ai d’informations concrètes. C’était resté secret tant le sujet était lourd.
Du coup, depuis ce délit ou crime anonyme, elle était escortée par deux soldats pour travailler. Elle n’était plus qu’une consultante, continuellement tenue à l’écart des produits qu’elle manipulait autrefois.
« C’est cool ! J’vais passer des heures à te habla, tu auras une grosse migraine, et ce sera bien fait pour toi ! » lui avait promis Nelly suite à l’aversion qu’elle lui portait.

L’hispanique avait tenu parole. Elle développait exagérément les anecdotes les plus nulles et les plus ennuyantes. Parce qu’elle n’avait jamais fait de mission d’escorte et qu’elle ne rêvait que de retrouver son lit, c’était également une façon de passer le temps. Armée d’un pistolet incapacitant Wraith dans la main et d’un 9mm en holster de cuisse (juste au cas où), elle escortait Teshara Lays en voyant ENFIN son service arriver à son terme. Encore quelques minutes, juste quelques minutes, et elle repartirait roupiller dans son lit douillet. Elle avait hâte...si hâte...
A moins qu’elle ne se laisse tenter JUSTE par UN SEUL épisode ?!? Quelques pop corns en guise de repas et elle se fixe une heure de couvre feu. Ca ne peut que marcher, non ?

En atteignant l’embranchement d’un couloir, Nelly leva son regard fatigué et rencontra celui, plus dur et rigide, de son amie. Pedge ! Ces yeux-là, très particuliers, l’identifiaient avant son propre visage. Bricks se garnit d’un sourire angélique et, tout en continuant de marcher aux côtés de Teshara, elle lança d’une voix de gamine en lui soulignant son adulation :

« Holaaaaaaaa ! Como esta mi Pedgy ?!? »

La jeune femme se voyait déjà lui proposer une soirée fille, lui démarrer l’épisode pilote de cette fameuse série pour la tenter et voir si elle résisterait mieux qu’elle. Car après tout, c’était Pedge, c’était son capitaine, son héroïne, sa soeur de coeur. Paré, son esprit organisait déjà une ribambelle d’arguments pour la convaincre de passer. Elle lui ferait même la promesse de lui brosser les cheveux et de lui poser le dernier vernis à la mode (elle adorait la trainer dans les quelques boutiques pour la maintenir à la mode d’Atlantis et plaire à “Papa”).

Tout se déroula beaucoup trop vite pour elle. L’hispanique ne vit et ne sentit pas cette main inconnue s’emparer de son neuf millimètres. Il avait été arraché de son holster de façon agile et exercée, par quelqu’un qui avait clairement été entraîné pour ça. Nelly avait simplement pris l’inspiration pour pousser un “Hé” de surprise. Mais c’est un choc terrible et puissant qui lui coupa le souffle. Puis un second tout de suite après !
Une vague de douleur l’inonda, un écran sombre qui l’avait aveuglé alors qu’elle se sentait percuter le sol. Son cerveau n’imprima rien. Il n’y avait plus de logique, plus de cohérence. Elle n’avait pas entendu les deux détonations, ni comprit qu’il s’agissait d’une arme. Des étoiles dansaient partout et sa vue s’était floutée.

Ce n’était qu’un fait.
Nelly Brick gagna simplement la conviction qu’elle allait mal...et qu’elle allait mourir. Allongée dans ce couloir stérile, elle cligna des yeux, complètement apeurée, en sentant un liquide chaud et poisseux courir entre ses mains serrées. Elle en apporta une devant son regard et chercha une explication, d’où pouvait venir ce liquide rouge, incapable de comprendre qu’il s’agissait de son sang. Amoindrie de la sorte, elle n’était plus qu’une spectatrice muette d’une scène qu’elle n’aurait jamais cru concevable. Son coeur battait déjà fort...mais elle le sentit alors se serrer de peine, de colère et de douleur. Dans une impuissance terriblement humiliante.

Là, juste devant, Pedge était attaquée...

Et elle ne pouvait que regarder...simplement regarder.
Nelly mit un instant à comprendre que ce qu’elle prenait pour un cri, un hurlement appelant à l’aide, n’était qu’une complainte à peine audible. La définition de l’agonie...

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Lun 2 Déc - 11:31

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Teshara avait un plan. Elle le mûrissait, elle le nourrissait, elle le peaufinait depuis quelques semaines maintenant. Depuis qu’elle avait dégoté l’artefact en fait. C’était un objet qui aurait tellement plû à Naalem, et elle fut largement tentée de lui montrer, et de jouer avec. Elle s’imaginait déjà dans son corps, et voir ce que ça faisait d’avoir une queue et d’aller choper quelques nanas histoire de voir… Ce n’étaient pas des perspectives scientifiques vraiment très élaborées, mais Tesh était plutôt connue pour ses envies primaires et ses pulsions mal canalisées, que pour faire évoluer la science. Quoique, dans son domaine de compétences, elle était encline à pousser les recherches assez loin, au détriment de la déontologie et de l’éthique. Mais cela était motivé par une curiosité maladive et une envie malsaine de faire du mal. Ou du bien.
Cela restait purement narcissique comme façon de procéder et d’avancer dans la vie.

BREF. Elle avait un plan. Un plan qu’elle avait construit seule. Naalem aurait certainement pu calibrer les choses pour le faire réussir avec plus de finesse, mais il aurait surtout fait en sorte de la dissuader ou alors, il aurait eu envie de venir avec elle. Hors, et même si ça lui déchirait le coeur, elle ne pouvait pas l’emmener avec elle. Il était bien ici, il avait réussi à gagner la confiance, partielle très certainement, de ces gens, et il s’était intégré.

Pas elle.

Tous les jours étaient un supplice pour Teshara Lays. Maintenant qu’elle était muselée, réduite à être une assistante transparente aux mains liées, elle dépérissait. Elle fanait. Elle mourrait. Seule la proximité de son frère, le seul être qui était digne de sa personne dans cette galaxie, lui permettait de tenir, mais cette proximité n’était plus suffisante. Elle en était arrivée au point où, tout comme un alpiniste coincé par un bras dans une faille, qui pour se sortir de là, devait se séparer d’une partie de lui-même pour survivre, allait devoir s’amputer de sa moitié.
Mais quel bonheur de se dire que cette moitié serait vivante, moins heureuse certes, ou peut-être folle de chagrin, mais vivante.
Rien n’était figé, et cette situation serait sans doute provisoire. Peut-être que Naalem allait se mettre à sa recherche, peut-être pas, mais elle savait que leurs chemins finiraient par se croiser à nouveau. C’était une certitude comme elle pouvait en avoir parfois et qui se réalisait souvent.

Si son plan fonctionnait, elle pourrait s’enfuir sans problème, laissant une partie d’elle ici, une enveloppe… Son enveloppe. Oui, ça la faisait chier quand même, elle qui se trouvait si belle, si seyante, si gouleyante, si charnelle, elle allait se troquer contre quelque chose de plus…. platonique. Mais bon, la liberté avait un coût, et elle allait en payer le prix à bien des niveaux.

Mais elle serait libre. Teshara serait libre.

C’est tout ce qui pouvait compter au final. L’indépendance, la liberté, le chaos, plus aucunes règles, elle serait sa propre reine. Sans son roi. Sans son elle.

Tant pis. Elle mourrait d’un cancer, et il était temps de procéder à l’ablation de la tumeur.

« C’est cool ! J’vais passer des heures à te habla, tu auras une grosse migraine, et ce sera bien fait pour toi ! »
« M’oui m’oui. », avait-elle répondu à l’hispanique, ne comprenant pas ce qu’elle lui promettait, et ne cherchant pas plus loin tant elle était blasée par ces journées qui se succédaient sans varier.

Au final, il ne manquait qu’une chose à Teshara. Une chose que tout être souffrant d’un trouble de la personnalité antisociale attendait : une opportunité de déclencher l’apocalypse.

Jour après jour, elle s’était gantée dans l’espoir de croiser l’officier Allen, et jour après jour, elle ne l’avait pas croisé. Pourtant, c’était sa carte de sortie, son espoir de quitter Atlantis pour retrouver les méandres de sa galaxie. Tout était parfait : elle avait les accréditations nécessaires, le grade suffisant, le pouvoir, et surtout, elle n’était pas seule.
C’était dur de ne pas en parler à son frère, mais c’était devenu son sacerdoce. Elle l’aimait plus que tout au monde, et elle ne pouvait pas ne pas rechercher son bonheur. Il ne comprendrait pas, ou pas tout de suite. Tous les jours avant de partir, elle programmait un e-mail pour lui annoncer sa fuite, et tous les jours en revenant du boulot, elle annulait le départ différé à la nuit suivante.

Quand la silhouette de l’officier Allen se détacha dans la courbe du couloir, son coeur fit un bond. C’était le moment. C’était le PUTAIN DE MOMENT DE TOUTE SA VIE !! Elle avait tellement fait le film de la situation qu’elle était prête mentalement. Et puis, c’était une roublarde, une voleuse, une délinquante, un génie, elle était parfaite, elle ne pouvait pas se foirer !

Bricks lui avait endormi un peu l’esprit avec ses histoires ennuyeuses à mourir, mais l’adrénaline se déversa soudainement dans ses veines comme un torrent tumultueux et son esprit se fit plus clair tandis que sa respiration devenait plus courte. Tel un serpent, elle choisi le moment où son escorte s’adressa à l’officier. C’était inespéré comme aide. Signe que le destin lui gueulait : VAS Y MA GRANDE C’EST TA CHANCE BORDEL DE MERDE, T’ATTENDS QUOI FONCEEEEEEEE !!

Elle qui avait été un modèle de soumission pendant des mois, pendant DES mois, à tel point qu’elle en était presque au delà de tout soupçon désormais, fit halte, laissant Nelly se porter à sa hauteur. Sa main plongea sur le 9mm, tandis qu’elle la bousculait de son épaule et que son autre main venait défaire le lien d’accroche. Sa poigne se raffermit sur la crosse et avant même que le canon fut totalement sorti du holster, la sécurité était enlevée.
Ni une ni deux, elle fit feu sur l’hispanique et elle tourna le canon de l’arme sur la tête d’Allen qui se figea, tout aussi surprise que cette connasse à la langue trop bien pendue. Qu’elle crève en se racontant une histoire à dormir debout tiens !

Teshara devait reconnaître que l’officier était un exemple de maîtrise. Elle ne broncha pas, ne prononça aucun mot, et elle ne regarda même pas le corps de son amie tomber lourdement par terre. Ses yeux atones s’étaient fixés dans ceux de Teshara, qui l’attrapa par le cou de sa main gantée pour la plaquer contre le mur du couloir, le canon toujours sur son front.
Et tout se fit à cet instant.

Pedge se vit soudainement depuis une perspective autre. C’était elle qui se trouvait en face, c’était elle qui se pointait un flingue sur le front et qui se tenait fermement par le cou.

« Qu… ? », fit-elle en baissant l’arme et en lâchant prise. L’opportunité qu’attendait le second garde pour intervenir. L’opportunité de sauver l’officier Allen sans qu’elle ne soit blessée. Il sauta sur Teshara Lays, la plaquant sur le sol sans aucune tendresse, en la ramenant sur le ventre pour lui faire une clé de bras, un genou entre les omoplates, lui infligeant une torsion de brute épaisse.
Pedge se vit disparaître de son champ de vision, surprise par cette nouvelle agression soudaine. Le sol l’amortit avec rudesse.

« Ici l’officier Allen, envoyez une équipe médicale dans le couloir menant aux laboratoire du niveau 7, femme blessée par balle, je répète, femme blessée par balle ! »
« Les renforts arrivent madame ! », beugla l’autre garde qui maitrisait la forcenée.
« Bien, je vais aux devants de l’équipe médicale pour les guider. »
Le corps d’Allen se tourna vers un premier témoin :
« Vous, aidez Bricks, vite ! »

« Lâchez moi Rabiot, lâchez moi bordel, c’est moi Allen !! ».
« FERME TA GUEULE TOI !! », fit-il en lui écrasant le nez par terre.

Et Pedge vit ses propres rangers, lustrées et brossées du matin, s’en aller dans le couloir, alors que son nez semblait exploser dans une myriades d’étincelles douloureuses et que sa vision devint trouble à cause des larmes qui lui montaient aux yeux suite au choc de son pif sur le sol.

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Lun 2 Déc - 11:32

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Tout était trop flou pour le moment. Pedge avait reçu deux cotons dans le pif histoire d’arrêter les saignements et elle était placée dans une cellule, les mains entravées sur le lit. Qu’est-ce qu’il se passait bordel ? Elle ne se sentait vraiment pas bien, comme si elle était distante avec elle-même, comme si tout ne réagissait pas comme d’habitude, comme si la douleur n’était pas la même. Qu’est-ce qu’il se passait ??
Allongée sur le côté, elle s’ajusta pour essayer de trouver une position confortable. Elle s’inquiétait pour Nelly. Etait-elle vivante ? Putain, mais c’était quoi ce délire ? Etait-ce une farce de l'hispanique ? Non c’était quand même trop gros, trop violent, pas assez immature pour Nelly...
Est-ce qu’on avait rembourré sa poitrine ou quoi ? Elle se sentait assez bien portante à ce niveau là, et elle n’arrivait pas à se caler convenablement sur le lit, et ce n’était pas que la faute à ses mains. Pouvait-elle dire "ses" mains ? Elle ne les reconnaissait pas, du moins pour celle qui n’était pas engoncée dans un gant… Avait-elle pris un sale coup sur la tête au point de ne plus savoir qui elle était ? C’était une aberration inconcevable pour son cerveau. Il s’était passé quelque chose au moment où cette femme l’avait touché. Elle s’était vue l’espace de quelques secondes. Elle s’était regardée depuis l’extérieur de son corps, comme si elle était arrivée dans le corps de cette blonde.

Lays.

Ce gant était inconfortable aussi. Il semblait y avoir quelque chose de cousu dedans et qui s’appliquait sur le bout de ses doigts. Son esprit divaguait entre ses mains qu’elle ne reconnaissait pas, son nez qui semblait avoir doublé de volume, sa position, sa détention, et cet inconfort au niveau de sa poitrine. Et…
Ce n’était pas ses chaussures non plus ! Ni son bas ! Ni son haut.

Cette fois, la panique s’empara d’elle. Sa détresse onta crescendo, quand, après s’être redressée subitement et avec violence en tirant comme une dératée sur les liens, une rafale de cheveux blonds, fins et lisses, lui tombèrent devant le visage. C’était impossible, c’était un cauchemar. Elle allait se réveiller, il n’y avait pas d’autres issues possibles.

« Gardien !! Soldat !! Quelqu’un !! », cria-t-elle en faisant du raffut avec ses menottes sur les barreaux du lit.
« Hé !!!! Ferme ta gamelle ! » fit soudainement Rabiot, le regard noir. Pour illustrer un geste à la parole, il cogna la crosse de son P90 contre les barreaux en manquant de peu de lui briser quelques doigts. « C’est trop tard pour les regrets ! Alors me fait pas entrer dans cette cellule si tu tiens à conserver la parole !!! »
« Rabiot merde, tu ne vois pas que c’est moi ?! », s’énerva Pedge, qui ne comprenait pas ce qu’il se passait, qui ne comprenait pas la teneur de la blague, qui ne comprenait RIEN !
Elle prit un coup de poing dans la tronche à travers les barreaux.
« Ca c’est pour la collègue qui se trouve au bloc. Maintenant ta gueule ! »
Pedge l’avait vue arriver, mais dans sa position, elle ne put l’éviter. Elle fut renvoyée sur son lit, des étoiles pleins les yeux mais pour des raisons qui n’étaient pas très joyeuses. Néanmoins, elle ne pouvait pas laisser tomber.
« Nelly…. comment va Nelly… ? Je veux des nouvelles… Comment elle va ? », insista-t-elle sans s’approcher du bord cette fois, alors que le sang recommençait à couler de son nez.
« Ah tu veux des nouvelles ? » demanda Rabiot. « Une sale pute de blondasse a foutu deux balles dans le dos de Nelly EN TRAÎTRE ! Et elle a collé son flingue sur la tête de notre Capitaine. Voilà les nouvelles !!!! »
Le garde sortit ses clés.
« Si j’ouvre cette porte, je m’occupe de ta gueule et tant pis pour mon emploi. T’as envie de continuer à jouer ton petit numéro ?!? »

Pedge le toisa. Il ne rigolait pas. Une atmosphère pesante s’installa quelques secondes, pendant lesquelles on pouvait entendre les mouches voler. Mais comment pouvait-elle se taire alors qu’il y avait erreur ? Comment voulait-il qu’elle la boucle alors qu’elle ne savait pas si Nelly allait s’en sortir ?
« J’ai besoin d’un docteur. Je veux Isia Taylor Laurence. »
« Elle est au bloc pétasse ! Avec Nelly ! »
« Tant mieux, elle a la meilleure. », soupira Pedge. Elle avait au moins UNE info.

La porte Lantienne s’ouvrit. Rabiot avait voulu lui gueuler dessus mais il se retourna, s’apprêtant à se placer au garde à vous. Sauf...qu’il ne s’agissait pas d’un gradé.
« Hé Rabiot... » fît Wakks en tapotant l’épaule du garde. « J’étais dans le coin, j’ai su pour Maria. »
Le geôlier ne répondit pas. L’échange de regard était très équivoque.
« Tu veux combien de temps ? Je ferai tout pour te couvrir. »
« Cinq minutes, ça fera l’affaire. »
« Fait gaffe mec, elle a failli buter Allen. »
« T’en fait pas, c’est aussi prévu dans mon petit texte de bienvenue. » fît l’homme en se présentant devant la cellule.

Rabiot vérifia qu’il n’y avait personne. Il posa un vêtement sur la caméra pour obstruer sa lentille, il ouvrit la cellule et la referma ensuite à clé derrière Wakks. Ce soldat fixa longuement Teshara Lays en hochant la tête, lui promettant les cinq minutes les plus longues de sa vie. Quand Rabiot fût enfin sorti, Wakks tira la chaise et la fît racler pour la placer en face de la prisonnière.
« Tu vois... » commença-t-il en s’installant tranquillement. « Dans notre monde, c’est super mal vu qu’un homme frappe une femme. »
Il sortit posément son poing américain de la poche intérieure de sa veste.
« C’est con pour toi, j’y vis plus. Et je m’en branle complet de ce qu’on pensera. »
Wakks lui fit un grand sourire en enfilant l’arme entre ses doigts. Il fit craquer ses jointures.
« T’as touché pile aux deux personnes qu’il fallait pas. Nelly. Et Allen. Allez...c’est à toi. J’écoute ? »

Forcément, Pedge n’avait rien raté du dialogue entre les deux hommes, et elle savait très bien ce qu’il allait se passer. Wakks était un malade mental, et maintenant qu’elle le voyait entrer dans sa cellule, elle se disait qu’elle aurait vraiment dû mettre les formes pour le dégager. Mais bon, il était là, et il allait s’en prendre à elle. Torture, intimidation, passage à tabac, les possibilités étaient grandes, et elle ne pourrait pas se défendre, surtout avec les mains attachées.
Tout le monde la prenait pour Lays, du moins, ces deux là. Le fait est qu’elle semblait avoir pris l’apparence de Lays, ça devenait une putain d’évidence, même si elle se refusait pleinement à y croire. Peut-être qu’un bon bourre pif dans la gueule allait la faire se réveiller de ce cauchemar. Et vu ce que sortait Wakks de son tablier, ça promettait d’avoir un goût métallique.
Ok, il allait falloir compartimenter la douleur. Ca n’allait pas être une partie de plaisir, mais que pouvait-elle bien faire d’autre ? Essayer de le faire douter ? De lui faire comprendre qu’il avait Allen en face d’elle et pas l’autre cinglée ? Putain, son jugement était déjà fait, il allait la démonter, sa décision était prise.
« Tu t’es collé un pain dans la gueule, Wakks, quand tu m’a fait péter un casque dans la tronche ? Ou que tu m’en as collé une quand j’étais attachée avec Calahan ? Non parce que tu m’as touché à ce moment là... ». Elle ne pouvait faire que ça, que lui rappeler des souvenirs en commun, lui mettre le doute… Mais comment pouvait-il y croire ? Elle ne lui avait même pas dit qu’elle était Allen, comme elle l’avait fait avec Rabiot.

Quelle conne.

Il allait taper. Et elle espérait qu’il n’allait pas viser le visage, même si ce n’était pas le sien et qu’elle n’en avait rien à foutre, mais c’était l’instinct. Pas le visage.

Comme elle le craignait, Wakks frappa soudainement. Un coup mesuré, bien placé, exercé pour faire souffrir. Il révélait être rompu à ce type d’exercice. Dans le ventre, histoire de dissimuler un tantinet l’hématome qui allait forcément apparaître. Il tendit l’oreille pour écouter le bruit de son étouffement. Le résultat de la souffrance qui l’avait investi. Il fît mine de s’en délecter.
« J’sais pas pour toi, mais moi je préfère cette musique là. » prononça tranquillement Wakks.
« Ok, tu sais que j’roulais du coté d’Allen durant son instruction. C’est bien, c’est bien. Mais c’est pas suffisant pour m’intimider. Sinon, la prendre pour cible et flinguer Maria, je peux savoir pourquoi ? »
Il agita le poing américain sous son nom.
« Ou tu préfères qu’on écoute le morceau suivant ? »

Elle ne savait pas où il allait frapper, et elle s’était crispée pour encaisser le coup. La souffrance l’irradia dans le ventre, diffuse et totalement différente de ce dont elle avait l’habitude, et pourtant, elle en avait bouffé des coups. Bon, peut-être pas au poing américain non plus.
Quoiqu’elle dise, ça ne changerait rien. Il n’était pas là pour l’écouter, il était là pour jouer, pour la venger elle, et pour venger Nelly. Elle aurait au moins dû avoir un élan de sympathie qu’un type comme lui décide de préserver ses intérêts, sauf qu’en l'occurrence, il en rajoutait juste une couche. Elle préféra ne pas répondre, ça ne servirait qu’à attiser un peu plus le sadisme du bonhomme. Autant la fermer, encaisser, et attendre que l’orage passe. D’une façon ou d’une autre, ça se terminerait. En tout cas, si elle survivait à ce merdier, si elle arrivait à prouver qu’elle était bien qui elle était, qu’elle arrivait à lever cette illusion à la con, alors elle irait personnellement lui faire manger page après page la convention de Genève, et s’il n’était pas capable de la bouffer entièrement, il retournerait sur Terre fissa !
Elle se contenta donc de grogner de douleur en laissant sa respiration prendre de l'ampleur.

« Eh ben ? T’avais plus de voix pour gueuler sur Rabiot non ? » fit-il en lui tapotant le front du métal.
« Bon. J’sais que tu sors de bouseland où tes parents se tapaient les vaches quand il y avait plus suffisamment de chair fraîche. Mais ce sont des enfants de choeur comparé à moi. »
Il marqua une pause.
« Tu vas me dire pourquoi tu les as agressé. Ou je te démonte ta sale petite gueule, c’est reçu ?!? »

« C’est reçu. », fit Pedge en essayantde s'écarterun peu. « Pour avoir des réponses…. faudra chopper la vraie Teshara Lays Wakks, c’est moi Pedge putain, personne ne le vois ou quoi ??! ». En fait, ça commençait à l’énerver sérieusement, et à la sortir de sa zone de confort et de maîtrise. La frustration de n’avoir aucune emprise, aucun pouvoir sur leur jugement rendait les choses terriblement humiliantes pour elle.
Normann ricana.
« T’as eu ton injection de clown pour la semaine, putain. »
L’homme appuya sur son oreillette.
« //Oh, rabiot ? Tu veux bien me ramener un miroir et m’offrir cinq minutes de plus ?// »
Il observa la jeune femme sans rien dire de plus, le regard noir, attendant simplement. Le geôlier arriva un instant plus tard, ayant visiblement trouvé l’objet non loin d’ici. Il passa la main par les barreaux puis il présenta le miroir devant sa gueule.

« Hmm ? » fît-il en la questionnant. « Ca fait un moment que j’ai pas vu Allen. Mais t’as pas encore sa gueule. »

Elle n’avait rien dit pour le miroir. C’était aussi une façon de confirmer que ce merdier était bien réel. Aussi patienta-t-elle en silence. Quand elle s’observa, elle ne put s’empêcher de prendre une profonde inspiration. Elle s’en doutait, mais c’était autre chose que de voir ces yeux bouger dans le miroir comme si elle s’observait. Tout simplement parce qu’elle s’observait. Dans le corps d’une autre. Pas de doute possible.
« C’est pas possible... », souffla-t-elle sous le coup de la surprise, oubliant Wakks quelques instants. Elle s’affaissa quelques secondes, un peu défaite par cette constatation surréaliste. « Y a un truc là, c’est une vaste blague. ».
Le soldat eut une réaction très brutale. De sa main libre, il l'agrippa par la gorge et la colla bien au fond de sa couchette.
« PUTAIN DE !!! UNE BLAGUE ?!? » Gueula-t-il. « La flaque de sang qu’on éponge dans le couloir, tu crois que c’est une blague ?!? Le Capitaine qu’on retrouve pas après que tu lui ai collé un flingue sur la gueule, c’est une blague ?!? »
Il lui donna un taquet pile dans la gorge pour l’étrangler.
« Tu me prends pour un con ? Tu crois que je suis un petit joueur poulette ?!? Tu te prétends être Allen, hein ?!? »
Pedge se ramassa sur elle-même en toussant en tentant de reprendre son souffle, le visage cramoisie par la douleur et le manque d’oxygène. Putain, elle avait envie de le tuer, de le tuer salement. Quel fils de pute. Si elle le tenait maintenant entre ses mains, elle le crèverait doucement mais surement.
Elle toussa bien trente secondes avant d’arriver à ouvrir la bouche pour sortir quelque chose de cohérent. Wakks s’était replacé sur sa chaise, la considérant avec haine. « Tu te prends…. putain mais tu te prends pour qui ? », rugit-elle en essayant de lui balancer un coup de pied depuis le fond de sa couche en revenant vers le bord du lit.
Elle n’en reçut qu’un coup de plus pile dans le genou, là où ça faisait bien mal.
La douleur lui transperça la jambe, lui arrachant un cri de souffrance alors qu’elle se repliait une nouvelle fois sur elle-même. Quelque part, aux tréfonds de sa conscience, une petite voix bien merdique l’encourageait à le buter, avec des relents de haine, de l’être humain en général. Elle ne souhaitait pas rester prostrée, et elle se redressa péniblement, prête à prendre une nouvelle volée s’il le fallait. Mais elle ne plierait pas.

Wakks se passa une main sur la mâchoire, dessinant ses moustaches de ses doigts avant d’hocher la tête de façon menaçante.
« Tu sais quoi ? Pour le temps qu’il nous reste, on va jouer à un p’ti jeu qui me plait bien. Tu t’amuses à faire l’innocente et l’amnésique hein ? »
Le soldat s’approcha et lui posa son poing américain entre les jambes.
« Et ben on va aller au fond des choses tous les deux. Tu pars pour le grand huit avec moi, chérie. A chaque réponse fausse, j’te ruine ce qui fait de toi une femme. »
Il marqua une pause, le regard rivé dans le sien.
« Ton copain, je le connais. Il s’appelle comment ? »

Pedge ne put s’empêcher de frémir. Elle avait peur de ce qu’il pouvait faire, et elle craignait d’avoir mal, même si c’était déjà le cas. Mais le surplus lui filait les pétoches. Surtout qu’elle ne pouvait pas se défendre. C’était toujours pareil.
Mais Wakks lui donnait l’occasion de prouver que c’était bien elle en se lançant dans un jeu de questions réponses. Elle n’avait pas envie de jouer, elle avait plutôt envie de lui cracher à la gueule avant de l’étriper. Mais il fallait saisir la perche. Sinon elle était foutue. Elle serait cataloguée comme cette timbrée de Lays si elle réagissait aussi violemment qu’elle.
« Va répéter à Taylor Laurence que c’est un homme et revient me voir si tu es toujours vivant, ducon. », pestiféra-t-elle, se retenant de lui cracher dessus en prime.
Il haussa un sourcil.
« Ok. J’t’ai enterré dans un trou de souris il y a quelques temps. Il y avait quoi dedans ? »
« Assez de merdier pour que je te casse les couilles en foutant le bazar, mais j’ai adoré ta petite photo de famille toute mignonne. Comment croire qu’un gars comme toi à du coeur sérieux. ». Elle avait envie d’être aigre, de chercher à le piquer avec les mots puisqu’elle ne pouvait pas le faire avec ses poings. Pourtant, elle prit une inspiration et ajouta : « Tes radios, ta centrale, de quoi charger tout ça... »
Wakks la fixa longuement. Elle en avait des informations pour Tesh Lays. Est-ce qu’elle avait eu le moyen de les voler à Allen ?
« On a fait une seule mission tous les deux. Qu’est ce que j’y ai fait ? »
« Tu t’es fait péter la gueule avec une grenade. »

Cette fois, Wakks commençait sérieusement à douter.
Il retira enfin le poing américain des parties intimes de la jeune femme pour lui laisser de l’air. Il regarda sur le côté, comme pour vérifier que personne ne l’entendrait. Et il murmura :
« Tu m’as rendu service pour remonter sur le Dédale. De quoi j’ai été coupable ? »

Pedge ne se détendit pas pour autant. Technique classique de faire croire que ça allait mieux entre le tortionnaire et la victime et soudainement, cette dernière en reprenait de plus belle en se pensant tiré d’affaire. Quoiqu’il en soit, elle se pencha vers Wakks :
« D’avoir voulu te taper la gonzesse d’Hoffman. », fit-elle avec un rictus mauvais sur les lèvres avant de s’appuyer à nouveau sur le mur.
Un gros blanc s’ensuivit. Wakks la considéra longuement, mesurant le pour et le contre, essayant de déterminer si le Capitaine était, finalement, quelqu’un d’indigne de confiance. Mais il ne la voyait pas comme ça. Il voyait une garce de Teshara Lays avec toutes les infos de l’officier qu’on ne retrouvait pas. Il cligna un peu des yeux, surpris qu’elle puisse lui répondre aussi spontanément, et il se redressa lentement.
« Tu connais bien ta copie... » murmura-t-il en rangeant son arme. « Je vois pas comment c’est possible... »
L’homme la sonda une fois de plus. Il tenta une dernière question.
« Maria, tu l’as connu où la toute première fois ? »
« En sortant de ma douche dans les vestiaires des femmes. », répliqua Pedge redevenue plus laconique au fur et à mesure qu’elle voyait Wakks douter. « Elle va s’en tirer pas vrai ? », ne put-elle s’empêcher de demander quand même.
« On ne sait pas pour l’instant. Ta copine est sur la brèche... »
Il ajouta :
« Son loisir secret, c’est quoi ? »
« C’est de se rincer l’oeil dans les vestiaires des mecs. ». Ca lui filait un coup de savoir qu’elle se battait pour sa vie en ce moment même. Mais elle avait confiance dans la vitalité de la jeune femme.
« T’es Capitaine et tu l’as jamais puni pour ça... » fit-il sur une mi-question, mi constat.
« J’l’ai jamais prise sur le fait... », maugréa Pedge.
Il hocha la tête. Un bruit se fit entendre dans son dos, Rabiot était en train de revenir.
« Le service tech commence à bouger, t’as plus le temps Wakks... »
Le geôlier fronça les sourcils en ne voyant pas sa prisonnière aussi souffrante qu’il l’espérait.
Wakks recula en continuant de fixer “Teshara Lays” dans les yeux, il attendit que son collègue lui ouvre pour s’adresser à lui.
« Rabiot...y’a une couille là. Ne laisse personne l’approcher. Et ne la touche pas. »
« Putain, quoi ? Elle t’a retourné la tête ? »
« Sérieux, regarde moi. »
Le soldat avait du mal à le croire.
« Ca a la gueule de la salope de Lays. Mais c’est PAS Lays. »
« Et ça, ça à la gueule de Rabiot, mais c’est PAS Rabiot ?? », répliqua l’autre en se demandant s’il se foutait pas de sa gueule, en se montrant le visage avec son pouce.
« Et imagine toi avec la gueule de Lays, que tu perds tes couilles et que je suis en face de toi ?!? T’aimerais pas qu’on croit au “Rabiot” qu’il y a en toi ? » gronda Wakks.
« Ouais…. Mais alors c’est qui ?!? »
« Une victime je crois... »
Il regarda vers la prisonnière, encore partagé, puis il agrippa l’épaule de son collègue.
« Je te le demande en service ok ? Laisse la tranquille et que personne ne vienne. Faut que j’aille parler à Sheppard et que je remue les huiles plus vite qu’ils l’ont prévu. »
« Et si elle s’est foutu de ta gueule ? »
« Tu as conscience que ta vie s’achévera là, quoi qu’il arrive ? » répondit-il en direction de “Tesh Lays”.

« Venant de toi... », fit-elle sans achever sa phrase. Le message était bien reçu. Elle tourna le dos aux barreaux et elle se replia sur elle-même, préférant gérer sa souffrance, tant physique que morale. Il n’y avait plus qu’à attendre qu’on l’identifie clairement, et les choses pourraient commencer à se décanter. Sans se retourner, elle ajouta :
« Hey Wakks ? »
« Ouais ? »
« Demande toi pourquoi la fausse Allen dans mon vrai corps n’est plus dans le coin. Et trouve là. »
« Il se pourrait que j’ai quelques questions à lui poser...ou une musique à lui faire jouer, ouais. » confirma Wakks en s'apprêtant à sortir.
Il se retourna.
« La touche pas Rabiot, je ramène le gratin. »
« Et n’amoche pas trop mon corps quand tu le retrouveras... », murmura Pedge plus pour elle-même que pour les autres...

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Lun 2 Déc - 19:40

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► Chronologie : février 2020
Imposture de Teshara ?
Nelly & Pedge & Isia & Teshara & Naalem & Alexander & Erin & John & Darren
//Ici Wakks. Première classe, effectif Dédale. Mettez moi en relation avec le colonel Sheppard. Dites lui que c’est important.// lâcha l’homme dans sa radio. //Je ne connais pas sa fréquence. Magnez vous le cul, c’est vraiment urgent !//

// 071406-JS. Le Colonel est en réunion. // répondit l’opératrice technique du SOC (Service Opération Communication) d’Atlantis sans aucune politesse ou superflus. La jeune femme semblait désabusée.

Normann ne releva pas. Il se brancha sur la fréquence en espérant que l’opératrice ne s’était pas plantée et appela le colonel.
//Sheppard ? Ici Wakks. Je dois vous parler, c’est important.//
Il attendit un instant avant d’ajouter.
//Faut reléguer votre réunion à plus tard. Sinon je débarque avec mon poing américain pour imposer la causette.//

John était en réunion, les réunion “CMUL” en gros “les Chiantes” mais utile du lundi”. Les réunions avec le CODIR quoi, pour faire le point sur la semaine passé et à venir. Parfois John se disait que la réunionite aiguë des fonctionnaires était pénible, même si le CODIR avait pas trop cette manie. Et que cela s'avérait utile surtout que la cité n’était jamais calme… Woolsey était en train de parler d’un sujet un peu fumeux sur une nouvelle alliance qui puait la manigance Geniis a pleins né… faut dire qu’en ce moment les Geniis étaient particulièrement chiant avec le “spectre”. Il allait répondre un truc quand la communication des plus détestable de “Wakks” et ses bonnes manières lui coupa le sifflet. Ce qui énerva encore plus Sheppard n’était pas le coup d'urgence ça non, mais la petite menace du poing américain … ce mec avait un trou au cerveau. Et c’est un homme du vieux loup ? Non mais qu’il vienne pas lui parler des “cas” si lui aussi il a des cons pareil. Le colonel, se leva s’excusant, sous le regard curieux du trio de fouine.

// Essayez un peu soldat et ce n’est pas la prison qui vous attend ! // ronfla Sheppard dans sa radio avec le ton qui laissait sous entendre qu’il ne fallait pas abuser un gramme de plus de la bonne bibine du comptoir.
// Vous êtes où ?//
//Pas loin du secteur carcéral. Je dois vous voir, très vite, entre quatre yeux.// Lâcha Wakks en réponse. //Ca vaut l’coup de l’impolitesse, sérieux.//

// Mon coup de pied au cul sera donc justifié ! // grogna Sheppard qui déjà était en marche // Montez à la salle de “Manoeuvre” au niveau supérieur, je vous rejoint// Le temps que John aille au téléporteur, Wakks arriverait en même temps à cette petite salle sans prétention avec pleins de plans sur les mur, des photos d’équipe et un grand tableau blanc pour les briefing ou préparations des manoeuvres. Calahan l’utilisait régulièrement avec d’autres collègues dont la spécialité était la stratégie afin de monter ses manoeuvres particulières. Lorn l’avait surnommé ironiquement “la caverne de satan”, mais cela restait dans un petit comité très restreint d’officier.

Wakks se mit en marche immédiatement. Il prit la route la plus rapide, doublant son rythme pour atteindre l’endroit le plus rapidement possible. Quand il y parvint enfin une bonne dizaine de minutes plus tard, il se présenta en saluant militairement. Wakks se foutait pas mal de la réaction de l’officier. L’information était si importante qu’il reléguerait lui-même son indélicatesse à plus tard. C’était trop sérieux pour se pencher sur les caresses et les ronrons.
« Wakks au rapport, colonel. On peut parler discrétos, sans oreilles indiscrètes ? »

John était arrivé presque en même temps, il avait pressé le pas sans attendre. Il lui fit un signe rapide. Il y avait deux officiers dans la salle qui les regardaient étrangement.
« Major Martel, Lieutenant Jacobs, nous avons besoin de la salle. » les deux soldats se regardèrent un peu étonné, mais ne rechigna pas à reprendre leurs affaires et à s'éclipser sans rien dire de plus. Le colonel était content de ne pas devoir se justifier. John referma la porte derrière eux, avant de toiser Wakks.
« Que se passe t’il ? » vu la gueule de Wakks il avait quelque chose de sérieux et John présentait une énième catastrophe… déjà qu’il n’avait plus beaucoup de soldat opérationnelle à cause de la grippe pégasienne… alors il redoutait le pire. Une invasion ?
« Je suppose que vous savez pour Maria ? »
Normann avait toujours appelé Nelly par son deuxième prénom.

John eut un air un peu surpris avec le mot “Maria”...il ignorait que Nelly avait ce prénom a la suite du siens. Juste avant de commencer la réunion avec les huiles, ont leur avait informé que Bricks était hospitalisé suite à deux balles dans le dos, tiré par Teshara Lays. Cela avait été le débat du jour, mais Hoffman avait demandé d’avoir plus d'élément avant de statuer sur la suite. Et justement les éléments en “plus” devait arriver suite à un interrogatoire que Wakks n’était pas censé mener. Enfin de base, une équipe était en train de chercher la capitaine afin d’avoir sa version.
« Que Bricks est au bloc oui. »

Normann hocha la tête. Il s’appuya contre la table, les bras croisés et lui déclara.
« J’suis allé au secteur carcéral. » avoua-t-il sans la moindre gène. John retenu un soupir… il fallait toujours que quelqu’un viennent laver son nez dans de l’eau qui n'est pas la sienne...Rabiot avait encore fait place à ses sentiments « J’étais sur le point de lui exploser la gueule incognito quand je suis tombé sur un truc vraiment...dingue. »

John était toujours aussi fasciné d’entendre Wakks parler… ce mec n’avait aucune limite particulière et assumait clairement tout. Il lui avouait clairement, qu’il comptait explosé la jolie petite tête de Teshara Lays, pour son plaisir personnel et avoir des informations auxquelles il n’avait pas été autorisé d’obtenir. Incroyable… John reléga ce sujet au dernier plan, tabasser la nana qui avait dégommer Bricks et fait disparaître la capitaine Allen, était une réaction, malheureusement très tentante que beaucoup de soldat et même lui, aurait eu envie de faire. Bref.
« J'espère que ce truc de dingue ne concerne pas la taille de sa poitrine... » lâcha le colonel, qui était impatient d’entendre la suite… tout le monde connaissait Teshara, et ce n’était pas pour de bonnes choses… et ceux qui bavait sur elle en bien était les personnes qui avait une érection rien qu’en la voyant ou qui avait passé une folle nuit avec elle ou a plusieurs ! Les “partouzes Lays” étaient quelque chose… Et puis le coup des seins, on lui avait déjà sorti ça...et de manière sérieuse en plus. Donc bon.

Le soldat leva un sourcil, se demandant si l’officier se foutait pas clairement de sa gueule, et ne répondit pas à la question. Au lieu de ça, il donna immédiatement l’information qui méritait d’être connue discrétement.
« Elle arrêtait pas de dire qu’elle était Allen. Et j’dois avouer qu’elle avait un peu de son caractère. J’y croyais que dalle jusqu’à ce qu’elle me sorte des infos. »
Il fixa le colonel, les bras croisés.
« Des infos qu’on était tous les deux seuls à connaître. Je vois pas Allen balancer comme une donneuse. Alors je viens vous dire qu’il est possible...qu’Allen soit dans le corps de cette blondasse. »
Il renifla.
« Je pense que si vous y allez avec le CODIR. Et fissa. Elle pourrait faire la même et prouver que c’est elle. C’est dur à croire. Surtout qu’elle a la gueule de la salope qui a flingué Maria. Mais...c’est Allen là-dedans colonel. C’est Allen... »

John resta un peu sur le cul. Cela semblait un peu tiré par les cheveux, mais bon ils étaient sur une galaxie où tout était possible.
« Bordel... » fit-John, McKay lui avait parlé de cette étrange machine qui copiait les corps, où il s’était retrouvé avec Esfir, Eversman et justement le jumeau Lays dans une salle qui avait copié le corps de Mckay chez les autres… un sacré bordel. Mais, cette machine volumineuse et encombrante était scellée dans un hangar... personne n’avait accès sauf les scientifiques habilités pour l’étude et encore… elle avait été jugée trop dangereuse. Cela était donc impossible, mais bon, cette histoire d'échange de corps lui rappelait cette histoire farfelue.
« Bon je vais ramener une huile. » fit John qui se fit une remarque : au moins si Pedge est dans le corps de Teshara, ils avaient toujours leur “officier” mentalement...
« Prenez une équipe et chopez moi le frère Lays, il doit être au courant de quelque chose. »
« Je ne serais que trop heureux d’obéir à cet ordre, colonel. » Maugréa Wakks qui oubliait volontairement les procédures. « Si je peux me permettre. Maria est au bloc. Et on a perdu le Capitaine. Je suis pas le seul à vouloir défoncer de la blondasse. D’autant que le bruit court que c’est pas la première fois qu’elle s’en prend aux militaires. »
Il hocha la tête.
« Je vous recommande de doubler la garde. D’autres trouducs comme moi voudront sûrement se venger...faire la justice façon Far West avec une bonne corde de chanvre. »
John hocha la tête, il manquerait plus que ça… mais on ne peut pas combattre la nature humaine aussi révoltante est-elle.
« Le frère ne porte plus d’arme sur lui depuis longtemps. Mais il bosse dans un labo d’armement. Pas besoin de vous faire un dessin, même s’il est plus “calme” que sa soeur. Prenez des stunner Wraith s’il est réacalcitrant. » échange d’information « Je vous envoie l’escouade Charlie pour l’arrestation et la sécurisation. » John préférait assurer les deux.

Wakks claqua de la bouche.
« Filez moi un bon vieux taser à l’ancienne et je vous le ramène. Avec ses dents et sa langue intacte pour vous causer. Lui amener du monde, ça ne fera que lui donner la trique. » demanda l’homme avec sérieux.
« Ce n’était pas une discussion Wakks. Nous ne sommes plus des cow-boy. Si vous êtes incapable de faire de manière civilisé, je vous retire de l'intervention. »
Normann le mira longuement. Il crevait d’envie de rectifier la gueule du frérôt, juste pour le principe de rappeler à tout le monde que les militaires ne sont pas des cibles gratuites. C’était un Sheppard tendre qu’il avait en face de lui. Tendre...mais avec ses responsabilités de patron. Il avait raison dans le fond, c’était le mec qui se contrôlait le mieux. Normann était davantage dans la réaction bestiale et instinctive.
« Je sais faire mon civilisé, colonel. » répondit-il lentement. « Mais quand vous en aurez marre de les caresser à la pommade et de les voir vous prendre le cul avec le sourire, je suis partant pour leur rappeler les régles avec mon outil collector. »
John serra les dents, non il n’aimait pas ce langage et de toute manière, il aurait beau être diplomate cela n’aurait rien comme crédit face au bourrin de service qui veut casser de la gueule. Alors cela partit tout seul… Il n’avait que ça, pour donner un peu de respect à un mec qui vous sort ce genre de phrase sans ciller. John en avait plein le cul des mecs qui oublie le respect alors qu’ils se chie dessus quand le briscard de l'espace arrive. Ainsi, le coup de poing dans la gueule de Wakks fut donné avec force pour lui rappeler à l’ordre.
Wakks ne l’avait pas vu venir. Il se le prit direct dans le pif et recula de quelques pas avant de s’avancer, en posture de combat. Il abaissa de nouveau ses bras, un sourire mesquin sur le visage.
« C’est comme ça que vous dansez sur la corde ? » siffla-t-il.

Ce mec n’est que provocation et John lui lança un regard qui en disait long, maitenant qu’il avait passé le cap de la “non patience” avec les éléments qui lui chie dessus, cela pouvait aller bien plus loin. Ainsi, après un regard aussi dur que de la pierre, il lui répondit d’un air glacial.
« Dernier avertissement Wakks. » sur ce John tourna les talons, ignorant cette énieme provocation qui aurait comme seul effet d’être relégué là où elle devrait être : dans l’oublie des phrases sans intérêts.
« Avertissement reçu. Et sinon, je vous le livre où ? Salle d’interrogatoire ? »
« Parfait. » répondit froidement le colonel qui planta ici Wakks, pour se rendre dans le couloir et passer ses appels.
// Sergent Brass, vous prenez votre équipe pour m'arrêter Naalem Lays, vous ferez équipe avec Wakks. Vous ne me l'abimez pas plus que nécessaire. Et vous me le clouez à la salle d’interrogatoire. //
// Ici Brass, reçu. Toute l’équipe Charlie dans son ensemble ? //
// Les éléments qui vous semble nécessaire pour l’arrestation et la sécurisation de la salle. Personne ne rentre sans mon ordre et vous me surveillez Wakks il a envie de bouffer du Lays. //
// Reçu. On se met en route. Je vous tiens au courant. //
// Parfait //
John pressa le bouton de son oreillette sur l’officier qui était en charge de la sécurité aujourd’hui.
// Lieutenant Huon, vous me renforcez la garde devant la salle où est Teshara Lays, personne ne rentre sans MA permission. Et vous me virez Rabiot il a besoin de repos // John ne voulait pas qu’un soldat qui laisse un “Wakks” entrer comme ça sans permission soit encore devant la porte de la Teshara/Pedge.
// Reçu colonel, cinq soldats vont être en renfort. //
Wakks le dépassa peu de temps après pour rejoindre l’escouade Charlie et procéder à l’arrestation.


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Lun 2 Déc - 19:57

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► Chronologie : février 2020
Imposture de Teshara ?
Nelly & Pedge & Isia & Teshara & Naalem & Alexander & Erin & John & Darren



John avait reprit son chemin au pas de course, pour regagner la réunion, l’ouvrant à grand fracas. Sur le chemin, il s’était un peu frotté la main, Wakks avait la gueule aussi aiguisé que ses propos impolies.
« On a un problème ! » lança John à la cantonade, où les trois bureaucrate venaient de se tourner vers lui. Ils avaient du continuer la réunion sur d’autres sujets en attendant le colonel.

Richard Woosley releva ses yeux des différents dossiers qu’il organisait sur sa table, comme à son habitude, et se montra surpris par la réaction du colonel.
« Je devrai pourtant m’y habituer. Surtout lorsque l’un de mes responsables s’éloigne pour une communication radio. »
Le directeur donna un coup de menton en direction du fauteuil.
« Finissez d’abord votre café, le temps d’organiser vos propos colonel. Vous me donnez l’air d’avoir vu un fantôme. »
Il ajusta une fois de plus ses lunettes.
« Ca aussi, je devrais pourtant être habitué. » murmura-t-il en parlant du fameux fantôme et de toutes les surprises que réservait la cité.

Erin opina du chef. Elle sentait néanmoins que le Colonel semblait tendu et pressé de parler de ce problème, aussi ajusta-t-elle ses dossiers devant elle pour les laisser de côté le temps qu’il expose le motif qui l’avait conduit à quitter cette réunion pour y revenir rapidement. Comme les deux autres Alexander avait plier les dossier avec calme en attente de la fameuse nouvelle qui leur avait retiré leur colonel juste avant.

John resta debout, il voulait que ça percute vite en fait. Il sentait qu’une autre merde allait leur tomber sur le coin du nez, car généralement c’est toujours ce qui arrive non ? une merde en attire une autre et ainsi de suite jusqu'à l'explosion. Parfois, il voulait crever le poussin dans l’oeuf, dû moins le proverbe disait un truc comme ça, mais comme c’est du français, il avait du mal à le réutiliser à sa juste valeur. Mais l’idée était là.
« Le soldat Wakks vient de m’informer qu’il a procédé à un interrogatoire illégal de Teshara Lays. Et selon ses dires, “l’âme de Pedge” serait dans le corps de Teshara Lays. Puisqu’elle a pu lui donner des informations qu’eux seuls connaissaient en plus de se prétendre d’être la capitaine Allen. »
A la mention de Wakks, Hoffman roula des yeux… surtout quand cela suivait le mot “illégal” enfin, il décida de se taire, laissant Richard prendre la main sur ce sujet. De plus il avait plus surprenant qu’un soldat un peu trop passionné et bourrin… une transmutation de corps ? Cela semblait stupéfiant et de base l’anglais se méfia de cette information, qu’il fallait certifier.
Celui-ci notait l’information et demeura un instant silencieux pour y réfléchir. Il partait du postulat que le colonel ne transmettait pas cette information s’il n’y croyait pas lui-même..
« J’ai connu plusieurs expériences similaire sur les rapports du SGC. Si c’est le cas, nous sommes face à un risque majeur de sécurité interne. Ce soldat est-il digne de confiance ? »
« Et surtout, sommes nous certains que Lays n’a pas raconté des “choses” sous l’influence de Wakks, ou parce qu’elle se sentait menacée ? » ajouta Erin qui pensait cette nouvelle farfelue ou presque. Surtout annoncée de but en blanc comme ça. Mais comment pouvait-il en être autrement ? Impossible de prendre des pincettes si l’information était exacte, et ça allait demander de la réactivité.
« Wakks est un con de première mais il n’est pas du genre à croire aux premiers bobards venu. S’il m’a fait venir en urgence c’est qu’il est persuadé de cette information et qu’il a vérifié plusieurs faits. »
«Le capitaine Allen, connaît deux codes pour l'auto destruction de la cité. Nous pouvons lui demander. Si la vrai Teshara les connaissaient, je ne vois pas pourquoi, nous serons encore là à parler. »
« Nous ne pouvons pas perdre de temps à spéculer. Votre mesure est très bonne, Alexander. Mais c’est une donnée qui peut avoir été volé. Nous sommes trop peu informé pour le moment. »
Woosley acquiesça, pensif.
« Messieurs, madame, je vous propose d’interrompre notre réunion et de nous concentrer sur cette affaire en priorité. Nous poursuivrons deux axes en particulier. La vérification de l’identité occupant le corps de Teshara Lays d’une part. Et la recherche active du Capitaine Allen pour arrestation, pour la sécurité de tous, de l’autre. Qu’en dites-vous ? »
Alexander hocha la tête, il avait des doutes sur le vol des codes, mais après tout mieux valait être trop prudent que pas assez. En tout cas, par mesure de sécurité il allait demander de désactiver les codes d’Allen. Il serait quand même con, de finir en poussière de cette manière. « Cela me convient. Par précaution, je souhaite désactiver ses codes. » Il regarda Erin pour lui laisser le choix de l’axe qu’elle préférait prendre, par simple galanterie.
« C’est ce que je compte faire Alexander. Ainsi qu’un rapport préliminaire à l’intention de la CIS. J’ai besoin de votre flegme Londonien sur le terrain. » fît Woosley avec un mi-sourire. « Je compte sur vous pour mobilier toutes vos sources. Cette cité est une meule de foin mais nous devons impérativement retrouver le Capitaine Allen. »

Finalement Richard avait choisit pour eux, cela n’était pas pour déplaire à l’anglais qui était plus tenté par cet axe que par l’autre. Les enquêtes c’est un peu le dada d’Erin après tout.
« Bien, au travail alors. » il leva son regard acier vers le colonel qui attendait sagement et pas mécontent que ça se décante aussi rapidement. « John tu viens avec moi. »
« Je ne comptais pas te demander la permission. » répondit le colonel, avant de toiser Erin malicieusement. Alexander était déjà debout, avec ses dossiers sous le bras.

Les choses s’étaient organisées naturellement et rapidement. Avec une telle équipe, il était assez simple de sauter d’un sujet à un autre, de passer des plaintes pour installer des distributeurs de boissons sucrées dans différents endroits de la cité, à la gestion d’un transfert de corps. Bienvenue sur Altantis ! Erin se leva à son tour, disposant les dossiers qu’elle avait regroupé dans une pochette en plastique qu’elle refilerait à Lexie qui irait les classer pour la prochaine réunion. Erin était tentée de se dire que ça rejoindrait le dossier “en attente de réunion” mais la jeune femme qui lui servait de secrétaire avait son propre système de classement sortie tout droit d’elle ne savait où, mais l’essentiel c’était qu’elle trouve le dossier qu’elle lui demandait en moins de quinze secondes quand il le fallait.

John indiqua au deux administratifs qu’il filait voir sa propre secrétaire pour qu’elle sorte le dossier complet d’Allen. Il se doutait qu’Hoffman voudrait le maximum d'élément pour certifier que cette femme était bel et bien Allen et non une personne qui avait usurpé son identité. Il comptait demander à Starlette, de faire le nécessaire même les éléments classé top secret et au regard de certains spécialistes. En gros des éléments que personne d’autres ne connaissait hormis la capitaine.
Quant à Alexander, il emboita le pas à Erin, pour rendre leur dossier à leur armée de secrétaire et autre assistante de direction et surtout, récupérer d’autres éléments pour la recherche de la capitaine disparu. L'anglais devait récupérer sa tablette, il n’aimait pas spécialement avoir des dossiers papiers en mains préférant le numérique.

« Aufaite le 15 août 2020, est une bonne date. C’est un samedi » souffla t’il à sa compagne.
« Hum pas mal. Tu es donc plutôt parti sur une date en aout ? Pourquoi pas Juin ou Septembre ? », répliqua Erin sur le même ton.
« Septembre c’est ton mois. Chaque événement à sa date. Juin, je crains que ça ne est pas si chaud que ça à Londres. »
Distributeurs de boissons sucrées, échange de corps, mariage. Re Bienvenue sur Atlantis !
« Certes. », fit-elle pensive. « Je vois que tu as pensé à pas mal de chose déjà. », ajouta-t-elle espiègle. Londres maintenant. Elle se demandait à quoi d’autre il avait réfléchi.
« Si je compte sur toi, on n’aura même pas de dragés ! » dit-il d’un air taquin. « Ile de la reunion ? Ou les philippines française ? »
Erin pouffa. Elle n’aimait pas les dragées aux amandes, mais celles fourrées au chocolat… Elle ne disait pas non !
« Et si je te disais Île Maurice, côte Est, pas Ouest, avec les plages de sable blanc, et les tortues marines qu’on peut suivre à la nage ? », fallait pas croire, elle avait réfléchie elle aussi !
Cela le tentait encore plus, surtout que l’île maurice était à côté de la réunion, donc autant faire les deux...« Hum pas mal… finalement ils sont aux amandes ou au chocolats tes dragés ? »
« Chocolat, mais si tu tiens aux amandes, on peut faire un mixe des deux. De toute façon, je ne suis pas certaine que nous en mangions beaucoup. », observa-t-elle en opinant du chef.
« Pas faux.» Il tourna la tête vers elle, avec un sourire agréable, avant de lui ébourifié les cheveux, elle détestait ça. « C’est bien que tu penses a autre chose qu'à ta soirée “dévergondage”. J’avais peur de faire encore tout le boulot ! » dit-il malicieusement en soulignant qu’Isia avait de drôle d’idée, pour ne pas changer de la soirée d’enterrement de jeune fille de la RDA. Ils arrivaient vers le bureau des assistantes.
Erin protesta tout en s’écartant pour se soustraire à ses mains. Forcément, elle essaya de se remettre les cheveux en place, même s’ils n’avaient pas forcément bougés des masses. « Attend, c’est “mon” mariage dont on parle, tu ne crois pas que tu vas pouvoir décider de la moindre chose mon grand. », répliqua-t-elle en entrant dans le bureau des assistances avec un haussement de sourcil à l’adresse d’Alexander.
« Pffoui, je ne sais pas qui est ton mari, mais je le plains ! » lança t’il sans se soucier des petits rires des femmes qui s'affairaient sur leur claviers, surement habitué aux piques des deux RDA. Cela ne l'empêcha pas demander à Sophie de lui ranger ses dossiers dans la foulé.
Et Lexie d’arriver pour récupérer les dossiers d’Erin et de déclarer :
« J’ai bien peur que ce soit vous son futur mari Monsieur Hoffman. » Tout en présentant une liste à sa patronne : « Pour la commande de dragée, c’est réglée. J’ai pris rendez-vous pour les décorations, et pour visiter deux trois lieux à Londres, après faudra qu’on voit ensemble les... »
« Parfait parfait, mais on verra ça plus tard, nous avons un autre problème sur les bras et il me faut des dossiers en express. », coupa Erin qui ne voulait pas que la jeune femme, qui en rajoutait une couche de façon ostentatoire juste pour emmerder Alexander sur la liste qui n’existait pas du tout, ne se disperse alors que l’heure était grave.
Alexander pouffa un peu, hochant la tête,pour regarder Erin qui remportait la donne. De ses pupilles il lui lançait un bien joué.
« Bonne chance, pour l'enquête, mois je vais voir mon témoin. » dit-il simplement, en attrapant sa tablette. John avait fait le nécessaire, comme quoi quand il voulait il y arrivait a faire du charme pour de la paperasse !

Erin hocha de la tête, lui souhaita bonne chance également avant de récupérer ce qui l’intéressait. Elle n’arrivait pas encore à se servir uniquement de dossiers dématérialisés. Elle préférait de loin avoir des feuilles à tourner. Bref, il était temps de s’y mettre.

Alexander quitta le bureau pour rejoindre John et se diriger vers la blague du jour…


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Lun 2 Déc - 20:01

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► Chronologie : février 2020
Imposture de Teshara ?
Nelly & Pedge & Isia & Teshara & Naalem & Alexander & Erin & John & Darren



Comme tous les matins, il avait dit au revoir à sa sœur chérie, pour se rendre au laboratoire où il allait s’enfermer dedans pendant de longue heure à bidouiller sur des inventions ou même sur de nouvelle intégration de technologie hybride. Il était toujours sur son “Bourre-Pif” un robot d'entraînement militaire pour le combat en corps à corps. Il avait eu de nombreux cobayes après la nonne martiale : Sœur Lame… oui elle avait un peu un nom à la con, mais bon ce genre de chose c’est comme les hémorroïdes on ne les choisit pas on les subit… Mais bon qu’importe, il avait pleins de volontaires et pas seulement des Atlantes pour perfectionner la base de données de combats du “Bourre-pif” et celui-ci commençait à être véritablement redoutable. Cela allait donner un peu plus de matière aux entraînements de combats de ses militaires qui n’étaient pas franchement les plus doué de la galaxie. Et face à des Wraiths ou même à des primaires made in Pegasus, ils se faisaient laminer la gueule sans leurs armes automatiques. Et c’est quand même un peu la loose pour une civilisation qui utilisait une telle technologie.

En pleins travail et casque sur la tête, il chantonnait des paroles incompressibles dans l’atelier. Ces collègues avaient pris l’habitude et au moins, quand il bossait, personne n’avait à souffrir de son envie du jour : emmerder quelqu’un. Il avait une forme d’habitude et de routine dans ce laboratoire, chacun faisait avec le sale caractère des uns et des autres…et Naalem loin d’être sociable faisait partie du décor de cette équipe particulière qui ne se parlait pas toujours bien, mais qui avançait ensemble. Au final, le Lays, avait trouvé un respect et une acceptation des Atlantes et surtout il n’avait pas provoqué de nouveau accident diplomatique depuis le coup des bombes avec la princesse aux pierres volantes. Plusieurs fois, il s’en voulait d’être intégré alors que sa sœur était encore accompagnée comme un chien qui va pisser… cela l’agaçait de voir qu’elle était toujours sous haute surveillance à cause de cette stupide histoire de viol. L’autre con était-il autant surveillé ? Il ne pense pas. En tout cas, s’il ne rentrait pas bien tôt depuis quelques semaines, s’était pour cumuler des heures et prendre son jour de congé pour amener sa sœur sur une planète (il avait reçu l’autorisation en rendant service à la grosse dame qui gérait les entrées et sorties). Dans un endroit sauvage où rien ni personne ne pourrait les emmerder. Il la sentait dépérir à petit feu et il avait prévu quelques surprises pour lui donner un peu la niaque. Lui aussi avait un plan en tête. Un plan pas très « humain » mais qu’importe.

« HEY monsieur le case-coquille! Tu as ton ordinateur qui fait un boucan du diable ! » un mail avec la mention urgente, Atlantis aimait bien les rappels casse pieds. Naalem se leva, pour une fois qu’il regardait un mail urgent. Peut-être est-ce le destin ou l’instinct ? En tout cas, il commençait à avoir un peu mal à la tête, une drôle de sensation d’éloignement. Cela l’inquiéta un peu, Teshara devait être partie en mission de consultante sur le continent surement…surement cela.

En tout cas, il se posa sur son ordinateur, volant la pomme de Cloclo et croquant à pleine dent dedans, alors qu’il ouvrait la boite mail, comprenant deux mails urgent… le premier était le refus de son voyage sur la planète, pour cause de « personnel dangereux »… ce qui commençait à l’agacer car il avait eu l’autorisation la veille… et le second était celui de sa sœur. Étonné de voir qu’elle l’avait classé dans urgent… il l’ouvrit. Et surtout pourquoi, elle utilise les mail ? C’est nouveau ça !


Salut Naalem.

Je suis partie.

J’en avais marre de cette cité. Je pense que tu entendras parler de moi. Je serai toujours là quelque part. Tu vas me manquer et je sens que ça va être horrible, mais je ne supporte plus le coin. J’ai besoin de changer d’air et vite sinon je vais finir par avaler chacune de mes fioles une par une et je m’aime trop pour vouloir me tuer ! (Et puis j’avais gardé cette idée pour Kolya, histoire de voir ce que ça ferait).

Je vais tâcher de créer un coin où tu pourras me rejoindre si jamais tu as envie de quitter ces Atlantes. Je ne peux pas partir normalement parce qu’ils ne voudront pas, du coup je vais assurer le spectacle pour me tirer. J’espère que mon plan marchera. Si tu viens me voir dans une cellule après ce mail… c’est que ça n’a pas marché !
Aller courage frérot, je t’aime, et je suis toujours là dans la Galaxie. Si tu vas bien, je vais bien, si tu es heureux ici, je suis heureuse là bas, et c’est ok, ne t’embête pas à essayer de me trouver ! Je te ferai savoir quand l’opportunité sera la bonne. En attendant, on vole sous les radars !
Prends soins de toi.

Je suis forte.

Enfin j’essaie. Et je ne ferai rien de con pour risquer ma vie maintenant que tu ne seras plus derrière moi pour me défendre, promis !

Bisous partout !

Ta moitié Tesh.
P.S. Désolée encore une fois pour les ennuis que je vais te causer…


La pomme roula sur le bureau avant de continuer son long chemin sur le sol, sans que le jeune homme ne daigne bouger. Il était figé dans un masque d’effroi, la bouche entre-ouverte…immobile comme foudroyé en pleine action. Il lui semblait même que son cœur avait soudainement cessé de battre pour faire place à une douleur qu’il connaissait bien et qu’il avait espéré ne plus retrouver. Celle de la séparation. Koyla les torturaient de cette manière pour les plier… leur père avait même fait ça… Atlantis avait enfermé Teshara deux affreuses semaines loin de lui… mais tout cela était surmontable car il savait qu’il allait la retrouver, qu’elle n’était jamais loin.
Maintenait tout était différent.

Son cœur se réactiva et la douleur était insupportable, au point, qu’il se leva d’un bon arrachant son casque pour le balancer sur la table, fermant l’ordinateur dans un geste si violent qui se demanda après s’il ne l’avait pas brisé. Naalem disparue, comme une fusée, quittant l’atelier sous le regard subjugué de ses compatriotes qui se demandait quelle mouche avait encore piqué le roi des Trolls…

Naalem ne fuyait pas… il avait un but, rejoindre ses quartiers, LEUR quartier. Même si d’instincts il savait que trop bien qu’on n'allait pas tarder à lui tomber dessus. Teshara était partie, il ne savait pas comment ni ce qu’elle avait fait… mais Teshara n’est pas le genre de femme à faire dans la délicatesse… il redoutait le pire, mais même si elle avait buté la moitié de la cité pour s’échapper… cela ne serait rien à comparer de ce qui était en train de se briser en lui. Son monde s’écroulait à chaque pas, à chaque respiration… Il était en pilote automatique, ne se souciant plus de savoir, s’il renversait quelque chose ou quelqu’un.

Jamais il n’avait couru aussi vite … jamais, il n’avait manqué de souffle... quand il ouvrit la porte de LEUR quartier, de LEUR chambre aménagé en nid, rien qu’à eux… de LEUR endroit où ils pouvaient vivre et se retrouver…La chambre était pleine de leur bordel… tout semblait en ordre, même l’odeur sucré et envoûtante de sa sœur était encore présente. Surtout dans les draps défait de manière presque artistique… Naalem, tituba vers le placard qu’il avait aménagé d’un double fond. Il ne se rendait pas compte que son corps tremblait… il était terrifié de cette évidence. Quand il ouvrir le coffre bien caché, sa sœur n’avait même pas prit sa ceinture avec ses différentes potions et poisons…Il referma la trappe et le placard… sa fuite était donc sur un coup de tête ? Une opportunité qui servait son plan ? Elle était partie avec rien… absolument rien...Pourquoi ne lui en avait-elle pas parlé ?

L’homme se laissa tomber sur leur lit circulaire en fosse, s’enfonçant dans les coussins… les tremblements de ses bras, étaient de plus en plus forts… et il se tourna enfonçant sa tête dans l’un de son oreiller hurlant de rage et de souffrance !

NON

Il venait de perdre sa sœur ! Elle avait fui SANS lui ! Elle l’avait laissé ici… Il était fou de rage, mais cette colère n’était que de la souffrance. Tout en maudissant tout ce qui lui venait en tête. Les objets volaient sous ses mains, il était debout… envoyant tout en l’air, alors qu’il appréciait quand même quand ce n’était pas « trop » le bordel… tout se brisa sous ses doigt sous sa colère avant que cela ne tombe comme un soufflet, contre le lit qui sentait sa sœur… et la colère laissait place aux larmes… au larmes qui ne controlaient pas, cela n’avait pas d’importance, il venait de perdre sa sœur… même si elle était loin, même si elle serait plus heureuse, il devait apprendre à vivre ici sans sa moitié, sans une partie de lui-même. Une partie de lui-même qui l’avait trahi en filant sans lui parler de ses plans. Il serait parti avec elle oui, il l’aurait suivi jusqu’au tréfonds de la mort ! Il l’aurait suivi alors que cette cité était son rêve… il était prêt à être malheureux pour elle, comme elle l’avait été pendant tout ce temps pour lui. Il venait à regretter d’être ici, d’avoir fait en sorte d’être intégré par ses « doucards » d’atlantes qui ont peur d’une arme ! Il n’était pas prêt à sacrifier sa sœur pour son rêve non… Il regretait d’être ici…
Plusieurs minutes.... De vide… plusieurs minutes à regarder son monde s’écrouler.

Il se tourna sur le dos… essuyant ses larmes, contemplant le plafond qu’ils avaient peint de formes abstraites et entremêlés représentant leurs âmes, qui était partagée en deux corps… ce dessin, bien loin d’être le plus beau du monde était leur œuvre, leur unité. Il était vide, il avait l’impression de perdre tout a cet instant… mourir aurait été moins douloureux. Allait-il devenir fou ? Certain disaient qu’ils l’était après tout… alors allait-il devenir lucide ?
La colère passait, laissant place aux évidences, il la comprenait, il ne pouvait pas ne pas la comprendre… mais, il se refusait à lui pardonner qu’elle l’avait laissé ou même qu’il ne lui en avait pas parlé. Il soupirait, il savait qu’il l’aurait dissuadé, qu’il aurait essayé de partir avec elle. Et là, n’était pas le but de sa sœur. Elle lui demandait de ne pas la chercher (alors qu’il était prêt à retourner la galaxie entière ! Même un vaisseau ruche !!)… qu’elle lui dirait quand tout serait bon. Alors, il attendrait le bon moment. Vivre sans elle serait sa galère, sa punition… sa nouvelle vie. Et nom d’un Lays, cela était affreusement douloureux !

Il se releva en position assise… la main sur son visage, se frottant celui-ci d’un air désespéré… sa chambre n’était qu’un chaos brisé…les Atlantes allait le cueillir, il en était certain… il allait avoir des problèmes et cela n’avait aucune importance au final. Strictement aucune. Son seul problème était de supporter cette douleur, cette sensation d’être seul… d’être seul…Il regarda son bras, il avait été pucée… elle aussi. Il était tenté de se l’arracher, pour évacuer sa souffrance, mais il n’avait plus cette force. Son cerveau était en mode off. Il devait se préparer à l’évidence, devait t’il prendre une arme ? il en avait planqué ici… les atlantes n’étaient pas assez futé pour les découvrir, ils avaient trouvé que celle qu’il avait bien voulu laisser…

Il se pencha vers le bas de son lit démontant une planche plus deux, pour sortir une arme de facture loupias. Il la déposa à ses pieds à un mètre de lui, comme ça, ils seront tranquille...il le verrons comme quelqu’un qui se rend ou qui a envie de se tirer une balle dans la gueule... Puis, il glissa une lame dans une cachette … une lame très fine comme une feuille, dans la doublure de son pantalon en cuir, qu’on ne pouvait pas sentir. Ça c'est au cas où que ça dégénère. Puis il se remit à sa place… il aurait pu prévoir un comité d'accueil, mais non, il comptait se laisser faire… ou pas, il était incertain, la douleur lui brisait le corps et il manquait d’air.

Il savait qu’elle avait réussi son coup, il ne la “sentait” plus… il était bel et bien seul… mais pour combien de temps ?



CODE BY ÐVÆLING // groover par une licorne

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Mar 14 Jan - 13:38

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Très réactive, l’escouade Charlie s’était réunie pour procéder à l’arrestation. Wakks s’était intégré en se présentant au rapport et le sergent distribua les rôles. Il demanda à Ruth Padilla d’aller au centre de surveillance pour localiser et suivre Lays s’il était visible sur les caméras. Danny, Will, Rita et Wakks formaient l’unité d’intervention. Armement neutralisant, quelques serflexs et ordre de diplomatie avant l’action. Ne restait qu’Iza qui garderait les arrières et n’interviendrait que pour s’assurer de la bonne santé du captif. Une fois tout le monde briefé et bien au courant, le sergent Brass donna l’ordre de marche et informa le colonel de l’arrestation imminente.

//Alors, on en est où Ruth ?//
//Je le cherche encore, Tim. Un peu de patience.//
//Il n’a pas pu disparaitre comme ça. Tu es sûre qu’il n’est plus dans le labo ?//
//Certaine. Je vous rappelle.//
« On a besoin d’être autant pour arrêter un seul type ? » demanda Will en vérifiant son stunner. C’était la première fois qu’il allait en utiliser un en-dehors de l'entraînement.
« T’as tendance à résister quand tu comprends pas. » répondit Danny.
Wakks, dans leur dos, conclu d’une voix suppliante.
« Pourvu qu’il résiste...pourvu qu’il résiste.. »
//Sergent ? Je l’ai. Il a quitté son poste, il est dans ses quartiers. Je vous trace la route.//
//C’est inhabituel ?//
//Oui. On a appelé à son poste. Ses collègues disent qu’ils ne l’ont jamais vu réagir à ce point.//
//D’accord. Envoie l’information à Sheppard et fait le suivi caméra autant que faire se peut. On se met en route.//

Cinq minutes plus tard, Tim Brass s’était présenté devant la porte des quartiers Lays. Il avait demandé à Izabel de rester à l’écart. Pour les autres, ils se tenaient sur les côtés. Deux à droite et deux à gauche, prêt à entrer.

« NAALEM LAYS ? » demanda-t-il en tapant à la porte métallique. « Je m’appelle Brass. Je dois vous parler. »
« Résiste mon gars, fait moi plaisir.. »
Le sergent le fixa pour lui intimer l’ordre de se taire.
« Naalem Lays, je sais que vous êtes là. Ouvrez, s’il vous plait. »

Aucune réponse. Naalem, demera silencieux, la cavalerie était donc là. On venait le cueillir, Teshara avait fait quelque chose… il resta assis sur le lit, les mains croiser entre ses jambes, le regard fixé sur son arme. Il était tenté de la prendre et de tirer quelque part, histoire de les faire un peu flipper. Il sentait un peu de colère encore… la souffrance allait être son amie… Il regarda autour de lui, des objets de partout… un capharnaüm sans nom, des inventions, des fioles, des drôles d’objets… bref un musée... il saisit un petit moteur en métal et l’attrapa entre ses mains, jouant avec. Il était lourd, un bon kilos, cela pourrait faire mal. Mais au moins, il avait les mains occupé.
Il attendait quoi l’autre Brass pour défoncer la porte ? De toute manière il n’avait pas envie de leur ouvrir. Il avait envie de ne plus rien faire… il était tenté de faire une connerie, mais s’il meurt… sa soeur mourrait aussi dans un sens. Elle le sentirait. Comme elle disait “si tu es ok moi aussi…”

« Lays... »
Brass passa la main devant le récepteur mais la porte ne s’ouvrit pas. Le soldat Wakks se mit à sourire comme un requin.
« Je reviens. Je vais chercher de la quincaillerie ! »
« Nos ordres sont clairs Wakks. »
« Ouais, ouais ! On abime pas sa jolie petite gueule d’ange. En attendant, sa frangine a foutu deux balles dans le dos d’une collègue. Qui prends le risque d’entrer en premier ? »
Il les regarda tout en haussant les sourcils.
« Je viens avec toi. » fît Rita.
Elle regarda son chef et lui assura de rester pro.
Le sergent finit par accepter. Le temps que le binôme partait prendre du matériel supplémentaire, Tim reprit.
« Je sais que vous m’entendez. Alors voilà la situation : nous avons pour ordre de vous placer en état d’arrestation. Je vous demande d’obéir, au nom d’Atlantis et au respect de vos supérieurs, et de ne pas nous compliquer la tâche. Je vous promets que vous serez bien traité. »

Il eut un bruit sourd de l’autre côté. Comme une lourde pièce de métal qui tombe sur le plancher. Naalem, ne répondait toujours pas...L’homme regardait ses mains, elles étaient en sang… il avait serré tellement fort le moteur aux pièces saillantes qu’il s’était enfoncé les bords dans la chair, au point qu’il avait finit par lâcher. Il ne s’en rendait pas compte, il était ailleur dans un autre monde, enfermé dans sa bulle, pour lutter contre le chaos intérieur et cette destruction interne. Il referma ses mains ensemble attendant. Il n’avait même pas la force de faire l’effort de se lever pour permettre à cet homme de faire son travail. Non, il était loin de tout ça.

//Ruth ?//
//Je suis là, chef.//
//Pas de caméras dans cette pièce ?//
//Négatif. Ce n’est pas une partie commune. Quartier d’habitation, pas de surveillance interne.//
//Très bien. Déplace toi en salle de contrôle. Trouve quelqu’un qui peut m’ouvrir cette porte à mon signal.//
//Je me mets en route. Je vous tiens au courant Tim.//
Le sergent frappa une nouvelle fois.
« Ce n’est qu’une question de temps, Lays. Vous le savez. Ouvrez-nous, qu’on puisse faire ça sagement. »

Il n’entendait plus les bruits du sergent. Il avait fermé les yeux… combien de cachet devait t’il prendre pour ne plus avoir mal ? Il n’en savait rien, c’est Teshara qui le soignait, il était nul a ce petit jeu, il connaissait des bases histoire de… mais la chimie c’est elle. Comment allait-il faire sans elle ? Il serrait ses mains poisseuse un peu plus fort, pour masquer les tremblements … il souffrait et ce n’était qu’un long début. Allait-il s'habituer à cette absence ? Cette véritable absence ? Combien de poids allait-il perdre ? Il savait qu’il allait se laisser dépérir quelques temps… comme quand elle était enfermée, les deux étaient en mauvais état… il devait se battre pour elle pour eux… mais là, a chaud, il voulait qu’on lui offre la possibilité d'oublier tout ça, qu’il se saoule, qu’il se drogue pour ne plus avoir conscience d’être seul dans l’univers. Il n’avait pas les idées en place...mais il se forçait à rester ici, calme, en attente, sinon cela allait être l'exutoire, il allait exploser dans la violence pour soulager vainement sa propre douleur. Eux ils ne pouvait comprendre, ils ont toujours été seul. Une larme coula sur sa joue, il passa ses mains rouge sang sur son visage… pour l’essuyer. Laissant deux traînées sur sa joue rouge carmin.

Cinq longues minutes plus tard, toute l’équipe était parée. Wakks et Rita étaient revenu avec des flashs bang. Ruth avait demandé l’aide d’un membre de la salle de contrôle pour faire le travail à distance.
« LAYS ! DERNIERE CHANCE !!! » s’écria Brass pour tenter l’éléctrochoc.

Comme il s’y attendait, il n’obtint aucune réponse. Il donna le signal à Padilla qui fît ouvrir la porte. Planqué sur les côtés, Rita et Wakks envoyèrent les flashs bang dans la chambre.

BAM……..BAM

Mais avant que le sergent ne puisse donner l’ordre d’entrer, Normann Wakks se rua à l’intérieur comme un fou furieux et l’écrasa au sol.

Naalem avait les yeux fermé, il ne fut pas aveuglé… du moins pas autant qu’ouvert, mais les tympans prirent chère… il était décontenancer, la porte était ouverte, ils avaient peur de quoi cette brochette de consanguin ? Qu’il les attaque ? Si cela était dans ses plans, au moment même où ils auraient ouvert la porte, celle-ci leur aurait explosé à la gueule. Piéger sa serrure il savait faire. Il sentait que son corps était en déséquilibre, et encore une fois, cela lui passait au dessus, douleur sur douleur ne donne rien de plus que de la souffrance. Il ne fit aucune résistance quand quelqu’un le jeta au sol. Son esprit était concentré sur le chaos, essayant de rassembler quelques pièces pour ne pas partir en vrille complet...le lion était à terre, inerte… le visage rouge de sang.

« Alors comme ça c’est le trip de la famille de casser du militaire ?!? Ca te fait bander ?!? » ragea Normann avant de lui écraser la gueule contre le sol. Il lui cala deux bons bourrepifs de côté avant que le sergent Brass ne lui saute dessus.
« Arrêtez ça tout de suite, Wakks ! C’est un ordre !!! »
« Pas avant qu’il réponde ! Hein que tu vas répondre ?!? Ca vous plait de dégommer du... »
Danny fonça et lui donna un coup d’épaule pour le renverser sur le côté. C’était devenu un vrai bazar. Mais un bazar contrôlé. Le temps que Tim repoussait le fou furieux contre le mur pour le remettre sur les rails, Danny procéda à l’installation des serflexs. Rita et Will le surveillait, arme au poing, avant que l’un d’eux ne découvre celle qui trainait sur le sol.
« Hé chef ! Regardez... »
« Mets-le sous scellé. On l’apportera au dépôt. »
« T’avais dit qu’il avait pas d’arme... »
« Comme quoi ! Bon...ça y est, vous êtes calmé soldat !!! »
« Ouais sergent, mais c’est que partie remise. Si Maria meurt, je le crève ce petit enfoiré. »
Normann avait gueulé la fin de la phrase comme une promesse.
« Normann Wakks, vous sortez ! Vous sortez de cette chambre et vous allez prendre des nouvelles de votre amie. Exécution. »
« De casser du militaire » donc Teshara avait attaqué des militaires…pour ça qu’ils mettaient les moyens. Naalem ne répondait pas, ne bougeait pas. Il écoutait simplement les militaires jacasser sur cette arme qu’ils ne cherchaient pas à comprendre pourquoi elle était là. Des abrutis. Le foux furieux qu’il l’avait plaqué, commençait à lui faire des promesses…de le buter, cela était à mourir de rire, comme si une lavette dans son genre avait les moyens de la buter. Il en a qui ne doute de rien. Il avait de la chance lui, que sa soeur venait de le mettre à terre… il soupira. Ça va leur arrestation n’était pas trop dur… bande de lopette. Qu’ils se magne le cul, il avait un monde à reconstruire. Qu’on le foute en taule une bonne fois pour toute et qu’on lui foute la paix. En tout cas, Naalem était d’une docilité impressionnante, il était presque complètement inerte et ne réagissait à rien. Après tout sa plus grande faiblesse venait de frapper.
Une fois le calme revenu, le sergent Brass fît installer Naalem en position assise puis il appela Iza. La toubib entra alors dans la chambre pour inspecter son état et le guérir. Elle s’intéressa à ses mains, lui demandant ce qu’il avait fait, mais il ne répondit toujours pas. La jeune femme poursuivit son examen en partant du principe qu’il ne jouerait pas le jeu.

« Alors ? » demanda Brass. « Etat de choc ? »
« Non. Pas du tout. Mais sa tension est élevée. Il n’est pas aussi serein qu’il en donne l’air. » nota Izabel.
« Il peut être admis en salle d’interrogatoire ? »
« Si un médecin vient approfondir les soins pour ses mains et qu’on contrôle un peu ses constantes, je ne m’y oppose pas. »
« Ok, bon boulot Iza. Fini ce que tu as à faire, je contacte Sheppard. »

Tim Brass s’écarta pour passer son appel radio. Naalem restait sous la vigilance du reste du groupe. Ruth, d’ailleurs, venait tout juste de les rejoindre.
//Mon colonel, ici le sergent Brass. Vous me recevez ?//
// Oui sergent ? Comment ça s’est passé ? //
//Le prévenu a joué les forcenés en refusant d’obtempérer. Nous avons forcé sa porte et envoyé les flashs bangs par mesure de précaution. Mon médecin le déclare apte à l’interrogatoire, je vous l’amène sous peu.//
// Il s'est débattu ? Aucun blessé ? //
//Justement, colonel. Le prévenu n’a pas voulu nous ouvrir. Il reste stoïque depuis le début. On l’a trouvé légèrement blessé et en possession d’une arme qu’il n’avait pas en main. J’envoie Ruth Padilla placer le scellé au dépôt pour preuve. Quand à ses blessures, elles ne résultent pas de....//
// Tentative de suicide ? //
//Aucune idée mon colonel. Il ne nous a pas menacé si c’est votre question.//
// Bon. Mettez le au frais. Soignez le si possible et faite lui une prise de sang. La dernière fois qu’on a fouiller leurs quartiers, ils avait une quantité impressionnante de drogue. //
//Bien chef. Je vais laisser deux hommes pour garder la chambre en attendant la perquisition.//
// Tenez moi au courant. Et Wakks il a été sage ? //
//Autant qu’un homme qui rêvait vengeance. Je l’ai retiré de la section pour avoir frappé le prévenu. Il n’a pas été blessé.//
// Bon boulot Sergent. Rompez. //

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Mar 14 Jan - 14:01

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► Chronologie : février 2020
Imposture de Teshara ?
Nelly & Pedge & Isia & Teshara & Naalem & Alexander & Erin & John & Darren



Ca faisait maintenant un moment que Wakks était parti. Un moment, ou une éternité, Pedge n’en savait rien. Elle flottait entre deux eaux, repliée sur sa couchette. Elle n’avait pas changé de position depuis qu’il avait quitté la cellule, et comme Rabiot avait fini par s’asseoir dans un coin sans ne plus rien dire, le calme était revenu dans la zone carcérale. C’était peut-être un peu trop calme au goût de certain, car un homme sur la droite s’amusait à siffler de temps en temps, brisant le silence des mouches qui volaient incognito.
Elle s’était clairement vue dans le miroir, et il n’y avait pas de doute possible, elle était bien coincée dans le corps de Teshara Lays. C’était toujours aussi aberrant et inconcevable pour la jeune femme. Elle ne comprenait pas comment cela était possible, et comment cela avait pu se produire sans qu’elle ne se rende compte de rien.

Elle repassait en boucle ce moment où elle voyait la gueule du canon approcher de son front, et qu’elle sentait la tiédeur du métal qui venait de tirer deux cartouches, se poser sur sa peau, alors que la main de la jumelle lui imprimait une strangulation assez puissante pour la clouer au mur. Puis soudainement, ses perceptions changeaient et elle sentait la crosse en résine dans sa paume de main, tandis qu’elle se voyait d’un point de vue extérieur et qu’elle se sentait en train d’étrangler quelqu’un. Forcément surprise, elle avait eu un temps de latence pendant lequel Rabiot s’était jetée sur elle. Pourquoi ne s’était-elle pas défendue à ce moment là ?

Comment aurait-elle pu se défendre alors que son univers avait basculé en une seconde d’un point de vue à un autre, sans qu’elle ne ressente rien. La seconde d’avant, elle était clouée sur un mur avec un canon encore fumant sur le front, à fixer dans le blanc des yeux cette femme qui venait de tirer sur Nelly, et la seconde suivante, elle était celle qui la tenait en se fixant dans le blanc des yeux. Y avait de quoi être surpris, même quand on s’appelait Pedge Allen et qu’on avait expérimenté pas mal de chose déjà dans sa vie de soldat. Non ?

Et puis après, elle aurait réagit, il se serait passé quoi ? Elle aurait paru encore plus suspecte aux yeux de tout le monde, et elle aurait même pu récolter une balle en pleine poire pour avoir tiré sur Bricks et pris en otage un officier.

Le temps passait au fil du film qu’elle se refaisait. Et de la douleur lancinante de son genou, de son nez et de son ventre. Même pas un paracétamol ou une connerie comme ça. Elle était condamnée à souffrir en attendant qu’on veuille bien faire un geste d’humanité envers elle. Elle comprenait l’état d’esprit de chacun, elle avait “normalement” tiré sur une des leurs, dans le but évident de la tuer, avant de s’en prendre à un capitaine. Qui pouvait leur dire qu’elle ne l’aurait pas tué aussi ? Personne. A part elle. Du coup, elle payait les pots cassés.

Est-ce que Wakks arriverait à convaincre quelqu’un de cette méprise ? Elle avait des doutes. Si ce gars s’était pointé pour lui dire : “on a Tesh Lays dans la cellule et ce n’est pas elle, c’est…” qui d’autre pouvait être à sa place ? Pedge pensa à Frei. L’aurait-elle cru s’il était arrivé pour lui dire que ce n’était pas Lays mais Frei dans la cellule, alors que la femme qui était dedans était manifestement Lays ?
Probablement pas.
Elle lui aurait dit d’aller emmerder quelqu’un d’autre, surtout que Wakks était le genre de gars qu’elle avait du mal à encadrer. Ça n’allait pas s’arranger.
Bref, de toute façon, elle n’avait pas d’autres choix que d’attendre. Et fulminer. Ruminer. S’interroger.

En attendant la prochaine étape.

Pendant cette attente, Rabiot fut relevé de ses fonctions sans aucune douceur par le lieutenant en charge de la sécurité. Et cinq nouveaux soldats tout frais prirent sa place.
Il fallut attendre encore quelques longues minutes avant que des pas résonnent dans le couloir, laissant voir le colonel Sheppard et Hoffman. Que ça soit l’un ou l’autre, les deux étaient impassibles, même si leur pensée était commune : il était étrange de voir Teshara Lays avec l’idée que ça ne soit pas la dingue mais la capitaine Allen. Cela était juste déroutant, mais cette blonde incendiaire était intelligente, tous les psys l’avaient dit, elle était d’une intelligence supérieure et elle pouvait très bien avoir manigancé quelque chose à plus grande échelle. Même si, jusqu’à lors, elle était plutôt dans l’instantanée que dans la préméditation.
John s’approcha de la cellule pour toiser la jeune femme. Alexander était sur ses talons calme comme toujours.
« Apparemment on doit vous appeler Capitaine Allen ? » comme toujours l’homme entra dans le vif du sujet tout en fixant l’acier de son regard dans le bleu de la belle femme

Allen se redressa sur sa souche. Elle qui tournait le dos au monde accepta d’y faire face une nouvelle fois. Elle n’arrivait pas à concevoir la situation, et le fait qu’Hoffman fasse son entrée en matière de la sorte lui laissa l’espoir qu’elle n’aurait pas à se défendre. Oui elle était Allen, ça ne se voyait pas bordel ?
Et non, pensa-t-elle en se souvenant du miroir. Elle resta assise sur le bord du lit, posant simplement ses deux jambes sur le sol. Son genou était salement engourdi, en plus d’être douloureux. Putain de Wakks quoi. Une articulation… Elle en aurait pour quelques jours à douiller et à se sentir contrainte par l’hématome… Si ce n’était pas des semaines dans ce corps pas habitué à prendre des ch’touilles.
« Oui monsieur. », fit-elle en faisant un mouvement de tête positif.
« Loin de moi l’idée de ne pas respecter le protocole et de vous saluer Colonel, mais... », elle se décala un poil pour montrer ses mains liées aux barreaux du lit.

«Je m’en passerai pour cette fois» fit John affable.
« On va devoir vérifier cette hypothèse Allen. » enchaîna John qui avait tiré deux chaises, mais Hoffman resta debout, son regard parcourait sa tablette.
« Date de naissance, pays et école fréquenté au secondaire. » Alexander avait relevé son regard en attente de la réponse, cela était facile, mais il comptait bien enchaîné avec des questions très précise. Il ne voulait pas perdre de temps. Car si elle est belle et bien Allen, cela allait être chiant pour elle et surtout cette situation était suffisamment détestable comme ça. En tout cas John nota qu’elle n’avait pas été bien fouillé. Il s’éloigna un peu, Brass venait de la contacter par radio.

Pedge acquiesça. C’était normal de vérifier dans pareil circonstance. Alexander attaqua directement en entrant dans le vif du sujet. Questions dont les réponses se trouvaient dans son dossier, ce qui n’était pas une preuve en soi, mais qui mettaient en bouche.
« 29 Septembre 1983 à Austin au Texas, Etats-Unis d’Amérique, et j’ai fréquenté le collège communautaire d’Austin. », déclara-t-elle d’une traite, d’un ton raide.
John était toujours en communication et il semblait surpris. Alexander quant à lui continua tout en restant si flegmatique.
« Codes de l’autodestruction de la cité ? »
« Pas devant le lieutenant et ses hommes. », répondit-elle avec aplomb.
Alexander eut un très fin sourire amusé, il attendait cette réponse, et non la série de chiffre habituel, cela était du Allen pur et dur.
« Que faisiez vous dans la chevrolet creme de votre père plus jeune ? » c’est une information tellement perso, qu’elle venait d’un dossier psy quand elle était revenu de mission pour Normandie, quand elle avait combattue la reine Wraith, impossible à avoir comme ça.
Pedge tiqua. Elle n’était pas du genre à raconter ce genre d’histoire à tout le monde. Clairement, ça la faisait chier. Et puis c’était parler d’elle, et elle n’était pas fan du tout, surtout que c’était personnel, vraiment personnel. D’ailleurs, pourquoi quelqu’un comme Hoffman pouvait avoir ce genre d’information ?
Elle soupira, mal à l’aise.
« J’me planquais. », répondit-elle laconiquement, peu désireuse d’aller au fond du sujet ou d’en dire plus. Avouer, elle, maintenant Capitaine, qu’elle se planquait, lui faisait presque honte.
Alexander ne jugeait pas, il passait de question en question sans aucun état d’âme. Il lui montra une carte de l’amérique du sud sur sa tablette, où il n’y avait rien d’inscrit.
« Où est le texas ? »
« Là où pousse les patates Monsieur. », fit-elle. « Et ça ne se trouve pas en Amérique du Sud. ».
Alexander ramena sa tablette vers lui « Hum, la dernière fois que nous sommes partis en mission, il nous est arrivé quelque chose de commun ensemble. C’est quoi ? » si c’est Teshara elle va s'imaginer du sexe, même si à a ce stade il était certain d‘avoir Allen en face de lui. Peut de personne savaient qu’ils étaient morts, cette information était classée.
« Nous sommes morts. Et nous nous sommes réveillés dans un lit dans un hotel. » Elle regarda John qui était revenu après sa conversation, et ajouta : « Chacun le sien. »
« Je suis surpris tiens… » Alexander tourna la tête vers le colonel en arquant un sourcil. Et John eut un rictus mystérieux, juste pour emmerder le monde, mais son regard était sur Allen, pour lui répondre a sa petite précision. Alexander secoua la tête, avant d’éteindre sa tablette.
« Content de vous avoir en face capitaine. »
« Soldat détachez la et ouvrez la porte. »
Les deux soldats s'exécutent immédiatement, alors que le colonel, entra en premier, pour vérifier l’état de sa subordonner. Elle avait un méchant hématome sur le genoux. Il fronça des sourcils.
« Cadeau de bienvenu de Wakks je suppose ? »
Alexander entra à sa suite, tout en demandant qu’on fasse venir un médecin. Il regarda a son tour en soupirant. Il n’en pensait pas moins.
« Il a été sage ? »
« Non. Mais le sergent Brass la gérer »
Alexander retenu une remarque acerbe mais il s’était juré de ne pas en faire en public sur cet idiot prétentieux. En plus il avait un différent avec lui depuis qu’il avait tenté de draguer sa femme. Et il ne voulait pas qu’on s’imagine qu’il avait des envies de l’enfoncer à cause de ça.
Pedge fit aller ses poignets. Enfin “ses”. Ceux qu’elle avait quoi. N’empêche que ça faisait du bien. Effectivement, le genou était l’endroit le plus visible où Wakks avait frappé, surtout que le vêtement s’était déchiré. Elle haussa des épaules, un peu blasée, mais soulagée par la tournure que prenait les évènements.
« Je suppose qu’il avait besoin d’être certain que je ne disais pas de connerie. », observa-t-elle magnanime même si sur le coup, elle l’aurait bien tué à main nue. Au final, le soulagement prenait le pas sur la rancune, pour le moment. Elle retira le gant. Il était assez lourd mine de rien, et elle n’avait pas encore eu l’occasion de le soupeser. En tout cas, quelque chose était fourré dans la doublure en tissu, elle était prête à le parier.
« Vous devriez regarder ça de plus près... », fit-elle en tendant l’objet vestimentaire en le tenant par le renfort du poignet.
Pour la première fois depuis qu’elle était dans ce corps, Pedge pouvait aussi l’explorer un peu. Elle se passa la main dans les cheveux, et elle glissa ses doigts devant ses yeux, emmêlés de mèches blondes, lisses et fines. Sensation bizarre. Quant à se tenir debout, elle ne se sentait pas dans les mêmes dispositions qu’habituellement…

John l’observa, il ne pouvait pas imaginé comme cela devait être étrange d’être dans un autre corps. Bêtement, il se dit qu’elle avait sacrément gagné au change niveau physique. Même si ce canon était associé maintenant à de la folie. Alexander avait prit le gants, le trouvant lourd lui aussi...Il attrapa le couteau de John sans même lui demander la permission, il n’avait qu'à pas le laisser traîner à l’arrière de son cul aussi.
« Fait comme chez toi …. »
« C’est ce que je fais. » l’homme plaqua le gant sur le sol, pour déchirer la doublure, sortant un drôle de petit artefact. Qu’il garda dans la doublure éventré.
« Intéressant… On une pièce du mystère. » il n’osa toucher l’objet, il le tendit au lieutenant lui demandant de l'emmener au laboratoire pour analyse.
« Que c’est t’il passé ? » demanda le colonel, qui avait jeté un bref regard à l’artefact surement à l’origine de ce transfert.

Maintenant qu’elle était libre, le cerveau de Pedge carburait à cent pourcent. Autant ne pouvait-elle rien faire quand elle était enfermée, à part récolter des coups, autant maintenant, elle pouvait agir, et cela changeait beaucoup de choses !
Il fallait à tout prix qu’elle remette la main sur Lays et sur son corps, dans un délai rapide. Elle ne devait pas être bien loin.
« Je ne sais pas trop, elle m’a posé le flingue sur le front après avoir tiré sur Bricks et elle m’a attrapé par le cou avec la main qui portait ce gant…. », répondit Pedge en laissant ses yeux qui n’étaient plus aussi lourds désormais, trainer sur l’artefact qu’Alexander remettait au lieutenant. Il fallait mettre McKay sur le coup, tous les scientifiques, toutes les têtes pensantes de la cité, il fallait activer tous les réseaux dans la galaxie, communiquer avec les clones, les Natus, les factions alliées ! Il fallait retrouver son putain de corps !

« L’échange à donc été fait à ce moment là. » conclut l’anglais.

Mais Lays ne devait pas être bien loin, elle devait être cachée dans la cité… Non ? Pedge l’espérait de tout son coeur parce que sinon cela allait compliquer les choses. Elle n’en était pas encore au point d’envisager de passer le restant de sa vie dans cette enveloppe charnelle, pas encore. Pour le moment, elle retrouvait un peu de niaque et d’envie d’en découdre.
« Si vous êtes là, c’est que vous n’avez pas encore retrouvé Lays, j’aimerai participer aux recherches. », affirma-t-elle en faisant un pas digne d’un boiteux de feu rouge. Elle accéda au lavabo de la cellule et elle se débarbouilla le visage, effaçant les traces de sang sous son nez, sur sa bouche et son menton. Ah non… sur sa bouche, c’était un rouge à lèvres… Bon… Bref, elle n’était là que provisoirement.
« Seul son frère a été attrapé. » informa John en toissant Pedge. « Je pense que ce n’est pas une bonne idée dans votre état Capitaine. » John la regardait faire avec un simple sourire sur les lèvres, elle était en train de s'échiner sur sa bouche avant de comprendre qu’elle portait du maquillage. « Bienvenu dans le monde de la coquetterie Allen » lui lança t’il d’un air amusé, pour faire un peu d'ironie avant de lui faire un signe de main pour la conduire à l’infirmerie. Elle le toisa, l’air un peu perdue, et peu sensible pour le moment à ce genre d’humour. Néanmoins, elle n’était pas contre d’aller à l’infirmerie, même si elle avait plus la bougeote qu’autre chose. En fait, elle n’avait pas spécialement envie de prendre soin de ce corps qui n’était pas le sien et qu’on venait de lui refiler par dessous la ceinture comme ça. En quoi est-ce qu’elle était concernée par son bien être ? Hein ? Peut-être parce que pour le moment, la douleur de ce corps était sa douleur ? Ce serait un bon début de la calmer quand même...
« En tout cas, si le frère ne veut rien dire, on peut cependant vous demander de jouer la comédie. » une simple hypothèse qui lui traversait la tête en voyant ce corps qui n’était pas celui de l’âme y résidant.
« D’autres ont essayé de me faire jouer la comédie… c’était un désastre, mais pourquoi pas. Du moment qu’on retrouve mon corps. », dit-elle en approchant de la sortie de la cellule. Elle était de nouveau libre. Un sentiment qui n’était pas puissant parce qu’elle n’avait pas été enfermé longtemps et qu’elle ne se sentait pas coupable. Quelle merde quand même...
« Peut-être que vous aurez un talent caché avec cette enveloppe. » lança l’anglais loin d’être défaitiste.
« M’ouais. », fit-elle dans un murmure, pas très convaincue. Le seul talent caché qu’elle percevait, c’était cette poitrine opulente qui lui servait de déflecteur maintenant. Pour le moment, elle n’était pas assez bien lunée pour y voir autre chose qu’une contrariété vraiment très importante.


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Mar 14 Jan - 14:05

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► Chronologie : février 2020
Imposture de Teshara ?
Nelly & Pedge & Isia & Teshara & Naalem & Alexander & Erin & John & Darren


John pris les devants. Tous les trois marchaient en rythme dans le couloir, sous le regard de quelques personnes intriguées de voir l’état de la « tornade » … John ne pouvait pas réprimander d’autres types de regard qui étaient de la haine des militaires qui avaient eu vent de l’histoire… quand on parle d’agression sur un soldats cela tourne très vite sur la cité. Le colonel, redoutait un débordement à chaque instant, mais le fait que Pedge soit entouré du responsable militaire et d’un des responsables civils, semblait décourager les plus culotté de faire du zèle. Aucun n’osait ruiner sa carrière pour un acte de vengeance, mais une chose était certaine : si elle se retrouvait seule, elle se prendrait un coup. Par chance, le trajet fut rapide et l’infirmerie était toujours dans cette ébullition digne d’une fourmilière. Une infirmière, une jolie demoiselle blonde au joue rondes prit en charge Pedge, l’emmenant un peu plus loin sur un lit pour s’occuper de son genou et des coups visibles. Sa douceur était incroyable, tout comme sa jeunesse, elle n’était pas terrienne, mais une native de pégase. L’une des nombreuses personnes qui avaient mal commencée sa vie, pourchassé comme un runneur par des Wraith affamé de son tempérament de battant, elle avait eu la chance de sa vie en sauvant la vie d’un atlante. Un militaire de surcroît. Et la voici ici, dans la plus belle cité de la galaxie à prendre soins des autres et à oublier son passé qui était avec ou sans Wraiths des plus déplaisant. Elle aurait fini marier de force au mec le plus valeureux de sa tribu, pour lui pondre une myriade de gamin avant de mourir jeune d’une grippe.
John était non loin, il questionnait un aide-soignant sur l’état de Nelly. Le colonel, était ici non pas seulement pour protéger l’un des ses meilleurs officiers, mais aussi pour s’enquérir de l’état de sa petite « fofolle de Nelly ». L’homme était inquiet … Le jeune homme n’avait pas d’information, le bloc était toujours fermé dans cette angoisse que tous ressentait… dans un soupir lassé le milliaire regarda l’anglais et lâcha soudainement : « J’ignore si j’aurais l’occasion de lui mettre des cœurs en chocolats sur son lit… » une référence à ce qu’elle lui avait fait quand il était revenu en sale état de Normandie… le RDA lui posa une main réconfortante sur l’épaule.
« Mets-toi à la cuisine… elle va en vouloir des dizaines ! » les deux hommes ne se souciait guère de savoir s’ils étaient entendu ou non. Alexander dû s’éloigner pour communiquer avec Richard et l’informer que « Teshara » était bel et bien le capitaine Allen. Le directeur allait faire le nécessaire pour établir un communiquer et éviter les débordements de haine envers l’enveloppe de la « voleuse ». Il était persuadé qu'annoncé ce genre de chose, allait donner encore plus d’énergie aux militaires pour traquer les moindres recoins ou ombres où pourrait se cacher la pégasienne.
Et comme de part hasard, un drame n’arrivant jamais seul, il avait ramené ses petits copains… Hoffman devait retourner au plus vite à la salle de commande où un groupe de personne commençait à s’affoler, quelqu’un avait lancé la rumeur qu’un morphéas était toujours dans les lieux…l’anglais ignorait comment cela était possible… qu’une rumeurs ait déjà éclos…quelqu’un avait dû entendre que la furie blonde n’était pas celle qu’elle devait être… à moins qu'ils aient croisé l’officier… enfin dans tous les cas, il ne fallait pas grand-chose pour que cela prennent de l’ampleur. Il salua Allen et Sheppard, avant de disparaître rejoindre Richard qui ne pouvait contenir cette foule de plus en plus paniqué. Dans ce même temps, le colonel dû abandonner son officier, on avait besoin de toute urgence de lui.
« Je suis navré de vous abandonner Allen. Dès que vous aurez l’autorisation de partir, on vous escortera jusqu’aux bureaux de la direction. » elle pouvait comprendre qu’il lui autorisait d’agir. « Mais enfilez un uniforme Atlante. Dans vos vestiaires vous devez avoir l’un de vos uniformes. » Il serait étonnant que l’empreinte de Teshara arrive à ouvrir les quartiers d'un officier, d’où l’idée du vestiaire.
Il donna des ordres par oreillette et partis à son tour.
« Je vais voir Colonel, je vais me débrouiller. », assura Pedge, un peu désorientée. « Merci. », fit-elle avec un hochement de tête. De toute façon, elle devait passer par la case infirmerie.


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Ven 6 Mar - 15:24

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Quand on avait amené Nelly en direction du bloc, la panique lui avait décuplé les forces. Son état vaseux et moribond s’était transcendé en une crainte viscérale de la mort. La petite espagnole avait perdu trop de sang au voyage et elle délirait carrément, criant qu’on ne voulait pas qu’on lui coupe le sein. Seule Isia aurait su, si elle avait été là, qu’elle avait eu le cancer à cet endroit là durant sa jeunesse. En tant que pilote intéressante pour le Programme, elle avait bénéficié de soins expérimentés tirés des recherches pharmaceutiques de plantes provenant d’autres planètes.

Ca avait fonctionné mais à un tel prix que les huiles avaient décidé de suspendre l’usage, le temps d’adapter la procédure et la rendre moins violente. Voilà pourquoi, plongée dans son délire, Bricks avait vu cette aiguille s’approcher de son bras et qu’elle avait eu la force de le détourner dans le pif d’un pauvre infirmier qui avait hurlé.
Non seulement son état était très préoccupant mais les soignants peinaient à lui placer les intraveineuses et l’anesthésie. Nelly se comportait comme un fauve à l’agonie et, si elle était bel et bien blessée, son incroyable énergie se déversait en un torrent de gifles et de coups sur quiconque s’approchait.

Les infirmiers aidés de leurs consoeurs joignirent leurs forces pour la plaquer contre la civière avec une telle force qu’ils purent enfin l’endormir. Isia avait donc attendu un temps qu’elle jugeait inacceptable dans la salle d’opération, ayant seulement appris qu’un soldat avait reçu deux balles, avant de découvrir les traits de Nelly Bricks.

La radiographie Lantienne démontra que si l’une des deux balles était passée sans endommager sérieusement ses organes internes, l’autre avait gravement atteint sa moëlle épinière, faisant d’elle une paraplégique sans la moindre chance de repêchage standard. Il n’existait qu’un seul traitement...sauf qu’il n’avait jamais été testé aussi bas dans la colonne vertébrale, là où le système nerveux était encore plus vulnérable.

Elle était en train de suturer les blessures internes dans la crevasse qu’elle avait été forcée d’ouvrir dans le bassin de Nelly lorsqu’une des infirmières lui posa une oreillette radio dans le creux de l’oreille.
//Docteur. Ici Bill. Impossible de vous amener les nanites. Le scientifique Pigson dit que pour programmer cet endroit là, il lui faut une décharge écrite à la main...//
L’administratif qui gérait souvent la transition des requêtes sortant de l’infirmerie pour les autres services se racla la gorge.
« J’ai fais ce que j’ai pu. Ils disent que c’est trop risqué. »
« MAIS JE N’EN AI RIEN À BATTRE QU’IL FAUT UNE AUTORISATION ! Allez me chercher ces putains de nanites ! »
« Vous pensez bien que j’ai essayé...sauf que je me suis fais gaulé. Deux militaires m’ont raccompagné à l’infirmerie...j’peux rien faire sans me faire mettre les bracelets là... »

« Je vais m’en charger ! » pesta t’elle de plus belle. Le silence était presque revenu dans l’infirmerie quand la voix bien connue de la maîtresse des lieux avait brisé tout. Elle semblait hors d’elle, elle était sortie du bloc, les vêtements rougis par le sang. Elle les viraient petit à petit, alors que Katty les récupérait à la volée. Elle engueulait copieusement le chercheur responsable des nanites qui avait suivi les deux gardes et l’administratif grillé. Pigson était le genre de vieux croûton qui ne voyait que par ce que ses recherches pouvaient lui procurer. Il méprisait souvent Isia pour la simple raison...qu’elle avait refusé de faire des galipettes avec lui.
Pourquoi ? Parce que Pigson était le genre de vieux aux cheveux blancs, mi chauve, type “chaussé aux moines” (avec l’odeur buccale en prime) qui parvenait à mettre des jeunettes qui auraient pu être sa fille sous ses draps. Le renom, le fait qu’il donnait son nom de famille à ses découvertes et qu’il en faisait la pub dans toute la cité.
Pour Isia, il lui avait proposé une entente professionnelle très “étroite” avant de lui livrer le fond de sa pensée un peu plus tard. Depuis qu’elle avait dit non, et puisque le type restait malgré tout assez malin, il ne se privait pas de lui mettre les bâtons dans les roues dès qu’il en avait l’occasion. Toujours dans les règles de l’art pour flirter avec les limites du chantage sans le faire. “Tu ne t’offre pas à moi, je te fous la merde jusqu’au bout !”. Voilà son credo depuis qu’elle usait des nanites pour soigner les traumatismes osseux et les blessures que les soins standard auraient transformés en handicap irréversible.

Isia ne tarda pas à tomber sur le responsable de sa colère. Elle l’avisa d’un oeil mauvais. Elle savait que Pigson ne se contentait donc pas de l’affecter par le chantage. Il allait plus loin. Il prenait ses patients en otage pour tester sa ténacité, ses défenses et trouver le moment le plus opportun pour arriver à ses fins. Les militaires, loin d’être au courant de cet historique, sentaient la tempête prendre de l’ampleur et ils se positionnèrent lentement, les mains en avant, comme s’ils s’apprétaient à devoir la retenir. Pigson profita largement de la position de faiblesse de la chirurgienne pour le double-dialogue.
« Vous jouez la blonde, docteur. Les nanites n’ont jamais été testé sur une zone aussi sensible du squelette humain. Vous comptez faire l’apprenti sorcière sur votre patiente et je m’y refuse !!! » décréta le scientifique, en se donnant le beau rôle, lorsqu’il put en placer une. « Je m’engage pas comme ça, il me faut une décharge complète validé devant juriste. »
Ca c’était juste pour l’emmerder. Surtout qu’il lui avait avoué que son fantasme serait d’être attaqué par une chirurgienne blonde sur un bureau juridique. Une façon de “baiser” les règles selon lui avec une blonde deux fois plus jeune. Le pouvoir…

« La blonde elle vous dit merde Pigson ! J’ai besoin de ces nanites ! Et vous allez mettre de côté votre procédure bidon ! » Isia monta d’un ton agacé par cet homme qu’elle n’aimait guère et surtout avec ses insinuations ! Il l’emmerdait juste pour faire du chantage, c’était odieux !
Le scientifique bougea simplement la tête.
«Pas question que je menace une vie avec de la nanotechnologie non conforme. A moins que vous ne vous décidiez à collaborer étroitement, je pourrai surement trouver une solution qui nous convienne tous les deux. Ainsi qu’à votre patiente. »

« Vous pouvez vous la mettre où je pense votre “collaboration étroite !” » Elle le foudroya du regard, serrant les poing, pour contenir son envie de lui en coller une. Elle n’était pas d’humeur, le temps pressait… elle était acculé et commençait à se sentir impuissante. Deux sensations qui lui était intolérable, elle n’était pas si haute dans la hiérarchie pour s’emmerder avec un con pareil.

Malheureusement, Pigson nageait comme un poisson dans l’eau quand il s’agissait de jouer dans le panier de crabes. Les poings serrés étaient de bons indicateurs pour la pousser à bout. Il s’en satisfaisait, parfaitement convaincu qu’elle était bien mûre pour faire le pas de travers. Pigson était à deux doigts de sa vengeance personnelle et secrète. Elle, cette toubib qui jouait et surabusait de ses charmes, qui s’ouvrait à tout le monde “sauf à lui”, il la tenait enfin.

Il la tenait !
«C’est une offre à durée limitée, docteur. » Insista-t-il avec un mince sourire. «Et dire que vous perdez votre temps à hurler pendant que votre patiente saigne dans votre bloc. Vous auriez l’heure ?»
« Dans ce cas, vous attendez quoi pour me donner mes PUTAIN de nanites ? Vous avez les couilles d’être responsable de la mort d’une personne qui aurait dû vivre ? Hum ? D’assumer devant tout le monde que vous avez tué ce soldat ? Je n’aimerai pas être à votre place quand vous irez courir pour assouvir votre conscience après vous êtes enfilé un burger au self ! » dit-elle d’un ton sec. Elle lui sous entendait clairement une représaille militaire.

«Vous allez me faire pleurer, docteur.» se moqua-t-il ouvertement. Ce qui agaçait encore plus la doctoresse qui le foudroyait avec fureur. «Vous oubliez un peu trop vite ma spécialité. Votre patiente ne risque pas de mourir. Elle finira simplement sa vie sur Terre, impotente, dans une chaise roulante, à s’uriner dessus. Elle se fera nettoyer le derrière par une infirmière jusqu’à la fin de sa vie et c’est comme ça que ça doit se passer. Parce que c’est la RÉ-GLE-MEN-TA-TION.»

Pigson prit une teinte mauvaise. Il s’approcha d’elle pour accentuer la pression. Et en révulsion la plus total elle recula pour ne pas sentir son haleine et se dresser bien droite pour le dominer.

«Vous croyez à tort que votre joli minois vous ouvre toutes les portes ! Vous donne tous les droits ! Ca marche pas avec moi “ma jolie”.» siffla-t-il dans une mauvaise foi exceptionnelle. Il l’attaqua alors sur ses points faibles, déclencheurs, il savait qu’elle aimait son métier et qu’elle y était attachée. Il savait où frapper tout en conservant un air parfaitement intègre et professionnel.
«Je dis que c’est trop dangereux. A vous de la stabiliser et de lui expliquer que son aventure se termine dans un fauteuil roulant. C’est VOTRE boulot ! »

Elle se sentait impuissante, cet homme parlait, l’assommait avec ces phrases tout cela devant témoin, des témoins qui ne pouvaient pas percevoir l’enjeu en dessous. Elle avait envie de lui planté un scalpel dans les yeux, de l’assassiner avec une joie immense…
« Vous n’en savez rien ! Vous n’êtes qu’un insignifiant scientifique qui ne connaît rien à la réalité du terrain. Vous n’êtes qu’un subalterne qui essaie de grignoter du pouvoir ET QUI EN ABUSE comme un parasite ! Fermer donc là et obéissez sagement vous vous ridiculiser ! JE SUIS l’experte dans mon domaine, alors laissez les professionnels faire leur travail au lieu de discuter ! » siffla t-elle avec agressivité.


Le scientifique haussa la voix pour que toute l’infirmerie l’entende.

«ET VU QUE C’EST VOTRE AMIE. LA CA CHANGE TOUT ! Vous êtes clairement partiale dans cette affaire docteur, au point que vous misez sa survie pour une programmation nanite non valide.»
Son sourire devint diabolique.
«Vous violez les règles déontologique, comme d’habitude, en dissimulant le tout derrière vos petits clins d’oeils et la danse de vos courbes. J’appelle Carson, ces militaires sont témoins de votre partie pris et de votre émotivité. Vous n’êtes plus apte. Alors il est de mon devoir... »
Il la fixa intensément à ce moment-là.
«...de vous écarter de cette pauvre patiente avant que vous ne commettiez l’irréparable ! VOUS allez la tuer !»

Et il porta sa main en direction de son oreillette radio tout en la mirant avec un air triomphant.
Isia vu rouge, elle ne supportait pas qu’on ose lui manquer de respect à ce point et d’oser jouer avec la vie d’une personne à cause d’une frustration de pauvre petit mâle insatisfait.Cela la fit perdre patience et elle ne voyait pas continuer à parler avec un homme qui n’aurait jamais l’intelligence d’être humain...non avec ce genre d’abrutie, il fallait se battre et elle n’avait pas peur de se salir les mains avec ds inférieurs pareil ! Elle proclamait souvent qu’il fallait les exterminer ! Isia était connue pour sa violence oratoire et son manque totale de limite quand il le fallait...la fureur dans laquelle elle était la poussa à commettre un geste qu’elle n’allait jamais regretter même avec les conséquences !! Elle lui décocha une baffe magistrale qui donna un beau “CLAC” dans le hall faisant voler son oreillette et elle l’empoigna avec une force décuplée par sa fureur, pour le plaquer contre le mur à côté d’eux.
« Vous n'êtes qu’un parasite Pisgson ! Avec ou sans votre accord j’aurais ces nanites et estimez-vous heureux que je n’ai pas Mon scalpel pour vous refaire votre petite face de rat ! Vous êtes dangereux ! Vous êtes prêt à faire tuer quelqu’un pour satisfaire une basse vengeance ! Vous n’avez pas votre place ici ! »

«C’est pourtant vous qui manquez clairement de sang-fr...hmmffffffff...»
Elle lui avait retiré son chiffon élégant qu’il avait dans sa poche de costume pour lui enfoncer dans sa bouche grande ouverte puis remonta le genou pour lui donner un violent coup entre les parties génitales...mais celui-ci fut, par chance pour l’homme, moins fort que prévu, car justement… il y avait des cris dans l’infirmerie et le brave soldat qui accompagnait le scientifique : Candom attrapa par la taille une Isia qui fouettait l’air !
« Lâche moi Alexis, je vais lui apprendre la vie à cette merde ! »
« Calmez-vous docteur !! Vous allez le tuer ! »
« MAIS C’EST MON BUT !!! »

Il la serra encore plus fort, reculant avec l’encombrant colis, la jeune femme se débattait avec rage, alors que Candom galérait à l’immobiliser. Il dut se résigner à la plaquer contre un lit d’hospitalisation et se couche limite dessus, pour prendre le dessus et l’entraver. Il aurait aimé faire ce genre de chose avec Isia dans un vrai lit et dans un jeu coquin que là… à subir la fureur de la tempête qui était dans un état second de rage inimaginable. D’autre soldats accourus pour éloigner le scientifique rapidement et prêter main fort à Candom qui malgré la situation essayait de ne pas penser qu’il était couché sur l’une des plus belles femmes de la cité.
« Isia, CALME TOI NOM DE DIEU ! » Isia parlait en français, personne ne comprenait le flot de rage qui s’écoulait de sa bouche. Certain comprenait qu’elle voulait coller ce mec en tôle pour injures et chantage ! Sans parler qu’il était en train de tuer Nelly ! cela donnait un capharnaüm impressionnant qui ne tardait pas à arriver aux oreilles de Pedge.

Tout ceux qui estimaient connaître Isia ne pouvaient pas se targuer de l’avoir déjà vu dans un tel état. La chirurgienne se retrouvait bloquée par Alexis qui, malgré tout, peinait à la maintenir sur cette civière. Elle y mettait tant de haine et de colère qu’elle pourrait presque le soulever comme un fétu de paille. L’ensemble du personnel, des gens qu’Isia cotôyait tous les jours, là où elle avait imposé son respect, la mirait maintenant avec des regards stupéfaits. Comme Katy par exemple, qui était restée complètement figée en gardant dans ses bras la blouse encore ensanglantée de la chirurgienne. C’était comme être témoin de la déchéance d’un élite pas si détesté. La fin d’une ère, ou alors, un incident de grande ampleur dont personne n’avait été préparé. Et la majorité dans leur étonnement le plus total se demandait bien la véritable raison pour que la colère soit si forte chez cette personne.. Puisqu’il devait y avoir quelque chose d’important pour qu’Isia rentre en furie...plusieurs regards se tournèrent vers le scientifiques, hostile.

Le soldat fût rapidement aidé par quelques collègues pendant que Pigson gisait “raide mort” en poussant des plaintes sourdes. Il s’était vautré et recroquevillé comme une larve, se tenant le ventre, mimant un malaise profond et dangereux pour sa survie.

Clairement : il exagérait sa douleur pour charger Isia au maximum. Il avait réussi, il allait porter plainte pour coups et blessures, il réussirait à la faire virer. Quelle chirurgienne, que l’on attend si maître de soit pour sauver des vies, serait acceptée avec un comportement si volatil ? Certainement pas dans un endroit si élitiste qu’Atlantis.

Pour un peu, le faux rictus de douleur apparaîtrait comme celui du triomphe car Pigson se le disait. La beauté fatale qui l’avait snobé, qui s’était refusé à lui, qui ne lui avait pas partagé les draps. En gros, celle qui avait osé défier son pouvoir au centre de sa sphère personnelle...était tout simplement finie. C’était sa pensée, celle qui le rassurait au travers d’une atteinte si faible qu’il en rajoutait des caisses.
Pigson se laissa porter et déposer sur un lit d’intervention en poussant des râles. Et pendant qu’il offrait ce spectacle, il s’imaginait Isia devenue plongeuse dans un bouge sordide. Elle en perdrait tout, les ongles rongés par l’eau chaude et le savon. Les cheveux ternis par les vapeurs.

Elle le regretterait au point que, chaque nuit, elle se referait le film du grand jeu qu’elle lui aurait offert.

Le traitre en était encore sur cette pensée alors qu’on l’embarquait sans grande conviction. Du côté d’Isia, toujours aussi furieuse et électrique, les quelques soldats de faction tentaient de la raisonner sans y parvenir. Izabel Bowers était restée à l’écart. Depuis l’intervention sur Lays, elle était venue chercher un peu de matériel pour revenir contrôler les blessures du prévenu. Cet éclat soudain lui avait fait peur mais elle avait décidé de rester en spectatrice. En comprenant que personne ne contrôlait vraiment la situation, elle avait prit une initiative inhabituelle : elle avait appelé Tim Brass.

Le sergent n’était pas loin, accompagné de Will et de Rita, équipé pour rejoindre Alexander Hoffman et apporter un soutien sécuritaire à la vague de panique qui s’était répandue dans la cité. La paranoïa se multipliait plus vite que les propos rassurants qu’ils pouvaient avoir pour les civils. Alors en apprenant que l’infirmerie avait été touché par un phénomène qu’il avait pensé similaire, Tim s’était directement redirigé vers la zone médicale.

« Ca va Iza ? » Demanda le sergent en arrivant.
« Je sais pas, Tim. Le doc Laurence a pété un câble. Et je crois qu’une patiente se retrouve sans chirurgien. »
Brass lui tapota l’épaule pour la rassurer.
« Carson est le responsable du Pôle Médical. Appelle-le, il faut qu’il vienne reprendre les rennes. Tu peux t’en charger ? »
« Oui, je le fais. »

Le sergent s’avança au niveau de l’attroupement. Le soldat Candom était toujours là à tenter de calmer une Isia qui voulait qu’on la laisse en paix ! Elle fulminait, elle retrouvait son calme même si tout autour d’elle on pouvait sentir que la tempête n’était pas fini ! Elle tremblait de rage et à cet instant elle envisageait clairement de retourner le bureau de ce connard pour prendre les nanites sans aucune permission ! Elle était à deux doigts d'appeler Erin pour lui demander de faire pression.
Elle rejetait Alexis qui ne voulait pas la lâcher, il avait trop peur que la belle femme pete un cable et se fasse plus de mal que de bien… cela était de la pure et simple protection.

« Qui commande ici ? »
« Chais pas, j’suis occupé, là !!! »
« Ok les gars. On l’emmène en cellule le temps qu’elle se calme. On fait ça bien. »
« L CHEZ MOI !! ALLEZ VOUS OCCUPER DE CHOSES PLUS URGENTE !! J’AI UNE VIE À SAUVER BORDEL ! ALEXIS !!! L CHE MOI ! »
Domenic Christenson entreprit de lui agripper les bras tandis que Candom la récupérait à la taille. Un troisième l’enlaça au niveau des jambes. A cet instant ils sentait que la doctoresse retenait ses coups pour ne pas leur faire de mal, elle était consciente dans sa furie et elle redoublait en voyant qu’on l’entravait qu’on l'empêchait de faire son plan !
« Putain mais elle a le comportement d’un mec trop gras et trop velu, là. On peut pas lui zater sa gueule ?!? » Râla Rita en aidant les collègues.
« Essaie de sortir ton zat ma belle et tu vas regretter toute ta vie ton opération du cerveau ! » ragea Isia qui n’était pas du tout contente qu’on vienne lui parler de ça.
« On est soldat ou on l’est pas. Portez-la en cellule d’isolement sans la blesser. La cellule sympa avec fauteuil et compagnie, ce sera plus confortable et moins insultant pour elle. Et restez en faction autour de la porte le temps que j’informe les supérieurs. »
« Sergent. J’ai eu Carson, il était déjà averti. »
« Ok. »

Isia donna quelques coups pour se dégager !
« Posez moi a terre je sais marcher bordel ! Je sais me rendre comme une grande dans cette putain de cellule ! » grogna t’elle trop fière pour être emmené comme une criminelle ! Elle savait qu’on allait la mettre de côté, car c’est le protocole, protocole à la con car elle n’avait pas besoin de se calmer en cellule ! Mais un militaire avait parlé et donc toute la bidasse du coin allait obéir !

« Doc, cessez de distribuer des claques à tout va et, oui, on vous lâchera... »
« Posez moi dans ce cas ! » dit-elle furibonde, en se raidissant ! Elle ne supportait pas d’être traîné de la sorte ! La voyant plus “calme” les soldats la laissèrent marcher. Isia était fière et elle se laissa guider tout en gardant quand même la direction, ne voulant pas être la pauvrette dans cette histoire.
Dans la précipitation Dale avait quitté son bureau, lui aussi avait appelé Carson pour dire qu’Isia avait vrillé et que cela était louche… trop louche. Le chirurgien accouru rapidement.

« Posez là ! Mettez là dans la salle de repos ! Pas en cellule ! »
« Laisse tombé Dale ! On parle pas aux militaires ! Elle est stable pour le moment, occupe toi en ! Et va prendre des nanites c’est LE SEUL moyen qu’elle a pour vivre !!! »
Dale ne comprenait pas, Isia était la seule habilité à faire ça… Il la regarda s’éloigner avec les militaire… anxieux, il se rendit au bloc pour voir Nelly et son état le temps que Carson arrive pour prendre le relais, même si des deux Dale en tant que neurochirugien était le plus habilité.
« La doc a parlé. Maintenant laissez moi faire mon boulot. » Fît Tim à l’adresse du toubib.

Le sergent fixa ensuite la chirurgienne. Il savait bien qu’il n’y avait pas d’histoire de Morphéa et, pour l’avoir vu lui prodiguer des soins à son retour d’entrainement façon Calahan, il était persuadé que ce n’était pas le genre à perdre son sang-froid si facilement. Il se passait quelque chose, il y avait un truc qui lui échappait. Et quand le sergent n’avait pas la réponse et qu’il était censé se retourner vers un officier, il n’y avait qu’un seul nom qui lui venait en tête.
Quand on ne traitait pas avec le BigBoss qu’était Sheppard, c’était son officier direct, celle de l’équipe Charlie. Son officier...

« //Capitaine Allen, ici Tim. Vous êtes là ?// »
Le sergent attendit sa réponse, trouvant néanmoins sa voix étrange, puis fît son rapport.
« //J’ai besoin de vous à l’infirmerie, Capitaine. Je ne sais pas de quoi ça découle mais le doc Laurence est devenue complètement dingue. Elle manque de transformer l’endroit en foutu Far West. Je suis en train de la faire enfermer en cellule d’isolement, celle de la sécurité minimum, le temps qu’elle se calme. Je gère la sécurité ici mais ça dépasse clairement mes attributions, j’ai besoin que vous passiez prendre les choses en main...// »

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Ven 6 Mar - 15:25

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Pedge observait cette jambe blafarde, dont la seule couleur vraiment clinquante venait de cet hématome affreux qui s’était dessiné autour de son genou. Un bleu violacée faisait écho à la douleur qu’elle ressentait à cet endroit précis de son anatomie. L’infirmière lui avait demandé de lever la jambe pour vérifier qu’elle fonctionnait bien. Elle avait quelques hématomes sur le corps, consécutif de son interrogatoire et de la façon dont les choses s’étaient passées. Son nez ne semblait pas cassé, mais il serait douloureux pendant une paire de jours le temps que ça passe. Le temps de se faire soigner, elle avait reçu la visite de son aide de camp.

James Graham se montrait toujours réactif, comme d’habitude, mais il semblait avoir mis les bouchées double en apprenant la nouvelle. Un sac militaire sur le dos, le bras enroulé autour d’un uniforme complet, il entra dans la salle d’auscultation et se paralysa brusquement en l’observant. Son visage toujours expressif laissa paraître son étonnement.

Le type ne voulait pas faire d’erreur donc, de sa main libre, il palpa distraitement son torse à la recherche de la poche intérieure de sa veste. C’était la photo administrative de Teshara Lay’s qu’il en sortit pour la comparer avec la patiente qui recevait une sorte de pommade sur sa blessure.

« Ca fait vraiment… vraiment, vraiment...un effet bizarre. » lui confia-t-il en rangeant dare-dare la photo pour se concentrer sur son travail.
« Le colonel m’a appelé pour m’informer du “soucis” que vous avez eu. Alors j’ai foncé au stock pour vous apporter ce qu’il faut. »
« Je vous crois volontiers Sergent. », fit Pedge en le toisant. Pour elle, pas des masses de différences tant qu’elle conservait son regard vers l’horizon. Si elle percevait son pif, ses cheveux, ou les reliquats de sa poitrine, ça faisait bizarre aussi.

« Qu’est-ce que vous m’apportez ? »
« Que des trucs que vous aimez ! » mima-t-il comme une mère au foyer au retour des courses. Habitué au fait que son trait d’humour recevait toujours l’indifférence de la texane et se terminait par un silence gênant, il reprit aussitôt en déballant les affaires.
« Uniforme standard complet avec dessous réglementaire. J’ai tenu compte des mesures de Lays sur son dossier administratif pour vous refaire la dotation. J’ai aussi eu la permission du colonel pour faire changer votre accès à vos quartiers, que vous puissiez y aller et... »
Il se racla la gorge, terminant de poser les rangers au pied du lit dans lesquels il enfonça la paire de chaussette avant d’ajouter :
« Vous tenez le coup ? »
« Ca va. », lâcha-t-elle plus laconique que jamais. Elle considéra l’ensemble des affaires que le Sergent Graham avait rapporté. Il ne lui faisait jamais regretter de l’avoir pris comme aide de camp. Toujours un temps d’avance. « J’aurai besoin d’une oreillette radio également, il faut que je me tienne informée. », ajouta-t-elle en se penchant pour attraper la paire de chaussette. Elle n’allait pas restée dans la tenue des scientifiques plus longtemps que nécessaires. Déjà pieds nus, elle n’avait qu’à les enfiler. Elle ne fit pas la grimace en ramenant sa jambe blessée vers elle, mais ce n’était pas loin. Rien que de plier cette articulation était source d’une souffrance importante. Néanmoins, elle fit disparaître les petons de Lays sous les chaussettes noires.

James ne remarqua rien. Il retira sa propre oreillette pour la lui donner tout en continuant son job.
« Question vestimentaire, vous aurez une nouvelle garde robe dans l’heure. Mais pour vos codes d’authentification, il ne vous reste que ceux de votre profil officier. Et ça réclame votre présence, l’administration m’a refoulé à l’entrée. »
Graham fouilla au plus profond de son sac, il y avait quelque chose qu’il ne trouvait pas. Finalement, il finit par sentir le contact de l’objet dans l’une des poches extérieures.
« Si vous tenez à pouvoir accéder aux rapports ou faire n’importe quel papier, je vous conseille de commencer par là, Capitaine. »
Et puis, l’air de rien, James lui tendit un petit sac en plastique servant habituellement aux prélèvements. A l’intérieur se trouvaient des plaques militaires noire dont l’identité se lisait difficilement.
« Vingt dollars pour être passée devant toutes les commandes urgentes. » termina l’aide de camp.
Les plaques militaires de Pedge avaient été refaite en un temps record.
Pedge s’était levée. L’infirmière s’était éclipsée maintenant que les soins étaient terminés. Elle nettoya l’oreillette avec une lingette tout en écoutant le jeune homme. Cette histoire de code ne la préoccupait pas plus que ça. Elle ne comprenait pas qu’ils avaient changé. L’autre lui avait piqué son corps, pas son cerveau. Et juste son corps, pas ses codes. Encore une connerie à gérer. Bref, elle irait voir ça quand elle aurait cinq minutes.
Elle revint vers le sergent pour attraper les plaques. Délicate attention, qui avait une certaine forme d’importance. Elle le remercia d’un geste de tête, avant de les enfiler.
« Tournez vous sergent. », fit-elle en lui montrant le mur derrière lui, en y associant un petit coup de menton. Elle comptait bien lui rembourser ses vingt dollars, et s’il la connaissait bien, il savait qu’il l’aurait sur sa solde.

Elle attendit qu’il obtempère pour commencer à se changer. Si elle n’était pas pudique dans le vestiaire des femmes, il en était autrement avec les bonhommes, qui plus est quand ils étaient des subordonnés. Elle avait un rang à respecter maintenant et on ne mélangeait pas les torchons avec les serviettes.
« Oh, heu, oui, bien sûr !!! » fît l’aide de camp en s’exécutant. Il continua de parler néanmoins : « Si vous le souhaitez, je peux préparer le terrain pour que vos hommes apprennent votre changement...temporaire. »
« Volontiers oui. », répondit-elle d’une voix étouffée, alors qu’elle passait un débardeur en vitesse. Elle n’avait pas voulu se regarder aussi avait-elle procédé mécaniquement, comme si elle était elle, et qu’il n’y avait rien de spécial à voir.
« Autre chose Sergent ? », demanda-t-elle finalement en se baissant pour enfiler ses pompes. Lustrées de près. Elle acquiesça dans le vide face à cette découverte, approuvant silencieusement.
« A part le fait que je suis là si vous avez besoin de quoi que ce soit, non. Je pense vous avoir tout dit. Je vous recommande de... »
« //Capitaine Allen, ici Tim. Vous êtes là ?// »
« // Affirmatif. // »
Le sergent attendit sa réponse, trouvant néanmoins sa voix étrange, puis fît son rapport.
« //J’ai besoin de vous à l’infirmerie, Capitaine. Je ne sais pas de quoi ça découle mais le doc Laurence est devenue complètement dingue. Elle manque de transformer l’endroit en foutu Far West. Je suis en train de la faire enfermer en cellule d’isolement, celle de la sécurité minimum, le temps qu’elle se calme. Je gère la sécurité ici mais ça dépasse clairement mes attributions, j’ai besoin que vous passiez prendre les choses en main...// »

Pedge se redressa avec vigueur sur ses deux cannes. Sa tête tourna un peu, l’obligeant à se rattraper au rebord du lit pour ne pas voir le monde tanguer et perdre l’équilibre. La sensation passa rapidement, et elle se porta à la hauteur de Graham.
« Sergent, nous avons du boulot. », et de répondre à la radio : « // J’arrive. // ». Qu’est-ce que Isia avait foutu ? Elle n’était pas auprès de Nelly ? C’était quoi ce bordel ? Bricks avait-elle passé l’arme à gauche ? Pourquoi est-ce que Isia pèterait une durite sinon ? Pour le coup, Pedge ressentait un certain sentiment d’inquiétude.
« Merci pour tout ça James. », fit-elle en le dépassant pour sortir de l’infirmerie, tout en lui lançant un coup d’oeil. Il fallait éclaircir la situation. Elle le savait au fond, qu’elle n’était plus dans son corps, mais la perspective qu’il soit arrivé quelque chose à Nelly, et que Isia soit dans un registre d’énervement assez prononcé avait occulté le fait qu’elle n’était plus, aux yeux du monde, Pedge Allen.
« Merci Capitaine. Je récupère une radio et je vous préparerai un résumé de ce que vous avez loupé pendant votre captivité. » déclara Graham. Il n’aimait pas partir sans trouver autre chose à faire. La frontière était mince quant à se sentir le serviteur d’un officier mais il avait trouvé sa voie. Il adorait prévoir en avance et amener des éléments.
Aussi Pedge déboula-t-elle comme un tank (boitillant légèrement), au niveau de la zone où se situait la cellule d’isolement, gardée par Brass.

Sur le coup, le sergent n’avait pas fait le rapprochement. Il vit la blonde débarquer en se demandant qu’elle faisait là puis, en remarquant qu’elle s’approchait, le sergent porta sa main à sa ceinture où il conservait un stunner Wraith, juste histoire d’être prévenant. Après tout, il avait placé son frère en état d’arrestation.
« Naalem Lays n’est pas ici Madame. C’est un secteur à accès contrôlé, je vous demanderai de bien vouloir faire demi-tour ! »
« Sergent Brass. », commença Pedge. Merde, elle aurait dû garder Graham avec elle. « C’est une longue histoire, mais c’est moi le Capitaine Pedge Allen. Je souhaite voir Isia, c’était votre demande. », ajouta-t-elle finalement. Cela lui semblait tellement décalé qu’elle ne voyait pas comment procéder autrement.

Le soldat la regarda franchement en se demandant si elle ne le prenait pas pour un con. S’il était poli, les deux autres qui faisaient la garde l’étaient moins en revanche. Rita Moncciati et Will Sandoval tentèrent de rester professionnels. Mais quelque chose, une pensée commune, venue pile au même moment, puis il suffit d’un simple coup d’oeil. Un échange de regard entre ces deux soldats avant que le rire ne franchisse leurs lèvres en les faisant pouffer comme des adolescents.
Même Tim eut un peu de mal à rester sérieux alors qu’il levait la main pour intimer à ses collègues de se tenir. Un léger sourire restait empreint sur son visage lorsqu’il répondit :
« Je crois que vous surestimez largement notre crédulité, Madame Lays. N’approchez pas de... »
Il s’interrompit soudainement, l’esprit tourné ailleurs.
//Je capte mal. Répétez, sergent quoi ?//
Tim fronça les sourcils, tentant de déchiffrer le message qui semblait visiblement urgent. Son visage s’était empreint d’une certaine gravité.
//Je confirme. Lays est là, mais...pardon ? Sérieusement ?//
Le sergent fixa la blonde avant de se tourner d’un quart.
//Vous comprendrez que je ne peux pas faire ça sur une simple parole, sergent. Vous...//
Brass échangea encore quelques mots avec lui.
Pendant ce temps, Rita comme Will avait gardé leurs stunners en main. L’italienne, plus motivée que l’autre, attendait que Lays lui donne l’excuse pour lui blaster la gueule. Mais ça n’arrivait pas. Au final, Tim coupa sa communication puis posa ses poings sur les hanches, perdu dans une profonde réflexion.

« Alors chef ? On en fait quoi de la frangine ? »
« Rien, pour l’instant. Il semblerait que la “frangine” soit en effet notre Capitaine Allen. »
« Oui, c’est ça ! » se moqua Will. « Et moi je suis l’amant secret de Ravix. Je la fais grimper au rideau trois fois par jours, même pendant les missions, et elle adore ça ! »
« Ouch ! Alors là mec, si c’est vraiment Allen, tu peux préparer tes valises ! »
« Meuh non, c’est pas elle ! On fait quoi, du coup, chef ? »
« On la laisse entrer. »
« Sérieux ? »
Tim s’approcha d’elle.
« Si vous êtes bien mon Capitaine, vous comprendrez le fait que je vous enferme à double tour avec la prévenue le temps d’avoir ma preuve. Je vous rendrai la liberté si vous avez dit la vérité. Ce sera rapide... »
« Pas besoin, sergent ! Je peux m’en charger moi, je suis un vrai détecteur à Allen ! »
« Will... »
« Nan, nan, nan ! Je déconne pas, chef. Regardez un peu ! »
Le canadien s’approcha de la blonde puis s’éclaircit la gorge.
« C’est l’histoire d’un militaire qui se tape une poupée gonflable. Le lendemain, il raconte à son pote de régiment : “C’était nul ! Quand j’ai appuyé sur un sein, j’ai pris l’autre dans l’oeil. Quand j’ai sauté dessus, elle s’est mise à couiner. Et quand j’lui ai mordu le cul, elle a fui par la fenêtre en sifflant…” »
Will fixa alors intensément la blonde.

Quelque part, Rita et Tim se prirent au jeu en examinant le visage de ce qui devait être leur Capitaine. Ils s’étaient même légèrement penché pour ne rien louper du résultat.
« Ben merde alors. Y’a comme un air... »
« Je reconnais que ça rappelle notre patronne. Bref. Trêve de conneries, Will. Laissez-là entrer et verrouillez à double tour. »

Le sergent Brass passa devant elle.
« Je reviens, soyez patiente. »
Rita s’était écartée pour aller lui ouvrir l’accès avec Will. Ils continuaient de la regarder en se demandant si ça pouvait vraiment être Allen.

Pedge resta silencieuse. Elle toisait Will d’un air morne. Sans rien dire. La journée avait été assez difficile comme ça pour mettre au pas ce charlot tout de suite. Il pensait faire le malin devant une civile, une pégasienne, ou Dieu seul savait quoi… Ce n’était pas vraiment de sa faute s’il était con. Le mec imbu de sa personne quoi. L’effet de groupe fonctionnait en plein sur lui, et ça le rendait vraiment crétin. Mais quand il était esseulé, ce n’était pas un mariole. Enfin bref, Pedge avait mieux à faire, et de toute façon, son non verbal parlait pour elle. Même si elle n’était plus vraiment elle… Elle n’avait pas d’objection à se faire enfermer avec Isia, elle se demandait simplement si cette dernière était au courant ou pas… Si ce n’était pas le cas, le corps à corps risquait d’être intéressant, mais pas très sympathique.

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Ven 6 Mar - 15:31

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Naalem fut conduit en salle d’interrogation, il était affreusement neutre réagissant à rien du tout, même pas à la seringue qui s’enfonçait dans son avant-bras, pour voir s'il était drogué. Le test montra qu’il était négatif à toute substance récente, car il avait dû consommer de la drogue il y a ça une semaine. Attacher à la table, il avait les mains bandées, le regard fixé sur quelque chose. Luttant intérieurement contre la vague qui le malmenait. Il avait un rythme cardiaque élevé et il transpirait un peu. Les médecins étaient catégoriques, ce n’était pas de la peur, mais il avait quelque chose qui se tramait à l’intérieur de cet homme. Une tempête un peu trop calme qui allait exploser, comme une nuit d’orage.

Le temps que quelqu’un arrive, le jeune homme était en train de raccrocher les wagons perdu dans les méandre de sa vie explosée en mille éclats. Qu’il est ici ou ailleur, cela n'avait pas d’importance, il avait la tête baissée, yeux fermés, pour contenir tout ce mélange de sentiment… colère, souffrance, solitude et tristesse. S'il n’avait pas été en état de faire une quelconque résistance, il devait quand même se reprendre pour ne pas être une loque. Cela lui paraissait tellement ridicule d’être ici. Un homme normal aurait dit que ce n’était pas de sa faute si sa soeur ait agressée quelqu’un, mais pour Naalem qui considérait sa soeur comme son prolongement de lui même… il était aussi responsable. Alors il attendit, tout en assemblant son puzzle… la perte de sa soeur était la pire chose qu’il ait pu connaître actuellement.

John avait informé Erin de la situation. Naalem avait refusé d’ouvrir ses quartiers à l’équipe et s’était laissé faire, il semblait ailleurs et avait été blessé aux mains, sûrement volontairement. Les quartiers étaient dans un chaos impressionnant comme le témoignent les photos, comme s’il avait une lutte ou que quelqu’un avait choisi de refaire la déco en brisant tout sur le passage.

Erin s’arma de courage. Elle allait devoir se confronter à un homme qu’elle ne cernait pas. Il avait un dossier plutôt exemplaire pour un Pégasien, même s’il y avait ici et là quelques accrocs, dont un particulièrement inquiétant avec la Princesse Eidolas. Néanmoins, elle pouvait être certaine qu’il avait été fouillé correctement et qu’il n’avait plus d’arme sur lui, notamment ces petits explosifs. Elle n’avait pas envie de finir infirme ou pire.
La situation était tendue. Fine analyste quand il s’agissait de l’esprit humain, Erin avait deux hypothèses : Soit s’était-il laissé faire parce qu’il était au fond du trou en apprenant la disparition de sa soeur, ce qui le mettait hors de cause dans toute cette affaire, soit il savait qu’ils allaient venir le chercher et il avait préféré ne pas faire de résistance. Néanmoins, elle devait considérer qu’ils l’avaient trouvé avec les poignets bien esquintés, et que cela pouvait être la traduction physique d’une envie de suicide. Et cela ajoutait des points à l’hypothèse numéro une. Dans tous les rapports ou presque, il était fait état d’un lien puissant entre les deux jeunes gens, jumeaux de leur état. Un véritable lien gémellaire.

Mais comment pouvait-il être au courant de la situation ? Si sa soeur l’avait prévenue, il aurait dû avertir les autorités compétentes pour l’empêcher de passer à l’acte. S’il était au fond du trou, c’était qu’il savait que ce serait pour aujourd’hui, et ne la voyant pas revenir, il avait compris que ça s’était bel et bien passé.
Bref, Erin avait des doutes, et elle allait devoir les lever.

Elle entra dans la salle d’interrogatoire quelques minutes après qu’il fut amené. Deux soldats restaient dans les murs, histoire d’apporter leur soutient physique si la situation devait déraper. Il y a quelques années de ça, Erin aurait sans doute demandé à ce qu’ils sortent, mais depuis qu’elle avait vécu quelques situations traumatisantes où elle s’était faite prendre en otage, humiliée, et torturée, elle préférait assurer ses arrières, et c’était bien humain.
« Bonsoir Monsieur Lays », commença-t-elle en s’installant face à lui, tout en le détaillant du regard pour se faire sa propre idée du bonhomme et dans l’état dans lequel il se trouvait. « Est-ce que vous savez pourquoi nous sommes là ? », demanda-t-elle de but en blanc, peu désireuse de perdre du temps. Allen, ou son corps, était pour le moment introuvable, et si l’information qu’un échange avait été bien effectué était vérifiée, alors ça voulait dire que Lays était introuvable dans un corps qu’elle avait volé. Elle espérait avoir l’info rapidement histoire de faire peser cela dans la balance.

A l’approche de la RDA, le jeune homme leva un regard sur elle… il avait encore les oreilles qui bourdonnent comme des cigales… franchement en y repensant, ils avaient quand même sacrément peur la bande de “héros” de guerre… et ça, ça prétend sauver la galaxie...franchement ce ne sont que des lavettes qui ont peur de leurs ombres.

Naalem semblait clairement l'analyser comme pour lui ouvrir l’âme, avant de s'intéresser à quelque chose qui semblait nettement plus intéressant. Le miroir derrière elle. Ainsi, l’une des grandes têtes de la cité venait en personne l’interroger, c’est que cela devait être grave. L’agression de la militaire était soit un dommage collatéral qui excitait tous les bidasses du coin qui rêvaient de vengeance sur la bombe atomique et inaccessible Lays, et Teshara avait agressée la mauvaise personne et cela allait chier dans les bulles. Enfin il y avait une autre solution, Teshara avait fait quelque chose qui mettait des aiguilles au culs de la direction. Et comme elle avait quitté le navire, Naalem savait bien qu’en cet instant Teshara n’était plus sur la cité mais ailleurs. Par instinct de sauvegarde, il faisait traîner le temps de ses réponses, pour perdre du temps mais aussi pour analyser la situation. Il était au plus mal, son esprit était en morceau et il avait grand mal à rassembler les restes de ce ravage… mais cela ne voulait pas dire qu’il devait se laisser aller à la faiblesse face aux autres. Il avait décidé de se laisser faire, les forces lui manquait ou du moins non, il savait que s’il résisterait cela se terminerait que trop mal. Il finit par tourner la tête vers Erin, pour la regarder droit dans les yeux.

« Car j’ai volé la pomme de mon collègue ? » dit-il d’une voix limpide et ironique. Il leva les mains qui étaient entravées à la table. Il se demanda s’ils réservent le même traitement aux Atlantes, du genre le frère ou la sœur qui chie dans les bottes si l’autre et illico enfermé comme un monstre… pourtant il avait été affreusement sage depuis l’accident avec la princesse aux petits cailloux...Enfin rien n’avait taché son dossier…. Naalem décida d'enchaîner pour continuer à tester la jeune femme. « Tu es au courant que si j’aurais voulu faire du mal, aucun des militaires n’aurait franchi ma porte…» Il marqua une pause sombrement « ... En un seul morceau ? » il verrait bien si elle le traiterait en égal ou en tant que prisonnier, il adapterait en conséquence son comportement.

Erin ne goûta pas la petite blague de Lays, pas plus que sa phrase suivante. Il se prenait pour qui encore celui-là ? Si elle était presque dans de bonnes dispositions le concernant, elle ne l’était plus tout à fait après cette entame foireuse.
« Au courant non, mais c’est un peu le propre de tout à chacun. Si je souhaitais vous faire du mal là maintenant, je pourrai le faire. Pourtant je ne le ferai pas. Et pourquoi ? Parce que nous sommes des gens civilisés et adultes, on communique d’une autre façon sans chercher à vouloir faire du mal gratuitement… Votre mise en détention n’est pas arbitraire, elle répond juste à un principe de précaution, étant donnée votre proximité avec votre soeur. ».
Tout le monde pouvait faire du mal à tout le monde. Dans ce cas, ce ne serait ni plus ni moins que le chaos, si on répondait à tous nos instincts primaires. Bien entendu qu’Erin avait déjà eu des envies de meurtres, était-elle passée à l’acte pour autant ?

« J’aurais plutôt dit que cela a déjà été fait.» Tranchat’il immédiatement, après tout il avait encore les brûlures des coup de l’autre mec qui était un excité de la vie à cause de sa copine au bloc. Il la regardait toujours droit. Il l’avait un peu bousculé avec sa petite menace et cela lui procurait une forme de satisfaction, puisqu’elle venait à justifier pourquoi, une bande de grisaille avait défoncé sa porte et l’avait emmené ici… sans parler de l’avoir menotté comme n’importe quel ennemi. « Ce qui est dérangeant madame. C’est que je suis l’ennemi. » Il regarda ses mains il restera donc attachés, elle se contredisiait dans sa civilisation, dans sa maturité venté et clamé… Ils avaient peur de quelques chose et cette peur était lui. De ce qu’il pouvait faire. Pour Naalem tout cela n’avait pas de sens. Pourquoi, le mec qui bosse sur les armes de cette fichue cité et des technologie qui peuvent faire “du mal” serait ici, se serait laissé attrapé comme ça, s’il avait à voir avec les actes de son sang… cela ne se tenait pas. Pourquoi la soeur aurait laissé son frère ici ? Hin franchement… ils ne savaient pas, qu’elle sacrifiait leur union pour qu’il reste dans un endroit dont il avait rêvé, qu’elle sacrifiait ça, pour sa liberté et celle de la passion… un beau geste qui n’en restait pas difficile à avaler.

Son regard se focalisa sur les bandages… des taches de sang tachait ceux-ci… cela lui apparut comme le reflet de son monde… quelques chose qui semble utile et clair mais qui se morcèle d’autre chose... *Nom d’un Lays Tesh… j’espère que tu es loin et que tu ne fais pas la plus grosse connerie de ta vie…*. Rien que penser qu’elle n’était plus là, lui filait une sensation de vide immense… cette sensation d’un gouffre où la chute n’est qu’infinie et sans impact au sol… une sensation d’horreur ... A cet instant, en contemplant le chaos de la perte de sa moitié, il se demandait s’il ne devait pas merder aussi en faisant croire qu’il était au courant, pour la rejoindre… mais cet élan bête et stupide fut réprimander en relisant les mots gravé de ce fichu mail… il devait attendre.

« Prenez le comme vous voulez. Si c’est comme ça que vous vous voyez alors… peut-être est-ce le cas. », répliqua Erin qui ne prenait pas vraiment de pincette pour le coup. Après tout, un innocent aurait commencé par dire qu’il l’était, pas qu’il était un ennemi, et il aurait même proposé de contribuer à arranger les choses. Néanmoins, elle se mettait à sa place. Il n’était peut-être pas au courant que sa soeur avait tenté de foutre le camp, ni qu’elle avait mis deux balles dans le buffet du soldat Bricks. Elle attendait d’avoir l’information sur Allen, si un échange de corps avait bel et bien eu lieu. Cela changerait pas mal de chose.

« Vous ne me contredirez pas si j’affirme que votre soeur et vous-même êtes proche n’est-ce pas ? Toute à l’heure, elle a tiré deux coups de feu sur un des soldats qui l’escortaient avant de s’en prendre à un officier. Et là on vous retrouve au plus mal. Pourquoi ? Etiez-vous au courant de ses projets ? ».
Erin essayait de rester factuelle, sans être agressive. D’ailleurs, elle n’employait pas un ton irritant. Elle conservait à l’esprit que Naalem n’avait peut-être rien à voir dans l’affaire, et elle ne voulait pas s’en faire un ennemi inutilement, même s’il pensait déjà le contraire. Normal à chaud.

Naalem esquissa un rictus amusé suite à la réponse d’Erin. Elle était vexée. En tout cas, elle en avait tout l’air. Et en plus elle ne faisait que confirmer la pique du jeune homme… eh c’est diplomate ça eh bah…Ils devaient être bien stressés par les actions de sa sœur. Ne voyait-elle pas qu’il était sur la défense après cette arrestation ? Son comportement n’était pas approprié sur le coup, mais il n’allait pas lui faire la morale elle se rendrait vite compte qu’elle était sur un terrain glissant. Enfin qu’importe, il pourrait faire le parano ou la victime mais cela était sans intérêt, il n’avait plus d’intérêt pour grande chose à cet instant… Il soupira, il fit un effort surhumain pour ne pas exploiter cette remarque et être chiant. De toute manière elle enchaînait avec ces questions évidente… oui il était proche d’elle et non il ne savait pas. Il devait se calmer et pourtant il avait envie d’être odieux, pour soulager sa peine…mais cela ne menait à rien de bon… enfin bon, cela avait-il un sens maintenant ?
Il m’y de longues minutes a répondre, observant la pièce avant de fixer son regard dans les prunelles émeraude de la jeune femme.

« Imaginez qu’à cet instant la moitié de votre âme se dissocier de vous. Sans vous anesthésier… Comment réagirez-vous ? »

Au même moment dans l’oreille de la belle RDA : // Erin, Allen est bien dans le corps de la jumelle Lays. Nous avons un mouvement de panique, une rumeur de morphéa qui prend de l'ampleur, nous la gérons avec Richard. // la voix de l’anglais pragmatique.

// Reçu. //, confirma simplement Erin en continuant de toiser le frère Lays dans les yeux. Elle ne l’avait pas quitté du regard pendant son errement de quelques minutes. Il devait méditer les propos de l’américaine, qui n’y était pas allée par quatre chemins, balançant la diplomatie aux orties.
Elle tenta néanmoins de rebondir sur ses propos.Forcément, n’ayant ni soeur, ni frère, elle se projeta sur sa relation avec Alexander, ce qu’elle estimait être la forme de relation qui s’approchait le plus de la situation décrite par Naalem. Elle ne réagirait pas très bien, c’était une évidence. Pour tout le monde dans ce genre de situation.
« Je serai certainement aussi perturbée et atteinte que vous ne l’êtes actuellement. », répondit-elle d’une voix plus douce, comprenant que l’homme accusait le coup de la disparition de sa soeur. Il subissait les actes de sa frangine plus qu’il ne semblait les avoir soutenu, c’était du moin la conviction qu’elle était en train de se forger. Qui plus est, maintenant, Allen était dans le corps de Lays, et Lays, dans le corps d’Allen, devait être loin.
« Comment avez-vous appris qu’elle s’était dissociée de vous ? », ajouta-t-elle, pour essayer de le faire parler et d’avoir des informations. Il le savait avant que les soldats n’arrivent pour l’interpeller. Comment ? Par quel moyen ? Savait-il pourquoi ? Savait-il comment ? Etait-il au courant ? Elle avait utilisé le même jargon que lui pour essayer de le faire coopérer un peu plus.

Il n’imaginait même pas la gueule qui devait avoir… il s’en voulait et à la fois il était en colère contre sa sœur… il s’en voulait de ne pas lui avoir dit de partir…oui ils savaient tous deux qu’elle était pas heureuse ici… mais elle ne voulait pas envisager de partir car Naalem était heureux lui. Bien sûr cela n’aurait pas été pour toujours…il avait des avantages à être ici et beaucoup trop de désavantages depuis qu’elle avait merdé avec l’autre gars…ce violeur. Cela lui avait porté préjudice alors qu’elle était la victime ! Naalem venait à se demandé que pour vivre heureux ils devraient vivre qu'à deux… il n’était pas prêt à vivre sans elle... Cela était le prix le plus difficile… et jamais il n’aurait crut devoir vivre ça. Et de prendre conscience que pour la première fois de leur vie, ils avaient des envies et des aspirations divergentes… Finalement, il était en train de culpabiliser à aimer cet endroit… et qu'à cause de cet endroit sa soeur avait décidé de partir, en le laissant ici… pour qu’il est heureux et elle aussi. Il y a bien une seule personne dans cette galaxie qui l’importait et pour qui il était prêt à renoncer à son bonheur… pour elle et elle seule. Il s’en voulait maintenant...de lui avoir demander ce sacrifice. Son esprit était que peine et souffrance et il leva un regard vers Erin... difficilement.

« Elle avait programmé un mail, pour me dire qu’elle n’était plus là. »
de toute manière une équipe devait déjà fouiner dans sa vie, dans ses mails et
autres données pour savoir… elle allait être au courant rapidement. Il passa
une main sur son visage. « Les personnes qu’elle a agressées sont en vie ?» demandat’il soudainement.

« Je vois. », observa Erin avant d’ajouter : « Pour le moment, cette personne se bat pour survivre et les médecins également. Merci pour votre intérêt. ».
La jeune femme lui fit un sourire. Elle espérait vraiment que Bricks s’en tire, et sans trop de séquelles. Malheureusement, c’était un sacrifice que tous les militaires étaient prêt à payer, même s’ils n’en avaient pas toujours conscience.
« Ok, donc elle devait prévoir son coup depuis un moment. Vous a-t-elle dit pourquoi dans ce mail ? Manifestement, vous accusez le coup, et je commence à me dire que vous n’étiez pas au courant de ce qu’elle préparait... », laissa flotter la RDA pour jauger de sa réaction.

Il ne s’inquiétait pas vraiment de l’état de ses personnes, il ne devait pas les connaître. Cela n’était pas non plus de la politesse…il voulait savoir l’état des actions de sa sœur. Si elle avait tué sans vergogne ses deux personnes, il serait utopiste que de penser que les Atlantes allaient lui accorder leur pardon. Et en conséquence, si elle est retrouvée, elle serait abattue tout bonnement. Alors, que si elles ne sont que blessées, cela est jouable. La RDA, parlait que d’une personne, celle qui était sur la mauvaise pente, cela puait clairement et il soupira doucement. Il ne répondit pas, hochant simplement la tête, pour qu’elle pense qu’il était empathique. Il laissait paraître dans sa gestuelle cela en tout cas.

« Vos informaticiens sont surement en train de pirater ma boite mail. Si cela n’est pas déjà fait. » même s’il l’avait supprimé cela n’aurait rien changé. Elle verrait d’elle même que sa soeur avait planifié son coup et qu’il était difficile au frère de “trahir” sa jumelle en lui racontant quelques chose d’intime, même si sur le coup il se sentait bien seul et loin de son âme.

« Non. Si j'aurais été dans la boucle de son plan, je ne serais pas ici en face de vous. Mais avec elle… comme toujours... » il soupira longuement aux derniers mots, des mots qui lui semblaient maintenant être irréels et sans consistance… Il sera un peu les poings...il était maintenant seul … Il ne pouvait pas capitaliser encore...cela était trop frais. Néanmoins, même s’il était au fond en colère et triste il s’inquiétait pour sa sœur… et cela le tuait de ce dire qu’il allait reprendre une vie sans elle. La première fois de l’existence qu’ils sont séparée. Même si elle ne voulait pas qu’il la cherche, elle devait se douter qu’il ne louperait aucune occasion pour le faire. Que dès que tout cela serait tassé, il irait sur chaque planète où ils avaient établi des caches pour fouiller et lui laisser des messages. Il irait même voir Karazh au cas où qu’elle eut besoin de voir les Loupias…Il n’allait pas abandonner. Un rêve sans elle, n’est qu’un enfer.

C’est en disant cela que la RDA pouvait voir sa tablette clignoter avec un mail de Tyler, l’informaticien le petit génie du piratage ! Le mec était jeune, à peine vingt printemps, mais il était la révolution du monde informatique, un petit génie rebelle qui avait du mal à se contenir tellement il était excité de base… il était cadré avec plus ou moins de difficulté par son mentor, un homme de cinquante an qui n’avait jamais eu d’enfant. Bran était un homme bon, il voyait en Tyler un fils qu’il n’aurait pu avoir à cause de stérilité et de son homosexualité marquée. Alors, il guidait le jeune homme dans cette nouvelle vie, une vie extraordinaire et le petit génie se donnait toujours à fond. Il avait sûrement trouvé très facile de pirater une boite mail d’un pégasien, qui ne communiquait presque jamais avec cette interface. Ainsi, Erin reçut le mail de Teshara en totalité. Ainsi qu'une intro qui reflétait bien l’âge de pirate.

Bonjour madame la jolie directrice aux cheveux lisse !
Comme demandé par la direction, voici les maigres éléments envoyés par l’infâme sorcière !
Bon rien de dingue soyons clair, elle dit au revoir à son frère car elle se faisait chier ici ! Et comme c’est une garce, elle aime les départs théâtraux et bizarrement elle n’a pas foutu dedans son frérot ! Il est clean, enfin… sur ce sujet-là.
J’ai mis aussi en copie vos copains. Mais c’est quand même plus agréable pour moi de saluer une belle femme que de dire bonjour à tout le monde !
Bref ! Voici le mail en copie, amusez-vous bien !
A+
Tyler-le sauveur de Java !
PJ : Mail de Teshara


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Lun 9 Mar - 17:14

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QUELQUES HEURES PLUS TOT

Encore une journée de plus.
Darren enchaînait les voyages depuis le début de l’épidémie. Ce n’était pas de grosses missions heureusement. Il se retrouvait surtout à faire le transporteur de pli. Pour les planètes commerciales, la Magna, ce genre de choses. Les équipes d’appariteurs étaient au tas et, diplomatie oblige, il fallait se rendre à la bonne heure sur ces différents lieux pour faire preuve de politesse. L’horloge n’était pas synchrone selon l’endroit. Les huiles avaient dressé la liste pour leur éviter du dérangement mais il s’écoulait plusieurs heures entre chaque voyages comme il ne pouvait attendre que quelques minutes..

Tout ça à cause de cette petite maladie. Ils prenaient des militaires avec un peu de diplomatie pour faire bonne figure. Comme souvent, Darren n’avait pas besoin de faire de gros efforts. Mais Mac, à côté, était le champion de l’hypocrisie. Ce mec était capable de balancer ses grands sourires et son air charmeur pour remplir la mission. Sauf qu’en dedans, il était plus con qu’une porte de placard.
Le stéréotype du militaire qui ne pense qu’à la picole et la baise. Eversman avec le néant absolu en terme de respect et de finesse.

On ne peut pas aimer tout le monde, ni se faire apprécier de tous. Darren essayait de se le rappeler tout le temps. Mais, diable, que c’était lourd de devoir supporter un type qui commentait chacune des planètes visitées. Ce n’était que du transport de pli, les patrons avaient été clair : l’aller et le retour, ne pas s’attarder.
Mac avait comprit la première partie du message. Mais pour la dernière, il était un malade imaginaire touché d’une amnésie sélective.

En réalité, Darren angoissait.
Il avait reconnu la dernière planète référencée sur la liste : P4X-827. Orzan...la planète d’Emilia.
Deux poids deux mesures. Il se sentait devenir un Mac poète, le coeur attiré vers l’élite de sombrelune. Ca commençait à faire un moment qu’il n’avait pas contacté son amie et ses messages avaient été vain. Il ne s’inquiétait pas parce qu’on l’aurait tenu au courant s’il s’était passé quelque chose. Mais il était plus que tenté de s’attarder sur cette planète là. Le soldat fixait rarement la salle de contrôle en espérant y apercevoir Sheppard, histoire de lui demander la permission de faire un petit détour. Mais il n’apparaissait pas.

Mac débarqua avec dix bonnes minutes de retard. La Porte était déjà ouverte, les opérateurs du contrôle se demandant quand est-ce que le binôme allait enfin se casser. Après avoir assuré son armement, Darren fixa le rigolo distribuer ses sourires séducteurs aux filles et rouler des mécaniques. Il bourra l’épaule de Darren comme un ancien pote connu depuis des décennies.

« Hé, mon frère, prêt pour la baston ?!? »
« On transporte du courrier, y’a même pas de valeur là-dedans. » rétorqua Darren. Il donna un coup de menton sur sa grosse mitrailleuse à bande M60. « T’es obligé de te balader tout le temps avec ça ? »
« Faut bien leur montrer qui a la plus grosse !!! » s’esclaffa Mac.

Darren songea à la Gaëllie et regretta de devoir faire une croix sur son détour. C’était inévitable...

« Bon, on va où ? »
« Là, c’est...PNF-627. » Expliqua le soldat en consultant la liste qu’il avait sur lui. « A remettre au Shérif. »
« Hé, mais c’est pas la planète du Far West ça ? »
« Tu le sais très bien mec, c’est pour ça que tu déboules avec une grosse pétoire. »
Le type haussa les épaules.
« Nan, j’en savais rien. Mais je fais une halte au saloon, je te préviens. Les filles n’ont pas le cul serré là-bas. »
« Ca t’arrive de changer de sujet ? »
« Quand je dors. Tu sais qu’on raconte des tas de trucs sur ce monde ? Imagine, Allen, elle s’est retrouvée embarquée dans un enlévement. Les nibards à l’air qu’elle était, carrément ! Imagine toi le délire... »
Darren soupira et regarda ailleurs.
« Tu me saoules Mac, avec tes histoires de culs. On y va... »
« Des petits nichons bien taillés, ferme à souhait. J’le tiens de celui qui accompagnait Eversman. Du calibre premier choix mon pote... »

L’élégance, la grâce. Ca c’était Mac. Il ferait le sérieux une fois passé la Porte. Sauf pour le saloon peut-être. Darren en était encore à se dire que le type évoquait les détails avec toute l’expertise de sa vulgarité juste pour l’emmerder, le faire passer pour un prude ou un truc dans le genre. Mais il ne s’attendait vraiment pas à voir la silhouette de la concernée se dessiner derrière eux.

« J’aurai bien payé pour être là mon gars ! Et la calandre arrière, tu... »

Le soldat Clive murmura à plus petite voix :

« Tu devrais le gueuler plus fort, tête de con ! »

Puis il se mit au garde à vous, immédiatement suivit par Mac d’instinct.

Teshara déboula dans la salle d’embarquement. Elle devait passer la Porte le plus rapidement possible avant qu’on ne pose des questions sur la présence de l’officier Allen lors d’une fusillade et sa disparition soudaine. Vue le calibre de la nana, ça ne devait pas être commun.
Mais maintenant, elle était l’officier, et elle pouvait user (ou abuser) de son grade. Aussi, quand elle vit les deux trous du cul plantés devant la Porte, prêt au départ, elle y vit une occasion en or. Il fallait une certaine assurance et un certain aplomb pour se faire passer pour quelqu’un d’autre, mais rien que le fait d’apparaître sous les traits de cette personne pouvait gommer quelques incohérences de langage ou de comportement. C’était du moins l’avis de Teshara, qui, de toute façon, avait foi en elle, comme toujours.
Ne disait-elle pas qu’elle était la meilleure actrice de la galaxie ? C’était le moment de gagner un Oscar, comme les terriens et leur compétition !

Elle s’approcha de façon rigide, ayant toujours trouvé que les officiers étaient le genre de personne droite et fermée, histoire de se donner le rôle de la tête pensante et de bien montrer la frontière entre un bleubite et un gradé. Cela lui rappelait des souvenirs, quand elle officiait dans la troupe d’élite de Kolya, où elle pouvait se permettre d’être la parfaite salope avec les types moins qualifiés des sections annexes. Sans parler de son passage chez les Soleils Rouges.
« Toi. », fit-elle sèchement à l’adresse de Mac. Elle avait entendu la fin de la conversation. « Les petits nichons bien fermes et calibrés te demandent d’aller l’attendre dans son bureau. Tu es relevé. Exécution. », fit-elle froidement. Allen était réputée pour sa maîtrise d’elle-même et Tesh l’avait constaté en lui braquant le calibre sur le front. « Laisse moi ton arme avant de partir. » N’empêche, ce corps avait une voix traînante qui résonnait bizarrement dans son conduit auditif, mais il n’y avait pas que ça. L’ensemble de ses perceptions et de sa proprioception était altéré par ce nouveau corps.

« Heu...je...heu...la M60, mon Capitaine ? » répondit le type en osant à peine la regarder en face.
« Non, le RPG que tu as dans le dos... », soupira Teshara pour souligner le degré de crétinerie de ce mec. Il allait patienter un moment dans “son” bureau.
Mac hésita un instant puis lui tendit son énorme M60 pour qu’elle le récupère. Il se défit également de son gilet tactique qu’il laissa au sol avant de repartir, un regard pour Darren qui n’avait pas la moindre compassion pour lui.
« Navré pour ça, chef. » Lâcha finalement Darren pour la référence des détails charnels. Il zieuta la M60 et fronça les sourcils. « Ce n’est pas très adapté pour la mission. Vous ne voulez pas reporter le départ, le temps de prendre votre équipement habituel ? »
Teshara ne l’écouta qu’à moitié. Elle était tentée de l’envoyer promener aussi, mais ça allait faire louche si elle passait la Porte seule. Elle passa le gilet tactique, avant de se tourner vers le soldat.
« Assez perdu de temps comme ça. », déclara-t-elle, en tentant d’ajuster le gilet via les différentes sangles. Il restait trop grand quand même, mais ça ferait l’affaire. Elle ramassa l’arme. V’la le truc de bourrin quand même. Elle pourrait le revendre pour un bon prix.
« En avant. ». Elle fit un signe de tête à Darren pour qu’il passe le premier.

Le soldat Clive se demandait pourquoi elle ne signalait pas son départ en mission avec lui. Ce n’était pas trop dans les procédures de se barrer comme ça. Logiquement, elle avait sûrement dû prévoir de remplacer Mac non ? Ou c’était déjà prévu qu’elle s’en aille compléter la team “La Poste d’Atlantis”. C’était une galonnée et ça lui échappait. Alors Darren ne chercha pas plus loin, il acquiesça et passa la Porte des Étoiles.
Comme il était écrit dans le dossier, cette planète était chaude. Les films de Western n’avaient pas mieux reflété cet endroit aride et d’apparence désolé. Le soldat fixa la ville qui se trouvait un peu plus loin puis il se tourna en entendant le bruit caractéristique de l’horizon des événements.
« Par là-bas, Capitaine. On doit trouver le Shérif et lui remettre le pli. Vous vous chargez du contact ? »

Teshara ne voulait pas perdre plus de temps que ça. Néanmoins, quand le soldat passa l’horizon, elle se tourna une dernière fois vers la cité. Elle savait qu’elle quittait son frère, mais maintenant elle ne pouvait plus faire marche arrière. Elle regrettait de ne pas avoir pu récupérer l’artefact, ainsi elle aurait pu choisir un corps un peu mieux. C’était comme ça.
Avec une dernière pensée pour son frangin chéri, elle traversa à son tour, se retrouvant dans un environnement bouillonnant d’une chaleur étouffante. Merde, ça lui avait manqué de passer la Porte !
Pour un peu et elle se serait étirée de contentement.
« Ouais, je m’en charge. ». Comment est-ce qu’elle allait se débarrasser de lui maintenant ? Avec ce calibre, le temps qu’elle l’ajuste, il aurait compris qu’elle allait le transformer en passoire. Et puis… Elle ne savait pas bien comment l’arme fonctionnait, même si ça ne devait pas être très différent des armes habituelles.
« Putain, ça fait du bien de respirer du bon air ! En avant. », fit-elle gaiement.

Darren ne suivit pas tout de suite. Son instinct lui disait que quelque chose clochait et il était tout bonnement incapable de dire quoi. Il suivait l’officier, la trouvant étonnamment positive en comparaison de sa réputation. Clive ne la connaissait pas vraiment...peut-être qu’elle était lunatique dans le fond. Rude quand elle s’était levée du pied gauche. Et comme ça, guillerette, quand elle avait passé une bonne nuit. Qu’est-ce que ça pouvait être d’autre ?

Pourtant, en la suivant, il ne pu s’empêcher de remarquer qu’elle...jurait ?
Eversman jurait. Sheppard jurait. Frei peut-être. Mais Allen...on racontait qu’elle avait les dents qui rayaient le parquet. Qu’elle était la pour faire carrière. Darren ne l’avait vraiment cotoyé qu’une fois pour une demande très particulière. Limite offensante en sa qualité de femme. Et même là, elle était restée très soft, très pro. Sur un sujet perso au final...

« Ouais. Ca fait quand même une paie que vous êtes pas sortie ! Être retenue sur Atlantis pour faire de la paperasse, ça fait grossir ! » fit-il nerveusement.
Il la mira un instant.
« Ca ne vous dérange pas de revenir sur cette planète après ce qu’il s’est passé ? Ca fait quoi...même pas six mois ? »

Teshara marchait d’un bon rythme, tout en carburant sur les différentes possibilités pour se séparer de ce type. Il fallait qu’elle change de planète encore une fois, et encore une autre, et ainsi de suite pendant un moment. Mesure de sécurité, même si on n’allait pas la confondre tout de suite.
Elle se tourna vers Darren quand ce dernier commença à lui parler, et à sa première phrase, elle se contenta d’hausser des épaules. Tant bien, ce gars la connaissait bien, elle devait faire attention.
Par contre, elle ne pouvait pas ignorer la question. Là, ce serait louche.
« Six mois ? ». Elle fit mine de réfléchir. « Je dirai que ça fait plus que ça, mais le temps passe vite, non ? », observa-t-elle en reportant son attention sur la marche. Elle n’allait pas s’embarquer dans des trucs trop personnels concernant Allen. Elle connaissait la base de la base, ce que la rumeur disait d’elle, mais pas plus. Après, elle n’était pas la dernière quand il s’agissait de pipoter son monde.
« C’est vrai que le décalage horaire peut rendre un peu maboule. Quand on passe la Porte il fait nuit...on rentre il fait nuit...ou l’inverse. »
Darren continuait de suivre, essayant de décortiquer la réponse. Son instinct continuait de l’emmerder mais, personnellement, il ne voyait pas quoi reprocher au Capitaine sur son comportement. C’était juste inhabituel pour elle de se balader au M60. Après, il comprenait sa volonté de rester discrète et de botter en touche pour cette mission. Lui-même ne connaissait que la rumeur, ainsi que les stupidités sortie par Mac, mais il était aussi dans l’escorte. Ca entrait dans son champ de compétence.
Protéger le client des types qui se faisaient passer pour d’autres...et carrément de “faux” clients venus donner le change. C’était déjà arrivé. Clive nageait simplement entre son envie de creuser et l’idée qu’il était devenu tout simplement parano.
« Au fait. Maintenant qu’on est tous les deux, qu’il y a personne pour nous entendre, je tiens à vous remercier chef. Je sais que vous êtes pas ce genre de femme, j’ai apprécié l’effort. » fît-il pour introduction.
« Comme promis, je vous rends votre soutif dans la semaine. On a fait carton plein, pas mal de filles ont participé. »
Le seul truc...c’est qu’il le lui avait déjà rendu…
Il ne risquait que de se faire sermoner. Elle lui dirait d’arrêter de la prendre pour une conne et ça s’arrêterait là...c’est ce qui devrait arriver non ?

Merde, pensa la jeune femme. Ils étaient intimes ? Là ça allait compliquer les choses… Mais bon, il semblait s’adresser à elle avec déférence et respect, alors elle ne savait pas vraiment comment interpréter ces quelques mots. Elle marchait sur des oeufs, aussi s’empressa-t-elle de répondre un truc passe partout, enfin… selon les critères Lays.
« Pas étonnant, avec un de mes soutifs, c’est le carton assuré. », balança-t-elle en ajustant la M60 sur ses épaules. Elle pesait lourd cette saloperie !
« Je reconnais que...vous avez bon goût. Vous dissimulez des trésors sous votre uniforme strict. Les types comme Mac sont des abrutis, j’espère que vous ne changerez pas de style à cause de lui. » Rajouta Darren par surenchère, feignant de se détendre, du fait qu’ils étaient seuls.
Allen lui avait confié n’avoir que réglementaire.

Darren était carrément troublé. Une grande part de lui suppliait de voir le Capitaine se retourner pour lui dire que le jeu était terminé. Mais son angoisse venait de monter d’un cran. Darren s’était permis d’aborder l’officier pendant son entrainement solo pour lui demander une telle chose. Elle avait été à mille lieux de tenir le discours “avec moi, c’est le carton assuré”. C’était une blague alors ? En pleine mission, à un Première Classe ?

« Vous donnez trop d’importance à un type comme lui. Me faire changer ? Il m’en faudrait bien plus. », affirma Teshara. Elle ne le sentait pas spécialement méfiant, et elle était plutôt satisfaite de ses réponses. Et puis, de toute façon, elle était l’officier Allen. Il ne fallait pas qu’elle tombe dans une paranoïa trop exacerbée non plus.
« Besoin d’un coup de main ? » demanda Darren en la voyant ajuster une nouvelle fois la M60. « On fait l’échange. »
« Ok. J’aurai vraiment dû changer d’arme au lieu de partir aussi rapidement. Mais les délais sont les délais. », dit-elle en passant la sangle par dessus sa tête pour ramener l’arme sur son épaule, et ainsi pouvoir lui donner plus facilement. Ce serait plus simple une arme moins lourde, surtout si elle devait le buter.

Du point de vue de Darren, il ne s’agissait pas d’une erreur stratégique. Mais d’une erreur contrôlée. Un officier bizarroïde armé d’une M60 en mission diplomatique, ça ne le laissait pas serein. Et de sa position, impossible de voir si Mac avait laissé sa sécurité ou pas. C’est sûr qu’il aurait été plus rassuré en la voyant galérer à pointer une mitrailleuse qu’elle n’arrivait pas à porter sur cinq cent mètres. Mais si elle lâchait une rafale au beau milieu du village, ce serait le désastre.
Clive savait son P90 en sécurité. Et il ne lui donnerait pas ses chargeurs, l’air de rien. Idéalement, si son hypothèse qu’Allen n’était pas Allen s’avérait fondée, il ne pourrait pas la tenir en respect avec cette arme. Une balle de P90 dans la cuisse, une ogive usinée pour faire la guerre, ça pouvait l’handicaper à vie. Il ne pouvait que compter sur son 9mm et sa rapidité à dégainer. Il n’y avait plus que ça à faire. L’erreur “contrôlée”.

Le soldat fit donc l’échange avec un sourire aimable.
« Vous savez c’qu’on dit. Le “gros”, c’est pour compenser autre chose ! Et vu le discours de Mac à votre sujet... » blagua-t-il grassement en plaçant la M60 dans son dos.
Sa main se posa sur la crosse de son 9mm, il tapota l’épaule d’Allen puis reprit la marche.
« Dites, je vous paie un verre au saloon ? Le prochain voyage n’est pas avant une heure. On pourra repartir directement d’ici. »

Du point de vue de Teshara, il s’agissait d’une erreur stratégique qu’il lui file son arme. D’un côté, il ne pouvait pas savoir qu’elle n’était pas qui elle prétendait être. Qu’importe. Si elle pouvait éviter une fusillade, elle éviterait. Peu de chance de prendre une balle dans ces conditions, et maintenant qu’elle était loin de la technologie lantienne, elle devait se montrer prudente, malgré ses compétences en matière médicale.
« Ouais on sait ce qu’il compense. », ajouta-t-elle avant de réfléchir à la proposition d’aller boire un coup. “Saloon” ? Elle était certaine d’avoir entendue ça quelque part, peut-être dans un film, mais était-ce vraiment le cas ? Merde, ça allait poser problème. Il devait s’agir d’un endroit où boire, à savoir un bar. C’était tentant. L’alcool, ça a quand même des effets assez sympa sur le cerveau.
« On verra. Pour le moment, la mission, et si tout se passe bien et qu’on a le temps, pourquoi pas. Mais la mission d’abord. ». Elle ne devait pas aller dans son sens trop facilement. Elle restait un gradé et lui un première classe, et elle devait conserver une certaine barrière.
« Oui, bien sûr, c’est logique. » admit le soldat.

Le village n’était plus très loin.
Quand ils y entrèrent, c’était à l’image du fameux film : vide. Deux rangées de bâtiments qui s’affrontaient avant de former un carrefour. Quelques vieux sur des Rockin’chairs en train de tailler le bois et qui les matait, bien content de voir enfin de l’activité. Le soldat avisa un regard circulaire. Il y en avait d’autres perchés sur les balcons. La plupart seraient armés.
Un début de plan germait dans la tête du soldat à l’idée qu’Allen n’aille pas bien. Il allait continuer de l’observer sagement sans insister. Son coté cohérent persistait au respect du galon, de l’officier, et de se moquer complètement des différences. Mais comme il le songeait plus tôt, ce problème faisait aussi partie intégrante de sa spécialité. Et pour l’heure, il n’avait pas l’impression d’avoir affaire au Capitaine Allen.
Il était tenté de lui demander si elle n’avait pas la fièvre. Qu’elle n’avait pas choppé cette fameuse maladie qui avait posé problème sur Atlantis. Il allait vérifier...la surveiller.
« Regardez. » dit-il finalement en pointant une porte d’un doigt. « Le bureau du Shérif... »

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Jeu 19 Mar - 17:34

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Teshara observait les alentours. Son oeil sautait d’un type à un autre, et elle analysait la situation pour se projeter dans son prochain coup. Très franchement, si elle avait eu le temps de choisir une planète où se barrer, elle n’aurait pas choisi un endroit comme celui-ci. Pas assez de végétation, pas assez d’habitations. Bref, elle allait devoir saisir l’opportunité encore une fois, comme elle le faisait depuis le début de cette journée plutôt prometteuse. Si vraiment elle devait se débarrasser salement de ce gars, elle n’hésiterait pas, pour la bonne et simple raison qu’elle avait trop à perdre désormais.
« Ok. ». Tesh ne savait pas en quoi consistait la mission exactement, et c’était un problème. Elle allait encore une fois devoir la jouer fine. Elle se dirigea vers la porte et la poussa sans sourciller, comme si elle était en territoire conquis. Après tout, elle était déjà venue ici, avait-elle cru comprendre.
« Aller soldat, faites ce pour quoi vous êtes venus. », ordonna-t-elle en se tournant vers Darren une fois à l’intérieur. Autant commander, ce serait moins merdique que d’improviser.
« Monsieur, Madame... » fit poliment le Shérif en restant assis à son bureau. « Y’a quoi pour votre service ? »
« Un courrier diplomatique. Comme convenu... » annonça Darren.
Il sortit l’enveloppe de son sac et la remis à son interlocuteur.
« Mmm’bien. Je la remettrai au Maire demain. »
Le vieil homme s’interrompit tout en sondant Allen.
« Vous m’rappelez quelqu’un. On ne se serait pas déjà vu ? »
Tesh le toisa, alors qu’elle venait de balayer l’endroit du regard.
« Possible, en tout cas vous me dîtes rien. ».

Darren y vit une nouvelle occasion. Il s’arma d’un grand sourire pour prendre l’officier par ses épaules.
« La technique de drague est éventé, mon brave. Essayez une femme libre. »
Il regarda Allen en lui faisant un clin d’oeil.
« J’suis un homme comblé, n’est-ce pas ? »

Teshara devint raide sur le coup. Depuis quand, bordel, un trou du cul de première classe touchait un officier comme ça ? Les vieux relents à la Génii ou à la Soleil Rouge remontèrent à la surface, et aucun de ses subordonnés à l’époque n’auraient osé ne serait-ce que la regarder directement. Et l’autre là, il fait le type qui se tape sa gradé ?
Elle eut un rictus mauvais avec un petit bruit de bouche ironique, avant de tourner son regard vers Clive. Pour lui coller son front en pleine gueule. C’était si inattendu. Si soudain. Le temps de reprendre ses esprits, Darren était allongé sur le sol et il avait, par un geste automatique, tiré son neuf millimètres.
« BANG SANG, CHEF ! Je déconnais, qu’est-ce qui vous prend ?!? » S’écria-t-il.
Darren se redressa en appuyant sa main contre son nez. Il regardait souvent le bout de ses doigts, pensant y trouver du sang tant ça brûlait, mais rien heureusement.
« Vous voulez p’t’être que j’vous laisse seul ? » Demanda le shérif avec une mine blasée.
« C’est bon, on part. »
Darren passa devant l’officier pour ouvrir la porte et l’attendre dans la rue. Il secouait la tête, n’y croyant pas. Le sourire avant le putain de bourrepif. Et elle ne s’était pas retenue.
« Ca aurait été Mac, j’aurai compris... » se plaignit-il.

Teshara regarda le Shérif un instant, sentant qu’elle était allée un peu loin au niveau de sa couverture. Mais… ça avait été plus fort qu’elle. Elle emboîta le pas du soldat, bien décidé à ne pas faire marche arrière ni à s’excuser. Il avait dépassé les bornes.
« Dans quelle armée du monde on prend son officier par les épaules ?! », fit-elle en s’approchant de lui pour entrer dans son espace personnel. « J’vous écoute ? »
« Aucune, mon Capitaine ! Sauf que dans ce putain de gourbis, il y a une femme pour quarante gus. Ok, j’ai bien senti que vous savez vous protéger toute seule. Mais préserver les apparences ne vous aurait pas fait de mal. » se défendit-il.
Il appuya sur son pif une nouvelle fois.
« Putain...en pleine gueule en plus ! »
« Elles sont bien préservées les apparences là, maintenant le prochain trou du cul qui voudra me sauter saura que j’ai la détente facile. Et arrêtez de chouiner comme une gonzesse. ». Teshara le poussa un peu, avant de se diriger vers le centre du village.
« C’est noté, j’ai servi d’exemple à toute la populasse ! » gronda le soldat. « Bon. On se le prend ce verre maintenant ? Ou vous comptez rester fâchée, chef ? »
« Je ne suis pas fâchée, je participe à votre éducation militaire. », répliqua-t-elle en se retournant vers lui. « Il est où ce saloune ? ». Forcément, elle avait plus ou moins écorché le terme.

Allen l’avait frappé.
Elle lui avait souri avant de lui placer un foutu coup de boule dans les dents !
L’officier Allen n’aurait jamais fait ça. Il se serait retrouvé avec un blâme en rentrant. Serait sûrement passé par pour un sexiste, un pervers, un opportuniste. Mais là...non. C’était trop. La douleur de l’impact lui avait remis les idées en place sur le fait que ce n’était pas normal. Son comportement avait changé. Et il ne voyait pas cet officier parler comme April. En des termes aussi finots que “trou du cul”, “voudra me sauter”, “chouiner comme une gonzesse”.
Écorcher le terme “Saloon” avait fini de le convaincre. Il se passait quelque chose chez l’officier. Il ne savait pas quoi mais elle n’était pas dans son état normal. La procédure dans ce cas là était parfaitement claire. Le seul problème, c’est qu’il était tout seul. Avec une femme armée d’un P90 et qui avait la détente facile. Le soldat n’était pas un couard cela dit et il savait se servir de sa tête. Il avisa le petit accès secondaire qui s’enfonçait plus profondément dans les habitations.

« C’est par là Capitaine. » fit-il en prenant la tête.

Il avança de lui même en lui tournant le dos. Pas très stratégique aussi. Seulement, il fallait impérativement que cette ruelle soit vide pour qu’il puisse agir. Il avança puis fronça les sourcils.

« Merde...ils l’ont changé de place ? »
Clive pinça des lèvres, jouant les comédiens, puis se tapa le front.
« Que j’suis con, on est du mauvais côté. C’est là-bas. » dit-il en pointant l’accès qu’il venait d’emprunter. Il y avait une autre ruelle du côté opposé.
« Ils font de l’alcool à base de cactus je crois. Et de la bière aussi. Vous prendrez quoi, les deux ? »
Il avait posé la question en se marrant. Mais dans le même temps, Darren prit son neuf millimètres et le braqua dans la direction de son officier, prenant une posture de combat.
« Un geste de plus et je tire, chef. » gronda-t-il brusquement.
« Lâchez le P90. Et croyez moi quand je vous dis que je serais plus réactif que votre coup de boule. Lâchez le doucement... »

Teshara ne connaissait pas la ville, malgré qu’elle était censée déjà être venue, aussi comptait elle sur la loyauté de Darren pour la conduire à bon port. Manifestement, ce dernier ne savait plus, ou peut-être qu’elle avait tapé trop fort.
Quand elle entendit le déclic de la culasse dans son dos, elle se figea. Avant de se tourner lentement. Garder la confiance, et la maîtrise de la situation. Il ne pouvait pas savoir, c’était impossible, même si elle avait été un peu… limite par moment. Allen n’aurait pas détourné le regard dans ces conditions, tout comme elle ne l’avait pas fait au moment de recevoir le canon sur son front toute à l’heure.
« A quoi vous jouez soldat ? », balança-t-elle froidement. Elle allait vraiment devoir le mettre hors service celui-là.
« Capitaine. Vous n’êtes pas dans votre état normal depuis le passage de la Porte. Je vous ramène sur Atlantis, à l’infirmerie. »
Clive continuait de la braquer. Mais si “Allen” était sûre d’elle, le première classe n’en menait vraiment pas large. Il ne se raccrochait qu’à sa conviction.
« C’est la dernière fois que je me répète, posez le flingue ! »
« Est-ce que vous mesurez toutes les conséquences de votre… mutinerie soldat ? », tenta Teshara, qui n’était pas à son coup d’essai quand il s’agissait de matter de l’arrogant.
Darren tira un coup de feu sur la gauche.
« Je joue pas aux concours de bite, putain ! Tu poses le flingue MAINTENANT !!! »
« Tu sais que je ne peux pas. », embraya Teshara directement, insensible à la détonation. « Je serai un bien piètre officier si je le faisais. Alors pose ton arme. »

Dans un village de cowboy, ça ne devait pas être rare d’entendre des coups de feux. Il s’imaginait pas la mamie près de sa marmite entre de se dire qu’un prétentieux serait en train de nourrir les charognards du coin. Darren se contrôlait. Mais en même temps il était à bout de nerfs. Ce n’était pas rien de braquer Allen. C’était comme pointer un flingue sur la tempe de Sheppard. Il avait beau être sûr de lui, que personne ne lui reprocherait véritablement d’avoir ramené un officier qui n’était pas dans son état normal, sa menace tournait dans sa tête.
Il serait arrêté, placé en cellule, et rejeté du Programme. Adieu le D-4, adieu les explorations.
Adieu Emy…
Darren avait tant à perdre même si c’était une tête brûlée.

Le canon de son arme trembla doucement, témoignant de sa nervosité. Il cherchait une issue, une échappatoire. L’officier n’avait même pas eu un mouvement de cil quand il avait tiré. C’était pas humain ça ! Est-ce qu’il faisait face à un Morphéa ? L’une de ces créatures métamorphe difficilement butable ?
Finalement, Darren acquiesça. Pas pour ce qu’elle lui avait dit mais pour la décision qu’il prit.
« Ok ! »
Tout simplement. L’oeil noir de son arme migra sur le gilet, il visa la plaque antibalistique du pare balle et tira une nouvelle fois. L’impact serait violent, suffisamment pour la foutre par terre. Du moins c’est ce qu’il espérait en agissant.

Teshara pensait qu’il aurait baissé son arme. C’était toujours un coup de bluff ce genre de situation. Un coup de Poker, comme aimait à le dire les terriens. Un jeu qu’elle avait essayé d’apprendre, sans succès. Trop tête brûlée dans sa façon de poser les cartes.
L’impact ressembla à un gros coup de poing qu’on reçoit, concentré à un endroit bien défini. Un cri de surprise et de douleur s’échappa en même temps que l’air qu’elle avait dans les poumons, et elle se retrouva sur le dos à toiser le ciel d’un bleu limpide.
« Putain !! », gueula-t-elle en reprenant son souffle, en se redressant à moitié mais sans se relever, trop sonnée encore pour y penser. Il venait de lui tirer dessus cet enculé ! Loin de se dire qu’elle avait merdé sur sa prestation en “officier Allen”, Teshara opta pour la situation où elle avait tiré le mauvais cheval de l’armée Atlante. Le type sans foi ni loi qui n’était pas là par hasard. Après tout, elle avait lu quelques rapports à l’infirmerie des années sombres de la cité.
Et puis, quand on était Teshara Lays et qu’on avait fréquenté la lie de la galaxie plusieurs fois, le comportement humain n’avait plus rien d’étonnant. Les instincts basiques et primaires refaisaient surfaces, voilà tout. Ses mains s’étaient portées à l’endroit où elle avait senti le choc de la balle. Elle savait qu’elle portait un gilet tactique, mais elle pensait que ce serait moins “violent” avec ce genre de protection. Quedal ouais, ça piquait grave.
« Ça va chier Clive, ça va chier. », maugréa-t-elle en tentant de se relever cette fois.
« On en reparle quand vous serez soignée ! » Rétorqua-t-il en donnant un coup de pied pour chasser le P90. Sa ranger repartit aussitôt impacter son dos pour lui intimer l’ordre non verbal de se mettre sur le ventre.
« Vous allez me suivre à l’infirmerie sans m’emmerder. Ou je vous tire dessus jusqu’à l’évanouissement et je traine votre carcasse sur mon dos. J’déconne pas, obéissez !!! »
Teshara pesta alors qu’elle reprenait un coup. Elle roula pour se mettre sur le ventre.
« Faut encore que je puisse me lever... », chuchota-t-elle à mi-voix.
Darren s’agenouilla sur elle, l’une de ses jambes la bloquant contre le sol. Il prit le risque de ranger son arme et s’empara de son poignet pour y faire glisser un serflex. Il comptait la ligoter dans le dos.
« Alors ça mon gars... », râla-t-elle en glissant son deuxième bras sous elle pour qu’il ne puisse pas les lier ensemble. Elle n’allait pas se laisser faire, et il était hors de question qu’elle retourne sur Atlantis.

“Allen” savait faire chier son monde quand elle s’y mettait.
Darren tenta bien d’attraper son deuxième poignet mais il n’avait pas assez d’amplitude pour ça. Il lui aurait fallu quitter sa posture de contrôle et c’est bien la chose à ne surtout pas faire.
« On rentre et c’est pas négociable ! » Râla-t-il à bout de nerf.
Faute d’avoir le deuxième bras de la “texane”, le première classe y glissa son propre poignet et serra fermement le serflex. Il était devenu un boulet vivant accroché à la jeune femme. Il reprit son arme en main et la menaça.
« Debout Capitaine, on y va. »
« J’ai un sens de la négociation plutôt aiguisé. », fit-elle en se redressant, la main sur une grenade arrachée de son gilet tactique, et forcément, la goupille tomba par terre quand elle se remit pleinement debout. « Maintenant, on discute, ou on continue de se tirer dessus ? », fit-elle en tendant son bras à l’opposé de Clive pour qu’il ne tente rien de stupide. Elle n’avait pas spécialement envie de péter avec ce trou du cul.
« MAIS VOUS ÊTES COMPLÈTEMENT FÊLÉE !!! » S’écria Darren, loin, trèèèèès loin de s’attendre à une telle réaction de son officier. Il perdait pied.
« J’essaie de vous sauver la vie bordel !!! Vous croyez quoi ?!? Dans une petite rue comme ça, on y passera tous les deux. »
Darren opposa une résistance à la tension pratiquée par la forcenée.
« J’vais ramasser cette goupille. J’vais la replacer sur la grenade. Et on rentre vous faire soigner. Capitaine, vous êtes malade ! Y’a pas de doute, vous délirez complètement !!! »
Teshara avait retrouvé le sourire. Maintenant ils pouvaient rediscuter d’égal à égal, avec un petit avantage à celle qui tenait l’explosif. Elle tira en contresens pour qu’il ne se baisse pas pour ramasser la goupille.
« Non non, pas bougé. On ne touche pas à cette grenade. Tu vas prendre ton couteau, couper le lien, et me filer ton flingue. Sinon... » Elle agita la grenade en guise de menace implicite. Le message était clair.
« Sinon quoi ? Ca nous fera une belle jambe de finir en morceaux pêle-mêle. Vous venez avec moi sur Atlantis, c’est un ordre !!! » Siffla-t-il en pointant son flingue sur le même endroit qu’il avait touché précédemment. Ce message là aussi était clair.
« Désolée, je ne reçois pas d’ordre d’un subordonné. Je suis en charge de l’autorité. Tu veux vraiment prendre le risque de tirer et que je lâche cette grenade ? ». Elle ne se démontait pas.
« C’est pas aussi dingue que d’avoir enlever cette foutue goupille chef. Arrêtez de faire l’enfant, bon sang. On doit rentrer et ça urge. Y’a pas de grade qui tienne ! »
« Ferme ta gueule putain ! C’est moi qui décide de ce qu’on fait, et tu m’as promis un coup à boire. Alors toi arrête de faire le gamin, et détache moi bordel ! »
« Vous vous entendez parler ? » Demanda-t-il gravement. « Le Capitaine Allen ne parle pas comme ça ! Vous n’êtes pas dans votre état normal, je vous le répète. »
Il tira sur le lien.
« On meurt ensemble ou on vit ensemble. C’est le seul choix qui s’offre. »
« Je suis d’accord, sauf que le choix de vivre ensemble peut se résoudre de plusieurs façon. » Elle tira sur le lien et ajouta : « Je suis le Capitaine Allen, et j’ai passé une journée de merde. Alors oui, je suis peut être un peu énervée, mais j’ai mes raisons, des raisons que je n’ai pas besoin de communiquer à un première classe qui se comporte familièrement avec moi depuis que nous sommes sur cette planète, à me parler de soutif en mission, et à me prendre par les épaules. Alors maintenant mon gars, tu me détaches, et je me montrerai clémente avec toi sur les sanctions. Et ça, c’est non négociable. »
« Mon cul !!! Si vous aviez les idées claires, vous sauriez que je suis DÉJÀ foutu pour vous avoir mis une balle. » Rétorqua-t-il. « On va pas y passer la journée. Neutralisez cette grenade !!! »
Il commençait à lui pomper l’air sérieusement. Teshara aimait qu’on se plie à ce qu’elle avait décidé, et l’affront la faisait rire cinq minutes, après quoi elle en devenait irritable. Elle était vraiment tentée de lâcher la grenade en lui disant “je t’avais dis de m’écouter” juste pour avoir le dernier mot, mais elle n’avait pas spécialement envie de mourir, même en ayant le dernier mot.
« J’peux te trouver des circonstances atténuantes. Il fait chaud, y a une saloperie qui traîne sur la cité, ça peut arriver. » Elle avait noté qu’il était repassé au vouvoiement, signe qu’elle commençait à l’influencer, du moins le pensait elle. Elle tentait une dernière fois de lui faire entendre raison comme ça, ensuite, elle passerait vraiment aux choses sérieuses. Et ce serait moche.
« VOUS….VENEZ...AVEC...MOI. » Lâcha-t-il en prononçant chaques mots le plus distinctement possible.
« TU ME DÉTACHES…. », elle décala son corps de quelques degrés. « ...MAINTENANT !! ... OU JE LA BALANCE PAR LA FENÊTRE DE CETTE BARAQUE PUTAIN !! »
Un “vos gueules les amoureux” tonitruant prononcé par une femme se fit entendre dans la ruelle avant qu’un seau en bois de merde et de pisse ne s’écrase non loin de là, répandant une odeur infecte dans la ruelle.

Le regard de Darren se défit. La chute du seau l’avait fait sursauter, l’odeur le dérangeait aussi malgré la situation. Mais le fait qu’elle puisse envoyer cette grenade par la fenêtre était tout bonnement inconcevable. Le soldat secoua la tête.
« Capitaine Allen...vous...vous n’êtes pas sérieuse... »
Il fixa la fenêtre puis la grenade.
« Vous avez passé votre vie à protéger des innocents. Comme ces gens là. Ne...vous ne ferez pas ça ok ? Je dois vous ramener à l’infirmerie, c’est votre santé qui... »
« 5…. 4 …. », commença-t-elle à décompter en armant son bras.
« Capitaine... » Lâcha-t-il angoissé. « J’vous en prie. C’est pour...c’est pour vous que je fais ça... »
« Alors ne m’oblige pas à faire ça... », ajouta-t-elle pour ne rien lâcher au niveau de la pression psychologique qu’elle faisait planer.
Le jeune homme la regarda longuement. Le canon de son arme s’abaissa et il le rangea lentement dans son holster. D’une main ouverte et en évidence, il prit son couteau et l’avança pour défaire les liens. A ce stade, il était tenté de la piquer dans le bras. Ou de foncer et de l’embarquer avec elle pour s’éloigner. Néanmoins, son expérience professionnelle signait l’échec de toutes les tentatives. Darren n’avait pas peur d’y rester pour sauvegarder cet officier. En revanche...menacer des vies innocentes...même si c’était quelqu’un qui leur lançait un seau de merde.
« Capitaine...Je prends d’abords la goupille. Je découpe vos liens. Et vous me donnez cette grenade pour que je la désarme. Pas de traquenard, je le promets. » fit-il en s’abaissant lentement, le couteau en main. Seul l’index s’écartait du manche pour s’emparer de la goupille traînant au sol.
« Dans ce cas… Je veux ton flingue, et je te donne la goupille pour que tu puisses la remettre. C’est un bon échange je trouve. », répliqua-t-elle en le laissant ramasser ce qu’il voulait.
« Ouais, le meilleur moyen de prendre une balle...pas question ! » Lâcha-t-il tout en continuant sa descente.
« Seulement si tu essaies de m’arrêter de nouveau, ça ne dépend que de toi l’ami. », enchérit-elle en tirant maintenant à contrario pour l’arrêter dans son mouvement.
Il n’avait plus le choix. Dans la rue principale, les spectateurs commençaient à s’accumuler depuis le temps que ça durait. Si elle balançait ça dans le tas - et il savait qu’elle aurait la force suffisante pour le faire - c’était un danger qu’il n’avait pas le droit de prendre. Elle le savait cette garce de malade mentale...il était fait comme un rat.
Après un profond soupir de résignation, Darren sortit son arme avec deux doigts et le lui tendit.
Teshara émit un petit ricanement.
« J’ai un peu les mains occupées là. Détache moi d’abord. »
Darren souffla. Il replaça ENCORE son arme dans son holster. Il coupa le serflex, jeta son couteau au sol, puis il lui tendit son 9mm, l’autre main bien en évidence.
« Ca va...j’obéis. »
Tesh fit aller un peu son poignet maintenant qu’il était libre, et elle récupéra l’arme. Elle recula de quelques pas, la pointa sur Darren. Elle se posait clairement la question. Est-ce qu’elle ne devait pas le tuer la maintenant ? Au moins le problème était réglé. Mais d’un autre côté, elle avait l’avantage, et elle préférait le laisser repartir vivant sur Atlantis. C’était un peu sa façon de témoigner de son hold’up du siècle.
« Ok ok. Bon, je vais te donner la grenade, tu la sécurises, et ensuite tu avances vers la rue principale. ». Il serait plus simple pour elle de la balancer plutôt que de prendre le risque de s’approcher de lui et de se faire avoir. Elle n’était pas spécialement bonne au corps à corps, et habituellement, elle pouvait compter sur Naalem. Mais maintenant, elle était toute seule, et elle allait devoir survivre sans avoir son jumeau dans le coin.
« Est-ce que tu vas essayer de m’entourlouper Darren ? », demanda-t-elle finalement en le sondant du regard.
« Ces gens ne méritent pas d’être blessés. » Lâcha-t-il, le regard noir. « Mais j’vous promets que je reviendrai vous chercher. Je vous ramenerai sur Atlantis. Comme le lieutenant Ford, vous n’avez plus l’esprit clair... »
« Ok. Comme tu veux. Je te la donne. Au moindre geste brusque, je la lâche. ». Elle s’approcha, braqua son arme en le tenant contre son corps pour le laisser hors de portée, et elle tendit le bras vers lui pour faire passer le flambeau explosif.
« Il y aura pas de mouvements brusques. » Promit le soldat.
Elle était maline. Même à ce moment. Surtout à ce moment. Elle ne laissait pas son arme à portée. Darren fixa son Capitaine en se sentant résolument perdu. Comment la folie pouvait conduire quelqu’un de son gabarit jusqu’à une telle extrémité ? Il essaya de chercher dans ce regard à l’air endormi un semblant de réponse rassurante, l’indice que tout ça ne soit qu’une mise en scène pour le tester, vérifier ses capacités pour une mission vraiment spéciale. Mac aurait été dans le coup pour se faire virer et remplacer par Allen. La grenade serait fictive...et tout ces gens dans un jeu de rôle…
Mais non...non...il y avait dans ce regard quelque chose d’autre, quelque chose de plus qui ne correspondait pas au Capitaine qu’il avait à peine cotoyé. Mais il savait qu’elle aurait jeté cette grenade, qu’elle n’hésiterait pas à la lâcher, s’il faisait le con.
Alors Darren resta bien calme et poli, récupérant la grenade. Il s’agenouilla lentement, les gestes bien doux pour ne pas récolter une balle, puis il neutralisa la grenade. Déjà, un poids s’envola et il souffla le plus discrètement possible. Il l’accrocha à son gilet puis se redressa, les bras le long du corps.
« Mon Capitaine...vous refusez vraiment de me faire confiance ? » Lâcha-t-il dans une dernière tentative.
« Je ne peux pas te faire confiance, soldat. Tu m’as tiré dessus. », répliqua Teshara en prenant une autre grenade.
« Maintenant, tu prends un serflex, et tu t’accroches aux volets là. ». Elle indiqua de la pointe du canon le volet en question.
« Ce n’est pas nécessaire.... » soupira-t-il en la voyant s’amuser avec un second explosif. Une petite partie de lui avait envie de se venger sur Mac et son plaisir d’emporter tout l’arsenal d’Atlantis dans son gilet pour UNE PUTAIN DE MISSION DE TRANSPORT DE COURRIER !!!
Sans gestes brusques, Darren s’exécuta et se ligota aux volets. Il serra bien fort le serflex entre ses dents et ouvrit les mains pour lui montrer qu’il ne lui jouait pas un mauvais tour.
« Bien ! », fit-elle un brin jouasse. Elle adorait parvenir à ses fins. Elle aurait pu le dépoiler aussi, mais ce serait être cruelle inutilement. Elle avait envie de se montrer magnanime, surtout qu’elle avait gagné.
« Je rentre sur Atlantis, et je reviens te chercher avec une escorte. », déclara-t-elle en rangeant la grenade dans son gilet.
« Je vous retrouverai chef. Vous guérirez. » lui promit-il en ne croyant pas une seule seconde à son retour sur la cité. Il était clair qu’elle le mettait hors jeu et que tout ça tournait autour d’une évasion, d’une sorte de désertion démente.
« Hum. C’est chevaleresque. », observa Teshara. Elle s’approcha un peu de lui et murmura : « Tu crois qu’on peut guérir notre ADN petit Clive ? Je crois pas. ». Le fait qu’il la prenne pour une folle l’aidait dans son scénario d’évasion finalement. S’ils la pensaient en proie à une “attaque” de son ADN Wraith, peut-être qu’ils ne percuteraient pas rapidement que la vraie Allen était dans leur cachot.
En pensant à ça, elle se disait qu’elle essaierait de trouver des applications sympa pour la suite de sa vie, en essayant les différents objets volés ici et là aux Wraiths qu’on pouvait trouver un peu partout dans la galaxie quand on savait à qui demander. Enfin bref, il était temps de se barrer. Elle observa le jeune homme pour voir s’il avait quelque chose à ajouter, et il serait temps de se rendre “ailleurs”.
Le murmure l’avait laissé pantois. Il nota l’information, se disant qu’il devait la relayer, sans se douter de la fausse piste. Il fixait son officier en secouant la tête, espérant stupidement un éclair de lucidité soudain qui lui ferait faire volte-face. Oui...elle fit effectivement volte-face...pour disparaître.
« ALLEN !!!!! » gueula-t-il.

Rien…
C’était fini...

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Jeu 19 Mar - 17:44

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Combien de temps s’était écoulé depuis qu’il s’était attaché à ce foutu volet ?
Des heures, pas moins…

Depuis le début, Darren essayait de se détacher comme il le pouvait. Mais le serflex n’avait pas été conçu pour laisser le prisonnier se barrer. Plus il bougeait les mains et plus il se cisaillait les poignets. Une piqûre mordante, la brûlure des frottements qui finissent par devenir insupportable.
Le soldat avait eu beau appeler à l’aider, les cowboys n’avaient de courage que le flingue à la ceinture. Il avait la haine, il était hargneux, ne se retenant plus de les insulter au passage quand il en voyant un le mater.
“On veut pas d’problèmes avec Atlantis, comprenez ?” qu’ils lui avaient dit.

Darren avait pourtant tenté de leur expliquer que son officier était tombé malade et qu’il perdait un temps précieux. Mais en vain. La diplomatie avait un temps...ensuite c’était l’action. Puisqu’il ne pouvait pas compter sur les locaux, il devait se débrouiller seul pour se libérer.

Il faisait si chaud. Le soleil était à son zénith, le privant de toute zone d’ombre et lui brûlant lentement le visage. Clive n’avait même plus de salive tant il avait soif. Le moindre soupçon d’humidité avait dégouliné sur son visage, lui brûlant les yeux et ses foutus poignets entaillés. Ca c’était tari au fil des heures, il avait d’abords été soulagé avant de se rendre compte que c’était plus inquiétant.
Plus de sueur, c’était le signe d’une sévère déshydratation.

Le jeune homme s’était épuisé sur ses multiples tentatives infructueuses. Il avait bien réussi à rapprocher son poignard en jouant les gymnastes de fortune. Au moins, son pantalon n’avait pas émis un odieux craquement en lui laissant l’arrière train en vue. Le diable semblait vouloir rester modeste sur sa situation.
Pourtant, une terrible humiliation l’habitait. Tout au long de ces heures, il ne cessait de se repasser le film, de revoir l’air étrange et différent d’Allen. Elle l’avait suivi sur cette planète et elle s’était barrée depuis longtemps...si longtemps maintenant…
Aurait-il dû faire les choses autrement ? Aurait-il dû l’attaquer au corps à corps pour la neutraliser avant qu’elle n’attrape une grenade ? Aurait-il dû rester discret et la suivre jusqu’à la Porte avant d’agir ?

Il ne savait pas bien si c’était le soleil ou le regret d’avoir échoué. Peut-être un cocktail explosif des deux…
Dans un souffle, Clive mira son poignard juché entre ses jambes. L’avoir ramené, c’était bien. Mais il faisait comment pour s’en saisir maintenant ? Il lévitait par l’opération du Saint Esprit, la lame pincée entre ses deux pieds pour se l’amener à la bouche tel un moine Shaolin à la souplesse illimitée ?

« T’es qu’un con... » Se jugea-t-il d’une voix pâteuse et rauque.

Prononcer ces quelques mots le fit tousser. Il avait mal à la gorge...elle était si sèche...tellement sèche. Par automatisme, il s’humecta les lèvres. Le contact lui laissa l’impression d’avoir été colonisé par des croûtes cicatricielles. Sa petite voix rigolote, qui refusait de se taire en pareilles circonstances, lui susurra que ce serait très charmant d’embrasser sa belle dans cet état là. Il se voyait bien débarquer, avec sa gaieté et sa petite folie habituelle, en se pointant le visage des doigts.

« Guette...guette...ça te fait envie...cette gueule d’ange...hein ? »

Merde. Il délirait.
Il n’était pas du genre à se vanter. Plutôt à rire et s’amuser de son état. Mais là...pourquoi est-ce qu’il pensait tout haut à ça ? Au lieu de vouloir se tirer de ce mauvais pas et de poursuivre Allen, alerter Atlantis ? Clive restait là, debout comme un con, à rire d’une rencontre qui ne se ferait pas.
Une silhouette bougea à l’angle menant à la rue principale. Darren savait que cet observateur devait bosser pour le shérif, l’informer quand est-ce qu’on viendrait le chercher. Le soldat ne comprenait vraiment pas pourquoi personne n’était venu lui apporter ne serait-ce qu’un verre d’eau. Pourquoi le représentant de la loi de ce village ne l’avait pas enfermé dans ses cachots pour le mettre au moins à l’abri du soleil.

Pas besoin d’être Einstein. Même fortement déshydraté, il déduisait que personne ne voulait l’approcher. Ce serait “se mêler des affaires d’Atlantis”. D’autant plus qu’il ignorait les antécédents sur cette planète. Certains avaient reconnu Allen et ne voulaient pas briller de nouveau par la mésentente. Un type zieutait donc parfois, histoire de voir si Clive était toujours attaché à son poteau de torture.
Un accès de colère fulgurant le prit.

« PUTAIN, MAIS DONNEZ MOI AU MOINS MON COUTEAU QUE J’ME CASSE LOIN D’ICI !!!!! »

En réponse, la forme s’éclipsa.
Clive toussa pendant de longues secondes, payant au prix fort d’avoir levé la voix. Il avait l’impression d’avoir bouffé une cuillerée de lames de rasoir. Comme à la recherche d’un appui, de quelque chose à serrer entre ses mains, ses doigts se refermèrent contre son gilet tactique, là où il devinait la photographie dans la poche intérieure. C’était moche d’avoir le béguin pour quelqu’un d’inatteignable et qui en aurait potentiellement rien à foutre. Mais le soldat était comme ça...il voulait y croire. Des moments comme celui-ci, ça lui servait de moteur, de motivation. Il songeait à tous les beaux moments qu’il avait eu avec celle qu’il cherchait à séduire tout le temps. Il voulait en avoir d’autre, il voulait réussir l’impossible.
En contrecoup, une vague de désespoir déferla en lui. Il secoua ses mains dans tous les sens en maudissant ces foutus serflexs puis il s’immobilisa. Personne n’était venu, on le laissait tout simplement cuire au soleil. Clive se savait dans une mauvaise posture mais c’est seulement maintenant qu’il comprit qu’il risquait sa vie. Il allait mourir s’il ne parvenait pas à se tirer de là. Ces foutus locaux ne venaient même pas lui apporter un putain de verre d’eau...et aussi tactique que pouvait être Darren, lui qui avait dit que la fierté n’avait pas sa place pour survivre...il se refusait de réclamer, de supplier de la flotte.

« Enculés ! » Lâcha-t-il d’une voix si abîmée que l’insulte s’en déforma.

Il s’essouflait, il continuait de s’épuiser inutilement. Sans savoir pourquoi, il monta son regard sur ce foutu soleil qu’il détestait tant puis se colla la tronche contre le bois du volet. Une petite partie de lui songea que c’était une fin vraiment minable pour sa carrière, lui qui pensait qu’elle s’achéverait en prenant la balle destinée à quelqu’un d’autre.
« Non... » murmura-t-il. « Nan...j’vais pas...crever là ! »
Il se râcla la gorge en espérant faire passer la douleur mais rien n’y fit. Il fixa alors ses liens couvert de son sang et des grains de sable qui s’y étaient fixés. Sous la menace d’Allen, il s’était attaché à la charnières. Du simple, basique, cloué contre le chambranle en bois du bâtiment. Clive tira un peu pour tester la solidité. Il se disait que s’il avait une force surhumaine, il emménerait la moitié du bâtiment avec sa foutue fenêtre qui n’aurait pas bougé d’un pouce.
Mais il fallait essayer. Il devait y miser ses dernières forces.
Et s’il échouait...peut-être que là, au fond du trou, il se mettrait à supplier.

« J’arrive...Atlantis. »

Darren plaqua sa première rangers bien solidement contre le mur. Il assura sa prise puis, en se servant de son entrave comme support, il y fit peser l’ensemble de son poids en y montant la deuxième pompe. Il poussa une longue plainte, les muscles étirés à l’extrême et les cuisses terriblement flageolantes. Il marchait sur ce putain de mur et s’y maintenait en faisant peser tout son poids sur la charnière. La M60 pesait lourdement dans son dos en contrepoids. Si ça pouvait l’aider, elle lui demandait un effort supplémentaire et Darren en chiait clairement. Les traits tirés, le souffle anarchique et brisé, il chercha d’abords à maintenir sa position. Il avait l’impression d’être à ces entraînements où, poussé au-delà de ses limites, l’instructeur continuait de réclamer la montagne. C’était le genre d’Allen d’ailleurs. Mais elle le faisait bien, pour eux, et pas par sadisme.
Darren était seul. Il se fichait de multiplier les plaintes d’efforts, surtout lorsqu’il commença à fléchir un peu les genoux. Il s’abaissa un peu puis...se cambra brutalement !

PAC !

Ce n’était pas assez puissant. Il reprit l’exercice et se concentra. Le jeune homme décompta dans sa tête. Il donna un nouveau coup de boutoir. Un autre choc. Mais le volet ne bougea pas.
Clive se plaignait de plus en plus fort. Il mobilisa l’énergie du désespoir. Il pensa à tout et tout le monde. Atlantis, ses potes du D-4. Son devoir de sauver l’officier de sa propre folie comme il sauverait n’importe qui d’autre : Matt, April, les potes de la section. Il songea à tout. Il songea à Emilia. Il voulait la revoir, merde ! Il songea à SA PUTAIN DE SURVIE. Et il attaqua encore, encore et encore. Les chocs s’alignèrent et il se fatiguait de plus en plus. Mais alors qu’il se pensait fichu, un craquement soudain remplaça le bruit habituel. Darren se sentit déporté de quelques centimètres.

La charnière s’était légèrement dégondée. Les clous commençaient à lâcher. C’était le signal, la promesse de sa liberté. Alors il gueula. Clive se sortit les tripes, il donna tout ce qu’il avait. Même si son pied ripait, il le reposait illico et il tira, tira et tira. Le craquement discret devint une déchirure sinistre. Il était en train d’amorcer un coup ultime lorsque la partie basse du volet ne l’attendit pas pour céder. Clive chuta lourdement sur le dos en poussant une plainte. Les yeux fermés, abattu par la difficulté de retrouver sa respiration, il avait le visage crispé par la douleur et l’effort. Il se sentait bouger très lentement, amener ses mains en paravent pour se protéger légèrement des rayons de l’astre mortel, mais il sentait le sol sur son dos. Le sol putain !!!!
Il était allongé, il avait réussi à arracher la charnière ! Le volet pendait mollement par la charnière du haut bien abimée. Il avait réussi !!! Il était libre !!!

Il lui fallu trois longues minutes pour s’en remettre.
Darren se redressa sur des jambes creuses et tellement épuisées qu’il avait l’impression de les avoir emprunté à un cadavre fossilisé d’une morgue. Sans plus attendre, il se retourna sur le ventre et ramassa son couteau. Ses mains étaient restées ligotées par le serflex. C’était du solide ce truc...il ne le verrait plus de la même façon. De son regard, il avisa le fond de la ruelle et vit la forme en question. Une moitié de visage qui se décala pour l’observer.

« C’est pas...aujourd’hui...que tu m’enterreras...CHAROGNE !!! »

Et il paya encore une fois d’avoir parlé autant et si fort. Par automatisme, il porta ses mains à sa gorge et laissa filer une plainte de douleur. Il fallait qu’il se lève. Il fallait qu’il se tire avant qu’on ne l’enferme de nouveau. Qui sait si ces tordus ne comptaient pas le ligoter ailleurs pour qu’il nourrisse les rapaces ?!?
Darren parvint à se hisser sur ses jambes au prix d’un effort inacceptable. Il prit la direction inverse, la lame dans les mains, et claudiqua pour s’enfoncer dans la partie extérieure du village. Ses cuisses ne lui faisaient pas mal mais elles étaient vide. A chaque fois qu’il y portait son poids, ça ne répondait pas.

Clive émergea dans la rue secondaire. Deux femmes qui se déplaçaient avec du linge poussèrent un cri de surprise en le voyant débarquer.

« De l’eau ! S’il vous plaît ! » râla-t-il en s’approchant.

L’une de ses jambes fît grève et il tomba brutalement à genoux devant elle, les faisant sursauter et s’enfuir à bride abattue. Le soldat les regarda disparaître dans une maison, dégoûté, avant de se rendre compte qu’il avait le poignard dans les mains. La colère lui vint à l’idée qu’il ferait bien de s’en servir pour exiger plutôt que de demander. Mais il n’avait plus les idées claires. Darren se sentait très mal. Il devait retourner sur Atlantis au plus vite, les alerter.
On ne s’arrête pas Clive. On ne s’arrête pas !!!
Le jeune homme se releva à contrecoeur et prit la direction de la Porte des Étoiles. Son chemin s’entrecoupa de nombreuses chutes. Pas parce que le sol tournait mais parce qu’il n’avait tout simplement plus de jus. La soif le terrassait...la chaleur l’abattait. C’était à croire que tous les éléments de la planète se liguaient pour l’empêcher de s’enfuir. Le diable de cet enfer lui avait même laissé le squelette d’une créature probablement morte de soif sur son chemin. Darren la fixa sans rien dire. Il planta son couteau dans le sol et entreprit de couper les serflexs. Le plastique céda après plusieurs tentatives, il en poussa une plainte de soulagement. Il aurait bien massé ses poignets mais ils étaient en sale état...il pouvait pratiquement discerner ses muscles sous le derme sectionné.

« Allez...allez ! » se dit-il pour se contraindre à ne pas s’arrêter.

Le chemin parut interminable. Le moindre poids sur ses épaules devenaient des enclumes, des putains d’attaches qui refusaient de le voir quitter la planète. Des sortes d’élastique géant qui exerçaient une tension de plus en plus forte à mesure qu’il progressait. A croire qu’il finirait expulsé en sens inverse pour être renvoyé à une charnière toute neuve. Poussé à tel point, le soldat abandonna la M60 sur le sol. Il se délesta autant que faire se peut et, quand il parvint enfin à destination, toucher le DHD de sa main fût un moment beau et émouvant dans son coeur. Il en tomba à genoux et leva les yeux vers le ciel. Ca y est ! Il avait réussi ! Putain, il avait réussi !!!
Lourdement appuyé contre l’engin, le soldat composa l’adresse d’Atlantis. L’activation lui parut tout aussi interminable. Une éternité à attendre que l’horizon des événements ne se forme. Le soldat amorça quelques pas, souhaitant se jeter dans l’onde bleutée avant de s’immobiliser. Le GDO ! Il n’avait pas fait son authentification. Il avait oublié...
Clive approcha le petit boitier attaché à son avant bras et tenta d’en discerner les chiffres. C’était flou...et il avait du mal à taper sur les touches. Il déraillait là...il déraillait salement ! Prendre son temps là-dessus, pour s’assurer de ne pas se planter, mais il n’était plus sûr de rien maintenant. Darren donnait l’air d’un zombie tant son équilibre se faisait précaire. Il zieuta quelques dernières secondes l’horizon puis il se jeta dedans en espérant ne pas avoir merdé. De toute façon...ça ne ferait pas mal s’il percutait le bouclier. Il cesserait tout simplement d’exister.

La réponse viendrait après ce toboggan de lumière. Une réponse positive en voyant la salle d’embarquement se matérialiser sous son nez avec l’équipe habituelle en salle de contrôle. L’air frais de l’environnement régulé de la cité lui fit pousser une plainte d’extase alors qu’il s’avançait de quelques pas incertains. Les gardes et quelques passants écarquillèrent les yeux en voyant son état. Lui ne pouvait pas voir la gueule qu’il tirait mais - quand un des surveillants porta la main à son oreillette pour réclamer une équipe médicale - il comprit que ce n’était pas très beau.

On vint naturellement l’aider à se déplacer mais Clive les rejeta comme un caïd de cour de récré. Il les repoussa d’un violent geste de bras dans un élan de fierté mal placé. Il était hors de question qu’il s’assoie sur le sol, qu’il s’allonge dessus, devant tout le monde. Il pouvait être aussi frais que la banquise qu’il ne s’abaisserait pas à ça. Pas question ! Darren se traîna tout seul en direction des marches et il se laissa tomber mollement sur la deuxième. Tout s’éteignit à ce moment-là ! Les jambes devinrent de la guimauve, les bras du beurre fondu, et son tronc qui trahissait sa respiration accélérée.

« Sh...Sheppard ! » tenta-t-il à articuler.

Le mec qui avait demandé l’équipe médicale s’était agenouillé pour porter son oreille à ses lèvres.

« Sheppard ! »
« Il n’est pas dispo. Un accident sur la cité. »
Darren ne voulait pas entendre ça. Il ne voulait surtout pas entendre d’excuses ! La colère anima sa main droite qui choppa le militaire par le col et l’approcha un peu plus.
« Amène...moi...quelqu’un !!!! Putain !!! Amène...amène-moi... »
Il ne parvenait pas à en dire plus tant sa gorge lui brûlait.
« Du calme...du calme mon pote. Je t’appelle un chef, calme-toi... » lui répondit-il avec beaucoup de patience. « Ca va aller mec, on va s’occuper de toi... »

Le garde appela directement en direction du CODIR pour signaler qu’un soldat était revenu en sale état. L’équipe médicale arriva dans le même temps. Le docteur s’installa à côté de lui et constata les dégâts. En plus d’une déshydratation sévère, Darren présentait des brûlures sur le visage. Il avait les lèvres gercées et le sable s’était fixé sur son épiderme comme des plaques de sel. Pour couronner le tout, un début de cocard ornait l’intérieur de son oeil droit. Le médecin travaillait par priorité. Il orienta d’un geste lent et doux les poignets du soldat pour constater le massacre. Il s’était salement entaillé les poignets. Il commença par là.
« L’accident ? » balbutia finalement Darren en direction du garde resté là.
« Une agression. Quelqu’un a tiré sur une des nôtres. On cherche le Capitaine aussi. »
Clive chassa les mains du docteur.
« Allen ! » souffla-t-il d’une voix rauque. Il voulut se relever mais en fût tout simplement incapable. « Elle...elle est pas rentrée, c’est ça ? Allen est...elle est... »
« Le Capitaine était avec toi ? » Demanda aussitôt le garde, prenant conscience de cette nouvelle d’importance.
Il n’attendit même pas la confirmation pour réitérer son message, soulignant son caractère urgent cette fois. Il demanda à ce que le supérieur hiérarchique le plus proche soit informé que le dernier témoin ayant croisé la route du Capitaine Allen était en salle d’embarquement. Et qu’il en était revenu blessé.

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Lun 22 Juin - 10:25

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RETOUR DANS LA SALLE D’INTERROGATOIRE ET AU PRÉSENT :


La situation était compliquée. Il n’y avait bien qu’en côtoyant le programme Porte des Etoiles qu’on pouvait vivre ce genre d'événement. Rien que pour ça, Erin n’aurait troqué son boulot contre rien au monde. La réalité des choses étaient en train de prouver que le Capitaine Allen “habitait” un autre corps que le sien, et que la propriétaire du corps en question habitait le sien. Erin ne voyait pas comment présenter les choses autrement. Bien entendu, il y avait des zones d’ombres à éclaircir, et il fallait également confirmer qu’il s’agissait bel et bien d’Allen et que ce n’était pas une supercherie orchestrée par les jumeaux Lays.

Cette situation était presque unique en son genre. Daniel Jackson en avait fait l’expérience avant Allen, et la RDA espérait qu’elle allait retrouver son corps, à l’instar du docteur. Mais si Teshara Lays avait bien pris son enveloppe charnelle, comme cela sembait être le cas, ce n’était certainement pas par hasard. Pedge avait des clones un peu partout dans la galaxie et il ne serait pas très compliqué à la “jumelle” de se planquer en se faisant passer pour l’un d’eux.
Même si possiblement, leur aide pourrait être utile pour retrouver la véritable.

Erin observait Naalem Lays après avoir lu le mail de Tyler et consultée la pièce jointe, c’est à dire le mail de sa frangine. Malheureusement, elle allait devoir avoir une petite discussion avec lui. Son enthousiasme juvénile lui faisait clairement dépasser les limites.

« Madame ? », fit la bouille de son assistante par la porte qui venait de s’entrouvir.
« Lexie ? », fit distraitement Erin sans détourner son attention du jumeau. Il semblait vraiment innocent dans l’histoire. C’était une victime, une autre victime de sa soeur : comme Allen, comme Bricks. Comme la cité.
« Le Première Classe Clive vient de revenir d’une mission postale, il semblerait qu’il était parti avec le Capitaine. »
« Vraiment ? », s’étonna Erin, qui capta que c’était de Allen qu’elle parlait, en se tournant finalement vers son assistante de direction. Merde, voilà qui était intéressant !
« Il n’attend que vous en salle d’embarquement. Vous et un médecin. »
« En route alors. », répliqua Erin qui venait de se mettre debout.
« J’ai pensé que ça vous intéresserait, et comme le Colonel et Alexander sont occupés... »
Erin opina du chef. Lexie n’avait pas pensé, elle avait juste agit dans le plus pur intérêt de sa patronne, même si elle ne le disait pas. Darren Clive, c’était un de ses oiseaux, la priorité lui revenait. Lexie Evans n’avait pas eu la place par hasard. Elle se disait être la meilleure dans ce qu’elle faisait, et Erin ne pouvait le nier. Toujours un coup d’avance, elle savait tout sur tout, la faute à des relations sociales à tous les niveaux. Cette femme était un plus pour la directrice adjointe, et maintenant qu’Erin avait goûté à ses qualifications, elle aurait du mal à faire sans elle.

« Monsieur Lays, je reviens dans quelques minutes. », s’excusa-t-elle avant de sortir.

Quand la directrice atteignit la salle d’embarquement, la zone était plutôt bien contrôlée et maitrisée. Quelques soldats connaissant Darren s’étaient inquiétés et rapprochés. Pour le moment, un petit cordon de sécurité s’était formé pour empêcher les curieux d’envahir le témoin et son médecin. L'infirmière restait à côté, lui donnant parfois le matériel qu’elle avait posé sur le chariot roulant sur lequel Darren refusait catégoriquement de se coucher sans avoir parlé à une autorité. On laissa passer Erin, seulement elle, et son assistante si elle le souhaitait, mais cette dernière bifurqua au dernier moment. A ce moment-là, quelqu’un était venu avec une gourde d’eau. Darren s’en empara, ignorant le soignant qui lui ordonnait de ne boire qu’une petite gorgée à cause des risques de choc. Le soldat obéit seulement de moitié. Il prit effectivement une gorgée et se versa le reste sur le visage. Son expression de soulagement se transforma en douleur.
« Bordel, ça pique ! »
« Cessez de faire l’enfant et laissez moi vous soigner, soldat ! »
Darren rendit la gourde.
« J’lève pas mon cul tant...que j’ai pas vu...Sheppard. Ou un chef... »
Il lui sourit.
« C’est pas une grève de la faim...mais...c’est tout comme...c’est bien comme ça...qu’on remue le cul des...élites. » souffla-t-il en bon plaisantin.
« Il suffisait simplement de venir taper à une por... » Erin venait de l’observer, tout en englobant la situation dans sa globalité. Ouais, il n’aurait pas pu venir taper à une porte. « ...te. Enfin, si vous aviez meilleure mine. »
« Ah, c’est vous... » souffla Darren qui n’avait pas réussi à enregistrer ce qu’elle disait. Il tenta de se lever mais le médecin n’eut qu’à appuyer un peu pour le forcer à s'asseoir. En réponse, il repoussa sa tentative de lui bander le deuxième poignet.
« Et oui, quelle déception. », blagua Erin, avant d’ajouter : « Restez tranquille, et oubliez les commodités soldat. »
« Je...je peux pas. » lui souffla-t-il en réponse, une soudaine angoisse dans la voix.
« Madame ! J’dois repartir ! »
Il essaya encore une fois de se lever. Le docteur claqua de la bouche pour lui signaler son agacement.
« Tant mieux que ce soit vous, je... »
Clive était désorienté mais il voulait se barrer. S’il avait pu parler et franchir la porte en même temps, il l’aurait fait.
« J’dois retourner là-bas ! »
« Ok ! Ok… ok. », répondit Erin en venant se placer face à lui pour le toiser, les mains ouvertes en signe d’apaisement, non sans avoir soutenu le regard du docteur qui lui laissait comprendre qu’elle dérangeait son patient. « Commencez par vous calmer, et expliquez moi ce qu’il y a de si urgent. »
« J’ai déjà perdu trop de temps. » lâcha-t-il envers lui-même, comme s’il était devenu seul dans cette pièce et qu’il n’y avait personne. De sa main encore abimée qui échappa une fois de plus au docteur, il s’essuya le front et essaya d’organiser ses idées.
« Le...le Capitaine Allen...elle est devenue folle, je...je crois. » balbutia-t-il. « Elle s’est barrée madame...elle s’est barrée, j’ai rien pu faire ! J’dois la ramener putain, j’ai déconné !! »
« Vous ne ferez rien de plus dans cet état. », tempéra Erin, qui ne savait pas trop à quoi s’attendre pour le moment. « Laissez vous soigner, et dites moi ce qu’il en est. »

Darren demeura silencieux. Le médecin essayait de jouer le même jeu qu’Erin en évitant de le brusquer, il lui tendait simplement la main pour s’occuper de son deuxième poignet. La soif le faisait dérailler, il n’aurait pas refusé l’aide d’un médecin à l’époque. Alors il se laissa faire, acceptant les consignes de la directrice.
« Je devais partir avec Mac. » commença-t-il. « Il s’est fait gaulé à parler des...enfin...de la silhouette du Capitaine. Sauf qu’elle a débarqué...et elle l’a foutu à la baille. »
Il se racla la gorge.
« J’ai trouvé bizarre...qu’elle prenne la M60. J’connais pas bien la cheffe mais...c’est pas son genre. C’est aller encore pire...une fois dehors. »
Il fixa Erin.
« Même si je la connais pas des masses. Elle...elle se comportait de moins en moins comme un officier. J’ai eu des doutes et... »
Sa gorge lui brûlait. C’était horrible de vouloir formuler des phrases sans que le reste ne suive. Il tenta d’avaler sa salive pour mettre les compteurs à zéro et reprit.
« J’ai vérifié. Elle se souvenait plus de trucs, elle agissait pas...pareil. Comme si elle se comportait différemment. Pas en Capitaine Allen quoi ! J’ai voulu la ramener de force sur Atlantis...à l’infirmerie...ça a dégénéré. »
Le soldat secoua la tête. Il était dégouté. Parler de tout ça ne faisait que remuer le couteau dans la plaie et sur le fait qu’il avait tout simplement échoué. Il se sentait profondément humilié, comme s’il avait raté la manoeuvre la plus basique d’un soldat.
« Elle m’a neutralisé...et elle s’est barré en me laissant rôtir...elle était plus elle-même, vraiment plus. »

Cela venait confirmer les soupçons qu’ils avaient, et ce n’était vraiment pas bon.
« Combien de temps environ ? », voulu savoir Erin qui tenait à prendre en compte ce facteur important dans les recherches. Elle n’avait pas le temps d’approfondir là tout de suite, il allait falloir prendre des mesures immédiates.
« Je sais pas. J’étais attaché, j’ai cramé au soleil pendant des heures. »
Il inspira.
« C’est le Capitaine. Elle est pas...conne. Elle va franchir une Porte. Encore une autre et une autre...plus qu’on aura l’temps de dépister l’adresse. Elle finira par atteindre un accès fréquenté et on la perdra...c’est pour ça... »
Darren voulu se lever.
« Ca suffit comme ça. Mais vous êtes malade ! » S’écria le médecin à bout de nerfs.
« C’est peut-être déjà trop tard...j’veux y retourner Madame. Je vous en prie, laissez moi y aller avec un scientifique, enfin une tronche...un machin qui me permettra de la...de poursuivre le Capitaine. Elle a complétement perdue les pédales...ELLE ! »
Il avait émis le dernier mot à destination du toubib. Il se voulait sérieux malgré son état de fragilité. Il tenait mordicus à retourner sur cette planète et se mettre en chasse. Après tout, il pourrait se soigner continuellement pendant le voyage non ?!?
« Restez tranquille, vous ne ferez rien de bien dans cet état. », insista Erin avant de faire un signe de tête au sous-off qui dirigeait les gars près de la Porte.
« Ecoutez Darren, allez à l’infirmerie, je dois prendre quelques dispositions pour retrouver le Capitaine Allen, et je viens vous expliquer ce dont il retourne, ok ? »

La première réaction de l’homme fût de refuser d’un signe de la tête. Mais il sentait qu’il n’avait plus les idées claires. La soif mêlé au goût de l’échec l’avait rendu haineux, fermé à la logique des autres, hostile à tout autre but que de rattraper ce qu’il considérait comme une erreur. Dans sa tête, il continuait de songer à cette maladie qui aurait fait vriller l’un des officiers les plus reconnus de la cité. Seulement, Darren était capable de se remettre en question autrement et voir les choses plus intelligemment.
« J’ai...votre parole...que vous ne m’écarterez pas ? » lui demanda-t-il finalement.

« Ça dépendra de votre état de santé. », répliqua-t-elle, préférant ne pas donner sa parole sur quelque chose qui ne dépendait pas d’elle. Elle sentait le poids de l’urgence sur ses épaules, et elle allait devoir couper court à la discussion si elle voulait être efficace. « Je reviens vous voir. », ajouta-t-elle.
« Ok... » abdiqua Darren.
Le toubib fixa la directrice avec un air reconnaissant. Il l’aida à se relever et on l’installa sur la civière.
« Faut..avertir Sheppard. Je l’ai pas appelé... » glissa-t-il de façon illogique.
Bien entendu qu’elle allait le faire. Le CODIR et le reste des huiles communiquaient. Ca vacillait autour de lui.
« Elle a dit que le gène... »
Il ne se rendait pas compte qu’on était en train de l’emmener. Il levait simplement l’une de ses mains bandées.
« Son ADN. Elle a dit que... »

Erin le regarda silencieusement partir, en opinant du chef pour dire qu’elle avait bien réceptionné le message. Aussitôt qu’il fut englouti par le couloir, elle se tourna vers le sous-off qui attendait derrière elle. Elle fit mettre sur place une équipe qui repartirait sur la planète d’où venait le soldat Clive, afin de commencer à récupérer les premiers éléments intéressants comme les adresses qui avaient été composé. Il avait sans doute raison, elle allait se noyer dans la masse des mondes possibles que la galaxie abritait, mais il fallait bien commencer par quelque part et c’était la piste la plus tiède qu’ils avaient.
Ceci fait, elle n’avait plus qu’à partager les informations avec Alexander, Richard et John, et mettre en commun pour dénouer tout ce merdier. Ce qu’elle fit :

« // Ici Erin, je viens de discuter avec le soldat Clive, Teshara Lays était avec lui, elle l’a neutralisé avant de prendre la tangente. J’ai déjà pris des dispositions pour envoyer une équipe et des scientifiques sur place pour essayer de suivre sa trace. Elle est bien sous les traits d’Allen. J’ai toujours Naalem Lays en salle d’interrogatoire. Si vous avez vu le mail de Tyler, vous avez sans doute compris qu’il est clean. J’en suis moi aussi persuadée après lui avoir parlé quelque peu. Que fait-on de lui ? // »
Teshara Lays avait volontairement et surtout involontairement créer un véritable chaos dans la cité. Les rumeurs allaient bon train et la paranoïa des morphéas bien trop fraîche pour que cette petite flamme ne prenne pas de l’ampleur. Les humains en groupes ne donnent jamais rien de bon quand la panique les prend. Alexander se tenait à l’entrée du self où l’armée avait réuni tous les éléments en panique… il avait un peu de tout dans cet amas d’homme et de femme angoissée. Il avait été nécessaire d'isoler les personnes au courant des rumeurs afin d’éviter qu’elle ne se propage à toute la cité, même si bon le mal était fait. Chacun avait vu quelque chose, mais rien de concret dans cette foule… recevoir les témoignages et surtout calmer les agacements était véritablement un sacré challenge. De la pure et dure gestion de conflit. L’anglais était le plus apte à faire cela mais surtout il aimait ça… un peu étrange d’aimer le conflit, mais ce qui appréciait était la stimulation intellectuelle pour trouver des solutions. Le capitaine Farawella était avec lui pour le soutenir avec ses hommes… mais même lui commençait à s’inquiéter de cette situation qui prenait une ampleur inimaginable.
Le brouhaha infernal de la cantine couvrait tout…par moment l’anglais avait du mal à se concentré et il dû prendre un hautparleur pour que sa voix porte jusqu’au bout de la réception. Il eut un moment de calme…quelques minutes salvatrices pour respirer un bon coup. Le temps qu’Erin délivre son message. L’anglais avait survolé le mail, espérant trouver des informations à exploiter pour calmer la foule…c’est ça qui avait fait chuter un peu la pression. De toute manière soit le conflit éclate soit il se vide…l’anglais avait l’impression que cela tendait vers le second cas.
// Bien. Je vais contacter le Dédale, il nous sera utile par la suite pour scanner une planète et trouver la puce du corps du capitaine. Si tu ne souhaites plus lui parler, je serais partisan qu’on le laisse dans ses quartiers. // Le dédale ou l’USS Athéna était une ressource importante, sa mobilisation serait pour scanner une planète voir deux, quand le jeu de piste allait définir des possibilitées d’abris. Les scientifiques auront aucun mal à remonter la trace de Teshara avec les dernières utilisations de porte, du moins de ses déplacements…
// Je vais demander à Vacares de lui poser un traceur en plus. Il va peut-être la rejoindre ou tenter de la contacter. // confirma John prudent. Il se doutait que trop bien qu’ils n’allaient pas trouver le corps du capitaine aujourd’hui, mais que cela allait être un jeu de piste. Les deux hommes attendirent la réponse de la RDA. John était déjà sur le retour vers la salle d’embarquement, on lui avait signalé cette fameuse planète et il comptait bien s’y rendre avec l’équipe de scientifique et par la même occasion, il voulait voir qui était le soldat blessé qui l’avait réclamé.

----------------ISIA AU TROU // PEDGE ?
La chirurgienne fut emmenée dans une cellule d’isolement, par chance les militaires la mirent dans celle déjà présente à l’infirmerie. Il aurait été détestable d’enfermer dans la zone carcérale la belle doctoresse, surtout si une urgence arrivait. Et cette urgence était l’état de Nelly. Pour le moment elle avait été stabilisée, mais très vite, il faudrait se poser la question : lui permettre de vivre normalement avec l’aide des nanites ou bien de lui imposer le handicape à vie…avec le bonus : une croix sur sa vie ici. Pour Isia, la handicaper était lui retirer le droit de vivre, elle ne pourrait plus jamais sautiller ou même déambuler de manière aussi volubile, elle devrait pousser un fauteuil roulant lourd voir mécanique… même si l’espagnole n’était pas portée sur la chose, cela voulait aussi dire que ses relations sexuelles allaient en bâtir et qu’elle aurait le plus grand mal à se faire du bien, car tout serait “mort”. Sans parler de l’horrible dépendance qu’elle allait avoir auprès des aides-soignants. Certes c’est le “risque” du métier dirait des cons comme l’autre parasite… mais quand on peut permettre d’éviter ce genre de chose… pourquoi s’emmerder à briser une vie ?
Assise sur le banc Isia fulminait, elle avait envie de sortir et fracasser la nuque de ce parasite, de sentir ses os craquer sous ses phalanges...mais outre la pulsion violente elle voulait qu’il soit détruit...qu’il soit viré de ce programme qu’il soit à terre et qui bouffe le sable par les narines ! Elle jubilait de le voir pleurnicher et ravaler son égo de gros pervers ! Elle ne supportait pas les gens qui ose briser des vies pour soulager leur frustration ! Ce mec était dangereux ! Dangereux car il faisait passer son petit cul de connard avant le programme et la vie humaine ! On pouvait lui reprocher pleins de défauts mais JAMAIS Isia sacrifiait une vie parce qu’elle en avait “envie” ou même pour se venger d’une tierce personne. Sinon, il aurait eu pas mal de personne mortes entre ses mains et elle ne serait pas chirurgienne mais tueuse en série !
Son souffle était fort, elle avait du mal à se calmer car elle bouillonnait intérieurement, elle voulait sortir d’ici et voler les nanites, bref être actif nom de dieu !! Elle perdait du temps. Mais elle savait qu’à cet instant ELLE DEVAIT calmer ses ardeurs. Retrouvez son sang-froid.
Élément facile à dire… mais elle s’adossa au mur, respirant longuement et de plus en plus profondément. Dale méditait aux pauses déjeuner, elle le charriait souvent avec cette petite manie…mais pour une fois, elle se résigna à faire de même pour adoucir la tempête intérieure.

Pedge, dans le corps de Teshara Lays, fut introduite dans la pièce dans laquelle Isia était détenue. Elle entendit Brass refermer derrière elle, comme il l’avait promis. Isia était de l’autre côté de la pièce, adossé au mur. Avant toute chose, il convenait de ne pas se faire agresser gratuitement. Si la doctoresse pensait que c’était celle qui avait tenté de tuer Nelly, elle allait péter un cable et essayer de la tuer à son tour. Et franchement, Pedge en avait sa claque de prendre des coups gratuitement ce soir.
« Isia, je sais que c’est difficile à concevoir, mais c’est moi Pedge... », commença-t-elle d’entrée de jeu. Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus convaincant, mais bon… Il fallait bien commencer par quelque chose.
Isia tourna légèrement la tête quand les pas claquants de ranger sur le sol se fit entendre… étonnée de voir en uniforme Teshara, elle arqua un sourcil, elle avait été recrutée pour une soirée chelou ? Elle avait piqué cet uniforme à qui encore ? Et surtout où était son escorte de petit larbins qui la suivaient depuis qu’elle avait fourré un objet dans le cul d’un pilote du Dédale ? Mais avant même qu’elle établisse dans son cerveau tordu de quelconque hypothèse sur la présence surprenante de la belle blonde incendiaire, celle-ci ouvrit la bouche. Il eut un blanc, avant que les yeux azure de la doctoresse s'élargissent et se mette à éclater de rire.
Non vraiment Teshara avait quand même fait fort niveau phrase d’accroche qui pique des hérissons !
« Et moi je suis Richard, et de toi à moi capitaine, être une femme avec un string, c’est découvrir de nouveau horizons dans ma vie sexuelle ! » dit-elle un peu décontenancé avant de se lever et toiser la jeune femme, en s’approchant, elle remarqua les plaques qui tombaient nonchalamment sur sa poitrine, la blonde prit celle-ci lisant le matricule de son amante… son regard se leva sur le bleu méconnu de cette “Pedge”. Bien entendu qu’elle ne croyait à rien de tout cela, comment permuter un corps…
Pedge savait forcément que Isia n’allait pas la croire tout de suite. Il allait lui falloir des preuves, tout comme il lui aurait fallu des preuves si Isia s’était ramenée dans le corps de Lays et que les rôles avaient été inversés. Au fond, c’était logique, bien qu’un peu lassant pour elle. En tout cas, la blonde était en colère, et ça se sentait dans sa gestuelle, et dans sa façon de répondre. La Capitaine ne broncha pas quand la doctoresse vint près d’elle pour s’enquérir des identifiants de ses plaques noires. Elle se contenta de la toiser. Ceci ne serait pas une preuve en soi, parce que Lays avait bien pu les voler en se travestissant en militaire pour se faire passer pour elle. Rien n’était certain tant que c’était matériel.
« Bien pourquoi pas après tout… Tu es Pedge. Alors dit moi avec qui tu as couché avant de partir pour “Normandie” ? » le “viol” du morphéa n’avait pas été cité, peut-être mentionné dans le dossier très confidentiel de la psy de la cité, mais rien de plus. Teshara aurait dû torturer cette pauvre femme pour savoir la vérité. Elle joua avec les plaques, aucunes raisons ne tenaient pour que Lays est ici à la place de sa capitaine et cela était vraiment étrange.
Pedge entrouvrit la bouche. Elle ne s’attendait pas à ce genre de question en réalité. Ok, Isia avait directement tapé là où il était impossible que Lays sache. Ça remuait le couteau dans la plaie, d’une vieille histoire qu’elle pensait derrière elle. Manifestement, c’était encore douloureux à encaisser. Au moins, cette preuve serait quasiment irréfutable.
« Un Morphéa. », répondit-elle sombrement. Inutile de tourner autour du pot plus longtemps. Elle était qui elle prétendait être, et Pedge ne s’encombrait pas d’énigmes. Surtout après une journée comme celle-ci. Surtout maintenant qu’elle allait devoir prouver sans cesse qui elle était, à cause de cette maudite jumelle.
« Tu me crois maintenant ? Parce que… j’ai vraiment besoin que tu me crois. », ajouta-t-elle.

La blonde avait tapé là où cela faisait mal, elle savait bien si cette femme était réellement Pedge. Mais, elle voulait une véritable preuve. Son choix, était peut-être cruel, dicté par la colère, mais elle n’eut aucun mal à croire cette personne qui lui répondait sombrement. Surprise, elle arqua un sourcil, redécouvrant Lays… Pedge était dans ce corps de bombe atomique ? Bon certes, le changement physique était appréciable niveau plastique, mais l’air boudeur et endormie de la capitaine lui convenait. Pedge n’était pas le canon de beauté et ce corps loin d’être aussi féminin ou alléchant que d’autre était le corps qu’elle avait associé à la femme dont elle était tombée amoureuse. Cela allait-il changé quelque chose ? Non. Isia aimait Pedge, qu’importe son enveloppe, elle s’y accommodera… et c'est toujours plus facile à dire quand le corps en face est de base plutôt alléchant.

D’un geste tout aussi imprévisible que spontané, elle attrapa la capitaine et l’embrassa. Elle avait besoin d’évacuer sa frustration, sa colère et quoi de mieux qu’un câlin ? Suite à son baisé sauvage, elle recula pour examiner encore ce croisement inédit entre une Teshara et une Pedge.
« Merde… il s’est passé quoi encore ? »

C’était tout bête comme façon de confirmer qu’elle la croyait, mais au moins celà eu le mérite de mettre un peu de baume au coeur à la texane, qui en avait bien besoin pour le coup. Tout le monde se méfiait d’elle, tout le monde la prenait pour une tueuse, et pour quelqu’un d’autre, avec une certaine légitimité confirmait par ses traits qui n’étaient plus les siens, alors…. Ce baiser était pour le moins bienvenu. Pedge ne savait pas si elle se faisait des films ou pas, mais Isia n’avait pas le même goût avec cette bouche qu’avec la sienne. Ce n’était pas désagréable, loin de là, c’était un peu perturbant. Sans parler des sensations “corps corps”. Bref, toujours est-il qu’elle s’abandonna un peu plus qu’elle n’aurait dû à cet échange.
La jeune femme se laissa faire, et surtout, examiner. Elle croisa les bras pour toiser Isia, un peu regonflée moralement. Elle poussa un soupir de soulagement tout en appuyant son dos contre le chambranle de la porte.
« Lays a trafiqué je ne sais quoi et elle a pris ma place dans mon corps. Je ne sais pas comment c’est possible, mais voilà. Du coup, on m’a pris pour elle, sachant qu’elle a tiré sur Nelly… »

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