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Catharsis d'un mauvais film [PV Erin]

 :: Cité d'Atlantis :: Niveau 8 - Zone Médicale :: Infirmerie
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Dim 2 Juil - 17:37

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7 jours après le retour de la mission « Fourbe prospect »

Le retour à la réalité après les évènements de la précédente mission avait été un peu difficile pour Coralie. Même si elle était consciente que ce n'était pas vraiment elle qui avait fait toutes les horreurs dont elle se rappelait, et qu'en plus, elle ne s'en rappelait que comme d'un abominable cauchemars, elle savait que c'était vraiment arrivé. Elle savait que le CODIR avait lu le dossier et vu les vidéos de ce qui s'était passé. De ce qu'elle avait fait à Erin, de ce qu'elle avait faillit faire avec McKay...

Après toute une batterie de tests et analyses médicales, et une évaluation psychologique, on leur avait accordé quelques jours de congés, dont Coralie avait décidé de profiter dans la foulée, peu désireuse de prendre le risque de rencontrer dans les couloirs McKay, Erin, ou Alexander.

Elle se disait que l'homme risquait d'avoir un peu de mal avec la femme qui avait poignardé sa compagne en plein cœur, surtout si la vidéo des évènements était d'assez bonne qualité pour qu'il puisse entendre ce qu'elle avait dit à Erin.

Bref, elle venait de passer les 5 derniers jours claquemurée dans ses quartiers, à lire, regarder des films sur son Ipad, et dormir pour tenter de chasser les images de ce cauchemars.

Le 6ème jours, il lui avait bien fallut reprendre le travail. Même en sachant que personne, hormis le CODIR et les participants à cette mission n'était au courant de se qui s'était vraiment passé, elle n'avait quitté la sécurité de ses quartiers qu'avec beaucoup de difficultés, en rasant les murs et en priant pour ne pas croiser une des rares personnes informées de tous les détails.

Finalement, reprendre le boulot lui avait fait beaucoup de bien. Au bout de quelques heures, elle avait quelque peu oublié, comme un rêve se perd dans les brumes de la vie quotidienne. Surtout quand Kavanagh avait déboulé avec une vilaine coupure à l'avant bras.

Comme personne n'appréciait beaucoup le bonhomme, très imbu de lui même et avec un pouvoir de nuisance assez important, tout le monde avait eu l'air extrêmement occupé quand il s'était pointé. Au bout de quelques minutes à l'entendre râler et menacer de faire un rapport sur l'incompétence du personnel médical, Coralie avait décidé qu'il était temps qu'il la ferme et décidé de le prendre en charge. Elle se composa un visage avenant et souriant avant de se rendre dans la salle d'attente où les braillements du scientifiques devenaient pénibles pour tout le monde.

- « Docteur Kavanagh, je vais m'occuper de vous, si vous voulez bien me suivre. »

dit-elle avec douceur.

- « C'est pas trop tôt ! On peut crever chez vous que tout le monde s'en fout ! » cracha l'homme avec agressivité.

Elle lui sourit gentiment.

« Rassurez-vous, vous n'allez pas mourir tout de suite » un rapide coup d’œil à sa blessure lui avait appris que même si elle avait pas mal saigné, il n'y avait pas d’hémorragie, et que le principal risque était plutôt une infection. Donc rien d'immédiatement mortel. « Ce qui n'est pas le cas de certains autres patients. Mais si vous voulez, je demande aux équipes de laisser tomber les urgences vitales pour s'occuper de vous. Vous justifierez auprès du Codir qu'un des membre de l'expédition est mort parce que vous avez exigé qu'on soigne votre bobo. » rajouta-t-elle, toujours souriante, mais d'un ton un peu plus ferme.

Kavanagh marmonna quelque chose où il lui sembla deviner les mots « Codir » « bande d'incapables » et d'autres termes moins polis, mais il se contenta de la suivre dans la salle d'examen la plus proche.

Coralie surprit le regard de reconnaissance de la part de la pauvre Sophie qui tenait l'accueil ce jour là. Elle lui fit un clin d’œil.

Contrairement à l'habitude, et vu que la blessure était située sur une partie non intime de l'anatomie du scientifique, et que surtout, elle ne tenait pas à intervenir sur lui sans témoins, au cas où ce procédurier jamais content déciderait de lui chercher des poux dans la têtes ultérieurement, elle laissa le rideau ouvert.

Elle le fit s'asseoir sur la table d'examen et retirer sa veste. Il avait une belle estafilade sur l'avant bras, visiblement due à un morceau de ferraille rouillé, si elle en croyait la couleur cuivrée qu'elle devinait sur les berges de la plaie.

L'infirmière attrapa une paire de gants sur la desserte, ainsi que de quoi nettoyer et désinfecter la plaie.

A peine avait-elle fait couler du sérum physiologique sur le bras de Kavanagh qu'il se mit à hurler que ça brulait.

Elle lui lança un regard morne.

« Docteur Kavanagh, je veux bien croire que vous soyez une petite nature, mais je n'ai encore jamais vu personne hurler de douleur à cause du sérum physiologique. Je crois que je vais vous faire patienter un peu plus, et vous adresser à un chirurgien qui pourra vous faire une anesthésie totale pour vous soigner de façon moins traumatisante pour vous. »

En fait, pour être honnête, elle commençait à se demander si lui planter elle même une seringue d’anesthésiant dans la jugulaire ne serait pas une bonne idée.

Cette pensée peu charitable fit remonter à sa mémoire l'image de ses mains plantant une seringue dans un autre cou. Elle se leva et se dirigea vers l'armoire à pharmacie pour masquer le trouble que cette image avait fait naitre en elle.

Kavanagh du penser qu'elle était sérieuse dans sa proposition puisqu'il s'empressa de se justifier :

« Le sérum physiologique est salé, ça reste douloureux sur une plaie à vif... » il se renfrogna avant d'ajouter « Mais je ne suis pas une petite nature. Faites ce que vous avez à faire. » crut-il utile de préciser d'un air boudeur.

Elle lui sourit.

« Je vais vous injecter un léger anesthésique local, ainsi vous ne ressentirez plus de douleurs et ça sera plus confortable. » lui dit-elle gentiment.

Elle prépara une seringue et s’apprêta à lui en injecter le contenu lorsqu'elle fut interpellée par une voix féminine, connue et redoutée retentit dans la pièce.

La surprise lui fit faire un mouvement involontaire, la seringue se planta dans le cou de l'homme qui s'écroula inconscient avec un exclamation de surprise et de colère.

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Sam 8 Juil - 18:09

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Le week end avec Alexander avait été ressourçant. Erin y voyait plus clair, et maintenant, l’histoire de la mission de prospection, et le film qu’elle avait vécu bien malgré elle dans son propre corps, lui apparaissait comme un mauvais souvenir. Elle n’aurait certainement pas de mal à croiser Adam, Rodney, ou même Coralie. Considérant ce qu’il s’était passé, ou ce qui avait failli se passer, avec le pilote, elle n’était pas certaine d’être à l’aise, mais elle parviendrait certainement à faire un brin d’humour là-dessus sans dramatiser. Alors certes, il savait maintenant ce qu’il se cachait sous les vêtements qu’elle portait, mais cela allait vite redevenir abstrait au fur et à mesure que le temps passerait. Vis-à-vis de Rodney, elle n’avait trop rien à lui reprocher, puisque leurs deux avatars n’avaient pas tellement interagi lors de la phase de pétage de câble. Restait le cas de Coralie, cas qui avait vraiment affecté la RDA.

En fait, en plus des échanges physiques qu’elles avaient eu, il y avait eu des échanges verbaux sur Alexander et c’était peut-être ça qu’elle avait le plus de mal à digérer. Elle savait que ce n’était pas Coralie qui s’était exprimée, mais elle persistait à penser que c’était une part d’elle-même, plus enfouie, et cela sonnait comme une alarme la prévenant d’un danger vis-à-vis de sa relation avec l’homme. Concernant le meurtre, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Après tout, c’était elle qui avait commencé à décompenser la première en l’agressant avec la chaise.

Bref, c’était décidé, il fallait crever l’abcès, ne pas laisser cette situation s’ancrer dans leur mémoire, et la rancœur s’installer. Elles devaient se parler. Parler pour exorciser le mauvais film qu’elles avaient vécu. Parler en bien. Parler en mal. Qu’importe, mais cela devait sortir. Erin avait donc pris le chemin de l’infirmerie, endroit le plus probable où Coralie devait se trouver. Elle était déterminée, et elle savait qu’elle ne devait pas hésiter sinon elle se dégonflerait. Elle n’était pas le genre de femme à ne pas faire face, mais elle devait reconnaître que pour le coup, ce n’était pas évident de faire la paix avec quelqu’un, et aussi avec soi-même. Mais il fallait qu’elle prenne sur elle et qu’elle fasse en sorte de faire évoluer les choses vers du positif. Quelque chose lui disait que Coralie ne viendrait pas la voir, peut-être rongée par le fait qu’elle l’avait tué. C’était compréhensible. Mais comme dit la célèbre réplique de Paul Féval dans le Bossu, « si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi », et c’était bien ce que comptait faire Erin « Lagardère » Steele avec Coralie Deltour.

On lui indiqua un box, et le fait qu’on lui précise qu’elle était avec un patient l’effleura à peine. Elle était trop concentrée, trop déterminée. Elle entra dans la chambre, avisant Coralie de dos.

« Bonjour Mademoiselle Deltour, il faut qu’on… »

Erin avisa la seringue qui vola jusqu’à la jugulaire du type assis sur la table d’auscultation, qui n’était autre que Kavanagh. Il s’écroula alors qu’elle venait de lui injecter le produit. L’américaine devint blanche comme un linge alors qu’elle revivait l’épisode de l’épinéphrine sur la station orbitale de collecte de gaz BT. Elle leva les mains devant elle, coude plié au niveau de ses flancs, doigts écartés en signe de soumission et surtout, de protection, et elle recula vers la porte, doucement, comme ci elle avait à faire à un chien d’attaque sur le point de la dépecer vivante.

« Je… Je… je suis désolée d’accord, je m’en vais... »

Une peur panique s’insinua en elle. Sans ses hormones dopées au sang du coureur cycliste Armstrong, Erin n’était pas de nature à aller affronter le danger tête baissée. Et puis là, elle avait clairement l’impression qu’elle allait revivre la scène de sa mort, sans la possibilité de revenir cette fois-ci. Est-ce qu’elle devait crier, alerter du monde ? Cette femme venait de zigouiller Kavanagh sous ses yeux ! Elle avait pris goût à ce genre de manœuvre ? Est-ce qu’elle avait pété un câble à nouveau ? Avait-elle des séquelles qu’elle-même n’avait pas ? Autant de questions qui lui traversèrent l'esprit rapidement.

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Mar 11 Juil - 2:17

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Coralie fut désarçonné par ce qui venait de se passer. Pas spécialement pour Kavanagh, lui de toute façon, il aurait râlé d'une façon où d'une autre, mais par le fait d'avoir été dérangée dans un des box d'examen de façon aussi impromptue (décidément, y'en avait qui n'avait vraiment aucune éducation ni aucun respect), et surtout par la vision de la seringue planté dans le cou de l'homme.

En fait, ce n'était plus lui qu'elle voyait à cet instant. Cet accident lui faisait revivre les évènements de son « cauchemar réel ». Le souvenir traumatisant ce que « l'autre » Coralie avait fait à Erin là-bas, et cette pensé lui donna la nausée. D'une main tremblante, elle retira la seringue en murmurant un « Je suis désolée », même si, pour être tout à fait honnête, elle ne savait pas trop si ses mots s'adressaient à l'attention du scientifique inconscient, à elle même, ou a la jeune femme qui venait d'assister à cette scène. Finalement, elle décida qu'elle était destiné au jeune homme. Après tout, c'est lui qui allait se réveiller dans quelques heures, avec un terrible mal de crane et probablement quelques trous de mémoires.

Elle se retourna vers la jeune femme qui venait d'entrer de façon aussi cavalière dans la pièce. Elle s’apprêtait à lui dire tout le bien qu'elle pensait de ses manières et senti mourir ses récriminations quand elle vit son attitude et qu'elle entendit les derniers mots qu'elle lui adressa. La consultante paraissait réellement totalement terrifiée. Oui, évidement, si pour elle même la vision de la seringue dans le cou de Kavanagh lui avait rappelé ce qui s'était passé lors de cette mission, elle préférait ne même pas imaginer ce qu'Erin avait ressentit en assistant à ce spectacle.

Coralie ferma un instant les paupières.

- « Non. Restez ! » ordonna-t-elle à la jeune femme. Elle avait besoin de quelques instant pour reprendre elle-même ses esprit « Il va bien. Il se réveillera dans quelques heures. » précisa-t-elle d'une voix plus douce pour tenter de la rassurer, et de se rassurer elle même.

L'infirmière serra les paupières un instant avant de regarder Erin dans les yeux.

- « Je ne suis pas Elle ! » s'exclama Coralie, totalement consciente de ce que la jeune femme pouvait s'imaginer. -« Et vous non plus ! » ajouta-t-elle pour enfoncer le clou -« Nous ne sommes pas ce que l'onde à fait de nous à-bas, et vous le savez ! » précisa-t-elle précipitamment, espérant sincèrement que la belle jeune femme en soit consciente.

Elle désigna à Erin la chaise de l'autre coté de la pièce, à coté de la porte, pour qu'elle comprenne qu'elle ne cherchait pas à la piéger et qu'elle n'avait aucune intention de lui faire du mal.

- « Vous avez raison. Je crois que nous devons parler. » ajouta-t-elle dans un soupir, d'un ton doux « Mais si vous le permettez, je vais m'occuper de la blessure de Môssieur en même temps. »

La blessure de Kavanagh n'avait aucun caractère d'urgence, mais l'infirmière se disait que si ses mains et surtout son esprit était concentré sur un acte anodin et « normal », son esprit pourrait gérer de façon calme et réfléchie la conversation qu'elle s'apprêtait à avoir avec Erin.

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Ven 4 Aoû - 6:51

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Coralie n’avait pas bougé. Elle ne s’était pas jetée sur elle, et au contraire, elle adopta une attitude posée. Elle lui demanda de rester, même si cela sonnait plus comme un ordre que comme une proposition. Erin inspira par le nez un grand coup, les yeux braqués sur ceux de l’infirmière, qu’ils la toisent ou non. Elle devait se calmer, et elle s’y employait. Manifestement, ce à quoi elle venait d’assister n’était qu’un regrettable accident, même si l’ironie du sort avait fait que l’infirmière était armée d’une seringue et qu’elle l’avait plantée dans la jugulaire de son patient. C’était certainement une erreur médicale, et peut-être qu’elle en était la cause. Elle aurait dû prendre en compte le facteur « bouleversant » de sa visite et attendre sagement que l’infirmière ait fini. Mais aurait-elle eu le courage de rester passivement à attendre l’avatar de son bourreau d’un moment de sa vie ? Non, elle avait eu besoin d’aller foncer dans le tas pour imposer sa présence et prendre le dessus, et en quelques secondes, la situation s’était renversée.

Elle se recomposa une façade neutre, et sa respiration se calma alors que Coralie s’expliquait, entrant dans le vif du sujet, signe qu’elle était aussi perturbée qu’elle et que c’était nécessaire d’avoir une discussion, ce qu’elle ne tarda pas à confirmer en invitant Erin à s’asseoir.

« Je vous en prie faites », répliqua Erin avec un geste de la main, pour « l’autoriser » à s’occuper de la blessure de Kavanagh en même temps. Elle aurait aimé avoir quelque chose dans les mains elle aussi pour calmer sa nervosité, mais elle savait au fond d’elle-même qu’elle n’avait pas besoin d’un objet de transfert pour cela. Elle était douée pour conserver son sang-froid par des méthodes de respirations, et elle en fit usage discrètement, comme elle pourrait le faire quand elle se trouvait pour la première fois confrontée à un oratoire. Le stress, ça la connaissait.

Erin ne fit pas un mouvement vers la chaise. Trop éloignée de la porte, elle ne constituait pas un endroit sécurisant de la pièce pour elle. Néanmoins, elle s’avança et elle alla s’appuyer sur un mur latéral. Elle préférait rester debout. Oui, Coralie n’était pas ce que son corps avait été dans la station orbitale. Les effets de l’ondes dissipés, il ne restait plus que la femme qu’elle avait côtoyé par le passé. La directrice adjointe poussa un soupir et croisa les bras.

« Je suis désolée pour ma réaction. Je sais que vous n’êtes pas « elle », mais j’ai déjà du mal à l’accepter pour moi, et malgré des raisonnements logiques, mon esprit, par instinct de conservation, continue à faire des raccourcis vis-à-vis de vous, et c’était aussi pour ça que je venais vous voir. »

Autant être franche et lui indiquer clairement qu’elle commençait à digérer l’affaire même si elle avait du mal. Elle montra du menton le type allongé sur le lit d’examen.

« Et je vous prie également de m’excuser, j’aurai dû attendre sagement que vous ayez fini avant de débouler. »

Les excuses placées, elle ne marqua pas de pause, maintenant qu’elle était lancée. Elle suivait le fil de sa pensée, et bien qu’elle avait réfléchi maintes fois à cette discussion, cela ne se passait pas comme elle l’avait prévu. Qu’importe.

« Ce que j’ai du mal à digérer… » Elle cherchait manifestement à enrober ses propos. « Ce n’est pas tant le fait que sous l’influence de l’onde, vous m’ayez tuée. J’essayais de le faire également, enfin… » elle poussa un nouveau soupir avant de préciser : « mon « moi » qui ne l’était pas, c’est surtout ce que nous nous sommes dites. »

Elle n’était pas dans ce box de soin en tant que RDA, mais en tant que femme, et en tant que membre de l’expédition foireuse (qui se révélait être un succès en termes de futures exploitations de gisements de gaz BT cela dit) sur un plan humain. Et elle entrait directement dans le vif du sujet de ce qu’elle n’arrivait pas à exorciser de ce mauvais film. Et pour cela, elle avait besoin d’une discussion franche.

« Je sais que ce n’était pas vous, mais je n’arrive pas à m’enlever de la tête qu’une partie de nous même s’est exprimée, amplifiée par les effets de l’onde. Je n’en suis pas certaine moi-même, et finalement, en vous voyant là, je ne le pense pas, mais j’ai besoin de vous en parler pour avancer. Je ne sais pas vous ? »

Elle avait monopolisé longtemps la parole, signe qu’elle se sentait mieux dans cette pièce, et maintenant, elle laissait l’opportunité à Coralie de répondre à sa convenance, son regard vert toujours braqué comme deux faisceaux sur son interlocutrice.

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Sam 5 Aoû - 11:19

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Coralie laissa la jolie brune vider son sac sans chercher à l’interrompre. Elle sentait que pour elle s'était difficile, surtout vu la scène à laquelle elle avait assisté en arrivant, et qui avait fait passer une lueur de terreur dans ses yeux. Coralie ne voulait pas lui faire perdre le fil de ses pensées. Erin était venue jusqu'ici parce qu'elle avait besoin de crever l'abcès, il fallait qu'elle puisse exprimer tout ce qu'elle avait sur le cœur pour qu'ensuite elles puissent discuter paisiblement.

Elle l'écouta donc paisiblement, continuant de soigner le bon Dr Kavanagh, mais en marquant son attention par quelques hochements de têtes et des onomatopées au bon moment.

Lorsque enfin elle comprit qu'Erin n'était pas là en tant que membre du Codir, mais en tant que femme traumatisé, en tant que compagne d'Alexander, plus traumatisé par les menaces verbales que Coralie lui avait adressée concernant son compagnon. Elle hocha la tête en signe de compréhension. Elle savait exactement à quoi Erin voulait faire allusion. Elle même était profondément choquée d'avoir pu proférer de telles horreurs, presque autant que d'avoir planté un couteau dans le cœur de la jeune femme, et encore plus d'avoir fait les deux au même moment.

Le temps qu'Erin arrive au bout de sa tirade, le bras du scientifique était soigneusement recousu et bandé. Il était installé sur la table d'examen couvert d'une couverture de survit et ronflait paisiblement.

L'infirmière se retourna vers Erin, soutenant son regard avec une expression sereine.

« Ne vous excusez pas. Votre réaction a été parfaitement compréhensible, et je suppose qu'elle l'aurait été même si nous n'avions pas vécu ce que nous avons vécu là-bas » dit-elle doucement « J'imagine que n'importe qui dans ces conditions aurait pu se méprendre sur ce qui venait de se passer... » elle jeta un coup d'oeil à Kavanagh en pinçant les lèvres « Encore que je pense que beaucoup de monde aurait eu des pensées bien peu charitable pour ce bon docteur. ».

Elle ramena son attention sur Erin. Elle était appuyé à un mur, proche de la porte, et tout dans son attitude montrait qu'elle était sur ses gardes, prête à fuir au moindre signe qu'elle jugerait inquiétant. Coralie eut soudain l'impression que cette pièce austère, bourrée d'instrument tranchant, piquant et de médicaments n'était pas vraiment l'endroit le plus paisible pour avoir cette conversation avec la Directrice Adjointe. L'infirmière se sentait un peu oppressé par l'endroit, par l'homme derrière elle qui allait lui pourrir la vie quand il se réveillerait, par l'hostilité craintive d'Erin, et par les souvenirs qu'elle était obligée d'évoquer.

« Allons continuer cette conversation dans un endroit plus agréable » dit-elle « Il y a un balcon un peu plus loin, à coté d'une salle de pause. Nous y serons mieux qu'ici pour avoir cette conversation. » proposa-t-elle. Un grognement étouffé retentit derrière elle « Et puis, quand il va se réveiller, ce qui ne devrait plus tarder maintenant, on ne s'entendra plus parler. »

Elle se dirigea vers la porte et alpaga Eliot qui passait dans le couloir.

« Mr Kavanagh a fait un petit malaise pendant que je le soignais, il ne devrait pas tarder à reprendre ses esprits, mais je préfèrerai qu'on l'installe dans une chambre jusqu'à ce qu'il soit totalement remis. .. De préférence une chambre bien insonorisée. » précisa-t-elle.

Eliot hocha la tête et pris les dispositions nécessaires pendant que les femmes s'éloignaient dans le couloir. Coralie profita de leur passage devant la salle de pause pour prendre un mug de café et proposa une boisson à Erin avant de rejoindre le balcon.

Il n'était pas très grand, mais suffisant pour que chacune ait son espace personnel, et la baie vitrée qui permettait de l'isoler du couloir en occupait toute la largeur. Coralie s'y engagea la première, s'installant dans le coin opposé à l'ouverture. Elle ne voulait surtout pas donner à Erin l'impression de vouloir la « coincer. »

Elle s'assit sur un des fauteuil et prit une gorgé de son café avant de le poser sur la petite table basse qui séparait les deux sièges.

« Visiblement, l'instinct de conservation et les raisonnements logiques différent d'une personne à l'autre. » reprit-elle comme si elle venait juste de s’interrompre « Pour moi, j'ai besoin de croire que c'était vraiment une entité étrangère qui a pris possession de nous. Je ne veux pas croire qu'aucun de nous puisse avoir ce genre de « coté obscur » en lui. Je ne suis pas elle ! Il n'y a aucune part de moi qui ressemble à ce monstre, tout comme je sais qu'il n'y a aucune part de vous, de McKay ou d'Adam qui puisse ressembler à ça !. » expliqua-t-elle, sentant qu'elle s'échauffait au fur et à mesure qu'elle parlait.

Elle se tut un instant, s'efforçant de calmer l'angoisse qui montait en elle en respirant profondément et lentement. Elle prit une nouvelle gorgé de café pour tenter de chasser la boule douloureuse qui s'était installée dans sa gorge.

L'infirmière détourna les yeux pour les fixer sur l'horizon avant de reprendre la parole d'un ton plus calme.

« Je comprend tout à fait que vous puissiez penser cela, et finalement, il n'y a que vous qui puissiez décider de le changer. Quoi que je dise ne pourra pas changer l'opinion que vous avez de moi. Mais, il y a une chose dont je peux vous assurer » Elle ramena son regard sur les yeux verts de son interlocutrice. « Tout comme je suis certaine que je ne serais pas capable de me montrer d'une telle cruauté physique envers qui que ce soit... Quant à ce qui a été dit, je suis bien certaine que jamais je n'aurais pu proférer de telles horreurs. ça a prit le contrôle de nos corps, et ça a utilisé nos souvenirs pour se montrer aussi cruel que possible."

Elle garda le silence un instant, posant un regard doux dans les prunelles vertes de celle qu'elle considérait comme une amie avant d'ajouter

"Et je sais que jamais je ne tenterai quoi que se soit pour séduire l'homme d'une autre, surtout d'une autre que j'apprécie beaucoup. Parce que, finalement, c'est bien de ça qu'il est question non ? » demanda-t-elle doucement.

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