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C'est pas bien de ne pas avoir l'esprit d'équipe ! [Finis]

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Ven 13 Juin - 9:27

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Confortablement installée dans la chaise de son bureau, Marie attendait patiemment son « invité ». Dans la mesure où elle avait dû faire appel à ses supérieurs pour qu'il accepte enfin cette entrevue, elle ne se formalisait pas de son léger retard. De toute façon vu le peu qu'elle savait de lui, elle s'était attendue à se genre de réaction. Surtout que malgré tous ses efforts elle avait une étiquette de psychologue sur le dos, et beaucoup de gens n'aimaient pas aller voir ce genre de personnes, persuadé que c'était remettre en cause leurs facultés mentales... Ah... pourquoi avait-il fallut que sa discipline s'appelle « psychologique sociale » et non pas « sociologie psychique » ! Les choses auraient été tellement plus simple comme ça...

Perdue dans ses pensées, Marie attrapa tout de même le dossier de l'informaticien et le parcourue en diagonale. Il valait mieux se préparer en avance pour que leur entrevue soit la plus rapide possible. De toute manière, au bout d'un moment il risquait de devenir hermétique à ses remarques et ça ne servirait plus à rien. Marie n'espérait pas faire de lui la personne la plus sociable de la base en une journée - ce genre de travail demandait du temps et de la persévérance - mais elle espérait pouvoir lui faire prendre conscience de son problème pour qu'il se rende auprès d'un de ses collègues. Ce dernier l'aiderait volontiers à démêler les traumatismes de son enfance en découvrant que le chien de sa grand mère le détestait et que c'est pour ça que maintenant il n'aimait pas être au contact des autres. Enfin, peut-être pas mais bon, en psychologie on peut s'attendre à tout. Quoi qu'il en soit, on lui avait plusieurs fois signalé son individualisme et les psychologues refusaient de le convoquer jugeant que son problème n'était pas assez grave pour mériter des séances forcées. Ils avaient raisons bien sûr, mais c'était son travail de faire en sorte que les équipes d'Atlantis collaborent sereinement, alors elle n'avait pas le choix. C'était à elle de s'en charger, et ce n'était pas gagner.

Lorsqu'elle eut fini de se remémorer le dossier du jeune homme, l'attente commença à devenir longue. En désespoir de cause elle commença a écrire quelques notes sur son carnet quand son invité fit son entré.

Devenant immédiatement souriante et le plus avenante possible, elle referma son carnet qu'elle rangea précautionneusement dans sa poche et l'invita à s'asseoir d'un geste de la main.


« Je vous en prie asseyez vous, dit-elle avant de marquer une lègere pause pour ajouter : j'ai du thé ou du café vous en voulez ? »

Ah les boissons chaudes, rien de tel pour détendre l'atmosphère.

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Sam 14 Juin - 16:08

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Le petit matin perçait à travers les vitres de ses quartiers. La lueur jaune vint perturber le jeune homme qui n’avait pas fermé l’œil de la nuit, trop absorbé par son projet d’assistant personnel. Il fronça les sourcils, le reflet devenant trop important sur son écran, et l’empêchant de discerner les lignes de codes qu’il avait frénétiquement écrites durant les dernières heures. L’entremêlement de ses cheveux marquait le geste machinal qu’il avait de passer sa main dans ceux-ci pour réfléchir. Cela avait pour effet de lui donner un look étrange mais que lui-même appréciait tout particulièrement. Cela lui donnait par contre un air légèrement négligé qui déplaisait fortement au contingent militaire de la cité et lui valait un certain nombre de remarques qu’il balayait d’un revers de la main. Keith continua de frapper les touches de son clavier quand son écran s’éteignit soudain en même temps que la musique Rock qui perçait les enceintes de son installation personnelle. Il venait de perdre les dernières modifications apportées depuis la précédente compilation. Une heure de travail. Il frappa du point sur la table de son bureau en laissant pousser un juron rageur alors que rien ne redémarrait.

Furieux, il sortit de la pièce pour tomber nez à nez avec un militaire dont la tête ne lui inspirait rien d’autre qu’un sentiment d’appréhension. Il ne le connaissait pas, mais son expression ne présageait rien de bon.

« Vous avez rendez-vous avec Madame Abeles. »
« Oui oui, comme les autres jours. Je m’en fiche. J’ai d’autres choses à faire » répondit-il en faisant un geste de la main –cordial- qui signifiait de laisser courir. Le garçon se dirigea alors vers le panneau de contrôle de l’énergie quand le soldat s’interposa.

« J’insiste. »

Keith posa la main sur le bras du larron pour le repousser mais il ne broncha pas. La montagne de muscles qui lui faisait face ne bougerait pas si facilement et les compétences du garçon, pas franchement adaptées pour y parvenir. L’individu sortit de derrière lui un petit composant et Keith ouvrit la bouche, ayant saisi qu’il en était responsable et que, cette fois-ci, il n’y couperait pas.

« Vous obéissez, et je remets le courant. Après. »

Regard noir. Autant à l’intention du soldat que pour lui-même, déçu de s’être fait abusé de cette façon. Cela ne se reproduirait pas. L’homme le bouscula un peu pour qu’il se mette en marche, grognon qu’il était. Les mains glissées dans les poches de son pullover bleu, la mine renfrognée, il avança en trainant des pieds, ce qui lui valut de petites poussettes pour aller un peu plus vite. Keith le détestait déjà.

Il ne fallut pas grand temps pour arriver au bureau de la dénommée Abeles dont le jeune homme ne savait absolument rien. La porte du bureau était ouverte et, en arrivant au pas de la porte, il put apercevoir une magnifique femme aux cheveux noirs de jais qui ondulaient et pendaient au-dessus d’un cahier sur lequel elle griffonnait il ne savait quels mots alors que son stylo glissait sur le papier. Keith resta ébahit un bref instant alors que le soldat le pressait d’un
« allez » qui fit lever la tête à la femme assise derrière son bureau. Riggs. Son nom, il le retiendrait. Et il paierait. A nouveau, il lui lança un regard noir et entra dans le bureau d’Abeles alors que la porte se refermait derrière lui.

Le jeune homme prit place sur la chaise qui faisait face à la femme qui l’avait convoqué un nombre incalculable de fois. Il répondit d’un ton laconique. « Café ».

Il était plutôt thé et détestait le goût de la caféine mais il avait passé une nuit folle à coder et cela lui permettrait de rester aux aguets avec cette femme qui lui voulait des poux.

« Bon, me voilà. Enfin. Qu’est-ce que vous me voulez ? »

Keith se rendit compte presque instantanément du ton agressif qu’il avait employé et crispa ses mains sur les accoudoirs de la chaise, laissant échapper un léger soupir. Il déglutit et posa ses yeux sur la femme. Il était désolé, mais il ne le dirait pas. Il n’y avait aucun intérêt à ce qu’elle ne le voit sous son bon jour étant donné que ce serait certainement la seule fois qu’il lui adresserait la parole.

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Sam 14 Juin - 17:37

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Marie adressa un léger signe de tête au soldat pour le remercier et le congédier poliment puis elle se concentra uniquement sur son invité. Inutile d'être une experte pour se rendre compte qu'il était contrarié et fatigué, un mélange explosif duquel elle devait se méfier. Son impression fut confirmée quand il se contenta d'un laconique « café » pour toute réponse. Si en plus elle devait lui arracher le moindre mot, l'entrevue allait durer plus longtemps que prévu...

Sans se départir de son sourire digne d'une pub colgate, Marie attrapa la petite cafetière non loin et fit chauffer le liquide.


« Bon, me voilà. Enfin. Qu’est-ce que vous me voulez ? »

Le ton était agressif et il semblait compter ses mots mais Marie ne s'en formalisa pas. S'énerver ne servirait à rien, elle préférait faire preuve d'amabilité afin de le détendre un peu. De toute manière, si elle n'arrivait pas à le décrisper ils n'arrivaient à rien.

Elle se fit elle-même une tasse de thé qu'elle posa sur son bureau le temps qu'il refroidisse, puis lui tendis avec bienveillance une tasse de café serré.


« Tout d'abord, je vous remercie d'être venu monsieur Latimer, manifestement vous êtes un homme occupé, je vous rassure normalement ça sera bref. »

Son ton était cordial, tout comme ses manières. Elle n'était pas du genre à lui en vouloir d'avoir retardé leur rendez-vous, ce qui comptait c'est qu'il soit là maintenant. Elle voulait qu'il le comprenne en espérant que par mimétisme il se calme aussi.

Plutôt que d'attaquer directement, elle préférait prendre le temps de bavarder un peu, plus que créer un lien, elle espérait détendre un peu l'atmosphère, le rendre plus réceptif avant de passer au discours moralisateur ennuyeux. Elle savait qu'elle risquait de le contrarier en faisant traîner les choses mais elle préférait prendre le risque, et puis ça lui permettait de l'observer légèrement.


« Vous avez l'air fatigué » constata-t-elle simplement sans faire de commentaire sur sa petite coupe de cheveux négligemment décoiffée - qu'elle trouvait plutôt charmante soit dit en passant - « Je ne savais pas que vous travailliez tard, je suis désolée de vous avoir convoquer si tôt. »

Se rasseyant calmement elle prit la peine de se présenter de façon plutôt formel. Si elle connaissait presque tout le monde, ce n'était pas forcément réciproque, et savoir lire un nom en bas d'un papier ou sur une plaque de bureau ne voulait pas dire qu'on connaissait le travail de la dite personne.

« Je suis le Docteur Marie Abeles, conseillère principale en gestion du personnel et spécialiste en dynamique de groupe. »

Bien entendu, elle avait choisi chaque mot avec soin, rien que le fait d'employer son titre était révélateur de son désir d'être prise au sérieux.

Elle bu tranquillement une petite gorgée de thé, puis le regarda en face pour lui demander :
« Dites moi, avez-vous une idée de la raison de votre présence ici ? »

Elle aurait pu lui donner directement la solution mais elle voulait voir s'il arrivait à se remettre en question. C'était une technique vieille comme le monde pour voir si une personne avait conscience de son problème.

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Dim 15 Juin - 15:35

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Le ton et l’attitude avenante de la femme le détendirent un instant. La dénommée Abeles ne semblait pas lui tenir rigueur de ces rendez-vous manqués et encore moins de son comportement désagréable. Keith prit la tasse en la remerciant de la tête et but une gorgée du liquide noir et amer. C’était dégoutant. Et brûlant. Le jeune homme détestait le café et ne put retenir une grimace. La faute n’incombait pas à la femme lui faisant face mais bien à ce goût si particulier auquel il peinait à s’habituer. Au moins, cela le réveilla ! Il posa la tasse sur le bureau et se replaça bien au fond de son siège.

L’américain haussa un sourcil quand elle sembla s’étonner de son emploi nocturne. En fait, il n’avait pas dormi et ne comptait pas non plus dormir avant tard le soir donc, pour lui, elle aurait très bien pu le convoquer à quatre heures du matin que cela n’aurait rien changé. Ce qui le dérangeait vraiment, c’était plutôt le fait d’avoir été abusé si facilement. Il imaginait déjà, distraitement, la manière de se venger et surtout que cela ne se reproduise pas. Il fut ramené à la « réalité » quand elle se présenta.

Une nouvelle fois, il haussa un sourcil, circonspect, devant le titre pompeux dont elle fit état. Pour lui, cela ne signifiait qu’une chose. Une psy. Il s’était doublement fait avoir et il allait passer à la moulinette d’analyses, de questions, de jugements et certainement de rapports écrits peu glorieux qui seraient ensuite envoyés aux dirigeants de la cité. C’était génial. La doctoresse le fixa droit dans les yeux, des yeux aussi noirs que ses cheveux ténébreux. Keith plissa des yeux, comme pour essayer de lire son regard alors qu’elle posait sa première question.

Son petit manège dura quelques secondes seulement alors qu’il eut un léger mouvement de recul de la tête. Il ne discernait rien de ses intentions. Keith soupira.


« Vous analysez les gens. Je suis là pour être analysé. Je vais vous faire gagner du temps. Je suis têtu, désagréable. Et tout seul. »

Petite expression du visage qui signifiait simplement « vous savez tout, il n’y a rien à ajouter ». Keith reprit une gorgée de café et resta silencieux, comme à son habitude. Il ne parlait jamais, il n’en avait que peu l’occasion. Et il n’avait aucune idée de la manière de se comporter convenablement dans la société, encore moins sur Atlantis où les militaires se mêlaient aux scientifiques. La moyenne d’âge tournait autour des 35-40 ans. Comment un gamin de 21 ans pouvait-il s’intégrer dans un tel environnement ?

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Dim 15 Juin - 16:51

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Marie ne manqua pas de remarquer sa grimace et s'en étonna. Pourquoi lui avait-il demandé un café s'il n'aimait pas ça ? Par pur esprit de contradiction ? C'était sans importance mais elle ne pouvait pas s'empêcher de prêter attention et de se questionner sur ce genre de détails. Tout le temps, pour tout le monde, c'était plus fatiguant qu'on ne l'imaginait. Gardant ce problème dans un coin de son esprit elle s’aperçut que l'énoncé de sa profession l'avait encore renfrogné et lorsqu'il lui répondit ce fut sans amabilité, juste une grande lassitude. Enfin, il y avait du progrès, il était beaucoup moins agressif...

« Vous analysez les gens. Je suis là pour être analysé. Je vais vous faire gagner du temps. Je suis têtu, désagréable. Et tout seul. »


Satisfaite de voir que son attitude positive avait un effet sur lui, Marie continua à sourire, imperturbable. Elle le trouvait très prompt à énoncer la liste de ses défauts et envisageait donc qu'il manquait simplement de confiance en lui. Le fait qu'il ajoute cette mention sur la solitude lui semblait en revanche significatif d'un mal-être – refoulé ou non – et elle comptait bien l'aider à ce sujet. Parce que c'était son travail de faire en sorte que tout le monde se sente bien avec les autres.

« Vous vous trompez, vous n'êtes pas là pour être analysé, je n'ai pas besoin de vous convoquer pour le faire si vous voulez tout savoir. D'ailleurs, je sais déjà tout ça, et je sais aussi que vous avez de nombreuses qualités que vous devriez mettre plus en avant. En outre, sachez que je suis sociologue avant tout, je m'intéresse aux liens entre les gens, et la psychologie n'est qu'une méthode pour les analyser. Bref, je ne suis pas là pour faire une psychothérapie si ça peut vous rassurez. »


Elle fit une pause et but tranquillement une autre gorgée de thé.

« En réalité, mon travail est de composer les groupes de la citée, et de faire en sorte que tout ce passe bien pour les individus qui le compose. J'ai constaté que vous étiez souvent seul en effet, et certains de vos collègues se sont plein de votre manque de sociabilité. Mais vous vous trompez. Être seule n'est pas un défaut, c'est la conséquence d'un problème. Et ne me dites pas que vous aimez la solitude parce que c'est faux, c'est toujours faux. On peut préférer la tranquillité à l'agitation mais personne n'aime la solitude. Et je sais qu'être seul au milieu d'une foule et pire que d'être seul sur une île déserte... »

Elle marqua une pause pour le laisser cogiter un peu puis ajouta avec détermination : « Je ne laisserai personne être seul sur cette base. »

C'était une manière positive de lui signifier qu'elle n'était pas prête de lui ficher la paix, mais aussi une façon détourner de lui signifier qu'il n'était pas seul, parce qu'elle était là.

Pour finir, elle lui demanda doucement, sans se départir de son sourire :
« Pourquoi vous sentez-vous seul Monsieur Latimer ? »

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Dim 15 Juin - 20:07

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La doctoresse restait toujours souriante, cherchant à continuer de le mettre à l’aise. A l’opposé de lui, Marie parlait sans compter les mots, exposant toutes les informations qu’elle avait. Elle essayait de le rassurer autant que possible mais Keith semblait imperméable à ses mots. En fait, il levait toujours le même sourcil, dubitatif de ce qu’elle disait. Elle parlait de qualités, de liens entre les individus. Tant de choses qui le laissaient indifférent alors qu’elle goutait à nouveau à son thé.

Lorsqu’elle mentionna les plaintes concernant sa grande sociabilité, Keith retint un rire. Ils se plaignaient. Et lui alors, que diraient-ils s’il se plaignait du manque d’intégration, de leur comportement face à lui juste parce qu’il n’est qu’un gamin à leurs yeux. Le jeune garçon avait pris part à une fantastique aventure mais qui, finalement, n’était pas si belle que cela. Peu nombreux étaient ceux qui venaient vers lui pour autre chose qu’un service avec leur matériel. Et parmi eux, quasiment aucun ne forgeait une amitié avec le jeune homme, la différence d’âge étant un réel frein dans la curieuse société d’Atlantis.

Il profita de la pause de son discours pour terminer la tasse de café alors qu’elle le fixait, toujours souriante. Son sourire, bien que magnifique, commençait à le rendre nerveux. Il l’avait trouvée avenante,
là, il la trouvait moqueuse en affichant une telle expression.

« Quel est l’âge moyen sur Atlantis ? 35, 40 ans ? Vous avez mon dossier. J’ai 21 ans. Je suis un gosse pour eux. Comment s’intégrer dans une communauté pour laquelle vous êtes un gamin, même si vous êtes plus mature, plus intelligent qu’eux ? Il n’y a pas de solution. Mes compétences ne sont pas nécessaires sur le terrain, je n’ai pas d’équipier. Je suis trop jeune pour eux, je n’ai pas les mêmes centres d’intérêts que certains, du moins, le pensent-ils, alors je n’ai pas d’amis. Ils ne viennent pas vers moi, pourquoi ferais-je le premier pas ? Quel intérêt d’essayer de s’approcher de gens qui ne s’intéressent pas à vous ? Je vous le dis, moi, y’en a pas. Et puis.. »

Il marqua une pause avant de reprendre, plantant ses yeux dans le regard intense de la docteresse.

« Les gens déçoivent toujours. »

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Dim 15 Juin - 21:23

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En entendant ses propos Marie perdue son beau sourire. Pensive, elle prit sa tasse de thé entre ses mains et planta son regard dedans un moment. Elle n'avait pas envisagé le problème sous cet angle et elle avait besoin d'y réfléchir. Sûrement que le manque d'amabilité de Keith ne devait pas l'aider à se faire des amis, mais c'est vrai qu'elle avait négligé cet aspect. Elle s'était concentré sur le fait que c'était un génie, qu'il avait pu avoir des problèmes pour trouver des gens avec qui partageait sur terre mais que ce problème ne devait plus exister sur Atlantis vu l'incroyable densité de génie qu'il y avait au kilomètre carré...

Le soucis étant que si son problème venait effectivement d'une dépréciation liée à son jeune âge, elle ne pouvait pas faire grand chose pour y remédier. Même si elle convoquait un à un tous les scientifiques dans son bureau pour leur remonter les bretelles et leur dire de faire un effort, elle risquait d'empirer les choses. Il fallait qu'il se débrouille tout seul sinon ça donnerait simplement l'impression qu'elle le maternait.

Malgré tout, cela l'étonnait que, tous ces génies justement, ne puissent pas faire preuve d'un peu de jugeote et de maturité. Keith soulignait toutefois un facteur intéressant : il travaillait le plus souvent en solo, sauf quand on le convoquait pour une mission particulière... C'est vrai que s'il avait l'occasion de passer du temps avec une autre personne il pourrait éventuellement faire mieux connaissances... Parfois il suffisait de convaincre une personne pour perdre une étiquette de fils en aiguille...


« Je suis assez déconcertée d'entendre ça, croyez bien que cela me navre. Je pense effectivement qu'il y a un problème de ce côté là, mais toutefois il faut relativiser. A ma connaissance, personne n'a jamais remis en causes vos compétences, vous avez autant de légitimité ici que n'importe qui d'autre sur cette base. Surtout n'en doutez pas et n'hésitez pas à le revendiquer auprès de ces gens qui vous considère comme un enfant. »

Elle marqua une pause et bu les dernières gorgées de son thé, toujours pensive.

« Si une personne en particulier c'est mal comporté avec vous, vous pouvez exiger des excuses comme n'importe qui sur cette base, croyez moi je ferai le nécessaire. Toutefois, je pense que vous seul pouvez améliorer les choses en profondeur et sur la durée. Je sens que cette solitude vous pèse, vous ne pouvez pas et ne devez pas la laisser vous ronger, et je ne la laisserai pas vous détruire... »

Si l'atmosphère avait été plus détendue elle se serait permis une petite plaisanterie mais vu son mutisme elle préférait s'abstenir.

Son thé désormais finis, elle se mit à jouer machinalement avec une de ses mèches, preuve qu'elle était encore en pleine réflexion.


« Si vous pensez que cela peut vous aidez, je pourrais vous mettre dans une équipe sur un projet à long terme de plusieurs mois. Cela pourrait vous permettre de faire connaissance... »

Elle ne se souvenait plus de tous les détails, mais elle avait une équipe à former pour travailler sur la base de donnée des anciens. Depuis l'incident avec les Wraith, le docteur Wair souhaitait que toutes ces données soient précieusement conservées au cas où la base devrait être détruite. Un vrai challenge considérant l'ampleur de la tâche et un travail tout à fait adapté à un informaticien...

« Il est vrai qu'il est extrêmement difficile de se montrer agréable avec une personne qui s'efforce de mettre de la distance, toutefois, je pense que ce n'est pas la seule chose qui vous pousse à ne pas faire le premier pas... » Elle marqua une légère pause tendit qu'une petit sourire sincère et amusé se redessinait quelques instants sur son visage au souvenir du début de leur conversation. «  … et à ne pas toujours vous montrez aimable avec autrui. »

Retrouvant enfin toute sa concentration, elle le regarda de nouveau en face avant de poursuivre d'une voix toujours tranquille et douce, apaisante :

« Vous avez dit que les gens étaient souvent décevant. Est-ce que vous avez peur de ça ? De souffrir trahi par une personne que vous appréciez ? »

C'était l'hypothèse la plus probable, mais elle se méfiait des généralités. Il y avait parfois des choses plus complexes cachées derrière une inquiétude. En tout cas, elle n'avait pas l'intention de lui demandait si une chose en particulier l'avait traumatisé, cela aurait été dépassé ses fonctions, et elle n'était sincèrement pas là pour jouer les psy. La seule chose qu'elle voulait, c'est qu'il arrive à s'intégrer sur Atlantis, comme il le méritait.

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Dim 15 Juin - 22:47

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« Je suis assez déconcertée d'entendre ça, croyez bien que cela me navre. Je pense effectivement qu'il y a un problème de ce côté là, mais toutefois il faut relativiser. A ma connaissance, personne n'a jamais remis en causes vos compétences, vous avez autant de légitimité ici que n'importe qui d'autre sur cette base. Surtout n'en doutez pas et n'hésitez pas à le revendiquer auprès de ces gens qui vous considère comme un enfant. »

En fin de compte, la doctoresse ne s’attendait pas à ce qu’il lui explique quels étaient les maux qui expliquaient cette solitude à laquelle il faisait face. L’âge est une barrière infranchissable pour nombre de personnes, Keith y faisait face depuis son arrivée sur Atlantis. Toutefois, Marie visa à côté.


« Vous vous trompez. La légitimité n’a rien à voir là-dedans, pas plus que les compétences. C’est simplement l’âge. Et tout le monde, sans exception, s’arrête à ça. »


Un bref silence s’installa entre les deux personnes et Keith la jaugea un instant du regard avant qu’elle ne reprenne. Et se fourvoie à nouveau.

« Si une personne en particulier c'est mal comporté avec vous, vous pouvez exiger des excuses comme n'importe qui sur cette base, croyez moi je ferai le nécessaire. Toutefois, je pense que vous seul pouvez améliorer les choses en profondeur et sur la durée. Je sens que cette solitude vous pèse, vous ne pouvez pas et ne devez pas la laisser vous ronger, et je ne la laisserai pas vous détruire... »

Il fit un geste signifiant non. Il n’avait aucune crainte, mais le Dr Abeles se trompait.

« Je n’ai rien à reprocher à quiconque ; ils ne me parlent pas et j’en fais autant. Et je n’ai pas besoin de quelqu’un pour régler mes éventuels problèmes. Désolé »

« Si vous pensez que cela peut vous aidez, je pourrais vous mettre dans une équipe sur un projet à long terme de plusieurs mois. Cela pourrait vous permettre de faire connaissance... »

Keith n’ajouta rien, sa réponse précédente concordait plutôt bien avec la nouvelle remarque de la beauté ténébreuse qui lui faisait face. Il n’avait pas besoin d’elle et sa solitude, bien que pesante, lui suffisait amplement. Il ne voyait vraiment aucun intérêt à faire des efforts envers toutes ces personnes. En fait, la seule chose qui le retenait, c’était l’impossibilité de rentrer sur Terre. Il ne se trouvait pas une seule seconde utile sur Atlantis et, le seul bon côté, c’était de bénéficier des technologies des Anciens pour son compte personnel. Un bien maigre réconfort en somme.

« Il est vrai qu'il est extrêmement difficile de se montrer agréable avec une personne qui s'efforce de mettre de la distance, toutefois, je pense que ce n'est pas la seule chose qui vous pousse à ne pas faire le premier pas et à ne pas toujours vous montrez aimable avec autrui. »

Elle sourit à ces mots et le jeune américain ne perça pas le sens de son attitude. Il n’eut aucune réaction si ce n’est une interrogation.

« Et quelle est votre hypothèse Docteur Abales ? » dit-il sur un ton à la fois amusé et mimant le sérieux qu’elle donnait à la conversation en le vouvoyant et le nommant par son nom de famille.

« Vous avez dit que les gens étaient souvent décevant. Est-ce que vous avez peur de ça ? De souffrir trahi par une personne que vous appréciez ? »

Keith resta silencieux un moment et afficha une mine sérieuse, quoi qu’un peu sombre.

« Je sais à quoi m’attendre, alors ça ne me fait pas peur. Encore faudrait-il que quelqu’un daigne m’approcher.. Peut-être suis-je vraiment repoussant. »

Le garçon haussa les épaules, comme pour montrer qu’il s’en fichait complètement bien qu’en réalité, c’était quelque chose qui pouvait le peser. Bien plus qu’il ne l’aurait cru en quittant sa famille. Il fit une curieuse moue avant de regarder un instant ailleurs et de reporter son attention sur Abeles.

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Dim 15 Juin - 23:31

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Keith semblait mettre un point d'honneur à la contredire tout le temps, c'était assez énervant à la longue mais Marie s'efforçait de rester sereine et de ne pas montrait son léger agacement. Ce genre de comportement était typique, elle s'y attendait un peu, alors elle y était prête.

Elle comprenait ce qu'il voulait dire pour les compétences mais elle restait persuadé qu'il y avait là un paradoxe : reconnaître les compétences d'un de ses pairs, c'était le considérait comme un égal. Si les autres le voyait comme un enfant, il y avait une question d'infériorité quelque part, forcément. Après, si personne ne remettez en cause sa présence sur Atlantis, peut-être que son impression d'être rejeté à cause de son âge était une illusion ? Difficile d'en juger car il ne lui mentait pas, ça elle l'avait senti. Après, elle n'excluait pas cette idée, il était possible qu'il se trompe en le croyant sincèrement... Mais il lui faudrait une plus grande observation, et discuter plus avec lui et les membres qui le côtoyait pour se fixer sur ce point...

Elle ne savait pas si elle devait être contente ou pas de voir que ce n'était qu'un problème de fonds. Parce que s'il y avait eu un problème avec un autre membre, elle s'en serait voulu de ne pas l'avoir remarqué plutôt mais d'un autre côté, c'était plus facile à régler qu'un problème global...


« Et quelle est votre hypothèse Docteur Abales ? »

Il avait souri. Brièvement peut-être mais il avait quand même eu un petit air amusé. Bon c'était manifestement à ses dépends mais qu'importe, c'était déjà une bonne chose. Par contre, pour le coup, elle ne pu s'empêcher de lui renvoyer l'ascenseur, elle souriait à nouveau preuve que sa remontrance n'en était pas vraiment une et qu'elle disait ça pour s'amusait à son tour :

« C'est docteur A-BE-les, mais si vous avez du mal à prononcer mon nom, vous pouvez m'appeler Marie. »


Suite à ça, elle redevint sérieuse et écouta avec la plus grande attention ses explications.

« Je sais à quoi m’attendre, alors ça ne me fait pas peur. Encore faudrait-il que quelqu’un daigne m’approcher.. Peut-être suis-je vraiment repoussant. »

Sa remarque sur la peur la fit sourire, il n'avait pas tord, souvent c'était l'inconnu qui effrayait vraiment. Pour autant, on pouvait avoir peur de quelque chose précis qu'on connaissait, alors son explication ne tenait pas. Sa remarque ne faisait que confirmer ce qu'elle avait dit : cette solitude lui pesait vraiment, mais il ne voulait pas faire d'effort, il ne voulait pas s'investir car il partait défaitiste. Qu'il en ai peur ou non, il partait du principe que de toute façon ça se passerait mal...

Et surtout, elle voyait de plus en plus qu'il se sentait mal dans sa peau, en s'enfonçant il cherchait à ce qu'elle le rassure en le contredisant. Jusque là, elle l'avait tenter de le faire, mais ça ne semblait pas fonctionner, alors elle décida de changer de tactique.

Cela ne lui semblait pas judicieux d'insister, alors elle se contenta de dire sur une voix très neutre comparée à ce qu'elle avait normalement.


« Moi je vous approche, je ne vous traite pas comme un enfant et pourtant c'est vous qui mettez de la distance en nous. Suis-je donc repoussante à vos yeux ? »

Elle savait ce qu'il allait répondre, jouer sur le fait que c'était son travail, mais ça ne la dérangeait pas, car elle avait une idée derrière la tête.

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Lun 16 Juin - 22:04

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La doctoresse resta silencieuse alors qu’elle réfléchissait certainement à tout ce qu’il avait dit, analysant et pensant chaque mots, soupesant le poids de ceux-ci afin de découvrir le sens qu’ils avaient, ce qu’ils signifiaient. Elle tiqua cependant quand il se trompa dans l’élocution de son nom. Elle le sermonna gentiment, toujours aussi souriante, et l’invita à l’appeler Marie plus simplement. Dans un autre contexte, il lui aurait demandé de faire de même. Mais le ton trop formel de leur entrevue l’en empêcha, estimant que son rôle, à cet instant, était de l’analyser et non de copiner avec lui. Il resta silencieux, tout comme elle alors qu’il parlait à nouveau. Et qu’elle analysait tout autant.

Et elle continuait de sourire, comme si elle était amusée de ce qu’il pouvait dire. Il fronça des sourcils, se fourvoyant, assurément, mais il estimait qu’elle se jouait de lui. Il fut pris de court quand elle lui expliqua qu’elle, elle l’approchait. Elle lui retourna d’ailleurs la remarque qu’il avait formulée pour lui-même afin de justifier la solitude à laquelle il faisait face.


« Moi je vous approche, je ne vous traite pas comme un enfant et pourtant c'est vous qui mettez de la distance en nous. Suis-je donc repoussante à vos yeux ? »


Il plissa des yeux, incertain du sens qu’elle donnait à ses propres mots, experte qu’elle était dans leur maniement. La discussion lui échappait quelque peu car il ne parvenait pas à déchiffrer où elle l’amenait. Il lui répondit toutefois sur un ton parfaitement neutre.

« C’est votre travail. Comment m’analyser si vous ne me parlez pas ? Soyons honnêtes un instant. Si ce n’était pas votre rôle ici, vous n’auriez pas eu la connaissance de mon existence et rien ne vous aurait amenée à m’adresser la parole. Si ce n’est un problème avec votre ordinateur. »

Il marqua une pause, lourde de sens alors qu’il la regardait de biais, comme pour fuir son regard quand il répondrait.

« Non, vous ne l’êtes pas. Mais si vous avez compris ce que je voulais dire, Docteur Abeles.»

Cette fois-ci, il prononça son nom correctement et força volontairement la prononciation. Pas pour se ficher d’elle. Mais pour lui faire comprendre quelle barrière il y avait en cet instant. Curieusement, elle le rendait bien plus nerveux qu'aucune femme face à laquelle il avait été confronté. Et il ne s'en rendait compte que maintenant.

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Lun 23 Juin - 18:47

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Marie le regarda droit dans les yeux un petit sourire aux lèvres, silencieuse. Finalement, elle remit une mèche derrière son oreille et répondit :

« Je savais que vous diriez ça. Enfin, vous n'avez pas tout à fait tord, si vous êtes ici dans mon bureau, c'est effectivement parce que c'est mon travail mais croyez moi, même si je n'étais pas là pour ça, je vous aurez remarqué. Je suis... - elle hésita une seconde puis trouva la métaphore parfaite – programmée pour voir les gens qui se trouvent invisible. »


Elle fit une légère pause, toujours en prenant son temps comme si elle n'avait pas conscience que le temps s'écoulait.

D'une certaine manière il l'avait légèrement vexée, alors qu'elle s'était sentie obligée de se justifier, de rétablir sa vérité. Elle ne s'en formaliserait pas plus, mais elle n'attendait pas spécialement de commentaire non plus, toutefois, c'était l'occasion de rappeler quelques fondamentaux des relations.


« Et sachez que je ne dit pas ça pour le plaisir de vous contredire, c'est plutôt pour que vous vous rappeliez que toutes nos relations avec autrui sont construites à deux. C'est une évidence mais peu de personne prennent la pleine mesure de cette réalité. Il y a autant de perception et de façon de pensées différentes qu'il y a d'individus, c'est si facile de mal interpréter les autres, ou d'imaginer qu'une seule personne est responsable d'un problème... »

Marie prit encore le temps de faire une pause et en profita pour jeter un œil distrait à l'horloge au mur. L'aiguille se trimballait doucement sur le cadran s'approchant de plus en plus de l'heure tant attendue du repas. D'ailleurs, elle commençait à avoir faim.

« Il est bientôt midi, si vous voulez partir je vous libère pour aujourd'hui. » Elle marqua une légère pause pour lui laisser le temps d'assimiler le « aujourd'hui » puis poursuivit avec un air légèrement... pétillant, en prenant grand soin de sa formulation et du choix de ses mots. Il était important qu'il n'est pas l'impression qu'elle le materne ou qu'elle se sente obligée. Surtout que ce n'était absolument pas le cas, elle était surtout très, très curieuse.

« Sinon, si vous n'avez réellement rien contre moi, vous pourriez me proposer de venir déjeuner avec vous pour discuter d'autres choses. Promis je laisserais mes théories psychologiques au placard. »

Marie arborait toujours sa tranquille assurance presque inébranlable mais intérieurement elle était très tendue. Pour une fois, elle avait du mal à prévoir sa réaction, selon elle, il y avait deux possibilités. La première, la plus probable, étant qu'il se défile d'une manière plus ou moins courtoise ce qui confirmerait sa théorie. La seconde étant qu'il accepte même s'il serait sans doute ronchon et/ou mal à l'aise. Elle avait un petit espoir là dessus car depuis le début de leur entretient il avait fait preuve d'un véritable esprit de contradiction. Elle le sentait capable d'accepter juste pour lui donner tord.
Quand à elle, elle pouvait bien faire un effort pour arrêter de tout analyser pendant une demi heure. Enfin, plutôt pour ne pas montrait qu'elle était en train de le faire, c'était devenu tellement naturel chez elle qu'elle n'arrivait pas à s'en empêcher.

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Lun 23 Juin - 23:06

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Toujours légèrement tendu, Keith observa la doctoresse face à lui. Toujours souriante. Toujours silencieuse. Elle continuait de le fixer, ses yeux perçant les siens comme pour découvrir ce que son regard signifiait alors qu’il la fixait de ses yeux sombres. Lui faisait-elle du charme à cet instant ?

« Je savais que vous diriez ça. Enfin, vous n'avez pas tout à fait tort, si vous êtes ici dans mon bureau, c'est effectivement parce que c'est mon travail mais croyez-moi, même si je n'étais pas là pour ça, je vous aurez remarqué. Je suis... programmée pour voir les gens qui se trouvent invisible. »

Le jeune homme tiqua sur le mot « invisible » mais ne pipa mot. Il demeura silencieux et ne la contredit pas un seul instant. Il n’était pas d’accord sur le terme qu’elle avait utilisé pour le qualifier mais il la laisse à son analyse. Qu’elle ait raison ou tort lui passait au-dessus de la tête. Il n’était pas invisible. Il n’était pas d’une utilité directe. Et dans un contexte essentiellement militaire, ce qui n’a pas de plus valu ralentit forcément la progression d’un groupe. Le silence s’éternisa un moment avant qu’elle ne continue.

« Et sachez que je ne dis pas ça pour le plaisir de vous contredire, c'est plutôt pour que vous vous rappeliez que toutes nos relations avec autrui sont construites à deux. C'est une évidence mais peu de personne prennent la pleine mesure de cette réalité. Il y a autant de perception et de façon de penser différentes qu'il y a d'individus, c'est si facile de mal interpréter les autres, ou d'imaginer qu'une seule personne est responsable d'un problème... »

La suite de son discours glissa sur lui comme l’eau sur un rocher. Il l’avait entendu de nombreuses fois et comprenait parfaitement le sens caché. Il était également responsable de sa situation sinon la principale raison de son sentiment de solitude. Avouer cette vérité reviendrait pour lui à avouer un échec, à se remettre en question. Mais sa situation, elle, ne changerait pas. L’image que l’on transmet à son entourage ne peut être redessinée en un claquement de doigts. Et peu sur la base daignerait s’en apercevoir et revoir leurs impressions quant à sa personne. Y avait-il seulement certains d’entre eux qui s’investiraient avec lui s’il s’y forçait ? Keith en doutait.

« Il est bientôt midi, si vous voulez partir je vous libère pour aujourd'hui. »


« Aujourd’hui ». Bien sûr qu’il l’avait noté. Bien sûr qu’il grimaçait. Une analyse sur ses capacités à prendre part à un groupe ne nécessitait pas plusieurs séances. En réalité, elle était bien là pour jouer la psy, discuter avec lui, le faire prendre conscience de certaines choses, le changer, le faire accepter. Il eut un sourire sarcastique. Elle s’était jouée de lui. Du moins, le pensait-il fermement alors qu’il était probablement à côté de la plaque sur les motivations de la femme aux cheveux noirs qui était assise de l’autre côté du bureau. Keith soupira, vaincu.

« Sinon, si vous n'avez réellement rien contre moi, vous pourriez me proposer de venir déjeuner avec vous pour discuter d'autres choses. Promis je laisserais mes théories psychologiques au placard. »

Le jeune homme reposa un regard bien mystérieux sur elle, une pointe de malice brillant à travers ses yeux noisette. Il s’essaya à inverser les rôles. Lui, l’analyser. Elle, être une proie.

« Je dirais que c’est vous qui ne souhaitez pas être seule pour déjeuner mais vous préfèreriez que ce soit
moi qui fasse cette proposition. De cette manière, vous n’auriez pas l’impression d’abuser de votre position et penseriez que j’aurais réellement envie de partager d’avantage qu’une entrevue professionnelle avec vous. Et de cette manière vous pourriez continuer à m’analyser, bien que vous disiez le contraire, pendant ce repas. Ou souhaitez-vous simplement flatter votre égo. »


L’américain afficha un sourire en coin, rieur. Il s’avança sur le devant de sa chaise et posa son avant-bras sur le bureau de la doctoresse, la fixant intensément du regard. Il s’amusait de la situation et jouait un tout autre rôle, bien différent de son attitude habituelle. Après tout, pourquoi ne pourrait-il pas un peu lâcher du lest lui aussi ?

« Peut-être que je préfère que ce soit mon égo qui soit flatté. »


Puis, sans crier gare, il se rassit au fond de sa chaise laissant son naturel le rattraper sans en savoir la raison. Il détourna le regard, légèrement anxieux quant à la suite de l’échange.

« Ou peut-être simplement entendre la vérité. »

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Mar 24 Juin - 1:33

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Ses dernières répliques arrachèrent un petit rire spontané à Marie. Elle ne s'était pas du tout attendue à ça, et pour être honnête elle trouvait la situation tout à fait désopilante. Et aussi très intéressante. Ce petit revirement de situation lui donnait encore plus envie qu'il accepte. Elle s'était contenue de le taquiner pendant tout l'entretient, mais là il avait clairement démarrer les hostilités alors elle n'allait certainement pas se priver de jouer aussi. Peut-être que dans d'autres circonstances elle n'aurait rien fait, mais de toute manière, dans le cas présent, elle n'avait aucun intérêt à le laisser gagner.

Elle commença par adopter une posture plus détendue, calée contre sa chaise, les bras croisées. D'une certaine manière cette position lui permettait de prendre un recul symbolique avec lui et sa fonction. Quand elle se rendit compte du message de défense qu'envoyait sa gestuelle, elle décroisa les bras et se mit donc à jouer inconsciemment avec une mèche de cheveux pour occuper sa main droite désormais libre.


« C'est une analyse remarquable dites-moi, auriez-vous oublié de mentionner un diplôme de psychologie dans votre CV ? (et pour tout dire, elle se moquait autant de lui que de sa profession car elle n'aurait pas été surprise qu'un vrai psychologue saute sur les mêmes conclusions. Certains étaient parfois si incompétent.) Toutefois, si je puis me permettre, elle comporte quelques failles mais je vous pardonne car elles viennent de votre manque d'information. Déjà, même si l'on admettait que je me sente seule, sachez que je ne mange jamais seule, je suis plutôt sociable si vous voulez tout savoir, et mon métier me permettait de connaître plein de monde, je n'ai donc pas besoin de quémander un pseudo rendez-vous pour être accompagné. Ensuite mon ego va très bien et même si je traversais une crise existentielle je ne la comblerais certainement pas en cherchant l'admiration, la compagnie ou l'approbation d'autrui. Je pense sincèrement que chercher à combler son orgueil via le jugement d'autrui est une chose très malsaine, on devient trop rapidement esclave de leur jugement. Sans verser dans l'arrogance, c'est à chacun d'entre nous de commencer par avoir de l'estime envers nous même. »

Elle marqua une légère pause, étourdie mais plutôt satisfaite par ce discours déclaré d'une traite qui tranchait avec sa mesure et son calme habituel.

Puis, elle se rapprocha soudain allant jusqu'à se pencher vers lui, les bras calmement posée sur son bureau.


« Cependant, je dois reconnaitre vous avez raison sur certains points. Oui je n'ai pas envie de vous le inviter mais pas pour les raisons que vous imaginez. Si vous voulez tout savoir – et vous allez tout savoir parce que j'ai encore le droit de vous retenir pendant cinq minutes dans ce bureau – je ne souhaitais pas que vous pensiez que je le faisais par pitié ou pour prolonger cet entrevue professionnelle. En outre, j'ai pensé que cela vous ferez du bien de vous affirmer un peu en ayant le courage de m'inviter. Je m'attendais à ce que vous esquiviez la chose mais je dois avouer que je n'imaginais pas tant de panache et de vigueur dans l’exercice. Cependant, je suis assez déçue que vous ayez omis mon côté princesse romantique qui apprécie la galanterie masculine et dont les codes veulent que ce soit les messieurs qui invite les dame et non l'inverse. »


Marie ne se sentait pas le moins du monde gênait de dévoiler ses petits vices ainsi, elle en avait conscience et possédait suffisamment d'autodérision pour se moquer d'elle même. Enfin, elle n'allait certainement pas lui avouer maintenant qu'elle adorait toujours les disney, il ne fallait tout de même pas exagérer.

Elle marqua une nouvelle pause, jeta un œil sur l'heure qui venait achever son tour et reprit en s'assurant d'avoir bien capter son regard.

« Je vous ai dit la vérité sur mes motivations, je n'ai pas l'intention de continuer notre précédente conversation pendant que je mange, mais je ne peux pas nier que c'est dans ma nature d'observer tout, tout le temps. Je peux comprendre si ça vous effraie, vous ne seriez pas le premier garçon à me fuir à cause de ça. Toutefois je pense que le problème se situe ailleurs, peut-être est-ce votre ego qui est malmené effectivement. Par ailleurs, vous pouvez lui dire que je suis réellement curieuse de faire plus ample connaissance, malgré tout, pour son bien, le mieux, ça serait d'aller voir un psychologue qui déterminera tous les tenants et les aboutissants de votre problème. »

Voilà, la dernière pique était lancée, elle aurait pu insister plus sur son désir de faire son repas avec lui mais elle ne voulait pas lui mentir. S'il refusait elle s'en remettrait sans problème, s'il acceptait elle en serait contente, c'était aussi simple que ça. C'est vrai qu'elle aurait pu en rajouter un tout petit peu pour l'aider mais elle ne souhaitait pas non plus en faire trop, qu'il aille après s'imaginait des trucs farfelus comme croire qu'elle lui faisait des avances. Elle n'avait peut-être pas jouer les bonnes cartes en abandonnant son calme et sa gentillesse mais elle n'était sûr de rien, il n'était pas impossible qu'il est aussi besoin d'être bousculé un peu. Qui ne tente rien, n'a rien.

Quoi qu'il en soit, il était temps de finir ce jeu et d'en découvrir l'issu. Pour sa touche finale, elle avait trouvé la dissonance parfaite : simple mais percutante.

« Il est midi passé, alors Keith, que décidez-vous ? »

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Mar 24 Juin - 20:42

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Le revirement de comportement du geek avait eu l'effet escompté. Marie s'était retrouvée surprise par sa réaction et, étonnement, elle se mit sur la défensive malgré la malice qui perçait au travers de son regard. La gestuelle dont elle faisait preuve le mena sur une mauvaise piste car elle se redressa instantanément, jouant avec ses cheveux.
Elle se moqua finalement de son analyse, brisant point par point ses hypothèses et ne manqua de placer un trait d'humour ici et là, bien dissimulé derrière un discours légèrement agressif. Ce qui étonna le jeune homme, c'était le ton presque passionné qu'elle avait utilisé, à l'opposé de ce qu'elle avait montré depuis le début de leur entretien.

Finalement, elle s'approcha de lui, malgré le bureau qui les séparait, de la même manière qu'il l'avait fait lorsqu'il s'était improvisé séducteur à peine plus tôt. Cette fois, elle le brossa dans le sens du poil, comme pour marquer qu'elle n'avait pas non plus l'esprit de contradiction qu'elle semblait lui reprocher depuis quelques temps. Toutefois, elle se montra piquante et le défiait toujours dans la joute verbale qu'elle lança et qu'elle gagnerait certainement. Elle avait une maîtrise des mots et de la vérité corporelle que Keith n'avait et n'aurait jamais. Si elle voulait le manipuler, elle y arriverait certainement ce qui, en un sens, mettrait le jeune américain sur la défense en quasi permanence.

"Courage." Il grinça des dents. Le courage n'avait rien à voir là-dedans.

Il grogna presque quand elle lui sortit le couplet sur de possibles besoins de séances avec un thérapeute. Son regard devint noir, dur, perçant.


"Evitez de dire à votre probable rendez-vous qu'il a besoin de vois un psy juste avant qu'il ne vous invite. Ca lui évitera de regretter presque aussi tôt d'en avoir eu l'envie un bref instant."

Cette pique-là, il ne l'appréciait guère. Il s'approcha d'elle, s'appuyant sur le bureau qui les séparait, leurs visages distant d'à peine quelques centimètres l'un de l'autre. Son regard coula sur la doctoresse, passant sur son menton, ses lèvres, son nez, avant de la fixer droit dans les yeux, aussi malicieux que lorsqu'il venait de trouver la manière d'entrer dans le système informatique de son challenge du jour. Il s'était tellement focalisé sur la dernière pique qu'il n'avait pas noté qu'elle faisait part de sa réelle envie de savoir davantage de lui.

"Il est midi passé, alors Keith, que décidez-vous ?"

"Faisons un marché, Marie. Cessez de m'analyser et.. nous mangeons ensemble." lâcha-t-il avec une voix chaude et douce.

Joueur, il lui lança un regard de braise qui n'avait d'autre signification que.. de vouloir la mettre mal à l'aise pour son simple plaisir personnel. Et aussi pour voir comment elle réagirait à des avances d'un homme de plus de 15 ans son cadet.

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Mar 24 Juin - 23:27

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"Evitez de dire à votre probable rendez-vous qu'il a besoin de vois un psy juste avant qu'il ne vous invite. Ca lui évitera de regretter presque aussi tôt d'en avoir eu l'envie un bref instant."

Marie lui concéda l'argument d'un signe de tête en ajoutant un « Touché » distinct mais pas trop appuyé qui se voulait enjoué. En réalité, elle aurait pu argumenter que son probable rendez-vous n'était pas si probable que ça, mais elle n'avait pas envie de poursuivre cette joute verbale indéfiniment. Non pas qu'elle se sente mal à l'aise, au contraire elle prenait un certain plaisir à manier les mots dans un duel de rhétorique, simplement, elle commençait vraiment à avoir très faim et elle n'avait pas envie de s'éterniser dans ce bureau.

Quoi qu'il en soit, elle ne broncha pas quand il s'approcha à son tour, ne semblant pas le moins du monde troublée par leur promiscuité naissante qui dépassait largement sa zone de confort proxémique. Intérieurement, elle l'était quand même, elle avait beau savoir faire preuve d'un certain détachement, la distance, le fait de se regarder dans les yeux... Tout cela était tellement connoté sentimentale que n'importe qui aurait été troublé... La différence, c'est que Marie savait le cacher.

Finalement, il accepta en lui proposant une sorte de marché et en posant sur elle un étrange regard qu'elle n'avait aucun mal à interpréter mais qui sonnait étrangement faux. Elle sentait depuis peu le glissement s'opérait mais son jeu de séducteur était particulièrement flagrant sur sa dernière tirade. Si cela ne la dérangeait pas plus qu'elle n'y croyait, Marie dû rapidement réfléchir à une stratégie à adopter. Pour elle, il était évident que ce débordement d'assurance était simplement un mécanisme de défense qu'il avait enclenché pour se protéger d'une situation inhabituelle qui le mettait mal à l'aise. Même si elle ne le pensait pas le moins du monde réellement intéressé, il lui fallait faire preuve de subtilité. Le rejeté en bloc risquait quand même de lui faire de la peine, surtout si elle prétextait son âge. Répondre à ses avances jusqu'à ce qu'il fasse marche arrière était un jeu trop dangereux (et qui pouvait prêter à confusion), et mettre une barrière entre eux n'était pas non plus une bonne idée, car cela impliquait forcément une distance, une froideur tout à fait inadapté à la situation. Elle essayait de briser la glace, pas de le braquer encore plus... Finalement, elle décida que le mieux était d'être franche sans pour autant lui jeté ses vérités à la figure.

Dans cette même optique, elle ne fit aucun commentaire à propos de l'usage soudain de son prénom. Intérieurement cela la rassurait, car ce genre de petit détail lui donnait l'impression de mener la danse malgré ses réticences flagrantes. D'ailleurs, elle pouvait affirmer qu'il était l'un des cas les plus compliqué et récalcitrant qu'elle avait eu dans toute sa vie. Elle n'excluait d'ailleurs pas que ça soit une des explications à son intérêt envers lui. (Oui, Marie s'analyser elle même constamment, elle se sentait stressée si elle ne trouvait pas d'explication à un de ses comportements)

Au passage, elle se fit aussi la réflexion qu'il s'en était quand même plutôt bien sorti dans cette affaire. L’emploi de la première personne du pluriel était bien trouvé pour ne pas avoir l'impression de céder tout à fait.


Désormais prête, elle ne s'éloigna pas de lui dans le seul but de ne pas montré qu'elle avait pu être troublé et déclara sur un ton enjoué qui s'adoucissait à mesure qu'elle parlait :

« Promis, je me garderais de tout commentaire psychologique ou sociologique, mais j'aimerai bien que vous me promettiez quelque chose vous aussi Keith : soyez vous même. »

Le message était subtil mais elle était sûr qu'il comprendrait l'allusion. Peut-être qu'elle se trompait et que derrière sa solitude se trouvait réellement un dragueur refoulé et qu'à cet instant précis il était lui même, plus que durant tout le temps de leur entrevu, mais elle en doutait fortement.

Se redressant tranquillement, elle se leva, attrapa son sac après avoir machinalement vérifié que son petit carnet était bien dans sa poche, puis se dirigea vers la porte qu'elle ouvrit symboliquement.

Décidant qu'il était temps de marquer le passage à autre chose, elle tenta de désamorçait un peu la tension inhérente à ce genre de situation par une banalité :


« Je vous laisse choisir la conversation mais par pitié, épargnez moi le football ! »

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Mer 25 Juin - 23:01

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La spontanéité de sa réaction tira un sourire en coin au jeune homme. La proximité de leurs visages ne semblait pas la gêner le moins du monde et elle resta, face à lui, sans bouger. Et sans avoir aucune réaction, ce qui rendait le garçon légèrement mal à l’aise. Même s’il n’espérait pas un instant la séduire réellement, le fait de la voir ainsi impassible l’empêchait de savoir ce qu’elle ressentait et comment se comporter avec elle. Même s’il n’était pas un Don Juan, jouer le jeu du chat et de la souris avec quelqu’un était toujours agréable, du moins si la personne en face se montrait réceptive. Là, l’indifférence totale le désarçonnait quelque peu.

Pour ne pas changer, Marie laissa un silence s’installer alors qu’elle l’analysait avec attention. Elle avait adopté le même rituel depuis le début de la conversation. Il parlait. Elle analysait. Elle réfléchissait. Puis elle répondait. En pensant soigneusement ses mots. Cette fois-là ne dérogeait pas à la règle.

“Promis, je me garderais de tout commentaire psychologique ou sociologique, mais j'aimerai bien que vous me promettiez quelque chose vous aussi Keith : soyez vous même.”

Se garder de tout commentaire. La nuance sous-entendait qu’elle ne s’empêcherait pas par contre d’analyser ses paroles, ses faits et gestes. Une situation qui lui déplaisait fortement, inquiet qu’elle ne se fourvoie sur ses intentions à lui. Ses analyses, qu’elle gardait pour elle, avait autant de chances d’être justes qu’erronées tant elle semblait hâtive à l’idée de dresser un bilan psychologique du génie informaticien. Et sa manière si posée de réagir lui donnait l’impression d’avoir affaire à un cheval auquel on imposait des rênes courtes pour freiner fort en cas d’inattendu. Marie était à la fois l’équidé et le cocher.

“Vous ajoutez une condition, j’en ajoute une. Je serais naturel si vous êtes davantage spontanée.”

Il n’attendait pas qu’elle accepte, mais il saurait lui montrer qu’elle ne tenait pas sa part du marché si elle reprenait son attitude trop réfléchie. Il jouerait la carte de la séduction bien peu subtile, tranchant bien trop avec son naturel détaché. Keith afficha un sourire sincère et se leva alors qu’elle avançait vers la porte et l’invitait à en sortir.


“Je vous laisse choisir la conversation mais par pitié, épargnez moi le football !“

A part lui, le jeune homme grimaça. C’était à lui de faire la conversation, une chose qu’il arrivait difficilement à faire. Peu de personnes avait les mêmes centres d’intérêts que lui et il se sentait toujours un peu gauche lors d’une discussion dans un groupe au nombre d’interlocuteurs restreint. Et là, il n’y avait qu’une personne, une femme, même pas de son âge.
L’américain marcha à sa hauteur, d’abord les mains rangées dans les poches de son sweat bleu avant de laisser ses bras ballants alors qu’ils avançaient. Keith s’efforça de trouver quelque chose assez rapidement.

“Qu’est-ce qui vous a amené à venir sur Atlantis ? Je suis certain que ce n’est pas le travail offert, vous auriez très bien pu former des groupes de travail sur Terre, quelque soit le domaine !”

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Mer 25 Juin - 23:49

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Sa remarque semblait avoir l'effet escompté, car elle trouva qu'il était plus naturel, plus sincère. Il dégageait toujours une aura d'assurance qui sonnait un peu faux à ses yeux mais après tout pourquoi pas !

“Vous ajoutez une condition, j’en ajoute une. Je serais naturel si vous êtes davantage spontanée.”

Marie s'arrêta, le regarda une seconde en plissant les yeux comme si elle essayait de lire dans ses pensées, puis se détendit amusée. Il avait eu l'air de prendre en compte sa requête, elle pouvait bien faire de même. Surtout si elle voulait affirmer sa volonté d'être sur un pied d'égalité avec lui.


« Le marché me semble équitable, je ferais de mon mieux. »

En tout cas, elle devait bien reconnaître qu'il avait bien vu... Elle ignorait le fond de cette demande mais c'était un très bon début s'il voulait la déstabiliser. Marie avait trop l'habitude de réfléchir à tout, toujours. Habituellement, elle voyait plutôt ça comme une qualité, la conséquence d'une personnalité réfléchis et calculatrice mais il venait de mettre le doigt sur une vérité : elle manquait cruellement de spontanéité. Au final, elle avait vraiment eu raison de lui « proposer » ce déjeuner ensemble, les choses devenaient déjà intéressantes.

Il semblait avoir du mal à démarrer la conversation, alors elle s'apprêtait à lancer quelque chose, mais finalement il l’entama plutôt bien.


“Qu’est-ce qui vous a amené à venir sur Atlantis ? Je suis certain que ce n’est pas le travail offert, vous auriez très bien pu former des groupes de travail sur Terre, quelque soit le domaine !”

Tout en continuant de marcher en direction de la cantine, Marie lui répondit immédiatement et sans trop réfléchir. Pour le coup c'était facile, il luis suffisait d'exprimer des faits et des explications qu'elle avait formulé il y a bien longtemps déjà. Pas de quoi se faire une dissertation mentale.


« Oui c'est vrai, j'ai d'ailleurs longtemps travaillé aux ressources humaines d'Apple, mais je crois qu'il me manquait quelque chose. Un frisson, une légère gorgée d'adrénaline... Quand on a fait appel à moi pour pré-trier les candidatures pour Atlantis, je me suis mise à rêver de mondes étrangers, d’extraterrestres, d'aventures... Je trouve cette vie exaltante et très stimulante en fait. En vérité, je crois que je commençais un peu à m'ennuyer sur Terre, j'étais persuadé que je ne pourrais plus faire quelque chose de réellement nouveau tout en restant dans mon domaine de compétence et ça m'attristait un peu. Comme je n'avais pas de réelles attaches là-bas, je me suis laissée tenter par l'inconnu... »
Marie marqua une pause très nette dans sa narration, légèrement plongée dans ses souvenirs. C'est vrai qu'elle n'avait pas grand chose sur Terre. Il n'y avait que ses parents mais elle était autonome depuis longtemps maintenant... Revenant subitement à la réalité et désireuse de ne pas déjà trahir sa promesse elle s'empressa d'ajouter «  et vous ? »

Après coup, elle se dit que sa question était plutôt stupide, elle avait eu son dossier entre les mains, elle savait pourquoi il était là... Mais elle n'avait pas envie de faire marche arrière, et puis de toute manière, il y avait sûrement des détails manquants. C'était toujours ça le plus passionnant : les détails.

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Jeu 26 Juin - 23:01

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Finalement, Keith avait tiré le bon sujet de son chapeau car son interlocutrice se montra relativement bavarde. Le jeune homme esquissa un sourire en entendant le nom de la firme à la Pomme et imaginait mal la mystérieuse et très renfermée doctoresse coller à l’image hype de la marque. Elle continua en expliquant que le caractère monotone de son travail ne l’avait pas longtemps retenue lorsque l’opportunité d’Atlantis se montra. Surtout que Marie ne semblait pas avoir de réelles raisons de rester sur Terre. Elle ne semblait pas avoir de famille proche et avait accueilli avec intérêt le départ vers la cité Ancienne, malgré la maigre possibilité d’un retour rapide chez elle.

Naturellement, elle lui demanda ses raisons à lui et elles étaient bien moins excitantes que pour la britanique. Il n’avait pas vraiment eu le choix en réalité.


“Je n’ai mis mes talents au service du gouvernement américain que très récemment, et par contrainte. En fait, j’ai lancé un défi à un Russe qui s’y croyait trop. Je me suis introduit illégalement dans les serveurs du FBI. Manque de bol, ils m’ont retrouvé et mon jugement a trainé. Pour tuer le temps, j’ai continué de faire des misères au russkof. Nouvelle malchance, je lui ai mis sur le dos une accusation d’espionnage contre son pays en introduisant de vraies informations glanées sur les serveurs que j’avais piratés. C’est là que l’US Air Force m’est tombée dessus. Il s’agissait de la Porte des Etoiles.”

Keith marqua une longue pause, comme pour peser le poids de ses actes, de comprendre ce qui l’avait amené ici, loin de tout. Il lâcha un profond soupire.

“C’était Atlantis, ou la prison. Et en fait, j’ai dû choisir entre la peste et le choléra. J’ai choisi la peste.”

Une once d’amertume perçait au travers de sa voix. Il ne s’agissait pas de quelconque noblesse, de patriotisme ou de foi. Encore moins de vouloir faire quelque de grand ou de bien. Il avait enchaîné de petites erreurs qui l’avait peu à peu privé de la maîtrise de son destin. Toutefois, il n’y avait pas que du mauvais dans sa nouvelle situation. Il força un sourire.

“Au moins ici, il y a des challenges. Et des moyens.”

Il parlait bien sûr de l’immense base de données atlante. Et des capacités de traitement de la cité qui lui permettrait de développer l’IA dont il avait toujours rêvé.

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Ven 27 Juin - 0:14

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Marie fut presque choquée par son manque d'enthousiasme sur le sujet. Elle avait déjà rencontré des gens qui regrettaient d'être venu parce qu'ils ne supportaient pas la pression, que leur famille leur manquait, bref des problèmes inhérents aux situations dangereuses, classées secret défense et éloignée. Mais c'était sûrement la première fois qu'elle voyait quelqu'un d'aussi désenchanté.. Il y avait eu tant de candidatures pour cette expédition qu'au final c'était plutôt impressionnant de voir que l’État avait voulu lui au point de l'obliger. Pas étonnant qu'il se sente mal à l'aise ici... Lui ayant promis de ne point faire de psychanalyse, elle se garda cependant de tout commentaire à ce sujet et poursuivit sur une note qu'elle voulait plus joyeuse.

Spontanée, elle devait essayée d'être spontanée. Tel un exorcisme, Marie se répéta cette phrase plusieurs fois avant de déclarer la première chose qui lui passait par la tête pour ne pas avoir l'air trop calculatrice.

« Dites moi, que ferez-vous une fois rentré sur Terre ? »

D'un côté, la question n'était pas si mauvaise, elle ouvrait un large panel de possibilités en terme de discussion, il pouvait lui parlait de ses hobbies, de sa famille, de ses ambitions, bref il y avait de quoi converser. En espérant juste qu'il ne soit pas pris d'une crise de mélancolie dramatique. D'un autre côté, il semblait constamment nostalgique alors bon, difficile de faire pire...

Au moment où ils entraient dans la cafétéria, une connaissance à elle la salua. Désireuse de ne pas importuner son « rendez-vous », elle répondit par un amical geste de la main et poursuivit son chemin sans y prêter plus d'attention. Elle était persuadée que Keith ne le prendrait pas mal si elle allait bavarder une seconde avec quelqu'un mais elle ne voulait pas qu'il se sente mis à l'écart. Après tout, au fond c'est elle qui avait insisté/l'avait manipulé pour qu'il vienne avec elle.

Une fois arrivé devant les plateau, Marie examina soigneusement le choix, pourtant par si large que ça. C'était tellement naturel pour elle de s'attarder avec attention sur chaque détail que pour le coup, elle ne se rendit même pas compte de la longueur qu'elle prenait à se décider.

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Dim 6 Juil - 13:12

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Son interlocutrice resta songeuse durant un bref instant et Keith ne put s'empêcher de penser qu'elle l'analysait encore. Toutefois, elle dût déployer des trésors de volonté pour se persuader à s'empêcher de le faire car elle enchaîna. Le garçon avait toutefois perçut le voile d'incompréhension se peindre sur son visage.

"Dites moi, que ferez-vous une fois rentré sur Terre ?"

"Hum.. Je ne sais pas. Je ne me projette pas aussi loin. Nous n'avons aucune certitude quant à la date de notre retour et, il faut l'avouer, l'espérance de vie ici est plutôt limitée.. Et si jamais je rentrais, le Gouvernement américain ne me ficherait pas la paix de si tôt. Alors, je n'y réfléchis pas et je vis ici au jour le jour, en m'occupant avec des projets personnels. Mes compétences ne sont pas vraiment utilisées ici, étant donné la précision de mon domaine d'expertise, alors je m'occupe comme je peux !"


Son regard glissa sur celui de Marie alors qu'il essayait de montrer un minimum d'enthousiasme. En entrant dans la cafétéria, le jeune homme se dirigea vers les plateaux sans prêter attention à la doctoresse et sa connaissance. Il en prit un premier qu'il lui tendit avant d'en prendre un second pour lui. Il l'invita à passer devant lui. Que ce soit pour l'entrée, le plat principal, ou le dessert, la femme aux cheveux noirs mettait une éternité à se décider, scrutant du regard chaque élément qui composait les plats qui n'attendaient qu'une chose, être dévorés. Keith, après avoir pris un verre et des couverts, se montra moins hésitant. Il prit des avocats-thon-mayo en entrée. Un bref regard à la cuisinière lui permit d'avoir un supplément en viande saignante et à peine une cuillère à soupe de féculents pour terminer part.. une banane en dessert. Une fois servis, les deux se dirigèrent vers une table pour deux, en tête-à-tête. L'américain leur servit de l'eau et observa la femme qui lui faisait face.

"Et vous ? Que ferez-vous une fois rentrée sur Terre ?"

Le garçon la laissa s'exprimer avant de poursuivre, plein de malice à l'idée qu'il venait d'avoir.

"Vous avez déjà été confrontée à une race extra-terrestre ? Je veux dire, pour l'analyser ? Cela doit être frustrant pour vous de ne pas réussir à lire ces personnes comme dans un livre ouvert, comme vous le faites avec moi par exemple ? Le manque de contrôle doit vous déranger, non ?"

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Dim 6 Juil - 14:50

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Finalement elle se décida pour une salade, de la purée avec des haricot vert, un morceau de poulet et de la salade de fruit en dessert. Finalement, ils purent s'asseoir en tête à tête et commencer le déjeuner.

"Hum.. Je ne sais pas. Je ne me projette pas aussi loin. Nous n'avons aucune certitude quant à la date de notre retour et, il faut l'avouer, l'espérance de vie ici est plutôt limitée.. Et si jamais je rentrais, le Gouvernement américain ne me ficherait pas la paix de si tôt. Alors, je n'y réfléchis pas et je vis ici au jour le jour, en m'occupant avec des projets personnels. Mes compétences ne sont pas vraiment utilisées ici, étant donné la précision de mon domaine d'expertise, alors je m'occupe comme je peux !"


Marie ne pouvait s'empêcher de penser que ces propos étaient terriblement pessimistes. Il ne se plaisait pas sur Atlantis, ne se projetait pas sur Terre, ne s'imaginait même pas vivre longtemps. Du peu qu'elle voyait c'était un miracle qu'il ne soit pas en dépression. Mais elle avait promis alors elle se concentra sur sa dernière phrase. Toujours vêtue d'un grand sourire qui prenait des allures conspirateurs elle se pencha un peu vers lui pour lui demander :

« Hum, vous êtes bien la première personne à me dire que ces compétences ne sont pas exploités à leur juste valeur, là vous piquez ma curiosité, quel est donc votre domaine d’expertise si particulier ? »

"Et vous ? Que ferez-vous une fois rentrée sur Terre ?"

Elle y avait déjà réfléchis mais elle n'avait jamais trouvé de réponses satisfaisantes. Décidant de rester sur un ton léger et humoristique elle joua un peu avec sa purée puis la désignant elle déclara :

« Je m'offrirais un repas dans le meilleur restaurant de Londres, puis, comme je serais toujours morte de faim, je commanderai une pizza quatre fromage! »

Elle prit le temps de boire une gorgée d'eau et de manger un peu avant de poursuivre :

« Plus sérieusement, j'avoue que je ne sais pas trop. Comment trouver quelque chose d'assez intéressant pour compenser ça. Disons que je prendrais un peu de repos. J'irais voir ma famille, sortir avec mes amies, faire fuir un ou deux jeunes hommes charmant, bref la routine quoi. »


Son petit air malicieux ne laissait rien présager de bon, mais pourtant Marie ne vit pas venir sa question suivante.


"Vous avez déjà été confrontée à une race extra-terrestre ? Je veux dire, pour l'analyser ? Cela doit être frustrant pour vous de ne pas réussir à lire ces personnes comme dans un livre ouvert, comme vous le faites avec moi par exemple ? Le manque de contrôle doit vous déranger, non ?"


Surprise mais aussi amusée, elle laissa échapper un petit rire sincère manquant de s’étouffer avec son poulet. Elle but une grande gorgée d'eau pour faire passé le tout et répondit :

« J'ignorais que c'est moi qui allait subir une psychanalyse »
,
dit-elle en souriant pas dérangé le moins du monde. Suite à quoi elle marqua une pause car pour le coup cette question méritait une vrai réflexion et une vrai réponse.

Finalement elle lui répondit :

« Non je n'ai jamais discuté avec un extraterrestre. Sans vouloir me vanter je pense que je saurais m'adapter à n'importe quel humain de cette galaxie mais face à un asgard ou un wraith... Là j'avoue que mes talents seraient bien inutiles. Comment je me sentirais ? Frustré oui sans doute, mais aussi terriblement exaltée. J'adorerais le défis, c'est certain. Quand au fait de tout contrôler je ne sais pas. La seule chose que je sais c'est que je suis sans doute l'une des rares personne au monde qui sait à quel point les gens mentent. Je ne peux pas faire confiance aux gens, sauf si je vois qu'ils me disent la vérité, sans mon don c'est sûr que je deviendrais folle ou associable, ou les deux avec sans doute une légère tendance à la paranoïa. »

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Dim 6 Juil - 18:22

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"Hum, vous êtes bien la première personne à me dire que ces compétences ne sont pas exploités à leur juste valeur, là vous piquez ma curiosité, quel est donc votre domaine d’expertise si particulier ?"

Keith leva un sourcil, circonspect. La doctoresse avait lu son dossier et elle ne pouvait pas avoir raté le paragraphe qui mentionnait ses compétences informatiques. Franchement convaincu qu'elle se jouait de lui, il ne répondit pas à la question et la laissa par de nourriture car, visiblement, elle n'était pas franchement emballée par celle qui lui était servie sur Atlantis.

"Je m'offrirais un repas dans le meilleur restaurant de Londres, puis, comme je serais toujours morte de faim, je commanderai une pizza quatre fromage!"

A la mention de la pizza, le jeune homme fit une moue avant de conclure par un hochement de tête. Il comprenait ce qu'elle voulait dire. Le "fait-maison" manquait terriblement sur la cité des Anciens mais l'américain était plutôt en manque de burgers pour sa part.

"Plus sérieusement, j'avoue que je ne sais pas trop. Comment trouver quelque chose d'assez intéressant pour compenser ça. Disons que je prendrais un peu de repos. J'irais voir ma famille, sortir avec mes amies, faire fuir un ou deux jeunes hommes charmant, bref la routine quoi."

Il restait dubitatif quant à sa dernière affirmation. La femme, malgré qu'elle arborre des formes avantageuses et un visage enchanteur, se donnait des airs de cougars que le jeune homme ne lui aurait jamais cru. Distrait, Keith se coupa un morceau de viande en la dévisageant. En réalité, il la jaugeait du regard de manière peut être trop voyante pour qu'elle ne s'en aperçoive pas. Oui, elle correspondait bien, physiquement du moins, au type de femmes qui attire les hommes. Qu'ils soient exclusivement "jeunes" l'étonnait légèrement. Qu'elle les fasse fuir, par contre, n'était pas une surprise. Il ne lui avait fallu que quelques minutes pour voir son côté agaçant se manifester, il n'avait aucune peine à imaginer à quel point cela pouvait être ennuyant dans le cadre d'un rendez-vous galant.

Elle manqua de s'étouffer avec son poulet et il fut immédiatement ramené à la réalité. Elle avait été surprise de son "analyse" et y répondait avec entrain.

"Non je n'ai jamais discuté avec un extraterrestre. Sans vouloir me vanter je pense que je saurais m'adapter à n'importe quel humain de cette galaxie mais face à un asgard ou un wraith... Là j'avoue que mes talents seraient bien inutiles. Comment je me sentirais ? Frustré oui sans doute, mais aussi terriblement exaltée. J'adorerais le défis, c'est certain. Quand au fait de tout contrôler je ne sais pas. La seule chose que je sais c'est que je suis sans doute l'une des rares personne au monde qui sait à quel point les gens mentent. Je ne peux pas faire confiance aux gens, sauf si je vois qu'ils me disent la vérité, sans mon don c'est sûr que je deviendrais folle ou associable, ou les deux avec sans doute une légère tendance à la paranoïa."

Keith l'écouta alors qu'il terminait son plat, toujours trop rapide quand il s'agissait de déguster un bon repas. Il se hâtait toujours, presser de retourner au "travail" et avait pris cette mauvaise habitude. Sans réellement réfléchir, l'américain lui répondit du tac au tac.

"Ce doit être ennuyant d'anticiper et de savoir tout ce que les gens pensent et d'en être certaine. Je dirais que c'est justement ça qui est plaisant dans les relations avec les autres. L'inconnu. Ne pas savoir à quoi s'attendre. Prendre des risques. La surprise. Votre don, globalement, il vous empêche de vivre tout ça avec les gens."

Il s'interrompit brusquement, se rendant à peine compte qu'il avait dit cela machinalement. Il releva la tête pour la fixer dans les yeux, certainement aussi surpris qu'elle devait l'être. S'il ne s'était pas entendu le dire, il aurait été bouche bée d'avoir jamais dit ces mots. Il prit une gorgée d'eau avant de jouer, sans y faire attention, avec la salière. Il la faisait tourner sur elle-même, fixant d'un air non chalant celle avec qui il partageait son repas.

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Dim 6 Juil - 20:50

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"Ce doit être ennuyant d'anticiper et de savoir tout ce que les gens pensent et d'en être certaine. Je dirais que c'est justement ça qui est plaisant dans les relations avec les autres. L'inconnu. Ne pas savoir à quoi s'attendre. Prendre des risques. La surprise. Votre don, globalement, il vous empêche de vivre tout ça avec les gens."


« Je le sais », répondit-elle simplement en baissant la tête vers son assiette faisant soudain preuve de beaucoup moins d'entrain. Elle se força à lui sourire avant de se concentrer avec passion sur ses haricots verts, muette. Elle avait conscience de ça depuis longtemps mais elle ne voulait pas y penser. De toute manière elle avait renoncer à sa vie sentimentale depuis longtemps. Son don était bien trop exceptionnel pour qu'elle y renonce pour vivre une vie "comme tout le monde".

Ce qui la frustrait le plus c'était de ne pas pouvoir répliquer comme elle en avait l'habitude. Après tout, elle avait promis de ne pas jouer les psy, ça aurait été vraiment malséant de lui faire remarquer qu'il était mal placé pour lui parler de relation avec autrui.

Finalement elle retrouva sa sérénité habituelle et renchérit sur un sujet complètement différent :

« Vous ne m'avez pas répondu au sujet de cette spécialisation ! J'ai du mal à croire qu'un informaticien soit inutile sur Atlantis vu le nombre d'ordinateur qu'il y a au kilomètre carré ! Vous travaillez sur quoi en ce moment ? »

En fait, elle était un peu intrigué par son comportement, elle ne savait pas s'il l'attaquait délibérément pour se venger de leur entrevu ou s'il était juste maladroit. Dans les deux cas c'était à la fois intriguant et agaçant. Enfin, de toute manière le repas était bientôt terminé et elle doutait de le revoir ensuite à moins d'inventer un stratagème digne de Sherlock Holmes pour le piéger à nouveau et le forcer à revenir dans son bureau.

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Dim 6 Juil - 21:42

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Keith s'attendait à une réaction bien différente de la déception peinte sur les traits de la doctoresse après sa petite pique. Il pensait qu'elle allait rebondir et l'attaquer à son tour, plaisanter, voir jouer son jeu. Mais elle resta en réalité silencieux, comme si la mettre à la place d'un patient lors d'une psychanalyse était tout à coup beaucoup moins drôle. Le jeune garçon était déçu de la non réaction de la doctoresse. Il aurait bien aimé une petite joute verbale ou qu'elle lui dise qu'il la surprenait. Mais la mélancolie dont elle fit preuve déstabilisa le geek qui se laissa aller à un "désolé" alors qu'il caressa maladroitement sa main en signe de compassion.

Elle changea finalement de sujet pour parler d'autre chose, certainement gênée de paraître si vulnérable face à un inconnu.

"Vous ne m'avez pas répondu au sujet de cette spécialisation ! J'ai du mal à croire qu'un informaticien soit inutile sur Atlantis vu le nombre d'ordinateur qu'il y a au kilomètre carré ! Vous travaillez sur quoi en ce moment ?"

Alors qu'elle terminait son plat et qu'ils attaquaient tous deux leur dessert, Keith répondit finalement.

"Atlantis n'a pas besoin que je m'introduise dans un quelconque système d'information, alors je fais mon propre projet. J'essaie de créer une intelligence virtuelle. Les capacités de traitement de la cité surpassent de loin celles des meilleurs super-calculateurs de la Terre. Alors je progresse vite..."

Keith s'interrompit, conscient de parler japonais pour la britannique. Il lui sourit, avec un visage bien plus avenant que celui affiché depuis leur rencontre, un peu plus tôt.

"Mais c'est inintéressant pour vous ! Faisons un autre marché, Marie. Si vous laissez tomber vos défenses, je vous laisse m'analyser autant que vous le souhaitez..."

Il laissa sa phrase en suspend, histoire d'apporter un peu de sous-entendu.. si elle voulait en voir un.

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Lun 7 Juil - 14:21

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Marie ne savait pas trop quoi penser de la tournure de la conversation. Il semblait sincèrement désolé de l'avoir rendu triste, peut-être même un peu surpris. Finalement, peut-être était-il simplement maladroit, il avait touché juste mais il ne voulait peut-être pas la blesser, juste la taquiner comme il l'avait fait précédemment. Jouer les psy ce n'était pas son métier à lui, c'était un jeu. Il n'était pas un spécialiste de l'analyse comportementale, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Cela ne l'empêcha pas d'enlever précipitamment sa main pour jouer avec ses cheveux – elle préférait ne pas interpréter tout de suite ce qui avait bien pu lui passer par la tête - mais elle redevint plus souriante, joyeuse.

Elle s'efforça d'être le plus attentive possible à ses explications même si effectivement certaines choses lui échapper. Toutefois, elle trouvait son idée vraiment intéressante. D'un autre côté, son imagination débordante ne pouvait pas s'empêcher de repasser en boucle tous les film sur le IA qu'elle avait pu voir. Décidément, on ne s'ennuyait jamais sur Atlantis.

"Atlantis n'a pas besoin que je m'introduise dans un quelconque système d'information, alors je fais mon propre projet. J'essaie de créer une intelligence virtuelle. Les capacités de traitement de la cité surpassent de loin celles des meilleurs super-calculateurs de la Terre. Alors je progresse vite... Mais c'est inintéressant pour vous ! Faisons un autre marché, Marie. Si vous laissez tomber vos défenses, je vous laisse m'analyser autant que vous le souhaitez... "

Redevenant pleine d'entrain elle se pencha de nouveau vers lui avec son petit sourire facétieux.

« Je vous prie de me laisser juger de ce qui est intéressant ou pas, Keith. Une intelligence virtuelle, je trouve ça passionnant même si je suis obligée de vous croire sur parole quant aux capacités de traitement de la citée. En plus, je pense sincèrement que vos talents finiront par être exploité à leur juste valeur. Attendez un peu qu'on vous demande de pirater des informations Genii ou Wraith, là vous allez vous amuser. » Elle marqua une pause pour boire une gorgée d'eau, puis repris toujours avec le sourire mais un petit air de défis en prime. « Quand à votre nouvelle proposition je suis intriguée, je ne vois AB-SO-LU-MENT pas de quel défense vous parlez, je suis toute ouïe. Mais faites attention, si vous m’impressionnez trop, je risque de vous embaucher comme assistant ! »

Posant sa cuillère, elle se cala contre le dossier de son fauteuil jambe et bras croisé, en attendant qu'il réplique. Cette fois elle était prête, il n'arriverait pas à la déstabilisait, ou du moins, il ne le serait pas.

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