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Le Croc du Néant 1.1 - Equipe Barricade

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Atlantis
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√ Arrivée le : 01/08/2015
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Dim 24 Oct - 17:57

Atlantis
Le croc du Néant

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Esfir Lunienko

Après avoir colmaté les brèches, Esfir fut contrainte de recueillir l’hydrocarbure à même le sol. En usant de torchons abandonnés, elle épongeait la pierre, essorait le chiffon au-dessus d’un vieux filtre à huile bricolé, et le tout s’écoulait dans un réceptacle. Il lui fallait un volume confortable à verser dans le réservoir, d’autant plus qu’elle ne savait pas combien cette machine consommait à la manœuvre. Bien que le principe de la combustion servait à faire monter la chaudière en température, le matériel n’avait pas été conçu pour l’économie.

Ses mains, déjà pleines de sang, se mettaient à brûler au contact de l’essence. Elle y découvrit un bon nombre de petites entailles consécutives à cette mission. Et il fallait continuer en ignorant l’odeur, les corps, et le retour psychologique de tout ça. Ces morts, ces batailles, cette opération.

La mécanicienne était concentrée sur son job, son objectif, visant à faire démarrer cet engin. C’est tout ce qui la séparait entre une paix éphémère et ressasser de mauvaises pensées. Alors qu’elle entamait les réparations de l’allumage, massacrée par les voleurs d’essence, elle retrouva sa fidèle clé, pierrette, pleine de cheveux et de sang. Elle voulut la nettoyer mais ça s’avéra bien plus compliqué en réalité.

Darren revenait de son tour d’inspection. Il restait encore des hostiles dehors, alertés par le bruit du précédent combat, mais il les attendait en extérieur. La mort présumée de leur équipe dirigeante les faisaient tout de même réfléchir. Clive rendit compte à son officier avant de s’approcher d’Esfir. Maintenant que c’était plus calme, il réalisait combien elle avait été malmenée.

Le soldat s’immobilisa, un peu en retrait, pour l’observer travailler. La voir là, tenter de nettoyer sa clé à molette d’un geste fébrile et tremblant, lui serra douloureusement le cœur. On ne croisait pas beaucoup de mécaniciens dans le Programme qui vivaient ça. Et dire qu’une jeune femme aussi courageuse qu’elle restait la cible des ragots, de harcélements…

Il y avait aussi ce mystère qui l’entourait et que la situation aidait à taire, à négliger. Comme avait-elle pu savoir que Warren avait sa radio qui déconnait ? Qu’il était encore vivant ?
Quand allait-on parler de cette scène étrange où ses ravisseurs avaient fini encastrés dans les murs ? Shaun l’ignorait. Darren ne lui avait pas dit ce qu’il avait découvert à ce moment-là. Le regard de son amie, ce cercle cuivré, qui avait luit quelques secondes façon goa’uld. Tout cela lui rappelait des souvenirs, une mission en particulier, une histoire chargée de secrets.

Il s’inquiétait pour elle.

« Hé frangine ! » lâcha-t-il machinalement en s’agenouillant, l’air de rien, à ses côtés. « Attends, je t’enlève ça ! »
Il tendit la main pour récupérer Pierrette et retirer toutes les souillures. Il utilisa quelques lingettes désinfectantes de son kit de secours. Ce gaspillage n’était pas utile d’un point de vue purement pratique. Mais dans un sens, c’était de l’investissement pour soutenir moralement son amie. Une fois la clé toute propre, il voulut la lui rendre, mais s’empara d’une de ses mains en chemin pour la contrôler. Darren comprit qu’elle ne s’était pas épargnée là-aussi.

« Tu tiens le coup ? » lui demanda-t-il d’un air simple, essayant d’éviter tout sentiment de pitié ou de condescendance. Soit son amie le renvoyait chier dans les règles de l’art parce qu’elle avait viré côté Dark, soit elle lui répondrait franchement.

La russe releva un regard étrange sur son ami. C’était à la fois comme si elle était là et pas là en même temps. Son esprit s’était concentré sur sa tâche pour s’éviter de penser mais les images tournoyaient dans sa tête sans vouloir la laisser tranquille.
« Pas vraiment... J’ai buté un type, j’en ai assommé un autre... j’ai des trucs bizarre et la doc pense que j’ai une maladie à la con.... A part ça je nage dans le bonheur. Mais faut continuer j’ai pas le choix si ? »

Pendant ce temps, Darren sortit de nouvelle lingette pour lui retirer tout le sang des mains, les différentes souillures, et révéler les petites entailles.
Il aurait pu faire ça plus rapidement en lui vidant sa gourde d’eau par exemple. Mais c’était une bonne excuse pour s’occuper un peu d’elle, lui montrer qu’il était présent, et reconnaissant de ses efforts. Sa sœur revenait de loin et il espérait que la dure réalité de cette guerre ne la ferait pas replonger. En l’absence de Warren, qui aurait été d’un soutien bien plus saisissant, Clive essayait de la requinquer.
« C’est la dernière ligne droite. On récupère notre bonhomme et on rentre. Il est juste là, dehors. On a fait tout le chemin, c’est la fin de la galère. » lui murmura-t-il d’un air confiant. « Une fois au camp, dès que le lieut nous fout de repos, je te ferais mon fameux gratin de rations. Une bonne décharge de gras. Avec un café bouillant... »
Il vérifia que l’officier ne les écoutait pas et glissa pour dernier ingrédient :
« ...et un fond de vodka ! »

Ce dernier ingrédient eut le mérite de lui faire esquisser un faible sourire.
« Un café à la russe.. si j’y reste pas en chemin je le boirais cul sec »
« Tu ne vas pas mourir. » répondit Clive en la regardant dans les yeux. Pour éviter le côté trop dramatique de l’affaire, même s’il cherchait sérieusement à la convaincre, il lui offrit son petit sourire espiègle en ajoutant pour arguments :
« Oublie pas le deal. A chaque fois que tu veux t’approcher de la lumière, je serais sur ton chemin. Et puis franchement, je tiens pas à prêter mon épaule à Warren. Il va me la bouffer ce hareng fumé... »
« Ouais si tu le dis. On verra... C'est pas comme si on choisissait vraiment. »
« Ne soit pas négative, tu vas rentrer chez toi, je te le dis. »
Darren parvint à deviner le prochain outil dont elle aurait besoin et le lui tendit. Il hésita un petit instant, son regard vérifiant l’absence de l’officier, avant de lui dire dans un murmure :
« Tu te souviens de ce qu’il s’est passé dans le bâtiment. Ces deux mecs qui t’ont sauté dessus ? »
Darren pinça des lèvres, sachant pertinemment qu’il s’engageait sur une pente glissante.
« C’était pas moi. Je ne les avais pas vu... »

Esfir releva les yeux vers Darren, elle fronçait les sourcils sans comprendre.
« Qu’est ce que tu veux dire ? Je me souviens qu’ils m’ont mis un sac sur la tête, ils m’ont...frappé, trainée... mais je leur ai rien fait »
A cet instant, le cœur du soldat se serra. Il regrettait de ne pas s’être rendu compte de la réalité. Occupé à répliquer aux tirs, il n’avait pas vu ce mouvement sur ses arrières et c’est son amie qui avait payé l’addition.
« Il y a eu un truc...dans ton regard. Un cerclage cuivré qui brillait. Tu n’avais plus de sac quand je t’ai appelé. Je crois bien que c’est toi qui les as alignées... »
Il l’observa.
« Tu ne te souviens de rien après le coup du sac ? »
Esfir le dévisageait tout en fouillant ses souvenirs. Ce moment était encore un peu flou dans son esprit, elle avait cru Warren mort et avait vécu tout ça, comme si elle était en dehors de son propre corps. Et d’ailleurs, il semblait même qu’elle était ailleurs a un moment donné.
« Y a eu un truc bizarre. Pendant un moment, j’étais ailleurs. C’était une sorte de couloir et j’ai vu Hailey, un couloir avec des statues, je crois que j’étais dans l’une d’elle mais... je sais pas si c’était réel... c’est comme tout à l’heure avec Warren, je l’ai vu en haut de la tour... j’étais dans le sol, enfin dans quelque chose dans le sol et je me suis approché de lui puis ça m’a fait mal et vous étiez là avec moi. »

Un autre aurait probablement froncé les sourcils en se posant des questions sur la santé mentale de la jeune Russe. Un militaire à l’esprit restreint aurait même mis ça sur le compte du choc psychologique après ces combats. Mais la connaissant, il savait que la mécanicienne n’avançait pas ces détails sans les avoir vraiment vécus. Le problème, c’est que ça lui rappelait une mission qu’ils avaient menés en particulier. La situation dans laquelle elle se trouvait, elle seule, avec des proches inconscience de l’anomalie, c’était très représentatif.
« La dernière fois que tu allais “ailleurs”, c’était pour observer des civilsation se suicider bêtement. »
« Mes yeux... la docteur elle a dit qu’il y avait un cercle cuivré.. j’ai pensé aux yeux que j’avais eu mais j’ai refusé leur offre, et elle dit que c’est due a une maladie. Elle voulait faire d’autres analyses. Tu crois que ce monde aurait reçu la visite des Dorns y’a longtemps ? »

Ce n’était pas une bonne nouvelle. La mission des Dorns n’avait pas laissé son amie indemne. Il se souvenait l’avoir fait son deuil d’une civilisation détruite parce qu’elle voulait rester humaine. Le genre de pression, de chantage de situation, qu’elle ne méritait strictement pas de vivre. Dire qu’il pensait cette histoire derrière eux…

« J’en dis que tu es en parfaite santé. Et que la coïncidence serait trop belle. » maugréa Clive avec une légère aigreur. Il se sentit obligé de vérifier que Shaun ne trainait pas dans le coin avant d’ajouter, encore plus bas : « On leur a pas tout dit dans nos rapports, Es. Tu as été leur héritière, même si tu as dit non. Alors s’ils sont passés par là...avec ce que tu racontes... »
Il la regarda, l’air de lui demander si c’était plausible qu’elle soit restée la fameuse héritière de l’espèce Dorn.
La russe cherchait a fouiller ses souvenirs. Cela remontait à plus d’un an et il s’était passé tant de choses entre temps... des choses qui lui avaient fait regretter sa décision. Elle avait condamné l’héritage entier d’un peuple pour rester Esfir... et découvrir quelques mois plus tard qu’elle n’était qu’un mensonge monté de toute pièce par un gouvernement et sa vie était devenue une merde sans nom qu’elle commençait à peine à tenter de réparer. Alors était elle encore l’héritière des Dorns...
« J’en sais rien Darren... J’ai dit non, je les ai voué à l’extinction et à l’oubli... et ils ont tout repris et j’ai jamais eu d’autres manifestations après ça. Il faudrait que j’aille voir cette crypte ou la tour pour voir si il y aurait des traces de leur passage... mais ici en tout cas je vois pas d’écriture bizarre ou d’enregistrement sur la déchéance de ce monde... mais remarque la déchéance j’ai l'impression qu’on est en plein dedans, c’est peut être nous qu’on verra s’autodétruire cette fois... » elle était perdue et défaitiste. Elle se sentait dépassée et n’avait qu’une envie, ne pas avoir à penser à tout ça, mourir ou quitter cet endroit, et pour l’instant, il fallait continuer à récolter le carburant, alors peu importait l’état de ses mains, il fallait éponger et essorer.
« Ne dit pas ça... » répliqua le soldat avec compassion. « Ils ne t’ont pas choisi parce que tu étais une simple touriste égarée. Le seul choix par défaut. »
Darren donna un coup de menton vers l’extérieur.
« Si tout ça provient des Dorns, je suis bien content de t’avoir dans le camp allié. Et je plains les autres ! »
Elle le regarda le visage fermé.
« Je voulais pas les tuer, personne. »
« On est sur Pégase, miss...tu ne peux pas tout maîtriser. Je sais bien que tu ne l’as pas voulu. Tu ne dois pas t’en vouloir, ok ? »
« Ouais... ce serai aujourd’hui, je suis pas sûre que les Dorns m'auraient choisi. » elle détourna le regard vers l’engin qu’ils devaient remettre en état et rallumer. Puis revint vers Darren, ses yeux verts étaient marqués par un mélange de détermination et de culpabilité assez particulier. « Mais... si un autre type essayait encore de te tuer... je referais pareil... je le sais et je sais pas trop ce que ça fait de moi. »
Darren entoura ses épaules d’un bras, la ramenant vers lui d’un air fraternel pour la secouer.
« Ca fait de toi une soeurette fiable ! »
Il la relâcha pour qu’elle reprenne ses réparations. En voulant la quitter, il ajouta à la volée :
« Et j’aurai été affreusement déçu que tu choisisses un type aussi moche ! »
Elle se força à lui sourire, oui Darren était comme un frère et elle tuerait quiconque s’en prenait à lui, elle ferait de même pour Warren... ils étaient la seule famille qui lui restait. Mais le sang sur ses mains semblait vouloir entacher son âme et continuait de lui donner des cauchemars. Elle soupira en se remettant au travail, ça au moins elle maîtrisait et le camboui ça cache plutôt bien le sang.

Spoiler:

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Atlantis
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Dim 24 Oct - 17:57

Atlantis
Le croc du Néant

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Darren Clive


« Qu’est-ce qu’ils font ? Quand ils sortent ? Hein ??? »
A côté, le beau-frère ne lui adressa même pas un regard. Il était con comme une vache à répéter inlassablement la même question. Seuls ceux qui croient avec sincérité ne doutent pas. Car la foi est un protecteur, un bouclier, contre toutes les émotions négatives. Loffel ne doutait pas un seul instant, persuadé que sa dévotion serait récompensée par sa survie. Le groupe de l’arène n’était pas revenu parce qu’ils pensaient à leur gloire avant leur devoir divin.
Il ne ferait pas la même erreur.
« ...pas normal, trop calme. Et puis pourquoi le piège n’a pas marché ? Ils ont tué tout le groupe de Bodack comme si c’était des nourrissons et... »
Loffel le bouscula en poussant un grognement frustré. Le beauf le gênait dans ses prières. Il allait le faire tuer à le contaminer par ses doutes !

A la recherche d’un autre soutien, il croisa le regard de quelques autres croyants dispersés sur la route. Ils lorgnaient également le hangar. Les arbalètes et différentes armes étaient prêtes depuis longtemps. Ils croyaient à la victoire. Non...non...ils en étaient persuadés.

Ils avaient eu cent fois l’occasion d’aller chercher l’Atlante pendu. Mais d’un commun accord, les locaux avaient décidé de le laisser là. De cesser d’en faire un objectif ultime, ayant bien compris qu’on venait à sa rescousse. Les Atlantes au nombre inconnu, dans ce hangar, feraient une prise bien plus belle. Leur sacrifice pour le seul, et unique, Dieu du changement….leur garantirait la vie éternelle.
C’est ce qu’on leur avait promis, en plus de la richesse et de la béatitude !

Et puis...un grincement sonore attira l’attention des locaux.
Il avait été subtil au début, comme un petit sifflement suivi d’un couinement. Le bavard finit par fermer sa gueule, le cœur soulevé par une terreur viscérale. Il fallait dire que ce bruit-là n’était pas courant. Il était même très inquiétant, comme sorti tout droit d’un cauchemar.

Loffel plissa des yeux vers le hangar, à la recherche d’un détail. Au début, il ne vit strictement rien. Il aurait pu croire que ce bruit venait d’ailleurs. La taule qui se tord dans un autre bâtiment, sous la chute d’un meuble ou d’un objet. Mais il sentait bien, au fond de lui, que ce bruit annonçait la sortie des Atlantes. De ces belles gorges à trancher.

Le grincement se répéta, encore, il était devenu plus fort. Mais cette fois, Loffel repéra un mouvement sur le volet sécurité. Il avait légèrement bougé. Son métal formait maintenant une bosse.

Le silence retomba. Atroce, gênant, poussant les uns et les autres à se regarder avec angoisse.
Et puis soudain, brutalement, un grand coup de sirène accompagna le fracas du volet de sécurité. La grue de levage creva l’obstacle comme du papier d’allu, le déchirant de toute part et faisant passer le reste sous ses chenilles. Les locaux hurlèrent en cœur, ahuri par l’apparition de ce monstre mécanique.

Il était en panne depuis si longtemps que personne n’aurait douté que les Atlantes s’en emparent. Dans la cabine, Esfir poussa les manettes et termina de dévorer le panneau métallique qui couinait sous sa machine. Elle s’engagea dans la rue, repérant sans mal les fanatiques désordonnés. Ils se sentaient soudainement bien moins puissants.

« IL FAUT FUI... »
SPAKKKKKKK !
Loffel se reçut la moitié de la cervelle du beau-frère sur le visage. Il se passa machinalement une main sur la joue pour repousser les plus gros morceaux tandis qu’il voyait le corps s’affaisser sur le sol. L’instant d’après, il plongeait par pur instant sous son muret avant que la balle de Shaun ne tue également.

Guidé par les rails, la machine ne pouvait qu’avancer jusqu’au bâtiment d’en face, là où se trouvait un système d’aiguillage qui la ramènerait vers le silo à grain.

A cheval sur la cabine, Darren avait posé le bipied sur le toit et aligna immédiatement un rempart derrière lequel se planquait quelques fanatiques. C’était l’heure de la vengeance !!!

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Shaun Kelly
Lieutenant
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√ Arrivée le : 25/08/2020
√ Date de naissance : 25/12/1981
√ Nationalité : Américain

√ Age : 42
√ Messages : 165
√ Localisation : Cité d'Atlantis

Liste de vos DC : Aidan Foster

Lun 25 Oct - 9:41

Shaun Kelly
Le croc du Néant

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Tandis qu’Esfir initiait le mouvement, les locaux agirent sous l’effet de groupe. Le mouvement d’un homme entraina le second puis le suivant. La surprise passée, une première volée de carreaux ricocha sur les panneaux de la cabine. Afin de protéger la mécanicienne au mieux, les lourds volets de tôle, servant initialement à protéger des pluies, avaient été rabattu. Il ne restait qu’une petite ouverture pour qu’Esfir puisse regarder où elle allait.

A cause de ça, elle ne vit pas Loffel sortir de sa cachette et grimper immédiatement à la cabine, cherchant à ouvrir la portière qui l’exposerait à son couteau. Darren envoyait pendant ce temps une longue rafale, tuant un petit groupe qui s’était redressé avec des frondes. Les fameux paquets de poudre s’y devinaient, l’explosion suivit juste après.

Spoiler:

Il y avait des sensations qui ne se perdaient pas, des gestes qui ne s’oubliaient pas et des besoins exutoires qui ne se refrénaient pas. Allongé sur la partie la plus plane du toit du hangar, le temps n’était plus une course tandis que chaque geste se devait d’être le plus précis et le moins précipité possible afin de préserver la stabilité de son souffle et de ses mains. Shaun s’était placé là, sur son perchoire de fortune, s’alignant dans l’axe le plus dégagé en profitant que l’attention de tous soit focalisée à plusieurs mètres sous lui pour s’installer.

Il avait replié son bras gauche devant lui, juste sous la carcasse de son HK417 monté sur canon 20”, pour servir d’appui. Pour l’environnement, pour la configuration des lieux, cette arme était idéale, n’estimant pas une distance très importante à couvrir. Il l’avait choisi en connaissance de ces détails, d’un décor encombré, typique des combats urbains. Son télémètre trônait à côté, juste à côté de sa paire de gants qu’il avait retiré pour plus d’aisance, délaissé sans plus de préoccupation après avoir constaté que l’objet avait été bousillé par quelconque lame que son gilet avait pris. Il ferait sans.

Le creux de son coude lui servit de guide, la main rabattue en arrière de son bras qui servait de support venait se caler à hauteur de crosse. Il n’estimait pas le recule suffisant pour lui déboiter l’épaule, comme s’il s’était agit d’un calibre .50, mais son corps avait déjà subi de douloureuses blessures pour en être inconfortable. Pas question de se faire happer par une affliction latente qui viendrait perturber sa concentration. Ses réflexes et son attention étaient cruciaux pour ceux qui venaient de s’élancer en première ligne.

Il vit une silhouette apparaître, bouger au travers des décombres voisins, et foncer lame en main à l’assaut de la grue mécanisée qui progressait sur le champ de bataille à l’instar d’un char vétuste et rouillé. L’élan fut rapide, trop pour un tir spontané. Alors il attendit, l’ouverture, la fenêtre qui ferait prendre à l’assaillant une seconde statique et lui ouvrirait cette opportunité, quitte à ne presser la gâchette qu’à la dernière seconde. Il avait évacué sereinement tout l’air contenu dans ses poumons, l’index déjà posé à l’effleurement de la queue de détente, l’oeil aligné dans cette lunette qu’il avait adapté à sa distance et à sa vue.

Et tandis que Loffel immobilisait son corps pour ouvrir la porte, aussi hargneuse et emportée qu’était sa tentative, cela suffit au tireur pour réduire à néant son geste, son souffle, sa vie. La balle s’engagea dans le canon en une détonation percutante, suivant avec vélocité l’hélicoïde du cylindre jusqu’à en être expulsé. La suite ne dura que quelques millièmes de secondes, trop peu pour le voir. La pointe de métal s’engagea entre deux arceaux métalliques du cheval mécanique, et percuta son bassin à hauteur de son foie.

Le corps du fanatique fut secoué d’un spasme incertain, les projections de sang en sortie d’ogive marquèrent la matière alentours, sur les pièces de la grue avant de s’effondrer comme une poupée de chiffon, une marionnette désarticulée à qui on venait de couper les fils. La chute fut douloureuse, mais sans doute moins que l’objet miniature qui venait de percer l’un de ses organes vitaux.

Il était encore en vie, bien qu’immobilisé par le choc et l’affliction qui l’avait fauché. Son sang s’évacuait hors de son corps en un flot constant qui en nappait ses tissus. Il était encore en vie, mais il se voyait mourir. La bile lui monta aux lèvres, le goût du fer débordant de sa bouche, l'hémorragie remontait jusqu’à sa gorge et toutes ses prières cousues d’une volonté déchirante de crier la torture qu’il en ressentait, ne furent plus qu’un amas de perles sanglantes qui se projetaient comme une fontaine crachotante, au pourtour de ses commissures. Son regard restait fixé sur le ciel étendu au-dessus de sa tête, ses iris cherchant un espoir qui ne viendrait plus, revoyant le graphique de sa vie qui s’achevait de la plus douloureuse des manières. Quelques minutes encore et il ne serait plus. Et si sa foi était clémente, alors ce ne serait plus que l’affaire de secondes d’agonie.

De son côté, Shaun s’y était déjà désintéressé sans l’ombre d’un sentiment qui lui vrillait l’estomac à tel châtiment infligé. Il replaçait l’alignement de son canon en direction de l’avancée de son équipe, en contrebas pour s’occuper de ceux qui sortaient hors de la ligne de mire de la mitrailleuse de Clive, et qui crachait en écho détonnant ses propres passeports pour la mort.


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Atlantis
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Ven 29 Oct - 18:32

Atlantis
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Esfir Lunienko

Cette discussion avec Darren n’avait pas grand chose de rassurant. Enfin oui et non... Oui, quelque part elle préférait que le truc dans ses yeux soit le retour des Dorns plutôt qu’une maladie à la con. Mais en même temps, ce qu’il avait dit sur les types qui avaient essayé de l'enlever c’était étrange, elle n’avait rien fait, elle n’avait pas été là tout ce temps. Et puis, il y avait eu aussi cette main sortie du sol. Elle venait d”où ? De son imagination ? Ou était-ce comme ce corps dans lequel elle avait été comme projetée quand elle avait vu Warren.

Les Dorns lui avaient proposé de devenir quasiment une déesse... Lorsqu’elle était tombée au plus bas, elle avait regretté de ne pas avoir accepté. Mais finalement, tout ce qu’elle avait subi n’était peut être que le juste châtiment pour avoir voué à l’oubli toute une civilisation..

Tout ça était trop compliqué, trop incertain et la russe préféra se concentrer sur quelque chose qu’elle maîtrisait. Se concentrer sur la mécanique d’une vieille machine, c’était parfait. Un peu de rustine, beaucoup de système D, le tout saupoudré de chance et la machine s’alluma, le carburant brûlant pour chauffer l’eau et créer la vapeur qui activerait tout le reste. Ça grinçait, ça puait mais ça fonctionnait et c’était la seule chose qui importait à l’instant T. Le lieutenant donna le top départ et ils se mirent en position. Esfir dans la cabine tel un conducteur de tank derrière ses paroies de métal et Darren sur le toit tel l’ange gardien qu’il avait toujours été pour elle.

Lunienko progressait. Elle entendait régulièrement des pierres, des carreaux d’arbalètes et autres projectiles ricocher sur la carcasse de son appareil. Bien qu’elle le conduisait pour la première fois, elle sentait des pertes de régime imputable à la mauvaise qualité du carburant. Il brûlait mal, la vapeur montait moins vite en pression, la propulsion déconnait par intermittence. Pas possible d’aller plus vite en l’état des choses.

Elle avait sursauté une ou deux fois lorsque les ricochets étaient plus violents ou proches et aussi lorsque quelque chose avait secoué ce qui servait de portière et qui avait cessé brutalement. La russe se força à ne pas penser à ce que ça avait été ni comment ça avait fini.

Soudain, les rafales de Darren cessèrent prématurément. Malgré le vacarme de la machine, elle entendit un claquement soudain venu d’au-dessus de sa tête. Est-ce que Clive avait été touché ? Non, pas lui.
Son sang ne fit qu’un tour et son cœur rata un battement... en fait, il les rata tous jusqu’à ce que le message résonne dans leur radio et qu’il puisse respirer à nouveau soulagée de l’entendre.

//Mitrailleuse HS ! Douille éclatée dans le canon !// annonça-t-il d’une voix grave.
La puissance de feu qui protégeait la grue venait de s’évanouir et l’ennemi s’en rendait compte. Une première vague de fanatique se jeta dans sa direction en hurlant, machettes en main, dans l’intention de la déloger. Darren chassa le premier d’un bon coup de botte. Descendu de son perchoir, il avait dégainé son arme de poing et son poignard.

« BAAAAAAAAAAAHHHHHH ! »
Un type venait de s'écraser contre la portière d’Esfir en la tambourinant du poing. La main de Darren le harponna par le dos et l’envoya au sol. Deux cartouches de neuf millimètres perforèrent son corps. Seulement, pendant ce temps, deux hostiles émergeaient du détour d’une maison en brandissant des cocktails molotovs.

Pour le coup, le son percutant et répétitif de l’arme de Darren lui manqua, il symbolisait ce rempart rassurant qui la protégeait elle et l’engin. Le rempart qui l'empêchait d’avoir à se salir les mains, encore. Elle sursauta lorsqu'on se jeta à nouveau sur la cabine dans l’espoir de l’en déloger sans doute mais son ange-gardien était toujours là pour assurer ses arrières, mais sans son arme pour lui faire sentir sa vie aussi sûrement que des battements de coeur, elle avait peur que chaque silence (si on pouvait qualifier de silence l’avancée de la machine dans ce village dévasté)... chaque fois elle craignait qu’il ait disparu.

//Darren, tu me parles...tu me parles pour que je sache que t’es en vie ok ?// lui demanda-t’elle la voix clairement anxieuse.

C’est alors qu’elle aperçut les nouveaux assaillants, prêts à les bombarder... ils étaient à hauteur de l’écoutille d’évacuation du trop plein de vapeur.
//Darren, tiens toi loin de l’écoutille. / le prévint elle puis elle activa la procédure espérant que la vapeur brûlante qu’ils allaient se prendre suffirait à les repousser et réduire à néant leur tentative de leur faire exploser leur cocktails maisons.


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Atlantis
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Ven 29 Oct - 18:32

Atlantis
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Darren Clive


La M249 installée sur le toit de cet engin lui donnait l’impression d’occuper la tourelle d’un humvee, bien que sans protection. La puissance de feu de sa mitrailleuse calmait les assaillants d’en face. Pleinement concentré, le soldat lâchait de courtes rafales pour économiser ses munitions. Il savait qu’il serait très vulnérable au moment de recharger.

C’était un travail d’équipe.
Malgré leurs différences de spécialités, Shaun et lui avaient acquis les mêmes bases militaires. Le lieutenant, en sa qualité de tireur de précision, flinguait les hostiles les plus difficiles à atteindre. Ainsi que ceux qui parvenaient à approcher au plus près de la machine. Darren, de son côté, ralentissait les vagues d'assaillants, les attroupements. Il fixait l’ennemi derrière sa couverture, ou parvenait à les y arracher, pour fournir une meilleure solution de tir à son équipier.

Parfois, quand l’ennemi se plaçait à découvert dans un geste suicidaire, Darren l’alignait directement. Il savait que Shaun ne s’occuperait pas d’une cible aussi évidente que la M249 traitait rapidement.

Cette situation représentait une mise en pratique réelle de leurs entraînement, de leur expérience martiale, et ils se débrouillaient bien. Le nombre qu’on leur opposait ne suffisait pas à leur interdire la progression. C’est là qu’un incident de tir fit taire prématurément la mitrailleuse. Le barrage de plomb et de feu s’était volatilisé aussi soudainement, prenant Clive par surprise. Il écarquilla les yeux en appuyant deux fois sur la détente puis ouvrit le capot de son arme.

//Mitrailleuse HS ! Douille éclatée dans le canon !// déclara-t-il d’une voix grave.

Une poignée de secondes plus tard, à peine avait-il amorcé un geste se débarrassant de l’arme, qu’une volée de carreaux manquèrent de le dévisager. Les pointes percutèrent la carlingue d’Esfir, crissant et raclant le métal avant de rebondir. Une autre lui avait sifflé aux oreilles, l’obligeant à se courber.

« Putain ! » jura-t-il en empoignant son neuf millimètres par réflexe.

La pression monta d’un cran. Plus de mitrailleuse, les hostiles s’en trouvaient encouragés et Shaun ne pouvait pas être partout. Guidé par le cri d’une charge, Darren se recula assez pour éviter la lame d’une machette. Elle glissa sur le métal à une encablure de ses jambes et répondit d’un coup de rangers dans sa tronche. Il sentit même ses dents se déloger sous l’impact.

Bien énervé par la perte de son arme principale, Clive se laissa glisser jusqu’au sol et occupa le flanc du véhicule. A l’endroit le plus proche qui permettait d’accéder à la jeune Russe. Rapidement, on le prit pour cible et il engagea des contacts rapprochés avec difficulté. La baston dans le hangar ne l’avait pas laissé indemne et il ne voulait pas jouer avec le feu.

Par sécurité, Darren leur plaçait deux balles dans le torse et finissait le job au couteau. Pas de pitié !
Mais il n’eut pas le temps de recharger.

Le soldat était aux prises avec un type énergique. Dans d’autres circonstances, il aurait su comment s’en débarrasser rapidement. Que ce soit par instinct ou par expérience, la “solution” au duel venait rapidement. Mais là, Clive était à bout. Il recevait et rendait les coups sans vraiment parvenir à prendre le dessus. Le type l’écrasait contre la carlingue toujours mouvante en essayant de lui crever les yeux avec un tesson de bouteille.

//Darren, tu me parles...tu me parles pour que je sache que t’es en vie ok ?//
//Ouais !... Ok !// lâcha-t-il machinalement, trop occupé à se défendre.

Finalement, Darren relâcha la pression pour retenir le tesson et tourna le visage. Il sentit la pointe du verre lui mordre le visage, lui arrachant un cri mélangeant douleur et rage. L’ennemi termina son mouvement contre la paroi, laissant enfin une ouverture au soldat. Il se saisit de sa tête et lui fit épouser la cabine à grands coups enragés.
On toquait à la porte d’Esfir avec la gueule du mec.

A peine l’avait-il lâché que deux autres se joignaient à la fête. Le premier tomba miraculeusement au sol...ou plutôt...abattu par une balle de Shaun. Quand au second, il sauta tout de suite sur Darren.
//Sont...tous...motivés !// râla-t-il en parant de justesse un coup de couteau.
Il plongea son poignard dans l’estomac du pauvre type au moment où il entendit son amie s’écrier :
//Darren, tiens toi loin de l’écoutille. //

On dit souvent que le cerveau ralentit lors d’un accident de la route. Qu’une seconde peut paraître une heure au moment le plus dramatique. Un de ses amis lui avait même confié, lors d’un accident violent, qu’il était en train de faire des tonneaux et voyait la rambarde se rapprocher. Ça lui avait semblé si long, une éternité, qu’il avait prié pour se prendre cette fameuse rambarde. Et faire cesser cette danse de métal froissé.

Et bien la réaction d’Esfir, dans son oreillette, avait été la même. Darren avait eu du temps pour reconnaître la pression dans sa voix. Il sut la traduire comme un danger imminent s’il ne s’écartait pas. Son cerveau fit “tilt”, avec tout un tas de voyants d’alarme rouge vif, parce qu’il connaissait son amie. Sa frangine.
Darren écarquilla ses yeux puis se jeta au sol. L’instant d’après, une grande colonne de vapeur brûlante s’échappa d’une tuyère mobile. Lui qui pensait à l’échappement des gazs de combustion, il s’était fourré le doigt dans l'œil. L’évacuation causa un sifflement violent, très bruyant, au point qu’il se plaqua une main contre l’oreille.

Clive eut du mal à échapper à un acouphène. Il ouvrit grand la bouche et bougea sa mâchoire pour essayer de virer ce sifflement. Quant à ce brouillard blanchâtre, il s’atténua pour laisser paraître une scène sordide. Quelques types en guenilles gesticulaient en hurlant. Ils cherchaient à échapper trop tardivement à la chaleur qui avait imprégné leurs vêtements, dévorés la peau. Là où il n’y avait pas de cloques, l’épiderme s’était littéralement détaché. Les muscles à vifs, ils fuyaient en gueulant à tout va, mais c’était trop tard. Ils furent rapidement rattrapés par les traumatismes que l’adrénaline ne suffisait plus à taire. Ils s’effondrèrent, se roulèrent sur le sol, toujours en gueulant.

« Oh merde... » souffla-t-il, face à ce spectacle écoeurant.

En essayant de calmer ses brûlures, l’une des victimes s’était littéralement détachée la moitié de la face. Darren rechargea rapidement son arme, profitant de l’accalmie que venait de lui offrir Esfir. Mais il remarqua également que sa machine avait ralenti.

« Es ! Y’a un problème ? »

Avant qu’elle ne puisse lui répondre, un objet percuta brutalement la cabine. Une gerbe d’étincelle accompagna le cri de la mécanicienne et l’engin s’arrêta net. Le moteur tournait encore, c’est Esfir qui avait cessé le mouvement. Très inquiet, Clive dégomma à la hâte deux hostiles tout en l’appelant.

« Esfir !! Esfir, réponds-moi !! »

Il n’avait pas le choix que de se mettre en danger, passer devant l’engin pour voir ce qu’il se passait. Son regard surpris resta un instant figé sur la cause du problème : un trait de baliste. On avait balancé un putain de tronc d’arbre sur la Russe. La pointe s’était enfoncée à travers les panneaux, venant s’enfouir dans le cœur de la cabine. Clive fut saisi d’effroi. Est-ce qu’elle était blessée ? Est-ce qu’elle était...morte ?!?

Un cri, encore. Darren leva son neuf millimètres mais Shaun avait été plus rapide que lui. Il était couvert. Ni une ni deux, le militaire empoigna la porte et l’ouvrit. Le métal froissé par ce tir grinça horriblement. Il lui fallu mettre de la force pour pouvoir dégager un espace suffisant et voir à l’intérieur. Le trait de baliste avait effectivement transpercé la cabine. La pointe émergeait un peu au-dessus de la meurtrière d’Esfir et s’était plantée au-dessus de son épaule. A la droite de son visage.

Dans un premier temps, Darren empoigna la manche de son amie, craignant le pire. Mais il croisa son regard puis se mit à sourire de toutes ses dents.
Elle n’avait rien. L’onde de choc répercutée dans cette coque de métal ne l’avait secoué mais ça semblait aller.

« Sacrée miraculée !!! Allez ! Ne t’arrête pas ! Continue ! »

La vache...c’est pas passé loin... répondit la russe les yeux écarquillés par la peur. Il lui fallut encore quelques secondes, les yeux posés sur ce qui avait bel et bien failli la transformer en brochette, puis secouant la tête pour revenir au conseil de son ami, elle réactiva les commandes pour remettre la grue en branle. Putain...
« Tiens le coup ! »

L’arme déployée par l’ennemi était trop dangereuse. Darren s’était replacé sur le flanc du véhicule, cherchant du regard cette position de tir. Ca ne venait pas d’en face sinon Shaun l’aurait déjà aligné. Le prochain trait les manqua de peu. La pointe toucha un rebord du bras articulé et rebondit un peu plus loin.
//Lieutenant. On est ciblé par un tir de baliste. Et ils savent s’en servir les fumiers ! Ça doit être quelque part sur le flanc droit mais je ne vois rien...//
Darren observa les alentours. Il jura.
//A tous les coups, ils sont planqués dans un hangar. Je vois des rideaux...ils le lèvent seulement au moment de tirer.//

A peine avait-il fini de parler qu’il eut une confirmation visuelle. L’ennemi relevait à la hâte le rideau d’un hangar, révélant une baliste armée et prête à tirer. Un type baissa son bras, le mécanisme libéra la pression, la prochaine munition s’envolait déjà en direction de la portière d’Esfir.

//ATTENTION !!//

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Shaun Kelly
Lieutenant
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Mer 3 Nov - 11:37

Shaun Kelly
Le croc du Néant

-



L’index retourné sur le pontet, Shaun observa son champ de bataille aux corps jonchant les rues. Certains étaient de son fait, d’autre il arrivait même à ne même pas s’intéresser aux circonstances de leur mort. Ca avait été un stand de tir au canard, une de ces attractions pour attrape-couillon que seul un vrai gars entraîné pouvait espérer remporter la plus grosse peluche. Mais à la clé de cet espace qui n’avait absolument rien de ludique, se faisant despotique et juge de mort sur les cibles désignées, c’était son gars qu’il voulait décrocher, suspendu là-haut, sur les barbelés de ce putain de silo qui continuait de les narguer.

Mais bien vite, la lunette de son fusil se réaligna en direction de l’engin en contrebas qui avait cessé son avancé, alerté par les mots du Première Classe qui le prévenait d’une toute autre menace, mais le Lieutenant avait beau balayer la zone, il ne voyait absolument rien. Hors visée, la poisse. Sa focale réajustée, il ne vit pas avec précision le projectile qui avait arraché ce cri de prévention du soldat à pied, mais il commençait à avoir un peu plus de détails sur sa direction estimée.

D’une pression vive sur son oreillette, de sa main libre tandis qu’il maintenait sa joue en appui sur la crosse de son arme et l’autre au mouvement contrôlé de son alignement, il activa la communication en réponse.

// Clive ! Est-ce que tu peux m’avoir une estimation de coordonnées ? //
//Nord nord ouest. Environ...trente...non.//
Clive vida son chargeur. Il avait failli se faire rôtir par un molotov.
//Cinquante mètres. Hangar avec toit effondré. Des tuiles...//
Il reprit son souffle.
//Des putains de tuiles bleues de merde !//
La suite de sa réponse ne s’adressait pas à lui.
//Es. Tu as pris un tir dans la citerne. Ca fuit de la vapeur.//
Et il en revint au lieutenant.
//Chef, ils rechargent vite. Ils vont pas tarder à tirer et on arrive à l’aiguillage.//

Le temps que son subalterne lui relayait toutes les infos, l’officier avait déjà ajusté son objectif aux nouvelles données qu’il possédait, jouant sur le zoom de sa lunette pour avoir une meilleure vue d’ensemble avant de cibler le fameux toit aux tuiles bleues qui se détacher du reste du commun. Instinctivement, il se redressa de sa position allongée pour passer assis, gagnant légèrement en hauteur pour s’assurer une mire correcte. Pas de quoi voir la fameuse baliste et encore moins ses tireurs, mais cela lui donnait une vue bien plus franche.

// Pile-Poil, ici Kelly. Besoin de soutien pour tir de roquette autoguidée sur cible bâtiment. Je vous désigne la cible au laser. Secteur Sud. Confirmez. //
//Teniente, ce sont mes dernières munitions de roquettes.//
// Une seule suffira si vous m’alignez ça correctement. // Répondit-il aussitôt en plongeant sa main dans l’une de ses poches de gilet, sortant le désignateur laser.
//Confirmado. Approche directe. Tenez bon, amigos.//

Sa main d’ordinaire à proximité de la gâchette, accueilli l’appareil pour venir se plaquer sur le flanc de la carcasse métallique de son arme, l'œil toujours dans le viseur. L’inconvénient de l’outil était qu’il n’agissait pas dans le spectre visible, et s’il voulait assurer sa cible, il avait fort intérêt à ne pas bouger d’un poil de cul jusqu’à ce que la poussée du missile atteigne le point d’impact.

Spoiler:

Seulement, alors qu’il pointait la cible et s’y concentrait, le lieutenant sentit un subtil changement sous son corps. Le toit semblait s’affaisser progressivement, comme si la structure ne parvenait plus à le porter. L’impression était légère, souple, à peine perceptible.
Mais réelle...ça s’affaissait.

Comme si désormais le moindre mouvement pouvait causer sa chute, le dernier souffle du Lieutenant se fit plus lent, plus discret, plus profond. Dans l’orbite de ses yeux, il avait descendu ses iris sur le toît où lui-même se trouvait, sentant la légère déformation de la surface qui soutenait son poids - qui n’avait rien de plume au passage. Le risque était grand, il ne pouvait pas se permettre de jouer l’audace, trop de vie dépendait de son geste, deux en particulier, là en bas.

// Pile-Poil, temporisation 30 secondes avant tir. Déplacement pour assurer position. Tir au vert. Confirmez. // alors que son regard s’ajustait sur le flanc, cherchant un élément bien plus solide qui pourrait supporter sa carcasse, repérant cette poutre de soutien à côté.

//Ordre reçu. Attente du feu vert. Position dans trente secondes.//

L’écho de l’hélicoptère commençait effectivement à se discerner. Il ne fallait pas chercher longtemps pour trouver la silhouette du black hawk approchant de leur secteur. Shaun atteignit la poutre tant bien que mal. Lorsqu’il se glissa dessus, il fut en mesure de voir combien la surface où il se tenait avant s’était affaissée. Le métal sous son corps tremblait et grinçait parfois. Mais il le sentait : c’était plus sécurisé cette fois. Il pouvait reprendre le pointage.
Nelly tournait dans les airs. Elle causait par la simple présence de son appareil une certaine panique dans les rangs ennemis. Certains s’enfuyaient, refusant d’écouter les meneurs qui se retrouvaient seuls, sans chair à canon. Le bruit de son moteur grondait dans l’air comme une menace perpétuelle.
Il était temps…

Le genou reposé au sol, dans sa position de tir accroupi, Shaun redressa le canon de son arme. Il avait gagné un point d’appui certains et reprenait avec un peu plus d’assurance le pointage laser. Sur son front, une nappe de sueur commençait à s’accumuler, les gouttes sales de sueur dégringolant jusqu’à la jointure de son œil qu’il maintenait fermé.

// Pilote. Vert pour tir. Je répète, vert pour tir. //



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Atlantis
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Sam 27 Nov - 23:50

Atlantis
Le croc du Néant

-



Esfir Lunienko

Attention... Attention... Attention à quoi, il en avait de bonnes, elle n’y voyait presque rien là dedans et ça devenait de pire en pire... Elle se recroquevilla sans savoir si ça servait réellement à quelque chose et força sur le manche pour que l’engin continue d’avancer... Avancer devait rester son objectif coûte que coûte... L’aiguillage ne devait plus être très loin.
//Darren, l’aiguillage, va falloir s’en occuper. //
//Es. Tu as pris un tir dans la citerne. Ca fuit de la vapeur.// avait laché Darren pour l’informer.

//Merde!//

Spoiler:

La grue couinait de plus en plus. Elle était déjà bien abîmée, rafistolée avec les moyens du bord, et ces agressions constantes manquaient de l’achever à tout moment. Le regard de la mécanicienne tomba sur la jauge de pression qui diminuait progressivement. En dessous d’une certaine valeur, il n’y aurait plus assez de vapeur pour pouvoir entraîner le mécanisme. La grue serait complètement morte. Cette situation lui aurait demandé de garer la machine à l’abri, d’arrêter le moteur à combustion, pour vidanger le circuit et colmater la fuite. Impossible !

L’autre solution aurait été de pousser la combustion du carburant à fond, d’accélérer le cycle qui favorisait la vapeur et la pression dans la citerne. Mais là encore, vu la situation, elle risquait de tout faire exploser. Et elle avec. Esfir se retrouvait avec une machine mourante qui ne demandait qu’à s’éteindre.
Et comme si ça ne suffisait pas, Darren pesta dans son oreillette.

/Nan mais c’est pas vrai, j’y crois pas !!!//

Ils faisaient tout pour les ralentir. Tous les moyens possibles et imaginables. La frustration s’entendait dans la voix du soldat.

//Ils ont arraché le manche d’aiguillage. Tout le bordel est tordu !//

Clive revint jusqu’à la machine qui avançait de moins en moins vite. Il ne cessait de regarder vers le hangar, angoissé à l’idée du prochain tir. Il cogna contre la portière froissée avec le manche brisé.
//Tu crois pouvoir t’en charger ?//

//Est ce qu'à un moment ils vont arrêter de me pourrir la vie...!// maugréa t’elle en mettant la grue à l’arrêt, ce n’était pas du tout une bonne idée, si la machine essuyait d’autres tirs, elle allait définitivement rendre l’âme et ils auraient fait tout ça pour rien. Ça la foutait en boule et c’est avec les sourcils froncés et l’air déterminé qu’elle descendit. Oublié la peur de devenir une brochette, ils venaient d’ajouter la goutte d’eau qui venait de la foutre en boule. Son homme était vivant là bas de l’autre coté alors c’était pas cette bande de bouseux fanatique qui allait tout faire merder maintenant !

//J’y vais, tu protèges la machine, si elle tombe en rade ça aura servit à rien. !// dit-elle en passant près de Darren, la tête dans les épaules et le pas vif, droit vers l’aiguillage.

D’abord désabusé, Clive agrippa la poignée dorsale de son gilet juste avant qu’elle ne lui échappe. Il la ramena contre lui.
« Arrête, t’es dingue ?!? »
Il lui fourra le manche de l’aiguillage dans les bras.
« C’est à moi de te protéger, inverse pas les r... »

Une explosion tout aussi brutale que violente lui coupa la parole. Darren se recroquevilla, ayant cru que la machine avait finalement explosé. Mais non, c’était Nelly qui venait de vaporiser le hangar. Un problème de moins. Ne restait que les meneurs fanatiques qui essayaient encore de les aligner à l’arbalète.
« Tu veux dégommer du péquenauds ? » lui demanda Clive, l’air malicieux. « Elle en a marre la mécano ? »

Esfir n’avait pu s'empêcher de sursauter quand l’explosion retentit alors qu’elle était prête à ruer dans les brancards pour remettre Darren à sa place.Une fois le boucan terminé, elle releva la tête pour vérifier l’état de la machine et fut soulagée de constater que ce n’était pas elle qui avait explosée.
Darren pourrait s’estimer chanceux, cela eut au moins le mérite de la détourner de sa cible initiale..lui. Enfin il resta un dommage collatéral du sentiment de colère que les adversaire avait réussi à faire naître.
Oui, la mécano elle en a marre qu’on casse ses jouets et qu’on lui casse les pieds ok ?..
Clive lui sourit en retour. Il était presque à court de munitions. Son regard quitta celui de la mécanicienne, à la recherche d’une solution sur un plan qu’il montait déjà. Il s’attarda sur la portière du véhicule qui ne tenait plus que sur une charnière.
« Alors c’est ton heure, mistinguette ! » déclara-t-il avec assurance, rangeant son arme. Il se redressa pour empoigner la portière. Il posa le pied contre le métal et tira de toutes ses forces. Le métal se plaignit, grinça, puis la portière tomba avec Darren jusqu’au sol.
« Ok ! Ok ! » lâcha-t-il en présentant la portière comme un bouclier de CRS. « Dans mon dos. Chargée et prête à tirer ! »
C’était son occasion de faire du tir au pigeon.
T’es au courant que je suis nulle en tir ?
« Plus depuis que tu sors avec un SEAL, je regrette. » lui balança-t-il pour la taquiner. Il appuya ensuite sur son oreillette.
//Patron. On se déplace sur l’aiguillage pour le réparer. Votre soutien ne serait pas de refus !
// Confirmé. En position de soutien. // Shaun avait observé l’explosion obstruer la surface de sa visée, abaissant sensiblement la ligne de son canon pour constater à l'œil nu les dégâts avant d’en revenir sur le couloir occupé par son unité.
Darren, de son côté, hasarda un regard par-dessus son épaule.
« C’est bon, prête ? »
Non... Mais j’ai le choix ? Alors vas-y et prie pour qu'on arrive au bout.
« Alors go ! »

C'était parti, voilà qu'elle devait jouer les troufions cachée derrière son bouclier humain. Elle avait l'impression d'être dans un film où un jeu vidéo, sauf que là c'était la vraie vie et que c'était elle qui tenait le pistolet incapacitant.
Bon pas le temps de prendre son temps (phrase débile ok) pas le temps de vise, bloquer sa respiration puis tirer non là on parlait de canarder l'ennemi sans chercher et c'est ce qu'elle fit. Une agrippé au gilet de Darren, l'autre tenant fermement la crosse, le bras tendu dans la direction supposée des ennemis et elle t'ira presque sans discontinué tout en lâchant un cri soirs qui poursuivit son frère d'arme.. ouais bon son frère tout court...

La tactique marchait plutôt bien, enfin dans le sens où elle ne s'était encore pris aucune balle ni aucune flèche... Quand a savoir si elle avait immobilisé des assaillants... Il ne fallait pas tant lui en demander !
Peu avant qu'ils n'arrivent à l'aiguillage, la pointe de de la botte d'Esfir cogna sur une roche semi enterrée et s'étala sur le sol en pestant. Dans sa chute, elle avait tout lâché aussi bien son arme que Darren. Le soldat ayant senti la perte de contact, il s'arrêta et déplaça son bouclier de fortune pour couvrir la mécano.

блядь!!. pesta la russe en se mettant à genou tout en cherchant son arme des yeux. Elle finit par la retrouver rapidement alors que des flèches se fichaient dans le métal qui était une cible facile à l'arrêt.
Une fois rearmée, elle attendit que Darren redonne le top départ et ils enquillèrent les derniers mètres.
Une fois à l'aiguillage, elle s'accroupir et troqua son arme contre une longue pince pour tenter de manipuler le morceau de levier qui était encore enfoncé dans le mécanisme.

Darren était agenouillé. Il présentait la portière pour la protéger durant son travail. Il aurait pu lui prendre le pistolet Wraith pendant ce temps mais il ne souhaitait pas la laisser sans défense. Mais à entendre le bruit des carreaux qui percutaient le métal de la portière, le soldat semblait trouver le temps long.
« Dépêche, miss. Tant pis si tu te casses un ongle, je te rembourserai la pédicure ! » lâcha-t-il avec une pointe de provocation. Ça contrastait avec son front dégoulinant de sueur, la porte pesait lourd.
Avant que la mécanicienne ne puisse lui répondre, le regard de Clive tomba sur un type qui leur tombait dans le dos. Il allumait à la hâte une de ces fameuses bombes à poudre. Immédiatement, Darren plongea sa main parmi les outils de son amie et en extirpa un marteau. Il savait bien que chacun d’eux portait son petit nom. Chaque outil était un ami, presque imaginaire, de la jeune russe.
« Navré Robert ! » s’excusa-t-il envers le marteau, ne sachant si c’était son nom, avant de le balancer de toutes ses forces.
Le type tomba à la renverse et explosa peu de temps après avec sa bombe….vaporisant le marteau.
Ne restait plus qu’à affronter le regard de son amie.
« Heu... »

Esfir s'était apprêté à lui proposer de le faire à sa place s'il trouvait le temps long mais la suite des événements lui coupa le sifflet. Darren venait de lui piquer un outil et de... de... de le balancer ! Elle venait de se tourner vers son sac à outil et ne voyait plus que le trou béant laissé par l'absence de son marteau fétiche.

Pedro !! Tu as tué Pedro !. râla-t-elle en assénant un coup contre l'épaule de Darren.
Elle finit par saisir rageusement Pierrette qui pendait à sa ceinture et qui avait vu plus d'horreur que ce pourquoi elle était faite... Un peu comme elle en somme. Esfir prit donc sa clé à molette et plaça la mâchoire sur le petit morceau de métal qui servirait encore de levier bien qu'il ait été drastiquement raccourci. Elle dû glisser sa seconde main entre deux morceaux de métal rouillé et rendu tranchant par l'usure mais parvint au prix de quelques égratignures a resserrer suffisamment la molette pour faire de Pierrette un nouveau levier. Elle activa l'aiguillage pour le mettre sur la bonne position.
Prend ton mal en patience Rambo, je pars pas sans Pierrette.. déjà qu'elle avait perdu Paulette dans des circonstances terribles et que Pedro venait de s'ajouter à la sombre liste des disparus, il ne fallait pas abuser.

Elle s'acharna donc à repasser les mains dans le petit espace pour desserrer le cran de Pierrette, juste assez pour pouvoir la déloger. Une fois rassurée sur l'avenir de sa clé préférée, elle récupéra son arme et donna le go a Darren pour reprendre la route en sens inverse.

Le chemin du retour ne fut pas des plus précis niveau tir.... Le bras qui tenait l'arme n'était pas du bon côté cette fois ce qui la fit encore plus manquer de précision et comme elle passa toute la course à moitié recroquevillé derrière le dos du soldat, elle ne vit pas vraiment si elle arrivait à toucher quoique ce soit.
Lorsqu'ils arrivèrent au niveau de la grue, elle remonta aux commandes et s'installa sur le siège, priant pour que ça redémarre. Pour tromper son angoisse, elle ne trouva rien de mieux que de râler sur son ami.

Bravo! Et maintenant je n'ai même plus de porte !



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Shaun Kelly
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Dim 28 Nov - 15:10

Shaun Kelly
Le croc du Néant

-



Là-haut positionné sur son perchoir, Shaun avait une vue dégagée sur le théâtre d’évolution de ses collègues en contrebas. Il était en plein milieu de l’action et ce n’était pas sa distance qui l’empêchait d’être pris lui-même pour cible. Les carreaux percutaient le rebord de métal de ce qui lui servait de support, avant qu’un alignement corrigé ne remette l’audacieux à sa place. Ces salauds étaient nombreux, et pas facilement impressionnables. Oh, certes, l’arrivée du faucon dans le ciel avait atténué les ardeurs, mais la foi les rendait aveugle au péril de la mort, sans doute couplée à quelques drogues qu’on avait dû leur administrer pour les rendre plus docile. Leur hiérarchie devait bien se douter qu’il n’y avait pas grande issue autre que l’expédition aux enfers quand il les envoyait, digne d’un bétail relégué à l'abattoir.

Il repéra un mouvement discret à hauteur d’une des fenêtres des bâtisses qui surplombait la rue. Une ombre furtive qui attira son attention assez pour s’y intéresser et pour cause : la porte que le G.I. utilisait pour sa défense et qui contracarrait la plupart des projectiles expédiées offrait un dégagement vers les hauteurs qu’un de ces types tenta de profiter. Le fanatique avait sillonné dans les maisons, grimpant les escaliers, ouvrant l’une des fenêtres en espérant être assez hors visuel du sniper qui les alignait les uns après les autres. La stratégie aurait pu marcher, de gagner en hauteur pour passer par-dessus le couvert pour leur planter une pointe d’acier en plein crâne. Ca aurait pu marcher, à quelques centimètres près.

Fixé sur sa poutre de maintien qui l’obligeait à ne pas pouvoir bouger sinon risquer une terrible chute de plusieurs mètres, Shaun était coincé pour se dégager sur le côté et avoir un meilleur visuel, mais il avait perçu quelque chose et s’empressait d’y réagir. L’arc de tension de l’arbalète archaïque dépassa du cadre, tout comme la pointe de la flèche qui y était perché, et tandis que l’adversaire cherchait à assurer son coup en y allant progressivement, avançant un peu plus hors de l’arceau de la fenêtre, il laissa dépasser ses doigts crasseux, ses mains qui maintenaient l’arme, l’inclinant vers le sol. Difficile, du sol, de voir une telle menace, alors qu’ils étaient ardemment occupés à supprimer ceux qui leur progressait de face.

//Lieutenant, ici Graham. Vous me recevez ?//

La communication ne perturba qu’à peine l’officier engagé à ce tir qu’il ne pouvait pas manquer. Le centre de son réticule s'alignait sur la partie la plus large des mains. Ces mêmes mains qui opéraient les mêmes gestes que lui, d’un index qui s’engageait sur la queue de détente à l’instant même où il pressait la sienne. Le nouveau coup de feu déchira le ciel, une flamme s’échappant brièvement de l’extrémité de son canon, mais sa cible n’eut pas le temps de se questionner de savoir s’il en était la destination ou pas, la réponse parvint plus vite que la pensée, tandis que ses mains furent broyées d’une balle déchirant sa chaire. Un hurlement terrible envahit l’air avant que le déséquilibre de la surprise, la douleur et de l’impact mêlé ne lui fasse perdre l’équilibre. Le corps tomba comme une pierre, juste à côté de Darren, s’écrasant dans un craquement ignoble alors que la victime continuait de gémir, sonné, blessé, mais encore vivant.

D’un long souffle, après avoir accusé le recule de son arme à son épaule, Shaun expira lentement, évacuant le stress d’une concentration froide qu’un tir de précision exigeait, avant de reprendre son observation. D’une main, il décalait son fusil, et de l’autre, il activait rapidement la communication de sa radio.

// Graham, ici Kelly, parlez. // La voix retentissait dans l’empressement que sa situation exigeait, bien qu’il restait le plus neutre possible.
Le sergent semblait chercher ses mots. Après quelques instants, il articula d’une voix grave :
//On a ouvert une brèche. C’est rempli d’eau là-dedans. A ras-bord. Je suis navré...//

Navré ? C’était typiquement le genre de mot qu’il ne souhaitait pas entendre sans escorte d’un fait avéré. Une annonce de décès, un vrai corps retrouvé. Des suppositions, des théories de fatalité, il n’en voulait pas. Tout pragmatisme qui le caractérisait, refusait de s’abandonner à la défaite tant que celle-ci n’était pas actée. Aucun abandon sinon la mort, pleine, pure, et véritable. Il marqua un nouveau temps dans sa réponse alors qu’il venait de repérer une cible, et la fauchait en plein thorax d’une nouvelle pression de l’index, châtiant l’impudent qui cherchait à s’en prendre à ses acolytes.

// Continuez les recherches. Trouvez un autre accès. Personne n’arrêtera tant qu’on aura pas mis la main sur eux. //
//A vos ordres.//

D’un basculement du visage, il avisait la fenêtre d’éjection de son arme, restée en position ouverte, attendant l’approvisionnement d’un nouveau magasin. D’un mouvement rapide de la main, il s'engagea celui vide.
// Clive, je recharge. // annonçait-il pour prévenir de ce temps de latence qui serait pris par l’officier pour la manœuvre et qui laisserait alors le duo sans couverture.

Tandis qu’il s'emparait d’un nouveau rectangle de métal pré-chargé, frappant son dos contre le sol pour en aligner les munitions à l’intérieur et limiter les incidents de tir, il entendit un bruit dans son dos. On venait débusquer le rapace qui s’amusait à les flinguer à distance. D’un mouvement vif de tête en arrière, il voyait deux hommes qui grimpaient sur son toit par la même brèche qui lui avait permis d’y accéder. L’un tenait une lame en main, l’autre une arbalète qu’il remettait en position dès qu’il se trouva en place stable.

Shaun n’avait pas énormément de place à sa manœuvre, le toit était devenu un vrai gruyère qui ne laisserait pas de grâce à un mouvement trop en panique. Mais les gars venaient dans son dos, et il avait son magasin d’arme désengagée. Tout se joua à un millième de seconde près, et un millième de millimètre. Autant résumer ça à un poil de cul. Au constat de cette prise à revers, l’officier s’était retourné, de sa position accroupie à une allongée dans le sens de la poutre de soutien. Un carreau percuta le rebord de son casque qui l’en dériva en ricoché, provoquant un bref recul de tête de l’Atlante qui venait de l’échapper belle. Il engagea aussitôt son chargeur, le percutant par le dessus pour un engagement assuré, venant approvisionner son canon d’une cartouche logée en un mouvement de main sur la gâchette latérale prévue à cet effet, tandis qu’en face, son adversaire en faisait de même de sa munition plus archaïque, et son camarade chargeait en hurlant dans sa direction.

Le toit ne fit aucun pardon à ce mouvement brutal. L’écart des plaques s’ouvrire brutalement sous les pas du fanatique qui hurlait un « POUR LA F... » qui s’acheva en un autre type de hurlement, plus surprise, plus de détresse. Shaun ressentit l’effondrement de sa poutre de maintien en plusieurs vibrations à hauteur de son plexus, sa main accrochant la poignée de son arme, son index faisant feu dans la concentration qu’il avait conservée. Il n’avait pris aucun temps pour savoir si la chute des tôles entraînerait la sienne également, les hurlements en contrebas ayant cessé après le fracas. Il n’en avait pas les secondes en vérité. Chaque souffle, chaque déplacement, chaque clignement de paupière comptait, tout comme chaque douleur que son corps subissait à ignorer les maux qui l’affligeaient. Il n’avait pu ignorer l’élancement que son flanc lui avait infligé à ce mouvement rapide, lui rappelant la dette qu’il avait payée quelques instants plus tôt que l’adrénaline permit à garder l’esprit lucide.

Un coup de feu détonna. Deux en réalité pour s’assurer qu’il ne lui poserait plus aucun souci, déchirant son thorax et son abdomen dans la décharge, basculant à son tour dans l’autre ouverture du toit, plusieurs mètres en contrebas. Dans la latence qui suivit à chercher la certitude que s’en était fini de la menace immédiate, Shaun repoussa sa lèvre inférieure blessée de la pointe de sa langue, captant à ses papilles le goût de fer de son propre sang qui restait là, à l’effleurement. La poudre hémostatique en avait arrêté le saignement, mais pas la douleur, ni la gêne.

Il sentait les battements de son cœur rejoindre sa douleur pulsante, ces derniers rapides, s’accordant à la situation qui lui en tirait plus de sueur encore. Il n’était sans doute pas le plus à plaindre, le charnier se jouant davantage, là-bas, en contrebas, mais son corps encaissait, et chaque effort s’ajoutait à l’addition. Une main en appui sur son sol stable, il se redressa doucement. Le lanceur RPG dans son dos commençait à bien l’emmerder, mais il ne pouvait pas se permettre de le laisser traîner, lui ou sa roquette, au risque de se la voir prendre en pleine face. Ca en restait pas moins qu’un handicape supplémentaire qu’il subissait pour le moment, alourdissant et ralentissant ses manœuvres.

Retournant en arrière à sa posture précédente, il s’offrit la vue d’une contemplation sans viseur pour ce qui se déroulait à proximité de la grue. Clive et Lunienko retournaient à cette dernière. Il était temps de progresser.

// A Rippeur 4, Vigile 2 et 4, ici leader équipe sauvetage. Déploiement de machine au Sud de votre position. Ne prenez pas pour cible. Engagement pour désincarcération imminente. Couvrez flanc Est et Ouest, confirmez. //
//Ordre confirmé, nous occupons les flancs. Allez, les gars, vous avez entendu ?// lui relaya la radio.



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Atlantis
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Mer 1 Déc - 10:29

Atlantis
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Darren Clive


Sur le coup, Darren n’avait pas su quoi lui répondre. Il s’était contenté de l’observer avec un air un peu interdit, ne s’attendant pas à une réaction si émotionnelle de sa part. Il savait que son amie Russe était très attachée à ses outils et leur donnait des petits noms. Mais à ce point, ça aurait pu être inquiétant.
« Nan mais j’suis désolé ! » lui répondit-il sans parvenir à dissimuler ce petit sourire coupable. « C’était nous ou Pedro. Il s’est sacrifié pour la bonne... »
Le fracas d’un corps soudain sur le sol, accompagné des craquements sinistres d’os brisés, le fit sursauter. Ca, c’était clairement un coup de leur ange gardien perché plus loin. Le pauvre bougre tremblait encore sous l’effet de la douleur, crachant du sang et agonisant longuement. Darren l’inspecta un instant, vérifiant l’absence de menace, puis considéra son environnement. Pour l’instant, le lieutenant et Nelly formait une petit duo qui retenaient l’assaut ennemi. Les carreaux d'arbalètes pleuvaient régulièrement mais il était difficile pour eux de trouver un bon angle de tir. Quitter le couvert, c’était s’offrir au canon de Shaun. Et le Black Hawk passait régulièrement au-dessus d’eux, faisant un boucan d’enfer et soulevant un grand tas de poussière. Ça avait tendance à les pousser à se planquer.
Donc la portière faisait l’affaire pour le moment. Ça ne durerait pas.
// Clive, je recharge. //
//Reçu. On a presque fini !//

Volontairement, Clive n’avait rien ajouté, histoire d’éviter d’enfoncer le clou. Mais son regard avait tendance à lui demander sans arrêt pour combien de temps elle en aurait. Un peu comme ce passager gênant à qui on rétorquait, avec lassitude : “Cinq minutes de moins depuis que tu as demandé.”
Sa frangine avait été plus sympa que ça :
Prend ton mal en patience Rambo, je pars pas sans Pierrette..
Les trois premières secondes, il s’était interdit de répliquer quoi que ce soit. Mais tandis que quelques traits raclaient la portière dans son dos, qu’il tenait toujours dans ses bras, il finit par se laisser gagner par un sourire malicieux. Ironique, il lâcha d’un ton provoquant :
« Tu donnes des petits noms à tes vis et tes boulons, aussi ? T’es pas rapidement à cours ? »
Non, les vis et les boulons ce sont des expendables, si je leur donne un nom je serais triste a chaque fois que j’en utilise !.

A ce moment-là, il ignorait l’appel que Shaun avait reçu concernant la disparition du reste de l’équipe. Le sergent Graham envoyait les informations sur une fréquence privée du lieutenant pour éviter de miner le moral du reste des hommes. Le soldat aurait été beaucoup moins comique dans ce cas-là.
Dès que son amie termina les réparations de l’aiguillage, ils ouvrirent la voie pour le retour du véhicule en direction du silo et enfin, ENFIN, atteindre le soldat perdu. Darren ferma la marche en tenant la portière dans son dos, recevant encore quelques carreaux. L’ennemi espérait qu’un seul parvienne enfin à le toucher, ce n’était pas déconnant. Une fois blessé, il serait beaucoup plus simple de le finir.

Bravo! Et maintenant je n'ai même plus de porte ! s’écria Esfir au moment de monter.
Darren grommela dans sa barbe. D’une main qu’il posa sur le dos de son amie, il la propulsa pour qu’elle s’enfonce plus rapidement dans la cabine devenue difficilement accessible. A cause de cette poutre de bois offerte par la baliste, elle devait s’arquebouter pour prendre place. Clive la poussa donc un peu plus, grignotant son espace personnel, pour poser la moitié de son derrière sur son siège.
« Mais JE SUIS ta portière ! » rétorqua Clive avec le même ton qu’un gamin aurait usé pour une dispute puérile avec sa soeur.
Une porte qui prend TOUTE la place ! Comme si je n’étais déjà pas assez à l’étroit ! dit elle en maugréant pour la forme

Il fit en sorte de positionner le bouclier de fortune comme il l’était, le retenant à pleins bras. Il ne lui restait qu’un dernier chargeur d’engagé, il fallait économiser les munitions. Géné par sa prise, Darren se colla l’oreille contre une épaule afin d’activer la communication.
//Lieutenant ! L’aiguillage est ouvert, on reprend la route. Je suis bientôt à court de munitions.//

La réponse ne lui parvint pas. Tandis qu’Esfir engageait la grue sur l’aiguillage, lui faisant faire un demi tour pour remonter la rue du bon côté, le soldat se pencha pour regarder au travers des meurtrières.
« MERDE !!!! »

L’entrepôt dans lequel ils s’étaient battus….il était en feu !
De larges colonnes de fumées noires s’échappaient des ouvertures inégales du toit et par la brêche de la grille de sécurité. Les flammes, bien nourries par l’hydrocarbure, jaillissaient à certains endroits comme à la sortie d’une forge. Des langues orangées léchaient les parois, les assombrissant d’une couche de carbone avant de se déplacer. Darren avait beau chercher, il ne voyait son officier nulle part. Bientôt, quelques détonations remontèrent jusqu’à eux.
« Continue, Es. » lui demanda-t-il, ne voulant surtout pas que cet incendie la déconcentre. Il appuya de nouveau sur son oreillette.
//Pile-poil. J’ai perdu le contact avec le lieutenant. Est-ce que tu le vois ?//
//Un instant. Je me mets en position !//

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Atlantis
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Mer 1 Déc - 10:30

Atlantis
Le croc du Néant

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Esfir Lunienko

Entre l’espèce de lance et Darren qui mettait ses fesses de soldat sur la moitié de son siège, Esfir se sentait encore plus à l’étroit que tout à l’heure. Mais même si elle râlait sur son compagnon d’infortune, elle n’en était pas moins rassurée par sa présence. Darren avait été son sauveur à plusieurs reprises et un compagnon fiable à plus d’un titre. Il avait si bien joué son rôle qu’elle en était tombée amoureuse, enfin plutôt qu’elle avait eu un gros béguin pour lui. Puis il y avait eu toute cette affaire d’espionnage et tout ce qui l’avait tiré plus bas que terre... et là encore, il l’avait sauvée, sauvée d’elle-même. Il y avait des jours où elle lui en avait voulu de l’avoir empêchée de sauter, mais ces jours étaient de plus en plus rares surtout depuis que Warren avait adoucit son quotidien et pourtant, elle en faisait parfois voir de mauvaises à ce SEAL. Aujourd’hui, ici, elle pensait mourir sur cette planète, convaincue que si on l’avait choisie parmis les techniciens pour cette mission, c’était avant tout parcequ’elle était “sacrifiable” comme ses vis et ses boulons... elle se serait même jetée la tête la première dans la mêlée lorsqu’elle avait crut Warren mort. Mais depuis qu’elle l’avait vu par l’intermédiaire de... de quelque chose qui avait sans doute un lien avec les Dorns, elle était rassurée que son pote de peut être pas toujours mais de pas mal de temps, ce type qu’elle avait choisit comme frère pour avoir l’impression d’avoir encore une famille quelque part... elle était contente de le sentir près d’elle pour lui protéger les miches.

Alors elle activa cette maudite grue et la fit avancer... à la vitesse affligeante d’un putain d’escargot sur ces rails qui dataient d’un autre temps. Elle ne voyait pas grand-chose au paysage, sentant juste l’odeur d’hydrocarbure qui cramait avec cette fumée qui vous irritait la gorge et insultait l’odorat. Bien sûr que je continue...tu veux que je fasse quoi. dit-elle avec un peu plus de stress dans la voix à cause de l’odeur désagréable de l’incendie.
Darren le lui répondit pas, il était occupé sur sa radio.
//Pile-poil. Où est le lieut ?!?//
//Je le cherche.//
Comment ça il est où le lieut ? Il est planqué à couvrir nos arrières non ?
« Ouais mais y’a le festival de la pyrotechnie qui a pris sa place, là... » lui avoua le soldat avant de reprendre son appel.
//T’a pas un filtre, quelque chose ? Il ne répond pas à mon appel...//
//J’ai un signal radio...très faible. C’est dans le bâtiment.//
Clive fixa le fameux hangar dévasté par les flammes avant de regarder Esfir. Il était inquiet et ne savait pas s’il fallait s’y précipiter.
Putain, il était là dedans ? Merde... il faut aller le récupérer qu’est ce que t’attend ! dit elle, en le houspillant comme un gamin qui n’a pas fait ses devoirs.

Clive secoua négativement la tête. Toujours occupé à tenir cette foutue portière, il ne pouvait pas se saisir de la jeune femme pour la remuer.
« Es ! Réveille-toi, l’accès est dans les flammes. Si le lieut a survécu, il est carrément piégé dans cette fournaise. Sans matos, on sera brûlé avant de l’atteindre... »
//Je peux déployer un câble par l’ouverture du toit. On peut le récupérer.// ajouta Nelly qui refusait de croire le lieutenant décédé, tout comme Darren.
Ce dernier n’était pas tranquille. Il avait la respiration longue et anarchique. Si ça n’avait pas été sa frangine pour qui la survie était une priorité, il aurait probablement perdu les pédales. Il se fit une raison, s’écartant un peu vers la sortie en se disant qu’il allait y rester en essayant...et puis son cerveau finit par fournir une réponse.
« Écoute. On...on peut pas le tirer de là physiquement. Ni toi, ni moi. Et la corde de Nelly ne suffira pas. » amorça-t-il, ne sachant comment lui présenter la chose.
Il observa son amie. Evidemment, elle ne savait pas où il voulait en venir. Alors, la bouche sèche, il ajouta difficilement :
« C’est dans tes tripes miss...si tu as pu voir Warren, alors...tu peux aller là-bas ! »
Qu’est ce que tu racontes ? Je sais pas comment j’ai réussi à voir Warren... je sais même pas vraiment où j’étais, enfin dans quoi j’étais... je sais pas comment ça marche moi ! sa voix était montée dans les aiguë plutôt déstabilisée par ce qu’insinuait son ami.

Là-dehors, le reste des fanatiques reprenait du poil de la bête. L’hélico de Nelly se positionnant au-dessus du hangar et la machine se déplaçant sans tireur sur le toit, l’ennemi commençait à sortir de sa cachette. On arrosait copieusement la grue dans le seul but de les terroriser. Des groupes commençaient déjà à se former à découvert.
« Esfir, bordel ! » s’écria-t-il à contrecœur. Darren prit une voix plus sèche. « T’es notre seule chance, tu ne comprends pas ça ?!? Tu as cette aptitude, ce truc. Je l’ai vu ! »
Ca va, m’engueule pas ok! J’y suis pour rien. râla t elle comme une gosse prise en faute.
Il insista du regard.
« Il faut que tu te concentres. Fait parler ton coeur, tes émotions, comme tu aurais fait pour Warren. J’en suis sûr. Si tu veux répondre à la question qu’on se pose tous les deux, c’est maintenant ! Parce que si Kelly y passe, on crève tous après lui. »
Darren regrettait de la bousculer comme ça, de se montrer sec et incisif. Il aurait probablement des excuses à lui faire plus tard. Pour toutes conclusions, il jeta un regard vers l’extérieur et lui rappela sa promesse.
« Je te protégerai ! Ils arriveront pas jusqu’à toi. »

Elle dévisagea Darren de longues secondes coincée entre la perplexité et la peur que le discours de son ami lui transmettait. Depuis qu’elle avait merdé, mourrir ne lui faisait plus peur, comme si elle en s’était pas encore totalement remise de ses envies de suicide. Si elle n’était plus prête à appuyer sur la détente, elle était prête à recevoir la balle... au grand damn de celui qui partageait sa vie depuis Noël.
Ok, je vais essayer... mais je te promet rien... Je suis pas magique et j’ai aucune idée de comment ça marche.
La russe soupira, ce n’était pas comme une machine où il y avait un mode d’emploi, ni même un fonctionnement logique... La logique de tout ça lui échappait complètement. Mais s’ils voulaient tenter un truc aussi débile qu’il puisse paraître, il fallait le faire maintenant.
Elle ferma les yeux et essaya de se concentrer sur le lieutenant Kelly. Son ton trop militaire à son goût, ses encouragements lors du briefing qui trouvaient peut être un écho chez les militaire mais qu’elle avait trouvé creux. Sa sale tronche tout à l’heure après s’être battu pour assurer leur position, son regard déterminé alors même qu’il avait une grenade à moitié éclatée contre lui, sa sale tronche au-dessus d’elle après qu’il l’ai ramené en lieu sûr après son absence... Elle eut un rictus à cette idée... Ouais allez putain de lieutenant, on va pas te laisser crever ok ? Se dit elle pour s’encourager à le chercher. On laisse personne derrière ... il faut des guerriers pour protéger la maison. Il faut des guerriers pour chasser les nuisibles.
Elle ne se souvenait pas d’où venaient ces mots mais ils lui revinrent en tête et elle se les répéta en se concentrant sur l’image de Shaun, il fallait des guerriers comme lui pour protéger la maison et chasser les nuisibles.
Esfir s’était enfoncée dans un état quasi-végétatif. C’était comme si elle faisait une séance de méditation qui semblait bien fonctionner. La jeune femme avait l’impression d’être éloigné de son corps mais “juste à côté”, comme si quelque chose manquait. Elle avait fait une partie du boulot pour tenter de se connecter volontairement mais il ne suffisait pas d’essayer. C’était comme prendre le volant pour la première fois sans jamais avoir fait d’essai : accident garanti.
Là, Esfir était piégée. Elle n’atteignait pas cette autre perception, l’autre corps. Et pourtant, elle sentait maintenant le lieutenant, à quelques dizaines de mètres, comme une forme de vie qu’elle pourrait chercher comme proie.
//Oh non, le câble est en feu !// s’écria Nelly dans son oreillette. //Il va crever !!!//
La dernière affirmation de la pilote n’était pas le déclencheur. Ca avait été la peur, la terreur, le risque d’une perte de moyen, de son sang-froid. Tout ça, la jeune Lunienko avait le pouvoir d’en finir. De régler ce problème parce qu’elle en avait le pouvoir, bien dissimulé, au plus profond de son être. Sa tête se mit à tourner, la pression dans sa tête monta une nouvelle fois à un seuil très douloureux, puis elle se sentit vivre “ailleurs”.

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Shaun Kelly
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Mer 1 Déc - 20:27

Shaun Kelly
Le croc du Néant

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La survie de Shaun ne tenait qu’à un simple réflexe. Lorsque le point rouge s’était posé sur son casque depuis l’immeuble d’à côté ; le même qu’ils avaient emprunté pour se rendre ici ; il ne s’était aperçu de rien. Le tireur avait discrètement occupé la même fenêtre de la même pièce et obtenu un angle de tir parfait sur l’officier. Allongé sur sa poutre affaiblie et contraint à la défense d’Esfir et de Darren, il n’y avait pas grand-chose pour l’alerter. C’était le risque. Un ennemi très silencieux pouvait très bien l’abattre en le prenant de flanc. C’est ce qu’il aurait lui-même fait pour débusquer un tireur gênant.

Lorsqu’Esfir et Darren s’étaient repliés sur la machine, Shaun avait quitté sa lunette une énième fois pour avoir un aperçu global de son environnement. Cette manie qu’il avait, d’alterner entre sa lunette et son point de vue, lui avait sauvé la vie. Le mouvement soudain de son visage n’avait pas été compensé par le tireur. L’espace d’un instant, le laser du pointeur rouge s’était retrouvé sur une partie de son visage, jusqu’à rencontrer ses yeux. Le sang du lieutenant n’avait fait qu’un tour lorsqu’il avait reconnu l’effet caractéristique de ce laser. On le visait et c’était sur son visage.

Il ignorait si c’était dû à un excès de confiance, d’avoir cru ses arrières saufs par cette barricade de fortune qu’ils avaient mis en place pour bloquer l’accès à la fameuse pièce, ou seulement que son attention avait été bien trop accaparée entre son équipe en contrebas et ses douleurs qu’ils devaient toujours gérer et compenser, mais sa réaction fut immédiate tandis que ses lèvres, dans la tentative de débâcle, laissaient échapper un juron sonor d’un « Putain ! » bien marqué.

Par réflexe, l’officier avait roulé sur lui-même, quittant la sécurité de la poutre tandis que le fracas d’une balle transperçait le métal. La roulade lui offrit un champ de vision bref et très limité sur ces quelques détails : un M4, un casque Atlante, un uniforme Atlante, une cagoule noire. Il lui avait semblé que le type avait poussé un juron lui aussi, effaré par son échec. L’instant d’après, le toit cédait sous le poids du militaire et il faisait une chute libre de plusieurs mètres, comme les fanatiques avant lui.

Ses bras se déployèrent, battant dans les airs, cherchant de ses doigts à agripper par pur instinct et réflexe, le moindre objet qui pourrait retenir sa chute. Mais c’était peine perdue, il vit le temps se suspendre sous l’effet d’une réflexion surboosté, où son corps qui se trouvait attiré plusieurs mètres en dessous, subissait la force de l’attraction terrestre avec fatalité. Un grondement sourd s’échappa de ses lèvres, bien moins qu’un cri, mais davantage un râle poussé porté par l’appréhension du choc d’un corps qui était déjà au plus mal.

Peut-être par chance, il s’était écrasé sur l’une des étagères encore debout (celle où Esfir avait récupéré du matériel), avait rebondi sur l’autre déjà couché au sol, puis il s’était arrêté la figure dans la flaque d’hydrocarbure. Exit les fractures et traumatismes d’une réception directe, il ne serait pas un corps désarticulé appelant à l’aide et attendant qu’on l’achève. Il avait tout de même bien morflé dans la chute. Cela ne l’empêcha néanmoins pas de se tordre dans une douleur indicible, une main se plaquant à son flanc qu’un épanchement sanguin ravivé avait teinté à nouveau d’un rouge sombre. Les relents gutturaux de ses grognements ne cessèrent pas vraiment, ressentant pleinement à quel point sa vie ne tenait plus qu’à un fil, mais bien incapable d’en avoir la moindre réflexion, poussé par ses instincts de survie qui le ramenait sans cesse vers la réalité. Il captait un écho, rythmé, rapide, qui vrillait ses tempes et son thorax, des battements vifs de son cœur, comme si chaque pulsion exigeait à s’extraire d’un corps devenu bien trop oppressant. L’ouïe occupée par un sifflement aiguë, la vue assombrie par un besoin viscéral de tomber dans les pommes, l’officier n’était plus en état de se battre. Il cherchait à capter la moindre molécule d’oxygène que ses muscles meurtris pouvaient lui ramener, se rabattant sur le dos d’un mouvement bien trop las. Il parvenait à peine à discerner le trou qu’il avait formé de son poids ainsi que les plus petits, fait par des balles, se multipliant tout autour, comme une constellation. Le laser se matérialisait au travers, on y vidait un chargeur entier dans l’espoir qu’une balle perdue ne l’atteigne.

C’était raté.

Mais pas pour l’étincelle que l’impact d’une des ogives déclencha ensuite.
Couché sur le dos, le sol qui dansait toujours sous lui, le militaire mit un petit moment à reconnaître la chaleur menaçante d’un incendie naissant. De cette lumière vive et vigoureuse qui lui promettait une mort terrible s’il s’en approchait. Son regard affaibli tombait sur un serpentin de flammes gourmandes qui couraient le long des flaques, communiquant d’un endroit à l’autre, jusqu’à aller dans ces amas de caisses. Là-bas, il s’y trouvait son dernier ennemi, toujours endormi et tenu par les serflexs. Les flammes léchèrent ses jambes, prirent facilement sur sa tenue en toile de jute, puis le dévorèrent en entier. Les soubresauts de son corps tenaient de réflexes automatiques. Le bougre était resté inconscient. Brûlé vif…

Il se demanda un moment quel Dieu il devait remercier d’être aussi chien avec sa carcasse abîmée, coquille vide garnis de son prétendu devoir que seule la mort octroyée parvenait à se faire sentir vivre. Parce qu’au paroxysme de sa souffrance, il sentit poindre un regain de volonté farouche, les mécanismes de sa résilience se remettant en marche que seule la mort véritable et définitive saurait faire flancher.

Dans sa contemplation des flammes immenses qui s’élevaient dans son environnement proche, il apperçu à la lueure poétique de leur courbes virevoltantes, dessiner l’amorce d’une silhouette, comme si le brasier digne des portes des enfers s’ouvraient pour laisser place au dignitaire des lieux. Une toux crispa sa posture, contraignant un spasme brutal qui l’obligea à expectorer une boule de salive garnie de sang que sa lèvre blessée laissa sensiblement échapper.

« Va te faire foutre. » grommela-t-il d’un ton à la fois grave et bas, étendant son bras sur le côté en dressant bien droit son majeur, à cette provocation magistrale qu’il adressait aux divinités du purgatoire.

La tête de Shaun retomba sur le sol, revenue à l’observation du toit. Il commençait à reprendre ses repères, écarquillant régulièrement des yeux pour chercher à retrouver sa focale nette. Ses prunelles suivirent un débris ayant roulé sur le toit, altéré par les trous des balles comme une bille de flipper sur sa surface de jeu, avant de finalement passer dans la plus grande faille. Le destin semblait lui cracher une nouvelle fois au visage puisque, étant toujours en dessous, il vit cet objet rond faire exactement le même chemin que lui. Il put le suivre du regard du début à la fin.
Cling, cling, clang, swippppp….
L'œuf roula sur le sol, de sa main au majeur tendu, jusqu’à se réfugier contre son aisselle, comme une réponse moqueuse d’un lucifer joueur. L’objet était en métal et plus de cuillère. Donc il était dégoupillé. Le quadrillage sur son corps indiquait que c’était “à fragmentation”. Et dans deux secondes...ça ferait un énorme “BOUM”.

Une grenade !

Deux secondes pour réfléchir, il ne les avait clairement pas. Chaque instant passé à cogiter était un souffle d’espoir de moins à s’en sortir vivant. S’il ne réagissait pas, là, maintenant, il volerait en éclat et partirait en fumée, rejoignant les entrailles poisseuses des abysses pour attérir, humilié, dans l’antichambre celui qu’il venait d’envoyer paitre vers une sodomie profonde. Dans l’océan de ouate dans lequel son esprit volait encore, son cerveau ballottant dans un crâne qui arrivait difficilement à le réaligner, malgré la surdose d’adrénaline que son corps venait à nouveau de lui injecter, Shaun chercha à s’emparer de l’insolente intruse pour la jeter la plus loin possible en direction des flammes déjà créés pour un élégant et sadique retour à l’envoyeur, à l’instant même où l’élan l'invitait à rouler vers le couvert de fortune de l’étagère qui avait réceptionné sa chute. Se faisant, il se couvrit d’hydrocarbure sur une bonne partie de son uniforme et même si cela pourrait lui sauver la vie en l’instant, le destin lui rappelerait sans doute qu’une moindre étincelle le transformerait en torche humaine.

BAAAAAMMMM !

L’explosif pulvérisa des caisses encore saines et tordit honteusement ce qu’il restait de l’armature métallique de l’étagère. Recroquevillé comme il le pouvait, un bras relevé à la protection de son visage, une jambe rabattue pour en épargner les points vitaux, il eut un sursaut puissant à l’explosion, le forçant à pousser un hurlement d’une nouvelle rage acquise. Impossible de savoir si des éclats s’étaient logés dans son corps, il ne sentait plus rien. Ou plutôt : il avait mal partout.
Un sifflement pervers l’alerta, montant en écho de son arrachement vocal, l’escortant d’une douce complainte comme s’il y avait été attiré. Une vague de flammes suivait l’hydrocarbure en bondissant dans sa direction. Shaun devait y échapper mais son regard se figea lorsqu’il remarqua son arme à mi-chemin. La sangle s’était arrachée dans son odieuse chute, son HK417 traînait quelques mètres plus loin, tout comme le RPG qu’il avait traîné jusqu’ici.

Quand il était question de choix, le Lieutenant savait clairement remercier son esprit pragmatique de savoir faire le partage. Sa survie primait à l’instant T, et même s’il était du genre à orchestrer des plans jusqu’aux dernières lettres de l’alphabet, il savait également faire la part des choses et juste envoyer se faire foutre le destin moqueur qui jouait sur ses convictions. Le choc n’était pas le seul facteur qui avait fait vriller son esprit, et l’odeur oppressante et dérangeante du carburant lui faisait grandement tourner la tête. Si son regard aux gris d’acier se posa brièvement sur son fusil couché à terre, et que son esprit força un rappel qu’on lui avait suffisamment rabâché aux oreilles à propos d’abandon d’arme, y’avait des choix qui n’en étaient pas vraiment.

Sans temps de latence, son poids chancelant sous ses forces amoindries et les douleurs latentes perceptibles, vacillant à plusieurs reprises en réprimant de nouveau grondement qui restèrent coincé à hauteur de gorge, il chercha à s’extraire de son abris partiel et s’échapper - démarche boitillante oblige, vers l’immense accès que le bélier de métal avait causé dans la grande porte du hangar. Malheureusement, bien que les flammes étaient moins denses à cet endroit, il y régnait une telle chaleur que l’officier dû bientôt reculer. Dans une projection flamboyante, un échafaud se détacha du plafond, s’écrasant à quelques pas de sa position, le forçant à dresser ses bras en protection et faire quelques pas en arrière et courber l’échine. Des petites explosions secondaires se déclenchaient autour de lui, il se serait cru piégé dans un film d’action. Ou bien dans un vaisseau en pleine autodestruction. Sa toux s’aggravait à mesure que les secondes défilaient, sa vision s’obstruant d’une épaisseur presque opaque qui lui rappelait grandement les premiers écrans éprouvés à son arrivée sur secteur Echo. Son visage se maquillait d’une épaisse pellicule de sueur gagné d’un aspect noirâtre.

En revenant sur ses pas, courbé et harcelé par les fumées toxiques qui contraignaient ses yeux à se plisser et à ses poumons de se révulser de plusieurs expirations violentes, il fut soudainement emporté par un force inconnue. Un cri étouffé, mélange de toux et de ce fanatisme détestable, l’alerta qu’il n’était pas seul. BON SANG ! Il n’était pas tout seul en train de rôtir dans ce hangar ! En se retournant, il vit un homme à moitié défiguré par une brûlure. Un traumatisme pareil aurait dû le coucher à terre, pétris par la douleur. L’hypothèse qu’il avait eu pendant la couverture de Darren et Esfir semblait se vérifier. Ces types là devaient se shooter avec une substance, une drogue.

Shaun récupéra ses appuis, un bras comprimé sur son flanc blessé, tandis qu’il voyait l’ennemi agiter un couteau sous son nez. Deux coups jaillirent en direction de sa gorge, dans une réelle indifférence au hangar qui continuait de sombrer.

La fumée commençait à lui comprimer son thorax, extirpant de ses poumons une toux féroce alors même qu’il reculait à deux reprises au constat des élancements de lame dans sa direction, cherchant à s’éloigner le plus possible de ce nouveau danger qui ternissait grandement ses chances. Chaque mouvement devenait désormais l’imprimer d’une douleur fulgurante, le forçant à calculer chacun d’eux pour s’en épargner le pire. Il avait encore son arme de poing, mais le problème était toujours le même. Détonnation équivalait à un suicide immédiat, et quand la rage de vivre était encore bien forgé dans l’antre de ses espoirs, il ne restait plus qu’une solution : il fallait fuir. Oui, mais où ? Quelle direction prendre quand les flammes barraient tout passage et qu’un ennemi menaçant empêchait la moindre réflexion pratique d’un harcèlement surboosté ? La sangle de son casque commençait à lui juguler la gorge alors qu’une nouvelle quinte le prit, manquant de le faire tomber dans l’expiration, ses pas le poussant à reculer davantage. C’est dans cette réflexion de se débarrasser des deux indésirables conjointement qu’il adhéra l’un des objectif avec l’autre. Au diable le style et qu’il aille bien se faire foutre. Il dégrafait rapidement la protection de ses doigts tremblants pour projeter le casque de toutes ses forces restantes sur l’individu, espérant ainsi s’offrir le luxe d’un laps de temps supplémentaire qui lui permettrait d’aviser au mieux son labyrinthe de flammes.

L’adversaire s’était mangé le casque en pleine figure. Le geste de Shaun avait traduit tant sa rage que sa frustration, impliquant un bruit de tôle plat et caractéristique d’un coup bien senti. Le type avait déjà le visage déchiré par la brûlure, le métal de la protection s’était occupé du reste. Et en cherchant à s’éloigner de cette menace et des flammes qui prenaient toujours plus d’ampleur, Shaun tomba sur un autre fanatique. Celui-là s’était quasiment mis à nu, préférant éviter que ses vêtements ne le transforment en torche vivante, s’offrant dans la fumée de suie noire. Sa toux avait alerté le militaire à temps, il venait d’esquiver une lance qu’on lui destinait en plein cœur d’une contorsion douloureuse, arrachant le renforcement d’une nouvelle grimace qui imprimait ses traits, une torsion à son flanc le faisant chanceler. Dans la mêlée qui se déclencha juste après, l’officier prit conscience de la débâcle. Il opposait une résistance farouche et rageuse mais on le grignotait clairement à l’usure. On le harcelait comme le ferait une bande de loup sur le plus faible de la meute. Tôt ou tard, quelqu’un allait finir par le toucher sérieusement et ce serait la fin.

Alors qu’il repoussait son agresseur d’un bon coup de godasse et l’envoyait épouser les flammes, une lourde chaîne s’enroula soudainement autour de son torse. Quelqu’un, dans son dos, l’entravait solidement et tirait de toutes ses forces en arrière. Shaun encaissa une pression terriblement hargneuse et douloureuse et il sentit ses rangers glisser sur le sol. Incapable de reprendre son équilibre, ceinturé au torse, les bras comprimés le long de son flanc, il était à la merci d’un nouvel opposant.
En fait, pas si nouveau que ça, l’opposant. Son visage défiguré et sanguinolent, son nez cassé...c’était celui qui avait pris le casque dans la figure. Il toussait tout en observant Shaun qui prenait conscience de son état de vulnérabilité. Il ne pouvait pas prendre appui, il ne pouvait pas répliquer contre le type qui l’enchaînait.

Ça y est...ça y est...enfin...il allait mourir ! Voici la traduction non verbale du sourire du fanatique.
Ça y est...ça y est...enfin...la mort venait le chercher. Les propres pensées de l’officier faisait écho à l’esprit de son bourreau, à une dimension plus dramaturgique. Un cri puissant retentit à ses oreilles, portant la tonalité de sa propre voix, dans un acouphène retentissant, son sens de l’orientation grandement perturbé et sa vision trouble, ralentie. Son visage se maquillait d’une rougeur irascible. S’il partait, il le ferait sans supplier, sans pleurer ni trembler. Sans l’once d’une seule peur, ni désespoir, ni regret. Il le ferait sans fantôme pour venir le hanter, en guerrier, en soldat jusqu’à l’extrémité de sa férocité.

« Foi est nôtre. Justice le bras armé, volonté notre bouclier. » psalmodia son adversaire avec une telle joie que ça en aurait été comique. Mais le couteau qu’il tenait encore en main n’était pas dans le thème. Alors qu’il priait, sa ferveur rappelant désagréablement les fanatiques sur Terre avant d’égorger leur victime, on se saisit de sa chevelure d’une main ferme. En tirant fort, on forçait Shaun à offrir sa gorge. Et pendant ce temps, le type qui le retenait avec la chaîne lui susurra à l’oreille :
« Tu ne reverras jamais les tiens, pourriture ! »
« Je crache sur ta Foi. Je crache sur ta Justice et ta volonté, sale fils de putain ! Tu prendras ma vie mais pas mon honneur ! » hurlait-il en réponse, l’acier de ses yeux se braquant sur le ciel embrasé qui faisait office de cage.

Tout semblait acté, tout semblait réglé, comme si le destin s’achevait sur cette scène horrible. La pointe du couteau venant chercher la carotide de l’officier avec la ferme intention de rejoindre l’extrême opposé.

Mais, si Shaun sentait parfaitement la lame racler sur sa gorge, à quelques secondes d’une pression qui serait fatale à sa vie, son regard dévia sensiblement derrière son meurtrier, là où une forme sombre et inquiétante se matérialisait. Plus massive, une silhouette humaine sans l’être vraiment, dont les prunelles à l’éclat cuivré ne lui était pas si inconnu. La chose finissait de sortir du sol, comme si elle avait dormi dans le ciment depuis des temps immémoriaux…
Ce regard, comme endormi et cotonneux, prit toute son intensité en observant la scène. Et elle était enfin libre de ses mouvements…


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Atlantis
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Dim 5 Déc - 11:09

Atlantis
Le croc du Néant

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Esfir Lunienko

Comme les fois précédentes, ses yeux semblaient s’ouvrir sur un autre décor, un autre point de vue. Elle y voyait d’un peu plus haut que d’habitude mais surtout, elle voyait le lieutenant... Elle avait réussi, malgré la pression sur ses tempes, elle jubilait intérieurement... elle était allée volontairement dans...dans quelque chose. Ce truc devait bel et bien avoir un rapport avec les Dorns, lequel elle n’en était pas encore sûre mais elle aurait tout le temps d’y penser après... Kelly était dans la merde et c’était bien beau d’être là encore fallait il pouvoir agir. Elle tenta de lever un bras, et découvrit avec satisfaction qu’elle y arrivait.

Bon, le lieutenant avait pas vraiment le temps qu’elle tortille du cul alors il fallait qu’elle tente un truc et qu’elle tente vite... tant pis pour ce fichu mal de crâne.
L’avatar s’avança sous l’impulsion de son esprit et son bras se tendit jusqu’au cou de l’homme au poignard, lui agrippant la nuque pour le ramener en arrière et éloigner la lame de Shaun. Elle voulut serrer la main sur sa nuque pour être sûre de ne pas la lâcher et qu’il ne puisse pas lui échapper, elle y mit tant de convictions qu’elle entendit les os se briser sous sa prise...enfin sous celle de ce dans quoi elle était... c’était quoi ce truc d’ailleurs ? La pression s’était faites un peu plus intense dans son crâne donc elle arrêta de serrer le fanatique qui tomba au sol la tête penchée dans un angle anormal, comme une marionette à qui on venait de couper les fils.
Plutôt surprise intérieurement, l’avatar n’affichant pas la moindre émotion, Esfir observa ses doigts. Est-ce que c’était...de la chair humaine ? Et ça...une partie du cuir chevelu ? Son regard inexpressif descendit sur la victime qui hoquetait, une fontaine de sang se répandant jusqu’à ses pieds. Elle lui avait effectivement arraché la moitié de la nuque dans sa tentative.

Le type qui emprisonnait Shaun fut pris de panique.
« PAR LES DIEUX ! PAR LES DIEUX ! » s’écria-t-il.
Alors que le regard de l’avatar remontait tranquillement sur lui en parfait psychopathe, le fanatique fit remonter la chaine autour de la gorge du lieutenant. Terrifié, il tenta de se servir de lui comme bouclier humain, persuadé que l’Atlante serait le premier à perdre la tête.

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Shaun Kelly
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Lun 6 Déc - 15:14

Shaun Kelly
Le croc du Néant

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Son esprit avait fait comme un espèce de blocage face à l’irréalité de la chose. L’être ou la créature qui se tenait face à lui, dans toute la répugnance de son acte, avait de quoi faire monter la panique que son instinct gérait la plupart du temps de manière plus ou moins violente. Et cela n’aurait pas dérogé à la règle à ce qui s’annonçait comme une nouvelle menace inexplicable si une chaîne n’avait pas mis un point d’orgue à son souffle bataillant. Il avait erupté d’un crissement de gorge, coinçant la suffocation à son paroxysme alors même que la fumée s’attaquait également aux rétines de ses yeux exorbités. Un filet de sang remonta à ses lèvres blessés, venant s’écouler à nouveau sur son menton qui en était déjà écailleusement maculé. Instinctivement, ses mains étaient remontées à ce qui obstruait sa respiration - aussi viciée soit-elle, peinant dans sa posture à trouver manière pour s’en défaire et éviter d’être livré en pâture à l’immondice.

Il n’avait plus qu’à prier, supplier Dieu de le laisser être son bras pourfendeur et se servir des dernières secondes qui lui restaient à vivre pour tenter d’inverser la tendance. Il lui manquait clairement de force pour tenter d’utiliser ses pieds, ses derniers fanchants sur un sol glissant, et son flanc lui rappelait à quel point sa situation était précaire. Il tenta quelques coups de coudes qui manquèrent pas mal de force pour essayer de se dégager de l’emprise, gestes rendues aussi inutiles mais dictés par un instinct qu’il n’avait su refouler, la chaîne se resserrant davantage dans la lutte. Alors dans un sursaut d’angoisse, et sans doute d’une dernière lucidité avant le trépas, sa dextre vint s’agiter à taton à la recherche du manche de son couteau de combat, solidement emballé dans son fourreau de cuisse dont il fit sauter l’attache. Il n’escomptait pas immédiatement trucider son geôlier, ça aurait été bien naïf de l’espérer, et parce qu’il y avait une menace bien plus grande en face, il chercha dans un premier temps à surprendre, frappant au plus accessible dans l’immédiat et enfonçant le blanc de sa lame d’acier dans la cuisse du fanatique, l’empalant dans sa chaire, raclant l’os de la pointe pour dévier sur son muscle. Il se servit alors de la surprise lié à la douleur pour le déstabiliser davantage en entraînant son adversaire dans une danse macabre. Quitte à exercer une plus forte pression sur la chaîne qui ne quittait pas sa trachée, provoquant un égoïstement douloureux supplémentaire qui le rendait d’autant plus rouge, il offrit l’autre plutôt que lui à la créature des enfers.

Esfir était toujours témoin de ce qui se passait et la lutte de Shaun pour sa survie ne lui échappa pas, le sang tambourinait contre ses tempes et ralentissait un peu sa capacité d’analyse. Voyant le lieutenant sortir un couteau elle se demanda s’il espérait vraiment que ça vienne à bout d’une chaîne en métal... enfin tout le monde n’avait pas la logique des techniciens.... et elle, elle n’avait pas la logique d’un combattant et découvrit après coup ce qu’il avait en tête. Elle fit un autre pas dans leur direction alors que Shaun tentait de gesticuler avec l’autre type... elle se demanda ce qu’il fichait, elle arrivait pour le sortir de ce merdier et lui cherchait à rouler une pelle au type qui l’enchainait ? Ouais bon elle exagérait mais ça l’aidait à combattre la douleur alors bon...
L’avatar se pencha pour récupérer la chaîne mais à cause des mouvements du lieutenant, c’est le bras de l’autre type qui atterrit dans sa main alors elle le broya entre ses doigts pour qu’il lâche.

« AHHH ! AHHHH ? »
CRAC !
« AHHHHHHHHHHHHHHHHH ! »
L’os avait rompu d’un son si fort qu’il avait recouvert le bruit sourd de l’incendie. Sous l’impulsion et la puissance de l’avatar, deux autres fractures proches suivirent le fracas initial. Le cri mélangeait la douleur et la terreur. De son poing libre, le fanatique tambourina le torse de l’avatar en lui suppliant, par ce geste désespéré, de le relâcher. Mais c’était Shaun qui venait de retrouver sa liberté.

L’appel d’air vicié fut à la fois salvateur et dévastateur, tant les fumées avaient été captées par ce seul geste puissant. Dans l’altercation, il avait sacrifié une certaine part de son équilibre qui lui fit défaut quand la chaîne s’ouvrit à sa liberté, le laissant retomber au sol comme une poupée de chiffon désarticulée. Le cri de l’homme qui l’avait entravé avait été si puissant qu’il s’était un temps demandé s’il n’était pas sorti de sa propre gorge et que sa conscience ramait là où son physique avait probablement encaissé sans résistance. Mais alors que son corps échouait lamentablement, de toute sa lourdeur ankylosée, son regard dans cette posture où l’air était un peu plus respirable et moins imprégné lui permit d’en observer toute la scène. S’il en avait été en capacité, passant outre la toux qui s'arrachaient de ses lèvres tant de l’étranglement dont il se remettait à peine que des substances néfastes qui l’enveloppaient, il aurait certainement relâché quelques jurons d’exclamations devant le morbide spectacle.

Mais il n’attendit pas de demander son reste poussé par l’instinct de survie toujours bien présent, rejetant le desespoire à cette cause perdue, ni d’être le dessert sur la table des détritus. Il profita de l’environnement plus fiable à cette hauteur pour se glisser au plus loin possible, rampant dans la crasse, dans les déchets et la poisseuse visquositée, comme un ver moribond, cherchant toujours une issue à ce piège qui se refermait toujours plus autours de lui. Son poing se refermait avec une fermeté surprenante, comme un naufragé qui s’agrippait à sa seule bouée perdue au milieu d’un océan chaotique et ravageur, car il était presque certain que la chose allait recentrer son attention sur lui.

Le type hurlait, son bras avait craqué...plusieurs fois avec un bruit sinistre. L’avatar relâcha sa prise et Esfir se demanda si elle devait le tuer ou pas. Elle ne voulait plus tuer, pas sans une bonne raison, pourtant ce qu’elle venait d’infliger à ce gars était plutôt horrible et ses cris en exprimaient encore toute la cruauté. Entre l’incendie, son crâne à moitié arraché et son bras fracturé, ses chances de survie étaient.... mince et il allait agoniser dans la douleur. Alors finalement, l’avatar se pencha et attrapa la tête du fanatique pour le tourner brusquement, la plaçant dans une position digne du film l’exorciste... c’était flippant... et en mêm temps, ce n’était pas ses mains qui avaient fait ça. Elle avait pensé au geste mais c’était comme si l’effet était décuplé sans qu’elle en prenne bien conscience. Enfin bon, c’était une belle excuse pour ménager sa conscience... mais pouvait-elle faire faire à cette chose quelque chose de plus précis et méticuleux ?
Elle fit se relever l’avatar et après avoir vérifié que Shaun était hors de danger, elle entreprit de chercher une trace de la corde de Nelly.

Shaun continuait de ramper. Si le sol glanait des odeurs pestilentielles plus fortes encore, s’en était au moins plus facilement respirable que les hauteurs. Mais là n’était pas tout son labeur. Son front tout comme son corps, suait à larges gouttes, l’environnement ayant brusquement gagné quelques désagréables degrés. Sa peau se maculait de suie, residue des fumées qui continuaient de s’échapper, de plus en plus fortement. Il se dirigeait, sans vraiment se rendre compte de sa géographie spatiale, dans le couloir de flamme qui le mènerait vers la sortie … et vers les cris.

Ses bras cherchaient à traîner sa carcasse aussi lourde que souffreteuse, ne gagnant les centimètres de sa débâcle qu’un par un. Ses membres étaient meurtris, et aussi forte qu’était sa volonté, son corps lui, s’étiolait. Sa souffrance devenait une sensation désormais omniprésente qui gommait sa conscience, arrachant d’autant plus de grondement de rage à chaque poussée vers l’avant. Alors il s’immobilisa, d’une affliction tétanique, ainsi prostré au sol, son visage retombant sur le goudron qui racla sa joue. Ses pensées s’alignèrent sur cette foireuse mission de sauvetage qui allait l’emporter dans cette lutte sauvage. Il repensait à son équipe disparue dans les eaux poisseuses d’un souterrain tourmenteur, à tout ce qu’il aurait pu faire, ce qu’il aurait pu dire, ce qu’il aurait pu ordonner ou planifier. A la voix du colonel qui lui demandait expressément de ne pas prendre de risque inutile, et à sa conscience qui avait poussé sa folie à entreprendre une mission aux reliefs suicidaires. Mais son devoir primait, et même s’il mourrait, il partirait avec la conviction d’avoir fait ce qu’il fallait, se remémorant l’assurance du Sergent Graham qui lui affirmait qu’Echo avait été repris. Pour combien de temps ? Sans doute pas assez. Pas assez pour passer le relais. Pas assez pour s’en contenter.

Dans un sursaut de lucidité, suffoquant cette fumée qui s’efforçait à trouver chemin dans ses voies respiratoires, ses doigts tremblant presque mue d’une volonté propre, trouvèrent chemin vers l’une de ses poches de gilet, touchant le cylindre de ses extrémités calleuses, et sortant la douille de morphine à sa contemplation. Le cas d’urgence. Il était là, peut-être même trop tard. La syrette entre ses mains, le capuchon brisé, il se contorsionna d’une dernière volonté pour venir écarter ses vêtements à hauteur de sa hanche épargnée, venant sans hésitation s'insérer l’aiguille en sous-cutanée pour s’injecter d’une pression brute, le produit dans le corps.

Il relâcha le tout en expirant lourdement, ses paupières se fermant dans l'expectative de se soulagement à venir qui lui donnerait peut-être son dernier sursaut pour s’en sortir. Sa main de nouveau libre, l’aiguille s’échouant dans les résidus d’une cendre qui commençait à descendre en neige noirâtre, il vint activer la communication radio de son oreillette.

// Clive. // Il toussa durement, interrompant sa phrase dans cette envolée d’expiration brute, avant de reprendre; // Besoin… d’une extraction… au hangar, de toute urgence. Repérez … une zone dégagée pour sortie. //

Son thorax se comprima de nouveau spasme, alors qu’il lui était de plus en plus difficile de porter sa communication radio par l’apport de fumée irritable, la morphine commençant à chasser l’indésirable douleur qui l’avait accablé.

// ...Putain… de créature qui m’pourchasse. //
//Lieutenant !!! Content de vous entendre !// s’exclama aussitôt Darren. //On s’organise pour venir vous chercher. Nelly est en position au-dessus du toit, elle a envoyé un câble. J’essaie de retenir l’ennemi mais un groupe vient d’entrer dans le bâtiment. Quelle est votre situation ??//
// Gravement… blessé. J’ai du mal.. à respirer. J’essaye une sortie... //
//Ok. Lieutenant, écoutez-moi !// s’empressa d’insister Darren. Au travers de la radio s’entendait des tirs de neutralisants Wraiths et des cris. Il se battait pour interdire l’approche de la grue. //Ça va vous sembler dur à croire mais Esfir est dans le hangar, incarnée en ‘autre chose”. S’il y a une entité qui vous approche et qui n’a pas la gueule d’un fanatique, il y a de bonnes chances que ce soit elle, venue vous aider à sortir de cette merde. Vous m’entendez ?//
// Tu… te fous … de ma gueule ?... // Une autre toux plus brutale vint ponctuer sa dernière phrase, son corps toujours traînant au sol. // La créature au corps sombre… et aux yeux rouge, c’est Lunienko ? //
//Je pense que oui, lieutenant. On ne pouvait pas...tout vous dire.// reconnut Darren avec une certaine réserve. //Ecoutez. Esfir a utilisé le moyen le plus rapide pour vous aider mais ce n’est pas sans conséquence. Sa santé se dégrade à vue d'œil et elle ne tiendra pas longtemps. Faites confiance à la forme qu’elle a prise, c’est votre seule chance...//
// J’attendrais … des explications à ce propos en temps voulu… Première Classe… en… attendant. Méfiez-vous des uniformes d’Atlantis. Des traîtres dans nos rangs... //
//Reçu. Tenez le coup !//



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Atlantis
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Mer 22 Déc - 14:11

Atlantis
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Esfir Lunienko

Contrôler l’avatar lui demandait des efforts intensifs. Esfir sentait distinctement les effets de cette connexion se répercuter sur son corps enfermé dans la grue. L’expérience avait déjà été déplaisante lorsqu’elle s’était déplacée jusqu’à son amant ; mais c’était encore pire maintenant. Amoindrie, fatiguée, l’usage de ce “pouvoir” dont elle n’avait aucune expérience passée tirait énormément sur ses forces vives. Parfois, alors qu’elle entamait le mouvement de la marche, elle discernait une inertie. A croire que le corps se montrait bien plus lourd et massif qu’elle, les gestes se déclenchait après une seconde de latence. C’était nouveau...et inquiétant.

La mécanicienne savait qu’elle jouait à un jeu dangereux avec des outils qui la dépassaient. Elle ne devait pas s’attarder dans cet état. Et pour ça, il fallait qu’elle trouve cette foutue corde.
Au début, elle prit soin de contourner les flammes, à la recherche d’un chemin. Mais son avatar ne semblait pas souffrir de la chaleur. L’atmosphère toxique ne semblait pas lui poser de problème non plus. Quand une pile de caisse céda brusquement sous son propre poids, trop entamé par les flammes, elle se protégea instinctivement d’une masse de débris enflammés. Le choc se répercuta dans l’avatar, produisit une onde qui s’immiçait dans la connexion jusqu’à rejoindre son esprit.
Si Esfir ne s’entendit pas pousser un soupir de douleur, elle savait qu’elle l’avait fait. En inspectant rapidement son corps, elle remarqua qu’elle n’avait pas une seule égratignure. L’avatar était solide. Tout dépendait, en fin de compte, de la puissance de son lien.

Tandis qu’elle percevait les rangers de Shaun disparaître derrière une nappe de flammes, l’officier essayant toujours de ramper, un éclat caractéristique la surprit. C’était le tir d’une arme à feu. Esfir n’avait pas besoin de se baisser à cause des fumées, elle avait un meilleur point de vue que les autres, pratiquement agenouillé, qui chassaient le lieutenant. Il semblait être pour ce groupe de fanatiques une priorité absolue.

Étrangement, dans le lot, deux d’entre eux avaient réussi à récupérer ses armes. Ce qui faisait qu’un type transportait à l’épaule le RPG et l’autre le HK417. Ils ne savaient pas s’en servir, c’était évident. Le tir au coup par coup ratait Shaun avec un manque de maîtrise flagrant.
Problème, cet idiot pourrait finir par être chanceux. Quant à celui qui tenait le RPG, il était extrêmement dangereux.

La situation était complexe et Esfir sentait bien que le temps était compté, il était compté pour Shaun qui devait ramper pour ne pas suffoquer dans la fumée, et compté pour elle dont la tête martelait de plus en plus son inconfort. Il fallait qu’elle trouve une solution et vite...et si possible sans que l’avatar aussi résistant soit il ne se prenne des dommage qui ne lui feraient pas de bien vu la sensation qui l’avait traversé tout à l’heure.

Elle regarda autour d’elle, enfin autour de cette chose dans laquelle elle était et trouva une large cuve en metal dont elle se saisit...avec ce petit temps de latence plutôt inquiétant et la lança en direction du type qui tenait le RPG...si cet idiot avait la betise de s’ne servir ici... c’était leur perte à tous.

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Atlantis
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Atlantis
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Nelly Bricks

Le black hawk maintenait une altitude stable à quelques mètres seulement au-dessus du toit. Plus d’une dizaine, environ. La corde de rappel s’étirant de la portière latérale ouverte jusqu’à la faille tenait le coup. Le matériel militaire était conçu pour résister et, par endroit, les flammes qui l’attaquaient vainement n’étaient nourris que par l’hydrocarbure. Toutefois, l’incendie prenait de l’ampleur et dégageait davantage de fumées. Les flammes jaillissaient par intermittence de cette bouche métallique tordue, édentée, qu’était devenue le toit. Elle vomissait un panache opaque et sombre.
Nelly tenait fermement ses gouvernes, concentrée sur les échanges radio. Elle ne cessait d’attendre impatiemment le signal de l’officier. La situation était si pressante, si dangereuse, qu’un simple mot aurait suffit. Un “Ok”. Un “Nelly !” gueulé sur le ton de la détresse. Bref, n’importe quoi qui aurait déclenché son extraction en urgence.
Mais au lieu de ça, elle apprenait que le lieutenant était dans un sale état et qu’Esfir l’avait probablement rejoint. Lorsque l’homme déclara à la fin de la communication radio qu’il attendait des explications, Bricks aurait souhaité être une petite souris pour en savoir plus.

Le tressaillement soudain de son appareil la fit sursauter dans son siège. Une alarme se déclencha, suivi par deux voyants orange. Les fumées envahissantes s’intensifiaient autour de l’appareil, l’asphyxiant également. Son gros doudou avait également besoin d’oxygène pour pouvoir tourner. Calme et pro, Nelly ajusta ses commandes pour reprendre une position statique puis coupa l’alarme.

//Teniente ?// l’appela-t-elle à la radio.

Mais elle comptait lui dire quoi ? “Dépêchez-vous ? Je ne tiendrais pas la position très longtemps ?”
Son leader avait littéralement le feu au cul. Contrairement à BatMattou, l’officier encaissait bien la pression. Ça ne servait à rien alors elle se ravisa.
De plus en plus inquiète, Nelly se pencha pour observer le contrebas depuis sa vitre, trépignant sur son siège. C’était un véritable enfer là-dessous. Tout ce que la fumée ne masquait pas était en feu. Le chaos ! L’idée que Kelly meurt dans ces circonstances l’irritait, la pilote s’y refusait.

Son regard tomba sur la grue d’où émergeait les tirs de pistolet incapacitant. Darren défendait la mécanicienne comme un damné, reclu dans la cabine de la machine. Une bouffée de rage l’envahit à l’idée que ces autochtones transformaient cette mission de secours en un véritable chemin de croix et elle céda à la vengeance. Bricks inclina le nez de son appareil, se servant de l’organe de visée de son casque, puis appuya sur la commande. Les mitrailleuses déversèrent une averse de plomb sur l’axe principal, perforant et découpant les corps adverses au hasard du tir. Elle entendit Darren beugler dans son casque, il recevait probablement quelques cartouches dans la grue. Mais le boulot venait d’être fait, la voie était désormais dégagée.
Une nouvelle fois, elle regarda par la vitre dans l’espoir de voir apparaitre une silhouette mais il n’y avait toujours rien. L’hélico trembla plus fort, comme s’il venait de subir la réplique d’un séisme. Bricks serra les dents. Il fallait que le lieutenant arrive maintenant et ça ne se ferait pas sans aide. Une idée folle lui venait déjà en tête.

Nelly était forte pour les idées barjots.

« J’avais juré de jamais m’en servir. » maugréa-t-elle en approchant la main d’une commande.

Nelly activa l’autopilot. Vive le progrès, ça n’existait pas dans ces appareils à l’époque. L’hispanique n’aimait pas cette technologie car, selon elle, ça dénaturait la technologie purement Terrestre. Les Blacks Hawks étaient conduits par des pilotes. L’ordinateur de bord ne gérait que les informations, la cartographie et l’optimisation du vol. Certainement pas le vol en lui-même. Les drones ? Quelle hérésie ! Sauf s’ils étaient conduits par Hailey…

Comme l’avait fait Shaun avant elle, Nelly tira son siège légèrement et quitta son poste. Elle passa à l’arrière en s’accrochant aux sangles, fonçant en direction d’une mallette dans laquelle elle trouverait les fusées de détresses. Ceux en tubes, bien gros, conçus pour se signaler en mer. C’est en approchant de la portière ouverte qu’elle fut brusquement surprise par la chaleur extrême qui lui impacta le visage. Un nouveau trésaillement manqua de lui faire perdre l’équilibre et elle se raccrocha comme elle put, tenant les fusées contre son corps de sa main libre.

//Teniente ! Vous m’entendez ?//
Nelly prit le risque d’abandonner son accroche pour déclencher les fusées. La lueur rouge était si forte qu’elle mit sa verrière polarisée pour pouvoir y voir. Rouge sur rouge, ça ne se verrait pas bien à l’intérieur. Mais la lumière serait plus vive que le reste, elle se trouverait à travers la fumée.
//Je marque l’emplacement de la corde ! Attention : quatre, trois, deux...//

D’un bon coup de pied, Nelly balança les fusées. Les tubes tombèrent dans la gueule du monstre en sifflant. Si certains étaient déjà dévorés par les flammes et devenus inertes, d’autres roulèrent autour de la corde cramoisie (toujours solide).

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Shaun Kelly
Lieutenant
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Mer 29 Déc - 11:20

Shaun Kelly
Le croc du Néant

-



Écrasé sur le sol, le lieutenant peinait de plus en plus à respirer. La fumée l’entourait, de même qu’un labyrinthe de flammes, si bien qu’il s’était égaré. La douleur était intense, englobant l’ensemble de son corps d’une brûlure intense et permanente. Lorsqu’il reçut l’appel de Nelly, il vit distinctement les fusées passer par le toit et atterrir derrière un écran de flammes. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’était plus très loin. La mauvaise, c’est que le chemin pour y accéder n’était pas direct.

Il aurait pu espérer l’aide d’Esfir. Mais après avoir balancé la cuve sur le type au RPG, l’envoyant valser comme dans un film digne des marvels, son avatar encaissa une rafale de fusil. Un petit malin bien informé avait su faire basculer le selecteur de tir. La mécanicienne eu si mal qu’elle crut que son vrai corps avait été frappé par ces balles. Le temps qu’elle atteigne cette menace et lui broie le crâne à mains nues, les autres avaient perçu sa faiblesse et s'étaient jetés sur elle. L’entourant de part et d'autre, on la harcelait pas des coups de lames.

Le produit avait rapidement fait effet. Peu à peu, les douleurs latentes s'éclipsaient au profit d’un chewing-gum mou qui remplaça sa conscience. Mais ça l’aidait à progresser, à ignorer ce qui le ralentissait, à aller plus loin. Gardant la tête au plus bas pour capter un maximum l’oxygène qui y restait, il se redressa sur ses genoux, gagnant ainsi en mobilité. Une nouvelle toux s’arracha à ses lèvres, s’exprimant hors des poumons relativement durement, alors que d’un même temps, les fumées attaquaient aussi ses yeux, les forçant à se plisser et même parfois à les fermer pour en faire couler l’écume qui y naissait, eaux salines qui venaient dégager l’irritation.

Il gardait son attention vive sur la flamme d’une lumière plus intense à ras de terre, indiquant la position de la corde, se détachant de l’éclat particulier du brasier déjà dansant. Il en faisait son objectif prioritaire, coude après coude, effort après effort, contournant les obstacles.

// Reçu… en route… pour...// chercha t-il à communiquer, soufflant une nouvelle fois les fumées brûlantes, sans parvenir à achever sa phrase.

Il n’était plus en état d’opérer quelconque stratégie, quelconque ordre pensé et réfléchi. Il gardait sa direction. Coûte que coûte.


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Atlantis
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Mer 29 Déc - 11:21

Atlantis
Le croc du Néant

-



Esfir Lunienko

Esfir avait l’impression de les sentir bel et bien ces fichues balles, percutantes, brûlantes lui percer le corps de part en part pour se loger dans ses organes dont elle sentit l’emplacement bien plus que d’habitude. La rafale lui coupa presque le souffle tout comme cette onde irradiante qui envahit son crâne, faisant palpiter son cerveau comme s’il était trop serré dans cette petite boite qui lui servait d’ordinaire à réfléchir.

La douleur la submergeait et elle sentait la connexion faiblir, son esprit voulant l’éloigner de cette source de souffrance atroce, mais elle n’avait pas encore rempli sa mission, elle n’avait pas finit, et au travers des yeux de l'avatar, elle voyait encore le lieutenant couché sur le sol. Il y avait de plus en plus de fumée, il devenait presque indistinct... Non! On ne laisse personne en arrière!
Elle fit un effort surhumain pour renforcer la connexion. Elle força son esprit à se convaincre qu’elle aurait moins mal dans le corps de l’avatar que tout irait mieux là bas et cela fonctionna. La silhouette du Lieutenant redevint plus visible et elle comprit que l’obscurité qui l’avait cachée n’avait été que la baisse du lien avec la chose. Elle devait continuer, sortir le lieutenant de là... après, elle pourrait tout lâcher et constater les dégâts... après.


L’avatar qui avait perdu en réaction pendant de longues secondes et était harcelé de toute part, recevant à chaque approche un coup de lame. A travers ses yeux, Esfir aperçut les lumières rouges qui descendaient du toit perforé, sans doute un signe de la pilote. Elle vérifia la position des fusées et reporta son attention sur le lieutenant toujours au sol un peu plus loin.

Un des attaquant surgit sur son flanc droit la lame au clair, poussant un cri de guerre digne d’un kamikaze et l’avatar l’accueillit d’une frappe du dos de la main. Si la lame se planta dans son bras, la russe, eut la satisfaction de voir le corps du type projeté durement contre une pile de caisses. L’avatar continua son chemin vers le lieutenant, subissant les piqûres de plusieurs larmes de la part de ces couards qui l’attaquaient de dos et auxquels elle n’avait pas le temps de rendre les coups. Même si chaque piqûre était une lame rougit lui brûlant le crâne, elle devait réussir à faire sortir le lieutenant, même si pour cela il fallait sacrifier ce géant que son esprit semblait habiter.

La différence entre un avatar imperturbable et un atmosphère viciée finit par imposer une frontière infranchissable. Esfir sentit un bref soulagement en voyant que les attaques cessaient. Une poutre s’était effondrée en soulevant une gerbe de flammes. Apeuré, le reste du groupe se pressa vers une sortie qui n’existait plus. La mécanicienne était alors en train de franchir un barrage de flammes lorsqu’elle perçut un horrible hurlement. Depuis le début, un fanatique s’était accroché à sa jambe tel un boulet, espérant l’empétrer durant l’assaut de ses copains. Elle ne l’avait même pas senti tant la différence de force était importante. En passant dans les flammes, le type avait fini par prendre feu et il s’agitait maintenant sur le sol. Il partit dans une direction au hasard, percutant une pile de caisses trop fragiles pour tenir. Tout s’effondra sur le bougre et il disparut pour de bon.

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Shaun Kelly
Lieutenant
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Mer 29 Déc - 11:24

Shaun Kelly
Le croc du Néant

-



Plus loin, le feu cessait pour une surface réduite vierge de flammes. Le trou dans le plafond ne donnait pas sur des matériaux inflammables par chance. C’était de la bonne vieille pierre que la chaleur se chargeait de faire fumer. Tenace et déterminé, le lieutenant Kelly n’était plus qu’à quelques encablures de l’amas de corde. Ses gestes lents trahissaient son état critique.

Le lieutenant était là, tout près des cordes et à la fois encore trop loin, d’autant que le bas de la corde, celle qui avait trempé dans l’hydrocarbure était encore entourée de flammes. Ce n’était pas en rampant à court d’air que Kelly arrivera à s’échapper. Esfir fit avancer l’avatar jusqu’au lieutenant. Elle aurait aimé pouvoir lui parler, lui dire “Vous inquiétez pas boss, je vais vous sortir de là, je me charge de tout”, mais même si elle pensait à ces mots, aucun son ne sortit, aucune expression ne s’afficha sur le visage de pierre de l’avatar.
Alors il ne lui restait plus qu’à agir et sans pouvoir lui demander son avis, l’avatar attrapa le lieutenant Kelly par son gilet tactique pour le soulever du sol et le rapprocher des cordages.

Imbibé d’hydrocarbure, Shaun continuait sa lente progression, mais il était si focalisé sur cette lumière qui lui apportait le salut qu’il n’en prêta nul compte de l’avatar qui revint à ses côtés. Jusqu’à ce qu’une force impressionnante ne l’extirpe du sol, envoyant son visage dans l’attraction d’une fumée qui lui arracha une nouvelle toux puissante, éructant affreusement. Il avait toujours peine à croire qu’Esfir pouvait bien se cacher là-dedans, ou plutôt contrôlait cette chose, mais il ne pouvait plus faire grand chose hormis tonner un « Les flammes ! » assez brusquement en se voyant soulever juste au-dessus.

L’avatar baissa la tête et releva un peu plus le lieutenant pour qu’il ne se fasse pas brûler les orteils au travers du cuir de ses rangers et continua son avancée, sans se soucier de se brûler les jambes. Chaque pas sur les flammes se répercutait avec l’intensité d’une déchirure dans le cerveau de la russe, qui le visage crispé se concentrait avec tout ce qui lui restait de force pour franchir les derniers mètres. La souffrance était de plus en plus intenable, traçant des sillons de larmes sur ses joues. Elle vit plus qu’elle ne sentit le bras de l’avatar faiblir et elle fronça les yeux encore plus pour se forcer à garder le contact et remonter Shaun dont les semelles en caoutchouc avait dû frôler les flammes.
Craignant qu’il ne soit trop tard, et qu’elle n’arriva pas a faire plus, elle jeta ses dernière forces dans la bataille et fit un pas de plus, tendant son autre bras pour attraper la corde qu’elle distinguait enfin dans la fumée épaisse grâce aux lumières que la pilote avait eu la brillante idée de leur envoyer. Elle ramena le filin à portée du lieutenant, corde paraissant bien fine dans cette imposante main, d’une petite saccade elle l’invita à la prendre pour s’attacher.
Il fallait qu’il se dépêche, la russe ne savait pas combien de temps elle pourrait encore tenir sous ces tsunami de souffrance qui submergeait son cerveau. Si Shaun parvenait à l’observer à ce moment, il se rendrait compte que la lueur caractéristique dans ses yeux s’était ternie. Comme la flamme d’une bougie en bout de vie, elle vacillait et menaçait de disparaître. L’avatar ne présentait ni émotions, ni paroles, mais l’éclat de ce regard s’en passait bien.

Sans se débattre, soulevé à portée, l’officier fit descendre ses doigts vers les mousquetons de son baudrier, ces derniers même qui avait servi à sa descente de l’hélicoptère. Ses doigts tremblaient, il ne voyait plus grand chose, son thorax se contractant durement, l’irritation de ses iris gagnant en intensité. Il espérait que ses gestes soient assez mécaniques pour arriver à le faire à l’aveugle, à sécuriser ses attaches sur la corde, car il n’était pas certain d’arriver à tenir à bout de bras et de clé de jambe.

Toujours penchée sur sa vitre, après une attente interminable, Nelly pensait percevoir la scène. Son appareil se plaignait de plus en plus du manque d’oxygène à cause des fumées toxiques. Elle gardait un œil sur deux jauges dont les aiguilles flirtaient avec la zone rouge.
//C’est vous, là en bas ?// s’exprima-t-elle, espérant obtenir le signal qui la stressait en permanence.

// Affir...// commença t-il avant de s’interrompre, sa gorge lui faisant un mal de chien.
Il n’en fallait pas plus. Nelly mit les gazs et entama une ascension contrôlée très violente. Son pilotage avait été à l’image de son impatience. Le bout de mot sortit des lèvres du lieutenant avait baissé la poignée d’un slingshot et on le catapultait dans les airs à une vitesse vertigineuse. L’homme passa d’une chaleur étouffante à la fraîcheur en une poignée de secondes. Il retrouva le ciel, le soleil, la pureté de l’air et une liberté que seul le royaume des cieux offraient. Son attache avait couiné, la ceinture du baudrier lui était rentré dans les lombaires, mais la sécurité faisait son office. Kelly était suspendu à la corde tandis que l’hélicoptère de Nelly l’éloignait de l’incendie.
//Je l’ai ! J’ai le lieutenant !// lâcha-t-elle sur les ondes, la voix chargée d’un mélange de soulagement et d’appréhension.


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Atlantis
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Mer 29 Déc - 11:26

Atlantis
Le croc du Néant

-



Darren Clive


Dans la cabine de la grue, Darren finissait d’orienter le bras métallique sur le silo. Il galérait tellement avec toutes ces manettes qu’il déclenchait continuellement des grincements inquiétants. C’était comme tenter de passer les vitesses sans débrayer. L’annonce de Nelly lui fit toutefois pousser un grand soupir de soulagement. Depuis que le Black Hawk avait fait feu, les derniers fanatiques s’étaient enfuis. Le reste du cordon défensif, les unités commandés par Kelly, s’étaient chargés du reste. La situation était donc relativement sécurisée, ce qui lui permettait de sortir la tête dehors et percevoir le faucon noir s’éloigner.

//Génial ! Fait lui le voyage touristique. Il lui faut de l’air pur !//
//Nada, je vous laisse pas ici !//
//Le temps de chopper le type, on s’extrait de la même manière. Mais garde notre lieut en vie !//
//Affirmado. Cent cinquante mètres d’altitude, il va adorer ça, je le sens !//

La masse du Lieutenant fut arrachée du bâtiment en feu à une vitesse écrasante. Si un de ses bras se maintenaient comme il pouvait à la hauteur de cette corde, le visage affaissé, sensiblement incliné vers le bas, le reste de son corps lui pendait sans plus aucune force ni énergie. C'était une chance que le système autobloquant de son mousqueton ai fait son œuvre, et même si cette pensée fugace traversa l'esprit de l'homme à l’idée du résultat si cela n’avait ou ne serait pas le cas, celle-ci fut vite oubliée par l'apport brutal d'un air frais à ses poumons. Son thorax se comprima à nouveau durement, expirant, recrachant les fumées qu'il avait à ses dépends aspiré et respiré, glanant toutes les molécules d'oxygène dont il avait jusqu'ici manqué. De l'ardente ardeur de la fournaise dont il venait d'être extirpé, il passa à un froid venteux qui fouettait son visage, en dépit de son bras resté à sa proximité, comme un rempart, ce dernier s’insinuant dans tous les interstices possible de sa carapace d’étoffe, pour lui donner la sensation d’une douche glacée. L'air figea la pellicule de sueur que sa peau avait expulsé, laissant les sillons d'une eau saline plus noir que le charbon lui-même, marquer son corps, son épiderme entier, escortant dans un chaos certains, les vrilles de son sang séché.

Il était bien trop occupé à lutter contre la somnolence que son cerveau réclamait, sous l'effet combiné de ces intenses efforts, de la privation d'air sain, et des effets secondaires liés à son injection de morphine qui lui avait permis d'atteindre cette corde, pour céder à la réflexion de la suite. Les yeux clos, il sentait seulement sa silhouette massive sans grande rigidité, être ballottée dans les airs, sans même avoir conscience de l'altitude ou de la direction. Il s'en remettait pleinement pour l'heure aux habilités de la pilote qui maintenait l'engin dans les airs, lâchant prise alors même qu'il répugnait d'avoir à le faire : cette fois-ci ferait partie de ses exceptions, pour le bien de la mission et de la suite.

Darren se reporta aussitôt à l’intérieur de la cabine. Son regard s’écarquilla lorsqu’il aperçu son amie qui émergeait de sa torpeur. Son corps perclu de douleur, comme si chaque fibre de son être avait été déchiré, elle peinait à ouvrir les yeux. Des vaisseaux sanguins avaient rompu, lui donnant un air démoniaque. Le bel éclat émeraude s’était terni sous l’afflux sanguin. Quant à son nez, ses oreilles, ses canaux lacrymaux et ses gensives...c’était l’hémorragie. La pauvre mécanicienne saignait de partout. La jeune femme se montrait très affaiblie. Clive culpabilisait déjà.
« Esfir ! »
Il la prit dans ses bras.
« Tu l’as sauvé, tu l’as fait. »
Trop pressé et manquant de sang froid, il arracha machinalement un sachet de gaze qu’il lui comprima sur le nez. On aurait cru qu’on venait de le lui casser.
« Ça va aller. T’es de retour dans la cabine. »
Il voulait la laisser respirer. Mais en même temps, il était terriblement inquiet.
« Dis-moi quelque chose... »

Esfir était complètement sonnée par la douleur, son corps, sa tête... Elle avait l’impression d’avoir chuté du haut d’une fusée Soyouz ou d’être passée sous un tank. La première sensation qui lui vint lorsque son esprit sortit de ces brumes de douleurs, ce fut le goût ferreux du sang, de son propre sang. Puis cette sensation de pression sur son nez lorsque Darren y appliqua une compresse pour juguler le sang qui en coulait. Ensuite, ce fut cette sensation d’étouffement qui eut définitivement raison de sa torpeur et elle agita les bras de façon totalement désordonnée pour essayer de repousser les bras du soldat. et tourner la tête vers le bas avec un mouvement qui ne fut vif que parce qu'il était mu par l’instinct de survie de la russe. Elle toussa alors, même si cela lui déchirait la gorge et envoyait des pulsations brûlantes donc chaque hémisphère de son cerveau. Elle cracha le sang qui avait un peu coulé dans sa gorge, bien qu’il n’y en ait pas eu assez pour la priver d’air, d’avoir sentit le liquide ferreux lui couler au fond de la bouche associé à la pression qu’exercait Darren sur ses narines lui avaient donné l’impression de suffoquer. Cracher ce mince filet de sang lui permit de se sentir respirer de nouveau, le front contre le petit tableau de bord de la grue, la bouche ouverte, elle avait peine à se dissocier de la souffrance de ses membres et surtout de son crâne en bouillie.

Tu as... des id... idées de merde.. finit-elle par articuler difficilement.



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Shaun Kelly
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Mer 29 Déc - 11:29

Shaun Kelly
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-



Dans les ténèbres, l’esprit du militaire semblait s’être disloqué. Éparpillé, brisé, il avait du mal à se reformer, à se situer dans un environnement qu’il ne connaissait pas. Pas de repères, pas de sources lumineuses.

Chaque douleur déterminait la source d’un puits de flammes. Comme sortis d’un film d’horreur, en qualité de revenant moribond, son corps flétrit peinait à tenir debout. L’uniforme déchiré, des trous laissaient paraître des croûtes rouges vives, comme à la surface d’un volcan en éruption. Là, son épiderme sifflait sans arrêt. Quelques parties de ses bras, jambes, torses et dos, crépitaient. S’il aurait pu se voir dans un miroir, il se serait découvert une apparence démoniaque, fraîchement sortie du fourneau des Enfers.

La caverne semblait profonde.

Pas possible d’en être vraiment sûr étant donné la présence étouffante des ténèbres. Un brouillard sombre, impénétrable, obstruait son champ de vision. Comme des sources du mal, une matière semi-liquide semi-gazeuse, s’étalait ici et là. Elle dégoulinait des murs, formait des flaques sur le sol rocheux, ou lévitait en suspension, produisant une bouillie informe.

Comme on pouvait s’y attendre d’un environnement infernal, il y avait aussi du feu. L’éclairage provenait des écoulements de laves. Quelques lacs de magma interdisaient l’approche et grignotaient la pierre en sifflant. Parfois, une réaction se produisait avec la matière. Quand elle ne bouillonnait pas en menaçant d’exploser, propulsant du fluide surchauffé, le tout se raidissait en une croûte répugnante. L’air était alourdie par son côté sulfureux. Malgré le poids que ça pesait sur sa poitrine, ça n’avait pas l’air si dérangeant.

« Tu es sûre que c’est par là ? » monta la voix mélodieuse de Nelly.
« J’aime bien ton accent. C’est quoi ? » répondit aussitôt un garçon. Son timbre était reconnaissable entre mille.
« Espagnol. C’est par où ? »
« Il faut descendre. » répondit le garçon. Il sauta du coq à l’âne. « Donc tu es espagnole alors ? C’est la première fois que j’en vois une. »
« Et non...je n’ai même jamais mis les pieds en Espagne ! » s’amusa la pilote.

Elle se trouvait loin, à peine visible à cause des flaques de matières noires en lévitation. Nelly donnait l’air d’être tout juste descendue de son hélico. Encore en tenue de pilote, le casque sous le bras, elle chassait les nœuds de ses cheveux d’un air inquiet.
« Attends ! J’ai un peigne, je t’arrange ça ! » lâcha une voix de femme, également très reconnaissable.

Il fallut un peu de temps pour pouvoir la discerner également. Elle semblait s’être matérialisée comme par enchantement dans cet environnement.
« Hey, Tessa ! Elle est espagnole, t’as vu ! »
« Non, elle vient de dire qu’elle ne l’est pas ! » rétorqua la jeune fille, déjà agacée par le gamin, tandis qu’elle se chargeait de peigner Nelly. De sa main libre, elle repoussa le petit frère qui voulut lui témoigner sa frustration d’avoir tort.
« Mais si elle a un accent, c’est qu’elle l’est et qu’elle ment alors ! »
« Ou bien...je l’ai appris et je l’entretiens tous les jours ! » répondit Nelly, malicieuse et énigmatique. Elle faisait mouliner le petit qui n’était pas assez âgé pour monter d’autres hypothèses. Bricks tendit son casque bien haut et le descendit sur la tête de Finnley comme s’il s’agissait d’une couronne. Le petit nageait dedans, son regard disparaissant sous la protection. Il ricana et redressa le casque de pilote pour observer Nelly.
« C’est pour être drôle, c’est ça ? »
« Hmm...non. Ma maman est partie au ciel quand elle m’a mise au monde. Alors, pour elle, pour lui faire honneur, j’ai appris l’espagnol et l’accent du pays. Il m’a fallu très longtemps ! »
« Wow...c’est beau ! Et...très spécial. » fit Tessa non sans trouver ça étrange. Elle tapota son peigne sur l’épaule de Nelly pour lui faire comprendre que c’était terminé. « Personne ne trouve ça bizarre ? »
Avec le grand sourire dont Nelly avait le secret, elle piqua le peigne et le rangea tranquillement dans sa combinaison.
« Personne ne le sait ! »

La pilote s’épongea le front, manifestement gênée par la chaleur infernale de l’endroit.
« Bon, on y va ? C’est aussi gai qu’un cimetière ici... »

La lave avait creusé, dans la cavité rocheuse, un léger cul de sac sur quelques mètres à peine dont les paroies mouvaient de la masse informe magmatique qui s’agitait aussi épaisse qu’un fluide de miel, renvoyant quelques tâches ambrés luminescentes. La matière pendait, s’échappant en s'effilochant jusqu’à atteindre le sol dans laquelle elle s’enfonçait et au devant, le rideau de flamme s’ouvrait sur une grande porte de bois qui semblait résister à l’appel des Enfers, se maintenant droite et intacte, ni rongé par le feu, si ternie par la fumée. Elle brillait même d’une certain éclat, renvoyant au travers de la petite vitre qui l’habillait élégamment, le reflet d’un halo de lumière, qui en décomposait son spectre en un balai de couleur.

La poignée, boule de laiton soigneusement polie, fut saisie par l’apposition d’une main invisible. Un claquement sonore suivit la rotation, débloquant le pêne qui libéra l’ouverture, les gonds grinçants d’un écho terrible. Au-delà se trouvait les ténèbres, un puits sans fond qui s’échappait dans l’obscurité, le néant dans sa définition la plus pure où flottait un miroir. Le carré de verre pivotait avec une lenteur certaine, comme s’il ignorait dans quelle direction il pouvait bien aller, se laissant soumettre à l’absence de gravité qui l’obligeait à la dérive perpétuelle. L’image qu’il portait et renvoyait, dans sa fonction première, semblait être une silhouette, mais indiscernable tant elle était imprégnée et assaillie par l’élévation d’une fumée épaisse et sombre, l’enveloppant comme des membres spectrales. Les doigts fantomatiques s'étendaient d’ailleurs sur la surface plane, certains grattant de leurs ongles acérés l’éclat vitré essayant de l’envahir et de l’atteindre.

Mais entre cette porte qui s’ouvrait sur tel spectacle et l’obscure profondeur abyssal, se trouvait d’épais barreaux de fer forgés dont la matière flambait d’un intense rougeoiement comme si elle était plongée au cœur d’un fourneau. Un vent puissant en attisait d’ailleurs la source, rendant le métal plus embrasé encore, en prodiguant le bruit d’une incroyable machinerie et celui d’un gigantesque soufflet.

Deux mains aussi atteintes que la grille qui l’enfermait, dont l’épiderme était rongée de stries rougeoyantes se saisirent brusquement des barreaux. Un souffle grondant et douloureux émergea en réponse de l’afflux de douleur qui lui parvenait en conséquence, dans l’élan était contenu derrière la paroie de ses lèvres résolument closes. Flottant dans le vide tandis que le miroir dans son dos était avalé dans le néant, les doigts flambant de ce contact de fournaise, Shaun dardait son regard orageux dans les profondeurs miasmatiques au-delà de sa prison, au constat des trois silhouettes qui en arpentaient le boyau caverneux.

« Finn... » appela la voix contenue, grave et guttural du soldat qui subissait les afflictions du contact. « Tess... »

Les iris de l’homme passaient de l’un à l’autre, de cette distance qui les séparait et les maintenaient éloignés, avant d’atteindre celle plus imprécise et étrange de l’hispanique, en la contemplant d’une intense fixation.

« Vous ne devriez pas être ici. »

Mais dans l’écho de leur grotte qui les étouffait presque sans même les atteindre, le son qui s’échappait de sa gorge se muait dans un écho vibrant, résonnait, et s'étouffait, comme une voix perdue dont le sens s’égarait.


{RP Inachevé}


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