Reginald Lawrence Tchaff

Données d'une personnalité

Froid, Reginald a une personnalité observatrice qui aime jauger les gens avant de leur faire confiance et de révéler une personnalité légèrement plus amicale et douce quoique fort penchée sur l'humour ironique et des pointes de sarcasmes très britannique. Doublé d'un penchant pour l'esthétique de ses tenues et le soin qu'il y apporte, en partie à cause d'allergies qui l'ont très tôt obligé à prendre soin de cet aspect, l'on peut rapidement prendre ce scientifique pour un dandy vaniteux qui juge son monde. Le tableau, enfin, est complété par un besoin d'avoir un environnement maitrisé et rassurant, d'où un bureau et poste de travail toujours impeccable et fonctionnel, sans jamais une seule feuille volante ou livres ouverts en vain.

Ce dernier respecte la compétence et le professionnalisme même s'il attend toujours des preuves, redoutant les beaux-parleurs qu'il n'a que trop souvent rencontré à son détriment sur Terre. Extrêmement réfléchi d'un côté, il est cependant rapidement débordé en situation d'urgence qui nécessite d'agir par instinct dont
il n'est doté que dans sa discipline. Heureusement, il sait se plier aux ordres d'un supérieur dans ce genre de cas. Respectueux de l'autorité et des titres, il ne cause généralement pas de soucis à sa hiérarchie, même s'il est capable de défendre ses positions scientifiques face à des esprits obtus.

N'ayant pas de famille derrière lui, Reginald est tout entier focalisé sur sa mission au sein de l'expédition. Seule la montre à gousset offert à la fin de ses études et l'obtention de son doctorat lui permet, de temps à autre, de penser à la Terre qu'il a quitté pour bien longtemps et qui n'est pour lui qu'un berceau dont il a su se détacher. Ce dernier s'entoure généralement d'un cercle de confiance, généralement d'individus de disciplines avec lesquelles il interagit, n'ayant pas ou peu d'appétence pour la rencontre à proprement parlé, généralement à cause de son plus grand défaut : son incapacité à développer de façon claire et concise les éléments de son travail. Il aime en parler, décrire ses travaux, les champs de possibilités qu'ils ouvrent, mais ses phrases jargonnantes et ses tournures alambiquées lui interdisent souvent d'avoir un auditoire attentif.

Données d'un passé chargé

Né en Angleterre, Reginald Lawrence Tchaff se révéla brillant à son entrée dans les études supérieures en entrant à la prestigieuse Université de Cambridge. Ce devait être, pour lui, le début d'une carrière d'excellence. Pensionnaire assidu, étudiant sérieux, voire austère, ce dernier brillait tant par ses notes que par son isolement parfaitement dissimulé. Travaillant en groupes, révisant avec d'autres étudiants, s'appliquant toujours à être un camarade d'étude de confiance, il naviguait d'étudiants en étudiants, sans jamais réellement s'attacher. Mystérieux, secret, cachant en réalité une blessure d'importance : sa famille.

Né d'un père trader et d'une mère cadre supérieure, tout semblait l'appeler à une grande réussite sociale. Mais l'enfant unique compris rapidement en passant de nourrice en nourrice, que sa vie ne serait pas celle d'un enfant choyé et adoré. Il était le fruit d'une obligation pour laquelle ni sa génitrice ni son géniteur n'étaient prêts à sacrifier le moindre moment. Envoyé dans de nombreuses activités sportives et artistiques pour "lui donner une chance unique" selon sa mère, mais ressenti comme le besoin que l'on se débarrasse de lui, Reginald sombra un temps dans la mélancolie avant de trouver dans ses différents professeurs des substituts d'attention. Lorsqu'il excellait, il sentait sur lui le regard fier qu'il avait tant cherché chez ses parents. La blessure camouflée en génie scolaire, il finit lui-même par l'oublier, l'intérioriser.

Nulle attache ne semblait pouvoir l'attraper. Pas de soirée étudiante, sauf le classique bizutage camouflé ; pas de grands évènements mis à parts les fêtes et cérémonies traditionnelles de l'Université dont il devient responsable du club d'échecs, puis aide d'étude où il fut rapidement surnommé "l'homme de glace" ; "Sourire de marbre" ou, plus agressif "ce coincé du cul".

Il s'était originellement tourné vers les sciences formelles, mathématiques et logique, mais son coeur balança un jour, lors d'un cours particulièrement fascinant, sur les sciences humaines. L'étude des sociétés l'attira irrémédiablement, découvrir, comprendre les mécanismes humains et leur organisation, leurs rituels, les comprendre, enfin, dans ce qu'il avait de plus macroscopique jusqu'à l'intimité des comportements familiaux. Lui, élevé loin de l'amour trouvait dans l'analyse et la maîtrise de son sujet une forme d'acceptation de son mal intérieur. Quel besoin avait-il de vivre ces vies qu'il étudiait ? En tant qu'extérieur, n'était-il pas dans la meilleure posture possible pour être objectif et pertinent ?

Son doctorat en anthropologie obtenu suite à une analyse sociétale couplée à l'archéologie de l'Empire Hittite et les bouleversements sociaux causés par sa chute avec la naissance des royaumes néo-hittites lui ouvrit les portes d'abord d'un monde universitaire clos. Il fit des conférences à Oxford où son étude statistique ravissait le chef du département des Sciences Humaines, puis revint un temps à Cambridge avant d'être appelé par un ancien camarade de classe qui cherchait un esprit "bien câblé" pour l'accompagner en France puis en Egypte afin d'étudier les échanges et l'organisation possible des populations lors de la séparation du royaume entre la guerrière Thèbes et la marchande Avira. Ce qu'il fit avec plaisir, heureux de voir un peu de pays.

Ce dernier analysa avec des archéologues, linguistes et de nombreux cartographes les possibles aménagements qui marquèrent cette période méconnue. De là naquit un florissant panels d'articles jusqu'à ce qu'il soit appelé ailleurs. Tout comme il avait quitté Cambridge de crainte sans doute de trop s'attacher, il quitta l'expédition de son camarade.

Pendant ce temps, sa mère décéda. Il n'y eut pas de larme, une simple lettre et un courrier en retour indiquant qu'il passerait avant de partir pour sa prochaine destination : l'Amérique, où visiblement un groupe de chercheurs buttaient sur l'analyse de traces archéologiques.

Les documents qui lui furent présentés étaient surprenants, troublants, étranges, comme si on lui avait fait une farce. Il ne dit d'abord rien, sentant que ses collègues étaient plus attentifs à ses réactions qu'aux notes et observations qu'il leur fournissait ; en outre, tout ce matériel paraissait authentique, poteries, torques, gravures faites avec des méthodes antiques, mais rien ne lui rappelait une civilisation connue, çe ne venait en tout cas pas d'une zone du proche-orient. L'ensemble pris dans sa globalité paraissait surréaliste tant et si bien qu'il s'entretint avec le chef de leur équipe scientifique, soulevant les incohérences de certains éléments, remettant en cause certains rapports d'archéologues pourtant réputés sérieux. Ce dernier lui demanda alors de faire fi de ces considérations et de s'appliquer au mieux à décrire la sociétés qui pourrait être liée à ce fatras d'étrangeté incohérente.

Piqué au vif par cet entêtement, mais professionnel jusqu'au bout, refusant de s'avouer vaincu face à un individu aussi borné, il effectua sa tâche, non sans une certaine incrédulité.

Son rapport rendu, il continua quelques tâches d'archéologie et d'archivage pour finalement être aimablement remercié au bout de deux semaines. Pas une parole n'avait transpiré sur son travail, on se contenta de lui verser une prime et de l'inviter à profiter un peu des charmes des Etats-Unis.

Frappé par ce traitement, mais avant de préparer son départ, il s'autorisa une semaine de repos pour visiter quelques universités et rencontrer d'anciens camardes de classe qui s'étaient disséminés dans ce vaste territoire. Jusqu'à ce qu'une lettre de l'Air Force atterrisse dans son courrier : une convocation pour être plus précis, dans une aile du Pentagone. Que pouvait bien lui vouloir des militaires ? Reginald n'était pas anti-militaire, loin de là, mais sa discipline professionnelle n'était requise pour ces institutions qu'en tant que soutien à des opérations ou pour servir de traducteur/analystes, rien de plus or, ce n'était pas sa spécialité et encore moins son envie.

La curiosité l'emporta cependant sur la raison et il se rendit sur place où il fut reçu étrangement. On lui donna un badge visiteur presque vierge et on ne lui adressa presque pas la parole. Ceux qui voyaient la couleur de son tour-de-cou faisaient mine de ne pas le voir, d'autres le regardaient avec interrogation. Il fut conduit dans un sous-sol où l'attendait une voiture.

Ce fut à cet instant que Reginald comprit qu'il se passait clairement quelque chose qui n'avait rien à voir avec ses expériences passées. Il chercha alors à avoir des détails sur le petit manège qui se déroulait autour de lui et il reçut pour unique réponse : "Votre dernier rapport". Ce qui le fit instantanément taire. Il comprit qu'il avait travaillé en sous-main pour l'armée. Il ignorait toutefois que tout ceic n'était qu'un test de recrutement alambiqué.

Silencieux à son tour, il fut conduit dans une installation proche du Pentagone pour s'entretenir avec son ancien chef de travaux et un gradé militaire, un capitaine visiblement. L'entretien dura facilement quatre heures, quatre heures pendant lesquelles sa dernière production fut décortiquée, rien ne fut laissé de côté. Et alors qu'il s'attendait presque à les voir discuter de nouveaux points, ceux-ci s'isolèrent hors de la pièce et revinrent quelques minutes plus tard.

- Monsieur Tchaff, lança le capitaine. Tout ce que vous avez étudié n'était pas un canular comme vous avez pu le croire. Tout ce que vous avez analysé est rigoureusement authentique et a été retrouvé conformément aux rapports que vous avez eu, nonobstant les quelques passages classés de ce document.

Reginald resta interdit, ils paraissaient tous deux si sérieux. On lui parla alors d'un programme frappé du sceau du secret où il devrait travailler sur des documents de ce type, pour les besoins de recherches spécifiques de l'armée.

L'anthropologue accepta, par défi et par curiosité. Ce fut la première plus grande décision de sa vie.

Il travailla alors tout d'abord dans des locaux à proximité d'une base de l'armée située à Cheyenne Mountain Complex. Il recevait des rapports, des objets analysés par des archéologues, travaillait avec des linguistes et des éthnologues qui semblaient aussi intrigués que lui. Mais bientôt la tâche devint une routine et Reginald parvint à se faire une réputation au sein des équipes.

Il fut alors approché par un colonel qui se disait employé par le fameux Cheyenne Mountain Complex dont on parlait à demi-voix dans les locaux où il travaillait et désirait savoir si l'anthropologue était intéressé par une approche sur le "terrain". Une nouvelle fois, il accepta volontiers l'offre et découvrit l'immensité du secret caché sous cette montagne : le projet Stargate. Deuxième décision la plus importante de sa vie.

Toutes ses analyses, ses études, tout ce qu'il faisait depuis quelques années prenait alors un sens nouveau pour lui, il avait analysé, sans le savoir, des artefacts et des découvertes d'autres mondes, bien loin de la planète Terre. Il fut incorporé dans une équipe d'analystes. Fort des nouvelles informations qu'il obtint à ce moment, sa carrière prit une vaste envolée et il suivait, non sans fébrilité, les nouvelles concernant l'exploration de l'espace inter-sidéral.

Les années passaient et Reginald put enfin passer la porte pour rejoindre un chantier archéologique. Un grand moment pour lui. Cet instant où la surface froide et ondulante de l'espace-temps vient vous glacer et vous libère, votre corps et votre esprit, loin, très loin de votre origine. Sentir une Terre qui n'est pas votre berceau, sentir qu'enfin vous vivez un instant unique dans votre vie depuis des années fut comme une renaissance.

Et les chantiers, les études continuèrent inlassablement. Jusqu'à ce que l'on découvre en 2012 une cité Atalante qui devint un objet de lutte internationale. Un contingent fut expédié là-bas dans l'espoir d'y trouver une arme face aux ennemis toujours plus puissants qui s'en prenait à la planète Terre. Reginald fut déçu de ne pouvoir y participer, une occasion qui lui fut offerte en 2016 mais qu'il dut décliner.

Son père, hélas venait de décéder et les affaires successorales entamées, il ne pouvait se permettre de disparaître de la surface de la Terre. Déçu et encore plus amer à l'égard de ce père qui lui avait fait rater une chance qui ne se reproduirait plus, il se replongea dans son travail avec amertume.

Jusqu'en 2019 où on lui renouvela l'offre de rejoindre Atlantis, cette cité qui lui tendait enfin les bras et il prit la troisième plus importante décision de sa vie.

Données d'arrivée

La sensation qu'il éprouva au contact du sol d'Atlantis était le point culminant d'une excitation et d'une joie qui avaient grandi depuis qu'il avait reçu sa lettre de mission. Lui qui n'avait plus rien sur la Terre qu'il quittait entrait de plein pied vers un avenir inconnu, à découvrir, un avenir à explorer et étudier.

On lui parla des problèmes avec les autochtones et les peuples belliqueux et sauvages, mais rien n'y fit, Reginald était depuis des semaines déjà sur Atlantis, préparant son départ avec un tel soin qu'il ne put en dormir la veille même.

Atlantis bruissait de vie, de technologie, d'une architecture qu'il n'avait vu que dans des briefings, des photographies et quelques vidéos de rapports. Il s'y sentit étrangement bien, comme si l'éloignement avec son passé et la Terre signifiait pour lui une renaissance.

Il ne put s'empêcher alors de porter une main à sa montre à gousset, dernier lien, mais souvenir heureux de cette étrangeté qui devenait comme un rêve, son passé.

Un point de non retour franchi qui fut rapidement estompé par l'accueil, les informations à retenir, le lien à faire entre les dossiers lus sur les installations et leur découverte réelle. Ici les gens présents étaient comme chez eux. La guerre, on en parlait, mais il y avait des loisirs, des temps de pause, la cantine était bruyante, les couloirs vivants. Ce n'était pas seulement la cité en guerre dont on l'avait abreuvé, l'avant-poste combattif, c'était aussi une colonie, un lieu de vie, une maison et, qui sait, peut-être aussi... une famille ?