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Répit et repentance

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Sam 10 Aoû - 12:32

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Vendredi 19 juillet 2019
Cité d'Atlantis & continent de Lantia
Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

Suite des aventures du RP Survivre avant tout...



Répit et repentance

Plusieurs jours s’étaient succédés depuis leur retour du mystérieux complexe dans lequel ils avaient vécut l’horreur de toutes les manières possibles. Emilia s’était amusée à dresser une liste de toutes les morts auxquelles elle avait échappé de peu depuis la première sélection, une manière de tourner avec ironie la situation. Egorgée, dévorée et privée de force vitale, noyée, rongée par l’acide, brulée vive…
Elle tentait désespérément de rejeter ses angoisses et de positiver mais ses réflexes prenaient toujours le dessus. La princesse ne pouvait pas s’empêcher de sursauter à chaque fois qu’elle entendait un bruit ou une voix qu’elle n’avait pu anticiper, qu’une radio s’activait. Elles s’étaient mises à détester particulièrement ces dernières qui lui rappelait le démon du complexe, celui qu’elle avait surnommé le Zätaar et qui se servait des ondes pour communiquer avec elle alors qu’il la poursuivait. Il lui arrivait souvent de se réveiller en sursaut alors qu’elle somnolait, persuadée d’avoir entendue sa voix déformée par la fréquence. Lorsque ce n’était pas lui, c’était les cauchemars où elle se voyait enterrée vive ou piégée dans un bloc rempli d’eau.

Elle avait été tentée de fuir chez elle, de retourner sur Orzan dans son foyer. Quitter cette cité de fou dans laquelle se dissimulait des démons infiniment plus puissants que les wraiths. Ce serait probablement plus simple de dormir sur ses deux oreilles en sachant qu’il y avait des années lumières de distance entre le lieu qui provoquait tous ces cauchemars et elle. Mais une part d’elle la retenait ici. Rien ne permettait d’affirmer à 100% que l’homme qui partageait sa chambre d’hôpital était définitivement tiré d’affaire. Même s’il était dépossédé de ses pouvoirs, son cerveau était-il vraiment tiré d’affaire ? N’y allait-il pas avoir d’effets secondaires imprévus ? C’était pour lui qu’elle restait. Pour lui, et aussi un peu par fierté, car elle tenait à se prouver qu’elle était capable de faire face au problème. Emilia n’avait jamais été du genre à fuir à et se cacher. Elle était plutôt du genre à dégainer et à se jeter à corps perdu dans la bataille, que ce soit à coup de stunner ou de manipulation politique.
Elle avait eu l’occasion d’échanger à distance avec les membres de sa famille, puis un jour son père avait débarqué personnellement pour s’assurer qu’elle allait bien. Elle comprenait leur inquiétude, eux qui avaient cru perdre leur fille une première fois la regardait se confronter une nouvelle fois à quelque chose d’énorme qui les dépassait tous. Elle avait rassuré Aaron qui était resté toute une journée avant de repartir.

Une partie des scientifiques gaëlliens étaient rentrés mais la moitié de l’équipe étaient restée par sécurité. En attendant que leur patronne décide de partir, ils s’occupaient en étudiant les données trouvées dans le complexe et les plantes qu’ils étaient parvenus à sauver. A nouveau, atlantes et gaëlliens travaillaient ensemble main dans la main et prenaient plaisir à échanger des connaissances et des hypothèses. Cette nouvelle réjouissait Emilia.

Les atlantes se montraient attentifs et bienveillant à son égard. Elle se demandait s’ils craignaient un conflit diplomatique ou si c’était juste dans leur nature.
Ses pouvoirs avaient doucement repris leur place tandis qu’elle avait perdu certaines de ses autres capacités. Son esprit n’était pas encore prêt à accueillir l’hypermnésie ET l’empathie, mais elle se demandait si ce don lui reviendrait à terme en complément du reste. Comme une prochaine étape de son évolution.
L’empathie était un soutien réconfortant dans cette épreuve, elle lui permettait de discerner le réel du faux. Sa présence la rassurait. L’aventure dans le complexe lui avait au moins permis de reconsidérer son pouvoir, elle envisageait son rapport à lui sous un tout nouvel angle désormais, plus optimiste.

Darren et sa personnalité excentrique l’aidaient également à tenir le coup. Le soldat avait le don de proposer des choses loufoques mais divertissante. L’exemple du dessin sur sa tête en était un bon exemple. Elle se montrait parfois hautaine avec lui mais dans le fond il l’amusait. Et puis, elle ne perdait pas de vue que lui aussi s’accrochait pour se relever. Comme elle, il luttait contre ses angoisses et les démons qui le hantaient. Tout les opposait : leur fortune, leur origine sociale, leur métier, leur galaxie d’origine… et pourtant ils étaient là l’un pour l’autre, ils se soutenaient. C’était la raison pour laquelle elle avait accepté de partager sa chambre, chose qu’elle n’aurait jamais fait en temps normal.

Une nuit, elle sombra dans le sommeil et se réveilla en sursaut. La radio avait grésillé, elle l’avait entendu !

//Erdouch bradix allonas...//

Paniquée, elle jeta un coup d’œil autour d’elle. La pièce était plongée dans l’obscurité. Elle activa son hollow qui dégagea une faible lueur. La princesse revit dans sa cellule de confinement, quelques cycles plus tôt, alors que Darren avait procédé à son incarcération. Il lui avait demandé pourquoi elle refusait de porter un champ de force visant à la priver de ses pouvoirs et elle se souvenait parfaitement de sa réponse : « je suis fatiguée d’avoir peur ». A ce moment-là, elle ignorait encore si les atlantes étaient des alliés ou des ennemis.
Aujourd’hui encore cette réplique avait toute sa place même si elles savaient qui étaient ses amis.
Elle était épuisée nerveusement, fatiguée d’avoir peur à chaque fois qu’elle fermait les yeux. Son cœur battait la chamade. Cherchant du réconfort et du courage, elle se leva de son lit pour aller rejoindre celui de son ami.

– Tu me fais une place ? lui demanda-t-elle une fois qu’elle fut assurée qu’il était réveillé.

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Sam 10 Aoû - 21:49

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Vendredi 19 juillet 2019
Cité d'Atlantis & continent de Lantia
Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

Suite des aventures du RP Survivre avant tout...



Répit et repentance

Une petite routine s’était mise en place.
Darren avait plaisanté en parlant de colocation et en lui décrivant ce principe sur Terre. Mais il n’était pas si loin de la vérité au final. Le soldat avait bien plus besoin de la présence de son amie qu’il ne le montrait réellement car la mésaventure ne s’était pas terminée pour lui.
Carson Beckett venait deux fois par jour lui faire des examens sans jamais lui donner la bonne nouvelle finale : celle qui devait lui apprendre que tout était revenu à la normale. Depuis qu’il était revenu, il se découvrait des maux de tête assez violents que le médecin attribuait à l’usage excessif des pouvoirs d’Emilia. Une séquelle qui, selon lui, devrait se résorber peu à peu.

Darren devait reconnaître qu’il n’avait pas eu la moindre envie de se préserver lorsqu’il s’était battu contre le Zätaar. La télékinésie de son amie avait été un formidable outil, surtout après avoir été à court de munition. Le bras de fer final avec cette horreur lui avait été l’une des épreuves les plus difficiles qu’il n’avait jamais connu de sa vie. Maintenant encore, le soldat se questionnait sur ce qui l’avait aidé à tenir. L’effort déployé lui avait semblé surhumain et toujours insuffisant contre le monstre. Mais ils avaient réussis. Ensemble, ils lui avaient foutu une bonne balle en plein milieu du pif.
Et tout s’était terminé.

Les nerfs s’étaient relachés. Avec le temps, Darren avait remarqué le violent contrecoup que subissait son amie. Il tournait parfois un regard inquiet dans sa direction quand elle quittait sa sieste d’un sursaut soudain. Ou bien quand elle se raidissait brusquement quand il y avait un bruit inhabituel.
Darren était dans le même état. Le combat contre le Zätaar lui avait coûté une part de lui. La terrible puissance qu’il ne pensait pouvoir surpasser l’avait marqué au point qu’il avait perdu un peu confiance en lui, en ses capacités de soldat. Comme d’une réaction instinctive, un animal traqué, il se tendait dès qu’il y avait quelque chose d’inhabituel. Comme par exemple ces cris qui, finalement, étaient imputables à un simple coup de gueule d’un infirmier sur ses rotations de service.
Un coup d’oeil lui avait fait remarquer que son amie s’était inquiétée comme lui. Quelque chose avait fait qu’ils s’étaient préparés à un danger, à la baston, rien qu’en entendant cette petite colère passagère et hors sujet.

Heureusement qu’Emilia était là.
Quelque chose faisait qu’il ne pouvait pas se laisser aller devant elle, montrer une quelconque faiblesse sous son regard et son empathie, puisqu’il s’était fait son protecteur. Il savait également qu’elle aurait besoin de lui pour remonter la pente. Mais c’était clairement un soutien réciproque et il ressentait une vive reconnaissance à son égard. Elle aurait pu refuser et demander une chambre séparée. Mais elle se montrait présente, patiente.
Le devoir d’être pour elle d’un soutien sans faille était devenu une diversion bienfaitrice qui le maintenait dans une étrange dynamique. C’était la seule chose qui lui évitait vraiment de plonger : s’occuper d’Emilia.
Il réfléchissait déjà à plusieurs projets qu’il lui proposerait. Partir au vert, se mettre en pause le temps de récupérer.

Parce que, militaire ou pas, Darren en avait prit tellement sur la figure qu’il s’était demandé, dans un moment de profonde détresse, s’il n’allait pas quitter l’expédition. Il ne savait pas si Emilia l’avait clairement ressenti à ce moment-là. Mais elle s’était montrée présente et la réponse s’était imposée d’elle-même.
Bien sûr qu’il ne quitterait pas la princesse.

La visite d’Aaron Zeïn Eidolas surprit Clive et le mit très mal à l’aise. Il se sentait en partie responsable de son calvaire et se demanda si le paternel savait qu’il avait agressé sa fille. Le jeune homme conserva les apparences et s’employa à répondre aux quelques questions qu’il avait pu lui poser en étant exemplaire, comme lors de sa visite en Gaëllie, en essayant de respecter la particule et le côté noblesse. Il s’adressait même différemment à son amie pour éviter de la mettre dans une position délicate, histoire de laisser croire que cette frontière entre la princesse et le péquenot existait encore.

Pour le reste de la journée, Darren s’effaça et se fit tout petit. Le fait que le paternel Eidolas était venu en personne rendre visite à sa fille était tout de même une très bonne surprise, elle en avait besoin. Le jeune homme l’avait même senti un peu plus détendue, c’était un sujet sympa qu’ils partagèrent ensuite. Le musicien qui avait fait fondre le coeur d’une reine...

Régulièrement, le jeune homme cherchait à occuper les journées d’Emilia. Et d’occuper les siennes au passage. En lui conseillant certains bouquins par exemple, quelques films, voir même des jeux complètement débile. A force d’insistance, il s’était retrouvé à faire une “bataille” de boulettes de papier. A celui qui en placerait le plus dans les bassines de fluide non utilisées.
Réussir à convaincre la princesse de participer à ces petits jeux puérils représentait parfois son défi de la journée. Il adorait la voir afficher son air royal ou intrigué puis chercher à la convaincre malgré tout.

Ce soir-là, il avait demandé gentiment à Carson de leur faire parvenir un exemplaire des cartes du resto.
« Tu crois pas qu’on devrait fêter ça ? » avait questionné Darren tout en lui fournissant une carte.
Il s’était fait violence pour ramener une table et quelques sièges, bouger sa vieille carcasse endolorie pour faire autre chose que de rester allongé sur ce foutu lit. Le D4 avait été super sympa de passer la commande et de leur apporter le tout. Et ils avaient pu dîner tout en parlant de tout sauf de leur mission. Comme avant tout ça. Ce qui avait été encore plus agréable qu’il ne l’avait pensé.

Seulement voilà. Une fois qu’il était l’heure d’aller se coucher, Darren gardait les yeux grands ouverts pour repartir mentalement en mission sur ce complexe. Comme chaque nuit, il ne cessait de revoir cette créature qui l’avait envoyé faire un sacré vol plané sur de la caillasse. C’était un miracle qu’il ne se soit pas brisé la nuque en tombant. Qu’il n’y soit pas resté là-bas en laissant la princesse exposée. C’était un miracle qu’il ai pu rejoindre Emilia à temps. Qu’il ai pu se battre avec elle. Sans son courage et sa détermination, il savait qu’il ne serait pas revenu. L’inverse était aussi vrai. Mais...ça ne lui suffisait pas.

La culpabilité du soldat enflait surtout à ces moments-là où, revoyant clairement les scènes de souffrance d’Emilia, ainsi que les siennes, il ne cessait de se demander ce qu’il aurait dû faire de mieux. Autant pour elle que pour lui. Ce n’est qu’une fois mort de fatigue qu’il sombrait pour de bon. Et ce n’était pas de tout repos puisqu’il en rêvait encore. Ou que ces migraines revenaient le hanter pile à ce moment là.

Quand il ressentit d’instinct une présence qui s’approchait de lui, Darren sursauta un peu et sonda la silhouette qu’il assimila à celle de sa blonde. Il brancha silencieusement son regard sur elle malgré la pénombre, certain qu’elle avait également cauchemardé, puis il eut confirmation quand elle lui demanda de la place.

Darren souriait parce qu’il ne pouvait pas rêver meilleure compagnie. C’était un moment, une situation, qu’il fantasmait presque sans jamais avoir osé lui partager. La chaleur humaine, le contact. Manifester physiquement leur solidarité mutuelle.

En guise de réponse, il écarta son drap pour lui ouvrir l’accès et se déporta pour lui faire une vaste place. Darren l’aida même à s’installer contre lui, lui laissant le choix de son épaule ou de son oreiller. La chaleur de son amie, le contact de son corps contre le sien, fit déferler une sensation de sécurité et de plénitude qui valait plus que tous les médocs que Carson lui distribuait. Elle se lova contre lui, dans ses bras, cherchant le réconfort d’une étreinte. La chaleur et l’odeur de son ami la saisirent. Il ne faisait pourtant pas froid dans la chambre, mais elle se sentait glacée. Ce contact, c’était agréable. Le soldat referma la couverture sur elle, laissant son bras traîner là pour la ceinturer comme un écran protecteur, puis il laissa filer quelques instants. Sa première idée était de lui demander stupidement si elle tenait le coup. Ou si c’était bien au Zätaar qu’elle pensait, ce qui serait encore plus bête.
Au lieu de ça, il préféra la chambrer un petit peu en augmentant très légèrement la pression de son étreinte autour d’elle.

« Maman Eidolas va être ravie en venant tôt demain matin. »
– Maman la reine est trop occupée pour rendre visite à sa fille, répondit-elle. Pourquoi penses-tu à elle ?
« Parce que ton père est passé. J’ai eu peur qu’il se fasse de mauvaises idées. Et vu comme môman me fixait durant le repas la dernière fois... »
Darren souffla lentement dans la chevelure de son amie. Ca lui chatouillait le nez.
« Peu importe. C’était pour déconner. »
- Maman fait souvent cet effet là aux gens… et puis tu m’avais parlé très familièrement devant eux. Peu importe ce qu’ils pensent de toute façon, je ne veux pas penser à ça.

Le soldat était navré de l’avoir placé dans l’embarras.
Il se rappelait que la discussion avait dérivé et qu’il s’était un peu oublié pendant le repas. Avec l’étreinte qu’ils partageaient actuellement et l’enveloppe bienfaitrice que ça constituait, elle avait bien raison de botter en touche. Darren ne trouva rien à redire tandis qu’il appréciait ce moment longuement. Si on lui avait dit ça pendant qu’il galérait dans cette forêt fluorescente, il n’y aurait pas cru.

- Et puis papa t’apprécie.
« Tu l’as senti ? » Demanda-t-il, curieux de savoir ce qu’il lui valait cet intérêt. Est-ce que c’était parce que l’homme n’avait pas toujours été noble et qu’il comprenait davantage depuis son propre historique ?
Oui. Tu sais il vient d’en bas lui aussi… il est en quelque sorte plus ouvert d’esprit.
« Il m’a grillé ? » Supposa le soldat avec un rire léger.
-Grillé… pour ? Moi ?
« Je pense que c’est pas tous les jours que tu te laisses accompagnée comme ça non ? En fait, j’en sais rien... »
-Accompagnée par une escorte étrangère dans ma propre maison ? Non c’était une première. J’ignore ce qu’il sait exactement… mais tu lui est sympathique.
« Je t’avoue que ça me rassure un peu. Je voudrai pas passer pour un parasite. »
-Ma mère a un regard plus critique… mais comme je te l’ai dis, elle est comme ça avec tout le monde. La méfiance est de mise lorsque l’on occupe une place comme la sienne.
« Je comprends. Tout ce jeux de pouvoir ça doit être usant. Et puis...j’imagine que tout un tas d’opportunistes ont essayé d’accrocher de cette façon pour tout un tas de raisons. Il y a que quand on a joué que je l’ai remarqué un brin plus détendue... »
- Mon empathie est une véritable chance dans ce milieu. Je l’admire d’être capable de tenir sa position sans disposer d’un tel atout.
« Tes parents le sont tous les deux. Toi aussi. » Certifia-t-il honnêtement, même s’il avait d’ores et déjà une sympathie pour le père.

Darren avait rangé de coté son interrogation quand elle lui avait dit que sa mère était trop occupée pour lui rendre visite. Leur culture était différente, tout comme leur rang social, mais Darren savait que ses parents auraient tout abandonné pour venir le voir à l'hôpital. Il trouvait ça triste que la mère Eidolas n’ai pas projeté la même visite que le père, même en différé.

Clive n’allait pas s’en plaindre. Il avait l’intention de profiter du temps qu’il aurait à disposition avec Emilia pour essayer d’oublier toute cette sordide affaire. Et vu comme ils avaient du mal à dormir, qu’ils se retrouvaient bras dessus dessous comme deux garnements effrayés après le visionnage d’un film d’horreur qui leur était interdit...il se disait que ce n’était pas gagné.
« Je voudrai t’emmener sur le continent. » Dit-il finalement après avoir réuni son courage. « Que tu viennes avec moi...à moins...que tu préfères repartir en Gaëllie. »
Emilia redressa doucement la tête pour le regarder et leva une main pour repousser une mèche de cheveux brune qui tombait sur le front de Darren. Il se laissa faire en appréciant cette petite attention.
-Qu’y a t-il sur le continent ?
« Une forêt...non je déconne. »
Il fit glisser son pouce par dessus la couverture comme pour la caresser d’une excuse non-verbale.
« Il y a de beaux endroits à voir là-bas. Comme la mer qui scintille par exemple. On pourrait camper sur la plage, pour la tranquillité. Je te pécherai le poisson, on se le cuisinerait tout en essayant de trouver la Gaëllie parmi les étoiles. Et si tu n’es pas contre, il y a un autre peuple qu’on appelle des “Athosiens”. Jim m’a dit que c’était leur saison de spectacles. »
Il marqua une pause.
« Si ça t’intéresse on pourrait aller voir ça incognito... »


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Dim 8 Sep - 20:38

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Vendredi 19 juillet 2019
Cité d'Atlantis & continent de Lantia
Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

Suite des aventures du RP Survivre avant tout...



Répit et repentance


Emilia prit quelques instants pour réfléchir. La mer scintillante, la plage et le sable chaud, la détente… cela sonnait bien. Bon, peut-être pas le camping, elle avait donné en matière de sommeil inconfortable à la belle étoile quelques cycles plus tôt. Et puis son corps n’avait pas encore récupéré. Mais des vacances loin de tout le reste, ne serait-ce que pour une journée… ce n’était pas une mauvaise idée. Elle n’avait pas encore eu la chance de visiter cet endroit où elle savait que plusieurs peuples se cotoyaient.
- Je ne suis pas sûre d’apprécier les nuits à la belle étoile… mais je ne suis pas contre l’idée de découvrir votre continent.

Le jeune homme se sentit un peu contrarié sur le moment puis il intégra l’information. Après tout, c’était assez spécial de sortir de l’infirmerie pour traîner dans une tente par tous les vents au bord de la plage. Il songea à un endroit où il pourrait dormir chez les Athosiens mais rejeta l’idée d’emblée, bien au courant de ce que ça faisait coté empathie.
C’est ce qui le mit sur une autre piste un peu plus sympa.

« Sinon il y a les bungalows... »
Il reprit aussitôt pour lui donner la définition.
« Comme des cabanes avancées. C’est aussi confortable que tes quartiers. Il y a du chauffage, l’eau courante. Toutes les commodités quoi. C’est plutôt tranquille, tu pourras y poser tes affaires et te faire ton petit nid. »
- Cela me semble plus raisonnable. Et ces… bungalow se situent près du village ?
« On en a installé un peu partout sur le continent. Ce que je te propose, c’est que je me dégote une carte pour voir ceux qui sont disponibles. On choisira ensemble comme ça. Si tu préfères une cabane plutôt isolée, proche de la plage par exemple, et on marche pour rejoindre les Athosiens. Ou si tu veux être plus proche de leur village...ça te dit ? »
- C’est un bon plan. D’accord. Lorsque Carson acceptera de nous laisser partir nous pourrons profiter du soleil du continent.

Darren tapota son flanc par-dessus la couverture.
« Bonne réponse ! Tu ne le regretteras pas ! Tu voudras bien faire un crochet au D4 avant ? Je suspecte les gars de nous préparer un petit truc pour fêter notre sortie. »
-J’espérais également remercier dignement l’équipe qui s’est mobilisée pour nous aider. Y a t-il des rituels chez les tiens pour ce genre de situation ?
« On paie un coup. » Répondit-il. « Généralement, on invite tout le monde quelque part. Le bar par exemple. Pour se réunir autour d’un apéro qu’on offre pour remercier. Ceux qui n’ont pas pu venir, on leur envoie un petit quelque chose. Ma mère offrait toujours un petit paquet contenant de quoi manger et boire, comme de la charcuterie locale, une petite bouteille, un présent modeste qui s’offre rapidement sans prendre trop de place. Elle me disait que ça faisait toujours plaisir. »
Il marqua une pause.
« On peut aussi faire autrement. Plus à l’écart...tu te souviens du rassemblement des militaires ? La soirée que tu as faite avec nous ? On peut rassembler tout ce beau monde là-bas et faire un apéro général si tu veux. »
-L’un ou l’autre, peu m’importe tant que je peux financer cet évènement, répondit-elle pragmatique. Ce genre de soirée arrosée en petit comité n’était pas trop dans ses habitudes mais elle était prête à se plier aux coutumes atlantes pour témoigner sa reconnaissance. Et puis, elle se disait qu’un peu de mouvement pourrait lui faire du bien. Après cette course contre la montre pour survivre, puis ce confinement en chambre d’hôpital, sociabiliser ne pouvait pas lui faire de mal.

- Cela serait plus authentique dans l’un de vos bars, non ? Autant exploiter ce temps pour mieux découvrir la culture atlante.
« Ca sera moins bordélique, c’est sûr. » Confia Darren. « Tu vas trouver ça sympa. »

Les jours défilèrent, longs et ennuyeux, ponctués de temps à autre par des visites ou des messages échangés. Emilia apprit qu’une dispute avait éclaté entre l’un de ses employés et un atlante mais la situation s’était rapidement réglée. La princesse ne s’en émut pas. A vrai dire, elle était même étonnée que cela ne soit pas arrivé plus tôt. Ce genre de situation n’avait rien d’étonnant lorsque l’on rassemblait deux cultures très différentes qui commençaient à peine à se découvrir. Elle reçut la visite de son assistante avec laquelle elle passa plusieurs heures à échanger afin qu’elle puisse être autonome dans son travail en son absence.

Depuis, Darren s’était mis à la rédaction sur des feuilles volantes. Avec le débriefing qu’il suspectait arriver à grands pas, il ordonnait toutes ses idées et les détails importants à l’écrit. Ses brouillons étaient plutôt grossier, d’autant plus qu’il avait tendance à fatiguer plus vite avec son épaule meurtrie, et il avait régulièrement massacré le papier de ses ratures.
Il passait le tout sous son oreiller ou sur la desserte, aucunement dérangé à l’idée que son amie veuille y jeter un oeil si elle le voulait.
Mais le plus souvent, il profitait de ces moments où elle prenait son rôle de cheffe d’équipe, ou d’entreprise, pour se plonger sur ce travail. Que ce soit pour se concentrer et aussi par respect envers la jeune femme, il s’était calé les écouteurs d’un vieux MP3 confié par April. Il n’était pas spécialement fan de la musique mais ça avait le don de le soulager durant ses écrits, notamment les détails les plus sordides qui nécessitaient d’être signalés.
Pendant leur petit moment de repos, et d’ennui, il lui avait fait connaître plusieurs morceaux récents. Et d’autres vieux de quarante ans, des indémodables. Elle écoutait, curieuse de comparer avec les musiques à la mode de chez elle. De temps à autre elle testait sa voix et déplorait de ne plus être capable de chanter. Carson l’avait néanmoins rassurée en lui expliquant que ce n’était qu’une question de temps avant que tout ne redevienne comme avant. Rapidement, Darren lui avait fait promettre de pousser la chansonnette quand ses cordes vocales le lui permettrait. Pourquoi se sentirait-elle obligée ? Parce qu’il menaçait de chanter, lui, et il promettait un moment dur pour la princesse...

Ce fut finalement le tour de sa mère et de son frère de rendre visite à la blondinette. La reine ne resta pas plus d’une heure mais ce fut un moment intense pour les nerfs d’Emilia. Après s’être enquis de son état, Suëna insista pour que sa fille rentre à Sombrelune afin d’être correctement prise en charge par les meilleurs médecins de gaëllie, ce à quoi la princesse répondit non de manière calme mais ferme.


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Lun 14 Oct - 15:58

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Vendredi 19 juillet 2019
Cité d'Atlantis & continent de Lantia
Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

Suite des aventures du RP Survivre avant tout...



Répit et repentance



Le jeune homme n’avait pas pu s’empêcher d’écouter ce coup-là. Il la trouvait sacrément gonflé de vouloir retirer Emilia maintenant. Quelle belle confiance dans l’alliance ! Mais d’un autre côté, il devait reconnaître qu’un câlin de la part de fidji aurait résolu le problème vachement plus vite. Et qu’elle devait être aussi inquiète que la mère qui bordait son enfant fiévreux. Le refus d’Emilia lui dessina un sourire presque insolent, délinquant, sur le visage alors qu’il observait la scène impatiemment en se doutant que ça allait être une bataille rangée.
Et il ne fût pas déçu le Darren.
En effet, cela donna suite à une successions d’arguments qui prirent rapidement la tête à Dorian. La prince d’Arcadie tira le rideau pour séparer les deux femmes, qui conversaient en Ancien, de Darren et alla discuter avec lui. Le militaire l’avait regardé avec des yeux ronds, vachement déçu de ne pas pouvoir suivre la joute verbale qui se disputait sous ses yeux. Il ne comprenait peut-être rien à l’Ancien mais il pouvait se diriger à l’intonation de voix. La façon de répondre d’Emilia en imposait et il se disait que la reine était en train de faire face à une bourrique. Il adorait ça !
Mais c’était jusqu’à ce que Dorian coupe court avec le rideau.
« Hé !!! Votre altesse, je voulais voir la fin du film moi ! Je supporte à fond votre soeur et je compte les points ! Un partout, balle au centre ! »

- On se lasse vite à la longue , répondit Dorian.

A défaut de pouvoir parler avec sa soeur que leur mère monopolisait, Dorian tenta de trouver quelques éléments de réponses auprès du soldat atlante pour savoir ce qui était arrivé et comment ils allaient tous les deux.
Au début, Darren fût très évasif et il botta souvent en touche. Il plaisanta même en demandant au jeune prince s’il n’était pas en train de l’inviter dans ce même sport verbal qui se disputait de l’autre côté du rideau. Mais à l’évidence, le prince tenait vraiment à savoir et il était clair que c’est l’inquiétude qui prenait le pas. Comme la fois où il avait retrouvé sa soeur en cuisine et qu’il en avait lâché son verre d’eau. Il lui faisait penser un peu à lui, sur Terre, lorsque sa soeur était encore vivante. Il l’aimait sincèrement.
Darren finit par abdiquer en répondant :

« Mmmmbon….faut pas paniquer hein. Mais Emilia et moi, on a combattu un Tueur de Sages vieux de dix milles ans. On l’a baptisé Zätaar. Tout ça pour pouvoir réparer une machine et sauver nos vies des mauvais effets d’un accident scientifique. »

Dorian écarquilla les yeux et le sonda en se demandant s’il était en train de se moquer de lui ou s’il était sérieux.
Le regard du jeune homme le fit presque rire tellement il semblait dubitatif.

« Zätaar, oui, c’est pas une blague. Et vous savez quoi ?!? »

Il regarda en direction du rideau, comme pour s’assurer que les deux duellistes de joutes ne l’entendraient pas, puis il ajouta avec émotion :

« C’est votre soeur qu’il l’a terminé. Avec une balle pile entre les deux yeux ! BIM !!! Elle nous a sauvé. »

Le prince s’accorda quelques secondes pour digérer l’information avant de répondre :

- Ca lui ressemble bien..
Puis il lui demanda si c’était chose courant d’affronter des démons dans cette cité sur un ton de plaisanterie… enfin à moitié. Naturellement, il voulu en savoir plus sur leur aventure, cet accident scientifique, le tueur de Sages...
Darren répliqua sur le même ton de semi-plaisanterie que ce serait plus agréable de l’entendre de la bouche de sa soeur. Une façon de ne pas en dire trop.

De son côté, Emilia captait des bribes de conversations entre Darren et son frère et tendant l’oreille tout en continuant à échanger avec Suëna. Elle se considérait chanceuse que son pouvoir lui permette de mieux comprendre sa mère car cette dernière avait tellement l’habitude de commander qu’elle en oubliait souvent de montrer ses sentiments. A travers ce masque d’autorité, la jeune femme lu une inquiétude sincère. Elle fut néanmoins soulagée lorsque cette dernière annonça qu’il était temps de partir car son emploi du temps ne lui permettait pas de s’attarder. Tenir tête à une monarque n’était jamais simple.

Après ça, le jeune homme avait laissé un silence pesant s’installer dans la chambre. C’était très génant, d’autant plus qu’il tenait vraiment à lui dire quelque chose pour la soulager de cette mauvaise onde. Il ne doutait pas qu’Emilia aimait vraiment sa mère et que c’était réciproque. Mais s’il se souvenait bien, ce n’était pas la première fois qu’elles se crépaient le chignon.
En Gaëllie, le lendemain matin après son retour miraculeux, elle s’était embrouillé avec sa mère. Il y avait vraiment de quoi être déçu par tout ça et Darren souhaitait compenser. Sauf qu’il avait une panne d’inspiration.

Comment essaie-t-on de soulager une princesse d’un pays lointain qui vient de se quereller ? Avec de la spontanéité !!!
Darren quitta son lit puis tira le siège qui se trouvait de son côté pour l’amener vers le lit de son amie. Le mobilier grinça affreusement sous l’effort de Darren qui en rigolait tout en s’exécutant. Il se plaça à côté de la jeune femme, prenant une position confortable, puis il la regarda longuement avec ce sourire espiègle annonciateur.

« Tu sais, je suis désolé de te dire ça pour la deuxième fois quand tu t’embrouilles avec môman Eidolas. Mais t’es belle quand t’es en colère ! »
Il fronça les sourcils pour ajouter à la hâte.
« Encore plus, je veux dire. »
Emilia le regarda longuement, avant de secouer doucement la tête de gauche à droite d’un air faussement désespéré. Mais le petit sourire sur ses lèvres trahissait son amusement.
- Si tu souhaites toujours te faire l’ami d’un drakonys tu peux commencer ton entraînement avec ma mère.
« Est-ce que je peux commencer en douceur avec toi ? »
- Ce n’est pas déjà fait ?
« Si bien sûr. » enchaîna Darren qui comptait préciser sa pensée. « Mais moi je vise le haut du panier, le top niveau : l’Exception. Je te rappelle que le Drakonys ne t’arrive pas à la cheville. »
Le jeune homme ajouta aussitôt pour tenter de rompre toute opposition :
« J’en suis même témoin !!! Ca fait deux fois que je vois maman Eidolas repartir bredouille ! »
- Elle me tient tête par habitude mais elle respecte mes choix, autrement une tripoté de soldats auraient débarqué pour me traîner chez moi.
« De toute façon, ça se voit qu’elle t’aime ! »
Darren n’avait pas besoin de le dire sur un ton de confidence, son amie devait très bien le capter par son empathie.
« Elle en impose mais des fois il y a des petits regards qui trompent pas. Puis...on a un dicton chez nous : “Le fruit ne tombe jamais bien loin de l’arbre”. »
- Que signifie cette expression ?
Darren se rapprocha d’elle, bien content de pouvoir lui expliquer.
« Une expression de chez nous. On compare l’arbre aux géniteurs. En disant que le fruit ne tombe jamais loin, ce qui est toujours le cas de notre côté, on sous-entend que l’enfant hérite des traits les plus marquant du parent. Toi je dirai que c’est le côté sanguin quand tu veux avoir raison. »
Il haussa les épaules.
« Bon, on est pas les pros de la poésie, il y en a une autre moins sympa qui dit que lorsque tu veux sortir avec une femme, tu dois d’abords voir la tête de la belle-deuch pour te faire une idée de ton avenir... »
- Je trouvais ton explication sympathique jusqu’à ce que… “belle-deuch”... vous avez vraiment d’étranges expressions ! Mais oui, en effet, l’éducation joue un rôle dans la personnalité d’un enfant.
« Oh...euh...un mot vachement familier. Ca m’a échappé. Mais le message est là : tu ressembles à ta mère. »
- C’est un compliment ou une condamnation ? plaisanta Emilia.
En bon comédien, le soldat feignit une longue et laborieuse réflexion.
« Hmmmm...j’hésite. »

(c) crackle bones

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Mar 10 Mar - 21:34

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Vendredi 19 juillet 2019
Cité d'Atlantis & continent de Lantia
Emilia Zeïn'Eidolas & Darren Clive

Suite des aventures du RP Survivre avant tout...



Répit et repentance

L
orsque vint enfin le jour de la sortie, Emilia faillit bondir de joie. N’y tenant plus, elle était sur le point d’aller voir Carson pour lui dire qu’elle s’en allait. Rester enfermée tout ce temps dans une chambre si peu décorée, sans intimité et sans possibilité d’aller et venir à sa guise commençait à la rendre folle. Ses bleus avaient pour la plupart disparus, ses blessures étaient bien moins douloureuses et sa voix revenait en douceur. Elle arrivait à chantonner avec justesse et cela lui donnait du baume au coeur. Les analyses de Darren étaient encourageantes, il semblait qu’il remontait la pente lui aussi. Pour fêter ça dignement, elle proposa à toute l’équipe présente sur place de se retrouver dans la soirée et envoya une invitation à ceux qui avaient quitté la planète pour leur proposer de revenir. Elle ne tint pas rigueur à ceux qui ne pouvaient pas faire le déplacement. Quant aux autres, chaque scientifique, soldat et médecin ayant participé au sauvetage fut convié au bar d’Atlantis pour fêter la fin de cette terrible aventure. Ce soir, la princesse payait sa tournée.

Le vendredi 19 juillet...

Une date marquante tant elle lui semblait exceptionnelle. C’était comme sortir d’une prison avec son compagnon de cellule et retrouver des repères depuis trop longtemps ignoré. La porte automatique Lantienne qui s’ouvre sur le reste des installations de l’infirmerie, des couloirs très simple, même les blouses blanches qu’ils n’avaient pas l’habitude de voir. Tout ça composait un renouveau qui lui faisait un bien fou.

Darren avisa sa comparse avec un petit sourire dans lequel se mélangeait plusieurs de ses émotions, toutes bénéfiques. Il avait des tas de projets en tête, tout une série de petites choses à faire qu’il s’était promis durant sa convalescence. Ou bien les nombreuses fois qu’il avait pensé ne pas s’en sortir. Quelque part dans son esprit, il y avait bien ce spectre de la dépression qui trainait. De la peur, de la honte, du sentiment d’impuissance. Cette perte d’assurance dans ses compétences martiales. Mais au moins, aujourd’hui, il n’y penserait pas.
Aujourd’hui, il allait bouger au lieu de ressasser.

Le D4 était l’une de ses priorités.
Ils n’avaient eu que peu de contacts avec eux. A tel point qu’ils étaient passés par un soignant pour leur glisser une lettre. Enfin...pour lui. Car Emilia avait récolté, de son côté, une carte postale de la part de Jim. Un cliché du Golden Gate sur Terre, un grand pont suspendu en Californie. Les trois comparses lui avaient tous adressé un petit mot de remerciement et, puisqu’ils supposaient qu’elle s’intéressait aussi à la Terre, il lui avait offert ce “morceau de chez eux”. Emilia avait interrogé son voisin de chambre sur ce monument impressionnant et sur la vie que menaient les personnes autour de cet endroit. Elle était ravie d’avoir une image de la Terre, aussi petite soit-elle. Cette carte devait avoir une valeur importante pour ses anciens propriétaires. Elle était peut-être dans l’erreur, mais elle supposait que les atlantes avaient peu d’occasions de visiter leur planète natale et d’en ramener des souvenirs. L’air de rien, ces trois dernières semaines avaient transformé son regard sur les membres du D-4. Elle considérait le petit groupe avec plus de bienveillance en dépit de leur extravagance. Ils avaient fait preuve de grandes vertues en pardonnant à Darren et en le protégeant quelques heures à peine après qu’il les aient agressé, sans même demander d’explication. Ils lui avaient montré un visage sérieux, profondément altruiste, des valeurs qu’elle appréciait et respectait.
Darren, lui, avait le droit à trois paragraphes plus complet et chargé de tout un tas de conneries qui l’avait longuement fait sourire, voir ricaner.

Il voulait les remercier chaleureusement et les inviter au bar. Darren n’oubliait pas qu’ils avaient tous été là pour lui, lorsqu’ils l’avaient remonté de la nasse sous-marine, sans savoir qu’Emilia était également derrière tout ça. Pourtant, lorsqu’il atteignit le dortoir, il le trouva complètement vide et abandonné. Toujours aussi bordélique et peu rangé, sauf la place de Jim forcément, le silence total rendait à l’appartement un air terriblement lugubre. Le soldat se sentit un brin déçu, presque vexé, de ne pas les y trouver, qu’il n’y ai même pas un mot à son attention.
Même si la princesse le sentirait dans son esprit, il tâchait de ne pas rester sur cette mauvaise émotion et lui désigna la prochaine route à suivre façon gentleman. En chemin, il en profita pour lui parler du continent et du peuple qui se trouvait là-bas, ce qu’ils pourraient y faire et si elle avait des affaires à embarquer.
Darren s’attendait à trouver le bar occupé des habitués et que certains gars se seraient déjà regroupé en avance. Mais quand les portes s’ouvrirent, un cri général tonna dans la salle.

SURPRISE !!!!!!!!! Crièrent-ils tous sous une banderole trafiquée.

Darren reconnaîtrait la patte artistique du D4.
Ils avaient cousu de vieux draps et des taies d’oreillers abandonnés pour concevoir ce large rectangle qui s’étirait d’un bout à l’autre du comptoir. Ils y avaient apposé du scotch pour faire une reproduction très hasardeuse de lettres Lantiennes qui semblaient être à destination d’Emilia.

Plusieurs personnes tant d’Atlantis que des Gaëlliens s’y trouvaient mais il n’y avait pas tout le monde. Ils avaient pourtant été bien plus nombreux pour les sauver. Darren comprit rapidement que ses amis avaient travesti le projet initial d’Emilia pour lui faire une surprise à son arrivée. Ce qui ne pouvait pas réellement en être une vu qu’elle avait organisé le pot.

A tous les coups, ils avaient prévu de faire ça et de laisser Emilia entreprendre ses remerciement ensuite.

Emilia battit des paupières et ouvrit des yeux ronds face à cette soudaine agression auditive. Elle regarda les personnes présentes, puis leva les yeux vers les décorations qui lui arrachèrent un petit rire. C’était du bricolage low-cost, rien à voir avec les somptueuses décorations des fêtes zeïns… et pourtant cela la toucha profondément. Son regard se tourna vers Darren, curieuse d’observer sa réaction et échangea un sourire avec lui.


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