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Une carpe bavarde

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Mer 5 Déc - 17:58

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Une carpe bavarde
EXORDIUM.

Co écrit avec Erin

16 juillet 2018 -10h00


Ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’un soldat se rend dans le bureau d’un psy. Ça, elle ne l’avait jamais cru jusqu’au jour où elle avait dû s’y rendre pour ne pas sombrer. C’était une mission de sa vie d’avant, celle qui était encore très proche, de sa vie sur terre. Le jour où elle avec perdu son frère d’arme Éric.

Suite à sa mission du 13 juillet elle ne pouvait pas rester là plantée comme une idiote, elle se devait de repasser par la case psy. Les événements avaient été trop forts et impactant pour qu’elle occulte cette partie. Kidnappée, torturé et puis manqué d’être violé d’une manière très sale. Le petit bonus avait été la présence de Liam. Elle ne regrettait pas ses paroles ni ses actes durant cette mission, elle n’avait pas de regrets, mais elle savait que ses nuits étaient terribles et qu’elle angoissait, à juste titre. Chaque fois, elle s’endormait avec des bruits d’illusions, de flèches ou de rire gras. Elle ne devait pas rester avec ce traumatisme, pour cela qu’elle avait demandé de son plein gré un rendez-vous avec l’un des professionnels de la cité. Bon, elle y était contrainte sous ordre des huiles, mais elle fit les démarches, seule et avec l’envie de le faire.

Le problème venait de choisir, elle ne se voyait pas raconté un viol à un homme, alors elle lorgna sur la nouvelle psychologue mademoiselle Walker et en plus elles avaient le même âge, cela devrait faciliter un peu le dialogue. Enfin, le plus dure dans cette démarche serait de s’exprimer, ce n’était pas le genre de Ravix de parler, mais d’écouter oui.

Dans un grand soupir lasse, elle se leva de son lit où elle était étendue en réfléchissant à tout ça. Elle portait son uniforme ébène (chèrement gagné) et avait les cheveux lâchés pour une fois. Histoire de cacher encore certain pansement sur son visage bleuté. Elle avait une démarche plus raide que d’habitude, plus mécanique. Elle n’avait plus mal grâce aux miracles de la morphine et son corps était en train de se régénérer avec les soins de la technologie Atlantes. Le corps allait être prêt d’ici quelque jour il ne manquait plus que l’esprit.

Elle avait pris rendez-vous à 10h pour qu’elle puisse faire quelques étirements et surtout qu’elle prenne le temps pour elle. Pour une fois, elle s'approcha lentement et profita de la belle vue sur la mer au lieu de l’occulter quand elle courait. Non, elle avait marché quelques heures pour se changer les idées et se vivifier un peu. Ainsi, Elana se présenta quelques minutes en avance, attendant dans la salle d’attente son tour. Elle ne savait pas quoi dire ou bien même commencé, elle n’aimait pas ce genre d’exercice, mais elle devait se forcer pour aller mieux et surtout continuer son aventure ici. Elle refusait d’en faire un échec et une raison d’être ramené sur terre.

Harleen Walker


Harleen venait de finir avec son patient de neuf heure. Elle embrayait directement avec le suivant. Elena Ravix. Elle en avait déjà entendu parler la veille, mais elle n’avait pas souhaité refourguer le bébé à un collègue. Ce n’était peut-être pas éthique, mais qu’importe. Qui plus est, on l’avait informé qu’elle avait spécifiquement demandé un rendez-vous avec elle, alors elle n’allait pas faire l’impasse dessus. Peut-être que Liam Sandon lui avait conseillé aussi. Elle n’en savait rien, et finalement, elle préférait ne rien en savoir et aborder ce rendez-vous comme un autre.
Elle suspectait les raisons de sa venue, et elle appréciait la démarche volontaire de cette jeune femme, qui avait son âge selon son dossier militaire. Même année de naissance, mais des empans de vie différent. L’australienne ne lisait jamais entièrement les rapports de mission, ni même les dossiers militaires. Elle se gardait le droit de découvrir quelqu’un comme dans le civil, avec une première fois totalement neutre. Ce ne serait pas forcément le cas ici et maintenant, mais qu’importe.

La psy déboula dans la salle d’attente. Il n’y avait que Ravix qui était là. Généralement, sur Atlantis, les gens ne se bousculaient pas au portillon pour venir consulter. La psychologie avait encore quelques préjugés contre elle, mais avec le temps, cela passerait et le public accepterait cette médecine du cerveau comme on acceptait celle du corps. Aussitôt, Harleen se porta à sa hauteur et tendit une main fine dans sa direction en lançant un très professionnel :

« Mademoiselle Ravix, par ici s’il vous plaît. »

Harleen était habillée comme à son habitude quand elle bossait. Une tenue neutre composée d’un chemisier noir souple, d’un pantalon noir souple lui aussi, et de talons. Ses petits pieds restaient souvent cachés sous la descente de son pantalon. Sur son chemisier figurait un badge avec son nom et sa fonction : “Walker H. Ph. D.”, mais elle ne portait pas de blouse blanche. Elle en avait bien une, mais elle restait suspendue au porte manteau qui accueillait les visiteurs en entrant dans son cabinet. L’endroit n’était pas très grand. Dans un coin trônait le sacro saint canapé qu’on retrouvait dans tous les cabinets de psychologues modernes, mais si ça ne tenait qu’à elle, elle l’aurait déjà fait enlever. Son bureau en bois sombre était relégué à l’opposé du canapé, derrière lequel se trouvait sa chaise de bureau tout confort. Devant ce bureau se trouvait une paire de chaises confortables elles aussi, et enfin, un ensemble de deux fauteuils individuels entourant une table basse composaient l’autre partie du cabinet de la psychologues. La particularité de ces deux fauteuils était qu’ils étaient quasiment côte à côte, plaçant la thérapeute à proximité directe de son patient, comme lors d’une conversation entre deux personnes qui se connaissent bien. Il y avait deux plantes vertes en provenance directe du continent, et une série de livres alignés sur des étagères fixées aux murs.

« Je vous laisse le choix. Canapé, bureau, salon. ». Harleen accompagna ses propositions en désignant le coin en question, laissant le soin à Ravix de prendre la place qui lui disait le plus. Allongée, avec la psy dans le dos, en face à face sur une chaise au bureau, ou dans une configuration plus arrondie au salon, sâchant qu’Harleen serait alors sur le fauteuil à côté de sa patiente.

Elana Ravix


Elana n’avait pris aucun magazine pour faire passer le temps et quand bien même, elle n’avait pas la tête à lire des nouvelles pas du tout fraiche. Même si le journal de la cité trônait fièrement, elle ne l’ouvrit guère, pourtant elle avait apprécié le dernier numéro. Au lieu de ça, elle avant les mains dans le vide entre ses jambes écartées où ses poignets prenaient appuis. Une posture d’attente et de réflexion, elle ne savait pas comment aborder ce sujet et surtout, elle ne se sentait pas à l’aise. Elle redoutait d’être comme souvent une carpe et ne n’arriver à rien… elle ne voulait pas rester là-dessus, puisqu’elle avait besoin d‘avancer. Mais la souffrance psychique n'allait pas se régler de sitôt. Il serait bête de penser qu’elle puisse faire le deuil de tout ça en quelques jours. Elle savait pertinemment qu’elle devrait continuer à voir cette psychologue après… Elle allait en avoir besoin, pour ne pas flancher et pété un câble. Après tout, elle était dans le corps d’armée de l’équipe de Calahan et cet homme était loin d’être empathique. Vu ce qu’il lui avait déjà fait subir, il lui faudrait l'aide d’un professionnel, pour lutter. Et la lutte ne serait pas forcément qu'envers Calahan mais surtout pour éviter que cette fichue mission humanitaire transformé en partie de torture chez les barbares influe sur ses entraînements futurs et la radier du corps d’élite de la cité. Ça elle ne le permettrait pas. Elle aurait aimé ne pas faire recours à un psy sitôt, a peine arrivée déjà trauma… quelle honte.

Le porte claqua laissant place à une jeune femme aux airs enfantin. Elle avait beau se dire qu’elles avaient le même âge, la psychologue avait un air bien plus doux et encore « immature » qu’elle. Cependant, cela serait étonnant qu’elle le soit véritablement, sinon elle ne ferait pas se métier et elle ne serait pas ici. En tout cas, cet air appréciable, rassura Elana qui avait bien fait de la choisir. C’est bête, mais il ne faut pas grand-chose parfois, pour se rassurer d’une épreuve. Sans un mot et via un signe de tête respectueux et une poignée de main rigide Elana salua sa vis-à-vis là suivant dans son petit cabinet. Pas besoin de plus grand sauf pour les claustrophobes. Elana aimait bien le petit endroit exigu, cela la rassurait. Son père trouvait toujours ça marrant, petiote elle adorait se cacher dans l’armoire de la chambre parentale, surtout quand elle était triste. L’étroitesses des planches de bois la contenait et la rassurait. A plusieurs reprises son père la comparait à l’un de ses furets, puisqu’eux aussi adore dormir dans des « dodo » niche ou des tuyaux. Bref, elle était son « petit furet ». Et même à l’âge adulte, quand elle avait besoin de se retrouver elle-même ou d’évacuer un chagrin, elle s’enfermait dans la pièce la plus petite où sous la couette s’enroulant au point d'étouffer de chaud. Cela était étrange et plusieurs fois, elle s’était demandé si elle était « normale ». La réponse était non, elle ne s’estimait pas normale, car elle était infoutu d’être une personne de sentiment.

Enfin qu’importe, elle regarda les propositions, elle préféra nettement le salon, qui ne faisait pas cliché du rendez-vous avec le psy. Elle ne désirait pas s’asseoir non plus donc les fauteuils cotes à cotes comme une simple discussion entre collègues lui convenait.

« Le salon. » dit-elle d’un ton monocorde avant de prendre place sans attendre son reste. Une fois installé son regard détailla un peu la pièce puis se figea sur la psychologue. Elle ne savait pas quoi dire… elle s’adossa au fauteuil suivant sa courbe les deux pieds à plat sur le sol, serrant ses mains l’une contre l’autre pour attendre. Elle décida de faire l’introduction.

« Je.suis venue vous voir en rapport à la mission effectué le 13 juillet sous le commandement du major Frei. Une mission dite humanitaire où on devait sauver des victimes suite à une sélection Wraith. Finalement,ça été nous les victimes… d’un clan barbare qui avait violés et égorgés la totalité du village où on se rendait, composé exclusivement de femme. » on aurait dit qu’elle faisait son rapport, ce qui était un peu le cas sur le coup.

Harleen Walker


Harleen opina du chef et conduisit donc sa patiente vers le salon où elle prit place dans un des canapés, à sa suite. L’entretien serait moins formel. Elle utilisait cette configuration sur des rendez-vous plutôt axés sur des thérapies cognitivo comportementale car cela lui permettait de montrer à la personne qu’elle recevait, différents schémas de pensées qu’elle couchait sur papier pour illustrer le principe. Mais cela lui allait très bien d’entretenir une conversation dans ce genre de condition, sur un thème qui ne serait pas évident, puisqu’elle se doutait de la nature du rendez-vous ayant eu Monsieur Sandon la veille en entretien. Mais c’était deux personnes différentes, donc les choses devaient commencer par le commencement.

Depuis qu’elle était en sa présence, Harleen observait, tantôt directement, tantôt du coin de l’oeil, mais toujours de façon subtile et appropriée à l’action en cours, le comportement de la militaire. Elle commençait ainsi à se faire une idée implicite qu’elle laissait mûrir en elle sans tirer de conclusion hâtive. En fait, c’était comme si elle s’intéressait au cadre du tableau qu’elle allait ensuite explorer.

Les débuts de séances étaient toujours un peu particuliers. En effet, le patient se retrouvait là face à une personne étrangère à qui il savait qu’il pouvait parler, mais ce n’était jamais évident car la société nous conditionnait à ne pas se confier à n’importe qui. Hors, pour le moment, Harleen, malgré son titre de psychologue, était n’importe qui pour Elana Ravix. Il fallait donc que l’entretien démarre, et le but réel de cette première séance était de créer un lien de confiance avec le patient, de créer un lien qu’on appelait, dans le jargon du milieu, une “alliance thérapeutique”. Sans cette alliance entre les deux parties, que ce soit de la part du psychologue car ce dernier pouvait avoir une antipathie naturelle pour quelqu’un, et de la part du patient, les séances ne seraient pas productives et totalement inefficaces.

Voyant qu’un silence s’installait alors que toutes deux prenaient place, la jeune femme se lança directement dans le vif du sujet. Harleen avait un bloc note en main, avec un stylo bille (depuis que l’infirmier Sandon lui avait fait la remarque sur son Mont Blanc, elle ne l’utilisait plus en entretien, c’était con, mais c’était apparemment source de distraction).

« D’accord, nous allons discuter de cette mission alors. », fit posément la jeune femme en croisant les jambes, les reins bien au fond du fauteuil. Elle adoptait, si ce n’était ces jambes croisées, une posture rigide à l’instar de la militaire. Une forme de mimétisme naturel qui était engageant. « Avant toute chose, je tiens à vous préciser que tout ce qui se dit ici et tout ce que je note sur mon bloc est soumis au secret médical. Et si vous le souhaitez... » Elle tapota son support sur lequel elle avait déjà écrit “mission du 13 juillet, cmdt Major Frei, mission huma, secours de victime, équipe victime barbare à l’origine d’exactions sur “sigles pour dire femme” viols et égorgement”. « vous pouvez lire à tout moment ce que je note là dessus, cela ne me dérange pas. ». Bien, ceci posé, elles pouvaient vraiment rentrer dans le vif du sujet. Dans le civil, Harleen aurait aussi annoncé la couleur au niveau de la tarification de la séance, ceci afin que cela ne se fasse pas à la fin. Une question de continuité de la thérapie, tout simplement. Ici, sur Atlantis, la question ne se posait pas.

Elana Ravix


Elana remarqua que la psychologue se mettait d'une certaine manière, une manière rigide tout comme elle. Elle ne savait pas si cette jeune femme était naturellement droite, ou bien elle mimait sans se rendre compte sa vis-à-vis. Elana passait beaucoup de temps à observer les autres pour essayer de reproduire certaines expressions sur son visage, elle savait qu'opter pour une démarche ou des gestes communs renforçait la communication et surtout inspirait la confiance chez l'autre. Sachant ça, elle appréciait cet effort, peut-être involontaire ou conditionné de la psychologue.

Dès que Ravix eut finie de faire son petit rapport concis, ne sachant nullement si le Dr Walker avait lu les rapports, elle se tue, attendant un échange. La doctoresse crue bon de préciser qu'elle pourrait à tout moment regarder ses notes. Une attention délicate et qui augmentait la confiance il en est certain. Sauf qu'Elana en avait rien à faire, tant qu'elle prend la peine de l'écouter et de l'aider à soigner son mental. Elle ne lui demandait que ça. Après elle comprenait que ça devait en rassurer plus d'un et ça mettait les premières pierres dans cette relation de patient/ thérapeute. Elle fut néanmoins étonnée d'apprendre qu'elle n'avait consultée aucun rapport de mission, il allait falloir tout expliquer et surement rentrer dans certain détail. Aucune évidence donc.

« D’accord » En toute franchise elle s’en foutait tellement de ses notes, elle ne se voyait pas lui demander celle-ci, pour vérifier quelque chose. Cela serait du flicage ou même une bien étrange manière de s’assurer que son interlocuteur note tout.
« Mais vos notes ne m'intéressent pas. Je n’ai pas assez de galons pour commencer à fliquer. » dit-elle de sa voix éteinte, mais il avait un faible rictus signe d’un humour assez présent.

Harleen Walker


« Ce n’est pas du flicage. Certains se sentent rassurés, d’autres aiment savoir ce qu’on peut écrire sur eux. Ce n’était qu’une proposition, et si vous changez d’avis, il n’y a pas de problème. Ceci étant dit, nous pouvons poursuivre. », fit Harleen d’un ton courtois, même si elle sentit une pointe de contrariété l’envahir l’espace d’un instant. Elle ne goûta pas l’humour de la soldate, mais elle resta neutre pour ne pas se froisser et par effet miroir, froisser la jeune femme. Il fallait un temps d’adaptation à l’une et l’autre, et ça se ferait dans l’échange, pas en se braquant bêtement.

Elana Ravix


Elana ignorait si son trait d'humour avait fait mouche…enfin, vu l'air neutre de la psychologue, elle n'avait pas dû réagir à ce trait. Cela n'était pas surprenant, il était bien difficile de comprendre qu'elle rigolait avec son air si peu expressif. En conséquence, Elana ne s'en formalisait pas elle avait l'habitude à dire vrai. Elle avait encore de beau progrès à faire dans la sociabilisassions. Parfois, elle se demandait comment elle pouvait être si apathique, alors qu'elle avait vécu une enfance riche et douce avec un père aimant. Rien de bien traumatisant, enfin elle ne s'en rappelait pas. Un simple signe de tête donna une confirmation à son vis-à-vis, qui lui affirmait de ne pas pratiquer le flicage. Il est vrai, qu'il y à côté rassurant de pouvoir contrôler les écrits sur soi-même. Mais Ravix en avait que faire au final, Walker avait un métier, qu'importe ses écrits, ils seraient juste et adaptés aux enseignements qu'on lui a fournis durant ses études. De longues études. Elle avait du courage, puisqu'elle-même n'était pas faite pour ça, elle s'ennuyait en cours.

Harleen Walker


Elle réajusta ses feuilles, comme pour se donner une contenance, et surtout, pour marquer la transition entre ce petit intermède et la suite de l’entretien qui allait démarrer pour de bon.

« Bien, donc, quand vous dites que finalement cela a été vous les victimes, vous parlez de l’équipe en générale, ou de vous spécifiquement ? Je n’ai pas lu les rapports, comme je ne sais pas pour quoi chaque patient vient me voir, alors je laisse le décor se créer par le biais de vos propos. », précisa Harleen, pour que Ravix ne trouve pas ses questions connes. Elle attaquait direct sur le côté victime, puisque Elana avait mis les deux pieds dans le plat assez rapidement. Elle suivait donc son schéma de penser, et elle allait le dérouler petit-à-petit pour essayer de l’aider sur sa problématique qui la conduisait ici.

Elana Ravix


« Des deux. Tout le monde est rentré blessés. Des blessures importantes. Le major a eu la jambe transpercée par une flèche, Natasha, la main et d'autres bleus, Sandon a été malmené et il ... » Oui elle parlait selon son affinité, pour cela que certaines personnes était nommé par leur grade ou leur prénom, comme Natasha. Celle-ci est une amie proche de la française. Quant à Liam elle disait toujours Sandon et sous le coup de l'émotion elle le nommait par son prénom. Elle ne savait pas trop comment définir leur relation, mais il comptait. Il ne savait pas se battre comme un militaire, mais il se rapprochait d'un frère d'arme, un "frère civil" en gros. Elle reprit ne sachant pas comment sortir autrement que de but en blanc ”j'ai presque été violée”. Enfin dans un sens c'était un viol, sans pénétration, mais un viol et une humiliation.

« Il a assisté à mes tortures et à mon viol. Enfin je ne sais pas si d'un point de vue définition on peut nommer cela un viol, puisqu'il n'y a pas eu de pénétration. » Elle était factuelle à un degrés presque dérangeant, elle-même s'entendait parler de sa voix mécanique et elle se trouvait affreusement inhumaine.

Harleen Walker


Il fallait être blindé pour ce métier. Ce n’était pas évident de recevoir ce genre d’information en pleine tête sans préambule, sans filtre et de façon aussi factuelle. On aurait dit un robot, un robot qui n’avait finalement pas besoin de quelqu’un comme elle puisqu’il n’y avait pas d’émotions. Mais Harleen savait également que cet apparent détachement pouvait cacher une forme de protection, une barrière pour mettre cette agression sexuelle hors d’atteinte, appartenant à une autre réalité que celle ici présente. Sans émotion, pas de douleur. C’était un leurre qui ne tenait pas longtemps.
« On appellera ça un viol et on laissera la définition à ceux qui sont compétents. », dit-elle en écho à la fausse question de Ravix. Bon, au moins, elle n’y allait pas par quatre chemins. Harleen ne modifia pas son ton ni sa posture. Inutile de lui montrer de la pitié, cette femme n’en voulait pas. Ce n’était pas pour autant qu’à un autre patient, elle eut utilisé cette carte, mais ici, ça ne demandait pas. Elle n’entrait pas dans l’émotion de l’horreur de la chose. En tant que femme, la possibilité de se faire violer pouvait résonner chez elle, comme une crainte et une peur.

Elle nota cependant qu’Elana n’avait pas dit “et moi j’ai été torturé et violée”, alors que pour les autres, elle les avait tous placé en position de victime. Pas elle. Elle, elle était le sujet du mal être de Liam Sandon. Ce dernier l’avait d’ailleurs très mal vécu, dixit son entretien de la vieille.

« La question va vous paraître surprenante, mais, qu’est-ce qui vous amène ici ? Votre viol ? Les tortures que vous avez subi ? Le fait que Monsieur Sandon ait tout vu ? Ce sont toutes des raisons suffisantes pour voir quelqu’un, mais j’ai besoin de savoir ce qui vous amène réellement. Ce peut être tout à la fois, vous n’êtes pas obligée de choisir. »

Elana s’était mise hors du contexte de la mission, en spectatrice, donc il fallait recentrer l’entretien sur elle.

Elana Ravix


Ainsi donc, on nommera cela un viol. Cela la projeta à une mission en Afrique, le jour où Eric était mort… la première mission, elle avait été attrapée et attouchée sexuellement. Elle avait pété un câble ce jour-là, puis plusieurs semaines après non pas parce que son corps avait été touché par des mains sales, mais parce qu’elle était responsable indirectement de la mort d'Éric. Enfin dans sa tête oui, elle se sentait encore responsable de quelque chose à laquelle, elle n'y était pour rien. Cependant, si elle avait été un homme, elle serait morte et Éric sûrement en vie. dans les faits, Eric avait été tué d’une prise d’otage, c’est le cas, mais les otages étaient des femmes … des femmes séquestrés pour le plaisir de certains et jamais, ils n’auraient découvert ça, si quelques semaines avant Elana, n’avait pas été agressée… La triste réalité d'être un sexe qu'on peut prendre avec un autre. Sur cette planète elle avait ressentie cette faiblesse, malgré toute sa force et sa combativité ! Un sexe masculin non ferme ne ferait rien de bien fameux, alors qu'un trou, pouvait être forcé…après bon, cette fois-là, ce n'était pas son vagin qui avait été la cible de son agresseur, un homme dans cette situation aurait eu la même chose. Et encore, le gang des sodomites ne semblait pas très porté sur les couilles, mais plutôt sur les bonnes paires de nichons.

« Oui » répondit-elle d'un air tout aussi affreusement neutre, le regard légèrement perdu sur ses genoux, signe qu'elle repensait à quelques éléments. Très vite et comme pour se ressaisir de ce moment d'égarement, elle replanta ses yeux délavés sur le visage enfantin et apaisant de la jeune femme. Se prenant à la détailler dans les moindres recoins de son visage, appréciant la douceur qui se dégageait de ce visage jeune et ferme, un visage qui n'avait pas connu l'horreur de la bestialité humaine. Si, elle avait fait des études peut-être que les places seraient inversées. Hum non, elle n'était pas douée pour comprendre les gens, mais plus pour les briser à coup de crosse oui !

Walker lui posa une question à laquelle elle n'avait jamais songé. Elle était venue la voir pour quoi au final ? Car elle se le devait, point. Elle savait qu'elle avait besoin d‘aide et qu'elle ne voulait pas craquer comme un gâteau surprise chinois en plein milieu d'une mission. Elle voulait se prémunir en anticipant que d'attendre qu'il soit trop tard. C'était question de respect pour tous les gens qui l'ont poussé à vivre cette aventure et aussi pour elle, pour qu'elle continue cette chance. Une chance qui ne renouvellera pas deux fois. Après tout, tout cela était pour elle, dans un but égoïste de ne pas souffrir plus, de ne pas être actrice de sa perte. De ne pas finir comme Eversman, dégradé publiquement. C'était sa plus grande peur, de finir comme un « branlot » comme le disait si Bien Calahan. L'homme avait été filmé et on lui avait bien montré ce moment de disgrâce comme pour lui rappeler qu'ici, comme ailleurs, on ne rigolait pas avec les règles. Elle ne savait pas encore, qu'elle irait courir la forêt avec cet homme couronné de toute sa splendeur.

En gros, Elana était ici pour quoi ? Pour jardinier : retirer les racines avant qu'elles prennent leurs quartiers d'hiver !

« Les conséquences. Je sais, que ce qu'il s'est passé n'est pas quelque chose qu'on peut accepter. Même si …sur l'instant… j'avais accepté cette fatalité, pour ne pas me briser davantage… » les mots étaient durs, elle se dégoûtait d'avoir fini par dire que s'était ainsi, que Gorak allait revenir, pour la prendre, qu'importe sa résistance, il finirait par emporter son intimité anale et qu'elle souffrirait le martyre de cette pénétration physique et psychologique… et cela lui filait la gerbe. Elle n'était pas habituée à parler autant. Le patronyme de Liam, la fit titler… dans son malheur, elle avait aussi mal pris le fait qu'il soit là. Non pas pour sa pudeur, mais de lui imposer un traumatisme qu'il aurait pu éviter s'il n'avait pas été ramener dans la tente. Elle aurait préférée qu'il n'entende que les cris et non qu'il visualise la scène, pour son état mental, déjà bien suspect !
« Je dors mal les nuits, je redoute le contact avec un autre peuple à cause de ça. C'est pour ça que je suis là. Je veux briser la boucle »

Harleen Walker



« D’accord, nous allons tenter de briser cette boucle alors. », reprit Harleen en écho à la suite d’Elana, d’un ton catégorique, avec un petit geste affirmatif de la tête. En effet, il s’agissait certainement d’une boucle, qu’on pouvait facilement illustrer. Un psychologue ne pouvait agir que sur des comportements visibles, des comportements qui étaient dictés par le cerveau et la personnalité de la personne. On pouvait agir dessus pour essayer de casser l’engrenage qui se mettait en place. Mais pour se faire, elle devait la faire parler pour identifier les grandes lignes, et ensuite aller dans le détail et lui proposer d’aller mieux au fur et à mesure.

Elle nota sur son calepin dort mal la nuit. Ceci était un comportement visible et un symptôme de son mal être. Elle allait pouvoir travailler spécifiquement là dessus, et creuser le sujet d’avantage. C’était un bon début. Elle disait qu’elle avait accepté la fatalité pour ne pas se faire briser plus encore, et Harleen comprenait. Mais là où Elana voyait de l’acceptation, la psy voyait de la résignation acquise, de l’impuissance apprise. L’impuissance apprise a été mise en évidence grâce à une expérience dans laquelle on mettait un chien dans un cage. La moitié du sol de la cage pouvait envoyer du courant électrique de façon alternée. Ainsi, quand il se mettait à droite, on électrifiait la droite, et le chien allait se réfugier à gauche. Et inversement de la gauche à la droite. Si on associait un bip qui précédait la décharge, le chien se déplaçait du côté sûr, avant de la recevoir dans le côté électrifié de la cage. Maintenant, si malgré le bip, le plancher devenait électrique sur l’ensemble de la cage, le chien modifiait son comportement en restant sur place, même si on reprogrammait une alternance par la suite. Il avait compris que quoiqu’il fasse, il prendrait la décharge. C’était de l’impuissance apprise. Il n’y avait pas d’autres choix, pas d’autres alternatives que le stimulus négatif et on l’avait conditionné pour le subir.

Elana Ravix n’avait pas eut d’autres alternatives que d’accepter le viol, ou la tentative. Elle était impuissante. L’avantage de Ravix dans cette histoire, c’était qu’elle n’avait pas vécu la situation d’une façon très prolongée. Ainsi, le conditionnement ne devait pas être bien solide, et Harleen était prête à mettre sa main à couper que ses mauvaises nuits étaient une des conséquences de l’état psychologique dans lequel elle était suite à ce viol. Les conséquences donc.

« Vous dormez mal les nuits. Vous redoutez le contact avec un autre peuple. », reprit-elle en détaillant ses notes, avant de reporter son regard sur elle : « Vous dormez mal la nuit parce que vous redoutez le contact avec un autre peuple ou c’est un symptôme que vous avez développé également ? »

Elle nota à nouveau sur son carnet appréhension contact autre peuple.

Elana Ravix


Bonne question, pourquoi elle redoutait en fait ? Elana prit quelques minutes silencieuses pour réfléchir un peu. A dire vrai, elle redoutait, car elle avait cette crainte que sous couvert d’une mission « humanitaire », cela se finisse en sodomie partie. Elle n’avait pas ou plus cette confiance qu’on pouvait avoir dans la naïveté des autres peuples. Enfaite, elle ne l’avait jamais eu, elle se méfiait naturellement de ce qu’elle ne pouvait maîtriser.

« Je ne sais pas. J’ai peur de rencontrer un autre peuple qui me passe dessus. Faute de me tuer. » Elle ne savait pas si ça répondait à la question, a dire vrai, elle ne pensait pas. elle était un peu perdue sur le coup, ne comprenant pas pourquoi elle redoutait autant à cause d’un stupide type qui avait voulu la violée comme une énième nana.

« Combien de mission avez vous effectué en dehors de votre pays d’origine ? », demanda la psychologue qui voulait essayer d’échanger un peu, et surtout, qui avait une stratégie derrière la tête.

Elana fronça les sourcils signe de réflexion, elle ne comptait pas vraiment... après tout pouvait être nommée mission, elle avait vécue quelques missions difficiles, qu’on pourrait qualifier de “vraie mission”, mais au final, dès qu’elle partait quelque part n’était-elle pas en mission ?
« Sur terre, un certain nombre…On envoyait mon unité sur des missions de trois à six mois dans différents pays pour s'entraîner ou intervenir. Généralement en Afrique. » s’était la base de son métier de ne pas rester qu’en France et le principe d’une armée aussi.

« Hum, je vois. Est-ce la première fois que vous êtes violée en mission ? », demanda Harleen d’un ton doux, continuant sur la conversation.
Elana tourna la tête pour déglutir, elle n’aimait pas parler de ça, mais bon s’était une épreuve à passer. « Non seconde fois.. »
la réponse fut brutale.

Harleen plissa le nez. Elle ne s’y attendait pas. Ca lui apprendra à ne pas lire les dossiers de ses patients. Tout cela était contre productif dans le cas qui l’intéressait. Tant pis, elle n’était pas infaillible et elle pouvait faire des boulettes.
« Ok… désolée, je ne savais pas. », fit-elle, pour le coup moins sûre d’elle. « J’aimerai vous dire que cela ne se reproduira pas, mais voilà, c’est manifestement le cas, et vous faites un métier qui vous place en première ligne pour ce genre de crime. Là dessus, on ne pourra pas travailler réellement. », embraya-t-elle. « On peut discuter de cette peur, de vos craintes, de vos sentiments, essayer de vous faire accepter ce qu’il s’est passé. Mais vous aurez toujours cette appréhension quand vous partirez en mission. »

« Vous n’avez pas à l’être » dit-elle simplement. La réponse de la psychologue lui déplus. En somme, c’est normal et fallait s’y faire. Encore une histoire qu’on ne peut changer. Mais qu’importe, elle se leva et soupira. Elle fit un tour de son siège avant de poser ses deux mains sur le dossier les serrant un peu, avant de lâcher prise et de voir ce qui se passait par la fenêtre. Une vue sur une tour et au loin la mer. Que devait-elle faire. Sortir et dire que voir un psy ne sert à rien ? Si c’était le cas, pourquoi était-elle ici cette doctoresse ? Non, il avait une raison après tout. Et il fallait trouver une raison.

« La première fois, c'était des attouchements sexuels. C’était ma faute, je n’aurais pas dû m’éloigner et faire cavalier seule. J’ai subi les conséquences avant qu’on vienne me sauver. C’est un fait. Une erreur. Cette fois, c’était mon arrogance. J’ai provoqué un imbécile qui dès le moment où il m’a vu avait envie de me prendre. Je serais passé à la casserole qu’importe mes choix. » elle regarda l’océan encore et encore. Elle parlait trop...de cette même voix mécanique « Je n’ai pas de problème avec mon corps, mais parfois je me dis qu’être un homme est plus facile. Mais, il est aussi facile d’être une femme et de continuer à se dire qu’il est « normal » qu’un jour avec mon métier que je finisse par me prendre un coup de bite définitivement. Ça, vous ne pourrez pas m’aider si un jour je me fais prendre docteure. Par contre… je ne digère pas mon impuissance la facilitée que j’ai eu a accepter de me faire sodomiser par un porc. A me sentir sale et de redouter. Peut-être pouvez nous parler de ça, pour que cet entretien ne serve pas à rien ? Ou du fait que je préfère que ça soit moi qui prenne tout au lieu que ça soit mes coéquipiers… cette tendance maso a vouloir prendre à la place des autres pour les épargner » dit-elle en se tournant vers elle, elle s'était un peu agacé, cela s’entendait pas une faible nuance plus forte et moins tranchée que d’habitude. Mais elle restait comme toujours directe mais elle cherchait une solution, pour qu’elle y trouve une aide et que ça ne serve pas à rien.

Harleen restait neutre, mais à l’intérieur d’elle, tout se révoltait contre ce qu’elle entendait. Il fallait être honnête deux minutes. On pouvait s'insurger sur le fait que ce n’était pas normal qu’une femme ait à subir ce genre de comportement, Harleen était parfaitement d’accord, mais il ne fallait pas porter des oeillères non plus. Une femme, statistiquement, était plus exposée à se faire violer dans les zones de conflits que les hommes. C’était comme ça, on n’y pouvait rien.
Enfin, cette colère était pas mal. C’était positif. Elle se rebellait un peu contre ce qui lui était arrivée, brisant un peu cette façade de neutralité qui la caractérisait. Elle était vulgaire, signe d’une colère latente qui était légitime. C’était dans le conflit qu’on pouvait avancer. Ce n’était certes pas ce qu’Harleen souhaitait en commençant cet entretien, mais étant donné la direction, elle ferait avec. La jeune femme se passa la langue sur les lèvres avant d’ajuster sa position, préférant rester assise face à Elana, qui était debout maintenant.
« Vous savez, c’est ce que l’on veut vous faire croire. Que ce que vous subissez est de votre faute. Pourtant, si vous n’étiez pas d’accord, ce n’était aucunement votre faute. Et non ce n’était pas “normal”. Ce n’est pas ce que je voulais vous dire. Vous êtes une victime Elana, que vous le vouliez ou non. » Harleen posa son calepin sur la table basse et croisa les jambes.
« Mais je suis d’accord, parlons de ce qui vous caractérise dans ce cas. Je ne demandais pas plus depuis le début de cet entretien. », ajouta-t-elle d’un ton catégorique, ne se démontant nullement. Elle écarta les bras : « Alors ? Dites moi, de quelle impuissance, de quelle facilité vous voulez parler ? Quels sont les sentiments, les émotions, qui vous ont traversé à ce moment là ? Racontez moi. Faisons en sorte d’avancer en effet. ».

Si Elana avait vexé ou même mit en colère la psychologue avec ses propos, elle devait bien reconnaître qu’elle n’en savait rien. Et elle ne chercha même pas à le savoir sur le coup. La militaire ne revenue par sur le trop confortable sofa, celui lui apparaissait aussi doux et agréable qu’un brasier. Elle était mal et s’était bien pour une raison : elle était en proie à un mélange de toute sorte de sentiments qui d’habitude son lissé par son flegme et surtout son apathie. Elle devait lutter et essayer de lâcher un peu prise chose difficile pour une personne qui était dans le contrôle. Walker avait raison, elle était une « victime » … que ce mot était désagréable a entendre surtout d’une bouche extérieure. Cela lui donnait des envies de violence. Elle n’a jamais été victime, du moins elle n’a jamais voulu en être une. Elle hait ce mot plus que les autres. Elle a toujours combattu sa condition « faible » pour n’être que dans le rang des plus fort et des gagnant. Jamais en arrière, jamais a la traine non. Femme avec une chatte elle était aussi forte qu’un homme doté d’une bite ! Elle valait toutes les bites du monde et de cette putain de galaxie ! Et nous ne parlons pas de sexe ou de rapport comme image.

Elle déglutie se contentant d’hocher la tête, elle ne pouvait dire que oui, elle était une fichue victime qui avait manqué de se faire forcer la rondelle par un saucisson mal lavé !
« La rage… Je voulais le réduire en charpie, en faire des lamelles de carpaccio. J’ai cherché toutes les ouvertures pour lui faire mal, pour me rebiffer… quitte à me prendre une volée de coups, cela n’avait pas d'importance de souffrire... Il m’était impossible, de me laisser faire pour avoir moins mal. Non… Et en plus il aimait encore plus ça. Et il avait besoin que Liam voit à quel point il était un homme, a quel point il allait me briser… Je ne sais pas pourquoi, il a fait venir Liam… pt’être pour le torturer .... Qu’il prenne encore plus son pied. » son regard se perdait, puisqu’elle réfléchissait à ce qu'elle ressentait.

Harleen approuvait la méthode finalement. Un peu de colère aidait cette jeune femme à sortir d’elle et à s’exprimer sur le fond. Elle apprenait tous les jours avec les patients, et c’était aussi pour ça qu’elle aimait son boulot. « De voir Liam assister à tout ça vous rendez encore plus haineuse vis-à-vis de votre agresseur ? », demanda-t-elle. La composante Sandon semblait important. On y revenait. Une femme violée se serait sans doute focalisée sur elle, et sur elle seule, et pourtant Ravix semblait toujours en revenir à Liam.
« Oui, il n’avait pas à être là. » cela était peu vache de dire cela, mais bon, elle n’acceptait pas que les autres souffre alors qu’il n’avaient pas à souffrire. Et même si Liam avait tenu le choc et s’était montré très gentil et pleins de soutiens, il n’aurait pas dû assister à ça. Son but était de protéger les gens, pas des les enfoncer.

« Vous souhaitiez qu’il soit protégé de cette vision ? », insista Harleen, qui voulait comprendre le sentiment profond de la jeune femme. Ses réponses courtes ne l’aidaient pas, mais comme cela était un échange, ce n’était pas bien grave.
« Oui… Son but est de soigner des victimes, pas d’en être une. » affirma t’elle.
« Parce que c’est votre but ? », répliqua Harleen du tac au tac, histoire de la faire réagir.
Et cela n’eut comme effet qu’un regard de la militaire morne et une moue de travers.
« C’est vraiment une question ? »
« En effet. Si le but de Liam Sandon n’est pas d’être une victime, est-ce que c’est le votre puisque votre désir était de le préserver, et donc de morfler à sa place ? » Elle replaçait dans le contexte le fait qu’elle se disait maso, que se soit elle qui prenne à la place de ses coéquipiers.
Elana regarda la psychologue ne sachant pas où elle voulait en venir. « Non. » répondit-elle sans état d’âme. Et comme elle présentait la question suivante elle y répondit. « Mon but en mission est de préserver les civil et de réaliser l'objectif fixé par ma hiérarchie. »
« Si Liam avait été un militaire, vos sentiments auraient été différents ? », continua Harleen qui trouvait que l’entretien prenait bien vie.
Elana réfléchit quelque instants… en faite non, elle avait ce don d’être ultra protectrice… une vraie louve. « Non… mais, je me serais dit que c'était le risque de notre métier. »
« Et ce n’est pas le risque des missions d’explorations pour les personnes qui les font ? Civils, comme militaires. »
« Explorer oui, là nous étions en mission humanitaire sauver des gens. »
« C’est vrai. Pour en revenir à vos sentiments, pourquoi n’auraient-ils pas été différents si Liam aurait été un militaire ? », reprit Harleen qui avait envie de creuser la chose finalement.
Elana plissa des yeux, tout en revenant s'asseoir sur le fauteuil. « Qu’importe si ça aurait été Liam, le major ou mademoiselle Avalon. cela aurait été la même chose. » Où voulait-elle en venir ? Pourquoi s'intéresser à Liam alors que le problème était l'agression.
« Est-ce pour cela que vous me dites avoir accepté votre sort avec facilité ? Parce que vous étiez à la place des autres ? »
Elle ne savait pas quoi répondre, pour une des rares fois, elle devait se questionner sur elle même et elle devait reconnaître qu’elle ne se connaissait pas vraiment. Elle était en difficulté et elle n’aimait pas ce sentiment d’être instable, pour cela qu’elle s’était rassit, pour se stabiliser.
« Je suppose oui. »
Harleen hocha de la tête et décroisa les jambes pour se remettre plus droite dans son fauteuil et faire face à Elana. « C’était une bonne stratégie. C’est important d’avoir, dans ces moments là, des valeurs à lesquelles tenir. Ce n’est pas une forme d’impuissance que de se raccrocher à quelque chose en quoi on croit, vous ne trouvez pas ? »
« ça peut aider… Oui » affirma la militaire de son ton télégraphique.
« Vous aviez déjà réfléchi à ça ? »
« Pas vraiment. » Avoua t’elle sincèrement.
« Je vous propose de nous en tenir là pour aujourd’hui, et de se revoir dans quelques jours. », fit-elle. Elle estimait finir sur une note positive et elle permettait ainsi à Elana de ruminer tout ça. Le reconstruction prendrait du temps, mais il fallait poser une pierre après l’autre.

Elana hocha la tête, se levant d’un mouvement brusque avant de tendre unemain vers la thérapaute. « Merci bonne journée. » dit-elle simplement, avant de quitter la pièce, par la porte indiqué par le Dr Walker. Elle fixa un prochain rendez-vous deux jours après avec un suivis continue qui allait durer trois mois. Elaan ne savait pas trop quoi en penser de tout cela et elle verrait le résultat dans les jours à venir.

END 05/12/2018

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