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Mer 14 Nov - 12:15

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Frofrofrozen !
Natasha Avalan & Erin Steele
Chronologie 18 Juin 2018
Frozen P7G-721


Erin Steele


Chronologie : 18 Juin 2018

Frozen. C’était une planète que Erin avait toujours eu envie de « visiter ». L’occasion ne s’était jamais présentée jusqu’à présent, et elle comptait bien y remédier en profitant d’une excursion scientifique qui se mettait en place sur la planète gelée. La RDA avait tout prévu pour ce grand moment : chaussettes thermiques pour froid extrême, tour de cou de la même veine, des sous-vêtements thermiques pour le buste et les jambes, respirant tout deux, bref une panoplie complète conçue spécialement pour les environnements extrêmes aux températures négatives. Elle avait complété le tout par une parka épaisse et bien enveloppante, et d’un bonnet, le tout dans des teintes sombres, peut-être pas noires, mais grises. Tout était conçu pour des températures pouvant aller jusqu’à moins soixante degré. Elle savait qu’elle allait en baver, surtout qu’elle emportait aussi un sac à dos, apparemment obligatoire, contenant un nécessaire de survie en milieu hostile, et de quoi se mettre à l’abri le cas échéant. L’environnement était parfaitement hostile, et les spots d’atterrissages en Jumper étaient limités, ce qui impliquait une marche dans le froid pour rejoindre la chaleur.

La période n’était pas la plus clémente. Les vents soufflaient forts, balayant les steppes glacées qui s’étendaient à perte de vue autour des grottes dans lesquelles on trouvait une forme de vie intelligente nommée Püntas. C’était aussi pour ces créatures humanoïdes (Erin les aurait plutôt qualifiés d’ursidés) que la jeune femme tenait tant à profiter de cette expédition pour aller sur Frozen. Isia lui en avait souvent parlé, et cela avait attisé sa curiosité maladive, laquelle se mêlait outrageusement à son sens naturel du contact social. Si on enlevait le fait qu’elle soit une chochotte sans nom, l’américaine était une sportive accomplie qui s’entretenait tous les jours pour essayer de ne pas être un boulet dans pareille situation.

Elle soupira de contentement quand elle se posa dans le Jumper qui allait partir pour la planète en question. P7G-721 de son petit nom sexy. La jeune femme savait que Natasha Avalon serait de la partie, et c’était une source de motivation supplémentaire, pour la bonne et simple raison qu’elle était la petite amie de John, et qu’elle ne l’avait jamais vraiment rencontré jusqu’alors. Erin la fouine qu’il l’appelait. Il n’avait pas tort, même si elle ne fouinait jamais par mauvais esprit, ou par intention belliqueuse.
Elle constata que le Sergent Nilsson était également de la partie. Cela ne l’étonna guère en réalité, car cette grande suédoise à la carnation laiteuse et aux cheveux blonds, taillés en carré plongeant, semblait complètement hermétique au froid. Sur une planète qu’Alexander et elle avaient visité en guise de cadeau d’anniversaire, elle leur avait servi de guide, sans autre chose que l’uniforme de base des militaires, alors que l’environnement était complètement enneigé et les températures relativement basses. Cette fois, Linea Nilsson portait fièrement des vêtements plus chauds, ce qui n’était pas pour rassurer Erin. Si même le congélateur du coin prenait des moufles, c’est que ça allait piquer une fois sur place.

« Sergent Nilsson. C’est un plaisir de vous revoir. », fit Erin en lui adressant un sourire franc, signe que le plaisir était sincère.
« Madame. », se contenta de répondre Nilsson avec un bref geste de tête bien raide.

Il ne fallait pas s’attendre à des effusions de sentimentalismes chez cette femme. Elle était atteinte d’un syndrome léger d’Asperger, mais cela se ressentait clairement dans sa façon de traiter ses relations sociales, et plus encore dans sa façon de s’exprimer, ramenant tout à des statistiques et des règles bien fixes. Elle était encore plus terre à terre que le dernier rat de laboratoire de la cité.

D’ailleurs, en parlant de scientifique, un botaniste se ramena également. A l’instar d’Erin, il soupira d’aise en posant son sac lourd et encombrant dans le Jumper et en se laissant tomber comme une masse sur la banquette à côté d’Erin. Il se rendit compte que dans cet amas de vêtements, il s’agissait bel et bien de la co-responsable, et il se redressa vivement en bafouillant des excuses pour son entrée en matière. Erin s’en amusa et l’assura que ce n’était pas bien grave, et que son dos criait également grâce de porter ce sac de malheur.

Il ne restait plus que le pilote et Natasha pour que la petite équipe soit au complet. L’objectif de l’expédition était concis : diplomatie avec les Püntas pour entretenir les liens avec Atlantis, collecte d’échantillons botaniques pour étude de la flore.

Natasha Avalon


Le mois précédent avait été un cauchemar. Si l’épisode morphea s’était imprimé au fer rouge dans son esprit, le retour de John et sa convalescence avait été pire que tout. Natasha n’avait pas pu régler ses propres problèmes alors que ceux de son compagnon était aussi graves, elle s’efforçait d’aller de l’avant et de soutenir le colonel, d’oublier le traumatisme de l’attaque de la cité et des évènements antérieurs qui étaient encore bien présents dans sa tête. Le fait de se convaincre que son ami avait besoin de soutien lui donnait de la force, et surtout un bon prétexte pour mettre de côté ses angoisses qui revenaient la hanter la nuit à travers ses cauchemars.

Lorsque John lui avait proposé de l’associer à une mission sur Frozen, la kiné n’avait pas longtemps hésiter avant de dire oui. Cela faisait longtemps qu’elle avait envie de rencontrer ces incroyables animaux intelligents et doués de parole et son compagnon le savait. John lui avait expliqué qu’il s’agissait d’une approche diplomatique et scientifique et que, étant donné son talent naturel pour se lier avec les animaux bizarres, elle serait utile au groupe. Natasha soupçonnait le soldat de chercher un moyen de la distraire et de lui faire plaisir, par ailleurs, il lui avait bien expliqué que l’une de ses amies serait présente et que c’était l’occasion pour elles de faire connaissance. Elle n’avait jamais eu l’occasion de discuter en privé avec Erin Steele, ce qui rajoutait une plue value à cette expédition. Si la rouquine gardait bien à l’esprit que cette femme était sa patronne, elle savait aussi qu’elle avait l’obligation de faire sa connaissance pour faire plaisir à John. Au moins, le contexte de la rencontre facilitait les choses : en cas de silence gênant elle pourrait toujours aborder le sujet de leur mission.
Pour se préparer à l’expédition, Natasha lu les rapports sur Frozen et songea qu’après avoir affronté le climat de cette planète elle pourrait aisément bravé les pôles nord et sud de la Terre. La kiné n’aimait pas beaucoup le froid mais elle était prête à le braver pour rencontrer les püntas et vivre une aventure agréable et sans violence. Voilà qui allait changer…

Elle prépara des vêtements appropriés pour faire face aux températures extrêmes et s’équipa de matériel médical classique et plus spécifiquement pour faire face aux problèmes d’engelures et autres incommodités liées au froid en plus du package classique. Lorsqu’elle se regarda dans le miroir, elle se donna l’impression d’être un esquimo et s’amusa de son allure décalée. Les habits étaient lourds, chauds et encombrant, mais elle allait devoir les supporter jusqu’à ce qu’elle fasse la traversée. Comme à son habitude, elle emporta également une caméra qui lui servirait à garder une trace du voyage et des découvertes.
Lorsqu’enfin elle débarqua en salle d’embarquement, il ne lui fallut pas longtemps pour trouver le reste de son groupe qui était affublé du même genre de tenue peu discrète.

- Bonjour la compagnie ! salua t-elle en pénétrant dans le jumper. Vous allez-bien ?

Erin Steele


Erin avait chaud. Les vêtements ne seraient pas de trop une fois sur la planète, mais pour le moment, dans l’atmosphère confinée du Jumper et à température ambiante, c’était intenable. C’était pourquoi Natasha la trouva en train d’enlever son manteau. Elle aurait tout le loisir de le remettre une fois arrivée dans l’atmosphère de la planète, le temps que le Jumper se pose. De toute façon, le pilote n’allait pas se poser, les larguer comme des chaussettes, et repartir illico. Il patienterait avant d’ouvrir le sas que tout le monde soit prêt.
« Bonjour Miss Avalon », répondit Erin avec un sourire pour la nouvelle arrivante. A force de côtoyer Sir Hoffman, elle prenait le pli de certaine expression anglaise. Le scientifique et Nilsson répondirent laconiquement, l’un parce qu’il avait déjà extirpé une tablette sur laquelle il consultait les spécimens qu’il voulait déjà ramener, et l’autre parce qu’elle était comme ça.
« Pour le moment chaudement, mais quelque chose me dit que ça ne va pas durer. Et vous ? ». Et Erin d’ajouter en montrant un point imaginaire du Jumper, qui s’apparentait à un bus : « Et n’oubliez pas de faire composter votre ticket ».


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Dim 18 Nov - 12:27

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Natasha Avalon


Natasha fut accueillie avec plus ou moins d’enthousiasme en pénétrant dans l’habitacle et s’amusa de l’expression employée par Erin, y reconnaissant la patte Hoffmanienne. Ces deux-là étaient en couple et devait être suffisamment soudés pour que leur manière de s’exprimer s’en ressente.

- Chaudement oui, je crois que je vais faire comme vous ! Dit-elle en posant son sac et en retirant son manteau. Elle poussa un soupir de soulagement.

La rouquine suivi des yeux la direction que lui indiquait sa patronne pour composter un billet fictif et prit un air faussement embêté.

- Oh non ! Mais j’avais prévu de frauder moi !

Au moins Erin avait de l’humour (plus que les deux autres apparemment, heureusement !), ce qui allait rendre le voyage plus agréable. En tant que bonne vivante, Natasha appréciait particulièrement les personnalités fortes et sociables. Elle avait déjà gouté à l’humour très british d’Alexander, une fausse froideur apparente dissimulant une ironie à toute épreuve, elle allait maintenant pouvoir éprouver celui de sa compagne.
Fouillant dans son sac, elle en sortit un sachet de viennoiseries, piocha dedans et le tendis à la dirigeante.

- Faut faire des réserves pour affronter l’hiver !

Erin Steele


Erin confirma d’un hochement de tête que Natasha faisait bien de faire comme elle. Autant attendre le dernier moment pour remettre la dernière couche protectrice de l’oignon plutôt que de mourir de chaud bêtement en attendant le départ. La RDA fit un petit « Ahh... » amusé quand sa vis-à-vis lui indiqua souhaiter frauder et elle fit un petit geste de la main qui pouvait vouloir dire “et bien dans ce cas là je n’ai rien vu”.

Elle accepta de bon coeur une petite viennoiserie en ajoutant :

« Si en plus vous me prenez par les sentiments… Je ne vous dénoncerai pas au conducteur du bus. », plaisanta-t-elle en la remerciant d’un large sourire.
- Ah parfait ! En plus de la fraude du magicobus, je pourrai ajouter la corruption hiérarchique via sucreries à mon CV comme ça, répondit Natasha avec humour. Puis elle réalisa soudain qu’elle allait peut-être un peu loin dans la plaisanterie alors qu’elle connaissait à peine la dirigeante. Tant pis, au moins elle éprouvait les limites et la réaction de sa voisine serait un bon indicateur des choses à dire ou ne pas dire par la suite.
« Et ce CV comporte d’autres joyeusetés de ce genre ? », répondit Erin du tac au tac, manifestement amusée.
- Hmmm… une addiction au café et une imagination débordante, je crois, conclut-elle en posant ses affaires et en s'asseyant, rassurée de voir que sa petite plaisanterie avait été bien reçue. John avait l’art de s’entourer de personnes comme lui, à l’humour redoutable.
Le pilote apparut sur la passerelle arrière du Jumper et lança un tonitruant bonjour, recevant des réponses mitigées pour certaines. Erin rentra les jambes pour le laisser passer, tout en laissant Natasha s’installer où elle le souhaitait. L’espace d’un instant, l’administrative fut tentée de se rendre à l’avant pour s’installer dans l’un des deux sièges qui se trouvaient derrière le pilote. La vue sur la verrière et donc, plus largement, sur le paysage, serait certainement bien meilleure que confinée à l’arrière de l’appareil.

Au diable la paresse et la timidité, ce n’était pas le genre de la maison. Elle se leva.

« Je vais m’installer sur l’un des sièges à l’arrière du pilote. Ça vous tente ? », proposa-t-elle à Natasha. Inutile de proposer aux deux autres, l’une était droite comme un “i” et déjà bien harnachée sur la banquette, quant à l’autre, il était de toute façon en train de gratter l’espace vital d’Erin en s’étalant sur la banquette avec son matériel qu’il passait en revu.
La rouquine n’hésita guère longtemps avant d’acquiescer. Elle n’allait quand même pas rejeter la proposition de la seule personne ici qui était désireuse de se lier, d’autant que la vue était bien plus agréable à l’avant de l’appareil. Elle se leva et vint s’installer non loin d’Erin avant de s’attacher à son tour. Elle aimait bien voler en jumper, c’était une belle expérience de pouvoir découvrir une nouvelle planète en la survolant, bien confortablement assise et protégée du climat et des dangers environnants.
« C’est votre première sur Frozen ? », finit-elle par demander en prenant place dans le siège et en bouclant le harnais de sécurité.
- Oui ! J’ai sauté sur l’occasion pour rencontrer les nounours qui parlent ! Ca va me changer des serpents, dit-elle malicieusement en faisant référence à Emeryan. J’ai un peu peur du climat mais j’imagine que ça ira avec ces vêtements… Je viens du sud de la France moi, la neige on a ça une fois par an et elle fond avant d’adhérer au sol.
A choisir, Erin préférait largement aller voir des ours qui parlent que de fréquenter des serpents, ce qui lui fit hocher positivement la tête. Elle n’en avait pas spécialement peur, mais elle n’était pas tranquille non plus. Et puis, c’était quand même plus sympa une belle fourrure qu’une peau lisse. D’un autre côté, elle était suffisamment éclairée pour savoir qu’un ours, à l’état sauvage, n’était pas préférable à certains types de serpents inoffensifs, et que l’ursidé n’avait de mignon que l’apparence. Mais là ? Ils étaient intelligents et en bons termes avec Atlantis, ça devrait bien se passer non ? « J’imagine aussi. », fit-elle en ajustant un peu son col. Erin savait de John que Natasha était française. Cependant, elle ne savait pas qu’elle venait du sud de la France. « Et quand elle adhère, ça provoque une pagaille monstre. », ajouta la RDA avec un petit rire. « Que ce soit dans le sud ou à Paris cela dit. J’ai passé toute ma jeunesse dans la capitale. », précisa-t-elle avant d’ajouter avec un air mutin : « J’adore l’accent du sud de la France, ça vous dit une conversation en bon français ? ». Elle avait un accent américain dans son phrasé français, mais cela ne la dérangeait pas outre mesure, et généralement, les gens trouvaient ça mignon.

Natasha Avalon


Un sourire étira les lèvres de la rouquine alors qu’elle apprenait que la RDA avait vécu quelques années en France et était, de fait, bilingue. Elle avait un bel accent marqué mais elle s’exprimait clairement et il n’était pas difficile de la comprendre. De toute façon, la cité était multi-culturelle et, si l’anglais était la langue couramment utilisée, la plupart des gens s’exprimaient avec des accents, son oreille était donc habituée. C’était agréable d’entendre sa langue natale.

Avec plaisir ! J’ai rarement l’occasion de parler français depuis que j’ai déménagé aux Etats-Unis.
« Faisons ça alors. », acquiesça Erin avec entrain.

Le jumper s’ébranla et prit un peu de hauteur, un court instant plus tard, la Porte s’activa et l’engin traversa l’horizon des évènements pour arriver dans l’espace. Un moment s’écoula avant qu’il ne se rapproche d’une planète et n’amorce une descente. Le changement d’ambiance fut brutal. Bien que la température ne se ressente pas depuis l’intérieur de l’appareil, la couleur de ciel d’un blanc laiteux cumulé à la neige qui tombait sans interruption et le sol d’un blanc immaculé avait quelque chose de surréaliste. Natasha se dit qu’elle était bien contente d’être bien au chaud dans le jumper et qu’elle n’était pas pressée d’en sortir, malgré son envie de rencontrer l’espèce intelligente qui peuplait la planète. Quel climat horrible !
Une petite pensée pour les naufragés du Titanic, plaisanta la rouquine en faisant référence au froid, bien que celui qui sévissait ici était surement plus intense que celui du Nord-Atlantique. Y a du potentiel pour faire des bonshommes de neige…
« En espérant que nous ne barbotions pas comme eux... », répondit Erin plus sombrement, frissonnant rien qu’à l’idée de se retrouver dans de l’eau gelée. En plus le Jumper allait se poser sur une mer gelée, le clin d’oeil pouvant inquiéter... Elle aimait le froid, mais avec modération, et bien au sec. La perspective de faire des bonshommes de neige était plus attractive, et elle se garda l’idée de côté de proposer un concours à Natasha.

Le jumper survola la zone, un dessert de glace uniquement nuancé par des zones plus montagneuses que d’autres. Il s’écoula à nouveau un long moment avant que l’appareil n’atterrisse sur une surface gelée. La mer, d’après ce que Natasha avait lu.

-C’est le moment de remettre les manteaux… dit-elle avec une grimace, appréhendant le froid mordant.

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Ven 4 Jan - 4:49

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Frofrofrozen !
Natasha Avalan & Erin Steele
Chronologie 18 Juin 2018
Frozen P7G-721


Chronologie : 18 Juin 2018

Erin Steele


Cette mission s’annonçait agréable. Elle allait découvrir une civilisation qu’elle ne connaissait pas, avec des êtres intelligents qu’elle voulait rencontrer depuis belle lurette, et en plus, la compagnie pour tout cela était plutôt agréable.
L’américaine ne pouvait qu’être d’accord. Il était temps de remettre les manteaux. D’ailleurs, le pilote se tourna vers ses passagers pour leur annoncer qu’ils étaient arrivés à destination. Devant la verrière, le vent froid balayait la mer glacée qui s’étirait dans la clarté laiteuse d’un jour brumeux. Les montagnes qui n’étaient pas si loin que ça venaient casser un décor qui n’était déjà pas très plat, du fait des congères et des amas de neiges qui s’amoncelaient ici et là à cause des bourrasques.
Une fois tout le monde équipé de pied en cape, la porte arrière du Jumper s’ouvrit sur le monde gelé de Frozen. Aussitôt, un courant d’air avala l’air chaud de l’habitacle. C’était mordant, piquant, voir saisissant. Erin était du genre à emmagasiner la chaleur, du coup, elle ne souffrait pas tout de suite du froid, mais elle sentait bien que la température était vraiment négative.
« Bienvenue sur Frozen, la température extérieure est de moins dix degrés. Bonne visite. », lança le pilote qui s’était habillé lui aussi de circonstance pour l’ouverture du sas.
Le scientifique avait ramassé ses affaires pour les remettres dans son sac, et il était déjà sur le point de sortir. Nilson quant à elle, était dehors, et elle avait déjà fait un tour du Jumper à pied, comme pour scruter les environs. Le peu de peau visible sur son visage s’était rosi, et elle semblait revivre. La suédoise était vraiment dans son élément.

Erin lança un regard à Natasha, puis elle s’extirpa de la carlingue du Jumper pour poser les pieds sur la glace. Elle repensa à la petite phrase humoristique de la kiné, sur les naufragés du Titanic. Comme si cela allait lui indiquer quelque chose, elle pesa sur sa jambe pour éprouver la solidité de la couche de glace qui flottait sur la mer. Elle supportait très bien le poids du vaisseau Atlante, alors une brindille comme la RDA, il n’y avait pas vraiment de risque de voir une fissure conduire tout le groupe à la catastrophe. La jeune femme réajusta les sangles de son sac à dos non sans ajuster son bonnet. Elle sentait de l’air s’insinuer dans son armure de chaleur, mais c’était supportable.

« Par ici. Il faut suivre un azimut brutal à 30 degré. », fit Nilson en rangeant sa boussole. Dans le jargon, un azimut brutal était une direction qu’on devait prendre en ligne droite, peu importe les obstacles sur la route. On passait par dessus. Erin estima que la militaire savait parfaitement ce qu’elle faisait, et elle s’en remettait volontiers à son savoir pour les guider vers la montagne et le lieu d’habitation des Puntas.

« Suivons le guide. », lança Erin en français à l’adresse de Natasha. Parler demander de faire un effort surtout avec le froid. En plus de ça, comme elle avait un tissu devant la bouche, elle ne voulait pas trop l’humidifier. Le scientifique de la bande était déjà parti sur un bon rythme, n’attendant personne, pas même Nilson qui essayait de compenser entre les trois groupes. Erin / Natasha, Nilson, et le botaniste. Il n’était pas prudent de se séparer, surtout que le vent balayait toujours l’endroit, parfois avec violence, soulevant de la neige à outrance, ce qui pouvait bloquer la vue pendant quelques secondes tant le rideau était soudainement opaque. Une forme de blizzard en moins secouant cela dit.

Le groupe marchait depuis quelques minutes. Les chaussures crantées d’Erin accrochaient bien, même trop et elle la fatiguait. A moins que ce soit l’air froid que son corps devait réchauffer ? Ou peut-être le sac trop lourd ? Ou encore l’oxygène moins présent ? Elle n’en savait rien, mais malgré son endurance travaillée deux à trois fois par semaine, elle galérait quelque peu. La tessiture du sol avait changé. Ce n’était plus une couche de glace, mais une couche de neige sur un sol plus dur. Nilson avait pris de l’avance. Elle avait rejoint le botaniste, qui, plein d’entrain, était parti comme une fusée. Il semblait évident qu’il était maintenant au bout de sa vie et qu’il n’avançait plus. D’ici à ce que le groupe arrive au sanctuaire des Puntas, elles les auraient rattrapées.

C’était sans compter sur le destin qui s’en mêla d’une bien mauvaise façon. Une fissure se dessina, partant de la suédoise jusqu’à Erin et Natasha. La fissure leur passa entre les jambes et s’étira derrière elles. Un craquement audible se fit entendre. La tête baissée vers la faille, Erin releva les yeux vers Natasha. On y lisait clairement qu’elle ne le sentait pas. Et elle n’avait pas tort…

Natasha Avalon


Les bourrasques frappèrent de plein fouet et Natasha grimaça malgré ses nombreuses couches protectrices. C’était froid et ça soufflait fort, le trajet s’annonçait éreintant. Piétiner dans la neige était déjà une épreuve de courage par beau temps mais avec le vent la difficulté était largement revue à la hausse. Malgré tout, elle avait vraiment envie de rencontrer les Püntas et puis, il n’était pas question de perdre la face devant ses collègues et de faire demi-tour, elle prit donc sur elle pour mettre un pied devant l’autre et affronter l’hiver. C’était étrange de se dire qu’elle marchait sur une mer gelée mais elle eut tôt fait de l’oublier car aucun élément distinct ne lui permettait de faire la différence entre l’eau et la terre, il n’y avait que de la neige à perte de vue. Le botaniste les distança rapidement et la militaire s’efforça de rester à mi-distance, probablement pour les garder tous à l’oeil. Natasha fut impressionnée par la cadence de marche du scientifique avant de le voir ralentir tout à coup. Un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres recouvertes par une écharpe en laine : c’était bien la peine d’aller aussi vite si c’était pour s’effondrer quelques mètres plus loin. Un craquement sec l’arracha brutalement à ses pensées et elle darda un regard autour d’elle avant de réaliser que le bruit venait de ses pieds. Natasha écarquilla les yeux et échangea un regard effaré avec Erin avant que le sol ne se dérobe brusquement sous elles, puis ce fut le néant.
Elle ouvrit les yeux quelques secondes plus tard, allongé sur un sol sans trop comprendre comment elle s’était retrouvée là, puis elle se rappela tout à coup la chute. Erin était à quelques mètres, elles étaient visiblement tombées ensemble au fond d’une crevasse. En se relevant, elle note avec soulagement qu’elle n’était pas blessée, elle s’en tirerait avec quelques bleus. Mais en était-il de même pour la RDA ?

-Est-ce que ça va ? Demanda t-elle en balayant les environs du regard.

Il y avait pas mal d’espace là-dessous, et plusieurs tunnels qui laissaient penser à des grottes ou des couloirs qui partaient un peu dans tous les sens. Elles pourraient s’y abriter en attendant que les secours débarquent avec du matériel pour les faire remonter. Aucune chance qu’elles escaladent par leurs propres moyens, il n’y avait pas de prises… Son regard bloqua sur une couche de glace partiellement craquelée qui était suspendue dans le vide et sous laquelle pendaient plusieurs stalactites longs comme des bras et aussi affutées que des poignards… juste au dessus d’Erin. La rouquine ne réfléchit pas lorsqu’un nouveau “crac” retentit et que la plaque de glace s’effondra, elle se jeta sur la directrice pour la pousser dans l’une des grottes et elles roulèrent toutes les deux par terre. Un instant plus tard, une tonne de glace et de neige s’écrasaient là où elles s’étaient tenue et ensevelit l’entrée de la grotte. Les jeunes femmes se retrouvèrent dans le noir total.

Erin Steele


« Je… je crois. », fit la jeune femme. Elle était tombée sur le ventre, le nez dans la neige et la glace. Péniblement, elle était sur le point de se redresser pour au moins se mettre à quatre pattes, quand Natasha la percuta. Erin était déjà pas mal chamboulée et destabilisée. Elle roula comme une bille dans un boyau en compagnie de la kiné qui venait de lui sauver la vie. L’effondrement qui suivit fit trembler les murs de glace qui tinrent bon. Après le bruit effroyable qui venait de se produire, un silence de mort s’installa dans la grotte plongée dans le noir. Les deux jeunes femmes pouvaient entendre leur propre respiration. Les yeux ne s’habitueraient jamais à la noirceur souterraine, pour la bonne et simple raison qu’il n’y avait aucune source de lumière dans les environs. Elles étaient aveugles.

« Natasha ? », fit Erin d’une voix peu assurée. Elle était là, elle la sentait proche d’elle. Il faisait frais mais moins qu’en surface. La glace faisait l’effet d’un igloo et elles n’étaient plus au milieu d’une steppe gelée balayée par le vent.

Erin sentait une douleur poindre dans son bras gauche, mais il n’était pas cassé. Elle aurait certainement quelques hématomes bien marqués et des contusions. Par contre, elle sentait que son nez saignait et le goût métallique qu’elle perçut dans sa bouche le lui confirma. Son tarin n’était pas douloureux et elle estima qu’il ne devait pas être fracturé. Elle était tombée tête la première sur le sol, cela venait sûrement de là.

« Vous allez bien ? Merci pour toute à l’heure. », ajouta Erin en se remettant sur les fesses, alors qu’elle était sur le ventre. Elle ne devait son salut qu’aux réflexes de la jeune femme.

Son sac était tombé avec elle, et déjà, elle se défaisait des sangles pour essayer de le faire passer devant elle. Elle avait une lampe dedans, et un peu de lumière ne ferait pas de mal. Elle farfouilla donc dedans, cherchant au toucher l’objet de sa convoitise.

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Ven 4 Jan - 18:12

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Natasha Avalon


Des grottes, toujours des grottes… Natasha n’avaient rien contre ces espaces pourvus qu’elles n’y soient pas enfermée. Lorsqu’on lui avait apprit que les Püntas vivaient sous-terre, elle avait pris sur elle et accepté malgré sa peur des lieux exigus, partant du principe qu’elle pourrait en sortir si elle commençait à angoisser. Bien sûr, elle n’avait pas anticipé le cas où l’entrée de son refuge serait piégé sous une tonne de glace. Elle n’avait pas non plus prévu le cas où elle serait plongée dans l’obscurité totale et donc confrontée à sa plus grande peur. Enfin si, elle l’avait vaguement envisagé et avait glissé sa lampe torche dans une poche facile d’accès, juste au cas où, en se disant qu’elle n’avait pas à s’inquiéter… Ses lentilles de vision nocturne ne captaient aucune lumière et ne fonctionnaient donc pas… le seul bon côté des choses c’était qu’il faisait nettement plus chaud ici, maigre consolation. Erin l’appela et elle fut rassurée d’entendre sa voix, cela signifiait qu’elle allait bien.

-Oui… répondit-elle en desserant difficilement la mâchoire.

La rouquine prit une inspiration pour se donner du courage et tâtonna jusqu’à sortir sa lampe. Elle appuya sur le bouton et la lumière fut. Un soupire de soulagement s’échappa des lèvres de la belle.

-Je ne suis pas blessée, répondit-elle d’une voix blanche. Pas blessée mais morte de trouille oui. Et vous ça va ?

Natasha balaya les environs avec sa lampe, avisant d’abord le mur de glace, puis l’autre côté. Le chemin semblait continuer et elle ne pouvait qu’espérait qu’il s’agisse d’un couloir débouchant à l’air libre ou bien elles allaient rapidement manquer d’air. Les secours allaient bientôt arriver, se dit-elle pour se rassurer. Elle activa précipitamment sa radio dans l’espoir d’entendre la voix de quelqu’un à l’extérieur.

- // Ici Natasha Avalon, vous me recevez ? //

Quelques secondes passèrent dans le silence le plus total. Natasha réitéra, en vain.
-Vous saignez ! réalisa-t-elle en voyant du sang s’écouler du visage de la RDA.

Erin Steele


« J’ai connu des jours meilleurs. », affirma Erin dans le noir. Elle allait bien cependant, elle était simplement un peu secouée par la tournure des choses et il n’y avait rien d’anormal à cela.

Elle allait trouver sa lampe quand le faisceau de celle de Natasha irradia dans la grotte. Aussitôt, les lentilles compensèrent, comme des hyènes qui se jetaient sur un bout de viande. L’appareillage utilisait la lumière ambiante pour exposer la scène dans laquelle elles se trouvaient. Erin n’alluma pas sa lampe, préférant économiser la batterie. Une lumière était suffisante pour le moment.

Tout comme Natasha, elle n’entendit rien à la radio quand cette dernière essaya de contacter du monde.

L’administrative se remit sur pied. Le sol ne chancela pas, c’était déjà un bon point. A l’exclamation de la kiné, elle retira ses moufles pour se passer les doigts sur le nez. En effet, elle saignait bien.

« Je suis tombée sur le nez. C’est un peu ironique sachant qu’il est tout petit. Enfin je crois. », tenta-t-elle d’ironiser.

- En France on dit que ce n’est pas la taille qui compte, tenta de plaisanter la rouquine.

Erin extirpa un mouchoir de sa doudoune, et elle s’essuya le nez ainsi que la bouche, et elle appliqua un peu de neige fraîche sur son pif histoire de faire cesser le saignement en resserrant les vaisseaux. Elle pouffa quelque peu avant d’ajouter :

« J’ai déjà entendu cette expression, et je dois dire que je ne suis pas entièrement d’accord avec celle-ci ! », plaisanta-t-elle, en parlant un peu du nez. Au moins elle n’avait pas perdu son sens de l’humour. Elle comprima son nez.

- Si ce n’est pas trop douloureux, je vous conseille de comprimer la narine qui saigne et de pencher la tête légèrement vers le bas.

« Ça devrait aller... », répondit la RDA qui appliqua les conseils de la kiné. Elle pencha sa tête en avant tout en maintenant son mouchoir maintenant imbibé de neige fraiche. Ca tambourinait un peu dans son tarin mais c’était simplement le sang qui venait taper sur la compression imposée par ses doigts. Si elle avait vraiment mal, Natasha s’en serait rendue compte rapidement tant Erin Steele est une chochotte. Elle releva d’ailleurs bien vite la tête.

« Bon. », dit-elle d’un ton affirmé en faisant un tour sur elle-même pour observer leur situation. Un mur de glace se trouvait entre elles et la sortie. A l’opposé se trouvait un boyau qui descendait Dieu seul savait où. « On dirait que nous avons deux solutions. Soit on reste ici et on attend, soit on prend les devant et on explore. » Erin poussa un soupir. Quelle tuile quand même… L’expédition prenait un tout un autre tournant qui n’était pas prévu au programme. La femme dirigeante qu’elle était reprenait le dessus en essayant de trouver des solutions au problème sans se focaliser sur ledit problème. Cela ne servait à rien de maudire le sort qui leur était fait, puisque cela ne changerait rien. Autant prendre des initiatives, même si c’était de rester sur place à attendre.

Natasha tenta de faire abstraction de ses angoisses pour réfléchir de manière logique.

-On devrait inspecter les lieux pour faire un point… si on est dans une zone fermée on va finir par manquer d’air, autant anticiper et chercher rapidement des solutions.


« D’accord avec vous. », répondit Erin, plutôt satisfaite de voir que la belle rousse n’allait pas se laisser mourir ici sans rien faire. Il n’y avait rien de pire que les gens défaitistes qui laissaient tomber à la première difficulté ou qui attendaient qu’on vienne les prendre par la main pour les faire avancer.
Le tour de la zone serait vite fait, puisqu’elles se trouvaient dans une vaste salle complètement cloisonnée sauf d’un côté, celui où se trouvait l’ouverture en forme de grotte. Il fallait donc aller voir de ce côté. Erin entreprit donc de réajuster son sac et ses vêtements, largement malmené pendant la chute et le placage salvateur d’Avalon. Elle se tourna ensuite vers le gouffre de ténèbres que le faisceau de la lampe combiné à la puissance des lentilles parvenait à percer un peu. Un léger courant d’air humide et froid provenait de cette ouverture, et c’était déjà bon signe. Elles ne mouraient pas asphyxier tout de suite. Le sol était plat, mais très vite, quelques degrés d’inclinaison négative se mirent en place. Elles descendaient dans les entrailles de la terre des Puntas.

« J’espère que ce voyage ne durera pas aussi longtemps que celui des Lidenbrock, sinon l’une de nous deux devra manger l’autre. », tenta-t-elle une nouvelle fois de plaisanter en faisant référence aux héros du roman du Jules Vernes, Voyage au centre de la terre. Elle essayait de combattre son appréhension naissante. Erin n’était pas claustrophobe, mais elle n’était pas à l’aise avec l’idée d’avoir des mètres de terres gelées au dessus de sa tête et qu’elle était prise au piège en dessous. N’importe qui ne serait pas tranquille.

Natasha Avalon


- Pas sûr d’avoir très bon goût… par contre je suggère de courir si on croise des dinosaures.
« Hum, sauf si c’est un t-rex je crois. », blagua Erin.
- Ah? Je n’ai pas lu le guide de survie au jurassik. Il est plutôt recommandé de faire le mort ? répondit la rouquine sur le même ton de plaisanterie.
« Oui, je crois qu’il préfère la viande fraîche qui court que le morceau avarié laissé par terre. », enchérit Erin.

Natasha jeta un oeil au tunnel et fit une grimace, la perspective de s’enfoncer là-dedans l’angoissait. D’un autre côté, elle n’était pas non plus très à l’aise à l’idée de rester ici et d’attendre devant cette ouverture bouchée. Le petit courant d’air dans le couloir lui donnait au moins un mince espoir de revoir la lumière du jour rapidement. Elles se mirent en route et durent très rapidement faire preuve de vigilance lorsque le sol s’inclina vers le bas.

- La prochaine fois on choisit une planète tropicale, quitte à se perdre…

Erin n’était pas certaine que la planète tropicale soit un meilleur choix. Entre les parasites, les indigènes, la moiteur et l’humidité, elle préférait largement un environnement comme celui-là… Bon à choisir, elle aurait aimé être en surface plutôt qu’ici, mais le destin en avait décidé autrement. En plus, elle gardait un souvenir pénible de Paradize, la planète phare niveau tourisme atlante, puisque c’était digne des îlots paradisiaques terrestres.

« On finirait sans doute sucé jusqu’à la moelle par des moustiques susceptibles, non pas de piquer, mais d'empaler un humain. », lâcha-t-elle en plissant le nez, et d’ajouter, pour faire la conversation : « Vous êtes déjà allés sur la planète Paradize ? ».

- Non mais je comprends pourquoi si on y trouve ce genre de monstres.

Le couloir était glacé et dérapant mais il avait le mérite de filer à peu près droit, du moins pendant quelques centaines de mètres. Si quelques raies de lumière filtraient de temps à autre, l’obscurité se fit plus présente au bout d’une quinzaine de minutes. Tout à coup, le couloir s’élargit pour s’ouvrir sur une plus large cavité dont partaient plusieurs autres tunnels.

- Aie… on est tombées dans un labyrinthe. Il va falloir faire des marquages si on ne veut pas se perdre.

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Sam 12 Jan - 21:12

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Frofrofrozen !
Natasha Avalan & Erin Steele
Chronologie 18 Juin 2018
Frozen P7G-721


Erin Steele



« On dirait bien... ». Erin lâcha un soupir en observant les différents choix qui s’offraient à eux. La marche avait le mérite de réchauffer le corps, lequel étouffait un peu dans les vêtements chauds. Le teint rosie, et le souffle cours, elle observait les déclinaisons différentes des tunnels. Elle savait que cela ne voulait absolument rien dire, que la courbe pouvait s’inverser quelques mètres plus loin, mais il fallait choisir au moins un critère de sélection plutôt que d’y aller au hasard. Le hasard… c’est hasardeux. Bref, la jeune femme ouvrit la fermeture éclair de sa doudoune pour se faire un peu d’air. D’ailleurs, de ce fait, elle sentit sur son buste le courant d’air qu’elles suivaient depuis un moment maintenant, et elle était persuadée qu’il provenait du tunnel de droite. Elle frissonna, préférant refermer un peu son vêtement pour ne pas attraper froid.
« Le courant d’air que l’on sent depuis toute à l’heure vient de droite il me semble bien. ».

Pour l’heure, en l’absence d’autres intersections, il était inutile de faire des marques, puisqu’elles iraient en ligne droite dans ce tunnel. S’il était bouché, elles pourraient revenir en arrière, et en emprunter un autre.

- C’est plutôt bon signe... soupira Natasha. Avec un peu de chance elles finiraient par trouver une sortie.

Seulement voilà. Il n’y aurait pas vraiment de consensus entre les deux jeunes femmes. Une créature ressemblant de loin, comme de prêt, à une fourmi, émergea du tunnel le plus à gauche. Ses antennes velues frétillaient dans l’air, captant les variations de pression dans l’atmosphère confinée de l’endroit. Ce n’était pas vraiment une fourmi terrienne, ne serait-ce parce qu’elle faisait la taille d’un labrador adulte. Qui plus est, elle n’avait que quatre pattes sur un corps en deux parties. Choses communes et non des moins effrayantes, deux énormes mandibules claquaient dans l’air. Elles étaient couvertes de glace, comme si l’insecte (ou l’animal ?) s’en servait pour creuser lesdits tunnels.


Natasha Avalon


- Sans blagues… lança la rouquine en observant la créature avec des yeux curieux. Puis elle réalisa tout à coup que les fourmis, du moins sur Terre, étaient rarement seules et qu’elles n’hésitaient pas à s’attaquer à des proies plus grosses qu’elles. Cette chose fonctionnait-elle sur le même modèle ? Ca devenait inquiétant. Portant la main à sa ceinture, elle lâcha un juron en réalisant que le zat’nik’tel qu’elle avait l’habitude de faire suivre en mission n’était plus à sa place, il avait dû tomber lors de la chute.

- On a dit à droite c’est ça ? dit-elle d’une voix mal assurée en amorçant un pas dans la direction du fameux couloir.
« A droite, tout droit, je ne sais plus mais loin d’ici... », répliqua Erin d’une voix blanche d’outre-tombe. Elle semblait hypnotisée par l’horreur qui venait d'apparaître.

Aussitôt, les antennes de la fourmis géante se figèrent puis se remirent en action, il sembla à la kiné qu’elles étaient un peu plus tendues dans leur direction qu'auparavant.

- Bon, je crois que c’est le moment de courir... chuchota Natasha en se demandant si elles allaient vraiment semer un animal dans son élément alors qu’elles portaient autant de poids sur leurs épaules. Prête ? Allez ! Et ni une ni deux, elle se mit à courir en vérifiant qu’elle était bien suivie par la RDA. Mais naturellement, c’était sans compter sur le prédateur qui les prit aussitôt en chasse. Erin s’était trompée finalement, les deux atlantes n’auraient pas l’occasion de s’entre dévorer si la fourmis leur mettait la main dessus.

Le terrain était glissant et la course compliquée. Natasha trébucha plusieurs fois et se retint de justesse à tout ce qui pouvait lui servir d’accroche. Plus loin, résonnait le bruit d’un cours d’eau, probablement une rivière souterraine et elles semblaient s’en approcher même s’il était difficile d’évaluer l’origine des sons dans des grottes aussi vastes. Le chemin se séparait soudain en deux mais les demoiselles n’eurent guère le loisir de choisir car une deuxième fourmis déboula brusquement par l’une des routes, Natasha bifurqua donc vers la droite sans marquer d’hésitation… et glissa pour de bon. Le tunnel s’incurvait brusquement, à tel point qu’il ressemblait en tout point à un toboggan naturel. La RDA et la kiné eurent donc droit à une superbe et terrifiante glissade sur une centaine de mètres jusqu’à ce qu’elles “atterrissent” sur une surface plus plane en suspension dans la vide. Hélas, un instant plus tard, un craquement sec raisonna et l’énorme plaque de glace sur laquelle elles se tenaient céda et les emporta vers le bas. Le petit jeu du toboggan reprit ainsi de plus belle, mais cette fois elles étaient sur une luge. Terrorisée, Natasha tenta de se cramponner à une stalagmite qui s’était formée sur la plaque pour ne pas en être expulsée. Et puis tout à coup : “PLOUF”, une vague d’eau glacée les frappa, la plaque de glace venait d'atterrir sur la fameuse rivière dont elle avait soupçonnait l’existence un peu plus tôt.

Erin Steele


Erin se cramponnait à ce qu’elle pouvait, sentant ses doigts gantés de moufles riper sur la surface gelée de l’iceberg. La vague qui submergea l’embarcation de fortune quand cette dernière frappa l’eau arracha un cri de surprise à l’américaine, littéralement saisie par la morsure du froid. Heureusement, le plus gros de ses vêtements étaient en matière Goretex qui donnait des propriétés d’imperméabilités aux fibres. Il n’empêche que ce fut particulièrement désagréable, surtout quand de l’eau lui passa dans le cou. Néanmoins, comme elle était en train de se débattre comme une belle diablesse pour rester sur la glace qui prenait de la vitesse en suivant la rivière, elle n’avait pas le temps de se focaliser sur ce désagrément gelé.

Sans parler du fait qu’en atterrissant sur l’eau, l’onde de choc qui avait créé la vague s’était propagée dans le support et avait percuté les deux jeunes femmes. Grosso modo, elles avaient un peu rebondi sur la terre glacée, et cela avait provoqué quelques douloureuses sensations dans les coudes et les genoux de l’américaine qui était alors à quatre pattes. Elle sentit soudainement le sol se dérober sous ses jambes, comme s’il était aspiré brusquement. Et c’était bel et bien le cas ! Une fissure qu’Erin n’avait pas pu voir s’était formée suite au choc, et la rivière venait d’engloutir le morceau fragilisé. Histoire de ne pas faire trempette, l’administrative se cramponna à ce qui ressemblait à une stalagmite, et elle parvint à rester sur le morceau restant de la plaque de glace. Leur surface au sec s’était considérablement réduite avec la disparition de ce morceau.

« On prend de la vitesse !! », fit Erin. Natasha n’aurait d’ailleurs pas besoin de cette remarque pour s’en rendre compte. Le courant se faisait plus fort, plus bouillonnant. Des volutes de fumées s’échappaient de l’eau et un terrible vacarme semblait se rapprocher de leur position. En réalité, c’étaient elles qui avançaient vers le bruit de turbine. On aurait dit de l’eau qu’on projette sur une poêle encore chaude et qui crépite en s’évaporant dans un nuage de fumée blanche.
D’ailleurs, cette vapeur d’eau vint leur fouetter le visage alors qu’elle passait dans un panache de fumée à toute vitesse. Soudainement, une lueur rouge orangée colora l’environnement, et elles furent projetées comme des sacs vers l’avant. Une explosion intense satura le tunnel dans lequel l’eau circulait, et un immense nuage de vapeur d’eau chaude expulsa Erin et Natasha directement dans un lagon d’eau turquoise située dix mètres plus bas. L’eau les réceptionna durement, et la cascade par laquelle elles étaient arrivées les brassa jusqu’à les rejeter sur le côté du lac souterrain qu’elles venaient de découvrir bien malgré elles.

Erin rampa dans un fond d’eau. Le sol ici n’était pas gelé, mais sablonneux. Pas une trace de vase ne se soulevait quand elle pataugea en toussant fortement pour s’extraire de là. L’eau était agréablement chaude et heureusement, sinon elles étaient perdues pour l’expédition. Mais Steele n’était pas encore en état de se rendre compte de ça. Elle avait bu la tasse, et plutôt deux fois qu’une, et elle ne savait plus vraiment où elle habitait.

Avec un « ahhhh » d’effort surhumain, elle bascula sur le dos, les jambes encore immergées mais le dos au sec et elle fixa son regard sur le plafond, le corps parcouru des spasmes de la toux. Elle reprenait ses esprits, et c’est avec une petite voix qu’elle murmura un premier : « Natasha ?... ».


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Dim 13 Jan - 18:59

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Natasha Avalon


La rouquine rampa jusqu’à la plage où elle s’y laissa choir pour cracher de l’eau. Bon sang quelle aventure ! La glissade folle sur une rivière combinée à une chute de 10 mètres pour atterir dans un lac - fort heureusement - d’eau chaude, c’était du jamais vu. La kiné toussa un moment pour reprendre laborieusement son souffle. Heureusement qu’elle n’était pas cardiaque !

Présente, répondit la jeune femme entre deux quintes de toux. Elle défit le sac et le balança sur la rive, hors de l’eau. Le tissu était étanche et c’était tant mieux où elle aurait pu dire adieu à la moitié de son contenu. Je sais pas comment… mais vivante.

Un peu dans le cosmos avec l’impression de s’être mangé quelques kilos de carottes ou de patates dans la tête… mais vivante.
Par contre elles pouvaient tirer pour de bon un trait sur le fait d’êtres secourue par les atlantes, elle voyait mal comment ils pourraient les retrouver maintenant.
La jeune femme se redressa laborieusement pour examiner l’état de ses affaires et l’environnement… et se figea en apercevant trois créatures qui ressemblaient à de gros ours en peluche, une dizaine de mètres plus loin, à moitié immergés, qui les regardaient avec des yeux ronds. Elles avaient dû les déranger pendant leur baignade.

-Euuuh…. Erin ?!

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