First step ft Erin

Cela faisait quelques jours à présent qu’Arnault avait mit les pieds sur la cité Ancienne. Il continuait de la détailler de ses yeux ronds ébahis sous tant de beauté. Chaque endroit était nouveau, il n’avait rien vu de semblable sur terre. Pendant ses pauses, il passait son temps à se promener, dans le but d’en prendre toujours plus dans les yeux. Il lui arrivait même de s’arrêter et de contempler l’architecture lantienne. Comme ce coup où il avait vu ce qui lui semblait être un aquarium. En effet, dans le mur était encastré un vitrail qui laissait couler de l’eau juste derrière lui avec, de temps à autres, quelques bulles qui remontaient le long de la vitre. Il était tellement fasciné ce coup-là, qu’il n’avait pas vu le scientifique à côté de lui arriver. Ce dernier lui expliquait qu’en fait, ce n’était nullement un aquarium, mais plutôt ce que lui pensait être comme un refroidisseur géant. Car en-dessous à quelques étages se trouvait des salles importantes de la cité. Järvi regardait le sol comme s’il pouvait les voir, tout en lâchant un petit ‘Ooh’ impressionné.

Quelques heures plus tard, il venait de finir son repas, et alors qu’il se dirigeait à son dortoir, l’endroit où le maître des explosifs créchait, un jeune homme à bout de souffle arrivait et se coupait en deux devant lui. Instinctivement, et tout en se penchant vers lui, Arnault lâchait. « Hengitys, ystävä? » Voyant que l’homme lui rendait un regard douteux, proche de l’incompréhension, il se souvenait que personne à part lui parlait finlandais. Il répétait donc avec un petit accent. « Pardon, je disais donc, essoufflé l’ami ? » là, l’homme réagissait. En plus de se remettre droit, il se mit aussi à parler. « Madame Steele veut vous voir dans son bureau, dans ‘il regardait sa montre’ environ quarante minutes. » finissait-il. Järvi le défigurait. Bien qu’il ne connaissait pas beaucoup de monde, il avait étudié l’organigramme des fonctions de la cité, et cette fameuse madame Steele se trouvait tout en haut. Il lâchait une petite tape à l’épaule de l’homme, tout en le remerciant, puis il se mit à prendre la direction du bureau. Plusieurs questions venaient alors à son esprit. Avait-il déjà fait une erreur ? Il ne lui semblait pas, du moins, pas consciemment. Alors que pouvait-être l’objet de cette convocation ? Il allait le savoir dans peu de temps.


Trente-cinq minutes plus tard, il atteignait un couloir plus loin du bureau, il attendait patiemment tout en jetant un petit coup d’œil à la pièce, il essayait de capturer un maximum d’informations, mais rien à faire, il n’arrivait qu’à entrevoir la femme avec son bureau. Quelques minutes plus tard, il se passait un coup sur son bêtement gris militaire pour retirer toute trace d’impropreté, avant de souffler un coup et de se tourner vers le bureau. Avec une cadence entretenue, il arrivait à la porte rapidement. Il toquait trois coups avant d’ouvrir. Tout en se raclant la voix, il se mettait sur le seuil de la porte, les deux mains dans le dos. « Caporal Arnault Järvi madame, vous avez demandé à me voir ? » Il pointait son regard vers la femme. Puis, lorsqu’elle faisait un geste indiquant la chaise, il s’approchait pour s’asseoir. Les mains sur les genoux, le regard toujours porté sur Erin, Il attendait avec impatience la suite. Peut-être allait-il déjà se faire renvoyer ? Ou peut-être que c’était tout simplement une nouvelle affectation ? Ou alors, encore plus simplement, peut-être que c’était juste une visite pour apprendre à mieux connaître le personnel. Quoi qu’il en soit, il allait le découvrir sous peu.

Erin n’était pas du genre à convoquer des gens pour le plaisir. Elle avait autre chose à faire ou à penser pour cela, mais elle restait convaincue qu’une direction proche de son personnel était un atout indéniable pour la confiance dans le temps. Qui plus est, depuis les évènements de janvier 2017, et les derniers en date mettant à mal l’intégrité de certaines personnes, elle trouvait que recevoir un militaire de temps en temps, parmi les nouveaux arrivants, n’était pas un mal.

Ainsi, elle retenait au moins un visage dans la floppée d’arrivée, et ça permettait à un nouvel élément de l’armée de se rappeler que l’expédition était civile, le genre de détail que les « gris » avaient tendance à oublier rapidement. Et puis, cela permettait aussi de montrer au personnel que leur affectation dans cette cité n’était pas définitive. Certains le pensaient aussi, en étant persuadé d’être la crème de la crème. Un certain Hamilton en avait fait les frais, et il était reparti sur Terre illico, sans que le Codir n’ait son mot à dire. La plupart du temps, l’administration laissait l’armée laver son linge sale, et ne faisait pas ingérence. Une forme de consensus qui s’expliquait par l’intelligence des dirigeants et des responsables militaires, et notamment de la bonne entente entre tout ce petit monde, si on mettait de côté la guerre froide entre la jeune femme et le vieux briscard qui commandait le Dédale.

Elle s’était permise de fourrer son nez une seule fois dans les affaires de cet homme et elle en avait payé les pots cassés. Depuis, ils se respectaient, sans s’apprécier réellement, même si la tendance était à l’amélioration depuis qu’elle allait assister au combat de boxe d’Alexander sur le croiseur.

Bref.

Selon le dossier de ce militaire, il était caporal, avec une spécialisation dans l’utilisation de matériel explosif. Tout cela était bien vague pour Erin, mais s’il avait été recruté, c’était qu’il avait quelque chose à apporter à la cité. D’ailleurs, à l’heure dite, il se présentait au rendez-vous. Elle donna l’autorisation d’entrée. Elle se leva alors qu’il se présentait sur le pas de sa porte.

« Entrez Caporal, je vous en prie. », fit-elle en indiquant la chaise devant son bureau.

Elle le laissa s’asseoir avant de procéder elle-même, en se réajustant. Sa vêture bleue marine, composée d’un pantalon évasé et d’une veste en tailleur sous laquelle trônait une chemisette blanche écrue contrastée avec la rigueur toute militaire de l’uniforme de son vis-à-vis.

« Je suis Erin Steele, co responsable de l’expédition civile Atlantis, avec Alexander Hoffman et Richard Woolsey qui chapote le tout. Effectivement, je voulais vous voir. », commença-t-elle en guise d’introduction maintenant qu’elle était assise de nouveau.

« Rassurez-vous, c’est juste un entretien informel d’intégration, j’aime recevoir de nouvelle tête pour me familiariser avec les membres de l’expédition. Je pioche au hasard, et c’est tombé sur vous, ce qui n’est pas plus mal parce que le Colonel Sheppard qui supervise les hommes n’est pas encore tout à fait opérationnel. ».

Erin croisa les jambes et aligna les feuilles sur son bureau pour centrer le tas correctement. Une façon de laisser du temps au caporal de rebondir sur ses propos.

RP abandonné 21.12.2018