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Une texane, une arme, un sujet d'anthropologie |
Chronologie : 2 avril 2018
Pedge était détendue. Son séjour dans la forêt avec le docteur Taylor Laurence lui avait fait un bien fou, et ce n’était plus cette histoire de clone et de guerre imminente qui allait la perturber pendant quelques jours encore, le temps qu’elle redescende de son petit nuage. Bien entendu, la perspective d’avoir des milliers de copies d’elle quelque part dans la galaxie, des copies vouées à se battre contre Atlantis d’une manière ou d’une autre, lui laissait un poids sur les épaules assez important. Cette saloperie de reine Wraith avait profité de la torture qu’elle lui infligeait pour lui voler son patrimoine génétique et maintenant, elle s’en servait pour se créer une armée digne de ce nom, sacrifiable à souhait, et qui imposerait un choc psychologique très important aux troupes qui allaient la combattre. Ils allaient tous devoir tuer des Eversman et des Allen par milliers. Au début, ce serait rude, avec cette impression malsaine de tuer l’un des leurs. Mais après, ce serait de l’abattage pur et simple.
Dernièrement, elle s’occupait de plus en plus de l’instruction des civils, comme si les huiles avaient décidé d’orienter sa carrière dans ce sens. Ce matin, elle devait entrainer une certaine Eva Ridley, une… Elle jeta un coup d’oeil au dossier et énonça sa fonction à voix haute :
« Anthropologue. ». Elle fit une petite moue. Elle ne savait pas vraiment quelle était la spécialité de ce genre de métier, si ce n’était que ça avait un vague rapport avec les cultures en général. Mais de là à savoir quel boulot un anthropologue faisait, il y avait un monde. N’avait-elle pas fait un peu d’anthropologie dans sa rencontre avec le peuple Natus, comme dernièrement dans la forêt du continent alors qu’elle était en train de chauffer Taylor Laurence, sous le regard de ces hommes et de ces femmes furtivement cachés dans la forêt alentoure ? La honte quand même. Quand elle y repensait, elle ne se sentait pas à l’aise avec ça, même si au final, à terme, elle en rirait plus tard.
Si tant est que Pedge sâche rigoler.
Cela ne lui était arrivée qu’une fois depuis qu’elle était sur la cité. Un vrai fou rire incontrôlable comme elle n’en avait plus eu depuis sa jeunesse. Encore une histoire saugrenue dans laquelle Isia avait accroché une capote à un soldat que s’appelait Candom, et que ce dernier n’avait pas fait gaffe et s’était promené avec, l’agitant comme une petite queue toute flasque bien rigolote vue de derrière.
Pour en revenir à ses moutons, et en l'occurrence, à sa brebis, Pedge devait la rejoindre à l’armurerie pour neuf heure. Il était un peu moins de huit heure trente, aussi avait-elle un peu de temps pour penser au programme, et préparer le terrain. Elle pouvait tout aussi bien l’emmener sur le continent pour tirer, mais, ne la connaissant pas trop, elle préférait commencer par quelque chose de plus académique, surtout avec une arme en main. Cette femme avait-elle seulement déjà tirée ? Savait-elle se servir d’un pistolet ? Fusil d’assaut ? Autre ? Tant qu’elle n’aurait pas eu un échange avec elle, elle n’en saurait rien, et il fallait donc commencer par le commencement.
A l’heure dite, et suivant son affectation, le sous-lieutenant Allen se présenta à l’armurerie. Elle n’avait pas de raison particulière d’arriver en avance, et pas de motif légitime d’arriver en retard. Elle était donc pile à l’heure devant le lieu dit. Elle avisa la première civile venue, qui était, du reste, la seule dans les environs, et se présenta :
« Sous-Lieutenant Pedge Allen. Je serai votre instructrice pour le tir, du moins, si vous êtes bien Mademoiselle Eva Ridley. »
Autant être certaine de s’adresser à la bonne personne plutôt que de mettre tout de suite les deux pieds dans le plat. Une fois confirmée, elle attaqua directement par des questions orientées sur les compétences académiques de la jeune femme qui ferait office d’élève pour la matinée :
« Est-ce que vous pouvez me dire, en quelques mots... » Précision qu’elle jugea utile de faire tant les civils pouvaient être loquaces quand ils s’y mettaient… « ... le degré de vos compétences en matière de tir ? Déjà pratiquée . Si oui sur quel type d’arme ? Ou alors, novice totale ? Je ne suis pas là pour vous juger, mais pour adapter les exercices afin que vous ne vous soyez pas déplacée pour rien. »
Pedge avait ce ton morne et neutre que son faciès exprimait sans peine. Autant dire qu’elle était lisse, apathique, mais pas antipathique, sans afficher d’émotion particulière, avec une lueur polie dans la prunelle des yeux.
(c) chaotic evil
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Eva était arrivée sur la Cité depuis quelques jours. Elle ne connaissait pas encore grand choses de cette grande Cité et elle était restée principalement enfermée dans ses quartiers à lire et relire les rapports de mission. Elle trouvait tout cela passionnant et voulait connaitre chaque peuple rencontré par les équipes d'Atlantis. Chaque population était interessante, chaques peuples rencontrés apportaient son lot de nouvelles connaissances pour enrichir sa culture professionnelle. La jeune femme était une vraie passionnée par son travail. Elle pouvait rester des heures à lire ces raports et c'est d'ailleurs ce qu'elle faisait. Elle en oubliait parfois de manger et ce sont seulement les gargouillis de son ventre qui le lui rappelaient. La jeune femme avait maintenant une hâte : partir en mission pour rencontrer en personne de nouveaux peuples. Toutefois, on l'avait informée qu'il fallait absolument qu'elle apprenne à se servir correctement d'une arme avant de pouvoir partir en mission. Eva avait déjà pris des cours de tirs lorsqu'elle avait été anthropologue pour l'armée en Afghanistan mais les cours avaient été brefs. C'était une petite formation obligatoire car vu la dangerosité du terrain, il fallait qu'elle sache se protéger un minimum. La jeune femme savait donc charger une arme et visait une cible proche (voir très proche). Elle n'était pas nulle pour cela mais manquait d'entraînement. En Afghanistan, elle avait été recrutée pour partir à la rencontre des locaux et pour apaiser les tensions avec l'armée américaine. Elle devait les persuader de ne pas rejoindre les rangs ennemis et d'un autre côté, elle devait sensibiliser les soldats aux habitudes et coutumes des populations locales. Eva était donc souvent soumise au stress et aux dangers des combats. Aussi, à l'époque, elle avait pris cet entraînement très au sérieux, même si, avec le recul, elle n'était pas sûre qu'il soit suffisant pour réellement se défendre en cas d'attaque. Par chance, elle n'avait jamais eu besoin de s'en servir et heureusement car maladroite comme elle était, elle se serait surement tirée dans le pied en voulant sortir son arme. Eva arriva la première à l'armurerie. Elle n'eut pas à attendre bien longtemps car rapidement une militaire arriva et lui demanda si c'était bien de elle dont elle devait s'occuper. Eva acquiesça.
La jeune militaire lui demanda son niveau de tir et quelle arme elle avait l'habitude d'utiliser. Eva retrouvait là une façon de parler bien militaire, polie mais allant droit au but. Il était apparemment inutile d'essayer de faire plus ample connaissance ou de parler de choses futiles. La militaire était là pour lui apprendre le tir et point barre. Eva s'en accommodait, même si, de nature bavarde, elle aimait bien faire plus ample connaissance avec les gens. Cela découlait aussi certainement de son métier... Elle réfléchit quelques secondes avant de donner sa réponse :
Autant être honnête dès le début et puis au pire la militaire aurait une bonne surprise mais Eva n'y croyait pas trop. Pour elle, ce n'était pas comme le vélo et ça s'oubliait surement assez vite si on ne s'entraînait pas assidûment. Et puis, elle voyait souvent des militaires déjà bien entraînés continuer à s'entraîner encore et encore alors...
Eva lui rendit un petit sourire désolé. La jeune militaire allait avoir beaucoup de boulot et Eva espérait qu'elle avait de la patience sinon ça partait mal... |
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