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Dernière étape d'un Ranger

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Sam 21 Avr - 23:16

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Chronologie : Du 02 février au 03 mars 2018


Tout était prêt.
L’heure du rendez-vous approchait, les documents étaient en ordre et Matt devait le rejoindre à son bureau. Pour éviter qu’il ne soit oppressé par la dimension psychologique ou la probabilité d’une nouvelle consultation, l’homme prit sa veste et attendit patiemment devant la porte de son propre bureau. Il avait décalé certains de ses rendez-vous afin de pouvoir s’occuper exclusivement du soldat qui, forcément, devait être bien stressé.

Il y eut néanmoins un petit inattendu. Un accrochage ayant eu lieu entre deux soldats sur une question d’argent, il valait mieux crever l'abcès au plus vite avant que la sécurité, beaucoup plus expéditive, ne s’en mêle. Sidney avait donc demandé aux deux hommes de le rejoindre devant son bureau et il s'attela alors à faire la médiation entre eux, relevant l’incompréhension et les rancunes qui étaient à l’origine de la discorde.

Le fait d’avoir un équipage entièrement soudé qui savait mettre ses problèmes de cotés représentait une nécessité absolue pour l’exercice en milieu spatial. En cas de conflit, de mobilisation armée, les hommes ne devaient pas être retenu ou distrait par des animosités. Sans oublier la difficulté que représentait les longues missions et la vie confinée à bord.

Il s’agissait donc d’un chantier dantesque qui mêlait très subtilement l’extrême psychorigidité de Caldwell à la protection, par sa qualité de civil, qu’opposait Sidney sans retenue envers l’officier du navire. Grâce à cela, le pont douze avait vu le genre, le moral de l’équipage est au mieux depuis ses premières années sans aménagement et cette technique contribuait à une efficacité qui avait trouvé écho chez l’équipage de l’Athéna. Bien que leur organisation leur soit propre et différente.

Sidney écouta les deux hommes et releva les points de détails qui déclenchait les hostilités. Ceux qui donnaient l’impression que l’homme d’en face était malhonnète et peu intégre. Et ce n’était pas le cas. Au final, même si une certaine tension subsistait, la querelle prit fin par une poignée de main ferme au moment où Matt apparut dans la coursive.
Sidney le reconnu et l’accueilli d’un sourire tout en s’approchant.

« Bonjour Matt. Je vois que vous n’avez pas croisé de gobelet de café sur la route... » Fit-il avec un mélange d’amabilité et d’humour alors qu’il lui serrait la main.

Petite référence à la dernière fois où l'inattention du ranger lui avait valu un passage en cellule.

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Matt Eversman
Caporal
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Mer 2 Mai - 18:15

Matt Eversman
Le sac avait été vérifié plusieurs fois avant de finalement le refermer et de le hisser sur l’épaule. Aussitôt de nombreuses interrogations lui vinrent en tête : Avait-il bien pris le chargeur de sa tablette ? les écouteurs de son ipad ? Ne devait-il pas rajouter quelques barres de céréales au cas où le mess ne soit pas à la hauteur ? Les lunettes de soleil étaient-elles vraiment indispensables ? N’avait-il rien oublié ? Le Ranger avait l’impression d’avoir ômi de nombreux éléments importants et balaya plusieurs fois la pièce du regard à la recherche de ses précieux. Il ne parvenait pas à les trouver… Bon après le Dédale n’était pas si loin - il parviendrait bien à se faire transmettre les oublis par quelques copains - simplement en orbite autour de la planète. Il y avait une part d’excitation de découvrir l’inconnu, d’avancer vers une guérison espérée mais aussi pas mal de trouille. S’il rencontrait l’échec là bas. S’il ne parvenait pas à se faire à cet environnement confiné et clos. Certes il avait déjà vécu ça avec les années souterraines au Stargate Command mais après avoir vécu à l’air libre d’Atlantis, il y avait une part d’appréhension à lui.

Sac hissé sur l’épaule, l’uniforme impeccable pour une fois, le militaire fut téléporté à bord débarquant dans une zone spéciale. Le comité d’accueil était déjà là, à croire que tout était réglé sur du papier à bord. C’était certainement le cas au vu du Commandant. Il fit d’ailleurs attention aux personnes rencontrées dans les couloirs. Pas question de tomber sur un Caldwell armé de café. Pas la peine de se mettre le Chef à dos. Il avait bien l’intention de baisser la tête, rentrer les épaules et afficher un profil bas pour le temps qu’il avait à passer à bord. Ne pas se faire remarquer, ni faire de vagues. Il espérait bien être fidèle à ses bonnes intentions. Le soldat le mena jusqu’au bureau du psychologue. Il n’avait pas vraiment besoin de lui pour retrouver l’endroit tant il l’avait parcouru ses derniers mois mais c’était l’un des uniques lieux connus avec les cellules du vaisseau. Sidney apparut au bout du couloir, l’accueillant de suite. L’accompagnant le laissa parcourir les derniers mètres en solitaire.

“Bonjour Monsieur.” Dit-il en lui tendant la main, bloquant le sac sur son épaule pour qu’il ne le gêne pas pendant la poignée chaleureuse. “Vous n’aurez effectivement pas à aller me chercher en cellules aujourd’hui.” Ajouta-t-il avec un petit sourire. C’était amusant de savoir que les deux avaient pu avoir eu la même pensée à propos de leur ami chauve et grincheux. Sidney avait ce ton paternaliste qui lui plaisait. Il ne le maternait pas mais avait une certaine bienveillante, sympathie avec lui. Parfois quelques petits coups de pieds aux fesses pour le faire avancer mais toujours de la bienveillance. C’était peu habituel pour lui et appréciable.

“Dois-je aller me présenter de suite au Colonel Caldwell ? ” Non pas qu’il avait hâte de faire face de nouveau au grand Gourou des lieux mais c’était une obligation de se présenter au Chef des lieux pour lui dire qu’il se placerait désormais sous ses ordres. Il allait certainement adorer ce moment et serrer fortement la mâchoire.

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Jeu 3 Mai - 8:15

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« Vous souhaitiez passer un peu de temps en tête à tête avec le commandant ? » Ironisa le psychologue.

Sidney sortit une enveloppe qui se trouvait dans sa veste et la lui donna tout en expliquant :

« Votre situation particulière a donné lieu à une concertation au cours de la dernière réunion du CODIR. Vous êtes présentement démobilisé du service actif pour raison médicale mais vous n’êtes pas muté sous l’autorité du colonel Caldwell... »

Le psychologue lui sourit. Oui, il avait bien entendu, le rangers ne travaillerait pas sous les ordres du chef de la galère. Il faisait toujours partie des effectifs d’Atlantis sous l’égide de Sheppard. Mais il y a toujours un “mais”. Sidney se fit un peu plus sérieux alors qu’il entamait un chemin à la destination inconnue dans la coursive.

« Cela étant, vous comprendrez que ce statut ne doit surtout pas représenter pour vous un permis d’impunité... » L’homme eut un petit sourire en lui rappelant par la suite de sa phrase : « Vous ne pourrez pas choisir d’accepter ou de refuser des consignes que l’on vous donne sous prétexte de votre état de santé, ou parce que vous n’avez pas d’ordre à recevoir. Ne faites pas l’erreur de vous considérer comme un électron libre... »

Petit retour à la fois où Matt refusait de nettoyer la coursive en se cachant derrière son état. La conversation houleuse qui avait fait suite entre Sidney et Caldwell était resté dans les mémoires et les deux hommes avaient évidemment envisagé le retour d’Eversman bien avant que les supérieurs ne donnent l’autorisation. L’homme emprunta des anneaux de transport et se rendit jusqu’au pont huit, en plein coeur du vaisseau.

« Le Dédale et son équipage s’apprêtent à quitter l’orbite. Nous profitons de la présence de l’Athéna pour entamer trois semaines de manoeuvres et d'entraînements. La vie d’un équipage de vaisseau n’est pas la même que celle sur la cité, il faut beaucoup d’ordre et de discipline... »

En quelque sorte, Sidney prenait les devants pour prévenir le rangers.

« Des traits dont vous avez pour réputation d’être à l’opposé. Le colonel a été clair, mon jeune ami, il ne veut pas entendre la moindre plainte vous concernant. La sécurité du Dédale est tenue de procéder à votre arrestation en cas d’insubordination ou de rébellion...il semblerait que ce petit briefing soit le seul avertissement poli que vous recevrez de la part du colonel. » Sidney ponctua son explication de gestes de mains. « Je lui ai toutefois assuré que vous étiez un homme compréhensif et prêt à respecter la dure vie d’un équipage de croiseur... »

Le psychologue avait ponctué le dernier mot d’un clin d’oeil amusé.

« Vos journées seront entièrement vouées à votre thérapie. Je vous en ferais la présentation sous peu. Mais si vous vous demandez comment vous allez pouvoir survivre... »

Sidney tournait depuis un moment dans une multitude de couloirs. Il y avait devant chacune des portes un énorme chiffre croissant écrit de différentes couleurs. Des membres de l’équipage allaient et venaient. Certains étaient en uniforme, d’autre en simple draps de bain en ressortant de ce qui semblait être les douches, et l’on sentait à l’environnement qu’il s’agissait du lieu de vie de l’équipage. En effet, chacune de ces portes donnaient sur des dortoirs. Il y en avait des vides, les membres étant déjà au travail. Et d’autres qui s’apprétaient à prendre leurs quarts. Sidney avait attiré Matt dans le noyau du croiseur, sa force vive, en plein centre de la famille du Dédale : un environnement qui lui était entièrement inconnu. Il y avait bien sûr tous les “on-dit” venant de la cité. Mais cet endroit allait refléter une réalité qui n’apparaitrait qu’à celui qui la vivrait. Jusqu’alors, Pedge Allen avait été la seule à en faire l’expérience.

« Je vous ai trouvé une place dans un dortoir, auprès d’un groupe qui ne pourra que vous correspondre... » Conclut mystérieusement le médecin en entrant dans le bloc numéro vingt.

Tout le monde était présent.
Dans la petite salle, il y avait sur le mur de droite, encastré contre le mur, trois colonnes de deux lits en mezzanine. Un agencement de deux tables avec des bancs occupaient le centre de la salle. Sur le côté gauche, une très longue commode chargé de consoles de jeux vidéos, d’un écran plat, d’un disque de lancer de fléchettes. Et pour finir, au fond de la salle, entre les casiers, se trouvait ce qui semblait être un flipper aux côtés d’un...squelette ?
Oui, c’est bien ça. Un squelette d’étude comme l’on pouvait trouver dans les facultés médicales avait été agencé. Le poing osseux sur sa hanche comme pour bomber du torse façon Superman, il portait en cape le drapeau américain. Un petit moteur électrique monté sur renfort prenait le bras restant pour lui faire, dans un geste continu et perpétuel, une sorte de “Non-Non” de la main. Ce seul doigt levé faisait donc un mouvement de pendule et le crâne sans expression, affublé ainsi, donnait vraiment l’air de se foutre de la tronche du moindre visiteur venu.

Question compagnie de chambrée, il y avait un vieil homme allongé sur l’un des lits. Il avait placé un chapeau de cowboy pour faire sa sieste et il faisait bouger son fin petit cigare au gré de son envie. Un colt du Far West se trouvait dans un étui fermement sanglé contre sa cuisse. Il gardait toujours la main dessus, comme prêt à dégainer. A chaque fois, il grognait et marmonnait lorsqu’il entendait des mots dans une langue étrangère. Sur un banc qui avait été reculé, un homme plus jeune, en tenue militaire, se trouvait debout dessus. Il prononçait distinctement des mots en Navajo qu’une blonde, affairée à lui refaire les ourlets des jambes, répétait consciencieusement. comme si elle cherchait à apprendre sa langue. La tenue de l’Amérindien était visiblement un peu longue et sa collègue lui réglait le problème en conversant en même temps dans cette langue très dure à apprendre. Souvent, elle lui posait des questions, cherchant fébrilement les mots en Navajo et l’homme la corrigeait gentiment pour parfaire sa connaissance.

Sur la table du centre, un autre soldat qui portait la tenue noire caractéristique de la sécurité interne était assis devant un château de carte. Coinçant sa langue entre ses dents, signe d’une profonde concentration, il terminait le quatrième étage en faisant montre d’une maîtrise et d’une précision digne d’un chirurgien. Une belle brune, une main en support de son menton, faisait jaillir une grande flamme à chaque fois qu’elle ouvrait la main. Elle jouait avec pour étouffer la flamme lorsque son poing se resserait puis s’amusait à écarter soudainement les doigts, comme d’un élan de gestuelle pour allumer un briquet, et faisait réapparaître cette grande flamme. Elle souriait d’un air étrange puis, considérant le travail parfait de son collègue d’en face, un coup venu de genou venu de nulle part fît trembler la table et anéantit brusquement le chef d’oeuvre.

La toute dernière carte encore dans la main, le type de la sécurité dévia un regard colérique en direction de la brune qui exhultait. Son regard pétilla d’un air malicieux, elle lui fit un clin d’oeil, puis et elle “craqua” encore sa main faire naître une nouvelle flamme.

Matt et Sidney étaient entrés à ce moment là, étant témoin de toute cette scène de vie qui semblait faire l’affaire de tout le monde.

« Bonjour soldats... » Fit gentiment Sidney en entrant.

Les sourires qui gagnèrent les visages montraient bien combien le psychologue était apprécié. Tous le saluèrent avant de considérer Matt. Le cowboy avait retiré son colt et s’aidait du canon pour lever son chapeau et pouvoir examiner l’entrée. Les ourlets terminés, l’Amérindien sauta du banc en remerciant la blonde et s’approcha de Sidney avec elle. Le type de la sécurité aussi. Seule la brune, hypnotisée par son feu, n’avait pas bougé. Ni le cowboy. Ils observaient le rangers de loin.

« Mes amis, je vous présente Matt Eversman. Il sera votre compagnon de chambrée pour un mois, il nous vient d’Atlantis... »

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Matt Eversman
Caporal
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Sam 5 Mai - 19:32

Matt Eversman
Matt s’évertua à être le plus attentif possible aux différents éléments du briefing du psychologue. Pas de rencontre avec le Grand Chef mais ce dernier avait fait passer ses consignes. Il lui fallait être le plus invisible possible. Ne pas se faire remarquer et surtout adopter un profil bas pour ne pas se faire repérer par son radar. Il n’avait aucune envie de se retrouver de nouveau en cellules. Il espérait juste trouver la guérison en ces lieux. Apprendre qu’ils quittaient Lantia lui fit un petit pincement au coeur. Cela voulait dire rester confiné à bord pour les trois prochaines semaines sans possibilité de voir autre chose. Pas de missions extérieures, juste ces fichus couloirs. Il faudrait faire avec.

“Reçu, Monsieur” Finit-il par déclarer approuvant ainsi la réception de ses propos essayant de montrer qu’il essayerait de se plier aux règles de bord. Le Ranger suivit docilement le psychologue préférant se concentrer sur ses paroles plutôt que sur l’environnement local. Il avait le plus grand mal à se repérer. Il y avait bien quelques numéros sur les cursives, quelques indications brèves et surtout quelques flèches de couloirs mais tout se ressemblait. Il aurait le temps pour ça plus tard.

La porte du quartier s’ouvrit, le psychologue l’invita à pénétrer à l’intérieur et à se placer à ses côtés, ce qu’il fit. Le rouge s’installa lentement sur les joues du militaire. Il avait l’impression d’être un peu le nouveau venu que le Maître présentait devant la classe. Tous les regards étaient concentrés sur sa personne le passant au rayons X de haut en bas pour essayer de se faire une première impression. Lui-même avait le plus grand mal à fixer son attention, son regard papillonnant sur les lieux. Des lits pour chacun des occupants. Une étagère avec des consoles de jeu ainsi qu’un bel écran plat. Rien que cette vision lui fit apparaître un petit sourire. Ça c’était le pied. Il n’avait pas pu embarquer la sienne mais cette vue le rassura. Il saurait au moins comment occuper ses soirées et ce serait aussi un bon moyen pour se faire quelques copains, s’intégrer tout simplement. L’espace était assez vaste. Il s’attendait à quelque chose de beaucoup plus étroit. Un peu chacun empiétant sur l’autre mais ce n’était pas le cas. Certes ce n’était pas l’intimité de son propre quartier mais c’était déjà nettement mieux que ce les gars pouvaient avoir sur les théâtres de guerre.

Sac toujours épaulé sur le dos, le militaire passa ensuite en revue les différents occupants. Un cowboy avec un vrai pistolet et son épi de blé. Un vrai mec du Texas, un peu brusque et qui n’avait pas envie de bouger ses fesses. D’ailleurs on avait droit d’avoir ça à bord ? Une qui fait mumuse avec son briquet. Trois autres qui quittaient leur position pour s’approcher de lui, sourire aux lèvres. Il bloqua le sac en place de manière à pouvoir tendre une main et ainsi échanger une poignée avec eux.

“Bonjour.”

Il salua chacun des membres venant vers lui, leur adressant aussi un signe de la tête croisant leur regard quelques instants. Il tâchait de faire la meilleure impression possible au début. Il ignorait s’ils étaient au courant de la cause de sa venue à bord. Forcément ils sauraient. Il se doutait que les informations confidentielles se propageaient encore plus rapidement dans un milieu clos d’autant plus qu’il demeurait soldat d’Atlantis. Il n’était pas un des leurs, juste un passager de plus profitant des technologies du Dédale pour obtenir enfin son répit. Papy et l'Incendiaire semblaient décidé à ne pas aller vers lui, il ne s’en formalisa pas tournant la tête vers le psychologue pour connaître la suite du programme. Avait-il d’autres choses à lui montrer ? D’autres conseils à lui prodiguer ? Ou tout simplement son planning à lui communiquer ? Ou alors allait-il le laisser faire connaissance avec les autres ? Il en profita pour descendre le sac de l’épaule le déposant le plus délicatement possible au sol le plaçant un peu sur le côté pour qu’il ne soit pas gênant pour les autres.

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Jeu 10 Mai - 11:53

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Équipe dortoir:


Les trois membres l’avaient salué chaleureusement avec la même impression que l’on pouvait avoir avec un nouveau venu dans son environnement professionnel. Un coté assez accueillant et sympathique mais qui ne cachait pas le fait qu’il était jaugé. C’était évident que les hommes n’allaient pas s’ouvrir tout de suite avant de découvrir qui était le rangers.

Un homme, en particuliers, était un peu plus prêt de lui. Il était vêtu de la combinaison noire de la sécurité interne du Dédale et sa tête pourrait lui dire quelque chose. En effet, le jour où Matt avait été placé aux arrêts sur l’ordre de Caldwell, cet homme là avait été son geôlier. En tout cas, lui se souvenait très bien de lui et un léger sourire lui venait à l’idée qu’il allait très mal vivre un retour en cellule s’il faisait le clown maintenant qu’il avait pour ordre de le surveiller.

« Bien bien... » fit Sidney d’un air satisfait. Il se tourna vers le rangers. « Je vous laisse vous faire à votre environnement et vos nouveaux amis. Vous avez rendez-vous à quinze heures en zone de confinement médical. Votre guide vous y amènera...je reste joignable par radio. »

Il lui fit un clin d’oeil.

« A tout à l’heure Matt... »

Sidney salua poliment le reste de l’unité qui répondait d’un air assez enjoué. De quoi ressentir le profond respect qu’ils nourissaient tous pour le médecin. Lorsqu’il fut parti, un léger silence retomba, débutant un sentiment de malaise qui se serait bien installé si personne ne réagissait. Le gars de la sécurité lui posa une main sur l’épaule pour l’amener un peu plus profondément dans le dortoir, jusqu’aux tables, pendant que l'amérindien lui prenait son sac pour aller le mettre sur la couchette au-dessus du cowboy.

« Ok, je te fais les présentations. Moi je suis ta nouvelle maman. Je vais te coller au train comme pas permis. Y’a qu’aux latrines que tu seras peinard et encore...j’écouterai...alors fait moi plaisir : gaffe à ce que tu bouffes. » Il avait un air amusé en disant ça. « Les potes de chambrée. Le type qui vient de poser ton sac, c’est Tomahawk. Un Navajo de la tribu des Hautes-Mers qui rêvait de filer dans les étoiles. Il bosse au Pôle-Com. »
L’homme lui offrit un grand sourire en le saluant d’un geste qui traduisait bien la tradition des Natifs. Un salut de loin et sincère alors qu’il disait d’un ton sans accroc :
« Hohawa’Jdé »
« Une perle ce type, il y en a pas deux comme lui. »

Arrivé devant la table, il pointa ensuite la blonde du doigt qui avait versé du café dans un quart. Elle était en train de le compléter avec du sucre.

« Vicky, dit Opérette. Experte Cartographe à l’observatoire. C’est la star de la famille. Elle nous régale tous les soirs. »
La bonde joua le jeu et approcha de Matt tout en lui donnant le quart de café. Elle chantonna d’une voix étonnamment douce et mélodieuse, véritablement artistique :
« Happy Birthday to You, Mister Président... »
Une parfaite reproduction de Marilyn Monroe qu’elle ponctua d’un clin d’oeil. Sean rigola en secouant la tête.
« Ouais. Moi je m’en lasse jamais. Elle nous prépare un grand cru pour ce soir. »

Son doigt passa à la suivante dont le sourire s’était élargi maintenant qu’on parlait d’elle. N’ayant toujours pas bougé, la brune claqua de ses doigts pour faire apparaître la boule enflammée. C’était digne d’un Marvel et elle la laissa brûler dans sa main en la présentant devant lui pour l’égarer. Son air malicieux et profondément provocateur ponctuait son petit tour de passe-passe. Elle était quasiment hypnotisée par les flammes au point qu’on aurait pu la croire pyromane. Elle portait un dispositif que les magiciens utilisaient pour jouer les super-héros sans que cela ne se voit.

« Si tu ne fonds pas avec la voix d’Opérette, notre allumeuse pro va s’en charger. Milla Stappleton est... »
« Pompière. » Le coupa-t-elle d’une voix séductrice. « Secouriste et équipe anti-incendie. J’adore le feu, ça me fait monter... »
« C’est même pas pour ça le surnom. » Ponctua Tomahawk.
« Oh non. » Renchérit Opérette.
Elle donna un coup d’épaule à sa comparse pour qu’elle lâche le morceau. Elle en devenait encore plus malicieuse.
« Tu la trouves sexy la pompière ? Un autre kiki tout dur qui frétille sans voir mon alliance ? Alors approche un peu, beau gosse, que je te fasse flamber avant la grande douche froide ! Une croix de plus sur mon beau tableau de chasse. »
« Tu en joues vachement Milla, tu en es à combien maintenant...un quart du Dédale... »
« Hé ! T’es pas la plus belle. Redescends sur Terre ! » Fit le Cowboy dans sa couchette avec une voix empreint de mauvaise foi.
Milla s’en moquait. Elle planta son regard dans celui de Matt à la manière d’une mante religieuse et elle termina sa présentation en disant :
« J’ai pas mon pareil pour chauffer un mec qui croit au jackpot. Alors il brûle, il brûle, il crame. Et quand il est bien mûr, mon prétendant, j’ai plus qu’une chose à faire... »
Elle referma sa main pour faire disparaître la petite boule de feu. Comme si elle l’avait écrasé entre ses doigts pour les ouvrir en ne laissant que le vide et le néant. Maintenant, elle souriait d’un air sadique. Ca se passait de commentaires.
L’équipe rigola et alla bon train en boutade. Il ne restait plus qu’une dernière personne.
« Et le meilleur pour la fin...je te présente Robert alias Vieux Con, notre commandant d’artillerie. Tu vois les missiles qu’on expédie à la gueule des Wraiths ? Et bien c’est lui qui coordonne les frappes. »
L’ancien retira rageusement son chapeau de cowboy et pointa Matt avec son colt. Il s’était redressé en position assise et la façon dont il tenait son arme, à la façon cowboy, montrait néanmoins qu’il savait très bien s’en servir. Là, il le menaçait clairement.
« Tu as dit “Bonjour”. Tu as dit “Bonjour” bordel. Comment tu peux savoir si cette foutue journée sera bonne ou non ? A tous les coups, tu vas nous la pourrir bien comme il faut, espèce de branleur ! »
Sean éclata de rire en voyant la scène et mit un bourrade sur l’épaule de Matt. Le genre à dire “oublie, ce sera ça tous les jours” et énuméra sur ses doigts.
« Un : il y a jamais de munitions dans son colt. Deux : il est pas si méchant, faut juste apprendre à lui renvoyer la balle. Trois : le mystère est entier, on a jamais su pourquoi un officier ne veut pas de quartiers perso. »
L’homme se retourna ensuite pour faire face au rangers et lui tendre une nouvelle fois la main.
« Moi tout le monde m’appelle “Tonton”. Je suis là pour surveiller Allumeuse et veiller à ce que tu ne fasses pas de connerie pendant ton séjour. Autant te le dire tout de suite, le Bon Dieu m’a convoqué pour me donner des consignes stricts à ton égard. »
« Je te le dis, Matt, tu le fais bander cette vieille chouette... »
Les autres s’esclaffèrent.
« Peut-être qu’il a aimé la douce piqûre de la brûlure de café sur son torse viril. »
La petite troupe, excepté Vieux Con, entrait dans un beau délire concernant l’accident de café de Matt sur le colonel. Ils étaient visiblement habitués à partir très loin dans leur délire et ils englobèrent le rangers sans inquiétude.

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Matt Eversman
Caporal
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Jeu 10 Mai - 12:07

Matt Eversman
« Quel guide ? » Demanda-t-il en froissant les sourcils suite aux propos du psychologue. Ce dernier ne sembla pas l’avoir entendu quittant la pièce. Il n’eut pas le temps de s’en préoccuper, une poussée régulière sur l’épaule le fit avancer de quelques pas. Cette fois, il était au milieu du quartier. Impossible de s’en échapper, même si ce n’était pas vraiment son intention. Du coin de l’œil, il remarqua que l’un des membres se chargea de porter son sac, le hissant plutôt facilement jusqu’à la couchette du haut. Celle au dessus de Cowboy. Pas de bol. Un mauvais appui sur la gâchette et… Il n’eut pas le temps d’y penser davantage, son interlocuteur se lança dans de multiples présentations et explications. Bon maintenant il savait qui était son guide ou plutôt sa nourrice.

« Et tu vas me frotter le dos aussi ? » Répondit-il avec un petit sourire montrant bien qu’il s’agissait d’humour. Il n’espérait pas une réponse. Si ce type le suivait jusqu’aux toilettes, il valait mieux bien s’entendre avec lui. Enfin il espérait quand même que le coup des toilettes était une blague. Pas le temps d’y réfléchir davantage, sa moman de substitution continuait les présentations. Tomahawk. Ok, il voyait pourquoi. Le type semblait plutôt sympathique, discret et serviable. La preuve avec le sac. La prochaine fut beaucoup plus étrange.

« Merci. » Dit-il tout en fronçant les sourcils, amusé et intrigué par l’attitude de la jeune femme. Là aussi le pseudo semblait évident. Il espérait cependant qu’elle avait d’autres cordes à son arc que des classiques des vieilles années car ce n’était pas franchement son registre. Il allait lui faire la remarque avant de constater les galons sur l’avant de sa combinaison. Un adjudant. Bon il fallait mieux éviter de la taquiner de suite. Valait mieux tenter le terrain avant. Il dissimula son hésitation en portant le liquide à ses lèvres.

Voilà maintenant qu’on lui présentait la deuxième nana du groupe, ou plutôt de la famille comme l’avait employé le premier. Il avait l’impression d’avoir affaire à Pyro, le mutant de Marvel version féminine. La jeune femme ne cessait de jouer avec le feu, visiblement passionnée par ça. C’était un peu flippant. Ce n’était pas interdit ça dans un univers confiné ? Manifestement il était le seul à s’en préoccuper. Bon ok elle était pompière mais ça ne le rassurait pas plus que ça. Elle était vraiment bizarre celle-là. Il avait l’impression d’avoir affaire à une nana croqueuse d’hommes. Ça intéressait peut-être certains mecs mais lui ce n’était pas son truc. En plus une belle vantarde avec son tableau de chasse. Bah elle pouvait toujours rêver pour qu’il rejoigne sa banquette celle-là. Il éteindrait aussitôt les flammes du désir en les tapant jusqu’à l’extinction. La première impression la concernant n’était franchement pas bonne.

Heureusement pour lui, son guide passa à autre chose notamment au denier membre de l’unité, à savoir le Cowboy ou plutôt Vieux Con. Tiens celui-ci il lui allait bien comme surnom. Bien adapté. Et voilà qu’il levait une arme dans sa direction. Par reflexe, l’Atlante décolla les mains de son corps les levant légèrement, paumes ouvertes pour bien montrer qu’il n’était pas là en ennemi.

« Monsieur ?!! » lâcha-t-il avant que le canon du fusil soit finalement baissé. Le guide éclata de rire avant de le gratifier d’un coup sur l’épaule. Il baissa les bras, pas franchement amusé par la boutade. Il était bien con ce Vieux Con. Les galons ça montait visiblement à la tête. Le Ranger ne lâcha pas le Lieutenant du regard tout en écoutant les propos rassurants du désormais Tonton. N’empêche qu’il n’était pas net ce type. Il parvient à attirer son attention en lui avouant sa rencontre avec le Dieu du Dédale. Pas dur de deviner qui c’était.

« Je suis au courant. Je ne ferai pas de vagues. »

Il ignora la blague d’Allumeuse, ayant du mal avec elle puis celle de Tomahawk les laissant délirer entre eux. Il n’avait pas envie de rigoler avec Caldwell. L’autre Vieux du Dédale était à l’origine de pas mal de maux. Pas la peine de s’en attirer d’autres. Il n’avait pas non plus envie de visiter de nouveau les cellules du vaisseau. Une fois lui suffisait amplement. Il dissimula la gêne que le sujet lui évoquait en buvant de nouveau son café. Il ne cessa de jeter des coups d’œil ici et là essayant de se remémorer les surnoms de chacun ainsi que quelques caractéristiques. La mémoire n’était pas son point fort. Loin de là. Il n’était pas physionomiste. C’était un sacré effort de sa part. Il les laissa parler continuant de papillonner. Plusieurs interrogations lui vinrent en tête au fur et à mesure de ses observations. Il finit par les poser une fois le calme revenu.

« Il y a des indispensables que je dois savoir sur la vie à bord ? » Chaque camp avait son propre fonctionnement ainsi que son règlement propre. Il préférait prendre les devants avant de se faire reprendre pour avoir commis une faute. Le SGC avait été son seul environnement confiné mais il n’y était pas restreint. Là, c’était peut être autre chose.

« Autre chose : vous utilisez pas vos grades sur le Dédale ? » ça, il l’avait remarqué de suite en pénétrant à l’intérieur du quartier. Chacun s’adressait librement à l’autre. Ils devaient se connaître depuis quelques temps et passaient outre les grades de chacun. Sur Atlantis, c’était de même mais là il n’était pas dans cet univers connu et se devait de prendre des pincettes, surtout qu’il y avait des gradés dans le lot.

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Lun 21 Mai - 20:41

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« Bien sûr qu’on utilise nos grades sur le Dédale ! T’es qui toi ? Un foutu anarchiste à la mode ? C’est le bouquet ! » Grommela l’ancien en replaçant le chapeau de cowboy sur son visage.

Sean avait éloigné Matt de cet homme pour l’attirer de nouveau devant la table.
« Tu es chez toi ici tant que tu manques de respect à personne. On passe nos quarts dans la discipline militaire la plus stricte alors tu peux te lâcher une fois au dortoir, pas de soucis là-dessus. »
« Ouais, c’est le seul endroit où je peux chambrer librement mon amie officier d’être une bi insoupçonnée... » Fit Milla en adressant un clin d’oeil à sa comparse.
« JE NE SUIS PAS BI !!! » Rétorqua Vicky avec un sourire gêné.
« N’empêche que tu ne t’es pas débattue quand cette nana de l'ingénierie t’a sauté dessus. Je dirai même que tu t’es...détendue. »
Vicky finissait rouge comme une tomate en se cachant le visage de ses mains. Elle laissait filer un long “Oh lalalala”.
« Au beau milieu de la coursive qui mène à la passerelle de commandement en plus. » Avait ajouté Tomahawk en répétant des détails que tout le monde savait, sauf Matt, mais c’était le plaisir de renouveler l’anecdote. Il se tourna vers Sean. « Elle a pris combien déjà ? Deux, trois semaines ? »
« Trois semaines de trou hors quart. »
Tonton se tourna vers Matt et lui fit une tape sur l’épaule.
« Tout son temps libre derrière les barreaux. Elle y est encore d’ailleurs, ça fait cher la déclaration d’amour... »
« C’était simplement un pari, rien d’autre... »
« Un pari risqué. J’adore... » Elle fixa malicieusement son amie et se pencha, comme pour obtenir une confidence. Elle n’avait pas baissé le ton volontairement pour que tous entende. Elle demanda avec un sourire goguenard : « Avoue, elle a mis la langue ! »
« Non ! Stop ! On arrête de parler de ça, pitié ! » Lâcha Opérette d’une voix suppliante.
La troupe, sauf Robert, s’esclaffa. Ils allèrent bon train de quelques brimades bon enfant avant de changer de sujet. Tomahawk avait enchaîné sur une anecdote d’une histoire similaire, qui elle, avait mal tournée. Etant un peu trop “insistant” sur des proximités qui n’avaient pas lieu d’être en public, les deux tourtereaux avaient été viré sous l’ordre direct de Caldwell. L’ancien en avait fait un exemple pour ceux qui auraient le goût de la provocation à se montrer en plein public.
« Pense-y si tu as la mauvaise idée de vouloir séduire sur le bâtiment Matt. C’est pas le bon terrain...tu prendras moins de risque à demander de la bromure à Cassandra. » Il l’invita à s'asseoir et prit place à ses côtés. « Bon, pour les indispensables. On se lève tous à la même heure et on mange ensemble au mess. T’es pas obligé mais vu que nous sommes ta nouvelle famille, tu devrais éviter de faire cavalier seul. »
Il pointa ensuite la couchette qui lui était attribué.
« On a tous nos petites habitudes et on aime pas les voir changée. Donc tu ranges régulièrement tes affaires et ton lit. Tu ne laisses rien traîner et si tu veux veiller après le couvre-feu, tu t’arranges pour pas nous déranger dans le sommeil. La base quoi... »
Il fit un signe du menton vers Vicky l’opérette.
« Tous les soirs, elle chante pour nous. Le matin, on choisit à tour de rôle ce qu’on souhaite écouter. C’est un peu la tradition et tu en fais partie maintenant. Robert, tu ne t’accroches pas avec lui, attends de le connaître. Sidney est en train de s’organiser pour que tu bosses un peu avec chacun d’entre nous, que tu ne te sentes pas la cinquième roue. Donc tu peux être familier ici, mais dehors, quand tu franchis le sas, tu respectes nos grades. »
Il acquiesça tout en terminant le briefing.
« N’oublie jamais que je suis de la sécurité. Tant que tu marches droit on s’entendra bien et on passera de bon moment ensemble. Mais voilà, si tu montes dans les tours et que tu poses problèmes aux gars, si tu essaies de me passer dessus ou de jouer au con, je serais un vrai enfoiré avec toi et j’aurai pas de scrupules à te faire dormir en taule... »
Sean appuya ses propos du regard.
« C’est pas une menace, pour l’instant, mais je pense que tu es comme moi. Tu accepterais pas qu’un nouvel arrivant prenne la confiance. Mais je pense pas que tu sois de ce genre là... »
Vicky se mordillait la lèvre. Elle intervint dans la discussion en craignant que Matt interprète les propos de Sean comme de la provocation ou de la menace. Elle changeait volontairement de sujet, sans même se cacher, comme si c’était essentiel :
« Ce soir, je chante italien. J’espère que tu aimes les aigus. »
« Hé ! On fait sortir Shelly de taule et on l’invite. Plus besoin de pari comme ça. »
« Ca c’est une idée. En plus on a un contact à la sécurité dans cette chambre, chiche ! »
« Seigneur. Mais arrêtez !!!! »
Les rires reprirent.

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Matt Eversman
Caporal
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√ Arrivée le : 08/12/2012
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Mar 29 Mai - 20:50

Matt Eversman
Ce Vieux Con portait décidément bien son nom. La surprise passée de sa réaction , l’Atlante fronça les sourcils essayant de savoir s’il comptait l’ouvrir à chaque fois qu’il poserait une question ou pas. Si c’était le cas, se pincer les lèvres ne suffirait plus au bout d’un moment. Cette attitude risquait de fortement l’agacer. Là il prenait sur lui appréhendant son nouvel environnement, marchant sur des œufs et donc faisait attention à son comportement. Pas sûr qu’il soit aussi prévenant après une journée de soins. C’était même certain.

Son « guide » dont il ignorait le vrai prénom l’éloigna de cette source de mauvaises ondes l’invitant à s’installer à table. Matt obtempéra, notant dans son esprit de passer le moins de temps possible avec le Vieux. Complicité du quartier ou non, il avait l’impression que ce type ne lui laisserait rien penser. C’est tout en maugréant l’officier qu’il écouta d’une oreille malheureusement distraite les différentes interactions. Il dût bien vite se reprendre et se concentrer pour tenter de mémoriser un max d’informations. Il avait beau faire son maximum, ce n’était pas son fort. Il retient : ne rien laisser trainer, faire son lit, se lever comme les autres et donc dire au revoir à ses grasses-mat, manger avec eux et ne pas draguer quiquonque à bord. Ça c’était du basique et du nécessaire lors de la vie en groupe. Lui le Bordélique allait devoir se prendre en main pour quelques jours. Vieux Con risquait de ne pas apprécier de retrouver ses affaires sur sa couchette. A moins qu’il ne fasse exprès de laisser son boxer sur celui-ci. Ce serait à tenter .

Sourire malicieux aux lèvres, le militaire écouta vaguement la suite. Visiblement la chanteuse du quartier se donnait en spectacle tous les soirs. Ça, ça ne l’enchantait pas. Il avait plutôt envie de passer ses soirées tranquille sur la console plutôt que de l’écouter chanter ses trucs de vieux. Bon après il avait toujours son ipod, il pourrait toujours glisser discrètement ses écouteurs ou même choisir ce moment pour prendre sa douche. Ça, c’était un bon plan. Le célèbre Tonton lui fit une menace à peine dissimulée quant à son comportement.

« Comme je t’ai dit, j’ai pas l’intention de faire de vagues » Répéta-t-il d’une voix lasse en baissant les yeux. La Chanteuse vint à sa rescousse en changeant le sujet de conversation. De l’Italien ? Sérieusement ? Non visiblement ce n’était pas une blague. Il s’imaginait déjà un récital de contiques romaines ou de l’opéra et donc à passer une fin de journée merdique. Pas le temps d’imaginer une idée de fuite pour y échapper, les autres s’en chargèrent. Bon visiblement pour changer de conversation, parler de la dénommé Shelly semblait le bon plan. Ça c’était à graver dans sa mémoire.

« J’ai vu qu’il y avait une console de jeu. Ça, ça me plait… Qui joue ici ? » Un bon moyen pour lui de s’intégrer un peu. D’autant plus qu’il était loin d’être mauvais dans le domaine mais ça il préférait le garder pour lui pour le moment.

Dick, le navajo, avait levé la main d’un air fier. La console lui appartenait et il détenait les meilleurs records. Il tourna un regard amusé vers les deux filles qui avaient l’air outrée par cette soudaine indifférence. Le “Ca, ça me plait…” signifiait littéralement, par déduction, que tout le reste ne lui plaisait pas. Et les deux jeunes femmes s’en étaient faite la même idée : le type n’était pas du genre ouvert sur les nouveautés. Milla frotta le dos de Vicky par compassion.

« Ma pauvre chérie. Il t’a bien ramassé là... »
« Ouais. » Fit-elle d’un air bougon et faussement vexé. « Au moins je sais qu’il sera pas bon public. »

Bon vu la tête des filles et leurs réactions, il doutait que les jeux-vidéos soient leur grande passion. Tanpis pour elle, il comptait bien passer une partie du voyage à tester un peu Tomahawk.

« Et à part ça, on peut faire quoi à bord ? Je suis sûr que ma question parait bête mais les rares fois où j’ai posé un pied ici c’était pour aller voir le psy. »

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Mar 29 Mai - 21:36

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Équipe dortoir:


Cette fois, tout le monde s’immobilisa pour le regarder, se demandant s’il était vraiment sérieux. Allumeuse avait envie de se marrer tandis que Tomahawk avait le visage contrit, le signe qui suppose qu’il allait être bien déçu de la réponse et qu’il compatissait à la douleur à venir. Vieux Con s’était redressé vivement pour le fixer, ayant quitté son chapeau, avec une forme d’hostilité dans le regard. Il avait une terrible envie de lui rentrer dans le lard mais, encore une fois, Sean faisant office de guide répondit en premier. Il lui tapota l’épaule pour l’inviter à s’installer à table avec les autres.
« Tu as pas l’habitude, c’est normal... » Fit-il d’un ton rassurant.
Il s’installa à son tour et croisa les bras.
« Dis-toi qu’on est un peu comme l’équipage d’un sous-marin ou d’un porte-avion. Quand on quitte un port, on part en mission... »
« Et quand on est en mission, on ne s’amuse pas Matt. »
« Voilà. Il a cru qu’il poserait ses valoches chez nous pour passer des vacances peinard. T’auras juste à te foutre les pieds sous la table et commenter le repas de grand-mère. Oublie pas de te lever à midi aussi ! » Enragea l’officier. Il tapota l’épaule de Tonton et lui tendit la main, comme s’il réclamait un dû. « File le pognon Sean, j’ai gagné. »
« Pas si vite, Vieux Con, il découvre son terrain c’est tout... »
« Fait toi une autre traduction dans ta tête. » Fit Milla, à l’intention de Matt, après lui avoir fait signe d’ignorer Vieux Con. « On part pour trois semaines d'entraînement intensif. »
Sean reprit à son tour, expliquant la situation tranquillement.
« Le Dédale n’est pas Atlantis. Vous avez une organisation différente, des enjeux différents. Nous, ici, on ne peut pas avoir des jours de repos ou du temps de pause comme un emploi classique. L’équipage est limité pour l’entretien d’un croiseur qui, lui, est continu...donc ici, les trente-cinq heures n’existent pas. »
« Par contre quand on rentre au port !!! »
« Le rêve, la liberté ! »
« Là on s’éclate ! On rattrape tout notre temps. On va au pont douze, il y a tout un tas d’activités. »
« Boxe, cinéma, boite de nuit, bar-billard, piste de bowling et j’en passe. Quand on est enfin hors mission, on peut respirer et s’éclater. Mais là ce sera pas le cas, on va bosser mon gars, pendant trois semaines... »
Ca devait surement être la douche froide pour Matt. Mais un équipage de croiseur ne vivait pas comme un contingent militaire de garde sur Atlantis. Et puisqu’il se trouvait là pour sa thérapie, il allait devoir prendre le pli et s’y résoudre. Tomahawk, qui s’était installé à ses cotés, rigola avant de lui mettre une tape rassurante sur l’épaule :
« Allez quoi, c’est pas la mort. Et il y aura toujours la console pour le peu de temps qu’il te restera en pause. T’en fait pas, ça va passer vite. »

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Matt Eversman
Caporal
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Mar 29 Mai - 22:02

Matt Eversman
Eversman eut un peu l’impression d’avoir appuyé sur le bouton déclencheur d’une bombe nucléaire. Tous l’observaient comme s’il venait de dire la plus grosse connerie du monde. Ça en avait même réveillé le Cow-boy du Dédale. Ça ce n’était pas bon signe. Pas du tout. D’autant plus que le regard du type n’annonçait rien de bon. Le Ranger s’attendait à s’en prendre une ; soit il allait l’attraper par le col de sa veste avant de lui mettre son poing dans la tronche ou peut être lui coller le canon de son arme sous la gorge. Si c’était le cas, Matt ne resterait pas sans broncher. Il avait beau être officier, il n’avait pas à gonfler les bras et à tirer sur tout ce qui passait. Il n’allait pas passer son séjour à être menacé, à faire le dos rond. Ça marchait peut-être sur d’autres. Pas sur lui…

Les réactions ne le satisfirent pas des masses. Ce n’était pas ce qu’il aurait voulu comme réponse. Il afficha une mine fermée. Là il passait pour un glandeur né alors que lui aurait voulu savoir s’il y avait un endroit où il pourrait se dépenser. Une sorte d’échappatoire, de capsule de sauvetage dans laquelle s’enfermer pour laisser échapper la pression. Matt ne consentit qu’à détourner la tête du Vieux pour se tourner vers Allumeuse mais ne pouvait s’empêcher de demeurer vigilant surveillant du coin de l’œil. Un mot le fit pourtant réagir attrapant quelques mots au passage.

« Attends. Répète. Tu as bien parlé d’une piste de bowling ? » L’air du Dédale devait avoir un mauvais effet sur son esprit. La confirmation tomba pourtant. C’était complétement dingue.

« ça, je veux le voir… Enfin dès qu’on pourra. » Ajouta-t-il pour ne pas s’attirer davantage les foudres des officiers du quartier. Le Ranger laissa échapper un soupir. Il avait du mal à imaginer de quoi seraient faites ses journées. Certainement passées à l’infirmerie. Il en saurait certainement plus après avoir rencontré le corps médical mais en attendant, c’était le grand saut vers l’inconnu.

« Je suis un tireur de précision. Enfin j’étais… et je vois pas en quoi je pourrais être utile au Dédale. Encore moins quand je serai sous traitement…» Eux avaient un boulot cohérent avec les fonctionnalités du Dédale mais lui, ça n’avait rien à voir. Il ne possédait pas de connaissances techniques, informatiques et ne pouvait donc pas leur être utile. Un vrai boulet dans une boite de conserve bien huilé.
« Alors il faudra mettre ton fusil de précision de côté pendant quelques temps. » Répondit Sean en haussant des épaules. « Si Sidney finit la paperasse, tu vas passer du temps avec chacun de nous. Donc à la cartographie avec Vicky. Tu partageras les entraînements de secourisme avec Milla. La communication avec Tomahawk. Et tu patrouilleras avec moi. »
« Tu peux rêver si tu crois que tu vas t’amuser à balancer des missiles et ordonner à mes gars. Toi tu chargeras les silos et t’apprendras à suer quand tu seras avec moi, mon gars. Je vais te montrer ce que c’est qu’un militaire qui bosse ! » Maugréa le Cowboy.
« Je vais vraiment finir par croire que tu es le seul qui bosse ici…» Répliqua-t-il sur le même ton en le regardant fixement.
« Moi ? Non ! J’ai juste aucun espèce de gras double dans ton genre parmi mes gars. Et c’est pour ça que ça bosse sur le Dédale. »
« C’est vrai que sur Atlantis, on se la coule douce. Jamais d’emmerdes en mission… Mais dis moi, toi et tes gars vous étiez où pendant qu’on affrontait les wraiths ? Trop occupés à jouer à Space Invaders ? »
« Trop occupés à se défendre dans une embuscade plutôt. Douze mecs qu’on a perdu. » Il tira son cigare d’entre ses lèvres pour faire un geste dans sa direction. « Deux gars qui se la coulent douce et qu’ont jamais d’emmerdes en mission nous ont vendu, t’as une idée sur la personne, branleur ? »
Le sang du militaire ne fit qu’un tour. Immédiatement il se remit sur pieds, le regard noir et l’air menaçant « Tu n’aurais pas été capable de supporter 10% de ce qu’on a subi là-bas… Mais vas-y répète le encore une fois si tu l’oses.»
Sean s’était levé à son tour, le cowboy avait posé la main sur la crosse de son revolver et il reportait son cigare entre ses lèvres. Il arrêta le geste à mi-chemin avant de répliquer :
« Qu’est-ce que tu veux, un mouchoir pour pleurer jeunot ? Si c’est ça ta répartie, va falloir la retravailler. »
Il se campa bien devant lui avant de poser son regard colérique pour soutenir pleinement le sien.
« Tu poses tes valoches ici à te croire au club med. T’es même pas foutu d’apprécier les gens qui t’entourent pour ta première rencontre. A faire la gueule ou préférer la console à la présentation, et là tu veux finir le jeu de surenchère par la distribution de poings. »
« On se calme les gars. Tout de suite. »
Le reste de l’équipe était assez étonné, terré dans le mutisme, en voyant ce duel se préparait entre les deux hommes. Robert replaça son cigare entre ses lèvres avant de terminer en le fixant droit dans les yeux :
« J’accepte les invités ici. Pas les flemmards tout permis. Tu veux répondre à la provoc par les poings sur un officier ? » Il acquiesça. « Quand tu veux garçon. Mets fin à ta carrière à l’aide de ta connerie, j’attends. »
« Robert, laisse le tranquille, ça suffit. »
« Quoi, t’es pas d’accord ? »
« Il est avec nous pour trois semaines, on peut bien s’entendre non ? »
« Même s’il préfère la console. » Rajouta Allumeuse d’un air doucement moqueur.
« On se calme... » Répéta plus doucement Sean.
Robert Marlow mordillait son cigare en gardant son regard rivé dans celui de Matt.
« Alors, tu le fais ton choix ? »

Les phalanges étaient agitées, prêtes à agripper le haut de son interlocuteur ou à former un poing dur en quelques instants. Une veine palpitait dangereusement. Eversman n’avait pas détourné les yeux. « Tu vaux pas mieux que moi, vieux fou.. Ne te crois pas supérieur parce que tes fesses sont logées au chaud dans ton fauteuil, bien planquées derrière leur écran. Tu n’as aucune idée de ce qu’on affronte en bas. Tu n’as aucune idée de ce que j’ai subi là-bas. AUCUNE !» répéta-t-il un peu plus fort avant de continuer en le fixant bien. « Maintenant si tu veux pas de moi, va te plaindre auprès de Sidney. »
« Nous aussi, on en a chié, espèce de petit con. Et t’as intérêt de bien te rentrer ça dans le crâne quand tu te balades dans le Dédale. Le monde, il tourne pas autour de ton nombril. Alors tu la lâches ta pêche ou tu te rassois gentiment ? »
« En fait, je suis sûr que t’attend que ça. Que je t’en mette une pour que je finisse au trou comme ça tu auras ta petite vengeance. Tu auras eu “celui qui a parlé”..»
« C’est pas au trou qu’tu finiras, crois-moi. Ca vient ? »
« Va te faire voir.» Matt lui lança un énième regard hostile. Il prenait sur lui pour ne pas lui coller son poing dans la figure, certain que ce geste l’apaiserait, ramenerait l’autre à la dure réalité mais aussi lui briserait tout avenir d’où une certaine retenue. Il détourna la tête vers son guide, prêt lui aussi à intervenir à son encontre pour éviter tout mauvais geste.
« Voilà, c’est bien !!! » Fit soudainement Robert. « La prochaine fois que tu veux danser avec moi, mauviette, prépare un peu mieux ton répertoire. Le verbe sans les poings, y’a que ça de vrai. »
Et de manière tout aussi surréaliste, le cowboy passa dans sa couchette en se replaçant tranquillement le chapeau sur le visage, comme si de rien n’était. Le reste de l’équipe était hilare.
« Bon c’est une affaire de réglée... »
« Ouais c’est bon, il sait se tenir heureusement. »
Tomahawk fît une tape dans le dos de Matt, comme pour le féliciter d’avoir passé l’épreuve du feu et repartit un peu plus loin avec Milla sur l’étude d’un étrange fascicule. Vicky s’installa à table et rangea son nécessaire à couture. Elle lui fit un clin d’oeil au passage et envisagea d’écrire une lettre pendant que Tonton regardait fixement Matt, lui proposant alors :
« Tu veux faire un tour pour respirer ? Voir ces fameuses pistes de bowling ? »
L’incompréhension se lisait sur les traits du Ranger qui fulminait, le visage rougi. Comment cette situation explosive avait-elle pu être résolue en quelques instants et sous les rires des autres ? Plusieurs choses lui échappaient mais il espérait avoir autant moins refermer le clapet du vieux pour quelques temps afin qu’il le laisse tranquille. « Je te suis» annonça-t-il à son garde du corps tout en scrutant le Vieux au cas où il remettait ça.

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Dim 25 Nov - 15:55

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Tonton partit avec le rangers en direction des anneaux de transport. Il resta silencieux un petit moment, préférant laisser à son collègue le temps de se remettre un peu de ses émotions. Il ne semblait pas avoir comprit qu’il venait de remporter haut la main son épreuve de bizutage. Etrange pourtant, qu’un militaire de base comme lui, ne se soit pas méfié de la petite surprise. Vieux Con était fidèle à lui-même, il ne voulait pas d’élément instable dans le dortoir, une étonnante façon de vouloir protéger le reste des occupants auquel il tenait beaucoup.
« Tu t’es bien débrouillé. Encore un peu de travail sur tes nerfs, histoire de ne pas te remettre dans un état pareil. Mais le verbal était bien pour un début. »
Tête baissée et mains dans les poches, le Ranger était peu attentif à son environnement levant juste les yeux à plusieurs reprises lorsqu’ils rencontraient des gens voulant absolument éviter un autre accident café. « Tu parles...» Finit-il par répliquer sans grande conviction. « Je hais ce type.»
Sean éclata de rire.
« Et comment tu crois qu’il a gagné son surnom ?!? »
Tonton tourna dans une coursive puis entra dans la salle des anneaux. Il les fit descendre au pont douze.
« Aussi étonnant que ça puisse paraître, il finit par se faire aimer. Mais les débuts sont des plus chaotiques. »
Sean alla jusqu’au poste de garde et salua ses collègues en tenue noire. Le pont douze était fermé d’accès à tous pour le départ en mission mais il put avoir l’autorisation d’y passer quelques minutes juste pour lui faire visiter la piste de bowling. Le ranger passa la garde et se retrouva dans un couloir immense dont les différentes portes de hangar supportaient des panneaux indiquant les lieux. Il y avait que très peu de mondes à l’intérieur, seulement des bénévoles en quart de repos qui nettoyaient les lieux et veillaient à ce que tout soit propre.
Une fois devant la bonne porte, Sean passa son badge puis tapa un code. La double porte en métal s’ouvrit et l’intérieur de la salle s’alluma doucement, comme un réveil matinal difficile. Il y avait une grande piste de bowling divisée en plusieurs aires, un attirail de rangement mobile pour les boules de bowling devant chacune des pistes. Au bout, les techniciens et les ingénieurs avaient bricolés un système de remplacement des quilles identiques à ce que l’on pouvait retrouver sur Terre. Et quelques volontaires avait construit une façade en bois sur laquelle d’évidents artistes en herbe avaient peint la cité d’Atlantis au-dessus de laquelle le Dédale vigilait. L’Athéna était aussi présent. La peinture avait quelque chose d’épique, comme si le peintre essayait de crier à l’assemblée “Elle est pas géniale notre vie ?!?”.
Sur l’entrée, un grand comptoir faisait la séparation avec un vestiaire et la fameuse chaussure qu’il fallait changer. Un homme d’une cinquantaine d’années se trouvait là, dans la petite salle à côté qui était restée allumée, en train de faire le recensement des tailles de chaussures. Il émergea avec un regard intrigué, le visage assez rond, le crâne chauve. Sean fit les présentations.
« Matt, voici l’intendant général du croiseur, Albert Meurlay. Il tient la piste de bowling quand nous sommes au repos. Albert, voici un rangers qui nous vient d’Atlantis pour trois semaines. »
L’homme le salua chaleureusement avant de lui demander pourquoi il était là. Il discuta un moment avec Sean, lui racontant qu’il manquerait certaines tailles de chaussures qui empêchait une fréquentation idéale. Puis il se tourna vers Matt, un léger sourire sur le visage, l’air d’être un beau diable de tentation avant de lui demander : « Vous voulez essayer un tir ? Vérifier que ma piste marche bien ? »
Il fit un clin d’oeil à Sean, comme s’il lui donnait l’excuse si jamais on venait à les découvrir, et celui secoua négativement la tête en rigolant. Albert était l’homme le plus prévenant et le plus généreux de tout le vaisseau. Trop parfois, il avait tendance à se faire bouffer malheureusement.
« Un seul essai. » Fit-il en regardant Matt. « On est d’accord ? »

Une piste de bowling. Il y avait vraiment une piste de bowling à bord d’un vaisseau spatial de combat. Ça, c’était de la vrai science-fiction. C’était irréel. Personne ne le croirait à la base quand il le raconterait. C’était certain. Eversman ne savait plus où poser son regard papillonnant ici et là comme s’il espérait bien s’emparer de la pièce et la garder en mémoire pour le restant de ses jours. Matt répondit poliment aux présentations mais fut bien incapable de retenir le prénom de ce type. On aurait dit un gosse dans un magasin Disney et lorsqu’on lui proposa de faire un tir, ce fut Noël avant l’heure. Le sourire qui venait d’apparaître sur son visage en disait long.

« Oui, oui. Un tir. Promis.» La réponse fusa. Tel un gosse, il était tout excité à l’idée de faire ses pas sur la piste, une boule à la main. Ne manquait plus que le signal du départ et c’est parti. Il était dans les starting-blocks.
« Alors en avant pour le test... » Fit Sean en direction d’Albert qui offrit toutes ses dents dans un large sourire.

Il donna à Matt les chaussures correspondant à sa pointure pendant que Tonton activait l’alimentation du mécanisme dans l’arrière salle. Toujours aussi serviable, l’intendant lui demanda s’il ne voulait pas la taille au-dessus ou des lacets supplémentaires. Une fois que Matt fût prêt, la piste deux s’éclaira sur la machinerie qui disposait les quilles. L’écran plat, juste au-dessus, laissait paraître son nom avec la disposition du tableau de score. Il n’y avait plus qu’à jouer.
Sean revint à cet instant, il croisa les bras et resta un peu en retrait, observant le militaire s’approcher de la piste.

Un gosse, un vrai gosse ! C’était ainsi qu’il se sentait avec ses chaussures ridicules aux pieds. Bien entendu, il testa la glisse de celles-ci s’en amusant. Cela faisait tellement de temps ! Il ne saurait se rappeler de son dernier bowling Terrien mais il tâcherait de se rappeler de celui-ci, perdu dans la galaxie de Pégase. Le Ranger s’amusa à soulever différentes boules, de la plus légère à la plus lourde avant d’essayer de trouver celle qui lui correspondait le mieux, celle où ses doigts s’inséraient le mieux. La verte fluo en main, le voilà désormais prêt à affronter la piste. Il aurait fallu qu’il prenne un peu d’élan pour s’élancer avec style et professionnalisme mais il était loin d'exceller dans le domaine. Préférant éviter de se retrouver le nez sur le plancher, il opta pour une course sans élan savourant le moment avec cette balle entre les mains avant le lancer. Se concentrer. Bien fixer les petites flèches dans le sol pour la trajectoire et la boule fut poussée vers l’infini et au delà.
« Allez !!»

La boule percuta le sol lourdement mais sans rebond, filant plein centre sur le triangle de quille avant de se déporter peu à peu. Il frôla la gouttière, comme si le destin voulait se moquer de lui, puis finalement la boule s’écarta quelque peu en emportant des quilles avec elle. Une petite musique d’aspect positive accompagna une petite animation où l’on voyait une boule de bowling, accompagné de plusieurs F-302 en fondu, emporter les mêmes quilles et présenter le résultat “SPARE”.

Sean s’approcha, les bras croisés, et regarda avec Matt le mécanisme récupérer les quilles pour les remettre en place. C’était étonnant de se dire que les techniciens et les ingénieurs à eux seuls avaient pu reproduire le dispositif.
« On dirait bien que la piste marche. On aura accès à cet endroit dans trois semaines. Ce sera long mais tu y auras ta place. On y va ? »
« Pas de bowling en mission, c’est ça ?!» Dit-il après avoir enfin détourné le regard des quilles, nostalgique de ce petit moment de plaisir pur.
« Pas de pont douze en mission, c’est comme ça... »
Les membres du Dédale devaient posséder une force de volonté incroyable pour ne pas passer leur soirée sur ce pont. Lui même ne serait pas capable d’en faire de même si Atlantis possédait une telle richesse. On s’en lassait peut être à la longue mais là il avait bien envie de relancer quelques boules. C’est donc à regret qu’il réenfila ses chaussures, se délaissant des autres non sans avoir remercié l’intendant.

« Vous pouvez me les mettre de côté.» Ajouta-t-il avec un petit sourire. Il se tourna vers son guide, prêt à le suivre de nouveau. « Je te suis» Ce n’était pas de gaité de coeur. Il aurait préféré rester là que retrouver cette belle tête de con. Il l’imaginait déjà allongé dans sa couchette à essayer de le chercher. Trois semaines, ça risquait d’être très long avec ce type.

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Dim 25 Nov - 15:57

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Équipe médicale TNS:


Après qu’Albert l’eut salué, ayant noté son nom sur une vignette qu’il plaça dans les chaussures, Sean et Matt repartirent du pont douze en silence. Le guide lui expliqua que les bénévoles étaient les seuls à venir pendant leur quart pour entretenir les lieux et que les loisirs personnels y étaient strictement interdit. Il raconta brièvement que cet endroit avait été possible grâce à Sidney qui avait insisté auprès du colonel. Mais l’officier avait posé une condition claire : un seul incident sur ce pont et il fermait tout pour de bon.
L’équipage était des plus solidaires et tout le monde filait droit depuis, faisant tout leur possible pour conserver cet incroyable atout lors de leur période hors mission. Cela les changeaient des permissions sur Atlantis ou le continent, tout aussi intéressantes, mais beaucoup moins axées sur les loisirs Terriens.
L’heure approchant, Sean amena le rangers jusqu’à l’infirmerie. Il lui apprit à se guider dans le Dédale, lui expliquant que le Pôle-Com était le point névralgique de toute l’information dans le croiseur. Il lui suffisait d’appeler à l’aide de sa radio personnelle et il pouvait accéder à n’importe quelle information. Ils gagnèrent ensuite le pont six où tout un bloc avait été entièrement aménagé pour la thérapie.

Une petite infirmerie spécialisée avec un lit médical et divers instruments, des ordinateurs, et des armoires de rangements s’étalaient pour former un carré, délimitant les contours d’une première zone. Un seul lit, le sien, avec un bureau en face pour la personne qui le surveillerait. Sur la droite, après une séparation vitrée par une porte, un grand bureau rectangulaire avec un tableau blanc sur pieds, long de trois mètres. Il s’y trouvait scotché de manière organisée l’ensemble des rapports médicaux de Matt, le contenu intégral de son dossier. Un autre tableau de la même dimension se trouvait à l’opposé de cette table avec des rapports militaires, des images prises par le renseignement de l’époque sur les multiples missions, les plans de plusieurs secteurs d’opération où le rangers avait exercé. On y trouvait parfois, sur des carrés de vignettes, les différentes équipes affectées. Il reconnaîtrait les visages de ses collègues d’autrefois.

Sur ce bureau, il s’y trouvait déjà deux médecins et deux techniciens. Matt ne pouvait pas les distinguer puisque, contrairement à Atlantis, ils étaient tous en uniforme et sans code couleur. Deux agents de la sécurité se trouvaient également là.

C’était l’accès de droite attenant à cette chambre médicalisée. Et à gauche, maintenant, la paroi vitrée laissait une surface trois fois plus grande. Majoritairement composée de panneaux mobiles et réfléchissants, ils s’agençaient et s’organisaient pour produire différentes salles, avec des dimensions et des contours différents, la surface de tous ces panneaux se recouvrant d’une image holographique si fine qu’on en aurait cru son contenu réel. Et au centre de ce dispositif, le cliché même d’un siège médical avec des attaches de contention.
Deux ingénieurs, avec des tablettes, vérifaient le bon fonctionnement du système et de l’hologramme. L’essai qu’ils réalisaient se traduisait par l’envol d’une multitude d’oisillons issus d’une planète que le Ranger avait déjà exploré. Il les reconnaitrait sans mal pour leur colori particulier et, malgré le verre, on entends le bruit fin et parfaitement reproduit de cette faune. Entre l’image et le son, lorsque les panneaux s’orientèrent et que leur axe furent dans la direction de Matt, il pouvait avoir l’impression que ces oiseaux étaient réellement dans la salle, juste derrière le verre. C’était d’un réalisme tout à fait exceptionnel.

Un ingénieur se rendit compte de la présence du patient. Il songea que cet agencement risquait de l’inquiéter et, après avoir appuyé sur deux boutons sur sa tablette, la salle d’expérimentation se polarisa pour obtenir un aspect teinté, empêchant quiconque de pouvoir en observer davantage depuis l’extérieur.
« Pas mal pour un asile de fou hein ?... » Plaisanta Tonton. « On a décidé ton surnom. Si tu es fan de jeux vidéo tu devrais reconnaître. »
Il lui tapota amicalement l’épaule.
« Bienvenue chez toi, ManHunt. »

Le garde poussa la porte qui donnait dans la chambre d’infirmerie puis l’attira sur la droite, en direction du grand bureau. Il poussa la petite porte en verre et lui fit signe d’entrer en premier. Sidney se leva de son siège et lui offrit un sourire accueillant, pleinement rassurant.
« Bonjour Matt, vous êtes très ponctuel, c’est un beau geste de votre part. » Fit-il gentiment.
Le psychologue offrit un petit sourire à Tonton, lequel alla rejoindre les deux autres gardes de la sécurité interne. Ils se reculèrent pour chuchoter, comme d’une conversation classique mais qui ne devait pas gêner les médecins. Sidney s’approcha de Matt et posa une main bienveillante sur son épaule, lui exerçant une pression pour l’inviter à se rendre devant la grande table où d’autres médecins venaient de s’installer. Ca faisait un bon paquet de blouses blanches.
« Je vais vous présenter l’équipe du projet TNS. Ne soyez pas intimidé par ces installations et cette présence médicale. Il s’agit d’une première rencontre en vue de vous familiariser avec votre nouvel environnement. Si vous ne vous sentez pas bien, dites-le simplement et vous pourrez prendre l’air. Nous ne sommes pas pressés, allons-y doucement. D’accord ? »

Sidney acquiesça, débutant les présentations.

« Voici le médecin du bord, le docteur Darren Swasson. Il veillera au maintien de votre santé et à la transmission des rapports quotidien au docteur Taylor Laurence. Le radiologue Brooks Towell, ici, a pour tâche d’effectuer les différents examens à partir des appareils de mesure. Il procédera notamment à la surveillance de votre activité cérébrale. »

A chaque fois qu’il était présenté, un médecin se levait pour serrer la main du militaire. Leur noms étaient tous inscrit sur un badge accroché à leurs poches.

« L’infirmière Cassandra Frasier, que vous connaissez peut-être déjà, procédera aux différents contrôles et examens, notamment sanguins et hormonaux. Marcus Penn, votre anesthésiste, est responsable des différents outils médicamenteux qui seront utilisés au cours de la thérapie. »

Sa main migra en direction des deux dernières personnes.

« Mandy Vonmoeurs est notre laborantine. D’ordinaire affectée à la criminalistique, elle sera en charge de l’analyse des prélèvements et de l’édification des résultats. Enfin, Russel Zayne est notre ingénieur spécialiste en hologramme Asgard. Il est le concepteur de la chambre de simulation sur laquelle s’articule la thérapie. »

Sidney désigna la chaise qui se trouvait au milieu du bureau. Les différents médecins s’étaient installés à leur tour. Certains se trouvaient en face, d’autres sur les côtés, sans que le ranger ne se sente être le point central de cette disposition. Il ne se trouvait pas face à tous, ou en bout de table, mais bien “mêlé” à tous ces médecins. Il s’agissait d’une consigne de Sidney afin que le militaire ne se sente pas davantage intimidé.

« Vous connaissez déjà votre gardien, le soldat Sean Galaway.. »

Sidney s’installa alors à la droite du militaire, sortant un petit bloc note et un crayon qu’il déposa doucement sur la table. Il croisa ses mains et considéra le médecin du bord, co-concepteur de la TNS avec Zayne. L’homme avait un document épais d’une trentaine de pages qu’il avait intégralement rédigé à la main, une interminable série de notes qui faisaient suite à la prise de connaissance du dossier médical d’Eversman.

« Bonjour à tous. Bonjour Sergent-Maître. Je suis le docteur Swasson, médecin du bord et co-concepteur de la TNS. »
Le médecin du bord tapota une cigarette qu’il avait sorti et la coinça entre ses lèvres avant de l’allumer. Il regarda le militaire avant d’ouvrir le dossier et de lire quelques notes. Le médecin débuta :
« Je vois que vous avez signé les décharges administratives et la documentation afférente à l’essai clinique. Votre état de santé est satisfaisant pour le lancement de la thérapie. Russel ? »
« Le dispositif est encore en cours de vérification, nous serons prêts dans les temps. » Répondit l’ingénieur.
« Parfait. Mandy, votre travail est achevé ? »
« Oh que oui ! » La jeune femme se pencha sur la table pour fixer le sergent. « Ca n’a pas été évident d’étudier et recouper le dossier d’un élément présent sur Atlantis depuis le lancement de l’expédition. Il m’a fallu obtenir les autorisations pour investiguer un peu sur Atlantis avec le sergent-chef Farreli. Le colonel Sheppard était présent. Je connais maintenant sa vie comme la mienne et j’ai suggéré plusieurs scénarios sous la supervision de Sidney. »
Le médecin cocha plusieurs éléments sur sa liste. Il tourna la page et vérifia plusieurs de ses notes avant de regarder de nouveau son patient avec un air particulièrement calme.
« Bien. Sergent-Maître, vous allez faire l’objet d’une thérapie qui se compose de deux éléments majeurs. Une médication hallucinogène contrôlée d’une part, par l’intermédiaire de l'anesthésiste ici présent... »
« Tu peux m’appeler Marcus. Le composé est issue d’une plante découverte sur une planète de la galaxie de Pégase. Le pôle scientifique d’Atlantis en a dégagé un puissant hallucinogène permettant de multiples applications curatives. L’administration sur patients humains a été validé il y a douze mois. Si tu as le moindre effet secondaire, quel qu’il soit, n’hésite pas à m’en parler. »
Swasson reprit dès que son collègue anesthésiste termina.
« ...Et d’une simulation en réalité de précision de pointe dirigée par l’ingénieur Russel Zayne d’autre part. »
Il se trouvait à la gauche du Ranger.
« Avec Mandy, nous avons compilé et collecté l’intégralité de votre vécu militaire sur le terrain, de votre première mobilisation sur Atlantis jusqu’à votre dernière mission. Notre travail consiste à dégager les vecteurs de vos expériences traumatisantes et d’adapter les scénarios à la thérapie de manière progressive. »
« Le programme de thérapie durera un mois. Il se composera comme suit : un jour de test et calibrage sur patient. Trois jours de préparation progressive. Onze jours de thérapie par activité TNS. Deux jours de récupération complète. Onze jours de reprise de thérapie par activité TNS. Et enfin, deux jours de vérification psychologique avant validation finale. »
Il tourna une page.
« Vous obtiendrez de la part de Mandy un planning d’activité reflétant votre présence obligatoire à la TNS et un partage d’activité professionnelle au sein du croiseur auprès de vos hôtes, messieurs et dames... »
Le médecin posa son doigt sur la liste.
« ...Bradford, Galaway, Beach, Stappleton et Marlow. »
« Dans ce même planning, Matt, vous trouverez deux séances par jour de consultation dans mon bureau. Comme je vous l’ai expliqué, je vous suivrai tout au long de la thérapie. »
« En ce qui concerne votre phase de présence pour thérapie, une part du temps sera alloué aux diagnostics permanents de vos constantes. Comme mon estimé collègue vous l’a fait remarqué, vous ne devez pas avoir d’hésitations à nous reporter le moindre effet secondaire d’ordre médical. Vos récupérations entre chaque médication s’effectueront sous la garde de l’infirmière Cassandra Frasier. »
La jeune femme fit un signe à Matt.
« Il vous sera interdit de quitter votre lit médicalisé durant toute la durée de votre présence à la TNS. Toute consommation, de quelque nature que ce soit, est interdite. De même que toutes activités et interfaces à destination ludique. »
« C’est très important, Monsieur Eversman. » Fit l’infirmière en attirant son attention. « Votre esprit ne sera pas le seul à être sollicité et vous devez impérativement respecter les phases de repos pour garantir tout épuisement physique. Un manquement à ce sujet vous pénaliserait au cours de la thérapie et pourrait déboucher sur son échec. Vous ne verrez pas le temps passé donc pas besoin de gérer un quelconque ennui. »
Le silence retomba. Le médecin du bord regarda ses collègues tour à tour avant de se reporter sur Matt.
« Bien, je crois que tout est bien clair. Sergent-Maître, avez-vous des questions ? »

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Lun 18 Nov - 20:23

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Le guide prenait son travail à cœur essayant de lui donner les cartes pour maitriser son environnement le plus vite possible. Maintenant que Tonton lui avait fait remarquer certains points, quelques détails attirèrent le regard de l’Atlante lui permettant de se repérer à travers ce dédale de coursives. Bon il ne serait pas capable de retrouver le quartier ne se souvenant plus déjà du pont des quartiers mais il saurait où trouver de l’aide et peut être qu’en suivant les marqueurs, il y arriverait avec beaucoup de chance. L’heure était venu de se rendre à l’infirmerie pour le briefing avec le personnel médical du Dédale. Pont 6. Il essaya de graver l’information dans son crâne. De toute manière, ce niveau risquait d’être celui où il passerait la plupart de son temps donc ça allait forcément s’ancrer en lui.

Eversman s’était attendu à découvrir une infirmerie semblable à celle d’Atlantis, avec le décor en moins. Ce n’était pas le cas. Il n’y avait qu’une pièce avec un lit et quelques éléments. De part et d’autres, des baies vitrées donnant sur deux pièces contigues. L’une d’elle focalisa toute son attention. D’abord ce siège de contention. Il ne doutait pas qu’il lui était réservé mais n’avait pas particulièrement envie d’y poser ses fesses. La dégluttition fut beaucoup plus difficile d’un coup. Heureusement pour lui, la pièce s’anima ou plutôt les différents panneaux la constituant détournant totalement son attention. Devant lui, les parfaites répliques d’un oisillon d’une rare beauté vivant sur la planète Paradize. Cela avait de quoi rester dubitatif. Il avait beau évoluer dans un environnement où la technologie de pointe était reine. Là ça dépassait ce stade-là. Ça avait l’air si vrai. Il suivit des yeux l’évolution des oiseaux avant que tout ne devienne opaque.

« Hey ? » Il manifesta son étonnement devant l’interruption brutale du spectacle, brusquement ramené à la réalité. Tonton en profita pour lui faire part du raisonnement de ses camarades de chambrée.

« ManHunt ? » Répéta-t-il en plissant les sourcils, -mi amusé par ce surnom. Amateur de jeux-vidéos, il connaissait la référence. Un type devant se battre pour survivre. Il y avait pire comme pseudonyme, il s’était presque attendu à être considéré comme le bleu pendant sa période à bord.

« C’est toujours mieux que Tonton… »

Le petit sourire qui avait pu apparaître sur ses lèvres disparut aussitôt la porte de la chambre franchie. Une odeur de neuf, aseptisée se dégageait de là. Le regard du militaire resta fixé quelques instants sur ce lit, qu’il devinait être le sien. Il risquait de passer pas mal de temps sur ce dernier. Ce n’était pas pour l’enchanter. Il détestait l’inaction même si depuis les événements de Magna, il avait mis beaucoup d’eau dans son vin concernant le personnel médical. Il avait appris à se laisser aller, à faire confiance aux jaunes. Les vitres de chaque côté avaient un côté un peu angoissant tout comme ce bureau dans la pièce. Allait-il être scruté constamment ? Certainement. Ça n’allait pas être plaisant mais on ne lui demandait pas son avis. Il allait devoir faire avec.

Sean sembla anticiper son appréhension en l’invitant à avancer d’une certaine pression sur l’épaule le faisant pénétrer à l’intérieur d’une pièce s’apparentant à une salle de réunion. Il n’eut pas le temps de balayer la pièce du regard, Sidney l’accueillit avec son éternel sourire rassurant. Mine de rien, il apprécia de le voir. Ça paraissait dingue qu’il puisse être rassuré par la présence d’un psychologue, surtout quand on connaissait le passif du jeune homme mais c’était pourtant bien le cas. Cet homme avait su gagner sa confiance et peu à peu, discussion après discussion, il était parvenu à le sortir du trou dans lequel il s’était enfoncé.

« Content de vous revoir, Sidney » Répondit-il se laissant entrainer par le psychologue de bord avant de s’installer. Cette fois, il eut le temps de jeter un coup d’œil à son environnement repérant les différentes personnes lui faisant face mais surtout son portrait sur les deux grands tableaux blancs. Il y avait pas mal de rapports, de radios médicales, de photos aussi bien de blessures qu’ils reconnaissaient comme les siennes mais aussi de planètes, de bêtes ou même d’environnement. C’était assez dérangeant. Il ne put se focaliser davantage là-dessus, la réunion démarrant. Il ne pouvait se permettre de manquer de respect à ses interlocuteurs, se devant de se comporter de la meilleure façon possible et surtout d’écouter les interventions de chacun.

Matt n’en menait vraiment pas large. Chaque nouvelle information apportée ne faisait que renforcer son appréhension. Un nouveau taquet derrière la tête pour essayer de bien le lui rentrer dans le crâne. Ce n’était pas rien cette thérapie. Il avait beau avoir signé différentes décharges administratives où tous les risques avaient été présentés, c’était autre chose d’y être maintenant confronté. Là, il ne pouvait plus faire marche arrière. Les mains étaient désormais moites. Se cramponner aux accoudoirs de son siège ne servait pas à grand-chose, il avait dû en voir d’autres mais cela le soulageait d’une certaine manière. Il pouvait au moins se tenir à quelque chose. Il évacuait comme il pouvait à ce moment précis. C’est dingue comme Vieux Con était loin de son esprit à ce moment précis. Lui et son arrogance puissance 100 semblaient être à des années-lumière maintenant.

Les informations continuaient d’être distribuées. Les sourires du personnel, certainement hautement qualifié face à lui, avaient beau être sincères, il ne savait plus vraiment ce qui lui faisait le plus peur. Que son passé soit révélé aux yeux de tous ? Que les deux personnes dont il n’arrivait plus à retenir le nom connaissent tout de lui ? Cette salle avec ce siège aux multiples contentions ? être placé sous hallucinogènes ? Ou bien que tous les efforts combinés de ces personnes terminent par un échec cuisant à cause d’une erreur de sa part ? Matt ne savait pas, ne savait plus. Il avait du mal à essayer de se concentrer, son cerveau ne semblait pas loin de l’overdose d’informations tournant à plein régime. Des propos lui revenaient en tête. Ce n’était guère plus rassurant de les entendre de nouveau.

« Une seule, Monsieur. » Finit-il par déclarer dans une voix qu’il aurait voulu plus ferme, plus forte. Son regard s’arrêta sur chacune des personnes qui lui faisait face , essayant à chaque fois de se remémorer son nom et son rôle. Ce n’était pas gagné.

« Mais avant je voudrais vous remercier pour ce que vous faites ou allez faire pour moi. »

La totalité du personnel soignant répondit d’un signe de tête ou de main, accueillant la gratitude de Matt sans véritablement l’acter. Cela restait encore une thérapie expérimentale et ils considéraient que les remerciements se feraient à la fin en cas de succès.
Ce n’était pas grand-chose. Quelques mots pour les remercier pour certainement de longues heures de travail, de longues soirées qu’ils auraient certainement préféré passer auprès d’amis plutôt que de pencher sur son dossier, son problème. Il aurait été beaucoup plus facile de le renvoyer sur Terre plutôt que de chercher à l’aider. Après tout, le Sergent Maître n’était qu’un soldat parmi d’autres. Les candidats capables de le remplacer, ils devaient y en avoir beaucoup. Il n’était même du Dédale pourtant c’était bien ce vaisseau qui tentait de l’aider à résoudre son problème.

« Quand commence-t-on ? »

Cette fois, la voix n’avait pas tremblé. Il avait beau avoir les entrailles serrées par la peur, le Ranger était déterminé. Il comptait bien appliquer les conseils et différents ordres médicaux à la lettre. Il était vraiment de bonne volonté même s’il se connaissait, il était incapable d’être un bon soldat bien obéissant. Il y avait toujours un caillou dans son chemin. Mieux valait pour lui bien ouvrir les yeux pour le voir arriver et essayer de l’éviter pour qu’au moins cette fois, tout se passe bien. Ce n’était pas seulement sa carrière qui était en jeu, il y avait aussi une bonne partie de sa vie.

Le médecin du bord montra la laborantine du doigt. Elle qui s’occupait de toute la partie administrative tira une feuille qui passa de main en main jusqu’au rangers. C’était un planning comparable à ce que l’on recevait pendant la scolarité. Matt était censé commencer demain à huit heures. Il serait libéré à dix-neuf heures.
« Vous vous présenterez demain dans cette infirmerie. Vous avez vu votre lit médicalisé, vous êtes passé devant. »
Le document reçu, le doigt du militaire balaya les différentes colonnes avant de s’arrêter sur la première avant que son regard ne parte à la recherche de l’heure. 8 :00 AM. Une voix féminine le fit aussitôt lever les yeux du papier, attentif aux instructions.
« Bien, Madame.» Répondit-il aussitôt avec un petit geste positif de la tête.
« Mandy, c’est mieux ! » Le corrigea-t-elle.

Swassons regarda ses collègues tour à tour puis déclara la fin de la réunion. Les différents médecins se levèrent puis composèrent des groupes différents, s’organisant sûrement pour le travail de demain. Russel et Mandy, d’ailleurs, planchaient sur le tableau qui reflétait la vie professionnelle de Matt.
Sidney vint à sa rencontre pour le remercier de son attention. Après avoir été son patient depuis tant de temps, le psychologue savait qu’il cherchait parfois à se protéger sous un bouclier de désintérêt et de léger mépris. Mais pas cette fois, cela méritait d’être souligné. Sidney lui indiqua qu’il serait présent, le lendemain à huit heures, dans la chambre d’infirmerie.
Sean arriva une minute plus tard, proposant au ranger de le ramener au dortoir. La réunion avait duré un certain temps, mine de rien, et il restait une visite guidée importante pour lui apprendre à trouver les services de blanchisseries, d’intendance, le coiffeur du bord, ainsi que les sanitaires et salles d’eau de l’équipage. Avec tout ce bourrage de crâne, les deux hommes se terminèrent au mess à dix-neuf heures trente. Le reste de l’équipe du dortoir était déjà là, devant des plateaux repas, en train de discuter joyeusement, même avec Vieux Con. Matt eut le choix de se joindre à eux ou non mais il demeura sous la surveillance de Sean. Ne restait plus qu’à rejoindre les quartiers avant le couvre-feu…



L’après-visite se révéla de trop pour l’Atlante. Son esprit, pas très loin de l’implosion, croulait sous les informations et ne parvenait plus à en ingérer davantage. Eversman se contenta de suivre son guide, écoutant d’une oreille distraite ce qu’il avait à lui dire avant de lui emboîter le pas. Il se souvenait vaguement d’avoir visité plusieurs lieux de vie, il saurait les nommer mais serait incapable de les situer ou même de répéter les propos de Sean. Eversman se laissa guider jusqu’au mess. Il prit alors conscience qu’il avait faim. Lui, l’estomac sur pattes n’avait rien avalé depuis ce midi. Cela tenait du véritable miracle tant il avait l’habitude d’engloutir pas mal de cochonneries. Le plateau repas fut bien garni, il continua de suivre son guide s’attablant avec les autres membres du quartier. Il eut la présence d’esprit de se placer loin de Vieux Con avant d’attaquer son repas. Il n’écouta que peu les conversations se contentant de répondre lorsqu’on l’interrogeait avant de retourner dans ses pensées.

De retour dans le quartier, le Ranger rangea ses affaires avant de prendre possession de sa couchette découvrant l’équipement du Dédale et notamment ce fameux écran tactile permettant de communiquer. La tentation d’envoyer un mail aux copains lui passa par l’esprit puis s’évapora lorsque la voix d’Opérette prit possession des lieux.

Chant de Vicky

Autant il avait pu se moquer de ses goûts musicaux douteux, autant il devait lui reconnaître un certain talent de chanteuse. C’était indéniable. Silencieux et attentif, le militaire l’observa depuis sa couchette laissant la mélodie glisser sur lui, s’emparer de son esprit. Il devait se mordre la langue mais c’était finalement plaisant le chant italien. Rien à penser, juste à écouter et laisser l’esprit divaguer. Comme les autres, il finit par applaudir la performance, petit sourire aux lèvres.

« Pas mal du tout » admit-il en croisant le regard d'Opérette.

Vicky fît une belle petite révérence théâtrale en guise de réponse, très satisfaite à l’idée d’avoir su capter l’intérêt du militaire qui, à l’origine, ne semblait pas très emballé. Milla en réclama une autre mais la cartographe descendit de la table sur laquelle elle s’était juchée en refusant. C’était un chant chaque soir, elle en faisait un point d’honneur à suivre cette règle. Tout simplement pour que tous apprécie et que l’accumulation au cours d’une même soirée ne finisse pas par lasser son assemblée.

La fin de soirée fut des plus tranquilles, chacun vaquant à ses occupations.
Son regard fût soudainement attiré par une notification sur l’écran tactile sur le mur, juste à ses côtés. Une icône d’enveloppe clignotait en rythme sur l’écran et il semblerait bien qu’on lui avait envoyé un message sous forme de format vidéo. Il rechercha ses écouteurs avant de les insérer dans le dispositif prévu avant d’enclencher la vidéo. Celui qui filmait s’était rendu sur une partie du réfectoire où se tenait plusieurs camarades de sections, des militaires qui faisaient les trois cents coups et qui n’en loupaient jamais une pour chambrer le Ranger, même au plus fort de la tourmente.
« Alors mon salaud ?!? On monte sur le Dédale pour se la couler douce ??? »
Quelqu’un le bouscula pour prendre la place, c’était Nelson avec sa tête de demeuré.
« Il va finir par y arriver hein ! S’asseoir sur le siège du vieux schnock ! Fait gaffe d’avoir les idées claires, que tu t’assoies pas sur ses genoux à l’ancien ! »
« Aha ! Il risque d’aimer ça !!! Hé, on a fait le pari mec ! Dans moins de trois jours, t’es en taule ! On est bien que chez soi pas vrai ? »
« Hé les mecs ! Hé les mecs ! J’AI RÉUSSI !!!!! » Hurla soudainement un autre soldat. Towmbly, le détenteur du record de meilleur mangeur de pizza au mess avec dix-sept part à son actif. Une semaine de taule pour avoir vomi sur les chaussures de l’officier venu le chercher pour un autre manquement.
L’homme venait de débarquer au milieu du groupe en gueulant, fier de lui, agitant un vibromasseur féminin comme un ultime trophée. Il déclencha l’hilarité générale et il stabilisa la caméra, qui avait failli tomber, pour la fixer d’un regard goguenard.
« Voilà ! Voilà, sergent ! Regarde moi ce truc quoi !!! Nan mais t’as vu la taille du bordel ?!? Tu sauras jamais chez qui je l’ai piqué !!! Vas-y, vas-y, devine ! T’y arriveras pas, je te jure que t’y arrivera jamais mais devine quand même !!! » Lâchait-il, tout à fait excité.
Les répliques allèrent bon train et le soldat se mit en tête de faire un duel d’escrime avec son larcin. Il mit une tarte à son camarade qui râla en s’essuyant la joue d’un air dégoûté alors que, la vidéo prenant fin, plusieurs encouragements ponctuaient les saluts en tout genre des camarades de sections. La caméra s’éloigna alors, laissant l’image des soldats se pourchassant en rond autour de la table pour voler “le trésor inconnu”.
Le caméscope fut posé sur la table et Nelly apparut dans le cadrage, presque boudeuse, mais encore assez souriante.
« Tes copains, je les aime pas trop. Ils sont quand même vachement vulgaire ! » Elle se retourna lorsqu’il y eut un vacarme. Une vraie mélée de rugbymen, ils étaient tous les uns sur les autres pour s’arracher ce qu’ils appelaient maintenant “le précieux”. Nelly soupira, génée. « Bon ben voilà : bon courage, de la part des militaires de la cité. Terminé. »
Ils sont complètement fous. Ce fut la première pensée du militaire qui abordait un grand sourire malgré tout. Ils avaient beaux être déjantés, ils avaient pris la peine de se réunir pour lui envoyer un message. Ça, ça le touchait particulièrement. Même loin de la Cité, on pouvait toujours compter sur les copains. Ils seraient toujours là. Il appuya sur le dispositif tactile de manière à pouvoir répondre à l’expéditrice, à savoir Nelly Bricks. Il n’y eut qu’un mot, un grand Merci en majuscule avec un smiley clin d’oeil. Il allait envoyer le message lorsqu’il pensa à autre chose. Il appartenait à qui ce précieux en fait ? Il relâcha la touche mais le message fut envoyé. Il n’aurait plus qu’à cogiter pour trouver la réponse.

Eversman eut bien du mal à trouver le sommeil remuant pas mal et multipliant les changements de position. Son esprit n’avait visiblement pas sommeil et était bien décidé à imaginer de multiples scénarios possibles pour ses futures sessions de thérapie. Le fauteuil de contention faisait des apparitions régulières, parfois chassé par les ronflements de ses coéquipiers de bord.

Une petite sonnerie douce le sortit des songes avant que l’activation des lumières ne lui tire un grognement. Certains s’agitaient déjà faisant glisser leurs rideaux. Lui multiplia les soupirs avant de s’étirer un peu. Son grand lit d’Atlantis lui manquait déjà. Il finit par s’extirper de sa couchette attrapant quelques vêtements propres avant de suivre ses collègues masculins en direction des douches. Un peu d’eau chaude au réveil, il n’y avait rien de mieux pour commencer la journée. C’est donc avec la pointe des cheveux encore humide et vêtu de la tenue d’Atlantis, t-shirt noir sur le dos avec le logo de l’expédition et veste réglementaire qu’il débarqua au mess avec les autres. Malheureusement pour lui, il ne put apprécier les plaisirs du petit-déjeuner. Il se devait d’être à jeun jusqu’à nouvel ordre. Ce fut un supplice de voir les viennoiseries passer sous son nez, de sentir les odeurs de café, de chocolat ou même de pancakes mais de ne rien pouvoir avaler. Il avait beau avoir l’estomac noué par le stress, il aurait bien aimé le remplir un peu. Il multiplia les soupirs essayant vaguement de tendre l’oreille concernant les journées de ses compagnons. Finalement, c’est avec quelques minutes d’avance qu’il débarqua au pont six, toujours accompagné de son nouvel meilleur ami. Sidney n’avait pas menti, il était bien là.

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Lun 18 Nov - 20:23

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SIDNEY

Le psychologue ne doutait pas que le Ranger serait en retard. Il manifestait la volonté d’obtenir son traitement et d’enfin tourner la page. C’était un très bon point qu’il soit dans cet état d’esprit au lancement de la thérapie. Lorsqu’il aperçut dans la coursive en compagnie de Sean, il le gratifia d’un léger sourire avant de lui tendre la main.
« Bonjour jeune homme. C’est le grand jour, j’espère que vous n’êtes pas trop stressé, vous verrez que cette première étape n’est pas très intimidante. Vous me suivez ? »
L’homme lui fit signe d’entrer dans la salle comportement le lit d'hôpital. Cassandra l’infirmière se trouvait assise sur le bureau, vêtue d’une blouse blanche et de son badge qui indiquait son nom. Il y avait un garde de la sécurité en plus de Sean dans cette salle, ils allèrent dans un coin plus discret pour éviter de paraître trop envahissant. Dans le bureau, tout le reste de l’équipe se trouvait là, paufinant probablement la thérapie. Ils déjeunaient visiblement sur place, café et viennoiseries sur la table, alors qu’ils semblaient réviser leur cheminement de thérapie sur le tableau et leur gros dossiers de paperasserie.
« Monsieur Eversman, bonjour. » Fît gentiment l’infirmière. « Comment vous vous sentez ? »
Sidney resta un petit moment avec le militaire avant de disposer et rejoindre le reste de l’équipe soignante. Il ne restait alors que Cassandra et les deux gardes, contre le vitrage, qui discutaient en murmurant, sans véritablement surveiller Matt.
Cassandra avait ouvert l’armoire et elle en retirant une blouse de patient ouvert sur l’arrière. Elle le lui tendit et désigna le paravent du doigt avant d’ajouter :
« Veuillez vous changer. Vous vous installerez ensuite sur le lit, d’accord ? »

Enfiler cette blouse ne l’enchantait pas le moins du monde. C’est comme revêtir l’habit d’un prisonnier. Ces rayures signifiaient son nouveau statut, c’était de même pour lui avec cette couleur verte. C’est donc sans grand enthousiasme qu’il se sépara de ses vêtements atlantes à l’exception de son boxer avant d’enfiler ce grand habit vert. Il devait avoir l’allure. Ne manquait plus que la charlotte sur les cheveux et il serait bon pour passer les prochaines heures au bloc opératoire. Le paravent fut contourné avant qu’il ne prenne place sur le lit, s’asseyant sur le bord.
« Je vais bien et vous ? » Répondit-il avant de lui retourner la question poliment. Toujours être courtois avec une nana ayant des aiguilles à proximité.


Pendant ce temps, la jeune femme avait mis des gants et elle commençait à remplir un document administratif sur la plaquette qui s’accrochait au lit. Elle attendit que Matt ressorte du paravent et l’invita à s’installer sur le lit d’infirmerie avant d’approcher une desserte.
« Pour ce premier jour, nous allons devoir faire beaucoup d’analyses pour avoir un détail complet de votre état de santé. Nous ferons aussi beaucoup de tests, de calibrage et de préparation. Vous êtes prêt à commencer ? »
Non pas vraiment. Le Ranger n’avait aucune envie de passer sa journée dans ce lit à se faire piquer, toucher de partout. Encore moins sous le regard des deux mecs dans le coin et certainement d’autres derrière cette vitre ou ces caméras. Elle le comprit certainement en lui adressant un petit sourire. Matt finit néanmoins par lui adresser un petit signe de la tête.

Elle chercha son regard et lui souria lorsqu’il donna son accord. La desserte contenait le nécessaire pour faire des prises de sang et elle commença en sanglant son bras droit. Elle chercha sa veine et piqua avec douceur étonnante, pile au moment où elle lui demande d’expirer, causant à peine de douleur rémanente lors de l’introduction de l’aiguille.
La jeune femme avait rempli trois tubes lorsqu’elle changea de bras pour répéter la même opération. A chaque fois, elle notait au marqueur plusieurs informations sur les vignettes qui étaient accolées au tubes et elle plaça le tout dans un support en plastique que la laborantine récupérerait.

Par la suite, elle prit les mesures exactes de Matt, le faisait trois fois pour chaque mensurations puis nota les constantes. Rythme cardiaque, pression artérielle, vitesse de la respiration, réflexes moteurs de chacuns de ses membres. Elle termina en posa un étrange cercle en plastique sur sa tête et en effectuant des petites croix sur son front avec un marqueur.

« Rassurez-vous... » Murmura-t-elle avec humour. « Nous avons cessé les trépanations la semaine dernière. »
Et donc maintenant vous faites dans les décorations tribales ? Fit-il en référence aux marqueurs dont la pointe s’était posée sur son crâne à plusieurs reprises. Il n’avait plus qu’à espérer qu’elle pense à les effacer avant de partir sinon il aurait l’air malin dans les différentes coursives.
« Dans la découpe du scalp, plutôt. » Répondit-elle en joignant les croix par des pointillés le long de son front.
« Me voilà rassuré... »

Elle lui fit un clin d’oeil avant de sortir un épais document. La jeune femme passa l’heure suivante, assise à ses cotés, sur une enquête complète sur ses antécédents. État de santé, allergie connue, médication reçue, le fait qu’il soit à jeun, l’âge, le poids, exactement tout. Quand elle termina, elle toqua à la vitre du bureau et le radiologue vint à son tour.

« Bonjour Sergent. » Fit celui-ci en prenant des gants.

Il approcha des différentes machines qui se trouvaient derrière le lit de Matt et en activa une qui s’approcha de son crâne par un bras mobile.

« Ca vous dirait de voir vos ondes cérébrales ? »

Assis sur le bord du lit, le militaire observait les mouvements du radiologue. Marcus, d’après ses souvenirs. Il modifia sa position basculant en position allongée pour subir de nouveaux tests, cérébraux cette fois.
Pas vraiment. Répondit-il sans grand enthousiasme. La volonté avait pris un certain coup dans l’aile. Ce n’était pas vraiment ainsi qu’il avait envisagé son début de thérapie. Certes il savait très bien qu’il passerait de nombreux tests aujourd’hui mais ça commençait à devenir chiant d’être toujours là à attendre, à être observé. Son estomac choisit ce moment précis pour se faire entendre, grognant l’envie d’être rempli.

« C’est balo ! » Fît Brooks Towell (et non Marcus comme le pensait Matt) en activant la machine une fois qu’elle fût en place.

La gêne perceptible chez le militaire ne l’émouvait pas plus que ça, ni les grondements de son estomac d’ailleurs. Ils étaient tous là pour le soigner et faire de lui l’élément qu’il était à sa grande époque. Le confort et la faim n’étaient pas pris en compte pour cette journée d’examen.

Pendant une bonne heure, et avec l’aide de Cassandra, toute une série de tests furent pratiqués avec lumières stroboscopiques et flashs brutaux. Les résultats qui s’affichaient à l’écran étaient imprimés et signés par le radiologue. Mais la lumière n’était pas le seul stimulus en cause pour l’examen. L’infirmière piqua chacun des doigts du rangers avec une aiguille, sans brusquerie, pour déclencher les réflexes moteurs de ses mains. Elle fit pareil avec les pieds et progressa ensuite sur chaque muscle de ses membres. Marcus examinait attentivement le tracés des ondes cérébrales, les courbes, les différentes informations. Pas besoin de poser d'électrodes, ils usaient de la même technologie que le pôle médical du SGC, une merveille qui troquait les câbles pour une bande de capteurs et quatre lasers vert.

Après ça, l'anesthésiste se présenta.
Sidney était revenu pour rassurer le militaire et discutait tranquillement avec lui pendant que le docteur Penn préparait différentes ampoules avec Cassandra. Towell s’était décalé mais il finissait de régler ses instruments pour l’analyse des ondes cérébrales sous médication.
« Ok sergent. » fît Marcus en prenant son bras et en y installant un cathéter. « J’ai besoin de voir comment ton corps réagit au contact du traitement et trouver le bon dosage. Prêt à chasser Alice au Pays des Merveilles ? »
« J’espère qu’elle est mignonne, Alice... »
« Il te suffira d’y penser pour avoir le coeur net... »
Cassandra avait disposé le plateau devant l’anesthésiste sur une disserte mobile. Le radiologue ajusta la sonde sur le crâne de Matt puis, alors que Marcus s’emparait de la première ampoule en extirpant le fluide par une seringue sans aiguille, Sidney se pencha vers lui pour lui dire d’un air doux :
« C’est une expérience inhabituelle dans votre vie. Essayez de prendre ce qu’il y a de bon et ne vous attardez pas sur les mauvais côtés, d’accord ? »
« Injection de contrôle test, un cinquième... » Annonça le médecin en ayant appuyé sur le piston de la seringue.

Les différents soignants contrôlèrent Matt, autant au niveau des constantes que de son activité cérébrale. Tout allait bien, il ne réagissait pas mal et il n’avait aucune sensation quant au produit qu’on venait de lui injecter. Sidney restait auprès de lui pour discuter de son ressenti s’il en avait envie, lui détourner l’attention, mais il n’y avait aucune contre indication et tout se passait bien.
L’effet du fluide commença à agir sur le sergent au moment où marcus annonça l’unité, c’est à dire l’injection du dernier cinquième de la dose, élevant le niveau du médicament à son efficacité minimum. Adaptée au poids et à la morphologie de Matt, cette dose était tout juste suffisante pour commencer à lui déclencher de premières hallucinations. Bien sûr, les médecins avaient veillé à ce que rien ne les entourant ne puisse lui rappeler les Wraiths ou son traumatisme. Matt allait simplement débuter un trip sur le sujet de son choix.
« Ah ! On y est ! Modification des ondes progressives...je les contrôle...rien de dangereux. »
Marcus passa une main devant le regard de Matt, il ne cligna même pas des yeux, maintenant à mille lieux de sa chambre d’infirmerie.
« Oui, ça y est, il rend visite à Alice. Niveau constantes, ça raconte quoi ? »
« Ca va. » Confirma Cassandra en quittant son stéthoscope. Elle tira une moniteur sur roue et débuta la pose des capteurs après avoir ouvert la blouse de patient du ranger. « Son rythme cardiaque est un peu élevé pour le trip mais c’est le stress qui fait ça. »

Sidney s’approcha alors de lui, les bras croisés, toujours l’air bienveillant.
« Tout va bien Matt. Tout va bien. »
Le psychologue usait d’une voix chaleureuse et paternaliste.
« Que voyez-vous ? Pouvez-vous me parler ? »

Le taux d’hallucinogène était au plus bas, ils monteraient progressivement à la valeur nécéssaire pour la thérapie plus tard. Pour l’instant, Sidney devait s’assurer que le militaire était dans la possibilité de pouvoir communiquer. Il restait allongé sur le lit, les yeux grands ouverts, mais il ne voyait plus le psychologue. Matt voyait simplement ce qu’il avait envie de voir, d’expérimenter, et il pouvait entendre Sidney comme s’il était sa bonne conscience, la petite voix rassurante dans sa tête.

« Que voyez-vous ? »

MATT

Difficile de demeurer calme et attentif aux différentes instructions lorsque l’estomac criait famille et qu’une forte agitation régnait autour de lui. Trois ou quatre personnes. Des mains le frôlaient, lui adressant parfois une caresse bienveillante ou une tape amicale. Le dispositif sur le crâne l’empêchait d’observer comme il le désirait. Un grognement de surprise fut émis lorsqu’on enfonça une aiguille dans le creux de son bras maintenant une certaine pression pour qu’elle demeure en place avant de sécuriser le dispositif. Il n’avait pas son mot à dire et même s’il l’aurait eu, on ne l’écouterait pas. Lorsque l’infirmière se décala, il aperçut le cathéter présent dans sa chair. Nul doute qu’il risquait de le garder un certain moment. Ça éviterait de le piquer à chaque fois même si ce n’était pas plaisait. Ce qui l’était encore moins fut la vision de cette immonde cicatrice dans la continuité du cathéter. Il ne s’était vraiment pas raté et même après quelques mois, la ligne blanchâtre était toujours bien visible.

Patrick Sidney choisit ce moment précis pour lui faire part de sa présence. Toujours là au bon moment pour détourner ses pensées. Il conversa quelques minutes jusqu’à ce que le dispositif soit prêt. Matt se sentait fébrile, ne sachant pas vraiment à quoi s’attendre. Il allait délirer mais dans quelle proportion ? C’était comme faire un saut en parachute et au dernier moment l’instructeur émet un doute sur le dispositif avant de vous balancer dans le vide. Le Ranger essayait de contrôler sa respiration, de souffler calmement. Tout allait bien jusqu’au moment où une grande lueur, semblable à celle de la Porte des étoiles apparut durant plusieurs secondes puis laissa place à un spectacle des plus appréciables.

Une plage de sable blanc à perte de vue avec quelques palmiers sur sa gauche et une mer transparente avec quelques reflets turquoise. Le paradis. Un vrai paysage de carte postale. C’était déconcertant et pourtant si agréable.

« Que voyez-vous ? » Cette voix masculine vint de nulle part. Il en chercha la cause en observant autour de lui. L’inquiétude disparut presque aussitôt tandis que la voix se répétait de nouveau. Trouver la source ne semblait pas important.
« Une plage, des palmiers, une mer turquoise... » énuméra-t-il en observant son environnement. Un frisson l’envahit lorsqu’une vague froide de premier abord toucha ses pieds nus. Puis ce fut une autre et encore une autre, la sensation devenant de plus en plus appréciable. Comme voulant vérifier la maitrise de son corps, les orteils se crispèrent à plusieurs reprises pour s’enfour sous quelques millimètres de sable chaud.
« Vous aimez cet endroit, il vous est reposant...vous manque-t’il quelque chose ? »
La question l’intrigua, comme si réfléchir lui était étranger. Il essaya de se concentrer, d’imaginer ce qu’il pouvait lui manquer. En posant son regard sur son corps, habillé, une idée lui vint. « un short de bain. ».

Un clignement d’yeux plus tard, le voilà désormais vêtu d’un unique short de bain de couleur bleu. Ce fut déroutant durant deux bonnes secondes avant de passer au dessus considérant cela comme super cool. Le Ranger avança de quelques pas, appréciant la fraîcheur sur le bas de son corps. Peu à peu d’autres sens s’éveillèrent lui permettant d’apprécier davantage son nouvel environnement. Le clapotis des vagues sur le rivage, quelques piaillements d’oiseaux, le vent parmi les grandes palmes. Une brise marine, bien agréable et rafraîchissante qui tranchait avec la forte chaleur du lieu. Les rayons solaires se posaient sur lui, l’éblouissant quelque peu avec la réflexion sur l’eau. Il tenta de s’en protéger en portant une main sur son front mais cela aurait été nettement plus efficace avec une bonne paire de lunettes de soleil. Une pression, délicate, se fit ressentir de chaque côté de son crâne. Une paire de lunettes de soleil y était posée, comme si elles avaient toujours été là et qu’il n’y avait pas porté attention avant.
« Là, c’est top ! » Dit-il en lâchant un soupir d’extase lorsqu’elles furent en place.

SIDNEY

La dernière réplique de Matt, en réalité allongé sur son lit d’infirmerie avec les yeux grands ouverts, fit rire Marcus qui notait les bons dosages sur la feuille de rapport. Le test était une réussite, Cassandra ne remarquait aucun problème en terme de santé et Towell décrétait que les ondes cérébrales étaient parfaitement alignées avec celles que l’on attendait d’un homme sous hallucinogène.
Le psychologue avait également souri. Il demeurait à ses côtés, assis sur un siège pour être proche de son oreille.
« C’est très bien Matt. Profitez bien de ce moment de répit. Cela doit vous soulager, vous rendre heureux. Vous viendrez me voir que si vous en avez l’envie...je vais m’installer là. »
L’esprit de Matt n’allait surement pas tarder à le matérialiser et le mettre dans un coin. Que sa présence soit rassurante sans être dérangeante. Sûrement à l’ombre d’un palmier, assis contre son tronc avec son complet entier, mais la veste sur les genoux.
« Ok, maintenant on passe à la tolérance sur la durée. Je maintiens la dose nominale pour les trente premières minutes. » Murmura Marcus à l’intention de Sidney.
Le psychologue hocha la tête. Il parla en anticipant l’environnement, que lui ne voyait pas, selon les propos de Matt. Vu sa description, le lieu était paradisiaque.
« C’est un très bel endroit... »

Le Ranger n’attendit pas l’autorisation du psychologue pour savourer sa présence en ces lieux. D’une main, il recueillit un peu d’eau fraîche l’amenant jusqu’à sa nuque avant de la laisser s’écouler appréciant cette fraicheur salvatrice. Quelques instants plus tard, il ne put résister à la tentation d’une baignade. Il lâchait parfois quelques soupirs d’espoir savourant pleinement le moment présent. Tout semblait si réel à ses yeux. Rien ne pouvait le laisser imaginer qu’il s’agissait d’une hallucination. Il se laissa aller à quelques mouvements de brasse avant de finir par revenir sur la terre ferme appréciant la chaleur de ce sable si chaud et si fin. Les grains de sable glissant sous ses pieds, l’eau ruisselant sur son corps. C’est là qu’il remarqua le vieil homme présent sous un palmier. Ce dernier lui souriait avant de lui adresser un signe de la main.

« Vous devriez enlever ce costume, Sidney. Il fait si chaud » Dit-il en s’avançant dans sa direction.
« Ah oui ? » Questionna le Sidney d’un air étonné. Il se regarda avant de reprendre : « Bien sûr, vous avez raison. »

Et au moment où le mot “raison” fût prononcé, Matt se retrouva allongé dans un transat au soleil. Sur le côté, un petit feu de camp entouré de pierre brûlait tranquillement. Une petit montage en bois et en corde supportait une grille sur laquelle rissolait des saucisses et quelques pièces de steak. Pas besoin de main d’oeuvre, c’était en train de cuire tout seul et l’odeur était tout bonnement alléchante.
Sidney se trouvait sur le transat de l’autre côté du feu, assis sur le bord, en train d’observer le militaire de son air sage. Il portait un short beige avec une belle chemise blanche ouverte. Des lunettes de soleil étaient juchées sur son front, prêtes à descendre quand il en aurait besoin.
Il souriait tout en déviant son regard sur le sol, juste à côté de Matt, là où une glacière bleue semblait toujours avoir été là. Sa surface était gelée, presque givrée.

« Cette chaleur me donne soif, vous auriez quelque chose pour moi ? »
« Une bière bien fraîche ? » Qui dit glacière et feu sur la plage, dit forcément bière pour que le combo soit parfait.
« Ce serait parfait. »
« Il n’y a plus qu’à croiser les doigts » Sourire aux lèvres, la main du militaire se rapprocha de la boite bleue poussant le couvercle pour en découvrir le contenu. Glaces, bières… Bref un véritable trésor ! « Vos désirs sont exaucés. » Les doigts se refermèrent sur les goulots des bouteilles pour les sortir de là avant d’en tendre une en direction du psychologue. Pas de décapsuleur, pas grave. Une simple pichenette suffit pour envoyer valser l’opercule. Ça, c’était cool. « A la notre, Sidney. »
Le niveau de la bière descendit rapidement. Nulle sensation d’alcoolisation mais juste de la fraîcheur et pas mal de plaisir en sentant ce goût ambré. Ne pouvant laisser les saucisses se réduire en cendres, le militaire alla à leur secours les enfournant dans des morceaux de baguettes bien croustillantes. Il lui avait suffi d’y penser pour découvrir leur présence tout comme les tubes de mayonnaise et de ketchup. Hotdog, bières et bientôt petite musique, il ne manquait rien pour passer un très bon moment de détente.

Hors de cette hallucination, le temps s’était envolé. Matt entamait sa troisième heure d’exposition à la médication hallucinogène sans problème de rejet ou d’allergie soudaine. Le radiologue entra dans la chambre en ramenant des cafés pour tout le monde. Le docteur Swassons était passé pour obtenir un rapport, très satisfait de voir que le patient était réceptif et que tous les indicateurs étaient au vert. Puis il repartit pour faire un rapport à destination d’Isia. Pendant ce temps, Cassandra et Marcus étaient restés tout au long de l’essai, laissant Sidney parler. Il incluait régulièrement des éléments, comme sa tenue ou la présence de nourriture. Et à chaque fois, Matt s’accaparait l’élément pour le transposer parfaitement à son hallucination. En somme, l’exercice était une parfaite réussite.
Il ne restait plus qu’une chose à expérimenter : c’était sa réaction à l’incohérence et sa capacité à restabiliser naturellement la partie de l’hallucination qu’il contrôlait.

Depuis le début, Sidney s’était transposé à la fonction qu’auraient les hologrammes Asgard et la simulation de pointe. Il dirigeait donc la base de cette hallucination sous la forme de ce qui plaisait le plus au militaire : ce moment sur la plage donc. Mais les détails restaient de son fait et il était essentiel de voir s’il était capable de gérer les informations aléatoires et potentiellement contradictoires qu’il pourrait recevoir pendant la thérapie.

« Bon. Etant donné que Mandy a dit que ce cher patient était un bon coureur de jupons, on va faire intervenir notre chère Alice. T’es ok toi ? »
Marcus acquiesça.
« Oh non... » fit Cassandra en voyant les regards se poser sur elle. Elle secoua négativement la tête, la mort dans l’âme. « Je déteste tellement ce moment... »
« ALICE ! ALICE ! ALICE ! ALICE ! » Encouragèrent les deux hommes à voix basse, comme des supporters en manque d’action.
Sidney eut un tendre sourire et s’approcha de l’infirmière avant de lui dire.
« Vous feriez un bel honneur au serment d’hypocrate, ma jeune enfant. Vous soignez un patient... »
« Vieux fou... » Arrangua Cassandra. « Vous vous chargerez de lui remettre les idées en place, vous avez intérêt. »
La jeune femme, rouge tomate, récupéra le papier que lui tendait le radiologue puis prit la place de Sidney. Celui-ci avait préparé le terrain en lui disant :
« Quel est donc cette charmante créature qui s’approche ? »
Et à l’infirmière d’entrer dans son rôle en prenant le contrôle de l’hallucination, première incohérence par différence de voix :
« Je suis habillée comme une déesse et je cours sur la plage jusqu’à toi, tranquillement, cheveux aux vents... »
Les deux autres hommes étaient hilares, lui faisant des signes de pouces positifs pour l’inviter à aller plus loin. Cassandra plaqua une main sur sa bouche et les balaya de son existence par un signe de rejet.
« Dans le plus simple habit, celui de femme parfaite, j’approche. Car j’ai soif...et j’aimerai aussi une bière...maintenant je suis nue. »
Tout allait bientôt se modéliser dans la tête du patient…
Plusieurs incohérences allaient entrer en jeu. Le fait qu’elle était habillée comme une déesse puis en tenue d’Eve. La présence d’une femme qui allait revêtir les traits d’un fantasme forcément masculin sur une planète où elle n’est pas sensée exister. Et cette intrusion brutale, entre un moment de répit et une tentation à grande dimension sexuelle, contrastant énormément avec toute la structure psychologique qui avait débuté.
En somme, un WTF soudain dans le scénario.

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Lun 18 Nov - 20:23

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MATT

L’interpellation du psychologue suffit à lui faire tourner la tête en direction de la rive. Il y avait effectivement une créature qui avait une certaine ressemblance avec une femme d’une série télévisée, vêtue étrangement. Une sorte de toge grecque avec une coiffe assez spéciale. Un clignement d’yeux plus tard, la voilà nue. Le spectacle aurait dû lui plaire, il aurait vraiment dû pourtant le militaire n’avait pas esquissé le moindre geste. Son hotdog demeurait à quelques centimètres de sa bouche, il finit d’ailleurs par s’en rendre compte et l’écarta avant de tourner la tête vers le psychologue.

C’est qui celle-là ? Elle sort d’où ? »

En la regardant de nouveau, il ne put s’empêcher de lui trouver un petit air de ressemblance mais impossible de trouver son nom. Il semblait pourtant l’avoir sur le bord de la langue. Cette voix aussi, il était sûr de l’avoir déjà entendu. Une chose était certaine, cette voix n’était pas cohérente avec le corps. Pas dans son esprit. Quelque chose n’allait pas. Le militaire détourna une fois de plus le regard de cette créature pour la silhouette plus commune du psychologue le scrutant un peu mieux comme mettant soudainement en doute sa présence dans ces lieux.

”Sidney, qu’est ce qui se passe ?. » Une gorgée de bière, comme pour se rassurer en attendant la réponse du psychologue.
Le sidney de son hallucination était parfaitement calme, allongé sur le transat tout en consommant sa bière. Il tourna le regard quelques secondes en direction du ranger avant de se reporter sur la contemplation de la plage. La belle femme était toujours là en train de regarder le militaire, dénudée.
« A vous de me le dire Matt, vous connaissez cet endroit mieux que moi. »
Il le regarda en souriant. Il semblait n’y avoir aucun problème.
« Qui est cette ravissante jeune femme selon vous ? »
Cela aurait dû être appréciable d’avoir une femme au physique de rêve dénudée juste devant lui. Il aurait dû être aux anges or c’était loin d’être le cas. Il oscillait entre la gène et l’incompréhension. Doucement l’agacement pointait le bout de son nez. ”J’en sais rien. J’ai l’impression de la connaître, de l’avoir déjà vu mais pas ici… Et de toute manière, d’où vient-elle ? Y a rien à des kilomètres autour et elle, elle débarque à poil ! ” »
Aussi soudainement que pour l’apparition des transats et du barbecue, la femme était soudain allongée à côté de lui, croisant ses jambes au soleil pour dissimuler le plus intime de sa nudité, mais en laissant sa poitrine dorer sous les rayons. Elle semblait prendre autant de plaisir que Matt à se boire une bière fraîche tout en se reposant. Elle tourna sa tête vers lui en sentant son regard perturbé et elle lui fit un clin d’oeil sympathique.

Sidney se trouvait à la même place mais assis sur le bord, fixant également Matt avec une certaine bienveillance. Il lui sourit avant de répondre :
« Ce sont de bonnes questions. Il y a forcément une raison à cette...surprise...vous comptez remédier à ça ? Que l’on puisse terminer ces magnifiques hot dog dont vous avez le secret ? »

Remédier à ça ? Cette idée fit son chemin dans l’esprit du militaire qui posa de nouveau son regard sur cette créature. Nul doute qu’elle possédait de charmants atouts capable de faire craquer n’importe quel homme. Il suffisait donc d’invoquer un homme pour s’en libérer. L’image mentale du dragueur de la Cité lui vint alors en tête. Il lui suffisait de se concentrer suffisamment, de vouloir ce fameux Don Juan pour que finalement ce dernier ne se matéralise un peu plus loin. Lui aussi courait le long de la rive, le torse nu avec un beau short rouge. Ridicule.
”Y a quelqu’un pour toi là-bas” » Et voilà que l’autre roule des muscles sous le regard de la demoiselle. Tout cela semblait assez irréel. Incroyable et complètement impensable. Les deux finirent par courir l’un vers l’autre, on aurait dit une mauvaise scène romantique à souhait ou ridicule, c’était au choix.
”J’aurais jamais cru assister à ça…. Vite un hotdog pour que j’oublie !” »
Un nouveau se matérialisa facilement dans sa main. Un battement de cil, et finalement, Sheppard et la créature de rêve discutaient tranquillement en emportant également des hots dogs. Ils quittèrent Matt et Sidney en marchant le long de la plage comme un couple magnifique et soudainement bien moins incohérent que Matt le présumait.
Cela ne changeait pas que l’inconnue était toujours nue. Mais l’officier lui avait donné son short rouge, qui allait bien mieux à la déesse, alors qu’il continuait son chemin à ses côtés en sous vêtements. Elle ricana à l’une de ses blagues avant de disparaître de l’autre côté de la plage. Il ne restait d’eux que leurs traces de pas.

Du côté de la réalité, Sidney venait de se reculer après avoir décrit cette scène d’après les retours de Matt. Les médecins rigolaient beaucoup moins, tous penchés sur leurs moniteurs et leurs capteurs. Avec son stylo, Towell suivit en direct l’évolution des courbes cérébrales du patient et se détendit en soupirant longuement.
« C’est bon Sidney, il est revenu à la normale. »
Cassandra était en train de noter sur son document.
« S’il compense mal, il va falloir qu’on règle ça avant de commencer la TNS. Il a failli nous claquer entre les doigts rien que pour une question de nana à poil...c’est bien un mec... »
Penn avait adapté son dosage, injectant un neutralisant qui avait légèrement abaissé le niveau de produit hallucinogène.
« Ca ira. Il doit encore s’accoutumer à une longue exposition mais je pense que si on le prépare bien, il nous fera plus ce genre de surprise. »
Sidney acquiesça.
« J’y veillerai. Nous pourrons refaire un essai plus tard... »
Il regarda les trois médecins.
« Que faisons-nous ? »
Cassandra regarda ses collègues en faisant part d’une pensée générale.
« Ca fait cinq heures qu’il se balade au Pays des Merveilles...on devrait le ramener... »
« Je suis d’accord. Il nous reste aussi à voir sa métabolisation et l’évacuation de la molécule. On en aura encore pour un moment... »
« Et je vérifierai ses tracés pendant la phase de récupération. Ok, ramenons-le. »
L’anesthésite prépara l’ampoule de neutralisant et le méla à un sédatif qui allait faire dormir le militaire pour un petit moment. Il brancha la seringue au cathéter puis attendit le signe de Sidney. Le psychologue avait reprit sa place à ses cotés et préparait l’environnement pour son retour.
Dans l’hallucination de Matt, le soleil était en train de se coucher et le froid commençait à monter de plus en plus. Le psychologue se frictionnait les bras tout en restant près du feu.
« Vous m’avez fait vivre une très agréable journée, jeune homme. »
Sidney rangea l’armée de bouteilles de bières qui trainait dans le sable.
« Je vais devoir rentrer sur Atlantis. Je ne suis pas aussi vigoureux que vous, ce serait dommage de revenir avec un rhume. Vous voulez bien rentrer avec moi ? »
”J’éteins le feu et je vous suiiiiiiiiiiiiiiis” » Finit-il dans un bâillement avant de s’étirer longuement. La journée avait été des plus appréciables, il aurait été dommage d’en gâcher la fin. Les dernières flammes étouffées sous le sable fin, le militaire se leva à la suite du psychologue.
Quasi-instantanément, ils se retrouvèrent devant la Porte des Étoiles, déjà activée sur les coordonnées d’Atlantis. Sidney se trouvait à côté, les bras croisés dans le dos comme un sage ou un grand-père bienveillant. Il avait de nouveau son costume qu’il portait entièrement et sans un pli.
« Lorsque vous traverserez la Porte, vous garderez ce magnifique souvenir en vous. Nous sommes d’accord ? »
”Ce serait dommage d’oublier cette belle journée” » Sourire aux lèvres, le militaire attendit le signal de la tête du psychologue avant de franchir la Porte à ses côtés. Ensuite, ce fût tout simplement le trou noir.

SIDNEY

On venait de lui administrer le sédatif et le neutralisant au moment où Sidney avait fait signe, au moment où Matt venait de traverser l’horizon des événements dans son hallucination. Il s’endormit aussitôt et l’équipe soignante le veilla longuement, faisant également de nouveaux prélèvements sanguins. Le ranger se remettait plutôt bien de son premier test, du moins d’après les appareils, et il mit trois heures avant de se réveiller, entièrement courbaturé et épuisé comme s’il était revenu de la Guerre de Magna.
« Hé !!!... » Fit doucement Cassandra en allant vers lui. « Doucement, ne forcez pas...vous vous sentez comment ? »
Elle lui passa la lumière dans les yeux.
Nouveau grognement du Ranger avec cette fichue lumière désagréable dans les yeux qu’il tenta de repousser tout en fermant les yeux.”Vous pouvez arrêter ça...” La main finit son mouvement sur son front, le massant maladroitement. Le corps semblait des plus fatigués lui donnant l’impression d’avoir passé les dernières heures en salle de musculation à faire souffrir chacun de ses muscles.
« Seulement si vous répondez à la question... » Fît Cassandra d’une voix chantante en reprenant son analyse de force.
”ça va...” marmonna-t-il, plus pour se débarrasser de cette fichue lumière, avant de jeter un coup d’oeil à son environnement proche s’interrogeant sur sa présence dans ce lieu médicalisé avant que tout ne lui revienne en tête. Les tests, la thérapie...

Towell récupéra les rapports de courbes qu’il avait imprimé et appela le docteur Swassons pour lui dire que le patient était sorti du test. Pendant ce temps, Marcus et Cassandra se chargeaient d’aider Matt à faire surface. Sidney s’était un peu reculé pour examiner les réactions du ranger afin de voir comment il percevait son retour à la réalité. L’expérience allait surement lui paraître au même niveau qu’un rêve. Le tout était maintenant de savoir s’il lui avait été agréable ou non.
”Vous m’avez fait courir un marathon ou quoi ?” Chaque muscle semblait se plaindre de son état l’obligeant à afficher un rictus dès qu’il déplaçait un membre.
Marcus lui répondit.
« Les courbatures musculaires ne sont qu’un effet secondaire du traitement. C’est une fausse information que reçoit le système nerveux. Il faut bouger, sans se brusquer, et après quelques minutes ça disparaitra. »
L’équipe laissa le ranger tranquille, ce dernier se redressa en position assise faisant lentement bouger sa tête puis ses membres un par un. Sidney se rappela à ses bons souvenirs. Il était revenu s’installer à son chevet et il le laissa entamer le sujet, au cas où il aurait souhaité parler de son rêve. Le psychologue resterait rassurant sur le sujet, lui rappelant qu’il lui avait conseillé de prendre le bon de cette expérience particulière. Allait-il se souvenir des moments agréables en priorité ?

”Vous avez laissé votre chemise là-bas ?!” Quelques brides de souvenirs lui revenaient en tête, une sorte d’image mentale avec une plage, la mer, un feu, le psy et un bon barbecue. Il ne parvenait plus à rappeler ce qu’il avait pu faire là bas, tout était si flou mais cela restait dans son esprit comme un bon moment. D’ailleurs en y repensant, le militaire se tourna vers le vieil homme fronçant les sourcils.
« Oui, je crains qu’il ne fasse pas assez bon dans cette chambre pour rester “en chemise”. » Plaisanta Sidney.
”En fait, qu’est-ce que vous fichiez dans mon rêve, Sidney ?” Ce n’était pas un reproche. Il n’était pas particulièrement proche de cet homme, même s’ils passaient de nombreuses heures ensemble mais de là à hanter ses rêves, c’était tout autre chose.
« Y étais-je indésirable ? » Demanda-t-il avec la même simplicité.
”Non.” Dit-il en essayant de se rappeler de sa présence et de ce qu’ils avaient pu y faire là bas. Il y était.
Le vieil homme le gratifia d’un sourire en posant une main sur son épaule.
« Je veillais simplement à ce qu’il ne vous manque rien. »
”Mouais” Répliqua-t-il avec un petit sourire aux lèvres, peu convaincu par l’explication du vieil homme. Il se massa le crâne essayant de récupérer quelques éléments de mémoire. ”Vous avez vu les trucs dans mon crâne ? Ce qu’il s’est passé ?” Demanda-t-il intrigué.
« Vous en avez parlé. A priori, vous passiez un moment appréciable au bord d’une plage. »
”Et en plus je parle quand je rêve. Ça craint...”
« Je ne vois pas en quoi. Cela semblait très positif de votre point de vue, pourquoi s’attarder sur ce détail ? »
”Tant que je ne parle que d’une plage ça va… ” Tant que son esprit ne divaguait pas sur autre chose… Il se connaissait, son esprit était capable de lui montrer bien d’autres moments qu’il préférait garder pour lui.

Finalement, après quelques minutes, le docteur Swassons entra dans la chambre. Vêtu de sa blouse blanche et d’une cigarette qu’il éteignit en l’écrasant dans une coupole de fer qui trainait toujours là, il prit des nouvelles en questionnant surtout les médecins. Il reçu tous les rapports, y compris les examens sanguins du matin, puis posa plusieurs questions. Le sujet d’une syncope systémique vint sur la table et le docteur secoua négativement la tête.
« Il doit savoir compenser ou nous ne pourrons pas lancer la TNS. Vous comptez réessayer demain ? »
« Oui, j’ai ciblé le bon dosage, on pourra le faire passer plus rapidement. »
« Hm...Bien, très bien. Nous allons éviter de perdre du temps et refaire l’essai sous simulateur. Sidney, vous resterez auprès du patient pour veiller à sa stabilité. »
« Bien docteur. »
Le psychologue regarda Matt et lui fit un clin d’oeil complice et rassurant.
A ce moment, le docteur vint sur le ranger et l’examina. D'abord avec son stéthoscope puis en contrôlant ses yeux avec la loupe à lumière.
« Sergent ? Vous vous êtes bien débrouillés aujourd’hui. Je veux une volonté identique demain. Il est à jeun depuis ce matin ? »
« Oui docteur, il n’a rien mangé. »
Le médecin du bord tapota l’épaule de Matt.
« Je les connais ces phénomènes : des ventres sur pattes. Faites un repas sans excès Eversman. Et surtout ne chargez pas la mule au déjeuner demain d’accord ? »
C’est en les écoutant que le militaire prit conscience d’à quel point il était affamé et la raison venait d’être donnée : il n’avait rien avalé depuis ce matin. On ne lui avait rien donné non plus, même pas par intraveineuse. Il aurait pu râler si le médecin en chef ne venait pas de lui promettre un repas.
”Oui, Monsieur.
On aurait pu lui faire promettre n’importe quoi tant qu’il y avait de la nourriture en échange. Son estomac ne cessait de se plaindre, se tordre pour lui rappeler son manque.

Le Docteur se tourna vers son équipe médicale tout en rangeant le matériel dans ses poches. Il en retira ensuite un paquet de cigarette très entamé et en glissa une entre ses lèvres.
« Respectez son temps de récupération et libérez-le. Demain nous nous réunirons à six heures pour faire le point. Je demanderai à Mandy et Russel de prévoir un scénario test pour la compensation. N’oubliez pas de rédiger vos rapports de fin de journée, il me les faut pour son médecin traitant. »
Tout le monde acquiesça et Swassons quitta la chambre, après avoir salué à la volée, en allumant sa cigarette. Cassandra se reporta au chevet de Matt et lui annonça qu’il devait se tenir tranquille pendant une petite heure, quarante cinq minutes minimum.
« Il est tard. Vous n’avez pas vu le temps passer. Quand il sera dix-neuf heures, je vous laisserai partir. Mais reposez-vous en attendant et évitez de ressasser d’accord ? »
19h ? Il douta pendant quelques instants d’elle, de son heure avant que la solution ne s’impose dans son esprit. La journée était pratiquement terminée. Il l’avait passé allongé et drogué sur ce lit. Ce n’était pourtant pas son ressenti. Lui semblait se réveiller de bon matin après une nuit fortement agitée. Eversman n’avait pas tellement envie de se reposer encore un peu. Certes, la fatigue était là comme après une bonne journée de travail à se faire pister par un éventuel T-rex à travers une planète hostile mais l’envie de s‘allonger de nouveau n’y était pas préférant la postule assise. ”J’ai l’impression que je vais passer mes journées au lit…”
« Et vous pensiez qu’une thérapie se ferait debout ? »
”Non mais… Je sais pas. Pas autant de temps allongé en tout cas.”
Elle ricana.
« Vous vous habituerez. » Il répondit d’un geste négatif de la tête doutant fortement qu’on puisse s’habituer à ça. Allongé sur le lit dans cette infirmerie mais aussi une fois de retour dans son quartier pour y passer ses nuits. Difficile de l’envisager pour un actif comme lui. Certes, il était prévenu dès le début mais entre l’entendre et le vivre c’était autre chose.

Une nouvelle fois, Sidney resta présent pour discuter avec Matt s’il en avait besoin. Tonton revint sur son champ de vision et lui posa une main compatissante sur l’épaule. Revoir cette tête connue fut appréciable, au moins un qui ne désirait pas lui faire subir d’autres tests médicaux.
« J’ai un message de Vicky pour toi. Tu as pas pu voter pour ce soir. Français, Hongrois ou Allemand ? »
”Américain. Et Tonton, sois gentil. File me chercher une pizza s’il te plait.
L’homme rigola.
« Je suis pas encore livreur, soldat. Va falloir patienter un peu avant de te remplir le bide. Par contre, tu as du nez. Il y a effectivement pizza ce soir au mess...si Tomahawk n’a pas tout englouti. »
Un soupir de déception fit suite à ses propos. ”Crois moi s’il ne m’en reste pas une, je fais un malheur. J’ai trop faim !”
« Tu n’auras qu’à demander à Vieux Con de partager ? » fît le garde d’un ton moqueur.
« Allez, allez... » Coupa Cassandra en assurant les draps sur Matt. « Vous vous chicanerez plus tard. Si vous ne respectez pas votre phase de récupération, vous resterez encore plus longtemps. Reposez-vous Matt. »
Nouveau soupir du militaire qui ne chercha pas à discuter n’ayant pas envie de prolonger son temps en ces lieux. Il bascula de nouveau en position allongée passant une bonne partie de son temps les yeux rivés sur le plafond, le regard vide essayant de se remémorer son rêve tout en massant son crâne d’une main passive.

Le temps s’égrena lentement et, étonnement, les forces du ranger revinrent peu à peu au fil de sa récupération. Cette phase là n’existait pas sans raison et son corps avait déjà commencé à traiter toutes les injections. Il se sentait devenir moins vaseux, plus alerte quelque part. Et il récupéra ensuite la notion du temps en ayant cette impression d’être resté très longtemps alité. Cassandra se trouvait à son bureau, en train de terminer les rapports qu’elle rédigeait pour le médecin du bord, et autant l'anesthésiste que le radiologue avaient rangé les appareils. Au moins, Eversman n’aurait plus cette ligne en pointillé tracée sur son front. Il ne récoltait pour seul souvenir que le cathéter qu’il ne devait pas s’arracher sous peine de piquer une nouvelle fois sa veine.

L’infirmière consulta sa montre puis elle signa son dossier avant d’annoncer la bonne nouvelle. Le ranger pouvait sortir, enfin. Tonton s’écarta avec Sidney pour que l’homme puisse récupérer ses vêtements et se changer. La petite troupe l’attendit à la sortie de l’infirmerie et Sidney salua le militaire, l’informant qu’ils se retrouveraient demain à la même heure.

Plus tard, Tonton l’avait guidé jusqu’au mess. Il y avait pas mal de monde et l’enthousiasme se sentait parmi l’équipage. La majorité de ceux qui avaient fini leur journée profitait de ce moment pour dîner par groupe. Soit par unité, par leur profession, entre amis. Ou bien là, sur la cohésion du dortoir, avec cette table où se trouvait déjà Opérette, Tomahawk et Vieux Con. La chanteuse et le Navajo saluèrent Matt à son arrivée, le laissant s’installer avec son plateau et ses parts de pizza, alors qu’ils echangeaient joyeusement quelques mots avec Tonton. Le commandant d’artillerie se contentait de grogner un peu mais il n’était pas insultant avec le ranger.
« On a perdu notre Allumeuse ? »
« Elle arrive. Je l’ai vu tout à l’heure, elle était en train d’éteindre Bruce de la machinerie. »
« Et une croix en plus sur sa liste. Elle en est à combien ? Vingt, vingt-cinq ? » Fît Opérette, résignée.
La blonde grimaça en constatant que sa part de pizza au chèvre chaud dégoulinait littéralement de gras et elle récupéra le fromage avec son couteau, pour le disposer sur du pain, avant de pousser son assiette contre le plateau de Matt. Elle mangeait comme un moineau et les deux petites tranches au chèvre chaud qu’elle venait de se confectionner lui serait suffisant.
”Tu es sûre de toi ?” Lui demanda-t-il avec un petit sourire ne voulant pas qu’elle se sacrifie pour lui.
« Ce sera toujours mieux dans ton ventre que dans le mien. » Constata la cartographe en fronçant les sourcils face à la quantité que le ranger s’apprêtait à ingurgiter.
”Le mien est déjà bien rempli… Par contre toi tu as rien avalé..” Dit-il d’un ton sans reproche, simple constatation devant son repas de moineau.
« Ce que j’ai là, ça me suffit. La pizza me faisait des yeux mais finalement ça ne me plait pas. Trop de gras. » Elle mordit dans son ridicule morceau de pain et de chèvre chaud. « Il est là mon repas. »
”J’appelle pas ça un repas moi… Me dit pas que tu es de ces nanas qui font régime...” Son regard se perdit sur Opérette avant de relever les yeux vers elle. ”Tu en as vraiment pas besoin. Allez mange..” Suite au dernier mot, il repoussa l’assiette dans sa direction.
« Moins de télé ManHunt. Si j’ai pas faim, je ne vais pas me forcer. C’est pas une question de régime. » Fit-elle avec le sourire, faisant faire un retour de l’assiette comme s’ils disputaient une partie de tennis.
”Ok ok, je te rends service sur ce coup-là” . La part de pizza quitta l’assiette pour se retrouver dans la sienne. Et hop une de plus ! Bon heureusement pour lui, ce n’était pas une grosse part et peu garnie.
Opérette souria et mordit dans sa bouchée qui ne se réduisait pas tant que ça. Elle correspondait vraiment à cette image du repas de moineau.
« Ca me plait pas moi !!! » Râla Vieux Con.
« Ah oui, pour changer ? »
« Elle se colle une réputation de salope à cause de ça. Alors que c’est une brave mère de famille à la sauce ricaine comme on en fait plus !!! »
« C’est une grande fille. Tu vas faire quoi, cowboy, la priver de sortie ? Ou alors la marquer au fer rouge comme l’une de tes vachettes préférés ? » Fît Tomahawk bien moqueur.
« Rigole, putain d’emplumé ! C’est pas moi qui laisse le troupeau errer sur les pâturages en y croyant encore !!! »
Evidemment, entre l’indien et le cowboy, c’était souvent la guerre froide. Une guerre particulière qui mêlait un certain respect à la provocation constante.
« Vous oubliez pas les gars, la semaine prochaine ça va arriver vite, on en est où pour son anniversaire ? Trente trois ans, j’ai les bougies. »
« J’ai magouillé avec Goose. Il a reçu des fruits des Athosiens, ils sont similaires apparemment. On pourra lui faire son fraisier. »
« J’ai tellement hâte ! » S’enthousiasma Opérette en sautillant sur son banc. « On devrait pouvoir se débrouiller pour le couvre-feu. Et le cadeau, s’il te plait Marlow, dit-moi que c’est bon !?! »
Vieux Con s’était raidi. Il secoua négativement la tête, la peine se devinant dans son regard. Le reste de l’équipe semblait soudainement ennuyée.
« J’irai voir LaTour demain. »
« Oh la...le capitaine ? Carrément ? C’est risqué non ? »
« Et comment tu crois qu’on aura la connexion ?!? Pas avec la magie vaudou de ce putain d’indien, c’est sûr !!! »
Tomahawk lui montra son poing en réponse, son regard se couvrant d’un air menaçant.
« On compte sur toi Robert, il y a pas plus beau cadeau qu’on peut lui faire. »
« J’irai jusqu’à voir le Bon Dieu, s’il le faut. Je l’aurai. »

Manger. C’était l’unique pensée du militaire qui avait bien l’intention de remédier au vide de son estomac. Il prit une part de chaque pizza présentée à l’exception de celle au chèvre dont il n’était pas particulièrement fan. Dommage pour les desserts, il n’y avait plus de place sur son plateau. Il suivit docilement son guide jusqu’à la table du groupe y retrouvant les différents membres, même l’autre grincheux. Il prit soin de se mettre à l’opposé pour éviter tout conflit. Bien content de ne plus être le centre d'attention, le militaire s’évertua à vider son plateau dégustant ces mets à leur juste valeur écoutant vaguement les conversations.

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Lun 18 Nov - 20:24

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Maintenant qu’ils l’avaient dit, il venait de remarquer l’absence d’une des filles de la section, la fameuse Allumeuse, reine des râteaux d’après ce qu’il comprenait. Il manqua presque de s’étouffer en enttendant qu’elle avait des gosses. Il ne l’aurait jamais cru. Il oubliait parfois que loin d’Atlantis, certains pouvaient mener une vie paisible. Du peu qu’il comprenait, les membres cherchaient à offrir une surprise à la jeune femme pour son anniversaire. Il en déduit une conversation avec ses enfants ce qui devait s’avérer complexe en pleine mission.

”Vous avez tous des enfants sur Terre ? Finit-il par demander en observant les interlocuteurs, une part de pizza dans la main droite. Plus pour faire la conversation que par réel intérêt. Ils semblaient plus âgés que lui donc étaient certainement parents à moins que leur vie à 300% les en empêche.
« Pas tous. » Répondit Tonton. « Vieux Con tient le record, avec quatre enfants et sept petits enfants. Ils sont tous en Louisiane. »
« La ferme, Tonton. Je ne veux pas que tu lui parles pas de ma famille à cet espèce de gueux ! » L’insulte le fit lever le nez de ses pizzas envoyant un regard noir à au Vieux Con de la bande avant de reporter son attention sur son plat. Bon au moins maintenant il savait d’où provenait son accent de vieux cowboy.
« Ouais, le gueux et son festin. » fît Opérette en ricanant, ignorant les railleries de l’ancien. « J’avais mon copain sur Atlantis, un manutentionnaire des techniciens. On projetait d’avoir un enfant mais vu qu’il était en train de “manutentionner” une nana quand je lui ai fais une visite surprise... »
Elle haussa les épaules, dégoutée. Elle ne voulait pas s’attarder sur le sujet mais la blessure était encore assez profonde et le ton de la jeune femme trahissait sa douleur.
« Encore un pervers qui sait pas tenir sa queue. Surement un ami à toi, sergent... » Et vlan encore une pique. Deux en moins d’une minute. Ça commençait à faire. L’envie de lui fermer le clapet était bien là mais celle de ne pas se prendre la tête était supérieure pour le moment. Il fit le dos rond lâchant un soupir avant de détourner la tête.
« Perds pas ton temps comme ça. Ta moitié est en prison, va lui parler adoption ! » Balança Tomahawk.
Le sujet était revenu sur la table et l’équipe s’esclaffa alors qu’Opérette prenait immédiatement des teintes rosées.
« Je suis pas bi !!!!! » Rappela-t-elle excédée.
Tonton rigola et lui fit un clin d’oeil moqueur. Il poursuivi.
« Tomahawk a eut son bébé l’an dernier. »
« Théodore Franklin Junior ! » Fit-il en tendant une photographie cornée à Matt. Il était fier comme un coq. La photo fut saisie de manière à pouvoir mieux l’observer. Valait mieux espérer pour lui qu’il ne s’agisse pas de son vrai nom, certainement une vanne de plus.
”Nettement plus beau que son père. En même temps, c’est pas très dur.” Répliqua-t-il tout en lui rendant son papier.
Et bim !!!! Dans ta face le Navajo. Il récupéra la photo tout en rigolant, trouvant la boutade bien placée et il reprit immédiatement.
« J’attends la prochaine permission. Je rentre à la réserve et je lance mon prochain bébé, ce sera une fille : Louisetta Monroe Juniore ! » Il se frappa le torse, toujours aussi fier.

Soudain, quelqu’un sauta dans la place infime qui se trouvait entre Matt et Tonton pour s’y creuser une place en gigotant, quitte à y mettre tout son poids.
« Salut les gars !!! J’ai loupé quoi ?? »
Tonton fît un peu de place en se décalant mais Matt y fût contraint également.
”Non mais tu as grossi depuis la dernière fois toi, non ?” Demanda-il en se décalant un peu sur le côté pour la charrier un peu.
« Non. J’ai maigri pour te faire un peu de place mais tu as pris ce que j’ai perdu. » Renvoya-t-elle du tac au tac.
”Même pas vrai”
« C’est l’âge ça ! » Fit-elle en remuant des coudes pour se faire un peu plus de place. « Tu peux toujours t’empiffrer de Pizza mais elles restent dans tes poignées d’amour maintenant ! »
”Tu confonds avec celles du Vieux” Cela ne dépassa pas le murmure pour ne pas choquer certaines oreilles sensibles.
« Hé ! » Fit-elle en se rapprochant sur un air de confidence. « Y’a des poignées d’amour qui font peine à voir comparée à celles de Robert ! »
Satisfaite et joyeuse de sa réplique, Milla bazarda un pantalon d’uniforme sur la table, celui qu’elle avait gardé sur les genoux après avoir creusé sa place. Elle fit râler tout le monde par le côté dégueu de l’affaire, tandis qu’Opérette éclatait de rire.
« Oh ! A qui tu as piqué ça encore ??? »
« Quoi ? Il ne comprends pas quand je dis “non”. Il avait tellement hâte de vouloir me prouver que c’était un “homme” que je l’ai laissé s’aérer le zigouigoui. Et au moment où Monsieur m’appelait au travail...Comment on dit “adieu” en navajo déjà ? »
« Et il est où ? »
« Nacelle de poupe arrière, réserve de la machinerie. » Annonça Milla, le regard brillant de malice.
« Je te sauverais pas la mise tous les jours... » Grogna tonton en prenant le pantalon et quittant le groupe. Il allait le rendre à son propriétaire et lui rappeler, entre quatre yeux, d’arrêter de chercher la jeune femme. Ce n’était pas la première qu’il entendait parler de ce Bruce et, même si Milla était une grande fille, c’était à cause de ces anneries que la sécurité finissait par débarquer et jeter tout le monde en prison.
« Surveillez ManHunt. »
« Aucun problème ! » Fît Tomahawk en promesse. « Il se tiendra tranquille tant qu’il y a de la pizza, on a rien à craindre... »
« Merci mon ange gardien !!! »
« Un jour il pourra plus rien pour toi, Stappleton. Tu vas te virer si tu continues tes conneries... »
« Oui, je sais. » Admit-elle en regardant Robert et en passant sur sa façon bien abrupt de le dire. « Mais je sais pas ce qu’ils ont. Plus je dis que je suis mariée, plus ça les excite... »
« C’est le côté pompière ça.. »
« Et surtout le côté sauveteuse...Alerte à malibu ! Des nénés et des maillots de bain !!!!! Même principe ! » L’image mentale d’Allumeuse courant sur la plage avec un maillot de bain rouge trop petit lui vint en tête. C’était assez amusant. Il préféra dissimuler son sourire en croquant dans la pizza.
« Nan arrêtez ! » Fît-elle en se servant dans l’assiette de Tonton. « J’aimerai bien qu’ils me foutent la paix un jour... »


C’est avec le ventre bien rempli que le Ranger suivit les autres. Le rangement de plateau ne prit que quelques instants avant de reprendre le chemin du quartier, mains dans les poches. Il tenta bien d’essayer de le mémoriser mais il avait toujours un peu de mal à chaque croisement hésitant sur la direction à prendre. Son sens de l’orientation était mis à mal dans les différentes coursives du vaisseau. Bon il avait trois semaines pour y parvenir. Sa nourrice n’était pas là pour lui faire la conversation mais Tomahawk prit la relève en le défiant à la console dès leur retour. Bien entendu, le défi ne pouvait qu’être relevé par le militaire. C’était une question d’honneur pour lui.

De retour dans le quartier, les deux mirent leur plan à l’exécution s’appropriant aussi les deux places les plus proches de l’écran. Eversman laissa libre le choix du jeu, promettant à son adversaire la raclée de sa vie. Lui s’occupa plutôt de se créer un profil de joueur, il avait bien pensé à RangerOne ou AtlanteOne mais préféra plutôt prendre celui qu’on lui avait donné ManHunt. Quelques réglages plus tard, le voilà prêt à affronter l’opérateur PoleCom sur un jeu de FPS. Ce n’était pas l’inconnu mais lui y jouait sur une autre plateforme et bien entendu il prit une belle raclée. Il chercha tous les prétextes possibles pour excuser ses piètres performances : la manette, les bugs de la console, le cathéter dans le bras qui le génait… Le tout arrosé d’un sourire bien taquin montrant bien qu’il ne fallait pas prendre cela au premier degré. Son adversaire semblait prendre un plaisir particulier à le chasser sur la carte avant de l’abattre de la manière la plus ridicule. Cela lui valu une pichenette dans l’oreille.

”Non mais tu triches, c’est pas possible !” Râla-t-il de pure mauvaise foi. ”Vas-y relance une partie. Cette fois, je vais gagner. Enfin si tu triches pas encore !”
« Ah oui, pardon, j’ai oublié de désactiver le GodMod. » Ironisa Dick avant de redoubler d’efforts pour l’écraser.

Malheureusement pour lui, la nouvelle revanche n’eut pas lieu. C’était le grand moment d’Opérette et de communion du quartier où chacun stoppait ses activités pour partager ce moment. Les manettes furent reposées pour l’écouter. Vicky avait ouvert son énorme classeur de CD et avait longuement réfléchi. Le résultat du vote était tombé : Allemand. Matt et Robert avaient été seuls à choisir Américain, ce qui valu au ranger d’être chambré pour des goûts de rapprochant de son rival de chambrée.

”Comme quoi... ” Fit-il en levant les yeux vers le Vieux.
« Comme quoi quoi, merdeux ? La fibre patriotique c’est la base !!! »
”Non comme quoi tu peux te montrer moins con que ton surnom. Parfois.”
« Pas mal ! » Avoua Robert. « Mais moi je n’ai que la connerie qu’on peut me reprocher. Toi t’as le reste de la boîte de pandore dans la trogne. »
”Fais en sorte qu’elle reste bien fermée alors.” Répliqua-t-il pour une fois qu’il possédait une référence un peu littéraire. Uniquement parce qu’il l’avait vu récemment dans un film.
« C’est trop tard, t’as déjà infesté tout le monde de ta présence, branleur. »
« Hé, fini le concours de celui qui a la plus longue ! Vicky va chanter ! »
Tomahawk prit le CD que lui tendait la jeune femme, un grand sourire sur le visage, avant de l’insérer dans la console et de mettre le son à fond. Opérette monta sur la table, face à son public, et Milla stoppa tout le monde pour allumer quelques bougies qu’elle sortit de son casier. Opérette ne voulait pas, presque honteuse qu’on lui fasse l’honneur d’une lumière dansante autour d’elle mais la secouriste insistait. Tonton revint à ce moment là dans la chambre, bien content de ne rien avoir loupé et il fit un clin d’oeil à Allumeuse, histoire de lui faire comprendre qu’il avait réglé le problème une fois pour toute. Il s’installa à coté de Matt comme pour s’assurer qu’il ne faisait pas défaut à son rôle, ou tout simplement parce que c’était sa place.
Un signe de la tête, Dick lança le disque et la musique monta dans le dortoir. Vicky prit une grande inspiration et elle se prépara. C’était très différent cette fois. Ce moment était toujours le plus important de la journée pour la jeune femme. Elle adorait chanter, elle adorait faire monter sa voix dans la chambre pour ses collègues. Ca lui donnait le sentiment de vivre, de transmettre quelque chose de positif et de beau. C’est comme celle qu’elle se lança, sans erreur, avec une voix des mélodieuse.

Opérette Allemand

Eversman s’étonna lui même d’être attentif à ce moment. Autant il avait pu prendre ça pour quelque chose de chiant, de vieux, autant elle avait su le bluffer par ses capacités vocales. C’était même plaisant de l’écouter ainsi s’exprimer, une sorte de moment où le temps s’arrêtait l’espace de quelques minutes.

Une fois de plus, Opérette l’avait bluffé. Le Sergent participa à l’ovation de sa coéquipière de bord avant d’émettre quelques sifflements à l’aide de ses doigts. On aurait dit une rockstar l’Opérette. Une fois encore, elle fit sa révérence de fin de spectacle. Elle descendit et prit Milla dans ses bras qui avait laissé quelques larmes d’émotions s’écouler silencieusement.
« Ca veut dire que j’adore t’entendre chanter... » La rassura-t-elle en partageant le câlin de bon coeur.
Robert était déjà dans sa couchette et il avait le regard triste. C’était déjà fini et il savait que les titres allaient changer et qu’il n’entendrait pas celui ci après un moment. Il descendit pour remercier la chanteuse de sa prestation et en demander le nom, “Mein Herr Marquis”, qu’il voudrait entendre le jour de son anniversaire. Vicky le lui promit et l’homme appréciait grandement.

Le couvre-feu n’allait pas tarder. Matt aurait aimé prendre une bonne douche maison lui signifiant que c’était limite avec le temps restant. Entre la console et la douche, il fallait choisir…Le Ranger avait vraiment l’impression de revenir au temps de ses classes avec toutes ses interdictions. Atlantis lui manquait pas mal de ce côté là. Là-bas, il faisait ce qu’il voulait quand il le désirait. Pas de restrictions ou même de permission à demander pour une simple douche. Bon tant pis, ça attendra le lendemain matin. Ce n’était pas bien grave après tout. Le Ranger ne se fit pas prier pour rejoindre son lit, fatigué de cette première journée de tests. C’était même incroyable d’être usé après avoir passé sa journée allongée sur ce fichu lit médicalisé. Il espérait tout de même que ce ne serait pas ainsi tout le temps. Un nouveau trait fut tracé sur la feuille disposée juste à côté de l’écran tactile. Un jour de plus à bord du Dédale. Le sommeil ne tarda pas à l’attraper, l’emportant bien avant que Vieux-Con ne signifie l’extinction des lampes.

Étonnant, le sommeil de Matt fut sans le moindre rêve ni cauchemar. C’est comme si son expérimentation tout au long de la journée avait épuisé son cerveau au point qu’il s’était éteint pour de bon. Le Ranger aurait pu passer une bonne nuit mais quelque chose commençait à poindre dans son ventre. Une pression, qui s’accentuait de plus en plus, avant de devenir un incendie qui le tira du sommeil et qui lui fit prendre conscience que ce n’était pas du tout normal. Des hoquets le prirent, la crispation de ses muscles le contraignant à ouvrir la bouche en grand tandis que son estomac se révulsait de plus en plus violemment. Et cette pression, si horrible, qui lui donnait l’impression qu’il allait littéralement se déchirer les intestins… La bouche dans le creux du coude, il tenta de dissimuler ses grognements. Dans un premier temps, c’était pour ne pas déranger les autres mais aussi prendre sur lui jusqu’à ce que ce ne soit plus possible. Il se tremoussait dans tous les sens essayant de trouver une position adéquate mais rien n’y fit. Au contraire, son état empirait minute après minute. N’y tenant plus, il dût s’extirper de sa couchette manquant presque de s’étaler par terre s’il ne s’était pas rattrapé de justesse provoquant un “bong” sonore lorsque son genou toucha le sol. Pas le temps de s’excuser pour le bruit ou même de vérifier si quelqu’un l’avait entendu, il se dépêcha de se remettre sur pieds, les bras autour du ventre et fila le plus vite possible vers la sortie. Les toilettes, bordel ! Un regard à gauche, un autre à droite pour essayer de se remémorer la direction à prendre. Gauche ! Il pria pour que son instinct ne lui fasse pas faux bond parcourant la coursive à la recherche de des pictogrammes des sanitaires. Il les aperçut avec soulagement, s’empressant de passer les différentes portes avant de rendre son repas du soir. Ce n’était jamais bien agréable. Les spasmes lui tordaient l’estomac faisant remonter de longs flux continus de matière. Il resta de longues minutes, agenouillé à côté de la cuvette avant de finalement s’adosser à la paroi, livide et l’air d’être au bout de sa vie. Tonton était juste en face, également adossé, les yeux encore à moitié collé et vêtu d’un simple t-shirt et de son pantalon d’uniforme mal fermé.

« Tu pensais que le toubib te conseillait de limiter la bouffe juste pour t’emmerder ? »
Oh non pas lui… Le Ranger soupira avant de masser son visage d’une main rugueuse essayant de s’en remettre. ”Tonton… Laisse... moi … tranquille.” Finit-il par articuler.
« Tu lèves, je me lève. C’est comme ça que ça marche. »
L’homme soupira aussi et tira plusieurs feuilles de papiers essuies-main avant de les lui tendre.
« Tu comptes prendre tes responsabilités ou donner plus de raisons à Vieux Con de souligner tes enfantillages ? »
”Je pensais pas… J’avais faim.” Dit-il après s’être débarrassé des papiers dans les toilettes.
« T’es un môme. Les toubibs te donnent pas des conseils pour justifier le salaire. Alors écoute-les la prochaine fois. Et signale leur ton petit soucis demain matin. »
”Oui maman.” Il n’écoutait pas vraiment préférant abréger la conversation plutôt que de subir d’autres conseils. Ce n’était pas le moment. Avec des gestes lents, le militaire se remit sur pieds s’approchant des lavabos pour passer un peu d’eau froide sur son visage.
Sean acquiesça de mauvaise grâce. Il détestait ce genre de comportement et il détestait encore plus de devoir materner un soldat qui ne savait pas se tenir. L’homme avait été présent tout le long de cette journée de test et il avait été présent lorsque Swassons lui avait dit de ne pas engloutir. Et c’est très exactement ce que cet homme avait fait.
« Dans ta piaule, il y a les cinq toubibs les plus importants du Dédale qui t’entoure. Quand ils te soignent, ils se chargent pas des autres. Un peu de respect, Ranger. Parce que si tu fais foirer ta thérapie pour une question de bouffe, je te balancerai moi-même au patron. »
Il lui tourna le dos pour l’attendre à la sortie.
« Tarde pas, on se lève dans trois heures. »
Quelques passages d’eau froide sur le visage plus tard, le militaire finit par pointer le bout de son nez. Il demeura silencieux jusqu’au retour et rejoignit sa couchette sans se faire prier.


La nuit n’avait pas été de tout repos. Cette fois, le réveil fut beaucoup plus difficile que la veille. Quitter la couchette fut laborieux. Pas besoin de miroir pour deviner son air de zombie. Déjà les bruits de pas signifiaient de l’activité de ses collègues de chambrée. Il n’eut pas d’autres choix que de se lever à son tour s’empressant d’attraper son nécessaire à toilettes et quelques vêtements pour prendre la direction des douches. Il n’avait pas envie de croiser leur regard, de subir leur reproche et préférait donc les fuir. Pas besoin de se retourner pour deviner que sa nourrice était sur ses pas. Le long moment sous l’eau chaude n’eut pas l’effet bénéfique escompté, il avait plutôt tendance à laisser l’eau ruisseler, la tête appuyée contre la paroi, patraque. Avec un peu de chance, ses traits se détendront… Pas de chance, il n'était pas au pays d’Alice au pays des Merveilles et il avait toujours une sale tête en sortant de là. Le petit déjeuner fut rapidement expédié, il ne sentait pas capable d’avaler le moindre petit pain et se contenta d’un jus d’orange.

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Lun 18 Nov - 20:24

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JOUR 2


L’état de Matt n’était pas comparable à ce qu’il avait déjà connu. Qu’une pizza ne passe pas, qu’il abuse en quantité ou même en alcool, il avait toujours su le gérer à sa manière. Mais sa mésaventure nocturne l’avait littéralement retourné et rien ne semblait pouvoir y changer. Même pas la douche.
Sean était resté silencieux. Il lui avait dit ce qu’il avait à dire, pas besoin de demeurer sur le sujet. De toute façon, les médecins allaient rapidement se rendre compte qu’il n’était pas dans son état normal et lui demanderait ce qui s’était passé. Comme la veille, Sidney se trouvait devant la porte pour accueillir le ranger. La totalité de l’équipe se trouvait en salle de réunion, occupé à prévoir la journée pour combler le retard sur leur planning sans se douter un seul instant du nouvel imprévu.
Cassandra sorti pour accueillir Matt et son sourire s’effaça lorsqu’elle vit son visage.
« Ola...on dirait bien qu’on a fait la java cette nuit. Trop de jeux vidéos ? »
Elle lui montra le paravent.
« Allez vous changer et je vais voir ce qui ne va pas. »
Docile, le Ranger se rendit derrière l’endroit indiqué y retrouvant la fameuse blouse verte qu’il enfila au dessus de son sous-vêtement. Il aurait voulu dissimuler cette histoire, que tout reste entre eux mais il avait fallu une demi-seconde à Cassandra pour comprendre qu’il y avait un soucis. Ça s’annonçait mal pour lui, il entendait déjà les reproches. Matt sortit du paravent avant de s’asseoir sur le bord du lit, les pieds dans le vide gardant la tête baissée.
L’infirmière fixa Matt, relevant le fait qu’il était bien moins accessible que la veille et lui glissa le tensiomètre pour commencer les contrôles. Dès les premiers résultats, elle fronça les sourcils et prit son stéthoscope pour contrôler sa fréquence cardiaque.
« Votre coeur bat plus fort qu’hier et vous avez un peu plus de tension. Je ne vous vois pas avoir courir dans le Dédale toute la nuit. » Elle remit son stéthoscope autour de son cou et chercha le regard du patient. « Vous m’expliquez ? »
Les vérifications ne firent que conforter ses impressions. Ce n’était pas la grande forme. Le militaire croisa par inadvertance le regard de l’infirmière et s’empressa de tourner la tête. Pas de chance pour lui, il tomba sur Tonton. A croire que le sort s’acharnait sur lui pour le punir de son excès de pizza. Coincé, il n’eut pas vraiment le choix.
”Trop de pizzas hier soir.” L’aveu fut lancé sans la regarder arrondissant le dos en prévision des nombreux reproches à venir. Pas la peine de lui décrire la nuit d’enfer, elle devait s’en douter.
« Ah ? » fît Cassandra en souriant. « Une petite surdité éclair quand le docteur vous a dit d’éviter ça ? »
La jeune femme soupira, comme pour dire “gamin” et se leva, amenant un plateau à desserte et tout un tas de matériel pour une prise de sang.
« Quelle quantité avez-vous ingéré ? »
”J’en sais rien… J’ai pas regardé.”
« Il y avait sept part de pizzas dans son assiette au début du repas... » Lança Tonton d’un air sévère, les bras croisés.

Cette fois, Tonton eut le droit à l’attention d’Eversman ou plutôt à un bon regard noir. Non mais sérieusement il avait compté ses parts de pizza ? Et en plus il le balançait ? Lui même n’avait pas compté, il avait simplement mangé à sa faim. Pas plus que d’habitude. Il n’avait pas de folies avec trois desserts. Mais Sean était son garde. Et qui dit garde dit surveillance, l’homme était constamment vigilant et il avait compté les parts parce que, des deux, c’était bien le seul à se rappeler des conseils du médecin. Matt allait comprendre qu’il aurait des yeux sur lui même après la thérapie. Et vu l’expression du regard de Tonton, qui n’était clairement pas là pour lui prêter une épaule pour pleurer, il continuait de fixer Matt d’un air de défi.
« Tu les prends tes responsabilités, soldat ? Ou je le fais à ta place ? »
Cassandra leva les sourcils, étonnée. Elle regarda Matt pour lui demander :
« Ce n’est pas tout ? Il y a autre chose ? »
”bah vas-y continue sur ta lancée… Fais toi plaisir.” Finit-il par lâcher en croisant le regard du garde quelques instants avant de détourner les yeux. Déçu aussi bien par lui même que par l’attitude du garde.
La réaction de Matt fît rire l’infirmière qui leva une main en signe d’apaisement.
« En même temps, on se rendra vite compte de ce qui ne va pas sur les analyses. Autant gagner du temps. Il s’est passé quelque chose d’autre ? »
”J’ai été malade cette nuit… pas mal de vomissements. confessa-t-il avant de soupirer. Cassandra n’ayant rien à voir dans l’histoire. Pas la peine de lui préciser qu il avait passé une nuit de merde, les traits de son visage suffisaient. ”Si vous voulez les heures et le nombre de fois, c’est lui qu’il faut questionner.” il ajouta un geste de la tête en direction du garde.
« Hm...ce n’est pas normal. Un instant. »

La jeune infirmière se leva pour aller entrouvrir la porte de la salle de réunion. Elle murmura quelques mots avant de passer entièrement l’accès et de laisser le Ranger et son gardien seul. L’homme était toujours devant lui, les bras croisés, bien loin de se sentir intimidé.
« C’était quoi ton plan sergent ? Ne rien dire, essayer de passer aux travers des mailles du filet, ni vu ni connu ? Et on continue de faire l’inverse des consignes tant qu’on est pas grillé ? »
Il se détacha du mur pour s’approcher, l’air sévère. Il n’avait pas du tout aimé son air de reproches et les tirades qu’il avait sorti, que ce soit à lui ou à l’infirmière. La nervosité le bouffait et il avait envie de ruer dans les brancards, de le secouer pour lui rappeler qu’il n’était pas chez lui et qu’il ne faisait pas ce qui lui chantait. C’était à croire que tout le monde devait prendre le rôle de Sidney pour le materner et lui tenir la main sur ce qu’il pouvait et ne devait pas faire. Rien n'horripilait plus Tonton qui avait troqué son air solidaire pour un regard noir qui ne laissait pas la moindre brèche de compassion.
« La prochaine fois que tu le prends comme ça, au lieu d’assumer tes conneries comme un homme, c’est ton médecin traitant et ton supérieur hiérarchique que j’avertis. Tu iras faire tes petits caprices ailleurs. »
Galaway n’était pas un soldat classique mais un membre de la sécurité interne, l’équipe du shérif du Dédale en somme. Et c’est cet homme là qui ressortait face à l’immaturité qu’il pointait du doigt face à la situation. Il l’avait prévenu, tout se passerait bien tant qu’il se tiendrait bien. Mais cela n’avait pas été le cas, le militaire avait englouti les pizzas en pensant qu’il était physiquement apte à supporter comme toutes les autres fois. Sauf qu’il venait de ressortir d’une journée complète sous l'effet de drogues et de médicaments divers.
« Enregistre bien un truc, Eversman : je suis ton gardien, ton surveillant. Je suis pas ton pote. Mon boulot, ce n’est pas de te couvrir et de te torcher le cul. C’est pas de te féliciter à chaque fois que tu fais ce genre de connerie. Atlantis aime peut-être les fortes têtes dans ton genre mais c’est pas le cas sur le Dédale. La moindre des choses, pour l’investissement de tous ces toubibs, et rien que par respect pour eux, c’est que tu les écoutes quand ils te donnent une consigne. »
”C’est compris, 1ère classe.” répondait-il après avoir laissé un instant le silence reprendre ses droits. Il n’avait pas envie de discuter, d’essayer de se justifier. Ça ne servait à rien. Ce qui lui restait en tête, c’était l’impression d’être prisonnier sur ce vaisseau. Le moindre de ses faits surveillés et ses sorties étaient constitués de ce chemin jusqu’à l’infirmerie pour se faire piquer. Super… entre lui et vieux con son séjour promettait !
« Je l’espère pour toi. » Termina le garde d’un ton chargé de menace. Il gardait le regard rivé dans celui du ranger, ignorant sa petite allusion sur la différence de grade. Tonton se fichait bien des doutes ou des angoisses du ranger, il ne voyait que son comportement. La porte s’ouvrit, dévoilant Cassandra qui revenait avec Marcus, l'anesthésiste.
« Alors ? On s’est fait plaisir hier ? » Fît celui-ci en souriant ce qui lui valu un regard hostile du militaire. Il prit des gants et approcha de Matt, passant de l’autre côté du lit pour laisser Cassandra faire ses prises de sang. « J’espère au moins que tu as gagné ton concours, tu auras pas tout perdu de ta soirée. »
Le Ranger hésita à lui répondre, il s'apprêtait à le faire en entrouvant la bouche avant de finalement y renoncer lorsqu’on lui demande de s’allonger.
Il ouvrit la chemise d’Eversman pour faire une palpation de son estomac. Galaway s’était reculé pour laisser les médecins faire leur travail. Bien vite, ils furent rejoint par Swassons qui éteignit sa cigarette et Sidney qui se posta non loin.
« Bonjour sergent. Je vois que vous avez laissé votre estomac parler à la place de votre conscience. La graisse en grande quantité et les médicaments ne font pas bon ménage, il faut le savoir. » Il s’approcha de son collègue. « Vous trouvez, Penn ? »
« Oui, un instant. Ce n’est pas l’estomac, ni la rate. »
Il appuya sur le foie du Ranger, lui déclenchant une douleur soudaine et fulgurante.
« Ah, on y est. Le foie est touché. Je penche pour la perte biliaire et une surcharge glycogène, on devrait avoir confirmation sur les examens sanguins. »
« Hum, bon, ça reste une bonne nouvelle, le patient échappe à la dialyse. Demandez à Mandy de faire les analyses en priorité. Vous le placerez ensuite sous quantité minimale d’interféron en cas de confirmation et prévoyez un lavage d’estomac si les symptômes perdurent. »

L’équipe se mit au travail.
Swassons disparut en s’allumant une nouvelle cigarette et, bien vite, il ne restait plus que Sidney, Tonton et Matt dans la chambre d’infirmerie. Le psychologue tira un siège et l’amena jusqu’au bord du lit pour s’installer.
« Vous êtes en train de prendre vos marques, vous allez bientôt vous habituer à cette nouvelle régence. » Fit Sidney plein d’optimisme. « Vous n’aviez pas fait attention ? »
Le bras droit avait fini par rejoindre sa tête, lui servant d’appui pendant les diverses palpations. Il n’avait pas esquissé le moindre mouvement depuis que les divers médecins avaient effectués leurs différents tests. Sidney le sortit de ses pensées, il fut presque surpris de le retrouver encore une fois à ses côtés. Il ne savait dire si cette présence le rassurait ou l’agaçait à ce moment précis. Dans tous les cas, il n’avait pas vraiment le choix. Un soupir s’échappa de ses lèvres avant qu’il ne lui réponde.

« Je n’ai pas mangé plus que d’habitude… » De sa main libre, il vint frotter le haut de son crâne. « J’étais affamé, j’ai mangé mais je ne pensais pas avoir abusé… » Il n’acheva pas sa phrase y préférant un soupir qui résumait bien la situation. Il payait très cher ses parts de pizza, nul doute qu’il se méfierait la prochaine fois que le menu serait à la carte. A moins peut être que son surveillant ne lui fournisse un plateau repas rempli par ses soins désormais...S’être brouillé avec Sean l’agaçait aussi tout comme son attitude de surveillant ainsi que l’état vaseux dans lequel il se retrouvait.

Pendant une bonne partie de la matinée, le Ranger se retrouva avec une intraveineuse pour solutionner le problème. Cela avait visiblement retardé tout le monde et il n’était pas rare que Cassandra fasse des vérifications régulière de l’état de santé d’Eversman. Heureusement, il n’avait pas écopé de l’effet secondaire le plus violent de son écart et il se sentit mieux, de moins en moins vaseux, et comme un lendemain d’un repas trop copieux. Ce dernier finit par s’endormir récupérant ici et là quelques minutes de sommeil entre deux examens.

Après le feu vert, toute l’équipe revint autour de Matt. Le docteur Swassons fît un nouvel examen avec le radiologue et l'anesthésiste. Ils déclarèrent ensemble le patient prêt pour reprendre la phase de test pour la thérapie. Cette fois-ci, on l’invita à se rendre dans la salle de l’holoprojecteur, la seule qui restait encore mystérieuse pour le Ranger. Russel Zayne, se trouvait dans à l’intérieur, dans une petite succursale transformé en poste de contrôle. Il commanda la mise en place des panneaux pour former un cube dans lequel il n’y avait que le siège de contention pour élément central.

Lorsque Matt s’installa, l’infirmière posa les sangles à ses poignets et ses pieds, vérifiant qu’ils étaient bien serrés sans lui couper la circulation du sang. Nerveux, l’Atlante ne put s’empêcher de tester ses contraintes pour vérifier leur solidité et leur mise en place. Personne ne serait à l’aise dans une telle situation. Il ne cessait de regarder autour de lui essayant d’appréhender ce qui allait lui arriver. Pendant ce temps, Marcus connecta le cathéter sur le bras du Ranger à une petite machine dans laquelle se trouvait différentes ampoules. Il la commanderait également depuis le poste de contrôle pour adapter les dosages. Le radiologue disposa sur son front les même capteurs qu’hier pour suivre ses courbes synaptiques. Sidney discuta avec Matt pendant ce temps, le réconfortant, détournant son attention sur le fait que tout le monde était prêt à commencer. Pour éviter que le militaire n’angoisse de trop, il profitèrent de la diversion du psychologue pour lancer l’injection d’hallucinogène au dosage idéal.

Matt s’enfonça sans même se rendre compte, l’image se modifiant petit à petit comme une transition sûre et parfaitement naturelle. Sidney vérifia l’absence progressive de Matt en passant sa main devant ses yeux résolument ouvert puis il fit signe dans la salle de contrôle qu’il rejoignit rapidement.

« Ok, on y est. Lancement de la projection en réalité augmentée. Mandy, scénario a employer ? »
« Oui. Sidney a demandé un souvenir passé datant d’avant Atlantis. Je me suis dis que ses classes seraient pas mal, c’est le fondement de sa vie. » Fît Mandy en feuilletant son énorme dossier.
« Il aime pas trop la discipline, vous êtes sûr ? »
« Je le suis. La préparation militaire du patient est le pilier de son existence. Je pense qu’il sera satisfait d’y retrouver certains souvenirs. » Fît Sidney après les avoir rejoint.
L’ingénieur accepta. Il navigua parmi les différentes fonctions de sa table de contrôle tandis que les bras mobiles déplaçaient de nouveaux les parois et que la chaise de Matt se mouvait pour s’adapter à la nouvelle position. La surface se mit à grésiller avant de se teindre de différentes couleurs, d’abords très flou, qui gagnèrent petit à petit en précision et en netteté.
« Injection terminée. Niveau de médication optimale, il est sur le point de suivre Alice. »
« Je confirme, ses ondes cérébrales se modifient. Il y sera dans moins d’une minute. »
« Plus qu’à y aller. Docteur, votre dossier. » Fît Mandy en transmettant la documentation du scénario à Sidney.

La réalité augmentée monta en intensité et en alimentation petit à petit, atteignant un summum qui rendit alors le paysage d’un endroit précis sur Terre avec une extrême précision. Cette fois, entre la dose d’hallucinogène pleinement adaptée à sa morphologie, suite au test de la veille, et avec l’hologramme, Matt voyagea dans son hallucination avec une totale implication.

Le petit chemin qui s’étalait devant lui était bien connu. Il l’avait emprunté maintes fois durant sa jeunesse et il s’y sentait appelé, attiré comme sous l’action d’un aimant, comme sous la réminiscence d’un passé depuis très longtemps enterré. Le petit chemin se terminait sur l’entrée officielle du camp, orné d’une immense plaque gravée sur laquelle on pouvait lire : Welcome to Fort Benning, Home of the infantry.
Dans l’air résonnait le rythme donné par les instructeurs pour la marche cadencée et des courses au pas. Par moment, on entendait des chants militaires relayés par un carré d’hommes en marche. Et si l’on s’intéressait un peu plus, une discrète mélodie de pétarade révélait l'entraînement aux armes à l’autre bout du camp.

Sidney attendait patiemment devant la plaque, les mains dans les poches de son veston, comme un père de famille qui attendait impatiemment quelqu’un. Il aperçut Matt et lui fit un sourire accueillant. Il lui tendit la main pour le saluer et se retourna pour observer la plaque lourde de sens.
« N’est-ce pas là que vous êtes “né” sergent ? Vous me faites visiter ? »

Lorsqu’il sembla ouvrir les yeux, en plein rêve, Eversman marchait le long d’un chemin qui ne lui était pas étranger. Il lui semblait même familier. Il ne saurait dire pourquoi mais il le connaissait. C’était même une certitude maintenant. Quelques instants furent nécessaires pour les raccrocher à un souvenir de jeunesse puis tout devint limpide en lisant le contenu de la plaque. Fort Benning… Le nom de cette base était fortement liée à son histoire. Il y avait passé de longues années. Sidney était là, toujours aussi avenant envers lui. l’Atlante répondit à ses salutations mais son esprit demeurait focalisé sur cette plaque qui signifiait tant pour lui.

« Fort Benning… C’est là que tout a commencé effectivement... C’est là que j’ai débarqué à 18 ans après m’être engagé sur un coup de tête. »

Curieux, le militaire avait envie d’aller plus loin, de visiter lui aussi. L’entrée principale possédait un guérite avec plusieurs hommes en faction chargés de vérifier l’identité des personnes désireuses d’entrer dans le camp. Ces derniers lui firent un signe de la main, comme s’il avait toujours été un des leurs. A mieux y regarder, il portait l’uniforme réglementaire avec le treillis et le t-shirt noir avec le logo de son unité. La surprise ne dura qu’à peine quelques secondes avant qu’il ne passe à autre chose continuant d’avancer. Un groupe de recrues passa devant eux, marchant au pas en chantant divers chants militaires. Un autre sur leur gauche s’afférait à divers exercices physiques sur la place d’armes. Tout cela lui paraissait tellement banal, vécu.

« Ceux-là sont en train d’apprendre les bases… d’abord le côté physique et après tout ce qui est du métier de soldat… La base. » Rien ne manquait, les sergents instructeurs gueulaient sur tout et n’importe quoi cherchant à briser les plus faibles et tenter de faire craquer les forts. Cela parvint à lui soutirer un petit sourire.

« Vous n’avez pourtant pas un tempérament docile Matt. Qu’est-ce qui vous a plu lors de vos classes ? Qu’est-ce qui vous a poussé à persévérer ? »
« Le défi physique dans un premier temps. Se dépasser, repousser ses limites…. Ne plus être à l’école. J’étais nul là-bas, incapable de rester sagement assis à écouter. Là je devais juste me défoncer... » Lui le mauvais élève venait de trouver sa voie, un endroit où il était plutôt bon.
Les mains croisées dans le dos, Sidney suivait le Ranger en regardant également autour de lui, l’air très intéressé.
« Et la discipline ne vous a jamais posé de problèmes ? »
Eversman se tourna vers le psychologue, qui bien entendu devait se douter de la réponse. « Si… J’ai failli me faire virer dès les premiers jours. »
« Comment avez-vous rectifié tout ça ? Vous avez changé de comportement ? »
«J’ai serré les dents et encaissé, oui… je pouvais pas me permettre de me faire virer, j’ai nulle part où aller.. Je me suis donné encore plus dans les épreuves sportives, je me dépensais un maximum là dedans comme ça je n’avais plus la force après. »
« Cela vous a permis d’évoluer. Et surement ouvert les portes de votre avenir. Combien de temps êtes-vous resté ici, vous me montrez ? »
La question pouvait paraître énigmatique mais Matt aurait le sentiment de pouvoir voyager dans le temps, matérialiser ses souvenirs, et sans même que cela n’ait l’air si inquiétant. Comme si c’était aussi naturel d’utiliser un DVD ou de passer un coup de fil. Sidney se tenait là, les mains croisés, légèrement souriant au milieu de tous ces candidats à l'entraînement parmi lesquels il avait été. Il lui suffisait de lui montrer le point de son avenir qu’il souhaitait, qu’il avait envie de partager.

Le jeune homme observa autour de lui tout en continuant de réfléchir à la question posée. « Trois, quatre années, je crois... » Impossible pour lui de poser des repères temporels, tout ça lui paraissait bien trop factuel. En revanche, il parvint à repérer le bâtiment dans lequel il avait subi son instruction. Rien de bien formidable, un long bâtiment rectangulaire qui n’était qu’un grand dortoir avec quelques sanitaires au fond. C’était très précaire. Chacun un lit et une armoire pour ranger le matériel et c’était tout. Personne n’avait d’affaires personnelles, tous soumis aux mêmes règles et logi sous la même enseigne.

« Après les classes, j’ai de suite passé les tests pour intégrer le 75th Ranger. » Le bâtiment derrière lui était floqué d’une grande fresque ne comportant qu’une indication. Ranger en lettres jaunes sur un fond noir. Personne ne pouvait y échapper. Rien que la vue de ce bâtiment suffisait à le faire sourire. « On me prenait pour un fou. Personne pensait que j’y parviendrais à peine sorti des classes et pourtant… je suis allé au bout de la sélection et j’ai eu ce fameux insigne. » Certainement l’une de ses plus belles réalisations, parvenir à intégrer ce prestigieux bataillon qui représentait l’élite de l’US Army. Il n’en était pas peu fier, il s’en vantait même carrément auprès des autres militaires de la base même si chacun provenait de l’élite de son pays. Il emmena le psychologue jusqu’au parcours de combattant qui était juste derrière ce grand bâtiment imposant. Des recrues étaient justement en train d’affronter ces divers obstacles, chacun plus dur que le précédent pour broyer les candidats. Seul, il était impossible de le terminer. La cohésion du groupe était nécessaire pour l’achever. Il les observa durant quelques instants, presque nostalgique de cette époque avant de se reprendre.

« J’ai fini par péter le nez d’un officier à la con et j ai été muté….»
« Et si vous m’expliquiez cela après avoir laissé votre solidarité s’exprimer ? » Demanda sagement Sidney.
Il pointa du menton un soldat qui peinait à franchir les derniers obstacles. Son unité ne s’était pas rendue compte de son absence et elle était en train de s’éloigner. Matt allait-il reconnaître son meilleur camarade de chambrée :Reynolds ?
Matt ne bougea pas de suite sondant le psychologue du regard avant de finalement s’intéresser à cette fameuse recrue. Plus il l’observait, plus ses traits lui devinrent familiers. Il eut du mal à remettre un nom sur ce visage, il l’avait sur le bout des lèvres mais cela ne lui venait pas. L’envie de retrouver le défi physique, de se confronter de nouveau à lui même et d’aider ce pote fut plus fort que la raison. Il rejoignit le soldat sautant dans la fosse. Intrigué, le soldat se retourna vers lui. Le nom sur l’uniforme lui fit un choc.
« Reynolds.» Oui, c’était bien ce type. Le même avait lequel il avait subi les sélections. Un partie de son esprit aurait voulu s’interroger sur sa présence, ici à crapahuter dans la boue mais l’autre désirait l’aider. Pour ça, une solution ; s’entraider. Frais physiquement, Matt courut vers le mur prenant suffisamment de vitesse pour sauter et prendre appui afin d'agripper le rebord de l’obstacle. Se hisser en haut ne fut pas bien difficile. Il proposa alors son aide à son camarade, bien plus chargé que lui en tendant les mains dans sa direction. En quelques mouvements, le mur fut franchi.

Sidney observa la scène et rigola doucement, comme s’il appréciait cette entraide. Il approcha et salua Reynolds, plutôt silencieux, avant de se retourner vers Matt.
« L’un de vos amis ? »
«Un très bon ami. On a fait nos classes ensemble.» Expliqua-t-il tout en se frottant les mains en observant Josh. « Tu n’as pas changé... » Blond aux yeux bleus avec une carrure plutôt fine et une allure élancée, l’homme possédait un certain charme qui plaisait fortement à la gente féminine. Il dégageait aussi un certain calme, charisme. La force tranquille. La tête pensante du duo aussi qui savait tempérer l’hérédité de l’autre.

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Lun 18 Nov - 20:25

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Le militaire en question ne semblait pas capable de parler. Il affichait un air réjoui, comme si Matt l’avait manqué depuis longtemps et lui bourra l’épaule comme il en avait l’habitude. L’homme lui fit le signe du téléphone, histoire de l’inviter à se recontacter, ce qui traduisait dans leur esprit de bonnes bières avec des histoires de femmes, puis il repartit au trot pour rejoindre son unité.
Sidney en profita pour le rejoindre doucement, regardant l’individu disparaître dans le détour de la piste qui amenait aux nouvelles épreuves, avant de le questionner :
« Je constate que vous aviez deux côtés de votre personnalité bien marqué. Une partie parfaitement solidaire, prête à l’entraide et la fraternité. Et l’autre bagarreuse, en opposition de l’autorité. Comment avez-vous composé avec cette dualité au cours de votre carrière ? L’armée vous a-t-elle appris à canaliser ? »
Matt suivit du regard son camarade jusqu’à ce qu il ait disparu avant de reporter son attention sur le psychologue. La question était simple mais là réponse s’avérait plus complexe qu’il n’y paraissait. « Capable du pire comme du meilleur » dit-il d’une voix lasse. « Les officiers ne cessaient de me le répéter. » il soupira avant d’envoyer un caillou un peu plus loin d’un mouvement de pieds. La discussion ne l’enchantait pas. Personne n’aimait parler de ses problèmes personnels, chacun préférant s’exprimer sur ses réussites « J’ai du mal à agir en parfait petit soldat bien obéissant. J’essaie de la fermer, de prendre sur moi ou d’évacuer en faisant beaucoup de sport mais ça marche pas toujours et ça se finit souvent mal pour moi… même à chaque fois en fait. » nouveau soupir. « J’ai une belle collection de blâmes, de séjour en cellules… à en faire pâlir pas mal d’officiers. » Cela ne le réjouissait pas. Il n’y avait pas d’arrogance dans sa voix. Il mettait en lumière une simple évidence : il ne savait pas se canaliser. Pas sur le long terme.
« Vous êtes un homme impulsif en somme. Cela ternit peut-être votre valeur mais ne peut se substituer à elle. Après tout, vous avez été enrôlé au sein du programme peu de temps après n’est-ce pas ? Vous êtes vous battu depuis cette nouvelle aventure ? »
Le Ranger se tourna vers le psychologue qui adoptait toujours son attitude bienveillante. On aurait dit un père, voir un grand père auquel on aimait se confier. « Stargate Command quelques années puis je me suis porté volontaire pour Atlantis ». Sidney savait tout ça, pourquoi le questionner maintenant ? En ce lieu ? Le militaire jeta un coup d’œil, son regard se posant quelques instants sur les installations de Fort Benning notamment ce parcours de combattant. « Je me suis battu oui. » dit-il sans le regarder ne cherchant pas trop à savoir où il voulait en venir.
Sidney laissa quelques secondes s’écouler avant de préciser :
« Pourquoi en être arrivé aux mains ? »
« un officier avec un ego surdimensionné et des ordres complètement débiles. J’ai tenté de le lui expliquer. Ça a dégénéré…. » il prit une grande inspiration. Se rappeler, de souvenir d’éléments peu agréables commençaient à l’agacer. « Me semble lui avoir pété le nez dans la bagarre. Bien fait… c’était un gros con. O’Connor, il me semble »
Il avait suffi de prononcer le nom pour que l’homme se matérialise exactement à l’endroit où la bagarre avait été déclenché. En un clignement d’yeux, le psychologue et Matt se retrouvaient à l’endroit de l’altercation comme s’ils y avaient toujours été, qu’il était tout à fait normal pour eux de voir un autre Matt, beaucoup plus jeune, les joues rougies, envoyer un coup de poing magistral jusqu’à l’arrivée de la police militaire. Sidney regarda la scène en compagnie de Matt sans même l’ombre d’un jugement, ils étaient encore sur place lorsque tout fût réglé et qu’il n’y eut plus personne.
« Est-ce votre seul écart d’une telle envergure ou avez-vous répété cela après votre arrivée sur Atlantis ? » Demanda-t-il de façon tout à fait anodine.
« J’ai déconné aussi sur Atlantis. J’ai voulu éviter un contrôle médical. Ça a dégénéré en bagarre à l’infirmerie... » Il porta une nouvelle main sur son crâne essayant de raviver quelques souvenirs. « Je sais plus trop ce qui s’est passé ensuite mais j’ai fini par perdre mon rang d’officier avec cette histoire. »
L’environnement de fort Benning venait de s’éteindre brutalement avec la pensée générale de Matt qui venait de bifurquer sur Atlantis. Cette fois-ci, un cliché venait de le remplacer, une sorte d’attroupement, dans l’infirmerie. Comme dans un film d’action où on aurait souhaité immortaliser le moment le plus vibrant, le plus intenable, avec une slow motion à son plein potentiel ; on pouvait constater la scène dans un immobilisme quasi parfait. Une nouvelle fois, Sidney et Matt n’en étaient que témoins mais les contours se détaillaient petit à petit, reprenant un environnement fidèle au souvenir de Matt.

Une tornade appelée Eversman semblait avoir saccagé l’infirmerie. Plusieurs desserts et leur contenu gisaient au sol. Il y avait là des empilements de compresses, de seringues, de verres brisés au sol. Une infirmière était justement en train de compresser la plaie sanglante de son flanc. Elle n’avait cherché qu’à se mettre sur son chemin pour l’arrêter, il l’avait repoussé avant de l’envoyer au sol. Enragé, le militaire avait repoussé un autre aide-soignant avec une esquive digne d’un bon joueur de football américain. La détermination se lisait dans ses traits, dans ses gestes. Il lui fallait prendre la fuite, c’était une question vitale. Un clignement d’yeux plus tard, l’infirmerie avait laissé place aux cellules de détention d’Atlantis. Le bouclier venait d’être abaissé permettant l’ouverture des portes. Un homme dont les traits correspondaient à ceux du Ranger était amené par deux autres militaires jusqu’au milieu de la pièce avant d’être posé au sol. Insconcient. On notait ici et là quelques traces de coups et blessures aussi bien chez lui que côté militaires. L’arrestation avait été musclée se soldant par un coup de zat pour avoir le dessus. La porte fut refermée, le bouclier levé. Matt et Patrick purent vagabonder autour du dispositif.

« Regrettez-vous cette perte ? Le rôle d’officier est très particulier, il revêt une autorité que vous aviez du mal à reconnaître. »
Le temps semblait bien lointain où il possédait une barrette sur son uniforme. Il l’avait obtenu lors de ses années passées au Stargate Command, après une mission éprouvante. Une certaine manière de récompenser les soldats pour leur investissement et leur reconnaître un certain statut. « Non. » Finit-il par lui répondre levant les yeux vers lui. « Je suis pas un officier, j’ai pas l’attitude pour... »
Sidney souriait sagement. Il n’y avait aucun mal ou aucune tare à privilégier un poste, à se rendre compte que la responsabilité et le grade n’était pas fait pour un homme de terrain plus apte physiquement que intellectuellement. Il ne fallait pas estimer cela de manière réducteur, il était simplement dommage que l’homme l’ai découvert à ses dépends dans la violence.
« Excédé de la sorte par ce genre de situation, pourquoi réagissez-vous physiquement au lieu de trouver un autre exutoire? Qu’est-ce qui vous pousse à cette impulsivité ? »
Les questions étaient des plus sensées, le mettant à mal en le repoussant dans ses retranchements. Pourquoi agissait-il ainsi ? Lui même peinait à formuler une réponse correcte. Il n’avait pas de solution à lui apporter. « Je ne sais pas… J’essaie de discuter, de dire que ça ne me va pas… Peut-être que comme on ne m’écoute pas, je préfère imposer ma solution ? Ou une autre issue ? »
« Par les mains ? »
Le psychologue se retourna, comme s’il comptait quitter la cellule en compagnie du militaire, la pièce s’était peu à peu plongée dans la brume. Comme si le souvenir devenait de plus en plus vague.
« Votre difficulté à répondre à cette question vous a-t-elle travaillé émotionnellement ? Rendu moins serein dans votre vie courante et les problématiques dont vous étiez confrontés depuis ? »
« Être impulsif m’apporte plus d’ennuis que de solutions… Je sais que je dois me contenir, que je dois la fermer mais au bout d’un moment je n’y parviens plus. »
Sidney regarda au-dessus de son épaule, la scène venait de reprendre en détail. Le Matt prisonnier gisait seul et de nouveaux gardes prenaient la surveillance de cette cellule.
« En effet...comment gérez-vous les situations stressantes intérieurement ? » Il fit une pause, se massant le menton, avant de préciser. « Quel mécanisme, habitude ou pensée avez-vous pour tenter de ne pas éclater de la sorte ? »
« Je n’ai pas trouvé de solution miracle… Quand ça monte, j’essaie de m’éloigner de là, de serrer les dents, les poings et de me répéter intérieurement de laisser tomber… ça marche pas très bien » Finit-il par constater après un énième soupir, le regard rivé sur ce soldat prisonnier.
« En effet. » Confirma Sidney en lui posant une main sur l’épaule, l’invitant à quitter la salle de détention. « Cela ne fonctionne pas car, émotionnellement parlant, vous cumulez une pression progressive à l’intérieur d’un réceptacle - votre esprit en l'occurrence - qui lui ne dispose pas d’un espace illimité. »
Il lui fit un sourire.
« Pardonnez ces termes imagés jeune homme mais ils seront bien plus parlant qu’un jargon psychologique qui vous sera rapidement soporifique. Voyez cela...comme un bocal contenant votre oxygène, votre plénitude. Et lorsque vous êtes confrontés à ces situations, vous serrez les dents, fermez les poings : une rétention... »
La porte de cette zone s’ouvrit sur une salle complètement inconnue, avec une sorte d’aquarium géant, verrouillé, ou un Matt visiblement serein et à l’aise se tenait. Tout l’intérieur était modélisé comme l’un de ses meilleurs moments...Paradize ! Un Matt en short de bain en train de se boire une bière fraîche. Problème, de l’eau qui venait de nulle part saccageait ce beau paysage, s’accumulant brutalement, arrivant très rapidement jusqu’aux genoux du militaire devenu inquiet. Comme pour la cellule de détention, Matt et Sidney pouvait tourner autour de cet aquarium à loisir. Mais la scène était loin d’être drôle à voir.
« N’ayant pas d’issue, vous continuez d’emmagasiner en espérant voir cette pression disparaître miraculeusement...mais elle est toujours là. »
Le Matt se retrouvait en train de nager. L’environnement s’était assombri, la scène de paradize complètement noyé avec un homme qui se débattait pour résister, tout simplement résister à un orage qui venait droit sur lui.
« Et lorsque votre esprit sature, il est déjà trop tard. Il y a danger pour votre propre santé alors il réagit, il évacue de la manière la plus efficace qu’il soit...la réaction physique. »
Un terrible éclair détonna. Le verre se fissura dans tous les sens tandis que Matt se noyait dans cette eau envahissante qui gagnait en pression, maintenant qu’elle occupait toute la place. Et le pauvre militaire battait des jambes, cherchait une issue, avant de frapper encore et encore contre le verre fendu. Il disparut dans la pénombre grandissante de ce cauchemars dans un hoquet sonore. Difficile pour Eversman de rester immobile. C’était lui qui se noyer. Il se retourna vers le psychologue espérant y trouver de l’aide, une solution mais rien. Sidney, lui, était imperturbable. Il se déplaça lentement jusqu’à un mécanisme qui semblait toujours avoir été là mais que le ranger, lui, ne semblait pas avoir remarqué jusqu’à présent.
« Donc, pour palier à cette extrémité, la majorité des hommes détiennent ce que l’on appelle un exutoire. Certains font des exercices de respirations, d’autres pensent à leurs famille, des bons moments. D’autres à leurs hobbies favoris. Certains s’imaginent sur une belle plage avec une charmante jeune femme. Moi, si je me prends en exemple, me rassure et m’évade en m’imaginant dans mon bureau, en train de lire un roman, satisfait d’avoir aidé tous mes patients de ce jour... »

Il invita Matt du regard à utiliser le mécanisme : un simple levier.

« Vous avez forcément ceci en vous Matt. Mais vous n’avez pas encore trouvé lequel est le plus efficace pour cesser d’accumuler...et à la place...évacuer ! »

La main du psychologue migra en une invitation à effectuer l’action : sauver le Matt de l’aquarium. Le regard du militaire fit plusieurs allers retours entre ce levier et le psychologue comme s’il appréhendait ses propos. Son cerveau semblait en ébullition se focalisant sur cet élément le recherchant intensément. Il resta ainsi quelques secondes sans réaction. Ça lui en fichait presque une migraine. Il porta une main sur son crâne pour tenter de stopper tout ça. Cela le ramena un peu. Il remarqua l’absence d’un Matt dans l’aquarium. Purée il se noyait. Ni une ni deux, le militaire se précipita réduisant très rapidement la distance le séparant de ce levier avant de le pousser d’un coup sec. Crac ! Une fracture apparut dans la paroi de verre, se divisant très rapidement. L’eau s’écoula de plus en plus rapidement. La pression s’accentua sur le verre avant qu’il ne finisse par céder libérant son contenu sur les deux individus.

A l’image des propos de Sidney, tout ce trop-plein s’évacua hors de l’aquarium avec un vacarme digne des plus grandes chutes d’eau sur Terre. Etrangement, Matt et son psychologue avaient été épargné, comme si une aura quelconque avait repoussé de quelques centimètres le torrent pour les contourner comme un rocher faisant obstacle. Pendant une bonne minutes, le volume se réduisit de plus en plus jusqu’à n’être plus qu’une petite rivière ruisselante à leurs pieds.
Là-devant, au travers de la vitre brisée, le Matt remettait en place son transat, visiblement en pleine forme. Il récupéra un poste radio sur pile, un cliché forcément, qu’il tapota avant de rallumer. Et l’homme s’installa de nouveau en se décapsulant une bière.
Son visage se détourna vers Sidney et le véritable Matt avant de faire un grand signe de la main, empreint de gratitude. Un peu plus loin sur la plage, le colonel Sheppard revenait avec l’inconnue en short.
« C’est à vous qu’il appartient de le trouver Matt...cet exutoire. »
Facile à dire… C’était un Matt fatigué par l’épreuve et la charge mentale qui pesait sur ses épaules qui se tourna vers le psychologue. Le Matt avait été sauvé in extremis. Cela aurait dû être un soulagement. Ce n’était pourtant pas le cas. Le voir s’installer de nouveau, tranquillement, comme si de rien n’était. C’était très étrange et peut être un peu trop pour son esprit qui continuait de cogiter beaucoup trop.

En-dehors de tout ça, dans la réalité, Matt était sous l’effet de la drogue hallucinogène pour sa cinquième heure. Toute l’équipe avait terminé les différents tests et le calibrage de la machine à hologramme. Le siège sur lequel était arnaché Eversman était mobile, capable de s’incliner à bascule tant en avant qu’en arrière, et effectuer des rotations complètes. Les parois montées sur bras articulés le suivaient et rendaient un environnement quasi fidèle à la réalité, dessinant devant son regard hagard l’aquarium brisé avec l’eau s’écoulant tranquillement. Les images de synthèse, pour le peu qu’on y trouvait des défauts vis à vis de la réalité, laissaient une dernière scène du Matt sur son transat. Son visage était méconnaissable, sans sourcils ni yeux, ni bouche, comme si un masque de chair le recouvrait. Son short était sans couleur et le colonel Sheppard connaissait les mêmes difformités.
C’était l’esprit de Matt qui se chargeait de remplacer les éléments manquants par les détails qu’il avait déjà expérimenté. Et c’est ainsi qu’il était en mesure, dans son délire contrôlé, de retrouver Sheppard et l’inconnue à moitié nue, sans que le personnel extérieur ne soit contraint d’en modéliser tous les détails.

« Alors ? »
« Pas bon, ses courbes régressent. Il s’épuise. »
« Il est sous divers traitements depuis ce matin, c’est pas si mal pour un début de TNS. »
« Il me semble que notre patient a répondu à toutes nos attentes. Je recommande de s’arrêter là. » Fît Sidney, ayant éteint son micro.
Là devant, les panneaux mobiles reflétaient l’image d’un couloir d’Atlantis dans lequel Matt évoluait.
Le reste de l’équipe tombait d’accord. Matt donnait des signes d’épuisement et il n’était pas essentiel de poursuivre. Après avoir fait un signe à l’anesthésite, celui-ci se pencha sur son boitier télécommandé et activa l’injection progressive du neutralisant. Avec un travail d’équipe, comme la dernière fois, Matt fût sédaté et endormi en douceur. Il franchissait alors la porte de ses quartiers pour se reposer après avoir salué Sidney.

Tout le monde était fatigué par ce long après midi de test mais il était concluant. Sous la demande de Sidney, une nouvelle épreuve d’incohérence en la forme de cet aquarium géant avait été mis en place et, cette fois-ci, Matt avait compensé de lui-même naturellement.

La chaise de contention s’étira et se pencha en arrière pour prendre la forme d’un lit. Cassandra et les autres médecins amenèrent le lit médical et le patient y fût transféré avant de regagner son endroit habituel. Il était dix neuf heures lorsque le ranger commença à émerger. Il prit compte de son environnement, l’infirmière étant à son bureau tandis que Tonton était assis sur le siège, juste à côté de lui. Il était en train de lire un livre, tout corné et abimé, intitulé : “comment pêcher sans matériel”.

Sans détourner son regard de sa lecture, l’homme déclara à voix basse, évitant de lui agresser tout de suite les oreilles :

« T’as pas voté. Américain ou italien ? »
« Glace italienne » Répondit-il d’un ton morne. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi on venait de lui demander à choisir entre un steak américain ou une glace italienne mais il ne chercha pas à comprendre répondant au hasard pour avoir la paix. Il multiplia les soupirs tout en massant ses yeux de sa main gauche ce qui tira un peu sur l’intraveineuse et finit par le faire grogner. Cette fois-ci, le Ranger avait du mal à émerger, se sentant faible comme si on venait de le tirer du lit en plein sommeil profond. Il était si bien. Sean le questionna de nouveau cherchant cette fois à connaître cette nationalité en lui donnant le choix entre deux réponses.
« Américain » Répondit-il mécaniquement avant d’observer son interlocuteur ne comprenant pas pourquoi on lui posait une telle question.
« Aussi entêté que vieux con pour faire son choix hein ? »

Le retour à la réalité fut assez long.
C’est une étrange sensation que de sentir son corps vidé, comme épuisé, tout en ayant passé la journée allongée sur un lit ou un siège de contention. Il semblait y avoir comme une pression psychologique qui restait, comme si on lui avait ouvert le crâne pour lui curer l’intégralité de la cervelle avec une cuillère, dans un mauvais film d’horreur à petit budget. Mais comme l’anesthésiste lui avait fait remarquer, les courbatures et le sentiment d’immense fatigue serait passager.
Comme à son habitude, Cassandra quitta le bureau pour faire les derniers contrôles. Elle le contraignit à rester allongé jusqu’à l’heure convenue puis le Ranger fût libéré. Cet après-midi de test lui avait fait concevoir ce qu’était la TNS dans son implication complète et elle était bien plus rude qu’une simple médication sur un lit d'hôpital. Le lendemain, donc, serait le jour où les choses sérieuses commenceraient.

Le passage à la cantine avait été bien vigilé par son cerbère. Lasagne et salade de fruits, Tonton n’avait rien loupé du nombre de cuillères qu’il avait porté à ses lèvres, si bien qu’il n’avait pas moyen d’abuser. De toute façon, vu le prix qu’il avait payé pour ses excès, il aurait été suicidaire de recommencer. Une nouvelle soirée, une nouvelle partie de jeu vidéo avec un Tomahawk toujours au top qui lui mit la raclée de sa vie, puis un chant d’Opérette, qui lui fit l’hymne Américain avec une voix toujours aussi douce et mélodieuse.

Une nouvelle vidéo lui fût envoyé sur son terminal, c’était la dernière puisque le Dédale avait quitté l’orbite et réduit son réseau de communication. Nelly avait filmé ses copains de sections qui lui apprenaient qui avait gagné le dernier championnat de jeu vidéo. Pendant qu’ils parlaient, certains s’attaquaient en traitre à coup de tondeuse, se faisant de gros trou dans les cheveux. L’un d’eux fût même “capturé” avant de se voir privé de ses sourcils.
Dans la cohue et l’ambiance générale, la vidéo vacilla et la caméra tomba à terre lorsqu’ils eurent l’idée de “raccourcir” les mèches de Nelly. A ce moment là, trois soldats lui couraient après dans les couloirs tandis que les derniers, restés là, transmettaient leurs amitiés.

La vie commençait déjà à devenir une routine.
A peine deux jours de passé et voilà qu’il y avait déjà des habitudes : la douche en premier, le mess où il voyait ses collègues manger et lui non, puis son arrivée devant la salle de TNS où Sidney l’attendait, toujours avec un léger sourire. Cette fois, l’ensemble de l’équipe se trouvait dans la salle de réunion et, après avoir échangé quelques mots avec le psychologue et que celui-ci se soit assuré que le Ranger était prêt, il le laissa se changer dans son coin. Il ne restait que Tonton.
Tous les autres poursuivaient leur réunion pour ce jour si important. Les tests, les calibrages, tout prenait fin pour le début du traitement.

Swassons salua le ranger, vérifiant ses constantes et ses nouveaux bilans sanguins pris la veille au soir. Il s’était visiblement bien remis de son excès et Cassandra, comme le médecin du bord, était satisfait de voir que Matt s’était contenu cette fois. Du coup, Tonton faisait bien moins la gueule, forcément.

On l’invita alors à se rendre sur le siège de contention où on le sangla entièrement. Il fût relié à l’appareillage de canules et d’injection puis on lui posa le bandeau sur le crâne, une énième vérification de ses courbes mentales tandis que le reste de l’équipe se regroupait dans la salle de contrôle. Le psychologue resta en dernier avec Matt et lui pressa les épaules tout en lui rappelant que tout se passerait bien.

« Retenez bien ceci, jeune homme. Quel que soit l’endroit, le moment, si vous avez besoin de moi il vous suffira simplement d’y penser, de m’appeler. Vous n’êtes jamais seul. Compris ? »

Les propos de Sidney avaient beau se vouloir rassurants, Eversman appréhendait la suite des événements. Il prit une grande inspiration essayant de remplir ses poumons de courage pour en chasser la peur de l’inconnu qui lui serrait les tripes. Les doigts cramponnés sur l’accoudoir finirent pourtant par se détendre au fur et à mesure qu’il plongeait dans le virtuel.

C’était, comme d’habitude, une bonne diversion qui lui évita de sentir les premiers effets de l’hallucinogène. La salle de panneaux mobiles se mit en branle, les premiers hologrammes se matérialisant avec une extrême précision, puis Matt se perdit petit à petit à l’intérieur.

Tout le monde était là, la première étape du traitement commençait.
Matt entendit un battement sourd, comme un martèlement, quelque chose de régulier et qui lui semblait familier. Mais ça lui restait sur le bout de la langue. Le tunnel était sombre devant lui, il n’y avait pas de lumière sur laquelle il s’approchait. Juste cette voûte qui s’étalait à perte de vue, malgré un noir d’encre qui aurait dû le rendre aveugle.

Le martèlement revint. Encore plus fort.
Il raisonna dans sa tête, quitte à lui crever les tympans. Et c’était comme un appel, comme un signal. La douleur vive dans son crâne le força à se prendre la tête dans les mains. On aurait cru qu’on lui demandait de se laisser porter, de ne pas résister. Comme s’il fallait suivre un courant de rivière et non le combattre. Dès qu’il fut d’accord, dès qu’il eut une notion d’acceptation, de confirmation, le martèlement cessa brutalement et le ranger découvrit un tout nouveau décor. Comme s’il avait toujours été là, comme une deuxième réalité, Matt se trouvait dans une salle à l’architecture de Wraith. Il se rappelerait sans mal cet endroit pour y avoir vécu les pires moments de sa vie. C’était l’endroit où il avait été retenu prisonnier, là où on le laissait brièvement en paix entre deux horribles tortures. Ca c’était déroulé l’an passé et, pourtant, il y retrouvait tous ses repères, tous les détails, issus d’un traumatisme encore trop profondément ancré en lui.

Le regard du militaire se posa sur sa propre tenue. Il ne possédait rien à l’exception de son sous-vêtement et sa peau nue avait une étrange couleur rouge sombre. Ses vêtements gisaient éparpillés dans la pièce. Des traces sombres parsemaient la salle : une silhouette de main, des goulettes fins ici et là ou même des traces circulaires plus ou moins imposantes. Cette vision lui provoqua la chair de poule. Son sang, celui de Pedge. D’ailleurs où était-elle ? Il eut beau regarder autour de lui, il ne la vit pas. Peut être avait-elle été déjà embarqué et subissait les courroux de la reine ? Certainement même… Cette pensée lui glaça un peu plus le sang, si c’était encore possible. Bientôt ce serait son tour aussi…

Les gardes Wraiths étaient bien là, deux sbires qui se trouvaient en face de l’entrée mais qui ne bougeaient pas. La grille était ouverte en grand et rien ne semblait pouvoir l’empêcher de partir, de quitter la cellule. Le temps semblait figé, comme si plus rien ne pouvait bouger à part le soldat, et qu’il pouvait explorer sans craindre la moindre atteinte contre lui. Mais ce martèlement revint encore une fois, moins fort, mais plus véridique. Il se rappela soudainement de sa nature : les bruits des pas des Wraiths, de l’originel qui venait le chercher à chaque fois pour l’amener jusqu’à la reine. Ce martèlement tant redouté était le même qu’il entendait l’an passé, le même qui l’avait fait paniqué au point de vouloir se sauver et s'agripper partout alors qu’on le traînait jusqu’à la chambre principale de la reine.

Ce martèlement était revenu…
Et il s’approchait de la cellule ouverte.

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Lun 18 Nov - 20:26

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Ils venaient le chercher. Instinctivement, le Ranger fit plusieurs pas en arrière cherchant à mettre la plus grande distance possible entre lui et cette porte grande ouverte. Son talon rencontra la paroi, il se blottit contre cette dernière ne cherchant qu’à faire qu’un avec. Ses mains balayaient la surface à la recherche d’appuis. Matt ne voulait pas y retourner, il refusait d’affronter de nouveau cette Reine. Il n’y avait pas de victoire possible, uniquement de la douleur et de la souffrance. Il refusait d’y être confronté de nouveau. Le martèlement est de plus en plus proche. Ils arrivent. Les jointures des doigts sont blanches tellement il exerce une telle pression sur cette paroi biologique. Il ne veut pas absolument pas y retourner. Le bruit est si fort. Il s’attend à les voir débarquer dans la pièce, à se jeter sur lui mais rien ne vient.

Rien. Personne. Le bruit s’évapore aussitôt rapidement qu’il était venu. Matt en resta sans réaction pendant plusieurs secondes ne comprenant pas ce qui venait d’arriver. Un regard circulaire fit par balayer la pièce s’attendant à entendre un rire féminin wraith avec cette touche d'inhumanité s’amuser de cette situation. L’invention d’un nouveau divertissement sadique : lui faire peur. Rien, toujours rien… Les battements cardiaques sont si rapides qu’ils commencent à être douloureux. Une main vint masser la zone comme pour exhorter le muscle creux à se calmer. Lentement le militaire se détacha de cette paroi avançant le regard rivé vers cette porte, toujours certain de voir débarquer une patrouille pour l’attraper mais rien. Les entrailles tordues par la peur, il hésite à passer cette porte ouverte. Cela semble presque une invitation à aller plus loin, à quitter cette pièce mais pour découvrir quoi ? Un peu plus d’horreur ? Pour satisfaire les désirs de la reine ? L’hésitation est toujours palpable en lui. Doit-il rester là ou avancer ? La lutte intérieure dure depuis déjà de longues minutes. Matt finit par passer cette fichue porte, s’attendant de suite à se faire attraper par les gardes ou à un geste violent de leur part. Rien. Ils ne semblaient pas le voir. Eversman ne demanda pas son reste. il se mit à courir pour essayer de s’éloigner le plus possible de ce lieu de damnation en prenant le couloir sur sa droite et peut être trouver une éventuelle sortie. Son instinct le poussait à ralentir à chaque croisement pour éviter une mauvaise rencontre.

Il n’y avait personne.
Ou peut-être quelques sbires, parfois, qui se tenaient dans les intersections comme des gardes impassibles, des statues, qui ne réagissaient même pas à son approche. Ils se tenaient là, droits et immobiles, comme s’ils s’étaient fossilisés, l’allure terne. Mais Matt était visiblement libre de ses mouvements. Il déambula un certain temps à la recherche de sa sortie jusqu’à ce qu’il atteigne un couloir où des traces de pieds se dessinaient sur le brouillard de sol. Comme des fantômes qui marchaient au pas cadencé en allant vers lui. Il y en avait plusieurs, un contingent qui progressait clairement dans sa direction mais il n’y avait pourtant personne. Les traces correspondaient parfaitement bien au groupe qui venait le chercher dans sa cellule et ils lui passèrent au travers du corps, un violent frisson le prenant, avant de continuer et de bifurquer dans un couloir qu’il allait rapidement reconnaitre.

La cellule !
Matt venait de revenir au point de départ...ou plutôt...son instinct lui disait que c’était ce point de départ qui venait de revenir à lui. L’homme n’eut pas le temps de réagir, il entendit un hurlement, un ordre sourd et rauque qui raisonna plus que de raison, autant dans les couloirs que dans son crâne. La voix de l’orginel qui hurlait soudainement :

« Remets tes habits, humain ! »

Trois secondes s’écoulèrent à peine puis le cri fût encore plus brutal. Matt pu en ressentir les ondes se propager comme un séisme dans tous le couloir.

« METS TES HABITS !!! »

Et cette fois, il semblait que ça lui était directement adressé. Deux pas venaient de se dessiner dans le brouillard sous son nez, planté devant lui, comme si le fantôme invisible de l’originel se tenait devant lui et que le Ranger ne le voyait pas. Par réflexe, il fit quelques pas en arrière pour s’écarter de cet ennemi invisible s’attendant à une réaction de sa part. Rien. Il n’y avait toujours rien devant lui. Pourtant le militaire ne se sentait pas capable de l’affronter, il choisissait de se préserver, de fuir et partit à grandes enjambées dans la direction opposée.

En faisant ainsi, il était sensé s’écarter de la cellule et de la patrouille “invisible”. Il passait encore une fois devant des sbires inanimés, migrant d’intersection à intersection jusqu’à ce qu’il tombe sur un nouveau couloir...qui donnait accès à la cellule. Cette fois, il y avait quelque chose, comme une scène figée dans le temps. Les protagonistes étaient ternes, comme pris sur une photo de mauvaise qualité, et ils demeuraient immobiles comme des illusionnistes qui jouaient les statues.
A l’avant, l’originel Wraith qui venait les chercher, les quelques sbires qui encadraient Pedge Allen, et les deux derniers, derrière, qui tiraient par les pieds un Matt fantomatique. Il était informe, comme une masse de nuage grisâtres qui reflétaient à peine les contours de sa silhouette. Mais il savait que c’était lui.
La scène était figée, rien ne bougeait. Mais pourtant, dans le crâne de Matt, le hurlement qu’il avait poussé ce jour-là lui remonta dans les tympans avec une puissance décuplée.

NAAAAAAAAAN

Les genoux du militaire cédèrent, percutant l’instant d’après le sol dur et froid. Simultanément, les mains furent portées sur son crâne, le compressant pour étouffer ce cri qui résonnait à l’intérieur. Le peu d’espoir qu’il avait pu éprouver en prenant la fuite venait de s’évaporer. Il ne parvenait pas à s’échapper. Il n’y avait pas d’issue possible. Plus il cherchait à s’échapper, plus la cellule revenait avec des détails de plus en plus fourni. Le martèlement revint alors qu’il était prostré. D’abord informe et éloigné, il gagna en intensité jusqu’à lui passer à côté et la scène prit brutalement des couleurs plus vives. Les Wraiths et les captifs reprirent vie et, comme si on avait retiré la pause, ils passèrent tous à travers Matt comme des fantômes en emmenant les captifs, et sa copie complétement paniquée, en direction de la salle générale.

Le silence revint alors.
Un silence qu’il ne savait que trop temporaire.
Il devait réfléchir. Il y était forcé maintenant qu’il se trouvait dans une impasse. Car rien ni personne n’attentait à sa vie. Mais il était témoin et il revivait son traumatisme. Si la fuite physique ne lui permettait pas de réussir, que lui restait-il ? Et plus important encore : devait-il continuer à fuir comme ça ? Etait-ce la seule solution, le plus intelligent ? Ou existait-il une possibilité qu’il n’avait jamais envisagé ?

Les secondes s’écoulèrent devenant bientôt des minutes. Eversman commençait lentement à modifier sa position vérifiant à plusieurs reprises qu’il n’y avait plus d’originel à proximité, plus de Matt terrifié,… Plus rien, seulement ce couloir avec cette cellule gardée par les deux wraiths immobiles. Le danger n’était pas écarté pour autant. Matt avait toujours l’impression qu’à chaque moment, on pouvait venir l’attraper et l’emmener subir de nouveau. Ce n’était qu’un nouveau jeu sadique de la reine pour lui. Il finit par se remettre lentement sur pieds continuant d’être toujours aussi craintif de l’environnement en jetant des coups d’oeil ici et là. Fuir ne servait à rien.. Chaque tentative ne menait à rien. Ne lui restait qu’une solution, aller au delà de sa peur et donc suivre les wraiths jusqu’à cette fameuse salle. L’envie n’y était pas. Vraiment pas. Il était mort de trouille à l’idée de retourner là bas mais il ne voyait aucune autre solution. Au pied du mur, le Sergent Maître finit par se résoudre à avancer. Chaque pas lui coûtait et il marquait une hésitation à enchaîner le suivant.

La chambre de la torture, cet espace où Matt comme Pedge avaient été torturé sans pitié et à plusieurs reprises. Physiquement comme mentalement, la reine avait joué avec eux et avait su prendre parti des faiblesses.
Quand Matt entra, il la découvrit figée, assise sur son trône, les deux mains posées sur les accoudoirs de façon impérieuse. Mais elle était comme les autres, une statue tout à fait immobile et terne. Pedge n’était pas là mais sa plaque militaire traînait sur le sol avec une bague de fiançaille enchâssé dedans. Doucement mais surement, comme une humidité latente, du liquide se mit à se condenser sur les parois, s’égoutter lentement jusqu’au sol. Il était de couleur rouge...du sang…

Les gouttelettes semblaient prendre vie. Elles se réunissaient dans un coin de la salle, chassée par diverses pressions de force invisibles qui faisait apparaître les contours de semelles.
Ceux des Wraiths...et les semelles de rangers Atlantes. Ils se mouvaient selon la torture qui était pratiquée mais il n’y avait aucun son. Juste des formes qui se devinaient sur ce tapis de sang. Seulement des formes et les pièces du puzzle pas si difficile à réunir…

MATT

La vision de cette Reine sur son trône le stupéfia. Elle avait beau être figée, cette dernière lui inspirait autant de peur que de colère. Autant l’envie de lui en coller une, de lui faire subir les pires sévices mais aussi de prendre les jambes à son cou ou de faire le moins de bruit possible pour qu’elle ne le remarque pas. Étrange mélange qui l’habitait, qui lui serrait les tripes et rendait son coeur aussi qu’actif qu’en sprint. Il lui fallut un bon moment avant de pouvoir décoller son regard d’elle, une fois bien certain qu’elle n’était pas capable de mouvements. Cette flaque d’un liquide poisseux, métallique qui se formait peu à peu. Les dogtags posées au milieu. Les mouvements de pas ici et là. Pas besoin de la vidéo, les images des tortures pratiquées mais surtout de ce combat de gladiateurs entre atlantes se matérialisait aussitôt dans son esprit. Tout ce qu’il avait tenté de repousser, de combattre était en train de lui revenir en tête. Une main désespérée ne cessait de masser le front, l’arête nasale avant de basculer sur les tempes.

Il lui avait suffi d’un instant.
De détourner le regard, de ne plus avoir la reine en visuel, et il sentit immédiatement un grand danger. Une présence s’était matérialisée dans son dos : il la sentait vivante, consciente, apte de mouvement. Le Ranger savait, il le sentait au plus profond de ses tripes, qu’elle en avait profité. Raide, crispé, immobile, il savait la reine dans son dos.
Un doigt crochu griffa son épaule en le sillonnant d’un bord à l’autre et sa voix monta vibra soudainement dans ce monde étrange.

« Combien faut-il de soldat pour transporter un message ? »

Le vacarme d’un horizon des événements lui coupa la parole. Le temps que la reine continue son cirque, immuable, une porte des étoiles s’était ouverte contre le mur d’en face. Matt avait le choix : rester ou fuir…
Qu’allait-il choisir ? La main de la reine était déjà en train d’enserrer son épaule comme pour le contraindre de se mettre à genou….


Tout ceci n’était qu’un exemple.
La thérapie de la TNS se révéla être possible, le soldat Eversman étant réceptif et influençable par sa médication. Il passa soixante seize jours sur le croiseur durant lesquels il évolua entre sa chaise de contention et la rude vie de l’équipage de bord. Si ses relations furent souvent anarchiques. Tantôt proche, tantôt explosive, le jeune homme partagea la vie de chaque élément du dortoir. Qu’importe s’il s’en trouvait être capable ou non, intéressé ou ennuyé. Les journées sont longues, surtout lorsqu’on ne revoit plus la lumière du soleil.

Matt Eversman connu le travail de cartographie auprès d’Opérette, participant à l’élaboration d’un plan de vol jumelé entre le Dédale et ses F-302. Avec Tomahawk, il se retrouva standardiste au Pôle-Com pour assurer les transmissions, livrer les informations et effectuer des recherches.
Son épisode le plus long et douloureux fut, sans conteste, avec le Capitaine d’Artillerie surnommé “Vieux Con”. Lequel lui fit porter une chaise pendant toute la présentation de l’armement du Dédale. Si Matt était en droit de saliver à l’idée de pouvoir commander une tourelle électromagnétique lorsque la manoeuvre d'entraînement viendrait, Vieux Con le fît asseoir sur cette fameuse chaise jusqu’à la fin de sa rotation.

Puis avec Allumeuse, il participa à un exercice anti-incendie en situation réelle. La jeune femme fût celle qui l’intégra le plus en faisant de lui son coéquipier et en lui apprenant les ficelles les plus importante de la sécurité en milieu spatial. La Ranger apprit que son comportement assez extrême dissimulait un profond mal-être sur une réalité difficilement acceptable : elle était mariée et avait trois enfants.
Comme beaucoup sur le Dédale. Sauf qu’à l’instar de cette technicienne, elle n’était pas rentrée chez elle depuis deux ans, necessité de service oblige. Un très mauvais concours de circonstance l’avait retenu sur le Dédale depuis lors.

Pour son anniversaire, deux semaines plus tard, le dortoir lui offrit le plus beau cadeau qu’elle ne pouvait rêver. Avec l’aide de chacun, mais forcément avalisé par le Colonel, on lui apporta une tablette alors que le Dédale était en connexion sur la Porte des Étoiles d’Atlantis. Durant le transfert de données habituel, un appel en visioconférence s’anima sur la tablette. Allumeuse découvrit son mari et ses trois enfants dans l’une des salles de briefing du SGC et pu, pour son anniversaire, leur parler durant dix minutes.
Une bonne moitié du dortoir s’était fendu en larme tant le moment était émouvant. L’un des gamins avait même demandé pourquoi sa mère pleurait. Et elle avait répondu, la voix teintée de gratitude pour ses collègues, que c’est parce qu’elle était heureuse.

Les jours se poursuivirent inlassablement sur cette balance. Vie à bord, TNS, vie à bord, TNS.
En arrivant au bout de son traitement, le Ranger s’était retrouvé de moins en moins impulsif, moins affecté lorsqu’on lui parlait Wraith et ponction. La fin de toute cette entreprise abouti alors qu’il partageait le métier de Sean, alias Tonton, dans la sécurité du Dédale. Eversman fût embarqué sur une fausse alerte l’envoyant, avec les forces d’abordage, à bord d’un carcasse de croiseur Wraith. Mission : récupérer le contenu de l’ordinateur de bord.
C’était en réalité un test final, celui de tous les intervenants de la TNS, visant à tester leur patient sur sa capacité à repartir en mission. Matt Eversman y parvint.
Lorsque le Dédale revint sur Atlantis, l’homme fût débarqué à Terre. Pour la dernière soirée, l’équipage du dortoir lui offrit un apéro mémorable et le laissa partir sur des aux revoirs compliqués.

La nouvelle vie d’Eversman commençait alors.





CLÔTURE D’UN ANCIEN RP.
Le 18/11/2019

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