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22h l'heure du... repas

 :: Cité d'Atlantis :: Niveau 3 - Zone de Restauration et de Loisirs :: Mess
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Ven 8 Juil - 17:00

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Il était tard, environ 22 heures, mais le mess fonctionnait encore, inlassablement, distribuant les rations de nourritures quotidiennes aux Atlantes de l’expédition. Les mets étaient variés, tirés des réserves ramenées par le Dédale, issues du troc engagé par les terriens et les athosiens, ainsi que les différents échanges entre les peuples de la galaxie de Pégase. Tout cela demandait une certaine forme d’organisation, et en la matière, les humains étaient devenus des maîtres, complexifiant à outrance des procédés qui pouvaient être résumés en quelques lignes. Enfin, là n’était pas la réflexion de la brune quand ses pas l’emmenèrent « à pousser les portes » (ces dernières n’ont pas spécialement besoin d’aide) du mess pour se restaurer. La nuit était tombée autour de la cité, noyant le ciel nocturne avec l’obscurité de l’immensité aquatique, en un tout insondable. La cité devait faire figure de petite tâche, telle une étoile dans un ciel sans nuage.

Plongée dans des dossiers rébarbatifs, elle n’avait pas vu le temps passé… Quoiqu’à dire vrai, le temps s’était étiré, tellement étiré que l’après-midi et la soirée n’avaient été qu’ennui. Mais maintenant que ces tâches administratives étaient derrière elle, Erin avait la sensation que la journée était passée vite, trop vite. Régulièrement elle se sermonnait sur le fait qu’elle ne profitait pas assez de la vie. Mais à quoi bon ? Elle était coincée, en quelque sorte, ici, à des parsecs de sa planète natale, et son foyer se réduisait à une chambre dans les quartiers d’habitation de la cité. Personne ne l’attendait le soir, personne ne la regardait partir le matin. Finalement, elle trouvait de l’occupation dans son travail et dans les rencontres du quotidien avec autrui. Oh, elle n’était pas déprimée, mais elle préférait ne pas trop penser à cet état de fait.

Et quand même ! Qui pouvait se vanter, à part les quelques élus du programme, vivre pareille expérience ? C’était quand même formidable de se retrouver dans une autre galaxie, sur une cité construite des milliers d’années auparavant… Une cité mythique des contes et légendes humains. D’autres auraient tué pour être à sa place.

Machinalement, la brune récupéra les différents aliments qui allaient constituer son plat, souhaitant le bonsoir aux différentes personnes assurant le service. Un rapide tour d’horizon lui indiqua une salle quasi vide. Ici et là, des groupes discutaient calmement, pour la plupart des militaires. Avec un soupir, la consultante prit le parti de s’installer au milieu du mess. Si quelqu’un devait venir l’aborder, il n’aurait pas trop de difficulté. La jeune femme était d’humeur sociable ce soir. Et si personne ne se présentait, elle avait toujours un petit dossier à étudier pendant son repas, histoire de se tenir compagnie avec des lignes dactylographiées.

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Lun 18 Juil - 12:32

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Coralie en avait « plein les bottes » pour reprendre l'expression communément utilisée pour définir le mélange de fatigue et de vague découragement qu'elle ressentait ce soir là. Elle était de service depuis le matin et avait enchaîné deux services pour remplacer une des infirmières malade.

Et encore elle ne se plaignait pas trop, la journée avait été relativement calme, uniquement des bobos classiques : un technicien qui s'était planté son tournevis dans la main, un scientifique qui avait fait une fausse manipulation avec quelques produits chimiques dont les effluves avaient eut sur lui des effets particuliers. Encore qu'il n'était pas le pire, il était juste complètement mort de rire et un peu désinhibé, faisant des proposition indécentes à toutes les femmes qui rentrait dans sa chambre, en les accompagnant de gestes déplacés. Coralie, en accord avec les médecins, avaient fini par se résoudre à le sangler sur son lit. Elle n'avait encore jamais vu quelqu'un se laisser attacher avec une telle bonne volonté il semblait avoir des fantasmes de soumissions ce monsieur.

Cet événement avait été plu drôle qu'autre choses, d'ici quelques heures, il retrouverait son état normal et serait probablement extrêmement choqué de son comportement. Il était plutôt réservé et calme habituellement, pour ne pas dire complètement coincé. Enfin, ça se terminait bien pour lui.

Enfin, quoi qu'il en soit, Coralie se sentait vraiment lasse ce soir. Il ne lui restait plus que quelques formalité administratives à effectuer, remplir le tableau des admissions et des sorties, et passer le relais à l'équipe de nuit. Ensuite elle pourrait aller se restaurer un peu et se reposer.

Peu après 22 heures, elle arrivait au mess pour manger un morceau. Dés qu'elle se trouva devant le buffet, son estomac fit entendre un borborygme d'impatience. Elle se rappela qu'elle n'avait rien avalé depuis son petit déjeuné du matin et qu'elle était affamée. Elle se prépara un plateau copieux avant de regarder la salle quasiment vide. Cherchant du regard une connaissance. Elle trouvait triste de manger seule.

Mais, il n'y avait personne quelle connaisse, la plupart des dîneurs nocturnes étaient des militaires. Son regard s'arrêta sur une jeune femme dont les bandes rouges de la veste indiquait qu'elle travaillait au service administratif, ce qui était confirmé par le dossier dans lequel elle était plongée. Il n'y avait que les administratifs pour faire suivre le boulot jusque dans le réfectoire.

Coralie décida qu'elle avait besoin d'être distraite et se dirigea vers elle. Arrivé au niveau de sa table, elle l’interpella poliment :

- « Bonsoir, vous permettez que je m'installe avec vous ? »


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Mer 20 Juil - 14:41

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C’était bien la troisième fois qu’elle relisait une même phrase quand une voix féminine la tira de sa lecture fastidieuse et bien trop tardive. Ce n’était décidément pas raisonnable d’emporter du travail jusqu’au mess, voir jusque dans ses quartiers, comme elle avait pris l’habitude de le faire depuis quelques semaines. Elle sentait arriver doucement, mais sûrement, un certain ras le bol. Néanmoins, elle aimait ça, travailler. Un peu comme tout le monde dans cette expédition. Ces gens avaient laissé leurs épouses ou époux, leurs enfants, leurs maisons, leurs vies terrestres tout simplement, pour s’exiler à des années et des années lumières de leur planète natale, échouant dans la galaxie de Pégase pour participer à un projet dantesque qui avait tout l’air d’une colonisation terrienne de cette partie de l’univers. On ne change pas des habitudes territoriales vieilles de milliers d’années, n’est-ce pas ?

Erin releva donc la tête, découvrant la propriétaire de la proposition, une jolie brune tenant un plateau de victuailles plutôt copieux, attendant poliment qu’elle lui réponde quelque chose. Tout en réunissant les feuillets épars qui s’étendaient sur la table, la consultante accéda à sa requête.

- Bonsoir, je vous en prie, installez-vous.

Une fois la pile de document réunie, il y avait assez de place sur la table pour que les deux jeunes femmes puissent dîner (bien que l’heure du souper fût plus proche, si l’on se basait sur des critères chers à un peuple aux pieds velus) sans peine. Erin n’eut même pas l’outrecuidance de jeter un œil alentours, elle savait pertinemment que de la place dans le mess, à cette heure-ci, il y en avait à profusion. Cette femme cherchait donc de la compagnie et l’agent était plutôt encline à accepter de la lui en donner. A moins que ce soit l’inverse et qu’Erin faisait de la peine à voir avec sa paperasse ? Qu’importe. Le repas aurait au moins le mérite de lui faire rencontrer quelqu’un d’autre. Et puis elle ne s’était pas placée au milieu du mess par hasard, attendant justement ce genre de rencontre.

C’était certes un peu navrant d’en arriver là, mais qu’importe.

- C’est une sale manie, je le concède, avoua-t-elle en déplaçant le dossier sur la chaise la jouxtant.

Elle fit un sourire à Coralie, histoire de donner le change de sa réplique, avant d’ajouter en guise de présentation sommaire :

- Erin Steele, mais à cette heure-ci, appelez-moi Erin.

Machinalement, elle fit un nouveau sourire, profitant de la présence de la française pour se repositionner droitement sur sa chaise. Elle ajusta une mèche de cheveux, la glissant derrière son oreille pour ne pas qu’elle tombe devant ses yeux, et accessoirement, sa bouche, ce qui n’avait rien de pratique pour manger. Pour le reste, elle était coiffée avec un chignon assez large, loin de la stricte rigueur des militaires.

A lire, la brune avait à peine touché à son plateau repas qui devait déjà être froid, ou pas loin. Au moins, il lui restait de la matière pour accompagner sa nouvelle comparse de dîner tardif. Elle avait là des pâtes, du poulet, et des haricots verts, ainsi qu’un dessert et une entrée dont il ne restait que les vestiges, et qui devait être un chausson au fromage. C’était copieux pour un soir, mais Erin n’avait rien mangé depuis de nombreuses heures et elle n’avait pas de problème de digestion, alors à quoi bon se priver ?

- Vous êtes médecin ? remarqua-t-elle en pointant du menton l’uniforme aux bandes jaunes de son interlocutrice. C’était une façon comme une autre d’engager la conversation sur les attributions professionnelles de chacune. Cette dame pouvait tout aussi bien appartenir au corps médical sans être médecin. A part Isia et Carson, Erin ne connaissait personne de cette branche-là. Elle espérait donc étendre son panel de relation chez les adeptes du topaze.

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Jeu 21 Juil - 14:18

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Coralie attendit, son plateau dans les mains que la femme brune lui réponde. Si elle désirait rester seule et continuer à travailler, l'infirmière s'installerait à une autre table, mais quelque chose lui disait que la jolie jeune femme n'avait pris ses dossier que pour se donner une contenance. D'ailleurs, elle fut rapidement fixée en voyant l'administrative rassembler les feuillets épars, en l'invitant à ce joindre à elle.

Coralie déposa son plateau, prenant garde à ne pas bousculer la pile de feuille que sa compagne d'un instant avant soigneusement empilés au bord de la table, et s'assit en remerciant l'américaine.

- « Je vous prie d'excuser mon audace, mais j'avoue que je n'ai pas trop envie de faire les frais des appétits de ses messieurs » dit-elle avec un léger mouvement de tête vers les tables occupés par des militaires, dont certains commençaient à regarder la table des jeunes femmes avec un certain intérêt. « Malheureusement, contrairement à vous, je peux difficilement apporter du boulot quand je viens me restaurer. » ajouta-elle avec un petit rire espiègle.

La jolie jeune femme lui sourit, expliquant que c'était une sale manie, avant de se présenter. Coralie n'était pas d'accord, il lui était parfois arriver de prendre du boulot, ou de faire semblant d'en prendre uniquement pour éviter d'être importunée par certains des mâles de la cité qui avaient parfois tendance à considérer qu'une femme venant dîner seule aussi tard était forcément à la recherche d'une occupation pour la nuit.

Coralie détailla son interlocutrice, elle était jolie avec ses longs cheveux sombres nouées en un chignons lache sur la nuque d'où quelques mèchent s'était échappées, lui donnant un air moins sévère. Elle remarqua également que le plateau de la jeune femme, presque aussi fourni que le sien, était encore quasi intact, à part une entrée et un dessert dont il ne restait que des miettes. Visiblement, la jeune femme ne cherchait pas à donner une image trop stricte d'elle même. Toutefois, la façon qu'elle avait eut de se présenter laissait entendre qu'elle séparait parfaitement ses attributions professionnelles de sa relative vie privée.

- « Enchantée de faire votre connaissance Erin. Je m'appelle Coralie. »
se présenta-t-elle avant de prendre une bouchée de son entrée. Elle était affamée. « Je suis désolée, je ne veux pas vous paraître grossière en commençant a manger, mais je suis affamée. Je n'ai rien avalé depuis ce matin. ».

Erin continua la conversation en lui demandant si elle était médecin, pointant du menton son uniforme aux couleurs du personnel médical.

Coralie rit un peu :

- « Dieu merci non, je ne me demande parfois comment ils tiennent le coup dans cet univers de fou. Je suis infirmière. Et vous ? Vous occupez quel poste dans l'administration ? » demanda la française.

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Ven 22 Juil - 20:02

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Erin n’avait pas amené de travail pour ne pas être embêté par les militaires. Mais il est vrai que son attitude avait certainement dû refroidir quelques-uns de ces messieurs. Si l’un d’entre eux se payait le culot de venir la draguer un peu trop lourdement, elle n’irait pas par quatre chemins pour l’envoyer promener, avec l’art et la manière. Néanmoins, elle n’avait rien contre le fait qu’un jeune homme plutôt séduisant vienne vers elle dans le but de la séduire en y mettant les formes. Depuis qu’elle était arrivée sur Atlantis, loin de la Terre et de ce qu’elle avait perdu, le fantôme de Mark se faisait plus distant et elle semblait plus réceptive aux hormones masculines. Il restait simplement la barrière de la vie privée et de la vie professionnelle. Cette démarcation n’était qu’un tissu de soie, tant les deux aspects d’une vie Atlante entrecroisaient les deux vies continuellement.

- Je comprends tout à fait, répondit-elle sans se retourner vers le groupe de soldat. Erin voyait très bien de quoi, ou plutôt, de qui, voulait parler la jeune femme. Sans ramener de boulot, il vous suffit d’afficher deux bandes rouges sur votre uniforme et on vous fout généralement la paix. On doit avoir un stéréotype de gens ennuyeux qui nous colle à la peau, je ne sais pas, ironisa-t-elle avec un sourire.

Loin de chez eux, les militaires, mais plus largement, les hommes, n’avaient « que » la gente féminine bossant avec eux sur le programme pour pouvoir assouvir quelques désirs inavouables. Une pensée fugace traversa le crâne d’Erin, qui se demanda si des plaintes pour viols ou pour attouchements sexuels avaient été enregistré. Elle se renseignerait, car ce serait des données intéressantes pour la commission internationale.

Erin n’avait pas besoin de donner une image trop stricte de sa personne, elle savait en imposer naturellement quand la situation l’exigeait. Et puis, l’heure faisant, la brune avait dû se passer la main un nombre incalculables de fois dans les cheveux, provoquant un petit air négligé comme ça.

- Nous sommes là pour manger, ne vous inquiétez pas à ce sujet, répondit-elle à la dénommée Coralie. Histoire d’appuyer ses propos, elle piocha avec sa fourchette dans son plat principal, en avalant une bouchée également.

Sa question fit rire la jaune avant qu’elle ne lui fournisse son métier : Infirmière. Un beau métier, tourné vers les autres et leur confort. Bien entendu, son interlocutrice souhaitait connaître sa fonction. Erin n’avait pas de problème à affirmer qu’elle travaillait pour la banque de l’expédition.

- Je suis certaine que vos journées valent celles des médecins, répondit Erin qui sentait que l’infirmière se mettait un cran en dessous des docteurs. Etait-ce parce que dans le métier, on le lui faisait sentir ? Sans doute qu’il y avait de nombreux blessés, dans cette période troublée, mais les infirmières étaient au tant aux premières loges que les médecins. Erin enchaina sur sa qualification administrative : Je suis un agent de la commission internationale de surveillance. Je travaille comme consultante ici.

Erin n’ajouta rien de plus. Elle attendait de voir la réaction de l’infirmière vis-à-vis de ce qu’elle venait de dire. Cette jeune femme semblait avoir des manières et il était peu probable qu’elle se sauve en courant avec son plateau. Après tout, Erin n’était pas une démone, et certes, son job pouvait faire peur, tout comme il pouvait susciter de l’indifférence, voire, peut-être, de l’intérêt.

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Sam 23 Juil - 15:11

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Coralie sourit en entendant Erin expliquer qu'elle n'était que rarement importunée, que les bandes rouges sur son uniforme suffisait à ce qu'on la laisse tranquille, précisant que les administratifs semblaient avoir une réputation de gens ennuyeux. Elle prit un air pensif, comme si elle notait mentalement une tâche à exécuter plus tard pendant que Coralie attaquait son repas avec appétit, s'excusant de sa goinfrerie.


La jolie brune l'excusa bien volontiers, prenant à son tour une bouchée de son plat en faisant remarquer à la française que les journées des infirmières devaient être bien aussi chargées que celles des médecins. La jeune femme répondit par un haussement d'épaule.

- « Oui, les journées sont longues et parfois un peu difficiles, mais je pense que c'est « moins pire » que pour les médecins. »

Lorsqu'Erin lui expliqua sa fonction sur la cité, Coralie rit. Effectivement, la jeune femme ne devait pas avoir de problèmes avec les attentions parfois lourdes de certains hommes. Ils devaient tous se tenir à carreaux avec elle. Après tout, ils devaient être tous conscient qu'elle pouvait les renvoyer dans leurs foyers avec pertes et fracas en cas de faux pas. Elle réalisa que son rire pouvait passer pour une moquerie. Elle reprit son sérieux, ne gardant qu'un petit sourire espiègle sur son visage :

- « Je comprend mieux que vous ne soyez pas importunée. Je ne pense pas que qui que se soit ait très envie de contrarier quelqu'un qui peut leur coller une inspection sur le dos. »

Pour sa part, elle n'était pas plus impressionnée que ça. Il fallait bien que quelqu'un se charge de ce genre de contingences pour que cette mission reste viable. Mais elle se doutait que ça ne devait pas être tous les jours facile de faire entendre des arguments raisonnable à des scientifiques avide de faire de nouvelles découvertes ou a des militaires qui avaient des fourmis dans les jambes et ne rêvait que d'avoir encore plus de moyens pour satisfaire leurs désirs d'exploration.

- « ça ne doit pas être tout les jours facile à vivre comme position. »
commenta l'infirmière. « Dans un sens c'est plus facile pour le personnel de mon secteur. Même si les réactions de certains blessés peuvent être vives, nous savons que ce n'est que l'expression de leur douleur et de leur peur. »

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Lun 25 Juil - 13:00

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Les deux jeunes femmes commençaient à parler de leur métier respectif. Les paroles concernant les infirmières, les médecins, et leurs journées, agrémentèrent la curiosité de la consultante. Après tout, si le personnel médical était trop sous pression, il en allait de la santé de tous. Elle faisait partie de l’organisme allouant les fonds au programme « Portes des Etoiles » et par conséquent, qui payait indirectement les salaires par le biais de l’US Air Force pour les militaires, et directement pour les personnels civils. S’il fallait embaucher davantage pour soulager cette pression, Erin était la bonne personne pour plaider cette cause auprès de la commission internationale de surveillance. Alors l’heure tardive ne favorisait pas les échanges professionnels, mais discuter au mess de façon anodine permettait déjà de se faire une idée de la situation, par l’entremise de quelqu’un de concerné qui plus est.

- Vous pensez que ces journées difficiles sont dues à quoi ? Manque de personnel ? Ou c’est parce que les soins sont lourds et les interventions difficiles ?

Erin estimait qu’il ne devait pas y avoir tant de blessés que ça tous les jours. D’un côté, elle ne connaissait pas exactement les chiffres et elle devait bien reconnaître que ce serait une statistique intéressante à établir. Outre le côté administratif de ses questions, la brune avait une volonté de connaître la situation, histoire de pouvoir en discuter avec Coralie. Après tout, c’était un sujet comme un autre pour animer une discussion au mess à vingt-deux heures et des brouettes.

Quand la jeune femme en vint à préciser sa fonction sur la cité, elle fut surprise de voir que l’infirmière s’était mise à rire. Pour sa part, elle afficha un sourire poli, attendant une explication de la part de la française, qui vint rapidement. Effectivement, la remarque qui justifiait ce rire était plutôt amusante, ce qui fit rigoler Erin doucement.

- Ca doit jouer j’imagine, répondit la consultante, en allant dans le sens de la réflexion de l’infirmière, tout en lui faisant un petit sourire avant de reprendre une bouchée de nourriture à moitié froide. Peu encline à gaspiller, elle mangerait ce qu’elle avait pris. A des milliards de kilomètres de la Terre, la nourriture n’était pas un luxe qu’on pouvait dilapider comme ça.

Coralie commenta sa position, faisant le parallèle avec la sienne à l’infirmerie.

- C’est vrai que ce n’est pas simple tous les jours. Entre ceux qui pensent qu’on les persécute pour un rien, ceux qui voient en nous une autorité de ronds de cuirs qui ne va jamais sur le terrain, qui ne comprend rien à rien, et ne se soucie que de l’argent et pas de l’humain… Sans parler de la relation avec des commandements militaires... La commission à une sale réputation, mais je pense qu’elle n’a rien fait pour l’améliorer, pour être honnête.

Erin soupira avec un petit sourire, pensant à certain de ses collègues qui étaient des crétins finis, avant d’ajouter :

- Je suppose que ça doit faire partie des missions qui ne sont pas inscrites sur le papier et qui justifient ma présence à demeure ici, finit-elle par ajouter avec un petit rire.

Elle sous-entendait qu’elle n’était pas là que pour gérer les problèmes d’argent de la commission mais aussi pour redorer un blason trop longtemps terni par les polémiques en tout genre. Après, Erin ne se laissait pas marcher sur les pieds et elle gardait en tête les fondamentaux de sa présence ici.

- Et ça fait longtemps que vous êtes arrivée à Atlantis ?

Après tout, les discussions n’étaient pas censées s’établir uniquement sur le boulot. Et Erin était une petite curieuse.

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Mar 2 Aoû - 14:54

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Tout en picorant leur repas, Erin et Coralie commencèrent à parler « boutique », il faut dire que quand on vit et qu'on bosse en vase clos comme c'était le cas sur la cité, le boulot était un bon moyen de trouver un sujet de conversation pour faire connaissance avec un « étranger ».

Erin sembla s'étonner d'apprendre que les journées des infirmières étaient aussi difficile. Demandant à l'infirmière en chef à quoi elle attribuait ces difficultés. Coralie sourit. Elle devinait derrière cette question plus que de la curiosité, mais aussi un éventuel intérêt professionnel de la part de la jeune femme. Après tout, elle faisait parti du CSI. Mais ça ne gênait pas Coralie d'expliquer les raisons de ses difficultés même devant quelqu'un du conseil de surveillance.

- « Non, je ne dirais pas que nous manquons de personnel, c'est juste que les blessures rencontrées dans cette galaxie, et certaines maladies sont plutôt exotiques. Moi même j'en ai fait les frais lors de la mission pour la recherche de la nouvelle Alpha. Une piqure d'araignée, sur terre, on sait quoi faire, presque toutes les espèces venimeuses sont connues... mais ici, c'est plus compliqué. Et puis, ce n'est pas tous les jour aussi intense. »

Elle prit une nouvelle bouché de son plat, appréciant la sensation de sentir ses crampes d'estomac être soulagée par l'apport de nourriture.

- « Aujourd'hui, c'était compliqué parce que j'avais beaucoup de paperasse en retard, en tant qu'infirmière en chef ça fait parti de mes attributions, et aussi parce qu'il y a une petite épidémie de ce qui ressemble à la grippe. Rien de bien grave, mais plusieurs des infirmières sont touchées, et comme nous sommes en vase clos, nous ne pouvons pas faire appel à du personnel extérieur, comme ça pourrait être le cas sur terre. Mais, je pense que d'ici quelques jours le problème sera réglé. »

Quand elles en vinrent à parler du poste d'Erin, et que Coralie lui eut expliqué le pourquoi de son éclat de rire, la jeune brune rit aussi, répondant que ça pouvait être une explication. Puis elle confirma qu'effectivement ce n'était pas un poste de tout repos, tout en sous-entendant que ses prédécesseurs n'avaient pas fait grand chose pour améliorer la situation, et qu'elle pensait qu'il était de son ressort d'apaiser un peu les relations entre la cité et le CSI.

Coralie lui sourit. Elle ne doutait pas que la jeune femme serait à même de mener cette tâche à bien. Elle semblait ouverte d'esprit, attentive aux autres, s’intéressant aux problèmes rencontrées par les divers personnels de la cité.

-« S'il y avait plus de membre du CSI aussi attentionnés et intéressés par la « vraie » vie de la cité, je pense que les relations seraient moins tendues, et que les membres de la missions auraient plus de facilité à faire part de leur difficulté. Je suis sûre que dés d'ici quelques temps vous allez devoir distribuer des numéros, comme à la sécu. » déclara Coralie en riant.

« C'est une bonne chose pour cette mission que vous soyez là. ».


Erin changea de sujet, demandant à Coralie depuis quand elle était arrivée. Ça aussi c'était un moyen pratique pour engager la conversation sur Atlantis. L'infirmière sourit et se rendit compte qu'elle avait besoin de réfléchir quelques instant. Elle avait l'impression qu'elle était là depuis des lustres.

« Je suis arrivé peu avant l'attaque du site Alpha par les Genii. Ça a été ma première sortie de la cité. »
répondit-elle.

Ce souvenir fit remonter dans sa mémoire des images de souffrance, de mort et de cruauté. Elle se rappela la façon dont Kolya les avait jetée, elle et Evelyne, en pature à ses hommes, et le bruit du crâne de son agresseur qui s'était fendu quand elle l'avait frappé avec un pied de table. Elle reposa sa fourchette. Elle n'avait plus très faim tout à coup.

Elle secoua la tête et releva le nez vers la belle brune en face d'elle s'efforçant de lui sourire.

- « Et vous ? Ça fait longtemps que vous êtes arrivés ? »

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Mer 17 Aoû - 6:40

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Erin jugeait naturel de poser la question. Après tout, même si elle était de la commission, et qu’elle pouvait y voir un intérêt personnel, elle faisait la conversation et s’intéressait poliment aux problèmes que rencontraient l’infirmière. C’était donc avec un intérêt certain qu’elle écouta ce qu’avait à dire Coralie là-dessus. Et puis, ne disait-on pas que les politicards n’étaient pas assez proches des personnes concernées par les problèmes qu’ils administraient ? Pour le coup, Erin faisait de l’enquête de terrain à la débottée, profitant de cet état de fait pour faire connaissance avec cette dame. Parler du travail était effectivement une bonne façon de converser afin de faire connaissance. Cela permettait de briser la distance naturelle que les gens mettaient entre eux via un sujet personnel sans trop l’être.

La consultante comprenait le point de vue de l’infirmière ainsi que l’explication qui allait avec. Il est vrai qu’elle n’avait pas considéré les choses sous cet angle, voyant dans les problèmes évoqués un manque de personnel là où il n’y avait pas lieu d’être. En fait, le corps médical était confronté à des défis « nouveaux » tous les jours dès que rentrait en ligne de compte une espèce endémique de telle ou telle planète. Forcément, elle n’était pas originaire de Terre où les effets de sa morsure ou de sa piqure étaient connus. Du coup, il fallait faire avec les symptômes que présentaient les patients et innover, tester, tâtonner, pour voir qu’elle genre de médicament ou de thérapie pouvaient fonctionner. Ce ne devait pas être simple tous les jours même si l’on utilisait le référentiel terrestre pour traiter des symptômes connus. Alors que les méninges de la brune tournaient à plein régime pour analyser tout ça, Coralie aborda de façon plus précise le déroulement de sa journée.

Erin était suspendue à ses lèvres, piochant dans son assiette à intervalle irrégulier, au fil du récit de l’infirmière. Ainsi donc elle avait à faire avec la cheftaine de son ordre sur la cité. Elle savait donc de quoi elle parlait et la consultante commençait à comprendre pourquoi elle avait tant de travail, car elle devait cumuler ses fonctions de responsables avec celles d’infirmières.

- J’imagine oui que ça ne doit pas être évident tous les jours. Vous éclairez quand même ma lanterne, car je vous avoue que je n’avais pas saisi le problème dans le sens où vous me l’exposez. Tout est nouveau ou presque au final, chaque infection, chaque virus. C’est à la fois fascinant, déroutant, et… carrément flippant !

Elle se mit à rire quelque peu en concluant sa phrase, avant de reprendre son sérieux.

- Je suppose quand même que la base de données des anciens est assez fournie, non ?

L’américaine imaginait que le corps médical devait s’en servir au même titre que les scientifiques et autres techniciens. Elle embraya sur les derniers propos de l’infirmière en chef.

- La paperasse, ne m’en parlez pas… Je passe le plus clair de mon temps le nez dedans, on en sort pas. Faudrait vraiment viser à simplifier les choses, si vous voulez mon avis. Enfin, en tout cas, j’espère que nous ne nous dirigeons pas vers une épidémie à l’échelle de la cité, pour en revenir à votre grippe.

Il ne manquerait plus que ça. Le moral des atlantes était revenu au beau fixe après la découverte du nouveau site Alpha. Ça n’enlevait rien à la tragédie du premier site, mais l’avenir semblait se consolider à nouveau. Ce serait dommage qu’un virus extraterrestre – ou bien était-il parfaitement terrien celui-là, amené par un porteur contaminé par le Dédale – vienne saper encore une fois le moral des troupes. Néanmoins, cette expédition avait ça de magique en elle que chaque homme et chaque femme qui la composait semblaient se donner tous les jours de toutes les semaines à fonds, et voyaient dans ce projet dantesque une aventure extraordinaire qu’il fallait vivre à cent pourcent. C’était ça aussi, Atlantis.

Finalement, elles en vinrent à discuter de la profession (de foi) de la consultante, et de sa vision des choses. On en revenait à la politique qui ne s’intéressait pas assez aux problèmes de tous les jours des gens qu’elle gouvernait. Erin était plus terre à terre, toujours prête à échanger et à débattre, même si par moment, elle se devait d’adopter un ton plus politique. Erin rigola elle aussi quand Coralie en vint à conclure que bientôt, elle distribuerait des numéros pour qu’on vienne lui faire part des problèmes.

- Oula non, j’espère ne pas en arriver là, j’ai suffisamment de travail comme ça ! Elle reprit un ton plus sérieux quand l’infirmière déclara que c’était une bonne chose qu’elle soit là pour cette mission. C’est gentil, et nous verrons à l’usure. C’est ma petite touche. Je sais que tôt ou tard, je mettrai en colère certaines personnes tandis que d’autres seront ravies, et vice-versa les mois suivants. Néanmoins, je pense que vous avez raison, il y a beaucoup de membre à la CIS qui prennent de haut les militaires, qui leur rendent bien, je l’avoue, sans vraiment chercher à comprendre ou à voir les impacts sur les différents niveaux en dessous. Ils refusent de débattre ou de voir d’autres solutions que celles qu’ils ont prisent bien confortablement installés dans leur bureau.

Erin soupira, avant d’ajouter :

- Quelque part, je suis contente qu’un petit malin ait décidé de m’envoyer sur place, au moins, je fais remonter des informations qui sont plus proches de la réalité que celles qu’ils peuvent piocher dans des rapports qu’ils interprètent à leur façon.

Au moins, Coralie pouvait voir que la consultante de la commission internationale de surveillance avait un avis tranché sur son propre organisme. Elle n’était pas (encore ?) formatée comme les bureaucrates le voulaient. A moins qu’un changement s’opérait dans les tréfonds de cette institution ? Erin changea de sujet, après tout il était tard, et elle doutait que Coralie souhaite parler indéfiniment de politique politicienne et autres joyeusetés de ce genre.

La réponse de l’infirmière prit de court l’américaine. Nul doute que cette « première sortie » n’avait pas dû être une partie de plaisir. Elle avait lu des rapports, des tas de rapports. Certes, ils n’étaient qu’une pâle copie de la réalité, mais ils étaient suffisamment éloquents pour que la jeune femme comprenne que la française était en train de ressasser, comme le confirma le petit sourire qu’elle s’efforçait de produire pour donner le change. Erin lui fit un regard compatissant.

- Il y a quelques mois maintenant. Le temps passe vite. Histoire de faire réfléchir l’infirmière en cheffe, et ainsi, faire descendre le pic émotionnel qu’elle venait de subir en repensant à cette attaque, Erin embraya en un français impeccable teinté par l’accent américain typique des anglophones : Alors, comme ça, vous êtes française ? dit-elle en pointant du menton l’épaulette où s’étalait fièrement le drapeau tricolore. J’ai grandi en France.

Elle n’avait pas zappé les propos de Miss Deltour sur l’attaque du site Alpha, elle avait juste la délicatesse de ne pas enchérir et poser des questions malsaines. Erin avait jugé que son regard serait là toute la compassion qu’elle était capable de donner sans s’exprimer oralement, et elle espérait qu’elle ne se trompait pas en ne revenant pas sur le sujet ; par exemple si l’infirmière avait souhaité s’en ouvrir à elle, elle venait de faire fausse route. Il fallait savoir faire des choix dans une conversation et faire preuve de tact.

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Dim 28 Aoû - 17:01

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Erin s'étonna que la base des anciens ne soit pas plus utile aux personnel soignant pour faire face aux maladies et blessures particulière qu'ils pouvaient rencontrer sur Pégase.

- « La base de donnée des anciens est une mine d'informations indispensables, et sans elle, nous ne serions pas en mesure de soigner la moitié des bobos, blessures ou maladie plus grave que nous rencontrons. La principale difficulté de son utilisation c'est que les connaissances médicales des anciens étaient très différentes des notre, donc, nous devons toujours adapter les traitements et les soins qu'ils utilisaient à la lumière de nos propres connaissance. »

Coralie haussa les épaules et prit une bouchée de son repas, lorsqu'Erin s'inquiéta d'une potentielle épidémie. C'était quelque chose que le personnel soignant avait envisagé, mais ils ne pouvaient pas y faire grand chose, à part limiter les contacts entre les malades et le reste de la cité, même si souvent, lorsque les symptômes étaient là, il était trop tard pour endiguer la contagion.

- « C'est sûr que ce serait une tuile, mais d'un autre coté, c'est déjà arrivé, et ça arrivera probablement encore. C'est l'inconvénient de vivre en « vase clos »".

Erin était de bonne compagnie et sa conversation intéressante. Coralie ne regrettait pas de s'être incrustée à sa table. Elle écouta avec intérêt les explications que la jeune femme lui donna sur son poste. Comme beaucoup de monde, Coralie avait tendance à penser que les consultants du CSI était là pour leur mettre des bâtons dans les roues et compter le nombre de comprimés qu'ils avaient distribués. Visiblement, elle se trompait, et en était ravie. Erin semblait être plus intéressé de faire avancer les choses dans le bon sens que de surveiller chacun des mouvements des membres de l'expédition.

Lorsque Coralie lui suggéra d'installer un distributeur de numéro à l'entrée de son bureau, la jolie brune rit mais déclina la proposition, arguant qu'elle avait déjà bien assez de travail sans commencer à jouer le « bureau des pleurs ». Elle semblait très réaliste sur son boulot, sachant déjà qu'elle serait forcément amenée à brusquer certaines personnes et qu'elle se ferait des inimitiés, mais pour quelqu'un du CSI, elle semblait particulièrement ouverte et attentionnée. Coralie se fit la réflexion que ceux qui feraient l'objet de ses foudres l'auraient probablement bien cherché.

Elle conclu son explication sur son poste en disant qu'au moins, elle faisait remonter des informations plus fiables que celles qui pouvaient apparaître dans les différents dossiers, avant de changer de sujet, demandant à Coralie depuis quand elle était-là. C'était une question plutôt anodine et courante sur Atlantis, mais pour Coralie elle faisait ressurgir de très mauvais souvenirs.

Erin le devina en entendant la réponse de Coralie. L'infirmière vit une lueur de compassion ternir le regard pétillant de sa compagne, et elle changea à nouveau de sujet évoquant le pays d'origine de Coralie et le fait qu'elle même y avait vécu. Coralie lui en fut reconnaissante. Elle n'avait pas spécialement envie d'évoquer ce qu'elle avait vu et vécu là bas avec une quasi inconnue.

« Oui, je suis française, même si ces dernières années je n'y ai pas beaucoup vécu. »
Elle rit avant d'ajouter « C'est l'avantage de travailler pour une ONG, on voit du pays... l'inconvénient c'est que c'est rarement dans des petits coins de paradis. »

Elle attaqua son dessert.

- « Dans quel coin avez vous grandi ? »

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Lun 12 Sep - 18:35

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Erin opina du chef suite aux propos de Coralie sur la base de données des anciens. Elle n’avait pas tort sur le fait que leurs prédécesseurs sur la cité ne fonctionnaient intellectuellement pas comme eux. Ils allaient, petit à petit, vers une forme de spiritualité qui les conduirait à effectuer l’ascension, une forme d’élévation de la pensée au-delà de la matière physique du corps que les terriens arriveraient peut-être un jour à faire. Qui plus est, ils avaient une certaine avance technologique et peut-être que des concepts présents dans ladite base de données découlaient de raisonnements simples et basiques pour eux alors que pour les nouveaux occupants des lieux, tout cela représentait des énigmes scientifiques plutôt coriaces, malgré la myriade de têtes pensantes qui composaient l’expédition.

La conversation dévia vers la probabilité qu’une épidémie fasse rage dans les couloirs de la cité. L’infirmière était quelque peu fataliste, mais à dire vrai, ce n’était certainement qu’une opinion motivée par le caractère empirique de la science. Et la science avait souvent raison. Le vase clos ne permettait pas de renouveler la population, alors certes, cela limitait la contamination des sujets saints à l’extérieur du vase, mais ceux à l’intérieur était quasiment sûr d’y passer à un moment ou à un autre. Histoire d’alléger les propos de l’infirmière, Erin haussa les épaules avant de déclarer, sur le ton de la plaisanterie.

- Je vais passer une commande de médicaments en prévision alors.

Finalement, les deux jeunes femmes papotèrent du boulot de l’agent de la commission internationale de surveillance. Erin ne regrettait pas d’avoir accepté que la belle brune se joigne à elle pour partager un instant de vie le temps du dîner. Ou du souper. Il faudrait qu’elle pose la question à un Hobbit pour être fixée. Puis, histoire de poursuivre la conversation, l’américaine demanda à la française si ça faisait longtemps qu’elle était arrivée sur Atlantis, et manifestement, la question banale vira à la chasse aux mauvais souvenirs chez l’infirmière. Erin eut la délicate attention de changer à nouveau de sujet, sautant sur l’occasion pour discuter en français. Nul besoin de ressasser, à moins que la dénommée Coralie ne souhaitait lui en parler. Bien entendu, elle ne se serait pas fermée à la discussion, loin de là.

Le fait qu’elle ait travaillé pour une ONG titilla la consultante, elle-même ayant travaillé pour l’ONU. L’organisation finançait des organisations non gouvernementales à vocation humanitaire. Certes, elle n’avait pas fait parti d’un programme de ce genre, étant plutôt là pour investiguer sur des exactions et autres conneries de ce genre, sans parler du fait qu’elle n’y avait pas travaillé longtemps, à cause de l’incident au Mali qui avait coûté la vie à son coéquipier, partenaire, concubin, et fiancé, si la vie lui avait laissé le temps.

- Ah oui ? Pour qu’elle ONG avez-vous travaillez ? Et quels petits coins avez-vous visité alors ?

Elle lui adressa un sourire aimable, avant d’ajouter, histoire de lui préciser le fond de sa pensée :

- J’ai bossé un temps pour l’ONU, mais pas dans le domaine humanitaire, malgré tout, j’ai eu quelques interactions avec des ONG lors de mes enquêtes.

Le temps d’épuiser ce sujet, et alors que l’infirmière attaquait son dessert, cette dernière lui demanda dans quel coin de France elle avait grandi. Erin entra dans les détails :

- Je suis arrivée en France à 5 ans, à Paris. Mon père était diplomate et travaillait à l’ambassade. Une parisienne en somme, fit-elle pour expliquer, en quelque sorte, la personne que Coralie avait devant elle. Et vous ?

Une voix extirpa les deux donzelles de leur conversation. Un homme venait de s’attabler, non pas à leur table, il n’avait pas eu ce culot, mais à celle jouxtant la leur. Il causait dans un français approximatif, ce qui s’expliquait par le drapeau Brésilien qu’il abordait fièrement au bras de son uniforme aux bandes grises.

- B’soir mesdames. J’ai entendu vous parler français. Moi expert frenchkiss, vous voir ?

Il enchaina en anglais, bien conscient de parler comme une truffe avec son accent portugais.

- Comment ça se fait que vous mangiez si tard ? Vous cherchez de la compagnie ?

Erin jeta un coup d’œil à Coralie. Ce genre de personnage lui défrisait littéralement les moustaches, pour peu qu’elle en avait. Mais comme l’infirmière avait jugé qu’elle était à l’abri des gros lourds dans ce genre là, ou des hommes en général, de part son uniforme caractéristique des administratifs, et aussi, grâce à sa position à la CIS, Erin lui fit un sourire, et lui laissa l’opportunité de le rembarrer la première. A moins que le genre de la maison brésilienne ne plaise à la française, sait-on jamais.

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Mar 13 Sep - 13:00

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La conversation allait bon train entre les deux brunes. Coralie ne regrettait pas du tout son impulsion de s'être invitée à la table de la consultante. La conversation revint roder du côté du travail lorsqu'Erin lui expliqua avoir travaillé pour l'ONU et avoir parfois été en relation avec certaines équipes médicale. Elle se montra curieuse de savoir avec qui Coralie avait bossé, dans quels coins du monde elle était intervenue.

- « Des que j'ai eu mon diplôme d'infirmière, je me suis engagée auprès de Médecin du monde. D'abords sur des missions relativement « soft », des interventions dans des secteurs défavorisés comme Haïti, mais qui n'était pas en conflit... J'ai fais toute ma carrière dans ce genre d'organisation, je pense avoir bossé pour toutes celle qui existent... Sur tout les terrains. Et puis, avec le temps et l'expérience, des missions beaucoup plus dure. Des zones de guerre, comme le Congo au moment des exactions entre les Hutus et les Toutsis. Mais j'avoue que la proposition de rejoindre Atlantis est tombée à point nommée. Je commençait à être épuisée d'avoir l'impression de me battre contre les moulins à vent de la connerie humaine. Mais je ne me sentait pas d'aller travailler dans un hôpital classique non plus. »

Coralie se rappela comment elle avait été approchée dans sa tente au fin fond du monde. Elle était en plein doute. Elle avait perdu ses illusions depuis longtemps et commençait à avoir de plus en plus de mal à faire son boulot. A quoi bon soigner tout ses gens ? Dés que la mission serait fini, ils recommenceraient à s’entre-tuer, ou alors une nouvelle épidémie frapperait.

L'infirmière en avait vu des vertes et des pas mûres pendant sa vie. Des situations atroces, qui lui avaient brisé le cœur. Parfois, comme au Congo quand ils avaient été évacué de force par l'armée régulière, elle savait très bien que les patients qui étaient au centre à ce moment là avait du y rester, et pas uniquement à cause de la maladie. En repensant au Congo, elle pensa au jeune soldat qui l'avaient prise sur son épaule comme un sac à patate pour l'obliger à rejoindre le camion. Elle se sentit sourire. Quelles étaient les chances pour qu'elle retrouve cet homme ici tant d'année plus tard ?

Elle haussa les épaules en ramenant son attention sur Erin.

- « Il faut dire que j'y suis resté très longtemps dans ce genre de postes. Presque 20 ans. Un record je pense. En principe les équipes tournent plus que ça. Les conditions de travail sont particulièrement usante tant physiquement que psychologiquement. »

Alors qu'elle attaquait son dessert, la conversation roula sur leurs origine. Erin lui expliqua être arrivé en France à l'âge de 5 ans. Elle aussi semblait avoir vu du pays entre son père diplomate et sa carrière professionnelle. Elle se présenta comme une Parisienne.

- « Je suis née à Aix-en-Provence, et je n'en avait pas beaucoup bougé avant de commencer ma carrière professionnelle. »


Le réfectoire commençait à se vider doucement. Les derniers dîneurs tardifs rejoignant tours à tours leurs lit ou leurs poste de travail pour la nuit. Il ne restait que quelques groupes papotant et riant, plus ou moins bruyants. Coralie allait demander à Erin les pays où elle avait travaillé quand elle fut interrompue par le raclement d'une chaise à la table mitoyenne et une voix avinée, tentant tant bien que mal de baragouiner quelques mots de français.

Coralie se tourna vers l'importun. Un soldat, brésilien si elle en croyait le petit drapeau qui ornait la manche de son uniforme. Il était jeune, guère plus de 25 ans à son avis. Il aurait pu être mignon avec ses cheveux sombres, sa peau halée et ses yeux noirs. Mais son sourire, carnassier et vaguement pervers gâchait un visage par ailleurs régulier.

B’soir mesdames. J’ai entendu vous parler français. Moi expert frenchkiss, vous voir ?


Et bien, le moins qu'on pouvait dire c'était que l'homme ne doutait de rien. Elle jeta un coup d’œil au groupe de soldats qu'il avait quitté pour venir s'incruster dans leur conversation, cherchant si elle reconnaissait l'un d'entre eux. Depuis son arrivée sur la cité la jeune femme avait parfois eu quelques aventures sans lendemain, elle espérait que ce n'était pas un des hommes avec qui elle avait passé un moment d'agréable détente entre adulte consentant qui avait dit au brésilien qu'il pouvait tenter sa chance, même si elle en doutait.

Sentimentalement parlant, elle se comportait comme un papillon, mais elle n'était pas non plus du genre à sauter sur le premier venu non plus. Quitte à profiter, autant se montrer exigeante. Finalement, elle n'avait pas non plus eut tant d'aventure que ça, et puis, du peu qu'elle savait d'eux, les hommes qui avait partagé ces expériences n'étaient pas du genre à aller se vanter de leur bonne fortune, et encore moins inciter leurs amis à venir tenter leur chance. Mais sait-on jamais avec les hommes.

Non, aucun visage connu dans le groupe. Uniquement des visages hilares et des claquements de mains, comme si les compagnons du fâcheux pariaient sur ses chances de succès. Il enfonça le clou.

- Comment ça se fait que vous mangiez si tard ? Vous cherchez de la compagnie ?

Coralie jeta un coup d’œil à Erin. Visiblement, son statut de consultante pour le CIS ne la mettait pas complètement à l'abri des ce genre de grossière tentative de séduction.

L'infirmière se retourna vers le brésilien qui attendait une réponse avec un sourire déjà satisfait. Elle pinça les lèvres.

-« Désolée, je viens de commencer mon dessert, et la langue de bœuf à la bière n'était pas au menu de toute façon. » Lui répondit-elle avec une légère expression dégoûtée.

- La raison de notre dîner tardif ne vous regarde pas. » Répondit-elle d'un ton cassant. « Tout ce que vous devez savoir c'est qu'elle n'a rien a voir avec une éventuelle recherche de compagnie. Je vous rappelle que vous êtes au réfectoire d'Atlantis, pas dans un bar louche. »

Vu qu'il souriait toujours, elle se demanda s'il avait vraiment compris ce qu'elle venait de lui dire. Elle décida d'enfoncer un peu le clou.

« Maintenant, si le manque d'activité sexuelle vous pèse au point que vous n'hésitiez pas à importuner vos collègues avec des propositions graveleuses, je peux vous procurer du bromure. Ça vous évitera de passer en cours martiale pour harcèlement. »

Coralie se retourna vers Erin.

« Tiens, puisqu'on en parle, quelle est la position sur CIS concernant ce problème ? Est-ce que tu sais quelles sont les peines encourues en cas de condamnation ? »


Un coup d’œil au soldat lui indiqua qu'il commençait à regretter sa maladroite tentative de séduction. Son sourire fondait comme neige au soleil, même s'il ne semblait pas décidé à laisser tomber si facilement, il semblait se dire qu'il n'avait pas choisi les bonnes proies.

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Lun 19 Sep - 13:58

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Erin était persuadée qu’il y avait de quoi faire un livre sur la vie de cette femme. Curieusement, tout en discutant du travail de Coralie dans les différentes ONG et sur les différents théâtres humains où elle avait travaillé, la perception d’Erin changea subtilement : certes elle avait en face d’elle la responsable du secteur infirmier d’Atlantis, mais cette fonction, elle l’avait gagné à la sueur de son front et à la valeur de ses actes. Ce n’était pas un bureaucrate, comme Erin pouvait l’être. Ok, cette dernière avait été sur le terrain, mais jamais dans le « feu de l’action ». Jamais elle n’avait pris de véritable risque. Même ce jour-là quand son convoi s’était fait mitrailler au Mali, il ne devait y avoir aucun danger. Qui plus est, Coralie avait fait presque 20 ans dans l’humanitaire, certainement un record. Au-delà de ça, c’était une véritable vocation qu’elle avait, à soigner son prochain peu importe les circonstances. Automatiquement, elle venait de gagner le respect la consultante, pas ce respect habituel des personnes courtoises, mais celui intrinsèquement plus profond qui se mélange à la valeur de l’homme et ici, en l’occurrence, de la femme.

- Je veux bien l’imaginer, confirma Erin d’une voix posée.

Non ce n’était pas étonnant qu’elle fût au bord de la rupture quand les membres du SGC étaient venus la trouver. Pas étonnant du tout. Les conditions de travail étaient affreuses, et si ça ne tenait qu’à ça… Mais non, le travail était fait jour après jour, avec les moyens du bord, et jour après jour, il y avait de nouveaux patients, de nouvelles exactions conduisant des êtres humains à venir se faire soigner pour des blessures qu’ils ne devraient même pas présenter. C’était un travail prenant qui n’arrêtait jamais. Jamais la connerie du genre humain ne devait prendre fin, c’étaient les gens comme Coralie qui stoppaient au bout d’un certain, au bout de leur capacité de résilience. Le monde lui, continuait de tourner dans toute son affreuse réalité. En occident, les gens étaient protégés de tout ça, on s’inventait des problèmes, on faisait vivre une forme de criminalité, sans doute pour que l’être humain reste ce qu’il est, mais tout cela était fortement limité par des lois que d’autres humains tentaient d’imposer aux autres. Mais dans certain coin du monde, les hommes et les femmes perdaient toute humanité pour se trouver être des objets, et l’on vivait avec ça.

Erin préférait ne pas imaginer ce que Coralie avait dû voir pendant ces 20 ans passés au service de l’Homme avec un grand H.

- Je comprends tout à fait. Il vous fallait voir autre chose. C’était votre boulot ou vous, et à un moment donné, c’est toujours soi qui doit primer.

C’était bateau comme réplique, mais que pouvait-elle dire de plus. Chercher des détails scabreux sur ce qu’avait pu voir l’infirmière ? Ce n’était pas le genre de la maison, comme elle avait pu le prouver en ne choisissant pas de rebondir sur les évènements du site Alpha, premier du nom. Cela dit, elle pouvait creuser vers quelque chose de plus sympathique, c’est pourquoi elle demanda :

- J’imagine que malgré tout, vous avez dû faire de belles rencontres, non ?

En espérant que les souvenirs qui iraient avec ne seraient pas trop douloureux. La conversation s’orienta ensuite vers les origines des deux jeunes femmes. Coralie lui confia être née à Aix en Provence. Erin connaissait de nom cette ville, mais n’y avait jamais mis les pieds.

- Je n’y suis jamais allée. J’ai fait quelques voyages en province, comme l’on dit en France, dans le sud et dans le nord. Mine de rien, c’est un pays attachant, et j’aimerai beaucoup y retourner.

A dire vrai, c’était là où elle avait grandi, c’était donc plus ou moins son pays d’appartenance. Certes, elle n’avait pas la nationalité française, mais son cœur balançait clairement pour l’hexagone, et elle était quelque peu déroutée par les comportements anglo-saxons. Elle se souvient que lorsqu’elle était revenue à New York pour entamer sa carrière à l’ONU, elle avait eu un coup de cafard. Ce n’était pas vraiment son pays, pas vraiment ses coutumes ou ses habitudes. Et pourtant, elle était une américaine pure souche, une Steele du Wisconsin. Une grande famille. Mais bon.

Un brésilien s’installa sur la table mitoyenne à la sienne. Il ne lui fallut pas deux secondes pour s’exprimer dans un français approximatif, faisant une référence pour le moins sexuelle, ou très fortement connotée, qui choqua quelque peu la consultante. Comment ce genre de personne pouvait se retrouver dans cette galaxie parmi l’élite de l’élite ? Comment était-ce possible malgré tous les tests et le recrutement si drastique ? A moins qu’en temps normal il soit parfaitement clean, et que c’était le vin ou la bière dont il avait manifestement abusé qui lui grillait le cerveau ? Quoiqu’il en soit, ses propos n’avaient pas leur place ici. Heureusement que Coralie et Erin était de culture européenne et mieux encore pour lui, française, parce qu’il aurait pu se prendre direct un procès au cul pour harcèlement. Aux Etats-Unis, il en fallait moins que ça.

L’infirmière ne se démonta pas. En même temps, elle avait certainement dû faire face à ce genre de situation par le passé, et dans des pays où si elle se faisait violer, personne n’en aurait rien eu à foutre. Le sourire d’Erin qui avait disparu, s’étira de nouveau sur ses lèvres quand la française lui balança que la langue à la bière n’était pas au menu. C’était bien envoyé. La suite était tout aussi percutante, et déjà, le beau macho commençait à perdre de sa superbe. Pour finir, Coralie prit à partie Erin, lui demandant qu’elle était la position de la commission sur ce genre de comportement. La jeune femme ne se fit pas prier pour lui emboiter le pas, préférant ne pas laisser respirer le soldat pour qu’il n'aggrave encore son cas.

Elle s’adressa donc à Coralie, comme c’était elle qui lui posait la question, jetant un œil au soldat selon la nature de ses propos :

- La position de la commission est très claire, ce genre de cas s’apparente à du harcèlement sexuel sur votre lieu de travail et cela peut vous traduire en cour martiale puisque vous êtes un soldat. Votre nom et grade ?

Erin avait revêtu son masque d’impératrice comme elle savait si bien le faire. Droite comme un piquet, elle toisait sans sourciller le soldat qui était certainement en train de se dire qu’il ferait mieux de s’enfuir avant de se retrouver englué dans un nid de couleuvres. Erin dû le sentir car elle lui précisa :

- Si vous levez votre derrière de cette chaise, je me renseignerai sur vous et je vous envoie directe en commission de discipline. Alors, votre nom, et votre grade soldat ?
- Seconde classe Alvez, Madame. Il ne moufta pas, apparemment dégrisé.
- Bien seconde classe Alvez, je vous informe donc que pour ce genre de comportement, vous risquez non seulement votre place dans l’USAF, de vous retrouver en cellule, ainsi qu’une forte amende.

Etant militaire, c’était à la cour martiale de trancher, et non à un tribunal civil. Quoiqu’il en soit, Erin ne comptait pas le laisser s’en tirer à si bon compte.

- Vous vous présenterez dans le bureau de vos supérieurs, lequel vous placera sur un programme lié au SHARP de l’armée américaine. Vous allez être sensibilisé aux problèmes de harcèlement au sein de l’armée. La prochaine fois, c’est la cour martiale.

Le SHARP (Sexual Harassment / Assault Respons & Prevention) est une branche de l’armée américaine qui s’occupe spécifiquement de ce genre de problème, si bien sexuel et traumatique, et disposant d’un système de prévention et de sensibilisation au sein des différents corps de métiers de l’institution. Leur slogan était I.A.M. STRONG, les différentes initiales étant les diminutifs de « Intervention », pour inciter les soldats et autres gradés à intervenir et dénoncer les harcèlements constatés, afin que personne ne ferme les yeux sur ce genre de comportement, « Agir » pour inciter à l’action contre ses comportements dégradant afin que tout à chacun puisse faire le métier de soldat dans des conditions optimales, et « Motivé » pour lutter de façon motivée contre les comportements sexuellement inadmissibles. STRONG pour la force des soldats de l'armée états-unienne. Il n’y avait plus qu’à espérer que le soldat Alvez serait par la suite un bon ambassadeur du slogan.

- Présentez des excuses, seconde classe Alvez.

Au lieu de ça, il tenta de se justifier. Il faisait nettement moins le malin. Quelque part, Erin était plutôt satisfaite que ce genre de trou du cul se soit permis de les accoster, car il aurait très bien tomber sur une personne plus faible psychologiquement sur qui il aurait pu prendre le dessus.

- Je suis désolée, argua-t-il avec son accent brésilien, je ne voulais pas vous déranger… Il tenta une autre approche, un peu osée, mais typiquement machiste : Je suis certain que si vous demandez aux copains, ils diront que vous m’avez provoqué ! J’ai juste répondu à vos appels !

Finalement, Erin n’était pas certaine de ne pas déposer une plainte formelle contre lui comme la procédure l’exigeait. Cela se traduisait par un formulaire à remplir, dont le numéro lui échappait, mais dont elle trouverait certainement un exemplaire dans les bureaux appropriés.

- Allez les filles, on en reste là, hein ?

Limite s’il ne mettait pas les mains pour discuter. Un vrai latin celui-là.

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Mer 21 Sep - 11:35

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Le sourire de la jeune consultante qui s'était évanouit aux premiers mots du brésilien ressuscita sur ses lèvres aux réponses que Coralie apporta aux propositions indécentes du fâcheux. Malgré son visage de glace d'Erin, Coralie cru surprendre une certaine lueur d'amusement dans le regard de la jeune femme quand elle commença à détailler les risques encourus par le jeune homme pour ce comportement.

Coralie écoutait avec un vif intérêt les explications d'Erin. C'était bon à savoir, ça pourrait resservir. Elle surveillait du coin de l’œil le jeune soldat qui semblait se décomposer sur place, prenant une teinte de plus en plus pâle qui donnait presque l'impression de vague verdissement de son visage habituellement bien plus halé.

Il devait réaliser que sa pitoyable tentative de drague pouvait lui coûter sa carrière, voir même lui valoir de visiter un centre pénitentiaire de l'intérieur.

Erin exigea de connaître son nom et son grade. Coralie vit un vague espoir naître sur le visage de l'homme. Il était clair qu'il envisageait de prendre ses jambes à son cou, espérant se noyer dans la masse des bidasses de la cité et ainsi échapper à la sanction. Mais, il ne connaissait pas Erin. Elle aussi devina ses intentions et lui en fit passer la tentation en lui laissant entendre que dans ce cas, il n'échapperait pas à la commission de discipline.

Il sembla réaliser tout à coup qu'il ne serait pas bon pour sa carrière de quitter sa chaise, et il s'exécuta donc de mauvaise grâce. Erin indiqua donc au soldat Alvez qu'il venait de gagner une inscription gratuite pour participer au programme SHARP, mis en place justement pour lutter contre le harcèlement sexuel avant d'exiger des excuses. .

Il s’exécuta... enfin, c'est ce que pensa Coralie en entendant les premiers mots de sa phrase. L'infirmière n'en crut pas ses oreilles en entendant la suite. Il ne s'excusait pas de leur avoir manqué de respect, ou d'avoir laissé entendre qu'elles pourraient être des « Marie- couche-toi-là » prêtes à sauter dans le lit du premier venu.

Non, il s'excusait de les avoir dérangées.. comme s'il les avait juste interrompues pour leur demander l'heure. Coralie le regarda incrédule. Ses yeux s'écarquillèrent encore plus quand il insinua qu'il demanderait à ses amis de témoigner en sa faveur, laissant entendre qu'il n'aurait fait que répondre aux invitations grivoises des jeunes femmes.

Il était clair qu'il n'avait toujours pas compris à qui il avait à faire. Coralie hocha les sourcils, fermant les yeux et secouant la tête d'un air consterné devant tant de bêtise. Il avait touché le fond, mais ça ne lui faisait pas peur, il avait sortit la pelle et commencé à creuser.

Elle décida qu'il était temps de se montrer un peu plus ferme.

Coralie se leva et se tourna vers la table où les amis d'Alvez suivait ses aventures sans même se donner la peine de s'en cacher, ricanant de ses déboires.

« Vous avez entendus Messieurs ? Votre camarade Alvez ici présent vous invite à le suivre en cours martiale. Non parce que c'est ce qui vous attends si vous faites un faux témoignage en sa faveur. Et pour ceux qui envisagerait encore de tenter de le soutenir, je vous rappelle que le Mess est équipée de vidéo-surveillance. » Elle pointa son doigt vers les caméra, soigneusement intégrées au décors.  « Je suis sûre que même sans le son, le visionnage de ses images permettra de faire toute la lumière sur le comportement d'Alvez et de ses éventuels soutient. »

Visiblement, certains d'entre eux avaient envisagé la possibilité de soutenir leur copain. Leur enthousiasme sembla être bien douché. Curieusement, plusieurs d'entre eux décidèrent qu'il avaient quelque chose d'urgent à faire ailleurs. Ceux qui restèrent retournèrent à leur conversation, se désintéressant du cas du brésilien.

Coralie se rassit, regardant Alvez avec un dédain évident.

« Visiblement, vos compagnons de beuverie sont moins con que vous. »


Elle se tourna vers Erin.

- « Je ne suis pas sûre que Mr Alvez ait vraiment compris le concept de « harcèlement sexuel » malheureusement, je crains que le programme SHARP n'atteigne ses limites avec ce personnage. »

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Mar 27 Sep - 19:50

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Erin hallucinait clairement en écoutant les dires du jeune brésilien. Ce mec n'avait apparemment pas bien compris à qui il avait à faire. Il était complètement à côté de la plaque et pire encore, il les prenait pour des connes. On pouvait se montrer vulgaire avec Erin, condescendant, ou n'importe quoi d'autre, mais qu'on la prenne pour une imbécile, c'était la chose à ne surtout pas faire. Coralie devait être dans le même état d'esprit que la consultante, et d'ailleurs, l'infirmière devança l'administrative pour s'adresser aux copains du militaire. Elle n'y alla pas par quatre chemins, leur expliquant qu'avec la présence des caméras, la lumière sur cette affaire serait faite assez rapidement et qu'ils risquaient leur place et leur carrière pour ce genre de faux témoignage effectués sous serment. Elle fit mouche parce que certains prirent la tangente, d'autres restèrent sur place mais ils trouvèrent soudainement que leur dessert était certainement plus intéressant que les deux furies sur lesquelles Alvez venait de tomber. S'il pensait passer une soirée en compagnie de deux tigresses, il ne s'imaginait surement pas qu'elles l'étaient dans ce sens là du terme.

Et Erin n'allait pas le plaindre, loin de là. Ce mec était un connard de la pire espèce et elle avait déjà décidé de le faire renvoyer sur Terre. Peut-être pas hors des rangs de l'armée, parce qu'elle était certaine que la grande institution saurait lui faire du bien et peut-être le canaliser. Du moins, ça l'empêcherait de se retrouver dans la nature et livré à lui même, sans cadre pour le pousser à respecter les règles de la bienséance humaine.

Erin répondit alors à Coralie, délaissant Alvez d'un point de vue visuelle. Ce dernier n'en menait pas large depuis que ses copains avaient déserté sa cause.

- Vous savez, ils sont assez persuasifs là bas, qui plus est, ils ont l'habitude des cas comme-ça. Cela dit, je pense que Monsieur Alvez ici présent n'a rien à faire dans cette expédition.
- Quoi ?! Mais vous n'avez pas le droit de me renvoyer comme ça ! Vous êtes qui vous d'abord pour décider de ça devant moi ?!
- Qui je suis ? Une des deux femmes à qui vous venez de faire des propositions graveleuses, cela devrait suffire. Et si vous n'avez pas encore saisi, je m'appelle Erin Steele, et je fais partie de la CIS et mon amie ici présente est responsable du pôle infirmier du secteur médical. Je crois que vous vous êtes trompés de cible ce soir.
- Mais merde, c'était de l'humour quoi !
- On à l'air de rigoler monsieur Alvez ?

Il se leva, de toute façon il n'avait plus rien à faire ici, ni même rien à perdre.

- On se reverra dans le bureau de votre supérieur, rajouta Erin quand même histoire qu'il ne pense pas qu'il allait s'en tirer à si bon compte.
- Ouais c'est ça, espèce de…
- Ayez au moins le courage de finir vos phrases Alvez, que je comprenne vos propos.

Elle savait très bien ce qu'il allait dire. Un truc comme "connasses" voir "putes" ou une autres joyeusetés de ce genre. Au lieu de ça, il balança avec violence sa chaise contre la table qu'il occupait précédemment et il s'en alla. Sa réaction était typique. Il venait de se faire rembarrer par deux femmes, qui avaient du pouvoir, qui plus est du pouvoir sur lui et son avenir. C'était d'autant plus frustrant pour cet homme qui devait estimer que les donzelles étaient là pour la reproduction, la vaisselle, et le ménage. Dommage qu'il n'ait pas voulu vivre avec son temps.

Erin considéra Coralie d'un œil pétillant. Elle n'était pas friande de ce genre de confrontation, surtout qu'avec ce genre de personnage, la situation pouvait virer sur un plan physique de type agression. Heureusement, la seule qui avait pris ici était la table. Mais ça en disait long sur les capacités intellectuelles de cet homme ainsi que sur son agressivité latente. Elle se devait de neutraliser cette menace.

- Je viens de m'ajouter un dossier à traiter, dit-elle avec humour, histoire de faire redescendre la pression d'un cran. Je vais m'occuper de lui dès demain matin. Je ne comprends pas que ce genre d'individu puisse évoluer dans une expédition comme celle-ci.

Elle soupira.

- Ca va vous ? Vous n'êtes pas trop chamboulées ?

Erin pensait que l'infirmière en chef était costaud moralement, mais elle était toujours prévenante dans sa façon d'être avec les autres, ce qui motivait sa question.

- Excusez moi mesdames.

En y regardant de plus près, la voix féminine qui venaient des les accoster se trouvait sur leur gauche. Il s'agissait d'une femme d'une trentaine d'année, engoncée dans un uniforme aux bandes grises, dont les épaulettes étaient serties d'une étoile à deux bandes : une première classe. Erin pu constater qu'un silence de plomb venait de tomber dans le réfectoire. Toutes les têtes étaient tournées vers la jeune femme qui venait de se porter à la hauteur de Coralie et d'Erin. Elle transpirait et semblait très nerveuse. Ses mains étaient jointes, et elle les tordait, signe manifeste qu'elle était stressée. Quand elle avisa que tout le monde la regardait, elle bafouilla quelque chose d'incompréhensible avant de se retourner pour partir. Elle lacha juste un :

- Excusez moi, je vous ai prise pour quelqu'un d'autre.

Ponctué d'un regard pour l'infirmière. Une chaise racla dans le réfectoire et un type se leva à sa suite, lui emboitant le pas.

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Mer 28 Sep - 12:28

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Erin porta l'estocade à Alvez. Finalement, il semblait avoir comprit que les choses étaient en train de très mal trouver pour lui. Et comme l'homme des cavernes qu'il étaient, sa réaction fut de la colère contre ses victimes, les rendant responsable de sa propre connerie, et la violence.

Il quitta sa chaise en commençant un insulte qu'il laissa en suspend avant de balancer la chaise contre la table. Coralie sans le montrer se préparait mentalement au cas où il aurait ajouter l'agression physique à son dossier, mais non.

Coralie lui rendit son sourire.

- « J'espère qu'il sera sur le dessus de votre pile. Cet homme me semble présenter un potentiel de nuisance non négligeable, il me semble important de débarrasser la citée de sa présence délétère au plus vite. » elle prit un air songeur « Je crois qu'il serait aussi important de voir si d'autres femmes, peut être moins combatives que nous, n'auraient pas à souffrir de ses agissements » .

L'infirmière sentit son visage se fermer. Cette péripétie venait de lui faire prendre conscience que certains hommes considéraient encore les femmes comme des objets à leur disposition pour leur plaisir. Elle n'osait pas penser à ce qui aurait pu arriver si Alvez s'était retrouvé dans une position de « vainqueur » dans un village alien, sans être encadré par un supérieur strict et respectueux. Il aurait probablement été capable de se comporter comme les Genii avait tenté de le faire avec elle et Evy. Cette pensée lui donnait la nausée.

Le soupir d'Erin et sa question la ramenèrent à la réalité. Coralie sourit.

- « ça va, mais j'avoue que malgré tout ce que j'ai déjà vécu, j'ai toujours un peu de mal à voir que les hommes sont capables de se comporter comme des hommes des cavernes. Pour un peu il nous attrapait par les cheveux pour nous tirer dans sa grotte » répondit-elle en tentant de faire un peu d'humour qu'elle était loin de ressentir. « Ce qui me choque le plus c'est de me demander comment il aurait été capable de se comporter envers les femmes d'un peuple avec qui on serait en conflit... »

Elles furent interrompues par une petite voix timide.

Coralie remarqua que l'activité du mess avait encore baissé. On aurait entendu une mouche voler et un regard vers la tables des macho lui indiqua qu'ils suivaient la rencontre avec un air vaguement inquiet.

Tournant la tête a l'unissions, les deux brunes purent découvrir une jeune femme qui se tenait près de leurs tables. Elle portait l'uniforme des militaires et semblait vraiment mal à l'aise et nerveuses. Elle se tenait les mains jointe avec tant de forces que ses articulations semblaient blanches, et elle les tordait avec embarras. Visiblement il lui avait fallu mobiliser tout son courage pour oser s'approcher de la table des deux dîneuses, et maintenant qu'elle était là, elle hésitait encore. Coralie commença à s'inquiéter.

L’infirmière devinait dans son maintient et les cernes sous ses yeux que la jeune femme était dans une état mental proche de la confusion. Bien sur en tant que Soldat elle avait du vivre des choses pas très faciles pendant certaines de ses missions, mais le petit doigts de Coralie lui disait que le problème ne venait pas de là. Elle ouvrait la bouche pour lui proposer de s'asseoir avec elles, histoire de comprendre ce qui avait poussé cette femme qui semblait plutôt timide, à aborder deux inconnues... mais elle n'en eut pas le temps.

La jeune femme jeta un regard d'animal apeuré vers la tables des hommes et sembla se décomposer un peu plus en constatant qu'ils les regardaient. Elle marmonna quelque chose avant de littéralement prendre la fuite en s'excusant de les avoir dérangées, qu'elle les avaient prise pour quelqu'un d'autre.

Mais le regard qu'elle lança à Coralie exprimait toute la détresse du monde. Cette femme avait clairement des problèmes. Elle était venu les voir pour trouver de l'aide, même si elle n'avait pas osé aller jusqu'au bout de sa démarche.

Coralie se tourna pour la suive des yeux au moment où elle quittait la salle du mess, et ressentit une impression de danger imminent pour la jeune femme lorsqu'un des types se leva, poussant sa chaise dans un grand raclement pour suivre la petite jeune femme.

L'infirmière lança un regard à Erin avant de se lever d'un bon à son tour, personne ne remarqua qu'elle glissait discrètement son couteau dans la poche de son uniforme. Sans attendre de voir si Erin l'imitait, mais convaincu qu'elle le ferait, Coralie gagna à sont tour le couloir.

Un regard à droit et à gauche... la femme et l'homme avaient déjà disparus. Et elle ne savait pas où ils avaient pu aller. Il lui avait semblait deviner à la façon dont la jeune militaire avait passé la porte qu'elle avait tourné vers la gauche, elle s'y dirigea donc.

Arrivé à un angle de couloir, il lui sembla entendre des sanglots étouffés, et une voix masculine murmurant d'un ton grondant. Elle jeta un coup d’œil inquiet à Erin qui l'avait rattrapée.

Quand elles tournèrent au coin du couloir, le spectacle qui s'offrit à leurs yeux fit pousser les crocs de la petite infirmière. Si elle n'avait pas été capable de prendre sur elle, elle aurait sauté sur le dos de l'homme pour lui planter le couteau dans la carotide.

La petite soldates qui les avaient abordées était recroquevillée contre le mur du couloirs, les mains relevées devant son visage comme pour se protéger d'éventuels coups. Ses mains tremblaient et Coralie pouvait voir les larmes qui coulaient jusqu'à son menton.

L'homme avait appuyé les mains de part et d'autre d'elle, la retenant prisonnière. Il la dominait de toute sa taille. Son visage exprimait une immense rage.

« … si tu parles, je m’arrangerais pour que tu ne travailles plus jamais ni dans l'armée ni ailleurs. J'ai le bras long tu sais. Quand j'en aurais fini avec toi, tu retrouveras ta place sur le trottoir, avec toutes les salopes dans ton genre !» La menaça-t-il

Coralie sentie une rage froide l'envahir. C'était le soir où quoi ? Pourquoi fallait-il qu'elles se retrouve envahies par les pervers aujourd'hui ?

Elle ne put se retenir d'intervenir :

« Si quelqu'un rentre sur terre, je m'arrangerais pour que se soit vous ! De nous deux, je pense encre que je suis celle qui a le plus de relations. »
Déclara-t-elle d'une ton glacial. « Il se trouve qu'il y a une place dans la cellule de Mr Alvez. Je suis sûre que vous vous entendrez bien. »

Elle ne s'attendait pas à ce que l'homme réagisse bien. Mais au moins, elle avait détourné son attention suffisamment longtemps pour que la jeune femme qu'il maltraitait puisse se dégager. Elle se précipita vers les deux civiles, et Coralie, d’instinct se plaça devant elle.

La douce infirmière commençait à se dire qu'elle aimerait bien que le butor fasse un geste agressif à son égard. Ils faisaient tous la même erreur en s'imaginant qu'à cause de sa profession, elle était forcément douce, gentille et incapable de se défendre.

Coralie n'était pas une grande pro du combat au corps à corps, elle préférait l'éviter autant que possible, mais ça ne voulait pas dire qu'elle était totalement dépourvu de capacité de défense. Ce que tout le monde oubliait c'est que justement, en temps qu'infirmière, elle savait où frapper pour causer un maximum de dégâts.

Et puis, en cas de gros pépin, elle avait déjà activé son oreillette pour demander une intervention du service d'ordre. Elle savait que Bates ne seraient pas spécialement tendre envers un soldat se comportant ainsi.

L'homme sembla stupéfait. Visiblement, il considérait que ce qu'il faisait avec la jeune femme ne regardait personne. Il se retourna d'un bloc, faisant face aux civiles avec un air menaçant.

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Mar 4 Oct - 8:26

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- Bien au-dessus, confirma la jeune femme. Elle ne savait pas encore qu’elle allait partir en mission pour une planète paradisiaque du nom orignal de « Paradize » qui allait s’avérer être un cauchemar pour l’équipe envoyée sur place. Enfin qu’importe, d’ici là, elle aurait eu largement le temps de faire dégager Alvez de la cité. Elle espérait juste que l’armée le garderait dans son giron afin d’essayer d’en faire un meilleur homme. Elle hocha de la tête distraitement. Ça n’allait pas être simple de savoir si des femmes (ou des hommes) subissaient ce type de comportement de manière régulière, ou si elle était susceptible d’y être confrontée plus sérieusement, c’est-à-dire au-delà des mots. Il va falloir que nous menions notre petite enquête, en effet.

Erin réfléchissait. Elles n’avaient pas les prérogatives d’une police militaire, néanmoins, elles étaient chacune dans une position qui leur permettait d’agir à leur niveau par différents moyens : prévention, recueil de témoignage, remontée des informations dans la chaine hiérarchique. Contrairement à l’infirmière qui projetait Alvez dans un contexte, Erin mettait en place un plan d’action dans sa petite tête bien faite. En même temps, elle était payée pour cela, aussi. La consultante remarqua d’ailleurs que Coralie s’était quelque peu fermée. Est-ce qu’elle associait des souvenirs personnels à ce qu’elles venaient de vivre ? Peut-être, ou peut-être pas. Toujours est-il que ce connard leur avait quelque peu pourri la soirée. Fidèle à elle-même, elle lui demanda si ça allait.

Coralie lui exposa son point de vue, en lui confirmant que ça allait, mais en lui arguant ses craintes. Erin n’avait pas vu les choses sous cet angle, et c’était certainement dû au fait qu’elle n’avait jamais « subie » ce genre de situation. L’image de son prof de droit civil à la Sorbonne lui revint en mémoire, quand il expliquait aux étudiants qu’aujourd’hui, l’état de droit empêchait normalement les « Grumph » hommes des cavernes de tirer par les cheveux une « Grumphette » dans la caverne pour se reproduire sans lui demander son avis. C’était quasiment mot pour mot, les patronymes préhistoriques en moins, la phrase de Coralie. C’est ce qui provoqua un petit sourire chez Erin. On pouvait voir là une forme d’apaisement envers l’infirmière qui tentait bien de faire un brin d’humour, sans être réellement convaincante. La civile allait répondre à la française mais une petite voix timide brisa leur conversation.

La situation venait d’être malsaine avec le soldat Alvez, mais là, il y avait des relents de saloperies dans l’air qui ne plurent pas du tout à Erin, mais alors pas du tout. Elle se ferma alors que la jeune femme d’une trentaine d’année s’esquivait soudainement. C’était clairement un appel à l’aide. Le raclement de chaise qui suivit ne fit aucun doute et c’est médusée que la brune vit un mec emboiter le pas de la militaire. Pas le temps de l’intercepter, ils venaient de disparaitre dans un couloir. L’idéal aurait été qu’Erin le bloque pendant que Coralie essaye de rattraper la jeune femme pour la voir dans un lieu moins public. Bref, la soirée promettait encore de « belles » choses, et ce n’était pas ce soir qu’elles allaient se coucher tôt.

Coralie bondit de sa chaise, suivit de près par Erin. La consultante ne remarqua pas que l’infirmière avait embarqué un couteau en toute discrétion. Elles s’engouffrèrent dans les couloirs, à la poursuite de l’homme et de la femme. A trois, elles allaient bien pouvoir faire quelque chose contre un mâle de cet acabit, non ? Erin était pour le moment dans l’action, et elle n’avait pas de place dans ses pensées pour calculer les risques qu’elles étaient en train de prendre. Mais après tout, pour épargner à être humain l’humiliation, la violence, et toutes ces conneries, il fallait que les personnes « biens » prennent des risques pour montrer aux petites frappes et à toutes les vermines potentielles que dans la vie, rien n’était facile, pas même violenter une femme. Il y aurait toujours quelqu’un pour leur rappeler. Malheureusement, dans une époque de plus en plus individualiste, les gens passaient à côté de tout ça sans s’en soucier. C’était gerbant.

Les deux jeunes femmes suivirent la voix et les sanglots. Ils trouvèrent le bonhomme et la femme dans un couloir. Le premier encadrait la seconde de ses bras musculeux, ne lui laissant le choix que de rester contre le mur pendant qu’il lui proférait des menaces. Coralie intercéda dans le dialogue, détournant suffisamment l’attention du jeune homme pour que sa victime se libère et se précipite vers elles. L’infirmière se plaça entre l’homme et la jeune femme. Erin lui brossa le dos en guise de geste de réconfort, tandis que l’autre énergumène prenait des allures de paons menaçants.

- Ca va aller mademoiselle. Il ne vous fera plus rien, on s’en occupe. Calmez-vous.

Elle essayait de rassurer la jeune femme qui tremblait et qui pleurait. La fille du Wisconsin commençait à trembler elle aussi, mais c’était plus de la rage de voir cette personne dans cet état que de la peur.

- Ca ne vous regarde pas tout ça ! C’est le problème de l’armée, pas de civiles de merdes comme vous. Cette salope n’a pas à parler ! Elle n’a pas le droit, elle trahit ses camarades de section !

Il fit un pas en avant. Il avait un ton plutôt agressif. Il continua son petit discours :

- Vous n’avez aucunes compétences pour me dire ou me faire quoique ce soit. Je la prévenais juste de ce qui l’attendait si jamais elle faisait du bruit avec ses histoires pathétiques et sans importance. Elle ne pense qu’à elle et pas au groupe. Comment peut-on se faire confiance si on sait que des pourries dans son genre vont balancer les copains quand ils ont le dos tourné ?! Son regard se porta sur la malheureuse dans le dos de Coralie, qui était toujours dans les bras d’Erin. Hein salope ! Tu crois quoi ? Que tu vas t’en tirer comme ça ? Mais personne ne voudra plus faire équipe avec toi ! Tu vas te faire bizuter ta petite gueule d’ange à la moindre occasion. Balance de merde !

Il cracha par terre et fit demi-tour dans le couloir. Il a dit ce qu’il avait à dire et il pensait s’en tirer comme ça. Ses propos étaient violents, misogynes, et complètement hors du siècle et du temps. A l’écouter, à l’armée, les femmes étaient les salopes qu’on saute après le combat et elles n’avaient pas leur place autrement que pour ça. Son discours laissa un goût amer et bileux dans la bouche de la consultante. Elle avait des nausées, et cette désagréable sensation que cette affaire était plus importante qu’elle n’y paraissait, pas en termes de délit, car il ne fallait pas le minimiser, mais en termes de personnes impliquées.

- Hé ! Où est-ce que vous allez comme ça ?! lui cria Erin qui laissa la jeune femme en plan pour suivre l’autre abruti. Vous pensez qu’après nous avoir insulté et traitées comme de la merde on va vous laisser partir ?

Il se retourna brusquement. Cependant, Erin, prudente, ne s’était pas rapprochée vraiment de lui, préférant conserver une distance de sécurité entre elle et lui. Et elle avait certainement bien fait parce qu’il fit deux pas vers elle. Elle en fit deux en arrière, revenant à la hauteur de Coralie. Elle n’avait pas envie de jouer les héroïnes et finir à l’infirmerie.

- Ben alors ma cocotte, arrête-moi si tu peux. Il s’esclaffa avant de dire. Alors les connasses, on fait moins les marioles hein ? Y a pas de caméra dans ce couloir, je ne suis pas con. Alors vous ne pouvez rien prouver. Et si je veux me barrer, je me barre. C’est comme ça, bande de broute minou. Voyant que la consultante ne bougeait pas, il rigola une nouvelle fois. Les affaires de l’armée restent au sein de l’armée, mettez-vous ça dans le crânes les civiles. Et retiens bien ça toi là-bas, termina-t-il en pointant un doigt vers la première classe qui restait en retrait sans rien dire, les épaules rentrées et les yeux cherchant le sol.

Il fit à nouveau demi-tour pour s’en aller. Est-ce qu’il ne valait mieux pas laisser tomber et monter un dossier contre lui ? Après-tout, elles étaient trois à témoigner. Quoique…

- Il a raison, sanglota la jeune femme avant de prendre la poudre d’escampette à l’opposé.
- Mais merde ragea Erin. La victime en premier. Elle était clairement en danger. Coralie pouvait bien faire ce qu’elle voulait, elle prit le parti de la suivre. Elle avait lu son nom sur son uniforme : Pierson, attendez !!

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Mar 4 Oct - 14:41

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Coralie entendait Erin tenter de réconforter et de calmer la jeune femme dans son dos, pendant que le soldat faisait un pas vers elle d'un air agressif leur tenant des propos d'un autre temps. L'infirmière était consternée. Elle pensait que sur Atlantis ce genre de problème ne se poserait pas. Merde ! La mission étaient sensée regrouper uniquement les meilleurs éléments ! Visiblement, tout ce qui avait primé pour l'engagement des soldats était leur états de service, et non leur comportement.

Elle sentit sa mâchoire se contracter. Elle n'avait été que trop souvent confronté à ce genre de comportement au fil de ses diverses affectations. Elle n'avait jamais accepté ce genre de choses. Même s'il lui avait fallu se battre bec et ongles, et parfois même renoncer à certaines affectations, elle était toujours parvenue à faire châtier les coupables, Atlantis ne ferait pas exception.

Sa main quitta un instant le manche du couteau dans sa poche et trouva le bouton d'enregistrement de sa tablette. Hors de question que le discours enflammé du jeune homme se perde, il méritait de passer à la postérité !

Quoi qu'il en soit, le soldat semblait avoir mal comprit le principe de la mission Atlantis. Il ne s'agissait pas d'une mission militaire, mais d'une mission civile, chapeautée par une civile, donc, qu'il le veuille ou non, l'armée n'était là qu'en renfort et avait des comptes à rendre, y compris sur ce qu'il se passait dans ses rangs.

Avant que l'infirmière n'ait le temps de répondre, il cracha par terre, après avoir menacé la pauvre fille des pires représailles et tourna les talons. Erin fut plus prompte à réagir. Abandonnant sa protégée, elle se lança à trousses du soldat, lui demandant s'il pensait vraiment qu'elles allaient le laisser partir comme ça après qu'il les ai insultées.

Il se retourna, le visage déformé par la haine et fit deux pas vers Erin, qui battit en retraite pour revenir prés de Coralie. L'infirmière sera plus fort le couteau dans sa poche, prête à réagir au moindre signe d'agression physique. Il se contenta d'agressions verbales très imagées, inconscient qu'il était enregistré.

Coralie était sûre qu'il avait entendu, lors de leur altercation avec Alvez, que les deux jeunes femmes étaient l'une consultante pour le CSI et l'autre responsable du service infirmier de la cité, mais visiblement, il considérait avoir des soutiens suffisamment puissants pour pouvoir se permettre de faire le mariole face à deux personnes placées plus haut que lui dans la chaîne alimentaire de la cité.

A nouveau il invectiva sa victime avant de tourner les talons. Erin ne sembla pas vouloir le poursuivre cette fois. Mais Coralie avait ressentit une brutale poussée de crocs. Il ne lui faisait pas peur. Elle en avait calmé des plus coriaces et des plus costaud que lui. Il lui faisait juste penser à un petit coq qui se sent fort parce qu'il chante du haut son tas de fumier. Il était clair qu'il ne devait pas être seul dans cette histoire, il se sentait protégé.

Peut-être était-ce le cas, mais en attendant, là, dans ce couloir, il l'était seul. Et il ne devait pas s'attendre à ce qu'une infirmière soit capable de se défendre. Mais il était hors de questions qu'elle lance l'agression physique. Mais, avec ce genre de type, elle savait exactement sur quels boutons appuyer pour le lui faire faire ce qu'elle attendait.

« Il n'y a peut-être pas de caméra dans ce couloir. »
dit-elle d'une voix calme, sans élever le ton, tout en sortant sa tablette de sa poche « Mais ces petites choses ont un fonction dictaphone des plus pratiques. »

L'homme resta un instant stupéfait, pendant ce temps, sa victime pris la fuite, persuadé qu'il avait raison. Coralie eut envie de hurler que non ! Que les choses ne se passeraient pas ainsi ici. Mais, elle n'en eut pas l'occasion.

Erin se lança à la poursuite de la jeune femme, l'appelant par son nom. Coralie eut juste le temps de penser qu'elle espérait qu'elle la rattraperait. Elle avait peur que dans son état de stress et de désespoir, la jeune soldate soit dans les conditions psychologiques nécessaire pour faire une grosse bêtise.

Elle n'eut pas le temps de réfléchir plus avant. Voyant qu'il était seul face à la petite infirmière brune, l'agresseur se sentit pousser des ailes. Comme un prédateur qui aurait réussit à éloigner du troupeau la proie la plus faible.

Il se rua vers elle, visiblement décidé à lui donner un coup de poing. Coralie détourna le coup, sous la violence du choc, sa tablette vola sur le sol du couloir, mais elle n'était pas inquiète. Ces petites choses là était solides. Elle était sûre qu'elle continuait d'enregistrer le bruit de l'échauffourée. Elle répliqua d'un coup dans le creux à la base du cou.

L'effet de surprise avait parfaitement fonctionné. Personne ne s'attendait à ce qu'une infirmière soit capable de faire mal. Et surtout, un homme comme lui ne pouvait pas envisager qu'une femme lui tienne tête. Il avait du s'attendre à la voir se recroqueviller et protéger son visage du cou.

L'homme fit un pas en arrière, le souffle coupé pour quelques secondes, autant par le cou que par la stupeur. Mais, comme elle s'y était attendue, au lieu de le calmer, ça n'avait fait que le rendre encore plus furieux. Une femme, oser lever la main sur lui ? Dans sa tête de gros primaire c'était une intolérable inversion des rôles.

- « Espèce de salope mal baisée ! Je vais y remédier tiens, et je suis sûr que les copains seront ravis de me donner un coup de main ! Ça t'apprendra à rester à ta place ! »

Une décharge d'adrénaline parcouru l'échine de l'infirmière, mais son visage resta de marbre.

- « Charmant programme. »
se contenta-t-elle de commenter avec une certaine ironie.

Coralie n'était pas très versé dans le combat au corps à corps, mais là, il ne s'agissait pas d'un combat. L'homme était tellement furieux et sur de sa supériorité physique qu'il chargeait comme un bœuf. Son adversaire avait pour elle un sang froid acquis à force d'expérience. Après avoir côtoyé des des mercenaires, des membres des forces spéciales de tous les pays, des soldats d'armées plus ou moins régulières de républiques bananières et des sauvages armées de machettes, ce n'était pas un freluquet comme lui qui allait lui faire peur.

Son attaque suivante fut emplie de rage, mais désordonnée, Coralie le laissa approcher, puis d'un geste fluide lui planta le couteau dans l'articulation de l'épaule, tout en lui décochant un coup de pied à l'extérieur du genou, avec un angle bien précis.

Dans une bagarre, elle avait compris depuis longtemps que ses connaissances de l'anatomie pouvaient être extrêmement utiles. Elle n'avait pas eu besoin de taper bien fort dans son genou pour lui déboîter la rotule. Ce n'était pas une histoire de force physique, mais d'angle.

Quoi qu'il en soit, elle réalisa douloureusement qu'elle avait peut être légèrement sous estimé la distance de sécurité nécessaire. Avant de s'effondrer sur le sol en hurlant de douleur, l'homme eut le temps de lui lancer un coup de poing au visage qui la fit reculer de quelques pas et voir trente six chandelles.

Quand elle reprit ses esprits, il était vautré sur le sol, se tenant le genou d'une main et cherchant à arracher le couteau de l'autre.

- « Vous devriez laisser ce couteau à sa place. En le retirant comme un bourrin, vous risquez de toucher votre artère sous-clavière, ce qui provoquerait une hémorragie qui vous tuerait avant même l'arrivé de l'équipe médicale. »


L'homme baragouina plusieurs insultes, la menaçant des pires représailles. Coralie sut qu'elle allait devoir être prudente, y comprit dans les couloirs de la cité pendant les semaines suivantes. Mais, elle ne se départie pas de son calme quand elle actionna sa radio pour demander l'intervention d'une équipe médicale et prévenir Bates qu'elle passerait faire un rapport sur les événements plus tard dans la soirée.

Le pauvre responsable de la sécurité ne du pas trop comprendre ce qui se passait quels événements ? pourquoi est-ce qu'il entendait des hurlements en fond sonore ? Mais elle ne lui laissa pas le temps de poser de question. Elle voulait retrouver Erin et la jeune victime.

Elle ramassa sa tablette, vérifia que les événements avaient bien été immortalisé sur le dictaphone. Une fois l'homme prit en charge par l'équipe médicale, elle tourna les talons pour tenter de retrouver les deux autres femmes.

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Ven 14 Oct - 11:29

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Erin avait eut un sourire satisfait en voyant Coralie enregistrer les propos de l’individu. Il fallait que cette crapule paye pour son comportement ainsi que pour son langage et sa façon de penser. Les hommes de Cromagnons s’étaient éteints à la préhistoire et celui-là avait manifestement trouvé une DeLorean quelque part et il était revenu dans le présent avec cette dernière. Non mais sérieusement, Erin n’en revenait toujours pas qu’un individu dans son genre ait pu participer à cette expédition si prestigieuse. Le type était de plus en plus menaçant, et la jeune femme qui se tenait à l’écart, craqua psychologiquement. Elle se sauva non sans affirmer que l’homme avait raison. La consultante avait pu noter son patronyme mentalement, puisqu’il était affiché sur son uniforme. Ni une ni deux, elle se lança à sa poursuite en criant son nom, dans un état de rage latent.

Erin ne remarqua pas tout de suite que Coralie n’avait pas suivi, et heureusement, car elle s’en serait inquiétée. La laisser seule avec cette brute épaisse n’était pas la meilleure chose à faire, et elle allait surement le regretter, même si elle ne pouvait pas se douter que la douce infirmière allait lui coller une raclée, mettant son égo de mâle à mal.

De son côté, la jeune femme était sur les talons de la demoiselle qui prenait la fuite avec fougue, en pleurant comme une madeleine. C’était sans doute à cause de l’état mental de la militaire qu’Erin parvint à la rattraper, et à l’attraper par l’épaule pour la faire bifurquer. La consultante n’aimait pas ça, mais elle l’agrippa fermement pour la blottir contre elle.

- Pierson, je suis là. Vous ne craigniez rien. Regardez, nous sommes seules.

Seules, elles l’étaient. Mais où diable était donc Coralie ? Instantanément, l’américaine se fit un sang d’encre pour sa comparse de dîner. Une pensée absurde lui traversa également l’esprit : elle espérait que les gens qui bossaient au mess n’allaient pas leur tenir rigueur d’être partie sans débarrasser leurs plateaux. C’était con, tellement banal, que cela la fit déstresser un peu pour l’infirmière – même s’il fallait reconnaître que ça ne l’aiderait pas à s’en sortir avec l’autre barjot décérébré du slip. Pourvu qu’elle l’ai laissé partir. Cela pouvait attendre, elles pourraient le chopper avec une équipe de sécurité adéquate.

- C’est quoi votre prénom ? lui demanda gentiment Erin. Elle lui frottait le dos pour la réconforter.
- Helène.
- Hélène, c’est un joli prénom.
- J’aime pas. Elle renifla.
- Il y a eu de grandes Hélène dans l’histoire.
- Oui mais bon.
- Vous vous calmez ?
- J’ai peur.
- C’est normal.

Elles chuchotaient à moitié, dans les bras l’unes de l’autre. La soldate avait manifestement besoin de se sentir rassurée et elle trouvait du réconfort dans les bras de sa vis-à-vis.

- Venez, on va se poser deux minutes.

Erin l’emmena dans une salle qui était juste sur sa droite. Il s’agissait d’une antichambre destinée à accueillir les balais et autres accessoires ménagers. Cela ferait l’affaire pour discuter cinq minutes et pour accentuer le confinement réconfortant de la militaire qui en avait bien besoin. Bref, c’était parfait, et Erin était certaine que le personnel de l’entretien ne s’en formaliserait pas. Puis elle ne comptait pas déplacer le matériel, juste poser un cul en compagnie de la victime de harcèlement. L’américaine avait peur elle aussi, mais plus pour Coralie que pour la victime. Elle n’avait qu’une envie, retourner sur place pour l’aider si besoin est, en espérant qu’elle ne s’était pas faite violentée, tabassée, ou que savait-elle encore.

- Je sais qu’il est impressionnant, croyez-moi, je n’ai pas fait la maligne. J’ai d’ailleurs peur pour ma collègue, qui manifestement, ne nous a pas suivies…
- Il va lui faire du mal.

Ce n’était pas pour rassurer la consultante.

- C’est possible, et pourtant, elle lui fait face et ne le laisse pas faire. Ce n’est pas une soldate pourtant.
- Vous me traitez de lâche ?
- Non non, répliqua la jeune femme qui venait de faire une boulette de langage, je voulais dire que vous étiez bien plus forte que vous ne le pensiez. C’était hasardeux comme rattrapage, mais qu’importe.
- Il me fait peur, j’en peux plus, ça fait dès mois qu’on, qu’on…

Erin se ferma un peu, soucieuse. Si cela faisait dès mois, elle n’était probablement pas la seule victime. L’administrative posa ses deux mains sur celles jointes de Pierson.

- Hélène, vous n’êtes pas obligée de m’expliquer. Il y a des gens pour ça.
- Vous ne voulez pas m’écouter ?
- Bien sûr que si, sinon je ne serai pas là.
- Je vous fais perdre du temps. Et vous êtes inquiètes pour votre amie.
- Mais non.

Erin entendit des bruits de pas dans le couloir. Plusieurs en fait. Pierson se recroquevilla sur elle-même tandis que la brune entrouvrait légèrement l’huis. Il y avait une équipe médicale et du personnel de la sécurité.

- Merde ! Elle se retourna vers Pierson. Des médics et des gardes. J’espère que ce n’est pas Coralie. Je suis désolée, il faut que j’aille voir !
- Non s’il vous plait, ne me laissez pas seule !

Elle lui attrapa la main pour l’empêcher de sortir du placard à balai. Erin était tiraillée entre les deux urgences. Elle posa ses genoux par terre pour faire face à sa vis-à-vis.

- Pierson, écoutez moi, restez là, je reviens.
- Mais…
- Je reviens.

Erin la lâcha et se leva avec précipitation. Elle ouvrit en grand la porte et la referma en partant. Elle s’élança dans le couloir, et au coude suivant, elle faillit emplafonner Coralie qui manifestement la chercher. La consultante ne put s’empêcher de mettre ses deux mains sur les épaules de l’infirmière tout en la toisant de ses yeux vert. Elle semblait inquiète.

- Ouf, vous semblez aller bien ! Je me suis fait des films en voyant passer l’équipe médicale ! Pierson est dans un placard à balai un peu plus loin. Tout va bien ?

Elle avait parlé vite, peut-être un peu trop et du coup elle avait posé plusieurs questions à la suite, sans vraiment de suite logique.

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Dim 23 Oct - 14:29

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Coralie s'inquiétait pour Erin, et surtout pour la jeune soldate qui semblait particulièrement perturbée. Même si elle même venait de vivre des événements traumatisants, elle n'en prenait pas encore totalement la mesure. Bien sûr, elle venait de blesser un homme, mais après tout il l'avait bien cherché.

L'infirmière, bien que d'un caractère plutôt pacifique n'était pas du genre à se lamenter sur le sort d'un agresseurs, ça lui avait d'ailleurs posé quelques cas de conscience durant sa carrière. Elle devait soigner tous les blessées, quelques soient leurs camps. La plupart du temps elle n'était pas au courant de l'histoire de ses patients, et c'était très bien, mais il était arrivé qu'elle doivent soigner des bourreaux. Dans ces cas là, elle avait vraiment eut du mal à faire son travail sereinement et avec toute la douceur et l'abnégation qu'on pouvait attendre d'une infirmière. Dans certains cas particulier, elle se rappelait encore avoir pratiqué des interventions particulièrement douloureuses sur certains hommes avec une brusquerie qui ne lui ressemblait pas, et en prenant même un certain plaisir à les entendre hurler de douleur, espérant que leurs victimes, soignées quelques mètres plus loin pourraient en profiter et en retirer un certain plaisir.

Dans ces cas là, elle s'était interrogée sur son choix de carrière. Ces situations étaient pour elle quelque chose de difficile à vivre, parce qu'elle avait l'impression que ça remettait en cause son humanité. Elle savait déjà que d'ici quelques heures, ces doutes l’assaillirait à nouveau. Même si elle était intimement convaincue d'avoir pris la bonne décision. Après tout, si elle n'avait pas réagit, l'homme n'aurait probablement pas eu de scrupule à la brutaliser, voire pire. Mais, après tout, c'était bien ce qui faisait la différence entre elle et lui. Elle avait une conscience, c'est pour ça qu'elle savait déjà qu'elle allait mal dormir pendant quelques temps alors que lui dormirait comme un bébé.

Toute à ses réflexions, elle faillit percuter Erin dans un coude du couloir. La jeune administrative lui posa les mains sur les épaules, s'enquérant de sa santé et exprimant son inquiétude. Coralie réalisa qu'elle était seule.

« Où est la jeune femme ? » demanda-t-elle d'une voix pressante. « Il ne faut pas la laisser seule, elle risque de faire une bêtise! » répondit-elle en ignorant les inquiétudes d'Erin à son égard.

Erin comprenait parfaitement l'inquiétude de l'infirmière. Aussi ne fit-elle pas d'histoire et tourna les talons pour aller vers le placard. "Par ici, elle est dans un placard de maintenance !"

Coralie se sentit un peu rassurée. "allons-y, il ne faut pas qu'elle reste seule" Elle fit un clin d'œil espiègle à Erin avant d'ajouter "Et puis, j'ai des nouvelles rassurantes de son "ami""

Erin lui fit un grand sourire, rassurée de voir que sa comparse était de bonne humeur et surtout entière. "Ah oui ? J'ai hâte d'entendre ça, je me suis fait un sang d'encre." Erin s'arrêta devant le placard et ouvrit.

L'infirmière sourit en découvrant la jeune soldate, apeurée et tapie au fond du placard, mais bien vivante.

- « Oui » dit-elle en se tournant vers Erin « Il risque d'avoir du mal à marcher pendant quelques mois... il aura de la chance s'il réussit à récupérer suffisamment pour obtenir le feu vert des médecins militaire pour reprendre ses activités sur le terrain... mais pour l'instant, je crois que son principal problème sera de ne pas se vider de son sang en arrachant bêtement le couteau à viande qui s'est malencontreusement retrouvé planté dans sa clavicule. »

Erin était surprise d'entendre ça. Elle avait vraiment de la ressource, et ce n'était pas soupçonnable. "Il a tenté quelque chose contre vous ?"

Coralie se tourna vers la brunette.

« Et bien, disons que notre ami Cro-Magnon n'a pas apprécié qu'une femme lui tienne tête... et encore moins de découvrir que son comportement était enregistré. »

Elle tendit sa tablette à Erin

« Il y a la dedans toute l'histoire. Il va de soit que j'en ai déjà transmis une copie à Bates pour justifier la légitime défense. »

Elle se tourna vers Hélène et s'agenouilla devant elle

« Il ne vous enquiquinera plus. Vous ne devez pas avoir peur de ce genre de personnage... vous valez beaucoup plus que ce que vous croyez. Ne laissez jamais personne vous dire le contraire. »

Erin était impressionnée par la présence d'esprit de l'infirmière. Elle lui fit un sourire. "Et bien, c'était finement joué."

Pierson semblait l'être aussi. Elle regardait docilement Coralie.

"Je sais, je vaut mieux que ça. Mais lui ce n'était qu'une partie du problème. Sans s'en rendre compte ils tissent une nasse autour de vous..."

Hélène ne faisait que confirmer ce que Coralie avait pressentis, Mr Cro-Magnon ne se serait pas senti aussi « fort » s'il avait était seul. Elle soupira, pendant quelques semaines ou quelques mois, il allait falloir qu'elle soit prudente, et il allait falloir qu'elle discute avec Erin. Visiblement, ce genre de comportement était plus répandu que ce qu'elle aurait pu espérer sur une mission d'élite.

« Ce ne sera pas la première fois » répondit-elle a Hélène en haussant les épaules. « Et malheureusement pas la dernière non plus. J'en ai vu d'autres.»

Elle se tourna vers Erin.

« Je crois que quand Mlle Pierson aura pris un peu de repos, il faudra envisager un changement d'affectation, ou tout au moins d'équipe, pouvez-vous arranger ça ? »

"Je ne veux plus y retourner," confia Pierson en se recroquevillant. "Il y aura des représailles."

- "Vous avez été celle qui vient de lancer la machine administrative et bientôt judiciaire et martiale. Le rouleau compresseur va tout écraser." Erin se voulait rassurante et optimiste.

Pour répondre à Coralie, elle opina de la tête.

"Je pense qu'il faudrait que Mademoiselle Pierson reste un peu au calme à l'infirmerie, le temps que j'arrange ça, en effet."

Coralie sourit à Erin

- « Oui, je vais m'occuper de ça »

Elle se pencha ensuite vers Hélène.

-  « Ne vous inquiétez pas. Vous n'allez pas y retourner. Ni tout de suite, ni plus tard. Pour le moment, je vais m'arranger pour que vous soyez au calme et en sécurité. Quand vous vous sentirez mieux, et si vous le désirez, nous vous trouverons une affectation où vous n'aurez plus à subir ce genre de chose. » Elle lui sourit doucement, lui caressant l'épaule « mais pour mettre fin à ce genre de comportement, et quand vous vous sentirez prête, il faudra que vous me racontiez tout. ».

"Je... On verra." Répondit-elle simplement en se refermant un peu. Néanmoins elle n'avait plus l'air aussi apeurée qu'au départ. Le confinement du placard et la présence des deux femmes.

Erin lui mit une main sur l'épaule.

"Rien ne presse. Du repos d'abord. La soirée a été éprouvante pour tout le monde." Et Erin était bonne pour se taper un rapport d'incident ce soir.

Coralie sourit à Erin, heureuse de voir qu'Hélène ne se fermait pas à cette possibilité. La jeune femme était en état de choc, Coralie ne savait pas ce qu'elle avait eu à subir, mais elle savait que ça avait été suffisamment traumatisant pour briser une soldate.

« Nous en reparlerons en temps utile Mlle Pierson, quand vous vous sentirez prête. Pour l'instant, avec l'enregistrement de ma petite conversation avec votre collègue, le service de sécurité a de quoi commencé à s'amuser sans avoir besoin de venir vous importunez ».

Coralie glissa ses mains sous les bras d'Hélène.

« Allez, venez, vous avez besoin d'un endroit calme et sécurisé et de vous reposer. »


- "Où allons-nous ?"
Demanda t elle avec une pointe de peur dans les yeux. Manifestement, elle ne voulait pas quitter le local à balai. Elle se laissa redresser néanmoins.

Erin se plaça près de la porte et jeta un coup d'œil dans le couloir.

"Il n'y a personne."


Coralie sourit à Erin, la remerciant silencieusement

« Pour commencer, nous allons à l'infirmerie. Vous avez besoins de soins. Ensuite, je vous trouverai un endroit aussi tranquille que ce placard, mais un peu plus confortable pour que vous puissiez vous reposer loin de toute ces histoires.... Vous avez confiance en moi ? » demanda-t-elle en tendant la main à la jeune femme

"Je crois qu'il faut si je ne veux pas finir embrochée."
Fit elle avec une pointe d'humour. Finalement elle reprenait un peu du poil de la bête.

Coralie sourit. Elle avait de la ressource la petite. Elle était sûre que dés qu'elle aurait repris du poil de la bête, elle serait à même de se confronter victorieusement à ses bourreaux. Et l’infirmière savait à quel point c'était important pour envisager une reconstruction psychique.

L'infirmière aida la jeune femme à se relever, avant de prendre congé d'Erin. Elles allaient avoir du travail toutes les deux. Erin pour faire un rapport d'incident, et Coralie pour prendre soin de la jeune femme et lui trouver une chambre où elle serait en sécurité, loin de son ancien collègue.

End 23/10/16

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