Recadrage en règle [Walter]

√ Arrivée le : 08/12/2012

11h. Le Lieutenant Eversman attendait la venue d'un soldat de première classe qui faisait pas mal parler de lui. Du moins, suffisamment pour que les informations et les divers rapports d'incidents remontent aux oreilles du Chef militaire de la base. Pas de bol pour le Ranger, la veille, il avait croisé l'officier dans les vestiaires en train de s'équiper pour sa prochaine mission extraplanètaire et ce dernier lui avait demandé d'éclaircir l'affaire. Evidemment cela ne plaisait pas au Lieutenant qui estimait que ce n'était pas vraiment à lui de le recadrer mais plutôt au haut gradé. Sympa de lui refiler le truc...

Adossé contre le mur, Eversman échangeait quelques mots avec les deux soldats, bien armés, gardant l'accès aux cellules de la base. Celles-ci étaient vides pour le moment mais risquaient peut être d'accueillir un nouvel occupant dans les prochains jours si Smith continuait d'enchainer les incidents. C'était là la raison du lieu de rendez-vous, il avait choisi de marquer un peu l'esprit de ce type pour essayer de le recadrer un peu.

Enfin des bruits de pas se firent entendre à l'autre bout du couloir interrompant la conversation entre les trois hommes avant que les regards ne se tournèrent vers l'individu. D'un appui du pied, le Lieutenant se décolla de son mur, en profitant pour réajuster la position de son gilet tactique avant de se positionner entre les deux hommes. Un regard rapide vers le poignet pour jeter un oeil à sa monstre. 11h10. Super, cela promettait pour la suite. Bras croisé, le Ranger ne le lâcha pas du regard durant sa progression dans le couloir.

Ce n'était pas dans ses habitudes de paraître si hautain, si froid envers un autre mais là l'individu avait provoqué plus de problèmes en 10 jours que beaucoup en un an.

Une fois que le repas fut avalé, ce qui ne fut pas si dur que ça vu l’ogre que je suis… je décidais de rentrer directement dans ma chambre. Enfin tranquille ! La tranquillité, ici, était une chose importante et il faut le dire, j’avais bien besoin de me calmer aussi. J’avais failli frapper un scientifique simplement parce qu’il avait osé me bousculer… Involontairement, il avait dit mais mon œil !
Une fois dans la chambre et en tenue pour aller dormir, j’allumais quand même mon ordinateur et l’intranet de la base pour voir si j’avais reçu mon affectation et oui… j’avais bien un message. J’avais rendez-vous demain vers 11H vers les cellules… Ils allaient quand même pas me mettre de plancton devant les cellules, vides !

La nuit passa bien vite car au petit matin quand je me réveillais, je n’avais qu’une envie… dormir ! Mais bon, il fallait quand même que je me lève, ce qui fut assez dur. Après une douche qui eut le fait de me réveiller, je me dirigeais vers le mess où je prendrais mon petit déjeuner. Une fois cela fait, sans me presser et les mains dans les poches, je partais en direction des cellules… Bon, je me perdis deux fois de suites mais finalement j’arrivais en vue de ce satané rendez-vous !
Le lieutenant qui m’avait convoqué était présent et je le vis se détacher du mur quand il me vit m’approcher. Je ne me pressais pas pour autant, quitte à être en retard soyons-le pour de bon ! Le regard du militaire n’avait rien de gentil… Qu’est-ce que j’avais encore fait ? Finalement, je fut bientôt proche de lui et le salua à ma manière :

- Salut, ça va ?

A aucune moment je ne pouvais me douter que j'étais ici à cause de mes petites colères, pour moi cela n'était pas grave du tout!

√ Arrivée le : 08/12/2012

L'attitude désinvolte du militaire correspondait parfaitement au genre de type se croyant suffisamment supérieur aux autres pour se permettre des retards ou des absences injustifiées. L'homme n'avait pas pris la peine de passer par l'armurerie pour s'équiper, croyant certainement qu'il venait couler quelques semaines heureux dans le nouveau club med ouvert en galaxie de Pégase. Après tout, c'est vrai qu'in n'y avait aucun risque de subir à tout moment une attaque ou quelque chose du genre. Ce n'était pas comme si lors de leur seule première année dans cette galaxie, une petite centaine de personnes avait péri. Non pas du tout... Peut être qu'Eversman devait le féliciter d'avoir pris la peine de revêtir la tenue réglementaire et de ne pas débarquer en tongs et bermuda.

"Pardon ?"

Reflexe du Lieutenant lorsque le militaire lui avait adressé la parole. Habituellement, il n'avait rien contre ce genre de familiarité et était même le premier à demander à certains soldats avec qui il avait de bonnes relations d'alléger un peu les formules. Mais là, c'était la première fois qu'il avait vraiment affaire à ce type en face à face et vu ses derniers exploits, Matt avait intérêt à serrer les boulons dès le début. Bras croisés, le Lieutenant attendait une autre salutation et certainement un peu de politesse d'un soldat en retard. Peut être est-ce trop demandé ?

"Va falloir faire mieux que ça..."

Apparemment mon attitude n’avait pas l’air de plaire au lieutenant… Pfou, encore un de ces gradés qui se prennent pour Dieu ou je ne sais quoi ! C’était moi et puis c’est tout si cela ne plaisait pas ce n’était pas de ma faute et je n’allais pas changer pour quelqu’un. Et puis, à Sydney, je n’avais aucun problème, ils me prenaient comme j’étais. Personne ne m’avait demandé de changer de comportement alors pourquoi je le ferais ici…Enfin, c’est vrai qu’un rendez-vous à côté des cellules, je trouvais cela bizarre maintenant !

"Va falloir faire mieux que ça..."

Je le regardais en fronçant les sourcils en me demandant bien ce qu’il attendait de moi… Pas un garde à vous, j’espère parce que c’est bon, je ne faisais plus mes classes et je n’avais pas besoin de ce geste protocolaire qui m’exaspérais au plus haut point. Une petite idée me vint à l’esprit mais je ne la ferais pas de suite sinon je risquerais bien de terminer ma journée dans la cellule directement… Alors avec un petit sourire je répondis :

- A vos ordres, mon Lieutenant !

Mais mon attitude n’avait pas changé, je gardais mes mains dans les poches. Bon, on m’avait toujours dit que j’étais un soldat à part, je prenais tout à la légère même une mission importante n’était pour moi pas si importante que cela… Cela ne faisait pas de moi un mauvais militaire, j’avais ma spécialité et peu importe ce que les gens disaient, j’étais professionnel quand je le voulais mais mon univers c’était l’eau et tout ce qui se trouvait en dessous, donc sur terre… j’étais un peu comme un poisson dans un bocal qui rêve de sauter dans l’immensité bleue.

√ Arrivée le : 08/12/2012

Il y avait déjà une amélioration. Le dénommé Smith avait pris la peine de relever le grade de l'émetteur du message et de le retenir ou alors il avait pris soin de jeter un coup d'oeil vers les galons de Matt. Il fallait voir cela comme un certain signe d'intérêt mais il manquait encore un petit quelque chose pour que cela soit admissible.

"Tu peux faire mieux, Smith..."

Non, le Lieutenant ne lui faciliterait pas les choses. Sheppard lui avait en quelque sorte confier la mission de recadrer le nouveau venu même s'il n'avait pas été aussi explicite dans les mots ou même en lui indiquant ce que devait vraiment faire l'officier. Avant de parler de tous les problèmes que causaient le jeune homme, Eversman préférait revenir sur un élément qui semblait manquant : la politesse en s'adressant à un supérieur hiérarchique. Les mots avaient été prononcés mais cela manquait de conviction et cela très faux avec les mains dans les poches.

Matt avait bien conscience que le soldat ne devait pas apprécier de se faire reprendre ainsi imaginant certainement qu'il venait de tomber sur le pire casse-couille de la base. Tanpis... S'il fallait passer par là pour espérer délivrer le message hiérarchique alors il n'aurait pas d'autres choix et ce serait l'autre qui risquait de prendre à chaque fois.

"Tu peux faire mieux, Smith..."

Voilà bien le genre de phrase qui avait le chic de m’exaspérer… Je pouvais mieux faire. Qu’est-ce que je pouvais mieux faire ? Je faisais bien mon job, point barre mais il voulait certainement entendre par là pour mon comportement mais c’était bizarre mais jamais je n’avais trop aimé les ordres et ça n’allais pas commencer aujourd’hui.
Après un duel de regard de quelques minutes, je finis par sortir mes mains de mes poches après tout c’était peut-être ce qu’il attendait mais malgré tout je fis un effort pour me mettre en position un peu plus « militaire ». Bras tendu le long du corps, raides, je le regardais avant de répéter :

- A vos ordres, Lieut’nant !

Bon, là ça commençait bien à faire, et cela avait vraiment tendance à me casser les oreilles son petit manège. Qu’est-ce qu’il avait contre moi celui-là ? Si c’était mon attitude qui le dérangeait, il n’avait qu’à aller voir ailleurs… Peut-être que certains avaient rapporté ce que j’avais fait… Dans tous les cas, si c’était cela, cela risquait de mal aller pour eux, je n’acceptais pas les balances ! Les personnes qui allaient se plaindre aux supérieurs, n’étaient pour moi qu’une bande de connards bons à rien en prime !
Après un vague salut militaire, je le regardais de nouveau avant d’ajouter :

- Ça va comme ça et je peux savoir pourquoi tout ce cirque ? J’suis pas ici pour réviser mes classiques si tu vois ce que je veux dire !

√ Arrivée le : 08/12/2012

Le duel de regard était lancé entre les deux hommes et Matt ne serait pas de celui qui baisserait les yeux en premier. Il était du genre têtu et borné, ce qui pouvait s'avérer être un très sale défaut mais aussi une qualité dans certaines conditions. Là, il s'était mis en tête de ne pas lâcher la grappe à Smith et le pauvre ne s'en sortirait pas sans s'adresser à lui avec un minimum de politesse et de respect. Finalement il eut bien fait d'insister, le soldat finit par avoir un comportement plus "militaire" avant de lui adresser un mini salut. C'était suffisant.... Ah bah non... Soupir du côté du Lieutenant lorsque celui-ci s'exprima de nouveau tout en portant sa main à son front comme s'il était désespéré par le cas qu'il avait face à lui.

"Tu ferais bien de les réviser tes classiques, Soldat... Quand tu t'adresses à un supérieur, tu le vouvoies...Je ne suis pas ton pote, ni ton chien..."

Ayé, la colère commençait à se diffuser dans les propos du Lieutenant même s'il s'efforçait de ne pas se laisser emporter par la vague. Il devait justement montrer l'exemple pour le moment. Nouveau soupir côté officier avant de reprendre la position bras croisés.

"Tu es ici car le Lieutenant Colonel Sheppard désire que je te montre un aperçu de ton prochain quartier si tu recommences la moindre connerie."

Les propos à peine terminés, le Ranger se tourna vers l'un des gardes bien armés. Un signe de tête fut échangé avec celui-ci et l'homme se chargea d'activer l'ouverture des portes donnant sur le quartier cellulaire. Matt se décala d'un pas sur le côté.

"Après toi..."

Qu’est-ce qu’il me voulait à la fin ! Cela devenait très chiant de devoir le saluer ! La prochaine étape c’était quoi ? Le parcours du combattant pour lui prouver quelque chose ?! Je n’étais vraiment pas dans un état de calme intense mais plutôt en train de m’énerver doucement. L’attitude du lieutenant avait tout lieu de m’énerver justement car être obligé de faire le salut militaire pour qu’il me lâche un peu cela avait le chic de justement m’agacer.
Justement il vint à me répondre que je devais le vouvoyer et qu’il n’était ni un pote ni mon chien, et là je ne pus m’empêcher de répondre :

- Au moins un chien, ça ne fait chier personne !

Sheppard…. Qu’est-ce qu’il lui voulait lui aussi ? Ce n’était pas possible, toute la base s’était ligué contre moi ! Ma parole, qu’est-ce qu’ils avaient tous à me reprocher. Il voulait me montrer mon futur nouveau quartier… Hein ?! Je vis un des militaires en place ouvrir la porte et le lieutenant me fit signe d’entrer. Je le regardais et avec un sourire je lui répondis :

- Non, désolé. Je ne rentre pas là-dedans ! J’ai déjà une chambre, je te…. Je vous signale, mon lieutenant !

Je restais face à lui, allant même jusqu’à croiser les bras tout en le regardant fixement. S’il voulait me faire rentrer là-dedans, il allait falloir qu’il emploie la force parce que je ne me laisserais pas faire ! Il était totalement hors de question que je ne mette même qu'un pied là-dedans!

√ Arrivée le : 08/12/2012

L'attitude rebelle du soldat fit apparaître un léger sourire aux coins des lèvres du Lieutenant. Finalement l'homme semblait faire un peu moins son fier et semblait n'avoir aucune envie de se retrouver enfermé entre quatre murs. C'était un point de pression qu'il pourrait utiliser et qu'il s'empressa de graver dans sa mémoire. Déjà il avait pris la peine de se reprendre pour utiliser le vouvoiement, il y avait du mieux.

"Cette salle donne accès au quartier cellulaire et non pas directement à une cellule. Tu peux donc admirer ton hypothétique futur quartier sans pour autant mettre un pied à l'intérieur."

L'officier refit signe au soldat de première classe de s'avancer de nouveau mais devant l'hésitation de celui-ci, Matt prit la peine de donner davantage d'explications tout en se grattant négligemment le derrière du crâne.

"Si mon objectif était de te boucler en cellules, je n'aurais pas pris la peine de te donner rendez-vous ici. On serait venu te chercher à ton quartier... Ce n'est pas le cas."

Eversman regrettait presque qu'il n'y ait pas de policiers militaires pour faire ce genre de boulot mais il n'était plus sur Terre et les missions des militaires étaient ici plus variées. Il n'avait pas reçu l'ordre de l'enfermer mais juste de le recadrer. Il fallait donc qu'il puisse discuter tranquillement avec lui et si la case prison pouvait permettre d'ancrer quelque chose dans le crâne de ce type, c'était d'autant mieux.

"Alors ?"

La prison était une chose qui m’avait toujours un peu effrayé ! Pourquoi ? Je n’en savais rien, peut-être qu’en me sachant enfermer entre quatre mur, j’allais révéler mon mauvais côté ou au contraire me mettre à chialer comme une fillette. Je n’en savais rien, ce que je savais c’était que je restais toujours loin des prisons ou des cellules. Il avait beau me dire que si son but était de m’enfermer, ils seraient venus me chercher dans mes quartiers… Cela ne me rassurait pas plus en fait. Cela voulait simplement dire que pour le moment, il n’avait pas encore reçu cet ordre. Après un moment d’hésitation, je finis par lâcher un grognement et rentrer dans la pièce.

Je n’avais vraiment aucune envie de me retrouver là et cela devait se voir car à mon entrée, j’avais lancé un regard aux deux militaires en faction. Ils n’avaient pas intérêt de refermer cette porte définitivement sinon j’allais faire un carnage quand je sortirais. Puis, je lança un regard au lieutenant avant de lui dire :

- C’est quoi la suite ? Vous me faites la morale sur mon attitude ? Et après, je devrais accepter de changer de comportement simplement parce que ça ne plais pas aux culs mous qui restent assis toute la journée sur une chaise !

Si c’était cela, je ne risquais pas de changer d’attitude. Si c’était pour faire plaisir aux autres, j’en avais que faire. Je faisais mon boulot, point barre et si mon attitude ne plaisait pas, et bien, ils n’avaient qu’à regarder ailleurs…

√ Arrivée le : 08/12/2012

Finalement Smith finit par pénétrer dans la pièce, certainement pas sans appréhension ni même envie mais il l'avait quand même fait. C'était une petite victoire pour le Lieutenant qui le suivit tout en ordonnant aux deux hommes en faction de rester en place et de laisser les portes ouvertes. Au moins, Eversman avait été honnête avec lui : il n'était pas là pour l'enfermer, du moins pas encore. L'attitude agressive du soldat fit sourire quelque peu l'officier qui prenait les choses à la légère. Il valait mieux pour éviter de s'offusquer avec le langage quelque peu grossier et l'attitude de celui-ci. Pour une fois que ce n'était pas lui qui était mis au pied du mur. Cette fois, il était de l'autre côté, celui qui joue le militaire idéal. Pfff cela n'avait rien de réaliste mais bon...

"Gagné...Du moins, c'est ce que je devrais faire mais j'ai opté pour une solution un peu plus pédagogique."

Le Lieutenant fit quelques pas, dépassant le soldat tout en lui faisait signe de le suivre. D'ici il ne voyait pas grand chose en revanche quelques mètres plus loin, les cellules étaient bien visibles avec cet éclairage bleu cyan.

"Je pourrais te lister les différents incidents dans lequel ton nom revient : menaces, insultes, bagarres... Tu es là depuis 10 jours et tu as déjà un dossier ici plus long que la plupart du personnel là depuis le début. Tu continues, tu finis ici... avant d'être ramener sur Terre pour être juger."

Au moins maintenant les choses étaient bien claires, Matt n'avait pas pris dix chemins pour lui annoncer les sanctions qui pesaient au dessus de sa tête. Ce n'était pas son genre et il avait toujours détesté les personnes du genre diplomate qui noie le poisson sous ses multiples paroles.

"Pourquoi tu agis comme ça ? Tu as du mal à t'adapter à la vie de cette Cité ? Je suis pas psy mais va falloir me trouver des raisons pour expliquer tes actes..."

Au moins, il ne me ferait pas de leçon de morale ! Tant mieux, J’en avais déjà assez supporter quand j’étais encore sur Terre donc pas la peine de me rejouer la même scène ! Si c’était pour me rappeler le règlement, ou les consignes, je savais les lire mais de là à m’y tenir, j’avais toujours eu du mal. Cela ne datait pas de maintenant, j’avais toujours été comme ça, même si cela ne s’était pas améliorer après le décès de mes parents.
Le lieutenant vint ensuite me parler du pourquoi de ma venue ici…Menaces… Non mais, je n’avais menacé personne, enfin pas réellement on va dire ! Pour ce qui est des insultes et des bagarres, je n’allais pas mentir… ça c’était tout moi mais les insultes… Il y avait insultes et insultes aussi. A l’énoncé de cela, je ne pus m’empêcher de détourner mon regard du lieutenant pour observer les cellules.
Pourquoi j’agissais comme ça…. Je tourna la tête pour le regarder avant de lui dire :

- Pourquoi… J’en sais rien, j’ai toujours été plus ou moins comme ça. Ici… j’suis comme un poisson dans un bocal, j’ai besoin de liberté… Et bien sur, je ne peux pas avoir cette liberté sans autorisation d’un supérieur et jusqu’à présent on me l’a refusé… soi-disant, c’est dangereux ! Moi, ce que je veux, c’est ma liberté… A Sydney, ils m’en laissaient…. Ici, j’suis comme prisonnier alors cage ou pas cage, ça change rien !

Je m’approchais d’une cellule tournant le dos au lieutenant avant de lui dire :

- Quoi qu’il arrive, je retournerais pas sur Terre… Y a rien qui m’attend là-bas ! Si ce n’est quelques années de taule parce que j’aurais tué un terroriste… si je le retrouve ! Tu vois, ici ou sur Terre, un jour ou l’autre j’atterrirais dans cette boite ! Un bocal contre un autre quoi !

√ Arrivée le : 08/12/2012

"Atlantis vient de subir sa première bataille... Normal qu'on soit tous à cran et à cheval sur la sécurité... d'autant que certaines sections de la Cité sont dans de sales états et les réparations prendront plusieurs mois."

Eversman essayait de formuler une hypothèse sur la restriction d'accès à certaines sections de la Cité. Bien sur, il n'y avait pas que cela. Smith était un nouveau, un de ceux arrivés avec la dernière vague de renforts et ceux-ci n'étaient pas encore libres d'évoluer n'importe où le temps de vérifier qu'un espion de la CIS ne s'était pas mêlé au groupe. Cela ne regardait pas le Lieutenant qui se contentait d'obéir aux ordres pour le moment. Ce dernier s'appuya contre la structure métallique de la cellule observant son interlocuteur tout en croisant les bras. Matt se détendait progressivement mais demeurait sur ses gardes au cas où Smith avait décidé de lui en coller une.

"Tu veux pas retourner en Australie ? Bah alors fais tout pour qu'ils te renvoient d'Atlantis..."

Ce petit implicite devait être suffisant pour lui faire comprendre de ne plus faire de vagues sans pour autant utiliser les mots fâcheux. Smith n'avait pas besoin d'un rappel en ordre en lui faisant la lecture du règlement et ce n'était pas ainsi que le Lieutenant procédait. Trop d'officiers avaient pu le gonfler avec leurs méthodes réglementaires dans ses années antérieures.

"Et puis, y a des bocaux plus confortables que d'autres...même ici"

Léger sourire du Lieutenant pour détendre un peu l'atmosphère. Peu lui importait ce qu'avait pu faire ce type sur Terre, lui ne se préoccupait que des actes reprochés sur Atlantis.

Des bocaux plus confortables que d’autres… Cela me fit sourire mais malgré tout, l’idée du bocal ne me convenait pas du tout. Je me détournais de ma contemplation de la cellule pour observer le lieutenant avant de lui dire :

- Toi, t’es un mec qui passe sa vie accroché à la terre… l’élément, je parle… Alors que tu sois ici, sur Atlantis, ça te dérange pas… Moi, à Sydney, je passais une moyenne de six heures par jour dans l’eau… mon élément, c’est ça… Ici, on est entouré d’eau, mais pour une raison qui m’échappe je n’ai même pas le droit d’aller faire trempette… Tu sais, c’est comme un mec qui est un gros fumeur, sans clopes, il pête un plomb, c’est pareil pour moi.

Je savais que je venais de le tutoyer mais bon, j’avais pris ce ton pour la confidence. Ici peu de gens savaient qu’outre être un bon soldat spécialisé dans le corps à corps, ma vraie spécialité c’était le monde marin… l’armée n’avait jamais voulu intégré cela dans mon dossier donc il était dur d’être accepté comme plonger au sein d’Atlantis, alors qu’ils n’en avaient apparemment pas besoin.

- Si mon comportement dérange, je vais essayer de me retenir mais bon… faut pas demander au tigre de devenir végétarien non plus. Si quelqu’un me cherche, je vais pas l’ignorer malgré tout, je répondrais… c’est dans ma nature.

Enfin, si je pouvais bien sûr et encore plus si j'y pensais car il faut dire aussi que quand je m'emportais je ne réfléchissais pas trop donc de là à me rappeler que je devais me calmer...

√ Arrivée le : 08/12/2012

Oh oui, le Lieutenant était un homme de terre. Non pas qu'il ne sache pas nager, ses recruteurs s'en étant assurés lors de ses classes. Il n'était jamais contre faire le pitre dans une piscine ou tout autre espace aquatique mais de là à combattre sur un de ses rafiots flottants, jamais...

"Tu faisais partie de la marine ?"

Pour lui, c'était bien la seule explication possible pour que cet homme puisse passer tant d'heures dans l'eau. Les Coast Guards étaient aussi envisageables mais il ne savait pas s'il existait un équivalent en Australie. Le Lieutenant ne connaissait d'ailleurs pas grand chose à l'armée australienne. Le tutoiement ne le dérangeait pas étant donné qu'il n'était pas associé à des remarques cherchant à le rabaisser ou à nier son grade. Après tout, avant d'être un gradé, Matt était un homme et un militaire.

"Tu devrais peut être proposer tes services aux scientifiques ou aux biologistes de la base. Je suis sur qu'il te trouverait une activité adaptée à tes compétences... Y a aussi un laboratoire implanté sur le continent. Si ton dossier t'améliore, tu peux peut être demander à être affecter là bas, au moins tu t'y sentiras moins enfermé...."

Bien sur tout cela dépendrait du comportement futur du soldat. Personne ne voudrait travailler avec un être incapable de se contenir et juste bon à échanger quelques coups de poing et insultes. De plus, personne ne lui donnerait aussi sa chance. Tout était entre ses mains.

"Je t'ai pas dit de te laisser insulter... Tu as le droit au respect comme n'importe qui sur cette base. Assure toi juste que cela ne demande pas l'intervention de la sécurité et que cela remonte aux oreilles de Sheppard. Compris ?"

La Marine, mon dieu, non ! Jamais je n’aurais demandé une affectation à la marine car outre le fait de rester cloitrer sur un rafiot, si on ne faisait pas parti des forces spéciales, on avait aucune chance de plonger. Non, c’était juste une passion et je le fit comprendre à Matt en disant :

- Tu passes neufs mois dans l’eau, moi à ma naissance, on m’a jeté dans l’eau et après c’était tout naturel… Tu sais ce que j’ai emmené ici… Mon surf…C’est symbolique, l’eau pour moi c’est mon environnement mais je te rassure j’suis de l’armée de Terre, comme mon père, je n’aurais pas pu rentrer dans la marine je pense.

Proposer mes services aux scientifiques, c’était une idée mais bon moi et les grosses têtes généralement ça ne collait pas trop mais si je pouvais plonger dans cette immensité bleue, j’étais prêt à mettre mon poing dans la poche. Mais l’idée de demander ma mutation sur le continent était bien plus réjouissant. Je le regardais et lui sourit pour le remercier.

- Oui, faudrait que j’essaye…

Le lieutenant me dit que je n’avais pas à me laisser insulter mais sans cogner… Régler un problème sans les poings, cela allait être une première pour moi. Je lui répondis alors :

- Euh… du moins sans que cela ne remonte… Faut dire aussi qu’il y en a qui font exprès de me chercher un peu.

√ Arrivée le : 08/12/2012

Amener un surf sur Atlantis. Là, il était clair que l'objet était atypique et Matt était presque surpris que la rumeur ne soit pas parvenue jusqu'à lui. En revanche, il avait entendu parler qu'un scientifique assez boutonneux semblait avoir amener avec lui une poupée gonflable mais il n'avait pas encore pu avoir l'identité du gars et la rumeur ne s'est pas vérifiée.

"Un australien avec un surf... ça fait un peu cliché quand même."

Cela n'avait rien de méchant bien au contraire. Peut être que le Lieutenant pourrait tenter de la récupérer histoire de l'essayer un peu sur Lantia. Il avait bien fait quelques après midi surf avec des amis militaires mais il était loin d'être le plus doué de la bande. Lui n'était pas tombé dedans étant petit contrairement à beaucoup. Il faut dire que le surf n'est pas non plus le loisir principal des habitants de Chicago...

"Je suis pas trop fan des marins ou des Marines donc c'est tant mieux pour toi...Si certains viennent te chercher à plusieurs reprises, tu peux m'envoyer leur nom ou même m'en parler. Je sais être convainquant dans certains cas..."

Le Lieutenant lui rendit son sourire avant de montrer d'un signe de la tête la cellule. Sa petite mise en scène semblait avoir fonctionner avec le soldat Smith, du moins il en avait l'impression. Après le soldat était peut être un habile comédien... Tout était possible mais Matt espérait pour lui que le message soit quand même passé ar les prochaines fois risquaient de ne pas se dérouler à l'extérieur des murs de la cellule.

Le mythe du surfeur australien…. Cela me fit bien rire parce qu’en fait, le surf n’était pas du tout australien à l’origine… mais d’Hawaii. Cela me fit sourire malgré tout. Bon, heureusement pour moi je n’étais pas blond sinon j’aurais vraiment fait cliché ! Jamais je ne serais parti sans ma planche ! Après, je ne savais pas encore comment était le continent et surtout ces plages… C’est vrai que je préférais largement les sensations fortes sur ma planche, ou en plongée…
Ensuite, Matt me dit que si des personnes venaient me chercher, il ne fallait pas hésiter à le lui dire. A ce moment-là, je fis une grimace avant de répondre :

- Ne comptes pas sur moi pour aller jouer le cafard auprès de toi. J’aime pas balancer les autres, je l’ai jamais fait et je commencerais pas ici. Si j’ai des soucis, t’inquiètes je les règlerais en essayant d’éviter de frapper.

Au signe de tête de Matt, je ne pus m’empêcher de rigoler avant d’ajouter :

- C’est bon, j’ai capté le message…. Restes zen Junior ou sinon on t’enfermera ! C’est bon… J’essayerais de rester calme… enfin c’est pas dans ma nature aussi donc…Au fait, pourquoi t’aimes pas les marines ?

C’est vrai, ça…. Pourquoi ? Il faut dire qu’ils étaient souvent prétentieux, mais bon, personnellement cela ne me dérangeait pas plus que cela…

√ Arrivée le : 08/12/2012

Haussant les épaules, Matt ne chercha pas à insister sur le sujet. Il n'était pas non plus très fan des balances , lui aussi préférait régler lui même ses propres et les siens lui suffisaient, pas besoin de s'encombrer d'autres. Néanmoins son poste d'officier l'obligeait en quelque sorte à proposer son aide à son subordonné. S'il avait des problèmes, il devait pouvoir compter sur son supérieur hiérarchique pour que celui-ci règle l'affaire ou en informe la chaine hiérarchique et que l'information remonte.

"Fais un petit effort..."

C'était la minute conseil du Lieutenant Eversman. Lui même ne put s'empêcher de sourire. Si tout était si simple, il n'aurait pas eu lui aussi tant de problèmes de discipline. La question sur les Marines ne lui posa pas de problèmes en revanche il ne put empêcher un frisson lui parcourir le corps. C'était inscrit en lui cette haine contre ces types...

"Je suis issu du 75th Ranger. L'élite de l'US Army... Forcément j'ai un peu de mal avec les prétentieux, orgueilleux marines...Nous la base, c'est l'équipe. Eux, c'est l'individu donc forcément... En fait, je peux pas les blairer tout simplement."

Au moins, c'était clair... Bon après il n'irait pas se battre dès qu'il rencontrerait l'insigne de cette unité mais disons qu'il ne fallait pas le chercher non plus. D'autant que l'insigne de son propre bataillon était sur sa veste donc il était facile pour les Marines, bien plus nombreux ici de venir le provoquer ou de lui manquer de respect. Pour l'instant, il s'en était à peu près bien sorti mais tout pouvait partir au quart de tour...

Faire un effort, il en avait des bonnes… Bon, je savais pertinemment que c’était ce qu’il fallait faire, faire un effort pour éviter les ennuis… Tiens, j’avais déjà entendu cela… de la bouche de mon parrain. Faut dire, il était champion dans les leçons de morales ! C’est peut-être à cause de lui que j’aime pas trop les ordres, tiens ! Je regardais le lieutenant et hocha la tête. Oui, je m’en rendais bien compte qu’il fallait que je me calme.
Matt vint à m’expliquer pourquoi il n’aimait pas les marines. J’étais un peu d’accord avec lui et malgré tout j’étais plus proche du marine dans mon état de penser que du ranger… Je lui répondis :

- Oui, mais sur l’eau ou sous l’eau, on est seul, faut savoir gérer toutes les situations… c’est peut-être pour cela qu’ils sont si arrogants. Enfin, un ranger tuerait un marine sur terre, mais le contraire pour l’eau est égal… Un vrai soldat, une fois dans l’eau, il est plus rien… désolé pour toi, mais on sait tous nager, mais de là à savoir se battre dans l’eau…

Je m’approchais de lui, sans avoir une quelconque idée, enfin surtout pas celle de le frapper… Puis je lui dit :

- Sur terre, on peut voir son ennemi, dans l’eau, on le voit qu’à la dernière minute…Et si le canon d’une arme fait peur quand on le voit sur son crâne, je te jure que la gueule d’un requin c’est pire !

√ Arrivée le : 08/12/2012

"Un Ranger ne serait pas envoyé seul dans l'eau... Si un tombe à l'eau, chose très peu probable, tu peux être sur que d'autres sautent illico. Tu ne penses qu'au collectif là bas..."

C'était bien un aspect qu'il regrettait de son ancienne unité. Il n'y avait pas cet esprit de groupe, d'équipe sur Atlantis ou même lorsqu'il travaillait au Stargate Command car tous provenaient de bataillons différents. Lui l'avait appris lors de ses classes à force d'exercices éreintants imposaient par les instructions. Si tu restais seul, tu ne finissais pas le stage mais ensemble c'était possible et forcément ces hommes ayant subi ensemble étaient des plus solidaires.

"Je pense qu'on défendrait chèrement notre peau..."

Surement que Matt était un peu trop sur de lui car face à un requin ou un plongeur de combat, il ne pourrait pas faire grand chose mais dans d'autres circonstances... Et puis il était quand même très rare d'avoir affaire à ce genre d'ennemis. Bon ce n'était pas qu'il s'ennuyait mais il allait falloir penser à reprendre le service actif. Rapide coup d'oeil vers la montre au poignet avant de relever les yeux vers le soldat de 1ere classe.

"Tu as des questions ou des demandes à me faire ? Sinon tu peux y aller."